Revue économique du 31 mai 2011.pub
Transcription
Revue économique du 31 mai 2011.pub
Ministère des Affaires Étrangères et de la Coopération Direction de la Communication Revue Économique hebdomadaire N°21 du 31 mai 2011 SOMMAIRE Zoom international Zoom national Export: forcing sur la Grande Bretagne 09 Finance: le pétrole à la 07 loupe Matières premières: les vrais effets de la spéculation 09 Presse économique nationale 02 02 02 03 03 03 Zéro com La Corée de l’Afrique La coopération sud/sud en manque de logistique Balance commerciale: le déficit dépasse la valeur des exportations Maroc/Russie: des gisements russes à portée de main Immobilier: la hausse des prix se poursuit Analyse: Tragédie grecque 07 07 08 08 08 08 08 04 04 04 05 05 06 06 08 Page Finances 07 Change: le dirham se ramollit face à l’euro Le pétrole à la loupe Dettes privées: 17 milliards de DH levées au premier trimestre 2011 Brèves Eco Presse économique internationale Buona Fortuna, Signor Draghi La Grèce en clause de sauvegarde Un autre regard sur l’Afrique Les trente Glorieuses, devant nous? Crise de l’euro: les salariés n’y sont pour rien Matières premières: la spéculation démythifiée Tragédie Grecque 06 08 Dettes en Europe: l’effet domino se poursuit Road Show de l’AMDI dans les pays du Golfe Les Chinois se ruent vers l’or La Chine favorable à une candidature Lagarde au FMI selon Paris Grèce: le Gouvernement accélère les privatisations 2 milliards de Dh pour réaliser le projet Desertec au Maroc Le futur avion de chasse américain F35 «inabordable» Eco zoom 09 09 Export: forcing sur la Grande Bretagne Matières premières: les vrais effets de la spéculation Revue Nationale: Éditoriaux et Chroniques Zéro com La Corée de l’Afrique Après l’attentat de Marrakech, la saison risque d’être encore plus difficile pour les professionnels du tourisme. Pour beaucoup, les comptes d’exploitation vont plonger. Pas un hôtelier, une agence de voyages, n’a échappé aux annulations de séjours dans les heures qui ont suivi ce terrible évènement. Et à en croire la profession, le mouvement se serait amplifié ces derniers jours. Au minimum, les baisses d’activité varient entre 20 et 30%. Dans le pire des cas, certains hôtels ne remplissent qu’à 20-26% de leur capacité. La situation est donc grave, car même au départ de la France, le plus grand émetteur du tourisme vers le Maroc et le plus touché par l’attentat de Marrakech, les grands TO, Marmara et Nouvelles Frontières, revoient leurs prévisions de résultat à la baisse. Deux explications: le printemps arabe et l’attentat du café Argana. Et malgré tout cela, pas grand-chose, du moins rien de ce qui ressemble à une stratégie de communication de crise n’a été déployé. Aucun plan d’actions non plus. Passée l’émotion, les données du problème étaient pourtant claires: expliquer à tous Au moment même où une délégation d’hommes d’affaires coréens est en visite au Maroc, plusieurs chefs d’entreprise marocains sont au pays du Matin calme. Ce hasard du calendrier rapproche les deux pays, l’espace de quelques jours, en dépit d’un périple interminable de quinze heures de vol et d'un écart culturel comme celui existant entre le ciel et la terre. Pourtant, dans un monde de plus en plus globalisé, les opportunités d’affaires se mesurent plutôt en relations win win. À ce niveau, le Maroc pourrait faire valoir sa réputation de pays politiquement stable et économiquement émergent. Les Coréens du Sud voient notre pays comme un pont africain vers l’Europe, mais surtout comme un portail vers le gigantesque potentiel de l’Afrique. Ceux qui croient que le fait d’être diamétralement opposés sur la mappemonde nous éloignerait, se trompent. Les opportunités d’affaires ne manquent pas et le Maroc gagnerait à coller à ce modèle économique de réussite. Faut-il rappeler qu’il y a à peine quarante ans, le Maroc était mieux loti que la Corée du Sud ? Aujourd’hui, ce pays est la dixième puissance économique mondiale, un exploit sans précédent. La délégation marocaine a pu constater, avec d’autres délégations de la zone Mena, à quel point ce dragon était un géant de l’industrie lourde mondiale. Il abrite des usines grandes comme de petites villes, où règnent une discipline et une rigueur qui imposent le respect. C'est un vrai modèle de réussite où les maître mots sont organisation, sérieux et intégrité. La Corée du Sud a su développer la richesse la plus importante, le capital humain. Le Maroc pourrait être la Corée de l’Afrique, il en a les atouts, encore faudrait-il y croire. ceux qui ont peur de venir au Maroc qu’ils n’avaient rien à y redouter, que la destination était sûre. Pour l’instant, la seule action visible a été le «J’aime Marrakech». Trop maigre. Il eût fallu aller directement vers ces Norvégiens, Italiens, Français, Belges qui ont renoncé au dernier moment de passer leurs vacances au Maroc. Ou ces entreprises européennes qui ont annulé des conventions qu’elles avaient prévues de tenir à Marrakech. Force est de constater que nous n’arrivons toujours pas à penser de stratégie de communication en situation de crise. La Tunisie, l’épicentre du printemps arabe, se montre plus habile et plus réactive. Pour relancer son tourisme, elle mobilise tous ses diplomates et pas seulement le Ministère du Tourisme. Ce jeu d’équipe fait cruellement défaut, côté marocain. L’Économiste La coopération sud/sud en manque de logistique Les efforts déployés par le Ministère du Commerce Extérieur et son bras armé pour la promotion des exportations, Maroc Export, ont permis de créer des liens d’affaires dans certains pays africains. Ainsi, de part et d’autre, tous les opérateurs consentent que le potentiel de la coopération sudsud est énorme. Il n’en reste pas moins que le marché reste difficile d’accès, malgré tous les efforts de promotion. «On doit avouer que l’un des points noirs au niveau de l’environnement des affaires est que nous n’avons malheureusement pas de liaisons directes. On est obligés de faire les Les Échos (Maroc) transbordements, d’utiliser des lignes qui viennent de l’étranger pour acheminer nos produits vers les marchés de l’Afrique subsaharienne» explique Khalil El Guermai, directeur général de la Fédération Nationale de l’Électricité et de l’Électronique (Fénélec). Un frein à l’expansion. En effet, pour le promoteur marocain, acheminer son produit depuis le Maroc au pays destinataire se révèle être un véritable parcours du combattant. En fait, aujourd’hui l’opérateur marocain prend sur lui-même pour assurer sa propre logistique. L’absence quasi totale de lignes directes de transport terrestre ou maritime génère des surcoûts et limite incontestablement la compétitivité/prix des produits échangés. Ce handicap est amplifié par les dispositions des accords bilatéraux préférentiels, qui soumettent l’octroi des avantages fiscaux à la condition du respect de la règle du transport direct. Pour plus de liaisons directes. Ainsi, la mise en place de nouvelles liaisons directes, qu’elles soient maritimes, aériennes ou terrestres vers les marchés ciblés par les exportateurs, est un impératif indispensable pour accompagner la stratégie de développement des exportations. Les armateurs marocains sont appelés à jouer un rôle de premier plan pour accompagner cette dynamique d’exportation vers les marchés d’Afrique. Économie Entreprises P2 Analyses Balance commerciale: le déficit dépasse la Maroc/Russie: valeur des exportations des gisements russes à portée de main La dynamique insufflée aux exportations est-elle en passe de s’estomper, voire de connaître un renversement au détriment de la balance commerciale des marchandises? A lire les données préliminaires sur les échanges commerciaux au titre des quatre premiers mois de l’année, l’on est enclin à répondre par l’affirmative. Selon l’Office des Changes, les exportations tout comme les importations ont enregistré un taux de croissance sensiblement identique par rapport à la même période de 2010. Avec toutefois cette nuance que les achats ont bondi de 21,4 milliards de DH contre une hausse de 10,7 milliards pour les ventes. Du coup, le déficit qui s’en dégage dépasse largement la valeur des expéditions totales: 58,9 milliards contre 55,7 milliards de DH environ. Le temps où la progression des exportations l’emportait sur celle des importations n’a donc été que de courte durée. En d’autres termes, le pays peine toujours à développer l’offre exportable. Sinon, comment expliquer le fait que les sorties hors phosphates et dérivés n’ont crû que de 15% alors qu’elles affichaient une tendance haussière de près de 30% sur les six derniers mois de l’année 2010. Parallèlement, les importations hors pétrole se sont appréciées de 23,6% sur les 4 mois de l’année, à 20 milliards de DH, soit sensiblement le montant de la hausse de la valeur totale des acquisitions. Fait marquant, les produits finis de consommation enregistrent des hausses plus prononcées par rapport à ceux d’équipement. C’est dire que la demande intérieure continue de profiter aux marchés d’importations. L’Économiste La mutation de l’ordre économique mondial est inéluctable et les gisements de croissance, d’investissements et de débouchés se réorientent doucement mais sûrement. Ils échappent petit à petit à nos partenaires traditionnels au profit, pour une grande part, des BRIC, l’acronyme désignant le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine. Pour le deuxième pays, le Maroc a nettement saisi le potentiel et met les bouchés doubles pour accélérer le partenariat, principalement dans sa composante économique. Un partenariat win win dans un contexte où le Maroc préserve encore son statut de pays exceptionnellement stable dans une région en ébullition. «Ce n’est pas un hasard si la 10ème session du Conseil d’affaires russo-arabe vient de se tenir à Casablanca», confie Boris Bolotine, Ambassadeur de la Fédération de Russie à Rabat. Une manifestation multilatérale, mais qui a été l’occasion d'exploiter les opportunités économiques bilatérales entre les deux pays. Contexte régional oblige, les deux pays ont été majoritaires parmi les partici- Les Échos (Maroc) pants. Plus d’une centaine de Immobilier: la hausse des se sont bonifiés de 5%. Pour BAM, «ce surcroît prix se poursuit Hausse des prix des biens immobiliers résidentiels, dans un contexte de repli des volumes de transactions. C’est, en grande partie, la tendance qui se dégage de l’évaluation de l’indice des prix des actifs immobiliers (IPAI) pour le 1er trimestre 2011, faite par Bank Al-Maghrib. Contrairement à la baisse observée au cours du trimestre précédent, l’IPAI du résidentiel a augmenté de 1,2%, «suite au croissement des prix des différentes catégories de logements». En glissement annuel, la tendance se confirme et demeure également à la hausse. Les prix Marocains et près de 75 entreprises russes se sont rencontrés lors de l’événement, où la partie B to B aura une place de choix. Potentiel considérable Et les potentialités sont considérables. Rien que pour le tourisme, plus de 2,3 millions de Russes se sont rendus en Turquie, 2,2 millions en Égypte et 200.000 en Tunisie durant l’année 2010, alors que le Royaume n’en a capté que 33.000. Ceci dit, la destination Maroc devient de plus en plus attractive pour les touristes russes, d’où l’importance de renforcer le dispositif de promotion envers ce marché à fort potentiel. Par ailleurs, les exportations marocaines concernent essentiellement les agrumes, les produits du textile et le cuir et se chiffrent à environ 2,5 milliards de dirhams au terme de l’année 2010. Enfin, la Russie reste en lice sur des marchés stratégiques, principalement dans l’énergie, où le pays est compétitif, que ce soit pour la réalisation de la future centrale nucléaire entre Safi et Essaouira, ou pour avoir sa part du grand gâteau qui se profile pour la concrétisation du Plan solaire marocain, sans oublier la recherche géologique, l’immobilier et surtout le tourisme. recouvre une assez forte évolution des prix des villas et d’appartements respectivement de 7,7 et 6,7%; et une quasistagnation de ceux des maisons». Logique, le volume des ventes d’appartements, qui représente environ 90% des transactions, s’est contracté de 5,2% d’un trimestre à l’autre pour s’établir à 11.324 unités. Pour les transactions relatives aux maisons, elles ont représenté 8% du marché pour s’établir à 1.029 transactions, en recul de 8,1%. Pour celles portant sur les villas, ce sont 266 unités qui ont été vendues soit une baisse de 8,9% au terme des trois premiers mois de 2011. Toutefois, elles augEn termes de volume, Casablanca mentent de 8,6% sur domine, à elle seule, l’ensemble des une année glissante. ventes avec une part de 30,7%. L’Économiste P3 Revue internationale: Éditoriaux et Chroniques Buona Fortuna, Signor Draghi ver le double héritage de JeanClaude Trichet. Le premier est la stabilité des prix, objectif que le président sortant a rempli avec maestria. Dans un contexte où l'inflation commence à poindre, la tâche est toutefois délicate, mais le mandat qui le lie est impératif sur ce point. Le deuxième est plus complexe puisque sous la présidence du Français, la BCE a su apporter son secours à plusieurs États de la zone euro, navigant habilement dans des eaux inconnues, entre la lettre et l'esprit des traités européens. Ce fut le talent de Jean-Claude Trichet d'utiliser les ressources de la BCE pour stabiliser les marchés de la dette souveraine afin d'éviter le cataclysme, mais sans pour autant mollir sur les principes de rigueur monétaire. A ce double héritage s'ajoute un autre défi, relevant presque de l'impossible diront les plus pessimistes: celui de gérer une zone monétaire composée d'économies aussi fondamentalement divergentes. Il faut souhaiter que Draghi justifie pleinement son surnom de «Super Mario». Il fallait, pour succéder à Jean-Claude Trichet à la présidence de la Banque Centrale Européenne (BCE), un banquier central de stature exceptionnelle. Mario Draghi, l'inflexible gouverneur de la Banque d'Italie, président du Forum de stabilité financière du G20. Alors que le Fonds Monétaire International est déstabilisé à sa tête, les dix-sept Ministres des Finances de la zone euro ont pris une sage décision en recommandant que l'Italien prenne la présidence de la BCE en novembre prochain. Que le processus de sélection du prochain gardien de l'euro ait donné lieu à des discussions parfois âpres entre les capitales européennes est non seulement normal mais sain et même important pour asseoir la légitimité du successeur de Jean-Claude Trichet. Il est naturel que le choix de l'homme en charge de la stabilité de la monnaie utilisée par 330 millions d'Européens soit débattu sur la place publique. A la tête de l'institution, Mario Les Échos (France) Draghi va d'abord devoir préser- Un autre regard sur l’Afrique La Grèce en clause de sauvegarde Disons-le sans ambages : même si elle parvient encore, comme le Portugal, à emprunter sur de très courtes périodes, la Grèce est dans une situation financière inextricable. La présence ou l'absence de DSK n'y changera rien : il n'y a pas de solution économique viable pour Athènes, qui ne pourra jamais rembourser sa dette sans l'aide de l'Europe et du FMI. La Grèce en est donc réduite à... acheter du temps, dans une impasse qui la soumet, elle comme la zone euro, au feu des marchés. Bien sûr, la solution ultime radicale de la sortie de l'euro, qui permettrait au pays de dévaluer sa monnaie semblerait, économiquement, la plus simple. Mais elle est politiquement beaucoup trop risquée, parce qu'elle apparaîtrait comme un lâchage en règle, à l'encontre du principe de solidarité européenne, et ouvrirait la porte à un effet domino dévastateur dont nul ne sait où il s'arrêterait. Dans ces conditions, la piste de la restructuration prend de la vigueur, à Bruxelles ou à Berlin, malgré l'opposition de la Banque centrale européenne, qui pense que les pertes induites pour les banques grecques aggraveraient le mal. Notons que la présence d'un Français, Jean-Claude Trichet, ou demain d'un italien, Mario Draghi, à la tête de la BCE est un atout pour la Grèce. S'il faut donc éviter une restructuration dure, brutale et subie, de la dette grecque, en revanche, on peut imaginer une restructuration douce, sous forme de rééchelonnement, préparée, à l'image des dévaluations d'autrefois, qui étaient accompagnées d'un plan de stabilisation. Un rééchelonnement ordonné de la dette grecque, inspiré de ce qui se passe pour les entreprises placées sous la protection de la clause de sauvegarde, avec une période d'observation crédible et un plan de privatisation plus ambitieux. Après tout, s'il faut en passer par là pour que les Grecs paient normalement leurs impôts, cette crise est peut-être... leur dernière chance. La Tribune cière de 2008? Comment ne pas s'étonner de la rapidité avec laquelle cette parenthèse, marquée par de terribles émeutes de la faim, a commencé à se refermer dès 2010? On connaît, bien sûr, les raisons qui poussent les nouveaux émergents, Chine et Inde en tête, à investir massivement ces territoires délaissés: course aux matières premières et aux terres arables, soif de reconnaissance géopolitique qui pousse ces deux pays à rallier à leur cause des voix africaines qui leur seront bien utiles au moment de négocier leur représentation dans les grandes institutions internationales. Il faut aussi mentionner les extraordinaires progrès de l'élite dirigeante africaine, qui, dans la plupart des pays de la région, a entrepris des réformes courageuses tout en appliquant une politique macroéconomique rigoureuse, notamment à l'égard des recettes tirées de leurs matières premières. Sans masquer les difficultés récurrentes, il est temps de changer de regard sur l'Afrique. Le sommet Inde Afrique qui vient d’avoir lieu à Addis-Abeba, en Éthiopie, est le signe de l'une des grandes ruptures de ce siècle. Vingt ans après la Chine, c'est au tour de l'économie indienne de parier massivement sur une région que l'Europe avait presque inconsciemment considérée comme perdue pour la cause de la mondialisation. Prisonnier d'images anciennes, que, il faut bien le dire, le drame ivoirien ou encore la déception sud-africaine ont tout fait pour entretenir, le vieux monde est resté étrangement prisonnier de ces résurgences d'un désordre ancien, incapable de se départir d'un indécrottable scepticisme devant la capacité de «l' homme africain » à construire un véritable décollage économique. Que n'a-t-on lu plus attentivement les rapports successifs de la Banque mondiale faisant état d'une croissance moyenne de 5 % pour l'ensemble du continent dans la décennie qui a précédé la crise finan- Les Échos (France) P4 Analyses Les Trente Glorieuses de- tainement. Pour revenir au livre, les au- leurs feraient largement appel aux importateurs, pour rompre avec la croissance tions, créent la même dynamique que l’évant nous? recommandent le retour au «modèle» qui met l’État au centre des impulsions économiques. Un investissement public massif, de l’ordre de dizaines de milliards d’euros, dans les énergies renouvelables, l’éducation, les transports, le nucléaire, et même l’agriculture permettrait de créer une nouvelle et décisive dynamique. Ce plan serait financé par un grand emprunt accompagné d’un engagement ferme de discipline budgétaire, ce qui devrait rassurer les marchés. Il n’est pas sûr que ces derniers (pas l’écume des spéculateurs, mais les gérants de fonds de pension ou de fonds de placements responsables des retraites et de l’épargne de millions de gens) se laissent séduire par cet argument (on peut même être sûr du contraire!). Mais la principale réserve vient du fait que l’on n’est plus dans la situation qui prévalait lors des «Trente Glorieuses». Pendant longtemps, l’Europe, où la grande majorité des ménages n’avait pas de salle de bains, pas de voiture, pas de téléphone, où il n’y avait pas d’autoroute, était en fait un continent émergent dont l’économie était en situation de décollage. Et le décollage a eu lieu, grâce à un effet de levier de l’investissement considérable lié à des besoins bien identifiables, satisfaits, sur un marché peu ouvert sur l’extérieur. Aujourd’hui, la productivité, l’efficacité de l’investissement, l’effet d’impulsion de la dépense publique se sont considérablement affaiblis. Il est douteux que les investissements dans le photovoltaïque, qui d’ail- quipement des ménages en lignes téléphoniques, la construction des autoroutes, le développement d’un parc automobile encore insignifiant en1950. Alors faut-il baisser les bras? Non bien sûr, mais ne pas s’entretenir et entretenir les autres dans des illusions en croyant et laissant croire que la dépense publique a le même degré d’efficacité, de productivité qu’il y a cinquante ans, lorsque les frontières commerciales étaient fermées, les mouvements de capitaux plus que limités, et surtout que l’on savait ce que serait le retour d’un franc d’investissement public. La fonction de production met en œuvre la force de travail et sa productivité. Le continent ne manque pas d’atouts pour le premier terme de cette fonction, avec son dynamisme démographique. Pour le second, c’est l’innovation qui est capitale. Si l’État peut l’aider, notamment en augmentant ses dépenses dans la recherche et l’enseignement supérieur, c’est essentiellement le secteur productif, encouragé et stimulé dans cette voie par des actions ciblées, qui peut le développer. Un programme massif d’investissements publics aurait toutes les chances de déboucher sur des résultats incertains en terme de croissance, un déficit commercial accru et des taux d’intérêt plus élevés sur les marchés. supplémentaires produite par un salarié en un an, ils ne rognent pas sur les profits, et le partage de la valeur ajoutée reste stable. A contrario, des augmentations de salaires inférieures à ces gains de productivité, entraînant une baisse de la part des salaires dans la valeur ajoutée, conduisent à une économie anémiée. Or, que constate-t-on? Au Portugal et en Espagne, la part des salaires dans la valeur ajoutée a baissé entre 1999 et 2008, traduisant une forte modération salariale. En Grèce, elle n'a quasiment pas bougé. Il n'y a qu'en Irlande où cette part s'est significativement accrue. Mais c'est pour revenir vers des niveaux plus normaux: le point de départ étant très bas. Finalement, le déséquilibre le plus important ne se trouve pas du côté des pays en crise, mais en Allemagne: la part des salaires dans la valeur ajoutée y a baissé de plus de 3 points entre 1999 et 2008. Bref, ce ne sont pas tant les salariés espagnols qui sont à blâmer pour la crise que les patrons allemands. molle, L’investissement public moteur de la croissance comme dans les années d’après-guerre ? Il est permis de se montrer sceptique. Les Trente Glorieuses devant nous. C’est le titre, le point d’interrogation en moins, d’un ouvrage récent qui a eu quelques échos. La référence à cette expression mythique alimente la nostalgie d’une époque durant laquelle le «modèle français» aurait fait merveille. Remarquons au passage que les «modèles» allemand, néerlandais, italien même par exemple, ont fait aussi bien que la France en termes de croissance économique entre, en gros 1947 et 1974. Ce qui a en revanche différencié la croissance française de celle de plusieurs de ces pays, c’est une négligence avérée vis-à-vis de l’inflation de sorte qu’au terme de cette période, le franc avait perdu les deux tiers de sa valeur initiale par rapport au Deutschemark et les Français s’étaient appauvris par rapport à leurs partenaires européens. Autre caractéristique de ces années, d’ailleurs liée à la précédente, la réticence à l’ouverture des frontières commerciales. La compétitivité a été négligée (ce sont essentiellement les dévaluations qui l’assuraient) et, au milieu des années 70, avec le premier choc pétrolier, l’économie européenne est apparue moins bien préparée à la mondialisation croissante des échanges commerciaux. “Glorieuse” peutêtre, sans véritable vision de l’avenir, cer- Crise de l’euro: les salariés n’y sont pour rien Les débats autour du pacte de compétitivité, devenu depuis pacte pour l'euro, ont porté en particulier ces dernières semaines sur les moyens de limiter les augmentations de salaire au sein de la zone euro. Les exigences excessives des salariés grecs, irlandais et autres, espagnols auraient en effet contribué à pousser ces pays dans la crise. Pourtant, il n'en est rien. Entre la création de l'euro en 1999 et le déclenchement de la crise en 2008, les salaires ont connu en réalité une évolution très modérée dans les pays en crise. Tant que les salaires n'augmentent pas plus que les gains de productivité, c'est-à-dire la quantité de richesses NB: Les Trente Glorieuses sont une période de forte croissance économique qu’a connue, entre 1945 et 1975, la grande majorité des pays développés membres pour la plupart de l’OCDE. Le Nouvel Économiste Alternatives Économiques P5 Analyses Matières premières: la spé- Une spirale vertueuse de hausse de prix et des positions s'enclenculation démythifiée Après plusieurs mois de flambée des énergies, métaux et denrées, les marchés de matières premières viennent de connaître deux semaines marquées par des chutes de prix brutales sur l'ensemble du secteur. Quelles sont les dynamiques spéculatives sous-jacentes derrière ces mouvements? L'investissement dans les matières premières a certes été stimulé depuis un an par les tensions récurrentes sur l'offre mondiale: crise du blé russe dans un premier temps au cours de l'été 2010, printemps arabe depuis janvier 2011 en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Mais une autre dynamique strictement financière se cache derrière l'engouement spéculatif pour les matières. Depuis l'annonce du « quantitative easing 2 » (QE 2) par la Fed pendant l'été 2010, les thématiques spéculatives les plus jouées sur le marché ont été l'achat de matières premières et la vente de dollars. Ces vues sont étroitement connectées : les investisseurs empruntent à court terme en dollars pour investir simultanément dans les matières premières, les devises émergentes, les devises de pays producteurs de matières premières, l'euro, les actions. Si les investisseurs ont confiance dans la poursuite de la politique laxiste de la Fed et dans la poursuite de la hausse des actifs risqués, le dollar baisse tandis que les actifs risqués financés en dollars augmentent de concert. Tragédie grecque C'est plus fort qu'eux. Les dirigeants de notre beau pays ne peuvent pas se retenir. Il ne s'agit pas ici de leurs pulsions intimes, mais de leur goût pour la bonne nouvelle. François Fillon en a donné un bel exemple la semaine dernière, avec les chiffres de la croissance « supérieure à 0,8 % » au premier trimestre 2011. Ne boudons pas notre plaisir : c'est un très bon chiffre. Et toute l'Europe est embarquée dans ce dynamisme retrouvé. L'Allemagne a fait un bond formidable de 1,5 %. La Grèce a gagné 0,8 %, autant que la moyenne de la zone euro. Avec de telles nouvelles, tout paraît plus facile. L'Europe peut repartir, la crise grecque paraît soluble, le chômage devrait baisser. Il est toutefois trop tôt pour crier victoire. Ces bons chiffres reflètent la douceur de l'hiver après un mois de décembre nei- demande » illustrent la nouvelle dynamique endogène des marchés financiarisés. Les comportements spéculatifs prennent une part de plus en plus importante dans l'évolution des prix. Les facteurs fondamentaux sont certes déterminants pour la fixation des prix sur le très long terme mais ne parviennent plus à expliquer les fluctuations de prix pourtant d'ampleur considérable sur le court et moyen terme. Des supercycles d'investissement sont apparus (caractérisés par une hausse tendancielle des actifs risqués et une baisse tendancielle du dollar), émaillés de fortes secousses de débouclements systémiques. Ceux-ci sont soit ponctuels (comme celui que nous venons de connaître), soit massifs et sauvages (comme celui qui a suivi la bulle du pétrole de 2008).Les modes d'investissement moutonniers ont bel et bien un impact sur les cours. La compréhension et l'anticipation de ces comportements spéculatifs deviennent un enjeu majeur pour les acteurs économiques soumis aux fluctuations des devises et des matières, mais aussi pour les régulateurs, chargés de les contrôler. La modélisation probabiliste a jusqu'à présent mobilisé l'essentiel des efforts des chercheurs et des spécialistes de la gestion des risques. Or, ces modèles sont inopérants dans les phases extrêmes de marché où les interactions des acteurs prédominent. che et un château de cartes de positions spéculatives financées par de la dette à court terme en dollars se construit. Si, au contraire, les actifs financés en dollars fléchissent ou si les investisseurs craignent une hausse des taux d'intérêt de la Fed ou la fin du QE 2, la spirale change de sens: la chute des actifs achetés à crédit oblige les investisseurs à les vendre précipitamment pour rembourser leur dette en dollars, aggravant leur effondrement et provoquant la hausse du billet vert. Des mécanismes de contagion entre actifs financés en dollars se mettent en branle. L'annonce par le gouverneur de la Banque Centrale Européenne que les taux de la zone euro ne seraient finalement pas relevés en juin a provoqué une chute importante de la monnaie unique. C'est certainement l'événement déclencheur des débouclages en chaîne frappant matières premières, devises et actions ce mois de mai. Absolument aucune nouvelle fondamentale n'est venue étayer l'effondrement des prix observé sur les matières premières. Si, une semaine après le krach du 6 mai, l'Agence Internationale de l'Energie révisait à la baisse la demande mondiale de pétrole, elle alertait néanmoins sur la diminution plus grande encore de l'offre consécutive à l'interruption de la production en Libye et au Yémen. Ces mécanismes de « physique financière » décon- La Tribune nectés de la « physique de l'offre et de la geux. Ils s'expliquent aussi par le cycle de politique économique. L'activité a encore bénéficié de la queue des plans de relance. Dans le pays européen qui a le plus besoin de croissance, la Grèce, le bon chiffre du début 2011 est même un leurre. Un leurre dangereux, au coeur du problème grec. Car l'économie du pays encaisse en réalité un choc récessif d'une rare violence. De la fin 2009 à la fin 2010, l'activité a dévissé de 7,4 %, un recul sans équivalent dans le monde... et dont personne n'a parlé. Autrement dit, la spirale dépressive n'est pas très loin. La croissance grecque est renvoyée aux calendes grecques. Or ce n'est pas du tout l'histoire qui nous avait été racontée. Il y a un an, Bruxelles prévoyait une stabilisation de l'activité en Grèce dès 2011. Un enchaînement vertueux devait se produire. La modération salariale devait rendre le pays beaucoup plus compétitif. Les Grecs aisés, qui échappent largement à l'impôt, allaient puiser dans leur épargne pour compenser une hausse inévitable de la pression fiscale. La croissance allait donc résister. Les 110 milliards d'euros dégagés par les pays de l'Union devaient en conséquence largement suffire pour combler les trous jusqu'en 2013. Pour ce scénario idéal, nourri aux succès des redressements observés naguère dans d'autres pays comme la Suède, trois ingrédients essentiels ont manqué à la Grèce : une forte dévaluation de la monnaie nationale, un vrai appareil industriel et... du temps (de cinq à dix ans, et non deux ou trois). Les pays européens vont donc devoir remettre de 50 à 60 milliards dans les prochaines semaines pour maintenir le navire grec à flot. Les Échos (France) P6 Finances Change: le dirham se ramollit face à l’euro d’achat et de vente devises contre dirhams, au niveau du compartiment interbancaire, s’affiche à 10,5 milliards de DH, en hausse de 9,3% en glissement annuel. Dans Dans un contexte international, caractérisé des proportions plus importantes, le vopar le bon comportement de l’euro vis-à-vis lume moyen des ventes de devises par la des autres devises (notamment le dollar), la banque centrale aux banques a marqué un monnaie nationale continue de subir une bond, passant de près 322 millions à 4,3 dépréciation face à l’euro et une appréciamilliards de DH. Quant aux opérations tion par rapport au dollar. Ainsi, le dirham d’arbitrage, réalisées par les banques avec marocain a marqué en avril 2011 une déleurs correspondants étrangers, elles se sont préciation mensuelle de 0,53% en moyenne élevées à 173 milliards de DH en moyenne, par rapport à l’euro. En revanche, la monau lieu de 91,3 milliards. Face à de telles naie nationale s’est appréciée de 2,63% à fluctuations, une modération de la politique l’égard du dollar et de 4,54% face au yen japonais. Dans ce de change est remise en cause. Une démarche qui devrait amésillage, Bank Al-Maghrib dresse les dernières statistiques liorer l’intégration du secteur financier national dans la dynamiconcernant les transactions sur le marché de devises. Au terme que des marchés financiers internationaux. du premier trimestre 2011, le volume moyen des opérations L’Économiste Le pétrole à la loupe Sur fond d’inquiétudes quant à la situation budgétaire de la Grèce, les cours des matières premières ont vacillé. Le baril de pétrole de la mer du Nord et celui de qualité, le Light Sweet Crude, abandonnent près de 10 dollars en une semaine. La volatilité est restée importante tout au long de la période. Graphiquement, le baril coté à New York a cassé ses deux moyennes mobiles à vingt et cinquante séances, déclenchant un signal de vente à court terme. Si les cours tombaient sous la ligne de soutien de 97 dollars, une formation baissière en tête épaules pourrait se dessiner avec un premier objectif à 84 dollars. Ce niveau est obtenu en reportant la hauteur entre le sommet atteint à la fin avril à 112 dollars et le soutien de 97 dollars. Fondamentalement, la hausse des stocks du brut publiée par le département américain de l’Énergie (3,78 millions de barils et une baisse de 0,9% de la consommation d’essence) et le ralentissement de la demande mondiale ont amplifié le mouvement baissier des cours du pétrole. De fait, les investisseurs en quête de valeur refuge ont porté leur intérêt sur la devise américaine, délaissant l’euro au profit du dollar, d’autant plus qu’après l’affaire Strauss-Kahn. Les cambistes redoublent d’inquiétudes quant à l’issue de la crise des dettes souveraines des pays les plus fragiles de la zone . Valeurs Actuelles Dette privée : 17 milliards de DH levés au premier trimestre 2011 opérées durant le trimestre, qui ont par ailleurs compensé le repli des émissions obligataires et de certificats de dépôt. En effet, le volume des billets de trésorerie émis jusqu’à fin mars 2011 s’est élevé à 1,5 milliard de DH contre 850 MDH au premier trimestre 2010, soit une hausse de 77%. Les émetteurs récurrents ont été de la partie, notamment Maghreb Steel qui a levé 1,1 milliard de DH et Disway avec deux émissions d’un total de 110 MDH, et deux nouveaux opérateurs ont fait leur entrée sur le marché, à savoir Afriquia Gaz, qui a émis pour 200 MDH de billets de trésorerie, et Maghreb Oxygène, qui a levé 100 MDH. Face à cette demande, l’offre des investisseurs a été soutenue en raison de la rareté de papier privé de court terme. Ce qui a permis aux émetteurs d’emprunter à des conditions intéressantes. Les primes de risque ont varié de 25 points de base (pb) pour la maturité 1 mois à 77 pb pour la maturité 1 an. Le marché de la dette privée au Maroc poursuit son dynamisme en ce début 2011. Le déficit de liquidité persistant des établissements bancaires, les contraintes de refinancement des sociétés de crédit et les besoins d’investissement importants des grands opérateurs industriels poussent l’ensemble des opérateurs à recourir à ce compartiment où les conditions de financement sont plus favorables par rapport au crédit classique et pour lequel les investisseurs montrent un engouement important. Selon les derniers chiffres publiés par BMCE Capital Markets, le volume global de ce marché a atteint 17 milliards de DH au terme du premier trimestre 2011, soit une hausse de 5% par rapport à la même période en 2010. Cette évolution s’explique par les importantes levées La Vie Eco de billets de trésorerie et de bons de sociétés de financement P7 Brèves Eco Brèves Eco Dettes en Europe: l’effet domino se poursuit de la Belgique sous surveillance négative, contre «stable», ce qui signifie qu'une dégradation est probable d'ici 12 à 18 mois. Les analystes ont ainsi expliqué que cette note pourrait être abaissée si le Gouvernement ne rejoignait pas les objectifs budgétaires qu'il s'est assignés. Or, l'agence considère qu'il sera difficile pour Bruxelles d'atteindre sa cible sans consensus politique sur la réforme constitutionnelle... L'euro a accéléré cette semaine sa baisse soir face au dollar, de retour au plus bas depuis la mimars, sous la zone des 1,40, à 1,3965 $ entre banques, avant de tenter de s'accrocher à cette barre symbolique des 1,40. La pression est venue cette fois de l'agence Fitch Ratings qui a placé la note de la dette souveraine Le Boursier Brèves Eco Road Show de l’AMDI dans les pays du Golfe L’Agence marocaine de développement des investissements (AMDI) lance un road show en direction des pays du Golfe du 28 mai au 5 juin. Il s’agit de sensibiliser ces pays aux opportunités d’investissements au Maroc. Les pays ciblés sont les Émirats Arabes Unis, Qatar, Kuwait et l’Arabie saoudite. L’objectif est de présenter 26 projets aux investisseurs potentiels originaires de cette région. Les secteurs concernés sont notamment l’immobilier, le tourisme et les énergies renouvelables. L’AMDI a conçu pour chaque projet un descriptif détaillé, incluant toutes les informations nécessaires, qui sera présenté à l’investisseur. L’Économiste Les Chinois se ruent vers l’or Plus aisés, craignant l'inflation et désireux de diversifier leurs investissements au-delà des actions et de l'immobilier, les Chinois se ruent vers l'or. Et pour la première fois, leurs importations de lingots et de pièces du métal jaune ont dépassé celles des Indiens au cours du premier trimestre 2011. Selon le Conseil mondial de l'or (WGC), la consommation des Chinois de pièces et de lingots a alors bondi de 123% à 90,9 tonnes alors que celle de leurs voisins indiens a timidement augmenté de 8% à 85,6 millions de tonnes. Les chinois sont à l'origine de 25% de la demande planétaire contre 23% pour leurs voisins indiens. La Tribune La Chine favorable à une candidature Lagarde au FMI selon Paris La Chine est favorable à la candidature de Christine Lagarde, la Ministre française de l'Économie, à la direction générale du Fonds Monétaire International, a déclaré mardi le porte-parole du Gouvernement, François Baroin. Le FMI prévoit de désigner d'ici à la fin juin le successeur de Dominique Strauss-Kahn, démissionnaire après son inculpation aux États-unis pour agression sexuelle présumée. Les candidatures peuvent être déposées jusqu'au 10 juin. L'Europe semble décidée à présenter la candidature de Christine Lagarde, qui a déjà reçu le soutien explicite de l'Allemagne, de la Grande-Bretagne et de l'Italie. Les Échos (France) Grèce: le Gouvernement accélère les privatisations Le futur avion de chasse américain F-35 La Grèce a présenté cette semaine un plan de redressement, dont des privati- «inabordable» ma met toute son énersations immédiates, notamment dans les télécoms et la banque postale, ainsi qu'un sursaut de la rigueur, dans l'espoir de convaincre ses créanciers et éviter une nouvelle crise de la dette dans la zone euro. Les premières privatisations, discutées cette semaine durant un très long conseil des Ministres, vont porter sur l'opérateur de télécoms OTE, dont Deutsche Telekom est l'actionnaire principal, la banque postale, les ports du Pirée et de Salonique, ainsi que la société des eaux de Salonique, deuxième ville du pays, a indiqué le Ministère des Finances. Le constat vient du responsable des achats du Pentagone, Ashton Carter. La facture du programme du futur F-35, à 385 milliards de dollars, doit selon La Vie Eco lui être revue. Appelé aussi Joint Strike Fighter (JSF) et 2 milliards d’euros pour réaliser le projet construit par Lockheed Desertec au Maroc Martin, c'est l'avion de L’appel d’offre pour le premier projet pilote de Desertec, prévu chasse le plus coûteux au Maroc, sera lancé en 2013 et peut être en 2012 a annoncé le 19 mai à Casablanca, Klaus Schmidtke, responsable de communication de du programme d'armeDesertec Industrial Initiative. Le coût de cet investissement s’élève à 2 mil- ment du Pentagone. En liards d’Euros alors que la production d’énergie solaire est espérée dès 2016 pleine bataille budgétaire dans laquelle le à partir de ce projet qui porte sur 500 MW. Président Barack Oba- Maroc Eco gie, la note est indécemment salée. «Le coût unitaire pour les 2 443 avions que nous voulons a doublé en termes réels. (...) Autrement dit, c'est ce que ça va nous coûter si nous continuons sur notre lancée et c'est inacceptable, c'est inabordable à ce rythme», a déclaré le sous-secrétaire à la Défense. Il s'exprimait lors d'une audition devant les Sénateurs de la Commission de la Défense. L’Usine Nouvelle P8 Ecozoom National Export: forcing sur la Grande-Bretagne « Il y a à peine 6 ans, la Grande-Bretagne recevait 6% de nos dirhams d’investissement en provenance de ce pays. Plus exacexportations, un chiffre qui est tombé à 3% aujourd’hui ». tement, les IDE britanniques au Maroc sont de 2% en 2010 Invité par la Chambre britannique du commerce au Maroc, contre 4% en 2009 et 7% en 2007. Une baisse attribuée à la crise économique internationale. mercredi 18 mai, à Casablanca, Celle-ci a également affecté les exporAbdellatif Maâzouz, Ministre du tations textiles vers ce pays, lesquelles Commerce Extérieur, a expliqué que « ont reculé de près de 50% entre 2005 les échanges avec ce pays restent peu et 2009, passant ainsi de 5 milliards à diversifiés mais les perspectives sont 2,4 milliards de dirhams, constate la importantes et l’on pourrait même publication. Une tendance confirmée rattraper la baisse de nos ventes », par Abdelkhalek Chraïbi, président de rapporte L’Économiste. Et le quotila filière Chaîne et Trame à l’Amith dien de souligner que pour le Ministre, (L’Association Marocaine des indusles différents plans sectoriels mis en tries de Textile et d’Habillement). place pourraient booster les échanges Mais ce n’est pas l’unique raison. Une avec la Grande-Bretagne. Dans les réorientation du sourcing britannique métiers nouveaux du Maroc, des provers l’Asie a également été opérée. gressions jugées importantes sont réDans l’agroalimentaire, la balance des alisées. Les exportations à destination échanges entre les deux pays est égalede ce pays progressent par exemple de ment déficitaire. «Nous exportons sur26% dans les fils et câbles. Pour « Les échanges avec la Grande-Bretagne tout des produits à faible valeur ajoumieux vendre la destination, le Maroc restent peu diversifiés. Depuis 2007, tée. Beaucoup de produits frais sont compte ainsi renforcer les opérations la balance commerciale avec ce pays est reconditionnés en France, en Allemamarketing. Pour cela, un budget de 34 devenue déficitaire » gne et en Espagne avant d’être réexmillions de dirhams est alloué contre portés vers la Grande-Bretagne», note 25 millions en 2010. De même, l’Agence marocaine de développement des investissements compte Amine Berrada, président de la Fenagri (Fédération Nationale ouvrir un bureau de représentation. La part du Maroc dans les de l’Agroalimentaire). Il souligne aussi que les réglementations investissements à l’étranger de la Grande-Bretagne est faible, spécifiques, ainsi que les barrières non tarifaires figurent parmi soit à peine de 0,1% en 2008 et 0,7% en 2009. Au cours des les principaux obstacles auxquels se heurtent les entreprises cinq dernières années, le Maroc a ainsi enregistré 6 milliards de marocaines, détaille L’Économiste. International Matières premières: les vrais effets de la spéculation La spéculation est-elle à l'origine de la volatilité des prix des matières premières? S’interroge le magazine Challenges. Et de rapporter que la question a récemment été l'occasion d'une passe d'armes entre Nicolas Sarkozy, qui en a fait une priorité du G20, et la Commission Européenne, qui vient de publier une communication sur le sujet tendant plutôt à minimiser ce rôle. Il y a donc débat. Rappelons la spécificité de la plupart des matières premières: on peut les stocker. En fonction de l'état de l'offre et de la demande, les détenteurs de produits de base, en cherchant à maximiser leurs profits, vont ajuster leurs stocks pour limiter leurs coûts. Autrement dit, la variabilité des prix des matières premières dépend d'abord du rapport entre la production et les besoins, puis elle est amplifiée par ces comportements de stockage spéculatif. Ces explications sont-elles suffisantes pour justifier, par exemple, que le prix du baril de pétrole brut soit passé de 20 dollars en janvier 2002 à 134 en juillet 2008, avant de retomber à 41 en décembre 2008 et de remonter à plus de 100 aujourd'hui? En grande partie, oui. Ces changements de prix sont largement imputables à la forte demande des pays émergents, puis à la récession, puis à la reprise amorcée dès le printemps 2009. Pourtant, il est difficile de nier le processus de «financiarisation» des marchés de matières premières. Depuis les années 2000, les marchés à terme sur ces marchandises se sont considérablement développés, attirant des capitaux apportés par les investisseurs institutionnels et les fonds de pension. En fait, la conséquence la plus marquante de cette financiarisation est moins l'amplitude des variations de prix que la synchronisation de ces mouvements. Comme les investisseurs réalisent des arbitrages stratégiques entre les indices sur les matières premières et sur d'autres actifs, telles les actions et les obligations, les prix varient de façon plus uniforme au sein de chaque classe d'actifs. Comme il n'y a aucune raison d'empêcher les investissements sur les marchés à terme de matières premières, une solution consiste sans doute, comme le fait Bruxelles, à demander plus de transparence pour les marchés dérivés de matières premières. Sera-t-elle suffisante? Infère le magazine Challenges. P9