Compte-rendu des Rencontres - Pays de l`Autunois

Rencontres du Pays de l’Autunois – Morvan
18 décembre 2015 – Hôtel de Ville d’Autun
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Rencontres du Pays de l’Autunois - Morvan
Vendredi 18 décembre 2015, salle colonel Lévêque
Hôtel de Ville d’Autun
On a besoin de tout le monde…
Près d’une centaine de personnes présentes à un moment
ou à un autre de la journée, une trentaine de présentations
ou interventions, un plaisir et un intérêt évidents des
participants pour l’échange, l’écoute et la découverte de
parcours ou d’expériences : les Rencontres du Pays de
l’Autunois – Morvan organisées par le Conseil de
Développement vendredi 18 décembre 2015, salle colonel
Lévêque à l’Hôtel de Ville d’Autun se sont déroulées dans
une belle ambiance.
Loin donc d’une sinistrose qui frapperait prétendument
tous les échelons de la société. Ce qui n’empêche pas la
lucidité quand il s’agit de pointer des faiblesses, mais qui a
la vertu de garder l’esprit ouvert à des opinions différentes
et des solutions inexplorées ou délaissées jusqu’alors.
Le format adopté pour ces 1ères Rencontres du nouveau
cycle a indubitablement contribué à cet état d’esprit. Pas
d’estrade éloignée du public d’où serait délivrée une parole
qui fermerait le débat, pas de présentations formatées où
chacun vient seulement faire la promotion de son service
ou de son entreprise puis repart, mais une disposition «
groupe de discussion » gommant les distances et favorisant
les prises de parole.
Et un déjeuner agrémenté d’une soupe aux légumes bio,
moment fort et convivial de la journée durant lequel les
échanges se sont poursuivis et des contacts ont été noués.
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Besoin de tout le monde…
« Il y a besoin de tout le monde pour faire avancer la machine »
: la formule d’Élodie Patrice, coordinatrice de Semeurs du
possible, réseau de lieux tests agricoles dont un fonctionne à
Saint-Eugène pour épauler, conseiller et lancer de futurs
exploitants maraîchers, pourrait résumer l’un des thèmes
centraux de la journée.
Un « besoin de tout le monde » qui appelle d’abord à
n’oublier personne comme le suggère Karim Belboukhari, le
directeur de l’association les Ateliers Nomades participant
au programme de cohésion sociale dans le quartier de
Saint-Pantaléon à Autun, lorsqu’il rappelle la nécessité de la
prise en compte « de la diversité », s’interroge sur « la
construction d’une culture commune » et pointe le risque, si
l’on n’y prend garde, d’une « relégation » de toute une partie
de la population.
Un « besoin de tout le monde » qui appelle également à
décloisonner et mettre en réseau les acteurs des divers
secteurs comme le propose Odile Joly, agricultrice à Barnay,
lorsqu’elle déclare « qu’il faut que nous sortions de notre
cocon agricole pour élargir à d’autres professions » ou
Aurore Gay, fondatrice et animatrice de l’association Par
Nature qui développe à Curgy un écolieu pédagogique et
productif centré sur la permaculture et les médecines
douces, lorsqu’elle affirme « qu’il faut mieux travailler
ensemble ».
Mieux travailler ensemble
Un « mieux travailler ensemble » qui renvoie à une sorte
d’union sacrée de tous les acteurs privés et publics sans
distinction où les collectivités ont un rôle particulier à jouer
dans la mesure où ce sont elles qui disposent de plus de
moyens financiers et humains pérennes.
« Il faut que la collectivité fasse quelque chosedes
équipements et des activités développés par le monde
associatif» demande ainsi Hubert Joby sous sa casquette de
président de l'Association des Sports de Pleine Nature
d'Autun (Aspen) en parlant, à la suite du représentant de
l’AMUR (Arroux Mesvrin Uchon Randonnée) Daniel
Desroches qui a été précurseur dans le développement de la
randonnée dans le massif d’Uchon avec les Voies Celtes.
« Il faut vraiment une coordination entre les acteurs de
terrain » convient Marie-Claude Barnay, 1ère vice-présidente
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de la CC du Grand Autunois-Morvan en charge de
l’attractivité du territoire tandis que son collègue Christian
Gillot intervenant sur les questions agricoles, forestières et
paysagère, reconnaît qu’ « il faut qu’on travaille avec les
acteurs du territoire ».
Déficit d’animation sur le terrain
« L’ingénierie n’est pas là dans la durée, il y a un déficit
d’animation sur le terrain » remarque de son côté Vincent
Guichard, directeur général de Bibracte EPCC qui impulse,
avec le Parc naturel régional du Morvan, une
expérimentation de gestion paysagère globale sur les six
communes riveraines du Grand site de France Bibracte Mont Beuvray. Comparant avec la vallée de la Bruche dans
les Vosges qui a coordonné depuis trente ans son
renouveau économique, agricole, touristique et résidentiel à
partir d’une approche par le paysage extrêmement
mobilisatrice, le directeur de Bibracte fait les comptes :
deux chargés de mission là-bas, un pour le paysage et un
pour l’agriculture ; un demi-poste ici, porté par le Parc
naturel régional.
Les paysages et leur gestion, un atout souvent mis en avant
de l’attractivité du territoire. « Je suis venue pour la beauté
du territoire, pourquoi vous n’êtes pas plus fière de votre
paysage ? » se demande une auditrice néerlandaise qui a
choisi de vivre et travailler ici.
Pourtant des citoyens s’organisent pour défendre cette
excellence environnementale. Avec le groupement forestier
pour la Sauvegarde des Feuillus du Morvan, Lucienne Haese
démontre que « le développement économique durable est
compatible avec un respect environnemental et social ».
Le GFSFM gère son patrimoine forestier avec une
sylviculture proche de la nature, sans coupes à blanc en
respectant la diversité des espèces et des âges. La
biodiversité est présente avec de vieux arbres et des arbres
à cavités, éléments indispensables au bon fonctionnement
de l'écosystème forestier, à la qualité des sols et de l'eau.
Cette démonstration est le fruit d'un engagement collectif
de plusieurs centaines d'associés qui permettent l'achat de
forêts pour les préserver.
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« L’attractivité du territoire n’est pas que l’affaire des élus. Il
faut que tout le monde ait une image positive du territoire… »
renchérit Marie-Claude Barnay.
Mais l’attractivité du territoire n’est pas non plus qu’une
affaire de paysage. C’est aussi une affaire de lien social,
d’équipements, d’opportunités d’emploi.
Une autre voix/voie du développement
Un triptyque que semble incarner Chloé Lahlou. « Je me suis
rapprochée d’Anost parce qu’il y a la Maison du Patrimoine
Oral » indique la jeune chanteuse qui intervient
régulièrement à La Cafetière, structure sociale et culturelle
installée dans le village voisin de Roussillon-en-Morvan qui
a pour ambition « de permettre aux gens du milieu rural de
s’inscrire dans des activités populaires ».
« La technologie ne suffit pas. Comment fait-on pour se
réunir, se raconter des histoires, faire en sorte qu’un vieux
isolé sait que quelqu’un va passer le voir dans la journée ? »
demande la jeune femme.
C’est bien une autre voix (voie) du développement possible
qui est exprimée ici. Pas opposée, mais complémentaire des
voies plus classiques, peut-être plus éprouvées mais aussi
un peu en panne aujourd’hui.
Esprit d’entreprendre, innovation
« Il faut une nouvelle stratégie économique, définir des axes
stratégiques et mettre en cohérence tous les outils. L’emploi
reste le nerf de la guerre » indique à ce propos André Digoin
ancien cadre dirigeant aujourd’hui conseiller municipal
délégué d’Étang-sur-Arroux et 1er vice-président de la CC
Beuvray Val d’Arroux.
« Comment donner le goût et les moyens aux jeunes pour
entreprendre…, comment faire pour créer une nouvelle
activité sur l’Autunois-Morvan ? » : telles sont les questions
qu’il faut se poser selon Joseph Gadrey, convaincu que
l’époque des grandes implantations industrielles étant
révolu, il faut revisiter le développement local en favorisant
l’esprit d’entreprise et en soutenant l’initiative.
« Nous avons un projet à trouver dans l’artisanat » ajoute
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celui qui a accompli sa vie dans le commerce, fut fondateur
du Pays et n’a cessé tout au long de sa vie publique de
prôner ce développement local endogène.
L’exemple de l’installation réussie à Autun d’Anne-Laure
Roty, compagnon tapissier, créatrice de Seats Please et
aujourd’hui maître d’apprentissage prouve que l’artisanat
demeure un secteur d’accomplissement de soi et de réussite
professionnelle.
Un constat de changement d’époque, de la nécessité
«d’inventer, de construire autre chose » que fait également le
maire d’Autun et président de la CC du Grand AutunoisMorvan Rémy Rebeyrotte qui parie sur le développement
des petites et moyennes entreprises dans les secteurs de «
l’économie circulaire, de l’économie coopérative, du tourisme
» servies par la formation et des mises en réseaux sur un
territoire doté des infrastructures (Très Haut Débit, réseau
routier…)et des services (santé, habitat…) le rendant
attractif.
Utiliser ce qui existe déjà
« Il faut inciter les porteurs de projets à utiliser ce qui existe
déjà » suggère de son côté Odile Joly, déjà citée.
Et ce fut aussi un des intérêts de ces Rencontres de faire
découvrir quelques-uns des « outils » d’ores et déjà à la
disposition des porteurs de projets et des entrepreneurs :
- Les Coopératives d'Activité et d'Emploi (CAE) « L'Envol »
et « Coop'En Bât – Bourgogne (pour le bâtiment) » qui
accompagnent les créateurs d’entreprises en leur offrant un
cadre juridique (contrat de travail) et des conseils le temps
nécessaire à la pérennisation de leur activité ;
- La Boutique de gestion Entreprise et Potentiel 71 qui
accompagnent les porteurs de projets avant la création de
leur entreprise ;
- Semeurs du Possible (pour l’agriculture) qui fédère et
anime le réseau des lieux tests agricoles en Bourgogne où
les porteurs de projets bénéficient d’une protection sociale
et de conseils le temps du démarrage de leur activité ;
- AMDF, Autunois Morvan Développement Formation qui
dispose de plateaux techniques et de salles de formation sur
le PASA à Autun, évalue les besoins en formation des
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entreprises du territoire et rapproche l’offre de formation et
ces besoins.
Des Rencontres qui ont également permis de découvrir des
entrepreneurs, des associations, des lieux d’accueil, des
entreprises culturelles, des sites touristiques… petit panel
des richesses d’un territoire qui n’en manque pas, même si
elles sont parfois méconnues.
L’esprit Pays ne disparaîtra pas le 1er janvier 2017
Ces 1ères Rencontres du nouveau cycle en appellent d’autres,
de l’avis même des participants ravis par l’ambiance et
satisfaits du travail accompli.
Un travail que le Conseil de Développement présidé par
François Courouble va poursuivre avec l’assurance de sa
pérennité au-delà des évolutions institutionnelles
programmées pour le 1er janvier 2017 avec l’établissement
de la nouvelle Communauté de communes qui naîtra de la
fusion des CC Grand Autunois-Morvan et Beuvray Val
d’Arroux (+ Couches et trois communes du Couchois) dont
le nouveau périmètre rejoindra celui du Pays.
« L’esprit Pays ne disparaîtra pas le 1er janvier 2017 » a
assuré le président de la CC GAM en ouverture des
Rencontres. « La communauté de communes, a-t-il expliqué,
récupérera la compétence Pays et conservera un Conseil de
Développement aux côtés des élus ».
« Les futures commissions de la communauté de communes
seront ouvertes aux membres du Codev » a ajouté Rémy
Rebeyrotte après s’être réjoui de constater que « le Codev se
renouvelle et se repositionne et revienne à ses fondements ».
Outre les membres du CODEV, sont intervenus au cours de
cette journée :
-Rémy Rebeyrotte, maire d’Autun, président de la CC du
Grand Autunois Morvan (CC GAM).
- Vincent Guichard, directeur de Bibracte EPCC ;
- Bénédicte Pasiecznik, directrice du Syndicat mixte du Pays
Autunois Morvan ;
- Eulalie Torres, Compagnie théâtrale Arc en Scène et caféthéâtre associatif Bat les Arts ;
- Christian Gillot, 5e vice-président de la CC GAM, Conseiller
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départemental du canton Autun 2 ;
- Marie-Claude Barnay, maire de La Grande Verrière, 1ère
vice-présidente de la CC GAM, responsable de la politique
d’attractivité du territoire, Conseiller départemental du
canton Autun 2 ;
- Matthieu Giboulot, encadrant technique au Jardin Bio des
4 Saisons, rue du 11 novembre à Autun ;
- Daniel Desroches, président de l’Amur (Arroux Mesvrin
Uchon Randonnée)
- Jean-Luc Reumaux, gérant des Coopératives d'Activité et
d'Emploi ʺL'Envolʺ et ʺCoop'En Bâ t – Bourgogneʺ à Dijon;
- Odile Joly, agricultrice à Barnay – GAEC Joly
- Magali Meunier, Présidente de l’association T-RAC
(Tourisme-Rencontres artistiques et culturelles) située à
Laizy, au Moulin de Chazeu.
- Denis Gohin, Denis Éditions, Épinac
- Karim Belboukhari, directeur de l’association Les Ateliers
Nomades ;
- Anne-Laure Roty, compagnon tapissier, créatrice de
SeatsPlease à Autun ;
- La Peurtantaine, centre d’accueil à Roussillon-en-Morvan
(Morvan Découverte) ;
- Sophie Mocq, responsable de la Boutique de Gestion
Entreprise et Potentiel 71 (couveuse d'entreprises) ;
- Sylvie Mignot, guide du Château de Sully ;
- Hubert Joby, directeur d’Autunois Morvan Développement
Formation (AMDF) et président de l’ASPeN (association des
Sports de pleine nature) ;
- La Maison du Beuvray, centre culturel, Saint-Léger-sousBeuvray ;
- Michel Charlot, vice-président de l’ASSAD (Soins et
Services à Domicile) ;
- Fanny Bartoli, coordinatrice de La Cafetière, lieu associatif
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culturel et social à Roussillon-en-Morvan ;
- Chloé Lalhou, chanteuse ; intervenante à La Cafetière,
Anost ;
-André Digoin, conseiller municipal délégué à Étang-surArroux, 1er vice-président de la Communauté de communes
Beuvray Val d’Arroux ;
- Michel Sébastien, Président de la section d’Autun de la
Croix Rouge Française, Rue Max Poulleau, Autun.
- Myriam Cottens, vice-présidente du CODEV, coordinatrice
de la journée.
- Yannick Bouthière, maire de La Tagnière, président du
Pays de l’Autunois Morvan ;
- Jean-Claude Nouallet, maire d’Anost, 8e vice-président de
la CC GAM, vice-président du Parc naturel régional du
Morvan ;
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