BPREA : l`heure de la rentrée a sonné
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BPREA : l`heure de la rentrée a sonné
20 LA MARNE AGRICOLE - VENDREDI 28 OCTOBRE 2016 COMPRENDRE FORMATION Depuis 1992, le CRFPS est habilité à organiser le BPREA grandes cultures. BPREA : l’heure de la rentrée a sonné Une formule valorisant les acquis de l’expérience En fonction de son diplôme en formation initiale, chaque candidat peut prétendre à une réduction de la durée de formation. C’est le cas des titulaires d’un Bac exemptés de l’UCG1 d’une durée de 140 heures et les titulaires d’un diplôme de Bac+2 sont épargnés de l’UCG2 (60 heures). D’autres diplômes permettent aussi une équivalence pour une ou deux UCARES. La formation à distance : un succès grandissant L’origine des candidats est de plus en plus variée : les métiers sont divers (professions médicale et juridique, ingénieurs en TP et bâtiment…) et les lieux d’habitation couvrent la France entière (voire l’étranger). Dans ce cas, la souplesse d’une formation à distance est indispensable. Les cours sont proposés sur un extranet, via lequel les stagiaires tion) ou des aides spécifiques aux demandeurs d’emploi sont accordés sur cette formation. Crédit : D.R. 4 5 candidats au BPREA (brevet professionnel de responsable d’exploitation agricole) viennent de rejoindre les bancs de la formation. D’abord créé avec une formule en suivi de cours, le diplôme s’est adapté à la variété de ses candidats en développant une formule de suivi à distance. Le BPREA est une formation diplômante pour les adultes qui souhaitent : accéder à la capacité professionnelle, percevoir les aides à l’installation ou valoriser une expérience professionnelle par l’obtention d’un diplôme d’État de niveau 4. Entre les enseignements généraux (math, informatique, français et biologie), les matières techniques et professionnelles (agronomie, comptabilité et machinisme pour les plus importants), le parcours de formation vise à plonger les candidats au cœur du métier de chef d’entreprise en agriculture (voir encadré). Un stage en exploitation est également proposé. Renseignements au CRFPS [email protected] ou 03 26 04 75 40 Cécile Goepfert, CRFPS LES 12 UNITÉS CAPITALISABLES (UC) Jean-Philippe, Émilie et Basile : fraîchement diplômés en juillet 2016. peuvent obtenir les supports de cours, des exercices et leur agenda. 12 à 15 journées de regroupements sont également proposées pour des révisions et les épreuves. Chacun apprend à son rythme Rappelons tout d’abord que le BPREA est un diplôme encadré par le ministère de l’Agriculture. Le cadre national impose d’obtenir les 12 UC dans un délai de cinq ans (voir conditions d’obtention). Ce laps de temps permet à chaque candidat de suivre les cours et de valider ses épreuves sur la durée qu’il souhaite. Un tiers des candidats choisit de suivre la formation en un an. Les autres stagiaires profitent de cette souplesse pour s’accorder deux à trois ans de suivi. Des financements CIF (congé individuel de formation), CPF (compte personnel de forma- JEAN-PHILIPPE, ÉMILIE ET BASILE TÉMOIGNENT DE LEUR BPREA Interrogés lors de leur passage au stage 21 heures, ils reviennent joyeusement sur leur période de formation en BPREA. Pour Basile et Jean-Philippe : c’est un projet en grandes cultures qu’ils veulent mettre en place. Quant à Émilie, elle a décidé de s’installer avec son mari sur une production apicole en avril 2017. Pour eux, le BPREA leur a apporté les bases essentielles au métier. Professeur dans un lycée, Émilie explique que le BPREA lui a tout apporté « je ne pensais pas que c’était un métier si technique. La partie agronomie m’a vraiment marquée avec l’imbrication de nombreux éléments pour que la plante puisse produire ». Pour Basile, c’est la rencontre avec de nombreux acteurs du monde agricole qui l’a marqué « dans l’UC commercialisation, on découvre l’univers des coopératives, des filières ; notamment dans des productions qu’on aurait jamais vues autrement : par exemple l’agriculture biologique et l’élevage ». Tous fraîchement diplômés, ils deviendront agriculteurs dans quelques mois. 2 UC générales : - UCG1 (140 heures) : utiliser en situation professionnelle les connaissances et les techniques liées au traitement de l’information (math, français, informatique) ; - UCG2 (56 heures) : situer les enjeux environnementaux et sociétaux de l’agriculture (biologie). 6 UC professionnelles : - UCP1 (28 heures) : élaborer un diagnostic global de l’exploitation agricole dans son environnement ; - UCP2 (28 heures) : prendre en compte les dynamiques sociales et professionnelles de son territoire pour en devenir acteur ; - UCP3 (63 heures) : gérer le travail dans l’exploitation agricole ; - UCP4 (189 heures) : réaliser le suivi administratif et la gestion de l’exploitation agricole (compta, gestion, fiscalité) ; - UCP5 (77 heures) : commercialiser les produits de l’exploitation agricole (connaissance des filières) ; - UCP6 (42 heures) : élaborer un projet professionnel (réfléchir à son projet d’installation). 2 UC Techniques : - UCT1 (322 heures) : agronomie (conduire un atelier de production de grandes cultures) ; - UCT2 (112 heures) : machinisme (gérer les équipements de l’exploitation agricole). 4 UCARES (Unités spécifiques au CRFPS ) – en choisir 2 : - Nouvelle activité (tourisme, activité équestre, production d’énergie ou de services) ; - Nouvelle production végétale (analyse technico-économique d’une nouvelle culture) ; - Élevage (analyse technico-économique d’une production d’élevage) ; - Qualification de l’exploitation (autodiagnostic de l’exploitation quant au référentiel HVE - Haute Valeur Environnementale). À noter : il est possible de suivre des UCT ou des UCARES dans d’autres établissements partenaires afin de travailler sur d’autres productions : maraîchage, élevage spécifique, production bio, tourisme à la ferme, transformation de produits ou vente directe par exemple. CONDITIONS D’OBTENTION Être âgé de plus de 18 ans au moment de l’inscription ; Justifier d’une période d’activité professionnelle au moins équi- valente à un an (temps plein) avant la fin de la formation ; Obtenir les 12 UC dans un délai maximal de cinq ans. AIDE La Chambre d’agriculture de la Marne accorde une aide de 33 500 euros à l’EPL de Châlons pour la mise aux normes de son atelier de transformation. Circuits courts : coup de pouce à la formation E n 2015, l’EPL (établissement public local d’enseignement et de formation professionnelle agricoles) de Châlons-en-Champagne a agrandi et restructuré son laboratoire de transformation. Fortement investie dans le développement des circuits courts, la Chambre d’agriculture de la Marne a soutenu le projet tout au long de sa mise en place et a octroyé une aide de 33 500 euros, remise symboliquement vendredi 14 octobre, en présence de Maximin Charpentier (président de la Chambre d’agriculture de la Marne) et de Jean Notat (conseiller régional, président du conseil d’administration de l’EPL de Châlons). Les enjeux sociétaux en matière de circuits courts sont de plus en plus forts. En effet, l’engouement des consommateurs pour des produits de qualité élaborés et commercialisés localement est manifeste. C’est pourquoi, la Chambre d’agriculture de la Marne accompagne depuis quelques années déjà les projets aussi bien individuels que collectifs de mise en place de circuits courts. C’est dans cette perspective que la Chambre d’agriculture de la Marne, par le biais de son président Maximin Charpentier, a octroyé une aide de 33 500 euros à l’EPL de Châlons-en-Champagne, représenté par Jean Notat, pour l’agrandissement, la rénovation et la mise aux normes du laboratoire de transformation de l’établissement. Comme l’a mentionné Jean Notat, « cet atelier vise un double objectif ». Pédagogique d’une part car il constitue un outil stratégique de formation des élèves de l’établissement et des produc- teurs aux techniques de transformation des produits. Économique d’autre part, car il permet aux producteurs ayant une petite diversification de disposer d’un moyen de transformation sans pour autant avoir à investir par eux-mêmes dans un tel laboratoire. À ce jour, une centaine de producteurs a eu recours à l’atelier de transformation de l’EPL de Châlons pour près de 50 produits différents transformés à base de viande, de légumes… Répondant aux normes sanitaires et d’hygiène HACCP, cet atelier est désormais reproduc- tible, adaptable et évolutif par rapport à la réglementation. Maximin Charpentier a rappelé que « la Chambre d’agriculture de la Marne a la volonté de participer à l’aménagement des territoires ruraux en soutenant des projets structurants », à l’instar de l’atelier de transformation de l’EPL de Châlons, tout « en accompagnant les agriculteurs dans le développement de nouvelles valorisations économiques ». Il souhaite par ailleurs que « l’enseignement agricole puisse s’approprier la démarche d’accompagnement des mutations agricoles ».