Édition complète - Ordre des psychologues du Québec
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Édition complète - Ordre des psychologues du Québec
Dossier Les nouveaux modèles familiaux Portrait du psychologue André Forest Le magazine de l’Ordre des psychologues du Québec vol. 32 | no 6 novembre 2015 Demandez une soumission d’assurance auto, habitation ou entreprise et courez la chance de vivre une expérience d’écotourisme unique ! 30 000 $ POUR FAIRE LE VOYAGE ÉCORESPONSABLE DE VOS RÊVES ! Nos clients nous tiennent à cœur, et l’environnement aussi. Avec 30 000 $ en crédit-voyage à votre disposition, vous pourrez vous offrir l’aventure de votre vie tout en minimisant votre impact sur l’environnement et en favorisant les communautés et les ressources locales. Pour courir la chance de gagner, demandez votre soumission ! 1 888 476-8737 lapersonnelle.com/masoumissiongagnante Vous êtes déjà client de La Personnelle ? Vous êtes automatiquement inscrit au concours. C’est notre façon de vous remercier. Certaines conditions s’appliquent. La Personnelle désigne La Personnelle, assurances générales inc. Aucun achat requis. 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Dr Richard Cloutier, psychologue 25 Le psychothérapeute à l’écoute de la famille interculturelle Une esquisse du rôle et des défis du psychothérapeute auprès d’un couple interculturel. Caroline Petit, psychologue 29 La traversée de l’œdipe dans la famille recomposée et la famille homoparentale Les enjeux autour du complexe d’Œdipe – rôle du tiers, ordre des générations, identification sexuelle et intériorisation des interdits – se déploient aussi dans ces types de familles moins étudiés. Dre Marie-Liên Duymentz, psychologue 18 42 Grands titres Chroniques Actualités 8ÉDITORIAL Dre Christine Grou Pour la reconnaissance des compétences diagnostiques 10 SECRÉTARIAT GÉNÉRAL Stéphane Beaulieu L’autorisation légale d’exercer pour l’étudiant et le candidat au permis : les obligations du superviseur 33 35 VIENT DE PARAÎTRE 18PORTRAIT Éveline Marcil-Denault Une carrière vouée aux aidants en santé mentale : André Forest, un psychologue engagé 36 TABLEAU DES MEMBRES REGISTRE DES PSYCHOTHÉRAPEUTES AVIS DE RADIATION 12 PRATIQUE PROFESSIONNELLE Yves Martineau La présentation d’une activité de formation continue 37 JOCELYNE LAURIN : 35 ANS DE SERVICE 15 DÉONTOLOGIE Denis Houde Situations familiales particulières et secret professionnel Sommaire Volume 32 Numéro 6 Novembre 2015 42 LA RECHERCHE LE DIT Bruno Fortin L’ennui SAVIEZ-VOUS QUE ? 38 AVIS AUX PSYCHOLOGUES ET AUX DÉTENTEURS DE PERMIS DE PSYCHOTHÉRAPEUTE NON MEMBRES D’UN ORDRE PROFESSIONNEL 39 ACTIVITÉS RÉGIONALES ET DES REGROUPEMENTS 40 PETITES ANNONCES PSYCHOLOGIE QUÉBEC est publié six fois par année à l’intention des membres de l’Ordre des psychologues du Québec. La reproduction des textes est autorisée avec mention de la source. Les textes publiés dans cette revue sont sous la seule responsabilité de leurs auteurs et n’engagent en rien l’Ordre des psychologues du Québec. L’acceptation et la publication d’annonces publicitaires n’impliquent pas l’approbation des services annoncés. Pour faciliter la lecture, les textes sont rédigés au masculin et incluent le féminin. ORDRE DES PSYCHOLOGUES DU QUÉBEC — ordrepsy.qc.ca 1100, avenue Beaumont, bureau 510, Mont-Royal (Québec) H3P 3H5 DÉPÔT LÉGAL : Bibliothèque et Archives nationales du Québec. Bibliothèque nationale du Canada ISSN 0824-1724. Envoi en poste publication, numéro de convention 40065731 RÉDACTRICE EN CHEF : Dominique Hétu COMITÉ DE RÉDACTION : Dr Nicolas Chevrier, psychologue, Dre Nathalie Girouard, psychologue, Dr Carl Lacharité, psychologue RÉDACTION : Krystelle Larouche et Roxane Desjardins PHOTOS : Couverture : Luc Girouard / Christine Grou : Louis-Étienne Doré / André Forest : Jocelyn Riendeau Ce magazine est imprimé sur un papier certifié Éco-Logo, blanchi sans chlore, contenant 100 % de fibres recyclées post-consommation, sans acide et fabriqué à partir de biogaz récupérés. LOGO FSC PUBLICITÉ : Sana Achour — [email protected] Dates de tombée des annonces publicitaires : Janvier 2016 : 12 novembre 2015 | Mars 2016 : 18 janvier 2016 ABONNEMENTS : Membres OPQ : gratuit Non-membres : 42,83 $ — 6 numéros (taxes incluses) | Étudiants : 27,59 $ — 6 numéros (taxes incluses) CONCEPTION GRAPHIQUE : MissPixels et Luc Girouard L’OFFRE SÉLECTION POUR LES PSYCHOLOGUES UNE OFFRE AVANTAGEUSE POUR MICHÈLE Couture EMPATHIQUE Détails et conditions sur desjardins.com/psychologue. 1. Sous réserve de l’approbation du crédit. Taux en vigueur en date du 11 septembre 2015. Le taux peut être modifié sans préavis. 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(Durée 12 heures) Formatrice Caroline Berthiaume Ph.D., psychologue Dates Brossard : 22-23 octobre 2015 Québec : 26-27 novembre 2015 Coût 530 $ + tx Don : Fondation Les petits trésors Hôpital Rivière-des-Prairies Les frais d'inscription incluent le repas du midi et les collations! Troubles tics et syndrome de la Tourette : enrichissement clinique et formation à l'intervention adaptée. (Durée 12 heures) HIVER - PRINTEMPS 2016 Réservé aux psychologues et/ou psychothérapeutes & médecins Formatrice Julie Leclerc, Ph.D., psychologue et professeure au département de psychologie de l'UQAM Dates Brossard : 7 et 8 avril 2016 Coût 480 $ + tx Offre de lancement prix valide jusqu'au 31 janvier 2016 Don : Association québécoise du syndrome de la Tourette (AQST) Approche orientée vers les solutions auprès des jeunes et de leurs familles. (Durée 12 heures) Formatrice Brigitte Lavoie, M.Ps. psychologue Dates Québec : 21 et 22 avril 2016 Coût 480 $ + tx Offre de lancement prix valide jusqu'au 31 janvier 2016 Don : Fondation Dr. Julien Refus scolaire au primaire et au secondaire : Identification des causes et interventions à privilégier auprès des jeunes, des parents et des intervenants. (Durée 6 heures) Offre de lancement Formatrice Caroline Berthiaume, Ph.D. psychologue Date Brossard : 2 mai 2016 Coût 240 $ + tx prix valide jusqu'au 31 janvier 2016 Don : Fondation Les petits trésors Hôpital Rivière-des-Prairies Intervenir auprès de l'enfant et de l'adolescent présentant un trouble du spectre de l'autisme (TSA) : dépistage, troubles concomitants et stratégies d'intervention ciblées sur les troubles cognitifs et les comportements perturbateurs. (Durée 12 heures) Formatrices : Catherine Dumont Ph.D. et Nadia Lessard, Ph.D. INFORMATIONS ET INSCRIPTIONS : www.institutaparte.com Formation reportée à l'automne 2016 Éditorial Pour la reconnaissance des compétences diagnostiques Dre Christine Grou Psychologue Présidente de l’Ordre des psychologues du Québec [email protected] Lorsque je suis devenue clinicienne, j’ai rapidement commencé à pratiquer dans un contexte multidisciplinaire (devenu plus tard interdisciplinaire), contexte dans lequel à l’époque seul le médecin pouvait établir un diagnostic, quel qu’il soit. Pourtant, comme neuropsychologue, on me demandait d’ores et déjà de départager ce qui pouvait être apparenté à une étiologie neurogène de ce qui s’apparentait davantage à un problème psychiatrique. Bien sûr, c’était la fin d’une époque où l’on opposait encore les origines organiques aux origines psychiatriques des symptômes cognitifs (ou comportementaux) observés, soit avant qu’on ait compris que le cerveau est un organe intégratif des affects, des cognitions et des comportements et que conséquemment, quelle que soit la manifestation observée, elle trouvait nécessairement son origine dans l’organicité cérébrale. Donc, même à cette glorieuse époque, on demandait implicitement au neuropsychologue de clarifier le tableau et d’établir une forme de diagnostic. Aujourd’hui, lorsque je raconte cette histoire aux doctorants, j’ajoute en souriant qu’au début de la décennie du cerveau, avec l’avènement du DSM-IV, quand un psychiatre avait peine à comprendre ce qu’il observait, il évoquait une cause neurologique. Quand un neurologue avait peine à comprendre ce qu’il voyait, il en évoquait une psychiatrique. En pareil cas, le défi diagnostic se retrouvait sur ma table de travail, même si les compétences diagnostiques étaient réservées au corps médical. Bien sûr, les choses ont évolué substantiellement depuis. D’abord, avec la venue du DSM-IV, on a supprimé la distinction entre troubles organiques et troubles fonctionnels au profit d’une façon de concevoir le diagnostic « neuropsychiatrique » comme étant une panoplie de syndromes d’origine cérébrale qui ne peuvent être tranchés au couteau, puisqu’ils ont tous comme origine un même organe, soit le cerveau. Ensuite, avec la venue du DSM-5, le désir d’offrir une terminologie plus écologique et utilisable par tous les cliniciens, dans un contexte interdisciplinaire où les champs de compétences et d’exercice des différents corps professionnels se développent, nous amène à élargir la vision diagnostique. 8 | Psychologie Québec, vol. 32, n o 6 | ÉDITORIAL Avec l’adoption du PL-21, la compétence diagnostique du psychologue est devenue non seulement reconnue, mais légitimée dans un ensemble d’actes réservés, notamment le diagnostic de troubles mentaux, de retard mental ou de troubles neuropsychologiques. Or, s’il est vrai que tout un chacun doit faire une évaluation initiale rigoureuse en vertu de ses compétences, il n’en demeure pas moins que l’évaluation initiale du psychologue, lorsqu’elle précède le traitement psychothérapeutique par exemple, constitue une plus-value qu’il faut davantage faire valoir. À titre d’exemple, prenons quelques demandes explicites de traitement de l’anxiété. Dans un premier cas, l’histoire révèle que la personne ne s’est jamais sentie investie, et n’a donc pas développé une confiance en soi intrinsèque suffisante. Elle est conséquemment toujours inquiète de ce que les gens pensent à son propos et dépense une énergie considérable à voir sa valeur à travers les yeux d’autrui, étant toujours à la recherche d’une reconnaissance extérieure. Dans un deuxième cas, la personne se retrouve dans une situation familiale précaire où elle n’a aucun contrôle sur les événements qui lui arrivent, soit un cancer dont elle ne connaît pas le pronostic, ce qui engendre un arrêt de travail, des difficultés conjugales et une précarité financière. Dans un troisième cas, la personne est en perte cognitive et n’arrive plus à régler les situations de la vie quotidienne, ce qui génère évidemment beaucoup d’insécurité. Trois demandes de consultation pour un même motif, en apparence. Pourtant, trois conduites à tenir, fort différentes sur le plan thérapeutique en vertu de l’évaluation psychologique. Que cette évaluation permette un diagnostic donnant accès à des services, par exemple un diagnostic de retard mental ou de trouble neurodéveloppemental, ou encore à des indemnités, comme des prestations d’assurance salaire, qu’elle permette d’instaurer un encadrement palliatif aux dysfonctions, par exemple un diagnostic de trouble neurodégénératif ou de trouble mental grave et persistant entravant l’autonomie cognitive, ou encore qu’elle donne accès à une meilleure compréhension des enjeux du développement psychique et affectif d’une personne, ou si l’évaluation porte sur un problème systémique générant une impasse dans une organisation, elle aura sans conteste des effets significatifs sur la conduite à tenir et le traitement qui s’ensuivra. Il importe toutefois, pour que sa pertinence et ses conséquences soient positives et reconnues, de transmettre l’évaluation à la personne elle-même, au demandeur, le cas échéant, ou encore au médecin traitant qui en fait la recommandation. Il importe également que la démarche diagnostique soit bien étoffée, par une problématisation bien énoncée, une anamnèse complète et exhaustivement documentée, une méthodologie appropriée, une analyse rigoureuse mais nuancée et surtout compréhensible et des recommandations qui tiennent compte de l’ensemble de ces paramètres. Si la référence vient du médecin traitant, avec l’accord de la personne traitée, il convient certainement d’offrir à celui-ci un suivi de l’évaluation initiale et du traitement. Si la référence vient du médecin traitant, avec l’accord de la personne traitée, il convient certainement d’offrir à celui-ci un suivi de l’évaluation initiale et du traitement. Bien que ce ne soit pas toujours dans la culture des psychologues travaillant en pratique privée, rien ne permet mieux de faire valoir la compétence du psychologue dans le traitement demandé que de faire un tel suivi. Bien sûr, cela nous apparaît parfois comme un effort supplémentaire. Pourtant, cet effort, s’il était constant, permettrait la reconnaissance que nous souhaitons tous. Dans les années qui viennent, il nous faudra nous souvenir que la reconnaissance des professionnels que nous sommes se mérite, que la crédibilité se construit et que l’entourage s’éduque à notre contact. Si, comme groupe, nous avons su construire cette crédibilité et gagner la reconnaissance qui nous a valu la réserve de certains actes, il nous reste à poursuivre le tout, dans notre vie professionnelle, à titre individuel autant qu’en tant que collectivité, avec patience et surtout avec passion. Et je réitère ce que j’ai souvent dit à mes étudiants et à mes collègues : ce n’est pas en criant haut et fort ce que nous valons que nous obtiendrons reconnaissance et crédibilité. C’est en le démontrant ! ÉDITORIAL | Psychologie Québec, vol. 32, no 6 | 9 Secrétariat général Chronique L’ autorisation légale d’exercer pour l’étudiant et le candidat au permis : les obligations du superviseur Stéphane Beaulieu Psychologue | Secrétaire général [email protected] avoir préalablement évalué les connaissances et les habiletés du doctorant ou du candidat à l’admission relativement aux activités professionnelles qui lui seront confiées ; s’assurer que le doctorant ou le candidat à l’admission Nous avons écrit dans le numéro de septembre 2015 au sujet des dispositions permettant à l’étudiant en psychologie (doctorant) ou au candidat au permis par voie d’équivalence (candidat à l’admission) d’exercer certaines activités réservées sous supervision. Dans la présente chronique, nous élaborerons la question davantage quant aux responsabilités du superviseur dans le cas où l’étudiant occupe un emploi pendant ses études ou lorsque le candidat à l’équivalence occupe un emploi pendant qu’il complète les exigences de l’Ordre pour l’accès au permis. Rappelons qu’il s’agit ici de l’application du Règlement sur certaines activités professionnelles pouvant être exercées par des personnes autres que des psychologues et par des psychologues, en particulier de la portion qui prévoit : Lorsqu’il agit hors du cadre d’un programme d’études, d’un stage ou d’une formation, un étudiant ou un candidat à l’admission qui possède les connaissances et les habiletés nécessaires peut exercer les activités professionnelles que peuvent exercer les psychologues dans le cadre d’un emploi à la condition qu’il les exerce sous supervision et dans le respect des normes réglementaires applicables aux psychologues relatives à la déontologie ainsi qu’à la tenue des dossiers et des cabinets de consultation. Cette personne doit également être inscrite au registre tenu à cette fin par l’Ordre. Lorsque l’étudiant ou le candidat au permis s’inscrit au Registre des étudiants et des candidats à l’admission de l’Ordre des psychologues du Québec, le superviseur appose sa signature sur le formulaire de demande d’inscription et il s’engage à : 10 | Psychologie Québec, vol. 32, n o 6 | CHRONIQUE respectera les normes réglementaires applicables aux psychologues en matière de déontologie, de tenue de dossiers et en ce qui a trait aux cabinets de consultation. À partir de quand le doctorant ou le candidat à l’admission peut-il occuper un emploi sous supervision ? L’Ordre n’a pas fixé de seuil minimal de formation aux fins de déterminer si un doctorant ou un candidat à l’admission est apte à exercer des activités sous supervision dans le cadre d’un emploi. Une évaluation doit être effectuée par le superviseur au cas par cas selon le cheminement et la progression de chaque étudiant ou candidat. Certaines balises sont à considérer par le superviseur au moment de prendre la décision de confier l’exercice d’une ou de plusieurs activités réservées à un doctorant ou à un candidat à l’admission dans le cadre d’un emploi. À titre indicatif, les compétences professionnelles prévues au Manuel d’agrément de l’Ordre1, en particulier les compétences « évaluation », « intervention », « relations interpersonnelles », et « éthique et déontologie », peuvent servir de base à une telle évaluation. De façon générale, il est attendu qu’un minimum de formation théorique doive déjà faire partie du bagage du doctorant ou du candidat à l’admission avant qu’on lui confie certaines responsabilités concernant les activités réservées. Il en va de même pour la formation pratique. Un étudiant qui n’a pas terminé un premier stage pourrait difficilement exercer des activités professionnelles portant sur les compétences « évaluation » et « intervention » sans nécessiter un ratio « heures contact-client » vs « heures de supervision » très élevé ; ce qui suppose que le milieu de travail permet un accès régulier et soutenu au superviseur. Chronique L’évaluation et l’intervention L’évaluation est au cœur des activités cliniques du psychologue et est une activité à haut risque de préjudice. Nous avons établi que le doctorant ou le candidat à l’admission a déjà acquis des éléments de formation théorique liés à la compétence « évaluation » et qu’il a déjà amorcé sa formation pratique. Malgré cela, le superviseur doit évaluer le niveau de connaissance et d’habiletés de chaque supervisé en portant une attention particulière aux méthodes d’évaluation et à la psychopathologie. Parmi différentes interventions que peuvent exercer les psychologues, la psychothérapie est une activité qui comporte aussi un haut risque de préjudice. Le superviseur devra avoir évalué le niveau de connaissances du supervisé quant aux différents modèles théoriques d’intervention, en particulier celui privilégié dans l’offre de services, de même que ses habiletés à planifier une intervention, à la mettre en œuvre et à en évaluer l’effet. Relations interpersonnelles et éthique et déontologie Comme mentionné précédemment, les compétences « relations interpersonnelles » et « éthique et déontologie » font partie intégrante des actions du psychologue. À cet égard, le Manuel d’agrément de l’Ordre exige que les notions théoriques liées à la compétence « relations interpersonnelles » aient été acquises avant le début de l’internat, soit généralement avant ou consécutivement aux stages. Ces connaissances devraient donc idéalement avoir été acquises avant que le doctorant ou le candidat occupe un emploi. Le superviseur devra évaluer les capacités du supervisé en ce qui a trait aux habiletés de communication, de contact et d’écoute. Il devra aussi avoir minimalement évalué les connaissances du supervisé en matière d’alliance thérapeutique et de « relations de pouvoir ». Le Manuel d’agrément prévoit aussi que le cours Éthique et déontologie doit avoir été suivi précédemment ou consécutivement au premier stage. Le fait d’avoir suivi et réussi le cours portant sur l’éthique et la déontologie est un prérequis quasi incontournable. Consultation et supervision La consultation n’est pas une activité réservée. Toutefois, le superviseur doit encadrer le supervisé lorsque celui-ci doit donner un avis à un tiers concernant une des activités réservées. En ce qui a trait à la compétence « supervision », si l’étudiant ou le candidat à l’admission doit superviser une activité réservée dans le cadre de son emploi (ce qui est plutôt rare), un encadrement est également nécessaire. Conclusion Le superviseur qui s’engage à superviser un étudiant ou un candidat à l’admission doit avoir comme premier intérêt la qualité du service offert à la clientèle. Il doit toujours évaluer le niveau de connaissances et d’habileté du supervisé en fonction des problématiques rencontrées. Il est logique de s’attendre à ce que le doctorant ou le candidat à l’admission ait déjà suivi avec succès certains cours liés aux compétences professionnelles. Puisque l’évaluation de troubles mentaux, l’évaluation de troubles neuropsychologiques et la psychothérapie sont les activités les plus couramment exercées dans un tel contexte, une attention particulière doit être portée aux compétences « évaluation » et « intervention », sans toutefois négliger les compétences « relations interpersonnelles » et « éthique et déontologie ». Références 1.Le Manuel d’agrément des programmes de doctorat en psychologie compte sept compétences. Il s’agit des compétences : relations interpersonnelles, évaluation, intervention, éthique et déontologie, recherche, consultation et supervision. Pratique professionnelle Chronique La présentation d’une activité de formation continue Yves Martineau Psychologue | Conseiller à la formation continue [email protected] S’il n’y a pas de règle absolue pour l’élaboration d’une activité de formation et la préparation d’un plan de cours, c’est parce que c’est le contexte dans lequel la formation est offerte qui doit orienter la démarche de conception. Par exemple, préparer une activité de formation dans un cadre de formation continue n’est pas la même entreprise que préparer un cours s’inscrivant dans un cursus de formation menant à l’obtention d’un diplôme universitaire. Toutefois, certains principes, desquels découlent des éléments méthodologiques, se sont imposés avec le temps et nous allons en dégager quelques-uns. Le contenu Le contenu d’une activité de formation continue devrait être présenté dans un descriptif d’activité, ou plan de cours, parfois désigné comme un syllabus1 dans le domaine de l’éducation. Le descriptif de l’activité peut donc prendre la forme d’une liste qui, comme une table des matières, extrait l’essentiel du contenu de la formation en dégageant les concepts, la méthode, la clientèle, les données ou les résultats et les applications. Le terme concept doit être pris au sens large. Il peut s’agir de construits autant que de modèles théoriques, de pratiques, de méthodes, de protocoles, de procédures, etc. Par ailleurs, en lieu et place du descriptif, il est possible d’utiliser un résumé (abstract) plutôt qu’un plan de cours pour présenter l’activité lorsque celle-ci est offerte dans le cadre d’un événement comme un congrès ou un colloque. Un résumé d’environ 250 mots2 doit tout de même présenter les éléments essentiels qu’on trouvera aussi dans le descriptif. Sans être une liste de concepts, ce résumé est généralement suffisant pour exposer le but de ce qui, le plus souvent, prend la forme d’une communication qui ne dépasse pas 90 minutes 3. 12 | Psychologie Québec, vol. 32, n o 6 | CHRONIQUE Les objectifs d’apprentissage observables L’objectif d’apprentissage est la formulation explicite du changement attendu chez les participants au terme du procédé éducatif (Bloom, 1956). Les objectifs sont considérés comme les piliers de l’enseignement (Daele, 2010). Ils doivent être rédigés du point de vue de l’apprenant et décrire une action4 ou un comportement observable (Cabaniss, 2008 ; Cabaniss et coll., 2014 ; Codding, Skowron et Pace, 2005 ; Houlden et Collier, 1999 ; Tyler, 1949 ; Voyer, 2012). Le terme observable signifie que le formateur et le participant pourront en constater l’atteinte par l’observation des comportements5 à la fin6 de la formation. Les objectifs sont donc formulés relativement au résultat d’apprentissage (Houlden et Collier, 1999 ; Passin et Pelletier, 2003). Parfois, on remplace le terme observable par le terme mesurable, ce qui renvoie à une stratégie systématique visant à évaluer le gradient d’apprentissage. Bref, l’objectif ne rend pas compte de ce que fera le formateur durant le cours, mais bien des apprentissages qui seront réalisés par les participants et dont l’atteinte pourra être observée à la fin de l’activité. Quant au nombre d’objectifs, retenons qu’on ne devrait pas en présenter plus de huit pour une seule activité, sans quoi l’évaluation de l’activité constituerait un véritable défi étant donné qu’il peut être très difficile de couvrir toute la matière permettant de les atteindre. De plus, le défi ne tient pas seulement au nombre d’objectifs à considérer, mais aussi à la nature de ceux-ci. Ainsi, outre la transmission de connaissances, lorsque les objectifs ciblent des habiletés ou des compétences à développer, il faut pouvoir accompagner les participants dans leur acquisition7 de celles-ci. Plus le nombre d’objectifs sera important et diversifié, plus le formateur aura de responsabilités. Un contenu articulé sur les objectifs d’apprentissage On s’attend à ce qu’il y ait une certaine cohérence entre les objectifs et le contenu de la formation continue. Les besoins fondent les objectifs, lesquels justifient le contenu (Passin et Pelletier, 2003). C’est cette cohérence avec l’objectif à atteindre qui permet de saisir la portée et la pertinence du contenu présenté et des activités pédagogiques proposées, voire de l’évaluation qui sera réalisée, laquelle doit contribuer à constater l’atteinte des objectifs. Il est donc entendu que chacun des points ou des aspects qui figurent au contenu se rattache au moins à un des objectifs. Une évaluation qui, par exemple, se centrerait sur les connaissances acquises ne serait pas cohérente avec des objectifs orientés exclusivement vers l’acquisition de compétences ou d’habiletés. Lorsqu’on s’est assuré de la cohérence des éléments par rapport aux objectifs, il faut aussi que cette Chronique même cohérence se retrouve concrètement en cours d’activité. Le formateur doit donc suivre le plan de cours, qui devrait, dans une perspective de consentement libre et éclairé, être fourni aux participants avant qu’ils s’inscrivent à l’activité. En effet, le plan de cours est un outil pour sélectionner les activités de formation qui répondront aux besoins des participants (Houlden et Collier, 1999). Un contenu appuyé scientifiquement et professionnellement L’aspect scientifique réfère aux données probantes dont l’utilité est appréciée en fonction du niveau de preuve et des caractéristiques de la clientèle, en incluant la nature de la problématique. L’aspect professionnel concerne ce qui fait école et ce qui est reconnu par la communauté professionnelle, à défaut de reposer sur des assises à proprement parler scientifiques (c’est-à-dire sur des données probantes), ainsi que le respect des principes éthiques et des règles déontologiques. La reconnaissance scientifique et professionnelle implique que le contenu a été soumis à l’évaluation par les pairs. Les guides de pratique, les lignes directrices, les textbooks, les recherches qui systématisent les meilleures données disponibles ainsi que les pratiques recommandées occupent une place de choix sur l’échiquier de cette reconnaissance. Les articles publiés dans des revues spécialisées qui ont été soumis à une révision par les pairs permettent généralement de constater que le contenu répond aux exigences professionnelles et scientifiques8. Certains articles théoriques ayant été soumis à un comité de révision satisfont le critère d’avoir été révisés par les pairs et sont aussi considérés comme des textes reconnus. Les publications issues d’une maison d’édition non scientifique On peut s’interroger sur la valeur des livres, manuels, guides et documents publiés par des maisons d’édition acceptant des auteurs « grand public », alors que l’éditeur lui-même ne serait ni scientifique9, ni issu du milieu universitaire. Il faut éviter de conclure d’emblée qu’un tel produit serait sans valeur, bien que cela implique que le contenu ne soit pas reconnu sur le plan scientifique puisqu’il n’a pas été soumis à une révision par les pairs. La publication dans une revue qui n’a pas de comité de révision devrait être considérée de la même manière, c’est-à-dire que le contenu de tels textes doit être apprécié. Puisque justement les données et les concepts n’ont pas été soumis à une révision par les pairs, il revient au lecteur d’en déterminer la valeur lorsqu’il a les compétences pour le faire10. Le document qui ne cite pas ses sources Que penser maintenant des livres et des articles rédigés sans les références abrégées pertinentes dans le texte et sans liste des références à la fin du texte ? Dans de tels cas, le lecteur n’est pas en mesure de vérifier par lui-même la valeur ou la validité de ce qui est énoncé ou des concepts et des données qui soutiennent l’activité de formation11. Il se trouve alors en situation de croire sur la parole et la crédibilité de l’auteur. Ces documents devraient donc être considérés avec réserve, le principe de précaution12 invitant à la prudence et à la recherche d’une validation de ces données. Par ailleurs, tout ce qui est communiqué par un formateur peut être pris en compte, même si tout n’a pas la même valeur en matière de reconnaissance professionnelle et scientifique. Ainsi, bien qu’il soit généralement considéré comme le niveau le plus faible d’évidence scientifique13, le consensus d’experts, relevant de l’opinion professionnelle, a sa valeur. En effet, lorsque l’expertise découle d’un examen rigoureux des meilleures données disponibles, elle est à considérer14. Inversement, on peut légitimement douter de la valeur scientifique d’une opinion lorsqu’elle ne s’appuie que sur des croyances et des conceptions personnelles. La méthode pédagogique appropriée Une méthode pédagogique est appropriée lorsqu’elle permet aux participants de progresser et d’atteindre les objectifs d’apprentissage. Ainsi, il faut avoir en tête les objectifs d’apprentissage quand on détermine la méthode en fonction du temps et des moyens qui sont impartis. Un objectif, par exemple, relatif à l’acquisition d’une habileté peut-il être atteint avec un exposé théorique ? Peut-on développer la réflexivité sans qu’il y ait une confrontation personnelle avec un problème concret à résoudre ? Voyer (2012) énonce les principes qui devraient orienter la conception d’une activité de formation continue en médecine et en sciences de la santé. Ces principes sont aussi pertinents à la formation continue en psychologie : 1.Les apprenants sont actifs ; 2.Les connaissances antérieures sont réactivées ; 3.L’apprentissage est contextualisé ; 4.L’organisation des connaissances est en fonction des tâches à réaliser ultérieurement ; 5.L’interaction avec les pairs ou avec la ou les personnes expertes est favorisée. L’évaluation Bien que la formation continue ne comporte pas toujours d’évaluation formelle des apprentissages15, la fin de l’activité devrait systématiquement être marquée par un retour sur les objectifs, même si ce n’est que de manière informelle. Cela suppose donc qu’il y ait présentation des objectifs de la formation au début de l’activité. C’est une bonne pratique de demander aux participants où ils se situent dans l’atteinte des objectifs qui avaient été fixés au départ. Conclusion La plus grande qualité du plan de cours ou du descriptif d’une activité de formation continue est la cohérence interne par rapport aux objectifs d’apprentissage et la deuxième qualité est qu’il soit autoportant, c’est-à-dire complet au sens où il fournit tous les éléments permettant de se faire une idée claire CHRONIQUE | Psychologie Québec, vol. 32, no 6 | 13 Chronique de l’offre du point de vue du participant. Quant à l’activité de formation continue en psychothérapie, sa valeur se mesure à sa capacité non seulement d’augmenter le bagage de connaissances, mais aussi de modifier les pratiques et d’intégrer les meilleures données disponibles. Mots-clés dans les bases de données EBSCO : learning objectives, psychotherapy training, psychotherapy learning. Google : objectifs d’apprentissage, taxonomie de Bloom. 12.Pour une réflexion critique du principe de précaution appliqué aux sciences, voir Plaud (2010). 13.Pour plus d’information sur la perspective canadienne de la pratique fondée sur des données probantes en matière de traitement psychologique, consultez le document de la Société canadienne de psychologie accessible dans son site Web à l’adresse URL suivante : www.cpa.ca/docs/File/Practice/Report_of_the_EBP_Task_Force_FINAL_ Board_Approved_2012.pdf 14.Voir à cet égard l’Énoncé de politique sur la pratique fondée sur les données probantes en psychologie. Ce document est accessible dans le site Web de l’Ordre à l’adresse URL suivante : www.ordrepsy.qc.ca/sn_uploads/2008_09_01_Politique_donnees_ probantes_traduction_APA__2_.doc 15.L’évaluation formelle des apprentissages remplace le contrôle des présences dans les formations en ligne lorsqu’il n’est pas possible technologiquement d’assurer que les participants ont été présents ou encore ont visionné tout le contenu offert. Notes 1. Le sens étymologique du mot syllabus renvoie à une liste de sujets, à un plan développé ou à une table des matières énumérant les données et les construits qui seront enseignés. 2. Le nombre de mots suggéré s’arrime avec ce qui doit généralement être fourni dans le cadre d’événements internationaux. 3. L’Ordre pourrait exiger plus d’informations pour les activités de plus de trois heures, comme les ateliers de formation (précongrès ou autres) dont la durée peut atteindre parfois six heures. 4. La taxonomie de Bloom offre une catégorisation des verbes d’action par niveaux d’apprentissage. Tapez simplement dans votre navigateur pour obtenir des ressources. 5. C’est pourquoi il faut éviter de formuler un objectif avec un verbe d’état qui ne peut être constaté. On ne voit pas un état : être conscient, prendre conscience et devenir en sont des exemples. En éducation, les verbes comme apprendre, connaître, savoir et comprendre sont à éviter, parce qu’ils sont difficilement observables. 6. On entend ici que l’horizon fixé pour l’évaluation de leur atteinte est la fin de l’activité. Dans les faits, tous n’auront peut-être pas tout à fait atteint l’objectif, mais ils seront bien engagés sur la voie pour l’atteindre. 7. La durée de l’activité, le nombre de participants et la méthodologie utilisée sont d’autres facteurs qui influent sur la gestion des objectifs. 8. Les principes scientifiques réfèrent à la méthode scientifique; il s’agit de l’observation, de la formulation d’hypothèses testables, de l’expérimentation, de l’analyse et de la validation des prédictions, de la réplication ainsi que des principes comme l’induction, la réfutabilité, la cohérence, la responsabilité sociale, etc. 9. L’éditeur n’est pas formé ou spécialisé dans le domaine de connaissance visé. 10.Ces comités sont généralement formés de spécialistes sur la question. L’appréciation qu’ils réalisent n’a donc pas la même portée que celle réalisée par un clinicien non spécialisé ou un généraliste. 11.Récemment, on a demandé d’insérer dans le texte même du descriptif les références trouvées dans la littérature scientifique. En effet, la seule liste de références à la fin du descriptif ne permet pas au participant d’apprécier les appuis scientifiques de ce qui y est précisément présenté ou allégué. Il s’agit de savoir en somme si le dispensateur ou le formateur s’inspire de façon très large, voire personnalisée, de certains auteurs ou chercheurs, ou s’il appuie précisément et distinctement ce qu’il avance sur la littérature scientifique disponible. Bibliographie Bloom, B. S., Taxonomy of Educational Objectives : Book 1 Cognitive Domain, New York, Longman, 1956. Brown, C. M., Garczynski, A., Hackathorn, J., Homa, N., Sanborn, U. A., Solomon, E. et Tennial, R., « Setting Goals: The Use of Learning Objectives in Introductory Psychology Courses », Best Practices : Teaching Introduction To Psychology, 14-15 octobre 2011, Atlanta, GA [Abstracts]. doi:10.1037/e522192013-011 Cabaniss, D. L., « Becoming a School : Developing Learning Objectives for Psychoanalytic Education », Psychoanalytic Inquiry, vol. 28, nº 3, 2008, p. 262-277. doi:10.1080/07351690801960814 Cabaniss, D. E., Arbuckle, M. D. et Moga, D. E., « Using Learning Objectives for Psychotherapy Supervision », American Journal of Psychotherapy, vol. 68, nº 2, 2014, p. 163-176. Codding, R. M., Skowron, J. et Pace, G. M., « Back to Basics : Training Teachers to Interpret Curriculum-Based Measurement Data and Create Observable and Measurable Objectives », Behavioral Interventions, vol. 20, nº 3, 2005, p. 165-176. Daele, A., Élaborer un syllabus de cours (ou plan de cours), Lausanne, Centre de soutien à l’enseignement, Université de Lausanne, 2010. Houlden, R. L. et Collier, C. P., « Learning Outcome Objectives : A Critical Tool in LearnerCentered Education », Journal of Continuing Education in The Health Professions, vol. 19, nº 4, 1999, p. 208. Passin, S. M. et Pelletier, S., « Linking Needs to Outcomes », Medical Meetings, vol. 30, nº 8, 2003, p. 21-22. Plaud, S., « Principe de précaution et progrès scientifique », Éthique et économique, vol. 7, nº 2, 2010. Peut être repéré à : https://papyrus.bib.umontreal.ca/xmlui/bitstream /handle/1866/3684/Plaud.pdf; jsessionid=5C36C1AE4BB0D4020FA04CBAD31F3AB9? sequence=1 Rodger, S., « Individual Education Plans Revisited : A Review of the Literature », International Journal of Disability, Development and Education, vol. 42, 1995, p. 221-239. Rojas, A., Arbuckle, M. et Cabaniss, D., « Don’t Leave Teaching to Chance : Learning Objectives for Psychodynamic Psychotherapy Supervision », Academic Psychiatry, vol. 34, nº 1, 2010, p. 46-49. Tyler, R. W., Basic Principles of Curriculum and Instruction, Chicago, University of Chicago Press, 1949. Voyer, G., Guide sur l’organisation d’une activité de formation continue, Sherbrooke, Centre de formation continue, Faculté de médecine et des sciences de la santé, 2012. Chronique Déontologie Situations familiales particulières et secret professionnel Denis Houde Psychologue | Conseiller à la déontologie [email protected] Les situations familiales complexes génèrent certains défis pour les psychologues, notamment en matière de déontologie. Voici quelques questions et réponses provenant de situations rapportées fréquemment par des psychologues dans le cadre de leur pratique. QUESTION : Une mère d’un enfant de moins de 14 ans voudrait que son conjoint, qui n’est pas le père de l’enfant, assiste avec elle au bilan d’un service offert à l’enfant. La psychologue se demande quelle réponse lui donner. RÉPONSE : La psychologue doit connaître la position du père de l’enfant sur cette question. Si le père refuse que le conjoint de la mère assiste à la rencontre, on ne peut pas aller à l’encontre de ce refus. Par contre, si le père consent, le conjoint de la mère pourra assister au bilan. On peut se référer aux articles 11, 13 et 15 du Code de déontologie pour savoir quelle attitude adopter dans une situation semblable. QUESTION : Le père d’un enfant de moins de 14 ans a un empêchement de dernière minute pour assister au bilan d’un service offert à son enfant. Ne voulant pas payer pour un rendez-vous manqué, il dépêche sa conjointe, qui n’est pas la mère de l’enfant, pour y assister à sa place. Comment le psychologue réagira-t-il à cette situation ? RÉPONSE : Le psychologue doit préserver le secret professionnel et refuser la substitution, à moins que les deux parents aient signé un consentement pour la transmission de renseignements personnels concernant l’enfant à un tiers. Comme un tel document nécessite un délai de 15 jours avant que la transmission soit possible, les deux parents doivent nécessairement justifier l’urgence de transmission des renseignements afin de relever le psychologue de cette obligation professionnelle. Évidemment, s’il est impossible de joindre, à temps, les deux parents, ou si la mère oppose son refus envers la demande, la rencontre devra être reportée et les frais de la rencontre annulée seront administrés comme prévu dans l’entente sur les honoraires et lors du consentement initial. De plus, le psychologue a une autre obligation professionnelle : celle de maintenir le climat de confiance mutuelle. Or il se peut que le père de l’enfant soit contrarié par la décision du psychologue de ne pas communiquer les informations désirées à sa conjointe. Si c’est le cas, le psychologue, avec modération, tact et calme, pourra expliquer ses obligations professionnelles en se référant aux articles 11, 13, 15, 41 et 54 du Code de déontologie et à l’article 10 du Règlement sur la tenue des dossiers et des cabinets de consultation des psychologues. Il pourrait également invoquer l’article 9 de la Charte des droits et libertés du Québec, qui souligne que toute personne a le droit au secret professionnel. Le psychologue, maintenant conscient qu’une telle situation peut survenir, pourrait désormais aborder ces questions dans le contexte initial de l’explication de ses services. QUESTION : Une psychologue est avisée qu’une cliente, âgée de 16 ans, est décédée récemment. Les présumés parents voudraient parler à la psychologue et demandent à obtenir une copie du dossier psychologique de leur fille décédée. Bouleversée par la nouvelle, cette psychologue se demande quelle serait la bonne chose à faire dans les circonstances. RÉPONSE : La priorité pour la psychologue est de soigner son propre bouleversement. En effet, l’article 37 du Code de déontologie exige du psychologue qu’il s’abstienne d’exercer sa profession ou d’accomplir des actes professionnels dans des conditions ou des états susceptibles de compromettre la qua lité de ses services professionnels. Par la suite, lorsque le bouleversement sera maîtrisé, il serait tout à fait acceptable d’entrer en contact avec ces gens qui prétendent être les parents de la cliente décédée. À ce moment, la psychologue traitera l’information obtenue comme des renseignements provenant de tiers, sans jamais mentionner que la cliente décédée est effectivement sa cliente. Avec une attitude empreinte de dignité et d’empathie, la psychologue expliquera que ses obligations professionnelles l’empêchent de leur transmettre quelque renseignement que ce soit à propos de la personne décédée. Elle ne pourrait le faire que si les présumés parents avaient un écrit authentique de la cliente décédée stipulant qu’elle consent à ce que son dossier soit transmis à ses parents. Si la cliente décédée n’a jamais consenti à la communication de son dossier, celui-ci demeurera confidentiel CHRONIQUE | Psychologie Québec, vol. 32, no 6 | 15 Chronique à jamais, car le secret professionnel se perpétue après la mort. Par contre, un coroner dûment assermenté peut avoir accès au dossier de la personne décédée afin d’élucider les circonstances du décès. Si nécessaire, la psychologue pourra documenter ses affirmations en mentionnant qu’elle s’appuie sur les articles 11, 13 et 15 du Code de déontologie. QUESTION : Un psychologue rapporte que la mère d’un enfant de moins de 14 ans et d’un enfant de 17 ans demande d’avoir accès au dossier d’une intervention familiale. Elle serait en instance de divorce d’avec le père des deux enfants. Le psychologue perçoit beaucoup de colère chez cette femme, tant dans l’amplitude de sa voix que dans le choix des qualificatifs qu’elle emploie pour décrire le peu d’estime qu’elle a pour le père de ses enfants. Sentant la situation délicate, le psychologue se questionne sur la formulation de sa réponse afin de ne causer de tort à personne. RÉPONSE : La mère peut avoir accès aux renseignements contenus dans le dossier la concernant, concernant son enfant de moins de 14 ans ainsi qu’à tous les renseignements dont elle a été témoin lors d’échanges familiaux dans le cadre de l’intervention familiale. Par contre, le psychologue ne peut pas lui donner accès à de possibles renseignements confidentiels énoncés hors de sa présence par son enfant de plus de 14 ans et par le père de ses enfants sans le consentement de ces derniers. Pour appuyer cette réponse, le psychologue peut évoquer les articles 15 et 16 du Code de déontologie. Par souci de préserver le climat de confiance avec la cliente, il peut spécifier avec doigté qu’il n’y a rien de personnel contre elle dans cette règle, car la même réglementation s’applique pour tous les psychologues du Québec. Bibliographie QUÉBEC. Charte des droits et libertés de la personne (L.R.Q.), chapitre C-12, [Québec], Éditeur officiel du Québec. QUÉBEC. Code des professions (L.R.Q.), chapitre C-26, [Québec], Éditeur officiel du Québec. QUÉBEC. Code de déontologie des psychologues, chapitre C-26, r. 148.1.001, [Québec], Éditeur officiel du Québec. QUÉBEC. Règlement sur la tenue des dossiers et des cabinets des psychologues, chapitre C-26, r. 221, [Québec], Éditeur officiel du Québec. QUÉBEC. Loi sur la recherche des causes et des circonstances des décès (L.R.Q.), chapitre R-0.2, [Québec], Éditeur officiel du Québec. QUÉBEC. Code de déontologie des coroners (L.R.Q.), chapitre R-0.2, r. 1, [Québec], Éditeur officiel du Québec. Ordre des psychologues du Québec (janvier 2012). « Le consentement. Fiche déontologique », encart dans Psychologie Québec. OFFRE DE FORMATIONS FRANÇAIS / ANGLAIS MOTIVATIONAL INTERVIEWING IN MENTAL HEALTH: a compassionate relationship in the service of change March 10th, 2016 Dre Rachel Green, Ph. D., psychologue OBJECTIVES 1. Distinguish the main theoretical differences between Motivational Interviewing and Humanism as described by Carl Rogers. 2. Name the main concepts underlying Motivational Interviewing. 3. Present the structural elements of a Motivational Interviewing intervention. 4. Apply the basic skills and tools used in Motivational Interviewing (open questions, affirmation, empathetic reflections and summaries). L’ENTRETIEN MOTIVATIONNEL EN SANTÉ MENTALE : une relation de compassion au service du changement 11 mars 2016 OBJECTIFS 1. Distinguer les principales différences théoriques et techniques entre l'approche de l’entretien motivationnel et l'approche humaniste. 2. Nommer les principaux concepts théoriques servant d’assise à l’entretien motivationnel. 3. Ordonner les éléments structurant un entretien motivationnel. 4. Appliquer les techniques et outils de base de l’entretien motivationnel (questions ouvertes, résumés, reflets empathiques, valorisations) Durée et niveau Formation de 6 heures sur 1 journée 9h à 16h30 • débutant Dates et lieux Montréal : jeudi 10 mars 2016 (anglais) vendredi 11 mars 2016 (français), Centre Saint-Pierre, 1212 rue Panet, métro Beaudry Québec : vendredi 5 février 2016 (français), Hôtel Québec, 3115 Avenue des Hôtels Webconférence EN DIRECT 10-11 mars Tarifs Avant le 26 fév. (Mtl) et 22 janv. (Qc) : 195 $ + taxes = 224.20 $ Après le 27 fév. (Mtl) et 23 janv. (Qc) : 210 $ + taxes = 241.45 $ Dre Rachel Green, Ph. D., est psychologue, psychothérapeute et formatrice en pratique privée. Elle est membre du Motivational Interviewing Network of Trainers (MINT) depuis 2008 et se spécialise dans l’enseignement de l’entretien motivationnel. Enfin, la Dre Green est reconnue tant pour sa rigueur comme formatrice que pour sa capacité de mêler humour et illustrations concrètes dans ses enseignements. INFORMATIONS ET INSCRIPTIONS • www.porte-voix.qc.ca • [email protected] • 418 658-5396 INSCRIPTION ET INFORMATION : IFTCC.COM INSTITUT DE FORMATION EN THÉRAPIE COMPORTEMENTALE & COGNITIVE PROGRAMMATION 2015-2016 FORM EN LIGN ATIONS E ÉGA DISPON LEMENT IBLES La thérapie d’acceptation et d’engagement appliquée aux enfants et aux adolescents Isabelle Rose, Ph.D et Pascale St-Amand, Ph.D., psychologues Québec, 29 janvier • Gatineau, 29 avril Thérapie cognitive compoementale des troubles d’anxiété avec les cas difficiles Stéphane Bouchard, Ph.D, psychologue Montréal, 26-27 novembre • Québec, 13-14 avril Intégrer la thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT) dans sa pratique cognitivo-compoementale Frédérick Dionne, Ph.D, psychologue Québec, 11 décembre • Montréal, 15 janvier Gatineau, 28 avril • Sherbrooke, 10 juin La TCC « dans la vraie vie! » : de la conceptualisation au traitement de personnes présentant des problématiques multiples Dr Jean Goulet, MD, psychiatre Montréal, 18 décembre, 3 mars Journée d'introduction à l'approche motivationnelle : comment susciter la motivation chez nos clients? Olivier Pelletier, Ph.D., psychologue Les troubles anxieux chez les enfants et les adolescents Caroline Behiaume, Ph.D., psycholocue Montréal, 4-5 février • Québec, 21-22 avril Promouvoir la santé psychologique en milieu de travail à l’aide de l’approche de l’acceptation et de l’engagement (ACT) Simon Grégoire, Ph.D., psychologue Montréal, 18 février • Québec, 19 février Application clinique de la réalité viuelle pour les troubles d’anxiété complexes et le jeu pathologique Stéphane Bouchard, Ph.D, psychologue Montréal, 26 février • Québec, 15 avril La pleine conscience : théories, recherches et applications Bassin Khoury, Ph.D., psychologue Montréal, 4 mars • Québec, 27 mai Le traitement pharmacologique de la dépression : étape par étape Dr Jean Goulet, MD, psychiatre Montréal, 4 mars La thérapie des schémas : modèle de base (volet 1 et 2) Pierre Cousineau, Ph.D., psychologue Québec, 16-17 mars • Montréal, 7-8 avril Gatineau, 19-20 mai La thérapie des schémas : théorie et pratique (volet 3) Pierre Cousineau, Ph.D., psychologue Québec, 18 mars • Montréal, 15 avril Guider une intervention fondée sur la présence a¡entive Dr Claude Fournier, MD. Consulter notre site pour d'autres formations INSCRIPTION ET INFORMATION : IFTCC.COM Sherbrooke, 1er février • Montréal, 21 mars Québec, 18 avril Québec Formation de 24 heures répaie sur 4 jours (18 mars / 15 avril / 20 mai / 17 juin) de 9h00 à 16h00 • Repas inclus PORTRAIT Une carrière vouée aux aidants en santé mentale André Forest, un psychologue engagé Depuis plus de 30 ans, André Forest écoute ceux qui, au quotidien, s’oublient parfois en prenant soin d’un proche, et il leur donne une voix. Au cours de la dernière année, ce dirigeant d’une ressource d’aide bien établie en Estrie a reçu les honneurs deux fois plutôt qu’une. Rencontre avec un homme qui rêvait de voir renaître les sourires. par Éveline Marcil-Denault psychologue et rédactrice pigiste 18 | Psychologie Québec, vol. 32, n o 6 | PORTRAIT Sherbrooke, début des années 1980. Un jeune schizophrène, une mère aidante et un psychiatre ont le projet de créer une association d’aide pour les parents et les amis de personnes souffrant de troubles mentaux. André Forest, jeune diplômé en psychologie de l’Université de Sherbrooke, se joint à leur comité pour remplir un court mandat visant à sonder les besoins des familles concernées. « J’étais loin de me douter que j’y passerais ma carrière ! » admet-il 32 ans plus tard. Car André Forest a non seulement mené sa recherche à terme, il est rapidement devenu directeur général de l’organisation baptisée Association des proches de personnes atteintes de maladie mentale de l’Estrie (APPAMM-Estrie), puis membre fondateur de la Fédération des familles et amis de la personne atteinte de maladie mentale, qui regroupe aujourd’hui près de 40 associations situées partout au Québec. 05 Les grands oubliés « La désinstitutionnalisation n’était pas mauvaise en soi, mais les ressources financières n’ont pas suivi et les familles ont été complètement oubliées », avance André Forest, lui qui a été aux premières loges de ce virage majeur entrepris dans les années 1960. Devenus des étrangers aux yeux de leurs proches après des années en institution, beaucoup d’anciens patients se sont retrouvés en maison d’accueil. « Mais cette réforme en était aussi une de non-institutionnalisation », rappelle le directeur général de l’APPAMM-Estrie. Les personnes ayant récemment reçu un diagnostic devaient désormais compter sur leurs proches : « Dans le cas d’un premier épisode de psychose, la durée d’hospitalisation passait de plusieurs mois à quelques semaines. Les personnes retournaient dans leurs familles qui, elles, étaient complètement démunies. » Afin d’éviter le phénomène des portes tournantes et d’offrir une qualité de vie aux personnes malades, il devenait impératif d’offrir des ressources d’aide dans la communauté. L’APPAMM-Estrie a répondu à ce besoin en misant sur le soutien et la formation aux aidants qui, insiste André Forest, n’ont pas le don « naturel » de prendre en charge les situations exigeantes provoquées par les maladies mentales sévères et persistantes : « Ils méritent qu’on les considère comme des personnes qui ont des besoins de répit et d’appui. » Aider les aidants « Au début, quand on demande aux aidants comment ils vont, ce n’est pas rare de les entendre répondre “Il va bien” ou “Elle a fait une rechute”, en faisant référence à leur proche, remarque le psychologue. Comme eux sont bien portants, c’est comme s’ils accordaient l’exclusivité de la souffrance à la personne malade. » Une des clés est de les sensibiliser à l’importance de mettre des limites, croit André Forest, qui voit trop souvent des aidants abandonner leurs activités sociales et s’isoler. À leur propre péril. Formée d’une psychologue, d’une psychoéducatrice et d’une adjointe, la petite équipe de l’APPAMM-Estrie organise des activités de soutien et d’information pour les familles. Celles-ci sont accueillies rapidement, sans liste d’attente. « Au moment du diagnostic, les proches vivent de l’incrédulité, beaucoup de tristesse et un sentiment d’incapacité. Pour eux, partager ce qu’ils vivent avec d’autres familles dans la même situation est très salutaire. Nous sommes là comme facilitateurs, pour libérer la parole et aussi pour être leur porte-parole auprès des institutions », résume André Forest. De nouveaux modèles Il y a 30 ans, les parents de personnes malades portaient leur croix, rappelle le psychologue : « Ils traînaient souvent un sentiment de culpabilité et se cachaient ou dissimulaient la situation. C’était tabou, la maladie mentale, et très associé à la dangerosité. » Pendant des années, à coup de publications, d’organisation de conférences publiques et d’entrevues dans les médias, André Forest a pris le bâton du pèlerin afin de briser les tabous pesant sur les personnes malades, mais aussi sur leurs proches. « La science a fait du chemin. Aujourd’hui, les gens comprennent mieux et, souvent, connaissent des personnes malades. Par contre, ils ne savent pas toujours quoi faire », explique André Forest, qui visite occasionnellement des élèves du secondaire pour donner des cours de premiers soins en santé mentale. Les personnalités publiques qui ont osé parler de leur maladie mentale ont également suscité beaucoup d’espoir chez les aidants : « Ils donnent de nouveaux visages à la fragilité humaine », témoigne le psychologue en évoquant notamment François Massicotte et Marie-Sissi Labrèche. La clientèle de l’APPAMM-Estrie aussi a changé au fil du temps : « Le paradigme actuel en santé mentale est celui du rétablissement. La médication étant plus légère qu’avant, les personnes malades sont présentes dans la communauté et plusieurs fonctionnent normalement, tombent en amour, etc. Les gens atteints sont plus nombreux à avoir des enfants qu’il y a 30 ans. Par exemple, nous recevons plus souvent de jeunes adultes dont c’est le conjoint qui est atteint et qui ont des enfants en bas âge. Les grands-parents sont mis à contribution pour aider. » Reconnaissance « J’ai pu constater qu’à force d’être soutenus, informés, les proches arrivent à donner un sens à leur vie. Ils retrouvent le sourire. Certains en viennent même à s’impliquer au sein de notre association; ils veulent éviter à d’autres de souffrir autant qu’eux. Les côtoyer m’a donné l’espoir dans la capacité de l’être humain à affronter les difficultés. Ils m’ont montré à quel point la vie est forte. » En octobre 2014, André Forest s’est vu décerner le prix Persillier-Lachapelle, dans la catégorie Reconnaissance de carrière, par le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec1. Peu après, en janvier 2015, le journal La Tribune a fait du psychologue communautaire sa « personnalité de la semaine » en lui accordant le Mérite estrien. Pour le lauréat, ces prix sont une forme de reconnaissance sociale de l’importance des familles aidantes. La bonté à Sainte-Marie-Salomé L’engagement, semble-t-il, coulait de source dans le village de Lanaudière où André Forest a grandi. « Mes parents étaient très impliqués socialement. Ils m’ont appris à tenir compte des gens autour de moi et, très jeune, je me suis impliqué à mon tour. » Ces valeurs ont fleuri dans toute la famille Forest; le frère jumeau du psychologue de même que ses deux sœurs cadettes travaillent tous dans des domaines liés aux affaires sociales. André Forest n’a que de bons mots pour le travail en milieu communautaire : « Les contacts y sont simples, moins formels qu’ailleurs. Il y a beaucoup à faire, mais c’est peut-être le dernier milieu de travail où on a les coudées franches. Comme on intervient rapidement, on a vraiment le sentiment d’aider et de provoquer des changements. » Références 1. Le prix Persillier-Lachapelle, remis comme une reconnaissance de carrière, rend hommage aux personnes qui se sont consacrées au développement et à l’amélioration des services de santé et des services sociaux, que ce soit dans le réseau public ou dans un organisme communautaire (source : site Web du ministère de la Santé et des Services sociaux). PORTRAIT | Psychologie Québec, vol. 32, no 6 | 19 DOSSIER Les nouveaux modèles familiaux EXPERT INVITÉ Dr Carl Lacharité, psychologue [email protected] Le Dr Carl Lacharité est psychologue et professeur titulaire au Département de psychologie de l’Université du Québec à Trois-Rivières. Il dirige le Centre d’études interdisciplinaires sur le développement de l’enfant et la famille. 20 | Psychologie Québec, vol. 32, n o 6 | DOSSIER Il semble bien que toutes les époques, dans les sociétés humaines, soient caractérisées par la coexistence de divers modèles familiaux, certains dominants et d’autres marginaux1. Dans les sociétés occidentales modernes, l’industrialisation a eu des conséquences majeures sur la configuration des modèles de couples et de familles. En Europe, cette ère a commencé vers les années 1850. Elle a rattrapé l’Amérique du Nord et le Québec au début du XXe siècle. À partir de ce moment, la famille basée sur un ménage composé d’une mère, d’un père et des enfants issus de leur union conjugale – ce que l’on appelle la famille nucléaire – est devenue le modèle dominant2 . Cette hégémonie de la famille nucléaire constitue donc un bref intermède d’environ un demi-siècle au Québec, puisque c’est dans les années 1960 et 1970 que ce modèle a commencé à être remis en question, notamment dans la foulée du mouvement social d’émancipation de la femme et de la transformation du droit familial3. C’est à peu près à cette période qu’il est possible de constater un jeu de langage faisant de la famille nucléaire non plus uniquement un modèle normal sur le plan statistique (c’est-à-dire le modèle familial le plus usuel), mais plutôt une norme (c’est-à-dire ce qui est souhaitable, voire ce qui « doit être »). On voit donc apparaître, à partir des années 1970, autant dans le discours public que dans les discours professionnels et scientifiques, l’expression « famille intacte » pour qualifier la famille nucléaire, tandis que les autres formes de vie familiale sont plutôt qualifiées de « brisées » ou « à risque », renforçant ainsi leur caractère anormal. Ces familles considérées par plusieurs comme « suspectes » regroupent les familles monoparentales (celles issues du décès de l’un des parents, celles issues d’une décision de certaines femmes d’avoir et d’élever seules leur enfant4, mais aussi celles issues des séparations conjugales où les mères – plus souvent que les pères – obtiennent ou se retrouvent avec la garde exclusive des enfants), les familles séparées ou divorcées, dans lesquelles les enfants sont en résidence alternée (garde partagée) entre le domicile de la mère et celui du père, et les familles recomposées ou reconstituées, où l’union conjugale de l’un ou des deux parents est formalisée (de fait ou légalement). Plus récemment, se sont ajoutées à cette liste de modèles familiaux concurrents deux catégories de familles nucléaires : la famille homoparentale, qui repose sur une version atypique du couple parental – deux personnes de même sexe –, et la famille interculturelle, qui concentre au sein du groupe familial tous les défis rencontrés dans les relations entre cultures différentes. Ce jeu de langage à l’intérieur duquel sont soupesés ces nouveaux modèles familiaux à l’auge d’une norme représentée par la famille nucléaire a évidemment suscité des réactions de résistance chez les personnes directement concernées, notamment pour faire reconnaître (administrativement et juridiquement) ces nouvelles formes de vie familiale et valider socialement la notion de diversité culturelle des familles. D’autres jeux de langage ont ainsi fait leur apparition pour décrire cette diversité familiale et rendre compte de manière plus nuancée de l’expérience vécue par les parents et les enfants à l’intérieur de ces familles. Il est important de constater que l’intermède historique à l’intérieur duquel la famille nucléaire est devenue le modèle familial dominant représente également la période où les disciplines des sciences humaines et sociales (incluant la psychologie) ont pris un essor important. Ainsi, plusieurs des fondements théoriques et cliniques qui caractérisent encore aujourd’hui la recherche et la pratique psychologique ont émergé dans le contexte socioculturel où cette forme de vie familiale s’est constituée en norme. Une question se pose : dans quelle mesure la mouvance dans les modèles familiaux que l’on observe en Occident ne force-t-elle pas certains volets de la psychologie à se redéfinir plus ou moins radicalement ? C’est la question générale sur laquelle se sont penchés les auteurs ayant participé à ce dossier. Richard Cloutier souligne la fonction centrale que joue l’exercice de la coparentalité dans les familles reconstituées, Catherine Petit s’attarde à cartographier les enjeux cliniques relatifs aux familles interculturelles. Enfin, Marie-Liên Duymentz examine le concept psychanalytique du complexe d’Œdipe dans le contexte des familles reconstituées. Bibliographie 1. Todd, E. (2011). L’origine des systèmes familiaux. Paris : Gallimard. 2. Coontz, S. (2005). Marriage, a History: How Love Conquered Marriage. New York : Penguin. 3. On peut rappeler qu’au Québec, c’est en 1966 qu’a été abolie dans le Code civil la notion de puissance maritale (assujettissant l’épouse à son mari) et en 1977 qu’a été abolie la notion de puissance paternelle (pour la remplacer par le concept d’autorité parentale) et qu’a été promulguée la Loi sur la protection de la jeunesse. 4. Comme le met si bien en scène John Irving dans son roman Le monde selon Garp (Paris, Seuil, 1998). DOSSIER | Psychologie Québec, vol. 32, no 6 | 21 Dossier Transitions familiales et coparentalité Dr Richard Cloutier Psychologue Le Dr Cloutier est professeur émérite associé à l’École de psychologie et au Centre de recherche sur les jeunes et les familles à risque (JEFAR) de la Faculté des sciences sociales de l’Université Laval. Séparation, recomposition, changement de formule de garde, naissance d’un enfant du nouveau couple, nouvelle séparation… autant de transitions familiales dont la prévalence met en échec les repères normatifs traditionnels sur le portrait type de la famille. Plus d’un enfant sur trois ne vit plus avec ses deux parents biologiques. Pourtant, tous les enfants ont besoin de liens d’attachement sécurisés avec des figures parentales présentes, chaleureuses et solides, capables de leur assurer un soutien familial à la hauteur des défis que pose leur développement personnel. La famille a changé, mais au-delà de ses réorganisations, elle a conservé toutes ses fonctions psychologiques et sociales : elle constitue, et de loin, le milieu de vie le plus important, tant pour les jeunes que pour leurs parents. Comment protéger la capacité familiale alors que les transitions, avec les tensions, les conflits et les deuils qu’elles transportent, viennent gruger les ressources ? Ce bref texte présente la coparentalité, c’est-à-dire le maintien de la contribution de tous les parents, comme un levier puissant de protection des ressources familiales, pour les enfants et pour les parents. La séparation n’est pas un événement isolé, mais le début d’une nouvelle trajectoire Lorsque l’enfant apprend que ses parents vont se séparer, ce n’est pas un événement isolé qu’il s’apprête à vivre, mais une réorientation de l’ensemble de la trajectoire de sa famille1. Sauf exception, la séparation des parents provoquera une crise dans le fonctionnement de la cellule familiale. Les liens et les rôles seront sérieusement remis en question. Des décisions importantes devront être prises, parfois trop rapidement, et la compréhension de ce qui arrive sera souvent imparfaite, notamment chez les enfants, dont les réactions émotionnelles pourront exacerber les tensions familiales. Insécurité, colère, peur, sentiment d’impuissance, anxiété vis-à-vis de l’inconnu se manifesteront à des degrés divers chez les membres et interagiront avec les caractéristiques personnelles de chacun pour générer une dynamique unique dans le changement. Il n’y a pas deux familles qui traversent la crise de la même manière, mais la plupart en sortiront dans une fenêtre temporelle de deux à 22 | Psychologie Québec, vol. 32, n o 6 | DOSSIER cinq ans. Chaque séparation est unique et c’est ce qui fait que les recettes toutes faites pour aider la famille en transition ont peu de chances de bien répondre aux besoins spécifiques. C’est pourquoi le « sur mesure » s’impose dans l’intervention de soutien. Chaque cas est unique, pourtant il y a des paramètres qui s’appliquent à toutes les séparations familiales : 1) la fin de la relation conjugale n’est pas celle de la relation parentale ; 2) la famille va changer avec le temps ; 3) les transitions comportent des risques qu’il faut gérer à temps et avec compétence, notamment pour les enfants2. Ce sont les parents qui se séparent, et non les enfants La fin de la relation conjugale n’est pas celle de la relation parentale. Les professionnels qui interviennent auprès des familles en transition savent qu’il est très important de départager, d’entrée de jeu, la relation conjugale qui se termine et la relation parentale qui, elle, pourra se poursuivre parce qu’« on est parent pour la vie ». Dans le contexte des tensions de la réorganisation, avec les conflits et les désirs de vengeance à l’égard de l’ex-conjoint, les enfants représentent un enjeu extrêmement important. Ils sont souvent les personnes auxquelles les parents sont les plus attachés, et la tendance à les assimiler à leur propre avenir peut être forte ; cela peut aller jusqu’à l’aliénation parentale. L’utilisation des enfants pour punir l’autre parent en le privant de ses objets d’amour et de sa parentalité induit une dynamique extrêmement corrosive et il faut dissiper la confusion entre le « conjugal » et le « parental » le plus tôt possible dans le processus. Les parents doivent comprendre que l’intérêt de leur enfant n’est pas assimilable à leur propre intérêt. Les besoins comme les trajectoires des acteurs doivent être distingués lors de la séparation et l’intérêt de l’enfant, dont tous se réclament, ne commande en rien la coupure avec l’un de ses parents. Pour bien se développer, les enfants ont besoin de tout le soutien dont leurs parents sont capables. La situation familiale va changer, c’est certain Comme dans toutes les familles, les besoins des enfants et des parents séparés évolueront avec le temps, de sorte que les arrangements familiaux adoptés, souvent à l’improviste, au moment de la séparation des parents devront nécessairement être ajustés aux nouvelles réalités. Par exemple, une nouvelle union conjugale pourra survenir qui provoquera une recomposition de la famille3. Les liens et les rôles familiaux seront alors reconfigurés en fonction des nouveaux membres, avec de bons défis d’ajustement pour tous. Or, ces deuxièmes unions étant plus fragiles que les premières, la probabilité qu’une nouvelle séparation y survienne est plus forte qu’elle ne l’était au moment de la première union. Au Canada, les enfants nés de parents recomposés vivraient trois fois plus de séparations parentales avant l’âge de 10 ans comparativement à leurs pairs nés dans une famille intacte 4. À la séparation des parents, ou à leur recomposition, peuvent s’ajouter des changements de formule de garde comme le passage d’une garde partagée à une garde exclusive, ou l’inverse. Les besoins d’un enfant de huit ans seront très différents dans cinq ans, lorsqu’il franchira le seuil de l’adolescence. Pour s’adapter à ces changements naturels, les ex-conjoints, encore parents, doivent pouvoir communiquer entre eux pour convenir des ajustements requis dans leurs arrangements familiaux5. Les transitions familiales comportent des risques Les réorganisations provoquées par une séparation ou une recomposition résultent de choix parentaux posés dans l’espoir d’un mieux-être, mais elles représentent néanmoins un potentiel réel d’appauvrissement de la cellule familiale dans ses fonctions auprès des membres ; elles ont un coût. Un coût matériel, un coût psychologique et un coût social. Sur le plan matériel, les relocalisations coûtent cher, les services juridiques aussi. Il n’y a pas de nouvelles entrées d’argent, mais plusieurs nouvelles dépenses. Soit, il faut distinguer ici la séparation de la recomposition familiale, où le nouveau parent peut apporter des ressources matérielles supplémentaires, mais la complexi- fication des arrangements familiaux en famille recomposée s’accompagne souvent de coûts humains et matériels substantiels6. Au moment de la réorganisation, les membres de la famille connaîtront probablement des tensions, des craintes, des remises en question relationnelles et des besoins non comblés ; leur capacité fonctionnelle au travail ou à l’école pourra en être affectée. Lors de ces épreuves, ceux et celles qui ont moins de réserves personnelles seront plus à risque de réactions inadaptées, elles-mêmes porteuses de tensions interpersonnelles. Sur le plan social, la transition peut menacer toute une partie du réseau de soutien : éloignement de la famille élargie du parent non gardien, réseau d’amis tronqué par la relocalisation, etc.7. Ce cumul des transitions dans la trajectoire familiale met à risque la stabilité émotionnelle et l’adaptation fonctionnelle des membres, parents comme enfants8. Dans ce contexte, la protection des acquis et l’élimination des pertes deviennent alors hautement stratégiques pour la capacité familiale. Nul besoin de mentionner ici que les conflits conjugaux, très coûteux, peuvent être extrêmement dommageables sur le plan des ressources matérielles, des liens d’attachement et de l’adaptation fonctionnelle des membres. Au contraire, la préservation des contributions matérielles, psychologiques et sociales de chaque parent peut faire toute la différence dans la réussite des transitions9. C’est là où la coparentalité peut avoir un effet salutaire. La coparentalité, sans miracle La coparentalité, c’est la coopération des parents dans l’actualisation de leurs rôles parentaux respectifs auprès de leur enfant commun10. Elle implique la capacité d’entretenir une relation fonctionnelle avec l’autre parent : partage des responsabilités, synchronisation des rôles, consultations appropriées lors des prises de décisions éducatives, respect des ententes, acceptation des différences dans le style de vie… Voilà autant de « défis coparentaux » pas toujours faciles à relever en tandem avec une personne avec laquelle les contentieux ne sont pas tous éteints. En fait, la coparentalité est un phénomène relatif : elle présente des variantes dans son intensité et ses formes d’engagement, de même que dans la qualité de la synchronisation mutuelle11. La coparentalité n’a pas à être parfaite pour être utile, et il faut s’attendre à ce qu’elle évolue avec le temps12. Elle n’implique pas nécessairement un partage « moitié-moitié » des dépenses ou de la garde physique des enfants. Toutes sortes de formules de contribution existent et elles peuvent être utiles au soutien de l’enfant. Dans tous les cas, cependant, la coparentalité implique le respect de la valeur de la contribution de l’autre parent, même quand on estime que celle-ci pourrait être plus grande. Sur la base des interactions de communication, de coordination des rôles et des conflits, Beckmeyer, Coleman et Ganong (2014) définissent trois patrons d’engagement coparental après une séparation : a) « coopératif et impliqué » (30 % de leur échantillon) ; b) « modérément engagé » (45 % des cas, caractérisés par un niveau modéré de communication, de coordination et de conflit); et DOSSIER | Psychologie Québec, vol. 32, no 6 | 23 c) « peu fréquent et conflictuel » (24 % des cas, qui se distinguent par des interactions peu fréquentes et souvent conflictuelles entre les parents)13. Cette répartition va dans le même sens que celle observée par d’autres études et démontre qu’une majorité de parents arrivent à un niveau fonctionnel de coparentalité, comme reflété par les deux premières catégories réunies . Globalement, la recherche associe la coparentalité à un meilleur ajustement des enfants, même si les corrélations observées ne sont pas toujours très fortes, ce qui pousse certains chercheurs à affirmer que c’est davantage la relation parentale que coparentale qui influence l’ajustement des jeunes dans une famille en transition14. D’autre part, la coparentalité n’est pas synonyme d’absence de tensions entre les parents ni d’absence de problèmes chez les enfants à la suite des transitions, mais elle permet à l’enfant de bénéficier de la contribution de ses deux parents qui, du coup, conservent leur rôle parental, un élément important de leur bien-être personnel15. Par conséquent, dans les cas où c’est possible, l’intervention professionnelle aura avantage à favoriser, chez le parent-client, une juste compréhension de la valeur des contributions des autres parents, si petites soient-elles. Doyle, M., O’Dywer, C. et Timonen, V. (2010). « How Can You Just Cut off a Whole Side of the Family and Say Move on? The Reshaping of Paternal Grandparent-Grandchild Relationships Following Divorce or Separation in the Middle Generation ». Family Relations, vol. 59, p. 587-598. 8. Saint-Jacques, M.-C., Cloutier, R., Pauzé, R., Simard, M. et Poulin, A. (2006). « The Impact of Serial Transitions on Behavioral and Psychological Problems Among Children in Child Protection Services ». Child Welfare, vol. 85, p. 941-964. Teachman, J. (2008). « Complex Life Course Patterns and the Risk of Divorce in Second Marriages ». Journal of Marriage and Family, vol. 70, p. 294-305. Kelly, J. B. et Emery, R. E. (2003). « Children’s Adjustment Following Divorce : Risk and Resilience Perspectives ». Family Relations, vol. 52, p. 352-362. 9. Drapeau, S., Saint-Jacques, M.-C., Gagné, M.-H., Cloutier, R. et Lépine, R. (2006). « Conjugal Conflict and Parental Separation». Dans K. Österman et K. Björkqvist (dir.), Contemporary Research on Aggression (p. 198-203). Proceedings of the XVI World Meeting of the International Society for Research on Aggression, Santorini, Grèce, 2004. Publishing House of Åbo Akademi University, Finlande. 10.Cloutier, R. (2012). « La coparentalité ». Dans Cloutier, R., Filion, L. et Timmermans, H. (dir.). Les parents se séparent. Mieux vivre la crise et aider son enfant. Montréal, Éditions de l’Hôpital Sainte-Justine, chapitre 5, p. 121-146. 11.Juby, H., Le Bourdais, C. et Marcil-Gratton, N. (2005). « Sharing Roles, Sharing Custody? Couples’ Characteristics and Children’s Living Arrangements at Separation ». Journal of Marriage and Family, vol. 67, p. 157-172. 12.Markman, M. S. et Coleman, M. (2012). « The Good, the Bad, and the Ugly: Divorced Mothers’ Experiences with Coparenting ». Family Relations, vol. 61, p. 586-600. 13.Beckmeyer, J. J., Coleman, M. et Ganong, L. H. (2014). « Postdivorce Coparenting Typologies and Children’s Adjustment ». Family Relations, vol. 63, p. 526-537. 14.Amato, P. R., Kane, J. B. et James, S. (2011). « Reconsidering the “Good Divorce” ». Family Relations, vol. 60, p. 511-524. 15.Markman, M. S., Ganong, L. H. et Coleman, M. (2007). « Coparental Identity and Mothers’ Cooperation in Coparental Relationships ». Family Relations, vol. 56, p. 369-377. Bibliographie 1. 7. La notion de famille renvoie ici à une cellule sociale comprenant au moins une relation parent-enfant. Dans cette perspective, un couple sans enfant n’est pas une famille (même s’il peut en devenir une), tandis qu’une adolescente de 17 ans et son enfant de 6 mois constituent une famille. 2. Cloutier, R. (2013). « La compétence des parents séparés, des repères généralisables ». Conférence prononcée au Congrès de l’Association internationale francophone des intervenants auprès des familles séparées (AIFI). Sainte-Adèle, juin. 3. Meghan Robertson et Marion F. Ehrenberg (2012). « Remarried Parents and Views on Marital Commitment: Expanding the Context of Influences and Changes ». Journal of Divorce & Remarriage, vol. 53, p. 368-385. 4. Saint-Jacques, M.-C., Robitaille, C., Godbout, É., Parent, C., Drapeau, S. et Gagné, M.-H. (2011). « The Processes Distinguishing Stable From Unstable Stepfamily Couples: A Qualitative Analysis ». Family Relations, vol. 60, p. 545-561. 5. Timmermans, H. (2012). « La communication entre parents ». Dans Cloutier, R., Filion, L. et Timmermans, H. (dir.). Les parents se séparent. Mieux vivre la crise et aider son enfant. Montréal, Éditions de l’Hôpital Sainte-Justine, chapitre 5, p. 121-146. 16.Filion, L. (2013). « L’accueil de l’enfant en médiation et dans les groupes de parole d’enfants :des expériences et des expertises ». Communication présentée à la Rencontre France-Québec de l’Association internationale francophone des intervenants auprès des familles séparées (AIFI). Aix-en-Provence, octobre. 17. Timmermans, H. (2013). « La séance de parentalité après la rupture ». Communication présentée à la Rencontre France-Québec de l’Association internationale francophone des intervenants auprès des familles séparées (AIFI). Aix-en-Provence, octobre. 18.LaGraff, M. R., Stolz, H. E. et Brandon, D. J. (2015). « Longitudinal Program Evaluation of “Parenting Apart: Effective Co-Parenting” », Journal of Divorce & Remarriage, vol. 56, p. 117-136.Brandon, D. J. (2006). « Can Four Hours Make a Difference? Evaluation of a Parent Education Program for Divorcing Parents », Journal of Divorce & Remarriage, vol. 45, p. 171-185. Salem, P., Sandler, I., et Wolchik, S. (2013). « Taking Stock of Parent Education in the Family Courts: Envisioning a Public Health Approach ». Family Court Review, vol. 51, p. 131-148. Stone, G., Clark, K. et McKenry, P. (2001). « Qualitative Evaluation of a Parent Education Program for Divorcing Parents », Journal of Divorce & Remarriage, vol. 34, p. 25-40. 6. Shaffer, K. et Spencer, J. L. (2013). « Gender and Socioeconomic Status Differences in First and Second Marriage Formation ». Journal of Marriage and Family, vol. 75, p. 544-564. Programme de formation continue* Mieux comprendre pour mieux intervenir: L’Institut de Psychologie Projective « Évaluation structurale de la personnalité (Rorschach,TAT) » Odile Husain, Ph.D., en partenariat avec le Centre de Psychologie Gouin, assure le Niveau I (40h) qui débutera le 13 janvier 2016. Inscription avant le 30 novembre 2015 *formation reconnue par l’OPQ www.psychologieprojective.org [email protected] Dossier Le psychothérapeute à l’écoute de la famille interculturelle Catherine Petit Psychologue Catherine Petit est psychologue. Elle offre des services de psychothérapie notamment aux couples interculturels, aux immigrants et aux réfugiés. Elle est l’auteure du livre Les couples interculturels : l’adaptation transculturelle, paru aux Éditions Québec-Livres. Le couple interculturel est l’union de deux personnes qui ont grandi dans des environnements culturels différents. Souvent, l’un des partenaires est immigrant. Parfois, les deux sont immigrants, mais originaires de pays différents. Les conjoints métissent leurs cultures pour vivre ensemble, tout en s’adaptant à la culture de l’environnement dans lequel ils vivent. Les recherches soutiennent que l’intégration est la meilleure stratégie d’adaptation transculturelle (Ward et coll., 2001). Or, les partenaires d’un couple interculturel sont amenés à faire de nombreux ajustements, y compris dans leur vie privée. À partir d’un va-et-vient entre l’état des recherches et l’expérience clinique de l’auteure, esquissons le rôle du psychothérapeute auprès d’un couple interculturel afin de favoriser la santé mentale des partenaires. L’intégration Sur le plan identitaire, l’intégration consiste à conserver certains traits de sa culture d’origine tout en adoptant des traits de la culture du pays d’accueil. Sur le plan interpersonnel, l’intégration consiste à entretenir des relations avec des membres de sa culture d’origine et à établir des relations avec des gens du pays d’accueil (Berry, 1997). Pour une famille d’immigrants originaires d’un même pays, le foyer est un lieu où l’on peut préserver la culture d’origine et la famille apparaît comme l’espace privilégié de relations ethniques. Cependant, pour un couple interculturel, le foyer est aussi un lieu d’adaptation : les conjoints essaient de s’entendre sur un mode de vie qui concilie la culture de chacun des partenaires et celle de la société d’accueil. L’aspect « pratique » du quotidien et, ensuite, les enfants seront probablement les principaux moteurs d’intégration de la culture québécoise au sein d’un foyer interculturel. En effet, chaque coutume est marquée par le sens qu’elle confère aux choses et par l’aspect « pratique » ou adapté à l’environnement dans lequel elle est née (Camilleri et Cohen-Emerique, 1994). En situation d’immigration, beaucoup de traditions culturelles devraient dès lors être ajustées au contexte pour garder leur sens. Au début de la vie conjugale, les partenaires métissent leurs cultures tout en essayant d’être fonctionnels dans la société québécoise. C’est la « saison du métissage à deux ». À la naissance d’un enfant, le couple interculturel entame un « métissage à plusieurs ». Les conjoints se découvrent parents en référence aux modèles culturels qu’ils ont reçus. Très vite, ils découvrent que leur partenaire ne les complète pas dans leur rôle de parent et, enfin, que leurs références de parentage ne sont parfois pas pertinentes pour élever leur enfant dans une société autre que celle dans laquelle ils ont grandi. Désormais, les ajustements ne concernent plus leur bien-être, mais celui de leur enfant, auquel ils essaient de transmettre des valeurs. Quant à l’enfant, grandissant et socialisant, il apportera en force sa touche de culture québécoise, qu’il intègre notamment à l’école. Les conjoints, devenus parents, mesurent mieux l’ampleur des ajustements à réaliser. Ceux-ci comprennent des apprentissages spécifiquement culturels et des deuils culturels. La communication interculturelle Comment écouter, en thérapie, ce qui se dit et ce qui n’est pas dit, mais qui n’est pas québécois ? Comment écouter les renoncements culturels des parents et les revendications identitaires métissées de chacun ? DOSSIER | Psychologie Québec, vol. 32, no 6 | 25 Communiquer de façon interculturelle, c’est sortir de sa culture pour rencontrer l’autre dans un espace de communication entre-les-cultures. Il s’agit d’un espace indéfini, où l’on sait a priori que les cultures ne seront pas respectées, car méconnues des interlocuteurs. Une rencontre interculturelle suscite des émotions de peur, de tristesse et de colère. Cependant, grâce à l’écoute du psychothérapeute, cet espace de communication peut être accueillant, hésitant et, dès lors, tolérant. La situation thérapeutique interculturelle peut éveiller chez le client la peur de ne pas être compris et reconnu dans son cheminement interculturel. En vivant dans la culture québécoise, l’immigrant a déjà pris une certaine distance par rapport à sa culture d’origine. En vivant une expérience de couple interculturel, la personne québécoise a déjà intégré des éléments de la culture de son partenaire. Essayer de comprendre une famille interculturelle en renvoyant artificiellement chaque personne à sa culture d’origine respective reviendrait à nier le choix fondateur de la famille qui était de sortir de son milieu d’origine pour s’ouvrir à d’autres perspectives et modes de vie. À ce moment émerge la peur du psychothérapeute : serai-je capable d’écouter et d’accueillir des valeurs et des visions du monde différentes des miennes et de les considérer comme aussi valables ? Serai-je capable de comprendre mes interlocuteurs dans toute la finesse de leur personne, c’est-à-dire dans la façon dont ils se distinguent des membres de leur culture, culture que je connais peu ou pas ? Serai-je capable de saisir la façon dont ils interprètent et intègrent à leur personnalité leurs influences culturelles et leur histoire de vie ? Selon la théorie de la gestion de l’anxiété et de l’incertitude (Gudykunst, 2004), l’anxiété est la dimension émotionnelle du manque de sécurité et l’incertitude en est la dimension cognitive. Si nous ne cherchons pas à diminuer activement notre incertitude, nous utilisons nos cadres de référence pour nous rassurer et nous guider dans les interactions. Dans une relation thérapeutique, nous risquons donc de tenter d’expliquer l’incompris par la pathologie. Toutefois, sans avoir une connaissance approfondie de la culture d’origine d’un interlocuteur, nous pouvons écouter dans ce qu’il nous dit son cheminement, ses ambivalences relativement aux questions existentielles auxquelles les cultures tentent de répondre. Ainsi, Hofstede et coll. (2010) a mis en exergue six dimensions culturelles : chaque culture essaie de trouver un équilibre entre se centrer sur soi et sur le groupe (individualisme vs collectivisme), entre l’affirmation de soi et prendre soin des autres (masculinité vs féminité); un équilibre pour gérer les inégalités de pouvoir (la distance hiérarchique), pour faire face à l’avenir (le contrôle de l’incertitude), pour concilier passé, présent et avenir (l’orientation temporelle) et pour gérer la satisfaction des besoins (indulgence vs sévérité). Kluckhohn (cité dans Ting-Toomey, 1999) a proposé des orientations de valeurs des cultures relativement au sens du temps, au rapport de l’être humain à la nature, aux relations sociales, à l’activité et à la nature humaine. Sortir de sa culture pour rencontrer quelqu’un 26 | Psychologie Québec, vol. 32, n o 6 | DOSSIER d’une autre culture, c’est en fin de compte reprendre pour soi et sa famille ces questionnements fondamentaux. Sur certains points, les membres d’une famille interculturelle trouveront des réponses valables pour toute la famille. Sur d’autres points, chacun conservera ou adoptera une manière d’être qui lui convient bien et les autres membres de la famille respecteront ce choix, d’autant plus facilement s’ils comprennent la question existentielle ou la valeur sous-jacente. L’écoute active qu’un psychothérapeute peut offrir à une famille interculturelle est dès lors celle d’un interprète culturel : aider chacun à comprendre la dimension ou l’orientation de valeur culturelle sous-jacente aux conflits quotidiens. Si les deux partenaires sont immigrants, le psychothérapeute est une référence de la culture de la société d’accueil. Tout en interprétant le cheminement interculturel des partenaires, il peut informer le couple de la réponse culturelle que les Québécois ont trouvée à ces fameuses questions existentielles. Ce faisant, il aide les partenaires à se situer par rapport à leurs cultures d’origine et par rapport à la culture québécoise. Si seul un partenaire est immigrant, en l’aidant à verbaliser sa culture, le psychothérapeute devient un modèle de décentration et il favorise le métissage au sein du couple, plutôt que de forcer l’immigrant à s’assimiler. C’est aussi une façon de reconnaître le désir du Québécois qui a choisi un conjoint d’une autre culture. La situation thérapeutique interculturelle fait émerger une tristesse de ne pas pouvoir s’exprimer avec aisance, notamment à cause du barrage de la langue, mais aussi à cause de l’incapa cité à partager ensemble le non-dit : le langage non verbal, le style d’expression, l’inconscient collectif… Au quotidien, les partenaires renoncent à être compris dans ces formes non verbales et ils portent en eux la tristesse associée, sans pour autant la comprendre. Le psychothérapeute peut encourager les conjoints à explorer ces non-dits, en les invitant à intégrer des façons non verbales de se retrouver dans leur quotidien. Par exemple, certains jeux de l’approche Theraplay (Booth et Jernberg, 2010) s’appliquent bien à la vie familiale et sont source de joie. Nous pouvons espérer que les partenaires, se sentant connectés l’un à l’autre grâce au jeu, partageront ensemble des aspects non verbaux de leur culture qu’ils avaient délaissés et qui les aideront à se sentir plus présents et en contact avec leurs racines au sein de leur relation. Des manifestations de colère surgiront en thérapie, mais passeront peut-être inaperçues. Par exemple, dans certaines cultures, le sourire masque les émotions négatives de façon à préserver la relation. Dans cet espace de communication interculturelle, les valeurs et les besoins des interlocuteurs ne seront pas comblés, puisqu’ils sont méconnus des autres. En aidant les partenaires à verbaliser leurs besoins, leurs attentes et leurs valeurs, le psychothérapeute leur enseigne à réagir avec patience plutôt que colère. En effet, ils apprennent que progressivement leur conjoint les comprendra, puisqu’ils deviennent plus conscients de leur ancrage culturel et plus en mesure de l’exprimer. Plus ils cheminent dans leur relation interculturelle, plus ils se savent capables d’accueillir de nouveaux comportements, de nouvelles valeurs, de nouveaux modes d’expression. À leur tour, les enfants pourront s’imprégner de cette patience comme un modèle et avoir confiance qu’ils contribuent eux aussi à façonner la culture familiale. La gestion du stress S’adapter à une nouvelle culture, être confronté à des manières de faire ou d’être inconnues ou qui heurtent nos valeurs provoque un stress. Kim (2001) suggère que vis-à-vis du stress, l’immigrant a parfois besoin de se retirer de la situation pour récupérer et ensuite déployer l’énergie adaptative nécessaire à l’acquisition de nouvelles compétences culturelles. Ainsi, le psychothérapeute encouragera les partenaires à préserver leur héritage culturel dans certaines sphères de leur existence et à se réserver du temps chacun pour soi pour intégrer émotionnellement les deuils inhérents à l’immigration et à la conjugalité interculturelle. Pour conclure Lorsqu’ils nous consultent, les partenaires d’un couple interculturel ont déjà fait un cheminement « entre-les-cultures ». C’est ce cheminement marqué de stress, d’incompréhension, de blocages, de deuils inexprimés qu’ils veulent mettre en mots pour approfondir leur relation. Si le psychothérapeute partage l’origine culturelle d’un des partenaires, il importe qu’il ne l’enferme pas dans sa culture d’origine, car celui-ci est déjà ailleurs, un ailleurs unique au couple qui consulte. Cet ailleurs est leur identité conjugale interculturelle. Bibliographie Berry, J. W. (1997). Immigration, acculturation et adaptation. Applied psychology: An international review, vol. 46, nº 1, p. 5-34. Booth, P. B., Jernberg, A. M. (2010). Theraplay: Helping Parents and Children Build Relationships Through Attachment-Based Play, Third Edition, San Francisco : Jossey-Bass. Camilleri, C. et Cohen-Emerique, M. (dir.) (1994). Chocs de cultures : concepts et enjeux pratiques de l’interculturel. Paris : L’Harmattan. Gudykunst, W. B. (2004). Bridging differences: Effective intergroup communication. (4 e éd.). Thousand Oaks: Sage Publications. Hofstede, G., Hofstede, G. J. et Minkov, M. (2010). Cultures et organisations: comprendre nos programmations mentales. (3e éd.) Paris : Pearson. Kim, Y. Y. (2001). Becoming intercultural: An integrative theory of communication and cross-cultural adaptation. Thousand Oaks: Sage Publications. Ting-Toomey, S. (1999). Communication across cultures. New York: The Guilford Press. Ward, C., Bochner, S. et Furnham, A. (2001). Psychology of culture shock, 2e éd., Hove : Routledge, Taylor & Francis Group. Prenez soin de vos patients. Soumettez leurs demandes de règlement d’assurance rapidement et efficacement. Avec la solution de demandes de règlement en ligne de TELUS Santé, vos patients bénéficieront du même service qu’ils reçoivent à la pharmacie ou chez le dentiste. Vous pouvez désormais soumettre les demandes de règlement à de nombreux assureurs * au nom de vos patients. L’inscription est rapide, c’est simple à utiliser et c’est gratuit.† Pas étonnant qu’autant de professionnels de la santé l’utilisent. 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Lors de la théorisation du complexe d’Œdipe, dans les débuts de la psychanalyse, au XIXe siècle, les familles présentaient des caractéristiques qui seraient aujourd’hui jugées exceptionnelles : familles très nombreuses, mortalité infantile fréquente, remariage à la suite d’un veuvage et, dans les familles bourgeoises, contacts brefs entre le bébé et sa mère dans la première année de vie en raison du recours aux nourrices (Ribas, 2012). Si les familles recomposées et homoparentales ne sont pas tout à fait nouvelles, leur reconnaissance sociale et juridique est d’actualité, particulièrement pour les couples homosexuels d’hommes désirant adopter. Cet article vise à revisiter les enjeux autour du complexe d’Œdipe – rôle du tiers, ordre des générations, identification sexuelle et intériorisation des interdits – dans deux formes de familles non traditionnelles que les psychologues reçoivent de plus en plus dans leur bureau. Le complexe d’Œdipe Freud s’est appuyé sur le mythe grec d’Œdipe pour élaborer ce qu’il a appelé le complexe d’Œdipe. Pour rappel, Œdipe accomplit à son insu ce qui avait été prédit à sa naissance, à savoir qu’il tuerait son père et épouserait sa mère. De ce mythe, Freud va extraire un double souhait chez l’enfant : pour le garçon, éliminer son père et posséder sa mère, pour la fille, faire disparaître sa mère et devenir la femme de son père. Le scénario peut s’observer dans les familles : le garçon veut dormir près de maman et l’épouser, la fille veut devenir la petite femme de papa. Cependant, l’enfant rencontre des obstacles : il est trop petit et ses parents ont leur mot à dire, ce qui éveille des craintes dites de « castration », c’est-à-dire de punition par plus fort que soi (Heenen-Wolff et Moget, 2011). Le complexe d’Œdipe devient une composante structurante de la personnalité de l’enfant au moment où le vœu amoureux est interdit de réalisation. Ce désir est transgressif et il faut y renoncer. Il devient frappé d’interdit dans les représentations conscientes et disparaît grâce au refoulement. Le principe de plaisir s’estompe devant le principe de réalité, car l’élan amoureux (de 3 à 6 ans) est incestueux. Dans le complexe d’Œdipe réussi, les interdits de l’inceste et du meurtre sont définitivement installés. L’enfant renonce au parent du sexe opposé, il s’identifie au parent de même sexe et maintient son attachement aux deux. Dans le long processus d’identification, il apprend ce qu’il doit faire pour se comporter comme homme ou femme et trouve sa place dans les relations familiales et extrafamiliales (Alberti et Sauret, 1996). La famille recomposée Dans le modèle classique, le complexe d’Œdipe se joue à trois personnages : le père, la mère et l’enfant. Les familles recomposées bousculent ce triangle en introduisant plusieurs autres figures parentales qui ont un rôle à jouer dans la formation et la résolution de l’œdipe de l’enfant. La psychologue et psychanalyste Catherine Audibert est catégorique : les enfants peuvent être élevés dans des configurations familiales très différentes, leur œdipe se constituera auprès des figures parentales qu’ils auront eues près d’eux pour les aimer et les éduquer. La plupart des difficultés rencontrées par ces familles sont liées à l’incapacité des adultes à trouver leur place dans la reconfiguration et par conséquent à fournir des repères aux enfants. Si la nouvelle forme est donnée, la fonction de chacun est floue ou mal ajustée en raison de fragilités narcissiques et de débalancements dans l’ordre des générations. DOSSIER | Psychologie Québec, vol. 32, no 6 | 29 Le narcissisme des figures parentales dans l’œdipe Le narcissisme est le sentiment d’être quelqu’un de valeur, d’être estimé, voire admiré. Il se bâtit dès le premier jour de la vie par des soins suffisamment bons et se consolide ou se fragilise selon divers facteurs jusqu’à la mort. Un narcissisme bien intégré peut se faire oublier ; il se manifeste cliniquement dans ses manques ou ses excès. Chez le parent ou beauparent, un narcissisme trop important occulte l’autre, le fait passer loin derrière soi et empêche l’empathie. Ces personnes exigent des autres, adultes et enfants, d’être à leur image et ils ne supportent pas la rivalité, rivalité à laquelle la recomposition les expose. En effet, la présence d’un enfant issu d’une union précédente rappelle continuellement que le conjoint a déjà eu un projet de vie et une famille avant soi. De puissantes émotions non élaborées comme la colère et l’envie peuvent entraver le développement du lien adulte-enfant et l’identification de l’enfant à cet adulte. À l’inverse, un narcissisme trop faible entraîne l’effacement de soi et peut être handicapant dans la recomposition, où il faut prendre sa place et essuyer quelques critiques ou, pire, l’indifférence, et ce, sans se sentir attaqué dans sa personne. L’espace beau-parental : autorité et ordre générationnel Si l’on est d’accord avec l’idée qu’un enfant peut très bien être élevé et aimé par des parents non biologiques, la coexistence de plusieurs adultes ayant une fonction parentale introduit la notion de pluriparentalité. La nouvelle famille a besoin de réfléchir à organiser une pluriparentalité ordonnée sans confusion des places ni des responsabilités (Audibert, 2009). L’espace du beau-parent doit être cocréé et soutenu par le parent, au même titre que l’espace paternel est créé par la mère et investi par le père dans la famille traditionnelle. Le problème du beau-parent est d’arriver après l’enfant, ce qui inverse la chronologie ordinaire où l’enfant arrive après la formation du couple de ses parents. L’ordre générationnel a besoin d’être rétabli, mais cela ne peut se faire qu’avec un certain tact pour que les enfants l’acceptent. Le parent doit soutenir l’autorité de son nouveau conjoint; il ne peut lui demander de seulement aimer son enfant sans jamais le réprimander. Autrement, si le beau-parent n’a pas son mot à dire dans l’éducation de l’enfant, l’enfant peut croire à sa toute-puissance vis-à-vis de la parole de l’adulte. Sa traversée de l’œdipe est compromise : le renoncement n’est pas intégré, alors le surmoi1 vacille. La famille homoparentale La triangulation est au cœur de l’œdipe, à savoir que l’enfant n’est pas seul au monde dans une dyade fusionnelle avec sa mère, mais qu’il existe des tiers. Le tiers principal, dans la famille homoparentale, est l’autre parent de même sexe. Les tiers secondaires, grands-parents, oncles, tantes, ne sont pas à négliger dans la résolution de l’œdipe. Chez les couples homosexuels lesbiens, on observe presque tout le temps une mère biologique et une mère sociale. La mère sociale décrit son rôle en des termes évoquant la fonction paternelle, soit le tiers séparateur qui d’abord soutient la mère biologique dans l’expérience corporelle et psychique de la maternité (grossesse, accouchement, allaitement) et qui ensuite entend partager sa vision du monde et des activités tournées vers l’extérieur avec l’enfant (Feld-Elzon, 2010). Chez les couples homosexuels d’hommes, le partage des rôles sur lequel l’enfant s’appuiera lors de son complexe d’Œdipe se fait en fonction des affinités et de la bisexualité psychique des parents. La bisexualité psychique est la capacité à s’identifier inconsciemment et précocement à des personnes ou à des caractéristiques de l’un ou l’autre sexe (Feld-Elzon, 2010). Tout individu, hétérosexuel ou homosexuel, présente des tendances, des pulsions et des caractéristiques masculines et féminines. L’enfant s’identifie donc aux aspects masculins et féminins de ses deux pères ou de ses deux mères, ainsi qu’à ces mêmes caractéristiques chez ses autres figures parentales. Des recherches démontrent en effet que la grande majorité des couples homosexuels cherchent à entourer leurs enfants de parrains et de marraines justement pour leur fournir des repères quotidiens quant à la différence des sexes (Heenen-Wolff et Moget, 2011). Conclusion Cet article s’est voulu une revue, certes rapide, des enjeux intrapsychiques du complexe d’Œdipe, un complexe qui rencontrera des fixations ou sera résolu, quelle que soit la forme de la famille. Il est possible qu’un travail psychique supplémentaire incombe aux enfants issus de familles recomposées ou homoparentales, au même titre que chaque enfant doit composer avec les désirs et les incomplétudes de ses parents (Heenen-Wolff et Moget, 2011). Vis-à-vis des clients, adultes ou enfants, évoluant dans une famille recomposée, homoparentale ou les deux en même temps, le thérapeute peut élargir sa compréhension des enjeux œdipiens à l’œuvre, puis les restituer dans des termes accessibles. À titre d’exemple, le besoin de soutien dans l’établissement de l’autorité du beau-parent est un cas clinique assez fréquent. Note 1. Le surmoi est une instance psychique qui induit un sentiment de culpabilité et réfrène les individus dans leurs actes. Le surmoi est à la base de la conscience morale. Bibliographie Alberti, C., et Sauret, M.-J. (1996). La psychanalyse. Toulouse : Éditions Milan. Audibert, C. (2009). Œdipe et Narcisse en famille recomposés [sic] : enjeux psychiques de la recomposition familiale. Paris : Payot. Feld-Elzon, E. (2010). Homoparentalité – Bisexualité – Tiercéité. Impact du projet d’enfant et de l’IAD sur la bisexualité. Revue belge de psychanalyse, vol. 56, nº 1, p. 35-60. Heenen-Wolff, S., et Moget, E. (2011). Homoparentalité et sexualité. Cahiers de psychologie clinique, vol. 37, nº 2, p. 231-245. Ribas, D. (2012). Adoption par les couples homosexuels : la psychanalyse n’a pas à dire la loi. Revue française de psychanalyse, vol. 76, nº 5, p. 1713-1718. 30 | Psychologie Québec, vol. 32, n o 6 | DOSSIER COURS DE DÉONTOLOGIE ET PROFESSIONNALISME Ce cours, réparti sur deux jours, s’adresse aux candidats à l’admission et aux psychologues souhaitant rafraîchir leurs connaissances sur le plan déontologique. Plusieurs situations susceptibles de se présenter au cours d’une pratique professionnelle y seront exposées, telles que le conflit d’intérêts, la dangerosité, le témoignage devant les tribunaux et celles qui sollicitent des compétences entre autres en matière de confidentialité et de consentement libre et éclairé. ÉLYSE MICHON, FORMATRICE Mme Élyse Michon, psychologue, a été inspecteure de l’Ordre pendant trois ans avant de collaborer à la conception du cours de déontologie qu’elle donne maintenant depuis plus de 15 ans. Mme Michon est également la formatrice du cours sur la tenue de dossiers offert par l’Ordre et enseigne le cours en éthique et déontologie à l’Université de Sherbrooke. PROCHAINES FORMATIONS À MONTRÉAL 13 novembre et 11 décembre 2015* 29 janvier et 26 février 2016* *Les participants doivent suivre une série de deux journées complètes. Horaire de chaque journée : de 9 h à 16 h 30 Inscription en ligne : www.ordrepsy.qc.ca/coursdeontologie Tarif : 287,44 $ taxes incluses ENSEIGNER LA MÉDITATION PLEINE CONSCIENCE: OUTILS PRATIQUES ET COMPRÉHENSION DE L’INTERFACE PSYCHOLOGIE/SPIRITUALITÉ FORMATEUR Roger Marcaurelle, Ph.D., est psychologue clinicien et professeur associé de psychologie à l’UQAM. Sanskritiste et docteur en sciences des religions, il a été chargé de cours au département de sciences des religions de l’UQAM. Il enseigne la méditation depuis plus de 40 ans. OBJECTIFS Au terme de l’activité, le participant sera en mesure de: 1- Décrire et différencier les diverses formes de méditation pleine conscience (MPC); 2- Pratiquer la MPC dans sa vie personnelle; 3- Enseigner les principales formes de MPC de manière efficace et assurer un suivi adéquat des expériences des clients concernant la pratique de la MPC; 4- Appliquer la MPC à la lumière des données probantes, de l’étude comparée des diverses formes de méditation et de l’interface psychologie/spiritualité. FORMATIONS COMPLÈTES À MONTRÉAL ET À QUÉBEC Volets 1 à 3 : ateliers Dates : samedi au dimanche Montréal Volet 1 : 6-7 fév. 2016 Volet 2 : 2-3 avr. 2016 Volet 3 : 4-5 juin 2016 Québec 12-13 mars 2016 30 avr.-1 mai 2016 18-19 juin 2016 Frais: 448.40 $ par volet (tx incl.) Volet 4 : retraite de méditation Dates : Jeudi (soir) au dimanche Montréal Québec 15-18 sept. 2016 8-11 sept. 2016 Frais (incluant hébergement pour 3 nuits et repas) : Occ. simple : 724.29 (tx incl.) INFORMATIONS ET INSCRIPTION www.PleniSources.com 43h reconnues (OPQ). Aucun pré-requis. LE RAPPORT ANNUEL 2014-2015 MAINTENANT DISPONIBLE R A P P O A N N U E L 2 0 1 4 / 2 Ê T R E R T 0 1 5 P S Y C H O L O E N S E M B L E G U E S L’Ordre des psychologues du Québec a publié son rapport annuel 2014-2015, sous le titre « Être psychologues ensemble ». On y trouve un bilan des activités des différents services et directions de l’Ordre, tant sur le plan des réalisations que sur ceux des finances, des statistiques générales ainsi que les plus récents états financiers, pour l’année s’étant terminée le 31 mars 2015. Consulter le rapport annuel en ligne : ordrepsy.qc.ca/ra2015 CFSMO - FORMATIONS EN LIGNE CES ACTIVITÉS DE FORMATION SONT RECONNUES AUX FINS DE LA FORMATION CONTINUE EN PSYCHOTHÉRAPIE VOICI UN APERÇU DES AVANTAGES DONT VOUS BÉNÉFICIEZ EN ACHETANT UNE FORMATION EN LIGNE VIA NOTRE PORTAIL CFSMO/CONNEXENCE : • • • • Vastechoixdeformationsenpsychothérapieoffertespardesformateurschevronnés(présentement46 formationsaccessibles) Libertédevisionnerlesformationsàvotrerythme Accèsàladocumentationdéposéeparleformateurdanslabibliothèquedevotreformation Accèssurvotrecompteàvotrecertificatd’attestationderéussitepourlareconnaissancedevosheuresdeformationcontinue NOUVEAUTÉS EN LIGNE Mme Diane Mercier • Hypnosethérapeutiqueetvisualisation chezlesenfants,théorieetpsychothérapie • Gestiondelacolèreetdel’impulsivité chezlesenfants,théorieetpsychothérapie Pour information supplémentaire : [email protected] Actualités Vient de paraître Psychologie Québec présente les plus récentes publications des membres de l’Ordre dans cette rubrique. Si vous désirez soumettre un livre, contactez [email protected]. Le développement professionnel en soins de santé primaires au Canada Sous la direction de Julie Gosselin, du Dr Paul Samuel Greenman, psychologue, et de Mélanie Joanisse Presses de l’Université du Québec Depuis le début des années 2000, diverses initiatives ont mené à intégrer aux services de première ligne des professionnels de la santé autres que les médecins. Quinze ans plus tard, cet ouvrage fait état des enjeux que cela engendre pour la pratique de ces professionnels et expose les façons de faire les plus prometteuses pour assurer leur développement professionnel. Intégration de ces professionnels aux équipes en soins de santé primaires, maximisation de leurs expertises, méthodes de formation et d’évaluation et avenues pour la recherche sont ainsi abordés. Psychologie de l’adolescence Dr Richard Cloutier, psychologue, et Sylvie Drapeau Chenelière Éducation Cette nouvelle édition d’un ouvrage classique en psychologie de l’adolescence présente une synthèse des connaissances relatives au développement physique, sexuel, cognitif, affectif et social des adolescents. Les nouveaux contextes des adolescents (l’importance des réseaux sociaux, l’expérience des familles recomposées et la cyberintimidation, par exemple) sont ainsi pris en compte. Les nouveaux contes de Perrault (13 contes) Danielle Perrault, psychologue Voici 13 contes illustrés offerts tant aux enfants qu’aux adultes. La confiance en soi, la persévérance et l’imagination pour trouver des solutions à ses problèmes, la difficulté de faire face au changement, la peur, la difficulté à s’endormir seul et l’ennui figurent parmi les thèmes traités. Conçus pour stimuler la discussion et le questionnement, ces contes sont accompagnés de questions destinées au lecteur ou au jeune auditeur. Super Moi surmonte sa timidité. Guide d’intervention Dre Geneviève Marcotte, psychologue, et Nathalie Couture, psychologue Midi trente Destiné autant à l’enfant (âgé de 6 à 12 ans) qu’à l’adulte, ce guide présente un récit, des questionnaires destinés à l’enfant ainsi que des textes adressés à l’adulte et visant à l’outiller dans son accompagnement. L’enfant timide y trouvera des stratégies concrètes pour surmonter sa timidité, mieux vivre ses relations sociales, cultiver des attitudes positives et se sentir plus confiant dans sa vie quotidienne. ACTUALITÉS | Psychologie Québec, vol. 32, no 6 | 33 Maintenant disponible! ÉCHELLE D’INTELLIGENCE DE WECHSLER POUR ENFANTS VERSION POUR FRANCOPHONES DU CANADA Découvrez CINQUIÈME ÉDITION : le pouvoir du… nible sur Dispo Des perspectives plus critiques sur les habiletés cognitives d’un enfant. L'outil d’évaluation incontournable du QI aux normes canadiennes Le WISC–VCDN-F vous donne accès à plus de contenu au niveau des sous-tests, résultant en une vision plus large des habiletés cognitives de l’enfant et en une puissance d’interprétation accrue. De nouveaux sous-tests visent les raisons communes des renvois chez les enfants, telles que la présence d’un trouble d’apprentissage particulier. • Nouvelle fonction de dénomination (dénomination rapide) dans le but d’évaluer les processus cognitifs liés aux troubles d’apprentissagege • De nouvelles mesures de la capacité visuospatiale, du raisonnement fluide et de la mémoire de travail visuelle • De nouveaux scores auxiliaires pour les situations cliniques particulières • Des options améliorées pour une évaluation souple et personnalisée • Notation disponible sur Q-globalTM Pour placer votre commande, contactez notre service à la clientèle au 1-866-335-8427 ou par courriel : [email protected] A P P R E N D R E , TO U J O U R S TM Q-global Envie d'en savoir plus ? Visitez notre site Internet www.pearsonclinical.ca et inscrivez-vous à nos séminaires en ligne gratuit ou écrivez-nous à [email protected] Actualités Saviez-vous que ? Le suicide et la prise de décision Dre Nathalie Girouard Psychologue, conseillère à la qualité et au développement de la pratique choix risqués, en dépit de nombreux essais, démontrant qu’il leur était plus complexe d’apprendre de leur expérience. Selon le Dr Jollant, « les personnes qui ont tendance à faire des choix risqués privilégient les solutions qui apportent un bénéfice à court terme malgré des risques élevés plutôt que des solutions plus sûres. Elles ont aussi du mal à trouver des solutions alternatives lorsqu’elles font face à un problème ». Dans un cas de dépression majeure, la difficulté à prendre de bonnes décisions pourrait ainsi se traduire par la décision de mourir, sans avoir évalué d’autres avenues. Notons que les proches des familles dont un membre s’est suicidé ont toutefois réussi de très bonnes performances à certains tests neuropsychologiques, comme la capacité à contrôler leurs La façon dont nous prenons une décision est un des principaux facteurs qui nous protègent ou nous rendent vulnérables au suicide1. Une recherche effectuée par le Dr Jollant et ses collègues de l’Institut universitaire en santé mentale Douglas2 révèle que la prise de décision risquée est présente chez plusieurs membres de la famille de personnes suicidées. Afin de mieux comprendre la vulnérabilité au suicide, des tests neuropsychologiques ont été administrés auprès de parents, de frères et de sœurs de personnes suicidées. Les résultats révèlent que contrairement aux proches de familles sans suicide, les proches de personnes suicidées continuaient de faire des pensées. Cet aspect pourrait ainsi compenser certaines difficultés et jouer un rôle protecteur. Cette recherche ouvre la voie vers de nouvelles avenues pour diminuer la vulnérabilité des personnes suicidaires, comme la neurostimulation, et pourrait mener à l’élaboration de nouvelles psychothérapies ciblées sur la prise de décision et certaines fonctions cognitives spécifiques. Références 1. Université McGill, « Choisir d’en finir. Recherche et innovation », Université McGill, 27 août 2015, [en ligne]. [https://www.mcgill.ca/research/fr/channels/news/choi sir-den-finir-254772] 2. Jollant, F., Hoehne, A., Richard-Devantoy, S., Ding, Y. et Turecki, G., « First-degree relatives of suicide completers may have impaired decision-making but functional cognitive control », Journal of Psychiatric Research, juillet 2015, [en ligne]. [http://dx.doi. org/10.1016/j.jpsychires.2015.07.004] FORMATION SUR LA TENUE DE DOSSIERS Ce cours permettra aux psychologues de tous les secteurs de s’approprier le Guide explicatif sur la tenue de dossiers, de mettre à jour leurs connaissances sur les exigences en la matière et d’en comprendre les implications. Évaluez les tendances de des enfants à la maison, à l’école et dans la communauté. traitement sensoriel ÉLYSE MICHON, FORMATRICE M Élyse Michon, psychologue, a été inspecteure de l’Ordre pendant trois ans avant de collaborer à la conception du cours de déontologie qu’elle donne maintenant depuis plus de 15 ans. Mme Michon est également la formatrice du cours sur la tenue de dossiers offert par l’Ordre et enseigne le cours en éthique et déontologie à l’Université de Sherbrooke. me PROCHAINE FORMATION À QUÉBEC 20 novembre 2015 À l’Hôtel Plaza, 3031, boul. Laurier, Québec Horaire de chaque journée : de 9 h à 16 h 30 Inscription en ligne : www.ordrepsy.qc.ca/tenuededossiers Tarif : 201,21 $ taxes incluses Maintenant disponible ! PearsonClinical.ca A P P R E N D R E , TO U J O U R S 1-866-335-8427 Actualités En date du 25 septembre 2015 En date du 25 septembre 2015 Tableau des membres Registre des psychothérapeutes Nouveaux membres Nouveaux détenteurs de permis Aderhold, Pauline Aubin, Elizabeth Audet, Stéphanie Autruc, Johan Beaulac, Chantale Bédard, Julie Beettam, Erin Louise Bernard-Desrosiers, Anne Blanchette-Sylvestre, Myriam Bouchard, Louis Cabassut, Michelle Canizales, Dora Linsey Cartwright, Kelly Ann Castonguay, Véronique Cléroux, Geneviève Corbeil, Marie-Elaine Coulombe, Sylvie Da Silva Guerreiro, Joao Daspe, Marie-Ève Drury, Kate-Mills Dubé, Audrey-Anne Éthier, Audrey-Anne Fontaine, Jean Laurent Forest, Marilyne Garnier, Séverine De Billy Gokcen, Neriman Grenier-Mélançon, Gabriel Guikas, Ioanna Guillouard, Nicolas Guimond, Lucie Herba, Joanna Jonker, Pauline Keer Garcia, Miryan Liliana Lampron, Jessica Laplante, Jeanne-Mance LeBrun, Véronique Lefebvre, Maude Leroux, Annie Lévesque, Nicolas Lussier, Eugénie Malo, Marie Mancuso, Cynthia-Ann Maranda, Catherine Mayer-Brien, Sandra Menegazzo Saenz, Ana Laura Mercier, Valérie Mezquita Ortiz, Deicy Mongeau, Valérie Morin, Karine Nachar, Nadim Paris, Annie-Claude Pauzé, Robert Pelletier, Annie Perron-Laplante, Josianne Persson, Tonje Jeanette Plourde, Christiane Quintin, Eric Ratto, Nicolina Rocourt, Viviane Rousseau, Marie-Eve Royer-Simoneau, Angèle Sansfaçon, Sophie Sawada, Natsumi Scullion, Laurie Sida, Aurélia Singla, Daisy Radha St-Pierre, Manon St-Pierre-Delorme, Marie-Eve Sutton, Rachel Helena T. Blais, Mélodie Tremblay, Maxime Valencia-Tamayo, Gladis Vinet-Gasse, Catherine Décès Houle, Louise Désormeaux , Anne Massé, Monique Garneau, Georges Erratum Veuillez noter que des erreurs se sont glissées dans notre numéro de septembre 2015 (vol. 32, nº 5). En effet, aux pages 44 et 45, on aurait dû lire que le Dr Raymond Fortin, psychologue, est le représentant de la région des Laurentides au sein du comité exécutif et du conseil d’administration de l’Ordre. Nos excuses au Dr Fortin. 36 | Psychologie Québec, vol. 32, n o 6 | ACTUALITÉS Amundson, Tricia Barris, Abdelghani Bejarano Meza, Ofelia Béliveau, Anne-Marie Bezonsky, Rhona Bouchard, Julie Bouchard, Pétula Boulet, Sylvie Boulianne, Serge De Bortoli, Patrick Desmarais, Marie-Marcelle Diaz Posada, Idalid Dubrovsky, Sheri Guénette, Janie Héroux, Isabelle Kotry, Jennifer Landreville, Marie-Eve Langelier, Julie Larivée Côté, Mario Lévesque, Anne-Marie Morel, Karine Ouellet, Alain Pâquet, Lindy Perreault, Annie Ptack, Allan Raymond, Francis Ricard, Marie-Michèle Rubio, Ivan Sofin, Andrew St-Jean, Madeleine St-Pierre, Lucie Vachon, Caroline Wilson, Carroll Margaret Avis de radiation Avis de radiation temporaire AVIS est par la présente donné que Mme Constance Lalinec, permis numéro 07472-95, exerçant sa profession à Montréal, a été reconnue coupable par le conseil de discipline des infractions suivantes : 1. Le ou vers le 13 février 2012, elle n’a pas eu une conduite irréprochable et a exercé sa profession dans un état susceptible de compromettre la qualité de ses services. 2. Dans le cadre du suivi psychothérapeutique d’un enfant mineur, elle a contrevenu à ses obligations en matière de tenue de dossiers pour une consultation qui a eu lieu le 13 février 2012. Le tout en contravention de l’article 37 du Code de déontologie des psychologues, de l’article 3 du Règlement sur la tenue des dossiers et des cabinets de consultation des psychologues et de l’article 59.2 du Code des professions. Dans sa décision rendue le 17 juin 2015, le conseil de discipline a condamné l’intimée à une radiation temporaire de douze (12) mois sur le chef 1 et à une amende de 1 000 $ sur le chef 2. Le conseil a ordonné à la secrétaire du conseil de discipline de faire publier, aux frais de l’intimée, un avis de cette décision dans un journal circulant où cette dernière a sa place d’affaires. L’intimée a aussi été condamnée au paiement des déboursés. Avis est donné que Mme Constance Lalinec est radiée du tableau de l’Ordre pour une période de douze (12) mois. L’ordonnance de radiation temporaire est en vigueur à compter du 21 juillet 2015. Le présent avis est donné en vertu des articles 156 et 180 du Code des professions. Mont-Royal, ce 17 septembre 2015. Me Cindy Décarie Secrétaire du conseil de discipline Actualités L’Ordre souligne les 35 ans de service de Jocelyne Laurin Lors d’une réunion du personnel de la permanence de l’Ordre à la fin septembre, on a souligné les 35 années de service de Mme Jocelyne Laurin, adjointe administrative au bureau du syndic. Entrée en poste en 1980 en remplacement d’un congé de maternité, Jocelyne Laurin n’a plus quitté l’Ordre des psychologues. D’abord secrétaire du président de l’époque, elle est devenue adjointe administrative au bureau du syndic en 1985 et elle y travaille depuis lors. Mme Laurin a travaillé avec pas moins de six syndics, sans compter leurs nombreux adjoints ! Le syndic, M. Robert Vachon, a tenu à remercier Mme Laurin au nom de son équipe pour son dévouement, son professionnalisme et sa constante bienveillance. En hommage à l’engagement de Mme Laurin, la présidente, Mme Christine Grou lui a offert un bracelet. Sur la photo, M. Robert Vachon, Mme Laurin et Mme Grou. FORMATION CONTINUE EN HYPNOSE 28 e CONGRÈS 2015 : HYPNOSE ET RESSOURCEMENT Invitée : Dr Nicole Ruysschaert, M.D. psychiatre Toutes les présentations seront faites en français. 21 novembre : L’hypnose pour prévenir et traiter le burnout 20 novembre : L’hypnose comme voie d’accès au bonheur Aborder les méthodes d’hypnose pour améliorer l’humeur et la qualité de vie par des changements cognitifs et émotionnels. No de reconnaissance : FORMATION DE BASE RE01431-15 (12 heures) FORMATION INTERMÉDIARE FORMATION DE BASE EN HYPNOSE CLINIQUE ET MÉDICALE INTÉGRATION ET UTILISATION DE L’HYPNOSE CLINIQUE ET MÉDICALE EN PRYCHOTÉRAPIE 6-7 et 20-21 février 2016 – MONTRÉAL 19 et 20 mars 2016 – MONTRÉAL Cette formation initie les participants-es à la pratique de l’hypnose en tant que mode de communication et outil thérapeutique. Cette formation respecte les standards reconnus par l’American Society of Clinical Hypnosis (ASCH) et de l’International Society of Hypnosis (ISH). Avec Michel Landry, psychologue et Dr Claude Verreault, DMD Avec Michel Landry, psychologue et Dr Claude Verreault, DMD Cette formation, de niveau intermédiaire, permet de poursuivre l’apprentissage de l’hypnose en tant que mode de communication et outil thérapeutique. On y propose un modèle intégratif, soulignant les nombreuses options d’utilisation et d’applications de l’hypnose clinique et médicale en psychothérapie. No. de reconnaissance OPQ : RP00212-12 pour 30 heures No. de reconnaissance OPQ : RA00317-13 pour 15 heures Visitez notre site : www.sqh.info • Renseignements : 514 990-1205 Actualités Avis aux psychologues et aux détenteurs de permis de psychothérapeute non membres d’un ordre professionnel Le 15 octobre 2008, le Code des professions a été modifié par le projet de loi 75. Le nouvel article 62.2 du Code des professions prévoit ce qui suit : « 62.2 Tout professionnel doit, selon les conditions et modalités déterminées par le conseil d’administration, informer l’ordre dont il est membre de toute réclamation formulée contre lui auprès de son assureur à l’égard de sa responsabilité professionnelle et de toute déclaration de sinistre qu’il formule auprès de son assureur à cet égard. » Le conseil d’administration de l’Ordre des psychologues a adopté les modalités et les conditions suivantes en vertu de l’article 62.2 du Code des professions : « Que le psychologue ou le détenteur de permis de psychothérapeute non admissible à un ordre professionnel avise par écrit le secrétaire général de l’Ordre au plus tard 10 jours après la réception de la signification d’une requête introductive d’instance en responsabilité professionnelle intentée contre lui et lui transmette copie de la requête. » Pour plus de renseignements, veuillez communiquer avec le secrétaire général de l’Ordre, M. Stéphane Beaulieu, par téléphone au 514 738-1881, poste 224 ou par courriel : [email protected]. PLEINE CONSCIENCE (MINDFULNESS) et AUTO-COMPASSION : Applications thérapeutiques FORMATION RÉSERVÉE UNIQUEMENT AUX PROFESSIONNELS DE LA SANTÉ (psychologues, psychothérapeutes, médecins, infirmières…) FORMATION CONTINUE (26 heures reconnues par l’OPQ) La Pleine Conscience et la pratique de l’Auto-compassion gagnent en popularité particulièrement parce que de plus en plus de données probantes confirment leurs effets thérapeutiques tant sur la santé physique que psychologique. De nombreux professionnels ont le désir d’intégrer cette approche à leurs interventions. Elle a la particularité de pouvoir s’intégrer à tous types d’interventions peu importe l’allégeance théorique du thérapeute. Céline Levasseur, Psychologue et instructeur en méditation La formatrice est psychologue et enseignante. Formée aux approches psychodynamique et humaniste, elle est méditante depuis plus de ième 25 ans. Elle s’est aussi initiée, dans les dernières années aux approches cognitivo-comportementales de 3 vague. Elle dispense déjà un programme de Mindfulness à une clientèle souffrant de stress, dépression, anxiété et de douleur. Plusieurs professionnels soignants ont participé à cette formation et ont souligné les effets positifs tant dans leur vie personnelle qu’au niveau de leurs interventions. Elle est aussi en cours d’accréditation en Mindful Self-Compassion (MSC) FORMATION - HIVER 2016 : DU 22 JANVIER AU 18 MARS LIEU : FORMAT : 8 modules de 2.5 heures chacun + 1 journée de 6 heures Soit, 8 vendredis de 13H30 à 16H00 + 1 vendredi de 9H30 à 16H30 AUCUN PRÉ-REQUIS - le groupe est limité à 15 participants Centre de Psychologie de la Rive-sud 30 rue St-Louis Longueuil (secteur Lemoyne) POUR INSCRIPTION OU INFORMATIONS : [email protected] http://centrepsychologierivesud.com/nos-services/formation-aux-professionnels/ Actualités Activités régionales et des regroupements Activités de formation de la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean : L’évaluation des troubles mentaux, quand le DSM-5 frappe à nos portes Le Comité de formation continue des psychologues du Saguenay–Lac-Saint-Jean vous invite à vous inscrire à la formation L’évaluation des troubles mentaux, quand le DSM-5 frappe à nos portes, donnée par la Dre Marie Leclaire, psychologue clinicienne et professeure adjointe de clinique au département de médecine familiale de l’Université de Montréal. Cette formation est reconnue par l’Ordre pour six heures de formation continue en psychothérapie. Quand ? Le vendredi 13 novembre 2015 de 8 h 30 à 16 h Où ? À l’Hôtel Le Montagnais, à Saguenay Frais d’inscription : 160 $ (dîner inclus) Information et inscription : Danielle Ross, [email protected] Téléphone : 418 548-1781 Regroupement des psychologues cliniciens et cliniciennes de Québec Le Regroupement des psychologues cliniciens et cliniciennes de Québec (RPCCQ) propose plusieurs activités de formation continue en psychothérapie reconnues par l’Ordre. En novembre, vous êtes conviés à la formation Misez-vous sur les forces de vos clients ? Tour d’horizon et applications pratiques de ce nouveau courant de la psychologie positive, donnée par le Dr Jacques Forest, psychologue. Quand ? Le vendredi 20 novembre 2015, de 8 h 30 à 16 h Où ? À l’Hôtel Classique, au 2815, boulevard Laurier, à Québec Le RPCCQ organise également des activités sociales pour ses membres Quand ? Soirée du temps des fêtes le jeudi 17 décembre 2015 Où ? Au Vieux Bureau de Poste de Saint-Romuald (2172, chemin du Fleuve, Lévis) Information et inscription : rpccq.ca Des ressources inspirantes pour soutenir vos interventions Collection Super héros Geneviève Marcotte, Ph. D., psychologue Destinés aux enfants de 6 à 12 ans, ces guides d’intervention illustrés proposent des exercices simples et des stratégies concrètes pour aider les jeunes « héros » à surmonter diverses difficultés : la timidité, l’anxiété, l’anxiété de performance, et les inquiétudes reliées à la séparation des parents. Nathalie Couture, M. A., psychologue Geneviève Marcotte et Nathalie Couture; 6 ans et plus [19,95 $ ch.] Collection Perso Nathalie Parent, Ph. D., psychologue Vanessa Germain, Ph. D., psychologue Les ados qui traversent des situations difficiles trouveront dans ces « récits d’intervention » une bonne dose de réconfort, mais surtout d’informations pertinentes, de réflexions inspirantes et d’astuces concrètes pour mieux vivre leur réalité. • Alex : surmonter l’anxiété à l’adolescence • Clara : les désordres alimentaires à l’adolescence Nathalie Parent 12 ans et plus [16,95$] Vanessa Germain 12 ans et plus [16,95$] éducatif • pratique • sympathique www.miditrente.ca [email protected] • 418 914-9804 Actualités Petites annonces À LOUER / À PARTAGER Bureaux à louer ou à partager, chemin Queen-Mary. Édifice professionnel, bureaux bien isolés, bien aménagés, toilettes privées, occupation flexible, prix avantageux. Tél. : 514 909-2809. À louer/partager Vieux-Terrebonne – Bureaux à louer. Services inclus, meublés. Références de clients et contacts avec collègues. René M. Forget : 450 964-1794 ou [email protected]. BUREAUX À AHUNTSIC. 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CLINIQUE LAVAL recherche psychologues ou autres professionnels de la santé. Service clé en main : bureaux meublés insonorisés, réceptionniste, clientèle, etc. 514 502-4381, [email protected], cliniquelaval.com. Terrebonne (La Plaine). Recherchons psychologue 1-2 jours/semaine, expérience avec couples ou clientèle adolescente serait un atout. Deux bureaux chaleureux, salle d’attente commune. 514 576-5975 La Clinique PsychoFamiliale Solution-Santé (CPFSS) recherche psychologues (bienvenue aux doctorants) désirant faire partie d’une équipe multidisciplinaire pour desservir les clientèles enfants/adolescents, adultes/ couples et familles dans ses deux points de services (Vaudreuil-Dorion et Delson/Candiac). Entente contractuelle, horaire flexible, clientèle fournie. Atouts : intérêts pour évaluation TDAH, combinaison TCC/psychodynamique, bilinguisme. 450 633-9222, [email protected]. GROUPE DE DISCUSSION – THÈME : L’ÉTAT DE STRESS POST-TRAUMATIQUE. Réflexions sur notre pratique, partages de lectures, discussion entre pairs. Dans le Vieux-Longueuil, le 3e jeudi de chaque mois, de 13 h à 16 h. Coût : 20 $ par rencontre. Informations : Martin Veilleux, 450 677-5506 ou [email protected]. Au cœur d’Outremont – Clinique de psychothérapie établie recherche psychologue ou psychothérapeute de 2 à 5 jours pour participer à la vie clinique et aux frais locatifs. D’approche humaniste et PGRiste (PGRO), nous sommes ouverts aux différentes approches en psychothérapie. Pour information, contactez Suzanne Geoffroy ou Anne Guay au 514 277-3030. Le CÉNAA, Centre d’évaluation neuropsychologique et d’aide à l’apprentissage, est à la recherche de psychologues en pratique privée, travailleurs autonomes, pour enfants, adolescents et adultes. Milieu stimulant, équipe multi, possibilité clientèle fournie, location à l’heure ou par blocs d’heures. Bureaux neufs, bien situés, sur la Rive-Sud de Montréal, avec stationnement sous-terrain, ascenseur, service de réception et wifi. 450 907-3339 SUPERVISION Supervision individuelle en TCC et EMDR dans une optique intégrative centrée vers des solutions avec René M. Forget, directeur du CST, 450 964-1794 à Terrebonne, [email protected]. Supervision en psychothérapie TCC 2e et 3e vague par Lyne Deschênes, psychologue, 27 ans d’expérience. En personne ou par Skype. 514 883-0720 [email protected] www.lynedeschenes.com Supervision clinique. Domaine du trauma psychologique. Climat de respect et d’épanouissement professionnel. Clinical supervision. Psychological trauma field. Respectful and thriving atmosphere. soledad.iucci@ secret-garden.org – www.secret-garden.org Supervision professionnelle à Québec, TCC deuxième et troisième vague, 15 ans d’expérience. Offerte aussi par Skype. Carole Bouchard, 418 845-8884, carolebouchard@ hotmail.com. 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Puis, des données probantes tirées de la base de données EBSCO accessible via le site Internet de l’Ordre sont rapportées en lien avec la problématique soulevée par le cas clinique. Finalement, l’apport des données probantes pour nourrir la compréhension clinique est discuté. Le cas clinique Un patient de 21 ans se plaint d’un état profond d’ennui. Son emploi actuel en restauration rapide est bien en deçà de ses capacités. Il affirme que ses professeurs de philosophie au cégep avaient raison d’affirmer que la vie au repos, sans passion, sans occupation, sans distraction, sans effort, n’a pas de sens, qu’elle est vide. L’être humain est essentiellement seul, inadéquat, impuissant, mortel, et il s’agite pour ne pas y penser. Après une période d’agitation intense, entre autres dans des activités de jeux vidéo et de visionnement de films et de séries télévisuelles en rafale, il finit toujours par se retrouver devant cet ennui. Son téléphone intelligent, sa tablette numérique et ses ordinateurs portables n’y peuvent rien. Aucune activité ne réussit à le sortir de cet état. Il souligne toutefois qu’il n’est pas déprimé, qu’il n’a aucune idée suicidaire. Il se dit plutôt extrêmement lucide, plus que la moyenne, et affirme s’ennuyer profondément. La recherche le dit Goetz et coll. (2014) décrivent l’ennui comme la peste de la société moderne. Son effet se fait sentir sur la consommation de nicotine, d’alcool, de drogues, sur la délinquance juvénile, dans l’absentéisme et l’abandon scolaire. La prédisposition à s’ennuyer est associée au jeu pathologique, à la mauvaise conduite automobile, à la recherche de sensations et à l’impulsivité (Rhodes, 2015). Reijseger et coll. (2012) définissent l’ennui au travail comme l’exposition à une situation répétitive, sous-stimulante, offrant peu de ressources et demandant un faible niveau d’implication. On y trouve peu d’occasions de prendre des décisions autonomes, peu de variété et peu de soutien. Dans cet état, l’individu a l’impression que le temps passe plus lentement. Il a tendance à penser à d’autres choses qu’au travail et à tenter de faire des activités qui ne sont pas reliées au travail. La présence de l’ennui ne dépend pas que du contexte. Certaines personnes ont un grand besoin de fortes stimulations. Elles s’ennuient plus facilement. Goetz et coll. (2014) rapportent une variété de types d’ennui : a) le passif souffrant, b) l’indifférent 42 | Psychologie Québec, vol. 32, n o 6 | CHRONIQUE confortable, c) l’ouvert au changement, d) le chercheur actif de changement, et e) le fortement motivé à fuir. La prédisposition à l’ennui peut donc prendre la forme d’une certaine apathie (être dans la lune) ou au contraire une forme d’agitation (recherche infructueuse de satisfaction) (Malkovsky et coll., 2012). Il faudra prendre soin de poser un diagnostic différentiel entre les problèmes d’ennui et les troubles de déficit d’attention ou la dépression (Malkovsky et coll., 2012). Rhodes (2015) rapporte l’idée que l’ennui est un rappel du manque de sens de l’existence humaine. Nous ressentons le désir désespérant de faire quelque chose de signifiant qui nous engagerait dans une activité satisfaisante, mais nous n’y arrivons pas. Il définit cet état comme un appel à la créativité, un rappel qu’il y a des choses plus importantes à faire que ce que l’on fait présentement. Gilliam (2013) souligne que l’ennui est un état qui ouvre à de nouvelles possibilités, qui nous invite à éviter la superficialité et qui a comme tel une grande valeur thérapeutique. La capacité de tolérer l’ennui jusqu’à ce que sa signification profonde et le besoin sous-jacent soient trouvés est une ressource précieuse. Le patient décrit au début de cet article a d’abord été encouragé à explorer les moments de sa vie où il aurait été en contact avec quelque chose de significatif, de merveilleux, de mystérieux ou de spirituel. Après une exploration des moments où il avait été en contact avec l’amour, la beauté, la bonté, le grandiose et l’émouvant, il a développé sa capacité de diriger son attention grâce à la pratique d’exercices de méditation en pleine conscience. En contact, dans l’instant présent, avec l’ensemble de ses expériences (bonnes, mauvaises, neutres) avec sérénité, curiosité, patience et bienveillance, il a pu constater que cet état d’ennui se transformait dans le flot du vécu. Renonçant à l’idée que la vie devait être soit un spectacle d’un intérêt constant et sans fin, soit un lieu vide et insignifiant, il est parti à la quête de ses valeurs primordiales et du sens qu’il voulait donner à sa vie, et à la rencontre de l’autre. Des cours le préparant à occuper éventuellement un emploi plus satisfaisant et l’exploration de sa créativité littéraire, culinaire et musicale ont contribué à l’amélioration de son état. Vous pourrez trouver ces articles complets ou leurs résumés à partir de la base de données EBSCO. Abonnez-vous au www.ordrepsy.qc.ca/bases. Bibliographie Gilliam, C. A. R. (2013). « Existential Boredom Re-examined: Boredom as Authenticity and Life-Affirmation », Existential Analysis, vol. 24, no 2, p. 250-262. Goetz, R., Frenzel, A. C., Hall, N. C., Nett, U. E., Pekrun, R. et Lipnevich, A. A. (2014). « Types of Boredom: An Experience Sampling Approach », Motivation and Emotion, vol. 38, p. 401-419. Malkovsky, E., Merrifield, C., Goldberg, Y. et Danckert, J. (2012). « Exploring the Relationship Between Boredom and Sustained Attention », Experimental Brain Research, vol. 221, p. 59-67. Reijseger, G., Schaufeli, W. B., Peeters, M. C. W., Taris, T. W., Beek, I. V. et Ouweneel, E. (2012). « Watching the Paint Dry at Work: Psychometric Examination of the Dutch Boredom Scale », Anxiety, Stress & Coping, vol. 26, no 5, p. 508-525. Rhodes, E. (2015). « The Exciting Side of Boredom », Psychologist, vol. 28, no 4, p. 278-281. LES TROUBLES DE LA PERSONNALITÉ aspects neuro-développementaux et implications pour la psychothérapie avec Gilles Delisle, Ph.D. Trois séminaires, à la carte, pour comprendre et traiter les enjeux développementaux des pathologies de la personnalité ‣ ‣ ‣ ‣ Outils de préparation Présentations magistrales Travaux d'application clinique Vignettes vidéo L’ATTACHEMENT DANS LA RELATION THÉRAPEUTIQUE • Attachement et structures de régulation affective • Neurodynamique des circuits de l’attachement • Le cerveau droit. « corrélat biologique de l’inconscient » • La psychothérapie, « conversation des systèmes limbiques » • Neurodynamique de la mentalisation : les modèles de Fonagy et de Schore • Dialogue herméneutique et carences de la mentalisation • Traitement des identifications projectives liées à l’attachement Montréal, les 28 et 29 janvier 2016 375 $ (plus taxes) Agrément OPQ : RA01433-15 (13 heures) NARCISSISME ET ESTIME DE SOI • De l'attachement à l'estime de soi : trajets théoriques et cliniques • Narcissisme et relations d’objet: les classiques à l’épreuve des neurosciences • Neurodynamique des affects narcissiques • La régulation thérapeutique des affects narcissiques • Mémoire narrative et herméneutique de l'estime de soi • La compétence affective du psychothérapeute et les transferts narcissiques • Changements thérapeutiques et redéfinition de l’estime de soi Montréal, les 10 et 11 mars 2016 375 $ (plus taxes) Agrément OPQ : RA00623–13 (13 heures) RENSEIGNEMENTS ET INSCRIPTIONS En ligne : www.cigestalt.com Courriel : [email protected] Téléphone : 514.481.4134 ÉROS ET PSYCHÉ • Neurochimie de l’expérience amoureuse • Triade désirattachement-engagement • Corrélats neurobiologiques de l’attirance sexuelle • Neurodéveloppement différentiel de l’Éros • Dysfonctionnements de l’Éros • Hyperérotisme et érotophobie • Un cadre pour le traitement des enjeux érotiques • Les identifications projectives liées à Éros • Régulation affective et la mentalisation de l’Éros • Éthique de l’Éros dans la salle de consultation Montréal, les 28 et 29 avril 2016 375 $ (plus taxes) Agrément OPQ : RA01432-15 (13 heures) en partenariat avec Des assurances qui ont de la personnalité ! 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