Le Petit Abrégé de Photo Aérienne destiné aux
Transcription
Le Petit Abrégé de Photo Aérienne destiné aux
PETIT ABRÉGÉ DE PHOTOGRAPHIE AÉRIENNE DESTINÉ AUX ÉLUS par JG Rossini DES PHOTOS AÉRIENNES, POUR QUOI FAIRE ? LE CADRE JURIDIQUE ET RÉGLEMENTAIRE AVION, HÉLICOPTÈRE OU AUTRES ? QUAND ? LA MÉTÉO ANGLE DES PRISES DE VUES LOCALISATION TYPE ET FORMAT DES PHOTOS FOURNIES AGRANDISSEMENT TARIFS INTERCOMMUNALITÉ CIRCONSTANCES PARTICULIÈRES MÉTHODOLOGIE DES PHOTOS AÉRIENNES, POUR QUOI FAIRE ? Autrefois réservées aux métropoles touristiques, démographiques ou économiques, les photos aériennes sont devenues indispensables à toutes les communes quelle que soit leur taille ou leur population. Elles permettent en effet d'appréhender l'ensemble du territoire en quelques clichés et d'en saisir des particularités invisibles sur des plans. Elles servent également à la promotion, touristique ou économique. Elles sont précieuses dans les relations avec l'Administration. Elles peuvent constituer un élément d'un état des lieux à une certaine date (avant et/ou après travaux, début ou fin de mandature, etc ). Elles sont aussi un élément déterminant d'appréciation avant des aménagements importants : modification du PLU, plan de circulation, urbanisme, aménagement paysager ou autre . Elles sont enfin dans tous les cas un élément de preuve, par exemple pour montrer l’état antérieurement à une catastrophe naturelle ou un sinistre. Car s'il est facile au Maire ou à un adjoint de survoler sa commune, il est beaucoup plus compliqué de faire partager sa vision. Les photographies aériennes constituent la solution à ce problème. LE CADRE JURIDIQUE ET RÉGLEMENTAIRE : Hors cas très particuliers connus des élus - bases militaires, sites nucléaires - la prise de vues aériennes n'étant pas interdite, elle est, selon le droit français, autorisée. Élément nouveau : Devant la multiplication des actions en justice contre des photographes et/ou des organismes ayant publié des photos de biens fonciers ou immobiliers privés, la justice a décidé de dire le droit une fois pour toutes : Réunie en séance plénière (la plus Haute Instance), la Cour de Cassation a tranché que : « La propriété d’un bien ne valait pas propriété des images de ce bien » et que, par conséquent, la diffusion de photos de ce bien était libre, quand bien même elle se ferait commercialement, sauf si cette diffusion entraînait pour le propriétaire un « trouble grave ». La Jurisprudence a suivi et plusieurs affaires ont ainsi trouvé leur épilogue. On peut donc aujourd’hui tout photographier et diffuser ou publier, sauf à provoquer un trouble grave. Le bon sens a donc pris le dessus : « Ce que l’œil voit, tout le monde doit pouvoir le voir » (Le Monde). Si la prise de ces vues est donc généralement libre, leur utilisation trouve une limite appréciable dans le droit au respect de la Vie privée. Retenons que la diffusion de documents d'intérêt général, et donc du patrimoine collectif, est libre. Rappelons aussi que dans le cas d'exemple d'une personne prise en photo au bord de sa piscine, c'est le fait qu'elle soit particulièrement visée qui impose l'autorisation préalable tout en ayant conscience que, comme pour une photo prise du bord de la route, il lui appartiendrait de prouver qu'elle a fait procéder aux aménagements nécessaires à la préservation de son intimité. Rappelons encore que le Maire dispose de prérogatives lui permettant - par exemple par Arrêté exceptionnel et provisoire, et dans la limite de ses pouvoirs d'autoriser tel survol particulier qui pourrait s'avérer nécessaire. Il possède également - ce qui est moins connu - en tant que magistrat, le pouvoir de convocation sur ses administrés, ce qui peut être bien utile en cas de mauvaise volonté à régler un litige. AVION, HÉLICOPTÈRE OU AUTRES ? On utilise ordinairement trois types d'aéronefs, l'avion ou l'hélicoptère, ou l’ULM. Il existe d'autres moyens : les satellites pour les photos plans, la nacelle sur camion pour les bâtiments, le mat télescopique, le ballon, le cerf-volant, la montgolfière, la maquette télécommandée et autres, anecdotiques ou folkloriques. (Au sujet des ballons captifs, qui étaient bien pratiques dans certains cas, divers incidents ont conduit l'administration à imposer trois câbles dont un "anti-arrachement", ce qui élimine de facto ce moyen de notre panoplie) Taillons en pièces une idée reçue : l'hélicoptère n'est pas " meilleur " que l'avion ou l’ULM : ils doivent être affectés à des tâches différentes. Dans 90% des cas, l'ULM - à condition de voler sans porte - est parfaitement adapté. Ce ne sont plus les ULM en toile avec moteur de tondeuse à gazon, ce sont désormais des avions à part entière, mais , pesant moins de 450 kilos, ils sont catalogués ULM. Ils sont également désormais très silencieux, agiles et moins gourmands que l’avion classique. L'hélicoptère peut être précieux pour les très basses altitudes ou le patrimoine bâti encaissé par exemple ; contrairement à une autre idée reçue, on n'utilise pratiquement jamais le vol stationnaire en photo aérienne : coûteux en temps, en puissance, en bruit. Pour répondre à une question fréquemment posée, il n'est pas possible pour des raisons de réglementation, de sécurité et d'assurance (nous volons sans porte) de nous faire accompagner. En outre, en ULM, il n’y a par définition que 2 places. Nous utilisons également l’autogire , qui est un hélicoptère ULM, mais le maniement des cartes y est très problématique. Dans tous les cas de figure, le pilote d'un aéronef dont un occupant pratique la photographie aérienne, doit être titulaire d'un certificat délivré par l'administration : la D.N.C. photo : Déclaration de Niveau de Compétence. Peu de pilotes en sont titulaires et la D.N.C. photo en U.L.M. est rarissime. QUAND ? Le moment : maintenant, l'année prochaine ou dans trois ans ? La saison La date L'heure Le moment : La vie d'une commune et plus généralement d'une collectivité locale est rythmée par des temps forts : début et fin de mandature, accords d'intercommunalité, jumelage, révision du PLU, travaux importants, d'aménagement, d'extension ou de génie civil. Tous ces événements peuvent justifier les prises de vues aériennes : celles-ci peuvent aider à faire comprendre aux administrés les décisions prises ou les encourager à y souscrire. Il peut être bon de recourir régulièrement à la photo aérienne pour archiver l'évolution de la commune, tous les dix ans pour une petite commune, tous les cinq ans pour les communes de 3.000 à 12.000 habitants, tous les deux ans ou tous les ans au-dessus. Dans tous les cas, il peut être précieux de fournir au photographe des copies des vues antérieures : presque toujours, il s'efforcera d'obtenir les mêmes angles parmi les clichés pris, ce qui permettra de visualiser l'évolution. La saison : C¹est l'un des problèmes les moins simples : - Si on se trouve dans une optique administrative (PLU, travaux, etc ), la saison n'a guère d'importance. Cependant, pour tout ce qui est en environnement urbain, suburbain ou village intra-muros, la lisibilité des photos est meilleure sans végétation, mais on peut avoir intérêt à mettre en valeur les espaces verts et, dans ce cas, la fin du printemps est la plus indiquée. - Si on se trouve dans une optique touristique ou de promotion, il faut tenir compte des spécificités locales : par exemple vignobles, bois, forêts (automne), littoral (printemps ou été selon que l'on veut ou non du monde) ; s'il y a un fleuve ou une rivière, éviter le printemps ou l'automne, où l'eau est grise, voire boueuse, etc. Dans tous ces cas, le photographe expérimenté pourra vous donner de précieux conseils qui viendront en complément de votre connaissance du terrain. La date : Une fois la saison choisie, la date sera plus du ressort du photographe, en fonction de son planning, de la disponibilité des avions ou hélicoptères, et surtout, de la météo. Le jour de la semaine peut avoir son importance : marché, foire, fête, calme du lundi, etc. Il n'est pas toujours possible à l'opérateur de donner satisfaction mais s'il le peut, il le fera et une chose est certaine : si on ne le lui a pas demandé, il ne peut généralement pas le deviner. Par exemple, il m'a été demandé en 1999 pour un petit port breton - un dimanche en fin de matinée (les bateaux sont à quai), - à marée haute, - l'été. Il y a environ - hors météo ! - trois possibilités par an. Il s¹est trouvé que cela a pu se faire, mais cela aurait très bien pu être impossible. Si ces requêtes spéciales deviennent des impératifs, elles peuvent occasionner des surcoûts importants : bloquer un hélicoptère, le pilote et le photographe durant trois jours coûte très cher à tout le monde. Nous savons le faire mais nous préférons l'éviter et, s'agissant d'argent public, (nous n'opérons pas pour les particuliers) il importe d'être attentifs. L'heure : Généralement, nos photos sont réalisées entre midi solaire moins trois heures et midi solaire plus trois heures, ce qui garantit que le soleil sera au plus haut ce jour-là. Il peut y avoir des exceptions pour des photos artistiques de patrimoine bâti (exposition) ou de sites naturels ; telle portion de côte en à-pic sera ensoleillée le matin tôt alors que sa voisine le sera en fin d'après-midi, etc. Écoutez les conseils du photographe et donnez-lui les vôtres. L'automne présente une particularité : s'agissant de la végétation et non du calendrier officiel, on peut parfois obtenir en un mois et trois survols trois " états " d'un territoire : estival à la mi-octobre, automnal début novembre, et hivernal - dépouillé - à la mi-novembre. LA MÉTÉO : Par définition, et pour des raisons de lumière et de sécurité en vol, les photos aériennes sont faites par beau temps, ce qui n'a pas forcément le même sens pour le photographe que pour le vacancier : l'une de nos bêtes noires est le petit cumulus, synonyme de beau temps, mais aussi de taches noires au sol, rendant les clichés peu lisibles et parfois inutilisables. Nous préférons un grand soleil légèrement voilé pour adoucir les ombres portées, et pour les photos d'altitude une atmosphère sans nébulosité, par exemple juste après une averse ou le lendemain d'un jour pluvieux, à la mi-journée lorsque la brume est dissipée. Mais nous disposons aussi de filtres destinés à atténuer ces phénomènes. ANGLE DES PRISES DE VUES : On distingue trois types de prises de vues : - la photo plan - la photo verticale - la photo oblique La photo plan est prise à la verticale d'un site à très haute altitude. Le rendu est effectivement celui d'un plan. La photo verticale est prise également à la verticale mais beaucoup plus bas (entre 150 mètres et 2.000 mètres du sol). Elle trouve des applications particulières : préciser un quartier, comptage de véhicules ou de personnes, plans de circulation, etc. À noter que les cimetières, dont les plans sont rarement tenus à jour, nous sont fréquemment demandés en vue verticale depuis l’apparition de logiciels de gestion spécifiques : on dispose ainsi d’un plan en temps réel. C’est aussi le cas des parkings, des lotissements ou des ZAC. Il faut retenir que, empiriquement, si nous voulons avoir sur un cliché une zone de 3 km de large, il nous faut être à 3 km d'altitude (9.000 pieds). Cela exclut la prise en vue verticale de zones de plus de 3 km de large (nébulosité, oxygène). Au-delà, on a recours à une mosaïque de clichés, complexe et coûteuse. La photo oblique est prise dans une tranche d'altitude de 150 à 1.000 mètres (500 à 3.000 pieds). C'est elle qui permet de comprendre un site sous ses différents angles, en faisant apparaître les reliefs, naturels ou bâtis. On peut parfois descendre plus bas, en hélicoptère, par exemple pour photographier une chapelle dans un environnement boisé, mais attention à l'inutile : la nacelle à 10 mètres des services techniques est beaucoup plus économique. L'angle cardinal (par exemple vue du Nord / Nord-Ouest) est aussi un élément important. Il est bon de l'indiquer si tel angle vous paraît intéressant (par exemple le bourg avec la colline en fond, ou la ZAC en premier plan et la ville en second). Attention à l'angle nord-sud : par définition, nous photographions lorsqu'il fait beau et, à basse altitude, en prise de vues depuis le nord, le soleil est en face et nous sommes en situation de contre-jour. Précisez vos souhaits au maximum, le photographe vous dira s'ils sont réalisables. LOCALISATION : Pour une commune donnée, l'église, le stade, le cimetière, la gare sont aisément localisables. Attention toutefois aux doublons. À l'opposé, rien ne ressemble plus à un terrain que son voisin, à un hameau que celui d'à côté, et une station de captage de trois mètres sur deux au fond d'une vallée peut être très compliquée à trouver puis à photographier. Il existe des moyens simples : Les points de repère évidents : le château d'eau, l'église, un silo, le cimetière ou le stade de foot s'il n'y en a qu'un. On signalera alors par exemple : terrain rectangulaire en friches 100 mètres à l'ouest du château d'eau. La confusion n'est plus possible. L'angle et la distance par rapport à l'église (s'il n'y en a qu'une) : par exemple 1,8 km N/N.E. : dans ce cas, il est bon de compléter par un autre point de repère. La couleur, la forme et la nature d'un bâtiment à photographier ou servant de repère sont précieuses. Le nom d'un lieu-dit n'a aucun intérêt s'il ne figure pas sur les cartes et s'il n'est pas accompagné de précisions : tous les habitants de la commune savent où se trouvent " les quatre chemins " ou " la pierre levée " ; pas nous. Enfin nous disposons aujourd'hui de G.P.S. (appareils de guidage par satellite). En milieu rural, c'est un précieux auxiliaire si vous avez pris soin de laisser les marges sur les photocopies de cartes I.G.N. fournies : en effet les latitudes et longitudes y sont indiquées. La précision actuelle des G.P.S. aériens est de l'ordre d'une centaine de mètres (précieux pour les hameaux). Notez que plusieurs sites fournissent les coordonnées de toutes les communes (en général plus précisément les coordonnées du clocher de l'Eglise principale) Le GPS nous permet également aujourd'hui de résoudre certains problèmes jusque-là épineux ou insolubles : par exemple photographier la zone d'un futur captage ou des traces archéologiques invisibles : il suffit maintenant à quelqu'un de la commune de se rendre sur place avec un GPS et de noter les coordonnées. La photo sera prise à coup sûr.(les GPS sont à présent nombreux, utilisés en randonnée, en navigation de plaisance et même en série sur certaines voitures). TYPE ET FORMAT DES PHOTOS FOURNIES : Nous travaillons à présent en numérique avec des images de 22 millions de pixels qui suffisent amplement à toutes les utilisations : bulletin, Internet, plaquettes, et peuvent être agrandies en qualité photo jusqu’à 1 mètre de long. On trouvera en page d’accueil un exemple de tirage A2 : sur les photos prises à 800 mètres d’altitude, on voit nettement les plaques d’égout. - Sur demande, nous pouvons fournir des diapositives ( "ektas") ou des négatifs classiques. - Toujours sur demande, nous pratiquons également la prise de vue à la chambre panoramique 6 x 17 : cette technique, délicate en aérien, procure des images panoramiques très spectaculaires qu'on peut agrandir jusqu'à 10 mètres de long ou plus ! TARIFS : grâce au numérique le budget labo a disparu et la prospection se fait à présent beaucoup par mail. Le budget à prévoir pour une série de vues aériennes d’une commune est de l’ordre de 500 à 1000 Euros TTC Il inclut : - les prises de vues - la fourniture des photos sur DVD Haute Définition Ce budget peut varier en fonction des photographes, de la région, de la saison, de circonstances particulières (voir ci-après) ou du groupage, notamment par l’intercommunalité. Pour ce qui nous concerne , les clichés sont fournis libres de droits (c’est-à-dire tous droits inclus : il ne peut y avoir de facture ultérieure pour le même cliché, quelle que soit l’utilisation faite par la collectivité). Le photographe en reste légalement co-propriétaire mais ne peut plus avoir de prétention sur les utilisations que vous en faites. INTERCOMMUNALITÉ : Certaines structures intercommunales, par exemple SIVOM, District mais surtout Communauté de Communes, ont vocation à assurer le relais entre communes et prestataires. Pour dix communes voisines, les budgets peuvent être réduits d'environ 30% à 40% pour les mêmes prestations. Parfois même jusqu'à 50% : en effet ce qui nous coûte cher, c'est d'être au-dessus par bonnes conditions météo ! De façon informelle, si deux communes contiguës se mettent d'accord, l'économie est déjà substantielle. CIRCONSTANCES PARTICULIÈRES : Restrictions géographiques. Restrictions de dates. Certains sites sont interdits de survol, sauf dérogations particulièrement complexes à obtenir, par exemple : Les bases militaires stratégiques (Brest, Toulon), Les très grandes agglomérations (Paris, etc. ), Les sites nucléaires, pour des raisons de sécurité, Certains sites naturels : parcs, réserves, etc. D'autres ne sont pas absolument interdits mais d'accès complexe, par exemple : - secteurs en bout de pistes d'aéroports, - communes situées en zone d'approche d'aéroports. Les photographes connaissent ces restrictions et vous renseigneront. Les prises de vues dans ces zones peuvent faire l'objet d'un surcoût (démarches, délais, etc.). Les restrictions de dates sont surtout dues à des manœuvres militaires ou des manifestations diverses occasionnant la présence possible de nombreux aéronefs (Tour de France, défilés, compétitions aériennes). MÉTHODOLOGIE : Une fois la décision prise, le Maire et/ou ses adjoints définissent des objectifs à photographier et fournissent au prestataire un plan de la commune sur lequel ils sont précisément repérés, ainsi qu'une nomenclature annexe et, si possible, une note de " motivation " : on ne fait pas la même photo d'un terrain à lotir si c'est pour la révision du PLU ou pour la commercialisation des lots. Il ne faut pas hésiter à exprimer des souhaits : prises de vues le jour du marché ou, au contraire, pas ce jour-là, ou si possible les deux. C'est au photographe de dire si c'est possible, facile, ou si cela occasionne un surcoût.