année polaire internationale : la caravane des

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année polaire internationale : la caravane des
ANNÉE
POLAIRE
INTERNATIONALE :
LA
CARAVANE
DES
SCIENCES FAIT ESCALE AU LABORATOIRE DE GLACIOLOGIE ET
DE GÉOPHYSIQUE DE L’ENVIRONNEMENT.
DOSSIER DE PRESSE - GRENOBLE – 13 JUIN 2007
www.cnrs.fr/alpes
SOMMAIRE
Le communiqué de presse ______________________________________________________ 1
L’Année Polaire Internationale __________________________________________________ 3
Le CNRS dans l’Année Polaire Internationale ___________________________________________ 3
La Caravane des Sciences ______________________________________________________ 5
L’itinéraire de la Caravane des Sciences en 2007 ________________________________________ 5
Les Petits Débrouillards ________________________________________________________ 6
Le Laboratoire de Glaciologie et de Géophysique de l’Environnement (LGGE)____________ 7
Le LGGE dans l’API _________________________________________________________________ 7
Les recherches au LGGE _____________________________________________________________ 8
Claude Lorius, Académicien, directeur de recherche émérite au CNRS ______________________ 8
L’Institut Polaire Paul-Emile Victor (IPEV) ________________________________________ 10
1
La Caravane des Sciences, le 20 juin de 10 à 18h
Parking du LGGE.
54 rue Molière - 38042 Saint Martin d’Hères
LE COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Année Polaire Internationale : la Caravane des
Sciences fait escale au Laboratoire de glaciologie et
de géophysique de l’environnement.
COMMUNIQUÉ DE PRESSE - GRENOBLE – 13 JUIN 2007
www.cnrs.fr/alpes
La Caravane des Sciences, fruit de la collaboration étroite entre l’Association des Petits
Débrouillards et l’association Rasselbande d’Allemagne, fait étape à Grenoble mercredi 20 juin.
Accueilli au Laboratoire de glaciologie et de géophysique de l’environnement (LGGE CNRS/Université
Joseph Fourier), le public, et particulièrement le jeune public, est invité à découvrir les expériences
ludiques proposées par la Caravane des Sciences ainsi que les équipements du laboratoire.
Soutenue par le CNRS et l’Institut polaire français Paul-Emile Victor, parrainée par l’Office FrancoAllemand pour la Jeunesse (OFAJ), cette journée de découvertes et d’expérimentations à destination
des jeunes marque le premier moment fort de l’Année polaire internationale à Grenoble.
En début d’après-midi, un échange avec les enfants sera animé par Claude Lorius, glaciologue,
directeur de recherche émérite au CNRS et médaille d’or du CNRS en 2002. Il sera accompagné de
scientifiques du laboratoire, il s’agit ici de présenter les voyages et aventures aux pôles, les enjeux de
l’Année polaire internationale et la place des équipes françaises dans cet effort de recherche
international sans précédent.
Chaque année depuis 2003, la traversée d'une Caravane des Sciences en France, en Allemagne et,
depuis l’an dernier en Belgique, a pour objectif de transmettre à un large public des informations sur
des sujets scientifiques et environnementaux, et de promouvoir une dynamique forte autour d'un
projet commun franco-allemand.
La Caravane des Sciences 2007 sensibilise les enfants à la culture scientifique et technique grâce aux
ateliers mis en place par les Petits Débrouillards et leurs partenaires ; et aussi à la communication,
aux langues allemande et française ainsi qu’à la citoyenneté européenne.
Après Berlin, Munich, Bruxelles, Strasbourg… la Caravane des Sciences s’installe à Grenoble, seule
étape rhône-alpine de son itinéraire.
Avec le thème de l’eau, celui de l’Année polaire internationale a été retenu cette année par la
Caravane des Sciences. C’est l’occasion de sensibiliser les jeunes au rôle des régions polaires dans
le climat de la planète et aux enjeux du réchauffement climatique, un thème central de l’activité du
LGGE.
En effet, le LGGE est l’un des laboratoires « phares » de la recherche française dans les régions
polaires. C’est l’un des pionniers de la paléoclimatologie à partir de l’étude des glaces. Il a
1
notamment participé au forage profond EPICA, à proximité de la base franco-italienne de Concordia,
qui a permis de reconstituer 800 000 ans de l’histoire du climat.
Au cœur de plusieurs programmes de recherche retenus dans le cadre de l’API les scientifiques du
LGGE participeront à des campagnes de terrain en Arctique comme en Antarctique au cours de ces 2
années.
PROGRAMME de la JOURNEE :
9h30-13h30 : visites du LGGE réservées aux MJC sur inscription auprès des Petits Débrouillards
10h : début des animations Caravane des Sciences et des partenaires
14h00-14h30 : inauguration officielle
14h30 : Discussion autour des aventures polaires avec Claude Lorius et les scientifiques du LGGE
14h30-18h : animations Petits Débrouillards, Caravane des Sciences et partenaires.
INSCRIPTION OBLIGATOIRE : Les Petits Débrouillards 04 76 42 65 14
15h 30 : RENCONTRE PRESSE avec Claude Lorius, Michel Fily, directeur du LGGE et son équipe, et
Julien Cornut des Petits Débrouillards à la suite de la discussion avec les jeunes
ADRESSE : LGGE – 54 rue Molière - 38042 Saint Martin d’Hères
Glacier de l’Astrolabe, station Dumont d’Urville (Terre Adélie,
Antarctique) en octobre 2006
Laboratoire de glaciologie et de géophysique de l’environnement
© Bruno Jourdain/CNRS Photothèque
(cette image est disponible auprès de la photothèque du CNRS,
[email protected] ; Ref : 2006N01596)
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L’ANNÉE POLAIRE INTERNATIONALE
L'Année Polaire Internationale (API): Un effort de recherche international sans équivalent, pour
mieux connaître notre planète et son évolution. 210 programmes internationaux ont progressivement
vu le jour sous l'égide du bureau des programmes de l'API. Ces programmes vont mobiliser près de
50.000 personnes originaires de plus de 60 nations.
En rassemblant, 50 ans après la dernière Année polaire, la communauté scientifique internationale
autour de programmes ambitieux, coordonnés au niveau international, l'objectif de l'ICSU
(International Council for Science) et du WMO (World Meteorological Organization) est de permettre
une avancée importante des connaissances sur les régions polaires, où se trouvent une partie des
réponses aux questions que l'ensemble de la planète se pose sur l'évolution de son environnement.
Ces questions sociétales donnent aux recherches dans les régions polaires un relief tout particulier.
L'API offre l'opportunité de développer un dialogue direct entre les scientifiques et le public autour
de ces problématiques et d'intéresser les jeunes aux études scientifiques.
Pour cela, un effort d'information et de sensibilisation du public sera conduit durant les 2 années
(mars 2007 à mars 2009) de l'Année Polaire Internationale (API).
Station Dumont d’Urville (Terre Adélie, Antarcatique), phoque de Weddell
« Leptonychotes weddellii » au printemps.
Laboratoire de glaciologie et de géophysique de l’environnement
© Bruno Jourdain / CNRS Photothèque
(cette image est disponible auprès de la photothèque du CNRS,
[email protected], Ref : 2006N01554)
Le CNRS dans l’Année Polaire Internationale
La recherche scientifique aux pôles s’inscrit historiquement et traditionnellement dans les activités
du CNRS, depuis sa création. La participation active des équipes du CNRS à l’Année polaire
internationale de mars 2007 à mars 2009 ne dément pas cet engagement pérenne pour des
recherches pluridisciplinaires, menées en Arctique, en Antarctique et dans les régions
subantarctiques.
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Sur les 210 projets de recherche retenus par les instances d’évaluation de la 4ème Année polaire
internationale, six d’entre eux sont coordonnés par des chercheurs français et 50 en tout concernent
des laboratoires français dont 84 % sont des unités du CNRS. Les projets auxquels le CNRS participe
sont pluridisciplinaires : ils mobilisent des équipes de chercheurs, ingénieurs et techniciens
collaborant étroitement avec les équipes d’établissements partenaires comme les universités, le
CEA, le Muséum national d’histoire naturelle, le CNES, Météo-France ou encore l’Ifremer.
La participation du CNRS dans cette campagne de recherche implique la mobilisation d’équipes
relevant de l’ensemble des départements scientifiques de l’établissement, en tout premier lieu
l’Institut national des sciences de l’univers (INSU), mais aussi de manière significative les
départements Environnement et développement durable (EDD) et Sciences humaines et sociales
(SHS). Une part importante des activités déployées aux pôles concerne des programmes scientifiques
coordonnés et gérés par l’INSU.
L’exploration scientifique des pôles, quelle que soit la discipline concernée, nécessite la mise en
œuvre d’une logistique programmée et sophistiquée, dont la gestion est assurée par l’Institut polaire
français Paul-Émile Victor (IPEV). Cette collaboration étroite entre l’IPEV et l’INSU/CNRS est garante
du bon déroulement des missions scientifiques, en particulier dans les stations françaises de Crozet,
Kerguelen et Amsterdam dans le Subantarctique, de Dumont d’Urville en Terre Adélie, et de la
station franco–italienne Concordia, plus récemment installée à l’intérieur du continent Antarctique.
Le CNRS, par l’intermédiaire de l’INSU, a participé au financement de l’équipement scientifique de
cette station pour un montant de 1,8 million d’euros.
En savoir plus sur l’Année Polaire internationale : http://www.anneepolaire.fr
En savoir plus sur le CNRS dans l’API : http://www.cnrs.fr/anneepolaire/
Carotte glaciaire à la sortie de la tige de forage. Les résultats des
collectes d'échantillons extraits du Dôme C, à la base scientifique
franco-italienne "Concordia" - localisée plus de 1000 km à
l'intérieur du continent antarctique – révèlent en 2004 l'évolution d
climat (température et composition atmosphérique) des 740 000
dernières années.
Laboratoire de glaciologie et de géophysique de l’environnement
© CNRS Photothèque / AUGUSTIN Laurent
(Cette image est disponible auprès de la photothèque
du CNRS, [email protected] ; ref : 2004N00592)
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LA CARAVANE DES SCIENCES
La Caravane des Sciences, c’est un bus itinérant depuis 2003 créant
un lien entre villes allemandes, françaises et, depuis l’an dernier
belges, sur un thème de science et de société, animé par une équipe
franco-allemande de 10 animateurs.
En 2007, les 13 villes étapes d’Allemagne, de Belgique et de France
bénéficieront sur une durée de 1 à 2 jours de la mise en oeuvre :
D’animations sur la place publique sur le thème « les voyages des
eaux » à destination d’enfants, de jeunes et d’adultes, d’individuels et
de groupes,
D’une programmation interculturelle et scientifique inscrite dans le cadre de l’Année Polaire
Internationale,
De temps d’échanges et d’espaces de dialogues avec les jeunes animateurs afin de partager une
expérience de vie franco-allemande.
La Caravane des Sciences, c’est aussi :
Des partenariats transnationaux avec
- Le réseau français des Petits Débrouillards, Rasselbande e.V. (Les Petits Débrouillards Allemands)
et l’association belge des Petits Débrouillards.
Des partenariats nationaux avec
- l’Office franco-allemand pour la Jeunesse (OFAJ), le CNRS et l’IPEV.
Des partenariats régionaux avec
- La Région Rhône-Alpes, la ville de Grenoble, la ville de Saint Martin d’Hères, le CNRS Délégation
Alpes, le Laboratoire de glaciologie et de géophysique de l’environnement (LGGE - CNRS/Université
Joseph Fourier) et l’Observatoire des sciences de l’univers de Grenoble (OSUG UJF/CNRS/INPG/IRD)
L’itinéraire de la Caravane des Sciences en 2007
4 juin
6 juin
7 juin
9 juin
11 juin
13 & 14 juin
16 juin
18 juin
20 juin
22 & 23
24 & 25 juin
27 juin
29 & 30 juin
1er juillet
3 juillet
Bremerhaven (Alfred-Wegner-Institut)
Berlin (Zehlendorf)
Berlin (OFAJ)
Dresde
Munich
Trêve
Bruxelles
Strasbourg (Place Gutenberg)
Grenoble (LGGE)
Aubagne (Parc Jean Moulin)
Biarritz
La Rochelle
Rennes
Brest (IPEV)
Roscoff
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LES PETITS DÉBROUILLARDS
Depuis 1986, l'association « Les Petits Débrouillards », issue du mouvement d'Education Populaire,
propose aux enfants et au grand public des activités scientifiques et techniques. Elle constitue un
réseau dynamique dans la mise en oeuvre de projets éducatifs.
Créée à l'initiative de chercheurs, d'enseignants et
d'animateurs, l'association entend contribuer à former
des citoyens actifs, capables d'opinions réfléchies et
critiques.
Son engagement quotidien répond à une préoccupation
sociale : celle de fournir aux jeunes de tous les
horizons l'occasion de se forger un regard curieux et
informé sur le monde qui les entoure.
Depuis 1999, en Rhône-Alpes, l'association les Petits
Débrouillards, principalement soutenue par la Région,
est présente en Isère et dans le Rhône, mais aussi en
Savoie, dans la Drôme, en Ardèche et poursuit son
développement dans la Loire.
En 2006, l'association a contribué à donner le goût des sciences à plus de 10000 personnes dont
presque 4000 dans des quartiers situés en zone Politique de la Ville.
Doté d'un conseil scientifique composé d'enseignants, chercheurs, et ingénieurs, l'association
souhaite développer, par une pédagogie active fondée sur la démarche de recherche et
l'expérimentation, une approche des sciences et des techniques ludique et accessible à tous. En
utilisant des supports pédagogiques variés et un matériel simple et peu coûteux, les enfants
développent leur curiosité, leurs facultés d'observation, de raisonnement, d'argumentation, leur
esprit critique... et apprennent en s'amusant.
Extraits de la charte de l’association « Les Petits Débrouillards » :
- Faire découvrir la science en s’amusant, afin de créer une relation durable entre l’enfant et la
culture scientifique,
- Cultiver le plaisir de comprendre, d’échanger, de s’exprimer et de débattre,
- Donner à l’enfant le goût de la démarche scientifique, faite de curiosité, de recherche de vérité, de
liberté et d’initiative,
- Développer le sens du partage, de la solidarité et du respect de l’autre.
En savoir plus : http://www.lespetitsdebrouillards.org et http://www.lespetitsdebrouillards-ra.org
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LE LABORATOIRE DE GLACIOLOGIE ET DE GÉOPHYSIQUE DE L’ENVIRONNEMENT
(LGGE)
Le LGGE est une unité mixte de recherche CNRS et Université Joseph Fourier faisant partie de
l’Observatoire des sciences de l’univers de Grenoble (OSUG).
Spécialisé depuis 50 ans dans l’étude des glaces, qu’elles soient arctiques, antarctiques ou alpines,
le LGGE est un des laboratoires pionniers de la recherche française dans les régions polaires. Il a
initié la paléoclimatologie avec l’étude des carottes de glace. En participant au forage profond EPICA,
situé à proximité de la base franco-italienne Concordia, l’équipe de scientifiques a reconstitué
800 000 ans d’histoire climatique, mettant ainsi en lumière, depuis plus de 20 ans, l’impact des gaz à
effet de serre (dioxyde de carbone et méthane essentiellement) sur l’évolution du climat terrestre.
Trou dans la couche d’ozone, corrélation entre climat et gaz à effet de serre…, ces découvertes
n’étaient pas programmées. Pourtant, à l’heure actuelle, ce sont devenus des enjeux de société
cruciaux. Cela souligne la nécessité d’un soutien pérenne à la recherche fondamentale aux pôles.
Trouver des réponses aux questions environnementales est un défi actuel et à venir qui se situe au
ème
cœur de cette 4 Année polaire internationale.
Le LGGE dans l’API
Parmi les nombreux projets dans
lesquels les scientifiques du LGGE
sont impliqués, l’un d’entre eux est
piloté par Michel Fily, directeur du
LGGE et Professeur à l’Université
Joseph Fourier. Il s’agit d’un raid
scientifique à travers une immense
région au cœur de l’Antarctique de
l’Est encore inexplorée. Ce projet
interdisciplinaire s’effectuera
entre 2007 et 2010. Le parcours
envisagé est de relier Talos Dôme
Station Summit, Groenland Central (National Science Foundation). Une
au Dôme A, qui culmine à 4 000
section de carotte est ramenée à la surface lors d’un forage de 100 mètres.
mètres au sommet du plateau
Etude de la fonction de transfert du mercure gazeux de l'atmosphère à la
Antarctique, via les stations
transition névé-glace. Détermination de la composition atmosphérique
Concordia (Dôme C) et Vostok. Ce
passée en mercure gazeux sur les 30 dernières années.
Laboratoire de glaciologie et de géophysique de l’environnement
raid franco-italien-russe s’inscrit
© Xavier Fain / CNRS Photothèque
dans un cadre plus général, avec
(cette image est disponible auprès de la photothèque du CNRS,
d’autres propositions de raids,
[email protected], Ref : 2006N01627)
notamment de l’Allemagne, de la
Suède et du Japon qui se proposent de relier l’ensemble des grands forages d’Antarctique de l’Est.
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Les recherches au LGGE
L'activité scientifique du LGGE se structure autour de 4 thématiques :
- Climat moderne et observations glaciologiques : une approche à partir des régions polaires et
alpines,
- Chimie atmosphérique et interactions air-neige-glace,
- Paléoclimats et paléoenvironnements : une approche à partir des archives glaciaires et des
interactions climat-calottes polaires,
- Matériau glace et dynamique des glaciers et calottes polaires.
Les derniers communiqués de presse :
- Un nouvel indicateur pour estimer l’impact du volcanisme sur le climat (janvier 2007)
- La calotte glaciaire du Groenland fond plus vite qu’estimé précédemment (avril 2007)
- Des neiges éternelles résistent au réchauffement climatique (mai 2007)
En savoir plus : http://www-lgge.ujf-grenoble.fr
Claude Lorius, Académicien, directeur de recherche émérite au CNRS
Tout commence en 1955 : Claude Lorius, diplômé d’études supérieures de physique, répond à une
petite annonce : "Recherche jeunes chercheurs pour participer aux campagnes organisées pour
l’Année géophysique Internationale".
Voilà comment débute la carrière de ce jeune scientifique dans une
discipline qui vient de faire son apparition dans les années 50 : la
glaciologie.
C’est en regardant fondre un glaçon dans un verre de whisky, et en
remarquant les bulles d’air s’en échapper que Claude Lorius a eu l’idée
d’analyser l’air emprisonné dans les glaces des pôles.
En 40 ans de carrière, il partira 22 fois en expéditions, comptabilisant 6 ans
d’expédition sans discontinuer ! S’il part au Groenland, sa "terre" de
prédilection reste l’Antarctique.
Parmi ses plus célèbres expéditions :
1957 : Claude Lorius s’installe à la station Charcot en Antarctique. Il y
restera un an en compagnie de deux autres collègues.
1959 : il retourne au même endroit réaliser un raid organisé par les Américains. Pendant près de 100
jours, il parcourt près de 1400 km.
A chaque fois, l’équipe scientifique dont fait partie Claude Lorius, relève les températures,
l’épaisseur de la glace et son altitude... puisqu’il s’agit de zones encore inconnues des hommes. Ces
analyses donneront accès à la reconstruction des températures du passé.
Les forages permettant de récolter des carottes de glaces commencent alors à se multiplier.
1965 : Claude Lorius dirige l’hivernage à la base Dumont d’Urville en Terre Adélie.
Puis les collaborations entre chercheurs américains, anglais, australiens, français et soviétiques
permettent de mettre en commun leur logistique pour faire face à de nouvelles découvertes.
1984 : Expédition de Vostok, station soviétique implantée au point le plus froid au monde, il y fait en
moyenne -70°c en hiver. En pleine période de « guerre froide », une collaboration française,
américaine et soviétique est mise en place. Un avion de l’U.S Navy est affrété spécialement pour
donner accès aux scientifiques à plus de 150 000 ans d’archives glaciaires stockées dans cette base ;
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elles montrent pour la première fois, en analysant la glace et les bulles d’air qu’elle contient, le lien
entre climat et gaz à effet de serre.
Il y a 20 ans à partir de ces résultats, Claude Lorius et ses collègues ont écrit : « la planète devrait
sensiblement se réchauffer au cours du XXI ème siècle, au risque d’affecter les ressources en eau,
l’agriculture, la santé, la biodiversité et, d’une façon générale, les conditions de vie des humains... »
Si ces propos sont couramment admis aujourd’hui, à cette époque, c’était une véritable avancée.
Cette collaboration se poursuit actuellement. Dans la dernière décennie, le forage européen réalisé
au Dôme Concordia a permis de reconstituer plus de 800 000 ans d’histoire du climat. Après la
création de l’Institut Français pour la Recherche et la Technologie Polaire, appelé aujourd’hui
l’Institut Polaire Paul-Emile Victor (IPEV), Claude Lorius lancera également le projet européen EPICA
lors duquel 10 pays européens entreprennent d’explorer des zones nouvelles en Antarctique.
Membre de l’Académie des Sciences depuis 1994, sa carrière est récompensée par de nombreux
prix :
- Le prix Humboldt en 1989
- Le prix Belgica en 1989
- Le prix Italgas en 1994
- Le prix Tyler en 1996, pour les sciences de l’environnement
- Prix Balzan en 2001, pour la climatologie
- La médaille d’or du CNRS en 2002 avec Jean Jouzel du Laboratoire des sciences du climat et de
l’environnement (LSCE - CNRS/CEA/Univ Versailles)
Observation d'une lame mince de glace en lumière polarisée. La
teinte des cristaux de glace dépend de l'orientation (anisotropie
optique). La taille des cristaux de glace s'accroît avec l'âge et la
profondeur de la couche. A Vostok, où la température du glacier est
très basse (-57°C), la vitesse de croissance est très faible (quelques
mm en 10 000 ans). Pour la glace la plus profonde (ici 3206 mètres)
les cristaux se sont allongés en réponse à l'état des contraintes dan
le glacier (extension uniaxiale). Forage de Vostok (Antarctique) en
1998 - Profondeur : 3206 mètres – Echelle : 1 division représente
1mm - Age : 350 000 ans environ.
Laboratoire de glaciologie et de géophysique de l’environnement
© CNRS Photothèque/LGGE/LIPENKOV Vladimir
(Cette image est disponible auprès de la photothèque du CNRS,
[email protected] ; Ref : 1998D00704)
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L’INSTITUT POLAIRE PAUL-EMILE VICTOR (IPEV)
Groupement d'intérêt public (GIP) constitué par
neuf organismes publics ou parapublics
(Ministère de la recherche, Ministère des
affaires étrangères, CNRS, Ifremer, CEA, Terres
australes et antarctiques françaises, MétéoFrance, CNES, Expéditions Polaires Françaises),
l'Institut polaire français Paul-Émile Victor
(IPEV) est une agence de moyens et de
compétences au service des laboratoires
nationaux rattachés à des structures dont la
vocation est la recherche scientifique :
universités, CNRS, CEA, INRA...
Basé à Plouzané (Bretagne) depuis décembre
La station Concordia, Dôme C, Antarctique
1993, l’IPEV, créé en 1992, a pour missions
Institut Polaire Paul-Emile Victor
principales d’évaluer, de sélectionner et de
© CNRS Photothèque/IPEV/FRENOT Yves
(Cette image est disponible auprès de la photothèque du
mettre en œuvre des programmes scientifiques
CNRS, [email protected] ; Ref : 2006N01325)
et océanographiques tant en Arctique qu’en
Antarctique. Son rôle est d'offrir un cadre juridique ainsi que les moyens humains, logistiques,
techniques et financiers nécessaires au développement de la recherche française dans les régions
polaires.
Réussir à mettre en œuvre de grands programmes scientifiques aux pôles requiert d’importants
moyens logistiques (convois terrestres, plates-formes navales) et des compétences technologiques
spécifiques.
Terres aux climats extrêmes, les régions polaires, qu'elles soient terrestres ou marines, sont le
siège de recherches pluridisciplinaires en prise pour la plupart avec de grandes questions de société
(évolutions climatiques et environnementales, diminution de la couche d'ozone, biodiversité,
adaptation de l'homme en milieu confiné et
isolé…).
Dans le contexte de l’Année polaire internationale,
l'IPEV compte asseoir l'exploitation, à plein
régime, de la station franco-italienne Concordia Dôme C, base permanente achevée en 2005 et
implantée à 1 000 km à l'intérieur du continent
Antarctique. Cette station, particulièrement bien
localisée, a pour vocation de permettre à la
communauté scientifique internationale de
réaliser des programmes de recherche et
d'observation uniques dans de nombreux
Navire océanographique Marion Dufresne dans le pack
domaines (observations en astronomie, en
hivernal antarctique (au sud des Kerguelen) pendant la
magnétisme et en sismologie, études de
mission Antares 3 (hydrologie). Cette campagne a pour
objectif l'étude des processus contrôlant les flux de matière l’atmosphère, analyse de la calotte glaciaire…).
dans la colonne d'eau, dans le secteur Indien de l'Océan
Austral.
© CNRS Photothèque/IPEV/SANGIARDI Pierre
(Cette image est disponible auprès de la photothèque du
CNRS, [email protected] ; Ref : 2007N00307
Pour en savoir plus : http://www.ipev.fr
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CONTACTS
Contact LGGE
Véronique Roux
T 04 76 82 42 78
[email protected]
Contact Petits Débrouillards
Julien Cornut
T 04 76 42 65 14
[email protected]
Contact CNRS
Aurélie Lieuvin
T 04 76 88 10 62
[email protected]
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