Chrysanthème leucanthème (Marguerite)
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Chrysanthème leucanthème (Marguerite)
Chrysanthème leucanthème (Marguerite) Chrysanthemum leucanthemum L. Famille : Composées La marguerite est une plante provenant de l’Eurasie et qui s’est naturalisée au Québec à l’arrivée des colons. Elle s’est répandue abondamment dans les lieux habités du Québec et elle couvre les champs et les prés. Intérêt de cette plante Propriétés médicinales La tisane de fleurs de marguerite a des propriétés similaires à la camomille : calmante, digestive, diurétique. Elle aurait également des effets antispasmodiques et serait utilisée pour traiter l’asthme et la coqueluche. Utilisations culinaires Les feuilles sont récoltées au printemps avant que les boutons floraux apparaissent. Elles ont un goût poivré. Seules les jeunes feuilles, moins amères, sont cueillies et mélangées à une salade verte ou à un mesclun sauvage. Elles peuvent aussi être cuites avec des épinards ou des brocolis. Hachées et mélangées au persil, elles font un excellent taboulé. Hachées, les feuilles donnent du goût et de la couleur à tous les plats : rôti, soupe, riz, etc. Les boutons floraux sont utilisés juste avant que les fleurs ne s’ouvrent. Ils peuvent être consommés crus ou cuits. Comme les feuilles, ils ont un goût poivré qui se marie bien avec les viandes. Marinés, ils ressemblent aux câpres et peuvent s’utiliser comme ces dernières dans les salades, les sandwichs et les sauces. Les fleurs fraîches ou sèches font une agréable tisane ressemblant à la camomille bien que les fleurs séchées aient un goût un peu plus amer. Pour une infusion, mettre une poignée de fleurs dans 1 litre d’eau et laisser environ une dizaine de minutes. Si les moustiques parfois présents à l’intérieur des fleurs dérangent, on peut les immerger dans l’eau ou les mettre sur une tôle à biscuits dans le four chauffé à 200 ºC (400 ºF) pendant 5 minutes. Les fleurs peuvent aussi être mises dans une saumure (250 ml de vinaigre de cidre, 250 ml d’eau, 5 ml de sel). Pour ce faire, on verse la saumure bouillante dans un bocal rempli de fleurs et on conserve ce pot dans le réfrigérateur. Elles peuvent ensuite être utilisées pour décorer les plats, en prenant soin de délier les pétales un à un. Les fleurs ouvertes sont séchées et ensuite, lorsqu’on les broie, elles dégagent une odeur de crème douce. L’acide caprique contenue dans les fleurs séchées est responsable de cette odeur crémeuse ; on retrouve cette molécule dans le beurre et le fromage. La poudre de fleurs donne une épice au goût crémeux. Cette épice s’utilise bien sur les pâtes avec un peu de parmesan râpé. Elle est aussi intéressante à mélanger avec de la chapelure et elle peut ainsi servir de panure avec des légumes ou autres. Coopérative de solidarité Cultur’Innov, 162-A, Miquelon, St-Camille (Québec) J0A 1G0 Tél. : 819-340-1836; Fax : 819-828-0157; [email protected]; www.culturinnov.qc.ca 145 Autres utilisations La marguerite est une plante mellifère. Elle n’est cependant pas fréquentée par les abeilles domestiques mais seulement par de très petits insectes. Elle est aussi utilisée en ornemental, comme éléments dans les bouquets de fleurs ou dans les parterres. Toxicité : Aucun risque associé à la consommation de cette plante. Description La marguerite est une vivace mais, comme une bisannuelle, elle fait une rosette de feuilles la première année et elle produit ses fleurs et ses graines la deuxième année. Tige : Tige carrée d’une longueur de 30 à 60 cm, peu ramifiée. Feuilles : Il y a deux types de feuilles différentes. Les feuilles à la base forment une rosette. Elles sont obovées, oblongues et pétiolées. Elles se reconnaissent par leurs feuilles épaisses, leurs dents arrondies, leur longue queue et leur goût prononcé. Les feuilles sur la tige sont alternes, sessiles, embrassantes et incisées. Elles sont vert foncé et ont de grosses dents arrondies et espacées. Fleurs : La fleur, habituellement unique, est située au bout de la tige. Elle se compose d’un capitule à rayon blanc et à disque jaune, de 20 à 30 rayons et d’un long pédoncule. La floraison débute en juin et se poursuit tout l’été. Racines : La racine est oblique et tronquée. Espèces voisines : La marguerite blanche ressemble un peu à la matricaire maritime (Matricaria maritima) et à la camomille des chiens (Anthemis cotula) mais ses capitules (fleurs) sont plus gros et plats et ses feuilles sont grossièrement dentées. Les feuilles de ces deux espèces sont très divisées et elles ont habituellement plus d’un capitule floral alors que la marguerite a habituellement un seul capitule. Comment la distinguer des autres espèces? Ses gros capitules jaunes aux pétales blancs et ses feuilles grossièrement dentées. Habitat Milieux utilisés par l’espèce La marguerite est une espèce commune et présente partout au Québec. Elle se retrouve en milieux ouverts et ensoleillés tels que les terrains perturbés, les friches, les champs, les bordures de boisés et de routes, etc. Elle préfère les sols moins souvent perturbés, en particulier les pâturages et les champs de foin. Exigences particulières La marguerite semble préférer les sols pauvres en matière organique, un plein soleil et un terrain un peu perturbé. Elle pousse autant dans un sol humide que sec. Coopérative de solidarité Cultur’Innov, 162-A, Miquelon, St-Camille (Québec) J0A 1G0 Tél. : 819-340-1836; Fax : 819-828-0157; [email protected]; www.culturinnov.qc.ca 146 Récolte Quand? Les feuilles se cueillent en mai avant la sortie des fleurs, lorsqu’elles sont encore en rosette. Les boutons floraux sont utilisés lorsqu’ils sont fermés et fermes en juin. Peu après, les fleurs sont cueillies lorsqu’elles sont fraîchement écloses. Règle générale, la cueillette se fait lorsque la rosée est séchée, par une journée sèche et ensoleillée. Comment? Toutes les parties intéressantes se cueillent à la main. Pour les feuilles, on les secoue pour enlever la poussière puis on les coupe à la base, comme la laitue. Les boutons de marguerite se cueillent lorsqu’ils sont bien fermés et de texture ferme. Le moins de feuilles doivent être présentes lors de la cueillette des boutons. Pour enlever les feuilles, il suffit de transvider les boutons d’un sac à l’autre face à un ventilateur. Ensuite, les boutons sont mis dans des sacs de papier et réfrigérés au plus tôt car ils ont tendance à chauffer rapidement, ce qui les noircit. Lorsque vous cueillez, ne prenez que des plantes saines. Éviter de récolter des parties noircies, flétries ou malades. Conditions pour une cueillette durable La marguerite est une espèce assez envahissante et il y a très peu de risque qu’une récolte, même intensive, soit dangereuse pour l’espèce. Cependant, aucune étude n’a été faite concernant l’impact d’une cueillette intensive et répétitive sur l’espèce. Transformation (Voir section III, Transformation des PFNL : Produits alimentaires et santé naturels; Produits aromatiques) Les feuilles fraîches sont lavées, épongées puis mises au réfrigérateur. Les boutons sont marinés et les fleurs ouvertes, séchées. Entreposage Au réfrigérateur, il faut éviter le contact avec l’eau et la glace. Les parties séchées doivent être entreposées dans des endroits secs, frais et à l’abri de la lumière pour maximiser la fraîcheur du produit. Mise en marché Réglementation (Voir section III, Réglementation : Produits alimentaires; Produits aromatiques) Facteurs importants pour la mise en marché du produit Les feuilles doivent être fraîches, jeunes et propres. Les boutons doivent être bien fermés, de texture ferme et avec le moins de feuilles présentes possible. Les fleurs doivent être jeunes et exemptes d’insectes. Marché Certains restaurateurs sont intéressés par ces salades sauvages, qui sont disponibles dès le début ou la mi-mai, avant la salade fraîche en juin. Les boutons marinés et la poudre de fleurs offrent une avenue intéressante de commercialisation. Les restaurateurs contactés aimeraient recevoir les boutons de marguerite blanche congelés et empaquetés sous vide en format de 2 à 5 kg. Valeur marchande Les boutons de marguerite sont achetés 11 $ pour 500 g. Gourmet sauvage vend ses pots de boutons de marguerite au coût de 11,90 $/190 ml. Selon une étude réalisée en Gaspésie, un cueilleur pourra, dans un bon site, récolter entre ½ et 1,5 kg/h. Coopérative de solidarité Cultur’Innov, 162-A, Miquelon, St-Camille (Québec) J0A 1G0 Tél. : 819-340-1836; Fax : 819-828-0157; [email protected]; www.culturinnov.qc.ca 147