Introduction - Editions SETES
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Introduction - Editions SETES
Introduction Contexte : technologique - pédagogique - scientifique Les infirmiers sont au nombre de 502 500 en France1 et multiplient les usages d’internet avec le développement des applications, avec les tablettes ou terminaux personnels… Les pratiques infirmières sont influencées par ces évolutions, comme l’accélération des progrès scientifiques et médicaux, et aussi, par l’irruption des nouveaux modes de communication. Ainsi, différents textes professionnels invitent les infirmiers à actualiser et à s’adapter à l’évolution de leur métier, en termes d’activité, de changement ou d’innovation. Les infirmiers, qui seront, d’après l’Agence Régionale de Santé2 (ARS), 657 800 en activité en 2030, sont amenés à utiliser l’outil informatique dans leur pratique professionnelle pour rechercher des informations, renseigner le dossier du patient, demander des rendez-vous, recevoir des résultats, utiliser des logiciels assistés par ordinateur sur leur poste de travail… Les étudiants infirmiers (EI) actuels relèvent de ce que la presse nomme les digitals natives3, sont habitués aux nouvelles technologies, utilisent très naturellement Internet et apprendront, au fil de leur apprentissage, à conjuguer des pratiques collaboratives pour la construction de leur identité professionnelle et scientifique. Toutefois, le cœur du métier d’infirmier s’articule, entre autre, autour de la promotion de la santé, d’activités cliniques où s’exercent l’observation, la surveillance des individus (personne, groupe) mais encore par l’exercice du diagnostic infirmier qui dégage une taxonomie professionnelle. Celle-ci éclaire une terminologie plus ou moins autonome, dédiée aux diverses situations de soins, bien qu’elle n’explique ni le caractère humaniste du geste soignant dans un contexte médical, ni en quoi l’autonomie infirmière contribue à une collaboration efficiente au bénéfice des personnes soignées. La réingénierie de la formation infirmière 2009 valorise le développement des compétences technologiques liées aux interventions infirmières. Les soins infirmiers sont identifiés dans le cadre d’un exercice professionnel précis, c’est-à-dire, à partir d’habiletés techniques, mais aussi relationnelles, permettant d’accompagner des individus à comprendre les dimensions d’un parcours de soin, de gérer ses actes de vie quotidienne. La réforme LMD (Licence-Master-Doctorat) et les conventions avec les universités font évoluer irrémédiablement cette formation en alternance vers la construction d’une nouvelle discipline, initiant IX Dictionnaire humaniste infirmier • DHI une démarche de recherche, en incluant indubitablement une terminologie spécialisée intégrant les sciences de l’éducation, de l’information et de la communication, tout en formalisant des pratiques infirmières centrée l’individu (l’homme, le groupe). L’anatomie, la physiologie, la pharmacologie et les diverses formes de pathologies sont des domaines dits fondamentaux, mais la recherche en soin infirmier relève aussi des sciences humaines pour étudier, faciliter le soin, dans le cadre d’une « relation soignantsoigné ». Une littérature professionnelle illustre depuis longtemps cette vision humaniste dans le soin infirmier. L’impact des sciences humaines se fait sentir vers 1952 quand Virginia Henderson développe la démarche de soins, où l’homme sain et la notion des besoins fondamentaux apparaissent, mettant en lien soin et psychologie humaniste (avec notamment l’échelle de Maslow) et les connaissances anthropologiques environnantes. Un paradigme socio-constructiviste se dégage à partir des postures pédagogiques des différents acteurs actuels des Ifsi : les formateurs et documentalistes, les professionnels de terrain et les apprenants. En effet, les méthodes pédagogiques du référentiel 2009 favorisent l’analyse réflexive, l’« apprendre à apprendre », à partir de situation de soins et d’une méthodologie de recherche, en lien avec les TIC. Le travail collaboratif, l’analyse de pratiques et l’utilisation des applications informatiques induisent une nouvelle donne de la professionnalisation du métier d’infirmier. Les soignants sont ainsi conduits à actualiser leurs connaissances, en relation au bien-être d’une personne soignée et ce, avec de nouveaux outils. Les gestes techniques sont complémentaires à une bonne « relation soignant-soigné » formalisée dans une nouvelle ère scientifique. Ce contexte évolutif devrait être pris en compte, en formation initiale, reposant sur des concepts dits humanistes, mais aussi à partir des sciences de l’éducation, de l’information et de la communication, formalisant et justifiant l’emploi et l’analyse de nouvelles compétences individuelles et/ou collectives, spécifiques, techniques ou transversales, méthodologiques, voire des « méta-compétences » au sein des hôpitaux, organisations apprenantes. Les postures de ces acteurs de la formation mutent vers un tutorat renforcé par les TIC qui peuvent faciliter la validation des compétences relationnelles. Nous mettrons donc l’accent sur la nature relationnelle du soin exercé par les infirmiers, inscrite dans une dynamique conceptuelle et fondatrice de la recherche en sciences infirmières (SI). Nous utiliserons ces compétences 4 pour signifier exactement ce qu’est le développement personnel X (et professionnel) des acteurs de la santé (personnes soignées mais aussi soignants). Les compétences sont étroitement ciblées vers la compréhension des diverses dimensions des individus, en situation de demande, d’urgence, d’altération à la santé, dans le cadre de la prévention, pour mobiliser ses ressources internes, afin d’y faire face. Les compétences du dernier référentiel de formation en soins infirmiers s’inscrivent enfin dans la volonté de faire reconnaître une profession dans un cadre théorique mais néanmoins ancré dans les actions pédagogiques infirmières. L’universitarisation affiche irrémédiablement une nouvelle discipline qui puise dans l’histoire des projets de recherche de nature scientifique, dans un contexte technique, technologique et conceptuel. Il est complexe de définir une terminologie propre aux pratiques infirmières, dans la mesure où celles-ci intègrent déjà une pluridisciplinarité florissante mais disséminée sur les rayonnages des centres de documentation. Pour l’élaboration du mémoire de fin d’études, alliant réflexion professionnelle et recherche empirique, un cheminement intellectuel invite les étudiants à interroger divers champs disciplinaires pour ensuite élaborer des outils en interaction avec la problématisation qui précède cette construction d’outils (questionnaires, entretiens…), afin d’analyser ces données, aller vers une question de recherche. En phase exploratoire, ils devront clairement identifier les concepts utilisés pour une situation donnée, spécifier une population cible, suggérer une investigation empirique, et viser la transférabilité, selon un point de vue scientifique. Le processus de recherche d’informations requiert bien plus qu’une méthodologie intuitive. Il ne suffit pas, en effet, de lancer une requête sur les moteurs de recherche, de mots-clefs lancés au hasard pour tenter de trouver des réponses crédibles. La construction de son thésaurus semble ici indiquée, les mots clés permettent, en effet, de mieux cerner le sujet. Bien que l’on puisse interroger diverses sources (ressources documentaires hiérarchisées, moteurs de recherche…) de façon informelle, l’exploitation de l’information relève de choix (conscients) d’outils permettant à l’étudiant infirmier de répondre tout d’abord à la réalisation d’objectifs pédagogiques. Il convient ensuite d’identifier les lieux de recherche (centres de documentation, bibliothèques universitaires, bibliothèques spécialisées…), de repérer les outils de recherche (catalogues de bibliothèques, bases de données) pour localiser de façon optimale des ressources scientifiques et/ou professionnelles. XI Dictionnaire humaniste infirmier • DHI Toutefois, l’utilisation du dictionnaire, qu’il soit un ouvrage ou balisés sur des données, s’avère périlleux. Actuellement, il existe peu de dictionnaires rédigés par ce corps professionnel infirmier, et ceux-ci ne reflètent pas réellement l’approche humaniste du soin infirmier bien qu’ils aient la volonté de stabiliser une terminologie professionnelle indépendante. De nombreux dictionnaires spécialisés sont, par contre, assez utilisés par les étudiants, pour la sociologie, les sciences de l’éducation, tout comme des dictionnaires de langue, dictionnaires historiques ou encore encyclopédiques. Des concepts sont ainsi remobilisés en soin infirmier, mais à ce jour, aucun dictionnaire n’intègre l’utilisation des sciences humaines en soin infirmier. La rédaction du dictionnaire humaniste infirmier L’exercice infirmier découle en partie, aujourd’hui, de compétences requises, œuvrant consciemment avec stratégie, pour viser la modification de cet environnement professionnel, hospitalier, hors hospitalier. L’élaboration d’un corpus sera le premier pas vers la compréhension de la réalisation d’un nouveau dictionnaire provenant d’un contexte technologique fort, des compétences relationnelles inscrites dans la réingenierie infirmière, des missions infirmières internationales, extra hospitalières, puis de la recherche documentaire scientifique et professionnelle effectuée par les étudiants, constituée par la littérature professionnelle5. Dans une approche interdisciplinaire, nous proposons un ouvrage pratique, d’apprentissage, un dictionnaire de spécialité ayant pour objectif à rendre visible un métier exercé parfois dans l’ignorance des activités multiples et fondatrices d’une discipline naissante. Nous espérons qu’il réponde à un réel besoin, enrichi de concepts cohérents, pour une profession devant justifier le geste soignant avec l’apport des théories scientifiques. Inscrit dans un champ didactique, ce projet lexicographique se veut avant tout perçu comme une monographie de référence. Comme l’indique Bernard Quemada6 « au-delà de sa fonction lexicographique, on vient à exiger du dictionnaire qu’il instruise en s’amusant, qu'à sa lecture retienne l’attention et séduise au même titre que celle de tout autre ouvrage ». Ce dictionnaire pourra être utilisé par des étudiants, le personnel soignant (IDE, mais aussi aide-soignant…) et les personnes devant être ou étant soignées. Nous précisons qu’il ne s’agit aucunement d’un travail de vulgarisation d’une terminologie infirmière destinée à un grand public, bien qu’il pourrait être consulté par celui-ci pour offrir une meilleure compréhension de l’exercice infirmier. XII Ce travail lexicographique ne ressemble pas aux dictionnaires portatifs de santé du XVIIIe siècle7, il n’est pas un ouvrage dédié à l’auto-médication. Nous ne pourrions oublier l’intervention d’un personnel qualifié. Nous parlerons de dictionnaire de spécialité où le champ lexical est réservé à un corps déterminé, ici, à l’environnement sanitaire et social. Mais, il convient tout d’abord de définir le caractère humaniste de la relation soignant-soigné. La relation soignant-soigné, un angle lexicographique humaniste La psychologie humaniste est née aux États-Unis dans les années 1950, d’après E. Ledesma8 « ce courant est insufflé par l’idéologie de l’après-guerre, notamment sous l’impulsion d’Abraham Maslow (1908-1970) et Carl Rogers (1902-1987) mais aussi Rollo May (19091994), Fritz Perls (1893-1970) ou encore Wilhem Reich (1897-1957) ». Cette approche humaniste influencera la « pensée infirmière9 ». Carl Rogers (1902-1987) a développé une approche centrée sur la personne (ACP). Il met l’accent sur la qualité de la relation entre le thérapeute et le patient (écoute empathique, authenticité et nonjugement). Des auteurs professionnels ont remobilisé ces concepts pour le soin infirmier et ont diffusé des modèles conceptuels, pour ne citer qu’en exemple l’entretien infirmier. Ainsi, Jacques Chalifour10 ou encore Margot Phaneuf11 ont publié des livres fondateurs pour la communauté infirmière francophone, ils sont très utilisés par les étudiants12 pour définir la relation d’aide en soins infirmiers. La psychologie humaniste côtoie la psychologie sociale13, utilisant les théories interactives, répondant également à l’approche globale de l’individu (l’environnement, les proches, la famille…), comme G. Fisher ou A. Bandura14. Pour le soin infirmier, et d’une façon générale, les caractéristiques de l’approche humaniste se définissent clairement dans le cadre de la relation d’aide. Celles-ci sont souvent inscrites dans une perspective rogérienne. Pour Carl Rogers15, il s’agit des « relations dans lesquelles l‘un au moins des deux protagonistes cherche à favoriser chez l’autre la croissance, le développement, la maturité, un meilleur fonctionnement et une plus grande capacité d’affronter la vie… ». Bien que les infirmiers disposent d’une palette de techniques diverses en sciences de la communication16, nous faisons essentiellement appel à la dimension rogérienne qui se situe, selon nous, au cœur des relations interpersonnelles apprises dans la plupart des Ifsi17 avec des caractéristiques incontournables comme l’empathie, le nonjugement, l’acceptation positive inconditionnelle, la congruence… XIII Dictionnaire humaniste infirmier • DHI Le potentiel de l’individu est l’approche centrale de ce dictionnaire, il en est même le squelette. Cette angle est largement développé dans les documents professionnels, par exemple, dans la conception Mc Gill18, ou selon la conception de Parse. L’humain est ici le centre d’intérêt. Le personnel soignant s’implique dans la relation, ou plutôt, dans la rencontre avec l’autre, avec ces outils rogériens. Virginia Henderson, en reprenant la pyramide des besoins d’Abraham Mawlow, pérennisa l’intégration de la psychologie humaniste pour prendre soin et accompagner les individus à devenir acteurs de leur parcours de soin. Les activités infirmières supposent la compréhension globale de l’individu dans un contexte préventif, éducatif. Cet accompagnement commence dès le projet de naissance, jusqu’à la mort, en prenant en compte la famille et le caractère pluridisciplinaire de sa profession (collaboration entre les membres de l’équipe soignante). L’approche humaniste, la confiance et la complexité des rapports entre formateurapprenant ou soignant-soigné tend d’abord vers la réalisation de soi et de l’autre. Du respect de soi à la considération positive des autres, la littérature professionnelle et scientifique empruntée dans ce dictionnaire humaniste enrichira le cœur des définitions où les citations francophones seront référencées dans une bibliographie. L’espace francophone de la communauté soignante La production littéraire professionnelle des sciences humaines pour le soin infirmier, recensée dans les bases de donnéees, provient en grande partie du Canada, de la Suisse, de la Belgique, de la France. Bien que les lois légiférant l’acte infirmier soient différentes, les concepts humanistes sont assez identiques et enseignés dans les établissements universitaires (ou instituts), comme par exemple les quatorze besoins de Virginia Henderson. Nous avons choisi des entrées partagées par la communauté francophone (par exemple ACCOMPAGNEMENT, AUTONOMIE, CLASSIFICATION, COMMUNICATION…), tout en sachant que des variantes existent, notamment pour la définition du terme CLIENT, ou encore, pour ce qui relève de la pratique du DIAGNOSTIC INFIRMIER qui, comme la formalisation de la relation d’aide, est plus développée en Amérique du nord. Nous visons toutefois les entrées vers une réception partagée par la communauté de soignants francophones. Ce dictionnaire relève donc d’une approche lexiculturelle19, dans la mesure où il fait rayonner une terminologie porteuse de projets scientifiques pour évaluer une qualité du soin. XIV Les entrées sont reliées par des valeurs conceptuelles partagées, constituant ainsi une dimension jusqu’alors invisible, mises en lumière par une création de sens. Cette terminologie francophone n’a toutefois pas la prétention de recouvrir tous les pays concernés (au nombre de cinquante-six20). Cette culture infirmière, pour la plupart des pays répertoriés dans cet espace, ont un dénominateur commun, celui de la reconnaissance scientifique de ses missions professionnelles, relationnelles. La méthodologie du dictionnaire La construction d’un dictionnaire relève de règles lexicographiques pour répondre à une combinaison de critères cohérents. Un inventaire s’effectue au regard d’un agencement propre au lexicographe initiateur du projet, comme le précise Jean Pruvost, « la lexicographie représente une véritable recherche conduite sur les mots et leur recensement, avec tous les travaux définitoires qui y correspondent… ». Le lexicographe commence tout d’abord par établir une liste d’entrées constituant ainsi la nomenclature. Celle-ci apparaît dans les préfaces des dictionnaires. La nomenclature relève d’un dispositif organisant la consultation des dictionnaires. Cette nomenclature a également pour objectif de faciliter le décodage, de favoriser la compréhension des mots dans leur usage infirmier. Au regard du lecteur « soigné », il convient de découvrir, de s’approprier une terminologie professionnelle, permettant aux étudiants d’ancrer leur identité professionnelle par un vocabulaire pertinent. Il s’agit aussi de ne pas mettre en avant un champ lexical technique mais de dynamiser, par son intermédiaire, des valeurs propres au soin. La structure générale de l’ouvrage sera, nous l’espérons, homogène, cohérent, respectant le choix des modèles conceptuels au regard des entrées. Nous proposons de consulter l’intégralité des entrées et des sous entrées dans la table des matières du Dictionnaire humaniste infirmier (DHI). Nous avons fait le choix de proposer 284 entrées et 259 sous-entrées. Sans qu’il soit un dictionnaire de nom propre, cet ouvrage fournit beaucoup d’informations concernant des infirmiers influençant la « pensée infirmière ». Ainsi, nous trouverons dans les articles des noms célèbres, comme, Florence Nightingale (1820-1910), Hildegarde Peplau (1909-1999), Dorothéa Orem (1914-2007), Virginia Henderson (1897-1996), Callista Roy (née en 1939), Jean Watson (née en 1940), Nancy Ropper (19182004)… XV Dictionnaire humaniste infirmier • DHI Comment lire le dictionnaire humaniste infirmier Une entrée est constituée d’une définition (rédigée par plusieurs auteurs), enrichie parfois de citation et bien souvent d’une sousentrée. Cet ensemble constitue un article. Nous proposons un modèle des entrées et sous-entrées, afin d’évoquer ensuite les définitions que nous caractériserons de lexiculturelles21. Modèle des entrées (extrait) : 1 ACCOMPAGNEMENT n.m. Trad. Angl. Supportive care and attention. Domaine Sciences 2 humaines-infirmières. 3 APPRENTISSAGE, RELATION SOIGNANT-SOIGNÉ, TUTORAT D’après le glossaire n°3 de la Terminologie des soins infirmiers 4 (Édite en 1993 par Le Ministère de la santé), l’accompagnement est une démarche « de soutien thérapeutique fondée sur… 5 Cit. « Depuis les années 1990, le terme « accompagnement » a remplacé le terme « prise en charge » dans le secteur médicosocial qui lui-même succède à « l’éducation et les soins » des années 1960, y compris dans les textes législatifs et réglementaires26 ».7 6 BOUTINET, J-P. ; DENOYEL, N. ; ROBIN, J-Y. (sous la dir. de). Penser l’accompagnement adulte : ruptures, transitions, rebonds. Paris : Presses Universitaires de France-PUF. 2008. 369 p. Modèle des sous-entrées (extrait) : 8 3 ACCOMPAGNEMENT : DES ÉTUDIANT-E-S APPRENANT, FORMATION OUVERTE ET À DISTANCE, TUTORAT La formation nécessite un formateur et une personne à former, 4 tout comme l’étymologie du terme renvoie au compagnonnage. Ce type de relation se caractérise … 5 Cit. « La compréhension de l’objet social « accompagnement pédagogique » suppose de considérer les situations de suivi pédagogique, les procédures, les pratiques professionnelles27 ».7 6 RAUCENT, Benoît ; VERZA, Caroline ; VILLENEUVE, Louise. (Sous la dir.). Accompagner des étudiants : quels rôles pour l’enseignant ? Quels dispositifs ? Quelles mises en œuvre ? Bruxelles : De Boeck. 2010. 563 p. XVI 1 Entrées principales organisées par ordre alphabétique. 2 Informations concernant les entrées ou les sous-entrées : (Synonyme-s) nature grammaticale. Trad. Angl. Abstraction. Domaine. Abréviations utilisées : p. : Pages (nombre de pages d’un document). syn. : Synonyme. adj. : Adjectif. v. : Verbe. loc. : Locution. Trad. Angl. : Traduit de l’anglais. n.m.: Nom masculin. n.f. : Nom féminin. v. part. passé. : Verbe au participe passé. néo.: Néologisme. 3 Les renvois sont signalés par : . Ceux-ci seront utilisés comme occurrences dans le cadre d’une utilisation informatique. La moindre requête effectuée, à partir d’une base de données, constituent, pour l’usager une lecture concordentielle, enrichissant les définitions. Les renvois peuvent être abordés dans le cadre de requêtes effectuées sur Internet. Hypertextuels, ils enrichissent les définitions. 4 Définition avec (ou non) auteur (entre guillemets) des entrées ou des sous-entrées. 5 Citations complémentaires en lien avec les définitions. Abréviation utilisé : Cit. Citation. 6 Documents d’approfondissement signalés par 3 pictogrammes informant sur la nature des documents proposés : : ouvrages, monographies… ; : articles de presse, colloques… ; : documents numériques, sites professionnels… Abréviations utilisées pour les sources bibliographiques : MàJ.: MàJour. Mise à Jour. p. : Pages (nombre de pages d’un document). pp. : Pages (nombre de pages concernées par un article ou par une partie d’ouvrage). 7 Références bibliographiques indexées consultable en fin d’ouvrage. 8 Sous-entrées liées aux entrées principales identifiées par ce pictogramme : XVII Dictionnaire humaniste infirmier • DHI Les sous-entrées font l’objet de dégroupements L’article constitué d’une entrée et d’une sous-entrée relève d’un dégroupement qui peut être fonctionnel. D’après le CNRTL 22, la fonction est « l’activité déterminée dévolue à un élément d’un ensemble ou à l’ensemble lui-même », par exemple, l’entrée ACCOMPAGNEMENT comporte deux sous-entrées : ACCOMPAGNEMENT : DES ÉTUDIANT-E-S ACCOMPAGNEMENT : DES PATIENT-E-S Les définitions Les définitions ont pour objet de définir les vedettes (entrées et sous-entrées), elles sont signalées par des guillemets, sans autre signe typographique. Consulter le dictionnaire humaniste infirmier revient à se renseigner sur le sens d’un mot, d’une locution, mais aussi à réaliser quel peut être la richesse d’un fonds documentaire d’un centre de documentation d’Ifsi. Nous y avons introduit des définitions en provenance de la littérature grise (recommandations des Agences de la santé par exemple), professionnelle et scientifique (livres, articles…), complexifiant la forme lexicographique qui tient ici plus du discours sur la chose que sur le signe. Nous avons tenté d’apporter des définitions claires, courtes pour éviter les confusions, en choisissant des auteurs phares, connus, compris dans la même communauté internationale soignante. Nous avons également tenu compte du droit d’auteur visant à citer expressément les sources. Nous avons eu le souci d’exiger une certaine cohérence pour recueillir des définisseurs en les réunissant en un lieu d’interprétation, le dictionnaire. Nous avons effectué un travail de recherche documentaire pour correspondre au mieux à son usage idéologique, mais aussi pragmatique et scientifique. Ces entrées n’ont pas la prétention de décrire un usage unique et quotidien pour l’ensemble de la communauté soignante, mais il décrit une pratique reconnue, une réflexion, des valeurs universelles en recherchant l’enrichissement de sa terminologie. Ces définitions proviennent de revues interrogées à partir de bases de données, elles intègrent notre corpus. Cependant, il a semblé important, de vérifier la fiabilité des articles provenant de ces revues. Celles-ci sont scientifiques ou professionnelles et francophones, référencées dans les bases de données internationales. Nous précisons qu’au regard des théories employées pour définir le soin humaniste, les dates peuvent sembler éloignées, toutefois, les théories (par XVIII exemple Carl Rogers datant des années soixante-dix) ont surtout été remobilisées mais non infirmées. La remobilisation des théories dans la construction d’articles professionnels ou scientifiques actualisent l’information chronologique, ce que les documentalistes appellent la « fraîcheur du document ». Tout mot est interprétation, notre difficulté est de prétendre à l’exhaustivité, mais nous tentons de définir un ensemble d’unités lexicales pratiqué dans un contexte dédié. Que l’on soit étudiant, infirmier de longue date, cadre de santé, orienté en santé publique ou en psychiatrie, il a fallu décider, reconstituer, rassembler des concepts pour appréhender une terminologie humaine pour le corps de métier, de façon générale. Les exemples cités Les exemples cités sont réunis à la fin des articles, signalés par guillemets puis en italiques, l’abréviation « Cit. » les précédant. Ils proviennent d’une littérature professionnelle déclinée intégralement dans la partie Bibliographie. Ils renforcent la crédibilité du corpus, confortent le sens que nous souhaitons attribuer. L’intertextualité joue un rôle important dans notre perspective lexicographique. L’emploi du discours indirect réunissant auteurs intergénérationnels et concepts humanistes pour enrichir les exemples cités, n’a pas pour vocation de rendre dogmatique un domaine en pleine construction, ni à rendre compte d’une morale, mais il est destiné à illustrer ou faire découvrir de nouveaux champs disciplinaires. Le projet de réécriture formalisé dans le DHI consiste à inscrire tout texte dans un dialogue avec d’autres textes et à offrir une mosaïque de citations, déterminées par un marquage typographique visant la reconnaissance intellectuelle d’une profession. Cette notion de productivité est distinguée chez Barthes23 comme lieu de travail où « tout texte est un tissu nouveau de citation révolues ». À l’intérieur de ces discours, se fait entendre la voix d’autrui de façon condensée ou expansive, par un enchâssement raisonné permettant une pluralité de sens, en insérant la substance d’un contenu appartenant à une autre communauté. Cette approche littéraire semble être un outil nécessaire pour réactiver, actualiser des sens oubliés, ou bien, plus ou moins utilisés par des pays différents. S’engager dans l’écriture revient à comprendre d’où l’on vient, comprendre ses relations à l’autre. Ainsi, nous proposons nos exemples cités, tout comme nos définitions, comme une relecture manifestant le langage soignant XIX Dictionnaire humaniste infirmier • DHI de façon constructive sans être pour autant un imposteur mais plutôt comme un créateur de sens, légitimé par une démarche lexicographique, littéraire, et dictionnairique afin de faire œuvre à travers l’intertextualité. L’enchâssement de texte conçu comme des définitions, des exemples cités, est appréhendé comme une productivité où tout est croisement de texte. Nous n’arrivons que rarement à exprimer soi-même ce que beaucoup ont déjà rédigé, théorisé. Nous avons simplement tenté de valoriser une nouvelle identité et dynamiser un aperçu conceptuel interdisciplinaire. Conclusion Il a fallu six années pour répertorier, et, avec les étudiants, rechercher des concepts, des auteurs, pour rédiger ensuite des articles de nature épistémologiques, destinés aux infirmiers. Les articles constituent un ensemble cohérent relevant d’une pratique soignante, d’une révélation humaniste construite à partir de valeurs partagées (lexiculturelles, conceptuelles, mais aussi provenant de la croyance en la capacité individuelle à s’adapter aux situations). Cet ensemble d’informations structuré livre une multitude d’informations aux lecteurs de façon coordonnée, traditionnelle, en réintroduisant un discours scientifique, littéraire, professionnel. Outil didactique ayant pour vocation à développer ses compétences, à mieux connaître son potentiel, ses limites, son cadre, sa déontologie, ses concepts et ses évolutions. Ce travail n’aura de cesse d’être actualisé, interprété. Nous espérons avoir traité plusieurs aspects (discipline naissante, reconnaissance professionnelle, terminologie des sciences humaines pour le soin infimier, répondre à l’approche légiférée du soin humaniste, évoquer les missions infirmières et universelles…). Aucun dictionnaire à ce jour ne répertorie l’ensemble des concepts en sciences sociales, pourtant très présents dans la littérature professionnelle. Nous n’oublions pas que le traitement de la nomenclature fait appel à l’espace francophone, à la promotion, la prévention, l’éducation à la santé, qui font émerger la diversité des missions infirmières, ancrées dans un code de déontologie universel, le prendre soin. Ces actions s’inscrivent dans un contexte hospitalier et hors hospitalier, ce qui nécessite d’avoir une vision large, destinée à un corps unique, sans cibler de spécialité en particulier. Nous soulignons également l’importance d’introduire des informations liées aux nouvelles technologies, pour développer les pratiques de soins en XX lien avec les services électroniques, les outils pouvant aider le geste soignant. Nous avons souhaité voir dans ce dictionnaire innovant un reflet des compétences validées dans un cadre universitaire, mais aussi le moyen de retouver simplement des concepts adaptés pour justifier sa pratique soignante et scientifique. Ce projet lexicographique, porté par une documentaliste, non soignante, implique une véritable connaissance des concepts réintroduits dans la pensée infirmière, notamment pour ce qui relève des sciences de l’éducation, des sciences de l’information et de la communication ou enfin, de l’approche centrée sur la personne. Sans affirmer ou prétendre à l’exhaustivité, nous avons, avec les étudiants, réalisé une véritable investigation documentaire pour créer du sens. Bien que notre objet concerne le développement de la personne (soignante-soignée), nous avons dû insérer des disciplines connexes, mais néanmoins incontournables, et contribuant au bien-être du patient, dans la mesure où l’hôpital est vécu comme organisation apprenante et prévoit, à cet effet, la maîtrise des nouvelles technologies (pour la gestion des dossiers par exemple). Nous n’avons pu prétendre à l’exhaustivité des définitions, ainsi, nous invitons le lecteur à déployer de nouveaux sens en proposant des lectures supplémentaires. Nous avons sollicité des professionnels et spécialistes pour s’assurer de la justesse de ce travail et les regards extérieurs ont été bénéfiques. Ainsi, nous avons contacté : • Marc Nagels, consultant et chercheur en sciences de l’éducation - CREAD, Université de Rennes 2 ; • Anne Muller, formatrice cadre de santé, doctorante en Sciences de l’éducation, Paris-Ouest la Défense ; • Jacques Chalifour, écrivain, enseignant et soignant, à la retraite (de nationalité canadienne) ; • Mme Després, infirmière-enseignante américaine, Ifsi de Nanterre pour les traductions bilingues ; • M. Abdekader Bousbaa, enseignant, Institut de formation paramédicale, Alger ; • Hélène Freyche, formatrice, cadre de santé, Ifsi de Nanterre. Nous souhaitons communiquer avec une communauté professionnelle, mais éviter d’être hermétique, pour être réceptionné par un public avertit, motivé par la découverte de l’approche centrée sur la personne. Le DHI s’adresse avant tout aux individus souhaitant connaître un environnement sanitaire et social, rattachés aux XXI Dictionnaire humaniste infirmier • DHI concepts rogériens… Ici, la guérison dépend de la mise en œuvre de son hygiène de vie, de sa capacité à s’adapter aux changements et de prendre en considération sa propre volonté à se prendre en charge dans un système de soin adapté, avec un personnel formé. Le niveau de lecture du DHI correspond au public fréquentant des bibliothèques municipales, (qui ont une politique documentaire relevant du niveau licence), mais aussi des bibliothèques universitaires, centres de documentation spécialisés…). Ce niveau correspond aux étudiants infirmiers, validant le grade licence, à partir du référentiel 2009. Nous notons enfin que ce travail est conforme au cœur de métier de documentaliste, qui collecte, vérifie et distribue l’information. Paul Otlet (1934), disait « les buts de la documentation organisée consistent à pouvoir offrir sur tout ordre de fait et de connaissance, des informations documentées universelles quant à leur objet ; sûres et vraies ; complètes ; rapides ; à jour ; faciles à obtenir ; réunies d’avance et prêtes à être communiquées ; mise à la disposition du plus grand nombre ». Nous pourrions dire que le DHI reflète une partie du fonds documentaire des centres de documentation des Ifsi. L’aspect informatique est inhérent aux difficultés rencontrées. XXII