Centre Pompidou-Metz

Transcription

Centre Pompidou-Metz
Centre Pompidou-Metz
Shigeru Ban et Jean de Gastines , 2003-2010
''En avançant sur le parvis et dans les jardins qui relieront le centre-ville de
Metz et la gare au Centre Pompidou-Metz, le visiteur découvrira un édifice
aux tons clairs et lumineux, puissant et léger à la fois, invitant à s’abriter
sous son toit protecteur. Nous avons imaginé une architecture qui traduise
l’ouverture, le brassage des cultures et le bien-être, dans une relation
immédiate et sensorielle avec l’environnement.''
PRESENTATION DE L'OEUVRE :
TITRE : Centre National d’Art et de Culture Georges-Pompidou (CNAC), dit « Centre Georges Pompidou » ou
encore « Centre Beaubourg »...
NATURE : Établissement public de coopération culturelle d'art
ARCHITECTES : Shigeru Ban et Jean de Gastines
QUELQUES CHIFFRES :
● 10 700 m2 de surface totale,
● 5 020 m2 de surface d’exposition, dont la Grande Nef de 1200m2 et 3 galeries de 1150m2 chacune,
● 1 Auditorium de 144 places, 1 Studio de 196 places,
● 1 café, 1 restaurant, 1 librairie-boutique, 1 espace d’information Ici et Là.
QUELQUES DATES :
● Lancement du concours d'architecture en mars 2003.
● Novembre 2003 : choix du projet de Shigeru Ban et Jean de Gastines, avec Philippe Gumuchdjian.
● Première pierre posée le 7 novembre 2006 par Claude Pompidou, épouse de Georges Pompidou.
● Ouverture au public le 12 mai 2010.
LIEU : Situé à Metz, entre le parc de la Seille et la gare. Sa construction est réalisée dans le cadre de
l'opération d'aménagement du quartier de l'amphithéâtre.
Lors de la décentralisation du centre Pompidou de Paris, la ville de Metz a été choisie parce qu’elle ne
possédait pas encore de collections d'art moderne et contemporain. De plus, elle a une position
transfrontalière dans le grand Est, proche de l'Allemagne, de la Suisse et du Luxembourg, le musée est donc
capable d'attirer un large public européen.
MATERIAUX : Béton armé, pour la structure, métal pour le pylône, bois pour la charpente et fibre de verre
et téflon pour la toile de la couverture .
LA RENCONTRE DE DEUX AMBITIONS :
Le Centre Pompidou-Metz est le fruit de rencontres : rencontre entre le Centre Pompidou et les collectivités
territoriales, qui assurent le financement du Centre Pompidou-Metz dans un partenariat inédit ;
rencontre entre le public et les 65 000 œuvres de la collection du Centre Pompidou, Musée national d’art
moderne ; rencontre enfin entre un territoire et sa vocation à rayonner à travers l’Europe par la culture.
Deux ambitions :
- Celle du Centre Pompidou d’une part, institution de renommée internationale, dont l’une des priorités est de
poursuivre sa vocation de plate-forme d’échanges entre la société et la création, de conquérir de nouveaux
publics et de poursuivre sa mission de diffusion des collections nationales sur le territoire français.
- Celle des collectivités territoriales d’autre part, qui ont porté le projet depuis l’origine. Au cœur d’une
région européenne, Metz s’est imposée grâce à sa volonté de se développer par le secteur culturel. Les
collectivités ont fait le pari que le développement d’un territoire passait entre autre par son attractivité
culturelle. Le Centre Pompidou-Metz constitue un atout décisif pour la notoriété et le rayonnement de Metz
et de la Lorraine.
BIOGRAPHIE :
● Né en 1957, Shigeru Ban est diplômé de l’Ecole d’architecture Cooper Union de New York. En 1985, il
établit son agence à Tokyo, Shigeru Ban Architects.
Célèbre pour ses systèmes de structures innovants en tubes de carton, dont la «Maison de carton»
(Yamanashi – Japon, 1995) fut l’illustration exemplaire, il a permis l’homologation du carton comme matériau
de construction. En 2000, la renommée de Shigeru Ban en Europe est encore renforcée : il signe le Pavillon
japonais de l’Exposition universelle de Hanovre.
Réalisée en 2002, sa «Maison paysage» (Shizuoka - Japon) est retenue comme un chef-d’œuvre de
l’architecture jouant avec la transparence. Surplombant le Pacifique, elle est installée dans un paysage de
bois et d’océan, et elle est pourvue de deux fenêtres longues de 20 m et hautes de 2,5m !
En 2005, à la demande du photographe Gregory Colbert, Shigeru Ban réalise le «Musée nomade» de
l’exposition «Ashes and Snow». Assemblage ingénieux de containers et de tubes de carton, le «Musée
nomade» est monté à New York, avant de poursuivre son voyage à Los Angeles puis au Japon. L’architecte
japonais met aussi son ingéniosité au service des causes humanitaires en travaillant sur l’habitat temporaire.
En 1995, après le tremblement de terre à Kobé au Japon, il crée ses maisons en tubes de carton pour venir
en aide à la population. Il renouvelle ce soutien en Turquie (Kaysnali, 1999) et en Inde (Bhuj, 2001). Attentif
au sort des réfugiés, il collabore avec le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés élaborant
des abris d’urgence pour les victimes du génocide rwandais. En 2004, Shigeru Ban reçoit la Grande Médaille
d’or de l’Académie d’Architecture.
Liberté et innovation sont les termes qui caractérisent le mieux le travail de Shigeru Ban.
● Né la même année que Shigeru Ban, en 1957, Jean de Gastines commence sa carrière chez Frank Gehry en
Californie. Il collabore ensuite avec Aymeric Zublena à Paris. Depuis 1985, il dirige l’agence qui porte son
nom, au sein de laquelle collaborent huit architectes. Jean de Gastines est l’auteur de stations thermales,
résidences de tourisme, et de nombreux chais de vinification dans le Médoc et au Pays Basque français
notamment, mais aussi en Afrique du Sud.
A noter, sa participation active à des événements comme la réalisation de la tribune présidentielle du 14Juillet, de 1994 à 2004. En 2006, il est le lauréat du concours pour la création du nouveau Center Parc de
l’Est de la France, comprenant 870 résidences touristiques construites entièrement en bois. En 2008, Jean
de Gastines est désigné pour signer la scénographie de deux expositions du Musée du quai Branly : «Mingei»
et «Upside down».
Jean de Gastines est associé à Shigeru Ban depuis 2000 pour tous les projets que celui-ci réalise en Europe.
Outre le Centre Pompidou-Metz, deux autres réalisations communes ont vu le jour : l’Institut du canal de
Bourgogne à Pouilly-en-Auxois, un ensemble de logements sociaux à Mulhouse, dans le cadre d’un projet
expérimental conduit par Jean Nouvel, et de nombreuses structures temporaires dans le cadre de
l’événementiel.
Jean de Gastines cultive à travers ses réalisations un certain art de vivre, celles-ci touchant toujours
au bien-être.
Jean de Gastines et Shigeru Ban
LE STUDIO TEMPORAIRE :
Composition et description :
De l’automne 2004 à l’été 2009, le studio temporaire de Shigeru Ban Architects Europe était installé sur la
terrasse du 6ème étage du Centre Pompidou à Paris.
Cette structure avait pour objet d’accueillir l’équipe du projet du Centre Pompidou-Metz pendant la durée
des études. Elle a été réalisée à partir d’un système innovant en tubes de carton (Paper Tube Structure), que
Shigeru Ban avait déjà utilisé pour la construction du Pavillon japonais de l’Exposition universelle de Hanovre
en 2000. D’une longueur de 34,50 mètres et d’une largeur de 4,40 mètres au sol, cet espace allongé était
couvert d’une voûte.
Cette voûte était elle-même recouverte d’une membrane étanche en PTFE (Poly-Tétra-Fluoro-Ethylène) –
matière qui recouvrira la charpente du Centre Pompidou-Metz. Elle reposait sur un système de nervures
cylindriques
constituées
de
29
arches
espacées
selon
la
trame
du
bâtiment.
Cette structure temporaire comportait différentes zones fonctionnelles : un espace de réception, une salle
de réunion, une zone de travail, un espace-détente et un espace-atelier.
Des étudiants étrangers ont participé à la construction de la structure durant l’été 2004.
La voûte du studio temporaire
Le chantier
DESCRIPTION DE POMPIDOU-METZ :
Composition et description :
● L’édifice se présente comme une vaste structure de plan hexagonal, traversée par trois galeries. Il se
développe autour d’une flèche centrale qui culmine à 77 mètres, clin d’œil à la date de création du Centre
Pompidou de Paris : 1977.
● A l’intérieur, l’ambiance générale est claire, avec sa toiture en bois blond, ses murs et structures peints en
blanc et ses sols en béton surfacé gris perle. La toiture, le traitement de la relation intérieur-extérieur et
les trois galeries d’exposition sont le résultat de partis pris architecturaux très novateurs.
D’une surface de 8 000 m2, entièrement réalisée en bois, la charpente est composée de modules hexagonaux,
ressemblant au cannage d’un chapeau chinois.
Elle est recouverte d’une membrane étanche à base de fibre de verre et de téflon (PTFE ou Poly-TétraFluoro-Ethylène).
● Sous cette grande couverture, trois galeries en forme de tubes parallélépipédiques se superposent et se
croisent. Leurs extrémités, semblables à de larges baies vitrées, dépassant de la toiture et sont orientées
sur différents points clés de la ville, comme la Cathédrale, la gare ou encore le Parc de la Seille, donnant
ainsi à voir aux visiteurs de véritables « cartes postales » de la ville de Metz.
L’ensemble évoque un vaste chapiteau entouré d’un parvis et de deux jardins. Au total, le bâtiment se
développe sur une surface de 10 700 m2.
Les espaces d’exposition occupent 5 020 m2, auxquels s’ajoutent d’autres espaces susceptibles d’accueillir
des œuvres : les jardins, le forum, les terrasses des galeries.
A l’arrière du Centre Pompidou-Metz se situe le bâtiment support qui comprend les espaces administratifs et
techniques du bâtiment.
Modules hexagonaux de la charpente,
ressemblant au cannage d'un chapeau de bois
Axonométrie schématique. Légende: 01.
Infos touristiques et exposition sur le
bâtiment. 02. Bibliothèque & shop. 03.
Studio. 04. Auditorium. 05. Grande nef.
06-08. Galeries 1 à 3. 09. Restaurant. 10.
Café. 11. Jardin côté sud
La toiture sur laquelle repose la membrane
La toiture :
● Véritable tour de force architectural, la toiture forme un hexagone de 90 mètres de largeur faisant ainsi
écho au plan du bâtiment. Les lames de la charpente, espacées de 2,90 mètres, dessinent une trame
hexagonale qui évoque le tissage d’un chapeau chinois.
● La charpente :
La structure de la charpente est faite de bois lamellé-collé, hautement résistant et offrant des longueurs
hors normes, superposé en deux couches dans les trois directions de l’hexagone.
Ce maillage permet de franchir des portées importantes d’environ 40 mètres, et de faire de la toiture un
élément autoportant, qui repose sur quelques appuis seulement.
La toiture possède une géométrie non régulière, tout en courbes et contre-courbes, qui enveloppe les
différents éléments du bâtiment, et notamment les trois galeries d’exposition. Cette charpente en bois est
l’une des plus grandes et des plus complexes réalisées à ce jour. Des études aérauliques en soufflerie ont
permis d’en contrôler les performances.
Pour l’anecdote, cette structure s’inspire d’un chapeau chinois trouvé à Paris par Shigeru Ban.
● La membrane :
A l’instar de ce type de chapeau, l’ensemble de la structure en bois est recouvert d’une toile protectrice,
membrane à base de fibre de verre et de téflon.
Cette membrane assure une étanchéité à l’eau, crée un environnement naturellement tempéré et participe à
l’approche énergétique très poussée de l’ensemble du bâtiment, assurant aux œuvres les meilleures
conditions d’exposition et de conservation.
Les galeries d'exposition :
D’une longueur de 80 mètres, les trois galeries d’exposition sont constituées en tubes parallélépipédiques en
béton, sans piliers porteurs intérieurs (selon une approche très innovante, qui rappelle celle utilisée pour
construire des ponts).
Ces galeries, qui se superposent sur trois étages et se croisent, constituent des espaces ouverts, autorisant
une grande liberté en matière de scénographie d’expositions.
Les galeries sont vitrées à leurs deux extrémités et orientées de manière à offrir des points de vue choisis
sur la ville. Elles permettent ainsi au visiteur de découvrir des panoramas sur la Cathédrale de Metz, la gare
ou encore le Parc de la Seille.
Les trois galeries d'exposition
La construction du bâtiment en quelques chiffres-clés :
•5 bureaux d’études techniques pour les études d’exécution de la structure et de la toiture
•Plus de 50 entreprises sous-traitantes pour la réalisation du bâtiment
•80 ouvriers sur le chantier pendant la phase de gros-œuvre
•200 personnes pendant la phase de second œuvre
•3 grues mobilisées pour les travaux, dont la plus haute à 67 m sous flèche
•405 pieux forés de 50 cm à 1 m de diamètre et de 11 m de profondeur
•750 tonnes d’échafaudages
•12000 m3 de béton (fondations et gros œuvre)
•1500 tonnes d’acier à béton
•75000 heures de travail (gros œuvre)
•970 tonnes de charpente métallique (façades et tour hexagonale)
•650 tonnes de charpente en bois
•18 km de planches et 16000 pièces pour la constitution de la charpente bois
•8000 m2 de membrane en PTFE
Source : site internet du centre Pompidou-metz, www.centrepompidou-metz.fr
QUELQUES PHOTOS :
Le chantier du centre Pompidou
Le centre et les jardins