Lorsque le niveau de la Mer Baltique se met à monter
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Lorsque le niveau de la Mer Baltique se met à monter
Lorsque le niveau de la Mer Baltique se met à monter Le futur niveau de la Mer Baltique est déterminé par la montée du niveau des mers du globe, la montée du niveau de la terre et le régime de vent local. Les côtes méridionales et orientales de la Baltique sont les masses émergées les plus exposées. Les changements climatiques et leurs conséquences font plus que jamais l’objet de débats animés au sein de la communauté scientifique et du grand public. Pour mieux comprendre quels effets pourrait avoir la montée du niveau de la Mer Baltique sur le développement des pays côtiers, le projet SEAREG (Sea Level Change Affecting the Spatial Development in the Baltic Sea Region) a été lancé dans le cadre du programme INTERREG IIIB Région de la Mer Baltique. Trois scénarios possibles ont été imaginés quant aux futurs effets d’une montée du niveau de la mer, qui pourrait intervenir entre 2071 et 2100. Grâce à la modélisation et au calcul de la manière dont pourraient évoluer le climat et les côtes, on dispose d’éléments fiables pour réfléchir à la future planification sociale. « Ce projet trouve de bonnes applications ; nous sommes en mesure d’utiliser nos résultats scientifiques à des fins pratiques », commente Markus Meier, responsable du projet suédois, qui travaille en tant qu’océanographe au SMHI (Swedish Meteorological and Hydrological Institute (Institut suédois de météorologie et d’hydrologie). « Le plus important dans ce projet est de répondre aux attentes régionales et communales, en produisant des statistiques sur les inondations, des évaluations des risques et de la vulnérabilité ou autres données importantes rentrant dans le cadre de l’aménagement du territoire », déclare Gunn Persson, hydrologue au département de recherche climatique du SMHI. Quatre étapes pour fournir une évaluation Les effets de la montée du niveau de la Mer Baltique ont été calculés en s’appuyant sur un cadre d’aide à la décision mis au point par le projet. Ce cadre comprend quatre étapes principales. La première étape est la modélisation climatique et le calcul SIG (Systèmes d’informations géographiques). Les trois autres outils sont : une plate-forme de discussion réunissant chercheurs, responsables de l’aménagement et décideurs dans le but de mettre en commun les questions concernant les problèmes et les risques ; une évaluation de la vulnérabilité tenant compte des effets sur la nature et l’économie sociale ; et une base de connaissances qui garantira que des connaissances et des expériences valables/justes/adaptées sont échangées entre les disciplines scientifiques, les institutions publiques et les pays. Un projet doté de compétences variées Participent au projet des scientifiques de l’environnement, des spécialistes de sciences politiques, des autorités locales et des agences d'aménagement du territoire, ainsi que des décideurs venant de Finlande, Suède, Allemagne et même d’Estonie et de Pologne. Les zones à l’étude sont Stockholm en Suède, Pärnu en Estonie, Gdansk en Pologne et Usedom au nord-est de l’Allemagne et enfin Helsinki et Itä-Uusinaa en Finlande. « Les calculs océanographiques unifiés pour la Mer Baltique ont été réalisés au SMHI, et chaque pays a successivement travaillé sur différentes études de cas et leurs problèmes associés », explique Gunn Persson. « Nous avons réussi à rentrer en contact avec des représentants des autorités suédoises, grâce, selon moi, à deux atouts. Au SMHI, nous avons l’habitude d’informer régulièrement le public à propos du climat qui est un sujet d’actualité suscitant beaucoup d’intérêt. Et nous avons largement bénéficié de l’aide de Inregia, une société de conseil qui a établi de nombreux contacts au niveau local », poursuit-elle. « L’ouverture des pays est très inégale et les points de vue sur le climat diffèrent beaucoup plus que, par exemple, en Suède et en Finlande, ce qui était utile de relever », explique Markus Meier. « Dans nombre de cas, c’est bien sûr une question financière. Il n’y a simplement pas assez d’argent pour prendre en compte tous les risques liés à la planification sociale, mais, dans d’autres cas, c’est une question d’évidence. Certains jugent le risque trop faible, d’après les résultats des calculs, pour tenir compte de la montée du niveau de la Mer Baltique dans la planification en général », ajoute-t-il. L’environnement : un problème d'ordre national La température moyenne de la Terre a augmenté au cours du siècle dernier. Les raisons de cette hausse de la température font l’objet de discussions dans les cercles scientifiques et la majorité des chercheurs pensent que l’influence de l’homme, principalement par l’émission de gaz à effet de serre, y est pour beaucoup. En 1997, le protocole de Kyoto a été présenté. Son but était de limiter l’émission de gaz à effet de serre dans les pays développés. L’UE a été, à bien des égards, à l'origine des débats sur le climat et du protocole de Kyoto. L’UE est très préoccupée par les questions environnementales. Un pays ne peut pas régler seul les problèmes environnementaux. L’environnement est sans frontière et tout le monde en pâtit si un pays manque à son devoir environnemental. « Il était absolument essentiel de mener ce genre de projet INTERREG, malgré le manque d'expérience bureaucratique européenne dont nous et le coordinateur finlandais faisions preuve », déclare Markus Meier. « Il est important que tout le monde, et pas seulement les universitaires, soit concerné par la planification ayant des répercussions sur l'ensemble de la communauté, et que toute la population des pays concernés soit impliquée. Si nous n’avions pas mené ensemble un projet INTERREG, la modélisation n'aurait sans doute jamais été réalisée », ajoute-t-il. Le travail du projet a permis d’obtenir toute une palette de résultats tout en favorisant l’échange d’expériences et de méthodes de travail. « Un certain nombre de pays ont proposé des cartes et analyses détaillées de très haut niveau, et j’aimerais que nous en fassions autant du côté suédois », déclare Gunn Persson. « Le problème consiste à se procurer suffisamment de données d’altitude. Tout doit s’acheter et cela paralyse en partie les activités de recherche de ce genre. Toutefois, le contact avec les acheteurs s’est révélé très positif et cela a suscité beaucoup d’intérêt, si bien que le problème de la disponibilité des données a fini par se régler tout seul », conclut-elle. Le changement climatique a une incidence sur le niveau des mers Pour l’instant, le niveau de la Mer Baltique monte relativement doucement et n’a pas encore entraîné de grandes catastrophes, mais cela peut changer. La montée du niveau de la mer dépend d’une variété de facteurs différents et s’agissant de la Mer Baltique, SEAREG a conclu que la montée du niveau de la terre et les mouvements eustatiques étaient les phénomènes les plus importants. Le mouvement eustatique signifie que le niveau de la mer monte lorsque la température de l’eau augmente ; c’est un effet thermique. L’eau plus chaude occupe un plus grand volume. Lorsque le climat se réchauffe, même les glaciers se mettent à fondre et la terre de pergélisol dégèle, augmentant le volume d’eau de la mer. La montée du niveau de la terre dans la région baltique est un phénomène unique dans la mesure où il intervient à différentes vitesses au nord et au sud. Après la dernière glaciation, les parties septentrionales de la Baltique ont connu une montée plus rapide que les parties méridionales. Ce phénomène combiné à une augmentation du volume d’eau signifie que les côtes baltiques méridionales et orientales seraient les plus touchées par la future montée du niveau de la mer. Même les vents locaux en seraient affectés comme conséquence du changement climatique. Ils sont synonymes de niveaux d’eau extrêmement élevés et peuvent entraîner des inondations. L’évolution du niveau des mers affecte l’aménagement du territoire dans la région de la Mer Baltique (SEAREG) Partenaire chef de file : Geological Survey of Finland (Étude géologique de Finlande) Betonimiehenkuja 4, P.o. Box 96 FIN-02151 Espoo, SUOMI/FINLAND Partenaires : Geological Survey of Finland (Étude géologique de Finlande), Finlande, Centre for Urban and Regional Studies (YTK)/Helsinki University of Technology (Centre d’études urbaines et régionales (YTK)/ Université de technologie d’Helsinki), Finlande Swedish Meteorological and Hydrological Institute (SMHI) (Institut suédois de météorologie et d’hydrologie (SMHI)), Suède, City Governement of Pärnu (Gouvernement de la ville de Pärnu), Finlande Regional Planning Office Vorpommern (Bureau d’aménagement régional Vorpommern), Allemagne Regional council of East Uusimaa (Conseil régional de Uusimaa de l’est), Finlande, Universität Geifswald (Université de Geifswald), Pologne, Polish Geological Institute (PGI) (Institut polonais de géologie), Pologne, Ministry for Rural Areas, Planning, Agriculture and Tourism Schleswig Holstein (Ministère des zones rurales, de l’aménagement, de l’agriculture et du tourisme du Schleswig Holstein), Allemagne City hall of Gdansk, Environmental Protection Department (Mairie de Gdansk, département de la protection de l’environnement), Pologne Office of Regional Planning and Urban Transportation Stockholm County (Bureau de l’aménagement régional et des transports urbains du comté de Stockholm), Suède, Uusimaa Regional Council (Conseil régional de Uusimaa), Finlande, Helsinki City Planning Department (Département de l’aménagement de la ville d’Helsinki), Finlande, Stockholm City Planning Administration (Gestion de l’aménagement de la ville de Stockholm), Suède, Geological Survey of Estonia (EGK) (Étude géologique d’Estonie (EGK), Estonie Programme : INTERREG IIIB Région de la Mer Baltique Durée du projet : 2.6.2002 – 1.4.2005 Coût total : EUR 1 591 940 Financement FEDER : EUR 840 970 Contact : Mr. Philipp Schmidt-Thomé Betonimiehenkuja 4, P.O. Box 96 FIN-02151 Espoo FINLAND Tél. : +358 20 550 11 [email protected] www.bsrinterreg.net Modifications du niveau des eaux en hiver (2071-2100) par rapport aux niveaux d’eau moyens actuels (1961-1990) Les schémas montrent des exemples de résultats des scénarios. Le premier graphique illustre ce que l’on peut appeler un cas de faible montée, traduit par une montée des eaux de 9 cm au-dessous d’une montée du niveau de la terre. Dans le deuxième cas de figure, les valeurs moyennes indiquent un changement du niveau de + 48 cm moins une montée du niveau de la terre avec prise en considération du régime de vent. Le troisième schéma illustre un cas de montée importante du niveau des eaux avec une augmentation de + 88 cm moins une montée du niveau de la terre accompagnée des changements de vents locaux les plus importants (source : Meier et al., 2004, Climate Research nr.27, 59-75).
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