Etude de potentialité de trafic voyageurs sur la ligne Belfort–Delle
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Etude de potentialité de trafic voyageurs sur la ligne Belfort–Delle
Portrait de la ligne Cette offre est complétée d'une relation entre Meroux et Montbéliard sans passer par Belfort avec les caractéristiques suivantes : L'offre envisagée à l'ouverture de la ligne se base sur les caractéristiques suivantes : • 24 km de ligne entre Meroux et Montbéliard, avec prolongement souhaité vers l'Isle-sur-le-Doubs (+ 21 km) • 7 arrêts : Meroux, Héricourt, Bethoncourt, Montbéliard, Voujeaucourt, Colombier-Fontaine, l'Isle-sur-le-Doubs, • • 21.5 km de ligne entre Delle et Belfort, avec un prolongement éventuel selon les possibilités d'exploitation vers Valdoie (+ 4.5 km) ou vers Lure 6 arrêts intermédiaires nouvellement desservis entre Delle et Belfort: Joncherey, Grandvillars, Morvillars, Meroux, Sevenans, Danjoutin • • un terminus prévu au-delà de la ligne rouverte, à Trois-Chênes, pour offrir une desserte supplémentaire en ville de Belfort A plus long terme, l'offre entre Delle et Belfort est de type tram train avec : • une fréquence horaire pour le train régional Delle – Belfort–Trois-Chênes et bi-horaire pour l'interregio Bienne – Belfort–Trois-Chênes (arrêt à Grangesnord, Moutier, Delémont, Porrentruy, Delle, Meroux, Belfort) • • desserte uniquement en correspondance TGV Etude de potentialité de trafic voyageurs sur la ligne Belfort–Delle(–Delémont–Bienne) Maîtrise d'ouvrage: • SNCF Co-financeurs: • Etat français • Région • Franche-Comté • Office fédéral des Transports • Cantons du Jura et de Berne des arrêts supplémentaires à Delle-La Voinaie, Grandvillars-Cité Alsacienne, Morvillars ZI (à confirmer), Bourogne, Andelnans (à confirmer) Synthèse des résultats une fréquence à la demi-heure Même avec une estimation très prudente du potentiel de voyageur l'étude conclut à un ordre de grandeur de 2'100 voyageurs / jour en section à la hauteur de Meroux (somme des deux sens de trafic). En approche de Belfort cette valeur est théoriquement plus élevée mais dépend des alternatives bus qui seront maintenues sur l'agglomération. Cette estimation tient compte de quatre catégories de trafic : Objet du mandat d'étude Concept d'offre envisagé à l'ouverture de la ligne Citec Ingénieurs Conseils SA, Genève – www.citec.ch Novembre 2006 Le but de cette étude consiste à réaliser une étude de marché afin d'estimer le nombre de voyageurs susceptibles d'utiliser la ligne Delle-Belfort. L'étude examine aussi quels sont les corridors de desserte les plus intéressants au sein de l'aire urbaine afin de définir les prolongements (ou les correspondances) les plus utiles au noeud de Belfort. L'étude a examiné la réouverture de la ligne sous l'angle des voyageurs et ne traite pas la question du fret bien que certaines études précédentes aient identifié un enjeu d'itinéraire de délestage par rapport au passage par Bâle. Citec Ingénieurs Conseils SA, Genève – www.citec.ch • les usagers actuels des lignes de bus du corridor desservi par le train. Le corridor Delle-Belfort compte aujourd'hui 1100 déplacements bus par jour dont 860 sur les communes directement desservies par la future offre ferroviaire. Le modèle de prévision prévoit un transfert sur le rail pour environ 730 d'entre eux, ce qui correspond à 470 voy/j en section à la hauteur de Meroux • les usagers qui accèdent à la gare TGV de Meroux. Ils sont estimés entre 200 et 400 voy/j dont la moitié proviennent du côté belfortain et l'autre du côté suisse, d'où 100 à 200 voy/j en section à Meroux, • les usagers de la voiture transférés sur le rail, qu'ils soient transfrontaliers ou en déplacement d'agglomération. Ils représentent un ordre de grandeur de 5'600 voy/j sur l'ensemble de la ligne et un ordre de grandeur de 1'000 voy/j en section à Meroux., • les déplacements induits issus de la nouvelle offre de transport. Ils sont estimés à un ordre de grandeur de 350 voy/j en section à Meroux. Quant aux prévisions de trafic sur territoire suisse, elles sont restées partielles mais il faut compter avec un doublement du trafic actuel entre Boncourt et Porrentruy. Novembre 2006 Plan de charge en section du potentiel de trafic entre Delle et Belfort: • valeurs basses = 2 ans après ouverture de la ligne • valeurs hautes = à long terme avec une offre de type tram-train Potentiel de voyageurs sur la ligne Delle - Belfort (fourchette min/max de voy./jour ouvrable standard) 7'000 6'600 6'100 6'000 5'000 4'100 4'000 3'200 3'100 3'000 2'300 2'000 3'900 3'600 2'300 1'700 2'100 2'400 2'100 1'700 1'000 Principes prospectifs Une offre justifiée A titre de comparaison, la ligne Besançon – Valdahon et la ligne Besançon – Lons-le-Saunier récemment renforcées ont une fréquentation de l'ordre de 1'000 voy/j pour la première et de 1'800 voy/j pour la seconde sur une section représentative de la ligne. L'ordre de grandeur de trafic peu après la mise en service de la ligne Delle-Belfort sera donc similaire à celles d'autres lignes de la Région. L'étude de marché identifie des perspectives de développement jusqu'à 4'000 voy/j si l'on tient compte d'une fréquence à 30 minutes, d'un usage similaire à celui pratiqué en Suisse et de développements progressifs d'une urbanisation le long du corridor desservi. De telles perspectives sont envisageables à long terme (plus de 15 ans). Une logique de desserte du type tram-train Le succès de la ligne est en grande partie lié au niveau de desserte directe du train, c'est-à-dire au potentiel d'habitants et d'emplois desservis sans rabattement bus ou voiture. Le potentiel est en particulier lié à une Citec Ingénieurs Conseils SA, Genève – www.citec.ch Belfort Danjoutin Sevenans Meroux Morvillars Grandvillars Jonchéry Delle 0 desserte fine de Belfort, en ce sens un arrêt à TroisChênes est crucial. L'importance des relations directes dans le choix modal milite aussi en faveur d'une desserte de type tram-train, soit avec des arrêts rapprochés mais avec un temps de parcours total équivalent à celui d'un TER classique. Les estimations de trafic et le calcul des temps de parcours ont prévu un arrêt à Delle, Joncherey, Grandvillars, Morvillars, Meroux, Sevenans, Danjoutin. Dans une logique de desserte tram-train, il faut encore examiner la faisabilité d'un deuxième arrêt à Delle et à Grandvillars et d'un arrêt Bourogne et confirmer ou non l'intérêt d'un arrêt supplémentaire à Andelnans et Morvillars ZI. La configuration de la halte TER à Meroux mérite un examen approfondi. Une réflexion de fonds devrait être conduite sur l’ensemble de la chaîne de déplacement afin d’identifier les gains de temps réalisables pour un faible coût. Adapter l'infrastructure à du matériel roulant performant L'électrification de la ligne est préconisée. En effet, côté suisse il n'est pas envisageable d'utiliser une traction thermique pour des raisons techniques liées au tunnel de Granges (absence de ventilation dans le tunnel dont la configuration est en toit avec des problèmes d'accumulation des gaz au centre du tunnel, tronçon à voie unique qui impose le meilleur temps de parcours possible déjà difficile à tenir avec certains convois électriques existants). Coté français, les temps de parcours en traction électrique pourront être légèrement inférieurs, de l'ordre de deux minutes, ce qui permet de réaliser deux arrêts supplémentaires à temps de parcours équivalent. Quant à l'utilisation de matériel thermique-électrique, il impliquerait un investissement supplémentaire. Finalement, bien qu'aucun engagement n'ait été pris par la Confédération, il pourrait être envisagé qu'une partie du financement suisse prévu sur sol français contribue aux coûts d'électrification entre Delle et Belfort. Cette hypothèse de travail dans le montage financier de l'opération aurait l'avantage d'inscrire la réouverture de la ligne dans une perspective stratégique (développements ultérieurs vers un tramtrain) tout en démarrant l'exploitation de la ligne selon une démarche très pragmatique avec la réutilisation de matériel bi-courant existant (par exemple les compositions qui viennent d'être remplacées sur la ligne Mulhouse-Bâle). Des gains de temps précieux Un accès privilégié au TGV La création d'un point de croisement TER à Meroux est vivement recommandée. C'est la meilleure manière de permettre une accessibilité au TGV dans de bonnes conditions aussi bien pour le bassin versant français que pour le bassin versant suisse. C'est aussi la solution logique d'un point de vue de la hiérarchie des haltes et des gares le long de la ligne. En effet, le train type RE ne fera qu'un arrêt entre Delle et Belfort, à Meroux. D'autres solutions consistant à organiser le croisement des trains dans une halte précédente ou en rase campagne à 500 m de la gare TGV sont des pis aller qui comportent toutes des désavantages nettement plus importants et durables que l'économie supposée liée à la réalisation d'une double voie avec quais TER en viaduc sur la tranchée TGV. Novembre 2006 La réouverture de la ligne implique une rénovation ou un renouvellement de la voie et des installations de sécurité. Pour une marche entre Belfort et Delle, sans arrêt intermédiaire, le temps de parcours passe de 25 minutes avec les caractéristiques de la voie actuelle à 15 minutes avec une voie rénovée (matériel X72'300 ou X73'300). Ce gain de temps de parcours découle essentiellement d'une adaptation du dévers de la voie et n'implique pas de correction de tracé. Se contenter de faire circuler des trains sur la ligne actuelle conduirait certainement à un échec commercial vu les améliorations faites simultanément sur le réseau routier entre Lure et Delle. Citec Ingénieurs Conseils SA, Genève – www.citec.ch Des horaires à optimiser La construction d’un horaire pour les trains entre Belfort et Bienne n’a pas pu être développée en raison des inconnues sur l’offre des services TGV à moyen terme. A ce stade l'étude n'a fait qu'explorer quelques pistes compatibles avec la planification horaire côté suisse. La desserte de la ligne devra rechercher une optimisation des correspondances en gare de Meroux en tenant compte du cadencement du réseau suisse et de la grille horaire de la LGV Paris Sud-Est. Vers un réseau d'agglomération Il faut penser la ligne Delle-Belfort comme la première étape d'un réseau régional et d'agglomération. Les différentes demi-lignes à combiner sont Giromagny–Belfort, Lure–Belfort, L'Islesur-le-Doubs–Belfort, Pont-de-Roide–Belfort, Dannemarie–Belfort. Certaines de ces demi-lignes sont actuellement bien desservies avec le TER mais une meilleure lisibilité sera possible avec la constitution d'un réseau et la mise en place de mesures complémentaires telles que l'intégration dans une communauté tarifaire. D'un point de vue conceptuel, l'étude a mis en évidence l'intérêt d'une ligne Lure–Delle ou Giromagny–Delle à moyen terme. Une relation entre Lure et Delle permet par exemple de pallier à une diminution probable de l'offre ferroviaire à Lure suite à la mise en service du TGV RR. Une relation ferrée Delle–Montbéliard ne se justifie pas en première étape au titre de desserte régulière. Par contre une navette Montbéliard–Héricourt–shunt de Belfort–Meroux devrait être mise en place lorsque les horaires TGV seront connus. En fonction des possibilités horaires cette relation devrait débuter à L'Isle-sur-leDoubs ou à Pont-de-Roide afin de drainer au mieux le bassin versant en relation avec Meroux-TGV. Une halte supplémentaire à Bethoncourt est à inscrire dans les programmes d'investissements. Coordonner transport et territoire Finalement, il est impératif de développer une stratégie d'aménagement du territoire qui soit cohérente avec les investissements en cours. Cela signifie que les territoires à développer en priorité, aussi bien pour des équipements (hôpitaux, universités, etc.), des secteurs d'habitations ou des secteurs d'activités devront être implantés aux abords immédiats des arrêts de la ligne. Simultanément, des améliorations d'accès aux arrêts par des cheminements piétonniers et cyclables doivent être entrepris. Novembre 2006