Monographie de la commune

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Monographie de la commune
Commune d’Avezac
Canton de Labarthe
Département des Hautes-Pyrénées
Monographie rédigée en 1887 par l’instituteur
I
La commune d’Avezac est située à l’est du département des Hautes Pyrénées ; au nord-est de
l’arrondissement de Bagnères. La plus grande longueur de la borne dite de la Poumarède, située au sud de la
commune, à celle de la Peyre, à l’extrémité nord, mesure environ 7 kilomètres ; de la Poumarède au ruisseau de
Bourg, dans la même direction, 4 kms 500 m. Elle a trois largeurs principales de l’est à l’ouest, de la borne
Goule de Neste au confluent de l’Avezaguet et du ruisseau de La Hitte, 5 kms 200 m ; de la fontaine ou borne
dite Croix d’Oratory à la limite extérieure du quartier dit Courade, 3 kms 500 et du Poteau de Lortet à la borne
d’Espèche-Lomné 4 kms 300. Elle s’étend par 17°59’36’’ de longitude occidentale et à 43°04’20’’ de latitude.
Elle est bornée à l’est par les territoires de Labarthe-Izaux-Lortet, au sud par ceux de LabastideEsparros-Lomné, à l’ouest par ceux de Tilhouse-Capvern et Lannemezan. Toutes ces limites sont déterminées
par le plan cadastral et surtout par les procès-verbaux de délimitation survenus à la suite de longs procès que la
commune a soutenus avec Labarthe, Tilhouse et Capvern.
Sa superficie est d’environ 1643 hectares, dont 184 hectares sont des prairies, 374 hectares de
labourables, 468 de forêts, 31 hectares de châtaigneraies, 16 hectares de pâturages, deux hectares de terrains
incultes, 523 hectares de landes ; le restant est occupé par les vergers, jardins, chemins, places et bâtisses.
Le sol d’Avezac comprend la plaine de la Lande qui s’étend au sud, à l’est et au nord du territoire et
forme une grande partie du Plateau de Lannemezan. Ses points les plus saillants séparent les eaux tributaires de
la Garonne d’avec celles qui s’en vont à l’Adour. Le reste, sans être la montagne proprement dite est parsemé de
coteaux, de collines (on en compte sept principales), de vallons enserrés et surtout de précipices et de gorges
profondes. Le village est bâti au centre du territoire, sur le penchant de trois collines qui se réunissent au milieu
de la localité ; il est exposé à trois aspects : à l’est dans sa partie ouest, au nord dans sa partie sud et au sud dans
sa partie nord ; Le sol inculte de la lande, ainsi que celui des terrains cultivés est en général maigre, sablonneux
et léger. La terre végétale y a très peu de profondeur et repose sur des fonds de roche schisteux plus ou moins
ferme. Elle retient peu l’eau, sauf dans les peu d’endroits où l’on trouve l’argile. Elle a besoin de fréquentes
pluies pour produire et de beaucoup de fumier.
Le hameau de Prat est bâti au sud sur un plateau gracieux, à l’aspect du sud est, abrité à l’ouest par deux
collines assez élevées, en partie cultivées, et où se trouvent deux carrières de pierre de taille calcaire, susceptible
de poli. Le sol de ce quartier est argilo-calcaire. Au nord et à l’ouest, dans des gorges profondes se trouvent les
forêts communales, soumises au régime forestier, d’une contenance de 463 hectares 65 ares.
L’administration forestière les a partagées en trois grandes masses et chacune d’elles en cantons. La
première masse comprend les cantons Alabès, Hayau et Caudère. Le canton d’Alabès, d’une superficie de 60
hectares 64 ares est situé sur un versant à pente douce et exposé à l’ouest et au nord-ouest. Le sol de ce canton se
compose d’une couche d’argile mélangée de sable d’une profondeur assez considérable sur presque tous les
points, reposant sur un banc de gravier et de gros cailloux roulés.
Le canton d’Hayau a 88 hectares. Il est situé sur un versant assez rapide, entrecoupé de ravins et exposé
à l’est et au nord. Le sol est formé d’une couche d’argile mélangée de sable, assez épaisse dans les ravins, mais
dépassant à peine 0m40 centimètres sur presque toute l’étendue du quartier, recouvrant une barre de schiste
argileux, compacte, où les racines prennent difficilement.
Le canton Caudère d’une étendue de 77 hectares 50 ares, est situé sur un versant à pente rapide, et
forme un demi-cercle dans son développement. Son exposition est au sud et au nord-ouest. Le sol est de même
nature que celui du Hayau. La deuxième masse comporte les cantons dits Teil et la Châtaigneraie de la Chine. Le
Teil d’une superficie de 53 ha.97ares est exposé à tous les aspects : à l’est et à l’ouest, dans sa partie sud et au
nord-ouest dans sa partie ouest, au nord, au sud et à l’ouest dans sa partie nord. La Châtaigneraie de la Chine
d’une contenance de 6 ha.57ares est à l’ouest sur un versant à l’aspect de l’est et de l’ouest. Le sol est de même
nature que le Teil.
La troisième masse est composée des cantons Bareille, Picou, Broucarousse et Arramas. La Bareille est
située sur un versant assez rapide à des expositions sud et le d’ouest. Ce canton est d’une contenance de 24
hectares. Les détritus végétaux et la bonne terre se sont amoncelés dans le ravin. Le sol est peu profond, maigre
et de nature argilo-calcaire. Picou. Ce canton est un ravin de 45 hectares ; il repose sur deux versants en pente
assez rapide, exposés au nord, au sud et à l’ouest. Le sol de même nature que celui de Bareille est peu profond
sur la crête et le versant. Le canton Broucarousse a 30 hectares. Il est situé sur deux versants rapides aux
expositions du nord-ouest et du sud-ouest. Le sol est de même nature, mais plus profond qu’au canton Picou.
L’Arramas est de 68 hectares 77 ares situé sur un versant rapide à l’exposition du nord-ouest. C’est un quartier
argilo-calcaire assez profond. Avezac n’a d’autres curiosités naturelles que ses gorges, ses ravins et les
magnifiques points de vue du sommet de ses collines et aussi l’ascension au donjon du XIV° siècle qui domine
la localité et qui semble placé là pour commander aux Baronnies ou pour servir à l’orientation des voyageurs
égarés dans ses parages difficiles. Les archéologues trouveraient sans doute des sujets d’études intéressants dans
la fouille des nombreux tumulus qui sillonnent les landes communales et qui portent les noms de Puyos ou Pujos.
Deux ruisseaux principaux, à défaut de rivière, formés chacun de plusieurs petits filets d’eau traversent
le territoire, en arrosant les prairies du sud au nord. Ce sont l’Avezaguet à l’est du village et le ruisseau de la
Hitte à l’ouest. Ils ont l’un et l’autre peu de débit, 20 à 30 litres par seconde ; leurs crues qui sont quelquefois
subites atteignent jusqu’à deux mètres. L’Avezaguet sert de limite naturelle dans la moitié de son cours inférieur
entre Avezac et Tilhouse ; le ruisseau de la Hitte, entre La Hitte et Avezac ; puis se réunissant, les deux ruisseaux
n’en forment qu’un seul jusqu’à l’Arros, affluent de l’Adour. Le confluent de l’Avezaguet et du ruisseau de la
Hitte fixe la limite des trois communes d’Avezac, La Hitte et Tilhouse. Une grande partie des eaux de la lande
constituent la source de la Baÿze-Devant qui coule au nord du territoire. A part ces dernières qui croupissent
dans des marécages, toutes les eaux de la commune sont douces et potables.
Il n’y a pas d’établissement thermal. Plusieurs petites sources, cependant, celles de Piarrou, de la
Picharotte notamment situées à l’origine du ruisseau de la Hitte, dont les bords sont des cressonnières, ont des
propriétés apéritives et légèrement purgatives. Elles ne sont fréquentées que par les habitants de l’endroit qui leur
doivent, dans bien des cas, le rétablissement de leur santé. On cite encore la Fontaine ou Hount des Cas, la Hount
Salado, la source légendaire de St Martin, celle de Navaillo dont les eaux sont captées et conduites au milieu de
la place du village ; la Hount d’Arribas, la Hount det Brugnou, qui alimente en grande partie le hameau de Prat ;
celle de Coumaÿere, à la source de l’Avezaguet, la Hount det Aréoulé, la Hount dé Vaco Mourto, celle de
Bareille, de las Viatèros et de las Peÿreros. Toutes ces sources d’eau douce donnent chacune de 50 centilitres à 2
ou 3 litres d’eau par seconde.
L’altitude d’Avezac varie à chaque pas ; il n’y a pas cent mètres de distance, que l’on puisse parcourir, à
part dans les landes, où elle ne présente une différence de plusieurs mètres. Le confluent du ruisseau de La Hitte
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et de l’Avezaguet a 430 mètres d’altitude ; c’est le point le plus bas ; le point de la Goutère, au fond du Cassoÿ a
543 mètres ; le village une moyenne de 657 mètres ; le Poteau d’Estaque est à l’altitude maximum de 666
mètres.
Le climat est froid ; l’air pur et subtil ; les brouillards y sont rares et de peu de durée. Les vents
dominants sont ceux de l’est et de l’ouest. On y éprouve aussi quelquefois le vent chaud du sud qu’on appelle
vent d’autan et qui finit ordinairement par devenir sud-ouest et par donner de la pluie. Le vent d’est est signe de
beau temps : celui de l’ouest amène la pluie, l’aquilon, le froid en hiver et toujours le frais en été. Le ciel n’est
pas généralement très nébuleux. Les orages sont ici fréquents depuis la mi-printemps jusqu’à la moitié de l’été ;
mais ils se résolvent le plus souvent en pluie, et les grêles, au moins considérables, y sont rares. Mais les gelées
s’y voient souvent jusqu’à la fin de mai et nuisent beaucoup aux graines qu’elles surprennent à leur floraison.
Les pluies y sont aussi souvent très abondantes et comme les terres sont fort en pente, ces déluges entraînent en
grande partie et laissent l’ardoise ou le roc à découvert. En hiver, il tombe beaucoup de neige et à plusieurs
reprises depuis la Toussaint jusqu’au mois d’avril ; il en tombe même en mai et couvre les blés, ce qui les fait
gâter, causant aussi de graves préjudices aux cultivateurs. La température ne va guère à -3 ou -4 l’hiver et ne
monte guère de +30° l’été. C’est un pays très sain ; on y voit peu de maladies.
II
D’après le recensement de 1886, la commune d’Avezac a 1048 habitants. Ce chiffre restera à peu près
stationnaire à cause des familles qui y sont très nombreuses et dont les membres tendent peu à s’expatrier. Le
village se compose de deux sections de bourg et le hameau de Prat ; ce dernier d’environ 300 habitants. Il y a
aussi bon nombre de maisons éparses aux quartiers Labit, La Serre, Hailla, Téch, Alabès, Carrèrecauoe et
Lasbarricaoues, autour du bourg ; à la Coumète dans Prat. Le tout a 214 feux, dont 70 à Prat.
La commune est administrée par un Maire, un adjoint et douze conseillers municipaux. Quatre
conseillers sont élus de Prat. Deux gardes champêtres, trois instituteurs, une institutrice congréganiste et un
garde forestier sont les seuls fonctionnaires qui habitent la commune. Elle est desservie pour le culte par deux
curés, car elle a deux paroisses, Avezac et Prat. Le curé de Prat dessert en même temps La Hitte, qui,
anciennement, était une annexe d’Avezac. Elle fait partie de la perception de Labarthe et desservie par le bureau
des Postes et Télégraphes de Labarthe. Un facteur fait la distribution des dépêches une fois par jour. La valeur du
centime est de 26,90. Les revenus ordinaires s’élèvent à 5000 francs.
III
On cultive à Avezac le blé, le seigle, l’avoine, l’orge, le maïs qui fut importé vers 1740 dont la culture
fut abandonnée pendant plus de vingt ans , après des essais infructueux, puis reprise avec plus de succès, par de
meilleurs procédés, et qui se répandit bientôt à tel point que la dîme en fut revendiquée à la fin du dix-huitième
siècle par le clergé et qu’un long procès survint entre l’Evêché de Tarbes et la Communauté qui refusait de
l’acquitter. Le sarrasin se cultive en petite quantité ; le millet y est commun et la pomme de terre y date de 1753.
Chaque pied de pomme de terre et de maïs est enlacé par la tige grimpante du haricot. On sème aussi le navet.
Comme plante industrielle, il y a le lin dont les femmes filent la filasse, dans les longues soirées d’hiver pour en
faire une toile qui défie, non en finesse, mais en solidité, les meilleurs producteurs du Nord. Ajoutons les
châtaignes qui sont une des grandes ressources de l’endroit. Comme prairies artificielles, il y a le trèfle, la
luzerne et le sainfoin.
Blé
Le blé se fait à la fin octobre ou la première quinzaine de novembre ; il succède toujours au maïs ou à la
pomme de terre. Ces trois cultures sont les plus importantes. Pour le blé, on passe la herse afin de niveler la terre
; on y répand ensuite le fumier puis après avoir subi la préparation au chaulage, le blé est semé à la volée. On
laboure ensuite la terre pour enfouir le grain. Une personne suit le laboureur pour enlever du sillon les mauvaises
herbes à l’aide d’un râteau aux dents de fer. Lorsque le blé a atteint une hauteur d’environ dix centimètres, on y
promène légèrement une herse aux dents pointues afin de donner un peu d’air à la plante, de la dégager des
mauvaises herbes sans la couper. Quelques jours après, quand la plante a pris un plus grand développement, on
procède au sarclage. Des femmes, en nombre, courbées vers la terre arrachent, avec les mains, une par une, les
plantes nuisibles. C’est un travail minutieux, long et pénible, mais auquel le cultivateur ne saurait se soustraire,
sans quoi : « La malheureuse ivraie et l’avoine stérile, dominent dans son champs et le rend infertile». On fauche
le blé comme on fauche le foin. Une femme vient après le moissonneur ; elle ramasse par brassées les épis
coupés et en forme des javelles que l’on laisse sécher deux ou trois jours. La faucille autrefois employée est
aujourd’hui complètement abandonnée. On dépique à la batteuse fonctionnant à l’aide de boeufs et de vaches.
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Un hectare de terre cultivé en blé donne lieu aux dépenses ci-après. Quand le blé succède immédiatement au
maïs ou à la pomme de terre, on ne met pas de fumier. On ne fume que les jachères que l’on ménage en très petit
nombre. Mais alors la terre demande un bon engrais qui consiste en fumier.
Dépense par hectare :
1. Fumier : 40 mètres cube à 6 f. l’un 240 f
2. Semence 3 hl 20 par hectare à 20 f. l’un 64 f
3. Travaux : 12 journées d’homme, à 2 f. l’une 24 f
4. Labourage : 6 j. de boeufs ou vaches à 2 f. 12 f
5. Sarclage : 48 j. de femme à 1 f. la journée 48 f
6. Moisson : 4 j. d’homme à 2f. 8 f
7. – id - : 8 j. de femme à 1 f. 8 f
8. Mise en gerbes : 6 j. d’hommes et femmes 9 f
9. Dépiquage : 4 paires de boeufs pendant 8 h à 2 f chaque 32 f
10 Id 12 personnes des 2 sexes à 1 f .50 1 8 f
Dépense totale par hectare 463 f
Revenu par hectare :
1. Blé : 24 hectolitres à 20 f l’un 480 f
2. Paille : 3200 kilogr. A 4f. les 100 kil. 128 f
Revenu total par hectare 608 f
Seigle
Le seigle se sème à la même époque que le blé et selon les mêmes procédés. Il ne nécessite pas les opérations de
sarclage
Dépense par hectare
1. Semence : 3 hl à 10 f l’un 32 f
2. Fumier : 24 mètres cubes à 6 f 144 f
3. Semeur : 6j. d’homme à 2 f. 12 f
4. Labour : 6 j. de boeufs à 2 f. 12 f
5. Moisson : 4 j. d’homme à 2 f. 8 f
6. –id- : 4 j. de femme à 1 f 8 f
7. Mise en gerbe et dépiquage - en tout 59 f
Dépense totale par hectare 275 f
Revenu par hectare :
1. Grain : 20 hectolitres à 10 f. l’un 200 f
2. Paille : 3200 kilogr. à 4 f. les 100 kil 128 f
Total du revenu par hectare 328 f
Avoine
Les semailles de l’avoine se font aussi à l’époque des semailles du blé et du seigle. Elle se sème sur la
terre où était le blé et par les mêmes procédés. Elle occasionne les mêmes dépenses que le seigle : 275 f.
Revenu par hectare :
1. Graine : 20 hectolitre à 9 f. l’un 180 f
2. Paille : 2800 kilogr. à 4 f. les 100 kil. 112 f
Revenu total par hectare 292 f
Orge
L’orge se sème sur la terre laissée libre par le maïs ou la pomme de terre. Les procédés de culture sont
les mêmes que ceux du blé et les dépenses les mêmes que celles de l’avoine et du seigle soit 275f
Rendement
1. Grain : 32 hectolitres à 15 f. l’un 420 f
2. Paille : 1600 kilogr. à 4 f les 100 kil. 60 f
Revenu total par hectare 480 f
Sarrasin
Le sarrasin est semé à la volée au mois de septembre sur le terrain libéré du blé. On en sème peu
d’étendue. Il ne demande pas d’engrais. On le moissonne au mois de novembre et on le dépique au fléau.
Rendement
1. Grain : 28 hectolitres par hectare à 10 f l’un 280 f
2. Paille : 1200 kilogr. à 2 f. les 100 kil. 24 f
Revenu par hectare 304 f
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Dépense et travaux par hectare 22 f
On en sème 1 hectolitre par hectare.
Millet
On sème le millet le mois de juin, à la volée, comme le blé, et après avoir fait subir à la terre la même
préparation. On le moissonne à la faux, en octobre, comme le foin. On le dépique en le faisant fouler par les
boeufs. On cultive cette graine en quantité.
Dépense par hectare
1. Semence : 3 hl 20 par hect. A 12 f. 50 l’un 40 f
2. Fumure : 16 mètres cubes fumier à 6 f l’un 96 f
3. Les travaux peuvent être évalués comme le blé 109 f
Dépense totale par hectare 245 f
Rendement par hectare
1. Grain : 32 hectolitres à 12f.50 400f
2. Paille : 2000 kilogr. à 4 f. les 100 kil 80 f
Rendement total par hectare 480 f
Maïs et haricots
Le maïs, l’une des principales cultures, se sème en mai toujours après le trèfle. On porte dans les
champs le fumier que l’on répand d’une manière régulière. Après un labour de 15 centimètres de profondeur, on
émotte la terre par un hersage. On trace les sillons au moyen d’un instrument (le marquadé) que traînent les
vaches et des femmes enfoncent la graine en terre à une distance de 20 centimètres. Quand le grain a germé, on
intercale chaque tige de maïs de plusieurs grains de haricots semés par le même procédé. A mesure que la plante
grandit on la butte à deux ou trois reprises, d’abord avec les boeufs, puis à l’aide de houes à la main. Avant la
maturité, on coupe la sommité des tiges pour servir de nourriture aux animaux. On récolte les épis le mois
d’octobre. Le maïs donne 20 hectolitres par hectare à 12 f 50 / 250 f. On en sème 4 décalitres par hectare. On
sème 8 décalitres de haricots par hectare et l’on récolte 2 à 3 hectolitres.
Pommes de terre
La pomme de terre, principale culture, se sème au mois d’avril dans le sol laissé libre par le lin, les
navets et quelquefois le blé. On y répand 28 mètres cubes de fumier par hectare. On laboure la terre et l’on
enfonce les tubercules à une profondeur de 20 centimètres, distants d’autant dans les sillons éloignés de 60
centimètres. Quand la plante est sortie de terre, on la butte à deux reprises différentes, comme on butte le maïs.
La pomme de terre se récolte en octobre et en novembre. Elle donne 192 hectolitres par hectare, contre 16
hectolitres de semence.
Navets
La culture des navets exige une main-d’oeuvre assez dispendieuse et ne donne pas de grands résultats
parce que les chaleurs de l’été leur nuisent beaucoup. On les sème en août et en septembre. Après avoir
préalablement fumé le sol, on le laboure et on le herse. La graine est répandue à la volée et couverte par la herse.
Quand la plante est développée, on la butte et l’on sarcle. On tire les navets de terre pendant l’hiver, au fur et à
mesure des besoins. Le printemps, on met à la place une autre culture.
Lin
La semence du lin se fait en septembre. Le terrain est labouré, hersé et sarclé avec le plus grand soin.
On répand ensuite la graine à la volée, à raison de 80 litres par hectare. Quand il a atteint 20 centimètres, on le
sarcle, comme le blé. On l’arrache à la fin juin. On l’égraine à l’entrée de l’hiver et on le met à rouir sur un pré
incliné.
Il donne par hectare environ 16 hectolitres valant jusqu’à 25 francs, soit 400 f. Bien que la tige du lin soit très
appréciée, on ne l’évalue pas parce qu’elle n’entre pas dans le commerce ; chacun cultive le lin pour son usage.
Luzerne et Sainfoin
La luzerne et le sainfoin se sèment en mai. Un labour énergique, une forte fumure et deux hersages. Un
troisième hersage recouvre la graine que l’on a répandue à raison de 32 kilogrammes par hectare. La semence est
encore répandue avec le blé. La première coupe, en mai, donne 3200 kilogr. à l’hectare. On fait deux autres
coupes d’un moindre rendement. On n’attend jamais la graine.
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Trèfle
Le trèfle est semé le mois d’octobre à raison de 12 hectolitres à l’hectare. Il donne de bons résultats ; il
atteint une hauteur de 50 centimètres.
Prairies naturelles
Les prairies ne demandent pas beaucoup de travaux ; récurer les rigoles de celles qui s’arrosent, porter
du terreau sur les autres et toutes, les bien nettoyer. L’eau y est distribuée par de petites rigoles qui se subdivisent
en ornières à partir du mois de mars. On a soin de l’enlever pendant le jour, lors des fortes chaleurs de l’été. On
fauche à bras, à partir de juin. Les prairies qui s’arrosent donnent une seconde coupe appelée regain et que l’on
fait en septembre. Les autres donnent seulement quelque herbe que l’on fait pacager. Un hectare de prairie
arrosable produit 4000 kilogrammes de foin et la moitié de ce poids en regain. Quant aux autres, leur rendement
est beaucoup moindre et très variable.
Forêts
Toutes les forêts communales d’Avezac sont soumises au régime forestier. Elles dépendent de la 23°
Conservation, de l’Inspection de Bagnères, du Canton de Lannemezan. Elles ne sont pas grevées de droits
d’usage, mais les habitants profitent de leurs droits de propriétaires en introduisant chaque année les bêtes à
corne, les bêtes de somme et les porcs dans les quartiers défensables. Un décret qui se renouvelle de cinq en cinq
ans, depuis celui du 5 juillet 1867, permet même, pour la période quinquennale, le pâturage des bêtes à laine. La
forêt est soumise au régime du taillis composé avec réserve d’un quart pour croître en futaie. Le canton de la
Châtaigneraie de la Chine continue à être traité en futaie plantée, productrice de fruits et mise hors de
l’aménagement. Le restant, 457 ha 08, à essence de 8/10 de chêne, 1/10 de hêtre et 1/10 de châtaignier, est divisé
en trois séries. La première se composant des cantons d’Alabès, Haÿau et Coudère, d’une étendue de 235 Ha 34,
est partagée en 25 coupes de 6 Ha 62 ares et exploitées en 25 ans. Le canton d’Alabès de cette série 69 ares 84
ares est entier en réserve. La 2° série se compose du canton Teil sont l’extrémité sud entre dans le quart de
réserve, soit 6 Ha 87 ares. Il est peuplé de 5/10° de chêne, 2/10 de hêtre et 3/10 de châtaignier. Le restant, 47 Ha
10 ares, est exploité sous forme de recépage, en dix années, par portions égales de 4 Ha 71. La 3° série, peuplée
de 6/10 chêne et de 4/10 hêtre, comprend les cantons de Bareille, Picou, Broucarousse et Arramas dont de partie
de l’est entre dans le quart de réserve, pour une contenance de 37 Ha 50 ares. Le restant, 130 Ha 31, distraction
faite de 8ha 35 ares de landes, est partagé en 25 coupes de 4 Ha 87 ares, pendant la première révolution. La carte
de la commune jointe à la présente fera connaître la position des divers cantons, l’assiette du quart de réserve et
la marche des coupes. Il est à remarquer que la révolution de 25 ans n’est que transition, qu’elle a pour but de
régulariser les peuplements le plus tôt possible, et de donner en même temps des bois exploitables, au
commencement de la 2° révolution qui deviendra la révolution normale, qui, croît-on, sera fixée à trente ans. A
cet âge, en effet, les bois des taillis atteignent, d’après ce que l’on a remarqué dans les forêts voisines de
Tilhouse, un plus grand accroissement moyen qu’à 25 ans, et qu’il y a avantage cultural et pécuniaire à l’adopter.
Les produits des coupes sont en général vendus en détail sur les lieux aux habitants d’Avezac et des communes
voisines. Le bois de feu, abattu, se vend sur place, de 6 à 8 f. le stère et le bois de service 20 f. au moins le mètre
cube en grume. Sur chaque coupe, il est imposé une certaine somme destinée tous les ans à des travaux
d’amélioration, qui consistent en fossés de clôture, ouvertures et amélioration des chemins de vidange et en
repeuplements artificiels. Le montant des ventes atteint 4000 francs par an.
Vignes
Il n’y a de vigne que quelques treilles atteintes tous les ans par l’oïdium. Le raisin n’y mûrit pas à cause
du froid.
Animaux
Chaque maison possède des boeufs et des vaches ; des vaches toujours pour les travaux et l’élevage.
Peu de chevaux. Quelques ânesses seulement. Il y a aussi beaucoup de troupeaux de brebis et moutons que l’on
tient dans les landes. La toison d’une brebis pèse environ 400 grammes et vaut 50 ou 60 centimes. Les bêtes sont
toutes chétives. Il est à remarquer qu’on ne fabrique ni beurre, ni fromage et que le lait est presque en totalité
absorbé par le nourrisson. On élève beaucoup de porcs, six, huit et jusqu’à dix par maison. On les conduit à la
glandée les mois de septembre et octobre et après les avoir engraissés pendant deux mois, on en tue un par
maison, et l’on vend les autres à un prix qui varie de 80 francs à 150 francs. Cette année, les cours du marché de
Lannemezan ont été de 70 centimes à 1 franc le kilogramme vivant. Chaque ménage a quelques poules dont la
ménagère tire quelques produits pour l’entretien du ménage. Les oeufs se vendent de 60 centimes à 1 franc la
douzaine. On n’élève pas à Avezac des oies, ni des canards : l’eau y est trop rare. On les achète tout formés et
après les avoir gorgés de maïs pendant quinze jours ou un mois, on les égorge, on les sale, on les fait cuire et on
les met dans un pot en terre vernie que l’on remplit de graisse. Une oie, ainsi engraissée, se vend une douzaine
de francs, tout plumée.
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Gibier
Avezac est un pays de chasse et de gibier. On trouve le lièvre que le renard détruit en grande quantité ;
le lapin sauvage qui peuple tout un quartier, le Tost. Et comme gibier de plume, la perdrix, le merle, la grive,
l’étourneau, la caille qui émigre l’hiver dans des régions plus favorisées ; la palombe de passage principalement
à l’Avezaguet les mois de septembre et octobre ; les ramiers qui accompagnent la palombe, le vanneau qui passe
en novembre, les grues que l’on voit dans les nues, à la suite les unes des autres, formant une ligne qui a l’aspect
d’un serpent et qui passent en décembre. Les oies sauvages qui réveillent, la nuit, par leurs cris le villageois qui
sommeille pour lui annoncer l’approche du mauvais temps ; les corbeaux qui, à cette même époque, noircissent
la campagne et remplissent les airs de leurs croassements ; enfin la sarcelle qui repose dans les marécages au
fond des prairies de l’Avezaguet et la bécasse qui promène dans les ravins et les goutils de tous les quartiers. Un
seul chasseur chasse avec permis. Trente braconniers se mettraient en règle avec la loi, s’il n’en coûtait pas
autant.
On ne se livre pas à la pêche ; les ruisseaux ont trop peu de poissons. On y signale l’anguille, l’écrevisse et la
petite ablette, celle-ci en quantité.
Les quartiers dits Cap des Hours, la Tour du Prat, Picou, possèdent des carrières de pierre de taille que
l’on exploite fort peu, mais qui sont d’importance. Il n’y a d’usine qu’une scierie et deux moulins à farine, mus
par l’eau de l’Avezaguet . Pas de manufactures ; seulement, quelques ateliers de tisserand, deux cordonniers, un
sabotier, trois forgerons, un charron, deux menuisiers et trois ou quatre charpentiers avec une demi douzaine de
maçons. Mais chaque ouvrier ajoute toujours à son métier, celui de cultivateur et c’est celui dont il retire le plus
de profit.
Voies de communication
Un chemin vicinal ordinaire, dit n°1, part du hameau de Prat, se dirige vers le bourg au nord, qu’il
traverse jusqu’à la place où il tourne à l’est, puis revient au nord, enfin à l’est, et vient déboucher sur la lande à la
route n°20 de Capvern au Pont de Loures, point dit du Poteau de l’estaque. A cette principale artère, viennent
aboutir le chemin de Sarrats, celui de la Poumarède, deux avenues de Labastide qui croisent le chemin de grande
communication n°62 des Baronnies à Lannemezan. Le chemin de la Hitte à Prat, celui de Lomné à Prat, celui de
Lespouyaous, d’Estantets de Coudon, de Coumeloungue, de Navailho, de la Serre, de Tost, de Bouparrouy,
d’Alabès conduisent aux différents quartiers de la commune. L’ancien chemin du Cassoÿ qui n’est plus qu’à
l’état de ravin est et sera toujours préféré par les piétons parce qu’il abrège sur le chemin principal. Tous les
chemins sont très mal entretenus. Ils sont constamment en mauvais état, sans cesse ravinés par les eaux à cause
de leur pente, sans qu’il y ait de cantonnier pour les réparer. C’est par le chemin n°1 que l’on va en voiture à
Labarthe, Lannemezan et Capvern. Il n’y a ni voie ferrée, ni voiture publique qui passe dans la localité. Trois ou
quatre voitures particulières seules osent affronter les pentes qui conduisent hors du village. Les gares les plus
rapprochées sont celles de Capvern et de Lannemezan. On va au chef-lieu de canton directement en traversant la
lande par des sentiers appelés Pautges, à pied, ou monté sur des ânesses. On se rend à Bagnères de même par des
sentiers des bois qui vont déboucher à la vallée de l’Arros, en aval, d’Espèche, après une marche longue, pénible
et difficile. Aussi va-t-on peu à l’Arrondissement.
Commerce
Avant Lannemezan, Avezac était le point de réunion des Baronnies et des environs. C’est là que se
faisait le commerce de la contrée. La présence de la halle et les titres déposés à la Mairie en font foi.
Aujourd’hui, il n’y a plus de commerce, même local ; tout se traite au marché de Lannemezan, le mercredi de
chaque semaine. Lannemezan est distant d’environ dix kilomètres. Les hommes vont y échanger les boeufs et les
vaches qu’ils vont acheter aux foires de Sarrancolin, Arreau, Guchen, Montréjeau, St Bertrand et Luchon. L’été,
lors de la saison des eaux de Capvern, les femmes du village partent pendant la nuit, des paniers sur la tête pleins
de petites choses, légumes, oeufs, cresson etc… qu’elles vont vendre aux baigneurs au point du jour.
Différemment, la localité ne possède ni boucher, ni épicier, ni aucun commerçant d’aucune sorte.
Mesures anciennes
Sont encore en usage pour les longueurs, la canne, la toise, le pied, le pouce, la ligne. Ce sont les
mesures des charpentiers et menuisiers. Pour les surfaces, le journal de 26 ares, la canne carrée ; le quintal, 50
kil, la livre de 400 gr. pour les poids ; pour les capacités, on parle beaucoup de la mesure, du sac de quatre
mesures ou 80 litres, du coupet, du boisseau et de la pugnère du meunier. On dit aussi le piché pour 2 litres. La
pistole, la taryo et les ardits correspondent aux pièces de 10 f. -0 f. 05- 0 f. 01 centime.
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IV
Avezac, en patois, Aouézac, qu’on écrivait naguère Avesac et sans doute primitivement Avisac, tire son
nom du ruisseau qui coule à ses pieds, à l’est du village. L’Avezaguet (d’Avis : oiseau) est un quartier où l’on va
encore aujourd’hui se poster pour attendre, guetter les oiseaux de passage qui émigrent du sud au nord, à l’entrée
de l’hiver.
Histoire municipale
D’un dénombrement et « adveu du 12 mars 1665, des Syndics, Consuls, manans et habitants du lieu
d’Aousac, au Commissaire réformateur du domaine du Nébousan », il résulte que « les habitants étaient en
possession des biens, terres, faurest, landes, vacant privilèges et autorités du temps immémorisals ». Ils déclarent
que « la justice haute, moyenne et basse, appartient au Roy, lequel ils reconnaissent comme Vicomte du
Nébousan et Seigneur de la Viguerie de Mauvesin, de laquelle ladite communauté dépend.
Suivent l’étendue du lieu, limites, droits de pacage et d’usage etc.…. «Les impôts sont perçus pour les fiefs, par
le noble Jean Dastorcq, Seigneur Duthuy et d’Avezac et à diorecte universel, comme engagiste du domaine du
Roy. Disent qu’ils sont accoutumés de tout temps et sont en possession de créer et eslire trois Consuls, chaque
année pour le gouvernement des choses politiques et publiques ». Les Consuls sortants nomment leurs
successeurs le matin de St Jean-Baptiste afin d’estre approuvés ou rejetés par la communauté, au sortir de la
messe. Lesquels Consuls nouveaux doivent prester serment, le même jour, au mains des Consuls vieux ». Le
Conseil politique est composé de deux habitants, indépendamment des Consuls. Ces douze désignent aussi, tous
les ans, leurs successeurs, sauf l’agrément de la communauté qui est consultée à l’issue de la messe. Pour les
questions importantes le Conseil politique s’adjoint vingt autres habitants de son choix. Les Consuls étaient
chargés de la police, de l’administration et de la justice. « Ils jugent pour forme et manière de police, de toutes
causes non excédant soixante sols »…Ils ont le droit de prendre un des habitants pour les servir et exécuter leurs
appointements. Quant à tout le reste, soit au civil, soit au criminel, ils se pourvoient par devant et en la Cour de
Monsieur le Sénéchal de Nébousan, siège séant à St. Gaudens, « quoique par leurs anciens, ils aient appris que
ledit Seigneur Vicomte de Nébousan et Seigneur de la Viguerie de Mauvesin, leur devait un siège particulier
dans l’étendue de ladite Viguerie, comme il était autrefois, à raison de quoi, ils font ici leurs protestations de
droit ». Un document semblable révèle la même organisation en 1779. Il est intéressant de lire cette pièce qui
règle les droits et les devoirs de la Communauté et du pouvoir avant la Révolution. Nous ne croyons pas
nécessaire de continuer ici l’histoire de l’organisation municipale qui se confond avec celle de toutes les
communes françaises depuis 1789.
Traditions et légendes
Le Brandon de St Jean. – La veille de St. Jean Baptiste, à l’entrée de la nuit, a lieu la bénédiction du feu,
au sommet du Hailla, à l’endroit où se réunissaient autrefois les sorcières. On s’y rend en procession. La
provision considérable de branchages destinée à être brûlée, est réunie dans ce point par les mariés de l’année qui
restent là, présents, pour activer le feu. C’est leur honneur qu’il flamboie et qu’on l’aperçoive des Baronnies et
de Cieutat. Après la bénédiction, les enfants allument dans le foyer, chacun un vieux balai de brande ménagé à
cet effet et le tournent tout enflammé au dessus de leur tête en courant. Les femmes, elles, font une provision
chacune de petits tisons qu’elles vont répandre dans le jardin, afin de protéger et de faire prospérer les aulx et les
oignons.
Le Rameau bénit. – les bénitiers d’à côté des lits, soigneusement entretenus d’eau bénite, ainsi que
l’image des Saints et de la Vierge, dont la face des cheminées est tapissée, sont décorés toujours de rameaux de
palme ou de laurier bénits le jour des Rameaux pour défendre la maison des mauvais esprits. Une feuille de ce
rameau es portée dans tous les champs et prés pour la protection des récoltes.
La Fontaine de St. Martin. – On raconte que le village à une certaine époque manquait totalement d’eau.
On était obligé d’aller abreuver les bestiaux à la Neste, à environ 5 kilomètres, par un chemin que les gens de
Labarthe montrent encore, et que l’on appelle le chemin d’Avezac. Les Avezacais, fatigués de cette pénurie
songèrent à organiser une procession dans le vallon, en aval du Pas de l’Arriou pour demander au Bon Dieu
l’eau qui leur était nécessaire. Cette procession eut lieu le jour de St Martin. A peine le peuple s’est-il prosterné
et at-il adressé sa première prière, qu’on vit subitement l’eau sourdre avec abondance. Depuis lors, cette source
n’a plus tari. Hiver comme été, elle donne régulièrement la même quantité d’eau qui est d’environ dix litres à la
seconde. On l’appelle la fontaine St Martin. Avant que la fontaine de la Place soit construite, un vieux, dont les
jambes se traînaient péniblement, trouvait trop éloignée encore la fontaine St. Martin et se plaignait de ses
ancêtres, disant qu’ils avaient eu tort de ne pas faire la procession au sommet de la colline.
Avezac avait donné le jour à Jean Picqué – 1650- 1741, Docteur en droit et Avocat au Parlement de Toulouse.
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Idiome
Le patois d’ici, comme celui de la région, est une corruption de latin, de grec, de celtique, avec quelques
expressions italiennes et même allemandes.
Ardé, vient du latin ardere, brûler
Anounça, du latin annuntiare
Era aouvo, l’aube, du latin albus, blanc
Perdé, de perdere,latin
Béléga , du latin balare
Embuca, de buca, latin
Escudélo, scutula, latin
Cédulo, du latin schedula
Carda, du latin carduus, carder
Canta, du latin cantare, chanter
Ed Car, Char, du latin carrus
D’un autre côté :
Bastoun, bâton, vient du grec bastos
Aplati, aplatir, du grec plateia
Crémail, crémaillère, du grec Krémao, je suspends
Coupa, du grec koptern, séparer
Chicana, du grec sikanos, rusé
Car (era), du grec caro, chair
Et encore :
Acoumpagna, vient du celtique cobennire
Acablad, de cablu, celtique
Avandouna, celtique, a : sans et band : lien
Bestio, du celtique, besti
Paga, de l’italien, pagare
Era trousso, de l’allemand, ttruss, réunion
D’après ces quelques mots pris au hasard, on pourrait croire que le latin entre dans notre patois pour 10/20 ou ½,
le grec pour 6/20 ou 3/10, le celtique pour 4/20 ou 1/5, et le tout panaché de quelques rares expressions de
langues étrangères vivantes
Chants
Les jeunes gens chantent sans cesse la nuit, trois ou quatre chansons pastorales, toujours les mêmes, dont voici
un échantillon :
« Me promenant à l’ombrage,
« Tout le long du ruisseau,
« J’y aperçois une bergère,
« Là bas, dans ce vallon,
« Qui chante une chanson (bis)
« Je me suis approché d’elle
« Pour l’entendre chanter,
« Chantez, chantez, toujours
« Les plaisirs de l’amour (bis)
Le pays répugne aux chants patriotiques. On entendra plutôt, en pleine rue, la nuit, des répétitions de Noël et
autres chants d’église auxquels succèderont brusquement des morceaux obscènes.
Mœurs
L’Avesacien est d’un esprit très dévot, la totalité des habitants se rend aux moindres cérémonies de
l’église, chapelet à la main et visage contrit. Ils forment de longues files d’hommes et de femmes dans les
processions, non seulement de la fête Dieu, mais du Rosaire, autour de la Place de St. Marc et des Rogations, aux
quatre coins du village pour la protection des récoltes. Ils se font grand scrupule d’observer les vigiles, les
jeûnes, les abstinences, mais non de respecter l’honneur et le bien de leurs semblables. On voit tous les ans les
jardins et les vergers dévastés ; les fruits doivent se rentrer avant leur maturité. C’est une peccadille que d’aller
garder son troupeau sur la récolte du voisin. La jeunesse est grossièrement dissipée. Les jeunes gens trouvent
plaisant de parcourir la nuit, par bandes en hurlant, parfois jusqu’à une heure indue, soit nu-pieds ou chaussés de
gros sabots qu’ils mettent à la main, pour s’introduire furtivement dans les cours et dans les maisons et écouter
indiscrètement les entretiens des ménages. Un de leurs amusements consiste à fabriquer, au moyen d’un gros
tube du sureau, un instrument avec lequel ils projettent, la nuit, sur les passants et même sur des gens qui se
croient tranquilles auprès du foyer, un liquide d’une propreté douteuse. Ne vous plaignez pas, ce sont des faits
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absous par l’opinion publique auxquels ces vauriens se livrent par tradition ; vous n’auriez qu’à gagner de
nouveaux affronts. Si pour quelque affaire importante des plaignants font appel à la Gendarmerie, bien que le fait
se soit passé au vu et au su de tout le monde, personne ne veut ou n’ose déposer dans l’enquête. Ce qui fait que
toutes les instructions préparatoires font noyer la question et que le malfaiteur reste dans l’impunité. Les hommes
et les jeunes gens n’ont d’amusement honnête que le jeu de cartes au cabaret, quelques soirées de fêtes l’hiver, et
les parties de boules, de bouchon, sur les chemins dans les autres saisons tout comme les petits enfants. Les
hommes jouent quelquefois aux quilles, le dimanche, l’été. Les femmes n’ont d’autre distraction que leur
ménage. Les jeunes filles jusqu’à trente ans et plus passent l’après midi à la vaste cour du Couvent, d’où elles
sortent par intervalles, par troupes, pour se montrer aux passants. L’esprit général, à part quelques louables
exceptions, est frondeur, sournois, intéressé, égoïste même. Peu généreux et hospitalier. Quelque peu sociable. Il
accuse un brin de poltronnerie.
Les gens sont en général sobres chez eux, prodigues et sans gêne chez les autres. Ils travaillent peu, s’ils
n’y sont pas directement intéressés. Les naissances ne donnent lieu à aucune réjouissance ; elles sont trop
communes dans les familles si nombreuses. Les futurs époux, dès la publication des bans, doivent composer avec
la jeunesse et lui payer tribut pour n’être pas l’objet de mille affronts et taquineries. Quand le solde s’est
effectué, seulement on peut se livrer à la noce en toute sécurité. Chaque membre porte, en présent, aux mariés
des provisions de bouche en nature qui servent au repas nuptial. Le mariage civil a lieu la nuit et presque sans
cérémonie. Les parents et quelques amis accompagnent les mariés à la Mairie. La bénédiction nuptiale se fait le
lendemain avec plus ou moins de pompe. Tous les invités suivent les mariés à l’église, par couples assortis, et se
retirent de même, les époux en tête. Le repas se fait dans la grange ; silence absolu d’abord ; on n’entend que le
bruit des cuillers allant au fond des assiettes profondes, débordant de soupe, et le clappement des bouches
innombrables savourant les mets, toujours trouvés exquis. Chacun verse ensuite dans son assiette un bon chabrot,
quantité de vin qu’il avale d’un trait en soufflant, puis respire en se redressant sur son siège, et en se frottant
délicatement les côtés de la bouche du revers de sa main. Les plats se succèdent, bien garnis de viandes et de
légumes : salé, lard et saucisse rances, bouilli de veau farci, poule farcie et bouillie, bouilli de boeuf. Du
commencement à la fin, chacun fait grand honneur à tous les plats ; c’est une question de politesse. Puis arrivent
les fricandeaux composés de pommes de terre que l’on a soin de trier et de servir dans des plats différents. Mais
les langues se sont déliées, les esprits ont monté, chacun parle haut à perdre haleine et gesticule, soutenant une
thèse que personne n’écoute. C’est au milieu de ce vacarme infernal que sont servis les rôtis et les desserts d’où
le fruit est banni. Ce sont des cocos ou tourtes de forme ronde, composées d’une pâte de farine de blé, d’oeufs,
de cassonade et d’ eau de fleur d’oranger qu’on laisse fermenter et que l’on cuit au four. Le café vient après, et
les donzeaux et donzelles se penchent l’un vers l’autre pour organiser un bal. Ils quittent ensuite la table pour
danser à côté, au son de la voix. Les vieux restent à table et continuent leurs conversations animées, tout en se
servant à boire, jusqu’à ce que, épuisés et alourdis, ils regagnent leurs demeures. Les jeunes vont quelquefois
faire un tour, en cortège, dans les rues du village.
Décès
Dès qu’un décès a lieu, la triste sonnerie de la cloche l’annonce. Chacun en parle, et l’on va prier autour
du mort reposant sur son lit, tout à fait recouvert d’un drap blanc, un crucifix sur la poitrine, un cierge allumé sur
une table, à côté, sur laquelle se trouve aussi une assiette d’eau bénite dans laquelle trempe un rameau béni.
Avant de se mettre à genoux, le visiteur asperge le lit avec ce rameau et fait un grand signe de la croix. Le
premier voisin va faire la déclaration à la Mairie et organise les funérailles en consultant la famille du défunt.
Les parents et amis veillent le trépassé qui n’est jamais laissé seul. Toujours sans distinction de rang, un
nombreux cortège accompagne le corps à la dernière demeure. Le cercueil est porté par les amis du défunt. Les
hommes plus proches parents du mort sont recouverts jusqu’aux talons pendant les funérailles, d’un manteau
rustique de drap bleu fait à la maison de la toison des brebis, et qui ne sert qu’à cet usage. On se prête ce
vêtement de famille à famille, car tout le monde ne le possède pas. Toutes les femmes, sans exception, sont
recouvertes jusqu’aux pieds, d’une grande capule en forme de sac, de même nature et couleur que le manteau des
hommes. Toutes portent à la main une torche de cire vierge que chaque maison possède, et que l’on fait bénir le
matin de la Purification de la Vierge. A l’Eglise pendant la cérémonie, toutes ces chandelles sont disposées en
chapelle ardente autour du cercueil, placé au milieu du passage, à l’entrée du maître-autel. Elles l’accompagnent
au cimetière qui tient à l’Eglise, et ne s’éteignent que lorsque la bière est descendue dans la fosse et que le prêtre
a donné aspersion en disant son Requiescat in pace. Chacun se retire alors en se livrant tout haut à des réflexions
sur le défunt, et tout bas sur la fragilité de la vie humaine. La famille fait dire beaucoup de messes à la mémoire
du défunt et récite force prières dans les deux premières années du décès, et toute la vie ensuite. Ce qui fait que,
tout compte fait, ce qu’il y a de mieux ici dans la vie, c’est la mort.
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Culte
Il n’y a pas à Avezac de cultes dissidents ; tout le monde est catholique. Il n’y a pas une seule personne
qui ne communie pas à Pâques. La plupart des hommes et des jeunes gens se confessent et communient quatre à
cinq fois l’année. Quant aux femmes, elles le font tous les dimanches et une trentaine d’elles, trois à quatre fois
par semaine. Les femmes et les jeunes filles, à partir de la première communion, à l’âge de dix ou onze ans,
portent à toutes les cérémonies du culte et à tous les offices, le même capulet de l’enterrement, sous lequel elles
disparaissent.
Costumes
On ne voit ici que des cultivateurs qui tous sont habillés de la même façon. Les hommes portent
pantalon non collant, gilet ouvert ou fermé, veste courte, le tout cousu sans recherche. Ces costumes sont en drap
de lin rustique fabriqué au village et teint de couleur bleue ou noire. On ne voit pas de bure. Le complet revient à
environ une quarantaine de francs et dure une éternité. Ils revêtent parfois, au lieu de veste, une blouse de coutil
bleue rayée de blanc, cousue en plisses tenant à un petit col autour du cou fendue verticalement devant la
poitrine et retenue par deux lies sous le menton. A gauche est ménagée, pour le mouchoir, une poche rentrante, à
ouverture verticale. Cette blouse longue jusqu’à mi-cuisse coûte environ 4 francs et dure deux ou trois ans. On
voit aussi les hommes, aux jours ouvriers, en manche de tricot et en simple gilet. Ils coiffent, le plus
ordinairement, le berret béarnais, bleu, à forme arrondie, ou la casquette noire, plate et ronde, à visière vernie.
On voit aussi quelques berrets de soie. Le petit nombre de chapeaux qui sortent les jours de grandes fêtes
appartiennent à toutes les modes du pays depuis plus de vingt ans. Certains vieux portent encore la longue
berette de bure, à forme conique dont la hauteur de cinquante centimètres est rabattue sur l’oreille. Les femmes
sont habillées d’une jupe d’indienne ou de laine de la maison, et d’une veste unie, sans façon. Les plus vieilles
mettent par-dessus la veste un mouchoir indienne du plus bas prix. Elles se coiffent d’un mouchoir d’indienne
noir ou quadrillé de diverses couleurs. Les dimanches, la susdite capule recouvre le tout. Un de ces costumes de
femme revient à environ 12 francs à 20 frs au plus, s’il est en laine. Les jeunes filles se distinguent les jours de
fête par des vestes de mérinos d’une façon mieux soignée, garnies de jais, de velours ou de dentelle. Elles se
coiffent de foulards de soie blancs ou de satins en couleur. Jusqu’à l’âge de cinq à six ans, les enfants des deux
sexes sont indistinctement habillés la même chose : robe d’indienne, tablier de cotonnade boutonné derrière. Une
coiffe arrondie, plissée sur le front et garnie de velours noir. A partir de six ans, ils sont costumés en petits
hommes et petites femmes.
Monuments
Avezac a une grande église romane du XV° siècle, très remarquable, avec son magnifique autel à
colonnes en spirales garnies de petits anges pullulant de raisins. Elles encadrent un grand relief de St.
Barthélémy, patron des deux paroisses. Ce Saint est flanqué d’un St. Pierre et d’un St. Paul de sa taille et
surmonté d’une Assomption escortée de deux grands anges. On voit, à gauche de l’autel, un cadre de trois mètres
sur deux, une peinture du chemin de la croix d’une main de grand talent. L’Eglise de Prat est toute récente, en
style ogival.
Alimentation
Les habitants se nourrissent de laitages, de pâte de maïs dont on fait torréfier la farine, et qui remplace la soupe.
On mange des pommes de terre cuites à l’eau avec du sel, des haricots, choux, navets et châtaignes. Peu de
viande, autrement que du salé de porc. On ne boit presque pas de vin. La boisson consiste en de l’eau et du
mauvais cidre.
Archives communales
Les archives communales renferment :
Les statuts, coutumes et Privilèges du pays des quatre vallées, d’Aure, Magnoac, Neste et Barousse, par le
Comte Bernard de Labarte - Année 1300.
Lettres Patentes de Louis XI sous la domination duquel les habitants des quatre vallées se soumirent
volontairement, en l’année 1475, enregistrées au Parlement de Toulouse « decunâ quarta die Aprilis, Anno
Domini millesimo quadragentisimo septuagesimo vetaro post Pascha ».
Secondes Lettres Patentes de Louis XI qui confirment les Privilèges des Quatre vallées. « Lecta et publicata in
Camera Computatorum Domini Nosti Regis – Parisiis – Anno Domini millesimo quadragentisimo et vtuagisimoprim ».
Lettres Patentes de Charles VIII d’août 1486 enregistrées à la Chambre des Comptes de Paris, les mêmes mois et
an.
Lettres Patentes de Louis XII du mois d’août 1499 enregistrées au Parlement de Toulouse, le 25 juin 1500.
Lettres Patentes de François Ier du mois de septembre 1516, registrées au Parlement de Toulouse, le 2 mai 1521.
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Autres Lettres Patentes de François Ier du 10 juillet 1544, portant confirmation.
Des Privilèges et exemption pour des gens de guerre et même restitution des sommes auxquelles ils avaient été
cotisés en l’année précédente.
Lettres Patentes d’Henri II, du dernier jour d’octobre 1555, portant confirmation desdits Privilèges et exemption
de gens de guerre, de toute taille, péage, traite foraine, soldes, subsides et autres impositions quelconques,
ordinaires et extraordinaires.
Lettres Patentes de François II du même mois d’octobre 1559, enregistrées à la Chambre des Comptes, le 29
9bre 1560.
Lettres Patentes de Charles IX du mois d’octobre 1564 eu du 26 9bre 1565 contenant confirmation de tous les
susdits Privilèges.
Lettres Patentes d’Henri III du mois d’avril 1579, enregistrées à la Chambre des Comptes en la même année.
Ordonnance de Monseigneur Emmanuel de Sarvie, Marquis de Villars, Lieutenant Général au Pays et Duché de
Guyenne, donnée à Agen le 1er mars 1591, relative aux Privilèges.
Autre Ordonnance du même et pour les mêmes causes donnée à Tarbes le 17 9bre 1592.
Lettres Patentes d’Henri IV du mois de juillet 1594 enregistrées à la Chambre des Comptes, Bureau des Finances
de Guyenne, en la même année, à Bordeaux, au Bureau des Finances du Languedoc, à Toulouse, le 21 février
1597, au Parlement de Toulouse, le 29 mai 1597.
Ordonnance de Monseigneur de Maquignon, Maréchal de France et Lieutenant Général pour le Roi en son
Duché de Guyenne, donnée à Beaumont de Lomagne, le 30 9bre 1595, pour l’exécution desdits Privilèges.
Autres Lettres Patentes d’Henri IV du 23 7 1608 portant exemption de Francs-fiefs nouveaux acquêts et autres
droits enregistrés en la même année en la Chambre des Comptes et au Bureau des Finances, en la même année,
et au Parlement de Toulouse, le 3 avril 1613.
Arrêt du Conseil d’Etat du 6 7 1618 portant décharge en faveur des habitants des Quatre Vallées en conformité
de leurs Privilèges de toute contribution pour l’entretien des gens de guerre, enregistré à la Cour des Aides, le 14
février 1619.
Autres Lettres Patentes de Louis XVIII du 10 7 1618 portant confirmation desdits Privilèges et exemptions, avec
permission de porter des armes à feu, tant pour se garder et défendre, que pour chasser dans l’étendue des Quatre
Vallées, à toute sorte de gibier, enregistrées à la Cour des Aides de Montpellier, le 15 février 1619.
Arrêt du Conseil de l’Année 1642 par lequel les habitants des dites Vallées sont déclarés exempts de droits
francs, fiefs, nouveaux acquêts et amortissements.
Lettres Patentes du mois de janvier 1643 conformes au susdit arrêté du Conseil.
Arrêt du Conseil du 4 mai 1644 qui confirme celui de 1642 à l’égard de francs fiefs et nouveaux acquêts.
Autre Arrêt du 24 9 1644 qui confirme celui de 1642 au sujet des amortissements.
Arrêt du Parlement de Toulouse du 24 février 1624 portant permission aux habitants des Quatre Vallées de
porter des armes.
Ordonnance de Louis XIV du 23 9 1647 portant exemptions de tous logements et contributions de gens de guerre
en faveur des Quatre Vallées.
Lettre du 21 janvier 1652 de Louis XIV aux Juges, Consuls et Syndics des Quatre Vallées par laquelle il leur
marque sa satisfaction de l’affection qu’ils ont fait paraître pour son service par leur vigoureuse résistance contre
les troupes levées par les rebelles.
Ordonnance de Monseigneur le Duc de Roquelaure, Lieutenant Général Gouverneur de Guyenne, donnée le 1 8
1677 pour l’exécution des susdits privilèges.
Autre Ordonnance du même et pour les mêmes causes du 23 août 1680, enregistrée au Bureau des Finances de
Toulouse.
Arrêt du Parlement de Toulouse du 12 juillet 1696 contre Monsieur de Miran, Seigneur de Guizérits, portant
confirmation des dits privilèges, et notamment du droit de chasser dans l’étendue des quatre vallées.
Arrêt du Conseil d’Etat du 14 9 1702, portant confirmation des dits Privilèges et décharge de l’exécution de
l’Edit du mois d’avril 1702 concernant l’aliénation des justices et autres droits compris au dit Edit.
Délibération des Etats des Quatre Vallées du 6 9 1712, où l’état de la Noblesse n’ayant pas droit d’y assister y
envoie une députation pour convenir avec les Etats de la partie de l’abonnement pour les impositions auxquelles
les biens nobles sont sujet de concours avec les biens ruraux.
Lettres Patentes de Louis XV du 1er février 1718, en confirmation de tous les Privilèges.
Arrêt du Conseil d’Etat du Roi du 14 août 1744, portant règlement sur les assemblées, délibérations, impositions
et reddition des Comptes des Etats des Quatre Vallées, Aure, Magnoac, Neste et Baronnies.
Tous ces documents ont été publiés à Auch, chez Etienne Duprat, seul imprimeur du Roi en 1772.
En ce qui concerne plus particulièrement la commune d’Avezac, il y a le dénombrement de 1601, déjà signalé,
un second de 1665 et un troisième de 1778.
Plusieurs titres d’abonnement du 20° pour l’impôt de 1759, montant à 219,00,9.
Un jugement d’Avezac contre Labarthe de 1866 et beaucoup d’autres pièces de procès.
12
V
Enseignement
Le plus ancien document relatif à l’enseignement dans la commune date du 13 frimaire an XII (1803). C’est une
délibération du Conseil Municipal qui charge de l’éducation le sieur Monpezat, moyennant 264 f. par an, dont
100 f. payés par la commune, le surplus par les parents. Le citoyen Monpezat est chargé de faire l’école chaque
lundi de l’après midi, mardi de même, le jeudi matin et le samedi matin, au quartier de Prat, et les autres jours au
cloître d’Avezac, le mercredi de chaque semaine excepté et un mois pendant la moisson. Il est dit « Qu’à raison
de la classe où de trouvent les élèves, il ne s’agit dans ce moment que de leur apprendre à lire, écrire, compter au
chiffre et à lire les écritures anciennes ». – « Et pour le recouvrement de la somme dont s’agit, le Conseil
Municipal nomme un syndic auquel l’instituteur remettra le tableau des élèves qui se rendront à son école où
chacun sera classé à son rang selon son savoir, pour la somme à payer être reportée sur les parents comme il
conviendra » :
- 1813 (4 mars) Bégué Mathias est autorisé pour exercer les fonctions d’instituteur dans la commune d’Avezac.
- 1820 (25 février). M. le Recteur autorise le sieur Monpezat à ouvrir une école libre.
- 1821 (27 juillet). Le maire expose au Conseil que les pères de famille se plaignaient depuis longtemps
d’instituteur, que l’école libre Monpezat, ayant été ouverte plusieurs jours n’avait reçu que trois ou quatre élèves,
à cause du manque de connaissances du maître. Le Maire présente M. Pomé, instituteur très capable et dont la
moralité inspire aux habitants la confiance la plus marquée.
La somme de 60 f. serait portée dans le budget pour servir une partie du traitement que leur ferait les pères de
famille. D’après l’avis de M. Pomé, l’enseignement serait divisé en trois classes : pour la 1ère les élèves
paieraient annuellement 8 f ; pour la 2ème 6 f, et pour la 3ème 4f et un coupeau de bled ou carron pour chaque
élève des dites classes. « Qu’en outre le logement serait payé par les parents à raison de 50 centimes par élève.
Le chauffage sera fourni par les parents des élèves. Ledit instituteur sera tenu de faire deux classes par jour, l’une
à Avezac , l’autre à Prat :
- 1834 (8 novembre). M. le Maire donne connaissance au Conseil d’une demande de M. le Président et Membres
du Comité Royal d’Avezac chargés d’inspecter les écoles d’après l’article de la loi du 28 juillet 1833, ainsi
conçu : «Nous nous sommes rendus plusieurs fois à l’école et nous nous sommes aperçus que malgré tous les
efforts de M. Duthu, instituteur, pour maintenir le bon ordre parmi les élèves, et pour qu’ils fissent des progrès, il
lui serait difficile d’arriver à son but, vu que la salle d’école est tout à fait en mauvais état, dépourvue de bancs,
de tables, et n’étant pas même assez éclairée ». le Conseil Municipal, à la suite de cette lecture vote 50 francs
demandés par le Comité Royal pour améliorer l’école.
- 1834 (8 novembre). Le Conseil Municipal demande de maintenir M. Duthu comme instituteur, parce qu’il
exerce ses fonctions depuis quatre ans avec zèle et dévouement.
- 1835 (30 août). Le Conseil Municipal fixe à 400 f. le traitement de l’instituteur
- 1835 (6 septembre). Tentative de construction de maison d’école non réalisée et dont le devis s’élevait à 918 f.
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- 1835 (12 août). Achat pour l’école de la maison Bégué moyennant 1200 f.
- 1837 (10 mai). Le Conseil Municipal décide de dévier 1553 f. destinés à la maison d’école pour affaires plus
urgentes, savoir : réparation de la toiture du presbytère et de l’église.
- 1839 (10 novembre). Le Conseil reconnait l’urgence de créer des fonds pour construire une maison d’école. Le
fonds est de nouveau dévié pour l’achat d’une cloche pour la chapelle de Prat.
- 1843 (5 février). Le Maire expose que la maison d’école tombe en ruines ; que toutes les réparations seraient
inutiles puisqu’elle nécessite une reconstruction totale ; qu’il serait indispensable qu’une maison-Presbytère fut
construite à Prat. Encore cette fois il est pourvu au Presbytère et l’école est ajournée.
- 1843 (30 juillet). Le Conseil réfute la demande de Prat qui demande l’unique école du Hameau
- 1844 (4 mai). Le Conseil considérant qu’il importe de construire une maison d’école, de réparer la toiture de
l’église demande 400 arbres. Après les fonds créés, nouvel ajournement de l’école.
- 1846 (18 mars). Ici se placent deux délibérations importantes pour le service scolaire. La maison Abadie dite le
Château, située au centre du village est mise en vente. La Conseil considérant que cette maison, avec l’enclos, en
outre d’un logement immédiat, avec une belle salle pour la classe, présente une étendue suffisante pour pouvoir
être affectée plus tard à une école pratique d’horticulture. En fait l’acquisition pour la somme totale de 4000 f. à
savoir :
1. Maison dite le château 2000 f
2. Ecurie 400 f
3. Sol, cour et jardin 400 f
4. Pré et terre contiguë 600 f
5. Terre séparée 600 f
Total égalé 4000 f
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Mais cette maison devient presbytère sans autre titre qu’un consentement tacite. L’école et la Mairie seront
installées au vieux presbytère ; la salle d’école aura 24 mètres carrés et recevra 60 élèves. Cela durera jusqu’en
1879.
- 1847 (3mai). Vente de la maison Peyrot pour réparer et ménager le château pour l’école
- 1850 (3 novembre). Le Maire propose de demander un secours à l’Etat pour réparer l’ancien presbytère
actuellement maison d’école, qui tombe en ruine et avant qu’il n’achève de crouler.
- 1850 (22 novembre). Le Conseil Municipal fixe à 6 f. la rétribution scolaire
- 1851 (21 mai). Mlle Cortade est nommée institutrice libre pour Avezac et Prat
- 1851 (14 juillet). Les habitants de Prat demandent à faire une école avec la Hitte où l’instituteur de Batsère va
faire classe.
- 1852 (15 mai). Option par le Conseil pour la direction de l’école par l’instituteur laïque.
- 1852 (1er juillet). Installation de M. Moret comme instituteur à Avezac
- 1856 (17 juillet). M. Bon remplace M.Maleplate démissionnaire
- 1856 (13 octobre). M. Dassin Paul est nommé titulaire à Avezac.
- 1858 (16 septembre). M. Fourcade est nommé instituteur du hameau de Prat
- 1860 (12 janvier). Vote de 60 f. pour loyer de l’école de Prat
- 1860 (4 septembre). Location de la maison Abadie Jean Hort pour l’école de Prat
- 1860 (20 septembre). M. Ducasse est nommé instituteur suppléant intérimaire à Avezac
- 1861 (25 janvier). M. Duthu Jean-Baptiste est nommé instituteur à Prat.
- 1861 (21 février). M. Ducasse est nommé en titre à Avezac
- 1861 (13 août). M. Peré remplace M. Ducasse à Avezac.
- 1862 (15 août). Reconstruction de la toiture de la maison de l’école, du plancher, de la porte d’entrée et
ouverture de deux fenêtres à la salle de classe. Dépense : 1000 f.
- 1866 (4 février). L’école libre des filles est érigée en école communale sous la direction de l’institutrice libre,
Mlle Couhitte. Outre le logement de l’institutrice, la commune contribuera au traitement pour une somme de 80
f.
- 1866 (1er mai). M Traves remplace M. Duthu à Prat.
- 1867 (16 février) Mlle Pouey est nommée institutrice à Avezac
- 1867 (10 août). Commencement de la lutte pour substituer une institutrice congréganiste à l’institutrice laïque.
C’est un document intéressant qu’il importe de citer : exposé du Maire « L’institutrice a quitté le 16 juillet
dernier.
La majeure partie de l’année, les jeunes filles sont restées sans instruction. Messieurs, Messieurs. Prenez un
moyen de faire cesser les murmures du public. Le public avait déjà manifesté le désir de demander deux Soeurs
de ST Joseph ». Le Conseil, « Vu l’exposé de M. le Maire, bien fondé, est d’avis de demander aux autorités
supérieures deux Soeurs de St. Joseph, afin de soulager le public. Ainsi délibéré etc.… et ont les Membres
présent signé au registre. Suivent 4 signatures : Serres, Prat, Malaplate et Duthu, Maire »
- 1867(10 août). Nouvelle délibération demandant avec instance les deux Sœurs de St. Joseph et en leur faveur
un traitement et un logement à la maison commune dite de Verdier.
- 1867 (13 octobre). Le Conseil vote 60 f. pour chaque instituteur pour ouverture du cours d’adultes
- 1868 (3 février). Le Conseil municipal réfute une décision du Conseil Départemental qui transfèrerait l’école
des filles au hameau de Prat. Il insiste en outre pour que l’administration nomme comme institutrice communale,
l’institutrice libre Lamolle Jeanne-Marie, Sœur St Ignace.
- 1868 (1er février) Installation de M. Laran à Avezac, Instituteur.
- 1871 (14 juin). Il existe à Prat un instituteur titulaire âgé de 72 ans au traitement de 1000 f. payé par la
commune. Le Conseil demande à le remplacer par un jeune instituteur adjoint, au traitement de 500 f.
- 1872 (16 avril). Madame Abadie, Soeur Albert, de St Joseph, est nommée institutrice communale à Avezac.
- 1872 (28 septembre). Le Maire expose au Conseil qu’il y a nécessité pour assurer une meilleure fréquentation
de l’école, de changer les heures de classe et de remplacer la classe du mercredi sur le jeudi matin, très bonne
heure, à cause du marché de Lannemezan. Le Conseil émet le vœu que l’ancien ordre des choses qui était
conforme à l’exposé de M. le Maire, soit rétabli.
- 1873 (16 septembre). M. Laran est nommé instituteur adjoint à Prat
- 1875 (1er septembre). Installation de M. Loo Théodore, instituteur de Générest, comme instituteur titulaire à
Avezac.
- 1875 (10 septembre). Le Conseil municipal vote des gratifications à tous les maîtres qui ont ouvert des cours
d’adultes.
- 1876 (1er mai). M. Sarthe remplace M. Dupont comme adjoint à Prat - 1876 (12 mai). Demande d’une coupe
de 4000 f. pour construire une école mixte à Prat.
- 1876 (17 septembre). M. Corrège remplace M. Sarthe comme instituteur au hameau de Prat.
- 1876 (8 septembre). Le Conseil municipal demande à rendre l’école gratuite et vote les 4 centimes obligatoires.
Il autorise le cours d’adultes.
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- 1876 (26 septembre). Demande en concession d’ouvrages pour la bibliothèque scolaire au Ministère.
- 1877 (12 avril). Le Conseil municipal approuve les plans et devis dressés par M. Loo Théodore pour
l’agrandissement de l’école des garçons. La surface de la salle de classe, 24 mètres carrés est portée à 53 mètres
carrés.
- 1878 (16 mars). « Le Conseil Municipal d’Avezac reconnaissant les bons services rendus chaque jour à la
commune par M. Loo Théodore, en tant qu’instituteur et comme secrétaire de Mairie, dévoué et capable, se
faisant l’écho de la population, vote à ce sujet des félicitations et des remerciements.- Fait en séance le 21 février
1878. Signés : Beyret, Miegeville, Duprat, Bégué, Tajan, Monpezat, Galan, Duclos, Caumont et Prat, Maire.
- 1878 (16 mars). Acquisition de l’emplacement de l’école à construite à Prat. Propriété de 11 ares 55 centiares
achetée à 100 f. l’are à Forcade Vital.
- 1878 (13 août). Le Conseil approuve les plans et devis de la construction de l’école de Prat, dressés par M. Loo
Théodore, en date du 10 août 1878.
- 1878 (14septembre). Ouverture du cours d’adultes dans 3 écoles
- 1879 (5janvier). Plainte des habitants de Prat à propos du retard apporté à la construction de leur école.
- 1879 (31mars). Le Conseil municipal reçoit avis que M. Loo Théodore, instituteur communal est compris dans
le second huitième de la liste de mérite.
- 1879 (4 août). L’Etat accorde 6000 f. pour construite l’école de Prat
- 1879 (1er août). Installation de M. Daurat, instituteur adjoint à Prat
- 1881 (25 janvier). Ordre de commencer les travaux de l’école de Prat.
- 1885 (17janvier). M. Corrège remplace l’adjoint à Prat et le poste devient titulaire, l’école recevant plus de 25
élèves
- Madame Corrège est nommée maîtresse de couture.
- 1882 (29 mai). Le Conseil municipal nomme dans son sein la commission scolaire, en application de la loi du
28 mars 1882. Cette commission n’a jamais fonctionné. En font partie : M. Duclos Baptiste, Barbazan
Dominique, Beyret Baptiste, Arrouy Pierre et Galan Jean-Marie
- 1882 (29 mai). Etablissement d’une caisse des écoles et vote de 100 francs pour l’alimenter.
- 1882 (29 mai). Le Conseil municipal considérant que l’école des garçons dirigée par M. Loo Théodore est
fréquentée par un nombre trop considérable d’élèves, demande qu’un adjoint soit accordé à cette école.
- 1883(avril). M. Duprat est nommé adjoint de l’école de M. Loo
- 1883 (28 août). Installation de Mme Lartigue, institutrice communale congréganiste à Avezac
- 1884 (1er mai). Réception des travaux et entrée en possession de l’école de Prat
- 1884 (9 septembre). Nomination de la deuxième commission scolaire. Sont membres : M.M Beyret, Arrouy,
Barbazan, et Duprat Casimir
- 1884 (9 septembre). Ouverture du cours adultes
- 1885 (16 septembre). M. Darré est nommé adjoint à l’école des garçons
- 1886 (27 septembre). M. Duprat remplace M. Darré comme adjoint
L’école des garçons est exposée au sud-est, avec cour sur le devant, jardin et préau couvert. Le
logement du maître se compose de quatre pièces. La salle d’école, qui est à l’est du bâtiment, au rez-de-chaussée,
mesure 6 m 10 sur 8 m 05 et 3 m 50 de hauteur ; elle est aérée et éclairée au sud par une grande porte vitrée et
une croisée, et à l’est par deux croisées. Deux maîtres font la classe dans cette salle qui pourrait être
avantageusement divisée par une cloison vitrée. L’instituteur adjoint loge à loyer.
L’école mixte de Prat est située sur un plateau au centre du hameau. Elle est entourée de deux cours et
de deux préaux couverts pour les enfants de différents sexes. C’est une belle construction, toute récente. Le
maître dispose de trois appartements. La salle de classe de 8 m 75 sur 7 m 45 et 4m de haut est bien aérée et
éclairée par quatre grandes croisées, au nord et au sud, et par deux portes. Deux autres portes donnent accès aux
préaux couverts. Rien ne laisse à désirer. Les plans qui accompagnent la présente donnent la disposition de tous
les locaux. L’école congréganiste des filles seule n’appartient pas à la commune. C’est un beau local, avec cour
au sud et préau couvert qui a été acheté il y a environ dix ans par un prêtre qui en a fait don à la fabrique, à
condition de le faire toujours servir à une école congréganiste. La salle de classe mesure 6 m 90 sur 5 m 70 et 3
m de hauteur. Elle est éclairée au sud par 2 croisées. Chaque école est fréquentée d’une façon irrégulière par 40,
50 et 60 élèves.
Tous les conscrits de l’année signent, lisent et écrivent assez couramment. Trois d’entre eux même
possède le brevet de capacité qu’ils ont acquis à l’école d’Avezac.
D’autres jeunes gens de la même école occupent des emplois dans l’enseignement. Tous les conjoints
d’Avezac ont signé leur nom sur les registres de l’état civil de l’année dernière.
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La Bibliothèque scolaire qui date de 1872 renferme une centaine de volumes et sert pour les trois écoles.
Il y a soixante dix à quatre vingt prêts dans l’année. Les ouvrages qu’elle renferme datent d’avant la révolution
scolaire ; certains sont surannés. Il serait à désirer que les ouvrages récents, bien choisis, vinssent y apporter un
peu de vie et change, si possible, l’esprit rétrograde des habitants. La caisse des écoles est créée depuis 1882 ;
mais elle ne fonctionne pas, par défaut de recette.
Les élèves, d’un autre côté, sont en général très pauvres et ne peuvent suffire à l’entretien de leurs livres
et cahiers. C’est la grande misère des maîtres qui sont obligés de faire les avances des fournitures, sans qu’ils
soient toujours remboursés.
· L’Instituteur principal est payé………….. .1250 f
· L’Instituteur du hameau …………………..1000 f
· L’Institutrice………………………………..800 f
· L’Instituteur Adjoint ……………………… 700 f
Indépendamment de la toiture qui laisse beaucoup à désirer, une somme de trois cents francs suffirait
pour séparer l’école des garçons par une cloison vitrée.
L’instituteur public à Avezac
Signé LOO Théodore
Monographie transmise par Janine Plana et retranscrite par Roger Roucolle
N.B - Ce texte est la propriété des Archives départementales des Hautes-Pyrénées. Sa reproduction et sa vente
sont interdites.
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