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LES ÉCO AUTO - MERCREDI 26 MARS 2014
19
AUTO
MARCHÉ
Mercedes Class C
Future tête de série
● Remplaçante d’un best-seller, la nouvelle «C» place la barre très
haut en termes de raffinement et de sophistication. Design,
confort, agilité, sécurité… tout y est avec en prime le prestige du
blason arboré. Compte-rendu d’une première prise en main.
La belle occasion saisie
par l’Argus
p.22
CONSTRUCTEURS
Renault. Cap sur plus
de Captur
p.23
AUTO STRATÉGIE
Comment Sopriam
va rebondir
p.24
AUTO-TECHNO
Goodyear voit double
pour les 4x4
p.25
AVANT-PREMIÈRE
Porsche Boxster et Cayman :
le droit à la différence GTS p.26
LES ÉCO AUTO - MERCREDI 26 MARS 2014
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Essai international
BILLET
Jalil Bennani
[email protected]
Attendre,
pourquoi faire ?
Mercedes Classe C
Future tête de série
● Remplaçante d’un best-seller, la nouvelle «C» place la
barre très haute en termes de raffinement et de sophistication.
Design, confort, agilité, sécurité… tout y est avec en prime
le prestige du blason arboré. Compte-rendu d’une première
prise en main.
À
plus d’un mois et demi
de la tenue de l’AutoExpo, l’attente se fait déjà
bien sentir chez les acheteurs de voitures neuves. Une attitude figée dans le temps donne
l'impression que ce calme,
presque ambiant dans les showrooms, installe une certaine léthargie sur le marché. Or, celui-ci est
dans le rouge depuis l’an dernier
déjà. C’est à croire qu’il y aura une
pluie de «promotions-miracles»
dans ce salon ou des rabais incroyables. C’est un leurre! Que le
client lambda marche toujours
dans les combines du marketing,
soit, mais il devrait bien comprendre que la structure de prix d’une
voiture neuve intègre des coûts à
n’en pas finir. Fret, logistique,
stockage, droits de douane dans
certains cas et autres frais s’ajoutent à la valeur même de ce produit ayant considérablement
coûté au constructeur durant sa
phase de développement et d’industrialisation.
Voilà pourquoi, nous le disons, au
risque de nous répéter, le véritable
atout d’un salon comme l’AutoExpo réside surtout dans le fait qu’il
rassemble toute l’offre automobile
ou presque dans une seule enceinte. Une sorte d’hypermarché
de la voiture neuve en somme.
Quant aux prix qui y seront pratiqués, pas besoin d’attendre : une
bonne négociation pourrait faire
craquer le conseiller commercial et
débouler sur un tarif sensiblement
adouci, voire inattendu. Enfin,
pourquoi attendre lorsqu’on peut
avoir dès maintenant la voiture de
ses rêves, dans la couleur de son
choix, puis surtout sans retard de livraison, désagrément quasi-inévitable pour les acheteurs au lende●
main du salon ?
L’
histoire de la Classe C remonte non pas en 1993 avec
le lancement de sa première
génération, mais plutôt à
l’inoubliable 190, lancée en 1982. À
l’époque, Mercedes venait de produire
sa première familiale aux dimensions
compactes, mais avec le style et les
qualités routières de ses grandes berlines. Une recette qui a aussitôt bien
fonctionné, avant de se perpétuer à
travers les différentes générations de
la Classe C, pour un total de 8,5 millions d’unités vendues dans le monde.
Un succès que devrait prolonger la
toute nouvelle «C» qui a placé au cœur
de ses priorités trois aspects : l’élégance, l’économie d’énergie et la sécurité active.
Une étoile à deux visages
Séduire à tout prix. Tel semble être le
leitmotiv de la Classe C, dont la silhouette plait au premier abord. Outre
une malle courte et légèrement incurvée, on apprécie surtout les flancs nervurés, les blocs de phares à LED et le
long capot délimité par la calandre qui
donne le choix entre deux dessins. Le
premier, plutôt sportif reçoit une étoile
proéminente au centre (de la calandre)
séparant deux lamelles. Ces dernières
sont au nombre de trois sur l’autre
face, plus classique avec sa traditionnelle étoile implantée au-dessus, sur le
capot. Au-delà de toute inspiration
avec la Classe S, les designers ont
réussi un joli travail en termes d’équilibre des proportions. Les lignes et rondeurs de la limousine semblent ainsi
exécutées dans une échelle inférieure,
avec au final un profil élancé et des
atours aussi sensuels. Pour autant, la
nouvelle «C» affiche des dimensions
en hausse par rapport à l’ancienne,
avec 4 cm de plus en largeur (à 1,81 m)
et surtout 9,5 cm de plus en longueur
(à 4,68 m). Ces précieux centimètres
glanés profitent notamment à l’empattement (+8 cm à 2,84 m), généralement gage d’une meilleure habitabilité
arrière, tandis que le volume du coffre
a été accru, atteignant 480 litres.
Entre raffinement et allègement
Déjà qualitatif par le passé, l’habitacle
affiche désormais un raffinement
transcendant ! Dès le second niveau
(Avant-garde), l’habillage s’embourgeoise au même titre que les équipe-
ments de confort, tels que l’éclairage
d’ambiance (à trois couleurs) et les réglages électriques des sièges, désormais situés sur les contre-portes
(comme la S). Très proche de celles
des CLA et classes A, la planche de
bord affiche des aérateurs ronds, une
console comme suspendue et surmontée d’un large écran de 7’’. Celuici, bien que similaire à une tablette,
n’est pas tactile, mais il brille par la navigabilité dans ses menus, aidé en cela
par un pavé tactile (ou Touch Pad) à
l’utilisation rapidement intuitive. Sur les
finitions hautes, les boiseries lisses de
la console, la sellerie en cuir surpiqué,
l’horloge analogique située au centre
ou encore l’installation audio signée
Burmester parachèvent le parfum de
luxe régnant à bord. Pourtant, un autre
défi était bien plus ardu pour les
concepteurs : celui de l’allègement.
Grâce à une structure recourant à l’aluminium à plus de 50%, la Classe C a
perdu 100 kg, dont 18 juste entre les 4
portes. Le tout pour une rigidité accrue
et une meilleure efficience sur la route.
Un comportement d’avant-garde
Reposant sur une plateforme inédite
et sur un nouveau schéma de suspensions, dont un essieu arrière à 5 bras
(!), la Classe C offre un train de roulement à la fois confortable et sportif. En
option, la suspension pneumatique
(Airmatic) à hauteur variable constitue
une première dans le segment. Dans
le même sillage, le coefficient aérodynamique est au plus bas avec un Cx
de 0,24. Les mécaniques en profitent,
avec une consommation ayant baissé,
en moyenne, de 20%. Parmi une demidouzaine de moteurs (tous Euro 6) disponibles au catalogue, nous avons
testé et préféré le puissant 4 cylindres
turbodiesel de la C250 Bluetec (204
ch/500 Nm), accouplé à la boîte auto
à 7 rapports 7G-Tronic. Onctueux et
disponible à tous les régimes, ce bloc
est un régal tout comme la précision
de la direction, mise à l’épreuve dans
les hauteurs de l’arrière-pays marseillais. L’occasion aussi de tester entre
autres nouveaux dispositifs, le freinage d’urgence automatique et urbain, détectant autos et piétons. C’est
l’un des nombreux assistants sécuritaires qui font de la C, la berline
moyenne la plus sophistiquée du moment. Enfin, au Maroc, elle sera présentée en avant-première dès ce
week-end et sera l’une des grandes
●
stars du Salon Auto-Expo.
DNES EN FRANCE
JALIL BENNANI
LES ÉCO AUTO - MERCREDI 26 MARS 2014
Rallye Classic 2014. La domination
des Porsche
Au terme d’une semaine de roulage à
travers les beaux paysages du
royaume, la soixantaine d’équipages
engagés cette année dans le Maroc
Classic est arrivée à Marrakech. L’ultime
épreuve de régularité a eu lieu sur le circuit Moulay El Hassan et n’a fait que
confirmer le classement de l’épreuve, finalement remportée par
le duo Mohamed Touhlali-Olivier Verger sur une Porsche 911 T (de
1979) dans la catégorie Classic et par Jean-Pierre Lejonc-Gilles Pernot sur une Porsche 997 GT3 (2007) dans le classement Prestige.
De cette édition, riche en rebondissements, on retiendra aussi la
bonne participation du team Alpine-Renault, bien représenté à travers trois équipages, dont deux particuliers. Il s’agit de l’A310 emmenant le célèbre animateur français Denis Brognart, ainsi que
l’A110 pilotée par Jacques Prost accompagné de sa femme, Françoise (photo). Le patron du groupe Renault au Maroc a terminé
30e au classement et aurait pu faire mieux s’il n’avait pas été victime d’un problème de trip-master. Or, il avait plutôt bien démarré
l’épreuve en se hissant jusqu’à la 8e place en milieu de semaine.
21
Auto-échos
1.810
C’est le nombre de kilomètres parcourus par une Peugeot équipée du nouveau trois-cylindres essence 1.2 l eTHP dit «PureTech» avec un seul plein ! C’est tout simplement une autonomie record pour un moteur carburant
au sans-plomb sur une voiture de série. Fraîchement élue
«Voiture de l’année» en Europe, la nouvelle 308 ajoute
ainsi un énième argument a faire valoir pour ce moteur
essence, dont on rappellera qu’il est le fruit d’un partenariat technique avec BMW. De plus, cette Peugeot prouve
que l’essence a encore de l’avenir.
CONFIDENTIEL
Le directeur financier du groupe Renault au Maroc, Allal Benjelloun quittera
ses fonctions à la fin de ce mois pour
une nouvelle aventure professionnelle.
Selon des sources bien informées, l’intéressé rejoindrait la Centrale automobile chérifienne (CAC) pour y occuper
de hautes fonctions de direction. Réputé pour son sérieux, son professionnalisme dans les différentes responsabilités dont il était en charge (finance,
audit, contrôle de gestion), ce cadre
quadragénaire devrait évoluer sous la
houlette de Robert Marrache, actuel
directeur général de la CAC qui prendra sa retraite dans les mois à venir.
Vraisemblablement, Allal Benjelloun
prendra la relève à ce poste.
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Marché
La belle occasion saisie par l’Argus
● À la demande des importateurs automobile marocains, le groupe Argus s’implante dans le royaume. Au-delà de son
expertise bientôt séculaire, il a pour ambition de structurer une activité de reprise et de revente de véhicules d’occasion.
S
ollicité en avril 2013 par
l’Association des importateurs de véhicules automobile au Maroc (Aivam),
le groupe Argus arrive sur un marché où le véhicule d’occasion (VO)
est en plein essor, puisqu’il est estimé à quelque 400.000 transactions annuelles, soit plus du triple
du marché du neuf. Cela constitue
un grand manque à gagner pour
les importateurs. Et pour cause, la
quasi-totalité des transactions s’effectuent généralement de gré à
gré, voire de façon informelle. Une
activité qui gagnerait donc à se
professionnaliser, surtout après un
nouveau décret de la loi de Finances de 2013, régissant la vente
des biens d’occasion. Un texte législatif qui a tout simplement levé la
taxe à laquelle étaient soumis les revendeurs de VO et qui pouvait s’élever à 20% si le chiffre d’affaires réalisé dépassait les 2 MDH.
Le contexte Maroc
C’est cette donne juridique qui a
motivé les membres de l’Aivam à se
lancer dans une activité VO plus
structurée et à même de générer
des ventes additionnelles de voitures neuves via des reprises.
Celles-ci se feront désormais par le
biais d’une cote argus du Maroc,
développée par l’équipe mise en
place par le groupe français. Sous
la houlette d’Alexandrine Breton
des Loÿs (photo), la présidente du
groupe Argus et arrière-petite fille
de son fondateur, la filiale marocaine sera pilotée par Georges-
Etienne Andrieu, directeur du projet : la cote Argus du Maroc, avec à
ses côtés Alain Mazzocut, expertvalorisation ayant 20 années d’expérience au sein de l’Argus. Les
deux hommes ont pris le temps
d’étudier le marché automobile
marocain, avec toutes ses spécificités, qu’elles soient historiques (notoriété de certaines marques, date
d’implantation), géographiques (réseaux commerciaux, parcs roulants par localités) ou d’actualité (vignette sur les grosses cylindrées,
décompensation du prix de l’essence, taxe de luxe).
Référentiel, données
et méthodes
Pour décoder ce qui se passe sur le
marché national des VO, la démarche analytique des experts de
l’Argus s’est d’abord faite avec un référentiel, un critère essentiel pour
valoriser sérieusement un véhicule.
Celui-ci prend en compte trois
données : le prix du neuf, un descriptif technique et le tarif référent.
Ce dernier correspond au prix de
vente moyen constaté de la voiture
neuve. Ensuite, des centaines de
données fournies par les principaux acteurs du marché et relatives aux transactions (VO) ont été
étudiées par les experts de l’Argus
avec au final une confrontation de
leur vision avec celle des professionnels locaux (de VO). Enfin, la
méthode retenue a consisté à identifier les courbes de dépréciation
type et à mettre en évidence 5
«phénomènes» issus des spécifici-
tés du marché marocain, à savoir le
modèle, son segment, son énergie,
sa puissance fiscale et son aspect
spécifique. L’analyse combinée de
tous ces critères a non seulement
permis de mettre au point une cote
Argus du Maroc pour quelques
700 modèles et versions de véhicules (utilitaires inclus), mais sert
aussi dans le cadre d’un progiciel
servant à définir une cote Argus
personnalisée.
Un outil clé pour faire
des reprises
Concrètement, ce système évalue
tout véhicule présent sur le marché
(à condition qu’il ne dépasse pas 15
ans d’âge) et permet au conseiller
commercial d’un importateur
(membre de l’Aivam) de proposer
une cotation qui servira à faire une
reprise dans le cadre de l’achat
●●●
La cote Argus
du Maroc sera
d’abord
destinée aux
professionnels
et notamment
aux conseillers
commerciaux
des différentes
marques
représentées.
d’une voiture neuve. Voilà pourquoi
la cote Argus du Maroc sera strictement destinée aux professionnels
et notamment aux conseillers
commerciaux des différentes
marques représentées. Un bon
nombre d’entre eux ont d’ores et
déjà été formés à cet outil par les
deux experts français en charge de
la filiale marocaine. Parallèlement à
cette cote, le groupe Argus a également mis à disposition des professionnels de la distribution automobile «Planet VO», un bel outil de
gestion de leur activité VO. Un logiciel de pointe gérant tous les aspects liés à cette activité, de la prise
en charge de l’information en
amont à l’automatisation du travail
des équipes, en passant par le suivi
de la rentabilité. Officiellement mise
en service dès le 1er avril prochain,
la cote Argus du Maroc devrait
booster l’activité VO des importateurs automobiles et leurs concessionnaires. Parmi eux, Sopriam a
pris une longueur d’avance après
avoir mis en place, depuis l’an dernier, une structure entièrement dédiée aux VO, avec une moyenne de
40 unités vendues chaque mois. À
n’en pas douter, tous les autres importateurs suivront, mais avec le
précieux apport du groupe Argus,
dont l’objectif final est de rationnaliser leur activité VO, avec l’espoir de
récupérer une bonne partie des
ventes d’un marché jusqu’ici do●
miné par l’informel.
L’Argus, 85 ans d’expertises en véhicules d’occasion
À l’origine du spécialiste français de la cotation des VO, le journaliste et sportif Paul Rousseau avait créé en 1927 «L’argus de l’automobile et des locomotions». Un journal français qui se propose de «suivre pas à pas la vie des locomotions, celles de la route,
de l’air, de l’eau, du rail», écrivait-il à l’époque. «L’argus part en guerre contre les taxes injustes et les tarifs douaniers qui entravent
le commerce. Il met un point d’honneur à aider les usagers pour l’achat, l’entretien et la revente de leur automobile», lit-on sur son
site. En 1929, il subit la crise et ses effets sur l’industrie automobile, mais revient en force dès 1944. Cette année, le gouvernement
français cherchait à indemniser les automobilistes dont il avait réquisitionné les véhicules durant la guerre. L’argus est alors pris
pour référence, ce qui va définitivement asseoir sa notoriété. En 1963, ce journal qui paraît tous les jeudis, publie pour la première
fois ses cotations, ce qui augmentera sa diffusion. Celle-ci passe ainsi de 20.000 exemplaires en 1955 à 125.000 en 1967, puis à 185.000 en 1977. Les années
80 sont celles du minitel et des cotes personnalisées, qui passeront sur le net dès 1998. En 2001, le groupe rachète «Planet VO» et en 2011, lance son application
mobile. Aujourd’hui, il est une référence mondiale qui s’exporte dans le monde, avec une filiale au Maroc dont la tâche s’annonce ardue, mais vouée à la réussite.
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Constructeurs
Renault
Cap sur plus de Captur
● Ayant déjà produit plus de
150.000 Captur au terme de sa
première année d’existence,
Renault annonce l’augmentation
de la production pour cet SUV,
preuve de son joli succès.
S
i l’on sait et admet qu’en milieu off-road,
le Captur n’a pratiquement aucune prétention en matière de franchissement,
on peut tout de même se réjouir pour
le compte de Renault d’apprendre que ce modèle est en train de caracoler dans les ventes. En
effet, après avoir fêté, en novembre dernier, la
sortie du 100.000 exemplaires assemblés dans
l’usine de Valladolid (photo), le constructeur au
losange annonce non seulement avoir franchi le
cap des 150.000 unités produites, mais aussi et
surtout l’augmentation de sa production sur le
site espagnol qui est dédié à 100% à ce modèle.
Dès juin prochain, les lignes de montage de ladite usine passeront à une cadence journalière
de 900 Captur produits, contre une moyenne
de 680 actuellement. Au total, ce seront 4.500
unités disponibles chaque semaine pour être
acheminées vers les nombreux marchés où est
vendu ce petit SUV. Une bonne nouvelle pour le
réseau commercial mondial du losange qui dit
enregistrer un bel engouement pour ce modèle.
La même source révèle aussi que 8 Captur sur
10 sont commandés en carrosserie bicolore. À
n’en pas douter, cette dernière donne est, entre
autres, l’une des raisons qui expliquent le succès
du véhicule, laquelle découle d’un vaste programme de personnalisation. On soulignera, à
ce propos et à juste titre, que le Captur est le seul
de son segment (hormis l’assez coûteux mini
Countryman) à offrir une couleur de toit différente et personnalisable à souhait. Bref, un joli
pari remporté par le marketing du groupe qui a
su anticiper une formule qui plait… Au Maroc, la
filiale commerciale de Renault a déjà livré près de
1.000 exemplaires du Captur, depuis son lancement en juin dernier. Des livraisons qui devraient
s’accroître dans les semaines qui viennent et notamment à partir du Salon Auto-Expo. En effet et
selon son calendrier de nouveautés, Renault
Commerce Maroc lancera dès le mois de mai la
version EDC, équipée d’une boîte automatique à
double embrayage, tandis qu’en août, une nouvelle finition sera disponible. Baptisée Outdoor,
elle se distinguera par sa carrosserie à teinte
unique (Rouge flamme), avec des skis avant et
arrière, des jantes peintes de 17’’ et une sellerie
●
spécifique.
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Auto stratégie
Comment Sopriam va rebondir
● Résigné à rebooster les ventes et parts de marché des deux marques qu’il préside,
le patron de Sopriam mise sur des axes de développement bien précis dont le réseau,
la relation client et l’activité des véhicules d’occasion. Le tout, avec une communication
d’image sur les produits de Peugeot comme de Citroën.
C
lôturée dans le rouge et
à précisément -7,3%
pour ce qui est des
ventes de voitures
neuves, l’année 2013 ne restera pas
comme un bon souvenir pour bien
des importateurs automobiles marocains. Parmi eux, Sopriam n’a pas
échappé à cette tendance baissière, enregistrant un repli d’environ
-12,3 % par rapport à 2012, avec près
de 15.500 véhicules vendus. Un
bilan pas aussi négatif qu’on pourrait le croire, puisque l’importateur
des marques Peugeot et Citroën
conserverait une part de marché
totale proche de 13%, non loin de ce
que détient le groupe PSA en Europe. Mieux encore, certains de ses
indicateurs étaient largement dans
le vert, à l’image du chiffre d’affaires
relatif à la division après-vente. Incluant entrées en atelier et ventes
de pièces de rechange, cette activité a enregistré d’une année à l’autre une croissance de 15%. C’est ce
qu’explique Loïc Morin, le PDG de
Sopriam, nuançant au passage
entre ses deux marques -Peugeot
ayant plus reculé que le marché,
tandis que Citroën a moins baissé
que ce dernier- ce qui signifie une
prise de part de marché intéressante, fut-elle minime.
Tourner la page 206-207…
Pour expliquer la baisse de Peugeot, Morin n’y va pas par quatre
chemins ! «Nous n’avons plus notre
vache à lait qui s’appelait 206», ditil. «En fait, durant plusieurs années,
nous avions eu le duo 206-207 qui
fonctionnait bien, puisqu’il pouvait,
à lui seul, réaliser jusqu’à 500 ventes
par mois». Une belle histoire à laquelle le constructeur a mis fin, non
sans donner de suite, puisque les
208 et 301 assurent ce rôle de
ticket d’accès à la marque. Dans le
même ordre d’idées, la fin du Partner monté localement et la montée
en puissance de nouveaux arrivants comme le Dokker de Dacia et
le Doblo Classic de Fiat a également impacté les résultats de So-
priam, ne serait-ce que dans le segment des ludospaces où cet importateur fut, il y a encore quelques
années, un acteur de premier rang.
Autre élément, purement ponctuel,
ayant contribué au recul commercial de Peugeot, la fin de vie de la
précédente 308. «Sur l’exercice
2013, nous avons quasiment divisé
par deux nos ventes de 308, alors
que nos concurrents proposaient
des véhicules plus récents, à
l’image de la Ford Focus et de la
Hyundai i30». Bref, une page que
Sopriam voudrait vite tourner et oublier en misant sur la nouvelle compacte de Peugeot. «La 308 est en
train d’enchaîner les distinctions,
dont celui de Voiture de l’année
2014 en Europe, ce qui prouve
qu’elle plaît aux journalistes spécialisés qui l’ont élue, et j’ose espérer
qu’elle aura autant de succès au
Maroc», déclare le PDG.
vente, en leur envoyant régulièrement un courrier personnalisé
concernant les échéances d’entretien, les prix de forfaits et même des
offres sur le neuf, si l’on estime que
leur véhicule a suffisamment roulé…
». Question produit, le PDG de Sopriam revient sur la contre-performance de Peugeot, non sans la décrypter. «Si l’on analyse les ventes
de 2013, on s’aperçoit que, hormis
les segments de la citadine, de la
compacte et du ludospace, la plupart des modèles des autres catégories se sont plutôt bien vendus à
l’image du SUV 3008 ou de la 508.
Du coup, «se focaliser sur la 301 et
le ludospace, ou encore repositionner une 208 avec une finition d’entrée de gamme à prix ultra-compétitif… voilà des questions qui
méritent une réflexion avec le
constructeur afin de les concrétiser», poursuit Morin.
Les axes de développement
«Maintenant que nous avons analysé cette situation, loin de nous
l’idée d’accepter la fatalité», martèle
l’intéressé, avant d’expliquer sa méthode pour rebooster les ventes.
«Nous allons nous appuyer sur tous
les aspects sur lesquels nous
sommes bons, à commencer par la
poursuite du développement du réseau qui est passé de 30 sites il y a
5 ans à 62 actuellement», indique-til. Sopriam va ainsi continuer le
maillage de son réseau, avec l’ouverture prochaine d’un point de
vente à Mohammedia et d’une
concession bi-marque à Tétouan.
Autre critère sur lequel il est question de capitaliser, celui de la satisfaction des clients, avec des taux
de 98% et 99% pour les clients de
Citroën et Peugeot, en vente
comme en après-vente, ce qui devrait s’avérer payant à moyen
terme. Vient ensuite l’aspect CRM
sur lequel Sopriam a investi. «C’est
un département complet que nous
avons créé», explique Morin, «et à
travers lequel nous faisons un suivi
chirurgical de nos clients en après-
Les VO, nouveau cheval
de bataille
Enfin, Sopriam misera encore plus
sur les véhicules occasion, activité
dans laquelle l’importateur a une
petite longueur d’avance, ayant mis
en place deux sites qui leur sont
strictement dédiés, avec comme
résultat une moyenne de 35 à 40
VO revendus chaque mois. Là encore, il sera question d’aller de
l’avant. «À partir du Salon, nous serons capables de racheter des VO
aux particuliers, quelle que soit leur
marque, pourvu que l’on ait l’espace
suffisant pour le stockage», dixit
Morin. Mieux encore, Sopriam va
proposer une garantie des VO
qu’elle revendra ainsi qu’un financement dédié, élaboré avec Wafasalaf et Sofac. Avec le support de l’Argus et les outils qu’il met à
disposition, le patron de Sopriam
estime que l’activité VO est vouée à
se développer et pourrait même
dépasser la barre des 100 unités revendues mensuellement. Et Morin
de conclure en positivant : «a priori,
je suis très confiant quant à notre
●
capacité à rebondir».
Q/R
Loïc Morin,
PDG de Sopriam
Les ÉCO : Que prépare
Sopriam à l’approche du salon
Auto-Expo ?
Loïc Morin : Du côté de Peugeot,
nous aurons deux évènements. Le
premier constitue une grande opération d’images autour de la nouvelle 308, élue «Voiture de l’année»
en Europe. Voilà pourquoi, pour la
plus belle voiture, nous ramenons
la plus belle femme au monde, en
l’occurrence Gabriela Isler, sacrée
Miss Univers 2013. La seconde opération concerne une série spéciale
sur des modèles, comme la 208, la
308 et la 508. Pour Citroën, nous
aurons aussi deux évènements, le
premier sera la venue du team Citroën Racing pour le Marrakech
GP WTCC, l’autre, dans le même sillage concerne une campagne
d’images axée sur l’engagement
de Citroën en compétition.
●●●
Sopriam
compte
s’appuyer
sur ses atouts,
notamment
son réseau,
qui a doublé
en 5 ans,
passant
de 30 sites à 62
aujourd’hui.
Qu’allez-vous faire pour
consolider l’activité VO ?
Nous allons boucler l’offre que
nous aurons en la matière. En
d’autres termes, tous les véhicules
d’occasion que nous revendrons
seront contrôlés, remis en état et
proposés aux clients avec un financement spécifique et une garantie de 6 mois, constituant, au
final, une offre packagée et surtout très professionnelle.
Pour vous, 2014 sera une
année de transition ou de
reconquête ?
Je suis trop ambitieux pour me
contenter d’une transition en
2014, qui sera forcément une
année de conquête, avec comme
chantiers : le renfort de l’activité
VO, la croissance de l’activité
après-ventes et surtout, un focus
sur les produits 308 et 301 pour
relancer les ventes de Peugeot,
ainsi qu’une gamme DS appelée à
se développer. Tels sont les axes
qui seront déterminés et détermi●
nants à compter du Salon.
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25
Auto-techno
Goodyear voit double pour les 4x4
● Au dernier salon automobile de Genève, Goodyear a présenté un concept de pneus
«à double empreinte». Destinée aux SUV et 4x4, cette gomme du futur devrait améliorer
leur adhérence à toute épreuve.
L
e nom commercial n’existe pas
encore, mais le produit est déjà
à un stade de développement
avancé. Il s’agit du dernier prototype de pneu dévoilé récemment
par Goodyear et dit «à double empreinte». Une architecture que le pneumaticien américain envisage pour
équiper les 4x4 et SUV dans un avenir
pas si lointain. D’apparence futuriste, ce
pneu se présente avec une bande de
roulement creusée par une importante
rainure centrale et des dessins différents de chaque côté. Quel intérêt et
quels avantages ? D’abord, un gain au
niveau de la consommation, découlant
d’une baisse de friction, de contact et
de résistance avec la route et ceci du
fait de l’absence de gomme au milieu
de la surface de roulement. Dans le
même sillage, il est question d’un gain
de poids, là aussi du fait de la suppression du mélange de caoutchouc au milieu de la bande de roulement. Il y a ensuite une meilleure motricité lorsque le
véhicule tout-terrain évolue sur route
génieurs-chercheurs de Goodyear estiment qu’elle offrira au véhicule une
meilleure stabilité en conduite rapide.
Énième avantage de ce pneu qui repose sur une seule carcasse : il peut
continuer à rouler même en cas de crevaison sur l’une ou l’autre empreinte et
ceci bien qu’il ne possède qu’une seule
valve de gonflage. Forcément, cela ne
se fera qu’à une faible vitesse (80 km/h)
et grâce à deux membranes, chacune
d’elles étant intégrée de chaque côté.
mouillée ou boueuse, toujours grâce à
cette rainure centrale capable d’évacuer de plus grandes quantités d’eau
ou de boue. L’adhérence sur asphalte,
elle, se trouvera également améliorée
grâce à la largeur de la bande de roulement de l’empreinte extérieure. Les in-
Volvo étudie un détecteur
oculaire de fatigue
L
es ingénieurs de Volvo ne chôment jamais, surtout ceux en
charge de la sécurité. Ces derniers
travaillent actuellement sur un outil capable de détecter la fatigue ou tout au
moins l’inattention du conducteur en
analysant les yeux de celui-ci. Reposant
sur un détecteur oculaire implanté sur le
tableau de bord, ce système contrôle le
champ sur lequel porte le regard du
conducteur, mais aussi le degré d’ouverture de ses yeux ainsi que la position et
l’inclinaison de la tête. Inoffensif pour la
santé, ces rayons analyseront constamment l’état, le regard et la vigilance du
conducteur et interagiront avec les assistances électroniques embarquées.
Celles-ci, en cas d’inattention du
conducteur, veilleront à ce que l’auto ne
s’écarte pas de son couloir de circulation
ou ne s’approche pas trop du véhicule
qui la précède, en corrigeant sa trajectoire et son freinage. Encore au stade expérimental, cette innovation pourrait
voir le jour d’ici 2020 dans le cadre de la
vision que s’est tracée le constructeur
suédois à cet horizon, en promettant
«Plus aucun mort ni blessé grave dans
●
un véhicule de Volvo».
Les avantages de ce pneu ne s’arrêtent
pas là. Son mélange de gommes fait
qu’il assure aussi une certaine isolation
acoustique en réduisant les bruits de
roulement. Au coude-à-coude avec
ses concurrents et notamment le français Michelin, Goodyear présente ici un
produit technologiquement à forte valeur ajoutée. Au demeurant, il est rare
de voir un pneu cumulant tant d’avantages à la fois avec des enjeux économiques (consommations), écologiques (réduction des émissions de
CO2) et sécuritaires (meilleure adhérence). Reste à le voir passer à la réalité
●
de la production en série.
LES ÉCO AUTO - MERCREDI 26 MARS 2014
26
Avant-première
EN BREF
L’i-Road de Toyota testé
par 10 Japonais
Porsche Boxster et Cayman : Le droit à la différenciation GTS
Après le Cayenne et la Panamera, le duo Boxster-Cayman a enfin droit à son exécution GTS. Celle-ci, synonyme
de sportivité est reconnaissable par une touche sombre apportée ici et là sur la carrosserie. Ainsi, les blocs optiques Bi-Xénon adoptent des fonds noirs, couleur que l’on retrouve aussi au niveau des jantes de 20 pouces,
tandis que les boucliers adoptent un dessin spécifique avec, là encore, du noir sur les parties striées des entrées
d’air. Le label GTS s’incruste à l’arrière des véhicules, ainsi que sur les flancs, mais plus discrètement. À bord, les
finitions GTS des Cayman et Boxster offrent presque la même chose et notamment une sellerie en cuir/Alcantara
et un compteur à fond rouge. La différence se fait plutôt sous le capot où l’on note un gain de puissance de 15
chevaux par rapport aux versions S. Ainsi, le flat-6 du Boxster GTS atteint 330 ch, tandis que celui du Cayman
compte 340 ch. Sur circuit, les performances s’en ressentent et notamment durant le zéro à cent, avec un léger
avantage pour le coupé, soit 4,6 sec contre 4,7 sec pour le Boxster. La vitesse maxi, elle, évolue, passant à 285
km/h pour le Cayman GTS et 280 km/h pour le Boxster GTS. Une première dans l’histoire de ce dernier modèle.
Mercedes Coupé Classe S,
déjà à la sauce AMG
Le Salon de Genève, où le coupé Classe S a été présenté, venait tout juste de refermer ses portes derrière lesquelles les
communicants de chez Mercedes avaient fait découvrir à quoi
ressemblera la plus puissante des versions de ce bolide. Toujours concoctée par le préparateur maison, AMG, le coupé
Classe S 63 AMG succède ainsi au CL63 AMG. L’esprit général
reste le même, mais dans un écrin autrement plus actuel et
stylé. Outre des étriers de freins rouges et 4 sorties d’échappement, on note aussi des extracteurs d’air sur le bouclier arrière.
Un kit extérieur orienté efficience au vu du rendement élevé
du bloc motopropulseur, en l’occurrence le V8 5.5 l Biturbo de
585 ch et 900 Nm. Un moteur qui gomme les 2 tonnes de l’engin avec de belles performances, dont le 0 à 100 km/h en 4,3
sec, voire 3,9 sec en version 4Matic. Dotée d’un V12, la version
65 AMG, elle, fera sûrement mieux, dans quelques mois.
Au Japon, après avoir été testé dans la
ville du constructeur (Toyota City), l’iRoad débarque dans les environs de
Tokyo pour des tests sur route ouverte.
Selon Toyota, 10 exemplaires de ce
trois-roues à moteur 100% électrique
seront mis à la disposition des clients
japonais désireux de le tester et de
l’évaluer. Mi-moto, mi-auto, l’i-Road intègre 2 places à l’image du Twizy de
Renault, mais avec une roue en moins
et une carrosserie entièrement fermée.
Trophée Hassan II, BMW
transporteur officiel
Coïncidant avec la célébration du centenaire du
golf au Maroc, la 41e édition du Trophée Hassan II,
qui s’est déroulée récemment au Golf
royal d’Agadir, fut une occasion de
choix pour BMW de s’associer à cet
évènement sportif de premier rang.
Outre le transport des golfeurs, des
officiels et autres invités, les voitures
de la marque à l’Hélice se sont aussi
exposées sur le green, à l’image du
tout nouveau Coupé Série 4, qui fut
mis en jeu dans le cadre du «hole in
one». Une belle opération d’image
pour la marque bavaroise.
Renault Trafic, un remplaçant
dans l’air du temps
Hyundai rafle deux prix
Red Dot Design
Le déploiement de la nouvelle identité visuelle de Renault
concerne aussi les véhicules utilitaires. Parmi eux, le nouveau Trafic vient d’être révélé dans cette mouvance. Les premières photos montrent un design inédit, ayant comme
point d’orgue une calandre au losange agrandi, véritable
sceau de la marque. Au-delà du style, le Trafic se concentre
surtout sur ces aspects qui font la force d’un fourgon, à savoir le choix des caractéristiques de la cabine (hauteur, longueur, plancher), ainsi que les nombreuses configurations
possibles (transport de personnes, versions transformées).
À ce titre, Renault annonce déjà un programme de 270 déclinaisons ! Mécaniquement, le Trafic aura droit à un 1.6 dCi
frugal (6 l/100 km), ce qui devrait plaire aux clients professionnels. Ceux-là même qui ont fait que depuis 1980, il a été
diffusé à plus de 1,6 million d’exemplaires dans le monde.
Très prisé par les
constructeurs de tous
bords, le prix Red Dot
récompense chaque
année divers produits pour la qualité
ou la beauté de leur design. Une distinction que deux modèles de Hyundai viennent de rafler, en l’occurrence
les nouvelles générations de la i10 et
de la Genesis, qui ont été retenues sur
un panel de 4.815 produits. Une belle
reconnaissance pour le thème du
«Fluidic Sculpture 2.0», l’orientation
stylistique choisie par le cinquième
constructeur automobile mondial.