Don Juan - Epik Hotel

Transcription

Don Juan - Epik Hotel
Don Juan
Don Juan
d’après
Molière
par l’ensemble epik hotel
mise en scène Catherine Umbdenstock
Don Juan
d’après
Molière
Mise en scène
Catherine Umbdenstock
Scénographie et vidéo
Elisabeth Weiß
Costumes
Andy Besuch
Création musicale
Joris Rühl
Création lumière
Manon Lauriol
Dramaturgie
Jonas Zipf
Spectacle en langue allemande
Assistanat
Tanita Olbrich
Avec
Antje Lea Schmidt
Jean Paul Baeck
Stephan Baumecker
Jörn Hentschel
Joris Rühl
sur-titré en français
Durée : 1h15
Crée le 7 janvier 2011
au bat-Studiotheater de Berlin
Production der HfS Ernst Busch - Berlin
epik hotel
Avec le soutien de l’OFAJ
CONTACT
Marion Schmitt, chargée de diffusion
[email protected]
+33 (0)6 15 78 70 41
Don Juan,
marche ou crève !
la mise en scène
Dom Juan le sans-limite. Dom Juan le
libertin. Dom Juan le cynique, le sarcastique,
le provocateur, qui refuse les valeurs établies
et tourne en ridicule ce que la société vénère. Dom Juan l’acharné aussi, en perpétuel
quête de sens. Dom Juan, l’incarnation-même
d’une génération qui définit le monde avec
ses propres «valeurs», toujours à l’affût du
prochain «trip» à vivre, chroniquement insatisfaite, fuyant la stagnation, fuyant le vide, son
propre vide. La mise en scène de ce classique
de Molière, s’inspirant des «Mistères», tend
à montrer, station après station, ce qui arrive
dans une société où la damnation n’existe
plus, et où la mort, perçue comme l’expérience
extrême, se fait attendre.
« J’ai l’ambition des conquérants, qui volent
perpétuellement de victoire en victoire,
et ne peuvent se résoudre à borner leurs souhaits. »
Dom Juan, Molière
Un jeune Dom Juan mène une vie dans
laquelle le principe de plaisir représente
l’unique valeur. Dom Juan appartient à une
génération qui ne connaît pas de repos et pas
de limite. C’est un boulimique : il consomme
femmes, armes, aventures... Sur son chemin,
il ne rencontre aucun obstacle : le père est
absent ; la société bien-pensante, incarnée par
Sganarelle, est facilement mal-menée,
à court d’arguments ; la religion, symbolisée
par un pauvre ermite malade ou un riche et
volumineux confesseur, perd de sa crédibilité. Personne ne peut dévier Dom Juan de sa
trajectoire. Seule, celle éprise d’amour, Elvire,
que Dom Juan a enlevée d’un couvent pour la
dépuceler, représente un danger. Elle crie vengeance, et planifie le meurtre de Dom Juan.
Au final, c’est elle qui renoncera à la vie.
« Pour Dom Juan,
l’Enfer est une chose qui se provoque.
Le Don-juanisme, Camus
Dom Juan est l’Homme libre par excellence. Aucune autorité morale extérieure
n’a d’importance pour lui. Il dicte ses propres
valeurs. Il s’amusera jusqu’au bout, détruisant
tout sur son passage, jusqu’à se retrouver
seul. Ces partenaires quittent la scène, le
dernier personnage tant attendu ne vient pas. Il
reste le spectateur, que Dom Juan invitera à sa
table, sous forme d’une ultime interrogation :
qui viendra me punir pour mes actes? La question reste ouverte, le débat peut commencer.
Catherine Umbdenstock
Un Molière
à la Shakespeare
L’ adaptation
Cette pièce baroque de Molière fait exploser
les genres théâtraux, d’une scène à l’autre. On
rit d’une situation empruntée aux archétypes
de la comedia dell’arte, et, dans l’instant qui
suit, on s’indigne face aux débordements de
Dom Juan, d’une extrême violence.
Origine
Le personnage de Dom Juan serait apparut sur
scène en Espagne, dans les années 1630, à
travers une pièce de l’auteur Tirso de Molina. Il
atterri rapidement dans le répertoire de la Commedia dell’arte. Les comédiens italiens l’importent en France, où Molière peut en prendre
connaissance. En 1665, l’auteur français en
écrit sa propre version : comme son «Tartuffe»
est frappé d’une interdiction de représentations, il propose son «Dom Juan». Mais cette
dernière pièce n’est autorisée que pour 15
représentations seulement. C’est notamment
la fameuse «scène du pauvre» qui fait scandale : Dom Juan est prêt à donner une pièce
d’or à un pieu mendiant, à la seule condition
que ce dernier «jure». Dans l’espace germanophone, c’est au travers de l’opéra de Mozart
«Don Giovanni», composé en 1787, que le
personnage devient célèbre. L’européen Dom
Juan est aujourd’hui devenu un mythe, dont
la traversée a été (ré)écrite par les plus grands
auteurs : Goldoni, Schiller, Pouchkine, Dumas,
Tolstoi, Rostand, Horvath, Brecht, Frisch, et
bien d’autres…
Le mythe : jouer avec l’attente des specta-
teurs
Le mythe traverse les siècles, se modèle et se
remodèle de génération en génération. Mais
le noyau reste, car le mythe fait appelle à notre
inconscient collectif, s’adresse à nos pulsions
existentielles, à savoir, l’Eros et la Mort. Il en va
de même pour Dom Juan. Ce mythe a façonné
notre culture occidentale, à tel point que le mot
«Dom Juan» est entré dans le jargon commun.
Chaque spectateur a une image, plus ou moins
précise, de la figure de Dom Juan. Souvent
étudié à l’école, ou bien même déjà vu mis en
scène plusieurs fois, le spectateur vient voir
Dom Juan avec des attentes bien précises.
Ce «background» est très fertile, c’est avec lui
qu’il faut jouer.
Eros
Dom Juan est, à égalité surement avec Casanova - le film éponyme de Fellini nous a merveilleusement inspiré -, le séducteur le plus
célèbre de tous les temps. Sa séduction ne
se réduit pas aux femmes. C’est à la société
toute entière qu’il s’attaque. Il se joue des
règles, et passe adroitement entre les mailles
des filets. Non sans conséquence. Son passage
laisse des séquelles. Il nous suffit d’une paysanne pour comprendre le malheur d’avoir un
jour croisé le chemin de Dom Juan.
Les femmes
C’est une seule et même comédienne qui endosse les rôles féminins, accentuant ainsi
le conflit entre Dom Juan et les femmes.
Don Carlos, le frère d’Elvire, est également
joué par la comédienne. La relation hommefemme et vengeance se complexifie.
Thanatos
Le sous-titre de la pièce de Molière : «le Festin
de pierre», porte l’attention sur l’apparition
de la statue, en fin de Vème acte, qui envoie
Dom Juan en Enfer. Ici, cette apparition-là
reste en suspens. Dom Juan sait qu’il ne sera
pas damné, qu’aucune instance supérieure
ne viendra le punir. Il doute peut-être pour la
première fois, lorsqu’il se retrouve vraiment
seul sur le plateau. À défaut de la venue de la
statue, Dom Juan pose cette ultime question,
face au public : «Viendrez-vous souper avec
moi ce soir?» La réponse reste ouverte, le
débat peut commencer.
L’absence/présence du Commandeur
Lorsque Sganarelle et Dom Juan entre dans le
mausolée du Commandeur, tué par Dom Juan
6 mois auparavant, ils comptent y admirer sa
statue. Pour laisser place à l’imagination du
spectateur, et éviter toute représentation ridicule, amoindrissant l’évènement, le mausolée
apparaît, immense, les personnages y pénètrent, mais restent invisibles. Sganarelle en
ressort bouleversé, affirmant avoir vu la statue
bouger. Dom Juan se montre moins crédule.
Il s’amuse de cette rencontre, et appelle
expressément à ce fameux «souper», au cours
duquel la statue du Commandeur devrait faire
son apparition. Mais elle ne viendra pas, elle ne
punira pas Dom Juan. Ce dernier s’en amusera
jusqu’au bout.
À propos du Père
Ici, la figure du père est à comprendre au sens
allégorique. Chez Molière, Dom Louis, le père
de Dom Juan, exerce une pression sur son fils.
Mais pour un jeune Dom Juan d’aujourd’hui,
les parents sont absents. La jeunesse a les
plein-pouvoirs. Les vieux se taisent, ils ont
capitulé depuis longtemps. C’est pour avoir
bonne conscience que Dom Louis entretien
financièrement son fils. La figure du Père, au
dernier acte, apparaîtra sous les traits du Père
d’église, naïf et indifférent.
L’action : introduction d’intermèdes
Sur le modèle des «Comédie-Ballets» de Molière, nous avons imaginé des «intermèdes»,
sorte de stations entre les stations, d’entreactes. Au lieu de les transmettre à travers d’interminables monologues, les évènements sont
véritablement joués, à la manière d’un film
muet ou d’un théâtre d’ombre. Ces intermèdes
délitent ou bien compriment le temps, tendant
toujours vers un «grotesque poétique» : un
naufrage, une scène de travestissement, une
attaque de brigands, ou encore, une chorégraphie de dernier repas. Autant d’occasion
pour mettre l’accent sur l’incroyable pouvoir
d’action et de vitalité de Dom Juan. Ces
intermèdes sont accompagnés d’une musique
originale, produite à l’aide d’une clarinette et
d’un tourne-disque «fait main», produisant du
rythme à intervalle régulier, accompagnant
ainsi le personnage dans ses actions, jusque
dans son essoufflement, si bien qu’à la fin,
lorsque la musique disparaît, les battements
du coeur de Dom Juan semblent s’éteindre
eux aussi.
« Quel spectateur peut croire, aujourd’hui encore,
que les morts que l’on insulte viennent effectivement à
paraître, pour s’assoir à notre table?
Au sein de nos Parlements, où l’on traite de la guerre et
des affaires, il devrait alors y avoir une foule
de squelettes, et dans la trappe - qui serait alors à
construire, si nous avions encore de tels espoirs ça grouillerait de ministres, de directeurs, de généraux,
de banquiers, de diplomates, de journalistes…
Non, nous ne croyons plus en cela. »
Max Frisch, Post-face à Dom Juan
ou l’amour de la géométrie
texte
texte
Don Juan
L’Immédiateté
et l’éphémère
la Scénographie
Dom Juan : un personnage-instant
Dom Juan est un enfant de notre temps : il ne
peut rester en place et vit entièrement dans
l’instant. Il refuse de s’arrêter et de suivre les
chemins tracés. Don Juan échappe à chaque
engagement. Il consomme et ne croit pas.
Il fuit l’inactivité, elle pourrait faire prendre
conscience du non-sens et du vide.
L’espace veut rendre visible ce personnage-instant qu’est Dom Juan. Il n’y a pas de décoration superflue, pas de meuble. Le plateau offre
des possibilités de transformation, de métamorphose, exercées par les comédiens euxmêmes. Des images volatiles, des ombres
se composent. Au côté de Dom Juan et de
son valet, nous entamons un voyage, dans un
monde subjectif et surtout, à l’image des plaisirs consommés par Dom Juan, éphémère.
Un rideau, des «tréteaux»
La scénographie est donc basée sur un principe très simple, léger et mouvant, où rien
n’est fixé. L’utilisation de la vidéo, toujours
live, participe du caractère contemporain de
ce personnage. Pour sa première apparition,
l’échelle est donnée : son visage est projeté,
énorme, rappelant les «profiles» et autres
images «facebook». C’est le narcissisme en
puissance, inateignable.
Un rideau de fils, très proche du public,
sépare le plateau en deux : une avant-scène et
un espace en fond, voilé. Cette zone arrière
peut être perçue comme le lieu de l’inconscient ou du refoulé. À l’inverse, le proscenium
est l’espace du présent, du concret, de l’ici
et maintenant. C’est le monde de Dom Juan.
Son système, sa «Matrix». Les personnages
entrent à travers ce rideau de fines cordelettes,
comme une instance, d’abord trouble, puis
nettement visible.
Ce rideau est aussi là pour l’illusion. Derrière
lui, on distingue des personnes, des choses
dont l’histoire est transmise en produisant
d’énormes ombres.
Ces fils deviennent également des pièges,
dans lesquels les personnages trébuchent ou
s’empêtrent. Dom Juan devient victime de sa
propre convoitise, et lorsque le rideau tombe
pour le dernier acte, Dom Juan est assis, seul,
avec pour tout décor le vide noir du théâtre.
Elisabeth Weiß
Couleur et souffle
La musique
En plus d’une volonté dramaturgique de
dynamiser les scènes d’action et les entrées
décisives des personnages, la création sonore
fait aussi entendre la trajectoire fulgurante
de Dom Juan, ses pulsations, ses (derniers?)
battements de coeur. Réalisée d’une manière
visiblement artisanale et « sans trucage », la
musique est tantôt décor sonore, tantôt ambiance, tantôt « actrice ». Un leit-motiv traverse
la pièce, se déclinant selon les situations. S’inspirant de Nino Rota et des musiques qu’il a
composées pour Fellini, ce thème central, avec
une tournure « populaire » que lui confère son
écriture modale, évoque tour à tour l’époque
classique, la musique de films muets ou encore un bal «musette».
Le solo
La clarinette est un instrument traditionnel,
permettant un va-et-vient entre une expression musicale idiomatique et un univers sonore bruitiste. L’utilisation de la clarinette solo
accompagne ce personnage solitaire qu’est
Dom Juan. Du haut de son incrédulité et de
son mépris pour les règles morales et sociales,
il semble considérer la vie comme une scène
de théâtre où il peut fabriquer son histoire,
soignant ses répliques, manipulant ses interlocuteurs, défiant son destin et contemplant
« son » monde. C’est ce point de vue d’observateur que reprend le musicien, installé
devant la scène, aussi proche des spectateurs
que des acteurs.
Le sacré
Une installation sonore, réalisée à partir d’un
tourne-disque, est composée tel un autel.
Une figurine religieuse, posée sur la platine,
frappe à coup régulier des micro-cravates. La
rythmique ainsi produite, amplifiée et mixée,
est présente tout au long du dernier acte, soulignant une solitude grandissante, un vertige
du néant, comme des battements de cœur
venant rappeler l’inexorable écoulement du
temps, quand le silence permet l’écoute ou
l’introspection. Le rythme subit des subtiles
variations, pour répondre à des moments clés
de l’acte, en particulier à chaque fois qu’un
personnage de plus quitte Dom Juan.
Joris Rühl
epik hotel
L’Ensemble
Catherine Umbdenstock,
Mise en scène
Née en 1983 à Colmar, elle est vite fascinée
par le pouvoir des mots et de la scène, qui
la dérobent à la banalité d’un quotidien rural.
Elle commence alors ses études de théâtre
à l’Université Marc Bloch de Strasbourg et
travaille en parallèle en tant que comédienne
pour des troupes et festivals de la région. Elle
dispense également des ateliers de découverte
du théâtre dans des collèges et hôpitaux. Elle
poursuivra ensuite ses études à la Sorbonne
Nouvelle - Paris III, où elle obtiendra une
Licence d’études théâtrales en 2004, croisant
les chemins du dramaturge Joseph Danan et
de la critique allemande Barbara Engelhardt.
C’est là qu’elle co-fonde Bouche à Oreille, un
collectif de jeunes artistes réunis autour de
productions culturelles, avec lequel elle mettra
en scène ses premiers projets : «déROBEz»
en 2004, une création sous forme de collage
de textes, mettant au centre du dispositif un
personnage féminin, cherchant à échapper aux
carcans qu’on lui impose ; puis le monumental
«Calderòn» de Pasolini, crée en 2005 au
Théâtre de la Jonquière (Paris 17ème). Ces
projets obtiennent le soutien de la Région Ilede-France, du dispositif Paris Jeunes Talents et
de la Commission Européenne. Voulant aller
au devant de «l’expérience européenne» à
laquelle sa génération est invitée, elle se rend
à Berlin pour assister Thomas Ostermeier au
théâtre de la Schaubühne. Elle entrera ensuite
à l’école supérieure d’art dramatique «Ernst
Busch» de Berlin, où, de 2006 à 2011, elle
suivra une formation à la mise en scène et
continuera à monter des textes du répertoire
contemporain. Ses choix se concentrent sur
des «écritures du quotidien» dont les personnages, en proie à la misère sociale, agissent,
dans un langage plus proche du combat que
de la poésie, pour trouver leur place dans une
société mondialisée et contradictoirement
recroquevillée sur elle-même : «Berlin Alexanderplatz» d’après Alfred Döblin, «Yerma» de
Federico Garcia Lorca (en collaboration avec
le conservatoire de musique de Berlin), «Ella»
d’après Herbert Achternbusch, «Haute-Autriche» de F.X. Kroetz et «Légendes de la forêt
viennoise» d’Horvàth (en collaboration avec la
section marionnette de l’école «Ernst Busch»).
Ces derniers spectacles sont produits et présentés au bat-Studiotheater de Berlin, soutenus par l’Office Franco-Allemand pour la Jeunesse et invités à «Premiers Actes», festival
du jeune théâtre européen en Haute-Alsace.
Pour son spectacle de fin d’études, Catherine
Umbdenstock décide de changer de point de
vue et propose alors une version adaptée du
«Dom Juan» de Molière, présentant le personnage éponyme comme un jeune boulimique,
jongleur du langage, surfant en maître sur les
conventions, avide de consommation, fuyant
l’ennui, à la recherche de l’ultime «trip», sous
un ciel vide de tout purgatoire. Parallèlement,
elle continuera à assister des metteurs en
scène à la Schaubühne de Berlin et au
Thalia Theater de Hambourg, dont Constanza
Macras, Dominique Pitoiset, Wajdi Mouawad
et Luk Perceval. À sa sortie de l’école en 2011,
elle cherche à renforcer le dialogue théâtral
entre la France et l’Allemagne, et intervient au
côté de Robert Schuster à l’école du TNS, où
elle a elle-même effectué un séjour au cours
de sa scolarité. Elle présente également un
travail sur «La marquise d’O.» de Kleist à la
Comédie De l’Est de Colmar, en langue allemande sous-titrée, puis assiste Bernard Bloch
sur la création de «Nathan le sage» de Lessing
ainsi que Stéphane Braunschweig en Avignon
et au théâtre de la Colline.
Voulant continuer à concrétiser cette intense
«expérience européenne», défiant le climat
actuel de crise qui règne autour de l’idée
européenne, Catherine Umbdenstock et sa
jeune équipe, composée d’artistes français,
allemands et autrichiens, décident de se réunir
sous un même toit, et de lancer le pari épique
de construire un langage européen commun, à
travers le théâtre, comme le premier chapitre
d’une épopée. L’ensemble epik hotel naît, au
printemps 2012, implanté en Alsace, à la croisée des chemins.
Elisabeth Weiß, Scénographie
Née en 1984 à Berlin. Baccalauréat professionnel «Mode et Habillement». Assistanats
au Deutsches Theater et au théâtre Maxim
Gorki de Berlin. Formation à la scénographie
à l’école des Beaux-Arts de Dresde. Créations
pour films et pièces de théâtre, notamment à
Chemnitz, au bat-Berlin et au Séminaire MaxReinhardt de Vienne.
Andy Besuch, Costumes
Né en 1982 à Berlin. Formation en costumes
et scénographie à l’école des Beaux-Arts de
Dresde. Créations pour films et projets théâtraux, notamment pour le théâtre de Stuttgart,
le théâtre Parkaue de Berlin, la Mousonturm de
Francfort.
Joris Rühl,
Composition et musique en live
Né en 1982 à Colmar. Formation au Conservatoire National de Lyon. Année Erasmus
au Conservatoire de Cologne, section jazz.
Comme clarinettiste, membre de plusieurs ensembles de musique contemporaine. Musique
improvisée pour des performances présentées
aux «Subsistances» de Lyon, «100°», «Umlaut
Festival» à Berlin et au «Grand Palais» de Paris.
Manon Lauriol, Lumières
Née en 1985 à la Seyne-sur-Mer. Licence arts
du spectacle à Aix en Provence. Formation
Régisseurs à l’Ecole du TNS - Strasbourg.
Travail à la Schaubühne de Berlin, aux Lieux
Publics, Centre National des Arts de la Rue de
Marseille, festival ACTORAL de Marseille, cie
Rêvages et Lille.
Antje Lea Schmidt, Elvira, Mariedl, Don
Carlos
Née en 1983 en Thuringe. Formation à l’école
Otto-Falckenberg de Munich. Pendant sa formation, engagements au sein du Volkstheater
de Munich. Membre de la compagnie berlinoise «Les poissons volants».
Jean Paul Baeck, Don Juan
Né en 1983 à Dahn. Formation de comédien à
l’Université des Arts (UDK) de Berlin. Pendant
sa formation, engagements dans «le Songe
d’une nuit d’été» (au théâtre Unit-Berlin), dans
une mise en scène d’Helen Malkowsky et
dans «Corpus Delicti» au Deustches Theater,
mis en scène par Michael Schweighöfer.
Stephan Baumecker, Sganarelle
Né en 1961 à Luckenwalde. Formation à l’école
supérieure d’art dramatique «Ernst Busch» de
Berlin. A été pensionnaire du théâtre national
de Weimar, du théâtre Schiller de Berlin, du
théâtre de Bochum, de l’ensemble Faust de
Peter Stein, ainsi que du Berliner Ensemble.
Jörn Hentschel, Paysan, Ermite, Père
Né en 1969 à Berlin. Pensionnaire des théâtres
de Paderborn, Magdebourg et Dresde. Depuis
2000, comédien, entre autre, au Maxim Gorki
de Berlin, au théâtre national de Weimar, la
Sophiensaele et la Volksbühne de Berlin.
Echos
Extraits de presse
«Partition pour quatre acteurs et un
musicien» : tel pourrait être le sous- titre de
ce Dom Juan d’outre-Rhin, remarquablement
mis en scène par Catherine Umbdenstock et
ses camarades de l’école Ernst Busch. Mais
encore faudrait-il préciser de “jeunes acteurs”,
car c’est là le tour de force opéré par ce travail : alors que le texte de Molière évoquait la
trajectoire d’un homme mûr en lutte avec la
figure du Père, l’interprétation de Jean-Paul
Baeck donne à voir une jeunesse en proie
à l’ambition, attendant avec désinvolture le
surgissement d’un conflit qui se dérobe et demeure dans l’ombre des scènes de séduction.
On pense bien sûr au Casanova de Fellini mais
également aux tout premiers films de Fassbinder. Travaillé sous forme fragmentaire, ce
Don Juan interroge le devenir d’une génération
toujours à l’affût de “nouvelles expériences” et
que guette le spectre de son propre ennui.
Frédéric Sacard,
Directeur du Théâtre de la Vignette,
Montpellier, Octobre 2011
Un fulgurant «Don Juan»
au bat-Studiotheater
Rien ne l´atteint, mais il s´en moque bien, ce
gai luron, ce vantard. Malin et sans-peur, il maîtrise l’art du mépris. Au Bat-Studiotheater de
l’école Ernst Busch, Jean Paul Baeck donne un
Don Juan qui sait se présenter au monde avec
une aisance toute provocante. Il consomme
tout ce qui se prête aux plaisirs des sens, ne
se projette pas dans l´avenir, et quand le jugement dernier vient à paraître, il éteint simplement la lumière d’un souffle. Le Commandeur,
qui, grâce à une mise en place aiguë du suspens, se faisait attendre avec impatience, reste
invisible dans la plus sombre obscurité. Catherine Umbdenstock propose ce «Don Juan» de
Molière, en fait un personnage apparemment
insouciant, qui traverse sans encombre son
existence. Mais Jean Paul Baeck montre aussi
l´exubérance d´un jeune homme qui cherche à
s´affirmer avec une arrogance quasi infantile.
Entre mépris et indifférence face aux contrariétés de la vie, le jeu est adroitement équilibré.
La mise en scène, et c’est là son point fort,
ajuste au texte, livré par fragments, un second
niveau, visuel. Un rideau de fines cordelettes
rend possible des projections vidéo aux surprenantes distorsions d’échelle, des audacieuses
prouesses physiques, et toutes sortes d’aventures en clair-obscur : de la traversée d’un
fleuve à l’apparition de revenants.
Christoph Funke,
Quotidien Tagesspiegel
du 8 janvier 2011, traduit de l’allemand
De la vie d’un jean-foutre
Sur le plateau quasiment nu, des choses étonnantes ont lieu : tout d’abord, Don Juan et son
valet Sganarelle sont victimes d’un naufrage,
puis ils luttent contre une attaque de brigands
sous un orage de lumières stroboscopiques
et, sur une petite table placée en avant-scène,
se trouve le clarinettiste Joris Rühl qui, avec le
soutien d’un ordinateur portable et d’un vieux
lecteur de disque, produit des sons subtils et
des bruits étranges. Dans cette version, Don
Juan le nihiliste fait à son père, vêtu d’une
grande robe multicolore en forme de papillon,
une confession pleine de remords, mêlée à
des vœux de conversion - sincère ou pas, la
voie reste ouverte. Le père, enchanté, s’en retourne à la maison pour annoncer à sa femme
la décision de leur fils et lance en quittant la
scène : «Et dimanche, viens boire le café à la
maison ! ». Est-ce que l’idylle bourgeoise serait
le véritable enfer ?
Horst Rödinger,
Nachtkritik du 8 janvier 2011, traduit de l’allemand
Diffusion
TAPS - Théâtre de la ville de Strasbourg
saison 2012/2013
Théâtre de la Vignette - Montpellier
les 20 et 21 octobre 2011
BAT-Studiotheater der HfS Ernst Busch - Berlin
crée le 7 janvier 2011
représentations suivantes :
les 8, 9, 21 et 22 janvier 2011
les 26, 27 mars et 21 avril 2011
Fiche technique
Plateau
Dimensions minimum du plateau : 8m x 8m x 6m (h)
Le décor se compose d’une zone de jeu, représentée par
un marquage au sol (Gaffeur tapis de danse) en forme de
trapèze encadré par, à la face : un rideau de fil de 6m de
haut et au lointain : un échafaudage (ou structure pré-existante dans le lieu) d’environ 3m de haut. Un musicien est
installé sur le plateau face cour.
Décor
Matériel demandé
Echafaudage environ 2mx3m (hauteur de travail)
ou système à déterminer en fonction du lieu
Taps noir pour camoufler l’échafaudage
2 Pendrillons pour fermer l’espace sur la largeur
Matériel fourni
Rideau de fils (6x6m)
-> prévoir pour l’accroche une perche motorisée de
CMU minimum 200kg, les comédiens se suspendent au
rideau, le rideau est chargé à 1m du sol environ pendant
le spectacle
Pendrillons à tringle pour ouvrir et fermer l’espace
en haut de l’échafaudage
Accessoires
Matériel fourni
1 bâche plastique (type peinture) 10x6m
1 plaque de carton ondulé 2x3m
1 valise, 1 chaise roulante
1 table à roulettes et 2 chaises
1 chaise-fauteuil, 1 machine à vent (grand ventilateur)
Matériel demandé
1 table et 1 chaise (musicien)
1 portant à costumes
1 guinde noire
1 stroboscope
Son
Matériel fourni
1 ordinateur macbook
1 carte son 2 entrées xlr et 3 entrées jack
1 lampe de régie
Matériel demandé
Système de diffusion classique
Console, amplis, 4 haut-parleurs, position à déterminer
2 micros statiques
2 micros voix type SM58
1 micro HF cravatte
Vidéo
Matériel fourni
2 caméras sur pied + câble de raccord avec mélangeur
(grandes longueurs)
Matériel demandé
1 lecteur DVD + câble de raccord avec mélangeur
1 vidéo projecteur + câble de raccord avec mélangeur
(grand angle pour projection de face sur le rideau de fils)
1 mélangeur vidéo 2 entrées - 1 sortie
Sous-titres
Matériel fourni
1 ordinateur macbook + adaptateur + programme soustitrage powerpoint
Matériel demandé
1 vidéo projecteur + câble de raccord vers ordinateur
Lumière
Matériel demandé
Projecteurs
11 découpes type 614 SX, 2 découpes type 613 SX
2 découpes type 714 SX, 5 PC 2 kW
6 PC 1 kW, 1 stroboscope
Accessoires
1 pied de projecteur, 1 platine de projecteur
4 volets 4 faces pour PC 2kW
Jeu d’orgue
Jeu d’orgue à mémoire avec séquentiel minimum 30
circuits
Puissance
30 circuits (gradateurs minimum 2kW 16A)
Matériel fourni
1 lustre (8 x 25W)
Les spectacles réalisés
Mises en scène de Catherine Umbdenstock
2011
Le cas Marquise d’O... d’après H. v. Kleist
Comédie de l’Est, Colmar. Chantier de création.
Crée le 08.09.2011.
2008
Yerma d’après Federico Garcia Lorca
Adaptation pour deux comédiens et un chanteur.
Crée le 05.07.2008, Théâtre Heinz Bühne à Berlin.
En langue allemande sur-titrée français. Dramaturgie Karin Riegler,
Scénographie et costumes Elisabeth Weiss, Lumières et vidéo Manon
Lauriol, Musique Joris Rühl. Avec Charlotte Krenz et Johanna Paliege.
Production Festival Premiers Actes
Co-production Ernst Busch et Conservatoire de Musique Hanns Eisler Berlin. Scénographie Jenny Wjertzoch. Avec Lisa Scheibner, Martin Gerke
et Andreas Neckritz.
2010
Légendes de la forêt viennoise,
pièce populaire d’après Ö.v. Horvàth
Festival Premiers Actes et Buschfeuer,
bat-Studiotheater, Berlin. Crée le 11.09.2010.
Un projet soutenu par l’Ofaj, l’Ecole supérieure de Théâtre Bordeaux
en Aquitaine, Max-Reinhardt-Seminar de Vienne, UDK - Berlin, HfS
Ernst Busch - Berlin, section marionnettiste. Scénographie et costumes
Elisabeth Weiß, Création musicale collective, Lumières Manon Lauriol.
Jeu et Manipulation Charlotte Krenz, Johanna Paliege, Jakob Plutte,
Christoph Levermann et Christopher Schleiff.
Sans-titre de Federico Garcia Lorca
Lecture mise en espace pour la «journée mondiale
du théâtre». Crée le 27.03.2010 au Schauspielhaus
Wuppertal.
Le conte d’hiver d’après Shakespeare
traduction de Bernard-Marie Koltès. Crée le
09.01.2010 à Ecole du TNS, Strasbourg.
Mise en scène de Pauline Ringeade, assistée de Catherine Umbdenstock.
Invité à l’édition 2011 de «Théâtre en Mai» à Dijon.
2009
Ella#2, d’après des textes d’Herbert
Achternbusch
Crée le 15.09.2008 pour l’ouverture de saison du
bat-Studiotheater à Berlin.
Co-production de l’école Ernst Busch avec l’Université des Arts (UDK) à
Berlin et l’ ENSATT de Lyon. Invité au Festival « Premiers Actes ».
Mise en scène Catherine Umbdenstock et Lena Vogel, Costumes Jenny
Wjertzoch , Choregraphie Katharina Resch. Avec Julia Reznik, Claire
Sobottke, Pia Händler et Loïc Risser
Ella#1 de Herbert Achternbusch
Crée le 10.10.2007 au Théâtre de l’Université des
Arts à Berlin.
Mise en scène de Catherine Umbdenstock et Lena Vogel.
2007
Berlin Alexanderplatz d’après Alfred Döblin
Crée le 01.02.2007 au bat-Studiotheater à Berlin.
Projet sous la direction de Luk Perceval.
2005
Calderon de Pier Paolo Pasolini
Crée le 05.04.2005 au Théâtre La Jonquière à Paris
Projet soutenu par le programme «Paris Jeunes Talents 2005».
2004
déROBEz d’après les textes de Rimbaud, Musset
et Kleist
Crée le 12.05.2004 au Théâtre de la Sorbonne à
Paris. Projet soutenu par la Région Ile-de-France.
Extraits de presse
Portrait
Reflets - Dernières nouvelles d’alsace du 4/10 au 11/10/201O
Dernières nouvelles d’alsace du 12/10/2010
Contacts
Marion Schmitt - Chargée de Diffusion
[email protected]
+33 (0)6 15 78 70 41
Catherine Umbdenstock - Metteur en scène
[email protected]
+33 (0)6 63 21 01 66
+49 (0)157 72 05 82 45
Manon Lauriol - Régisseuse Lumières
[email protected]
+33 (0)6 15 02 63 51
Elisabeth Weiß - Scénographe
[email protected]
+49 (0)176 24 52 892