La Pentecôte fêtes traditions, recettes
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La Pentecôte fêtes traditions, recettes
Pentecôte grande fête religieuse La Pentecôte est fondatrice de ce que les chrétiens doivent apporter à la société, l’unité dans le respect des différences. Souvenonsnous ! « Chacun les entendait parler dans sa propre langue. Déconcertés, émerveillés ils disaient…Comment se fait-il que chacun de nous les entende dans sa langue maternelle ? » Coutumes, symboles, traditions, jeux et croyances La Pentecôte est une fête mobile qui à lieu 50 jours après Pâques. Outre les cérémonies religieuses, on retrouve certaines pratiques liées à la régénération du feu, d'autres au renouvellement, à la renaissance de la nature. La Pentecôte se célèbre dans différents pays à travers le monde. En Allemagne, la procession de cavaliers près la ville de Kötzting à la Pentecôte est un rite qui prend ses origines au 15e siècle. En 1412, un homme demanda le secours et le réconfort de l'Église ; un prêtre décida alors de se rendre à son chevet et fut accompagné pour ce faire par une escorte de cavaliers. Depuis, chaque année, à la Pentecôte, plusieurs centaines de cavaliers traversent la vallée de Zellertal. o En Norvège, à une époque, la tradition de la Pentecôte voulait que l'on allume des feux et que l'on veille sur eux pendant la nuit jusqu'à l'aube. 1 o En France, avant qu'arrive le Concordat en 1801, toute la semaine suivant la Pentecôte était fériée. o En Suède, depuis le 6 juin 2005, la Pentecôte n'est plus fériée, car la fête nationale suédoise est devenue fériée, éclipsant de ce fait la Pentecôte. o Au Canada, l'on célèbre la journée nationale des patriotes et la fête de la Reine Victoria qui ont lieu à la même date que la Pentecôte. Celle-ci n'est donc pas fêtée laissant la place aux deux autres fêtes. Ces deux photos illustrent la Pentecôte à travers deux œuvres d'art chrétien. La Pentecote dite Pâques roses, un hymne au Créateur La fête de la Pentecôte provient au moment où la saison des roses est à venir. Cette fête est intimement liée à la nature et au don des langues, permettant de dispenser le salut universel dans la religion chrétienne. Pour symboliser les langues de feu qui se posèrent sur les disciples de Jésus, leur donnant la possibilité de s'exprimer dans d'autres langues que le galiléen, il était de coutume de jeter du haut des voûtes de l'église des pétales rouges de pivoine. 2 En basse Bretagne, l'après midi de ces Pâques roses, se déroulaient d'étonnantes foires aux oiseaux. L'une d'elles, connue sous le nom de «pardon des oiseaux de Toulfoën», malgré l'interdiction de la vente de volatiles au début de ce siècle, a perduré jusqu'en 1991. Il se déroulait à la Pentecôte, à l'orée de la forêt de Carnoët et rassemblait des dizaines de milliers de personnes pour un étonnant «pardon sans chapelle». En cette occasion, étaient vendus et achetés des petits oiseaux porte-bonheurs. Dans certaines églises de Belgique, des petits bengalis ou des mésanges étaient libérés au dessus des fidèles, lorsque l'encens était brulé. Certaines fois, ces petits oiseaux maintenus par des fils, descendaient le long de la voûte de l'église en même temps qu'une couronne de fleurs. Dans certaines régions de France, les enfants de chœur faisaient descendre un pigeon blanc couronné de fleurs. Ce dernier symbolisait le Saint-Esprit, alors des fleurs rouges qui simulaient les langues de feux déposées sur les les enfants, lui jetaient comme précédemment disciples. Parfois, à l'occasion de la Pentecôte étaient distribuées des chapeaux de fleurs aux anciens marguilliers (chargés du registre des personnes, administrateurs des biens de la paroisse), tandis qu'un pigeon était lâché dans le chœur. Parfois c'était au centre d'un cercle dessiné avec des chapeaux de roses que la colombe emblématique était descendue. Le sanctuaire (autel) était alors paré de violettes cueillies par les enfants. On constate donc très souvent une fête du printemps jumelée à la fête de Dieu. En témoignent encore, ces hommages fleuris des abbayes voisines à l'abbesse de Remiremont en Lorraine. C'était alors un méli mélo de nature, de senteurs constituées de roses sauvages, de lilas, de guirlandes de genêt ou de cerisier qui venaient combler l'abbesse. Dans le Hainaut, Pâques roses c'était la foire aux maris. 3 Ainsi, les garçons conviaient les filles souhaitant un époux et le lendemain, c'était au tour des filles d'inviter les célibataires. Cette joyeuse escadrille déambulait en cortège, de villages en villages pour terminer la soirée en banquet et en danses. Dans certaines villes de France et notamment Lagny il semblerait que la population ait souhaité représenter les jeux floraux des Romains le jour de la Pentecôte. Certains, au lieu de se rendre à l'église, allaient cueillir des rameaux, pour ensuite se livrer à certains jeux. Parfois, on pouvait rencontrer des individus revêtus d'habits de feuilles, masqués de végétaux. Ils étaient aussi quelques fois coiffés d'un amusant chapeau vert pointu, lors des cavalcades de la Pentecôte. Encore de nos jours, ont lieu les fêtes de la Pentecôte avec la Cavalcade, comme par exemple à Parthenay en région Poitou-Charentes. « Comme l’an dernier, notre géant SaintPierre participera à la traditionnelle cavalcade de Pentecôte entouré des enfants du KT. Nous aimerions qu’il soit accompagné de tous les paroissiens afin de montrer un visage rayonnant de notre paroisse et de notre Église, un visage dynamique et plein de vie ! » Ces symboles puissants de la Pentecôte sont parvenus en cuisine, sous la forme d'un gâteau contenant à l'instar de la galette des rois une fève en forme de colombe. Sur le dessus, on retrouve l'image d'une colombe tandis que ses côtés sont décorés de motifs floraux. Les croyances agricoles de la Pentecôte En Alsace, on plante les maïs et on fait bénir les champs. En Franche-Comté, les paysans fabriquaient à cet effet des petites croix en joncs, autant qu'ils avaient de terre. Elles étaient présentées au curé, qui les bénissait. Chacun partait ensuite planter sur ses terres ces petites croix bénies, dans l'espoir de belles récoltes à venir. A Moncontour en Bretagne, lors d’un pèlerinage, on évoquait Saint Mathurin aux fins d'avoir une bonne santé, de beaux bestiaux et de belles récoltes. "Saint 4 Mathurin de Moncontour, donnez du bon blé noir à nous", lors de leur pèlerinage. Sur place, on vendait des moules de plomb, que les pèlerins portaient au cou ou au chapeau durant la fête et leur retour. La croyance voulait que ces images, enfilées dans un cordon et suspendues au cou, protégeaient des maladies, des balles, des morsures de chiens et d'autres maux. Le pèlerinage de Sainte Brigitte, en Belgique, avait lieu le premier dimanche de mai et le lundi de la Pentecôte. Au moment de l'offrande, après la messe, les paysans défilaient alors devant un grand bassin de cuivre jaune, gravé d'images d’animaux, rempli de terre. Chacun passait sa main sur les animaux et prenait un peu de terre pour la mélanger à la nourriture des bêtes. Ces gestes rituels, croyait-on écartaient les épizooties (maladies d'une espèce animale). En Alsace des coutumes de Pentecôte très vivaces Pfingstoklotz L’après midi du jour de Pentecote, toute la jeunesse était en fête. Les garçons entre 7 et 12 ans faisaient cortège et menaçaient d’un gros bâton, un jeune garçon désigné le Pfingstoklotz ou le Morter. Celui-ci symbolisant le démon ou l'esprit de la végétation. Il portait de vieux vêtements, un masque de vieille figure, ainsi qu'un vieux chapeau, sa tête était entourée de verdure et de fleurs, sa taille encerclée d’une ceinture de paille que les gamins tiraillaient. Deux compagnons, le visage maquillé de noir, portant des branchages et des fleurs, encadraient le Pfingstoklotz farceur et la joyeuse bande déambulait de maison en maison, chantant des couplets en dialecte alsacien. A l'issue de leur cantate, les enfants recueillaient dans un large panier à deux anses, de la nourriture, du lard, des œufs, mais aussi du vin. A la fin de la journée, les enfants festoyaient dans un verger, pour manger et boire, libres sans aucune surveillance... Les filles n'étaient pas en reste, elles parcouraient le village, deux par deux, portant pour certaines des petits seaux pour le vin, pour d'autres, un panier destiné aux dons de nourriture. En tête du cortège féminin, une jeune fille arborait une tenue entièrement blanche, recouverte d'un long voile blanc partant de la tête au bas du dos. Une couronne de fleurs des champs scindait sa tête. Sa main gauche maintenait celle d'une petite fille portant un voile blanc (ne recouvrant pas le visage), tandis que sa main droite tenait un bouquet de fleurs cultivées au jardin. Cette petite fille était elle aussi coiffée d'une couronne de fleurs sauvages. De ce ravissant cortège, plein de grâce, de fraicheur et d'innocence émanait un hommage à la renaissance du printemps, comme une fête de la nature. A Baldenheim, chaque année, depuis le Moyen-Âge, on peut assister au traditionnel cortège du feuillu de Pentecôte. Cette fabuleuse procession regroupe 30 chevaux, des animaux domestiques et une centaine de villageois. Le feuillu 5 de Pentecôte est décrit comme une sorte d'homme sauvage qui représente l'esprit de la nature. Autrefois, on le capturait pour le noyer dans la fontaine du village. Cette pratique avait pour but de s'assurer de bonnes récoltes à venir. Du côté de Bouxwiller, après l’office religieux, les jeunes gens parcouraient les villages en faisant claquer leurs longs fouets. Le meilleur d'entre eux devenait roi de la Pentecôte. Ici le bruit du fouet était sensé symboliser le bruit du vent produit par la descente du Saint Esprit. Les charitons de Normandie Toujours dans un registre moins poétique que d'autres, avait lieu à la Pentecôte, une procession en grand costume, agrémenté de chansons et de clochettes. Cette dernière était une mémoire, un souvenir reconnaissant vis à vis des confréries de charité qui avaient la tâche d'ensevelir les défunts, victimes de la peste au moyen-âge. La roue de cierges d'Ayguatébia dédiée à Saint Sébastien Alors qu'une épidémie de peste disséminait la ville, les prières publiques émirent le vœu solennel que si la peste disparaissait, la population offrirait à saint Sébastien une roue en cire qui brûlerait durant sept ans sur son sanctuaire. La peste disparue, les habitants remercièrent saint Sébastien avec un immense cierge cylindrique en cire filée : la roda (roue en Catalan). Ce cierge était alors renouvelé tous les sept ans le lundi de la Pentecôte, pendant les sept années suivantes. La population veillait à ce que le cierge roue brûle jusqu'au jour de la Pentecôte, 7 ans plus tard. La course aux œufs de la Pentecôte Rassemblés dans une prairie, des jeunes gens se séparaient en deux équipes et sélectionnaient leur champion coureur. Le lundi de Pentecôte, cent œufs étaient disposés, peu espacés, le long d'un sentier. Ensuite la fonction des coureurs était tirée au sort, l'un ramassait les œufs et les plaçait dans un panier, l'autre devait boire une chopine de vin chez un aubergiste et en rapporter le verre. L'équipe gagnante était celle qui accomplissait au plus vite sa tâche. Puis, venait ensuite un dîner composé des œufs que l'équipe avait collectés. L'arbre de la Pentecôte à Mâcon, A l'Église cathédrale de Saint-Vincent, le jour de la Pentecôte, de temps immémorial, un arbre était placé, au milieu du chœur. Ce dernier subsistait ainsi pendant l'octave et devait servir plus tard au feu de la veille St Jean-Baptiste soit le 23 juin. 6 On constate dans toutes ces traditions et fêtes, de puissantes significations et représentations liées à l'amour, à la nature, au feu, rappelant l'origine chrétienne de la Pentecôte. Une fête, des aliments !.... La gastronomie française est très riche au temps de Pentecôte et la tradition veut qu’on serve le tendre veau et les douces asperges. Parmi les recettes, la côte de veau papale en papillote a été créée par le cuisinier du pape Léon III, à l'occasion du sacre de Charlemagne en l'an 800. L'appellation côtelette en papillote n'apparaîtra qu'au XVIIIème siècle avec le cuisinier Carême. Gâteau de Pentecôte à la colombe emblématique A la fin du XIXème siècle, des livres de recettes font mention d'un gâteau portebonheur très tendance lors de la Pentecôte. Il est dit que tout le charme de cet entremet est dû à la petite colombe que l'on trouve à l'intérieur, à l'instar de la fève de la galette des rois. Une devise est inscrite sur le gâteau : "qui la colombe trouvera, joie et bonheur aura". La présence de cette colombe et de l'inscription sur le gâteau justifient l'appellation de "gâteau porte-bonheur" ou "gâteau de la paix". Celui qui trouvait la fève colombe cachée dans le gâteau devait se marier dans l'année. Cette version se confirme dans certains romans. Il semble qu'à l'origine cet entremet était un gâteau de fiançailles. Il existe une seconde version. Ce colombier dissimulant une colombe en son cœur, fait d’amandes et melon, coloré au sirop d'abricot, parfumé au kirsch, avec aussi parfois des fruits confits, symboliserait l'unification de la Grèce antique et Marseille. Ce gâteau traditionnel qui s'en allait dans l'oubli, semble revenir au goût du jour. Des pâtissiers provençaux plébiscitent le colombier pour la Pentecôte, jusqu'à leur vitrine sur Internet. Enfin, le colombier est également présent en région Bourgogne, il est évoqué dans cet ouvrage : "Pour la Pentecôte, dans le Dijonnais, on dégustait un gâteau spécial : le colombier, composé d'une pâte feuilletée, garnie de crème à la frangipane. L'usage pour les pâtissiers d'y glisser une colombe paraît récent". Cette spécialité dessert bourguignonne offre une ressemblance troublante avec la galette des Rois... A table ! Qui la colombe trouvera ; joie et bonheur aura". 7