handicap - Handipole
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forum Publication sur les dispositifs d’insertion en Ile-de-France, à l’initiative de l’Agefiph et de la DRTEFP. La convention régionale 2004 traduit le volontarisme de l’Afpa Ile-de-France en la matière et prolonge les engagements déjà anciens par des actions diversifiées et plus proches des besoins territoriaux. PATRICK DE CHARRETTE DIRECTEUR RÉGIONAL DE L’AFPA ILE-DE-FRANCE 16 handicap Juin 2004 CONVENTION RÉGIONALE AFPA/AGEFIPH : un plan d’action volontariste Fin 2000, l’Afpa et l’Agefiph Ile-de-France signaient une convention pluriannuelle pour favoriser l’accès des personnes handicapées en formation. Renouvelée en 2004, cette convention décline pour la région les objectifs et axes de partenariat nationaux, sur des domaines tels que l’aide à l’orientation, la professionnalisation des jeunes issus de l’éducation spécialisée, la qualification, et en réponse à des besoins d’entreprises identifiés. Ce sont ainsi près de 2 200 personnes qui ont bénéficié en quatre ans de cette collaboration, avec une formation Afpa à la clef. ••• som L’Afpa est directement impliquée par l’engagement national en faveur des personnes handicapées. La prochaine loi pour l’égalité des chances des personnes handicapées va organiser de manière systématique leur accès au “droit commun”, ce qui se traduit pour l’Afpa par le maintien d’un financement national de l’Etat – le programme d’actions subventionné Emploi – et par une préoccupation toujours plus présente de collaborer étroitement avec l’Agefiph sur ce champ. N° m re i a ORIENTATIONS ET POLITIQUES Convention régionale Afpa/Agefiph : un plan d’action volontariste INSERTION ET ORGANISATION Des partenariats inter dispositifs pour une prise en compte précoce des besoins en matière de santé et de handicap RÉSEAUX ET ACTIONs Un réseau pour la prévention de la désinsertion professionnelle des traumatisés de la main FORUM INFO Lire page 2 2 4 6 8 Orientations et Politiques forum 2 CONVENTION RÉGIONALE AFPA/AGEFIPH : un plan d’action volontariste L Afpa – association nationale pour la formation professionnelle des adultes Agefiph – association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées ANPE – agence nationale pour l’emploi Cap emploi – structure spécialisée de placement, de droit privé, co-traitant de l’ANPE pour le public handicapé CIF – congé individuel de formation CNTH – centre national de recherche et de ressources pour la formation professionnelle des travailleurs handicapés (centre Afpa) Cotorep – commission technique d’orientation et de reclassement professionnel CRP – centre de rééducation professionnelle EAD – enseignement à distance Fongecif – fonds de gestion du congé individuel de formation Impro – institut médico-professionnel Opcareg – organisme paritaire collecteur agréé régional PAS Emploi – programme d’actions subventionné PDITH – programme départemental d’insertion des travailleurs handicapés PRFTH – programme régional de formation des travailleurs handicapés a convention Afpa/Agefiph Ile-deFrance 2000-2003 s’était donnée pour objectifs d’améliorer l’orientation professionnelle,en tenant compte du handicap, d’optimiser le réseau d’accueil en centre Afpa, et plus globalement d’amplifier l’offre de formation en direction des personnes handicapées ( lire Forum n°6). Sur les trois premières années, les objectifs ont été largement atteints,avec une progression de 80 % des prestations d’appuis à l’orientation, et de 27 % pour les entrées en formation. L’année 2003 a marqué un infléchissement, tout en restant sur des volumes significatifs supérieurs aux réalisations précédant la mise en place de la convention ( 3 081 aides à l’orientation et 500 entrées en formation pour 2003). Afin de remédier de façon volontariste à un éventuel recul de ces bons résultats, la Direction régionale de l’Afpa a proposé un nouveau plan d’actions aux directions départementales, dont les axes constituent le cœur de la convention 2004. Un dispositif d’aide à l’orientation A partir d’entretiens avec la personne et en mobilisant éventuellement des outils adaptés,les psychologues de l’Afpa assurent un service d’appui à la construction du parcours de formation. Pour les personnes handicapées, l’Afpa réalise cette prestation sur prescription des Cotorep, de l’ANPE (dans le cadre de la complémentarité de services), ou du réseau Cap Emploi. Pour permettre une amplification de ce service, l’Agefiph prend en charge un surcoût forfaitaire lié au handicap (dans la limite d’un tiers des prestations proposées) représentant deux heures d’appui supplémentaire à la personne. Sont éligibles à ces surcoûts les appuis à la construction de parcours de formation ayant une prescription Afpa, mais aussi ceux qui font l’objet d’une solution hors Afpa (CRP et milieu protégé exclus), ou d’une construction de solution alternative avec le bénéficiaire. La convention 2004 se propose d’expérimenter en complément de cette prestation l’adaptation pour les travailleurs handicapés d’un dispositif actuellement proposé aux femmes, qui allie “journées découvertes des métiers”et “plateaux techniques” de dix jours en centre Afpa. Un moyen de travailler sur des parcours de formation diversifiés. Professionnalisation de jeunes handicapés issus de l’éducation spécialisée Dans le cadre de l’expérimentation de solutions alternatives au milieu protégé, l’Afpa a mis en place avec le PDITH de Seine-Saint-Denis (93), en partenariat avec le groupe Accor, deux actions innovantes pour des jeunes issus d’Impro (lire Forum n°14). Sur le Val-de-Marne ( 94), en lien avec le dispositif Passerelles, une autre action se déroule actuellement avec le groupe Accor. Ces expériences soutenues par l’Agefiph pourront faire l’objet d’une reconduction. D’autres projets, en horticulture par exemple, sont à l’étude. Il est prévu 3 d’ouvrir le dispositif d’appui à l’orientation (découverte des métiers et plateaux techniques) également à ces publics. Parallèlement, des actions d’information et de sensibilisation des établissements d’éducation spécialisée seront conduites en 2004, dans le cadre du dispositif Passerelles (lire Forum n°2). Parcours qualifiants de droit commun et partenariats avec les entreprises L’Agefiph Ile-de-France recherchant une complémentarité de l’offre de formation sur la région dans le cadre du PRFTH, en partenariat avec le Conseil régional et l’Etat, la prise en charge des coûts de parcours qualifiants Afpa pour 45 000 heures de formation (environ 60 actions) est reconduite pour 2004. Par ailleurs, l’Afpa poursuit son engagement propre au titre du PAS Emploi (Programme d’actions subventionné ou “commande publique”), avec un objectif de 480 entrées sur l’année (dont EAD, préprofessionnalisant et actions qualifiantes non prises en charge par l’Agefiph). Enfin, en lien avec la politique de mobilisation des entreprises et de diagnosticconseil de l’Agefiph Ile-de-France, des réponses spécifiques à des besoins identifiés d’entreprises seront construites en 2004. Sont notamment à l’étude un projet de formation pour infographistes dans les métiers de l’édition et un projet avec les Frères Blanc. L’ingénierie de projets nécessaire, assurée par le Pôle régional handicap de l’Afpa, fera l’objet d’un suivi particulier. Animation du réseau et développement des relations territoriales Le réseau de correspondants et référents mis en place dans le cadre du PRFTH (lire Forum n°2) fait l’objet d’une animation interne au sein de l’Afpa (une vingtaine de personnes concernées). Le Pôle régional handicap assure la formation des nouveaux intervenants et l’approfondissement des compétences de l’ensemble,en liaison avec le CNTH-Afpa de Roiffé. Comme par le passé, l’action des référents en centre fait l’objet d’un soutien de l’Agefiph par le biais d’une prime forfaitaire. Pour favoriser l’intégration d’un plus grand nombre de travailleurs handicapés dans son dispositif de formation, les Directeurs départementaux de l’Afpa piloteront un rapprochement avec les coordinations de PDITH et le réseau Cap Emploi, avec l’appui du Pôle régional. L’objectif est de pouvoir répondre aux besoins des territoires par des montages spécifiques de formations (individuelles ou collectives) ou par des réservations de places sur l’offre de l’Afpa. Un plan d’action complet –prévoyant aussi la réalisation et la diffusion d’un support vidéo pédagogique sur l’intégration des personnes handicapées – qui devrait permettre de maintenir, et même d’amplifier, les résultats jusque-là obtenus.■ Autres conventions passées par l’Agefiph sur le champ de la formation L’Agefiph a signé des conventions avec l’Opcareg et le Fongecif Ile-de-France, organismes collecteurs de fonds pour la formation. Opcareg Ile-de-France La convention, signée en décembre dernier, s’appuie sur une équipe composée d’un chef de projet, de deux chargés de relation en entreprise et d’une assistante, avec laquelle l’Opcareg Ile-de-France identifie au sein des entreprises visitées les emplois accessibles aux travailleurs handicapés. Sont aussi repérés les éventuels besoins en formation complémentaire pour l’adaptation à la prise du poste. L’Opcareg peut proposer également un accompagnement pour maintenir des salariés handicapés dans leurs activités professionnelles. L’organisme encourage les entreprises à monter des contrats en alternance ou à former des salariés handicapés avec un suivi complet dans les différentes phases (conseil sur les contrats, aide à la recherche de prestataires, constitution des dossiers, apports financiers incitatifs, adaptation des équipements, aménagement du poste de travail...), et ce en lien avec les acteurs locaux (Cap Emploi, PDITH…). L’Opcareg Ile-de-France offre un dispositif de tutorat pour que l’intégration soit durable. Destiné aux salariés-tuteurs, le E-tutorat (disponible à compter du deuxième trimestre 2004) est un outil pédagogique permettant de préparer l’accueil du salarié handicapé dans l’établissement et d’organiser son parcours d’intégration. Voir aussi www.opcareg-idf.org Fongecif Ile-de-France La convention passée entre l’Agefiph et le Fongecif Ile-de-France concerne le congé individuel de formation (CIF). Elle prévoit une information ciblée sur les possibilités du CIF auprès des personnes handicapées en activité, et intègre une amplification de l’offre de CIF pour les travailleurs handicapés, à travers un cofinancement de l’Agefiph sur la prise en charge du coût pédagogique de la formation. Plus d’informations sur le CIF www.fongecif-idf.fr Insertion et Organisation 4 Les questions de santé et de handicap sont souvent traitées tardivement durant le parcours d’insertion, et peuvent se révéler des freins majeurs pour l’accès à l’emploi. Les Conseils généraux, à travers des partenariats récents avec les PDITH, se mobilisent de plus en plus pour traiter ces questions, notamment pour ce qui concerne le public bénéficiaire du RMI ayant des problèmes de santé. Deux expériences différentes, en Essonne (91) et dans le Vald’Oise (95), traduisent cette préoccupation par une offre de prestation d’accueil et d’évaluation. DES PARTENARIATS INTER DISPOSITIFS pour une prise en compte précoce des besoins en matière de santé et de handicap D ans la vallée de Montmorency (Val-d’Oise), et sous l’impulsion du Conseil général, les organismes d’orientation et d’insertion s’emploient depuis 1999 à améliorer en commun la prise en charge des personnes bénéficiaires du RMI rencontrant des problèmes de santé ( lire Forum n°10). Les difficultés repérées touchent entre autres la difficile articulation des soins en santé mentale et de l’insertion professionnelle, les demandes Cotorep non pertinentes ou les dossiers mal remplis, la déperdition des personnes après orientation des services RMI vers la Cotorep ou orientation de la Cotorep vers une structure Cap emploi. Ces axes de réflexions se sont concrétisés en 2003 par la naissance de l’Espace AIR. Pour l’Essonne, c’est dans la prolongation des actions menées dans le cadre du programme exceptionnel de l’Agefiph qu’en 2003, le dispositif d’accueil se transforme et crée, en lien avec le PDITH, le pôle d’information PIRA. Laure Delbar, chargée de mission Pira et Christine Mansour, responsable de AIR, décrivent les dispositifs et les partenariats. PIRA 91 Pira 60 allée des Champs-Elysées – 91080 Courcouronnes tel 01 60 87 78 90 fax 01 60 87 78 91 e-mail [email protected] Espace AIR 1-3 rue d’Argenteuil – 95210 Saint-Gratien tel 01 30 10 94 70 fax 01 39 64 10 25 mail [email protected] En Essonne, le pôle d’information, de ressources et d’appui (Pira) a mis en place diverses prestations qui ont pour objectif d’aider les personnes à mieux comprendre et se repérer dans leurs relations avec le dispositif “travailleur handicapé”. Les conseillers en insertion des services instructeurs du RMI (Conseil général) reçoivent des personnes qui leur confient ou qui présentent des difficultés de santé qui les gênent dans leur insertion professionnelle. Pour savoir dans quelle mesure ces difficultés relèvent d’une problématique de handicap, évaluer leurs conséquences sur la capacité de travail, déterminer si elles nécessitent de prévoir une demande de reconnaissance “travailleur handicapé”auprès de la Cotorep ou de faire valoir toute autre reconnaissance administrative, les services instructeurs du RMI orientent ces personnes vers la prestation dédiée du Pira. Celui-ci propose un “diagnostic d’éligibilité au statut de travailleur handicapé” qui consiste, lors d’un entretien individuel, à informer la personne du rôle et des missions de la Cotorep et effectuer un premier sondage de sa situation ; la deuxième étape comprend, si la personne en est d’accord, une visite médicale auprès d’un médecin ayant des compétences en médecine du travail qui va examiner la pertinence d’une demande à la Cotorep. La personne fait ensuite le point avec un chargé de mission du Pira sur les conclusions de cette première phase. Si l’élaboration d’un dossier Cotorep est nécessaire,une aide peut être apportée pour assurer la continuité des démarches. La transmission de l’information s’effectue à la fois du côté de la Cotorep (l’évaluation du Pira et l’appréciation médicale d’aptitude du médecin sont jointes au dossier), que du côté du Conseil général,via une fiche de liaison adressée au prescripteur. Les chargées de mission du Pira, en participant aux équipes techniques de la Cotorep, peuvent suivre les dossiers jusqu’à la décision finale. Ils invitent alors à nouveau 5 les personnes, pour expliquer si besoin la décision prise, et pour faciliter le relais avec les opérateurs proposés (Cap Emploi, organismes de formation…). Le Pira accueille également des personnes effectuant une première demande de formation professionnelle auprès de la Cotorep. Le pôle d’information aide les membres de l’équipe technique à déterminer si la demande de formation est justifiée, si le choix de la formation est adéquat, s’il y a ou non d’autres étapes à mettre en place avant la formation souhaitée (un module linguistique par exemple), si la personne est prête… “Il s’agit de définir au mieux la première étape du parcours, en faisant le point sur la situation professionnelle des personnes, leurs parcours et leur projet, précise Laure Delbar. En une heure d’entretien, nous ne pouvons pas cibler le projet, mais en revanche nous voyons la direction à prendre, l’organisme le mieux placé pour aider la personne à avancer.Les comptes-rendus de ces entretiens sont envoyés systématiquement à la Cotorep et à la structure Cap Emploi, et en fonction du projet au centre de préorientation de L’adapt ou à l’Afpa...” En fonction des dispositifs et des années, entre 20 et 30 % des personnes accueillies au Pira ont des troubles de santé mentale (personnes suivies ou non), les autres personnes présentant des déficiences motrices ou des maladies invalidantes. “Toutes les structures rencontrent des difficultés vis-à-vis des personnes qui ont des troubles psychiatriques, car nous manquons de prestations de proximité sur le département, explique Laure Delbar. Une réflexion commune est menée actuellement, dans le cadre du PDITH avec notamment le Conseil général, la Ddass, la Cotorep, les structures Cap emploi et l’Unafam, pour imaginer un outil pertinent destiné à ce public.” Espace AIR 95 (Vallée de Monmorency) L’espace d’accueil,d’information et de relais (AIR) pour l’insertion professionnelle des personnes confrontées à des problèmes de santé et de handicap a pour objectif d’assurer un lien entre les différents organismes intervenants. Les professionnels de l’espace AIR s’étaient préparés à accueillir des personnes présentant une problématique de santé mentale, et sont assez étonnés par le profil d’une moitié du public reçu : des personnes de 50 ans et plus, qui ont un problème de santé physique, licenciées économique ou licenciées pour inaptitude. Ce sont souvent des personnes qui ont peu de qualifications, physiquement usées par le travail, et qui savent qu’elles doivent encore travailler au moins dix ans avant de faire valoir leurs droits à la retraite. Le premier contact avec l’espace AIR consiste pour la personne à assister à une réunion d’information collective (ou individuelle si l’immersion dans un groupe s’avère trop compliquée ou angoissante) qui présente les différentes missions des organismes et les droits des personnes handicapées (Cotorep,ANPE, Cramif, Cap Emploi, PDITH, services sociaux…). Cette réunion est animée par la chargée d’insertion professionnelle et un(e) psychologue de l’espace AIR. L’étape suivante repose sur un entretien individuel approfondi, qui brosse la situation de la personne, ses souhaits,et propose un travail de bilan et d’évaluation sur une durée de trois à six mois. “Les entretiens sont systématiquement discutés à trois voix, insiste Christine Mansour.Médecin, psychologue et chargée d’insertion professionnelle listent en commun les questions qui se posent et les priorités pour aider la personne à se remobiliser. Ces échanges permanents nous évitent aussi de réagir en fonction de nos propres projections.” Pendant cette période, les professionnels de l’espace AIR vont élaborer en concertation avec les personnes : • une mise à plat de leur situation administrative, • un travail d’évaluation médicale, psychologique et socioprofessionnelle (évaluation qui peut être demandée par l’ANPE,par exemple,pour vérifier la compatibilité d’une formation demandée avec l’état de santé de la personne), • une proposition d’orientation qui répond à une demande de soutien des personnes, toujours en lien avec la réalité (pas de proposition de formations dont on sait qu’elles ne débouchent pas sur un emploi possible, pas de formations trop longues pour les personnes de plus de 50 ans dont on sait qu’elles ne seront pas financées par l’ANPE ou la Cotorep, par exemple). AIR s’engage à être un fil rouge encore six mois après la fin de la prise en charge des personnes, pour savoir ce qu’elles sont devenues, si elles se sont engagées dans les formations préconisées, si elles ont trouvé un emploi. “Ce sont les interrogations du Conseil général, qui sait par expérience combien il est difficile d’avoir des informations a posteriori : ainsi, pour les bénéficiaires du RMI, sortir du dispositif veut parfois dire sortir d’une mauvaise période dont on ne veut absolument plus entendre parler après” rappelle Christine Mansour. Un lien accru vers les structures Cap Emploi Dans la continuité des prestations offertes en Essonne, le Pira réfléchit actuellement à un appui plus en aval de l’orientation : le partenariat avec les structures Cap Emploi est en cours d’élaboration et se concrétisera en fonction des besoins des structures. La collaboration se fera notamment autour des difficultés rencontrées par les conseillers Cap emploi à appréhender et accompagner les personnes souffrant de troubles psychiques. Dans le Val-d’Oise, le travail démarre également avec les structures Cap Emploi. “Il ne s’agit pas d’y envoyer tout le monde à tout prix, souligne Christine Mansour,car nous ne pouvons pas faire semblant de croire à une insertion professionnelle possible s’il n’y en n’a pas.Ce serait mal jouer notre contribution à l’orientation”. Aujourd’hui, la collaboration est déjà effective par la transmission des conclusions de l’intervention de AIR, avec l’accord du travailleur handicapé,pour que le conseiller Cap Emploi ne reparte pas de zéro dans la connaissance de la personne et de sa situation.Ces collaborations s’insèreront à l'avenir dans la nécessaire articulation avec l'offre de service Cap emploi. ■ Réseaux et Actions 6 UN RÉSEAU POUR LA PRÉVENTION DE LA DÉSINSERTION PROFESSIONNELLE des traumatisés de la main Le maintien dans l’emploi des personnes handicapées suite à un accident ou une maladie repose bien souvent sur une appréhension précoce des perspectives de retour à l’emploi. Or l’aspect médical peut parfois prendre le pas sur l’examen des conséquences socioprofessionnelles. Le Réseau Prévention Main, créé en 2003 et financé par le FAQVS(1), s’inscrit dans une dynamique de coordination essentielle à la prévention de la désinsertion, et a initié à ce titre des collaborations avec trois PDITH de la région. (1) Fonds d’aide à la qualité des soins de ville,( URCAM/URML ) (2) A cet effet, le Réseau Prévention Main a organisé en février 2004 une journée d’information associant les acteurs concernés. Le présent article s’appuie notamment sur les interventions des acteurs du réseau – lire également les actes sur www.handipole.org ou auprès de Alexandra Dessouffleix, coordinatrice du réseau. (3) A partir des interventions du Docteur Thierry Dubert, Président du réseau, et d’Alexandra Dessouffleix, coordinatrice. (4) A partir de l’intervention du Docteur Marie Pascual, médecin du travail. (5) A partir de l’intervention de Véronique Bustreel, coordinatrice PDITH de Seine-Saint-Denis. (6) Extrait des interventions de Fabienne Baron et Danièle Nantey ( 77 ), Ludivine Letendre (94), Eva Sanchez (93), chargées de mission Maintien des PDITH de l’est francilien. L es traumatismes de la main sont un des enjeux majeurs de santé publique par leur fréquence et leurs retentissements fonctionnels et socioprofessionnels. Sur l’est de la région parisienne, on estime les accidents annuels à près de 90 000, et les échecs à la reprise du travail sont repérés nombreux. Le Réseau Prévention Main s’est constitué sous forme associative en septembre 2003. Il s’est appuyé à l’origine sur les travaux d’amélioration des pratiques entrepris depuis une dizaine d’années par la FESUM (Fédération Européenne des Services d’Urgences Mains) et le centre d’urgences “mains” de Pontault-Combault. L’objectif du réseau est d’améliorer la prise en charge des traumatisés de la main et du membre supérieur de façon à diminuer les séquelles et leurs conséquences socioprofessionnelles. Le réseau s’est donc rapproché naturellement des PDITH de l’est francilien (Seine-et-Marne,Val-de-Marne, Seine-Saint-Denis), qui partagent avec lui le même souci de soutenir et de favoriser la mobilisation des acteurs sur le maintien dans l’emploi(2) . Organisation du réseau(3) L’objectif du réseau vise à améliorer pour l’essentiel trois volets de la prise en charge : la bonne orientation des patients en urgence, la qualité des soins secondaires, et l’accompagnement socioprofessionnel des personnes accidentées. Sur ce dernier point, les pratiques reposent souvent sur une solution de facilité : prolonger l’arrêt de travail jusqu’à la reprise, sans anticiper le moment de la consolidation par la sécurité sociale et les conséquences d’un retour non préparé dans l’entreprise. L’action du réseau consiste donc, outre la prévention primaire et secondaire des accidents, à atténuer les conséquences psychologiques, sociales et professionnelles en cas de séquelles. Pour ce faire, les axes d’intervention privilégient : – l’échange d’informations entre patients et professionnels, et entre professionnels (en essayant de construire progressivement un langage commun), – une coordination centralisée mobilisant l’ensemble des acteurs concernés (en mettant en place ou simplifiant des procédures, en fluidifiant les passages de relais, en formalisant l’information nécessaire…), – et autant que nécessaire, la mise en place d’une assistance psychologique. En pratique, les personnes reçoivent un “Passeport Main” dès les urgences qui vise à: – faciliter le suivi : y figurent les données propres à la situation socioprofessionnelle de la personne et à son évolution (renseignées par elle-même) et l’historique de sa prise en charge médicale (urgences,interventions, évolution prévisible…) ; – fournir aux personnes les informations nécessaires à la mise en place des démarches socioprofessionnelles (interlocuteurs, mesures...) ; – permettre une analyse du fonctionnement des coopérations et la capitalisation de données pertinentes pour une meilleure prise en compte des besoins, à partir notamment d’un bilan final de la situation de la personne (qui remplit un questionnaire complet avant de restituer son Passeport en fin de parcours). Aujourd’hui, tous les acteurs concernés sont invités à participer au réseau (Samu, pompiers, médecins urgentistes, généralistes, du sport, de la médecine physique et de réadaptation, anesthésistes, chirurgiens, masseurs kinésithérapeutes, médecins conseil de la sécurité sociale, médecins du travail, infirmiers, assistantes sociales, centres de rééducation et de réadaptation, acteurs du PDITH…). L’implication dans le réseau est fonction des disponibilités de chacun, et peut porter 7 sur la diffusion des passeports comme sur l’application de protocoles ou la participation à des groupes de travail. Les facteurs clefs pour prévenir la désinsertion(4) Après un traumatisme de la main ou du membre supérieur, le retour à une vie normale peut être long et complexe, particulièrement en cas de conséquences sur l’activité professionnelle antérieure. L’accompagnement s’articule autour de cinq points critiques du suivi : – prendre en compte la dimension psychologique : le soutien psychologique peut être nécessaire non seulement au moment des premiers soins, s’il s’agit d’un traumatisme important, mais aussi lorsque des difficultés apparaissent ou s’installent durant la rééducation ou les démarches de réinsertion ; – prendre en compte la douleur :la douleur “chronicisée” est souvent plus compliquée à prendre en charge que la douleur post-opératoire. Il est important de réagir rapidement à l’installation d’un syndrome douloureux chronique, en passant le relais aux spécialistes de la douleur ou en sollicitant l’avis des autres médecins en charge du patient ; – gérer les aspects médico-sociaux et administratifs : les démarches auprès des organismes de protection sociale ne sont pas à négliger. Elles peuvent éviter une rupture dans les revenus, qui représenterait un stress supplémentaire, particulièrement pour les personnes en situation précaire. La démarche auprès de la Cotorep doit être initiée le plus tôt possible, mais en prenant soin d’en laisser la maîtrise au patient, qui doit en comprendre l’intérêt et les limites. Les suites d’accidents du travail et de maladies professionnelles peuvent poser des problèmes particuliers, car la question du travail est au coeur de l’histoire des personnes. Il faut savoir analyser les difficultés et aider à dépasser le traumatisme et ses conséquences sur l’avenir professionnel ; – anticiper la reprise de l’activité professionnelle : dès que se pose la question de l’avenir professionnel et que le patient est en mesure de faire la démarche, il faut solliciter le médecin du travail pour une visite de pré–reprise.Elle a pour objec- tif de “faciliter la recherche des mesures nécessaires lorsqu’une modification de l’aptitude au travail est prévisible”, sans engager pour autant à la reprise ; – veiller à passer le relais, s’assurer qu’il a été pris : le passage de relais est primordial, car il permet les échanges pluridisciplinaires et prévient l’enlisement de certaines situations, notamment dans le cadre du maintien dans l’emploi. Collaborations avec les PDITH(5) La démarche du Réseau Prévention Main rejoint une préoccupation majeure du PDITH : éviter la désinsertion professionnelle par une prise en compte précoce des difficultés susceptibles d’entraîner une exclusion temporaire ou définitive du monde du travail. Aussi le réseau et les dispositifs “maintien” des PDITH de la zone géographique concernée se sont naturellement rapprochés, et s’appuient en tant que de besoin sur leurs différentes compétences. Pour les PDITH, les chargés de mission, intervenant en complémentarité des acteurs médico-sociaux et en lien avec le médecin du travail, peuvent apporter leur expérience en matière d’outils propres au maintien, de fonctionnements institutionnels,de mobilisations d’aides techniques ou financières, de questions juridiques. Ils peuvent également faciliter les démarches dans le passage de relais vers des structures spécialisées en matière de reclassement professionnel quand la démarche de maintien échoue, afin d’assurer une continuité dans la dynamique professionnelle. Plus largement, la coordination du PDITH, dans le cadre des orientations du comité de pilotage associant notamment l’Etat (DDTEFP), l’Agefiph, la Cpam, l’ANPE et la Ddass, peut favoriser l’amélioration des coopérations à travers des actions de communication, d’information, d’organisation ou d’évaluation des dispositifs dédiés au maintien. Si les situations de maintien actuellement traitées dans le cadre des axes maintien des PDITH concernent rarement les traumatismes du membre supérieur,il est souvent constaté que dans ces cas de figure,la coordination des compétences et des acteurs reste l’élément central du succès. ■ Exemple de situation(6) Un homme de 43 ans, salarié dans une entreprise de cartonnerie, est victime d’un accident de travail avec un traumatisme par écrasement de la main droite qui nécessite une intervention chirurgicale. Les séquelles sont des douleurs importantes, un défaut d’ouverture de la première commissure et une diminution très importante de la force de la main droite. Un an après l’accident, le salarié contacte l’axe maintien du PDITH, qui lui conseille de se munir d’un maximum d’éléments médicaux, pour son rendez-vous de pré-reprise avec le médecin du travail prévu prochainement. A l’issue de la visite de pré-reprise, le médecin du travail prévoit un risque d’inaptitude au poste de travail lors de la reprise effective. L’entreprise paraît peu ouverte à une réflexion sur un reclassement interne. Pour le médecin du travail, la reprise semble de toute façon prématurée, une évolution étant attendue. Trois mois plus tard, le salarié reçoit une offre de service du Service Social de la Cramif. Le chirurgien du salarié est sollicité pour un avis à remettre au médecin du travail lors de la nouvelle visite de préreprise. La veille de cette visite, le service médical de la Sécurité Sociale confirme la consolidation. Le médecin du travail, devant alors se prononcer pour une reprise, confirme l’inaptitude au poste, l’impossibilité d’un aménagement comme d’un reclassement interne. L’axe maintien préconise une formation mobilisable dans le cadre du CIF. L’ampleur des freins psychologiques limite toute participation du salarié dans la démarche de négociation avec l’employeur, qui s’envenime. Un mois plus tard, après avis d’inaptitude définitif, une procédure de licenciement est engagée. Le salarié est orienté vers un service psychiatrique et en parallèle, retour est fait à la Cotorep pour une orientation spécialisée. Réseau Prévention Main 16 avenue de l’Hôtel de Ville 77340 Pontault-Combault Coordinatrice 06 30 88 36 93 Secrétariat 01 64 43 44 65 Télécopie 01 64 43 44 98 Email : [email protected] info 8 Fonds social européen Centre régional d’orientation professionnelle • 8 rue Georges et Maï Politzer 75012 Paris Tél. 01 53 46 14 56 Paris (75) Programmation Objectif 3 FSE – Révision à mi-parcours En complément des priorités transversales pour 2000-2006 (initiatives locales pour l’emploi, nouvelles technologies de l’information et de la communication, égalité des chances hommes/femmes), la France a inscrit à compter de 2004 deux priorités supplémentaires : • l’insertion professionnelle et la qualification des personnes handicapées, • l’emploi et la qualification des travailleurs expérimentés sur les axes d’intervention appropriés (…). Par ailleurs, la mesure 2.2 (Accompagner les politiques de l’Etat pour l’insertion et contre l’exclusion) vise à soutenir l’insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées, et notamment : • développer des entreprises et structures d’insertion spécifiques pour les personnes handicapées, • aider à la conception et au développement de mesures individualisées pour l’insertion des personnes handicapées, • mettre en œuvre des parcours de formation ou d’insertion socioprofessionnelle spécifiques pour les personnes handicapées. http://www.travail.gouv.fr/fse/pdf/docupobj32004-2006.PDF Texte approuvé par la Commission européenne – Décision CE (2004) 2021 du 7 juin 2004. • 112 avenue Philippe Auguste 75011 Paris Tél. 01 55 25 18 00 Seine-et-Marne (77) • Immeuble Le Réal 566 avenue André Ampère - ZI de Moissy 77550 Moissy Cramayel Tél. 01 64 13 68 70 • 30 bd du Chevalier Bayard 77333 Meaux Beauval cedex Tél. 01 64 36 51 36 • 67 avenue du Général de Gaulle 77420 Champs sur Marne Tél. 01 64 68 80 45 SOP (Service d’orientation professionnelle) Afpa Ile-de-France Yvelines (78) • Rue des Graviers 78200 Mantes-Magnanville Tél. 01 34 77 19 55 • Immeuble le Central gare 1 place Charles de Gaulle 78180 Montigny-le-Bretonneux Tél. 01 61 37 35 40 Essonne (91) A lire sur www.handipole.org • Agenda • Mise à jour du Topo Guide (Questions/réponses, documents et formulaires) • Analyse de la constitution du taux d'emploi des travailleurs handicapés en Ile-de-France. Etude thématique Observatoire • Tableau de bord emploi/chômage des personnes handicapées en Ile-deFrance. • Statistiques ANPE (flux d’entrées, flux de sorties, stock des demandeurs d’emploi) • 2 avenue Louis Aragon 91130 Ris Orangis Tél. 01 69 02 58 00 • 5 route Nationale 91510 Lardy Tél. 01 60 82 80 80 Hauts-de-Seine (92) • 9 rue du vieux Pont 92735 Nanterre cedex Tél. 01 41 37 91 30 Seine-Saint-Denis (93) • 1/9 rue de la Citoyenneté 93240 Stains Tél. 01 49 71 11 71 • 58 avenue Jean Jaurès 93000 Bobigny Tél. 01 48 45 00 50 Val-de-Marne (94) Directeur de la publication : Alain Gaudoux Président PRACTHIS - 9, rue Sainte Anastase 75003 Paris - Tél : 01 53 01 64 60 - Rédactrice en chef : Laurence Joselin, PRACTHIS - Comité de rédaction : DRTEFP, DR AGEFIPH, PRACTHIS - Réalisation : Dominique Guillemet Conception graphique : Aurélia Sainte - Impression : Atelier protégé Colombes - ISSN 1620-2953 • ZI Le Closeau - rue Marc Seguin 94015 Créteil cedex Tél. 01 45 13 70 00 Val-d’Oise (95) • Immeuble le Sextant - 2 rue des Voyageurs 95807 Cergy-Pontoise cedex Tél. 01 34 41 60 90 Avec la participation du FSE