HANKS, L., Buffon et les fusées volantes, In Revue d`Histoire des

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HANKS, L., Buffon et les fusées volantes, In Revue d`Histoire des
Buffon et les fusées volantes
Buffon écrivain jouit d 'une réputation solide depuis la premièr
publication de son Histoire naturelle ; Buffon philosophe? aprèe
quelques vicissitudes, s 'est vu consacré de nos jours par un gro ss
volume du Corpus général des Philosophes français . Mais Buffon
savant reste toujours victime de certains préjugés, malgré l a
justification que des recherches ultérieures ont apportée à quelquesunes de ses conclusions. Car ce sont moins ses conclusions qu e
ses méthodes qui sont mises en cause . Ces préjugés remontent au x
premières critiques suscitées par l'Histoire naturelle. dont les troi s
premiers volumes ont paru en 1749 . Quels sont donc les principaux reproches adressés à Buffon par ses confrères scientifiques?
Ils l'accusent d 'être un systématiseur ; de préférer les vues d e
l'esprit aux données concrètes ; d'alléguer des " preuves " insuffisantes ou truquées ; de mépriser les mathématiques ; enfin, certain s
lui reprochent des tendances trop matérialistes (1) .
Évidemment, on ne saurait nier que ces accusations ne contiennent une part de vérité . Mais il convient aussi de faire la part d e
l'exagération, des inimitiés personnelles, de l 'incompréhensio n
peut-être volontaire, et des attitudes (scientifiques ou autres )
qui régnaient à l'époque . Puis il faudrait faire valoir la mass e
d'observations et d'expériences que Buffon a ajoutée à sa documen (1) Leà unmeiAméri
l eur exempl
e de ces cri1751,
tiques5estvol.l'ouvrage
deouvrage
l'abbé LELARGE
Lettres
quain (Hambourg,
in-l2);
qui doidanst quelsonDEqueELIGNAC,
àBuffon
Réaumur.
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56-57,
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D.chap.MORNET,
ences de la Buffon
nature en ",France
XVIIIe siècle (Paris, 1911, IIe Partitee r,
II: " LesLasciquerelle
pp.au 108-132).
138
REVUE D'HISTOIRE DES SCIENCE S
tation, elle-même considérable . Avant d 'être théoricien, il a été
praticien. S'il construit des systèmes, ce n'est pas à partir de rien.
Sans aborder un plaidoyer général en faveur de Buffon savan t, s
en nous limitant à quelques points bien circonscrits, nous situeron
quelques considérations qui se présentent, pour et contre .
L'exemple du préjugé anti-systématique, d 'abord. Laissons d e
côté la reconstitution du climat intellectuel qui, longtemp s
a favorisé l'éclosion de cette attitude (1) . En poravant
1749,attention
tant notre
sur un milieu précis et sur un moment précis
histoire,
nous verrons que Buffon a eu le malheur de fair e
de l'
paraître son Histoire naturelle à l'époque où la question des systèmes était particulièrement présente à l'esprit des Académiciens .
Le 13 novembre 1748, Dortous de Mairan lut, à la séance publiqu e
de l'Académie des Sciences, la préface qu 'il allait ajouter à la
nouvelle édition de sa Dissertation sur la glace . Dans ce mémoire,
Mairan fait l'apologie des systèmes, tant décriés à l 'époque.
Système ou chimère semblent être aujourd'hui termes synonymes . dit-il..s
C'systèmes,
est un système
fait que
souvent
ue entiauèrepubld'uinc n'liveren est; sepasdéclun,arerestcontre
& assurer
ce qu'laoncrivatiqdonner
deven leu
un lieu commun des préfaces. (2)
Puis, il montre l' utilité des hypothèses, et révèle que « le sag e
et solide Newton " lui-même ne les a pas dédaignées (3) . On s 'imagine fort bien que des idées pareilles aient été susceptibles de
partager les Académiciens, quoique Mairan affirme dans une lettr e
à Cramer (4) que cette préface « a eu un succès auquel je n'eusse
s
osé m' attendre en combattant les préjugés " . Quelques semaine
plus tard (le 14 décembre 1748) (5), Buffon commence la lecture
Voir,. par exemple, D. MORNET, op. cit., l e Partie, chap. ler . Les systèmes
pp. (1)(2)
73-107
la glace,duParitypea, 1749,
Préface,
pas queenBuffon
Disasertati
lsaui-même
publdeoiéLan unesur
préface
que Mai
ranstephen
cip.te v.ici.N'HALES
Eloublle iseonstrouve
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(Paris,
. écri1735)
(3)
Op.
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pp.
XVIII
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Kepler,
(4)
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des Sciences,
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p . 549.
t de la.
découverte
contenue danseunroyalpliecacheté
déposé
Buffon,
le 17Ilmais'agi1748
BUFFON ET LES FUSÉES VOLANTES 139
de sa Découverte de la liqueur séminale dans les femelles vivipares ,
travail guidé par une idée préconçue (1), et que Mairan accueill e
avec plaisir comme apportant une confirmation à sa thèse . Dans
une autre lettre à Cramer (du 18 janvier 1749), il dit :
. de Buffon nous a lu ces jours. . Ces
passés
un lMémoi
re sur la Génération, qui ,
nouvel
sidejeceMnequemej 'entends
trompe, fera
t systèmes
ité des
(2)e.s vues entrent bien dans l 'esprit
par l du'utilbrui
On peut supposer que ceux qui n'étaient pas convaincus d e
l'utilité des systèmes auraient apprécié tout autrement ce mémoire
de Buffon. Puis, au mois de juin 1749, Buffon est sorti assez pe u
glorieusement
de sa querelle avec Clairaut sur la loi de l'attraction (3) . Ses arguments astronomiques et mathématiques s'étan t
avérés sans valeur, il avait dû se rabattre sur des arguments mét
; procédé qui ne plaît guère aux anti-systématiquesaphysique ,
même s'ils approuvent l 'opinion ainsi mal défendue . La même
année, Condillac a condamné les systèmes métaphysiques (ceux qu i
sont fondés sur " des maximes générales ou abstraites "), dans so n
Traité des sistêmes, où l'on en démêle les inconvéniens & les avantages (4) . L'auteur s'en prend à Leibniz en particulier. Il est às
noter, toutefois, qu 'il ne refuse pas toute valeur aux hypothèse r
qui sont plutôt " des suppositions qu'on imagine, pour explique
les choses dont on ne sçauroit d 'ailleurs rendre raison " (5) .
Un ouvrage devait donc être très circonspect pour évite r
(1)
Cf.selestrouve
Mémoiraux
es deppl'A. cadémi
nnée 1748il,Pari
s, 1752,sonin-4°)travai; lel (pmémoi
Buffon
211-228eo,.ns,pour
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à Cramer
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1749,1955publ;iévoie par
Pparti
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226-227.
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(4)
La Haye, 1749, in-12,e (t449
p. Les id1765,
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sont résumées
dans l'article
. pp.
Système
.leXV,
(5)Op. cidet.,l'Ep.ncycl4. oVoipédir aussi
chapitre XII , " Des hypothèses
"777-778)
pp. 356-391.
REVUE D'HISTOIRE DES SCIENCES
140
l'opprobre du qualificatif " systématique " (1) . Les trois premiers
volumes de l'Histoire naturelle, si peu circonspects à cet égardr,
ont heurté des préjugés particulièrement vifs, ce qui a pu fausse
quelque peu les jugements portés par les savants contempoquelques observations, assez modérée s
rains. Voici par exemple
d'ailleurs, que d 'Alembert a faites dans une lettre à Cramer, l e
21 septembre 1749 :
Mesèreréflassembl
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les systèmes
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que
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A propos
de caldeculMrs, etdedeBuffon
Géométrie, vouvrai
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du calculbieetn demallatraiGéométri
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choseset àqu'charge
et à décharge
à dirple usursiecetursouvrage
. . (3).
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formation
de
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Puisque d '
. Il serasontreduxièm plansudomiev
peut-être instructif de confronter ici un point précis de la Théories
de la Terre, la formation des planètes, et certaines recherche
antérieures sur les fusées volantes, recherches sur lesquelles Buffo n
semble avoir fondé ses affirmations .
Voici d 'abord comment Buffon invoque l'aide des fusées volantes
dans ses Preuves de la Théorie de la Terre, Article I : De la formatione
des planètes (4) . Son interlocuteur imaginaire lui a objecté qu
"si la comète en tombant obliquement sur le soleil, en a sil onné la surface &ne
(1)
Comme
l
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l'ont fais ltevois " rromans
, le motphysi
" système
condamner
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publique et universitaire, Genève, ms. supp . 384, f. 188 v°-189 r°.,
e naturel
le 20(4)
septembre
1745le, ".t. I, 1749, pp. 139-140 . Cet article est signé à la fin: " A Buffon
BUFFON ET LES FUSÉES VOLANTES
141
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DE LIGaNAC
cit.,
12) estimdans
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ssion".
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s'éloigne. &pasdoides
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action. à celle des tourbil ons, qui se poussen t
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a dûs estêtretrèscalbiculeén d'versée
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Newton
à
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décembre
1692;
publ
i
é
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en 1756
reprodui
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and Letters,
p.u n'287.)
Selentodonc
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Ce projectile et ses condi
tions plus
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se trouvent
à dans le sPrincpa
de NEWTON
(voir
pp.déj152-153).
142 REVUE D' HISTOIRE DES SCIENCE S
choses
étantlesupposées
égald'eims d'pulaisl eioursn communi
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qu'il ydeaitmati
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dans. desdanscercles
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le centre
r" ou lesson
foyes
On comprend un peu pourquoi d 'Alembert se plaint du manque
de calculs. Pour lui, quelques équations mathématiques auraien t
été bien autrement convaincantes que cette comparaison établi e
entre une fusée rigide et un torrent fluide . Mais l'Histoire naturell e
ne s'adresse pas à un public de mathématiciens . Est-ce qu 'un
honnête homme du XVle siècle se serait interrogé sur le sens
exact des expressions " pousser au-delà du demi-diamètre de l a
terre ", et " changer d'avantage la première direction "? Reste
à savoir si l'auteur, en se contentant d'une explication descriptive et
d'une comparaison apparemment fondée sur une vue de l'esprit ,
n'abuse pas son public et ne s 'abuse pas lui-même.
Or, il parait que Buffon a fait des efforts consciencieux pour
lancer des fusées volantes avec une certaine accélération . et qu'il a
sinon résolu, du moins abordé dans la mesure de ses capacités ,
certains problèmes relatifs à leur trajectoire . Quelques années
avant de rédiger les pages que nous venons de citer, il a présenté à
l'Académie (3) un mémoire Sur les fusées volantes, mémoire qu e
nous connaissons par le résumé (quelque peu arrangé) qui se trouv e
dans l'Histoire de l'Académie, pour l'année 1710 (1). Puisque l e
texte original, transcrit par une main anonyme, existe dans le s
registres de l'Académie, et qu 'il présente un intérêt considérable d e
plusieurs points de vue, il sera utile de le donner ici en entier (5) .
Buffon a pu se livrer à ces recherches sur les fusées sans avoir
l'intention de les faire servir à une théorie déjà conçue et il es t
Buffondonné
n'indiq.ueEnpaseffet,quecella'accél
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voque
o
nti
e
. que
non(3)
seulRegie.180
ment
du hasard,
le dedula 23probabi
lité ,f mathémati
sst,res1742,
del'idl'éeAincadémi
e royal
e mai
des. sSciaussi
ences,celséance
août
1740
r°-183
(4)
Pari
-4°,
pp.
105-108
(5)
Nous n'avons modifié que l'orthographe .
BUFFON ET LES FUSÉES VOLANTES
143
fort possible que ce soitle fait d'avoir déjà étudié les fusées volantes
qui lui ait donné l'idée de les prendre comme exemple. Mais on peu t
également supposer une intention derrière la direction prise par
ces recherches : faire monter la fusée le plus haut possible, et
faire durer l'action du feu . Quoi qu'il en soit. voici les considérations qui, développées peut-être par des études ultérieures qui
nous restent inconnues, ont fourni à Buffon la matière de son
argument.
SUR LES FUSÉES VOLANTES
Tout
le
monde
connaît
etneil yleas peu
derai gens
n'l'eaxacti
ient tauudemoiquens demanderai
en gros unel'effet
idunéesujdes
deeltefusées
ur figurevolou;aaintes,
nsi jechose
décri
pas avequ ci
t
nouveau
une
i
n
connue
; jel emra ei
contenterai
de faitereunequelattenti
quesoremarques
surre (1)leur. constructi
onen fusée
., et jréussi
e ne détai
que
ce
qui
méri
n
parti
c
ul
i
è
Pour
qu'
u
s
se,
il es te
re qu';eilley aient una peu
videquipratis'qéuélèvent
danssison
intéri
el'aur,utreet dequ'ecesl e soideuxt attaché
ànécessai
une
baguette
l
'
u
ne
ou
choses
manquent
;leaussi
soarti
iers sed'servent-i
ls d'deun fermoulpoiendont
èce inféri
qu'
ils appel
nt le culletandi
t estsficqu'armée
une broche
tueséjoquiurla pipénètre
danseunurl eee
corps
de
l
a
fusée,
o
n
l
a
charge,
et
qui
par
son
y
conserve
caviIltéestde aimême
a broche
séetdel'fiégfailéurevati
re que
voionrdelque
c'fusée
est (2).
de; oncettesaicavi
é, de ceque
videleque
dépendmontent
(sic)el
mouvement
l
a
tréacti
entgénéral
s bande
fusées
par
l
acti
o
n
de
l
'
a
i
r
,
ou
pour
mi
e
ux
di
r
e
par
sa
o
n
.
Carl
e
feu
l
e
ressor
deà sel'a'dégager,
ir qui est etcontenu
dans
la cavisesté deforces
la fusée,
cetse diailraaiternsi; miil tâche
s en presse
cherche ent
se
sert
de
toutes
pour
de
s'
é
tendre
tout
sens,subiett que
comme
taavec
esse extrême,
frappecoupl'aipour
r extéricoup
eur (3)d'u n.
coup
celonuiilfai-ciagitn'recul
yanterune
pasl 'alviier titemps
deavec
céderlialrend
etjusqu'à
parsicette
réacti
n
téri
e
ur
fusée,
et
l
a
fai
t
ce que la cause de cette impulsion réactive cesse, soit par l 'extimonte
nctio rn
(1)
Pourtesavoi
comment on construisait les fusée au XVIIe et au XVIIIe siècle, o n
:
peut
consul
rR (ditr HANZELET),
— Jean
APPI
E
pyrotneeschnietedes... feux
où sontartireprésentez
plus assi
rareséger,e t
lbatestrple,ussurprendre
appreuvez etsecret
s desLamachi
ficiels propresles pour
défendre
toutes
places,
Pont-à-Mousson,
.
1630,
—- . Jacques
OZANAM,
Recréati
oTrains tMathémati
qd'ues,artifPari
spour
, 1694,le spectacl
in-8°, t .e,Pari
Il, pp.s, 1706,
92-96.in-4°
Amédée-Françoi
s
FREZI
E
R,
é
des
f
e
ux
i
c
e
in-12.
—- PERRINET
D', OartiRVAL,
Essai t.surVII,les1757,
feuxpp.d'artifice,
Pari
.sa.nches,
1745,t. 1,in-8°
L'artiEncycl
o
pédi
e
c
l
e
"Fusée",
386-391
;
et
l
e
s
Pl
cle "ArtiIl) feticiPrennes
er" , et surtout
la .planche II . Les sources citées sont Frézier (pour1762,la
plDans
anche
d'
O
rval
ces ouvrages, la part de la théorie est min.ime .
(2)
CfSéritous
. lae pldeanche
opédie,aufigcomportement
. 21 et 43 humain .
(3)
jolies IIimdeagesl'Encycl
empruntées
144
REVUE D'HISTOIRE DES SCIENCE S
demouvement
la fusée (1consumée,
)
ou par la suppression de la cavité nécessaire pour so n
. brûl
Uneé (2)
fusée
pleine
et
sans
vide
se mouvoirà brûler
qu'après
un ped'auir
. cartouche,
Car dans leettemps
qu 'enellepeut
commence
il n'avoir
y mai
a point
dans
son
par
conséquent
nul
pri
n
ci
p
e
de
mouvement
s
ltouche,
a poudreil s'brûl
élaeteraauraparfailat plforce
ace deà l'son
air, etressort
qu'il pourra
rempl
iretunedonnera
partiequel
duquanqcaru dey
di
mi
s
en
acti
o
n
mouvement
à la fusée
; leleleàpourra
mêmeons'rempl
éleveritunlespeuplusis peti
elle test
remplie d'une;
composi
cel
le dont
sdont
serpenteaux
enseraieffett celiltuin'oi ndey avilvaqu'efusée
uparei
ne peti
t
e
superfi
c
i
e
égal
e
à
cel
l
e
d'
u
n
cercl
e
qui brûle à la fois ; la raréfaction de l'air intérileeurdia(3)mètreste
(1)
estintrès
di.fférente
les couramment
admi
ses que
à cettela méthod
époqu ee
èCette
reatideonthéori
baltassai
istieqtueentre
terne
Lesnsartidesdepoudre
anscelcroyai
entquanti
tradittiéonnel
ledesti
ment
desubimati
fabri
c
l
e
s
grai
une
d'
a
i
r
n
ée
à
être
libérée
tement
par
lcorporé
e feu. Désdansavantla substance
le milieu dudesXVIIegraisinèscld'ea, utres
les théori
ciens ontla consi
déréon
aussi
un
"ai
r
"
i
n
supposent
formati
decentury,
"vapeurs"
qui
se
dégagent
avec
vi
o
l
e
nce
.
(Cf.
A.-R.
HALL,
Ballistics
e
s
v
n
t
h
in
Cambripp.dge,198-203
1952,;pp.l'abbé62-64NOLLET,
; P. CARBONNI
ER,physiEssaiques surexpéril'hismtoental
ire dee,lat. IV,
balisPari
tique,ths,
Pari
s
,
1928,
Leçons
de
1748,Buffon,
in-12, pp.croi459-463.)
istorioenner
n de lpour
'Académi
e, bireecetn qu'autre
il présente
èlement
ip.dé105)e
t tenu dedeL'hlmenti
mémoi
" air " fid(op.
cit.,l'dan
.. [Lec'semouvement
".dela:Fusée,
a
fusée]
suppose
qu'
i
l
y
ai
t
de
l
'
a
i
r
étranger
renfermé
rdee unPoudr
autree" air que celui qui peut se trouver naturellement enveloppés
dans.Pourtant,
chaqueest-à-di
grai
n
lasthéori
es'adegitBuffon,
il n'estdepas
atioonndedel'agai zr
niordid'nuain rjeetcontenu
d'aidans
r expuldans
é ;lail cavi
uni. C'quement
laiedir questi
llaetatis choses
oonnetd'deuneàlal'eaccumul
compressi
?
t
é
e
st
si
m
pl
i
f
xtrême
Est-ce
permettre
lr'aeppltrèsicatibieonncertai
d'un rainessonnement
de forme
géométri
que ?. S'Pourquoi
idans
l en est
aidisncours
si, cetpour
exempl
e
écl
a
i
réfl
e
xi
o
ns
que
BUFFON
se
permettra
so
n
Detlecertai
maninèsredangers,
d'étudiercar& depourtraiappl
ter li'qhuer
istoicette
re naturel
le : lail mét
ode mathémat
entraînerai
méthode,
estt quihnécessai
re "iquedee
dépoui
l
e
r
l
e
suj
e
t
de
l
a
pl
u
part
de
ses
qual
i
t
és,
d'
e
n
fai
r
e
un
être
abstrai
ne
ressembl
plpluuss às'la'êppltreiqréeluer(Hià slat.réal
nat.,ité.t. Notons
1, 1749,enp. 61),
de sortquee queBuffon
la solusembl
tion obteesenuesirituer
squedans
de n le
passant
.
BELEVAL,
sous
l
e
ti
t
re
de
:
La
cri
s
e
de
l
a
géométri
s
ati
o
n
de
l
'
u
ni
e
v
m
n
t
d
é
c
r
i
p
a
M
dans
la philosophi
e des lumières . (Revue inlernalionale de philosophie, 1952, n°v21er s,
pp. If337-355)
.
parlqeuepasdesd'unevégétaux
quantitéHald'aeisr produi
r a une
autredepossicebqu'ilitéil a. Silu Buffon
peut-étre
dans
laneeStati
dit quete,lec'enistret
conti(2)
entAprès
deà lcause
'airavoi
, mairsmontré
que le soufre
qui
brûl
en
absorbe
beaucoup
.
queté.laFrézi
présence
laparlcavie catégori
té est une
condidetion«l'suffi
Buffon
enfaiconsi
drèrequ'.ulanenécessi
epoir (p.ntde74)percée,
quement
expérisante
ence ,,
qui nous
t
voi
fusée
qui
n'
e
st
ne
s'
é
l
è
v
e
j
a
m
i
s
"
ui reprocher
(3)
Buffon
ne précisemai
passcomment
le feu agiquet sursa théori
l'air .eOnattrinebuesaurai
cequelrefus
deécll'ahiypothèse;
vu el'ntimportance
àanscet lphénomène,
.
A
trente
de distance,
q
ues
r
ci
s
sements
n'
a
urai
pas
été
hors
de
propos
Buffon s'exprim e
ai
n
si
:
"
Nous
voyons
cl
a
i
r
e
ment
que
l
e
f
e
u,
en
absor
b
ant
de
l
'
a
i
r
,
en
dét
rumit ant
le ressorasset z.
Orpouril n'ley rompre
a que deux
mani
ères deen détrui
re unassez
ressortpour: laqu'premi
ètre,sansen leffet
e compri
;
l
a
seconde,
l
'
é
tendant
i
l
soi
.
Ce
n'
pa s
de la première manière que le feu peut détruire le ressort de l'air, puisque le moiestndre
BUFFON ET LES FUSÉES VOLANTES
145
donc
lente, puisl'aqueir extéri
cet aierurn'aura
est touché
par dele feucéderqueàdans
petice tdéfaut
e surfaced e,
etvitesse
partrèsconséquent
lée dutemps
mointcette
sioque
ne
soi
t
compensé
par
l
'
a
cti
v
i
t
feu
d
'
u
ne
composi
n
très
vi
mais
alimopulrs silioestn, encore
que leetcartouche
ne pui1)sse résister à la violencevede; cett
qui se faià tcraien ntoutdre sens
qu'il ne crève
. On a donc été obligé pou rpévenitousc novéietsd ervid'unboche,tdpraiquednslafueeé
un viCesde choses
qui contînt
assez etd'aprésupposées,
ir pour la fairesoimonter
à l'iunenstant
qu'sortant
on y metdu lmoul
e feu e.
entendues
tsABCD
fusée
dont
EFCD
soi
t
l
e
cul
o
t
et
G
l
a
broche
(2).
Je
di
que
si
cette
broche
est
coni
que la
fusée
figure (3)durera
. plus longtemps et montera plus haut que si elle était d'aucune autr e
Démonstrati
omême
n . —figSiurela ;broche
que,la fusée,
le videetqu'
formera
fusée
seradent
de laque
si oncalielest
uinmetériconi
dans
qu'creux
oenl emette
le feudans
en Hl a,
idans
l est lévi
toute
l
a
superfi
e
ure
de
ce
cône
G
s
'enfl
a
mmera
infoistant;
que parsesconséquent
l'air quiavecy estunecontenu
se trouvant
diextéri
laté eetouturmême
à lapar
sréacti
dansetotoutes
parti
es, frappera
viôttesse
extrême
l'air
qui
n
obl
i
g
era
l
a
fusée
de
monter
aussi
t
qu'
o
n
le feu ; or la poudre qui d'abord a été allumée dans toute la superficie yinaura
térieurmise
du cône G, continuera de brûler parallèlement à cette superficie (4), et il se formera
degré
de chalequ'ur àleune
raréfitrèse, que
cette
on augmente
, et que qu'l'expéri
encee
nous
forte
chaleraréfacti
ur lacelraréfacti
on voldeul'meaavec
ir estordielsinleaigrande,
il occup
alt.oI,rs1774,
unapprend
espace
trei
z
e
foi
s
pl
u
s
étendu
que
u
i
de
son
r
e
..
.
"
(Suppl
é
ment,
chapi
intitulé : " Des éléments ", Ire Partie : " De la lumière, de la
chalPour
eur ceetp.duqui45feu
" ). trehypothèses
est
des
la xnature
dee, Mayow,
l'air et surNewton,
l'effetBoerhaave
produit paretleHalfeues,
savant
du desXVIIIe
sivariècléese en: parti
a lecsurulchoi
:éBoyl
ont
proposé
pl
u
s
e
s
roul
es
en
spi
r
al
e
,
parti
c
ul
e
s
à
petitesm branchesfro,
atomes
se repoussent,
etc7,. (Cf.
Joshua
C. cGREGORY,
Combustion
o Heracleitos
t(1)
Lavoidurs
siCf.
er, quiLondres,
1934,
chap.
8
et
9;
en
parti
ul
i
e
r,
l
e
s
pages
106-107
et 117-124.)
FREZIER,
4 les trous despp.
93-9
"IIplusfaut
remarquer
:res1° Que
fusées doisont
ventvioêtre
d'autant
pl
petivtent
s et
courte
que
l
e
s
mati
è
dont
el
l
e
s
sont
composées
l
e
ntes
; .mati
. 2°èlureIss vidoi
être
d'
a
utant
pl
u
s
grands
que
l
e
urs
composi
t
i
o
ns
sont
l
e
ntes,
parce
que
l
a
o
l
e
nt
s'parenfunlamme
aveclabeaucoup
de vitessepresque
et de faencilimême
té ; aitemps
nsi si uneà toute
telle fusée
admet
lelefeuferea
trou
trop
rge,
i
l
s'
a
ttachera
l
a
mati
è
re,
et
ou bienprend
il la consumera
stant, et ne nous lamathématique
fera voir que comme unaprès
éclairle." s
L'"crever.
ademandes
rgument
(2)
l'allure
d'enuunneindémonstration
"
vi
e
nnent
l
e
s
données,
pui
s
l
'
é
nonci
a
ti
o
n
de
l
a
concl
u
si
o
n
à
Evisuidtemment,
ceecteur
n'est qu's'auttend
ne apparence;
etrecherche
il n'y auraméthodi
guère qplueusd'deunmathémati
quesouétabl
pard'uilarn.
e
.
Si
l
e
l
à
voi
r
l
a
maxi
m
um
miquanti
nimum,
déçu .; Etil s'cette
e théoriededessavoifusées
ne permettra
de prévoi
paril sera
agit unipetiqtuement
r si une
fusée montera
" plr aucun
us haut" e
qu'u(3)
netéLeautre
.cônele calestclula forme
normal
nnellement adoptée. Buffon a eu la curiosit é
de mettre
cettecomme
pratiquesesencontemporai
questioen., tradins,tiosuppose
(4)
Buffon,
connuees lsura loliadepoudre
propagati
on dusaifeuen t.
er (p. 212)
nous
dit que,surjulsqu'
en 1742,
les théori
sedivrédui
àCharbonni
" des concepti
o
ns
a
priori
e
mode
de
combusti
o
n
des
poudres,
erses,
... essayant de se baser sur de purs raisonnements géométriquclaires,ues ".pe
146
REVUE D'HISTOIRE DES SCIENCE S
successi
v
ement
dans
l
'
i
fusée
desunecavifusée
tés coni
i, k, &c est. sembl
aqbluee s
àconserve
la premièdans
re cavisonté Ginntéritéri
; d'eeoururù delune
'onlavoicavi
t qu'
dontqueslatout
broche
coni
t
é
coni
q
ue
pendant
l
e
temps
qu'
etêtl e
conti
nuequ'deàbrûl
er, et qu'
queelleparcommence
conséquentdeellbrûler
e peutilporter
une trèsd'aloirngue
e,
pourvu
l'
i
nstant
y
ait
assez
raréfié;
c'baguette
est-à-dir;eilune
assez
grande
cavi
t
é
pour
vai
n
cre
Ia
pesanteur
de
l
a
fusée
et
de
sa
est donc certain déjà que la figure conique est très convenable à l a
Fig. 1 Fig. 2
broche
uplneusfusée
qu'oneveut
re monter
bien haut,
que cett e
figureLesestd'autres
convenabl
que faitoutes
leque
s autres
[Fiuresg . reste
1]. solàidfaiesreplvoiusrémoussée
fi
g
ures
ne
peuvent
être
des
fi
g
de
que
legures
cône,composées
comme desdescônes
tronqués,
desoucylbiinedres,
desfigures
paralcourbes,
lélipipèdes,
ous
des
fi
uns
et
des
autres,
n
des
comme
e
parabol
iqneues,conserveront
hyperboliques,
Or, toutes
uresleplparal
us émoussées
lleequel
cônebrûl
pasel&c.
silelso(1).
ngtemps
lseurconvenabl
fices
gurefigpar
lélisme,
selquoi nl
e
l
a
poudre,
donc
sont
moi
n
e
s
que
l
e
cône
l
o
rsqu'
s'agit de taira monter la fusée le plus haut qu'il est possible (2) .
(1)
Bieanconsi
quedpersonne
avant Buffon
n'd'aiut neutroul'idrempl
ée dei devaripoudre
er la forme
de ce troud'un,
BELIDOR
éréouvrage
les difLeférentes
formes
: Iajechambre
.
Dans
son
morti
e
r
bombardi
e
r
f
r
ançai
s
,
ou
Nouvel
l
e
mét
h
ode
de
ter
s bombes
avec
: différentes
précision
(Paris,
1731,
i chambre des
in-4°),
il ditcontrilecec
"àLes
fi
g
ures
que
l
'
o
n
donne
à
l
a
morti
e
rs,
pouvant
les bombes
plnuers loueursmoipropri
ns loiéntés,avecafiune
même
quanti
tésonner
de poudre,
j"'a(pi cru. bXXIV).
qu'ue i rl
étaichasser
tPour
à propos
d'
e
xami
n
qu'
o
n
put
en
rai
j
u
ste
desen fraiormesonsdetantcylinempi
ques,
la chambre
coniil qenueviauent xà
chambres
dre, r336-345),
deiquessphèrequeilouthéori
de poicomme
re (pp.il alpréfère
XXI
Vde-XXVI
Ile). fLorsqu'
parl
e
r
des
f
u
sées
vol
a
ntes
(pp.
pose
l
a
nt
soi
a
i
t
que
est
coni(2)
que.Dans ce mémoire, il ne sera pas question de comparer des volumes ou desla broche
surf
a
ce
de formes différentes . Il s'agit plutôt de trouver l'état stable auquel la combustion pour-s
7
Pour
ne
l
a
i
s
ser
aucun
doute
sur
cette
véri
t
é,
exami
n
ons
premi
è
rement
l
e
s
fiqu'gures
composées,
dumeicône,
duque
cylinladre,
etl eure
du paral
lélépipède,
il. est
évisident
e
l
e
s
ne
seront
pas
l
e
ures
mei
composante
(1)
Donc
on
démontre
le côneument
est préférabl
au cylmeiindrel eureou auqu'paral
ipipède,
s 'ensuiquvair
qu'
une tfidegque
urecesabsol
coni. queesera
une filéglure
quelcilonque
tiendrai
autres
fi
g
ures
Soitmette
donc llea feu
fuséeenABCD,
faisûr
te avec
une
broche
ou cavi
tcylé cylinidrindriquequeGG [Fig . 2],
qu'on
H,
i
l
est
que
toute
l
a
superfi
c
i
e
'enflammeralesdans
l'iesnstant
ets brûli, k,eraI,toujetoqu'i
urs paral
lèleparvenu
ment ; aijnusisqu'dèsauquecartouche,
le,s feu aur ali
consumé
parti
égal
e
l
sera
;
el
l
e
devi
e
ndra
pour
n'y auraablepluàsladefusée
cavitplé edans
lenecorps
denuera
la fusée
(2) que par la force acquil'effese t,
sembl
i
n
e
et
conti
de
monter
qui prouve
qu'une elfusée
dont l;aonbroche
cylindriraiqsueonnement
ne doit êtresurguère
plu s
fera leestmême
lque
a broche
lceparal
ongue
que
l
a
broche
l
e
-même
;
d'
o
ù
l'
o
n
voit
cese
lfiégliures
pipédeconviet eonnnent
en tibirera
même
conséquence
deux
e
n
moi
n
s
que
l
e
cône,
qui
fai
t
porter
une
très
l
o
ngu
têteMaià lnatenant
fusée sietonla exami
fait monter
un mouvement
toujoparabol
urs renouvel
é et accél
ne lesparfigures
courbes, comme
es, hyperbol
es, é&cré ..,
qu'on suppose à la broche G ; on verra que la poudre brulant toujours paralèlemntpraliqudsleco asfuédsvitemêgnr,ai
touj
s en pluqui
s émoussées,
à une peti
te hauteur
les devi
nul
leolesurss(3),qu'deleepllseucourbes
lemoi
s formai
eetnt qu'
devenant
lignes
droifaites,reeldonc
cesleafindron
guree ts
quel
s
soi
e
nt
sont
n
s
propres
que
l
e
cône
pour
monter
fusé
donc
général
si filagure
broche
fusée s'élèvera plus haut que si ell e
estLes
deentoute
autre
[Figestest. 3].cylconiindriqueque,la ont
fusées
dont
l
a
broche
plusconi
de force
d 'abord,
avec
cellepas
s dont
la broche
est
que,
quoi
qoun ne'eletchercher
lemontent
s durenta
moinspletusqu'deelvietsesse
ne s'que
élèvent
si
haut
;
ai
n
si
dans
l
e
s
cas
où
l
'
on
charge
une
fusée
d'
é
toi
l
e
s,
de
serpenteaux
et
autres,
que
lopesante
rsqu' . et où il faut beaucoup de force pour la faire monter
arti
iclaesforce,
quienladecomme
rendent
onqueffera
bi
se
servi
r
d'
u
ne
broche
cyl
i
n
dri
q
ue
;
au
reste
i
l
est
faci
l
e
de
prouver
la fusée
à broche
cylindrihauteur
que auraetplmême
us de force
broche
puisqu'
une cavi
té de même
base que
qu'unela fusée
cavitéàconi
queconi
contiqueent,
onnerdespar surfaces
une sortesphéri
de passage
limcroiites.
raiSoutenue
t atteindrepardansle mot
chaque
cas . Buffon
"émoussé",
l'intuivatiorain sverra
ques deà larayon
santerpochdlusn'erfacpln(vitézo) .PourBfn,ceq i
se propage,
faitoujt ol'ursavantage
dui-même,
trou coni
queloc'inestqu'qu'on ilcrutne, tend
paspromet
versàune
limiteune; il portée
égal
à
l
u
aussi
ce
qui
l
a
fusée
auss ir
veut,119-150)
pourvu. L'quehistori
desefacteurs
matérieelssembl
imprévus
ner des
se fassent
pasà cetsenti
grande
(ilce.enviplussqu'agelooinnl'pp.
n
de
l
'
A
cadémi
e
avoi
doutes
égar
croullégèrement
ement dedilafférentes
cavité, même
coni
qr ue,le choiau xbout
d'forme
un certaiconinqtemps;
etd li
offre(I)desBuffon
raiséonsréussi
pour
j
u
sti
f
i
e
de
l
a
ue
.
.
habilequimentsontà enréduipapireeler ounombre
des formes
Les paroinestideetnttrès
lapasfusée,
enmcarton,
brûleteproporti
nt possi
aussiobnsl.espossi
(2)
(3)
Buffon
compte
des
di
f
férentes
di
ensi
o
ns
bles r,
niqu'duunetemps
limitequ'exiil faudrai
ste . t pour atteindre la limite dans chaque cas . Il lui suffit de montre
148
REVUE D'HISTOIRE DES SCIENCE S
trois fois plus d'air, et par conséquent un princi.pe bien plus puissant du mo uvemntdlaforcqueiv sé(1)
Siue,on pouvai
t dansr d'une
la praticomposi
que venirtiàonbout
une brochesiparfai
temen tt
coni
de sequ'un
servi
toutdeetànefaifairtfûtehomogène
on pouvai
taigrosreqenque
sorte
côté
de
l
a
fusée
ne
pèse
en
même
temps
l'autre, que le vide de la broche se trouvât précisément au milipas
eu ;plsusi
enci-dessus
un mot que
on pouvai
tfusée
faire une
fusée
géométri
qqu'ue,elileestauraiclatirtout
, parcecequiquiesta éténécesdi t
cette
serai
t
compl
è
te,
et
;
mai
s
comm
sai
pour
faie rjeamai
monter
aussicette
droiperfecti
t et aussion,hautet comme
qu'il est possi
bvlee toujours que lae
onplursneegrande
travaila lexacti
s
avec
i
l
arri
teude
physi
qsouvent
ue n'approche
jamaiqus de' oncelplalecequevertidemande
calementnotr
pou ert
supposi
t
i
o
n
(2),
i
l
s'
nsui
t
que
l
e
s
fusées
ljeussqu'à
faire terre
monteravant
droitque
, s'éd'lèvent
vant unede faicourbe
quefoiets retomben
avoienr eudécri
le temps
re ontoutetleslquel
ecombi
ur effet,
a parc
ne secelrédui
sen et
que
l
e
s
défauts
d'
e
xacti
t
ude
de
quel
q
ue
façon
qu
'
toujours à faire pencher la fusée d'un côté, et si tôt que par cette inclinaison ell e
D'aprés
cettes phrase,
est évià dpenser
ent queaiBufnsifon. Selne opense
pas à l'(eétendue
acee,
'Edencyclla esurf
orpédi
enfartl.a(1)
mmée
. Je", t.croi
qu'p. i386,
l estilcolseul
nutrelesrôlautres
. g". lprésent
"
Fusée
VII,
.
2),
l
a
cavi
t
é
n'
a
pas
d'
a
e
que
de
au
une(2)
pluIdée
s grande
surface
dere mati
èrele iquinflatrouve
mmablque
e ." notre supposition n'approche jamaifeus
compl
é
mentai
de
cel
de la complexité physique.
BUFFON ET LES FUSÉES VOLANTES
149
donne
pri
s
e
à
l
a
pesanteur
pour
l
a
fai
r
e
tourner
de
ce
côté,
de
concert
avec
l a;
tendance
qu'dierecti
l e yoavai
t déj
àrs(1),composée
elle doitdenécessai
rement
décriirmepulunesiocourbe
pui
s
que
sa
n
est
al
o
cel
l
e
de
sa
propre
n
et
d
celle de la pesanteur,
diévirectiterocette
ns difcourbe
férentesetetconteni
qui résulr latentfusée
de vidans
tessessa dipremi
fféreèmentracélrs ee
.
Pour
dil'ermpêche
ection, onparalaimrésiagisntance
é d'y jolin'dre
baguette ; elpencher
le lui sert(2) de. Cargouvernai
l et
air deunetourner
un côté il estde nécessai
re que etla debaguette
tourne de ldès
'autre,quec l ade
fusée
penche
d'
qui
ne peutstance
arriverdetantl'aique
ffort de larési
fuséetance
pourquipencher
plusconsi
gran que
lal'ebaguette,
isn'seestpaspas
dérabllaerésiet fort
capable der àcontrebal
ancer la speti
te forcenequilavoudrai
t faid'rêetrepenche
r
la fusée.
ee
Il
est
ai
s
é
de
voi
r
par
cette
peti
t
e
théori
e
que
pl
u
s
l
a
baguette
sera
l
o
ngu
etplurais dede plrésiussltance
a fuséedes'élalèpart
veradedroil'at,irpui, qu'squ'uneuneautre
longuebaguette
baguettepluisnflcourte
exible ettrouvplu s
pldeiapointeds; àmaila sbaguette,
comme ietl estqueàparcrai
nlàdreellequ'n'eumpêche
ne trop lgrande
l
o
ngueur
neaussi
donnehautropt
a fuséele tout
de s'enélever
qu'
e
l
e
l
'
a
urai
t
dû,
i
l
faut
dans
l
a
prati
q
ue
compenser
se
servant
dl ua
boi
s le pludess lébaguettes
ger et le moi
ns pliaontn qu'
trouver,
et endedimtelilneuant
grosseur
à proporti
qu'eoln'elepourra
slesont
pl
u
s
l
o
ngues,
faço
n
qu'
lntestouj
puisosent
gagner
en poi
longueur
. ce qu s perdent en grosseur, et qu'el ees
soieeUne
urs
du
même
d
s
construi
tedroisuitvetantforttoutes
manquera
bijuesqu'
n faiàre,huifusée
elt lete s'él
èvera
haut,ns ces
j'en remarques
ai faiqut 'plil uasiétéeneurspossi
quibsele d'en
sontjajélumai
evéesauds
ger
neuf
cents
pi
e
ds,
du
moi
autant
; ces
moyen
de deuxtirées
graphométres
(3)calplmacés
cent cinquante
ses deetdifaistance
bel
les fusées
par
un etemps
e neàsurcommençai
ntcelàtoitourner
rrrie vunaitpeupaals
.'eeEtst-à-di
armême
n'
a
crosse
que
quand
el
l
e
s
étai
nt
absol
u
ment
l
e
ur
fi
n
e au lieu de la mettree
au lieu d'attacher
la baguette
le longon duavaicartouche
au-dessus
la balCarance,
t penséen BE,
à ;lca mettre
visste-à-vimoisndes sicelacentr
entourne
CD vers
au lduieBucentre
d'queensiBEdeelle(4).
étant
attachée
el
l
e
rési
fusé ee
tourne vers A, au lieu qu'étant mise en CD, la résistanc
mcelpossi
desuisavoi
Buffon mécani
n'a pasqsuuesoupréci
n'aspas. voulu traduire cette
descri(1)
plCette
tiIoestn, etiexpl
lceatisboquilne sembl
vent,e êtrerensipropre
termes
(2)
i
à
Buffon.
Les
autres
consi
la: col.
baguette2
un contrepoi
dattache
s . Cf. laux
'Encyclfusées,
opédiesert
, artà.le"sFusée
",r droip.dèrent
389,
"plbalutôtançant
Lacomme
baguette
que
l
'
o
n
mai
n
teni
t
es,
en
contreour -s
leenur bas,
pesanteur,
contre
laàquelgarder
le le cette
feu agisittuati
paroln.'un" des bouts, qui doit touj
êtreAutourné
&
qu'
e
l
e
force
iepoiu d'dsune. (pl.baguette,
la fusée
êtren.muni2)
e d'un ressort de fils-de-fer auquel
pend(3)
unlInstrument
II, fig
. peut
. sert
35,
d'
a
rpentage,
qui
à
mesurer
l
e
s
angles .16.
(Planches de l'Encyclopédie,
art."(4)
Arpentage
", ts.issent
) mensiIl,
V,lespl.
fig.
Les
prati
c
i
e
ns
choi
di
o
ns
d'
u
ne
baguette
les que
l'ensemblde u,
posé
hori
zontal
ement,
selàticeennequeenBuffon
équilentend
ibre surparun "ldoie centre
gt placédeuntella peu
au-dessous
corps
de
l
a
f
u
sée.
Est-ce
bal
a
nce
"? De tout e
façon, il est seul, je crois, à vouloir attacher la baguette en CD .
REVUE D'HISTOIRE DES SCIENCE S
f50
e
etcettel'équifaçon
librededesplaparti
e
s baguette
sont égauxn'edes
deuxcommode,
côtés . J'avoue
quej'aidans
la prati
cer lacoi
std'pas
cependant
essayé
deplulques
faiaisre,ément
et ayant
encore
f
fé
l
a
fusée
u
n
tri
a
ngl
e
de
fer
bl
a
nc
pour
fendre
vaitquipluses haut
us droià douze
t que cel
les don et
ir (1) j'aJ'i vuenqu'ai efail tepls'uésileeurs
sontvraietélque
eplvées
etrepeut-êtr
jtrei'ai zparl
é cil-'adessus.
e
cents
pi
e
ds
sans
tourner
sensi
b
l
e
ment;
i
l
est
j
e
n'
a
i
pu
fai
r
àquicette
les fuséesquelchargées
d'uneolinsvreque
de composi
onparveni
étaigrande
ent plushauteur
ou moique
ns grosses,
que précauti
j'aie pristies,
ne; celsleset
sont
st qu'
éleuvées
à cetteablhauteur
(2), maitseelàlelasfaçon
ont toujordiours
s. hau
et plIIujneasmai
droinous
ne sembl
e fusée
construi
naidécri
rmonté
e [Fit une
g pl. 4]ufusé
reste
qu'
à
détermi
n
er
en
général
l
a
courbe
que
e
tiunréeprojsousectiunle dans
angleunquelmiclionque
(3)on; suppose
cette courbe
est
la même
que
celle que décrit
e
u
dont
que
l
a
rési
s
tance
est
constante,
el
l
sera
expri
mrésiéestance
par ladumême
équati
on, enresubsti
tuant la force
d'neimmoi
pulnssioenn deplul s ea.
fusée
à
l
a
mi
l
i
e
u
;
c'
e
st-à-di
en
changeant
l
e
si
g
Car
lnta fusée
estinstant
agitéeaccél
par èdeux
la premièetreluesti faicelt parcouri
le du feur qui
renou-s
vel
asont
à tout
re sonforces,
mouvement
desest, seespace
qui
proporti
o
nnel
s
au
carré
des
temps
(4)
.
La
seconde
force
l
a
té
qui
aussi
à chaque
inostant
luauxi faicarrés
t parcouri
rcesaussimêmes
, maistemps
dans (5)unegravi
autre
dil'ornectiagivoiostnsant
des
espaces
proporti
nnel
s
de
;
d'
o
quent, sila lfusée
a forcedécri
du rfeuait une
qui pousse
latefusée
étaitetouj
oursla ldiigrneigéevertiverscalel ùe,
même
poi
l
i
g
ne
droi
di
a
gonal
entre
diaurecti
on de lalepesanteur,
gnela fusée
horizontal; maie ous comme
oblique, qui irsaiiot nsedetermi
ne re
la fusé
quel serai
tectietdirloiagnéelimême
: c'est-à-dil'imrepuldans
la tangente
à
sela courbe
faipoit ntoujt vers
odeursladans
l
a
di
r
de
l
a
fusée
pesanteur,
ett que
que lcette
impul
siotnunequicourbe
se renouvel
leaàblchaque
inds-u
tant
est
constante,
i
l
s'
e
nsui
a
fusée
décri
sembl
e
à
cel
l
e
. Car ce proproj
dansoursunretardé
milieu dont
lalarési
stance
estla tangente
supposéeà constante
jteur,
ectielectiauestlelietouj
dans
di
r
ecti
o
n
de
l
a
courbe
de
la pesanu que
laafusée
est toujtuer
oursdans
accéll'ééquati
rée dans
lacette
directicourbe
on de lla'accél
même
tano ngente
;
ai
n
si
i
l
n'
y
qu'
à
substi
o
n
à
é
rati
;
c'
e
st-à-di
r
e
un
+
au
l
i
e
u
d'
u
n
—
et
l
'
o
n
aura
l
a
courb
audécrilieteu parde llaa fusée
retardati(6),oquin se trouve être représentée par une équation des seconde es
Méthode
bien qu'il soit plus normal de mettre un chapiteau(1)
enBuffon
cartonseouetborne
enjustipapifàiceaticonstater
r o. n courantes;
(2)
ce
phénomène,
de loin le cadre de s a
théori(3)
e géométri
queon.du mémoire est passée sous silequincedépasse
Cette
secti
par
l
'
h
i
s
tori
n de l'Académie . I l
est (4)
peut-être
indûjustesupposer,
de la ressusci
ter . choses, que la masse resteeconstante,
Buffon
a
entre
autres
et que l a
vitesse
initgravi
iale (vitétesse
de projecticonstante,
on) est nulcar
le . cette fusée reste sagement près
La
est
supposée
de l a
(5)
Terre(6)
. Déjà dans son mémoire sur le franc-carreau, Buffon a évité des calculs en rapprochant
ème d'un probl
ème connu,
Académi
erésia trouv
très
élésongantn'.eIcist cependant,
eu probl
sonèqu'meprocédé
ilcar,
choilseque
ist (lrésiel'cas
d'unerencontrées
stanc ée
constante)
guère
susceptile terme
ble d'édeclaicomparai
rer son probl
stances
BUFFON ET LES FUSÉES VOLANTES
151
différences
assez
composée
pour
empêcher
les
géomètres
d'
e
n
tirer
constructi
oonn(1).tire une fusée dans une direction oblique elle ne laisse pas qul ae
Lorsqu'
d'sensi
allerbledroit,
pour parler
ladecourbe
qu'eestlle dedécrit
n 'est presque
,decelaquiougraviprouve
que
lajuste,
force
la arri
poudre
beaucoup
pl5useconde
s grandpases
que
cel
l
e
t
é,
et
en
effet
une
fusée
v
e
souvent
en
moi
n
s
de
àenlalahauteur
de huitomber
t et neufdanscentsle vipideeds,neaudécrilieuraiquet guère
dansque
le même
temps
rr e
supposant
375l'ai pisouvent
eds, etunen'éprouv
epin edécrit
pas
250
à
cause
de
l
a
rési
s
tance
de
l
'
a
i
r
(2)
;
comme
j
e
enen lobservant
aissant tomber
du haut
d'eusneempltouroyaiquienta 130
pieds der cethauteur
des; cepietemps
rres, eesétt
l
e
temps
qu'
e
l
à
parcouri
espace
3parcouru
secondes 3/4deoudeux4 secondes
leoquel
de, ellsures aurai
cents
piuseds(3)sensi.pendant
Lablsupéri
riletémouvement
detemps
la forcedansded'lleuanevipoudre
celdle ed'nunte
lmousquet
a gravitéplestuquis encore
bi
e
n
pl
e
dans
bal
l
e
ti
r
ée
arrive dedansla bal
un ltrès
distanceceltrès
dérabl(4)e ,.
maiJ's aleuraimouvement
eqn'uesepeti
stremarques
poit innstant
t accélà éune
ré comme
ui deconsi
lsa difusée
s
pu
aj
o
uter
i
c
i
quel
que
j
'
a
i
fai
t
es
sue
l
e
fférentes
composi
on seleserts dipour
l'artifpiice,èceset des
observati
olansproporti
sur la omani
degrosseur
chargertetionsdeet dont
composer
f
férentes
d'
a
rti
f
i
c
e,
sur
npldeeèinrle-ea
l
a
hauteur
des
moul
e
s,
&c
.,
mai
s
comme
j
e
ne
me
sui
s
pas
ment satisfait à cet égard je les ai supprimées (5), ayant pensé d 'ail eurs que cela
dans
la nature
ant étéplutôtapprof
seloonndilaevit.esse
n esqui
puremen
hypothéti
que(pp.n'avari
guère
L'hCHARBONNIER
istduoirecorps
des étmouvant,
udes(ppsur l.acette
résisquesti
tanceet esto124-135).
ssé eItl
par
HALL
102-129
et
130-157),
et
par
87-103
parai
en 1671,
déréèrel'himypothèse
uaneétabl
résisi tance
qui agiriqaiue,t
touj
ourstl'aqu'xedans
lapas
dirGregory
ectihorionzontal
dea lconsi
a premi
pulresaioété
n .d'Iltrès
une (cftrajconstante,
eHom,
ctoirepp.parabol
dont(1)
n'
e
st
.
.
Son
mémoi
mal
reçu
.
piquant
detvoiassez
r que,peuqueldisqposée
ues moiauxs calaprès
ceBufmémoi
re suravecle121-123)
sClfusées,
quin mémoi
indiqIlueestreunesurassez
tournure
d'
e
spri
c
ul
s
,
f
o
n
j
u
ge,
a
i
r
au
t
l'intégrati
on descieéquati
ons difsférenti
egement
l es à deux
variCompagni
ables, quee.d'(Regi
Alembert,
qui
n'
e
st
pas
encore
Académi
n,
a
soumi
au
j
u
de
l
a
s
tre
de l'(2)
Académi
e dese qu'Sciicei,nces,
séance
dusui22te,féBuffon
vrier 1741,
p . 44.que) des estimations approxi- s
Il
sembl
comme
par
l
a
ne
donne
mati
ves, etque.que ses corrections ne procèdent pas d'une loi ou d'une proportio n
mathémati
On ss'entétonne
voirexpéri
un Buffon
quionse. Puilivresqueà desl'équati
exercion cclesassiparei
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152
REVUE D'HISTOIRE DES SCIENCES
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ère rqu'trouver
on y traiplatece. dans
Évidemment, le lecteur moderne risque d 'être déçu par ce
mémoire. Et il n'est pas impossible que certaines idées de Buffon ,
celles relatives à la trajectoire ou à la forme de la cavité par exemple ,
aient paru insuffisantes aux yeux des Académiciens ; car leur
historien supprime la première question et modifie la présentatio n
de l'autre. Pourtant Buffon essaie, à sa manière (qui n 'est pas
celle d 'un mathématicien), de rationaliser les procédés suivi s
jusque-là par simple routine ; et s'il ne s'attache pas à perfectionner la théorie mathématique ou à compliquer le modèle conceptuel qui représente la mécanique de la fusée, du moins fait-il un
effort pour perfectionner les méthodes techniques, en adaptant l a
forme de la fusée pour qu 'elle corresponde de plus près à sa fusé e
idéale.
La fusée que nous voyons lancée dans les Preuves de la Théori e
de la Terre, nous la reconnaissons maintenant : c'est la fusée idéale .
Mais elle n'est pas une simple vue de l 'esprit . D'un côté, elle se
rattache à la réalisation partielle décrite dans ce mémoire . Buffo n
ne se rend pas compte des difficultés qui le séparent de son but ;
mais ses essais ont dû donner à son idéal une certaine consistance ,
qui l'encourage à extrapoler . D'un autre côté, cette fusée (o u
plutôt la " balle de mousquet " qui la précède) se rattacheà
l'autorité mathématique de Newton . Dès les premières pages
des Principia (1), après avoir défini la force centripète, Newton
dit ceci :
Un projdeelctia lgravi
e ne tretomberoi
s'tiel n'dans
étaitlepois cinteani
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fois plus loin ; (pourvu qu'on n'ait point d'égard à la résistance de l'air,) & en
Commi
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1739,deafatrouvé
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moyens
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(1)
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ci
t
e
l
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traducti
s
t
e
par
l
a
marqui
e du
Châtelet (Paris, 1756, in-4°), t. I, p. s4.
BUFFON ET LES FUSÉES VOLANTES
153
augmentant
a vitesse
de ce corps,suronla terre,
augmenteroi
ontét llae courbure
chemin qu'deil
parcourerai
t ldécri
avant
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& on dittmàciinvolrcul
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l
pourroi
e
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autour,
s, & même s'en aller en ligne droite à l'infini dans le cisans
el (1)y.
Par une exacte analogie dynamique, Newton indique que ,
de la même façon, le mouvement de la lune pourrait se faire sou s
l'action d 'une force centripète, une impulsion en ligne droite étan t
donnée
Buffon(2).aussi introduit son projectile, la fusée, pour les besoin s
d'une analogie : il la présente comme un " exemple " qui doit rendre
sa théorie " plus sensible ". Mais là où Newton dégage clairementr
de son exemple la structure mathématique qui se prête en entie
à l'orbite de la lune, Buffon, en expliquant le " torrent " par la
", sans relever le s
fusée, se contente d 'une similitude " sensible
différences qui rendraient délicate l 'application d'une mêm e
formule mathématique . D'autres particularités
séparent les projectiles newtoniens des fusées buffoniennes . Par exemple, les pro-r
jectiles se trouvent déjà à leur point de départ (un point de leu
orbite), et l'on suppose qu 'ils reçoivent une vitesse tangentiell es
contraire, arrivent toutes seule
par.. . hypothèse. Les fusées, au'action
d'une force mécanique qui ,
àenunlesniveau
convenable
abandonnant,
leur sous
laissel une vitesse naturellement acquise .
Les cosmologies qui utilisent ces deux illustrations présenten t
des divergences très nettes .
Mais ces considérations risquent de nous entraîner loin de s
limites étroites de cette étude . Que penser de Buffon homme de
science d'après le petit échantillon prélevé ici ? Nous nous garderon s
bien de fonder sur des bases si restreintes un jugement définitif .
toifaire rdes
originesà Newton
du vol àl'hréacti
odes
n, Pari
s,lit1959
p.Les"71)(1)
:Comme
" ctiRileens dedeleNewton
pldiut sJulfactiesnecDunes)
esont...pasque(Hilasdencés
e remonter
istoierement
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.
Newton
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: la résimaistance
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NEWTON
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(2)
Dedistants
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matreprend
e de(Londres,
1728),
oùnesil ajdeon,oute
général
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d,ente
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ou
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n
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de
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terrestres,
et etprojlaeforce
tés suidevantla gravi
destléigànescetteparaldisltance-l
èles à àl'h, oriouzbion,ensesurmouvrai
ente ,s
n
l
a
vi
t
esse
donnée
des
cercl
epnlesurs ofdesnatural
ellipses,Phicomme
les plonanètes
tes . (The
Prioupp.Mathematical
nbici551-552.)
losophy,le font
traducti
modernidansséeleparur orbiF. CAJORI
, Cambridge, 1934,
154
REVUE D'HISTOIRE DES SCIENCE S
Les textes cités révèlent quelques-unes des raisons qui ont amen é
les contemporains de Buffon à le critiquer ; ils révèlent aussi
même de l 'oeuvre
des qualités positives . C' est peut-être l'inégalité; par
des
scientifique
Buffonsemblent
qui en faitefficaces,
l'intérêt mènentexemple,
méthodes quideparfois
plutôt ver s
l'erreur dans d'autres circonstances ; des systèmes qui semblen t
purement arbitraires se trouvent avoir des antécédents scientifiquement respectables, ou des conséquences heureuses .
Lesley HANKS.