Etude tourisme et handicap 2009
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Etude tourisme et handicap 2009
« La population des personnes en situation de handicap et l’offre touristique française » Eléments clés de l’Etude de marché Source : « Adapter l’offre touristique aux handicaps ». Collection Guide savoir-faire publié par Atout France en octobre 2009. Etude réalisée par Atout France en 2009 sur la base d’un échantillon de 430 personnes partant occasionnellement ou régulièrement en vacances Approche typologique En 2007 la France comptait entre 1,8 et plus de 5 millions de personnes en situation de handicap, selon les critères de définition pris en compte. Parmi les handicaps on distingue : - Le handicap visuel : o 3 français sur 100 ont une déficience visuelle, celle-ci s’accentuant avec l’âge o 207 000 français sont des malvoyants profonds, et 1% seulement d’entre eux lit le braille. - Le handicap auditif o 9 français sur 100 souffrent d’une déficience auditive o 303 000 français sont affectés très profondément dont 2/3 sont des personnes âgées. - Le handicap moteur o 2 français mineurs pour 1000 souffrent d’un handicap moteur, 13 pour 1000 entre 20 et 59 ans et 32 pour 1000 après 60 ans. - Le handicap mental o 1,5 français sur 100 souffrent d’un handicap mental Hors de toute considération liée au handicap, la population sénior augmente chaque année et représente en 2007 21,5 % de la population. Attentifs aux solutions qui facilitent la vie quotidienne, ils sont particulièrement sensibles à l’accessibilité des lieux et des espaces. CDT Béarn – Pays basque Janvier 2009 Le comportement touristique des personnes en situation de handicap L’étude concerne principalement les personnes pouvant partir en vacances. Pour les autres, les freins sont bien identifiés : niveau de ressource insuffisant et/ou handicap trop important. Les facteurs favorables au départ en vacances des personnes en situation de handicap Le revenu : comme pour le reste de la population il s’agit là d’un facteur déterminant pour le départe en vacances Dans l’étude réalisée sur des volontaires partants, la moitié déclare un revenu supérieur à 1500€/mois L’autonomie de déplacement est un facteur essentiel pour le départ, tant du domicile ou lieu de vacances qu’une fois sur place. - Les départs sont mois fréquents pour les personnes qui doivent être accompagnées en raison de leur handicap : 2/3 d’entres elles partent une fois par an, voire moins souvent. - 85% des répondants se déclarent autonomes sur leur lieu de vacances mais cette autonomie tient surtout à la présence d’un accompagnement L’accès est donc un enjeu essentiel, tout aussi important que l’adaptation d’un hébergement ou d’un site touristique dans la réflexion d’une offre touristique locale. On pense là aux transports en commun, places de parkings, accès des trottoirs, … La voiture reste le mode de transport le plus utilisé (50%), notamment pour les personnes devant être accompagnées. Le train arrive en deuxième position (20%), soit un usage légèrement supérieur à la moyenne de la population partant en vacances. Il est notamment privilégié par les personnes voyageant seules et les déficients visuels. Le fait de vivre seul constitue souvent un frein au départ. Il rend plus complexe l’organisation des vacances mais surtout le déplacement. Des comportements spécifiques Fidélité au lieu de séjour : la clientèle en situation de handicap se montre généralement fidèle dès lors qu’elle peut bénéficier de prestations adaptées. Les personnes effectuent alors des séjours plus longs, privilégient le littoral et résident de préférence en hébergement marchand. Fréquence de départ élevée : dès lors que les personnes en situation de handicap ont la possibilité de partir en vacances, la fréquence de départ est élevée. Les multi-partants représentent 50% des répondants. La fréquence des départs est significativement liée au type de handicap. Les déficients visuels et auditifs partent plus régulièrement que les déficients moteurs. Cela s’explique par un plus fort besoin en termes d’accompagnement ou transport spécifique. CDT Béarn – Pays basque Janvier 2009 Vacances en France : plus de 2/3 des séjours s’effectuent en France hors de la région de résidence. Seul 8% restent dans un périmètre de proximité. 50% des partants effectuent des séjours de deux semaines minimum. Priorité au littoral : 43 % choisissent le bord de mer. Les autres se répartissent à part égale sur les destinations montagnes, rurales et urbaines… comme pour la clientèle valide. On note aussi une forte exigence de pouvoir partir aux périodes traditionnelles de vacances, et notamment estivales. Le choix majoritaire de l’hébergement marchand : il représente 80% de l’hébergement des personnes en situation de handicap, contre seulement 32% pour la population française sans critères distinctifs. Bien entendu, les modes d’hébergement varient en fonction de la durée du séjour. Ainsi les personnes partant pour plus de 2 semaines résident plutôt en hébergement non-marchand . Les séjours d’une semaine, donc plus courts, se font plutôt en hôtel (40% contre 27 % pour l’ensemble des partants). L’hébergement marchand est plutôt privilégié par les personnes nécessitant un équipement adapté (soit ¾ des répondants). Trois grandes catégories de partants Les multi partants : 43% Autonomes, ils privilégient des destinations en France hors de leur région de résidence, mais complétées le plus souvent par un départ à l’étranger. Ils optent plutôt pour des séjours d’une à deux semaines, et séjournent en hébergement marchand. Ils sont insérés professionnellement et bénéficient de revenus par mi les plus élevés. Les unis partants : 30% Ils partent une seule fois dans l’année mais pour des séjours supérieurs à deux semaines, en France, hors de leur région de résidence. Ils sont aussi bien en hébergement marchands que non marchands. Ce sont plutôt des personnes ayant besoin d’un moyen de transport adapté pour se rendre sur leur lieu de vacances. Les partants occasionnels : 27% Ils partent moins d’une fois par an, le plus souvent à proximité de leur lieu d’habitation, pour des courts séjours, d’une semaine environ et optent souvent pour un hébergement non marchand. Ces vacances de proximité s’expliquent par plusieurs facteurs dont la nécessite d’un accompagnement sur place et un niveau de revenu plus faible. Les déficients moteurs sont surreprésentés dans cette famille. CDT Béarn – Pays basque Janvier 2009 Enjeux et préconisations La réflexion sur l’accessibilité d’une offre globale et adaptée à des destinations touristiques La priorité pour les personnes en situation de handicap est de vivre pleinement leurs vacances. Cette exigence naturelle ne se limite pas à la possibilité de trouver un hébergement adapté (c’est là le minimum nécessaire) mais bien de pouvoir accéder aux autres prestations touristiques. - Plus d’1/3 des interrogés déplorent une difficulté d’accès aux sites et établissements durant leur séjour. - 87% des vacanciers en situation de handicap projette des activités sur leur lieu de vacances… seul ¼ peut les réaliser. Cette frustration est un élément majeur d’insatisfaction en particulier pour les déficients moteurs. Ce besoin en matière d’adaptation de l’offre suppose de travailler sur une chaîne de services accessible à chacun. Et d’introduire dans les réflexions le concept de « destination adaptée », incluant hébergements, services et loisirs. Le seul label « tourisme et handicap » ne permet pas d’assurer aux touristes qu’ils passeront des vacances à la hauteur de leurs espoirs. L’information et la communication : un enjeu majeur pour les clientèles Si une offre globale constituerait une véritable avancée, encore faudrait-il que les personnes en situation de handicap puissent en avoir connaissance. En effet, l’accès à l’information joue un rôle capital sur la décision de départ et l’organisation du séjour. - - Internet constitue la première source d’information, suivie par le contact avec un professionnel du tourisme (agence de voyage, TO). Les associations en lien avec le handicap interviennent peu dans la préparation des vacances, hormis pour les séjours en groupe. La préparation d’un voyage est jugée difficile par 43% des répondants ayant des besoins en matière d’adaptation du transport et 29% des personnes nécessitant un accompagnant. Les déficients moteurs et mentaux sont ceux qui rencontrent le plus de problème pour la préparation d’un séjour. A ce la s’ajoute un besoin de sécurisation : il est important d’être certain que les équipements proposés sont conformes aux descriptifs. Quid du label Tourisme et Handicap ? Le label Tourisme et Handicap bénéficie d’une notoriété auprès des personnes interrogées (72% déclarent le connaître, et 1/3 des répondants a séjournée dans un site labellisé au cours des 5 dernières années). CDT Béarn – Pays basque Janvier 2009 Les professionnels labellisés ou non considèrent qu’il ne constitue pas un frein à une utilisation commerciale, et même qu’en affichant l’ouverture à tous publics, il aurait une incidence positive sur l’image de la structure. Cependant le label qui doit avoir un pouvoir incitatif et favoriser le départ en vacances ne joue pas encore pleinement son rôle. Le label intervient peu en amont pour inciter au départ et rassurer ; les vacanciers en prennent souvent connaissance après avoir choisi le lieu de vacances. … Or l’information, la facilité à préparer le séjour, sont déterminantes dans le choix du départ. Le label doit renforcer l’information sur les garanties qui lui sont associées pour développer son attractivité et favoriser la fidélisation de la clientèle handicapée. Cette attente est également formulée par les responsables de sites labellisés qui souhaitent que l’offre labellisée soit plus facilement repérable, et que les équipements soient mieux mis en valeur afin d’affirmer leur différenciation par rapport aux sites non labellisés. Ils évoquent la nécessité d’un point d’entrée unique référençant l’ensemble des sites labellisés ainsi que le besoin de liens avec les sites des autres opérateurs (Gîtes de France, Clévacances, …) Agir sur les comportements, les habitudes et les freins psychologiques des opérateurs de tourisme privés et publics. C’est la capacité à intégrer le label dans une dynamique de développement ou comme un élément de promotion de l’offre qui assurent un retour sur un investissement. 30% des sites labellisés qui ont inscrit le label dans une démarche de développement font état de résultats positifs : augmentation de la clientèle en situation de handicap et de la clientèle seniors et augmentation globale du taux de fréquentation. Il est donc important que les sites labellisés intègrent, dès son obtention, le label dans la promotion de la structure. CDT Béarn – Pays basque Janvier 2009