Loi NOTRe et organisation du tourisme dans les territoires
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Loi NOTRe et organisation du tourisme dans les territoires
MASTER TOURISME ET HÔTELLERIE Parcours « Tourisme et Développement» MÉMOIRE DE PREMIÈRE ANNÉE Loi NOTRe et organisation du tourisme dans les territoires ruraux Le cas du Quercy Blanc et des Coteaux du Lauragais Sud Présenté par : Suzie Bouvy Année universitaire : 2015 – 2016 Sous la direction de : Laurence LAFFORGUE 1 2 MASTER TOURISME ET HÔTELLERIE Parcours « Tourisme et Développement» MÉMOIRE DE PREMIÈRE ANNÉE Loi NOTRe et organisation du tourisme dans les territoires ruraux Le cas du Quercy Blanc et Des Coteaux du Lauragais Sud Présenté par : Suzie Bouvy Année universitaire : 2015 – 2016 Sous la direction de : Laurence LAFFORGUE 3 L’ISTHIA de l’Université Toulouse - Jean Jaurès n’entend donner aucune approbation, ni improbation dans les projets tuteurés et mémoires de recherche. Les opinions qui y sont développées doivent être considérées comme propres à leur auteur(e). 4 Remerciements Je tiens dans un premier temps à remercier ma directrice de mémoire, Mme Laurence LAFFORGUE, pour son soutien, ses conseils et sa disponibilité qu’elle m’a accordée tout au long de l’année pour l’écriture de mon mémoire. Je souhaite remercier ensuite, Mme Jacinthe BESSIERE, pour avoir encadré et guidé ma promotion dans l’exercice de ce travail mais je remercie également tout le corps enseignant de l’ISTHIA pour les connaissances qu’ils m’ont apportées durant cette année et qui m’ont permis de nourrir et renforcer ma réflexion. Je souhaite remercier plus généralement toutes les personnes qui ont pris le temps de répondre à mes questions et m’ont apporté des informations nécessaires à l’écriture de ce mémoire. J’aimerais remercier aussi toute la promotion de Master 1 « Tourisme et Développement » 2015-2016 notamment les personnes avec qui je suis amie car sans leur soutien, leur bonne humeur, ou encore leur aide, l’écriture de ce mémoire aurait été bien plus difficile. J’ajouterai ici, une attention particulière à ma camarade Djana LAGARRIGUE pour ses conseils ou encore son aide précieuse qu’elle m’a apportée au niveau informatique. Enfin, je souhaite remercier plus particulièrement, Mlle Claire SANCHEZ, pour son soutien et son dévouement qu’elle m’a apporté durant cette étape ainsi que son aide qu’elle m’a gentiment proposée. Pour terminer, je voudrais remercier ma famille, Guillaume, et mes amis pour leur soutien indéfectible dans toutes les choses et choix que j’ai pu entreprendre. 5 SOMMAIRE SOMMAIRE .................................................................................... 6 INTRODUCTION GENERALE ................................................................. 7 PARTIE1 : TOURISME ET ORGANISATION DES TERRITOIRES RURAUX ............. 9 Chapitre 1 : L’espace rural, un territoire en perpetuelle mutation ............ 11 Chapitre 2 : L’évolution de l’organisation des territoires ruraux ............... 20 Chapitre 3 : Un contexte de réorganisation territoriale .......................... 34 CONCLUSION – PREMIERE PARTIE ........................................................ 40 PARTIE 2 : ENJEUX ET IMPACTS DE LA LOI NOTRE SUR L’ORGANISATION TOURISTIQUE DES TERRITOIRES RURAUX ............................................. 41 Chapitre 1 : Des territoires qui s’agrandissent : l’Etat voit grand .............. 43 Chapitre 2 : Une réorganisation institutionnelle pour les EPCI ? ................ 51 Chapitre 3 : Vers la réorgansation des offices de tourisme communaux ...... 57 CONCLUSION – DEUXIEME PARTIE ........................................................ 63 PARTIE 3 : ETUDE DES CAS DU QUERCY BLANC ET DES COTEAUX LAURAGAIS SUD ............................................................................................... 64 Chapitre 1 : Le Quercy Blanc et les Coteaux Lauragais Sud : deux territoires à fort enjeu en matière de tourisme rural ............................................. 66 Chapitre 2 : La méthodologie de recherche proposée ............................ 74 Chapitre 3 : Pour une opérationnalisation de notre démarche méthodologique ............................................................................................... 80 CONCLUSION – TROISIEME PARTIE ....................................................... 91 CONCLUSION GENERALE ................................................................... 92 BIBLIOGRAPHIE ............................................................................. 94 TABLES DES ANNEXES ...................................................................... 96 TABLES DES FIGURES ET TABLEAUX ................................................... 101 TABLES DES MATIERES ................................................................... 102 RESUME .................................................................................... 106 6 INTRODUCTION GENERALE Le renforcement de l’échelon intercommunal par l’élargissement de son champ de compétences constitue, à n’en pas douter, la principale innovation dans le domaine du tourisme de la loi portant sur la « Nouvelle Organisation Territoriale de la République » (dite loi « NOTRe ») promulguée le 07 août 2015. La compétence « promotion du tourisme, dont la création d’offices de tourisme » devient, en effet, une nouvelle compétence obligatoire des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI). Cette compétence est à mettre en place à compter du 1er Janvier 2017. Dans la même optique toujours de renforcer la dynamique communautaire, ce texte impose aussi désormais que le seuil de constitution des EPCI soit redressé et passe de 5 000 habitants à 15 000 habitants sauf dans certains cas où les situations géographiques sont particulières. Ces deux importants changements, qui concernent donc le secteur du tourisme local, nous ont conduits à nous poser la question de départ suivante : « Quels sont les impacts de ces deux innovations majeures de la loi NOTRe sur l’organisation touristique des territoires ruraux ? » A travers des recherches approfondies, nous avons souhaité cibler en particulier l’espace rural : une étude menée par la Fédération nationale des intercommunalités de France démontre, en effet, la prédominance des intercommunalités rurales sur le territoire français. Comme il est indiqué dans cette étude « près de 4 communautés sur 5 se trouvent dans les espaces ruraux et péri-urbains ». Ainsi, dans une première partie, après avoir tenté d’identifier la notion de « ruralité » et l’introduction du tourisme dans cet espace, nous retracerons l’évolution de son organisation territoriale poursuivie avec la loi Notre. Ces premières investigations nous conduiront, dans une seconde partie, à formuler notre problématique, développer des pistes susceptibles de répondre à celle-ci et à apporter des premiers éléments de réponse aux hypothèses énoncées. 7 Enfin, une troisième partie consistera, quant à elle, à confronter nos démonstrations et propositions de recherche à deux terrains d’études qui sont : le Quercy Blanc et les Coteaux Lauragais Sud. Cette partie traitera aussi de la méthodologie de recherche et des outils à appliquer à celle-ci permettant de répondre à notre problématique dans la mesure où nous aurions à poursuivre ce travail. 8 PARTIE1 : TOURISME TERRITOIRES RURAUX ET ORGANISATION DES 9 Introduction – Première partie Cette première partie introduit la réflexion que nous avons menée durant tout le long de la rédaction de ce mémoire c’est-à-dire sur l’évolution de l’organisation touristique des territoires ruraux dans un contexte de réorganisation territoriale. En effet, l’espace rural est un territoire qui a connu de réelles mutations. Autrefois perçu, pendant longtemps, comme un territoire hostile, il apparaît aujourd’hui comme un territoire qui attire de plus en plus de populations. C’est pourquoi, il sera le centre de notre attention durant notre premier chapitre. Nous chercherons à connaître quelles sont les mutations et sources de changements qu’a connues cet espace. De nos jours également, on s’aperçoit que les intercommunalités s’imposent dorénavant comme des actrices majeures de l’action touristique locale. Ainsi, nous nous intéresserons à ces structures dans un second chapitre. Celui-ci sera en effet ciblé sur l’organisation des territoires ruraux. Nous nous pencherons donc sur l’histoire, la mise en place et les champs de compétences des intercommunalités. Nous nous arrêterons aussi sur les structures des « Pays » et leur émergence qui ont fait partie des structures considérées comme actrices principales de l’organisation des territoires ruraux. Enfin, notre troisième chapitre, sera dédié au contexte de réorganisation territoriale dans lequel nous nous trouvons aujourd’hui. Il fera le lien entre les deux autres chapitres. En effet, nous pourrons voir que l’organisation des territoires et notamment des territoires ruraux change constamment suite aux réformes et lois qui sont mises en place par les pouvoirs publics. Ce chapitre s’intéressera principalement à l’Acte III de la décentralisation. 10 CHAPITRE 1 : L’ESPACE RURAL, UN TERRITOIRE EN PERPETUELLE MUTATION Ce premier chapitre, sera dédié à l’espace rural, à son histoire et à ses mutations. Trois parties composeront ce chapitre : - Dans un premier temps, nous analyserons l’espace rural à travers différentes définitions ; - Dans un second temps, nous nous arrêterons à un événement marquant qu’a connu cet espace : « l’exode rural » ; - Enfin, nous expliquerons en quoi la campagne est une destination touristique choisie depuis des siècles par de nombreuses populations et pourquoi ce phénomène ne cesse de progresser. 1.1 L’ESPACE RURAL A TRAVERS LES DEFINITIONS… Les définitions du terme « espace rural » varient énormément selon les époques, et selon les pays. Cependant, l’espace rural a été défini pour la première fois en 1851. A cette époque, un espace était considéré comme « rural » quand la plus petite division administrative n'avait pas atteint un seuil de population totale ou de densité de population. En France, l’INSEE, a également conservé cette définition en présentant l’espace rural comme un espace à faible densité de population et de construction et un territoire de moins de 2 000 habitants. Une commune est donc dite « rurale » quand elle n'atteint pas le seuil de 2 000 habitants. Ces communes rurales regroupent 25,3 % de la population française. D'autres critères peuvent être pris en compte pour définir l'espace rural. Il faut savoir que l’espace rural est aussi appelé « campagne » ou « milieu rural ». Il désigne l'ensemble des espaces cultivés habités et s'oppose aux concepts de ville, d'agglomération ou de milieu urbain. En fait, on pourrait dire que l’espace rural trouve sa définition à travers celle de l’espace urbain. Françoise PLET, définit l’espace rural comme « une organisation spatiale multifonctionnelle en espaces de faible densité relative de population, dont les paysages sont marqués par l'agriculture. Ce sont des espaces extérieurs aux 11 grandes villes, où le végétal l’emporte, mais qui sont également lieux de peuplement, de réseaux sociaux, de mobilités, de relation avec la ville. » Ainsi, nous pouvons définir l’espace rural comme un espace caractérisé par une faible densité par rapport aux pôles urbains environnants, par un paysage à dominante végétale (champs, prairies, forêts et autres espaces naturels ou seminaturels), par une activité agricole dominante, au moins par les surfaces qu'elle occupe et par une économie structurée plus fortement autour du secteur primaire. D’après le site internet Wikipédia, les habitants de cet espace sont dits « ruraux » ou « campagnards » et à l'échelle mondiale, 3,3 milliards d'individus seraient des ruraux, soit un peu moins de la moitié de la population mondiale. En ce qui concerne la France, l’espace rural représente 70 % de la superficie totale et les deux tiers du territoire français. Plus de 39 % de la population française (22,8 millions de personnes) habitent en zones rurales ou en zones péri-urbaines. Il convient de souligner que même si la campagne est caractérisée par une occupation des sols majoritairement agricole, sa population, elle, n’est pas forcément liée à l'agriculture. En effet, dans les pays développés, une partie non négligeable de la population campagnarde travaille dans les secteurs tertiaires et secondaires. La campagne est alors parsemée de « districts » industriels, en plus, d'être parfois un espace fortement touristique ce que nous constaterons dans le troisième point. Cette fonction récréative, s'est d’ailleurs amplifiée par l'augmentation de la mobilité spatiale de la population qui peut se permettre d'habiter à la campagne et de travailler en ville : phénomène dit de « rurbanisation ». Bernard KAYSER, spécialiste du monde rural, a indiqué dans la plupart de ses ouvrages que l’espace rural se définissait par « une identité et une représentation spécifique, fortement connotées par la culture paysanne » ; culture, qui a longtemps été une charge de valeur négative pour cet espace notamment dû à l’exode rural qui a été l’événement marquant de l’histoire de la paysannerie. 12 1.2 L’EXODE RURAL OU L’EVENEMENT MARQUANT DE L’ESPACE RURAL 1.2.1 Qu’est-ce-que l’exode rural ? L'exode rural en France, est la migration sur une longue durée d'un grand nombre de ruraux vers les villes. Les principales causes de l’exode rural sont : -L’augmentation de la population rurale (baisse de la mortalité) ; -L’augmentation de la productivité agricole qui diminue la main-d’œuvre nécessaire ; -Le déclin de l'emploi industriel rural au profit de lieux de production concentrés (les usines) ; -Le besoin grandissant de main-d’œuvre dans les zones urbaines (industrie notamment) ; - L’attrait de la ville. Les conséquences de l’exode rural sont : - Sur les zones de départ : Le départ des jeunes vers les villes qui a pour effet de diminuer la population active agricole, alors que le nombre de retraités agricoles reste relativement élevé. Il en résulte un déséquilibre démographique important entre actifs et retraités. - Sur les zones d'arrivée : Les crises du logement et l’instauration de bidonvilles. L'afflux des populations plus ou moins bien intégrées dans les agglomérations qui alimentent les préjugés et opinions de peur. 1.2.2 Différents exemples d’exodes ruraux en France La France a connu différentes période d’exodes ruraux : - Tout d’abord, il y a eu : 13 Le cas du Massif central, qui est assez éloquent. Le village de Saint-Germainl'Herm, vit sa population divisée par cinq entre 1850 et 1999, passant de 2 447 habitants en 1846 à 515 en 1999, soit une baisse quasiment continue depuis 150 ans. - Ensuite, ce fut au tour de : L'Ardèche, ce département qui a atteint un pic de population important sous le Second Empire puis le déclin de ces industries en milieu rural entraîna celui de l'agriculture, et réciproquement. En un siècle, l'Ardèche perdit ainsi plus de 140 000 habitants, par émigration ou par dénatalité. - Puis, il y eut : Le département de la Creuse, où les recensements de population montrent que la plupart des communes creusoises (qui sont très majoritairement des petites communes rurales) ont connu un dépeuplement d'environ 80 % entre 1900 et 2000. Le département fut bien sûr victime, comme le reste de la France, de la Première Guerre mondiale, mais c'est surtout l’exode rural (avec un pic entre 1945 et 1975) qui l'a vidé de sa population, pour en faire aujourd'hui l'un des départements les moins peuplés de France. - Le dernier mouvement d’exode rural fût à partir de 1945 : Ce dernier courant a contribué à l’exode rural des régions de l’Ouest (Vendée, Anjou, Bretagne), qui avaient réussi à garder plus longtemps leurs populations, par l’effet conjugué de structures familiales très encadrées par l’Église, et d’une agriculture vivrière très autarcique. 1.2.3 De l’exode rural à l’exode urbain L’espace rural français, après avoir connu une longue période de déclin puis de stagnation de sa démographie, a assisté dans les années 1990 à un repeuplement important de ses campagnes. 14 En effet, 4.1 millions d’urbains ont migré vers les zones rurales et périurbaines dans les années 1990 et 1999. En 2007, c’est 11.1 millions d’habitants qui composaient la population en espace rural. D’après l’INSEE, en 2011, on comptait 18 500 communes rurales, ce qui représentait 59 % du territoire métropolitain. Cependant, il est difficile d’obtenir un chiffre des communes rurales aujourd’hui avec l'impulsion de la nouvelle loi du 16 mars 2015 encourageant le regroupement des villes et bourgades. Figure 1: 18 500 communes rurales en France Source : INSEE, 2011 L’INSEE recense tout de même un taux d’évolution de 0.7 % par an porté par un solde migratoire positif notamment dans le Sud de la France, nous indiquant que les territoires ruraux attirent une population de plus en plus nombreuse. 15 Figure 2: Un taux de croissance désormais plus fort que celui de l'espace urbain Source : INSEE, 2011 L’espace rural prend donc aujourd’hui une place importante au niveau du territoire français, cependant, cette croissance démographique reste néanmoins géographiquement très concentrée. En effet, d’après l’INSEE, la population rurale de 81 % est concentrée principalement dans sept régions qui sont : le Languedoc-Roussillon, les Pays de la Loire, Provence-Alpes-Côte-D’azur, Rhône-Alpes, l’Aquitaine, la Bretagne et Midi-Pyrénées. Celles-ci se situant toutes dans le Sud et l’ouest de la France. Figure 3: Concentration de la population française rurale Source : INSEE, 2011 16 1.3 LA CAMPAGNE, UNE DESTINATION CHOISIE Face aux images négatives que pouvaient avoir les territoires ruraux, ces espaces ont su faire leurs preuves et l’agriculture a laissé place à de nouveaux usages comme par exemple avec le tourisme. L’espace rural n’a été reconnu que tardivement pour l’ensemble de ses potentialités et notamment touristiques. Ce n’est qu’à partir du 18ème siècle, que la campagne fut réellement pratiquée à des fins touristiques. En premier lieu, c’est l’aristocratie britannique qui l’a transformé en parc d’agrément et le courant romantique a ensuite popularisé l’attrait touristique des campagnes. Enfin, c’est réellement dans les années cinquante que l’on voit l’émergence du tourisme en espace rural avec l’apparition de structures d’accueil comme les villages vacances, logis de France etc.1 De nos jours, la campagne est désirée et enviée par les urbains. Selon Nicole MATHIEU, « pour la société civile (citadine en particulier) si le rural c’est la campagne, ce n’est pas parce qu’elle est l’espace de travail des agriculteurs mais parce qu’elle est d’abord la nature, et qu’elle n’est plus qu’un lieu de mémoire d’une société paysanne aujourd’hui définitivement disparue, un patrimoine à préserver. » En effet, la campagne génère des images positives de terres nourricières, hospitalières, de repos, régénérescence morale etc. La sensibilité environnementale liée à la durabilité a des répercussions sur les espaces ruraux. Cette sensibilité renforce l’image positive de l’espace rural et aujourd’hui, la publicité et la communication touristique entretiennent et alimentent plus que jamais ces images positives et favorables des campagnes. On se rend compte que la charge symbolique et affective qui pèse sur les campagnes est très importante et c’est sur ça que le tourisme s’appuie pour créer un imaginaire et une offre symbolique. Le tourisme en espace rural en France représente d’ailleurs 34 % des voyages, 34 % des nuitées et 50 % de la capacité nationale d’hébergement en France. La 1 Sébastien RAYSSAC, cours de « Politiques touristiques européennes » (Licence 3 « Tourisme et développement »). 17 campagne attire et génère des retombées économiques importantes pour les territoires ruraux. Le taux de fréquentation touristique ne cesse d’augmenter en espace rural et permet à la campagne de devenir le deuxième espace touristique des Français. Cela s’explique pour plusieurs raisons : -Tout d’abord pour l’accessibilité accrue de cette destination ; -Ensuite, pour le fractionnement du temps libre qui favorise le tourisme de proximité, propice pour les courts séjours à la campagne ; -Et puis à cause d’une crainte d’insécurité de plus en plus présente face à l’international, aux guerres ou encore aux catastrophes naturelles. De plus, de nos jours, les tendances touristiques sont tournées de plus en plus vers la détente, la tranquillité, l’environnement, le « vert », tout ce que à quoi peut répondre la campagne ce qui entraine les personnes à partir vers ces espaces. D’autant plus que cet espace offre depuis longtemps des lieux à la pratique récréative (pêche, chasse, promenade), qui se renouvellent (canoë-kayak, VTT) et s’adaptent à tous les types de clientèles. 18 Résumé du chapitre 1 : Ce premier chapitre, nous a permis d’étudier l’espace rural dans son ensemble. Tout d’abord, nous avons étudié l’espace rural à travers les différentes définitions qu’on lui détermine depuis 1851. Ensuite, nous nous sommes arrêtés sur un événement marquant qu’a connu cet espace qui est l’exode rural. Nous avons pu étudier ce phénomène dans sa totalité : de la définition de ce phénomène à ses répercussions sur un territoire. Enfin, nous avons pu démontrer que la campagne est une destination choisie pour ses ressources, ses potentialités et le deuxième espace touristique des français. L'image négative que les citadins avaient traditionnellement de la campagne s'est inversée : celle-ci est devenue symbole d'identité à défendre, de patrimoine à valoriser, de nature et de paysage à conserver, de calme et de sécurité à préserver. L’espace rural est désormais pour les citadins un espace de détente, une réserve de nature et, pour certains, un cadre de vie désiré. 19 CHAPITRE RURAUX 2 : L’EVOLUTION DE L’ORGANISATION DES TERRITOIRES Dans ce second chapitre, nous décrirons dans un premier temps l’émergence des « Pays » qui ont joué un rôle important dans l’organisation des territoires ruraux. Puis, nous exposerons le processus de mise en place des intercommunalités, leur évolution et leur histoire, notamment en espace rural. Enfin, nous présenterons les différentes formes d’établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) qui existent aujourd’hui et leurs champs de compétences. 2.1 L’EMERGENCE DES PAYS 2.1.1 Qu’est-ce qu’un « Pays » ? D’après l’Association Nationale des Pôles d’équilibre territoriaux et ruraux et des Pays, « le Pays est un territoire cohérent sur le plan géographique, culturel, économique ou social, à l’échelle d’un bassin de vie ou d’un bassin d’emploi. Il exprime la communauté d’intérêts économiques des communes ou des EPCI qui le composent. » 2.1.2 Pourquoi des « Pays » ? D’après LEURQUIN (1997, p289), le pays est un outil permettant de recomposer le territoire et son organisation mais également de permettre la reconstruction de l’égalité des chances. L’objectif des Pays est de créer un espace homogène tant au niveau du patrimoine, du savoir-vivre local que des caractéristiques du bâti. Le but est que les Pays puissent communiquer sur leur identité, leur originalité afin de devenir de réels bassins de vie et de solidarité mais également d’apporter un dynamisme au territoire grâce à ces acteurs locaux. D’après l’Association Nationale des Pôles d’équilibre territoriaux et ruraux et des Pays, ils ont une double casquette, économique mais également une vocation de 20 services à la personne. Le Pays est un outil qui permet de générer des ressources pour le territoire et lutter contre le chômage et la récession économique. Quant aux services à la personne, le Pays doit satisfaire les besoins de ses habitants ainsi que répondre aux besoins collectifs du territoire afin de participer au développement local de l’espace où il est implanté. Les Pays ont été créés sous des formes juridiques différentes : associations, syndicats mixtes, groupements d’intérêt public (GIP) ou plus rare des EPCI, regroupés par convention. En 2013, les Pays recouvraient plus de 80 % du territoire et regroupaient 48 % de la population. 2.1.3 Une brève histoire de l’évolution des « Pays » D’après l’Association Nationale des Pôles d’équilibre territoriaux et ruraux et des Pays Le législateur dans la loi d’orientation pour l’aménagement et le développement du territoire du 4 Février 1995, a proposé la constitution des Pays « territoires sur lesquels les acteurs locaux, élus, socio-professionnels, acteurs associatifs définissent eux-mêmes un projet de développement global et prospectif » afin de prendre en compte la grande diversité territoriale, au moment où les volontés politiques se portaient sur le traitement du chômage et la reprise économique. En 2007, après une évolution rapide et par à coup, les Pays étaient au nombre de 358. La loi du 25 juin 1999 dite « loi Voynet » et la loi du 2 juillet 2003 « urbanisme et habitat » ont permis la généralisation et l’amélioration qualitative des Pays de France. Ainsi, en vertu de l’article 22 de la loi du 4 février 1995, dite « loi Pasqua », « lorsqu’un territoire présente une cohésion géographique, culturelle, économique ou sociale, la commission départementale de la coopération intercommunale concernée constate qu’il peut former un pays ». Celui-ci, en application de l’article 23, exprime « la communauté d’intérêts économiques et sociaux ainsi 21 que, le cas échéant, les solidarités réciproques entre la ville et l’espace rural » et appelle la définition d’un projet commun de développement. Cependant, la Réforme des Collectivités territoriales de décembre 2010 a eu pour effet d’abroger le support législatif des Pays. Cette législation avait ainsi rendue impossible toute nouvelle création de Pays. Les Pays, tout en continuant d’exister, n’étaient plus reconnus par la loi comme tels, mais par la forme juridique porteuse de la démarche. L’Association Nationale des Pôles territoriaux et des Pays (à l’époque Association de promotion et de fédération des Pays) a alors agi pour réhabiliter le rôle des Pays, et ce, dans le cadre d’un nouvel Acte de la Décentralisation. La loi de Modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles (MAPTAM) du 27 janvier 2014 est venue corriger l’absence d’assise juridique des Pays et leur donner un nouvel avenir. Ils pourront en effet grâce à cette nouvelle loi poursuivre leurs dynamiques territoriales existantes, depuis parfois plus de 10 ans dans un cadre juridique sécurisé et stabilisé. L’article 79 de la loi MAPTAM offre aux territoires un nouvel outil, le Pôle d’équilibre territorial et rural, qui figure également dans le nouvel article. Ce Pôle territorial devra regrouper au moins deux EPCI à fiscalité propre, un EPCI ne pouvant appartenir à plus d’un Pôle. Le Pôle sera créé par délibérations concordantes des EPCI et sa création sera approuvée par le Préfet du département de son siège. Cette nouvelle législation permet donc aux Pays et aux Pôles territoriaux en devenir de continuer de porter leurs actions et d’œuvrer pour la dynamisation de leurs territoires, au service des EPCI qui le composent. Ils peuvent constituer le cadre de contractualisation infra régionale et infra départementale des politiques de développement, d’aménagement et de solidarité entre les territoires. 22 2.2 « L’INTERCOMMUNALISATION » DES ESPACES RURAUX 2.2.1 L’évolution des intercommunalités Les premières initiatives de coopération intercommunale remontent au 19ème siècle avec la création des commissions syndicales pour gérer les biens indivis entre communes et les ententes intercommunales. 2 Très rapidement s'est imposée la nécessité de développer des solidarités nouvelles pour répondre aux besoins sans cesse croissants des populations auxquels les communes seules pouvaient difficilement faire face. La coopération intercommunale est donc née de ce constat. Son cadre juridique a été défini initialement par la loi du 22 mars 1890 créant les syndicats de communes. L'intercommunalité a été conçue initialement pour assurer la gestion intercommunale de services, comme la distribution d'eau ou l'électrification, dans la France rurale du début du 19ème siècle. Après avoir étudié l’histoire des intercommunalités de façon générale et notamment les différentes lois relatives à la coopération intercommunale dont la loi du 22 Mars 1890, il nous a semblé important pour la suite de notre analyse de nous focaliser sur trois autres lois liées à l'histoire et au processus de mise en place des intercommunalités qui sont les suivantes : la loi du 6 Février 1992 relative à l’orientation de l’administration territoriale de la République ; la loi du 12 Juillet 1999 relative au renforcement et à la simplification de la coopération intercommunale, dite loi « Chevènement » ; Mais la loi du 13 Août 2004 relative aux libertés et aux responsabilités locales. avant cela, il nous semble important de définir les termes « d’intercommunalité » et « intercommunalité rurale ». 2 Collectivites-locales.gouv.fr. Histoire de la coopération intercommunale. [En ligne]. Disponible sur : < http://www.collectivites-locales.gouv.fr/histoire-cooperation-intercommunale> (Consulté le 23-01.2016). 23 Le terme « d’intercommunalité » et « intercommunalité rurale » : D’après l’INSEE, l’intercommunalité se définit comme une structure qui : « (…) permet aux communes de se regrouper au sein d'un établissement public soit pour assurer certaines prestations (ramassage des ordures ménagères, assainissement, transports urbains...), soit pour élaborer de véritables projets de développement économique, d'aménagement ou d'urbanisme. Depuis la loi de 1999, les communes ne peuvent pas adhérer à plus d'un établissement de coopération intercommunale à fiscalité propre. »3 En d’autres termes, l’intercommunalité désigne les différentes formes de coopération existantes entre les communes. Depuis l’adoption de la réforme territoriale de 2010 et de la loi du 27 janvier 2014 de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles, sont des EPCI (art. L52101-1 du code général des collectivités territoriales- CGCT) : -les syndicats de communes (créés par la loi du 22 mars 1890) ; -les communautés de communes (créées par la loi du 6 février 1992) ; -les communautés urbaines (créées par la loi du 31 décembre 1966) ; -les communautés d’agglomération (créées par la loi du 12 juillet 1999) ; -les syndicats d’agglomération nouvelle (créés par la loi du 13 juillet 1983) ; -les métropoles (créées par la loi du 16 décembre 2010 et modifiées par la loi du 27 janvier 2014). 4 La réforme territoriale de 2010, a facilité l’achèvement et la rationalisation de la carte intercommunale en obligeant chaque commune à adhérer à un établissement public de coopération intercommunale. Elle a également créé de INSEE.fr Intercommunalité [En ligne]. Disponible sur : < http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=definitions/intercommunalite.htm >. (Consulté le 2301-2016). 3 4 Vie-publique.fr. Que sont les EPCI ? [En ligne]. Disponible sur : <http://www.vie-publique.fr/decouverteinstitutions/institutions/collectivites-territoriales/intercommunalite-cooperation-locale/que-sontetablissements-publics-cooperation-intercommunale-epci.html>. (Consulté le 23-01-2016). 24 nouvelles structures de coopération intercommunale qui sont les métropoles et pôles métropolitains. Pour définir l’intercommunalité rurale maintenant, on ne dispose finalement que des typologies produites par l’INSEE. En effet, aucune forme juridique spécifique n’est prévue pour les espaces ruraux regroupés en communautés de communes. Celles-ci partagent en effet un statut juridique avec des agglomérations n’ayant pas pu ou voulu se constituer en communautés urbaines ou d’agglomération. 2.2.2 La loi relative à l’orientation de l’administration territoriale de la république du 6 février 1992 Cette loi a été mise en place afin de stabiliser et rationaliser la décentralisation en définissant une meilleure organisation territoriale de l’Etat. Elle a permis de déconcentrer les activités de l’État au niveau local et a créé de nouvelles structures de coopération intercommunale : -les communautés de villes appelées à fédérer des communes pour former une agglomération de plus de 20.000 habitants ; -les communautés de communes initialement destinées à fédérer des communes en milieu rural. Ainsi, la loi ATR a joué un rôle primordial dans l’histoire et les statuts des intercommunalités en créant ces deux nouvelles formes d’EPCI et a permis une réorganisation plus pertinente du territoire français. Par ailleurs, l’adoption de cette loi a propulsé l’affirmation du principe de « libre volonté des communes en vue d'élaborer des projets communs de développement au sein de périmètres de solidarité » et de mettre fin à la compétition entre communes relevant d'un même territoire. Cette loi était organisée en quatre titres. Tout d’abord, le premier qui concernait l'organisation territoriale de l'État comme nous l’avons indiqué ci-dessus. Ensuite, le deuxième était d’introduire la démocratie locale avec la consultation des électeurs municipaux. La troisième phase était orientée sur la coopération locale, 25 intercommunale et interrégionale. Enfin, pour terminer, la quatrième direction a permis d’introduire le principe même de décentralisation de l’Etat. 2.2.3 La loi relative au renforcement et à la simplification de la coopération intercommunale du 12 juillet 1999 Cette loi, dite loi « Chevènement », a permis de simplifier le paysage de l’intercommunalité, à définir les compétences obligatoires et facultatives qui y sont associées, et à développer la solidarité financière par la mise en commun des produits de la taxe professionnelle. Elle a mis en place un nouveau cadre institutionnel pour l'intercommunalité : ainsi les communautés de ville, les districts et syndicats d'agglomération nouvelle (SAN) ont disparu au profit des trois structures que sont la « communauté urbaine », la « communauté de communes » et la « communauté d'agglomération » nouvellement créée. En outre, la loi encourage la création d’EPCI à fiscalité propre au détriment des syndicats de communes, c'est-à-dire de l'ancienne intercommunalité de gestion. Enfin, elle a été créée afin de faciliter la mise en œuvre de la coopération intercommunale en prescrivant l’instauration dans chaque département d’une commission départementale de la coopération intercommunale. Celle-ci ayant pour mission d’établir et de tenir à jour l’état de la coopération intercommunale dans le département, ainsi que de formuler des propositions pour la renforcer. 26 Figure 4: Composition de la commission départementale de la coopération intercommunale Conseil régional; 5 % Conseil général; 10 % Syndicats mixtes et syndicats de communes; 5 % Communes du départements; 40 % EPCI; 40 % Source : Portail vie publique, 2016 2.2.4 La loi relative aux libertés et aux responsabilités locales du 13 aout 2004 Ce texte clarifie la répartition des compétences entre préfets de régions et préfets de départements et renforce les pouvoirs des premiers en accompagnement de la réforme des services déconcentrés de l'Etat opérée par ailleurs. En matière d'intercommunalité à fiscalité propre, l'ensemble des mesures nouvelles se répartissent en deux catégories : celles qui élargissent le domaine d'intervention des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) et celles qui apportent plus de souplesse dans leur fonctionnement. Cette loi vise à accorder davantage de responsabilités aux communes. Il arrive naturellement que ces responsabilités nouvelles entrent dans le champ de compétences que les communes ont déjà transférées à l'échelon intercommunal. Il arrive aussi que ces compétences soient directement attribuées aux EPCI. Enfin, la loi envisage que certaines compétences des collectivités territoriales (communes, départements ou régions) puissent être confiées à l'échelon 27 intercommunal, reconnaissant ainsi la place importante qu’ont gagnée certains EPCI dans le paysage institutionnel local. Les champs de compétences dont peuvent désormais bénéficier les EPCI : -le développement économique ; -les transports et voiries ; -les actions sociales ; -les logements et l’habitat ; -l’enseignement scolaire ; -le transfert de certains pouvoirs de police ; -les équipements sportifs d'intérêt communautaire. 2.3 LES DIFFERENTES FORMES D’INTERCOMMUNALITES ET LEURS CHAMPS DE COMPETENCES Parmi les très nombreuses formes d’intercommunalité que nous avons recensées, deux catégories se distinguent à la fois par leur finalité et leur mode de financement. Il y a tout d’abord : -la forme associative qui permet aux communes de gérer ensemble des activités ou des services publics. Son financement provient des contributions budgétaires ou fiscalisées des communes membres (syndicats intercommunaux à vocation unique ou multiple, syndicats mixtes) ; Puis : -la forme fédérative qui tend à regrouper des communes pour faire face aux grands enjeux posés par l'aménagement. Son financement est assuré par la fiscalité directe locale (taxes foncières, d'habitation ou professionnelle) levée par les établissements publics de coopération intercommunale (districts, communautés urbaines, syndicats d'agglomération nouvelle). 28 De nos jours, on compte, pour rappel, 6 formes d’EPCI 5 : -les métropoles ; -les communautés d'agglomération ; -les communautés de communes ; -les syndicats d'agglomération nouvelle ; -les communautés urbaines ; -les syndicats de communes. Pour ce qui est du milieu rural, l'Assemblée des Communautés de France a défini 4 catégories d’intercommunalités rurales (AcDF, 2009, p.8) : -les communautés autour d’un pôle rural ; -les communautés sans pôle ; -les communautés des franges urbaines (à dominante rurale ou urbaine) ; -les communautés péri-urbaines. Pour la suite de notre analyse, nous allons étudier plus en détails les communautés d’agglomération, les communautés urbaines et les communautés de communes dans la mesure où elles sont davantage susceptibles de recouvrir les intercommunalités rurales. Nous présenterons ainsi les caractéristiques et les champs de compétences de chacune. 2.3.1 Les communautés d’agglomération D’après l’INSEE, « la communauté d'agglomération est un EPCI regroupant plusieurs communes formant, à la date de sa création, un ensemble de plus de 50 000 habitants d'un seul tenant et sans enclave autour d'une ou plusieurs communes centre de plus de 15 000 habitants. Ces communes s'associent au sein d'un espace de solidarité, en vue d'élaborer et conduire ensemble un projet commun de développement urbain et d'aménagement de leur territoire. » 5 Emploi-Collectivites.fr. Les différents types d’EPCI. [En ligne]. Disponible sur : < http://www.emploicollectivites.fr/epci-blog-territorial> (Consulté le 02-02-2016) 29 Cette forme d’EPCI remplace la communauté de ville. Tableau 1: Champs de compétences d'une communauté d'agglomération Compétences optionnelles, Compétences obligatoires : 3 à choisir parmi : Aménagement de l’espace Les voiries Développement économique L’assainissement Equilibre social de l’habitat L’eau Politique de la ville Le cadre de vie Les équipements culturels et sportifs L’action sociale Auteur : Suzie BOUVY, 2016 Elle peut en outre exercer des compétences que les communes lui transfèrent. Le conseil de communauté peut aussi définir des compétences qui sont "d’intérêt communautaire", afin d’élargir le champ d’intervention de la communauté. 2.3.2 Les communautés urbaines La communauté urbaine regroupe plusieurs communes d’un seul tenant et sans enclave qui forment, à la date de sa création, un ensemble de plus de 250 000 habitants. Jusqu’à la création des métropoles, les communautés urbaines constituaient les EPCI à fiscalité propre les plus intégrés Les premières communautés urbaines sont Bordeaux, Lille, Lyon et Strasbourg qui ont été créées par la loi du 31 décembre 1966. Se sont ensuite ajoutées : Brest, Cherbourg, Dunkerque, Le Creusot-Montceau-les-Mines, Le Mans, Alençon, Arras, Nancy, Nantes, Nice, Marseille, Toulouse. 30 Tableau 2: Champs de compétences d'une communauté urbaine Compétences obligatoires : Compétences optionnelles : Aménagement de l’espace Développement économique Equilibre social et culturel de l’espace communautaire Equilibre social de l’habitat Les compétences optionnelles sont Politique de la ville transférées Protection et mise en valeur de conseils municipaux. sur décision des l’environnement Politique du cadre vie Gestion des services d’intérêt collectif Auteur : Suzie BOUVY, 2016 2.3.3 Les communautés de communes La communauté de communes regroupe plusieurs communes d’un seul tenant et sans enclave et a pour objet d’associer des communes au sein d’un espace de solidarité en vue de l’élaboration d’un projet commun de développement et d’aménagement de l’espace ou de gestion commune de compétences de services publics. Comme nous l’avons vu précédemment avec les communautés d’agglomération et les communautés urbaines, la communauté de communes a elles aussi des compétences à exercer. Certaines sont obligatoires, d’autres sont optionnelles. 31 Tableau 3: Champs de compétences d'une communauté de communes Compétences obligatoires : Compétences optionnelles : Aménagement de l’espace - La politique du logement et du Développement économique cadre de vie - La protection et mise en valeur de l’environnement - La création - L’aménagement et l’entretien de la voirie - L’étude des forces et faiblesses des communes de la communauté de communes - L’aide au développement et à la vulgarisation de l’informatique et le soutien technique aux communes en matière de gestion de dossiers Auteur : Suzie BOUVY, 2016 32 Résumé du chapitre 2 : Ce second chapitre permet de voir comment les territoires sont organisés de nos jours et notamment en espace rural. Ce chapitre s’intéresse en particulier à deux structures : les « Pays » et les intercommunalités, actrices principales de ces territoires. A travers ce chapitre, nous pouvons comprendre les différentes évolutions qu’elles ont rencontrées suite aux différentes lois qui ont été mise en place à leur sujet. Il nous expose également les différentes formes d’intercommunalités qui existent et notamment suite à la réforme de 2010 avec la création des Métropoles et pôles métropolitains par exemple. Enfin, ce chapitre nous amène ensuite à introduire le suivant qui traitera de l’Acte III de la décentralisation. Celui-ci nous permettra de comprendre le contexte de réorganisation territoriale dans lequel nous nous trouvons aujourd’hui et voir les nouveaux changements qui interférent sur les intercommunalités. Résumé du chapitre 2 : Ce second chapitre permet de voir comment les territoires sont organisés de nos jours et notamment en espace rural. Ce chapitre s’intéresse en particulier à deux structures : les « Pays » et les intercommunalités, actrices principales de ces territoires. A travers ce chapitre, nous pouvons comprendre les différentes évolutions qu’elles ont rencontrées suite aux différentes lois qui ont été mise en place à leur sujet. Il nous expose également les différentes formes d’intercommunalités qui existent et notamment suite à la réforme de 2010 avec la création des Métropoles et pôles métropolitains par exemple. Enfin, ce chapitre nous amène ensuite à introduire le suivant qui traitera de l’Acte III de la décentralisation. Celui-ci nous permettra de comprendre le contexte de réorganisation territoriale dans lequel nous nous trouvons aujourd’hui et voir les nouveaux changements qui interférent sur les intercommunalités. 33 CHAPITRE 3 : UN CONTEXTE DE REORGANISATION TERRITORIALE Ce troisième chapitre, sera consacré à l’Acte III de la décentralisation. Cet acte désigne un ensemble de lois et de réformes adoptées à partir de 2013 sous la présidence de François Hollande. Ces réformes reviennent en partie sur la réforme des collectivités territoriales françaises adoptée sous le mandat présidentiel de Nicolas Sarkozy. Ainsi, l'acte III de la décentralisation porte sur la réforme des modes de scrutin des collectivités et intercommunalités, la clarification de leurs compétences, le périmètre des intercommunalités et un redécoupage des régions. Cet acte est donc composé de trois textes qui ont à n’en pas douter un impact considérable sur l’organisation des territoires. Il s’agit des textes suivants : Premièrement, la loi relative à la modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles (dite « loi MAPTAM ») ; deuxièmement, la loi relative la délimitation des régions ; et troisièmement, le projet de loi relatif à la nouvelle organisation du territoire de la République (dite « loi NOTRe »). Nous nous intéresserons à ces trois dernières à travers tout ce chapitre. 3.1 LA LOI DE MODERNISATION DE L’ACTION PUBLIQUE TERRITORIALE ET D’AFFIRMATION DES METROPOLES (MAPTAM) DU 27 JANVIER 2014 D’après le site internet du Gouvernement, cette loi vise à rétablir la clause générale de compétence pour les régions et départements qui devaient disparaître en 2015. Le texte prévoit de clarifier les conditions d’exercice de certaines compétences des collectivités territoriales en instaurant des chefs de file par exemple : -la région pour le développement économique, les aides aux entreprises et les transports (le Sénat a ajouté la biodiversité, la transition énergétique et l’agenda 21) ; -le département pour l’action sociale, l’aménagement numérique et la solidarité territoriale ; -et les communes pour la mobilité durable et la qualité de l’air. 34 Dans le texte initial du projet de loi, le tourisme relevait du département, le Sénat a voté des amendements afin que le tourisme demeure une compétence partagée entre les communes, les départements et les régions. La loi crée par ailleurs un nouveau statut pour les métropoles afin de permettre aux agglomérations de plus de 400 000 habitants d’exercer pleinement leur rôle en matière de développement économique, d’innovation, de transition énergétique et de politique de la ville. Enfin, ce texte opère un transfert de la « compétence promotion du tourisme, dont la création d’offices de tourisme » aux communautés urbaines et aux métropoles (article L.134-1-1 du code du tourisme). 3.2 LA LOI RELATIVE A LA DELIMITATION DES NOUVELLES REGIONS DU 16 JANVIER 2015 La loi est entrée en vigueur à partir du 1er janvier 2016 et a donné lieu à un nouveau découpage passant de 22 à 13 régions. Le nom des nouvelles régions constituées sera constitué de la juxtaposition dans l’ordre alphabétique des noms des régions regroupées. Ce nouveau découpage a pour objectif de constituer des régions plus fortes afin d’engager des coopérations interrégionales en Europe et de réaliser des gains d’efficience.6 6 Vie-publique.fr. Loi du 16 Janvier 2015. [En ligne]. Disponible sur : < http://www.viepublique.fr/actualite/panorama/texte-discussion/projet-loi-relatif-delimitation-regions-auxelections-regionales-departementales-modifiant-calendrier-electoral.html > (Consulté le : 24-012016). 35 Figure 5: Nouvelle carte de France des régions fusionnées Source : Gouvernement, 2016 3.3 LA LOI PORTANT SUR LA NOUVELLE ORGANISATION TERRITORIALE DE LA REPUBLIQUE DU 7 AOUT 2015 Promulguée le 7 août 2015, la loi portant sur la Nouvelle Organisation Territoriale de la République (dite « loi NOTRe ») est le troisième volet de la réforme des territoires voulue par le Président de la République. Elle intervient en complément du projet de loi relatif à la modernisation de l'action publique territoriale et d'affirmation des métropoles et à la loi relative à la délimitation des régions qui prévoit un nouveau découpage territorial. Les principales mesures de ce projet de loi sont décrites ci-après : La suppression de la clause générale de compétence des régions et des départements Dans un but de clarification des compétences de chaque échelon territorial, cette clause générale de compétences réintroduite par la loi « MAPTAM » serait désormais supprimée pour les régions et les départements. Les régions et les départements ne peuvent donc plus intervenir dans des champs situés hors de leurs compétences obligatoires. La suppression de cette clause de compétence générale est, selon le législateur, le préalable indispensable à la clarification des 36 rôles de chaque échelon de collectivité dans un but de clarification de la nouvelle organisation territoriale. Les départements finalement maintenus Initialement, la réforme territoriale devait en finir avec le "mille-feuille territorial" : le gouvernement comptait simplifier l'organisation de la France, entre les 36.000 communes, départements, régions, intercommunalités, et métropoles... L'objectif était donc de rendre l'ensemble plus clair. Une première étape a été franchie à la fin de l'année 2014, comme nous avons pu le voir précédemment avec la création des 13 grandes régions (au lieu des 22 plus petites). La deuxième étape devait être la suppression des départements. Mais finalement, le projet a été retiré. Les départements garderont la gestion des collèges et de la voirie. Ils pourront également accompagner financièrement des filières agricoles locales dans le cadre d'une convention avec la région. Les départements gardent également la possibilité d'intervenir dans le domaine du développement économique jusqu'au 31 décembre 2016. Par la suite, cette compétence sera gérée par les nouvelles régions. Les régions renforcées Elles seront notamment chargées du développement économique, des transports, du tourisme et gèreront, comme c'est déjà le cas aujourd'hui, les lycées. Le transport scolaire sera pris en charge par les régions à partir de la rentrée scolaire de septembre 2017. Elles auront aussi compétence sur "l'accès au logement", au même titre que les départements et les intercommunalités. Le renforcement des intercommunalités La loi prévoit qu'une intercommunalité devra réunir au moins 20.000 habitants pour pouvoir être créée (contre 5.000 auparavant). Mais plusieurs exceptions ont 37 été mises en place : dans certaines zones peu peuplées, comme en montagne par exemple, les intercommunalités pourront garder un seuil minimal de 5.000 habitants. Celles issues d'une fusion récente pourront bénéficier d'une dérogation. Les conseillers des intercommunalités seront élus au suffrage universel direct. Sont concernés les organes délibérants des communautés urbaines, des communautés d'agglomération et des communautés de communes. Une nouvelle loi devra préciser les modalités de cette élection avant le 1er janvier 2017. Au niveau des compétences des intercommunalités, d'ici la fin de l’année 2017, la gestion de l'eau leur sera transférée. Les communautés de communes et agglomérations auront compétence pour gérer les déchets ménagers. Un dernier changement a été fait au niveau des intercommunalités, il s’agit de la compétence tourisme des collectivités territoriales : celle-ci demeure totalement partagée entre les régions, les départements et le bloc local (communes / intercommunalités). Cependant, au niveau du bloc local, la loi élargit le transfert de la compétence « promotion du tourisme, dont la création d’offices de Tourisme » (acté par la loi MAPTAM aux communautés urbaines et aux métropoles) à l’ensemble des intercommunalités au 1er janvier 2017. 38 Résumé du chapitre 3 : Ce troisième chapitre, nous a permis de nous centrer sur l’Acte III de la décentralisation et de comprendre dans quel contexte de réorganisation territoriale nous nous trouvons actuellement. Nous avons pu voir une nouvelle fois que les intercommunalités subissaient des changements suite aux nouvelles lois et réformes qui viennent d’être mises en place. Mais aussi, nous avons pu observer comment l’organisation des territoires est sans cesse changeante. Enfin, la fin de ce chapitre permet également de faire la transition et de basculer sur la seconde partie de notre mémoire qui va concerner pleinement la loi NOTRe et la compétence tourisme. Cette partie permettra de mettre en évidence les impacts que créé cette loi sur l’organisation du tourisme et notamment dans les territoires ruraux. 39 CONCLUSION – PREMIERE PARTIE Cette première partie nous a permis d’élaborer un cadrage théorique sur les concepts que nous allons aborder tout au long de ce mémoire. Ainsi, nous pouvons retenir à travers cette partie trois idées principales : - Tout d’abord, au niveau de l’espace rural : Cet espace a connu de nombreuses mutations à travers le temps en termes de démographie et de perceptions. En effet, ce territoire a été perçu pendant longtemps comme un territoire hostile et a subi un dépeuplement important dû à l’exode rural. Néanmoins de nos jours, nous avons pu apprendre à travers notre étude que l’espace rural est devenu un territoire attractif, touristique et envié par de nombreux urbains. - Ensuite, par rapport à l’organisation des territoires ruraux : Nous nous sommes intéressés à deux structures principales de l’organisation des territoires ruraux : les « Pays » et les intercommunalités. Nous avons pu voir que de nombreuses formes d’intercommunalités existent et de façon générale de nombreuses structures territoriales ce qui rend en effet l’administration territoriale française complexe. Nous avons retenu qu’en effet l’organisation administrative des territoires était sans cesse changeante face aux lois et réformes des gouvernements français. - Pour terminer : Nous nous sommes penchés sur l’Acte III de la décentralisation. Nous avons étudié les trois textes de lois qui composent cet Acte et nous avons ainsi pu comprendre dans quel contexte de réorganisation territoriale nous sommes aujourd’hui. Au terme de notre première partie, la problématique soulevée par notre sujet peut se formuler ainsi : « En quoi la loi NOTRe a des incidences sur l’organisation du tourisme dans les territoires ruraux ? Et dans quelle mesure implique-t-elle des choix stratégiques des intercommunalités en matière d’organisation ou de développement touristique de ces territoires ? ». 40 PARTIE 2 : ENJEUX ET IMPACTS DE LA LOI NOTRE SUR L’ORGANISATION TOURISTIQUE DES TERRITOIRES RURAUX 41 Introduction – Partie 2 Dans cette seconde partie, nous tenterons par notre réflexion nourrie de recherches documentaires et d’entretiens exploratoires d’apporter des premiers éléments de réponse ou d’éclairage à la problématique soulevée en fin de première parties à travers les hypothèses que nous émettons en suivant : La loi NOTRe crée de nouveaux territoires. Les acteurs des EPCI vont donc devoir mettre en place une nouvelle politique touristique en lien avec le nouveau territoire dont ils auront la charge. C’est ce que nous examinerons dans un premier temps. Dans un second temps, nous observerons comment les acteurs des EPCI vont devoir se réorganiser institutionnellement et prendre en charge une nouvelle compétence au niveau du tourisme dont la définition n’est pas encore très claire. Enfin, la loi NOTRe implique désormais des choix à opérer en matière d’organisation des offices de tourisme qui sont à ce jour exclusivement communaux. 42 CHAPITRE 1 : DES TERRITOIRES QUI S’AGRANDISSENT : L’ETAT VOIT GRAND Dans ce premier chapitre, nous développerons notre première piste d’éclairage de la problématique exposée. Ainsi, nous allons chercher à comprendre premièrement pourquoi on parle aujourd’hui de « nouveaux territoires ». Ensuite, nous verrons pourquoi nous émettons l’hypothèse suivante comme quoi les acteurs des EPCI vont devoir mettre en place pour certains une nouvelle politique touristique en lien avec le territoire dont ils auront la charge. 1.1 « POUR SE MARIER, IL FAUT ETRE AU MOINS DEUX… » 1.1.1 Qu’est-ce qu’un S.D.C.I ? D’après le guide du ministère de l’intérieur : Le Schéma Départemental de Coopération Intercommunale (SDCI) est un document, établi dans chaque département, servant de cadre de référence à l’évolution de la carte intercommunale. Le schéma peut proposer la création, la modification de périmètre, la transformation ou la fusion d’EPCI à fiscalité propre, ainsi que la suppression, la transformation et la fusion de syndicats de communes ou de syndicats mixtes. Ces propositions sont reportées dans une carte annexée au schéma. Cette carte indique les périmètres des EPCI, des syndicats mixtes, des schémas de cohérence territoriale (SCOT) et des parcs naturels régionaux. Ce schéma est élaboré par le préfet dans le cadre d’une large concertation avec l’ensemble des communes, des EPCI et des syndicats mixtes concernés, ainsi qu’avec la commission départementale de la coopération intercommunale. On parle aujourd’hui d’un nouveau S.D.C.I car la loi NOTRe a désormais transformé les règles pour la constitution des EPCI : nouveau seuil et nouveau périmètre qui sont détaillés dans les développements qui suivent. . 43 1.1.2 Le contexte de la révision du S.D.C.I Initialement proposé à 20 000 habitants pour mieux faire concorder les périmètres des EPCI à fiscalité propre avec les bassins de vie, le seuil pour la constitution de communautés de communes a fait l’objet de nombreuses discussions entre les sénateurs. La Commission mixte paritaire a finalement fixé le seuil démographique à 15 000 habitants, assorti d’adaptations, sans pouvoir, cependant, être inférieur à 5 000 habitants. En suivant, d’après le site internet de l’Association des Maires de France, les situations possibles où le seuil peut être adaptable : -Le seuil peut être adapté : 1) lorsque la densité démographique de l’EPCI à fiscalité propre est inférieure à la moitié de la densité nationale (51,7 hab./ km²), au sein d’un département dont la densité démographique est inférieure à cette même densité nationale (103,4 hab./km²) : le seuil démographique applicable est alors déterminé en pondérant le nombre de 15 000 habitants par le rapport entre la densité démographique du département auquel appartient la majorité des communes du périmètre et la densité nationale (15 000*densité démographique du département / densité nationale) ; 2) lorsque la densité démographique de l’EPCI est inférieure à 30 % de la densité démographique nationale (soit 31,02 hab./km²) ; 3) lorsque l’EPCI à fiscalité propre de plus de 12 000 habitants est issu d’une fusion intervenue depuis le 1er janvier 2012 : il dispose d’un « délai de repos » ; 4) lorsque l’EPCI à fiscalité propre comprend au moins la moitié de ses communes situées dans une zone de montagne délimitée en application de l’article 3 de la loi n°85-30 du 9 janvier relative au développement et à la protection de la montagne, ou regroupe toutes les communes d’un territoire insulaire. En suivant, nous pouvons retrouver le calendrier de la mise en place de ces nouveaux S.D.CI. 44 Figure 6: Calendrier de la mise en place des nouveaux S.D.C.I Source : Association des Maires de France, août 2015 Ainsi, les nouveaux S.D.C.I devront être arrêtés par les préfets avant le 31 mars 2016. Le nouveau schéma doit tenir compte : de la cohérence des périmètres, de l’accroissement de la solidarité financière et territoriale, de l’approfondissement de la coopération au sein des PETR, de la création des communes nouvelles. C’est donc à partir de là que nous émettons notre première hypothèse en indiquant qu’on parle donc aujourd’hui suite à la loi NOTRe de « nouveaux territoires », de « territoires qui fusionnent » et de « territoires qui disparaissent ». Forcément comme dans toute réforme, certains ne sont pas satisfaits par les changements prévus d’où le titre que nous avons donné à ce point « pour se marier il faut être au moins deux… ». Nous allons découvrir maintenant en suivant en quoi ce changement qu’engendre la loi NOTRe apparaît comme une répercussion, une incidence et une conséquence pour l’organisation touristique des territoires et notamment pour les territoires ruraux. 1.2 LA FUSION DIVISE LES ELUS : LES PREMIERES INCIDENCES DE LA LOI NOTRE… 1.2.1 Des avis partagés Les nouveaux S.D.C.I font aujourd’hui beaucoup parler d’eux dans les différents territoires français. A travers les recherches que nous avons menées pour réaliser 45 ce mémoire, nous avons pu observer que les avis de certains élus étaient partagés. En effet, pour certains, le fait que leur territoire fusionne avec un autre pour faire une intercommunalité plus « grande » et plus « forte » est une bonne chose. Cependant, d’autres élus expriment en revanche un mécontentement total vis-àvis de la loi. En effet, pour certains d’entre eux, cela reviendrait à la perte de l’identité de leur territoire puisque d’après leur point de vue, ils n’auraient rien avoir en commun avec l’autre territoire. Pour illustrer ce propos, nous allons prendre l’exemple du département du Lot. La préfète du Lot, a présenté en Octobre 2015 devant la Commission départementale de coopération intercommunale du Lot les scénarios possibles pour un nouveau projet de schéma départemental de coopération intercommunale, en cohérence avec les orientations de la loi NOTRe. Selon la Préfète du Lot : « Le premier scénario, privilégie les bassins de vie mais conduit à l'éclatement des intercommunalités actuelles ; le deuxième préserve au maximum les communautés actuelles mais ce scénario aboutit à un paysage très déséquilibré risquant d'accentuer les effets de polarisation de l'activité économique et de limiter le développement des services aux personnes ; le troisième recompose, de manière plus ambitieuse, pérenne et équilibrée la coopération intercommunale autour de cinq ensembles.» C'est cette dernière recomposition territoriale qui a la préférence de la préfète, qui n'y voit que des avantages : mariage de territoires «pauvres» avec des «riches» et réduction du nombre de syndicats ce qui devrait limiter les dépenses publiques.7 Ainsi, le département du Lot passerait de 12 à 5 intercommunalités de 20 000 à 50 000 habitants. Les nouveaux territoires se constitueraient comme indiqué en suivant : au Sud-Est par la fusion de la Communauté d'Agglomération du Grand Cahors avec la Communauté de Communes du Pays de Lalbenque-Limogne. Sur le front Est, on verrait émerger un ensemble né de la fusion du Grand Figeac et du 7 La Dépêche.fr. La Préfète propose un scénario à 5 intercommunalités. [En ligne]. Disponible sur : < http://www.ladepeche.fr/article/2015/10/16/2198994-la-prefete-propose-un-scenario-a-cinqintercommunalites.html>. (Consulté le : 14-03-2016) 46 Haut-Ségala. Au nord, un ensemble regroupant les communautés de communes de Causses et Vallée de Dordogne, de Cère-et-Dordogne et du Pays de Sousceyrac. Pour le Centre-Ouest, trois communautés de communes fusionneraient : CazalsSalviac, Quercy Bouriane et Causse de Labastide-Murat. Enfin, pour le Sud-Ouest, le Quercy blanc et Vallée du Lot et du Vignoble fusionneraient ensembles. Comme nous l’avons vu précédemment, l'arrêté définitif pour les nouveaux SDCI devra être pris au plus tard en décembre 2016 pour une mise en œuvre en 2017. Les élus du Lot avaient donc jusqu'au 15 décembre pour délibérer et c’est à partir de cette proposition que nous avons pu observer des divergences dans les avis concernant la proposition de la Préfète. C’est le cas par exemple, de la Communauté de communes de Causse Labastide-Murat qui devrait être regroupée prochainement avec les Communautés de communes de Cazals-Salviac et de Quercy Bouriane. Lors d’un entretien exploratoire, un agent de développement de cette Communauté de communes nous a indiqué le 03/03/2016 : « Ce regroupement, c’est une ouverture sur une vallée et sa rivière touristique donc de nouvelles perspectives touristiques pour notre territoire. » Par ailleurs, des voix se sont élevées pour appeler à un autre scénario. En effet, d’autres territoires du Lot ne souhaitent pas fusionner et c’est pourquoi nous indiquons dans notre titre que la « fusion divise les élus ». Par exemple, la Communauté de communes de Cazals-Salviac est contre ce regroupement avec les Communautés de communes de Causse de Labastide-Murat et Quercy Bouriane. Pour argumenter son opinion, elle explique à travers différents points lors d’une délibération que : « il n’existe pas de projet commun de développement au sein du périmètre proposé », la moitié de son territoire relève d’un notre bassin de vie et non celui avec lequel la Préfète souhaite qu’elle fusionne. De ce fait, selon l’EPCI de Cazals-Salviac, « cela conduirait inévitablement à un « éclatement » (scénario que le schéma préfectoral écarte lui-même comme étant le plus mauvais) et séparerait à terme des communes qui travaillent ensemble depuis 50 ans ». 47 Ce genre d’opinion vu ci-dessus, où les élus sont divisés au sujet de la fusion et regroupement des territoires, il y en a divers autres et non pas seulement dans le département du Lot. A travers les recherches que nous avons effectuées, nous pourrions apporter de nombreux autres cas dans toute la France. Suite à ces fusions et regroupements de territoires, notre réflexion nous a menés à aborder le point suivant. 1.2.2 Vers la mise en place d’une nouvelle politique touristique ? Suite aux événements cités ci-dessus que met en place la loi NOTRe, nous émettons l’hypothèse suivante : les acteurs des EPCI où les territoires fusionnent ou se regroupent avec d’autres territoires, vont devoir mettre en place une nouvelle politique touristique en lien avec le nouveau territoire dont ils auront la charge. Certains territoires qui doivent fusionner ou se regroupent n’ont parfois rien en commun avec les territoires avec lesquels les Préfets veulent qu’ils fusionnent. Nous avons d’ailleurs pu observer au travers nos recherches que la « perte d’identité » est un élément de crainte majeur pour ces territoires qui disent non aux nouveaux SDCI. En plus, des communautés de communes qui fusionnent, les communes s’y mettent également dans le cadre de la réforme territoriale. Elles se regroupent pour former des communes nouvelles pour résister face aux baisses des dotations de l’Etat. En suivant un témoignage d’un élu qui doit faire face à un regroupement de sa commune avec d’autres : « Nos communes ont une âme, et je ne suis pas persuadé que dans une commune nouvelle on retrouve cette âme. Ce sera une âme artificielle. » C’est le type de réaction que l’on peut retrouver également pour des fusions de communautés de communes comme nous avons pu le voir précédemment. Nous allons maintenant voir un autre exemple qui pourrait illustrer l’hypothèse que nous émettons. Récemment, le département de l’Aveyron a pu voir le rattachement des communes de Roquefort et Tournemire dans la communauté de communes du Saint-Affricain. La cité fromagère qui assumait seule tout le fonctionnement de l'office de tourisme de Roquefort a été contrainte de se plier au règlement de l'intercommunalité qui dispose de la compétence tourisme. Est alors né l'office de 48 tourisme du Pays de Roquefort et du Saint-Affricain. Une naissance qui s'est faite dans la douleur… 8 En effet, comme l’a indiqué le dernier président de l’office de tourisme du Pays de Roquefort lors de la dernière assemblée avant la dissolution de son office de tourisme, ces deux structures « étaient dans deux logiques différentes ». L’une était dans « dans un travail de prospective » et l’autre « dans une logique financière. » Aujourd’hui, ces deux structures sont désormais réunies en une seule et doivent travailler ensemble. Elles ont dû mettre en place une nouvelle politique touristique afin de travailler en harmonie d’autant plus puisque c’est un rapprochement d’office de tourisme et la modification de l’un d’eux. Dans les mois qui viennent, ce genre de scénario va très probablement se reproduire et c’est pourquoi nous supposons que certains territoires vont devoir mettre en place une nouvelle politique touristique pour travailler avec les autres territoires et développer une entité commune. Hypothèse qui restera bien sûr à vérifier dans les mois qui vont suivre. 8 La Dépêche.fr. Dernière assemblée avant la dissolution de l’office de tourisme. [En ligne]. Disponible sur : < http://www.ladepeche.fr/article/2016/01/21/2260023-derniere-assemblee-avant-la-dissolition-de-loffice-de-tourisme.html> (Consulté le : 14-03-2016). 49 Résumé du chapitre 1 : Nous avons développé dans ce chapitre notre première hypothèse qui est la suivante : « La NOTRe créée de nouveaux territoires. Les acteurs des EPCI vont donc devoir mettre en place une nouvelle politique touristique en lien avec le nouveau territoire dont ils auront la charge. » A cours de ce chapitre, nous avons pu apprendre pourquoi on parle de nos jours de « nouveaux territoires » ou de « territoires qui fusionnent ». Nous avons pu démontrer également pourquoi nous avançons le fait que ce changement pour les territoires est une conséquence de la loi NOTRe sur l’organisation touristique des territoires et notamment des territoires ruraux. En effet, à travers les exemples que nous avons donné, nous avons pu constater que les élus étaient partagés sur cette répercussion de la loi NOTRe. Cette idée de fusion divise les élus : pour certains, une fusion de leur territoire avec un autre ou des autres offre « de nouvelles perspectives touristiques » ; pour d’autres élus, c’est une « perte d’identité » de leur territoire, ils n’ont en effet « rien en commun » avec le territoire avec lequel ou lesquels on leur propose de fusionner. Enfin, de tous ces points, nous avons pu nous avancer en indiquant que ces fusions de territoires engendreraient très probablement dans la suite des mois qui arrivent que les acteurs des EPCI allaient devoir mettre en place une nouvelle politique touristique en lien avec le nouveau territoire dont ils auraient la charge. Cette hypothèse devra bien entendu être vérifiée. 50 CHAPITRE 2 : UNE REORGANISATION INSTITUTIONNELLE POUR LES EPCI ? Dans ce second chapitre, nous allons découvrir dans un premier temps : pourquoi selon nous suite à la loi NOTRe, les acteurs des EPCI doivent se réorganiser institutionnellement et en quoi cela est une répercussion de la loi pour l’organisation touristique des territoires ruraux. Deuxièmement, nous verrons en quoi la nouvelle compétence que met en place la loi NOTRe, la compétence dite « promotion du tourisme dont la création d’offices de tourisme» est complexe et n’est pas claire au niveau de sa définition. 2.1 LE TEMPS DU RAPPROCHEMENT : « LE MARIAGE ET LA DATE, MAIS RIEN SUR LA METHODE » Dans le chapitre précédent, nous avons vu que la loi NOTRe crée de nouveaux territoires et qui dit nouveaux territoires dit forcément une nouvelle organisation. Ainsi, en plus de devoir probablement mettre en place une nouvelle politique touristique au sein du nouveau territoire comme nous avons pu le comprendre plus tôt, la loi impliquerait aux acteurs des EPCI de revoir complètement l’organisation de leur territoire à l’échelle du nouveau. Une tâche qui, d’ailleurs, apparaît plutôt lourde et complexe pour les acteurs des EPCI : à titre d’exemple, dans le département du Lot-et-Garonne, la Communauté de communes de Penne a demandé un délai supplémentaire d'un an, soit jusqu'en 2018, pour finaliser les modalités de fusion avec l’intercommunalité de Fumel. La loi impose pourtant une mise en œuvre en Janvier 2017. Mais, les élus expliquent qu’il y a des sujets financièrement lourds qu'ils n’arrivent pas à débloquer même après 4 mois de discussions et que le but de la manœuvre serait de « prendre le temps et s'entendre sur tout avant de se marier et découvrir après des cadavres dans les placards. » Ce qui apparaît le plus compliqué pour les acteurs des EPCI, c’est justement le fait qu’ils n’ont pas de méthode pour réorganiser leur territoire d’où notre intitulé : le temps du rapprochement : « le mariage et la date, mais rien sur la méthode ». Nous avons pu observer cependant à travers nos recherches que certains acteurs d’EPCI prenaient bien conscience des enjeux de cette réorganisation et commençaient déjà à préparer sa mise en place. C’est le cas des 51 communautés de communes de l’Andelle et de celle de Lyons, en suivant, le témoignage d’un des élus d’une de ces communautés de communes : « Nous étions contre cette fusion, mais c’est maintenant inéluctable, car c’est le préfet qui décide. Nous voulons maintenant la réussir. Nous mettons en place une méthodologie avec des groupes de travail qui préparent, un comité technique qui propose, un comité de pilotage qui arbitre et le conseil qui valide. Toutes les thématiques seront abordées. » En effet, les acteurs des EPCI doivent réfléchir à divers points : ne serait-ce que tout d’abord le siège de la nouvelle entité mais aussi les personnalités politiques qui seront à sa tête ; les questions de fiscalité ; les questions de compétences (quelles compétences gardent l’intercommunalité et quelles sont celles qui vont être conservées par les communes membres ?) ; les questions par rapport à la conservation du personnel et sur les ressources humaines ; les questions sur les modes de gestion ; les questions sur les modes de financements (taxe de séjour, …) ; les question sur le conseil communautaire (la fusion entraîne forcément une nouvelle élection des délégués des communes pour le conseil du nouvel EPCI) etc. De nombreux points, qui permettront de déterminer la « feuille de route de demain ». Cette réflexion sur la réorganisation institutionnelle des EPCI qu’engendre la loi NOTRe, nous entraîne à aborder le point suivant : en plus, d’impliquer aux acteurs des EPCI à se restructurer, la loi leur impose aussi désormais la prise en charge d’une nouvelle compétence au sein du bloc de compétences obligatoires volet « développement économique », qui est la compétence dite « promotion du tourisme dont la création d’office de tourisme ». 52 2.3 L’INTEGRATION D’UNE NOUVELLE COMPETENCE : LA COMPETENCE « PROMOTION DU TOURISME DONT LA CREATION D’OFFICES DE TOURISME », UNE COMPETENCE DIFFICILEMENT DEFINISSABLE D’après la Fédération des Offices de Tourisme et Syndicats d’Initiative de France : Avant l’adoption de la loi NOTRe : Le tourisme n’était pas une compétence clairement désignée parmi les différentes compétences des intercommunalités. Dans le cadre de la définition de l’intérêt communautaire des EPCI, les communes membres avaient le libre choix de transférer le tourisme et la gestion des Offices de Tourisme à l’intercommunalité, en les rattachant notamment à la compétence « développement économique » des EPCI. Après l’adoption de la loi NOTRe : La loi NOTRe crée une nouvelle compétence « promotion du tourisme, dont la création d’offices de tourisme » qui devient une compétence à part entière des EPCI à compter du 1er janvier 2017. Cette compétence touristique intercommunale est désormais inscrite parmi la liste des compétences obligatoires des EPCI dans le Code général des collectivités territoriales pour les communautés de communes et du même code pour les communautés d’agglomération et retranscrits dans le Code du tourisme. Plusieurs articles du Code du tourisme sont ainsi modifiés par la loi NOTRe (article 68-II) : L’Article 68-II de la loi NOTRE modifie les articles du code du tourisme suivants : - Art. L. 134-1 : « La communauté de communes exerce de plein droit, en lieu et place de ses communes membres, dans les conditions prévues, respectivement, aux articles L. 5214-16, L. 5216-5, L. 5215-20 et L. 5215-20-1, L. 5217-2 et L. 3641-1 du code général des collectivités territoriales : « 1° La compétence en matière de création, d'aménagement, d'entretien et de gestion de zones d'activité touristique » ; « 2° La compétence en matière de promotion du tourisme, dont la création d'offices de tourisme ». 53 - Art. L. 134-2 : « Les communautés de communes exercent de plein droit, en lieu et place des communes membres, la compétence en matière de promotion du tourisme, dont la création d'offices de tourisme, au sens du 2° du I de l'article L. 5214-16 et du 1° du I de l'article L. 5216-5 du code général des collectivités territoriales. A travers les recherches que nous avons établies, nous avons pu percevoir que l’interprétation de la compétence « promotion du tourisme dont la création d’office de tourisme» était difficile pour les acteurs des EPCI de par l’absence de précision. En effet, aujourd’hui, les acteurs des EPCI s’interrogent beaucoup sur ce terme « promotion du tourisme » puisqu’en effet le terme légal dans le Code du tourisme pour désigner l’office de tourisme est « organisme chargé de la promotion du tourisme ». En plus, d’après le site des Offices de tourisme de France, durant les débats parlementaires, des interprétations contradictoires et des réponses ministérielles incertaines ont pu être relevées à ce sujet. Ceci, amène donc les acteurs des EPCI à se demander si le gouvernement entend ici la compétence tourisme globale ou non ; si le terme « promotion du tourisme » impliquerait en fait tout le travail de l’office de tourisme ou uniquement une partie. Etant donné, que l’office de tourisme est indiqué comme « l’organisme chargé de la promotion du tourisme » dans le Code du tourisme, si les EPCI suivent cette indication du Code du tourisme, l’interprétation de la compétence « promotion du tourisme » reviendrait en fait à englober l’intégralité des missions de l’office de tourisme. Cependant, le site des Offices de tourisme de France, informe que le terme « promotion du tourisme » présenté ici est un terme générique pour désigner la promotion du secteur d’activités du tourisme dans son ensemble. Ce terme ne serait donc pas à confondre avec « promotion touristique » qui désigne l’unique promotion touristique d’un territoire. Ce serait d’ailleurs dans ce sens qu’il faudrait que les acteurs des EPCI le comprennent. L’office de tourisme est « l’organisme chargé de la promotion du tourisme » qui a pour mission la promotion touristique parmi les autres. Ainsi, nous pouvons voir apparaître ici une nouvelle incidence de la loi NOTRe sur l’organisation touristique des territoires avec la compréhension délicate de chacun sur la nouvelle compétence obligatoire des EPCI à mettre en place. Aucun 54 décret n’est d’ailleurs prévu par la loi sur ce point, mais une circulaire est néanmoins en préparation par le Gouvernement. Il faudra donc voir dans les mois prochains si le gouvernement indique plus d’informations sur cette compétence. 55 Résumé du chapitre 2 : A travers ce second chapitre, nous avons pu expliquer qu’elle était notre seconde hypothèse. Ainsi, nous avons cherché à démontrer tout d’abord le point suivant : En plus de devoir mettre probablement en place une nouvelle politique touristique en lien avec le nouveau territoire dont ils auront la charge (comme nous l’avons vu dans le chapitre précédent), en quoi selon nous, les acteurs des EPCI doivent se réorganiser institutionnellement ? Ensuite, nous nous sommes interrogés sur le fait suivant : En quoi, cela est selon nous, une nouvelle conséquence de la loi NOTRe ? et comment cette conséquence interfère-t-elle sur l’organisation touristique des territoires et notamment des territoires ruraux ? Nous avons par la suite vu au cours de ce chapitre que la loi NOTRe transférée désormais une nouvelle compétence au niveau du tourisme aux EPCI (la compétence « promotion du tourisme dont la création d’office de tourisme »). Cette compétence fait désormais partie du bloc de compétences obligatoires du volet « développement économique » des EPCI. Son interprétation n’est pas des plus simples ce qui pour nous représente une nouvelle incidence de la part de la loi. Par ailleurs, il faut attendre désormais des nouvelles de la circulaire que prépare le gouvernement à ce sujet afin de pouvoir vérifier ce que nous avançons. 56 CHAPITRE 3 : VERS LA REORGANSATION DES OFFICES DE TOURISME COMMUNAUX… Ce troisième chapitre va nous permettre de développer notre dernière hypothèse ou la troisième conséquence selon nous qu’implique la loi NOTRe. Ainsi, nous allons chercher à démontrer à travers ce chapitre que la loi NOTRe engendre pour les acteurs des EPCI une restructuration du tourisme à l’échelle de l’intercommunalité étant donné que celle-ci impose désormais la suppression des offices de tourisme communaux et deux scénarios au choix (*) pour les offices de tourisme à adopter en fonction du territoire. (*) D’après la Fédération Nationale des OT et SI : Les EPCI, en concertation avec les offices de tourisme communaux existants sur leur territoire, peuvent choisir entre 2 scénarios. Il est nécessaire d’envisager l'un ou l'autre scénario en fonction de la situation et des particularités touristiques du territoire intercommunal. - Scénario 1 : une organisation intégrée avec un nouvel et unique Office de Tourisme communautaire avec des Bureaux d'Information Touristique éventuels - Scénario 2 : une organisation à plusieurs têtes avec plusieurs Offices de Tourisme lorsque l'EPCI comporte des stations classées de tourisme ou des sites disposant de « marques territoriales protégées ». 3.1 L’ORGANISATION « INTEGREE » Comme nous avons pu le voir précédemment à travers les deux autres chapitres qui composent cette seconde partie, la loi NOTRe crée selon nous divers incidences : fusions de territoires qui engendre probablement une nouvelle politique touristique pour la suite ; restructuration institutionnelle de l’EPCI avec l’intégration d’une nouvelle compétence complexe et une nouvelle feuille de route ; cette fois-ci les acteurs des EPCI doivent désormais faire le choix entre deux scénarios concernant les offices de tourisme de leur territoire qui impliquerait en fait la restructuration générale du tourisme pour leur territoire. 57 Ainsi, on parle d’organisation intégrée pour les offices de tourisme lorsque l’EPCI décide de créer un nouvel et unique office de tourisme communautaire. Ce processus consiste en fait à regrouper les offices de tourisme existants sur le territoire en une seule et même structure. La première étape pour mettre en place ce mode d’organisation est donc : la décision de l’EPCI, vient ensuite la réflexion du siège social pour le nouvel office de tourisme intercommunal. En général, le siège social du nouvel office de tourisme est choisi en fonction de l’office de Tourisme existant disposant de la commune à la plus forte activité touristique. Cependant, cela reste la question frileuse pour les élus mais également celle de savoir : qui sera à la tête de ce nouvel office de tourisme ? Et que deviennent les employés des offices de tourisme qui doivent se regrouper ? 3.1.1 Le choix d’un statut juridique intercommunal nouvellement créé pour l’office de tourisme Une fois, que les élus ont décidé de créer un office de tourisme communautaire et réfléchit au siège social du nouvel office de tourisme, la question qui se pose est le choix du statut juridique pour cet office de tourisme : nouveau statut juridique à adapter ? Ou choix d’un statut juridique d’un office de tourisme existant ? Rappelons, que les formes juridiques possibles pour la création d’un office de tourisme sont : -La régie ; -L’établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) ; -L’association ou la société d’économie mixte locale (SEML)/la société publique locale (SPL). Fin 2014, le réseau national des OT comptait : - 68 % d’associations - 15 % d’EPIC - 15 % de régies - 2 % de SEM/SPL 58 Par ailleurs, le choix du statut doit être effectué au regard de différents éléments : 9 - la nature des missions exercées par l’office de tourisme (missions de base / volume des activités commerciales) ; - le degré d’implication souhaité par la collectivité dans la maîtrise de l’organisation et du fonctionnement de l’office de tourisme; - la volonté de la collectivité d’inscrire la gestion de l’office dans un contexte de droit public ou de droit privé ; - l’organisation interne de l’office (et le coût de gestion qu’elle implique). C’est l’examen de l’ensemble de ces paramètres qui doit permettre de faire apparaître la formule juridique la plus en adéquation avec le projet et les objectifs de la collectivité. Après avoir élu le statut juridique le plus adéquat au nouvel office de tourisme communautaire, les élus doivent en venir à la réflexion d’un nom pour cet office de tourisme. C’est un élément important en termes d’attractivité touristique car ce pourrait être le changement le plus visible pour le grand public. Il faut donc trouver une appellation qui symbolise bien le nouveau territoire et qui parle aux touristes les plus lointains. Enfin, nous allons maintenant voir à travers le point suivant à la dernière étape pour la constitution du territoire en organisation intégrée. 3.1.2 La transformation en Bureau d’Informations Touristiques des offices de tourisme existants ? Lorsque l’EPCI décide de créer un nouvel et unique Office de Tourisme communautaire, cela suppose en dernière étape de réfléchir au devenir des offices de tourisme communaux existants : Est-ce qu’on les transforme en Bureaux d’Informations Touristiques (BIT) ? Ou est-ce qu’on les supprime en vertu du principe d’exclusivité ? 9 D’après le cours de droit de Laurence LAFFORGUE dispensé en Master 2 « Tourisme et développement » 59 Ces BIT peuvent être permanents ou non et sont chargés notamment de l’information touristique. Certes, ces bureaux ne sont pas dotés de la personnalité juridique, mais ils peuvent être considérés comme un échelon déconcentré de l’office de tourisme, soit une personne morale dont ils sont un élément constitutif. Ils peuvent être, soit pérennes, soit temporaires. Il appartient à l’EPCI de décider de l’organisation la plus adéquate en fonction notamment des saisonnalités touristiques et de la localisation des centres d’intérêt attirant les clientèles.10 3.2 L’ORGANISATION « A PLUSIEURS TETES » Une alternative à la création d’un office de tourisme intercommunal unique (avec ou sans Bureaux d’Information Touristique) est possible. Cette solution est donc l’autre scénario possible pour l’organisation des OT prévu par la loi NOTRe. C’est ce qu’on appelle « l’organisation à plusieurs têtes » et elle concerne les EPCI qui comportent : -des offices de tourisme issus de communes « stations classées de tourisme » (Pour plus de précisions sur la définition des communes catégorisées « stations classées de tourisme », voir annexe B page 99) ; -des sites disposant d’une « marque territoriale protégée ». A partir du moment où ces EPCI comportent un de ces deux critères, les offices de tourisme de ces territoires peuvent rester distincts dans leur forme juridique actuelle ou autre. Ce qui signifie à contrario de l’organisation « intégrée », que les offices de tourisme ne se regroupent pas et ne deviennent pas des BIT d’un nouvel office de tourisme communautaire. Cependant, étant donné que la compétence « promotion du tourisme, dont la création d’offices de tourisme » est désormais une compétence obligatoire des EPCI, les offices de tourisme anciennement communaux devront modifier leur gouvernance au profit des élus provenant de leur nouvelle EPCI. La décision des EPCI pour le choix de ce second scénario devait être prise 3 mois avant le transfert effectif : soit avant le 1er Octobre 2016. 10 Cours de droit précité de Laurence LAFFORGUE dispensé en Master 2 « Tourisme et Développement » 60 De plus, le terme de « marque territoriale protégée » est une nouvelle notion introduite par la loi NOTRe, qui jusqu’à présent n’a pas de définition précise. La Fédération des offices de tourisme de France en relation avec la Fédération nationale des élus des intercommunalités, va donc demander plus de précisions aux services ministériels car il est nécessaire que chacun maîtrise cette notion et en ait la même interprétation. Nous pourrons en savoir plus dans les mois qui vont suivre… 61 Résumé du chapitre 3 : Dans ce dernier chapitre, nous avons démontré une nouvelle conséquence de la loi NOTRe. Celle-ci impose dorénavant aux EPCI le choix entre deux scénarios pour la structuration des offices de tourisme au sein des territoires. Les acteurs des EPCI ont donc le choix entre le scénario de « l’organisation intégrée » ou le scénario de « l’organisation à plusieurs têtes ». Ce choix se fait en fonction de la situation et des particularités touristiques du territoire intercommunal. Nous avons ciblé à travers ce chapitre plus particulièrement l’organisation dite « intégrée » par rapport au choix de notre terrain d’étude en partie 3. En étudiant ce cas, nous avons pu observer que pour les acteurs des EPCI, opter pour ce scénario entrainait selon nous quasiment une restructuration de l’organisation touristique de leur territoire. En effet, les acteurs doivent désormais créer un office de tourisme communautaire puisque la compétence tourisme est transférée désormais à l’intercommunalité mais cela implique du coup de regrouper les offices de tourisme d’un même territoire pour former une seule et unique structure. Ainsi, le devenir des autres offices de tourisme existants est incertain car la question qui se pose est : Est-ce qu’ils vont être transformés en BIT (Bureau d’Information Touristique) ou est-ce qu’ils vont être supprimés ? Cette réflexion nous amène donc à indiquer cet aspect de la loi NOTRe comme une conséquence de cette loi ainsi il faudra aller vérifier cette hypothèse auprès d’acteurs d’EPCI afin d’avoir leurs ressentis par rapport à cela. 62 CONCLUSION – DEUXIEME PARTIE Contrairement à la première partie qui est plutôt théorique, nous avons tenté dans cette seconde partie de mener une réflexion nous permettant d’éclairer la problématique posée : « En quoi la loi NOTRe a des incidences sur l’organisation du tourisme dans les territoires ruraux ? Et dans quelle mesure implique-t-elle des choix stratégiques des intercommunalités en matière d’organisation ou de développement touristique de ces territoires ? » Ainsi, dans un premier temps, nous avons vu en quoi selon nous la loi NOTRe interférait sur l’organisation du tourisme dans les territoires ruraux. En effet, la loi NOTRe partage les différents élus en créant de nouveaux territoires. Ce qui implique que dans les mois à venir les acteurs des EPCI devrait mettre en place une nouvelle politique touristique afin que celle-ci puisse correspondre au nouveau territoire dont ils vont avoir la charge. Ensuite, nous avons analysé comment la loi NOTRe pouvait impacter les choix stratégiques des EPCI sur l’organisation du tourisme. Suite à cette loi, nous avons avancé le fait que les acteurs des EPCI devaient revoir leur organisation institutionnelle et intégrer par-dessus tout une nouvelle compétence au niveau du tourisme. Enfin, nous avons tenté de répondre au fait que la loi NOTRe engendrait pour les acteurs des EPCI de revoir totalement la structuration du tourisme à l’échelle de l’intercommunalité dans le sens où celle-ci imposait désormais de choisir entre deux scénarios concernant l’organisation des offices de tourisme. Ces trois hypothèses que nous avons émises sont selon nous des conséquences, incidences et répercussions qu’engendre la loi NOTRe pour l’organisation touristique des territoires ruraux. C’est pourquoi, dans la troisième partie de notre mémoire, nous tenterons de confronter notre réflexion et nos hypothèses au travers de deux terrains d’application. 63 PARTIE 3 : ETUDE DES CAS DU QUERCY BLANC ET DES COTEAUX LAURAGAIS SUD 64 Introduction – Partie 3 Pour terminer, afin d’illustrer notre raisonnement et répondre à notre problématique, nous allons confronter notre démarche théorique à deux terrains d’application. Nous avons choisi de nous pencher sur le cas du Quercy Blanc, qui se situe dans le département du Lot, une destination rurale qui dispose de très nombreux atouts touristiques. Puis, nous ciblerons ensuite le terrain des Coteaux Lauragais Sud, situé donc dans le Pays Lauragais, destination également rurale où le tourisme est en train de se structurer. Dans un premier chapitre, nous présenterons ces deux territoires. Ensuite, dans un deuxième temps, nous élaborerons l’ébauche de la méthodologie à mener en Master 2, qui serait susceptible de permettre la confrontation des deux territoires avec les hypothèses que nous avons développées en seconde. Enfin, nous terminerons par voir les outils à mettre en place, les acteurs à interroger et toutes les démarches nécessaires pour mener à bien cette méthodologie et vérifier les hypothèses que nous avons annoncées. 65 CHAPITRE 1 : LE QUERCY BLANC ET LES COTEAUX LAURAGAIS SUD : DEUX TERRITOIRES A FORT ENJEU EN MATIERE DE TOURISME RURAL Nous avons choisi de nous centrer sur deux terrains d’études que sont les territoires du Quercy Blanc et des Coteaux Lauragais Sud. Ce sont deux territoires ruraux complètement différents notamment au niveau du tourisme. Le Quercy Blanc, fait partie du département du Lot qui est une destination touristique par excellence. Les Coteaux Lauragais Sud, font partie du territoire du Pays Lauragais un territoire qui travaille actuellement sur sa démarche touristique afin d’accroître sa notoriété et devenir un pôle attractif. Après une brève présentation de ces deux territoires, nous verrons alors pourquoi nous avons choisi de cibler deux territoires plutôt qu’un. 1.1 LE QUERCY BLANC 1.1.1 La Communauté de communes du Quercy Blanc La Communauté de communes du Quercy blanc est une structure intercommunale française, située dans le département du Lot et la région Languedoc-RoussillonMidi-Pyrénées. La Communauté de communes du Quercy Blanc est née de la fusion du Canton de Montcuq et de la Communauté de communes de CastelnauMontratier. Aujourd’hui, son territoire se compose de 23 communes qui sont : Bagat-en-Quercy, Belmontet, Castelnau-Montratier, Cézac, Fargues, Flaugnac, Lascabanes, Le Boulvé, Lebreil, Lhospitalet, Montcuq, Montlauzun, Pern, SainteAlauzie, Sainte-Croix, Saint-Cyprien, Saint-Daunès, Saint-Laurent-Lolmie, SaintMatré, Saint-Pantaléon, Saint-Paul-de-Loubressac, Saux et Valprionde. Elle compte environ 9 200 habitants. Le territoire du Quercy Blanc comprend également environ 800 Km de routes et chemins ruraux dont justement l'entretien de la voirie représente près du tiers du budget de la Communauté de communes. Le Président de cette communauté de communes est Jean-Claude BESSOU, le siège est à Castelnau-Montratier et date de création de cet EPCI est le 1er Janvier 2014. 66 Figure 7: Le territoire du Quercy Blanc Source : Communauté de Communes du Quercy Blanc, 2016 Au niveau des compétences de cette intercommunalité, celles-ci ont été adoptées le 8 Octobre 2015. Voici le détail en suivant : Compétences obligatoires Compétences optionnelles 67 -Aménagement de l’espace Quelques exemples : -Actions de développement économique ; dont le développement touristique d’intérêt communautaire -Politique de logement et du cadre de vie -Politique d’action sociale -Politique et mise en valeur de l’environnement Auteur : Suzie BOUVY, 2016 -Création, aménagement et entretien de la voirie d’intérêt communautaire -Aménagement d’espaces publics hors voirie Figure 8: Logo de la Communauté de Communes du Quercy Blanc Source : Communauté de Communes, 2016 1.1.2 L’office de tourisme du Quercy Blanc D’après les informations que l’on peut retrouver sur le site internet de la Communauté de communes : C’est la Communauté de communes du Quercy Blanc qui possède la compétence « tourisme ». Celle-ci a décidé de la déléguer à l’Office de Tourisme en Quercy Blanc. Les missions exercées par délégation sont : l’accueil, l’information, la promotion, la coordination des différents partenaires et l’animation. Pour financer ces actions, la Communauté de communes alloue tous les ans une subvention à l’Office de Tourisme qui contribue à mieux faire connaître les acteurs du territoire et mener des actions pour attirer les touristes. L’Office de Tourisme en Quercy Blanc a été créé en janvier 2014 suite à la fusion des Offices de Tourisme de Castelnau-Montratier et de Montcuq. Il est constitué 68 d’un bureau, d’un conseil d’administration et de nombreuses commissions de travail incluant des bénévoles de l’association. Durant l’année 2015, l’Office de Tourisme a enregistré 14 787 personnes soit 11 111 personnes pour le bureau d’accueil de Montcuq et 3 676 personnes pour celui de Castelnau-Montratier. Au sein de cette fréquentation, on compte 2 167 pèlerins soit 2 111 pèlerins sur Montcuq et 56 pèlerins sur Castelnau-Montratier. 15 nationalités différentes ont franchi les portes de l’Office de Tourisme, parmi eux on rencontre principalement des Belges, Anglais, Hollandais et Allemands. Le personnel de l’office de tourisme se compose de 5 salariés : 1 temps complet, et 4 temps partiel pour un total de 4 équivalents temps plein. Il assure le fonctionnement des 2 bureaux d’accueil, en se déplaçant en fonction des besoins. Des bénévoles interviennent en renfort au bureau de Montcuq pour l’accueil (dimanches, jours fériés). 1.1.3 Les atouts touristiques du territoire « Le territoire du Quercy Blanc a la chance de correspondre aux attentes des touristes grâce à la qualité de son paysage, la présence de sentiers de randonnée et les nombreuses animations » 11 C’est à ses grands plateaux calcaires blancs entaillés de nombreux cours d’eau que le Quercy Blanc doit son nom. Ce territoire est composé de magnifiques villages et bastides perchés sur ses collines tels que le village de Montcuq ou encore celui de Lascabanes. Les jolis villages du Quercy Blanc sont connus pour être à la fois pittoresques et accueillants. Par ailleurs, la randonnée, qu'elle soit pédestre, équestre ou VTT, constitue l’excellent moyen de partir à la découverte des richesses naturelles et bâties de ce territoire, et l'occasion assurée de rencontrer un moulin ou un pigeonnier, qui constituent les merveilleux vestiges du patrimoine rural local qu’offre le Quercy Blanc. Communauté de communes du Quercy. Le développement touristique un enjeu majeur ! [En ligne] Disponible sur : http://www.ccquercyblanc.fr/culture-tourisme/office-de-tourisme (Consulté le: 18-032016) 11 69 1.2 LES COTEAUX LAURAGAIS SUD 1.2.1 La Communauté de communes de CoLaurSud Le territoire est situé sur le découpage territorial de la Communauté de Communes des Coteaux Lauragais Sud, dans le département de la Haute Garonne. La Communauté de Communes a été créée en 2001. Elle est composée de 10 communes adhérentes, dont Nailloux qui en est le siège. Les communes adhérentes sont : Nailloux, Calmont, Saint-Léon, Montgeard, Gibel, Mauvaisin, Aignes, Caignac, Seyre, Monestrol. On compte aujourd’hui au sein du territoire environ 8 527 habitants d’après les recensements de 2012. Le président de la Communauté de Communes est Christian PORTET. Les compétences qu’exerce la Communauté de communes de CoLaurSud sont les mêmes que celles de la Communauté de communes du Quercy Blanc comme par exemple : l’aménagement de l’espace, ou encore le développement touristique local. Figure 9: Logo de la Communauté de communes de CoLaurSud Source : Communauté de communes de CoLaurSud, 2016 70 1.2.2 L’office de tourisme de Nailloux Le territoire de CoLaurSud dispose d’un office de tourisme intercommunal au sein même du Village des Marques de Nailloux ainsi que d’un point d’informations touristiques au village de Montgeard. L’Office de tourisme de Nailloux dispose de la marque Qualité Tourisme et du label Tourisme et Handicap. Il est orienté vers l’accueil numérique et les nouvelles technologies. La communication est faite à l’échelle régionale avec les 3 autres OTI du Pays Lauragais. Cet office de tourisme est composé de 7 employés (conseillers en séjours, webmaster…), d’un service réceptif pour tout ce qui va être tourisme d’affaires (locations de salles, séminaires,..), d’un service loisirs avec des visites guidées, et des locations de vélo et d’un espace boutique avec des produits régionaux et des créations artisanales. En 2014, l’espace d’accueil a été complètement réorganisé suite à la formation « Valorisation de l’accueil en Midi-Pyrénées » suivie par la Responsable Qualité de l’OT. L’Office de tourisme de Nailloux a donc connu un réagencement de l’espace et expose désormais de nouvelles procédures d’accueil. Ceci a permis d’augmenter considérablement la fréquentation. Au niveau de la fréquentation justement, l’office de tourisme de Nailloux accueille 95% de visiteurs français soit 62.7% de Haut-Garonnais et 4.6% de visiteurs étrangers (essentiellement des Belges). En 2013, l’office de tourisme a accueillis 7301 visiteurs et en 2014 près de 10 742 visiteurs. 1.2.2 Les atouts touristiques du territoire Le territoire de CoLaurSud dispose de lieux incontournables permettant de diversifier son offre touristique. Cette offre touristique est notamment composée d’activités de pleine nature avec par exemple le lac de la Thésauque ou encore grâce aux nombreuses randonnées possibles pouvant être d’ailleurs pédestres, équestres, ou en VTT ; d’activités culturelles avec la visite de nombreuses bastides 71 ou la visite de l’Abbaye de Montgeard ; d’activités de loisirs avec le Village des Marques. De nombreuses journées tels que « Les secret du Pastels, l’Or bleu du Lauragais », ou « Découverte champêtre du Lac au Moulins » sont proposées à la clientèle au sein de l’office de tourisme de Nailloux pour faire découvrir le patrimoine local du territoire. Ce type d’activités est d’ailleurs très apprécié par les familles et les scolaires. 1.3 LE CHOIX DE DEUX TERRAINS D’ETUDES La raison principale qui nous a fait choisir de prendre deux terrains d’études pour réaliser cette troisième partie de mémoire est qu’il a été extrêmement difficile de trouver un terrain d’étude qui permette d’illustrer l’ensemble des hypothèses que nous avons dégagées. En effet, lors de nos recherches pour sélectionner le terrain d’étude idéal, nous avons pu remarquer que chaque territoire va évoluer différemment suivant la loi NOTRe. Le fait de prendre deux territoires permettra justement d’analyser comment les conséquences, incidences ou répercussions qu’engendre la loi NOTRe sont interprétées dans ces deux territoires. Divergences ou bien similitudes. ? C’est ce qui sera l’objet de notre analyse. 72 Résumé du chapitre 1 : Nous avons présenté dans ce chapitre nos deux terrains d’études : Le Quercy Blanc et les Coteaux Lauragais Sud. Deux territoires ruraux issus de deux départements totalement différents : le Lot et la Haute-Garonne mais où le tourisme reste l’enjeu majeur. Nous avons pu également justifier à travers ce chapitre notre choix concernant le fait de prendre deux terrains d’études pour illustrer nos hypothèses annoncés en partie deux de notre mémoire. 73 CHAPITRE 2 : LA METHODOLOGIE DE RECHERCHE PROPOSEE Afin de répondre à notre problématique, nous devons justifier la démarche choisie et la méthodologie de travail à employer en Master 2 qui permettront de confirmer ou d’infirmer nos hypothèses annoncées dans le mémoire de Master 1. Ainsi, dans un premier temps, nous allons expliquer comment nous pensons faire pour vérifier nos hypothèses. Puis, dans un second temps nous verrons parmi les hypothèses que nous avons émises laquelle serait susceptible d’être vérifiée par le Quercy Blanc et celle par les Coteaux Lauragais Sud. 2.1 LA VERIFICATION DES HYPOTHESES AU TRAVERS DES TERRAINS D’ETUDES 2.1.1 Le contexte Prendre comme cas pratiques les territoires du Quercy Blanc et des Coteaux Lauragais Sud me semble tout à fait pertinent pour illustrer et confirmer mes hypothèses : - D’un côté, nous avons le Quercy Blanc qui est un territoire qui fait partie d’une destination disposant de fortes potentialités touristiques. De l’autre côté, nous avons les Coteaux Lauragais Sud qui une destination où le tourisme se structure petit à petit à l’échelle du Pays Lauragais et qui essaye d’accroître davantage sa notoriété. - Ensuite, ces deux territoires sont tous deux ruraux et comme tous les autres territoires français, ils font face à la Réforme territoriale qui est mise en place depuis quelques temps. - Enfin, suite à la loi NOTRe, ces deux territoires vont subir certains changements et conséquences qu’engendre la loi. Nous allons tenter de vérifier lesquels et comment l’organisation touristique au sein de ces territoires va-t-elle évoluer suite à cette loi ? 74 2.1.2 La méthode qualitative : pourquoi ce choix et dans quel but ? Afin de répondre à notre problématique et afin de justifier ou non les hypothèses que nous avons émises à la fin de notre première partie de mémoire, il nous semble pertinent d’élaborer une méthode basée sur du qualitatif. La méthode qualitative, donne un aperçu du comportement et des perceptions des individus et permet d’étudier leurs opinions sur un sujet particulier, de façon plus approfondie que dans la méthode quantitative. Les discussions en groupe et les entrevues individuelles en profondeur représentent les techniques qualitatives les plus fréquentes. La recherche qualitative est fondée sur des entrevues semi-structurées ou même non structurées dans le cadre desquelles le modérateur ou l'intervieweur travaille avec un guide de discussion ou un guide d'entrevue élaboré selon le sujet et la cible de l’étude.12 La méthode quantitative, est une bonne méthode mais celle-ci ne correspondra pas pour notre sujet et notre problématique étant donné que nous recherchons ici de la représentativité et de la profondeur sociale. Ainsi, afin de confirmer ou d’infirmer nos hypothèses, nous irons donc plus en profondeur dans notre phase exploratoire sur les terrains d’application que nous avons choisis et sur la loi NOTRe. En effet, notre mémoire est basé sur un thème d’actualité ce qui implique que ce thème est sans cesse en train d’évoluer. La loi NOTRe, se met en place progressivement sur les différents territoires puisqu’il est prévu d’être opérationnel à partir du 1er janvier 2017, il sera donc important et nécessaire pour la continuité de cette phase exploratoire de faire une veille sur le sujet. Ensuite, plus pour le terrain d’étude des Coteaux Lauragais Sud où le tourisme est en train de se structurer que pour le terrain d’application du Quercy Blanc, il nous parait judicieux de nous tenir au courant à l’aide d’articles, revues ou par 12 ERNWACA. Qu’est-ce que la recherche qualitative ? [En ligne]. http://www.ernwaca.org/panaf/RQ/fr/definition.php (Consulté le: 19-03-2016) Disponible sur : 75 l’observation de terrain afin de ne passer à côté d’aucuns éléments qui pourraient être essentiels pour la suite de la rédaction de notre mémoire. Un deuxième temps sera consacré à mener des entretiens qualitatifs auprès d’individus. Ce sera la phase la plus importante du mémoire de Master 2 étant donné que ce seront des entretiens qui auront été menés durant une année. L’objectif sera de mener des entretiens auprès de personnes capables de nous guider, orienter dans notre travail de recherche et de confirmer ou non les hypothèses que nous avons annoncées dans le mémoire de Master 1. Ainsi, pour se faire, un guide d’entretien sera nécessaire pour réaliser au mieux les entretiens auprès des différents interviewés. Enfin, dans un troisième temps, il nous parait intéressant de mettre en place un carnet de terrain (tel que celui utilisé par les géographes) pour notre phase d’observation sur nos deux terrains d’application. Ceci nous permettra de noter les évolutions, changements, innovations sur le Quercy Blanc et Coteaux Lauragais Sud. 2.2 LE QUERCY BLANC : EN MASTER 2 Nous avons choisi comme terrain d’étude le territoire du Quercy Blanc, car il nous semblait correspondre pour vérifier notre première hypothèse : « La NOTRe crée de nouveaux territoires. Les acteurs des EPCI vont donc devoir mettre en place une nouvelle politique touristique en lien avec le nouveau territoire dont ils auront la charge. » Ainsi, comme nous avons pu le voir dans la seconde partie de notre mémoire, la Préfète du Lot souhaite la fusion des Communautés de communes du Quercy Blanc et de la Vallée du Lot et du Vignoble. D’après les premiers éléments que nous avons pu recueillir, il semblerait que les élus du Quercy Blanc soient contre ce scénario que propose la Préfète du Lot. En effet, dans un article de presse daté du 23 Février 2016, Jean-Claude BESSOU le Président de la Communauté de communes du Quercy Blanc, a réagi en émettant un avis défavorable à ce projet. Nous citons en suivant certains de ces propos 76 concernant le souhait de la Préfète : « Jamais, et je suis élu depuis 1977, je n'ai été confronté à pareille situation. » ; « Je m'interroge. Faut-il continuer à participer à cette mascarade ? » Une nouvelle réunion de la Commission départementale de coopération intercommunale (CDCI) est prévue fin mars pour débattre à nouveaux des scénarios sur le redécoupage des intercommunalités du Lot. L’arrêt définitif sur le choix d’un des 3 scénarios proposés par la Préfète sera pris au plus tard fin décembre 2016. Notre travail de veille commence désormais dès à présent. 2.3 LES COTEAUX LAURAGAIS SUD : EN MASTER 2 Notre second cas d’étude, les Coteaux Lauragais Sud, va nous permettre de vérifier nos deux autres hypothèses : - « Suite à la loi NOTRe, les acteurs des EPCI vont devoir se réorganiser institutionnellement et prendre en charge une nouvelle compétence au niveau du tourisme dont la définition de celle-ci n’est pas encore très clair. » - « La loi NOTRe implique des choix à opérer en matière d’organisation des offices de tourisme qui sont à ce jour exclusivement communaux. » Nous avons choisi ce terrain d’étude pour la vérification de ces deux hypothèses car il nous parait pertinent par rapport aux premiers éléments que nous avons repérés. En effet, le territoire de CoLaurSud serait susceptible de fusionner avec deux autres Communautés de communes : celles de Cap Lauragais et Cœur Lauragais. Notre travail de veille commence dès maintenant pour ce territoire également dans la mesure où il va être intéressant d’observer comment l’organisation du tourisme va évoluer au sein de ce territoire étant donné que le Pays Lauragais était en train déjà de se structurer au niveau du tourisme. En effet, avant la loi NOTRe, les projets du Pays Lauragais étaient de créer des offices de tourisme intercommunaux au sein des Communautés de communes de Cap Lauragais et Cœur Lauragais car jusqu’à présent seule la CC de CoLaurSud en était dotée d’un 77 parmi ces 3 territoires. Cependant, maintenant la loi NOTRe a été adoptée donc la question est de savoir : s’il y a bel et bien une fusion de ces 3 EPCI, comment au sein de la nouvelle intercommunalités le tourisme va-t-il être organisé ? Nous avons déjà pris contact avec le territoire de CoLaurSud notamment avec l’office de tourisme de Nailloux mais pour le moment comme l’arrêté définitif du Préfet de la Haute-Garonne n’a pas encore été pris, il est difficile d’obtenir des renseignements. En suivant, un exemple d’une des réponses que l’office de tourisme de Nailloux nous a communiqué par e-mail : « Malheureusement, à notre niveau, nous ne pouvons pas vous en dire plus quant au devenir de l’organisation du tourisme au sein du futur regroupement des intercommunalités. Peut-être en saurons-nous un peu plus en fin d’année… » Il faudra donc attendre encore un peu pour le moment avant d’en savoir plus… 78 Résumé du chapitre 2 : Ce second chapitre de la partie 3, nous a permis de recontextualiser le mémoire dans son ensemble c’est-à-dire de comprendre ses enjeux et l’importance des deux terrains d’études choisis. Ce chapitre correspond à l’élément clé et crucial pour la poursuite de notre étude en Master 2. En effet, dans un premier temps, nous avons pu déterminer : - Pourquoi un tel mémoire nécessite d’adopter une méthode de recherche qualitative approfondi pour la phase exploratoire à réaliser en Master 2. - Ensuite, en quoi consistera notre méthode qualitative de recherche : phase de veille, entretiens qualitatifs auprès d’acteurs pertinents, et carnet de terrain. Enfin, nous avons pu voir dans un second temps que le territoire du Quercy Blanc serait intéressant pour vérifier notre 1ère hypothèse et que le territoire des Coteaux Lauragais Sud vérifierait les deux autres. 79 CHAPITRE 3 : POUR UNE OPERATIONNALISATION DE NOTRE DEMARCHE METHODOLOGIQUE Ce dernier chapitre, permettra d’envisager la mise en place de notre méthodologie de recherche qualitative présentée dans le chapitre précédent. A travers ce chapitre, nous verrons les acteurs qu’il serait intéressant d’interroger pour la réalisation de nos entretiens exploratoires. Ensuite, nous allons présenter les ébauches des outils que nous jugeons utiles pour la réalisation de notre phase exploratoire et notamment nos ébauches de guide d’entretiens. Puis, un phasage prévisionnel composé d’un rétro planning et d’une définition des résultats que nous attendons du Master 2 à savoir de confirmer nos hypothèses sera introduit. 3.1 LE CHOIX DES ACTEURS Dans le chapitre précédent, nous avons indiqué qu’une méthode qualitative composée d’une phase de veille, d’entretiens qualitatifs auprès d’acteurs préalablement choisis de façon judicieuse et d’un carnet de terrain serait pertinente pour la continuité de notre mémoire en Master 2 afin de confirmer ou d’infirmer nos hypothèses annoncées en mémoire de Master 1 sur les terrains du Quercy Blanc et des Coteaux Lauragais Sud. Ainsi, nous allons voir de suite en suivant quels acteurs il serait pertinent d’aller interroger selon nos hypothèses. Nous avons recensé trois familles d’acteurs : des élus, des professionnels du tourisme, et des habitants. 3.1.1 Les acteurs pour le Quercy Blanc Rappelons tout d’abord, que le territoire du Quercy Blanc va nous permettre de vérifier notre première hypothèse : « La NOTRe crée de nouveaux territoires. Les acteurs des EPCI vont donc devoir mettre en place une nouvelle politique touristique en lien avec le nouveau territoire dont ils auront la charge. » Il va donc être judicieux d’interroger des acteurs du Quercy Blanc mais aussi de la Communauté de communes de la Vallée du Lot et du Vignoble qui est censée fusionner avec le Quercy Blanc afin d’avoir les différents ressentis. 80 Tableau 4: Le choix des acteurs pour les entretiens en Master 2 (Quercy Blanc) ELUS de la Communauté de L’objectif ici recherché est de découvrir ce que pensent les différents communes du Quercy Blanc élus de ces communautés de Président Président de la Communauté de communes de la Vallée du Lot et du Vignoble communes au sujet de la fusion de leur territoire. Nous savons déjà que JeanClaude BESSOU, le Président du Quercy Blanc est contre. Mais quelles en sont les raisons ? Qu’en est-il de celui de la CC de la Vallée du Lot et du Vignoble ? Trouve-t-il que ceci est une conséquence que l’on peut qualifier de négative engendrée par la loi NOTRe? Dans l’idée où la fusion serait définitive, on pourrait les interroger sur comment ils perçoivent les choses pour la suite et notamment au niveau du tourisme ? Peuvent-ils nous confirmer l’idée de mettre en place une nouvelle politique touristique ? Ont-ils une idée sur l’évolution de l’organisation du tourisme de leur territoire ? PROFESSIONNELS DU TOURISME La direction de l’office de tourisme du Quercy Blanc Etant donné que notre hypothèse est portée sur l’évolution de l’organisation touristique des territoires, il est donc La direction de l’office de tourisme de la Vallée du Lot et du Vignoble important d’avoir le point de vue de professionnels du tourisme qui sont directement concernés. Ainsi, il sera judicieux ici d’aller récolter les 81 ressentis auprès des deux directions d’offices de tourisme des territoires qui sont censés fusionner. Nous chercherons à savoir ce qu’ils en pensent, comme pour les élus des CC. Ensuite, nous essaierons de découvrir s’ils ont déjà une idée de comment le tourisme va évoluer au sein de leur territoire si la fusion est validée ; s’ils ont des pistes sur l’avenir de leur office de tourisme si la fusion est adoptée ; et s’ils peuvent nous confirmer également si une nouvelle politique touristique serait logiquement mise en place. HABITANTS Des habitants de la Communauté de Nous jugeons intéressant d’interroger des habitants au sujet de l’avenir de communes du Quercy Blanc leur Des habitants de la Communauté de communes du Quercy Blanc territoire afin de récolter différent ressentis. En effet, il serait pertinent de découvrir s’ils ont connaissance que leur territoire est censé fusionner avec un autre ; leurs points de vues sur cette fusion ; puis s’ils ont entendu parler de la loi NOTRe et en quoi elle consiste. Source : Suzie BOUVY, 2016 3.1.2 Les acteurs pour les Coteaux Lauragais Sud Le territoire des Coteaux Lauragais Sud, va nous permettre de vérifier nos deux autres hypothèses, que nous allons rappeler en suivant : 82 - « Suite à la loi NOTRe, les acteurs des EPCI vont devoir se réorganiser institutionnellement et prendre en charge une nouvelle compétence au niveau du tourisme dont la définition de celle-ci n’est pas encore très claire. » - « La loi NOTRe implique des choix à opérer en matière d’organisation des offices de tourisme qui sont à ce jour exclusivement communaux.» Ainsi, comme la CC de CoLaurSud est censée fusionner avec celles de Cœur Lauragais et Cap Lauragais, nous allons interroger des acteurs de ces trois communautés de communes. Tableau 5: Le choix des acteurs pour les entretiens en Master 2 (CoLaurSud) ELUS -Le Président de la CC de CoLaurSud Tout d’abord, comme pour le Quercy -Le Président de la CC de Cœur Blanc, il sera intéressant d’interroger Lauragais les élus de ces 3 territoires sur la fusion -Le Président de la CC de Cap Lauragais pour laquelle ils sont concernés. Ensuite, s’il y a fusion, il faudra aller les interroger pour savoir comment ils voient les réorganisation choses quant à la institutionnelle à laquelle ils vont devoir faire face ; comment ils perçoivent la compétence « promotion du tourisme » ; comment eux ils la comprennent. Enfin, il faudra leur demander s’ils ont une idée de comment le tourisme va s’organiser au sein de cette nouvelle entité. 83 PROFESSIONNELS DU TOURISME -La direction de l’office de tourisme de De même que pour les élus, il faudra Nailloux demander les points de vue de ces -Les chargées de mission du tourisme professionnels sur la fusion de leurs des CC de Cœur et Cap Lauragais territoires et comprennent comment la ils compétence « promotion du tourisme » qui est transférée aux EPCI dorénavant. Ensuite, il faudra les interroger sur l’avenir du tourisme au sein de leur territoire ; comment ils perçoivent les choses. HABITANTS -Des habitants de la CC de CoLaurSud Les habitants ici seront surtout -Des habitants de la CC de Cœur interrogés concernant leurs ressentis Lauragais sur la fusion de leur CC avec les autres -Des habitants de la CC de Cap territoires. Lauragais Source : Suzie BOUVY, 2016 Interroger ces trois familles d’acteurs (élus, professionnels du tourisme, et habitants), nous paraît judicieux pour obtenir différents points de vue et renseignements. En effet, les élus ne vont pas nous indiquer les mêmes informations que les professionnels du tourisme ou habitants et inversement. Les entretiens auprès des habitants vont surtout concernés notre première hypothèse sur la fusion de territoires car peut-être que justement cette fusion ne divise pas seulement les élus et professionnels du tourisme ; et peut-être que celle-ci peut être bénéfique pour les territoires. Le fait d’interroger des professionnels du tourisme qui sont directement touchés par le projet de loi NOTRe est judicieux dans le sens où le côté personnel et politique que l’on peut avoir en interrogeant des élus sera ici inexistant de par 84 leur statut de professionnel et permettra d’obtenir une objectivité totale sur leurs ressentis et points de vue. Ces entretiens qui vont être réalisés progressivement en fonction des arrêtés définitifs pris par les Préfets de départements de ces deux territoires, vont nous permettre de confirmer ou d’infirmer nos hypothèses ; de savoir si ces hypothèses que nous avons émises comme étant des conséquences, incidences, répercussions de la loi NOTRe sont au final des conséquences positives ou négatives ; d’apporter un regard critique sur ce projet de loi. Nous allons maintenant voir justement en suivant les ébauches de nos guides d’entretiens. 3.2 LES OUTILS A METTRE EN PLACE Les ébauches de guide d’entretiens que nous pensons établir pour la réalisation de cette phase exploratoire, vont très certainement évoluer en fonction de la veille que nous avons commencée à faire sur nos territoires d’études. En effet, nous attendons de voir si nos terrains d’études vont fusionner avec les territoires souhaités par les Préfets. Une fois que ces décisions seront prises, nous pourront aller à la rencontre des acteurs vus précédemment. 3.2.1 Entretiens qualitatifs dans le Quercy Blanc Ci-dessous, des exemples de questions qui pourraient être intéressantes de poser pour vérifier notre première hypothèse sur les ressenties sur la fusion et sur la probabilité de la mise en place d’une nouvelle politique touristique : Quel est votre ressenti sur la fusion de votre territoire et celui de... ? Est-elle pertinente pour votre territoire ? (Oui, non) Pourquoi ? Pouvez-vous me dire ce que vous pensez du projet de la loi NOTRe ? (S’il y a territoires) fusion des Pouvez-vous m’indiquer comment va s’organiser le tourisme au sein de ce nouveau territoire ? Y aura-t-il une nouvelle politique touristique pour le nouveau territoire ? 85 Source : Suzie BOUVY, 2016 Ces premières questions sont à titre d’exemples. Elles seront bien évidemment adaptées en fonction de la personne que l’on interrogera. Elles feront partie d’un guide d’entretien qui sera constitué prochainement. Celui sera complété par d’autres questions et sera composé de 3 parties : une partie avec des questions pour les élus ; une autre, pour les professionnels du tourisme ; puis, une autre, pour les habitants. 3.2.2 Entretiens qualitatifs dans les Coteaux Lauragais Sud Sur le territoire de CoLaurSud, nous devons vérifier nos deux autres hypothèses, ainsi voici quelques exemples de questions qu’il serait pertinent de poser : (S’il y a fusion…) Comment va s’organiser le nouvel EPCI ? (siège, personnel…) Qu’est-ce qui relèvera de la compétence tourisme au niveau de l’EPCI ? Comment comprenez-vous la nouvelle compétence dite « promotion du tourisme » ? (S’il y a fusion…) Comment va se structurer désormais le tourisme au sein de votre territoire ? Comment vont s’organiser les OT ? (S’il y a création d’OTI) Quel scénario va choisir le nouvel EPCI ? (quel siège pour l’OTI, quel statut juridique, quel nom ?) (S’il y a fusion, création…) Quels critères vont déterminer vos choix ? (pour le nouvel EPCI ; nouvel OTI : statut juridique, nom, siège) Source : Suzie BOUVY, 2016 86 De même que pour le territoire du Quercy Blanc, un guide d’entretien beaucoup plus précis que les questions que nous avons à titre d’exemples ci-dessus, sera créé prochainement. Il sera complété également par d’autres questions et sera adaptable aux 3 familles d’acteurs que nous devons interroger. Nous allons continuer en suivant avec le phasage prévisionnel que nous devrons respecter pour une opérationnalisation de notre démarche méthodologique en Master 2. 3.3 LE PHASAGE PREVISIONNEL A RESPECTER Le phasage prévisionnel que nous souhaitons mettre en place se base sur deux objectifs : -Respecter tout d’abord, le rétro planning élaboré en suivant afin de réaliser le mémoire de Master 2 dans les meilleures conditions possibles ; -Répondre à notre problématique de départ en vérifiant nos hypothèses annoncées en Master 1. Il nous parait tout à fait nécessaire d’élaborer un rétro planning afin de réaliser le mémoire de Master 2 dans les délais. L’objectif étant bien entendu de s’y tenir mais aussi de voir les priorités de la rédaction de ce travail. 87 Tableau 6: Rétro planning pour l'année 2016-2017 Avril – Mai – Juin –Juillet – Août – Septembre – Octobre – Novembre – Décembre - Janvier – Février – Mars - Avril – Mai – Juin –Juillet – Août – Septembre Stage de Master 2 de: Mars à Août 2017 Entretiens à réaliser entre : Avril 2016 et Juin 2017 Veille et recherches exploratoires de : Avril 2016 à Septembre 2017 Observation de terrain de : Avril 2016 à Juillet 2016 // Mars 2017 à Août 2017 Lors des stages ou des entretiens Rendez-vous maître de mémoire de : Avril 2016 à Septembre 2017 Elaboration du plan du mémoire de Master 2 en : Juillet 2016 // Décembre 2016 // Mai et Juin 2017 Rédaction du mémoire de Master 2 à partir de : Novembre 2017 Finitions à partir de : Août et Septembre 2017 Relecture, correction, reliure Préparation de la soutenance en : Août et Septembre 2017 Soutenance en : Septembre 2017 88 Le deuxième objectif est d’infirmer ou de confirmer les hypothèses que nous avons émises en partie deux du mémoire de Master 1. Suite aux entretiens que nous réaliserons, aux acteurs que nous rencontrerons, et à l’observation de terrain que nous effectuerons, nous pourrons répondre à la problématique de départ mais également aux hypothèses. HYPOTHESE 1 : Création de nouveaux territoires = Vers une nouvelle politique touristique ? HYPOTHESE 2 : PROBLEMATIQUE : Une réorganisation institutionnelle et la prise en charge d’une nouvelle compétence pas claire ? En quoi la loi NOTRe a des incidences sur l’organisation du tourisme dans les territoires ruraux ? Et dans quelle mesure implique-t-elle des choix stratégiques des intercommunalités en matière d’organisation ou de développement touristique de ces territoires ? HYPOTHESE 3 : Une restructuration du tourisme à l’échelle de l’intercommunalité et le choix entre deux scénarios pour les OT ? Source : Suzie BOUVY, 2016 89 Résumé du chapitre 3 : Le dernier chapitre de la partie 3 de notre mémoire, nous a permis de présenter : les acteurs que nous pensons interroger ; les ébauches de guide d’entretiens que nous supposons effectuer ; et un phasage prévisionnel pour réaliser de façon optimale et opérationnelle le mémoire de Master 2. 90 CONCLUSION – TROISIEME PARTIE Au terme de cette troisième partie, nous pouvons retenir plusieurs éléments. Tout d’abord, nous avons choisi les territoires du Quercy Blanc et des Coteaux Lauragais Sud pour plusieurs raisons : -Premièrement, ils nous ont apparu comme étant des territoires capables de pouvoir illustrer nos hypothèses. En effet, un seul territoire n’était pas envisageable pour pouvoir vérifier l’ensemble de nos propos et le fait d’en prendre deux pourra justement nous permettre d’analyser comment les conséquences, incidences et répercussions qu’engendre la loi NOTRe seront interprétées dans ces deux territoires. Est-ce qu’ils présenteront des divergences ou bien au contraire des similitudes ? ; -Deuxièmement, il s’agit de deux territoires ruraux ; -Enfin, troisièmement, au sein de ces deux espaces, le tourisme est un enjeu majeur. Le Quercy Blanc fait partie du Lot qui dispose de nombreuses richesses patrimoniales, gastronomiques…. Et, les Coteaux Lauragais Sud, eux, font partie du Pays Lauragais qui est un territoire qui est en train de se structurer touristiquement et essaie d’accroître petit à petit en notoriété et attractivité. Ensuite, nous avons réfléchi donc à la manière dont nous pourrions continuer notre étude et après avoir étudié les différentes formes de méthodologies possibles, nous avons opté pour la méthode qualitative qui nous semble être la plus pertinente par rapport à notre sujet. En effet, pour vérifier nos hypothèses nous avons besoin de rechercher la représentativité et la profondeur sociale et c’est ce à quoi nous pouvons attendre d’une méthode qualitative. Enfin, pour pouvoir mettre en application cette méthode, différents outils doivent être mis en place comme par exemple : un guide d’entretien qualitatif ou encore un carnet de terrain afin de faire de l’observation. 91 CONCLUSION GENERALE Tout au long de notre mémoire, nous avons pu dégager trois pistes susceptibles de répondre à notre problématique de départ : « En quoi la loi NOTRe a des incidences sur l’organisation du tourisme dans les territoires ruraux ? Et dans quelle mesure implique-t-elle des choix stratégiques des intercommunalités en matière d’organisation ou de développement touristique de ces territoires ? ». Ainsi, suite à notre analyse et dans l’objectif de poursuivre et d’approfondir notre étude, nous avons élaboré une méthodologie et réfléchi à des outils à mettre en place qui permettraient de confirmer ou d’infirmer les hypothèses que nous avons émises. L’objectif du Master 2 sera donc justement de vérifier cette constatation mais également de voir si d’autres hypothèses peuvent être concevables ou envisageables. En effet, la difficulté de notre étude, comme nous avons pu l’observer durant toute la rédaction de notre mémoire, est que la loi NOTRe se met en place progressivement. Cela signifie donc que notre sujet est lié à l’actualité et est en constante évolution mais aussi que de nombreux éléments pour nos recherches vont apparaître d’ici la fin de l’année 2016 et au début de l’année suivante. Ceci nous amène ainsi à envisager nos prochaines perspectives de réflexion pour l’année de Master 2 d’autant plus que cette fois-ci notre mémoire sera professionnel puisqu’il devra être en lien avec notre stage en entreprise. Ainsi, nous pourrions avoir le choix entre deux réflexions à mener dans la continuité de ce mémoire : - L’idéal serait certainement de trouver un seul cas d’étude permettant de vérifier nos trois hypothèses simultanément ; - A défaut, nous pourrions, nous semble-t-il, centrer notre étude sur notre première hypothèse relative à la fusion et au regroupement de territoires intercommunaux ruraux. Nous approfondirions alors, dans cette perspective, la 92 question des impacts de ces regroupements sur la détermination des politiques touristiques. Cette décision sera prise dans les mois à venir en fonction de l’observation de la mise en œuvre de la loi NOTRe dans les territoires ruraux. En attendant donc de pouvoir prendre celle-ci, nous terminerons par une citation de Jean-Yves LE DRIAN, Ministre de la Défense et Président de la Région Bretagne, qui mettra un point final à ce mémoire : « La loi NOTRe n’est pas parfaite mais elle ouvre des opportunités » Jean-Yves LE DRIAN, le 08 mars 2016. 93 BIBLIOGRAPHIE OUVRAGES : CAHIERS ESPACES (n°91). Intercommunalité et tourisme. Paris : Editions Touristiques Européennes, 2006, 143 p. KAYSER Bernard. Naissance de nouvelles campagnes. Paris : Editions de l’Aude, 1993, 174 p. LEURQUIN Bernard. La France et la politique de Pays. Paris : Editions Syros, 1997, 289 p. CAHIERS ESPACES (n°98). Tourisme à la campagne. Paris : Editions Touristiques Européennes, 2008, 163 p. TRAVAIL UNIVERSITAIRE : LABIT Mylène. Intercommunalité rurale et transfert de la compétence tourisme. Le cas de la Communauté de communes du Quercy Rouergue et Gorges de l’Aveyron. Mémoire de Master 2 Management des Industries du Tourisme. Toulouse : Université de Toulouse II – Jean Jaurès, Département ISTHIA, 2014, 209 p. ARTICLES PROFESSIONNELS PROFESSIONNELLES : ET REVUES GRAND PUBLIC OU FERRAY JEAN-BAPTISTE. Projet de loi « NOTRe » : ce que mijote le sénat. La gazette des communes, départements, régions, semaine du 25 au 31 mai 2015, n°21/2271, p 8. MARCOU Gérard. Métropoles, régions, départements : qui l’emportera ? Cahiers français, janvier-février 2015, n°384, p 84-90. HELIAS Aurélien. Loi Notre, simplification, rationalisation et économies… La nouvelle organisation territoriale de la République atteindra-t-elle ses objectifs ? Le Courrier des Maires, septembre 2015, n°293, p 20-25. MARQUE Cyrille. Vers un regroupement des offices de tourisme. La Nouvelle République des Pyrénées, jeudi 2 juillet 2015, p 7. DOCUMENT DIVERS : AdCF. Rappels juridiques sur les modalités de mise en œuvre de la compétence tourisme. Les notes juridiques de l’AdCF, Septembre 2010, 27 p [En Ligne]. 94 Disponible sur : <http://www.adcf.org/files/Note-juridique-competencetourisme-09-2011.pdf >. (Consulté le 10-11-2015). AdCF – Observatoire de l’intercommunalité. Portrait des intercommunalités rurales. Les notes territoriales de l’AdCF, 2009, 31 p [En Ligne]. Disponible sur : <http://www.adcf.org/files/NOTES-et-ETUDES/Portrait-interco-rurales2009HD.pdf >. (Consulté le 10-11-2015). BOULIN Jean-Luc. DESTINATION MIDI-PYRENES en collaboration avec la FROTSI : Vers l’office de tourisme du futur, 20 p [En Ligne]. Disponible sur : <http://sit66.typepad.fr/files/loffice-de-tourisme-du-futur.pdf>. (Consulté le 09-11-2015) SITES INTERNET : http://www.senat.fr/ http://www.adcf.org/ http://www.collectivites-locales.gouv.fr/ https://www.legifrance.gouv.fr/ http://www.offices-de-tourisme-de-france.org/ Et autres … 95 TABLES DES ANNEXES ANNEXE A : Les différents scénarios de la prise de la compétence tourisme par les Etablissements Publics de Coopération Intercommunale (EPCI) .................... 97 ANNEXE B : Qu'est-ce-qu'une station classée de tourisme? ........................ 100 96 ANNEXE A : LES DIFFERENTS SCENARIOS DE LA PRISE DE LA COMPETENCE TOURISME PAR LES ÉTABLISSEMENTS PUBLICS DE COOPERATION INTERCOMMUNALE (EPCI) Scénario n°1 : L’organisation intégrée L’EPCI décide de créer un nouvel et unique Office de Tourisme communautaire: Regroupement des Offices de Tourisme existants sur son territoire Création d’un Office de Tourisme communautaire Choix d’un nouveau statut juridique adapté au projet touristique du territoire ou choix du statut juridique d’un Office de Tourisme existant Transformation, suppression ou création (si besoin) des autres Offices de Tourisme existants en Bureaux d’Information Touristique (BIT) Annexe A : Les différents scénarios de la prise de la compétence tourisme par les Etablissements Publics de Coopération Intercommunale (EPCI) 97 Scénario n°1 : L’organisation à plusieurs têtes L’EPCI décide de ne pas créer de nouvel et unique Office de Tourisme communautaire : Maintien des Offices de Tourisme distincts sur son territoire pour les stations classées de tourisme ou les sites disposant de « marques territoriales protégées » (même à l'intérieur d'une commune) Maintien des Offices de Tourisme distincts sur le périmètre intercommunal (dans leur forme juridique actuelle ou autre) Cependant, compte tenu du fait que la compétence "promotion du tourisme, dont la création d'offices de tourisme" est désormais une compétence obligatoire des EPCI, la commune perd de facto cette compétence. Par conséquent, les Offices de Tourisme anciennement communaux doivent modifier leur gouvernance au niveau des collèges « représentants des collectivités » au profit majoritairement d'élus provenant de leur nouvelle collectivité de tutelle qu’est l’EPCI. Source : Inspiré du Flash Info du 22 Juillet 2015 de la Fédération des Offices de Tourisme de France 98 ANNEXE B : QU’EST-CE-QU’UNE « STATION CLASSEE DE TOURISME » ? AN NEXE B : QU'EST -CE-QU'UNE STATION CLASSEE DE T O URISME? Quelles villes peuvent-elles être classées « station de Tourisme » ? L’art R.133-37 du code du tourisme précise que les communes qui mettent en œuvre une politique active d’accueil, d’information et de promotion touristiques, à mettre en valeur leurs ressources naturelles, patrimoniales ou celles qu’elles mobilisent en matière de créations et d’animations culturelles et d’activités physiques et sportives, peuvent être classées station de tourisme. Concrètement, seules les communes ayant obtenu au préalable la dénomination en commune touristique peuvent demander leur classement en station de tourisme. L’esprit qui prévaut à la définition de la station classée est articulé sur: -L’excellence ; -La pluri saisonnalité ; -la pérennité. Pour quelle durée est attribué le classement ? Le classement est prononcé par décret simple pour une durée de douze ans. Il est renouvelable dans les mêmes conditions et selon la même procédure. Quels sont les avantages liés au classement station de tourisme ? Le classement en station de tourisme offre les avantages suivants : Le sur classement démographique mentionné à l’article L. 133-19 du code du tourisme, complété par le décret n° 99-567 du 6 juillet 1999 ; Meilleures rentrées fiscales : le produit de la taxe additionnelle aux droits d’enregistrement ou à la taxe de publicité foncière, tel que prévu aux articles 1584 et 1595 bis du code général des impôts. Taxe de séjour. Quelles sont les conditions pour être classé station de tourisme ? Elles sont nombreuses. Elles s’expriment sous la forme de critères de sélection qui interviennent dans plusieurs matières. Les communes candidates doivent remplir tous les critères (une quarantaine environ) répondant à 6 thématiques principales : -Offrir des hébergements touristiques de nature et de catégories variées ; 99 -Offrir des créations et animations culturelles, faciliter les activités physiques et sportives utilisant et respectant leurs ressources patrimoniales, naturelles ou bâties ainsi que, le cas échéant, celles du territoire environnant, pour tous les publics et pendant les périodes touristiques, et mettre notamment en valeur les savoir-faire professionnels ayant un caractère traditionnel, historique, gastronomique ou régional ; -Offrir à toutes les catégories de touristes des commerces de proximité et des structures de soins, adaptées notamment aux activités touristiques pratiquées, soit dans la commune, soit peu éloignés ; -Disposer d'un document d'urbanisme et d'un plan de zonage d'assainissement collectif et non collectif, et s'engager à mettre en œuvre des actions en matière d'environnement, d'embellissement du cadre de vie, de conservation des sites et monuments, d'hygiène publique, d'assainissement et de traitement des déchets ; -Organiser l'information, en plusieurs langues, des touristes sur les activités et facilités offertes, ainsi que sur les lieux d'intérêt touristique de la commune et de ses environs, et leur assurer l'accès à cette information. Disposer d’un office de tourisme classé en première catégorie. -Faciliter l'accès à la commune et la circulation à l'intérieur de celle-ci pour tous publics par l'amélioration des infrastructures et de l'offre de transport, assurer l'entretien et la sécurité des équipements, la mise en place d'une signalisation appropriée de l'office de tourisme et des principaux lieux d'intérêt touristique. Source : Office de tourisme de Perpignan, Stations classées de Tourisme, 2015 100 TABLES DES FIGURES ET TABLEAUX LES FIGURES : Figure 1: 18 500 communes rurales en France ........................................ 15 Figure 2: Un taux de croissance désormais plus fort ................................. 16 Figure 3: La concentration de la population française rurale ....................... 16 Figure 4: La composition de la commission départementale de la coopération intercommunale ............................................................................ 27 Figure 5: La nouvelle carte de France des régions fusionnées ...................... 36 Figure 6: Le calendrier de la mise en place des nouveaux S.D.C.I ................. 45 Figure 7: Le territoire du Quercy Blanc ................................................ 67 Figure 8: Logo de la Communauté de Communes du Quercy Blanc ................ 68 Figure 9: Logo de la Communauté de communes de CoLaurSud .................... 70 LES TABLEAUX : Tableau 1: Champs de compétences d'une communauté d'agglomération ........ 30 Tableau 2: Champs de compétences d'une communauté urbaine .................. 31 Tableau 3: Champs de compétences d'une communauté de communes ........... 32 Tableau 4: Le choix des acteurs pour les entretiens de Master 2 (Quercy Blanc) 81 Tableau 5: Le choix des acteurs pour les entretiens de Master 2 (CoLaurSud) ... 83 Tableau 6: Rétro planning pour l'année 2016-2017 ................................... 88 101 TABLES DES MATIERES SOMMAIRE ___________________________________________________________ 6 INTRODUCTION GENERALE _____________________________________________ 7 PARTIE1 : TOURISME ET ORGANISATION DES TERRITOIRES RURAUX _________ 9 Chapitre 1 : L’espace rural, un territoire en perpetuelle mutation ................... 11 1.1 L’espace rural à travers les définitions ______________________________ 11 1.2 L’exode rural où l’événement marquant de l’espace rural ______________ 13 1.2.1 Qu’est-ce-que l’exode rural ? ________________________________ 13 1.2.2 Différents exemples d’exodes ruraux en France ________________ 13 1.2.3 De l’exode rural à l’exode urbain ____________________________ 14 1.3 La campagne, une destination choisie _______________________________ 17 Chapitre 2 : L’évolution de l’organisation des territoires ruraux ....................... 20 2.1 L’émergence des « Pays » _________________________________________ 20 2.1.1 Qu’est-ce qu’un « Pays » ? __________________________________ 20 2.1.2 Pourquoi des « Pays » ? ____________________________________ 20 2.1.3 Une brève histoire de l’évolution des pays ____________________ 21 2.2 « L’intercommunalisation » des espaces ruraux _______________________ 23 2.2.1 L’évolution des intercommunalités ___________________________ 23 2.2.2 La loi relative à l’orientation de l’administration territoriale de la république du 6 février 1992______________________________________ 25 2.2.3 La loi relative au renforcement et à la simplification de la coopération intercommunale du 12 juillet 1999 ________________________________ 26 2.2.4 La loi relative aux libertés et aux responsabilités locales du 13 août 2004 __________________________________________________________ 27 2.3 Les différentes formes d’intercommunalités et leurs champs de compétences________________________________________________________ 28 2.3.1 Les communautés d’agglomération ___________________________ 29 102 2.3.2 Les communautés urbaines __________________________________ 30 2.3.3 Les communautés de communes _____________________________ 31 Chapitre 3 : Un contexte de réorganisation territoriale .......................................... 34 3.1 La loi de Modernisation de l’Action Publique Territoriale et d’Affirmation des Métropoles (MAPTAM) du 27 janvier 2014 ________________________________ 34 3.2 La loi relative à la délimitation des nouvelles régions du 16 janvier 2015 _ 35 3.3 La loi portant sur la Nouvelle Organisation Territoriale de la République du 7 août 2015___________________________________________________________ 36 CONCLUSION – PREMIERE PARTIE _______________________________________ 40 PARTIE 2 : ENJEUX ET IMPACTS DE LA LOI NOTRE SUR L’ORGANISATION TOURISTIQUE DES TERRITOIRES RURAUX _______________________________ 41 Chapitre 1 : Des territoires qui s’agrandissent : l’Etat voit grand ....................... 43 1.1 « Pour se marier, il faut être au moins deux… » _______________________ 43 1.1.1 Qu’est-ce qu’un S.D.C.I ? ___________________________________ 43 1.1.2 Le contexte de la révision du S.D.C.I _________________________ 44 1.2 La fusion divise les élus : les premières incidences de la Loi NOTRe ______ 45 1.2.1 Des avis partagés _________________________________________ 45 1.2.2 Vers la mise en place d’une nouvelle politique touristique ? ______ 48 Chapitre 2 : Une réorganisation institutionnelle pour les EPCI ? .......................... 51 2.1 Le temps du rapprochement : « Le mariage et la date, mais rien sur la méthode » __________________________________________________________ 51 2.3 L’intégration d’une nouvelle compétence : la compétence « Promotion du tourisme dont la création d’offices de tourisme », une compétence difficilement définissable _________________________________________________________ 53 Chapitre 3 : Vers la réorgansation des offices de tourisme communaux .......... 57 3.1 L’organisation « integrée » ________________________________________ 57 3.1.1 Le choix d’un statut juridique pour l’office de tourisme intercommunal nouvellement créé ______________________________________________ 58 103 3.1.2 La transformation en Bureau d’Informations Touristiques des offices de tourisme existants ? _____________________________________________ 59 3.2 L’organisation « à plusieurs têtes » _________________________________ 60 CONCLUSION – DEUXIEME PARTIE _______________________________________ 63 PARTIE 3 : ETUDE DES CAS DU QUERCY BLANC ET DES COTEAUX LAURAGAIS SUD ___________________________________________________________________ 64 Chapitre 1 : Le Quercy Blanc et les Coteaux Lauragais Sud : deux territoires à fort enjeu en matière de tourisme rural......................................................................... 66 1.1 Le Quercy Blanc __________________________________________________ 66 1.1.1 La Communauté de communes du Quercy Blanc _______________ 66 1.1.2 L’office de tourisme du Quercy Blanc ________________________ 68 1.1.3 Les atouts touristiques du territoire _________________________ 69 1.2 Les Coteaux Lauragais Sud _________________________________________ 70 1.2.1 La Communauté de communes de CoLaurSud __________________ 70 1.2.2 L’office de tourisme de Nailloux_____________________________ 71 1.2.3 Les atouts touristiques du territoire _________________________ 71 1.3 Le choix de deux terrains d’études __________________________________ 72 Chapitre 2 : La méthodologie de recherche proposée .............................................. 74 2.1 La vérification des hypothèses au travers des terrains d’études _________ 74 2.1.1 Le contexte _______________________________________________ 74 2.1.2 La méthode qualitative : pourquoi ce choix et dans quel but ? ___ 75 2.2 Le Quercy Blanc : en Master 2 ______________________________________ 76 2.3 Les Coteaux Lauragais Sud : en Master 2 _____________________________ 77 Chapitre 3 : Pour une opérationnalisation de notre démarche méthodologique .......................................................................................................................................................... 80 3.1 Le choix des acteurs ______________________________________________ 80 3.1.1 Les acteurs pour le Quercy Blanc_____________________________ 80 3.1.2 Les acteurs pour les Coteaux Lauragais Sud ____________________ 82 104 3.2 Les outils à mettre en place _______________________________________ 85 3.2.1 Entretiens qualitatifs dans le Quercy Blanc ____________________ 85 3.2.2 Entretiens qualitatifs dans les Coteaux Lauragais Sud ___________ 86 3.3 Le phasage previsionnel à respecter _________________________________ 87 CONCLUSION – TROISIEME PARTIE ______________________________________ 91 CONCLUSION GENERALE ______________________________________________ 92 BIBLIOGRAPHIE ______________________________________________________ 94 TABLES DES ANNEXES _________________________________________________ 96 ANNEXE A : Les différents scénarios de la prise de la compétence tourisme par les Établissements Publics de Coopération Intercommunale (EPCI) ________97 ANNEXE B : Qu’est-ce-qu’une « station classée de tourisme » ? __________99 TABLES DES FIGURES ET TABLEAUX ____________________________________ 101 TABLES DES MATIERES _______________________________________________ 102 RESUME ___________________________________________________________ 106 105 RESUME RESUME : Promulguée le 7 août 2015, la loi portant sur la Nouvelle Organisation Territoriale de la République (dite loi « NOTRe ») a des incidences sur la mise en œuvre du tourisme à l’échelon local, surtout en milieu rural. En redressant le seuil de constitution des intercommunalités à 15 000 habitants et en leur transférant de plein droit la compétence « promotion du tourisme, dont la création d’offices de tourisme », elle implique de faire des choix stratégiques en matière d’organisation touristique des territoires ruraux. C’est ce que s’efforce de mettre en évidence ce mémoire à travers l’étude des communautés de communes du Quercy Blanc (département du Lot) et des Coteaux du Lauragais Sud (Pays Lauragais). C’est ce que s’eff orc e de mettr e en évidence c e mém oire à trav er s l’ét ude des comm unautés de comm unes du Querc y Blanc ( dépar tem ent du Lot) et des Coteaux du Laurag ais S ud (Pays Laur agais). Mots clés : Espace Rural – Intercommunalité - Loi NOTRe - Compétence tourisme SUMMARY : Promulgated August 7th, 2015, the Law on New Territorial Organization of the Republic (law called “Our”) has consequences on tourism implementation at the local level, especially in rural areas. By rectifying the constitution threshold intermunicipal to 15 000 inhabitants and transferring it by the right the “promotion of tourism” skill, including the “creation of tourist offices”, it involves making strategic choices in tourist organization rural territories. This is what is trying to highlight this memory through the study of the Quercy Blanc local district (from the department of Lot) and the Coteaux du Sud Lauragais local district (from the Pays Lauragais). Keywords : Rural space - Local district - NOTRe law - Tourism skill 106