Revue économique du 31 mai 2011.pub

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Revue économique du 31 mai 2011.pub
Ministère des Affaires Étrangères et de la Coopération
Direction de la Communication
Revue Économique hebdomadaire
N°21 du 31 mai 2011
SOMMAIRE
Zoom international
Zoom national
Export: forcing sur
la Grande Bretagne
09
Finance: le pétrole à la
07
loupe
Matières premières: les
vrais effets
de la spéculation
09
Presse économique nationale
02
02
02
03
03
03
Zéro com
La Corée de l’Afrique
La coopération sud/sud en manque de logistique
Balance commerciale: le déficit dépasse la valeur des exportations
Maroc/Russie: des gisements russes à portée
de main
Immobilier: la hausse des prix se poursuit
Analyse:
Tragédie grecque
07
07
08
08
08
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08
04
04
04
05
05
06
06
08
Page Finances
07
Change: le dirham se ramollit face à l’euro
Le pétrole à la loupe
Dettes privées: 17 milliards de DH levées au
premier trimestre 2011
Brèves Eco
Presse économique internationale
Buona Fortuna, Signor Draghi
La Grèce en clause de sauvegarde
Un autre regard sur l’Afrique
Les trente Glorieuses, devant nous?
Crise de l’euro: les salariés n’y sont pour rien
Matières premières: la spéculation démythifiée
Tragédie Grecque
06
08
Dettes en Europe: l’effet domino se poursuit
Road Show de l’AMDI dans les pays du Golfe
Les Chinois se ruent vers l’or
La Chine favorable à une candidature Lagarde
au FMI selon Paris
Grèce: le Gouvernement accélère les
privatisations
2 milliards de Dh pour réaliser le projet
Desertec au Maroc
Le futur avion de chasse américain F35
«inabordable»
Eco zoom
09
09
Export: forcing sur la Grande Bretagne
Matières premières: les vrais effets de la
spéculation
Revue Nationale: Éditoriaux et Chroniques
Zéro com
La Corée de l’Afrique
Après l’attentat de Marrakech, la
saison risque d’être encore plus
difficile pour les professionnels
du tourisme. Pour beaucoup, les
comptes d’exploitation vont plonger. Pas un hôtelier, une agence
de voyages, n’a échappé aux annulations de séjours dans les heures qui ont suivi ce terrible évènement. Et à en croire la profession,
le mouvement se serait amplifié
ces derniers jours. Au minimum,
les baisses d’activité varient entre
20 et 30%. Dans le pire des cas,
certains hôtels ne remplissent qu’à
20-26% de leur capacité. La situation est donc grave, car même au
départ de la France, le plus grand
émetteur du tourisme vers le Maroc et le plus touché par l’attentat
de Marrakech, les grands TO,
Marmara et Nouvelles Frontières,
revoient leurs prévisions de résultat à la baisse. Deux explications:
le printemps arabe et l’attentat du
café Argana. Et malgré tout cela,
pas grand-chose, du moins rien de
ce qui ressemble à une stratégie
de communication de crise n’a été
déployé. Aucun plan d’actions
non plus. Passée l’émotion, les
données du problème étaient
pourtant claires: expliquer à tous
Au moment même où une délégation d’hommes d’affaires coréens
est en visite au Maroc, plusieurs
chefs d’entreprise marocains sont
au pays du Matin calme. Ce hasard
du calendrier rapproche les deux pays, l’espace de quelques
jours, en dépit d’un périple interminable de quinze heures
de vol et d'un écart culturel comme celui existant entre le
ciel et la terre. Pourtant, dans un monde de plus en plus
globalisé, les opportunités d’affaires se mesurent plutôt en
relations win win. À ce niveau, le Maroc pourrait faire valoir sa réputation de pays politiquement stable et économiquement émergent. Les Coréens du Sud voient notre pays
comme un pont africain vers l’Europe, mais surtout comme
un portail vers le gigantesque potentiel de l’Afrique. Ceux
qui croient que le fait d’être diamétralement opposés sur la
mappemonde nous éloignerait, se trompent. Les opportunités d’affaires ne manquent pas et le Maroc gagnerait à coller à ce modèle économique de réussite. Faut-il rappeler
qu’il y a à peine quarante ans, le Maroc était mieux loti que
la Corée du Sud ? Aujourd’hui, ce pays est la dixième puissance économique mondiale, un exploit sans précédent. La
délégation marocaine a pu constater, avec d’autres délégations de la zone Mena, à quel point ce dragon était un géant
de l’industrie lourde mondiale. Il abrite des usines grandes
comme de petites villes, où règnent une discipline et une
rigueur qui imposent le respect. C'est un vrai modèle de
réussite où les maître mots sont organisation, sérieux et
intégrité. La Corée du Sud a su développer la richesse la
plus importante, le capital humain. Le Maroc pourrait être
la Corée de l’Afrique, il en a les atouts, encore faudrait-il y
croire.
ceux qui ont peur de venir au Maroc qu’ils n’avaient rien à y redouter, que la destination était
sûre. Pour l’instant, la seule action
visible a été le «J’aime Marrakech». Trop maigre. Il eût fallu
aller directement vers ces Norvégiens, Italiens, Français, Belges
qui ont renoncé au dernier moment de passer leurs vacances au
Maroc. Ou ces entreprises européennes qui ont annulé des
conventions qu’elles avaient prévues de tenir à Marrakech. Force
est de constater que nous n’arrivons toujours pas à penser de stratégie de communication en situation de crise. La Tunisie, l’épicentre du printemps arabe, se montre
plus habile et plus réactive. Pour
relancer son tourisme, elle mobilise tous ses diplomates et pas
seulement le Ministère du Tourisme. Ce jeu d’équipe fait cruellement défaut, côté marocain.
L’Économiste
La coopération sud/sud en
manque de logistique
Les efforts déployés par le Ministère du
Commerce Extérieur et son bras armé pour
la promotion des exportations, Maroc Export, ont permis de créer des liens d’affaires dans certains pays africains. Ainsi, de
part et d’autre, tous les opérateurs consentent que le potentiel de la coopération sudsud est énorme. Il n’en reste pas moins que
le marché reste difficile d’accès, malgré
tous les efforts de promotion. «On doit
avouer que l’un des points noirs au niveau
de l’environnement des affaires est que
nous n’avons malheureusement pas de
liaisons directes. On est obligés de faire les
Les Échos (Maroc)
transbordements, d’utiliser des
lignes qui viennent de l’étranger
pour acheminer nos produits vers
les marchés de l’Afrique subsaharienne» explique Khalil El Guermai, directeur général de la Fédération
Nationale de l’Électricité et de l’Électronique (Fénélec). Un frein à l’expansion. En
effet, pour le promoteur marocain, acheminer son produit depuis le Maroc au pays
destinataire se révèle être un véritable parcours du combattant. En fait, aujourd’hui
l’opérateur marocain prend sur lui-même
pour assurer sa propre logistique. L’absence quasi totale de lignes directes de
transport terrestre ou maritime génère des
surcoûts et limite incontestablement la
compétitivité/prix des produits échangés.
Ce handicap est amplifié par les
dispositions des accords bilatéraux préférentiels, qui soumettent
l’octroi des avantages fiscaux à la
condition du respect de la règle du
transport direct. Pour plus de liaisons
directes. Ainsi, la mise en place de nouvelles liaisons directes, qu’elles soient maritimes, aériennes ou terrestres vers les
marchés ciblés par les exportateurs, est un
impératif indispensable pour accompagner
la stratégie de développement des exportations. Les armateurs marocains sont appelés à jouer un rôle de premier plan pour
accompagner cette dynamique d’exportation vers les marchés d’Afrique.
Économie Entreprises
P2
Analyses
Balance commerciale: le déficit dépasse la Maroc/Russie:
valeur des exportations
des
gisements
russes à portée
de main
La dynamique insufflée aux exportations est-elle en passe de s’estomper, voire de connaître un renversement au détriment de la
balance commerciale des marchandises? A lire les données préliminaires sur les échanges commerciaux au titre des quatre premiers mois de l’année, l’on est enclin à répondre par l’affirmative.
Selon l’Office des Changes, les exportations tout comme les importations ont enregistré un taux de croissance sensiblement identique par rapport à la même période de 2010. Avec toutefois cette
nuance que les achats ont bondi de 21,4 milliards de DH contre
une hausse de 10,7 milliards pour les ventes. Du coup, le déficit
qui s’en dégage dépasse largement la valeur des expéditions totales: 58,9 milliards contre 55,7 milliards de DH environ. Le temps
où la progression des exportations l’emportait sur celle des importations n’a donc été que de courte durée. En d’autres termes, le
pays peine toujours à développer l’offre exportable. Sinon, comment expliquer le fait que les sorties hors phosphates et dérivés
n’ont crû que de 15% alors qu’elles affichaient une tendance haussière de près de 30% sur les six derniers mois de l’année 2010.
Parallèlement, les importations hors pétrole se sont appréciées de
23,6% sur les 4 mois de l’année, à 20 milliards de DH, soit sensiblement le montant de la hausse de la valeur totale des acquisitions. Fait marquant, les produits finis de consommation enregistrent des hausses plus prononcées par rapport à ceux d’équipement. C’est dire que la demande intérieure continue de profiter
aux marchés d’importations.
L’Économiste
La mutation de l’ordre économique mondial est inéluctable
et les gisements de croissance,
d’investissements et de débouchés se réorientent doucement
mais sûrement. Ils échappent
petit à petit à nos partenaires
traditionnels au profit, pour une
grande part, des BRIC, l’acronyme désignant le Brésil, la
Russie, l’Inde et la Chine. Pour
le deuxième pays, le Maroc a
nettement saisi le potentiel et
met les bouchés doubles pour
accélérer le partenariat, principalement dans sa composante
économique. Un partenariat win
win dans un contexte où le Maroc préserve encore son statut
de pays exceptionnellement
stable dans une région en ébullition. «Ce n’est pas un hasard
si la 10ème session du Conseil
d’affaires russo-arabe vient de
se tenir à Casablanca», confie
Boris Bolotine, Ambassadeur
de la Fédération de Russie à
Rabat. Une manifestation multilatérale, mais qui a été l’occasion d'exploiter les opportunités
économiques bilatérales entre
les deux pays. Contexte régional oblige, les deux pays ont été
majoritaires parmi les partici- Les Échos (Maroc)
pants. Plus d’une centaine de
Immobilier: la hausse des se sont bonifiés de 5%.
Pour BAM, «ce surcroît
prix se poursuit
Hausse des prix des biens immobiliers résidentiels, dans un contexte de repli des volumes de transactions. C’est, en grande partie,
la tendance qui se dégage de l’évaluation de
l’indice des prix des actifs immobiliers
(IPAI) pour le 1er trimestre 2011, faite par
Bank Al-Maghrib.
Contrairement à la
baisse observée au cours du trimestre précédent, l’IPAI du résidentiel a augmenté de
1,2%, «suite au croissement des prix des
différentes catégories de logements». En
glissement annuel, la tendance se confirme
et demeure également à la hausse. Les prix
Marocains et près de 75
entreprises russes se sont
rencontrés lors de l’événement, où la partie B to
B aura une place de choix. Potentiel considérable Et les potentialités sont considérables.
Rien que pour le tourisme, plus
de 2,3 millions de Russes se
sont rendus en Turquie, 2,2
millions en Égypte et 200.000
en Tunisie durant l’année 2010,
alors que le Royaume n’en a
capté que 33.000. Ceci dit, la
destination Maroc devient de
plus en plus attractive pour les
touristes russes, d’où l’importance de renforcer le dispositif
de promotion envers ce marché
à fort potentiel. Par ailleurs, les
exportations
marocaines
concernent essentiellement les
agrumes, les produits du textile
et le cuir et se chiffrent à environ 2,5 milliards de dirhams au
terme de l’année 2010. Enfin, la
Russie reste en lice sur des marchés stratégiques, principalement dans l’énergie, où le pays
est compétitif, que ce soit pour
la réalisation de la future centrale nucléaire entre Safi et Essaouira, ou pour avoir sa part du
grand gâteau qui se profile pour
la concrétisation du Plan solaire
marocain, sans oublier la recherche géologique, l’immobilier et surtout le tourisme.
recouvre une assez forte
évolution des prix des
villas et d’appartements
respectivement de 7,7 et
6,7%; et une quasistagnation de ceux des
maisons». Logique, le
volume des ventes d’appartements, qui représente environ 90% des
transactions,
s’est
contracté de 5,2% d’un
trimestre à l’autre pour
s’établir à 11.324 unités.
Pour les transactions
relatives aux maisons,
elles ont représenté 8%
du marché pour s’établir
à 1.029 transactions, en
recul de 8,1%. Pour
celles portant sur les
villas, ce sont 266 unités qui ont été vendues
soit une baisse de 8,9%
au terme des trois premiers mois de 2011.
Toutefois, elles augEn termes de volume, Casablanca mentent de 8,6% sur
domine, à elle seule, l’ensemble des une année glissante.
ventes avec une part de 30,7%.
L’Économiste
P3
Revue internationale: Éditoriaux et Chroniques
Buona Fortuna,
Signor Draghi
ver le double héritage de JeanClaude Trichet. Le premier est
la stabilité des prix, objectif que
le président sortant a
rempli avec maestria.
Dans un contexte où
l'inflation commence à
poindre, la tâche est
toutefois délicate, mais
le mandat qui le lie est
impératif sur ce point.
Le deuxième est plus
complexe puisque sous la présidence du Français, la BCE a su
apporter son secours à plusieurs
États de la zone euro, navigant
habilement dans des eaux inconnues, entre la lettre et l'esprit
des traités européens. Ce fut le
talent de Jean-Claude Trichet
d'utiliser les ressources de la
BCE pour stabiliser les marchés
de la dette souveraine afin d'éviter le cataclysme, mais sans
pour autant mollir sur les principes de rigueur monétaire. A ce
double héritage s'ajoute un autre
défi, relevant presque de l'impossible diront les plus pessimistes: celui de gérer une zone
monétaire composée d'économies aussi fondamentalement
divergentes. Il faut souhaiter
que Draghi justifie pleinement
son surnom de «Super Mario».
Il fallait, pour succéder
à Jean-Claude Trichet
à la présidence de la
Banque Centrale Européenne (BCE), un banquier central de stature
exceptionnelle. Mario
Draghi,
l'inflexible
gouverneur de la Banque d'Italie, président du Forum
de stabilité financière du G20.
Alors que le Fonds Monétaire
International est déstabilisé à sa
tête, les dix-sept Ministres des
Finances de la zone euro ont
pris une sage décision en recommandant
que
l'Italien
prenne la présidence de la BCE
en novembre prochain. Que le
processus de sélection du prochain gardien de l'euro ait donné
lieu à des discussions parfois
âpres entre les capitales européennes est non seulement normal mais sain et même important pour asseoir la légitimité du
successeur de Jean-Claude Trichet. Il est naturel que le choix
de l'homme en charge de la stabilité de la monnaie utilisée par
330 millions d'Européens soit
débattu sur la place publique. A
la tête de l'institution, Mario Les Échos (France)
Draghi va d'abord devoir préser-
Un autre regard sur l’Afrique
La Grèce en clause de
sauvegarde
Disons-le sans ambages : même si elle
parvient encore, comme le Portugal, à
emprunter sur de très courtes périodes,
la Grèce est dans une situation
financière inextricable. La présence ou l'absence de DSK n'y
changera rien : il n'y a pas de solution économique viable pour
Athènes, qui ne pourra jamais rembourser sa dette sans l'aide
de l'Europe et du FMI. La Grèce en est donc réduite à... acheter du temps, dans une impasse qui la soumet, elle comme la
zone euro, au feu des marchés. Bien sûr, la solution ultime
radicale de la sortie de l'euro, qui permettrait au pays de dévaluer sa monnaie semblerait, économiquement, la plus simple.
Mais elle est politiquement beaucoup trop risquée, parce
qu'elle apparaîtrait comme un lâchage en règle, à l'encontre du
principe de solidarité européenne, et ouvrirait la porte à un
effet domino dévastateur dont nul ne sait où il s'arrêterait.
Dans ces conditions, la piste de la restructuration prend de la
vigueur, à Bruxelles ou à Berlin, malgré l'opposition de la
Banque centrale européenne, qui pense que les pertes induites
pour les banques grecques aggraveraient le mal. Notons que la
présence d'un Français, Jean-Claude Trichet, ou demain d'un
italien, Mario Draghi, à la tête de la BCE est un atout pour la
Grèce. S'il faut donc éviter une restructuration dure, brutale et
subie, de la dette grecque, en revanche, on peut imaginer une
restructuration douce, sous forme de rééchelonnement, préparée, à l'image des dévaluations d'autrefois, qui étaient accompagnées d'un plan de stabilisation. Un rééchelonnement ordonné de la dette grecque, inspiré de ce qui se passe pour les
entreprises placées sous la protection de la clause de sauvegarde, avec une période d'observation crédible et un plan de
privatisation plus ambitieux. Après tout, s'il faut en passer par
là pour que les Grecs paient normalement leurs impôts, cette
crise est peut-être... leur dernière chance.
La Tribune
cière de 2008? Comment ne pas s'étonner de la rapidité avec laquelle cette parenthèse, marquée par de terribles émeutes de la
faim, a commencé à se refermer dès 2010? On connaît, bien sûr,
les raisons qui poussent les nouveaux émergents, Chine et Inde en
tête, à investir massivement ces territoires délaissés: course aux
matières premières et aux terres arables, soif de reconnaissance
géopolitique qui pousse ces deux pays à rallier à leur cause des
voix africaines qui leur seront bien utiles au moment de négocier
leur représentation dans les grandes institutions internationales. Il
faut aussi mentionner les extraordinaires progrès de l'élite dirigeante africaine, qui, dans la plupart des pays de la région, a entrepris des réformes courageuses tout en appliquant une politique
macroéconomique rigoureuse, notamment à l'égard des recettes
tirées de leurs matières premières. Sans masquer les difficultés
récurrentes, il est temps de changer de regard sur l'Afrique.
Le sommet Inde Afrique qui vient d’avoir lieu à Addis-Abeba, en
Éthiopie, est le signe de l'une des grandes ruptures de ce siècle.
Vingt ans après la Chine, c'est au tour de l'économie indienne de
parier massivement sur une région que l'Europe avait presque inconsciemment considérée comme perdue pour la cause de la mondialisation. Prisonnier d'images anciennes, que, il faut bien le dire,
le drame ivoirien ou encore la déception sud-africaine ont tout fait
pour entretenir, le vieux monde est resté étrangement prisonnier
de ces résurgences d'un désordre ancien, incapable de se départir
d'un indécrottable scepticisme devant la capacité de «l' homme
africain » à construire un véritable décollage économique. Que
n'a-t-on lu plus attentivement les rapports successifs de la Banque
mondiale faisant état d'une croissance moyenne de 5 % pour l'ensemble du continent dans la décennie qui a précédé la crise finan- Les Échos (France)
P4
Analyses
Les Trente Glorieuses de- tainement. Pour revenir au livre, les au- leurs feraient largement appel aux importateurs, pour rompre avec la croissance tions, créent la même dynamique que l’évant nous?
recommandent le retour au
«modèle» qui met l’État au
centre des impulsions économiques. Un investissement
public massif, de l’ordre de
dizaines de milliards d’euros,
dans les énergies renouvelables, l’éducation, les transports, le nucléaire, et même
l’agriculture permettrait de créer une nouvelle et décisive dynamique. Ce plan serait
financé par un grand emprunt accompagné
d’un engagement ferme de discipline budgétaire, ce qui devrait rassurer les marchés.
Il n’est pas sûr que ces derniers (pas l’écume des spéculateurs, mais les gérants de
fonds de pension ou de fonds de placements responsables des retraites et de l’épargne de millions de gens) se laissent séduire par cet argument (on peut même être
sûr du contraire!). Mais la principale réserve vient du fait que l’on n’est plus dans
la situation qui prévalait lors des «Trente
Glorieuses». Pendant longtemps, l’Europe,
où la grande majorité des ménages n’avait
pas de salle de bains, pas de voiture, pas de
téléphone, où il n’y avait pas d’autoroute,
était en fait un continent émergent dont
l’économie était en situation de décollage.
Et le décollage a eu lieu, grâce à un effet de
levier de l’investissement considérable lié à
des besoins bien identifiables, satisfaits, sur
un marché peu ouvert sur l’extérieur. Aujourd’hui, la productivité, l’efficacité de
l’investissement, l’effet d’impulsion de la
dépense publique se sont considérablement
affaiblis. Il est douteux que les investissements dans le photovoltaïque, qui d’ail-
quipement des ménages en lignes téléphoniques, la construction des autoroutes, le
développement d’un parc automobile encore insignifiant en1950. Alors faut-il baisser les bras? Non bien sûr, mais ne pas
s’entretenir et entretenir les autres dans des
illusions en croyant et laissant croire que la
dépense publique a le même degré d’efficacité, de productivité qu’il y a cinquante
ans, lorsque les frontières commerciales
étaient fermées, les mouvements de capitaux plus que limités, et surtout que l’on
savait ce que serait le retour d’un franc
d’investissement public. La fonction de
production met en œuvre la force de travail
et sa productivité. Le continent ne manque
pas d’atouts pour le premier terme de cette
fonction, avec son dynamisme démographique. Pour le second, c’est l’innovation
qui est capitale. Si l’État peut l’aider, notamment en augmentant ses dépenses dans
la recherche et l’enseignement supérieur,
c’est essentiellement le secteur productif,
encouragé et stimulé dans cette voie par
des actions ciblées, qui peut le développer.
Un programme massif d’investissements
publics aurait toutes les chances de déboucher sur des résultats incertains en terme de
croissance, un déficit commercial accru et
des taux d’intérêt plus élevés sur les marchés.
supplémentaires
produite par un salarié en un an, ils ne
rognent pas sur les
profits, et le partage
de la valeur ajoutée
reste stable. A
contrario, des augmentations de salaires inférieures à ces
gains de productivité, entraînant une baisse
de la part des salaires dans la valeur ajoutée, conduisent à une économie anémiée.
Or, que constate-t-on? Au Portugal et en
Espagne, la part des salaires dans la valeur
ajoutée a baissé entre 1999 et 2008, traduisant une forte modération salariale. En
Grèce, elle n'a quasiment pas bougé. Il n'y
a qu'en Irlande où
cette part s'est significativement accrue.
Mais c'est pour revenir vers des niveaux plus normaux: le point de
départ étant très
bas. Finalement, le
déséquilibre le plus
important ne se trouve pas du côté des pays
en crise, mais en Allemagne: la part des
salaires dans la valeur ajoutée y a baissé de
plus de 3 points entre 1999 et 2008. Bref,
ce ne sont pas tant les salariés espagnols
qui sont à blâmer pour la crise que les patrons allemands.
molle,
L’investissement public
moteur de la croissance
comme dans les années d’après-guerre ? Il est permis de se montrer
sceptique.
Les Trente Glorieuses devant
nous. C’est le titre, le point d’interrogation
en moins, d’un ouvrage récent qui a eu
quelques échos. La référence à cette expression mythique alimente la nostalgie
d’une époque durant laquelle le «modèle
français» aurait fait merveille. Remarquons
au passage que les «modèles» allemand,
néerlandais, italien même par exemple, ont
fait aussi bien que la France en termes de
croissance économique entre, en gros 1947
et 1974. Ce qui a en revanche différencié la
croissance française de celle de plusieurs
de ces pays, c’est une négligence avérée
vis-à-vis de l’inflation de sorte qu’au terme
de cette période, le franc avait perdu les
deux tiers de sa valeur initiale par rapport
au Deutschemark et les Français s’étaient
appauvris par rapport à leurs partenaires
européens. Autre caractéristique de ces
années, d’ailleurs liée à la précédente, la
réticence à l’ouverture des frontières commerciales. La compétitivité a été négligée
(ce sont essentiellement les dévaluations
qui l’assuraient) et, au milieu des années
70, avec le premier choc pétrolier, l’économie européenne est apparue moins bien
préparée à la mondialisation croissante des
échanges commerciaux. “Glorieuse” peutêtre, sans véritable vision de l’avenir, cer-
Crise de l’euro: les salariés
n’y sont pour rien
Les débats autour du pacte de compétitivité, devenu depuis pacte pour l'euro, ont
porté en particulier ces dernières semaines
sur les moyens de limiter les augmentations
de salaire au sein de la zone euro. Les exigences excessives des salariés grecs, irlandais et autres, espagnols auraient en effet
contribué à pousser ces pays dans la crise.
Pourtant, il n'en est rien. Entre la création
de l'euro en 1999 et le déclenchement de la
crise en 2008, les salaires ont connu en
réalité une évolution très modérée dans les
pays en crise. Tant que les salaires n'augmentent pas plus que les gains de productivité, c'est-à-dire la quantité de richesses
NB: Les Trente Glorieuses sont une période de forte croissance économique
qu’a connue, entre 1945 et 1975, la
grande majorité des pays développés
membres pour la plupart de l’OCDE.
Le Nouvel Économiste
Alternatives Économiques
P5
Analyses
Matières premières: la spé- Une spirale vertueuse de hausse
de prix et des positions s'enclenculation démythifiée
Après plusieurs mois de flambée des énergies, métaux et denrées, les marchés de
matières premières viennent de connaître
deux semaines marquées par des chutes de
prix brutales sur l'ensemble du secteur.
Quelles sont les dynamiques spéculatives
sous-jacentes derrière ces mouvements?
L'investissement dans les matières premières a certes été stimulé depuis un an par les
tensions récurrentes sur l'offre mondiale:
crise du blé russe dans un premier temps au
cours de l'été 2010, printemps arabe depuis
janvier 2011 en Afrique du Nord et au
Moyen-Orient. Mais une autre dynamique
strictement financière se cache derrière
l'engouement spéculatif pour les matières.
Depuis l'annonce du « quantitative easing 2
» (QE 2) par la Fed pendant l'été 2010, les
thématiques spéculatives les plus jouées
sur le marché ont été l'achat de matières
premières et la vente de dollars. Ces vues
sont étroitement connectées : les investisseurs empruntent à court terme en dollars
pour investir simultanément dans les matières premières, les devises émergentes, les
devises de pays producteurs de matières
premières, l'euro, les actions. Si les investisseurs ont confiance dans la poursuite de
la politique laxiste de la Fed et dans la
poursuite de la hausse des actifs risqués, le
dollar baisse tandis que les actifs risqués
financés en dollars augmentent de concert.
Tragédie grecque
C'est plus fort qu'eux. Les dirigeants de
notre beau pays ne peuvent pas se retenir. Il
ne s'agit pas ici de leurs pulsions intimes,
mais de leur goût pour la bonne nouvelle.
François Fillon en a donné un bel exemple
la semaine dernière, avec les chiffres de la
croissance « supérieure à 0,8 % » au premier trimestre 2011. Ne boudons pas notre
plaisir : c'est un très bon chiffre. Et toute
l'Europe est embarquée dans ce dynamisme
retrouvé. L'Allemagne a fait un bond formidable de 1,5 %. La Grèce a gagné 0,8 %,
autant que la moyenne de la zone euro.
Avec de telles nouvelles, tout paraît plus
facile. L'Europe peut repartir, la crise grecque paraît soluble, le chômage devrait baisser. Il est toutefois trop tôt pour crier victoire. Ces bons chiffres reflètent la douceur
de l'hiver après un mois de décembre nei-
demande » illustrent la nouvelle
dynamique endogène des marchés financiarisés. Les comportements spéculatifs prennent une
part de plus en plus importante
dans l'évolution des prix. Les
facteurs fondamentaux sont certes déterminants pour la fixation des prix sur le très
long terme mais ne parviennent plus à expliquer les fluctuations de prix pourtant
d'ampleur considérable sur le court et
moyen terme. Des supercycles d'investissement sont apparus (caractérisés par une
hausse tendancielle des actifs risqués et
une baisse tendancielle du dollar), émaillés
de fortes secousses de débouclements systémiques. Ceux-ci sont soit ponctuels
(comme celui que nous venons de connaître), soit massifs et sauvages (comme celui
qui a suivi la bulle du pétrole de 2008).Les
modes d'investissement moutonniers ont
bel et bien un impact sur les cours. La
compréhension et l'anticipation de ces
comportements spéculatifs deviennent un
enjeu majeur pour les acteurs économiques
soumis aux fluctuations des devises et des
matières, mais aussi pour les régulateurs,
chargés de les contrôler. La modélisation
probabiliste a jusqu'à présent mobilisé l'essentiel des efforts des chercheurs et des
spécialistes de la gestion des risques. Or,
ces modèles sont inopérants dans les phases extrêmes de marché où les interactions
des acteurs prédominent.
che et un château de cartes de
positions spéculatives financées
par de la dette à court terme en
dollars se construit. Si, au
contraire, les actifs financés en dollars fléchissent ou si les investisseurs craignent
une hausse des taux d'intérêt de la Fed ou
la fin du QE 2, la spirale change de sens: la
chute des actifs achetés à crédit oblige les
investisseurs à les vendre précipitamment
pour rembourser leur dette en dollars, aggravant leur effondrement et provoquant la
hausse du billet vert. Des mécanismes de
contagion entre actifs financés en dollars se
mettent en branle. L'annonce par le gouverneur de la Banque Centrale Européenne
que les taux de la zone euro ne seraient
finalement pas relevés en juin a provoqué
une chute importante de la monnaie unique. C'est certainement l'événement déclencheur des débouclages en chaîne frappant matières premières, devises et actions
ce mois de mai. Absolument aucune nouvelle fondamentale n'est venue étayer l'effondrement des prix observé sur les matières premières. Si, une semaine après le
krach du 6 mai, l'Agence Internationale de
l'Energie révisait à la baisse la demande
mondiale de pétrole, elle alertait néanmoins sur la diminution plus grande encore
de l'offre consécutive à l'interruption de la
production en Libye et au Yémen. Ces mécanismes de « physique financière » décon- La Tribune
nectés de la « physique de l'offre et de la
geux. Ils s'expliquent aussi
par le cycle de politique économique. L'activité a encore
bénéficié de la queue des
plans de relance. Dans le
pays européen qui a le plus
besoin de croissance, la Grèce, le bon chiffre du début 2011 est même un leurre. Un
leurre dangereux, au coeur du problème
grec. Car l'économie du pays encaisse en
réalité un choc récessif d'une rare violence.
De la fin 2009 à la fin 2010, l'activité a
dévissé de 7,4 %, un recul sans équivalent
dans le monde... et dont personne n'a parlé.
Autrement dit, la spirale dépressive n'est
pas très loin. La croissance grecque est
renvoyée aux calendes grecques. Or ce
n'est pas du tout l'histoire qui nous avait été
racontée. Il y a un an, Bruxelles prévoyait
une stabilisation de l'activité en Grèce dès
2011. Un enchaînement vertueux devait se
produire. La modération salariale devait
rendre le pays beaucoup plus
compétitif. Les Grecs aisés,
qui échappent largement à
l'impôt, allaient puiser dans
leur épargne pour compenser
une hausse inévitable de la
pression fiscale. La croissance allait donc
résister. Les 110 milliards d'euros dégagés
par les pays de l'Union devaient en conséquence largement suffire pour combler les
trous jusqu'en 2013. Pour ce scénario idéal,
nourri aux succès des redressements observés naguère dans d'autres pays comme la
Suède, trois ingrédients essentiels ont manqué à la Grèce : une forte dévaluation de la
monnaie nationale, un vrai appareil industriel et... du temps (de cinq à dix ans, et non
deux ou trois). Les pays européens vont
donc devoir remettre de 50 à 60 milliards
dans les prochaines semaines pour maintenir le navire grec à flot.
Les Échos (France)
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Finances
Change: le dirham se ramollit face
à l’euro
d’achat et de vente devises contre dirhams, au niveau du compartiment interbancaire, s’affiche à 10,5 milliards de DH, en
hausse de 9,3% en glissement annuel. Dans
Dans un contexte international, caractérisé
des proportions plus importantes, le vopar le bon comportement de l’euro vis-à-vis
lume moyen des ventes de devises par la
des autres devises (notamment le dollar), la
banque centrale aux banques a marqué un
monnaie nationale continue de subir une
bond, passant de près 322 millions à 4,3
dépréciation face à l’euro et une appréciamilliards de DH. Quant aux opérations
tion par rapport au dollar. Ainsi, le dirham
d’arbitrage, réalisées par les banques avec
marocain a marqué en avril 2011 une déleurs correspondants étrangers, elles se sont
préciation mensuelle de 0,53% en moyenne
élevées à 173 milliards de DH en moyenne,
par rapport à l’euro. En revanche, la monau lieu de 91,3 milliards. Face à de telles
naie nationale s’est appréciée de 2,63% à
fluctuations, une modération de la politique
l’égard du dollar et de 4,54% face au yen japonais. Dans ce de change est remise en cause. Une démarche qui devrait amésillage, Bank Al-Maghrib dresse les dernières statistiques liorer l’intégration du secteur financier national dans la dynamiconcernant les transactions sur le marché de devises. Au terme que des marchés financiers internationaux.
du premier trimestre 2011, le volume moyen des opérations L’Économiste
Le pétrole à la loupe
Sur fond d’inquiétudes quant à la situation budgétaire de la Grèce, les cours des matières
premières ont vacillé. Le baril de pétrole de la mer du Nord et celui de qualité, le Light
Sweet Crude, abandonnent près de 10 dollars en une semaine. La volatilité est restée importante tout au long de la période. Graphiquement, le baril coté à New York a cassé ses
deux moyennes mobiles à vingt et cinquante séances, déclenchant un signal de vente à
court terme. Si les cours tombaient sous la ligne de soutien de 97 dollars, une formation
baissière en tête épaules pourrait se dessiner avec un premier objectif à 84 dollars. Ce niveau est obtenu en reportant la hauteur entre le sommet atteint à la fin avril à 112 dollars et
le soutien de 97 dollars. Fondamentalement, la hausse des stocks du brut publiée par le département américain de l’Énergie (3,78
millions de barils et une baisse de 0,9% de la consommation d’essence) et le ralentissement de la demande mondiale ont amplifié
le mouvement baissier des cours du pétrole. De fait, les investisseurs en quête de valeur refuge ont porté leur intérêt sur la devise
américaine, délaissant l’euro au profit du dollar, d’autant plus qu’après l’affaire Strauss-Kahn. Les cambistes redoublent d’inquiétudes quant à l’issue de la crise des dettes souveraines des pays les plus fragiles de la zone .
Valeurs Actuelles
Dette privée : 17 milliards de DH levés
au premier trimestre 2011
opérées durant le trimestre, qui ont par ailleurs compensé le
repli des émissions obligataires et de certificats de dépôt. En
effet, le volume des billets de trésorerie émis jusqu’à fin mars
2011 s’est élevé à 1,5 milliard de DH contre 850 MDH au premier trimestre 2010, soit une hausse de 77%. Les émetteurs
récurrents ont été de la partie, notamment
Maghreb Steel qui a levé 1,1 milliard de DH
et Disway avec deux émissions d’un total de
110 MDH, et deux nouveaux opérateurs ont
fait leur entrée sur le marché, à savoir Afriquia
Gaz, qui a émis pour 200 MDH de billets de
trésorerie, et Maghreb Oxygène, qui a levé
100 MDH. Face à cette demande, l’offre des
investisseurs a été soutenue en raison de la rareté de papier privé de court terme. Ce qui a permis aux émetteurs d’emprunter à
des conditions intéressantes. Les primes de risque ont varié de
25 points de base (pb) pour la maturité 1 mois à 77 pb pour la
maturité 1 an.
Le marché de la dette privée au Maroc poursuit son dynamisme
en ce début 2011. Le déficit de liquidité
persistant des établissements bancaires, les
contraintes de refinancement des sociétés
de crédit et les besoins d’investissement
importants des grands opérateurs industriels poussent l’ensemble des opérateurs à
recourir à ce compartiment où les conditions de financement sont plus favorables
par rapport au crédit classique et pour lequel les investisseurs
montrent un engouement important. Selon les derniers chiffres
publiés par BMCE Capital Markets, le volume global de ce
marché a atteint 17 milliards de DH au terme du premier trimestre 2011, soit une hausse de 5% par rapport à la même période
en 2010. Cette évolution s’explique par les importantes levées La Vie Eco
de billets de trésorerie et de bons de sociétés de financement
P7
Brèves Eco
Brèves Eco
Dettes en
Europe: l’effet
domino se
poursuit
de la Belgique sous surveillance négative, contre
«stable», ce qui signifie
qu'une dégradation est
probable d'ici 12 à 18 mois. Les
analystes ont ainsi expliqué que
cette note pourrait être abaissée
si le Gouvernement ne rejoignait
pas les objectifs budgétaires
qu'il s'est assignés. Or, l'agence
considère qu'il sera difficile pour
Bruxelles d'atteindre sa cible
sans consensus politique sur la
réforme constitutionnelle...
L'euro a accéléré cette semaine
sa baisse soir face au dollar, de
retour au plus bas depuis la mimars, sous la zone des 1,40, à
1,3965 $ entre banques, avant de
tenter de s'accrocher à cette
barre symbolique des 1,40. La
pression est venue cette fois de
l'agence Fitch Ratings qui a placé la note de la dette souveraine Le Boursier
Brèves Eco
Road Show de l’AMDI dans les pays
du Golfe
L’Agence marocaine de développement des investissements (AMDI) lance un road show en direction des pays du
Golfe du 28 mai au 5 juin. Il s’agit de sensibiliser ces pays
aux opportunités d’investissements au Maroc. Les pays
ciblés sont les Émirats Arabes Unis, Qatar, Kuwait et l’Arabie saoudite. L’objectif est de présenter 26 projets aux
investisseurs potentiels originaires de cette région. Les secteurs concernés sont notamment l’immobilier, le tourisme
et les énergies renouvelables. L’AMDI a conçu pour chaque projet un descriptif détaillé, incluant toutes les informations nécessaires, qui sera présenté à l’investisseur.
L’Économiste
Les Chinois se ruent vers l’or
Plus aisés, craignant l'inflation et désireux de diversifier leurs investissements au-delà des actions et de
l'immobilier, les Chinois se ruent vers l'or. Et pour la première fois, leurs importations de lingots et de
pièces du métal jaune ont dépassé celles des Indiens au cours du premier trimestre 2011. Selon le Conseil
mondial de l'or (WGC), la consommation des Chinois de pièces et de lingots a alors bondi de 123% à 90,9 tonnes alors que celle
de leurs voisins indiens a timidement augmenté de 8% à 85,6 millions de tonnes. Les chinois sont à l'origine de 25% de la demande planétaire contre 23% pour leurs voisins indiens.
La Tribune
La Chine favorable à une candidature Lagarde au FMI selon Paris
La Chine est favorable à la candidature de Christine Lagarde, la Ministre française de l'Économie, à la direction générale du Fonds Monétaire International, a déclaré mardi le porte-parole du Gouvernement, François Baroin. Le FMI
prévoit de désigner d'ici à la fin juin le successeur de Dominique Strauss-Kahn, démissionnaire après son inculpation
aux États-unis pour agression sexuelle présumée. Les candidatures peuvent être déposées jusqu'au 10 juin. L'Europe
semble décidée à présenter la candidature de Christine Lagarde, qui a déjà reçu le soutien explicite de l'Allemagne,
de la Grande-Bretagne et de l'Italie.
Les Échos (France)
Grèce: le Gouvernement accélère
les privatisations
Le futur avion
de chasse
américain F-35
La Grèce a présenté cette semaine un plan de redressement, dont des privati- «inabordable»
ma met toute son énersations immédiates, notamment dans les télécoms et la banque postale, ainsi
qu'un sursaut de la rigueur, dans l'espoir de convaincre ses créanciers et éviter une nouvelle crise de la dette dans la zone euro. Les premières privatisations, discutées cette semaine durant un très long conseil des Ministres, vont
porter sur l'opérateur de télécoms OTE, dont Deutsche Telekom est l'actionnaire principal, la banque postale, les ports du Pirée et de Salonique, ainsi
que la société des eaux de Salonique, deuxième ville du pays, a indiqué le
Ministère des Finances.
Le constat vient du
responsable des achats
du Pentagone, Ashton
Carter. La facture du
programme du futur
F-35, à 385 milliards
de dollars, doit selon
La Vie Eco
lui être revue.
Appelé aussi Joint
Strike Fighter (JSF) et
2 milliards d’euros pour réaliser le projet
construit par Lockheed
Desertec au Maroc
Martin, c'est l'avion de
L’appel d’offre pour le premier projet pilote de Desertec, prévu
chasse le plus coûteux
au Maroc, sera lancé en 2013 et peut être en 2012 a annoncé le
19 mai à Casablanca, Klaus Schmidtke, responsable de communication de du programme d'armeDesertec Industrial Initiative. Le coût de cet investissement s’élève à 2 mil- ment du Pentagone. En
liards d’Euros alors que la production d’énergie solaire est espérée dès 2016 pleine bataille budgétaire dans laquelle le
à partir de ce projet qui porte sur 500 MW.
Président Barack Oba-
Maroc Eco
gie, la note est indécemment salée. «Le coût
unitaire pour les 2 443
avions que nous voulons a doublé en termes
réels. (...) Autrement
dit, c'est ce que ça va
nous coûter si nous
continuons sur notre
lancée et c'est inacceptable, c'est inabordable
à ce rythme», a déclaré
le sous-secrétaire à la
Défense. Il s'exprimait
lors d'une audition devant les Sénateurs de la
Commission de la Défense.
L’Usine Nouvelle
P8
Ecozoom
National
Export: forcing sur la Grande-Bretagne
« Il y a à peine 6 ans, la Grande-Bretagne recevait 6% de nos dirhams d’investissement en provenance de ce pays. Plus exacexportations, un chiffre qui est tombé à 3% aujourd’hui ». tement, les IDE britanniques au Maroc sont de 2% en 2010
Invité par la Chambre britannique du commerce au Maroc, contre 4% en 2009 et 7% en 2007. Une baisse attribuée à la
crise économique internationale.
mercredi 18 mai, à Casablanca,
Celle-ci a également affecté les exporAbdellatif Maâzouz, Ministre du
tations textiles vers ce pays, lesquelles
Commerce Extérieur, a expliqué que «
ont reculé de près de 50% entre 2005
les échanges avec ce pays restent peu
et 2009, passant ainsi de 5 milliards à
diversifiés mais les perspectives sont
2,4 milliards de dirhams, constate la
importantes et l’on pourrait même
publication. Une tendance confirmée
rattraper la baisse de nos ventes »,
par Abdelkhalek Chraïbi, président de
rapporte L’Économiste. Et le quotila filière Chaîne et Trame à l’Amith
dien de souligner que pour le Ministre,
(L’Association Marocaine des indusles différents plans sectoriels mis en
tries de Textile et d’Habillement).
place pourraient booster les échanges
Mais ce n’est pas l’unique raison. Une
avec la Grande-Bretagne. Dans les
réorientation du sourcing britannique
métiers nouveaux du Maroc, des provers l’Asie a également été opérée.
gressions jugées importantes sont réDans l’agroalimentaire, la balance des
alisées. Les exportations à destination
échanges entre les deux pays est égalede ce pays progressent par exemple de
ment déficitaire. «Nous exportons sur26% dans les fils et câbles. Pour
« Les échanges avec la Grande-Bretagne tout des produits à faible valeur ajoumieux vendre la destination, le Maroc
restent peu diversifiés. Depuis 2007, tée. Beaucoup de produits frais sont
compte ainsi renforcer les opérations
la
balance
commerciale avec ce pays est reconditionnés en France, en Allemamarketing. Pour cela, un budget de 34
devenue déficitaire » gne et en Espagne avant d’être réexmillions de dirhams est alloué contre
portés vers la Grande-Bretagne», note
25 millions en 2010. De même, l’Agence marocaine de développement des investissements compte Amine Berrada, président de la Fenagri (Fédération Nationale
ouvrir un bureau de représentation. La part du Maroc dans les de l’Agroalimentaire). Il souligne aussi que les réglementations
investissements à l’étranger de la Grande-Bretagne est faible, spécifiques, ainsi que les barrières non tarifaires figurent parmi
soit à peine de 0,1% en 2008 et 0,7% en 2009. Au cours des les principaux obstacles auxquels se heurtent les entreprises
cinq dernières années, le Maroc a ainsi enregistré 6 milliards de marocaines, détaille L’Économiste.
International
Matières premières: les vrais effets de la spéculation
La spéculation est-elle à
l'origine de la volatilité
des prix des matières premières? S’interroge le
magazine Challenges. Et
de rapporter que la question a récemment été l'occasion d'une passe d'armes entre Nicolas Sarkozy, qui en a fait une priorité du G20, et la Commission Européenne, qui
vient de publier une communication sur le
sujet tendant plutôt à minimiser ce rôle. Il
y a donc débat. Rappelons la spécificité
de la plupart des matières premières: on
peut les stocker. En fonction de l'état de
l'offre et de la demande, les détenteurs de
produits de base, en cherchant à maximiser leurs profits, vont ajuster leurs stocks
pour limiter leurs coûts. Autrement dit, la
variabilité des prix des matières premières
dépend d'abord du rapport
entre la production et les
besoins, puis elle est amplifiée par ces comportements de stockage spéculatif. Ces explications
sont-elles suffisantes pour
justifier, par exemple, que
le prix du baril de pétrole
brut soit passé de 20 dollars en janvier 2002 à 134
en juillet 2008, avant de
retomber à 41 en décembre 2008 et de
remonter à plus de 100 aujourd'hui? En
grande partie, oui. Ces changements de
prix sont largement imputables à la forte
demande des pays émergents, puis à la
récession, puis à la reprise amorcée dès le
printemps 2009. Pourtant, il est difficile
de
nier
le
processus
de
«financiarisation» des marchés de matières premières. Depuis les années 2000, les
marchés à terme sur ces marchandises se
sont considérablement développés, attirant des capitaux apportés par les investisseurs institutionnels et les fonds de
pension. En fait, la conséquence la plus
marquante de cette financiarisation est
moins l'amplitude des variations de prix
que la synchronisation de ces mouvements. Comme les investisseurs réalisent
des arbitrages stratégiques entre les indices sur les matières premières et sur d'autres actifs, telles les actions et les obligations, les prix varient de façon plus uniforme au sein de chaque classe d'actifs.
Comme il n'y a aucune raison d'empêcher
les investissements sur les marchés à
terme de matières premières, une solution
consiste sans doute, comme le fait
Bruxelles, à demander plus de transparence pour les marchés dérivés de matières premières. Sera-t-elle suffisante? Infère le magazine Challenges.
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