Histoire de la vallée de la chimie
Transcription
Histoire de la vallée de la chimie
HISTOIRE DE LA VALLEE DE LA CHIMIE 1. Institut Confluences L’Institut Confluences, réunit autour de l’industrie, le monde économique, l’enseignement, la recherche et les acteurs de la société civile dans une approche multidisciplinaire et un cadre international. Espace de réflexion et de circulations d’idées, l’Institut Confluences a pour mission d’approfondir la connaissance de l’industrie, de la diffuser et de favoriser la concertation entre acteurs autour d’un projet industriel rhônalpin. En 2012, l’Institut Confluence, s’appuie sur les partenaires locaux pour lancer « Les Nocturnes de l’Industrie » et ainsi valoriser la richesse et l’importance du patrimoine industriel régional (1ère région industrielle de France). Elles vous proposent un voyage inédit dans le temps et l’espace, à la rencontre d’industries et de filières d’excellence, de leur maillage territorial et de leur écosystème, de notre histoire et de notre avenir. Un historien au travers d’un parcours en car, partage sa connaissance du patrimoine industriel passé, présent et d’avenir, en abordant le rôle de l’industrie sur nos modes d’organisation depuis plusieurs siècles. En complément, une entreprise vous fait partager son histoire et celle de sa filière, son évolution et ses produits, ses partenaires de développement et une thématique porteuse d’avenir. 2. Parcours en car avec Mr René-Pierre Furminieux La région lyonnaise et la chimie : un mariage d’amour et de raison ! La naissance L’acide sulfurique, nécessaire pour les applications liées au blanchiment des textiles et la fabrication des colorants, fut fabriqué dans les premières vitrioleries à Rouen en 1766. La pyrite, matière première pour sa fabrication va remplacer le soufre, importé de Sicile, qui était transformé en acide sulfurique par le procédé des chambres à plomb. Après la chute des privilèges en 1789, Claude Perret monte en 1822 une vitriolerie sur la rive gauche du Rhône à Lyon, le Quai de la Vitriolerie, devenu avenue Maréchal Leclerc dans les années 60. La gêne occasionnée par cette unité qui se retrouve encerclée d’habitations, conduit les frères Perret à émigrer sur Saint Fons rive gauche en 1853. Les frères Perret mettent au point le procédé de fabrication à base de pyrite de fer et de ce fait rachètent les mines de Saint Pierre la Palud, (pyrite de fer) et Chessy les Mines (pyrite de cuivre). Les mines de Saint Pierre la Palud seront exploitées jusqu’en 1972. La pyrite est alors remplacée par le soufre natif stocké sur le site de Lacq, et issu de la désulfuration du gaz naturel, impropre à la commercialisation (du fait de son taux de soufre). C’est la mise en route du procédé « dit de contact ». Ainsi se crée le premier pôle chimique. La « Grand Usine », comme on l’appelle alors, attire des fabriques d’acide chlorhydrique, acide nitrique, soude, colle, colorants, gélatine….L’usine des frères Perret sera rachetée par Saint Gobain en 1872. C’est aujourd’hui le site KEM ONE Saint-Fons. L’adolescence Parallèlement, le pôle colorant se développe dans ce secteur du sud de Lyon, avec notamment le chimiste François Verguin qui découvre la fuschine et revend son usine à Renard. Après une étape en bordure frontalière à Genève, on assiste à un regroupent et, en 1871, création de la Société des Usines Chimiques du Rhône (SCUR) qui deviendra Rhône-Poulenc, par la fusion avec les établissements parisiens Poulenc (famille du compositeur) . C’est le démarrage de la pharmacie (Aspirine après la première guerre mondiale), des produits pour la photographie (les frères Lumière sont lyonnais et un site Lumière est toujours implanté entre le Vieux Rhône et le Canal de la CNR à hauteur de Feyzin) et le textile artificiel. En 1899 la Société de l’Industrie Baloise (future CIBA) s’implante pour la fabrication de colorants. En 1902, sur la rive droite du Rhône, à Pierre-Bénite, c’est au tour de la Société La Volta d’implanter une usine de fabrication d’acide sulfurique anhydre. C’est une première en France. Cet H2SO4 anhydre sera utilisé 1 notamment pour la fabrication de l’acide fluorhydrique issu de l’attaque du feldspath –fluor, minerai exploité dans sud de la France. L’acide fluorhydrique sera à la base des fameux Foranes (CFC), utilisés dans la fabrication des mousses expansées, la réfrigération. Les hydrofluoroalcanes,(HFA) plus inoffensifs, prendront le relais fin des années 80. Ce site fabrique un certain nombre de produits dérivés, utilisés pour leurs propriétés de grande résistance aux agressions chimiques et thermiques. Mais Pierre Bénite est aussi le témoignage historique de nombreuses activités des Groupes liés à l’électro-chimie et à l’ingénierie (SOCEMAEU, PUK, GAZ COMPRIMES,…) La raffinerie de Feyzin, créée en 1964 est intégrée dans le groupe ELF issu du regroupement de plusieurs petits distributeurs français. Plus au sud, l’IFP-En, créé en 1944 à Rueil Malmaison, et sur Solaize en 1967. Parallèlement à ses activités de recherche sur « le pétrole », IFP-En travaille sur les énergies renouvelables. La maturité Dans les années 50, 60 et 70, de nouveaux produits de la révolution technologique font leur apparition : - La consolidation du groupe Rhône-Poulenc avec l’apport du CTA (Comptoir des Textiles Artificiel) et le leadership de la famille Gillet (historiquement la soierie lyonnaise) Les parfums, colorants, produits phytosanitaires, médicaments performants (100 produits pour la pharmacie), vanilline….) - Le démarrage du site de Belle Etoile en 1952 avec la fabrication du sel Nylon pour alimenter l’usine Rhodiaceta de Lyon-Vaise. Ce site de Belle Etoile avait abrité une usine d’explosifs mise en route avant la fin de la guerre de 14-18. - Mais aussi les silicones, avec une fusion de deux usines « concurrentes » à Saint Fons : Rhône-Poulenc (procédé Général Electric) et Dow Corning (Saint Gobain). A noter que la recherche sur les silicones a bénéficié, entre autres, des travaux d’un grand chimiste lyonnais : Victor Grignard (organomagnésiens) - La filière vinylique sur le site de la société Arkéma-Saint Fons (PVC, PVC surchorés aux applications de haut niveau). Ce site de la rive gauche est aujourd’hui intégré dans le nouveau groupe mondial KEM ONE. Le Groupe PCUK, issu de la fusion Kuhlmann, Ugine et Péchiney prend la suite de la Société d’Electrochimie (SECEMAUE), puis ce sera Elf Atochem, puis ATOFINA et enfin ARKEMA. Puis vinrent les crises, le Nylon et Tergal contre la soie, s’ensuit la fuite des textiles vers l’Asie dans les années 80, l’arrêt du Polyester (TERGAL) vers l’Amérique du Sud en 1997. Les impacts de l’aménagement du territoire avec l’autoroute A7 (1964) et le développement de l’urbanisme « encerclant » provoque les pollutions accidentelle, les odeurs…De plus la chimie de base s’expatrie. La descendance La Chimie fut acceptée grâce au travail de Responsable Care. La chimie durable et la chimie du végétal. La convergence de la chimie et de l’environnement pour le développement durable. L’implication positive des élus locaux et communautaires. L’innovation devient prédominante. 2