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LES ÉCO AUTO - MERCREDI 26 MARS 2014 19 AUTO MARCHÉ Mercedes Class C Future tête de série ● Remplaçante d’un best-seller, la nouvelle «C» place la barre très haut en termes de raffinement et de sophistication. Design, confort, agilité, sécurité… tout y est avec en prime le prestige du blason arboré. Compte-rendu d’une première prise en main. La belle occasion saisie par l’Argus p.22 CONSTRUCTEURS Renault. Cap sur plus de Captur p.23 AUTO STRATÉGIE Comment Sopriam va rebondir p.24 AUTO-TECHNO Goodyear voit double pour les 4x4 p.25 AVANT-PREMIÈRE Porsche Boxster et Cayman : le droit à la différence GTS p.26 LES ÉCO AUTO - MERCREDI 26 MARS 2014 20 Essai international BILLET Jalil Bennani [email protected] Attendre, pourquoi faire ? Mercedes Classe C Future tête de série ● Remplaçante d’un best-seller, la nouvelle «C» place la barre très haute en termes de raffinement et de sophistication. Design, confort, agilité, sécurité… tout y est avec en prime le prestige du blason arboré. Compte-rendu d’une première prise en main. À plus d’un mois et demi de la tenue de l’AutoExpo, l’attente se fait déjà bien sentir chez les acheteurs de voitures neuves. Une attitude figée dans le temps donne l'impression que ce calme, presque ambiant dans les showrooms, installe une certaine léthargie sur le marché. Or, celui-ci est dans le rouge depuis l’an dernier déjà. C’est à croire qu’il y aura une pluie de «promotions-miracles» dans ce salon ou des rabais incroyables. C’est un leurre! Que le client lambda marche toujours dans les combines du marketing, soit, mais il devrait bien comprendre que la structure de prix d’une voiture neuve intègre des coûts à n’en pas finir. Fret, logistique, stockage, droits de douane dans certains cas et autres frais s’ajoutent à la valeur même de ce produit ayant considérablement coûté au constructeur durant sa phase de développement et d’industrialisation. Voilà pourquoi, nous le disons, au risque de nous répéter, le véritable atout d’un salon comme l’AutoExpo réside surtout dans le fait qu’il rassemble toute l’offre automobile ou presque dans une seule enceinte. Une sorte d’hypermarché de la voiture neuve en somme. Quant aux prix qui y seront pratiqués, pas besoin d’attendre : une bonne négociation pourrait faire craquer le conseiller commercial et débouler sur un tarif sensiblement adouci, voire inattendu. Enfin, pourquoi attendre lorsqu’on peut avoir dès maintenant la voiture de ses rêves, dans la couleur de son choix, puis surtout sans retard de livraison, désagrément quasi-inévitable pour les acheteurs au lende● main du salon ? L’ histoire de la Classe C remonte non pas en 1993 avec le lancement de sa première génération, mais plutôt à l’inoubliable 190, lancée en 1982. À l’époque, Mercedes venait de produire sa première familiale aux dimensions compactes, mais avec le style et les qualités routières de ses grandes berlines. Une recette qui a aussitôt bien fonctionné, avant de se perpétuer à travers les différentes générations de la Classe C, pour un total de 8,5 millions d’unités vendues dans le monde. Un succès que devrait prolonger la toute nouvelle «C» qui a placé au cœur de ses priorités trois aspects : l’élégance, l’économie d’énergie et la sécurité active. Une étoile à deux visages Séduire à tout prix. Tel semble être le leitmotiv de la Classe C, dont la silhouette plait au premier abord. Outre une malle courte et légèrement incurvée, on apprécie surtout les flancs nervurés, les blocs de phares à LED et le long capot délimité par la calandre qui donne le choix entre deux dessins. Le premier, plutôt sportif reçoit une étoile proéminente au centre (de la calandre) séparant deux lamelles. Ces dernières sont au nombre de trois sur l’autre face, plus classique avec sa traditionnelle étoile implantée au-dessus, sur le capot. Au-delà de toute inspiration avec la Classe S, les designers ont réussi un joli travail en termes d’équilibre des proportions. Les lignes et rondeurs de la limousine semblent ainsi exécutées dans une échelle inférieure, avec au final un profil élancé et des atours aussi sensuels. Pour autant, la nouvelle «C» affiche des dimensions en hausse par rapport à l’ancienne, avec 4 cm de plus en largeur (à 1,81 m) et surtout 9,5 cm de plus en longueur (à 4,68 m). Ces précieux centimètres glanés profitent notamment à l’empattement (+8 cm à 2,84 m), généralement gage d’une meilleure habitabilité arrière, tandis que le volume du coffre a été accru, atteignant 480 litres. Entre raffinement et allègement Déjà qualitatif par le passé, l’habitacle affiche désormais un raffinement transcendant ! Dès le second niveau (Avant-garde), l’habillage s’embourgeoise au même titre que les équipe- ments de confort, tels que l’éclairage d’ambiance (à trois couleurs) et les réglages électriques des sièges, désormais situés sur les contre-portes (comme la S). Très proche de celles des CLA et classes A, la planche de bord affiche des aérateurs ronds, une console comme suspendue et surmontée d’un large écran de 7’’. Celuici, bien que similaire à une tablette, n’est pas tactile, mais il brille par la navigabilité dans ses menus, aidé en cela par un pavé tactile (ou Touch Pad) à l’utilisation rapidement intuitive. Sur les finitions hautes, les boiseries lisses de la console, la sellerie en cuir surpiqué, l’horloge analogique située au centre ou encore l’installation audio signée Burmester parachèvent le parfum de luxe régnant à bord. Pourtant, un autre défi était bien plus ardu pour les concepteurs : celui de l’allègement. Grâce à une structure recourant à l’aluminium à plus de 50%, la Classe C a perdu 100 kg, dont 18 juste entre les 4 portes. Le tout pour une rigidité accrue et une meilleure efficience sur la route. Un comportement d’avant-garde Reposant sur une plateforme inédite et sur un nouveau schéma de suspensions, dont un essieu arrière à 5 bras (!), la Classe C offre un train de roulement à la fois confortable et sportif. En option, la suspension pneumatique (Airmatic) à hauteur variable constitue une première dans le segment. Dans le même sillage, le coefficient aérodynamique est au plus bas avec un Cx de 0,24. Les mécaniques en profitent, avec une consommation ayant baissé, en moyenne, de 20%. Parmi une demidouzaine de moteurs (tous Euro 6) disponibles au catalogue, nous avons testé et préféré le puissant 4 cylindres turbodiesel de la C250 Bluetec (204 ch/500 Nm), accouplé à la boîte auto à 7 rapports 7G-Tronic. Onctueux et disponible à tous les régimes, ce bloc est un régal tout comme la précision de la direction, mise à l’épreuve dans les hauteurs de l’arrière-pays marseillais. L’occasion aussi de tester entre autres nouveaux dispositifs, le freinage d’urgence automatique et urbain, détectant autos et piétons. C’est l’un des nombreux assistants sécuritaires qui font de la C, la berline moyenne la plus sophistiquée du moment. Enfin, au Maroc, elle sera présentée en avant-première dès ce week-end et sera l’une des grandes ● stars du Salon Auto-Expo. DNES EN FRANCE JALIL BENNANI LES ÉCO AUTO - MERCREDI 26 MARS 2014 Rallye Classic 2014. La domination des Porsche Au terme d’une semaine de roulage à travers les beaux paysages du royaume, la soixantaine d’équipages engagés cette année dans le Maroc Classic est arrivée à Marrakech. L’ultime épreuve de régularité a eu lieu sur le circuit Moulay El Hassan et n’a fait que confirmer le classement de l’épreuve, finalement remportée par le duo Mohamed Touhlali-Olivier Verger sur une Porsche 911 T (de 1979) dans la catégorie Classic et par Jean-Pierre Lejonc-Gilles Pernot sur une Porsche 997 GT3 (2007) dans le classement Prestige. De cette édition, riche en rebondissements, on retiendra aussi la bonne participation du team Alpine-Renault, bien représenté à travers trois équipages, dont deux particuliers. Il s’agit de l’A310 emmenant le célèbre animateur français Denis Brognart, ainsi que l’A110 pilotée par Jacques Prost accompagné de sa femme, Françoise (photo). Le patron du groupe Renault au Maroc a terminé 30e au classement et aurait pu faire mieux s’il n’avait pas été victime d’un problème de trip-master. Or, il avait plutôt bien démarré l’épreuve en se hissant jusqu’à la 8e place en milieu de semaine. 21 Auto-échos 1.810 C’est le nombre de kilomètres parcourus par une Peugeot équipée du nouveau trois-cylindres essence 1.2 l eTHP dit «PureTech» avec un seul plein ! C’est tout simplement une autonomie record pour un moteur carburant au sans-plomb sur une voiture de série. Fraîchement élue «Voiture de l’année» en Europe, la nouvelle 308 ajoute ainsi un énième argument a faire valoir pour ce moteur essence, dont on rappellera qu’il est le fruit d’un partenariat technique avec BMW. De plus, cette Peugeot prouve que l’essence a encore de l’avenir. CONFIDENTIEL Le directeur financier du groupe Renault au Maroc, Allal Benjelloun quittera ses fonctions à la fin de ce mois pour une nouvelle aventure professionnelle. Selon des sources bien informées, l’intéressé rejoindrait la Centrale automobile chérifienne (CAC) pour y occuper de hautes fonctions de direction. Réputé pour son sérieux, son professionnalisme dans les différentes responsabilités dont il était en charge (finance, audit, contrôle de gestion), ce cadre quadragénaire devrait évoluer sous la houlette de Robert Marrache, actuel directeur général de la CAC qui prendra sa retraite dans les mois à venir. Vraisemblablement, Allal Benjelloun prendra la relève à ce poste. LES ÉCO AUTO - MERCREDI 26 MARS 2014 22 Marché La belle occasion saisie par l’Argus ● À la demande des importateurs automobile marocains, le groupe Argus s’implante dans le royaume. Au-delà de son expertise bientôt séculaire, il a pour ambition de structurer une activité de reprise et de revente de véhicules d’occasion. S ollicité en avril 2013 par l’Association des importateurs de véhicules automobile au Maroc (Aivam), le groupe Argus arrive sur un marché où le véhicule d’occasion (VO) est en plein essor, puisqu’il est estimé à quelque 400.000 transactions annuelles, soit plus du triple du marché du neuf. Cela constitue un grand manque à gagner pour les importateurs. Et pour cause, la quasi-totalité des transactions s’effectuent généralement de gré à gré, voire de façon informelle. Une activité qui gagnerait donc à se professionnaliser, surtout après un nouveau décret de la loi de Finances de 2013, régissant la vente des biens d’occasion. Un texte législatif qui a tout simplement levé la taxe à laquelle étaient soumis les revendeurs de VO et qui pouvait s’élever à 20% si le chiffre d’affaires réalisé dépassait les 2 MDH. Le contexte Maroc C’est cette donne juridique qui a motivé les membres de l’Aivam à se lancer dans une activité VO plus structurée et à même de générer des ventes additionnelles de voitures neuves via des reprises. Celles-ci se feront désormais par le biais d’une cote argus du Maroc, développée par l’équipe mise en place par le groupe français. Sous la houlette d’Alexandrine Breton des Loÿs (photo), la présidente du groupe Argus et arrière-petite fille de son fondateur, la filiale marocaine sera pilotée par Georges- Etienne Andrieu, directeur du projet : la cote Argus du Maroc, avec à ses côtés Alain Mazzocut, expertvalorisation ayant 20 années d’expérience au sein de l’Argus. Les deux hommes ont pris le temps d’étudier le marché automobile marocain, avec toutes ses spécificités, qu’elles soient historiques (notoriété de certaines marques, date d’implantation), géographiques (réseaux commerciaux, parcs roulants par localités) ou d’actualité (vignette sur les grosses cylindrées, décompensation du prix de l’essence, taxe de luxe). Référentiel, données et méthodes Pour décoder ce qui se passe sur le marché national des VO, la démarche analytique des experts de l’Argus s’est d’abord faite avec un référentiel, un critère essentiel pour valoriser sérieusement un véhicule. Celui-ci prend en compte trois données : le prix du neuf, un descriptif technique et le tarif référent. Ce dernier correspond au prix de vente moyen constaté de la voiture neuve. Ensuite, des centaines de données fournies par les principaux acteurs du marché et relatives aux transactions (VO) ont été étudiées par les experts de l’Argus avec au final une confrontation de leur vision avec celle des professionnels locaux (de VO). Enfin, la méthode retenue a consisté à identifier les courbes de dépréciation type et à mettre en évidence 5 «phénomènes» issus des spécifici- tés du marché marocain, à savoir le modèle, son segment, son énergie, sa puissance fiscale et son aspect spécifique. L’analyse combinée de tous ces critères a non seulement permis de mettre au point une cote Argus du Maroc pour quelques 700 modèles et versions de véhicules (utilitaires inclus), mais sert aussi dans le cadre d’un progiciel servant à définir une cote Argus personnalisée. Un outil clé pour faire des reprises Concrètement, ce système évalue tout véhicule présent sur le marché (à condition qu’il ne dépasse pas 15 ans d’âge) et permet au conseiller commercial d’un importateur (membre de l’Aivam) de proposer une cotation qui servira à faire une reprise dans le cadre de l’achat ●●● La cote Argus du Maroc sera d’abord destinée aux professionnels et notamment aux conseillers commerciaux des différentes marques représentées. d’une voiture neuve. Voilà pourquoi la cote Argus du Maroc sera strictement destinée aux professionnels et notamment aux conseillers commerciaux des différentes marques représentées. Un bon nombre d’entre eux ont d’ores et déjà été formés à cet outil par les deux experts français en charge de la filiale marocaine. Parallèlement à cette cote, le groupe Argus a également mis à disposition des professionnels de la distribution automobile «Planet VO», un bel outil de gestion de leur activité VO. Un logiciel de pointe gérant tous les aspects liés à cette activité, de la prise en charge de l’information en amont à l’automatisation du travail des équipes, en passant par le suivi de la rentabilité. Officiellement mise en service dès le 1er avril prochain, la cote Argus du Maroc devrait booster l’activité VO des importateurs automobiles et leurs concessionnaires. Parmi eux, Sopriam a pris une longueur d’avance après avoir mis en place, depuis l’an dernier, une structure entièrement dédiée aux VO, avec une moyenne de 40 unités vendues chaque mois. À n’en pas douter, tous les autres importateurs suivront, mais avec le précieux apport du groupe Argus, dont l’objectif final est de rationnaliser leur activité VO, avec l’espoir de récupérer une bonne partie des ventes d’un marché jusqu’ici do● miné par l’informel. L’Argus, 85 ans d’expertises en véhicules d’occasion À l’origine du spécialiste français de la cotation des VO, le journaliste et sportif Paul Rousseau avait créé en 1927 «L’argus de l’automobile et des locomotions». Un journal français qui se propose de «suivre pas à pas la vie des locomotions, celles de la route, de l’air, de l’eau, du rail», écrivait-il à l’époque. «L’argus part en guerre contre les taxes injustes et les tarifs douaniers qui entravent le commerce. Il met un point d’honneur à aider les usagers pour l’achat, l’entretien et la revente de leur automobile», lit-on sur son site. En 1929, il subit la crise et ses effets sur l’industrie automobile, mais revient en force dès 1944. Cette année, le gouvernement français cherchait à indemniser les automobilistes dont il avait réquisitionné les véhicules durant la guerre. L’argus est alors pris pour référence, ce qui va définitivement asseoir sa notoriété. En 1963, ce journal qui paraît tous les jeudis, publie pour la première fois ses cotations, ce qui augmentera sa diffusion. Celle-ci passe ainsi de 20.000 exemplaires en 1955 à 125.000 en 1967, puis à 185.000 en 1977. Les années 80 sont celles du minitel et des cotes personnalisées, qui passeront sur le net dès 1998. En 2001, le groupe rachète «Planet VO» et en 2011, lance son application mobile. Aujourd’hui, il est une référence mondiale qui s’exporte dans le monde, avec une filiale au Maroc dont la tâche s’annonce ardue, mais vouée à la réussite. LES ÉCO AUTO - MERCREDI 26 MARS 2014 23 Constructeurs Renault Cap sur plus de Captur ● Ayant déjà produit plus de 150.000 Captur au terme de sa première année d’existence, Renault annonce l’augmentation de la production pour cet SUV, preuve de son joli succès. S i l’on sait et admet qu’en milieu off-road, le Captur n’a pratiquement aucune prétention en matière de franchissement, on peut tout de même se réjouir pour le compte de Renault d’apprendre que ce modèle est en train de caracoler dans les ventes. En effet, après avoir fêté, en novembre dernier, la sortie du 100.000 exemplaires assemblés dans l’usine de Valladolid (photo), le constructeur au losange annonce non seulement avoir franchi le cap des 150.000 unités produites, mais aussi et surtout l’augmentation de sa production sur le site espagnol qui est dédié à 100% à ce modèle. Dès juin prochain, les lignes de montage de ladite usine passeront à une cadence journalière de 900 Captur produits, contre une moyenne de 680 actuellement. Au total, ce seront 4.500 unités disponibles chaque semaine pour être acheminées vers les nombreux marchés où est vendu ce petit SUV. Une bonne nouvelle pour le réseau commercial mondial du losange qui dit enregistrer un bel engouement pour ce modèle. La même source révèle aussi que 8 Captur sur 10 sont commandés en carrosserie bicolore. À n’en pas douter, cette dernière donne est, entre autres, l’une des raisons qui expliquent le succès du véhicule, laquelle découle d’un vaste programme de personnalisation. On soulignera, à ce propos et à juste titre, que le Captur est le seul de son segment (hormis l’assez coûteux mini Countryman) à offrir une couleur de toit différente et personnalisable à souhait. Bref, un joli pari remporté par le marketing du groupe qui a su anticiper une formule qui plait… Au Maroc, la filiale commerciale de Renault a déjà livré près de 1.000 exemplaires du Captur, depuis son lancement en juin dernier. Des livraisons qui devraient s’accroître dans les semaines qui viennent et notamment à partir du Salon Auto-Expo. En effet et selon son calendrier de nouveautés, Renault Commerce Maroc lancera dès le mois de mai la version EDC, équipée d’une boîte automatique à double embrayage, tandis qu’en août, une nouvelle finition sera disponible. Baptisée Outdoor, elle se distinguera par sa carrosserie à teinte unique (Rouge flamme), avec des skis avant et arrière, des jantes peintes de 17’’ et une sellerie ● spécifique. LES ÉCO AUTO - MERCREDI 26 MARS 2014 24 Auto stratégie Comment Sopriam va rebondir ● Résigné à rebooster les ventes et parts de marché des deux marques qu’il préside, le patron de Sopriam mise sur des axes de développement bien précis dont le réseau, la relation client et l’activité des véhicules d’occasion. Le tout, avec une communication d’image sur les produits de Peugeot comme de Citroën. C lôturée dans le rouge et à précisément -7,3% pour ce qui est des ventes de voitures neuves, l’année 2013 ne restera pas comme un bon souvenir pour bien des importateurs automobiles marocains. Parmi eux, Sopriam n’a pas échappé à cette tendance baissière, enregistrant un repli d’environ -12,3 % par rapport à 2012, avec près de 15.500 véhicules vendus. Un bilan pas aussi négatif qu’on pourrait le croire, puisque l’importateur des marques Peugeot et Citroën conserverait une part de marché totale proche de 13%, non loin de ce que détient le groupe PSA en Europe. Mieux encore, certains de ses indicateurs étaient largement dans le vert, à l’image du chiffre d’affaires relatif à la division après-vente. Incluant entrées en atelier et ventes de pièces de rechange, cette activité a enregistré d’une année à l’autre une croissance de 15%. C’est ce qu’explique Loïc Morin, le PDG de Sopriam, nuançant au passage entre ses deux marques -Peugeot ayant plus reculé que le marché, tandis que Citroën a moins baissé que ce dernier- ce qui signifie une prise de part de marché intéressante, fut-elle minime. Tourner la page 206-207… Pour expliquer la baisse de Peugeot, Morin n’y va pas par quatre chemins ! «Nous n’avons plus notre vache à lait qui s’appelait 206», ditil. «En fait, durant plusieurs années, nous avions eu le duo 206-207 qui fonctionnait bien, puisqu’il pouvait, à lui seul, réaliser jusqu’à 500 ventes par mois». Une belle histoire à laquelle le constructeur a mis fin, non sans donner de suite, puisque les 208 et 301 assurent ce rôle de ticket d’accès à la marque. Dans le même ordre d’idées, la fin du Partner monté localement et la montée en puissance de nouveaux arrivants comme le Dokker de Dacia et le Doblo Classic de Fiat a également impacté les résultats de So- priam, ne serait-ce que dans le segment des ludospaces où cet importateur fut, il y a encore quelques années, un acteur de premier rang. Autre élément, purement ponctuel, ayant contribué au recul commercial de Peugeot, la fin de vie de la précédente 308. «Sur l’exercice 2013, nous avons quasiment divisé par deux nos ventes de 308, alors que nos concurrents proposaient des véhicules plus récents, à l’image de la Ford Focus et de la Hyundai i30». Bref, une page que Sopriam voudrait vite tourner et oublier en misant sur la nouvelle compacte de Peugeot. «La 308 est en train d’enchaîner les distinctions, dont celui de Voiture de l’année 2014 en Europe, ce qui prouve qu’elle plaît aux journalistes spécialisés qui l’ont élue, et j’ose espérer qu’elle aura autant de succès au Maroc», déclare le PDG. vente, en leur envoyant régulièrement un courrier personnalisé concernant les échéances d’entretien, les prix de forfaits et même des offres sur le neuf, si l’on estime que leur véhicule a suffisamment roulé… ». Question produit, le PDG de Sopriam revient sur la contre-performance de Peugeot, non sans la décrypter. «Si l’on analyse les ventes de 2013, on s’aperçoit que, hormis les segments de la citadine, de la compacte et du ludospace, la plupart des modèles des autres catégories se sont plutôt bien vendus à l’image du SUV 3008 ou de la 508. Du coup, «se focaliser sur la 301 et le ludospace, ou encore repositionner une 208 avec une finition d’entrée de gamme à prix ultra-compétitif… voilà des questions qui méritent une réflexion avec le constructeur afin de les concrétiser», poursuit Morin. Les axes de développement «Maintenant que nous avons analysé cette situation, loin de nous l’idée d’accepter la fatalité», martèle l’intéressé, avant d’expliquer sa méthode pour rebooster les ventes. «Nous allons nous appuyer sur tous les aspects sur lesquels nous sommes bons, à commencer par la poursuite du développement du réseau qui est passé de 30 sites il y a 5 ans à 62 actuellement», indique-til. Sopriam va ainsi continuer le maillage de son réseau, avec l’ouverture prochaine d’un point de vente à Mohammedia et d’une concession bi-marque à Tétouan. Autre critère sur lequel il est question de capitaliser, celui de la satisfaction des clients, avec des taux de 98% et 99% pour les clients de Citroën et Peugeot, en vente comme en après-vente, ce qui devrait s’avérer payant à moyen terme. Vient ensuite l’aspect CRM sur lequel Sopriam a investi. «C’est un département complet que nous avons créé», explique Morin, «et à travers lequel nous faisons un suivi chirurgical de nos clients en après- Les VO, nouveau cheval de bataille Enfin, Sopriam misera encore plus sur les véhicules occasion, activité dans laquelle l’importateur a une petite longueur d’avance, ayant mis en place deux sites qui leur sont strictement dédiés, avec comme résultat une moyenne de 35 à 40 VO revendus chaque mois. Là encore, il sera question d’aller de l’avant. «À partir du Salon, nous serons capables de racheter des VO aux particuliers, quelle que soit leur marque, pourvu que l’on ait l’espace suffisant pour le stockage», dixit Morin. Mieux encore, Sopriam va proposer une garantie des VO qu’elle revendra ainsi qu’un financement dédié, élaboré avec Wafasalaf et Sofac. Avec le support de l’Argus et les outils qu’il met à disposition, le patron de Sopriam estime que l’activité VO est vouée à se développer et pourrait même dépasser la barre des 100 unités revendues mensuellement. Et Morin de conclure en positivant : «a priori, je suis très confiant quant à notre ● capacité à rebondir». Q/R Loïc Morin, PDG de Sopriam Les ÉCO : Que prépare Sopriam à l’approche du salon Auto-Expo ? Loïc Morin : Du côté de Peugeot, nous aurons deux évènements. Le premier constitue une grande opération d’images autour de la nouvelle 308, élue «Voiture de l’année» en Europe. Voilà pourquoi, pour la plus belle voiture, nous ramenons la plus belle femme au monde, en l’occurrence Gabriela Isler, sacrée Miss Univers 2013. La seconde opération concerne une série spéciale sur des modèles, comme la 208, la 308 et la 508. Pour Citroën, nous aurons aussi deux évènements, le premier sera la venue du team Citroën Racing pour le Marrakech GP WTCC, l’autre, dans le même sillage concerne une campagne d’images axée sur l’engagement de Citroën en compétition. ●●● Sopriam compte s’appuyer sur ses atouts, notamment son réseau, qui a doublé en 5 ans, passant de 30 sites à 62 aujourd’hui. Qu’allez-vous faire pour consolider l’activité VO ? Nous allons boucler l’offre que nous aurons en la matière. En d’autres termes, tous les véhicules d’occasion que nous revendrons seront contrôlés, remis en état et proposés aux clients avec un financement spécifique et une garantie de 6 mois, constituant, au final, une offre packagée et surtout très professionnelle. Pour vous, 2014 sera une année de transition ou de reconquête ? Je suis trop ambitieux pour me contenter d’une transition en 2014, qui sera forcément une année de conquête, avec comme chantiers : le renfort de l’activité VO, la croissance de l’activité après-ventes et surtout, un focus sur les produits 308 et 301 pour relancer les ventes de Peugeot, ainsi qu’une gamme DS appelée à se développer. Tels sont les axes qui seront déterminés et détermi● nants à compter du Salon. LES ÉCO AUTO - MERCREDI 26 MARS 2014 25 Auto-techno Goodyear voit double pour les 4x4 ● Au dernier salon automobile de Genève, Goodyear a présenté un concept de pneus «à double empreinte». Destinée aux SUV et 4x4, cette gomme du futur devrait améliorer leur adhérence à toute épreuve. L e nom commercial n’existe pas encore, mais le produit est déjà à un stade de développement avancé. Il s’agit du dernier prototype de pneu dévoilé récemment par Goodyear et dit «à double empreinte». Une architecture que le pneumaticien américain envisage pour équiper les 4x4 et SUV dans un avenir pas si lointain. D’apparence futuriste, ce pneu se présente avec une bande de roulement creusée par une importante rainure centrale et des dessins différents de chaque côté. Quel intérêt et quels avantages ? D’abord, un gain au niveau de la consommation, découlant d’une baisse de friction, de contact et de résistance avec la route et ceci du fait de l’absence de gomme au milieu de la surface de roulement. Dans le même sillage, il est question d’un gain de poids, là aussi du fait de la suppression du mélange de caoutchouc au milieu de la bande de roulement. Il y a ensuite une meilleure motricité lorsque le véhicule tout-terrain évolue sur route génieurs-chercheurs de Goodyear estiment qu’elle offrira au véhicule une meilleure stabilité en conduite rapide. Énième avantage de ce pneu qui repose sur une seule carcasse : il peut continuer à rouler même en cas de crevaison sur l’une ou l’autre empreinte et ceci bien qu’il ne possède qu’une seule valve de gonflage. Forcément, cela ne se fera qu’à une faible vitesse (80 km/h) et grâce à deux membranes, chacune d’elles étant intégrée de chaque côté. mouillée ou boueuse, toujours grâce à cette rainure centrale capable d’évacuer de plus grandes quantités d’eau ou de boue. L’adhérence sur asphalte, elle, se trouvera également améliorée grâce à la largeur de la bande de roulement de l’empreinte extérieure. Les in- Volvo étudie un détecteur oculaire de fatigue L es ingénieurs de Volvo ne chôment jamais, surtout ceux en charge de la sécurité. Ces derniers travaillent actuellement sur un outil capable de détecter la fatigue ou tout au moins l’inattention du conducteur en analysant les yeux de celui-ci. Reposant sur un détecteur oculaire implanté sur le tableau de bord, ce système contrôle le champ sur lequel porte le regard du conducteur, mais aussi le degré d’ouverture de ses yeux ainsi que la position et l’inclinaison de la tête. Inoffensif pour la santé, ces rayons analyseront constamment l’état, le regard et la vigilance du conducteur et interagiront avec les assistances électroniques embarquées. Celles-ci, en cas d’inattention du conducteur, veilleront à ce que l’auto ne s’écarte pas de son couloir de circulation ou ne s’approche pas trop du véhicule qui la précède, en corrigeant sa trajectoire et son freinage. Encore au stade expérimental, cette innovation pourrait voir le jour d’ici 2020 dans le cadre de la vision que s’est tracée le constructeur suédois à cet horizon, en promettant «Plus aucun mort ni blessé grave dans ● un véhicule de Volvo». Les avantages de ce pneu ne s’arrêtent pas là. Son mélange de gommes fait qu’il assure aussi une certaine isolation acoustique en réduisant les bruits de roulement. Au coude-à-coude avec ses concurrents et notamment le français Michelin, Goodyear présente ici un produit technologiquement à forte valeur ajoutée. Au demeurant, il est rare de voir un pneu cumulant tant d’avantages à la fois avec des enjeux économiques (consommations), écologiques (réduction des émissions de CO2) et sécuritaires (meilleure adhérence). Reste à le voir passer à la réalité ● de la production en série. LES ÉCO AUTO - MERCREDI 26 MARS 2014 26 Avant-première EN BREF L’i-Road de Toyota testé par 10 Japonais Porsche Boxster et Cayman : Le droit à la différenciation GTS Après le Cayenne et la Panamera, le duo Boxster-Cayman a enfin droit à son exécution GTS. Celle-ci, synonyme de sportivité est reconnaissable par une touche sombre apportée ici et là sur la carrosserie. Ainsi, les blocs optiques Bi-Xénon adoptent des fonds noirs, couleur que l’on retrouve aussi au niveau des jantes de 20 pouces, tandis que les boucliers adoptent un dessin spécifique avec, là encore, du noir sur les parties striées des entrées d’air. Le label GTS s’incruste à l’arrière des véhicules, ainsi que sur les flancs, mais plus discrètement. À bord, les finitions GTS des Cayman et Boxster offrent presque la même chose et notamment une sellerie en cuir/Alcantara et un compteur à fond rouge. La différence se fait plutôt sous le capot où l’on note un gain de puissance de 15 chevaux par rapport aux versions S. Ainsi, le flat-6 du Boxster GTS atteint 330 ch, tandis que celui du Cayman compte 340 ch. Sur circuit, les performances s’en ressentent et notamment durant le zéro à cent, avec un léger avantage pour le coupé, soit 4,6 sec contre 4,7 sec pour le Boxster. La vitesse maxi, elle, évolue, passant à 285 km/h pour le Cayman GTS et 280 km/h pour le Boxster GTS. Une première dans l’histoire de ce dernier modèle. Mercedes Coupé Classe S, déjà à la sauce AMG Le Salon de Genève, où le coupé Classe S a été présenté, venait tout juste de refermer ses portes derrière lesquelles les communicants de chez Mercedes avaient fait découvrir à quoi ressemblera la plus puissante des versions de ce bolide. Toujours concoctée par le préparateur maison, AMG, le coupé Classe S 63 AMG succède ainsi au CL63 AMG. L’esprit général reste le même, mais dans un écrin autrement plus actuel et stylé. Outre des étriers de freins rouges et 4 sorties d’échappement, on note aussi des extracteurs d’air sur le bouclier arrière. Un kit extérieur orienté efficience au vu du rendement élevé du bloc motopropulseur, en l’occurrence le V8 5.5 l Biturbo de 585 ch et 900 Nm. Un moteur qui gomme les 2 tonnes de l’engin avec de belles performances, dont le 0 à 100 km/h en 4,3 sec, voire 3,9 sec en version 4Matic. Dotée d’un V12, la version 65 AMG, elle, fera sûrement mieux, dans quelques mois. Au Japon, après avoir été testé dans la ville du constructeur (Toyota City), l’iRoad débarque dans les environs de Tokyo pour des tests sur route ouverte. Selon Toyota, 10 exemplaires de ce trois-roues à moteur 100% électrique seront mis à la disposition des clients japonais désireux de le tester et de l’évaluer. Mi-moto, mi-auto, l’i-Road intègre 2 places à l’image du Twizy de Renault, mais avec une roue en moins et une carrosserie entièrement fermée. Trophée Hassan II, BMW transporteur officiel Coïncidant avec la célébration du centenaire du golf au Maroc, la 41e édition du Trophée Hassan II, qui s’est déroulée récemment au Golf royal d’Agadir, fut une occasion de choix pour BMW de s’associer à cet évènement sportif de premier rang. Outre le transport des golfeurs, des officiels et autres invités, les voitures de la marque à l’Hélice se sont aussi exposées sur le green, à l’image du tout nouveau Coupé Série 4, qui fut mis en jeu dans le cadre du «hole in one». Une belle opération d’image pour la marque bavaroise. Renault Trafic, un remplaçant dans l’air du temps Hyundai rafle deux prix Red Dot Design Le déploiement de la nouvelle identité visuelle de Renault concerne aussi les véhicules utilitaires. Parmi eux, le nouveau Trafic vient d’être révélé dans cette mouvance. Les premières photos montrent un design inédit, ayant comme point d’orgue une calandre au losange agrandi, véritable sceau de la marque. Au-delà du style, le Trafic se concentre surtout sur ces aspects qui font la force d’un fourgon, à savoir le choix des caractéristiques de la cabine (hauteur, longueur, plancher), ainsi que les nombreuses configurations possibles (transport de personnes, versions transformées). À ce titre, Renault annonce déjà un programme de 270 déclinaisons ! Mécaniquement, le Trafic aura droit à un 1.6 dCi frugal (6 l/100 km), ce qui devrait plaire aux clients professionnels. Ceux-là même qui ont fait que depuis 1980, il a été diffusé à plus de 1,6 million d’exemplaires dans le monde. Très prisé par les constructeurs de tous bords, le prix Red Dot récompense chaque année divers produits pour la qualité ou la beauté de leur design. Une distinction que deux modèles de Hyundai viennent de rafler, en l’occurrence les nouvelles générations de la i10 et de la Genesis, qui ont été retenues sur un panel de 4.815 produits. Une belle reconnaissance pour le thème du «Fluidic Sculpture 2.0», l’orientation stylistique choisie par le cinquième constructeur automobile mondial.