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PATRONAT DE TOURISME
& CONVENTION BUREAU
Malaga, Soleil, Monuments et Musées
1. UNE PROMENADE DANS « MALAGA LA BELLE »
MÁLAGA : JOYAU DE L’AXARQUÍA
2. VÉLEZ-M
3. ROUTE MUDÉJARE : CANILLAS DEL ACEITUNO, SEDELLA, SALARES, ÁRCHEZ,
SAYALONGA, CÓMPETA, CANILLAS DE ALBAIDA, CORUMBELA, DAIMALOS ET ARENAS.
4. ROUTE DES CIVILISATIONS : FRIGILIANA, NERJA, MARO, TORROX, ALGARROBO,
MACHARAVIAYA, BENAQUE, RINCÓN DE LA VICTORIA ET TOTALÁN.
5. ROUTE ENTRE LA MONTAGNE ET LA MER : COMARES, RIOGORDO,
COLMENAR, ALFARNATEJO, ALFARNATE, PERIANA, ALCAUCÍN ET VIÑUELA.
6. ROUTE DE L’ARCHITECTURE TRADITIONNELLE : MOCLINEJO, ALMÁCHAR,
EL BORGE, CÚTAR, BENAMARGOSA, BENAMOCARRA ET IZNATE.
7.ROUTE DES TOURS DE GUET : TORREMOLINOS, BENALMÁDENA, MIJAS,
FUENGIROLA, MARBELLA, BENAHAVÍS, ESTEPONA, MANILVA ET CASARES.
8. RONDA : REINE DES MONTAGNES ET SA VOISINE ARRIATE.
9. ROUTE DES MAURES ET DES CHRÉTIENS : IGUALEJA, PUJERRA, PARAUTA,
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page. 98
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CARTAJIMA, JÚZCAR, FARAJÁN, ALPANDEIRE, ATAJATE, BENADALID, BENALAURÍA, ALGATOCÍN, JUBRIQUE,
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GENALGUACIL, BENARRABÁ ET GAUCÍN.
10. ROUTE DES ORIGINES DE L’HOMME :
BENAOJÁN, MONTEJAQUE, JIMENA DE LÍBAR ET
CORTES DE LA FRONTERA.
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MONDA, OJÉN ET ISTÁN.
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11. ROUTE DE L’EAU : EL BURGO, YUNQUERA, ALOZAINA, CASARABONELA, TOLOX, GUARO,
12. ROUTE DES FORTERESSES MÉDIÉVALES : ALMOGÍA, ALHAURÍN DE LA TORRE,
ALHAURÍN EL GRANDE, COÍN, CÁRTAMA, PIZARRA, ÁLORA, VALLE DE ABDALAJÍS, CARRATRACA, ARDALES,
CAMPILLOS, SIERRA DE YEGUAS, TEBA, ALMARGEN, CAÑETE LA REAL ET CUEVAS DEL BECERRO.
PATRONAT DE TOURISME & CONVENTION BUREAU
Plaza del Siglo, 2
29015 Malaga
Téléphone : (+34) 952 12 62 72
Email : [email protected]
Web : www.visitcostadelsol.com
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13. ANTEQUERA : CARREFOUR DES CULTURES
14. ROUTE DE LA TERRE DES BRIGANDS : MOLLINA, HUMILLADERO, FUENTE DE PIEDRA,
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page. 252
ALAMEDA, CUEVAS BAJAS, CUEVAS DE SAN MARCOS, VILLANUEVA DE ALGAIDAS, VILLANUEVA DE TAPIA,
Conception : Conmunica Mediatrader
Traitement Editorial : Service Informatique du
Patronat de Tourisme et Conmunica Mediatrader
www.visitcostadelsol.com
ARCHIDONA, VILLANUEVA DEL TRABUCO, VILLANUEVA DEL ROSARIO, CASABERMEJA ET
VILLANUEVA DE LA CONCEPCIÓN.
15. MONUMENTS ET MUSÉES
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page. 296
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uNE PROMENADE
DANS « MALAGA
LA BELLE »
Les origines de la ville de Malaga remontent au VIIIe siècle av. J.-C., quand un groupe de colons phéniciens
s’est établit sur la colline qu’occupe aujourd’hui l’Alcazaba, fondant ainsi l’ancienne Malaka. Pour preuve, les
bacs pour le séchage et le salage du poisson retrouvés sur les versants de cette colline. Plus tard, et au même endroit, se sont établis les Romains, dont l’héritage le plus remarquable est, sans aucun doute, le
Théâtre. Érigé à l’époque d’Auguste et agrandi à celle de Flavius, il est l’un des plus anciens d’Andalousie,
même si ses dimensions restent modestes. Il aurait été en fonctionnement jusqu’au IIIe siècle apr. J.-C.
Alcazaba
L’Alcazaba s’unit au château de Gibralfaro par
son côté nord-est. Ce château, dont la construction est estimée au XIIIe siècle, répond à un besoin venu des progrès de l’artillerie et des tactiques militaires, qui ont obligé à créer un système de protection pour l’Alcazaba. Son intérieur
est divisé en deux zones : la première, la plus
haute, connue sous le nom de Patio Principal, où
se trouve la mosquée (sur laquelle, déjà à
l’époque chrétienne, fut érigée l’église, aujourd’hui disparue, de San Luis), le puits, les bains et
la Torre Mayor. Dans la seconde, la zone moyenne et basse, se trouvait la place d’Armes, avec
les écuries, les toilettes et les résidences des
troupes.
Cet ensemble Alcazaba-Gibralfaro a récemment
fait l’objet d’un programme de réhabilitation qui a
vu l’installation d’un Centre d’Interprétation dans
l’ancien bâtiment du Polvorín de Gibralfaro et du
Musée d’Archéologie dans l’Alcazaba.
Outre ce magnifique ensemble monumental, la
construction la plus remarquable de Malaga est,
bien sûr, sa Cathédrale. Dans un premier temps,
la Cathédrale originelle a été érigée sur une partie du terrain qu’occupait la Mosquée Aljama de la
Cathédrale
.
.
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Une Promenade dans « Malaga la Belle »
Une Promenade dans « Malaga la Belle »
1.
CONVENTION BUREAU
Malaga,
capitale de la
Costa del Sol,
joyeuse et pleine
de vie, est baignée par les
eaux de la Méditerranée loin de
songer au charme
qui émane de sa
beauté naturelle. La
lumière chaude invite à se promener sur
son bord de mer où
nous pouvons nous laisser enivrer par la douce
brise marine qui rafraîchit
les soirées d’un été implacable. Ou alors accepter la séduisante offrande des vendeurs de
jasmin en nous délectant de l’arôme
et de la fraîcheur de ces fleurs, pour ensuite, quand la nuit teint de bleu le profil serein
de l’Alcazaba, nous asseoir à l’une de ses buvettes au bord
de la plage et déguster, avec le délicieux poisson frit, les traditionnelles brochettes de sardines.
En 711 apr. J.-C., Malaga a été prise par les musulmans, qui sont restés sur ces terres pendant
sept siècles. Lors de cette période, et surtout à
partir du XIe siècle, Malaka fut une ville florissante. C’est à cette date qu’a été érigée l’Alcazaba,
le monument islamique le plus remarquable de
cette ville, qui est parvenu jusqu’à nos jours et
qui, dès lors, a marqué le profil malaguène. Cette forteresse urbaine structure son espace en
deux zones bien distinctes, celle constituée par la
zone résidentielle (composée de trois palais :
Surtidores, Naranjos et Alberca) et le quartier militaire, qui se trouve dans la partie supérieure de
l’enceinte.
Malaga, Soleil, Monuments et Musées
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Malaga, Soleil, Monuments et Musées
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PATRONAT DE TOURISME &
Une Promenade dans « Malaga la Belle »
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Index
Le portail principal de la Cathédrale de Malaga
s’œuvres, par l’un de ses côtés, sur la place centrale de l’Obispo, où se trouve le Palais Episcopal (XVIe-XVIIIe siècles), un magnifique bâtiment
à la façade baroque dont l’espace intérieur est
distribué autour d’un vaste patio entouré d’une
galerie à colonnes. Son rez-de-chaussée et son
premier étage ont été habilités en Salle d’Expositions à caractère temporaire, alors que le deuxième et le dernier étage sont des dépendances privées de l’Évêché.
Museo Municipal (Musée municipal)
Aux abords de la Cathédrale se trouve l’Abbaye
Cistercienne de Santa Ana, qui dévoile une partie de son immense patrimoine artistique dans
son Musée d’Art Sacré, lequel abrite la collection de sculptures de l’Enfant Jésus et celle des
professions des vœux (documents dans lesquels
les religieuses confirment leur promesse de se
soumettre volontairement à la Règle de l’Ordre).
Seulement deux cents mètres séparent cette Abbaye du Palacio de la Aduana (palais des
douanes), bâtiment royal du XVIIIe siècle qui
contient actuellement, entre autres dépendances
publiques, les fonds du Musée des Beaux-Arts.
Calle Larios (Rue Larios)
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À partir du début de l’Âge Moderne, la monarchie castillane a doté Malaga d’une importante
infrastructure religieuse et a favorisé l’établissement de nombreuses communautés religieuses, à tel point que la Malaga du baroque
pouvait être considérée comme une ville-couvent. Ces constructions, qui ont débuté au
XVIe siècle sous les canons du gothique mudéjare et après un bref passage par les goûts
de la Renaissance, connaîtront leur apogée
dans le langage baroque. Parmi toutes ces
.
.
Outre sa qualité architecturale, la Cathédrale renferme un patrimoine artistique de grand intérêt,
présent dans ses dix-sept chapelles intérieures.
Nous distinguons les œuvres des grands maîtres
du baroque espagnol tels que Alonso Cano, Pedro de Mena, Claudio Coelo, etc., ainsi que
d’autres moins connues des XVIe, XVIIe et XVIIIesiècles. De plus, le musée de la cathédrale, situé dans les anciennes dépendances de la Salle
Capitulaire, dispose de deux pièces où est expo-
sée une importante collection de travaux, aussi
bien sculptures que peintures, d’ornements liturgiques et de magnifiques pièces d’orfèvrerie et
d’ivoire.
Une Promenade dans « Malaga la Belle »
Abadía del Palacio de la Aduana (Abbaye
du Palacio de la Aduana)
CONVENTION BUREAU
Museo catedralicio (Musée de la cathédrale)
Malaka islamique. Nous ne conservons de cette
première construction que le splendide portail du
gothique tardif de l’église du Sagrario. La
construction de la nouvelle Cathédrale a commencé lors du premier quart du XVIe siècle, selon
les plans de Diego de Siloé et le schéma de
celles de Grenade et Tolède. Tout au long du
siècle se sont succédés les travaux et modifications de son plan originel, sous la supervision des
architectes reconnus que sont Andrés Vandelvira
et Diego de Vergara, qui la dotèrent d’une touche
Renaissance. Au XVIIe siècle, l’ancienne Cathédrale est abattue et débute alors la construction
du chœur, mais il faudra attendre le XVIIIe siècle,
sous la direction d’Antonio Ramos, pour que se
structure l’union entre les nouvelles parties de cet
édifice et les anciennes datant des XVI et XVIIesiècles. À cette date correspond également la
réalisation de ses façades extérieures, au style
baroque, et l’érection de son unique tour. En effet, l’arrêt des travaux a laissé sa tour sud inachevée, ce qui lui a valu le doux nom de « la
manquita » (la manchote). Quant au contenu
conceptuel, le discours iconographique se
concentre autour du déambulatoire et de la Capilla Mayor (la chapelle principale), dont le parcours semi-circulaire exprime l’idée de Triomphe
de l’église à travers la Rédemption, débutant par
le Mystère de l’Incarnation (à laquelle est dédiée
la Cathédrale) et s’achevant par le Sacrifice de la
Messe, avec l’exaltation de l’Eucharistie.
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Museo - Casa Natal de Picasso (Musée Maison natale de Picasso)
Fundación Picasso (Fondation Picasso)
Cependant, la Malaga que nous connaissons
aujourd’hui est le résultat d’un processus de
modernisation débuté au milieu du XIXe siècle,
quand le désamortissement des biens de
l’église a permis la démolition de quelques
couvents et la réalisation d’un nouveau tracé
urbain sur ses terrains. C’est alors que sont
apparues, entre autres, la rue Marqués de
Larios et la place de la Constitución, point
névralgique des activités civiles, et parfois religieuses, de cette ville. À cette date, deuxième moitié du XIXe siècle et début du XXe, correspond la construction du Théâtre Cervantes,
ainsi que de certains bâtiments à caractère
historiciste que nous rencontrons sur la Promenade du Parc, comme le rectorat de l’Université de Malaga, une magnifique construction néo-mudéjaree ou l’Hôtel de ville, à l’esthétique néo-baroque. Un peu plus loin nous
trouverons la plaza de Toros de la Malagueta (les arènes de la Malagueta)et son musée
taurin (actuellement en travaux), l’ancien Hôtel Miramar, actuel Palais de Justice, le Cimetière anglais, etc. Une superbe promenade
qui se fait en parallèle à la mer et qui comprend dans son parcours le Musée Municipal.
Malaga, ville ouverte, plurielle et moderne, est
également une localité qui a su conserver ses
coutumes les plus enracinées. Preuve en est
la grande tradition de confrérie dont la ville est
si fière. Elle compte plus de quarante Hermandades et Cofradías réunies, certaines renfer-
L’offre de musées de la capitale de la Costa del
Sol ne s’arrête cependant pas là. Parmi les
autres lieux importants il convient de citer : le
Musée des Arts et Coutumes Populaires, se
trouvant dans l’ancienne Auberge Victoria (XVIIe
siècle), qui nous montre une grande sélection
d’objets utilisés dans le passé ; le Musée des
Maisons de Poupées ; le Musée Interactif de
la Musique ; le Musée – Aquarium Aula del
Mar, et le Centre d’Art Contemporain, qui présente des expositions itinérantes. En dehors de
la ville se trouvent le Musée des Aéroports et
du Transport Aérien ; le Musée Interactif de
Science et de Technologie ; le Musée Anthropologique des Montagnes de Malaga, et le
magnifique Jardin Botanique – Historique de
La Concepción.
teur génial qui maîtrisait une grande variété de
styles, matériaux et techniques. Heureusement,
il est maintenant possible de profiter de cet héritage artistique que Malaga a tellement désiré récupérer. L’ouverture de ce musée a constitué le
point d’orgue de l’offre touristique et culturelle de
Malaga. Et si cela ne suffisait pas, le sous-sol du
Palais renferme une surprise très intéressante :
les excavations effectuées pour sa restauration
ont révélé d’exceptionnels restes archéologiques
confirmant le passage des phéniciens, des romains et des arabes dans cette ville.
Une Promenade dans « Malaga la Belle »
Pablo Picasso, l’artiste malaguène par excellence, possède dans cette ville, en plus de son Musée – Maison natale (où se trouve la Fondation
éponyme), le magnifique Musée Picasso Malaga. En plein centre historique, dans le Palais de
Buenavista, magnifique exemple d’architecture
civile andalouse du XVIe siècle, ce musée abrite
plus de deux cents œuvres provenant des collections privées de Christine et Bernard Ruiz-Picasso, belle-fille et petit-fils de l’artiste.
La sélection d’huiles, dessins, sculptures, céramiques et œuvres graphiques, témoignent réellement des innovations révolutionnaires de cet au-
.
.
Une Promenade dans « Malaga la Belle »
Museo Picasso Malaga (Musée Picasso
Malaga)
mant un riche patrimoine artistique qui, en plus
d’apparaître chaque année pendant les processions de la Semaine Sainte, s’expose dans
leurs Casas de Hermandad. C’est le cas du
Musée de la Cofradía de la Expiración, sur
la place Enrique Navarro, du Musée de la Cofradía de la Esperanza, rue Hilera, et du Musée des Cofradías del Santo Sepulcro et
d’Estudiantes, rue Alcazabilla.
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CONVENTION BUREAU
églises, celles qui renferment le plus grand intérêt artistique sont les suivantes : le Sagrario, Santiago, San Juan, Santos Mártires,
Santo Cristo de la Salud, San Felipe, San
Pedro et le Santuario de Nuestra Señora de
la Victoria, où la patronne de la ville, la Virgen
de la Victoria, prend place dans une niche à la
décoration et à la beauté spectaculaires.
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Adresse postale : Plaza de los Viñeros 1,
29008 Málaga
Téléphone : 952 228 493
Fax : 952 227 990
Site Web : www.vinomalaga.com
E-mail : [email protected]
Directeur : D. Jose Manuel Moreno Ferreiro
Musée du vin de Málaga
HORAIRE
DESCRIPTION
Horaire d'été : Du premier avril jusqu'au 30 septembre du lundi au samedi de 12:00 à 21:00 heures
sans interruptions
Horaire d'hiver : Du premier octobre jusqu'au 31
mars du mardi au dimanche de 11:30 à 19:30 heures sans interruptions
.
Ces espaces recèlent des pièces originales, des
machines, des reproductions et des documents.
Nos guides se feront un plaisir de vous conseiller
et de vous guider à travers votre visite en espagnol, anglais, français, allemand, italien ou grec.
Néanmoins, les personnes souhaitant effectuer
une visite autoguidée (entrée libre, sans guide)
pourront consulter les panneaux explicatifs en différentes langues tout au long de leur parcours.
INTRODUCTION
Musée du vin de Málaga
Malaga, Soleil, Monuments et
Le musée du vin de Málaga, inauguré en juillet
2008, est situé en plein cœur de la ville de
Málaga, dans un bâtiment du XVIIIème siècle, le
« Palacio de Biedmas ». Il s'agit d'un espace re-
.
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Le prix de l'entrée est de 5 € par personne, ce qui
inclut la visite guidée dans les deux étages du
musée, la projection d'un enregistrement vidéo
de 10 minutes environ et la dégustation de deux
vins « Málaga ». Le prix pour les groupes est de
3 €, ce qui inclut les mêmes services que pour le
prix standard (les groupes devront être composés de 10 personnes minimum).
Les personnes munies de la carte retraités ou la
carte jeunes payeront l'entrée 3 €.
Le musée est adapté aux personnes handicapées.
b) Premier étage :
Histoire : histoire du vin de Málaga des phéniciens jusqu'à nos jours.
Géographie du vin : description du milieu physique des différentes zones de production
(Anarquía, Montes, Zone Nord, Serranía de
Ronda et Zone occidentale).
La vigne : section concernant la plante, les variétés et la pratique de la culture (greffe, taille et
exposition au soleil).
De la vigne au pressoir : espace consacré à la
connaissance de l'obtention du moût.
Du moût au vin : Espace dans lequel on explique l'élaboration, l'élevage et autres connaissances liées aux types de vins d'appellation d'origine
« Málaga » et « Sierras de Málaga ».
Une Promenade dans « Malaga la Belle »
Une Promenade dans « Malaga la Belle »
ENTRÉES
Les contenus se structurent sur plusieurs espaces qui suivent un ordre pédagogique, dûment
signalisés afin de faciliter les visites autoguidées.
a) Rez-de-chaussée :
On remarque une exposition de plus de 400 lithographies (des étiquettes de bouteilles de vins de Málaga et
des affiches datant de la fin du XIXème siècle et début
du XXème), des bouteilles et des pièces singulières
(tablettes, pierres lithographiques, étuis de raisins secs
et matériel de promotion des chais malaguènes du
XIXème siècle et début du XXème).
Une salle audiovisuelle et de dégustation : Un enregistrement audiovisuel nous plonge dans un voyage à travers les installations de production, nous découvre la diversité vitivinicole de Málaga et crée l'ambiance propice à la dégustation des vins.
Boutique : Le visiteur aura l'occasion d'y acheter
les vins et les raisins secs (suivant la saison)
d'appellation d'origine, outre d'autres objets liés à
l'univers du vin et des articles cadeaux.
CONVENTION BUREAU
MUSÉE DU VIN DE MÁLAGA
celant toute l'histoire, la culture et l'art liés aux
vins de la province de Málaga, en ayant pour but
de promouvoir et de faire connaître les vins d'appellation d'origine « Málaga », « Sierras de
Málaga » et « Pasas de Málaga ».
Avec plus de huit cents mètres carrés, le musée
accueille un espace d'exposition et d'interprétation, une salle de formation permanente, outre
une salle de dégustation et une boutique. Ces
lieux dépassent le cadre strict d'un musée et deviennent de la sorte un centre de divulgation des
connaissances et de diffusion des vins et de leur
culture.
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v
Son territoire communal s’étend sur
la riche et vaste vallée de la rivière Vélez
et se compose de plusieurs agglomérations,
certaines aussi importantes que Torre del Mar,
lieu touristique de premier
ordre.
Le toponyme de Vélez provient du
terme arabe « Ballix » signifiant vallée.
Cependant, ces terres n’ont pas seulement
connu l’occupation musulmane ; des restes archéologiques trouvés à Toscanos et Chorreras révèlent la présence d’établissements phéniciens tout au long du
VIIIe siècle av. J.-C. et l’occupation romaine a également été prouvée. Quoi qu’il en soit, les différentes recherches menées dans la région semblent indiquer que la ville de Vélez a été fondée au Xe siècle. La forteresse ou Alcazaba et le quartier de la Villa, ancienne médina musulmane, formaient alors son centre originel.
Du XIIIe au XVe siècle, elle était une médina importante et bien fortifiée, qui dépassait la frontière de ses
remparts et s’étendait vers les zones qu’occupent aujourd’hui le quartier de l’Arroyo de San Sebastián et
les places de la Constitución et de San Francisco.
La route des monuments de cette ville correspond
principalement à sa vieille ville, déclarée Ensemble
d’intérêt Historique-Artistique en 1970. Emilio Martín
Córdoba, Eduardo Gallardo Téllez et Antonio Manuel Peña Mández, auteurs de « Promenades dans
le Centre Historique de Vélez-Málaga », proposent
d’effectuer le parcours suivant, que nous débuterons
par le couvent Royal de Santiago, également
connu comme celui de San Francisco car il a été offert à l’ordre franciscain peu après sa fondation. Cet
ensemble a été érigé sur une ancienne mosquée
consacrée en église seulement quelques mois après
la capitulation. Aux XVIe et XVIIe siècles elle a été restaurée, ce qui explique que de la construction mudéjare originelle il ne reste que quelques éléments,
comme les plafonds à caissons de la coupole de la
« capilla mayor » (la chapelle principale). L’unique
cloître restant des deux d’origine est également très
intéressant, car il présente une magnifique arcature
de style mudéjaree à l’étage inférieur et des arcs en
plein cintre à l’étage supérieur. Mais ce sera au
XVIIIesiècle qu’elle connaîtra sa rénovation la plus
importante, sous les directives de Martín de Aldehuela, auteur d’œuvres remarquables comme l’église San Felipe Neri de Malaga ou du pont sur le Tajo
de Ronda. À cette période correspond la construction de la chapelle Buen Pastor, qui est un petit
Convento de Santiago o San Francisco
(Couvent de Santiago ou San Francisco)
temple en soi car elle possède une nef avec chœur
, presbytère et coupole. Sa décoration abondante
suit le goût baroque régnant à l’époque. Le bas-côté
dans la zone de l’évangile, le chœur haut au pied de
la nef principale et le magnifique portail en niche, ont
été construits postérieurement.
Autour de ce couvent est apparu le quartier de San
Francisco qui a d’abord été la résidence d’artisans et
de bourgeois et, plus tard, de nobles et de fonctionnaires royaux. C’est pourquoi nous pouvons encore
voir dans ses rues quelques exemples d’architecture
civile comme des manoirs et des palais. Le Palais
des Marquis de Beniel est l’un des édifices les plus
remarquables de Vélez et l’actuel siège de la Fondation María Zambrano, l’une des personnes les
plus illustres qu’ait vu naître ce village. La construction de cet édifice, qui représente un mélange des
styles mudéjare et Renaissance tardive, a été commandée par don Alonso de Molina y Medrano au
début du XVIIe siècle. Il possède un magnifique pa-
.
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Vélez-Málaga
Vélez-Málaga
2. ÉLEZ-MÁLAGA :
JOYAU DE L’AXARQUÍA
CONVENTION BUREAU
Vélez-Málaga,
capitale de l’Axarquía, est la commune la plus
vaste, la plus
peuplée de cette
contrée et, bien
évidemment,
l’une des plus
importantes si
nous nous référons au patrimoine historique-artistique.
La capitulation de Vélez a eu lieu le 27 avril 1487,
quand Abdul-Kassim Venegas a livré la ville au
grand commandeur de León. Avec l’arrivée des
chrétiens s’impose un nouveau modèle de ville, apportant avec lui une rénovation urbaine et architecturale qui inclut l’ordonnance des places publiques,
des bâtiments civils et, surtout, la construction ou rénovation des édifices religieux. Impossible également d’oublier l’importance des ordres religieux dans
tout ce processus qui débute par la consécration et
la conversion des anciennes mosquées en églises et
la future construction de couvents. C’est pour cette
raison que certains auteurs ont catalogué Vélez
comme une « ville conventuelle ».
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Un autre exemple d’architecture civile remarquable
est la Casa de Cervantes, appelée ainsi car Miguel
de Cervantes y a séjourné en 1591 quand il a visité
Vélez en qualité de percepteur. Il s’agit d’un grand
manoir au portail à linteau et au patio intérieur doté
d’une galerie reposant sur des triples arcs en plein
cintre soutenus par des colonnes en brique.
Casa de Cervantes (Maison de Cervantès)
Lors de notre parcours dans la ville nous découvrons la Croix de l’Arrabal, un petit temple couronné d’une coupole sur lequel s’ouvrent des arcs en
plein cintre et qui abrite une simple croix. Cette
construction évoque l’entrée de Fernand le Catholique dans la ville.
Sur la place de la Constitución, plus connue comme
celle de San Juan, se trouve l’église de San Juan
Bautista. Fondée par les Rois Catholiques et
agrandie en 1564, elle présente un plan basilical à
trois nefs en transept. De son style gothique-mudéjare originel, elle ne conserve que son imposante
tour-clocher, ornée d’une flèche pyramidale en céramique, ainsi qu’une partie de sa façade. Elle a
connu en effet, en 1853, une profonde restauration
qui a couronné le plafond à caissons mudéjare par
de fausses voûtes et qui a transformé les arcs ogivaux en arcs en plein cintre. À l’intérieur, se distingue la grande peinture murale, réalisée en 1985
par le célèbre peintre de Vélez Francisco Hernández, qui recouvre le mur arrière du presbytère : un
Christ triomphant accompagné des quatre évangélistes. Cette paroisse possède également plusieurs
chapelles de grand intérêt, comme celle du sanc-
tuaire, à la décoration baroque, ou la chapelle funéraire de don Federico Vahey, dont la décoration
est également œuvres de Francisco Hernández.
C’est à travers une porte à linteau, dotée d’un arc
en plein cintre et d’insertions de motifs épiscopaux
et eucharistiques, que nous accédons à la sacristie.
Attribuée à Martín de Aldehuela et construite en
1789, elle présente une riche décoration de rocailles et d’entrelacs. Cette église aux dimensions
monumentales possède deux portails : le principal,
le plus imposant qui suit le modèle portail-niche, et
un autre latéral ; tous deux de style néo-classique.
Avant de quitter le quartier de San Francisco, nous
vous recommandons la montée vers le Coteau de
San Cristóbal où se trouve l’ermitage de la Virgen
de los Remedios, patronne de la localité. Il a été
construit au milieu du XVIIe siècle, même s’il a
connu d’importants travaux ensuite. Il présente un
plan en croix latine avec tribune-chœur aux pieds.
Les nefs du transept et de la « capilla mayor » (la
chapelle principale) sont couvertes par des voûtes
en demi-berceau dotées de lunettes et d’arcs doubleaux reposant sur des pilastres. La niche de la
Vierge est de style rococo et présente des peintures murales dans les médaillons ovales des pendentifs représentant Felipe V et María Luisa de Saboya.
Iglesias de San Juan Bautista (Églises de San
Juan Bautista)
Dans le quartier annexe de San Sebastián se trouve un autre ermitage dédié à ce saint et qui mérite
d’être visité. Il a été fondé en 1487 en hommage au
palefrenier royal Sebastián Fernández, qui, selon la
légende, a sauvé la vie de Fernand le Catholique.
De sa structure originelle il ne reste qu’un arc en
ogive reposant sur d’imposants piliers et qui se situe dans ce qui était la « capilla mayor » ou chapelle principale.
De retour dans le quartier de San Francisco et en
continuant notre route par la rue de las Tiendas, il
est possible d’observer le tracé des anciennes
Fuente de Fernando VI
(Fontaine de Fernand VI)
.
.
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Vélez-Málaga
Vélez-Málaga
Palacio de los Marqueses de Beniel
(Palais des marquis de Beniel)
CONVENTION BUREAU
tio, avec des arcs en plein cintre surbaissés reposant sur des colonnes toscanes, à partir duquel l’espace a été organisé et distribué ainsi qu’un magnifique plafond à caissons de la Renaissance dans la
cage d’escalier. À l’extérieur, se distingue son portail
en marbre portant les armoiries de la famille Molina
Medrano, ses balcons en fer forgé et la galerie supérieure qui remplace les deux tours d’origine.
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Cette rue débouche sur une petite place où se
dresse la chapelle de la Virgen de la Piedad
construite au milieu du XVIIIe siècle sous les canons baroques. Elle se trouve en hauteur et encadrée par un grand arc en plein cintre flanqué
de pilastres corinthiens soutenant un fronton
cintré. Sa façade est entourée d’une terrasse-tribune depuis laquelle il est possible d’assister
aux processions. L’édifice est surmonté d’une
lanterne. Quant à l’intérieur, de plan polygonal, il
jouit d’une grande richesse décorative et abrite
les images de Nuestro Padre Jesús el Rico et
Nuestra Señora de la Piedad, sculptures du XXe
siècle.
Vélez-Málaga
Convento de Jesús, María y José (Couvent de
Jesús, María y José)
À partir d’ici, nous nous dirigeons vers l’ancien couvent de San José de la Soledad, fondé par frère
Antonio de Jesús en 1591 et qui possède une intéressante façade de style maniériste. Cet édifice a
été restauré et est devenu le Théâtre del Carmen.
Nous passons enfin la Puerta Real de la Villa, l’une
des quatre portes entourant la médina et nous pénétrons dans le quartier de la Villa. Ces rues sinueuses nous mèneront jusqu’à Santa María de la
Encarnación, également connue sous le nom de
Santa María la Mayor, l’un des temples les plus impressionnants de notre province. Il a été construit à
la fin du XVe siècle et au début du XVIe sur les fondations de l’ancienne mosquée Aljama. Il possède
trois nefs couvertes par une charpente mudéjare et
séparées par des piliers rectangulaires sur lesquels
reposent des arcs en pointe. Dans la nef de l’épître
s’œuvres une galerie de colonnes et d’arcs outrepassés offrant une vue imprenable sur la ville. Le re-
Puerta Real
Santa María de la Encarnación
.
.
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Vélez-Málaga
Capilla de la Virgen de la Piedad
(Chapelle de la Virgen de la Piedad)
Rendons-nous maintenant au couvent de
Nuestra Señora de Gracia, connu sous le nom
de couvent des Clarisses, puisque c’est cet
ordre religieux qui l’occupe depuis 1555. L’église originelle a été détruite après le tremblement
de terre de 1755 et reconstruite au milieu du
XVIIIe siècle dans un style baroque. Nous y accédons par un parvis d’arcs couvert de voûtes
de croisée d’ogives sur les côtés et une coupole
ovale au centre. L’église est d’une grande simplicité architecturale : plan rectangulaire à nef
unique, chevet polygonal et chœur aux pieds,
bien que cette simplicité se cache sous l’exubérante décoration de rocailles, guirlandes, corniches, etc. qui recouvre ses murs et qui
contraste avec l’austérité du couvent. Le couvent possède un magnifique cloître du XVIe
siècle au plan rectangulaire, entouré d’une galerie d’arcs en plein cintre à deux étages, mais du
fait de la claustration, les visites sont interdites.
Nous nous dirigeons maintenant vers la place de las
Carmelitas, où nous découvrons le couvent de
Jesús, María y José, plus connu sous le nom de
couvent des Carmélites, puisque ce sont ces religieuses qui y vivent. L’église, construite entre 1738
et 1745, possède une seule nef dotée d’un chevet
carré, aujourd’hui faisant office de niche et abritant
la Virgen del Carmen. C’est précisément dans cette
niche que la décoration baroque aux plâtres polychromes est la plus éclatante, contrastant avec la
simplicité du reste de l’ensemble. Nous pouvons
également remarquer la présence de peintures à la
fresque de l’école grenadine du XVIIIe siècle sur la
coupole et la voûte. À l’extérieur, la façade est encadrée par deux pilastres et surmontée par un fronton triangulaire sous lequel s’œuvres le portail, réalisé en pierre dans le style maniériste. Quant à la
maison conventuelle adossée à l’église, elle possède deux superbes patios : celui des Fleurs et le Principal, mais comme dans le cas précédent, la rigueur
de la claustration interdit leur visite.
CONVENTION BUREAU
murailles dont il reste encore quelques grandes
tours. Nous arrivons enfin à la fontaine de Fernand VI. Construite en marbre, dans un style et
une décoration à la touche classique, elle présente quatre jets sortant de la tête d’animaux mythologiques.
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CONVENTION BUREAU
table du maître-autel est une magnifique pièce de
style Renaissance qui possède trois étages reposant sur un banc à reliefs mettant en scène la vie de
la Vierge. Nous remarquons sur ce retable la sculpture du Christ de los Vigías, dont le thème principal
est le mystère de l’Incarnation. Son ancienne citerne ainsi que son puits et sa crypte sont toujours
conservés sous le temple. À l’extérieur, la tour-clocher de plan carré et à trois corps n’est pas adossée
à l’église mais en est séparée de la même manière
que le minaret arabe.
MUSÉE DES CONFRÉRIES. VÉLEZ.
Adresse : Église de Santa María.
C/ Real de la Villa s/n
29700 Vélez - Málaga
Téléphone : 951 284 300 / 669 573 092
Site Web : www.ayto-velezmalaga.es
HORAIRE
Alcazaba
À côté de Santa María la Mayor s’élève la forteresse ou Alcazaba, à laquelle il était déjà fait référence
dans des documents du XIIIe siècle. Sa mission était
de surveiller la ville, c’est pourquoi elle possédait
une tour de seize mètres de haut qui, bien que restaurée à maintes reprises, est toujours debout aujourd’hui.
Hospital de San Juan de Dios (Hôpital de
San Juan de Dios)
Finalement, en continuant dans les rues Tenerías et
Cruz del Cordero, nous arrivons à la chapelle de la
Cruz del Cordero, un petit temple commémoratif
abritant une simple croix de bois. Ici prend fin cette
vaste visite culturelle à travers Vélez et son merveilleux patrimoine qui en fait l’une des villes les plus
remarquables de notre province.
DESCRIPTION
Ce musée comprend plusieurs contenus d'exposition nécessaires au développement de la tâche
interprétative de la Semaine Sainte, tels que
sculptures, peintures, broderies, orfèvrerie, mantilles, voiles, couronnes, etc. D'autre part, ce musée accueille différentes activités de loisirs et culturelles, outre de proposer toutes sortes de services et d'évènements de loisirs programmés tout
au long de l'année : des concerts de musique sacrée et de chambre, des dégustations de mets de
la gastronomie de la Semaine Sainte, lesquels
actes auront lieu dans le cloître qui sera spécialement aménagé pour ce faire, etc.
Musée des confréries. Vélez.
Vélez-Málaga
.
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Vélez-Málaga
Si le visiteur a encore envie de découvrir cette ville
à la richesse infinie, nous lui proposons de descendre la rue Granada jusqu’à l’ancien hôpital San
Juan de Dios ou de San Marcos, fondé par les
Rois Catholiques et offert à l’ordre de San Juan de
Dios au XVIIe siècle. L’église possède deux nefs et
une petite niche rococo du XVIIIe siècle. Il ne reste
du couvent qu’un patio typiquement mudéjare en
brique avec une galerie basse d’arcs en plein cintre.
Actuellement, il fait office de maison de retraite.
Du mardi au samedi :
De 10h. à 14h.
De 17h. à 20h.
Dimanches :
De 10h. à 14h.
Fermé le lundi.
Date d'inauguration du musée : 20 février 2007.
Prix : entrée gratuite.
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r
3. OUTE MUDÉJARE
Vélez-Málaga
L’art mudéjare utilisera dans ses
constructions
des
matériaux
pauvres comme la brique, la céramique vernissée et les plâtreries, ce qui
permettra d’ériger des édifices rapidement
et à bas coût. C’est l’ornement qui remplacera et
recouvrira ces matériaux de faible qualité et qui permettra d’obtenir des résultats esthétiquement spectaculaires. Mais
l’empreinte musulmane dans l’art mudéjare sera également visible sur les structures architecturales comme les tours-clochers et les plafonds à caissons (toitures en bois), qui vont couvrir les toits des églises
chrétiennes.
La plupart des tours-clochers caractéristiques des églises de l’Axarquía sont d’anciens minarets reconvertis par les chrétiens en clochers. Ils suppriment pour cela leurs terrasses et ajoutent sur leur partie supérieure un corps de clochers.
Musée des confréries. Vélez.
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L’art mudéjare apparaît
et se développe car la
couronne avait besoin
de pouvoir compter sur
une population pour
maintenir la vie économique des territoires
conquis, même si la société chrétienne démontrait
une admiration certaine pour
les créations de l’art islamique.
Route Mudéjare
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CONVENTION BUREAU
Le terme mudéjare
s’applique aux hispano-musulmans qui, après la
conquête chrétienne, en
1487 dans le cas de
l’Axarquía, ont vécu sous
le nouvel état castillan
en conservant leur religion, leur langue et leur
organisation juridique.
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hispano-musulmans qui, après la conquête chrétienne, en 1487 dans le cas de l’Axarquía, ont vécu sous le nouvel état castillan en conservant leur
religion, leur langue et leur organisation juridique.
L’art mudéjare apparaît et se développe car la
couronne avait besoin de pouvoir compter sur
une population pour maintenir la vie économique
des territoires conquis, même si la société chrétienne démontrait une admiration certaine pour
les créations de l’art islamique.
L’art mudéjare utilisera dans ses constructions
des matériaux pauvres comme la brique, la céramique vernissée et les plâtreries, ce qui permettra d’ériger des édifices rapidement et à bas coût.
C’est l’ornement qui remplacera et recouvrira ces
matériaux de faible qualité et qui permettra d’obtenir des résultats esthétiquement spectaculaires. Mais l’empreinte musulmane dans l’art mudéjare sera également visible sur les structures
architecturales comme les tours-clochers et les
plafonds à caissons (toitures en bois), qui vont
couvrir les toits des églises chrétiennes.
Canillas del Aceituno
Dans les villages des montagnes de Bentomiz et
Tejeda, la majorité des églises ont été construites
sur les fondations d’anciennes mosquées. Elles
possèdent généralement un plan rectangulaire à
une seule nef (ou trois dans le cas de Canillas del
Aceituno) et sont couvertes par le plafond à caissons typique en bois.
Dans les églises d’Árchez et de Salares, ainsi
que dans celles des districts de Corumbela et
Daimalos, les corps de leurs tours-clochers correspondent aux types de minarets datant du XIIIeXIVe siècles, d’inspiration meriní et suivant les
modèles de Tremencén et Tunis. Extérieurement,
elles sont décorées à partir du second corps, à
l’aide de filigranes géométriques formant les décors dits en sebka, avec des bandes horizontales
de carreaux de faïence, des arcs en pointe, etc.
et en laissant toujours vierges les coins. De plan
carré, leur hauteur représente généralement
quatre fois leur largeur, ce qui leur confère des
proportions harmonieuses et une beauté extraordinaire.
ITINÉRAIRE RECOMMANDÉ :
La route mudéjaree débutera à Canillas del Aceituno et s’achèvera à Arenas, même s’il est possible de la parcourir dans le sens inverse.
En partant de Vélez, il faudra prendre la route A335. À hauteur de Los Ramírez, avant d’arriver
au lac du barrage de La Viñuela, il faut suivre la
déviation MA-125 indiquée à droite qui nous amènera à Canillas del Aceituno. Depuis Canillas, la
même route départementale sur son tronçon MA126 nous conduira à Sedella et, à partir de là,
nous continuerons sur le tronçon MA-127 jusqu’à
Salares. Une fois notre visite de ces trois villages
achevée, nous nous dirigerons vers Árchez par la
MA-158. Nous poursuivrons notre chemin par la
MA-115 pour rejoindre l’A-6203 direction Sayalonga. Après la visite de celle-ci, nous reviendrons par cette même A-6203, direction Cómpeta
et nous suivrons l’A-6204 jusqu'à Canillas de Albaida. À cet endroit, deux possibilités s’offrent à
nous : la première est de revenir sur nos pas, la
seconde est de suivre une route qui nous mène
de Canillas de Albaida jusqu’à Árchez, où nous
suivrons la MA-116 vers Corumbela. En continuant sur le tronçon MA-119 de cette même route nous atteindrons le district de Daimalos, où le
Iglesia de Nuestra Señora del Rosario
(Église Nuestra Señora del Rosario)
tronçon MA-118 nous amènera à Arenas. Une
fois notre parcours achevé, il est conseillé de revenir par la route MA-117 qui nous ramènera à
notre point de départ, Vélez-Málaga.
CANILLAS DEL ACEITUNO
Canillas del Aceituno est un village qui semble juché sur les versants de la montagne Tejeda et depuis lequel nous pouvons profiter d’un paysage
spectaculaire. Le sommet de la montagne s’élève
derrière lui, au-delà des forêts de pins, avec ses
impressionnants massifs. Au sud ce sont les
douces collines parsemées d’oliviers, d’arbres fruitiers, d’amandiers et bien sûr de vignobles et de
claies qui dominent.
Même si quelques restes retrouvés dans la région
attestent de la présence de l’homme primitif, la fondation du village apparaît dans des documents de
l’époque arabe sous le nom de Canillas Azzeitun
ou Azeytuno. D’après les données dont nous disposons, il semble que l’ancien hameau de Canillas
a été créé autour d’un petit château, ou hins, au
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Route Mudéjaree
Route Mudéjare
La plupart des tours-clochers caractéristiques
des églises de l’Axarquía sont d’anciens minarets
reconvertis par les chrétiens en clochers. Ils suppriment pour cela leurs terrasses et ajoutent sur
leur partie supérieure un corps de clochers.
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Le terme mudéjare s’applique aux
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À mi-chemin entre chronique et légende, l’histoire
du Maure Al Muezzín raconte comment il est arrivé à Canillas accompagné de quelques hommes
afin de secourir sa femme, réduite en esclavage
par un chrétien. Huit chrétiens ont été tués lors de
l’affrontement, ce qui a provoqué de sévères représailles contre les morisques (tortures, appropriations de leurs terres, etc.). Ces mesures drastiques adoptées par les chrétiens sont considérées
comme le déclencheur du futur soulèvement morisque qui s’achèvera par la destruction du château arabe et l’expulsion des Maures ordonnée par
Felipe II, en 1569.
Sedella
Il est également fait référence à l’incendie de l’ancienne mosquée lors de cette rébellion morisque
et à la construction postérieure, sur ses fondations,
de la nouvelle église Nuestra Señora del Rosario, seulement vingt-huit ans plus tard, en 1597.
Trois arcs d’entrée de cette mosquée originelle
sont encore visibles dans la rue Olivo. D’anciens
livres conservés dans les Archives Municipales de
Malaga précisent certains des matériaux utilisés
pour sa construction : « 30 poutres de pin de treize pieds, dix douzaines de lattes et six culées de
bois de onze pieds de large sur onze pieds de long
pour la construction de cette église de Canillas del
Aceituno».
Cette église, qui a connu quelques modifications et
restaurations logiques au fil des années, s’inscrit
dans le style gothique-mudéjare. Elle possède
trois nefs séparées par des arcs en pointe à la
touche gothique. La nef principale fait quarante
mètres de long et huit de large. Ces dimensions
imposantes renforcent le gigantisme de ce temple.
Onze autels aux styles architecturaux différents se
trouvent dans ses bas-côtés. Deux d’entre eux, de
grande qualité artistique, sont de facture baroque
et datent du XVIIIe siècle. Elle est couronnée à l’intérieur d’un plafond à caissons en bois de style
mudéjare.
La blancheur de ses murs extérieurs rehausse la
magnificence de ce temple qui émerge des rues
étroites et labyrinthiques. Cependant, en l’observant depuis la petite place où se trouve son portail
et son entrée principale, le plus frappant est son
imposante tour. Elle est réalisée en pierres de
taille, elle possède une hauteur de trente-cinq
mètres et elle est divisée en trois corps : les deux
premiers carrés et le dernier octogonal.
La meilleure recommandation à faire au voyageur
qui visite Canillas est de parcourir ses rues sans
but précis. En effet, toute la ville est remplie de
vestiges mudéjares à découvrir. Ainsi, par
exemple, au carrefour des rues Agua et San Antonio s’élève un grenier morisque, en forme d’arc
traversant la rue de part en part.
Toutefois, il faut souligner dans son architecture
civile la très célèbre Casa de la Reina Mora. Elle conserve une tour mudéjare et des arcs en
plein cintre reposant sur des pilastres qui s’ouvrent sur deux côtés de son dernier étage. Il
s’agit de l’ancienne Casa del Diezmo, où étaient
payées les taxes pour les feuilles de mûrier blanc
et où était contrôlée la production de soie de la
région.
Il est aussi intéressant de visiter la Casa Esgrafiada construite au XVIe siècle. Elle présente des
arcs géminés mudéjares et une décoration morisque. Elle dispose également d’une tour-mira-
Iglesia de San Andrés Apóstol (Église de San
Juan Apóstol)
dor de la fin du XVIIIe siècle qui s’élève sur ce
paysage de maisons blanchies à la chaux.
Nous vous recommandons la visite d’une ancienne citerne mudéjare dans la zone connue
sous le nom du Huertezuelo.
SEDELLA
Sedella est un magnifique village de l’Axarquía qui
semble glisser du sommet de la colline où il se
trouve. Derrière lui s’élèvent les hauts massifs de
la montagne Tejeda, alors que face à lui, les terres
fertiles, riches en eau et en sources, favorisent la
culture des arbres fruitiers et citriques, des oliviers
et des amandiers. Sans oublier les vignes, accompagnées de leurs inséparables claies qui
constituent son paysage si caractéristique.
La fondation précoce de Sedille est prouvée par
l’évêque malaguène Teodulfo qui y fait référence
en 617. Al-Razi en fait de nouveau mention en
927 lorsqu’il décrit les forts et les sites conquis
par Abdelrramán III. Ce chroniqueur arabe affirme
également que Sedelía avait toujours été habité
.
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Route Mudéjare
Route Mudéjare
Casa de la Reina Mora
CONVENTION BUREAU
XIIIe siècle. Aujourd’hui, une grande maison s’élève sur le terrain qu’occupait cette forteresse, laissant toujours apparaître ce que nous appelons le «
pie amigo », l’ancienne base du château. Depuis le
mirador du château et depuis la route, il est également possible de voir des restes de la muraille défensive qui entourait le village.
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L’église mudéjare, aujourd’hui disparue et qui
était dédiée à San Andrés Apóstol, possédait
trois nefs et une tour-clocher. L’église chrétienne
actuelle de Sedella est formée d’une seule nef
rectangulaire, même si la tour-clocher d’origine
est conservée. Sa décoration, aux arcatures
ajourées et aux thèmes géométriques, est le fidèle reflet de son caractère mudéjare.
Salares
La Casa Torreón, ancienne demeure du Seigneur
de Sedella, Gouverneur de los Donceles, s’élève
en plein centre-ville près de la place de l’église. Il
s’agit d’un imposant édifice mudéjare du XVIe
siècle. Son plan est carré et l’on conserve encore
aujourd’hui des motifs morisques sur l’un de ses
côtés. À son sommet, la grande tour s’œuvres sur
l’extérieur tel un mirador à travers des arcs géminés en plein cintre reposant sur des colonnes. Elle possède une toiture à quatre pentes dotée d’une
charpente à tirants. Depuis ce mirador, un paysage incomparable s’offre à nous, fait de maisons
blanches dans un cadre merveilleux.
Parmi les autres édifices remarquables, il
convient de citer l’ermitage de Nuestra Señora de la Esperanza y San Antón, dédié aux
patrons du village. Ce petit ermitage date du
XVIIesiècle et se situe à l’une des entrées de
Sedella. Son plan est rectangulaire et ses
formes architecturales d’une extrême simplicité. À l’intérieur sa décoration est plutôt baroque. En fait, nous remarquons surtout le petit trône sur lequel repose la patronne et qui est
une réplique presque exacte de celui utilisé
pour la Virgen de Nuestra Señora de la Victoria, patronne de Malaga.
Cependant, le charme principal qui envoûte le visiteur de Sedella est peut-être celui d’une promenade dans ses rues blanchies à la chaux et en
pente, parsemées de recoins d’une extrême
beauté, symboles tant de son patrimoine que de
ses us et coutumes. Les treilles ou les pots de
fleurs, qui sont de véritables explosions de couleur, viennent entrecouper l’harmonie de blancheur des maisons. Il s’avère intéressant de se
pencher sur leurs patios et découvrir leurs proportions exquises et leur beauté malgré la sobriété de leur décoration. Les bains arabes et l’établissement du lavoir public, qui se trouve à l’entrée du village, sont très singuliers, et ce malgré
la simplicité architecturale de ce dernier.
Pour les curieux qui aiment découvrir les coutumes d’antan, un ancien moulin à farine se trouve en dehors de la ville. Nous pouvons y voir
l’énorme mécanisme de pierres à moudre et les
ustensiles utilisés pour ce travail. Il convient également de visiter le Musée privé des Outils et
Ustensiles « Los Marcelos », dédié à l’ethnographie. Les visites ne sont malheureusement
possibles que pendant les mois d’été.
SALARES
Salares regorge de bâtiments, de sites et d’histoires qui éveillent la sensibilité du visiteur. Il
s’agit d’un petit village aux maisons blanchies à la
chaux situé au cœur de l’Axarquía malaguène.
Iglesia de Santa Ana
(Église Santa Ana. Tour-clocher)
.
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Route Mudéjare
Route Mudéjare
Lavoir public
CONVENTION BUREAU
par des chrétiens. Au XIIIe siècle, les berbères
Masmudas profitent du départ de la population
mozarabe pour créer un hameau qui a appartenu
à la taha de Bentomiz. Un château, ou hins, de
petites dimensions et dont seulement quelques
restes sont conservés, a été construit dans ce hameau, juste au sommet de la colline où se trouve
aujourd’hui le centre-ville. Cette ville est restée
sous domination arabe jusqu’à ce qu’elle soit prise en 1487 par les armées envoyées par les Rois
Catholiques. En 1569 lors de la rébellion morisque, l’église chrétienne et un grand nombre de
maisons ont été détruites.
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La distribution de son agglomération et de ses
maisons provient clairement de l’influence arabe et de l’orographie du terrain. Situé sur une
colline, ses maisons glissent du nord au sud sur
des rues étroites et en pente, certaines d’entre
elles dotées de marches pour aider à compenser le dénivelé du terrain. Cependant, l’origine
de son nom latin (Salaria Bastitanorum) semble
indiquer la présence d’un gisement de sel dans
ses alentours.
Rue escarpée de Salares
À mesure que nous pénétrons dans ses rues
étroites, nous trouvons une succession de carrelages représentant différents moments du Via Crucis. En suivant le chemin qu’ils indiquent, nous arrivons au centre du village où se trouve l’édifice le
plus important et le plus représentatif de son histoire : l’église Santa Ana. Contrairement à la majorité des villages de l’Axarquía, le cœur de Salares n’est ni une place ni un vaste espace ouvert,
il s’agit plutôt du croisement naturel de ses rues
principales. Face au portail de l’église se trouve un
grand balcon qui domine l’actuelle route d’entrée
au village et les douces collines qui l’entourent,
parsemées de terrasses et de vergers.
La construction de l’église Santa Ana, de style
mudéjare, date du XVIe siècle. Le temple possède un plan rectangulaire à une seule nef en transept, ajout postérieur à la construction de l’édifice, et des chapelles latérales à sa gauche. Il est
couronné d’une charpente en bois restaurée à la
fin du XXe siècle. Son extérieur est très sobre et
nous y accédons depuis l’évangile par un arc en
Autre édifice important : celui appelé Casa Torreón. Cette maison traditionnelle du centre-ville
conserve dans son plan l’une des grandes tours
d’un ancien château arabe (hins). Des documents démontrent que Salares était un hameau
appartenant à la taha de Bentomiz, dont les origines remontent au XIIe siècle.
Pas plus loin que sur le versant le plus à l’est du
village et au-delà de la rivière Salares, se trouve
un autre échantillon de l’héritage historique de la
municipalité : le pont romain, même si certains
chercheurs évaluent sa construction à l’époque
médiévale. Même si sa typologie répond à un
schéma de construction simple, son magnifique
état de conservation et le paysage qui l’entoure
lui procurent une beauté singulière. Il s’agit d’un
pont d’une seule arche dotée d’un arc en plein
cintre et avec une balustrade à deux pentes dont
les contreforts reposent dans la roche. Il possède une largeur suffisante pour permettre le passage des chariots car c’est ici que débutait l’un
Iglesia de Nuestra Señora de la Encarnación
(Église Nuestra Señora de la Encarnación)
des premiers chemins de liaison avec la ville voisine de Benascalera. La végétation luxuriante
qui suit le cœur s de la rivière, le chant des oiseaux et le murmure de l’eau séduisent le randonneur et l’invitent au repos et à la méditation.
Après l’expulsion des Maures et la soumission de
Salares au marquisat de Comares, l’économie de
ce village s’est principalement basée sur de petites exploitations agricoles d’oliviers, d’arbres
fruitiers et de vignes, disposées en terrasses. De
nos jours, ces exploitations sont la propriété de
quelques habitants du village qui, à l’aide de leurs
mules, cultivent et produisent de modestes récoltes, plus destinées à l’autoconsommation
qu’au commerce. Se promener dans Salares,
c’est surtout profiter de l’hospitalité de ses habitants qui, bien qu’occupés à leurs tâches quotidiennes, ne refusent pas une conversation spontanée sur ces modes de vie que nous croyions
déjà oubliés et ces coutumes ou traditions que
seul le villageois connaît.
.
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Route Mudéjare
Route Mudéjare
Puente romano (Pont romain)
plein cintre. La tour-clocher, déclarée Monument
National en 1979, est en fait le minaret d’une ancienne mosquée datant du XIIIe siècle. Pour sa
construction, la brique et la maçonnerie ont été
utilisées. Elle possède trois corps décorés sur
leurs quatre côtés. Le premier d’entre eux, vierge de toute décoration, possédait deux bandes
de carrelage blanc ornées de losanges bleus qui
le séparaient du deuxième corps, dont il ne reste
qu’un rectangle. Le deuxième corps, le plus long,
est couronné de décors en sebka (filigranes géométriques réalisés en brique rouge) d’une beauté extraordinaire laissant libres et sans décorations les coins. Le dernier corps commence à
partir d’une imposte le séparant du précédent et
correspond au corps de clochers chrétien. Cette
paroisse aux petites dimensions conserve un patio adjacent où il est possible d’observer les
restes de l’ancienne mosquée dont nous parlons.
CONVENTION BUREAU
Salares apparaît comme un petit verger enclavé
entre les montagnes de Tejeda et Almijara derrière lui, la rivière Salares sur son versant oriental et
le ruisseau Tozones sur son versant occidental.
En ce lieu, le temps semble arrêter son cours et
inviter le visiteur à découvrir un mode de vie depuis longtemps révolu dans les grandes villes.
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PATRONAT DE TOURISME &
différentes sculptures de saints, christs et
vierges, auxquels les villageois sont très dévoués. Certaines de ces images participent aux
processions de la Semaine Sainte. Le maître-autel est surmonté par la Virgen de la Encarnación
à laquelle est dédiée l’église.
ÁRCHEZ
Elle possède un plafond à caissons en bois restauré qui recouvre la totalité de la nef centrale, soutenu par des tirants à l’indiscutable touche mudéjare.
Árchez est un petit village tranquille aux maisons
blanchies à la chaux qui se trouve au cœur de
l’Axarquía, sur les flancs des montagnes de Tejeda et Almijara. Se promener dans Árchez est un
délice : le murmure de la rivière qui l’entoure et le
gazouillis des oiseaux accompagnent nos pas
dans ces rues qui sont, bien sûr, étroites, petites
et sinueuses, trahissant leurs racines arabes.
Pont d'une seule arche
Des documents révèlent qu’Árchez a été conquis
en 1487 par les troupes chrétiennes envoyées
par les Rois Catholiques et a fait partie, avec Canillas del Aceituno, Corumbela, Algarrobo et Salares, du Domaine de don Diego Fernández de
Cordoue, futur Marquis de Comares. Nous savons également que la majorité de ses habitants
étaient morisques, jusqu’à ce qu’en 1609 Felipe
III ne décrète leur expulsion en les considérant
comme une menace pour l’unité religieuse dans
l’Espagne de la Contre-Réforme.
Route Mudéjare
Sayalonga
Dressé, majestueux et élégant, conscient de son
rôle central et de l’admiration qu’il suscite, s’élève
le joyau le plus apprécié du village : le magnifique
minaret nazarite du XIVe siècle. Il possède un
plan carré, une hauteur de quinze mètres, représentant quatre fois sa largeur, ce qui le dote d’une
beauté proportionnée. Il est adossé à l’église par
le côté droit du chevet à partir duquel nous y accédons. À l’intérieur se trouve un escalier en spirale menant au corps le plus haut, orné de deux
cloches appelées Nuestra Señora del Pilar et
Nuestra Señora de la Encarnación. Nous pouvons lire sur cette dernière une curieuse inscription qui dit : « Don Ramón Rivas m’a créée, sous
l’autorité du curé don Ildefonso Tomé y García et
du maire don Antonio Azuaga. En l’an 1876 ».
À l’extérieur et en nous focalisant surtout sur la
décoration, il faudrait différencier trois corps dans
le minaret d’Árchez. Le premier est orné sur ses
quatre côtés par des décors en brique rouge formant des losanges mixtilignes appelés sebkas.
La séparation entre un corps et un autre se fait
grâce à la décoration, par l’insertion d’une fine
frange de carrelages de losanges blancs et bleus.
Dans le second corps nous trouvons un autre ornement typiquement arabe formé d’arcs outrepassés aveugles. Enfin, le corps de clochers
chrétien couronne le minaret originel, qui a été
déclaré monument historique national en 1979 et
dont la restauration s’est achevée en 1989.
Iglesia de Santa Catalina de Sayalonga
(Église Santa Catalina de Sayalonga)
.
.
30
Route Mudéjare
L’héritage arabe de ce village apparaît en arrivant
sur la place où nous découvrons l’unique vestige
de l’ancienne mosquée : le plus célèbre des minarets mudéjares de la région, aujourd’hui tourclocher de l’église Nuestra Señora de la Encarnación. L’église a été construite au XVe siècle sur
les fondations de l’ancienne mosquée. Elle est de
style mudéjare, petite et sobre architecturalement
parlant. Nous y accédons par la base et elle possède une nef uniquement dotée de quelques
niches latérales qui la décorent et où reposent les
CONVENTION BUREAU
Il faut souligner que c’est à Salares que se
produit le fameux « romé », un raisin noir aux
grappes serrées qui donne un excellent vin à
la saveur différente de tous les autres de
l’Axarquía et que, bien sûr, nous invitons le visiteur à déguster.
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PATRONAT DE TOURISME &
Cómpeta
Nous recommandons également aux fins gastronomes de ne pas oublier de goûter les délicieux
raisins secs, amandes, figues et vins de cette terre généreuse.
SAYALONGA
San Cristobal con el Niño. Iglesia de la Asunción (Saint-Christophe portant l'enfant Jésus.
Église de l'Asunción)
Sa ville, clairement d’origine arabe, est très singulière car elle est traversée par deux rues parallèles qui se ramifient en d’étroites ruelles. En
la parcourant il est possible d’observer l’architecture populaire qui répond à un modèle de maison
bien précis : blanchie à la chaux, construite en
maçonnerie et en brique, à deux étages, dotée
de balcons aux grillages entrecroisés, à la toiture à deux pentes et aux tuiles arabes. Nous trou-
verons également plusieurs fontaines, la plus ancienne et populaire étant celle appelée « Fuente
del Cid », ainsi que diverses places qui, bien que
de dimensions réduites, ont beaucoup de charme.
Il est prouvé qu’à l’époque arabe, au sein de
l’actuelle ville de Sayalonga, se trouvaient trois
hameaux qui appartenaient, au XVe siècle, à la
taha de Bentomiz : Sayalonga elle-même, Corumbela et Batarjiz. Actuellement, Corumbela
est un district de Sayalonga représentant environ vingt pour cent de sa population, alors que
de Batarjiz il ne reste que des ruines archéologiques.
Même si l’église mudéjare de Santa Catalina de
Sayalonga a été brûlée lors de la rébellion morisque et qu’elle a perdu son plafond à caissons
d’origine, l’essentiel de sa structure est resté sur
pied. Se trouvant sur la partie la plus haute du
village, elle a été construite sur les fondations
d’une ancienne mosquée. Elle possède deux
nefs séparées par une galerie d’arcs en plein
cintre reposant sur des piliers. La nef principale
est couronnée d’une charpente mudéjare ;
l’autre nef, aux dimensions plus réduites,
s’œuvres à droite de la précédente sur la chapelle qui abrite la sculpture polychrome de la Virgen del Rosario, datant du XVIIe siècle et représentant la patronne du village.
L’extérieur de l’édifice est d’une remarquable simplicité. Il est encore possible d’apprécier le stuc
mudéjare sur son portail et sa magnifique tour au
plan carré, au corps supérieur octogonal et aux
arcs en plein cintre.
Séparée de l’église, la chapelle San Antón abrite une superbe sculpture du saint en bois polychrome du XVIIIe siècle. Mais la construction la
plus singulière de Sayalonga est certainement
Iglesia de la Asunción (Église de l'Asunción)
son cimetière, caractérisé par son plan circulaire
et ses niches voûtées. Sa structure particulière
en fait un espace surprenant qui captive le visiteur.
CÓMPETA
Cómpeta, également connu sous le nom de « corniche de la Méditerranée », est l’un des territoires
municipaux les plus spectaculaires de l’Axarquía.
Abrité par la montagne d’Almijara au nord et par les
montagnes de l’Axarquía au sud, son paysage est
parsemé de vignes et de blanches métairies,
d’abondantes sources et d’anciens chemins qui reliaient Malaga et Grenade.
Même si son nom semble dériver du terme latin
Compita-Orum, qui se traduit par croisée des chemins ou lieu de rencontre, aucun vestige archéologique ni document n’existe pour confirmer la théorie
de sa fondation romaine. En revanche, nous avons
la preuve qu’au XIIIe siècle se sont installées à Cómpeta des tribus berbères, formant ainsi un hameau
qui possédait un petit château (hins). Celui-ci était
.
.
32
Route Mudéjare
Route Mudéjare
Le territoire municipal de Sayalonga est proche
de la côte bien qu’il présente une orographie
abrupte et accidentée, sans pour autant posséder
de grands sommets. C’est justement ce qui fait
son originalité, le rapprochant plus des zones de
l’intérieur de l’Axarquía que des villages côtiers
caractéristiques.
CONVENTION BUREAU
Outre la visite obligatoire de ce joyau mudéjare,
une promenade le long de la rivière Turvilla, près
du village, s’impose. En plus de profiter d’un joli
paysage nous y trouverons trois moulins à farine,
connus comme les moulins de doña Fidela,
Reusto et Castrán. Bien qu’inutilisés, les amoureux des traditions et des coutumes anciennes
pourront y admirer leurs grandes et lourdes
pierres à moudre. Près de l’un de ces moulins,
sur le chemin connu comme celui des mines,
nous pouvons voir un exemple d’architecture civile de l’époque romaine. Il s’agit d’un magnifique
pont d’une seule arche, mais aux proportions
imposantes, sur lequel apparaissent des restes
de la chaussée qui reliait les différentes villes.
Son état de conservation est excellent.
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PATRONAT DE TOURISME &
La construction de l’église de l’Asunción a été
commandée en 1505 par Décret Royal d’Isabel la
Católica, mais elle a gravement souffert lors des
cruels affrontements entre Maures et chrétiens en
1569. Elle a été reconstruite à la fin du XVIe siècle,
raison pour laquelle elle possède un aspect de la
Renaissance, même si des éléments baroques lui
ont été ajoutés, plus tard et suivant les goûts de
l’époque. Elle possède trois nefs séparées par des
arcs en plein cintre reposant sur des piliers octogonaux et une charpente mudéjare. Le maître-autel
est surmonté d’une fresque de l’Asunción, œuvre
du peintre de Vélez Francisco Hernández, réalisée
en 1972. Cette peinture est encadrée par un retable
en bois de cèdre, de style mudéjare, réalisé par
Juan Carlos Sedeño, originaire de Ronda. Le tout
illuminé par deux anges sculptés faisant office de
lampes, œuvre du sculpteur malaguène Rafael Liébana. Derrière le maître-autel, à côté de la sacristie, se trouve une petite salle où sont exposés
quelques objets d’orfèvrerie et des sculptures à la
valeur historique-artistique certaine.
À l’extérieur, le portail présente un arc déprimé et un
campanile en fronton avec une niche dans laquelle
est vénérée la Virgen de la Asunción. Près d’elle
s’élève l’impressionnante tour néo-mudéjare de trente-cinq mètres de haut, construite en brique apparente entre les années 1893 et 1935, après que le
séisme de 1884 a détruit la tour originelle. Elle possède quatre corps décorés par des vitraux illustrant
des scènes religieuses. Les angles du troisième sont
chanfreinés alors que le suivant est entouré d’une
balustrade en fer et a la forme d’un temple avec une
coupole semi-sphérique qui abrite les cloches.
Canillas de Albaida
Cómpeta possède deux petits ermitages : celui
de San Antón et celui de San Sebastián qui valent la peine d’être visités, même si leur architecture est assez classique. L’ermitage de San
Antón, qui se trouve dans la rue du même nom, à
l’extrémité sud-ouest du village, date de 1750. Il
s’agit d’une construction sobre, de plan rectangulaire, précédée d’un parvis sur lequel s’œuvres
un arc en plein cintre et ornée d’un campanile
abritant l’image de ce saint auquel les villageois
sont très dévoués. L’ermitage de San Sebastián,
de l’autre côté du village, a été construit sur les
restes d’une ancienne mosquée. À la construction sobre, il possède une seule nef couverte
d’une voûte semi-sphérique reposant sur des
pendentifs et abritant l’image du saint patron de
Cómpeta. Son portail est un arc en plein cintre
encadré par des pilastres et orné d’un fronton divisé sur lequel s’œuvres une petite niche. La façade est surmontée d’un campanile avec cloche.
Sur la partie la plus haute du village et ancien
cœur de celui-ci, il offre une vue incomparable
.
.
Route Mudéjare
cure une extraordinaire beauté. Ce n’est pas pour
rien que des rues comme celle de Barranco de Grana ont gagné divers prix de décoration. C’est pourtant bien la rue San Antonio qui est son artère principale et qui divise le village en deux quartiers populaires : le Barrio et celui du Monte.
34
Route Mudéjare
Canillas de Albaida
La place Almijara est le centre névralgique de Cómpeta où se trouvent les édifices les plus remarquables du village : l’Hôtel de ville, l’église Nuestra
Señora de la Asunción, le Marché, la fontaine et
quelques commerces. Il est important de citer le bar,
appelé « Le Musée », qui est en réalité un commerce où il est possible de déguster et d’acheter du vin
de la région et qui fait également office de musée
d’arts populaires. Aux alentours de la place, les maisons ont jusqu’à trois étages mais, plus nous nous
en éloignons, plus la hauteur des bâtiments diminue,
laissant enfin place aux maisons à un seul étage,
avec des vignes en espalier et des arcs en plein
cintre surbaissés sur les portes et les fenêtres. Le
tracé irrégulier et tortueux de ses rues, qui trahit l’héritage arabe, loin de manquer d’harmonie, leur pro-
Ermita de San Antón (Ermitage de San
Antón)
CONVENTION BUREAU
Panoramique de Cómpeta
toujours présent au XVesiècle quand ce hameau,
qui appartenait à la taha de Bentomiz, est passé
aux mains chrétiennes lors de la reddition générale
de Vélez en 1487. La rébellion morisque de 1569
s’est traduite par la destruction de la majorité des
maisons et de l’église originelle de Nuestra Señora
de la Asunción. Elle a également entraîné le repeuplement nécessaire de la ville, avec des colons
chrétiens qui se sont appropriés les biens confisqués aux morisques. Tout au long des années suivantes, cette localité a connu une période de progrès avec l’exportation de son raisin sec et de son
vin « charab almalaquí » (aujourd’hui connu sous le
nom de vin de Cómpeta). Le dernier tiers du XIXe
siècle a été néfaste pour la contrée qui a souffert du
séisme de 1884, de l’épidémie de choléra de Malaga en 1885 et du phylloxéra, le coup de grâce, qui a
ravagé les vignobles en 1887. Mais cette localité, à
force d’efforts et de bon sens, a su se relever de
tous ces maux et devenir le village prospère que
nous connaissons aujourd’hui. Grâce au tourisme
qui a vu en Cómpeta un paradis dans lequel il est
possible de profiter du soleil, du vin, de la nourriture, du paysage et, surtout, de l’hospitalité de ses habitants.
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CANILLAS DE ALBAIDA
L’église paroissiale Nuestra Señora de la Expectación, consacrée en 1505, a été construite
sur les fondations d’une ancienne mosquée, sur
ce qui est aujourd’hui la place principale du village. Cette église a été l’une des rares à échapper aux incendies dont ont été victimes de nombreux temples lors de la rébellion morisque.
Probablement parce que le Maure Hernando
Gaitán, l’un des chefs de file de cette révolte,
était originaire de cette ville. Cependant, cet
édifice a été restauré au XVIe siècle et reconstruit au XVIIIe siècle. Son plan est rectangulaire
et elle possède trois nefs séparées par des arcs
surbaissés reposant sur des piliers et couvertes
par une charpente mudéjare. Au pied du temple
se trouve la partie inférieure du chœur de style
rococo et la tour, de plan carré et deux corps,
présentant un aspect imposant.
Canillas de Albaida s’élève sur une colline, sur
les flancs de la montagne Almijara près de la rivière la Llanada dont les eaux rejoignent, plus en
aval, la rivière Sayalonga. Son territoire municipal
nous surprend avec un paysage très varié : à son
extrémité nord-est nous trouvons des pinèdes,
des peupliers blancs et noirs, des lauriers-roses
et des liserons qui poussent grâce à la protection de la montagne et aux filtrations d’eau. Au
sud, sa physionomie devient plus douce, avec la
présence de collines couvertes de vignobles,
d’amandiers et d’oliviers. L’eau abondante permet également quelques cultures par irrigation
et la présence de vergers à côté des vallées
proches du village.
L’origine de Canillas de Albaida est semblable à
celle de la plupart des villages de l’Axarquía : un
hameau arabe d’origine berbère qui s’est installé sur ces terres au XIIIe siècle et qui a fait partie de la taha de Bentomiz. Son toponyme, Albaida, se traduit par « blanche » et semble faire
référence, d’après les chroniques parvenues
jusqu’à nos jours, aux abondantes fleurs
blanches présentes dans ces lieux.
L’orographie accidentée du terrain ainsi que le
tracé arabe de sa ville se traduisent par un urbanisme aux rues étroites et en pentes.
Alminar de la Iglesia de San Pedro de Sayalonga
(Minaret de l'Église de San Pedro de Sayalonga)
La savante architecture populaire profite de ces
dénivelés prononcés dans ses constructions,
L’ermitage de Santa Ana, érigé au XVI e
siècle, se trouve sur la partie haute du village.
Une voûte en berceau couvre son unique nef
ornée d’une coupole en berceau sur son chevet. À l’extérieur nous pouvons remarquer de
gros contreforts qui dépassent ainsi que le
parvis qui précède l’ermitage et une petite
niche. L’emplacement de ce sobre édifice est
superbe car ce lieu jouit d’un panorama incomparable sur le village et la montagne qui
l’abrite. Quelques mètres avant de pénétrer
dans la ville de Canillas, se trouve un autre joli ermitage. Il s’agit de celui de San Antón,
construit au XVIIIe siècle. Aux dimensions modestes, il ne possède qu’une seule nef couver-
Arcs arabes de l'Église de la Concepción
te par une charpente mudéjare et un intéressant retable rococo. À l’extérieur, un arc en
plein cintre abrite la porte d’accès et sa façade
est surmontée d’un campanile en brique apparente. La place où il se trouve est un mirador
depuis lequel il est possible d’observer le majestueux paysage de l’Axarquía qui s’offre aux
yeux du spectateur.
CORUMBELA (Pedanía de Sayalonga)
Corumbela est un petit district qui appartient administrativement à Sayalonga. Son image est
celle d’un petit village juché sur un coteau de
maisons impeccablement blanchies à la chaux
qui exposent sur leurs terrasses un grand
nombre de jolis pots de fleurs qui leur donnent
une touche de couleur. Ses rues en pente deviennent de plus en plus étroites jusqu’à disparaître sur la petite place où se trouve l’église
San Pedro.
Cette église, construite au XVIe siècle dans le
style mudéjare, sur les fondations d’une an-
.
.
36
Route Mudéjare
Route Mudéjare
ce qui donne lieu à des solutions architecturales
originales que le visiteur pourra admirer en s’y
promenant. Comme souvent sur les terres de
l’Axarquía, la blancheur des maisons n’est interrompue que par l’explosion de couleur des
nombreux pots de fleurs décorant leurs façades.
CONVENTION BUREAU
Chaussée romaine de Canillas de Albaida
sur la mer, sur les villages voisins accrochés à la
montage et sur la province de Grenade derrière
lui. Cet attirant panorama nous permet de comprendre la passion que ressentent les habitants
de Cómpeta envers cette terre, belle et fertile, qui
les a vus naître.
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PATRONAT DE TOURISME &
DAIMALOS
Daimalos est un district du village voisin d’Arenas, duquel il n’est séparé que de 2,5 Km. Sa ville, comme partout dans la région, est composée
de maisons à un étage et de rues en pente provenant de la place de l’église.
Dans le centre de ce district se trouve la
construction la plus importante et singulière du
village : l’église Nuestra Señora de la
Concepción, édifiée sur les fondations d’une
ancienne mosquée et fidèlement accompagnée
de la tour-minaret typique de la plupart des villages de l’Axarquía.
Fortaleza de Bentomiz (Forteresse de
Bentomiz)
Le minaret date du XIII e siècle et il s’agit de
l’un des plus anciens de la zone. Il est
construit en brique et maçonnerie, même s’il
est aujourd’hui entièrement blanchi à la
chaux. Il possède un plan carré et il est divi-
ARENAS
Arenas est un petit village de l’Axarquía qui ne
se trouve qu’à 10 kilomètres de Vélez. Il se
nommait à l’origine Arenas del Rey, en l’honneur de Fernand le Catholique qui, selon la légende, y aurait séjourné lors du siège et de la
conquête de Vélez.
Son tracé urbain d’origine arabe profite du dénivelé de ses rues dans ses constructions, qui
sont surtout des maisons à deux étages. Jusqu’à très récemment, ces maisons possédaient
un patio et une basse-cœur pour le bétail et
leurs toits étaient assez hauts. Dans la rue Bola se trouve la Casa Pincho, exemple typique
de cette architecture populaire.
Cependant, son bâtiment le plus remarquable
est l’église Santa Catalina. Ce temple de style mudéjare date du XVIe siècle et a été
construit sur les restes d’une ancienne mosquée. Il est accompagné d’une tour-clocher,
ancien minaret mudéjare, qui, selon les rumeurs, était par le passé plus haut et d’une
structure quelque peu différente. Mais après
avoir été gravement touché par un incendie en
1926, sa restauration postérieure a modifié son
architecture originelle.
L’histoire de ce village est intimement liée à
celle de la forteresse de Bentomiz, située sur
une colline face à Arenas dont elle tire son
nom. Certains chercheurs privilégient l’origine
ibérique de cet établissement sans pourtant
écarter la venue de Phéniciens et de Grecs sur
ces terres. Cependant, la présence romaine et
arabe est, elle, archéologiquement démontrée.
Les restes de quelques bains toujours conservés, bien qu’en mauvais état, sont d’époque
romaine. Grâce à des écrits de l’époque, tant
arabes que chrétiens, nous savons que cette
forteresse jouait un grand rôle stratégique à
l’époque arabe et qu’elle constituait un bastion
inexpugnable. En fait, Bentomiz a été l’une
des tahas les plus importantes de l’Axarquía.
Les tahas étaient les forteresses principales
de chaque région, depuis lesquelles étaient
administrativement contrôlés les différents hameaux ou villages. Même si ceux-ci possédaient normalement un hins, ou petit château,
les habitants se réfugiaient dans la taha à
chaque offensive importante. Même si les
restes qui se trouvent aujourd’hui à Bentomiz
sont très rares (juste un pan de ses murs extérieurs et une grande tour) et que son accès
depuis Arenas suppose un ardu périple à pied,
le panorama qu’il nous offre compense grandement l’effort réalisé. Nous y admirons, en effet, tout l’intérieur de l’Axarquía et une grande
partie de la côte.
.
.
38
Route Mudéjare
Route Mudéjare
Arenas
sé en quatre corps. Dans le deuxième corps
se trouvent quatre petits arcs aveugles en
pointe, de facture indiscutablement arabe.
Tant par son décor que par ses harmonieuses
proportions, il a des ressemblances avec les
minarets de Tremecén et Tunis. C’est la raison pour laquelle nous disons qu’il est d’inspiration meriní. Le dernier corps a été ajouté
postérieurement par les chrétiens et est orné
de deux cloches. Il est couronné d’une toiture
à quatre pentes. À côté de l’église, apparaît
un autre vestige de la présence arabe dans la
zone, une petite fontaine qui date du XIII e
siècle.
CONVENTION BUREAU
cienne mosquée, est très modeste, tant dans
ses dimensions que dans son architecture.
Nous y accédons par la base, même si elle
possède une seconde porte d’accès auxiliaire
sur son côté gauche, précédée d’un grand balcon ou mirador d’où nous distinguons d’autres
villages proches. L’intérieur du temple ne possède qu’une seule nef couverte par un plafond
à caissons ou plafond de bois. À sa base, à la
droite du portail principal s’élève le superbe
minaret du XIVe siècle. Son plan est carré et
ses proportions harmonieuses. Il a été reconverti, comme chaque temple dans la zone, en
tour-clocher d’église chrétienne. La récente
restauration de cet édifice le fait briller de toute sa splendeur, couronnant ainsi la zone la
plus à l’est du village. Toujours attentif et protecteur avec le village qu’il abrite, telle une
sentinelle.
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PATRONAT DE TOURISME &
D’autres restes de grande importance correspondent à l’établissement phénicien. Les tombes phéniciennes
de Trayamar, à Algarrobo, témoignent déjà de l’importance du peuplement et du commerce maritime à
cette époque.
Nous y trouvons également des restes de l’époque romaine comme les villes de Detunda, l’actuelle Maro, ou la ville d’artisanat de Clavicum, près du phare de Torrox-Costa. Nos ancêtres y maîtrisaient les techniques d’élaboration du garum, de conservation et de salaison du poisson et de fabrication des céramiques.
Les groupes de maisons s’organisent généralement autour d’un petit château (hins) et d’une
mosquée, formant ainsi les différents hameaux
qui, à leur tour, dépendaient juridictionnellement
d’une ville-forteresse de plus grande taille, la taha.
La conquête chrétienne du territoire s’achève en
1487 avec la capitulation d’Abdul-Kassim Venegas et la remise de la ville de Vélez-Málaga au
grand commandeur de Léon, qui l’a reçu au nom
des Rois Catholiques. Après son incorporation à
la Couronne de Castille et la fin de la Guerre de
Grenade, intervient un important repeuplement
chrétien visant à compenser la chute démographique provoquée par la guerre et l’expulsion
des Maures.
Comares
Le repeuplement chrétien a transformé l’urbanisme de nombreux villages de l’Axarquía. Des
églises ont été construites, certaines sur de nouveaux plans et d’autres en réutilisant les anciennes mosquées. Les maisons se sont également adaptées aux nouveaux besoins, même si
dans la plupart des municipalités nous observons encore très nettement l’urbanisme d’origine, typiquement arabe, aux rues étroites et sinueuses. De telle sorte qu’aujourd’hui il est impossible d’accéder en voiture à la vieille ville de
nombre de ces villages, pour la simple et bonne
raison que l’étroitesse de leurs rues l’empêche.
.
.
40
Route des Civilisations
Route des Civilisations
4. OUTE DES
CIVILISATIONS
CONVENTION BUREAU
r
Les terres
fertiles de l’Axarquía
ainsi que les ressources naturelles
de la mer ont été les
témoins de différents
établissements et cultures qui
ont peuplé cette
contrée depuis des
temps immémoriaux,
comme le démontrent
les restes archéologiques retrouvés. Pour
preuve, le monument
mégalithique Argariano de
Frigiliana et les restes retrouvés dans la grotte de
Nerja qui, en plus de leur
grand intérêt géologique, démontrent la présence de l’homme
depuis le paléolithique supérieur jusqu’au premier Âge du Bronze.
L’héritage musulman et sa future réappropriation
chrétienne, qui inondent l’Axarquía et lui confèrent
son originalité, a sans aucun doute été le plus significatif. Sous la domination musulmane la
contrée a vécu une époque de prospérité économique. La culture du blé, des vignes, des oliviers et
des amandiers, le pacage du bétail dans les pâturages et l’exploitation de la chasse dans les forêts
(où abondaient cerfs, sangliers et bouquetins),
étaient complétés par les travaux d’élaboration et
même d’exportation des vins et huiles, comme le
démontrent les presses, pressoirs, moulins à huile
et réservoirs retrouvés. La culture du mûrier blanc,
l’élevage du ver à soie et le tissage, la teinture et
le tressage des tissus de soie, étaient les piliers de
l’essor économique et agricole de ses villages. Cependant cette prospérité ne se reflète pas dans la
construction de grands bâtiments, sauf les mosquées et les forteresses. Les maisons possèdent
un rez-de-chaussée où se trouvaient la chambre et
une cuisine avec accès à la basse-cœur ou au patio (généralement entouré par un muret), et un grenier où étaient stockés les récoltes et les aliments.
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Les signes d’une activité préindustrielle d’une
certaine importance dans la contrée apparaissent déjà au XVIIIe siècle, comme le démontre
la création des usines de papier de la rivière de
la Miel à Nerja ou l’usine de cartes à jouer de
Macharaviaya. Le XIXe siècle débute et s’achève par des périodes de crise. Il commence avec
la Guerre d’Indépendance, comme l’historiographie a baptisé le conflit hispano-français de
1808 à 1814 (l’armée française occupe la province de Malaga de 1810 à 1812), et s’achève
avec le fléau dévastateur du phylloxéra qui a ravagé une grande partie du vignoble existant,
ruinant ainsi ce secteur économique si important dans la région.
L’Axarquía d’aujourd’hui recherche l’équilibre
entre ses deux grandes sources de richesse : le
tourisme et l’agriculture, au travers d’initiatives
de protection de l’environnement et de conservation de notre patrimoine.
Plaza de San Francisco (Place de San
Francisco)
Cette terre généreuse est, bien sûr, remplie
d’expressions uniques et singulières qui la distinguent de l’ensemble de la province. Ses saveurs et ses senteurs, son folklore et sa culture, son paysage, son héritage historique et la
qualité humaine de ses habitants sont indiscutables.
ITINÉRAIRE RECOMMANDÉ :
Après la visite de Frigiliana, localité où débute
notre route, nous nous dirigeons par la route départementale MA-105 vers Nerja, pour ensuite
nous acheminer par la N-340 vers Maro et découvrir ses célèbres grottes. Nous reprendrons
ensuite la N-340, cette fois en direction de Malaga, qui nous mènera à Torrox-Costa. Pour découvrir les tombes phéniciennes de Trayamar,
nous prendrons la route A-6203 reliant Algarrobo-Costa au village d’Algarrobo. Nous reprendrons la N-340 et, à hauteur de Rincón de la Victoria, nous prendrons la MA-106 pour visiter Macharaviaya. De retour sur la même route, nous
nous arrêterons à Rincón de la Victoria. Cet itinéraire s’achèvera par la N-340 direction Malaga
où, peu avant d’atteindre la capitale, la départementale MA-179 nous conduira à Totalán.
FRIGILIANA
Située à seulement six kilomètres de Nerja, sur
les contreforts de la montagne d’Almijara, elle
nous offre un paysage captivant.
La vieille ville de Frigiliana est un plaisir pour les
sens, et ce n’est pas un vain mot car elle a reçu
à plusieurs reprises des distinctions comme celle
du plus beau village d’Andalousie.
Le parcours dans le quartier morisque de Frigiliana est marqué par douze mosaïques en céramique vernissée, réalisées en 1982 par la célèbre
céramiste de Malaga, Amparo Ruiz de Luna,
avec la technique traditionnelle de la céramique
morisque où prédominent les couleurs blanche,
noire, marron et verte. Celles-ci nous illustrent
l’histoire du village en nous accompagnant dans
la visite de ses principaux monuments.
Il est conseillé de commencer le parcours par la
place dite de l’Ingenio, un énorme bâtiment
dont la construction a débuté en 1508 comme résidence de la famille Manrique de Lara. Il a ensuite connu plusieurs restaurations et agrandissements jusqu’à obtenir son aspect définitif en
1752, s’affirmant comme l’une des plus importantes usines de miel de canne. Pendant plus de
400 ans, il a constitué le moteur économique de
Frigiliana, car les Espagnols ont obligé durant
des siècles les Cubains à acheter de grandes
quantités de miel pour élaborer leur rhum. Et ce
jusqu’en 1898 et la fin de la domination espagnole sur l’île, ce qui a marqué le déclin de cette industrie.
Ce bâtiment est aujourd’hui dans un état lamentable. Malgré cela, des restes de la peinture ornementale qu’il exhibait il y a des années sont encore visibles sur une partie de sa façade. Nous
pouvons également voir le canal par lequel sortait
.
.
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Route des Civilisations
Route des Civilisations
Fortaleza de Vélez (Forteresse de Vélez)
De Frigiliana à Macharaviaya, depuis les Phéniciens jusqu’à l’homme de la Renaissance. Il
pourrait sembler prétentieux de dire qu’il est
possible de faire à Malaga un voyage dans le
temps, dans lequel découvrir et profiter de l’histoire et de l’héritage qu’elle nous a laissés. Cependant, dans cet itinéraire proposé au voyageur, nous avons voulu conjuguer, consciemment ou non, les caractéristiques décrites auparavant et ce que le visiteur s’attend à trouver
: le soleil et des plages splendides. Nous débuterons à Frigiliana un parcours sur la côte orientale de la province, sans pénétrer vers l’intérieur, si ce n’est de quelques kilomètres. Nous
pourrons alors profiter de ce que beaucoup
avant nous ont eu la chance d’apprécier par le
passé, lorsqu’ils ont posé le pied sur ces terres.
CONVENTION BUREAU
La disparition des Maures, en plus de provoquer une diminution de la population et des
changements logiques au niveau de la vie économique, a généré un essor de la construction.
Et plus précisément de la réparation de paroisses brûlées lors de la rébellion morisque,
faisant place à une grande quantité de nouveaux temples au caractère baroque, plus en
accord avec les goûts de l’époque. La création
de couvents et de monastères s’est multipliée
et a marqué ces municipalités par de profonds
changements urbains.
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PATRONAT DE TOURISME &
En regardant un peu plus haut, à gauche de l’Ingenio, nous apercevrons trois bâtiments sur la
colline, sur les toits desquels sont conservés d’anciens canaux en pierre. Nous savons que les musulmans ont construit un magnifique réseau
d’aqueducs entre les VIIIe et Xe siècles et que les
chrétiens ont dévié l’un de ces canaux vers l’Ingenio, l’alimentant ainsi en eau et en énergie.
En continuant notre itinéraire en remontant par la
rue Real, nous trouverons une construction singulière qui présente sur sa façade un faîtage d’arcs
en plein cintre peints en rouge. Ce sont les restes
du « Real Posito » construit en 1630 par la cinquième génération de la famille Manrique de Lara, afin de stocker les excédents de grain et de
prévoir les périodes de mauvaises récoltes.
Frigiliana
Nous arrivons à la rue Hernando el Darra, où se
trouvent deux des céramiques précédemment citées. La première mosaïque représente la carte
de l’Axarquía au milieu du XVIe siècle et, comme
toutes celles qui lui succèdent, elle possède une
citation d’anciens écrits se référant à la zone. La
seconde montre la vie tranquille des habitants de
ce village, travaillant la terre et s’occupant de leurs
animaux. Il ne faut pas oublier qu’à Frigiliana (appelée le village des trois cultures) cohabitaient en
parfaite harmonie les communautés musulmane,
Nous pénétrons dans les rues Amargura et Alta
qui sont bien sûr étroites, en pente et aux maisons
extraordinairement blanches, comme presque
toutes celles du village. Étonnamment, nous observons sur de nombreuses portes la Main de Fátima (main avec perle), un talisman de bonne
chance d’origine musulmane. Nous trouvons ici
différentes mosaïques faisant référence à certains conflits et soulèvements menés par les musulmans non convertis.
Typique rue avec pavés de Frigiliana
Typique patio malaguène à Frigiliana
Nous croiserons lors de notre promenade une petite chapelle commémorant le lieu qu’occupait
l’église Santa Ana, l’unique église chrétienne
pendant les années de domination musulmane et
l’arc originel du chemin de ronde (quartier) chrétien.
Au niveau de la huitième mosaïque, en regardant
vers la droite, il est possible d’apprécier une grande pierre cylindrique se trouvant au milieu de la
colline. Il s’agit d’un menhir Argariano de
l’époque mégalithique de plus de 3 500 ans. Il est
également possible de voir d’ici même le chemin
d’ascension vers l’ancien château, dont il ne reste aujourd’hui que quelques pierres car elles ont
servi à la construction de l’Ingenio.
Les neuvième et dixième mosaïques font toutes
deux référence à la féroce défense dont ont fait preuve les femmes et hommes musulmans face aux
forces chrétiennes. Nous prenons ensuite à gauche,
vers la rue Zacatín, qui signifie « marché » en arabe.
Il était possible d’acheter ici de nombreux produits
comme de l’huile, de la viande, des bijoux, des
épices, des fruits, du vin, du raisin sec, des dattes et,
bien sûr, des articles en soie, célèbres pour leur superbe qualité. Aujourd’hui, cette rue pavée, dont la
pente est adoucie par des marches, est le cadre principal des processions de la Semaine Sainte.
.
.
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Route des Civilisations
Route des Civilisations
Dans cette même rue, qui présente un joli pavage
élaboré entre les années 1961 et 1984, apparaissent les Armoiries de la famille Montellano qui ont
orné pendant de nombreuses années la façade
de l’Ingenio. Manrique Lara a légué Frigiliana aux
familles Saldueña et Montellano qui l’ont vendue à
la famille Fernán Núñez en 1779. Celle-ci l’a vendue, à son tour, à la famille de la Torre en 1931
pour cent trente-huit mille pesetas.
chrétienne et juive. Mais avec l’arrivée des Rois
Catholiques, les juifs et les musulmans ont été
obligés de se faire baptiser et de se convertir au
christianisme sous la menace d’être expulsés. De
là provient le nom de « convertinos » pour les juifs
et de « morisques » pour les musulmans qui furent baptisés sous la menace, même s’ils ont
continué à pratiquer leurs coutumes et traditions
pendant de nombreuses années. Plus tard, sous
les règnes de Charles I et Philippe II, ces lois se
font de plus en plus oppressives et leurs châtiments plus sévères.
CONVENTION BUREAU
le puissant jet d’eau qui tombait sur la roue hydraulique et alimentait l’usine en énergie.
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PATRONAT DE TOURISME &
Nous continuons notre promenade en revenant par
la rue Chorruelo où se trouvent deux fontaines. La
première est appelée « La Fuente Romana ». Elle
aurait été construite par les romains et agrandie ensuite par les musulmans, mais il n’y a aucune preuve évidente de ce fait. La seconde est appelée «
Fuente Vieja » et semble être d’origine arabe,
comme en attestent les fleurs en filigranes présentes sur chacun de ses côtés. Nous savons
qu’elle a été restaurée au XVIIe siècle par le cinquième comte de Manrique Lara qui a fait ajouter
ses armoiries en plus de modifier son style.
Elle possède trois nefs couvertes par une charpente en bois restaurée et séparées par des piliers
sur lesquels repose une galerie d’arc en plein
cintre. Sous cette galerie d’arcs, des peintures au
fresque qui décoraient l’intérieur du temple ont été
découvertes lors de la récente restauration du plafond à caissons. Elles étaient cachées par les innombrables couches de chaux. Au jour d’aujour-
Sur ses bas-côtés sont disposés des chapelles et
des autels qui abritent les Christs et les Vierges utilisés lors des processions de la Semaine Sainte et
auxquels le peuple est très dévoué. Il faut remarquer la magnifique peinture d’une Virgen Dolorosa
du XVIIe siècle, appartenant à l’École de Luis Morales. Cette église possède également une coupole dotée d’une lanterne qui s’élève sur la zone du
transept et du chœur .
La décoration de l’extérieur de l’église est sobre.
La porte principale de l’église, après l’arc en plein
cintre, est l’œuvre de Bartolomé Cruz, habitant de
Frigiliana et célèbre artisan du XIXe siècle. Il faut
souligner l’imposante et très haute tour-clocher à
trois corps. Dans les deux corps supérieurs s’ouvrent des arcs outrepassés, doubles et allongés,
sur leurs quatre côtés. Comme mentionné plus
haut, elle était l’ancien minaret de la mosquée musulmane qui, après sa reconstruction, a gagné en
hauteur et est devenue la tour-clocher de l’église
chrétienne.
Plaza de la Iglesia (Place de l'Église)
Dans la rue Real, face à l’Hôtel de ville, se trouve
l’un des bâtiments les plus anciens de Frigiliana,
connu sous le nom de « El Torreón ». Il était à l’origine l’un des lieux de casernement musulman et
après la reconquête chrétienne, il a été utilisé comme réserve de grain. Nous pouvons observer en ce
lieu de grandes amphores en terre cuite d’origine
arabe fixées au sol.
À la sortie de la vieille ville se trouve l’ermitage
d’Ecce Homo, également appelé chapelle del Cristo de la Caña de Azúcar. Construit au XVIIIe siècle,
son architecture est très simple. Son plan est rectangulaire et possède une nef précédée d’un petit
parvis auquel nous accédons par un arc en plein
cintre. Il n’œuvres malheureusement que très rarement.
Autre édifice religieux : la chapelle de San Sebastián, près du cimetière dans la partie récente du village.
.
Iglesia de San Antonio (Église de San
Antonio)
Enfin, El Palacio del Apero est une construction
du XVIIe siècle située dans la partie moderne de Frigiliana. Il s’agissait à l’origine des écuries de la famille Manrique de Lara, et c’est maintenant un
.
Détail d'un mur à Frigiliana
Nous arrivons enfin à l’église paroissiale de San
Antonio. Construite au XVIIe siècle sur les fondations d’une ancienne mosquée, en activité du VIIIe
au XVe siècle. Nous pouvons encore apprécier des
restes de son architecture sur le soubassement de
sa façade principale et sur la tour-clocher qui est un
ancien minaret arabe. La construction de l’église a
débuté en 1676 sous le patronage de la famille
Manrique Lara et elle a été restaurée au siècle suivant, raison pour laquelle, elle possède un style
éclectique, mélange d’éléments mudéjares, baroques, et même néo-Renaissance.
d’hui et dans l’attente de recueillir les fonds nécessaires à sa restauration complète, seule la peinture de l’un de ses arcs a pu être récupérée.
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Route des Civilisations
Route des Civilisations
Rue avec pavés de Frigiliana
CONVENTION BUREAU
Les deux dernières mosaïques font référence à la
cruelle bataille qui a eu lieu à Frigiliana et qui a
constitué la victoire chrétienne finale. À côté d’eux
s’œuvres la rue la plus étroite du village, la ruelle de
l’Inquisidor, où se célébraient les jugements des
personnes accusées d’hérésie. Suivie par la ruelle
de las Ánimas, le cimetière musulman originel.
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PATRONAT DE TOURISME &
NERJA
Nerja
Nerja est la municipalité la plus à l’est de la province de Malaga et probablement le centre touristique le plus important de cette côte.
Nous savons que Nerja, l’ancienne Naricha, Narija ou Narissa, qui signifie « source abondante
», était un hameau arabe important et réputé
pour sa production et son commerce des soies,
célèbres et exportées même jusqu'à Damasco.
Les chercheurs situent ce hameau dans le lieu
connu sous le nom de Castillo Alto, dont il ne reste presque rien.
Balcón de Europa (Balcon d'Europe. Nerja)
L’édifice religieux le plus important est l’église
d’El Salvador, construite lors du dernier tiers du
XVIIe siècle. Il s’agit d’un temple éclectique où
sont combinés des éléments surtout baroques et
mudéjares. Il possède trois nefs : la centrale est
couverte d’un plafond à caissons en bois et les
bas-côtés de voûtes en demi-berceau alors que
le transept est couvert d’une coupole. Les deux
niches de la nef de l’évangile sont décorées de
peintures murales de l’École grenadine du XVIIIe
siècle. Nous pouvons également observer une
peinture murale de l’Anunciación réalisée par
Francisco Hernández, peintre contemporain de
renom né à Vélez.
La façade principale est très sobre tant dans ses
formes que dans sa décoration. À gauche du
portail s’élève la tour-clocher à trois corps : les
deux premiers de plan rectangulaire, finalement
ornés par un dernier corps de cloches octogonal.
Autre édifice religieux : l’ermitage de Nuestra
Señora de las Angustias, patronne de Nerja,
construit en 1720 dans un style baroque. Il possède une seule nef couverte d’une voûte en berceau. La « capilla mayor » (chapelle principale)
est couronnée d’une voûte semi-sphérique qui,
comme l’église d’El Salvador, est décorée de
peintures de l’École grenadine du XVIIIe siècle,
d’après les goûts de l’époque. À l’extérieur, le
temple est flanqué d’un parvis reposant sur
quatre piliers octogonaux.
Tour de guet historique de Maro
MARO
Il s’agit d’une toute petite ville, très jolie, qui appartient au territoire municipal de Nerja. L’occupation humaine de ces lieux est reconnue depuis
la préhistoire, de même que l’occupation romaine, car l’ancienne Detunda correspond à l’actuel
hameau de Maro.
Acantilados de Maro (Falaises de Maro)
Maro renferme les principaux charmes de Nerja.
Célèbre pour ses falaises et ses cales à l’accès
.
.
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Route des Civilisations
Route des Civilisations
Située sur les flancs de la montagne d’Almijara
et sur la côte, elle possède des plages merveilleuses mais aussi des falaises et des cales
à l’accès difficile qui en font un lieu à la beauté
extraordinaire. Tout cela sans perdre, au moins
dans sa vieille ville, cette saveur rance des villages andalous aux maisons blanches et aux
pots de fleurs sur les balcons. Ses rues débouchent sur une grande place circulaire entourée
de hauts palmiers et qui se penche sur la mer
d’une façon presque provocante : le célèbre
Balcón de Europa, construit sur les ruines d’un
ancien château détruit en 1812 pendant la guerre napoléonienne. Nerja combine la modernité,
apportée par l’offre touristique, avec les traditions les plus ancrées.
CONVENTION BUREAU
centre culturel qui accueille des expositions temporaires. Il possède un plan rectangulaire et ses dépendances sont organisées autour d’un patio central.
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PATRONAT DE TOURISME &
Dans la ville, nous remarquons la paroisse
Nuestra Señora de las Maravillas, construite
au XVIIe siècle dans un style sobre et des dimensions réduites. L’accès se fait par la porte
inférieure, sous un arc en pointe et nous y découvrons un plafond à caissons mudéjare restauré qui recouvre son unique nef. Adossée à la
base du temple sur son côté droit, nous trouvons
une tour à l’aspect imposant mais de petite taille,
surmontée par un curieux campanile avec
cloche.
Autres exemples d’architecture civile de grand
intérêt : les ruines de plusieurs sucreries témoignant de l’importance de cette industrie
dans la municipalité et l’aqueduc de l’Águila,
visible depuis la N-340. Il a été construit au milieu du XIXe siècle par Francisco Cantarero
pour alimenter en eau la sucrerie de San Joaquín et il possède trente-sept arcs en plein
cintre répartis sur quatre étages d’arcades en
brique apparente.
LA GROTTE DE NERJA
La grotte de Nerja se trouve à quelques kilomètres de Nerja, au pied de la montagne d’Almijara. Elle a été découverte en 1959 mais ne
sera déclarée Monument Historique-Artistique
qu’en 1961, et plus tard Bien d’Intérêt Culturel
en 1985.
L’importance de ce monument ne vient pas seulement du fait qu’il soit le monument espagnol le
plus visité avec l’Alhambra. C’est également un
lieu de référence obligé pour toutes les études relatives aux activités humaines préhistoriques de
l’ouest de l’Europe et il se distingue par la diversité et l’importance de ses spéléothèmes. Les
spéléothèmes sont des formations surtout composées de carbonate de calcium, dont la typologie dépendra de divers facteurs tels que la gravité, le flux et la température de l’eau. Il existe dans
la grotte de Nerja une grande variété de spéléothèmes (stalactites, stalagmites, colonnes, draperies, couches de calcaire, excentriques, gours,
macaroni, mondmilch, perles des cavernes, sapins d’argile et aiguilles) d’une beauté spectaculaire.
La grotte de Nerja est divisée en trois parties ou
galeries : les galeries basses ou touristiques, les
galeries hautes et les nouvelles galeries.
Les galeries basses sont elles-mêmes divisées
en différentes salles. La première est la Sala del
Vestíbulo, qui faisait office de refuge à l’époque
préhistorique. Nous pénétrons ensuite dans la
Sala del Belén où se trouve une formation ressemblant à une Crèche, donnant son nom à la
salle et où sont également exposés les restes osseux d’une femme de Neandertal, enterrée il y a
environ 8 000 ans et affectueusement appelée «
Paquita ». Vient ensuite la Sala del Colmillo del
Elefante, ainsi dénommée à cause d’une formation ressemblant à une défense de ce gigantesque animal et depuis laquelle nous descendons à la salle dite Sala del Ballet ou de la Cascada. Elle a connu une utilisation funéraire lors
des étapes les plus récentes de la Préhistoire et
sert aujourd’hui de cadre aux célèbres concours
de musique et de danse qui ont lieu dans cette
grotte. Nous pénétrons ensuite dans la Sala de
los Fantasmas présentant d’impressionnants sta-
Cueva de Nerja (Grotte de Nerja)
.
.
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Route des Civilisations
Route des Civilisations
Cueva de Nerja (Grotte de Nerja)
Autre édifice curieux que nous rencontrons à
l’embouchure de la rivière de la Miel sur les falaises de Maro, ce sont les ruines de ce qui
était l’usine de papier, en activité lors de la première moitié du XIXe siècle et connue sous le
nom de «Moulin à Papier».
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difficile, cachée entre les cultures et les serres,
elle abrite également la célèbre grotte de Nerja.
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Les galeries hautes, où des peintures rupestres
ont été retrouvées, et les nouvelles galeries ne se
visitent que sur réservation, à travers deux routes
de spéléo-tourisme.
Torrox
La préhistoire, comme nous le savons tous, est la
période comprise entre l’origine de l’homme et
l’apparition de l’écriture. Au paléolithique supérieur
et plus précisément lors de l’étape gravettien (25
000 – 21 000 ans), commence l’utilisation sporadique de la grotte de Nerja par l’homme, dont la
subsistance reposait sur la chasse et la cueillette.
Ce sera lors de l’étape suivante, au solutréen (21
000 – 16 000 ans), qu’apparaîtront les premières
manifestations d’art rupestre, basées sur la combinaison de signes abstraits et de formes d’animaux.
Pour les réaliser l’homme préhistorique a utilisé
des colorants d’origine minéral et organique. Il ne
reste du magdalénien (12 000 – 10 800 ans)
qu’une seule représentation d’art rupestre se trouvant dans les galeries hautes : une curieuse rangée de phoques. Les expressions artistiques rupestres, comme presque partout en Europe de
l’ouest, disparaîtront à la fin du paléolithique.
Le Néolithique (7 500 – 4 500 ans) marque la lente adoption de l’agriculture et de l’élevage comme
économie de subsistance. Ces changements entraîneront également une augmentation démographique et une plus grande complexité au niveau
des structures sociales, une relation plus stable
avec le territoire et l’adoption de nouvelles idéologies liées à la fertilité de la terre et à la mort. Au ni-
veau matériel apparaissent la céramique, la fabrication d’ustensiles grâce aux techniques de polissage et des éléments ornementaux tels que des
bagues, bracelets, breloques, etc., réalisés à base
d’os ou de coquillages. Dans la grotte de Nerja, les
zones de vie étaient les plus proches de l’extérieur
et des indices ont été retrouvés, prouvant leur utilisation comme abri pour le bétail, lieu de stockage
pour les produits agricoles et de fabrication de céramiques. Elles servaient, bien sûr et de façon
quasi systématique, de nécropole pour laquelle
étaient généralement utilisées les salles les plus
profondes dans les galeries basses.
À l’Âge du Cuivre (4 500 – 3 800 ans) et à l’Âge de Bronze (3 800 – 3 200 ans) apparaissent
trois types de manifestations artistiques : les «
cazoletas » (érosions circulaires), la peinture
schématique et les gravures schématiques.
Tout cela réaffirme aujourd’hui la grotte de Nerja,
non seulement comme l’une des principales attractions touristiques de l’Axarquía et l’un de ses
moteurs économiques, mais aussi comme l’un
des centres les plus importants d’étude et de recherche pluridisciplinaire (géologie, biologie et
préhistoire) pour leur connaissance et leur diffusion.
TORROX-COSTA
Son nom provient de l’arabe « Turrux » qui signifie
« tour » mais son origine est antérieure à l’occupation musulmane, comme le démontrent les restes
romains du phare de Torrox. Un lieu qui mérite absolument d’être visité, que ce soit pour son importance historique ou pour les vestiges retrouvés. Ce
gisement se trouve au pied même du phare, au
bord de la mer et les chercheurs n’hésitent pas un
seul instant à affirmer qu’il s’agit du Mansio Clavicum, cité dans l’itinéraire d’Antonino.
Torreón árabe (Grande tour arabe)
La ville du phare de Torrox a été cataloguée comme l’un des rares exemples de ville à mare, ou ville maritime, retrouvés en Espagne. Il s’agissait
d’une usine côtière dotée d’une importante infrastructure avec zone résidentielle, station thermale,
usine, fours céramiques et embarcadère. Elle possédait également une nécropole dont la construction a débuté au Ier siècle apr. J.-C. et s’est achevée au IVe siècle.
Les romains y ont développé l’industrie de la
conserve du poisson et du célèbre garum qui s’exportait hors de ses frontières et où il était très apprécié.
Les principales pièces archéologiques retrouvées
sur le gisement, comme des mosaïques, des
sculptures, des amphores, des urnes, des monnaies, etc., se trouvent aujourd’hui au Musée Archéologique Provincial de Malaga (Alcazaba) et au
Musée Archéologique de Barcelone.
Cette municipalité, tant sur sa côte qu’à l’intérieur
de ses terres, a également connu une importante
.
.
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Route des Civilisations
Route des Civilisations
Cueva de Nerja (Grotte de Nerja)
CONVENTION BUREAU
lagmites ainsi que d’autres formations appelées
hélictites ou draperies, d’une grande beauté.
Nous arrivons enfin dans la Sala del Cataclismo,
aux formations brisées et tombantes du fait d’anciens mouvements sismiques. Il existe deux
autres salles auxquelles nous accédons depuis la
Sala del Colmillo del Elefante : la Sala de la Mina
et la Sala de la Torca, menant vers l’extérieur.
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PATRONAT DE TOURISME &
Ermita de San Roque (Ermitage de San
Roque)
Les côtes malaguènes sont parsemées d’anciennes tours de guet qui nous rappellent aujourd’hui encore cette tâche que de fidèles sentinelles ont exercée par le passé. Torrox-Costa
possède sept kilomètres de plages, où sont encore conservées les tours Huit (« Güi ») et Calaceite. La construction de ces tours est survenue, dans le passé, de la nécessité d’une série
de postes de surveillance qui avertiraient de
l’arrivée des bateaux ennemis et aideraient
ainsi à préparer la défense. Ce système de
surveillance déjà utilisé à l’époque nazarite
s’améliore et se développe à l’époque chrétienne. Les tours de Torrox sont d’époque chrétienne et suivent le même modèle de construction. Elles se trouvent sur la côte sur un promontoire et sont reliées visuellement entre
elles. De plan circulaire et au corps troncoconique, leur base est imposante. Le premier étage permettait d’y accéder grâce à une échelle
qui pouvait être retirée en cas de siège. Elles
possèdent une terrasse d’où étaient réalisés
les appels de tocsin, de feu et de fumée.
Cette localité, qui combine l’activité touristique et
l’agriculture et la pêche, nous offre de curieuses
illustrations à la beauté singulière. C’est un réel
plaisir pour les sens de se promener sur ses
plages, parsemées de « jábegas » (embarcations
traditionnelles malaguènes) qui reposent sur les
cales en attendant le petit jour pour sortir en mer
avec leurs patrons à la barre.
Même si notre proposition ne comporte que la visite de Torrox-Costa, voici quelques suggestions
pour ceux qui voudraient élargir leur visite jusqu’au village de Torrox. Nous vous recommandons la visite de l’église paroissiale Nuestra
Señora de la Encarnación construite sur les fondations d’une mosquée. Consacrée pour la première fois en 1505, elle a été gravement endommagée lors de la rébellion morisque de 1569. Remarquablement reconstruite en 1632 sur les
plans du plus grand maître de l’Évêché Pedro
Díez de Palacios, elle a été abattue lors de la période révolutionnaire de 1868 et une nouvelle fois
reconstruite en 1889. Elle possède une structure
baroque et un plan en croix latine doté de trois
nefs. À l’extérieur se distingue la tour-clocher, au
plan carré et à trois corps.
Autre édifice religieux intéressant : l’ermitage et
couvent Nuestra Señora de las Nieves, construit
au XVIe siècle dans le style mudéjare. Il possède un
plan en croix latine, avec des nefs et chapelles latérales couronnées d’une charpente mudéjare. Il
possède également un presbytère, un chœur et un
campanile. Le couvent, adossé à l’ermitage, possède deux étages, un cloître et un patio intérieur. Il
faisait office d’entrepôt et de caserne. La volonté du
Conseil municipal est de restaurer cet édifice et de
lui donner un usage public.
L’ermitage de San Roque a été construit dans le
style néo-mudéjare sur les fondations de l’édifice
originel du XVIe siècle. Il possède une seule nef et
Algarrobo
sa « capilla mayor » (la chapelle principale) est couverte par une voûte semi-sphérique et compte une
abside, un chœur et un campanile qui couronne sa
façade. Aujourd’hui il n’est pas ouvert au culte.
L’architecture civile la plus remarquable est le Palacio de la Aduana (palais des douanes) ou Casa de la Moneda, un édifice datant du XVIIIe siècle
qui est actuellement une propriété privée.
ALGARROBO
Cette petite municipalité malaguène, dont la
taille n’atteint pas les dix kilomètres carrés, se
trouve sur la zone côtière de l’Axarquía. Il existe
des preuves archéologiques de l’occupation humaine datant de l’époque préhistorique, pendant
les Âges du Cuivre et du Bronze, même si cet
établissement n’était pas permanent et qu’il a
été abandonné par la suite.
.
.
54
Route des Civilisations
Route des Civilisations
Iglesia de Nuestra Señora de la Encarnación
(Église de Nuestra Señora de la Encarnación)
Les chroniques de la fin du IXe siècle racontent
que ce que nous connaissons historiquement
comme le soulèvement mozarabe, est intervenu lors de l’assaut et de la prise du château de
Torrox. Nous ne conservons de ce dernier que
les restes de certaines de ses grandes tours.
En effet, au début du XIXe siècle, les troupes
napoléoniennes (1812-1814) ont utilisé le château arabe comme fortin et l’ont brûlé et fait
sauter au moment de leur retraite.
CONVENTION BUREAU
occupation arabe. D’après divers documents, il est
avéré qu’en 755 et après avoir débarqué à Almuñecar, Abd EL-Rahman Ben Muawiya, s’est
rendu à Torrox. Une fois là-bas, il a réuni une grande armée avec laquelle il s’est dirigé vers Archidona, devenant ainsi le premier Émir indépendant et
calife de Cordoue.
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PATRONAT DE TOURISME &
Le village s’achève au sommet d’une colline, appelée Ejido, où se trouve une esplanade offrant un magnifique panorama sur le littoral de l’Axarquía ainsi
que l’actuel ermitage de San Sebastián. Il s’agit
d’une réplique de l’ermitage originel du XVIIe siècle
qui a été démoli. Construit en 1975 sur les fondations
du précédent, il possède une unique nef en croix latine et une superbe charpente.
À l’époque médiévale, Algarrobo était un hameau dépendant de la taha de Bentomiz et, même s’il était fortifié, il ne possédait pas de château. Le tracé urbain aux rues étroites et en pente
dénote son passé arabe.
Heurtoir d'une maison de Macharaviaya
Sur la côte, deux tours de guet sont toujours conservées : la Torre Ladeada, d’époque islamique, également connue sous le nom du « portichuelo » ou Torre del Mar. L’autre tour, la Torre Nueva, est un fortin
du XVIe siècle également appelée Tour Droite, en opposition à sa voisine.
MACHARAVIAYA
Macharaviaya, comme tant d’autres villages de
l’Axarquía, provient d’un hameau musulman. Elle a
été fondée comme ville en 1572 sous le nom de
Machar Ibn Yahha (métairie du fils de Yahha). Mais
ce n’est qu’à partir du dernier quart du XVIIIe siècle
qu’elle vivra sa période la plus faste, quand l’une
Monolito de Macharaviaya (Monolithe de
Macharaviaya)
.
.
Route des Civilisations
La nécropole était composée de cinq tombes de
type hypogée creusées dans la roche et qui
fonctionnaient comme des caveaux de famille.
Composées de grandes chambres au plan rectangulaire et construites en pierres de taille,
elles présentent un magnifique pavage avec de
fins carreaux. Elles constituent la première apparition en Andalousie de l’architecture d’appareil régulier. Elles étaient couvertes par des toits
en bois à deux pentes et les couloirs d’accès en
forme de rampe facilitaient la mise sous terre
des cadavres, des restes incinérés, des parures, des ornements funéraires et des bijoux
qui accompagnaient les défunts. Aujourd’hui, les
effets retrouvés dans cette nécropole sont exposés au Musée Archéologique Provincial de Malaga (Alcazaba). Toutefois, l’état de conservation de ce gisement est lamentable et de nos
jours une seule des tombes est conservée.
56
Route des Civilisations
Macharaviaya
L’église actuelle, dédiée à Santa Ana, a été construite au XVIIe siècle sur les fondations d’une ancienne
mosquée. Elle possède un plan en croix latine et ses
trois nefs sont séparées par un faîtage d’arcs en
plein cintre reposant sur des piliers. Elle est couronnée d’un plafond à caissons récemment restauré.
Les deux niches de style rococo sont intéressantes,
de même que les images de l’Immaculée Conception, appartenant à l’École grenadine du XVIIIe siècle
et de Jésus de Nazareth, œuvres de Francisco de
Palma. La maison paroissiale abrite également une
magnifique sculpture polychrome de l’Immaculée
Conception en bois datant du XVIIe siècle et qui est
attribuée à Pedro de Mena. À côté du temple, nous
pouvons admirer sa tour-clocher qui s’élève de toute
sa splendeur.
CONVENTION BUREAU
Parroquia de Santa Ana de Algarrobo
(Paroisse de Santa Ana de Algarrobo)
Au début du VIIIe siècle av. J.-C. les Phéniciens
s’établissent dans cette région, fondant l’une
des villes les plus anciennes de la péninsule
Ibérique et l’une des plus importantes de toute
la Méditerranée. Il est avéré que ce village phénicien s’élevait sur une petite péninsule, sur la
rive orientale de la rivière, qui surveillait l’entrée
d’une petite baie. L’existence d’ateliers métallurgiques est prouvée lors de la première étape de
son occupation. Au moment de la phase de
construction suivante, les bâtiments ont été érigés à partir d’une rue principale. En voyant l’importance et la qualité de la construction de ces
derniers, nous devinons que leurs occupants
étaient des personnes d’une classe sociale supérieure en provenance d’Orient.
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Rincón de la Victoria
Les Gálvez sont devenus les mécènes des différents projets entrepris pour améliorer la vie de leur
village (que certains appelaient le petit Madrid),
comme la réparation des principaux chemins et
voies d’accès à Malaga et à d’autres villages voisins, le pavage de ses rues, la construction d’un lavoir public. L’eau potable a également été amenée
au même moment.
Acantilados de la Cala del Moral (Falaises de
la Cala del Moral)
Sous le mécénat de cette illustre famille, la paroisse San Jacinto a été reconstruite sur les fondations de l’église originelle du XVIe siècle. Les travaux se sont achevés en 1785. Tout ceci alimentant
un peu plus le prestige de cette famille, si tant est
que ce soit possible. Il s’agit d’un temple aux proportions démesurées par rapport à la modeste population de la municipalité, d’inspiration baroque
austère, loin de la décoration surchargée. Le portail
principal, en brique et en pierre, présente de
chaque côté deux colonnes dotées d’un chapiteau
corinthien reposant sur de petits piliers et qui soutiennent un fronton divisé où apparaissent les armoiries de Charles III. Un campanile le surmonte.
Son plan en croix latine, de trente-six mètres de
long et neuf de large, est couronné d’une voûte en
berceau alors qu’au-dessus du transept s’élève
une coupole en berceau ornée d’une lanterne reposant sur des pendentifs. Les autels sont en albâtre mais les toiles et les sculptures d’origine n’ont
pas pu être conservées. Au pied de la nef centrale
s’ouvrent deux chapelles latérales.
Le cimetière est contigu à l’église et c’est par celuici que nous accédons à la crypte, couronnée d’une
voûte en demi-berceau et d’une voûte d’arêtes, où
se trouve le caveau de famille des Gálvez. Le mausolée renfermant les restes de don José de Gálvez,
qui était inspecteur général de Nouvelle-Espagne,
ministre des Indes et conseiller d’État du roi
Charles III, est un monument funéraire impressionnant. Conçu dans des matériaux nobles tels l’ivoire
et l’albâtre, il est possible d’admirer les armoiries de
la famille et le buste de don José qui couronnent
l’ensemble.
LE DISTRICT DE BENAQUE
À peine trois kilomètres séparent Macharaviaya
du petit district de Benaque, dont le descendant
le plus illustre est le poète Salvador Rueda. Sa
maison natale a été transformée en maison
musée. Sa visite est recommandée à tous les
curieux et les amoureux de littérature.
Autre édifice à visiter absolument : l’église
Nuestra Señora del Rosario ou de la Encarnación. Il s’agit d’un temple mudéjare du XVIe
siècle, à la grande simplicité ornementale, qui a
été construit sur les fondations d’une ancienne
mosquée. En 1930 son toit s’est effondré et
l’église a connu une restauration qui a permis la
découverte d’anciennes peintures de tetramorphes et un San Cristóbal. Elle possède un
plan unique couronné d’un plafond à caissons
et il est possible d’admirer à l’extérieur le mina-
Casa Fuerte de Bezmiliana (Maison forte de
Bezmiliana)
ret originel arabe reconverti en tour-clocher
chrétienne.
RINCÓN DE LA VICTORIA
Rincón de la Victoria est un village très proche de Malaga capitale. Ses excellentes voies de communication, son climat magnifique et son emplacement, le
long de la côte, en ont fait une zone résidentielle de
premier ordre et nombreux sont les malaguènes à y
transférer leur résidence principale.
Son territoire municipal comprend d’autres hameaux
comme Benagalbón, la Cala del Moral, Torre de Benagalbón, et d’autres districts de moindre importance
en termes de population comme Millares ou Aguirre.
L’occupation humaine de cette région est très précoce. Dans la grotte d’Higuerón, plus connue sous le
nom de grotte du Tesoro et dans celle de la Victoria, des peintures de cerfs, de chèvres, de chevaux et
de poissons associées à des points rouges et à des
traits noirs, ont été retrouvées, ainsi que d’autres
formes symboliques qui, dans le cas de la grotte d’Higuerón, remontent au Paléolithique supérieur. Ces
cavernes ont également été occupées au Néolithique
et au Chalcolithique et témoignent d’établissements
.
.
58
Route des Civilisations
Route des Civilisations
Mais les projets les plus importants qu’ont menés
les Gálvez ont été, sans aucun doute, la création
d’une école, qui a vu le jour sous le mécénat du roi
en 1783 et la construction de l’Usine Royale de
Cartes à jouer en 1776. Cette usine avait le monopole du marché américain et a généré un important
développement économique dans la zone en mettant fin, en partie, à la dépendance de l’agriculture
dont souffrait le village. Cet édifice, dont l’intérêt est
plus historique qu’architectural, se trouve dans la
rue Real de Malaga, reconverti maintenant en logements.
CONVENTION BUREAU
des familles originaires de cette ville, les Gálvez,
occupera des postes de haut rang dans l’administration réformiste de l’époque des lumières, sous le
règne du roi Charles III (1759 -1788).
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PATRONAT DE TOURISME &
Les recherches archéologiques menées dans cette
municipalité ont constaté la présence d’un village punique-phénicien du VIe siècle av. J.-C. sur la Colline
de Benagalbón. L’existence d’une ville de l’époque
impériale a également été confirmée. Celle-ci possédait un espace résidentiel doté de mosaïques carrées
aux formes géométriques, une modeste station thermale et de divers bacs et amphores qui confirment
l’existence d’un centre de salaison du poisson et de
production du garum.
ses murs dans la zone appelée le Castellón, sur
le coteau de Benagalbón.
Dans les années de la reconquête chrétienne,
cette ville était quasiment dépeuplée à cause de
l’épidémie de la peste. Une tentative de repeuplement débutera alors, mais il faudra attendre le
XVIIIe siècle pour en voir les résultats. Ceux-ci
sont intimement liés à la construction de la Casa
Fuerte de Bezmiliana en 1766, rendue indispensable par la nécessité de défendre la côte face à
la puissante flotte anglaise. Il s’agit d’un édifice
au plan rectangulaire entouré d’un important mur
de maçonnerie et de deux grandes tours à ses
angles et complété par un fossé maintenant rebouché. Aujourd’hui cet édifice a été restauré et
abrite un Centre d’Expositions municipal.
D’autre part, la surveillance de la côte était complétée par les tours de guet du Cantal et celle
de Benagalbón qui prévenaient des incursions
ennemies et qui sont toujours debout et attentives
telles de vieilles et fidèles sentinelles au service
de leurs habitants.
Au centre de Rincón se trouve l’église Nuestra
Señora del Carmen, patronne de ce village de
pêche, construite en 1892. Il s’agit d’un édifice à
l’architecture sobre qui possède trois nefs et une
tour-clocher à côté de la nef de l’évangile. L’absence de temple dans cette localité jusqu’à cette date si avancée vient du fait que jusqu’au début du XXe siècle, Benagalbón était la capitale
de ce territoire municipal. Cette ville possède
une petite église, ancienne mosquée consacrée
en 1505 et dédiée à la Virgen de la Candelaria,
dont quelques restes de ses murs originels ont
été conservés. À l’intérieur se distinguent les
peintures murales du peintre de Vélez Francisco
Hernández : l’Ascensión au centre et la Natividad et la Presentación de Jesús en el Templo
sur les côtés.
Fontaine de la commune de Totalán
TOTALÁN
Le territoire municipal de Totalán est limitrophe de
celui de Malaga capitale et s’étend dans la vallée du
ruisseau dont il tire son nom. Ces terres, aux collines
parsemées d’oliviers et d’amandiers, renferment au
centre de la vallée cette petite, mais très jolie ville.
Très peu de données nous informent sur l’histoire de
Totalán avant sa conquête par les troupes chrétiennes. Les documents retrouvés attestent de la
présence d’un hameau sous la juridiction de Malaga
correspondant à cette municipalité. D’autre part, sur
le coteau de la Corona, à seulement six cents mètres
de la ville, se trouvent les restes d’un dolmen à couloir appelé « la tombe du Maure ». Il est composé de
quinze rochers à la structure laminaire sans couver-
.
.
60
Route des Civilisations
Route des Civilisations
Torre vigía (Tour de guet)
Pendant le califat de Bezmiliane elle était une enclave importante, même si sa période la plus glorieuse date du XIIe siècle. Le chroniqueur al-Idrisi raconte que cette ville comptait plus de mille
habitants, possédait des mosquées, des fours,
des pêcheries de thon et d’autres poissons, un
port en activité et une douane qui contrôlait le
passage des produits provenant d’autres villages. Le château a été construit sur une colline,
sur la partie la plus haute et à l’extérieur de la forteresse. Il est avéré qu’il possédait un donjon,
deux portes (l’une orientée à l’est et l’autre au
sud) et que son tracé était régulier avec des tours
carrées réparties dans les différentes sections de
la muraille. Ses murs étaient conçus en petite
maçonnerie irrégulière en pierre calcaire. Malheureusement, nous ne conservons aujourd’hui
que quelques restes correspondant aux pans de
CONVENTION BUREAU
vivant de l’élevage et de la pêche. La grotte de la Victoria vient d’être restaurée après avoir été laissée des
années à l’abandon et le Parc Archéologique de la
Méditerranée de Rincón, de 50 000 mètres carrés, a
été créé pour reconstituer l’environnement de l’homo
neanderthalensis. Cette caverne, à l’accès difficile et
assez dangereuse, ne sera plus ouverte au public,
c’est pourquoi les peintures ont été reproduites à l’extérieur de la grotte pour que chacun puisse les admirer. Des panneaux explicatifs sur l’art, les coutumes,
la faune et la flore du Néolithique ont également été
installés.
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ture et dont les dimensions, de trois mètres cinquante de long pour un mètre cinquante de large, nous
donnent une idée de sa taille imposante. Des restes
de mobilier et humains correspondant à dix personnes différentes y ont été retrouvés. Ils témoignent
de l’occupation humaine de ce territoire en des
temps très reculés.
La construction de l’église paroissiale Nuestra
Señora del Rosario date du XVIe siècle,
d’après ce que dit sa façade principale, même si
elle a été restaurée au XVIIe siècle. Cet édifice,
situé sur une petite place à l’entrée du village,
sobre et aux formes architecturales modestes,
possède deux nefs couronnées d’une charpente
mudéjare et séparées par des colonnes toscanes en marbre rouge sur lesquelles reposent
des arcs en plein cintre. Cette église présente
également une petite crypte s’ouvrant derrière la
chapelle de la Virgen del Rosario, patronne du
village. La tour, blanchie à la chaux et adossée
au chevet, semble être un minaret de l’ancienne
mosquée et présente des éléments mudéjares
tels les arcs écrasés et les voûtes de son escalier intérieur. Son plan est rectangulaire et à
deux corps surmontés d’un toit à quatre pentes.
Le portail, encadré par une corniche, abrite un
arc en plein cintre.
Totalán a vu naître des personnes célèbres
comme Manuel Vertedor, brigand réputé et compagnon de méfaits de « El bizco del Borge » («
Le bigle d’El Borge ») qui a été tué en 1887 par
la Guardia Civil. Cependant, les anciens du village se remémorent avec une nostalgie sincère
et bien plus forte l’harmonie des vers dont Antonio Molina a imprégné les rues de Totalán pendant toute son enfance, étant donné que ses parents étaient originaires de la région.
.
Route des Civilisations
Totalán
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PATRONAT DE TOURISME &
Des établissements humains se sont créés, profitant
de ces routes très fréquentées et des possibilités offertes par ces terres fertiles. Ils nous ont laissé à travers les siècles un héritage patrimonial important, parfois oublié et dont la restauration et l’étude nous
concernent tous.
La présence de l’homme préhistorique est avérée, de même que l’établissement de villages phéniciens
et de villes romaines, mais c’est sans aucun doute l’héritage arabe qui s’affichera comme le signe distinctif de l’Axarquía. Ainsi, les restes de châteaux et de forteresses médiévales qui inondent le paysage
répondent au besoin ancestral de l’homme de protéger son habitat et ils sont aujourd’hui les témoins
muets du glorieux passé de nos villages.
Cependant, le patrimoine le plus inestimable de
cette terre généreuse réside dans la culture populaire de ses habitants qui nous rappellent ce
mode de vie déjà oublié dans les grandes villes.
ITINÉRAIRE RECOMMANDÉ :
En partant de Comares par la route MA-169, nous
arriverons à un carrefour où nous prendrons la direction de Riogordo, par la départementale MA159. Nous continuerons par la A-6118 pour arriver
à Colmenar et, en reprenant la même route, jusqu’à atteindre la nouvelle localité de Riogordo,
nous continuerons en direction de Periana à la rencontre des villages d’Alfarnatejo et Alfarnate. Il faudra tourner au carrefour de la route MA-157 et son
prolongement vers Alfarnate, la MA-155, tous deux
bien signalisés. Chemin que nous prendrons à l’aller comme au retour, pour finalement reprendre la
A-6118 et rejoindre la A-335. Seulement deux
cents mètres sur cette dernière, en direction de
Vélez-Málaga et nous tournerons sur la départementale MA-128 qui nous mènera à Alcaucín. À
partir de là et avant de repartir à Vélez-Málaga, en
prenant la A-6101 nous arriverons à Viñuela, la
dernière étape de notre périple.
Comares
COMARES
Comares est également appelée, et ce n’est que justice, « le balcon de l’Axarquía » car elle offre de superbes panoramas. Au cœur de la contrée, à sept
cents mètres au-dessus du niveau de la mer, c’est
un mirador privilégié depuis lequel il est possible
Carreau de faïence de la route à suivre dans
Comares
.
.
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Route entre la Montagne et la Mer
Route entre la Montagne et la Mer
r
5. OUTE ENTRE
LA MONTAGNE
ET LA MER
Dans cette zone tumultueuse sont apparues des routes et
chemins qui traversaient les passages
naturels s’ouvrant dans
la montagne : celui du col
Alazores à Alfarnate, menant à la vallée d’Antequera
et qui était Chemin Royal de
Malaga à Grenade. Celui de l’étroit
passage de Zafarraya à Alcaucín qui,
lui, mène à la région d’Alhama.
CONVENTION BUREAU
II
existe
une terre de passage, de rencontres et
de
séparations,
d’histoires et de légendes,
qui
s’étend entre le
cercle formé par
les montagnes
d’Alhama, de Tejeda et d’Almijara
et le littoral malaguène : la haute
Axarquía et la vallée de Vélez.
Après la conquête chrétienne et dans l’esprit de
la Contre-Réforme, les églises se sont multipliées, soit en réutilisant les anciennes constructions arabes, soit sur de nouveaux plans, et ont,
de cette manière, enrichi le remarquable patrimoine de ces municipalités.
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PATRONAT DE TOURISME &
La Tahona
Il s’agit de l’un des villages les plus beaux, non seulement de la contrée, mais également de toute la
province. La ville glisse sur deux promontoires de la
crête d’une montagne escarpée, et dont les maisons
semblent suspendues comme par miracle à ses
brèches. L’organisation de ses rues étroites, accidentées, labyrinthiques, renferment des recoins
d’une beauté insolite, presque poétique, que ses habitants s’efforcent d’entretenir. Rien ne vient troubler
nos sens ni le plaisir infini que procure une promenade dans Comares, ce village qui est un monument
à lui tout seul.
Iglesia de Nuestra Señora de la Encarnación
(Église Nuestra Señora de la Encarnación)
Casa del pueblo de Comares (Maison du
village de Comares)
Il n’y a aucune certitude concernant le premier établissement de Comares. Certains chercheurs privilégient la fondation romaine de cette ville, étant donnée la magnifique enclave stratégique qu’elle représente et la découverte de monnaies de cette
époque. Ce qui est sûr c’est que déjà au VIIIe siècle
il s’agissait d’un établissement musulman. Certains
historiens, comme Lafuente Alcántara, affirment même que La Torre de Comares de l’Alhambra se nomme ainsi parce que certains maîtres d’œuvres originaires de Comares y travaillaient.
Les restes du château, connu sous le nom de
« Tahona » (probablement la déformation du
terme arabe taha, qui signifie contrée), se trouve sur un promontoire du versant le plus à l’est
du village. De la construction d’origine, seuls
une tour et quelques pans de sa muraille sont
encore debout aujourd’hui, mais le trajet que
suit le visiteur pour atteindre son sommet a récemment été restauré avec d’habiles reconstitutions du style mudéjare. Cela a donné naissance à une zone de passage et de repos dans laquelle se succèdent les recoins ravissants invitant à la détente et à la contemplation.
La situation stratégique qu’occupait la tahona
vient de son caractère défensif naturel et du fait
qu’elle domine visuellement une grande partie
de l’Axarquía. Grâce aux chroniqueurs islamiques nous savons qu’elle a été un bastion important lors de la révolte contre l’état cordouan
aux IXe et Xe siècles. Avec l’époque nazarite est
arrivée la période d’essor de ce château car de
nouveaux travaux de fortification ont été réalisés. Il est avéré qu’il possédait une forteresse
imposante et qu’il était totalement entouré de
murs épais. Il abrite de nos jours le cimetière du
village.
À l’époque nazarite, en accord avec les besoins de
sa population, Comares possédait une mosquée
qui a été transformée en église, après la conversion
mudéjare forcée de 1505. Malheureusement celleci s’est effondrée en 1539, date à laquelle a commencé la construction de sa paroisse actuelle et qui
s’est achevée en 1547. Peu de temps après, entre
1550 et 1552, a été érigée la tour-clocher qui l’accompagne.
L’église Nuestra Señora de la Encarnación est
de style mudéjare et a été conçue par le maître
d’œuvres Juan Rodríguez qui avait déjà réalisé
d’autres constructions pour l’Évêché de Malaga. De
plan rectangulaire et au chevet carré, son espace
intérieur est divisé en trois nefs séparées par une
galerie d’arcs en pointe. Le plafond à caissons qui
les recouvre est œuvre du maître charpentier Pe-
Monumento a los Verdiales (Monument aux
Verdiales)
dro Díaz, dont le travail se distingue par sa grande
qualité artistique. Dans l’un de ses bas-côtés se
trouve la chapelle du sanctuaire , qui a été construite en 1721 dans le style rococo, obéissant au goût
de l’époque.
À l’extérieur, cet édifice est sobre et simple. La tourclocher se distingue par son côté rustique qui
contraste avec la qualité architecturale et décorative exquise de l’église. Face à elle s’œuvres une
place, à la façon d’un grand balcon, qui se trouve
sur le promontoire le plus à l’ouest du village et à
partir de laquelle se séparent les anciens chemins
qui reliaient cette région avec l’intérieur de la province. Sur cette place a récemment été installée
une sculpture représentant un homme qui chante
des « verdiales » (chants populaires d’inspiration
flamenco), car s’il y a bien quelque chose qui distingue les habitants de Comares, c’est leur amour
pour les chants de « verdiales ». Certains chercheurs n’hésitent pas à affirmer que ce chant ancestral trouve son origine dans des fragments d’anciennes « romances » maures provenant ellesmêmes du chant flamenco. Cependant, les « ver-
.
.
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Route entre la Montagne et la Mer
Route entre la Montagne et la Mer
Ses habitants, conscients de l’intérêt que suscite leur
village, nous invitent à le découvrir en nous proposant de parcourir ses rues d’une façon très originale.
Les traces de pas réalisées en céramique, combinant le blanc et le bleu arabe et qui sont insérées
dans le sol, nous proposent un périple qui nous permet de connaître ses lieux les plus emblématiques.
Nous trouverons des panneaux céramiques qui
nous illustrent l’histoire du village.
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d’observer à la fois les montagnes de Tejeda et Almijara ainsi que le littoral de l’Axarquía.
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Ce village possède également un Hôtel – Restaurant
très spécial, appelé « Los Abuelos », qui abrite
dans sa salle à manger un superbe moulin à huile et
une ancienne cave à vins andalouse. Ses murs sont
décorés d’anciennes affiches de foire, étiquettes de
vin, outils agricoles, etc. qui lui confèrent une valeur
ethnographique de grand intérêt.
Il existe cependant sur son territoire municipal
des restes d’établissements saisonniers du Néolithique se trouvant sur le Tajo Gómer, ainsi que
des restes romains. Par exemple, dans le village d’Auta (du Ier au IIIe siècle apr. J.-C.) se trouve un exemple d’architecture civile romaine. Celui-ci s’organise autour d’un espace central à
partir duquel sont réparties les pièces destinées
tant à des fonctions de résidence qu’à des
zones de travail. Il possédait un pavage de mosaïque en forme de « T » inversé qui donne une
idée du considérable niveau économique de ses
habitants.
Sur le sommet très proche, connu sous le nom de
colline de Mazmullar, il reste des vestiges d’une ville médiévale dont les origines remontent aux IXe et
Xe siècles et qui a été violemment détruite et reconstruite au XIIe siècle. De cette seconde époque il est
possible d’observer des restes qui révèlent quelle a
été sa distribution urbaine, faite de grands bâtiments,
de maisons, d’une nécropole aux tombes creusées
dans la roche, etc. Nous trouvons également une citerne composée de trois nefs entrecroisées et de
trois autres nefs transversales. Cette distribution
spatiale crée neuf compartiments communiquant
entre eux grâce à des arcs et qui sont couronnés par
des voûtes en berceau. Il a été déclaré monument
d’intérêt historique-artistique en 1931.
Celui qui était autrefois un bastion inexpugnable de
l’Axarquía est aujourd’hui un village ouvert et accueillant qui séduit le visiteur grâce à ses charmes
naturels et qui éveille notre curiosité pour découvrir
le mystère entourant les villages et les recoins visibles grâce à sa position privilégiée.
RIOGORDO
Nuestra Señora de Gracia
Situé dans la haute Axarquía, son nom lui vient
de la rivière qui coule à l’ouest de la localité, qui
Comme cité plus haut, l’origine de son agglomération actuelle est chrétien. Pendant le siège et la conquête de Vélez, les Rois Catholiques ont construit un campement militaire représentant la naissance de Riogordo.
Sa ville est marquée par les importants dénivelés du terrain sur lequel elle repose. Nous
trouvons donc deux zones bien distinctes : le
Cerrillo ou quartier haut et la place ou quartier
bas. Ses maisons sont souvent à deux étages
et dotées d’un patio intérieur. Auparavant elles
possédaient également d’une basse-cœur et
un grenier à foin. Même si l’architecture de la
plupart de celles-ci n’a rien d’extraordinaire,
dans treize d’entre elles se trouvent de petites
chapelles de rues abritant des images religieuses de Christs Crucifiés, de Vierges et de
Saints. Certaines datent du XVIe siècle. Ces
niches avaient pour fonction de sanctifier les
rues et d’encourager la dévotion des habitants
de Riogordo.
Moulin à huile
Le bâtiment religieux le plus remarquable de Riogordo est l’église paroissiale Nuestra Señora de
Gracia qui a été érigée à la fin du XVe siècle et au
début du XVIe. Ce temple a été restauré en plusieurs occasions, raison pour laquelle seules la
nef centrale et la tour correspondent à l’édifice
originel. Son plan est basilical, avec un chevet
plat, composé de trois nefs séparées par des arcs
en plein cintre. Le nef centrale est couronnée
d’un plafond à caissons et les bas-côtés de
voûtes semi-sphériques cachant des charpentes
de type auvent. Dans l’un de ses bas-côtés se
trouve une niche de la Virgen de los Dolores,
construite au XVIIIe siècle dans le style baroque,
réellement somptueuse.
Dans la rue Iglesia se trouve un ancien moulin à
huile datant du XVIIe siècle et abritant le Musée
Ethnographique Municipal. Ce musée nous dévoile une grande variété de pièces du patrimoine
industriel de Riogordo qui ont fait partie de son
économie et de son histoire et il organise ses
salles d’exposition autour de trois thèmes : l’huile,
le vin et le pain.
En ce qui concerne la production d’huile, nous
pouvons voir des pièces aussi intéressantes
.
.
68
Route entre la Montagne et la Mer
Route entre la Montagne et la Mer
s’appelait rivière de las Aguas Gordas et connue
aujourd’hui comme la grotte. Contrairement à la
majorité des villages de la contrée, il n’a pas
connu l’occupation arabe, raison pour laquelle
son patrimoine artistique est chrétienne.
CONVENTION BUREAU
Riogordo
diales » de Comares sont quelque peu différents
de ceux des montagnes de Malaga. Ceux de Comares gardent un rythme instrumental plus mélodieux et ont introduit quelques éléments nouveaux,
comme le luth.
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PATRONAT DE TOURISME &
Enfin, sous une vieille grand-porte se trouve le
moulin à farine de San Antonio. Ce bâtiment
est en soi un petit joyau qui mérite d’être découvert. Cependant, le fait que ce soit une propriété privée ne rend possible les visites que les vendredi, samedi et dimanche.
Colmenar
Autre édifice religieux d’intérêt : l’ermitage de
San Sebastián, également connu comme celui
de Jésus de Nazareth et datant du XVIIe siècle.
Son plan est rectangulaire et possède une nef
couronnée d’une voûte en demi-berceau dotée
de lunettes (entrevous en forme de demi-lune
s’ouvrant sur la voûte principale afin de permettre
le passage de la lumière), décorées à profusion
avec des motifs végétaux. Le maître-autel est
précédé par un arc trilobé et couronné d’une voûte d’arêtes.
La niche baroque qui abrite l’image de Jésus de
Nazareth date du XVIIIe siècle et conserve d’importantes similitudes avec la Sacristie de la Cartuja de Grenade. Son plan est hexagonal et présente une décoration abondante faite de motifs
géométriques et végétaux combinés à une miroiterie particulière. Elle est couronnée d’une voûte
sur laquelle s’œuvres une lanterne. Il s’agit d’une
œuvres de grande qualité artistique.
Les habitants de Riogordo sont des gens aux traditions très ancrées et cela se ressent lors de leur
Semaine Sainte. Plus de quatre cents habitants
interviennent dans la mise en scène de certains
passages de la vie publique de Jésus et des moments les plus importants de la Passion. Cette représentation, connue sous le nom de « El Paso »
et se déroulant sur certains sites proches du village pendant le vendredi et le samedi saint, est
très connue dans toute la province pour sa rigueur dramatique et sa parfaite interprétation.
COLMENAR
Le territoire municipal de Colmenar est une
frontière naturelle qui sépare les régions de
l’Axarquía, les Montagnes de Malaga et la
contrée d’Antequera. Cela se traduit par un
paysage varié. Dans la zone la plus au nordouest, se trouve la chaîne de montagnes calcaires et les terrains rocailleux de l’Antequera,
dont les formes s’adoucissent peu à peu pour
laisser place aux Montagnes schisteuses de
Malaga, plus peuplées comme en témoigne la
présence d’oliviers et de bois. La région la plus
à l’est de ce territoire possède un paysage d’oliviers et de céréales plus traditionnel de la Haute Axarquía. À l’extrême sud de ces sommets,
se trouve le Corredor de Colmenar, qui est un
ancien chemin d’accès vers la zone intérieure
de la province et où, depuis des temps très an-
Ancien grenier municipal du XVIIIème siècle
ciens, apparaissent les établissements humains
qui se regrouperont finalement dans l’agglomération actuelle de Colmenar.
Les restes retrouvés dans la grotte de las Pulseras, céramiques, haches polies et un fragment
de bracelet qui donne son nom à la grotte, démontrent l’occupation néolithique de la région.
Une nécropole datant de l’Âge du Bronze a également été découverte, près du ruisseau de las
Zorreras, même si ses tombes ont malheureusement été pillées. Seuls quelques restes de
l’époque romaine sont conservés, mais l’existence de quelques villes dans les régions de
Rengles et de Cortijo Morisco est avérée, villes
liées à la production d’huile et de céréales pendant les Ier et IIe siècles apr. J.-C. Quelques vestiges de l’époque arabe ont été retrouvés, comme
un moule pour la fonte de médailles et de pièces
céramiques. Lors de la reconquête chrétienne,
Hamet « El Zuque » vend ces terrains, dont il est
propriétaire, à Francisco de Coalla en 1488. Ces
terres, ainsi que d’autres que ses héritiers vont
.
.
70
Route entre la Montagne et la Mer
Route entre la Montagne et la Mer
Étiquette de l'époque. Musée ethnologique
En ce qui concerne la production viticole, un
pressoir à fouler le raisin au pied, une presse
à vis de pression et une jarre y sont exposés,
ainsi que d’anciennes étiquettes du vin de
Malaga et des lithographies qui décoraient les
sachets de raisin sec malaguène de 1850 à
1950.
CONVENTION BUREAU
qu’un ancien moulin à huile dit « de veleta » (il
s’agit en fait du timon servant à orienter les
pales du moulin), qui conserve sa double meule et le grand cône de pierre tronqué qui moulait les olives qui tombaient de la trémie de
bois. Nous trouvons également différents types
de presse, l’une d’elles dite « à vis », date du
XVIIesiècle et sa tour de maçonnerie atteint la
toiture du moulin. Ses murs sont décorés de
documents fournissant des informations historiques sur l’huile de cette contrée de 1575 à
1951, ainsi qu’une collection d’aquarelles, de
pierres lithographiques, de récipients en ferblanc et de lithographies illustrant les récipients d’huile.
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Juste à l’entrée de Colmenar, la Puerta de la
Cruz nous souhaite la bienvenue. Ce monument
est un monolithe placé sous un campanile orné
des armoiries de la ville et sur lequel se reflète
l’un des faits marquants de son histoire : le moment où Hamet « El Zuque » remet ces terres à
Francisco de Coalla.
Le village de Colmenar conserve un tracé urbain
à l’influence clairement arabe avec des rues
étroites et sinueuses. Ses maisons, impeccablement blanchies à la chaux, possèdent souvent
deux étages et un patio arrière qui servait auparavant de basse-cœur et qui est devenu aujourd’hui le lieu idéal pour se reposer et résister à la
chaleur de l’été.
Ermita de Nuestra Señora de la Candelaria
(Ermitage de Nuestra Señora de la
Candelaria)
En se promenant dans ses rues, nous sommes
surpris par les nombreuses niches, ou chapelles
de rues, se trouvant sur la partie supérieure des
façades de ses maisons. Celles-ci renferment
des images de Saints, de Vierges et de Christs,
réalisées pour la plupart en carrelages et faisant
clairement référence au caractère dévoué de ce
village.
Dans son architecture civile se détache l’édifice
de l’ancien Pósito, construit à la fin du XVIIIe
siècle. Même s’il a connu de nombreuses modifications, du fait des diverses fonctions qu’il a
eues au fil des années (prison départementale,
tribunal, coopérative, école atelier, etc.), il s’agit
d’une construction à deux étages qui conserve
toujours son plan d’origine en « U », dotée d’une
toiture à deux pentes et d’un patio à l’arrière. À
l’extérieur nous observons deux pilastres ados-
sés au mur qui représentent l’unique ornement
de sa façade.
L’église paroissiale Nuestra Señora de la
Asunción est l’édifice le plus remarquable de
Colmenar. Enclavée sur un terrain rocailleux,
dans l’une des zones les plus hautes du village,
sa construction a débuté au milieu du XVIe
siècle. Elle possède trois nefs séparées par des
arcs en plein cintre reposant sur des piliers à base carrée et couronnées par une charpente. Ce
temple dispose d’un transept, précédé d’un
grand arc, et couronné par trois voûtes d’arêtes,
tout comme le presbytère. Il a connu quelques
restaurations au XVIIIe siècle et trois niches baroques abondamment décorées de plâtres dessinant des guirlandes et des ovales lui ont été
ajoutées.
À l’extérieur s’élève l’imposante tour-clocher, sur
le troisième et dernier corps de laquelle s’ouvrent des arcs en plein cintre qui accueillent les
cloches.
L’ermitage de Nuestra Señora de la Candelaria, patronne du village, est un petit temple
dont la construction a débuté au XVIIe siècle,
mais qui a ensuite connu des restaurations au
XVIIIe. Connu par les habitants comme « le
Couvent », il possède une seule nef et un toit
lisse. Son presbytère, au plan carré et à la façade plane, est couronné d’une voûte en berceau reposant sur des pendentifs décorés de
plâtres maniéristes de conception populaire. La
niche de la Virgen de la Candelaria, dont la
sculpture appartient à l’École Grenadine du
XVIIe siècle, en est l’élément le plus remarquable. À l’extérieur c’est son grand portail qui
attire le plus l’attention : un arc en plein cintre,
encadré par de robustes pilastres toscans et un
entablement sur sa partie supérieure qui sont
Arc du parc de Alfarnatejo
surmontés d’un campanile à trois arches avec
leurs cloches correspondantes.
Colmenar, passage de frontières naturel, est
le témoin muet mais attentif de toutes les civilisations qui ont peuplé les terres de
l’Axarquía.
ALFARNATEJO
Alfarnate et Alfarnatejo partagent un passé
historique commun. Leur proximité géographique fait qu’elles s’intègrent au même
paysage et qu’elles se sont développées
de la même façon d’un point de vue anthropologique.
.
.
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Route entre la Montagne et la Mer
Route entre la Montagne et la Mer
Iglesia de Nuestra Señora de la Asunción
(Église Nuestra Señora de la Asunción)
CONVENTION BUREAU
peu à peu acquérir, formeront à partir de 1558 la
Seigneurie des Coalla, jusqu’à ce que Colmenar
obtienne finalement son indépendance en tant
que ville sous la Constitution de 1812.
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Des documents prouvent également l’existence
d’un hameau qui est né sous la protection du
château de Sábar, dont les ruines sont toujours
conservées au sommet du Alto de doña Ana.
C’est une construction qui date de l’époque de
l’émirat et qui a été détruite pendant le califat. Il
s’agit d’un château (hins) à la hauteur modeste,
dans un lieu difficile d’accès, qui a profité des
caractéristiques du terrain pour élever des murs
épais de maçonnerie irrégulière. Pendant
l’époque nazarite, il dépendait du château érigé
sur le Castillejo de Alfarnate.
lastres. La nef principale, plus large, est couronnée d’une bâtière renforcée par des poutres,
alors que le bas-côté est, lui, couronné d’une
charpente en auvent. Nous apprécions à l’extérieur sa conception en brique et maçonnerie. Le
portail est un arc en plein cintre sur lequel
s’œuvres une arche circulaire. La tour-clocher,
de plan carré et à quatre corps, s’élève adossée
à son côté gauche. Sur chaque côté de son
corps supérieur s’œuvres une arche. Trois
d’entre elles dotées de cloches. Il s’agit d’une
construction simple, aux proportions et aux volumes harmonieux.
Comme à Alfarnate, les montagnes qui entourent Alfarnatejo étaient des voies de passage
obligées vers l’intérieur de la province, devenant
ensuite un piège pour les voyageurs et un refuge pour les brigands. Mais aujourd’hui, la géographie accidentée de ce territoire municipal
n’abrite plus que de tranquilles troupeaux de
chèvres qui, avec l’agriculture, représentent le
principal moyen de subsistance des habitants
de la région.
Les premières références documentées sur la
ville d’Alfarnatejo et sur sa configuration datent
de 1609. Elle a eu son propre gouvernement et
sa propre paroisse pendant de nombreuses années mais n’a obtenu son indépendance qu’au
début du XIXe siècle.
Les montagnes d’Alfarnatejo captivent non seulement grâce aux fantastiques légendes de brigands qui filtrent de chacun de leurs rochers
mais également grâce au formidable défi que représentent leurs parois escarpées et leurs
brèches.
L’édifice le plus remarquable d’Alfarnatejo se
trouve dans la partie la plus haute du village : il
s’agit de l’église Santo Cristo de las Cabrillas,
de style baroque. La construction d’origine date
du XVIIIe siècle, mais il a fallu la reconstruire à
la fin du XXe siècle, étant donné son état de détérioration.
Alfarnate
De plan rectangulaire et au chevet plat, nous
distinguons à l’intérieur deux nefs séparées par
des arcs en plein cintre reposant sur des pi-
Arc mudéjare à Alfarnate
ALFARNATE
Iglesia del Santo Cristo de las Cabrillas
(Église Santo Cristo de las Cabrillas)
Même si Alfarnate se trouve à neuf cents mètres
au-dessus du niveau de la mer, elle se situe dans
une zone relativement plate. Dans son tracé urbain nous ne trouvons aucun grand dénivelé ni
aucune irrégularité dans ses rues, mais il présen-
.
.
74
Route entre la Montagne et la Mer
Route entre la Montagne et la Mer
Alfarnatejo avec montagnes en toile de fond
CONVENTION BUREAU
L’occupation humaine du territoire municipal
d’Alfarnatejo à l’époque préhistorique est avérée, comme en témoignent les gisements retrouvés dans le défilé de la rivière Sábar, dans
la zone connue comme les rochers d’Alfarnatejo et dans les brèches du Vilo (où des peintures
rupestres schématiques datant du Chalcolithique ont été découvertes). Cependant, aucun
de ces établissements n’était permanent.
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Ermita Virgen de Monsalud (Ermitage Virgen
de Monsalud)
Alfarnate n’a pas été une agglomération historiquement stable, sa situation géographique particulière lui a plutôt valu de devenir un lieu de passage plus qu’un lieu d’établissement à proprement parler. Des vestiges archéologiques démontrant la présence de l’homme de Neandertal
au Paléolithique moyen ont été retrouvés dans le
lit du ruisseau de Palancar, ainsi que des restes
de campements temporaires du Néolithique sur
le col Alazores. Et pourtant, il n’y a aucune preuve d’un établissement humain permanent, pas
même à l’époque arabe.
Il faudra attendre la conquête chrétienne pour
trouver les premières références à la Ville d’Alfarnate et à la fondation de son agglomération,
même si elle n’obtiendra son indépendance en
tant que village qu’au début du XIXe siècle.
Venta (auberge) de Alfarnate
L’église paroissiale Santa Ana est l’édifice le
plus remarquable d’Alfarnate. Sa construction
s’achève en 1736 mais elle connaîtra une importante restauration en 1883. Elle possède trois
nefs séparées par des arcs en plein cintre reposant sur des piliers. À l’extérieur, adossée à ses
pieds, s’élève la tour divisée en trois corps, le
plus haut abritant les cloches.
Sur la partie la plus haute du village, connue
sous le nom de Barrio, se trouve l’ermitage de
la Virgen de Monsalud qui date du XVIe siècle.
Son intérieur se divise en deux nefs, celle de
gauche étant plus large que celle de droite. Derrière le presbytère se trouve la niche de cette
Vierge, patronne d’Alfarnate. À l’extérieur se distinguent les arcades qui reposent sur des pilastres reliés par des arcs en plein cintre. En
l’honneur de cette Vierge sont célébrées les fêtes
patronales au début du mois de septembre, traditionnellement marquées par la rencontre des
Maures et des chrétiens.
À la périphérie de la ville se trouve une construction très curieuse : l’ermitage du Santo Cristo. Entouré de rochers, de pins, d’amandiers et de
chênes, ce petit temple, de plan rectangulaire
réalisé en maçonnerie et blanchi à la chaux, présente une baie vitrée grillagée protégeant l’image
du Christ crucifié. Il ressemble plus à un autel
rustique qu’à un ermitage.
Entre les XVIe et XIXe siècles et en réponse aux
besoins nés de la circulation des biens et des
personnes dans ce lieu de passage presque
obligé, apparaît la plus célèbre des auberges
de cette contrée : « La Venta de Alfarnate »,
dont l’activité débute en 1690. Au XIXe siècle,
profitant de l’effervescence générée par les ca-
ravanes dans ce lieu entouré de hautes montagnes, se sont multipliées les attaques et les
méfaits de célèbres brigands comme « El Tempranillo », « El bizco del Borge » et « El Pernales », entre autres.
De nos jours, l’ancienne « Venta de Alfarnate »,
située à deux kilomètres du village, est devenue
un restaurant-musée nous offrant la possibilité,
non seulement de déguster les plats les plus typiques de la région, mais également d’admirer
les effets les plus variés ayant appartenu au
monde de la tauromachie, des arts populaires
et du brigandage. Comme l’ont fait nos aïeuls,
nous vous conseillons de faire une halte dans
ce lieu parfait pour reprendre des forces avant
de continuer notre voyage.
PERIANA
Au nord-est de la contrée de l’Axarquía, dans la
vallée de la rivière Guaro et protégé par les
montagnes d’Alhama et Enmedio, apparaît Periana, superbe mirador sur les paysages séduisants qui entourent le lac du barrage de La
Viñuela et qui ont la mer pour horizon.
Periana
.
.
76
Route entre la Montagne et la Mer
Route entre la Montagne et la Mer
Il est avéré qu’un hins (petit château) a été
construit à l’époque médiévale, dans la zone
nommée Castillejo de Alfarnate, pour des raisons de surveillance de cette zone de passage
naturel et frontalière.
L’hôtel de ville est un édifice du XVIe siècle, de
style mudéjare. Il s’agit de l’ancien Pósito (entrepôt pour le grain) et il compte deux étages. Le
rez-de-chaussée présente deux nefs parallèles à
la façade et s’œuvres sur la rue par des arcades
reposant sur trois arcs en plein cintre, réalisées
en brique apparente et dotées de voûtes d’arêtes
à l’intérieur. Au deuxième étage s’ouvrent trois
arches dotées d’arcs en plein cintre, qui coïncident avec ceux du rez-de-chaussée et qui s’unissent grâce à un grand balcon.
CONVENTION BUREAU
te une caractéristique pour le moins singulière :
en effet son centre est divisé par le ruisseau de
Palancar, franchissable grâce à trois ponts. Son
architecture traditionnelle s’exprime dans les
puits construits artisanalement, dans ses fontaines publiques et ses logements rustiques
d’inspiration arabe, comme ceux de la zone nommée « el Barriche ».
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PATRONAT DE TOURISME &
À l’époque arabe, aurait existé un hameau qui
comptait deux établissements défensifs, l’un sur
la Cuesta de Santana et l’autre plus au sud, nommé Pereiro. Entre les deux, une grande prairie
qui deviendra village au XVIIIe siècle et qui est
l’emplacement de l’actuelle agglomération de
Periana. À cause du puissant séisme de 1884, de
nombreux édifices ont dû être reconstruits, ce qui
se traduit par une modification significative de
l’organisation architecturale et urbaine.
Periana
L’édifice religieux le plus important de ce village
est l’église paroissiale San Isidro Labrador,
construite après le séisme de 1884. Il s’agit d’un
temple néo-mudéjare à trois nefs. La nef centrale
est beaucoup plus large que les latérales qui sont
séparées par des arcs en pointe reposant sur des
colonnes en fonte appuyées sur des pierres de
taille. Les bas-côtés, le maître-autel et le transept
sont couronnés de fausses voûtes en ogive alors
que la nef centrale possède un plafond à caissons. À l’extérieur, il est possible d’admirer sa façade réalisée en brique apparente et dont le portail est un arc surbaissé sur lequel se trouve une
arche dotée d’arcs outrepassés géminés et un
œil-de-bœuf . Sur la partie la plus haute, la façade est surmontée d’un campanile doté de deux
arcs en plein cintre auxquels sont attachées les
cloches.
En nous promenant dans Periana nous découvrons de jolis recoins surprenants comme la
fontaine des Cuatro Caños (des « Quatre Jets
»). Nous pouvons y étancher notre soif en buvant les eaux fraîches et cristallines dont elle
nous régale généreusement. Un portrait en pierre de Triburcio, datant de 1875, est conservé sur
l’un de ces jets.
Autre édifice singulier : le lavoir publique, dont les
pierres plates sont intactes et où, par le passé, les
femmes lavaient le linge. Il s’agit en fait d’une source
d’eau naturelle sur laquelle a été construit ce bâtiment simple.
À la périphérie de son agglomération, à seulement deux kilomètres, il est intéressant de visiter les Bains de Vilo. Il s’agit d’anciens
bains médicinaux arabes auxquels étaient attribuées des vertus curatives pour certaines
maladies de peau. Ils ont été aménagés et
équipés de toilettes pour leur exploitation en
tant que station thermale de 1823 à 1907. Ils
ont récemment été restaurés pour le plus
grand bonheur du public.
Cette municipalité possède également un grand
nombre de villages et métairies qui avec le temps
se sont peuplés, devenant, pour certains d’entre
eux, d’importants districts. C’est le cas de Mondrón, célèbre pour l’excellence de sa production
d’olives.
Alcaucín
ALCAUCÍN
Alcaucín se trouve au nord de l’Axarquía, sur les
flancs mêmes de la montagne Tejeda, où s’élève de façon spectaculaire « la Maroma » (la
montagne la plus haute de Malaga, 2 080
mètres, même si curieusement son sommet appartient à la province voisine de Grenade). Derrière lui se trouve ce que nous appelons le « Boquete de Zafarraya », qui est une brèche naturelle et l’ancienne route vers la région d’Alhama,
et sur sa partie la plus à l’ouest s’œuvres le couloir de Periana, aux sommets plus doux. Cet environnement varié lui offre un paysage à la richesse impressionnante.
Les restes d’occupation humaine les plus anciens, non seulement de cette région, mais aussi de toute la province, se trouvent sur ce territoire municipal. On a retrouvé dans la grotte toute proche de Zafarraya la mandibule et le fémur
d’un homme de Neandertal appelé « homme de
Zafarraya ».
L’une des fortifications les plus importantes de
l’Axarquía est le château de Zalía, qui se
trouve sur le territoire d’Alcaucín, sur la colline dont il porte le nom. Nous pensons qu’il
était à l’origine un établissement phénicien,
.
.
78
Route entre la Montagne et la Mer
Route entre la Montagne et la Mer
Dans son territoire municipal, sur les collines
d’Alcolea, de Fuerte et de Capellanía, ont été
retrouvés des restes archéologiques qui prouvent l’occupation humaine du territoire depuis
des temps anciens. Sur cette dernière, la présence humaine depuis le Néolithique a été prouvée, d’abord comme enclave saisonnière et ensuite en tant qu’établissement stable. Cet établissement a perduré jusqu’à l’époque de l’empire romain, comme le révèlent les restes retrouvés d’une importante villae rustique qui a
développé un complexe système de logements
répartis autour d’une rue centrale qui traverse la
colline d’est en ouest.
CONVENTION BUREAU
Son enclave magnifique, un haut plateau où règnent les vents froids du nord, lui offre un excellent climat qui, avec la fertilité de ses terres, lui
fournissent un paysage recouvert d’oliviers Verdial et de pêchers, ses produits les plus célèbres et sa principale source de revenus.
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PATRONAT DE TOURISME &
Il faudra attendre le début du XVIIIe siècle pour
assister à la construction de l’église Nuestra
Señora del Rosario et à la nomination d’un maire qui la représente au niveau juridictionnel.
Cette église, située sur la place du village, est de
style baroque, même si la sobriété de son architecture peut surprendre. À l’intérieur nous trouvons
deux nefs séparées par trois arcs en plein cintre.
Nous remarquons dans la nef de gauche une
niche rococo de plan circulaire. Nous pouvons
également admirer de magnifiques sculptures du
XVIIIe siècle représentant un Enfant Jésus et une
Vierge Immaculée, polychrome et dorée.
Sur la partie haute d’Alcaucín se trouve l’ermitage du Cimetière, également appelé de Jesús del
Calvario, construit au XVIIIe siècle dans le style
baroque. Cet édifice aux proportions modestes
possède un plan carré et est couronné d’un superbe plafond à caissons. Sur sa façade nous
pouvons observer un arc en plein cintre reposant
sur des pilastres en brique apparente et surmonté d’un campanile sobre.
VIÑUELA
Le territoire municipal de Viñuela est la frontière
naturelle entre le couloir de Colmenar, se trouvant au nord et les montagnes de l’Axarquía au
sud. Il s’agit d’un relief moins escarpé qui possède un élément extraordinaire : le barrage de la
Viñuela, qui a bouleversé le paysage et l’agriculture dans l’Axarquía puisqu’il est la principale
source d’eau de la Costa del sol occidentale.
Les origines de ce village remontent au XVIIesiècle quand a été construite, sur le Chemin
Royal allant de Vélez-Málaga à Grenade, une auberge appelée « La Viña » (« La Vigne ») sur un
site entouré par ces cultures. Elle deviendra très
vite une hôtellerie où les voyageurs pourront se
reposer avant de reprendre la route. Avec le
temps, une agglomération est apparue autour de
cette auberge, qui est toujours conservée aujourd’hui. Et de cette agglomération est née la Viñuela actuelle.
Cependant, et même si la Viñuela est la plus moderne des municipalités de l’Axarquía, des vestiges
archéologiques ont été retrouvés dans la zone des
Plaines d’Herrera et dans le lit de la rivière Guaro,
témoignant de la présence de l’homme préhistorique sur ces terres. L’existence de restes de
grandes amphores de stockage et de meules de tri-
.
.
Route entre la Montagne et la Mer
Les six cents fanègues de terrain (environ 387 hectares), correspondant à la région de Zalía, ont été offertes à Pedro Enríquez après la conquête chrétienne et se sont ajoutées à la Seigneurie d’Algarrobo,
formant ainsi ce qui deviendra plus tard le territoire
municipal d’Alcaucín. Son centre-ville restera pourtant dépeuplé jusqu’à la fin du XVIIe siècle.
Se promener dans Alcaucín est un plaisir pour les
sens. Ses rues sont sinueuses, avec un dénivelé
marqué mais adouci par les côtes prononcées qui
témoignent de leurs origines arabes. Lors de notre
périple nous découvrirons des lieux au charme singulier, comme la fontaine dite des cinq jets ou la
très originale place de l’église. Ses rues exhalent le
pain et les gâteaux, la terre fertile et généreuse.
Des plaisirs irrésistibles qui viennent s’ajouter à la
beauté saisissante du paysage d’Alcaucín.
80
Route entre la Montagne et la Mer
Entrée d'une demeure à Viñuela
Le château de Zalía est situé sur une petite colline, cinq cents mètres au-dessus du niveau de
la mer, sur une zone stratégique car il domine
les voies de communication entre Alhama, Zafarraya et la haute Axarquía. D’après les restes
toujours conservés aujourd’hui, nous pouvons
remarquer qu’il possédait une double enceinte
fortifiée par des murs épais de maçonnerie jalonnés d’imposantes tours. L’intérieur conserve
les restes de ce qui était une grande citerne
rectangulaire appelée « la Alberca de la Reina
» (« le Bassin de la Reine ») et une imposante
porte d’entrée flanquée de deux grandes tours
de maçonnerie complétées en pisé sur leur partie supérieure.
De la fondation de la ville d’Alcaucín, nous savons qu’il s’agissait d’un hameau pourvu d’un petit hins (château) du Xe siècle qui a perduré jusqu’au XIe siècle et qui avait une fonction de surveillance. De ce petit château situé à la périphérie du village, connu sous le nom d’Alcázar, seuls
quelques restes ont été conservés, mais il vaut la
peine d’y monter et de profiter de la promenade
et de son panorama.
CONVENTION BUREAU
Iglesia de Nuestra Señora del Rosario (Église
Nuestra Señora del Rosario)
réutilisé par la suite par les arabes. Les premières références datent de 909 car il était cité lors de la révolte contre l’état cordouan.
Nous savons également, grâce aux chroniqueurs islamiques, qu’en 1082 il a juré allégeance au roi de Grenade et qu’il est devenu
le chef-lieu du district au XIIe siècle. Ce château-forteresse a été, avec Bentomiz (Arenas)
et Comares, l’une des tahas les plus importantes de l’Axarquía. Les tahas étaient des
forteresses, chefs-lieux de district, à caractère militaire et auxquelles appartenaient plusieurs hameaux. Le district de Zalía était un
territoire qui comprenait probablement les municipalités actuelles d’Alfarnate, Alfarnatejo,
Periana, Viñuela, le district de Venta de Zafarraya et une partie d’Alcaucín. Grâce à ses
rivières et ruisseaux, cette zone offrait de
bonnes zones d’irrigation, des montagnes et
collines pour la culture de la vigne, des
champs fertiles pour les plantations de céréales et de magnifiques pâturages. Ces caractéristiques incomparables du terrain ont favorisé les établissements humains au fil des
siècles. En 1485, deux ans avant la conquête
de Vélez, il tombera aux mains chrétiennes.
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PATRONAT DE TOURISME &
À deux kilomètres du village se trouve un petit ermitage du XIXe siècle dédié à la Virgen de las Angustias, patronne de Grenade. Pendant la
construction de l’ancienne route vers Grenade, une
petite grotte qui abritait une image de la Vierge a
été détruite. La promesse a alors été faite à cette
dernière que si les travaux s’achevaient sans
contre-temps, un ermitage lui serait construit. Ce
qu’ils ont fait, l’adoptant comme patronne. Le
temple se compose d’une petite nef couronnée
d’une voûte en berceau. Son portail, en bois avec
un arc en pointe, est complété par un fronton triangulaire surmonté d’un campanile avec cloche.
Patio avec pots de fleurs à La Viñuela
Tous les ans, les habitants de Viñuela transfèrent
l’image de cette Vierge en pèlerinage depuis son
ermitage jusqu’à l’église San José, qui l’accueille
de la mi-juillet jusqu’au mois de septembre. Pendant la célébration de ce pèlerinage, le visiteur
peut admirer et participer aux différents hommages rendus à la Vierge, tout en profitant de la
communion si particulière de ces terres, entre dévotion et folklore.
6. rOUTE DE
Ces petites métairies
apparaissent
dans le paysage de
l’Axarquía avec leur
couleur blanche, si caractéristique, qui contraste
avec le marron des collines
et des montagnes qui les abritent. Ce sont des constructions
qui utilisent des matériaux très
simples comme la pierre et la brique pour
leurs murs, le bois pour les portes et les fenêtres, le fer pour la ferronnerie et les tuiles en terre cuite pour leur toit. Sa typologie est également simple et fonctionnelle car elle suit un modèle de maison de plainpied disposant son espace intérieur en deux ou trois pièces. Dans certains cas, une pièce supplémentaire est
ajoutée à l’extérieur pour abriter les animaux et les outils des champs.
L’ARCHITECTURE
TRADITIONNELLE
Autre élément important qui accompagne ces constructions et leur apporte leur originalité : les claies, qui se
trouvent devant la métairie, légèrement en pente afin de profiter du dénivelé du versant. De plan rectangulaire
et orientées au sud pour recevoir le plus de soleil possible, leur fonction est de sécher le raisin et en faire du
raisin sec.
.
.
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Route de L´architecture Traditionnelle
Route entre la Montagne et la Mer
Iglesia de San José de Viñuela (Église de
San José de Viñuela)
L ’Axarquía est
une contrée profondément agricole et les
constructions en
relation avec la
culture de la
vigne et l’élaboration de moûts
et de raisin sec
constituent un
important héritage patrimonial,
un témoin vivant
de nos origines
qui n’a pas de
prix.
L’église San José, érigée à côté de l’ancienne auberge et face à l’actuel Hôtel de ville, était un ermitage jusqu’en 1731, date à laquelle l’Évêque Diego
González de Toro y Villalobos l’a agrandi et consacré en tant que paroisse. Il s’agit d’une construction
modeste de plan rectangulaire et de type églisehalle, dotée de deux chapelles situées de chaque
côté de la nef. Elle dispose également d’un chœur
avec balustrade reposant sur un arc surbaissé. La
façade est d’une grande sobriété. Sur la porte d’entrée se trouve une petite niche avec l’image de
Dieu le Père avec l’Enfant Jésus. Décentré par rapport à la porte s’élève un campanile sur lequel
s’œuvres un arc équipé de la cloche.
CONVENTION BUREAU
turation des olives, datant de l’époque romaine,
laisse penser qu’il devait également y avoir un
moulin de production d’huile dans cette région.
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Moclinejo
ITINÉRAIRE RECOMMANDÉ :
La route des métairies et des claies débute à Moclinejo et continue direction Almáchar par la MA149. De là nous prenons la MA-148 jusqu’à El
Borge et nous continuons sur la MA-147 jusqu’à
Cútar. Ce sera la MA-146 qui nous mènera à Benamargosa, en continuant sur la MA-145 qui rejoint la A-335. Direction Vélez-Málaga, à environ
deux kilomètres, nous prendrons la sortie Benamocarra, sur la MA-135. Nous achèverons notre
immersion dans l’architecture traditionnelle en
suivant la MA-136, jusqu’à Iznate.
MOCLINEJO
Iglesia de Santa María (Église de Santa
Maria)
Le relief qui entoure cette municipalité, même s’il ne
présente pas de sommets prononcés, est escarpé et
possède d’importants ravins. La présence des ruisseaux Valdés et Granadilla, qui ne déversent de
l’eau que lorsqu’il pleut abondamment, contribuent à
la rareté de la végétation et à l’utilisation principale de
cultures sèches : oliviers et amandiers qui, avec la
vigne, sont la principale source économique du village.
À Moclinejo a eu lieu l’un des faits historiques les
plus remarquables et sanglants de la contrée : la célèbre bataille entre le Marquis de Cadix et el Zagal.
Sous les ordres d’Alonso de Aguilar, une armée de 2
700 hommes à cheval et 1 000 à pied qui se dirigeait
vers Malaga, a été attaquée par les habitants de ce
hameau, depuis les hauteurs, avec des rochers et
des flèches, provoquant de nombreuses pertes dans
les rangs chrétiens qui, en représailles, ont mis le feu
à cet ensemble de maisons musulmanes. En souvenir de ce triste épisode, un ravin porte encore aujourd’hui le nom de « tombe des morts ».
Cette origine arabe, car elle était un hameau, apparaît dans son tracé urbain. Ses rues, courtes et légèrement en pente, glissent sur une colline, montant et
descendant sans ordre apparent et se rejoignant finalement sur la place d’España, le centre névralgique de cette ville et où se trouvent les édifices les
plus remarquables. Les pavés, faits main par Antonio Salado, tailleur de pierre et paveur officiel du village, qui couvrent le sol de cette superbe place, donnent encore plus de charme à cette enclave.
L’église paroissiale Santa María, située dans la
partie basse du village, apparaît dans d’anciens documents datés de 1505, même si la restauration de
1725 lui a apporté quelques éléments de style baroque.
Le plan de l’église est divisé en deux nefs. La nef
principale est couronnée d’une armature, l’adjacente
en est séparée par des arcs en plein cintre en brique,
avec un stuc marqué sur des colonnes de pierre qui
fait ressortir son caractère mudéjare. Un élément
frappant et singulier de ce temple est la grille de style moderniste réalisée en fer et qui se trouve dans le
Vignobles dans la commune de Modinejo
chœur . La tour, de plan carré, possède différents
corps séparés par des impostes, de sorte que la lourdeur de ses formes lui confère un aspect imposant.
Sur son dernier corps, celui des cloches, s’ouvrent
trois arcs en plein cintre, celui du centre étant le plus
large et le plus haut, couronnés d’un toit à quatre
pentes surmonté d’une croix. Le portail est asymétrique. Nous y découvrons des éléments gothiques
dilués dans des ajouts baroques postérieurs.
L’économie locale, basée depuis toujours sur la commercialisation du vin doux et du raisin sec élaboré de
façon traditionnelle, semble confirmer les efforts des
habitants de Moclinejo pour conserver et développer
les anciens modes d’exploitation.
Disséminés sur son territoire municipal et sur les territoires voisins, car il faut rappeler que nous nous
trouvons sur la route traditionnelle du raisin sec, il
est encore possible de découvrir des pressoirs et
des métairies qui conservent leur structure originelle.
Ce sont des constructions à un seul étage, principalement de forme rectangulaire, possédant deux
ou trois pièces. Elles sont couronnées d’un toit à
deux pentes en tuiles arabes et la porte principale, toujours orientée au sud, est en bois, de même que les fenêtres.
Ces métairies, situées sur le versant sud des douces
collines de l’Axarquía afin de profiter d’un maximum
.
.
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Route de L´architecture Traditionnelle
Route de L´architecture Traditionnelle
Rue jonchée de pots de fleurs à Modinejo
Le tourisme et l’agriculture sont les deux principales sources de richesse pour l’économie de la
contrée et ils doivent cohabiter. Ces dernières années, que ce soit les pouvoirs publics ou l’initiative privée, tous dirigent leurs efforts dans la restauration et la conservation de ce riche patrimoine, à la grande valeur ethnologique. Ils cherchent
pour cela un équilibre qui permette le développement économique sans oublier des aspects fondamentaux, comme l’environnement et la protection de l’originalité et de l’identité des villages qui
forment cette contrée. Voilà le principal défi de
notre époque.
CONVENTION BUREAU
Ce processus de cueillette, transfert, séchage,
sélection et conditionnement du raisin est un travail artisanal et laborieux qui nécessite des terres
fertiles et un savoir ancien, que seuls les habitants de l’Axarquía semblent posséder.
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Ce paysage si particulier et caractéristique de l’Axarquía, fait de montagnes et de champs parsemés de
claies, est une preuve de plus que nos racines et nos
traditions sont, par chance, encore très présentes et
préservées dans de nombreux recoins de notre région. L’Axarquía étant le représentant et le bastion
de ces valeurs.
ALMÁCHAR
Plaza de España (Place de España, Almáchar)
Il s’élève sur un petit coteau entre les rivières El
Borge et Almáchar, au cœur des montagnes dites
de l’Axarquía. Son territoire municipal s’étend
dans la vallée de ces deux rivières et son paysage est parsemé de petites métairies accompagnées de potagers, de cultures d’arbres fruitiers
et de produits tropicaux. Puisque nous nous trouvons immergés dans la traditionnelle route du raisin sec, nous découvrons également des métairies accompagnées des traditionnelles claies où
le raisin prend le soleil pour devenir ce délicieux
raisin sec qui a rendu si célèbre ces villages.
L’origine de ce village remonte bien sûr à
l’époque de la domination arabe. Son appartenance à la Taha de Comares, tout comme les villages voisins de Moclinejo, El Borge, Cútar et Benamargosa, l’inclut dans le territoire dit des «
Quatre Villes ». À l’époque de la conquête chrétienne, de nombreux auteurs y font référence
sous le nom de « Machara Haxar » (« terre de
prairies »), décrivant ainsi son caractère rural et
ses terres magnifiques.
Les racines musulmanes de ce village se reflètent également dans son organisation urbaine.
Ses rues sont en pente, sinueuses et étroites, ce
qui les rend inaccessibles aux voitures. Le quartier dit de las Cabras, dans la partie basse du village, correspond à sa vieille ville.
L’église San Mateo qui se trouve dans le centre
d’Almáchar, correspond à ce que l’on appelait le
gothique-Renaissance, même si elle possède
bien évidemment des apports d’autres styles,
surtout d’époque baroque. Elle a été consacrée
en 1505 et sa paroisse, qui s’élève sur les fondations d’une ancienne mosquée, a été confirmée
par bulle pontificale en 1510. En principe, il
s’agissait d’une construction à une seule nef,
mais en 1525 son agrandissement a été ordonné.
Les restes les plus anciens correspondent aux
apports mudéjares sur les charpentes et l’auvent,
alors que son chevet carré est couronné d’une
voûte de croisée d’ogives de style gothique, ce
qui est rare dans cette contrée. Le grand arc qui
précède l’autel est en pierre et repose sur d’imposantes colonnes, ce qui lui confère un caractère gigantesque.
Ce temple possède deux magnifiques exemples
de niches baroques. Celle du Cristo de la Misericordia, également appelé Cristo de la Banda Verde, a été réalisée en 1756. Certains auteurs affirment que la construction de cette chapelle représente la gratitude de pécheurs sauvés d’un naufrage, alors que d’autres privilégient plus la reconnaissance de ce village pour la protection reçue lors des séismes de 1754. Quoi qu’il en soit,
les habitants d’Almáchar sont très dévoués à
l’image qui repose dans cette niche originelle, de
plan octogonal et à la voûte en berceau, à laquelle nous accédons depuis la sacristie. Son
corps dépasse à l’extérieur par des colonnes encastrées, des plaques en losange et un entable-
Museo de la Pasa de Almáchar (Musée du
raisin sec à Almáchar)
ment haut, le tout couronné d’un toit pyramidal en
céramique. Il s’élève sur la rue Mártires et s’appuie sur un arc reposant sur une construction voisine. La niche de la Virgen de los Dolores date de
1808. Elle possède un plan polygonal et des pilastres de chapiteaux avec console. Elle est couronnée d’une voûte en berceau avec des nervures et des segments abondamment décorés de
plâtres polychromes au style rococo représentant
les symboles de la Passion.
Son portail est une tour-portique légèrement décentrée qui garde quelques similitudes avec certaines constructions de la montagne sévillane, ce
.
.
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Route de L´architecture Traditionnelle
Route de L´architecture Traditionnelle
Almáchar
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d’heures de soleil, présentent devant elles, au niveau le plus bas de la construction et légèrement en
pente, les incomparables claies de plan rectangulaire. Leur objectif n’est autre que de sécher le raisin au
soleil pour obtenir du raisin sec. La nuit et les jours
de pluie, elles sont recouvertes de bâches pour éviter l’humidité et leur détérioration.
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El Borge
Autre édifice intéressant que possède Almáchar :
la Maison Musée du Raisin sec. Située sur la
place Santo Cristo, il s’agit d’une construction à
deux étages, magnifique exemple de l’architecture populaire d’antan, où nous découvrons de façon didactique le processus de cueillette du raisin
et sa transformation en raisin sec. Elle possède
également une intéressante collection d’outils et
d’ustensiles de travail.
EL BORGE
D’origine arabe, son nom semble dériver de « Alburch » qui signifie tour. Il est référencé comme un
hameau appartenant à la taha de Comares, auparavant nommés les « Quatre Villes », car il incluait également les hameaux de Cútar, Benamargosa et Moclinejo. Grâce à certaines chroniques encore conservées, nous connaissons également la résistance
acharnée dont ont fait preuve ses habitants face à la
conquête chrétienne et leur soutien au soulèvement
morisque du XVIe siècle.
Posada del Bandolero
En arrivant à El Borge, l’ « Arco de La Pasa » nous
souhaite la bienvenue. De construction récente, il
possède deux fresques, insérées dans les colonnes
qui le soutiennent, qui rendent un hommage humble
Au cœur de la ville, la promenade dans le quartier de Rinconcillo est un plaisir que le visiteur
ne doit pas rater. Son architecture populaire aux
maisons blanchies à la chaux, chargées de pots
de fleurs aux couleurs vives, s’étend de façon
singulière par des rues labyrinthiques qui adoucissent le dénivelé du terrain par des perrons
rustiques et par des solutions de construction
qui, bien que primitives, sont pleines de charme. Elles recréent en effet cette atmosphère
austère et tranquille du début du siècle dernier
où nous pouvons nous remettre du stress de la
société électronique. En parcourant ses rues,
nous découvrirons « la Fuente del Cuerno »,
qui se trouve dans la rue du même nom, qui
n’est autre qu’une petite construction abritant
une ancienne citerne arabe récemment restaurée. Près de cette fontaine, nous vous
conseillons de visiter l’Hôtel-Restaurant « La
Posada del Bandolero » (« L’Auberge du Brigand »), également connu sous le nom de Musée de « El Bizco del Borge » (« Le Bigle d’El
Borge »), où sont exposés de nombreux objets
de l’histoire et du passé romantique des brigands andalous. C’est la maison qui a vu naître
Luis Muñoz García en 1837, célèbre brigand
connu par ce surnom et qui a tenu en échec la
Guardia Civil de l’Axarquía et de la montagne
Morena, les lieux où il a commis la majorité de
ses méfaits. Il a été tué par la Guardia Civil
dans le Cortijo Grande de Lucena (Córdoba) en
1889. Alors que certains gardent le souvenir de
la légende romantique de ses aventures et de
ses actions comme bienfaiteur des pauvres, la
Guardia Civil l’a classé comme le plus sanguinaire des brigands de son époque.
Autre escale recommandée au visiteur : le Bar « El
Sarmiento » qui se trouve dans la partie basse du
village et qui est en réalité un Musée d’Arts Populaires.
L’édifice le plus remarquable d’El Borge est l’église
paroissiale Nuestra Señora del Rosario, construite
par ordre des Rois Catholiques et consacrée le 25
mai 1505 par l’archevêque de Séville don Diego
de Deza. Érigée sur l’ancienne mosquée, son
style architectural est gothique-Renaissance.
Cette église conserve d’importantes similitudes
avec celle de Comares et celle de Santa María
de la Encarnación de Vélez, car elle possède un
chevet carré précédé d’un arc de triomphe et des
pans de mur droits sur les bas-côtés. Ses dimensions sont cependant plus modestes et son plan
dispose d’une section de plus, ce qui accentue
son aspect basilical. Son arcature est en pointe
avec des archivoltes soutenues par des piliers
Iglesia de Ntra. Señora del Rosario (Église Ntra.
Señora del Rosario)
.
.
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Route de L´architecture Traditionnelle
Route de L´architecture Traditionnelle
Fuente del Cuerno
El Borge se trouve au pied de la colline Cútar près
de la rivière du même nom. Son territoire municipal
marque la fin de l’Axarquía et le début des montagnes de Malaga. Son paysage est un mélange de
collines douces et de ravins, couverts de vignes et
d’oliviers, même si les cultures par irrigation sont
également présentes avec les arbres fruitiers et citriques et les avocatiers.
à deux personnalités locales : Ibn-baitar, médecin et
botaniste arabe du XIIIe siècle et Martín Vázquez Ciruela, l’un des théologiens les plus célèbres du XVIIe
siècle et professeur de sciences humaines à la
Cœur de Felipe IV.
CONVENTION BUREAU
qui amène certains chercheurs à penser que les
maîtres constructeurs venaient de cette région.
La tour, décorée en stuc, lui confère un aspect
mudéjare marqué.
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Torre de Ntra. Señora del Rosario (Tour de
Ntra. Señora del Rosario)
La tour est de plan carré et présente des arcs en
plein cintre et un auvent en dents de scie à l’influence clairement mudéjare. Le portail, réalisé
en briques et carrelages, possède un entablement reposant sur des pilastres qui encadrent un
arc en anse de panier doté d’archivoltes, ce qui
apporte au patrimoine de l’Axarquía un exemple
remarquable de la Renaissance.
Cútar
Iglesia de Nuestra Señora de la Encarnación
(Église Nuestra Señora de la Encarnación)
À côté du portail de l’église se trouve un panneau
en céramique qui fait référence à une ancienne
tradition assez curieuse des habitants d’El Borge,
cœurs de laquelle les garçons du village se déclaraient publiquement aux jeunes filles en tirant
à leurs pieds à blanc, à la sortie de la messe le
dimanche de Pâques.
El Borge possède un petit ermitage près du cimetière, qui, même s’il n’a rien d’extraordinaire
au niveau architectural, abrite son patron : San
Gabriel, auquel ce village démontre sa dévotion
du samedi saint jusqu’au lundi de Pâques. Dates
auxquelles sont célébrées les fêtes patronales du
village qui donnent lieu à des cérémonies religieuses et ludiques.
Les habitants d’El Borge sont des amoureux des
traditions et ils ont remis au goût du jour des manifestations au grand intérêt culturel comme « el
baile de la rueda » (danse populaire formant une
ronde) et ses « pandas de verdiales » (groupes
de chanteurs, danseurs et musiciens populaires
d'inspiration flamenco) aux sons très anciens. Ce
village aimable et hospitalier invite tous ceux qui
veulent bien s’approcher à partager et à vivre sa
tradition du raisin sec pendant le jour qui lui est
consacré : le Jour du Raisin sec. Il s’agit d’une
journée de fête célébrée le troisième dimanche
de septembre et lors de laquelle sont réalisées
des démonstrations didactiques du processus de
cueillette, de transfert, de séchage, de sélection
et de conditionnement du raisin. Un sachet de raisins secs est également offert au visiteur pour
qu’il le déguste en profitant des chants et des
danses qui animent le cœur d’El Borge.
CÚTAR
Cútar s’étend sur le versant nord de la colline
qui porte le même nom, alors que la rivière de
Cueva et son affluent, la rivière Cútar, traversent
la municipalité du nord au sud et apportent l’eau
nécessaire aux potagers se trouvant sur leur berge.
Elle jouit d’une enclave privilégiée, d’autant plus
qu’elle représente la voie de communication naturelle entre la Haute et la Basse Axarquía, ce qui
confère également à son territoire municipal un
paysage diversifié. Au nord du territoire se trouve
le rocher del Hierro et la colline León, des terres
dures et pelées, où sont cultivés les amandiers et
les oliviers. Dans cette région se trouve l’un des
villages préhistoriques les plus importants de
Fontaine arabe du hameau de Cútar
l’Axarquía car le rocher del Hierro est une magnifique forteresse naturelle. On a retrouvé ici des
restes datant de différentes périodes du Néolithique, du Chalcolithique et de l’Âge du Bronze,
moment où cet établissement est devenu un village stable avec une organisation, tant territoriale
qu’économique, sur une large partie de la haute
Axarquía. Cette région est encore très fréquentée
aujourd’hui par ceux qui aiment pratiquer des
sports d’aventure comme l’escalade.
À Cútar et dans ses environs, c’est surtout le raisin sec et les plantes tropicales qui sont cultivés,
alors que dans ses annexes, les districts de Zubia,
Salto del Negro et La Molina, des cultures tropicales, d’arbres citriques et de légumes ont été introduites.
Son nom semble provenir du mot arabe « Cautzar
» qui signifie « source du paradis ». C’était un hameau qui appartenait, pendant le règne nazarite,
à la taha de Comares et qui possédait un petit
château (hins) dont il ne reste plus aucune trace
aujourd’hui. Après la conquête chrétienne, il est
passé sous la juridiction de Malaga. Pendant les
premières années, il possédait une population
.
.
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Route de L´architecture Traditionnelle
Route de L´architecture Traditionnelle
Cet édifice possède également deux éléments
baroques intéressants. L’un se trouve sur la
partie inférieure du chœur , dont la décoration
de plaques découpées et de voûtes d’arêtes
date de 1784 et l’autre dans la niche achevant
la nef de l’évangile sur le chevet, qui est de plan
octogonal doté d’une niche et d’une voûte à huit
pans. L’extérieur se distingue par une tour-chapelle originelle à la base carrée, dotée de deux
corps octogonaux surmontés d’un toit en céramique vernissée. Sous la tour se trouve une ancienne crypte comptant de nombreuses
tombes.
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cruciformes. Une charpente mudéjare recouvre à
la fois la nef centrale et le chevet octogonal du
temple, que certains chercheurs attribuent à Pedro Díaz, natif de Vélez.
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Ses maisons blanchies à la chaux glissent au bas
du versant, en suivant le tracé urbain en pente et
en adoucissant plusieurs fois le dénivelé grâce à
des marches, ce qui rend quasiment impossible la
circulation des voitures.
Benamargosa
Cette église abrite également les représentations des patrons Nuestra Señora de los Ángeles et San Roque, sculptures datant du XVIIe
siècle attribuées à Juan Cornejo et auxquelles
les habitants sont très dévoués. Lors de ses
fêtes patronales, célébrées en août, se donnent rendez-vous de célèbres « pandas de verdiales » (groupes d’artistes populaires d'inspiration flamenco) qui concourent pendant la fête nocturne.
Aux alentours de l’église, nous découvrons un ancien bâtiment qui était à l’origine un entrepôt pour le
grain et dont l’architecture est d’une grande sobriété.
Dans la rue Fuente, la seconde entrée de Cútar, qui
traverse le village d’est en ouest, se trouve la fontaine arabe « Aina Alcaira », récemment restaurée. Il
s’agit d’un charmant recoin où le voyageur pourra
étancher sa soif et se reposer avant de reprendre la
route.
BENAMARGOSA
Benamargosa se trouve au bord de la rivière dont
elle porte le nom. C’est une terre riche en potagers, arbres fruitiers et citriques ainsi qu’en arbres
subtropicaux qui s’étend en terrasses le long de la
vallée.
Dans le village nous distinguons deux zones : la
partie basse, où se trouvent les bâtiments neufs
ainsi que l’église et la partie haute, vers laquelle
mènent les rues, très pentues et accidentées. Le
village révèle dans son tracé son origine arabe.
Les documents historiques existants nous renvoient au XIIIe siècle, lorsque le célèbre botaniste
Ibn Beithar, habitant d’El Borge, rédige un traité sur
la plantation du citronner dans lequel il raconte sa
tentative d’introduction de la culture des arbres citriques dans cette vallée. Mais il faudra attendre le
XVe siècle, et les chroniqueurs de l’époque, pour
Iglesia de Nuestra Señora de la Encarnación
(Église Nuestra Señora de la Encarnación)
Torre de la Iglesia de la Encarnación (Tour de
l'église de la Encarnación)
avoir des informations sur son importante population et sur la présence d’une auberge qui accueillait les visiteurs. Après la conquête chrétienne,
les « moriscos de paz » (les Maures qui n’ont pas
pris part à la révolte) ont vécu en harmonie avec
les nouveaux habitants jusqu’à ce qu’ils soient expulsés au XVIe siècle.
L’église paroissiale originelle Nuestra Señora de
la Encarnación, à laquelle il est fait référence depuis 1505, était un temple doté d’une seule nef et
qui a été construit sur les fondations d’une ancienne mosquée. La paroisse a été agrandie en 1546
à trois nefs, après l’effondrement de l’un des pans
de ses murs, même s’il est encore possible aujourd’hui d’observer des restes des murs de l’église d’origine. Son plan présente un chevet droit et
couronné d’une charpente dotée d’auvents, des piliers rectangulaires et des arcs en pointe avec du
stuc. Le maître-autel, légèrement surélevé,
s’œuvres derrière un grand arc en pointe et est lui
aussi couronné d’une charpente mudéjare. Son
chœur en forme de « U » sur des consoles est un
peu plus récent et de style Renaissance.
.
.
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Route de L´architecture Traditionnelle
Route de L´architecture Traditionnelle
Sur la partie la plus haute du village, présidé par
sa grande tour, se trouve l’édifice le plus remarquable de Cútar : l’église Nuestra Señora de la
Encarnación. Elle a été construite au milieu du
XVIe siècle dans le style mudéjare et restaurée
au XVIIIe par l’ajout d’éléments baroques. Il s’agit
d’un temple de plan rectangulaire, doté de trois
nefs séparées par une arcature en brique et un
chevet carré. Une charpente mudéjare recouvre
la nef centrale et le presbytère. Dans la nef de
l'épître se trouve une petite niche baroque et
d’intéressantes plâtreries représentant la Passion du Christ. Au pied du temple se trouve une
autre petite chapelle de style rococo et d’une
grande beauté.
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majoritairement maure jusqu’à ce que la rébellion
de 1569 provoque leur expulsion en 1570. Il a
alors été repeuplé de chrétiens provenant d’Antequera, d’Archidona et d’autres endroits d’Andalousie.
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Sa tour, de plan rectangulaire, présente des traits
mudéjares. Elle est robuste et imposante, en gardant
un air de ressemblance avec celles de Comares et
Totalán. Le portail principal est très sobre : il présente un arc en plein cintre, un entablement, une fenêtre
et un fronton triangulaire.
Lorsque Benamocarra a été conquise par les
troupes des Rois Catholiques, la paroisse Santa Ana, qui est aujourd’hui l’édifice le plus remarquable de cette municipalité, a été construite sur l’ancien temple. Elle a été érigée au dernier tiers du XVIe siècle et elle possède un plan
à trois nefs, séparées par des arcs en pointe reposant sur des piliers chanfreinés et couronnées
par une charpente mudéjare, ainsi qu’un chevet
octogonal. Elle a connu une importante restauration en 1949 et on lui a ajouté des arcs transversaux et des contreforts à l’extérieur. Elle a
connu une importante restauration en 1949 et
des arcs transversaux et des contreforts lui ont
été ajoutés à l’extérieur. Sa tour est de style mudéjare avec une base rectangulaire en brique
apparente. Sur le corps supérieur s’ouvrent
quatre arcs outrepassés abritant les cloches.
Benamargosa possède deux petits ermitages qui
méritent d’être visités, même s’ils ne se distinguent
pas par leur architecture. L’ermitage du cimetière a
été construit sur ordre de doña María de Santiago en
1840 afin de servir de sépulture à son époux. L’autre
se trouve dans le quartier haut, rue Ermita. De là
nous pourrons admirer cette vallée protégée, parsemée d’arbres citriques et tropicaux, nés de l’effort et
de la dévotion de ses habitants tellement travailleurs.
BENAMOCARRA
La municipalité de Benamocarra s’étend sur de
douces collines, parsemées d’amandiers et
d’oliviers, même si ces dernières années l’avocatier ainsi que les citronniers et les orangers
sont également cultivés. Son village se trouve
sur la colline de Quera et domine la vallée de la
rivière Vélez. Son passé arabe est toujours présent, que ce soit dans certaines de ses maisons,
Cette municipalité possède un second édifice
religieux : l’ermitage du Santísimo Cristo del
Calvario, construit au milieu du XIXe siècle et
qui, même s’il ne se distingue pas par son architecture, mérite d’être visité.
En nous promenant dans les rues de cet accueillant village nous découvrirons de superbes
recoins et nous apprendrons certaines anec-
Iglesia de Santa Ana (Église de Santa Ana)
dotes sur son histoire et ses coutumes. Grâce,
notamment, à quelques panneaux en céramique
installés dans ses rues qui éclairent et accompagnent le visiteur dans son périple. Il faut mentionner la paisible place que Benamocarra a dédiée à l’un de ses fils les plus illustres : le célèbre musicien Eduardo Ocón Rivas. Et il ne faut
pas oublier la sculpture qui rend hommage à la
femme, placée sur la place de la Mujer Trabajadora, et une autre, sur la place du Calvario, représentant la reconnaissance envers tous les
hommes qui ont consacré leurs efforts à travailler ces terres fertiles. Elles sont toutes deux
œuvres de José Casamayor.
.
.
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Route de L´architecture Traditionnelle
Mosaïque et fleurs à Benamargosa
qui conservent arcs d’entrée et patios intérieurs,
ou dans son toponyme, car son nom provient de
Banu Mukarram, descendants de Ibn al-Mukarram. Il est également avéré qu’à l’époque nazarite, il était l’un des hameaux les plus importants
assignés à la ville de Vélez et qu’il disposait
d’une grande tour près de la mosquée. De
l’autre côté de la tour, il y avait un moulin à huile et un four qui lui appartenaient, ainsi qu’une
fontaine connue comme celle de Hassan el Cordobí. Ce hameau vivait principalement des cultures des vignobles, des oliviers, des amandiers
et des figuiers.
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Route de L´architecture Traditionnelle
PATRONAT DE TOURISME &
Les deux niches datent du XVIIIe siècle et sont de
style baroque. Celle de Jésus de Nazareth
s’œuvres sur la nef de droite, où une section délimitée par des doubleaux et dotée d’une voûte elliptique
lui sert de vestibule, de sorte que sa structure dépasse du mur de l’église. Elle s’unit ensuite au bâtiment voisin grâce à un arc sous lequel passe la rue.
Elle possède un plan octogonal, des colonnes corinthiennes et une voûte à huit pans. Contre le chevet
se trouve adossée l’autre niche, qui dépasse de la
construction et s’élève sur un arc en anse de panier
décoré à profusion, doté de pilastres et d’un entablement.
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PATRONAT DE TOURISME &
La vieille ville d’Iznate s’élève sur la colline dont elle porte le nom. D’ici nous dominons un paysage
de collines couvertes de vignobles, d’oliviers et
d’amandiers. Seule la présence de petits potagers,
qui profitent du faible débit de la rivière Iznate,
vient modifier ce paysage si caractéristique de
l’Axarquía.
Comme pour la plupart des municipalités de cette
contrée, son toponyme semble provenir du terme
arabe « hisnat » qui se traduirait par « châteaux ».
Certains chercheurs pensent que ses premiers habitants étaient un groupe d’origine berbère qui se
sont installés sur ces terres à la fin du XIIe siècle ou
au début du XIIIe.
Iglesia de San Gregorio. Iznate
(Église San Gregorio. Iznate)
À la fin du XVe siècle, lors de la conquête chrétienne, il est fait référence à Iznate comme un hameau
sous la juridiction de Vélez. Dans un premier
temps, la majorité de la population était Maure,
mais ceux-ci se sont ensuite fait expulser, ce qui a
produit un repeuplement avec des chrétiens provenant surtout d’Antequera et d’Estepa.
Antonio Campos Garín est le fils illustre de cette localité, il a été Marquis d’Iznate et grand politique monarchiste pendant le règne d’Alfonso XII. Il a été Sénateur du Royaume, Commandeur de l’Ordre de
Charles III et s’est vu remettre la Grand Croix de
l’Ordre d’Isabel la Católica. Son fils était le père jésuite Nicolás Campos Torreblanca, dont les dons
ont permis la restauration et la décoration de la paroisse d’Iznate. Il a également légué quelques
œuvres importantes comme un San Francisco de
Padua attribué à Zurbarán et une Immaculée en
bois polychrome du XVIIIe siècle, entre autres. Dans
la vieille ville de cette localité se trouve ce qui était la
résidence des Marquis : un ancien manoir connu
sous le nom de Palais. Malheureusement, il se trouve aujourd’hui en ruine. Les autorités locales sont
cependant en train d’entreprendre les démarches
nécessaires pour devenir propriétaire de cet édifice,
le restaurer et lui donner un usage public.
Le samedi saint, les habitants d’Iznate perpétuent une curieuse tradition : cacher une image
de l’Enfant Jésus dans les environs de l’ermitage du Santo Cristo, situé près du cimetière. Le
dimanche de Pâques, lors de la procession de
la Virgen de los Dolores, douze habitants masqués, qui représentent les douze apôtres, font
une petite représentation. Celui qui joue San
Juan indique l’endroit où est cachée l’image de
l’Enfant alors que San Pedro le dément trois
fois. Ensuite ils le prennent et le montrent à la
Vierge, lui précisant que son enfant a ressuscité. À ce moment-là, les habitants tirent des fusées alors que quatre petites filles déposent
l’image au pied de sa Mère et lui retirent le voile du deuil. C’est alors que reprend la procession qui, imprégnée du caractère joyeux de la
Résurrection, atteint son paroxysme en arrivant à l’église.
Route de L´architecture Traditionnelle
Route de L´architecture Traditionnelle
Entre 1571 et 1577 a été construite l’église San
Gregorio, près des ruines de la mosquée originelle, sur l’actuelle place principale du village. L’édifice possède une seule nef rectangulaire mais sur
sa gauche s’ouvrent trois chapelles. L’une d’elles,
la baptismale, est couronnée d’une charpente mudéjare. En 1888, grâce au mécénat du Marquis
d’Iznate, a été construit son portail actuel : un arc
en plein cintre à trois médaillons dédiés à San Pedro, à San Pablo et un autre avec les initiales jésuites JHS, surmontés par un fronton triangulaire.
À l’extérieur six contreforts dépassent de l’un de
ses côtés. La tour, de plan carré, est surmontée
d’un corps de cloches sur lequel s’ouvrent deux
arcs en plein cintre de chaque côté.
Rue de Iznate
.
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IZNATE
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PATRONAT DE TOURISME &
Ces vieilles sentinelles ont répondu, au cœur s de leur histoire, à une vocation frontalière évidente, et par
conséquent, à une nécessité défensive. En effet, depuis l’expansion de l’islam au Moyen-Âge, deux civilisations antagonistes sont apparues au sud de la Méditerranée : les musulmans et les chrétiens, qui se
sont disputés l’hégémonie de cette région de manière cyclique, l’obtenant alternativement.
La construction de ces tours de guet remonte,
dans certains cas, à l’époque arabe (Moyen-Âge)
ou sinon ce sont des constructions chrétiennes,
certaines s’élevant même sur les fondations de
tours antérieures. Des vingt-huit qui sont parvenues, en plus ou moins bon état, jusqu’à nos
jours et se trouvant sur la côte occidentale de Malaga, au moins dix sont d’origine nazarite : Chullera sur le territoire municipal de Manilva ; Guadalmansa et Baños à Estepona ; Duque, Mar et
Ladrones à Marbella ; Blanca, même si sa structure a été restaurée, à Fuengirola ; Quebrada et
Bermeja à Benalmádena ; et enfin Costa et Molino de Pimentel à Torremolinos.
La défense de la côte du Royaume de Grenade
reposait sur une série de villages dotés de châteaux et de murailles afin de repousser tout débarquement ennemi. Sur la côte occidentale de
notre province ce sont les villages d’Estepona,
Marbella, Fuengirola, Benalmádena, Torremoli-
Tour en ruines, plage de la Colonia à San Luis
de Sabinillas
nos et les châteaux de Sabinillas et Santa Clara,
qui constituaient le front défensif. Celui-ci était en
contact avec les autres villages et refuges se
trouvant sur la chaîne de montagnes de l’intérieur, comme les fortifications de Manilva,
Gaucín, Casares, Ojén, Istán et Mijas. Ces dernières jouaient un double rôle : servir d’appui aux
garnisons côtières et protéger les voies principales vers l’intérieur. D’autre part, en cas de débarquements ennemis, les civils pouvaient se réfugier dans ces enceintes et même renforcer les
troupes si nécessaire.
La conquête du Royaume de Grenade par les
Rois Catholiques en 1492 a provoqué le départ
d’un important contingent de musulmans nazarites en Afrique, même si certains sont revenus,
.
.
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Route des Tours de Guet
Route des Tours de Guet
7. OUTE DES TOURS
DE GUET
CONVENTION BUREAU
r
Sur nos
côtes,
nous
avons toujours
vécu entourés
d’anciennes forteresses et de
tours faisant partie de notre environnement et de
notre
passé.
Beaucoup sont encore présentes aujourd’hui tels des témoins muets de
notre riche histoire et
défiant les incuries du
temps et de l’homme.
Depuis leurs positions
privilégiées, elles ont assisté aux affrontements, aux
fuites massives des morisques, aux violentes incursions
corsaires, aux captures d’ennemis,
aux attaques des navires français pendant la Guerre d’Indépendance, aux débarquements de rebelles, comme celui du Général Torrijos à Mijas Costa…
Les tours de guet représentaient la première ligne
de surveillance pour avertir de n’importe quel
danger menaçant la côte. Utilisées depuis l’antiquité dans les tactiques défensives, ce sont les
musulmans qui ont perfectionné ce système.
Leur nom « al-manara », d’origine arabe, se traduit par « le lieu de la lumière », faisant référence
au code de signaux, à base de feu et de fumée,
utilisé pour alerter de la présence ennemie et de
la position maritime. Dans leur construction, elles
adoptent des formes cylindriques, polyédriques,
coniques et fourchues ; pour leur emplacement,
la portée de la visibilité était prise en compte, que
ce soit par rapport à l’étendue du littoral visible ou
au bon contact visuel avec la tour précédente et
la suivante. Elles possédaient généralement une
base imposante, empêchant leur destruction, sur
laquelle se trouvait la salle habitable et, au-dessus, un corps supérieur doté de meurtrières pour
la défense.
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PATRONAT DE TOURISME &
La nouvelle frontière de l’ancien royaume nazarite, maintenant chrétien, toujours menacée par le
conflit interne avec les morisques, qui étaient
considérés comme des collaborateurs, a généré
une tension permanente entre les nouveaux
chrétiens (anciens musulmans) et les anciens. Le
danger que pouvaient représenter les morisques
dans la Péninsule peut être mesuré dans l’affrontement qui opposait les civilisations occidentale
et musulmane dans la Méditerranée.
Extérieur du château de Sabinillas
Au XVIIIe siècle, après la mort de Charles II, «
l’ensorcelé », sans descendant, a eu lieu la «
Guerre de Succession » (1701-1713). Les vues
de l’Archiduc Carlos de Austria sur la Couronne
d’Espagne se heurtent à celles de Felipe V, Duc
d’Anjou. Ce conflit s’est finalement soldé par le
triomphe de ce dernier et par la perte de Gibraltar.
Au siècle suivant, ce sera tout d’abord la Guerre
d’Indépendance contre l’invasion et l’occupation
de l’armée française (1808-1813) qui donnera
lieu à de cruels affrontements et, ensuite, l’insurrection libérale du Général Torrijos en 1831.
Toutes ces tensions sur la scène nationale et internationale se reflètent sur la côte, car la présence de navires ennemis et les attaques depuis
la mer sont permanentes. Jusqu’au siècle dernier, ce système défensif obsolète et malmené,
fait de tours et de forteresses, était toujours en
service. La modernisation des systèmes de défense et la période de paix, tant désirée, que nous
vivons depuis des années, ont entraîné l’abandon
de ces vigies. Certaines communes, comme Mijas, ont voulu les restaurer et leur donner une
nouvelle utilité comme Centre d’Interprétation,
diffusant ainsi notre patrimoine historique et culturel. Une façon de nous rapprocher d’un passé
que nous ne devons jamais oublier.
ITINÉRAIRE RECOMMANDÉ :
La route commence à Torremolinos, ensuite nous
nous dirigeons vers la très proche Benalmádena
après avoir pris la sortie sur la N-340 (E-15) indiquant « Arroyo de la Miel - Benalmádena pueblo ».
Depuis cette jolie localité, nous prendrons la A-368
direction Mijas village. Une fois là-bas, nous descendrons jusqu’à Fuengirola par la A-387. Après
cette visite nous poursuivrons direction Marbella en
reprenant la N-340 (E-15), mais avant d’y arriver,
nous ferons une halte à la Cale del Moral, connue
sous le nom de Cale de Mijas, pour visiter le Centre
d’Interprétation des Tours de Guet. Après avoir visité la vieille ville de ce joli village, nous reprenons
notre périple direction Benahavís, en prenant la sortie de la A-6205. L’itinéraire continue en reprenant la
Intérieur du château de Sabinillas
même route et la N-340 (E-15) direction Estepona.
Nous poursuivons notre chemin par la même route
nationale jusqu’à arriver à San Luis de Sabinillas,
district de Manilva. Nous remonterons alors à la recherche de Manilva par la A-377, en continuant ensuite par la même route jusqu’à Casares où s’achève notre itinéraire.
À la fin de notre parcours nous retournerons à
Malaga par la N-340 (E-15) ou plus rapidement
en prenant l’autoroute à péage à Manilva AP-7
(N-340 / E-15).
TORREMOLINOS
Déjà à la préhistoire l’homme s’est senti attiré par
ces terres au climat privilégié qui jouissent de la
générosité de la mer. C’est ce que révèlent les
neuf cranes humains retrouvés dans les grottes du
Tesoro, de Tejones , d’Encanto et de Tapada (aujourd’hui disparues, car elles se trouvaient sous
l’actuel château de Santa Clara), où ont également été retrouvés des pots en terre cuite, des
lames de haches, des colliers, des bracelets,
etc., ainsi que des restes néolithiques correspondant, d’après l’historien Temboury, à un village d’origine mésopotamienne.
.
.
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Route des Tours de Guet
Route des Tours de Guet
Tour de guet à Guadalmina
La Méditerranée a été le cadre d’affrontements
entre les deux grandes puissances, espagnole et
ottomane, jusqu’à la bataille de Lepanto (1571)
qui a marqué une inflexion due au changement
d’orientation des intérêts politiques de chacune.
L’Espagne se dirigeant vers le nord de l’Europe et
la Turquie vers l’Asie. C’est ainsi qu’est apparue
la détente entre les colosses, le Mare Nostrum
passant au second plan. Cependant, cette petite
querelle, de même que celle de la piraterie et, ensuite, celle des corsaires, perdureront et connaîtront un second âge d’or, de la fin du XVIe siècle
jusqu’au XVIIIe siècle. Ces derniers seront les véritables protagonistes des attaques menées sur
la nouvelle frontière maritime et terrestre. Posséder une lettre de marque n’était rien d’autre
qu’une mission navale de particuliers contre les
ennemis de l’État, réalisée avec l’accord et sous
l’autorité de celui-ci. C’est ce qui la distingue de
la piraterie, qui fait régner une violence injustifiée.
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prenant part aux incursions dans la Péninsule ou
offrant de précieuses informations à leurs voisins
algériens et berbères.
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PATRONAT DE TOURISME &
Son nom est formé de celui d’une tour du XIVesiècle et de celui de l’activité économique principale de la ville : l’exploitation des moulins.
Torre Pimentel (Tour Pimentel)
Malaga, Soleil, Monuments et Musées
.
De même, la tour Pimentel, située rue San Miguel,
est encore conservée. Cette rue piétonne
concentre de nombreux commerces, ce qui en fait
l’une des rues les plus vivantes et importantes de
cette localité. Son extrémité sud débouche sur la
plage de Bajondillo, célèbre pour sa superficie et
ses fantastiques installations. À quelques mètres
de celle-ci, s’élève une construction néo-arabe
Ces terres ont connu la présence des Phéniciens
et des Romains, comme le démontrent l’usine de
salaison de Benal-Roma et les restes de villes retrouvés à Torremuelle et Capellanía. C’est pourtant l’occupation musulmane qui est à l’origine de
sa toponymie et du tracé de sa vieille ville. Il ne
BENALMÁDENA
Au cœur de la Costa del Sol, Benalmádena est
composée de trois agglomérations : Benalmádena village, la plus ancienne, digne représentante
de l’architecture et de l’urbanisme traditionnels
andalous, avec ses rues étroites et ses maisons
blanchies à la chaux ; Arroyo de la Miel, plus récente, où se trouve le cœur commercial du village et de nombreux quartiers résidentiels ; et Benalmádena Côte, une authentique station balnéaire où se concentrent les infrastructures habituelles du tourisme du soleil et de la plage.
L’occupation humaine dans cette région est très
ancienne, comme en témoignent les différentes
Benalmádena
.
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Casa de los Navaja
Plusieurs des moulins, qui ont donné son nom à
cette municipalité, sont encore conservés, comme le Moulin de l’Inca, situé dans la région de
Los Manantiales. Il s’agit du plus ancien, il était
réservé à la mouture des céréales et a été le premier à recevoir l’eau de la montagne. Il a aujourd’hui été restauré et un jardin botanique de 40
000 mètres carrés a été construit près de lui.
L’histoire récente de Torremolinos est la chronique
de l’éveil de la côte au tourisme, qui a transformé
un petit village de pêche en une remarquable enclave touristique. Entre la Tour Pimentel et la Tour
Bermeja, appartenant au territoire municipal de Benalmádena, se trouve la zone de Carihuela. Ce petit quartier de pécheurs, situé au bord de la plage, a
transformé ses anciennes maisons en buvettes et
en restaurants où il est possible de goûter le célèbre poisson frit qui a fait la renommée de nos villages côtiers. Cependant, le quartier le plus traditionnel de Torremolinos est celui d’El Calvario. Situé sur la partie haute, il conserve la saveur traditionnelle de l’ancien village de pécheurs qu’il était,
que ce soit dans son architecture ou dans son mode de vie. Il est, de ce fait, possible de se faire une
idée de ce qu’était la réalité de ce village avant le
boom touristique des années soixante-dix.
recherches et prospections archéologiques réalisées dans les grottes de Zorrera, de Botijos (également appelée Cacharros) et de Toro. De nombreux vestiges de bonne qualité et remarquablement conservés y ont été découverts. Ils sont exposés au Musée Archéologique Municipal.
Route des Tours de Guet
Route des Tours de Guet
Molino del Inca (Moulin de l'Inca)
Les premières données sur ce territoire municipal remontent à la fin du XVe siècle, au moment
de la conquête chrétienne. Lors de la répartition
des terres qui a suivi cette conquête, est mentionné un lieu merveilleux dénommé « Les Moulins de la Tour ». En 1502, ces terres passent
sous la juridiction de Malaga sous le nom «
Torres de Pimentel », en hommage à Rodrigo Pimentel, Comte de Benavente, à qui les Rois Catholiques ont offert une partie de ces terres pour
sa collaboration et sa contribution à la prise de
Malaga.
construite au début du XXe siècle : la Casa de los
Navaja. Il s’agit du joli coup de folie d’un habitant de
Churriana qui a décidé de construire une grande
demeure en imitant clairement les structures et la
décoration mudéjarees.
CONVENTION BUREAU
Sous la domination romaine Torremolinos possédait au moins trois usines de salaison, mais
seuls les restes de l’une d’elles sont conservés
sur les terres de l’ancien Campement Benítez.
Une petite nécropole a également vu le jour à
cette époque, lors de la réalisation de travaux
sur la place Cantabria.
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PATRONAT DE TOURISME &
La tour de guet de Torrebermeja doit son nom
à la couleur rouge du terrain sur lequel elle s’élève. Elle se trouve à l’entrée du port de plaisance
de Benalmádena. Il s’agit d’une construction musulmane, même si elle a connu quelques restaurations à l’époque chrétienne. Nous y distinguons
la double imposte de couronnement et le ravelin
de sa base.
Castillo de Bil Bil (Château de Bil Bil)
La Tour de guet de Torrequebrada est également
un héritage musulman, même si, comme la précédente, elle a connu quelques restaurations tout au
long du XVIe siècle. Elle se trouve sur un sommet
escarpé et doit son nom au fait qu’elle est restée
en ruines pendant quelques années.
La dernière de ses tours de guet, appelée Torremuelle, est une construction chrétienne qui avait
une fonction de soutien du système de défense
côtier.
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Près de ce Palais, nous découvrons un autre bâtiment public : le Centre des Expositions, qui dé-
À l’entrée de Benalmádena Village, se trouve le
Musée Archéologique qui abrite la plus belle
collection d’art précolombien existant en Europe,
grâce aux dons de don Felipe Orlando. Les
pièces paléolithiques et néolithiques les plus importantes de l’histoire locale y sont également exposées. Petite anecdote : il faut souligner les
marbres du dallage du Musée, car ils proviennent
d’un bateau qui a coulé au XVIIIe siècle sur les
côtes de cette municipalité, c’est également le
cas d’une sculpture de Diana Cazadora datant du
XVIe siècle exposée dans l’une des salles.
Il faut également signaler le château de Colomares, érigé entre 1987 et 1994 par don Esteban
Martín avec l’aide de deux maçons du village voisin
de Mijas. Il s’agit d’un monument en hommage à la
découverte de l’Amérique qui possède des apports
de divers styles architecturaux (gothique, roman,
mudéjare, etc., et même oriental). C’est réellement
un édifice singulier.
Le mirador des Jardins de Muro, au sommet de
Benalmádena Village, offre un large panorama sur
le flanc de la municipalité et sur le superbe littoral. À
côté de ces jardins se trouve l’église Santo Domingo, qui date du XVIe siècle, même si elle a
connu de nombreux travaux et que seuls quelques
éléments de sa structure d’origine sont conservés.
La place d’España, en plus d’être le centre de la ville, abrite la sculpture de Jaime Pimentel, « la Niña
de Benalmádena », qui offre de l’eau dans un coquillage à tous ceux qui la visitent. Cette place est
devenue le symbole de la municipalité.
Estupa
En octobre 2003, a été inauguré l’Estupa de la
Iluminación, un monument bouddhiste pour la
paix, la prospérité et l’harmonie dans le monde,
servant de lieu de méditation. Les stupas font
partie des plus anciennes structures architecturales et sont présents dans tous les pays où
s’épanouit la philosophie bouddhiste. Leurs
formes géométriques symbolisent, entre autre,
les éléments : terre, eau, feu, air, espace et
conscience. Ce temple est un exemple de plus
de la facilité d’intégration et du mélange culturel
dont fait preuve cette ville si réceptive qu’est Benalmádena.
L’offre touristique et les loisirs proposés par Benalmádena sont pourtant de plus en plus larges :
port de plaisance, parc sous-marin, casino, terrain
de golf, centre hippique, centre de protection des rapaces avec démonstration de fauconnerie, parc
d’attractions, téléphérique, etc. Ce qui en fait ainsi
une municipalité unique et fascinante.
.
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Iglesia de Santo Domingo (Église de Santo
Domingo)
Sur la côte se trouve une construction de style
néo-arabe de 1930 : le château de Bil-Bil. Le
rouge éclatant de son extérieur, décoré de carrelages et de bas-reliefs, suit les canons nazarites.
C’est l’architecte malaguène Enrique Atencia qui
a été chargé par la famille Hermann de réaliser
de ce projet. Mais c’est une autre famille américaine, les Schestrom, qui a acheté ce palais et y
a vécu jusqu’à son rachat définitif par la Mairie.
Celle-ci en a fait un Centre Culturel où sont organisés des expositions, des conférences, des
concerts, etc.
montre que la commune mise clairement sur la
Culture. Il s’agit d’un édifice moderne, pensé et
conçu spécialement pour des expositions d’art et
qui fait entrer Benalmádena dans le cercle prestigieux des circuits internationaux de peinture, de
sculpture, de photographie, etc.
Route des Tours de Guet
Route des Tours de Guet
Castillo de Colomares Château de
Colomares)
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reste malheureusement aucune trace de son
château médiéval, détruit par les troupes chrétiennes lors de sa conquête et de son siège. Benalmádena possède cependant trois tours de
guet sur sa côte, dont deux sont d’époque arabe.
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PATRONAT DE TOURISME &
Peu de municipalités ont la chance de Mijas, qui
s’étend depuis la montagne rocheuse jusqu’à la
douce plage et qui s’élève telle la vigie de la mer
et la blanche tour de guet de la montagne.
Mijas
Ayuntamiento de Mijas (Hôtel de ville de
Mijas)
Les chroniques arabes de l’époque racontent
que cette ville, qu’ils appelaient Mixa, a été
conquise par Abdalaziz, fils de Muza, après son
débarquement en 714. Il a signé un pacte avec
les colons Hispano-Goths, dont il garantissait la
protection et dans lequel il leur permettait de garder leurs biens, tout en respectant leur religion et
leurs coutumes, en échange de quoi il percevait
un pourcentage sur la production agricole et sur
l’élevage.
À la fin du IXe siècle et au début du Xe, pendant
la rébellion d’Omar Ben Hafsun, Mijas est passée successivement aux mains de l’émirat puis
des rebelles. En 1487, elle tombera finalement
aux mains des chrétiens, mais il faudra attendre
1512 pour qu’elle obtienne la « carta de villazgo
» (document officiel reconnaissant l’indépendance d’un village) et qu’elle soit exemptée du paiement des impôts sur les ventes. Il s’agit d’une
marque de gratitude pour être restée fidèle à la
couronne lors de la rébellion des communards.
Mais Mijas possède beaucoup d’autres recoins
intéressants pour le touriste, comme la petite
Plaza de Toros, construite en 1900 sur la zone
connue sous le nom de La Muralla. C’est une
arène ovale qui semble quadrangulaire de l’extérieur. À l’intérieur se trouve le Musée Taurin, où
sont exposés des photographies, des affiches,
des habits de lumière, des capes, etc., une my-
riade d’objets rappelant les meilleurs travaux des
plus célèbres matadors passés dans ces arènes.
Le Carromato Max est un curieux musée de miniatures. Se trouvant sur l’avenue Compás, il
contient des pièces aussi singulières que le portrait d’Abraham Lincoln réalisée sur la tête d’une
épingle ou la prière du Notre Père écrite sur le
bord d’une carte de visite.
La Maison-Musée Historique et Ethnologique
de Mijas, située dans l’ancien Hôtel de ville, sur
la place de La Libertad, ramène le visiteur dans
le passé et aux origines de ce village. Cet édifice
à deux étages présente sur son portail deux Hercules, réalisés en 1916 par le sculpteur français
Th. Porres. À l’intérieur se distingue le patio central, autour duquel sont réparties les différentes
salles thématiques : La Montagne, Les Champs,
La Cave, Les Moulins à Huile, La Boulangerie,
La Charpenterie, La Salle Carmen Escalona (céramiste de Mijas), Le Métier à tisser, L’Habitat
Traditionnel et la Salle Manuel Cortés Quero
(connu sous le nom de « El Topo », « La Taupe
»), dernier maire républicain de Mijas et qui s’est
vu contraint de se cacher dans sa propre maison
pendant trente ans.
106
.
.
Comme nous l’avons dit précédemment, la municipalité de Mijas comprend un vaste territoire
Sa ville possède deux bâtiments religieux. Le
premier, l’ermitage de la Virgen de la Peña, a
été creusé dans la roche par des frères de la
Merci au milieu du XVIIe siècle. C’est là que repose sa patronne. Même s’il n’a rien d’original au
niveau artistique, c’est un lieu intéressant pour la
singularité de sa construction et pour la magnifique esplanade qui s’œuvres face à lui, avec un
jardin très soigné qui offre une vue imprenable
sur la Costa del Sol. Le second est l’église de
l’Immaculada Concepción, qui s’élève sur l’esplanade du coteau où se trouvaient le château et
la mosquée originelle, dont seuls quelques
restes sont conservés. Il s’agit d’un temple à trois
nefs, la centrale étant couronnée d’un plafond à
caissons mudéjare. Adossée à celle-ci se trouve
l’imposante tour de plan carré, qui aurait été
construite, selon certains auteurs, en réutilisant
des matériaux de l’ancienne forteresse.
Casa Museo Histórico Etnológico de Mijas
(Maison-musée historique ethnologique de
Mijas)
Ruta Torres Vigías
Route des Tours de Guet
Ermita de la Virgen de la Peña de Mijas
(Ermitage de la Virgen de la peña de Mijas)
La première référence historique à Mijas apparaît dans les écrits de Ptolémée (IIe siècle apr. J.C.), géographe de l’École d’Alexandrie, qui décrit
très exactement certains lieux de ces terres. Tamisa, comme l’appelaient les romains, se serait
trouvé à l’endroit où s’élèvent aujourd’hui l’église
et les arènes. Ce devait être une ville très prospère et proche de la « vía Apia » (une voie romaine) qui reliait Malaga et Cadix.
allant du flanc de la montagne de Mijas jusqu’au
littoral. Elle possède trois agglomérations : Mijas
village, Las Lagunas et la Cale de Mijas. Mijas
village se trouve à huit kilomètres de la côte et,
même s’il s’agit d’un grand centre touristique, il
conserve tout le charme du village andalous :
ses petites places et ses ruelles aux maisons
blanchies à la chaux qui abritent de petits commerces d’artisanat en guise de souk morisque.
Cependant, le visiteur apercevra rapidement
l’offre touristique la plus originale de cette localité : les célèbres ânes-taxi en location pour visiter
les lieux les plus pittoresques de Mijas.
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MIJAS
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PATRONAT DE TOURISME &
Elle a gagné une grande importance avec l’arrivée des romains, comme le démontrent les vestiges retrouvés sur les gisements des propriétés
El Secretario et Acevedo.
Le gisement romain de la propriété El Secretario se trouve sur Boliches. La chronologie de
l’ensemble s’établit entre la fin du Ier siècle et le
milieu du IVe. Il présente deux espaces distincts
: une zone industrielle, formée de l’usine de salaison et de plusieurs fours de production de céramiques et une autre, constituée d’une station
thermale avec plusieurs dépendances chauffées.
L’usine présente trois zones différentes : une
grande salle diaphane pour le dépeçage, une
seconde salle avec des récipients pour la salaison du poisson et une troisième, plus petite, servant d’entrepôt. À côté de cette usine se trouve
l’Alfar (centre de production de céramiques)
pour lequel cinq fours ont été localisés, dont
trois ont été totalement retrouvés.
FUENGIROLA
Finca Secretario en Fuengirola (Propriété El
Secretario à Fuengirola)
Le territoire municipal de Fuengirola occupe une
étroite frange du littoral dont la physionomie a
profondément changé ces cinquante dernières
années, du fait du développement touristique. Il
a cessé d’être un petit village de pécheurs pour
devenir une station balnéaire de premier ordre,
avec des bâtiments modernes qui lui confèrent
un paysage urbain qui n’a rien à voir avec celui
de son passé historique.
La position côtière de Fuengirola a sans aucun
doute favorisé son peuplement depuis des
temps très anciens. Sa fondation phénicienne
est prouvée sous le nom de Suel, nom qu’elle
conservera jusqu’à l’époque arabe.
Castillo Sohail (Château Sohail)
Grandes tours du château Sohail de Fuengirola
L’accès à la station thermale se faisait par un petit
vestibule décoré de peintures murales et d’un sol
en mosaïque. Il est suivi d’un patio entouré d'une
galerie à colonnes qui servait d’accès aux différentes pièces. Au Nord du patio s’œuvres l’apoditerium (vestiaire). Au sud se trouvent les latrines et
une petite piscine d’eau froide. À l’Est, nous trouvons une autre piscine et à l’Ouest du patio se situe la zone chauffée, composée de quatre salles.
La première est le tepidarium ou bains tièdes, la
seconde est une pièce quadrangulaire dans laquelle se trouve une piscine circulaire, la troisième
devait être le sudatorium (bains de vapeur) et la
dernière est le caldarium (bains chauds). Au Nord
de la zone chauffée se trouve un espace ouvert qui
devait être une zone d’espaces verts et qui communiquait avec le patio entouré d'une galerie à colonnes et avec la zone de service. Plus au Nord,
sur la partie la plus haute se trouvait le château
d’eau (castellum aquae).
L’autre gisement romain du territoire municipal
de Fuengirola est la propriété appelée Acevedo, près du cimetière. Il conserve les restes
d’une usine de salaison, de maisons et d’une
nécropole de style romain tardif, mais n’est pas
ouvert aux visites.
.
.
108
Route des Tours de Guet
Route des Tours de Guet
Fuengirola
CONVENTION BUREAU
Torre de las murallas árabes de Mijas
(Tour des murailles arabes de Mijas)
Ce territoire municipal possède quatre tours de
guet : la Tour de Calaburra, construite en 1515,
selon l’historien Temboury, alors que d’autres auteurs estiment qu’elle date du début du XVIIe
siècle ; la Tour Calahorra, du début du XVIe
siècle ; la Nouvelle Tour, du début du XIXe siècle,
la plus moderne de toute la côte malaguène ; et
enfin la Tour Batería, plus connue sous le nom de
Grande Tour de la Cale, où se trouve le Centre
d’Interprétation des Tours de Guet. De cette
manière, le monument est restauré, tout en diffusant le patrimoine historique et culturel de la région. Ses dépendances s’articulent autour de trois
thèmes principaux. La Salle des Tours offre une
présentation générale de l’origine et de la fonction
de ces vigies du littoral malaguène. La Salle de la
Pêche Traditionnelle présente des maquettes des
embarcations de pêche traditionnelles, ainsi que
les outils utilisés et d’autres aspects relatifs à cette activité. La Salle Torrijos rend hommage à la liberté et à la défense de l’ordre constitutionnel en
prenant comme fil conducteur le débarquement
du Général Torrijos sur les plages de Mijas Côte.
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PATRONAT DE TOURISME &
En 1485, le château est conquis par l’armée chrétienne et sa structure est modifiée. Au XVIe siècle,
la tour principale perd son rôle d’accès et une nouvelle entrée apparaît dans la courtine Nord. L’une
de ses tours Est a également été supprimée pour
construire une plate-forme où placer les canons.
Au XVIIIe siècle, le Comte de Montemar effectuera
de nouveaux travaux afin de loger la cavalerie.
Des années plus tard, la zone de batterie sera
agrandie et la partie haute du front et celle du sudest seront renforcées.
Mosaïque de la ville romaine de Marbella
Fuengirola possède un Musée d’Histoire qui expose des objets à caractère ethnographique ainsi
que des pièces retrouvées sur ses gisements archéologiques, dont une sculpture d’ivoire connue
sous le nom de Vénus de Fuengirola. De plus, cette municipalité possède deux espaces culturels : la
Maison de la Culture et le Palais de la Paix, qui offrent toute l’année des expositions, des concerts et
des représentations de théâtre et de danse.
L’édifice religieux le plus remarquable est l’église
de la Virgen del Rosario, qui se trouve sur la place
de la Constitución. Elle présente un portail baroque formé de deux pilastres et un fronton divisé
surmonté d’une niche.
Pour achever notre parcours dans cette municipalité, nous vous proposons une visite ludique et intéressante : le Zoo de Fuengirola, où apparaissent
des animaux exotiques, fait un excellent travail de
protection des espèces en voie d’extinction.
MARBELLA
Marbella, le plus international des villages malaguènes, est une enclave touristique de premier
ordre, grâce à ses magnifiques plages et à son infrastructure hôtelière et ses services. Mais c’est
également une localité qui conserve de fantastiques exemples archéologiques et architecturaux,
en plus de proposer de nombreux musées.
L’occupation humaine de ce territoire a commencé à
la préhistoire, comme le démontrent les intéressants
vestiges retrouvés dans la réserve Correa, dans la région de Las Chapas, dans les refuges de Puerto Rico et dans les grottes Palomina, Nagüeles et Pecho
Redondo, ces dernières datant du Néolithique. La
présence phénicienne est également prouvée grâce
aux restes retrouvés au bord de la rivière Real.
Mosaïque de la ville romaine de Marbella
Mezquita árabe de Marbella (Mosquée arabe
de Marbella)
Certains chercheurs affirment que la zone où se situe aujourd’hui la vieille ville de Marbella était autrefois une ville romaine : l’ancienne Salduba. En
laissant de côté les suppositions, l’occupation romaine de Marbella est indubitablement démontrée,
comme le prouvent les magnifiques gisements de
la ville romaine de Río Verde et les thermes de Las
Bóvedas.
Au bord de l’embouchure de la rivière, d’où elle tire
son nom, se trouve la ville romaine de Río Verde
qui date de la fin du Ier siècle et du début du IIe apr.
J.-C. Son originalité principale réside dans la décoration de ses mosaïques. Au Nord se trouve une
pièce avec une mosaïque de la Gorgone, un ensemble au thème marinier présentant des rames,
des dauphins, des ancres est conservé sur le côté
Ouest du patio. Au sud se succèdent des motifs
géométriques et d’autres figuratifs sur la thématique culinaire, les plus originaux et les plus appréciés.
Les thermes de Las Bóvedas se trouvent au
bord de la Méditerranée, dans le lotissement de
Guadalmina et il semblerait qu’ils ont été
construits au IIe siècle apr. J.-C., même s’ils ont
été réutilisés à l’époque du Bas Empire jusqu’au Ve siècle apr. J.-C. C’est un bâtiment singulier, tant par sa fonction que par son plan.
L’enceinte s’inscrit dans un octogone et s’articule autour d’une grande salle de plan octogo-
.
.
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Route des Tours de Guet
Route des Tours de Guet
Zoo de Fuengirola
Au XIXe siècle, en pleine Guerre d’Indépendance,
le château a été occupé par l’armée française qui
a fait sauter l’angle sud-ouest de la muraille lors de
sa retraite. Peu de temps après, cet édifice a perdu sa fonction jusqu’à qu’il soit décidé, en 1995, de
le restaurer et de l’utiliser comme centre culturel.
CONVENTION BUREAU
Museo de Historia de Fuengirola (Musée
d'histoire de Fuengirola)
Les Arabes ont rebaptisé cette localité Sohail,
l’une des étoiles de la constellation d’Argos visible,
d’après la légende, depuis le château qu’ils ont érigé au bord de la rivière Fuengirola. Ce château se
trouve sur une petite colline, ce qui en fait un mirador parfait d’une grande partie de la côte. Il s’élève
sur les ruines d’établissements puniques et romains antérieurs. Une tour de guet a été construite à l’époque du califat et ensuite, au XIIe siècle, les
Almoravides ont érigé un ribat (enceinte défensive)
doté de huit courtines et de huit tours. L’accès à
l’intérieur se faisait par la tour principale en utilisant
un système d’axe coudé.
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PATRONAT DE TOURISME &
Torre Vigía de Marbella (Tour de guet de
Marbella)
À San Pedro Alcántara, que certains auteurs
identifient comme l’ancienne Cilniana, se trouvent
les restes d’une basilique paléochrétienne à
double abside et de sa nécropole datant de la fin du
Ve siècle et du début du VIe apr. J.-C., qui étaient occupées jusqu’à l’époque wisigothe.
Avec l’arrivée des chrétiens, son urbanisme sera
légèrement modifié : certaines rues deviennent
rectilignes et plus larges. La construction de la célèbre place de Los Naranjos, qui est restée jusqu’à aujourd’hui le centre névralgique de Marbella, date du XVIe siècle. Nous y trouvons des bâtiments représentatifs de l’architecture civile, telle la
Maison du Corregidor Don Pedro de Villandrado (premier maire chrétien), construite en
1504, qui combine des éléments mudéjares et gothiques et dotée de trois étages et d’un portail à
deux étages réalisé en grès jaune. L’Hôtel de ville, construit entre 1504 et 1512 dans un style Renaissance-mudéjare, se distingue également par
le magnifique plafond à caissons de la Salle de
Réunions. Autres constructions à caractère religieux érigées à la même époque : l’ermitage originel de Santiago et celui de Santo Cristo, ce
dernier ayant connu de multiples restaurations
aux XVIe, XVIIIe et XXe siècles ; l’hôpital San
Juan de Dios, de style gothique-mudéjare, à façade latérale et doté d’un patio entouré d’une arcature en plein cintre et d’une chapelle intérieure ;
et l’hôpital Bazán, actuel Musée de la Gravure
Espagnole, de style Renaissance-mudéjare, qui
possède un patio, une chapelle et une grande tour
couronnée d’une charpente sur laquelle s’ouvrent
trois arcs en plein cintre. Il faut également souligner la construction de croix votives et de chapelles de rues.
Hospital Bazán (Hôpital Bazán)
D’importants travaux débutent au XVIIe siècle :
amener l’eau jusqu’aux fontaines publiques. La façade de l’Hôtel de ville conserve d’ailleurs une
plaque commémorative de cet événement
Le XVIIIe siècle nous laissera des œuvres de grande importance comme la construction de l’ermita-
Iglesia de la Encarnación (Église de la
Encarnación)
.
.
Ayuntamiento de Marbella (Mairie de
Marbella)
Les documents, tout comme l’architecture conservée, démontrent que la Marbella musulmane était
une ville fortifiée sur laquelle s’ouvrait vers le nord
la porte de Ronda, vers l’est celle de Malaga et
vers le sud celle de la Mer. Il est également avéré
qu’elle possédait plusieurs grandes tours, comme
celles de Cubo et de Chorrón. En ce qui concerne son tracé urbain, ses rues étaient étroites et sinueuses, ce qui correspond au schéma urbain
hispano-musulman. Du VIIIe siècle jusqu’à la
conquête des Rois Catholiques, la ville a grandi et
s’est développée, jusqu’à dépasser ses murailles.
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Malaga, Soleil, Monuments et Musées
Route des Tours de Guet
Route des Tours de Guet
Mais c’est avec l’arrivée de l’islam que la ville
gagnera en importance. À cette époque appartiennent les restes des murailles et de l’Alcazaba, que nous découvrons au cœur de la
vieille ville et dont la construction remonte à
l’époque du Califat, avec cependant des modifications postérieures.
CONVENTION BUREAU
nal, au centre de laquelle se trouve une piscine
à laquelle nous accédons par deux échelles
asymétriques. Autour de cette salle centrale se
trouvent quatre absides et un total de six dépendances qui communiquent entre elles et
sont couronnées d’une voûte d’arêtes. L’édifice
compte un deuxième étage en forme de galerie
circulaire, sur laquelle s’œuvres une série de
petites salles. L’accès à cet étage supérieur se
fait par un escalier qui a disparu aujourd’hui.
Une plate-forme, qui faisait office de terrasse,
couronnait l’édifice et à l’extérieur de celui-ci se
trouvait une pièce couronnée d’une voûte en
demi-berceau. Les fouilles réalisées ont permis
de découvrir une partie du système de canalisations et un fragment du pavage d’origine, ainsi que divers restes de mosaïques.
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PATRONAT DE TOURISME &
Museo del Grabado Español Contemporáneo
(Musée de la gravure espagnole contemporaine)
Malaga, Soleil, Monuments et Musées
Route des Tours de Guet
.
Le Musée-Métairie Miraflores est une ancienne
métairie du début du XVIIIe siècle qui possédait
une sucrerie et un moulin à huile. Cet édifice, qui
est un joyau en soi, abrite le Musée de l’Huile, doté de plusieurs salles d’exposition permanente et
temporaire, d’une vidéothèque et d’une salle audiovisuelle. Il possède cependant bien d’autres attraits. Il compte un parc archéologique annexe
dans lequel se trouve un ancien ermitage rupestre
datant environ du IXe siècle. Près de celui-ci, vers
l’est, se trouvent les cinq fours de la sucrerie,
considérés comme les mieux conservés en Europe et nous découvrons dans ses jardins quelques
espèces très anciennes ou rares, qui lui confèrent
une valeur incomparable.
Le Musée du Bonzaï, situé dans un édifice
construit spécialement à cet effet dans le parc Arroyo de la Represa, a été inauguré en 1992. Il est
unique en Espagne et expose dans quatre salles
une magnifique collection de trois cents de ces
petites œuvres d’art, délicatement choyées par le
propriétaire des lieux, Miguel Ángel García.
Enfin, le Musée d’Art Mécanique se trouve dans
le Centre Culturel « El Ingenio » à San Pedro
Alcántara et la Collection Municipale d’Archéologie se situe dans la Délégation Culturelle, sur la
place Altamirano, où sont exposés les restes archéologiques d’intérêt retrouvés lors des différentes fouilles et recherches menées sur ce territoire municipal.
BENAHAVÍS
Même s’il s’agit d’une localité de l’intérieur des terres,
sa proximité de la côte lui a permis de bénéficier du
développement qu’a connu le littoral. C’est la raison
pour laquelle de grandes zones de lotissements et
de magnifiques terrains de golf sont apparus dans
ses environs, même si sa ville conserve les caractéristiques des villages de montagne.
Sa première agglomération est apparue à l’époque
arabe, à la fin du Xe siècle. Les affrontements entre
musulmans et chrétiens et même les luttes entre Espagnols et Français, pendant l’invasion napoléonienne du début du XIXe siècle, se sont toujours déroulés
en présence du château de Montemayor, la forteresse qui renferme toute l’histoire de ce village.
Le château et le village sont passés aux mains chrétiennes en 1485, quand les Rois Catholiques ont pris
Marbella et ses alentours. Ce territoire a été remis à
Juan Silva, Comte de Cifuentes, en 1492, pour services rendus à la Couronne de Castille. Il faudra attendre 1572 pour que l’indépendance de Marbella
soit proclamée, quand Felipe II remet la « carta puebla » (document royal offrant des privilèges à une village) à Benahavís.
Castillo de Montemayor (Château de
Montemayor)
Les restes du château se trouvent à la périphérie de
la ville. Il est encore possible d’apprécier une partie
de ses murailles et la tour de la Reina, la partie la
plus remarquable de la forteresse, ainsi que les vestiges de ce qui étaient des chambres et un puits. Il y
a également sur son territoire municipal plusieurs
tours de guet médiévales érigées sous le règne
nazarite, comme Leonera (parfaitement conservée),
Daidín, Campanillas, Tramores ou Esteril.
Il est aussi conseillé de se promener dans sa ville, au
tracé urbain arabe qui caractérise ses rues sinueuses, en profitant de l’ordre et de la tranquillité de
ses maisons blanchies à la chaux et de ses paisibles
places. Enfin, dernier monument d’intérêt, un ancien
palais du XVIe siècle, doté d’un petit patio intérieur
entouré d’une galerie à colonnes, érigé selon les canons de l’architecture nazarite.
L’église paroissiale originelle du XVIIIe siècle, dédiée
à la Virgen del Rosario, a été abattue du fait de son
mauvais état. Un temple de plus grandes dimensions est aujourd’hui en construction afin d’accueillir
le culte de ce paisible village.
.
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Museo Ralli (Musée Ralli)
Le Musée de la Gravure Espagnole Contemporaine, situé dans l’Hôpital Bazán, a ouvert ses
portes grâce à la collection de gravures offerte par
don José Luis Morales Martín, l’une des plus importantes du genre. Il dispose également d’un atelier de gravure, d’une salle d’expositions temporaires et d’une salle de conférences.
Les installations du Musée Ralli se trouvent dans
le lotissement de Coral Beach. Il expose surtout
des œuvres de l’art européen classique et latinoaméricain moderne.
Route des Tours de Guet
Museo Cortijo Miraflores (Musée-Métairie
Miraflores)
Mais Marbella ne possède pas seulement un vaste patrimoine archéologique et architectural, elle
offre également un choix de musées excellent et
varié : elle en compte six à son actif.
CONVENTION BUREAU
ge d’El Calvario, de quelques manoirs dans les
rues Ancha et San Francisco et surtout l’érection
de l’église Encarnación sur la place de la Caridad, un temple aux dimensions imposantes, à
trois nefs et transept couronné d’une coupole.
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PATRONAT DE TOURISME &
du dieu phénicien Bes particulièrement intéressante.
L’occupation humaine de ces lieux est visible depuis l’époque préhistorique, ce que confirme la
découverte d’outils en pierre grossièrement
taillée datant du Paléolithique, ainsi que d’autres
restes de céramiques, d’outils en pierre taillée,
de haches en pierre polie, correspondant au
Néolithique.
Detalle de la Torre del Reloj de Estepona
(Détail de la Tour de l'horloge d'Estepona)
Pendant les premières phases de l’Âge du
Cuivre, des villages maîtrisant l’usage du métal
se sont installés à Castillejos de Estepona (dans
la zone de Pedregales). Sur ce gisement ont été
retrouvés des verres campaniformes à la décoration géométrique, ainsi que des fragments de
grands récipients de stockage du grain, des
haches en pierre polie et des outils en silex. À
l’Âge du Bronze, ces villages se sont maintenus
et complexifiés du point de vue social et occupationnel. L’exceptionnelle découverte, dans la région de Corominas, de cinq dolmens parfaitement conservés et qui étaient utilisés à cette
époque, a fourni pléthore d’informations sur ces
établissements originels. Lors de leur excavation, des récipients en céramique, des armes et
des parures personnelles ont également été découverts dans les tombes inhumées. Il ne faut
pas oublier les outils métalliques et quelques récipients campaniformes décorés qui sont conservés entiers.
Aux IXe et VIIIe siècles av. J.-C., les Phéniciens
arrivent sur les côtes d’Estepona. Les vestiges
d’une ancienne ville phénicienne, appelée Astapa, ont été découverts sur le gisement de la colline Torreón, près de la rivière Guadalmansa. Des
restes de plusieurs lieux de vie, de stockage, etc.,
y ont été retrouvés, ainsi que de nombreux objets de la vie quotidienne comme des amphores,
des assiettes, des urnes, des céramiques, des
pièces de monnaie, des bijoux et une terre cuite
À la fin du IIIe siècle av. J.-C., les romains
conquièrent la péninsule. L’établissement le plus
important d’Estepona à cette époque est la ville
romaine de « Las Torres », où les multiples
fouilles ont permis de découvrir de nombreuses
céramiques, pièces de monnaie, chambres pavées de mosaïques, restes de colonnes et de statues en marbre, ainsi que les restes de thermes.
À partir du Ve siècle apr. J.-C., avec la chute de
l’Empire Romain, la population se concentre en
établissements de plus grande taille, dans lesquels la zone réservée au culte chrétien joue un
rôle prépondérant : il s’agit de la basilique et de sa
zone d’enterrement correspondante. L’un de ces
cimetières a été retrouvé, dans la région d’Arroyo
Vaquero, avec une trentaine de tombes, certaines
contenant des individus enterrés avec des objets
rituels comme des petits pots de céramique.
L’arrivée des musulmans sur la péninsule et l’établissement de l’émirat andalou entraînent l’occupation de ces terres et la construction du château
El Nicio, qui sera occupé pendant les IXe, Xe et XIe
siècles apr. J.-C. Cette fortification s’est avérée
très importante pendant la rébellion d’Omar ben
Hafsun contre les émirs cordouans, mais sera finalement prise par les troupes des émirs en 923
apr. J.-C. Nous conservons encore une partie de
ses murailles et plusieurs tours situées sur une
zone montagneuse difficile d’accès, ce qui rend
les visites impossibles.
Castillo de Estebbuna de Estepona (Château
de Estebbuna de Estepona)
Route des Tours de Guet
Au milieu du Xe siècle apr. J.-C., pendant le califat
d’Abderrahmán III, un château est construit dans
l’agglomération actuelle. Elle recevra le nom d’Estebbuna, d’où provient le terme Estepona. Cette
forteresse suivait le modèle dicté par les Cordouans : plan rectangulaire, tours dans les angles
.
.
Route des Tours de Guet
Estepona
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ESTEPONA
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PATRONAT DE TOURISME &
Iglesia de la Virgen de los Remedios (Église
Virgen de los Remedios)
Cette politique de repeuplement et de défense
de la frontière maritime prévoit la construction
de l’ancienne forteresse arabe, celle de certaines tours de guet et la restauration de certaines autres. Malgré sa reconstruction entre
1503 et 1504, cette forteresse n’était pas adaptée aux innovations militaires nées de l’utilisation de l’artillerie. La construction du château de
San Luis a donc été entreprise en 1523. Elle
n’est rien d’autre qu’un ajout au château médiéval. Deux murs en talus sont érigés, prolongeant
vers le sud les pans Est et Ouest, dont l’intersection présente à son sommet une tour d’artillerie, de même que les angles Sud-Est et SudOuest de la fortification. Au cours des siècles
suivants, cette fonction pour laquelle il a été
créé continuera de se développer, jusqu’au dé-
but du XIXe siècle, où les dommages causés par
les Français le laisseront en ruines. Nous ne
conservons aujourd’hui que la moitié Ouest du
mur Sud et la tour d’artillerie centrale.
Il est possible d’admirer sept des magnifiques
tours de guet citées plus haut sur le territoire
municipal d’Estepona, deux d’entre elles étant
d’origine arabe.
La Tour Guadalmansa ou Desmochada, dans
l’agglomération de Cabo Bermejo, date du Xe
siècle, même si elle a connu d’importantes modifications au XVIe. C’est la seule de cette municipalité à posséder un plan carré, ainsi que deux étages
couronnés de coupoles en plein cintre. L’échelle
mène à une grande terrasse avec guérite datant
du XIXe siècle. Elle possède un mâchicoulis orienté au nord, sur la verticale de la porte.
La Tour Casasola ou Baños se trouve dans les
jardins de l’Hôtel Atalaya. Il s’agit d’une construction du XIVe siècle, de plan outrepassé, à laquelle
a été ajouté un ravelin (renfort) sur sa base. Elle se
vante d’être la tour de guet la plus svelte de tout le
littoral andalous, car elle possède une hauteur de
quinze mètres.
La Tour Arroyo Vaquero, dans les jardins de
l’agglomération de Bahía Dorada, la Tour Saladavieja, dans celle de Punta Doncella, la Tour
Padrón, dans les jardins de l’Hôtel Kempisky, la
Tour Velerín, dans le quartier du même nom
ainsi que la Tour Saladillo, dans l’agglomération éponyme, présentent les mêmes chronologie (deuxième moitié du XVIe siècle) et typologie : plan circulaire et, à l’intérieur, une
chambre dotée d’une cheminée, d’une coupole
en briques, d’un escalier et d’une terrasse.
Certaines présentent également une guérite du
XIXe siècle et des mâchicoulis orientés vers les
quatre points cardinaux.
Ermita del Calvario (Ermitage du Calvario)
Ce village côtier, aux gens humbles et évidemment
rompus aux bouleversements qu’ont supposés
tant de changements de domination et ensuite
d’abandon, a obtenu son indépendance totale et
absolue du roi Felipe V. Preuve en est la « carta de
Villazgo » signée par le roi lui-même à Séville le 21
avril 1729 et conservée dans les archives municipales de cette localité.
Dans la ville se distingue l’église Virgen de los
Remedios, datant du XVIIIe siècle, qui a appartenu au couvent, aujourd’hui disparu, des frères franciscains jusqu’au désamortissement de 1835. Il
s’agit d’un temple à trois nefs voûtées disposant
d’une coupole sur le transept. Sa façade, réalisée
en pierre, est de style rococo, même si certains
éléments rappelant le baroque tardif hispano-américain lui ont été ajoutés.
.
.
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Route des Tours de Guet
Route des Tours de Guet
Torre de Guadalmansa (Tour de
Guadalmansa)
Estebbuna passe alternativement aux mains
des « reyes taïfas » (roitelets qui se partagèrent
l’Espagne arabe après la disparition du califat
de Córdoba) d’Algésiras (XIe siècle), aux Almoravides et aux Almohades (XIIe et XIIIe siècles),
aux meriní (XIIIe et XIVe siècles) et, enfin, aux
nazarites (XIVe et XVe siècles). Elle sera finalement conquise en 1456 par Enrique IV de Castille. Le roi cède son domaine au Marquis de Villena et, malgré les efforts entrepris pour son repeuplement et sa défense, Enrique IV finit par
l’abandonner et la détruire pour empêcher les
musulmans de s’en emparer. Après la conquête
du Royaume de Grenade par les Rois Catholiques, elle a été soumise à la juridiction de Marbella. En 1502, don Fernando Zafra, grâce à un
brevet du roi, se charge du repeuplement de la
ville après quarante ans d’abandon.
CONVENTION BUREAU
et murs en pierres de taille. Elle a été reconstruite
à l’époque des Rois Catholiques et finalement détruite au XVIIe siècle, ne laissant derrière elle
qu’une citerne qui se trouve sous le patio de l’Hôtel de ville.
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PATRONAT DE TOURISME &
L’ermitage du Calvario date du XVIIIe siècle. Il
s’agit d’une construction de plan carré et avec une
voûte d’arêtes où prédomine la sobriété des
formes architecturales.
En parcourant la vieille ville de cette localité, nous
découvrirons quelques maisons seigneuriales
du XVIIIe siècle comme celle du Marquis de Mondéjar ou la Maison de la Borrega.
Sa Plaza de Toros (arènes) moderne mérite une
mention particulière. Construite en 1927, sa
conception asymétrique et sa forme elliptique si
particulières la rendent unique au monde. De plus,
cette construction abrite les quatre musées à travers lesquels Estepona nous présente son histoire
la plus ancienne et ses coutumes.
Le Musée Taurin Antonio Ordóñez, qui en plus
d’un grand torero, a été le premier gérant de ces
arènes, rassemble de nombreuses photographies, affiches, habits de lumière, etc., ayant appartenus aux plus célèbres matadors, ainsi que
des têtes de féroces taureaux de combat, des
cocardes, des fers à marquer le bétail espagnols
ou portugais et une multitude d’objets relatifs à la
fête nationale.
Le Musée de Paléontologie a pour objectif de montrer et de diffuser, de façon didactique, la richesse
faunistique à travers des fossiles du Pliocène (quatre
millions d’années) retrouvés sur ce territoire municipal. Il contient plus de 2 000 fossiles et 600 espèces,
ce qui en fait la collection la plus importante d’Europe. Le parcours s’organise en quatre sections thématiques. La première : introduction à la paléontologie et au temps géologique. La seconde : l’évolution.
La troisième : les mollusques. Et la dernière : la faune marine du Pliocène dans d’autres zones géographiques.
Le Musée Archéologique réunit des pièces de
toutes les époques et cultures retrouvées sur les gisements de cette région. Les restes les plus anciens,
des outils taillés en pierre, remontent au Paléolithique. Il faut souligner les matériaux de l’époque
phénicienne provenant du gisement « El Torreón »,
telles que diverses céramiques, pièces de monnaie,
bijoux et surtout la terre cuite du dieu phénicien Bes.
De l’époque romaine sont exposés les restes retrouvés sur le gisement « Las Torres » : des céramiques,
pièces de monnaie, pavages en mosaïque, colonnes, statues de marbre, etc. Des céramiques et
des pièces de monnaie musulmanes provenant des
ruines du château El Nicio (IXe, Xe et XIe siècles) y
sont également exposées, ainsi que d’autres objets
provenant de la ville d’Estebbuna, l’Estepona arabe
du Xe au XVe siècle.
Tout ceci fait d’Estepona une municipalité incontournable dans notre périple sur la côte malaguène, car
en plus de l’indéniable valeur historique et patrimoniale que nous avons décrite, elle possède une offre
touristique de soleil et de plage de premier ordre. Cela confère une valeur supplémentaire à ce merveilleux village, aux gens aimables, ouverts et sachant s’occuper du visiteur qui les aborde. Un paradis côtier où combiner loisir et culture, histoire et
amusement, sous le soleil de l’Andalousie.
MANILVA
La situation géographique stratégique de Manilva, la
frontière actuelle de la province de Malaga avec celle de Cadix et très proche du détroit de Gibraltar, a
permis, depuis très longtemps, la succession ininterrompue d’établissements humains dans cette région. Preuves en sont les restes archéologiques retrouvés dans la montagne Utrera, qui témoignent de
Restes de la ville romaine. Manilva
.
.
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Route des Tours de Guet
Route des Tours de Guet
Museo de Paleontología (Musée de Paléontologie)
L’objectif principal du Musée Ethnographique est
de diffuser le mode de vie et les coutumes des habitants de cette contrée lors des époques récentes.
Il dispose pour cela d’un espace d’exposition qui
s’organise en quatre salles thématiques : la Salle
des Miniatures, avec des reproductions à l’échelle
d’ustensiles et d’outils agricoles ; la Salle de la Campagne, où sont exposés les différents ustensiles selon un critère fonctionnel (l’apiculture, les semailles,
la moisson, le battage, l’élevage, la forge, etc.) ; la
Salle de la Mer, où apparaissent des maquettes de
différentes embarcations, des engins de pêche, des
attirails, des nœuds, etc. ; et enfin, la Salle Transmé-
diterranéenne, où sont exposés trois maquettes de
paquebots, un habitacle, une passerelle de manœuvres et divers cadres.
CONVENTION BUREAU
Il existait un autre temple, sur un site différent, dédié à cette Vierge mais il a disparu lors du séisme
de 1755. La construction de la Tour Reloj a été ordonnée par Enrique IV au dernier tiers du XVesiècle, sur les fondations d’une ancienne mosquée. C’est le seul élément toujours conservé de
l’église originelle et il a été l’objet d’une profonde
restauration au XIXe siècle dans le respect de l’esthétique classique, avec cependant quelques
touches baroques.
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PATRONAT DE TOURISME &
Castillo de Sabinillas (Château de Sabinillas)
C’est pourtant sous la domination romaine que ces
terres vont acquérir une importance toute particulière, comme le démontrent les restes de la ville romaine retrouvés sous le fortin de San Luis de Sabinillas, ceux d’une grande tour sur la colline Hacho,
ainsi que les vestiges en céramique retrouvés dans
les murs de Haza del Casareño.
Des restes intéressants appartenant au MoyenÂge ont également été découverts dans les gisements du coteau de Sepultura, d’Alcaría,
de Tesoro, de Terán, etc. D’autre part, il est
avéré qu’au moins l’une de ses deux tours de
guet, celle de Punta Chullera, est d’origine arabe.
Edificio de Sabinillas (Bâtiment de Sabinillas)
San Luis de Sabinillas est la deuxième ville de la côte à appartenir administrativement au territoire municipal de Manilva. C’est là que se trouve le Château
ou Fortin de la Duchesse, construit sur un ancien
établissement romain. Il a été érigé en 1767 pour défendre le littoral contre les incursions pirates.
Autres visites intéressantes au sein de sa ville et de
son territoire municipal : « Villa Matilde », maison
de don Ignacio Infante (frère de Blas Infante, le père de la patrie andalouse), où sont exposés quelques
restes romains retrouvés dans cette ville ; le Moulin
du Duc, aujourd’hui propriété privée ; Ingenio Chico,
l’une des deux sucreries construites par le Duc d’Arcos et qui conserve l’aqueduc et une partie de la
construction en pisé du XVIIIe siècle ; une Cave du
XIXe siècle ; la Charca de la Mina, qui dispose de
restes d’anciens bains romains ; la Tour du Sel, colonie agricole et sucrerie ; et enfin Canuto de Manilva, un col qui abrite de nombreuses grottes, comme
celle du Grand Duc, dans laquelle ont été retrouvés
des restes préhistoriques.
Ruines de la muraille arabe de Casares
CASARES
Situé entre la montagne de Ronda et la Costa del
Sol, Casares est immergé dans un paysage montagneux et maritime à la beauté spectaculaire. Il
a été déclaré Ensemble monumental d'intérêt
Historique-Artistique en 1978, pour son apport au
patrimoine et à la culture.
Casares était déjà peuplé pendant la préhistoire,
comme le démontrent les découvertes faites
dans les abris et les grottes de Ferrete, Crestellina ou Utrera. Son enclave stratégique, d’un point
de vue défensif ou pour la voie de passage qu’elle représente entre le détroit de Gibraltar et la
montagne de Ronda, a favorisé les différents établissements de population au cœur s des temps
et lui a valu son statut de carrefour des cultures.
D’importants vestiges romains ont été retrouvés
sur son territoire municipal, comme ceux de la
Métairie d’Alechipe, une propriété privée à cinq
Baños de Hedionda en Casares (Bains de
Hedionda à Casares)
Torre de la Sal de Casares
.
.
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Route des Tours de Guet
Route des Tours de Guet
Torre de Punta Chullera (Tour de Punta
Chullera)
À partir du XVIe siècle, l’histoire de Manilva s’écrit en
parallèle à celle de Casares, comté auquel il appartenait alors. La grande insécurité régnant sur la région, du fait de sa proximité avec le littoral, a entraîné la construction d’une tour, en 1528 sur ordre du
roi Charles V, sur le Salto de la Mora et l’installation
d’une garnison sur la colline Mártires. C’est là l’origine de Manilva, qui a finalement obtenu son indépendance de Casares en 1796. Peu de temps avant
l’obtention de ce « Real Privilegio de Villarga » (document officiel lui conférant son indépendance), cette localité avait inauguré son église paroissiale dédiée à Santa Ana. Situé sur la place de l’église, l’édifice actuel, datant de la fin du XVIIIe siècle, a été
construit sur les fondations d’un autre plus petit du
XVIe siècle et a connu une importante restauration
au XIXe.
CONVENTION BUREAU
l’occupation néolithique, ainsi que ceux de la colline
du château, entre les rivières Alcorrín et Martagina,
remontant à l’Âge du Bronze.
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PATRONAT DE TOURISME &
Castillo de Casares (Château de Casares)
Les célèbres bains d’Hedionda, déclarés Bien
d'Intérêt Culturel, sont également un échantillon
intéressant de l’héritage romain. Ils se trouvent sur la
rive droite de la rivière Albarrán. Il s’agit d’un établissement de bains de plan carré, couronné d’une voûte sphérique sur pendentifs et de deux voûtes en
berceau, le tout sous les eaux. À l’époque du califat
arabe, il a été agrandi et sa structure et ses canalisations ont été modifiées, pour que ces dernières se
vident à l’extérieur.
La légende attribue son origine à Jules César
lui-même, qui aurait ordonné sa construction
lorsqu’il était préteur pour soulager une maladie
herpétique dans ses eaux sulfureuses et ferrugineuses.
À côté de ces bains se trouve un pont aqueduc, datant du XVIe siècle, qui canalisait les
eaux de ce ruisseau et qui est jalonné de moulins à farine hydrauliques de tradition morisque
qui possèdent aujourd’hui une valeur ethnologique évidente.
La Tour du Sel, utilisée par les arabes comme bastion défensif sur la côte, se trouve sur un promontoire rocheux qui s’enfonce dans la mer. De plan carré,
elle possède deux étages et une voûte de forme octogonale.
Iglesia de San Sebastián (Église de San
Sebastián)
L’ermitage de la Virgen del Rosario se trouve
entre les rivières Genal et Guadiaro, dans une
zone frontalière avec le territoire municipal de Jimena. C’est là que se rendent en pèlerinage les
habitants de Casares qui accompagnent la Vierge au mois de mai.
L’agglomération de Casares est d’origine arabe, de
même que sa toponymie, puisqu’elle dérive du terme
« Caxar » (forteresse). Le tracé de ses rues repose
sur les irrégularités du terrain formé de deux coteaux
et d’une cuvette. Elle n’était fortifiée que de face car
le ravin naturel qui se trouve derrière elle rend son
accès impossible. Elle possédait deux portes, l’une
rue Villa, où se trouve aujourd’hui le Musée d’Ethnohistoire et une autre rue Arrabal. Elle abrite également en son sein les ruines d’un château référencé depuis le XIIIe siècle. Situé sur la partie la plus
haute, il permettait d’observer l’arrivée des ennemis
tant par la côte que par l’intérieur.
Près de cette forteresse se trouvent diverses
constructions emblématiques comme le cimetière,
original par sa construction circulaire et ses niches
blanchies à la chaux ; l’ermitage de Vera Cruz, dont
il ne reste plus aujourd’hui qu’une partie de son
unique nef ; et l’église Encarnación, construite au
XVIe siècle sur les fondations d’une ancienne mosquée. Ce temple présente trois nefs séparées par
des arcs en plein cintre, sans qu’aucune voûte ne
soit conservée, ainsi qu’une tour mudéjare. Il est aujourd’hui en cours de restauration.
En dehors de son enceinte fortifiée, sur la place d’España, centre névralgique de Casares, se trouve
l’église San Sebastián. Il s’agit d’un édifice du XVIIe
siècle, à nef unique, qui abrite en son sein l’image de
Nuestra Señora del Campo, la patronne du village.
Vue de la ville
Sur cette même place se trouve le monument en
hommage à Blas Infante, le plus illustre fils de Casares, ainsi que la fontaine de Charles III, construite
au XVIIIe siècle et qui possède quatre jets d’où jaillit
l’eau fraîche de cette terre.
Route des Tours de Guet
À l’extrémité Sud de son agglomération, sur la place
Fuente del Llano, se trouve l’église Encarnación.
D’origine conventuelle, elle présente une unique nef
et trois arcs en brique sur sa façade. Adossée à elle,
.
.
Route des Tours de Guet
Iglesia de la Encarnación (Église de la
Encarnación)
CONVENTION BUREAU
kilomètres de la ville. On y a découvert les restes
d’une ville que beaucoup de chercheurs identifient comme l’ancienne Lacipo, érigée sur un village ibéro-phénicien et que les wisigoths ont ensuite utilisée comme nécropole.
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s’élève une tour mudéjare datant du XVIe siècle, à
laquelle deux corps ont ensuite été ajoutés.
Il faut enfin mentionner les deux musées de cette intéressante municipalité : le Musée d’Ethnohistoire et
le Musée-Maison Natale de Blas Infante.
Le Musée d’Ethnohistoire, situé près des portes de
l’ancienne forteresse, expose des vestiges archéologiques et des ustensiles de la vie quotidienne depuis
le Néolithique jusqu’au XXe siècle. Les différents objets présentés sont répartis en six zones thématiques : la zone d’archéologie et d’histoire, la zone
agricole, celle des éléments religieux, celle de l’environnement, celle du cinéma et de la technologie et
enfin celle de la gastronomie et de l’histoire.
Casares s’élève de lui-même comme la tour de guet
de la côte et l’entrée vers la montagne, c’est un village qui mérite vraiment d’être visité lors de notre pérégrination dans la province malaguène. Patrimoine
et culture sont noyés dans un environnement naturel
privilégié afin de séduire le visiteur et l’inviter au repos et à la contemplation, tout en excitant sa curiosité et en lui présentant les charmes historiques que
renferment ses rues silencieuses. Casares, un plaisir pour les sens.
Museo de Etnohistória
(Musée d'ethnohistoire)
.
Route des Tours de Guet
Le Musée-Maison Natale de Blas Infante, père de
la « patrie andalouse », se trouve rue Carrera et
quelques biens personnels de ce célèbre politicien,
penseur et écrivain y sont exposés. Il possède également une salle d’exposition temporaire.
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PATRONAT DE TOURISME &
r
8. ONDA
Le point de départ pour les routes dans la région montagneuse de Ronda est la ville de Ronda elle-même. Il faudra donc d’abord la visiter, ainsi que la municipalité toute proche d’Arriate et les ruines romaines
Arco de Acinipo (Arc d'Acinipo)
En quittant cette ville, nous continuerons la visite
de la montagne par trois routes qui s’offrent à
nous : la vallée de Genal, route des Maures et
des Chrétiens ; la vallée de Guadiaro, route des
origines de l’Homme ; et la montagne de las
Nieves, la route de l’eau.
Elles parcourent toutes des routes de montagne,
nous devrons donc être attentifs en conduisant.
RONDA
Les peintures de la grotte de Pileta (Benaoján)
démontrent que la région de Ronda était habitée
au moins depuis le Paléolithique et les restes découverts lors d’excavations effectuées dans la ville de Ronda indiquent également des traces
d’établissements humains pendant le Néolithique. C’est pourtant l’historien Plionio qui fera
Murallas de Ronda (Murailles de Ronda)
.
.
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Ronda
Ronda
Le plateau de Ronda est depuis très longtemps apparu comme une voie de passage entre le Campo de
Gibraltar et l’est de Malaga. Il représente le chemin naturel dans l’intérieur, le long duquel l’homme a su
s’adapter, en profitant de tout ce que lui offrait l’environnement et afin de constituer des établissements
stables.
CONVENTION BUREAU
La région
montagneuse de
Ronda est formée
du plateau du même nom, avec une
altitude moyenne de
cinq cents mètres,
de la montagne de
Las Nieves, où se
trouve le Karst le plus
important d’Andalousie,
ainsi que des vallées fluviales de Genal et Guadiaro, qui se réunissent finalement au niveau de Campo de Gibraltar. Il faut souligner ses massifs, calcaires et
dolomitiques pour la plupart, dont
le plus haut (le sommet de Torrecilla)
ne dépasse pas les deux mille mètres
alors que presque tous les autres atteignent
mille mètres. Cette altitude modérée est contrariée
par de fortes pentes et de grands dénivelés sur des distances très courtes, ainsi que par des vallées profondes et étroites qui rendent la région montagneuse de Ronda difficile d’accès.
d’Acinipo, où nous débuterons notre route. Cette
ville romaine conserve de magnifiques vestiges,
tel qu’un théâtre qui, avec celui de Malaga, représente la découverte la plus importante de cette époque conservée dans la province. Arriate
est, au contraire, un village d’origine arabe à l’architecture populaire et traditionnelle qui, à travers
son église et ses maisons seigneuriales, nous
présente un modèle architectural que nous retrouverons tout au long des routes dans la montagne. Avec le temps, l’Arunda romaine est devenue, grâce à sa magnifique enclave, la ville principale de la région montagneuse, la reine Maure
de l’époque des royaumes de taïfas. Ses nombreux monuments de toutes les époques, depuis
la préhistoire jusqu’à nos jours, sont la preuve de
son unicité et de son originalité, tant passées que
présentes. Terre de passage, rebelle face aux
pouvoirs provinciaux, elle a toujours aimé être indépendante et c’est peut-être là sa marque principale.
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PATRONAT DE TOURISME &
Ce sont ensuite les Phéniciens, les Grecs, les
Carthaginois et les Romains qui se sont établis
successivement dans cette région et ce pour des
durées variables.
Minarete árabe (Minaret arabe)
Plaza de toros de Ronda (Arènes de Ronda)
L’emplacement d’Acinipo, à environ vingt kilomètres de Ronda, répond à une série de facteurs
déterminants : sa valeur stratégique, car il dominait visuellement le territoire proche ; ses bonnes
communications avec d’autres régions, la disponibilité de terres fertiles pour l’agriculture ; la
proximité de ressources minérales, comme des
carrières de marbre, des mines de fer, des argiles
d’excellente qualité, etc. Tout ceci servait aux
constructions et à la production de poteries. Depuis la fin du Ier siècle av. J.-C., il est possible
d’observer son tracé urbain romain, le magnifique
théâtre de style grec en est le parfait exemple :
étant construit sur un dénivelé du terrain, la cavea (les gradins) est sculptée dans la roche. Une
bonne partie des gradins, l’orchestra (espace semi-circulaire qui sépare la cavea de la scène, et
où se trouvaient les sièges des personnages importants) et le front de la scène, réalisée en granite taillé sans mortier, se trouvent dans un assez
bon état de conservation. Dans la partie centrale
de la ville, il est encore possible d’admirer les
restes de ce qui était le forum ou place publique.
À côté de celle-ci se trouvent les vestiges
Après le démantèlement de l’Empire Romain,
Ronda et Acinipo ont connu les invasions germaniques. Acinipo a été occupée par les Byzantins
qui l’ont définitivement abandonnée au VIIe siècle,
au moment où les wisigoths pénètrent dans Ronda. Avec l’arrivée des arabes, la ville, qui se ferait
alors appeler Izna Rand Onda, a commencé à
jouer un certain rôle politique et économique.
À la fin du IXe siècle et au début du Xe, toute la région montagneuse, et plus particulièrement sa
capitale, ont vécu avec intensité l’insurrection que
dirigeait Omar Ben Hafsun depuis Bobastro (Ardales) contre le califat cordouan. Ensuite, vers la
fin de la première moitié du XIe siècle, après la
chute du califat de Córdoba, les berbères font de
Ronda un royaume de taïfas sous lequel la ville a
connu un grand développement urbain.
La ville perd son indépendance en 1066 en passant sous la domination du royaume de Séville. À
partir de cette date et pendant presque quatre
cents ans, Ronda sera dominée par différentes
tribus du nord de l’Afrique et, finalement, par les
nazarites de Grenade. Sur une si vaste période
de temps, elle a connu des périodes d’expansion
et de prospérité, de stagnation et même de régression.
Les troupes chrétiennes font leur entrée dans
la ville en 1485. La bonne cohabitation entre musulmans et chrétiens ne durera malheureusement
qu’un temps. L’expulsion des morisques est décrétée en 1609 après leur rébellion, qui a été par-
ticulièrement féroce dans la région montagneuse.
S’ensuit une époque de décadence jusqu’au
XVIIIe siècle et l’ouverture de la ville au quartier
de Mercadillo et la construction du Puente Nuevo et de sa célèbre Plaza de Toros.
Les troupes françaises, menées par José Bonaparte lui-même, entrent dans Ronda en 1810. Ce
qui provoquera un inhabituel mouvement guérillero dans toute la montagne qui perdurera même
après l’abandon de la ville par l’armée napoléonienne en 1812. Il se divisera ensuite en bandes
de brigands (les plus célèbres de toute l’Espagne
du XIXe siècle) qui alimenteront bien des légendes.
Avec l’inauguration du chemin de fer en 1891 et
la construction de quelques routes, Ronda entre
dans le XXe siècle avec un remarquable développement socio-économique. À la demande du malaguène Blas Infante, considéré comme le père
de la patrie andalouse, cette ville a été choisie en
1918 pour célébrer le Congrès Andalous, lors duquel ont été adoptés le drapeau et le blason de la
Communauté Autonome d’Andalousie.
La ville de Ronda est constituée de trois zones
bien différenciées géographiquement et presque
architecturalement : le centre romain et médiéval
Parador de Ronda
.
.
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Ronda
Ronda
Puente Nuevo
Les Romains l’ont nommée Laurus et ont érigé le
château aujourd’hui disparu de Laurel, d’où ils
surveillaient les belliqueuses tribus celtibères. À
l’époque, pourtant, la ville la plus importante, qui
battait même sa propre monnaie, était Acinipo et
non Ronda.
d’autres édifices publics, comme les thermes,
dont trois piscines sont conservées, les temples,
dont l’un était encore debout au début du siècle,
quelques logements, etc. Ce magnifique gisement décrit parfaitement le poids historique de
cette ville et de l’important développement qu’elle
a connu lors des premiers siècles de l’Empire.
CONVENTION BUREAU
entrer Ronda dans l’histoire en se référant dans
l’un de ses écrits à l’Arunda du VIe siècle av. J.-C.
À cette époque elle était habitée par les Celtes
Bastules mais l’historien indique que les ibères
sont les fondateurs de la toute proche Acinipo.
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PATRONAT DE TOURISME &
Iglesia de la Virgen de la Paz (Église de la
Virgen de la Paz)
Après avoir croisé le pont, à gauche se trouve le
couvent San Francisco, fondé à l’époque des
Rois Catholiques et ancien siège du Tribunal d’Inquisition. Dans la rue Tenorio, à droite, se trouve la
maison de San Juan Bosco, de style moderniste
(XIXe-XXe siècles), depuis les capricieux jardins de
laquelle il est possible de contempler le magnifique
panorama de la montagne. Très près de là, dans
la rue Beato Fray Diego José de Cádiz, s’élève
l’église Virgen de la Paz, qui abrite l’image de la
patronne, une sculpture du XVIIe siècle. Les restes
de ce frère reposent dans une urne d’argent dont
Le Palais de Mondragón, siège actuel du Musée
de Ronda et de la région montagneuse, a été habité au XIVe siècle, d’après ce que dit la légende,
par le roi Abomelic, fils du sultan de Fez et, ensuite, par le gouverneur nazarite Hamed el Zegrí.
Après la conquête chrétienne, il est devenu propriété de Melchor de Mondragón. Fernand le Catholique y a logé en 1501, quand il est arrivé à
Ronda à cause du soulèvement morisque. Plus
tard il est passé aux mains de Fernando de Valenzuela, ministre de Charles II. Les restaurations
successives ont fini par éliminer ses traits arabes
les plus caractéristiques, même si son architecture
est toujours un exemple harmonieux de lignes et
de volumes. Le portail est à deux corps, avec des
piliers doriques et ioniques surmontés d’un fronton
courbe, et se démarque par son élégante composition. Ce noble édifice s’articule autour de trois
patios intérieurs, dont l’un est de style Renaissance.
Siège actuel du Musée de Ronda et de la Région
montagneuse, son espace intérieur se distribue
en quatre zones : exposition, recherche, stockage
et services. À l’étage se trouve la zone d’exposition, qui se structure en trois sections thématiques
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La grand-place de Ronda se trouvait à l’époque
musulmane dans la zone haute de la ville, un espace aujourd’hui connu sous le nom de la place
de la Duchesse de Parcent. Sous la domination
arabe, c’est ici que se trouvaient les édifices principaux de la ville : l’alcazar, la mosquée, le souk, la
prison... L’agencement actuel de la place correspond à un projet réalisé au XIXe siècle, agrandi et
embelli, ensuite, par la Duchesse de Parcent, qui a
commandé pour cela un jardin au paysagiste Jean
Claude Forestier, auquel nous devons le Bois de
Iglesia Santa María de la Encarnación
(Église Santa María de la Encarnación)
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.
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Palacio de Mondragón (Palais de Mondragón)
Le pont a été ouvert en 1735 mais six ans plus tard
une crue de la rivière Guadalevín l’a détruit. Martín
de Aldehuela s’est chargé du second projet, que
nous connaissons aujourd’hui, dont les travaux se
sont achevés en 1793. Cette magnifique construction, de presque cent mètres de haut, se rattache
parfaitement à l’abrupte gorge du Tajo. Le tablier
du pont est soutenu par trois arcs en plein cintre.
Sur celui du centre, un espace a été aménagé qui,
en d’autres temps, servait de prison et qui est aujourd’hui un centre d’interprétation de la grande
œuvres d’Aldehuela.
La visite continue avec la Maison du Géant, une
demeure de l’époque nazarite parfaitement
conservée grâce aux restaurations évidentes
qu’elle a connues et qui ont modifié une partie de
sa structure. Il semble qu’elle a été construite au
XIVe siècle, date soutenue par quelques historiens
pour la similitude de ses plâtreries avec celles de
l’Alhambra, réalisées pendant le règne de Muhammad V. Nous remarquons à l’intérieur le patio central, la piscine, la salle du couloir nord et les plâtreries qui décorent les arcs donnant accès aux
chambres.
: la section d’histoire et d’archéologie contient les
salles du monde des grottes, du monde mégalithique, une monographie d’Acinipo, le monde funéraire romain, l’Ancienne Ronda, le monde funéraire musulman, l’évolution de la ville en tant qu’espace physique et historique et la Ronda du XIXesiècle ; la section d’ethnographie nous propose de
connaître le monde du liège, l’alambic, la production traditionnelle du fromage, la cuisine de la charcuterie et la sellerie ; et enfin, la section de l’environnement se réfère aux espaces protégés existant dans cette contrée, comme les Parcs Naturels
de la montagne Nieves, ceux de Alcornocales et
Grazalema. Dans chacune d’elles nous découvrons une multitude d’objets nous aidant à mieux
comprendre l’héritage historique et l’environnement, tant de cette ville que de sa contrée.
Ronda
Ronda
Casa del Gigante
La visite de Ronda commence habituellement sur
la place d’España, dans le quartier Mercadillo, où
se trouve le Parador Nacional de Turismo (un
grand hôtel), l’ancien Hôtel de ville. Nous allons
maintenant vers la Ciudad, le doyen des quartiers,
en traversant le Puente Nuevo, sans doute la
construction la plus célèbre de Ronda. Ce pont est
né de la nécessité de relier directement la zone la
plus ancienne de la ville et ce qui était devenu, déjà au XVIIIe siècle, la nouvelle Ronda.
la niche se situe sur un intéressant autel churrigueresque.
CONVENTION BUREAU
originel, connu sous le nom de la Ciudad ; le quartier Mercadillo, au nord, correspondant à la zone
commerciale ; et le quartier San Francisco, au sud,
dont la construction, comme celle du précédent, a
débuté au XVIe siècle.
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PATRONAT DE TOURISME &
Sur cette même place de l’église Santa María de
la Encarnación, où se trouve aujourd’hui le Collège Salesiano del Sagrado Corazón, s’élevait le
château de Laurel, une forteresse construite au IIe
siècle av. J.-C. sur ordre de Scipion Émilien. Les
Arabes l’ont ensuite convertie en forteresse, elle a
été occupée par les chrétiens et, finalement, par
les troupes françaises au début du XIXe siècle, qui
l’ont dynamitée avant de l’abandonner en 1812.
À partir de la place Duchesse de Parcent, nous accédons à la rue Escalona et, ensuite, à celle d’Armiñán, qui rejoint la côte des Imágenes, où se trouve l’église Espíritu Santo, érigée sur le site qu’occupait une tour de défense almohade détruite lors
du siège des troupes chrétiennes. Les travaux du
temple se sont achevés en 1505. Son style extérieur se distingue par la sobriété et le caractère défensif que lui confèrent les contreforts de ses hauts
murs. L’intérieur présente une seule nef où se
combinent éléments gothiques et de la Renaissance. Le retable de la capilla mayor (la chapelle principale), de style baroque, abrite une peinture intitulée Venida del Espíritu Santo et une Virgen de la
Antigua, d’influence byzantine.
De l’autre côté de ces portes s’étend l’Allée San
Francisco, où s’élève le couvent Madres Fran-
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Minarete de San Nicolás (Minaret de San
Nicolás)
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Dans la rue Armiñán, le voyageur a la possibilité de
visiter trois musées très représentatifs de Ronda. Le
Musée du Brigand, unique en Espagne par son
thème, nous dévoile l’un des phénomènes les plus
caractéristiques et ayant généré le plus d’ouvrages
littéraires sur la Ronda du XIXe siècle. Son espace
s’articule autour de cinq salles : les voyageurs romantiques, vivre le brigandage, les hommes et les
noms, sur la piste des brigands et enfin les armes et
témoignages écrits. Le Musée de la Chasse recueille une tradition ancestrale de toute la région
montagneuse et expose un bel échantillon de la faune sauvage cynégétique de la contrée, ainsi que
Dans la partie Sud de l’église se trouve la Porte
d’Almocábar, nom faisant référence à l’ancienne
nécropole qui se trouvait à cet endroit (« al-maqàbir » qui signifie « cimetière » en arabe). Sa
construction est estimée à la fin du XIIIe siècle et au
début du XIVe. Sa structure, très solide, est flanquée de deux grandes tours semi-circulaires entre
lesquelles s’ouvrent trois arcs outrepassés. La
Porte de Charles V, de facture de la Renaissance
et surmontée des armoiries des Austrias, a été placée sur son côté gauche en 1965.
.
Murallas de la Puerta de Almocábar
(Murailles de la Porte d'Almocábar)
Mention spéciale au chœur , réalisé en bois de
noyer et de cèdre aux environs du premier tiers du
XVIIIe siècle. La Virgen de los Dolores, qui préside
le retable, est attribuée à Martínez Montañés ainsi
qu’à Roldana ; quoi qu’il en soit, deux excellents
sculpteurs. La façade gothique principale est pratiquement occultée par un balcon du XVIe siècle,
alors que la tour, de plan carré, est de style mudéjare. La Casita de la Torre se trouve près du clocher, il s’agit d’un sobre oratoire de style mudéjare
dont la décoration nous régale d’arcs outrepassés
aveugles.
Deux autres édifices religieux font partie de cette
place : l’église de la Caridad et le couvent Santa
Isabel de los Ángeles, tous deux du XVIe siècle.
ciscanas, fondé en 1664 et reconstruit au milieu
du XXe siècle. En suivant la rue San Francisco
nous arrivons au couvent éponyme, construit à
l’endroit où Fernand le Catholique avait installé son
campement. Le couvent San Francisco, achevé au
XVIe siècle, intègre des éléments gothiques et mudéjares. Malgré les restaurations nécessaires, dues
aux dommages subis lors de l’invasion napoléonienne et la Guerre Civile, il conserve une magnifique porte élisabéthaine.
Ronda
Ronda
Iglesia del Espíritu Santo (Église Espíritu
Santo)
Construite sur l’ancienne mosquée, l’église Santa
María de la Encarnación a été érigée entre les
XVIe et XVIIIe siècles, ce qui lui offre les traits des
différents styles architecturaux qui dominaient à
chaque époque. Nous conservons de la mosquée
arabe la partie du mihrab, dont l’arc d’entrée est
décoré de plâtreries des XIIIe et XIVe siècles. La
construction de l’église a débutée en 1508 dans un
style gothique tardif et, de ses trois nefs, la centrale avait une charpente mudéjare qui a été remplacée par des voûtes semi-sphériques après le séisme de 1580. Le chevet, à sept chapelles, est réalisé dans un style Renaissance, alors que le reste
des éléments est déjà de touche baroque.
L’ancienne Caserne des Milices, l’actuel Hôtel de
ville, occupe un emplacement de choix sur cette
place. Cet édifice, sur les deux étages supérieurs
duquel s’œuvres une arcade assez singulière, a
été construit en 1734. Nous distinguons à l’intérieur l’artisanat mudéjare de l’escalier et la salle de
réunions.
CONVENTION BUREAU
Boulogne parisien et le Parc sévillan de MarieLouise. Dans ce parc se trouve la statue du musicien et écrivain originaire de Ronda Vicente Espinel (1550-1624).
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Arco de Felipe V (Arc de Philippe V)
Iglesia de Santa Cecilia (Église Santa Cecilia)
Au carrefour des rues Armiñán et Marqués de Salvatierra, nous rencontrons le minaret de San Sebastián, intégré à une mosquée du XIVe siècle
convertie en église chrétienne dédiée à ce saint,
même si le temple a aujourd’hui disparu. Le minaret est de plan carré et son corps inférieur conserve
un imposant arc outrepassé sous un linteau avec
voussoirs. Le reste de la construction est en brique
et nous pouvons observer des restes des carrelages utilisés pour sa construction. Le corps supérieur a été construit ultérieurement pour utiliser la
tour comme clocher.
À l’Est du quartier de Ciudad s’élève le Palais du
Marquis de Salvatierra, dont l’architecture actuelle est le fruit des restaurations effectuées sur
l’ancienne grande bâtisse aux XVIIe et XVIIIe
siècles. Il présente une splendide façade baroque en pierre de taille avec une porte à linteau,
des colonnes corinthiennes et un grand balcon
en fer forgé surmonté d’un fronton brisé qui abrite des figures dénudées d’influence clairement
indienne. À l’intérieur il est possible d’admirer les
jardins, la chapelle, le mobilier et la margelle du
puits se trouvant dans le patio.
Un escalier de soixante mètres creusé dans la
roche relie ces jardins à la source de Mina, qui se
jette dans la rivière Guadalevín et de laquelle les
musulmans ont su tirer le meilleur, étant donné le
manque d’eau dont souffrait la ville du fait de l’altitude à laquelle elle se trouve. Cette œuvre arabe a été
d’une importance capitale lors du siège de Ronda
par les troupes chrétiennes.
Après l’effondrement du Puente Nuevo, la décision
a été prise de restaurer l’entrée du Puente Viejo, qui
allait redevenir la principale voie de communication
entre les quartiers Ciudad et Mercadillo. Ainsi, l’ancienne Porte du Pont a été remplacée par une nouvelle, à la fin du XVIIIe siècle, de style néo-classique
qui recevra le nom d’Arc de Philippe V. Près de celui-ci se trouve le populaire Siège du Roi Maure qui
nous offre un panorama magnifique.
Grâce au Puente Viejo, construit en 1616 et restauré en 1961, nous accédons à la rue Real et
plus loin à la partie ancienne du quartier Mercadillo. Elle surgit comme une zone extra-muros du
quartier de Ciudad dans laquelle les commerçants résidaient pour éviter de payer des impôts
élevés.
Dans la rue Real se trouve la fontaine des Huit
Jets, 2664 érigée en même temps que l’Arc de
Philippe V. Il s’agit d’une construction en pierre,
simple et équilibrée, qui présente le blason de la
Plaza de Toros de Ronda (Arènes de Ronda)
ville sur son fronton. Elle possède deux faces,
l’une avec les huit jets et l’autre servant d’abreuvoir. À côté de la fontaine s’élève la tour de l’église Padre Jesús, dotée d’un joli campanile de style Renaissance. Le temple a été construit au XVIe
siècle, sous les canons du style gothique-Renaissance, mais sa décoration intérieure, à base de
plâtreries, correspond au XVIIIe siècle. Le couvent de Madre de Dios, adossé à l’église mentionnée ci-dessus, a également été érigé au XVIesiècle, mêlant éléments gothique-Renaissance et
mudéjares.
Si nous remontons la rue Santa Cecilia, nous découvrirons le petit temple de la Virgen de los Dolores, au coin de la rue du même nom. Il s’agit d’une
œuvres baroque curieuse et artistique datant de
1734, qui abrite un retable doté d’une peinture de
cette Vierge. Sur deux de ses colonnes sont représentées quatre figures pendues, en référence aux
exécutions publiques qui avaient lieu il y a des
siècles.
Sur la place Descalzos, que nous rejoignons par la
rue Virgen de los Dolores, s’élève l’église Santa Cecilia, construite au XVIIe siècle, même si son portail
baroque si voyant correspond au XVIIIe. Par la rue
Carrera de Espinel nous arrivons à l’église Socorro,
aux dimensions impressionnantes, réalisée dans le
.
.
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Ronda
Ronda
Fuente de los Ocho Caños (Fontaine des Huit
Jets)
Même s’il est à l’écart de cet itinéraire, il faut citer le
Musée Joaquín Peinado, situé dans le Palais restauré des Marquis de Moctezuma, sur la place Gigante. Il réunit quelques deux cents œuvres (huiles,
aquarelles, dessins et œuvres graphiques) de ce
célèbre artiste malaguène.
Dans la rue Santo Domingo, à côté du Palais de
Salvatierra et du couvent qui donne son nom à cette rue, se trouve la Maison du Roi Maure, dont le
nom vient d’un carrelage sur son portail qui représente un roi musulman. Sa construction date du
XVIIIe siècle mais l’aspect qu’elle offre aujourd’hui
est le résultat de la restauration effectuée par la Duchesse de Parcent au début du XXe siècle. Ses magnifiques jardins ont également été conçus par Jean
Claude Forestier.
CONVENTION BUREAU
des espèces d’autres continents. Enfin le Musée
Thématique Lara, situé dans la Maison Seigneuriale des Comtes de la Conquête, qui offre au public
une remarquable collection privée d’antiquités et diverses œuvres artistiques exposées dans différentes salles thématiques : les horloges, les armes,
les sciences, le romantisme, les arts populaires, l’archéologie, les couteaux, la tauromachie et les instruments de musique.
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Museo Taurino (Musée taurin)
Le siège du Corps de Cavalerie Royal de Ronda, le
premier de ceux qu’a fondé Philippe II pour l’entraînement militaire et équestre des nobles (entraînement qui incluait également des fêtes taurines), se
trouvait d’abord sur la Plaza Mayor. Mais deux
siècles plus tard, a été construite la Plaza de Toros,
sur l’idée de Martín de Aldehuela, à qui nous devons
également le Puente Nuevo. Sur son portail néoclassique se distinguent deux imposantes colonnes
toscanes supportant un fronton divisé orné du blason royal. Tout cela entoure un balcon en fer forgé
très stylisé et décoré d’éléments taurins.
Les gradins ont une capacité de cinq mille personnes et présentent la particularité d’être totalement couverts : cent trente-six colonnes toscanes
supportent une double arcature. Autre particularité,
parmi tant d’autres, de cette arène : la barrière est en
pierre. Ces arènes ont été inaugurées en 1875 avec
une corrida à laquelle ont participé Pedro Romero et
Pepe Hillo, deux authentiques légendes de la tauromachie.
Baños Árabes (Bains arabes)
Juste à côté de la Plaza de Toros s’étendent les jardins de Blas Infante, où se trouvait, il y très longtemps, le théâtre originel Espinel, siège du Congrès
andalous de 1918. Cet espace vert se prolonge par
une promenade qui borde le plateau sur lequel se
trouve Ronda, telle une corniche, à presque deux
cents mètres de haut sur la vallée du Guadalevín et
qui offre une vue imprenable sur une bonne partie de
la contrée de Ronda. La promenade continue par
l’Allée de Tajo, près de laquelle s’élève l’église Merced, édifice du XVIe-XVIIe siècle dans laquelle repose le bras intact de Santa Teresa de Jesús.
C’est dans cet environnement que se situe l’hôtel
Reina Victoria, construit en 1906 par Lord Farrington, un authentique pionnier du tourisme britannique.
Le poète autrichien Rilke a logé dans l’une de ses
chambres entre 1911 et 1912. Celle-ci conserve le
mobilier d’époque et quelques photos et lettres de ce
poète qui a dédié de nombreux vers à Ronda.
À environ deux kilomètres de la ville se trouve le monastère mozarabe de la Virgen de la Cabeza,
œuvre réalisée aux IXe et Xe siècles par les chrétiens
à l’époque de la domination arabe. L’ensemble inclut
des logements pour les moines, des cellules pour
une petite communauté et une église creusée dans
la roche. Ce temple sobre possède trois nefs, une
principale dotée d’un autel au fond, une seconde
possédant également un autel, au pied duquel se
trouve une ouverture menant à la crypte et une troisième faisant office de sacristie.
Deux gisements de grande importance patrimoniale
se trouvent sur le territoire municipal de Ronda : les
bains arabes et les ruines de l’ancienne ville d’Acinipo.
Les Bains Arabes, situés dans la zone de l’ancien
quartier juif, ont été construits à la fin du XIIIe siècle
ou au début du XIVe. Malgré leur extraordinaire intérêt archéologique, ils ont été abandonnés, car la morale chrétienne interdisait ce type de pratiques et les
crues de la rivière Guadalevín ont fini par les enterrer. C’est lorsque la Duchesse de Parcent a ordonné
Estatua de Pedro Romero
(Statue de Pedro Romero)
la construction de jardins dans cette zone que sont
apparus les premiers restes, mais il faudra attendre
1935 pour que l’État achète et restaure le gisement.
Les fouilles réalisées jusqu’à maintenant ont permis
de retrouver les trois salles de bain (froide, tiède et
chaude), couronnées de voûtes en berceau, qui
communiquent par des arcs en plein cintre. Les
voûtes des bains sont percées par des soupiraux en
forme d’étoile, qui tamisent la lumière et créent à l’intérieur une pénombre propice au repos. Nous
conservons une partie des chaudières et des systèmes de conduite d’eau, ce qui fait dire aux experts
qu’il s’agit de l’un des établissements de bains les
mieux conservés de toute l’Espagne.
Nombreuses sont les personnalités qui ont fait entrer
Ronda dans l’histoire. Ce petit guide ne suffirait pas
s’il fallait faire une simple énumération de chacune
d’elles, cependant il est impossible d’en occulter certaines, pour ce qu’elles ont représenté au niveau national et international.
La première dynastie de toreros de Ronda, qui a finit
par créer une école, rejaillit sur Pedro Romero
.
.
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Ronda
Ronda
Sur le bas de cette place se trouve le Musée Taurin,
qui nous présente des informations simples et
claires sur l’institution du Corps de Cavalerie Royal
de Ronda ainsi qu’un adroit résumé de l’histoire de
la tauromachie en suivant les thèmes suivants : la
tauromachie à cheval, le taureau dans la culture universelle, la tauromachie populaire, la tauromachie
moderne et les dynasties des toréadors de Ronda.
Cette zone d’exposition possède également un magnifique répertoire de publications, d’huiles, de gravures, d’habits de lumière, d’outils taurins, de photographies, etc.
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style néo-baroque après la destruction de la précédente, qui datait du XVIIIe siècle.
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PATRONAT DE TOURISME &
Estatua del torero Antonio Ordoñez
(Statue du toréro Antonio Ordoñez)
La seconde dynastie de toréadors de Ronda arrive
au XXe siècle, avec Cayetano Ordóñez, « Niño de
la Palma » (1904-1961). Cinq de ses fils ont été toreros, même si le plus célèbre a été Antonio
Ordóñez, qui a eu parmi ses rivaux les plus remarquables son beau-frère Luis Miguel Dominguín. Ils
ont été tous les deux, pendant des années, les plus
grandes figures de la tauromachie en Espagne. L’art
et le charisme d’Antonio Ordóñez ont amené à Ronda des personnages du calibre d’Orson Welles et
d’Ernest Hemingway.
Arriate
La liste des personnalités non originaires de Ronda
mais qui sont passées par cette ville et qui s’en sont
fait l’écho est réellement interminable : depuis les anciens Pline et Ptolémée jusqu’à des personnalités
d’aujourd’hui, même si ce sont les voyageurs romantiques qui ont fait connaître Ronda à travers
l’Europe au XIXe siècle. Carter, Richard Ford, Méri-
MUSÉE DU VIN DE RONDA
Adresse : C/ González Campos
Nº BP 29400 Ronda
Téléphone : 952 87 97 35
Fax : 944 35 90 39
Site Web : www.bodegaslasangrederonda.es
Site Web : www.museodelvinoderonda.com
E-mail : [email protected]
Contact : [email protected]
BODEGAS LA SANGRE
ET MUSÉE DU VIN DE RONDA
VINS BODEGAS LA SANGRE DE RONDA
Les vins de Bodegas la Sangre de Ronda sont
clairement orientés vers le futur, tout en respectant profondément la nature et les élaborations
traditionnelles, ce qui se traduit par un travail minutieux dans les vignobles, dans le respect de
l'environnement, et par un suivi exigeant dans les
chais, en fusionnant la plus performante technologie et les procédés d'élaboration traditionnels.
ouvertes pour accueillir le public, c'est pourquoi nous disposons d'une rubrique de l'entreprise consacrée à l'œnotourisme, où un personnel spécialisé guidera le visiteur à travers
les installations de l'ancien chai, récemment
transformé en musée.
MUSÉE DU VIN DE RONDA
Intimement lié à Bodegas la Sangre de Ronda,
nous avons créé et nous entretenons le Musée
du Vin de Ronda.
Notre musée est né du profond respect envers le
vin et de notre philosophie cohérente en tant que
chai. Ce musée existe afin d'entreprendre des recherches et de diffuser les pratiques de viticulture et d'œnologie, ainsi que le riche legs historique
et culturel que le vin a généré au fil des siècles.
En plein cœur de la vieille ville, dans une maison-palais de plus de mille ans d'histoire. De nos jours, l'ancienne cave à vin a été aménagée en un magnifique
musée de plus de 1000 m2 que vous pouvez visiter
afin de découvrir ses douze salles thématiques qui
vous offrent un parcours à travers l'histoire et la culture du vin, un produit associé à la mythologie et la
religion, avec une forte présence sociale et dont l'élaboration demande, aussi bien dans les vignobles
que dans les chais, un travail recueillant l'essence
traditionnelle.
Ces vins allient le fruit du Nouveau Monde avec
l'élégance de la tradition. Des vins naturels et
frais, concentrés et expressifs, voici le meilleur
reflet de chaque variété du terroir de Ronda.
Bodegas la Sangre de Ronda nous propose de
visiter les installations, tout particulièrement
Ronda
.
.
Ronda
Vicente Espinel (1550-1634) est d’une autre
époque et se distingue dans un autre domaine : il a
été professeur, musicien, prêtre et soldat. L’ajout de
la cinquième corde à la guitare espagnole lui est attribué. Comme poète il a créé le dizain ou « espinela », pour certains, la strophe d’art mineur la plus perfectionnée de la poésie castillane. En tant qu’écrivain, nous lui devons l’œuvre « Vida del escudero
Marcos de Obregón », roman picaresque considéré
comme l’un des meilleurs du Siècle d’Or. Il introduit
dans cette œuvre des informations autobiographiques et de nombreuses références à Ronda.
mée, Gautier, Doré, Lorca, Alberti, Hemingway ou
Rilke, parmi tant d’autres, se sont laissés séduire par
cette jolie région montagneuse et ont contribué, à
travers leurs œuvres, à développer et à divulguer les
beautés, les mythes et les légendes de cette ville aux
quatre coins du monde.
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CONVENTION BUREAU
(1754-1839), fils et petit-fils de toreros et inventeur
de la muleta. Il est dit de lui qu’il n’a jamais été blessé lors d’aucune corrida, quelque chose d’extraordinaire sachant qu’il a tué plus de cinq mille taureaux.
Une fois retraité du monde des taureaux, il a été
nommé par Fernand VII directeur de l’École de Tauromachie de Séville et une célèbre corrida digne de
Goya est célébrée en son honneur à Ronda, depuis
le milieu du XXe siècle.
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PATRONAT DE TOURISME &
ACTIVITÉS :
Musée du vin de Ronda
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Musée du vin de Ronda
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OENOBOUTIQUE
Un espace singulier où les amateurs de vin pourront acheter, outre les vins du terroir (présentés
dans des étuis pratiques pour transporter les
bouteilles), tous les ar ticles afin de conserver,
déboucher, servir et boire ce vin : des porte-bouteilles, des tire-bouchons, des thermomètres, des
décanteurs, des coupes, entre autres, afin de
mieux profiter de la culture du vin. Tous les articles de l'œnoboutique peuvent être livrés directement chez vous ou à l'adresse indiquée s'il s'agit
d'un présent.
Des haches en pierre taillée ont été retrouvées
dans des grottes se trouvant de chaque côté de
la rivière Guadalcobacín, preuve de la présence
humaine dans cette région dès la Préhistoire. Cela s’explique par les caractéristiques de l’environnement : eau abondante, orographie douve et
proximité de montagnes et de forêts facilitant à la
fois la chasse et les premiers travaux agricoles de
l’homme primitif.
Il existe vraiment très peu de documents historiques relatifs à cette localité. Le premier fait
constaté est la Bataille d’Ariate, qui a eu lieu en
1407, quand le gouverneur de Cañete la Real est
venu en aide à la toute proche localité de Setenil
qui se trouvait menacée par les musulmans et
qu’il a laissé la forteresse à la garde de son fils.
Les musulmans ont profité de l’occasion et ont attaqué Cañete, tuant le fils du gouverneur. Pour se
venger, Hernando de Arias a tendu une embuscade aux troupes arabes sur le territoire municipal d’Arriate.
L’origine arabe de ce village est donc claire. Le
nom même d’Arriate provient d’ « Arriadh », qui
signifie « les vergers », en référence, semble-t-il,
à une métairie qui se trouvait en ces lieux. Il a cependant fallu attendre 1630 pour que les habitants d’Arriate se séparent de Ronda et deviennent une entité indépendante, ce qui leur a coûté
trois cent cinquante-deux mille sept cent trenteneuf réaux.
Plaza de la Virgen de la Aurora de Arriate
(Place de la Virgen de la Aurora de Arriate)
Arriate est un village aux maisons à deux étages,
blanchies à la chaux, dotées de patios fermés ou
entourés d’un mur à l’arrière, qui préserve la saveur authentique de notre architecture traditionnelle. Seuls deux courageux pots de fleurs qui
pendent des balcons osent perturber la tranquillité immaculée de ses façades pour nous révéler,
.
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OENOTOURISME ET ÉCOTOURISME, DES
ACTIVITÉS EN PLEINE CAMPAGNE, DANS
LES VIGNOBLES ET LES CHAIS.
Visiter les vignes en pleine campagne, découvrir
les installations des chais, apprendre les différentes élaborations de nos vins. Tailler la vigne, faire
les vendanges, écraser le raisin, transvaser puis
mettre en bouteille, autant de besognes traditionnelles auxquelles vous pourrez participer, ce qui
vous permettra d'en savoir plus et de découvrir,
en famille ou en groupe, les secrets du vin. Une
expérience unique en pleine campagne.
ARRIATE
Ronda
Ronda
Musée du vin de Ronda
ÉCOLE DE DÉGUSTATION, STAGES DE VIN
ET ŒNOLOGIE
Des cours à tous les niveaux afin de perfectionner les connaissances ou de s'initier à la découverte des secrets que le vin recèle. Les horaires
de ces cours spécialisés et des dégustations sont
flexibles afin de mieux s'adapter à l'élève. La programmation et les horaires sont continuels afin
que vous puissiez vous inscrire à ces cours à tout
moment.
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Un lieu ouvert à un public expert et profane, avec
de multiples activités liées à la signification du
vin : art, culture et histoire.
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avec leurs couleurs et leurs arômes, l’intense vitalité qui se cache derrière ces murs albinos.
L’église San Juan de Letrán est la construction la
plus remarquable de cette localité. Le peu d’information à disposition sur le temple contraste avec
une donnée très intéressante concernant la menuiserie de sa charpente, qui a été réalisée en 1629
par Francisco Hernández et Andrés Valverde.
La guerre civile espagnole a eu de funestes
conséquences sur l’église d’Arriate qui a été assaillie et dont le retable principal et l’orgue ont subi de sérieux dégâts. Les images utilisées lors
des processions de la Semaine Sainte, anciennes et à la valeur artistique reconnue, ont eu
le même sort. L’église a été restaurée pendant la
deuxième moitié du XXe siècle, date à laquelle a
été construite sa tour-clocher filiforme qui, malgré
sa fabrication récente, est devenue le monument
le plus représentatif de ce village de montagne.
Arriate possède une modeste et jolie chapelle,
celle du Santísimo Cristo de la Sangre, qui abrite
des sculptures et des effets que cette Hermandad
utilise lors des processions de la Semaine Sainte. Sa façade blanchie à la chaux est surmontée
d’un gracieux campanile.
Iglesia de San Juan de Letrán (Église San
Juan de Letrán)
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Ronda
Autre construction importante : le Petit Palais
des Marquis de Moctezuma. Il s’agit d’un ancien manoir que les marquis ont offert à la fondatrice de la congrégation de San José. Ses pièces
s’articulent autour d’un patio et il fait aujourd’hui
office de maison de retraite.
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PATRONAT DE TOURISME &
CONVENTION BUREAU
Les municipalités qui forment la vallée dite de Genal
sont installées sur ces versants, il s’agit de : Atajate,
Benadalid, Benalauría, Algatocín, Jubrique, Genalguacil, Benarrabá et Gaucín. Face à elles, occupant
une partie des montagnes Bermeja et Oreganal, nous
découvrons les villages constituant l’Alto Genal :
Igualeja, Pujerra, Parauta, Cartajima, Júzcar, Faraján
et Alpandeire.
r OUTE DES
MAURES ET
DES CHRÉTIENS
Le nom de la chaîne de montagne qui divise les vallées Genal
et Guadiaro diffère à chaque portion
de montagne, selon chaque municipalité. De cette façon, en démarrant avec Encinas Borrachas, puis la montagne Conio ou Castillejos, Tajos de Benadalid et Algatocín et enfin Hacho de Gaucín. Face à cette fausse chaîne se trouvent deux
montagnes qui abritent sur leurs versants huit municipalités de la vallée de Genal : la montagne Oreganal et celle de Bermeja, cette dernière donnant sur la mer Méditerranée. Sur leurs sommets les plus
hauts, les rochers calcaires laissent place à des terres argileuses et ardoisées à mesure que nous descendons au fond de la vallée. Tout ceci fait de cette dernière un verger de potagers et de cultures où
abondent les arbres fruitiers entremêlés avec les forêts de châtaigniers, de chênes et de chênes-liège. Sans oublier les villes, de retour sur les cimes, nous pouvons admirer depuis le pin d’Alep, le très
étonnant sapin millénaire, relique écologique près d’un petit groupe de pinsapos (Sapin d’Andalousie)
à Reales sur la montagne Bermeja.
Alto Genal et la vallée de Genal ont été, à cause de
leur orographie difficile, l’établissement humain le plus
isolé de toute la région montagneuse. Tout au long de
leur histoire, ils ont connu des particularités importantes comme une faible romanisation (par rapport à
la vallée de Guadiaro), la mise à l’écart de sa ville morisque jusqu’au XVIIe siècle et donc l’enracinement de
coutumes andalouses plus que dans n’importe quel
autre lieu de la montagne. C’est également le lieu parfait pour les brigands et les guérilleros, muletiers et
contrebandiers.
Par le passé, la rivière Genal a très souvent été tâchée de sang à cause des querelles entre Maures et
chrétiens, pourtant, à une certaine époque, ces deux
croyances vivaient en paix sur ses berges. La
conquête des musulmans à partir du VIIe siècle s’est
faite presque sans effusions de sang, car ils ont su
gagner la confiance des habitants primitifs wisigoths
et obtenir de leur part qu’ils restent sur le territoire. Finalement, beaucoup d’entre eux, certains aidés ou
convaincus par les avantages fiscaux, se sont
convertis à l’islam et c’est ainsi que les gens de la vallée se sont mélangés. Après huit siècles de cohabitation entre cultures et croyances différentes, tout allait
changer avec le début de la conquête chrétienne des
terres du sud de la péninsule. Expulsions massives,
luttes, soulèvements et révoltes ont fait échouer cette
histoire commune et pacifique sur le territoire.
Contrairement à d’autres régions, la majorité de la population musulmane n’a pas émigré mais elle a plutôt
choisi de s’adapter à cette nouvelle confession. Ces
terres donneront même naissance, des siècles plus
Parauta
Iglesia de San Antonio de Padua en Alpandeire
(Église San Antonio de Padua à Alpandeire)
.
.
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Route des Maures et des Chrétiens
Route des Maures et des Chrétiens
9.
La vallée
de la rivière Genal est formée
de quinze municipalités réparties le long des
montagnes qui la
jalonnent
de
chaque côté, depuis sa source à
Igualeja jusqu’à son
embouchure à Campo
de Gibraltar où elle
s’unit, comme affluent
principal, à sa sœur montagnarde : la rivière Guadiaro.
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PATRONAT DE TOURISME &
Igualeja
ITINÉRAIRE RECOMMANDÉ :
En profitant de la division naturelle de cette région,
deux zones apparaissent : Genal Alto et la vallée
Genal. Nous vous proposons donc deux parcours
différents pour effectuer cet itinéraire en deux
jours. Nous commencerons par Alto Genal : ce
parcours démarre à Ronda par la route A-376. À
environ huit kilomètres nous trouverons une aire
de services qui offre une première sortie vers les
villages de Parauta, Cartajima, Júzcar, Faraján et
Alpandeire, indiquée comme la route de l’héritage
de Frère Leopoldo. Mais nous les laisserons pour
plus tard et continuerons sur cinq cents mètres jusqu’à la sortie vers la MA-526 qui nous mènera à
Igualeja et Pujerra, le premier tronçon de la route
d’Alto Genal. À partir d’Igualeja nous reprendrons
la même route, maintenant nommée MA-527, sur
deux kilomètres, jusqu’à Pujerra, terre de marronniers. Nous reviendrons ensuite sur nos pas jusqu’au premier carrefour où se trouvait l’aire de ser-
vices. Nous commençons le second tronçon de la
route de l’Alto Genal par la route MA-525 qui nous
mène à Parauta après avoir pris la sortie MA-519
sur trois kilomètres. Nous reprendrons cette même
route plus tard, après la visite du village, pour
continuer sur la MA-525 jusqu’à Cartajima. Une
fois là-bas nous continuerons sur la même route
sur son tronçon MA-518 jusqu’à Júzcar, par le tronçon MA-517 jusqu’à Faraján et par le tronçon MA516 jusqu’à Alpandeire.
Une fois l’Alto Genal achevé, nous visiterons les
municipalités de la vallée de Genal : Atajate, Benadalid, Benalauría, Algatocín, Jubrique, Genalguacil, Benarraba et Gaucín.
Deux options s’offrent à nous : continuer, après
avoir visité le tronçon d’Alto Genal depuis Alpandeire par la MA-515 jusqu’à la sortie vers la A369 et prendre direction Atajate ; ou partir de
Ronda par la A-369 direction Algeciras et arriver,
dix-huit kilomètres plus loin, à Atajate. De là nous
continuerons par la A-369 jusqu’à Benadalid, et
ensuite jusqu’au carrefour qui nous mènera à
Benalauría par la MA-535, à l’aller comme au retour, pour retourner à Algatocín par cette même
A-369, axe routier principal de la route de la vallée de Genal. Nous prendrons alors les routes
MA-536 et MA-537 qui nous conduirons respectivement à Jubrique et Genalguacil. Nous aurons
une nouvelle fois deux possibilités : si vous disposez d’un véhicule tout-terrain ou mixte, il est
possible de continuer jusqu’à Benarrabá à travers une piste forestière et d’anciens chemins
muletiers qui le reliaient à Genalguacil ; sinon
nous pouvons revenir sur nos pas jusqu’à Algatocín et poursuivre sur la A-369 direction Benarrabá où nous arriverons après avoir pris la sortie
MA-538 qui s’achève au sein même du village.
Nous reprendrons la A-369 jusqu’à Gaucín, dernière étape de notre visite sur les terres de la rivière Genal.
Iglesia de Santa Rosa de Lima (Église Santa
Rosa de Lima)
IGUALEJA
Il n’y a aujourd’hui aucune preuve, ni archéologique
ni écrite, de vestiges préhistoriques ni d’aucune
autre civilisation antérieure aux musulmans sur son
territoire municipal. C’est la raison pour laquelle les
historiens en concluent que les premiers établissements dans cette région se sont produits à partir du
VIIIe siècle. Après la conquête chrétienne, ce qui
constitue la municipalité actuelle d’Igualeja appartenait à la juridiction de Ronda en tant que Seigneurie
de l’infant don Juan. Après la mort de celui-ci, les
terres sont passées aux mains de sa veuve et, plus
tard, sont revenues à la Couronne jusqu’à l’obtention
du titre de municipalité indépendante.
L’organisation urbaine d’Igualeja est traversée par le
lit de la rivière Genal, dans un vallon encaissé aux
versants très abruptes. À droite de la rivière se trouve le quartier Alto, aux rues sinueuses et aux fortes
pentes ; à gauche s’étend le quartier Albaicín, une
zone beaucoup plus plate où s’élèvent l’église, la
grand-place et les plus belles maisons du village,
certaines datant du XVIIIe siècle. Les deux quartiers
sont reliés par un pont d’une seule arche qui passe,
en général, inaperçu pour quiconque ne connaît pas
ce lieu.
.
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Route des Maures et des Chrétiens
Route des Maures et des Chrétiens
Leurs villages, suspendus aux versants du précipice
qui se trouve à leur pied et où passe le lit de la rivière, sont isolés les uns des autres. Ils en sont même
arrivés à être rivaux en d’autres temps car les versants continus et prononcés qui jalonnent la vallée
ne sont pas propices à l’union mais plus à la séparation de leurs habitants. En résumé, un incroyable
cadre naturel et un paysage qui feront voyager dans
le temps le visiteur qui pénètre ses terres. Non seulement grâce à leur patrimoine architectural et à
leurs musées, mais également de par leur important
patrimoine ethnographique qui passe, comme la rivière elle-même, de village en village, de montagne
en montagne, de méandre en méandre.
CONVENTION BUREAU
tard, à un Saint Chrétien : Frère Leopoldo de Alpandeire. Les terres de la vallée Genal sont des terres
de Maures et de chrétiens, de coutumes et de traditions, malgré leur histoire, mais toujours verger et
havre de paix pour leurs habitants et leurs visiteurs.
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Ermita del Divino Pastor (Ermitage Divino
Pastor)
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PUJERRA
Iglesia del Espíritu Santo
(Église Espíritu Santo)
Malaga, Soleil, Monuments et Musées
D’après le chercheur Vázquez Otero, des « brácaris » ont été retrouvés sur les façades de certaines maisons de Pujerra. Il s’agit de briques
d’époque romaine tardive portant l’inscription
d’un chrisme flanqué de l’alpha et de l’oméga. Ce
symbolisme chrétien fait référence à la phrase
évangélique : ego sum alpha et omega, qui se
traduit par « je suis l’alpha et l’oméga » et tendrait
à prouver la présence de chrétiens dans la montagne depuis les IIe et IIIe siècles apr. J.-C.
Il n’y a par contre aucun doute sur l’origine arabe de
la ville de Pujerra, comme le confirment sa structure
et son tracé, avec des rues tortueuses et sinueuses
qui débouchent sur une place centrale où se trouvent l’église et quelques maisons à la touche du
XVIIIe. Cette ville s’organise comme un cercle
presque parfait, sa zone centrale étant la plus ancienne et celle qui conserve tout le charme morisque.
L’exploitation au XVIII siècle de gisements minéraux
(fer et amiante) sur ce territoire municipal est avérée.
Cette activité s’est maintenue jusque très tard dans
le XIXe siècle, au cœur s duquel Pujerra a joué un rôle remarqué dans la lutte contre l’invasion napoléonienne, ce qui lui a valu l’obtention de la
« carta de villazgo » de la part de Fernand VII en
1814.
e
L’édifice le plus remarquable de cette localité est
sans conteste l’église paroissiale Espíritu
Santo, du XVIe siècle. De dimensions réduites et
d’une grande simplicité, elle dispose d’une seule
nef couverte d’une armature mudéjare. Nous
pouvons admirer à l’intérieur trois sculptures de
bois polychrome du XVIIIe siècle : la Vierge à
l’Enfant, San Antonio de Padua, patron du village
et un Enfant Jésus. L’accès, sur le côté, se fait
par un arc en plein cintre reposant sur des pilastres de pierre. Elle est surmontée d’un campanile construit au XVIIIe siècle, au caractère baroque marqué et qui ne correspond peut-être pas
à l’esthétique mudéjare – Renaissance du reste
de la construction.
Parauta
PARAUTA
Il existait, sur les terres qui appartiennent actuellement au territoire municipal de Parauta,
deux villages : Parauta lui-même et un autre appelé Benahazín, situé près de Cartajima et qui
a disparu après la conquête chrétienne (XVIe
siècle). Le peu de documents historiques
concernant ce village fait que tout n’est que
suppositions, certaines plus solides, comme
celle qui défend qu’il a été fondé par les arabes
et qui ne rencontre que peu d’opposants si nous
observons le tracé des rues de cette localité ;
d’autres moins, comme celle qui assure que
c’est dans ce village qu’est né le caudillo renégat Omar Ben Hafsun, une théorie considérée
de plus en plus improbable.
Le tracé urbain de Parauta est donc clairement morisque, ses rues présentent une irrégularité et un désordre certains. Autre particularité : nous pouvons observer sur les façades
de certaines maisons que le chaulage s’applique directement, sans crépi préalable, ce
qui leur donne un air rustique qui ne passe
pas inaperçu aux yeux du visiteur. Nous pouvons distinguer deux quartiers avec une place
servant de liaison.
.
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Dans une ruelle proche de la place se trouve un
petit ermitage du XVIIIe siècle dédié au Divino
Pastor. Son plan est irrégulier et couronné d’une
voûte semi-sphérique ovale avec deux enfoncements latéraux. La façade présente un arc en
plein cintre encadré de colonnes toscanes réalisées en marbre et soutenant un petit entablement. Sur celui-ci, un œil-de-bœuf lobulé et un
campanile doté de deux arcs en plein cintre superposés surmontent le pignon.
Il existe quelques documents faisant référence à un
village morisque, Bentomí ou Benatamín, qui, même
si nous ignorons son emplacement exact, se serait
trouvé sur le territoire actuel de Pujerra et aurait disparu après la conquête chrétienne. Il en va de même
pour Cenay, autre village perdu, que certains situent
sur les ruines du vieux Moulin de Chapelle.
Route des Maures et des Chrétiens
Route des Maures et des Chrétiens
Forêt de châtaigniers à Pujerra
Nous trouvons à l’intérieur quelques images
d’une valeur artistique certaine, comme un San
Antonio en bois polychrome appartenant à l’école grenadine du XVIIe siècle, ainsi que les images
d’un Crucifié, d’un Enfant Jésus et d’un San Gregorio Magno du XVIIIesiècle.
CONVENTION BUREAU
L’église Santa Rosa de Lima a été construite
au XVIe siècle, sur une ancienne mosquée dont
le minaret a été réutilisé. Sa structure a été modifiée aux XVIIe et XVIIIe siècle et, finalement,
restaurée au XXeau point qu’il ne reste plus de
l’original que l’ancien minaret. Celui-ci, qui fait office de tour-clocher, possède un plan rectangulaire et sur son dernier corps s’ouvrent quatre
arcs en plein cintre qui abritent les cloches, le
tout surmonté d’un petit toit à quatre pentes.
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Route des Maures et des Chrétiens
L’édifice le plus remarquable de cette localité est
l’église paroissiale Nuestra Señora del Rosario,
construite au début du XVIe siècle. Elle a connu de
JÚZCAR
L’origine historique de cette ville est assez
confuse car certains chercheurs estiment que sa
fondation coïncide avec l’exploitation minière de
l’époque romaine, mais il n’y a aujourd’hui aucun vestige archéologique confirmant cette
théorie.
CARTAJIMA
Grâce aux gisements archéologiques de son territoire municipal, il est possible de reconstituer une
grande partie de l’histoire de ce village. Ainsi, par
exemple, la présence romaine sur ces terres est
prouvée à travers les thermes retrouvés dans le
Júzcar est tombé aux mains chrétiennes en
1485. Dès lors les morisques ont été soumis à
des normes très strictes et, comme nous le savons, ont fini par se rebeller en 1570, ce qui a motivé leur expulsion en 1609.
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Iglesia de Nuestra Señora del Rosario
(Église Nuestra Señora del Rosario)
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L’organisation urbaine de ce village, aux rues
étroites et sinueuses, possède un caractère morisque très marqué auquel a été ajoutée une touche
seigneuriale grâce au grand nombre de façades de
style du XVIIIe et à l’influence de Ronda qu’il
conserve.
Par contre l’existence sur son territoire municipal d’un village morisque, abandonné depuis le
XVIIe siècle et appelé Moclón, est, elle, prouvée.
Il est encore possible d’observer les fondations
de son église où, d’après la légende, la Vierge,
Nuestra Señora de Moclón, est apparue à un
berger du village.
.
Cartajima
Fernand VII lui a concédé le titre de ville en 1814,
mais il faut attendre le XIXe siècle pour que Cartajima connaisse un véritable développement économique grâce à l’exploitation de ses mines de fer,
aujourd’hui à l’abandon. Une petite usine a ouvert
ses portes à cette époque sur le territoire municipal
voisin de Júzcar et elle était principalement dédiée
à la fabrication de canons. C’est cette usine qui a
favorisé l’économie du village.
nombreuses et considérables restaurations, la dernière au milieu du XXe siècle sous les directives de
l’architecte Guerrero-Strachan. Même si le temple a
été conçu à l’origine avec trois nefs, il n’en conserve
plus qu’une aujourd’hui, couronnée d’une charpente.
À l’intérieur sont conservées quelques sculptures
des XVIIIe et XIXe siècles, comme une figure vêtue,
reposant dans la niche du maître-autel et datant du
XVIIIe siècle, qui représente la Virgen del Rosario, à
laquelle est dédiée la paroisse. L’accès à l’église se
fait par la base de la nef principale. Elle présente un
portail réalisé en brique avec un fronton divisé sur lequel s’œuvres une arche rectangulaire encadrée par
des pilastres et une corniche. Sa tour est de plan carré, à trois corps séparés par de fines impostes. Sur
le dernier, qui correspond au corps de cloches, s’ouvrent des arcs en plein cintre sur ses quatre côtés et
un petit toit à quatre pentes le surmonte.
Route des Maures et des Chrétiens
Pour sa curiosité, nous recommandons au visiteur de se faire plaisir et de se promener dans
les champs, de partir à la recherche du pinsapo
d’Escalereta, déclaré Monument Naturel par la
Communauté d’Andalousie et le grand chêne
Valdecilla que certains appellent « le père de
tous les chênes ». Il s’agit d’un exemplaire
unique de son espèce et il est cité dans plusieurs
publications de botanique. Il fait plus de vingt
mètres de haut et dépasse trois mètres de diamètre.
Vallon d’Harife et dans la nécropole de Cortijo del
Ratón. Il existe également des références et des
vestiges d’un château médiéval et des anciens villages arabes de Casapalma et Cartabón.
CONVENTION BUREAU
Iglesia de la Purísima Concepción (Église Purísima Concepción)
C’est dans la zone la plus au nord que se trouve
l’église Purísima Concepción. Ce temple a été
construit au XVIe siècle et a connu quelques restaurations et ajouts postérieurs. Son plan est en
forme de croix latine, avec une charpente en
bois sur la partie du transept et des toits plats sur
les bras de celui-ci et sur la nef centrale. L’extérieur, d’une grande simplicité, possède un portail
à la touche gothique-mudéjare. À côté de celuici se distingue la tour mudéjare, dotée d’arcs en
plein cintre sur le corps de cloches et surmontée
d’un toit à quatre pentes. Nous pouvons admirer
à l’intérieur la sculpture d’une Dolorosa, figure
vêtue (type de sculpture constituée d’une armature cachée sous des vêtements interchangeables et à laquelle on ajoute la tête, les mains
et parfois les pieds sculptés) de l’école sévillane
du XVIIIe siècle et une autre sculpture en bois polychrome de San Pascual Bailón, copie d’une originale de Pedro de Mena, réalisée par Adrián Risueño.
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Il peut sembler curieux que Júzcar se soit ouvert à
l’industrialisation aussi tôt, mais c’est le cas. La
construction de la première usine de fer-blanc d’Espagne a débuté en 1726 et elle est entrée en service en 1731 avec pas de moins que deux cents ouvriers. L’usine a été inaugurée sous le nom pompeux
de « L’Usine Royale de Fer-blanc jamais vue en Espagne et ses adhérents, sous le règne des invincibles Rois Catholiques de la monarchie espagnole
don Philippe V et doña Isabelle de Farnesio ».
.
La prospérité de Júzcar au XVIII siècle est confirmée par le fait qu’en 1752 il y avait deux tanneries
ainsi que huit moulins en activité dans la municipalité et ce jusqu’en 1841. Rien d’étonnant, donc, si
e
Iglesia de Santa Catalina (Église Santa
Catalina)
Malaga, Soleil, Monuments et Musées
L’organisation urbaine de Júzcar est très singulière
car il est divisé en trois quartiers, Alto, Fuente et Ereta. Les brusques dénivelés du terrain ont favorisé
l’utilisation d’ingénieux moyens pour essayer d’adoucir cette orographie si particulière. Cela confère à ce
village une originalité dépassant le simple caractère
pittoresque. De la même façon, il est tout aussi curieux d’observer que certaines de ses rues ne présentent des maisons que d’un côté.
Après la prise de la ville de Ronda par les troupes
chrétiennes, ces hameaux se sont dépeuplés et
leurs habitants se sont installés à Faraján, créant
ainsi ce village qui dépendait de Ronda en tant que
terres de la couronne. Avec l’expulsion des morisques, au XVIe siècle, Faraján s’est également dépeuplé et a dû faire appel à des gens d’autres lieux
pour son repeuplement.
L’édifice le plus remarqué du village est l’église Santa Catalina, construite au XVIe siècle mais qui a
connu d’importantes restaurations ensuite. Elle possède une seule nef rectangulaire qui était couronnée
d’une charpente mudéjare mais qui a été remplacée
après son incendie pendant la guerre civile. Elle
conserve également les sculptures d’un Enfant Jésus et d’une Dolorosa vêtue de l’école sévillane du
XVIIIe siècle.
Le courage avec lequel presque tous les villages des
montagnes de Ronda ont lutté contre l’invasion napoléonienne est reconnu. En récompense pour cette attitude, dans le cas concret de Faraján, le roi Fernand VII lui a remis en 1814 la « Carta de Real Privilegio de Villa », un document qui souligne : « en récompense pour la constance, la loyauté et les sacrifices effectués pendant la Guerre d’Indépendance
contre les Français ».
À l’extérieur se distingue le portail, au pied du
temple, qui présente un arc en plein cintre encadré de pilastres et d’un entablement. À côté de lui
s’élève la tour, de plan carré, qui présente trois
corps. Sur le dernier s’ouvrent des arches en
plein cintre qui accueillent les cloches, le tout surmonté d’un petit toit à quatre pentes. La tour originelle, appelée Torrichela, était l’un des monuments les plus originaux de la vallée de Genal,
mais elle a été complètement détruite par un
tremblement de terre en 1650.
FARAJÁN
Même si des restes de cultures plus anciennes ont
été retrouvés sur ce territoire municipal, l’origine du
village remonte à la période de domination musulmane, grâce aux hameaux de Balástar, Chúcar,
Faraján
.
154
Étant donné qu’à cette époque le processus d’élaboration du fer-blanc n’était pas connu en Espagne,
une trentaine de techniciens allemands est arrivée
sous les ordres de deux ingénieurs suisses, Pedro
Mentón et Emérito Dupasquier. Il semble que l’usine
a cessé de fonctionner pendant la Guerre d’Indépendance, mais nous conservons dans les Archives
Générales de Simancas un morceau de la première
pièce en fer-blanc fabriquée. Aujourd’hui il ne reste
de cet édifice unique que ses ruines. Le sobre portail, doté de pilastres et de corniches, reflète l’époque
de sa construction, le XVIIIe siècle, alors que sur la
partie arrière se trouve un arc qui devait être l’entrée
d’une petite chapelle. Son aspect extérieur ressemble plus à une construction conventuelle qu’à
une usine en activité et son intérieur, couvert de végétation, offre une image au romantisme décadent
certain.
Castillejo et Cenajen. Certaines tribus maghrébines
et, semble-t-il, des juifs et des chrétiens faits prisonniers y habitaient.
Route des Maures et des Chrétiens
Route des Maures et des Chrétiens
Júzcar
d’autres villages, comme Faraján, ont appartenu à
Júzcar jusqu’à la fin du XIXe siècle.
CONVENTION BUREAU
C’est à cette date qu’est entré en scène un personnage singulier : Tajarillo, une espèce de précurseur
du bandit du XIXe siècle qui a refusé son expulsion,
s’est enfui dans les montagnes et n’a cessé de perpétrer des actes de brigandage. Il ne reste de lui que
sa légende et un lieu appelé « Passage de Tarajillo
», près d’une cabine où il serait mort.
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Pas très loin du village, dans la zone connue sous le
nom de Las Chorreras, la rivière Balástar forme
deux spectaculaires chutes d’eau d’environ cinquante mètres. Nous pouvons observer près d’elles les
restes d’un ancien moulin arabe et une partie du système d’irrigation utilisé à cette époque.
ALPANDEIRE
Des monuments funéraires de style mégalithique,
représentant très bien l’occupation de ces terres
déjà à l’époque préhistorique, ont été retrouvés à
la source de la rivière Audázar, plus précisément
sur les sites nommés Encinas Borrachas, Montero et la Mimbre. Ces constructions, réalisées
avec de grandes pierres irrégulières, signalaient
et recouvraient les sépultures individuelles ou
collectives des membres les plus importants du
clan ou de la tribu auquel ils appartenaient.
Alpandeire
Vázquez Otero affirme que sur la colline de Castillejos, il existe des vestiges de ce qui était une
forteresse médiévale. Cependant, l’hypothèse la
plus vraisemblable est celle qui soutient qu’il
s’agit des restes de deux villages morisques :
Pospitara, à deux kilomètres au sud-ouest d’Alpandeire, et Güidazara ou Audázar, près d’Atajate. Il est toujours possible d’observer sur ces sites
les fondations de quelques logements, ainsi que
quelques conduites d’eau.
D’après les documents retrouvés, la fondation
d’Alpandeire a eu lieu en l’an 711, ce qui en fait
l’un des premiers établissements musulmans de
la région montagneuse de Ronda.
La conquête chrétienne et l’expulsion morisque
postérieure génèrent un important déclin démographique. C’est la raison pour laquelle Philippe
III a dicté une « pragmatique » (Loi émanant de
l’autorité compétente et qui se différencie des décrets royaux et des ordres généraux par les formules de sa publication) pour que cette région
soit repeuplée le plus vite possible. Grâce à cette
loi, vingt-deux nouveaux habitants sont arrivés
dans la région, entre lesquels les terres ont été
réparties et de nouveaux logements construits.
La construction la plus importante de cette localité est l’église San Antonio de Padua, au centre
du village. Ses dimensions imposantes attirent
fortement l’attention du visiteur et lui ont valu le
doux nom de « Cathédrale de la montagne »,
comme nous l’appelons populairement.
Il s’agit, en effet, d’une grande construction
dont les travaux ont débuté au XVIe siècle par
ordre de Diego de Deza, archevêque de Séville, même si la structure qu’elle présente aujourd’hui date de sa reconstruction au XVIIIe siècle.
L’édifice possède un plan basilical et se compose de trois nefs couronnées de voûtes d’arêtes
et d’un transept surmonté d’une coupole. Sur le
mur du presbytère s’œuvres une niche carrée
Iglesia de San Antonio de Padua (Église
San Antonio de Padua)
couronnée d’une voûte semi-sphérique. Deux
imposants clochers octogonaux équilibrent
l’harmonieux extérieur de sa façade, restaurée
en 1968.
Ce temple conserve à l’intérieur un font baptismal en marbre veiné et quelques sculptures du
XVIIIe siècle, comme celle de San Roque, patron d’Alpandeire et celle de l’Enfant Jésus.
Dans les caves se trouve un cimetière dans lequel, d’après la légende, « des cadavres embaumés et intacts » sont apparus. Ce qui est
sûr c’est qu’il y a, dans la crypte de l’église,
deux momies très bien conservées qui semblent être celles d’un ménage qui a contribué financièrement à la construction de celle-ci.
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Route des Maures et des Chrétiens
Clocher de l'église Virgen del Rosario
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Iglesia Virgen del Rosario (Église Virgen del
Rosario)
En se promenant dans le village, le visiteur découvrira qu’il est l’un des rares villages malaguènes à se
situer au sommet d’une douce colline, presque à
plat. Le tracé morisque de ses rues s’organise autour d’une place centrale carrée, centre névralgique
de la ville, vers laquelle elles convergent presque
toutes. À l’un de ses angles se trouve l’église paroissiale Virgen del Rosario, construite au début du
XVIe siècle, restaurée une première fois au XVIIIe et
une seconde au milieu du XXe. Il s’agit d’une
construction simple, d’une seule nef avec une charpente plate, qui présente des garnitures de plâtreries
du côté de l’épître. Elle est accompagnée d’une tour
en brique, qui contraste avec le blanc de sa façade.
Elle possède trois corps, sur les deux supérieurs
s’ouvrent des arcs en plein cintre encadrés de pilastres de chaque côté, et elle est surmontée d’un
chapiteau bombé.
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PATRONAT DE TOURISME &
Atajate
ATAJATE
De nombreuses haches en pierre polie
d’époque néolithique et chalcolithique ont été
retrouvées sur son territoire municipal, plus
précisément dans le précipice de Tajos. De
même, la découverte de restes de céramiques
et de pièces de monnaie de l’époque romaine
démontrent que cette région a été peuplée depuis très longtemps. Ce sont cependant les
nécropoles d’époque wisigothe et musulmane, retrouvées dans les zones de Puerto Jimera, Montecillo, Llano et Huerta Nueva, qui apportent le plus de précisions sur les anciennes
cultures qui ont peuplé ces terres.
De l’époque islamique nous pouvons citer la tour
de Santa Cruz, dont il ne reste presque rien,
dans la forêt de chênes, à seulement deux kilomètres au sud-ouest du village.
Le plan de l’église originelle, située dans le cimetière, est, lui, d’époque chrétienne. Il n’en reste aujour-
d’hui que les murs principaux et le portail, de style
Renaissance.
L’église paroissiale San Roque date du début du
XIXe siècle même si, après la guerre civile, elle a dû
être restaurée et réouverte en 1965. Il s’agit d’un
temple sobre aux lignes harmonieuses. Elle possède trois nefs séparées entre elles par des arcs en
plein cintre reposant sur des piliers. La nef centrale,
la plus large, est couronnée d’une voûte en demiberceau, alors que les bas-côtés le sont par une voûte d’arêtes. Le transept présente une coupole semisphérique et la façade est réalisée dans un style baroque discret. La tour se distingue de l’ensemble de
la construction par son plan carré. Elle possède
quatre corps, le dernier étant octogonal et elle est
surmontée d’un petit toit pyramidal décoré en céramique.
BENADALID
Les documents les plus anciens relatifs à cette localité remontent au VIIIe siècle et font référence à la tribu berbère Banu Jalid, dont le nom proviendrait de
Ben Adalid (fils de Jalid), qui s’est installé sur ces
terres.
Un grand nombre de rues sur des pentes prononcées et des maisons d’un blanc éclatant, certaines
affichant des armoires et des façades baroques, tissent le tracé urbain de ce village à l’indiscutable saveur morisque.
Sur la place principale se trouve l’église San
Isidoro qui date du XVIIIe siècle et qui a été
construite sur les fondations de celle d’origine
qui remonte au XVIe. Elle possède trois nefs
couronnées de toits plats. La capilla mayor (la
chapelle principale) est couronnée d’une voûte
ovale et la tour est de plan carré et de corps
Iglesia de San Isidoro. Benadalid (Église San
Isidoro. Benadalid)
unique. La maison paroissiale se trouve adossée à cette dernière.
À la périphérie du village se trouve l’ancienne forteresse ou château de Benadalid. Certains auteurs estiment son origine à l’époque romaine,
d’autres situent sa construction aux XIIIe et XIVesiècles, défendant ainsi son origine arabe. D’autre
part, un troisième groupe de chercheurs affirme
qu’il s’agit d’une construction chrétienne en se basant sur des écrits conservés, dans lesquels le
seigneur de Benadalid, Duc de Feria, demande
aux Rois Catholiques la construction d’une forteresse, profitant, semble-t-il, de l’emplacement et
des parements de la précédente. Quelle que soit
son origine, elle présente un plan carré et nous en
conservons quelques tours cylindriques et une citerne souterraine. À l’intérieur de l’enceinte se
trouve aujourd’hui le cimetière du village.
Iglesia de San Roque (Église San Roque)
.
.
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Route des Maures et des Chrétiens
Route des Maures et des Chrétiens
Casa natal de Fray Leopoldo (Maison natale
de Fray Leopoldo)
CONVENTION BUREAU
Autres édifices remarquables du village : l’ancien
Pósito du XVIIe siècle qui, après diverses utilisations (entrepôt, prison, etc.), est aujourd’hui un magnifique centre culturel où se réunissent les jeunes
villageois ; et la maison natale de frère Leopoldo,
qui présente les traits caractéristiques de l’architecture populaire montagnarde. Son intérêt réside
dans le fait qu’elle représente le foyer où est venu
au monde un personnage qui, de par ses œuvres
caritatives et sa réputation de faiseur de miracles,
s’est fait connaître au-delà des frontières locales.
Que ce soit sa tombe à Grenade ou ce logement,
tous deux sont devenus des monuments très visités. Le village a dédié au futur saint, car son cas est
en cours de béatification, une statue sur le lieu dit
de Cerrajón.
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PATRONAT DE TOURISME &
BENALAURÍA
À proximité de la métairie del Moro, près de la rivière Bovedillas, se trouvent les restes d’un columbarium romain récemment excavé. Il existe
des indices prouvant que ce ne serait pas
l’unique trace de l’occupation romaine sur ces
lieux, ce qui paraît logique puisque la voie romaine de Vesci à Arunda traverse ces terres.
Conquises par les troupes chrétiennes vers
1485, les Rois Catholiques ont remis ces terres
au Comte de Feria qui les a vendues, à son tour,
au Duc d’Alcalá. Celui-ci, après l’expulsion des
morisques en 1570, fait venir des gens d’un
autre de ses fiefs, Coronil semble-t-il, pour les
repeupler. Elles sont ensuite passées aux mains
de la Famille de Medinaceli qui, parcelle par
parcelle, les a vendues aux habitants de la région.
Iglesia de Santo Domingo de Guzmán (Église
Santo Domingo de Guzmán)
Tout au long du XVIIIe siècle, cette région a vécu un essor économique remarquable grâce aux
vignobles, aux céréales et à l’olivier, parvenant
ainsi à tripler sa population. Cette prospérité
s’observe aujourd’hui par les constructions réalisées, comme l’Hôtel de ville, l’église paroissiale et quelques édifices civils.
L’Hôtel de ville, érigé au XVIIIe siècle, est l’un des
édifices les plus intéressants de Benalauría. Sur sa
façade à arcades, se distinguent la brique rustique et
la ferronnerie typique de Ronda. Face à lui, outre un
superbe mirador sur la vallée de Genal, se trouve Le
Pressoir, un ancien édifice où, par le passé, le raisin
était foulé et qui est aujourd’hui le siège de collectifs
artisanaux.
Il faut également visiter l’église paroissiale Santo
Domingo de Guzmán, œuvre du XIXe siècle élevée
sur un ancien temple du XVIe. Elle possède trois
nefs, un chevet plat et un chœur haut à son pied. Il
faut remarquer, au-dessus du transept, la voûte semi-sphérique sur anneau denticulé. Les bras du transept et le presbytère sont couronnés de voûtes en
berceau, alors que les nefs le sont avec un plafond à
caissons. Le portail s’œuvres au centre de la nef de
l’évangile et présente un arc en plein cintre encadré
de pilastres avec entablement. Elle dispose d’une
tour de plan carré, avec des arches sur deux côtés,
couronnée d’un toit à quatre pentes.
Au bout de la rue Alta, se trouve le Musée Ethnographique, situé dans un ancien moulin à huile de
1750. À l’intérieur se distingue l’impressionnante
presse, ainsi que les pierres à moudre et la trémie.
L’édifice est en lui-même un joyau de l’architecture
populaire. Un alambique (pour produire de l’eau-devie) se trouve également à l’intérieur. D’autre part, le
contenu du musée s’est enrichi d’une infinité d’outils
comme des égouttoirs à fromages, des licous pour
l’abattoir, des balances et des romaines, des mesures de liquides et de grains, des fourches, des
herses, de la vannerie, des fers à repasser, etc., des
objets traditionnels aujourd’hui désuets.
L’initiative des jeunes de ce village est surprenante :
loin de vouloir l’abandonner et partir chercher du travail dans des localités côtières, ils en ont fait l’un des
centres touristiques les plus importants de la région,
sans modifier d’un iota la physionomie de celui-ci et
Mesón La Molienda (Auberge La Molienda)
dans un respect absolu de l’environnement. De cette façon, au moment de l’inauguration du Musée, se
sont créées des coopératives de métiers artisanaux
à travers des ateliers (de sculpture sur bois, de
confection de bouquets de fleurs séchées, de
conserves et de confitures à base des riches produits naturels de la région : marrons, cerises, etc.),
ainsi qu’un magasin de produits du terroir : huile, fromages, marrons, etc.
Cette coopérative est également propriétaire de
l’Auberge La Molienda, qualifiée par les guides touristiques de « lieu charmant », où nous pouvons profiter d’une offre gastronomique de premier ordre.
Le pain, les galettes aux amandes et les petits gâteaux au beurre, que les mains savantes de son boulanger préparent chaque jour dans le vieux four à
bois, sont également excellents. Une tradition que
perpétue cette famille de génération en génération.
Benalauría et ses habitants si hospitaliers sont, sans
aucun doute, l’un des joyaux de Genal.
.
.
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Route des Maures et des Chrétiens
Route des Maures et des Chrétiens
Benalauría
Cependant, nous estimons que les Arabes, plus
précisément la tribu berbère Ben Al Auría (fils
d’Auría), ont fondé cette localité en l’an 715,
donnant leur nom au village. Les premières cultures par irrigation de la région, qui profitaient de
ses abondantes sources, datent également de
cette époque.
CONVENTION BUREAU
Nous conseillons au visiteur de ne pas quitter Benadalid sans avoir vu sa jolie fontaine du XVIIIe
siècle et bu une gorgée de l’eau fraîche de montagne qu’elle nous offre.
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PATRONAT DE TOURISME &
sculpture polychrome du XVIIIe siècle de San Francisco de Asís, patron du village.
La présence humaine dans cette région semble
remonter à l’époque romaine, comme l’attestent
quelques restes retrouvés sur son territoire municipal, dans un lieu proche connu sous le nom de Cerrogordo.
Algatocín
Pourtant, le village de cette localité est sans aucun doute d’origine morisque. Son tracé aux rues
sinueuses et étroites, qui montent pour adoucir
les dénivelés, forme un amalgame de maisons
simples et impeccablement blanchies à la chaux
parmi lesquelles se distinguent quelques
constructions, remontant au XVIIIe siècle, dotées
de façades à colonnades et de nobles armoiries.
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.
Avant de quitter Algatocín, nous vous recommandons de visiter la fontaine San Antonio, une superbe œuvre du XVIIe siècle, dont les eaux toujours
fraîches de la montagne étancheront la soif du voyageur avant de reprendre la route.
Centre-ville de Jubrique
JUBRIQUE
Ce territoire municipal a été formé de l’union de
quatre villages morisques : Rotillas, Monarda, Benamedá et Jubrique. Ce fait apparaît clairement dans
les capitulations avec les Rois Catholiques, qui
confirment qu’ils étaient des établissements musulmans, puis morisques, restés habités jusqu’à la fin
du XVIe siècle et le début du XVIIe. Ils possédaient
des églises, à l’origine des mosquées, dans lesquelles les restes des murs et des fondations antérieurs sont toujours visibles.
Il n’y a pas de vestiges d’autres cultures dans la région. À part quelques pièces de monnaie romaines
retrouvées, aucun reste n’est venu accréditer la thèse d’un établissement antérieur aux musulmans aux
alentours de l’actuel Jubrique. Par contre, il est prouvé, grâce à la proximité historique, que les morisques de cette localité ont combattu avec énergie
et bravoure les abus des chrétiens, contre qui ils se
sont rebellés et ont livré une bataille au cœur s de laquelle a péri le capitaine Alonso de Aguilar et
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Typique maison blanchie à la chaux du village
de Jubrique
Iglesia de San Francisco de Asís (Église San
Francisco de Asis)
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Fuente de San Antonio
(Fontaine de San Antonio)
L’église paroissiale Virgen del Rosario est la
construction la plus importante d’Algatocín. Elle date
du XVIe siècle, même si elle a connu plusieurs restaurations et modifications au cœur s des siècles.
Son intérieur est réparti en trois nefs dont la centrale
est couronnée d’une voûte en berceau. La capilla
mayor (chapelle principale), de plan carré, est elleaussi couronnée d’une voûte en berceau reposant
sur des pendentifs. Le portail principal date du XIXe
siècle et a été réalisé par l’architecte Cirilo Salinas,
tout comme la tour. Celle-ci se trouve au pied de
l’église et présente trois corps séparés par des impostes. Sur le second corps s’ouvrent des oils de
bouf sur chaque côté, alors que sur le dernier se
trouvent les cloches encadrées par des arcs en plein
cintre. Le tout est surmonté d’une petite coupole en
céramique bleutée. À l’intérieur se distingue une
Nous pouvons enfin nous rendre à l’ermitage du
Calvario, sur la partie haute du village. Son intérêt
réside plus dans son emplacement que dans son architecture, car il s’élève comme mirador depuis lequel il est possible d’observer les localités voisines
d’Alpandeire et de Faraján et de profiter d’un panorama spectaculaire de la superbe région montagneuse de Ronda.
Route des Maures et des Chrétiens
Route des Maures et des Chrétiens
Son histoire documentée débute par l’établissement dans cette région de la tribu d’origine berbère Al Atusiyin. Une légende affirme que le nom
de cette localité vient de la princesse Algotisa,
fille d’Abolemia, second roi Maure de Ronda.
Cependant, le renforcement de la ville ne se produira pas avant l’arrivée des chrétiens.
Iglesia de la Virgen del Rosario
(Église de la Virgen del Rosario)
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ALGATOCÍN
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PATRONAT DE TOURISME &
Genalguacil
Enfin, est intervenue l’expulsion des morisques de
l’ancien royaume nazarite. Ceux de Jubrique se sont
exilés au nord de l’Afrique et en Galice, même s’ils
sont revenus illégalement et sont devenus des brigands. C’est le cas de la bande de Marcos el Meliche, clair prédécesseur des bandes de brigands qui
ont sévi dans toute la région montagneuse de Ronda au XIXe siècle.
Au milieu du XIXe siècle, Jubrique connaît son âge
d’or, conséquence directe de la richesse que produisaient ses vignobles, les industries qui en découlent et l’exploitation minière des montagnes. La tradition vitivinicole de Jubrique a perduré jusqu’à une
période avancée du XXe siècle.
Sculpture sur un tronc d'arbre
L’édifice le plus important du village est l’église paroissiale San Francisco de Asís, dont la construction a débuté au XVIe siècle, même si elle a connu
plusieurs restaurations, la dernière en 1970. À l’origine elle possédait une seule nef rectangulaire couronnée d’un toit plat mais le transept, couronné d’une
voûte d’arêtes et la capilla mayor (chapelle principale), dotée d’une voûte en berceau, lui ont été ajoutés
au XXe siècle. À l’extérieur se distingue la tour-portique surmontée de deux corps octogonaux avec six
arches. Le temple abrite, d’autre part, différentes
sculptures en bois polychrome à la valeur artistique
certaine, réalisées sous les canons de l’école grenadine du XVIIIe siècle : un San Francisco de Asís, un
Jésus de Nazareth et une Virgen de la Candelaria.
La découverte de quelques moulins à main, qui servaient à triturer les métaux précieux, prouve que
Phéniciens et Grecs se sont établis pendant un certain temps à Genalguacil afin d’exploiter les mines
d’or et d’argent de la région de Reales Chicos. Outre
ces données, on sait peu de choses de l’histoire de
ce village jusqu’à l’arrivée des tribus arabes.
L’origine du nom de la ville vient du son arabe Genna-Alwacir, qui signifie « jardins du vizir ». Ce qui laisse penser qu’un haut responsable musulman a établi sa résidence dans ce village.
Après la conquête menée par les Rois Catholiques,
la population musulmane a continué à vivre à Genalguacil, mais seulement jusqu’au milieu du XVIesiècle. Comme tant d’autres villages, celui-ci s’est
également joint à la rébellion morisque et sa population a été expulsée. Les terres ont été repeuplées
par des chrétiens provenant d’autres lieux et données en seigneurie au Duc d’Arcos, état sous lequel
elles resteront jusqu’à la suppression de ces privilèges par la loi.
Le monument historique le plus représentatif de
cette localité est l’église paroissiale San Pedro
Mártir de Verona, érigée au milieu du XVIe siècle.
Le temple a été incendié pendant la rébellion morisque en 1570 et reconstruit au XVIIIe siècle. Il y
a seulement quelques années elle a été soumise
à une nouvelle restauration. Elle possède trois
nefs séparées par des arcs en plein cintre reposant sur des colonnes. La nef centrale, la plus large, est couronnée d’une bâtière renforcée par
des poutres, alors que les bas-côtés le sont par
un auvent. La capilla mayor (chapelle principale)
est couronnée d’une calotte sphérique reposant
sur des pendentifs et au fond s’œuvres une niche
hexagonale à laquelle nous accédons depuis la
sacristie. La tour-clocher, au pied de la nef cen-
trale, est de plan octogonal et surmontée d’une
voûte semi-sphérique. L’ensemble est de style
baroque même s’il est possible de distinguer
quelques éléments à la touche mudéjare.
Genalguacil offre au visiteur un tracé urbain d’origine morisque qui est resté pratiquement intact
jusqu’à aujourd’hui. Les pentes prononcées, la
délicieuse architecture populaire de la majorité
des logements et leur blanc incomparable, qui se
distingue de la verdure des grandes forêts, sont
bien évidemment de rigueur dans ce village.
Cependant, son attrait principal réside peut-être
dans l’allant et la passion qu’il a su transmettre à
l’art contemporain. Ici la tradition s’est ouverte à
la modernité à travers lui. Stratégiquement disséminées dans le village, nous découvrons des
sculptures en pierre, en fer, en bois ou en terre
cuite, réalisées pendant les Rencontres de l’Art
de la vallée de Genal, une initiative bisannuelle
qui a lieu pendant la première quinzaine d’août
depuis 1994.
Depuis cette date, la mairie invite un groupe d’artistes à cohabiter et à échanger idées et expériences afin de dynamiser la culture et à la seule
condition que l’œuvre réalisée pendant ces rencontres reste dans le village. De cette façon la localité est devenue un très intéressant musée à
l’air libre qui a grandement bonifié la valeur touristique et culturelle de Genalguacil. Certaines
œuvres ne sont pas exposées dans la rue mais
dans la salle du musée, installé dans un ancien
moulin et ouvert au public pendant tout le mois
d’août.
BENARRABÁ
Jusqu’à l’arrivée des arabes sur la péninsule ibérique,
il n’y a aucune preuve évidente d’occupation humai-
.
.
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Route des Maures et des Chrétiens
Route des Maures et des Chrétiens
Iglesia San Pedro Mártir de Verona (Église
San Pedro Mártir de Verona)
Le village de Jubrique présente de façon marquée les caractéristiques des villages montagnards typiques où règne la chaux et où les rues
dessinent un labyrinthe de petite taille. Une fois
de plus, l’architecture populaire souligne sa capacité à s’adapter aux nombreux défis que lui impose le terrain irrégulier.
GENALGUACIL
CONVENTION BUREAU
presque tous ses hommes, qui avaient été envoyés
pour mater la rébellion.
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PATRONAT DE TOURISME &
Même si aucun vestige ni document ne vient corroborer cette thèse, certains historiens affirment que
ces premiers habitants ont construit une fortification
sur le versant de la montagne Porón, qui offre une
vue imprenable sur les villages voisins de Jubrique,
Gaucín, Algatocín et Genalguacil. Une enclave parfaite pour observer et défendre un bonne partie de la
vallée.
Après la conquête chrétienne, ces terres sont revenues directement à la Famille Medina Sidonia.
.
Sur sa façade principale le temple présente un curieux arc lobulé s’achevant en triangle, alors que sur
la tour se distingue son toit, couronné de céramique
bleue vernissée. L’église dans son ensemble possède des lignes très harmonieuses et une grande simplicité architecturale.
L’ermitage de Cristo de la Veracruz date du XVIIesiècle et a également connu des restaurations postérieures. Son plan présente une seule nef où est exposé le précieux retable en bois polychrome réalisé
au XVIIIe siècle. La sobriété de l’extérieur de cette
petite église est légèrement dérangée par un superbe campanile à une seule arche.
Gaucín
GAUCÍN
Le tracé urbain du village est sans conteste d’origine
islamique, divisé en deux zones ou quartiers. L’un
s’organise autour d’une place triangulaire de
grandes dimensions, dans la zone la plus haute, où
se trouve l’ermitage de Santo Cristo de la Veracruz ;
et l’autre autour de l’église paroissiale de San Sebastián, dans la partie basse.
Ermita del Cristo de la Vera Cruz (Ermitage
Cristo de la Vera Cruz)
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Cette église, érigée au début du XVIIIe siècle,
conserve son plan d’origine même s’il a connu des
restaurations postérieures. Son intérieur est réparti
en trois nefs séparées par des arcs en plein cintre reposant sur des piliers quadrangulaires. La nef centrale, la plus large, est couronnée d’une voûte en
plâtre en forme de charpente et les bas-côtés par
Les romains ont été les premiers à s’installer sur ces
lieux, comme en témoignent les restes de villages à
Casas del Abrevadero, à seulement quelques kilomètres de l’actuel village ; ou les vestiges de la
chaussée qui reliait Gibraltar et Ronda ; ainsi qu’une
statue du dieu Mercure.
Benarrabá
Sous la domination wisigothe, Gaucín s’appelait Belda et à l’époque byzantine il était sous la juridiction de
la province d’Oróspeda, dont les frontières sont aujourd’hui floues. Nous avons des informations sur
l’établissement de ces civilisations grâce aux restes
de la nécropole wisigothe ou romaine tardive se trou-
.
166
Cette famille est liée à l’un des faits historiques les
plus remarqués et les mieux documentés de cette
localité. En 1636, le neuvième Duc de cette illustre
famille est passé par Benarrabá, en chemin pour
Montilla pour chercher son épouse, Juana Fernández de Córdoba, avec qui il s’est marié par procuration. Le faste du cortège était tel qu’il est entré dans
l’histoire locale comme un événement notable.
des toits plats. Dans la capilla mayor (chapelle principale) dépasse la voûte décorée de plâtreries représentant huit saints et les quatre évangélistes sur
les pendentifs. Nous découvrons, sur les grands
arcs, les images relatives à l’Assomption et au martyre de San Sebastián. De chaque côté de cette chapelle s’ouvrent deux autres, couronnées de voûtes
semi-sphériques reposant sur des pendentifs.
Route des Maures et des Chrétiens
Route des Maures et des Chrétiens
Iglesia Nuestra Señora de la Encarnación
(Église Nuestra Señora de la Encarnación)
CONVENTION BUREAU
ne sur ces terres. Tout semble donc indiquer que la
localité a été fondée à l’époque islamique, probablement par les descendants de la tribu berbère de
Bann Rabah (fils de Rabah), d’où le village tire sa toponymie.
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Castillo del Águila (Château d'Águila)
Le village est définitivement passé aux mains chrétiennes le 27 mai 1485. Les troupes des Rois Catholiques, sous les ordres du Marquis de Cadix, sont
entrées dans la ville après lui avoir ordonné de se
rendre. Sa croissance importante se produit déjà à
l’époque chrétienne, en tant que chef-lieu de la grande seigneurie à laquelle appartenaient Benarrabá,
Algatocín, Benamahabú et Benamaya. C’est également à cette époque qu’elle récupère son rôle privilégié dans la contrée. C’est pourquoi son tracé urbain possède plus de réminiscences chrétiennes
qu’arabes et n’est pas aussi sinueux que dans les
villages voisins.
Au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, la bonne santé
économique de certaines familles a rendu possible
la construction de manoirs comme ceux de Cañamaque ou de Teodoro de Molina, qui présentent
des portails à linteau surmontés d’iconographie héraldique.
Au XIXe siècle, Gaucín, comme tant d’autres villages montagnards, a offert une forte résistan-
ce aux troupes napoléoniennes, mais a finalement succombé face aux poussées françaises.
Le 8 juillet 1810, la ville a été saccagée par les
forces impériales qui ne se sont pas contentées
de tuer une grande partie de la population mais
qui ont aussi incendié les archives municipales
et paroissiales. Même l’image de l’enfant saint,
tant vénérée à Gaucín, a été jetée depuis les
murailles du château.
Cette forteresse, le château d’Águila, a été érigée à l’origine par les romains, même si elle a
été agrandie et renforcée par les arabes. Elle se
trouve sur une colline de six cent quatre-vingthuit mètres de haut, à l’ouest de la montagne
Bermeja et repose sur des roches calcaires.
Les versants Est et Sud sont pratiquement inexpugnables. L’ensemble architectural possède
un plan irrégulier et se compose de trois enceintes fortifiées. Dans la première, la plus
grande, qui servait de refuge à la population, se
trouvent l’ermitage de Santo Niño et l’ancien
hôpital. À l’autre extrémité, près de la tour Regente, a été installée la poudrière, qui a explosé en 1848. C’est dans cette zone que se trouve la citerne la plus ancienne. La seconde enceinte, en maçonnerie et en brique, possède
deux citernes ; et dans la troisième, probablement de l’époque du califat (Xe siècle), se trouve la tour de la Reina.
L’ermitage de Santo Niño, dans le château,
date du XVIIe siècle, même si elle a connu d’importantes restaurations au XVIIIe siècle. Son extérieur est en maçonnerie avec un petit parvis et
son intérieur est réparti en deux nefs. La principale, couronnée d’une voûte en anse de panier,
est séparée de l’autre par des arcs en plein
cintre. Sur le chevet s’œuvres une niche dédiée
à San Juan de Dios, réalisée entre 1719 et
1720. La capilla mayor (chapelle principale) est
de plan carré et couronnée d’une voûte d’arêtes
Ermita del Santo Niño (Ermitage de Santo
Niño)
et d’un fleuron central possédant une exubérante décoration de plâtreries.
Dans le village se distingue l’église San Sebastián, érigée en 1487, peu après la conquête chrétienne de ce territoire. Même si son extérieur est sobre, l’intérieur est richement décoré avec des retables et des autels et possède
également une précieuse collection d’orfèvrerie
religieuse. Elle dispose de trois nefs soutenues
par de grands piliers carrés avec des colonnes
adossées. La nef principale, dotée d’une voûte
en demi-berceau, possède une charpente de
style mudéjare. La tour, de plan carré, possède
deux corps. Celui qui abrite les cloches est doté d’arcs en plein cintre. À la périphérie de la ville, dans ce qui était l’ermitage de Veracruz, a
été érigé un couvent carmélite (XVIIIe siècle)
qui, depuis le désamortissement de Mendizábal, a connu plusieurs utilités. Son église est
rectangulaire et dispose de trois nefs séparées
par des arcs de plein cintre et couronnées d’une
charpente. La nef centrale est plus large et hau-
.
.
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Route des Maures et des Chrétiens
Route des Maures et des Chrétiens
Casa de Cañamaque (Maison de
Cañamaque)
CONVENTION BUREAU
vant sur la colline d’Enmedio, au sud-ouest de l’actuel
village de Gaucín. Ce sont pourtant les arabes qui ont
fondé la localité et lui ont donné le nom qu’elle porte
aujourd’hui, qui signifie en arabe « grand rocher »,
une claire allusion à l’impressionnante colline sur laquelle s’élève son château. Les années pendant lesquelles ces terres sont restées sous le pouvoir du
Croissant n’ont pas été précisément des plus tranquilles, malgré les périodes de cohabitation heureuse
préalablement convenues entre Maures et chrétiens.
En effet, de par sa situation, cette localité s’est vue
impliquée dans les conflits qui ont eu lieu sur la
côte et dans l’intérieur. De tous les faits historiques survenus en ce lieu pendant le Moyen-Âge, le
plus important a été la mort de Pérez de Guzmán,
plus connu sous le nom de « Guzmán le Bon », qui
est tombé en luttant contre les arabes dans les environs du château d’Águila le 17 septembre 1309.
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te que les bas-côtés. Sur le chevet du temple
s’œuvres une chapelle de plan polygonal couronnée d’une coupole octogonale. Le portail,
réalisé en pierre grise, présente un arc en plein
cintre encadré de pilastres soutenant un fronton
divisé avec une niche centrale, dans laquelle se
trouve le blason carmélite. Elle possède également une tour en brique à deux corps, surmontée d’un campanile. Aujourd’hui, cette singulière construction publique a été restaurée comme
un édifice multiservices (bibliothèque, salle
d’expositions, salle de conférences, etc.).
Fuente de los Seis Caños
(Fontaine des Six Jets)
Sur la Promenade Ana Toval, se trouve le Musée Ethnographique. Cet édifice public nous
montre les outils et ustensiles qui ont fait partie
de la vie quotidienne de ses habitants, objets
utilisés tant pour le bétail que dans les champs
et la maison.
Après la grande visite culturelle qu’offre
Gaucín, une promenade indispensable s’impose dans les rues de ce village, populairement
nommé « le balcon de la région montagneuse
», étant donnée l’ampleur du paysage que nous
pouvons contempler depuis de nombreux sites
de cette ville.
.
Route des Maures et des Chrétiens
L’un des grands exposants de l’architecture civile de cette localité est la fontaine des Six
Jets, réalisée en pierre en 1628 dans le style
baroque andalou. Elle possède trois corps bien
proportionnés. Sur sa partie la plus haute apparaît un trinquet au centre duquel se trouvent
des armoiries nobiliaires avec une abondante
décoration végétale. Certains manoirs des
XVIIe et XVIIIe siècles possèdent également
des blasons, taillés en pierre, qui méritent
d’être vus.
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CONVENTION BUREAU
vertes de la grotte Gato sont tout aussi remarquables. La vallée de Guadiaro est la région qui
recueille les restes les plus importants des premiers peuplements dans la montagne.
r
Aux abords de celle-ci se trouvent
quatre municipalités : Montejaque,
Benaoján, Cortes de la Frontera et Jimera de Líbar, cette dernière sur la rive
gauche de la rivière. Cette contrée est flanquée de deux massifs montagneux dans les directions NE-SO : la montagne Líbar et les collines Cortes
sur l’un de ses versants ainsi que la chaîne Castillejos-Hacho sur un autre.
Cette vallée constitue un couloir naturel depuis Campo de Gibraltar jusqu’aux dépressions intra-bétiques, ce qui
a facilité son peuplement depuis des temps très anciens et le tracé de voies de communication depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours.
Ces habitants originels se consacraient à la chasse et à la cueillette des fruits et se réfugiaient dans les
grottes ou les abris rocheux pour surmonter les rigueurs de l’hiver, nous en conservons des vestiges dans
la grotte de Pileta. Il s’agit d’un véritable sanctuaire des hommes du Paléolithique, même si les décou-
De nos jours, ces villages, en plus de profiter
de leur magnifique environnement, peuvent
compter sur une infrastructure touristique
consolidée et de petites industries de la viande et de transformation des produits forestiers
comme le liège.
ITINÉRAIRE RECOMMANDÉ :
Nous commencerons cette route en sortant de
Ronda direction Séville par la A-376 et à environ deux kilomètres nous prendrons la route
MA-555, qui traverse la gare de Benaoján et
passe par la sortie de la grotte Gato, pour nous
approcher du premier arrêt de notre périple :
Benaoján. À partir de Benaoján nous continuerons par la MA-506 jusqu’à Montejaque Nous
reprendrons la route direction Jimera de Líbar
par la MA-501 et nous nous arrêterons en chemin pour visiter la grotte de Pileta. À dix kilomètres de Montejaque apparaît une déviation
que nous prendrons pour croiser la rivière Guadiaro et continuer par la MA-508 direction Jimera de Líbar, en passant auparavant par sa gare.
Nous reviendrons finalement sur nos pas pour
continuer sur la MA-549 qui nous mènera à
Cortes de la Frontera, fin du parcours.
Benaoján
BENAOJÁN
Le calcaire des sommets, ou plutôt l’absence de végétation, contraste avec la frondaison de la chênaie
qui couvre la montagne jusqu’à la moitié de ses
flancs. C’est dans un environnement avec de telles
caractéristiques et aux paysages d’une beauté formidable, que nous découvrons les premiers habitats
de l’homme préhistorique dans cette région : les
grottes de Pileta et de Gato.
La trace de l’homme dans cette région remonte à
20 000 ans. Les civilisations phénicienne, romaine
ou wisigothe ont également fait acte de présence
sur ces terres, comme le prouve la découverte de
quelques « brácaris » d’époque romaine tardive,
.
.
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Route des Origines de L´Homme
Route des Origines de L´Homme
10. OUTE DES
ORIGINES DE L’HOMME
En partant
de Ronda et en
prenant la route qui
conduit à Séville,
nous découvrirons
une grande dépression au centre de laquelle coulent les
eaux de la rivière
Guadalcobacín, qui
descendent depuis Arriate, et auxquelles
s’ajoutent celles de Guadalevín pour former la rivière Guadiaro.
Ces sociétés se sont ensuite établies et succédées dans cette vallée : chaussées et gisements
d’époque romaine ; églises rupestres et châteaux, tout comme le tracé urbain de ses municipalités, d’époque médiévale ; manoirs du XVIIIe et
palais d’époque moderne. Tout ce patrimoine culturel, ainsi que les restes retrouvés, démontrent
que l’homme s’est toujours battu pour ces terres,
comme pour l’ensemble de la province.
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L’histoire écrite de Benaoján, comme celle de beaucoup d’autres villages malaguènes, commence avec
l’arrivée des arabes. D’après certains historiens, le
nom du village, Ben-Oján, signifie « fils d’Oján »,
alors que pour d’autres la signification est « maison
de boulanger » et viendrait du nom arabe Ibn Uyan.
La tour du Maure, face à la gare de chemin de fer,
est l’unique héritage arabe conservé dans le village,
dont le château a été conquis et détruit par les
troupes chrétiennes en 1485 car il était impossible
d’y loger toute garnison.
Dans ce village sobre, où prédomine une architecture populaire d’héritage morisque, se distingue l’église Nuestra Señora del Rosario, datant du XVIesiècle, restaurée au XVIIIe ainsi qu’au XXe. Elle possède une nef principale couronnée d’une charpente
en bois réalisée au milieu du XXe siècle. La voûte gothique qui recouvre le presbytère est tout ce qui reste de l’œuvre originelle. Le portail présente un arc en
plein cintre encadré de pilastres et surmonté d’un
fronton triangulaire. À côté de lui, se trouve la tour, à
trois corps, les deux premiers carrés et le dernier octogonal, surmontés d’un petit toit à quatre pentes.
Cueva de la Pileta (Grotte Pileta)
À quatre kilomètres du village et à sept cents mètres
d’altitude se trouve la grotte Pileta. Cette énorme
cavité a été découverte en 1905 par un habitant de
la région nommé José Bullón Lobato et elle a été déclarée Monument National en 1924. Elle abrite en effet l’ensemble d’art rupestre paléolithique le plus important de toute la Méditerranée, ainsi que la plus
vaste exposition en Europe d’art schématique postpaléolithique dans une grotte. Appelée par le passé
« précipice des chauve-souris », grotte de la Reine
Maure et grotte des Letreros, elle possède une longueur de deux mille mètres divisée en trois zones :
la galerie principale, les nouvelles galeries et celle
des corneilles.
Au Paléolithique Supérieur, la grotte Pileta est
devenue, en plus d’un habitat, le point de réunion
et le sanctuaire de nombreux groupes de chasseurs – cueilleurs provenant de la baie d’Algeciras et de la côte atlantique de Cadix. C’est là
qu’ils passaient l’hiver en s’adonnant à la pêche
et à la chasse de grands mammifères. Au printemps, ces groupes se dirigeaient vers la région
montagneuse de Ronda en remontant les vallées
de Guadiaro et Guadalete. Au cours de leur déplacement annuel, ils s’abritaient dans la grotte
de Pileta où ils ont laissé leurs peintures rituelles.
Ces représentations picturales, les plus anciennes datant de plus de 30 000 ans, constituent l’un des ensembles artistiques paléolithiques les plus importants au monde. Ils utilisaient les couleurs jaune, rouge et noire et représentaient : des bouquetins, des taureaux, des
chevaux, des loups, des rhinocéros et des poissons ; des figures anthropomorphes, des mains
et des signes abstraits, appelés « tortues ».
Au Néolithique déjà, avec les connaissances en
agriculture et en fabrication de céramiques, cette cavité était utilisée à la fois comme habitat et
nécropole. Les nombreux restes de céramiques,
d’outils en pierre polie, d’os et de coquillages
datent de cette époque, de même que les peintures schématiques retrouvées. Ces signes, réalisés en couleur noire, sont nombreux, divers et
Cueva del Gato (Grotte Gato)
s’étalent le long des trois cents mètres de galeries. Ce sont des vestiges de grande importance
reconnus au niveau international.
Au Chalcolithique et à l’Âge de Bronze, l’occupation
de cette grotte continue, que ce soit comme habitat,
nécropole ou sanctuaire.
Près de la gare de chemin de fer de cette localité se
trouve sans doute l’une des références dans le monde de la spéléologie : la grotte Gato. Cette cavité qui
s’étend sur 7 800 mètres, sur un dénivelé de 220
mètres et qui offre un parcours de 4 500 mètres, possède deux entrées : la grotte Gato, située sur le territoire de Benaoján et celle d’Hundidero, à Montejaque.
L’ensemble Hundidero – Gato, s’est formé grâce au
travail patient de l’eau de la rivière Gaduares qui,
pendant des millions d’années, a façonné cette magnifique œuvre de la nature.
.
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Route des Origines de L´Homme
Route des Origines de L´Homme
Iglesia de Nuestra Señora del Rosario (Église
Nuestra Señora del Rosario)
Après avoir embrassé la nouvelle foi et avoir été
convertis en nouveaux chrétiens, ou morisques, les
habitants de Benaoján ont pris part à la rébellion du
XVIe siècle. Ce qui leur a valu, une fois le soulèvement réduit à néant, d’être expulsés de leurs terres.
À partir de ce moment, l’histoire de ce village s’écrit
en parallèle à celle de nombreuses autres de la région, dont le terrain accidenté a profité aux brigands
du XIXe siècle et plus tard aux maquisards.
CONVENTION BUREAU
des pièces en brique portant des inscriptions de
chrisme avec l’alpha et l’oméga, dans la métairie de
la Vice-comtesse.
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Pont médiéval de Montejaque
Nous voulons vous prévenir qu’un panneau à l’entrée de la grotte nous averti de l’interdiction de continuer le parcours sans l’autorisation pertinente du Ministère de l’Environnement, car elle abrite l’une des
colonies de chauve-souris les plus importantes d’Europe. D’autre part, le danger qu’elle présente sur certaines de ses sections rend indispensable un bon
matériel et un haut niveau de connaissances en spéléologie.
Lors du soulèvement morisque, Montejaque a
été le théâtre d’un fait peu commun : en effet,
son maire, le morisque Mamad Idriz, a été victime de nombreux attentats pour avoir ouvertement collaboré avec les chrétiens. Finalement,
après l’expulsion de la population morisque, il a
été récompensé avec des terres et même une
pension à vie.
Il faut également mentionner le petit pont médiéval qui est toujours présent sur l’ancien chemin qui menait à Ronda, près des ruines de la
métairie de Cupil. Il est en excellent état et se
trouve sur un site au paysage magnifique.
Le village, à l’abri des imposants rochers, possède deux zones différenciées : la partie basse,
au tracé plus rectiligne et la haute, un labyrinthe
de recoins, de chemins de ronde et de détours,
faisant de cette ville un véritable joyau de l’urbanisme morisque.
C’est sur son territoire municipal que se trouve
le gisement mégalithique du dolmen des
Géants, datant de l’Âge de Cuivre ou Chalcolithique, c’est à dire d’environ trois mille ans.
Nous pouvons observer quelques maisons au portail
du XVIIIe autour de la place ainsi que dans la rue qui
mène à l’Hôtel de ville et à l’église paroissiale Santiago el Mayor. Sa construction date du XVIe siècle,
sous les canons du style gothique tardif, même si sa
structure originelle a connu d’importants travaux de
restauration aux XVIIe et XVIIIe siècles.
Il n’existe aucun document ni vestige archéologique indiquant l’établissement romain sur ces
terres, alors que l’héritage arabe est, lui, indéniable. Il existe des vestiges visibles prouvant
l’existence d’une forteresse islamique qui a été
détruite après la progression et la conquête du
Elle possède trois nefs : la centrale, la plus large et
couronnée d’une voûte en demi-berceau dotée de lunettes et de doubleaux ; les bas-côtés, plus étroits et
irréguliers. Le transept est couronné d’une voûte de
tiercerons et ses bras par des voûtes d’arêtes. Le portail présente un arc en plein cintre encadré de pi-
MONTEJAQUE
Iglesia de la Virgen de las Escarihuelas
(Église Virgen de las Escarihuelas)
territoire par les troupes chrétiennes. Le Comte
de Benavente, titulaire de la seigneurie concédée par les Rois Catholiques sur les terres de
Benaoján et Montejaque, n’a pas jugé nécessaire de la reconstruire.
Ancien chemin à Ronda
lastres toscans et surmonté d’une corniche. Il faut
souligner la décoration picturale de la chapelle baroque de la nef de l’évangile.
Sa tour se trouve près du chevet et possède
trois corps, les deux premiers de plan carré et le
dernier octogonal. Sur ce dernier s’ouvrent quatre
arcs en plein cintre abritant les cloches, surmontés
d’un chapiteau octogonal.
Sur le territoire municipal de Montejaque commencent de nombreuses routes de randonnée, mais
celle qui nous intéresse est l’une des plus à l’est du
Parc Naturel de la montagne Grazalema : celle qui
parcourt la montagne Algarrobo et suit l’ancien chemin qui, depuis cette localité, menait à Ronda.
Sur cet itinéraire nous découvrirons deux constructions intéressantes : la métairie Estacada, une ancienne construction du XVIIe siècle qui était la résidence secondaire des Castrillo Fajardo, (seigneurs
de la ville de Benaoján et Montejaque) et qui dispose d’un moulin à huile du XVIIIe siècle ; et un petit ermitage datant du XVIIIe siècle qui a été érigé en remerciement à la Virgen de las Escarihuelas. Selon
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Route des Origines de L´Homme
Iglesia de Santiago el Mayor (Église Santiago
el Mayor)
La grotte a été utilisée par l’homme depuis la nuit des
temps. Il a laissé, déjà au Paléolithique Supérieur,
quelques peintures rupestres d’animaux et des ustensiles en silex. À l’Épipaléolithique, la grotte servait
toujours d’habitat mais a gagné une plus grande importance au Néolithique, au Chalcolithique et à l’Âge
de Bronze. C’est à cette époque que correspondent
les haches polies, les céramiques décorées, les outils en os et quelques peintures retrouvées. Elle a
également servi de nécropole.
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Son parcours se divise en quatre sections. La première, entre la grotte d’Hundidero et la plaza de Toros. La seconde, entre la salle des Torils et la galerie
de la Bouteille. La troisième est composée de la galerie de l’Ennui. La quatrième et dernière, entre le
Lac 1 100 et la grotte Gato.
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JIMERA DE LÍBAR
Ancienne chaussée romaine de Jimera de
Líbar
Fontaine publique de Jimera de Líbar
En tenant compte de la proximité de la grotte Pileta,
sur le territoire municipal de Benaoján, il n’est pas risqué de supposer que des établissements humains
du Néolithique ont également existé dans la région
de Jimera de Líbar, même si aucun vestige ne vient
acréditer cette thèse. Par contre, des restes de ce qui
a dû être une nécropole phénicienne, d’après les
pièces de céramiques et les bijoux des parures funéraires retrouvées, ont été découverts à environ quatre
kilomètres du village, dans la propriété de Tesoro. Les
Romains sont également passés par là, comme le
prouve la chaussée qui reliait la ville d’Acinipo et
Campo de Gibraltar et dont l’un des tronçons passe
par Jimera de Líbar.
Le nom du village semble venir du terme arabe Inz Almaraz qui signifie « château de femme », même si
aucun reste de forteresse n’a été retrouvé. Pourtant,
sous les fondations de l’actuelle église Rosario, il y
a bien des traces d’un ancien cimetière musulman.
Ceci, de même que la forme de minaret de ses tours,
qui souligne des réminiscences arabes dans la
conception de ce temple, laisse penser qu’elle a été
construite sur une ancienne mosquée. Le village est
passé aux mains chrétiennes en 1485 et les conquérants lui ont changé son ancien nom pour celui de Ximera de Líbar, comme il apparaît sur une pierre de
la fontaine publique datée de 1789.
À deux cents mètres de la gare de Jimera, en suivant
les traces de l’ancienne chaussée romaine, se trouvent les ruines d’un ermitage dédié à Nuestra
Señora de la Salud et datant du XVIIIe siècle. La
charpente a disparu mais nous pouvons encore admirer les murs et le portail, avec son arc en anse de
panier.
CORTES DE LA FRONTERA
Les premières preuves de présence humaine sur son
territoire municipal remontent à des temps très anciens. L’homme de Neandertal vivait et chassait sur
cette montagne, comme le démontrent les nombreux
outils lithiques et peintures rupestres retrouvés dans
les grottes de Motillas. La découverte progressive de
l’agriculture et de l’élevage a sédentarisé cette population qui a alors vécu dans les nombreuses grottes.
Des restes d’établissements d’époque Néolithique,
Chalcolithique et de l’Âge de Bronze ont été retrouvés
à Hoya del Higuerón. Le mégalithisme est également
présent sur ces terres. Ainsi, des restes d’un ensemble de dolmens ont été retrouvés à Puerto de la
Encina.
Il existe des gisements d’époque ibérique et romaine
démontrant l’intense peuplement de ces lieux. La ville de Saepo, à 28 kilomètres du village de Cortes, sur
un site connu sous le nom du pâturage de la Fantasía, a eu une importance extraordinaire, allant même jusqu’à battre sa propre monnaie. Cette ville a ensuite été habitée par une population islamique qui a
changé son nom pour celui de Benajú.
Les musulmans ont affronté les wisigoths sur les
terres de Cortes en l’an 711 et, à la mort d’Alman-
Ayuntamiento de Cortes de la Frontera (Hôtel
de ville de Cortes de la Frontera)
zor en 1002, Cortes a dépendu alternativement des
royaumes de Séville et Grenade et même de ceux
de Ronda et Algeciras. Fernand III « le Saint » a
conquis la ville en 1248, mais elle repasse ensuite
aux mains musulmanes jusqu’en 1485, quand le
Marquis de Cadix Rodrigo Ponce de León la prend
au nom des Rois Catholiques. Cette localité appartiendra peu de temps à la seigneurie de l’Infant don
Juan mais des années plus tard, elle passera sous
la juridiction de Ronda.
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Route des Origines de L´Homme
Iglesia del Rosario de Jimera de Líbar (Église
Rosario de Jimera de Líbar)
Cette municipalité possède deux centres : le village à
proprement parlé, qui se trouve sur la partie la plus
haute, et le quartier de la gare, à environ quatre kilomètres du précédent et où s’arrête le train de la ligne
Bobadilla-Algeciras.
CONVENTION BUREAU
la légende, une épidémie de peste est survenue à
Ronda et c’est pourquoi les habitants de Montejaque
ont amené cette Vierge, célèbre pour ses miracles, à
la ville. Les habitants qui l’ont portée se sont aperçus
qu’à mesure qu’ils s’éloignaient du village, le poids
augmentait de plus en plus, à tel point qu’ils ont dû
revenir. Le jour suivant, des nouvelles ont rapporté
que l’épidémie avait disparu.
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L’église Nuestra Señora del Rosario, au centre
du village, date de la fin du XVIIIe siècle et se divise en trois nefs séparées par des arcs en plein
cintre. La nef centrale est couronnée d’une voûte
en demi-berceau et les bas-côtés le sont par des
voûtes sur pendentifs séparées par des arcs doubleaux. Sur le transept s’élève une voûte semisphérique surmontée d’une lanterne. À son pied
se distinguent le chœur-tribune doté d’une balustrade en bois et sa partie inférieure. Nous observons à l’extérieur deux portails en pierre, l’un sur
le pignon et l’autre sur la nef de l’épître. La tour,
adossée au chevet, présente sur sa dernière section des arcs en plein cintre, sur chacun de ses
côtés, qui abritent les cloches. L’ensemble est
surmonté d’un chapiteau en forme de flèche.
Casa de los Valdenebros (Maison des
Valdenebros)
Nous conservons à côté de l’église le portail d’une
ancienne chapelle, convertie ensuite en résidence
particulière, connue sous le nom de la Maison des
Valdenebros. Elle présente un joli portail en brique à
la touche baroque – mudéjare daté de 1760. Il affiche
les armoiries de son ancien propriétaire, un militaire à
la retraite qui a organisé la résistance populaire dans
la contrée contre l’invasion française.
La plaza de toros a été inaugurée en 1894 et restaurée en 1921. Avec un ovale de trente mètres de
diamètre, ces arènes sont au deuxième rang dans la
région montagneuse, derrière celles de Ronda. Pourquoi un petit village possède-t-il une plaza de toros
aussi grande? La réponse vient de l’importante activité d’élevage qui existe à Cortes.
De très nombreux et très intéressants itinéraires de
randonnée sont proposés sur son territoire municipal.
Mais il en est un dont il faut souligner le caractère «
culturel » car il permet de visiter la tour arabe de Paso et l’église mozarabe de Casa de Piedra. Il démarre au cimetière, traverse le sentier vers la gare de
Cortes jusqu’au croisement avec la route. Là, le chemin se rétrécit et devient un sentier où sont toujours
visibles les restes de l’ancienne chaussée romaine.
Un peu plus loin, sur la droite, se trouve une pierre de
grès de grande taille près de quelques murs de pierre : c’est la Casa de Piedra. Il s’agit d’une église mozarabe creusée dans la pierre que les chercheurs
évaluent au VIIIe siècle et qui a été reconvertie en
pressoir au XVIIIe. Au XIXe siècle, quelques éléments
lui ont été ajoutés, comme le parement du pilier avec
des arcs en accolade et une inscription.
Plaza de Toros de Cortes de la Frontera
(Arènes de Cortes de la Frontera)
Nous continuons notre parcours en passant sous un
pont où nous devons prendre à droite. Nous suivrons
la voie de chemin de fer en parallèle jusqu’à la route
où nous tournerons de nouveau à droite. Nous traverserons le Vallon de Real en direction du barrage et
la rivière par le pont. Près de celui-ci se trouve un
grand rouvre où démarre un chemin croisant la voie
de chemin de fer ; nous continuerons sur le sentier
partant à droite jusqu’à traverser un fossé qui permet
d’accéder à un chemin large passant entre deux
murs de pierre. C’est Cañada Real del Llano de las
Cruces, par lequel nous passerons pour atteindre la
route de Cortes à Ubrique. Nous commençons la
montée et nous pénétrons dans une chênaie jusqu’à
un nouveau fossé, après lequel le sentier zigzague
jusqu’à la proche Torre del Paso qui se dessine entre
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Route des Origines de L´Homme
Iglesia de Nuestra Señora del Rosario (Église
Nuestra Señora del Rosario)
Dans le cas de Cortes, c’est l’Hôtel de ville qui est la
construction la plus remarquable. Construite à la demande de Charles III en 1784, l’édifice présente une
façade néo-classique de laquelle dépassent dix arcades réparties sur deux étages. Elles sont couronnées par un grand fronton au centre duquel se trouvent l’horloge et le blason royal. La simplicité des matériaux de construction (pierres de taille en grès) n’entame en rien l’élégance architecturale de l’édifice.
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Au XVIIIe siècle sera créé l’actuel emplacement de
Cortes, qui se trouvait auparavant dans le lieu connu
sous le nom de Cortes el Viejo, à deux kilomètres du
village actuel, au pied de la montagne Blanquilla. Elle obtiendra sa « carta de villazgo » et son indépendance de Ronda à la fin du XVIIIe.
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PATRONAT DE TOURISME &
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les chênes. Il s’agit d’une tour de guet arabe de plan
circulaire datant du Xe siècle et construite pour contrôler le chemin qui allait de Gaucín à Ubrique. À partir
de cet emplacement stratégique, nous dominons la
vallée de Guadario, avec Jimera de Líbar au fond, les
montagnes Palo et Blanquilla, celle de Pinos, ainsi
que Cortes. Sans oublier les montagnes Benadalid,
Benalauría, Algatocín et la colline Panderón, Alcornocales, Hacho de Gaucín et la montagne Bermeja.
Ces visites sont un luxe qui permet de profiter du plaisir qui émane de nos sentiers.
Impossible de ne pas mentionner les ruines
d’une petite église qui se trouvait dans la zone
appelée Sauceda, à l’extrémité sud-ouest du territoire municipal de Cortes. Il ne reste que
quelques pans de sa structure, surtout de sa façade surmontée d’un campanile, mais ce site est
d’une beauté inouïe.
l
La montagne de las
Nieves est un musée naturel à l’air libre qui s’élève abrupte et sillonnée
de profonds ravins. Un
espace rempli d’histoire et
de culture. La diversité biologique de ce Parc Naturel
et Réserve de la Biosphère
est originale et variée, conséquence de sa situation privilégiée entre la mer Méditerranée et l’océan Atlantique. En
d’autres temps, sur les cimes
blanches, les « neveros » (ancien
métier qui consistait à monter pendant
les mois d’été sur les zones les plus
hautes de la montagne, où se trouvent les
neiges éternelles, et de redescendre celle-ci
pendant la nuit) gardaient en hiver la neige dans
des puits pour la redistribuer aux villages de la province en été.
Casa de Piedra
Torrecilla, avec mille neuf cents mètres, est le pic le plus haut de Malaga, qui possède également dans la montagne de las Nieves deux des plus profonds précipices d’Europe
: le gouffre GESM, de mille cent mètres explorés et le gouffre Aire de six cent quarante mètres. Pourtant la
véritable étoile naturelle est le pinsapo, le plus vieux sapin conservé en Andalousie, héritage du passé glaciaire, qui a perduré grâce aux conditions spéciales de cette montagne. Le pinsapo est mélangé avec des
rœuvres, des pins, des chênes et des chênes-liège, ce qui donne naissance à une spectaculaire forêt d’une
grande valeur écologique et d’une beauté rare. La faune de cette montagne est non moins remarquable. Nous
rencontrons des chats sauvages, des renards, des bouquetins, des mangoustes d’Espagne, etc. et au-dessus de nos têtes, des aigles, des vautours, des buses et une myriade d’oiseaux chanteurs.
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La Route de L´eau
Route des Origines de L´Homme
11. A ROUTE DE L’EAU
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Sierra de las Nieves
C’est de ses sommets que provient depuis des
siècles la matière première qui lui donne son nom
: la neige. Nieve ou de las Nieves a été le toponyme adopté par les montagnards pour décrire le
bien le plus précieux qu’ils possédaient, car à l’état
liquide c’est la source de vie qui enrichissait les
cultures des terres les plus basses. À l’époque
arabe, elle était amenée grâce à des centaines de
rigoles jusqu’aux réservoirs ou jusqu’aux terres
cultivées, aux terrasses et aux potagers. L’eau a
également contribué à l’établissement de la population, qui a créé toute une culture autour de celleci, produisant richesse et confort. Le moulin à eau
servait à transformer la matière première en aliments. Les fontaines et les sources naturelles, à
apporter la santé à ses habitants et richesse également, même dans sa version moderne, comme
le prouve depuis 1867 la station thermale de Fuente Amargosa, toujours en activité.
La neige a donné naissance au métier emblématique de la montagne, celui de « nevero ». Ce travail commençait après les chutes de neige du printemps : pendant plusieurs jours des groupes
d’hommes se chargeaient de ramasser la neige
Laissons derrière nous les châteaux et les
églises, les dolmens et les grottes, les musées,
les gens et les lieux, à travers lesquels nous
avons découvert le patrimoine et l’histoire vivante
de la région montagneuse de Ronda, son passé,
son présent et son futur.
ITINERAIRE RECOMMANDE :
De retour à Ronda, il nous faudra, pour continuer
et conclure la route dans la région montagneuse,
nous diriger vers la municipalité d’El Burgo où débutera la route de la montagne de las Nieves.
Nous arrivons à El Burgo par la A-366, qui est la
même route qui nous mène à Yunquera et Alo-
Puente romano de El Burgo
(Pont romain de El Burgo)
zaina. Après avoir profité de ses églises et châteaux, à partir d’Alozaina nous nous dirigerons à
Casarabonela par la A-6208. Après la visite de ce
village nous retournerons à Alozaina où nous
prendrons la A-366 jusqu’à Tolox. À partir de Tolox nous continuons en direction de Guaro une
nouvelle fois par la A-366 jusqu’au carrefour qui
nous mènera à Guaro et Monda par la A-6207.
Nous laisserons derrière nous châteaux et
églises, direction Ojén par la A-355. À partir
d’Ojén nous continuons par la même route pour
arriver à Marbella et nous nous dirigerons ensuite vers Istán par la A-6206, où s’achève cette dernière route et la visite de la région montagneuse
de Ronda.
.
.
184
La Route de L´eau
La Route de L´eau
Pico de La Torrecilla (Pic de la Torrecilla)
des hauts sommets grâce à des cabas et de
l’amener sur leur dos dans les puits où elle était
pressée et compactée, jusqu’à obtenir de la glace. Les puits étaient couverts d’ajonc morisque,
une plante caractéristique de la haute montagne,
jusqu’en été, époque à laquelle elle était vendue
et transportée en gros blocs à dos de bêtes de
somme guidées par des muletiers. Cette glace
était utilisée pour conserver aliments et médicaments ainsi que pour l’élaboration de glaces.
Quoi qu’il en soit, il s’agissait d’un article de luxe
qui a apporté une importante activité commerciale et économique à la région. Yunquera et Tolox
conservent deux magnifiques exemples restaurés qu’il est possible de visiter, l’un sur le col Oso
et l’autre sur le col Saucillo. La montagne de las
Nieves est une route faite pour parler avec ses
habitants et s’asseoir tranquillement pour déguster la gastronomie tout au long du parcours. C’est
également la route idéale pour voyager dans son
histoire et son héritage, à travers les restes qui
nous sont parvenus, mais sans pour autant cesser d’admirer ses sommets, d’écouter couler l’eau
et de ressentir la vie que ses neiges ont apportée
à ses habitants depuis des siècles.
CONVENTION BUREAU
Les neuf municipalités qui se trouve dans la montagne de las Nieves l’entourent comme des sentinelles : El Burgo, Yunquera, Alozaina, Casarabonela, Tolox, Guaro, Monda, Ojén et Istán. Unies
par un passé commun de lutte contre les éléments
et de défense de l’environnement, elles se ressemblent tout en cultivant leurs particularités. Leur
tracé répond surtout à un urbanisme hérité de
l’époque arabe, avec des rues labyrinthiques et
étroites, des maisons blanchies à la chaux et juchées sur un terrain irrégulier, qui sera ensuite modernisé à l’époque chrétienne par de grandes
places et des rues droites. Villages à la vie endurcie par la montagne, aux habitants irréductibles,
comme le racontent les histoires de la conquête
chrétienne et révoltes morisques postérieures.
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PATRONAT DE TOURISME &
Pour certains, le nom du village vient d’un mot
grec qui signifie tour (Paurgus), d’autres optent
pour l’origine celte (Baurgs) et enfin, un troisième
groupe s’incline vers l’origine arabe (borch), qui
se traduit également par tour.
À l’époque musulmane, El Burgo faisait partie,
avec d’autres villages de la région, des domaines d’Omar Ben Hafsun qui s’est affronté au
califat de Córdoba au XIe siècle. La forteresse
construite alors, connue aujourd’hui sous le
nom de tour de guet de Cornicabra ou château
de Miraflores, a été l’un des centres de défense
les plus importants de la région, même si elle
est tombée aux mains du califat après la mort
de Ben Hafsun. Sous les royaumes de taïfas, il
dépendait de Ronda et, ensuite, de Malaga et
de Grenade.
Iglesia de San Agustín (Église San Agustín)
En 1485, comme d’autres villages de la
contrée, El Burgo a été remise aux Rois Catholiques, même si le courage qu’ont démontré ses
guerriers a dispensé la ville du paiement d’impôts sous le règne de Philippe II.
Iglesia de la Encarnación (Église
Encarnación)
L’église San Agustín, de construction récente
(1952), abrite dans son maître-autel les
images de San Agustín, de l’Immaculée et du
Sacré Cœur, auxquelles les habitants d’El Burgos sont très dévoués.
L’ermitage de San Sebastián, érigé à la fin
du XVe siècle, se trouve près du cimetière. Il
semble que le petit temple, si sobre, a été
construit en l’honneur de ce saint car Isabelle
la Catholique y était très dévouée. Nous
conservons encore aujourd’hui le portail originel de style gothique tardif.
L’ancienne église du couvent carmélite de
Virgen de la Nieves, en dehors du village, a
été érigée au milieu du XVI e siècle et reconstruite au XVIII e. Il s’agit d’une construction sobre d’une seule nef. Au XIX e siècle,
après avoir été abandonnée par l’ordre religieux à cause du désamortissement de
Mendizábal, elle a cédé sa place à un moulin à huile.
Molino de la Fuensanta (Moulin de la
Fuensanta)
.
.
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La Route de L´eau
La Route de L´eau
Torre de la fortaleza árabe (Tour de la
forteresse arabe)
Cependant les thèses le plus solides affirment
qu’El Burgo était, à ses origines, un camp fortifié celte qui a été successivement occupé par
les diverses civilisations passées sur ces
terres. Nous savons que les Carthaginois ont
érigé une tour de guet appelée Torre de Aníbal
et que les Romains, déjà à l’époque de Trajan
(né dans la très proche Italica), lui ont concédé
un privilège impérial car elle était un passage
obligé pour leurs légions. Il existe encore, sur le
Col Empedrados, des vestiges de la chaussée
qui reliait Acinipo et Malaga, ainsi que le Pont
de Malaga, sur la route unissant cette localité
et Ardales, qui est également une réalisation au
tracé romain.
L’église Encarnación est le monument le plus
remarquable d’El Burgo. Elle est enclavée sur
la partie haute du village, dans l’enceinte de
l’ancienne forteresse arabe, qui sera ensuite
chrétienne, dont nous ne conservons aujourd’hui que quelques restes de murailles. La
construction du temple, élevé sur les fondations d’une mosquée originelle, date du début
du XVIe siècle (1505), dans le style mudéjare.
Elle a cependant été restaurée en de multiples
occasions, recevant des éléments d’autre
styles. Son intérieur dispose de trois nefs séparées par des piliers chanfreinés avec des
arcs en pointe et du stuc. À l’extérieur, nous
remarquons deux portails, l’un gothique-mudéjare et l’autre baroque, réalisés à la fin du
XVIIIe siècle. La tour est surmontée d’un petit
toit à quatre pentes.
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EL BURGO
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PATRONAT DE TOURISME &
YUNQUERA
Ermita de la Cruz del Pobre (Ermitage de la
Cruz del Pobre)
Les Arabes ont su profiter au maximum de l’abondant débit qui jaillissait des sources de la montagne, c’est pourquoi ils ont conçu une série d’ingénieuses conduites d’eau servant tant à l’irrigation des potagers qu’à moudre la farine dans les
sept moulins hydrauliques que possédait Yunquera. Aujourd’hui, celui appelé « Moulin de la Teja »
est toujours conservé, même s’il a été grandement restauré. De même, il faut citer les nombreuses fontaines placées en des points stratégiques du village et qui nous offrent un généreux
débit d’eaux fraîches.
Même si elle est d’origine arabe, la Yunquera que
nous connaissons aujourd’hui est restée identique après la conquête chrétienne (1485), plus
précisément au début du XVIe siècle, lorsque ces
terres ont été repeuplées par des gens venus
d’Estepa.
À l’intérieur du village, qui conserve toujours une
partie de son tracé médiéval et quelques murs de
l’ancienne forteresse, se trouve la paroisse
Nuestra Señora de la Encarnación, qui se veut
l’église la plus grande de la montagne de las
Nieves. Le temple a été érigé en 1505, sur les
fondations de l’ancienne mosquée, mais la majeure partie de la construction conservée date du
XVIIe siècle. Elle possède trois nefs couronnées
de voûtes d’arêtes et séparées par des piliers
cruciformes soutenant des arcs en plein cintre. Le
transept, voûté, est surmonté d’une petite coupole décorée de reliefs, alors que les bras du transept sont couronnés de voûtes à nervures.
Ermita del Calvario (Ermitage du Calvario)
Cependant, la paroisse Encarnación n’est pas
l’unique édifice religieux de Yunquera : outre un
ensemble de petites niches insérées dans les façades de certaines maisons du village, nous trouvons sur son territoire municipal trois ermitages,
deux d’entre eux dans le village même.
L’ermitage de la Cruz del Pobre s’élève à côté
du cimetière du village. Sa construction, achevée
en 1866, nous renvoie à l’architecture populaire.
Il possède une forme hexagonale et un toit à six
pentes. Son intérieur est présidé par l’image du
Cristo de la Cruz del Pobre, très vénérée par les
habitants.
L’ermitage de Nuestra Señora del Carmen, également connu sous le nom de l’ermitage du
Calvario, a été construit au XVIIIe siècle. Il présente une structure simple de plan rectangulaire et est couronné d’une charpente en bois. De-
Torre vigía El Castillo en Yunquera (Tour de
guet « Château » à Yunquera)
.
.
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La Route de L´eau
La Route de L´eau
Le site qu’occupe ce village est l’un des passages naturels permettant de traverser assez facilement les montagnes orientales de la région
montagneuse de Ronda. Si l’on ajoute à cela
l’abondance d’eau jaillissant des sources de la
montagne, il est facile d’imaginer que la région a
été habitée depuis la Préhistoire, même s’il faudra attendre l’arrivée des Romains, qui l’appelaient « Juncaria » (prairie de joncs), pour que
ces lieux connaissent un établissement de population stable, bien que très éparpillé, entre maisons de travail et villas de repos. Nous conservons deux ponts de cette époque sur le chemin
de Ronda.
CONVENTION BUREAU
Autres sites d’intérêt historique et surtout au paysage superbe : la cascade et le Moulin de Fuensanta, datant du XVIIIe siècle, un lieu paradisiaque où nous pouvons nous promener et profiter d’une agréable journée au grand air, en nous
distrayant de la faune et la flore de son territoire
municipal. De même, nous vous conseillons de
faire une halte au mirador du monument au garde forestier, une visite indispensable pour profiter
du magnifique panorama que nous offre cette enclave.
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PATRONAT DE TOURISME &
Alozaina
À environ cinq kilomètres du village, s’élève
l’ermitage de Nuestra Señora de Porticate, datant du XVIIIe siècle et restauré en 1929. Il s’agit
d’une construction très sobre, de plan rectangulaire avec une charpente en bois à deux
pentes. Sur l’un de ses murs s’œuvres une petite niche de plan octogonal dotée de plâtreries
décorées dans les angles. Cette petite structure est surmontée d’une coupole peinte dans le
style rococo du début du XIXe siècle.
La tour de guet, connue à Yunquera sous le
nom du « Château », se trouve à cinq cents
mètres du village en direction d’El Burgo. Elle
date du XVIe siècle, présente une structure troncoconique, et s’achève à l’extérieur par une calotte sphérique. Sur ses murs de maçonnerie
s’ouvrent des arches rampantes conçues pour
l’utilisation de l’artillerie. Aujourd’hui elle a été
restaurée et il est prévu d’en faire le siège du
Centre d’Information du Parc Naturel de la Montagne de las Nieves.
Arco de Alozaina (Arc d'Alozaina)
Impossible de conclure sans mentionner les «
neveros », constructions circulaires de huit à
vingt mètres de diamètre et d’une profondeur
de cinquante centimètres. Ils servaient à stocker de grands blocs de neige qui étaient transportés, les nuits d’été, à dos de bêtes jusqu’aux
localités proches afin de conserver les aliments. Ces « neveros » se trouvent dans la
montagne de las Nieves, au Col de Ventisqueros et ont été récemment restaurés. Il est possible de les visiter mais nous ne pouvons y accéder qu’à pied, grâce à une route de randonnée.
Au sein de ce territoire municipal privilégié, le
voyageur peut découvrir le Parc Naturel de la
Montagne de las Nieves, Réserve de la Biosphère. Il s’agit de l’une des zones les plus
belles et à la plus grande valeur écologique de
la province de Malaga, de par la diversité et
l’originalité de sa faune et sa flore. Elle possède de magnifiques espèces en voie d’extinction,
comme le pinsapo.
ALOZAINA
Le territoire municipal d’Alozaina s’étend depuis la
montagne Prieta, au nord, jusqu’à la vallée de la
rivière Grande, au sud, de sorte qu’il relie le versant oriental de la région montagneuse de Ronda
et la vallée Guadalhorce, deux zones bien différenciées qui confèrent à ses terres un paysage remarquablement diversifié.
Les vestiges retrouvés dans la grotte d’Algarrobo
(outils de chasse) prouvent que les premiers établissements humains de cette région remontent
au Paléolithique. Des objets en or ont également
été découverts près d’une zone d’enterrements de
l’Âge de Bronze. Pourtant, même si nous avons
connaissance du passage d’Ibères et de Phéniciens en ces lieux, ce sera sous l’occupation romaine que débutera une période d’établissement
stable et que se hiérarchisera son tracé urbain
naissant.
Les vestiges conservés dans le village actuel correspondent cependant à la période de domination
arabe, époque à laquelle a été construit le château dont il ne reste aujourd’hui que quelques
ruines. Le nom du village vient également de l’arabe, du mot Alhosaina qui se traduirait par petit
château.
L’intense activité qu’a connu cette localité à
l’époque musulmane a attiré plus d’habitants que
ne pouvait en contenir la fortification romaine aux
Fortaleza María Sagredo (Forteresse María
Sagredo)
dimensions modérées. C’est pourquoi l’ensemble
urbain a élargi ses limites au-delà de ses murailles, créant même des faubourgs.
Alozaina est tombée face aux troupes chrétiennes
en 1484 et ce, d’après les chroniques, sans opposer de résistance, car ses habitants étaient au
cœur ant de la violence du siège auquel a été soumise la ville voisine d’Álora. Pourtant, cinq jours
après la reddition du bastion, le roi Fernand a ordonné, après l’assassinat d’un noble chrétien,
d’abattre tous les arbres de la zone et a incendié le
village. Raison pour laquelle il est resté inhabité
pendant quelques années.
Une fois repeuplée par des anciens chrétiens, la localité a vécu un fait historique singulier en 1570,
sous le règne de Philippe II. Lors du soulèvement
morisque de la région montagneuse de Ronda, le
village a été attaqué alors que les hommes étaient
sur les terrains en dehors de la ville, réservés aux
travaux des champs. Ce sont donc les femmes qui
ont été obligées de défendre la ville contre les morisques. Parmi elles, María Sagredo s’est particulièrement illustrée par son courage et a été nom-
.
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La Route de L´eau
La Route de L´eau
Iglesia de Santa Ana (Église Santa Ana)
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puis son emplacement, il est possible d’admirer
la vue spectaculaire des alentours.
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PATRONAT DE TOURISME &
Reste de l'ermitage érémitique d'Alozaina
À l’intérieur d’Alozaina, il faut remarquer l’église
paroissiale San Ana, une superbe œuvre de la fin
du XVIIIe siècle, même si sa construction a dû débuter au XVIe siècle, comme l’indique l’inscription
de sa façade. Mais son tracé démontre une touche
du XVIIIe. Son plan est en croix latine et son intérieur dispose d’une seule nef dotée d’une solide
charpente en bois. Un portail en brique rouge avec
un arc en plein cintre reposant sur des pilastres toscans constitue l’élément décoratif le plus remarquable de la façade. La tour est de plan carré et devient octogonale sur le dernier corps, celui des
cloches.
L’Arc d’Alozaina, se trouvant à l’entrée du village
et de construction récente (1951), est devenu l’un
des symboles de cette ville car, dans une certaine
mesure, il s’agit d’un hommage à ses origines et à
sa tradition morisque.
Casarabonela
En direction de Casarabonela, à environ deux kilomètres du village d’Alozaina, à Hoyos de los
Peñones, se trouve un intéressant vestige
d’époque mozarabe : un ensemble qui abrite les
restes d’un petit ermitage, d’une nécropole et
d’une cellule érémitique creusés dans la roche aux
alentours des IXe et Xe siècles.
En ce qui concerne la tradition et les fêtes populaires, il faut citer son vendredi saint, journée de
procession marquée par la rencontre entre JésusChrist et la Virgen de los Dolores. Comme dans
d’autres localités malaguènes, les habitants d’Alozaina mettent également en scène des passages
de la Passion, ajoutant une touche de couleur et de
poésie à cette célébration chrétienne si profondément ancrée dans nos terres.
En septembre a lieu la Foire de l’Olive qui coïncide avec la célébration du Dulce Nombre de María,
dont l’image, portée par les femmes, parcourt les
rues du village. Outre le côté religieux, cette journée est également l’occasion de déguster gratuitement les olives récoltées sur la place principale, où
ne manque ni la musique ni l’ambiance festive.
CASARABONELA
Les terres de cette municipalité s’engouffrent
dans la contrée de Ronda par les montagnes Alcaparaín et Prieta, et s’approchent de la rivière
Turón. La richesse de la faune et la flore, ainsi
que la grande variété de paysages ont facilité son
intégration dans le Parc Naturel de la Montagne
de las Nieves, déclarée Réserve de la Biosphère par l’UNESCO en 1995. Le terrain perd de l’altitude à mesure que nous nous approchons du
centre du territoire, où abondent l’olivier et la culture du céréale. Autour du village, par contre,
nous observons les efforts de l’homme pour
adapter le terrain et son riche potager, héritage
de l’art de l’irrigation introduit par les arabes.
Sans oublier ses nombreux chenaux et fontaines
qui étanchent la soif du voyageur sous le soleil
accablant de l’été.
Outre quelques vestiges néolithiques démontrant
le passage de l’homme préhistorique sur ces
terres, les anciens témoignages les plus impor-
Restes du château de Casarabonela
Fontaine avec mosaïque à Casarabonela
.
.
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La Route de L´eau
La Route de L´eau
L’ancien château de cette localité a pris le nom de
María Sagredo, l’héroïne qui a défendu le village
contre l’invasion morisque avec un courage reconnu. De sa structure originelle nous ne conservons
qu’une partie d’une tour et des vestiges de la muraille, le reste est le fruit de la reconstruction réalisée au milieu du XXe siècle et qui a permis de le
restaurer pour utilisation civile. Outre la représentation historique qu’il renferme, le château est, avant
tout, un exceptionnel mirador sous lequel s’étend la
Hoya de Malaga.
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mée par le roi sous-lieutenant des régiments d’infanterie espagnols.
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PATRONAT DE TOURISME &
Iglesia de Santiago (Église Santiago)
Ermita de la Veracruz (Ermitage de Veracruz)
Les Arabes ont élargi et renforcé la vieille forteresse aux alentours du IXe-Xe siècle. Nous
conservons aujourd’hui les restes de quatre de ses
tours et quelques pans des courtines de sa muraille. Elle était un bastion important, tant lors des
affrontements entre Omar ben Hafsum et le califat
cordouan, que lors des luttes postérieures entre
nazarites et chrétiens. Curieusement, c’est le dernier château qu’ont conquis les troupes castillanes
(1485) lors de leur offensive dans cette région d’alAndalus. La forteresse n’a pas été démantelée par
les Rois Catholiques et a gardé son rôle de poste
militaire jusqu’au XVIIe siècle. Aujourd’hui, la Mairie
étudie la possibilité d’élargir, grâce à divers évènements, les possibilités offertes par cet espace public déclaré Bien d’Intérêt Culturel.
Les Arabes l’appelaient Qasr Bunayra (Palais
de Bunayra), nom que les chrétiens ont changé
pour Casarabonela à partir du XVe siècle. Une
fois la ville conquise et les habitants morisques
expulsés, après le soulèvement des Alpujarras
grenadines, les terres de Casarabonela ont été
réparties entre des habitants d’Estrémadure,
des andalous et des gens du Nord. En 1574,
Le village de Casarabonela possède à lui seul
l’attrait suffisant pour que nous nous y arrêtions. L’ambiance morisque se respire partout :
ruelles étroites, labyrinthiques, pentes plus ou
moins prononcées adoucies de temps en temps
par des marches, maisons d’un blanc immaculé
et à l’architecture populaire ancienne, espaces
calmes où le temps semble fuir la hâte et l’agitation. Mais la tradition chrétienne y est également évidente au regard des nombreuses
niches (quarante-cinq au total) qui, avec leurs
Christs, Vierges et Saints respectifs, sont un
élément singulier de la dévotion populaire. Le
sont également ses fontaines, qui ont retrouvé
leurs emplacements d’origine et ont été décorées de superbes carrelages faisant référence à
divers aspects relatifs à l’histoire, aux traditions
et aux us et coutumes de cette ville étonnante.
Il faut également mentionner le petit Jardin Islamique qui, avec l’indispensable présence d’eau,
nous offre plantes, fleurs et arbres fruitiers de
tradition arabe, recréant ainsi un espace rempli
de magie et de charme.
L’église Santiago, datant du XVIe siècle est, elle,
chrétienne. Il s’agit d’une ancienne collégiale
construite sur l’ancienne mosquée principale, sous
les canons du style gothique tardif et qui a ensuite
été restaurée à maintes reprises. Elle possède trois
nefs séparées par des arcs en plein cintre reposant
sur des piliers quadrangulaires. Le chœur et la chapelle du sanctuaire sont les deux éléments les plus
remarquables de son intérieur. Le retable que préside le maître-autel abrite la sculpture en bois polychrome de la Virgen del Rosario, patronne du village, œuvre de l’école castillane réalisée au XVIIIe
siècle. À l’extérieur de la construction nous remarquons le portail doté d’un arc en plein cintre et la tour
à trois corps, entièrement chaulée et surmontée
d’une toiture pyramidale en céramique.
L’une des caractéristiques de cette localité est
d’être la seule à mettre en scène, à l’intérieur de
son église et depuis plus de vingt ans, la Passion
du Christ pendant trois nuits : le dimanche des Rameaux, le lundi et le mardi saint. Une très intéressante mise en scène, sous la direction de Pedro
Olalla, réalisée par une troupe de professionnels et
d’habitants. Chargée de symbolisme, de tradition et
de rite, cette revendication du drame de l’Eucharistie baroque aborde des thèmes universels : vie,
amour et mort. C’est sans aucun doute l’une des
manifestations culturelles les plus importantes de
Casarabonela.
Adossé au temple se trouve le Musée d’Art Sacré,
qui conserve de magnifiques exemplaires d’argenterie, de livres, de chasubles et de sculptures à la
valeur artistique considérable.
Mais ce n’est pas l’unique édifice religieux de
Casarabonela car elle possède également deux
ermitages.
Celui du Calvario, du XVIIe siècle, même si son aspect actuel date du XIXe siècle. De plan carré et
couronné d’un toit à quatre pentes, il possède un
petit patio entouré de fleurs depuis lequel nous admirons un paysage spectaculaire.
L’ermitage de Veracruz, existait déjà en 1574 et a
obtenu sa forme actuelle au milieu du XVIIIe siècle.
Récemment restauré, il présente un portail à trois
corps de style mudéjare et surmonté d’un campanile, alors qu’à l’intérieur, d’une seule nef, se distingue
la niche richement décorée de plâtreries qui accueille
la Virgen de los Rondeles. En l’honneur de cette image et en signe de gratitude pour la récolte d’olives,
chaque nuit du douze décembre se célèbre une fête
populaire à caractère religieux caractérisée par le feu
.
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La Route de L´eau
La Route de L´eau
Museo sacro de Santiago (Musée d'art
sacré de Santiago)
Nous pouvons encore observer les restes des
chaussées qui reliaient Casarabonela avec
Malaga et Ronda, ainsi que le pont, au plan
d’origine romain et reconstruit à l’époque médiévale. Nous connaissons également l’existence de divers gisements romains dans les alentours du village, qui étaient en cours d’excavation et d’étude.
Philippe II lui concède le titre de Ville, comme il
apparaît sur un document conservé dans les archives municipales.
CONVENTION BUREAU
tants remontent à l’époque romaine. Tout porte à
croire que ce sont les romains qui ont fondé le
premier établissement en ce lieu qu’ils appelaient
Castra Vinaria, selon l’orientaliste hollandais du
XIXe siècle R. Dozy. On leur doit également les
premiers plans de la vieille forteresse qui préside
la localité.
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Tolox
Juste à côté de cet ermitage se trouve le Musée-Moulin de Mizos, un spectaculaire moulin
à huile du XIXe siècle qui conserve, en plus des
moulins et de ses impressionnantes meules,
des outils et ustensiles de mesure, de stockage, etc. Un superbe recoin qui ne doit pas
échapper au visiteur.
En ce qui concerne les constructions manufacturières, il faut mentionner Torre Chimenea, réalisée
par des artisans valenciens, qui est parfaitement
conservée et faisait partie d’un ensemble industriel
hydroélectrique du début du XXe siècle.
Restes de murailles de Tolox
Avant d’achever notre visite, nous voulons citer les
routes parfaitement balisées (Promenade dans le
Centre Historique et dans le Faubourg, Promenade
du Chemin Plat et Promenade de la Fontaine Cassée) qui associent leur patrimoine architectural
avec de magnifiques espaces naturels, entre
autres : la visite de la cascade de Chorreón, la
croix de Fuensanta, la plaine de Cristóbal, le
chemin de Dehesa, etc. Elles vous sont proposées par l’office municipal de tourisme (qui en est le
point de départ), qui vous fournira les itinéraires et
des informations détaillées. Tout ceci démontre l’intérêt de cette municipalité et de ses organismes
compétents pour faire connaître ses extraordinaires trésors.
TOLOX
Les premiers établissements humains dans cette région remontent au Néolithique, comme le
confirment les trois verres en céramique décorée
retrouvés dans la grotte de Tinaja, près de Peñón
de los Horcajos, à environ cinq kilomètres de l’actuel village. Une pierre tombale d’époque romaine, qui correspond à un enterrement d’enfant, a
été retrouvée, de même que diverses inscriptions
gravées sur les murs de l’église, découvertes qui
ont eu lieu au début du XXe siècle.
Les premières informations concernant Tolox correspondent à la période islamique et font référence à l’occupation de son ancien château par le
caudillo renégat Omar Ben Hafsun en l’an 833. À
la mort de celui-ci, la forteresse revient à l’un de
ses fils, Soleiman, qui est vaincu en 921 par Abderramán III, dont les troupes détruisent le château. Lorsque la ville se rend aux troupes chrétiennes en 1485, la forteresse est reconstruite
puis de nouveau détruite en 1498.
Cette localité, tout comme Monda, a été offerte
en seigneurie au Marquis de Villena et Duc d’Escalona en 1509. La répression imposée par l’Inquisition se fait sentir à Tolox et en 1560 son maire sera publiquement blâmé parce que des villageois chantaient et dansaient dans le style arabe
lors de fêtes familiales. Après le soulèvement et
l’expulsion des morisques, le territoire municipal
est pratiquement dépeuplé jusqu’à l’arrivée, sous
Philippe II, d’anciens chrétiens provenant de Castille et de Galice.
Rien qu’en entrant dans le village, le visiteur se
rendra compte qu’il pénètre dans une localité qui
dégage un fort parfum mudéjare, avec ses rues
irrégulières et étroites, ainsi que ses façades
éternellement blanches sur lesquelles ressort la
vive couleur des fleurs. Le meilleur exemple en
Iglesia de San Miguel (Église San Miguel)
est peut-être le quartier de Rinconada del Castillo, où est accentuée cette tradition musulmane
tellement ancrée.
Les murailles du château de Tolox, dont la
construction originelle est attribuée aux Phéniciens, constituent l’échantillon architectural le
plus ancien de cette localité. Les Romains l’ont
utilisé pendant leur séjour dans la région et il a
été occupé, en 883, par le rebelle Omar Ben
Hafsun qui l’a reconstruit et en a fait l’un de ses
meilleurs bastions. Pratiquement disparu à la
fin du XVe siècle, seuls une courtine de la muraille et un corridor sont conservés.
L’église San Miguel a été achevée au début du
XVIe siècle. C’est dans ce temple que se sont
réfugiés les chrétiens lors du soulèvement morisque de 1568. Après son incendie, elle a été
reconstruite en 1577 par le grand maître de la
Cathédrale de Malaga, Diego de Vergara, qui a
ordonné la destruction des murs du maître-autel, très détériorés par le feu. En 1632 le temple
a connu une nouvelle restauration. Elle possè-
.
.
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La Route de L´eau
La Route de L´eau
Impossible d’oublier les travaux en cours pour
mettre en valeur l’une des plus belles collections de
cactus et de plantes succulentes de l’Europe entière, nous faisons référence au projet de création du
Musée du Cactus et des Plantes Succulentes,
qui verra prochainement le jour.
CONVENTION BUREAU
des cabas de sparte imprégnés d’huile après le pressage des olives. Une tradition plus vivante que jamais et déclarée Fête d’Intérêt Touristique National
d’Andalousie, de par son ancienneté, son originalité
et ses valeurs populaires très ancrées.
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PATRONAT DE TOURISME &
Ermita de San Roque (Ermitage San Roque)
Balneario Fuente Amargosa (Station thermale
de Fuente Amargosa)
La Maison Musée des Arts et Traditions Populaires, située sur la place Alta, est une ancienne grande bâtisse, décorée à la mode du
XIXe, où sont exposés les outils des champs autrefois utilisés par les villageois. L’exposition
dispose de cinq salles : la salle à manger, qui
reproduit la vie d’une famille ; la cuisine, avec
ses ustensiles anciens ; la chambre, avec un lit
en fer, un berceau en bois, une boîte à bijoux et
même un missel de 1864 ; la salle de l’huile,
avec son ancien moulin arabe, des balances et
des lanternes ; et la salle des champs, où est
regroupé tout le matériel agricole. Elle accueille
également une exposition de photographies
des années 50.
Fernández de Villamor, datant du XVIe siècle, à
la façade blanchie à chaux faisant ressortir la
qualité artistique de la ferronnerie. Nous ne
pouvons oublier de mentionner la station thermale de Fuente Amargosa, aujourd’hui transformée en hôtel, qui profite des eaux curatives
d’une source.
L’un des attraits principaux de Tolox se trouve
en dehors de son village. Cette municipalité fait
partie du Parc Naturel de la Montagne de las
Nieves, Réserve de la Biosphère, une zone de
moyenne et haute montagne offrant des altitudes élevées et de très profonds précipices.
Son orographie compliquée et l’influence de la
côte favorisent le développement d’une faune et
d’une flore très variées et de grande valeur écologique. Il est possible de rencontrer des éléments d’origine alpin, subtropical et nord-africain qui, avec le temps, ont évolué jusqu’à nous
offrir une grande diversité d’endémismes, parmi
lesquels se distingue le pinsapo.
Guaro
GUARO
L’ermitage San Roque, patron du village, est
situé à trois kilomètres du village. Il possède
une construction moderne (XXe siècle) et une
architecture sobre, mais son attrait principal réside dans son emplacement, qui nous offre un
splendide panorama de la région.
La municipalité de Guaro est l’une des portes
d’accès au Parc Naturel de la Montagne de las
Nieves, déclaré Réserve de la Biosphère par
l’UNESCO. Sa situation géographique avantageuse, à un pas de la Costa del Sol et pourtant
préservée de l’effervescence du littoral, lui a
permis de maintenir un équilibre entre les besoins de la vie contemporaine et la tradition
d’une ville éminemment agricole et donc d’une
vie plus paisible.
Les exemples les plus représentatifs de son architecture civile sont : la Maison de l’Inquisition, datant de la fin du XVIe ou début du XVIIe,
qui présente un portail en brique apparente
flanqué de pilastres ; et la Maison de l’Hidalgo
Ces terres s’étendent placidement entre de
douces collines dont l’altitude oscille entre deux
cents et cinq cents mètres et recouvertes en majeure partie d’oliviers, d’amandiers, de maquis et
de quelques chênes-liège, là où le terrain ne per-
Iglesia de San Miguel (Église San Miguel)
Ermita de la Cruz del Puerto (Ermitage de
Cruz del Puerto)
.
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La Route de L´eau
La Route de L´eau
Museo Etnográfico (Musée ethnographique)
La toiture de la chapelle du maître-autel, le
chœur et les bas-côtés, dotés de voûtes semisphériques, datent du XVII e siècle. Nous
conservons à l’intérieur trois toiles du XVIIIesiècle représentant les Desposorios de la Virgen, l’Epifanía et l’Adoración de los Pastores,
œuvres attribuées à Diego de la Cerda. La tour,
de plan carré, est située dans le chevet de la
nef de l’évangile et a, semble-t-il, été érigée sur
le minaret de l’ancienne mosquée.
CONVENTION BUREAU
de trois nefs séparées par des arcs en plein
cintre reposant sur des piliers quadrangulaires.
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PATRONAT DE TOURISME &
Festival de La Luna Mora
Les vestiges retrouvés dans la région d’Ardite indiquent que des établissements préhistoriques
ont existé dans la région. De la même manière il
existe des témoignages de la présence romaine
sur le coteau de Polvillar, même si la fondation du
village remonte à l’occupation arabe.
Les musulmans se sont établis à l’origine à Guaro el Viejo et, peu après, dans le village actuel.
Prise par les troupes chrétiennes en 1485, après
la chute de la localité voisine de Coín, Guaro a reçu le titre de ville grâce au privilège de Philippe IV
en 1614. Des années plus tard (1648), ce roi en
a fait un comté qu’il a offert, pour services rendus
à la couronne, à Juan Chumacero Sotomayor
Carrillo de la Vega, qui est devenu son premier
comte.
Sur la partie haute du village se trouve l’église
paroissiale San Miguel, datant du début du XVIe
siècle, restaurée au XVIIe puis au XXe. Son plan
est en croix latine, mais sans bas-côtés. Une
niche, accueillant l’image de San Miguel se trouve sur sa façade, sur un arc en plein cintre flanqué de pilastres toscans et à droite apparaît la
tour-clocher.
À cinq cents mètres du village se trouve l’ermitage de Cruz del Puerto, datant du XVIIIe siècle,
qui abrite une image du Christ de Limpias et où
les habitants assistent aux processions, tous les
trois mai, célébrant le jour de la Croix.
Iglesia de Santiago Apóstol (Église Santiago
Apóstol)
L’ermitage de San Isidro est situé près de la rivière Grande, dans une allée d’eucalyptus recevant le nom du saint. De construction très récente (1992), il est de style traditionnel andalous. Sa
seule mission est d’accueillir l’image de San Isidro pendant le pèlerinage célébré en ces lieux en
son honneur.
Actuellement, on achève la construction d’un
grand espace qui abritera trois dépendances
qui auront, à coup sûr, un impact très significatif sur cette localité : un bâtiment d’information touristique ; un Musée de l’Huile et des
Arts Populaires, où a été reconstitué entièrement un moulin à huile à traction électrique du
début du XXe siècle, ainsi qu’une « mola oleatoria », c’est à dire un autre moulin, mais à
traction animale et un pressoir à vis du XVIIIe ;
et enfin, un théâtre en plein air, pourvu d’une
scène et de gradins, pour célébrer le déjà très
populaire Festival de la Lune Maure, qui a
lieu chaque septembre. Ces jours-là, le village
change complètement de physionomie et devient un grand souk médiéval où il est possible
de trouver des pièces d’artisanat, de déguster
une gastronomie diversifiée et de profiter de la
bonne musique, surtout andalouse. Tout ceci
anime des journées qui, en très peu de temps,
ont gagné une reconnaissance énorme dans la
province.
MONDA
Les terres de Monda avec leurs forêts de chênes
et de chênes-liège bigarrées, comme celles de
Moratán et Giamón, au pied de la montagne Canucha, sont de ces lieux dont on se souvient, même après avoir visité beaucoup d’autres merveilles naturelles. Ce n’est pas pour rien que cette région fait partie du Parc Naturel de la Montagne de las Nieves. Vers le nord, l’orographie
devient plus douce et de grandes étendues d’oliviers et de céréales apparaissent, plus près du
village, ce sont les potagers disposés en terrasses qui s’approprient le terrain.
Cruces del Calvario (Cruz del Calvario)
Ces terres ont connu le passage de plusieurs civilisations qui ont, logiquement, laissé leur empreinte. Nous conservons donc quelques restes
de la chaussée romaine qui reliait cette ville et
Cártama. Nous pouvons différencier trois zones
sur celle-ci : la première, la plus proche du village, est celle qui conserve le tracé de son époque
romaine ; sur la seconde, très bien conservée,
nous observons les restaurations qu’elle a
connues à l’époque médiévale ; et enfin, il faut
préciser ce qu’il reste encore de la troisième, la
plus en pente, des marches qui servaient à caler
les chariots. Près de cette voie se trouvent les
restes d’un pont romain d’une seule arche. D’un
autre côté, nous estimons, d’après les restes archéologiques étudiés, que le château de la Villeta a été construit au IIIe siècle av. J.-C., donc à
l’époque romaine. Or nous savons avec une quasi-certitude que c’est Omar Ben Hafsun qui a reconstruit cette forteresse d’Al Mundat pour se défendre des attaques du califat cordouan. Ce château a été intégré au système de défense de la
vallée de Guadalhorce, mais, détruit par le caudillo Sain Ibn Al-Mundir au Xe siècle, il a dû être
reconstruit cent ans plus tard. Après la conquête
de Malaga par les troupes chrétiennes, Monda
entrera sous la juridiction de l’actuelle capitale de
la province. Sa forteresse, détruite en partie lors
de ce siège, sera restaurée et, aujourd’hui, re-
.
.
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La Route de L´eau
La Route de L´eau
Castillo de Monda (Château de Monda)
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met pas la culture. Le paysage dégage un arôme
agricole incomparable mais en harmonie avec
l’implantation de nouvelles structures culturelles
et de loisir.
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Fuente de Jaula (Fontaine de Jaula)
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De son architecture civile, il faut souligner l’édifice qui était l’ancien Hôtel de ville. Situé dans la
vieille ville, nous conservons encore, dans les
caves de cette construction aux grandes dimensions, les anciens cachots. Actuellement inutilisé,
la ville a l’intention de le restaurer et d’y réinstaller ses bureaux.
Iglesia de la Encarnación
(Église Encarnación)
Malaga, Soleil, Monuments et Musées
La fontaine de Jaula est l’un des éléments architecturaux les plus représentatifs de Monda. Il
La Maison Musée Mari Gloria est un espace qui
recrée la vie et les coutumes des habitants d’autrefois. Ancienne tahona, elle abrite aujourd’hui
des ustensiles, pas seulement ceux qui été utilisés pour l’élaboration du pain, mais également
des outils agricoles, des meubles anciens, des
motifs de décoration d’époques passées et une
multitude de détails qui éveilleront la curiosité ou
le souvenir du visiteur.
L’une de ses fêtes les plus représentatives
concerne une spécialité culinaire du village, c’est
le Jour de la Soupe de Monda ou Soupe « Poncima ». Cette savoureuse recette de la gastronomie populaire est élaborée avec du pain, du
poivre, de la tomate de « culo », de l’ail, de l’huile et des œufs. Elle a lieu un dimanche (variable)
de mars et rassemble des centaines de visiteurs
venus déguster le plat typique de cette localité.
OJÉN
Les terres du territoire municipal d’Ojén s’étendent
depuis la montagne Blanca jusqu’à celle d’Alpujata,
en descendant par les vallées des rivières Real et
Ojén jusqu’aux municipalités de Marbella et Mijas,
qui sont limitrophes.
Derrière ces versants se cache la vallée de Juanar,
où se trouve un ancien refuge de chasse du début
du XXe siècle, aujourd’hui reconverti en hôtel rural.
Nous découvrons un peu plus loin le mirador de
Puerto de Marbella, depuis lequel nous dominons
des paysages extraordinairement beaux.
Fuente de los Chorros (Fontaine de Chorros)
Ojén, malgré le fait qu’il s’agisse d’un village intérieur
sans accès à la mer, s’insère d’une certaine façon
dans la contrée de la Costa del Sol, grâce à sa proximité du littoral et à son climat. Cependant, les terres
de son territoire municipal grimpent les dénivelés du
terrain et l’intègrent également dans l’environnement
de la montagne de las Nieves, ce qui produit un mélange de paysages unique, tant par son originalité
que par sa beauté.
D’après certains restes retrouvés sur son territoire
municipal, les premiers établissements humains correspondraient au Néolithique. Selon des chercheurs,
il y aurait eu une population stable consacrée à l’exploitation agricole sous le Bas Empire Romain. Cependant, le village actuel est d’époque arabe. Cette
localité apparaît déjà dans « les chroniques des exploits des émirs cordouans », qui racontent comment, en 921 apr. J.-C., Abderramán III décide mater
la rébellion d’Omar Ben Hafsun, qu’il a affronté face
aux murailles du château d’Ojén. Une fois le caudillo
rebelle vaincu, Abderramán s’empare de cet emplacement, qu’il nomme Hoxán (lieu austère) et convertit l’église originelle en mosquée.
.
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Cette localité dispose d’un monument à caractère religieux érigé au XVIIIe siècle, l’Altar, plus
connu sous le nom de la Cruz del Calvario ou
Cruz de Monda. Érigé sur le site du Calvario,
c’est la dernière étape du Vía Crucis. Sa
construction, en brique blanchie à la chaux, présente une niche centrale de laquelle dépassent
trois pointes surmontées, chacune, par une croix
en fer forgé.
s’agit d’un ancien lavoir (XVIe siècle) couvert et
donnant accès à l’extérieur grâce à des arcades
qui réutilisent ensuite les eaux pour l’irrigation. La
fontaine, même si elle a été reconstruite au XVIIIe
siècle, conserve sa typologie originale, ainsi
qu’une grande croix de marbre sur sa façade.
La Route de L´eau
La Route de L´eau
Casa Museo Mari Gloria (Maison Musée
Mari Gloria)
Le village s’étend sur la partie la moins accidentée d’un versant du promontoire qui couronne le
château. Mais les côtes et les pentes ne sont pas
pour autant absentes de la zone la plus ancienne
de la localité, et encore moins l’ambiance morisque. C’est ici que se trouve l’église paroissiale Santiago Apóstol, construite au début du XVIe
siècle et restaurée au XVIIIe. Elle possède trois
nefs séparées par des arcs en plein cintre reposant sur des piliers. À l’intérieur nous pouvons
admirer la chapelle de Jésus (XVIe siècle), qui
conserve quelques éléments mudéjares et la
chapelle de la Vierge, dotée d’une intéressante
voûte à la plâtrerie baroque du XVIIIe. À l’extérieur nous pouvons observer le blason de
l’évêque frère Alonso de Santo Tomás et la tour,
de plan carré et à trois corps, le dernier étant celui des cloches.
CONVENTION BUREAU
convertie en un luxueux hôtel dont la construction
a respecté les anciens éléments conservés.
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PATRONAT DE TOURISME &
découvrirons les alambiques avec lesquels il distillait
l’eau-de-vie, un magnifique échantillon de vins de la
province, une précieuse collection d’étiquettes de
vins malaguènes, d’objets artisanaux, d’antiquités et
d’objets relatifs à l’onologie.
Il faudra attendre 1808 pour que Charles IV concède
à cette localité l’indépendance juridique vis à vis de
Marbella, comme en atteste la « Carta Puebla ».
Le territoire municipal d’Istán s’intègre dans l’environnement de la montagne de las Nieves et une
partie de ses terres s’inscrit dans la zone déclarée
Réserve de la Biosphère, d’une grande valeur écologique et au paysage extraordinairement beau.
L’image actuelle d’Ojén est celle d’un village andalou
typique, pourtant, si dans tous les villages il est recommandé de visiter la vieille ville, cette fois-ci, c’est
indispensable car c’est un bonheur de savourer les
recoins pittoresques que l’architecture et le tracé morisques de ses rues nous offrent.
Torre Escalante (Tour Escalante)
Lors de notre promenade, en plus de découvrir les
quelques restes de ce que nous connaissons comme le château de Solís, nous pourrons visiter l’église Encarnación. Elle a été construite sous l’esthétique mudéjare au XVIe siècle, sur les fondations de
la mosquée originelle dont le minaret est devenu une
tour-clocher. Malgré quelques restaurations, son intérieur, d’une seule nef, conserve un magnifique plafond à caissons.
Iglesia de San Miguel (Ermitage San Miguel)
Autre immeuble à visiter : le Musée du Vin de Malaga, situé rue Carrera. Il s’agit d’un édifice restauré
du XVIIIe siècle dans lequel Pedro Morales, habitant
de cette localité, a installé une distillerie en 1840. Il y
utilisait des herbes aromatiques et du raisin d’Ojén
pour obtenir une eau-de-vie d’excellente qualité et
célèbre dans le monde entier. Dans ce Musée nous
ISTÁN
Les origines de ce village remontent au milieu du
XIVe siècle, lorsque les troupes chrétiennes ont assiégé et conquis le château d’Arboto, aujourd’hui
disparu. Après cet affrontement, les Arabes vaincus ont fui et se sont installés sur l’emplacement
actuel d’Istán, terme qui signifie « le plus haut ». Ils
y ont construit une nouvelle forteresse dont seule
une tour est conservée, celle nommée tour Escalante. Elle a été construite au XVe siècle et présente un plan carré composé d’assises de pierre,
d’arcs et d’une voûte. Déclarée Bien d’Intérêt Culturel, elle a récemment été restaurée et elle est entourée d’un jardin coquet.
Lorsque la rébellion morisque éclate en 1569, Philippe II envoie Luis Ponce de León pour étouffer le
soulèvement. Une fois les morisques expulsés,
Istán s’est repeuplé grâce à des chrétiens provenant en majorité de Murcie et qui parlaient un dialecte appelé « panocho ». Ce mot a ensuite été utilisé pour nommer les habitants de cette localité.
Hornacina (Niche)
jet de plusieurs restaurations, dont la dernière remonte à 1960. Elle possède une nef rectangulaire
couronnée d’une charpente et de deux niches dotées de peintures du XVIIIe siècle. Elle abrite également quelques sculptures à la valeur artistique
certaine. À l’extérieur se distingue le portail, doté
d’un arc en plein cintre flanqué de pilastres soutenant un fronton ouvert dont le sommet accueille
une arche grillagée. Sur l’un des côtés s’élève un
singulier campanile angulaire à deux corps, le plus
haut abritant les cloches.
L’édifice le plus remarquable est l’église paroissiale San Miguel, patron du village. Construite en
1505 sur ordre de Diego de Deza, archevêque de
Séville, elle a dû être reconstruite après le soulèvement morisque de 1569. Dès lors elle a fait l’ob-
Autre exemple du caractère dévoué de ce village
et de ses habitants : les douze niches avec des
croix en bois, réparties dans son village. Elles représentent le parcours de la Vía Crucis, mais les
seules à être restées à leur emplacement d’origi-
.
.
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La Route de L´eau
La Route de L´eau
Au centre de cette localité se trouve la fontaine de
Chorros, œuvre du début du XXe siècle, qui est devenue, avec ses cinq jets d’eau fraîche de la montagne, l’un des symboles de ce fascinant village.
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Museo del Vino de Ojén (Musée du vin
de Ojén)
En 1485, le village tombe aux mains chrétiennes et
quand éclate la rébellion morisque de 1568, Philippe
II charge le Duc de Medina Sidonia de mettre fin à
cette révolte et du postérieur repeuplement chrétien
de cette municipalité. Ces affrontements ont provoqué l’incendie du château et, même s’il a ensuite été
reconstruit, nous ne conservons que quelques vestiges sur un sommet en haut du village.
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PATRONAT DE TOURISME &
CONVENTION BUREAU
ne sont celles de la façade de l’église. Selon la légende, chaque vendredi du carême, les «
condamnés de l’Inquisition » sortaient la nuit
sous des capes en traînant des chaînes à leurs
pieds pour s’agenouiller devant chacune d’elles
et ainsi faire pénitence.
Istán, terre aux eaux abondantes, conserve un intéressant tracé de rigoles, de tradition arabe, dont
certaines sont toujours en fonctionnement. Il faut
également remarquer les nombreuses fontaines
d’esthétique populaire. Ainsi, l’une des zones les
plus pittoresques du village se trouve rue Chorro,
avec ses façades blanchies à la chaux qui exposent de superbes bougainvillées et rosiers, où la
fontaine de los Siete Caños (des Sept Jets) alimente en eau l’ancien lavoir public, décoré d’arcs
en brique apparente et de carrelages. N’oublions
pas non plus la fontaine Esfera, un monument
d’eau conçu par l’artiste international Salvador
Calvo Marín pour Istán, dont il est le fils préféré.
La municipalité travaille actuellement sur un joli
projet : la création d’un Musée de l’Eau qui verra
rapidement le jour.
Fuente de los siete caños
(Fontaine des Sept Jets)
Istán abrite pourtant, dans son territoire municipal,
un trésor qui n’a rien à voir avec la soif de
construction de l’homme : le Marronnier Saint. Cet
arbre, déclaré Monument Naturel, est vieux de
plus de huit cents ans et possède une circonférence de treize mètres. Avec sa pose royale il semble
regarder avec condescendance l’éphémère devenir de nos vies, en sachant qu’il est le témoin muet
et imperturbable du passage du temps.
.
Ermita de San Miguel (Ermitage San Miguel)
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La Route de L´eau
La Route de L´eau
Autre édifice singulier : la Maison de la Jeunesse
qui, tout comme l’ermitage San Miguel, à quatre
kilomètres du village, a su tirer profit d’une grotte
naturelle lors de sa construction.
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Ces lieux sont historiquement rattachés à la figure d’Omar ben Hafsún, comme le confirme la présence de son
« quartier général » sur les Plateaux de Villaverde, que tout le monde connaît sous le nom de Bobastro. Ce personnage a été le protagoniste de la plus importante rébellion contre l’État Omeya à la fin du IXe siècle et au début du Xe. Et il a, sans aucun doute, représenté le dernier espoir d’une aristocratie d’origine hispano-goth voulant maintenir dans Al-Andalus les structures sociales et de privilèges de type féodal.
Forteresse de la commune de Cártama
ITINÉRAIRE RECOMMANDÉ :
Le parcours dans les contrées de Guadalteba et
Guadalhorce, route des forteresses médiévales
s’effectue sur deux jours.
La première journée proposée correspond aux
municipalités se concentrant autour de la vallée
de Guadalhorce. Cette journée démarre à Almogía, municipalité accessible par la MA-423, mais
il est également possible de rejoindre cette route depuis le quartier de Campanillas (A-611), ou depuis
Puerto de la Torre (A-6113). Ce parcours se fait for-
Embalse del Marqués del Guadalhorce
(Barrage de Marqués del Guadalhorce)
.
.
La Route des Forteresses Médiévales
Terre de passage et frontière pendant des siècles, ses hameaux brillent, juchés en hauteur et parfois protégés
par d’imposantes enceintes défensives.
Finalement, Omar se rendra à l’émir en 916, mais la
révolte continuera quelques années de plus, avec
ses fils à sa tête. Cependant, la victoire d’Abderramán III ne tardera pas à avoir lieu, imposant un
nouveau modèle social dans lequel territoires et villages se structureront en « bourgs castraux » (plusieurs hameaux autour d’une forteresse, sous le
commandement d’un gouverneur). C’est alors qu’apparaîtront les grands châteaux, même si certains ne
sont que des agrandissements de forteresses précédentes, qui seront les garants de ces petits villages et du pouvoir du califat.
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La Route des Forteresses Médiévales
12. A ROUTE DES
FORTERESSES
MÉDIÉVALES
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l
Les extraordinaires richesses et
variétés de
patrimoine de
ces contrées
sont renforcées
par les nombreux gisements
archéologiques,
qui renferment un
grand nombre de civilisations qui nous ont
laissé leur héritage :
Phéniciens, habitants de
l’ancienne Tartesse, Ibères,
Romains, Wisigoths, Musulmans, etc. Un riche passé qui ne
se reflète pas uniquement dans les
restes découverts par l’archéologie
mais qui se manifeste également dans les
magnifiques constructions conservées : églises,
tours, forteresses, couvents, manoirs, etc.
La révolte de ce caudillo rebelle, dont le système se
basait sur l’établissement d’une grande hiérarchie à
la tête de laquelle il se trouvait avec ses fils, a nécessité le contrôle du territoire. Pour cela, des
grandes forteresses ont été construites, elles fonctionnaient comme des centres de pouvoir d’où
étaient contrôlés les hameaux et refuges. Ces forteresses renfermaient des quartiers, des églises, des
mosquées et fonctionnaient financièrement grâce
aux butins provenant du pillage et du vol des recouvrements des impôts payés à l’émir, ainsi que des
rentes de la population soumise. Le maintien de ce
système a nécessité des alliances avec d’autres rebelles et même avec des berbères, comme les Banu Jali de Cañete.
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PATRONAT DE TOURISME &
Pour retourner à Malaga, il faut revenir à Álora par la
A-343, jusqu’à la jonction entre la A-6117 et la A-357,
qui nous conduira à Malaga.
Restes de la tour romaine-arabe d'Almogia
Une fois la route des forteresses médiévales
achevée, nous pourrons poursuivre vers Ronda,
continuer à visiter et commencer de nouvelles
routes. Nous pouvons également retourner à
Malaga en revenant sur nos pas, cette fois par la
A-367 jusqu’au croisement de Huertas de Guadalteba, où nous continuerons sur la même rou-
ALMOGÍA
Le vaste territoire municipal d’Almogía est délimité
par la montagne Torcal au nord et par la très proche
Hoya de Malaga au sud. Entre ces deux accidents
géographiques s’étend un tapis d’oliviers qui recouvre ce territoire montagneux et diversifié, mais
sans excès, si l’on exclut le pic de Santi Petri, d’environ huit cents mètres d’altitude.
Dans la zone de Venta del Fraile ont été retrouvés
des restes archéologiques de grand intérêt, plus
concrètement des peintures rupestres qui démontrent le passage de l’homme préhistorique sur ces
terres.
Comme beaucoup d’autre villages de la province de
Malaga, Almogía a également constitué un lien entre
les villages du littoral et les villes de l’intérieur, comme l’indiquent les restes d’une chaussée romaine retrouvés sur son territoire municipal. Des thermes et
des restes de villes romaines ont récemment été découverts dans les métairies Gálvez, Chirino et Moras. Ces vestiges apportent plus d’informations sur
les anciens habitants de ces terres, mais étant donné qu’ils se trouvent sur des propriétés privées, ils ne
sont pas visibles.
Cette ville retrouva un certain rôle sous la domination
musulmane, surtout pendant la rébellion menée par
Omar Ben Hafsun contre la puissante dynastie
Omeya cordouane. Nous disposons d’assez d’informations pour croire que le château de Santi Petri ou
Hins Xan Biter a joué un rôle décisif pour la défense
de Bobastro au cœur s de cette révolte. Pendant les
affrontements avec les troupes des Rois Catholiques, la forteresse a servi de prison pour les chrétiens captifs. En 1487 elle a été détruite par l’armée
castillane lors de sa marche vers la prise de Malaga.
Seules ses ruines sont présentes aujourd’hui.
Convertis en vassaux de Castille après s’être rendus
face aux Rois Catholiques, les habitants d’Almogía
se sont joints, des années plus tard, à la rébellion
morisque de 1570. Le capitaine Francisco Sánchez
de Córdoba, à la tête de cinq cents hommes, a étouffé la révolte et transféré tous ceux qui y étaient impliqués vers d’autres zones. Pour que le village ne
reste pas inhabité, son repeuplement a été mis en
œuvre, dans ce cas précis avec des anciens chrétiens provenant d’Antequera et Teba, qui appartenaient à cette époque au royaume de Séville.
En ce qui concerne le nom de la localité, son origine arabe ne fait aucun doute, malgré des divergences parmi les spécialistes par rapport à
sa racine authentique. Pour certains, elle provient
d’Al-mexía, de la lignée des Mexíes et pour
d’autres ce mot signifie simplement jolie ou belle.
L’église paroissiale est le monument le plus remarquable de la localité. Dédiée à Nuestra Señora de
la Asunción, elle a été érigée au XVIe siècle sur les
fondations d’une ancienne mosquée. À la fin du
XIXe siècle, elle a dû être restaurée suite aux dommages subis lors du séisme qui a ravagé une partie de notre province. Sa nef centrale est couronnée d’un splendide plafond à caissons mudéjare et
conserve trois tableaux du XVIIIe à la valeur artistique reconnue (une Immaculée Conception, un
Enfant Jésus et un San Pablo Ermitaño), mais dont
l’auteur demeure inconnu. Près du temple se trouve la tour-clocher.
La chapelle Santo Cristo a été érigée à partir
d’une construction du XVIIe siècle, même si elle a
dû être restaurée à la fin du XIXe. À l’intérieur, de
plan carré et de petites dimensions, est vénérée la
peinture d’un Crucifié qui constituait autrefois l’une
des quatorze étapes du vía crucis.
.
.
210
La Route des Forteresses Médiévales
La Route des Forteresses Médiévales
Almogía
Le deuxième jour correspond aux municipalités formant la vallée de Guadalteba. Nous débutons cette
route à Carratraca, où nous mènera la A-357 à partir de Malaga. Cette même A-357 nous conduira à
Ardales et, ensuite, à Campillos. Après l’avoir visité,
nous nous dirigeons vers la montagne Yeguas par la
A-365. Nous continuerons en direction de Teba par
la MA-468 qui nous dépose au pied de Teba (Gare
de Teba). À partir de là nous reprendrons la A-6210
en continuant sur la A-384, qui nous emmènera à Almargen. En reprenant la MA-476 depuis Almargen,
nous arriverons à Cañete la Real. Pour conclure
notre périple, nous prendrons le chemin vers Cuevas del Becerro par la MA-475 jusqu’au croisement
avec la A-367. Sept kilomètres plus loin, en direction
de Ronda, nous découvrirons ce village situé près de
la rivière Cuevas.
te, direction Ardales, pour atteindre la A-357 qui
nous reconduira à Malaga.
CONVENTION BUREAU
cément à l’aller comme au retour, en reprenant l’ancienne N-340 (aujourd’hui agrandie) et en prenant la
sortie vers Alhaurín de la Torre par la A-366, après
l’aéroport de Malaga. Cette même route nous mènera ensuite à Alhaurín El Grande. Une fois ces
deux localités visitées, nous prenons la A-366 jusqu’à Coín et, à partir de là, nous irons à Cártama en
prenant la A-355. À Cártama, nous prendrons l’autoroute de Guadalhorce A-357, direction Pizarra, où
nous prendrons la sortie vers la A-343 jusqu’à Álora.
Cette même A-343 nous conduira jusqu’à la vallée
d’Abdalajís, où s’achève notre périple.
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PATRONAT DE TOURISME &
La fontaine d’Hortezuela, dans son style d’architecture populaire, ne manque pas d’intérêt, surtout
anthropologique. De même que le lavoir de Noria,
une construction originale du XIXe siècle qui a été
utilisée jusqu’en 1990. Il conserve trente bacs et
leurs pierres à laver respectives autour d’un réservoir.
À deux kilomètres du village se trouve le couvent
récemment restauré de Nuestra Señora de las
Flores, doté d’un grand campanile en brique couronnant sa façade. Depuis son emplacement, il est
possible d’admirer le superbe panorama de la vallée de Guadalhorce.
Lavadero de la Noria (Lavoir de Noria)
À la limite des localités d’Almogía, Álora et Cártama, à côté de Pizarra, se trouve l’ermitage des
Trois Croix, une petite construction du XVIIIe.
C’est dans ses environs qu’est célébrée la rencontre des « Croix de Mai », au son si particulier
des « pandas de verdiales » (groupes d'artistes
populaires d'inspiration flamenco) des quatre villages. Les « verdiales » sont une expression très
ancienne du fandango qui s’est ancré dans cer-
taines enclaves montagnardes malaguènes. Trois
styles se distinguent dans la province et ils correspondent à trois autres lieux : Almogía, Montes et
Comares. Ceux de cette région se différencient par
un rythme plus rapide. Cet exemple du folklore populaire se danse coiffé d’un assez grand chapeau
et paré de joyeux rubans de couleurs et une multitude d’objets minuscules et variés.
ALHAURÍN DE LA TORRE
Le vaste territoire municipal d’Alhaurín de la Torre
s’étend entre les montagnes Mijas et Cártama d’une
part et la vallée de Malaga de l’autre, présentant des
sites ouverts qui perdent de la hauteur à mesure que
l’on approche de la vallée de Guadalhorce.
Les potagers, les plantations d’arbres citriques
et celles de produits subtropicaux se mêlent aux
agglomérations au tracé nouveau qui ne cessent d’apparaître dans cette région. Ses bonnes
communications avec la côte et sa proximité par
rapport à la capitale malaguène et à Torremolinos expliquent pourquoi de nombreux citoyens
de ces deux localités ont choisi Alhaurín de la
Torre comme lieu de résidence. Malgré son importante croissance démographique et urbanistique, cette municipalité a su garder son identité
et ses traditions, en conservant des recoins typiques avec beaucoup de charme.
En tenant compte de l’évidente présence phénicienne à l’embouchure de Guadalhorce, très
proche d’Alhaurín de la Torre, l’origine phénicienne de cette localité est plus que probable. Selon
les recherches de quelques historiens, les turdétans y auraient également séjourné.
À l’époque romaine elle a reçu le nom de Lauro
Vetus et a dû être un lieu assez important, car elle est citée à plusieurs occasions dans les chro-
Alhaurín de la Torre
niques des historiens. À proximité du village ont
été découverts une nécropole ainsi que des fragments de murailles et de fondations de ce qui
était une Ville luxueuse. Tous datent de cette
époque. Certains historiens estiment que c’est
dans cette localité que les partisans de Jules César ont donné la mort à Cnéus Pompée après la
bataille de Munda.
Plus tard les arabes se sont installés sur cette zone et l’ont nommée Alhaurein ou Albarracín. Nous
conservons de cette occupation les vestiges d’un
hameau et d’une tour à Cortijo de Mollina.
Après avoir été conquise par les troupes chrétiennes en 1485, elle a obtenu son nom définitif
Alhaurín, auquel a été ajouté « de la Torre » pour
la différencier d’Alhaurín el Grande.
Au XIX e siècle, plus précisément en 1831, a
eu lieu sur ces terres un fait marquant de
l’histoire contemporaine : la capture du géné-
.
.
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La Route des Forteresses Médiévales
La Route des Forteresses Médiévales
Capilla del Santo Cristo
(Chapelle Santo Cristo)
L’ermitage du Sagrado Corazón de Jesús abrite les images des patrons de la localité : San
Roque et San Sebastián. Construit au XVIIIe siècle
et situé sur la partie haute du village, il faisait partie du couvent, aujourd’hui disparu, du Sagrado
Corazón.
CONVENTION BUREAU
Le château d’Almogía a été utilisé comme forteresse défensive entre 1410 et 1487. Après l’occupation chrétienne, il a servi à contrôler les mudéjares de la région. Des sept tours qu’il possédait à
l’origine, une seule reste debout : celle de la Vela.
À la fin du XVe siècle, la chapelle Nuestra Señora
de la Encarnación, aujourd’hui disparue, a été
construite sur les fondations de l’ancienne mosquée qui se trouvait dans l’enceinte de cette imposante forteresse.
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PATRONAT DE TOURISME &
Arcos de Zapata (Arcs de Zapata)
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L’aqueduc de Fuente del Rey a été construit au
cœur s du XVIIIe siècle. Il prétendait amener
l’eau depuis une source de Churriana jusqu’à la
capitale malaguène. Seuls les Arcs de Zapata
sont conservés. l’œuvre a rencontré de nombreux obstacles (les propriétaires terriens de la
vallée se sont opposés au tracé et d’autre part
le budget était très élevé) qui ont fait qu’elle n’a
jamais réussi à remplir sa fonction.
L’ermitage San Francisco de Paula, près de
la propriété d’Alamillo, a été construit en 1875.
En période de sécheresse, des processions de
ce saint étaient organisées avec la conviction
populaire que les pluies ne tarderaient pas à
tomber sur les champs asséchés.
ALHAURÍN EL GRANDE
À mesure que nous approchons d’Alhaurín el Grande, nous pouvons observer le blanc éclatant de son
hameau entouré des innombrables potagers, fertiles
et bien entretenus, disposés en terrasses et qui descendent vers la vallée. Là, ils se mêlent aux vastes
cultures d’arbres citriques et fruitiers, d’oliviers et de
céréales, formant un tapis vert ininterrompu et luxuriant dans lequel zigzague la rivière Fahala.
Le village, enclavé sur le versant nord de la montagne Mijas, présente les dénivelés propres aux terrains en pente, raison pour laquelle certaines de ses
rues présentent de pittoresques solutions pour adoucir les changements d’altitude.
Cette région de la province de Malaga a été habitée
par l’homme au moins depuis le Néolithique (c’est ce
que prouvent quelques haches de pierre retrouvées
à Huertas Altas) et Ibères, Phéniciens, Grecs et Romains s’y sont succédés. Ce sont ces derniers qui
ont le plus contribué à l’essor de la zone.
Les arcs que nous conservons d’un aqueduc près de
la fontaine Lucena (ou des Doce Caños), sur le
chemin de Coín, sont d’époque romaine. On y a retrouvé une statue d’albâtre et plusieurs pièces de
monnaie de Diocleciano, alors qu’à Haza del Tesoro
ont été découverts des chapiteaux toscans. On a
également retrouvé de nombreux restes romains sur
le site connu sous le nom de Fuente del Sol : colonnes, marbres, pièces de monnaie, etc., qui ne font
que renforcer l’importance de l’établissement impérial sur les terres du territoire municipal d’Alhaurín el
Grande.
Cependant, c’est sous la domination arabe que le village a composé sa physionomie actuelle et atteint un
plus grand dynamisme économique, surtout basé
sur l’utilisation rationnelle de l’eau pour les cultures.
C’est également à cette période qu’a été construite
une forteresse sur le lieu qu’occupe aujourd’hui l’église Encarnación, ainsi que quelques autres disséminées sur son territoire municipal, comme l’Arc del
.
214
Iglesia de San Sebastián (Église San
Sebastián )
À l’entrée du village se trouve la chapelle Cristo del Cardón qui, d’après la légende, a sauvé
la vie d’un soldat chrétien pendant un affrontement contre les troupes musulmanes.
La célébration la plus remarquable d’Alhaurín de
la Torre est païenne. Au moment des festivités de
San Juan, tant fêtées dans les proches municipalités côtières, a lieu la « Torre del Cante », l’un des
festivals flamencos les plus importants de la province de Malaga, mais aussi de toute l’Andalousie. Les artistes les plus célèbres de ce genre se
donnent rendez-vous dans cette localité pour faire écouter l’art déchirant et vibrant qui émane de
leurs gorges.
Fuente Lucena o de los Doce caños (Fontaine
Lucena (ou des Doce Caños))
La Route des Forteresses Médiévales
La Route des Forteresses Médiévales
Ermita de San Francisco de Paula (Ermitage
San Francisco de Paula)
L’église San Sebastián est la construction
religieuse la plus remarquable de cette localité. Le temple originel a été élevé au début du XVII esiècle, puis détruit par un séisme et enfin reconstruit au XIX e siècle dans
le style néoclassique. Son plan est en croix
latine et son intérieur est composé de trois
nefs. La façade est surmontée de deux
campaniles jumeaux.
Dans le village même, plus précisément dans le
quartier nommé Barrio Viejo, se cache un monument naturel sculpté dans la roche par l’eau. Ce
sont des grottes qui se trouvent à l’intérieur de
trois maisons. À partir du XIIe siècle, elles ont servi de refuge aux nouveaux habitants qui sont arrivés dans la localité après la conquête chrétienne et ensuite, après avoir été couvertes de chaux,
elles ont eu différents usages (étables, entrepôts,
débarras, etc.). Aujourd’hui, ces maisons
connues sous le nom de « grottes d’Albaicín »
sont l’objet d’un projet de protection et de restauration.
CONVENTION BUREAU
ral José María de Torrijos. Après l’échec du
soulèvement qu’il a dirigé contre l’absolutisme de Fernand VII et par lequel il souhaitait
rétablir la Constitution de 1812, il s’est réfugié, en fuyant les troupes royales, dans la
propriété Hacienda de la Alquería (l’actuelle
Torrealquería) où il a été fait prisonnier avec
ses compagnons. Il a été fusillé avec ses partisans sur les plages de San Andrés de la capitale malaguène.
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Après la sanglante conquête chrétienne de 1487
est intervenue l’habituelle répartition des terres
entre les nouveaux chrétiens, dont les descendants ont acheté la juridiction en 1634. Le blason
de la ville inclut également la Toison d’Or remise
par Charles V.
Arco del Cobertizo (Arc del Cobertizo)
Ermita de la Santa Veracruz (Ermitage Santa
Veracruz)
L’ermitage de Santa Veracruz présente une originalité architecturale : une curieuse tour triangulaire à trois corps. Ce temple, de style néogothique, est le siège de la Real Venerable Cofradía de Santo Cristo de la Veracruz, María
Santísima de la Soledad et de Santo Sepulcro,
confrérie populairement connue sous le nom de
« los Verdes ». L’ermitage de San Sebastián,
érigé sur une ancienne construction musulmane
au XVIIe siècle, est le siège de l’autre confrérie
de cette localité, aussi populaire que la précédente : la Hermandad de Nuestro Padre Jesús
Nazareno ou « los Moraos ».
Sur son territoire municipal, près de la route qui
part d’Alhaurín jusqu’à Mijas, se trouve l’ermitage de Cristo de la Agonía. Il s’agit d’une
construction simple du XVIIIe siècle qui abrite
cette merveilleuse image, à laquelle les habitants font de nombreuses offrandes en remerciement des faveurs accordées.
L’actuel Hôtel de ville d’Alhaurín el Grande est un
noble édifice érigé sur l’ancien couvent-hôpital de
Santa Catalina qui partage la place avec le Palais
de Montellano. Ce sont deux magnifiques
exemples d’architecture civile qui nous offrent un
magnifique panorama de la vallée de Guadalhorce.
Il convient également de citer la fontaine Lucena,
également connue sous le nom de la fontaine
de los Doce Caños (des Douze Jets), qui se
trouve à la sortie d’Alhaurín el Grande, sur le
chemin de Coín. Plus qu’un monument, cette
fontaine est un signe du culte de l’eau, tellement
abondante dans cette région et même au cœur s
des étés les plus éprouvants, l’eau des jets jaillit,
fraîche et abondante.
Ermita de San Sebastián (Ermitage San
Sebastián)
Les vestiges d’origine arabe de l’ancienne forteresse de Fahala, située sur le site proche de
Torres de Fahala ont un important intérêt architectural, même s’ils ne sont pas nombreux. Il en va
de même des restes de la tour de guet d’Ubrique,
dont la mission était d’alerter la population des incursions ennemies. Elle présente un plan carré et
une pointe crénelée, déjà d’influence chrétienne.
L’Arc del Cobertizo, autre héritage musulman,
était la porte d’entrée de la médina. Il faisait donc
certainement partie de la muraille défensive du village au Moyen-Âge.
Ayuntamiento de Alhaurín el Grande (Hôtel
de ville de Alhaurín de la Torre)
Le moulin de « los Corchos » (XVe-XVIe siècles),
l’un des rares exemples de moulin hydraulique traditionnel toujours conservés, est d’époque morisque. Sa fonction originelle était de moudre le blé
et d’autres céréales, mais déjà au XIXe siècle et au
début du XXe, il était utilisé pour moudre le liège, qui
servait à l’exportation du raisin et d’où il tire son
nom.
Nous vous conseillons de visiter le Moulin de Paca pour découvrir le processus d’élaboration de
La Alameda de Coín (Promenade de Coín)
.
.
216
La Route des Forteresses Médiévales
La Route des Forteresses Médiévales
L’église paroissiale Nuestra Señora de la Encarnación s’élève comme le monument religieux le plus remarquable du village. Sa
construction remonte au XVIe siècle et c’est le
lieu qu’occupait la forteresse arabe qui a été
choisi pour son emplacement. Le temple, de
plan en croix latine et composé de trois nefs, a
été restauré aux XVIIIe et XIXe siècles. L’abside
de l’église est présidée par la Virgen de Gracia,
patronne d’Alhaurín el Grande.
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Cobertizo. Sa toponymie, arabe elle aussi, vient
du terme Al-haur qui se traduit par vallée.
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La Semaine Sainte est la fête principale de ce village. Ses deux confréries, les « verdes » et les «
moraos », s’efforcent de se dépasser dans la richesse de leurs effets de procession et dans la
qualité des représentations de passages bibliques
dont ils agrémentent leurs défilés. Cela se traduit
par une célébration dynamique à laquelle participe
tout le village, ainsi que de nombreux visiteurs et
curieux.
COÍN
Cloître du couvent de Santa
María de la Encarnación.
Le territoire municipal de Coín s’étend depuis la
montagne Alpujata jusqu’à la contrée de la vallée de Guadalhorce, sans brusques changements d’orographie mais avec de forts
contrastes, visibles non seulement dans les
modifications du terrain mais également dans le
type de végétation et de cultures. De cette façon, alors que les chênes-lièges et les pinèdes
abondent dans la montagne, dans les zones les
plus basses ce sont les potagers qui règnent et,
un peu plus près de la rivière Guadalhorce, apparaissent les grandes étendues d’arbres citriques et même de fruits subtropicaux.
Ces terres fertiles, à l’orographie favorable et aux
eaux abondantes, ont attiré l’homme depuis la préhistoire et ont été habitées sans interruption jusqu’à nos jours. Les gisements de Cerro Carranque
et Llano de la Virgen, déclarés Biens d’Intérêt Culturel, remontent à l’Âge des Métaux, alors que celui de Cerro del Aljibe prouve le passage dans cette zone des Phéniciens, Grecs, Ibères et Romains,
tout comme celui de Cerro de las Calaveras qui
abrite des sépultures d’époque wisigothe.
Pourtant, selon des chroniques datant de
l’époque d’Abderramán III, l’ancien village romain
a été fortifié en l’an 920 par un noble personnage
du califat cordouan. Cette enclave, qui correspond à l’actuel village de Coín et qui s’appelait
Dakwan, a joué un rôle important lors des campagnes militaires menées par les Omeyas contre
le rebelle Omar Ben Hafsun. Le quartier général
de ce dernier se trouvait dans le très proche Bobastro jusqu’à sa chute en 928.
Trois siècles plus tard, l’historien marocain Ibn
Adhari fait référence à Coín sous le nom de Castro Dakwan, ce qui laisse supposer que l’origine
du nom de la ville est romain, ou au moins mozarabe, étant donné qu’il existait une basilique rupestre mozarabe près de la ville avant l’arrivée de
l’armée d’Abderramán III.
Pendant ces années de domination arabe, cette ville a connu un certain développement agricole,
comme le démontrent les infrastructures d’irrigation
qui sont conservées. Nous savons qu’il s’agissait,
vers 1450, d’une ville moyenne du royaume nazarite et qu’elle comptait environ trois mille habitants.
Après la conquête chrétienne en 1485, les Rois
Catholiques ordonnent la destruction de la forteresse car, à cause de ses dimensions, il est très
coûteux d’y laisser une garnison suffisante pour
la défendre. Deux ans plus tard, débutent le re-
Iglesia de San Andrés (Église San Andrés)
peuplement du site et la répartition des terres. À
partir du XVIe siècle, le village enregistre une
constante augmentation du nombre d’habitants.
En 1773, la localité comptait sept cents potagers,
dans lesquels était cultivé tout type d’arbres fruitiers et de légumes. Ses champs, eux, produisaient blé, maïs, huile, orge, chanvre, figues,
miel, soie… Elle possédait également quatorze
moulins à huile et vingt à farine. Ces informations
ne font que renforcer le caractère prospère de
cette ville qui, en 1913, est entrée dans la modernité avec l’inauguration de la voie ferrée, aujourd’hui disparue, qui la reliait à la capitale malaguène. Il faudra cependant attendre 1930 pour
qu’Alphonse XIII lui concède le titre de Ville et celui d’Excellence à sa Mairie.
Le patrimoine historique-artistique de Coín se
centre surtout sur ses constructions religieuses.
Ce n’est pas en vain qu’il était le siège de l’un des
vicariats qui composaient l’Évêché de Malaga, regroupant quatorze villages sous sa juridiction.
Coín comptait déjà au XVIe siècle sept confréries
constituées, signe évident de son importance
dans le domaine religieux.
Le premier temple à être érigé à Coín est celui de
Santa María de la Encarnación, ancienne mos-
.
.
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La Route des Forteresses Médiévales
La Route des Forteresses Médiévales
Mosaico conmemorativo en Coín (Mosaïque
commémorative à Coín)
Ce sont également ces confréries qui sont à
l’origine des deux autres célébrations importantes de la localité. Huit jours après le Corpus,
défile de nouveau Notre Père Jésus de Nazareth et c’est ensuite au tour de l’image du
Christ de Veracruz lors des festivités de la
Croix (2 et 3 mai).
CONVENTION BUREAU
l’huile d’olive. Dans cet édifice de 1870 sont exposées les techniques d’obtention de l’huile traditionnelles et même les plus modernes. À la fin
de la visite, vous êtes invités à une dégustation
d’huile d’olive vierge extra et il est possible
d’acheter des produits régionaux dans une petite boutique.
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Église San Juan Bautista. Coín.
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L’hôpital de la Charité était relié à l’église San
Andrés grâce à un agrandissement effectué
dans sa capilla mayor (chapelle principale) et il
est aujourd’hui occupé par les dépendances judiciaires de la municipalité.
À l’intérieur du village, près du chemin nous menant
à Monda, nous découvrons également la Torre de
los Trinitarios. Dotée d’un plan triangulaire original,
l’une des trois existant en Andalousie, cette tour appartenait à l’église Santo Cristo de la Veracruz qui faisait elle-même partie de l’ensemble conventuel
qu’auraient d’abord occupé les trinitaires et ensuite
les franciscains. Celui-ci a été abandonné au premier
tiers du XIXe siècle, après le désamortissement de
Mendizábal et il n’en reste aujourd’hui que cette tour.
Achevée au milieu du XVIe siècle, l’église San Juan
est un bon exemple d’église-halle de la Renaissance andalouse. Dans cet édifice se mêlent les éléments classiques avec d’autres gothiques et mudéjares, qui avec le temps présentent un harmonieux
mélange de styles, même si c’est le baroque qui domine depuis la restauration réalisée au XVIIIe. Elle
présente un plan en croix latine, dont la nef centrale,
Dans le territoire municipal de Coín se trouvent les
restes d’un monastère suburbain mozarabe creusé
dans la roche, dont l’occupation est estimée entre les
VIIIe et Xe siècles. Il s’agit d’un ensemble de cinq cavités creusées dans la roche, les trois centrales communiquant entre elles, alors que les deux latérales
présentent des accès indépendants. Nous y distinguons l’entrée, la nef de l’église et l’abside rectangu-
Parc San Agustín. Coín.
laire, dont la charpente imite une voûte en demi-berceau. Ces restes renforcent l’hypothèse de certains
historiens qui soutiennent l’existence d’une très ancienne communauté mozarabe bien organisée et hiérarchisée en ces lieux. Ce site est malheureusement
une propriété privée et ne peut être visité.
Malgré une croissance démographique et urbanistique logique, Coín a su conserver l’indiscutable tracé
morisque de sa vieille-ville et préserver cette ancienne saveur andalouse et malaguène qui le caractérise.
Par exemple, nous pouvons encore admirer
quelques niches sur les façades de ses maisons
blanchies à la chaux, abritant de petites images du
Christ, de la Vierge ou de Saints, auxquelles les habitants du village offrent toujours des fleurs et des
cierges. En nous promenant dans ses rues, nous découvrons un large éventail de superbes fontaines,
comme celle de la place du Marché, près de l’église
San Juan ou celle de la place Santa María, datant du
XVIIIe siècle, qui nous rappelle l’immense richesse
en eau de ce territoire.
Il faut également mentionner les sculptures et les monuments qui se trouvent sur ses places et dans ses
.
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Torre de los Trinitarios (Torre de los
Trinitarios)
L’église San Andrés, construction du XVIe siècle,
présente un plan inhabituel en forme de L (il n’en
existe que quatre exemples dans toute l’Andalousie). Il semblerait qu’il avait pour but de placer les
malades dans l’un des bras afin de les séparer du
reste des fidèles. Le plafond à caissons mudéjare et les vitraux du temple sont particulièrement
importants, comme son cloître, sa façade maniériste et le grand campanile à trois corps (XVIIIe
siècle), dont la construction se distingue de ses
contemporaines par son originalité et sa beauté.
La Route des Forteresses Médiévales
La Route des Forteresses Médiévales
Ermita de Nuestra Señora de la Fuensanta
(Ermitage Nuestra Señora de la Fuensanta)
Ces dépendances conventuelles ont aujourd’hui
un usage public car elles ont été restaurées en un
Musée qui se compose de deux salles : la Salle
Archéologique, qui abrite une immense collection
de pièces de la Préhistoire et Protohistoire retrouvées dans les différents gisements de la municipalité ; et la Salle Ethnographique, où sont exposés de nombreux outils autrefois utilisés dans
les travaux des champs.
plus large et haute, est couronnée d’une charpente à
deux pentes, alors que les bas-côtés le sont par une
charpente à une seule pente. Ce temple accueille
deux splendides sculptures : celle de Nuestra Señora de los Ángeles, datant du XVIe siècle et celle de la
Virgen de la Fuensanta, patronne de Coín, de seulement onze centimètres, une magnifique pièce du XVe
siècle de style gothique tardif. Cette dernière réside
toute l’année dans cette église, sauf au mois de mai
où elle est transférée à l’ermitage de Nuestra
Señora de la Fuensanta, situé sur la route menant à
Monda. Érigée au XVIe siècle et restaurée aux XVIIeet
XVIIIe, elle se distingue par sa capilla mayor (chapelle principale), conçue comme une niche ouverte et
dont la décoration ressemble beaucoup à la niche de
l’église Nuestra Señora de la Victoria de la capitale
malaguène. Il s’agit donc d’une œuvre très baroque
décorée à profusion. Le premier week-end de juin, les
habitants, en charrette, à cheval ou à pied, partent en
pèlerinage chercher leur patronne pour l’accompagner lors de son retour à l’église San Juan, après la
célébration de la Sainte Messe.
CONVENTION BUREAU
quée arabe consacrée au culte chrétien au XVesiècle. Dans les premières années du XVIIIe
siècle, est construit un béguinage de l’ordre franciscain et, ensuite, un couvent qui se distingue
par son cloître baroque.
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Cártama
Restes du château et des murailles médiévales
Une autre tradition, mais d’origine païenne, remplit de couleur et de rythme l’Allée de Coín. Il s’agit
du Festival de Danses Populaires, auquel participent des groupes autochtones et internationaux,
mêlant leurs sonorités pour le plus grand plaisir
des habitants de ce pittoresque village où la tradition perdure en parallèle à la modernité.
À partir de sa fondation phénicienne, elle s’est faite
appeler Cartha (ville occulte), les romains remplaçant ce nom par celui de Cartima. En l’an 195 av.
J.-C., le consul romain Marco Poncio Catón lui
concède le statut de municipalité et la dote d’imposantes défenses. Les gisements retrouvés de cette
époque montrent que le village devait compter un
grand nombre d’habitants, il n’est donc pas risqué
d’affirmer qu’il s’agissait de l’une des villes les plus
importantes de l’actuelle province malaguène.
Des années auparavant, les Wisigoths et même
les Arabes avaient renforcé la forteresse originelle, mais ce sont ces derniers, conscients du
lieu stratégique qu’elle occupait, qui l’ont modifiée et consolidée. À tel point qu’au cœur s de la
période nazarite, le château est devenu un point
névralgique tant défensivement qu’économiquement et politiquement.
CÁRTAMA
En 1485, les troupes chrétiennes parviennent à entrer dans le château et en font une sorte de quartier
général de l’armée des Rois Catholiques. C’est là
qu’a été préparée la conquête de Ronda et Malaga.
Après la prise de Grenade, la forteresse est restée
inutilisée jusqu’à la Guerre d’Indépendance, où elle
a servi de refuge aux soldats français.
Les terres de cette municipalité, dont le village
est divisé en deux zones, Cártama Village et Cártama Gare, s’étendent au pied des petites montagnes Espartales et Llanas, formant la montagne dite de Cártama. Grâce à l’abondance d’eau, la plaine
de la vallée favorise la culture d’arbres citriques et de
légumes, alors qu’au nord le territoire rejoint les montagnes de Malaga, aux versants couverts d’oliviers
et d’amandiers, et leurs maisons de travail. À
Le château, situé sur une colline derrière l’ermitage de la patronne, est en cours de restauration.
Il possède un plan rectangulaire et une double
enceinte fortifiée (la première possède dix tours
et la seconde en compte huit ainsi qu’une tour
flanquante). À l’intérieur de l’enceinte se trouve
la citerne, aux dimensions imposantes, creusée
dans la roche et couronnée d’une voûte percée
afin de profiter de l’eau de pluie. Des restes de
ce qui était sa place d’armes sont également
conservés.
Sur la place du village se trouve l’église San Pedro, construite en 1502 d’après une inscription sur
sa façade principale. Les travaux ont été réalisés
sur une ancienne mosquée qui se trouvait elle-même sur un temple romain. Elle présente trois nefs
couronnées d’un plafond à caissons mudéjare. Les
autels et images qui décorent son intérieur sont de
facture moderne. À l’extérieur se distingue la tour,
ancien minaret de plan carré et à trois corps surmontés de tuiles arabes et de pinacles décoratifs à
chaque angle.
Il serait insensé de quitter Cártama sans avoir visité au préalable l’ermitage Nuestra Señora de los
Remedios, la patronne du village, même si le parcours est quelque peu fatiguant. La pente qui
conduit à l’ermitage grimpe en zigzaguant, avec
des marches sur certaines sections pour atténuer
le dénivelé prononcé. L’effort est compensé à l’arrivée au temple par l’un des plus beaux panoramas
de la vallée de Guadalhorce.
Ermita de Nuestra Señora de Los Remedios
(Ermitage Nuestra Señora de Los Remedios)
.
.
222
La Route des Forteresses Médiévales
La Route des Forteresses Médiévales
Iglesia de San Pedro (Église San Pedro)
La tradition religieuse très ancrée de ce village apparaît dans toute sa splendeur lors de la Semaine Sainte, au cœur s de laquelle une représentation vivante
de la Passion est même réalisée. Cette tradition séculaire est tombée dans l’oubli après la Guerre Civile
espagnole, mais a été définitivement récupérée au
début des années quatre-vingt-dix. Début mai se célèbre le Día de la Cruz et les rues du village se parent
de décorations florales en attendant la procession du
Cristo del Perdón y de la Cruz.
l’ouest, au cœur même de la contrée de Guadalhorce, s’élève la montagne Gibralgalia, à la jonction
des municipalités de Casarabonela, Coín et Pizarra.
CONVENTION BUREAU
rues. Sur la place du Príncipe, nous découvrons une
sculpture nommée « Hola » et une autre sur la place
de la Villa dénommée « Amor », toutes deux œuvre
du sculpteur Santiago de Santiago ; dans le Parc de
San Agustín se trouve l’Obélisque, qui est un monument en hommage aux personnes tombées lors de la
guerre civile espagnole, près de plusieurs styrax,
arbres centenaires originaires d’Inde ; et enfin, sur la
place de l’Hôtel de ville, nous pourrons admirer le «
Santo de la Alameda », un Christ en cuivre.
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PATRONAT DE TOURISME &
La rivière Guadalhorce traverse du nord au sud le
territoire municipal de Pizarra, des terres qui, même si elles ne sont pas totalement plates, se caractérisent par leur vaste et riche vallée, où abondent les arbres citriques. Mais les plantations
d’arbres fruitiers et les espaces réservés aux potagers sont également fréquents. Sur la partie occidentale, pourtant, les cultures prédominantes
sont les céréales et l’olivier.
Iglesia de San Pedro (Église San Pedro)
Des vestiges d’établissements préhistoriques
sont apparus sur ce territoire municipal et
quelques ustensiles phéniciens ont été découverts. Il existe également des indices de l’occupation romaine.
Cependant, cette localité est citée pour la première fois dans des documents à la fin du XVesiècle, quand les Rois Catholiques offrent cent
fanègues du « lieu de la Pizarra » à Diego Romero en signe de remerciement pour son aide au
cœur s de la conquête d’Álora. Ce noble
construit un manoir où s’élèvera, des siècles plus
tard, le Palais de Puerto Hermoso. Ce siècle a
également vu la construction de l’église paroissiale et l’apparition, autour de ces édifices, du
petit hameau qui a donné naissance au village et
qui a obtenu le statut de territoire municipal grâce à un Brevet Royal du Tribunal Supérieur de
Justice en 1847. Quelques années plus tard, en
1859, cette ville entre de plein pied dans la modernité avec la construction de la voie ferrée et
de la route reliant Álora à la capitale malaguène,
traversant Pizarra, ce qui a contribué à rompre
l’isolement de ce village.
Érigée comme paroisse en 1652, l’église San
Pedro est la construction chrétienne la plus intéressante de cette localité. Le font baptismal, datant de 1630, est la pièce la plus importante du
Palacio de los Condes de Puerto Hermoso
(Palais des comtes de Puerto Hermoso)
Ermita de Nuestra Señora de la Fuensanta
(Ermitage Nuestra Señora de la Fuensanta)
.
.
La Route des Forteresses Médiévales
Casa Museo de González Marín (Maison
musée de González Marín)
À l’entrée du village, un Calvaire nous souhaite la bienvenue. Placé par les habitants au milieu du XVIIIe siècle, le fût de la colonne qui
soutient cette simple croix de fer est en réalité
une colonne toscane d’origine romaine. Il est
possible d’observer, près du village, les restes
de la chaussée romaine qui reliait Alhaurín et
Cártama, ainsi qu’un pont d’une seule arche et
quelques arcs de l’aqueduc qui transportait
l’eau depuis la rivière jusqu’à la ville.
PIZARRA
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La Route des Forteresses Médiévales
Sur le chemin de l’ermitage, rue Pilar Alto, le visiteur pourra étancher sa soif en buvant une
gorgée d’eau fraîche à la fontaine de pierre la
plus ancienne de la ville, alors que dans la rue
Sáenz de Tejada, faisant coin avec la rue Viento, il découvrira la Maison Musée de González
Marín, d’esthétique néo-mudéjare. C’est dans
celle-ci qu’a vécu, au début du XXe siècle, un
poète et réciteur de vers reconnu et originaire
de Cártama.
CONVENTION BUREAU
Fuente de piedra (Fontaine en pierre)
Il semble que l’ermitage actuel, datant du
XVIIIe siècle, se trouve exactement là où
s’élevait un autre ermitage au XVIe. D’après la
légende la Vierge serait apparue en ce lieu.
L’image qu’il abrite a participé à une procession lorsque le village subissait les ravages
d’une épidémie et en voyant que les maladies
disparaissaient, elle a reçu le titre « de los
Remedios » (« de Recouvrance »). Dès lors,
ce caractère de miraculeuse a fait naître une
dévotion populaire qui s’étend au-delà des
frontières de cette municipalité. Ce temple
calme, à une seule nef couronnée d’une voûte en plein cintre, présente une décoration
néo-baroque aux exubérantes plâtreries. Il
faut distinguer la niche du XVIIIe de la Virgen
de los Remedios citée plus haut, dont l’image,
de la fin du XVe siècle, se trouve sur un superbe petit temple en argent. L’extérieur est
surmonté d’un élégant campanile.
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La Route des Forteresses Médiévales
.
À la périphérie de la ville, dans la montagne Gibralmora, se trouve l’image du Sacré Cœur de
Jésus, connue par les habitants sous le nom du
« Saint ». Placée en ce lieu il y a quelques années, elle remplace l’ancienne image offerte au
début du XXe siècle par le Comte de Puerto
Hermoso et qui a été égarée au cœur s de la
Guerre Civile. Chaque année, fin mars ou début
avril, les habitants montent en pèlerinage
rendre visite au « Saint » et le fêtent après la
célébration d’une messe.
Le couvent Hermanas de la Cruz est une jolie
maison datant du XVIIIe restaurée en diverses
occasions, selon les usages qui lui étaient prêtés.
Dans sa chapelle actuelle, il est possible d’admirer plusieurs images baroques des XVIIe et XVIIIe
siècles. Cependant, il est impossible de visiter
ses dépendances conventuelles du fait de la
claustration.
L’ermitage de Nuestra Señora de la
Fuensanta, creusé dans la roche, date du
XVIII e siècle. Il a été érigé sur une église
mozarabe du X e siècle et déclaré Monument
d’Intérêt Historique Artistique en 1983. Ses
plâtreries baroques sont vraiment remarquables.
Le Musée Municipal de Pizarra, situé dans la
Métairie Casablanca, abrite la collection de Gino
Hollander, un artiste belge qui s’est installé à Pizarra en 1968. Sa passion pour la culture espagnole l’a amené à acquérir une riche collection
d’antiquités (céramiques ibériques et romaines,
objets de métal, pièces de monnaie…) qui sont
aujourd’hui exposées dans le musée. Ce dernier
est complété par un ensemble d’outils tradition-
ÁLORA
Sur les terres intégrant le territoire municipal
d’Álora se mêlent les paysages les plus divers :
depuis les imposantes formations montagneuses, comme la montagne Huma, jusqu’à la
douceur des berges du Guadalhorce, en passant par l’imposant Desfiladero de los Gaitanes,
certainement l’un des précipices les plus impressionnants d’Espagne. En accord avec cette
diversité, les cultures et l’espace forestier du
territoire municipal d’Álora sont également variés, les arbres citriques et fruitiers dominent la
vallée Guadalhorce. Mais l’olivier, l’amandier et
le maquis s’étendent vers la zone correspondant aux Montagnes de Malaga, alors que les
pins et quelques restes d’anciennes chênaies
règnent sur les terres les plus proches de la
contrée limitrophe d’Antequera.
Des vestiges préhistoriques retrouvés à Hoyo
del Conde et le passage constaté de Turdétans
et de Phéniciens démontrent l’occupation précoce de ces lieux. Plus précisément, les fondations du château d’Álora sont d’origine phéni-
Castillo de Álora (Château de Álora)
cienne, même si ce sont les Romains qui ont
consolidé cette forteresse.
La localité était en plein essor à cette époque,
dont il reste des vestiges aussi intéressants que
le milliaire sur lequel apparaît l’inscription Municipium Iluritanum, datant de l’an 79 av. J.-C., qui
prouve qu’Álora était un village romain avec droit
latin sous Dominiciano.
Les vandales se sont emparés de l’ancienne Lluro au Ve siècle apr. J.-C. Des restes de cette période sont conservés dans l’alcazar situé sur la
montagne Torres et dont les défenses sont sans
aucun doute d’architecture wisigothe.
L’invasion musulmane s’est faite de façon pacifique car les habitants de la ville ont pu conserver
leur religion et leurs coutumes en payant les impôts établis. La ville a ensuite été assiégée à plu-
.
Museo Municipal de Álora (Musée municipal
de Álora)
La Palais des Comtes de Puerto Hermoso,
construit sur les fondations du manoir érigé à la
demande de Diego Romero, se trouve très
proche de la paroisse. L’actuel palais, datant du
début du XXe siècle, a été réalisé dans le style
mudéjare et a gardé un caractère seigneurial
marqué. C’est dans ce palais qu’a eu lieu la
Conférence de Pizarra en 1922 visant à régler
les affaires relatives à la Guerre du Maroc. C’est
aujourd’hui une propriété privée dont les visites
sont interdites.
La Route des Forteresses Médiévales
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Desfiladero de los Gaitanes (Défilé de los
Gaitanes)
nels comme des outils agricoles, des grands
coffres du XVe au XIXe siècle et un intéressant
ensemble de meubles du XIXe.
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« El Santo »
temple, qui abrite également un plafond à caissons de grande valeur historique. À l’extérieur se
distingue la tour-clocher de plan carré.
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Convento de Nuestra Señora de las Flores
(Couvent Nuestra Señora de las Flores)
Cet intense passé a laissé un héritage patrimonial significatif de plus de deux cents pièces (préhistoriques, romaines, musulmanes et chrétiennes) que les différentes fouilles archéologiques ont retrouvées. Elles sont exposées au
Musée Municipal d’Álora, qui se trouve sur l’ancien édifice mudéjare du XVIe siècle connu sous
le nom d’Ancienne École du Christ, qui appartenait elle-même à l’Hôpital aujourd’hui disparu de
San Sebastián.
Le château d’Álora, d’origine phénicienne, a servi de forteresse aux Romains, Wisigoths et
Arabes qui l’ont successivement agrandi et modifié. Ainsi donc, après l’occupation romaine,
presque totalement détruit suite au siège wisigoth, les arabes ont agrandi la forteresse à trois
moments historiques. Sous l’Émirat, la majeure
partie du château a été construite en utilisant
des matériaux nobles. À l’époque du Califat,
son enceinte fortifiée a été surélevée, alors que
la construction de sa Torre del Homenaje date
de l’époque des royaumes de Taïfas. Seuls
deux tours et un arc outrepassé en pointe sur
l’une des courtines de sa muraille sont encore
debout aujourd’hui. À l’intérieur de l’enceinte se
trouve le cimetière. La Chapelle Santa María de
la Encarnación a été construite à l’époque chrétienne, sous le commandement des Rois Catholiques, sur les fondations de la mosquée originelle. De cette construction il ne reste que la
Capilla Mayor (chapelle principale), couronnée
d’une voûte gothique de croisée d’ogives, ainsi
que le presbytère.
L’église paroissiale Nuestra Señora de la Encarnación, aux dimensions imposantes, est le
troisième plus grand temple de la province de
Malaga. Sa construction, au pied de la colline
où s’élève le château, débute au début du XVIIe
siècle et s’achève à la fin du même siècle. Elle
possède trois nefs séparées par d’imposantes
colonnes toscanes et couronnées d’une charpente. Sur la Capilla Mayor (chapelle principale) s’élève une coupole reposant sur des pendentifs décorés de guirlandes, d’anges et des
quatre évangélistes. Sur la nef correspondant à
l’évangile s’œuvres la niche de la Virgen del
Rosario, datant du XVIIIe siècle. L’extérieur, à la
grande austérité architecturale, se distingue par
un balcon, orné du blason épiscopal, qui se
trouve sur l’arc d’accès flanqué de piliers. À ses
côtés, s’élève la tour à trois corps, avec des piliers intermédiaires bosselés.
L’ermitage de Veracruz, datant du XVIe siècle,
s’élève pour commémorer la victoire sur les morisques rebelles. Cette petite construction au plan
irrégulier a fait l’objet de plusieurs restaurations et
il faut souligner son élégant campanile. Il abrite
aujourd’hui l’image de Nuestra Señora de la Piedad y Santa Veracruz, qui défile chaque vendredi
saint dans les rues centrales d’Álora.
L’ermitage de Nuestro Padre Jesús qui se
trouve dans le Huerto, rue Calvario, abrite cette
image tant aimée qui défile chaque dimanche des
Rameaux. Près de celui-ci se trouve la Glorieta,
un mirador qui nous permet d’admirer le magnifique panorama de la vallée.
À environ deux kilomètres du village se trouve le
couvent Nuestra Señora de las Flores, érigé au
XVIIe siècle, qui a connu plusieurs restaurations
Ermita de Santa Brígida (Ermitage Santa Brígida)
au XVIIIe et une autre plus récemment, le sauvant
de l’état d’abandon dans lequel il s’est retrouvé
après le désamortissement. À l’intérieur, une
simple nef couronnée d’une charpente en bois, il
faut distinguer la capilla mayor (chapelle principale), œuvres baroque symbole de la plâtrerie malaguène. Une sculpture de San Francisco de Asís
en bois polychrome, datant du XVIIe siècle et une
image de la Virgen de las Flores, patronne d’Álora, sont les deux sculptures les plus importantes
qu’abrite ce modeste temple. L’extérieur, très
sobre, se distingue par l’élégant campanile qui
couronne sa façade.
Près de ce couvent se trouve la Cruz de Humilladero, qui commémore la remise symbolique des
clés de la ville, offertes aux Rois Catholiques en
1484 par le dernier maire.
.
.
228
La Route des Forteresses Médiévales
La Route des Forteresses Médiévales
Castillo de Álora (Château de Álora)
CONVENTION BUREAU
sieurs reprises par les chrétiens. Alphonse XI,
Jean II et Henri IV ont successivement tenté de
s’emparer d’Álora afin de laisser libre le chemin
vers Malaga, mais il faut attendre 1484 pour voir
les troupes des Rois Catholiques conquérir définitivement cette place forte. En l’an 1628, Álora
se sépare enfin de la municipalité de Malaga,
comme en atteste l’acte signé par Philippe IV et
conservé dans les archives municipales.
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PATRONAT DE TOURISME &
L’espace naturel du Desfiladero de los Gaitanes,
qui appartient aux municipalités d’Álora, Ardales et
Antequera, est une référence incontournable de la
géographie malaguène. En quittant la zone des
barrages, qui alimentent une grande partie de la
province de Malaga, la rivière Guadalhorce coule
sur trois kilomètres dans un étroit canyon, qui à
certains endroits ne dépasse pas dix mètres de
largeur. Ceci n’aurait rien d’extraordinaire si les parois de cette gorge, presque totalement verticales,
n’atteignaient pas sept cents mètres de haut.
La Semaine Sainte est le cadre de l’une des célébrations les plus importantes du jeudi saint, deux
importantes confréries de ce village, celle de Jésus
de Nazareth et celle de la Dolorosa, mettent en
scène une émouvante rencontre sur la place qui
porte le nom de ce rituel, La Despedía (Les
Adieux). Les images s’inclinent depuis leurs trônes
imposants, en guise de salut, accompagnées par
les cris et les vivats de la foule rassemblée.
Logements dans la Vallée d'Abdalajis
En juillet a lieu le Festival de Cante Grande, perpétuant la tradition du flamenco de cette région,
afin de promouvoir et d’affirmer les nouvelles valeurs locales, car de nombreux flamencologues
La montagne qui prend son nom du village s’élève,
imposante, derrière ce hameau, qui se trouve protégé par une formidable paroi calcaire, alors que de
l’autre côté, le paysage devient beaucoup moins ingrat, avec de douces collines où abondent l’olivier
et les céréales. Sur ces terres coule entre de fertiles
potagers le ruisseau Piedras.
de Nescania, déclarée Municipium Flavium en l’an
70 apr. J.-C., sous Vespasianus. D’autre part, environ 25 épigraphes retrouvées lors des fouilles ont
apporté des informations sur la vie sociale de cette
ville. L’une d’elles, dédiée à Jupiter, prouve d’une
certaine façon, l’existence d’un temple réservé à ce
dieu ; la Peana, dont nous parlerons plus loin, est
dédiée à Trajan et une autre des épigraphes fait référence à Sénèque. Certaines sources parlent d’au
moins quinze statues situées à Nescania, parmi
lesquelles il faut distinguer celles de Sénèque, Trajan et un Bacchus qui se trouve au Musée Archéologique Provincial de Malaga.
La situation géographique de cette municipalité, à
cheval entre la vallée Guadalhorce et la dépression
d’Antequera, a fait de la vallée d’Abdalajís un lieu
de passage préférentiel depuis que l’homme foule
ces terres. De nombreux vestiges préhistoriques
ont donc été retrouvés dans la région (haches en
pierre, outils en silex et céramiques).
L’invasion des vandales, au IVe siècle, a dévasté la ville romaine et la région est restée dépeuplée jusqu’à l’arrivée des Arabes à qui nous devons le nom actuel du village, qui vient d’Abd-elAziz, fils de Muza, le premier mahométan à
s’installer sur ces terres. Curieusement, aucun
village n’est apparu au cœur s des 699 années
VALLE DE ABDALAJÍS
Plus tard, Ibères, Celtes, Hellènes, Puniques et Romains laisseront leur empreinte sur ce territoire.
Nous avons la preuve de l’existence d’une population ibérique qui serait entrée en contact avec des
Phéniciens et des Puniques. C’est ce que nous révèle l’étude des gisements de Cuero del Castillo et
de Nacimiento, où ont été retrouvés des fragments
de céramique grecque du Ve siècle av. J.-C. Le gisement de Cerro Pelao, qu’un historien met en relation avec les Torres de Aníbal, est également très
intéressant. Une petite statue de Déméter, déesse
de l’agriculture, en terre cuite, un bas-relief représentant un taureau (aujourd’hui disparu) et, surtout,
la « Dama oferente de Abdalajís » (IIIe-IIe siècles av.
J.-C.), sont d’excellents exemples de l’art ibérique
pré-romain retrouvés dans cette municipalité.
Les travaux archéologiques ont fourni des informations suffisantes pour affirmer qu’à l’endroit qu’occupe aujourd’hui le village, s’élevait la ville romaine
Iglesia de San Lorenzo (Église San Lorenzo)
.
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La Route des Forteresses Médiévales
La Route des Forteresses Médiévales
Valle de Abdalajís (Vallée d'Abdalajis)
À l’ouest d’Álora, à la frontière avec ses voisins Almogía et Cártama, se trouve l’ermitage Tres
Cruces, de construction récente. À l’intérieur,
chaque village possède un petit autel. Il s’agit d’un
lieu de rencontre et de cohabitation pendant les
festivités des Cruces de Mayo.
considèrent Álora comme le berceau du « cante
por malagueñas » (chant populaire andalou).
CONVENTION BUREAU
L’ermitage Santa Brígida, près de la gare, est
un édifice du XVIe siècle qui conserve à l’intérieur
des peintures à la fresque de la même époque. Il
faut mentionner l’image de Nuestra Señora de la
Cabeza, très vénérée et aimée par les habitants
qui, chaque année, partent en pèlerinage l’accompagner sur son parcours dans le quartier de
la gare.
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Convento de la Beata Madre Petra (Couvent
de la Beata Madre Petra)
La Palais des Comtes de Corbos, datant du XVIe
siècle, présente une structure typique des manoirs et se trouve en bon état de conservation. À
l’intérieur il abrite tous les éléments ornementaux
et décoratifs qui ont appartenus au sixième Comte
de Corbos, Isidro Mesías de Vargas.
Ermita del Cristo de la Sierra (Ermitage Cristo
de la Sierra)
Les travaux de l’église San Lorenzo se sont achevés en 1599, mais elle a connu une importante restauration au XVIIIe siècle. Le temple possède trois
nefs et un retable, sur son maître-autel, sur lequel
Même s’il est de construction récente, les travaux de l’ermitage Cristo de la Sierra se sont
achevés en 1954. Il est situé sur le versant de Picacho, l’une des zones les plus hautes de la vallée d’Abdalajís et jouit d’une grande popularité
parmi les habitants, très dévoués à cette image.
Sa sobre structure, surmontée d’un campanile à
l’usage traditionnel, contraste avec le spectaculaire paysage qui s’offre à nous depuis le proche
mirador de Gangarro. Le pèlerinage en l’honneur
de ce Christ est célébré le premier week-end de
mai et réunit de nombreux fidèles qui partent,
trois jours avant, de la capitale malaguène à pied
et parcourent le chemin jusqu’à la vallée d’Abdalajís.
La Peana est le grand piédestal d’une statue
portant une inscription dédiée à Trajan et qui se
trouvait dans l’ancienne ville de Nescania. Cette
remarquable pièce d’architecture, datant de 104
apr. J.-C., a été transportée à Antequera en 1585
par le corregidor Juan Porcel de Peralto pour
être incluse à la collection archéologique de
l’Arc des Géants de cette ville. Heureusement
elle reviendra à la vallée d’Abdalajís. Elle se
Ses caractéristiques orographiques ont fait de la
vallée d’Abdalajís la capitale du vol libre, du parapente ou du deltaplane, car ses courants thermiques particuliers qui se canalisent dans son
environnement permettent, presque toute l’année, d’effectuer des vols de longue durée. Elle
dispose également de soixante-quinze voies
d’escalade sur sa montagne, de trois routes de
randonnée et autant de VTT, ce qui en fait le lieu
le plus approprié dans la province de Malaga
pour la pratique des sports de plein air.
CARRATRACA
Comme la majorité des municipalités frontalières
entre contrées, Carratraca jouit d’un paysage varié, qui devient escarpé sur la montagne Alcaparaín et s’adoucit sur celles de Baños et Aguas.
Les maisons du village sont attachées aux flancs
de la montagne Blanquilla, c’est pourquoi de
nombreux recoins de son village sont d’excellents
miradors qui dominent un superbe paysage.
Il existe dans cette municipalité des vestiges qui
confirment la présence de l’homme sur ces terres
depuis très longtemps. Sur l’un des sommets de la
montagne Alcaparaín ont été localisées une nécropole de l’Énéolithique, ainsi que quelques peintures et céramiques. Nous avons connaissance
de l’occupation romaine et que ceux-ci profitaient
des propriétés curatives de ses eaux sulfureuses.
Des pièces de monnaie de Tibère, Claudius et César ont également été retrouvées dans le gisement de La Glorieta.
Malgré ces antécédents, l’origine de l’actuel Carratraca remonte au XIXe siècle, suite à l’agrandissement d’une métairie appelée Aguas Hediondas
.
.
La Route des Forteresses Médiévales
La zone haute du village, la plus ancienne,
conserve toujours des réminiscences arabes
dans son tracé. À rue Real nous découvrons l’Ancienne Auberge, l’exemple le plus caractéristique
de l’architecture locale. Il s’agit d’une grande bâtisse du XVIe siècle, bien restaurée et considérée
comme l’une des premières maisons qui ont formé le centre original du village.
Autre édifice remarquable du village et dont les habitants sont si fiers : le couvent de Beata Madre
Petra, dont la partie la plus moderne a été reconvertie en maison de retraite. La zone ancienne, la plus noble, datant du XIXe siècle, sert à
conserver les restes et les effets de la fondatrice.
trouve aujourd’hui dans un lieu de choix : la place San Lorenzo.
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La Route des Forteresses Médiévales
La Peana
Les origines du village actuel remontent au XVIe
siècle, lors des premières cessions de terrains en
vertu des répartitions juste après la conquête
chrétienne et l’expulsion des morisques. Plus précisément au moment où les terres de la vallée
d’Abdalajís reviennent à Alfonso Pérez de Padilla
y Corbos, dont les descendants gouverneront la
ville jusqu’en 1811 (Cortes de Cadix), même si la
politique des seigneuries ne sera réellement abolie qu’en 1833, date à laquelle le dernier Comte de
los Corbos devient un citoyen ordinaire, mais
avec de nombreuses terres en sa possession.
se trouve une toile représentant San Lorenzo, le patron de la ville. Tant la nef de l’épître que celle de
l’évangile présentent chacune des autels dotés
d’images auxquelles les habitants de la vallée démontrent une extraordinaire dévotion. À l’extérieur,
aux lignes très sobres, se distinguent un soubassement en pierre qui ennoblit l’édifice, ainsi que sa
tour-clocher, à trois corps, surmontée d’un toit à
quatre pentes.
CONVENTION BUREAU
durant lesquelles les Arabes sont restés dans la
région. En fait la population musulmane était
dispersée dans les plaines et les métairies.
L’unique construction importante de cette
époque a été le château Hinz-Almara, érigé sur
les restes d’un village ibérique, dont il ne reste
que quelques pierres et qui faisait partie de la
ceinture défensive d’Antequera.
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PATRONAT DE TOURISME &
Ayuntamiento de Carratraca (Hôtel de ville de
Carratraca)
Inauguré en 1855, ce célèbre établissement de
bains situé rue Baños, est un édifice néoclassique avec un patio au soubassement de céramique, dans lequel se trouve un petit temple de
colonnes toscanes en marbre blanc veiné qui entoure la piscine aux eaux curatives. Nombreux
sont les personnages célèbres qui l’ont visité (Eugenia de Montijo citée plus haut, la riche famille
Heredia, Cánovas del Castillo ou le poète anglais
Lord Byron, entre autres) et en ont fait la meilleure offre touristique de ce village. À la fin du XIXesiècle, il semblerait qu’environ cinq mille personnes par an assistaient à la saison des bains.
Cela s’est répercuté sur l’économie du village
car ses habitants louaient leurs maisons et passaient ces mois-là à la campagne. En plus de
l’établissement de bains, aujourd’hui en cours
de restauration, le village possédait à cette
époque deux casinos et une curieuse plaza de
toros.
L’église Nuestra Señora de la Salud, qui date
du début du XIXe, a été construite sur un ermitage du XVIIIe. Elle possède trois nefs séparées
par des arcs en plein cintre reposant sur des colonnes toscanes. La charpente de sa nef centrale est en bois, réalisée dans le style néo-mudéjare, alors que le presbytère et la niche qui abrite l’image de la Virgen de la Salud, sont couronnés de voûtes semi-sphériques.
Les Arènes de Carratraca, inaugurées en
1878, offrent une capacité de trois mille spectateurs et présentent deux caractéristiques singulières : leur tracé n’est pas circulaire, mais octogonal et une partie de sa structure est creusée
dans la roche, à la manière du théâtre grec, ce
qui lui donne une excellente acoustique.
Barrages dans le défilé de los Gaitanes
Au nord-ouest du village, rue Glorieta, entre
l’établissement de bains et la plaza de toros, se
trouve l’édifice qui abrite l’actuel Hôtel de ville.
Iglesia de Nuestra Señora de la Salud (Église
Nuestra Señora de la Salud)
Balneario de Carratraca
(Station balnéaire de Carratraca)
En dehors du village se trouvent les grotte du
Duende, du refuge d’Alcaparaín et des sommets
Gorda et Murciélagos. À moins d’un kilomètre de
celui-ci, sur le chemin forestier se trouvant derrière la plaza de toros, apparaissent les ruines de
l’ermitage que doña Trinidad Grund a fait élever
en l’honneur de la patronne du village, la Virgen
de la Salud. L’ermitage a été détruit par la foudre
et il n’en reste que quelques vestiges, mais la
beauté du paysage que nous observons le long
du chemin mérite bien cette petite promenade.
.
.
234
La Route des Forteresses Médiévales
La Route des Forteresses Médiévales
Coso de Carratraca (Arènes de Carratraca)
Il est connu de tous les habitants sous le nom de
la « maison arabe », faisant clairement allusion
à son style néo-mudéjare. Il a été construit à la
demande de doña Trinidad Grund de Heredia,
appartenant à la haute bourgeoisie malaguène,
vers 1885 et conçu à l’origine comme une maison de plaisance pour elle et sa famille. L’enceinte était dotée, d’autre part, d’une tour du
même style, qui donnait accès à l’ensemble et à
une zone de jardins, mais celle-ci s’est effondrée en 1963. En 1991, l’édifice est restauré et
débutent les travaux de construction d’une nouvelle tour, ainsi que d’importantes améliorations
dans les jardins. Après sa restauration, le rezde-chaussée a été habilité en salle d’expositions, la salle plénière et les archives se trouvant
à l’étage intermédiaire et les dépendances municipales à caractère administratif à l’étage supérieur.
CONVENTION BUREAU
qui abritait un établissement de bains et un ermitage du XVIIIe siècle. L’affluence de personnes qui
venaient profiter des propriétés curatives de ces
eaux a accru la nécessité de construire un nouvel
établissement de bains. Pour son agrandissement
ont été utilisés des terrains appartenant au Comte de Teba, père d’Eugenia de Montijo, qui ont été
cédés en échange de l’exclusivité d’un bain, toujours conservé aujourd’hui.
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PATRONAT DE TOURISME &
Iglesia de Nuestra Señora de los Remedios
(Église Nuestra Señora de los Remedios)
ARDALES
La situation stratégique de la municipalité d’Ardales,
située dans la contrée de Guadalteba, entre la région montagneuse de Ronda et la vallée d’Antequera, en fait une zone de transition qui s’enrichit
des caractéristiques prédominantes de ces territoires, pourtant tellement différents. Nous découvrons donc une offre touristique peu commune, car
toutes les ressources de la province sont très
proches. Même si le plus significatif de cette région
est le paysage formé des barrages de Guadalhorce,
Conde del Guadalhorce et Guadalteba, ainsi que du
spectaculaire défilé de los Gaitanes, avec son très
risqué « Petit Chemin du Roi (« Caminito del Rey
»)», une incroyable chaussée du début du XXe
siècle réservée aux amateurs d’adrénaline. Nous
rencontrons ici également les « tafonis » originaux,
des cavités en forme de petits promontoires en grès
se trouvant entre le précipice et les barrages.
Si à cet héritage naturel nous ajoutons le vaste
patrimoine historique-artistique que nous offre Ardales, nous comprendrons que nous sommes face à l’un des meilleurs exemples de la variété de
l’offre touristique malaguène, au-delà du simple
tourisme du soleil et de la plage.
Les premiers établissements humains à Ardales
ont eu lieu à la Préhistoire, comme le prouvent
les restes osseux, lithiques et artistiques retrouvés dans la grotte Doña Trinidad Grund, également nommée grotte d’Ardales et qui se trouve
à cinq kilomètres du village. Cette grande cavité naturelle découverte en 1821 offre une superficie intérieure de plus de mille sept cents
mètres et nous pouvons y admirer de superbes
formations de stalactites et stalagmites. Ses
salles les plus représentatives ont été nommées : Grande Salle, Salle du Lac, Galerie du
Scorpion, Salle des Mains et Galerie des Gravures, conformément à ce qu’elles suggèrent et
à ce qu’elles renferment. Cette cavité abrite l’un
des ensembles d’art rupestre paléolithique les
plus intéressants de toute l’Europe, tant par ses
variétés techniques, car cinq couleurs pour la
peinture et huit techniques différentes de gravure ont été répertoriées, que par les thématiques, puisqu’elle présente des exemples des
quatre thèmes formant l’art paléolithique :
signes abstraits, mains, formes humaines et
animales. Il faut remarquer la représentation de
la Grande Biche ou Biche d’Ardales, peinte en
noir à l’exception d’un point de couleur rouge au
niveau du cœur, qui est devenue le symbole de
cette grotte et de sa contrée.
Peu de villages possèdent un urbanisme remontant à l’époque Néolithique. À Ardales,
près du rocher sur lequel s’élèvent le château mozarabe et l’église mudéjare, ont été
découverts les restes préhistoriques d’une
bourgade néolithique originelle qui est ensuite devenue un village aux Âges du Cuivre et
du Bronze. Une nécropole préhistorique datant du III e-II emillénaire av. J .-C. a également
été retrouvée dans la zone des Aguilillas,
Castillo de la Peña (Château de la Peña)
entre les territoires municipaux d’Ardales et
Campillos.
Certains historiens affirment que le tracé urbain
naissant a été dessiné à l’époque romaine, autour de la zone qui accueille aujourd’hui le château de Peña. Nous conservons de cette période
le pont de Molina, datant du Ier siècle apr. J.-C.,
une solide construction en pierre qui enjambe la
rivière Turón et qui est parvenue jusqu’à nous
sans avoir connu d’ajouts ou presque.
Cependant, il faudra attendre l’occupation arabe
pour qu’Ardales devienne réellement une ville,
fait qui aura lieu en l’an 716. Dès lors le village se
fera appeler Ard-Allah, qui signifie terre ou jardin
de Dieu.
Le gisement archéologique de Mesas de Villaverde, plus connu sous le nom de Ruinas de Bobastro, à environ quatorze kilomètres de l’emplacement actuel d’Ardales, nous montre le village
qui est apparu au IXe siècle et qui a servi de quartier général à Omar Ben Hafsun lors de ses affrontements avec le califat de Córdoba. Le plus intéressant de ce lieu est l’église rupestre mozarabe,
.
.
236
La Route des Forteresses Médiévales
La Route des Forteresses Médiévales
Arco de Ruinas de Bobastro (Arc des ruines
de Bobastro)
CONVENTION BUREAU
La Semaine Sainte est la célébration la plus remarquable de Carratraca. C’est le vendredi saint
que l’intensité est à son comble, lorsque la Virgen
de los Dolores et l’image du Cristo Crucificado
partent en procession. Même si, plus que les processions, le fait le plus important de ces jours-là
est la « Passion de Carratraca ». À la différence
d’autres représentations, celle-ci se déroule sous
les canons du drame de l’eucharistie et décrit la
vie du Christ, depuis son entrée à Jérusalem jusqu’à sa Crucifixion et sa Résurrection. La mise en
scène se fait sur la plaza de toros le vendredi et le
samedi saint, avec l’intervention de plus de cent
habitants qui deviennent, l’espace de quelques
jours, des acteurs improvisés.
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PATRONAT DE TOURISME &
Castillo de Turón (Château de Turón)
À partir du XIIIe siècle, après la conquête de la vallée
Guadalquivir par les troupes castillanes, le château
d’Ardales, tout comme le tout récent château de
Turón, qui conserve toujours une partie de sa bar-
Sur la partie haute du village, près de la forteresse
médiévale, s’élève l’église Nuestra Señora de los
Remedios, le monument religieux le plus important
de la ville. Sa construction originelle date du XVesiècle, mais à cause de son lamentable état de
conservation, elle a été pratiquement reconstruite en
1720, même si quelques éléments d’origine ont été
conservés. Son intérieur est divisé en trois nefs séparées par d’imposantes colonnes reposant sur des
socles carrés. Les chapiteaux sont rectangulaires,
avec des angles chanfreinés qui sont le point de départ d’arcs en pointe. Ce sont des éléments mudéjares datant de la construction originelle, tout comme
la charpente qui couronne la nef centrale. Le presbytère, au plan carré, est couronné d’une voûte octogonale baroque et séparé de la nef centrale par un
grand arc en pointe. C’est là que se trouve un petit
temple néoclassique doté d’une minuscule sculpture
de la Virgen de Villaverde, en bois polychrome. Les
chapelles qui achèvent les bas-côtés, datant du
XVIIIe siècle, sont également couronnées de voûtes
octogonales et sont dédiées, l’une à la Virgen del
Rosario et l’autre au Cristo de la Sangre. Du reste
des chapelles réparties dans les bas-côtés, également du XVIIIe, il faut distinguer celle de San Isidro,
construite pour donner une plus grande ampleur à
l’église. Elle possède un plan carré et est couronnée
d’une voûte semi-sphérique reposant sur des pendentifs. Au fond, après un arc en plein cintre,
s’œuvres une niche polygonale décorée à profusion
avec des plâtreries de feuilles mortes, d’angelots et
de rocailles. Près de celle-ci se trouve la sacristie
rectangulaire couronnée d’une charpente en plein
cintre et unie au maître-autel par un couloir en coude. Au pied de l’église se situe le chœur haut, œuvre
datant également du XVIIIe.
À l’extérieur, sur le portail en brique crépie,
s’œuvres un arc en plein cintre flanqué de pilastres soutenant un entablement, sur la frise duquel apparaît la date de 1723. Sur celui-ci se trouve un fronton semi-circulaire ouvert avec une
niche flanquée de pilastres et couronnée d’un
fronton cintré sur lequel repose un œil-de-bœuf.
Enfin il est surmonté d’un autre fronton triangulaire abritant une croix. Ce portail est attribué à l’architecte sévillan Diego Antonio Díaz, qui a travaillé sur le diocèse de Séville. Près de celui-ci
s’élève une tour carrée en brique, construite probablement à la fin du XVIIIe siècle par Antonio
Matías de Figueroa, grand maître du Conseil Ecclésiastique sévillan et qui a également travaillé
sur le portail de l’église de la très proche localité
de Campillos. La tour possède une simple structure prismatique et semble entourer une
construction antérieure. Ses corps inférieurs ne
sont altérés que par des oils de bouf servant à
illuminer l’intérieur. La décoration est réservée à
la partie haute, composée de pilastres ravatés
avec céramiques vernissées vertes, surmontés
d’un chapiteau octogonal couronné d’une charpente de tuiles vernissées formant des losanges.
Le couvent des Capuchinos est situé sur la partie basse du village. Sa construction date des
XVIIe et XVIIIe siècles et le plus remarquable de
l’édifice est son église baroque à l’intérieur de laquelle se trouve un campanile doté de créneaux.
Le Musée Municipal d’Ardales, situé à l’entrée
de la ville, possède de magnifiques installations
.
.
238
La Route des Forteresses Médiévales
La Route des Forteresses Médiévales
Iglesia de Los Remedios (Église Los
Remedios)
C’est à cette époque que correspond la
construction du château de Peña, resté sous la
domination d’Omar Ben Hafsun jusqu’à ce que
le califat de Córdoba s’empare de Bobastro.
Dans sa structure se distinguent deux enceintes fortifiées : celle extérieure, au tracé irrégulier à cause du terrain accidenté ; et celle intérieure, où devaient se trouver les résidences
seigneuriales, au plan carré et dotée d’une tour
à chacun de ses angles. De ces deux enceintes
nous conservons aujourd’hui neuf tours et des
courtines de la muraille d’époque nazarite et
chrétienne. Depuis cette construction historique, témoin des faits les plus importants survenus à Ardales, il est possible d’admirer un
très vaste paysage autour du village.
bacane et quelques fragments de ses tours, gagnent
en importance car la zone devient une frontière entre
la Castille et le royaume nazarite de Grenade. Dès
lors les incursions chrétiennes se multiplient pour le
conquérir, augmentant l’intérêt des nazarites pour
maintenir leur domination sur la forteresse, qui passera aux mains des uns et des autres en de nombreuses occasions. Au milieu du XVe siècle, la forteresse est définitivement conquise, après la fuite de
ses habitants, par le gouverneur de Teba, Juan
Ramírez de Guzmán, qui l’ajoutera plus tard à sa seigneurie, créant ainsi le futur comté de Teba.
CONVENTION BUREAU
creusée dans la roche, qui présente un plan basilical
à trois nefs aux absides bien marquées. La nef centrale est circulaire et les bas-côtés ne sont pas reliés,
il faut donc sortir vers le transept pour passer de l’un
à l’autre. L’édifice possède deux entrées, aujourd’hui
condamnées, ainsi que quelques dénivelés possédant implicitement un caractère symbolique. Nous
savons que les absides situées le plus haut indiquent sa plus grande dignité, la liturgie étant célébrée dans celle du centre et les latérales servant de
sacristie. Le transept, plus bas, devait présenter le
chœur comme un espace presbytérien, les nefs
étant l’enceinte propre aux fidèles. Près de la basilique apparaissent d’autres restes, plusieurs « eremitorios » (cavités utilisées par les moines ou ermites), diverses tombes et zones d’observation,
comme une tour qui a été retrouvée. À l’extrémité
méridionale se trouvent les restes de la casbah, le
cœur de la forteresse, mais ils n’ont pas encore fait
l’objet de fouilles.
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PATRONAT DE TOURISME &
Ermita de Nuestra Señora de Villaverde
(Ermitage Nuestra Señora de Villaverde)
Pas très loin de là, se trouve la zone des barrages,
formée de ceux de Conde de Guadalhorce, Guadalteba et Guadalhorce. Le premier d’entre eux a été
construit en 1909, alors que les deux autres datent
L’ermitage de Nuestra Señora de Villaverde est
l’un des édifices les plus remarquables à l’intérieur
de ce Site Naturel. Fruit d’agrandissements successifs sur la base d’un temple mozarabe originel, il a
fait l’objet, au cœur s des différentes époques, de légères modifications et d’ajouts de nouveaux éléments, pour finalement devenir celui que nous
connaissons aujourd’hui.
De même, nous découvrons, sur une petite langue
de terre sur la rive gauche du barrage d’El Chorro, la
Maison de l’Administrateur du Barrage Conde
Guadalhorce, avec un joli escalier et une tonnelle
s’ouvrant face à ces eaux. Construite par Rafael
Benjumea en 1920, elle est aujourd’hui l’un des édifices administratifs du Bassin Méditerranéen.
La bonne situation géographique de Campillos, point
intermédiaire entre l’Andalousie Orientale et celle
Occidentale, entre la Méditerranée et le Guadalquivir, ainsi que l’équidistance entre des villes historiquement importantes telles que Ronda, Antequera et
Osuna (province de Séville), ont favorisé depuis très
longtemps le passage des personnes et des marchandises sur ces terres. L’homme préhistorique habitait déjà en ces lieux, comme le démontrent les
vestiges néolithiques retrouvés. Cependant, la majorité des gisements découverts sur son territoire municipal datent de l’époque romaine, comme la ville et
les thermes de Capacete, la nécropole de Cortijo de
la Cuesta, le village de Castillones ou celui de Castillón de Gobantes. Trois chapiteaux appartenant à
CAMPILLOS
Le territoire municipal de Campillos s’étend sur une
zone de grandes plaines dont l’horizontalité n’est interrompue que par quelques petits coteaux qui n’atteignent pas une grande hauteur. Ce sont donc des
terres très adaptées à la culture des céréales et de
Laguna Dulce de Campillos (Lagune d'eau
douce de Campillos)
.
.
Caminito del Rey
L’environnement naturel d’Ardales est l’un des
plus frappants d’Andalousie, au moins au niveau
géologique. Preuve en est le défilé de los
Gaitanes, à El Chorro, une énorme gorge verticale d’une hauteur atteignant sept cents mètres à
certains endroits. Le Caminito del Rey, appelé
ainsi depuis la visite d’Alphonse XIII en 1921, est
un étroit passage de fer et de béton bordant l’une
des parois de cette gorge, à une hauteur de cent
mètres. Il est aujourd’hui en cours de restauration
et donc fermé au public.
Le Musée Municipal du Parc d’Ardales, près du
barrage Conde del Guadalhorce, expose des échantillons de matériel archéologique (céramique néolithique et parures du IIe millénaire av. J.-C.) et des éléments de la géologie, de la faune et de la flore du
parc. Le personnel de ce musée gère les activités de
randonnées, en donnant des explications sur la formation géologique et hydraulique du barrage d’El
Chorro. Il organise également des visites de la grotte de Doña Trinidad et de Bobastro. Ces installations
sont aujourd’hui en cours de restauration et fermées
au public.
l’olivier. Au sud de la municipalité le paysage s’enrichit avec les barrages Guadalteba et Guadalhorce,
sous les eaux duquel repose le village aujourd’hui
disparu de Peñarrubia. Près du village de Campillos,
il existe un ensemble de lagunes (Dulce, Salada, Capacete, Camuñas…) qui s’étendent sur une surface
protégée de mille quarante-six hectares. Même si
ces terrains humides restent secs pendant plusieurs
mois de l’année, leur grande valeur écologique leur
a valu d’être reconnus comme Réserve Naturelle par
l’Agence pour l’Environnement de la Communauté
d’Andalousie.
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Malaga, Soleil, Monuments et Musées
La Route des Forteresses Médiévales
La Route des Forteresses Médiévales
Museo Municipal de Ardales
(Musée municipal de Ardales)
Le rez-de-chaussée consacre deux salles aux
origines du village, avec une large collection de
restes archéologiques d’époque préhistorique,
complétés de panneaux d’information. Il faut distinguer les objets retrouvés dans la grotte d’Ardales, les urnes funéraires et un métier à tisser
avec des poids en céramique. L’étage abrite une
salle consacrée à l’archéologie classique et médiévale, avec des restes archéologiques qui peuvent être attribués aux habitants de l'ancienne
Tartesse, Phéniciens, Ibères, Romains, Wisigoths, Mozarabes et Nazarites. Dans deux autres
salles est exposé le matériel à caractère ethnographique, comme les ustensiles et outils appartenant à des paysans et artisans du début du XXe
siècle. Enfin, une salle est consacrée au village
jumelé de Blanes (Girona), rappellant le lien social qui s’est établi entre les travailleurs émigrants
d’Ardales et cette localité de Girona.
des années 70. Le site formé par la construction de
ces barrages est d’une grande beauté car, d’autre
part, les eaux sont entourées de vastes pinèdes.
CONVENTION BUREAU
et fait les choix de collection et d’exposition opportuns. L’édifice, à deux étages et six salles,
nous apprend et nous renvoie aux origines, aux
modes de vie et de travail des anciens habitants
d’Ardales.
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PATRONAT DE TOURISME &
Ermita de San Benito (Ermitage San Benito)
Sierra de Yeguas
Récemment, en 1975, le territoire qui appartenait à
la municipalité de Peñarrubia, le village qui a disparu sous les eaux du barrage Guadalhorce, a été intégré au territoire municipal de Campillos. Sur la berge nord de ce barrage se trouve un gisement qui fait
actuellement l’objet de fouilles. Il s’agit d’un ensemble d’éléments de différentes époques et typologies, appartenant aux cultures ibère et wisigothe et
qui apporte des informations intéressantes concernant le peuplement humain sur les terrasses fluviales au pied de la montagne Peñarrubia.
L’église Nuestra Señora del Reposo est le monument le plus remarquable de ce village. Construite
au début du XVIe siècle et modifiée aux XVIIIe et
XIXe, son magnifique portail baroque est décrit comme l’un des plus intéressants et des plus beaux de
toute la contrée d’Antequera. L’intérieur est divisé en
trois nefs dotées de chapelles décorées à profusion.
Il faut distinguer le maître-autel, réalisé en bois de
pin avec huit colonnes ioniques et présidé par l’image de la Virgen del Reposo, une superbe sculpture
de l’École grenadine du XVIIe siècle. À l’extérieur
s’élève une tour à plusieurs corps, le dernier étant ré-
servé aux cloches, surmontée d’une balustrade et
d’une ouverture en forme de pyramide revêtue de
tuiles en céramique. Cette tour-clocher possède
également une horloge réalisée en 1631 par le carmélite d’Antequera frère Miguel del Santísimo Sacramento.
Comme les autres villages malaguènes, Campillos
possède deux sobres constructions complétant l’itinéraire historique-artistique de ce territoire municipal.
Nous parlons de l’ermitage de San Benito, patron
de la ville, construit au XVIIe siècle et restauré au
XVIIIe ; et celui de San Sebastián, financé par les éleveurs de la zone au XVIIe.
La semaine sainte de Campillos est très importante, même au niveau provincial. Cette célébration a
débuté au XVIe siècle, même si nous savons qu’il y
avait déjà des processions à partir de 1492. De ses
cinq confréries, c’est peut-être celle de Santo Entierro y María Santísima de las Angustias qui illustre le
mieux les défilés de procession de cette localité. Son
entrée sur la place d’España, le vendredi saint, avec
les lumières du parcours éteintes, dans un silence
religieux qui n’est brisé que par la cloche de l’église
jouant pour le défunt, accentue le deuil populaire et
nous transporte à ce Jérusalem divin où le peuple
pleure clandestinement son prophète.
SIERRA DE YEGUAS
Iglesia de La Inmaculada Concepción
(Église Inmaculada Concepción)
sur son territoire municipal. Le passé romain de celui-ci apparaît également dans certains gisements
proches du village. Dans les métairies de Peñuela
et Herriza ont été retrouvés les restes de quelques
villes alors qu’à Haza de Estepa, dans la métairie dite de San José, se trouvent les restes d’anciens
thermes. Cependant, ces fouilles ne peuvent accueillir de visiteurs.
Après la trace romaine, il n’existe aucune information sur laquelle s’appuyer pour reconstituer l’histoire de cette municipalité jusqu’en 1549, date à laquelle nous savons qu’elle appartenait à la juridiction d’Estepa. En fait, elle faisait partie de la province de Séville jusqu’au XIXe siècle.
À la frontière entre les provinces de Malaga et Séville, les terres de Sierra de Yeguas occupent un
vaste territoire où le relief présente des formes
douces et s’apparente au terrain de la campagne
sévillane.
Sierre de Yeguas n’a que de faibles dénivelés, offrant ainsi au visiteur un village parfait pour se promener, avec des rues propres et ordonnées où se
distingue la blancheur de la façade de ses maisons,
aux fenêtres dotées de grilles et aux portes en fer
forgé, référence claire à l’architecture populaire andalouse.
Les premiers établissements humains dans cette
municipalité remontent à l’époque néolithique,
d’après quelques objets en pierre polie retrouvés
La construction la plus remarquable est l’église paroissiale Inmaculada Concepción, qui présente
un portail en pierre surmonté d’un fronton ouvert. Le
.
.
242
La Route des Forteresses Médiévales
La Route des Forteresses Médiévales
Iglesia de Nuestra Señora del Reposo
(Église Nuestra Señora del Reposo)
Malgré tous ces précédents, les premières informations en notre possession concernant l’origine de
l’actuel Campillos remontent à 1492, année de fondation du village par des gens venus de Teba et
Osuna, aidés par la politique de repeuplement des
Rois Catholiques. Peu de temps après, dans la seconde moitié du XVIe siècle, sa population augmente de telle façon qu’il sera nécessaire d’agrandir le
village. Mais cette fois-ci d’une manière plus ordonnée, c’est-à-dire, en utilisant la ligne droite pour tracer les nouvelles rues. De cette façon, Campillos
parvient à dépasser en nombre d’habitants Teba,
dont il dépendait juridictionnellement et il obtiendra
son indépendance en 1680.
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une enclave wisigothe ont également été retrouvés
à Moralejo.
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PATRONAT DE TOURISME &
Castillo de la Estrella de Teba (Château de la
Estrella de Teba)
Sur le territoire municipal de Sierra de Yeguas, dans
le district de Navahermosa, nous découvrons une
église sobre qui accueille la ferveur religieuse de ce
petit village. Ce temple présente une tour svelte
couronnée d’une charpente en céramique bleue qui
attire l’attention du visiteur.
TEBA
La vaste municipalité de Teba s’étend depuis le barrage Guadalteba au sud, jusqu’à la limite nord, entre
les provinces de Malaga et Séville, qui introduit un
petit sommet. Ses terres sont, en général, légèrement arquées et surtout couvertes de céréales et
d’oliviers.
Les restes retrouvés dans la grotte Palomas et
dans le Pilarejo (outils en pierre et en bronze) indiquent la présence d’établissements humains très
anciens sur ces terres malaguènes.
Demeures seigneuriales de Teba
Sous l’occupation romaine, Attegua, comme s’appelait alors la ville, a été le cadre des luttes civiles
entre les partisans de César et ceux de Pompey,
comme en atteste la description faite par César luimême de la reddition d’Attegua en l’an 45 av. J.-C.
La ville est également mentionnée par Hirtius, le
Cependant, ces importantes mentions historiques
ne correspondent pas aux restes romains retrouvés
à Teba la Vieja, plutôt rares et se limitant à une partie de la construction du château, quelques pièces
de monnaie de l’époque de Vespasianus et des
fragments d’amphores et de pots en terre cuite.
Avec l’établissement des musulmans dans cette région intervient le transfert du village depuis son ancien emplacement, Teba la Vieja, jusqu’à l’actuel,
qui sera appelé Ostipo et ensuite Ostebba, d’où
vient le nom actuel de la ville. Les Arabes ont renforcé et agrandi l’ancienne forteresse romaine et
l’ont utilisé comme tour d’artillerie défensive jusqu’à
ce que la ville soit conquise, le 20 janvier 1389, par
Alphonse XI de Castille, d’après ce que raconte le
père Marianna dans sa Chronique Générale d’Espagne.
Palacete del Marqués de Greñina
(Petit Palais du Marquis de Greñina)
Contrairement aux autres villages qui passaient,
après un siège ou un pacte intéressé, des mains musulmanes aux chrétiennes et vice versa, Teba n’est
plus retombée sous le contrôle des Arabes, même si
elle a été assiégée en de nombreuses occasions,
surtout à l’époque de Jean II. L’un des faits historiques les plus importants qu’a connu cette ville a
précisément eu lieu lors de la bataille qu’a livrée Alphonse XI contre les musulmans pendant la prise du
château : l’un des soldats tombés au combat était Sir
James Douglas, chevalier du roi Robert I d’Écosse.
Ce fait est commémoré sur une plaque qui existe
toujours à Teba, envoyée depuis le village écossais
de Melrose par les descendants de ce valeureux
chevalier britannique. C’est pour cette raison que la
localité écossaise et le village de Teba sont jumelés.
Castillo de la Estrella (Château de la Estrella)
Le village de Teba, déclaré Ensemble d’Intérêt Historique-Artistique, renferme, dans un tracé typique-
Iglesia de la Santa Cruz Real (Église Santa
Cruz Real)
.
.
La Route des Forteresses Médiévales
Plus ou moins au centre de ce territoire municipal
s’élève le village de Teba, entouré par les collines
de San Cristóbal, Camorra, Camorrillo par le château. À partir de ce dernier, où se trouve le château
Estrella, nous admirons un très vaste territoire, ce
qui nous indique son importance stratégique.
chroniqueur de la bataille de Munda et même par
Suétone, historien latin (Ier-IIe siècle apr. J.-C.) et auteur de la célèbre « Vie des douze césars ».
244
La Route des Forteresses Médiévales
Plaque en mémoire du roi Robert I d'Écosse
à Teba
CONVENTION BUREAU
chœur et le parvis, ainsi que les restes d’une chapelle construite au XVIIIe siècle, sont les éléments
les plus importants de cet édifice. À l’extérieur s’élève la tour, à deux corps, dont le clocher est surmonté d’un chapiteau pyramidal pointu recouvert de
tuiles vernissées.
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PATRONAT DE TOURISME &
La Salle Archéologique de Teba se trouve dans
l’Hôtel de ville lui-même. De sa collection, il faut
distinguer les fonds néolithiques retrouvés dans
la grotte Palomas, pièces datées entre le troisième et le second millénaire av. J.-C. ; les restes
céramiques du village de Castillejos (céramiques
algariques aux alentours de 2 000 ans av. J.-C.,
puniques et ibériques) et les vestiges romains retrouvés dans le gisement d’El Tajo, dont les
pièces principales sont le buste de Tibère César
et de Julius Claudius Néron Tibère.
Aujourd’hui, un projet est mené par l’administration
publique pour procéder à des fouilles et restaurer le
gisement ibère de la Colline de Castillejos, en reconstituant les cabanes et les courtines de muraille
encore existantes et en promouvant la création d’un
Centre d’Interprétation à caractère archéologique.
.
La Route des Forteresses Médiévales
Nous pouvons également découvrir deux ermitages
très accueillants, celui de Nuestra Señora del Carmen, situé dans la célèbre rue Carreras, datant du
XVIe siècle, qui abrite dans son intérieur, à la belle
conception traditionnelle, la Hermandad del Carmen
; et celui de Nuestro Padre Jesús Nazareno, une
construction contemporaine, qui accueille la Hermandad del Nazareno.
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ALMARGEN
Almargen, terre de campagne et de douces formes,
sauf la zone la plus proche de la région montagneuse de Ronda où l’orographie est plus abrupte,
est un lieu idéal pour l’exploitation agricole. Ce dont
profitaient déjà ses premiers habitants.
L’occupation humaine de ces terres est avérée
depuis l’époque néolithique. Il existe de nombreux gisements archéologiques confirmant
l’existence de villages à l’Âge de Cuivre, puis à
celui de Bronze et enfin aux époques ibéro-ro-
Almargen
Malaga, Soleil, Monuments et Musées
.
Almargen
Construite entre 1699 et 1715 par le maître d’œuvre
de la Cathédrale de Séville, José Tirado, l’église
Santa Cruz Real est le monument religieux le plus
remarquable de Teba. Son intérieur, de plan basilical
à trois nefs, se distingue par les hautes colonnes en
marbre rouge provenant de Torcal de Antequera. Le
portail présente un arc en plein cintre et la tour est
surmontée d’un svelte petit toit pyramidal. La visite
de cette église est complétée par le Musée Paroissial de Teba, consacré à l’art sacré. Le musée offre
une superbe collection de trois calices, le plus ancien
de style plateresque. Il expose également quelques
vêtements historiques, parmi lesquels il faut mentionner le complet d’Isabelle la Catholique, avec sa
De l’ancien couvent de San Francisco, construit au
XVe siècle, il ne reste qu’un joli portail de style maniériste. C’est aujourd’hui une salle omnisports municipale.
Dans la montagne Peñarrubia, nous découvrons l’un
des plus beaux paysages de cette municipalité : Tajo del Molino. Il s’agit d’un précipice qu’a creusé, au
cœur s de milliers d’années, la rivière Venta pour
s’ouvrir le passage entre les imposantes roches calcaires qui bloquaient ses eaux. Le Bureau pour l’Environnement du Conseil Général de Malaga a proposé que ce site, au grand intérêt écologique, soit
déclaré Monument Naturel pour sa beauté singulière. En suivant le cœur s de cette rivière, nous arriverons au barrage Guadalteba, un autre éden naturel
de cette municipalité.
La Route des Forteresses Médiévales
Le château Estrella, déclaré Monument National
d’Intérêt Historique-Artistique en 1931, est le meilleur
exemple de l’importance légendaire de la ville. Il se
trouve sur la colline du même nom, à six cents
mètres au-dessus du niveau de la mer, un excellent
promontoire pour admirer, non seulement le village
qui s’étend à son pied, mais également la large plaine que constitue l’entrée nord de la région montagneuse de Ronda. La forteresse, construite par les
Romains et agrandie par les Arabes, occupe une
surface de vingt-cinq mille mètres carrés et présente
deux enceintes fortifiées. L’extérieur, renforcé par
une barbacane, possède dix-huit tours et une autre
de plan octogonal. Dans l’enceinte intérieure se trouvent la forteresse et les dépendances qu’occupait le
seigneur et qui ont fait l’objet de nombreux agrandissements et transformations au fil des années d’occupation. Aujourd’hui le Donjon, de grands pans des
tours d’artillerie et le spectaculaire Patio des Armes
sont conservés.
pluviale, sa mozette, sa chasuble et sa dalmatique.
Parmi les exemplaires bibliographiques, le plus intéressant est un Misale Romanum de 1679. Enfin, celle qui est sans doute la plus belle pièce de la collection d’orfèvrerie n’est pas exposée dans les salles
d’exposition mais dans le maître-autel de l’église. Il
s’agit d’une croix de procession en argent dorée et
ciselée, œuvre du XVIe siècle attribuée à l’orfèvre sévillan Alfaro.
CONVENTION BUREAU
ment andalou, une série de petits palais et logements seigneuriaux, comme la maison de l’impératrice Eugenia de Montijo, construction du XVIesiècle qui conserve sa façade de style renaissance
originelle ou le petit palais du Marquis de Greñina,
datant du XIXe siècle.
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PATRONAT DE TOURISME &
Après la romanisation de la région, spécialement intense dans la contrée d’Antequera, s’œuvres une
parenthèse dans l’histoire de ce village. Et ce jusqu’à la fin de la domination arabe, dont il ne reste
que le nom de la municipalité et quelques céramiques retrouvées dans la vallée que forment les rivières Corbones et Almargen. Une fois le territoire
conquis par les troupes chrétiennes, le devenir historique de cette localité s’écrit parallèlement à celui
des autres villages proches.
Torre de Viján (Tour de Viján)
À côté de sa place principale s’élève l’église paroissiale Inmaculada Concepción, dont la
construction date du XVIe siècle, même si elle a
été restaurée au siècle suivant. À l’intérieur se
distinguent l’armature mudéjare qui couronne la
nef centrale et le presbytère, ainsi que les cadres
gothiques du XVIe siècle qui se trouvent derrière
le maître-autel, d’une grande valeur artistique. À
l’extérieur se distingue un joli portail maniériste
surmonté d’un campanile baroque.
Sur son territoire municipal, à Casa Blanca, naît la rivière Salado dont la forte teneur en iode de ses
eaux, même si son débit n’est pas important, lui
confère des effets thérapeutiques. Dans cette belle
enclave jaillissent à gros bouillons du sol ces eaux
miraculeuses, surtout recommandées pour les maladies relatives à l’appareil digestif ou pour diverses
maladies dégénératives du système osseux. Leur
pouvoir curatif était déjà prisé à l’époque romaine,
car les restes d’anciens thermes ont été découverts
dans la région. La salinité de cette eau disparaît lorsqu’elle arrive à la rivière Almargen, qui alimente à
son tour celle de Venta, qui débouche finalement
dans le barrage Guadalteba.
CAÑETE LA REAL
Même si des vestiges indiquent l’existence d’établissements humains à la préhistoire, l’origine
écrite de ce village remonte à l’époque ibérique,
quand existait un village sur la colline proche de
l’actuel Cañete, que les Phéniciens appelaient
Sabora (venant d’ebura, céréale) en référence
aux vastes cultures de céréale de la région.
La période de domination romaine est beaucoup
plus documentée grâce aux nombreux gisements
archéologiques se trouvant dans cette municipalité.
Nous savons que la population a bougé en 78 apr.
J.-C. Son établissement précédent, sur la Colline
Horca, était très éloigné des terres cultivées et, de
plus, un vent violent y soufflait. L’empereur Vespasianus a autorisé le transfert du village et, en remerciement, ses habitants ont battu des pièces de monnaie en son honneur et lui ont érigé des statues.
Les wisigoths se sont limités à soutenir l’activité
agricole de la région et le roi Witiza a concédé à la
municipalité le titre de « Real », dénomination qui
réapparaîtra ensuite, après la conquête du village
par Alphonse XI, qui lui donnera le même rang.
Convento del Santísimo Sacramento (Couvent
de Santísimo Sacramento)
Le nom du village vient de la dénomination
arabe Hins Qanit qui, pour certains historiens,
signifie château de Qanit et qui, pour d’autres,
fait référence aux chenaux qui apparaissent
encore aujourd’hui dans certaines zones du
village. Il est vrai que cette vaste forteresse a
débuté sa construction au IXe siècle et l’a
achevée au XVIe, étant l’une des plus importantes lors du soulèvement d’Omar Ben Hafsun et pendant les guerres chrétiennes et grenadines. Tout au long du XIVesiècle, la localité
est passée plusieurs fois des mains musulmanes aux chrétiennes et vice versa, ce qui
laissa la forteresse pratiquement détruite
après tant de combats. Aujourd’hui en cours
de restauration, elle présente un donjon aux
dimensions impressionnantes. Dans le village
nous pouvons également admirer les restes de
quelques tours défensives d’origine médiévale
comme celles de Priego ou Castillejo (XIIe
siècle), Ortegical, Viján et Atalayón.
.
.
248
La Route des Forteresses Médiévales
La Route des Forteresses Médiévales
Cañete La Real
Avec l’arrivée des Phéniciens, la zone connaît
son premier essor économique, essentiellement
dû au passage de la voie de communication reliant Tartesos et Mainake. Des siècles plus tard,
les Romains construisent la Voie XI qui reliait Antikaria et Acinipo, dont le tracé passait également
par les terres d’Almargen. En effet, les restes de
thermes romains ont été retrouvés sur la montagne Cañete la Real et une très intéressante nécropole sur la montagne Rebollo.
CONVENTION BUREAU
maine et islamique. Il faut distinguer la nécropole
des grottes artificielles d’El Almirón auxquelles
nous pouvons accéder par un chemin de muletier. Les visiteurs les plus intéressés pourront découvrir, s’ils en font la demande, des restes archéologiques à l’extraordinaire valeur culturelle,
comme une idole cachée de type phallique, une
stèle gravée à l’Âge de Bronze ou un exemplaire
des premières épées de la Préhistoire.
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PATRONAT DE TOURISME &
Cuevas del Becerro
Cette municipalité n’allait pas être l’exception de la
région en ce qui concerne l’apparition des premiers établissements humains, à plus forte raison
quand il s’agit, grâce à sa situation et à ses carac-
Pourtant, ce sont une fois de plus les Romains
qui ont laissé les preuves les plus intéressantes
de leur séjour sur ces terres, comme nous pouvons le vérifier à Casas de las Villas, un gisement qui se trouve sous le terrain de football du
village et où ont été découverts des stucs, carrelets et pièces de monnaie d’époque impériale.
Néanmoins, la découverte d’époque romaine la
plus importante correspond à une ville productrice d’huile, également dédiée à la poterie,
dont nous conservons deux fours et une partie
du troisième.
Aujourd’hui, le conseil municipal entreprend les démarches nécessaires pour restaurer et étudier ces
restes si intéressants, ainsi que pour créer un
Centre d’Interprétation qui regroupera et fera découvrir cet important héritage patrimonial.
Peu de documents détaillent l’étape de domination
musulmane, même si les ruines d’une forteresse
médiévale se trouvent sur la Colline de Castillón.
Nous savons que le village a été conquis par Alphonse XI de Castille en 1330, pendant la seconde campagne menée contre les musulmans. C’est
au cœur s de celle-ci que sont également tombés
Teba, Ardales, Cañete, Priego et Ortejícar.
Les archives paroissiales conservent des documents datant du XVIIIe siècle, quand les terrains où se trouve aujourd’hui le village appartenaient à la marquise de Cuevas del Becerro y
Benamejí.
Iglesia de San Antonio Abad
(Église San Antonio Abad)
Quant à l’origine de son nom, la tradition populaire nous renvoie plus à une légende qu’à l’histoire, avec deux versions pour le moins anecdotiques. L’une d’elles nous parle de la découverte d’un veau d’or dans l’une des grottes de la région ; et l’autre raconte qu’un veau est resté prisonnier dans l’une de ces grottes et qu’il a été
retrouvé grâce aux beuglements que lançait le
pauvre animal.
En parcourant le village, le visiteur découvrira son
tracé mozarabe et quelques perspectives urbaines
qui se fondent parfaitement dans la typologie des
hameaux montagnards.
Il faut mentionner l’église San Antonio Abad, une
sobre mais jolie construction du début du XXe
siècle, qui possède une seule nef et qui se distingue par son campanile extérieur.
.
.
La Route des Forteresses Médiévales
CUEVAS DEL BECERRO
téristiques orographiques, d’un passage naturel
parfait pour les flux de personnes et de marchandises entre les contrées de Ronda et Antequera.
C’est pourquoi des restes préhistoriques ont été
retrouvés autour de la Colline de Castillón, dans la
zone nord-est de la Colline de Palomas et près de
la Fontaine du Zorro.
250
La Route des Forteresses Médiévales
Cañete la Real possède, d’autre part, deux édifices conventuels formant partie de son vaste héritage architectural religieux : le couvent de San
Francisco datant du XVIIe siècle, qui présente de
magnifiques plâtreries et le couvent de claustration du Santísimo Sacramento datant du
XVIIIe siècle, accueillant des religieuses carmélites, qui possède une seule nef couronnée d’une
voûte en demi-berceau. À l’extérieur, à côté de
l’épître, se distinguent des contreforts de forme
cylindrique. Le portail, qui se compose de pilastres toscans jalonnant l’arche d’accès, est surmonté d’un fronton divisé portant le blason du «
Carmel ». Quant à l’architecture civile, il faut remarquer les splendides façades de certains édifices des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles.
CONVENTION BUREAU
Cette municipalité conserve l’un des patrimoines
historiques les plus intéressants de sa contrée
car il y a sur son territoire municipal plus de cent
gisements archéologiques de différentes
époques et une demi-douzaine d’édifices
construits entre les XVe et XVIIIe siècles. Parmi
eux se distingue l’église paroissiale San Sebastián, érigée au XVe siècle et reconstruite au
XVIIIe. Son intérieur est réparti en trois nefs couronnées de voûtes en demi-berceau et abrite la
niche de la Virgen del Cañosanto, patronne de la
ville. À l’extérieur, près de la tour en brique apparente surmontée d’un petit toit de céramique aux
dessins géométriques, dépasse le portail baroque, flanqué de contreforts et couronné d’un
svelte campanile. Un petit cloître se trouve adossé au temple.
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CONVENTION BUREAU
La ville doit son nom actuel aux Romains, il dérive
de l’ancien Antikaria, dénomination que conserveront plus tard les Arabes quand, sous le commandement d’Abdelaziz Ben Muza, il s’en empareront
au VIIIe siècle. Nous conservons de nombreux
restes de l’époque romaine, que ce soit à Antequera ou dans les villes voisines d’Arastepi et Singilia
Barba, considérées comme les plus importantes de
la Malaga romaine.
Les premiers habitants de cette région y ont laissé
un témoignage archéologique de grande importance : les
dolmens de Viera, Menga et Romeral, constructions funéraires cyclopéennes érigées à l’Âge de Bronze et de
Cuivre.
Alcazaba (casbah) d'Antequera
Les Arabes ont agrandi et renforcé la ville en
construisant l’Alcazaba et en entourant la Médina
d’une muraille, la convertissant en un point stratégique après la prise de Séville et Jaén par les
troupes chrétiennes. Celles-ci sont finalement entrées dans Antequera en 1410 sous le commandement de l’Infant don Fernando.
Après avoir reçu quelques privilèges royaux, Antequera commence à connaître un essor qui atteindra
son apogée dans la deuxième moitié du XVIe siècle
et durera, d’une certaine façon, jusqu’au XVIIIe. Au
cours de cette longue période, la ville s’est enrichie
d’un patrimoine artistique extraordinaire (églises et
couvents surtout, mais également des constructions civiles remarquables) qui a dessiné sa physionomie actuelle.
Une épidémie de fièvre jaune et l’invasion napoléonienne ont décimé la ville au début du XIXe siècle,
mais très vite une puissante bourgeoisie est apparue, derrière une solide industrie textile et a dynamisé la vie sociale et économique. Ce puissant secteur industriel a succombé au XXe siècle et il faudra
attendre le dernier tiers de ce siècle pour voir la ville, pourvue d’un bon réseau de communications
Plaza de San Sebastián (Place de San
Sebastián)
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Malaga, Soleil, Monuments et Musées
.
Convento de La Encarnación (Couvent de La
Encarnación)
.
Nous pensons que depuis cette époque, ces terres n’ont plus jamais été dépeuplées, car elles se trouvent au
croisement des chemins de la Haute et de la Basse Andalousie, ce qui a facilité le passage et l’établissement
des Ibères, Phéniciens, Carthaginois et des habitants de l’ancienne Tartesse. Plus précisément, des vestiges
carthaginois ont été retrouvés à Cerro León, où s’est semble-t-il livrée la bataille entre les carthaginois d’Asdrúbal et les légions romaines.
Des thermes, villes, sculptures, céramiques, mosaïques, fûts et chapiteaux de l’époque romaine
sont apparus au cours de ces dernières années
dans toute la région d’Antequera, réaffirmant leur
splendeur passée.
Antequera. Carrefour des Cultures
Antequera. Carrefour des Cultures
a
13. NTEQUERA :
CARREFOUR DES
CULTURES
En nous approchant de cette ville
emblématique, nous
découvrons la vaste
vallée
parsemée
d’ocre et de vert qui
l’entoure. À droite, la
capricieuse Peña de
los Enamorados, avec
sa légendaire histoire
d’un tragique amour impossible ; en face, de
douces collines qui délimitent légèrement l’étendue
de la vallée ; et à gauche,
sous la crête du massif de Torcal, la blancheur du village dont
nous distinguons les tours chrétiennes et les murailles arabes, gardiennes d’un trésor monumental de
premier ordre.
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PATRONAT DE TOURISME &
Pour apprécier la grande richesse artistique et monumentale qui s’accumule dans sa vieille ville, nous
pouvons choisir de nous promener au hasard, car
les monuments se succèdent presque sans interruption.
.
Convento de Santa Eufemia e Iglesia
(Couvent de Santa Eufemia et Église)
Malaga, Soleil, Monuments et Musées
À partir d’ici nous pouvons pénétrer dans la rue
Madre Carmen del Niño Jesús. Nous découvrons
immédiatement la façade mudéjare-renaissance de
l’alcazar castillan du Palais des Marquis de Peña,
doté de deux tours au niveau de ses angles qui font
offices de mirador ; et ensuite le couvent de Victoria, avec une jolie église du XVIIIe, au plan central
suivant le modèle romain. Ce modèle définit également, mais pas d’une manière aussi orthodoxe,
l’église du couvent de Santa Eufemia, situé rue
Belén. Pour y arriver, il faut prendre la rue Carrera
jusqu’à la place Santiago, présidée par la façade à
double parvis de l’église du même nom, très proche
La Porte de Grenade, au bout de la rue Belén, a
été érigée au XVIIIe siècle et nous y découvrons les
armoiries d’Antequera et de Fernand VI. Nous ne
sommes pas très loin des dolmens de Menga (2
500 ans av. J.-C.), Viera (2 000 ans av.J.-C.) et Romeral (1 800 ans av. J.-C.), constructions funéraires
très importantes.
Les dolmens d’Antequera sont des constructions
mégalithiques (réalisées avec de grandes pierres),
destinées aux enterrements collectifs. Leurs
constructeurs sont les habitants des premiers vil-
Puerta de Granada (Porte de Grenade)
.
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Palacio de los Marqueses de la Peña
(Palais des Marquis de la Peña)
Près de ce temple se trouve le couvent d’Encarnación, avec une église du XVIe siècle. Nous pouvons observer le style mudéjare grenadin sur les
charpentes qui couronnent l’unique nef, au centre
de laquelle, en hauteur, se trouve la capilla mayor
(chapelle centrale). Sur la proche place Coso se
trouve le Palais de Nájera, édifice baroque du XVIIIe
siècle qui se distingue par sa superbe tour-mirador,
siège du Musée Municipal depuis 1966. Il se compose de huit salles réparties en deux étages autour
d’un patio claustral. Dans la section archéologie, il
est possible d’admirer des pièces préhistoriques,
ainsi qu’un important matériel romain d’épigraphes
et de sculptures. Il faut distinguer le célèbre
« Éphèbe d’Antequera », extraordinaire sculpture
en bronze du Ier siècle apr. J.-C., considérée par les
experts comme l’une des plus belles sculptures romaines d’Espagne. La section des Beaux-Arts est
composée d’une grande collection d’art sacré avec
des peintures d’Antonio Mohedano, Pedro A. Bo-
En passant par la rue Nájera et la côte Barbacanas,
nous accédons à la place Descalzas, qui doit son
nom aux religieuses qui occupent le couvent de
San José, au portail baroque singulier. Il abrite le
Musée Conventuel des Déchaussées, où le visiteur pourra admirer des pièces à la grande valeur
artistique comme le buste d’une Dolorosa de Pedro
de Mena, ou la Virgen de Belén, l’une des plus
belles sculptures attribuée à Luisa Roldán « La Roldana ». Il est également possible d’admirer de magnifiques toiles datant du XVIe au XVIIIe siècle appartenant à différents peintres comme Antonio Mohedano, Luca Giordano ou le mexicain Antonio
Torres, entre autres. Les urnes et les vitrines contenant des pièces d’orfèvreries ne manquent pas.
Parmi celles-ci nous pouvons distinguer un magnifique ensemble de filigranes cordouans.
du couvent de Belén et de son église correspondante. Elle date du XVIIIe siècle et sa décoration intérieure attire l’attention par ses exubérants plâtres
polychromes et dorés.
Antequera. Carrefour des Cultures
Antequera. Carrefour des Cultures
Efebo de Antequera (Éphèbe d'Antequera)
La place San Sebastián est l’un des points les
plus appropriés pour débuter la visite monumentale d’Antequera. Il s’agit d’un espace reclus au
centre duquel se trouve une fontaine de style renaissance réalisée par Pedro Machuca en 1545.
C’est également à cette date qu’a été construite la
Collégiale de San Sebastián, au portail plateresque, œuvre de Diego de Vergara. Sa tour en
brique stylisée, construite au début du XVIIIe
siècle, est la plus haute de la ville. L’intérieur du
temple est un véritable musée de peinture et de
sculpture.
canegra et Juan Correa, ainsi que diverses sculptures, comme le magnifique « San Francisco de
Asís » (1663) de Pedro de Mena. Elle possède
également une superbe collection de pièces d’orfèvrerie des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, ainsi que de
splendides effets de procession et de culte des Hermandades de la Virgen del Socorro et de la Virgen
del Rosario. L’ensemble est complété par un
échantillon d’art contemporain dans la salle dédiée
au peintre d’Antequera Cristóbal Toral.
CONVENTION BUREAU
avec le reste de l’Andalousie, revivre une période
de prospérité.
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À seulement quelques mètres nous trouvons un
second dolmen découvert en 1903 par les frères
Viera, qui lui ont donné son nom. Il est formé d’un
couloir de vingt mètres composé de vingt-sept
pierres, même si les archéologues précisent qu’à
l’origine il y en avait plus, atteignant une longueur
de vingt-cinq mètres et permettant d’accéder à la
chambre sépulcrale. Celle-ci possède une forme
prismatique et est recouverte d’une dalle de cinq
mètres. Le couloir, lui, est recouvert de quatre
pierres qui auraient pu être six autrefois.
Iglesia del Carmen (Église del Carmen)
Le dolmen de Romeral, découvert en 1905, également par les frères Viera, à environ un kilomètre
des précédents, possède un couloir de vingt-trois
mètres, recouvert de pierres planes et qui donne
accès à une grande chambre au plan circulaire ou
« tholos ». Au bout de ce couloir, apparaît un trou
autel à la composition incroyablement complexe.
Une vierge gothique, offerte par les Rois Catholiques à l’église-mosquée Salvador, qui a également disparue aujourd’hui, rehausse les fonds artistiques de ce temple.
Les perrons partant de la place Carmen conduisent au Postigo de la Estrella, point de départ
d’une côte débouchant sur la place Santa María,
sur la partie haute du village et dont l’ensemble architectural est couronné par la Collégiale Santa
María la Mayor. Les restes de thermes romains,
Au retour de l’ensemble de dolmens, avant de revenir sur la place Descalzas, en suivant la rue Cristo de los Avisos, il est indispensable de visiter le
Couvent Royal de San Zoilo, fondé par les Rois
Catholiques au XVIe siècle, selon les canons du
gothique tardif. Outre l’intéressant plafond à caissons mudéjare de la nef centrale, l’église abrite les
images de Cristo Verde, celle de Jesús Nazareno
de la Sangre et un superbe retable, trois exemples
admirables de la sculpture de la renaissance.
À proximité de la place San Francisco, nous découvrons de remarquables exemples de manoirs,
comme la Maison du Baron de Sabasona, intéressante construction qui présente une façadecharpente propre à cette ville et la Maison des Colartem au portail baroque, qui est en cours de restauration, grâce au mécénat du conseil régional,
en maison-musée et en logements pour personnes importantes.
De la place Descalzas débute la côte Rojas qui
conduit à la place et à la rue Carmen, où se trouve l’église du même nom qui appartenait à un couvent aujourd’hui disparu. Le temple (XVIe-XVIIe
siècles) abrite une admirable charpente mudéjare
et surtout un retable churrigueresque sur le maître-
Póstigo de la Estrella
.
.
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Antequera. Carrefour des Cultures
Antequera. Carrefour des Cultures
Le dolmen de Menga est une construction aux
énormes pierres placées verticalement en trois
rangées : vingt sur les côtés formant les murs, trois
au centre servant de piliers d’appui, cinq pour le
toit et trois en façade. Trente et une pierres forment ce magnifique monument aux dimensions
impressionnantes.
par lequel nous accédons à une petite salle bloquée au fond par une grande pierre, devant laquelle se trouve une autre, plus petite, qui faisait
office d’autel. Les dimensions de ce dolmen sont
inférieures à celles précédemment décrites, pourtant, il présente une caractéristique réellement remarquable : les murs latéraux sont composés de
petites pierres plates superposées qui rétrécissent
à mesure qu’elles prennent de la hauteur. Elles deviennent donc trapézoïdales dans le couloir et semi-sphériques dans les deux chambres, bloquées
par de grandes pierres. Le résultat est une fausse
coupole qui se vante d’être le premier exemple
d’architecture connue en Europe.
CONVENTION BUREAU
Puerta de Malaga (Porte de Málaga)
lages à s’être installés dans cette vallée, profitant
des terres fertiles irriguées par la rivière Guadalhorce. Ce sont des sociétés pratiquant l’agriculture expansive et le pacage. Ce sont des groupes
structurés et hiérarchisés qui commencent à utiliser le métal : d’abord le cuivre, puis le bronze.
Avec l’apparition de la métallurgie, certains changements s’opèrent dans leurs modes de vie sociaux et économiques, ainsi qu’au niveau spirituel
et religieux : le culte de la mort prend de l’importance et l’inhumation collective s’impose. Pour enterrer leurs défunts, ils décident d’élever ces
constructions monumentales qui accueillaient les
cadavres ainsi que des parures funéraires primitives.
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Arco de los Gigantes (Arc des Géants)
La Collégiale Royale Santa María la Mayor est la
première église de style renaissance (1530-1550)
construite en Andalousie. Sa façade monumentale
est l’un des symboles les plus représentatifs de la
ville d’Antequera. Elle s’articule autour de trois
arcs divisés par des contreforts et des pinacles la
surmontent. Ses trois nefs, couronnées par des
charpentes mudéjares, sont séparées par d’imposantes colonnes d’ordre ionique qui apportent à
l’intérieur du temple un air romain incomparable.
C’est ici qu’a été fondée la chaire de grammaire
créée par le groupe poétique d’Antequera du
Siècle d’Or et dont le membre le plus célèbre était
Pedro Espinosa, en souvenir duquel a été érigée
une sculpture sur la place.
Face à la Collégiale a été construit en 1585 l’Arc
des Géants, dont la décoration offrait autrefois
des plaques et des pièces romaines, dont certaines ont disparu ; raison pour laquelle celles qui
restent ont été remplacées par des copies afin de
préserver les originales.
San Juan Bautista
Avant de quitter ces lieux, comment ne pas visiter
l’Alcazaba, située sur la partie la plus élevée d’Antequera et qui nous offre le meilleur panorama de
la ville et des environs.
La construction de l’Alcazaba a commencé au XIesiècle, même si une grande partie des murailles et
les deux tours conservées datent du XIVe. La tour
principale est celle d’Homenaje. Ses logements
sont couronnés de voûtes en berceau, sauf un qui
possède un toit en bois. C’est sur cette tour qu’a
été élevée au XVIe siècle la Tour de Papabellotas,
sur laquelle avait été installée une cloche dont le
son régulait l’irrigation de la vallée. La Tour Blanca, aux logements répartis sur deux étages, communique avec celle d’Homenaje par le chemin de
ronde. À partir de la Tour Blanca, il existait une seconde muraille allant vers le sud, où a été construite la Porte de Malaga, une grande tour élégante
dotée d’un arc outrepassé. Après la conquête
chrétienne, cette tour a été utilisée comme ermitage sous le nom de Virgen de la Espera.
En sortant de l’enceinte de l’Alcazaba, il faut revenir à l’Arc des Géants et suivre la rue Herradores
pour arriver à la place Portichuelo où se trouve la
singulière chapelle-tribune Virgen del Socorro,
dans un portique baroque à deux corps couronné
d’un autre corps un peu plus petit. Près de cette
structure originale se trouve l’église Santa María
de Jesús, où est vénérée cette image, l’une des
plus populaires et aimées de la Semaine Sainte
d’Antequera.
Depuis cette place Portichuelo, en descendant par
la côte Real, nous découvrons l’église San Juan
Bautista, construite au XVIe siècle dans le style
maniériste. Dans ce temple c’est l’image de Cristo
de la Salud y de las Aguas qui est vénérée. Nous
descendons par la rue en pente Álvaro de Oviedo
vers celle de Pasillas, où se trouve le Palais des
Marquis des Escalonias, au superbe portail maniériste. Quelques pas plus loin, nous découvrons
l’église Santo Domingo (XVIIe-XVIIIe siècles), qui
conserve un magnifique plafond à caissons mudéjare polychrome. Dans la niche du retable principal
se trouve la Virgen de la Paz Coronada et dans
une autre de ses chapelles la Virgen del Rosario.
Le parcours continue par la côte de la Paz qui
conduit à la place San Sebastián. C’est à partir
d’ici que peut débuter une autre route, en pénétrant dans la rue Infante Don Fernando en direction
de l’Allée Andalucía et de la plaza de toros (XIXesiècle), l’une des plus jolies d’Andalousie, qui
abrite à l’étage le Musée Taurin Municipal. Le
visiteur, au cœur s de son parcours dans les trois
salles d’exposition, profitera d’une large vision de
Plaza de Toros de Antequera (Arènes
d'Antequera)
Iglesia de San Agustín (Église San Agustín)
.
.
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Antequera. Carrefour des Cultures
Antequera. Carrefour des Cultures
Alcazaba et Peñón de los Enamorados
CONVENTION BUREAU
l’Alcazaba et l’Arc des Géants ont été découverts
près de celle-ci.
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La Palais Municipal, dans la même rue, ancien
couvent de Franciscains du Tiers Ordre, a été
acheté par la Municipalité en 1845. Derrière son
portail néo-baroque du XXe siècle, cette grande
bâtisse abrite un splendide patio, qui était l’ancien cloître, ainsi qu’un superbe escalier en
marbre. Enfin, près de l’Hôtel de ville se trouve le
couvent Nuestra Señora de los Remedios. C’est
dans sa capilla mayor (chapelle principale), dont
il faut distinguer le retable baroque aux colonnes
torses, qu’est vénérée la Virgen de los Remedios,
datant du XVIe siècle, patronne d’Antequera.
Monument naturel Tornillo del Torcal
Dans les alentours du couvent, en remontant les
rues Tercia, Cantarero et Laguna, nous découvrirons de magnifiques exemples d’architecture civile des palais, comme la Maison du Comte de Pinofiel, l’un des édifices les mieux conservés du
baroque civil d’Antequera ; celle des Serrailler,
qui présente un style néo-baroque très intéressant ; et celle des Villadarías, présentant un portail à trois corps en calcaire rouge d’El Torcal.
Sur son territoire municipal, à quatorze kilomètres
du village, se trouve le Site Naturel d’El Torcal
d’Antequera. Sa configuration, à la beauté inquiétante, provient d’un plissement alpin qui a
surélevé les fonds marins jusqu’à former une
montagne. Pendant des millions d’années, l’action du vent et de l’eau a modelé ces roches jusqu’à en faire un fantastique échantillonnage des
formes les plus originales et diverses, dont la ressemblance avec des éléments existants dépend
de l’imagination du spectateur : châteaux, cathédrales, colonnes en forme de vis, monstres…
Le visiteur dispose de deux routes bien définies
pour parcourir cet extraordinaire paysage karstique d’une superficie de douze kilomètres carrés.
L’une d’elles est plus adaptée à une visite rapide
et l’autre propose un parcours plus approfondi qui
permet de découvrir une partie de la faune et de
la flore de ce merveilleux site.
Sur son territoire municipal nous découvrirons
deux entreprises qui ont aménagé dans leurs locaux des espaces dignes d’un musée. Il s’agit du
Restaurant Caserío San Benito, qui expose des
objets en relation avec les anciens us et coutumes ; et le Musée Hojiblanca, coopérative de
producteurs d’huile qui, en plus d’exposer trois
anciens moulins (Ier, XVIIe et XIXe siècles), nous
permet de découvrir d’anciennes façons d’extraire le précieux jus de l’olive en remontant jusqu’à
l’Antiquité. Un espace voulant servir la reconnaissance de la culture de l’huile, une façon de faire
et de sentir qui a perduré sur ces terres pendant
des centaines d’années.
Museo de Hojiblanca (Musée de Hojiblanca)
Antequera. Carrefour des Cultures
.
.
Antequera. Carrefour des Cultures
Tour du Palais consistorial
Dans la première partie de la rue Infante Don Fernando se trouve le couvent San Agustín, achevé au milieu du XVIe siècle. La capilla mayor (chapelle principale) de son église présente une voûte gothique de croisée d’ogives. Malheureusement, le plafond à caissons de la nef, réalisé par
Siloe, a été remplacé au XVIIIe siècle par une
charpente maniériste.
CONVENTION BUREAU
la tauromachie espagnole en général, et de cette
localité en particulier. La collection présentée
dans ces installations réunit d’importantes archives photographiques et journalistiques sur ce
thème, des affiches, des têtes de taureaux de
combat ayant participé aux travaux historiques,
des habits de lumière des maîtres les plus célèbres, ainsi qu’une série graphique de cent douze plaques du XIXe siècle et une collection de
trente peintures sur verre.
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PATRONAT DE TOURISME &
CONVENTION BUREAU
mantique, ces personnages étaient, pour certains, des gens bagarreurs et de mauvaise vie,
alors que d’autres étaient des héros affiliés à la
liberté.
r
Depuis très longtemps, ces
terres ont été un lieu de passage
mais aussi d’établissement. Leurs
premiers habitants nous ont laissé un
patrimoine incontestable, les enterrements
de dolmens, de même que d’autres civilisations de
l’Antiquité et du Moyen-Âge ont laissé leur trace sur ces terres. Le Moyen-Âge et la chrétienté nous offrent également un magnifique héritage, surtout architectural, car c’est à cette époque qu’a été construite la majorité des églises et couvents. Cependant, c’est l’Âge Contemporain qui amènera un nouvel
ordre et quelques signes évidents de changement social qui fleuriront tout au long du XIXe siècle. Les
grandes propriétés rurales, terres héritées des vastes Seigneuries d’antan, sont restées aux mains de
quelques-uns et les premiers pas de la mécanisation des travaux des champs ont laissé la classe ouvrière, essentiellement des agriculteurs, dans une situation plus que précaire. Ces circonstances ont
marqué une rupture avec les normes sociales forcément imposées par l’État et la classe dominante qui
les soutenait, entraînant des revendications plus justes, qui étaient bien souvent guidées par la survie
pure et simple. C’est dans ce contexte que naît la figure du brigand. Revendiquée par la littérature ro-
Parmi ces personnages emblématiques nous
pouvons distinguer Jose Mª Hinojosa alias « El
Tempranillo », qui est mort des mains d’ « el
Barberillo » sur les terres d’Alameda, où se trouve sa tombe. Ses compagnons de fortune, Joaquín Ferrete de sierra Yeguas, Cristóbal Delgado de Ecija, Julián y Senen los de Mollina, el
Chato de Benamejí, etc., ont plus d’une fois tenu en échec le gouvernement et les autorités
des provinces de Malaga, Séville et Cordoue.
En effet, les généreuses récompenses offertes
en échange d’informations permettant de les arrêter ont eu l’effet inverse, celui d’augmenter
parmi les gens simples la célébrité et
age des brigands.
ITINÉRAIRE RECOMMANDÉ :
La visite des municipalités formant la contrée d’Antequera, la route des Brigands, se fera sur deux
jours, plus un troisième qui nous permettra de découvrir le magnifique patrimoine d’Antequera.
Le premier jour, nous visiterons les municipalités de
Mollina, Humilladero, Fuente de Piedra, Alameda,
Cuevas Bajas, Cuevas de San Marcos, Villanueva de Algaidas, Villanueva de Tapia. Au départ
Residencia El Tempranillo (Résidence
El Tempranillo)
d’Antequera, nous débuterons notre chemin par
la A-92, connue sous le nom de l’autoroute Séville-Grenade, qui nous mènera jusqu’aux villages de Mollina, Humilladero et enfin, Fuente
de Piedra. Une fois ces trois municipalités visitées, nous nous dirigerons vers Alameda par la
MA-701. En arrivant au district de Los Carvajales, appartenant à Humilladero, si nous disposons d’un véhicule tout-terrain ou mixte, à partir
de la porte de l’ermitage de ce district, s’œuvres
.
.
262
Route Terre des Brigands
Route Terre des Brigands
14. OUTE TERRE
DES BRIGANDS
La contrée
d’Antequera, carrefour des chemins et des cultures, lieu de rencontres où règne
un environnement
physique généreux
de terres fertiles accompagnées de collines inexpugnables,
est surtout le passage
obligé et sûr des
échanges entre la basse
et la haute Andalousie.
Cette contrée, une vaste vallée protégée par
une formidable chaîne de montagnes rocheuses, les derniers contreforts de la Cordillère Pénibétique, était un cadre magnifique où les
allées et venues constantes des personnes et
des marchandises favorisaient les attaques de
brigands. Une fois leurs méfaits accomplis, les
montagnes, qui leur fournissaient une infinité
d’abris et de grottes, leur servaient de refuge.
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PATRONAT DE TOURISME &
Depuis Antequera nous reviendrons à Malaga
par la A-45 (N-331).
Sur cette plaine s'étend la municipalité de Mollina, dont l'unique dénivelé appréciable est la montagne du même nom, d'altitude modeste. Les terrains de Mollina sont donc appropriés aux
champs d'oliviers et de céréales et, depuis des
décennies, aux vignes dont sont extraits des crus
à la qualité reconnue et qui ont grandement aidé
l'économie de cette région.
Les premiers habitants de ce qui est aujourd'hui
le territoire municipal de Mollina se sont installés
dans des grottes situées dans la montagne Camorra, à seulement six kilomètres du village actuel. Cet établissement d'époque néolithique a
laissé d'intéressantes céramiques et peintures rupestres schématiques.
Deux gisements intéressants, celui de Castellum
et celui du Mausolée, datent de l'occupation romaine. Le Castellum de Santillán, à environ
quatre kilomètres du village, est un gisement romain qui occupe une superficie de mille quatre
cents mètres carrés et où nous pouvons distinguer des constructions correspondant à deux
phases. Les restes de la villa rustique d'une famille de classe dominante correspond à la première, des Ier et IIe siècles apr. J.-C. Elle était
pourvue de deux citernes et ses logements s'articulaient autour de deux grandes chambres rectangulaires. La seconde phase ou second niveau,
du IIIe siècle apr. J.-C., a été construite sur l'architecture antérieure et il s'agit d'une fortification
L'autre gisement d'époque romaine est le Mausolée, situé dans une propriété privée à neuf kilomètres du village, sur le flanc de la montagne
Camorra. Il s'agit d'un monument funéraire de
maçonnerie à base rectangulaire, doté d'une
crypte pour les enterrements et d'un étage dédié
au culte des défunts. C'est un édifice en forme de
maison avec un échelonnement à la base des
murs de type ornemental, caractéristique du podium des temples romains, car les mausolées de
cette époque suivaient plusieurs typologies : en
forme de tour, de temple ou de maison. À côté de
lui ont été retrouvés des fragments de céramiques (amphores et assiettes).
L’origine du village actuel remonte au XVIe siècle,
quand le Conseil d’Antequera répartit, en 1575,
les terres de ce que l’on appelait le Cortijo de la
Ciudad ou de la Villa, qui deviendra plus tard le
couvent d’Ascensión. Aujourd’hui inutilisé, il est
encore possible d’admirer sur la façade principale de l’enceinte une porte dotée d’un arc en anse
de panier à la clef en saillie, flanquée de pilastres
surmontés de pinacles pyramidaux de style baroque (XVIIIe siècle), alors que dans le patio intérieur se trouvent la chapelle et un curieux cadran
solaire. Cette construction a attiré autour d’elle le
tracé urbain originel du village.
La ville se développe aux niveaux économique
et démographique à un rythme tel qu’en moins
de cent ans, Mollina devient la région comptant
le plus grand nombre d’oliviers de toute la
contrée d’Antequera. À tel point que ce territoire
a été connu pendant un certain temps sous le
nom de Domaine des Olives et même l’église
.
.
Route Terre des Brigands
Yacimiento Castellum de Santillán (Gisement
du Castellum de Santillán )
Une bonne partie du vaste territoire d'Antequera
peut être considéré comme l'opposé du reste de
la province de Málaga. Ainsi le paysage, exempt
des excès des hautes altitudes et des profondes
cuvettes que forment les interminables chaînes
montagneuses, présente ici une orographie
moins accidentée.
de plan carré qui dispose de tours à chaque
angle. Aujourd'hui, les autorités compétentes envisagent la création d'un Parc Archéologique pour
la restauration, protection et vulgarisation des
restes si importants.
264
Route Terre des Brigands
Deuxième jour de route : à partir d’Archidona,
par la A-6202 direction Villanueva del Trabuco,
puis par la A-6119 direction Villanueva del Rosario et, à partir de ce petit village, nous rejoindrons l’autoroute A-359, vers Casabermeja. Au
niveau du col de Pedrizas nous rejoindrons la A45 (N-331), vers Malaga, pour découvrir cette
municipalité. Une fois la visite achevée, nous
devons prendre la MA-436 vers Antequera à la
recherche du dernier village de notre périple,
Villanueva de la Concepción. Nous terminerons
notre parcours en prenant la MA-436 direction
Antequera, en passant par les contreforts du
Parc Naturel d’El Torcal.
MOLLINA
CONVENTION BUREAU
Convento de la Ascensión (Couvent de la
Ascención)
un chemin de terre qui nous emmène à la Lagune de la Ratosa et de là nous rejoindrons la MA705 qui nous conduira jusqu’à Alameda. Si nous
ne disposons pas de ce type de véhicule, nous
devrons continuer sur la MA-701 jusqu’à Alameda. À la fin de cette visite, nous continuerons sur
la MA-708 pour rejoindre la N-331 direction Córdoba. À environ six kilomètres sur la N-331,
nous trouverons un carrefour qui nous conduira,
par la A-6212, à Cuevas Bajas et Cuevas de
San Marcos. À partir de cette localité, la MA-204
nous emmènera à Villanueva de Algaidas Nous
revenons sur nos pas, sur trois kilomètres, par
la MA-204 pour rejoindre la MA-215 qui nous
mènera à Villanueva de Tapia. À partir de là,
deux options s’offrent à nous pour atteindre
notre prochaine destination, le village d’Archidona. Par la route MA-214 à travers un paysage de
collines, d’oliviers et de pâturages, ou en choisissant de nous diriger sur la A-333 pour rejoindre la A-92 et, une fois sur celle-ci, direction
Séville, nous prendrons la sortie indiquant Archidona.
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HUMILLADERO
Cruz del Humilladero
Le territoire de cette municipalité, qui se trouve
dans la dépression d’Antequera, forme une sorte
de couloir entre Fuente de Piedra et Mollina et
s’élargit légèrement jusqu’au bord de la province
limitrophe de Séville. Vers le nord, le terrain est
une plaine aux formes douces où prédominent
les cultures sèches : oliviers et céréales, principalement. Au sud, la montagne Humilladero, près
de laquelle s’étend le village, brise l’horizontalité
du paysage. Nous y découvrons une vaste zone
de pinèdes qui offre une certaine frondaison à
l’environnement.
Le village possède les caractéristiques d’une localité andalouse fondée à l’Âge Moderne. Ses
rues, loin du tortueux tracé morisque de tant
d’autres villages, sont larges et droites, soulignant la typique blancheur andalouse et
quelques édifices notables.
Certains chercheurs affirment que l’origine de
cette ville remonte à 1618, date inscrite sur la
Cruz del Humilladero se trouvant à l’entrée du
village et dont ce dernier prend le nom. Face à
cette théorie, certains affirment que cette date
correspond simplement à celle de l’inscription et
non à celle de la fondation de cette localité, qui interviendrait au XVe siècle autour d’une propriété
appelée El Convento.
Quant au nom du village, la tradition précise qu’il
vient du serment fait par l’Infant don Fernando de
Antequera avant de conquérir cette ville. L’histoire raconte comment, en 1410, don Fernando
s’est réuni en ce lieu avec Per Afán de Ribera, en
provenance de Séville et qui apportait avec lui,
en plus des troupes, l’épée de Fernand III le
Saint. L’infant s’est alors agenouillé, ou plutôt, il
s’est humilié face à cette épée, il lui a donné un
baiser et a juré qu’il ne rengainerait pas tant qu’il
n’aurait pas conquis Antequera. C’est en hommage à ce fait qu’a été érigée la Cruz del Humilladero qui se trouve aujourd’hui à l’entrée de la
ville et qui est le monument le plus représentatif
de ce village.
De même l’église Nuestra Señora del Rosario,
patronne de la ville, mérite d’être visitée. Elle date
de 1861 d’après l’inscription de sa façade. Elle présente un plan en croix latine et, à l’extérieur, une fa-
Iglesia de Nuestra Señora del Rosario
(Église Nuestra Señora del Rosario)
çade flanquée de pilastres et surmontée d’un fronton. Près d’elle se trouve la tour, de plan carré et à
un seul corps, sur la partie supérieure de laquelle
s’ouvrent des arcs abritant les cloches. Nous pouvons achever notre visite en nous rendant au district de Carvajales, où se trouve l’ermitage
d’Apóstol Santiago. En effet, selon certains auteurs, cette construction, aujourd’hui très réformée,
serait l’origine du village d’Humilladero.
.
.
266
Route Terre des Brigands
Route Terre des Brigands
Au cours des premières années du XIXe siècle, la
localité s’émancipe d’Antequera et à partir de la
deuxième moitié du XXe siècle, Mollina, comme
tant de villages de l’intérieur de la province, subit
les conséquences de l’émigration, sa population
recensée se réduisant presque de moitié. Heureusement, le mouvement associatif a connu un
essor surprenant les années suivantes, sauvant
ainsi le village de l’effondrement économique. De
cette manière, la région est passée en peu de
temps de l’olivier à la viniculture. Elle produit aujourd’hui 80 pour cent des vins d’Appellation
d’Origine « Malaga ».
CONVENTION BUREAU
Iglesia de Nuestra Señora de la Oliva (Église
Nuestra Señora de la Oliva)
paroissiale, alors nommée San Cayetano, a
changé de nom pour celui de Nuestra Señora
de la Oliva. Ce temple a été construit à la fin du
XVIIe siècle et restauré aux XVIIIe et XIXe. Il présente un plan basilical à trois nefs : la centrale,
couronnée d’un plafond à caissons et les bascôtés, couronnés de voûtes d’arêtes entre lesquelles sont intercalés des arcs doubleaux surmontés de consoles aux profils mixtilignes. Sur
la nef gauche s’œuvres deux chapelles couronnées d’une coupole en berceau et à la décoration végétale. Il dispose également d’un petit
chœur à l’entrée. En ce qui concerne sa façade, elle possède un corps central rectangulaire
délimité par des pilastres et sur lequel repose
un fronton surmonté d’un campanile.
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Palacio de la Marquesa de Fuente Piedra
(Palais de la Marquise de Fuente Piedra)
Cette municipalité, au nord de la contrée d’Antequera et limitrophe de la province de Séville,
s’étend sur une vaste plaine de laquelle dépassent les pics des montagnes Mollina et Humilladero. Son paysage, parfait pour les oliviers et
les céréales, qui sont des cultures abondantes,
entourant la célèbre lagune du même nom,
Fuente de Piedra, est l’un des plus grands terrains humides d’Espagne et le premier de la
Péninsule Ibérique à abriter une zone de reproduction massive de flamants, ce qui lui confère
une inestimable valeur écologique.
Cela a dû favoriser l’établissement de l’homme
préhistorique dans la région si l’on en croit les
restes retrouvés correspondant au paléolithique
supérieur. À tel point que ce lieu est resté habité
sans interruption jusqu’à l’arrivée des Ibères, qui
ont établi des contacts commerciaux avec les
Phéniciens et les Carthaginois.
Fontaine
Au milieu du XVe siècle, plus précisément en
1461, après la bataille de Madroño, don Rodrigo
Ponce de León pénètre sur ces terres et expulse
La nature curative de celles-ci a favorisé un essor
commercial notable de la région, basé sur l’exportation de l’eau, qui était transportée au Royaume de Naples et même beaucoup plus loin, en
Amérique. Les XVIe et XVIIe siècles ont été particulièrement prospères grâce à la commercialisation de l’eau et aux nombreux voyageurs qui venaient en profiter sur place. Cependant, une
longue sécheresse a mis un terme à cette prospérité économique, car elle a favorisé l’expansion
des épidémies imputées aux vapeurs de l’eau
stagnante de la source, à cause de l’absence de
courant.
Iglesia de la Virgen de las Virtudes
(Église Virgen de las Virtudes)
Fuente de Piedra est l’archétype du village andalous de la plaine. Son tracé urbain est fondamentalement rectiligne et nous pouvons admirer dans ses
rues quelques grandes bâtisses à l’architecture remarquable, comme le Palais néo-classique de la
Marquise de Fuente de Piedra, datant du XIXesiècle. Il faut également distinguer le Palais des
Comtes, de style néo-classique tardif, et Villa Josefa, un palais datant de 1943.
Sur la place Constitución nous découvrons la célèbre source qui, pour certains auteurs, date du
Ve siècle av. J.-C., mais ce qui est sûr c’est que la
référence écrite la plus ancienne correspond à la
période de l’occupation romaine. Après les épidémies et la supposée perte des propriétés curatives, ce monument a été enterré au milieu du XXe
siècle et restauré en 1994.
L’église paroissiale Virgen de las Virtudes, patronne de la localité, a été construite en 1891
Fiestas de la Virgen de las Virtudes
(Festivités de la Virgen de las Virtudes)
.
.
Route Terre des Brigands
Nous savons qu’elle a connu l’occupation musulmane, mais le peu de documents et de vestiges
archéologiques conservés en font un site encore
à étudier et pour l’instant historiquement silencieux.
les musulmans. Ce lieu reste alors inhabité jusqu’en 1547, date à laquelle l’autorité d’Antequera
a jugé opportun de créer une sorte de faubourg
afin d’y envoyer les personnes souffrant de maladies rénales qui cherchaient à apaiser leurs douleurs dans ces eaux.
268
Route Terre des Brigands
La lagune, occupée par les Romains vers le II
siècle av. J.-C., était appelée Fons Divinus (Source Divine) en référence aux propriétés curatives
de ses eaux, spécialement pour soigner le « mal
de la pierre » (calculs rénaux), ce qui a probablement valu son nom au village. Les restes découverts à l’époque romaine démontrent l’importance
que devait avoir cette région tant sous le Haut
que sous le Bas Empire.
e
CONVENTION BUREAU
FUENTE DE PIEDRA
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PATRONAT DE TOURISME &
Cependant , le plus remarquable de ce lieu est
la lagune, qui occupe une superficie de mille
trois cent soixante-quatre hectares. Connue
comme étant un site important de nidification du
flamant commun et reconnue comme Réserve
Naturelle, elle jouit de la protection de plusieurs
traités internationaux visant à promouvoir sa
défense. C’est également un lieu de nidification, d’accueil en hiver et de passage migratoire de beaucoup d’autres oiseaux, certains en
voie d’extinction. À cette diversité ornithologique, il faut ajouter les valeurs géologiques et
hydrologiques qui, avec la climatologie, ont
donné lieu à un régime saisonnier d’inondations. Près de la lagune se trouve un Centre
d’accueil des Visiteurs qui démontre, grâce à
des panneaux d’informations, l’importance de
cette réserve.
La célébration la plus traditionnelle de Fuente de Piedra sont ses fêtes patronales, en
l’honneur de la Virgen de las Virtudes. Le
huit septembre est célébrée une course de
rubans à cheval, déclarée Fête d’Intérêt Touristique National d’Andalousie. Elle est présidée par les « manolas mayores », des
femmes vêtues d’une mantille qui défilent
dans un cortège, accompagnées par l’orchestre, les calèches et les cavaliers qui participent à la course. Ceux-ci sortent au galop
avec un pic qu’ils doivent faire passer dans
des anneaux pendus à une corde, elle-même
tendue le long de la rue. La procession de la
patronne a lieu à la fin de la course.
ALAMEDA
Le territoire municipal d’Alameda, au nord de la
province de Malaga, dans la contrée d’Antequera, s’étend sur une plaine dans laquelle seuls de
petits sommets brisent l’horizontalité d’un paysage dans lequel abonde l’olivier, comme tout
bon territoire proche des champs de Cordoue et
de Séville.
Par sa situation géographique, Alameda, comme d’autres villages limitrophes, était un carrefour des chemins entre les provinces de Malaga, Grenade et Séville. C’est pourquoi les
premiers établissements humains sont très
précoces. Il existe des vestiges de peuplement
datant déjà du Chalcolithique ou de l’Énéolithique (2 500 ans av. J.-C.), même si quelques
outils récemment retrouvés remontent aux
phases néolithiques. Cependant, les restes les
plus nombreux datent de la période de domination romaine.
Termas romanas (Thermes romaines)
L’historien Pline mentionne la ville d’Astigi Vetus, dont l’emplacement correspond au village
actuel d’Alameda et où se rejoignent trois des
voies romaines les plus importantes, signe indubitable du rôle que jouait cette localité à
l’époque.
Dès lors, exceptée la découverte d’un « petit
trésor » du VI e siècle (période wisigothe), il
existe un vide documentaire et archéologique
jusqu’au XIII e siècle. En 1240 Fernand III le
Saint prend aux musulmans le château d’Estepa et les terrains correspondants, dont l’actuel territoire d’Alameda entre autres. Immédiatement après, ce vaste territoire a été offert à l’Ordre Militaire de Santiago, qui est
resté au pouvoir jusqu’en 1559. À partir de
cette date, la localité passe aux mains des
marquis d’Estepa et appartient, un temps, à
Nécropole chalcolithique
.
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Route Terre des Brigands
Route Terre des Brigands
Laguna de Fuente de Piedra
(Lagune de Fuente de Piedra)
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dans le style néo-mudéjare, un type d’architecture qui, d’une certaine manière, s’est développé
tout au long de ce siècle dans de nombreuses
villes andalouses. La façade principale présente
une porte d’accès à linteau sur laquelle s’œuvres
une baie vitrée à double arcade de style gothique
et un campanile à double arc.
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PATRONAT DE TOURISME &
Iglesia de la Inmaculada (Église de la
Inmaculada)
Fontaine de pierre du XVIIIème siècle
En 1700, le Marquis d’Estepa inaugure l’église
paroissiale dédiée à l’Inmaculada qui est le monument religieux le plus intéressant de la municipalité. Suivant les canons baroques, ce temple
présente un plan en croix latine et trois nefs. Il faut
distinguer les niches de Jesús Nazareno, de la
Virgen de los Dolores et de la Virgen del Rosario,
splendides œuvre du rococo avec l’influence
d’Ecija. La sculpture d’un Crucifié, œuvre anony-
Au milieu du XVIIIe siècle, une superbe fontaine
en pierre a été placée sur la Placeta, ou place
d’España. Celle-ci a fourni de l’eau potable à cette localité pendant plus de deux siècles. La hauteur de ses quatre jets et la largeur de son pilier
octogonal ont obligé à trouver une manière originale de remplir les réservoirs, grâce à une tige
creuse qui possédait un entonnoir sur sa partie
supérieure. Avec le temps, elle est devenue l’un
des symboles d’Alameda et apparaît même sur
son blason.
des écrivains romantiques européens, trouve
chez José María Hinojosa, connu de tous sous le
nom d’« El Tempranillo », son meilleur exemple.
Il est né à Jauja en 1805 et a tué, très jeune, un
voisin pour une histoire de cœur, semble-t-il.
Pour fuir la justice il a cherché refuge dans les
montagnes, où il a formé, peu de temps après,
sa propre bande de brigands.
Près du village se trouve la Lagune de Ratosa,
« petite sœur » de la très proche et beaucoup plus
grande Lagune de Fuente de Piedra. Toutes deux
accueillent de nombreuses colonies de flamants
au moment de la nidification. Si le régime des
pluies n’a pas été trop important en hiver et au
printemps, la Lagune de Ratosa se tarit en été.
C’est pourquoi elle a été déclarée espace naturel
protégé par l’administration andalouse.
Ces faits sont la base d’une vie hasardeuse à
laquelle le peuple ajoutera diverses histoires,
plus ou moins vraisemblables, qui créeront
avec le temps un véritable mythe. Ce qui apparaît réellement dans les documents c’est que «
El Tempranillo » a passé sa vie à attaquer des
diligences et qu’il a réparti en de nombreuses
occasions le butin obtenu lors des attaques
parmi les plus nécessiteux. De proie, il est devenu le chasseur de brigands moins scrupuleux que lui, raison pour laquelle le roi Fernand
VII lui a concédé la grâce. Il a également été
nommé commandant de la troupe de cavalerie,
chargée de capturer les délinquants. Cela représentait un danger pour de nombreux brigands qui agissaient impunément dans la montagne Morena et ses contreforts. L’un d’eux,
connu sous le nom d’ « El Barberillo », a tué «
El Tempranillo » d’un tir précis d’espingole. Ses
restes, comme nous l’avons déjà dit, reposent
dans une tombe sobre, recouverte de carrelages, qui se trouve dans le patio de la paroisse Concepción d’Alameda.
En l’an 2000, un mirador a été construit au sommet de Camorra, pic le plus élevé de la région,
six cent quatre-vingt-six mètres au-dessus du niveau de la mer. Il permet d’admirer un vaste horizon d’oliviers, les terres qui descendent vers
Genil, le Torcal d’Antequera, la Lagune de Ratosa et, à son pied, Alameda. Un panorama d’une
grande beauté. La figure du brigand andalous,
qui suscite tant d’intérêt auprès des voyageurs et
Les raids de ce célèbre brigand et de ses
compagnons se sont surtout centrés sur les
localités d’Alameda, Badolatosa, Jauja et Corcoya, étapes qui forment aujourd’hui la route
qui porte son nom. Dans chacun de ces villages, les lieux les plus fréquentés par ce personnage légendaire sont signalés, de même
que les faits les plus remarquables dont il a
été le protagoniste.
Dans ce village se trouve également le Musée
des Outils Agricoles Antonio Cortés, rue Cañada, qui abrite d’intéressants échantillons d’outils
traditionnels utilisés pour les travaux agricoles.
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Route Terre des Brigands
Route Terre des Brigands
Tombe de José María « El Tempranillo »
Les Thermes romains et la Nécropole chalcolithique, en plein centre du village et très
proches, sont les vestiges archéologiques les
plus remarquables d’Alameda. La nécropole
chalcolithique est composée d’un ensemble de
grottes creusées dans la roche qui datent, sans
aucun doute, de la même époque que celles retrouvées à Alcaide (Villanueva de Algaidas) et à
Antequera. En ce qui concerne les thermes, ils
occupent une enceinte de plus de trois mille
mètres. Plusieurs fouilles ont permis de découvrir un complexe doté d’une station thermale
composée de salles servant de vestiaires,
fours, bûchers, piscines, etc., avec une activité
estimée entre les Ier et IVe siècles apr. J.-C. Lors
de ces fouilles, des pièces de monnaie et des
restes céramiques très intéressants ont été retrouvés. Actuellement, la municipalité construit
un Centre d’Interprétation afin de faire découvrir et connaître, de manière didactique, ces importantes trouvailles. La construction d’un Musée à caractère Ethnographique, qui sera une
valeur ajoutée de ce Centre d’Interprétation, est
également prévue.
me du XVe siècle en bois polychrome, jouit d’une
grande valeur artistique. Il faut enfin préciser que
c’est dans ce temple que se trouve la tombe de
José María « El Tempranillo », l’un des brigands
andalous les plus célèbres du XIXe siècle.
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la province de Séville. À la fin du XVII e siècle,
au moment de la reprise économique de l’ensemble de la contrée, Alameda retrouve une
certaine importance. Ensuite, à partir du XIX e,
la municipalité sera définitivement intégrée à
la province de Malaga d’après une nouvelle
carte administrative.
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PATRONAT DE TOURISME &
Le terrain de cette région malaguène, sillonné
par le lit des ruisseaux Pozas et Burriana,
semble chercher l’horizontalité entre les douces
collines parsemées d’abondants oliviers. Le paysage est complété par les potagers alimentés
par la rivière Genil qui passe par le village.
Iglesia de San Juan Bautista en Cuevas Bajas
(Église de San Juan Bautista à Cuevas Bajas)
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Deux niches de rues soulignent la ferveur populaire pour les images de la Virgen del Carmen, rue
Victoria, et de Jésus de Nazareth, rue Archidona.
De même, l’image de San Antón que nous découvrons près d’un bloc de logements contemporain
semble curieuse. Jusqu’aux années 70, il existait
un petit ermitage du XIXe siècle dans le maître-autel duquel se trouvaient les images de San Antón,
San Pascual Bailón et San Francisco. Il a été détruit à cause de son mauvais état. C’est sur le terrain qu’il occupait qu’a été construit ce bloc de logements, c’est pourquoi les habitants prennent
particulièrement soin de l’image de ce saint.
CUEVAS DE SAN MARCOS
La municipalité de Cuevas de San Marcos, au
nord de la province de Málaga, s'étend jusqu'à
la limite de la province de Cordoue, depuis la
vallée de la rivière Genil jusqu'à la montagne
Malnombre et Camorro de Cuevas Altas, dans
un mélange de paysages qui alternent la basse
montagne, les oliviers, les chênes, les amandiers et même les eaux calmes du barrage
d'Iznájar. Tout ceci compose l'un des plus
beaux sites de la région.
Cette grotte a fourni la preuve indubitable que
les premiers établissements humains dans cette région remontent à la Préhistoire (Chalcolithique). Dès lors, ce territoire a été peuplé par
La rue Real et la place Reja abritent les édifices civils les plus remarquables de cette localité : la Maisons des Cristaux et la Maison de Felipe Quintana. Il faut également mentionner l’ancienne auberge de Juan González, lieu de rencontre des
brigands les plus célèbres du XIXe siècle. Les plus
assidus étaient El Chato de Benamejí, Antonio
Vargas Heredia, Luis Artacho, Salvador González
et les Caldera. À cette époque le village était
connu sous le surnom de Cuevas de los Ladrones
(Grottes des Voleurs).
Les villages proches de Cedrón et Moheda, fondés
par des juifs et des musulmans, conservent une
bonne partie du charme de l’époque médiévale.
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Yacimiento Medina de Belda (Gisement Medina
de Belda)
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Antigua Venta Juan González (Ancienne
auberge Juan González)
L’église San Juan Bautista, dans le centre du
village, attire l’attention du visiteur qui s’y promène. L’église actuelle a été construite dans la première moitié du XVIIIe siècle sur un temple de plus
petites dimensions. Les trois nefs de son intérieur
sont séparées par des arcs en plein cintre reposant sur de gros piliers et une voûte couronne le
transept. Particularité à mentionner : la niche octogonale située sur le maître-autel et la chapelle du
sanctuaire, qui se trouve à gauche. Cet autel a été
réalisé en 1706 et possède un font baptismal en
marbre rouge datant de 1606. Son extérieur, de
Près de cette église se trouvait l’ancienne fontaine municipale qui fournissait l’eau à la ville depuis
le XVIe siècle. Construite en pierre, de pan circulaire et dotée de quatre jets, elle se trouve aujourd’hui dans l’Hôtel de ville.
Depuis le premier d’entre eux, nous pouvons admirer un vaste paysage où se rejoignent les provinces de Séville, Cordoue, Malaga et Grenade.
Route Terre des Brigands
Route Terre des Brigands
Casa de Los Cristales (La Maison des
Cristaux)
Les premiers établissements humains sur ce territoire datent du Paléolithique, comme l’indiquent
les vestiges retrouvés dans la grotte de Belda,
qui tendent vers un village primitif de chasseurs.
Il y a de très importants legs de l’Âge de Cuivre,
comme la nécropole des grottes artificielles,
considérée comme l’une des plus importantes
d’Espagne. Les Romains ont laissé des traces
de leur passage sur ces terres dans plusieurs
villes et à travers les restes d’une chaussée qui
s’inscrit dans l’itinéraire d’Antonino. Enfin, un
système de rigole pour l’irrigation, d’une certaine
façon toujours présent, dans le Potager du Marquis, est un signe indubitable de l’occupation de
cette municipalité par les musulmans, qui ont
également construit quelques norias près du Genil. Après la conquête chrétienne, le roi Jean II a
offert le village à Antequera et à son gouverneur,
Pedro de Narváez, en remerciement pour son aide lors de la conquête de la forteresse de Belda.
maçonnerie et en brique, révèle un portail simple,
surmonté d’un petit fronton ouvert à son sommet,
où un arc en plein cintre entoure une niche. La
tour, de plan carré, devient un campanile à trois
corps, le plus haut à une seule arche et surmonté
d’un fronton.
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CUEVAS BAJAS
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Cerro del Camorro (Colline Camorro)
Depuis l’invasion musulmane en 711 et jusqu’au Xe siècle, cette région a été le cadre de
troubles, parmi lesquels il faut citer la rébellion
d’Omar Ben Hafsun contre le califat Omeya. Ce
personnage contradictoire, dont le quartier général était à Bobastro, a érigé des forteresses
défensives à différents endroits de la province
de Malaga, l’une d’elles à Belda, sur la Colline
Camorro. Le gouverneur d’Antequera, Pedro de
VILLANUEVA DE ALGAIDAS
La municipalité de Villanueva de Algaidas, limitrophe au nord-est avec la province de Cordoue, présente surtout un relief exempt de forts
contrastes orographiques. Ce sont des terres
légèrement arquées qui ne sont accidentées
que dans le sud de la municipalité, où elles
s’élèvent à des altitudes d’environ mille mètres,
comme dans les montagnes Arcas et Pedroso.
C’est là qu’ont été retrouvés des vestiges
d’époques préhistoriques démontrant l’occupation humaine précoce de ces lieux. Ce que
La sculpture de Nuestra Señora del Carmen,
patronne du village, a été réalisée par Navas
Parejo au XXe siècle.
Un exemple des importantes norias construites
sur le fleuve Genil est la Noria de la Aceña qui,
d'après certaines références documentaires, fut
construite dans le dernier quart du XVIIIe
siècle. À l'origine, cette noria était en bois,
néanmoins, vers le premier tiers du XXe siècle,
elle fut remplacée par l'actuelle noria en fer. La
finalité de cette construction était double : activer le moulin, dont on conserve certains restes,
et articuler l'irrigation en élevant le niveau de
l'eau du fleuve.
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Convento Nuestra Señora de Consolación
(Couvent Nuestra Señora de Consolación)
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Ermita del Carmen (Ermitage del Carmen)
De cette période ont été retrouvés des pièces
de monnaie du Bas Empire, un cercueil en
bronze, des amphores et quelques carrelets qui
ont permis de reconstituer un fragment de mosaïque représentant le visage d’une jeune personne.
Sa construction date du XVIIe siècle, même si elle
a fait l’objet d’une profonde transformation au
XVIIIe, dont le résultat est un harmonieux mélange
entre le baroque tardif et le néo-classique. L’intérieur est divisé en trois nefs, couronnées d’une
voûte en demi-berceau qui est sphérique au niveau du transept. L’extérieur, lui, se distingue par
son monumental portail néo-classique qui présente un arc en plein cintre flanqué de pilastres supportant un fronton cintré sur lequel repose des vitraux flanqués de deux œils-de-bœuf aveugles. Du
côté de l’épître s’élève une grande tour-clocher à
trois corps, couronnée d’un toit pointu recouvert de
céramique vernissée.
Pour terminer, nous ne devons pas quitter ce village sans avoir admiré le Puente (pont) de Armiñán, spectaculaire de par sa grande envergure, inhabituelle pour l'époque à laquelle il fut inauguré (1913). En outre, sa structure se compose
de pièces jointes au moyen de rivets, sans soudures, ce qui lui apporte un caractère innovateur.
Route Terre des Brigands
Route Terre des Brigands
Iglesia de San Marcos (Église San Marcos)
Les restes de maisons ainsi que ceux d’une
tour et d’une citerne sont toujours visibles. Aujourd’hui, la municipalité travaille avec les autorités compétentes de la Communauté d’Andalousie et de l’État pour créer un important Parc
Archéologique doté d’un Centre d’Interprétation. Une façon de restaurer, protéger et faire
connaître de manière plus significative cet intéressant héritage patrimonial. Ces nombreux
restes très intéressants qui ont été retrouvés au
cœur s des différentes fouilles archéologiques,
sont exposés dans son Musée Archéologique,
ancien édifice de l’OJE (Organisation des Jeunesses Espagnoles, créées par Franco en 1960
et dissoute en 1977), qui a été restauré dans ce
but. Nous y découvrons des objets du Paléolithique, Néolithique, Chalcolithique, phéniciens,
grecs, romains et médiévaux.
Narváez, a monté une expédition de 350
hommes pour prendre Belda et il y est parvenu
(1424), mais n’ayant pas les troupes suffisantes
pour y établir une garnison, il a ordonné de détruire les maisons et la forteresse qu’avait érigée Omar Ben Hafsun. Jean II a offert la Dehesa de Belda à la ville d’Antequera. Ce pâturage
était divisé en quatre métairies ; deux d’entre
elles ont formé Cuevas Altas (ou Cuevas de
San Marcos) et les deux autres ont donné naissance à Cuevas Bajas.
CONVENTION BUREAU
différentes civilisations qui ont laissé des traces
de leur culture. Le menhir connu sous le nom
de « L'enfant de pierre », des restes de céramiques ibériques, des haches et autres ustensiles datant de l'Âge de Bronze découverts
dans ses alentours en sont la preuve.
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PATRONAT DE TOURISME &
Les origines du village actuel remontent à des
dates relativement récentes. À la fin du XVIIIe
siècle, le Duc d’Osuna, alors propriétaire de ces
terres, a autorisé la construction d’un couvent
de pères franciscains près du ruisseau Burriana, édifice qui a compté dans ses alentours plusieurs villages naissants, qui étaient connus
sous le nom de La Rinconá. Avec le temps, ils
ont eu besoin d’une organisation qui serait nécessairement gérée par un Hôtel de ville. Celuici a été construit en 1843, après la séparation
avec Archidona.
La construction de l’église rupestre Villanueva
de Algaidas est antérieure, elle date du IXe ou
Xe siècle. À côté du couvent des franciscains se
trouve l’ensemble creusé dans la roche et formé de deux cavités séparées. La nef la plus petite, d’environ onze mètres, correspond à la
chambre, alors que l’église se trouve dans la
plus grande. Celle-ci présente un plan rectangulaire, une voûte en berceau et une abside
peu profonde. Sur le côté nord-est s’ouvrent
deux arches donnant accès à deux nefs, l’une
servant de vestibule et l’autre correspondant à
la sacristie ou au baptistère, d’après les fonts
qu’elle possède.
Museo Berrocal (Musée Berrocal)
L’église Nuestra Señora de Consolación,
construite entre 1904 et 1907, dispose d’une
seule nef et d’un chœur . Restaurée extérieurement dans les années quatre-vingt, elle présente une façade à deux corps et un campanile. Le premier présente un portail doté de pilastres supportant un fronton triangulaire. Deux
autres pilastres, reposant sur ce dernier, encadrent une niche qui abrite une Immaculée
Conception ; le second est formé d’un fronton
triangulaire au centre duquel s’œuvres une
arche circulaire. Le campanile est formé d’un
arc en plein cintre, flanqué de pilastres, qui
abrite la cloche. Il est surmonté d’un fronton
mixtiligne et d’une croix.
Le Musée Berrocal, initiative de l’association « Les Amis de Berrocal », est l’un des
grands paris culturels de Villanueva de Algaidas. Pour l’instant et jusqu’à ce que l’espace
d’exposition définitif soit terminé, il se trouve
dans une maison du village appartenant à la
Municipalité. Il abrite quelques-unes des
œuvres les plus importantes de ce sculpteur
reconnu, même si l’originalité de ce musée
réside dans la possibilité offerte au visiteur
de toucher les œuvres, de les démonter et de
les monter, en suivant les schémas explicatifs fournis, telles qu’elles ont été conçues
par le sculpteur lui-même.
VILLANUEVA DE TAPIA
La municipalité de Villanueva de Tapia, située sur
l’extrémité orientale de la contrée d’Antequera et
à la limite des provinces de Grenade et Cordoue,
présente une orographie à peine altérée par de
douces collines qui ajoutent au paysage une
touche de variété. Il n’y a que dans la zone sud
que le terrain s’élève de façon passagère, avec la
montagne Pedroso. C’est pourquoi la majeure
partie de ces terres est consacrée à l’olivier et
aux céréales.
Fuente de los Allalantes de Villanueva de Tapia
(Fontaine de Allalantes de Villanueva de Tapia)
.
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Route Terre des Brigands
Route Terre des Brigands
Iglesia rupestre (Église rupestre)
Près du pont de plan médiéval qui enjambe le
ruisseau Bebedero, se trouvent les restes du
couvent franciscain, appelé Nuestra Señora de
Consolación de las Algaidas, qui sont à l’origine de cette localité et constituent son unique
édifice à l’ancienneté historique notable.
CONVENTION BUREAU
confirme la nécropole chalcolithique d’Alcaides,
à trois kilomètres du village, un ensemble de
tombes creusées dans la roche et datant d’environ trois mille cinq cents ans.
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Ermita de la Virgen de Gracia (Ermitage de
la Virgen de Gracia)
L’urbanisme et l’architecture de cette municipalité reflètent les caractéristiques propres
aux villages de cette région de Malaga, où se
distinguent quelques façades du XVIII e et
d’autres constructions singulières intéressantes.
Casa de la Cantina (Maison de la Cantina)
L’ermitage de la Virgen de Gracia, situé dans le
parc du même nom, répond aux canons traditionnels de l’architecture. L’intérieur renferme une
peinture d’une certaine valeur artistique qui représente la Virgen de Gracia.
L’église paroissiale San Pedro Apóstol, érigée
au début du XVIIe siècle, a connu de profondes
restaurations au XVIIIe et à la fin du XIXe siècle,
lorsque la façade a été reconstruite. Cette
construction se distingue des toits du village par
sa hauteur et sa couleur, car elle est réalisée en
brique de maçonnerie. Sa tour svelte à deux
corps, où sera installée l’horloge en 1948, est surmontée d’un petit toit à quatre pentes décoré de
tuiles de couleur. L’intérieur, à deux nefs, se distingue par les charpentes en bois et le chœur ,
pour ce qui est des éléments architecturaux. Mais
ce temple abrite également plusieurs sculptures
de grand intérêt artistique, telle une Immaculé
Conception du XVIIe siècle et les images de Notre
Père Jésus de Nazareth et de la Vierge des sept
douleurs, datant toutes deux du XVIIIe siècle, très
vénérées par les habitants. Mention spéciale aux
archives du temple, parmi les plus complètes de
la province, car elles conservent des recensements et des registres des baptêmes et des mariages depuis 1626, ainsi que d’autres documents
épiscopaux et testaments.
En se promenant dans les rues du village, le
voyageur pourra admirer la Maison de la Cantina, l’un des plus anciens édifices de cette localité ; la fontaine d’Allalantes, datant du début du
XVIIIe siècle ; ou le lavoir de San Antonio, dont la
valeur anthropologique dépasse celle archéologique, il s’agit en effet de l’une des rares
constructions de ce type toujours conservées
dans la région de Malaga.
En juillet a lieu l’un des évènements les plus intéressants de cette localité : le Festival International du Cante de Poetas. Il consiste à chanter ou
réciter des vers et des poèmes de façon improvisée. Cette ancienne tradition, dont l’origine remonte au Moyen-Âge, a connu un véritable essor
et elle représente aujourd’hui, enfin considérée
comme un concours international, une vitrine
Archidona
pour les meilleurs poètes locaux et ceux venant
d’autres pays comme Cuba, le Brésil, Porto Rico,
Panama et même quelques européens.
Il ne faut pas non plus oublier la Semaine Sainte,
qui débute le mercredi saint et s’achève le samedi saint. Ces jours-là, plusieurs confréries effectuent des processions dans les rues du village
avec leurs saints respectifs, la célébration culminant avec la représentation d’El Paso (char portant des statues figurant des scènes de la Passion). Des passages de l’Ancien et du Nouveau
Testament sont représentés par les habitants, qui
deviennent des acteurs improvisés, avec la particularité que les textes, en castillan ancien, sont
en vers.
.
.
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Route Terre des Brigands
Route Terre des Brigands
Iglesia de San Pedro Apóstol (Église San
Pedro Apóstol)
Les premières données documentées apparaissent au XVIe siècle et font référence à des
querelles entre les localités d’Iznájar (Córdoba)
et Archidona qui, profitant de la confusion due
aux partages qui ont suivi la conquête chrétienne, réclamaient les terres de l’actuelle Villanueva de Tapia. À cause du va-et-vient entre
l’une et l’autre municipalité, cette zone obtiendra très vite le nom d’ « Entredicho » (l’Interdit). Étant donné que la dispute semblait sans
fin, il a fallu recourir à l’intervention du Trésor
Royal, dont les conseillers ont décidé qu’El Entredicho resterait au sein du Patrimoine Royal
(20 juin 1602). Le manque de liquidité de la
Couronne a encouragé Philippe III à vendre
une partie des terres les moins rentables, parmi elles El Entredicho. Le terrain a été acheté
par un membre du Conseil Suprême de Castille, Pedro de Tapia. C’est grâce à ce mécène
que le village, connu aujourd’hui sous le nom
de Villanueva de Tapia, a commencé à se
constituer au XVIIe siècle.
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Des restes de constructions romaines et arabes
démontrent que la municipalité a accueilli ces
deux civilisations, mais ces gisements, très dispersés, n’apportent pas suffisamment de données pour structurer, même un minimum, l’histoire de ce village.
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À l’abri du pic de Conjuro et des Montagnes
Gracia et Grajas se trouve le village d’Archidona. Son emplacement, sur une colline avec un
imposant ravin derrière lui, depuis lequel il domine un vaste territoire, répond à un besoin historique à caractère stratégique-défensif et au
fait qu’il se trouve dans une zone de passage
naturel entre la haute et la basse Andalousie.
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Plaza Ochavada
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L’héritage historique-artistique généreux de
cette localité est, sans aucun doute, le fruit de
son long passé agité. À partir des restes des
murailles romaines, sur lesquelles se distinguent des éléments carthaginois et même phéniciens, les Arabes ont donné naissance à une
forteresse qui, à l’origine, possédait trois ceintures défensives dont deux sont toujours debout. L’ancien château médiéval occupe un
versant de la montagne, car de l’autre côté se
trouve un ravin presque inexpugnable. Sa
construction, ou plutôt, son agrandissement a
débuté avec les Arabes au IXe siècle. Le premier roi nazarite a reconstruit la forteresse au
XIIIe siècle et très peu d’éléments lui ont ensuite été ajoutés. De l’ensemble se distingue
la Puerta del Sol restaurée, un accès en coude, imposante par la solidité de sa physionomie et qui est orientée vers l’est. Dans la partie haute se trouvaient les dépendances du
gouverneur de la citadelle et la citerne. L’emplacement du château nous offre le meilleur
panorama du village et de ses alentours.
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Ermita Mozárabe de Archidona (Ermitage
mozarabe d'Archidona)
Lors du soulèvement mené par Omar Ben Hafsun, à la fin du IXe et au début du Xe siècle, Archidona a vécu des années incertaines, jusqu’à
ce qu’elles soit conquise en 907 par l’émir Abd Allah. C’est enfin sous le califat de Cordoue que
sont revenues les années de prospérité sous l’impulsion de l’agriculture et du commerce. Cependant, une fois le pouvoir musulman réparti entre
Iglesia de la Virgen de Gracia (Église Virgen
de Gracia)
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Route Terre des Brigands
Castillo de Archidona (Château d'Archidona)
En ce qui concerne la fondation et les origines
historiques de cette ville, nous savons que depuis
des temps anciens l’homme préhistorique s’est
abrité dans certaines grottes des montagnes voisines, comme en attestent les restes retrouvés.
Ce sera pourtant une population originaire de
l’ancienne Tartesse qui s’installera de façon durable sur ces lieux. Plus tard, ce sont des établissements, déjà organisés en société, phéniciens
et carthaginois qui ont été retrouvés. Ces derniers l’appelaient Oscua et ont commencé la
construction de l’enceinte fortifiée. Sous la domination romaine, elle a reçu le nom d’Arcis Domina (Dame des Hauteurs), une référence claire à
son emplacement. Ce nom, cette fois à l’époque
arabe, a dérivé en Arxidurna. Cette médina est
même parvenue à devenir capitale de la Cora de
Rayya, ce qui correspondrait à la capitale de la
province de Malaga. Des faits historiques de
grande importance ont eu pour cadre sa forteresse, comme la proclamation d’Abd el Arman I en
émir indépendant en l’an 711.
les royaumes de taïfas, de nombreux affrontements se sont produits et la pénurie et l’abandon
se sont de nouveau emparés de ces terres, jusqu’à qu’elles passent aux mains du royaume nazarite de Grenade en 1238. Après une période relativement calme sont arrivées la stabilisation politique et la relance économique de la région, persistant jusqu’aux premières querelles avec les
troupes chrétiennes qui, imparables, préparaient
la conquête de Grenade après la reddition des
territoires voisins. À partir de la chute d’Antequera (1410), Archidona tardera encore un demisiècle avant de passer aux mains chrétiennes, ce
qui intervient le 28 juillet 1462. Une fois la zone
pacifiée, après la conquête définitive du dernier
réduit musulman, une nouvelle ère incite la population à abandonner la Ville haute, limitée par les
murailles. C’est alors que se multiplient sur le
flanc de la colline les constructions qui constituent l’emplacement actuel du village. Le roi chrétien Henri IV offre Archidona en qualité de seigneurie aux Comtes d’Ureña et aux Ducs d’Osuna, qui l’ont dirigée jusqu’au XIXe siècle.
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ARCHIDONA
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PATRONAT DE TOURISME &
Casa Consistorial (Hôtel de ville)
Il peut sembler paradoxal que le monument le plus
connu et représentatif d’Archidona soit une
construction datant de 1786. Il s’agit de sa célèbre
place Ochavada, réalisée par les maîtres d’œuvre
locaux Antonio González Sevillano et Francisco Astorga Frías. Sa conception, de plan octogonal, répond à une astucieuse combinaison d’urbanisme
français de style classique avec des éléments autochtones à la touche baroque et mudéjare.
Le premier édifice érigé dans l’Archidona chrétienne est l’église paroissiale Santa Ana, construite
en 1505 par bulle du Pape Jules II. Même si elle a
été construite dans le style gothique tardif, comme
nous pouvons l’observer sur la voûte de croisée
d’ogives qui couronne sa capilla mayor (chapelle
principale), des éléments baroques lui ont été ajoutés au XVIIIe siècle, comme le grand retable du
maître-autel ou le magnifique portail de pierre. Son
clocher triangulaire est très original, une œuvre
sans précédent connu en Andalousie. Au XIXe
siècle, elle connaît une profonde restauration, visant à l’agrandir par deux bas-côtés et à surélever
la nef centrale. À l’intérieur se trouvent des pièces
d’imagerie utilisées lors des processions de la Semaine Sainte, comme le Cristo del Descendimiento ou l’Amarrado a la Columna, datant de la fin du
XVIe ou du début du XVIIe siècle.
Pour sa part, l’église Victoria, qui date également
du milieu du XVIe siècle, appartenait au couvent aujourd’hui disparu des Mínimos. Elle est divisée en
trois nefs, séparées par des piliers cruciformes et
dans la nef centrale s’ouvrent des balcons à linteau,
très fréquents dans les églises de claustration. En
ce qui concerne son extérieur, il présente un portail
maniériste équilibré surmonté d’un campanile en
brique.
Face à ce temple nous trouvons l’édifice de la
Cilla, qui servait à entreposer les récoltes et les
rentes en espèce, raison pour laquelle il présente les sobres formes castillanes en accord avec
le caractère fonctionnel qu’il avait. Même si sa
construction remonte au XVIe siècle, son portail,
réalisé en pierre, est de style baroque, tout comme les armoiries ducales dont il est flanqué. Il
abrite aujourd’hui les dépendances municipales
de l’Hôtel de ville.
Le comte d’Ureña a fondé en 1531 l’ancien
couvent de Santo Domingo, une construction
imposante, organisée autour d’un grand patio
central carré, sur l’un des côtés duquel se trouve l’église. Au portail sobre et à l’austère campanile, il s’élève sur le hameau adjacent et domine le paysage de la vallée qui s’étend à son
pied. Cette communauté religieuse a été hégémonique dans le domaine spirituel d’Archidona
jusqu’au désamortissement de Mendizábal, moment où elle quitte la ville. Le couvent, après
être resté inutilisé de nombreuses années, a été
récemment restauré afin d’accueillir l’Hôtel École du couvent de Santo Domingo.
L’ermitage de San Antonio se trouve adossé
au cimetière, dans la zone d’El Egido. Il s’agit
d’une construction du XVIIe siècle répondant à
une typologie d’origine populaire : blanchi à la
chaux et doté d’un petit campanile.
L’église Escuelas Pías ou ermitage du Nazareno, qui se trouve près du collège aujourd’hui disparu des Escolapios, l’actuel Lycée d’études secondaires, remonte également à cette époque.
Ce temple, d’une seule nef couronnée d’une
voûte en berceau et de lunettes sur lesquelles
s’ouvrent des œils-de-bœuf trilobés, abrite l’image de Jésus de Nazareth, sculpture du XVIe
siècle, d’une grande valeur artistique et très appréciée des habitants de cette localité.
La Semaine Sainte est la célébration à laquelle
Archidona se consacre totalement et ce n’est
pas pour rien qu’il s’agit d’une tradition vieille de
cinq cents ans. Du dimanche des Rameaux jusqu’à celui de Pâques, les confréries parcourent
les rues de sa vieille ville pour arriver sur la place Ochavada où des trônes, des parures et des
imageries, brillent de tout leur éclat. En effet, Archidona possède un magnifique patrimoine de
sculptures à la valeur artistique inestimable, citons entre autres : le Cristo de la Columna (XVIeXVIIe siècle), Jesús Orando en el Huerto (XVIIe),
Jesús Preso (XVIIe), Jesús Nazareno (XVIe),
Cristo de la Expiración (XVIIe-XVIIIe), Dulce
Nombre (XVIIe, attribuée à Pedro de Mena),
Cristo de la Humildad (XVIe) ou le Cristo del
Descendimiento ou del Santo Sepulcro (XVIe, de
l’imagier d’Antequera Diego de Vega). En ce qui
concerne les Vierges, elles appartiennent au
genre Dolorosa andalouse, ce sont des figures
vêtues pour lesquelles seuls le visage et les
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Convento de las Mínimas (Couvent de las
Mínimas)
Le couvent des Mínimas, de l’Ordre de San Francisco de Paula, a été fondé en 1551. Il est aujourd’hui bien conservé et accueille toujours cette communauté religieuse, même si elle a connu une importante restauration au XVIIIe siècle. Le superbe
portail baroque ainsi que la tour polygonale en
brique rouge, dotée d’un chapiteau en céramique
polychrome blanche et verte, datent eux aussi de
cette époque.
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L’ancienne mosquée de la ville arabe est devenue,
après la conquête, le temple chrétien dédié à la patronne d’Archidona, la Virgen de Gracia. Nous pouvons distinguer deux parties bien différenciées dans
sa construction : les trois premières nefs, parallèles
entre elles et orientées vers l’est, qui représentent
les restes arabes ; et trois nefs perpendiculaires
ajoutées aux précédentes au XVIIe siècle. Après cet
agrandissement, c’est son orientation qui a été modifiée, maintenant vers le nord. Elle est encore utilisée aujourd’hui pour le culte chrétien. Il faut remarquer les magnifiques colonnes d’époque musulmane et le font baptismal datant du XVe siècle.
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VILLANUEVA DEL TRABUCO
Les terres de Villanueva del Trabuco occupent la
partie la plus orientale de la contrée d’Antequera,
longeant la province de Grenade et la contrée de
l’Axarquía. Le territoire se situe au pied des montagnes Gorda et San Jorge, où se trouvent les
plus hautes altitudes de la municipalité. Son orographie, exceptés les pics cités, se caractérise
par des reliefs doux généralement couverts de
céréales et d’oliviers.
L’église paroissiale Nuestra Señora de los
Dolores est la construction la plus importante
de Villanueva del Trabuco. Le Duc d’Osuna a
ordonné la construction du temple au XVIIIe
siècle, sur les fondations de l’ancien ermitage
de Santa María Egipcíaca et il a été restauré
au siècle dernier. À l’intérieur, il faut distinguer
le retable de son maître-autel, qui abrite les
sculptures de la Virgen de los Dolores, le Sagrado Corazón et San José con el Niño. L’extérieur se distingue par sa tour-clocher qui
s’élève sur la porte principale, ainsi que par
son revêtement en carrelages. La façade, de
couleur blanche, présente un portail doté d’un
arc en plein cintre avec des pilastres et une
corniche sur la partie supérieure qui l’encadrent comme du stuc. Elle est couronnée par
trois baies vitrées décorées de vitraux qui
équilibrent l’ensemble architectural.
Son territoire municipal révèle la présence
d’établissements humains depuis la Préhistoire
et postérieurement sous la domination romaine
et wisigothe. Suite à ces périodes débute un silence historique jusqu’au XVIIIe siècle, lorsque
Charles III ordonne le repeuplement de la région par des colons étrangers, principalement
des Flamands et des Allemands. Au début du
nouveau siècle, en 1808, Villanueva del Trabuco se séparera d’Archidona.
Le centre de la ville présente deux zones bien
différenciées par le relief qui les accueille. À
partir de la place Prado, centre névralgique du
village, débute la partie la plus plane et com-
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Ermita de la Virgen del Pilar (Ermitage Virgen
del Pilar )
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Villanueva del Trabuco
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Fuente de los cien caños (Source des Cents Jets)
Cette municipalité renferme, curieusement, un
nombre considérable d’ermitages qui méritent
d’être visités, même s’ils ne possèdent pas une
grande valeur historique-artistique.
L’ermitage de la Virgen del Puente, situé
entre la place Prado et le pont sur la rivière
Guadalhorce, aussi petit que sobre, abrite
l’image de la Virgen de los Dolores, à laquelle
les habitants sont spécialement dévoués. L’ermitage de la Virgen del Pilar, de construction
récente, se trouve à Moheda, dans les alentours d’Alazores. L’ermitage de San Antonio a
été construit en mémoire d’Antoñico Rosas,
habitant des lieux. L’ermitage de San Juan se
trouve dans le quartier de Morales. Enfin, l’ermitage San Isidro Labrador se trouve à Beatas,
quartier du district de Cortijuelos, à un peu plus
d’un kilomètre du village.
Dans cette municipalité nous pouvons également admirer les canaux de dérivation traditionnels, créés au XIX e siècle, rigoles qui, à
la manière d’aqueducs, amenaient l’eau du
Guadalhorce jusqu’aux différents moulins à
huile et à farine qui existaient dans le village.
Depuis le plus en amont de la rivière, ils
transportaient l’eau jusqu’à une structure de
pierre qui la conduisait à un orifice. Celui-ci
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merciale de la localité, en opposition aux rues
sinueuses, étroites et en pente qui se trouvent
derrière la place, typiques d’un village montagnard malaguène.
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Iglesia Nuestra Señora de los Dolores (Église
Nuestra Señora de los Dolores)
Les ruisseaux qui descendent de ces montagnes
forment la rivière Guadalhorce et sont alimentés
par les nombreuses sources qui se trouvent au
pied de celles-ci. Cette eau exubérante favorise
la multiplication des peupliers blancs ou noirs et
des frênes
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mains sont sculptés. Parmi celles-ci, citons :
María Santísima del Amparo, María Santísima
del Amor y de la Sangre et María Santísima de
los Dolores, datant du XVIIe siècle, alors que la
Virgen de la Paz et la Virgen de la Soledad remontent au XVIe.
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PATRONAT DE TOURISME &
À quelques kilomètres du village se trouve la
source des Cents Jets, l’endroit où naîtrait la
rivière Guadalhorce. Les habitants et les visiteurs profitent de cette formidable source comme d’un lieu de détente pour passer une
agréable journée champêtre.
VILLANUEVA DEL ROSARIO
La physionomie de cette municipalité est marquée par les montagnes Jobo et Camarolos qui
non seulement offrent des lieux à la beauté insoupçonnée mais représentent également l’altitude la plus haute de la contrée au niveau de
Chamizo (mille sept cent quarante et un
mètres). Il faut également y ajouter les pics Alto
de Hondonero (mille quatre cent vingt mètres)
et Pelao (mille trois cent quatre-vingt-sept
mètres) pour leur hauteur et la valeur de leur
paysage.
Cette zone étant l’un des passages naturels
entre la côte et l’intérieur de l’Andalousie, les
établissements humains se sont produits très
fréquemment, c’est pourquoi nous retrouvons
des restes archéologiques paléolithiques, néolithiques, chalcolithiques et de l’Âge de Bronze.
La présence romaine a été importante dans cette
municipalité et au-delà des grandes constructions,
son héritage nous a laissé quelques villes, pressoirs et moulins.
Les wisigoths ont également peuplé cette zone,
comme le démontrent les nombreuses nécropoles
découvertes (Calerilla, Repiso, Rabia, Picacho),
où ont été retrouvés des restes de céramique,
des bagues et des boucles, entre autres. Cependant, la majorité, se trouvant dans des propriétés
privées, a été spoliée et même détruite par les
activités agricoles. Il est donc impossible de les
visiter.
Certains chercheurs pensent que Puebla del
Saucedo, ville qui a donné naissance à cette municipalité, a commencé à se former au XVIIIe
siècle. Quand, à la fin du XIXe siècle, l’Alto Guadalhorce a commencé à se repeupler, « El Saucedo » appartenait à la juridiction d’Archidona,
jusqu’à ce qu’elle se fasse appeler Villanueva del
Rosario. Et ce après sa séparation et la formation de sa municipalité, qui s’est produite en
1827.
Le voyageur ne trouvera pas dans cette localité
un itinéraire de monuments très attrayant, pas
plus d’édifices qui pour leur allure pourraient être
Ermita de Nuestra Señora del Rosario
(Ermitage de Nuestra Señora del Rosario)
considérés comme ayant une certaine valeur historique-artistique. Non, car sa jeunesse (elle a
pratiquement été construite au XIXe siècle) l’a
écarté de l’impulsion architecturale qu’ont représentée les périodes mudéjare, renaissance, baroque ou néoclassique et dont ont profitée les
autres villages.
En contrepartie, elle offre une organisation de
rues d’un grand charme, très irrégulières étant
donnés les dénivelés du terrain sur lequel elles
reposent et qui débouchent sur de petites places
à l’incomparable saveur andalouse. L’architecture populaire, avec son empreinte particulière et
son absence de préjugés académiques, est visible dans n’importe quel recoin du village et
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Villanueva del Rosario
La municipalité de Villanueva del Rosario est
traversée d’est en ouest par la première section
du Guadalhorce qui de par son débit s’apparente plus, sur ces terres, à un petit ruisseau qu’à
une rivière, même s’il reçoit les eaux des ruisseaux Cerezo et Parroso. Quelques kilomètres
plus bas, il s’élargira et fertilisera la vaste vallée
qui porte son nom.
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produisait un jet si puissant qu’il était capable de bouger les pierres à moudre. Une
déviation du cœur naturel de la rivière Guadalhorce était ainsi obtenue pour que l’eau
devienne le moteur des moulins. Des restes
de ces canaux sont conservés dans les métairies de Prevenio, Maletas, Huerto del
Viejo, La Fábrica ou El Molinillo. Cependant, c’est dans la métairie de San Antonio
Jabonero qu’il est réellement possible de les
apprécier, car elle possède encore la structure en pierre où arrivait l’eau. Sur la place du
village, ces sentiers en pierre grâce auxquels
l’eau circulait, forment un jolie fontaine dans
un monument que la municipalité a dédié aux
canaux de dérivation.
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L’ermitage de Nuestra Señora del Rosario, situé entre les sites de Nacimiento et Hondoneros,
est un édifice d’une seule nef, doté d’une façade
sobre sur laquelle un grand arc encadre la porte
d’accès. Il est surmonté d’un petit campanile doté d’un arc en plein cintre qui abrite la cloche.
L’église actuelle, également consacrée à la Virgen del Rosario, a été totalement restaurée en
1994 et repose sur le précédent, construit en
1760 et détruit en 1962. La façade, à trois
porches, présente un portail central doté d’un arc
en plein cintre encadré à la façon du stuc. Elle
possède une seule nef et présente diverses
images de tous côtés. Le presbytère est précédé
d’un arc en brique apparente et est naturellement
éclairé grâce à des baies vitrées situées sur sa
partie supérieure.
La municipalité de Casabermeja, au sud des montagnes Torcal et Las Cabras, a été, depuis la nuit
des temps, l’un des principaux accès reliant le littoral à l’intérieur de la province grâce à l’étroite et
sinueuse vallée du Guadalmedina, la rivière qui la
traverse.
Casabermeja
Le paysage de ces terres est varié tant par son
orographie que par ses cultures. Sur ses terres,
nous pouvons admirer des oliviers, des amandiers, la basse montagne, de vastes champs de
céréales et des terres de travail autour des nombreuses métairies qui parsèment le territoire.
Aux alentours du village, des traces d’établissements préhistoriques sont apparues, comme le
démontrent les sépultures mégalithiques des collines de Lagar, Chapera et de la métairie d’El
Hospital. Mais ce ne sont pas les uniques vestiges qu’a laissé l’homme primitif sur ces terres.
En effet, à quatre kilomètres du village vers l’est,
sur la colline Mojea, se trouvent une vingtaine
d’abris, certains d’entre eux conservant à l’intérieur des peintures schématiques et anthropomorphiques de couleur rouge qui datent de la période chalcolithique.
L’atelier de potier de la Colline Alcaide et les
ruines de la fontaine Parras appartiennent à la
période de domination romaine. Elles se trouvent
dans le village, rue San Sebastián.
Il est très probable que l’origine du nom du village
vient du son arabe Qsar Bemeja (château vermeil),
car il ne fait aucun doute que les Arabes sont passés sur ce territoire. De cette époque il ne reste
que les vestiges d’une ancienne muraille et la Tour
Zambra, datant du XIIIe siècle, à seulement quatre
kilomètres du village et à côté de l’ancien Chemin
Royal. Depuis son emplacement, nous dominons
l’un des panoramas les plus surprenants de la province de Malaga, tant par l’étendue du terrain qu’il
est possible d’admirer que par la beauté du paysage. Nous accédons à cette vigie par une route de
randonnée d’environ trois heures, mais les splendides sites découverts compensent amplement
l’effort consenti.
Le village actuel, fondé au temps des Rois Catholiques, a obtenu son indépendance en tant que ville en 1630, après l’achat, par certains habitants, de
ces terres à la Couronne. Cette localité a su garder
la saveur vieillie de ses rues étroites, aux maisons
à deux étages tout au plus, qui possèdent, sur certaines façades, des niches où placer des images de
saints et de vierges pour la vénération populaire.
Cementerio de Casabermeja
(Cimetière de Casabermeja)
L’église paroissiale Nuestra Señora del Socorro a été construite au cœur s de la première moitié du XVIe siècle et a connu une importante restauration au XVIIIe. Sa structure intérieure suit les
normes de l’époque : trois nefs, dans ce cas très
larges, séparées par des arcs en plein cintre. À
gauche du temple se trouve la niche de la Virgen
del Carmen, avec une abondante décoration baroque et à droite se situe celle de Jésus de Nazareth. L’extérieur est présidé d’une grande tour
de plan carré et à cinq corps qui est recouverte
de tuiles arabes.
Près du village se trouve le très original cimetière
de San Sebastián. Il s’agit d’un cimetière presque
unique du fait de la singularité de ses panthéons,
tombeaux et pinacles impeccablement blanchis à
la chaux. À son originalité il faut ajouter un soin
particulier qui lui a valu la reconnaissance en tant
que Monument National en 1980.
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Route Terre des Brigands
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CASABERMEJA
CONVENTION BUREAU
ajoute à l’urbanisme particulier de la ville cette
touche peu rationaliste et désinhibée que nous
remercions parfois, surtout quand elle est accompagnée de fontaines chantantes, de pots de
fleur colorés et d’une extrême propreté, qui rehaussent la blancheur de ses maisons.
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PATRONAT DE TOURISME &
Pratiquement au centre géographique de la province de Malaga, le territoire de Villanueva de la
Concepción s’étend depuis le pied de la montagne d’El Torcal jusqu’aux Monts de Malaga. De
cette façon, les vastes plaines fertiles deviennent,
parfois brutalement, des terrains fortement accidentés. Malgré tout, ces terres, présidées par
l’imposant massif d’El Torcal, sont prodigues en
oliviers, amandiers et champs de blé.
Il existe des vestiges d’établissements humains
sur cette région correspondants au Paléolithique
Moyen, même si la présence de l’homme au Néolithique est beaucoup mieux documentée, nous
pensons notamment aux haches en pierre polie
sur les sites de La Alhaja, Pilas de Cobos, el Cortijillo et Fuente Pareja, entre autres.
Selon certains chercheurs, les Ibères ont fondé le
premier village mentionné sur ce territoire municipal, qui deviendrait plus tard une ville romaine.
Villanueva de la Concepción
À la chute de l’Empire Romain succède un vide
historique de plusieurs siècles, desquels il n’existe aucun document attestant ce qui a pu se passer sur ces terres. Cependant, nous savons que
pendant la période nazarite, l’importante ville
d’Antikaria (Antequera) était défendue par une
ceinture de châteaux qui contrôlaient le passage
vers la ville de Malaga. Ceux de Cauche, Hins Almara et Xébar, ce dernier se situant dans la municipalité de Villanueva de la Concepción, servaient de protection aux trois passages naturels
vers la côte.
L’importance du château de Xébar, construction nazarite des XIIIe-XIVe siècles, est démontrée par le fait qu’après la conquête d’Antequera par l’Infant don Fernando le 4 septembre
1410, les nazarites ont repris possession de
Le territoire dépeuplé de Villanueva de la
Concepción a retrouvé une certaine importance
quand, au cœur s de la deuxième moitié du
XVIIIe siècle, débute la construction du Chemin
Royal qui reliera Malaga et Madrid. Avec ce chemin ont commencé à apparaître des hameaux et
des métairies qui, avec le temps, formeraient la
ville actuelle, qui a obtenu son statut officiel de
Village Rural le 3 novembre 1880. Après des années de revendications, le Conseil du Gouvernement de la Communauté d’Andalousie confère à
Villanueva de la Concepción la catégorie d’Entité
Locale Autonome le 25 février 1992.
La construction du Chemin Royal a laissé dans
cette municipalité quelques œuvres à la beauté
architecturale certaine, comme les ponts León,
Horcajo et celui de la rivière Cauche. Sa
construction a débuté des années après l’entrée
en service de la voie, lorsque certaines zones se
sont révélées impraticables par temps de pluie.
La modification du Chemin Royal incluait ces
ponts, qui constituent toujours des voies de communication utiles et marquent également le début
de l’histoire récente du village.
Autre construction singulière de ce village : la métairie appelée Cortijo Grande, qui accueillait à
ses débuts, au XVIIe-XVIIIe siècle, le couvent jésuite de San Ildefonso. Se façade surmontée
d’un campanile à la touche néo-classique est toujours conservée. De nos jours, il s’agit d’une propriété privée qui conserve sur ses terrains an-
nexes une autre construction ancienne : une tour
de guet d’origine
arabe, dont la fonction principale était d’exercer un contrôle sur les routes commerciales
entre les vallées des rivières Campanillas et
Guadalhorce.
Le village de Villanueva de la Concepción présente un agréable tracé aux rues larges et aux
grandes places bien décorées, comme celles
de García Caparrós et Andalucía, qui concentrent une bonne partie de l’activité commerciale, ou la rue Iglesia, où se trouve la paroisse Nuestra Señora de la Inmaculada
Concepción. Cette construction du XIX e
siècle possède un seul étage. À l’intérieur il
faut distinguer un retable de style néo-classique, alors que l’extérieur présente un soubassement et une façade blanchie à la chaux
surmontée d’un campanile.
Ce temple abrite la sculpture de l’Immaculée
Conception, patronne du village, qui est le centre
des célébrations de la Foire d’Août, très suivie
par les habitants. Il accueille également la célébration de la Fête des « Verdiales », doyenne du
genre dans la province de Malaga. Les meilleurs
« pandas » (groupes d'artistes populaires d'inspiration flamenco) de toute la province remplissent
de tradition ancestrale les rues et les places de
cette localité.
L’une des particularités de la Semaine Sainte de
Villanueva de la Concepción est que les processions sont organisées par la Municipalité et
non pas par les confréries.. Le jeudi Saint, les
images de Jésus de Nazareth et María Santísima
de los Dolores parcourent les rues. La première
est une remarquable sculpture du XVIe siècle provenant d’Antequera et la seconde, très restaurée,
date du XVIIIe.
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Route Terre des Brigands
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Villanueva de la Concepción
cette forteresse à l’automne de la même année, l’ont pillée et ensuite détruite. Le gouverneur d’Antequera l’a reconstruite mais, après la
guerre de Grenade, l’enclave a perdu de sa valeur stratégique et est restée à l’abandon pour
finir en ruine. Aujourd’hui nous ne conservons
que le donjon et une partie des deux enceintes
de plan octogonal.
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VILLANUEVA DE LA CONCEPCIÓN
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Cette localité possède également un patrimoine touristique naturel de premier ordre : El
Torcal, au pied duquel s’étend le village. Déclaré Espace Naturel Andalou Protégé en
1929, Parc Naturel en 1978 et enfin Site Naturel en 1989, l’État n’a fait que constater ce qui
était évident : l’énorme valeur de cette enclave
privilégiée en terme de faune, de flore, de géomorphologie et de paysage, éléments pour
lesquels elle est connue et reconnue dans le
monde entier.
Pour faciliter la découverte de ce fantastique
monde aux formes aussi bizarres qu’évocatrices, le visiteur peut suivre les indications
des routes « verte » et « botanique », représentant les anciens chemins signalés par
des marques vertes et jaunes. N’importe lequel transportera le voyageur dans un monde fascinant qu’ont créé ces formes karstiques si capricieuses.
Villanueva de la Concepción
Dans cette forêt de pierre se trouve le mirador
de Ventanilla, depuis lequel il est possible
d’admirer les Monts de Malaga, la vallée de la
rivière Campanillas, affluent du Guadalhorce
et, au fond, la frange bleue de la Méditerranée.
Ce formidable paysage a inspiré des poètes
comme Jorge Guillén ou Salvador Rueda, qui
ont chanté la beauté de la pierre et de ses
formes saisissantes et inquiétantes.
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Route Terre des Brigands
Sa superficie de plus de vingt kilomètres carrés, dont une partie appartient à cette localité, est formée d’avens ou dolines (dépression
fermée presque ronde), de lapiaz (dalles ciselées de rigoles par la dissolution), de poljés
(dépression fermée à fond plat, de grande
taille et plutôt allongée), des couloirs et des
précipices. L’action de la pluie et du vent,
pendant des milliers d’années, a créé ce prodige de la nature.
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ANTEQUERA
ALCAZABA
Adresse : Quartier historique.
Horaire : Visites guidées toutes les demi-heures.
Fermé le lundi. Du mardi au samedi de 10.00 à
14.00 et de 15.30 à 18.00 h.
MUSÉE-COUVENT DE LAS DESCALZAS
(DES DÉCHAUSSÉES)
Adresse : Carmelitas Descalzas. Pza. de las Descalzas, 3
Horaire : Du mardi au vendredi de 10.30 à 13.30 et de
17.00 à 18.30. Samedis, de 10.00 à 12.00 et de 17.00 à
18.30. Dimanches, de 10.00 à 12.00.
Site Web : www.museoconventualantequera.com
E-mail : [email protected]
Téléphone : (+34) 606 85 57 92 / 952 84 19 77
15.
CHÂTEAU DE BENADALID
Adresse : Au bout de la rue Calle Real
Horaire : Ouvert tous les jours.
Téléphone : (+34) 952 15 27 53
ÁLORA
MUSÉE TAURIN MUNICIPAL
Adresse : Paseo María Cristina, s/n. BP : 29200
Horaire : Fermé le lundi. Du mardi au samedi, de
10.00 à 14.00 et de 16.00 à 19.00 h. Dimanches
et jours fériés, de 10.00 à 14.00.
Téléphone : (+34) 618 26 11 20
MUSÉE MUNICIPAL DE ÁLORA
Adresse : Plaza Baja de la Despedida, s/n (à côté de l'église de la Encarnación). BP: 29500
Horaire : Du lundi au vendredi de 10.00 à 14.00
heures. Samedis : 11.00-14.00 ;
Fermé le dimanche.
Téléphone : (+34) 952 49 55 77
MUSÉE MUNICIPAL
Adresse : Palacio de Nájera, Plaza del Coso Viejo.
Horaire : Fermé le lundi. Du mardi au vendredi
de 10.00 à 13.30 et de 16.30 à 18.30. Samedis,
de 10.00 à 13.30. Dimanches et jours fériés, de
11.00 à 13.30 heures. Entrée : 3 euros.
Groupes : sur rendez-vous une semaine à l'avance. Lycées gratuit. Groupes : 1 euro.
Monuments el musées
Horaire : Du lundi au vendredi de 9.00 à 15.00 ;
Le week-end : de 10.00 à 13.30 et de 17.00 à
20.00. Visites à convenir avec la mairie.
Téléphone : (+34) 952 51 20 02
BENADALID
BENALAURIA
MUSÉE ETHNOGRAPHIQUE
Adresse : C/ Alta, 115. BP: 29491.
Horaire : de 12 à 14 h. et de 16 à 18 (uniquement le week-end). Pendant la semaine, sur rendez-vous préalable.
E-mail : [email protected]
Téléphone : (+34) 952 15 25 48
.
.
MAISON-MUSÉE DU RAISIN SEC
Adresse : C/ del Santo Cristo, 5
MUSÉE MUNICIPAL DE ARDALES
Adresse : Avda. de Málaga, 1. BP: 29550
Horaire : Du mardi au dimanche : de 10.30 à 14.00 et
de 16.00 à 18.00 (en hiver) et de 16.00 à 19.00 h (en été)
Téléphone : (+34) 952 45 80 46
296
Malaga, Soleil, Monuments et Musées
Index
www.visitcostadelsol.com
Monuments el musées
ALMÁCHAR
ARDALES
MUSÉE MUNICIPAL DE PARQUE DE
ARDALES (DU PARC DE ARDALES)
Adresse : Parque del Conde de Guadalorce,
Embalse del Conde de Guadalhorce
Horaire : Du lundi au dimanche de 10.00 à 13.00
et de 17.00 à 20.00.
Téléphone : (+34) 952 45 80 87
ET MUSÉES
MOULIN DE LA PACA
Adresse : Ctra. Alhaurín de la Torre-Alhaurín el
Grande. Km. 74
Horaire : de 9.30 à 20.00. Sur rendez-vous préalable.
Site Web : www.molinodelapaca.com
E-mail : [email protected]
Téléphone : (+34) 629 763 566/ 952 56 61 36
MUSÉE DES US ET COUTUMES DE
SAN BENITO
Adresse : Route A-45 sortie 86. BP : 29200
Horaire : du mardi au dimanche de 12.30 à 17.00
h. du vendredi au samedi de 20.00 à 23.00 h.
Téléphone : (+34) 952 11 11 03
MUSÉE DE HOJIBLANCA
Adresse : Ctra. Córdoba-Málaga s/n
Horaire : d'octobre à mai (du lundi au vendredi) de
9.00 à 13.30 h. L'après-midi (du lundi au jeudi) de
16.00 à 17.30 h. De juin à septembre, uniquement
le matin (du lundi au vendredi) de 8.30 à 14.00 h.
Site Web : www.hojiblanca.es
E-mail : [email protected]
Téléphone : (+34) 952 84 14 51
mONUMENTS
ALHAURÍN EL GRANDE
E-mail : [email protected]
Téléphone : (+34) 952 70 40 21
Malaga, Soleil, Monuments et Musées
297
BENALMÁDENA
MUSÉE ARCHÉOLOGIQUE MUNICIPAL
Adresse : Avda. de Juan Luis Peralta, 49
Horaire : Du mardi au samedi de 9.30 à 13.30 et de
17.00 à 19.00. En été, de 9.30 à 13.30 et de 18.00 à
20.00. Dimanches et jours fériés, de 10.00 à 14.00.
Site Web : www.benalmadena.com/museo
E-mail : [email protected]
Téléphone : (+34) 952 44 85 93
CHÂTEAU DE COLOMARES
Adresse : Carretera del sol. Urb. El Vinazo (La Carraca)
Horaire :Tous les jours de 10.00 à 14.00 et de 16.00 à 19.00.
Site Web : www.castillomonumentocolomares.com
E-mail : [email protected]
Téléphone : (+34) 952 44 88 21 / 666 467 987
CENTRE D'EXPOSITIONS
Adresse : Avda. Antonio Machado, 33.
BP : 29630
Horaire : En hiver, du mardi au samedi de 10.00
à 14.00 et de 17.00 à 19.30. Dimanches et jours
fériés, de 11.00 à 13.30 heures. En été, de 10.00
à 14.00 et de 18.30 à 21.00.
Site Web : www.benalmadena.es/centroexposiciones
E-mail : [email protected]
Téléphone : (+34) 952 56 28 20
MUSÉE D'ETHNOHISTOIRE
Adresse : C/ Arco de la Villa, s/n
Horaire : Du lundi au vendredi de 11.00 à 14.30
et de 16.00 à 18.30. Samedis, de 11.00 à 16.00.
Fermé le dimanche.
Téléphone : (+34) 952 89 51 48
MAISON NATALE DE BLAS INFANTE
Adresse : C/ Carreras, 51
Horaire : Du lundi au vendredi de 11.00 à 14.30
CASARABONELA
MOULIN DE LOS MIZOS
Adresse : C/ Albaina, s/n. BP: 29556
Horaire : Samedis, de 18.00 à 19.00. Dimanches, de 11.00 à 12.00.
Téléphone : (+34) 952 45 65 61
MUSÉE D'ART SACRÉ
Adresse : Église paroissiale de Santiago Apostol. C/ Baluarte. BP: 29566
Horaire : samedis et dimanches,
de 16.00 à 18.00 heures.
Téléphone : (+34) 952 45 60 67
ESTEPONA
MUSÉE ETHNOGRAPHIQUE, MUSÉE DE
PALÉONTOLOGIE ET MUSÉE ARCHÉOLOGIQUE
Adresse : C/ Matías Prats, s/n
Horaire : Du lundi au vendredi de 9:00 à 15:00
heures. Samedis : de 10:00 à 14:00 heures
Téléphone : (+34) 952 80 71 48
MUSÉE TAURIN ANTONIO ORDOÑEZ
Adresse : C/ Matías Prats, s/n
Horaire : Du lundi au vendredi de 9:00 à 15:00
heures. Samedis : de 10:00 à 14:00 heures
Téléphone : (+34) 952 80 71 48
FRIGILIANA
PALAIS DEL APERO
Adresse : Cuesta del Apero, 10
Horaire : du lundi au vendredi, de 9.00 à 20.00 h.
Samedis : 9.00 -18.00. Dimanches : 10.00 - 15.00
Site Web : www.frigiliana.es
Téléphone : (+34) 952 53 42 61
FUENGIROLA
CHÂTEAU SOHAIL
Adresse : Ctra. Nacional 340. Paseo Marítimo
Rey de España
Horaire : Au printemps, de 10 à 18.30. En été, de
09.30 à 21.00. En automne, de 10.00 à 18.30. En
hiver, de 10.30 à 18.00.
Téléphone : (+34) 685 855 246
MUSÉE D'HISTOIRE
Adresse : C/ María Josefa Larrucea, 3
Horaire : Du mardi au samedi. Printemps et automne : de 10.30 à 13.30 et de 17.30 à 20.00.
Été : de 10.30 à 13.30 et de 18.30 à 20.30. Hiver
: de 10.30 à 13.30 et de 17.00 à 19.00.
Téléphone : (+34) 685 85 52 46
GAUCÍN
MUSÉE ETHNOGRAPHIQUE
Adresse : Avda. Ana Tobal, s/n. BP : 29480
Horaire : De 10.00 à 14.00 h.
E-mail : [email protected]
Téléphone : (+34) 952 15 11 86
LA PEDANÍA DE BENAQUE
MAISON NATALE DE SALVADOR RUEDA
Adresse : C/ Salvador Rueda
Horaire : libre.
Téléphone : (+34) 952 40 00 42
MALAGA
ABBAYE DE SANTA ANA
Adresse : C/ Cister. BP: 29015
Horaire : Du lundi au samedi de 10.00 à 13.00 h.
Téléphone : (+34) 952 21 69 71
ABBAYE DU PALAIS DE LA DOUANE
Adresse : Plaza de la Aduana. Salón de las Columnas.
Exposition partielle des fonds du musée des beaux-arts.
Horaire : Fermé le lundi. Mardi de 15.00 à 20.00.
Mercredi, jeudi et vendredi : de 9.00 à 20.00. Samedis et dimanches : de 9.00 à 15.00.
Téléphone : (+34) 952 21 36 80
ALCAZABA
Adresse : C/ Alcazabilla, s/n
Horaire : Hiver : de 8.30 à 19.00. En été, de
09.00 à 20.00.
Téléphone : (+34) 952 21 76 46
CATHÉDRALE
Adresse : C/ Molina Lario, s/n
Horaire : De 10.00 à 18.45. Samedis, de 10.00 à 17.45.
Téléphone : (+34) 952 21 59 17
MUSÉE DE LA CATHÉDRALE
Adresse : C/ Molina Lario, s/n
Horaire : De 10.00 à 18.45. Samedis, de 10.00 à 17.45.
Téléphone : (+34) 952 21 59 17
MUSÉE MUNICIPAL
Adresse : Paseo de Reding, 1
Horaire : Ouvert tous les jours (expositions).
Hiver : de 10.00 à 20.00. En été, de 11.00 à 21.00
Site Web : www.museomunicipalmalaga.es
Téléphone : (+34) 952 22 51 06
MUSÉE PICASSO
Adresse : C/ San Agustin, 8
Horaire : Du mardi au dimanche
de 10.00 à 20.00 heures.
Site Web : www.museopicassomalaga.org
Téléphone : (+34) 952 12 76 00
MUSÉE-MAISON NATALE PICASSO
ET FONDATION PICASSO
Adresse : Plaza de la Merced, 15
Horaire : du lundi au samedi, de 10.00 à 20.00 ;
dimanche, de 10.00 à 14.00 heures. Fermé les
.
.
298
Monuments el musées
Monuments el musées
CASARES
et de 16.00 à 18.30. Samedis, de 11.00 à 16.00.
Fermé le dimanche.
Téléphone : (+34) 952 89 55 21
Malaga, Soleil, Monuments et Musées
Index
www.visitcostadelsol.com
Malaga, Soleil, Monuments et Musées
299
jours fériés.
Site Web : www.fundacionpicasso.es
Téléphone : (+34) 952 06 02 15
MUSÉE TAURIN ARÈNES
Adresse : Paseo Reding, 8. BP : 29016
Horaire : Du lundi au vendredi de 10.00 à 13.00
et de 17.00 à 20.00.
Site Web : www.la-malagueta.es
E-mail : [email protected]
Téléphone : (+34) 952 22 17 27
MUSÉE CONFRÉRIE ÉTUDIANTS
Adresse : Cl Alcazabilla, 5. BP : 29015
MUSÉE SANTO SEPULCRO
Adresse : Cl Alcazabilla, 5. BP : 29015
Horaire : Du lundi au vendredi de 09.00 à 13.00
et de 16.00 à 20.00. Samedis de 09.00 à 13.00 h.
MUSÉE DES MAISONS DE POUPÉES
Adresse : Cl Álamos, 32. BP : 29012
Horaire : du mardi au dimanche de 11.00 à 13.00
h. Autres visites sur rendez-vous par téléphone.
Site Web : www.museocm.com
E-mail : [email protected]
Téléphone : (+34) 952 21 00 82
MUSÉE INTERACTIF DE LA MUSIQUE
Adresse : Pl Marina de la, s/n. BP : 29015
Horaire : du lundi au vendredi de 10.00 à 14.00
et de 16.00 à 20.00 h. Week-ends et jours fériés
MUSÉE AQUARIUM AULA DEL MAR
Adresse : Avda. Manuel Agustín de Heredia, 35.
BP : 29001
Horaire : du lundi au vendredi, de 10.00 à 14.30
h. Fermé le samedi, dimanche et jours fériés.
Site Web : www.auladelmar.info
E-mail : [email protected]
Téléphone : (+34) 952 22 92 87
MUSÉE CENTRE D'ART CONTEMPORAIN
Adresse : C/ Alemania s/n. BP : 29001
Horaire : du mardi au dimanche de 10.00 à 20.00
heures sans interruptions. Fermé le lundi. Horaire d'été (du 1er juillet au 24 septembre) : du mardi au dimanche de 10.00 à 14.00 et de 17.00 à
21.00 heures.
Site Web : www.cacmalaga.org
E-mail : [email protected]
Téléphone : (+34) 952 12 00 55
MUSÉE TRANSPORT AÉRIEN
Adresse : Avda Comandante García Morato s/n.
Aéroport de Málaga, près du Terminal d'Aviation
Générale BP : 29004
Horaire : du mardi au dimanche de 10.00 à 14.00
heures. Mardi de 17.00 à 20.00. Fermé les lundis
et jours fériés du 25 décembre, 1er janvier, jeudi
et vendredi Saint.
Site Web : www.aeroplaza.org
E-mail : [email protected]
Téléphone : (+34) 952 04 81 76
MUSÉE DU VIN
Adresse : Plaza de los Viñeros, 1. BP : 29008
Horaire :
Horaire d'hiver : du 1er octobre au 31 mars : du
mardi au dimanche de 11.30 à 19.30 heures.
Horaire d'été : du 1er avril au 30 septembre : du
lundi au samedi de 12.00 à 21.00 h. Fermé le : 1
et 6 janvier, 24, 25 et 31 décembre et jeudi saint.
Site Web : www.museovinomalaga.com
E-mail : [email protected]
Téléphone : (+34) 952 22 84 93
MUSÉE INTERACTIF DES SCIENCES
ET TECHNOLOGIE
Adresse : Avda Luis Buñuel, 6. BP: 29011
Horaire :
Horaire d'hiver : Public en général : du lundi au
vendredi : 09.30 à 14.00 et de 17.00 à 20.00 h.
Samedis : De 10.00 à 14.00. Groupes : De 09.30
à 11.30, de 12.00 à 14.00, et 17.00 à 19.00 (excepté les mercredis)
Site Web : www.principia-malaga.com
E-mail : [email protected]
Téléphone : (+34) 952 07 04 81
MANILVA
CASTILLO DE LA DUQUESA
(CHÂTEAU DE LA DUCHESSE)
Adresse : Route nationale 340, Km. 142,9
Horaire : de 9.00 à 15.00.
Téléphone : (+34) 952 89 32 06
MARBELLA
Horaire : de 09.00 à 13.00 et de 18.00 à 20.00
E-mail : [email protected]
Téléphone : (+34) 952 90 27 14
MUSÉE DU BONSAÏ
Adresse : Parque Arroyo de la Represa
Horaire : Hiver (du premier septembre au 30 juin) : le
matin, de 10:30 à 13:30. L'après-midi, de 16:00 à 18:30.
En été (du premier juillet au 31 août) : le matin, de 10:30
à 13:30. L'après-midi, de 17:00 à 20:00.
Téléphone : (+34) 952 86 29 26?
MUSÉE RALLI
Adresse : Urb. Coral Beach. Km. 176. Puerto Banús
Horaire : du mardi au samedi (fermé les jours fériés). Uniquement le matin : de 10:00 à 14:00.
Fermé du 15 décembre au 15 janvier.
Téléphone : (+34) 952 85 79 23
MIJAS
MAISON-MUSÉE HISTORIQUE
ETHNOLOGIQUE DE MIJAS
Adresse : Plaza de la Libertad, 2 (Mijas Pueblo)
Horaire : de 10.00 à 14.00 et de 16.00 à 19.00.
Site Web : www.mijas.es/museos
E-mail : [email protected]
Téléphone : (+34) 952 59 03 80
MUSÉE DE LA GRAVURE ESPAGNOLE
CONTEMPORAINE
Adresse : Hospital Bazán, s/n
Horaire : Du mardi au samedi de 10.00 à 14.00
et de 17.30 à 20.30. Été : de 18.00 à 21.00. Fermé le dimanche, le lundi et les jours fériés.
Site Web : www.museodelgrabado.com
E-mail : [email protected]
Téléphone : (+34) 952 76 57 41
CENTRE D'INTERPRÉTATION DES
TOURS DE GUET
Adresse : C/ Torreón, s/n. La Cala (Mijas Costa).
BP: 29649
Horaire : du mercredi au dimanche de 10.00 à
17.00 h. Été : du mercredi au dimanche de 10.00
à 13.00 et de 20.00 à 23.00 h.
Site Web : www.mijas.es
E-mail : [email protected]
Téléphone : (+34) 952 59 03 80
MUSÉE CORTIJO DE MIRAFLORES
Adresse : C/ Jose Luis Morales y Marín, s/n
MUSÉE CARROMATO DE MAX
Adresse : Avda. El Compás s/n. BP : 29650
.
.
300
Monuments el musées
Monuments el musées
MUSÉE ART ET COUTUMES POPULAIRES
Adresse : Pllo Santa Isabel, 5. BP : 29005
Horaire : Matins (du lundi au samedi) de 10.00 à
13.30 h. Après-midis (du lundi au vendredi)
De 16.00 à 19.00 h. (en hiver). De 17.00 à 20.00
h. (en été)
Site Web : www.museoartespopulares.com
E-mail : [email protected]
Téléphone : (+34) 952 21 71 37
de 11.00 à 15.00 et de 16.30 à 20.30 heures.
Site Web : www.musicaenaccion.com
E-mail : [email protected]
Téléphone : (+34) 952 21 04 40
Malaga, Soleil, Monuments et Musées
Index
www.visitcostadelsol.com
Malaga, Soleil, Monuments et Musées
301
Horaire : du lundi au vendredi, de 09.00 à 19.00
h. samedis et dimanches, de 10.00 à 19.00 heures.
Site Web : www.mijas.es
E-mail : [email protected]
Téléphone : (+34) 952 58 90 34
MONDA
MAISON-MUSÉE MARI GLORIA
Adresse : Calle Amargura 2 29110
Horaire : Tous les jours de 12.00 à 14.00
et de 17.00 à 19.00.
Téléphone : (+34) 952 45 70 69
CHÂTEAU DE MONDA
Adresse : El Castillo, s/n. BP: 29110
Horaire : Ouvert tous les jours.
Téléphone : (+34) 952 45 71 42
NERJA
GROTTE DE NERJA
Adresse : Carretera de Maro, s/n
Horaire : En hiver, de 10.00 à 14.00 et de 16.00
à 18.30. En été, de 10.00 à 19.30.
Site Web : www.cuevadenerja.es
E-mail : admó[email protected]
Téléphone : (+34) 952 25 95 20
MUSÉE DU VIN DE MÁLAGA
Adresse : C/ Carreras, 39. BP: 29610
Horaire : Ouvert tous les jours.
Téléphone : (+34) 952 88 14 53
PIZARRA
MUSÉE MUNICIPAL DE PIZARRA
Adresse : Cortijo Casa Blanca. Ctra. C337 Carmana- Álora, Km. 2,3. BP: 29560
RINCÓN DE LA VICTORIA
CUEVA DEL TESORO (GROTTE DU TRÉSOR
ET CUEVA DE LA VICTORIA
(GROTTE DE LA VICTOIRE)
Adresse : Urb. Cantal Alto, s/n
Horaire : Visites guidées : du 15 juin au 15 septembre, à 10.45, 11.30, 12.15, 13.00, 16:45,
17:30, 18:15 et 19:00. Le reste de l'année, à
10.45, 11.30, 12.15, 13.00, 15.45, 16.30 et 17.15.
Téléphone : (+34) 952 40 61 62
CENTRE D'EXPOSITIONS
Adresse : Avda. Antonio Machado, 33.
BP : 29630
Horaire : En hiver, du mardi au samedi de 10.00
à 14.00 et de 17.00 à 19.30. Dimanches et jours
fériés, de 11.00 à 13.30 heures. En été, de 10.00
à 14.00 et de 18.30 à 21.00.
Site Web : www.benalmadena.es/centroexposiciones
E-mail : [email protected]
Téléphone : (+34) 952 56 28 20
MAISON FORTE DE BEZMILIANA
Adresse : Avda. del Mediterráneo, 149
Horaire : du mardi au samedi de 11.00 à 13.30 et
de 18.30 à 22.00 h. Dimanches, de 11.00 à
14.00.
Site Web : www.rincondelavictoria.es
Téléphone : (+34) 952 40 23 00
RIOGORDO
MUSÉE ETHNOGRAPHIQUE MUNICIPAL
Adresse : C/Iglesia, 14
Horaire : De 11.00 à 14.00 et de 17.00 à 20.00.
Téléphone : (+34) 952 73 26 20/ 952 73 21 54
RONDA
ARÈNES ET MUSÉE TAURIN
Adresse : C/ Virgen de la Paz, 15
Horaire : Janvier et février de 10.00 à 18.00. En
mars, de 10.00 à 19.00. D'avril à septembre, de
10.00 à 20.00. En octobre, de 10.00 à 19.00. Novembre et décembre, de 10.00 à 18.00.
Site Web : www.rmcr.com
E-mail : [email protected]
Téléphone : (+34) 952 87 41 32
PALAIS DE MONDRAGÓN
Adresse : Plaza de Mondragón, s/n
Horaire : du lundi au vendredi, de 10.00 à 21.00 h. Samedis, de 10:00 à 13:45 et de 16:00 à 20:00. Dimanches et jours fériés, de 10:00 à 15:00.
Téléphone : (+34) 952 87 84 50
MUSÉE DU BANDOLERO (BRIGAND)
Adresse : C/Armiñán, 65
Horaire : Du lundi au dimanche de 10:30 à 20:00.
Site Web : www.museobandolero.com
E-mail : [email protected]
Téléphone : (+34) 952 87 77 85
MUSÉE THÉMATIQUE LARA
Adresse : C/Armiñán, 29
Horaire : de 11:00 à 20:00.
Site Web : www.museolara.org
E-mail : [email protected]
Téléphone : (+34) 952 87 12 63
MUSÉE JOAQUIN PEINADO ET PALAIS
DES MARQUIS DE MOCTEZUMA
Adresse : Palais de Moctezuma.
Plaza del Gigante, s/n
Horaire : Du lundi au samedi de 10.00 à 14.00 et
de 16.00 à 19.00 (hiver). De 17.00 à 20.00 heures (en été). Dimanches et jours fériés, de 10.00
à 14.00 heures. Le 25 décembre et le premier
janvier, le musée restera fermé.
Site Web : www.museojoaquinpeinado.com
E-mail : [email protected]
Téléphone : (+34) 952 87 15 85
MUSÉE DU VIN DE RONDA
Adresse : C/ González Campos, 2. BP : 29400
Horaire : de 10.00 à 20.00.
Site Web : www.museodelvinoderonda.com
www.bodegaslasangrederonda.es
E-mail : [email protected]
[email protected]
Téléphone : (+34) 952 87 97 35
BAINS ARABES
Adresse : Barrio de Padre Jesús. C/ San Miguel.
Horaire : Du lundi au vendredi de 10:00 à 18:00.
Samedis, dimanches et jours fériés, de 10:00 à 15:00.
Téléphone : (+34) 656 95 09 37
SAN PEDRO ALCÁNTARA
MUSÉE D'ART MÉCANIQUE
Adresse : Centre culturel El Ingenio. La More na, s/n
Horaire : De 10.00 à 14.00 et de 17.30 à 20.00
(du lundi au vendredi)
Téléphone : (+34) 952 78 69 68
TOLOX
MUSÉE DES ARTS ET DES
TRADITIONS POPULAIRES
Adresse : Rez-de-chaussée de la bibliothèque
publique. BP: 29019
Horaire : du mardi au dimanche de 11.00 à 14.00
et de 18.00 à 21.00.
Téléphone : (+34) 952 48 73 33
TORREMOLINOS
MOULIN DE L'INCA
Adresse : Camino de los Manantiales, s/n
Horaire : En été (de mai à septembre) de 11.30
.
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Monuments el musées
Monuments el musées
OJÉN
Horaire : Du mardi au dimanche de 10:00 à
14:00 et de 16:00 à 20:00.
Téléphone : (+34) 952 48 32 37
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à 13.30 et de 18.00 à 21.00. En hiver (d'octobre
en avril) de 10.30 à 13.30 et de 16.00 h. à 18.00
h. Fermé le lundi.
E-mail : [email protected]
Téléphone : (+34) 952 052 401
VELEZ-MÁLAGA
MUSÉE DES CONFRÉRIES
Adresse : Église de Santa María de la Encarnación. C/ Real de la Villa, 1. BP : 29700
Horaire : du mardi au samedi de 10.00 à 14.00 et
de 17.00 à 20.00 h. Dimanches et jours fériés de
10.00 à 14.00 h. Fermé le lundi.
Site Web : www.agrupacioncofradiasvelezmalaga.es
E-mail : [email protected]
Téléphone : (+34) 951 28 43 00
PALAIS DES MARQUIS DE BENIEL
Adresse : Plaza Palacio, 1. BP: 29700
Horaire : de 9.00 à 15.00 et de 17.00 à 20.00.
E-mail : [email protected]
Téléphone : (+34) 952 50 74 01
MAISON DE CERVANTES
Adresse : C/San Francisco, 22. BP : 29700
Horaire : de 9.00 à 14.00 du lundi au vendredi.
Téléphone : (+34) 952 50 25 00
VILLANUEVA DE ALGAIDAS
Monuments el musées
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MUSÉE DE BERROCAL
Adresse : C/ Granada, 20
Horaire : Sur rendez-vous préalable.
E-mail : [email protected]
Téléphone : (+34) 952 74 31 31
.
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