TP laser polycopié - mise à jour du 6 février 2007
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TP laser polycopié - mise à jour du 6 février 2007
1 2 Planning des TP Le centre Laser se trouve Tour 32 - étage 3. Les TP commencent à 8h30 MASTER PHYTEM Travaux Pratiques "LASERS1" 2006-2007 Campus de Jussieu (" Centre laser " des Universités Paris 6 et Paris 7 et Salles de travaux pratiques d’Optique) 1 Les textes des sujets de TP ont été rédigés par l’équipe enseignante de Paris 6 et Paris 7 Nous remercions Michel MASSOT pour son aide à la mise au point du " TP holographie " 3 Table des matières – TP Diodes page 5 – TP Vélocimétrie page 26 – TP "YAG" page 43 – TP Spectroscopie du Rubidium par Absorption saturée page 70 – TP Holographie page 81 4 TP DIODE - Composants optoélectroniques 5 TP DIODES Instruments et composants optiques du TP optoélectronique I- Composants optoélectroniques 1) diode laser Les matériaux à semi-conducteurs utilisés dans les lasers étaient initialement constitués d’une simple jonction p n qui constituait la zone active où s’effectue l’inversion de population. 6 à une valeur que l’on peut ajuster grâce à un asservissement de température qui utilise un peltier et une thermistance. 2) Asservissement en température de la diode laser Un contrôleur électronique permet d’asservir la température. Il utilise une thermistance et un élément Peltier situé sous le support de la diode laser. L’association thermistance/Peltier permet à l’aide d’une boucle d’asservissement électronique, de réguler la température autour d’une température de consigne choisie. Une thermistance est constituée de grains d’oxydes métalliques qui sont des semi-conducteurs et ont la particularité d’avoir une conductivité qui augmente très rapidement avec la température suivant une loi connue. En connaissant sa résistance (en kΩ ) on peut donc connaître la température. Un élément Peltier est une pompe à chaleur thermo-électrique. Il est constituée par des thermocouples (autres matériaux semi-conducteurs) placés entre deux plaques céramiques. Lorsque un courant circule dans un sens dans le Peltier, il chauffe une des plaques et refroidit l’autre. Lorsque il est parcouru par un courant de sens opposé, l’effet contraire se produit. Il permet donc de réguler la température. 3) Une diode électroluminescente (LED) Ces lasers à homojonction présentaient des seuils très élevés. La zone active de la plupart des lasers utilisés actuellement est une hétéro jonction, c’est à dire une jonction comportant de nombreuses couches de différents matériaux (semi-conducteurs dopés et non dopés, couches métalliques et matériaux isolants électriques). Leur seuil est beaucoup moins élevé. Lorsque la zone active a une épaisseur inférieure à 10nm, on parle alors de laser à puits quantique. Les seuils sont beaucoup plus bas que dans un laser à hétérojonction traditionnel et l’épaisseur de la zone détermine la longueur d’onde d’émission. La diode laser utilisée (Hitachi HL6312G) émet jusqu’à 5mW dans le rouge à 633nm environ. Le matériau utilisé est AlGaInP dans une structure à puits quantique multiple. L’indice typique du matériau est de 3,5. La diode comporte à l’intérieur de son boîtier une photodiode intégrée qui permet de mesurer à tout instant la puissance émise. Elle est connectée via un circuit électronique placé à l’arrière de son support à une alimentation en courant. Sa température est fixée Une diode électroluminescente (LED) est un composant optoélectronique comportant un grand nombre de points communs avec une diode laser. Comme le laser, il s’agit d’une jonction pn. L’émission de lumière se produit grâce à l’injection de porteurs dans la jonction à l’aide d’un courant électrique. Cependant les dopages sont différents et la structure de la LED est beaucoup plus simple. Par conséquent, la LED ne fonctionne pas en régime d’inversion de population. Il ne s’agit que d’émission spontanée. Elle émet donc sur une plage de fréquence bien plus importante que le laser. Enfin son émission est beaucoup moins directive que le laser. Les LED utilisées ici émettent 8mW dans un cône d’angle au sommet de 200 C. Comme le laser, elles peuvent être modulée en intensité si le courant électrique qui les alimente est lui même modulé. Les LED sont beaucoup plus faciles à réaliser et coûtent beaucoup moins cher. 4) Une photodiode (indépendante de la diode laser) Là encore il s’agit d’une jonction pn mais qui permet cette fois-ci de mesurer une intensité lumineuse. Dans une photodiode idéale chaque fois qu’un photon est absorbé un électron est émis. On peut alors en mesurant l’intensité connaître le flux lumineux. Une photodiode est en quelque sorte le réciproque d’un émetteur photoconducteur (LED et diodes lasers). TP DIODE - Instrumentsd’optique 7 5) Barrette de CCD La barrette utilisée ici est constituée de 1024 pixels ayant chacun pour largeur 13µm. Elle est commandée par une électronique qui comporte deux temps caractéristiques Ti et TL . Chaque pixel est un élément photosensible qui durant le temps d’intégration Ti accumule une charge entre ses électrodes. Celle-ci augmente linéairement avec le temps d’exposition et le flux lumineux, tant qu’il n’y a pas de saturation. Durant le temps TL , on mesure de manière séquentielle la charge sur les 1024 pixels. Il est ainsi possible de visualiser la forme du faisceau qui arrive sur la barrette. On dispose en sortie de l’électronique de commande de deux signaux logiques TTL : - Un signal de déclenchement (synchro ligne) qui marque le début de lecture des pixels de la barrette. - Un signal d’horloge qui commande la cadence de lecture de chaque pixel. Le schéma ci dessous représente les différents signaux observés à la sortie de l’électronique de commande lorsque la barette est éclairée de manière uniforme.En fait, entre la fin du temps d’intégration et le début du temps de lecture, il existe un temps dit " de calibration " qui correspond à la lecture d’une dizaine de pixels ’noirs’ qui ne sont jamais éclairés et qui peuvent servir pour calibrer la barette. Ce temps bien que très court peut être visualisé. 8 Ce spectromètre comporte une fente d’entrée d’ouverture variable, un réseau et deux miroirs sphériques de rayon de courbure R et situés à la distance R/2 des fentes (voir figure suivante). Lorsque de la lumière est envoyée dans la fente d’entrée, elle est diffractée et elle peut dans certaines conditions, et en première approximation, être assimilée à une onde sphérique dont la source serait la fente d’entrée. Les miroirs sphériques du point de vue de l’optique géométrique se comportent comme des lentilles de focale R/2. Après sa réflexion sur le premier miroir sphérique, l’onde peut être assimilée à une onde plane qui à son tour se diffracte sur le réseau suivant l’ordre 1 soit suivant un angle qui dépend de sa longueur d’onde. Lorsque le réseau est bien orienté pour la fréquence considérée, l’onde peut se réfléchir alors sur le deuxième miroir sphérique et la lumière est focalisée sur la fente de sortie. On fait ainsi l’image de la fente d’entrée au niveau de la fente de sortie. On mesure l’intensité transmise par la fente de sortie à l’aide d’un photodétecteur. L’orientation du réseau est repérée sur le côté du spectromètre par un cadran qui permet de lire la longueur d’onde. On peut ainsi, en tournant le réseau et en mesurant l’intensité transmise, connaître le spectre de la lumière. Plus la fente d’entrée est petite plus le pouvoir de résolution est important. Lorsque la fente est ouverte à 0,02, on arrive à une résolution de 0.2nm. 2) Spectromètre à barrette de CCD II) Instruments d’optique 1) spectromètre à deux fentes d’entrée sortie Dans la configuration utilisée (voir schéma ci-dessous), la fente de sortie a été remplacée par une barrette de CCD comportant 1024 pixels répartis linéairement. Le pixel central est placé exactement à l’endroit où se situait la fente. Pour un faisceau de longueur d’onde λ0 donnée, il existe une position du réseau pour laquelle il sera diffracté suivant un angle tel que toute la lumière arrive sur le pixel central. Pour cette même position du réseau, il existe deux longueurs d’onde λ1 et λ2 telle que un faisceau de longueur d’onde λ1 (respectivement λ2 ) soit diffracté sur le premier pixel de la barrette (respectivement le dernier). Tout faisceau de fréquence comprise entre λ1 et λ2 sera diffracté par le réseau sur un ou des pixels de la barrette. Lorsqu’un faisceau est composé de plusieurs raies de TP DIODE - Instrumentsd’optique 9 longueurs d’onde différentes comprises entre λ1 et λ2 , la répartition d’intensité sur la barrette permet donc de connaître instantanément le spectre en fréquence. 10 Emetteurs et récepteurs de lumière en optoélectronique Diodes laser, diodes électroluminescentes, photodiodes et dispositifs CCD Au cours de ce TP, vous étudierez divers composants optoélectroniques qui sont utilisés couramment dans la vie courante. En particulier, vous utiliserez des lasers à semi-conducteurs (ou diodes lasers) qui sont des composants optoélectroniques ayant des atouts remarquables : Leur taille est minuscule, ils sont accordables en fréquence et sont pompés électriquement avec un excellent rendement. Ils ont aujourd’hui de nombreuses applications dans notre vie quotidienne. Par exemple, la technologie des graveurs et lecteurs de compact disques utilise des lasers à semi-conducteurs. Les télécommunications à grandes distances (aussi bien les liaisons inter ou transcontinentales que un grand nombre de communications nationales) utilisent des réseaux de fibres optiques couplées à des diodes lasers. Ils représentent actuellement plus du quart du marché mondial des lasers. Au cours de ce TP, vous apprendrez à utiliser une diode laser et vous étudierez ses principales caractéristiques. En particulier, vous montrerez l’influence de la température et du courant de pompage sur l’intensité et la fréquence de l’émission laser. Vous étudierez une application des diodes lasers en spectroscopie. Vous utiliserez aussi une diode électroluminescente (appelée aussi LED) et vous mettrez en évidence les caractéristiques principales de ce composant. Vous serez amené à mesurer la puissance émise par ces matériaux optoélectronique à l’aide d’une photodiode dont vous réaliserez l’étude. Enfin, vous intéressez à un autre type de dispositif optoélectronique, une barrette de CCD. III) Matériel 1. diode laser Nous utiliserons une diode laser Hitachi HL6312G émettant jusqu’à 5mW dans le rouge à 633nm environ. Ses principales caractéristiques sont affichées sur le spectromètre. L’indice typique du matériau est de 3,5. Elle est alimentée en courant avec une électronique commerciale (Melles Griot 06DLD201) qui permet aussi de visualiser le courant dans la photodiode interne de la diode laser et d’avoir ainsi accès à la puissance émise. Elle est asservie en température grâce à un contrôleur électronique (Melles Griot 06DTC101). Une association thermistance/Peltier située sous le support de la diode laser permet à l’aide d’une boucle d’asservissement électronique, de réguler la température autour d’une température de consigne choisie. Toutes les températures sont exprimées en kΩ . TP DIODE - Recommandations 11 2. Optique triplet Il s’agit d’une association de trois lentilles qui permet de corriger les aberrations et de collimater le faisceau. 3. Une fibre optique en silice à saut d’indice Elle permettra d’envoyer le faisceau laser dans le spectromètre. 4. Un spectromètre à fente réglable et équipé d’une barrette de CCD 5. Une diode électroluminescente (LED) 6. Une photodiode (indépendante de la diode laser) 7. Un générateur basse fréquence Il permettra de moduler la puissance de la diode laser de quelques Hz à quelques centaines de kHz. 8. Un oscilloscope numérique 9. Un voltmètre numérique Il permettra de mesurer la tension aux bornes de la diode laser. 10. Une cellule d’iode Elle permettra de faire de la spectroscopie. L’iode est légèrement rose à la lumière du jour. 11. Un wattmètre Il permettra d’étalonner la photodiode interne de la diode laser 12. Fibre optique en plastique Elle sera utilisée pour la transmission analogique du son par voie optique. 13. Un microphone Il permettra de transformer le son en signal électrique, qui permettra de moduler la diode laser. 14. Une boite métallique comportant un ampli audio et un haut parleur Ils permettront de transformer un signal électrique en signal sonore. 15. Une alimentation +/-15V Elle permettra d’alimenter le microphone et l’amplificateur audio. IV) Recommandations 1) Sécurité Comme tous les lasers, les diodes sont dangereuses. Elles peuvent émettre jusqu’à 5mW. Il faut donc veiller à ne jamais regarder un faisceau dans l’axe et à éviter toutes les réflexions parasites. Il s’agit d’être particulièrement vigilant lorsque vous travaillez avec un coéquipier. En particulier, il est indispensable d’enlever bagues et montres durant le TP. 12 2) Précautions d’utilisation Les diodes lasers étant très fragiles, il est nécessaire de respecter certaines procédures. a) Décharges électrostatiques Les diodes laser sont très sensibles aux décharges électrostatiques. L’alimentation est conçue de telle sorte qu’une diode connectée à l’électronique est protégée contre les décharges. Par conséquent, il ne faut jamais déconnecter une diode de son alimentation sans précautions. De plus, sur la plaque de connexion (sur le boîtier derrière la diode) se trouve un interrupteur CC. Ce bouton ne doit jamais être touché tant que l’alimentation est allumée. La présence de l’enseignant est indispensable lors de ces interventions. Des fils noir et rouge sont soudés sur la plaque de connexion et raccordés à l’entrée d’une boite métallique. A la sortie de celle ci se trouvent deux fiches qui permettront de mesurer la tension aux bornes de la diode. Les fils issus de la plaque de connexion ne doivent en aucun cas être déconnectés de la boîte métallique. b) Transitoires Les diodes laser ne supportent pas les variations rapides, même de faible amplitude, de courant ou de tension. L’alimentation est en principe protégée contre ces transitoires. Mais il ne faut jamais éteindre l’alimentation sans avoir basculé sur OUTPUT PRESET. c) Limites en courant et en température Il existe des limitations aussi bien au courant d’alimentation de la diode qu’au courant du Peltier qu’il ne faut jamais dépasser. La limitation en courant a été fixée à environ 110% de la valeur du courant d’opération soit environ 70mA. De plus, pour ne pas réduire sa durée de vie, le laser ne doit pas dépasser de plus de 10% sa puissance nominale (5mW). Le courant d’alimentation nécessaire pour atteindre cette puissance dépendant de la température ; en mode courant constant, il est important de vérifier la puissance lue par la photodiode. Il ne faut pas dépasser 0,4-0,45mA pour le courant de la photodiode interne. Le contrôle en température comporte également une limitation en courant qui correspond à la limite du courant passant dans le Peltier. Cette valeur a été fixée à 1A et ne doit pas non plus être modifiée. La diode ne doit pas travailler à des températures inférieures à 00 C (> 33kΩ ) ou supérieures à 500 C ( < 3.2kΩ ). TP DIODE - Mise en route de la diode laser 13 V) Mise en route de la diode laser 1) Utilisation de l’électronique de commande a) L’alimentation de courant L’alimentation en courant permet de contrôler le courant d’alimentation de la diode laser. Cette alimentation comporte deux modes (MOD) : – le mode CUR où un courant constant est envoyé pour alimenter la diode. La puissance est alors susceptible de varier avec la température. – le mode PWR où à chaque instant le courant d’alimentation est adapté en fonction de la température pour que la puissance vue par la photodiode interne soit toujours la même. Il est possible de visualiser (DISPLAY) en mA différents paramètres de l’alimentation : le courant limite autorisé pour l’alimentation (LIMIT), l’intensité du courant d’alimentation (LASER), ou l’intensité mesurée par la photodiode interne (PHOTO). Un troisième bouton (OUTPUT) permet de basculer d’un mode d’attente (PRESET) où le laser n’est pas alimenté au mode où le laser est alimenté (LASER). Remarque : Il est préférable pour basculer du mode CUR au mode PWR de mettre l’alimentation sur PRESET et de vérifier après avoir basculé d’un mode à l’autre que l’intensité d’alimentation ou le courant de la photodiode demandé correspond bien à celui qui est désiré. Le bouton LEVEL permet de choisir en fonction du mode CUR ou PWR l’intensité d’alimentation ou de photodiode désirée. Il est également possible de moduler l’intensité d’alimentation (en mode CUR) ou l’intensité lue par la photodiode (en mode PWR) en appliquant une modulation à l’entrée MOD située sur le panneau avant. Cette modulation est de 100mA/V en mode CUR et de 1mA/V en mode PWR. Sur le panneau arrière, un interrupteur permet de choisir le type de branchement de la diode laser. Celui-ci doit être sur la position B et ne doit jamais être modifié. L’interrupteur correspondant au photogain doit être sur LO. b) Contrôleur de température La température de la diode laser est régulée lorsque le bouton COOLER ON est enfoncé. Sur le panneau avant du contrôleur, le bouton à droite permet de visualiser – la valeur de la thermistance (en kΩ et donc la température de la diode laser ; – la valeur de résistance et donc de la température souhaitée ; 14 – le courant dans le Peltier (en mA) ; – le courant maximum autorisé dans le Peltier. Le bouton central (SET) permet de choisir la température de consigne. Le bouton de gauche permet de choisir la sonde de température utilisée. La thermistance ayant des valeurs pouvant varier entre 0 et 100kΩ , le sélecteur doit être positionné sur THERM LOW. 2) Procédure pour allumer le laser – Allumer le contrôle de température et l’alimentation ; – appuyer sur COOLER ON ; – Choisir le mode de fonctionnement du laser (CUR ou PWR) : CUR est toujours adopté dans ce TP. – Vérifier que le bouton LEVEL est bien tourné au minimum. Basculer DISPLAY LIMIT sur LASER ou PHOTO selon le mode choisi ; – Basculer de OUTPUT PRESET sur LASER ; – Augmenter le niveau (LEVEL). – Pour éteindre suivre la procédure dans l’autre sens. En tout état de cause ne jamais basculer l’alimentation du laser sur off avant de l’avoir mise sur OUTPUT PRESET. VI) Étude de la puissance de sortie de la diode laser 1) Thermistance La résistance de la thermistance suit la loi exponentielle suivante : RT = k exp A/T où ici A = 3, 9.103K et k = 2, 1.10−5kΩ. La courbe donnant la relation entre la température et la valeur de la thermistance est donnée ci-dessous. TP DIODE - Étude de la puissance de sortie de la diode laser 15 2) Etalonnage de la photodiode interne L’optique triplet est placée sur un support x,y, θ, ϕ solidaire d’une plaque horizontale qui est vissée sur une translation horizontale (direction z). Retirer l’optique triplet avec son support en dévissant la plaque horizontale. Pour quatre valeurs du courant d’alimentation, mesurer en même temps la puissance de sortie de la diode laser à l’aide du Wattmètre et le courant de la photodiode interne. En déduire le taux de conversion (en mA/mW) de cette photodiode. 3) Tension aux bornes de la diode laser Sur la plaque de connexion, les 2 pattes permettant l’alimentation du semiconducteur sont reliées par deux fils à un boîtier métallique situé sous la diode laser. Vous ne devez jamais déconnecter ces deux fils. Par contre, sur le boîtier il vous est possible de connecter un voltmètre numérique qui vous permet de mesurer la tension aux bornes de la diode. Afin de protéger la diode laser des surtensions générées par le voltmètre numérique, lorsque l’on l’allume ou que l’on modifie les calibres, il est conseillé de choisir initialement, c’est à dire avant même d’avoir connecté le voltmètre à la diode, un calibre de 20V continu et de ne plus le changer. Eteindre la diode laser. Allumer le voltmètre, le mettre sur le bon calibre puis le connecter à la diode. Allumer la diode laser. Augmenter alors progressivement le courant d’alimentation et faire la courbe courant d’alimentation/tension. Eteindre le laser. Débrancher le voltmètre puis l’éteindre. La courbe courant/tension comporte une première partie où la tension augmente très vite pour une très faible variation de courant et une seconde partie, la plus importante, où la tension varie beaucoup plus progressivement. On ne s’intéresse ici qu’à cette seconde partie de la courbe. En déduire en particulier la résistance interne de la jonction et la longueur d’onde moyenne d’émission de la diode. Le constructeur annonce une longueur d’onde de 640nm environ. Comment expliquer une différence éventuelle avec vos mesures ? 4) Courbes puissance de sortie / courant d’alimentation Se placer à une température donnée, par exemple 10kΩ. Relever les valeurs du courant de la photodiode interne en fonction du courant d’alimentation en faisant varier ce dernier de 0 à 60 mA environ. S’intéresser en particulier à l’évolution autour et au dessus du seuil. Ne jamais dépasser 0,45 mA sur la photodiode interne. Tracer la courbe correspondante. En déduire le seuil d’oscillation, la pente (en mW/mA), l’efficacité totale (puissance lumineuse émise /puissance électrique dissipée aux bornes de la diode)et différentielle (puissance lumineuse émise /(puissance électrique dissipée aux bornes de la diode en enlevant 16 la puissance nécessaire pour atteindre le seuil) de la diode laser . Recommencer les mesures pour une autre valeur de la température de la diode (aux alentours de 12kΩ ). En déduire la variation du seuil en fonction de la température Comment varie la puissance émise quand la température augmente ? Comment peut on expliquer ce résultat ? VII) Étude des caractéristiques du faisceau émis par la diode laser 1) Faisceau sans optique de collimation En examinant le faisceau sur un papier inséré à des distances variables de la diode, caractériser la forme du faisceau. Mesurer approximativement sa divergence dans le plan vertical puis horizontal. Dans la direction où la divergence est la plus importante, il ne sera possible de mesurer la taille du faisceau qu’en quelques points proches du semi-conducteur. En déduire un ordre de grandeur des dimensions transversales de la région active de la diode laser. 2) Mise en place de l’optique triplet Cette optique est montée sur un support comportant des translations en x, y et z. Le réglage en z est très critique. Il est nécessaire de mettre la lentille très près de la diode sans qu’elle la touche. Plus la lentille est près de la diode, plus le point de focalisation est loin. Revisser le support de l’optique triplet sur la translation. Positionner l’optique de façon à la centrer au mieux sur le faisceau laser. Jouer sur la direction z et apprécier la finesse du réglage. VIII) Etude de la modulation de la diode laser Beaucoup d’applications des diodes laser, et notamment en télécommunications, utilisent le fait qu’il est très facile de moduler la puissance de sortie et la fréquence d’une diode laser en modulant son courant d’alimentation. 1) oscilloscope numérique Se familiariser avec les différents réglages de l’oscilloscope numérique en utilisant le signal généré par le générateur de fonctions. Quelle est la tension minimale produite par le générateur (l’atténuation doit être de -40dB) ? Vérifier que l’offset du générateur est bien sur la position cal. TP DIODE - Etude de la modulation de la diode laser 17 2) modulation en créneau du courant d’injection de la diode laser On applique le créneau minimal de tension du générateur, réglé à 1 Hz environ et sans tension d’offset, sur l’entrée MOD de l’alimentation du laser. La connexion doit être effectuée lorsque le laser est en position PRESET. Sachant que la conversion courant/tension est de 100mA/V en mode CUR, il est important d’une part de ne pas envoyer une tension trop importante pour ne pas dépasser les limitations en courant, et d’autre part de ne pas envoyer un courant qui soit négatif. Il est donc préférable de visualiser la tension sur l’oscilloscope en permanence. Mettre un courant voisin du courant seuil et passer en mode LASER. On observe un clignotement du spot, et l’on peut lire les valeurs minimales et maximales du courant. Appliquer maintenant un créneau de fréquence 100Hz et utiliser la photodiode externe (résistance de charge = 10kΩ ) pour visualiser les variations de puissance de la diode laser. Changer le niveau moyen du courant d’alimentation de la diode laser. Regarder comment évolue l’amplitude de la modulation de la puissance du laser. Comment expliquer la variation de cette amplitude quand le niveau moyen du courant d’alimentation est fort ou faible ? Choisir comme niveau moyen de l’alimentation de la diode laser une valeur intermédiaire et faire varier légèrement sur le générateur basse fréquence l’amplitude du créneau. Comment cela se traduit-il sur l’amplitude de la modulation de la puissance du laser ? 3) Modulation en dent de scie Moduler autour du seuil le laser à une centaine de Hz en appliquant une dent de scie. Visualiser sur la voie 1 la dent de scie et sur la voie 2 la puissance du laser puis utiliser le mode xy de l’oscilloscope. Montrer que ce dispositif permet de visualiser directement la caractéristique puissance de sortie=f(courant d’alimentation). Sortir sur imprimante cette caractéristique au voisinage du seuil d’oscillation. 18 supports. Allumer la diode laser afin qu’elle soit au-dessus du seuil. Positionner l’optique triplet et la fibre de telle sorte qu’un maximum de lumière soit couplée. Choisir la résistance de charge pour que la tension de sortie soit loin de la tension de saturation, mais sans que le signal soit trop faible. Relier la sortie de la photodiode à la fois à l’oscilloscope et à l’amplificateur du haut-parleur. Alimenter le micro et l’ensemble haut-parleur ampli sous 0-15V. On utilise les fiches bananes rouges et noires. Brancher le micro sur sa boite métallique (fiches bleu- noire et bleu-blanche). Alimenter le micro sous 0-15V en raccordant par les fiches bananes noire et rouge la boite métallique à l’alimentation 15V ELC. Appliquer la sortie du micro, qui est aussi située sur la boite métallique, sur l’entrée modulation de l’alimentation laser. Parler dans le micro et écouter dans le haut-parleur. Expliquer. Contrôler le signal sur l’oscilloscope. Il peut être nécessaire pour éviter les saturations d’ajuster alors le courant moyen d’alimentation de la diode laser ou de jouer sur la résistance de charge de la photodiode. Optimiser au mieux. IX) Etude de la photodiode externe 1) Etude de la bande passante à l’aide d’une LED modulée La photodiode externe est placée dans un circuit comportant en série une alimentation 9V montée en inverse et une résistance. La tension aux bornes de la résistance est proportionnelle au flux lumineux, hors du régime de saturation de la photodiode. Lorsque la pile débite 9V, tant que la tension est inférieure à 6V, la tension aux bornes de la résistance varie linéairement avec l’éclairement. Un commutateur placé latéralement sur le boîtier permet de choisir une résistance de 1kΩ , 10kΩ ou 100kΩ. 4) Transmission analogique du son par voie optique Les LED utilisées ici sont placées dans un boîtier comportant un interrupteur 3 positions et une embase BNC. Quand l’interrupteur est en position CC, la LED est alimentée par une pile 9V placée dans le boîtier. Lorsque l’interrupteur est en position MOD, il est possible de moduler la LED en appliquant une tension modulée. Il suffit de relier la sortie du générateur BF à l’embase du boîtier. Cette expérience permet d’illustrer le principe, sous sa forme rudimentaire des télécommunications optiques. Il s’agit ici de transmissions purement analogiques. On dispose d’un microphone qui se branche sur une petite boite métallique carrée, d’un haut parleur associé à un amplificateur audio et placés dans la même boite métallique, d’une fibre optique plastique de diamètre de coeur 1mm, de la diode laser et de son alimentation. Fixer deux supports plastiques l’un juste après l’optique triplet, l’autre juste avant la photodiode. Placer une fibre plastique assez courte (20 à 30 cm) dans ces Placer la LED sur le support, en face de la photodiode externe et le plus près possible. Choisir sur la photodiode la résistance de 10kΩ pour commencer. Attention, dans une LED, le courant électrique ne doit passer que dans un seul sens. Dans le circuit réalisé, ce sens du courant est obtenu avec une tension de polarisation positive. Par conséquent, pour protéger la LED si la tension est négative, une diode électronique est placée en parallèle à la LED. Elle est bloquante pour un sens du courant et passante pour l’autre sens. Quand la tension est positive, tout le courant passe dans la LED. Lorsqu’elle est négative, tout le courant passe dans la diode. TP DIODE - Étude du spectromètre 19 Appliquer tout d’abord sur la LED le signal TTL du générateur en choisissant une fréquence de l’ordre de 1Hz. La LED doit clignoter. Changer alors la fréquence de modulation. On pourra moduler par exemple à une centaine de Hz. Visualiser en même temps sur l’oscilloscope le signal TTL du générateur ainsi que la tension aux bornes de la résistance de charge de la photodiode. Celle-ci doit être proportionnelle à la puissance de la LED (tant qu’elle est inférieure à 6V). Si la tension est trop importante, éloigner un peu la LED et la photodiode. Choisir une base de temps permettant de bien visualiser le flanc montant du signal de modulation. Mesurer le temps de montée tm . Pour cela, placer les deux curseurs en tension sur les tensions correspondant aux émissions maximum et minimum de la LED. Lire alors l’écart de tension entre ces deux curseurs et le diviser par 2. Placer le curseur supérieur sur cette valeur moitié. Positionner ensuite horizontalement la courbe de telle sorte que l’intersection de la courbe et du curseur moitié se situe exactement au centre de l’écran. Augmenter ensuite la base de temps afin d’avoir une résolution maximum. L’intersection de la courbe et du curseur doit toujours se situer au milieu de l’écran. Mesurer alors avec les curseurs en temps le temps tm de croissance de l’amplitude de la valeur minimum jusqu’à cette valeur moitié. On définit le temps caractéristique τc comme tm /ln2. Quelle est la bande passante du dispositif ? Changer la résistance. Reprendre la même procédure. Quelles sont les nouvelles bandes passantes pour les 2 autres valeurs de la résistance ? Quel est à votre avis dans chacun des cas l’élément qui limite cette bande passante ? Quel est l’ordre de grandeur de la capacité parasite de la photodiode ? 2) Influence de la résistance sur le niveau du signal mesuré Garder la même modulation sur la LED et visualiser la tension en créneau obtenue aux bornes de la résistance de charge de la photodiode, que l’on prendra ici égale à 100kΩ pour commencer Vérifier que la tension maximum est bien inférieure à 6V. Mesurer cette tension puis sans rien changer au montage, mesurer la nouvelle tension maximum obtenue en prenant comme résistance de charge 1kΩ , puis 10kΩ Comparer les tensions maximum obtenues. Conclure. X) Étude du spectromètre On s’intéresse dans cette partie à la variation de la fréquence de la diode en fonction de la température et de l’intensité d’alimentation. 20 1) Spectromètre à barrette de CCD Le spectromètre et la barette de CCD utilisés sont détaillés dans le document sur les instruments et composants optiques utilisé dans le TP. a) Spectromètre Dans la configuration utilisée, la fente de sortie du spectromètre a été remplacée par une barrette de CCD comportant 1024 pixels. Dans ce spectromètre, on tourne le réseau en tournant une molette à laquelle est associée une graduation en Å. La valeur lue sur le cadrant gradué correspond à la longueur d’onde λ0 d’une raie qui, pour cette position du réseau, arriverait sur le pixel central. b) Barrette La barrette utilisée ici est constituée de 1024 pixels. Elle est commandée par une électronique qui comporte deux temps caractéristiques le temps d’intégration Ti et le temps de lecture TL . Chaque pixel est un élément photosensible qui durant le temps d’intégration Ti accumule une charge entre ses électrodes. On dispose en sortie de l’électronique de commande de deux signaux logiques TTL qu’il est possible de visualiser : – Un signal de déclenchement (synchro ligne) qui marque le début de lecture des pixels de la barrette. – Un signal d’horloge qui commande la cadence de lecture de chaque pixel. Il faut faire très attention à ne pas envoyer trop d’intensité sur la barrette car on risque de détruire ses pixels. Il faut par conséquent toujours visualiser le signal de la CCD et éviter de la faire saturer (jamais plus de 3V). Sans envoyer de signal sur la barrette, visualiser sur l’oscilloscope les deux signaux TTL. Synchroniser sur le signal synchro ligne. Déterminer le temps de lecture de chaque pixel Tpixel , et en déduire le temps TL . Enlever le signal d’horloge pixels et le remplacer par le signal vidéo. Enlever le capot métallique sur les spectromètres ; Les CCD voient la lumière ambiante et on obtient ainsi un faible signal vidéo. Repérer et mesurer les temps d’intégration et de lecture. En utilisant la base de temps retardée (menu ’horizontal’ ) et les curseurs en temps, repérer avec précision les intervalles de temps entre le début de la lecture et la fin de l’acquisition. (L’origine des temps pour les curseurs en temps correspond au signal de déclenchement.) Le pixel du centre joue un rôle important car la longueur d’onde lue sur le côté du spectromètre correspond à celle d’une raie qui serait diffractée par le réseau sur le pixel central. Il est donc essentiel de connaître TP DIODE - Visualisation du spectre de la lumière émise par une diode laser (spectromètre)21 22 précisément l’intervalle de temps entre le signal de déclenchement et l’instant où le pixel central est lu. Le déduire de la mesure précédente. ou plusieurs pics devraient alors apparaître. Attention le signal ( en AC) doit toujours être inférieur à 5V pour éviter la destruction des pixels. 2) Exemple de spectre : diode électroluminescente (LED) Il est possible qu’à cette étape, aucune raie n’apparaisse. Dans ce cas, ouvrir un peu la fente du spectromètre, éventuellement tourner un peu le support de la fibre au niveau du spectromètre. Enfin, si aucune raie n’apparaît, augmenter un peu le courant d’alimentation. Attention là, à ne pas dépasser 3V de signal. Placer le support de la LED face à la fente d’entrée du spectromètre, si possible assez près. Observer uniquement la zone de lecture du signal CCD. Trouver l’allure du spectre en tournant le réseau et déterminer ses caractéristiques (longueur d’onde moyenne, largeur en nombre de pixels). Si nécessaire ouvrir un peu la fente du spectromètre. XI) Visualisation du spectre de la lumière émise par une diode laser (spectromètre) 1) Injection dans la fibre Une fois que le spectre a été observé, refermer la fente du spectromètre au minimum. Optimiser éventuellement en tournant légèrement le support de la fibre au niveau du spectromètre. Régler sur l’oscilloscope la fenêtre de visualisation de telle sorte que la raie occupe une grande partie de l’écran. On peut visualiser la réponse de chaque pixel. Vous pouvez alors légèrement augmenter la puissance du laser pour vous rapprocher d’une situation où le laser est plutôt monomode. Attention pour éviter la destruction des pixels, il est indispensable de défocaliser progressivement le faisceau à l’entrée de la fibre afin de coupler moins d’énergie dans la fibre. Il est préférable de positionner l’optique triplet soit toujours en deçà de la distance optimum de focalisation soit toujours au delà. Les phénomènes de saturation s’observant dès 3V, il est conseillé de ne jamais dépasser cette limite. Régler l’oscilloscope de façon à avoir toute la dynamique entre 0 et 3V. Positionner la fibre. Un bout de la fibre doit être fixée dans un support placé face à la diode laser. L’autre bout restera pour l’instant libre et vous pourrez visualiser sur un écran le faisceau issu de la fibre. Allumer la diode laser et focaliser le faisceau dans la fibre. Jouer sur les vis de réglage de l’optique triplet pour rentrer au centre de la fibre. Eventuellement retoucher un peu la focalisation. La tache de sortie doit être ronde et lumineuse. Si vous translatez l’optique triplet dans un sens ou un autre vous défocalisez le faisceau à l’entrée de la fibre et vous couplez moins d’énergie. Quand le signal observé est un pic, retoucher légèrement la position de la CCD de façon à affiner le pic au maximum. Vous pouvez éventuellement diminuer encore un peu l’ouverture de la fente d’entrée. En tournant légèrement le réseau, on voit ainsi que tous les pixels n’ont pas nécessairement la même réponse. 2) Visualisation du spectre de la diode laser Il s’agit de déterminer quelle gamme de longueur d’onde peut être détectée par la barrette pour une position donnée du réseau. La procédure est assez délicate. Il faudra faire très attention à ne pas envoyer trop de puissance du laser sur la CCD afin de ne pas détruire ses pixels. Il est conseillé de suivre la procédure suivante : Tourner le réseau de telle sorte que la raie soit envoyée sur un bord de la CCD. Quelle est la valeur λ1 ? Pour cette position du réseau, le positionner alors pour que la raie soit envoyée sur l’autre extrémité de la barrette et repérer là aussi la longueur d’onde λ2 correspondante. λ0 , la longueur d’onde du laser, correspond à la valeur lue lorsque la raie arrive sur le pixel du centre de la CCD. Pour cette position moyenne du réseau, la barrette est susceptible de détecter toutes les longueurs d’onde comprises entre λ1 et λ2 . En déduire la différence de longueur d’onde, puis de fréquence, de la lumière détectée sur deux pixels consécutifs. Fermer la fente du spectromètre quasiment au minimum (à moins que 0,02 qui est la plus petite graduation). Attention ne pas forcer, les fentes sont très fragiles. Positionner le réseau du spectromètre de telle sorte que le spectre du laser soit centré sur la barette. La longueur d’onde lue sur le côté du spectromètre doit donc être proche de la longueur d’onde nominale de la diode soit de l’ordre de 640 nm. Visualiser le signal de lecture de la CCD. Il est nécessaire de voir l’intégralité du signal fourni par les 1024 pixels de la CCD. Allumer la diode laser en utilisant un courant d’alimentation très faible, proche du seuil. Il est préférable de visualiser sur l’électronique le courant de photodiode. Une valeur adaptée serait de l’ordre de 0.025mA. Positionner l’extrémité libre de la fibre dans le spectromètre. Un 3) Étalonnage de la barrette a) Résolution d’un pixel b) Position relative de deux raies On suppose que le dispositif permette d’envoyer sur le spectromètre simultanément deux faisceaux lasers de longueurs d’onde proches λa et λb telles que λa < λb TP DIODE - Spectre d’une diode laser (spectromètre) 23 et que l’on visualise sur la CCD. Déterminer les positions relatives sur la CCD des 2 raies. c) Application numérique La résolution du spectromètre est de l’ordre de 1 Å. Il ne sera donc pas possible avec ce dispositif d’accéder à la largeur réelle de la raie du laser. Il conviendra de plus de ne pas attacher trop d’importance à des variations dans le spectre entre deux pixels successifs. En déduire la largeur en fréquence de la LED à partir de la largeur en pixels. XII) Spectre d’une diode laser (spectromètre) 24 supérieure à celle que l’on souhaite mesurer et d’étudier au fur et à mesure l’évolution du spectre. Pour éviter des variations trop rapides de la température ou une stagnation de son évolution, il est judicieux d’avoir toujours une température de consigne qui soit supérieure de 1 ou 2 kΩ à la valeur réelle. Pour une température moyenne, positionner le réseau pour que la raie soit à proximité du centre de la barrette. Se placer en jouant sur la température au seuil ou très près du seuil et visualiser le spectre. Faire décroître la température et suivre qualitativement l’évolution du spectre. Quand le laser est monomode ou quasi-monomode, on peut observer une dérive lente et quasi continue de la raie qui est interrompue par des sauts de modes. La longueur d’onde augmente-t-elle ou diminue-t-elle quand la température diminue ? Comment peut-on expliquer la variation lente de la longueur d’onde ainsi que les sauts de modes ? Toutes les études réalisées sur la diode laser seront réalisées dans le mode courant constant (CUR). Il est ainsi possible de différencier les effets dus uniquement à la température des effets dus uniquement au courant d’alimentation. Lorsque le laser est bimode ou trimode, quel est l’écart typique en pixels puis en longueur d’onde entre les deux raies ? En déduire un ordre de grandeur de la longueur de la cavité laser. 1) Température et courant d’alimentation constants dans le cas monomode 3) Evolution du spectre avec le courant d’alimentation à température fixée Fixer une température et choisir une intensité suffisamment importante pour que le laser soit bien monomode. Le signal vidéo de la CCD doit être bien stable. Dans cette partie, on fait varier le courant d’alimentation pour température fixée proche de la température ambiante. A l’aide de l’étalonnage de la barrette, donner la largeur en fréquence du pic observé. Donner une limite inférieure à la puissance spectrale de la diode laser (en W/Hz), et comparer à celle de la LED. Mesurer la longueur d’onde de la raie. Repérer à l’aide de vos mesures précédentes, ainsi que des curseurs et de la zone retardée, le pixel central. Positionner le réseau de telle façon que la raie du laser soit envoyée sur ce pixel. Lire la longueur d’onde sur le côté du spectromètre. 2) Évolution du spectre avec la température pour un courant d’alimentation fixé On travaillera à un courant d’alimentation constant par exemple 55mA et on fera évoluer la température assez lentement afin que le spectre évolue lentement. Il faudra faire attention que la puissance du laser ne dépasse jamais les 0.45mA (photodiode interne). La stabilisation en température étant difficile atteindre, il peut être très fastidieux de choisir une température de consigne et d’attendre que la température soit stabilisée. Il est plus astucieux de choisir une température de consigne Pour un courant suffisamment important pour que le laser soit monomode, positionner le réseau de telle sorte que la raie se situe à proximité du pixel central. Se placer ensuite en diminuant le courant au seuil ou très près du seuil et visualiser le spectre. Augmenter progressivement le courant d’alimentation. Comment évolue le spectre ? Quand le laser est monomode ou quasi-monomode, on peut observer une dérive lente et quasi continue de la raie qui peut être interrompue par des sauts de modes. La longueur d’onde augmente-t-elle ou diminue-t-elle quand le courant d’alimentation augmente ? Comparer à ce qui a été obtenu en faisant varier la température. Comment peut-on interpréter l’évolution du spectre avec le courant d’alimentation ? XIII) Spectroscopie de la molécule d’iode On sait maintenant qu’en appliquant une rampe de tension sur l’entrée MOD de l’alimentation du laser à l’aide d’un générateur basse fréquence, on module non seulement l’intensité, mais aussi la fréquence de la diode laser. Il est évidemment conseillé de travailler à un endroit où il n’y a pas de sauts de modes du laser. TP DIODE - Spectre d’une diode laser (spectromètre) 25 Insérer la cellule d’iode devant la photodiode externe. Moduler en dent de scie le courant d’alimentation du laser, et avec les mêmes précautions que précédemment (mettre la tension de modulation minimale (-40dB) et l’offset en position cal ). Visualiser sur les deux voies de l’oscilloscope le signal du BF et l’intensité transmise après la cellule. On voit apparaître des creux dans cette intensité. En changeant les caractéristiques de la tension appliquée (courant d’alimentation, amplitude de modulation, température), modifier la position et le nombre de ces creux. Expliquer les résultats obtenus. 26 TP Vélocimétrie Aspects théoriques et préparation du TP vélocimétrie Les phrases en gras et en italiques correspondent aux calculs que vous devez réaliser. Principe et fonctionnement d’un analyseur de spectres L’analyseur de spectres permet de visualiser le contenu d’une bande de fréquences. En effet, il délivre l’amplitude d’un signal en fonction de la fréquence. Dans un premier paragraphe, nous détaillerons le principe de fonctionnement de l’analyseur de spectres à balayage, les valeurs numériques correspondant au cas du Hameg 5010. Ensuite, nous passerons en revue les principales caractéristiques de l’analyseur de spectres : amplitude, fréquence, résolution, sensibilité etc. Finalement, nous décrirons les fonctions disponibles sur le Hameg 5010. 1) Principe On décrit ici le principe de l’analyseur de spectres à balayage car il s’agit du modèle le plus répandu. figure 1 : Schéma de principe d’un analyseur de spectres Considérons un signal d’entrée à mesurer de la forme sm (t) = sm cos 2πνm t. La fréquence de ce signal est translatée à une fréquence fixe notée νF I ( FI pour fréquence intermédiaire). Pour cela, elle est mélangée à un oscillateur local dont on fait varier linéairement la fréquence en lui appliquant une rampe de tension. L’oscillateur local est donc de la forme sOL (t) = sOL cos 2πνOL t où νOL TP Vélocimétrie - Aspects théoriques et préparation du TP vélocimétrie 27 varie entre νmin et νmax . En faisant le produit des deux signaux, on obtient : sm (t) × sOL (t) = sm s2OL [cos(2π(νm − νOL )t) + cos(2π(νm + νOL )t)] Un filtre passe bas permet d’éliminer la fréquence somme, νm + νOL , aussi appelée fréquence image. Le système répond pour chaque νm telle que νm −νOL = νF I . Il y a ensuite amplification, puis filtrage autour de la fréquence intermédiaire. Par exemple, prenons νF I = 200MHz, νOL variant entre 200 et 300MHz. Lorsque νOL passe par la valeur 210MHz, tout signal d’entrée dont la fréquence est égale à 10MHz (= νF I − νOL ) est amplifié. Le signal de différence passe ensuite par un circuit de conversion logarithmique, puis est redressé et appliqué aux plaques de déviation verticale du tube cathodique. La déviation horizontale est assurée par la rampe qui pilote simultanément la variation de fréquence de l’oscillateur local. Dans le cas de l’analyseur de spectres Hameg 5010, la fréquence de l’oscillateur local varie entre 1350 et 2350MHz. Le filtre à la fréquence intermédiaire est centré sur la valeur 1350MHz. D’après le constructeur, cet analyseur de spectres peut traiter des signaux dont les fréquences sont comprises entre 0.150 à 1050MHz. L’analyseur Hameg 5010 comporte en fait trois étages mélangeurs/oscillateurs/amplificateurs, et donc trois fréquences intermédiaires : c’est ce que l’on appelle un récepteur superhétérodyne. Cela revient à décaler la fréquence du signal d’entrée vers les basses fréquences en trois étapes. Le premier oscillateur local et la première fréquence intermédiaire sont ceux mentionnés plus haut. La deuxième fréquence intermédiaire est fixée à 29.875MHz et la troisième à 2.7 MHz. Il existe deux raisons pour utiliser un récepteur superhétérodyne. Tout d’abord, il permet d’éliminer les fréquences images. En suite, il permet de descendre vers les basses fréquences pour d’appliquer des filtres plus étroits autour de la fréquence intermédiaire. En effet, le facteur de qualité d’un filtre est donné par le rapport entre sa fréquence centrale et sa bande passante. Pour obtenir une bande passante étroite avec un facteur de qualité faible, il est nécessaire d’être à basse fréquence. Techniquement, il est difficile de dépasser un facteur de qualité de 100. La bande passante du filtre du Hameg 5010 pour le troisième étage peut prendre deux valeurs : 400kHz ou 20kHz. Dans les deux derniers cas, calculer le facteur de qualité du filtre. 2) Principales caractéristiques de l’analyseur de spectres (Hameg 5010) a) Fréquence La gamme de fréquences dépend de l’amplitude de la rampe appliquée à l’oscillateur local. L’échelle de fréquence va de 100kHz/div à 100MHz/div. En mode zéro span, le premier oscillateur local est commandé par une tension continue. L’analyseur de spectres est alors équivalent à un récepteur à bande passante réglable. Cela permet par exemple de mesurer le niveau du signal 28 (fonction voltmètre). Le pic à 0Hz existe même en l’absence de signal d’entrée. Il est dû au premier oscillateur local et correspond au cas où νOL = νF I . Son niveau n’étant pas constant suivant les appareils, il ne peut pas servir de niveau de référence. b) Amplitude On mesure l’amplitude du signal en échelle logarithmique, c’est-à-dire en dB. L’échelle est de 10dB par division. Sans atténuation, la ligne de base (" bas de l’écran ") correspond à -107dBm et le niveau de référence ( " haut de l’écran ") à -27dBm soit 10mV. Avec 10dB d’atténuation, on peut mesurer des signaux entre -97 et -17dBm (31,6mV) et avec 40dB d’atténuation entre -67 et +13dBm (1V). Rappel sur les dB et dBm : – Prenons deux signaux d’amplitude A1 et A2 , le rapport des amplitudes en dB est donné par : A2 dB = 20 log A1 Un rapport de 20dB entre A2 et A1 revient donc à dire que A2 est dix fois plus grande que A1. – On considère maintenant les puissances P1 et P2 , leur rapport est donné par : P2 dB = 10 log P1 – En plus de ces unités relatives, il existe aussi une unité absolue de puissance, le dBm. Il donne la puissance en dB par rapport à une référence de 1mW, sous 50Ω. Soit : P dB = 10 log 1mW Pour convertir √ un niveau en dBm en tension, on utilise la relation : Uef f icace = RP avec R = 50Ω. On a donc, par exemple :+13dBm ⇐⇒ 1Vef f et −27dBm ⇐⇒ 10mV ef f . (Uef f = U√cc2 ). L’analyseur de spectres Hameg 5010 comporte quatre atténuateurs de 10dB chacun (atténuation d’un facteur 10 en puissance) qui diminuent le niveau du signal d’entrée du premier mélangeur. L’amplitude maximale du signal d’entrée que l’on peut envoyer sur l’analyseur de spectres, sans atténuation, est égale à +10dBm. Avec une atténuation d’entrée de 40dB, le signal ne doit pas dépasser +20dBm. c) Résolution La résolution d’un analyseur de spectres est sa capacité à distinguer deux signaux proches en fréquence. Elle est donnée par la bande passante du filtre autour de la troisième fréquence TP Vélocimétrie - Aspects théoriques et préparation du TP vélocimétrie 29 intermédiaire. Plus la bande passante est étroite, plus le bruit est filtré, meilleure est la résolution. On ne peut pas fixer une bande passante aussi petite que l’on veut, car cela impliquerait une durée d’analyse infiniment longue et donc un analyseur de spectres infiniment stable en fréquence. L’analyseur de spectres Hameg 5010 propose deux valeurs pour la bande passante : 400kHz (position OFF du bouton bandwith) ou 20kHz (position ON). Si la gamme de fréquences balayée est trop large par rapport à la bande passante choisie, le voyant UNCAL s’allume. Dans ce cas, la valeur correspondant à l’amplitude n’est plus correcte. Il vaut mieux travailler avec la bande passante maximum (400kKz), sans filtre vidéo ou avec une excursion en fréquence réduite. D’autre part, si le signal est plus large en fréquence que le filtre, on observe à l’écran une amplitude plus faible. Un autre point limitant la résolution est la vitesse de balayage. Celle-ci étant fixe sur le Hameg 5010, le problème ne doit pas se poser. Cependant, si la fréquence de l’oscillateur local est balayée trop vite, le signal traverse le filtre de bande 1 . Il est alors élargi de ∆ν ′ ∼ T1 . passante ∆ν en un temps T plus court que t ∼ ∆ν d) Sensibilité La sensibilité d’un appareil est sa capacité à détecter des signaux de faible amplitude. La sensibilité de l’analyseur de spectres est limitée par son bruit interne. Il peut avoir deux origines : thermique ou non. La puissance de bruit thermique (donnée en Watt) s’écrit : Sn = kT ∆ν où k est la constante de Boltzmann (k = 1, 38.10−23J/K), T la température en degré kelvin et ∆ν , la bande passante d’analyse en Hz. On constate donc que plus la bande passante est étroite, plus la puissance de bruit est faible et plus la sensibilité est grande. Le bruit d’origine non thermique peut provenir de nonlinéarités des éléments actifs du circuit, ou bien de problèmes de désadaptation d’impédance. On définit en général un facteur de bruit global, prenant en compte les deux sources. Dans le cas de l’analyseur Hameg 5010, le constructeur donne un niveau de bruit moyen égal à -99dBm et une sensibilité meilleure que 5dB au dessus du bruit moyen. e) Filtre video Ce filtre a pour fonction de réduire le bruit, afin d’avoir accès à des signaux d’amplitude proche du niveau de bruit. Il s’agit d’un filtre passe bas qui moyenne le bruit. Sur le Hameg 5010, il ne peut prendre qu’une seule valeur, égale à 4kHz. Les remarques sur les précautions d’emploi du filtre autour de la fréquence intermédiaire, faites dans le paragraphe sur la résolution, restent valables pour le filtre video : en particulier lorsque l’excursion en fréquence est trop importante, le voyant UNCAL s’allume. 30 3) Description des fonctions du Hameg 5010 – Center freq / fine : Ces deux boutons permettent le réglage (grossier, puis fin) de la fréquence centrale. – Bandwith : sélectionne la bande passante du filtre du dernier étage. Deux valeurs possibles : 400kHz (bouton relâché) ou 20kHz (bouton enfoncé). – Video filter : Si le bouton est relâché : pas de filtre video, si le bouton est enfoncé : filtre de largeur égale à 4kHz. – y-pos : règle la position verticale du spot. – Attn : règle le niveau d’atténuation. Il existe quatre atténuateurs de 10dB chacun. Ils sont activés lorsque le bouton correspondant est enfoncé. – Scanwidth : sélectionne l’échelle horizontale en MHz/div. – Marker ON/OFF : lorsque le bouton marker est sur OFF, l’afficheur indique la valeur de la fréquence centrale. Sinon, il indique la position du marqueur. Expérience de vélocimétrie Doppler 1) Principe général : effet Doppler L’objectif est de mesurer la vitesse d’un objet. La vélocimétrie à effet Doppler est basée sur la mesure du décalage en fréquence de la lumière diffusée ou réfléchie par une particule en mouvement, éclairée par une onde monochromatique cohérente. Si une onde à la fréquence νi est rétroréfléchie (ou rétrodiffusée) par un objet νVz 2Vz en mouvement, l’onde retour est à la fréquence νr , avec νr − νi = δν = = c λ où ν (λ) est la fréquence moyenne (respectivement la longueur d’onde moyenne) et Vz la composante de la vitesse parallèle à la direction de propagation de la lumière, notée Oz. Ainsi, pour connaître la vitesse de l’objet, il suffit de mesurer le décalage en fréquence de l’onde retour. Ce phénomène est connu sous le nom d’effet Doppler. C’est sur ce principe que fonctionnent les radars placés sur les routes. 2) Montage : mesure interférométrique La mesure se fait par battement. On mélange sur une photodiode le faisceau directement issu du laser (faisceau représenté en pointillés), à la fréquence νi et celui décalé à la fréquence νr par effet Doppler (faisceau représenté en traits pleins). La mesure de la fréquence du battement donne accès à la vitesse Vz de la roue. TP Vélocimétrie - Expérience de vélocimétrie Doppler 31 32 propagation, Vz est nulle. Il faut donc " tilter " le disque d’un angle θ dans un plan horizontal par exemple. Dans ce cas, Vz est nulle si le point d’impact du faisceau est selon la direction horizontale. Elle est maximale si le point d’impact est selon la direction verticale. figure 2 : Mesure de vitesse par vélocimétrie Doppler. Les trajets des faisceaux sont les suivants : Le faisceau de sortie du laser est divisé en deux par un cube séparateur non polarisant qui réfléchit 45% de la lumière et en transmet 45%. C’est l’équivalent d’une lame semi-réfléchissante. – Le faisceau réfléchi par le cube (représenté en pointillés), est réfléchi par un miroir plan hautement réfléchissant à 633nm. Il est alors transmis par le cube et détecté par la photodiode. C’est le faisceau de référence à la fréquence νi . – Le faisceau transmis par le cube (représenté en traits pleins) est diffusé par le papier calque recouvrant la roue. Sa fréquence est alors décalée par effet Doppler (fréquence νr ). Il est ensuite réfléchi par le cube et envoyé sur la photodiode comme le faisceau de référence. La qualité du recouvrement spatial entre les deux faisceaux est cruciale. figure 3 : Vue de face (l’axe de rotation du disque et la direction de propagation du faisceau pointent vers nous) La précision sur la mesure de la vitesse n’est limitée que par la largeur spectrale de la source. La fréquence du battement est donnée par : νbattements = δν = 2Vz λ 3) Contrainte sur l’orientation du disque tournant L’effet Doppler ne permet de mesurer que des vitesses parallèles à la direction de propagation de la lumière. Il faut donc que la vitesse de rotation du disque, notée V ait une composante selon l’axe Oz, notée Vz . V étant en tout point tangente au disque, si l’axe de rotation du disque est parallèle à la direction de figure 4 Vz est alors donnée par : Vz = 2πrV sin(θ) où V est la vitesse de rotation en TP Vélocimétrie - Expérience de vélocimétrie Doppler 33 tours par seconde et r la distance entre le point d’impact du faisceau et le centre du disque. λνbatt 2πr × 2 sin(θ) On a donc : νbatt = , soit V = . λ 4πr sin(θ) 4) Adaptation du faisceau de référence et du faisceau diffusé Pour visualiser le battement entre le faisceau de référence et le faisceau décalé en fréquence par effet Doppler, il faut adapter spatialement les deux faisceaux, c’est-à-dire que leurs fronts d’onde doivent être identiques en tout point de la propagation. La solution la plus simple est d’obtenir deux faisceaux parallèles, de même diamètre, sur la portion du montage où ils se propagent tous les deux, puis de les focaliser tous les deux sur la photodiode de battement avec une lentille de distance focale f=50mm, placée à 5cm de la photodiode. 34 Débitmètre laser 1) Principe Ce système, basé sur un principe un peu différent du précédent, permet également de déduire une vitesse de la mesure d’une fréquence. Il peut être comparé aux appareils utilisés pour mesurer le débit sanguin dans les veines. Son principe est le suivant : on fait interférer deux faisceaux monochromatiques cohérents, une particule diffusante traversant la zone d’interférence, voit successivement des franges brillantes et des franges sombres. L’intensité de la lumière diffusée par cette particule oscille donc avec une période égale à l’interfrange de la figure d’interférence. De la mesure de la fréquence d’oscillation de l’intensité diffusée (ν), on peut déduire la vitesse de la particule : V =ν×i où i est l’interfrange de la figure d’interférence. 2) Expression de l’interfrange Pour réaliser le système de franges, on sépare le faisceau issu du laser hélium néon en deux parties au moyen d’un cube diviseur d’intensité. On obtient deux faisceaux parallèles, décalés en position. La figure d’interférence se forme au point de focalisation d’une lentille convergente, comme le montre la figure 6. Elle est similaire à celle obtenue avec des fentes d’Young. figure 5 : Adaptation spatiale des faisceaux. – Il faut rendre parallèle le faisceau diffusé par la roue. Pour cela, on utilise une lentille de grand diamètre (afin de perdre le moins de lumière diffusée possible), de distance focale 250mm, placée à 25cm de la roue. La roue, objet géométrique, étant alors dans le plan focal objet de la lentille, le faisceau émergent est parallèle. – Le faisceau issu du laser He-Ne est à peu près parallèle. Son diamètre est de l’ordre de 0.5cm. Afin que son diamètre soit du même ordre de grandeur que celui du faisceau diffusé, on utilise deux lentilles de distances focales 50mm et 150mm, comme le montre la figure ci-desssus. figure 6 : Zone d’interférences. Expression de l’interfrange. L’interfrange est égale à i = D λ où sin(α) = . On a donc : 2 sin(α) 2f i= λf D TP Vélocimétrie - Débitmètre laser 35 36 3) Montage TP Vélocimétrie Le montage permettant de mesurer la vitesse d’une particule diffusante est le suivant : Sécurité laser ATTENTION : Le faisceau du laser Hélium-Néon utilisé dans cette salle est puissant : supérieur à 15mW. Il est dangereux figure 6 : Réalisation d’un débitmètre laser Le diaphragme permet de ne détecter que la lumière diffusée par les particules. Les deux lentilles placées après le diaphragme imagent le faisceau sur la photodiode. et peut provoquer des accidents graves en cas d’exposition de l’oeil au faisceau laser ou même à de faibles réflexions de ce faisceau : – La vision directe du faisceau ou de réflexions spéculaires de celui-ci provoque des dommages irréversibles de la rétine à partir de quelques mW. – Les réflexions diffuses sont dangereuses à une distance inférieure à 15cm et pour une durée de vision supérieure à 10 secondes. – L’exposition prolongée de la peau au faisceau de 30mW peut aussi provoquer des lésions superficielles. Précautions à prendre : Il faut veiller à : 1. Eliminer toute cause de réflexion parasite, même très brève, par des objets qui pourraient intercepter une partie du faisceau : – Enlever montres et bagues pendant la durée du TP – Eviter de manipuler des objets en métal (tournevis, pinces...) ou en verre à proximité du faisceau. 2. Ne pas approcher son oeil du faisceau pour faire les alignements. 3. Ne jamais insérer un élément optique (lentille, filtre...) dans le montage expérimental sans avoir au préalable coupé le faisceau laser. 4. Bien fixer tous les éléments optiques insérés dans le faisceau (pas de filtres optiques ou d’écrans simplement posés sur la tranche !) 5. Bloquer par des dispositifs fixes tous les faisceaux secondaires créés par des éléments insérés dans le faisceau : lames séparatrices, lames de Brewster, éléments polariseurs... 6. Lors de travail en équipe sur un même laser, surveiller toujours les opérations effectuées par le coéquipier lorsqu’il est amené à manipuler à proximité du faisceau laser. Le texte en italiques correspond aux expériences que vous devez réaliser. Plan du TP 1) Objectifs Celui-ci comporte trois parties : TP Vélocimétrie - Expériences 37 – La première partie a pour objet l’analyseur de spectres. Elle propose quelques expériences simples pour se familiariser avec celui disponible pendant le TP. – La deuxième partie est une expérience de vélocimétrie, utilisant l’effet Doppler. – La troisième partie est une variante de l’expérience de vélocimétrie. Son objectif est de réaliser un débitmètre laser. 2) Matériel – Un laser He-Ne d’alignement Melles Griot d’une puissance de l’ordre de 15mW. – Une photodiode rapide (jusqu’à 1GHz) Thorlabs DET 210/M. – Un amplificateur 30dB et son alimentation 15V, ainsi qu’un atténuateur Minicircuit 3dB. – Un analyseur de spectres Hameg HM 5010. – Un générateur de fonctions (GBF) metrix qui fonctionne jusqu’à 5MHz – Un oscilloscope numérique. – Un moteur à entraînement régulé Leybold associé à un disque recouvert d’un matériau diffusant. – Une cellule de verre, remplie d’eau et reliée à une pompe permettant la circulation du fluide. – Des optiques variées : miroir plan Rmax à 633nm, cube séparateur non polarisant, lentilles de distances focales variées, diverses densités pour atténuer le faisceau laser. Utilisation de l’analyseur de spectres Attention : avant de visualiser un signal sur l’analyseur de spectres, activer tous les atténuateurs (soit 40dB d’atténuation au total) et visualiser toute l’excursion en fréquence afin d’être sûr de ne pas saturer le premier mélangeur. 1) Générateur de fonction métrix a) Comparaison des spectres de signaux de diverses formes Générer un signal triangulaire d’amplitude égale à 500mVcc , sans tension d’offset et de fréquence 200kHz . Faire tous ces réglages en visualisant le signal à l’oscilloscope. Dans un premier temps, on fixe la bande passante de l’analyseur de spectres à 20kHz (bouton bandwith enfoncé) sans appliquer de filtre video. Observer le spectre sur l’analyseur. Que peut-on en dire ? 38 Transformer le signal triangulaire en signal carré. Comparer les spectres. Enfin, transformer ce signal en signal sinusoïdal et comparer aux spectres précédents. Dans le paragraphe suivant, on étudie le spectre de ce signal sinusoïdal. b) Etude du spectre d’un signal sinusoïdal On utilise le signal sinusoïdal d’amplitude égale à 500mVcc , sans tension d’offset et de fréquence 200kHz généré précédemment. Fréquence : Que peut-on dire de la pureté spectrale de la source à ces fréquences ? En utilisant la fonction marqueur, mesurer les fréquences des différents pics lorsque la fréquence de la sinusoïde est fixée à 200kHz. Donner un ordre de grandeur de la largeur à mi-hauteur des pics. Amplitude : Mesurer l’amplitude d’un pic quand les quatre atténuateurs sont activés, puis lorsque trois atténuateurs le sont. Donner le rapport des amplitudes en dB. On rappelle qu’une division verticale correspond à 10dB. Résolution : Que se passe t’il lorsque la bande passante de l’analyseur est égale à 400kHz (bouton bandwith relaché) ? Sans filtre video et pour une bande passante de 20kHz, déterminer les excursions en fréquence pour lesquelles l’analyseur est bien calibré (voyant UNCAL éteint). Refaire l’expérience avec le filtre vidéo. Qu’observe-t-on ? Expérience de vélocimétrie Doppler 1) Montage Les trajets des faisceaux sont les suivants : – Le faisceau de sortie du laser est séparé en deux par le cube séparateur. – Le faisceau réfléchi par le cube (représenté en pointillés), est réfléchi par un miroir plan hautement réfléchissant à 633nm. Il est alors transmis par le cube et focalisé sur la photodiode à l’aide d’une lentille de distance focale 50mm. C’est le faisceau de référence à la fréquence νi . – Le faisceau transmis par le cube (représenté en traits pleins), est diffusé par le papier calque recouvrant la roue. Sa fréquence est alors décalée par effet Doppler (fréquence νr ). Il est ensuite réfléchi par le cube et focalisé sur la photodiode comme le faisceau de référence. La qualité du recouvrement spatial entre les deux faisceaux est importante. L’adaptation spatiale des deux faisceaux est détaillée dans le fascicule théorique. La précision sur la mesure de la vitesse n’est limitée que par la largeur spectrale de la source. La fréquence du battement est donnée par : νbatt = δν = 2Vz λ TP Vélocimétrie - Expériences 39 40 en translation de la photodiode. 3) Mesures Sur l’analyseur de spectres, utiliser une excursion de 0,2MHz/div et se placer à basse fréquence (fréquence centrale fixée à la fréquence nulle), avec une bande passante de 20kHz, le filtre vidéo activé et avec une atténuation du signal d’entrée de l’analyseur de spectres de 30dB. Repérer le pic de battement. Comment être sûr qu’il s’agit bien du pic de battement ? Choisir alors une excursion en fréquence plus faible. Vérifier que la fréquence de battement varie lorsque l’on change l’angle θ ou la vitesse de rotation de la roue. figure 8 : Mesure de vitesse par vélocimétrie Doppler. 2) Alignement de l’interféromètre Aligner l’interféromètre. Pour cela, superposer soigneusement toutes les taches. La méthode d’alignement est la suivante : 1. Placer les lentilles de distance focales 50mm et 150mm suivant le schéma du montage expérimental, de façon à augmenter le diamètre du faisceau laser. On essaiera de les mettre le plus possible dans l’axe du laser tout en évitant les retours dans le laser. En cas de retours, l’intensité du faisceau fluctue et la qualité spatiale peut être très mauvaise. 2. Placer le cube séparateur à l’intersection des deux bancs optiques de façon à ce que la réflexion du faisceau de référence (représenté en pointillés sur la figure) soit centrée sur le miroir Rmax . 3. Placer légèrement en biais la roue. Placer la lentille de grand diamètre et de distance focale 250mm de façon à focaliser le faisceau sur la roue. Le revêtement de la roue diffuse et on peut voir au niveau de la photodiode de la lumière diffusée. 4. Faire tourner la roue. Dans l’obscurité, on distingue au niveau de la photodiode un carré un peu plus lumineux correspondant à la réflexion de la lumière diffusée par le cube. Orienter légèrement le cube de façon à le centrer sur la lentille située devant la photodiode. On veillera à ce que la réflexion du faisceau de référence arrive toujours sur le miroir Rmax . 5. Orienter aussi le miroir Rmax de telle sorte que la lumière réfléchie se situe au centre du carré lumineux. 6. Positionner la photodiode rapide et la lentille de distance focale 50mm en visualisant la tension à l’oscillo. Optimiser celle-ci en jouant sur les réglages On travaillera ensuite à vitesse de rotation constante et on réalisera les mesures de fréquence avec une excursion de 0.2MHz/div. Mesurer νbatt pour r = 3cm et θ = 300 . En déduire νr . Vérifier que la fréquence de battement varie linéairement avec sin(θ) et tracer la courbe νbatt en fonction de sin(θ) pour θ allant de 100 à 450 par pas de 50 . Sans changer la vitesse de rotation, mesurer la fréquence de battement à θ fixé pour deux autres valeurs de r (1 et 2cm par exemple). Vérifier la linéarité de νbatt en fonction de r. Réalisation d’un débimètre laser Le but de cette expérience est de mesurer la vitesse d’un fluide, ou, plus précisément, la vitesse de particules diffusantes en suspension dans le fluide. Pour cela, on crée une zone d’interférence au centre de la cellule où circule le fluide et on détecte la lumière diffusée correspondant au passage d’une particule. Avant de mesurer ce signal, on réalise un petit montage permettant de visualiser la figure d’interférence produite dans la zone de recouvrement de deux faisceaux laser cohérents traversant une lentille convergente. 1) Franges d’interférence On réalise le montage suivant : La pompe étant à l’arrêt, séparer le faisceau laser incident en deux au moyen du cube. Focaliser les deux faisceaux ainsi obtenus, approximativement au centre de la cellule avec la lentille f1 . Placer la lentille f2 de façon à réaliser un faisceau parallèle. La lentille f3 permet de projeter les franges d’interférence sur l’écran. Pourquoi utiliser une lentille de grande distance focale ? Visualiser la figure d’interférence 41 TP Vélocimétrie - Expériences 42 Le signal utile n’apparaissant que lors du passage d’une particule dans la zone d’interférence, il est nécessaire de déclencher l’oscilloscope en mode "monocoup" (ou mode single) et de fixer le niveau de déclenchement (trigger) à une valeur suffisamment haute (pour ne pas déclencher l’oscillo sur un signal parasite). a) Mesure de vitesse au centre de la cellule figure 9. sur l’écran. Mesurer la distance séparant les deux faisceaux au niveau de la lentille f1 . En déduire la valeur de l’interfrange. 2) Mesure de la vitesse des particules La cellule de verre contient de l’eau. Elle est reliée à une pompe d’aquarium afin que les impuretés en suspension dans l’eau et les bulles d’air puissent circuler perpendiculairement à la direction de propagation des faisceaux. Quand une particule passe dans la zone d’interférence, elle diffuse ou ne diffuse pas de lumière selon qu’elle traverse une frange brillante ou une frange sombre. Réaliser le montage suivant : Mettre la pompe en marche. Fixer la résistance de charge de la photodiode à la valeur 10kΩ . Utiliser dans un premier temps une base de temps de 1ms/div sur l’oscillo. Observer et imprimer les oscillations d’amplitude du signal détecté. Mesurer, à l’aide des curseurs, la fréquence de ces oscillations. Refaire cette mesure pour trois valeurs du débit de la pompe, en positions d’ouverture minimale, intermédiaire et maximale et déterminer les vitesses correspondantes. Le débit de la pompe a été préalablement mesuré pour ces trois positions. L’ordre de grandeur des valeurs obtenues est : – position ouverture minimale → 15ml/s – position ouverture intermédiaire → 30ml/s – position ouverture maximale → 55ml/s Calculer les vitesses correspondantes et comparer les aux valeurs déduites des mesures de fréquences en faisant l’hypothèse que l’on peut assimiler la vitesse des particules à celle du fluide. On remarque que les oscillations correspondant au passage d’une particule dans la zone d’interférence, sont portées par une modulation plus basse fréquence. Celle-ci s’explique probablement par la diffusion due au passage des particules dans les faisceaux, mais hors de la zone d’interférence. b) Profil des vitesses En déplaçant la lentille f1 , faire converger les faisceaux en différents points de la cellule. Mesurer la fréquence des oscillations en fonction de la position. En déduire le profil des vitesses (tracer la courbe correspondante). Il est a priori nécessaire de déplacer, à chaque mesure, la lentille f2 , afin de faire l’image du " bon " point sur la photodiode. figure 10. Il est équivalent au montage précédent, mis à part la valeur de la distance focale f3 et la présence du diaphragme à iris. Le diaphragme permet d’éliminer les faisceaux directs transmis par la cellule et de ne conserver que la lumière diffusée. La lentille f3 permet de focaliser le faisceau parallèle issu de f2 sur la photodiode. La lentille f2 est de grand diamètre afin de récupérer le plus possible de lumière diffusée sur la photodiode. La photodiode est reliée à un oscilloscope. Le profil des vitesses renseigne sur le type d’écoulement du fluide : s’il est parabolique, l’écoulement est laminaire, sinon il est turbulent. Recommencer cette expérience pour une autre valeur du débit de la pompe. TP YAG - Aspects théoriques du TP Nd :YAG 43 TP Nd :YAG Aspects théoriques du TP Nd :YAG "Régimes stationnaires et dynamiques" Spectre d’absorption du barreau de Nd :YAG 44 d’ytttium et d’aluminium) dopé en ions néodyme Nd3+ qui sont le siège des transitions de pompage optique et d’émission stimulée ; ils forment le véritable milieu amplificateur. Les longueurs d’onde les mieux adaptées au pompage du barreau de Nd :YAG, accessibles avec nos diodes laser, sont de 808,4 et 804,4 nm. Dans le TP Diode laser , il a été montré (ou il sera montré) que l’on peut faire varier la longueur d’onde moyenne λm émise par la diode laser en jouant sur sa température T et le courant I que l’on y injecte et que, pour une valeur de I fixée et dans les conditions expérimentales habituelles, λm varie quasi linéairement en fonction de T . Il est donc possible d’utiliser ces propriétés de la diode laser pour enregistrer le spectre d’absorption des ions Nd3+ en mesurant l’intensité transmise par le cristal en fonction de T . Oscillations de relaxation 1) Introduction à la dynamique du laser YAG a) Système à 4 niveaux Le YAG est un laser à 4 niveaux dont le schéma vous a été éventuellement déjà présenté dans le complément théorique du TP Hélium-Néon. figure 1 : Niveaux d’énergie de l’ion Nd3+ dans un cristal de YAG qui interviennent lors d’un pompage optique par une diode laser autour d’une longueur d’onde de 805 nm Pendant de nombreuses années, le pompage des lasers à Nd :YAG s’est fait presque exclusivement avec des lampes à décharges. De nos jours le pompage par diode laser se généralise. Ceci est dû non seulement à la forte baisse du prix des diodes laser mais surtout à l’efficacité de leur pompage optique. En effet le spectre qu’elles émettent est de faible largeur et s’adapte de plus parfaitement aux niveaux d’énergie du milieu amplificateur Nd :YAG. L’intensité lumineuse émise par les diodes laser est presque entièrement absorbée par le cristal, contrairement à celle fournie par les lampes à décharges dont le spectre d’émission est extrêmement large. L’efficacité du pompage par lampes à décharges est de l’ordre de 1 à 3 %, tandis qu’elle peut atteindre 50 % avec les diodes laser. Dans le laser à Nd :YAG le milieu amplificateur est solide. La matrice est un cristal de YAG (acronyme d’Yttrium - Aluminium Garnet, en français : grenat figure 2 : Transitions dans un système à 4 niveaux La transition laser a lieu entre les niveaux 1 et 2. On appelle Ni la densité de population du niveau i. γij (γij = 1/τij ) correspond au taux de désexcitation spontanée du niveau i vers le niveau j. Il s’exprime en s−1 . τij est le temps de relaxation du niveau i vers le niveau j. Dans le cas présent, γ32 est très grand devant tous les autres temps de relaxation si bien qu’on peut négliger la relaxation du niveau 3 vers le niveau 0. La relaxation de 1 vers 0 est aussi très rapide, si bien qu’on peut considérer que la relaxation γ// de l’inversion N (N = N2 − N1 ) de population entre les niveaux 2 et 1, est égale à γ21 . Pour le YAG, τ// = 1/γ// = 230µs. Rappelons que l’inversion de population N est proportionnelle au gain. TP YAG - Aspects théoriques du TP Nd :YAG 45 46 Les atomes sont pompés du niveau fondamental 0 vers le niveau 3 avec un taux de pompage par unité de volume Rp (en m−3 s−1 ). W correspond au taux d’émission stimulée. b) Laser de classe B Le laser YAG est un laser de la classe B : ses équations d’évolution sont régies par l’inversion de population N et le nombre de photons n dans la cavité. Quand le laser fonctionne en continu, l’inversion de population et l’intensité intra-cavité ont une valeur stationnaire Nth et nss . Dans certaines conditions, l’évolution du laser peut être dynamique. L’intensité et l’inversion de population ne prennent pas leurs valeurs stationnaires et l’intensité émise dans le laser peut être beaucoup plus importante que celle obtenue en continu. Nous étudierons dans ce TP deux types de fonctionnement dynamique : nous commencerons par étudier les oscillations de relaxation du laser. Par la suite nous le ferons fonctionner en impulsions soit par un déclenchement actif des impulsions soit par un déclenchement passif. c) Equations d’évolution des populations Les équations de populations vérifient : dn = Kn(t)N(t) − γc n(t) dt dN = Rp − γ// N(t) − Kn(t)N(t) dt K est un coefficient de couplage qu’on ne cherchera pas ici à déterminer. γc correspond au taux de décroissance de la cavité. Pour une cavité de longueur 8cm, calculer le temps tAR d’un aller-retour dans la cavité. Connaissant la réflectivité du miroir de sortie, en déduire le temps τc de stockage dans la cavité. En déduire γc. 2) Oscillations de relaxation a) Principe Lorsque le taux de décroissance γ// qui régit l’inversion de population est beaucoup plus petit que le taux de décroissance γc de la cavité, il est possible d’observer à l’allumage du laser une succession d’oscillations dans l’intensité du laser, avant que celle-ci n’atteigne sa valeur stationnaire. figure 3 : Evolution de N et de n en fonction du temps Plus précisément, lorsque le paramètre de pompe d’un tel laser est commuté brusquement d’une valeur située en dessous du seuil d’oscillation à une valeur située au-dessus du seuil d’oscillation, le laser ne répond pas instantanément à cette commutation. L’inversion de population N et le nombre n de photons intracavité oscillent autour de leur valeur stationnaire en continu, Nth et nss , en convergeant vers cette valeur. Ces oscillations consistent en une succession d’impulsions, du type de celle représentée sur la figure 3 qui donne en fonction du temps, l’évolution de n le nombre de photons intra-cavité et de N l’inversion de population. Expliquer à l’aide du schéma l’origine physique des oscillations de relaxation. Il faudra détailler ce qui se passe pour le gain et la population à chaque temps ti et expliquer leur évolution entre deux temps ti et tj successifs. Il faudra en particulier préciser à quel moment exactement le gain est égal aux pertes de la cavité. Il sera aussi important de comprendre pourquoi l’impulsion met un certain TP YAG - Aspects théoriques du TP Nd :YAG 47 temps à se construire et pourquoi le gain diminue à partir de t2 . Pour t > t4 , le schéma n’est pas très précis. Expliquer l’évolution ultérieure de l’intensité. En particulier, il faudra répondre aux questions suivantes : Le nombre de photons et l’inversion et population redeviennent-ils nuls après t4 ? Comment se construit la nouvelle impulsion ? Que peut-on dire de son amplitude par rapport à celle de l’impulsion précédente ? Comment le système évolue-t-il vers un régime stationnaire ? b) Paramètre de pompage diode De manière plus quantitative, si Pseuil,Y AG correspond à la puissance de diode pompe nécessaire pour que le laser YAG soit au seuil de fonctionnement, et si P diode correspond à une puissance de la diode pour laquelle on fait fonctionner le P diode . laser YAG, on définit le paramètre de pompage r comme le rapport r = diode Pseuil,Y AG 48 par " Modulateur de gain ". Mais mot à mot, il se traduit par la locution très explicite d’Interrupteur de Coefficient de surtension ou de qualité, coefficient que l’on note Q de manière usuelle pour tout oscillateur. Il existe des Q-switches passifs dont le fonctionnement est basé sur l’insertion dans la cavité-laser, d’un absorbant saturable ; ce type de Q-switch est étudié au paragraphe IV de ce fascicule. Dans les Q-switches actifs, les pertes dans la cavité sont gérées par un système extérieur à celle-ci selon un fonctionnement en deux temps. Dans un premier temps, les pertes sont maintenues à un niveau très élevé de façon à obtenir dans le milieu amplificateur, une inversion de population maximale puis dans un deuxième temps, celles-ci sont réduites de façon quasi instantanée. Le laser fournit alors une impulsion de lumière dont la puissance crête est très supérieure à celle que donne le même laser lorsqu’il fonctionne en continu. Jusqu’à la fin, on considérera, comme pour les oscillations de relaxation, que le taux de décroissance γ// qui régit l’inversion de population est plus petit que le taux de décroissance γc de la cavité. On suppose de plus que le temps nécessaire pour réduire les pertes est très petit devant τc et donc τ// . On appelera dans la suite I alim , le courant d’alimentation de la diode laser alim le courant d’alimentation nécessaire dans les conditions de travail, Iseuil,Diode alim pour atteindre le seuil de la diode laser et Iseuil,Y AG le courant d’alimentation nécessaire permettant une puissance de diode pompe suffisante pour atteindre le seuil du laser YAG. On considérera qu’au delà du seuil, la puissance des deux lasers évoluent linéairement avec le courant d’alimentation. Représenter sur un même graphe, l’évolution de la puissance de la diode et du YAG en fonction du courant d’alimentation. On y représentera particulièrement alim alim diode Iseuil,Diode , Iseuil,Y AG et Pseuil,Y AG . En déduire le paramètre de pompage r en alim alim fonction de I alim , Iseuil,Diode et Iseuil,Y AG . On montre que si le paramètre de pompage r est proche de 1, c’est à dire si le paramètre de pompage est commuté brusquement d’une valeur en-dessous du seuil à une valeur au-dessus mais proche du seuil, l’oscillation de relaxation du laser évolue à une pulsation ωrelax telle que : ωrelax = [(r − 1)γc γ// ]1/2 figure 4 : Evolution des pertes dans la cavité, de l’inversion de population N et du nombre de photons intracavité n en fonction du temps dans un laser "Q-Switché" Q-switch actif 1) Principe Un Q-switch est un élément optique que l’on place dans une cavité laser pompée en continu, afin qu’il y produise des impulsions lumineuses (répétitives ou non). Le mot anglais " Q-switch " est habituellement traduit en français A partir de l’étude qui a été faite sur les oscillations de relaxations et du graphe ci-dessus, expliquer physiquement le fonctionnement d’un laser "Qswitché". On expliquera les différentes étapes dans la construction et l’émission de l’impulsion. En particulier, il faudra expliquer ce qui se passe lorsque le gain est commuté, pourquoi l’impulsion met un certain temps à se construire et la durée de l’impulsion. TP YAG - Aspects théoriques du TP Nd :YAG 49 Quelles sont les différences et similitudes avec les oscillations de relaxation. Quels temps caractéristiques sont en commun dans les deux systèmes ? 2) Modulateur acousto-optique On utilise la diffraction optique pour éjecter de l’énergie lumineuse hors de la cavité et pour réguler les pertes. Pour cela, on crée dans un cristal transparent inséré dans la cavité, un réseau d’indice qui est engendré par des ondes ultrasonores progressives. La lumière est diffractée et les pertes dans la cavité sont importantes. Lorsque l’on supprime les ondes sonores, il n’y a plus de diffraction dans le cristal, la cavité est alignée et les pertes faibles. Sous quel angle serait diffracté à l’ordre 1, par un modulateur acousto-optique à 30MHz, un faisceau laser de 1, 064µm de longueur d’onde ? On supposera le réseau plan et normal au faisceau ; la vitesse du son dans la silice est de l’ordre de 6km/s. Q-switch passif 1) Principe Le Q-switch utilisé ici est un absorbant saturable, qui peut être modélisé par un système à deux niveaux. Tant que la population de l’état excité n’est pas comparable à celle de l’état fondamental, l’absorbant peut absorber des photons à sa fréquence de résonance. Quand les deux populations sont égales, l’absorbant est transparent. Ici l’absorbant est soit du LiF 2− soit du Cr4+ dont la fréquence de résonance se situe dans la bande de fréquence d’émission du YAG. Tant que l’inversion de population dans le barreau est faible, l’intensité circulant dans la cavité n’est pas suffisante pour compenser les pertes de l’absorbant saturable. Lorsque l’inversion de population est très importante, le gain est tel qu’il devient supérieur aux pertes cumulées de la cavité et de l’absorbant. Le nombre de photons intra-cavité augmente et provoque l’ouverture de l’obturateur constitué par l’absorbant saturable. Il devient ainsi transparent et une impulsion est émise. Représenter sur un même graphe l’évolution en fonction du temps de l’inversion de population N, du nombre de photons intra-cavité n et de la différence de population ∆Na entre les deux niveaux de l’absorbant saturable. On s’inspirera largement des figures relatives aux oscillations de relaxation et au Q-switch actif. Noter les temps caractéristiques et expliquer chaque étape du processus. On notera sur le graphe : – la valeur Nth,1 de l’inversion de population pour laquelle le gain compense exactement les pertes cumulées dues à la cavité et à l’absorbant non saturé 50 – la valeur Nth,2 de l’inversion de population pour laquelle le gain compense exactement les pertes uniquement dues à la cavité – la valeur nss du nombre de photons intra-cavité correspondant au fonctionnement stationnaire du laser lorsque l’absorbant saturable est saturé (même puissance de la diode pompe, mêmes pertes intrinsèques de la cavité : transmission des miroirs, réflexions sur les surfaces optiques de l’absorbant saturable, mais il n’y a plus aucunes pertes dues à l’absorption dans le cristal d’absorbant saturable) – la valeur na du nombre de photons intra-cavité à partir duquel l’absorbant est saturé. Que se passe-t-il si nss < na ? TP YAG - Partie Expérimentale du TP Nd :YAG 51 Partie Expérimentale du TP Nd :YAG "Régimes stationnaires et dynamiques" Ce TP comporte une partie expérimentale, détaillée ci-dessous, ainsi qu’une partie théorique. Un fascicule, qui vous a été distribué, comporte des rappels sur les notions qui vous sont utiles pour réaliser les différentes expériences ainsi qu’une préparation théorique qui doit avoir été faite avant la séance de TP. Dans les polycopiés, les questions qui vous sont posées et les calculs qui vous sont demandés sont indiqués en italiques. I- Introduction On dispose pour ce TP de 4 montages de 2 types différents. L’un est commercialisé par la firme MEOS et les trois autres par l’entreprise BMI. Le texte ci-dessous est le même pour ces deux montages, bien que sur quelques détails, la procédure à suivre diffère un peu entre les lasers Nd :YAG MEOS et BMI. Le texte est rédigé pour les lasers BMI, mais chaque fois que cela sera nécessaire, il sera indiqué entre crochets la procédure à suivre pour le laser MEOS. Attention : Le texte en italiques correspond aux questions théoriques auxquelles vous devez répondre et aux expériences que vous devez réaliser. 1) Avertissement et Précautions Le "kit laser" sur lequel est basé ce travail est de classe 3B, c’est-à-dire que le faisceau laser qui est émis, est dangereux pour les utilisateurs lorsqu’il les atteint directement. Il y a risque de brûlures et surtout de lésions de la rétine. La diode laser de pompage émet en effet 500 mW à la longueur d’onde de 0, 808µm. Une telle puissance rend visible ce rayonnement bien que l’oeil soit très peu sensible à cette longueur d’onde. LE PORT DE LUNETTES DE PROTECTION EST OBLIGATOIRE. Tout objet poli, tel que bijou, montre, etc. porté aux mains et aux poignets des expérimentateurs doit être retiré car il risque d’intercepter le faisceau laser et de le réfléchir en direction des yeux des personnes présentes dans la pièce. De même, chaque fois que l’on modifie le montage optique, il faut préalablement supprimer la présence du faisceau laser dans la partie correspondante du montage. On peut, soit interposer deux écrans (deux : pour des raisons de sécurité), soit diminuer progressivement jusqu’à extinction, l’intensité lumineuse émise par la diode laser. Dans ce cas, le courant injecté dans la diode laser DOIT ETRE ABAISSE A SA VALEUR MINIMALE car la diode laser de pompe est un élément très fragile ; elle est sensible aux chocs électriques et thermiques. 52 De même, IL NE FAUT JAMAIS ETEINDRE l’alimentation générale sans avoir ABAISSE A SA VALEUR MINIMALE le courant I injecté dans la diode laser. Certains paramètres de fonctionnement, tels que I ou la température T , ne doivent pas dépasser une valeur plafond : ( 70 C < T < 350 C et I < 650mA pour le laser BMI, [I < 800mA et 70 C < T < 400 C pour le laser MEOS]). 2) Diode laser de pompage Le but de ce travail est l’étude des principales propriétés du laser à Nd :YAG. Celui-ci est pompé par une diode-laser. La diode-laser de pompage utilisée a une longueur d’onde moyenne d’émission de 808 nm et une puissance maximale de 500 mW (d’où la nécessité du port impératif de lunettes de protections !). On peut faire varier sa température grâce à un élément thermoélectrique reposant sur l’effet Peltier. Cet élément est intégré dans le boîtier de la diode laser. Une thermistance interne 2 permet de connaître la température qui est donc exprimée en kΩ et que l’on convertit en 0 C grâce à une table donnée au I.5. (montage BMI). Dans le montage MEOS, la température est directement convertie par l’électronique en 0 C. Un asservissement de température permet de choisir la température de travail. Enfin, le deuxième boîtier électronique permet de choisir le courant d’alimentation sur la diode laser. Pour le laser BMI, le panneau arrière de l’alimentation ( LFI4510 ) possède une entrée ’analog input’, sur laquelle il faut laisser en permanence une impédance de 50Ω afin d’éviter de capter des parasites du secteur. Remarque : Notez que les diodes laser utilisées sont des lasers à très fort gain et sont par conséquent très sensibles aux retours de lumière. Ceux-ci varient en fonction de l’alignement des éléments d’optique sur le banc. De plus, il ne sera pas possible d’utiliser le courant de la photodiode interne, qui compte tenu des retours inévitables dans le laser, n’est pas proportionnel à la puissance lumineuse émise. 3) Objectifs de cette étude Cette manipulation sera donc consacrée à l’étude du laser à Nd :YAG proprement dit, dont on étudiera les aspects suivants : – Le spectre d’absorption du barreau de Nd :YAG par mesure de transmission. – La puissance émise PIR en fonction de la longueur d’onde du laser de pompe λdiode ou de la puissance du laser de pompe Pdiode . – Le doublage intra-cavité de la fréquence optique du laser Nd :YAG, en particulier la puissance émise à 532 nm, Pvert en fonction de PIR et Pdiode . 2 Résistance dont la valeur varie avec la température TP YAG - Partie Expérimentale du TP Nd :YAG 53 – Le comportement dynamique du laser et en particulier ses oscillations de relaxation. – Le fonctionnement du laser en régime impulsionnel soit grâce à un Q-switch passif soit grâce à un Q-switch actif. 4) Matériel disponible 54 5) Calibration a) Thermistance [laser BMI] La thermistance est un élément semi-conducteur dont la résistance varie avec la température. Plus la température augmente, plus la valeur de la résistance diminue. Les éléments montés sur le banc optique peuvent, dans certains cas, être déplacés transversalement ou longitudinalement au moyen de vis micrométriques. Leur position et leur nombre diffèrent selon le type de laser. – un banc optique ainsi que des cavaliers porte-objet, une cible avec réticule, une carte convertisseur IR/visible, etc.. – une diode-laser de pompe avec son alimentation en courant régulée et sa régulation de température toutes protégées des surtensions du secteur par un onduleur – une optique de collimation avec anamorphoseur pour rendre parallèle le faisceau de lumière issu de la diode-laser (f = 8 mm) – une lentille de focalisation (f=55 mm) pour focaliser le faisceau de la diode laser sur le barreau de YAG – une lentille de focale f=50mm pour focaliser sur la photodiode, placée après le laser Nd :YAG. – un barreau de Nd :YAG dont la face d’entrée, plane, est très réfléchissante (près de 100% de réflexion) à 1064 nm. L’autre face, plane aussi, située à l’intérieur de la cavité est transparente à 1064 nm. – un jeu de deux miroirs de sortie concaves de rayon de courbure (R=100 mm [BMI1] ou R=148 mm [BMI2]) et à grand coefficient de transmission à 808 nm. A 1064 nm, le coefficient de transmission T vaut 3 % [MEOS 2%] pour l’un et 0,2% pour l’autre – un cristal de KTP doubleur de fréquence optique – un absorbant saturable (LiF 2− ou Cr3+ ) pour le Q-switch passif – un modulateur acousto-optique et son alimentation ainsi que son générateur d’impulsions électriques – un mesureur de puissance et une photodiode branchée sur un oscilloscope numérique – un jeu de filtres optiques : – un filtre (RG1000) qui coupe la lumière à 808 nm et la transmet à 1064 nm (75% de transmission pour un filtre d’épaisseur 2) – un filtre (BG18) vert qui sert à éliminer l’infrarouge (808nm et 1064nm) et transmet 91% à 532nm – un lot de filtres neutres (ou densités) : NG3-1, NG3-2 et NG4-3, NGx correspondant au type de filtre et -y à l’épaisseur du filtre en mm. – une caméra sensible à l’infrarouge utilisée pour aligner la cavité. figure 5 : Caractéristique de la thermistance La résistance RT de la thermistance suit la loi exponentielle suivante : RT = k exp(A/T ) où ici A = 3375K et k = 1, 21.10−4kΩ b) Photodiode Les photodiodes utilisées sont des photodiodes en silicium dont la réponse exprimée en A/W, varie en fonction de la longueur d’onde. Lorsqu’une photodiode est éclairée par un faisceau lumineux d’une certaine puissance (en W), elle débite un courant électrique (en A) qui passe alors dans TP YAG - Partie Expérimentale du TP Nd :YAG 55 56 II- Etude du milieu amplificateur 1) Réglage du collimateur Alimenter la diode laser sous 300mA [MEOS 400mA] et choisir une température correspondant à 20kΩ [MEOS 80 C]. Positionner le collimateur afin de rendre le faisceau de la diode laser parallèle à la direction du banc optique. La taille du faisceau ne doit pas varier tout au long de la propagation jusqu’au bout du banc. Une fois ce réglage effectué, on ne touchera plus dans la mesure du possible au collimateur au cours du TP. 2) Mesure de l’absorption du barreau de Nd :YAG figure 6 : courbe de réponse typique d’une photodiode en silicium. une résistance de charge (dans l’expérience, elle peut valoir suivant votre choix 100Ω, 1 ou 10kΩ. La courbe de réponse d’une photodiode en silicium (en A/W) est donnée en annexe. Le tableau suivant donne quelques valeurs particulières correspondant aux longueurs d’ondes utilisées dans ce TP. figure 7 : Montage de détermination du spectre d’absorption du barreau de Nd :YAG. c) Transmission des filtres a) Positionnement du barreau de YAG La transmission des différents filtres vous est donnée en fonction de la longueur d’onde et pour épaisseur de filtre donnée. Alimenter la diode avec un courant de 300mA. La diode laser doit normalement éclairer la face d’entrée du barreau en son centre. Afin de pouvoir contrôler la puissance de la diode laser, intercaler une lame de verre sur le trajet optique après le collimateur. Cette lame prélève environ 4% de la puissance laser totale et l’envoie sur une photodiode. Les courbes de transmission en fonction de la longueur d’onde sont fournies en annexe. Placer la cible (diaphragme) après le collimateur. La centrer sur le faisceau. On positionne la caméra infrarouge afin de visualiser le centre de la face avant (celle dirigée vers les z positifs) de la cible. Ajuster le courant d’alimentation pour que la caméra ne soit pas éblouie. Placer le barreau à environ 35-40 cm du collimateur. Orienter le perpendiculairement à l’axe optique du système. Pour TP YAG - Partie Expérimentale du TP Nd :YAG 57 cela, agir sur les vis de réglage du support du barreau afin de superposer la tache de réflexion et la tache incidente au niveau de la cible. b) Lentille de focalisation Placer la lentille de façon à ce que le barreau soit dans son plan focal. Centrer la lentille sur le faisceau. 58 III- Etude du laser Nd :YAG : émission à 1064 nm Cette partie est consacrée au réglage de la cavité résonante et à la détermination de quelques caractéristiques de l’émission laser à 1064 nm. 1) Procédure de réglage de la cavité Le montage à réaliser est le suivant : c) Photodiode Positionner la photodiode au point focal de la lentille H. La photodiode est alimentée sous 9V et possède des résistances de charge de 100Ω , 1 ou 10kΩ . Choisir 1kΩ comme résistance de charge. Rajouter des filtres neutres, si nécessaire, pour éviter que la photodiode ne sature, ie tension de sortie toujours inférieure à 7V . De plus, Le photodétecteur étant sensible à toute lumière, visible ou non, aucune lumière étrangère au phénomène à mesurer ne doit subsister lors de la mesure3 . Mesure à 600mA [MEOS 800mA] : Fixer le courant d’alimentation de la diode laser à 600mA [MEOS 800mA]. Mesurer la tension Udiodetrans aux bornes de la photodiode pour une température T , variant par pas de 1kΩ de 20 à 7 kΩ[MEOS : par pas de 20 C, de 80 C à 400 C ]. Afin que la tension Udiodetrans reste proportionnelle à la puissance lumineuse incidente, on veillera, par l’ajout éventuel de filtres neutres, à ce que celle-ci reste inférieure à 7V . ATTENTION : il est nécessaire d’attendre entre deux mesures, que la température se stabilise. d) Exploitation des mesures Tracer la courbe donnant la tension aux bornes de la photodiode en fonction de la température. Repérer le ou les minimums de transmission. Ces résultats sontils en accord avec les niveaux d’énergie de la figure 1 du fascicule sur les rappels théoriques4 ? Faire correspondre à chaque température pour laquelle on observe un minimum de transmission la longueur d’onde moyenne de la diode laser. Quelle température de diode faut-il choisir pour que le pompage soit le plus efficace possible ? 3 Il conviendra d’être très vigilant au cours du TP lorsque l’on travaillera avec des tensions inférieures à 10mV. En particulier, il sera alors nécessaire d’éteindre l’éclairage de la salle. 4 On rappelle que la longueur d’onde de la diode augmente avec la température et que les seules longueurs d’onde de la figure 1 accessibles avec cette diode sont 804,4 et 808,4nm. La raie à 808,4nm est la raie qui absorbe le plus. figure 8 : Montage expérimental de mesure de la puissance émise par le laser à Nd :YAG. a) Position du miroir de sortie La face du barreau de Nd :YAG par laquelle entre le faisceau de pompe, est recouverte d’une couche diélectrique entièrement réfléchissante à 1064 nm et constitue le miroir d’entrée de la cavité ; celui-ci est plan. Où placer le miroir de sortie de la cavité laser ? Dans le cas général, si L est la distance entre les deux miroirs dont les rayons de courbure sont R1 et R2 , pour qu’un résonateur soit stable, il faut satisfaire à la condition 0 < (1 − L/R1 )(1 − L/R2 ) < 1 . On ne touchera ni au collimateur, ni à l’orientation de la lentille de focalisation ou du barreau dans la mesure du possible. On va chercher à orienter le miroir de sortie. On effectue le réglage avec le miroir dont la transmission à 1064nm est de l’ordre de 0,2%. b) Orientation du miroir de sortie Baisser le courant d’alimentation à 300mA. Repérer la position du barreau de YAG et de sa lentille de focalisation sur le banc, puis les enlever. Placer la cible TP YAG - Partie Expérimentale du TP Nd :YAG 59 après le collimateur. Vérifier que le faisceau de la diode passe bien par le centre du miroir et orienter celui-ci perpendiculairement à l’axe optique du système. Pour cela, agir sur les vis de réglage du support du miroir afin de superposer la tache de réflexion et la tache incidente au niveau de la cible. Le support du miroir (ainsi que celui du barreau) est pourvu de vis micrométriques d’orientation. Veiller à bien les utiliser dans la zone d’excursion autorisée et donc à ne pas les visser ou les dévisser complètement. 60 b) Exploitation des mesures Tracer la courbe U1064 (T ). Comparer aux résultats du II.2.d. Conclure. 3) Etude de la puissance de sortie à 1064 nm en fonction de la puissance de pompe : seuil du laser YAG (λdiode constante, I et T variant corrélativement) c) Observation de l’effet laser a) Mesures Remettre à leur place le barreau YAG et la lentille. Enlever la cible. Attention, la focalisation doit avoir bien lieu au centre du barreau de Nd :YAG. Ce réglage initial est, en principe, suffisant pour que le laser oscille et qu’ainsi un rayonnement à 1064 nm soit émis. Si ce n’est pas le cas on refera l’alignement des éléments de la cavité. Pour observer l’effet laser, augmenter le courant d’alimentation de la diodelaser jusqu’à 600mA [MEOS 800mA] pour une température T correspondant au maximum d’absorption mesuré dans le paragraphe II-2.d. Pour mettre en évidence l’effet laser, placer le filtre RG1000 après le miroir de sortie de la cavité et utiliser la carte convertisseur IR / visible. Régler la cavité afin que le mode émis ressemble à un T EM00 et optimiser la puissance émise à 1064 nm. On veut étudier la variation de la puissance émise à 1064 nm en fonction de la puissance du laser de pompe, donc du courant d’alimentation de la diode laser. Pour que le laser Nd :YAG fonctionne toujours avec un rendement maximum, il est nécessaire d’ajuster la température pour chaque valeur de I, afin de rester au maximum absolu de la courbe d’absorption du barreau. 2) Etude de la puissance de sortie à 1064 nm en fonction de la longueur d’onde du laser de pompe (I constant, T et λdiode variant corrélativement) a) Mesures Le courant d’alimentation est fixé à 600mA [MEOS 800mA]. On fait varier la température ce qui modifie un peu la puissance de pompe et beaucoup la longueur d’onde (voir II.2.c et d). On s’intéresse à la variation de puissance de sortie du laser YAG lorsque la longueur d’onde de la pompe varie alors que son intensité reste quasiment constante. Mesurer la tension U1064 aux bornes de la photodiode avec le filtre RG1000 (choisir une résistance de charge de 1 ou 10kΩ ) en faisant varier la température par pas de 1kΩ de 7 à 20kΩ [MEOS : par pas de 20 C, de 80 C à 400 C] (utiliser les même valeurs de la température que dans le II.1.c). Faire également une mesure à la température correspondant au maximum d’absorption (déterminée au II.2.d). Recommencer la mesure de U1064 en faisant varier le courant par pas de 50mA et en adaptant la température à chaque fois pour rester sur un maximum d’absorption (courbe du II.2.d). b) Exploitation des mesures On mesure simultanément la tension Udiode aux bornes de la photodiode donnant la puissance du laser de pompe et la tension U1064 associée à la puissance lumineuse à 1064 nm. Tracer la courbe U1064 (Udiode). Déterminer la puissance de la diode laser pompe Udiode,seuil permettant d’atteindre le seuil d’oscillation pour le laser à 1064nm. IV- Doublage de fréquence intra-cavité 1) Réglages de la cavité – Baisser la courant d’alimentation à 300mA. Replacer la cible après le collimateur de la diode laser. – Placer le cristal doubleur en KTP juste après. Vérifier qu’il est bien centré par rapport au faisceau de la diode laser et régler son orientation par rapport à l’axe optique du système en visualisant la tache de retour sur la cible. – APRES AVOIR ABAISSE A SA VALEUR MINIMALE, LE COURANT DANS LA DIODE-LASER, insérer le cristal doubleur à l’intérieur de la cavité laser en le rapprochant au maximum du barreau. TP YAG - Partie Expérimentale du TP Nd :YAG 61 – Donner la raison de cette position. Augmenter le courant d’injection dans la diode laser jusqu’à sa valeur maximale et ajuster la température T pour avoir un pompage optimal. En principe, un faisceau vert devrait sortir de la cavité : l’orientation du cristal ainsi que ses positions horizontale et verticale doivent être optimisées de façon à avoir un accord de phase parfait et le meilleur taux de conversion d’énergie du fondamental vers le second harmonique ( ω −→ 2ω avec un mode T EM00 . On peut retoucher les réglages du résonateur, si besoin est, en contrôlant le signal sur la photodiode. Il peut arriver que l’intensité du vert fluctue. Chercher alors le réglage qui limite au maximum les fluctuations, quitte à convertir un peu moins d’infra-rouge en vert. 2) Etude de la puissance de sortie à 1064 nm et à 532 nm en fonction de la puissance de pompe (I varie, T varie, λdiode constante) a) Mesures La procédure est la même que dans le paragraphe III.3.a. mis à part le fait que l’on mesure alternativement la tension aux bornes de la photodiode à 1064 nm , U1064 (avec des densités neutres et le filtre RG1000 qui ne laisse passer que le faisceau à 1064nm), la tension Uvert , à 532 nm avec le filtre BG18 qui le laisse passer que le faisceau à 532nm. b) Exploitation des mesures Tracer la courbe Uvert(U1064 ). Cette variation est-elle quadratique ? Tracer 2 la courbe Uvert (U1064 ). V- Oscillations de relaxation 1) Obtention des conditions d’observation des oscillations a) Taux de pompage Pour déterminer le seuil de pompage, il est indispensable de connaître alim alim et Iseuil,Y Iseuil,diode AG . Commencer par repérer précisément le seuil de la diode laser. Avant le seuil, le faisceau a une section transverse un peu diffuse. Au seuil, il apparaît 62 une structure beaucoup plus nette et plus brillante. Noter alors la valeur de alim Iseuil,diode . De même, repérer précisément le seuil du laser YAG et noter la valeur de alim Iseuil,Y AG . Attention, comme vous avez un peu changé le réglage de la cavité, le seuil de YAG ne correspond pas nécessairement à celui que vous aviez au début du TP. En déduire les courants d’alimentations Ialim pour que le taux de pompage soit de r = 1, 5. b) Réalisation du montage Appliquer alors une modulation de faible amplitude sur la diode laser. Pour les montages BMI, il est conseillé de suivre la procédure suivante : vérifier que le générateur BF est bien déconnecté de l’alimentation de la diode laser. Visualiser alors sur l’oscilloscope un créneau issu du générateur basse fréquence. Sachant que la modulation est sur l’alimentation de la diode laser sera de 200mA/V il est conseillé de ne jamais dépasser une amplitude crête à crête de 1V sans tension d’offset. Par sécurité il est préférable d’avoir une modulation minimale (-40dB ou -20dB suivant les montages) lorsqu’on applique le créneau. La modulation se branche sur l’entrée analog input à l’arrière de l’alimentation. Allumer alors la diode laser et augmenter le courant moyen d’alimentation. On pourra alors augmenter l’amplitude de modulation en faisant bien attention de ne pas envoyer de tension trop importante. Il peut être astucieux de visualiser directement sur l’alimentation la variation des courants d’alimentation et de photodiode interne en modulant très lentement (< 0.2Hz). Il est alors possible de se placer à une fréquence facilement visualisable par un oscilloscope. Pour le montage MEOS, choisir la modulation interne et la visualiser sur l’oscilloscope. La valeur affichée pour I alim correspond à la valeur moyenne du courant d’alimentation. En effet l’électronique module en créneau le courant entre 0 et 2I alim . 2) Etude des oscillations de relaxation a) Observation Choisir pour le créneau un rapport cyclique de 1 environ pour le créneau et une fréquence de 1kHz. Observer les oscillations de relaxation. On utilise pour la photodiode la résistance de charge de 1kΩ pour ne pas limiter la bande passante. Mesurer le temps nécessaire pour obtenir la première impulsion. A quoi correspond ce temps ? TP YAG - Partie Expérimentale du TP Nd :YAG 63 Mesurer la hauteur et la durée de la première impulsion. Prendre par exemple la largeur à mi-hauteur. A quoi correspond ce temps ? A quel moment, observe-t-on la dernière impulsion ? Pourquoi ? Augmenter maintenant la fréquence du créneau. A partir de quelle fréquence n’observe-t-on plus d’impulsions ? Comment peut-on expliquer ce phénomène ? Trouver une gamme de fréquence qui permette d’observer au début du créneau les oscillations de relaxation et à la fin du créneau l’état stationnaire. Comment peut-on expliquer ce phénomène ? Mesurer alors le temps nécessaire pour observer la première oscillation, la durée et la hauteur de l’impulsion. Commenter. b) Temps de vie au niveau excité Déterminer le temps entre la première et la deuxième oscillation pour cette dernière fréquence du créneau. Remettre une fréquence de 1kHz pour le créneau et mesurer à nouveau le temps entre la première et la deuxième oscillation. Commenter. En déduire la pulsation de l’oscillation de relaxation. Calculer alors la valeur de γ// puis le temps de vie du niveau excité. Comment évolue la fréquence lorsque l’amplitude de modulation augmente ? Pourquoi ? VI- Q-switch actif 1) Signaux de modulation L’ensemble qui permet de réaliser le processus de Q-switch actif comprend : – un modulateur acousto-optique composé d’un cristal de silice sur une des faces duquel est collé un transducteur piézoélectrique. Le transducteur est une lame très mince, cristalline de niobate de lithium (LiNbO3 ) prise en sandwich entre deux électrodes d’or. Lorsque celui-ci est soumis à un champ électrique à haute fréquence, il crée des ondes ultrasonores de même fréquence qui se propagent dans la silice perpendiculairement au plan du transducteur. – un générateur d’ondes haute fréquence (HF) produit une onde à la fréquence 30 MHz et dont la puissance est au maximum de 3,6 W. Quand le générateur HF est alimenté, il doit toujours être connecté au modulateur acousto-optique. – Cette onde radio fréquence (RF) à 30MHz est modulée en amplitude par une fonction créneau produite par un générateur d’impulsions. La fonction créneau a un très grand rapport cyclique. En effet cette fonction reste constante et positive pendant la majeure partie de la période de durée Ti , ce 64 qui correspond aux pertes maximales dans la cavité. Elle est nulle pendant un temps τP , souvent très court, durant lequel les pertes sont minimales. La fonction créneau est représentée dans le graphe ci-dessous : figure 9 : Fonction créneau produite par le générateur d’impulsions L’impédance de sortie du générateur HF, du générateur d’impulsion et des câbles coaxiaux est de 50Ω. Dans le montage MEOS, la sortie TTL du générateur d’impulsions se branche directement sur le générateur HF. Dans le montage BMI, la sortie TTL du générateur d’impulsions se branche sur la petite boîte reliée au générateur HF. On commute alors le switch sur modulation externe. Pour visualiser le créneau, on met un ’Té’ à la sortie TTL du générateur d’impulsions et on observe le signal sur l’oscilloscope. Attention, il s’agit de signaux haute fréquence et il faut penser à adapter l’entrée de l’oscilloscope à 50Ω , l’impédance du câble coaxial. Pour cela, placer une résistance de 50Ω , en parallèle de l’entrée de l’oscilloscope. Pour visualiser le signal modulé à 30 MHz, une boite métallique à la sortie du générateur HF permet de prélever une petite partie (quelques %) de l’onde RF. Là aussi, il faut adapter l’impédance de l’entrée de l’oscilloscope à 50Ω Visualiser sur l’oscilloscope les signaux suivants : – le signal carré émis par le générateur d’impulsions – le signal RF modulé par le créneau. 2) Insertion du modulateur acousto-optique dans la cavité laser a) Orientation du modulateur Avant d’insérer le modulateur acousto-optique dans la cavité, il faut : – que le cristal soit centré par rapport à l’axe de la cavité laser matérialisé par le faisceau de la diode de pompe, – que les faces d’entrée et de sortie qui sont parallèles entre elles, soient orientées perpendiculairement à l’axe de la cavité laser. TP YAG - Partie Expérimentale du TP Nd :YAG 65 On fait fonctionner le laser sans Q-switch de manière optimale en prenant une cavité de longueur suffisante pour y insérer ultérieurement le modulateur acousto-optique. 66 diminue. Quel est le temps dans les oscillations de relaxations qui a le même ordre de grandeur. Pourquoi ? c) Temps caractéristiques de l’impulsion b) Insertion du modulateur dans la cavité Insérer le modulateur acousto-optique dans la cavité sans encore l’exciter par le champ RF. Alimenter la diode laser sous 600mA [MEOS 800mA]. Régler un peu la cavité pour optimiser la puissance de sortie en continu. Mesurer à l’aide de la photodiode la puissance de sortie du laser Nd :YAG. Repérer le seuil de fonctionnement du alim laser YAG en continu et noter la valeur de Iseuil,Y AG . c) Observation des impulsions On visualise à présent sur l’oscilloscope, le signal carré sur la voie 1 et le signal de sortie de la photodiode sur la voie 2. On déclenche l’oscilloscope sur la voie 1. Pour ne pas limiter la bande passante, on choisit la résistance de 1kΩ pour la photodiode. Choisir une période Ti du créneau de 1 ms et une durée d’ouverture τP de la porte de 2µs. Exciter le modulateur par l’onde RF modulée par la fonction créneau. Reprendre l’alignement de la cavité et du modulateur afin d’optimiser l’amplitude et la forme des impulsions. 3) Caractéristiques de l’impulsion laser a) Durée d’ouverture de la porte Faire varier la durée d’ouverture τP de la porte du Q-switch et observer les conséquences sur l’amplitude et la forme de l’impulsion. Que se passe-t-il lorsque l’on augmente la durée d’ouverture de la porte ? Que se passe-t-il lorsque l’on la diminue ? Expliquer pourquoi, en deçà d’une certaine valeur minimale de τP que l’on déterminera, l’impulsion disparaît. b) Période du créneau Fixer τP à une valeur intermédiaire et faire varier la période Ti . Que se passet-il lorsque l’on augmente la période ? Que se passe-t-il lorsque l’on la diminue ? Expliquer pourquoi, en deçà d’une certaine valeur minimale de Ti , l’impulsion disparaît. Déterminer le Ti,critique à partir duquel l’amplitude de l’impulsion On choisit à présent des valeurs τP,opt et Ti,opt de τP et Ti pour lesquelles l’amplitude des impulsions est maximale. Mesurer la durée entre le moment où la porte s’ouvre et l’impulsion est émise. Comparer à celle obtenue pour les oscillations de relaxation. Mesurer la durée de l’impulsion en conditions optimales. Comparer à celle obtenue pour les oscillations de relaxation. d) Energie et puissance Mesurer la puissance crête de l’impulsion et la comparer à la puissance moyenne fournie par le laser en fonctionnement continu. Estimer l’énergie de l’impulsion. Calculer la puissance de l’impulsion moyennée sur une période du créneau. Dans le cas, où l’on travaille dans la configuration τP,opt et Ti,critique , calculer la puissance de l’impulsion moyennée sur une période du créneau. Comparer à la puissance du laser en continu. Conclure. e) Forme de l’impulsion Dans une configuration optimale τP,opt et Ti,opt , comparer la forme de l’impulsion obtenue pour un courant d’alimentation de 600mA [MEOS 800mA] et pour alim un courant légèrement supérieur à Iseuil,Y AG . VII- Q-switch passif 1) Montage expérimental Dévisser le support contenant le cristal doubleur et le replacer par l’absorbant saturable. Faire très attention dans cette opération à manier délicatement les composants et à les replacer dans la boîte afin qu’ils ne risquent pas d’être rayés. Placer alors l’absorbant saturable dans la cavité le plus près possible du barreau de YAG sans modifier l’orientation du support. Alimenter la diode laser sous 600mA [MEOS 800mA]. TP YAG - Partie Expérimentale du TP Nd :YAG 67 68 2) Observation des impulsions Observer les impulsions à l’aide de la photodiode (résistance de charge égale à 1kΩ. Caractériser les impulsions émises. Quelle est la durée d’une impulsion ? Comparer aux résultats obtenus pour le Q-switch actif et les oscillations de relaxation. Quel temps s’écoule entre deux impulsions successives ? Que peuton dire de l’ordre de grandeur de ce temps ? Quelle est l’amplitude crête de l’impulsion ? Quelle est la forme de l’impulsion ? Diminuer le courant d’alimentation de la diode laser. Que se passe-t-il ? Expliquer. Pour un courant d’alimentation intermédiaire, mesurer la durée de l’impulsion et le temps entre deux impulsions. Commenter. VIII- ANNEXES RG1000 Transmission interne 1) Courbe de réponse du silicium 2) Courbes de transmission des filtres optiques KG1 Transmission interne Facteur de réflexion sur les faces 0,92 Facteur de réflexion sur les faces 0,91 BG18 Transmission interne TP YAG - Partie Expérimentale du TP Nd :YAG 69 70 TP Spectroscopie du Rubidium par Absorption saturée Objectif : faire la spectroscopie d’atomes de rubidium en s’affranchissant de l’élargissement de la résonance par effet Doppler. Mesurer les écarts des sousniveaux hyperfins du Rb. I- Structure atomique du Rb 1) Structure fine du Rb Facteur de réflexion sur les faces 0,91 d) Filtres neutres NG Transmission interne Facteur de réflexion sur les faces 0,92 Les atomes alcalins tels que le Rb possèdent un électron célibataire sur la couche électronique externe. Leur schéma d’énergie va donc se rapprocher de celui de l’hydrogène. La configuration électronique du Rb est la suivante : 1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 3d10 4s2 4p6 5s1 Pour un atome alcalin, le spin du noyau est égal à celui de l’électron célibataire. Le nombre quantique de spin correspondant S vaut alors 1/2. A ce spin − → électronique est associé un moment cinétique h̄ S . Au mouvement de l’électron autour du noyau est également associé un moment − → cinétique orbital noté h̄ L . Le moment cinétique total est alors la somme du moment cinétique de spin et du moment cinétique orbital soit : − → − → − → h̄ J = h̄ S + h̄ L (0.0.1) Les règles de composition des moments cinétiques atomiques n’autorisent à − → J que les valeurs L + 1/2 et |L − 1/2|. L’état fondamental du rubidium correspond à un état n = 5, l = 0, j = 1/2. En notation spectroscopique (2S+1 LJ ) on le notera donc : 5 2 S1/2 . Le premier état excité correspond à l’électron périphérique dans l’état n = 5, l = 1 et se compose de 2 sous-niveaux d’énergie légèrement différents selon la valeur de J soit : J = 1/2 52 P1/2 Spectroscopie du Rubidium par Absorption saturée J = 3/2 71 52 P3/2 La différence d’énergie entre ces deux sous niveaux dit de structure fine provient du couplage spin-orbite (interaction entre le moment magnétique intrinsèque de l’électron et le champ magnétique effectif vu par l’électron au cours de son mouvement). 72 2. les régles de sélection atomique sont respectées (conservation du moment cinétique). Pour une transition dipolaire électrique, il faut que : ∆l ∆F ∆J ∆S = = = = ±1 0, ±1 (sauf 0−→ 0) 0, ±1 0 2) Structure hyperfine du Rb Remarques : A l’instar du noyau électronique, le noyau atomique possède également un − → moment cinétique h̄ I résultant de la composition des moments cinétiques des nucléons. − → Le moment cinétique total de l’atome h̄ F est donc égal à la somme vectorielle des moments cinétiques du nuage électronique et du noyau atomique : i) A l’équilibre thermodynamique, le rapport de population entre un état excité et l’état fondamental étant donné par la loi de Boltzmann : n1 /n2 = exp(−∆E/kT ), à température ambiante, tous les atomes de Rb dans la cellule sont dans l’état fondamental 52 S1/2 . (∆E(2 P3/2 −2 S1/2 ) = 1.6 eV et kT ∼ 0.025 eV à T = 300 K) (0.0.2) Les niveaux hyperfins de l’état fondamental sont eux par contre équipeuplés car dans ce cas, ∆E ≪ kT . Les règles de composition des moments cinétiques atomiques n’autorisent pour F que les valeurs comprises entre J − 1 et |J + 1|. ii) La dégénérescence des sous-niveaux hyperfins est levée par la présence d’un champ magnétique statique B : c’est l’effet Zeeman. − → − → − → h̄ F = h̄ J + h̄ I Le rubidium naturel5 qui emplit la cellule de ce TP contient deux isotopes : 72 % de 85 Rb caractérisé par un nombre quantique I = 5/2 et 28% de 87 Rb caractérisé par un nombre quantique I = 3/2. Puisque ces deux isotopes ont deux moments cinétiques atomiques différents, leur 3 premiers niveaux d’énergie (i.e 52 S1/2 , 52 P1/2 et 52 P3/2 auront des sousniveaux d’énergie différents selon la valeur de F : il s’agit des niveaux hyperfins. −→ Etablissez un diagramme d’énergie tenant compte des niveaux hyperfins pour le 85 Rb et le 87 Rb. 3) Transitions atomiques L’interaction entre une onde électromagnétique et un atome ne peut avoir lieu que si : 1. la fréquence de l’onde électromagnétique ν correspond à un écart entre deux niveaux d’énergie E2 et E1 tels que hν = E2 −E1 (conservation de l’énergie). 5 Le rubidium (Rb, numéro atomique 37) est un métal alcalin argenté qui devient liquide vers 40řC. L’énergie des sous niveaux mf = 0 variant très peu en fonction de B, les transitions mf = 0 −→ mf = 0 entre états hyperfins de l’état fondamental des alcalins est mis à profit en métrologie du temps et dans les horloges atomiques (définition de la seconde). −→ Faites la liste de toutes les transitions atomiques possibles vers 52 P1/2 et 52 P3/2 pour le 85 Rb et le 87 Rb depuis les deux sous niveaux-hyperfins de 52 S1/2 . II- Elargissement Doppler Les atomes et molécules émetteurs de rayonnement électromagnétique ne sont généralement pas au repos. Dans la majeure partie des cas, ils sont en mouvement au sein d’un gaz. Cette agitation thermique modifie alors la fréquence d’émission ou d’absorption de chacun des constituants du gaz par effet Doppler. L’ensemble de ces décalages de fréquence individuels vont alors se cumuler ce qui conduit non pas au déplacement de la résonance mais à son élargissement. Expression du décalage Doppler Spectroscopie du Rubidium par Absorption saturée 73 74 Pour un observateur dans le référentiel du laboratoire, la fréquence d’émission ou d’absorption d’une source de radiation électromagnétique en mouvement est modifiée par effet Doppler. Elle est fonction de le fréquence primitive au repos ν0 et vaut : ν = ν0 (1 − v cos θ) c (0.0.3) Dn où v est la vitesse relative entre la source S et l’observateur O et θ l’angle −→ → entre le segment orienté OA et le vecteur vitesse − v des atomes. On suppose ici v/c ≪ 1 ce qui revient à ne considérer que l’effet Doppler du 1er ordre en v/c (non relativiste). En éclairant les atomes avec un laser à la fréquence ν0 , les atomes se rapprochant ou s’éloignant de celui-ci "voient" donc un rayonnement lumineux qui est respectivement décalé vers le bleu ou vers le rouge. Par conséquent la fréquence du laser sera accordée à une valeur inférieure lorsque les atomes se rapprochent de celui-ci, et à une fréquence supérieure lorsqu’ils s’éloignent. n0 n Fig. 0.0.1 – Elargissement Doppler d’une raie monochromatique. La largeur à mi-hauteur est alors donnée par : Loi de distribution de vitesses Dans un gaz, en raison des nombreuses collisions entre atomes, les vecteurs vitesse atomique ont une direction aléatoire et isotrope en moyenne. En considérant la température de ce gaz homogène, la distribution de vitesse des atomes est alors donnée par une loi de distribution maxwellienne. La probabilité pour un atome d’avoir une vitesse comprise entre vx et vx + dvx vaut par conséquent : P (vx ) dvx = r m m exp − v 2 dvx 2πkT 2kT x (0.0.4) où m est la masse d’un atome, T la température et k la constante de Boltzmann. Cette probabilité peut-être exprimée en fonction de la fréquence à l’aide de (??). On obtient alors la probabilité d’absorber ou d’émettre un rayonnement dans la bande de fréquence ν et ν + dν : 1 P (ν) dν = √ 2π s mc2 kT ν02 mc2 2 dν exp − (ν − ν ) 0 2kT ν02 (0.0.5) Cette expression est une gaussienne avec : σ= r kT ν02 . mc2 (0.0.6) ∆ν = 2σ √ 2 ln 2 ≃ 2.35 σ (0.0.7) −→ Calculer l’élargissement Doppler attendu à 780 nm pour un échantillon d’atomes de Rb contenu dans une cellule à T=300 K. (m =1.42 × 10−25 kg et k=1.38 × 10−2 J.K−1 ) Dans la suite de ce TP, nous allons comparer cette valeur à la mesure expérimentale. Remarque : D’autres effets physiques sont à l’origine de l’élargissement de la largeur de raie naturelle des transitions atomiques. Il s’agit par exemple de l’élargissement par effet Stark. Sous l’influence d’un champ électrique, les niveaux d’énergie se rapprochent ce qui conduit à des raies atomiques à plusieurs composantes voisines. De même, les collisions interatomiques sont responsables de l’élargissement de la largeur de raie d’un atome isolé. Lors d’une collision, un atome excité cède une partie de son énergie ce qui conduit à une diminution de la durée de vie τ de l’état excité, donc de l’augmentation de la largeur de raie puisque γ = 1/τ . Spectroscopie du Rubidium par Absorption saturée 75 76 III- Spectroscopie à haute résolution par absorption saturée La spectroscopie, ou spectrométrie, est l’étude du spectre électromagnétique d’un phénomène. Dans le cas du rayonnement électromagnétique, on distingue la spectroscopie d’émission (le spectre émis par l’objet est analysé directement) et la spectroscopie d’absorption (le spectre d’une source est modifié par l’objet analysé). Dans notre cas, c’est les variations d’intensité d’un faisceau laser traversant la cellule de Rb corrélées avec la fréquence de ce laser qui vont nous permettre de mesurer les différents niveaux d’énergie du Rb. Il s’agira donc de spectroscopie par absorption. 1) Principe L’élargissement par effet Doppler est très préjudiciable pour la spectroscopie à haute résolution. Dans le cas du Rb, les transitions hyperfines que nous cherchons à mettre en évidence sont très proches en énergie et ne peuvent être résolues en raison de la grande largeur Doppler de la résonance atomique. Les transitions étant "noyées", il faut donc trouver une technique pour s’affranchir de l’élargissement par effet Doppler. Nous allons utiliser dans le cadre de ce TP la technique d’absorption saturée. La technique d’absorption saturée consiste à superposer deux faisceaux laser p et s contrapropageants et de même fréquence ν dans une cellule remplie du gaz à analyser (fig. ??). Les atomes du gaz qui interagissent dans le référentiel du laboratoire avec les deux ondes contrapropageantes p et s de fréquence ν voient cependant dans leur référentiel propre deux ondes avec des fréquences décalées par effet Doppler : v νp = ν0 (1 ± ) c v νs = ν0 (1 ∓ ) c (0.0.8) (0.0.9) Si la fréquence du faisceau respecte la condition de résonance de la transition f −→ e ( h | νp,s −ν0 |< Γ où Γ est la largeur naturelle de la transition atomique) alors il s’ensuit une déplétion du nombre d’atomes dans l’état fondamental pour les deux classes de vitesse opposées selon (??) et (??). Il s’agit du phénomène de hole burning (fig. ??). Lorsque la fréquence des faisceaux est accordée à résonance (ν = ν0 ), seuls les atomes de classe de vitesse v = 0 (i.e de vitesse purement transverse) respectent les equations (??) et (??) et interagissent donc avec les faisceaux. Fig. 0.0.2 – Hole burning. En superposant les faisceaux p et s dans la cellule et pour une onde p intense, la transmission de l’onde s sera augmentée pour ν = ν0 en raison du nombre d’atomes moindre dans l’état fondamental. En effet, lorsque l’onde p est suffisamment intense, elle va saturer la transition : le nombre d’atomes dans l’état excité croît au détriment du nombre dans l’état fondamental jusqu’à ce que les populations soient équipeuplées 6 . Toute augmentation de puissance n’altérera plus le rapport des populations. En mesurant ainsi l’intensité transmise du faisceau s en fonction de la fréquence du laser, nous pouvons ainsi déterminer la fréquence de transition ν0 qui n’est plus limité par l’élargissement Doppler mais par sa largeur naturelle. Remarque : D’autres techniques pour s’affranchir de l’effet Doppler existent : spectroscopie sur jet atomique transverse, cooling, emploi d’un gaz tampon, absorption à deux photons [?], confinements des atomes... 2) Montage expérimental Un des faisceaux (dit pompe) est nettement plus intense que l’autre (dit sonde). Ce dernier est analysé par une photodiode. IV- Laser à cavité étendue L’avènement des sources lasers a profondément modifiée les méthodes de spectroscopie. Leur grande monochromaticité et puissance lumineuse ont permis l’analyse de structures atomiques et moléculaires très fines avec une résolution supérieure aux méthodes antérieures telles que la spectroscopie par réseau de diffraction. 6 Ce phénomène requiert une énergie considérable (Is = 1.7 mW.cm−2 ) et/ou un état excité long. 77 Spectroscopie du Rubidium par Absorption saturée 78 2) Multiplicité des modes d’émission Une conséquence de l’allongement de la cavité est une réduction de l’Intervalle Spectral Libre (ISL) du laser, défini comme étant la distance spectrale séparant deux modes longitudinaux consécutifs. L’ISL est donné par la relation suivante qui résulte de la condition de résonance dans une cavité Fabry-Pérot pour une radiation en incidence normale : Fig. 0.0.3 – Schéma d’absorption saturée. ISL = ∆ν = Pour réaliser la spectroscopie de la raie D2 du rubidium à 780 nm, il faut utiliser une source laser de largeur de raie bien inférieure à la largeur naturelle Γ de cette transition (Γ ≃ 6 MHz pour la raie D2 du rubidium). Les diodes laser sont des composants compacts et fiables et sont particulièrement adaptées pour des expériences de laboratoire. Leur largeur spectrale (∼ 20 MHz) doit toutefois être afinée pour la spectroscopie de haute résolution : c’est le principe des Lasers à Cavité Étendue (LCE) [?]. Le bruit de fréquence de ce type de laser est largement réduit en les couplant à une cavité externe plus longue. ∆νLCE = ∆νdiode β Ldiode LLCE + Ldiode 2 ≃ ∆νdiode β Ldiode LLCE 2 m o d e d o m in a n t D n = 2 0 M H z IS L d io d e = 5 0 G H z n m o d e s q u i la s e n t D n = 1 0 0 k H z m o d e s p ro p re s d u L C E m o d e s p r o p r e s d e la d io d e La largeur de raie d’une diode laser dépend essentiellement de l’émission spontanée et de l’énergie stockée dans la cavité. Elle est notamment inversement proportionnelle au carré de la durée du trajet d’un photon dans la cavité [?]. En augmentant la longueur du laser par une cavité passive, la largeur spectrale de la diode est réduite dans le rapport des carrés des longueurs tant que le bruit de fréquence a un spectre blanc : (0.0.11) La diode laser possède un ISL de 50 GHz (0.12 nm) et émet sur le mode le plus proche du sommet de la courbe de gain de la diode. Avec l’allongement de la cavité à 3 cm, nous obtenons une deuxième sélection de fréquence avec un ISL de 4 GHz. Il en résulte une compétition entre plusieurs modes laser que la courbe de gain n’arrive plus à discriminer (fig. ??) et il s’ensuit un mauvais contrôle de la fréquence laser. Pour sélectionner un seul mode d’émission, on introduit des pertes dans la cavité à l’aide d’un sélecteur de mode dont l’ISL est du même ordre que la largeur de la courbe de gain de la diode laser (∼ 10 nm). c o u r b e d e g a in d e la d io d e (la r g e u r 2 0 T H z ) 1) Réduction de la largeur de raie c 2 Lcavité IS L L C E = 2 G H z n Fig. 0.0.4 – Comparaisons des modes propres de la diode et de la cavité étendue. Le mode (0.0.10) Cette largeur dépend également du taux de couplage β caractérisant le pourcentage de l’énergie réinjectée dans le guide d’onde de la diode. Une diode a une largeur spectrale de l’ordre de 20 MHz pour une longueur de cavité Ldiode de ∼ 1.5 mm. En étendant la largeur de cavité à quelques cm (LLCE ), la largeur spectrale du laser atteint quelques dizaines de kHz et devient ainsi très inférieure à la largeur de raie naturelle de la raie D2. d’émission du LCE résulte de la coïncidence entre les modes propres de la diode (trait épais) et ceux de la cavité externe (trains fins). La sélectivité de la courbe de gain de la diode n’est plus suffisante pour imposer une émission monomode stable. Il faut ajouter un élément sélectif en fréquence supplémentaire pour engendrer des pertes aux modes parasites. 3) Élément sélectif en fréquence Un LCE intègre donc également un sélecteur de fréquence dont l’objectif est de conserver un seul mode d’émission du laser en rajoutant des pertes aux autres Spectroscopie du Rubidium par Absorption saturée 79 modes. Cet élément peut être soit un composant supplémentaire (étalon FabryPérot), soit intégré à l’un des composants du laser (diodes DBR (Diffracted Bragg Reflector) [?] ou LCE à réseaux [?]). Le type de LCE que nous utilisons dans ce TP est un LCE à réseau en configuration Littrow (fig. ??) : un réseau de diffraction situé à quelques cm de la diode rétro-réfléchit l’ordre 1 tandis que l’ordre 0 constitue la sortie utile. Le réseau joue un double rôle en fermant la cavité et en filtrant la longueur d’onde, la diode jouant le rôle de milieu amplificateur. Le coefficient de réflexion du réseau étant nettement supérieur à celui de la face de sortie de la diode (∼1%), la cavité externe impose son mode de fonctionnement. On est dans le régime du couplage fort. Fig. 0.0.5 – Schéma du LCE (ref. [?]). 80 V- Dispositif expérimental 1) Précautions de manipulation 2) Montage VI- Acquisitions Une version plus complète de ce TP sera distribué le jour des expérimentations TP Holographie - Partie Théorique 81 82 TP Holographie - Partie Théorique 83 84 TP Holographie - Partie Théorique 85 86 TP Holographie - Partie Théorique 87 88 TP Holographie - Partie Théorique 89 90 TP Holographie - Partie Théorique 91 92 TP Holographie - Partie Théorique 93 94 TP Holographie - Partie Théorique 95 96 TP Holographie - Partie Théorique 97 98 TP Holographie - Partie Théorique 99 100 TP Holographie - Partie Théorique 101 102 TP Holographie - Partie Théorique 103 104 TP Holographie - Partie Théorique 105 106 TP Holographie - Partie Théorique 107 108 TP Holographie - Partie Théorique 109 110 TP Holographie - Partie Théorique 111 112 TP Holographie - Partie Théorique 113 114 TP Holographie Partie Expérimentale du TP Holographie Matériel disponible – Un laser He-Ne épuré – Des lentilles convergentes – Des supports d’échantillon (ou plaque photo) monté sur platine de translation – Un objet de phase (une minilentille au milieu d’une lame de verre) – Un verre dépoli – Un morceau de plexiglas – Des plaques photos – Des densité neutres pour atténuer le faisceau – Une chambre noire – Un "luxmètre" Bibliographie sommaire [FRAN] Holographie, M. Françon, Masson (1987) I- Le laser épuré L’éclairage utilisé dans ce TP provient d’un laser He-Ne dont on filtre le faisceau en le focalisant à l’aide d’un objectif de microscope par un trou de 100 m de diamètre. Ce trou joue le rôle de trou source. Une lentille convergent (f =250 mm) permet ensuite de faire un faisceau parallèle (" collimaté ") d’un diamètre limité par la pupille d’entrée de la lentille. On obtient ainsi un faisceau laser " épuré " Aligner le laser sur le banc optique. Placer l’objectif de microscope puis focaliser le faisceau dans le trou en déplaçant ce dernier transversalement avec les vis micrométrique et longitudinalement (mise au point) avec la butée micromécanique montée sur la platine de translation. II- Holographie de GABOR en lumière dirigée L’holographie de GABOR correspond à un éclairage parallèle à l’axe optique, contrairement à l’holographie de LEITH, qui utilise des faisceau obliques. TP Holographie - Partie Expérimentale 115 116 1) Hologramme d’une source ponctuelle On interpose une lame de verre sur laquelle est collée une petite lentille convergente (f=50 mm). Le plan d’observation et d’exposition de la plaque photo est le plan (P) dans lequel le faisceau parallèle et le faisceau divergeant de S ont la plus grande partie commune (fig.1) 2) Doubles expositions Dans le plan (P) on place une plaque photo qui enregistre la distribution d’intensité. Faire l’enregistrement de l’hologramme du trou source. Typiquement, la plaque doit être exposée pendant 10 s sous un éclairement7 de 100 lux. Vous prendrez donc soin au préalable de mesurer l’éclairement du faisceau sur votre montage (à l’aide du luxmètre) afin d’en déduire le temps de pose. Cet éclairement peut être réduit au moyen des densités neutres. Une fois la plaque exposée, développée la. Regarder une source ponctuelle de lumière blanche à travers la plaque et observer la décomposition spectrale de la lumière blanche engendrée par le réseau circulaire de l’hologramme. Mise en évidence des images réelles et virtuelles reconstituées : Placer l’hologramme dans le faisceau parallèle et observer sur un écran les traces des trois faisceaux émergents. Déplacer l’écran pour faire apparaître l’image réelle (fig.2). 7 Le lumen est l’unité de flux lumineux (symbole : lm) : Flux lumineux émis dans un stéradian par une source ponctuelle uniforme placée au sommet de l’angle solide et ayant une intensité lumineuse de 1 candela. Le candela et l’unité légale d’intensité lumineuse (symbole cd) : Intensité lumineuse d’une source qui émet un rayonnement monochromatique de fréquence 540.1012 hertz et dont l’intensité énergétique est de 1/683 watt par stéradian. On fait subir à la plaque holographique deux expositions successives de même durée après avoir déplacé la plaque photos.On enregistre ainsi les deux séries de franges d’interférence correspondant à l’hologramme de deux trous source décalés dans l’espace. En reconstituant l’hologramme, on obtient alors des franges équivalentes à celles de trous d’Young. Déplacement transversal de la plaque photo Calculer l’ordre de grandeur du déplacement x0 à effectuer pour avoir un interfrange nettement visible à l’IJil. Observer les franges sur la plaque photographique développée, en regardant une source ponctuelle de lumière blanche. Mettez votre IJil au point sur la plaque photo (fig. 3). On voit apparaître des franges noires sur un fond brillant et multicolore. Mesurer l’interfrange et comparer par rapport à la valeur théorique. Pourquoi ces franges ne sont visibles en lumière blanche que sur la plaque photo ? Vérifier qu’elles sont visibles partout dans l’espace lorsque la reconstitution est faite avec le faisceau He-Ne parallèle. Le lux est l’unité d’éclairement (symbole : lx) : Eclairement d’une surface qui reçoit uniformément un flux lumineux de 1 lumen par m2 TP Holographie - Partie Expérimentale 117 118 interfère dans le plan de la plaque photo H avec la fraction prépondérante de lumière non diffusée. Enregistrer cet hologramme de GABOR de l’objet diffusant, en plaçant la plaque photo contre le diffuseur. Après développement, observer une source ponctuelle (He-Ne ou spot de lumière blanche) à travers H. Interpréter vos observations. Déplacement longitudinal de la plaque photo Déplacer à présent la plaque photo le long de l’axe optique. Quel doit être l’ordre de grandeur du déplacement pour que les franges soient observables à l’oeil nu lors de la reconstruction ? Quelle est la forme de ces franges ? III- Holographie de GABOR en lumière diffuse On va tout d’abord réaliser un diffuseur faiblement absorbant dont on fera ensuite l’hologramme. 1) Réalisation du diffuseur Eclairer le verre dépoli est par le faisceau laser parallèle et impressionner une plaque photo. La plaque développée constitue le diffuseur absorbant. En effet elle est recouverte d’une structure granulaire très fine noire qui a été formé par le " speckle " du faisceau laser d’éclairement. 2) Réalisation de l’hologramme d’un diffuseur Le diffuseur P est éclairé par le faisceau laser parallèle (Fig.4). Une petite fraction de la lumière est diffusée par les irrégularités d’absorption de P, et IV- Hologramme en réflexion Nous allons utiliser à présent l’émulsion photographique dans toute son épaisseur pour enregistrer un hologramme. Placer une pièce de monnaie (voire 2 sur deux plans décalé pour avoir un meilleur rendu du relief ) derrière la plaque photo H (côté émulsion vers la pièce). L’hologramme obtenu a été enregistré dans toute la profondeur de l’émulsion. Pour le reconstituer on va transformer les modulations de transmission en modulations d’indice sur l’épaisseur de l’émulsion. Ceci est réalisé en remplaçant le fixateur par un bain de mélange sulfochromique (à utiliser avec précaution car il contient de l’acide sulfurique). Après ce développement particulier de H, observer la plaque photo en réflexion avec un petit spot de lumière blanche à quelque mètres au dessus. En tâtonnant vous trouverez une orientation de la plaque pour laquelle la l’image de la pièce de monnaie apparaît nette et en relief. Quelle est sa couleur ? La reconstruction de l’hologramme résulte en fait d’interférences constructives de la lumière blanche diffractée par les différents " plans " d’indices dans l’épaisseur de l’émulsion. Cette reconstruction n’est constructive que pour une TP Holographie - Partie Expérimentale 119 120 On peut aussi observer reconstituer l’es images en plaçant l’hologramme sur le banc optique des premières manipulations. Eclairer l’hologramme avec le faisceau parallèle. Où se trouve l’image virtuelle ? Sa taille dépend-elle de la position de l’hologramme sur le banc ? Refaire la même expérience en éclairant l’hologramme avec une source ponctuelle. Qu’en est-il à présent de la taille de l’hologramme en fonction de la distance à la source ? Fin du TP orientation donnée de la plaque et pour une longueur d’onde ([FRAN], p.44). Les angles optima sont les analogues de l’angle de Bragg en cristallographie. V- Hologramme de LEITH d’un "objet complexe" On éclaire à présent un objet sous incidence oblique. On montre qu’alors, les images reconstituées de l’objet par l’éclairage avec l’onde de reconstruction ne sont plus sur l’axe optique. Réaliser le montage de la Fig.6. Reconstituer l’hologramme avec la même onde que l’onde de référence. Où se situe l’image virtuelle ? Pouvez-vous voir l’image réelle ?