Fiche du film

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Fiche du film
Fiche n° 1383
Dégradé
Du 11 au 17 mai 2016
De Arab Nasser, Tarzan Nasser
France, Palestine, Quatar (1h23mn)
Avec Hiam Abbass, Victoria Balitska, Manal Awad
DÉGRADÉ
Le film est présenté en Compétition à la Semaine de la
Critique. Une famille mafieuse a volé le lion du zoo de Gaza
et le Hamas décide de lui régler son compte ! Prises au
piège par l'affrontement armé, treize femmes se retrouvent
coincées dans le petit salon de coiffure de Christine. Ce lieu
de détente devenu survolté le temps d'un après-midi va
voir se confronter des personnalités étonnantes et hautes
en couleur, de tous âges et de toutes catégories sociales..
Bande de Gaza, de nos jours. Le salon de beauté de Christine déborde de clientes : une divorcée amère, une
religieuse, une lunatique accro aux drogues, une jeune fille en passe de se marier. Mais leur jour de détente est
interrompu par des coups de feu dans la rue. Une famille mafieuse a volé le lion du zoo de Gaza et le Hamas a
décidé qu’il était temps de régler ses comptes. Coincées dans le salon, les femmes commencent à s'affoler...
Télérama
Secrets de tournage
Un fait divers sanglant :
Dégradé est inspiré d'un fait divers survenu en 2007 : une intervention militaire du gouvernement du Hamas
visant à neutraliser une des familles armées les plus influentes de Gaza qui avait, comme dans le film, volé un lion
pour le montrer et ainsi rendre compte de son pouvoir... Le lion a servi de prétexte à cette intervention militaire
qui s'est terminée dans un bain de sang. A partir de cette histoire tragique qui témoigne du contexte irrationnel
de la vie à Gaza, Arab Nasser et Tarzan Nasser ont imaginé le salon de coiffure en face du lieu d'affrontement
entre les militaires et la famille, et dans lequel une douzaine de femmes se retrouvent coincées.
Un film engagé :
Par le biais de personnages féminins authentiques, excentriques, modernes et appartenant à des catégories
sociales différentes, le film traite de la violence en Palestine. Dégradés est ainsi un film engagé, "qui n’entend pas
uniquement se concentrer sur l’occupation israélienne mais aussi sur nos propres démons, notre propre identité.
Qui sont les femmes palestiniennes ? Qui sont les Gazaouis ? Comment vivent-ils ? À quoi pensent-ils ? Quel est
leur quotidien ? En tant que cinéastes, notre travail s’inspire de la tragédie et de l’absurdité qui se sont abattues
sur la Palestine, et, tout particulièrement, sur la bande de Gaza, afin d’alerter au mieux les consciences collectives
sur les conditions de vie aberrantes de notre société."
Parler de la vie :
La raison principale ayant poussé les cinéastes à faire ce film réside dans le fait d'aller à l'encontre des clichés et
représenter les femmes autrement que voilées et soumises. Dans Dégradés, les personnages féminins sont au
centre du film et ont des joies, des peines, des problèmes quotidiens, des relations amoureuses et des
opinions. Arab et Tarzan Nasser souhaitaient davantage parler de la vie en s'éloignant des sujets les plus
médiatisés, comme le conflit israélo-palestinien.
Un petit coin de paradis :
Les jeunes réalisateurs jumeaux Arab et Tarzan Nasser ont choisi de situer l'action du film dans un salon de
coiffure parce qu'il s'agit d'un lieu assimilé à un petit coin de paradis dans un monde extérieur en plein chaos.
C'est également un espace féminin par excellence dans une société palestinienne patriarcale. Ils expliquent :"Or,
nous pensons que les femmes ont un rôle à jouer dans notre société plus important que les hommes et qu’on ne
leur accorde pas suffisamment de place. Du coup, nous avons réuni treize archétypes de femmes différents : une
bourgeoise, une religieuse, une étrangère qui a fini par apprécier Gaza et par s’y installer, et d’autres encore. En
venant au salon de coiffure, elles sont dans un havre de paix dédié au plaisir et à la beauté, mais le contexte
environnant va vite les rattraper."
Signification du titre :
Le titre du film fait référence à la coupe de cheveux en escaliers et qui amène l’idée d’un crescendo, d’une
avancée par paliers comme l'expliquent les frères réalisateurs : "Chaque élément a été pensé en «dégradé» : la
narration, la lumière, les cadrages, le montage, le son, l’impact de la situation extérieure sur le salon, le sentiment
d’enfermement, les enjeux des personnages, etc. Au fur et à mesure que le film avance, les murs du salon
semblent se refermer sur ces femmes, et donc sur le spectateur, pris au piège. Le huis-clos est une symbolique
de la situation de tous les Gazaouis qui regardent le monde extérieur sans pouvoir en sortir."
Pas un film politique, mais... :
Arab et Tarzan Nasser ne souhaitaient pas faire un film politique mais voulaient montrer que la politique tient une
place importante dans la société palestinienne, par le biais des femmes du salon qui sont très critiques vis-à-vis
du monde oppressant dans lequel elles évoluent.
Avec humour !
Pour appuyer les sujets sérieux que Dégradé aborde, Arab et Tarzan Nasser ont ponctué le film d'humour
:"L’humour est le meilleur moyen d’évoquer les sujets les plus complexes et les plus épineux. Les femmes
prennent la vie avec humour. C’est particulièrement vrai lorsqu’elles se demandent comment sortir de Gaza. L’une
d’entre elles répond, «Où veux-tu aller ? Même si tu réussis à passer les trois checkpoints – celui du Hamas, celui
du Fatah et celui d’Israël –, on finira par te prendre pour une terroriste et par t’envoyer en prison !»", expliquentt-il.
Côté casting :
Les metteurs en scène voulaient pour le casting des femmes aux visages peu connus. Ils ont ainsi passé cinq mois
à repérer des femmes dans des théâtres et dans la rue pour ensuite répéter pendant un mois et demi avec celles
qui ont été choisies. Le but était d'éviter les clichés dans le jeu des comédiennes et faire en sorte qu’elles
s’expriment dans l’arabe parlé à Gaza.
Lieu de tournage :
Le film n'a pas pu être tourné à Gaza comme le souhaitaient Arab et Tarzan Nasser, mais dans la banlieue
d’Amman, en Jordanie, qui présente une architecture un peu différente de celle que l'on peut trouver à Gaza : "On
a déniché un garage et on y a construit nous-mêmes le décor du salon, avec des parois amovibles pour faciliter
nos déplacements sur le plateau. Nous avions préparé tous nos mouvements d’appareil à l’avance pour gagner du
temps. S’agissant des couleurs, nous avons choisi des teintes symboliques, comme le bleu des murs qui rappelle
la couleur du ciel."
Egalement au Cinémateur du 11 au 17 mai 2016 :
Ils vont de ville en ville, un chapiteau sur le
dos, leur spectacle en bandoulière. Dans nos
vies ils apportent le rêve et le désordre. Ce
sont des ogres, des géants, ils en ont mangé
du théâtre et des kilomètres. Mais l’arrivée
imminente d’un bébé et le retour d’une
ancienne amante vont raviver des blessures
que l’on croyait oubliées. Alors que la fête
commence
La Fraction Armée Rouge (RAF), organisation
terroriste d’extrême gauche, également
surnommée « la bande à Baader » ou «
groupe Baader-Meinhof », opère en
Allemagne dans les années 70. Ses membres,
qui croient en la force de l’image, expriment
pourtant d’abord leur militantisme dans des
actions artistiques, médiatiques et
cinématographiques. Mais devant
l’échec de leur portée, ils se radicalisent dans
une lutte armée, jusqu’à commettre des
attentats meurtriers qui contribueront au
climat de violence sociale et politique durant
« les années de plomb ».