COMPTE-RENDU DE LA REUNION

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COMPTE-RENDU DE LA REUNION
COMPTE-RENDU DE LA REUNION
DE LA SOUS-COMMISSION «TECHNIQUE»
DE LA CLI DE GRAVELINES
DU 27 OCTOBRE 2004
Participaient à la réunion :
M. DAIRIN
M. DEMET
M. BLANCHARD
Mme MARTINACHE
M. BONDUELLE
M. MUYS
M. LHOMME
M. GILLIOT
M. SENAME
M. FOURNIER
M. CAZIER
M. BEAUGARD
M. JACQUES
M. DAMIEN
M. JOUEN
M. CATRIX
M. KUSZ
Mme LEBREUX
M. GODIN
M. DUBUIS
M. LHEUREUX
: Président de la Commission « Technique »
: Mairie de Dunkerque
: Maire délégué de Mardyck
: Mairie d’Audruicq
: Mairie d’Armbouts-Cappel
: MNLE Nord – Pas-de-Calais
: Association « Stop poussières »
: Association « Force Faune Flore »
: ADELFA
: ADELFA
: CCM – ULCO
: OPAL’AIR
: SDIS du Nord
: Médecin du Travail CNPE
: EDF – CNPE
: EDF – CNPE
: EDF – CNPE
: EDF – CNPE
: DRIRE – DSNR
: Secrétariat de la CLI
: Secrétariat de la CLI
Excusés.
Mlle GUIGNARD
M. BOUCHERY
M. DECOOL
M. DEMOL
Mme DENISE
: Mairie de Gravelines
: Elu environnement – Mairie de Gravelines
: Député du Nord – Maire – Conseiller Général
: Département du Pas-de-Calais
: Conseillère Générale du Canton de Bergues
- o0o Monsieur DAIRIN accueille les participants. En raison du retard de Monsieur JOUEN
retenu par une réunion avec une délégation japonaise, il propose de commencer l'ordre du
jour par le point sur le colmatage des filtres de puisard des bâtiments réacteurs du CNPE.
-1- Colmatage des filtres de puisard des bâtiments réacteurs.
Monsieur GODIN rappelle que le problème potentiel révélé sur les filtres des puisards
des bâtiments réacteurs est un incident générique déclaré à l'échelon national ; il a d'abord
été classé en niveau 1 puis reclassé en niveau 2. Il touche l'ensemble du parc nucléaire
français.
1
C'est un incident qui ne s’est jamais produit sur les REP mais qui a été étudié et
déclaré comme potentiel.
Monsieur CATRIX rappelle qu'en cas de brèche avec fuite radioactive dans un
bâtiment réacteur, il y a dans le bâtiment réacteur des puisards équipés de filtres qui
permettent de récupérer l'eau qui s'écoule dans le fond du bâtiment réacteur. L’eau
récupérée est recyclée pour être réinjectée dans les systèmes de refroidissement et
d’arrosage. La crainte est que les filtres ne soient colmatés par des débris et empêchent
ainsi de récupérer l’eau stockée dans le fond du bâtiment réacteur.
EDF a lancé un programme d'études pour palier cet événement potentiel.
Début septembre 2004 :

Lancement des commandes :
 Etudes.
 Essais de qualification.
 Approvisionnement pour une tranche.
Fin novembre 2004 :


Résultats des essais de qualification.
Confirmation des candidatures.
Décembre 2004 :

Groupe Permanent "Puisards" constitué.
Les exigences :
 Solution modulaire.
 Solution entièrement passive.
 Séparation des voies.
Principes des deux solutions
Augmenter la surface de filtration par une géométrie judicieuse des éléments filtrants.
 Surface filtrante d’origine : 20 m2 par voie environ.
 Surface filtrante avec la nouvelle technologie : entre 500 et 1200 m2.
 L’élément de base : le module filtrant.
 Les modules sont reliés entre eux pour former une ligne de filtration.
 Chaque ligne chemine dans la zone annulaire du BR, entre la jupe et le fût
(en respectant une garde minimale pour la circulation des personnes).
 Chaque ligne est reliée aux puisards RIS et EAS de la même voie (donc 2
lignes en fond de BR).
 Aucune soudure sur site, tous les éléments sont montables – démontables
par des liaisons boulonnées.
2 Fabricants sélectionnés avec des solutions techniques un peu différentes.
2
MITSUBISHI


Élément filtrant : Des ailettes.
Raccordement aux puisards par une canalisation qui entoure la tuyauterie
d’aspiration.
FRAMATOME
 Élément filtrant : Des poches empilées en cassettes.
 Raccordement aux puisards par une cage (du même type que les cages
actuelles).
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Mise en œuvre.
La mise en œuvre de ces dispositifs sera échelonnée sur les différents réacteurs lors
des phases d'arrêt de visites partielles.
Des premiers essais devraient se faire sur le bâtiment réacteur N°4 du CNPE lors de
l'arrêt prévu en 2005.
DISCUSSION
Monsieur GODIN précise que suite à l'instruction du dossier par l'Autorité de Sûreté
Nucléaire (ASN), EDF a engagé des actions immédiates, palliatives, dans l'attente de la mise
en œuvre des nouvelles technologies citées précédemment.
Ces dispositions transitoires visent à ouvrir les portes des filtres.
Un Groupe Permanent d'experts va se réunir le 22 décembre 2004 avec pour mission
d'acter les éléments présentés sur les études en cours et les solutions techniques
envisagées.
L'objectif est bien d'augmenter de manière importante la surface de filtration de ces
puisards avec une mise en œuvre, après validation des appels d'offres, dès 2005.
A terme ces modifications des filtres devront être appliquées à l'ensemble du parc
nucléaire.
Les premiers éléments de discussion au sein de l'ASN semblent indiquer que le choix
technique de l'augmentation de la surface filtrante est pertinent même si d'autres éléments
sont encore à analyser.
A une remarque de Monsieur MUYS sur l'expérimentation des équipements
proposés, Monsieur JOUEN précise qu'au travers de l'appel d'offres international, la
meilleure technologie possible a été recherchée.
Cette solution est déjà installée et utilisée sur d'autres réacteurs à eau bouillante.
C'est une technologie simple et efficace, mais dont la mise en place est complexe en
raison de l’exiguïté de la zone où elle doit être installée.
Monsieur SENAME s'interroge un peu sur les délais : une échéance à 2007 pour les
tranches 5 et 6 du CNPE, cela paraît un peu long.
Monsieur CATRIX précise que toutes les tranches du CNPE sont concernées. Sans
attendre la mise en place de ces nouvelles solutions, le CNPE a mis en place les solutions
transitoires citées.
La mise en œuvre définitive des nouvelles technologies est un peu longue, mais ce
sont des modifications importantes, lourdes à installer, et qui dépendent aussi des capacités
de disponibilité des fournisseurs.
Il est rappelé que ce cas de figure de risque de colmatage des filtres n'apparaît qu'en
situation accidentelle exceptionnelle. Les modifications prévues auraient pu être
programmées à l'occasion des visites décennales, mais, en accord avec l'ASN, EDF a choisi
d'aller plus vite, d'engager des dispositions transitoires immédiatement et d'engager dès
2005 la mise en place des nouvelles solutions techniques.
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-2- Ies évacuations du bâtiment réacteur N°6.
Monsieur DAIRIN souligne que récemment le bâtiment réacteur N°6, à l'arrêt pour
changement de combustible, a connu plusieurs évacuations du personnel. Ce sont des
évènements qui concernent les travailleurs, mais sans conséquence sur l’environnement et
les populations.
La presse s’en est fait l’écho et tant le CNPE que la DRIRE doivent encore
communiquer sur ce thème. L’Autorité de Sûreté Nucléaire a fait un communiqué qui est joint
au dossier de séance avec le tableau récapitulatif des évènements et incidents "sûreté".
Même s'il ne s'agit que d'incidents sans conséquence sur l'environnement et les
populations et même si les doses reçues par les travailleurs restent très en dessous des
valeurs réglementaires, la multiplicité de ces incidents sur une courte période inquiète et il
est nécessaire d'apporter des réponses.
Monsieur CATRIX propose, avant de décrire les évènements eux-mêmes, de revenir
sur quelques principes fondamentaux des mesures de protection prises lors des arrêts de
tranches.
Les unités de mesure utilisées quotidiennement sont le Becquerel = la radioactivité
d'un élément, d'une matière et le Sievert ou mSv (milli Sievert) = évalue l'effet des
rayonnements sur l'homme.
On distingue l'irradiation, ou l'exposition externe et interne.
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L'échelle des expositions.
Le docteur DAMIEN précise qu'une radio thoracique conduit à 0,7mSv et non 0,03
comme indiqué et une radio dentaire 0,3 mSv.
Les précautions prises pour protéger le personnel.

La surveillance des intervenants.
Un suivi continu de l’exposition externe permet de contrôler le respect des seuils
réglementaires :
6
-
un film individuel porté lors de chaque intervention. Le dépouillement est assuré
mensuellement ou sur événement notable.
Un dosimètre portatif pour chaque intervention qui comptabilise la dose intégrée.
Un contrôle à chaque sortie de zone pour contrôler l’absence de contamination :
- trois portiques complémentaires de détection : avant déshabillage, après
déshabillage et avant sortie du CNPE.
Un contrôle global (anthropogammamétrie) :
- périodique : deux par an pour les intervenants EDF et à chaque période
d’intervention pour les prestataires à l'entrée et à la sortie du site.
- Sur événement notable : contrôle des intervenants concernés.

La surveillance des bâtiments et des chantiers.
Deux types de surveillance des bâtiments et chantiers :
-
des chaînes de mesure permanentes de l’activité dans les bâtiments ou sur leurs
circuits de ventilation ;
des balises mobiles sont ajoutées lors de chantiers à risques d’irradiation interne
ou externe. Ces balises peuvent mesurer un rayonnement ou un risque de
contamination et sont installées au plus près des intervenants.
Des mesures de prévention ou de protection en cas d’alerte :
-
-
l’évacuation des intervenants est déclenchée (automatiquement ou manuellement);
si l’événement génère des risques pour les intervenants ceux-ci subissent
un contrôle global supplémentaire (anthropogammamétrie) ;
des mesures de protection sont prises pour prévenir tout rejet (déclenchement des
ventilations …) ;
des contrôles sont réalisés pour analyser la situation et garantir l’absence de
risques avant la reprise des chantiers.

Les évacuations lors de l'arrêt du réacteur N°6.
Le 12 octobre à 17h00, une chaîne de mesure du bâtiment réacteur passe en alarme
et conduit automatiquement au déclenchement de la ventilation.
Cette alarme n’est pas immédiatement détectée par les opérateurs ce qui conduit à la
non-évacuation immédiate du bâtiment réacteur.
L’arrêt de la ventilation conduit à la non évacuation de l’air potentiellement contaminé
lors des ouvertures de circuits. Des poches d’air faiblement contaminées se créées dans le
bâtiment.
Le 12 octobre à 22h00, le déclenchement de la ventilation et le passage en alarme de
la chaîne de mesure sont détectés.
L’évacuation du bâtiment réacteur est immédiatement déclenchée.
Toutes les personnes (144) qui sont passées dans le bâtiment réacteur entre 17h00 et
22h00 sont informées et invitées à un contrôle anthropogammamétrique de précaution.
Suite à cette évacuation, la ventilation est remise en route pour brasser l'air et
éliminer toute trace de contamination ; des contrôles in situ sont effectués sur le chantier.
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Les travaux sont repris le 13 octobre à 24h00.
Le 14 octobre, des poches d’air faiblement contaminées créées dans le bâtiment
réacteur lors de l’événement du 12 octobre, conduisent à 3 nouvelles évacuations (44
personnes). Les procédures de prévention et de protection sont rigoureusement appliquées.
Il est précisé que cet événement a montré un défaut ponctuel de non-prise en compte
d'une alarme en salle de commande, mais cela ne remet pas en cause la qualité et la
qualification des opérateurs qui, tous les jours, démontrent leurs compétences.
Monsieur JOUEN précise, sur la détection des alarmes, que lors de l'incident, une
des chaînes de mesures de l'activité dans le bâtiment a détecté un dépassement de seuil ;
automatiquement la ventilation se déclenche et en même temps une alarme s'allume en salle
de contrôle pour alerter l'opérateur. Le circuit de ventilation s'étant déclenché, l'alarme s'est
mise en disparition et a été probablement acquittée par l'opérateur, qui pensait que la
procédure normale de ventilation était en route. Or la ventilation n'a pas fonctionné de 17h00
à 22h00.
Donc ce n'est pas une alarme qui a sonné pendant 1/4 d'heure sans être perçue mais
bien, sur un laps de temps très court, une alarme sonore et visuelle (clignotement rapide)
pendant moins d'une minute puis une alarme en disparition (clignotement lent) acquittée par
un opérateur pensant le problème résolu.
Cette erreur est en cours d'analyse pour comprendre et apporter les modifications
nécessaires dans les matériels et procédures.
Monsieur CATRIX précise que le dispositif présente d'autres lignes de défense et tout
au long de cet incident les autres lignes n'ont pas été sollicitées puisque les niveaux de
contamination restaient très faibles.
Si la situation s'était dégradée, les autres éléments de surveillance et de défense se
seraient déclenchés.

Les intervenants concernés.
Il est rappelé que le seuil réglementaire pour les intervenants est 20mSv/an.
Le nombre d’intervenants concernés par ces 4 événements :
-
144 pour la période de 17h à 22h le 12 octobre.
44 au total pour les 3 évacuations du 14 octobre.
La dose intégrée par chacun des intervenants reste inférieure au seuil de
déclenchement d’un suivi médical (1% du seuil réglementaire de 20 mSv/an).
- 123 personnes ont montré des doses intégrées inférieures à 0,03% du seuil
réglementaire (seuil de détection des appareils).
- 62 personnes des doses intégrées inférieures à 0,1% du seuil réglementaire.
- 3 personnes des doses intégrées inférieures à 0,3% du seuil réglementaire.
23 intervenants non concernés par ces périodes d’évacuation ont souhaité réaliser une
anthropogammamétrie de contrôle. Pour chacun de ceux-ci, il est confirmé une dose
intégrée inférieure à 0,03% du seuil réglementaire.
Il est rappelé que le mSv évalue la dose intégrée reçue ; il détermine le préjudice
biologique perçu à la fois qualitativement et quantativement.
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DISCUSSION
A une remarque de Monsieur SENAME sur l'effacement de l'alarme après la mise en
route de la ventilation, il est précisé que l'analyse est en cours. Il y a eu déclaration d'incident
auprès de l'ASN, l'analyse et la proposition de mesures correctives doivent être transmises à
l'ASN dans les deux mois.
Il est précisé que les évènements sont enregistrés minute par minute ce qui permet
une analyse pointue de ce qui a pu se passer et des erreurs ou dérives qui ont pu se
produire.
A une remarque de Monsieur FOURNIER sur la persistance de poches d'air
contaminées malgré la ventilation après l'incident du 12 octobre, il est précisé que l'analyse
semble indiquer que le renouvellement d'air mis en œuvre n'a probablement pas été
suffisant pour éliminer toutes les poches d'air qui pouvaient présenter des traces de
contamination et les contrôles n'ont pas révélé de niveaux au-delà des seuils réglementaires.
Monsieur CATRIX précise que bien évidemment, si une quelconque trace de
contamination avait été révélée, la reprise du chantier n'aurait pas été permise et si la
contamination avait été plus importante d'autres dispositifs se seraient mis en activité pour
nous alerter.
A une remarque sur la nature des radioéléments présents, il est précisé que lors de
l'incident l'opération de déchargement des combustibles était terminée, il n'y avait donc plus
aucun combustible dans le bâtiment réacteur, on parle donc de gaz rares comme de l'iode
qui ont pu persister dans le bâtiment.
Quand, le 14 au matin, les traces de contamination ont été détectées, l'évacuation a
été immédiatement déclenchée et le bâtiment ventilé plus longuement jusqu'à disparition de
toute trace.
Monsieur KUSZ précise qu'il faut bien comprendre qu'il s'agit de poches ponctuelles
d'air contaminé qui n'ont pas été détectées tout de suite ; quand elles sont passées devant
une balise de chantier, elles ont alors déclenché à nouveau l'alarme. Ce phénomène de
poches semble indiquer une mauvaise ventilation ou une durée non suffisante.
Madame MARTINACHE souligne la nécessité de disposer de balises mobiles.
Monsieur DAIRIN note que l'on sait qu'il n'y a pas eu danger mais sur le principe de la
multiplicité des incidents, il faut apporter une explication et une correction.
Monsieur CATRIX précise que le souci permanent du CNPE est de faire en sorte que
les agents prennent le minimum de dosimétrie. Cet événement révèle un écart, on n'a pas
réussi, dans cette situation, à être à des niveaux aussi bas que possible pour notre
personnel mais l'on reste éloigné des seuils réglementaires.
Monsieur SENAME souligne que cette multiplicité d'incidents est quand même
révélateur d'une défaillance matérielle, humaine (même si personne n’est à mettre en cause)
et tout ceci tend à laisser croire à un relâchement au niveau de la sûreté et de la bonne
application des procédures.
Monsieur JOUEN précise que lors de la deuxième visite décennale sur les tranches 1
à 4, le CNPE a réalisé un dossier important sur les modifications à apporter sur les alarmes
en arrêt de tranche, avec l'objectif de bien attirer l'attention des opérateurs sur les alarmes
importantes lors des phases d'arrêt.
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Monsieur DAIRIN souhaite que l'on puisse revenir sur ce sujet lors d'une prochaine
réunion, après analyse, retour d'expérience et avis et conclusions de l'ASN.
Monsieur MUYS souhaite que l'on puisse aussi entendre l'analyse du CHSCT du
CNPE sur ces incidents. Il propose que l'on ait connaissance des pourcentages d'incidents
lors des arrêts, redémarrages de tranche… et les personnels les plus souvent impliqués
dans les incidents (agents EDF, prestataires).
Monsieur JOUEN propose que l'on aborde les résultats de radioprotection, cet
incident ne doit pas faire oublier qu'entre 2003 et 2004, la dosimétrie globale perçue par les
travailleurs a diminué de l'ordre de 30%.
-2- Présentation du nouveau barrage flottant protégeant le canal d'amené
du CNPE dans l'avant Port Ouest.
Monsieur DAIRIN rappelle que cette question avait été présentée lors de précédentes
réunions, notamment après le naufrage de l’ERIKA puis du TRICOLOR. S’il existe déjà des
dispositifs (masques écrémeurs) pour faire face à une marée noire menaçant de colmater les
filtres à la prise d’eau de refroidissement, ceux-ci ont été estimés insuffisants, en particulier
en cas d’incident dans le voisinage proche (Avant-Port Ouest). Le CNPE a donc engagé une
étude sur des moyens supplémentaires, étude qui a donné lieu à la mise en place du
barrage flottant. Les délais sont tenus puisque le CNPE s’était engagé à une mise en place
en 2004.
Monsieur CATRIX souligne que des masques écrémeurs sont situés justes à l'entrée
du canal d'amené du CNPE ; ils plongent jusqu'à 1 mètre sous les plus basses eaux et ont
été, dès leur conception, prévus pour faire office de barrage à des pollutions par des
hydrocarbures.
Ces masques écrémeurs ont une efficacité qui est liée au débit d'eau. Le CNPE
pompe jusqu'à 250 m3/sec et les masques restent efficaces jusqu'à 70m3/sec, valeur que
l'on peut atteindre quand on diminue l'activité du CNPE (équivaut au débit lors de 3 tranches
à l'arrêt et 3 en mi-charge).
Si la pollution par les hydrocarbures vient de l'extérieur (dégazage), c'est à dire audelà du Port Ouest, le transit de l'entrée du Port Ouest aux masques écrémeurs est de 8
heures, si elle vient de plus loin (pleine mer), la surveillance permet de prévoir 36 heures à
l'avance, par contre si la pollution a lieu dans le Port Ouest le temps peut être beaucoup plus
court et cela peut alors poser un problème au CNPE.
Un arrêt d'urgence des installations n'a pas d'impact sur l'environnement ou la santé
des populations mais peut avoir un impact sur le fonctionnement global du réseau EDF, le
CNPE produisant près de 10% de l'électricité française.
Le barrage flottant étudié et mis en place a pour vocation de donner du temps au
CNPE pour organiser sa baisse de charge des réacteurs et répondre aux conséquences
qu'elle peut avoir sur le réseau.
Il est précisé que ce barrage flottant, qui fait près de 400 mètres de linéaire, présente
une efficacité à 100% sur près de 70% de l'année. L'efficacité d'un barrage est d'autant plus
forte que la vitesse d'écoulement est faible. L'efficacité du barrage est moins bonne à marée
basse.
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Monsieur CATRIX rappelle que le CNPE présente des conventions d'alerte et de
surveillance à 3 niveaux :



Avec la Préfecture Maritime pour toute pollution au large.
Avec le PAD pour toute pollution au sein du PAD.
Avec les APF pour tout incident survenant sur les appontements.
Monsieur DAIRIN remercie l'ensemble des participants et des intervenants, il se
félicite que ce barrage ait enfin vu le jour et souhaite une bonne visite des installations.
Les participants sont invités à visiter les installations du nouveau
barrage flottant dans l'avant Port Ouest.
GLOSSAIRE :
Bq: Becquerel.
BR : Bâtiment Réacteur.
EAS : Aspersion à l'intérieur du bâtiment réacteur
mSv : MilliSievert.
RIS : Injection de sécurité dans le circuit primaire
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