La lettre de Deloitte en Afrique francophone
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La lettre de Deloitte en Afrique francophone
Deloitte Afrique francophone Octobre 2013 6 s’abonner imprimer partager 6 Sommaire Juridique et Fiscal Deux nouveaux codes des investissements en Afrique francophone relancent la concurrence fiscale Capital humain Tendances et évolutions de la fonction RH dans les entreprises privées et les structures publiques en Afrique Financial Advisory L’investissement des entreprises françaises dans la nouvelle Tunisie Audit Le rôle de l’expert-comptable dans la prévention du blanchiment d’argent Secteur public La création d’un Brand Desk pour la promotion de l’attractivité d’un pays : exemple de la Côte-d’Ivoire Technologies, Médias et Télécommunications La lettre de Deloitte en Afrique francophone Editorial La maîtrise des nuances : avantage concurrentiel en Afrique francophone La croissance africaine est une réalité et les investissements significatifs opérés par les acteurs internationaux et locaux sur l’ensemble du continent en témoignent. L’émergence d’une classe moyenne, disposant d’un pouvoir d’achat en hausse, est un des piliers de la permanence de la croissance africaine. L’Afrique francophone, longtemps restée dans l’ombre du rayonnement économique de l’Afrique anglophone, est aujourd’hui compétitive et attractive aux yeux des investisseurs. En dépit de son uniformité linguistique, cette partie de l’Afrique demeure une région diverse et multiple de par sa culture économique et sociale, la spécificité de ses marchés, la complexité de ses cadres juridiques et la nature de ses ressources. Il est important pour les investisseurs de prendre en compte les spécificités propres à chaque région ou pays. Cette vision guide notre action et elle est la raison pour laquelle nous offrons à nos lecteurs, un numéro qui réunit un regard transversal sur l’Afrique francophone et une approche pays. Aux côtés d’articles consacrés aux enjeux panafricains, ce nouveau numéro propose des analyses techniques consacrées à la Tunisie, à la Côte d’Ivoire et au Cameroun. Vous trouverez certainement dans cette publication, des éléments utiles à vos activités en Afrique, c’est tout l’espoir de notre investissement. Paiement mobile en Afrique : Un potentiel commercial à développer News Deloitte renforce son implantation au Congo grâce à l’ouverture d’un second bureau à Brazzaville Alain Penanguer Associé Deloitte France, Managing Partner de Deloitte Afrique francophone [email protected] Deloitte Afrique francophone Octobre 2013 6 s’abonner imprimer partager 6 Sommaire Juridique et Fiscal Deux nouveaux codes des investissements en Afrique francophone relancent la concurrence fiscale Capital humain Tendances et évolutions de la fonction RH dans les entreprises privées et les structures publiques en Afrique Financial Advisory L’investissement des entreprises françaises dans la nouvelle Tunisie Audit Le rôle de l’expert-comptable dans la prévention du blanchiment d’argent Secteur public Deux nouveaux codes des investissements en Afrique francophone relancent la concurrence fiscale entre les Etats La publication des nouveaux codes des investissements ivoirien et camerounais respectivement en juin 2012 et avril 2013, a relancé la concurrence entre les Etats justifiée et imposée notamment par une logique de performance et d’attractivité. Les codes des investissements, des instruments d’incitation juridique et fiscale La volonté exprimée à travers les codes des investissements en Afrique francophone est l’incitation par la mise en place de moyens juridiques et dispositifs fiscaux capables d’accroître l’attrait des marchés locaux et d’augmenter le flux des investissements dans tous les secteurs économiques. En clair, la sécurisation juridique des investissements et l’installation d’un climat d’affaires attractif sont les deux objectifs légués aux codes des investissements en Afrique francophone. Les garanties juridiques se traduisent essentiellement dans ces codes par l’établissement d’une sécurité juridique, par la norme et par l’amélioration des règles du contentieux des investissements. L’attractivité locale, elle, se fait par l’octroi de privilèges fiscaux et douaniers déterminés en fonction des régimes d’incitation et, souvent, du lieu de l’investissement. La création d’un Brand Desk pour la promotion de l’attractivité d’un pays : exemple de la Côted’Ivoire Les incitations fiscales reprécisées en Côte-d’Ivoire Dans le même esprit que les précédentes dispositions, la dépense fiscale est non seulement maintenue par les Etats comme déterminant à l’investissement, mais aussi accentuée par les nouveaux codes des investissements. Sans être exhaustif, à titre illustratif, si le nouveau code des investissements ivoirien conserve deux régimes d’incitation fiscale, le régime de déclaration et le régime d’agrément, le législateur a étendu leurs champs d’application. Désormais, le régime de déclaration s’applique à 21 secteurs d’activité1 contre 8 dans l’ancien dispositif, tandis que le régime d’agrément s’applique à tous les secteurs à l’exception des bâtiments à usage non professionnel (et non plus les bâtiments et travaux publics dans l’ancienne rédaction), du commerce et des services bancaires et financiers2. De plus, la durée et le contenu des avantages fiscaux accordés au titre du régime de déclaration autrefois déterminés en fonction de deux zones d’investissement, la zone A et la zone B, sont à présent étendus à une troisième zone, la zone C dont la durée du bénéfice des avantages est portée à 15 ans3. Qu’il s’agisse du régime de la déclaration ou du régime d’agrément, les avantages fiscaux proposés vont des exonérations totales de divers impôts tels que l’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux, l’impôt sur le bénéfice non commercial, l’impôt sur le bénéfice agricole, la TVA, la contribution des patentes et licences etc. à des réductions de taxes spécifiques et droits de douane. On mentionnera, entre autres, l’exclusion de l’impôt minimum forfaitaire (IMF) qui, lui, reste redevable quel que soit le régime d’incitation. Technologies, Médias et Télécommunications Paiement mobile en Afrique : Un potentiel commercial à développer 1 « Agriculture et agro-industrie, foresterie, élevage, pêche et pisciculture y compris les activités de stockage et de conservation ; Industries extractives ; Production, transport et distribution d’énergie ; Production d’énergie ; Industries manufacturières et industries métallurgiques ; industries culturelles ; Santé ; Tourisme ; Services de soutien à l’industrie ; Nouvelles technologies ; Travaux publics ; Textile ; Industrie du bois ; Montage et assemblage ; Transport ; Sécurité et protection de l’environnement ; Education et encadrement de l’enfance ; Artisanat ; Habitat et aménagements fonciers ; Bâtiment à usage industriel ; Autres secteurs définis par décret, à l’exception des bâtiments à usage non industriel, du commerce et des services bancaires et financiers » Article 3 de l’ordonnance n°2012-487 du 07 juin 2012 portant code des investissements 2 Article 43 de l’ordonnance n°2012-487 du 07 juin 2012, op cit. 3 Article 35 de l’ordonnance n°2012-487 du 07 juin 2012, op cit. News Deloitte renforce son implantation au Congo grâce à l’ouverture d’un second bureau à Brazzaville La lettre de Deloitte en Afrique francophone Deloitte Afrique francophone Octobre 2013 Des privilèges fiscaux très ambitieux au Cameroun 6 s’abonner imprimer partager 6 Sommaire Juridique et Fiscal Deux nouveaux codes des investissements en Afrique francophone relancent la concurrence fiscale Capital humain Tendances et évolutions de la fonction RH dans les entreprises privées et les structures publiques en Afrique Financial Advisory L’investissement des entreprises françaises dans la nouvelle Tunisie Audit Le rôle de l’expert-comptable dans la prévention du blanchiment d’argent Secteur public La création d’un Brand Desk pour la promotion de l’attractivité d’un pays : exemple de la Côted’Ivoire Technologies, Médias et Télécommunications Dans la concurrence régionale des politiques de promotion des investissements, le législateur camerounais n’est pas en reste. Il ressort, comme dans le cas ivoirien, que le bénéfice des privilèges fiscaux du nouveau code des investissements camerounais est aussi tributaire du secteur d’activité et/ou des objectifs visés par l’investissement. Pour rappel, on relève que dans le cas du Cameroun, les avantages fiscaux et douaniers sont en partie liés à deux étapes de l’investissement, la phase d’installation du projet d’investissement et la phase d’exploitation. Chacune de ces phases étant marquée par des charges fiscales spécifiques, le législateur camerounais a prévu une pléthore d’exonérations. Tous les impôts appliqués dans le droit commun et les taxes spécifiques trouvent presque tous des dérogations dans le nouveau code des investissements. A l’opposé de la Côte-d’Ivoire, la largesse fiscale du législateur camerounais est telle que des charges fiscales telles que le minimum de perception, l’impôt sur le revenu des capitaux mobiliers (IRCM), les taxes sur le transfert, l’achat ou la vente de devises, la taxe spéciale sur les revenus (TSR), la taxe spéciale sur les produits pétroliers (TSPP) sont inclus dans le périmètre des exonérations4. Last but not least, pour plus d’attractivité et rassurer l’investisseur, la stabilité fiscale est un autre atout du code camerounais5. Bien que le législateur fasse référence à la stabilité des incitations, il ne précise pas si cette stabilité ne concerne que la quotité de l’impôt ou la norme fiscale. Dans ce cas, la mise en œuvre du principe de la stabilité fiscale s’opposerait à l’application d’une norme fiscale plus sévère, sans interdire celle d’une règle plus favorable à l’entreprise. En d’autres termes, l’entreprise peut valablement réclamer l’application d’une règle fiscale plus favorable, mais dans le même temps opposer l’application du principe de stabilité à une norme plus sévère qui augmente sa charge fiscale initiale. Enfin, le report des déficits en avant sur cinq exercices vient compléter les incitations fiscales proposées par le code6 en permettant une solution aux problèmes des amortissements différés qui étaient susceptibles d’être non déductibles en raison du congé fiscal. L’absence d’optimisation des immobilisations et des charges financières, l’un des points faibles de la plupart des codes des investissements en Afrique francophone, trouve au Cameroun une solution partielle. A ce jour, les incitations fiscales prévues par le législateur camerounais sont très ambitieuses au point que seules leur effectivité et la pratique confirmeront leur justification. Sans aucun doute, cette générosité des pouvoirs fiscaux relance la concurrence entre les Etats de l’Afrique subsaharienne et appelle des questions liées aux conséquences économiques de cette surenchère fiscale qui persiste dans le postulat que la fiscalité est un déterminant primordial à l’investissement. Mais c’est là un débat vieux comme le monde7. Paiement mobile en Afrique : Un potentiel commercial à développer News Deloitte renforce son implantation au Congo grâce à l’ouverture d’un second bureau à Brazzaville 4 rticle 7 al 1 de la loi n°2013/004 du 18 avril 2013 fixant les incitations à l’investissement privé en République A du Cameroun. 5 Article 31 de la loi n°2013/004 du 18 avril 2013, op cit. 6 Article 7 al 2 de la loi n°2013/004 du 18 avril 2013, op cit. 7 Bernard CASTAGNEDE, Précis de fiscalité internationale, Paris, PUF, 2002, pp 49-82. Voir aussi, Fiscalité et financement du développement, Document d’information de SOMO (Stichting Onderzoek Multinationale Ondernemingen). Octobre 2008. pp. 2-7. Vito TANZI, Howell ZEE, Une politique fiscale pour les pays en développement, Document de travail du Fonds Monétaire International n° 00/35, Washington 2001, p. 14. La lettre de Deloitte en Afrique francophone Rédacteur Contact William Ediko Senior Fiscaliste Afrique francophone [email protected] Bruno Messerschmitt Responsable Tax & Legal Afrique francophone [email protected] Deloitte Afrique francophone Octobre 2013 6 s’abonner imprimer partager 6 Sommaire Juridique et Fiscal Deux nouveaux codes des investissements en Afrique francophone relancent la concurrence fiscale Capital humain Tendances et évolutions de la fonction RH dans les entreprises privées et les structures publiques en Afrique Financial Advisory L’investissement des entreprises françaises dans la nouvelle Tunisie Audit Le rôle de l’expert-comptable dans la prévention du blanchiment d’argent Secteur public La création d’un Brand Desk pour la promotion de l’attractivité d’un pays : exemple de la Côted’Ivoire Tendances et évolutions de la fonction RH dans les entreprises privées et les structures publiques en Afrique Des études sont régulièrement menées au niveau international pour identifier les tendances et perspectives d’évolution dans les pratiques de gestion des ressources humaines, et ainsi mieux appréhender les impacts sur la vie des entreprises et de leurs collaborateurs. Ces tendances peuvent être déclinées à tous les niveaux - local, national et régional - et validées par l’observation des entreprises et structures publiques sur le terrain. Cet article présente les principales perspectives d’évolution de la fonction ressources humaines en Afrique, au sein des entreprises privées mais aussi dans le domaine public, autour de la notion de gestion des compétences. 1. La gestion des compétences : un enjeu determinant pour les entreprises et les structures en Afrique Les entreprises, tout comme d’ailleurs la fonction publique, se sont rendue compte qu’elles devaient modifier sensiblement leurs critères de recrutement et ne pas réduire les seuls aspects de référence à une maîtrise technique ou à la possession d’un diplôme. Aujourd’hui, il est reconnu que les compétences comportementales sont essentielles dans l’adéquation à un poste, et pas uniquement pour les fonctions de management ou d’encadrement. Technologies, Médias et Télécommunications Paiement mobile en Afrique : Un potentiel commercial à développer Les organisations doivent rechercher à tous niveaux, et pour chaque niveau, la meilleure adéquation homme-poste. Les métiers, les activités évoluent en permanence et seront fortement modifiés dans les années à venir (sauf peut-être pour certains métiers de l’artisanat) : développement de l’usage des technologies, modification de la relation au temps de travail (faire plus dans le moins de temps possible pour favoriser la productivité, la rentabilité, l’efficacité, l’autocontrôle de plus en plus nécessaire), disparition de fonctions qui ne sont plus utiles ou compétitives… La notion de compétence est devenue un enjeu majeur pour les entreprises. La compétence est ce qui fait la personnalité du collaborateur : ses aptitudes à manager, à communiquer, à décider, à coopérer… Il existe des références internationales pour identifier et répertorier les compétences, comme Lominger, qui porte sur 67 compétences, ou Gerrickens qui intègre 140 critères dont la moitié vise plutôt les postes liés aux premiers échelons des hiérarchies (employés, ouvriers agents de maîtrise) et la seconde moitié est plus spécifique aux postes d’encadrement et de direction. 2. Comment évaluer et apprécier les compétences du candidat à un poste ou du collaborateur en place ? Il s’agit bien à ce moment- là de mesurer l’adéquation entre le candidat et le poste à proposer : •Définir, en utilisant par exemple un référentiel, quelles sont les compétences totalement indispensables à l’accomplissement dans le poste. Veiller à ne pas surévaluer les exigences ou au contraire à les sous-évaluer (c’est parfois le cas quand on pense à quelqu’un en particulier, que l’on veut protéger par exemple) •Faire réaliser une autoévaluation par le candidat ou le collaborateur sur ce même référentiel en prenant soin d’expliciter ou d’illustrer chacune des compétences. Il peut être utile dans cette autoévaluation de présenter un référentiel plus large que celui des seules compétences exigées News Deloitte renforce son implantation au Congo grâce à l’ouverture d’un second bureau à Brazzaville •Développer un dispositif de type « assessment center » dans lequel va « plonger » le candidat ou le collaborateur, lui imposant d’apporter une preuve de ses compétences managériales, organisationnelles, commerciales, économiques ou patrimoniales… La lettre de Deloitte en Afrique francophone Deloitte Afrique francophone Octobre 2013 3. Le champ d’application de ces méthodes 6 s’abonner imprimer partager 6 Sommaire Juridique et Fiscal Deux nouveaux codes des investissements en Afrique francophone relancent la concurrence fiscale Capital humain Tendances et évolutions de la fonction RH dans les entreprises privées et les structures publiques en Afrique Financial Advisory L’investissement des entreprises françaises dans la nouvelle Tunisie Audit Le rôle de l’expert-comptable dans la prévention du blanchiment d’argent Secteur public La création d’un Brand Desk pour la promotion de l’attractivité d’un pays : exemple de la Côted’Ivoire Cette démarche d’évaluation des compétences peut s’inscrire dans des situations de modification des organisations et donc des exigences des postes, dans le cas de rapprochement de structures, de fusions ou de scissions. Dans ce dernier cas, il s’agit davantage d’une application aux collaborateurs en place qu’il convient de positionner, d’accompagner ou d’outplacer. Cette démarche peut aussi venir en support à la création d’entreprise, notamment lorsque l’investisseur n’est pas habitué à intervenir dans un pays donné, ou dans un régime social ou réglementaire particulier. Tous les niveaux de collaborateurs sont concernés, de l’emploi le plus modeste jusqu’aux postes les plus spécifiques de management ou de direction générale. 4. Les profits pour l’entreprise ou la structure La capacité d’une organisation à associer correctement les collaborateurs et les postes, en se basant sur les compétences maîtrisées et requises, est un facteur clé de succès pour assurer à la fois sa pérennité et sa performance. En développant une plus grande objectivation des processus de promotion, de mutation, de sélection ou d’identification des compétences nécessaires au bon fonctionnement d’aujourd’hui, mais aussi des compétences qui seront nécessaires demain, les organisations privées et publiques devienne plus agiles et plus compétitives. L’utilisation de modèles de compétences au sein des processus de gestion des ressources humaines permet donc à la DRH de jouer un rôle plus stratégique au sein de son organisation. Technologies, Médias et Télécommunications Paiement mobile en Afrique : Un potentiel commercial à développer News Deloitte renforce son implantation au Congo grâce à l’ouverture d’un second bureau à Brazzaville Rédacteur et contact Alain Raluy Directeur Capital Humain Deloitte France [email protected] La lettre de Deloitte en Afrique francophone Deloitte Afrique francophone Octobre 2013 6 s’abonner imprimer partager 6 Sommaire Juridique et Fiscal Deux nouveaux codes des investissements en Afrique francophone relancent la concurrence fiscale Capital humain Tendances et évolutions de la fonction RH dans les entreprises privées et les structures publiques en Afrique Financial Advisory L’investissement des entreprises françaises dans la nouvelle Tunisie Audit Le rôle de l’expert-comptable dans la prévention du blanchiment d’argent Secteur public La création d’un Brand Desk pour la promotion de l’attractivité d’un pays : exemple de la Côted’Ivoire Technologies, Médias et Télécommunications Paiement mobile en Afrique : Un potentiel commercial à développer News L’investissement des entreprises françaises dans la « nouvelle Tunisie » La Tunisie, dont la France est le premier partenaire économique, représente pour les investisseurs hexagonaux une opportunité de conquérir de nouveaux marchés. Compte tenu de son besoin de développement, de la vague de privatisations lancée il y a quelques mois, et plus généralement dans un contexte de meilleure gouvernance, le cadre de coopération et de partenariat qu’offre la « nouvelle Tunisie » est encourageant. Proximité, ressources humaines et réglementations : des atouts concrets pour les investisseurs français Les entreprises françaises bénéficient d’une proximité tant géographique, par la qualité des liaisons portuaires et aéroportuaires, que culturelle grâce aux nombreux liens linguistiques, historiques et universitaires qui lient les deux pays. A cela s’ajoutent les larges perspectives ouvertes par les ressources humaines pour des projets à forte valeur ajoutée. Leur coût est limité, la main-d’œuvre industrielle bien préparée et la qualité des services se développent soutenue par la montée en compétences d’une large classe moyenne émergente. Le potentiel d’amélioration de l’environnement des affaires Certaines réformes restent nécessaires pour que puisse émerger un environnement parfaitement favorable aux implantations étrangères. Les efforts attendus concernent particulièrement les procédures douanières et de contrôles fiscaux, l’atténuation des contraintes liées à la réglementation de change pour les sociétés résidentes, l’assouplissement du travail des étrangers, ainsi que l’amélioration des infrastructures, notamment dans les régions. Des évolutions sont également espérées au sujet de l’implantation dite « onshore », c’est-àdire celle adressant le marché tunisien, car elle est bordée par des réglementations limitant l’investissement des étrangers dans certains secteurs d’activité comme le commerce. Cependant, des ouvertures tangibles sont perceptibles. A titre d’exemple, la loi du 12 août 2009 relative au commerce de distribution instaure un nouveau statut pour le développement de la franchise. A ce jour, un nouveau code des investissements est en cours d’approbation. Son principal apport est d’adresser les attentes des investisseurs locaux et étrangers. Il est articulé autour de 5 axes : • garanties données aux investisseurs ; • accès aux marchés ; Reconduit par la loi de Finances pour l’année 2013, le dispositif fiscal tunisien, dont les mesures phares sont l’exonération du dividende et l’exonération d’impôt sur les sociétés pendant 10 ans pour les entreprises exportatrices, est également incitatif pour les investisseurs étrangers. Enfin, le cadre légal étant largement inspiré des textes français et les normes comptables tunisiennes étant très proches des IFRS, les entreprises françaises se sentiront dans un environnement connu. Deloitte renforce son implantation au Congo grâce à l’ouverture d’un second bureau à Brazzaville La lettre de Deloitte en Afrique francophone • financement de l’investissement ; • incitations fiscales et non fiscales ; • cadre institutionnel d’accompagnement. [...] Deloitte Afrique francophone Octobre 2013 Anticiper l’investissement pour réussir son implantation 6 s’abonner imprimer partager 6 Sommaire Juridique et Fiscal Pour réussir son investissement, l’investisseur a intérêt à apporter un soin particulier à la phase préparatoire de son projet : • cela requiert de bien définir au préalable la nature et le cadre légal de l’entité juridique à créer ; • envisager l’implantation en région (et en mesurer les incidences en termes de logistique), permet de bénéficier d’avantages fiscaux et sociaux supplémentaires ; Deux nouveaux codes des investissements en Afrique francophone relancent la concurrence fiscale • pour sécuriser le versement des dividendes vers l’étranger, il convient également de veiller à conserver précieusement les pièces justificatives des flux d’investissement initiaux, ainsi que le « certificat d’investissement » ; Capital humain • en matière de ressources humaines, veiller à la conformité des contrats et des accords d’entreprise avec la loi tunisienne est le socle d’une relation employé-employeur saine dans la durée ; Tendances et évolutions de la fonction RH dans les entreprises privées et les structures publiques en Afrique Financial Advisory L’investissement des entreprises françaises dans la nouvelle Tunisie Audit Le rôle de l’expert-comptable dans la prévention du blanchiment d’argent • en matière fiscale, il convient de tenir une comptabilité d’engagement conforme à la réglementation en vigueur et d’établir les déclarations fiscales applicables au secteur spécifique de l’investissement. La Tunisie présente un attrait incontestable pour les investisseurs français. Elle est de plus la porte d’entrée vers d’autres marchés africains, notamment les Etats limitrophes avec lesquels elle entretient une relation forte depuis toujours : l’Algérie et la Lybie. Secteur public La création d’un Brand Desk pour la promotion de l’attractivité d’un pays : exemple de la Côted’Ivoire Technologies, Médias et Télécommunications Paiement mobile en Afrique : Un potentiel commercial à développer News Deloitte renforce son implantation au Congo grâce à l’ouverture d’un second bureau à Brazzaville Rédacteur et contact Damien Jacquart Directeur Financial Advisory Deloitte Tunisie [email protected] La lettre de Deloitte en Afrique francophone Deloitte Afrique francophone Octobre 2013 6 s’abonner imprimer partager 6 Sommaire Juridique et Fiscal Deux nouveaux codes des investissements en Afrique francophone relancent la concurrence fiscale Le rôle de l’expert-comptable dans la lutte contre le blanchiment de capitaux en Afrique subsaharienne francophone Pour lutter contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, la communauté internationale a mis en place des normes dont les pays d’Afrique subsaharienne francophone se sont inspirés dans l’adoption de réglements portant prévention et répression du blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme. Capital humain Tendances et évolutions de la fonction RH dans les entreprises privées et les structures publiques en Afrique Financial Advisory L’investissement des entreprises françaises dans la nouvelle Tunisie Audit Le rôle de l’expert-comptable dans la prévention du blanchiment d’argent Secteur public La création d’un Brand Desk pour la promotion de l’attractivité d’un pays : exemple de la Côted’Ivoire Technologies, Médias et Télécommunications Paiement mobile en Afrique : Un potentiel commercial à développer News Deloitte renforce son implantation au Congo grâce à l’ouverture d’un second bureau à Brazzaville Les actions engagées au sein de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se sont traduites par la création, le 3 novembre 2000, du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment de l’argent en Afrique (GIABA), C’est également le 14 décembre 2000 que la Conférence des Chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) a créé le Groupe d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique centrale (GABAC). Ces groupes sous-régionaux sont chargés, entre autres, de promouvoir les législations antiblanchiment, faciliter la coordination des activités des Etats membres dans ce domaine, coordonner la mise en place harmonisée et concertée des mesures appropriées à la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme et enfin procéder à l’évaluation des résultats ainsi que de l’efficacité et de la conformité des mesures adoptées par les Etats dans ce domaine. En avril 2011, M. Moustapha Guirassy, ministre sénégalais de la Communication, des Télécommunications et des TIC intervenant à l’occasion de la présentation du rapport GIABA 2010, soulignait que « dans le rapport du GIABA sur l’évaluation de la menace du blanchiment d’argent et du financement du terrorisme en Afrique de l’Ouest, on estime à environ 73 milliards de dollars les flux annuels des capitaux illicites dans 7 juridictions en Afrique de l’Ouest. Les fonds blanchis proviennent d’une série de sources différentes dont les plus importantes sont l’évasion fiscale (43 milliards de dollars) et la corruption (20 milliards de dollars) ». Ce qui dépasse le budget de tous les pays de l’UEMOA mis ensemble. La lettre de Deloitte en Afrique francophone Le GABAC n’a pas publié de statistiques sur le blanchiment d’argent en Afrique centrale mais indique que la région subit cependant ce phénomène. Le dispositif réglementaire est complété par la création des CENTIF (Cellule nationale de traitement des informations financières) dans la zone UEMOA et des ANIF (Agence nationale d’investigation financière) dans la zone CEMAC, placées dans chaque pays sous l’autorité du ministre en charge des finances. Les professionnels de la profession comptable font partie intégrante du dispositif général de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme tel que défini par les règlements et directives communautaires évoqués ci-dessus et adoptés par les Etats. D’une manière générale, ils collaborent activement avec le GIABA, le GABAC, les CENTIF et les ANIF. Deloitte Afrique francophone Octobre 2013 6 s’abonner imprimer partager 6 Sommaire Juridique et Fiscal Deux nouveaux codes des investissements en Afrique francophone relancent la concurrence fiscale Capital humain Tendances et évolutions de la fonction RH dans les entreprises privées et les structures publiques en Afrique Financial Advisory L’investissement des entreprises françaises dans la nouvelle Tunisie Audit Le rôle de l’expert-comptable dans la prévention du blanchiment d’argent Secteur public La création d’un Brand Desk pour la promotion de l’attractivité d’un pays : exemple de la Côted’Ivoire Technologies, Médias et Télécommunications Paiement mobile en Afrique : Un potentiel commercial à développer News Deloitte renforce son implantation au Congo grâce à l’ouverture d’un second bureau à Brazzaville C’est ainsi, par exemple, qu’à l’initiative de l’ANIF du Gabon, les experts-comptables du pays ont pris part, le 9 juillet 2013 à Libreville, à une réunion de sensibilisation et d’information en vue de renforcer leurs capacités opérationnelles dans la lutte contre la criminalité financière. Néanmoins, l’exercice par les professionnels de la comptabilité de leurs obligations se heurte à un certain nombre de problématiques dont les ordres professionnels nationaux devraient se saisir en vue d’y apporter des solutions concertées avec les législateurs et organismes chargés de la normalisation comptable. Ainsi, alors que le règlement de la CEMAC portant prévention et répression du blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme en Afrique centrale cite, comme faisant partie intégrante du dispositif général de lutte, « les commissaires aux comptes, les expertscomptables et auditeurs externes », la loi uniforme relative à la lutte contre le financement du terrorisme dans les Etats membres de l’Union monétaire ouest africaine (UMOA) et les lois correspondantes adoptées par les Etats membres ne font référence, parmi tous les métiers de la profession comptable, qu’à celui de « commissaire aux comptes ». Les autres activités de la profession, et notamment celles de l’expert-comptable ou du conseil, semblent exclues sauf à considérer qu’elles entrent dans la notion de « membre de professions juridiques indépendantes » citée par la loi mais non définie par celle-ci. En outre et d’une manière générale dans les pays d’Afrique noire francophone, les principes relatifs à la mise en œuvre du dispositif légal par les professionnels comptables ne sont pas encore définis et se heurtent notamment aux difficultés suivantes : •les mesures d’identification prévues par les lois anti-blanchiment des pays membres de l’UMOA font explicitement référence aux organismes financiers dont la définition exclut les membres de notre profession et dont l’activité ne correspond pas à la nôtre ; •la surveillance particulière de certaines opérations telle que prescrite par ces lois est contraire à l’approche par les risques et à la technique des sondages auxquelles l’auditeur est tenu par ses normes professionnelles. Le dispositif légal ne prévoit en effet aucune prise en compte de l’approche par les risques, notamment par le biais d’une analyse graduée du risque de blanchiment attaché au profil des clients, des produits et des opérations. La lettre de Deloitte en Afrique francophone En application du dispositif réglementaire, le professionnel de la comptabilité est tenu, dans l’exercice de ses missions, au : Devoir d’investiguer En cas de soupçon, des renseignements doivent être pris auprès du client et/ou par tout autre moyen, sur l’origine et la destination des sommes d’argent en cause, ainsi que sur l’objet de la transaction et l’identité des personnes impliquées. Devoir de documenter Les caractéristiques principales de l’opération donnant lieu à un soupçon, l’identité du donneur d’ordre et du bénéficiaire, le cas échéant, celle des acteurs de l’opération sont à consigner de manière confidentielle, en vue de procéder à des rapprochements, en cas de besoin. Devoir de déclarer Tout soupçon relatif à des opérations qui pourraient s’inscrire dans un processus de blanchiment de capitaux ou de financement du terrorisme doit faire l’objet d’une déclaration à la CENTIF ou à l’ANIF. La déclaration qui est strictement confidentielle vis-à-vis du client, contient des informations sur : •l’identification des personnes ; •la description des opérations ; •les circonstances à l’origine des soupçons. A noter à titre d’exemple qu’au Sénégal, 92% des déclarations de soupçon transmises à la CENTIF émanent d’établissements financiers. Deloitte Afrique francophone Octobre 2013 6 s’abonner imprimer partager 6 Sommaire Juridique et Fiscal Deux nouveaux codes des investissements en Afrique francophone relancent la concurrence fiscale Capital humain Tendances et évolutions de la fonction RH dans les entreprises privées et les structures publiques en Afrique Financial Advisory L’investissement des entreprises françaises dans la nouvelle Tunisie Audit Le rôle de l’expert-comptable dans la prévention du blanchiment d’argent Secteur public La création d’un Brand Desk pour la promotion de l’attractivité d’un pays : exemple de la Côted’Ivoire Technologies, Médias et Télécommunications Paiement mobile en Afrique : Un potentiel commercial à développer News Deloitte renforce son implantation au Congo grâce à l’ouverture d’un second bureau à Brazzaville En effet, malgré l’existence de ces contraintes légales auxquelles ils sont tenus, les professionnels comptables d’Afrique noire francophone ne disposent pas de normes professionnelles locales permettant de conceptualiser le dispositif dans leur pratique quotidienne. Pourtant, l’intérêt pour la profession à participer activement à la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme est certain. Il peut ainsi : •se prémunir de risques sur le plan : - pénal : possibilité de poursuites, d’amendes, de peines d’emprisonnement, de perte de droits civiques, d’interdiction d’exercer, etc. pour omission de déclaration de soupçon ; -d isciplinaire : sanctions en cas de non-respect des obligations en matière de lutte contre le blanchiment ; - de l’image : le fait d’être soupçonné de complicité de blanchiment ferait encourir un risque d’image majeur au professionnel et à la profession tout entière. de disposer de l’information pertinente en temps réel ; les bases de données existantes concernant principalement les économies et personnalités du monde occidental. Il convient également de noter l’absence de dispositif de protection (physique ou autre) et d’indemnisation en cas d’identification du « déclarant ». En effet, bien que d’une manière générale les lois adoptées par les Etats prévoient que ces derniers répondent du préjudice éventuel (perte de revenus, agression physique, etc.) qu’un déclarant pourrait subir s’il venait à être découvert, les ressources de ces mêmes Etats ne permettent pas d’avoir l’assurance du caractère effectif, efficace et suffisant de la protection et/ou de l’indemnisation du déclarant. Enfin, les professions comptables devront se pencher sur la problématique de la difficulté à répercuter au client le coût de la surveillance, de l’investigation et de la documentation du soupçon si des diligences systématiques sont mises en place pour les couvrir. • rendre service rendu à la communauté économique et financière au travers de la recherche de sécurité et de transparence. En attendant la mise en place d’un cadre normatif précis, ces professionnels devraient s’inspirer des bonnes pratiques internationales qui prévoient : • une obligation de vigilance : - lors de l’acceptation du client ; - lors de la réalisation de la mission ; • une obligation de formation et d’information du personnel en vue du respect des obligations mentionnées ci-dessus ; • la mise en œuvre de procédures et de mesures de contrôle interne en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Dans la mise en œuvre effective de ces normes, le professionnel comptable devra tenir compte des contraintes et limites inhérentes à notre environnement. Par exemple, en matière d’obligation de connaissance du client (Know Your Client- KYC), les procédures de recherche sur les bénéficiaires effectifs et les principaux dirigeants des sociétés clientes se heurtent à l’absence de moteurs de recherche fiables permettant Rédacteur et contact Thiaba Camara Sy Managing Partner Deloitte Sénégal [email protected] La lettre de Deloitte en Afrique francophone Deloitte Afrique francophone Octobre 2013 6 s’abonner imprimer partager 6 Promotion de l’attractivité de la Côte-d’Ivoire Création d’un « Brand Desk » Sommaire L’attractivité de la Côte-d’Ivoire : un enjeu clé pour l’émergence 2020 Juridique et Fiscal La Côte-d’Ivoire veut atteindre l’émergence dans des délais courts. Pour le faire à l’horizon 2020, la Côte-d’Ivoire doit de façon prioritaire s’atteler à améliorer son attractivité, qui sera l’un des déterminants fondamentaux de son développement économique et de la création de richesses. Deux nouveaux codes des investissements en Afrique francophone relancent la concurrence fiscale Capital humain Tendances et évolutions de la fonction RH dans les entreprises privées et les structures publiques en Afrique Cela passe par des actions de fond que le PND a listées de façon extensive (climat des affaires, infrastructures, éducation, changements dans la culture business, etc.), qu’il conviendra de prioriser, mais aussi par une stratégie de marketing et de promotion d’une image de marque forte. Financial Advisory L’investissement des entreprises françaises dans la nouvelle Tunisie Audit Le rôle de l’expert-comptable dans la prévention du blanchiment d’argent Secteur public La création d’un Brand Desk pour la promotion de l’attractivité d’un pays : exemple de la Côte-d’Ivoire Technologies, Médias et Télécommunications En effet, la compétitivité d’un pays, c’est d’abord la compétitivité de ses entreprises et celles-ci, dans la compétition internationale, ont besoin d’une image forte pour exister et se développer. D’autre part, pour réussir son émergence et accroître l’afflux de ressources depuis l’extérieur, la Côte-d’Ivoire devra réussir à attirer l’attention et à établir une image positive auprès de certaines audiences clés à l’international : les investisseurs étrangers, les touristes, les institutions financières, les institutions multilatérales, les décideurs publics. Enfin, une marque forte permet de mobiliser en interne les populations, les entreprises, les acteurs publics, autour d’une vision commune. Paiement mobile en Afrique : Un potentiel commercial à développer Une stratégie de promotion s’appuyant sur une image de marque forte News La nature n’aime pas le vide : en l’absence d’une communication de marque, les audiences internationales qui vous intéressent vont se forger leur propre image de ce que représente la Côte-d’Ivoire, et ce sur la base d’informations partielles, voire erronées. En mettant en œuvre une stratégie de marque claire, le pays pourra donc reprendre son destin en main. Deloitte renforce son implantation au Congo grâce à l’ouverture d’un second bureau à Brazzaville Pourquoi une stratégie de promotion ? La lettre de Deloitte en Afrique francophone Une marque se construit dans le temps et dépend de la somme des informations reçues sur un pays. Sans stratégie claire, les messages sont hétérogènes et parfois contradictoires. Une stratégie de marque stable, mise en œuvre de façon cohérente année après année, permet de construire brique par brique une image solide et convaincante. De plus, pour être audible à l’international, l’investissement marketing devra être important : il existe un ticket d’entrée minimal en termes de promotion dans chaque pays, en dessous duquel la Côted’Ivoire n’apparaîtra simplement pas sur les « radars ». Une stratégie de marque claire et unifiée permettra de maximiser l’impact de chaque euro investi en promotion, en garantissant une cohérence et un renforcement des messages entre eux. Que veut-on dire par stratégie de promotion ? Pour devenir forte dans la durée, une marque doit s’appuyer sur les fondamentaux du plan de compétitivité du pays qui identifie les avantages compétitifs, les opportunités de différenciation et les segments à cibler. Ceci, non pas en regardant simplement ses propres forces et faiblesses mais en les confrontant au marché, aux terrains de jeux clients/ concurrence prioritaires pour la Côte-d’Ivoire. La construction d’une image de marque, à partir des zones de forces que l’on veut projeter à l’international, doit devenir le socle du développement d’une stratégie de communication qui doit être intégrée, et envoyer des messages cohérents quel que soit le canal de communication. Deloitte Afrique francophone Octobre 2013 6 s’abonner imprimer partager 6 Sommaire Juridique et Fiscal Deux nouveaux codes des investissements en Afrique francophone relancent la concurrence fiscale Capital humain Tendances et évolutions de la fonction RH dans les entreprises privées et les structures publiques en Afrique Financial Advisory L’investissement des entreprises françaises dans la nouvelle Tunisie Audit Le rôle de l’expert-comptable dans la prévention du blanchiment d’argent Secteur public La création d’un Brand Desk pour la promotion de l’attractivité d’un pays : exemple de la Côte-d’Ivoire Technologies, Médias et Télécommunications Paiement mobile en Afrique : Un potentiel commercial à développer News Deloitte renforce son implantation au Congo grâce à l’ouverture d’un second bureau à Brazzaville Cette stratégie doit : Marche à suivre pour construire le « Brand Desk » •définir le positionnement et les messages clés à communiquer envers les différentes cibles identifiées (la proposition de valeur et le caractère qui distinguent la Côte-d’Ivoire) ; Trois grandes étapes sont à prévoir : •définir la gouvernance pour encadrer les efforts de communication et d’attraction des investissements des différents acteurs ; •contribuer au développement économique en communicant efficacement sur la compétitivité du pays et en augmentant la visibilité, à l’échelle mondiale, des atouts de la Côte-d’Ivoire. •élaborer une communication gouvernementale en Conseil des ministres pour fixer les grandes lignes du concept, ses objectifs, la valeur qu’on en attend, indiquer les grandes étapes de sa construction et définir un calendrier indicatif ; •sélectionner un spécialiste ou consultant pour concevoir la création d’un « Brand Desk », son cadre juridique et opérationnel ; •valider et déployer le programme du « Brand Desk ». Une institution en charge de la gestion de la marque « Côte-d’Ivoire » Le chemin vers l’émergence de la Côte-d’Ivoire recommence autour du PND, nous avons donc une chance de pouvoir apprendre des expériences d’autres pays, afin d’éviter leurs erreurs. Ministères & agences gouvernementales Secteur privé Le Maroc par exemple, a connu, depuis le début des années 2000, une croissance impressionnante des arrivées de touristes, des IDE et même de ses exportations, en grande partie grâce à des stratégies de promotion développées et gérées de façon professionnelle, en s’appuyant sur les meilleures méthodes de marketing issues du secteur privé. Mais ceci s’est fait au prix d’un investissement massif, de plus de 100 millions d’euros par an en promotion, toutes agences confondues, qui aurait pu être moindre si le Maroc avait œuvré à une unification des efforts de promotion extérieure. Gouvernement Agence de promotion Image Desk Zones économiques spéciales & incubateurs D’autres pays à revenus intermédiaires, comme le Mexique ou l’Afrique du Sud, ont identifié cette opportunité et unifié la gestion de leur marque au niveau national. L’Afrique du Sud a ainsi créé en 2002 BrandSouthAfrica, le board de la marque Afrique du Sud. Administrations régionales La Côte-d’Ivoire dispose de multiples acteurs œuvrant à la promotion du pays vis-à-vis des investisseurs internationaux (primature, ministères, régions, APEXCI, CEPICI, chambres de commerce, associations professionnelles, zones économiques spéciales, etc.). Pour augmenter l’efficacité de la promotion du pays, il existe donc une opportunité de fédérer ces acteurs autour d’une institution, « le Brand Desk », afin de conserver et encourager le dynamisme des différents acteurs tout en rendant les messages et les positionnements cohérents pour produire plus d’impact. Rédacteur Contacts Cette institution, qui doit être proche des plus hauts niveaux décisionnels de l’Etat, serait responsable de la création et de la gestion de l’image de marque « Côte d’Ivoire », et de la mise en place de la stratégie de communication intégrée qui en découle. Gilles Pedini Associé Secteur Public Deloitte Conseil France [email protected] Marc Wabii Associé Gérant Deloitte Côte d’Ivoire [email protected] La lettre de Deloitte en Afrique francophone Chambre de commerce Rodrigo Guzman Associé Monitor Deloitte [email protected] Deloitte Afrique francophone Octobre 2013 6 s’abonner imprimer partager 6 Paiement mobile en Afrique : un potentiel commercial à développer Tendances et évolutions de la fonction RH dans les entreprises privées et les structures publiques en Afrique Depuis 7 ou 8 ans, les leaders du secteur des télécoms se lancent dans le paiement mobile pour se différencier du marché et fidéliser leurs clients. Ils se sont rapidement rendu compte que ce service financier téléphonique constituait une source de revenu à fort potentiel. Avec la baisse des prix des services mobiles, le m-payment est de plus en plus accessible aux populations qui ne sont pas bancarisées, comme à celles qui le sont. Pourtant aujourd’hui, certaines barrières mériteraient d’être levées. Financial Advisory Une évolution réglementaire incontournable Sommaire Juridique et Fiscal Deux nouveaux codes des investissements en Afrique francophone relancent la concurrence fiscale Capital humain L’investissement des entreprises françaises dans la nouvelle Tunisie Audit Le rôle de l’expert-comptable dans la prévention du blanchiment d’argent Secteur public Parmi les facteurs exogènes bloquants, les contraintes réglementaires sont celles qui pèsent le plus sur le développement du paiement mobile. L’absence de réglementation claire en matière de paiement mobile expliquerait notamment le retard de ces services au Maghreb, où certes les besoins sont différents par rapport aux pays subsahariens marqués par une bancarisation plus forte, mais où la demande est importante. La création d’un Brand Desk pour la promotion de l’attractivité d’un pays : exemple de la côted’Ivoire Aujourd’hui, de plus en plus de décideurs politiques et banques centrales reconnaissent l’opportunité d’utiliser les technologies de la téléphonie mobile pour promouvoir l’inclusion financière. Technologies, Médias et Télécommunications Une expérience à la manière d’un « centre commercial mobile » Paiement mobile en Afrique : Un potentiel commercial à développer News Deloitte renforce son implantation au Congo grâce à l’ouverture d’un second bureau à Brazzaville Un service accessible et très simple à utiliser est essentiel pour le client final, que ce soit au moment de l’inscription, de la transaction et de la mise en contact avec les commerçants, ou lors des processus de « cash-in » et « cash-out ». Celui-ci est aussi attentif à la sécurité. L’enjeu pour les acteurs est donc de gagner sa confiance. Enfin, un peu à la façon d’un consommateur qui se rendrait dans un centre commercial pour trouver sur place une multitude de commerçants, le client mobile est à la recherche d’un service le plus riche possible qui lui permettra de payer aussi bien sa facture d’électricité, sa course de taxi ou une note de pharmacie. La lettre de Deloitte en Afrique francophone La mise en place d’un nouveau modèle économique L’institution bancaire doit-elle gérer les flux financiers dans leur totalité ou a-t-elle un rôle plus restreint ? Dans certains pays, la frontière entre les services bancaires et les services de télécommunications n’est pas encore assez claire. Or, l’évolution du paiement mobile est tributaire de ce point-là, et pour qu’il s’impose comme une alternative quotidienne à l’argent liquide, il manque encore un véritable écosystème marchand. Franchir ce cap exigera notamment une interconnexion entre trois parties prenantes : opérateurs, banques et commerçants. Un acteur intermédiaire offrant une plate-forme de services complets jouera ce rôle de chef d’orchestre. D’autre part, la question du partage des revenus va se poser. Cela requiert de trouver un équilibre de rémunération entre l’opérateur, la banque, le fournisseur de services et le commerçant. La géolocalisation pour mieux répondre aux attentes des clients Tirer parti du géomarketing constitue une opportunité de répondre au mieux aux attentes des consommateurs car il permet d’offrir le bon produit, au bon endroit, au bon moment. Malheureusement, en Afrique, la cartographie numérique n’est pas encore assez développée pour pouvoir procéder à l’exploitation digitale des « points d’intérêt ». Passer de l’utilisation du cash à celle de crédits électroniques représente une véritable évolution des mentalités pour la plupart des économies africaines. Pourtant, le paiement mobile fait l’objet d’un engouement qui devrait se poursuivre dans les années à venir. Le transfert d’argent, souvent des villes vers les campagnes, demeure l’usage principal. Mais d’autres utilisations, comme le paiement de factures ou le versement des salaires se généralisent. A ce jour, le couplage de la microfinance et du microcrédit avec ce service est en cours d’expérimentation. Rédacteur et contact Karim Koundi Industry Leader TMT Afrique francophone [email protected] Deloitte Afrique francophone Octobre 2013 6 s’abonner imprimer partager 6 Sommaire Juridique et Fiscal Deux nouveaux codes des investissements en Afrique francophone relancent la concurrence fiscale Capital humain Tendances et évolutions de la fonction RH dans les entreprises privées et les structures publiques en Afrique Deloitte renforce son implantation au Congo grâce à l’ouverture d’un second bureau à Brazzaville Le 1er octobre, Deloitte a ouvert un nouveau bureau à Brazzaville, qui constituera avec celui de Pointe-Noire, son second pôle au Congo et le septième en Afrique centrale. Présent depuis 2007 dans la capitale économique, principalement auprès des acteurs locaux et étrangers des secteurs Mining et Oil&Gas, Deloitte Congo diversifie son offre, notamment dans le secteur public. Ces objectifs seront réalisés à travers de nombreux projets de développement financés par les bailleurs de fonds ainsi que les chantiers de transformation du service public au Congo. Audit Le rôle de l’expert-comptable dans la prévention du blanchiment d’argent Secteur public La création d’un Brand Desk pour la promotion de l’attractivité d’un pays : exemple de la côted’Ivoire Technologies, Médias et Télécommunications Paiement mobile en Afrique : Un potentiel commercial à développer News Deloitte renforce son implantation au Congo grâce à l’ouverture d’un second bureau à Brazzaville Congo Brazzaville Brazzaville Financial Advisory L’investissement des entreprises françaises dans la nouvelle Tunisie Congo Pointe Noire Raphaël Ebanga, Directeur du bureau de Brazzaville et sous la responsabilité de Marc Alexandrenne, Associé Responsable Deloitte au Congo, accueillera dans un premier temps quatre collaborateurs. D’ici trois ans, Deloitte Congo devrait renforcer ses équipes avec une dizaine d’autres collaborateurs. Pointe Noire Ce nouveau bureau conforte la présence de Deloitte en Afrique centrale, déjà présent à Kinshasa, Lubumbashi, Malabo, Libreville et Douala. A noter que Deloitte dispose désormais de 12 bureaux en Afrique francophone. L’implantation du cabinet à Brazzaville et l’intégration de nouveaux collaborateurs permettront désormais à Deloitte Congo de proposer une offre diversifiée aux acteurs publics et privés du pays, composée d’une expertise à la fois locale et globale, notamment grâce à nos collaborations régulières avec d’autres bureaux Deloitte (Belgique, Canada...). En raison du fort développement du cabinet au Congo ces trois dernières années (+20%), nous ambitionnons une croissance organique de 30% en 2014. Nous rencontrer Marc Alexandrenne Associé Deloitte Congo [email protected] Raphaël Ebanga Directeur Brazzaville [email protected] La lettre de Deloitte en Afrique francophone Bureau Deloitte à Brazzaville Institut français du Congo - Espace André Malraux, Place de la République, République du Congo Son implantation au sein de l’Institut français de Brazzaville marque ainsi la volonté du cabinet d’être au plus près des acteurs du secteur public, mais aussi d’accompagner le dynamisme économique de la région. Deloitte Afrique francophone Octobre 2013 6 s’abonner imprimer partager 6 Deloitte en Afrique francophone Tunis Deloitte intervient depuis une trentaine d’années en Afrique Francophone (Maghreb, Afrique de l’Ouest et Afrique Centrale). Sommaire Juridique et Fiscal Deux nouveaux codes des investissements en Afrique francophone relancent la concurrence fiscale Capital humain Tendances et évolutions de la fonction RH dans les entreprises privées et les structures publiques en Afrique Financial Advisory L’investissement des entreprises françaises dans la nouvelle Tunisie Audit Maroc Leader mondial de l’Audit et du Conseil, nous assistons les acteurs du secteur privé et public dans leur développement dans la sous-région. Implantés dans 10 pays, nous servons nos clients à proximité de leurs activités et les accompagnons dans toute l’Afrique Francophone. Cette présence nous permet de mobiliser localement les meilleures ressources et de coordonner nos équipes pour répondre aux problématiques économiques du continent africain. Notre cabinet apporte ses compétences techniques et sectorielles et l’appui d’un réseau solide pour accompagner ses clients dans leurs projets de développement : croissance externe, implantation à l’international, fusion, filialisation, externalisation de services... De même, nos experts du secteur public assistent les administrations et collectivités locales dans leurs démarches de modernisation et accompagnent les réformes qui permettent de gagner en performance comme en transparence. Le rôle de l’expert-comptable dans la prévention du blanchiment d’argent Egypte Mauritanie Mali Sénégal Niger Soudan Dakar Gambie Tchad Burkina Guinée Faso Guinée Bissau Bénin CôteSierra Nigeria d’Ivoire Léone Abidjan Cotonou Cameroun RCA Libéria Ghana Togo Malabo GuinéeCongo Equatoriale Gabon RDC Libreville Pointe Noire Bureaux La création d’un Brand Desk pour la promotion de l’attractivité d’un pays : exemple de la côted’Ivoire • Plus de 500 collaborateurs Présence Deloitte •12 bureaux dans 10 pays •17 Associés •Une capacité d’intervention dans l’ensemble de l’Afrique francophone •La garantie d’une coordination avec les équipes Deloitte présentes sur le continent •Une équipe centrale de 10 professionnels basée à Paris News A l’échelle du continent Deloitte renforce son implantation au Congo grâce à l’ouverture d’un second bureau à Brazzaville • 5 500 collaborateurs • 356 Associés dans 34 pays • Une capacité d’intervention dans plus de 50 pays La lettre de Deloitte en Afrique francophone Sud Soudan Ethiopie Kenya Ouganda Somalie Rwanda Burundi Tanzanie Lubumbashi Zambie Deloitte en Afrique francophone Erythrée Djibouti Brazzaville Kinshasa Angola Deloitte en Afrique : région francophone Paiement mobile en Afrique : Un potentiel commercial à développer Lybie Algérie Secteur public Technologies, Médias et Télécommunications Tunisie Alger Casablanca Namibie Malawi Mozambique Zimbabwe Madagascar Botswana Pas de présence Deloitte Swaziland Afrique du Sud Lesotho Deloitte Afrique francophone Octobre 2013 6 6 s’abonner imprimer partager Contacts locaux Côte-d’Ivoire Maroc Contacts Industries Contact France Algérie Marc Vincens Wabi [email protected] Stephan Buzinkay [email protected] Alain Penanguer [email protected] Gabriel Attias [email protected] Oil & gas Nicolas Balesme [email protected] Gabon République démocratique du Congo Alain Penanguer Associé Deloitte France Managing Partner Afrique francophone [email protected] Arnaud de Rincquesen [email protected] Saïd Kdyem [email protected] Bénin Gilles Ahouanmenou [email protected] Congo Marc Alexandrenne [email protected] Cameroun Nemesius Mouendi [email protected] Nicolas Balesme [email protected] Madeleine Berre [email protected] Guinée-Equatoriale Yves-Parfait Nguéma [email protected] Stephane Klutsch [email protected] Romuald Wadagni [email protected] Sénégal Thiaba Camara Sy [email protected] Tunisie Mohamed Louzir [email protected] Sonia Louzir [email protected] Emna Kharouf [email protected] Pour plus d’informations sur cette newsletter : [email protected] Cette publication est éditée par Deloitte & Associés. 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