La sœur oubliée 14 ans plus tard…

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La sœur oubliée 14 ans plus tard…
La sœur oubliée
« Le 4 septembre 1843, ce fut le mariage de Léopoldine Hugo avec Charles
Vacquerie. Elle avait acheté une magnifique robe ornée de dentelle brodée et portait une
longue traîne de velours. Léopoldine avançait dehors en regardant les arbres couverts
de neige immaculée. Des enfants jouaient en se lançant des boules de neige bien rondes.
Notre future mariée apercevait son fiancé à l’entrée de la Chapelle ; elle ne voulait pas
se marier à cause des nombreuses maîtresses de son futur époux. Celles-ci la menaçaient
de mort en cas de mariage avec le beau Charles. Elle pensait s’enfuir, mais son père
était dans les alentours. La seule solution qu’elle vit fut de s’échapper en traversant le
lac à la nage. De légères ondes se dessinaient dans le lac bleu royal quand elle y déposa
son pied, mais, cette dernière se prit le pied dans les bas de soie de la robe puis trébucha.
Ce dernier pas fut fatal : elle tomba à la renverse dans l’eau alors qu’elle ne savait pas
nager. »
14 ans plus tard…
Je venais d’emménager avec mon père dans un manoir dans les Ardennes. Un cocher
nous avait amené dans notre nouvelle propriété. Cette maison avait des tuiles en ardoise
cassées. Il y avait des débris de verre étalés près des fenêtres. Des toiles d’araignées
occupaient les coins de la maison. Perplexe, je rentrais dans ce qui semblait une maison
abandonnée. Une fois le seuil franchi, je sus que j’allais me plaire dans cette demeure.
Mon père m’a dit :
« -Viens, aide-moi à porter les valises au 2ème étage. Et plus vite ! »
Je courus chercher les valises. Une fois le soir venu, je décidais d’explorer ma nouvelle
chambre. Il y avait des poupées en porcelaine étalées sur le sol : cette chambre avait dû
appartenir à une petite fille. Par la suite je voulus aller me reposer sur mon lit après ce
long voyage mais mon intention fut attirée par un objet qui m’empêchait de dormir.
C’était une boîte décorée et ornée d’or qui venait du temps de mes grands-parents. Ma
curiosité s’intensifia et j’ouvris la boîte : un livre. Je courus voir mon père pour lui
demander de me le lire:
« -Père ! Père ! J’ai trouvé un recueil de nouvelles ! Veux-tu m’en lire quelques-unes ?
-Oui, bien sûr, après avoir rangé les affaires.»
Toute la soirée mon cher père me fit la lecture quand, soudain, le feu de la cheminée
s’éteignit.
«-Ah ! Père ! Que se passe-t-il ?
-Oh, mais ce n’est rien de grave, le feu s’est éteint. Va donc chercher du bois dehors ! »
Je ne me fis pas prier ; je m’exécutai malgré ma peur. Je quittai le salon et mis mes
souliers. J’ouvris délicatement la porte qui grinçait. A l’extérieur le sol était couvert de
neige, le ciel était sombre, et les étoiles ne se remarquaient pas dans la tempête de neige
livide. Cela faisait bientôt 1 heure que je cherchais du bois dans cette forêt. J’étais
fatigué, je me sentais épuisé, je commençais à voir flou, les arbres ressemblaient a des
taches noires. Probablement que je ne l’ai pas vu, mais je me suis cogné contre une
branche robuste et épaisse.
La vallée était enneigée. Mes doigts fins ressemblaient à de petits bâtonnets rouges
glacés. Mon front me piquait, et je savais que je saignais malgré le fait que je n’étais pas
encore tout à fait conscient. Ce lieu obscur me hantait, je sentais une présence familière
non loin de moi. Une fine pellicule de brume cachait mon visage. Je me sentais confus,
perdu. A quelques pas de là, un lac gelé brillait à la lumière de la lune. Des motifs
courbes et semblables à ceux des flocons de neige étaient dessinés sur ce lac. À ce
moment précis, je ne sus si je rêvais ou non. Une silhouette fine et blanchâtre se formait
peu à peu sous mes yeux somnolents. J’en étais certain, c’était une jeune femme.
Léopoldine. À première vue, je ne l’aurais pas devinée, mais j’étais sûr que c’était elle.
Cependant, je savais que c’était impossible car cette dernière nous avait quittée il y a
plus de quatorze ans, avant ma naissance, mais mon père m’a tant parlé d’elle, j’ai vu
tous les grandes événements de sa vie en peinture. Celle-ci portait sa robe de mariée,
différente du portrait, ses bras étaient colorés d’un bleu froid. Son visage, avec ses
cheveux bien coiffés, faisaient un ensemble harmonieux.
Par instinct, je me suis approché d’elle ; Elle pleurait à chaudes larmes qui roulaient
lentement sur sa joue bleutée.
Elle me saisit par les mains et m’embrassa tendrement. Si seulement j’avais pu passer
ma vie entière dans ses bras ! Nous restâmes un long moment ainsi, dans la chaleur
réconfortante de l’un et de l’autre.
Des rayons de lumière caressaient mes yeux. L’aurore aux doigts de rose commençait à
envelopper la vallée. Mes habits étaient trempés et j’avais mal à la tête.
J’avais une compresse sur le front. Mon père tournait en rond, l’air très inquiet ; même
si je voulais encore me reposer, j’ouvris les yeux. Dès que mon père me vit il accourut
vers mois pour me parler. Il dit :
«- François ! Comment vas-tu ? Es-tu blessé ? Tu saignais quand je t’ai trouvé … Que
t’est-t-il arrivé ? »
Je gémis en signe de réponse.
-Et bien, cela m’est égal !... Du moment que je t’ai retrouvé ! dit-il tremblant. Tu ne
bouges pas, je cours te chercher une tisane. »
Cette fois j’ouvris totalement les yeux et j’essayai de me lever. Je me penchai sur mon
lit, il y eut deux petits bruits fracassants sur le sol. Je me penchai davantage et ramassai
… deux bagues. Mon père revint et les vit. Dans un élan de tristesse, il les saisit et me
dit :
« -Où les as-tu trouvées ? Ce sont celles de …. Léopoldine et
Charles … »
Écrit par Anastasia Léauté, Letitia Tomasescu, Faustine Gachon et
Edouard Leroy