Prop. 10.59 EXAMEN DES PROPOSITIONS D

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Prop. 10.59 EXAMEN DES PROPOSITIONS D
Prop. 10.59
EXAMEN DES PROPOSITIONS D'AMENDEMENT DES ANNEXES I ET II
Autres propositions
A.Proposition
Reclassement à l'Annexe II de toutes les espèces de tortues du genre Graptemys:
Graptemys barbouri
Graptemys caglei
Graptemys ernsti
Graptemys flavimaculata
Graptemys gibbonsi
Graptemys nigrinoda
Graptemys oculifera
Graptemys pulchra
Graptemys versa
conformément à l'Article II 2 (a) et
Graptemys geographica
Graptemys ouachitensis
Graptemys pseudogeographica (dont Graptemys kohnii)
conformément à l'Article II 2 (b).
B.Auteur de la proposition
Les Etats-Unis d'Amérique
C.Justificatif
1.Taxonomie
1.1Classe:Reptilia
1.2Ordre:Testudinata
1.3Famille:Emydidae
1.4Espèces:Graptemys geographica (Le Suer, 1817)
Graptemys barbouri (Carr et Marchand, 1942)
Graptemys pulchra (Baur, 1893)
Graptemys ernsti (Lovich et McCoy, 1992)
Graptemys gibbonsi (Lovich et McCoy, 1992)
Graptemys caglei (Haynes et McKown, 1974)
Graptemys pseudogeographica (Gray, 1831)
Graptemys ouachitensis (Cagle, 1953)
Graptemys versa (Stejneger, 1925)
Graptemys oculifera (Baur, 1890)
Graptemys flavimaculata (Cagle, 1954)
Graptemys nigrinoda (Cagle, 1954)
1.5Synonymes scientifiques:-
1.6Noms communs:
Français:G. geographicatortue géographique
G. barbouritortue géographique de Barbour
G. pulchratortue géographique d'Alabama
G. ernstitortue géographique de la Escambia
G. gibbonsitortue géographique de la Pascagoula
G. cagleitortue géographique de Cagle
G. pseudogeographicatortue pseudogéographique
G. ouachitensistortue géographique de la Ouachita
G. versatortue géographique du Texas
G. oculiferatortue géographique ocellée
G. flavimaculatatortue géographique à taches jaunes
G. nigrinodatortue géographique à nodules noires
Anglais:G. geographicaCommon map turtle
G. barbouriBarbour's map Turtle
G. pulchraAlabama map turtle
G. ernstiEscambia map turtle
G. gibbonsiPascagoula map turtle
G. cagleiCagle's map turtle
G. pseudogeographicaFalse map turtle
G. ouachitensisOuachita map turtle
G. versaTexas map turtle
G. oculiferaRinged map turtle
G. flavimaculataYellow-blotched map turtle
G. nigrinodaBlack-knobbed map turtle
1.7Numéros de code:2.Paramètres biologiques
2.1Répartition
D'après les analyses de l'ADN mitochondrial, au plan phylogénique, les espèces de Graptemys sont plus
étroitement apparentées que celles de la majorité des genres de vertébrés étudiés (Lamb et al.,
1994). Deux groupes de Graptemys morphologiquement distincts fréquentent les rivières de la côte
du golfe, à l'est du fleuve Mississipi. G. oculifera, G. flavimaculata et G. nigrinoda, qui constituent
le premier groupe, sont de taille moyenne et sont caractérisées par une tête étroite et des carènes
hypertrophiées. Le deuxième groupe de la côte du golfe est formé de Graptemys pulchra et de
Graptemys barbouri (Lovich, 1992).
Graptemys geographica: Selon Ernst et al. (1994), l'aire de répartition de la tortue géographique s'étend du
sud du Québec et du nord-ouest du Vermont dans le bassin versant du Saint-Laurent. Elle se dirige
ensuite vers l'ouest dans les grands Lacs pour atteindre le sud du Wisconsin et l'est du Minnesota.
A l'ouest des Appalaches, elle descend vers le sud jusqu'au Kansas, le nord-est de l'Oklahoma,
l'Arkansas, le Tennessee, l'Alabama (au-dessus de la ligne de rapides) et le nord-ouest de la Georgie.
Cette tortue vit également dans le réseau hydrographique de la rivière Susquehanna, en
Pennsylvanie et au Maryland, et dans la rivière Delaware. Une population isolée vivrait dans la
rivière Hudson.
Graptemys barbouri: L'aire de répartition de la tortue géographique de Barbour se limite à la rivière
Apalachicola et ses affluents d'importance, notamment les rivières Chipola, Chattahoochee et Flint
dans l'est de l'Alabama, l'ouest de la Georgie et l'ouest de la Floride (Ernst et al., 1994).
Graptemys pulchra: La tortue géographique d'Alabama ne vit que dans le bassin de la baie Mobile, en
Alabama et en Georgie, et peut-être au Mississipi. Des spécimens ont été recueillis dans les rivières
Alabama, Cahaba, Tombigbee, Coosa et Black Warrior, mais aucune population ne semble occuper
la rivière Tallapoosa au-dessus de la ligne de rapides, en Alabama. L'espèce vivrait dans le réseau
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hydrographique de la rivière Tombigbee, au Mississipi, où l'on a recueilli des spécimens d'une
espèce sympatrique, G. nigrinoda (Ernst et al., 1994).
Graptemys ernsti: La tortue géographique de la Escambia ne fréquente que les rivières qui se jettent dans la
baie Pensacola, notamment les rivières Yellow, Escambia, Conecuh et Shoal en Alabama et en
Floride (Ernst et al., 1994).
Graptemys gibbonsi: L'aire de répartition de la tortue géographique de la Pascagoula se limite aux rivières
Pascagoula et Pearl et à leurs principaux affluents (y compris les rivières Chikasawhay, Leaf et
Bogue Chitto) au Mississipi et en Louisiane (Ernst et al., 1994).
Graptemys caglei: A une époque, la tortue géographique de Cagle ne fréquentait que les bassins versants
des rivières Guadalupe et San Antonio, dans le centre-sud du Texas. On croit qu'à l'heure actuelle,
cette tortue a disparu du bassin versant de la rivière San Antonio (Ernst et al., 1994).
Graptemys pseudogeographica: La tortue pseudogéographique vit principalement dans les grands cours
d'eau des réseaux hydrographiques de la rivière Missouri et du fleuve Mississipi, depuis l'Ohio,
l'Indiana, l'Illinois, le Wisconsin et les Dakotas jusque dans le sud, peut-être aux limites du
sud-ouest de l'Alabama, dans le sud et l'ouest du Mississipi, en Louisiane et dans l'est du Texas
(Ernst et al., 1994). Deux sous-espèces de G. pseudogeographica ont été identifiées: Graptemys
pseudogeographica pseudogeographica (Gray, 1831), se répartissant depuis l'Ohio, l'Indiana,
l'Illinois, le Wisconsin, le Minnesota et les Dakotas, vers le sud, jusque dans l'ouest du Kentucky,
du Missouri et du Tennessee. La tortue pseudogéographique du Mississipi, Graptemys p. kohnii
(Baur, 1890), occupe le bassin versant du Mississipi, depuis l'ouest du Tennessee, le centre du
Missouri et peut-être le sud-est du Nebraska, vers le sud, jusque dans l'est du Texas, en Louisiane
et le sud et l'ouest de l'Etat du Mississipi (Ernst et al., 1994).
Graptemys ouachitensis: L'aire de répartition de la tortue géographique de la Ouachita s'étend du Texas et
de la Louisiane, vers le nord et l'est, jusque dans l'est du Kansas, l'est de l'Iowa, au Minnesota, au
Wisconsin, en Illinois, en Indiana, au Kentucky, au Tennessee et dans le nord de l'Alabama. Des
populations distinctes existent également dans les comtés Mitchell et Pawnee, au Kansas (Ernst
et al., 1994). Parmi les deux sous-espèces de Graptemys ouachitensis, le Graptemys
o. ouachitensis (Cagle, 1953) vit depuis le bassin versant de la rivière Ouachita dans le nord de la
Louisiane, vers l'ouest, jusqu'en Oklahoma et, vers le nord, jusque dans les Etats du Kansas, de
l'Iowa, du Minnesota, du Wisconsin, de l'Illinois, de l'Indiana et de l'Ohio. L'autre sous-espèce,
Graptemys o. sabinensis (Cagle, 1953), se limite au bassin versant de la rivière Sabine, au Texas
et en Louisiane (Ernst et al., 1994).
Graptemys versa: La tortue géographique du Texas vit principalement dans le bassin versant du Colorado,
sur le plateau du centre du Texas (Ernst et al., 1994).
Graptemys oculifera: La tortue ocellée fréquente la rivière Pearl et ses principaux affluents, au Mississipi et
en Louisiane, à l'exclusion de la section soumise à l'influence de la marée tout à fait en aval du
cours d'eau (Ernst et al., 1994).
Graptemys flavimaculata: Les populations de tortues géographiques à taches jaunes se limitent à la rivière
Pascagoula et à ses principaux affluents, au Mississipi, jusqu'à une distance de 25 kilomètres de
l'embouchure de la Pascagoula (Ernst et al., 1994).
Graptemys nigrinoda: La tortue à nodules noires vit au-dessous de la ligne de rapides dans les rivières
Alabama, Tombigbee, Black Warrior, Coosa, Tallapoosa et Cahaba, en Alabama et au Mississipi
(Ernst et al., 1994). Deux sous-espèces ont été identifiées: Graptemys nigrinoda nigrinoda (Cagle,
1954) qui ne fréquente que les parties d'amont des réseaux hydrographiques des rivières
Tombigbee et Alabama, en Alabama et au Mississipi, et Graptemys n. delticola (Folkerts et Mount,
1969) présente dans le réseau de cours d'eau et de lacs situés dans le delta de la baie Mobile en
Alabama, dans les comtés Baldwin et Mobile (Folkerts et Mount, 1969). Cette sous-espèce préfère
les cours d'eau relativement grands. Dans le réseau hydrographique de la rivière Alabama, son aire
prend brusquement fin à la ligne de rapides dans les rivières Cahaba, Coosa et Tallapoosa (Folkerts
et Mount, 1969).
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2.2Habitat disponible
Dans les habitats disponibles de toutes les espèces de Graptemys, les travaux, tels l'enlèvement des billes,
des arbres morts ou des souches ou la construction de canaux ou d'ouvrages de retenue, peuvent
éliminer des éléments essentiels à leur survie, comme les lieux où elles émergent pour leurs bains
de soleil et les plages de nidification (McCoy et Lovich, 1993).
Graptemys geographica: La tortue géographique préfère les grandes étendues d'eau comme les rivières et les
lacs, notamment les zones où abondent entre autres les roches et les souches sur lesquelles elle
se hisse pour prendre des bains de soleil. Dans la rivière Pennsylvania, la fréquence des captures
révèlent les préférences suivantes: zones profondes où les courants sont faibles (52,9 %), zones
peu profondes (2,3 %) et rapides sur hauts fonds et autres zones (27,0 %). Dans ce cours d'eau,
les adultes de grande taille évitent la végétation émergée et se concentrent dans les eaux où se
trouvent des arbres morts effondrés (Ernst et al., 1994). La pollution qui tue les mollusques dont
se nourrit l'espèce, le développement des secteurs riverains qui détruit les aires de nidification et
les automobilistes qui tuent les femelles se dirigeant vers leurs aires de ponte ont réduit les
populations dans certaines parties de l'aire de répartition de l'espèce (Ernst et al., 1994).
Graptemys barbouri: La tortue géographique de Barbour privilégie les cours d'eau limpides à fond de calcaire
et les importantes rivières où abondent les arbres morts et les souches pour les bains de soleil (Ernst
et al., 1994). La pollution est nocive pour les populations de Graptemys barbouri: ces dernières
années, de nombreuses femelles adultes ont été retrouvées mortes le long de la rivière Flint, en
Georgie, sans doute victimes de la pollution (Ernst et al., 1994). Selon Sanderson (1992), sur les
rives de la Chipola, les activités humaines causeraient la détérioration de la qualité de l'eau et la
disparition d'habitats de nidification appropriés. Dans le lac Blackshear qui communique avec la
rivière Flint, en Georgie, les rejets toxiques des usines de papier ont fortement pollué les eaux, ce
qui a provoqué non seulement de graves anomalies morphologiques et la formation d'ulcères sur
les carapaces des tortues d'eau douce, mais également la mortalité massive des mollusques dont
s'alimentent habituellement les femelles de G. barbouri (Pritchard, 1993).
Graptemys pulchra: La tortue géographique d'Alabama vit dans les ruisseaux et les rivières relativement
vastes, où le courant est rapide. Elle affectionne les zones jonchées de broussailles et de troncs
d'arbre sur lesquels elle se hisse pour prendre des bains de soleil. Dans les habitats des roches des
piedmonts, les mâles fréquentent habituellement les sections peu profondes, tandis que les
femelles n'ont été observées que dans des fosses ou des zones de retenue profondes (Ernst et al.,
1994). La pollution de l'eau, qui nuit aux mollusques dont s'alimente l'espèce, et les autres types
de détérioration des cours d'eau qu'elle fréquente, sont peut-être à l'origine de la diminution des
populations de Graptemys pulchra (Ernst et al., 1994). Selon Lovich et McCoy (1992), la
détérioration et la destruction des habitats constituent les principales menaces à la survie des
populations de Graptemys pulchra. Parmi les activités qui perturbent l'espèce, mentionnons
l'exploitation des mines à ciel ouvert et, dans les cours d'eau, la construction de canaux et
d'ouvrages de retenue ainsi que l'enlèvement des souches (Lovich et McCoy, 1993).
Graptemys ernsti: La tortue géographique de la Escambia habite les ruisseaux et rivières d'assez grandes
dimensions à fond de sable ou de gravier où le courant est rapide. Elle privilégie les zones
parsemées de souches, de billes et de broussailles pour ses bains de soleil (Ernst et al., 1994).
Graptemys gibbonsi: La tortue géographique de la Pascagoula vit dans les voies principales des cours d'eau,
où on l'observe souvent dans les sections où le courant est rapide. Elle privilégie les zones à fond
de sable ou de gravier où abondent les billes et les broussailles pour ses bains de soleil. L'aire de
répartition de l'espèce se limite aux rivières Pearl et Pascagoula, au Mississipi et en Louisiane. Les
rejets des usines ont détérioré la qualité de ces cours d'eau. En 1986, aucun spécimen de
Graptemys n'a été observé dans une section relativement longue de la rivière Leaf, en aval de
l'exutoire d'une usine de transformation de pâtes, tandis qu'en amont, les tortues étaient
abondantes (Ernst et al., 1994).
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Graptemys caglei: Dans le réseau hydrographique de la rivière Guadalupe, la tortue géographique de Cagle
vit dans les cours d'eau à fond de calcaire ou de boue où le courant est modéré et dans de
nombreuses fosses de profondeurs variées. L'espèce fréquenterait aussi les eaux lentes d'une
profondeur de 1 à 3 mètres situées derrière les ouvrages de retenue (Ernst et al., 1994).
Graptemys pseudogeographica: Cette espèce fréquente principalement les cours d'eau de grande taille et
leurs bras, mais elle a aussi été observée dans des lacs, des étangs, des marécages, des bras morts,
des méandres morts et parfois dans des marais. Elle préfère les eaux où le courant est faible,
comportant une abondante végétation aquatique et de nombreux endroits pour prendre des bains
de soleil, mais elle a aussi été relevée dans les voies principales à débit rapide des grands cours
d'eau. Elle hiberne souvent à l'entrée des huttes de rat musqué ou dans les terriers creusés sur les
rives (Ernst et al., 1994). La survie de cette espèce est surtout menacée par les campeurs qui
détruisent ses habitats de nidification et ses nids, les exploitations agricoles et la pollution (Vogt,
1993). Selon les pêcheurs commerciaux, dans la rivière Missouri et le fleuve Mississipi, la présence
de Graptemys pseudogeographica est actuellement rare, alors qu'il y a vingt-cinq ans ou plus, les
populations de cette espèce y étaient abondantes. Les pêcheurs estiment que la pollution est
responsable de ce déclin, et ils sont convaincus qu'au cours des dernières années, les rejets accrus
de polluants ont pratiquement décimé les populations de tortues pseudogéographiques sur de
nombreux milles en aval de Kansas City et de St.Louis (Ernst et al., 1994). Les populations de
Graptemys p. kohnii diminuent au Missouri, phénomène probablement dû à plusieurs facteurs,
notamment la pollution de l'eau, la construction de canaux dans les rivières, la destruction des aires
de nidification appropriées et l'envasement (Ernst et al., 1994).
Graptemys ouachitensis: Même si la tortue géographique de la Ouachita vit principalement le long des rives
des cours d'eau, dans les zones caractérisées par un courant rapide et une végétation émergée, elle
occupe aussi les zones de retenue, les lacs, les méandres morts ainsi que les marécages des plaines
alluviales. Elle préfère les fonds sableux et limoneux aux fonds de gravier, de roche ou de boue. La
largeur des cours d'eau, la croissance d'algues sur les billes et la disponibilité des lieux propices aux
bains de soleil sont tous des facteurs restreignant la répartition de cette espèce en amont des cours
d'eau (Ernst et al., 1994).
Graptemys oculifera: La tortue géographique ocellée affectionne les zones des cours d'eau larges à débit
rapide, situées en bordure de plages de sable blanc. Elle choisit de préférence les cours d'eau où
elle peut se hisser sur des broussailles, des billes et des débris pour prendre des bains de soleil
(Ernst et al., 1994). En raison des transformations d'origine anthropique des habitats et de la
détérioration de la qualité de l'eau, les populations de Graptemys oculifera ont tellement diminué
que celle-ci a été classée parmi les espèces menacées (threatened) en vertu de la Endangered
Species Act des Etats-Unis (Ernst et al., 1994).
Graptemys flavimaculata: La tortue géographique à taches jaunes préfère les cours d'eau larges à débit
rapide, comportant des flèches de sable, des plages pour la ponte et des souches, des broussailles
et des débris en abondance pour ses bains de soleil (Ernst et al., 1994). Cette espèce a disparu de
certaines parties du réseau hydrographique de la rivière Pascagoula (Seigel et Brauman, 1995). La
cause de ce déclin apparent des effectifs n'a pas été déterminée avec certitude. Cependant, la
biologie de reproduction des populations locales aurait pu être perturbée par la régulation des crues
qui a modifié ou éliminé les flèches de sable où les femelles pondent leurs oeufs, des taux de
prédation extrêmement élevés dans les nids et la détérioration de la qualité de l'eau (Seigel et
Brauman, 1995). En 1986, Lovich a signalé que dans la rivière Leaf, dans le county de Perry, au
Mississipi, G. flavimaculata et G. gibbonsi étaient nombreuses en amont d'une usine de
transformation de pâtes, alors qu'aucun spécimen de ces espèces n'a été observé sur une distance
indéterminée en aval de l'exutoire de l'installation (Ernst et al., 1994).
Graptemys nigrinoda: La tortue géographique à nodules noires affectionne les cours d'eau à fond sableux et
argileux et à débit modéré comportant des broussailles, des billes et des débris en abondance pour
ses bains de soleil. Dans certaines zones occupées par l'espèce, les activités récréatives sont
nuisibles pour ses populations. Les adultes pris dans les filets maillants des pêcheurs se noient, les
pique-niqueurs et les randonneurs pédestres détruisent leurs nids. En outre, Lahanas a retrouvé
deux spécimens de G. nigrinoda dont la carapace avait été ouverte par les hélices de moteurs
hors-bord (Ernst et al., 1994).
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Graptemys versa: Aucun renseignement sur l'habitat de cette espèce n'est disponible.
2.3Etat de la population
Graptemys geographica: Au cours d'une étude portant sur une population de Graptemys geographica dans
une section de 6,6 km de longueur d'une rivière de la Pennsylvanie, les chercheurs Pluto et Bellis
ont capturé 92 mâles (51 %), 76 femelles (42 %) et 11 juvéniles (6 %), correspondant à un
rapport mâles/femelles adultes de 1,2:1 et à un rapport juvéniles/adultes de 0,06:1 (Ernst et al.,
1994). Peu de renseignements existent concernant la maturité sexuelle de cette tortue. Selon
Newman (1906), toutes les femelles observées qui avaient pondu des oeufs mesuraient au moins
19 cm de longueur et étaient âgées d'au moins 14 ans. Dans le Wisconsin, les femelles de 10 à
12 ans n'ont pas encore atteint la maturité. Les tortues se font la cour et s'accouplent au printemps
et en automne et, selon l'emplacement, la ponte a lieu de la fin de mai au milieu de juillet. Pour la
ponte, les femelles préfèrent un sol ou du sable mou dans les zones ensoleillées (Ernst et al., 1994).
En général, la ponte a lieu tôt dans la journée. Les couvées comportent habituellement de 9 à
17 oeufs, mais des nids contenant 20 oeufs ont été signalés. Les femelles peuvent pondre jusqu'à
trois fois par an. En supposant qu'elles produisent 10 oeufs par couvée, les chercheurs White et
Moll (1991) ont estimé que le potentiel annuel de reproduction de 100 femelles types fécondes
serait de 23,3 oeufs pour chacune. Les nouveau-nés peuvent quitter le nid en août ou septembre
ou, selon l'emplacement, peuvent y hiberner. Comme c'est le cas pour d'autres espèces de tortues,
les oeufs et les nouveau-nés de Graptemys geographica sont la proie d'un grand nombre de
vertébrés. De plus, les femelles peuvent être attaquées par des vertébrés lorsqu'elles quittent l'eau
pour pondre leurs oeufs. L'espérance de vie des tortues sauvages est d'au moins 20 ans (Ernst
et al., 1994).
Graptemys flavimaculata: L'UICN classe Graptemys flavimaculata parmi les espèces dont l'état de la
population est "indéterminé" (indeterminate), ce qui signifie qu'il s'agit d'un taxon "en danger de
disparition" (endangered), "menacé" (threatened) ou "rare" (rare), mais que les renseignements que
l'on possède sont insuffisants pour déterminer à quelle catégorie cette espèce appartient. Au cours
d'une étude d'un an sur la densité et la structure de la population de Graptemys flavimaculata de
la rivière Pascagoula dans le comté de Jackson, au Mississipi, Lincoln et Peterson ont estimé que
la taille totale de la population était de 3 266 tortues, correspondant à 370 tortues par kilomètre
de rivière (Jones, 1993). Les femelles ont construit des nids de mai jusqu'en août sur les flèches
de sable situées en bordure du cours d'eau. Des radiogrammes (rayons-X) de 71 femelles ont
permis de déterminer que la taille moyenne des couvées était de 4,83 oeufs (plage de 3 à 9 oeufs)
et qu'une corrélation directe existait entre le nombre d'oeufs pondus et la grosseur de la femelle.
Dans le groupe étudié, la majorité des femelles n'ont produit qu'une couvée et certaines d'entre
elles ne se sont pas reproduites. Chez les oeufs et les nouveau-nés, la mortalité due aux prédateurs
(principalement aux corneilles de rivage, mais aussi aux ratons laveurs, aux couleuvres tachetées,
aux fourmis de feu et aux armadillos) et aux inondations était très élevée; sur les 384 nids observés,
seulement 10 ont produit des petits (Seigel et Brauman, 1995).
Graptemys barbouri: Bien que Graptemys barbouri apparaisse dans les "Listes rouges" des taxons menacés
de l'UICN, elle est classée dans la catégorie "insuffisamment documentée" pour permettre de
déterminer si l'espèce est bel et bien menacée et, le cas échéant, sur quelle liste elle doit être
inscrite. Dans un classement effectué en Floride des taxons de vertébrés sauvages en fonction de
leur vulnérabilité biologique, des connaissances actuelles sur l'état des populations et des besoins
de gestion, Graptemys barbouri a reçu une cote biologique extrêmement élevée, révélant que cette
espèce est fortement susceptible de disparaître (Enge, 1992). Cette évaluation a porté sur la
répartition, l'abondance et le cycle biologique des taxons (Enge, 1993). Sanderson (1974) a signalé
que les densités de Graptemys barbouri variaient d'une tortue par 33,3 m à une tortue par 9,1 m
sur les rives de la rivière Chipola, en Floride. En supposant que les tortues marquées constituaient
65 % de la population, la densité corrigée est d'une tortue par 9 m de rive. Selon Sanderson, le
rapport mâles/femelles était de 57,7/42,3 %. Seulement 20 % des femelles capturées avaient
atteint la maturité (Ernst et al., 1994). Les femelles peuvent prendre de 15 à 20 ans avant de
pouvoir se reproduire, tandis que les mâles atteignent leur maturité sexuelle à 4 ans et lorsque leur
plastron mesure environ 6,9 cm. Dans la rivière Chipola, la saison de la ponte dure de juin jusqu'au
début d'août. Wahlquist et Folkerst (1973) ont trouvé, le 27 août, une couvée de huit oeufs et une
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autre de neuf oeufs le long de la rivière Flint, en Georgie. Les oeufs et les nouveau-nés sont la proie
de divers vertébrés. Neill (1951) a vu un serpent roi qui a dévoré les oeufs d'un nid de tortues sur
les rives de la rivière Chipola (Ernst et al., 1994). En se fondant sur les taux de croissance connus
des femelles adultes et sur la taille maximale observée, Sanderson (1974) a conclu que les femelles
adultes peuvent vivre plus de soixante ans (Pritchard, 1993). Une tortue géographique de Barbour
a vécu en captivité pendant trente-et-un ans, huit mois et neuf jours au National Zoo (Ernst et al.,
1994).
Graptemys pulchra: Chez cette espèce, la ponte commence à la fin d'avril ou au début de mai, atteint un
sommet en juin, puis se poursuit en juillet et août. Les femelles produisent six ou sept couvées de
quatre à six oeufs par année. Cependant, comme l'ont signalé Ernst et al. (1994), de nombreux
nids sont détruits par des prédateurs. Selon les observations sur le terrain, le pourcentage de nids
détruits excède probablement 90 % pendant la majorité des saisons de reproduction (c'est-à-dire
que le nombre d'oeufs qui éclosent et de nouveau-nés qui survivent est très limité). Ces
observations correspondent à celles d'autres chercheurs (Allen, 1938; Cagle, 1950; Gibbons,
1968; Moll et Legler, 1971), selon qui la mortalité dans la coquille pouvait s'élever jusqu'à
99,8 % (Shealy, 1976). Des spécimens de Graptemys pulchra ont vécu en captivité pendant plus
de 15 ans (Ernst et al., 1994).
Graptemys ernsti: Dans la rivière Conecuh, en Alabama, la densité estimative de Graptemys ernsti est d'une
tortue par section de 3 ou 4 m. Les mâles atteignent leur maturité au bout de trois ou quatre ans
lorsque leur carapace mesure 80 mm au minimum, tandis que les femelles ne peuvent se reproduire
que vers l'âge de 14 ans. La saison de nidification s'étend de la fin d'avril jusqu'à la fin de juillet.
La majorité des femelles creusent leurs nids sur les grandes flèches de sable qui se forment dans
les courbes prononcées des cours d'eau. Les nids, qui sont creusés dans le sable, comportent
souvent des roches, des feuilles mortes, des racines et d'autres objets qui empêcheraient les
prédateurs d'accéder aux trous par le fond. La taille moyenne d'une couvée est de 7,2 oeufs et le
nombre moyen estimatif de pontes est de quatre par saison (Ernst et al., 1994). Le taux de
destruction des nids due à la prédation atteint 95 %. Les nids sont la proie des corneilles de rivage
pendant le jour et des ratons laveurs pendant la nuit (Seigel et Brauman, 1995).
Graptemys gibbonsi: Les mâles de cette espèce atteindraient la maturité à l'âge de quatre ans (Ernst et al.,
1994). En 1978 et 1979, des femelles gravides ont été relevées à compter du 3 mai jusqu'en août
dans les rivières Pearl et Chickasawhay, au Mississipi. Les femelles creusent leurs nids sur les
flèches de sable en bordure de l'eau. La taille moyenne de la couvée est de 7,5 oeufs dans la rivière
Chickasawhay et de 6,4 oeufs dans la rivière Pearl. Les femelles produiraient plusieurs couvées
chacune au cours de la même année (McCoy et Lovich, 1993).
Graptemys caglei: Les femelles de cette espèce peuvent pondre de un à six oeufs qu'elles enfouissent près
de l'eau dans une cavité d'environ 15 cm de profondeur. Chaque femelle produirait deux ou trois
couvées par an (Ernst et al., 1994). Bien que Graptemys caglei apparaisse dans les "Listes rouges"
des taxons menacés de l'UICN, elle est classée dans la catégorie "insuffisamment documentée"
pour permettre de déterminer si l'espèce est bel et bien menacée et, le cas échéant, sur quelle liste
elle doit être inscrite.
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Graptemys pseudogeographica: Chez les femelles de Graptemys p. pseudogeographica, une sous-espèce du
Wisconsin, la ponte commence à la fin de juin jusqu'au milieu de juillet. L'accouplement a lieu en
avril et, de nouveau, en octobre et en novembre. Les femelles de Graptemys p. kohnii pondent
habituellement leurs oeufs en juin. Dans une aire de nidification que se partageaient trois espèces
de Graptemys étudiées au Wisconsin, la ponte a duré du milieu de mai jusqu'à la fin de juillet, et la
première couvée de la saison a été produite entre le milieu de mai et le milieu de juin. Les nids
peuvent être creusés dans des zones de sable non abritées ou dans des zones dominées par une
végétation arbustive de faible hauteur. La majorité sont creusés à côté de touffes de carex ou
d'autres plantes herbacées. Les femelles produisent deux ou peut-être trois couvées par année. Les
couvées comptent de 8 à 22 oeufs chez G. p. pseudogeographica et de 2 à 8 oeufs chez
G. p. kohnii (Ernst et al., 1994). Des larves ont dévoré 36 % des nouveau-nés dans les 23 couvées
retrouvées au Wisconsin. Cependant, les nids et les oeufs sont aussi détruits par les renards roux,
les ratons laveurs et les loutres de rivière. Dans les 24 heures qui suivent la ponte, plus de
90 % des nids peuvent être détruits par des prédateurs. Les tortues nouvellement écloses sont
aussi des proies faciles pour les goélands, les carouges à épaulettes, les quiscales, les corneilles
et peut-être les grands hérons. Les achigans, les poissons-chats et les brochets dévorent peut-être
aussi les nouveau-nés une fois que ceux-ci ont atteint l'eau. Un spécimen mâle sauvage de
G. p. kohnii capturé au stade juvénile a vécu pendant trente-cinq ans et cinq mois au Columbus Zoo.
(Ernst et al., 1994).
Graptemys ouachitensis: Chez la tortue géographique de la Ouachita, la reproduction est similaire à celle de
Graptemys pseudogeographica. Les mâles peuvent copuler au cours de leur deuxième ou troisième
année, tandis que les femelles semblent atteindre la maturité sexuelle à six ou sept ans. Des
recherches menées sur une population du Wisconsin ont révélé que l'accouplement aurait lieu en
avril, en octobre et en novembre et que la saison de nidification s'étend du milieu de mai jusqu'à
la fin de juillet, la première ponte de la saison s'échelonnant du milieu de mai jusqu'au milieu de juin.
En Oklahoma et au Wisconsin, les femelles produisent trois ou quatre couvées par année. La taille
moyenne des couvées varie de 6 à 15 oeufs chez diverses catégories de femelles, d'où une
moyenne générale d'environ 10,5 oeufs par couvée. Le potentiel de reproduction annuel serait
donc de 21 oeufs en supposant que les femelles pondent deux fois dans l'année. Au Wisconsin, les
larves du diptère Metoposarcophaga importans dévoreraient les embryons. On a signalé des cas
où Graptemys ouachitensis a vécu plus de 8 à 10 ans en captivité (Ernst et al., 1994).
Graptemys oculifera: Bien que Graptemys oculifera apparaisse dans les "Listes rouges" des taxons menacés
de l'UICN, elle est classée dans la catégorie "insuffisamment documentée" pour permettre de
déterminer si l'espèce est bel et bien menacée et, le cas échéant, sur quelle liste elle doit être
inscrite. La taille des populations de Graptemys oculifera a été estimée dans cinq zones d'étude
dans la rivière Pearl, au Mississipi. On a comparé les estimations de 1994 à celles de 1988-1989
qui, dans les deux cas, ont été obtenues selon le modèle de capture-recapture de Schnable. En
1994, les densités estimatives de G. oculifera variaient de 356 tortues/km à proximité de Ratliff
Ferry à 48 tortues/km à Carthage. Dans quatre des cinq zones étudiées, les densités estimatives
de 1994 correspondaient à 60 % environ de celles de 1988-1989. Il est peu probable que ces
écarts soient d'origine méthodologique, car les techniques de prise par casiers, de recapture,
d'observation et de capture-recapture étaient identiques. Après avoir éliminé les autres facteurs
ayant pu influer sur les calculs, les chercheurs n'ont pu que conclure que la taille des populations
avait véritablement diminué dans les quatre zones d'étude. Les causes possibles retenues pour les
déclins étaient la détérioration de la qualité de l'eau ou d'autres paramètres de l'habitat, une
mortalité accrue due à la prédation chez les adultes, les juvéniles ou dans la coquille, les maladies,
les variations naturelles de la taille des populations, les captures illicites de tortues, sans doute
destinées au marché des animaux familiers ou des départs massifs de tortues des zones d'étude
(Jones, 1995). Les mâles de G. oculifera atteignent leur maturité sexuelle à l'âge de quatre ou de
cinq ans. Les estimations de l'âge de reproduction des femelles varient de sept à onze ans. Celles-ci
pondent leurs oeufs au début de juin dans les trous qu'elles creusent sur les flèches de sable (Ernst
et al., 1994).
Graptemys nigrinoda: Les mâles peuvent copuler lorsque leur plastron mesure 68 mm de longueur au cours
de leur troisième saison de croissance. Des recherches, publiées en 1982, ont été menées par
Lahanas sur une population de Graptemys nigrinoda delticola vivant dans l'île Gravine située dans
la rivière Tensaw, dans le sud de l'Alabama. Elles fournissent des renseignements utiles sur la
8
reproduction de l'espèce. Dans l'île Gravine, la saison de nidification commence à la fin de mai,
atteint un sommet du milieu de juin au milieu de juillet et se termine au début d'août. Elle dure
environ 72 jours. La majorité des nids sont creusés à moins de 50 m du rivage, dans des zones
ensoleillées à découvert ne comportant que des touffes d'herbes courtes très dispersées.
Quatre-vingt-trois p. cent des nids sont creusés dans du sable quartzeux fin dépourvu de matière
organique. Lahanas soupçonnait qu'une femelle pouvait pondre trois ou quatre fois en une seule
année. Après la ponte, les femelles camouflent les nids en les recouvrant de sable sec, puis
regagnent immédiatement l'eau. Dans huit nids, la taille de la couvée variait de 3 à 7 oeufs (Ernst
et al., 1994).
2.4Tendances de la population
Graptemys geographica: Les interventions humaines qui éliminent les mollusques dont se nourrit l'espèce,
comme les activités qui polluent les eaux, l'aménagement des secteurs riverains qui détruit les
habitats de nidification et les automobilistes qui tuent les femelles traversant les routes pour se
rendre dans leurs aires de nidification, ont réduit les populations de l'espèce dans certaines parties
de son aire de répartition (Ernst et al., 1994).
Graptemys pseudogeographica: Selon les pêcheurs commerciaux, dans la rivière Missouri et le fleuve
Mississipi, Graptemys pseudogeographica est actuellement rare, alors qu'il y a 25 ans ou plus, les
populations de cette espèce y étaient abondantes. D'après eux, ce déclin a été causé par la
pollution des cours d'eau (Ernst et al., 1994). Les populations de Graptemys pseudogeographica
kohnii diminuent au Missouri, phénomène probablement dû à plusieurs facteurs, dont la pollution
de l'eau, la construction de canaux dans les cours d'eau, la destruction des aires de nidification
convenables, l'envasement et l'utilisation illicite de la tortue comme cible d'exercice par les
chasseurs (Ernst et al., 1994).
Graptemys flavimaculata: D'après le Fish and Wildlife Service des Etats-Unis, les densités de cette espèce
semblent avoir diminué au cours des dernières années (Ernst et al., 1994).
Graptemys nigrinoda: Graptemys nigrinoda est en déclin au Mississipi, où l'Etat l'a classée parmi les espèces
en danger de disparition (endangered) (Ernst et al., 1994).
Graptemys oculifera: En raison de la détérioration de leur habitat et de la qualité de l'eau, les populations de
Graptemys oculifera ont été réduites à un point tel qu'on a classé cette tortue parmi les espèces
menacées en vertu de la Endangered Species Act des Etats-Unis (Ernst et al., 1994). Les
populations semblent diminuer dans une grande partie de la rivière Pearl, au Mississipi (Jones,
1995).
Graptemys barbouri: Bien qu'elles aient déjà été abondantes, les populations de Graptemys barbouri, qui se
limitent au réseau hydrographique de la rivière Apalachicola, en Floride et en Georgie, sont
actuellement en déclin (Pritchard, 1993). Aucune donnée quantitative récente ne fait état du déclin
des populations de l'espèce, mais certaines données de référence antérieures qui sont utiles ont
été publiées. En 1941, Marchand a recueilli 18 spécimens à moins de 50 verges de la rivière
Chipola et en a observé environ 30 autres à moins de 100 verges d'un habitat propice à l'espèce.
Cagle a présenté de façon assez détaillée les résultats de sa cueillette de 1950: en se servant des
méthodes de capture à la main décrites par Chaney et Smith (1950), en trois jours, il a prélevé
393 spécimens dans la rivière Chipola. Un tel exploit serait irréalisable de nos jours (Pritchard,
1993).
Aucun renseignement au sujet des tendances des populations des six autres espèces de Graptemys n'était
disponible.
2.5Tendances géographiques
Graptemys caglei: La tortue géographique de Cagle se limitait autrefois aux bassins versants des rivières
Guadalupe et San Antonio, dans le centre-sud du Texas, mais elle a peut-être disparu du bassin
versant de la San Antonio (Ernst et al., 1994).
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Graptemys flavimaculata: Graptemys flavimaculata n'est plus observée dans certaines zones du réseau
hydrographique de la rivière Pascagoula qui faisaient autrefois partie de son aire de répartition
(Seigel et Brauman, 1995).
Aucun autre renseignement au sujet des tendances géographiques des espèces de Graptemys n'était
disponible.
2.6Rôle de l'espèce dans son écosystème
Graptemys geographica: Selon les observations inédites du défunt Fred Cagle, dans la rivière White, en
Arkansas, les mâles se nourrissent de petits gastropodes et de certains insectes, notamment de
trichoptères. L'analyse du contenu stomacal des femelles a révélé la présence de gros gastropodes
broyés et d'un certain nombre de vers de terre. Aucune autre proie n'a été décelée en dépit de
l'abondance d'autres espèces d'invertébrés dans l'habitat. D'après Ernst et Barber (1972), dans la
nature, l'espèce s'alimente de gastropodes d'eau douce, de bivalves, d'insectes, d'écrevisses,
d'hydrachnidés, de poissons et de végétation aquatique. Penn (1950) a signalé que les écrevisses
constituaient jusqu'à 24 % du régime alimentaire de l'espèce dans l'est des Etats-Unis. Au
Wisconsin, l'espèce se nourrit principalement de mollusques (constituant 81 % du contenu
stomacal examiné), de poissons, d'éphémères, de zygoptères et de certaines matières végétales
(Ernst et al., 1994). Les prédateurs de Graptemys geographica sont l'opossum, le raton laveur, la
mouffette et le coyote (Ernst et al., 1994).
Graptemys barbouri: Les gros spécimens de Graptemys barbouri, particulièrement les femelles, se
nourrissent principalement de mollusques, dont des gastropodes et certains bivalves. Le contenu
stomacal de deux mâles adultes prélevés dans la rivière Chipola était principalement composé de
petites larves d'insectes, notamment de trichoptères et de lépidoptères. L'analyse du contenu
stomacal a également révélé la présence d'ailes de trichoptères adultes, de fragments de coquilles
de gastropodes d'eau douce et de certaines matières végétales. Le tube digestif d'un mâle de plus
grande taille contenait bien au-delà de 1 000 insectes. Les femelles s'alimentent surtout de
bivalves, de gastropodes et d'écrevisses (Ernst et al., 1994).
Graptemys pulchra: Une moule d'eau douce provenant d'Asie qui a été introduite constitue peut-être une
importante source d'alimentation de l'espèce, particulièrement chez les femelles. Cependant,
Graptemys pulchra se nourrit aussi d'insectes et de végétation. Les oeufs et les nouveau-nés sont
la proie de toute une gamme de vertébrés. Les principaux prédateurs des nids de Graptemys
pulchra sont les mouffettes, les ratons laveurs, les serpents et couleuvres et les corneilles de rivage
(Ernst et al., 1994).
Graptemys ernsti: Les tortues de cette espèce dont la carapace mesure moins de 199 mm sont
essentiellement insectivores. L'analyse des échantillons d'excréments des tortues de cette espèce,
dont des mâles adultes, a révélé la présence de trichoptères, de coléoptères, d'odonates,
d'hyménoptères et de millipèdes. Lorsque leur carapace atteint une longueur de 90 à 100 mm, les
femelles changent d'alimentation pour ingérer des mollusques, dont des gastropodes, et la moule
d'eau douce importée Corbicula maniliensis. Celle-ci représente au moins 95 % de tous les
aliments ingérés par les femelles adultes. Pour le reste, les femelles se nourrissent de moules d'eau
douce indigènes, de gastropodes et parfois d'écrevisses. Les mâles adultes sont principalement
insectivores (Ernst et al., 1994). Les nids de Graptemys ernsti sont la proie des corneilles de rivage
pendant le jour et des ratons laveurs pendant la nuit (Ernst et al., 1994).
Graptemys gibbonsi: Selon les observations inédites du défunt Fred Cagle, cette espèce se nourrit d'insectes,
de gastropodes et de bivalves (Ernst et al., 1994). Les oeufs et les nouveau-nés sont sans doute
la proie des ratons laveurs et d'autres prédateurs (Ernst et al., 1994).
Graptemys caglei: Le contenu stomacal de plusieurs juvéniles, de mâles adultes et de femelles subadultes
a été examiné. Des quantités importantes de matières végétales et animales ont été relevées dans
chacun des spécimens. Le contenu végétal comportait principalement des écorces et des algues
qui ont peut-être été ingérées accidentellement pendant que les tortues mangeaient des insectes
et des gastropodes. Des fragments de coquilles de gastropodes et des larves de phryganes ont
aussi été identifiés (Ernst et al., 1994).
10
Graptemys pseudogeographica: Cette espèce est omnivore. Dans le nord de son aire de répartition,
Graptemys pseudogeographica recherche les mêmes types de proies et possède les mêmes
habitudes alimentaires que deux autres espèces de tortues. Cependant, dans des zones plus au sud
qui ne sont pas occupées par ces deux autres espèces, G. p. pseudogeographica se nourrit
exclusivement de mollusques, en raison peut-être de l'absence de compétiteurs. Chez les femelles
prélevées au Wisconsin, la composition du contenu stomacal était la suivante: mollusques (19 %),
matières végétales (42,4 %) et insectes, dont des fourreaux de larves de phryganes, des larves
d'éphémères et des larves de zygoptères (21,9 %). Chez les mâles, on a relevé les mêmes insectes
que chez les femelles, ainsi que des larves de coléoptères, de diptères et d'autres insectes, des
mollusques, de la chair de poissons morts et des quantités traces de matières végétales.
G. p. kohnii est aussi omnivore. L'analyse du contenu stomacal chez cette sous-espèce a révélé
des plantes aquatiques, des raisins de la vigne musquée, des bivalves, des gastropodes, des
écrevisses, des nymphes de zygoptères et d'amisoptères et un scincidé (Ernst et al., 1994). Les
prédateurs des nids et des oeufs de cette sous-espèce sont les renards roux, les larves, les ratons
laveurs et les loutres de rivière. Les tortues qui émergent de leur coquille sont susceptibles d'être
dévorées par les goélands, les carouges à épaulettes, les quiscales, les corneilles et peut-être les
grands hérons. Une fois qu'ils atteignent l'eau, les nouveau-nés peuvent être la proie des achigans,
des poissons-chats et des brochets (Ernst et al., 1994).
Graptemys ouachitensis: Cette espèce, qui consomme peu de mollusques en raison des lèvres étroites de
son bec, est généralement omnivore. Chez les femelles recueillies au Wisconsin en juin, juillet et
août, la composition du contenu stomacal était la suivante: mollusques (2,8 %), matières végétales
(31,5 %) et insectes, dont des fourreaux de larves de phryganes, des larves d'éphémères et des
larves de zygoptères (51 %). Chez les mâles, on a relevé les mêmes insectes que chez les femelles,
ainsi que des larves de coléoptères, de diptères et d'autres insectes, des mollusques, de la chair
de poissons morts et des quantités traces de végétation. En Louisiane, les tortues géographiques
de Sabine se nourrissent d'algues vertes, d'insectes aquatiques, de bryophytes, de trichoptères,
de coléoptères, de diptères, de mégaloptères, d'amisoptères, d'éphémères et de bivalves. Dans
d'autres zones de leur aire de répartition, ces tortues consomment les feuilles, les graines et les
fruits de diverses plantes, des herbes riveraines, diverses dicotylédones, des bryozoaires, des
gastropodes, des écrevisses, des araignées, des fourmis et d'autres hyménoptères, de la chair de
poissons morts et des oisillons qui ont quitté le nid (Ernst et al., 1994).
Graptemys oculifera: L'analyse du contenu stomacal de 29 Graptemys oculifera a permis de dénombrer
1 078 éléments répartis comme suit: phryganes à l'état adulte et larvaire (27 %), diptères (35 %),
éphémères (23 %), coléoptères (6 %) et matières végétales (6 %) (Ernst et al., 1994).
Graptemys flavimaculata: Cette espèce se nourrit principalement d'insectes, dont des larves de phryganes
et de chironomidés et de mollusques (Ernst, 1994). Ernst (1994) a signalé que dans son laboratoire,
une tortue-alligator juvénile (Macroclemys temminckii) a ingéré deux mâles adultes de
G. flavimaculata. Aucune donnée n'a été publiée au sujet des prédateurs de cette espèce dans la
nature, mais les ratons laveurs détruiraient de nombreux nids (Ernst et al., 1994).
Graptemys nigrinoda: L'étude la plus détaillée des habitudes alimentaires de cette espèce a été réalisée par
Lahanas, selon qui Graptemys nigrinoda broute principalement des organismes sessiles comme des
bryozoaires, des éponges et des algues d'eau douce. Les pourcentages en volume des divers types
d'aliments retirés du tube gastro-intestinal de 15 mâles se répartissaient comme suit: matières
animales (58,3 %), constituées de 36,5 % d'éponges, de 11,7 % de bryozoaires et de 9,6 % de
mollusques, et matières végétales (40,4 %). Les pourcentages en volume calculés chez
17 femelles se répartissaient comme suit: matières animales (69,2 %), constituées de 23,7 % de
Plumatella, 27,6 % d'éponges et 17,9 % de mollusques, et matières végétales (28,1 %),
constituées de 17,3 % de Spirogyra et de 7,8 % de Cladophora. Selon les observations inédites
de Fred Cagle, G. nigrinoda se nourrit d'insectes, dont des éphémères, des zygoptères, des
chironomidés et autres moucherons, des amisoptères, des coléoptères (adultes et larvaires), des
bivalves, des araignées, des oeufs d'insectes et de petits poissons (Ernst et al., 1994). Les oeufs
de Graptemys nigrinoda sont la proie des corneilles de rivage (Ernst et al., 1994).
2.7Menaces
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D'après Lovich (1995), les aires de répartition des membres du genre Graptemys sont restreintes de sorte
qu'il y a de fortes chances que ces espèces disparaissent. En outre, la popularité de nombreuses
espèces sur le marché des animaux familiers de même que les maladies favorisent actuellement le
déclin des populations sauvages. Il faut également tenir compte du fait que chez toutes les tortues
géographiques étudiées, la détermination des sexes est fonction de la température. On s'est
particulièrement intéressé aux incidences de ce phénomène sur la protection des espèces de
tortues en péril en raison des problèmes associés à la modification des aires de nidification ou à la
protection et à l'incubation des oeufs. La transformation d'un seul réseau hydrographique risquerait
de modifier les aires de nidification et, par conséquent, la température des nids. Ce phénomène
pourrait, à son tour, influer sur le succès de reproduction de l'espèce en changeant le rapport
mâles/femelles dans les populations. C'est donc dire que tout changement proposé dans l'habitat
primaire de Graptemys doit être examiné en fonction des effets sur l'emplacement des aires de
nidification et sur la température des nids (Wibbels et al., 1991).
Graptemys geographica: Les activités humaines qui se traduisent par l'élimination des mollusques dont se
nourrit cette espèce, notamment celles qui détériorent la qualité de l'eau, l'aménagement des zones
riveraines qui détruit les aires de nidification et les automobilistes qui tuent les femelles traversant
les routes pour atteindre leur aire de nidification sont toutes des causes de la réduction des
populations dans certaines parties de l'aire de répartition de l'espèce (Ernst et al., 1994).
Graptemys barbouri: D'après Ernst et al. (1994), les populations de Graptemys barbouri ne pourront
longtemps résister aux ravages de la pollution dans les cours d'eau qu'elles fréquentent ni aux
captures excessives pour le commerce des animaux familiers. Ces chercheurs ont donc
recommandé que Graptemys barbouri soit classée à tout le moins parmi les espèces menacées par
le gouvernement des Etats-Unis et qu'elle soit inscrite sur la liste de la CITES afin de permettre un
contrôle plus rigoureux sur le commerce international de l'espèce comme animal familier. Cette
tortue est parfois consommée par des êtres humains. De plus, ces dernières années, de grands
nombres de femelles adultes mortes ont été retrouvées le long de la rivière Flint, en Georgie,
victimes possibles de la pollution (Ernst et al., 1994).
Pritchard (1993) a aussi signalé que les chances de survie de Graptemys barbouri sont plutôt minces, et que
les populations de cette espèce ont subi de graves déclins par suite des captures massives
effectuées par les amateurs de tortues et les fournisseurs des marchés d’animaux familiers ainsi
que pour la consommation humaine. Selon Sanderson (1992), dans la rivière Chipola, la
détérioration de l'habitat le long des rives et les rejets industriels toxiques menacent Graptemys
barbouri. Dans ce cours d'eau, Graptemys barbouri est aussi prise accidentellement par les
pêcheurs se servant de "brushhooks", qui est un type d'hameçon (Pritchard, 1993).
Graptemys pulchra: Pour les pêcheurs locaux, les tortues sont des pestes ou à tout le moins des
compétiteurs des poissons. Certains habitants qui descendent le cours d'eau ou se baladent sur les
rives se servent des tortues comme cibles pour s'exercer au tir à la carabine (Shealy, 1976).
D'après Ernst (1994), la pollution de l'eau, qui a des effets nuisibles sur les mollusques dont se
nourrit l'espèce, et d'autres types de détérioration des cours d'eau fréquentés par G. pulchra
réduiraient ses populations.
Graptemys ernsti: Les êtres humains constituent les principaux prédateurs de cette espèce. Les pêcheurs
locaux considèrent à tort que les tortues sont des pestes ou des compétiteurs des poissons. Les
tortues qui émergent pour prendre un bain de soleil servent parfois de cible d'exercice pour les
chasseurs. Toutefois, l'espèce est surtout menacée par la destruction de son habitat (Ernst et al.,
1994).
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Graptemys pseudogeographica: Les êtres humains sont les principaux prédateurs des Graptemys
pseudogeographica adultes. Celles-ci se noient dans les filets maillants, servent de cibles aux
chasseurs et sont capturées par les pêcheurs à la ligne fixe. Dans le sud, principalement en
Louisiane, G. pseudogeographica est capturée par les collectionneurs et pour la consommation
humaine. La survie de cette espèce est surtout menacée par les campeurs qui détruisent les aires
de nidification et les nids, par les exploitations agricoles et, comme toutes les tortues aquatiques,
par la pollution des eaux qu'elle fréquente (Vogt, 1993). Au Missouri, le déclin des populations de
Graptemys pseudogeographica a sans doute diverses causes, dont la pollution de l'eau, la
construction de canaux dans les rivières, la destruction des aires de nidification adéquates,
l'envasement et la chasse illicite. A une époque, le commerce des animaux familiers a aussi réduit
certaines populations de tortues géographiques du Mississipi (Ernst et al., 1994). De plus, l'hiver
peut être mortel pour les tortues pseudogéographiques, spécialement par temps sec, car certaines
d'entre elles peuvent geler lorsque le niveau de l'eau baisse (Ernst et al., 1994). Les larves du
diptère Metoposarcophaga importans, qui ont dévoré 36 % des nouveau-nés dans 23 couvées
relevées au Wisconsin, menacent également Graptemys pseudogeographica (Ernst et al., 1994).
Graptemys ouachitensis: Au Wisconsin, les larves du diptère Metoposarcophaga importans dévoreraient les
embryons de Graptemys ouachitensis (Ernst et al., 1994).
Graptemys oculifera: Les êtres humains sont responsables de certaines formes de mutilation et de la
mortalité des adultes de cette espèce, particulièrement dans les eaux où circulent un grand nombre
de bateaux. Les pêcheurs tuent souvent les tortues qui mordent à leurs hameçons. De plus, la
modification des habitats et la détérioration de la qualité de l'eau ont des effets néfastes sur
l'espèce (Ernst et al., 1994).
Graptemys flavimaculata: Des centaines de tortues de cette espèce sont tuées tous les ans par des
chasseurs qui s'en servent comme cibles d'exercice. Les rejets d'effluents à forte teneur en tanin
dans les cours d'eau menacent aussi cette espèce (Ernst et al., 1994). L'origine du déclin de
Graptemys flavimaculata n'a pas été déterminée avec certitude, mais des perturbations de la
reproduction des populations seraient plausibles. Parmi les causes possibles de ces perturbations,
mentionnons les projets de lutte contre les inondations susceptibles d'avoir modifié ou éliminé des
flèches de sable où les femelles pondent leurs oeufs, des taux de prédation extrêmement élevés
dans les nids et la détérioration de la qualité de l'eau (Seigel et Brauman, 1995). Les inondations
qui peuvent être provoquées par la construction de canaux et la modification des cours d'eau ainsi
que par un ruissellement accru sont aussi nuisibles pour l'espèce (Seigel et Brauman, 1995).
Graptemys nigrinoda: L'être humain est le plus grand ennemi de cette tortue. Selon Lahanas (1982), à une
époque, les habitants de la région du delta collectionnaient et consommaient de grands nombres
d'oeufs de tortue de l'île Gravine et, même au début des années 1980, il existait encore un marché
pour les tortues adultes dans cette zone. Dans la région du delta de la rivière Alabama, les activités
récréatives se répercutent aussi sur la population. Les adultes se noient dans les filets maillants, les
nids sont détruits par les pique-niqueurs et les amateurs d'exploration. Lahanas a découvert deux
spécimens de G. nigrinoda dont la carapace avait été ouverte par les hélices de moteurs hors-bord
(Ernst et al., 1994).
3.Utilisation et commerce
3.1Utilisation au plan national
Les nouveau-nés des espèces de Graptemys constituent des animaux familiers d'une grande popularité. Bon
nombre d'entre eux sont capturés illicitement pour ce commerce (Lovich et McCoy, 1993). Deux
méthodes de capture de spécimens vivants de Graptemys consistent à employer des verveux non
appâtés munis de filets d'amenée ou des tramails dans lesquels les tortues pénètrent lorsqu'on
appuie sur un klaxon (?) (Vogt, 1980).
Graptemys flavimaculata: Cette espèce, qui est d'une beauté exceptionnelle, est l'une des plus prisées dans
le monde. Le prix d'une femelle adulte peut atteindre jusqu'à 100 $ US (Floyd, 1973).
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Graptemys barbouri: Graptemys barbouri est capturée dans son habitat pour le commerce des animaux
familiers et pour la consommation humaine (Ernst et al., 1994). En Floride, les gens qui prennent
les tortues pour leur consommation personnelle ne signalent pas leurs captures, de sorte que les
données sur le déclin des populations sont incomplètes (Enge, 1992). D'après Ernst et al. (1994),
les captures de ces tortues pour le commerce des animaux familiers sont excessives, et Newman
(1970) a observé trois personnes qui, en un seul après-midi, ont recueilli 50 Graptemys barbouri
dans la rivière Chipola, sur une section d'une longueur d'un mille (Ernst et al., 1994).
Graptemys pseudogeographica: Au Missouri, les populations de Graptemys pseudogeographica sont en
déclin. Entre autres, le commerce des animaux familiers a entraîné une baisse de certaines
populations de tortues géographiques du Mississipi (Ernst et al., 1994).
Graptemys nigrinoda: D'après Lahanas (1982), à une époque, les habitants de la région du delta de la rivière
Alabama collectionnaient et consommaient de grands nombres d'oeufs de Graptemys nigrinoda de
l'île Gravine et, même au début des années 1980, il existait encore un marché pour les tortues
adultes dans cette zone (Ernst et al., 1994).
Graptemys pulchra: Même si la tortue géographique d'Alabama n'est pas aussi colorée que d'autres espèces
de Graptemys, les nouveau-nés et les juvéniles sont populaires sur le marché des animaux familiers.
En outre, une partie des captures commerciales servent aux dissections dans les laboratoires de
physiologie (Lovich et McCoy, 1993).
3.2Commerce international licite
Le Tableau I fournit des statistiques récentes sur les exportations des Etats-Unis des tortues du genre
Graptemys (toutes les espèces combinées). Ces statistiques proviennent du système LEMIS du
Fish and Wildlife Service des Etats-Unis.
Tableau I Exportations de Graptemys de 1989 à 1993
Année
Nombre de tortues
exportées
Pays d'importation et nombre de tortues importées
1989
673
Belgique (100), France (450), République démocratique
d'Allemagne (2), Japon (55), Pays-Bas (66)
1990
4 573
Australie (13), Autriche (29), Canada (454), Danemark (5),
République démocratique d'Allemagne (416), République
fédérale d'Allemagne (1 975), Italie (10), Japon (1 651),
Espagne (20)
1991
8 695
Belgique (30), Îles Caïman (16), France (1 213), République
démocratique d'Allemagne (1 336), République fédérale
d'Allemagne (2 465), Italie (168), Japon (2 127), République
de Corée (1 060), Pays-Bas (103), Espagne (2), Suisse (135),
Royaume-Uni (40)
1992
20 378
Argentine (250), Belgique (10), Tchécoslovaquie (600),
Danemark (25), France (3 812), République démocratique
d'Allemagne (978), République fédérale d'Allemagne (9 710),
Hong Kong (183), Hongrie (15), Italie (1 057), Japon (2 223),
Mexique (30), Pays-Bas (791), Espagne (540), Suisse (134),
Royaume-Uni (10), destination inconnue (10)
1993
37 233
Argentine (12), Belgique (10), Tchécoslovaquie (650),
Danemark (45), France (2 187), République démocratique
d'Allemagne (514), République fédérale d'Allemagne (21 831),
Hongrie (450), Indonésie (51), Italie (1 823), Japon 5 213),
14
Mexique (40), Pays-Bas (3 794), Pérou (30), Singapour (70),
Espagne (26), Suisse (145), Royaume-Uni (142), destination
inconnue (200)
Précisons que les chiffres ci-dessus n'englobent que les exportations des Etats-Unis (excluant le commerce
international) et qu'ils sont susceptibles d'être incomplets pour les dernières années (car la saisie
des données sur les exportations dans le système LEMIS accuse généralement un retard de trois
ans).
Selon les exportateurs, les tortues Graptemys valaient 0,98 $ US chacune en 1989, 2,28 $ US chacune en
1990, 2,97 $ US chacune en 1991, 2,79 $ US chacune en 1992 et 2,52 $ US chacune en 1993.
Les renseignements suivants sur l'origine et la destination des expéditions des tortues Graptemys ont aussi
été tirés du système LEMIS:
Exportations de Graptemys
En 1989, les deux principaux exportateurs, le volume des exportations et les bureaux de sortie étaient: Tangi
Turtle Farm, 450, Nouvelle-Orléans et Pet Farm Inc., 124, Miami.
En 1990, les trois principaux exportateurs, le volume des exportations et les bureaux de sortie étaient:
International Wildlife, Inc., 1 933, Newark; Robert Gutherie, 1 138, Seattle et Concordia Turtle
Farm, 500, Chicago.
En 1991, les quatre principaux exportateurs, le volume des exportations et les bureaux de sortie étaient:
International Wildlife, Inc., 2 035, Newark; Robert Gutherie, 1 470, Chicago; Charles Sullivan Co.,
Inc., 1 111, Atlanta et South Florida Reptile Exchange, 510, Miami.
En 1992, les principaux exportateurs, le volume des exportations et les bureaux de sortie étaient: Concordia
Turtle Farm, 3 810, Chicago; International Wildlife, Inc., 3 796, Newark; Robert Gutherie, 3 194,
Chicago; King's Turtle Farm, 3 113, Chicago et Black River Turtle Farm, 2 000, Miami.
En 1993, les principaux exportateurs, le volume des exportations et les bureaux de sortie étaient: Concordia
Turtle Farm, 8 240, Chicago; Robert Gutherie, 6 746, Chicago, International Wildlife, Inc., 5 445,
Newark; King's Turtle Farm, 4 468, Chicago; Black River Turtle Farm, 2 884, Nouvelle-Orléans;
Green Acre Pets, 1 375, Chicago et Tangi Turtle Farm, 1 097, Nouvelle-Orléans.
En 1994, les principaux exportateurs, le volume des exportations et les bureaux de sortie étaient: King's
Turtle Farm, 12 002, Chicago; Concordia Turtle Farm, 8 820, Chicago; Robert Gutherie, 4 415,
Chicago; Reptile Mania, 3 339, Portland; Black River Turtle Farm, 2 700, Nouvelle-Orléans;
International Wildlife, Inc., 2 689, Newark; WM. A. Lemberger Company, Inc., 2 555, Chicago et
Green Acre Pets, 2 388, Chicago.
Importations de Graptemys
En 1989, les principaux importateurs, le volume des importations et les pays où les importateurs sont situés
étaient: Fantasia, 100, Belgique; La Ferme Exotique, 450, France; Creative Zoo, 24, Japon; Shoji
Naotsugo, 31, Japon; Intersekt, 66, Pays-Bas.
En 1990, les principaux importateurs, le volume des importations et les pays où les importateurs sont situés
étaient: Bauer, 29, Australie; Sean Nichols, 250, Canada; Tropical Fish, 200, Canada;
Import/Export Peter Hoch, 423, Allemagne; Insektenfarm, 747, Allemagne; Stolzenberg, 1 181,
Allemagne; Japan Pet Fish Trade, 500, Japon et Naotsugu Shoji, 1 138, Japon.
En 1991, les principaux importateurs, le volume des importations et les pays où les importateurs sont situés
étaient: Reptilen & Zoo Fachhandel, 87, Suisse; Aquarium Dietzenbach, 188, Allemagne; Hardt
Guenter, 714, Allemagne; Peter Hoch, 421, Allemagne; Schaudi Leonhard, 155, Allemagne;
Stolzengerg GMBH, 775, Allemagne; Aquarium Diezenbach, 126, Allemagne; Gunter Bildsein, 204,
15
Allemagne; Insektenfarm, 755, Allemagne; Tropic Zoo Center, 222, Allemagne; Aquarelite, 500,
France; Comptoir du poisson exotique, 500, France; Reba France, 127, France; Kobayashi
Shoji Co., 475, Japon; Naotsugu-Shoji, 1 470, Japon; Kyungbum & Company, 760, République
de Corée et Sejin Trading Company, 300, République de Corée.
En 1992, les principaux importateurs, le volume des importations et les pays où les importateurs sont situés
étaient: Daniel's Mar Acuario, 250, Argentine; Tropic Centrum, 600, Tchécoslovaquie; Exoterra,
225, Allemagne; Hardt Guenter, 195, Allemagne; Peter Hoch, 558, Allemagne; Aquarium
Dietzenbach, 1 391, Allemagne; Arnst Insect Farm, 1 346, Allemagne; Import/Export, 546,
Allemagne; Kemperman Gendrigen, 2 000, Allemagne; Tropic Centrum Pribram, 1 200, Allemagne;
Jakob Stolzenberg Werner, 1 000, Allemagne; Zoo Export, 500, Allemagne; Pajaros Arnaiz, 540,
Îles Canaries; Aquarelite, 1 500, France; Aubengali, 600, France; Herpetofauna, 950, France; Reba
France, 662, France; Traverso Loredana, 500, Italie; Hiroshi Takano, 1 239, Japon; Naotsugu Shoji,
754, Japon et M.B. Ruysbroek, 500, Pays-Bas.
En 1993, les principaux importateurs, le volume des importations et les pays où les importateurs sont situés
étaient: Tropic Centrum, 650, Tchécoslovaquie; Peter Hoch, 4 289, Allemagne; Aquarium Turtle
Farm, 740, Allemagne; Aquarium Dietzenbach, 10 207, Allemagne; Aquarium Fritz Mueller, 1 250,
Allemagne; Hardt Zoo Experts, 1 090, Allemagne; Stolzenberg, 2 770, Allemagne; Aubengali,
1 758, France; Fish House, 485, Italie; Fish House Milano, 634, Italie; Asada Choju Trading
Company, 744, Japon; Hiroshi Takano, 3 409, Japon; Handelsond Gerb de Boone, 870, Pays-Bas;
Kemperman Grendingen, 1 000, Pays-Bas et Wim Janssens, 914, Pays-Bas.
En 1994, les principaux importateurs, le volume des importations et les pays où les importateurs sont situés
étaient: Aquarium Fritz Mueller, 1 500, Allemagne; Aquarium Dietzenbach, 12 272, Allemagne;
Dieter Gaidzik, 2 525, Allemagne; Peter Koch, 7 788, Allemagne; Frank Mueller, 500, Allemagne;
Stolzenberg, 638, Allemagne; Zoofauna, 4 200, Allemagne; Aubengali, 728, France; Kemperman,
810, Grande-Bretagne; Aqualife, 1 100, Hongrie; Euraquarium Spa, 700, Italie; Fish House, 1 000,
Italie; Asada Choju Trading Company, 4 090, Japon; Hiroshi Takano; 1 752, Japon; Japan Pet Fish
Trade Company, 1 000, Japon; Shuji Yoshino, 4 115, Japon et Kemperman, 1 955, Pays-Bas.
3.3Commerce illicite
Graptemys oculifera: Selon Jones (1995), les captures illicites de Graptemys oculifera, qui sont sans doute
destinées au commerce des animaux familiers, seraient partiellement responsables du déclin des
populations de cette espèce. Depuis un certain nombre d'années, l'existence de ces prétendues
activités est signalée au Department of Wildlife, Fisheries, and Parks du Mississipi. Des rampes de
mise à l'eau se trouvent à proximité de toutes les localités touchées, et toutes les zones d'étude,
à l'exception de celle de Ratliff Ferry, le seul endroit où le nombre de tortues n'avait pas diminué,
sont relativement isolées. Les collectionneurs connaissant bien la région auraient pu capturer
d'importants nombres de G. oculifera en une période assez courte. Comme de nombreux
plaisanciers et pêcheurs fréquentent la région de Ratliff Ferry, les patrouilles y sont plus fréquentes
que dans les autres aires d'étude (Jones, 1995).
3.4Effets réels ou potentiels du commerce
Les statistiques sur les exportations de 1989 à 1993 révèlent que le commerce international des espèces
de Graptemys pour la consommation humaine et pour le marché des animaux familiers a augmenté
de façon marquée au cours des dernières années. Les petits des espèces de Graptemys jouissent
d'une grande popularité comme animaux familiers. Même si la majorité de ces tortues proviennent
vraisemblablement d'installations d'élevage, on ne peut chiffrer les prélèvements qu'effectuent les
exploitants dans les populations sauvages pour maintenir leur stock de géniteurs. Bon nombre de
tortues vendues sur le marché des animaux familiers proviennent de collections commerciales
illicites (Lovich et McCoy, 1993). Outre ces statistiques sur les exportations, très peu de données
existent au sujet des effets du commerce international sur les populations de Graptemys.
16
On sait toutefois que, comme c'est le cas pour la majorité des autres espèces de tortues, les Graptemys
tendent à occuper de petites aires qui se restreignent généralement à un seul réseau
hydrographique (Ernst et al., 1994). D'après les résultats d'une analyse préliminaire de la viabilité
des populations, à l'état adulte, les Graptemys étaient très sensibles aux changements et à l'état
juvénile, elles étaient modérément sensibles. L'étude, qui était axée sur la population de Graptemys
flavimaculata vivant le long de la rivière Pascagoula, dans le sud du Mississipi, a permis de
déterminer que la biologie de reproduction de cette espèce - faible fréquence de reproduction, taille
relativement petite des couvées et faible pourcentage de nids où les oeufs éclosent et les
nouveau-nés survivent - la rendait passablement vulnérable. L'analyse (qui reposait sur le modèle
de la viabilité des populations) a révélé que la population ne pourra survivre au taux élevé de
mortalité dans la coquille observé au cours des deux années de l'étude, à moins d'importantes (et
improbables) augmentations du taux de survie chez les adultes ou les juvéniles (Seigel et Brauman,
1995).
Compte tenu des paramètres biologiques des tortues et du nombre croissant de tortues exportées, les
prélèvements des spécimens sauvages de Graptemys destinés au commerce international auraient
des effets préjudiciables sur les populations: soit parce l'on excède pendant une période prolongée
le taux de capture qui pourrait être soutenu indéfiniment, soit parce qu'ils réduisent les populations
à une taille où leur survie risque d'être menacée par d'autres facteurs. Puisque dans de nombreux
cas, les caractéristiques morphologiques externes qui permettent d'établir une distinction entre les
diverses espèces de Graptemys sont à peine perceptibles, toutes les espèces de ce genre doivent
être reclassées à l'Annexe II. Il serait extrêmement difficile pour les non-initiés de différencier les
diverses espèces de Graptemys hors de leur milieu naturel.
3.5Elevage en captivité ou reproduction artificielle à des fins commerciales
La majorité des espèces de Graptemys se portent bien en captivité. Le régime alimentaire des spécimens qui
se nourrissent exclusivement de mollusques doit être remplacé par un mélange de farine d'os,
d'aliments pour truites et d'agar. Les spécimens en captivité se font la cour et s'accouplent
régulièrement et peuvent vivre pendant plus de quinze ans (McCoy et Lovich, 1993).
Graptemys geographica: Cette espèce est difficile à conserver en captivité, mais un spécimen adulte a vécu
pendant dix-huit ans et vingt-et-un jours au Brookfield Zoo.
Graptemys barbouri: D'après Pritchard (1993), l'entretien en captivité de Graptemys barbouri est simple, et
de nombreux spécimens ont vécu dans ces conditions pendant bon nombre d'années. Une tortue
géographique de Barbour a vécu pendant trente-et-un ans, huit mois et neuf jours au National Zoo
(Ernst et al., 1994).
Graptemys pseudogeographica: Cette espèce croît et se reproduit normalement en captivité lorsqu'elle est
conservée à des températures de 25 à 30 0C. Nourrie de saumon rouge en boîte, Graptemys
pseudogeographica se développe bien. Elle peut atteindre sa taille de reproduction et pondre des
oeufs qui écloseront avec un régime d'aliments pour truites Purina auquel on ajoute de la farine d'os,
des écailles d'huître, de l'huile de foie de morue et des vitamines multiples (Vogt, 1993).
4.Conservation et gestion
4.1Statut légal
4.1.1Au plan national
Graptemys oculifera: En raison principalement de la détérioration de son habitat et de la qualité de l'eau, en
décembre 1986, Graptemys oculifera a été classée parmi les espèces menacées
(threatened) en vertu de la Endangered Species Act des Etats-Unis.
Graptemys flavimaculata: En 1986, le U.S. Fish and Wildlife Service a classé Graptemys flavimaculata parmi
les espèces menacées (threatened) en vertu de la Endangered Species Act des Etats-Unis.
Réglementation dans les Etats
17
Un résumé de la réglementation visant les reptiles en vigueur dans les Etats est présenté ci-dessous. Les
données proviennent du document intitulé "A Guide to North American Herpetology:
1994-1995 Directory".
Graptemys geographica
Alabama: Il est interdit de prendre, de capturer et de tuer ou d'essayer de prendre, de capturer et de tuer
cette espèce. Cette interdiction s'étend également à la possession, à la vente, aux
propositions de vente et aux échanges pour tout objet possédant une valeur pécuniaire.
Arkansas: Toute capture de reptiles non considérés comme gibier à des fins commerciales est interdite.
Illinois: Il est interdit de prendre, de posséder, d'acheter, de vendre, de proposer d'acheter ou de vendre ou
de troquer les reptiles et les amphibiens de toute espèce ou leurs oeufs.
Indiana: Des permis de capture ne sont délivrés que pour des utilisations scientifiques.
Iowa: En Iowa, toutes les espèces d'amphibiens et de reptiles sont protégées, à l'exception de la couleuvre
rayée et du crotale des bois.
Kansas: Graptemys geographica est classée parmi les espèces menacées (threatened) au Kansas. Dans cet
Etat, il faut détenir un permis de chasse pour capturer toute espèce faunique. De plus, il est
interdit d'avoir en sa possession plus de cinq reptiles de toute espèce, sauf si ces derniers
servent d'appâts de pêche.
Kentucky: Il est interdit d'acheter, de vendre, de posséder, de reproduire, d'exposer, d'importer ou de
transporter toute espèce faunique (y compris les espèces de reptiles) sans l'obtention d'un
permis. De plus, un permis est nécessaire pour les captures.(?)
Louisiane: Graptemys geographica est classée parmi les espèces particulièrement préoccupantes (Species
of Special Concern). En Louisiane, toute personne achetant, faisant l'acquisition ou
manipulant de quelque façon que ce soit toute espèce de reptiles ou d'amphibiens indigènes
en vue de la revente, ou toute personne faisant l'expédition ou le transport de toute espèce
de reptiles indigènes à l'intérieur ou à l'extérieur de l'Etat doit posséder un permis de
grossiste/détaillant de reptiles.
Michigan: La réglementation prévoit une limite quotidienne de prises de deux tortues et une limite de
possession de six tortues, mais les captures sont permises toute l'année.
Minnesota: Tous les pêcheurs sportifs détenant un permis peuvent prendre, posséder, acheter, vendre et
transporter des tortues à des fins non commerciales. Dans l'Etat, seules les personnes
détenant un permis commercial (Commercial Turtle License) peuvent, sans limite aucune,
prendre, transporter, acheter et avoir en leur possession en vue de vendre des tortues non
transformées.
Missouri: Les captures sont interdites. Un habitant de l'Etat peut toutefois prendre jusqu'à cinq spécimens
vivants non considérés comme gibier pour son usage personnel ou pour mener des études
en captivité; dans ce cas, il est interdit de vendre ou de donner les spécimens.
New York: Dans cet Etat, aucune espèce de reptiles ne peut être capturée sans avoir obtenu d'un permis,
lequel n'est délivré qu'à des fins scientifiques, de reproduction ou d'exposition. Les tortues
dont la carapace mesure plus de 4 pouces de longueur peuvent être vendues.
Ohio: Les tortues peuvent être achetées ou vendues. Toutefois, à l'exception des tortues molles, des
chélydres serpentines et des tortues peintes de Midland, il est interdit de capturer toute
tortue sur les terres que la Wildlife Division possède, contrôle ou entretient.
18
Oklahoma: Graptemys geographica est classée parmi les espèces particulièrement préoccupantes (Species
of Special Concern). Toute capture est interdite. Les personnes désirant faire l'élevage,
reproduire, collectionner pour leur usage personnel ou à des fins commerciales ou posséder
des reptiles doivent détenir un permis approprié. Toute personne désirant faire l'expédition
ou le transport d'espèces fauniques à l'intérieur ou à l'extérieur de l'Etat doit faire une
demande d'autorisation.
Pennsylvanie: Il est interdit de prendre, de capturer ou de tuer toute espèce d'amphibiens ou de reptiles dans
le but de les vendre. Les personnes âgées de plus de 16 ans doivent détenir un permis de
pêche pour capturer des reptiles et des amphibiens. Une limite quotidienne de deux
captures et une limite de possession de deux spécimens doivent être respectées.
Tennessee: Aucune réglementation n'est en vigueur.
Virginie: Il est interdit de capturer et de posséder plus de cinq spécimens vivants de toute espèce de reptiles
indigènes ou acclimatés pour son usage personnel et non pas destinés à la vente.
Virginie de l'Ouest: Dans cet Etat, Graptemys geographica est classée parmi les espèces particulièrement
préoccupantes (Species of Special Concern). Seules les détenteurs d'un permis de pêche
délivré par l'Etat peuvent avoir en leur possession des reptiles et des amphibiens. La
réglementation ne prévoit aucun permis autorisant les captures commerciales.
Wisconsin: Pendant la saison de la pêche (du 16 juin au 30 avril), les tortues peuvent être capturées au
moyen de casiers ou de lignes et d'hameçons sauf dans les eaux limitrophes du Wisconsin
et du Minnesota et du Wisconsin et de l'Iowa. En outre, les personnes désirant capturer des
tortues doivent d'abord se conformer aux exigences en matière de permis, de construction
réglementaire des casiers et de transport de l'Etat ainsi qu'à la réglementation des Etats
avoisinants. Dans le fleuve Mississipi, les captures de tortues sont autorisées toute l'année.
Graptemys barbouri
Alabama: Il est interdit de prendre, de capturer et de tuer ou d'essayer de prendre, de capturer et de tuer
cette espèce. Cette interdiction s'étend également à la possession, à la vente, aux
propositions de vente et aux échanges pour tout objet possédant une valeur pécuniaire.
Floride: Dans cet Etat, Graptemys barbouri est classée parmi les espèces particulièrement préoccupantes
(Species of Special Concern). Il est interdit d'acheter, de vendre ou d'avoir en sa possession
en vue de vendre des tortues de cette espèce.
Georgie: Dans cet Etat, Graptemys barbouri est classée parmi les espèces menacées (threatened). Les prises
et la possession sont assujetties à l'obtention d'un permis.
Graptemys pulchra
Alabama: Il est interdit de prendre, de capturer et de tuer ou d'essayer de prendre, de capturer et de tuer
cette espèce. Cette interdiction s'étend également à la possession, à la vente, aux
propositions de vente et aux échanges pour tout objet possédant une valeur pécuniaire.
Georgie: Dans cet Etat, Graptemys pulchra est classée parmi les espèces rares. Les captures et la possession
de cette espèce sont assujetties à l'obtention d'un permis.
Graptemys ernsti
Alabama: Aucune réglementation n'est en vigueur.
Floride: Toute personne désirant faire une exposition publique de reptiles vivants ou posséder en vue de
vendre ou vendre des reptiles vivants doit obtenir un permis.
Graptemys gibbonsi
19
Louisiane: En Louisiane, toute personne achetant, faisant l'acquisition ou manipulant de quelque façon que
ce soit toute espèce de reptiles ou d'amphibiens indigènes en vue de la revente, ou toute
personne faisant l'expédition ou le transport de toute espèce de reptiles indigènes à
l'intérieur ou à l'extérieur de l'Etat doit posséder un permis de grossiste/détaillant de
reptiles.
Mississipi: L'Etat reconnaît que Graptemys gibbonsi doit faire l'objet d'un programme de gestion. Le
commerce de cette tortue est interdit à moins qu'il s'agisse de spécimens qui ont été
reproduits en captivité par une personne détenant un permis de reproduction en captivité.
Une personne détenant un permis de chasse approprié peut posséder pour son usage
personnel les espèces devant faire l'objet d'un programme de gestion. Les personnes
capturant Graptemys gibbonsi pour leur usage personnel sont assujetties à des limites de
prises de quatre spécimens pour toute espèce ou sous-espèce de reptiles. Les prises ne
doivent pas dépasser vingt reptiles au total.
Graptemys caglei
Texas: Aucune réglementation n'est en vigueur.
Graptemys pseudogeographica
Alabama: Aucune réglementation n'est en vigueur.
Arkansas: Toute capture de reptiles non considérés comme gibier à des fins commerciales est interdite.
Illinois: Il est interdit de prendre, de posséder, d'acheter, de vendre, de proposer d'acheter ou de vendre ou
de troquer les reptiles ou les amphibiens de toute espèce ou leurs oeufs.
Indiana: Des permis de capture ne sont délivrés que pour des utilisations scientifiques.
Iowa: En Iowa, toutes les espèces d'amphibiens et de reptiles sont protégées, à l'exception de la couleuvre
rayée et du crotale des bois.
Kansas: Graptemys pseudogeographica est classée parmi les espèces menacées (threatened) au Kansas.
Dans cet Etat, il faut détenir un permis de chasse pour capturer toute espèce faunique. De
plus, il est interdit d'avoir en sa possession plus de cinq reptiles de toute espèce, sauf si ces
derniers servent d'appâts de pêche.
Kentucky: Il est interdit d'acheter, de vendre, de posséder, de reproduire, d'exposer, d'importer ou de
transporter toute espèce faunique (y compris les espèces de reptiles) sans l'obtention d'un
permis. De plus, un permis est nécessaire pour les captures.(?)
Louisiane: Toute personne faisant la vente de reptiles indigènes en Louisiane doit détenir un permis de
collectionneur. Toute personne achetant, faisant l'acquisition ou manipulant de quelque
façon que ce soit toute espèce de reptiles ou d'amphibiens en vue de la revente, ou toute
personne faisant l'expédition ou le transport de toute espèce de reptiles indigènes à
l'intérieur ou à l'extérieur de l'Etat doit posséder un permis de grossiste/détaillant de
reptiles.
Minnesota: Tous les pêcheurs sportifs détenant un permis peuvent prendre, posséder, acheter, vendre et
transporter des tortues à des fins non commerciales. Dans l'Etat, seules les personnes
détenant un permis commercial (Commercial Turtle License) peuvent, sans limite aucune,
prendre, transporter, acheter et avoir en leur possession en vue de vendre des tortues non
transformées.
Mississipi: L'Etat reconnaît que Graptemys pseudogeographica doit faire l'objet d'un programme de gestion.
Le commerce de cette tortue est interdit à moins qu'il s'agisse de spécimens qui ont été
reproduits en captivité par une personne détenant un permis de reproduction en captivité.
20
Une personne détenant un permis de chasse approprié peut posséder pour son usage
personnel les espèces devant faire l'objet d'un programme de gestion. Les personnes
capturant Graptemys pseudogeographica pour leur usage personnel sont assujetties à des
limites de prises de quatre spécimens pour toute espèce ou sous-espèce de reptiles. Les
prises ne doivent pas dépasser 20 reptiles au total.
Missouri: Les captures sont interdites. Un habitant de l'Etat peut toutefois prendre jusqu'à cinq spécimens
vivants non considérés comme gibier pour son usage personnel ou pour mener des études
en captivité; dans ce cas, il est interdit de vendre ou de donner les spécimens.
Nebraska: Aucune réglementation n'est en vigueur.
Dakota du Nord: Il est interdit de prendre, de capturer, de tuer ou d'essayer de prendre, de capturer ou de
tuer cette espèce. Dans cet Etat, Graptemys pseudogeographica est inscrite sur la liste des
espèces improductives (Peripheral Species). Cette catégorie englobe les espèces indigènes
dont la taille de la population est petite ou inconnue et dont le potentiel de reproduction est
souvent extrêmement limité parce que les habitats ou le climat ne leur sont pas favorables.
Les personnes désirant capturer des tortues doivent détenir un permis ou un contrat
approprié. Aucune personne ne peut prendre ni capturer au moyen de casiers ou de lignes
à pêche et d'hameçons des tortues à des fins commerciales sans détenir un permis.
L'attribution des permis est laissée à la discrétion du Director of the Game and Fish
Department.
Ohio: Les tortues peuvent être achetées ou vendues. Toutefois, à l'exception des tortues molles, des
chélydres serpentines et des tortues peintes de Midland, il est interdit de capturer toute
tortue sur les terres que la Wildlife Division possède, contrôle ou entretient.
Oklahoma: La limite de capture quotidienne et la limite de possession sont de six reptiles. Les personnes
désirant faire l'élevage, reproduire, collectionner pour leur usage personnel ou à des fins
commerciales ou posséder des reptiles doivent détenir un permis approprié. Toute personne
désirant faire l'expédition ou le transport d'espèces fauniques à l'intérieur ou à l'extérieur
de l'Etat doit faire une demande d'autorisation.
Dakota du Sud: Les pêcheurs sportifs détenant un permis peuvent prendre des tortues du 1er janvier au
31 décembre au moyen d'une ligne et d'un hameçon, de sennes à cyprins réglementaires,
de gaffeaux, de harpons ou de casiers réglementaires. La limite de capture est de douze
tortues.
Tennessee: Aucune réglementation n'est en vigueur.
Texas: Aucune réglementation n'est en vigueur.
Wisconsin: Pendant la saison de la pêche (du 16 juin au 30 avril), les tortues peuvent être capturées au
moyen de casiers ou de lignes et d'hameçons sauf dans les eaux limitrophes du Wisconsin
et du Minnesota et du Wisconsin et de l'Iowa. En outre, les personnes désirant capturer des
tortues doivent d'abord se conformer aux exigences en matière de permis, de construction
réglementaire des casiers et de transport de l'Etat ainsi qu'à la réglementation des Etats
avoisinants. Dans le fleuve Mississipi, les captures de tortues sont autorisées toute l'année.
Graptemys ouachitensis
Alabama: Aucune réglementation n'est en vigueur.
Arkansas: Toute capture de reptiles non considérés comme gibier à des fins commerciales est interdite.
Illinois: Il est interdit de prendre, de posséder, d'acheter, de vendre, de proposer d'acheter ou de vendre ou
de troquer les reptiles ou les amphibiens de toute espèce ou leurs oeufs.
Indiana: Des permis de capture ne sont délivrés que pour des utilisations scientifiques.
21
Iowa: En Iowa, toutes les espèces d'amphibiens et de reptiles sont protégées, à l'exception de la couleuvre
rayée et du crotale des bois.
Kansas: Graptemys ouachitensis est classée parmi les espèces menacées (threatened) au Kansas. Dans cet
Etat, il faut détenir un permis de chasse pour capturer toute espèce faunique. De plus, il est
interdit d'avoir en sa possession plus de cinq reptiles de toute espèce, sauf si ces derniers
servent d'appâts de pêche.
Kentucky: Il est interdit d'acheter, de vendre, de posséder, de reproduire, d'exposer, d'importer ou de
transporter toute espèce faunique (y compris les espèces de reptiles) sans l'obtention d'un
permis. De plus, un permis est nécessaire pour les captures.(?)
Ohio: Les tortues peuvent être achetées ou vendues. Toutefois, à l'exception des tortues molles, des
chélydres serpentines et des tortues peintes de Midland, il est interdit de capturer toute
tortue sur les terres que la Wildlife Division possède, contrôle ou entretient.
Oklahoma: La limite de capture quotidienne et la limite de possession sont de six reptiles. Les personnes
désirant faire l'élevage, reproduire, collectionner pour leur usage personnel ou à des fins
commerciales ou posséder des reptiles doivent détenir un permis approprié. Toute personne
désirant faire l'expédition ou le transport d'espèces fauniques à l'intérieur ou à l'extérieur
de l'Etat doit faire une demande d'autorisation.
Louisiane: Toute personne faisant la vente de reptiles indigènes en Louisiane doit détenir un permis de
collectionneur. Toute personne achetant, faisant l'acquisition ou manipulant de quelque
façon que ce soit toute espèce de reptiles ou d'amphibiens en vue de la revente, ou toute
personne faisant l'expédition ou le transport de toute espèce de reptiles indigènes à
l'intérieur ou à l'extérieur de l'Etat doit posséder un permis de grossiste/détaillant de
reptiles.
Minnesota: Tous les pêcheurs sportifs détenant un permis peuvent prendre, posséder, acheter, vendre et
transporter des tortues à des fins non commerciales. Dans l'Etat, seules les personnes
détenant un permis commercial (Commercial Turtle License) peuvent, sans limite aucune,
prendre, transporter, acheter et avoir en leur possession en vue de vendre des tortues non
transformées.
Mississipi: L'Etat reconnaît que Graptemys ouachitensis doit faire l'objet d'un programme de gestion. Le
commerce de cette tortue est interdit à moins qu'il s'agisse de spécimens qui ont été
reproduits en captivité par une personne détenant un permis de reproduction en captivité.
Une personne détenant un permis de chasse approprié peut posséder pour son usage
personnel les espèces devant faire l'objet d'un programme de gestion. Les personnes
capturant Graptemys ouachitensis pour leur usage personnel sont assujetties à des limites
de prises de quatre spécimens pour toute espèce ou sous-espèce de reptiles. Les prises ne
doivent pas dépasser 20 reptiles au total.
Missouri: Les captures sont interdites. Un habitant de l'Etat peut toutefois prendre jusqu'à cinq spécimens
vivants non considérés comme gibier pour son usage personnel ou pour mener des études
en captivité; dans ce cas, il est interdit de vendre ou de donner les spécimens.
Tennessee: Aucune réglementation n'est en vigueur.
Texas: Aucune réglementation n'est en vigueur.
Wisconsin: Pendant la saison de la pêche (du 16 juin au 30 avril), les tortues peuvent être capturées au
moyen de casiers ou de lignes et d'hameçons sauf dans les eaux limitrophes du Wisconsin
et du Minnesota et du Wisconsin et de l'Iowa. En outre, les personnes désirant capturer des
tortues doivent d'abord se conformer aux exigences en matière de permis, de construction
réglementaire des casiers et de transport de l'Etat ainsi qu'à la réglementation des Etats
avoisinants. Dans le fleuve Mississipi, les captures de tortues sont autorisées toute l'année.
22
Graptemys versa
Texas: Aucune réglementation n'est en vigueur.
Graptemys oculifera
Louisiane: Graptemys oculifera est classée parmi les espèces particulièrement préoccupantes (Species of
Special Concern). En Louisiane, toute personne achetant, faisant l'acquisition ou
manipulant de quelque façon que ce soit toute espèce de reptiles ou d'amphibiens indigènes
en vue de la revente, ou toute personne faisant l'expédition ou le transport de toute espèce
de reptiles indigènes à l'intérieur ou à l'extérieur de l'Etat doit posséder un permis de
grossiste/détaillant de reptiles.
Mississipi: Graptemys oculifera est classée parmi les espèces en danger de disparition (endangered). Dans
cet Etat, il est interdit d'avoir en sa possession des espèces menacées de disparition sans
l'obtention de permis spéciaux délivrés par le Department of Wildlife, Fisheries and Parks.
Graptemys flavimaculata
Mississipi: Graptemys flavimaculata est classée parmi les espèces en danger de disparition (endangered).
Dans cet Etat, il est interdit d'avoir en sa possession des espèces menacées de disparition
sans l'obtention de permis spéciaux délivrés par le Department of Wildlife, Fisheries and
Parks.
Graptemys nigrinoda
Alabama: Aucune réglementation n'est en vigueur.
Mississipi: Graptemys nigrinoda est classée parmi les espèces en danger de disparition (endangered). Dans
cet Etat, il est interdit d'avoir en sa possession des espèces menacées de disparition sans
l'obtention de permis spéciaux délivrés par le Department of Wildlife, Fisheries and Parks.
4.1.2Au plan international
Aucune mesure n'est prévue au plan international.
4.2Gestion des espèces
4.2.1Surveillance continue des populations
Aucune étude n'est en cours. Cependant, la proposition fait état des résultats de plusieurs études sur les
populations qui ont été réalisées au cours des quinze dernières années.
4.2.2Conservation de l'habitat
Les habitats des tortues du genre Graptemys ne sont pas actuellement protégés. Bien que dans de nombreux
Etats, les cours d'eau soient protégés, les mesures en vigueur ne visent pas spécifiquement
les habitats des tortues.
4.2.3Mesures de gestion
Exception faite des restrictions imposées sur le nombre de captures dans certains Etats, qui sont présentées
à la section 4.1.1, aucune mesure de gestion des populations sauvages de Graptemys n'a
été signalée.
4.3Mesures de contrôle
4.3.1Commerce international
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Aucune mesure de contrôle n'est actuellement prévue.
4.3.2Mesures internes
A l'exception de la réglementation en vigueur dans les Etats qui est résumée ci-dessus, aucune autre mesure
n'est prévue.
5.Information sur les espèces semblables
Trachemys scripta elegans ressemble à Graptemys caglei et à Graptemys versa, mais sa carène est basse
et son plastron comporte des taches noires (Ernst et al., 1994).
Différences morphologiques entre les espèces de Graptemys:
Graptemys geographica: Toutes les autres espèces de Graptemys possèdent des carènes bien développées
garnies de pointes hautes. Chez G. pseudogeographica kohnii, une marque sus-orbitaire en forme de
croissant sépare les rayures du cou et l'orbite. G. p. pseudogeographica est caractérisée par une courte
marque sus-orbitaire. G. ouachitensis se distingue par de larges marques sus-orbitaires et de grosses
taches blanches de chaque côté de la face, l'une située juste au-dessus de l'orbite et l'autre sur la
mâchoire inférieure (Ernst et al., 1994).
Graptemys barbouri: Graptemys ernsti, G. gibbonsi et G. pulchra sont dépourvues de barres transversales
ou courbées sous le menton de même que de la marque en forme de coeur ou de Y sur la face dorsale
de la tête. De plus, chez G. ernsti, les taches sus-orbitaires et interorbitaires ne se rejoignent pas sur la
tête (Ernst et al., 1994).
Graptemys pulchra: Graptemys nigrinoda est caractérisée par une tête étroite et des nodules partant des
écailles vertébrales. G. geographica n'a pas le masque distinctif de G. pulchra. La tache interorbitaire
de G. ernsti n'est pas reliée aux deux taches sus-orbitaires. G. gibbonsi possède une seule barre large
mouchetée de jaune sur chacune des marginales, et G. barbouri, une marque interorbitaire étroite dont
l'extrémité antérieure se termine en pointe, une barre transversale ou courbée sous le menton et, chez
les petits spécimens, une bosse saillante sur chacune des écailles pleurales antérieures.
Graptemys ernsti: G. pulchra et G. gibbonsi possèdent une tache interorbitaire reliée aux taches
sus-orbitaires latérales. Graptemys barbouri est caractérisée par une marque étroite interorbitaire dont
l'extrémité antérieure se termine en pointe, une barre transversale ou courbée sous le menton et, chez
les petits spécimens, une bosse saillante sur chacune des écailles pleurales antérieures (Ernst et al.,
1994).
Graptemys gibbonsi: Graptemys flavimaculata et G. oculifera ont la tête étroite et des mouchetures jaunes
plus étendues et G. pseudogeographica kohnii est caractérisée par une marque jaune en forme de
croissant derrière chacun des yeux. G. barbouri, une espèce similaire à tête large, se distingue par une
barre transversale ou courbée sous le menton et une étroite bande remplace la grosse tache entre les
yeux (Ernst et al., 1994).
Graptemys caglei: Graptemys versa, G. pseudogeographica kohnii et G. ouachitensis possèdent toutes une
bande jaune longitudinale sur la symphyse de la mâchoire inférieure au lieu d'une bande crème
transversale, et elles sont dépourvues du V caractéristique de la face dorsale de la tête de Graptemys
caglei (Ernst et al., 1994).
Graptemys pseudogeographica: Graptemys ouachitensis peut porter une tache pâle de chaque côté de la
face, l'une située juste sous l'oeil et l'autre sur la mâchoire inférieure. G. geographica est caractérisée
par une carène basse dépourvue de pointes et une tête relativement large. G. gibbonsi possède une large
bande pâle entre les orbites (Ernst et al., 1994).
Graptemys ouachitensis: Chez Graptemys pseudogeographica kohnii, une bande sus-orbitaire courbée
sépare les rayures du cou et l'oeil, l'iris est blanc et les femelles ont une grosse tête. Chez
G. p. pseudogeographica, une marque sus-orbitaire petite, quoique variable, est en fait le prolongement
24
étroit inférieur d'une rayure de la partie supérieure du cou, et de quatre à sept rayures du cou atteignent
l'oeil. Graptemys versa se distingue par une carène basse et une marque en forme de J généralement
pâle qui se prolonge derrière l'oeil. La carène basse de Graptemys geographica est pratiquement
dépourvue de pointes, une simple tache remplace la marque derrière l'oeil et sa tête est relativement
large (Ernst et al., 1994).
Graptemys versa: La marque en forme de croissant derrière les yeux de Graptemys pseudogeographica
kohnii sépare les rayures du cou et l'oeil. Graptemys ouachitensis et G. p. pseudogeographica sont de
plus grande taille et sont dépourvues de marque horizontale ou en forme de J derrière les yeux. Chez
Graptemys caglei, la mâchoire inférieure comporte une bande transversale de couleur crème (Ernst et al.,
1994).
Graptemys oculifera: Graptemys flavimaculata possède une peau vert olive, un plastron crème pâle, une
marque sus-orbitaire qui est reliée aux rayures longitudinales de la face dorsale du cou ainsi qu'une
grande tache jaune sur chaque écaille pleurale. Graptemys nigrinoda se distingue par de gros nodules
à l'extrémité de chacune des écailles vertébrales, des marques sus-orbitaires qui se rejoignent sur le dos
pour former un Y et, sur le cou, quatre rayures jaunes qui se prolongent à l'intérieur de l'orbite.
G. pulchra, G. ernsti et G. gibbonsi ont la tête plus large et une bande longitudinale pâle sur le menton.
De plus, Graptemys pulchra présente d'étroites bandes jaunes sur chaque marginale (Ernst et al., 1994).
Graptemys flavimaculata: Chez Graptemys oculifera, la marque sus-orbitaire est habituellement séparée des
rayures longitudinales dorsales, la peau est noire, le plastron jaune et chacune des écailles pleurales
porte un grand cercle jaune ou orange. Graptemys nigrinoda se distingue par de gros nodules noirs à
l'extrémité des écailles vertébrales, des marques sus-orbitaires qui se rejoignent sur le dos pour former
un Y, une peau noire, un plastron jaune et d'étroits demi-cercles ou cercles jaunes ou orange sur chaque
écaille pleurale. Graptemys pulchra, G. ernsti et G. gibbonsi ont la tête plus large et une bande
longitudinale pâle sur le menton. De plus, chez G. pulchra, les marques jaunes sont plus étroites sur les
marginales (Ernst et al., 1994).
Graptemys nigrinoda: Chez Graptemys oculifera, la marque sus-orbitaire est généralement séparée de la large
rayure longitudinale du dos; la bordure latérale de la carapace est légèrement dentelée et des pointes
comprimées latéralement garnissent les écailles vertébrales. Graptemys flavimaculata a la peau olive, la
bordure latérale de sa carapace est légèrement dentelée, des pointes comprimées latéralement
garnissent les écailles vertébrales, une grosse tache jaune se trouve sur le bord de chaque écaille pleurale
et le plastron est crème. Graptemys pulchra possède une grosse tête et une bande pâle longitudinale sur
le menton. G. ernsti et G. gibbonsi ont aussi une grosse tête et une bande pâle longitudinale sur le
menton et elles portent des marques jaunes relativement larges sur les marginales (Ernst et al., 1994).
6.Autres commentaires
Les neuf espèces de Graptemys que nous proposons de reclasser à l'Annexe II en vertu des dispositions de
l'Article II 2(a) répondent aux critères de classement à l'Annexe II en vertu de l'Annexe 2a de la
Résolution Conf. 9.24, car on peut conclure que les captures de spécimens sauvages pour le commerce
international peuvent avoir des effets préjudiciables sur les espèces, réduisant leurs populations à un
point tel que leur survie serait menacée par d'autres facteurs. Les trois autres espèces que nous
proposons de reclasser à l'Annexe II en vertu des dispositions de l'Article II 2(b) répondent aux critères
de l'Annexe 2b de la Résolution Conf. 9.24, car ce reclassement est nécessaire afin d'exercer un
contrôle efficace sur leur commerce. Pour ces trois espèces, seules seront retenues les données relatives
à l'exportation recueillies par l'Autorité scientifique qui portent sur les répercussions potentielles de leur
commerce sur l'une ou l'autre des neuf espèces inscrites en vertu de l'article II 2(a).
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