10 – L 1789
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10 – L 1789
Fiche à jour au 10 Octobre 2009 FIICCHHEE PEEDDAAG GO OG GIIQ QU UE E VIIR RT TU UE EL LL LE E Diplôme : Licence en droit, 2ème semestre Matière : Histoire du droit Web-tuteur : Olivier Gignoux SEEAANNCCEE NN°10 – LEESS EETTAATTSS G GE EN NE ER RA AU UX XD DE E 1 7 89 IIII. LAA RREEVVO OLLU UTTIIO ON N SO OM MM MA AIIR RE E I. LA REUNION DES ETATS GENERAUX .........................................3 A. LA SEANCE D’OUVERTURE DES ETATS___________________________________ 3 La séance d’ouverture racontée par un député du Tiers état ....................................... 3 B. L’ATTITUDE DU TIERS ETAT __________________________________________ 5 Les élus du Tiers état sont des bourgeois ..................................................................... 5 Les représentants du Tiers demandent la vérification des pouvoirs en commun (6 mai 1789) ................................................................................................... 6 L’ultime appel des députés du Tiers aux deux autres ordres (10 juin 1789)............ 6 II. LA TRANSFORMATION DES ETATS GENERAUX......................7 A. LE TIERS SE PROCLAME « ASSEMBLEE NATIONALE » ______________________ 7 « La révolution elle-même » ......................................................................................... 7 Date de création : année universitaire 2003/04 2 Une Assemblée souveraine ........................................................................................... 8 B. L’ASSEMBLEE DEFINIT SA TACHE ______________________________________ 9 Le serment du Jeu de Paume ........................................................................................ 9 C. LA REACTION DU POUVOIR ROYAL _____________________________________ 9 Extrait de la séance royale du 23 juin 1789 ................................................................. 9 Lettres du roi adressées aux ordres du clergé et de la noblesse ................................ 10 3 I. La réunion des Etats généraux Le 4 mai 1789, le cortège des députés est reçu à Versailles : noblesse et clergé en tête, le Tiers état en retrait derrière. On estime à peu près à 300 la représentation de chacun des ordres privilégiés et à environ 600 celle du Tiers état. La représentation des deux premiers ordres se signale par son hétérogénéité. Deux tiers des députés ecclésiastiques sont des curés. On ne compte que 46 évêques. La représentation nobiliaire est dominée par la petite noblesse provinciale. On compte dans les rangs de la noblesse quelques grands noms, dont celui du « héros des deux mondes », La Fayette. A l’opposé, le Tiers montre une masse compacte. S’il a pu accueilli Sieyès et Mirabeau, exclus par leur ordre, il ne comprend ni paysan ni artisan, mais plutôt des juristes. Si certains députés des ordres privilégiés sont ouverts aux idées nouvelles, clergé et noblesse ne font pas preuve d’une réelle souplesse. Ils persistent dans leur opposition au vote par tête et à la délibération en commun avec le Tiers, questions que la monarchie se refuse à résoudre. La séance d’ouverture du 5 mai s’ouvre sur ce tableau. A. La séance d’ouverture des Etats La séance d’ouverture racontée par un député du Tiers état « Nous sommes entrés dans les bâtiments appelés des Menus [salle des Menus Plaisirs], située hors du château, avenue de Paris, entre 7 et 8 h de ce matin et nous en sommes sortis à 4 h et demie passées. L'appel a été fait dans une salle où les trois ordres étaient réunis, c'est-à-dire pêle-mêle. On a appelé ensemble le Clergé, la Noblesse et le Tiers de chaque députation (…). Le Clergé et la Noblesse s'y soumettant, il n'y a pas eu lieu à observation de la part du Tiers. On rencontrait, en passant de cette première salle dans celle appelée des Etats, les grand maître, maître et aide des cérémonies, lesquels prenaient, le premier les députés ecclésiastiques, le second les députés nobles et le troisième les députés du Tiers, et conduisaient chacune de ces classes aux places qui leur étaient destinées. La salle est majestueuse, mais fort mal disposée pour que les députés s'y expliquent et s'y entendent, du moins autant que je l'ai entrevu en apercevant que les places des députés des trois ordres sont formées avec des bancs placés horizontalement. Je dis bancs mais remarquez qu'ils sont rembourrés et couverts d'étoffe. Comment une assemblée de douze cents personnes pourra-t-elle conférer d'une manière intelligible à tous, lorsqu'il faudra que la voix de celui qui parlera rase et plane sur les têtes ? 4 Les spectateurs sont infiniment mieux placés, car ils sont dans deux rangs de loges, entre des colonnes, et sur des sièges en forme de gradins qui élèvent chaque rang de 12 à 18 pouces au-dessus du précédent. On a élevé, au fond de la salle, un théâtre ou amphithéâtre, sur lequel est ou était le trône, car on s'occupe dès à présent à supprimer cet amphithéâtre pour que la salle soit toute libre demain à 9 h. La Reine était à côté du Roi. Les princes, princesses, ducs et pairs et grands officiers de la couronne étaient sur les côtés. Les dames de la Cour remplissaient deux balcons formés en prolongation du théâtre, à gauche et à droite. Le Roi a prononcé bien nettement un discours d'environ 4 minutes. Il a été interrompu par des applaudissements. Il est vrai qu'il s'était un peu arrêté, et l'on a cru qu'il avait fini avant qu'il eût tout dit. Comme je présume que ce discours sera imprimé incessamment, je n'en dirai autre chose si ce n'est qu'il était simple et patriotique. M. le Garde des sceaux [Barentin] a lu, pendant près de 23 minutes un discours qui n'a été entendu que par ceux qui étaient à son voisinage. Me trouvant à plus de 90 pieds de lui, je me suis borné à réfléchir sur ce qu'il pouvait ou devait dire de bon. Vous en saurez autant que moi jusqu'à ce que cette pièce sera publiée par l'impression. M. Necker a prouvé, par la longueur de son discours, qu'il avait eu besoin de se rendre invisible pendant les derniers temps. La lecture a duré deux heures et demie. Il l'a commencée et s'est assez bien fait entendre, quoique parlant péniblement, parce qu'il est fatigué de travail. Et, après une petite demiheure, il a fait continuer par un de ses commis, qui a une voix claire et sonore, de manière que nous n'en avons rien perdu. J'en suis fâché, je le dis franchement, car j'y ai trouvé à redire et particulièrement : 1° en ce qu'il n'y a absolument rien dit de plus que ce qu'il a déjà publié sous d'autres jours ; 2° en ce qu'il a supposé la continuité, après les Etats Généraux, de plusieurs impôts qu'il convient de supprimer, autres que la taille et la corvée, qu'il a reconnu devoir être effacés ; 3° en ce qu'il a indiqué des améliorations dans des augmentations d'impôts actuels ; 4° en ce qu'il a suggéré d'étendre les aides et gabelles aux pays exempts et rédimés ; 5° en ce qu'il n'a aucunement parlé de la constitution, quoiqu'il soit entré un peu avant dans les autres matières de droit public du ministère du garde des sceaux ; 6° en ce qu'il a laissé entrevoir, comme dans son "Résultat" de décembre dernier, qu'il considère la distinction des ordres comme de constitution primitive ; 7° et principalement en ce qu'il a dit nettement que le Roi aurait pu se passer d'Etats généraux, faisant apercevoir qu'il les croyait autant et plus l'effet de la complaisance libre que de la justice forcée. On compte que ce "Mémoire" sera mis à l'impression dès demain. Cependant, il y a de bien bonnes choses dans ce "Mémoire" (il l'a ainsi intitulé). Aussi a-t-il été applaudi sept à huit fois, c'est-à-dire à sept à huit reprises. En général, on trouvera ce discours trop ministériel et peut-être trop personnel. Peut-être aussi me suis-je trompé ? Car il m'est souvent arrivé de 5 m'apercevoir, à un second examen, que j'avais trop applaudi ou trop critiqué à une première lecture. Ces idées sur le discours de M. Necker et la mauvaise humeur que m'avait donnée la voix capucine de M. Barentin ont terni à mes yeux le brillant de cette assemblée que l'on pourrait appeler fête nationale. Les amphithéâtres de côté, c'est-à-dire les loges, qu'on appellera mal à propos galeries en province, étaient garnis de belles femmes qui avaient cherché à le disputer en parure aux dames de la Cour. Tout l'enjolivement était superbe. Mais la chose principale n'a pas été soignée, et c'est ce qui me fâche. Aussi je m'endors en l'écrivant, ce qui fait que je termine pour ce soir. Lettre de Gaultier de Biauzat, député de la sénéchaussée de Clermont à Monestier, médecin à Clermont. Exercice n° 1 : Quel sentiment général anime ce député du Tiers à l’issue de la séance solennelle d’ouverture des Etats ? B. L’attitude du Tiers état Les élus du Tiers état sont des bourgeois 300 250 Propriétaires fonciers 200 Financiers, industriels et négociants Hommes de loi (avocats, magistrats) Ecrivains, savants, journalistes 150 Artisans et paysans 100 50 0 6 Les représentants du Tiers demandent la vérification des pouvoirs en commun (6 mai 1789) « COMMUNES. (…) "S. M. ayant fait connaître aux députés des trois ordres l’intention où elle était qu’ils s’assemblassent dès aujourd’hui 6 mai, les députés sont avertis que le local destiné à les recevoir sera prêt à neuf heures du matin". Une proclamation du héraut d’armes confirme ce placard. Les membres des communes se rendent au lieu indiqué, où ils attendent vainement jusqu’à deux heures et demie. Les deux autres ordres, qui n’y sont pas venues, comme on l’a su bientôt après, étaient assemblés dans des chambres voisines. Ce défaut de réunion excite un grand murmure dans l’assemblée des communes. (…) M. le comte de Mirabeau. Nous ne devons nous regarder, jusqu’à ce que nos pouvoirs soient vérifiés, que comme une agrégation d’individus qui peuvent conférer amicalement, mais qui n’ont aucun caractère pour agir : il faut porter le respect du principe jusqu’à refuser d’ouvrir les lettres qui sont adressées aux communes et remises dans cette salle. Laissons du temps aux deux autres ordres privilégiés pour réfléchir, soit à l’inconséquence du système de séparation provisoire, puisque tous les ordres ont un intérêt égal à la vérification des pouvoirs de chaque ordre, à l’absurdité qu’il y aurait à confondre leur vérification et leur légitimation, et à soutenir que les pouvoirs des représentants de la nation ne doivent pas être légitimés par l’Assemblée nationale ; soit enfin aux dangers d’une scission que leur opiniâtreté, sur ce premier et important acte de juridiction, pourrait entraîner (…) ». Archives parlementaires, 1ère série, Communes, séance du 6 mai 1789, tome VIII, p. 28. L’ultime appel des députés du Tiers aux deux autres ordres (10 juin 1789) « (…) Messieurs, Nous sommes chargés, par les députés des communes de France, de vous prévenir qu’ils ne peuvent différer davantage de satisfaire à l’obligation imposée à tous les représentants de la nation. Il est temps assurément que ceux qui annoncent cette qualité se reconnaissent par une vérification commune de leurs pouvoirs, et commencent enfin à s’occuper de l’intérêt national, qui, seul, et à l’exclusion des intérêts particuliers, se présente comme le grand but auquel tous les députés doivent tendre d’un commun effort. En conséquence, et dans la nécessité où sont les représentants de la nation de se mettre en activité, sans autre délai, les députés des communes vous prient de nouveau, Messieurs, et leur devoir vous prescrit de vous faire, tant individuellement que collectivement, une dernière invitation de venir dans la salle des Etats, pour assister, concourir et vous soumettre comme eux à la vérification des pouvoirs. Nous sommes en même temps chargés de vous avertir que l’appel général de tous les bailliages convoqués se fera dans une 7 heure ; que, de suite, il sera procédé à la vérification, et donne défaut contre les non comparants ». Archives parlementaires, 1ère série, Communes, séance du 10 juin 1789, tome VIII, p. 85. II. La transformation des états généraux Dominé par des juristes, le Tiers a usé jusqu’à présent de manœuvres dilatoires. Il a refusé de siéger et de se constituer en ordre séparé. Appelant les deux ordres à la vérification des pouvoirs en commun, le Tiers se heurte pendant un mois à un refus catégorique de la noblesse et du clergé. Mais la détermination du Tiers reste intacte. Il passe à l’offensive le 10 juin : l’appel général de tous les bailliages se fera ce jour et il sera procédé à la vérification des pouvoirs, même en l’absence des ordres privilégiés. L’appel débute effectivement le 12. La manœuvre est une réussite puisque 19 députés du clergé viennent s’adjoindre aux députés du Tiers dans les jours suivant. C’est ce groupe qui va amorcer la transformation des Etats généraux en « Assemblée nationale ». A. Le tiers se proclame « Assemblée Nationale » « La révolution elle-même » « L’Assemblée, délibérant après la vérification des pouvoirs, reconnaît que cette assemblée est déjà composée des représentants envoyés directement par les quatre-vingt seize centièmes au moins de la nation. Une telle masse de députation ne saurait rester inactive par l’absence des députés de quelques bailliages ou de quelques classes de citoyens ; (…). De plus, puisqu’il n’appartient qu’aux représentants vérifiés de concourir à former le vœu national, et que tous les représentants vérifiés doivent être dans cette assemblée, il est encore indispensable de conclure qu’il lui appartient qu’à elle, d’interpréter et de présenter la volonté générale de la nation ; (…). L’Assemblée déclare donc que l’œuvre commune de la restauration nationale peut et doit être commencée sans retard par les députés présents, et qu’ils doivent la suivre sans interruption comme sans obstacle. La dénomination d’Assemblée nationale est la seule qui convienne à l’Assemblée dans l’état actuel des choses, soit parce que les membres qui la composent sont les seuls représentants légitimement et publiquement connus et vérifiés, soit parce qu’ils sont envoyés directement par la presque totalité de la nation, soit enfin parce que la représentation étant une et indivisible, aucun des députés, dans quelque ordre ou classe qu’il soit choisi, n’a le droit d’exercer ses fonctions séparément de la présente Assemblée. 8 L’Assemblée ne perdra jamais l’espoir de réunir dans son sein tous les députés aujourd’hui absents ; (…) elle déclare d’avance qu’elle s’empressera de les recevoir, et de partager avec eux, après la vérification de leurs pouvoirs, la suite des grands travaux qui doivent procurer la régénération de la France. L’Assemblée nationale arrête que les motifs de la présente délibération seront incessamment rédigés pour être présentés au Roi et à la nation ». Archives parlementaires, 1ère série, Communes, séance du 17 juin 1789, tome VIII, p. 126. Exercice n° 3 : 1. Quelle conception de la nation développe l’assemblée dans ce texte ? et quelle en est la conséquence ? 2. Par quel moyen la nation souveraine est-elle en mesure de s’exprimer ? 3. Que devient le roi dans un tel schéma ? 4. Quelles sont les ambitions affichées par la représentation nationale ? Une Assemblée souveraine « L’Assemblée nationale, considérant que le premier usage qu’elle doit faire des pouvoirs dont la nation recouvre l’exercice, sous les auspices d’un monarque qui, jugeant la véritable gloire des rois, a mis la sienne à reconnaître les droits de son peuple, est d’assurer, pendant la durée de la présente session, la force de l’administration publique ; Voulant prévenir les difficultés que pourraient traverser la perception et l’acquit des contributions ; difficultés d’autant plus dignes d’une attention sérieuse qu’elles auraient pour base un principe constitutionnel et à jamais sacré, authentiquement reconnu par le Roi, et solennellement proclamé par toutes les Assemblées de la nation ; principe qui s’oppose à toute levée de deniers et de contributions dans le royaume sans le consentement formel des représentants de la nation ; Considérant qu’en effet les contributions, telles qu’elles se perçoivent actuellement dans le royaume, n’ayant point été consenties par la nation, sont toutes illégales, et par conséquent nulles dans leur création, extension ou prorogation ; Déclare, à l’unanimité des suffrages, consentir provisoirement, pour la nation, que les impôts et contributions, quoique illégalement établis et perçus, continuent d’être levés de la même manière qu’ils l’ont été 9 précédemment, et ce, jusqu’au jour seulement de la première séparation de cette Assemblée, de quelque cause qu’elle puisse provenir. Passé lequel jour, l’Assemblée nationale entend et décrète que toute levée d’impôts et contributions de toute nature qui n’auraient pas été nommément, formellement et librement accordée par l’Assemblée, cessera entièrement dans toutes les provinces du royaume, quelle que soit la forme de l’administration. L’Assemblée s’empresse de déclarer qu’aussitôt qu’elle aura, de concert avec S. M., fixé les principes de la régénération nationale, elle s’occupera de l’examen et de la consolidation de la dette publique ; mettant dès à présent les créanciers de l’Etat sous la garde de l’honneur et de la loyauté de la nation française. Enfin, l’Assemblée, devenue active, reconnaît aussi qu’elle doit ses premiers moments à l’examen des causes qui produisent dans les provinces du royaume la disette qui les afflige, et à la recherche des moyens qui peuvent y remédier de la manière la plus efficace et la plus prompte. En conséquence, elle a arrêté de nommer un comité pour s’occuper de cet important objet, et que S. M. sera supplié de faire remettre à ce comité tous les renseignements dont il pourrait avoir besoin » Archives parlementaires, 1ère série, Communes, séance du 17 juin 1789, tome VIII, pp. 127-128. B. L’Assemblée définit sa tâche Le serment du Jeu de Paume « L’Assemblée nationale, considérant qu’appelée à fixer la constitution du royaume, opérer la régénération de l’ordre public, et maintenir les vrais principes de la monarchie, rien ne peut empêcher qu’elle ne continue ses délibérations dans quelque lieu qu’elle soit forcée de s’établir, et qu’enfin partout où ses membres sont réunis, là est l’Assemblée nationale ; Arrête que tous les membres de cette Assemblée prêteront serment solennel de ne jamais se séparer, et de se rassembler partout où les circonstances l’exigeront, jusqu’à ce que la constitution du royaume soit établie et affermie sur des fondements solides ; et que ledit serment étant prêté, tous les membres et chacun d’eux en particulier confirmeront par leur signature cette résolution inébranlable ». Réimpression de l’ancien Moniteur, séance du 20 juin 1789, tome I, Paris, Plon, 1847, pp. 89-90. C. La réaction du pouvoir royal Extrait de la séance royale du 23 juin 1789 « (…) Le roi veut que l’ancienne distinction des trois ordres de l’Etat soit conservée en son entier, comme essentiellement liée à la constitution de son 10 royaume ; que les députés élus librement par chacun des trois ordres, formant trois chambres, délibérant par ordre, et pouvant, avec l’approbation du souverain, convenir de délibérer en commun, puissent seuls être considérés comme formant le corps des représentants de la nation. En conséquence, le Roi a déclaré nulles les délibérations prises par les députés de l’ordre du tiers-état, le 17 de ce mois, ainsi que celles qui auraient pu s’ensuivre, comme illégales et inconstitutionnelles (…) ». Archives parlementaires, 1ère série, Communes, séance du 23 juin 1789, tome VIII, p. 142. Lettres du roi adressées aux ordres du clergé et de la noblesse « Mon cousin, Uniquement occupé de faire le bien général de mon royaume, et désirant pardessus tout que l’Assemblée des Etats généraux s’occupe des objets qui intéressent toute la nation, d’après l’acceptation volontaire que votre ordre a faite de ma déclaration du 23 de ce mois, j’engage mon fidèle clergé à se réunir, sans délai, avec les deux autres ordres, pour hâter l’accomplissement de mes vues paternelles. Ceux qui sont liés par leurs pouvoirs peuvent y aller sans donner de voix jusqu’à ce qu’ils en aient reçu de nouveaux ; ce sera une nouvelle marque d’attachement que le clergé me donnera (…) ». « Mon cousin, Uniquement occupé de faire le bien général de mon royaume, mais désirant par-dessus tout que l’Assemblée des Etats généraux s’occupe des objets qui intéressent toute la nation, d’après l’acceptation volontaire que votre ordre a faite de ma déclaration du 23 de ce mois, j’engage ma fidèle noblesse à se réunir, sans délai, avec les deux autres ordres ». Archives parlementaires, 1ère série, Communes, séance du 27 juin 1789, tome VIII, pp. 161-162. Exercice n° 4 : Que vous inspire ces textes sur l’attitude du pouvoir royal face à la révolution ?