la situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une
Transcription
la situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une
LA SITUATION DES JEUNES CANADIENS AVEUGLES ET AYANT UNE BASSE VISION : Une étude des styles de vie, de la qualité de vie et de l’emploi Avril 2005 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision © 2005 L’Institut national canadien pour les aveugles Il est interdit de reproduire, d’enregistrer ou de diffuser, en tout ou en partie, le présent ouvrage par quelque procédé que ce soit, électronique, mécanique, photographique, sonore, magnétique ou autre, sans avoir obtenu au préalable l’autorisation écrite de l’éditeur. ISBN 0-921122-11-X Titre : La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision : Une étude des styles de vie, de la qualité de vie et de l’emploi L’Institut national canadien pour les aveugles Chercheurs : Deborah Gold, Ph.D. Alexander Shaw, Ph.D. Auteurs : Alexander Shaw, Ph.D. Deborah Gold, Ph.D. Helen Simson, M.A. Traduction : Marie-Josée Thibault, Apriori Communication Pour obtenir des exemplaires de La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision : Une étude des styles de vie, de la qualité de vie et de l’emploi veuillez communiquer avec : L’Institut national canadien pour les aveugles Siège social 1929, avenue Bayview Toronto (Ontario) M4G 3E8 Adresse électronique : [email protected] www.inca.ca Un sommaire du rapport est disponible à l’adresse www.inca.ca. Cette publication est également offerte en anglais et en formats alternatifs dans les deux langues officielles. Remerciements : La production de ce document a été rendue possible grâce à la contribution financière du Programme de partenariats pour le développement du gouvernement du Canada, Bureau de la condition des personnes handicapées. Nous remercions chaleureusement les personnes suivantes pour leur assistance au cours de cette étude : Dr Karen Wolffe (American Foundation for the Blind) Linda Studholme (Directrice nationale, Service de la recherche et développement des services nationaux de l’INCA) Biljana Zuvela (Assistante de recherche) La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision SOMMAIRE DU RAPPORT Le projet sur les styles de vie des jeunes est une étude nationale approfondie visant à mieux connaître la vie quotidienne des jeunes aveugles et des jeunes ayant une basse vision. Le projet a été financé par le Programme de partenariats pour le développement de Développement social Canada. L’étude a été conçue afin d’explorer la vie des jeunes dans quatre domaines : l’emploi, les activités de la vie quotidienne, la vie sociale et l’école. Il est à souhaiter qu’en apprenant davantage à propos des jeunes selon ces aspects de la vie, des programmes de services plus pertinents soient conçus. Il est également à souhaiter que les conclusions de cette étude servent de tremplin pour de nouvelles recherches qui pourraient répondre à des questions précises au sujet des jeunes aveugles et des jeunes ayant une basse vision. Méthodologie Une version adaptée d’un questionnaire développé par Dre Karen Wolffe, conseillère en orientation professionnelle et chercheuse de Austin, dans l’État du Texas, a été utilisée pour la partie principale de l’étude. Dre Wolffe a offert ses services de consultation dans le cadre de la présente étude. Trois cent vingt jeunes aveugles et ayant une basse vision ont participé à cette partie de l’étude. La version adaptée du questionnaire consistait en des questions liées à chacun des aspects de la vie mentionnés ci-dessus. Spécifiquement, dans le domaine professionnel, les jeunes devaient répondre à des questions à propos de leurs antécédents professionnels, leur emploi actuel, leur charge de travail (si actuellement salariés), ainsi que le niveau et le type d’assistance dont ils ont besoin au travail. Dans le domaine social, les jeunes étaient amenés à décrire leurs réseaux sociaux et le type d’activités auxquelles ils participaient avec leurs amis, ainsi que les obstacles auxquels ils devaient faire face dans leur vie sociale. Ils étaient également invités à indiquer leur état matrimonial ou leur expérience quant à leurs fréquentations. Enfin, toujours dans le domaine de la vie sociale, il était demandé aux jeunes de discuter du niveau de support social reçu et de leurs types d’activités sociales et de loisirs. Dans le domaine scolaire, les jeunes indiquaient leur niveau de scolarité, le ou les types d’écoles fréquentées (ex. : internat ou non), le niveau d’assistance nécessaire pour accomplir leurs devoirs et leur rendement scolaire. Finalement, dans le domaine des activités quotidiennes, les jeunes ont exprimé les types d’activités qu’ils étaient en mesure de faire, le niveau d’assistance nécessaire leur permettant d’accomplir certaines tâches, dont la cuisine ou le lavage, et s’ils utilisaient des adaptations spéciales pour y arriver. Ils ont également mentionné dans quelle mesure leurs parents s’attendaient à ce qu’ils participent à ces activités au cours des ans. Pendant que tous les participants remplissaient un questionnaire de base (durée d’environ 45 minutes), cinquante et un (51) participants remplissaient également une version étendue du questionnaire (durée d’environ une heure trente) avec des questions supplémentaires détaillées. Des renseignements ont été également rassemblés de diverses façons. Spécifiquement, certains jeunes ont participé à des entretiens en profondeur conçus dans le but d’explorer plus à fond certaines des questions soulevées dans les questionnaires généraux (ci-dessus). Également, certains jeunes ont rempli des journaux de l’emploi du temps. Dans les journaux de l’emploi du temps, les jeunes devaient écrire la nature et le type d’activités qu’ils avaient fait la journée précédente. Le but des journaux de l’emploi du temps était d’en apprendre davantage sur la façon dont les jeunes passaient le temps et si trop de temps était consacré à la réalisation d’activités en iii La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision particulier comme, par exemple, les déplacements. Les groupes de discussion visaient à atteindre deux objectifs : préparer les questions à poser au cours de l’étude et apporter de l’aide dans l’interprétation des résultats de l’étude. Enfin, certains parents de jeunes qui avaient participé à l’étude ont accepté de remplir un questionnaire destiné aux parents. Ce dernier avait un double objet : l’un visait à obtenir des informations supplémentaires sur la vie des jeunes handicapés visuels et l’autre visait à se renseigner au sujet de l’expérience des parents qui subviennent aux besoins d’un enfant ayant un handicap visuel. Résultats DOMAINE PROFESSIONNEL Vingt-neuf pour cent des jeunes ont déclaré être actuellement salariés, ce qui est très homogène avec la documentation qui indique qu’environ 70 % des personnes vivant avec une déficience visuelle au Canada ne sont pas des travailleurs pourvus d’un emploi rémunéré (tout comme aux États-Unis). De tels taux analogues de chômage dans ces contextes significativement différents, au point de vue de la législation aux États-Unis et au Canada, peuvent indiquer que le stigmate social concernant la cécité persiste malgré les initiatives pour l’équité et les droits humains. Parmi les participants salariés, ceux ayant une basse vision étaient plus susceptibles que les participants aveugles d’avoir déjà occupé un emploi rémunéré et également plus susceptibles de travailler à l’heure actuelle. Ceci est également homogène avec les conclusions de la documentation indiquant que le taux de chômage est plus élevé chez les personnes aveugles que chez les personnes ayant une déficience visuelle moins grave. Trente-sept pour cent des participants qui n’étaient pas salariés étaient en recherche active de travail. Cependant, lorsque leur était posée la question à savoir combien de temps par jour consacraient-ils à la recherche d’emploi, 78 % ont déclaré qu’ils consacraient « une heure ou moins » par jour à des activités de recherche d’emploi (le choix minimal de l’échelle proposée). Bien que les participants aveugles et les participants ayant une basse vision se considèrent de façon égale à la recherche active d’un emploi, le premier groupe était plus susceptible de dire qu’il consacrait une heure ou moins par jour à la recherche d’un travail. Les participants aveugles étaient également plus susceptibles de déclarer qu’ils n’avaient pas soumis une seule demande d’emploi au cours de la dernière année et qu’ils n’avaient pas eu d’entrevue au cours de la dernière année. Il est intéressant que de nombreux participants qui déclaraient être en recherche active d’emploi passaient si peu de temps à des activités liées à la recherche d’un travail et que nombre d’entre eux n’avaient pas soumis une seule demande d’emploi au cours de la dernière année. Il est particulièrement intéressant de se demander si les jeunes ayant une déficience visuelle comprennent que la recherche de travail nécessite un certain nombre de tâches dont fouiller les petites annonces, activer son réseau de contacts, trouver des renseignements au sujet d’organisations et, le cas échéant, développer ses compétences. De nouveau, ceci soulève deux questions : 1. Les jeunes sont-ils informés des différentes tâches nécessaires à une recherche efficace d’emploi? et 2. Les jeunes sont-ils adéquatement préparés à une vaste gamme de perspectives d’emploi? Puisque tant de jeunes, de façon générale, n’avaient pas rempli un formulaire de demande d’emploi ou n’avaient pas eu d’entrevue au cours de la dernière année, il s’agit d’une source de grande inquiétude pour les jeunes et les professionnels. iv La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision Les participants ont déclaré être à la recherche d’emplois dans les secteurs suivants : le travail de bureau; le service à la clientèle; les technologies de l’information; la vente au détail; le travail manuel; les services sociaux et éducatifs; et les arts. Les postes les plus communément recherchés se trouvent dans les catégories suivantes : le travail de bureau, le service à la clientèle et les services sociaux et éducatifs. Cette conclusion est homogène avec la documentation du domaine de la déficience visuelle laquelle indique qu’il est proposé aux jeunes handicapés visuels une gamme limitée d’options professionnelles en comparaison aux options qui s’offrent réellement à eux. De l’information anecdotique de la part de conseillers en orientation professionnelle suggère également que les jeunes ayant une déficience visuelle sont souvent dirigés vers des types d’emploi en particulier, la plupart du temps à cause de présomptions stéréotypées à propos du potentiel d’employabilité et des compétences des personnes handicapées visuelles. Les obstacles ou défis liés à l’emploi déclarés par les participants sont homogènes avec ceux identifiés dans des études précédentes (les références se trouvent dans le rapport intégral). Ils comprennent : un accès limité au matériel et à l’équipement adapté ainsi qu’à l’information; une attitude négative chez les employeurs ou employeurs potentiels; une intolérance des autres, un manque de sensibilisation du public; un meilleur accès au transport; des problèmes personnels; et les exigences de l’emploi. En dépit du fait que les participants ont déclaré avoir rencontré un grand nombre de barrières et de défis face à l’emploi, ces mêmes participants ont aussi exprimé beaucoup d’optimisme face à la possibilité de surmonter ces obstacles. Cet optimisme était surtout marqué chez les plus jeunes participants (100 %); ceci peut s’expliquer du fait que nombre d’entre eux n’avaient pas encore eu à faire face à ces défis et n’étaient pas encore à un point de leur vie où ils devaient être financièrement autonomes. Cependant, l’optimisme était également élevé chez les participants plus âgés (84 %) qui ont probablement eu une expérience directe avec de nombreux obstacles liés à l’emploi. Cette conclusion se révèle encourageante compte tenu des défis auxquels devront faire face les jeunes handicapés visuels. Il convient de noter, cependant, que les parents ne partageaient pas cet optimisme que leurs enfants seraient en mesure de surmonter de tels obstacles. En effet, environ la moitié des parents interviewés étaient d’opinion que ces obstacles ne pouvaient être surmontés. DOMAINE SOCIAL Aucune différence n’a été relevée en ce qui a trait au soutien social et à l’ampleur du réseau social chez les participants aveugles et les participants handicapés visuels. Cependant, un examen des fréquentations et de la vie romantique des participants suggèrent des différences marquées entre ces deux groupes. Spécifiquement, bien que les participants aveugles et ceux ayant une basse vision représentent une même probabilité d’être mariés, 28 % des participants ayant une basse vision et 20 % des participants aveugles ont déclaré avoir un petit ami ou une petite amie. Également, 56 % des jeunes ayant une basse vision ont déclaré avoir des fréquentations comparativement à 44 % des jeunes aveugles. Il a été demandé aux participants s’ils avaient fait l’expérience de défis ou d’obstacles dans leur vie sociale. Bien qu’environ la moitié des participants aient déclaré avoir fait l’expérience de tels défis, les participants ayant une basse vision sont plus susceptibles d’en avoir fait l’expérience. Spécifiquement, 56 % des jeunes ayant une basse vision ont fait l’expérience de tels obstacles comparativement à 40 % des jeunes aveugles. Également, 54 % des jeunes plus âgés comparativement à 45 % des plus jeunes ont fait l’expérience de tels obstacles. Les jeunes plus v La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision âgés font peut-être l’expérience de défis supplémentaires car ils ne se trouvent plus dans un environnement scolaire, entourés d’amis, mais doivent plutôt se créer un autre environnement social. Cependant, étant donné un certain nombre de commentaires obtenus au cours des entrevues qualitatives indiquant que la vie sociale est en réalité plus positive qu’elle ne l’était à l’école, nous ne pouvons présumer que vieillir entraîne automatiquement une réduction des occasions sociales. Il est possible que les jeunes plus âgés, cependant, vivent près de leur milieu de travail lequel n’est peut-être pas idéalement situé pour mener une vie sociale active. Les jeunes ayant une basse vision peuvent faire face à des défis supplémentaires simplement parce que leurs activités, telles que les fréquentations, sont plus fréquentes et qu’ils sont plus susceptibles d’avoir des amis voyants qui les amènent à participer à des activités nécessitant beaucoup de vision. En outre, les jeunes qui ont une basse vision sont souvent en mesure de voir ce qu’ils manquent. Des études antérieures et des rapports isolés (ex. : Goffman, 1967) indiquent que les jeunes ayant une vision partielle sont très conscients du stigmate associé à leur déficience visuelle et ressentent un grand besoin de s’intégrer. Ne pas être en mesure de conduire une voiture, par exemple, peut constituer une barrière à la participation aux activités sociales de la part des jeunes handicapés visuels qui demeurent dans de petites villes où le service de transport est pauvre ou inexistant et où la plupart des jeunes conduisent une voiture ou un véhicule tout terrain et où les motos hors route sont de populaires outils récréatifs et sociaux. Dans ces cas, le manque de capacité visuelle pour opérer les véhicules motorisés peut être décuplé par le manque d’amis intéressés à les conduire à des activités sociales ou à les inclure d’autres façons. La conclusion indiquant que les participants ayant une basse vision perçoivent de plus grands défis tant dans le domaine de l’emploi que dans le domaine social soutient ce qui est avancé dans la documentation, c’est-à-dire que les personnes ayant une déficience visuelle font face à de plus grandes difficultés au cours d’activités aux côtés de pairs voyants. Il est possible que les autres s’attendent à ce qu’ils réussissent à des niveaux comparables aux jeunes voyants. Cette attente peut dans certains cas être à l’origine du fait que les jeunes voyants ne sont pas conscients de leur déficience visuelle. En effet, 36 % des participants qui ont une basse vision ont indiqué que leur déficience visuelle n’était pas apparente aux autres, comparativement à 28 % des participants aveugles. Ces conclusions étaient plus prononcées chez les participants masculins et plus jeunes ce qui peut suggérer que a) les jeunes hommes ayant une basse vision font face à des défis particuliers associés à devoir vivre dans un monde de voyants ou b) les jeunes hommes ayant une basse vision font de plus grands efforts pour cacher leur déficience visuelle de façon à « passer » pour voyants. ACTIVITÉS DE LA VIE QUOTIDIENNE Dans chacun des sous-domaines du questionnaire des activités de la vie quotidienne (gestion du temps, gestion du budget, organisation personnelle et économie domestique), les participants aveugles exécutent moins de tâches que les participants ayant une basse vision. Ces conclusions concordent avec la documentation qui indique que de faibles niveaux de vision coïncident avec une faible participation aux activités de la vie quotidienne. (Veuillez consulter le document intégral pour les références.) La raison la plus explicite pour laquelle une faible vision est associée à une moindre participation aux activités de la vie quotidienne s’explique simplement par le fait que ces activités nécessitent une vision importante. Cependant, un examen des rapports au sein du groupe des jeunes aveugles révèle une grande variabilité chez les participants dans le nombre et le type d’activités vi La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision exécutées. En effet, ils font appel à un certain nombre de stratégies de façon à effectuer ces activités. Ces stratégies incluent placer des autocollants en braille sur les fours à micro-ondes afin de régler les périodes de temps appropriées et utiliser des logiciels adaptés dans le but d’effectuer des opérations bancaires en ligne. Cette conclusion suggère que la variabilité résulte non seulement du niveau de vision, mais de l’utilisation de stratégies d’adaptation pour compenser le manque de vision. En outre, ceci indique qu’avec la pratique et de la formation, de nombreux jeunes, dont ceux qui ont peu ou pas de vision, pourraient exécuter la plupart ou la totalité des tâches de la vie quotidienne. La présente étude a également exploré l’incidence des attentes parentales sur le niveau de participation des jeunes aux activités de la vie quotidienne. Les données démontrent que plus le niveau d’attente des parents était élevé lorsque les participants étaient jeunes, plus grande était la mesure de leur participation aux activités de la vie quotidienne lorsque plus âgés. L’étude démontre que c’est le cas même après avoir pris en considération un nombre de facteurs confusionnels tels que l’âge, le niveau de vision et le niveau de scolarité. En outre, plus les attentes des parents étaient élevées dans le domaine des activités de la vie quotidienne lorsque les participants étaient jeunes, plus ils sont susceptibles d’être actuellement salariés. L’une des explications possibles à ces conclusions est que les enfants qui ne sont pas encouragés par les parents à apprendre les activités de la vie quotidienne n’apprennent pas les habiletés de base de l’autonomie dont ils auront plus tard besoin dans leur vie afin d’obtenir et de garder un emploi. Ceci soutient le modèle d’information scolaire et professionnelle proposée par Wolffe et Sacks (1997) dans lequel on affirme que l’apprentissage des activités de la vie quotidienne constitue un élément essentiel dans l’acquisition des aptitudes liées à l’emploi. Tout comme pour les enfants voyants, les familles diffèrent quant au degré d’encouragement à l’autonomie. Cependant, avec les enfants aveugles, ceci peut s’avérer d’une grande importance à l’âge adulte. Recommandations Trois des recommandations tirées de ces conclusions sont les suivantes : 1. Les jeunes sont peut-être mal préparés au processus de recherche d’emploi et peuvent ignorer ce qui est nécessaire de faire pour trouver du travail. En conséquence, il est important qu’ils reçoivent une orientation professionnelle approfondie, idéalement, aussi tôt dans leur vie que possible. 2. Il est important que les parents de jeunes ayant une déficience visuelle soient informés de l’importance du développement et de l’utilisation des habiletés de la vie quotidienne chez leurs enfants. Ces habiletés sont essentielles pour l’employabilité future et l’autonomie. Les parents doivent être informés que leurs enfants sont capables d’apprendre à effectuer ces tâches avec des adaptations appropriées. 3. Il est important que les conseillers aient une appréciation de certaines des difficultés auxquelles font face les jeunes ayant une déficience visuelle lorsqu’ils s’engagent dans des activités aux côtés de pairs voyants qui sont ou non conscients de leur déficience visuelle. vii La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision viii La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision TABLE DES MATIÈRES SOMMAIRE DU RAPPORT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .iii Méthodologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .iii Résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .iv Domaine professionnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .iv Domaine social et des loisirs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .v Activités de la vie quotidienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .vi Recommandations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .vii LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .xi JUSTIFICATION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1 REVUE DE LA DOCUMENTATION CONSULTÉE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1 Emploi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1 Domaine scolaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .3 Vie sociale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .4 Activités de la vie quotidienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5 Styles de vie et qualité de vie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5 LA PRÉSENTE ÉTUDE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .7 Objectif de l’étude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .7 HYPOTHÈSES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .7 Domaine des activités de la vie quotidienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .7 Domaine social et des loisirs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .8 Domaine scolaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .8 Domaine professionnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .8 Des hypothèses additionnelles visent à explorer les incidences des facteurs sociodémographiques, les interrelations entre les différents modes de vie et la qualité de vie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .8 HYPOTHÈSES EXPLORATOIRES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .9 MODÈLE DE RECHERCHE ET MÉTHODES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .9 Stratégie générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .9 Participants et méthodes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .10 Conception . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .11 Outils . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .11 Questionnaire des styles de vie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .11 Le questionnaire des parents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .11 Journaux de l’emploi du temps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .12 Analyses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .11 RÉSULTATS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .12 Statistiques de l’échantillon dans son ensemble . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .12 Tests d’hypothèses : Comparaison des participants aveugles et des participants ayant une basse vision . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .14 Activités de la vie quotidienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .14 Domaine social et des loisirs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .16 Domaine scolaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .17 Domaine professionnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .17 Autres hypothèses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .20 Attentes des parents et activités de la vie quotidienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .21 Facteurs ayant une incidence sur la qualité de vie des jeunes aveugles ou des jeunes ayant une basse vision : l’emploi augmente-t-il la qualité de vie? . . . . . . . . . .22 ix La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision Facteurs ayant une incidence sur la participation des jeunes à un niveau élevé d’activités sociales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .22 Facteurs ayant une incidence sur la situation d’emploi des jeunes . . . . . . . . . . . . . . . . . .23 Analyse de données exploratoires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .23 Domaine professionnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .23 Situation d’emploi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .23 Avez-vous déjà occupé un emploi rémunéré? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .23 Le processus de recherche d’emploi — question posée uniquement aux jeunes en recherche active d’emploi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .25 Combien de temps consacrez-vous à la recherche d’un travail? . . . . . . . . . . . . . .25 Combien de demandes d’emploi ont-elles été soumises au cours de la dernière année? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .26 Combien d’entrevues avez-vous eues au cours de la dernière année? . . . . . . . . .28 Expérience de recherche d’emploi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .29 Développement des compétences afin d’augmenter l’employabilité . . . . . . . . . . . . . .31 Types d’emploi recherchés par les jeunes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .32 Obstacles à l’employabilité (question posée à tous les participants) . . . . . . . . . . . . . .33 Conseils au sujet de l’employabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .34 Domaine social . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .35 Réseaux d’amis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .35 Bâtir des relations d’amitié . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .39 Activités avec les amis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .39 Relation avec les parents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .42 Activités parascolaires et activités de loisirs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .44 Mariage et fréquentations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .44 Défis et obstacles dans la vie sociale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .45 Vie sociale en ligne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .46 Activités de la vie quotidienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .47 Domaine scolaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .48 Devoirs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .49 Quelle est la moyenne de vos notes en classe? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .49 Où faites-vous vos devoirs? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .49 Recevez-vous de l’aide aux devoirs et, si oui, de la part de qui? . . . . . . . . . . . . . .49 La perspective des parents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .49 Journaux de l’emploi du temps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .51 DISCUSSION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .51 Domaine professionnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .52 Domaine social et des loisirs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .57 Activités de la vie quotidienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .64 Faiblesses de l’étude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .66 Recherche future . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .68 CONCLUSION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .68 RÉFÉRENCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .70 x La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision TABLE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES Tableau Tableau Tableau Tableau Tableau 1 2 3 4 5 Graphique Graphique Graphique Graphique Graphique Graphique Graphique TABLEAUX Activités de la vie quotidienne selon la fréquence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .15 Matrice de corrélations des principales variables en régression . . . . . . . . . . . . .20 Types d’emploi recherchés par les jeunes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .32 Barrières ou défis à l’employabilité ou au cheminement de carrière . . . . . . . . .34 Sommaire des données concernant les relations d’amitié . . . . . . . . . . . . . . . . .39 : : : : : 1 2 3 4 5 6 7 : : : : : : : Graphique 8 : Graphique 9 : Graphique 10 : Graphique 11 : Graphique 12 : Graphique 13 : Graphique 14 : Graphique 15 : Graphique 16 : Graphique 17 : Graphique 18 : Graphique 19 : Graphique 20 : Graphique 21 : Graphique Graphique Graphique Graphique Graphique Graphique Graphique 22 23 24 25 26 27 28 : : : : : : : GRAPHIQUES Probabilité d’avoir des fréquentations (selon le niveau de vision) . . . . . . . . . . .17 Probabilité d’avoir occupé un emploi rémunéré (selon le niveau de vision) . . . .18 Probabilité d’être actuellement salarié (selon le niveau de vision) . . . . . . . . . . .18 Défis face à l’emploi ou à l’objectif de carrière (selon le niveau de vision) . . . . .19 Probabilité d’apporter du travail à la maison (selon le niveau de vision) . . . . . .19 Probabilité de recevoir de l’aide au travail (selon le niveau de vision) . . . . . . . .20 Probabilité d’avoir déjà occupé un emploi rémunéré (selon la cohorte d’âge) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .24 Emploi rémunéré (selon la cohorte d’âge) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .24 Probabilité d’être à la recherche active de travail (selon la cohorte d’âge) . . . .25 Temps consacré quotidiennement à la recherche d’un travail (selon le niveau de vision) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .26 Temps consacré quotidiennement à la recherche d’un travail (selon la cohorte d’âge) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .26 Nombre de demandes d’emploi soumises au cours de la dernière année (selon le niveau de vision) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .27 Nombre de demandes d’emploi soumises au cours de la dernière année (selon la cohorte d’âge) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .27 Nombre de demandes d’emploi soumises au cours de la dernière année (selon le sexe) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .28 Nombre d’entrevues au cours de la dernière année (selon le niveau de vision) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .28 Nombre d’entrevues au cours de la dernière année (selon la cohorte d’âge) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .29 Nombre d’entrevues au cours de la dernière année (selon le sexe) . . . . . . . . .29 Impression de l’expérience de recherche d’emploi (selon le niveau de vision) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .30 Impression de l’expérience de recherche d’emploi (selon la cohorte d’âge) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .30 Impression de l’expérience de recherche d’emploi (selon le sexe) . . . . . . . . . . .31 Développement des compétences afin d’augmenter l’employabilité (selon le niveau de vision) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .31 Défis ou barrières à l’emploi (selon le niveau de vision) . . . . . . . . . . . . . . . . . . .33 Défis ou barrières à l’emploi (selon la cohorte d’âge) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .33 Nombre de bons amis (selon le niveau de vision) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .35 Nombre de bons amis (selon la cohorte d’âge) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .35 Nombre de bons amis (selon le sexe) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .36 Niveau de vision de la plupart des amis (selon le niveau de vision) . . . . . . . . . .36 Niveau de vision de la plupart des amis (selon la cohorte d’âge) . . . . . . . . . . . .37 xi La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision Graphique 29 : Niveau de vision de la plupart des amis (selon le sexe) . . . . . . . . . . . . . . . . . . .37 Graphique 30 : Apparence de la déficience visuelle pour les amis (selon le niveau de vision) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .38 Graphique 31 : Apparence de la déficience visuelle pour les amis (selon le sexe) . . . . . . . . . . .38 Graphique 32 : Apparence de la déficience visuelle pour les amis (selon la cohorte d’âge) . . .38 Graphique 33 : Possibilité de faire des activités avec les amis (selon le niveau de vision) . . . .40 Graphique 34 : Mesure de la participation des jeunes au Niveau passif d’activités sociales, au Niveau moyen d’activités sociales et au Niveau élevé d’activités sociales . .41 Graphique 35 : Relation avec les parents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .42 Graphique 36 : Encouragement à l’autonomie par les parents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .42 Graphique 37 : Capacité de parler ouvertement avec les parents (selon le sexe) . . . . . . . . . . .43 Graphique 38 : Encouragement des parents à inviter des amis à la maison . . . . . . . . . . . . . . .43 Graphique 39 : Encouragement des parents à sortir avec les amis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .43 Graphique 40 : État matrimonial (selon la cohorte d’âge) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .44 Graphique 41 : Rencontre en ligne de nouvelles personnes (selon le niveau de vision) . . . . . .46 Graphique 42 : Niveau de vie sociale en ligne (selon la cohorte d’âge) . . . . . . . . . . . . . . . . . . .47 Graphique 43 : Niveau de scolarité atteint (selon le niveau de vision) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .48 xii La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision JUSTIFICATION Au Canada aujourd’hui, on offre aux jeunes handicapés visuels l’occasion de participer à des programmes d’initiation à la vie professionnelle. Cependant, bien qu’il existe des preuves cliniques et anecdotiques concernant l’utilité de ces programmes, il existe peu de recherches formelles démontrant leur efficacité. Une meilleure connaissance de la vie des jeunes canadiens handicapés visuels augmentera la capacité des programmes d’emploi à répondre aux besoins des clients. Elle contribuera également à évaluer à quel moment l’initiation à la vie professionnelle doit débuter. La présente étude est la première à examiner de façon globale les styles de vie et la qualité de vie des jeunes handicapés visuels au Canada. Un certain nombre d’études menées au Canada ont exploré la vie des jeunes. Par exemple, l’étude intitulée National Longitudinal Study of Children and Youth explore les caractéristiques et l’expérience de vie des enfants et des adolescents canadiens au cours des ans. Cependant, il n’est pas possible d’extraire de ses résultats des renseignements spécifiques au sujet de jeunes handicapés visuels. Un certain nombre de questions demeurent sans réponse au sujet de la vie des jeunes handicapés visuels au Canada, notamment : la nature des activités auxquelles ils participent (ex. : activités sociales et de loisirs) et les jalons de développement dans leur vie (ex. : quitter la maison des parents ou se marier). Bien que certaines recherches aient été menées aux États-Unis (ex. : Wolffe et Sacks, 1977) et en Grande-Bretagne (ex. : Tobin et Hill, 1988) avec des jeunes handicapés visuels, elles ne sont pas approfondies et on ne peut systématiquement généraliser leurs conclusions aux jeunes canadiens. REVUE DE LA DOCUMENTATION CONSULTÉE Emploi Le taux de chômage (par opposition au taux d’activité) des personnes handicapées visuelles demeure autour de 70 % aux États-Unis et au Canada, malgré une législation visant à protéger les personnes handicapées de la discrimination et malgré des efforts de la part de conseillers en orientation professionnelle pour faciliter la transition des étudiants de l’école au travail (Sacks, Wolffe et Tierney, 1998). En outre, le groupe professionnel de cette population est limité comparativement aux membres voyants de la population (Sacks, Wolffe et Tierney, 1998). Malgré le faible taux d’emploi de la population handicapée visuelle, ce groupe n’est pas homogène. Parmi les personnes handicapées visuelles salariées, il existe une grande diversité de leurs résultats d’emploi qui varient selon des facteurs tels que la nature et la gravité de leur déficience visuelle et d’autres variables telles que leur niveau de scolarité et leur situation socioéconomique. Par exemple, le taux d’emploi et le revenu moyen des ménages sont plus faibles et le recours à l’assistance sociale plus élevé chez ceux dont la cécité atteint les deux yeux que chez ceux ayant une déficience visuelle moins grave (Houtenville, 2003). Également, de nombreuses personnes ayant une déficience visuelle sont pourvues d’un emploi rémunéré dans des postes haut placés. Même ceux qui ne sont pas salariés, selon O’Day (1999), peuvent être radicalement différents quant à leur relation avec le marché de l’emploi. O’Day (1999) suggère que les personnes sans emploi et ayant une déficience visuelle peuvent être catégorisées comme étant « affiliées » (activement à la recherche d’emploi ou en formation); « résignées » (souhaitant trouver du travail, mais ayant abandonné); ou « transitionnelles » (en transition de la catégorie « affiliées » à « résignées ». 1 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision « L’emploi est la pierre angulaire d’une intégration constructive » (Lechelt, Moorthy, Brouillet, Moen, McFee et Hall, 1997, p. 1). L’emploi permet l’autonomie financière et la possibilité d’être en termes égaux avec les autres. Dans une société fortement orientée vers le travail, l’emploi est habituellement un précurseur à la valorisation et à l’acceptation par les autres. L’emploi dans la population en général et chez les personnes handicapées est également lié à l’estime de soi (Nosek, Hughes, Swedlund, Taylor et Swank, 2003). Le chômage est aussi lié à des problèmes émotifs et familiaux (Leonard et D’Allura, 1997). En général, l’emploi est associé à une meilleure qualité de vie. Un résumé de la documentation dans le domaine de la cécité et de la déficience visuelle révèle un certain nombre de barrières auxquelles les personnes ayant une déficience visuelle peuvent faire face au cours de leur recherche d’emploi. Au niveau social, les politiques gouvernementales peuvent créer des effets dissuasifs sur la volonté de trouver un travail rémunéré (McBroom, Crudden, Skinner et Moore, 1998). Par exemple, en Ontario, l’assistance sociale est offerte à ceux qui ne travaillent pas ou qui ont un handicap. Le manuel du Programme ontarien de soutien aux personnes handicapées stipule que les personnes handicapées peuvent recevoir 160 $ par mois (235 $ pour les familles) en plus de prestations rattachées aux programmes, mais des gains supérieurs à ces montants donnent lieu à une réduction de la prestation d’invalidité. En conséquence, les personnes handicapées peuvent être dissuadées de chercher de l’emploi si elles n’en trouvent pas qui soit à la fois intéressant et adéquatement rémunéré. Les prestations d’invalidité provinciales comprennent une aide financière pour des médicaments d’ordonnance et des appareils fonctionnels, et ces derniers sont également repris lorsque la personne quitte le programme de soutien pour les personnes handicapées pour occuper un emploi. Cette perte potentielle de prestations prolongées peut être particulièrement problématique pour les personnes ayant une déficience visuelle à cause du coût élevé des dispositifs adaptés. L’Institut Roeher (2002) affirme que les personnes qui effectuent la transition de programmes provinciaux de soutien du revenu (ex. : programmes de bien-être social et de prestations d’invalidité) vers un travail rémunéré voient souvent leurs prestations prolongées compromises. Même quand un délai de grâce de transition est offert dans certains territoires ou provinces au Canada, les personnes handicapées ne sont pas admises aux prestations une fois ce délai écoulé. Quand les revenus provenant d’un emploi ne correspondent pas à ceux provenant de mesures de soutien pour les personnes handicapées, il existe une grande force de dissuasion à se trouver un emploi. Ceci est particulièrement vrai lorsqu’une personne, qui doit faire face à des coûts élevés liés à sa déficience, considère une situation d’emploi qui n’offre pas un accès à des avantages sociaux de valeur analogue aux prestations reçues dans le cadre de mesures de soutien pour les personnes handicapées. En plus des politiques qui peuvent représenter des barrières à l’emploi, les employeurs sont généralement hésitants à embaucher des personnes handicapées visuelles. Selon Wolffe et Candela (2002), les employeurs sont préoccupés par rapport aux dépenses perçues, associées à l’adaptation en milieu de travail, aux délais entraînés par les travailleurs handicapés visuels avant l’atteinte d’une pleine productivité, ainsi que les difficultés potentielles dans le cas d’un renvoi d’un travailleur handicapé visuel dont le rendement n’est pas à un niveau acceptable. Dans une large mesure, ces préoccupations reflètent un manque d’expérience dans la manière de traiter avec une personne handicapée, spécifiquement avec un handicap visuel. Wolffe et Candela (2002) ont démontré que les employeurs qui ont déjà employé une personne handicapée sont beaucoup plus susceptibles d’engager de nouveau une personne handicapée. Candela et Wolffe (2001) suggèrent de plus qu’un consortium de l’emploi devrait inciter les nouvelles entreprises à 2 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision embaucher des personnes handicapées visuelles. Les inquiétudes et la réticence des employeurs face à l’embauche de personnes handicapées est probablement le reflet de stéréotypes sociaux associés à la cécité et une crainte par rapport à cette condition. La cécité est historiquement associée à une perception de dépendance et de passivité (Lukoff et Whiteman, s.d.) et une réaction de pitié est généralement ressentie envers une personne vivant avec ce handicap. Des étiquettes telles que malvoyant et aveugle conduisent à la reproduction et au renforcement de stéréotypes. Ce stigmate porte atteinte à la personne puisqu’il ne cadre pas avec l’idéal d’une personne travaillante et qui contribue à la société. Il a été démontré que les facteurs sociodémographiques et psychologiques ont une incidence sur l’employabilité. Les facteurs sociodémographiques incluent le sexe, l’âge, la race, le niveau de scolarité et le statut socioéconomique. Bien qu’il ait été également démontré que ces facteurs sont liés à l’emploi dans la population en général (Nosek, Hughes, Swedlund, Taylor et Swank, 2003; Leonard et D’Allura, 1997), il est possible qu’ils aient une incidence plus importante chez les personnes ayant une déficience visuelle. Par exemple, la vie dans une collectivité rurale peut limiter les occasions d’emploi, car l’accès au transport public n’est pas offert. Les facteurs psychologiques tels que la motivation à travailler, le développement des compétences, la connaissance de ses propres capacités, l’estime de soi, le soutien social et la disponibilité des réseaux sociaux jouent également un rôle important dans l’employabilité (Leonard et D’Allura, 2000). Domaine scolaire Bien que le taux de chômage soit très élevé chez les jeunes handicapés visuels, leur taux de présence dans les établissements postsecondaires est seulement 10 % de moins que les jeunes en général et considérablement plus élevé que chez les jeunes ayant d’autres types d’incapacités (Nagle, 2001). Richardson et Roy (2002) proposent en outre que l’avantage relatif d’études supérieures est même plus important chez les personnes ayant une déficience visuelle aidant ainsi à pallier ces éventuelles barrières à l’emploi. Selon Cole-Hamilton et Vale (2000), les étudiants handicapés visuels font souvent face à un certain nombre de défis dans le domaine scolaire. Certains de ces défis concernent l’obtention de manuels ou de documents en format approprié, des problèmes à s’y retrouver sur le campus et des difficultés à utiliser les catalogues de la bibliothèque. Richardson et Roy (2002) remarquent, cependant, que malgré des défis supplémentaires, le taux d’abandon des jeunes handicapés visuels est égal à celui de leurs pairs voyants et les diplômes qu’ils recevront seront en bout de ligne les mêmes. Certains chercheurs et conseillers en orientation professionnelle (ex. : Sacks, Wolffe et Tierney, 1998; Lewis et Iselin, 2002) appliquent un modèle d’information scolaire et professionnelle à la situation des jeunes handicapés visuels. Ils affirment qu’avec les adaptations nécessaires, les enfants ayant une déficience visuelle sont en mesure d’effectuer nombre d’activités tout comme leurs pairs voyants. Cependant, contrairement à leurs pairs voyants qui apprennent beaucoup en observant ceux qui en ont la garde, les enfants handicapés visuels doivent recevoir un enseignement direct et des occasions de mettre en pratique leurs habiletés. À cause de la perception que les enfants aveugles ne sont pas capables, les personnes qui en ont la garde diminuent leurs attentes et omettent également de fournir la formation directe nécessaire au développement des compétences. Une incapacité apprise peut en résulter (Seligman, 1991). À certains égards, ce problème peut même être plus important chez les jeunes 3 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision ayant une basse vision (par opposition aux jeunes complètement aveugles) car il est attendu d’eux qu’ils soient en mesure d’apprendre spontanément comme leurs pairs (MacCuspie, 1996). La responsabilité ne se limite pas aux parents parce que les professeurs et les autres personnes de l’entourage peuvent attribuer de semblables stéréotypes et avoir de faibles attentes par rapport aux enfants handicapés visuels. Également, sans maîtriser les connaissances élémentaires, il peut être difficile pour les enfants de développer des habiletés avancées et d’arriver à un niveau d’autonomie auquel devrait s’attendre un employeur (McBroom, Crudden, Skinner et Moore, 1998). La persistance de ces lacunes longtemps après les premières années peut avoir une incidence non seulement sur leur capacité à fonctionner en milieu de travail, mais également dans d’autres aspects de la vie. Spécifiquement, ils éprouvent souvent des défis à interagir socialement en milieu scolaire et à effectuer des activités de la vie quotidienne nécessaires à l’autonomie. Vie sociale En plus d’un taux élevé de chômage, les jeunes handicapés visuels ont tendance à s’isoler socialement dès qu’ils sortent de l’école, et cet isolement s’accroît avec l’âge, ils sont aussi plus susceptibles de continuer à vivre chez leurs parents après la fin des études Wolffe et Sacks, 1995). Cette tendance vers un isolement social se reflète dans les résultats de l’étude longitudinale américaine United States Longitudinal Transition Study qui indique que plus de la moitié des jeunes handicapés visuels ayant participé à l’étude n’étaient pas membres d’un club social ou communautaire (Valdes, Williamson et Wagner, 1990). Selon MacCuspie (1996), la capacité limitée des jeunes handicapés visuels d’apprendre spontanément s’étend à l’apprentissage dans le domaine social. MacCuspie (1996) suggère que : « En plus de limiter la variété, la fréquence et la nature des expériences sociales à partir d’un très bas âge, une déficience visuelle semble également s’interposer avec la capacité d’interpréter les messages sociaux ». Sacks, Kekelis et Gaylord-Ross (1997) suggèrent que des comportements tels que l’égocentrisme, l’insensibilité aux préoccupations et aux intérêts d’autrui, des structures linguistiques inhabituelles et une préférence à interagir avec des adultes sont communs chez les enfants handicapés visuels. Les difficultés associées à des aptitudes sociales pauvres sont décuplées à l’adolescence lorsque les jeunes ayant une déficience visuelle doivent non seulement faire face aux défis associés à cette période de développement, mais aussi aux défis additionnels liés à leur handicap. Selon Rosenblum (2000) ceux-ci peuvent inclure : un manque de pairs ou de modèles aveugles ou ayant une basse vision, la réalité que leur handicap devienne plus apparent, un malaise à parler de leur handicap et des défis dans les amitiés à cause de leur handicap. Une déficience visuelle peut également avoir une incidence négative sur le statut social; les jeunes peuvent être tolérés sans être réellement acceptés par leurs pairs (MacCuspie, 1996). En outre, ils peuvent faire l’objet de moqueries à cause de leur handicap (Rosenblum, 2000). Selon Wolffe et Sacks (1992), l’enseignement des habiletés sociales est très important pour les jeunes handicapés visuels; Sacks, Kekelis et Gaylord-Ross (1997) suggèrent que si les enfants ne développent pas des habiletés sociales fondamentales dès le plus jeune âge, ceci peut avoir, à l’âge adulte, une incidence sur leur habileté à réussir sur les plans professionnel et personnel. Cependant, l’une des difficultés associées à l’enseignement des habiletés sociales est que même si les habiletés sociales peuvent dans une certaine mesure être enseignées directement, les personnes handicapées visuelles qui ont développé ces habiletés peuvent toutefois avoir des difficultés à les utiliser à cause « de directives insuffisantes, d’un manque de rétroaction 4 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision honnête de la part des interactants, d’un comportement inapproprié de la part des personnes voyantes et d’attitudes négatives envers la déficience visuelle dans la société » (ex. : Young-il, 2003, p. 285). Plus récemment, les jeunes handicapés visuels sont devenus socialement actifs à cause de sites offerts sur Internet (revue de SCORE II, 2003). Dans un tel contexte, si une jeune personne est suffisamment experte avec les ordinateurs et la technologie d’adaptation, son handicap visuel peut occuper moins de place dans ses interactions sociales. En effet, le handicap visuel peut même ne pas être apparent à des connaissances en ligne. Cependant, un certain nombre de questions demeurent sans réponse à propos de la socialisation en ligne. Les voici : Quelle est la proportion des jeunes handicapés visuels qui socialisent en ligne? L’approche en ligne peut-elle à elle seule offrir à une personne ayant une déficience visuelle un réseau viable de soutien social? Les habiletés sociales développées dans un contexte en ligne peuvent-elles se transférer aux rencontres face à face? Activités de la vie quotidienne Lewis et Iselin (2002) ont évalué les habiletés de la vie quotidienne d’étudiants handicapés visuels et d’étudiants voyants selon huit différents domaines d’habiletés : hygiène, habillement, lavage des vêtements, entretien de la cuisine, entretien de la maison, budget, téléphone et communauté. Ils ont demandé aux parents si leurs enfants (âgés de 6 à 9 ans) pouvaient accomplir la tâche : 1. De façon autonome, tout le temps, 2. Quelques fois, avec de l’aide ou 3. N’ont jamais accompli la tâche. Lewis et Iselin ont démontré que les enfants voyants pouvaient accomplir 84 % des tâches sans aide et 4 % des tâches avec de l’aide alors que les enfants ayant une déficience visuelle pouvaient uniquement effectuer 44 % des tâches de façon autonome et 14 % des tâches avec de l’aide. Cette étude suggère que, dans le domaine des activités de la vie quotidienne, il y ait des différences claires dans les habiletés et les niveaux d’aide entre les enfants qui sont voyants et ceux qui ont une déficience visuelle. Ces conclusions renforcent également l’importance que place Wolffe (communication personnelle, 2003) sur l’information scolaire et professionnelle en bas âge. Styles de vie et qualité de vie Historiquement, selon Kirchner, McBroom, Nelson et Graves (1992), la recherche concernant les styles de vie des personnes handicapés visuelles a débuté avec trois études classiques : La première étude classique par Graham et Robinson (1968) explore les styles de vie de vétérans aveugles et les attitudes sociales à leur égard. La seconde étude par Josephson (1968) explore la notion de temps de loisirs et d’identités de loisirs, et comment elles sont formées chez les personnes aveugles. Josephson conclut également que les éléments qui dérangent le plus les personnes aveugles sont ces manifestations du handicap qui ont une incidence sur leur habileté à participer à la vie communautaire : l’immobilité, l’isolement et la dépendance, mais, autrement, leurs inquiétudes et aspirations sont très semblables à celles des personnes voyantes. La troisième étude classique par Lukoff et Whiteman (s.d.) traite de l’adaptation des personnes aveugles au monde social et explore des questions telles que : la classe sociale d’une personne ou son origine ethnique peuvent-elles influencer son attitude face à sa cécité et à sa capacité d’autonomie? Et le type d’enseignement reçu a-t-il une incidence sur la façon dont la personne aveugle s’adapte au monde des voyants? 5 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision Depuis ces trois classiques, un certain nombre d’études ont examiné différents aspects du style de vie des personnes handicapées visuelles. Resnick (1983), par exemple, a étudié la relation entre le moi psychologique, l’autonomie et le style de vie de personnes aveugles de naissance en matière d’intégration. Resnick (1983) a utilisé un questionnaire couvrant les catégories suivantes : l’expérience de la première enfance, la scolarité, la mobilité et l’expérience professionnelle; les activités de la vie quotidienne; les interactions sociales; la conformité sociale; les habiletés physiques; la diversité des intérêts; l’attitude envers le handicap; et l’option quant aux facteurs d’intégration. Elle a attribué des cotes aux participants selon leurs réponses à ce questionnaire et à un test composé de vingt éléments (lequel évalue le moi psychologique) en matière de positivité du moi psychologique, du degré d’autonomie et du degré d’intégration. Selon Resnick (1983), le répondant classique dans son étude était un diplômé de collège, ayant trouvé son propre travail et participé à des activités parascolaires, et dont les amis sont principalement voyants. Son échantillon de participants représente à de nombreux égards un sous-groupe de jeunes handicapés visuels particulièrement bien intégrés et adaptés. Elle a constaté qu’ils avaient surtout une image positive d’eux-mêmes et un degré élevé d’autonomie, mais des résultats nuancés quant à leur niveau d’intégration. Les participants à son étude attribuaient leur succès à leur expérience, leur enseignement, leur scolarité, leurs habiletés et au moi psychologique de la première enfance. Resnick suggère que le succès relatif des participants de ce groupe pouvait également être lié au fait qu’ils étaient aveugles de naissance et avaient eu la chance de s’adapter à leur handicap. Cette étude présente un point de vue positif dans laquelle Resnick (1983, p. 3) indique que « les personnes handicapées visuelles s’orientent vers l’avenir ». Kirchner et autres (1992) ont exploré les styles de vie de personnes handicapées visuelles ayant trouvé un emploi avec succès afin d’en apprendre plus sur la façon dont ils combinaient temps et argent pour y arriver. Entre autres conclusions, ces chercheurs proposent que les personnes légalement aveugles soient moins intégrées socialement et participent moins aux rôles familiaux traditionnels. Cependant, ils suggèrent également, selon les réponses obtenues à plusieurs questions liées à la qualité de vie, que les personnes légalement aveugles qui sont salariées profitent d’une qualité de vie analogue à celle des personnes voyantes. Cependant, étant donné que les participants légalement aveugles à l’étude de Kirchner et autres (1992) avaient un emploi, ils peuvent ne pas être considérés représentatifs des personnes handicapées visuelles en général puisque la majorité d’entre eux sont sans emploi. Wolffe et Sacks (1995) ont mené une étude explorant les domaines scolaires, la vie quotidienne, les styles de vie sociale et professionnelle de jeunes handicapés visuels. Ces domaines ont été identifiés comme étant nécessaires aux enfants handicapés visuels pour effectuer une transition réussie dans le monde des adultes (Wolffe, Sacks et Lewis, 2003) et les éléments eux-mêmes étaient conçus afin d’explorer « Comment les jeunes (âgés de 15 à 21 ans) partageaient-ils leur temps entre leurs activités scolaires, sociales, professionnelles et la vie quotidienne en comparaison aux jeunes voyants? » (Wolffe et autres, 2003, p. 4). Wolffe et Sacks (1997) ont aussi comparé le style de vie des étudiants aveugles à celui des jeunes ayant une basse vision. La conceptualisation de style de vie était plus large que celle de certaines études antérieures lesquelles étaient uniquement orientées sur les habiletés de la vie quotidienne. Ces conclusions, variées et riches, en font cependant un exercice quelque peu empirique à cause du petit échantillon de l’étude pilote. Dans le domaine scolaire, de nombreux étudiants handicapés visuels, particulièrement ceux ayant une basse vision, avaient besoin d’une aide soutenue pour réussir académiquement dans des environnements scolaires intégrés. Dans le domaine social, les occasions d’intégration sociale et d’acceptation par les pairs voyants étaient 6 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision limitées et les jeunes devaient travailler fort pour entretenir ces relations. Également, les étudiants ayant une basse vision étaient essentiellement engagés dans des activités de loisirs de nature passive telles que regarder la télévision ou écouter la radio. Dans le domaine professionnel, le type et la nature de l’emploi étaient plus limités pour les étudiants handicapés visuels que pour les étudiants voyants. L’étude de Wolffe et Sacks (1995) illustre quelques-uns des domaines dans lesquels les conseillers en orientation professionnelle pourraient répondre à des besoins. Hatlen (1996) a inclus la formation professionnelle dans le tronc commun élargi des étudiants aveugles ou ayant une déficience visuelle. LA PRÉSENTE ÉTUDE Objectif de l’étude L’objectif principal de la présente étude visait à mieux connaître les styles de vie des jeunes aveugles et des jeunes ayant une basse vision, et de comprendre les différences entre ces deux groupes et les jeunes voyants dans chacun des styles de vie identifiés par Wolffe et Sacks (1995). Implicitement, nous avons adopté dans notre étude une approche de « différences individuelles » et une approche « comparative » (Warren, 1994). La présente étude des styles de vie des jeunes handicapés visuels est en partie une reproduction de l’étude de Wolffe et Sacks (1995), mais avec un plus grand échantillon et dans un contexte canadien. Bien que les domaines de Wolffe et Sacks soient utilisés comme cadre général pour explorer la vie des jeunes handicapés visuels, la présente étude explore ces domaines plus en détail en approfondissant l’ensemble de leurs questions. Par exemple, des questions concernant la vie sociale par Internet ont été ajoutées au domaine social. L’étude incorpore également des questionnaires uniformisés pour explorer la qualité de vie des jeunes handicapés visuels et leur perception du degré de soutien social. Bien que les notions d’autonomie et d’interdépendance soient essentiellement des indicateurs de niveau fonctionnel et évaluées dans chacun des questionnaires concernant les styles de vie, la qualité de vie est un indicateur de satisfaction de vivre ou de bien-être. La relation entre la qualité de vie et l’autonomie et l’interdépendance dans chacun des domaines ont fait l’objet d’une analyse afin de mieux comprendre les incidences possibles des choix et des facteurs liés au mode de vie sur la qualité de vie. Bien que le questionnaire d’évaluation de Wolffe et Sacks dans le domaine social ait favorisé l’évaluation de la taille des réseaux sociaux des jeunes, la perception du degré de soutien social a fourni un indicateur de l’ampleur du soutien dont les jeunes croient avoir en réalité. HYPOTHÈSES De façon générale, on prévoyait que les participants aveugles auraient un degré d’autonomie et de soutien moins élevé, et moins d’occasions de participer à des activités que les jeunes ayant une basse vision. Les hypothèses précises sont les suivantes : Domaine des activités de la vie quotidienne Hypothèse 1 : Les jeunes ayant une basse vision effectuent un plus grand nombre d’activités de la vie quotidienne que leurs pairs aveugles tant aux notes AVQ que dans chacun des sous- 7 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision domaines du questionnaire des activités de la vie quotidienne (gestion du temps, gestion du budget, organisation personnelle et économie domestique). La recherche a démontré que les attentes des parents ou des personnes qui ont la garde d’enfants handicapés visuels sont souvent très faibles et, tel que prévu, de manière plus marquée chez le groupe de jeunes aveugles. En conséquence, l’hypothèse postule que les jeunes aveugles sont plus susceptibles de déclarer un degré d’attentes parentales plus faible en regard aux activités de la vie quotidienne. La fréquence relative avec laquelle les jeunes effectuent diverses activités de la vie quotidienne (composant l’échelle des activités de la vie quotidienne) fait également l’objet d’une analyse bien qu’aucune hypothèse formelle ne soit formulée à cet effet. Domaine social et des loisirs Hypothèse 2 : L’hypothèse postule que les jeunes aveugles ont des réseaux sociaux réduits, une perception d’un soutien social faible et une participation à des activités principalement solitaires. Également, ils ont moins tendance à avoir une relation sérieuse ou des fréquentations, et sont plus susceptibles, de façon générale, de faire face à des défis dans leur vie sociale. Domaine scolaire Hypothèse 3 : L’hypothèse postule que les jeunes aveugles passent plus de temps à faire leurs devoirs, requièrent plus d’aide aux devoirs et considèrent leur charge de travail plus difficile. Domaine professionnel Hypothèse 4 : L’hypothèse postule des différences entre les jeunes aveugles et ceux ayant une basse vision dans le domaine professionnel. Spécifiquement, les participants ayant une basse vision sont plus susceptibles d’être salariés, plus susceptibles d’avoir occupé un emploi rémunéré et plus susceptibles de percevoir des difficultés dans la recherche d’emploi et le cheminement de carrière que les participants aveugles. Hypothèse 5 : L’hypothèse postule que les jeunes aveugles considèrent leur travail plus difficile, qu’ils ont un rendement inférieur au travail, font plus de travail supplémentaire et nécessitent plus d’aide avec leur travail que les jeunes ayant une basse vision. Des hypothèses additionnelles visent à explorer les incidences des facteurs sociodémographiques, les interrelations entre les différents modes de vie et la qualité de vie Hypothèse 6 : L’hypothèse postule que les attentes des parents quant à la participation aux activités de la vie quotidienne de leurs enfants sont associées au degré de participation aux activités de la vie quotidienne des jeunes actuellement, ceci même après avoir pris en considération des facteurs tels que l’âge, le niveau de vision et le niveau de scolarité. 8 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision Hypothèse 7 : L’hypothèse postule qu’une meilleure vision, une scolarité plus élevée, un âge plus avancé, un soutien social plus important et une plus grande autonomie dans l’exercice des activités de la vie quotidienne sont associés à la perception d’une meilleure qualité de vie. Également, occuper un emploi est associé à une meilleure qualité de vie même après avoir pris en considération ces autres facteurs. Hypothèse 8 : L’hypothèse postule que le niveau d’intégration sociale des jeunes (évalué par leur participation relative à un niveau élevé d’activités sociales) est plus élevé avec une meilleure vision, un âge plus avancé, un emploi et une plus grande autonomie dans l’exercice des activités de la vie quotidienne. Hypothèse 9 : L’hypothèse postule que la situation par rapport à l’emploi (occuper un emploi ou pas) des jeunes handicapés visuels dépend de leur niveau de vision, leur niveau de scolarité, leur âge, le degré de soutien social qu’ils croient avoir, le type de communauté et leur relative autonomie en regard des activités de la vie quotidienne. HYPOTHÈSES EXPLORATOIRES On a avancé l’hypothèse que des différences existent entre les groupes d’âge et le sexe en termes de niveaux d’autonomie et d’aide dans chacun des domaines. On s’attendait également à des différences dans le domaine scolaire entre les jeunes qui fréquentent un internat ou non. On a avancé l’hypothèse que chaque groupe présenterait une hétérogénéité importante en termes de niveau d’autonomie. Par exemple, on s’attendait à une hétérogénéité des points de vue chez les participants quant à leur préparation au monde du travail, leur perception de la difficulté de leur travail scolaire, leur habileté à établir des réseaux sociaux et leur habileté à effectuer des activités de la vie quotidienne. Nous avons analysé le type de préparation que reçoivent les jeunes handicapés visuels pour le monde du travail. Se sentent-ils adéquatement préparés? Dans quels domaines (s’il y a lieu) prennent-ils du retard par rapport à leurs pairs voyants et auraient-ils besoin de formation? Nous nous sommes demandés quelle expérience le groupe plus âgé possède-t-il qui pourrait aider les participants du groupe plus jeune à favoriser l’autonomie et l’employabilité. Auprès de qui les jeunes handicapés visuels vont-ils chercher un soutien social? En personne? Dans des groupes de discussion en direct? Comment développent-ils leurs réseaux sociaux? Qui fait partie de leurs réseaux sociaux? MODÈLE DE RECHERCHE ET MÉTHODES Stratégie générale Nous avons adopté l’approche quantitative et l’approche qualitative pour notre cueillette de données et leur analyse. L’approche quantitative a nécessité l’utilisation d’un échantillonnage au hasard, d’échelles normalisées et d’analyses statistiques pour dégager des tendances générales 9 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision spécifiques aux groupes (participants ayant une basse vision et participants aveugles) ainsi que les différences qui existaient entre eux. L’approche qualitative nous a permis d’effectuer des entrevues en profondeur. Participants et méthodes Les participants ont été choisis au hasard à partir de la base de données de clients de l’INCA et également recrutés à l’école pour les aveugles W. Ross MacDonald et au Bureau de l’éducation spéciale pour les provinces de l’Atlantique. En tout, trois cent trente jeunes aveugles et ayant une basse vision ont participé à l’étude. L’échantillon a été stratifié selon les caractéristiques suivantes : le niveau de déficience (c.-à-d. s’ils avaient été classés comme aveugles ou ayant une basse vision), la province de résidence et l’âge (15 à 21 ans ou 22 à 30 ans). La base de données de l’INCA comprend non seulement ceux qui reçoivent des services, mais également ceux qui sont inscrits pour être admissibles à des prestations telles que le transport public gratuit. Le nombre exact de jeunes handicapés visuels non inscrits dans la base de données des clients de l’INCA est incertain. Cependant, il a été suggéré que la majorité des jeunes qui sont complètement aveugles font partie de la base de données de l’INCA, mais qu’un nombre inconnu de jeunes ayant une basse vision sont inscrits à l’INCA. Tous les participants choisis au hasard ont rempli le questionnaire principal. Cinquante et un participants à l’étude ont rempli un long exemplaire du questionnaire (lequel incluait toutes les questions du formulaire court en plus de questions additionnelles). Au départ, il était prévu de recruter également un groupe témoin de personnes voyantes en demandant aux jeunes aveugles et ayant une basse vision d’identifier des pairs voyants. Cependant, il a été décidé ensuite de ne pas inclure un groupe de personnes voyantes pour un certain nombre de raisons. D’abord, de façon générale, les jeunes ne souhaitaient pas nommer des pairs voyants. En second lieu, de façon à obtenir un échantillon de personnes voyantes vraiment représentatif de jeunes voyants en général, un groupe très large recruté de sources différentes aurait été nécessaire. Les ressources allouées à ce projet étaient insuffisantes pour soutenir le recrutement d’un échantillon si important et représentatif de personnes voyantes. De façon à suppléer à cette modification de la méthode et de l’échantillon, nous avons décidé de comparer les conclusions de cette étude de jeunes handicapés visuels avec la documentation existante au sujet des styles de vie des jeunes de façon générale. Vingt jeunes aveugles et vingt jeunes ayant une basse vision, sélectionnés chez les répondants au questionnaire, ont également tenu des journaux de l’emploi du temps de façon à en apprendre davantage sur la façon dont les jeunes passent le temps au cours d’une période de 24 heures. Il était intéressant, par exemple, de déterminer si les jeunes passaient beaucoup de temps en déplacement et d’explorer la nature de leurs activités de loisirs. Onze autres jeunes ont participé à des entretiens qualitatifs en profondeur. Pour ces entrevues, un effort particulier a été déployé afin de sélectionner des jeunes selon différents profils socioéconomiques, familiaux et régionaux et avec des niveaux variables de vision. Le but de ces entretiens était d’obtenir une vue approfondie des préoccupations liées aux styles de vie des jeunes aveugles ou handicapés visuels et de les questionner relativement aux thèmes explorés dans le questionnaire. 10 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision Deux groupes de discussion ont également été tenus : l’un de ces groupes a été tenu avant l’étude dans le but de solliciter de l’information à propos de la pertinence des questions posées dans le questionnaire. Le second groupe, tenu après l’analyse des données et appelé de façon plus appropriée « table ronde », constituait une occasion pour les jeunes de fournir une rétroaction quant à nos conclusions. Certains des participants à la table ronde avaient participé à l’étude et d’autres non. Les entrevues avec les parents ont eu lieu avec dix-huit d’entre ceux qui avaient participé au questionnaire principal. Les parents participants ont été recrutés en demandant aux jeunes qui avaient rempli un questionnaire s’ils souhaitaient fournir les coordonnées de l’un ou l’autre des parents et une permission de les contacter concernant l’étude. Ces parents devaient répondre à une série de questions en parallèle à celles posées aux jeunes. Le but du questionnaire aux parents visait à recueillir de la documentation auxiliaire sur la vie des jeunes handicapés visuels et à obtenir une idée de la perspective des parents quant à l’éducation d’un enfant ayant une déficience visuelle. Conception OUTILS Tous les outils ont fait l’objet d’essai pilote auprès de jeunes handicapés visuels âgés de 15 à 30 ans avant le début de la cueillette de données de façon à assurer une utilisation simple dans un délai raisonnable. QUESTIONNAIRE DES STYLES DE VIE Le questionnaire des styles de vie, décrit plus tôt comme étant une version adaptée du questionnaire de Wolffe et Sacks (1995), incluait des questions avec choix limité de réponses ainsi que des questions semi-structurées. Les questions à choix limité de réponses ont été utilisées afin que tous les participants emploient un format de réponses semblable et que l’ensemble des réponses aux questions soient calculées et comparées entre les groupes et les sous-groupes de l’échantillon. Les questions semi-structurées ont été utilisées afin d’obtenir de plus amples renseignements au sujet de thèmes soulevés dans les questions à choix limité de réponses. Deux échelles normalisées ont été ajoutées au questionnaire des styles de vie : l’outil Multidimensional Scale of Perceived Social Support [Analyse multidimensionnelle de la perception du soutien social] (Zimet, Dahlem, Zimet et Farlex, 1988) et l’outil Satisfaction with Life Scale [Échelle d’évaluation de la satisfaction de vivre] (Diener, Emmons, Larsen et Griffin, 1985). Ce dernier outil a été utilisé pour mesurer la qualité de vie. Au cours de recherches antérieures, ces deux échelles ont démontré une validité élevée. La concision de l’Échelle d’évaluation de la satisfaction de vivre est un avantage supplémentaire. En plus des échelles normalisées, deux échelles ont été construites à partir d’éléments d’une adaptation du Questionnaire des styles de vie. Ces éléments ont été regroupés car ils semblaient faire appel à un même concept. Une autre échelle, ci-après désignée sous le nom d’Échelle d’activités sociales, visait à évaluer dans quelle mesure les jeunes participaient à des activités sociales et de loisirs. Cette échelle était composée de trois sous-échelles (basées sur un groupe d’éléments de l’étude originale de Wolffe et Sacks , 1997). Elles sont les suivantes : Niveau élevé 11 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision d’activités sociales, Niveau moyen d’activités sociales et Niveau passif d’activités sociales. Le Niveau élevé d’activités sociales inclut sortir dans des discothèques et des soirées à l’école. Le Niveau passif d’activités sociales inclut regarder la télévision et écouter la radio. Le Niveau moyen d’activités sociales activités inclut aller au cinéma et parler au téléphone. Une autre échelle, ci-après désignée sous le nom d’Échelle des activités de la vie quotidienne (AVQ) était composée de questions au sujet de la participation à diverses activités de la vie quotidienne. Les sous-échelles de l’AVQ étaient les suivantes : Gestion du temps, Gestion du budget, Organisation personnelle et Administration de la maison. Ces sous-échelles étaient également basées à partir de groupes de questions de l’étude pilote de Wolffe et Sacks (1995). La sous-échelle Gestion du temps incluait des questions telles que « Prenez-vous et allez-vous à des rendez-vous? » La sous-échelle Gestion du budget incluait des questions telles que « Gérez-vous un budget? » La sous-échelle Organisation personnelle incluait des questions telles que « Choisissez-vous vos propres vêtements? » Finalement, la sous-échelle Administration de la maison incluait des questions telles que « Faites-vous le lavage? » LE QUESTIONNAIRE DES PARENTS Ce questionnaire était composé de nombreuses questions provenant du questionnaire destiné aux jeunes et de questions supplémentaires conçues pour en apprendre davantage sur la perspective des parents quant à l’éducation d’un enfant ayant une déficience visuelle. JOURNAUX DE L’EMPLOI DU TEMPS Un formulaire a été créé pour faire la collecte de renseignements à partir de comptes rendus d’activités auxquelles les jeunes ont participé pendant les précédentes 24 heures. Les participants devaient indiquer les activités auxquelles ils avaient participé, s’ils étaient engagés dans des activités secondaires au même moment et si d’autres personnes s’étaient jointes à eux au cours de ces activités. Ils devaient également indiquer s’ils utilisaient des adaptations spéciales pour faciliter leur participation à ces activités. ANALYSES Quantitative Les hypothèses ont été testées statistiquement à l’aide du logiciel d’analyse statistique SPSS (Statistical Package for the Social Sciences), de tests du chi-carré, de tests-t, d’analyses de corrélation et de régression. Spécifiquement, des comparaisons entre les groupes de jeunes aveugles et de jeunes ayant une basse vision ont été effectuées avec des analyses du chi-carré (dans le cas de données nominales) et de tests-t dans le cas de questions à échelle. Les analyses de corrélation ont été effectuées pour explorer les associations entre les principales variables de l’étude et les analyses de régression ont été réalisées pour évaluer dans quelle mesure divers facteurs étaient associés à l’autonomie dans chacun des quatre modes de vie et à la qualité de vie. Subséquemment, des analyses exploratoires ont été réalisées en effectuant des analyses par recoupement et des analyses de fréquence afin d’explorer l’expérience des jeunes au sujet de thèmes qui ne faisaient pas partie des hypothèses de départ. Dans le cas des journaux de l’emploi du temps, les activités déclarées par les participants étaient codées dans l’une des nombreuses catégories. Les catégories suivantes ont été utilisées selon 12 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision des recherches antérieures par Wolffe et Sacks (1995) et basées sur les réponses des participants : A. Nombre d’heures consacrées : • à la préparation pour la journée • au déplacement seul • au déplacement avec d’autres • à l’école • aux devoirs scolaires • aux activités de loisirs passives • aux activités de loisirs actives • au travail rémunéré • au travail bénévole • aux interactions sociales avec les pairs voyants • aux interactions sociales avec les pairs handicapés visuels • au sommeil • à effectuer des tâches B. Nombre de : • activités parascolaires • activités communautaires • activités en famille • interactions sociales avec les pairs (inconnu si voyants ou handicapés visuels) • interactions sociales avec d’autres personnes que les pairs • interactions sociales avec des proches Des tests-t ont été effectués afin de comparer les groupes en termes de leur participation relative dans chacune des activités. Le test-t est un test statistique qui nous permet de déterminer si des différences entre deux groupes sont statistiquement significatives. En d’autres mots, bien qu’il soit possible d’observer des différences mesurables entre les groupes (ex. : aveugles et basse vision), ces différences peuvent ne pas être significatives. Le test-t nous permet de le déterminer. Qualitative Les données provenant des entretiens en profondeur ont été classées selon des catégories qui se sont dégagées des données : enfance, autonomie, attentes des parents, expérience scolaire, thèmes au sujet de la carrière, vie sociale, loisirs, plus belles réalisations et plus grandes frustrations et stratifiées selon deux groupes sociodémographiques (personnes aveugles et personnes ayant une basse vision). L’analyse incluait la génération de thèmes selon deux groupes sociodémographiques et les interdépendances entre les divers codes. 13 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision RÉSULTATS Statistiques de l’échantillon dans son ensemble (c.-à-d. participants aveugles et participants ayant une basse vision) Personnes aveugles Personnes ayant une basse vision Àge Homme Femme 15 à 21 ans 33 28 22 à 30 ans 40 30 15 à 21 ans 62 30 22 à 30 ans 53 51 Les résultats sont organisés de la façon suivante : les résultats des tests statistiques pour les hypothèses formelles sont présentés en premier lieu et les résultats des analyses exploratoires sont présentés ensuite. Tests d’hypothèses : Comparaison des participants aveugles et des participants ayant une basse vision ACTIVITÉS DE LA VIE QUOTIDIENNE Hypothèse 1 : Les jeunes ayant une basse vision effectuent un plus grand nombre d’activités de la vie quotidienne que leurs pairs aveugles tant aux notes AVQ que dans chacun des sousdomaines du questionnaire des activités de la vie quotidienne (gestion du temps, gestion du budget, organisation personnelle et économie domestique). La recherche a démontré que les attentes des parents ou des personnes qui ont la garde d’enfants handicapés visuels sont souvent très faibles et, tel que prévu, de manière plus marquée chez le groupe de jeunes aveugles. En conséquence, l’hypothèse postule que les jeunes aveugles sont plus susceptibles de déclarer un degré d’attentes parentales plus faible en regard aux activités de la vie quotidienne. La fréquence relative avec laquelle les jeunes effectuent diverses activités de la vie quotidienne (composant l’échelle des activités de la vie quotidienne) fait également l’objet d’une analyse bien qu’aucune hypothèse formelle ne soit formulée à cet effet. Tel que postulé, les participants ayant une basse vision ont des notes significativement plus élevés quant à la note globale AVQ que les participants aveugles. Ils ont également des notes significativement plus élevées que les participants aveugles en ce qui concerne les sous-échelles Gestion du temps et Administration de la maison. Les différences entre les sous-échelles Organisation personnelle et Gestion du budget ne sont pas statistiquement significatives. Cependant, les moyennes se trouvent toutes dans la direction escomptée, les notes des participants ayant une basse vision étant plus élevées que celles des participants aveugles. Pour l’Échelle des activités de la vie quotidienne, les participants devaient dire s’ils effectuaient diverses activités de la vie quotidienne. Pour certaines questions, ils étaient tenus de simplement répondre « oui » ou « non ». Pour d’autres, ils devaient choisir entre les réponses suivantes : « Je le fais moi-même », « Je le fais moi-même occasionnellement, mais j’ai besoin d’aide », « Je ne peux le faire même avec de l’aide », « Je peux le faire, mais ne le fais pas » et « Je n’ai jamais 14 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision essayé de le faire ». Pour cette analyse préliminaire, de façon à calculer un résultat combiné des éléments, les trois premières réponses ont été recodées en « oui » et les trois dernières réponses en « non ». Le Tableau 1 (ci-dessous) illustre la réponse des participants pour chacun des éléments (après le recodage ci-dessus mentionné). Les chiffres correspondent au pourcentage des participants ayant déclaré effectuer une activité en particulier. L’ordre des éléments reflète dans quelle mesure l’ensemble des participants a déclaré effectuer chacune des activités. Tableau 1 : Activités de la vie quotidienne selon la fréquence Personnes ayant une basse vision Jeunes aveugles Groupes combinés Préparer les repas à l’avance 30,1 35,5 32,2 Coudre des boutons 44,6 31,5 39,4 Repasser 47,2 29,7 40,3 Laver la voiture 54,2 39,2 48,3 Faire la liste pour les courses 47,1 50,4 48,4 Connaissez-vous votre numéro d’assurance sociale? 50 53,1 51,2 Aider avec le jardinage 62 50,4 57,5 Avoir un calendrier 64,8 52,7 60 Cueillette des déchets 73 61,5 68,5 Ranger sa chambre 76,5 69,3 73,7 Dépenser de l’argent 73,2 76,6 74,5 Gérer son argent 77 71,7 74,9 Lavage et séchage des vêtements 76,4 73,6 75,3 Épousseter sa chambre 81,7 67,4 76,1 Sortir les poubelles 81,6 74 78,6 Passer l’aspirateur 84,6 71,1 79,3 Bien organiser la chambre ou le logement 78,6 81,6 79,8 Portez-vous une montre? 82,6 79,7 81,4 Faire les courses ou aider à les faire 84,3 80,8 82,9 Prendre et aller à des rendez-vous 84,1 84,4 84,2 Utiliser une cuisinière 89,3 77,5 84,7 Prendre le courrier 87,2 82 85,2 Payer les factures 86,8 87,8 87,2 Effectuer des transactions bancaires 89,8 83,5 87,3 Élément 15 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision Tableau 1 : Activités de la vie quotidienne selon la fréquence (suite) Personnes ayant une basse vision Jeunes aveugles Groupes combinés Porter une pièce d’identité avec soi 92,3 85,9 89,8 Vêtements propres (inversé à cause de la formulation — en anglais) 89,7 92,1 90,7 Très soigné (inversé à cause de la formulation — en anglais) 91,3 90,6 91 Laver et sécher 91,4 90,6 91,1 Portefeuille ou sac à main 95,4 90,7 93,5 Préparer les collations 94,9 93 94,1 Utiliser le four à micro-ondes 97,5 95,3 96,6 Urgence 97 96,9 96,9 Vacances 98,5 97,6 98,1 98,4 99,4 99,2 99,4 Élément Choisir ses propres vêtements Hygiène personnelle 100 99,5 En ce qui concerne les attentes des parents, il n’y a pratiquement pas de différence entre les réponses des participants aveugles et celles des participants ayant une basse vision au sujet de la question « Vos parents s’attendaient-ils à ce que vous participiez aux activités de la vie quotidienne? » DOMAINE SOCIAL ET DES LOISIRS Hypothèse 2 : L’hypothèse postule que les jeunes aveugles ont des réseaux sociaux réduits, une perception d’un soutien social faible et une participation à des activités principalement solitaires par rapport aux jeunes ayant une basse vision. Également, ils ont moins tendance à avoir une relation sérieuse ou des fréquentations, et sont plus susceptibles de faire face à des défis dans leur vie sociale. Aucune différence significative n’a été trouvée entre les participants aveugles et les participants ayant une basse vision par rapport à l’échelle Soutien social, ni dans les sous-échelles Soutien social (Famille, Amis ou Proches). Dans l’Échelle d’activités sociales, aucune différence n’a été déterminée quant aux sous-échelles Niveau élevé d’activités sociales et Niveau passif d’activités sociales. Cependant, les participants ayant une basse vision participent plus significativement à des activités considérées de niveau moyen (t = 3,6, 325; p <0,001). Tel qu’indiqué plus tôt, les activités de niveau élevé incluent sortir dans des discothèques et des soirées à l’école. Le Niveau passif d’activités sociales inclut regarder la télévision et écouter la radio. Le Niveau moyen d’activités sociales inclut aller au cinéma et parler au téléphone. Il n’y a pas de différence dans le nombre déclaré de bons amis par les participants de chaque groupe. 16 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision Les participants aveugles et les participants ayant une basse vision étaient également susceptibles d’être mariés. Vingt-huit pour cent des participants ayant une basse vision et 20 % des participants aveugles ont déclaré avoir à l’heure actuelle un petit ami ou une petite amie. Parmi ceux qui ne sont pas légalement mariés et qui n’ont pas de petit ami ou de petite amie, les participants ayant une basse vision (56 %) sont significativement plus susceptibles que les participants aveugles (44 %) d’avoir des fréquentations (p <= 0,05). D’autre part, les participants ayant une basse vision sont significativement plus susceptibles que les participants aveugles de déclarer avoir fait face à des défis ou obstacles dans leur vie sociale (p <= 0,01). Graphique 1 : Probabilité d’avoir des fréquentations (selon le niveau de vision) Pourcentage NIVEAU DE VISION 60 Jeunes ayant une basse vision 50 Jeunes aveugles 40 30 20 10 0 Oui Non Avez-vous des fréquentations? (Ne comprend que les personnes qui ne sont pas mariées ou qui n’ont pas de petit ami ou de petite amie) DOMAINE SCOLAIRE Hypothèse 3 : L’hypothèse postule que les jeunes aveugles passent plus de temps à faire leurs devoirs, requièrent plus d’aide aux devoirs et considèrent leur charge de travail plus difficile que les jeunes ayant une basse vision. Cependant, aucune différence significative n’a été déterminée entre les groupes participants quant aux variables ci-dessus. DOMAINE PROFESSIONNEL Hypothèse 4 : L’hypothèse postule des différences entre les jeunes aveugles et ceux ayant une basse vision dans le domaine professionnel. Spécifiquement, les participants ayant une basse vision sont plus susceptibles d’être salariés, plus susceptibles d’avoir occupé un emploi rémunéré et plus susceptibles de percevoir des difficultés dans la recherche d’emploi et le cheminement de carrière que les participants aveugles. 17 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision Des analyses du chi-carré ont révélé qu’il y avait des différences significatives entre les deux groupes en termes d’un emploi rémunéré (p <0,01). Spécifiquement, 78 % des participants ayant une basse vision ont occupé un emploi rémunéré comparativement à 61 % des participants aveugles. On notait également des différences significatives dans la probabilité des participants à occuper un emploi à l’heure actuelle, avec 36 % des participants ayant une basse vision occupant un emploi comparativement à 20 % des participants aveugles. Bien que les participants ayant une basse vision étaient plus susceptibles de déclarer avoir fait face à des obstacles ou défis face à l’employabilité ou au cheminement de carrière, la différence entre les groupes n’était pas statistiquement significative. Graphique 2 : Probabilité d’avoir occupé un emploi rémunéré (selon le niveau de vision) NIVEAU DE VISION 80 Jeunes ayant une basse vision Pourcentage 70 Jeunes aveugles 60 50 40 30 20 10 0 Oui Non Avez-vous déjà occupé un emploi rémunéré? Graphique 3 : Probabilité d’être actuellement salarié (selon le niveau de vision) NIVEAU DE VISION Jeunes ayant une basse vision 80 70 Pourcentage Jeunes aveugles 60 50 40 30 20 10 0 Oui Non Occupez-vous actuellement un emploi? 18 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision Graphique 4 : Défis face à l’emploi ou à l’objectif de carrière (selon le niveau de vision) NIVEAU DE VISION Jeunes ayant une basse vision 80 Pourcentage 70 Jeunes aveugles 60 50 40 30 20 10 0 Oui Non Défis ou barrières à l'emploi Hypothèse 5 : L’hypothèse postule que les jeunes aveugles considèrent leur travail plus difficile, qu’ils ont un rendement inférieur au travail, qu’ils font plus de temps supplémentaire et qu’ils nécessitent plus d’aide avec leur travail que les jeunes ayant une basse vision. Aucune différence significative n’a été déterminée entre les participants aveugles et les participants ayant une basse vision selon leurs perceptions de la difficulté liée à leur travail ni de leur rendement au travail. Bien que la différence entre les groupes en termes de temps supplémentaire ne soit pas statistiquement significative, elle a approché la signification statistique avec les participants aveugles étant plus susceptibles d’apporter du travail à la maison. Les participants aveugles sont plus susceptibles de recevoir de l’aide avec le travail, mais cette donnée également approche la signification statistique. Graphique 5 : Probabilité d’apporter du travail à la maison (selon le niveau de vision) NIVEAU DE VISION 80 Jeunes ayant une basse vision Pourcentage 70 Jeunes aveugles 60 50 40 30 20 10 0 Oui Non Apportez-vous du travail à la maison? 19 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision Graphique 6 : Probabilité de recevoir de l’aide au travail (selon le niveau de vision) NIVEAU DE VISION Jeunes ayant une basse vision 80 70 Pourcentage Jeunes aveugles 60 50 40 30 20 10 0 Oui Non Recevez-vous de l’aide au travail? AUTRES HYPOTHÈSES Les hypothèses 6 à 9 identifient des facteurs associés à l’emploi, à la participation aux activités de la vie quotidienne et à l’intégration sociale. Le tableau suivant est une matrice de corrélations de ces principales variables de recherche. Les nombres élevés de la matrice correspondent à une plus grande association entre les variables. L’astérisque (*) indique que la corrélation est suffisamment grande pour être statistiquement significative. Autrement, veuillez vous référer à l’interprétation des corrélations indiquée ci-dessous. Tableau 2 : Matrice de corrélations des principales variables en régression Niveau de vision Niveau de vision fonctionnelle Niveau de scolarité -0,140* 1 Âge -0,013 0,515** Attentes des parents -0,053 0,132* Activités de la vie quotidienne Note globale -0,200** 0,359** Qualité de vie -0,017 20 Attentes des parents AVQ QDV Situation d’emploi 1 Niveau de scolarité Situation d’emploi Âge 0,225** 1 -0,024 1 0,270** 0,303** 1 0,060 -0,162** 0,212** 0,216** -0,288** -0,292** 0,162** -0,210** 1 -0,100 1 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision Corrélations significatives en pourpre * Corrélation significative au niveau 0,05 (bilatéral) ** Corrélation1 significative au niveau 0,01 (bilatéral) Interprétation des corrélations statistiquement significatives : 1. Une meilleure vision est associée à de plus hauts niveaux de réussite scolaire. 2. Une meilleure vision est associée à une plus grande participation aux activités de la vie quotidienne. 3. Une meilleure vision est associée à une plus grande probabilité d’occuper un emploi. 4. Le niveau de scolarité augmente avec l’âge. 5. Le niveau d’attentes des parents augmente plus le niveau de scolarité des jeunes est élevé. 6. Le niveau de scolarité augmente plus la participation aux activités de la vie quotidienne augmente. 7. Un haut niveau de réussite scolaire est associé à une plus grande probabilité d’occuper un emploi. 8. Le degré de participation aux activités de la vie quotidienne augmente avec l’âge. 9. La perception de la qualité de vie diminue avec l’âge. 10. La probabilité d’occuper un emploi augmente avec l’âge. 11. Les attentes des parents augmentent plus la participation aux activités de la vie quotidienne augmente. 12. La qualité de vie est perçue comme étant plus élevée plus le niveau d’attentes des parents est élevé. 13. Les niveaux élevés d’attentes des parents sont associés à une plus grande probabilité d’occuper un emploi. 14. Une plus grande participation aux activités de la vie quotidienne est associée à une meilleure perception de la qualité de vie. 15. Une plus grande participation aux activités de la vie quotidienne est associée à une plus grande probabilité d’occuper un emploi. ATTENTES DES PARENTS ET ACTIVITÉS DE LA VIE QUOTIDIENNE Hypothèse 6 : L’hypothèse postule que les attentes des parents sont associées au degré de participation aux activités de la vie quotidienne, ceci même après avoir pris en considération des facteurs tels que l’âge, le niveau de vision et le niveau de scolarité. Une analyse de régression a été effectuée avec la note globale obtenue à l’Échelle des activités de la vie quotidienne comme variable dépendante. Dans la première partie de l’analyse de régression, le niveau de vision fonctionnelle, le niveau de scolarité et l’âge ont été utilisés comme prédicteurs. Chacune de ces variables était significativement prédictive des notes de l’Échelle des activités de la vie quotidienne, et le modèle dans son ensemble était significatif (p<0,001) et représentait 15 % de la variance des notes AVQ. Dans la seconde partie, les attentes des parents ont été ajoutées comme variable. Le nouveau modèle représentait 22 % de la variance des notes de l’échelle AVQ. La modification R2 était significative (p<0,001) entre les deux modèles, indiquant que les attentes des parents représentaient une portion significative de la variance des notes AVQ 1 Une corrélation correspond à une association entre deux variables. Dans le tableau ci-dessus, les corrélations avec un astérisque (*) signifient que les deux variables sont fortement associées. Deux astérisques signifient que l'association est encore plus grande. Un signe positif signifie que si une variable augmente, l'autre augmente également (ex. : une plus grande participation aux activités de la vie quotidienne est associée à une meilleure qualité de vie). Un signe négatif signifie que si une variable augmente, l'autre diminue. 21 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision au-delà de la variance représentée par les autres variables. En fin de compte, ceci signifie que les attentes des parents ont une profonde influence sur le niveau de participation des jeunes aux activités de la vie quotidienne même après avoir pris en considération des facteurs tels que l’âge, le niveau de vision et le niveau de scolarité (des jeunes). FACTEURS AYANT UNE INCIDENCE SUR LA QUALITÉ DE VIE DES JEUNES AVEUGLES OU DES JEUNES AYANT UNE BASSE VISION : L’EMPLOI AUGMENTE-T-IL LA QUALITÉ DE VIE? Hypothèse 7 : L’hypothèse postule qu’une meilleure vision, une scolarité plus élevée, un âge plus avancé, un soutien social plus important et une plus grande autonomie dans l’exercice des activités de la vie quotidienne sont associés à la perception d’une meilleure qualité de vie. Également, occuper un emploi est associé à une meilleure qualité de vie même après avoir pris en considération ces autres facteurs. Une analyse de régression a été menée avec les notes de l’Échelle de la qualité de vie comme variable du résultat. Dans la première partie, le niveau de vision fonctionnelle, le niveau de scolarité, l’âge, le soutien social et les notes AVQ étaient incluses comme prédicteurs. Ce modèle représentait 24 % de la variance des notes QDV et était statistiquement significatif. Des quatre variables, cependant, seulement l’âge, le soutien social et les notes AVQ étaient significativement associés à la qualité de vie. Le niveau de scolarité et la vision fonctionnelle n’étaient pas liés à la qualité de vie. Un second modèle incluant également la situation d’emploi (occupant actuellement un emploi ou non) a augmenté la variance expliquée à 25 %. Ce changement n’était pas statistiquement significatif, mais presque (p =0,064). Enfin de compte, l’âge, le soutien social et la participation aux activités de la vie quotidienne ont une profonde influence sur la perception de la qualité de vie contrairement au niveau de scolarité et de vision fonctionnelle. Que les jeunes occupent un emploi ou non n’a pas une incidence statistiquement significative (mais presque significative) sur la perception de la qualité de vie une fois ces autres facteurs pris en considération. FACTEURS AYANT UNE INCIDENCE SUR LA PARTICIPATION DES JEUNES À UN NIVEAU ÉLEVÉ D’ACTIVITÉS SOCIALES Hypothèse 8 : L’hypothèse postule que le niveau d’intégration sociale des jeunes (évalué selon leur participation relative à un niveau élevé d’activités sociales) est plus élevé avec une meilleure vision, un âge plus avancé, un emploi et une plus grande autonomie dans l’exercice des activités de la vie quotidienne. Une analyse de régression a été menée dans laquelle les notes de la sous-échelle Niveau élevé d’activités sociales de l’Échelle d’activités sociales étaient utilisées comme variables dépendantes. La vision fonctionnelle, le niveau de scolarité, l’âge, la situation d’emploi et les totaux AVQ ont été utilisés comme prédicteurs de résultats à la sous-échelle Niveau élevé d’activités sociales. Ce modèle était statistiquement significatif et représentait 6 % de la variance des notes obtenues au Niveau élevé d’activités sociales. Le niveau de scolarité (p<0,05), l’âge et les notes AVQ étaient des prédicteurs significatifs de niveau élevé d’activités sociales. Cependant, la situation d’emploi et le niveau de vision fonctionnelle n’ont pas d’incidence sur la participation des jeunes à un niveau élevé d’activités sociales. 22 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision FACTEURS AYANT UNE INCIDENCE SUR LA SITUATION D’EMPLOI DES JEUNES Hypothèse 9 : L’hypothèse postule que la situation par rapport à l’emploi (occuper un emploi ou pas) des jeunes handicapés visuels dépend de leur niveau de vision, leur niveau de scolarité, leur âge, leur soutien social, le type de communauté dans laquelle ils vivent et leur relative autonomie en regard des activités de la vie quotidienne. Une analyse de régression a été menée dans laquelle le niveau de vision fonctionnelle, le niveau de scolarité, l’âge, les notes AVQ, les notes au niveau du soutien social et le type de communauté au sein de laquelle vivent les participants ont été utilisées comme variables indépendantes et la situation d’emploi comme variable dépendante. Le modèle représentait significativement une variabilité dans la situation d’emploi. Le niveau de vision fonctionnelle, le niveau de scolarité, l’âge et les notes AVQ étaient des prédicteurs significatifs du modèle. Le type de communauté et le soutien social n’étaient pas des prédicteurs significatifs (bien que le soutien social s’approche de la signification statistique). Analyse de données exploratoires Les analyses exploratoires suivantes examinent la vie des jeunes concernant des thèmes dont il n’est pas question dans les hypothèses. Spécifiquement, les réponses des jeunes au sujet de chacun des thèmes du questionnaire sont fractionnées selon la cohorte d’âge, le sexe et le niveau de vision. DOMAINE PROFESSIONNEL Situation d’emploi Avez-vous déjà occupé un emploi rémunéré? Dans l’ensemble, 71 % des jeunes ont indiqué avoir occupé un emploi rémunéré. Chez la cohorte des plus jeunes, 60 % des jeunes avaient occupé un emploi rémunéré et chez la cohorte des plus vieux, 81 % avaient occupé un emploi rémunéré. Soixante-treize pour cent des jeunes hommes et 69 % des jeunes femmes avaient occupé un emploi rémunéré. 23 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision Graphique 7 : Probabilité d’avoir déjà occupé un emploi rémunéré (selon la cohorte d’âge) COHORTE D'ÂGE 80 15 à 21 ans 70 22 à 30 ans Pourcentage 60 50 40 30 20 10 0 Oui Non Avez-vous déjà occupé un emploi rémunéré? Dans l’ensemble, 29 % sont actuellement salariés. Ce graphique indique que 16 % de la cohorte plus jeune et 41 % de la cohorte plus âgée occupent un emploi. Vingt-neuf pour cent des jeunes hommes et 30 pour cent des jeunes femmes ont actuellement un emploi. Graphique 8 : Emploi rémunéré (selon la cohorte d’âge) COHORTE D'ÂGE 80 15 à 21 ans 70 22 à 30 ans Pourcentage 60 50 40 30 20 10 0 Oui Non Occupez-vous actuellement un emploi? Dans l’ensemble, 37 % des jeunes qui étaient actuellement sans emploi étaient en recherche active de travail. Selon le niveau de vision, 38 % des jeunes ayant une basse vision et 36 % des jeunes aveugles ont déclaré être en recherche active de travail. Dans la jeune cohorte, 33 % des jeunes ont indiqué être en recherche active de travail comparativement à 43 % chez la cohorte 24 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision plus âgée. Trente-six pour cent des jeunes hommes et 38 % des jeunes femmes sont en recherche active de travail. Il est important de noter que cette question repose sur une autoévaluation et sur l’interprétation que les jeunes se font de la « recherche active de travail ». Les questions suivantes explorent plus objectivement le processus de recherche d’emploi. Graphique 9 : Probabilité d’être à la recherche active de travail (selon la cohorte d’âge) COHORTE D'ÂGE 80 15 à 21 ans 70 22 à 30 ans Pourcentage 60 50 40 30 20 10 0 Oui Non Êtes-vous actuellement en recherche active de travail? Le processus de recherche d’emploi – question posée uniquement aux jeunes en recherche active d’emploi Combien de temps consacrez-vous à la recherche d’un travail? Dans l’ensemble, 78 % des jeunes consacrent « une heure ou moins » de leur temps à la recherche active d’un travail. Soixante-quatorze pour cent des jeunes ayant une basse vision consacrent « une heure ou moins » de leur temps à la recherche active d’un travail comparativement à 83 % des jeunes aveugles. Quatre-vingt-neuf pour cent des membres de la cohorte plus jeune consacrent une heure ou moins par jour à la recherche d’un travail comparativement à 70 % chez la cohorte plus âgée. Soixante-dix-sept pour cent des jeunes hommes et 79 % des jeunes femmes consacrent « une heure ou moins » de leur temps à la recherche d’un travail. Veuillez consulter le Graphique 12 pour de plus amples renseignements concernant le temps alloué à la recherche d’un travail. 25 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision Graphique 10 : Temps consacré quotidiennement à la recherche d’un travail (selon le niveau de vision) NIVEAU DE VISION Jeunes ayant une basse vision 80 Jeunes aveugles Pourcentage 100 60 40 20 0 Une heure ou moins Entre une et deux heures Plus de deux heures mais moins de trois Plus de trois heures Graphique 11 : Temps consacré quotidiennement à la recherche d’un travail (selon la cohorte d’âge) COHORTE D'ÂGE 100 15 à 21 ans 22 à 30 ans Pourcentage 80 60 40 20 0 Une heure ou moins Entre une et deux heures Plus de deux heures mais moins de trois Plus de trois heures Combien de demandes d’emploi ont-elles été soumises au cours de la dernière année? Dans l’ensemble, chez les répondants ayant déclaré être en recherche active d’emploi, 26 % ont indiqué ne pas avoir soumis de demande d’emploi au cours de la dernière année. Vingt et un pour cent des jeunes ayant une basse vision et 33 % des participants aveugles ont déclaré ne pas 26 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision avoir soumis de demande d’emploi au cours de la dernière année. Les résultats démontrent que 20 % de la cohorte plus jeune et 31 % de la cohorte plus âgée n’ont pas soumis de demande d’emploi au cours de la dernière année. Vingt-neuf pour cent des jeunes hommes et 23 % des jeunes femmes ont déclaré ne pas avoir soumis de demande d’emploi au cours de la dernière année. Veuillez consulter le graphique ci-dessous pour de plus amples renseignements concernant le nombre de demandes d’emploi soumises par les jeunes. Graphique 12 : Nombre de demandes d’emploi soumises au cours de la dernière année (selon le niveau de vision) NIVEAU DE VISION Jeunes ayant une basse vision 35 Pourcentage 30 Jeunes aveugles 25 20 15 10 5 0 Aucune Une Deux Trois Quatre Cinq Entre cinq et dix Plus de dix Plus de Plus de vingt cinquante Graphique 13 : Nombre de demandes d’emploi soumises au cours de la dernière année (selon la cohorte d’âge) COHORTE D'ÂGE 30 15 à 21 ans Pourcentage 25 22 à 30 ans 20 15 10 5 0 Aucune Une Deux Trois Quatre Cinq Entre Plus de cinq et dix dix Plus de Plus de vingt cinquante 27 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision Graphique 14 : Nombre de demandes d’emploi soumises au cours de la dernière année (selon le sexe) SEXE 30 Jeunes hommes Pourcentage 25 Jeunes filles 20 15 10 5 0 Aucune Une Deux Trois Quatre Cinq Entre cinq et dix Plus de dix Plus de Plus de vingt cinquante Combien d’entrevues avez-vous eues au cours de la dernière année? Quarante et un pour cent des jeunes n’ont pas eu d’entrevue au cours de la dernière année. Selon le niveau de vision, les résultats démontrent que 31 % des jeunes ayant une basse vision et 54 % des jeunes aveugles n’ont pas eu d’entrevue au cours de la dernière année. Selon la cohorte d’âge, les résultats démontrent que 40 % de la cohorte de jeunes et 42 % de la cohorte plus âgée n’ont pas eu d’entrevue au cours de la dernière année. Cinquante pour cent des jeunes hommes et 30 % des jeunes femmes n’ont pas eu d’entrevue au cours de la dernière année. Graphique 15 : Nombre d’entrevues au cours de la dernière année (selon le niveau de vision) Pourcentage NIVEAU DE VISION 60 Jeunes ayant une basse vision 50 Jeunes aveugles 40 30 20 10 0 Aucune 28 Une Deux Trois Quatre Cinq Entre cinq et dix Plus de dix La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision Graphique 16 : Nombre d’entrevues au cours de la dernière année (selon la cohorte d’âge) COHORTE D'ÂGE 50 15 à 21 ans 22 à 30 ans Pourcentage 40 30 20 10 0 Aucune Une Deux Trois Quatre Cinq Entre cinq et dix Plus de dix Graphique 17 : Nombre d’entrevues au cours de la dernière année (selon le sexe) SEXE 50 Jeunes hommes Jeunes filles Pourcentage 40 30 20 10 0 Aucune Une Deux Trois Quatre Cinq Entre cinq et dix Plus de dix Expérience de recherche d’emploi À la question visant à connaître leur impression de leur expérience de recherche d’emploi (selon les options : très négative, négative, correcte, positive et très positive), dans l’ensemble, la réponse la plus fréquente était « correcte ». Veuillez consulter le graphique ci-dessous afin d’obtenir des renseignements concernant les différences entre les jeunes aveugles et les jeunes ayant une basse vision. Les participants de la cohorte plus âgée ont déclaré que leur recherche 29 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision d’emploi était « négative » ou « très négative » plus fréquemment que ceux du groupe plus jeune. Les résultats indiquent que les jeunes femmes ont tendance à avoir une impression plus favorable de leur expérience de recherche d’emploi que les jeunes hommes. Graphique 18 : Impression de l’expérience de recherche d’emploi (selon le niveau de vision) Pourcentage NIVEAU DE VISION 50 Jeunes ayant une basse vision 40 Jeunes aveugles 30 20 10 0 Très négative Négative OK Positive Très positive Quelle est votre impression de votre expérience d'emploi? Graphique 19 : Impression de l’expérience de recherche d’emploi (selon la cohorte d’âge) COHORTE D'ÂGE 50 15 à 21 ans 22 à 30 ans Pourcentage 40 30 20 10 0 Très négative Négative OK Positive Très positive Quelle est votre impression de votre expérience d'emploi? 30 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision Graphique 20 : Impression de l’expérience de recherche d’emploi (selon le sexe) SEXE 60 Jeunes hommes Pourcentage 50 Jeunes femmes 40 30 20 10 0 Très négative Négative OK Positive Très positive Quelle est votre impression de votre expérience d'emploi? Développement des compétences afin d’augmenter l’employabilité Dans l’ensemble, 63 % des jeunes (qui étaient en recherche active d’emploi) ont indiqué qu’ils travaillaient à développer leurs compétences dans le but d’augmenter leurs chances d’obtenir un emploi. Les jeunes aveugles (72 %) étaient plus susceptibles de travailler au développement de leurs habiletés que les jeunes ayant une basse vision (54 %). Quarante-huit pour cent de la cohorte des jeunes et 55 % de la cohorte plus âgée travaillaient à développer ces compétences; et 61 % des jeunes hommes comparativement à 64 % des jeunes femmes travaillaient à développer ces compétences. Graphique 21 : Développement des compétences afin d’augmenter l’employabilité (selon le niveau de vision) NIVEAU DE VISION Jeunes ayant une basse vision 80 70 Pourcentage Jeunes aveugles 60 50 40 30 20 10 0 Oui Non Développez-vous vos compétences dans le but d’augmenter vos chances d’obtenir un emploi? 31 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision Types d’emploi recherchés par les jeunes Deux évaluateurs ont examiné les réponses des jeunes à la question « Quels types d’emploi recherchez-vous? » et se sont entendus quant au procédé de catégorisation ci-dessous. Après le choix du procédé de catégorisation, les deux évaluateurs ont placé de façon indépendante les commentaires des participants dans les catégories. Les évaluateurs avaient catégorisé les réponses des participants pratiquement de la même manière. La fréquence à laquelle les types d’emploi ont été mentionnés par les participants est indiquée au tableau ci-dessous. Tableau 3 : Types d’emploi recherchés par les jeunes Types d’emploi Exemples Travail de bureau (administratif ou secrétariat) Comptabilité; adjoint administratif ou chef de bureau 15 Services à la clientèle Emplois en centre d’appels; service à la clientèle; situation d’urgence 13 Informatique Professeur d’informatique; programmation; conception de sites Web 5 Ventes au détail Location vidéos; dépanneur; commerce de travail 3 Travail manuel Construction; nettoyage; travail manuel 2 Social (enseignement, travailler avec les enfants, etc.) Travailler avec les enfants; travailler avec des enfants ayant des besoins spéciaux; enseigner 13 Art Acteur; création littéraire; auteur-compositeur et interprète 4 N’importe quoi Ça n’a pas d’importance, ce qui compte c’est que ce soit rémunéré; ce que je peux trouver; n’importe quoi 10 Autre Travailleur autonome; en affaires; transcription braille 8 32 Fréquence La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision Obstacles à l’employabilité (question posée à tous les participants) Les jeunes devaient indiquer s’ils avaient fait face à des obstacles ou des défis pour se trouver un emploi ou établir leur cheminement de carrière. Dans l’ensemble, 59 % des jeunes ont déclaré avoir fait face à des défis ou des obstacles pour se trouver un emploi ou établir leur cheminement de carrière. Soixante-trois pour cent des jeunes ayant une basse vision et 54 % des jeunes aveugles disent en avoir fait l’expérience. Quarante-six pour cent de la cohorte des jeunes et 71 % de la cohorte plus âgée disent avoir fait l’expérience de tels défis. Cinquante-sept pour cent des jeunes hommes et 63 % des jeunes femmes considèrent avoir fait face à des défis. Graphique 22 : Défis ou barrières à l’emploi (selon le niveau de vision) Graphique 23 : Défis ou barrières à l’emploi (selon la cohorte d’âge) 80 NIVEAU DE VISION 70 60 COHORTE D'ÂGE Jeunes ayant une basse vision 70 15 à 21 ans 60 Jeunes aveugles 22 à 30 ans 40 30 50 Pourcentage Pourcentage 50 40 30 20 20 10 10 0 0 Les jeunes ont déclaré avoir fait face à une variété de défis ou de barrières. Selon les réponses des participants, deux évaluateurs sont arrivés au procédé de catégorisation présenté au tableau ci-dessous. Subséquemment, les deux évaluateurs ont placé de façon indépendante les commentaires des participants au sujet des obstacles à l’emploi dans les catégories. Les évaluateurs avaient catégorisé les réponses des participants pratiquement de la même manière. Dans le tableau ci-dessous, les défis ou les obstacles sont indiqués avec la fréquence selon laquelle les participants en ont parlé. 33 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision Tableau 4 : Barrières ou défis à l’employabilité ou au cheminement de carrière Défi ou obstacle Exemple Fréquence Ressources limitées en termes de matériel, équipement, information et connaissance « Je devais tout écrire en braille; cela prenait beaucoup de temps et me ralentissait. » « Obtenir de l’information en format accessible » 7 Attitude des employeurs ou des employeurs potentiels Les employeurs ne sont pas intéressés à prendre des chances avec une personne handicapées. Les employeurs ne voulaient pas fournir l’équipement approprié. 6 Tolérance des autres et sensibilisation du public « Ignorance et malaise avec une personne handicapée visuelle » 3 Transport « Lieu de travail et transport » 1 Personnel « Désorganisé et souvent fatigué » « Problèmes familiaux et consommation de drogue » 5 Exigences de l’emploi « Nécessité d’avoir un permis de conduire pour différentes tâches » « Entrevue au sein d’une compagnie d’assurances pour classer des dossiers rédigés au crayon — Impossible de bien les voir » 4 Autre « Impossible de suivre un cours accrédité tout en recevant des prestations d’invalidité au Québec. » « Je suis sans emploi. » « Je ne crois pas avoir suffisamment de choix. » 6 Cent pour cent des plus jeunes et 84 % du groupe plus âgé sont confiants que de tels obstacles ou défis peuvent être surmontés. Les jeunes suggèrent que ces obstacles puissent être surmontés de diverses façons : utilisation de la technologie (ex. : « en apprenant à utiliser la technologie et en continuant d’essayer »), parrainage et éducation du public (ex. : « en sensibilisant les gens quant au potentiel des personnes handicapées visuelles »), recherche d’aide financière supplémentaire (ex. : « avec de l’aide du gouvernement ») ou une attitude positive et de la persévérance (ex. : en réalisant que tout le monde doit passer par les mêmes étapes »). Conseils au sujet de l’employabilité Les jeunes étaient amenés à offrir des conseils à d’autres jeunes aveugles ou ayant une basse vision à propos de l’employabilité. Les réponses les plus courantes (chez les jeunes qui avaient déjà travaillé ) étaient les suivantes : 1. Attitude positive et persévérance 2. Autonomie sociale 3. « Vas-y » 4. Sois souple en termes des tâches que tu peux faire. Choisis une carrière que tu 34 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision peux faire selon ta déficience visuelle. 5. Ne laisse pas ta déficience visuelle te limiter dans tes choix. 6. Essaie de te former le plus possible. 7. Apprends et profite de la technologie qui existe. DOMAINE SOCIAL Réseaux d’amis Lorsqu’on leur a demandé combien d’amis ils avaient, la plus grande proportion des participants (41 %) ont indiqué qu’ils avaient cinq bons amis ou plus. Certains jeunes dans cette catégorie ont ajouté qu’ils avaient jusqu’à 40 bons amis. Vingt-deux pour cent des jeunes ont déclaré avoir quatre bons amis, 23 % ont déclaré en avoir trois, 10 % ont déclaré en avoir deux, 3 % ont déclaré en avoir un et 2 % ont déclaré ne pas en avoir. Aucune tendance n’a été mise en évidence lorsque le nombre d’amis a été évalué selon le niveau de vision, la cohorte d’âge ou le sexe. Les jeunes ont déclaré avoir rencontré la plupart de leurs amis à l’école ou au travail et quelques-uns dans un camp d’été, à l’église ou par l’intermédiaire de la famille. Graphique 24 : Nombre de bons amis (selon le niveau de vision) Pourcentage NIVEAU DE VISION 50 Jeunes ayant une basse vision 40 Jeunes aveugles 30 20 10 0 Aucune Une Deux Trois Quatre Cinq Graphique 25 : Nombre de bons amis (selon la cohorte d’âge) COHORTE D'ÂGE 50 15 à 21 ans 22 à 30 ans Pourcentage 40 30 20 10 0 Aucune Une Deux Trois Quatre Cinq 35 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision Graphique 26 : Nombre de bons amis (selon le sexe) SEXE 50 Jeunes hommes Pourcentage 40 Jeunes femmes 30 20 10 0 Aucune Une Deux Trois Quatre Cinq Dans l’ensemble, la plus grande proportion des participants (75 %) a déclaré que la plupart de leurs amis sont voyants. Vingt-deux pour cent des jeunes ont déclaré avoir un nombre égal d’amis handicapés visuels et voyants; 3 % ont déclaré que la plupart de leurs amis ont une basse vision; 3 % ont déclaré que la plupart de leurs amis sont aveugles; et 1 % des jeunes ont indiqué que leurs amis ont d’autres incapacités. Il est possible de remarquer au graphique ci-dessous que le groupe ayant une basse vision semble relativement plus susceptible d’avoir des amis voyants que le groupe de jeunes aveugles. Le fractionnement selon l’âge et le sexe démontre une tendance analogue à l’ensemble des conclusions. Graphique 27 : Niveau de vision de la plupart des amis (selon le niveau de vision) NIVEAU DE VISION Jeunes ayant une basse vision 80 Jeunes aveugles Pourcentage 100 60 40 20 0 Voyants 36 Aveugles Basse vision Nombre Autres partagé types de d'handicapés handicap visuels et de voyants La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision Graphique 28 : Niveau de vision de la plupart des amis (selon la cohorte d’âge) COHORTE D'ÂGE 80 15 à 21 ans 70 22 à 30 ans Pourcentage 60 50 40 30 20 10 0 Voyants Aveugles Basse vision Nombre Autres partagé types de d'handicapés handicap visuels et de voyants Graphique 29 : Niveau de vision de la plupart des amis (selon le sexe) SEXE 80 Jeunes hommes 70 Jeunes femmes Pourcentage 60 50 40 30 20 10 0 Voyants Aveugles Basse vision Nombre Autres partagé types de d'handicapés handicap visuels et de voyants Lorsqu’on leur a demandé de dire si leur déficience visuelle était apparente pour leurs amis, 68 % ont répondu dans l’affirmative. Les résultats démontrent que 57 % de la cohorte plus jeune et 75 % de la cohorte plus âgée ont répondu dans l’affirmative. Cinquante-neuf pour cent des jeunes hommes et 80 % des jeunes femmes ont déclaré que leur déficience visuelle était apparente pour leurs amis. Soixante-douze pour cent des jeunes aveugles et 64 % des jeunes ayant une basse vision ont déclaré que leur déficience visuelle était apparente pour leurs amis. 37 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision Graphique 30 : Apparence de la déficience visuelle pour les amis (selon le niveau de vision) NIVEAU DE VISION Jeunes ayant une basse vision 80 70 Pourcentage Jeunes aveugles 60 50 40 30 20 10 0 Oui Non Graphique 31 : Apparence de la déficience visuelle pour les amis (selon l’âge) COHORTE D'ÂGE 80 15 à 21 ans 70 22 à 30 ans Pourcentage 60 50 40 30 20 10 0 Oui Non Graphique 32 : Apparence de la déficience visuelle pour les amis (selon le sexe) SEXE 80 Jeunes hommes 70 Jeunes filles Pourcentage 60 50 40 30 20 10 0 Oui 38 Non La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision La plupart des participants ayant indiqué que leur déficience visuelle n’était pas apparente pour les autres ont déclaré en avoir parlé dès le début de leur relation l’amitié. D’autres ont indiqué qu’ils n’en parlaient que si c’était pertinent à la conversation. Quatre-vingt-un pour cent des jeunes ont déclaré que leurs amis avaient oublié leur déficience visuelle dans le passé. Le tableau cidessous présente la répartition des données. Soixante-douze pour cent des jeunes ayant une basse vision et 64 % des jeunes aveugles ont déclaré la même chose. Quatre-vingt-six pour cent de la cohorte plus âgée et 71 % de la cohorte plus jeune ont déclaré la même chose. Soixantedix-huit pour cent des jeunes hommes et 84 % des jeunes femmes ont déclaré que leurs amis avaient oublié leur déficience visuelle. Les jeunes ont déclaré que ceci pouvait se produire lorsqu’ils étaient dans un endroit sombre (ex. : dans un restaurant où leur vision était encore plus limitée) ou lorsqu’ils sortaient d’un endroit sombre pour revenir à la lumière (ex. : à la sortie d’un restaurant). Tableau 5 : Sommaire des données concernant les relations d’amitié Jeunes ayant une basse vision Jeunes aveugles Plus âgés Plus jeunes Femmes Hommes Activités impossibles avec les amis 67 % 39 % 57 % 48 % 48 % 57 % Déficience visuelle apparente pour les amis 64 % 72 % 75 % 57 % 80 % 59 % Amis avaient oublié la déficience 72 % 64 % 86 % 71 % 84 % 78 % Bâtir des relations d’amitié Lorsqu’on leur a demandé quelle était la chose la plus difficile pour bâtir des relations d’amitié, la réponse la plus courante correspondait aux difficultés à rencontrer des gens d’abord et avant tout. Puisque les jeunes ne peuvent voir les autres (ou ne pas bien les voir), ils ne sont généralement pas les premiers à initier les contacts. Par conséquent, ils doivent souvent dépendre des autres pour que ceux-ci viennent à eux. D’autres difficultés majeures déclarées sont : 1. Stéréotypes à propos de la cécité et de la déficience visuelle, 2. Incertitude (et crainte) à propos de ce que cela signifie, 3. Malaise chez les personnes voyantes ne sachant pas comment se comporter avec une personne ayant une déficience visuelle, 4. Difficultés associées à la lecture du langage corporel et, en conséquence, méconnaissance des façons appropriées de réagir. Activités avec les amis Cinquante-trois pour cent des participants ont déclaré qu’il y avait des activités qu’ils ne pouvaient 39 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision pas faire avec leurs amis. Soixante-sept pour cent des jeunes ayant une basse vision comparativement à 39 % des jeunes aveugles ont déclaré qu’il y avait des activités qu’ils ne pouvaient pas faire avec leurs amis. Quarante-huit pour cent de la cohorte des plus jeunes et 57 % de la cohorte plus âgée ont déclaré qu’il y avait des activités qu’ils ne pouvaient pas faire avec leurs amis. Cinquante-sept pour cent des jeunes hommes et 48 % des jeunes femmes ont déclaré qu’il y avait des activités qu’ils ne pouvaient pas faire avec leurs amis (consultez le Tableau 5). Graphique 33 : Possibilité de faire des activités avec les amis (selon le niveau de vision) NIVEAU DE VISION Jeunes ayant une basse vision 80 Jeunes aveugles Pourcentage 100 60 40 20 0 Oui Non Y a-t-il des activités que vous ne pouvez pas faire avec vos amis? Les participants devaient parler de leur participation à une vaste gamme d’activités, notamment : aller au cinéma, regarder la télévision, sortir dans les discothèques, chanter, etc. Ces éléments composaient l’Échelle d’activités sociales (traitée plus tôt) et ont été divisés en catégories : Niveau passif d’activités sociales, Niveau moyen d’activités sociales et Niveau élevé d’activités sociales. Les histogrammes suggèrent une tendance à une participation aux niveaux passif et moyen d’activités sociales plutôt qu’à un niveau élevé d’activités sociales. (Consultez les graphiques cidessous.) 40 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision Graphique 34 : Mesure de la participation des jeunes au Niveau passif d’activités sociales, au Niveau moyen d’activités sociales et au Niveau élevé d’activités sociales Niveau passif d’activités sociales 120 100 Fréquence 80 60 40 Dév. type = .19 Moyenne = .72 N = 328.00 20 0 0.00 .13 .25 .38 .50 .63 .75 .88 1.00 Niveau moyen d’activités sociales 100 Fréquence 80 60 40 Dév. type = .19 Moyenne = .65 N = 328.00 20 0 0.00 .13 .25 .38 .50 .63 .75 .88 1.00 Niveau élevé d’activités sociales 120 Fréquence 100 80 60 40 Dév. type = .20 Moyenne = .39 N = 328.00 20 0 0.00 .13 .25 .38 .50 .63 .75 .88 41 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision Relation avec les parents En ce qui concerne leur relation avec leurs parents, dans l’ensemble, 63 % des jeunes ont déclaré s’entendre « très bien » avec leurs parents; 36 % ont déclaré s’entendre « plutôt bien » avec leurs parents et 2 % ont déclaré ne pas bien s’entendre du tout (« pas du tout »). Les tendances sont semblables entre les participants ayant une basse vision et les participants aveugles, entre les cohortes d’âge et entre les sexes. Quatre-vingt-cinq pour cent des jeunes considèrent que leurs parents leur permettent d’être autonomes. Les tendances sont semblables entre les participants ayant une basse vision et les participants aveugles, entre les cohortes d’âge et entre les sexes. Graphique 35 : Relation avec les parents 80 Graphique 36 : Encouragement à l’autonomie par les parents 100 70 80 60 50 60 40 30 40 20 20 10 0 Très bien Plutôt bien Pas du tout Comment vous entendez-vous avec vos parents? 0 Oui Plutôt Non Vos parents encouragent-ils votre autonomie? Les participants devaient répondre s’ils avaient l’impression de pouvoir parler ouvertement à leurs deux parents, 23 % ont déclaré pouvoir parler ouvertement avec un parent, 69 % ont déclaré pouvoir parler ouvertement aux deux parents et 8 % ont indiqué ne pas pouvoir parler ouvertement avec l’un ou l’autre des parents. Une tendance analogue est également présente dans chaque groupe d’âge et chez les groupes de jeunes aveugles et de jeunes ayant une basse vision. Cependant, lorsque chaque sexe est considéré séparément, il existe une tendance chez les jeunes femmes d’être plus susceptibles d’indiquer pouvoir parler ouvertement avec seulement un parent. Spécifiquement, 30 % des jeunes femmes et 18 % des jeunes hommes ont déclaré ne pas s’entendre avec un parent. 42 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision Graphique 37 : Capacité de parler ouvertement avec les parents (selon le sexe) SEXE 80 Jeunes hommes 70 Jeunes femmes Pourcentage 60 50 40 30 20 10 0 L'un deux Les deux Ni l'un ni l'autre Parlez-vous ouvertement à vos parents? Parmi ceux ayant répondu ne pouvoir parler qu’à un parent, dans 73 % des cas, il s’agissait de la mère. Dans l’ensemble, quatre-vingt-trois pour cent des participants ont répondu oui à la question « Vos parents vous encouragent-ils à inviter des amis à la maison? », 11 % ont répondu « un peu » et 7 % ont répondu « non ». Puisqu’il s’agissait d’une question ouverte, la taille des cellules est trop petite pour rendre compte des différences entre les sexes, les cohortes d’âge ou les niveaux de vision. Graphique 38 : Encouragement des parents à inviter des amis à la maison Graphique 39 : Encouragement des parents à sortir avec les amis 100 100 80 80 60 60 40 40 20 20 0 0 Oui Plutôt Non Vos parents vous encouragent-ils à inviter des amis à la maison? Oui Plutôt Non Vos parents vous encouragent-ils à sortir avec des amis? 43 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision Dans l’ensemble, 84 % ont répondu « oui » à la question « Vos parents vous encouragent-ils à sortir avec vos amis? ». Douze pour cent ont répondu « un peu » et 4 % ont répondu « non ». Puisqu’il s’agissait du long questionnaire, la taille des cellules est trop petite pour rendre compte des différences entre les sexes, les cohortes d’âge ou les niveaux de vision. Activités parascolaires et activités de loisirs Douze pour cent des participants ont déclaré ne pas participer à des activités de loisirs. Vingt et un pour cent ont déclaré participer à une seule activité de loisirs, 19 % ont déclaré participer à deux activités de loisirs, 19 % ont déclaré participer à trois activités de loisirs, 12 % ont déclaré participer à quatre activités de loisirs et 17 % ont déclaré participer à cinq activités de loisirs. Puisqu’il s’agissait d’une question ouverte, la taille des cellules est trop petite pour rendre compte des différences entre les sexes, les cohortes d’âge ou les niveaux de vision. Trente et un pour cent des participants ont déclaré participer à des activités de loisirs avec des amis, 12 % ont déclaré participer à ces activités avec leurs parents; 26 % ont indiqué participer à ces activités tant avec les amis que la famille (pas nécessairement de façon simultanée), 2 % ont indiqué effectuer des activités de loisirs essentiellement seuls et 29 % ont sélectionné « autres » comme choix de réponse. Puisqu’il s’agissait d’une question ouverte, la taille des cellules est trop petite pour rendre compte des différences entre les sexes, les cohortes d’âge ou les niveaux de vision. Mariage et fréquentations Dans l’ensemble, 87 % des participants n’ont jamais été mariés, 6 % vivent en union de fait, 7 % sont mariés (et non séparés), 1 % sont séparés et moins de 1 % sont divorcés. Ces chiffres sont analogues selon le sexe, mais relativement différents selon les groupes d’âge puisque les participants de la jeune cohorte sont moins susceptibles d’être mariés. Graphique 40 : État matrimonial (selon la cohorte d’âge) COHORTE D'ÂGE 100 15 à 21 ans 22 à 30 ans Pourcentage 80 60 40 20 0 Célibataire 44 Union de fait Marié et non séparé Séparé Divorcé La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision Parmi ceux qui n’ont jamais été mariés, environ 25 % ont à l’heure actuelle un petit ami ou une petite amie. Vingt-huit pour cent des participants ayant une basse vision et 20 % des participants aveugles ont déclaré avoir à l’heure actuelle un petit ami ou une petite amie. Vingt-huit pour cent des membres de la cohorte plus âgée comparativement à 22 % des membres de la cohorte plus jeune ont à l’heure actuelle un petit ami ou une petite amie. Vingt pour cent des jeunes hommes et 32 % des jeunes femmes ont un petit ami ou une petite amie. Chez ceux qui ne sont pas mariés ou qui n’ont pas de petit ami ou petite amie, 37 % de la cohorte des plus jeunes et 45 % de la cohorte plus âgée indiquent qu’ils ont des fréquentations. Environ 40 % des jeunes hommes et 42 % des jeunes femmes ont des fréquentations. Parmi ceux qui ont actuellement un petit ami ou une petite amie, 75 % des participants plus jeunes et 50 % des participants plus âgés indiquent que leur partenaire est handicapé visuel. Parmi ceux qui sont mariés, seulement 11 % indiquent que leur partenaire est handicapé visuel. Défis et obstacles dans la vie sociale Cinquante pour cent des participants ont déclaré avoir fait face à des obstacles dans leur vie sociale. Les résultats démontrent que 56 % des jeunes ayant une basse vision et 40 % des jeunes aveugles ont fait face à des obstacles dans leur vie sociale. Quarante-cinq pour cent de la cohorte âgée entre 15 et 21 ans et 54 % de la cohorte plus âgée ont exprimé avoir fait face à des obstacles ou des défis. Des proportions semblables de jeunes hommes et de jeunes femmes ont déclaré avoir fait face à des défis ou des obstacles dans leur vie sociale. Lorsqu’il leur était demandé quels étaient ces obstacles, les jeunes ont énoncé l’attitude des pairs, la crainte de ne pas être acceptés des pairs, ne pas être acceptés de fait par des pairs, des inquiétudes à propos de leurs habiletés sociales, le transport (particulièrement par rapport à leur incapacité de conduire), les stéréotypes au sujet de la cécité, des préoccupations au sujet d’idiosyncrasies liées à la cécité (comme un mouvement incontrôlé des yeux) qui pourraient déranger les pairs et les limitations quant à la capacité de sortir avec les amis (c.-à-d. ne pas pouvoir aller le soir dans les discothèques ou aux danses). Lorsqu’on leur a demandé s’il y avait des activités sociales ou de loisirs qu’ils souhaiteraient faire, mais ne le peuvent pas à cause de leur handicap visuel, 64 % ont répondu dans l’affirmative. La conduite automobile et les sports sont les réponses les plus courantes. Cinquante-sept pour cent des jeunes ont exprimé se sentir parfois insécurisés à cause de leur handicap visuel; 50 % des jeunes hommes et 67 % des jeunes femmes ont exprimé se sentir parfois insécurisés à cause de leur handicap visuel. Les différences sont minimes entre les groupes d’âge et les niveaux de vision. Soixante-cinq pour cent des participants ont dit avoir été taquinés à cause de leur handicap visuel. Les résultats démontrent que 71 % des jeunes femmes et 60 % des jeunes hommes ont été taquinés à cause de leur handicap visuel. Les différences sont minimales entre les cohortes d’âge et entre les participants ayant une basse vision et les participants aveugles. Quarante et un pour cent des participants ont déclaré avoir fait l’objet d’intimidation à cause de leur handicap visuel. Quarante-cinq pour cent du groupe de participants plus âgés et 33 % des plus jeunes ont indiqué avoir fait l’objet d’intimidation. Des proportions semblables de jeunes hommes et de jeunes femmes et des proportions semblables chez les participants ayant une basse vision et les participants aveugles ont déclaré avoir fait l’objet d’intimidation. 45 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision Vie sociale en ligne Quarante-huit pour cent des jeunes ont déclaré rester en contact avec leurs amis par l’intermédiaire de salles de clavardage ou par la messagerie instantanée et le courrier électronique. En outre, 23 % ont déclaré rester en contact avec leurs amis par l’intermédiaire du courrier électronique (et non par les salles de clavardage ou la messagerie instantanée) et 5 % ont indiqué rester en contact par l’intermédiaire de salles de clavardage (et non par courrier électronique). En conséquence, en tout, 75 % des participants socialisent ou restent en contact par des moyens électroniques. Une tendance analogue se dessine à tous les niveaux de vision avec 74 % des jeunes aveugles qui utilisent les moyens de communication en ligne et 76 % pour les jeunes ayant une basse vision. Soixante-douze pour cent de la cohorte plus âgée et 78 % du groupe plus jeune utilisent les communications en ligne. Soixante-dix-sept pour cent des jeunes femmes et 74 % des jeunes hommes utilisent les communications en ligne. Vingt-six pour cent des participants ont déclaré rencontrer de nouvelles personnes par l’intermédiaire de moyens électroniques. Les résultats sont semblables chez les différents groupes d’âge et les deux sexes. Les jeunes aveugles sont plus susceptibles de rencontrer de nouvelles personnes en ligne que les jeunes ayant une basse vision. Graphique 41 : Rencontre en ligne de nouvelles personnes (selon le niveau de vision) NIVEAU DE VISION Jeunes ayant une basse vision 80 70 Pourcentage Jeunes aveugles 60 50 40 30 20 10 0 Oui Non Rencontrez-vous de nouvelles personnes en ligne? Lorsqu’il leur était demandé dans quelle mesure leur vie sociale se déroulait en ligne, 7 % des participants ont répondu « la plupart du temps ou tout le temps »; 24 % ont répondu « quelques fois »; 33 % ont répondu « un peu »; et 36 % ont répondu « aucune ». Les résultats sont analogues pour chaque groupe de niveaux de vision et pour les jeunes hommes et les jeunes femmes séparément. Cependant, les membres de la cohorte des plus jeunes sont plus susceptibles d’indiquer qu’ils socialisent en ligne « la plupart du temps ou tout le temps » ou « quelques fois » et réciproquement les jeunes plus âgés sont plus susceptibles de déclarer qu’ils socialisent en ligne « un peu » ou « pas du tout ». 46 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision Graphique 42 : Niveau de vie sociale en ligne (selon la cohorte d’âge) COHORTE D'ÂGE 40 15 à 21 ans 35 22 à 30 ans Pourcentage 30 25 20 15 10 5 0 La totalité ou la presque totalité Certaine Peu Aucune Dans quelle mesure votre vie sociale se déroule-t-elle en ligne? Certains participants ont déclaré que l’un des avantages de socialiser en ligne est la réduction de la barrière liée à la déficience visuelle. Quarante-huit pour cent des jeunes ont déclaré qu’ils sont traités différemment après avoir dit aux gens qu’ils ont une déficience visuelle. Ces jeunes ont indiqué que les autres se désengageaient parfois, se sentaient mal à l’aise, les traitaient comme s’ils étaient moins intelligents et parfois coupaient le contact complètement. Pour certains jeunes, la communication en ligne leur donne l’occasion de ne pas révéler leur handicap visuel. ACTIVITÉS DE LA VIE QUOTIDIENNE L’Échelle des activités de la vie quotidienne (EAVQ) a été développée à partir de l’EAVQ de Wolffe et Sacks (1995). De façon à déterminer si les jeunes résidant en internat et ceux n’y résidant pas diffèrent dans l’exécution des activités de la vie quotidienne, les notes de ces deux groupes sur l’échelle AVQ ont été comparées. Les résultats ont démontré que ceux ayant résidé en internat sont moins susceptibles de participer aux activités de la vie quotidienne que ceux qui n’y ont pas résidé. La possibilité d’une confusion a été explorée. Il n’y avait pas de confusion au niveau de l’âge; cependant, les résultats ont démontré qu’un nombre significativement plus élevé de jeunes aveugles avaient résidé dans un internat ce qui peut expliquer les conclusions autour des différences dans la participation aux activités de la vie quotidienne. De façon à déterminer s’il y avait des différences dans la participation aux activités de la vie quotidienne entre ceux ayant résidé en internat et ceux n’ayant pas résidé en internat, tout en tenant également compte des différences au niveau de la vision, une analyse de régression a été effectuée. Le niveau de vision fonctionnelle et le type d’école fréquentée ont été utilisés dans une équation de régression permettant de prédire des notes sur l’échelle AVQ. Les résultats ont démontré que même si le niveau de vision fonctionnelle est prédictif de notes AVQ, le type d’école fréquentée ne nous permet pas d’ajouter à notre capacité de prédire les notes AVQ. En fin de compte, qu’une personne ait ou non résidé en internat n’a pas d’incidence sur la participation aux activités de la vie quotidienne après avoir pris en considération le niveau de vision. Dans l’ensemble, 4 % des jeunes ont indiqué que leurs parents s’attendaient à ce qu’ils participent aux activités de la vie quotidienne « un peu »; 32 % ont répondu « assez souvent » et 44 % ont répondu « beaucoup ». La répartition des données selon le sexe a donné les résultats suivants : 47 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision les jeunes hommes et les jeunes femmes ont répondu « un peu » 25 % du temps; les jeunes hommes ont choisi « assez souvent » 34 % du temps comparé à 27 % des jeunes femmes et les jeunes hommes ont sélectionné « beaucoup » 41 % du temps comparé à 44 % du temps pour les jeunes femmes. Des comparaisons n’ont pas été effectuées entre ceux qui étaient en internat et ceux qui ne l’étaient pas sur cette question ni sur des questions subséquentes à cause de la confusion avec le niveau de vision décrite ci-dessus. Lorsqu’on leur a demandé si, en général, leurs parents étaient satisfaits de la façon dont ils accomplissaient ces tâches, 92 % des participants ont répondu « oui ». Quatre-vingt-dix-neuf pour cent des jeunes femmes et quatre-vingt-neuf pour cent des jeunes hommes ont répondu « oui ». Les participants devaient dire s’il y avait des habiletés qu’ils n’avaient pas apprises, mais dont ils auraient sans doute tiré avantage. Trente-deux pour cent ont répondu dans l’affirmative. Ils ont indiqué qu’ils auraient souhaité apprendre des tâches telles que : la cuisine, le repassage et le travail de couture et de tricot. DOMAINE SCOLAIRE Les jeunes devaient indiquer le plus haut niveau de scolarité atteint. Deux pour cent ont indiqué avoir terminé l’école primaire; 28 % ont terminé quelques années d’étude secondaire; 33 % ont terminé les études secondaires; 25 % ont terminé quelques années du collégial ou d’université; 11 % ont terminé l’université et 2 % ont terminé une maîtrise. Une répartition des données selon la vision a révélé qu’une plus grande proportion de jeunes ayant une basse vision que de jeunes aveugles avaient soit une formation universitaire partielle ou obtenu un diplôme universitaire. La différence entre les sexes était minimale au niveau de la scolarité. Des comparaisons selon l’âge ont démontré que la cohorte des plus jeunes était moins susceptible d’avoir un niveau élevé de scolarité (ce qui est logique compte tenu de leur âge relatif). Graphique 43 : Niveau de scolarité atteint (selon le niveau de vision) NIVEAU DE VISION Jeunes ayant une basse vision 40 35 Jeunes aveugles Pourcentage 30 25 20 15 10 5 0 École primaire Quelques années d'études secondaires Études secondaires Quelques Université années du collégial ou d’université Maîtrise Vingt-cinq pour cent de l’échantillon était actuellement aux études secondaires; 1 % ont indiqué fréquenter l’école professionnelle ou technique, 8 % vont dans un collège délivrant des diplômes 48 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision après deux années d’étude, 3 % vont dans un collège délivrant des diplômes après quatre années d’étude, 15 % fréquentent l’université, 1 % des jeunes participent à un programme d’autonomie aux habiletés de la vie quotidienne et moins de 1 % participent à des cours d’orientation professionnelle. Lorsqu’on leur a demandé quel type d’école secondaire ils fréquentent ou avaient fréquenté, 33 % des jeunes ont indiqué fréquenter une école publique sans professeur itinérant, 3 % fréquentent une école privée, 37 % fréquentent une école publique avec des professeurs itinérants pour les jeunes handicapés visuels, 13 % sont en internat, 5 % fréquentent une combinaison internat-école publique et 9 % ont indiqué que leur école ne se classait dans aucune des catégories ci-dessus mentionnées. Devoirs Les analyses de fréquence suivantes ne comprennent que ceux fréquentant actuellement une école secondaire, un collège de deux ans, un collège de quatre ans et l’université. Quelle est la moyenne de vos notes en classe? Vingt-huit pour cent des jeunes ont indiqué recevoir une majorité de A en classe; 52 % ont indiqué recevoir surtout des B; 18 % ont indiqué recevoir surtout des C; 1 % ont indiqué recevoir surtout des D et 1 % ont indiqué recevoir surtout des notes d’échec. Quatre pour cent ont indiqué qu’ils n’avaient pas de devoir, 45 % ont déclaré qu’ils avaient un peu de devoirs, 48 % ont déclaré avoir beaucoup de devoirs et 4 % ont indiqué qu’ils avaient trop de devoirs pour être en mesure de les terminer. Quinze pour cent ont déclaré qu’ils prenaient moins d’une heure pour terminer leurs devoirs; 40 % ont déclaré qu’ils avaient besoin d’une à deux heures pour terminer leurs devoirs, 49 % ont indiqué qu’ils avaient besoin de plus de deux heures pour terminer leurs devoirs et 7 % ont indiqué qu’ils n’arrivaient pas à terminer leurs devoirs en une soirée. Treize pour cent croient recevoir moins de devoirs que leurs confrères de classe; 81 % ont déclaré avoir la même charge de travail et 7 % ont indiqué avoir plus de devoirs à faire que leurs pairs. Où faites-vous vos devoirs? Quatre-vingt-quinze pour cent ont déclaré travailler seuls à la maison; 12 % ont déclaré qu’ils travaillent à la bibliothèque publique; 53 % étudient à la bibliothèque de l’école; 22 % étudient à la maison d’un ami et 18 % ont indiqué qu’ils étudient ailleurs. Recevez-vous de l’aide aux devoirs et, si oui, de la part de qui? Quarante-deux pour cent des participants ont déclaré recevoir de l’aide aux devoirs. Parmi eux, 56 % reçoivent de l’aide des parents; 22 % sont aidés d’un frère ou d’une sœur, 44 % d’un ami et 33 % d’un tuteur et 11 % reçoivent de l’aide d’un lecteur rémunéré. La perspective des parents Malgré des efforts visant à effectuer un sondage auprès de 50 parents, seul 18 d’entre eux ont répondu au questionnaire. Des 18 questionnaires, 17 ont été remplis en ligne par les parents 49 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision eux-mêmes. La perspective des parents est présentée et, lorsque possible, des comparaisons générales entre les jeunes participants et les parents sont décrites. À cause d’un faible nombre de parents participants, les conclusions de cette section ne sont qu’exploratoires. Lorsqu’on demandait aux parents s’ils croyaient qu’il existe des obstacles à l’atteinte des rêves de leurs enfants, 90 % des parents ont répondu dans l’affirmative. Lorsqu’on leur demandait quels étaient ces obstacles, la majorité des parents ont indiqué que leurs enfants feraient l’objet de discrimination limitant ainsi leurs options. Par exemple, un parent a déclaré : « Nombreux seront ceux qui fermeront les portes parce que (mon enfant) a une déficience visuelle ». En termes de défis liés à l’emploi, un parent a déclaré : « Il est difficile de trouver des gens qui offriront l’occasion aux personnes handicapées visuelles d’essayer un nouvel emploi, particulièrement si le travail nécessite, par exemple, une synthèse vocale pour l’ordinateur ». Un autre parent a indiqué : « Plusieurs des emplois qu’elle a essayés nécessitaient la présence d’une personne pour l’aider ». Contrairement aux jeunes participants qui étaient essentiellement optimistes que les obstacles liés à l’emploi pouvaient être surmontés, presque la moitié des parents croient que ces obstacles peuvent être surmontés, mais la moitié ne le croit pas. Lorsqu’on leur demandait comment de tels obstacles pouvaient être surmontés, un parent a déclaré que les employeurs devraient « être prêts à faire l’achat ou l’essai de différentes aides en milieu de travail [pour accommoder le jeune handicapé visuel] ». On a demandé aux parents quels formation, habiletés ou programmes supplémentaires seraient utiles pour leurs enfants. Les parents ont mentionné une gamme d’activités dont le tutorat en mathématiques et en sciences, des programmes sociaux et de conditionnement physique. Un parent a exprimé le besoin d’occasions pour le jeune de participer à des activités au cours desquelles il ne vivra pas d’échec, suggérant ainsi que l’enfant ait besoin de vivre des situations pour développer sa confiance et son estime de soi plutôt que de recevoir une formation en particulier. On a demandé aux parents quels conseils ils offriraient à d’autres parents au sujet de l’éducation d’un enfant aveugle ou ayant une basse vision. Les parents ont offert un vaste éventail de réponses. Un parent a mis l’accent sur l’importance de l’autonomie chez les jeunes. Ce parent a déclaré : Ne soyez pas surprotecteurs, cherchez à développer une bonne relation avec les professeurs et la commission scolaire. Permettez à votre enfant d’expérimenter de nouvelles activités à l’intérieur de ses capacités. Soyez prêts à aider en faisant la lecture, en enregistrant des textes, etc. Un autre parent à mis l’importance sur le fait que tous les enfants handicapés visuels sont différents et par conséquent ils ont des besoins différents. Ce parent a déclaré : Intervenez et parlez avec le personnel de l’école. Il peut y avoir quelque chose écrit sur papier, mais chaque enfant est différent et les parents savent ce que leur enfant est capable ou n’est pas capable de faire. Un parent a exprimé que préparer son enfant pour l’échec était la meilleure option : « Dites à votre enfant d’essayer, mais préparez-le à l’échec; il n’aura probablement pas d’emploi ». Les réponses des parents à la question « Combien de temps votre fils ou votre fille consacre-t-il (elle) à la recherche d’un emploi? » sont homogènes aux réponses des jeunes, c’est-à-dire que de nombreux jeunes passent une heure ou moins chaque jour à des activités de recherche d’emploi. 50 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision On a demandé aux parents si les amis de leurs enfants étaient en majorité voyants, aveugles, un mélange égal de personnes voyantes et handicapées visuelles ou ayant d’autres incapacités. Leurs réponses corroborent celles des jeunes, c’est-à-dire que leurs amis sont principalement voyants. La majorité des parents ont indiqué qu’il y a des activités auxquelles leur enfant ne peut participer avec les amis, notamment la conduite automobile ou les sports. Tout comme les jeunes, les parents croient que leurs enfants s’entendent très bien avec eux et qu’ils peuvent parler ouvertement avec les deux parents. Les parents ont énoncé un certain nombre d’obstacles auxquels, selon eux, font face leurs enfants dans leur vie sociale. Ce sont : « ne pas être capable de reconnaître les gens à distance »; et « ne pas être accepté par le groupe branché ». Les parents ont déclaré que leurs enfants ont jusqu’à cinq bons amis. Les réponses des parents et des enfants sont analogues, c’est-à-dire que la réponse modale est que les jeunes ont cinq bons amis. Lorsqu’on a demandé aux parents quels conseils ils pouvaient offrir à d’autres parents d’enfants handicapés visuels en ce qui concerne les activités de la vie quotidienne, la réponse dominante est de ne pas les surprotéger. Un parent, par exemple, a déclaré : « Encouragez-les à participer aux tâches générales de la maison et de l’extérieur, soyez patients dans leur apprentissage et, surtout, ne soyez pas trop sévères lorsqu’ils se trompent un peu ». Un autre parent a exprimé : Essayez de ne pas traiter les enfants comme des bébés, soyez gentils et patients, mais attendez-vous à ce qu’ils fassent à la maison ce que les autres enfants font. Leurs réussites leur procureront une plus grande estime de soi. Ils seront mieux préparés au monde. On a demandé aux parents quelle était la quantité de devoirs des enfants chaque soir. La majorité des parents, comme les jeunes, ont indiqué que leurs enfants ont « beaucoup » de devoirs. Également, comme les jeunes, les parents ont indiqué en majorité qu’il fallait plus de deux heures aux enfants pour terminer leurs devoirs. La majorité des parents ont déclaré que leurs enfants reçoivent de l’aide aux devoirs. En revanche, seulement 42 % des jeunes participants ont déclaré recevoir de l’aide aux devoirs. Ceci peut signifier une tendance à sous-déclarer l’aide reçue et peut également refléter des différences dans la définition que donnent les participants au mot « aide ». Étant donné le petit nombre de parents interviewés et le fait que cette comparaison ne soit pas basée sur des liens égaux entre les enfants et leurs parents, la conclusion devrait être considérée provisoire. Journaux de l’emploi du temps Tel que discuté au chapitre de la méthodologie, les preneurs de notes ont formulé des catégories à partir de la liste des activités auxquelles les jeunes ont déclaré participer. La liste des catégories dans lesquelles ces activités ont été classées est présentée au chapitre de la méthodologie de ce document et provient en partie de l’examen des réponses des participants et du procédé de catégorisation utilisé par Wolffe et Sacks (1997). Des tests-t ont été effectués pour comparer les participants aveugles et les participants ayant une basse vision dans chacune des catégories. La seule différence significative se trouve dans la catégorie Activités de loisirs passives. Spécifiquement, les jeunes aveugles sont significativement plus susceptibles de participer à des activités de loisirs passives que les jeunes ayant une basse vision. Également, un examen des écarts-types suggère qu’à l’intérieur de la plupart des catégories il existe une grande variabilité au sein de chaque groupe (c.-à-d. au sein des groupes de jeunes aveugles et de jeunes ayant une basse vision). 51 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision DISCUSSION Dans ce chapitre, une interprétation des conclusions est présentée. Les conclusions à partir de chaque mode de vie sont présentées, en débutant par celles pertinentes au Domaine professionnel, puis au Domaine social et des loisirs, au Domaine des activités de la vie quotidienne, et, enfin, au Domaine scolaire. Une discussion au sujet des conclusions obtenues à partir du questionnaire principal servira de cadre à ce chapitre et, le cas échéant, des extraits provenant des entrevues qualitatives, des conclusions obtenues à partir des journaux de l’emploi du temps et des conclusions obtenues à partir des questionnaires aux parents sont intégrés. Les extraits des entrevues qualitatives se trouvent en retrait et par conséquent facilement identifiables. Les faiblesses de l’étude et des suggestions pour des recherches futures font également l’objet d’une discussion. Domaine professionnel Si une personne aveugle dit qu’elle veut faire quelque chose, demandez « comment » et non « pouvez-vous ». Vingt-neuf pour cent des jeunes de notre échantillon ont déclaré être actuellement salariés ce qui est très homogène avec la documentation qui indique qu’environ 70 % des personnes vivant avec une déficience visuelle au Canada ne sont pas des travailleurs pourvus d’un emploi rémunéré (tout comme aux États-Unis) (Sacks, Wolffe et Tierney, 1998). De tels taux analogues de chômage dans ces contextes significativement différents, au point de vue de la législation aux États-Unis et au Canada, peuvent indiquer que le stigmate social concernant la cécité persiste malgré les initiatives pour l’équité et les droits humains. Cependant, l’interprétation de notre conclusion doit se faire avec prudence car nous incluons dans notre échantillon des personnes âgées de 15 à 21 ans et seulement 16,2 % d’entre eux ont indiqué occuper actuellement un emploi. On doit s’attendre à ce faible résultat puisque de nombreux membres de la cohorte sont aux études secondaires ou postsecondaires et, par conséquent, moins susceptibles d’être salariés que leurs pairs voyants. Cependant, un rapport de Statistique Canada (2003) indique que 58 % des personnes âgées de 15 à 24 ans occupent un emploi. Malgré les trois années de différence, il est possible de constater que les jeunes handicapés visuels ont un taux de chômage significativement plus élevé que chez les jeunes en général. Notre étude a démontré que plus de 40 % des participants âgés entre 22 et 30 ans sont actuellement salariés et ceci devrait être le résultat de comparaison avec les autres rapports. Cette conclusion pourrait indiquer que le portrait de la situation s’est amélioré depuis la recherche sur l’emploi effectuée il y a 10 ans aux États-Unis (Sacks, Wolffe et Tierney, 1998). Elle pourrait également indiquer que notre taux d’emploi au Canada est meilleur que celui des États-Unis pour les personnes aveugles ou ayant une basse vision. Ou encore, ceci pourrait signifier que la question que nous avons posée (« Occupez-vous actuellement un emploi? ») est significativement différente à cause de la définition d’emploi utilisée dans les autres études. Par conséquent, le résultat de 29 % pourrait ne pas être très comparable aux statistiques existantes sur le niveau d’employabilité des jeunes handicapés visuels. C’est parce qu’il s’agit d’une combinaison de deux très différents pourcentages pour les deux différentes cohortes d’âge de l’étude. 52 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision Parmi les participants salariés, ceux ayant une basse vision étaient plus susceptibles que les participants aveugles d’avoir déjà occupé un emploi rémunéré et également plus susceptibles de travailler à l’heure actuelle. Ceci est également homogène avec les conclusions de la documentation indiquant que le taux de chômage est plus élevé chez les personnes aveugles que chez les personnes ayant une déficience visuelle moins grave (e.x. : Houtenville, 2003). Les participants plus âgés sont plus susceptibles d’avoir occupé un emploi et plus susceptibles d’être actuellement salariés que les plus jeunes participants. Ceci peut refléter le fait que plus de jeunes dans la cohorte des plus âgés aient terminé les études ou vivent à l’extérieur du foyer familial, et ils sont, par conséquent, plus susceptibles de travailler ou d’aspirer à travailler à temps plein de façon à gagner un revenu. Ce résultat est également consistant aux conclusions de Statistique Canada (2001) qui indiquent que les plus jeunes sont moins susceptibles d’être salariés que les jeunes plus âgés. Trente-sept pour cent des participants qui n’étaient pas salariés étaient en recherche active de travail. Cependant, lorsque leur était posée la question à savoir combien de temps par jour consacraient-ils à la recherche d’emploi, 78 % ont déclaré qu’ils consacraient « une heure ou moins » par jour à des activités de recherche d’emploi (le choix minimal de l’échelle proposée). Bien que les participants aveugles et les participants ayant une basse vision se considèrent de façon égale à la recherche active d’un emploi, le premier groupe était plus susceptible de dire qu’il consacrait une heure ou moins par jour à la recherche d’un travail. Les participants aveugles étaient également plus susceptibles de déclarer qu’ils n’avaient pas soumis une seule demande d’emploi au cours de la dernière année et qu’ils n’avaient pas eu d’entrevue au cours de la dernière année. Il est intéressant de noter que les participants qui déclaraient être en recherche active d’emploi passaient si peu de temps à des activités liées à la recherche d’un travail et que nombre d’entre eux n’avaient pas soumis une seule demande d’emploi au cours de la dernière année. Cette conclusion soulève un questionnement sur la façon dont les participants ont interprété l’expression « recherche active ». Ils pourraient lui avoir donné le sens de « disponible au travail ». Il est particulièrement intéressant de se demander si les jeunes ayant une déficience visuelle comprennent que la recherche de travail nécessite un certain nombre de tâches dont fouiller les petites annonces, activer son réseau de contacts, trouver des renseignements au sujet d’organisations et, le cas échéant, développer ses compétences. De nouveau, ceci soulève deux questions : 1. Les jeunes sont-ils informés des différentes tâches nécessaires à une recherche efficace d’emploi? 2. Les jeunes sont-ils adéquatement préparés à une vaste gamme de perspectives d’emploi? Puisque tant de jeunes, de façon générale, n’avaient pas rempli un formulaire de demande d’emploi ou n’avaient pas eu d’entrevue au cours de la dernière année, il s’agit d’une source de grande inquiétude pour les jeunes et les professionnels. Il est également possible que les participants pensent qu’en répondant être à la recherche de travail, leurs noms seraient transmis aux services professionnels de l’INCA. Les participants ont pu penser que cela était possible malgré le fait que nous les ayons informés que toute information fournie ne serait pas transmise à d’autres. Le fait que la recherche soit menée par une agence de services peut, par conséquent, avoir déformé les conclusions. Une autre explication, fournie par notre panel d’interprétation composé de jeunes, est qu’une heure ou moins par jour d’activités liées à la recherche d’emploi représente, en fait, suffisamment de temps pour vérifier les nouvelles offres d’emploi. Les participants au panel d’interprétation ont exprimé que cette période de temps était suffisante aux jeunes pour leur permettrent de vérifier les listes mises à jour sur quelques principaux sites d’emploi et que la technologie de l’information 53 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision aidait à faciliter le processus de recherche d’emploi. Ces données sont en soit intéressantes et dignes d’exploration. Puisque de nombreux jeunes handicapés visuels considèrent une très petite fourchette de choix de carrière, ils pourraient être portés à croire qu’il existe un nombre limité de places appropriées à leur recherche. On a demandé aux participants de parler des obstacles ou des défis rencontrés au cours du processus d’emploi. Cette question a été posée à tous les participants (c.-à-d. non seulement à ceux actuellement salariés) et incluent probablement les barrières associées tant au processus de recherche d’emploi qu’aux défis rencontrés en milieu de travail. Il est intéressant de noter que les participants ayant une basse vision perçoivent plus de défis liés à l’emploi que les participants aveugles. Puisque le taux d’emploi est plus élevé chez les participants ayant une basse vision, ceci pourrait signifier que lorsqu’il était question des défis liés à l’emploi, ils se référaient au moins en partie aux défis rencontrés en milieu de travail. Cette conclusion est appuyée par les commentaires des participants ayant une basse vision concernant les défis en milieu de travail tels que le fait que les employeurs aient des réticences à fournir les adaptations appropriées. Chez les participants actuellement salariés, cependant, les personnes aveugles sont plus susceptibles de rapporter du travail à la maison. Un certain nombre d’explications justifient cette différence. Les participants aveugles pourraient sentir le besoin d’investir plus de temps à l’extérieur des heures de travail régulières de façon à compenser la perte de vision ou à cause de la lenteur de la technologie d’adaptation ou les deux. Ou encore, ils pourraient avoir besoin d’accumuler des heures additionnelles dans leur travail de façon à être perçus comme étant aussi capables que leurs collègues voyants. Les participants aveugles sont également plus susceptibles d’indiquer qu’ils reçoivent de l’aide des autres dans leur travail. Enfin, au cours d’un panel d’interprétation tenu avec les professeurs à la fin de l’étude, il a été proposé que les employés aveugles aient déjà été des étudiants avec une charge de travail importante et qu’ils pourraient avoir développé très jeunes des habitudes de travail telles que rapporter du travail à la maison pour le terminer. Une plus grande proportion des jeunes plus âgés a indiqué être à la recherche active d’un travail. Des indications révèlent également qu’ils sont plus persistants dans leurs recherches d’emploi puisqu’ils sont moins susceptibles d’indiquer qu’ils passent seulement une heure ou moins par jour à des activités de recherche d’emploi. Bien que ces conclusions puissent suggérer que les jeunes plus âgés soient plus engagés dans le processus de recherche d’emploi, en apparente contradiction avec cette conclusion, les participants plus âgés sont également plus susceptibles d’avoir déclaré ne pas avoir soumis une seule demande d’emploi au cours de la dernière année. Une interprétation de cette apparente contradiction est que les jeunes plus âgés continuent de rechercher activement un emploi mais sont plus sélectifs et stratégiques dans leur recherche. Il est possible que l’expérience leur ait enseigné que se porter candidat à de nombreux types d’emploi ne procure que des résultas infructueux. Les participants plus âgés pourraient également être plus découragés du processus de recherche d’emploi car ils en font partie depuis plus longtemps que les jeunes participants, ce qui peut contribuer au développement d’une approche plus sélective et stratégique. Il est également possible que les plus jeunes participants soient également plus susceptibles de se porter candidats à des postes en ligne, ce qui est une façon simple et accessible. Faire une demande d’emploi par la poste ou en personne nécessite un processus beaucoup plus engagé qui pourrait être compliqué par des problèmes liés au transport, à l’accès à l’information imprimée et autres problèmes d’accessibilité. La recherche de Statistique Canada sur les jeunes appuie la proposition que les jeunes plus âgés de notre étude sont moins susceptibles d’utiliser des sites en ligne pour faire des demandes d’emploi. Spécifiquement, les résultats de l’Enquête sociale générale (2000, Cycle 14) indiquent que 90 % des jeunes âgés de 15 à 19 ans utilisent Internet et seulement 70 % des jeunes âgés de 25 à 29 ans l’utilisent. 54 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision La conclusion indiquant que les participants plus âgés perçoivent plus de défis liés à l’emploi est consistante avec la conclusion indiquant qu’ils sont plus susceptibles d’être salariés et plus susceptibles d’être à la recherche d’un emploi : par conséquent, ils auraient plus d’occasions de faire face à des barrières liées à l’emploi. Il n’est toujours pas clairement établi, cependant, pourquoi les jeunes hommes sont moins susceptibles que les jeunes femmes d’avoir soumis des demandes d’emploi au cours de la dernière année et moins susceptibles que les jeunes femmes d’avoir eu des entrevues au cours de la dernière année. Généralement, les statistiques sur la population canadienne indiquent que les jeunes hommes sont moins susceptibles d’être salariés que les jeunes femmes (Statistique Canada, 2001). Un autre facteur concourant à ce phénomène pourrait être l’accent mis ces dernières années sur l’augmentation de la participation et du rendement des filles dans les domaines de l’éducation et de l’emploi où elles ont historiquement été sous-représentées. Une augmentation du soutien scolaire aux filles pourrait mener à des niveaux plus élevés d’intérêt pour la recherche d’un emploi et d’habiletés connexes. D’autres tendances émergentes dans le secteur de l’emploi pourraient également être identifiées et explorées plus à fond. Cependant, il s’agit de tendances générales lesquelles pourraient ne pas expliquer les différences selon le sexe obtenues dans nos données. Les participants ont déclaré être à la recherche d’emplois dans les secteurs suivants : travail de bureau; service à la clientèle; technologie de l’information; ventes au détail; travail manuel; services sociaux et éducatifs; et les arts. Les postes les plus communément recherchés se trouvent dans les catégories suivantes : travail de bureau, service à la clientèle et services sociaux et éducatifs. Cette conclusion est homogène avec la documentation du domaine de la déficience visuelle laquelle indique qu’il est proposé aux jeunes ayant une déficience visuelle une gamme limitée d’options professionnelles en comparaison aux options qui s’offrent réellement à eux (Sacks, Wolffe et Tierney, 1998). De l’information anecdotique de la part de conseillers en orientation professionnelle suggère également que les jeunes ayant une déficience visuelle soient souvent dirigés vers des types d’emploi en particulier la plupart du temps à cause de présomptions stéréotypées à propos du potentiel d’employabilité et des compétences des personnes handicapées visuelles. Les entrevues qualitatives ont permis un questionnement en profondeur concernant certains sujets, tels que les antécédents professionnels, et ont permis d’obtenir une perspective intéressante sur l’expérience personnelle laquelle ajoute des nuances au portrait plus général. L’extrait suivant provient d’une entrevue qualitative et décrit les difficultés d’un participant à tracer son propre cheminement de carrière malgré les suggestions d’un conseiller en orientation professionnelle : …à chacune des rencontres (avec un conseiller dans le cadre d’un programme de soutien provincial pour les personnes handicapées) jusqu’au moment de mon départ pour Oxford, j’ai trouvé extrêmement frustrant qu’il ne semblait pas vraiment me comprendre ou être en mesure d’évaluer mes besoins, mes aptitudes et mes habiletés. Et je crois que si j’avais écouté ses conseils, je ne serais pas dans une aussi bonne position que je le suis aujourd’hui. Plusieurs participants aux entrevues qualitatives ont indiqué que leurs décisions concernant leur carrière ont été influencées par leurs parents et par une vocation qui s’est manifestée en bas âge pour un type particulier de carrière. Une personne participante a déclaré : J’ai toujours été fasciné par la filature, le tissage et les arts d’autrefois comme la fabrication du savon. Alors, lorsque j’ai eu l’occasion d’apprendre le tissage, 55 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision j’étais vraiment content. J’ai appris à tricoter à l’âge de 12 ans. Ça m’a sauvé la vie d’une certaine manière. C’était une façon pour moi de canaliser mes talents créatifs. J’ai certainement ouvert les yeux de plusieurs personnes sur ce que nous pouvons faire. C’était quelque chose qui me fascinait vraiment beaucoup, alors lorsque les occasions se sont présentées, j’ai été heureux de les saisir. Bien que cette personne soit très stratégique et orientée buts, d’autres ont tracé un portrait différent. Par exemple, la personne citée ci-dessous a choisi des études universitaires en économie, après deux années de refus de la part de divers programmes universitaires, pour se rendre compte qu’elle avait finalement fait le mauvais choix de carrière : …si vous souhaitez faire une carrière en économie, vous devez aller chercher plus de formation encore. J’ai obtenu mon diplôme après trois années d’étude et j’aurais besoin de faire des études supérieures... alors je crois que je vais faire autre chose. …à l’heure actuelle j’essaie de me trouver un emploi comme réceptionniste, je pourrais faire l’acquisition de bonnes habiletés et puis, je pourrais peut-être me trouver un emploi en relations publiques ou quelque chose comme ça. Les exemples ci-dessus illustrent l’importance de fournir un soutien de qualité en information scolaire et professionnelle. Bien que certains jeunes tirent profit d’un soutien parental ou comptent sur leur propre initiative pour s’informer à propos des choix de carrière, d’autres dépendent considérablement des conseillers d’orientation professionnelle. Les obstacles ou défis liés à l’emploi et déclarés par les participants sont homogènes avec ceux identifiés dans des études précédentes (Corn, Muscella, Cannon et Shepler, 1995; McBroom, Crudden et autres, 1998; Crudden et McBroom, 1999 ; Candela et Wolffe, 2001). Les voici : ressources limitées en termes de matériel adapté, équipement, information et connaissance; attitude des employeurs ou des employeurs potentiels; tolérance des autres et sensibilisation du public; transport; problèmes personnels; et exigences de l’emploi. En dépit du fait que les participants ont déclaré avoir rencontré un grand nombre de barrières et de défis face à l’emploi, ces mêmes participants ont aussi exprimé beaucoup d’optimisme face à la possibilité de surmonter ces obstacles. Cet optimisme était surtout marqué chez les plus jeunes participants (100 %); ceci peut s’expliquer du fait que nombre d’entre eux n’avaient pas encore eu à faire face à ces défis et n’étaient pas encore à un point de leur vie où ils devaient être financièrement autonomes. Cependant, l’optimisme était également élevé chez les participants plus âgés (84 %) qui ont probablement eu une expérience directe avec de nombreux obstacles liés à l’emploi. Cette conclusion se révèle encourageante compte tenu des défis auxquels devront faire face les jeunes handicapés visuels. Il convient de noter, cependant, que les parents ne partageaient pas cet optimisme que leurs enfants seraient en mesure de surmonter de tels obstacles. En effet, environ la moitié des parents interviewés étaient d’opinion que ces obstacles ne pouvaient être surmontés. Lorsqu’on demandait aux participants ce qui les rendaient optimistes que ces obstacles seraient surmontés, ils ont déclaré qu’ils utiliseraient des stratégies précises pour nourrir leurs intérêts : utiliser la technologie disponible, faire preuve d’autonomie sociale, informer le public, chercher de l’aide financière, avoir une attitude positive et persévérer. Comme le présente l’extrait suivant, l’un des participants à une entrevue qualitative a déclaré que prendre ses affaires en mains et 56 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision exprimer à l’employeur ce dont on a besoin (plutôt que de s’attendre à ce que l’employeur en fasse l’évaluation) peut aider à atténuer les craintes et préoccupations d’un employeur quant à l’embauche d’une personne handicapée visuelle. Quand j’ai eu mon premier emploi, j’ai rencontré les employeurs et ils se sont rendus compte que j’étais aveugle. Je me suis vraiment concentré sur le fait que je savais ce dont j’avais besoin, je connaissais les ressources et l’endroit où les trouver, et j’étais conscient de mes limites et je crois que c’est très important. Je crois qu’il y a des personnes aveugles qui se disent : « Je ne peux pas trouver de travail; je ne peux pas faire ça », mais si vous expliquez à votre employeur ce dont vous avez besoin et quelles sont les ressources offertes, son attitude sera différente que si vous vous attendez à ce qu’il fasse tout lui-même. Il est intéressant de noter que la plupart des commentaires des participants concernant les façons de surmonter les défis ou les barrières liés à l’emploi ont un locus de contrôle interne. Ces jeunes croient avoir le pouvoir de créer des changements. Bien que cette attitude soit admirable et optimiste, à certains égards elle est également problématique puisqu’elle peut mener à une sousévaluation du besoin de changement des facteurs externes. Il s’agit d’une conséquence importante pour les groupes de pression et les responsables des orientations politiques. Les jeunes personnes handicapées peuvent également être habilitées lorsqu’elles comprennent la structure sociale dominante et les stratégies de changements sociaux. En outre, les jeunes handicapés pourraient être désillusionnés et médusés plus tard s’ils n’identifient des possibilités de changements qu’en eux-mêmes essentiellement. Domaine social et des loisirs L’hypothèse postulait que les jeunes aveugles ont des réseaux sociaux réduits, une perception d’un soutien social faible, une participation à des activités principalement solitaires et sont plus susceptibles de passer du temps seuls que les jeunes ayant une basse vision. Également, ils ont moins tendance à avoir une relation sérieuse ou des fréquentations, et sont plus susceptibles, de façon générale, de faire face à des défis dans leur vie sociale. Les résultats de cette étude ont révélé qu’il n’y a pas de différence dans la taille des réseaux sociaux selon le niveau de vision des participants. Cette conclusion est quelque peu contradictoire à une grande partie de la recherche qui suggère que la déficience visuelle soit associée à une forte probabilité d’isolement social (Hoben and Lindtrom, 1980; Kelch, 2000; Gupta, 2003). Cependant, ces conclusions doivent être interprétées avec prudence pour plusieurs raisons. L’une des raisons est que de nombreux jeunes ont sélectionné l’option « cinq ou plus » pour indiquer le nombre d’amis qu’ils disent avoir, mais il n’est pas certain qu’une mesure qui différencie entre des nombres plus grand que cinq auraient révélé des différences entre les groupes de jeunes aveugles et de jeunes ayant une basse vision. Il est également nécessaire d’ajouter une autre note de prudence puisque la définition que donnent les participants de l’expression « bons amis » n’est pas connue : que signifie être bons amis pour ces jeunes? De nombreux participants qui avaient sélectionné l’option « 5 ou plus » ont commenté plus tard qu’ils avaient jusqu’à 40 bons amis ce qui soutien la possibilité qu’ils aient une conceptualisation différente de ce qu’est un bon ami à partir de la compréhension implicite que nous avons d’un niveau élevé d’intimité. Peut-être les jeunes ont-ils inclus dans le concept les 57 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision connaissances ainsi que les amis intimes. Des tendances apparentes n’ont pas été relevées dans la comparaison des résultats selon les groupes d’âge ou le sexe. Il est important de noter que la tendance des participants de cette étude à indiquer un grand nombre de bons amis n’est pas propre à eux. Spécifiquement, les conclusions de l’Enquête sociale générale (Statistique Canada, 1996, Cycle 11) révèlent que, de façon générale, les jeunes à qui il était demandé d’indiquer le nombre de bons amis ont démontré une tendance semblable. Spécifiquement, tout comme les jeunes handicapés visuels de la présente étude, de façon générale, les jeunes ont déclaré une large fourchette dans le nombre de bons amis, à partir d’aucun jusqu’à 95 bons amis! Également, tout comme les participants handicapés visuels de cette étude, très peu de jeunes dans l’Enquête sociale générale ont indiqué ne pas avoir d’amis. Les résultats obtenus à partir des entrevues qualitatives tracent un portrait relativement différent et qui se rapproche beaucoup plus des conclusions d’études antérieures voulant que les jeunes handicapés visuels mènent souvent des vies solitaires. Certains participants ont exprimé avoir peu ou pas d’amis : « Je n’ai pas vraiment de bons amis voyants pour le moment ». D’autres ont exprimé qu’ils avaient maintenant de bons amis contrairement à lorsqu’ils étaient plus jeunes : J’avais de la difficulté à m’intégrer alors j’ai passé beaucoup de temps à y travailler parce que les petits enfants ne sont habituellement pas très gentils avec les gens qu’ils perçoivent différemment. Mais d’un autre côté, ça m’a été utile dans un sens car j’ai passé tant de temps seul et appris beaucoup de choses que je n’aurais probablement pas apprises autrement. Lorsque j’étais au secondaire, c’était terrible parce que tout comme les élèves du primaire, mais en pire, les étudiants du secondaire réalisent que tu es différent et te le font payer en te rendant la vie aussi difficile que possible, la plupart du temps. Cependant, d’autres participants ont déclaré ne pas avoir vraiment fait l’expérience de l’exclusion des relations sociales lorsqu’ils étaient jeunes. Des entrevues plus en profondeur seraient nécessaires pour explorer spécifiquement l’aspect de la vie sociale et le sens que les participants en ont. Clairement, quelques-unes des remarques exprimées au cours des entrevues qualitatives sont en contradiction avec les données quantitatives. Il est difficile d’en expliquer la raison. Nous présumons que la question quantitative (« Combien de bons amis avez-vous? ») n’a pas permis d’obtenir de réponses suffisamment approfondies. Les participants ont déclaré que l’aspect le plus difficile pour bâtir des relations d’amitié est d’abord de rencontrer des gens. Puisque l’on pourrait présumer que cette difficulté est plus importante pour des personnes dont le niveau de vision est plus faible, il est surprenant que la taille des réseaux sociaux des participants aveugles et des participants ayant une basse vision ne soit pas différente. En d’autres mots, l’on pourrait s’attendre à ce que le niveau de vision ait une incidence sur la capacité à se faire des amis. Les résultats révèlent que ça n’est pas le cas. D’un autre côté, la conclusion affirmant que les participants aveugles et les participants ayant une basse vision ont des réseaux de même taille est homogène avec la conclusion affirmant qu’il n’y a pas de différence significative dans l’Analyse multidimensionnelle de la perception du soutien social, ni dans les sous-échelles de l’instrument : « Famille », « Amis » ou « Proches ». Particulièrement, la conclusion affirmant qu’il n’y a pas de différence dans la sous-échelle « Amis » corroborent les conclusions affirmant que la taille des réseaux sociaux des jeunes aveugles et des jeunes ayant une basse vision est analogue. En résumé, les résultats, s’ils sont interprétés au 58 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision pied de la lettre, suggèrent que les jeunes aveugles et les jeunes ayant une basse vision ne présentent pas de différence quant à la taille de leurs réseaux sociaux et au soutien qu’ils croient avoir de leurs amis, de la famille ou des proches. L’une des raisons pour lesquelles le niveau de déficience visuelle n’est pas lié au soutien social ou à la taille du réseau social est que de plus en plus de jeunes utilisent des sites sur Internet pour y rencontrer des amis. « Je passe beaucoup de temps sur Internet pour y faire la lecture… de nouvelles… [et] clavarder avec mes amis. » Ceci procure également un autre espace de rencontres pour les jeunes ayant une basse vision. Les résultats de cette étude indiquent qu’un grand nombre de participants utilisent des sites en ligne pour communiquer avec leurs amis. Ces sites incluent des salles de clavardage, la messagerie instantanée et le courrier électronique. En tout, près de soixante-quinze pour cent des participants socialisent ou prennent contact avec leurs amis par des moyens en ligne. La conclusion affirmant que les participants aveugles sont plus susceptibles que les participants ayant une basse vision de rencontrer de nouvelles personnes par des moyens de communication en ligne n’est pas dénuée de sens à cause des défis plus importants qu’ils rencontrent au début des relations face à face. Le plus grand attrait de la socialisation en ligne tient du fait que les jeunes ont l’occasion d’interagir avec d’autres dans un contexte dans lequel leur déficience visuelle n’est pas apparente. Certains jeunes ont déclaré que sur ces sites en ligne, ils ne faisaient pas état de leur déficience visuelle. Les jeunes voyants aujourd’hui dépendent aussi d’Internet et du courrier électronique considérablement pour socialiser avec leurs amis. Une étude indique que 68 % des jeunes voyants participent à des séances de clavardage (Statistique Canada, 2000). Par conséquent, dans ce contexte, il semblerait que les jeunes handicapés visuels pourraient ne pas être plus susceptibles de socialiser en ligne que leurs pairs voyants et peut-être même moins. Il faut pousser d’avantage les recherches pour savoir dans quelle mesure les occasions de socialiser en ligne réduisent le temps que les jeunes aveugles consacrent à la socialisation en personne. Pendant les entrevues qualitatives, plusieurs participants ont fait le lien entre leur niveau de participation aux loisirs et leurs relations d’amitié : J’ai les habiletés pour bien m’entendre avec mes amis voyants... J’ai appris à socialiser, alors lorsque j’irai à l’université, je saurai comment socialiser. C’était en partie une question de faire des efforts de participer à l’école et à des activités parascolaires de façon à rencontrer des gens. Ce sont de bons milieux pour rencontrer et connaître des gens. On partage quelque chose en commun et on fait des choses en commun. Les participants ayant une basse vision étaient plus susceptibles que les participants aveugles de dire qu’il y avait des activités auxquelles ils ne pouvaient participer avec des amis. Puisque les participants ayant une basse vision sont également plus susceptibles que les participants aveugles d’avoir essentiellement des amis voyants, il semble logique qu’ils se trouvent également dans des situations où ils ne peuvent participer à des activités comme leurs amis. Cependant, les entrevues qualitatives ont révélé, comme on pouvait s’y attendre, que les activités parascolaires au secondaire, au collège et à l’université fournissent de véritables occasions de socialiser : J’ai demeuré en résidence pendant mes études de droit. J’ai toujours participé à des activités parascolaires, certaines avec un volet social d’autres plus actives. 59 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision Bien que les résultats ne démontrent pas de différences entre les participants aveugles et les participants ayant une basse vision en termes de soutien social ou de taille de réseaux sociaux, un examen des fréquentations et des vies amoureuses des participants révèlent des différences marquées entre les expériences de ces groupes. Spécifiquement, bien que les participants aveugles et les participants ayant une basse vision aient une probabilité analogue d’être mariés, les membres du dernier groupe sont plus susceptibles d’avoir un petit ami ou une petite amie et plus susceptibles d’avoir des fréquentations. Ces conclusions sont homogènes avec l’interprétation antérieure voulant que les jeunes utilisent Internet pour rencontrer des gens et soulèvent des questions supplémentaires à propos du sens que donnent les participants aux relations intimes et de l’importance de l’espace créée par la technologie pour répondre aux besoins d’intimité. On avait demandé aux participants d’indiquer les activités sociales et de loisirs auxquelles ils participent. Cette liste d’éléments s’appelle l’Échelle d’activités sociales. Tel qu’indiqué précédemment, cette échelle a été fractionnée ensuite en trois sous-échelles (Niveau passif d’activités sociales, Niveau moyen d’activités sociales et Niveau élevé d’activités sociales) conformément aux regroupements présentés dans l’étude pilote de Wolffe et Sacks (1995). Le Niveau passif d’activités sociales inclut regarder la télévision et écouter la radio. Le Niveau moyen d’activités sociales inclut des activités comme aller au cinéma et parler au téléphone. Le Niveau élevé d’activités sociales inclut des activités où il y a un niveau élevé d’interactions en personne dont les sorties dans les discothèques et aux danses. La tendance qui s’est dégagée de nos données démontre une plus grande participation des participants au Niveau passif d’activités sociales et au Niveau moyen d’activités sociales plutôt qu’au Niveau élevé d’activités sociales ce qui est homogène avec les conclusions de la documentation qui indique qu’essentiellement les jeunes handicapés visuels ont tendance à s’engager à un Niveau passif d’activités sociales. En outre, la conclusion affirmant que les participants ayant une basse vision sont plus susceptibles de participer à des activités de Niveau moyen que les participants aveugles est homogène avec la documentation qui suggère que les personnes ayant de faibles niveaux de vision participent moins à des activités sociales (ex. : MacAlpine et Moore, 1995) La conclusion affirmant qu’il n’y a pas différence entre les participants aveugles et les participants ayant une basse vision dans les sous-échelles Niveau passif d’activités sociales et Niveau élevé d’activités sociales est inattendue. Ceci signifie que les deux groupes participent de façon égale à un Niveau passif d’activités sociales ainsi qu’à un Niveau élevé d’activités sociales. Puisque notre conclusion affirme que le niveau de vision est un facteur ayant une incidence sur la participation des personnes au Niveau moyen d’activités sociales, il est étrange qu’il ne soit pas un facteur pour le Niveau passif d’activités sociales et le Niveau élevé d’activités sociales. Une des raisons qui explique cette conclusion pourrait être qu’il y a une grande variabilité au sein des groupes de personnes aveugles et des personnes ayant une basse vision en ce qui concerne la participation des jeunes au Niveau élevé et au Niveau passif d’activités sociales. Par exemple, au sein du groupe des jeunes aveugles, certains jeunes, contrairement aux stéréotypes, participent beaucoup à un Niveau élevé d’activités sociales et au sein du groupe de jeunes ayant une basse vision, certains participants sont très solitaires. Cette conclusion illustre que la variabilité est souvent plus importante au sein des groupes qu’entre les groupes. Nous concluons que de nombreux autres facteurs tels que la confiance en soi, l’expérience passée, le nombre d’amis, le style de personnalité, la vie en milieu urbain ou rural, l’attitude de la famille et les contacts avec l’extérieur influencent la participation d’une personne à des activités sociales. L’influence de ces facteurs nécessite une étude plus approfondie et une comparaison définitive avec les normes des personnes voyantes. Les commentaires obtenus au cours des entrevues qualitatives, tels que 60 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision celui retranscrit ci-dessous, fournissent des indications quant aux domaines de recherche, par exemple, le rôle de l’environnement local sur l’isolement social. Si seulement il y avait des options, à la campagne nous n’avons pas de transport en commun et pour les gens qui ne peuvent facilement se déplacer, et je ne suis pas le seul dans ma communauté... s’il y avait du covoiturage, une méthode pour informer les gens : « Je vais à [la ville voisine], quelqu’un veut venir avec moi? », ce qu’on avait déjà dans le passé, un esprit communautaire, rendrait probablement l’expérience de la déficience visuelle plus facile. L’isolement... c’est probablement ma plus grande frustration, je crois. La force de ce commentaire prend de l’ampleur dans la citation suivante : …[Ma plus grande frustration est] que je n’ai pas la confiance en moi nécessaire pour être plus autonome dans mes déplacements… C’est un peu à cause du fait que je viens de la campagne et je n’ai jamais grandi avec les autobus de ville et des choses comme ça... Je me sens comme une cible... Je ne sais pas qui est autour de moi et je suis paralysé par la peur. J’ai fait tous les cours en orientation et mobilité, mais j’adorerais avoir la confiance nécessaire pour sortir faire une promenade ou prendre l’autobus pour rencontrer des amis. Les conclusions obtenues à la suite des analyses des journaux de l’emploi du temps affirmant que les jeunes ayant une basse vision sont plus susceptibles de participer à des activités de loisirs passives est relativement incompatible avec le fait qu’il n’y a pas de différence entre les groupes à la sous-échelle Niveau passif d’activités sociales de l’Échelle d’activités sociales. Cependant, cette conclusion est homogène aux rapports de la documentation qui indique que les jeunes aveugles sont plus susceptibles de participer à un niveau passif d’activités sociales (ex. : Wolffe et Sacks, 1997). On a demandé aux participants s’ils avaient fait l’expérience de défis ou d’obstacles dans leur vie sociale. Bien qu’environ la moitié des participants aient déclaré avoir fait l’expérience de tels défis, les participants ayant une basse vision et les participants plus âgés sont plus susceptibles d’en avoir fait l’expérience. Les jeunes plus âgés font peut-être l’expérience de défis supplémentaires, car ils ne se trouvent plus dans un environnement scolaire, entourés d’amis, mais doivent plutôt se créer un autre environnement social. Cependant, étant donné un certain nombre de commentaires obtenus au cours des entrevues qualitatives indiquant que la vie sociale est en réalité plus positive qu’elle ne l’était à l’école, nous ne pouvons présumer que vieillir entraîne automatiquement une réduction des occasions sociales. Il est possible que les jeunes plus âgés, cependant, vivent près de leur milieu de travail lequel n’est peut-être pas idéalement situé pour mener une vie sociale active. Dans une des entrevues qualitatives un participant a exprimé ceci : Je vis en région rurale (pour le travail) et il n’y a donc pas de moyen de transport accessible. Alors, partout où je vais, je dois prendre un taxi. C’est une grande déception car si je demeurais dans une grande ville, je pourrais me déplacer seul. Les jeunes ayant une basse vision peuvent faire face à des défis supplémentaires simplement parce que leurs activités, telles que les fréquentations, sont plus fréquentes et qu’ils sont plus susceptibles d’avoir des amis voyants qui les amènent à participer à des activités ou qui les 61 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision excluent. En outre, les jeunes qui ont une basse vision sont souvent en mesure de voir ce qu’ils manquent. Des rapports isolés de professionnels en réadaptation et de professeurs indiquent que les jeunes ayant une basse vision sont très conscients du stigmate associé à leur déficience visuelle et ressentent un grand besoin de s’intégrer. Ne pas être en mesure de conduire une voiture, par exemple, peut constituer une barrière à la participation aux activités sociales de la part des jeunes handicapés visuels qui demeurent dans de petites villes où le service de transport est pauvre ou inexistant et où la plupart des jeunes conduisent une voiture ou un véhicule tout terrain et où les motos hors route sont de populaires outils récréatifs et sociaux. Dans ces cas, le manque de capacité visuelle pour opérer les véhicules motorisés peut être décuplé par le manque d’amis intéressés à les conduire à des activités sociales ou à les inclure d’autres façons. Un autre commentaire obtenu lors des entrevues qualitatives illustre d’une autre manière comment le manque de vision est décuplé par l’orientation très visuelle de nombreuses activités sociales : Les choses sont souvent très visuelles dans un environnement social et il faut du temps pour trouver des façons de s’y adapter. D’autres facteurs ayant une incidence sur la participation à des activités sociales de façon générale ont également fait l’objet de discussion au cours des entrevues qualitatives comme l’importance des problèmes de santé et le profil des collègues de travail. Au cours des deux dernières années, j’ai fait des aller retour à l’école à cause de mes fréquents séjours à l’hôpital, je n’ai donc pas eu la chance d’être suffisamment en classe pour rencontrer des gens, les connaître et entretenir des relations avec eux. Je rencontre toujours des gens et je dois toujours partir. Il n’y a pas beaucoup de personnes de mon âge (au travail) et plusieurs d’entre elles ont des familles, ce qui peut être assez restrictif. Le problème de transport se révèle être un obstacle significatif d’une particulière importance. Ceci soutient les conclusions d’études antérieures et de rapports isolés affirmant qu’une politique de transport, particulièrement en banlieue et en région rurale, doit être examinée de plus près pour des facteurs d’exclusion. Un manque d’accès aux services de transport accessibles semble avoir une incidence significative sur la capacité des personnes aveugles ou ayant une basse vision de participer activement dans leurs communautés, que ce soit pour le travail ou les activités de loisirs. Plus qu’un problème de programme, il s’agit d’une importante question de politique sociale qui nécessite une étude plus approfondie (consultez Recherche future). La conclusion indiquant que les participants ayant une basse vision ont une perception de plus grands défis tant dans le domaine de l’emploi que dans le domaine social soutient ce qui est avancé dans la documentation, c’est-à-dire que les personnes ayant une déficience visuelle font face à de plus grandes difficultés au cours d’activités aux côtés de pairs voyants. Ils pourraient se sentir tenus aux normes de rendement des personnes voyantes. Il existe la possibilité que les autres s’attendent à ce qu’ils performent à des niveaux comparables aux jeunes voyants. Cette attente peut dans certains cas être à l’origine du fait que les jeunes voyants ne sont pas conscients de leur déficience visuelle. En effet, 36 % des participants qui ont une basse vision ont indiqué que leur déficience visuelle n’était pas évidente aux autres. Comparativement à 28 % des participants aveugles. Ces conclusions étaient plus prononcées chez les participants masculins et plus jeunes ce qui peut suggérer que a) les jeunes hommes ayant une basse vision font face à des défis particuliers associés à devoir vivre dans un monde de voyants ou b) les jeunes hommes 62 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision ayant une basse vision font de plus grands efforts pour cacher leur déficience visuelle de façon à « passer » pour voyants. La majorité des participants ont déclaré avoir une relation positive avec leurs parents. Les citations suivantes provenant des entrevues qualitatives démontrent un fort soutien parental : Ma mère m’a toujours encouragé. Je crois qu’elle était un peu craintive, mais elle m’a donné la chance d’essayer. Mon père était plus protecteur… Mais, ils ne m’ont jamais arrêté. J’étais un enfant plutôt actif, je dansais la claquette, je faisais de l’équitation. On m’encourageait à essayer ce qui m’intéressait et ça [la cécité] n’était pas considérée comme étant un facteur pouvant m’arrêter. Mes parents étaient vraiment biens et m’encourageaient à participer avec les autres enfants. Il n’y avait pas d’autres enfants aveugles autour alors ils me disaient d’essayer. Ce résultat est très encourageant car il est indicatif d’un niveau élevé d’attentes des parents quant aux réalisations de leurs enfants. On pourrait présumer que ces attentes sont d’importants facteurs dans la capacité des jeunes à devenir autonome et à développer les habiletés nécessaires pour atteindre leurs objectifs. Nous n’avons pas trouvé de différences entre les groupes d’âge au sujet de la relation des participants avec leurs parents. Malgré de fortes indications voulant que certains parents aient des attentes très élevées au niveau de la réussite de leurs enfants, nombreux sont ceux qui continuent d’être protecteurs, ce qui mènent certains des jeunes plus âgés à poursuivre leur cohabitation avec leurs parents même tard dans la vingtaine. Bien qu’aucune information qualitative ne nous permette d’illustrer ce phénomène, voici un commentaire qui décrit assez bien les sentiments de protection de parents. Une personne participante aveugle, qui est déménagée seule dans une petite ville pour commencer sa carrière après l’université, croit que ses parents ont eu plus de difficulté qu’elle à s’adapter à son départ : Au début, ils venaient toutes les fins de semaine. Ça a duré peut-être les six premiers mois. Je commençais à travailler, à vivre seul en logement. J’ai dû m’affirmer et leur dire que si j’avais besoin de quelque chose, je téléphonerais. Malgré les rapports généraux de nombreux amis et de bonnes vies sociales, nos conclusions indiquent que de nombreux participants ont fait l’expérience de moquerie ou d’intimidation de la part des pairs. Plusieurs commentaires obtenus au cours des entrevues qualitatives illustrent des expériences d’intimidation et de moquerie tant au niveau primaire qu’au niveau secondaire. Nous n’avons pas posé de question à propos de l’intimidation ou de moquerie au cours des entrevues. Parce que nous avons mené les entrevues qualitatives avant l’analyse des données quantitatives, nous ne pouvions savoir dans quelle mesure ce problème ferait surface dans les données. Cependant, nous avons posé des questions au sujet de la vie scolaire et de ses aspects sociaux et des commentaires ont été exprimés à propos de certaines expériences très difficiles qui ont été vécues au primaire et au secondaire dans un environnement intégré. La plupart de ces citations ont été obtenues en entrevues avec des jeunes ayant une basse vision. La première citation est la seule provenant d’un jeune participant aveugle : 63 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision Les étudiants du secondaire réalisent que tu es différent et te le font payer en te rendant la vie aussi difficile que possible. (J’ai) toujours fait l’objet de moquerie à l’école primaire... Car je ne pouvais pas me défendre... ou participer à des trucs, (d’autres étudiants)... se moquaient de moi. Les professeurs ne faisaient pas grand chose. (Les enfants voyants) étaient cruels, et lorsque j’y pense maintenant, ça ne voulait pas dire grand chose, mais à l’âge de huit ans, leurs plaisanteries signifiaient tout pour moi. Et j’en souffrais tellement. J’ai réalisé alors que je ne trouverais pas mon sentiment de valorisation à l’école et je n’ai pas trouvé mes amis à l’école. J’étais toujours la dernière personne choisie pour former une équipe; c’était une période très décevante. Je crois que certains élèves à l’école primaire ne se sont pas rendus compte qu’ils étaient devenus très blessants quant à leur façon d’être avec moi après ma perte de vision. Je me souviens qu’une des choses difficiles était de prendre l’autobus scolaire, j’essayais d’entretenir les mêmes attentes, de continuer comme d’habitude. Alors je prenais l’autobus scolaire et j’avais de la difficulté à m’adapter à la lumière et des choses comme ça et je n’étais jamais sûr si mon arrêt était le suivant. Je demandais alors aux enfants s’il s’agissait de mon arrêt et ils répondaient oui, mais ça n’était pas vrai. Je suppose qu’ils se croyaient très drôles. Généralement, ces problématiques concernant l’intimidation et les moqueries que nous retrouvons dans les données nous préoccupent beaucoup. Bien qu’elles fassent partie du contexte contemporain des cultures scolaires en général, elles sont particulièrement inquiétantes à cause de la vulnérabilité des enfants aveugles ou ayant une basse vision. Il serait intéressant de pousser la recherche davantage afin d’explorer les façons qu’ont les enfants handicapés visuels de composer avec ces comportements de la part de leurs pairs et de fournir des indicateurs de stratégies efficaces pour réduire ce type d’intimidation. Activités de la vie quotidienne Il existait un soutien important pour l’hypothèse postulant que dans chacun des sous-domaines du questionnaire des activités de la vie quotidienne (Gestion du temps, Gestion du budget, Organisation personnelle et Économie domestique), les participants aveugles exécutent moins de tâches que les participants ayant une basse vision. Bien que des différences entre ces groupes étaient seulement significatives aux sous-échelles Gestion du temps et Économie domestique, les moyennes aux sous-échelles Organisation personnelle et Gestion du budget indiquent, selon nos attentes, que les jeunes ayant une basse vision étaient plus susceptibles d’accomplir ces tâches que les jeunes aveugles. Ces conclusions concordent avec la documentation laquelle indique que de faibles niveaux de vision coïncident avec une faible participation aux activités de la vie quotidienne (ex. : Marx, Werner, Cohen-Mansfield et Feldman, 1992). La raison pour laquelle une faible vision est associée à une moindre participation aux activités de 64 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision la vie quotidienne s’explique simplement par le fait que ces activités nécessitent une vision importante. Cependant, un examen des rapports au sein du groupe des jeunes aveugles révèle une grande variabilité chez les participants dans le nombre et le type d’activités exécutées. Un examen des réponses provenant des jeunes aveugles concernant l’Échelle des activités de la vie quotidienne et de ses sous-échelles indique qu’ils utilisent un nombre de stratégies de façon à effectuer les activités de la vie quotidienne. Ces stratégies incluent placer des autocollants en braille sur les fours à micro-ondes afin de régler les périodes de temps appropriées et utiliser des logiciels adaptés dans le but d’effectuer des opérations bancaires en ligne. Cette conclusion suggère que la variabilité soit le résultat non seulement du niveau de vision, mais de l’utilisation de stratégies d’adaptation pour compenser le manque de vision. En outre, ceci indique qu’avec la pratique et de la formation, de nombreux jeunes, dont ceux qui ont peu ou pas de vision, pourraient exécuter la plupart ou la totalité des tâches de la vie quotidienne. La présente étude a également exploré l’incidence des attentes parentales sur le niveau de participation des jeunes aux activités de la vie quotidienne. Les données démontrent que plus le niveau d’attente des parents était élevé lorsque les participants étaient jeunes, plus grande était la mesure de leur participation aux activités de la vie quotidienne lorsque plus âgés. L’étude démontre que c’est le cas même après avoir pris en considération un nombre de facteurs confusionnels tels que l’âge, le niveau de vision et le niveau de scolarité. En outre, plus les attentes des parents étaient élevées dans le domaine des activités de la vie quotidienne lorsque les participants étaient jeunes, plus ils sont susceptibles d’occuper actuellement un emploi. L’une des explications possibles à ces conclusions est que les enfants qui ne sont pas encouragés par les parents à apprendre les activités de la vie quotidienne n’apprennent pas les habiletés de base de l’autonomie dont ils auront plus tard besoin dans leur vie afin d’obtenir et de garder un emploi. Ceci soutient le modèle d’information scolaire et professionnelle proposé par Wolffe et Sacks (1997) dans lequel il est postulé que l’apprentissage des activités de la vie quotidienne constitue un élément essentiel dans l’acquisition des aptitudes liées à l’emploi. Tout comme pour les enfants voyants, les familles diffèrent quant au degré auquel elles encouragent l’autonomie. Cependant, avec les enfants aveugles, ceci peut s’avérer d’une grande importance à l’âge adulte. Les parents enseignent à leurs enfants les habiletés qu’ils ont besoin de savoir de façon à ce qu’ils fassent eux-mêmes leurs activités. La citation suivante, obtenue au cours d’une entrevue qualitative, fournit une richesse de détails à propos de l’importance des attentes élevées des parents selon la perspective d’une personne handicapée visuelle : Ma mère avait décidé que je devais faire tout ce que les autres font, que je devais tout apprendre, alors elle a imaginé une façon de m’enseigner ces choses. Je devais réfléchir et apprendre des choses et me comporter autant que possible comme les personnes voyantes. Elle était vraiment bien pour ça. Les résultats obtenus des entrevues avec les parents indiquent que certains parents sont conscients du rôle qu’ils doivent jouer afin de favoriser le développement de diverses habiletés chez leurs enfants. Par exemple, un parent a exprimé ce qui suit : Ne soyez pas surprotecteurs, cherchez à développer une bonne relation avec les professeurs et la commission scolaire. Permettez à votre enfant d’expérimenter de nouvelles activités à l’intérieur de ses capacités. Soyez prêts à aider en faisant la lecture, en enregistrant des textes, etc. 65 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision D’autres parents semblent avoir adopté une vision plus pessimiste du potentiel de leurs enfants. Par exemple, un parent a déclaré : « Dites à votre enfant d’essayer, mais préparez-le à l’échec; il n’aura probablement pas d’emploi ». Faiblesses de l’étude Un certain nombre de facteurs pourraient limiter la généralisabilité des conclusions de cette étude. D’abord, la majorité des participants à cette étude sont clients de l’INCA. Bien que certains participants aient été recrutés auprès de la W. Ross MacDonald School for the Blind et du Bureau de l’éducation spéciale pour les provinces de l’Atlantique, la majorité de ces participants se sont avérés être inscrits à l’INCA. Il n’est pas connu dans quelle mesure les jeunes canadiens handicapés visuels sont inscrits dans la base de données de l’INCA. Cependant, la recherche suggère qu’il y a un nombre plus élevé de personnes handicapées visuelles qu’il n’y a de clients inscrits à l’INCA (Elliott, Strong, TrukoloIlic, Pace, Plotkin et Bevers, 1998). Il a été proposé que la base de données de l’INCA contienne les noms de la majorité des jeunes canadiens aveugles, mais qu’un nombre considérable de jeunes ayant une basse vision n’y soient pas inscrits. En conséquence, bien que les résultats de cette étude puissent être généralisés aux jeunes aveugles canadiens, il peut exister des limites quant à la généralisation que l’on peut en faire au sujet des jeunes ayant une basse vision au Canada. Une meilleure compréhension des facteurs pouvant influencer l’inscription à l’INCA d’un jeune ayant une basse vision aiderait à déterminer les faiblesses de la généralisabilité des conclusions. Une seconde raison de remettre en question la généralisabilité des conclusions est que, de plusieurs manières, l’échantillon de l’étude est basé sur une auto-sélection. Bien que les participants potentiels aient été choisis au hasard à l’intérieur des catégories, il a été très difficile de communiquer avec les gens car nombre d’entre eux n’étaient pas à la maison et de nombreux numéros de téléphone n’étaient plus en service. Également, un certain nombre de jeunes qui ont été appelés avaient un autre handicap ce qui les rendaient inadmissibles à l’étude. Il a été si difficile de joindre des participants qu’un nombre supplémentaire d’appels au hasard a été effectué dans certains cas afin d’inclure tous les participants au sein de chaque catégorie. En conséquence, la majorité des jeunes de la base de données de l’INCA, âgés de 15 à 30 ans (environ 3000), ont été appelés pour être recrutés. Le fait que nous ayons été en mesure d’interviewer uniquement 320 jeunes suggère que les participants puissent être différents d’une certaine façon que d’autres qui ne pouvaient être joints. Par exemple, si les personnes salariées sont occupées et plus difficiles à joindre, peut-être nos conclusions sont-elles ainsi faussées en faveur des gens qui n’ont pas un emploi rémunéré. Une troisième faiblesse quant à la généralisabilité de nos conclusions est la sous-représentation de notre échantillon de jeunes vivant en région rurale. Certains défis ou obstacles peuvent être particulièrement pertinents pour ceux qui vivent en région éloignée et auraient par conséquent été plus évidents dans nos conclusions s’il y avait eu plus de participants de régions rurales. Par exemple, nous savons à partir de recherche antérieure que l’accès au transport est un problème central pour les personnes aveugles ou handicapées visuelles. Puisque le transport public est moins ou pas offert en milieu rural, il serait intéressant d’étudier l’importance de l’effet qu’aurait un service de transport en commun s’il était offert aux consommateurs en milieu rural. 66 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision Une autre faiblesse de cette étude réside dans le fait qu’elle n’incluait pas un groupe témoin composé de voyants. Tel que mentionné antérieurement, le groupe de personnes voyantes n’a pas été inclus car, selon nous, un groupe représentatif de jeunes canadiens en général ne pouvait être constitué à l’intérieur du calendrier d’exécution de cette étude. Au contraire, il a été décidé d’établir des comparaisons à partir de la culture des jeunes dont il est question dans la documentation. Bien que certains des éléments de cette culture puissent être trouvés, d’autres n’étaient pas facilement disponibles pour de nombreuses questions. Toutefois, une autre faiblesse de l’étude concerne le peu d’échelles normalisées utilisées. Ceci s’explique en grande partie parce que la documentation ne propose pas d’échelles concernant les questions spécifiques explorées dans cette étude. Cependant, ceci signifie qu’un certain nombre de conclusions importantes de l’étude dépendent de corrélations et de comparaisons avec des éléments uniques. Dans certains cas, des éléments ont été regroupés pour former des échelles spéciales de façon à accéder plus facilement à un concept en particulier. Par exemple, des éléments concernant des activités de la vie quotidienne ont été regroupés afin de former l’Échelle des activités de la vie quotidienne. Bien que ces indices à plusieurs éléments étaient composés d’éléments conceptuellement semblables, la fiabilité et la validité de ces regroupements d’éléments n’ont pas fait l’objet de beaucoup de discussion dans les recherches antérieures. Les chercheurs sont invités à tester cette échelle au cours de recherche future. La longueur des questionnaires pourrait également être considérée comme une faiblesse de l’étude. Il est possible que la validité des conclusions ait été compromise à cause du seul nombre de questions posées. Cependant, contrairement à beaucoup de recherches, les sujets dont il était question dans l’enquête étaient très pertinents à la vie des jeunes et par conséquent les participants de cette étude ont semblé très intéressés d’un bout à l’autre. Également, les résultats d’un programme d’évaluation ont indiqué que les participants n’ont en effet pas trouvé que l’enquête était trop longue. En conséquence, malgré la longueur des questionnaires, il est probable que les conclusions sont valides. Enfin, une dernière faiblesse se rapporte au nombre approximatif de 40 journaux de l’emploi du temps seulement, ce qui fait que l’efficacité statistique pour comparer les groupes de jeunes aveugles et de jeunes ayant une basse vision n’était pas suffisante pour détecter des différences entre les groupes. Par conséquent, notre conclusion, affirmant que ces groupes étaient différents uniquement en termes de leur participation relative aux activités de loisirs passives pourrait refléter la taille de l’échantillon plutôt que la réalité. Du point de vue de la logistique de la recherche, les recherches futures pourraient certainement profiter de logiciels d’entrée de données électroniques de façon à réduire le temps consacré à la cueillette et à l’entrée des données et permettre également aux participants de remplir le questionnaire électroniquement. Permettre aux participants de remplir le questionnaire dans leur temps libre nous aurait permis de joindre des participants qui ont des vies occupées et qui n’ont pas le temps d’être interviewés. En utilisant un seul formulaire électronique rempli (par l’interviewer ou par le participant) aiderait à augmenter le niveau de précision en éliminant l’étape du transfert des données du questionnaire sur papier à la base de données. 67 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision Recherche future La recherche future pourrait explorer plus en détail les sujets identifiés dans le cadre des modes de vie. À cause de l’étendue de l’étude, il ne nous était pas possible d’approfondir certains thèmes. Par exemple, aux questions concernant le transport, nous avons demandé aux jeunes de nous dire comment ils se déplaçaient vers un certain nombre d’endroits dans la communauté. Leurs réponses, cependant, ont laissé un élément de vague quant à savoir s’ils étaient accompagnés au cours de ces déplacements ou si l’accompagnement était nécessaire. Les questions de transport et leurs implications dans la vie sociale, l’emploi et l’éducation constitueraient des sujets intéressants pour la recherche future. Certaines autres conclusions de cette étude méritent également une étude plus poussée. Par exemple, des résultats suggèrent que les attentes des parents quant à la participation de leurs enfants aux activités de la vie quotidienne aient une incidence importante sur la participation des jeunes à de telles activités et sur la probabilité des jeunes d’obtenir un emploi plus tard. La recherche future pourrait s’orienter spécifiquement sur les mécanismes par lesquels cette relation se produit. Par exemple, les parents qui encouragent les enfants à participer aux activités de la vie quotidienne encouragent-ils également leurs enfants à se trouver un emploi? Ou encore, estce à cause de la grande participation des enfants aux activités de la vie quotidienne que ces derniers sont capables de trouver un emploi et de le garder? Finalement, la recherche future pourrait explorer la compréhension qu’ont les jeunes du processus de recherche d’emploi. Tel qu’indiqué dans ce document, même si de nombreux participants ont déclaré être à la recherche active de travail, bon nombre de ces jeunes consacrent très peu de temps aux activités de recherche d’emploi et ont fait peu de demandes d’emploi ou pas du tout. Si la compréhension des jeunes relativement au processus de recherche d’emploi est limitée, ils profiteraient probablement beaucoup d’orientation professionnelle supplémentaire. Un aspect important des styles de vie des jeunes dont il n’a pas été question dans cette recherche est le comportement de santé. Spécifiquement, il serait intéressant de déterminer dans une recherche future dans quelle mesure les jeunes handicapés visuels portent atteinte à leur santé par leur comportement (en fumant, buvant, en faisant usage de drogues ou en ayant des pratiques sexuelles à risque) et dans quelle mesure ils participent à des activités physiques. CONCLUSION De façon générale, nos conclusions ont établi un soutien important au modèle d’information scolaire et professionnelle proposé par Dr Karen Wolffe. Bien qu’il soit important d’utiliser ces conclusions avec prudence et de ne pas les surinterpréter, notre conclusion générale est que les jeunes aveugles et les jeunes ayant une basse vision doivent recevoir très tôt une importante formation dirigée concernant les activités de la vie quotidienne et l’initiation à la vie professionnelle afin de leur fournir de façon efficace les habiletés et les connaissances nécessaires au monde du travail. Les politiques de transport public doivent être étudiées de près afin de mieux répondre aux besoins des personnes qui en dépendraient si le service leur était offert et s’il était accessible, particulièrement dans les petites villes et les collectivités rurales. Des études plus poussées sont nécessaires concernant les relations d’amitié et les relations sociales afin de déterminer si 68 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision l’augmentation de l’activité en ligne a une incidence (positive ou négative) sur la vie sociale des jeunes handicapés visuels. Dans le domaine de l’emploi, il est clair que les aménagements du lieu de travail sont très importants pour les jeunes et doivent être améliorés. Les conclusions de la présente étude ont des répercussions sur les fournisseurs de services d’aides à l’emploi. En étudiant l’« inclusion », nous devons examiner tous les domaines de la vie des jeunes et, en ayant demandé aux jeunes eux-mêmes de participer à cette étude, celle-ci offre une meilleure perspective des quatre domaines d’importance dans la vie des Canadiens. Enfin, nous avons été très surpris du très grand optimisme chez les jeunes participants à l’étude. Voici le mot de la fin d’un jeune ayant une déficience visuelle totale. Cette citation est indicative du degré de confiance que nous souhaitons voir chez un nombre grandissant de jeunes au fur et à mesure que le modèle d’information scolaire et professionnelle sera adopté par les parents et les fournisseurs de services. Je suis tellement fier parce que je peux presque tout faire moi-même. Je peux habituellement trouver une façon de faire ce que je veux, je n’ai habituellement pas à me freiner si je veux faire quelque chose qui m’intéresse... Je suppose que je suis fier de pouvoir trouver une solution chaque fois qu’une personne me dit que je ne peux pas faire quelque chose. 69 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision RÉFÉRENCES CANDELA A.R. et WOLFFE K. The employment consortium: An innovative approach to assisting blind and visually impaired people to find jobs. Journal of Visual Impairment and Blindness, 2001, vol. 95, no 8, pp. 494-498. COLE-HAMILTON I. et VALE D. Shaping the Future: The Experiences of Blind and Partially Sighted Children in the UK. Compte rendu analytique. RNIB, Londres, 2000. CORN A., MUSCELLA B., CANNON, G. et SHEPLER, R. Perceived barriers to employment for visually impaired women: A preliminary study. Journal of Visual Impairment and Blindness, 1985, vol. 79, no 10, pp. 458-461. CRUDDEN A. et McBROOM L. Barriers to employment: A survey of employed persons who are visually impaired. Journal of Visual Impairment and Blindness, 1999, vol. 93, no 6, pp. 341-350. DIENER E., EMMONS R.A., LARSEN R.J. et GRIFFIN S. The Satisfaction with Life Scale. Journal of Personality Assessment, 1985, vol. 49, pp. 71-75. ELLIOTT D.B., STRONG G., TRUKOLO-ILIC M., PACE R.J., PLOTKIN A. et BEVERS P. A comparison of low vision clinic data with low vision survey and blindness registration information, Optometry and Vision Science, 1998, vol. 75, no 4, pp. 272-278. EMENER W. et MARION-LANDAIS C.A. A follow up study of division of blind services clients who received post-secondary educational services. Journal of Rehabilitation, 1995, vol. 61, no 1, pp. 55-60. FAWCETT G. Vivre avec une incapacité au Canada : Un portrait économique. Ottawa : Développement des ressources humaines Canada, 1996. GOFFMAN E. Interaction Ritual. New York : Anchor, 1967. GRAHAM M. et ROBINSON R. 851 Blinded Veterans: A Success Story. New York : American Foundation for the Blind, 1968. GUPTA O. Quality of life associated with visual loss. Evidence-Based Eye Care, 2003, vol. 4, no 4, pp. 212-213. HATLEN P. The core curriculum for blind and visually impaired students, including those with additional disabilities. RE:view, 1996, vol. 28, no 1, pp. 25-32. HOBEN M. et LINDTROM V. Evidence of isolation in the mainstream. Journal of Visual Impairment and Blindness, 1980, vol. 74, pp. 289-292. HOUTENVILLE A. A comparison of the economic status of working age persons with visual impairments and those of other groups. Journal of Visual Impairment and Blindness, 2003, vol. 97, no 3, pp. 133-149. 70 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision JOSEPHSON E. The Social Life of Blind People. New York : American Foundation for the Blind, 1968. KELCH J. Coping with the dark side: The psychosocial implications of sudden vision loss due to trauma. Topics in Emergency Medicine, 2000, vol. 22, no 4, pp. 9-13. KIRCHNER C., McBROOM L.W., NELSON K.A., GRAVES W.H. Lifestyles of Employed Legally Blind People: A Study of Expenditures and Time Use. Mississippi State : Mississippi State University, Rehabilitation Research and Training Center on Blindness and Low Vision, 1992. LE CANADA EN STATISTIQUES. Caractéristiques de la population active selon l’âge et le sexe, Statistique Canada [en ligne]. [http://www40.statcan.ca/l02/cst01/labor20a_f.htm] (février 2004) LECHELT, MOORTHY, BROUILLET, MOEN, McFEE et HALL. Employment Research Study. CNIB Alberta-N.W.T. Division, 1997. LEONARD R.M. et D’ALLURA T. Preparing youth with visual impairments for work: Evaluation of a pilot program. Journal of Visual Impairment, 1997, vol. 91, no 3, pp. 271-279. LEONARD R.M. et D’ALLURA T. Employment among persons with a visual impairment: A comparison of working and non-working respondents. In : STUEN, ARDITI, HOROWITZ, LANG, ROSENTHAL et SEIDMAN Eds. Vision Rehabilitation: Assessment, Intervention and Outcomes, Amsterdam : Swets and Zeitlinger, 2000, pp.709-713. LEWIS S. et ISELIN S. A comparison of the independent living skills of primary students with visual impairments and their peers: A pilot study. Journal of Visual Impairment and Blindness, 2002, pp. 335-344. LUKOFF I.F. et WHITEMAN M. The Social Sources of Adjustment to Blindness. New York : American Foundation for the Blind, sans date. MacCUSPIE A. Promoting Acceptance of Children with Disabilities: From Tolerance to Inclusion. Halifax : Atlantic Provinces Special Education Authority, 1996. MARX M.S., WERNER P., COHEN-MANSFIELD J. et FELDMAN R. The relationship between low vision and performance of activities of daily living in nursing home residents. Journal of the American Geriatrics Society, 1992, vol. 40, pp. 1018-1020. McALPINE L.M. et MOORE C.L. The development of social understanding in children with visual impairments. Journal of Visual Impairment and Blindness, 1995, vol. 89, pp. 349-358. McBROOM L.W., CRUDDEN A., SKINNER A.L. et MOORE J.E. Barriers to employment among people who are blind or visually impaired: Executive summary. Mississippi State : Mississippi State University, 1998. NAGLE K. Transition to employment and community life for youths with visual impairments: Current status and future directions. Journal of Visual Impairment and Blindness, 2001, vol. 95, no 12, pp. 725-739. 71 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision NOSEK M.A., HUGUES R.B., SWEDLUND N., TAYLOR H.B., SWANK P. Self-esteem and women with disabilities. Social Science and Medicine, 2003, vol. 56, no 8, pp. 1737-1747. O’DAY B. Employment barriers for people with vision impairments. Journal of Visual Impairment and Blindness, 1999, vol. 93, no 10, pp. 627-643. PROGRAMME ONTARIEN DE SOUTIEN AUX PERSONNES HANDICAPÉES. Manuel du Programme ontarien de soutien aux personnes handicapées, Ministère des services sociaux et communautaires [en ligne]. [http://www.cfcs.gov.on.ca/CFCS/fr/programs/IES/OntarioDisabilitySupportProgram/Publications/O DSP_handbook.htm] (février 2004) RESNICK R. An exploratory study of the lifestyles of congenitally blind adults. Journal of Visual Impairment and Blindness, 1983, vol. 77, pp. 476-481. RICHARDSON J. et ROY, A. The representation and attainment of students with a visual impairment in higher education. The British Journal of Visual Impairment, vol. 20, no 1, pp. 37-48. ROEHER INSTITUTE. Moving in Unison into Action: Towards a Policy Strategy for Improving Access to Disability Supports. Toronto : Roeher Institute, 2002. ROSENBLUM L. Perceptions of the impact of a visual impairment on the lives of adolescents. Journal of Visual Impairment and Blindness, 2000, vol. 94, no 7, pp. 434-445. SACKS S.Z., KEKELIS L.S. et GAYLORD-ROSS. The Development of Social Skills by Blind and Vision Impaired Students. New York : AFB Press, 1997. SACKS S.Z., WOLFFE K.E. et TIERNEY D. Lifestyles of students with visual impairments: Preliminary studies of social networks. Exceptional Children, 1998, vol. 64, no 4, pp. 463-478. SCORE II REVIEW. Rencontre informelle avec les participants de SCORE II, 2003. SELIGMAN M. Helplessness: On Depression, Development, and Death. Second Edition. New York : W.H. Freeman, 1991. STATISTIQUE CANADA. Les jeunes au Canada, 4e édition, Ottawa : Statistique Canada, no 89511-XPE au Catalogue en ligne, 2002. STATISTIQUE CANADA. Enquête sociale générale, cycle 14. Ottawa : Statistique Canada, no 12M0014GPF au Catalogue en ligne, 2001. STATISTIQUE CANADA. Tableaux croisés basés sur les données de l’Enquête sociale générale, cycle 11. Ottawa : Statistique Canada, 1996. TOBIN M.J. et HILL E.W. Vision impaired teenagers: Ambitions, attitudes, and interests. Journal of Visual Impairment and Blindness, 1988, vol. 82, no 10, pp. 414-416. VALDES K.A., WILLIAMSON C.L. et WAGNER M.M. The National Longitudinal Transition Study of Special Education Students. Menlo Park, CA : SRI International, 1990. 72 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision WARREN D.H. Blindness and Children: An Individual Differences Approach. New York : Cambridge University Press, 1994. WOLFFE K. et CANDELA A. A qualitative analysis of employers’ experiences with visually impaired workers. Journal of Visual Impairment and Blindness, 2002, vol. 96, no 9, pp. 622-635. WOLFFE K. et SACKS S. Social Network Pilot Project: Final Report. Subvention no HO23A30108 du ministère de l’Éducation, document non publié, 1995. WOLFFE K. et SACKS S.Z. The lifestyles of blind, low vision, and sighted youths: A quantitative comparison. Journal of Visual Impairment and Blindness, 1997, vol. 91, no 3, pp. 245-258. WOLFFE K.E., SACKS S. et LEWIS S. The Learning Outcomes and Lifestyles Success Project for Students with Visual Impairments. Rapport non publié, 2003. YOUNG-IL K. The effectiveness of assertiveness training in enhancing the social skills of adolescents with visual impairments. Journal of Visual Impairment and Blindness, 2003, vol. 97, no 5, pp. 285-314. ZIMET, DAHLEM, ZIMET et FARLEY, The Multidimensional Scale of Perceived Social Support. Journal of Personality Assessment, 1988, vol. 52, no 1, pp. 30-41. 73 La situation des jeunes canadiens aveugles et ayant une basse vision 74