3- L`intermédiation financière comme surveillance déléguée
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3- L`intermédiation financière comme surveillance déléguée
3- L'intermédiation financière comme surveillance déléguée Expliquer la place des banques comme intermédiaires dans les financements (Diamond, 1984). Intermédiaire financier : • agent à qui est délégué l'investissement dans les actifs financiers • émet des titres pour acheter d'autres titres Objectif : comprendre le rôle des IF • décrire les marchés où ils interviennent • souligner ce qui leur permet de rendre des services bénéfiques : ◦ les contrats financiers émis/souscrits par les IF en particulier les contrats de dette (crédits, dépôts) ◦ coûts de surveillance et d'exécution des contrats → transformation de prêts nécessitant surveillance/exécution coûteuses en dépôts ne les nécessitant pas, grâce à la diversification... Jean-Baptiste Desquilbet (Université Lille 1) 1 2015 Les IF rendent des services : services liés à l'actif : rendus aux emprunteurs (émetteurs primaires) • IF concentre en portefeuille des actifs qu'il a un avantage comparatif à détenir • source de cet avantage comparatif : coûts de surveillance réduits • (ce chapitre) services liés au passif : rendus aux déposants (détenteurs secondaires) • possibilité d'utiliser les dépôts comme moyens de paiement • transformation (meilleur partage des risques, meilleure liquidité) • (chapitre suivant) Jean-Baptiste Desquilbet (Université Lille 1) 2 2015 Plan : 1- Principes de la surveillance déléguée 2- Exemple de dette optimale sans surveillance déléguée 3- Intermédiation financière 4- Conclusion Bibliographie : Diamond (1996), “Financial Intermediation as Delegated Monitoring: A Simple Example”, Federal Reserve Bank of Richmond Economic Quarterly, 82/3, pp. 51-66 A la fin de ce chapitre, vous devriez savoir : • expliquer les hypothèses principales du « modèle » de Diamond • expliquer les principaux modes de financement envisagés par Diamond • expliquer la différence entre coût de surveillance et coût de délégation • expliquer le rôle de la banque comme surveillant déléguée • argumenter sur les avantages et inconvénients des relations de long terme entre banque et emprunteurs Jean-Baptiste Desquilbet (Université Lille 1) 3 2015 1- Principes de la surveillance déléguée Théorie de l'agence → la surveillance par le principal améliore les contrats le coût de surveillance compte surveillance contexte sélection de projets a priori (screening) antisélection prévention de comportements opportunistes pendant la réalisation du projet risque moral (actions cachées) punir ou auditer un emprunteur défaillant vérification coûteuse des résultats Jean-Baptiste Desquilbet (Université Lille 1) 4 2015 avec un prêteur + un emprunteur : K = coût de la surveillance → comparer S = gain de la surveillance avec m prêteurs : • chacun surveille : • surveillance déléguée : → coût total mK → coût K → évite la multiplication... Problème supplémentaire : • le surveillant a une info privée... • comment vérifier que la surveillance a été effectuée ? • D = coût de la délégation Une théorie « contractuelle » de l'intermédiation doit : • modéliser le coût de la délégation • expliquer comment l'intermédiation améliore les contrats Jean-Baptiste Desquilbet (Université Lille 1) 5 2015 La surveillance déléguée (IF) est « rentable » si : K + D ⩽ min { S , mK } Coût de surveillance directe Coût d'utilisation d'un intermédiaire Coût de non surveillance Pour étudier les bénéfices de l’intermédiation financière : (1) trouver le meilleur contrat entre prêteurs et emprunteurs sans intermédiaire ni surveillance : • contrat de dette avec coût de liquidation forfaitaire → incitation à rembourser (2) demande de surveillance : surveiller permet ↓ proba et coûts de liquidation → surveillance avantageuse si elle est déléguée : évite duplication → mais la délégation a un coût : donner des incitations au surveillant délégué délégation optimale : le surveillant délégué émet de la dette non surveillée avec coût de liquidation (« dépôt ») → intermédiaire financier ! Jean-Baptiste Desquilbet (Université Lille 1) 6 2015 2- Exemple de dette optimale sans surveillance déléguée Un entrepreneur a besoin de 1 M€ : • pas de fonds propres • responsabilité limitée • neutre au risque m investisseurs peuvent placer 1/m • m grand... A.N. : m = 10000 ; 1/m = 100 € • neutres au risque • n'observent pas directement l'activité de l'entrepreneur • exigent un taux de rentabilité attendu r = 5% coût de surveillance • K = 200 € = 0,0002 M€ • m.K = 2 M€ → coût de surveillance prohibitif : quel est le meilleur contrat sans surveillance ? Jean-Baptiste Desquilbet (Université Lille 1) 7 2015 2.1- Le meilleur contrat sans surveillance investisseurs et entrepreneur sont d'accord sur VAN > 0 (projet rentable) mais seul l’entrepreneur observe le résultat effectif : → il peut s'approprier les cash-flows (conflit d'intérêt) • en gonflant les coûts • en sous-déclarant les recettes asymétrie d’info ↓ pb de risque moral (coût vérif résultat) caractéristiques du projet : • coût initial : 1 M€ H = 1,4 M€ avec proba P = 0,8 réalisation : V L = 1 M€ avec proba 1 – P = 0,2 Contrats possibles : • fonds propres (action ordinaire) : • pénalité en cas de sous-déclaration → contrat de dette Jean-Baptiste Desquilbet (Université Lille 1) 8 §2.2 §2.3 2015 2.2- Un contrat simple : le contrat de fonds propres action ordinaire : accord de partage du profit sur la base du résultat déclaré (Z) a = fraction du résultat déclaré versé à l'investisseur externe 1 – a = fraction du résultat déclaré conservé par l'entrepreneur (en plus du résultat non déclaré) Si le contrat ne stipule que a et Z : • gain de l'entrepreneur : V – a Z → il choisit de déclarer Z = 0 → si les profits ne peuvent pas être vérifiés, alors le contrat de fonds propres simple n'est pas efficace → L'investisseur aimerait imposer une pénalité à l'entrepreneur en cas de déclaration d'un résultat « trop bas » : • liquidation du projet • pénalité non monétaire (prison, pilori, perte de réputation) Jean-Baptiste Desquilbet (Université Lille 1) 9 2015 2.3- Mise en faillite, liquidation La liquidation est inefficace si elle produit beaucoup moins que la valeur des actifs maintenus en place. → Supposons que la liquidation ne rapporte rien (à l'entrepreneur/à l'investisseur) La liquidation est mieux utilisée comme pénalité contingente : • si l'investisseur doit liquider pour un certain paiement, alors il liquide pour tout paiement inférieur • sinon... l’emprunteur paie le montant « inférieur » pour éviter liquidation et garde la différence ! Le contrat financier optimal sans surveillance : • choisir un paiement « plancher » f : • paiement supérieur à f → évite la liquidation • paiement inférieur à f → liquidation → un contrat de dette de valeur faciale (future) f ! Jean-Baptiste Desquilbet (Université Lille 1) 10 2015 2.4- Le contrat de dette optimal Quel paiement f minimal garantissant un rendement attendu de 5% sur 1 M€ ? • Supposons f = 1 : état L : V = 1 état H : V = 1,4 gain entrepreneur = 0 entrepreneur gain investisseur = 1 paye 1 et évite la liquidation gain entrepreneur = 0,4 gain investisseur = 1 L'investisseur gagne 1 dans les deux états → insuffisant (0% < 5%) • Supposons 1 < f < 1,4 : état L : V = 1 état H : V = 1,4 gain entrepreneur = 0 liquidation gain investisseur = 0 liquidation gain entrepreneur = 1,4 – f évitée gain investisseur = f Jean-Baptiste Desquilbet (Université Lille 1) 11 Gain espéré de l'investisseur : 0,8.f → suffisant si : 0,8.f = 1,05 2015 • Supposons f = 1,05/0,8 = 1,3125 : état L : V = 1 état H : V = 1,4 gain entrepreneur = 0 liquidation gain investisseur = 0 Gain espéré de liquidation gain entrepreneur = 0,0875 l'investisseur : 1,05 évitée gain investisseur = 1,3125 Quand l'investisseur extérieur ne peut pas • observer les cash-flows • surveiller les affaires alors : • un contrat de financement par fonds propres ne fonctionne pas • un contrat de dette est préférable • la liquidation en cas défaut sert de pénalité que l'entrepreneur cherche à éviter NB : l’analyse peut s’étendre à d’autres clauses contractuelles que remboursement et paiement des intérêts, qui peuvent être violées pour des motifs divers et difficiles à observer... Jean-Baptiste Desquilbet (Université Lille 1) 12 2015 2.5- La valeur de la surveillance Si l'investisseur peut surveiller l'entrepreneur : • il détecte si l'état est H ou L • au lieu de liquider systématiquement en cas de paiement insuffisant, il peut accepter un paiement conditionnel : 1 si V = 1, f si V = 1,4. Alors, l'entrepreneur accepte... Valeur de la surveillance = économie espérée en coûts de détresse financière : • au lieu de gagner 0 si V = 1, l'investisseur gagne 1 (avec probabilité de 0,2) • « gain de la surveillance » : S =0,2×1=0,2 Le « gain de la surveillance » doit être comparé au coût de surveillance (K) : • doit être payé au préalable (avant que le résultat soit connu) • s'informer à l'avance sur l'activité acquérir les capacité d'interpréter les comptes (On peut supposer que le coût est payé ex-post en cas de vérification : 0,2.K...) Jean-Baptiste Desquilbet (Université Lille 1) 13 2015 3- Intermédiation financière → un IF peut être créé comme « gros investisseur synthétique » m investisseurs surveillent : • m grand (petits investisseurs) → coût de surveillance prohibitif • m petit (gros investisseurs) → financement possible par dette surveillée Supposons : • m grand... A.N. : m = 10000 • coût de surveillance : K = 0,0002 M€ par surveillant La délégation de surveillance à un « banquier » : • évite la duplication des coûts de surveillance • pose un problème d'incitation : ◦ effort de surveillance , info collectée → pas observés par investisseurs ◦ même type de conflit d'intérêt banquier/investisseur que entrepr/investisseur Déléguer sans surveiller le surveillant → importance de la diversification des prêts Jean-Baptiste Desquilbet (Université Lille 1) 14 2015 3.1- Comment déléguer la surveillance sans avoir à surveiller le surveillant ? « Sed quis custodiet ipsos custodes ? » « Mais qui gardera ces gardiens ? » (Juvénal, Satires VI) Imposer au banquier la possibilité d'une liquidation : • selon le paiement aux déposants • comme l'entrepreneur, le banquier préfère éviter la liquidation Supposons que la liquidation est une pure sanction (elle ne rapporte rien). Interprétation : • le banquier et l'entrepreneur sont « liquidés » ensemble pour s'assurer qu'ils ne sont pas de connivence • « liquider » le banquier consomme tous ses actifs • si le banquier anticipe la liquidation, alors il surveille moins, et ses actifs perdent de la valeur Jean-Baptiste Desquilbet (Université Lille 1) 15 2015 3.2- La surveillance déléguée sans diversification est un échec absence de diversification : la banque accorde/surveille un seul prêt au nom des petits déposants même si la banque peut collecter 1 dans l'état V = 1, elle doit être liquidée : • contrat de dépôt de valeur faciale ≤ 1 → rendement insuffisant • contrat de dépôt de valeur faciale > 1 → liquidation dans l'état L → la banque doit être liquidée aussi souvent que l'entrepreneur → la banque non diversifiée est inutile Jean-Baptiste Desquilbet (Université Lille 1) 16 2015 3.3- La diversification permet-elle de réduire le coût de délégation ? Ex. : le banquier accorde/surveille deux prêts (aux résultats indépendants) → 4 états : état V1 V2 probabilité HH 1,4 1,4 0,64 HL 1,4 1 0,16 LH 1 1,4 0,16 LL 1 1 0,04 Le banquier • collecte 2 M€ de dépôts de 20000 investisseurs • prête selon un contrat de dette surveillée de valeur faciale F < 1,4. • récupère F si Vi = 1,4 et 1 si Vi = 1 • n'a pas besoin de recourir à la liquidation • émet des dépôts sous forme de dette non surveillée de valeur B (par prêt) • est liquidé s'il paye à chaque déposant moins que 2B/20000= B/10000 Jean-Baptiste Desquilbet (Université Lille 1) 17 2015 Si le banquier surveille les deux prêts : • Il gagne : état paiement probabilité proba cumulée explication V1 +V2 HH 2F 0,64 0,64 les deux paient F 2,8 HL ou LH F+1 0,32 0,96 un paie F, l'autre 1 2,4 LL 2 0,04 1,00 les deux paient 1 2 • Il doit 2B aux déposants : si F + 1 ≥ 2B ≥ 2, alors : • la banque est n'est liquidée que dans l'état LL (avec proba 4%) • les déposants récupèrent : → 0 avec proba 4% (liquidation ne rapporte rien) → 2B avec proba 96% → en moyenne : 0,96×2 B acceptable si 0,96×2 B=1,05×2 soit 2 B=2,1875 • la banque doit récupérer F + 1⩾2 B=2,1875 soit F ⩾1,1875 • en accordant un prêt de valeur faciale F = 1,1875, la banque peut bien rembourser l'intégralité des dépôts avec une probabilité de 96%. Jean-Baptiste Desquilbet (Université Lille 1) 18 2015 La banque va-t-elle surveiller ? Si les deux emprunteurs échouent (LL) Si l'un des deux emprunteurs échoue et ou si les deux réussissent (HH) l'autre réussit (HL ou LH) La surveillance ne rapporte rien La surveillance accroît les revenus Accroissement attendu des revenus ≥ K par prêt → l'incitation à surveiller Si la banque ne surveille aucun prêt, alors elle fait faillite si un des deux prêts échoue → le banquier gagne 0 Si la banque surveille un prêt : • avec proba 16%, le prêt surveillé échoue, l'autre réussit → la banque accroît son revenu de 1 + F – 2B = 1 + F – 2,1875 • la banque est incitée à surveiller un prêt si 0,16(1+ F – 2,1875)⩾0,0002 soit F ⩾1,18875 La banque est incitée à surveiller 2 prêts si 0,32(1+ F – 2,1875)⩾0,0002×2 soit (encore) F ⩾1,18875 Jean-Baptiste Desquilbet (Université Lille 1) 19 2015 La nécessité de fournir au banquier une incitation... • à surveiller • à éviter faillite quand un seul prêt fait défaut … implique un profit pour le banquier → une « rente de contrôle » Avec 2 prêts : proba 0,64 0,32 0,04 somme reçue (avec F = 1,18875) 2F F+1 0 gain (créance résiduelle au-delà de 2B = 2,1875) 0,19 = 2F – 2B 0,00125 = F + 1 – 2B 0 (faillite et liquidation) • gain espéré du banquier = 0,122 soit 0,061 / prêt > K = 0,0002 • rente de contrôle = 0,0608 / prêt Coût de délégation D = 0,1008 M€/prêt = Jean-Baptiste Desquilbet (Université Lille 1) coût de détresse financière de la banque 1 M€×4 % 20 + rente de contrôle 0,0608 M€ 2015 3.4- Résumé : intermédiation financière et diversification Parmi trois type de contrats : (1) pas de surveillance, dette diffuse de valeur faciale 1,3125 M€/emprunteur (2) surveillance directe : économise le coût de détresse financière S = 0,2 M€ mais coûte les coûts de surveillance mK = 2 M€ (3) surveillance déléguée : économise coût de détresse financière S = 0,2 M€ mais coûte les coûts de surveillance et de délégation K + D = 0,101 M€ … l'option (3) est meilleure, grâce à la diversification du portefeuille de prêts. La diversification permet à l'IF de fournir une surveillance déléguée à coût réduit : • la proba que la banque fasse défaut diminue • la rente de contrôle diminue → 0 qd nombre de prêts iid → +∞ • le coût de délégation diminue • seul subsiste le coût de surveillance (inévitable) Jean-Baptiste Desquilbet (Université Lille 1) 21 2015 À la limite (concurrence et diversification parfaites) : • coût du capital attendu pour entrepreneur : 5,02% • valeur faciale de la dette : F t.q. 0,8 F + 0,2×1=1,0502 soit F = 1,06275 • la rentabilité attendue de la banque est de 5% après coûts de surveillance Mais en pratique : • le risque de défaut des emprunteurs est corrélé positivement • le nombre de prêts en portefeuille est limité Message général : • la diversification permet à la banque de transformer de la dette surveillée (prêt aux entrepreneurs) en dette non surveillée (dépôts bancaires) • l'organisation bancaire minimise la somme des coûts de surveillance et de détresse financière Jean-Baptiste Desquilbet (Université Lille 1) 22 2015 4- Conclusion : 4.1- Conséquences en matière de politique économique La banque a intérêt à se couvrir contre tout risque qu'elle ne peut pas contrôler via surveillance (en particulier le risque de taux d'intérêt) La diversification rend les dépôts plus sûrs que les prêts : • même sans assurance des dépôts • éviter toute réglementation empêchant la diversification des prêts bancaires (sectorielle, géographique) si diversification insuffisante Jean-Baptiste Desquilbet (Université Lille 1) → proba de faillite bancaire + grande → rentes de contrôle + élevées 23 2015 4.2- Rôle de la dette dans l'intermédiation financière droit de liquider en cas de défaut → pouvoir du créancier → incitation à rembourser mais la liquidation peut être inefficace → intérêt de la surveillance (liquider judicieusement) les intermédiaires financiers (banques) : • centralisent la surveillance, évitent la duplication des coûts de surveillance • achètent de la dette qu'elles surveillent (prêt) • émettent de la dette non surveillée (dépôts) • effectuent cette transformation grâce à la diversification des prêts • remplissent ainsi leur rôle de surveillance déléguée Jean-Baptiste Desquilbet (Université Lille 1) 24 2015 4.3- Questions théoriques : cf. Gorton & Winton (2003), « Financial Intermediation », in Constantinides, in Harris et Stulz (editors), Handbook of the Economics of Finance, Elsevier, ch. 8, pp. 431-552 coût de surveillance : • ex-post, en cas de défaillance (Townsend 1979) → costly state verification • ex-ante (Diamond 1984) → non contingent → forme précise des contrats de financement : • dette (Townsend) • indéterminée (Diamond) : dette ou fonds propres surveillance et diversification : • intermédiaires non infiniment diversifiés en pratique • existence d’un risque systématique (non diversifiable) • arbitrage entre coût de surveillance d’un « gros » intermédiaire et bénéfice de la diversification → taille optimale de l’IF Jean-Baptiste Desquilbet (Université Lille 1) 25 2015 Banques comme productrices d’information (i) Asymétries d’information / acquisition coûteuse : • problème de fiabilité (prouver qu’une info valable a bien été produite?) Leland & Pyle (1977) : dans un contexte d’antisélection, en prenant une part dans le projet, l’entrepreneur signale la qualité • problème d’appropriabilité (l’info est un « bien public ») cf. paradoxe de Grossman-Stiglitz (1980) : sur un marché efficient, les prix reflètent toute l'information disponible → inutile de payer pour s'informer → plus personne ne s'informe → quelle information est contenue dans les prix ? → l’IF légitimée sous forme de : • « vendeur d’information » : agence de notation • « gestionnaire de portefeuille délégué » : fonds mutuel, hedge fund, banque Jean-Baptiste Desquilbet (Université Lille 1) 26 2015 (ii) Apprentissage et relations de long terme : • complexifier les modèles théoriques • une seule interaction prêteur/emprunteur • chaque emprunteur se finance auprès d’un seul prêteur • introduire des éléments plus réalistes • conditions des prêts, renégociation • multiplicité des prêteurs, concurrence → Problème de « rente informationnelle » dans la relation de long terme banque externe – informée taux débiteur + élevé rente pour la banque interne si taux débiteur reflète le « risque moyen », seuls les « mauvais » risques changent de banque (malédiction du vainqueur) Jean-Baptiste Desquilbet (Université Lille 1) 27 Taux trop élevé pour les « bons » emprunteurs en relation établie (hold-up) Concurrence pour les emprunteurs « libres » : trop de fonds pour les « mauvais » emprunteurs 2015 Relations de long terme Avantages Inconvénients amélioration des conditions de contrats absence de concurrence (hold-up) : • encourage la réputation • emprunteur « exploite » la banque • meilleur accès au crédit si relation • banque « exploite » l’emprunteur établie rente informationnelle • plus grande flexibilité emprunteur sans financement en cas de rentes futures difficulté de la banque Jean-Baptiste Desquilbet (Université Lille 1) 28 2015