chuchotis24. chuchotis24 - CHU de Liège

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chuchotis24. chuchotis24 - CHU de Liège
N° 24 PRINTEMPS 2007
Belgique - België
P.P. - P.B.
B - 018
Autorisation de
fermeture B/018
Bulletin d’information des médecins du Centre Hospitalier Universitaire de Liège
Visite princière
au CHU de Liège
Révolution
anti-angiogénique
Festival ImagéSanté,
du 10 au 15 mars
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N° 24 PRINTEMPS 2007
sommaire
éditorial
Anniversaire
Ce 24e CHUchotis se doit de rappeler les manifestations qui
L’année du vingtième anniversaire du
CHU de Liège s’est clôturée le 30 novembre dernier, avec la visite de la Princesse
Astrid.
ont clôturé le 20e anniversaire du CHU autonome. Son Altesse
Royale la Princesse Astrid a visité le service de neurochirurgie,
puis a rehaussé de sa présence la séance académique tenue
le 30 novembre dernier, au cours de laquelle les autorités universitaires et hospitalières ont évoqué la vocation, la situation
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et la progression du CHU durant ces 20 ans, devant de nom-
Actualité
Récompense. Le plan de redéploiement
multisite du CHU de Liège décroche le
prix d’excellence en gestion hospitalière.
Sarcomes. Pour optimiser la prise en charge des sarcomes des os et des tissus mous,
le CHU de Liège développe un groupe de
référence pluridisciplinaire.
breux ministre, parlementaires, représentants de la Province
et de la Ville, etc.
A l’occasion de cet anniversaire, le CHU adopte un nouveau
logo avec lequel le personnel et tous nos amis qui ont suivi les
manifestations sont dès à présent familiarisés.
Du point de vue médical, le sujet principal de ce numéro est
consacré aux thérapies biologiques ciblées, tout particulièrement aux plus prometteuses, celles qui s’attaquent au processus de l’angiogenèse. Parmi les autres articles, on relèvera l’at-
6
tribution du prix 2007 de gestion hospitalière au CHU pour son
Dossier
plan multisite, le pré-programme de la huitième édition d’Image-
Thérapies ciblées : la
révolution anti-angiogénique
progrès de la prise en charge des sarcomes et la dernière pha-
En oncologie comme en ophtalmologie,
les nouveaux traitements destinés à lutter contre l’angiogenèse donnent des résultats prometteurs. Ces thérapies ciblées
sont nées des progrès fondamentaux enregistrés ces dernières années par la biologie moléculaire.
Santé qui se tiendra du 10 au 15 mars prochain au CHU, les
se du déploiement de la technologie de l’information au CHU.
Enfin, ce numéro marque un petit tournant dans l’organisation
du Conseil éditorial de CHUchotis : M. Pol Louis, Administrateur
délégué du CHU, a accepté ma demande de passer la main de
la direction de ce Conseil. Les années passent… et je deviens
un spectateur de plus en plus lointain de l’évolution des choses. Le Pr. Christian Bouffioux a été désigné à ma succession
et je m’en réjouis d’autant plus qu’il est un des membres les
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plus actifs de ce Conseil. Je tiens à exprimer ma vive gratitude
ImagéSanté
Rendez-vous incontournable de la promotion de la santé, le festival ImagéSanté se déroulera à Liège du 10 au 15
mars.
à tous nos lecteurs, à ceux surtout qui nous ont fait part de
leurs remarques, à tous les pionniers de CHUchotis depuis ses
tout débuts lorsque, en novembre 1999, Georges Bovy, Administrateur délégué à l’époque, a mûri ce projet : Christian et les
professeurs J.-P. Delporte, R. Pierard, J.-M. Krzesinski, D. Jacquemin ainsi que notre journaliste professionnelle Anne Pironet
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aussi dévouée qu’efficace et, enfin, ceux qui nous ont rejoints
Informatisation
L’informatisation du dossier médical, de
l’imagerie, du courrier et des transferts
d’information avance à grands pas. Le
CHU de Liège vise une optimisation de la
qualité des soins ainsi que de l’efficacité
et de la rapidité de la prise en charge.
plus récemment : le Recteur A. Bodson, membre du Conseil
d’administration du CHU, les professeurs Présidents du Conseil
médical et le professeur D. Giet. A tous, merci et au revoir.
Pr. Fernand Bonnet
directeur médical honoraire
directeur de la rédaction
Bulletin d’information des médecins du Centre Hospitalier Universitaire de Liège
éditeur responsable : P. Louis, Administrateur délégué du CHU (04 366 70 00),
av. de l'Hôpital 13 bât. B35 - 4000 Liège - Directeur de la rédaction : Pr. F. Bonnet
Conseil éditorial : A. Bodson, F. Bonnet, C. Bouffioux, J.P. Delporte, Q. Désiron,
D. Giet, D. Jacquemin, J.M. Krzesinski, P. Louis, M. Malaise, G. Pierard, C. Von Frenckell
Coordination, rédaction et réalisation : A. Pironet ([email protected],
0479 87 30 87) - Conception graphique : R. Gray - Photos : C. Ernotte (CHU),
J.M. Clajot, Tilt-ULg - Impression : Unijep.
http://www.chuliege.be
l’actualité
du CHU
Synthèse 2008
Nouvel accélérateur linéaire
La troisième édition de « Syn­
thèse », journée médico-scientifique organisée par le CHU de Liège
à l’intention des professionnels de
la santé de la région liégeoise, se
tiendra le samedi 11 octobre 2008
au Sart Tilman. Si les thèmes de
cette édition ne sont pas encore
tous connus, on nous annonce que
le programme fera la part belle
aux présentations vidéos et multimédias, notamment dans le domaine de la médecine d’ur­gence.
Rappelons que les actes de Synthèse 2007 ont été publiés dans
un numéro hors série de la Revue
médicale de Liège (volume 62).
Lors du Conseil d’administration du 17 octobre 2007, la décision a été prise d’acquérir un accélérateur linéaire de dernière
génération pour le service de radiothérapie. Il est doté d’une
imagerie incorporée ultramoderne qui procure des images de
type CT et permet de contrôler le positionnement du patient
au millimètre près, avant tout traitement de la cible tumorale.
Autre atout de l’équipement : l’irradiation est synchronisée à
une phase prédéfinie du cycle respiratoire du patient. De ce
fait, les marges de sécurité nécessaires pour tenir compte du
mouvement de la cible tumorale pendant l’irradiation pourront être réduites et la quantité de tissus sains irradiés à haute dose sera moindre. En parallèle, toutes les machines déjà
installées seront dotées de nouvelles tables de traitement, de
nouveaux systèmes de contention et d’un nouveau système de
vérification des paramètres de traitement, afin d’assurer de façon optimale la qualité et la sécurité des traitements sur tous
les accélérateurs.
2 0 e a Ennivers
N B R E F a ire
Coup d’œil sur
Nouveau logo, nouvelle image
A l’occasion de son vingtième anniversaire, le CHU de Liège a choisi un
nouveau logo, mieux adapté que le précédent au caractère multisite de
l’hôpital et à l’évolution de son image. Ce nouveau logo, qui associe l’idée
d’excellence universitaire (compétence, rigueur, professionnalisme) et le
caractère humain (rassurant, chaleureux), est dorénavant officiellement
inauguré.
Le vieillissement
en ligne de mire
Les travaux de parachèvement
se poursuivent dans le nouveau
bâtiment construit aux Bruyères.
L’aménagement du service de gériatrie sera terminé en juillet, avec
le transfert à Chênée des 30 lits
gériatriques d’Esneux et des 30 lits
gériatriques du Sart Tilman. Les
travaux prévus pour les abords des
urgences et la voirie qui y conduira
devraient s’étendre d’avril à fin juin.
Ils seront suivis, jusqu’à l’automne,
de l’aménagement du terminal des
bus, puis de celui du parking. Nous
reviendrons plus en détails sur ces
nombreux changements dans notre prochain numéro.
Le thème de la prise en charge des
populations âgées migrantes a été
sélectionné pour réunir différents
hôpitaux de l’Europe du NordOuest au sein du programme européen Interreg IVb. Avec le CHU de
Liège et les Hôpitaux universitaires
de Strasbourg en têtes de pont, ce
programme associera, comme son
prédécesseur, le Centre hospitalier
de Luxembourg et le Centre hospitalier régional de Metz-Thionville,
rejoints par l’Hôpital universitaire
de Maastricht, les Hôpitaux universitaires de Genève et le Centre
hospitalier de Mannheim.
Journées de mai
Les « journées de mai » de l’EPU.
ULg, enseignement postuniversitaire de la Faculté de Médecine de
l’Université de Liège, se tiendront
les samedi 17 et dimanche 18 mai
2008 au CHU (site du Sart Tilman).
Destinées à présenter les actualités
diagnostiques et thérapeutiques,
les « journées de mai » clôturent
pour cette année académique le
programme de formation continuée élaboré en concertation avec
plusieurs associations de médecins
généralistes.
Informations : H. Hoeters, 04 366 42 76
([email protected]), Pr. D. Giet, président du département de médecine
générale de l’ULg ([email protected]).
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Bruyères : emménagement cet été
ANNIVERSAIRE
Le CHU de Liège
entame sa 21e année
Point d’orgue des manifestations liées au vingtième anniversaire du
CHU de Liège, la séance académique du 30 novembre 2007 a été rehaussée de la présence de Son Altesse Royale la Princesse Astrid.
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Avec le concert de l’Orchestre
philharmonique de Liège proposé
le 20 décembre par le Fonds Léon
Fredericq, qui célébrait également ses vingt ans, la séance académique a clôturé avec élégance
l’année anniversaire du CHU.
Après avoir été accueillie dans la
verrière par les membres du personnel, la Princesse s’est rendue
en neurochirurgie où l’attendait
l’équipe du Pr. Didier Martin pour
une présentation de la nouvelle
acquisition du service, l’IRM interventionnelle, que nous vous avons
présentée au printemps dernier
(CHUchotis n° 21). Accompagnée
du gouverneur de la Province de
Liège Michel Forêt, du bourgmestre Willy Demeyer, du président
du Conseil d’administration Jean
Sequaris, de l’administrateur délégué Pol Louis, du recteur de l’ULg
Bernard Rentier, du doyen de
la Faculté de Médecine Gustave
Moonen, du médecin-chef Christian Bouffioux et du vice-président
du Conseil d’administration Arthur
Bodson, la Princesse Astrid a par la
suite assisté à un exposé sur le plan
multisite de l’hôpital. A cette occasion, la révérende Sœur Fulvie et
Mlle Huberte Hanquet ont rejoint
l’assemblée, ainsi que la ministre
Marie-Dominique Simonet et le
président du Parlement wallon
José Happart. Le cortège, encadré
par les massiers de l’Université, a
ensuite pris la direction de l’amphithéâtre Bacq et Florkin, où eut lieu
la séance académique.
A cette occasion, les différents
orateurs, faisant preuve d’une
belle unanimité, ont rappelé l’importance des liens qui unissent le
CHU de Liège à l’Université qui lui
a donné le jour. Le recteur Bernard Rentier a ainsi souligné que
le CHU partage avec son alma mater le même pouvoir organisateur,
la Communauté française, ainsi
que les objectifs propres aux insti-
ANNIVERSAIRE
Insistant sur la nécessité d’encourager la collaboration entre les
deux institutions, indispensable
à leur bon fonctionnement, le
doyen Gustave Moonen a plaidé
pour une revalorisation de la
fonction d’enseignant clinicien et
pour la création de « nouveaux
chemins de la découverte, qui
simplifieraient les relations entre
laboratoires et salles d’hospitalisation », une interaction féconde
entre chercheurs et cliniciens au
sein d’une « GIGA-clinique ».
Pol Louis, administrateur délégué,
a évoqué les « talents » que le CHU
a reçus en héritage de son alma
mater : la compétence et l’intelligence de prodiguer des soins de
haute qualité en intégrant de manière simultanée l’enseignement
et la recherche. Il s’est réjoui des
« vertus » acquises par l’hôpital au
cours de ses vingt années de vie :
le courage de la lucidité, d’abord,
qui l’a conduit à « prendre en main
son destin et compter d’abord sur
ses propres forces », grâce au comportement responsable de tous ses
acteurs, l’humilité, ensuite, de reconnaître que pour répondre aux
grands défis du monde hospitalier,
le CHU a besoin du soutien des
pouvoirs publics, essentiel à l’avenir des hôpitaux universitaires.
Ce dernier point a également
été souligné par Jean Sequaris,
président du Conseil d’administration, qui a félicité l’ensemble
des personnes qui ont participé et
participent encore au voyage enthousiasmant mais difficile de ce
« gros bateau » qu’est le CHU de
Liège et qui lui permettent d’assurer au mieux ses missions.
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tutions universitaires, l’enseignement, la recherche et le service à
la communauté, une convergence
soulignée par la ministre MarieDominique Simonet.
ACTUALITE
Le « multisite » à l’honneur
Le redéploiement multisite du CHU de Liège décroche le prix 2007
d’excellence en gestion hospitalière.
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Décerné annuellement, le prix
d’ex­cel­lence en gestion hospita­
lière a été créé en 2004 par la
société Covidien, la KUL et l’Association belge des directeurs
d’hôpitaux. Il a pour but de distinguer l’équipe managériale
d’un hôpital qui s’est engagé de
manière remarquable au cours de
ces dernières années en faveur
d’une amélioration de la qualité des soins dans son institution.
Nominé parmi 19 institutions de
soins belges, le CHU de Liège a
remporté le prix ex-aequo avec le
Belgisch Zeeinstituut voor Orthopedie d’Ostende.
Le jury était composé de spécialistes académiques, administratifs et
industriels de la gestion des hôpitaux. Les cinq critères d’évaluation
étaient l’impact du projet sur l’hôpital, l’engagement du comité de
direction, la qualité d’organisation
du projet, son caractère créatif et
innovant, sa force d’impulsion et
d’inspiration pour l’avenir.
Selon le Pr. Engelbrecht, Professeur de la KUL et vice-président
de l’Association belge des directeurs d’hôpitaux, « Ce plan ambitieux est réalisé de manière rigoureuse et très compétente du point
de vue de la gestion. L’ensemble
de l’organisation, au sens large
du terme, est systématiquement
impliqué dans sa mise en œuvre.
La vision, la mission et la stratégie occupent une place centrale,
le leadership est développé à tous
les niveaux de l’organisation et
les ressources matérielles et financières sont gérées dans l’optique
d’un déroulement efficace des
processus de soins. L’environnement difficile et complexe dans
lequel l’initiative a vu le jour en
renforce l’intérêt. »
Projet prioritaire du plan stratégique du CHU de Liège (le plan COS),
le redéploiement multisite vise à :
nréussir la fusion avec les hôpi-
taux des Bruyères et d’Esneux
en les intégrant dans un ensemble pluraliste harmonieux ;
nredistribuer l’activité médicale
entre les trois sites d’hospitalisation, en tenant compte des
exigences de qualité universitaire, des seuils légaux nécessaires pour l’agrément et des conséquences du numerus clausus.
Un objectif a guidé la conception du projet : préférer la complémentarité à la dispersion, en
spécialisant les différents sites de
l’hôpital en centres d’excellence
afin d’améliorer la qualité des
soins, d’assurer la sécurité des
patients et d’utiliser au mieux les
moyens humains, techniques et
financiers.
C’est ainsi que le site d’Esneux accueille plus spécifiquement la revalidation, le site du Sart Tilman
les plateaux techniques et le service d’infectiologie et le site des
Bruyères le pôle « mère-enfant »
et la gériatrie. Le site des Bruyères
bénéficie également d’une mise à
niveau de son service des urgences.
Le budget consacré à la réalisation
du plan multisite s’élève à 25 millions d’euros, répartis pour 45 %
sur le site des Bruyères, 44 % sur
le site d’Esneux et 11 % sur le site
du Sart Tilman.
ACTUALITE
Sarcomes optimiser la
prise en charge
Pour garantir au patient les meilleures chances de guérison et éviter
autant que possible l’amputation, une prise en charge rapide et adaptée des sarcomes des os et des tissus mous est essentielle.
Création d’un
centre de référence
Plusieurs études récentes ont montré qu’il était nécessaire de traiter
40 à 50 cas chaque année pour se
prévaloir d’une expertise correcte,
d’une part, et, d’autre part, qu’une
prise en charge initiale mal adaptée
réduisait tant les chances de survie que celles de bénéficier d’une
chirurgie conservatrice du membre. C’est la raison pour laquelle le
Dr William Kurth, chef de clinique
dans le service de chirurgie de l’appareil locomoteur du Pr. Philippe
Gillet, contribue au CHU de Liège à
la création d’un groupe pluridisciplinaire pour la prise en charge des
sarcomes des os et des tissus mous.
A ses côtés, également spécifiquement formés dans le domaine des
sarcomes, un radiothérapeute, le
Dr Nicolas Jansen, et une oncologue, le Dr Christine Gennigens,
s’impliquent d’ores et déjà au
quotidien.
Ce type de prise en charge pluridisciplinaire s’inscrit évidemment
dans la droite ligne des recommandations du GOUWL, le Groupement oncologique universitaire
Wallonie-Liège coordonné par le
Pr. Georges Fillet, au sein duquel
une centaine de spécialistes de
huit hôpitaux de la région travaillent de concert pour garantir
une prise en charge optimale des
patients atteints d’un cancer.
« Je me suis formé spécifiquement
à l’hôpital Cochin, à Paris, au sein
d’une structure pluridisciplinaire
déjà bien rodée prenant en charge
un millier de nouveaux sarcomes
par an », explique le chirurgien.
« Radiothérapeute,
oncologue,
chirurgien, anatomo-pathologiste
et radiologue s’y rencontrent régulièrement, notamment pour discuter des diagnostics. » C’est en effet
sur le plan diagnostique et dans
l’établissement du plan thérapeutique initial que les difficultés sont
les plus grandes. Non seulement
ces tumeurs sont très rares, mais
elles se répartissent de surcroît en
plus de 200 sous-types nécessitant
autant de traitements adaptés.
Eviter les pièges
Les sarcomes des tissus mous ne
représentent que 0,5 à 1 % des
cancers de l’adulte ; leur fréquence augmente avec l’âge, certains
types étant néanmoins plus fréquents chez le jeune adulte. Ces
tumeurs malignes se développent
aux dépens des diverses variétés de
tissu conjonctif squelettique ou extra-squelettique. Elles présentent
des localisations anatomiques très
variées, avec une prédominance
des membres inférieurs (50 %).
« Le piège classique, c’est de penser que l’absence de douleur et
la bonne santé générale du patient indiquent le caractère bénin
de la tumeur », met en garde le
Dr Kurth. « Au contraire, les tumeurs malignes, même métastasées, présentent rarement d’autres
signes cliniques qu’un syndrome de
masse. » Lors de l’examen clinique,
deux caractéristiques permettent
toutefois de suspecter un sarcome :
la taille de la masse (≥ 5 cm) et sa
profondeur (localisation sous-aponévrotique). Une masse d’apparition récente et de croissance rapide est en outre plus inquiétante
qu’une autre présente de longue
date sans grande modification.
Les biopsies inappropriées représentent un deuxième écueil préjudiciable aux patients, car elles
peuvent mener à un diagnostic
faussement rassurant, voire aggraver le pronostic. « Même une
biopsie à l’aiguille peut poser problème pour la suite du traitement
si elle est effectuée de manière
inadéquate », insiste le Dr Kurth.
« En effet, l’œdème réactionnel
rend la RMN réalisée par la suite
difficilement interprétable et
l’échantillonnage insuffisant du
prélèvement biopsique peut poser
des problèmes de représentativité.
La biopsie doit évidemment être
réalisée dans un délai très court,
mais uniquement après tous les
examens d’imagerie et en prenant
toutes les précautions nécessaires
pour ne pas compromettre les possibilités de la chirurgie conservatrice, notamment en ce qui concerne
le choix de la voie d’abord. »
Autant de constats qui plaident en
faveur d’une prise en charge rapide dans un centre de référence,
comme il en existe en Angleterre,
mais peu encore en Belgique.
Dr W. Kurth
Chirurgie de l’appareil locomoteur
04 366 72 22
w.kurth@
chu.ulg.ac.be
A lire
n W. Kurth,
Ph. Gillet,
« Boules et
autres masses.
Prise en charge
rationnelle des
tumeurs des
tissus mous »,
Revue médicale
de Liège, 2006,
61 : 11 : 763-770.
n A.A. Bhangu,
J.A.S. Beard,
R.J. Grimer,
« Should soft tissue sarcomas be
treated at a specialist centre? »,
Sarcoma, 2004,
8 : 1 : 1–6.
page 5 chuchotis
Grâce aux progrès de l’imagerie
par résonance magnétique nucléaire, de la radiothérapie, de
l’oncologie et de la chirurgie, la
survie à dix ans des patients atteints d’un sarcome des tissus mous
a considérablement augmenté ces
dernières années et l’amputation
est de moins en moins fréquente.
Le pronostic reste toutefois un
peu plus sévère dans le cas des tumeurs osseuses primitives.
DOSSIER
Oncologie :
des traitements à la carte ?
Les progrès fondamentaux de la biologie moléculaire font espérer
une révolution en oncologie médicale, avec l’essor de ce qu’on appelle
les thérapies ciblées. Parmi les plus prometteuses figurent celles qui
s’attaquent au processus complexe de l’angiogenèse.
Dr G. Jérusalem
Oncologie
médicale
04 366 72 01
g.jerusalem@
chu.ulg.ac.be
Dr Ch. Gennigens
Oncologie
médicale
page 6 chuchotis
04 366 72 01
christine.gennigens
@chu.ulg.ac.be
Les mécanismes impliqués dans la
transformation néoplasique de la
cellule, la croissance de la tumeur
et sa dissémination métastatique
sont aujourd’hui beaucoup mieux
connus. Plusieurs facteurs moléculaires ont ainsi été identifiés par
les chercheurs. Ils représentent
autant de cibles potentielles pour
le développement de nouveaux
médicaments.
A vrai dire, le concept de thérapie ciblée n’est pas neuf en oncologie. Les traitements hormonaux des cancers du sein et de la
prostate, par exemple, peuvent
déjà être qualifiés de « ciblés ».
Depuis longtemps, chercheurs et
cliniciens cherchent à optimiser la
destruction de la tumeur tout en
minimisant les effets secondaires
sur les tissus sains. Les agents biologiques dirigés contre des mécanismes indispensables à la croissance des vaisseaux sanguins ont
ainsi permis, ces dernières années,
des avancées thérapeutiques de
premier ordre. La nouveauté de
ces thérapies biologiques réside
dans le fait que ce ne sont plus
les cellules cancéreuses qui sont
visées, mais bien les cellules saines
mobilisées par la tumeur pour favoriser sa croissance.
Entre bémols...
Est-ce à dire que ces thérapies
ciblées, à l’instar des fameuses
« frappes chirurgicales », sont dépourvues de dommages collatéraux ? « Les effets secondaires des
médicaments anti-angiogéniques
sont loin d’être négligeables »,
tempère le Dr Guy Jérusalem (oncologie médicale). « Près de 40 %
des patients souffrent d’hypertension et les risques hémorragiques
sont très importants, avec 1 à 2 %
d’hémorragies sévères. Dans certains cas, l’hémorragie est fatale
(hémoptysie, hémorragie cérébrale). Des perforations gastro-intestinales ont également été rapportées. Enfin, ces médicaments
doivent être proscrits après une
intervention chirurgicale, afin de
ne pas empêcher la néovascularisation liée au processus de cicatrisation. »
Après une phase d’euphorie,
lorsqu’on clamait que ce type de
traitement pourrait guérir tous
les cancers, on est entré dans une
phase plus pessimiste. L’attitude
la plus rationnelle se situe probablement entre les deux.
« Actuellement, la grande majorité de ces médicaments n’apportent pas encore d’amélioration du
taux de guérison. Le plus souvent,
leur bénéfice est un temps de contrôle plus long de la maladie avant
progression ou, au mieux, une
prolongation de quelques mois
de la survie globale », déplore le
Dr Christine Gennigens (oncologie médicale). « Le traitement de
l’adénocarcinome rénal à cellules
claires (anciennement connu sous
le nom d’hypernéphrome) est, à
l’heure actuelle, le seul qui fasse
appel en standard aux agents
anti-angiogéniques. »
Si le discours des cliniciens est
moins enthousiaste que celui des
chercheurs, il n’en reste pas moins
que les thérapies moléculaires ciblées font aujourd’hui partie intégrante du traitement de plusieurs
cancers. « On a fait le tour des chimiothérapies classiques : les nouvelles molécules cytotoxiques ne
donnent pas de meilleurs résultats que le traitement standard. Il
fallait donc trouver de nouvelles
voies pour continuer à progresser », ajoute le Dr Guy Jérusalem.
« A cet égard, les traitements
moléculaires ciblés, qui semblent
avoir un effet sur toutes les tumeurs solides, représentent une
approche très intéressante, mais
qui exige encore de nombreuses
recherches cliniques. »
... et enthousiasme
Plus de 7 000 nouveaux cas de
cancer du poumon sont diagnostiqués chaque année en Belgique.
Après le cancer du sein, il s’agit du
cancer le plus fréquent. Le taux de
survie à cinq ans est d’à peine 15
à 18 %. « Le cancer du poumon a
trop mauvaise presse. Grâce à l’apparition des médicaments antiangiogéniques, nos possibilités
thérapeutiques se sont nettement
élargies. Nous disposons maintenant en deuxième ligne de produits présentant des toxicités et
des profils différents, ce qui nous
permet d’adapter le traitement
pour mieux suivre le patient »,
se réjouit le Dr Léon Bosquée,
chef de clinique en pneumologie. « Une véritable stratégie de
prise en charge voit le jour, avec
des traitements de deuxième, de
T h é r a p i e s
b i o l o g i q u e s
c i b l é e s
DOSSIER
>
Avec l’Avastin, par exemple, la
durée de la survie est améliorée
de 20 %. Certes, passer de 9 à 11
mois n’est pas spectaculaire, mais
c’est essentiel pour le cheminement psychologique du patient.
D’autres molécules anti-angiogéniques, que l’on espère moins
toxiques, sont également en cours
d’évaluation. Chez un nombre
restreint de patients, certaines
offrent des survies inespérées de
plusieurs années, sans doute en
raison d’une mutation génétique
qui expliquerait la haute sensibilité au médicament. Ici encore, les
recherches se poursuivent.
Lorsqu’on aborde l’adénocar­
cinome rénal à cellules claires, les
bénéfices des thérapies inhibitrices de l’angiogenèse sont encore
plus parlants. Pour le plus fréquent
des cancers du rein (environ 80 %
des cas), il n’existait jusqu’il y a
peu aucune solution satisfaisante
en cas de maladie métastatique,
l’immunothérapie
(interféron)
étant le plus souvent peu efficace.
Aujourd’hui, les thérapies antiangiogéniques sont devenues le
traitement standard de la forme
métastatique. « Le premier traitement des maladies localisées reste
la chirurgie », détaille le Dr Gennigens. « Si le bilan d’extension
décèle la présence de métastases,
le sunitinib est administré en première ligne, avec un doublement
du taux de réponse et de la survie
sans progression (47 semaines versus 22 semaines). Les autres stan-
dards sont l’association de l’interféron et du bevacizumab, chez les
patients de bon pronostic, et le
temsirolimus, chez les patients de
mauvais pronostic. » Malheureusement, ces médicaments ne sont
pas encore remboursés en Belgique. En deuxième ligne, après
échec de l’immunothérapie, le sorafenib donne également de bons
résultats.
Les thérapies moléculaires ciblées
ne relégueront probablement pas
aux pages de l’histoire de la médecine les autres traitements médicaux du cancer, chimiothérapie
cytotoxique, hormonothérapie et
immunothérapie, mais elles représentent incontestablement un
atout de taille dans la palette des
traitements disponibles.
Dr L. Bosquée
Pneumologie
04 366 78 81
lbosquee@
chu.ulg.ac.be
Offrir dès aujourd’hui les thérapies de demain
Les traitements anti-angiogéniques sont extrêmement coûteux. Peu
d’entre eux sont actuellement remboursés par la sécurité sociale. En
tant que centre de référence dans le traitement du cancer, le CHU
de Liège participe à un nombre très important d’essais cliniques internationaux, qui permettent l’accès gratuit à des médicaments de
dernière génération. Ces études sont essentielles pour évaluer l’efficacité des traitements et déterminer les modalités d’application les
plus efficaces. Si certains patients sont rebutés par le risque de complications, d’autres se montrent très motivés par leur inclusion dans
une telle étude. Bien informés sur leur maladie, ils savent qu’en cas
de rechute précoce, le pronostic est très réservé lorsqu’on fait appel
aux traitements classiques. Une autre voie de recherche est l’élaboration de critères de sélection moléculaire permettant d’identifier les
patients susceptibles de bien répondre à ces traitements coûteux.
A lire
nCh.
Gennigens, B. Sautois, A. Rorive, G. Fillet, G. Jérusalem, « Actualités thérapeutiques en oncologie : l’essor des thérapeutiques ciblées », Revue médicale
de Liège, 2007, 62 : 5-6 : 391-398.
nG.
Jérusalem, A. Rorive, Ch. Gennigens, B. Sautois, C. Mievis, G. Fillet, « Actualités thérapeutiques en oncologie sénologique : place actuelle et perspectives des
traitements ciblés », Revue médicale de Liège, 2007, 62 : Synthèse 2007 : 2-5.
nA.
Noël, M. Jost, V. Lambert, J. Lecomte, J.-M. Rakic, « Anti-angiogenic therapy
of exudative age-related macular degeneration: current progress and emerging concepts », Trends in Molecular Medicine, 2007, 13 : 8.
nE.
Duchateau, J.-M. Rakic, « Les traitements anti-angiogéniques de la dégénérescence maculaire liée à l’âge », Revue médicale de Liège, 2006, 62 : 67-70.
page 7 chuchotis
troisième et même de quatrième
ligne. »
DOSSIER
L’angiogenèse,
une réponse à l’hypoxie
Les mécanismes physiologiques et pathologiques de l’angiogenèse
sont de mieux en mieux conus.
Pr. J.-M. Foidart
Biologie des
tumeurs et du
développement
04 366 25 68
jmfoidart
@ulg.ac.be
Pr. A. Noël
Biologie des
tumeurs et du
développement
04 366 25 68
agnes.noel
@ulg.ac.be
L’angiogenèse est un processus
physiologique indispensable au
développement embryonnaire, à
l’implantation du placenta, à la cicatrisation ou encore au développement cyclique de l’endomètre.
Elle est régulée par un équilibre
entre des facteurs de stimulation,
d’une part, et des facteurs d’inhibition, d’autre part.
Sur le plan pathologique, on sait
depuis longtemps que l’angiogenèse tumorale est indispensable
à la croissance de la tumeur et à
la dissémination métastatique,
la présence d’un réseau sanguin
fonctionnel conditionnant l’apport en oxygène et par conséquent la production énergétique
des cellules. Des études plus récentes montrent que l’hypoxie
tumorale, par ailleurs associée à
un pronostic défavorable et à une
résistance à la radiothérapie et à la
chimiothérapie, est l’un des principaux facteurs responsables de l’activation de l’angiogenèse. Le stress
hypoxique déclenche en effet un
mécanisme cellulaire complexe qui
stimule l’expansion et le remodelage de la vascularisation existante
pour augmenter le débit sanguin
vers les tissus privés d’oxygène.
« Les stratégies anti-angiogéniques visent deux objectifs en
apparence contradictoires », explique le Pr. Jean-Michel Foidart,
directeur du laboratoire de biologie des tumeurs et du développement (ULg-Giga) et chef du service universitaire de gynécologie au
CHR de la Citadelle. « Le premier
est d’empêcher la formation de
nouveaux vaisseaux et de détruire
ceux qui se sont déjà installés, de
manière à asphyxier la tumeur. Le
second est de normaliser les vaisseaux sanguins pour rendre moins
probable la dissémination des
cellules tumorales dans le torrent
circulatoire et pour améliorer l’efficacité de la chimiothérapie et de
la radiothérapie par une meilleure
oxygénation de la tumeur. »
Le facteur de croissance VEGF joue
un rôle clé dans plusieurs pha-
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Recherche fondamentale
Prééclampsie, dégénérescence maculaire liée à l’âge, cancer : même
combat ? « Pourtant très différentes, ces maladies résultent du même
type de pathologie au niveau moléculaire », explique le Pr. Agnès Noël.
« Une meilleure compréhension des mécanismes de l’angiogenèse bénéficie directement aux recherches menées dans ces diverses directions. »
Avec une équipe d’une cinquantaine de chercheurs, le Pr. Noël, co-directrice du laboratoire de biologie des tumeurs et du développement
(ULg-Giga), participe à plusieurs projets d’envergure internationale.
Dans le domaine de l’angiogenèse, son laboratoire est impliqué, avec
celui du Pr. Joseph Martial (biologie génétique et moléculaire), dans le
programme Neoangio financé à hauteur de 12,5 millions d’euros par la
Région wallonne, dans le cadre du plan Marshall. Neoangio se concentre
sur deux axes prometteurs en termes de valorisation économique : l’angiogenèse (et lymphangiogenèse) tumorale et le traitement local des
pathologies pré-cancéreuses et cancéreuses du poumon et de l’utérus
(seconde cause de mortalité due au cancer chez la femme).
ses du processus d’angiogenèse.
Il constitue donc une excellente
cible thérapeutique. Deux types
d’agents biologiques ciblés sont
actuellement disponibles : les inhibiteurs des kinases (suffixe –ib), administrés par voie orale, et les anticorps monoclonaux (suffixe –ab),
administrés par voie intraveineuse.
D’autres sont en développement
préclinique, les recherches se poursuivant dans plusieurs directions.
nLe bevacizumab (Avastin ®) est
un anticorps monoclonal qui cible VEGF et inhibe sa liaison à
ses récepteurs, situés à la surface des cellules endothéliales. Il a
montré son intérêt dans le traitement des cancers colorectaux
métastatiques, soit en première
ligne en association avec une
chimiothérapie, soit en deuxième ligne. De bons résultats sont
également décrits dans le traitement des cancers du sein, du
rein et du poumon.
nLe sunitinib (Sutent ®) est un
inhibiteur de tyrosine kinase ciblant les récepteurs de plusieurs
facteurs de croissance impliqués
dans l’angiogenèse, dont VEGF.
Il est indiqué dans le traitement
des tumeurs stromales gastrointestinales non-résécables et/
ou métastatiques. Depuis peu,
il est également validé dans le
traitement des cancers du rein
avancés et/ou métastatiques.
nLe sorafenib (Nevaxar ®) est
également un inhibiteur de tyrosine kinase multi-cible. Il est
indiqué dans le traitement du
carcinome rénal avancé. Son
utilisation dans de nombreuses
autres tumeurs est actuellement
étudiée : mélanome, hépatocarcinome, cancer du poumon.
b i o l o g i q u e s
c i b l é e s
DOSSIER
T h é r a p i e s
Pour enrayer
la cécité
La macula ne représente que
quelques pourcents de la surface
de la rétine, mais elle revêt une
importance cruciale : c’est elle qui
permet de voir les détails et, par
conséquent, de lire, d’écrire, de
conduire, de regarder la télévision et même de reconnaître les
visages. Touchant essentiellement
les personnes de plus de 60 ans, la
dégénérescence maculaire liée à
l’âge (DMLA) est très invalidante.
Elle aboutit, après une évolution
plus ou moins longue, à une cécité
légale, soit moins de 1/10e d’acuité visuelle (la cécité physiologique
étant définie, quant à elle, par la
cécité totale des deux yeux). La
maladie touche inévitablement
les deux yeux, mais pas nécessairement au même moment. Audelà de 75 ans, une personne sur
trois est atteinte de DMLA, à des
degrés divers.
Plusieurs gènes sont impliqués
dans son apparition, associés à certains facteurs environnementaux
(tabagisme, alimentation riche en
graisses et pauvre en lutéine, etc.).
La DMLA présente deux formes,
l’une dite sèche, l’autre humide.
Caractérisée par une perte lente
des cellules de la macula, la première forme est à l’heure actuelle
impossible à traiter. Au mieux, une
supplémentation en vitamines et
en omégas 3 pourrait freiner son
évolution. Il s’agit malheureusement de la forme la plus fréquente de la maladie.
Un nouvel espoir
D’apparition plus brutale, la forme
dite humide résulte d’une prolifération de capillaires sous la rétine.
La perméabilité anormale de ces
capillaires provoque des œdèmes,
voire des exsudats lipidiques sous
la rétine. Ce gonflement est la cause de l’un des premiers signes de
la maladie : la métamorpho­psie,
trouble de la vision se caractérisant par une déformation des images (un peu comme dans un miroir
déformant). En l’absence de traitement, la cécité légale survient en
quelques semaines à peine.
Suite aux progrès intervenus récemment dans la compréhension
de l’angiogenèse tumorale, un
traitement est dorénavant disponible pour enrayer la progression
de la forme humide de la DMLA
et même, dans certains cas, rétablir un certain degré d’acuité visuelle. Des molécules inhibitrices
du VEGF, le facteur de croissance
de l’endothélium vasculaire, sont
commercialisées depuis quelques
mois seulement sous les appellations Macugen ® et Lucentis ®. Injectées dans l’œil sous anesthésie
locale, ces molécules stoppent la
formation de nouveaux vaisseaux
et réduisent l’hyperperméabilité caractéristique des capillaires
nouvellement formés. Cette opération doit être répétée toutes
les six à huit semaines pendant
quelques mois. Il est probable
qu’après un certain temps, une
fibrose naturelle permette de ralentir le rythme.
Intervenir rapidement
« Ce traitement est très efficace,
mais il doit impérativement être
appliqué de façon urgente, avant
la destruction des photorécepteurs », insiste le Pr. Jean-Marie
Rakic, chef du service d’ophtalmologie. « Il n’est applicable qu’aux
cas récents. Un dépistage précoce
est essentiel. Lorsque la baisse
d’acuité visuelle date de plus d’un
an, la vision ne s’améliorera pas. »
Les recherches se poursuivent
pour améliorer l’efficacité du traitement, déterminer les meilleures
modalités d’application et tester
de nouvelles molécules inhibi-
Ci-dessus : dégénérescence maculaire bilatérale exsudative chez une patiente de
74 ans, qui se présente en urgence pour
une chute importante d’acuité visuelle
de l’œil gauche (l’œil droit est perdu depuis deux ans). Sur ces images de fond
d’œil, on distingue les drusens typiques
de la maladie (petites taches jaunes dans
la zone maculaire). L’hémorragie induite
par les néovaisseaux, nettement visible
avant traitement (à gauche), disparaît
après l’injection (à droite).
Pr. J.-M. Rakic
Ophtalmologie
04 366 72 75
[email protected]
*
*
Images obtenues par tomographie optique de la région
maculaire avant (en haut) et après traitement (en bas).
La flèche indique la localisation de la dépression maculaire qui n’est plus visible, avant le traitement, à cause de
l’œdème rétinien. Après une seule injection, l’épaisseur
de la rétine redevient quasi normale et la quantité de
liquide sous-rétinien (*) diminue de façon significative.
trices de l’angiogenèse. Au CHU
de Liège, le Pr. J.-M. Rakic et son
équipe mènent de front des études cliniques (évaluation d’une
nouvelle molécule, diminution de
la fréquence des injections, détermination de la réponse au traitement selon le profil génétique
des patients) et des études fondamentales en laboratoire (test de
molécules antitumorales chez la
souris).
Comme l’injection du médicament doit être réalisée dans de
strictes conditions de stérilité,
une salle d’opération consacrée
au traitement de la DMLA vient
d’être construite au Sart Tilman,
à proximité des salles de consultation d’ophtalmologie.
page 9 chuchotis
>
RENDEZ-VOUS
La santé par
l’image
Avec une centaine de films en compétition, trois journées de retransmissions en direct d’actes médicaux et chirurgicaux, six soirées thématiques et cinq journées de conférences et autres tables rondes, le
festival ImagéSanté devient un rendez-vous incontournable du monde
international du film médical et de santé.
Ci-contre, « Dans la force de l’âge »,
ci-dessus, « Du baiser au bébé », deux
films primés lors de la dernière édition.
La huitième édition d’ImagéSanté
se tiendra du 10 au 15 mars au CHU
de Liège (site du Sart Tilman), avec
une délocalisation prévue « en
duplex » dans la salle académique
de l’Université (place du 20-Août).
Cette incursion au centre-ville vise
bien sûr à toucher une audience
plus large, pour rencontrer mieux
encore que les éditions précédentes l’un des objectifs premiers de
ce festival bisannuel organisé par
le CHU de Liège, l’ULg, la Province
et la Ville de Liège, avec l’aide de
plusieurs acteurs publics et privés :
la promotion de la santé auprès
du grand public.
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Interventions en direct
Les retransmissions en direct d’actes médicaux et chirurgicaux,
fleurons du festival, seront ainsi
dédoublées. Accessibles gratuitement et sans inscription préalable, tant au Sart Tilman que place
du 20-Août, ces séances bénéficieront d’une grande interactivité,
les spectateurs étant invités à
poser leurs questions aux spécialistes par l’intermédiaire d’un
modérateur présent dans chaque
salle. « Lors de chaque édition,
ces retransmissions en direct rencontrent un grand succès », se réjouit le Pr. Philippe Kolh, directeur
d’ImagéSanté. « Elles intéressent
évidemment beaucoup les patients et leurs familles, désireux,
par exemple, de dédramatiser une
intervention prévue, mais également nos confrères médecins, notamment lorsqu’on leur présente
une nouvelle technique. »
Pontage coronarien, bypass gastrique, chirurgie de glaucome,
traitement de l’incontinence urinaire, intervention neurochirurgicale et bien d’autres sont inscrits
au programme, leur liste précise
n’étant pas encore définie, puisque l’agenda opératoire dépend
avant tout des types de pathologies et de leur urgence. Les
journées du jeudi et du vendredi
seront consacrées à la chirurgie,
celle du mercredi aux autres disciplines médicales.
Des films de qualité
D’une durée de moins de 60 minutes, les films projetés en compétition ont été présélectionnés par
un jury constitué par la Médiathèque de la Communauté française,
de manière à garantir leur qualité cinématographique et leur
adéquation aux thèmes du festival. Tout au long de la semaine,
d’autres jurys, largement internationaux, choisiront leurs coups de
cœur. La proclamation des résultats aura lieu au cours d’un repas
de gala, le samedi 15 mars en soirée au Palais des Princes-Evêques.
Les meilleurs films seront ensuite
présentés au cinéma Le Parc, lors
d’une soirée spéciale prévue en
mai ou en juin.
De l’éducation à la santé aux techniques chirurgicales innovantes,
en passant par la protection de
l’environnement ou le bien-être
de la personne handicapée, les
films abordent un grand nombre
de sujets. Quelques exemples de
films primés il y a deux ans, lors
de la dernière édition ? Le pre-
RENDEZ-VOUS
mier prix « spécial des jeunes »
avait été attribué à « Du baiser
au bébé, l’aventure intérieure »,
de Thierry Berrod ; le premier prix
attribué par le jury médical avait
récompensé « La maladie mystérieuse », de Harrikrisna Anenden.
Enfin, en journée, un grand choix
de conférences, tables rondes et
autres symposiums sera accessible. Les soirées seront également
bien remplies, avec l’organisation
de six soirées thématiques (encadré ci-contre).
Place aux jeunes
Les enfants et les adolescents représentent un public particulièrement choyé par ImagéSanté, qui a
concocté à leur intention un programme spécifique en partenariat
avec le Printemps des Sciences. Les
enseignants du secondaire et de
la fin du primaire ont ainsi le loisir
d’inscrire leur classe pour une matinée « santé » et une après-midi
« sciences ». Plus de 1 500 jeunes
seront ainsi accueillis au CHU par
des animateurs spécialisés, pour
une matinée consacrée à l’un des
cinq thèmes proposés cette année : la prévention des assuétudes,
l’hygiène de vie, la santé affective
et sexuelle, l’activité physique et
l’alimentation saine.
Après le festival, les films primés
seront mis à disposition des écoles,
accompagnés d’un dossier pédagogique ouvrant diverses pistes de
réflexion sur les thèmes abordés.
Liège Image Days
En marge du festival, les organisateurs d’ImagéSanté ont choisi cette année de s’associer à la « grappe e-mage » dans le cadre de la
première rencontre « Liège Image
Days » orchestrée sur le thème de
l’imagerie médicale. Réunissant
un grand nombre d’acteurs universitaires, privés ou publics, la
« grappe e-mage » a pour mission
de favoriser, à partir de Liège, le
développement de tous les secteurs liés à l’imagerie numérique.
Ingénieurs spécialistes de l’image,
médecins, chercheurs et repré-
sentants des firmes actives dans
le domaine se retrouveront donc
pendant deux jours au château
de Colonster, les 12 et 13 mars,
pour un programme bien fourni.
La nouvelle IRM interventionnelle
installée en neurochirurgie, dans
le service du Pr. Didier Martin, sera
évidemment le clou du spectacle.
Cinq experts de réputation internationale présenteront une conférence sur des thèmes d’actualité :
le Pr. Jacques Brotchi (hôpital Erasme), le Pr. Luc Piérard (CHU de Liège), le Pr. J. Geoffrey Chase (University of Canterbury, Nouvelle
Zélande), le Pr. Simon K. Warfield
(Harvard Medical School, USA) et
le Pr. Wolfgang Drexler (University of Cardiff, UK). Des rencontres
business-to-business, des communications sous forme de posters et
des retransmissions en direct sont
également prévues.
Pr. Ph. Kolh
Directeur
d’ImagéSanté
04 366 71 83
philippe.kolh@
chu.ulg.ac.be
Informations
nImagéSanté
nLiège
: www.imagesante.be
Image Days : www.e-mage.be
Soirées thématiques
nLundi 10 mars :
soirée inaugurale au cinéma Le Parc (Droixhe), avec la projection en avant-première
belge de « Loin d’elle », de Sarah Polley, avec Julie Christie, un film traitant de la maladie
d’Alzheimer.
nMardi 11 mars :
conférence grand public sur le cerveau, par les neurologues Jean Schoenen et Thierry
Grisar, à l’auditoire de zoologie, quai Van Beneden.
nJeudi 13 mars :
conférence grand public à l’Hôtel de Ville, par un spécialiste de la diététique, le Dr Xavier
de la Cochetière, suivie d’un repas diététique à l’église Saint-André.
nJeudi 13 mars :
conférence grand public à la salle académique de l’ULg, place du 20-Août, « Hommes et
femmes, tous égaux devant la maladie ».
nVendredi 14 mars : seconde conférence du Dr Xavier de la Cochetière, à destination cette fois des médecins,
sur le thème « Alimentation et santé ».
nSamedi 15 mars :
repas de gala et cérémonie de remise des prix, au Palais des Princes-Evêques.
Renseignements et inscriptions : Dorothée Dradon, 04 254 97 86, [email protected]
page 1 1 chuchotis
nMercredi 12 mars : projection au cinéma Le Parc de « Je m’appelle Sabine », un documentaire émouvant
réalisé par Sandrine Bonnaire sur sa sœur autiste.
PLAN COS
Bienvenue
dans l’ère numérique
L’informatisation du dossier médical, de l’imagerie, du courrier et des
transferts d’information avance à grands pas. Par cet investissement
dans la technologie informatique, le CHU de Liège vise une optimisation de la qualité des soins ainsi que de l’efficacité et de la rapidité de
la prise en charge.
Pr. Ph. Kolh
Responsable de
la GSI (gestion du
système d’information)
04 366 84 44
philippe.kolh@
chu.ulg.ac.be
Chaque année, plus de deux millions et demi d’images sont générées par les différentes unités
d’imagerie médicale du CHU,
réparties sur les cinq sites. Cette
masse exige une exploitation optimale, une disponibilité complète et immédiate sur tous les sites
et un archivage fiable, autant de
critères auxquels répond le système informatique de gestion,
d’archivage et de diffusion (PACS)
de l’imagerie médicale qui, depuis
2006, est progressivement mis en
place.
Depuis ce 1er janvier, la dernière
phase de son déploiement est terminée. Adieu, clichés argentiques
et négatoscopes. Dorénavant
toutes les unités d’imagerie médicale fournissent exclusivement
des images numériques, accessibles en permanence dans chaque
cabinet de consultation, chaque
bureau de médecin et chaque secrétariat médical. Dans le courant
de cette année, les salles d’opération seront équipées de stations
avec écrans de 42 pouces, pour
améliorer le confort de lecture et
la précision des images examinées
par les chirurgiens et les médecins
visiteurs.
Les images sont envoyées au médecin prescripteur sur un CD, sur
lequel est évidemment inclus le
logiciel de visualisation adéquat.
Elles sont également remises au
patient sur le même support, s’il
le souhaite. La diffusion des protocoles s’effectue de préférence
par voie électronique.
Le DMI, un déploiement
au long cours
Cette informatisation s’inscrit
dans le déploiement du dossier
médical informatisé (DMI), un
projet prioritaire du plan stratégique COS défini dès 2003. Le DMI
a pour objectif la centralisation et
l’accessibilité rapide et sécurisée
de toutes les informations relatives au patient, sur tous les sites de
l’hôpital.
n Le serveur de résultats, que
vient aujourd’hui compléter l’informatisation de l’imagerie médicale, est opérationnel depuis 2005
déjà ; il met à la disposition de
tous les utilisateurs du CHU, sous
une forme électronique, l’ensemble des résultats provenant de la
page 1 2 chuchotis
Le DMI, une avancée
essentielle
Dr Eric Nellessen, chef de clinique au service de cardiologie :
« Le DMI représente une avancée
essentielle pour les médecins du
CHU, car il leur permet d’avoir un
accès direct et rapide à l’ensemble des données nécessaires et
réduit les tâches administratives.
Pour les médecins traitants et les
patients, il permet un progrès
dans la prise en charge. En effet,
un rapport provisoire clair est remis au patient en fin d’hospitalisation et un plan de traitement
précis l’accompagne. »
Au moment d’effectuer un prélèvement de biologie clinique, chaque infirmière utilise
un PDA (« assistant numérique personnel ») doté d’un lecteur de code barre qui lui
permet de scanner le bracelet d’identité du patient ainsi que les étiquettes apposées
sur les tubes.
PLAN COS
n Le dossier électronique du patient comprend la gestion des courriers médicaux, leur consultation,
leur mise à jour et leur diffusion
tant en interne qu’aux médecins
généralistes et spécialistes référents. Depuis le printemps dernier,
tous les services sont équipés pour
envoyer les protocoles sous forme
électronique. Huit d’entre eux
sont déjà paperless, plus aucun
dossier papier n’étant ouvert pour
les nouveaux patients : la cardiologie, la chirurgie cardiovasculaire,
la gastro-entérologie, la chirurgie
abdominale, sénologique, endocrine et de transplantation, l’ORL,
la néphrologie, la neurologie et
la dermatologie. Ces précurseurs
seront progressivement rejoints
par les autres services au cours des
prochains mois, l’objectif étant
d’étendre cette stratégie à tout
l’hôpital d’ici fin 2009.
n La gestion des lits en temps réel,
entièrement déployée sur tous les
sites d’hospitalisation, permet de
localiser immédiatement chaque
patient, dès son arrivée. Elle optimise le tour de salle informatisé et
la prescription électronique, deux
fonctions essentielles détaillées cidessous.
n Le tour de salle informatisé
permet de consulter le dossier
médical électronique au chevet
du patient, grâce à un réseau sans
fil et à un chariot ergonomique
équipé d’un PC. Les informations
du dossier sont ainsi actualisées
en temps réel. Dans une dizaine
d’unités de soins, depuis quelques
mois, la gestion des prélèvements
de biologie clinique est elle aussi
informatisée, de la prescription
directement rédigée dans le DMI
au suivi des analyses. Les patients
sont équipés d’un bracelet d’identité dont le code barre est scanné
par l’infirmière avant chaque
prélèvement ; ce même système
de code barre se retrouve sur les
étiquettes apposées sur les tubes.
D’ici quelques semaines, le médecin prescripteur sera automatiquement averti de la disponibilité
des résultats. Parallèlement au
déploiement de la prescription de
biologie clinique, le même principe sera appliqué aux prescriptions
d’imagerie et d’examens complémentaires. Toutes les unités
de soins seront progressivement
équipées d’ici mi-2009.
n La gestion des rendez-vous est
elle aussi opérationnelle depuis
plus d’un an, en ce qui concerne
les agendas centralisés (nouveau
numéro d’appel : 04 242 52 52).
Pour les prises de rendez-vous
gérées en direct par quelques
services, le déploiement poursuit
son cours pour s’achever en juin
prochain. Pour le patient, l’avantage principal du nouvel outil est
indéniablement la rapidité de la
prise de rendez-vous : l’opérateur
qu’il a en ligne peut facilement
parcourir toutes les plages de disponibilité des médecins, que les
consultations se tiennent au Sart
Tilman, aux Bruyères, à Esneux,
au Brull ou à Aywaille. Plus besoin
donc de passer un second ou un
troisième coup de fil pour obtenir,
par exemple, un rendez-vous plus
rapide sur un autre site. En outre,
les spécialistes qui le souhaitent
peuvent inscrire directement, lors
de la consultation, le rendez-vous
de suivi qu’ils estiment nécessaire.
Déjà très largement opération­
nelle, l’informatisation médicale
du CHU de Liège se poursuivra
enfin, au cours des prochaines
années, par l’informatisation du
circuit du médicament et par celle
de la gestion de l’activité des unités de soins.
Vous rencontrez une difficulté liée à l’informatisation médicale du CHU
de Liège ? Vous souhaitez nous faire part d’une remarque ou d’une suggestion ? Contactez la cellule DMI au 04 366 84 44.
Quels changements pour le généraliste
ou le spécialiste référent ?
n Réception des protocoles : de préférence sous forme électronique (envoi payé par le CHU). La validation électronique des protocoles et la sécurisation de la transmission étant particulièrement fiables, le courrier papier
devrait être de moins en moins utilisé, sauf si le destinaire l’exige.
n Réception des résultats d’imagerie : sur CD exclusivement (plus aucun
cliché argentique).
n Consultation du dossier médical : disparition progressive du dossier papier. Lors de la visite à un patient hospitalisé, le dossier informatisé peut
être consulté sur demande, de manière plus rapide et plus complète (via
OmniPro).
n Prise de rendez-vous par l’internet : pour la commodité du patient, le
généraliste ou le spécialiste référent qui le souhaite pourra à l’avenir introduire une demande de rendez-vous par l’internet. Cette possibilité devrait être ouverte dans moins de deux ans.
page 1 3 chuchotis
biologie clinique, de l’anatomopathologie, de l’imagerie médicale et de la médecine nucléaire.