El Watan

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El Watan
El Watan
LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Samedi 31 mars 2012
Georges Morin
et Smaïn lundi
à Constantine
LIRE EN PAGE 6
ÉDITION DU CENTRE
N° 6522 - Vingt-deuxième année - Prix : Algérie : 15 DA. France : 1 €. USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com
ILS ONT VOULU PERTURBER LE COLLOQUE MARIANNE-EL KHABAR À MARSEILLE
& lettres
NE
PATRIMOI
MUSICAL
LE MONDE DU
BÉDOUI WAHRANI
Le gala
du gallal
Lire le supplément
en pages 11, 12, 13, 14, 15 et 16
CONSEIL
CONSTITUTIONNEL
APRÈS LES TUERIES DE TOULOUSE ET MONTAUBAN
ARRESTATIONS DANS LES MILIEUX ISLAMISTES
A
● La police a interpellé
19 islamistes, hier
très tôt le matin, dans
plusieurs villes, dont
Toulouse et Nantes
● A Grenoble, a
débuté le procès
du Franco-Algérien
Adlène Hicheur,
chercheur physicien
au CERN, à Genève.
LIRE LES ARTICLES
DE WALID MEBAREK ET
YACINE FARAH EN PAGE 8
Le choix de
Belaïz suscite des
interrogations
■ Le chef
de l’Etat,
Abdelaziz
Bouteflika,
a nommé,
jeudi, son
ministre de
la Justice,
Tayeb Belaïz, à la tête du
Conseil constitutionnel.
L’annonce officielle a été
faite le même jour par le
biais d’un communiqué
laconique de la présidence
de la République.
(Suite page 3)
M. A. O.
PUBLICITÉ
Arts
◗ LIRE LES ARTICLES DE NOTRE
ENVOYÉE SPÉCIALE À MARSEILLE
GHANIA LASSAL EN PAGES 4 ET 5
PHOTO : AFP
PHOTO BRENDAN TROADET (EJCM)
Le ridicule des nostalgiques
de «l’Algérie française»
El Watan - Samedi 31 mars 2012 - 2
L’ACTUALITÉ
DES CANDIDATS INTERROGÉS PAR LA POLICE
ET LA GENDARMERIE
Le FFS dénonce des convocations
pour interrogatoires
● Les interrogateurs s’intéressent à des questions comme le niveau d’instruction des candidats, leur choix pour
le parti et s’ils se sont déjà rendus à l’étranger.
ans un communiqué rendu
public jeudi, le Front des
forces socialistes a dénoncé
«les convocations, pour interrogatoires dans les locaux des services
de sécurité, des candidats portés sur
les listes aux prochaines élections
législatives». Le communiqué signé
par le premier secrétaire du parti signale que ces enquêtes, «présentées
comme administratives, s’apparentent dans la réalité à des enquêtes
de police politique et peuvent être
considérées comme des entreprises
de pression, voire d’intimidation».
Le FFS s’interroge : «Mener une enquête administrative sur réquisition
des services de la wilaya qui, par
ailleurs, disposent de tous les documents exigés par la loi, nécessite-t-il
la convocation des candidats pour
interrogatoire ?» Et de souligner :
«Il est à craindre que ces procédés
n’entraînent une détérioration du
climat, déjà lourd, dans lequel se
prépare le prochain scrutin».
PHOTO : B. SOUHIL
D
Ali Laskri, premier secrétaire du FFS
Selon le parti, des convocations
ont été envoyées aux candidats par
les services de la gendarmerie et
la police dans différentes wilayas,
notamment à Alger, Ouargla et Il-
lizi. Les interrogateurs s’intéressent
à des questions comme le niveau
d’instruction des candidats, leur
choix pour le parti et s’ils se sont
déjà rendus à l’étranger. «C’est une
pratique qui n’a pas lieu d’être. Les
candidats à une candidature pour
des élections ou pour tout autre
droit constitutionnel des citoyens
ne peuvent faire l’objet d’une telle
pratique», souligne un juriste qui a
requis l’anonymat. Contacté par nos
soins, le juriste précise que seule la
justice est habilitée à refuser ou geler
le droit d’un citoyen, notamment
pour se présenter à des élections.
«Il s’agit là d’une pratique du système politique qui a toujours existé,
consistant à faire des enquêtes sur
des personnes nommées à des postes
de magistrat ou haut fonctionnaire,
mais qui n’a pas lieu d’être.»
Le même juriste indique que ce type
de convocations n’a jamais eu lieu
auparavant dans le cas des candidats
à une élection «c’est une pratique
illégale et anticonstitutionnelle».
Nous avons vainement tenté, hier,
de contacter le responsable de la
Commission de surveillance des
élections.
N. B.
REJET DES RECOURS DES INDÉPENDANTS À CHLEF
«Les droits du citoyen muselés»,
selon un avocat
e tribunal administratif de Chlef a rejeté en
bloc, mercredi et jeudi derniers, les recours en
annulation formulés par des candidats indépendants
à la députation contre des actes des commissions
électorales des wilayas de Chlef et de Aïn Defla. Selon maître Mohamed Bennegouch, avocat de la liste
El Taouassoul de Chlef, «la juridiction a déclaré
l’irrecevabilité des recours introduits par les candidats indépendants au motif que les procès-verbaux
des commissions électorales de wilaya présidés par
des magistrats, objet des recours, ne constituent
pas juridiquement des décisions administratives
susceptibles de recours au sens de l’article 154 du
nouveau code électoral de 12 janvier 2012 (JORA
n°1)». Or, d’après lui, l’article 154 du nouveau code
électoral stipule bien que «les travaux et décisions
L
de la commission ont un caractère administratif et
sont susceptibles de recours devant la juridiction
administrative compétente». Ces mêmes observations, ajoute-t-il, sont confortées par l’article 04 du
décret exécutif n°12-25 du 25 janvier 2012 relatif au
formulaire de souscription de signatures individuel
pour les listes de candidats indépendants à l’élection
des membres de l’APN qui précise sans ambiguïté
que «les formulaires de souscription de signatures
individuels doivent être présentés au président
de la commission électorale de la circonscription
électorale qui procède au contrôle des signatures
et s’assure de leur validité. Il en établit un procèsverbal qui le notifie au représentant habilité de
la liste». Dans ce cadre-là, «le procès-verbal de
la commission électorale constitue juridiquement
un acte administratif découlant des travaux de
ladite commission électorale au regard des termes
de l’article 154 du code électoral et susceptible
d’un recours devant le tribunal administratif compétent», précise maître Mohamed Bennegouch.
Malheureusement, déplore-t-il, «une jurisprudence
de certaines juridictions administratives perdure où
certains documents de l’administration en dehors
des arrêtés ou décisions ne sont pas susceptibles de
recours devant elles et sont déclarés irrecevables».
«Et le tribunal administratif de Chlef ne pouvant déroger à cette règle, les droits du citoyen demeurent
muselés aujourd’hui pour les recours devant les juridictions administratives contre tous les documents
de l’administration», conclut l’avocat de la liste
indépendante El Taouassoul.
A. Yechkour
ALORS QUE LA CNSEL POURSUIT LE GEL DE SES ACTIVITÉS
Le ministère de l’Intérieur propose
«un bulletin pour chaque liste électorale»
e directeur des libertés et des affaires juridiques
au ministère de l’Intérieur et des Collectivités
locales, Mohamed Talbi, a préconisé comme solution au problème relatif au bulletin, objet de conflit
avec la Commission nationale de surveillance
des élections (CNSEL), l’utilisation «d’un bulletin pour chaque liste», jugeant «irréaliste» la
demande de la commission d’un bulletin unique
englobant tous les partis en lice. La CNSEL avait
décidé, jeudi, de poursuivre la suspension de ses
activités jusqu’à dimanche, en signe de protestation contre «la persistance par le ministère à
refuser ses propositions», a indiqué le président
de la Commission, Mohamed Seddiki. Dans un
entretien publié hier dans le quotidien El Khabar,
M. Talbi a souligné que l’utilisation du bulletin
unique à ce scrutin, proposée par la CNSEL «pourrait mener à l’annulation de toutes les listes en cas
L
de griffonnage», soulignant que cette proposition
«ne semble ni réaliste ni réalisable». Le ministre
de l’intérieur, Daho Ould Kablia, avait répondu à
la demande de la Commission, tout en émettant des
remarques, dont la principale précisait que l’élaboration du bulletin de vote sans la mention des noms
des candidats «est contraire aux dispositions de
l’article 84 de la loi électorale». L’article prévoit
également que «dans chaque circonscription électorale, les candidats sont inscrits selon un ordre
de classement sur des listes comprenant autant de
candidats que de sièges à pourvoir auxquels sont
ajoutés trois candidats suppléants».
M. Talbi a expliqué les raisons du refus par le ministère de la proposition du «bulletin unique», se
conformant à la réponse de M. Ould Kablia, par le
fait que «l’impression des noms de tous les candidats sur un bulletin unique est contraire aux dispo-
sitions de l’article 52 de la loi électorale». Dans
un appel téléphonique, le président de la CNSEL,
M. Seddiki (représentant de Ahd 54) a annoncé la
poursuite du gel de l’activité de la Commission
jusqu’à demain. La Commission, qui compte des
représentants de différentes formations politiques,
«se réunira dimanche pour trancher plusieurs
points importants liés à son fonctionnement», a-t-il
ajouté, précisant que les propositions «rejetées par
le ministère de l’Intérieur visent à consacrer des
élections transparentes prônées par le président de
la République à maintes occasions». Le président
de la Commission a laissé entendre qu’il «adressera une correspondance au président de la République pour trancher la question» si le ministère
de l’Intérieur persiste dans «son refus des propositions qui lui sont soumises concernant l’adoption
du système du bulletin de vote unique». (APS)
BOUIRA
51 listes en course
pour 9 sièges de
députation
Pour les législatives du 10 mai prochain,
sont en course 39 partis et 12 listes
indépendantes, dont quatre emmenées
par des femmes, a indiqué dans un point
de presse Ouali Akli, le directeur de la
réglementation et des affaires générales
(DRAG) de la wilaya de Bouira. Ce dernier
a précisé que l’opération s’est déroulée
dans le respect des lois et de la
réglementation. Cependant, parmi les
12 listes indépendantes déposées, 8
attendent d’être avalisées du fait des
réserves formulées par l’administration.
Des recours ont été introduits par les
têtes de liste auprès du tribunal
administratif. L’unique liste qui n’a pas
connu de réserve et a été validée est
celle d’un indépendant, en l’occurrence
Ahmed Yahiaoui, qui, selon de
nombreux observateurs de la scène
politique locale, jouit d’une grande
notoriété et d’un énorme appui du
mouvement associatif. Quant aux partis
politiques, il y a lieu de signaler
l’hémorragie et la dispersion des rangs
au sein de plusieurs formations,
notamment le FLN et le RND. En effet,
depuis la divulgation de la composante
de la liste du parti de Belkhadem,
conduite par l’actuel mouhafedh, un
mouvement de contestation s’élargit
aux quatre coins de la wilaya. A Sour El
Ghozlane, une foule de militants et de
sympathisants a carrément procédé à la
fermeture de la kasma en signe de
contestation contre la liste établie par le
A. Fedjkhi
secrétaire général du FLN.
SOUK AHRAS
Harraoubia
en candidat
consensuel
Après avoir perdu la tête de liste à Alger,
Rachid Harraoubia, l’actuel ministre de
l’Enseignement supérieur et de la
Recherche scientifique, est
officiellement candidat aux prochaines
législatives à SouK Ahras. Ce choix
intervient à un moment de forte tension
au sein de la maison FLN à Souk Ahras et
aux maigres résultats enregistrés ces
dernières années, notamment lors des
dernières sénatoriales, croit-on savoir
auprès de plusieurs élus et militants,
dont un membre du comité central du
parti, joint hier par téléphone. C’est ce
qui explique, d’après eux, l’éviction de
la liste des candidats à l’APN de l’actuel
mouhafedh Mohamed Messaâdia,
prélude, présument-ils, à un
changement à la tête de cette structure
A.Djafri
partisane.
NDI
Une délégation
invitée en Algérie
L’organisation non gouvernementale
National Democratic Institute (NDI) a été
invitée par le gouvernement algérien à
prendre part à l’opération de surveillance
des prochaines élections. C’est d’ailleurs
dans ce cadre qu’une délégation du NDI
séjournera en Algérie à partir
d’aujourd’hui et ce, pour une durée d’une
semaine. Au programme de cette visite
de la délégation, des rencontres avec des
représentants de la société civile afin
d’évaluer les préparatifs des élections.
Pour rappel, cette organisation avait subi
par le passé une interdiction des
pouvoirs publics d’ouvrir une
R. P.
représentation en Algérie.
El Watan - Samedi 31 mars 2012 - 3
L’ACTUALITÉ
CONSEIL CONSTITUTIONNEL
Le choix de Belaïz suscite
des interrogations
Suite de la page 1
e président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a pris, ce jour,
un décret présidentiel portant
nomination de Tayeb Belaïz en qualité
de président du Conseil constitutionnel, conformément à l’article 164 de
la Constitution, en remplacement de
Boualem Bessaïh», souligne ce communiqué repris par l’APS.
Cette nomination pour le moins inattendue suscite moult interrogations
d’abord par son timing. Elle intervient
à un mois et demi des élections législatives prévues pour le 10 mai prochain.
Il faut donc «remettre» rapidement
dans la légalité constitutionnelle ce
Conseil, qui aura la lourde charge de
valider les résultats de ces élections
aux enjeux dépassant ceux de la composante de la future Assemblée populaire nationale. Le mandat de Boualem
Bessaïh ayant expiré en septembre
2011, le chef de l’Etat, qui avait toute
latitude de procéder à la nomination de
son remplaçant depuis cette date-là,
L
Tayeb Belaïz, nouveau président du
Conseil constitutionnel
a préféré attendre le plus longtemps
possible pour s’acquitter de ce devoir
constitutionnel. Le contrôle du Conseil
constitutionnel est important du fait
qu’il valide les résultats des élections.
Une tâche que M. Bessaïh aurait accomplie, du haut de ses 82 ans, sans
Boualem Bessaïh
encombre n’était cet écueil du nombre
de mandats limités à un seul non renouvelable. Le reconduire à ce poste
était donc juridiquement impossible.
Le chef de l’Etat avait suffisamment
de temps pour choisir entre juristes et
autres personnalités à la compétence
connue et reconnue. Mais il lui fallait
quelqu’un de confiance, un homme de
main qui ne risque pas de lui tourner
le dos. Tayeb Belaïz semble, en effet,
remplir ce critère. Très proche du Président et parent de l’ancien président
Ahmed Ben Bella, cet enfant de Maghnia (Tlemcen) doit son accession au
gouvernement à un seul homme : Abdelaziz Bouteflika. Un cheminement
logique de sa totale allégeance au chef
de l’Etat. Licencié en droit, M. Belaïz
a exercé en tant que magistrat pendant
près de 25 ans, présidant notamment la
cour d’Oran et celle de Bel Abbès.
Sans éclats. La chance lui a souri dès
l’arrivée de Bouteflika, en 1999. La
même année, ce magistrat peu connu
s’est retrouvé membre de la Commission nationale de la réforme de la
justice, mise en place par le président
Bouteflika. Une commission qui réunissait des experts, des cadres supérieurs de l’Etat, des magistrats et des
universitaires. En 2002, il opère une
ascension fulgurante, devenant ministre de l’Emploi et de la Solidarité
nationale avant de remplacer, en 2003,
Ahmed Ouyahia au poste de minis-
UN COLLECTIF DE
SOUTIEN PORTE SA
REVENDICATION
DANS UN RAPPORT QUI SERA EXPOSÉ AUJOURD’HUI
Euromedrights dénonce les mesures
restrictives des libertés
a levée de l’état d’urgence : un trompe-l’œil» est un document
rédigé par le Réseau euroméditerranéen des droits de l’homme
(Euromedrights). Il revient sur le parcours de la société civile en
Algérie dès janvier 2011, suite aux mouvements de révoltes enregistrés dans des pays arabes. Une conférence de presse se tiendra
aujourd’hui au siège de SOS Disparus, à Alger, pour expliquer en
détail la publication.
«L’état d’urgence a été levé par l’ordonnance 11-01 du 23 février
2011 qui a abrogé le décret législatif n° 93-02 du 6 février 1993
portant prorogation de la durée de l’état d’urgence instauré en 1992.
Cette mesure est effective depuis le 24 février 2011.
Pourtant sa suppression n’a pas signifié la restauration de l’exercice
des libertés associatives et de manifestation et sa portée est réduite
par des réformes législatives contraires à l’esprit d’ouverture démocratique et aux conventions internationales», écrivent en introduction les rédacteurs du rapport. Ils précisent que «malgré la levée
de l’état d’urgence, l’interdiction de manifester à Alger est maintenue». Le réseau ajoute que «depuis la levée de l’état d’urgence, les
autorités algériennes ont maintenu les obstacles à la constitution et
au fonctionnement normal des associations et des organisations de
la société civile, et continuent de réprimer, parfois brutalement, cer-
L
taines activités ». D’autre part, le réseau, auquel est affilié la Ligue
algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH), souligne
que «la pratique qui consiste à faire traîner ou refuser la délivrance
du récépissé d’enregistrement des associations perdure et a même
été renforcée en 2011 pendant la préparation d’une nouvelle loi sur
les associations puis suite à sa promulgation. Ce récépissé constitue
en pratique l’équivalent d’une autorisation préalable et sa non-obtention prive les associations d’existence légale».
Sur un autre point, le rapport dénonce «l’interdiction des rencontres», «comme cela a été le cas de plusieurs réunions de la
LADDH». A titre d’exemple : «Pour une conférence à l’occasion
de la Journée de l’enfant le 1e juin 2011 à El Tarf et une conférence
à Alger relative à la corruption, la LADDH s’est vue opposer un
refus non motivé.» Dans le même registre, Euromedrights rappelle
que «selon la loi n°91-19 toujours en vigueur, le wali peut interdire
une réunion publique s’il s’avère qu’elle constitue un risque réel
de trouble pour l’ordre public ou s’il apparaît manifestement que
l’objet réel de la réunion constitue un danger pour la sauvegarde de
l’ordre public».
Pour lire le rapport intégral : http://www.euromedrights.org
Mehdi B.
RASSEMBLEMENT AU CIMETIÈRE DU PÈRE-LACHAISE
LE 7 AVRIL PROCHAIN
25 années depuis l’assassinat d’Ali Mecili
ans un mois, notre pays retrouvera son
indépendance et sa liberté ! Dans trente
jours donc, je serais de nouveau chez moi,
en Algérie, parmi les miens… La séparation
aura duré un an, un an de dures souffrances,
mais aussi d’expériences exaltantes. Je me
souviens encore de ta première lettre où tu me
disais ‘La gazelle ne mangera pas le lion’. Eh
bien, nous avons mangé le lion, un lion plus
que féroce, et la gazelle retrouvera sa liberté !» Tel est un extrait d’une lettre écrite par
Ali André Mecili un certain 30 mars 1962 de
Tripoli à un ami italien, qui prouve l’attachement et l’engagement d’un homme pour son
pays et pour lesquels il a été lâchement assassiné un certain 7 avril 1987 à Paris. «Nous
D
voici en 2012, année de la commémoration
du cinquantenaire des Accords d’Evian et
de l’indépendance de l’Algérie. Comment
ne pas faire le rapprochement avec une autre
commémoration à laquelle nous sommes
fidèles, celle de l’assassinat, il y a vingt-cinq
ans, de l’avocat André Ali Mecili, compagnon
de Hocine Aït Ahmed et porte-parole de l’opposition algérienne démocratique, exécuté à
Paris le 7 avril 1987 sur ordre des services
secrets algériens», souligne un communiqué de la famille et les amis d’Ali Mecili,
annonçant un rassemblement le 7 avril prochain pour rendre hommage à Mecili et
pour continuer de réclamer que ses assassins
soient jugés. «Ali a lutté pour l’indépendance
de son pays… Mais la gazelle a rencontré
d’autres lions tout aussi féroces et Ali, poursuivant le combat initié lors de la lutte contre
le système colonial, a été assassiné pour
s’être opposé, au nom de la démocratie et des
droits de l’homme, à un pouvoir autoritaire
qui avait confisqué les idéaux de la révolution», souligne sa veuve Annie Mecili dans
son communiqué. Cette dernière affirme
qu’entre les deux commémorations (celle du
cinquantenaire de l’indépendance et les 25
ans de l’assassinat de Mecili), «s’inscrivent
tous les espoirs et toutes les déceptions, toute
la tragédie du peuple algérien». Rendez-vous
est donc pris pour le 7 avril pour un recueillement sur la tombe de Mecili.
R. P.
tre de la Justice et garde des Sceaux.
Un poste qu’il occupe toujours
aujourd’hui, malgré sa nomination à la
tête du Conseil constitutionnel. Un cumul de fonctions contraire aux dispositions constitutionnelles. L’article 162
le souligne à juste titre. Cet article précise que les institutions et organes de
contrôle sont chargés de vérifier non
seulement la conformité de l’action
législative, mais aussi exécutive avec
la Constitution et de vérifier les conditions d’utilisation et de gestion des
moyens matériels et des fonds publics.
Et la nomination de M. Belaïz comme
président du Conseil constitutionnel
n’a pas été accompagnée, du moins
pour le moment, d’un décret présidentiel de fin de fonction en tant que
ministre. Une nomination qui semble
ainsi non conforme à la Constitution,
comme d’ailleurs le maintien de Bessaïh à son poste malgré l’expiration de
son mandat. Des «détails» qui n’intéressent pas le chef de l’Etat, visiblement préoccupé par l’«avenir», lui qui
regarde déjà plus loin… que 2014.
M. A. O.
Mohamed Baba
Nadjar veut une
révision
de son procès
e collectif de soutien à Mohamed Baba Nadjar ne décolère pas. Ce groupe a organisé, jeudi dernier, un sit-in devant le ministère de la Justice pour demander la réouverture
du procès de ce jeune homme originaire de Ghardaïa.
La réouverture de l’enquête et un nouveau procès auraient
pour objectif de «faire la lumière sur les circonstance de la
mort de Brahim Bazine, ex-militant du FFS et aussi de mettre
fin à l’injustice que subit Mohamed Baba Najdar incarcéré
depuis maintenant 7 ans», explique le militant des droits
de l’homme Kamel Eddine Fekhar, qui ajoute que «Baba
Nedjar est dans un état de santé déplorable en raison de sa
nouvelle grève de la faim. Il compte aller jusqu’au bout de
son action».
Les contestataires étaient décidés à poursuivre le rassemblement. «Le sit-in est ouvert jusqu’à ce que le ministère rouvre
le dossier. C’est la seule solution pour que nous quittions les
lieux», ajoute M. Fekhar. Le cordon de policiers antiémeute a
été renforcé et les rues menant vers le ministère de la Justice
fermées. Dans l’après-midi, un représentant du ministère
de la Justice a échangé des mots avec les organisateurs du
sit-in : «Composez une délégation. Dans la journée de
dimanche (demain, ndlr), le ministre Tayeb Belaïz vous recevra. C’est promis.» Mais mauvaise surprise : dans la soirée,
au journal télévisé de 20 heures (ENTV) a été annoncée
la nomination de Tayeb Belaïz comme nouveau président
du Conseil constitutionnel, nommé par décret présidentiel.
Belaïz occupe-t-il toujours le poste de garde des Sceaux ?
Cumule-t-il deux fonctions ?
Pour le syndicaliste et militant des droits de l’homme Yacine
Zaïd, «ceci est une mascarade. Ils voulaient sûrement nous
calmer. Que nous soyons reçus ou pas, jeudi prochain, nous
tiendrons un autre sit-in. Et cette fois-ci, il y aura plus de
monde et plus de motivation».
En 2006, Mohamed Baba Nadjar avait été condamné à mort,
et ce, en première instance. Il avait 21 ans. En 2009, la peine
a été réduite à perpétuité. Clamant son innocence, il observe
des grèves de la faim successives depuis 7 ans.
Mehdi Bsikri
L
El Watan - Samedi 31 mars 2012 - 4
L’ACTUALITÉ
ILS ONT VOULU PERTURBER LE COLLOQUE MARIANNE-EL KHABAR À MARSEILLE
LE RIDICULE DES NOSTALGIQUES
DE «L’ALGÉRIE FRANÇAISE»
Marseille (France)
De notre envoyée spéciale
inquante ans après, les haines et
les colères sont toujours là. Elles
attendent la moindre occasion
pour jaillir. Et le colloque Marianne/
El Khabar, qui s’est ouvert hier à Marseille, a, avant même l’entame des débats, provoqué des remous. Car, en ce
cinquantenaire de l’Indépendance, les
sensibilités sont toujours aussi vivaces,
tout particulièrement chez les «nostalgiques de l’Algérie française». Ils étaient
près d’une cinquantaine à manifester
devant les portes du théâtre de la Criée
qui abrite ces rencontres jusqu’à demain.
Hommes, femmes, rapatriés ou vétérans,
et même quelques personnes plus jeunes
ont entamé leur démonstration vers 10h,
bien avant les conférences. Tandis que
des drapeaux français étaient déployés,
certains «ultras» arboraient autour du
cou des pancartes avec la photo du
maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin,
serrant la main de la moudjahida Zohra
Drif-Bitat, avec pour légende «Honte
au maire de Marseille J.-C. Gaudin et à
la tueuse de pieds-noirs». Des vétérans
ont pour leur part sorti médailles, galons
et autres écharpes. C’est au chant de La
Marseillaise, l’hymne national français,
que l’ordre de ralliement est donné. Calme au début de la matinée, le ton monte
à mesure que la foule grossit et que
l’ouverture du colloque approche. Le
but est clair : empêcher coûte que coûte
la tenue de cet événement qui donne la
parole «aux assassins et aux traîtres», vocifèrent les manifestants. «Une demande
d’annulation a même été introduite par
des associations de rapatriés d’Algérie,
en vain», affirme un pied-noir.
Bloquant l’entrée principale de l’édifice,
les mécontents n’en démordent pas : ils ne
laisseront personne passer. «FLN assassin», «Algérie française», «Terroristes,
traîtres» sont quelques-uns des slogans
lancés rageusement par la foule, sous les
yeux étonnés des badauds et le regard dépité de quelques personnes venues assis-
C
ter
aux
débats.
«Je
ne comprends pas
qu’après 50 ans, la haine
soit toujours là. Ils ont arrêté de réfléchir
en 1962», souffle, dans un hochement de
tête, un rapatrié natif de Constantine. Et
il n’est pas rare que des altercations éclatent entre les manifestants, le public et de
simples passants. «Je suis de votre tribu
mais je ne partage pas votre haine», lance
un rapatrié «adepte de Camus» attendant
de participer à l’une des conférences.
Une septuagénaire se fait même vertement prendre à partie lorsqu’elle tente
d’accéder aux portes d’entrée. «Traîtresse ! Collabo !», hurle une femme. «Je
n’ai de leçon à recevoir de personne. Je
suis née en Algérie et j’ai dû la quitter
dans la même douleur», rétorque-t-elle.
S’ensuivent de longues conversations où
les deux parties haussent le ton. «Ils voulaient leur indépendance, qu’ils restent
chez eux !», s’époumone une «ultra».
RÉCUPÉRATION POLITIQUE
Un jeune homme, la trentaine, écharpe
jaune et rouge sur l’épaule, approche du
groupe et tente de s’immiscer dans la
conversation. «Je suis le conseiller régional du Front national», dit-il en tendant la main avec un sourire. «Il est hors
de question que je vous salue. Vous êtes
le mal de ce pays», rétorque violemment
la septuagénaire en tournant les talons.
«Cela ne m’étonne pas que vous soyez
là pour faire dans la récupération»,
commente, acerbe, un sexagénaire.
Les slogans laissent parfois la place
aux actes de violence ou agressions.
Les manifestants n’ont ainsi pas hésité
à jeter des œufs sur les personnes qui
essayaient de passer les portes. De
même, des intervenants algériens, tels
Abderahmane Hadj Nacer ou Sofiane
Hadjadj, se sont fait huer et insulter :
«Fellaga, rentre chez toi, assassin». Ils
ont dû battre en retraite afin de pénétrer
dans le théâtre de la Criée par une porte
dérobée.
Il faudra attendre plus d’une heure pour
qu’un cordon de sécurité soit installé.
Pourtant, il semblerait que les organisateurs avaient prévenu les autorités
locales de ces menaces de perturbation.
Une manifestation devrait aussi être
tenue aujourd’hui, au deuxième jour du
colloque. Mais ces nostalgiques n’ont
pas qu’exprimé leur colère dans la rue ;
ils ont interrompu à maintes reprises le
cours des débats. «Je ne les comprends
pas. Ils auraient voulu que la France
reste le pays d’avant 1962, qui n’avait
pas droit de cité, qui était isolé, qui était
critiqué pour les violations aux droits
de l’homme», a d’ailleurs commenté
Jean-François Kahn au cours de son
intervention. «Ceux qui ont fait le plus
de mal parlent maintenant. Et ceux qui
ont le plus de difficultés avec la présence des Algériens en France sont ceux
qui auraient voulu rester en Algérie.»
Ghania Lassal
BELKHADEM :«NOUS AVONS DES PROBLÈMES
DE GOUVERNANCE ET DE GESTION»
ous n’avons pas tout fait, il y a encore
des problèmes de gestion. Mais nous travaillons pour les régler», a affirmé Abdelaziz Belkhadem, hier, au cours des débats du colloque Marianne/El Khabar. Le secrétaire général
du FLN a été convié à intervenir et à débattre du
thème «Méditerranée, une histoire commune».
François Hollande, candidat à la présidentielle
française, ayant fait défection, c’est donc seul
que M. Belkhadem s’est présenté devant la salle
pleine, attendant avec impatience cette «première». «C’est une chose rare qu’une haute figure
du FLN et de la politique se prête ainsi au jeu
des questions libres d’un forum», a commenté
Maurice Szafran, directeur de Marianne. Seul
conférencier de cette séance, M. Belkhadem était
accompagné sur scène de Benjamin Stora, Cherif Rezki et Omar Belhouchet, qui ont ainsi pu
réagir à son allocution et lui poser quelques questions. «Si nous jetons un coup d’œil sur le Bassin
méditerranéen, que voyons-nous ? Une rive nord
prospère, vivant dans la paix, dont la richesse
a triplé durant les vingt dernières années. En
face, une rive sud pauvre, non encore remise des
séquelles de l’exploitation et du pillage de ses richesses, connaissant des maux sociaux et déchi-
N
rée par des conflits souvent suscités et entretenus
de l’extérieur. Les disparités entre les deux rives
sont énormes sur tous les plans et tendent à se
creuser très vite», a expliqué M. Belkhadem dans
son intervention. «Opulence au nord et pauvreté
en face», a-t-il poursuivi.
«Cela équivaut-il donc à faire porter le chapeau
à la France colonisatrice pour le sous-développement de l’Algérie ?», a interpellé M. Belhouchet. «N’est-ce pas une fuite en avant, une façon
de dédouaner les gouvernements du Sud pour
leur incapacité à faire prospérer les pays, pour
leur mauvaise gestion ?», a-t-il interrogé.
«Je pointe du doigt l’ancien colonisateur pour
ce qu’il a fait avant l’indépendance, pour le
saccage de l’Algérie avant 1962. Nous avons
des problèmes de gouvernance et de gestion,
mais aucun pays n’arrive à offrir le confort total
pour ses populations», s’est-il défendu. Interrogé
par M. Rezki sur l’actualité politique, élections
législatives obligent, le secrétaire général du
FLN affirme qu’un scénario à la tunisienne, avec
une victoire de l’Alliance verte, n’est pas donné.
«Ce sont des spéculations, et le vivier de voix de
l’électorat ides partis à référent religieux, selon
les comparaisons avec les scrutins précédents,
est de 30 à 35%. Seulement, l’Algérie a connu les
affres des années 1990 et ils feront tout pour ne
pas y replonger», a répondu M. Belkhadem. Ce
dernier estime d’ailleurs à demi-mot que le FLN
est le parti politique le plus complet. «Il existe
trois courants à référents religieux, démocrate
et nationaliste. Le FLN réunit ces trois aspects,
car son acte de naissance, la Déclaration de
Novembre 1954, stipule bien que l’Algérie est
une démocratie dirigée par le peuple et basée sur
l’islam», a-t-il assuré.
Pour le volet historique, le ministre d’Etat a
rendu hommage à tous les Français de «la double
France» citée par M. Stora et qui ont soutenu
la cause algérienne. «Ils sont de notre bord, de
notre côté. Nous leur rendons le plus vibrant
hommage, à tous ceux qui ont soutenu la Guerre
de Libération nationale et qui étaient opposés à
la politique répressive colonialiste.»
G. L.
La présidence se désengage de ce que dira Belkhadem
Dans un communiqué laconique rendu public avant-hier, la présidence
de la République précise que «Belkhadem assistera à ce forum en qualité
de secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), à l’exclusion
de tout autre titre officiel», en parlant du colloque organisé à Marseille
par Marianne et El Khabar. Ce communiqué soulève des interrogations
plus qu’il n’apporte de précisions. Bouteflika lâche-t-il son représentant
personnel, Abdelaziz Belkhadem, déjà très contesté au sein de son
parti ? Ou plutôt la présidence de la République se désengage-t-elle par
anticipation de ce que va dire le SG du FLN au forum de Marseille ? Peutêtre les deux à la fois. Le débat sur la guerre de Libération a souvent viré
à la vive polémique entre Alger et Paris. Les autorités algériennes «se
lavent les mains» de ce que dira Belkhadem, lui qui devait initialement
animer une conférence avec le candidat socialiste à la présidentielle
française, François Hollande, sur le thème «Méditerranée : histoire
commune».
Hacen O.
El Watan - Samedi 31 mars 2012 - 5
L’ACTUALITÉ
LES MÉDIAS,
UN CONTRE-POUVOIR
RHOURD EL BAGUEL (HASSI MESSAOUD)
Des travailleurs interpellent
le PDG de Sonatrach
«La liberté de la
presse est-elle
une arme ?»
● Une quarantaine d’employés d’une société privée, sous-traitante de la Sonarco
(ex-groupement SH-BP), travaillant sur le champ Rhourd El Baguel, à Hassi Messaoud, viennent
d’interpeller le PDG de la compagnie.
es employés mentionnent les tergiversations qui les empêchent de
rejoindre les rangs de Sonatrach
en application de la note n°912 du 24 mai
2011. Ingénieurs et techniciens supérieurs
pour la plupart, ces employés, à l’instar de
tout le personnel de la sous-traitance, ont
eu la possibilité d’intégrer les effectifs de
Sonatrach qui avait entrepris d’assainir
tous les dossiers avant la fin juin 2011.
C’est ce qui est mentionné dans la note
n°912/AST/11 informant «des dispositions prises à l’effet d’assainir les dossiers des ressources humaines relatifs au
personnel de la sous-traitance ainsi que
celui occupant des fonctions organiques
sans décision». Entamée le 22 mai 2011,
cette opération devait être finalisée, selon
cette note, par des contrats de travail ou
PHOTO : D. R.
C
Le premier débat entre les journalistes de Marianne
et le philosophe Michel Onfray
a liberté de la presse est-elle
une arme ?» est la question
à laquelle ont tenté de répondre Omar Belhouchet, directeur d’El Watan, et Jean-François
Kahn, journaliste et écrivain, au
cours d’un débat tenu hier dans
le cadre du colloque Marianne/
El Khabar. «L’expérience des
médias algériens prouve que le
journalisme est un contre-pouvoir que l’autoritarisme veut
juguler à tout prix», entame M.
Belhouchet. Les médias – unique
voix qui tranche des discours
officiels – sont parfois les seuls
à pouvoir mettre en lumière les
maux d’un pays. «Dans un pays
où l’appareil d’Etat monopolise
la scène publique et médiatique,
les journaux privés ont parfois
joué le rôle d’opposition afin de
critiquer la mauvaise gestion, la
corruption, la mainmise clanique
sur les ressources d’un pays.
La preuve que la presse est une
arme, sont les efforts déployés
par le pouvoir afin de faire taire
ses voix discordantes», explique
le directeur d’El Watan.
Rappelant le lourd tribut payé par
les journalistes algériens depuis
la création de la presse indépendante du fait du terrorisme, mais
aussi de la répression politicomilitaire, M. Belhouchet estime
que ces intimidations perdurent
: «L’appareil d’Etat a trouvé
d’autres méthodes et mécaniques
pour affaiblir les entreprises de
presse. L’on joue sur les finances
et la survie de ces organes, l’on
marchande la publicité, les coûts
d’impression, où l’on restreint
l’accès à l’information, ce qui
a pour résultat des enquêtes
L
incomplètes et des poursuites en
justice.» «Ce qui nous semble
évident en France ne l’est pas en
Algérie», commente le modérateur Max Armanet, organisateur
des forums. «Tous les journalistes ne sont pas des héros. Mais
ils peuvent aussi l’être, comme
certains en Algérie», lance JeanFrançois Kahn. Et la meilleure
illustration en est la guerre d’Algérie et la façon dont elle a été
traitée par la presse française.
«Nous célébrons le cinquantenaire d’un cauchemar pour la
France. Combien de gens sont-ils
morts de par les assentiments, les
aveuglements, les lâchetés d’une
certaine presse ?», s’interroge
M. Kahn, qui était envoyé spécial
à Alger de Paris Presse de mars à
septembre 1962. «Il n’était pas
question d’avoir une opinion
politique ou militante. Mais juste
de dire ce qui se passait vraiment, de faire son métier. Et le
drame n’aurait pas duré autant
et toutes les conséquences qui en
ont découlé n’auraient pas été
aussi féroces», affirme-t-il. D’où
l’hommage à rendre à la lutte
héroïque d’une presse minoritaire qui «a fait que le droit et le
courage gagnent».
Mais ce n’est pas pour autant le
rôle du journaliste de faire l’histoire. «Mais les médias ont un
rôle dans la vérité de l’histoire,
dans le témoignage», s’accordent
à dire les conférenciers. «C’est
grâce à la presse indépendante
que des pans entiers de l’histoire
de la guerre d’indépendance
ont ainsi été rendus publics, car
occultés par les voix officielles»,
conclut M. Belhouchet.
G. L.
TAXE CARBONE
L’UE ouverte à un accord
’Europe pourrait modifier sa législation sur la «taxe carbone»
frappant les compagnies aériennes en cas de compromis «suffisant et ambitieux» au sein de l’OACI, mais ne veut pas d’un accord
à tout prix, indique sa commissaire au Climat, Connie Hedegaard
dans une interview hier. Des discussions sont en cours au sein de
l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), avec une
nouvelle réunion «prévue en juin», a rappelé Mme Hedegaard au
quotidien Le Monde. Une législation européenne, entrée en vigueur
sur le papier le 1er janvier 2012, oblige les compagnies opérant
dans l’Union européenne, quelle que soit leur nationalité, à acheter
l’équivalent de 15% de leurs émissions de CO2, soit 32 millions de
tonnes, pour lutter contre le réchauffement climatique.
L
des décisions à signer avant la fin juin
2011. Recrutés à des postes de maintenance industrielle en juillet 2010, ces
travailleurs de l’Eurl Foraid Algérie informent le PDG de Sonatrach que c’est «fin
juillet 2011» que la division maintenance
leur a demandé de fournir leurs diplômes
et CV. Soit un mois après la date butoir
d’assainissement des dossiers. «Depuis,
aucune suite n’a été donnée, bien que le
personnel travaillant avec un autre soustraitant privé dans les activités administratives et achats a été intégré depuis plus
de six mois», regrettent les protestataires,
dont l’activité de maintenance industrielle
relève des «fonctions cœur de métier»
(FCM) qu’une autre note (n°972/AST/11)
de la direction centrale de gestion des
associations de Sonatrach avait classées
comme prioritaires. «La priorité dans le
traitement de ces dossiers doit être donnée aux FCM pour qui l’opération devra
être finalisée avant la fin de ce mois», stipule la note de Sonatrach datée du 24 mai
2011. La même note a informé de la notification «aux sociétés de sous-traitance
la fin des contrats les liant avec les groupements et OOC». «Ces contrats s’achèveront au plus tard le 30 juin 2011. Passé
ce délai, aucun contrat de sous-traitance
ne doit subsister tout comme il est désormais strictement interdit d’avoir recours
à l’avenir à ce type de contrat», conclut la
note de la direction centrale de la gestion
des associations. Datée de début février
dernier, la requête des quarante diplômés
n’a pas eu encore la réponse attendue de
la direction de Sonatrach. K. Medjdoub
TAXE SUR LES PROFITS EXCEPTIONELS
Approbation de l’accord
Sonatrach-Anadarko
es autorités ont approuvé
l’accord conclu début mars
entre Sonatrach et le consortium Anadarko/Maersk/ENI
qui porte sur le conflit de la
taxe sur les profits exceptionnels (TPE) selon le décret
publié au Journal officiel n°17
du 25 mars 2012. Selon ce texte signé par le président Abdelaziz Bouteflika le 22 mars,
«est approuvé et sera exécuté,
conformément à la législation et à la règlementation en
vigueur», l’avenant n° 4 au
contrat du 23 octobre 1989
pour la recherche et l’exploitation d’hydrocarbures liquides,
conclu à Alger le 9 mars 2012
entre la société nationale Sonatrach - S.P.A, Anadarko Algeria Company LLC, Maersk
L
Olie Algeri et A/S et Eni Oil
Algeria Limited.
Le 9 mars, un communiqué de
Sonatrach avait annoncé que
«l’entreprise nationale Sonatrach est parvenue à un accord amiable avec Anadarko
Algeria Company et Maersk
Olie Algeri». Cet accord «aura
pour effet, dès son approbation
par les autorités compétentes,
de mettre un terme définitif
aux arbitrages qui ont été introduits par ces deux compagnies aux fins de contester le
prélèvement de la taxe sur les
profits exceptionnels (TPE)
introduite par l’ordonnance
n°06-10 du 29 juillet 2006
portant modification de la
loi n°05-07 du 28 avril 2005
relative aux hydrocarbures»,
selon la même source. «Cet
accord a été conclu sur la base
de concessions réciproques
des parties et sans préjudice
de leurs positions respectives
dans les arbitrages», selon
Sonatrach. «Dans ce contexte,
les parties ont convenu de
modifier certaines dispositions du contrat, notamment
le mécanisme de partage de
production, qui comprend
l’engagement des partenaires
de Sonatrach de payer la TPE
conformément à la réglementation en vigueur», selon le
communiqué. «L’accord prévoit également de proroger à
25 ans la durée d’exploitation
de chaque gisement, les compagnies exerçant par anticipation les options contrac-
tuelles prévues à cet effet»,
selon Sonatrach. Lors d’un
passage à la Radio nationale,
le 19 mars dernier, le ministre
de l’Energie et des Mines,
Youcef Yousfi, avait indiqué
que «le jour où cet accord sera
approuvé par le gouvernement
et que cet accord sera mis en
œuvre, Sonatrach et ses partenaires vont calculer l’effet de
ce compromis à partir de 2006
jusqu’à la date d’approbation
et, s’il y a des corrections à
faire, Sonatrach les apportera
bien entendu. Je dois préciser
que, par exemple, la société
Anadarko a affirmé à son partenaire Sonatrach que s’il y a
effectivement des corrections
à apporter, ils les investiront
en Algérie».
Lies Sahar
ÉPARGNE DES MÉNAGES
27 milliards de dollars à fin 2011
’épargne des ménages algériens s’élevait à 2000 milliards de
dinars (environ 27 milliards de dollars) à fin 2011, selon Karim
Djoudi, ministre des Finances, qui intervenait, jeudi denier à Alger, au Conseil de la nation, en réponse à une question orale d’un
sénateur. Une partie de cette cagnotte – quelque 40%, soit 800 milliards de dinars – ont été placés auprès de la CNEP, a-t-il précisé.
L’épargne des particuliers enregistre une croissance notable, a-t-il
dit, sans fournir la moindre indication sur le taux de cette progression. En matière d’épargne, la part de marché de la CNEP-Banque
«montre que l’Algérien, face à la faiblesse des rendements à court
terme, préfère s’investir sur les moyen et long termes en acquérant
un logement», selon le premier argentier du pays.
L’entrée en Bourse d’Alliance Assurance ainsi que les emprunts
obligataires lancés entre 2004 et 2009, selon le ministre, témoignent en outre de l’intérêt qu’accordent les Algériens pour le
placement de leur argent en titres financiers, malgré la faiblesse
de l’offre du marché. M. Djoudi pronostique que la filialisation du
secteur des assurances, entamée en juillet 2011 via la séparation
de l’assurance des personnes de celle des dommages relancerait
davantage l’épargne des ménages. Interpellé par un autre sénateur
L
qui appelait au déblocage des opérations de cession de gré à gré
des biens immobiliers de l’Etat, le ministre a fait savoir que les
dossiers ayant fait l’objet d’autorisations de cession et dont les
montants ont été entièrement payés avant le 1er septembre 2008
«seront bientôt réglés». Ces opérations avaient été suspendues en
2008 en vertu de l’article 11 de l’ordonnance 04-08 relative à la
cession des terres relevant du domaine privé de l’Etat et destinées à
la réalisation de projets.
A une autre question à propos de l’impact de la crise financière
internationale sur l’Algérie, le ministre des Finances a évoqué
d’éventuels contrecoups de la hausse des prix sur les marchés
pétroliers mondiaux sur les recettes en devises et la fiscalité pétrolière de l’Algérie. En revanche, il s’est montré rassurant puisque,
selon lui, les prix du pétrole restent actuellement entre 100 et 107
dollars pour ce qui est du Brent et restent supérieurs à 105 dollars
dans les contrats à terme pour la période février-mai 2012. Aussi,
a-t-il rappelé certaines mesures décidées par le gouvernement pour
faire face aux chocs financiers externes, dont la création du Fonds
de régulation des recettes et le remboursement anticipé de la dette
extérieure.
Hocine Lamriben
El Watan - Samedi 31 mars 2012 - 6
L’ACTUALITÉ
GEORGES MORIN ET L’HUMORISTE SMAÏN
PHOTO : D. R.
Deux Constantinois de retour
sur le Rocher
undi 2 avril 2012, deux Constantinois vont fêter à leur manière le
cinquantenaire de l’indépendance
de l’Algérie. Deux enfants du Rocher,
au destin très dissemblable mais que
leur passion commune pour leur ville
natale a eu vite fait de réunir : le comédien Smaïn et l’ancien instituteur
Georges Morin. Et c’est le second
qui ramène le premier ! Georges
Morin, c’est d’abord, pour beaucoup
de Constantinois, «Ould Madame
L
Morin» (le fils de Madame Morin)
cette infirmière qui, de 1930 à 1979,
soit durant près de 50 ans, a soigné
des générations de Constantinois ! Et
c’est le célèbre écrivain, Anouar Benmalek, qui en parlait affectueusement
un jour, en saluant publiquement, sur
les ondes de la radio Beur FM, «Cette
dame qui a piqué mon grand-père,
qui a piqué mon père et qui n’a pas
manqué de me piquer aussi… pour
notre plus grand bien !» Le père de
Georges était dessinateur technique
chez Esso puis aux Ponts et chaussées.
Féru de tennis, il fut même champion
de l’Est algérien en 1938 ! Georges
Morin, c’est aussi ce jeune instituteur
qui exerce à Constantine de 1960 à
1966, à l’école Arago de 1960 à 1964,
puis à Jeanmaire de 1964/65 et enfin
à l’école du Bardo en 1965/66, avant
de partir à Grenoble pour ses études
supérieures. C’est là qu’il mène ensuite une belle carrière d’enseignant
en sciences politiques, de 1970 à 1990,
avant de rejoindre l’inspection générale de l’éducation nationale. En 1997,
il est élu maire-adjoint d’une ville de la
banlieue de Grenoble et il commence
à militer pour la coopération entre les
villes, particulièrement avec l’Algérie
et la Palestine. Il est ainsi très direc-
tement à l’origine de la coopération
entre Grenoble et Constantine : dès
1972, avec la première convention
interuniversitaire franco-algérienne
entre les deux universités des deux
villes ; puis, en 1982, lorsqu’il amène
à Constantine (le maire en est alors
Mohamed-Tahar Arbaoui) le maire de
Grenoble, Hubert Dubedout, pour le
premier jumelage entre les deux villes.
En 1983, Georges Morin est chef de
cabinet du président de l’Assemblée
nationale, le socialiste Louis Mermaz,
et il persuade ce dernier de se rendre
sur place pour lancer la coopération
entre la wilaya de Constantine et le
département de l’Isère (que présidait
aussi M. Mermaz). Cette visite a marqué la ville des Ponts puisque Rabah
Bitat, alors président de l’Assemblée
populaire nationale, avait tenu à accompagner son homologue français.
Georges Morin renoue encore les liens
entre les deux villes de Constantine et
de Grenoble dès 1999, dans le cadre de
la relance générale des coopérations
décentralisées franco-algériennes voulues, après les années noires, par les
deux ministres de l’intérieur JeanPierre Chevènement et Abdelmalek
Sellal. Et c’est précisément dans ce
cadre Grenoble-Constantine que se
présente la venue de Smaïn. Car la
coopération entre les deux villes est
multiforme et porte notamment sur
la culture, dont Georges Morin s’est
particulièrement occupé à la demande
du maire de Grenoble, Michel Destot.
Pour prendre quelques exemples, c’est
cette coopération entre artistes des
deux villes qui a engendré des activités
culturelles comme le festival de jazz
Dimajazz, le Ciné-club ou le Festival
du conte. Le président de ce dernier
festival, Fayçal Ahmed-Raïs, a appelé
un jour son ami Georges : «S’il te plaît,
nous rêvons de Smaïn comme invité
d’honneur de notre Festival 2012. Tu
le connais bien. Il faut que tu nous le
ramènes. Fais ça pour nous, fais-le
pour ta ville !» Comment résister à ce
type d’arguments ? Morin appelle aussitôt Smaïn, mais celui-ci est en pleine
tournée avec son dernier spectacle !
Cela paraît donc fichu… mais Georges
insiste et Smaïn finit par remarquer
sur son agenda qu’il a un créneau de
quelques jours de «relâche» entre le
31 mars et le 4 avril. Encore quelques
coups de fil et l’affaire est conclue :
les deux complices seront donc à
Constantine dimanche 1er avril au soir.
Tout le programme se concentre sur
le lundi 2 avril : une rencontre avec
les Constantinois au Centre culturel
français de 15h à 16h30, puis une prestation de Smaïn en soirée, au Théâtre
régional de Constantine, autour de son
dernier livre Je reviens me chercher.
Et puis, hélas, dès le lendemain mardi
3 avril, ce sera le retour sur Paris.
Smaïn est déjà revenu à maintes reprises à Constantine, mais il est toujours
très ému de revoir cette ville qui l’a
vu naître en 1960. De mère inconnue,
il est recueilli par des sœurs qui le
confient à une nourrice avant l’amener
en France, avec elles, en 1962. Elles
remettent alors le bébé à un couple
algérien qui va l’élever avec amour,
dans la région parisienne, et forger ce
magnifique artiste qui fait la fierté de
l’Algérie et de la France. Ce mélange
d’humour et de gravité qu’il promène
avec tant de succès sur les scènes du
monde entier est sans doute, quelque
part, une revanche sur la vie, une vie
qui a commencé si durement pour ce
bébé perdu sur les bords du Rhumel.
On dit toujours que c’est dans l’adversité que s’épanouissent les meilleurs
artistes. L’adversité a touché Smaïn
au premier jour de sa jeune vie, elle
en a fait un grand comédien. Bienvenue Smaïn, bienvenue Georges !
Bienvenue dans votre ville natale !
PRÉCISIONS À RÉDHA MALEK
Par Rabah Zamoum (*)
L
e début de lecture de l’entretien accordé à
l’occasion du 19 mars 1962 par monsieur Rédha
Malek à votre journal, recueilli par S. Tlemçani, me
fait réagir sur le point des contacts secrets avant 1962.
Mais avant cela, M. Rédha Malek, qui est, si je ne
m’abuse, un bon francophone, tient des propos quelques peu légers, voire méprisants à l’égard de chouhada ; à moins que ses propos aient été mal rapportés,
auquel cas la responsabilité de la «faute morale» (?)
serait imputable à la journaliste qui sera alors considérée comme «bouc émissaire», comme savent bien
faire certains politiciens et diplomates. A la question
de savoir si «l’avis de cessez-le-feu locaux était partagé uniquement au sein de la Wilaya IV, il dit : «Il
était (avis de cessez-le-feu) restreint à la Wilaya IV...
Mais cela n’a pas pu se réaliser. L’affaire s’est arrêtée
net après l’exécution des types.»
Les types, dans la bouche de Rédha Malek, sont
les commandants Si Lakhdar, Halim et le capitaine Abdelatif, exécutés par le commandant Mohamed ; Si Salah devant se rendre à
Tunis pour être entendu et jugé par le GPRA. Il
convient de préciser que dans la démarche de la
Wilaya IV, il ne s’est jamais agi de cessez-le-feu local
comme nous le verrons plus loin. C’est, chez l’interviewé, de la diffamation et de la manipulation de l’histoire. Ces maquisards n’étaient pas des gueux.
Votre langue a fourché, monsieur Malek.
Ce ne sont pas ceux-là «les types», mais plutôt ceux
qui, planqués à l’extérieur, loin du feu et des combats... attendaient patiemment que l’ALN soit exterminée, que la guerre n’ait plus cours, pour rentrer en
Algérie prendre le pouvoir et l’exercer comme depuis
septembre 1958 ou même un peu avant, après la sortie
du CCE à l’extérieur, ce qui a constitué déjà une faute
grave. Je ne sais si vous avez fait l’expérience du combat dans le maquis de l’une ou l’autre des six Wilayas
d’Algérie de 1954 à 1962 autant que l’exercice diplomatique et plus tard politique ?
Qu’à cela ne tienne !
A la question de savoir si les contestations provenaient
seulement de la Wilaya IV, vous parlez de «crise
interne, de gens qui n’étaient pas contents, ce qui a
donné lieu à la réunion des colonels vers la fin 1959
et qui a duré 94 jours». Vous occultez un pan entier
de l’histoire de la guerre de Libération nationale et
déformez les événements. Il y a de l’amnésie. Après la
création des COM Est et Ouest en avril 1958 et celle
du GPRA en septembre 1958, la contestation, la vraie,
celle qui compte, a été celle des colonels de l’intérieur
(Hadj Lakhdar de la W I, Amirouche de la W III, Si
M’hamed de la W IV et Si Haouès de la W VI qui se
sont rencontrés en décembre 1958 à El Milia dans
le nord constantinois (en l’absence du représentant
de cette Wilaya, faut-il le signaler) et non celle des
colonels de l’extérieur, comme vous le soutenez. Une
année les sépare, et puis... 94 jours ! bonté divine. Si
M’hamed, présent à cette réunion de décembre 58,
écrivait dans une lettre : «des instructions importantes
ont été prises dans l’intérêt supérieur de la Nation.
Fini les histoires de cloches» (il est facile de comprendre de qui traite Si M’hamed). Si M’hamed décède en
septembre 1959, Amirouche et Haouès, qui devaient
se rendre à Tunis rencontrer les types du GPRA, tombent dans une embuscade, ce qui arrivera d’ailleurs à
Si Salah à M’Chedellah en juillet 1961, se rendant lui
aussi à Tunis. Méandres et hasards de la route menant
au gouvernement provisoire... ? Pendant que l’ALN
se faisait exterminer, le FLN se renforçait et l’EMG
est créé en janvier 1959. S’agissait-il de la réponse du
FLN à l’ALN ?
A la question de savoir s’il y a eu des contacts secrets,
Rédha Malek répond : «Pas avec le général de Gaulle». Pour rappel et confirmation, la rencontre secrète
du 10 juin 1960 s’est faite entre la W IV (Si Salah, Si
Mohamed et Si Lakhdar) et le président de la république française, le général de Gaulle en l’occurrence.
Pourquoi l’occulter ? Cette rencontre s’est tenue à un
niveau politique élevé et ne peut être banalisée comme
vous le faites lorsque vous annoncez que «de Gaulle
avait jeté son hameçon et Si Salah y a mordu». Vous
êtes, une fois de plus, méprisant à l’égard de quelqu’un
que vous n’avez pas rencontré sur le champ de bataille
et pour ne pas avoir partagé les mêmes souffrances et
enduré les mêmes sacrifices. En vous lisant, j’ai eu la
sensation que vous cherchiez à faire plaisir à la partie
adverse, d’autant que vous rapportez Michel Debré
qui (vous) aurait dit qu’il n’y avait d’autre solution que
de négocier avec le GPRA.
La différence entre les maquisards et les «politicards»
est, je crois, là. A-t-on besoin d’entendre Debré pour
se convaincre d’une réalité ou d’une évidence ou
d’une règle de combat, de serment ?
Lorsque les représentants de la Wilaya IV se sont
rendus à l’Elysée, Si Salah avait demandé à rencontrer
les 5 prisonniers algériens, tout comme il avait affirmé
à De Gaulle que la négociation de cessez-le-feu ne
pouvait se faire qu’avec les représentants du FLN. La
rencontre secrète de la W IV avec le Président français
s’inscrit dans le cadre du discours sur l’autodétermination de septembre 1959. Pour l’histoire, il est bon,
monsieur, de rappeler trois dates : la rencontre a eu
lieu le 10 juin 1960 ; le 14 juin 60, de Gaulle lance
un nouvel appel au GPRA et... le 20 juin 60 (voyez
vous-même, c’est très très court) le GPRA, par la voix
de Ferhat Abbes, répond favorablement à l’appel et
annonce la constitution d’une délégation conduite par
le président du GPRA chargée des négociations en
vue d’un cessez-le-feu.
Ces dates ainsi que les propos tenus devant de Gaulle
montrent, à l’évidence, que Si Salah ne voulait pas
se substituer au FLN pour la négociation du cessezle-feu. Le GPRA avait, par contre, très peur que les
négociations de cessez-le-feu lui échappent, d’où sa
précipitation à répondre favorablement et à dépêcher
une délégation officielle. Le FLN prend peur, il se sent
acculé, lui qui a traîné, tergiversé ...
A signaler que les représentants de la Wilaya IV sont
revenus au maquis. Par ailleurs, il faut indiquer que
des contacts avec les autres Wilayas étaient engagés et
que l’adhésion à la démarche était acquise.
Il faut préciser et mettre l’accent sur le fait que c’est
cette opération de la Wilaya IV auprès de la présidence
française qui a fait avancer l’avènement de l’indépendance de l’Algérie. Pas besoin de s’étaler, aujourd’hui
ici, sur les déclarations de ministres du GPRA qui
parlaient, en 1960 et 1961, d’un effort permettant de
tenir 10 ans de guerre encore.
Monsieur Rédha Malek, qu’est-ce qui vous fait dire
que Si Salah «était un homme brave et courageux» ?
La précipitation du GPRA à s’engouffrer dans la négociation permet de dire que Si Salah, à travers cette
audacieuse et salutaire démarche, a donné un coup de
pied dans la fourmilière, à l’extérieur.
Elle a, par ailleurs, provoqué d’énormes remous en
France tout comme elle est à l’origine des événements
insurrectionnels des militaires français contre leur
hiérarchie et autorité. Les généraux français se sont
sentis floués. Comment se fait-il que le président de
la République reçoit des types qui n’ont à ses yeux
aucune considération, réduits d’ailleurs à l’extermination ? C’est, à bien des égards, celui-ci qui s’est fait
piéger par celui-là.
Parlant de Si Salah, vous annoncez qu’il reprochait au
GPRA une «certaine mollesse qui, faut-il le préciser,
n’était que le fruit de propagande française».
C’est faire preuve de mépris, de mésestime et de médisance que de tenir de tels propos.
Soit vous ne savez pas les reproches que Si Salah
faisait au GPRA et à l’EMG, soit vous déformez
volontairement la réalité, vous manipulez l’histoire et
vous occultez la vérité, comme pour faire plaisir à la
partie adverse. Si Salah, qui s’est rendu au Maroc et en
Tunisie (mi-1957 à mi-1958) pour exposer la situation
des maquis, envoyer des armes, des munitions, des
hommes et des médicaments à l’intérieur n’a pas vu
une certaine mollesse mais gabegie et incurie du luxe
des «seigneurs de palaces».
On lui a proposé le poste d’adjoint de chef d’étatmajor de l’Ouest, le poste de chef d’antenne de la
W IV à l’Est, qu’il a refusés. De retour, traversant
la ligne électrifiée, accompagné, entre autres, de
Rahmouni, Aït Idir, Benbatouche (accroché par
les fils barbelés électrifiés), en W4, il écrit «la
joie du retour». Son action et parcours étaient (et
sont toujours) forts de sens et d’engagement, de
lucidité, d’intelligence, de conviction et de fidélité
aux idéaux de Novembre... et pas seulement de
bravoure et courage.
Monsieur Ferhat Abbès, président du GPRA, me
disait en avril 1984, que Si Salah lui avait écrit,
en février 1960, une longue lettre: «La Wilaya IV
mettait en accusation l’état-major. Elle lui reprochait de stocker armes, munitions et argent pour
son usage personnel plutôt que de les lui faire
parvenir. Elle lui reprochait de ravitailler certaines Wilayas au détriment d’autres. Enfin, Si Salah,
s’adressant directement à moi, me demande de
trouver à tout prix le moyen de négocier et d’arrêter la guerre». Pendant que les maquisards se
faisaient exterminer par l’ennemi, les politiques
algériens, à l’extérieur, réfléchissaient à l’avenir,
à l’après-guerre, à une société dans laquelle l’armée des frontières serait un instrument au service
du pouvoir politique. Alors, pour la «mollesse»,
relisez le courrier de la W IV au GPRA. Dans son
rapport, la Wilaya IV a traité le FLN de trahison,
qualifiant ceux qui exercent leurs activités hors
du territoire national de «ramassis d’aventuriers,
d’ambitieux ignares, de monstres criminels» animés du seul désir de domination. Non, monsieur
Rédha Malek, ne traitez pas l’histoire avec autant
de légèreté et encore moins les chouhada. Dans
son courrier au GPRA, Si Salah écrivait aussi :
«Nos grands martyrs... ont forgé la conscience
du peuple algérien. Une conscience, un esprit
assoiffés d’une liberté véritable que ne pourrait
aliéner... la dictature des ambitions, de ceux
qui, sous couvert de vagues nécessités ethniques, idéologiques ou religieuses, se servent
de notre combat pour asseoir ou préserver des
R. Z.
privilèges».
* Fils du colonel Si Salah
Auteur de Si Salah, mystère
et vérités, Ed.Casbah 2005, mars 2012
El Watan - Samedi 31 mars 2012 - 7
L’ACTUALITÉ
L’AUTOMOBILISTE ALGÉRIEN, UN CONDUCTEUR À RISQUES ?
BOUIRA
Lutter contre la fatalité
du chauffard
Les bandits de
l’autoroute EstOuest sévissent
PHOTO : B. SOUHIL/ARCHIVES
Inconscience ou fatalité, les accidents de la route endeuillent toujours les familles
l n’est pas bon, ces tempsci, d’être automobiliste
sous les cieux de l’Algérie»,
pour reprendre l’expression de
notre confrère de La Tribune
en 2010. Certains automobilistes algériens – heureusement
qu’il en reste quelques-uns qui
respectent le code de la route
et espèrent rentrer chez eux le
soir indemnes – sont des fous
du volant. De véritables Kimi
Raikkonen, le pilote de formule 1. Il n’est pas conseillé
de se mesurer à cette nouvelle «race» de conducteurs
sous peine de se faire éjecter
du véhicule. Ces «nouveaux
permis», comme certains
les surnomment, ne reconnaissent aucune loi, aucune
autorité, aucun panneau,
aucune obligation ni interdiction, aucune limitation
de vitesse. Même le passage
pour piétons (où ce dernier
doit être totalement en sécurité) n’a pas échappé à leur
«ingéniosité». Un but, le
leur, être le premier, rouler
le plus vite possible et «jouer
des coudes» sur les files des
autoroutes pour, en fin de
compte, avoir cette sensation d’être un vrai «pilote».
«Le problème de nos jeunes
conducteurs est qu’ils sont
des frimeurs. Ils résument
leur personnalité dans son
véhicule», nous dit un jeune
père de famille.
I
AUTOMOBILISTES
IMPULSIFS
Pour notre interlocuteur, ces
jeunes sont des aventuriers
et des chauffards qu’il faut
éviter sur les routes. «Ce
sont des gens impulsifs qui
ne mesurent pas la gravité
de leurs actions.» «Il faut
se poser la question sur la
manière avec laquelle ils
obtiennent leurs permis de
conduire. Il y a une grande complicité de certaines
auto-écoles et des moniteurs sur cette hécatombe.
Si vous allez vous présenter
chez certains d’entre eux,
ils vous proposeront soit le
permis de conduire normal
ou le permis de conduire
garantie. Chacun a son prix
bien entendu», poursuit notre vis-à-vis.
«On attribue le permis de
conduire comme on distribue
des tracts», résume, de son
côté, un internaute sur la Toile.
D’autres affirment que des
paris sont lancés sur internet
par des automobilistes et que
des courses sont organisées de
manière frauduleuse à la nuit
tombée. «Il y en a qui parient
même ; leurs véhicules roulent
à 200 km à l’heure sur les autoroutes sans mesurer la gravité
de cet acte.» D’autres semblent
oublier les indicateurs de direction qui sont obligatoires pour
effectuer une manœuvre vers la
droite ou la gauche. Pour cette
catégorie, il n’y a que les coups
de phare qui sont importants
pour vous signaler qu’il va
vous dépasser. Ces conducteurs
effectuent des dépassements
dangereux, des queues de poisson. Les vrais fautifs sont les
«fous du volants» qui font
de la vitesse sans jamais être
inquiétés.
Pour Mohamed Lazouni, spécialiste en sécurité et prévention routière et président de
l’association Tarik Essalama, la
voiture est devenue un moyen
d’expression : «Le jeune est
tout le temps réprimé aussi
bien chez lui que dans son
entourage. Le seul objet qui lui
répond au doigt c’est bien la
voiture, et c’est pour cette raison qu’il s’emploie à la ’dompter’ comme il le souhaite.»
OÙ EST PASSÉE
L’ÉDUCATION ROUTIÈRE ?
Et à notre interlocuteur de s’interroger : «Où est passée l’éducation routière ? Où sont la
morale et le civisme ?» «Pourtant, ajoute-t-il, l’article 21 de
la loi de 1987 fait référence
à l’éducation routière dans
les établissements scolaires.
Jusqu’à maintenant, le décret
d’application n’a pas été publié. Chez nous, chaque responsable qui arrive efface tout
ce qu’a fait son prédécesseur.
C’est pour cela que notre pays
ne pourra jamais construire la
muraille de Chine. Quant un
responsable prend en charge
un secteur, il balaie tout ce
qu’a fait son prédécesseur».
Faisant un come-back sur l’accident qui a coûté la vie à 21
personnes dans la région de
Médéa, M. Lazouni dira que
les autocars et autres poids
lourds sont dans l’obligation,
selon les textes de loi, d’avoir
un troisième frein de secours
leur permettant de maintenir
une vitesse constante de 30 km
à l’heure en cas de descente
dangereuse. Idem pour le mouchard (la boîte noire du véhicule) qui est obligatoire depuis…
1974. Interrogé sur l’absence
de feux tricolores dans les
grandes villes algériennes, notre interlocuteur précise que la
seule ville de Paris possède, à
elle seule, pas moins de 1 000
carrefours avec feux tricolores.
«Un feu tricolore à décompte
a été installé à Djelfa et un
autre à Sofia (Alger) sauf que
l’avis d’appel d’offres pour
l’acquisition des feux de signalisation routière date de plus de
20 ans», dira-t-il. M. Lazouni
préconise l’application de la
loi pour tout un chacun. «La
sanction a un effet limité dans
le temps et le lieu. On ne peut
pas mettre un policier derrière
chaque automobiliste. Il faut
commencer par l’éducation
qui est la colonne vertébrale de
tout processus de sécurité routière. L’éducation est prévue
par la loi depuis 1987, mais n’a
jamais été appliquée par les officiels. Si nous avions commencé à appliquer cette loi depuis
cette date-à, nous n’aurions
pas ce nombre de morts et de
blessés sur nos routes.»
M. Lazouni va encore plus loin
en déclarant que les clous installés sur la chaussée sont horsla-loi. «Ils sont un danger pour
les véhicules (roulements, rotules), alors que la ligne bleue n’a
aucune existence au niveau des
lois de la République régissant
ce secteur. Il faut appliquer la
loi pour tout le monde», dira-til. Idem pour le fichier national
des permis de conduire que
la loi de 2004 avait prévu et
que les pouvoirs publics n’ont
pas encore mis en œuvre. «Où
sont les textes d’application de
cette loi ? Pourquoi les autoécoles n’ont-elles pas leurs
propres circuits pour former les
conducteurs ?», s’interroget-il. Un circuit avait été même
prévu à Birtouta, mais les plans
demeurent enfermés dans les
tiroirs des responsables.
Nadir Kerri
’autoroute Est-Ouest est assurément l’axe routier le plus
insécurisé d’Algérie. Pas une semaine ne passe sans que l’on
signale un vol de véhicule, une agressions et un racket de passagers. Ce phénomène se produit surtout la nuit, car c’est à ce moment-là que les bandits de grand chemin pullulent, aussi aller d’une
ville à une autre devient de plus en plus angoissant.
Le dernier vol en date a été commis dimanche dernier dans la wilaya
de Bouira lorsqu’un chauffeur a été délesté de son semi-remorque,
vers 4 h du matin au niveau de la descente de Djebahia, à quelques
centaines de mètres des deux tunnels de Aïn Chriki, à l’ouest de
Bouira. Il a été agressé par trois individus qu’ils l’ont ligoté et
abandonné au bord de l’autoroute. «Le chauffeur roulait doucement,
au niveau de la descente de Djebahia, il a été attaqué par trois personnes qui lui ont jeté une bombe lacrymogène à l’intérieur de la
cabine, ce qui l’a contraint de s’arrêter puis il a perdu conscience»,
dit le propriétaire du camion, originaire de Béjaïa. «C’est l’insécurité totale au niveau de l’autoroute Est-Ouest », tempête-t-il. Il
faut noter que dans la descente de Djebahia, les camionneurs ne
peuvent pas rouler à grande vitesse de peur de finir leur course dans
un fossé. Force est de constater qu’à cet endroit, plusieurs accidents
de la circulation, toujours mortels, ont eu lieu depuis l’ouverture de
l’autoroute. Et c’est à ce moment-là que les bandits en profitent pour
commettre leurs forfaits. Les victimes se comptent par dizaines,
voire plus. Des usagers de cet axe autoroutier se plaignent de l’insécurité qui y règne. De plus, Bouira ne fait pas l’exception. En 2011,
plusieurs cas d’agressions ont été enregistrés à travers plusieurs
régions du pays. Pour mettre fin au désordre et rassurer les populations, les pouvoirs publics doivent prendre au sérieux cette affaire et
renforcer la sécurité sur l’autoroute. Doit-on attendre qu’il y ait mort
Ali Cherarak
d’homme pour intervenir ?
L
● Ces «nouveaux permis» ne reconnaissent aucune loi, aucune autorité, aucun panneau,
aucune obligation ni interdiction, aucune limitation de vitesse.
TRANSPORT AÉRIEN VERS LE SUD
Tou annonce une révision
des tarifs
a révision des prix du transport aérien vers les régions du Sud
prendra prochainement effet, a annoncé hier le ministre des
Transports, Amar Tou, lors de sa visite de travail dans la wilaya de
Tamanrasset. A cet effet, il a expliqué qu’une réduction des tarifs
sera possible et étudiée suivant les normes nationales de tarification
commerciale dont la compagnie nationale Air Algérie doit tenir
compte dans ses propositions, sachant que les vols à destination
du Sud sont subventionnés par l’Etat. Signalons qu’à l’occasion,
M. Tou a, en présence de toutes les autorités locales, donné le coup
de starter à l’entreprise du transport urbain de la ville de Tamanrasset qui a commencé par la mise en service de 10 bus pour assurer la
desserte de 8 lignes, dont 3 sont en cours de proposition. Si le besoin
se fait sentir, le premier responsable du secteur a promis de renforcer
ces moyens afin de parvenir à une meilleure couverture en matière
de transport. Le ministre s’est ensuite rendu sur le lieu du projet de
la nouvelle gare routière et celui de l’extension de l’aérogare afin de
s’enquérir de l’avancement des travaux, où il a émis quelques réserRavah Ighil
ves et fait remarquer le retard dans la réalisation.
L
PROJET FERROVIAIRE
Adoption des contrats
pour les études techniques
e ministre des Transports, Amar Tou, a affirmé, jeudi à Adrar
lors de la mise en service de l’Entreprise de transport urbain
(ETU), que le Conseil du gouvernement, lors de sa dernière réunion, a approuvé les contrats relatifs aux études techniques du projet de liaison des wilayas du Sud au réseau ferroviaire. Le ministre
a indiqué qu’il s’agit de la liaison ferroviaire reliant les wilayas de
Laghouat, Ghardaïa et Ouargla, ainsi que de celle reliant Laghouat
et Timimoune via la wilaya de Ghardaïa, sur une distance globale
de plus de 2740 km. M. Tou a procédé, lors de sa visite dans la wilaya, à la mise en service de l’Entreprise de transport urbain (ETU)
de la commune d’Adrar. Dotée d’une flotte de 10 bus, cette entreprise devra assurer cinq dessertes et couvrir une distance de 76
km, jalonnée de 48 arrêts de bus, couvrant les principales cités et
quartiers de la commune d’Adrar. Le ministre a, en outre, inspecté
le chantier de réalisation pour un coût de 290 millions de dinars
et la gare routière d’Adrar implantée sur une surface de 1,6 ha,
dont 2200 m2 bâtis. Sur site, M. Tou a appelé à hâter la cadence
des travaux de réalisation de cette infrastructure en vue de la livrer
dans les meilleurs délais. Cette gare routière, dont les travaux de
réalisation ont été lancés en décembre 2010, dispose de 64 quais,
8 guichets et d’un parking destiné aux taxis d’une capacité de 30
véhicules.
(APS)
L
El Watan - Samedi 31 mars 2012 - 8
I N T E R N AT I O N A L E
APRÈS LES TUERIES DE TOULOUSE ET MONTAUBAN
Arrestations dans
les milieux islamistes
● Le président sortant souhaite accentuer la pression médiatique jusqu’au 22 avril, date du scrutin,
et profiter dans les urnes des retombées de l’émotion.
Lyon (France)
De notre correspondant
chaque jour son récit et
Sarkozy pour le raconter.
Hier, le président-candidat
a ajouté une nouvelle corde à
son arc électoral : la chasse aux
islamistes radicaux. Le candidat
Sarkozy veut capitaliser à son
compte électoral l’effet de la tuerie de Toulouse. L’opinion publique n’est pas mûre pour mettre
la sécurité au premier plan des
préoccupations, mais le président sortant souhaite accentuer la
pression médiatique jusqu’au 22
avril, date du scrutin, et profiter
dans les urnes des retombées de
l’émotion. Ce n’est donc pas un
hasard s’il a commandé et commenté, lui-même, l’opération
menée hier matin très tôt dans
plusieurs villes, dont Toulouse
et Nantes. La police a saisi des
armes et interpellé 19 personnes
A
dans les milieux islamistes radicaux. Parmi les interpellés figure
Mohamed Achamlane, leader de
Forsane Al Izza (les cavaliers
de la fierté), un groupe salafiste
radical dissous en février par le
ministre de l’Intérieur, Claude
Guéant, qui l’accusait de préparer la lutte armée. Voulant capter,
le jour du vote, les voix du Front
national et les réactionnaires
qui sommeillent, Sarkozy n’aura
réussi qu’à susciter l’ironie, à
commencer par l’extrême droite
qui fustige un candidat qui «se
réveille à trois semaines du scrutin pour son illusoire réélection
(…) Les réseaux islamistes radicaux ne se sont pas montés en
un jour», selon les propos d’un
responsable du Front national.
«REPOUSSER CETTE
IDÉOLOGIE DE LA HAINE»
Pourtant, clairement, Forsane Al
Izza n’est pas inconnu de la
police. Il s’était notamment manifesté en protestant dans la rue
contre la loi sur la burka, particulièrement devant le tribunal de
Meaux où des femmes voilées
comparaissaient.
Le mouvement avait aussi soutenu le Nantais Lies Hebbadj,
dont l’une des épouses, verbalisée pour conduite avec le voile
intégral, avait été poursuivie en
justice.
Sur Europe 1, Nicolas Sarkozy
a expliqué que ce coup de filet
et était «en lien avec une forme
d’islamisme radical», annonçant
que ce type d’opérations «va
continuer».
Des armes ont été saisies, notamment des kalachnikovs. Ce fut le
cas au domicile d’Achamlane,
où les enquêteurs ont retrouvé
trois de ces fusils automatiques
ainsi qu’un pistolet Glock et une
grenade, a précisé une source
policière.
L’APPEL DE QUARANTE PERSONNALITÉS
Une quarantaine de personnalités ont demandé
jeudi aux candidats à l’élection présidentielle de
«ne pas instrumentaliser à des fins partisanes» les
tueries à Montauban et à Toulouse.
«L’heure est grave : dans cette période de
campagne présidentielle, nous mettons en garde
tous les candidats contre la tentation
d’instrumentaliser ce drame à des fins partisanes
et de diviser les Français sur des critères
communautaires que nous récusons», écrivent les
signataires. «Nous, intellectuels, responsables ou
citoyens musulmans, juifs, chrétiens ou noncroyants, voulons manifester notre volonté de
préserver l’unité de la nation autour des valeurs de
la République dans l’épreuve que traverse le pays
après l’assassinat d’enfants juifs, de leur
professeur et de jeunes militaires à Montauban et
Toulouse», selon le texte. Selon les signataires,
«toute déclaration, tout geste, toute mesure qui
tend à désigner telle ou telle religion, telle ou telle
culture à la méfiance publique sert, même
indirectement, leurs desseins et affaiblit notre
culture commune dans une société à la fois une,
dans ses fondements, et multiple, dans ses
approches et son expression». «Loin de s’opposer
entre eux, juifs, musulmans, chrétiens et noncroyants doivent coopérer sans relâche à la
préservation – y compris dans leurs propres rangs !
– des principes communs d’égalité et de laïcité,
seuls capables d’assurer la tolérance réciproque, la
liberté des cultes et des opinions, le maintien de la
fraternité et le développement d’une dynamique
irremplaçable, celle d’une société riche de sa
pluralité», recommandent-ils. Universitaires,
religieux, responsables associatifs et politiques,
écrivains et journalistes, parmi lesquels le recteur
de la Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, la
députée de Guyane, Christiane Taubira, et le
journaliste et écrivain Jean Daniel, figurent parmi
AFP
les signataires.
Pour le président du Conseil
français du culte musulman,
Mohamed Moussaoui, reçu hier
par le ministre de l’Intérieur,
Claude Guéant, sur le thème
de l’islamisme radical, «il faut
agir très vite pour repousser
cette idéologie de haine». Avec
Dalil Boubakeur, recteur de la
Grande Mosquée de Paris, qui
l’accompagnait, ils ont souhaité
«trouver une nouvelle formation
de religieux, c’est-à-dire des
imams qui prêchent et des aumôniers, notamment en prison, qui
ont à jouer un rôle très important
dans la prévention de certaines
dérives» qui menacent les musulmans eux-mêmes.
UN NOUVEAU 11 SEPTEMBRE ?
Par ailleurs, Nicolas Sarkozy a
estimé, hier matin, que le traumatisme des tueries de Montauban
et Toulouse «a été profond dans
notre pays, un peu comme le
traumatisme qui a suivi aux
Etats-Unis et à New York l’affaire
de septembre 2001, le 11 septembre», tout en affirmant ne pas
vouloir «comparer les horreurs».
Réagissant à cette exagération
très calculée, le candidat du
Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, a jugé ces propos «totalement disproportionnés».
«C’est une volonté de jouer sur
la peur qui n’est pas acceptable». Il a déclaré s’attendre «à ce
que tous les jours, maintenant,
on arrête ici et là des poignées
d’illuminés qu’on ira mettre en
prison pour les relâcher au bout
de quatre ou cinq jours parce
qu’il n’y aura aucune charge
contre eux (…). Maintenant, si
l’on disloque des embryons de
cellules violentes, je m’en réjouis
de tout cœur». Walid Mebarek
SON PROCÈS S’EST OUVERT JEUDI AU TRIBUNAL
CRIMINEL DE PARIS
Le chercheur franco-algérien Adlène
Hicheur risque 10 ans de prison ferme
Paris (France)
De notre bureau
ugé depuis jeudi par le tribunal de Paris,
Adlène Hicheur, un Franco-Algérien, soupçonné de liens avec Al Qaîda au Maghreb encourt une peine de 10 ans de prison au moins.
Agé de 36 ans et travaillant comme physicien
au CERN à Genève, Adlène Hicheur est accusé d’avoir accepté par e-mail de préparer des
attentats terroristes en France et «d’association
de malfaiteurs en relation avec une entreprise
terroriste».
Ce procès intervient à peine une semaine après
l’affaire Mohamed Merah qui a totalement
monopolisé les médias et la scène politique.
Pour Patrick Baudouin, avocat d’Adlène
Hicheur, le contexte dans lequel se déroule le
procès risque d’être défavorable à son client.
Cependant, il espère que la justice ne fera pas
d’amalgame entre ce qui s’est passé à Tou-
J
louse et les faits qui sont reprochés à son client.
«Adlène Hicheur n’est pas Mohamed Merah,
a-t-il précisé jeudi dernier lors de l’ouverture
de l’audience. Il a ajouté qu’aucune arme n’a
été retrouvée chez lui, qu’il n’avait aucune histoire de violence à son actif et qu’il était parfaitement intégré dans sa famille qui était, elle
aussi, très unie.» Arrêté dans le domicile de
ses parents dans la région de l’Isère (Grenoble)
en 2009 par les gens du RAID qui craignaient
qu’il ne passe à l’acte, Adlène Hicheur a été
depuis incarcéré dans une prison en banlieue
parisienne. Jeudi, devant les juges du tribunal
de Paris, le suspect a dénoncé la «malhonnêteté» de l’enquête menée par la police, tout en
avouant comprendre que certains passages,
écrits dans ses e-mails, aient pu gêner ou attirer
l’attention de la police.
Pourtant, lors de son interpellation, les policiers ont trouvé dans son domicile une abondante documentation sur le djihad et d’autres
preuves qui montraient bien qu’il était en
étroite relation avec un supposé responsable
d’Al Qaîda au Maghreb islamique, Mustapha
Debbchi. Pour se défendre, Adlène Hicheur a
expliqué à la cour que ce n’est pas parce qu’on
lit une littérature djihadiste qu’on approuve ce
qu’on lit, assurant que c’est une forme de curiosité qui l’a conduit à ce genre de lecture.
Or, les messages trouvés dans les e-mails de
Hicheur ont, semble-t-il, démontré qu’il a proposé «des objectifs» à viser pour son complice
Debbchi.
L’accusé a même évoqué par la suite des «cibles militaires», une base française où l’on
forme des soldats en partance pour l’Afghanistan. Mais il a néanmoins regretté ce qu’il a dit,
évoquant son état de santé détérioré et confessant des moments de turbulences morales.
Il a complété qu’il n’a jamais été question de
passer à l’acte. Ce que le tribunal devra démontrer
Yacine Farah
BRÈVES
◗ MALI
Les rebelles touareg, appuyés par les hommes d’Iyad
Ag Ghaly, chef du groupe armé islamiste Ançar Eddine,
ont pris hier le contrôle de la ville stratégique de Kidal,
dans le nord-est du Mali, poussant la junte militaire à
s’alarmer de cette situation «critique» et à appeler au
soutien «extérieur» pour endiguer cette avancée.
«Les rebelles maîtrisent la situation (...). Hier ils ont
lancé leur offensive, ça s’est arrêté vers 20h (locale et
GMT), et ils ont repris ce matin et maîtrisé les deux
camps militaires», selon un habitant joint par
téléphone. Le Mouvement national pour la libération
de l’Azawad (MNLA), le grand groupe rebelle touareg,
et Ançar Eddine, dont le chef est natif de Kidal,
prenaient la ville en étau depuis plusieurs jours. Le
MNLA, qui affiche une position laïque, ne partage pas
les objectifs d’Ançar Eddine (défenseur de l’islam, en
arabe), qui vise l’instauration de la charia (loi
islamique) et a des liens avec AQMI, mais les deux
groupes combattent parfois ensemble l’armée
malienne par stratégie. Avec les localités d’Aguelhok,
Tessalit, Tinzawaten et aujourd’hui Kidal, les rebelles
contrôlent désormais la quasi-totalité du Nord-Est
malien, considéré comme le berceau des Touareg. Les
villes de Gao (nord-est) et Tombouctou (nord-ouest)
restent sous contrôle de l’armée.
◗ LIBYE
Au moins huit personnes ont été tuées, jeudi à Sebha,
dans de nouveaux combats entre tribus, a indiqué une
source médicale de l’hôpital de cette ville du sud de la
Libye. «La situation est très mauvaise. Au moins huit
corps sont arrivés à l’hôpital durant les trois dernières
heures», a indiqué à la presse Abdelrahmane Al
Ariche, un médecin de l’hôpital de Sebha. Les combats
qui opposaient depuis lundi des Toubous à des tribus
arabes à Sebha ont fait 70 morts et 150 blessés, selon
un bilan du gouvernement arrêté mercredi soir. Selon
M. Ariche, «sept autres corps de personnes tuées
durant les derniers jours ont été retirés d’un lieu
inaccessible jusqu’ici». Le médecin a fait état
également de plusieurs blessés graves, sans plus de
précision. Peu avant, le porte-parole du CNT,
Mohamed Harizi, a déclaré que «la situation est
calme» dans la ville, affirmant au cours d’une
conférence de presse, qu’un accord sur une trêve allait
être signé «incessamment». Cet accord prévoit
notamment le retrait de toutes les forces armées
toubous vers la ville de Qatroun, plus au sud, selon
M. Harizi. Des responsables locaux ont démenti par
ailleurs l’arrivée de 1500 ex-rebelles sous les ordres
du ministère de la Défense, annoncée la veille par le
porte-parole du gouvernement, Nasser Al Manaa. L’exreprésentant de la ville au CNT, Abdelmajid Seif Al
Nasr, a indiqué de son côté que des forces du
ministère de la Défense se «préparaient à s’interposer
entre les deux parties du conflit» et à «vérifier les
points de contrôle stratégiques dans la ville».
◗ TUNISIE
Quelques centaines de personnes ont manifesté hier
devant l’Assemblée constituante à Tunis pour refuser
toute forme de normalisation avec Israël et soutenir
les Palestiniens qui commémorent le 30 mars la
Journée de la terre, a constaté l’AFP. Brandissant des
drapeaux palestiniens, les manifestants, venus à
l’appel d’une vingtaine de petites associations civiles
et du PCOT (parti communiste) brandissaient des
banderoles appelant au «boycott des produits
sionistes». «Israël est un ennemi, on doit tous
l’affronter. Il faut que la future Constitution tunisienne
criminalise toute tentative de normaliser les relations
avec l’entité sioniste», a déclaré à l’AFP Chokri Gharbi,
responsable de l’association Ligue tunisienne
de la tolérance.
«Nous manifestons pour soutenir le peuple
palestinien dans sa lutte de libération et pour refuser
toute nouvelle expérience de normalisation avec
Israël. C’est un débat que nous devons avoir au sein de
l’Assemblée constituante», a déclaré pour sa part
Abderraouf Ayadi, élu du Congrès pour la République
(CPR, parti de gauche allié aux islamistes d’Ennahda).
La Tunisie, qui a abrité le siège de l’OLP de Yasser
Arafat de 1982 à 1994, a maintenu des relations avec
Israël jusqu’au début de la deuxième Intifada en 2000.
Les Palestiniens avaient commémoré hier la Journée
de la terre, en mémoire de la répression le 30 mars
1976 par l’armée israélienne de protestations dans le
nord d’Israël contre la confiscation de terres arabes,
qui s’était soldée par la mort de six manifestants.
El Watan - Samedi 31 mars 2012 - 9
I N T E R N AT I O N A L E
ALORS QUE KOFI ANNAN DEMANDE
UN CESSEZ-LE-FEU IMMÉDIAT
BRÈVES
◗ LIBAN
Damas intensifie ses opérations
contre les bastions rebelles
L
LA LIGUE ARABE PASSE
À CÔTÉ DE SON SUJET
Jeudi, Bachar Al Assad a souligné que son
pays «n’épargnera aucun effort pour faire
réussir» le plan Annan, mais a conditionné sa
réussite par l’arrêt du soutien apporté, selon
lui, aux «gangs terroristes» par des pays
de la région, allusion au Qatar et à l’Arabie
PHOTO : D. R.
e régime syrien a intensifié, hier, ses
opérations militaires contre les villes
rebelles malgré sa promesse de faire
réussir la dernière mission de paix, suscitant
l’impatience de l’émissaire, Kofi Annan, qui
a demandé un cessez-le-feu «immédiat».
Dans le même temps, les militants, déçus
par le sommet arabe qui s’est contenté jeudi
d’appeler régime et opposition au dialogue,
ont appelé à des manifestations pour dénoncer l’inaction des pays de la région
qu’ils accusent de les avoir «lâchés». Les
Etats-Unis, dont la secrétaire d’Etat Hillary
Clinton est arrivée à Ryad pour parler de la
Syrie, ont estimé que l’armée n’avait rien fait
pour se conformer au plan de sortie de crise
de M. Annan prévoyant le retrait des chars
des villes, la fourniture d’aide humanitaire
et la libération des détenus. La répression et
l’assaut des villes rebelles ne donnent en effet
aucun signe de détente : M. Assad a en effet
posé comme condition à la réussite du plan
l’arrêt des violences commises, selon lui,
par les «groupes terroristes». Au moins 15
obus se sont abattus sur plusieurs quartiers
de Homs (centre), troisième ville de Syrie, où
l’armée tente d’écraser les poches de résistance. Dans la province d’Idleb (nord-ouest),
elle a procédé à des perquisitions et incendié
quatre maisons près de la ville de Maaret
al-Noomane, tandis que de violents combats
ont éclaté entre armée et rebelles à Harasta et
Erbine, près de Damas, et dans les provinces
de Hama (centre) et Deir Ezzor (est), selon
l’Observatoire syrien des droits de l’homme
(OSDH).
Les bombardements continuaient hier sur la ville de Homs
saoudite, accusés par Damas de financer et
d’armer l’opposition.
M. Assad doit appliquer le plan Annan
«maintenant», a rétorqué hier le porte-parole
de M. Annan, émissaire conjoint de l’ONU et
de la Ligue arabe.
«Nous attendons de lui que le plan soit
exécuté immédiatement. A l’évidence, nous
n’avons pas constaté de cessation des hostilités sur le terrain. C’est notre grande préoccupation», a-t-il dit, faisant valoir que les
«violations» et les «tueries» devaient cesser
«maintenant».
A Washington, les responsables n’ont pas caché leurs doutes concernant les intentions du
régime. «Nous n’avons encore absolument
rien vu sur le terrain qui prouve que (la Syrie)
a répondu aux appels demandant à ce que
l’artillerie et les armes lourdes soient remisées dans les casernes et qu’un cessez-le-feu
soit mis en place pour permettre à l’aide
humanitaire d’être acheminée», a déclaré
le département d’Etat. Mme Clinton devait
évoquer à Ryad, avec le roi Abdallah, et son
homologue saoudien, Saoud Al-Fayçal, les
efforts internationaux «pour mettre fin au
bain de sang en Syrie», selon le département
d’Etat, avant de participer demain dimanche
à Istanbul à la réunion des «Amis de la Syrie»
pour «accroître la pression» sur le régime.
L’Arabie saoudite et le Qatar, qui soutiennent
l’armement de l’opposition — une question
qui divise Arabes et communauté internationale — ont boudé le sommet de Baghdad en
n’y envoyant que des responsables de second
rang. Les dirigeants arabes ont évité d’appeler M. Assad au départ et d’apporter leur soutien à l’armement des rebelles, alors que la
Ligue arabe avait élaboré un plan prévoyant
le transfert des fonctions du chef de l’Etat à
son vice-président. Les violences en Syrie
ont fait plusieurs milliers de morts depuis le
début de la contestation populaire le 15 mars
2011. Cette révolte s’est militarisée au fil des
mois, ce qui fait craindre une aggravation de
la guerre civile. Aniss Zineddine et agences
BAGHDAD A ENTRETENU DE MAUVAISES
RELATIONS AVEC SES VOISINS
L’Irak respire après la réussite de son
premier sommet arabe depuis Saddam
uelques grands absents, une
Q
résolution jugée plutôt molle et une semaine de cauchemar
pour les Baghdadis, mais pas de
violences : l’Irak peut souffler
après le sommet arabe de jeudi,
qui a signé son retour sur la scène
arabe. Initialement prévu il y a
un an, le sommet a longtemps
été considéré comme annulé de
facto en raison, notamment, des
bouleversements entraînés par
le «Printemps arabe». Sa tenue
constitue «une réussite majeure
pour l’Irak», estime Reidar Visser, spécialiste de l’Irak et auteur
du site www.historiae.org consacré à ce pays. «La principale
réussite a été de tenir ce sommet
de manière assez bien organisée
et d’y attirer 10 chefs d’Etat (sur
21 ndlr), démontrant que la notion de marginalisation de l’Irak
dans le monde arabe n’est plus
d’actualité», souligne-t-il. Le
plus grand point d’interrogation
concernait la sécurité des chefs
d’Etat et de délégation : le pays
s’est certes pacifié depuis les
années noires de 2005-2007,
Des centaines de Libanais et de réfugiés palestiniens ont
manifesté, hier, sous haute surveillance dans le sud du Liban,
à l’occasion de la «Journée de la terre». Le rassemblement a eu
lieu dans la localité d’Arnoun, qui donne sur les villes du nord
d’Israël. La «Journée de la terre», célébrée chaque année
le 30 mars par la minorité arabe d’Israël, commémore la mort,
en 1976, de six membres de cette communauté lors de
manifestations contre la confiscation de terrains par Israël.
Les manifestants, portant des drapeaux palestiniens, ceux des
mouvements palestiniens et du Hezbollah libanais, ont été
transportés de plusieurs régions par bus. Ils ont tenu une
prière collective. Sur des pancartes installées le long de la
route menant à Arnoun, le Hezbollah a écrit : «Jérusalem, nous
arrivons !» ou «La Journée de la terre est le jour de
l’attachement au droit au retour (des réfugiés palestiniens)».
Les forces de sécurité et de l’armée étaient déployées en force.
En mai 2011, des affrontements sanglants avaient marqué la
commémoration de la «Nakba» («Catastrophe» en arabe),
l’exode des populations palestiniennes après la création de
l’Etat d’Israël en 1948. L’armée avait tiré sur les manifestants
qui s’étaient approchés de la barrière de sécurité à partir du
Liban et du Golan syrien.
mais les violences y demeurent quotidiennes et la nébuleuse
extrémiste Al Qaîda avait promis de s’attaquer à «la réunion
des tyrans arabes à Baghdad».
Neuf jours avant le sommet,
les insurgés avaient réussi une
spectaculaire série d’attentats
dans une quinzaine de villes,
dont Baghdad, tuant au moins
50 personnes. Les autorités ont
mobilisé plus de 100 000 soldats
et policiers dans la capitale, qui
s’est trouvée paralysée pendant
une semaine. Alors qu’une grande partie du réseau de téléphonie
mobile a été bloqué sans préavis
mercredi et jeudi, le ministère
de l’Intérieur a publié jeudi soir
un communiqué remerciant les
Baghdadis pour leur «patience».
Le jour J, le principal incident a
été la chute d’un obus de mortier
à proximité de la zone verte où
se déroulait la rencontre. Il n’a
pas fait de victimes et n’a pas
perturbé le sommet, selon les
autorités. L’Irak était aussi très
attendu sur le niveau de participation en raison des mauvaises
relations qu’il a longtemps entretenues avec ses pairs arabes,
des fortes tensions autour de la
Syrie et du fossé croissant entre
chiites et sunnites dans la région.
«Certains pays arabes, surtout
du Golfe, observent l’Irak avec
soupçon, surtout en raison de
l’influence supposée de l’Iran
sur ce pays majoritairement chiite», souligne Ihsan al-Chamari,
professeur de sciences politiques
à l’université de Baghdad. Sans
compter que le dernier sommet
à Baghdad, qui remonte à 1990,
avait été présidé par un Saddam
Hussein plein d’arrogance envers ses hôtes, et qui envahira le
Koweït à peine deux mois plus
tard. Le sommet de jeudi s’est
d’ailleurs déroulé dans l’un de
ses palais. Le Premier ministre,
Nouri al-Maliki, n’a pas ménagé
ses efforts ces derniers mois pour
renouer les liens avec ses voisins
et a obtenu un vrai succès avec
la visite historique à Baghdad de
l’émir koweïtien, cheikh Sabah
Al-Ahmad Al-Sabah. Mais deux
poids lourds du Golfe, l’Arabie
saoudite et le Qatar, n’y ont malgré tout dépêché que des représentants subalternes. Interrogé,
le ministre irakien des Affaires
étrangères, Hoshyar Zebari, a
balayé la question, se disant «très
satisfait» du niveau de participation. «Vu dans la perspective de
l’après-2003, le sommet marque
une amélioration historique dans
les relations entre l’Irak et le
monde arabe, et en particulier
dans celles entre l’Irak les pays
arabes hors Golfe et le Koweït»,
souligne M. Visser. Quant à la résolution finale adoptée à l’issue
du sommet, elle a surtout exposé
au grand jour les divisions du
monde arabe sur la Syrie. Le
sommet s’est contenté d’enjoindre régime et opposition à un
dialogue «sérieux» et de rejeter
toute intervention militaire. Mais
pour M. Chamari, «les décisions
du sommet ne sont pas aussi
importantes que sa tenue. Nous
devons nous souvenir que les
22 sommets (arabes) précédents
n’ont rien donné de concret non
plus». A. Herenstein de l’AFP
◗ BAHREÏN
Amnesty International a appelé, hier, les autorités de Bahreïn à
libérer un militant condamné à la prison à vie, en affirmant que
sa vie était en danger après 50 jours de grève de la faim.
Abdel Hadi al-Khawaja, 52 ans, ancien coordinateur de l’ONG
Frontline, avait été arrêté en avril 2011 et condamné en juin de
la même année pour son rôle dans des manifestations antigouvernementales. Il a été torturé en détention, selon Amnesty
International. «Bahreïn doit libérer immédiatement et sans
condition de M. Khawaja», écrit dans le communiqué Philip
Luther, directeur d’Amnesty pour le Moyen-Orient et l’Afrique
du Nord. Amnesty considère ce militant comme un prisonnier
politique qui a été condamné pour avoir exprimé ses opinions.
Près de 3000 personnes ont été interpellées à Bahreïn lors du
mouvement de contestation qui a éclaté le 14 février 2011, et au
moins 700 sont toujours en prison, selon une commission
d’enquête indépendante. La monarchie, dirigée par une
dynastie sunnite, avait étouffé mi-mars 2011 ce mouvement
animé par les chiites, majoritaires dans le pays. La répression
avait fait 35 morts, dont 5 membres des forces de sécurité et 5
détenus torturés à mort, selon la commission d’enquête.
◗ YÉMEN
Deux Yéménites, dont un officier du renseignement, ont été
abattus hier à Aden, dans le sud du pays, dans une attaque
attribuée par leur tribu à des hommes armés d’Al-Qaîda. Les
deux hommes ont été attaqués à leur sortie d’une mosquée du
quartier de Darim, dans le centre de la ville, après la prière du
vendredi, a précisé l’un de leurs proches de la tribu des Assal,
originaire de la province d’Abyane. «Al-Qaîda veut ainsi se
venger de notre tribu qui l’a chassé de la ville de Moudia de la
province d’Abyane», a déclaré ce proche des deux victimes.
Un responsable de l’hôpital Sadek à Aden, où les corps ont été
transportés, a indiqué que les deux hommes avaient été tués
par balles. Al-Qaîda est actif dans la province d’Abyane, au
nord d’Aden, dont il contrôle la capitale, Zinjibar, depuis mai
2011. Mais les hommes du réseau ont été chassés de Moudia
par la tribu des Assal.
◗ SOMALIE
D’intenses combats ont éclaté hier dans les faubourgs de
Mogadiscio lorsque des miliciens islamistes shebab ont
attaqué des forces pro-gouvernementales qui progressaient au
nord-ouest de la capitale somalienne, selon des sources
concordantes. Les responsables militaires progouvernementaux assurent avoir repoussé ces attaques et
avoir pris le contrôle d’une large partie de Deynile, un quartier
stratégique qui ouvre la voie vers Afgoye, un des derniers
bastions shebab autour de Mogadiscio, situé à 30 km environ
au nord-ouest de la capitale. «De violents combats ont éclaté
quand des miliciens shebab ont attaqué nos troupes à
Deynile», a indiqué à la presse, Mohamed Osman Hanaf, un
commandant des forces somaliennes pro-gouvernementales,
assurant que les islamistes «avaient été vaincus», et sans
pouvoir donner de bilan des victimes à ce stade. «Nos forces
ainsi que celles de l’Amisom (la force de l’Union africaine) ont
avancé et ont pris le contrôle de la plus grande partie de
Deynile, y compris l’aérodrome», a affirmé un autre gradé de
l’armée somalienne, Abdulahi Muhidin. «Des soldats
burundais et ougandais (de l’Amisom) soutenus par des chars
ont commencé à progresser vers Deynile, et il y a eu alors de
violents combats, des échanges de tirs d’artillerie et de tirs de
batteries anti-aériennes», a rapporté un témoin.
El Watan - Samedi 31 mars 2012 - 10
RÉGIONS
Six personnes
arrêtées pour
faux et usage
de faux
Les éléments de la police judiciaire
de la sûreté de wilaya ont arrêté,
à la fin de semaine dernière,
5 individus pour association
de malfaiteurs, faux et usage
de faux, falsification et imitation
de signatures. Des citoyens ont
signalé la présence de deux
voitures suspectes dans la zone
d’activité de Bordj Bou Arréridj;
aussitôt la police s’est rendue sur
place. La fouille des véhicules a
permis de saisir des documents
falsifiés et des cachets de plusieurs
administrations. Selon les
enquêteurs, ce trafic est lié
à la fuite et à la fraude fiscale.
Présentés devant le magistrat
instructeur près le tribunal
de Bordj Bou Arréridj, B.S., 34 ans,
K.B., 38 ans, F.M., 24 ans, H.A.,
32 ans et B.S., 27 ans, ont été
placés sous mandat de dépôt, alors
que H.T. a bénéficié d’une citation
A. B.
directe.
Des ouvriers de
l’usine Embag
protestent
Une centaine d’ouvriers de la
société des emballages et arts
graphiques (Embag) de Bordj Bou
Arréridj ont bloqué, jeudi dernier,
l’entrée de la zone industrielle,
la RN45, reliant Bordj Bou Arréridj
à M’Sila, et la route menant au
centre-ville pour revendiquer
une augmentation de salaire.
«Notre salaire est de 12 650 DA»,
dira un manifestant.
«Ce blocage vise à attirer
l’attention des responsables
sur le problème de nos
rémunérations qui sont des plus
basses», a expliqué un autre
employé. Au milieu de la journée,
une délégation des protestataires
a été reçue par le wali, alors qu’aux
environs de 15h, le directeur
de l’entreprise, en voulant
quitter l’usine, a percuté deux
ouvriers avec sa voiture. Ils ont été
évacués aux urgences de l’hôpital
Bouzidi Lakhar, où ils ont été
soignés. L’un d’eux a eu 5 jours
d’arrêt de travail. Une enquête
a été ouverte par la police pour
déterminer les circonstances
A. B.
exactes de l’accident.
Une rixe tourne
au drame
Un quadragénaire, cordonnier
de son état, père de 5 enfants,
a succombé à ses blessures,
jeudi dernier, lors de son transfert
vers le CHU de Sétif. La victime
qui a été agressée à l’aide d’une
matraque par un voisin, a été
atteinte au niveau de la nuque,
ce qui aurait provoqué sa chute sur
une bordure et entraîné son décès,
apprend-on d’une source sûre.
Les services de police ont diligenté
une enquête pour élucider
les circonstances du drame.
Le corps du défunt devra subir
A. Djerbah
une autopsie.
LOGEMENT RURAL À EL KHROUB (CONSTANTINE)
MILA
Des postulants exclus
montent au créneau A
● Les mécontents ont vivement dénoncé l’attribution d’aides
à des gens qui n’habitent pas la localité.
eudi passé, la mairie d’El
Khroub a été assiégée par
une soixantaine d’exclus
de l’inscription au bénéfice
du logement rural à Oued
Fantaria.
Ainsi, après ceux de Bouregba
qui sont montés au créneau à
plusieurs reprises, durant la
semaine dernière, pour dénoncer l’injustice ayant caractérisé
l’opération des inscriptions
à ce type d’habitat, destiné
à l’origine à la fixation des
familles paysannes sur leur
lieu de travail, avant que les
pouvoirs publics ne le dévoient dans l’éradication des
bidonvilles, afin d’atténuer la
pression des demandeurs du
logement social, les exclus
d’Oued Fantaria, au nombre
de 49, dénoncent, à leur tour,
cette même injustice.
Pour rappel, ce site de bidonvilles s’est érigé dans les années 1960-1970 avec quelques
gourbis pour atteindre de nos
jours 185 habitations précaires, dont les occupants sont
dans un statut de potentiels
demandeurs. «Le chômage endémique des premières années
post-indépendance avait poussé les sans-travail issus de
l’exode rural à se rapprocher
des villes en quête d’un emploi, d’autant que les moyens
de transport étaient réduits.
L’érection d’un gourbi dans
les ceintures des villes à proxi-
J
KHENCHELA
Chute mortelle d’un enfant
de 6 ans
49 familles de Oued Fantaria attendent ces logements depuis
des décennies
mité des usines se «justifiait»
alors, mais après un demisiècle de développement, ce
type de construction précaire,
de promiscuité et d’insalubrité
manifeste, relève de l’illogique
après tant d’immeubles édifiés
et tant de véhicules de locomotion mis en circulation»,
estiment beaucoup de gens
issus des couches moyennes
qui souhaitent quitter ces ghettos pour vivre dans des maisons individuelles tant le cadre
d’habitat actuel, sans commodités appropriées, est manifestement clochardisé. Les
insurgés affirment qu’un nombre important de bénéficiaires
ne sont pas connus dans la
contrée. «Ce sont des membres
n homme de 56 ans, employé aux services
des urgences de l’établissement public
hospitalier (EPH) Mohamed Boudiaf d’El
Khroub, est mort d’un arrêt cardiaque survenu,
jeudi, vers 7h 30, dans les arcades de l’entrée de
la nouvelle ville Massinissa, au niveau de la cité
des logements participatifs.
Selon des témoignages, ce père de deux enfants
s’est effondré subitement sur le trottoir alors
qu’il se rendait à son travail. Le défunt a été
des familles où des proches
parents venus d’ailleurs et
hébergés pour la circonstance
chez des habitants d’Oued
Fantaria dans l’objectif de bénéficier de la priorité à l’accès
au logement rural», disent-ils.
Pour rassurer les mécontents
qui ont dénoncé et accusé,
par ailleurs, les représentants
de leur ghetto, le maire d’El
Khroub, Seddik Hmaïzia, leur
dira: «patientez, vous serez
servis dans le prochain quota».
Cependant, l’agitation fébrile
autour du logement rural attise
les appétits de toute une faune
de spéculateurs de l’immobilier y compris au sein des faux
postulants au détriment des
véritables nécessiteux. M. D.
enterré le même jour. Par ailleurs, et durant la
même journée à 10h30, les agents de la Protection civile sont intervenus à la cité 252 logements de la localité de Békira, pour évacuer
le corps sans vie d’un ressortissant syrien, âgé
de 43 ans, père de quatre enfants, et connu pour
être un spécialiste de la pâtisserie orientale.
La victime est décédée suite à un arrêt cardiaque selon le médecin légiste. La police a ouvert
une enquête.
M. D.
OUM EL BOUAGHI
Les onychomycoses touchent
10 % de la population
eudi dernier, les laboratoires Galderma ont organisé,
dans la salle des conférences
de l’association médicale de
Aïn Beïda, une journée scientifique et médicale sur les
onychomycoses, une maladie
dermique qui touche environ
10 % de la population, surtout
les gens du 3e âge. Plus d’une
trentaine de médecins ont assisté à la conférence présentée
par le dermatologue A. Haoues
qui a axé son exposé sur cette
pathologie et les infections qui
affectent les ongles des mains
et des pieds. Ces maladies
J
. L., un enfant de 6 ans, demeurant à la Route de Aïn Beïda
est mort, jeudi dernier, suite à une chute d’un véhicule
Peugeot J5, sur la route de Hammam El Knif, dans la commune
de Baghaï. Evacué en urgence à l’hôpital Ali Boushaba, il a succombé à ses blessures. Les services de sécurité ont ouvert une enquête pour déterminer les circonstances de cet accident. K.R.
A
Un travailleur meurt par arrêt cardiaque
U
Découverte macabre
à Chelghoum Laïd
lertés par les riverains, les services de la Protection civile,
unité secondaire de Chelghoum Laïd, ont fait, jeudi dernier, un peu après 11h, une découverte macabre. En effet,
ils ont constaté sur place le décès de Hocine M., âgé de 59 ans,
qu’ils évacueront à la morgue de l’hôpital. Le théâtre de cette
découverte est la ferme Bouaziz Khelifa, située sur la RN100,
entre Ferdjioua et Chelghoum Laïd.
Le chargé de communication de la Protection civile précise que
«la victime, probablement agressée à l’arme blanche, porte de
profondes blessures au niveau de la tête». Les services compétents ont ouvert une enquête.
M. Boumelih
PHOTO:D.R.
BORDJ BOU
ARRÉRIDJ
sont causées par des champignons microscopiques qui
provoquent le jaunissement,
l’épaississement et même le
décollement des ongles. Elles
sont plus fréquentes, selon
l’intervenant, sur les ongles
des orteils d’autant que les
chaussettes et les chaussures
créent un terrain favorable à la
prolifération des champignons.
La question posée par l’orateur
est comment éviter la contamination, et si contamination il y
a, quel traitement préconiser
pour soigner cette maladie qui
touche à l’esthétique des on-
gles ? La prévention suppose
quelques règles élémentaires
d’hygiène, comme la désinfection des chaussettes et des
chaussures, le traitement de
toute infection cutanée, aussi
anodine soit-elle, l’utilisation
d’une serviette individuelle
et le séchage méticuleux des
pieds après la douche ou le
bain. En cas de maladie, le
présentateur préconise deux
traitements, l’un par voie orale
et le second local. Ils sont tous
deux complémentaires pour
assurer une guérison complète
L. Baâziz
et définitive.
EL MILIA (JIJEL)
Un jeune homme retrouvé
mort sur la RN43
n jeune homme, B.R, âgé de 24 ans, originaire de la localité
de Tanefdour, a été retrouvé sans vie sur la bordure de la
double voie express de la RN43, à proximité de la zone de Bellara. Il serait victime d’une agression et son décès remonte à la
nuit de jeudi à vendredi. La dépouille mortelle a été déposée à la
morgue de l’EPH de la ville d’El Milia. Les services de la gendarmerie nationale ont ouvert une enquête pour déterminer les
circonstances exactes de ce décès.
Zouikri A.
U
BISKRA
Hommage aux colonels
Si El Haoues et Amirouche
a commune de M’chounèche, située à 30 km au nord-est de
Biskra, et dont le chef-lieu est le village natal du Colonel Si
Haoues dont la maison familiale a été transformée en musée, a
célébré le 53e anniversaire du martyr des colonels Si El Haoues
et Amirouche, tombés aux champs d’honneur le 28 mars 1959,
après une longue et âpre bataille menée contre les forces françaises sur le mont Thamer, dans la wilaya de M’sila.
La bravoure, le sens tactique et les qualités de meneur d’hommes
du colonel Si Haoues, commandant de la wilaya VI historique,
ont été mis en exergue lors d’une conférence animée par ses anciens compagnons, des historiens et des membres de sa famille.
H. Moussaoui
L
Vingt-deux blessés dans un
accident sur la RN3
ier matin, vingt-deux personnes, de différents âges, ont
été blessés à des degrés divers dans un accident de la route
survenu sur la RN3 au lieudit Aïn Deba, à 15 km au sud de Biskra. Selon les premières informations, la plupart des victimes
voyageaient dans un minibus de marque Toyota, assurant la
liaison entre Oumache et Biskra, lequel est entré en collision
frontale avec un véhicule léger de marque Renault Clio ayant
à son bord 4 passagers. Les blessés ont été transportés par des
automobilistes et des agents de la Protection civile au centre de
soins d’Oumache et à celui des urgences de Biskra. Les services
de sécurité ont ouvert une enquête.
H. M.
H
NAISSANCE
Heureuse fut la journée du 28 mars 2012, où une jolie petite
gazelle prénommée RACHA, est venue égayer le foyer de
RAFIK et RYM, offrant le bonheur aussi à ses oncles, ses
tantes et ses grands parents et toutes les familles FADEL et
KEMMOUCHE, surtout tata ABLA et tonton MOUNGI qui
souhaitent longue vie au bébé et un prompt rétablissement
à la maman
El Watan - Samedi 31 mars 2012 - 10
KABYLIE INFO
EL KHABOUZIA
WILAYA DE BOUIRA
L’APC SUR LA SELLETTE
epuis le début de la semaine écoulée, des dizaines de
D
citoyens de la commune d’El Khabouzia, située à 30 kilomètres à l’ouest de Bouira, continuent de protester contre la
Lancement de la caravane
Cyber Rif
gestion de leur municipalité. Le siège de l’APC a été fermé à
maintes reprises. Les protestataires exigent des pouvoirs publics l’envoi d’une commission d’enquête afin de faire toute la
lumière sur «les dépassements et les carences enregistrées dans
la gestion des affaires de la commune», soulignent-ils, en exigeant par ailleurs «l’annulation pure et simple de la délibération des logements attribués pour des élus locaux». Par ailleurs,
les protestataires réclament des projets dans le cadre de l’aménagement urbain, la réhabilitation des routes et le renforcement
du réseau de l’eau potable. «Nous resterons ici jusqu’à ce que
nos revendications soient prises en charge par les autorités de
wilaya», dira un des protestataires. Plusieurs correspondances
ont été envoyées aux responsables concernés pour intervenir et
régler ces problèmes, mais en vain, disent-ils. M. Guergaoui
● L’opération vise à simplifier et généraliser l’usage des nouvelles technologies
de l’information dans les zones rurales.
ne opération intitulée Cyber Rif
vient d’être lancée par le ministère
de la Poste et des technologies de
l’information et de la communication
(TIC) au niveau de la wilaya de Bouira.
Cette caravane, qui durera jusqu’au 24
avril prochain, sillonnera quatre communes de la wilaya, en l’occurrence
Saharidj, Mesdour, Souk El Khmis et
Guerrouma.
Le coup d’envoi a été donné dans la
municipalité de Saharidj, au nord-est de
Bouira. La maison de l’Arch de Saharidj
sera ouverte pendant une semaine pour
accueillir les activités programmées par
le Cyber Rif. Cette opération visant à généraliser et simplifier l’usage des nouvelles technologies de l’information dans les
zones rurales enclavées, sera assurée par
un staff de spécialistes en TIC relevant
de boites privées à l’aide d’un fourgon
itinérant, aménagé et doté d’équipements
informatiques dont 12 micro-ordinateurs
avec une connexion Internet haut débit
via le satellite.
L’autre objectif escompté par cette opération est de permettre aux populations de
zones rurales de s’imprégner, au même
titre que celles des zones urbaines, des
connaissances dans ce domaine, tout en
mettant à niveau les différences en la
matière entre les diverses catégories de
la société. Les spécialistes qui accompagneront cette opération vont devoir initier
les populations des zones concernées au
mode d’emploi de l’Internet en leur assurant l’apprentissage des divers usages
de cet outil. C’est une façon, selon les
initiateurs de la caravane, de sortir ces
populations de leur «isolement» en les
associant par là-même à l’évolution que
prend le monde qui les entoure à travers
la navigation sur la toile universelle.
PHOTO: EL WATAN
U
L’initiative est marquée par l’engouement des jeunes
Au programme de cette opération, ses
initiateurs prévoient des formations au
profit notamment de jeunes et de femmes
ruraux.
La deuxième activité prévue à l’occasion
de cet évènement est de collecter les
différentes données locales relatives aux
sites naturels, monuments et vestiges
historiques, ainsi que tout ce qui a trait
à la tradition orale (légendes, proverbes,
maximes populaires…). Par ailleurs, à
l’occasion des festivités célébrant les
anniversaires de l’indépendance et du déclenchement de la lutte armée de libération nationale, des récits et des faits d’armes seront à leur tour collectés. Après
Médéa, Relizane et Biskra, Bouira est la
4ème wilaya à bénéficier aussi de la caravane Cyber Rif. Selon M. Ahmanache de
la direction opérationnelle des télécom-
munications (DOT), «Bouira est l’une
des wilayas les plus rattachées au réseau
de la fibre optique. Tous les moyens ont
été mis pour raccorder les 45 chefs-lieux
communaux de cette wilaya au réseau de
la fibre optique. Des projets sont en train
de se réaliser et d’autres seront lancés
incessamment, à l’instar de Saharidj,
Aghbalou, Guerrouma, Zbarbar et Maala», ajoute le même responsable.
L’installation de ce nouveau réseau permettra d’augmenter le nombre d’abonnés. En attendant la concrétisation des
promesses avancées, les habitants de localités en zones montagneuses souffrent
encore de l’isolement en matière de la
téléphonie fixe.
Les demandes de raccordement sont mises en attente en raison de la saturation du
réseau, indique-t-on.
Omar Arbane
BECHLOUL
7 logements non distribués
près l’attribution des 100 logements sociaux à Bechloul, sept
bénéficiaires avaient été supprimés de la liste à la base de
plusieurs recours. Mais huit mois après, les sept logements ne
sont toujours pas redistribués. Pourtant, plusieurs requêtes ont
été adressées aux autorités compétentes. «Nous demandons la
distribution de ces logements. Nous ne partirons pas d’ici si notre
revendication n’a pas été satisfaite», soulignent trois citoyens qui
ont dressé une tente dans la cour même de la daïra. Les contesta-
A
taires dont deux ont été évincés de la liste des bénéficiaires après
introduction des recours et le troisième figurant sur la liste d’attente, ont tout essayé pour attirer l’attention des autorités locales.
En vain. Leurs demandes d’audience sont restées lettre morte.
Par ailleurs, l’attribution des 100 logements sociaux à Bechloul a
défrayé la chronique. Des mouvements de protestation dont une
grève de la faim ont eu lieu ces derniers mois. Les pouvoirs publics continuent de faire la sourde oreille.
Ali Cherarak
La ligue de boxe sensibilise
contre le dopage
e dopage en milieu sportif a été au
centre d’un débat lors d’une rencontre organisée lundi dernier par la ligue
de boxe de Bouira au niveau de l’ODEJ
(Office des établissements de jeunes).
L’objectif de la rencontre est de sensibiliser les sportifs sur les méfaits et les
dangers du dopage.
Des dizaines d’enfants sportifs ont été
emmenés pour assister à la conférence
animée par le président à la fois de la
fédération algérienne de boxe et de la
confédération africaine de boxe, le Dr
Abdellah Bensalem. Ainsi, plusieurs
entraîneurs de boxe et autres éducateurs
L
sportifs ont pris part à l’assemblée. «Les
sports collectifs et individuels devraient
être protégés de l’utilisation de substances narcotiques», dira le conférencier.
Le Dr Bensalem a également alerté les
entraîneurs et les sportifs sur le danger dans l’utilisation des anabolisants
stéroïdes, comme le Mega Mass, et les
diurétiques, comme Lasilix, utilisé particulièrement par les boxeurs. «Le Lasilix
est un danger pour le boxeur», affirme le
conférencier. M. Bensalem a saisi l’opportunité de la rencontre pour rappeler à
l’assistance les grands risques et les graves maladies que peuvent contracter des
sportifs qui recourraient à ces substances
dopantes. Il citera, entres autres risques,
la stérilité, la démence, le cancer, etc.
Pour faire face à ce fléau, le Dr Bensalem
s’est adressé longuement aux entraîneurs. «Limitez-vous à l’entraînement,
les médecins s’en occuperont du reste !»,
clame-t-il à l’adresse de l’assistance. Le
conférencier a dénoncé le fait de forcer
un athlète à jouer lorsqu’il n’est pas prêt
pour cause de maladie.
«Un athlète malade, il faut le soigner
d’abord. Aucune médaille ne vaut la
santé d’un athlète», ajoute-t-il en conclusion.
A.Cherarak
LES LOCAUX DE
L’ANSEJ DÉLABRÉS
ne cessent de marteler que les revendications
Lqu’ilsesdesresponsables
jeunes chômeurs sont prises en charge et que le calvaire
endurent sera bientôt terminé. Mais la réalité est toute
autre. Il n’y a qu’à voir les choses de plus près pour se rendre
compte qu’à Bouira le chômage a encore de beaux jours devant
lui. Les jeunes prennent leur mal en patience car le bout du tunnel n’est pas près
d’être atteint.
Cela fait presque
une année que
les locaux de l’Ansej ont été
transférés du bâtiment faisant
face à l’ex-Gare
routière vers
la cité administrative. Ainsi des
incidents surviennent souvent
au niveau dudit bâtiment entre
les souscripteurs et
les habitants
de l’immeuble,
qui «suffoquent» du flux
quotidien des
jeunes chômeurs.
Les autorités
ont enfin pris la
décision de
déloger cet organisme pour
l’installer, provisoirement, dans une grande salle située à la cité
administrative. C’est dans cette ex-salle de réunion du secrétariat général de la wilaya, dans un état de délabrement avancé,
que les jeunes sont quotidiennement accueillis pour discuter de
leurs projets et essayer de convaincre leurs vis-à-vis. Aussi, en
attendant que les choses s’améliorent, les jeunes sont toujours
reçus dans des conditions déplorables.
Les responsables et les agents de l’Ansej attendent impatiemment leur transfert vers des locaux dignes de ce nom pour quitter ainsi cette salle poussiéreuse où les pupitres servent de sièges
pour les jeunes chômeurs.
A. S.
HAIZER
CHEF-LIEU DE DAÏRA
DÉGRADÉ
chef-lieu de la daïra de Haizer, à 9 kilomètres au nord de
LpuiseBouira,
est dans un piteux état. Les habitants attendent deplusieurs années que la situation s’améliore. Mais en vain.
Le programme d’aménagement urbain, qui a commencé dans
certaines villes de Bouira, peine à toucher cette commune.
Au départ, disent les habitants de cette municipalité, les responsables locaux justifiaient l’état de dégradation et l’impraticabilité des routes par la nécessité d’attendre la fin des travaux de
raccordement de la localité au réseau du gaz naturel.
Mais une année après l’achèvement desdits travaux, les choses
sont restées pratiquement à l’état initial, mis à part l’aménagement d’une seule artère reliant la place du centre ville avec la
sortie nord du chef-lieu. «C’est de la poudre aux yeux. Officiellement nous sommes une daïra, mais la réalité est tout autre.
Regardez l’état des ruelles ; un paysage désolant, décoré par les
multiples nids de poules. En hiver, à la moindre averse, c’est de
la boue jusqu’aux genoux, en été c’est d’infinis tourbillons de
poussière», déclare un habitant.
S. Recham
El Watan
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El Watan - Samedi 31 mars 2012 - 10
RÉGIONS
RELIZANE
Des eaux usées
à Yellel
L’Oued traversant Yellel, cité
sise à quelque 20 km à l’Ouest
du chef-lieu de la wilaya est devenu, selon les riverains, une
réelle menace pour la santé
publique. Les citoyens de la
ville continuent de se plaindre
des désagréments qu’occasionnent continuellement les
eaux usées se déversant dans
le lit de cet oued. «En plus des
odeurs nauséabondes qui s’y
dégagent, l’on craint le pire
durant la période des grandes
chaleurs qui pointe déjà», a
souligné un citoyen. «Les autorités doivent mettre en place
d’un programme d’urgence
permettant de nettoyer l’oued
de toutes les ordures», a noté
un enseignant.
I. B.
AÏN TÉMOUCHENT
La prolifération des armes Le littoral pollué
L
blanches inquiète
● Les policiers ont mis à jour un atelier de fabrication d’épées
artisanales.
Notre confrère, le journaliste écrivain Kali
Mohamed, a été honoré,
jeudi dernier, par un collectif de journalistes et de
correspondants accrédités dans la wilaya d’Aïn
Témouchent en signe de
reconnaissance à ses
écrits contribuant au développement de l’information.
La cérémonie a eu lieu au
niveau de la maison de la
presse où une collation a
été offerte.
Kali Mohamed a décroché,
récemment, le prix Abdelhamid Benzine.
O. S.
Les agressions avec les armes blanches sont de plus en plus nombreuses
’usage des armes blanches, plus précisément
d’épées artisanales, a pris
des proportions alarmantes
dans une wilaya qui a vécu
jusque-là dans la quiétude.
Ainsi, récemment les policiers ont mis à jour un atelier
de fabrication de ce type de
rapières. Les artisans «armuriers» avaient squatté une
bâtisse inoccupée. Les agressions avec ces armes, sorties
comme par prestidigitation à
la figure des victimes, sont de
plus en plus nombreuses. En
général, les sabres sont glissés
sous les vêtements, parfois,
en été, à même le corps au
L
dos sous un tee-shirt. Ils sont
utilisés à toutes occasions,
bagarres ou même contre des
policiers. Ainsi, avant-hier,
une patrouille, ayant découvert des individus en train de
s’attaquer aux portières d’une
voiture, a eu toutes les peines
du monde à les arrêter malgré l’arrivée de renforts. Ils
ont fuit s’engouffrant dans un
immeuble de la cité des 1000
logements, arrachant et cassant tout pour en user comme
projectiles contre les policiers qui les cernaient. Bourrés de kif et de barbituriques,
leur violence décuplée les a
poussés à menacer de faire
exploser le bâtiment en s’en
prenant au réseau de gaz dont
la tuyauterie est à découvert.
Sans l’intervention des policiers, les habitants allaient se
mettre de la partie en réaction
aux agissements des délinquants. Dans l’asseau donné,
les cimeterres ont été sortis.
Sur les sept excités, quatre ont
pu être arrêtés. Mais il n’y a
pas que des individus majeurs
qui usent de ces instruments
de mort. Il y a également des
bandes d’adolescents qui les
imitent en s’engageant parfois dans des batailles rangées
sous les regards médusés des
passants.
M. Kali
AXA compte s’implanter
à l’Ouest
a filiale algérienne de la compagnie française «AXA Assurance
Algérie», qui est présente sur le marché algérien des assurances
depuis décembre 2011, ambitionne, dès le mois de juillet 2012,
d’ouvrir une agence à Oran. L’inauguration de nouvelles agences de
la compagnie dans certaines wilayas de l’Ouest, indique-t-on, verra
le concours du Cabinet du Conseil d’Assurances et de Gestion des
risques «Wafa Assurances».
Le directeur général de «AXA Assurances Algérie», M.Adelane
Mecellem, a signalé que son déplacement, jeudi à Oran pour animer une rencontre d’information à l’hôtel Royal à l’initiative de la
Chambre du Commerce et de l’Industrie de l’Oranie, s’inscrit en
prévision de la signature d’une convention de partenariat entre la
«AXA» et la CCIO.
Il s’agit d’informer les opérateurs des offres et des avantages qui
sont proposés par cette compagnie. «AXA Assurance Algérie» est
détenue par le Fonds National d’Investissement et la BEA respectiTegguer Kaddour
vement à hauteur de 36 et 15%.
L
AUDIOVISUEL
La TNT lancée à titre
expérimental à Béchar
es services de la Télédiffusion
algérienne (TDA) ont annoncé, jeudi, la mise en service à titre
expérimental de la télévision numérique terrestre (TNT) pour les
régions de Béchar, Adrar, Tindouf
et la daïra de Béni Ounif frontalière. Cette couverture s’inscrit
dans le cadre du projet de couvrir
le territoire national par ce système de diffusion hertzien, fait-on
savoir. Les équipements et autres
supports nécessaires à une telle
transmission sont déjà mis en place pour assurer une diffusion des
programmes des chaînes nationales à savoir les chaînes de télévision, la chaîne 3, Canal Algérie, la
chaîne TV4 et la chaîne du Coran.
Aussi, à cette diffusion télévisuelle, s’ajoutent
les 5 chaînes radio notamment la radio Saoura,
la chaîne 1, la 2, la 3, la radio internationale et la
radio jeunesse. Les téléspectateurs de ces régions,
intéressés par ce programme de la TNT, sont
appelés à équiper leurs appareils de télévision
d’un récepteur LCD (option TNT), précise-ton. Mais la télévision fonctionnant au système
analogique continuera, toutefois, de diffuser son
programme national qui sera remplacé progressi-
e littoral continue de subir de fortes pressions à cause des
phénomènes de concentration de la population et d’urbanisation incontrôlée, auxquels il faut ajouter l’implantation
anarchique des différentes activités économiques et industrielles
ainsi que les pollutions des eaux marines. Ainsi et pour débattre
des problèmes du littoral oranais et des moyens à mettre en place
afin de soutenir les visions d’avenir en matière d’éco-gestion et
du développement, une journée d’étude sera organisée le 16 avril
prochain à l’université d’Oran. Initiée par l’association «Chems
Wahrane», l’objectif de cette rencontre est de cerner les enjeux
environnementaux et écologiques de l’écosystème côtier de la
bande littorale oranaise.
Parmi les communications qui vont être présentées, l’écologie et
les risques environnementaux, la gestion des ressources et le développement durable, l’aménagement du littoral et la santé environnementale. Plusieurs mesures ont été prises par l’État pour la
protection et la revalorisation du littoral. Cependant, les résultats
escomptés restent en deçà des espoirs. Le Plan d’aménagement
côtier (PAC) du littoral oranais, élaboré par l’Agence nationale
d’aménagement du territoire (ANAT), a fait ressortir que 34 infrastructures industrielles polluantes, dont 4 implantées à moins
de 300 mètres de la mer, ont été recensées. Le même document
fait état de l’existence de 9 décharges publiques, de 27 sites de
déversement de déchets. 92 cas de vol de sable ont été signalés
dans plusieurs plages du littoral oranais.
Les études entreprises ont également révélé que le littoral oranais
abrite 60 unités industrielles, dont 24 publiques, implantées dans
les différentes zones d’activités proches du littoral. Pour ce qui
est des hydrocarbures, selon l’ANAT, les valeurs retrouvées dans
le port de Béthioua sont supérieures à 650 mg/kg. Elles représentent des valeurs deux fois plus importantes par rapport aux
normes européennes (300 mg/kg).
Cherifa K.
ASSURANCES
SANTÉ
L’EHU promet de multiplier
les greffes de foie
L
’opération de la greffe du foie, réalisée il y a 12 jours
à l’EHU d’Oran, est une grande réussite», a déclaré le
Dr.Mansouri, directeur général de l’EHU 1er novembre, jeudi, lors
d’un point de presse qui a regroupé de nombreux professeurs à la
tête des services de cet établissement hospitalier. L’opération de
greffe hépatique, la première intervention réalisée dans ce sens,
par une équipe algérienne dirigée par le professeur Benmaarouf
et 9 assistants ainsi que 7 spécialistes français, est réussie à 100%.
Les greffes réalisées en Algérie proviennent de donneurs vivants
et de liens intrafamiliaux. Pour ce qui est de la liste d’attente pour
la greffe hépatique, on saura qu’elle est longue. Le directeur de
l’EHU a fait savoir que «10 couples de donneurs sont au programme de l’équipe du professeur Benmaarouf et que 5 couples
sont prêts pour la greffe». À l’EHU d’Oran, la cadence maintenue
pour procéder aux interventions est à raison d’une greffe par mois.
L’objectif des professeurs de cet établissement est «de ne plus
procéder au transfert de malades à l’étranger». Selon le D.G de
l’EHU, «une greffe hépatique coûte entre 250 et 300 mille euros,
une greffe rénale, 100 mille euros, une greffe de la moelle épinière
400 mille euros et une greffe de la cornée 1500 euros». Notre interlocuteur a signalé que ces opérations reviennent moins cher à
l’Etat lorsqu’elles sont effectuées en Algérie. Ainsi, les montants
fixés sont: «4 millions de D.A. pour la greffe hépatique, 2 millions
de D.A. pour la rénale, 9 millions de D.A. pour la moelle et 50
mille D.A. pour la greffe de la cornée».
Hafida B.
«L
PHOTO : DR
PRESSE
Mohamed
Kali honoré
PHOTO : DR
GHAZAOUET
Des projets à
Msirda Fouaga
Dans le cadre du programme
du renouveau rural, la commune de Msirda Fouaga,
dans la daïra de Bab El Assa,
a bénéficié de plusieurs projets visant l’amélioration des
conditions de vie et de travail
des populations rurales. Ces
projets, chapeautés par les
services des forêts, portent
sur les plantations fruitières,
les corrections torrentielles
pour la préservation des terres
agricoles, la création de voies
d’accès aux périmètres agricoles, la plantation d’arbres
forestiers pour la protection
contre l’érosion des sols dans
les zones montagneuses ainsi
que l’équipement de puits
destinés à l’irrigation. Parmi
ces différents projets, l’on
note l’ouverture de routes sur
28 km à l’intérieur des terres
agricoles qui ont permis le
désenclavement de près de
20 exploitations agricoles.
Cette action a touché une
soixantaine d’agriculteurs. Il
a été également procédé à la
plantation d’arbres fruitiers
sur une superficie de 110
hectares pour le compte de 58
O. E. B.
agriculteurs.
ORAN
vement par la télévision numérique terrestre d’ici
2020, soulignent les responsables de la TDA. Le
nouveau mode de diffusion hertzien introduit
dans le champ médiatique présente toute une
panoplie d’avantages par rapport à l’analogique
notamment par l’élargissement de la qualité de
l’image, du signal et l’interactivité. Il permet,
selon les techniciens, de garantir et d’assurer une
souveraineté nationale en matière de choix dans
M. Nadjah
la diffusion des programmes.
El Watan
&LETTRES
Samedi 31 mars 2012 - 11
ARTS
FRONTON
PATRIMOINE MUSICAL
LE MONDE DU BÉDOUI WAHRANI
Déchirure
de «La Déchirure»
ZESTE D'ÉCRITURE
«Elle ressemble à une «matriarche».
Un mot que j'ai inventé et qui n'existe
dans aucun dictionnaire pour expliquer
à mes jumelles que les patriarches ont,
depuis la nuit des temps, nourri
l'illusion de commander le monde des
femmes.»
Leïla Aslaoui Hemmadi
Sans voile, sans remords
PHOTO D. R. TROUPE BÉDOUIE DE L'EST
PAR AMEZIANE FERHANI
Il est indéniable que les récentes productions de
quelques chaînes de télévision françaises autour de la
commémoration des Accords d’Evian ont marqué un pas
important par rapport à l’occultation qui a
généralement régné en France. Dans ce panel de
productions que Mouloud Mimoun présente et analyse
ci-après (p. 16), «La guerre d’Algérie, la déchirure» de
Gabriel Le Bomin, était particulièrement attendu, du fait
d’une promotion intense et surtout de la co-signature
d’un historien comme Benjamin Stora, devenu
l’incontournable spécialiste de la question. Mais, si la
qualité de la réalisation a fait l’unanimité, le contenu du
documentaire s’est avéré en deçà.
D’un point de vue méthodique, «La Déchirure» reste
symptomatique d’une manière de traiter l’histoire,
proche de l’enquête policière : enchaînement de faits et
de cadavres, accumulation de détails, recherche des
mobiles immédiats des protagonistes… Bien sûr, cela
n’est pas inintéressant. Bien sûr aussi, un documentaire
doit choisir une focale d’approche et délimiter son
champ. Mais, en se contentant de rappels
impressionnistes sur l’antériorité de cette guerre, «La
Déchirure» agit souvent comme un rétro-journal
télévisé qui braque ses projecteurs sur l’anecdotique en
rendant opaque son objet. Non, on ne peut comprendre
cette guerre sans aborder la campagne d’occupation
militaire qui, dès 1830, n’a reculé devant aucune
férocité, au point d’être dénoncée par de rares et justes
Français ; la dépossession des terres et des autres
moyens d’existence, entraînant une misère effroyable ;
la destruction des structures d’organisation sociale et
culturelle du peuple algérien ; la mise en impasse de la
voie politique pour la vider de tout sens et possibilité et,
d’une manière générale, la fabrication industrielle du
désespoir et de l’humiliation. Sans cela, comment peuton expliquer la guerre d’indépendance et donc aussi sa
violence, sauf à la réduire à une manifestation quasispontanée, forcée, voire arbitraire ? Là est la véritable
«déchirure» de ce film qui, en se confinant assez
strictement à sept années et demie de guerre, occulte
ses causes et ses modalités forgées durant un siècle et
quart. Même dans les limites temporelles de son sujet,
le film passe étonnamment sur certains faits. Dans le
débat souvent décousu qui a suivi, il a fallu que ce soit
Danielle Michel-Chich, qui, enfant, avait perdu sa
grand-mère et une jambe dans l’explosion de la bombe
du Milk Bar, le 30 septembre 1956, qui rappelle, avec
une indéniable grandeur, que c’était notamment
l’attentat de la rue de Thèbes (10 août 1956, 16 morts et
57 blessés), dans la Basse-Casbah, perpétré par des
ultras contre des familles algériennes, qui avait
déclenché ces opérations du FLN ! Mais où sont les
documentaires algériens qui pourraient, à un niveau
comparable d’investissement financier et d’élaboration
technique et artistique, défendre d’autres points de
vue ? Là est notre déchirure.
Le gala du gallal
P
ourquoi le bédoui wahrani est-il désigné par une
aussi dissonante antinomie, «bédouinité» et
«wahran» s’excluant a
priori par leurs références respectives au monde
rural et nomade, d’un
côté, et au monde urbain, de l’autre ?
Répondre à cette interrogation, c’est
revisiter l’histoire nationale depuis
l’époque du pâtre numide jouant de sa
flûte pour tromper sa solitude, installé
à l’écart d’un indifférent auditoire,
ses bêtes occupées à l’essentiel, brouter ou régurgiter.
Mais faisons plus court et ne remontons jusque-là que pour rappeler que
la «gasba» dont jouait le berger des
temps reculés est l’un des instruments
les plus authentiquement algériens.
Elle est numide et ne se retrouve nulle
part ailleurs. Raccourcissons encore le récit : dans le bédoui wahrani des
aèdes, elle a parfois pour compagnon
le «gallal», un autre instrument, à percussion lui, d’origine tout aussi numide, mais typiquement attaché à
l’Oranie. Ah ! Voilà le chaînon manquant de notre réflexion : «wahrani»
se traduirait et se comprendrait donc
par rapport à cette région et non en ré-
férence à la ville d’Oran. Et pour lever une dernière ambiguïté, «bédoui»
qui renvoie communément à la campagne et à la ruralité rappelle qu’à
l’origine les aâroubis étaient de tradition nomade. Enfin, il n’est pas inutile
de mentionner que le genre bédoui est
une famille musicale qui compte trois
membres. En effet, en-dehors du bédoui wahrani, il existe deux autres en
Algérie : le bedoui sahraoui (avec eyyaye dont Khelifi Ahmed qui vient de
nous quitter était un éminent représentant) et le bédoui chaoui. Musica-
Une mémoire musicale
enfouie qui remonte
au pâtre numide.
lement, atteste le musicologue Lechlech Boumédienne, la différence
entre le wahrani et ces derniers est
qu’il est moins diversifié qu’eux dans
ses modes et échelles musicales.
Comme patrimoine, le bédoui wahrani fait figure de vestige d’un monde
agropastoral déstabilisé sous les
coups de boutoir d’une colonisation
de peuplement, la plus dense au km²
de tous le pays, au point que la capitale régionale, Oran, était la ville la
plus européenne d’Algérie selon une
proportion de 95% de ses habitants.
Sur les vastes plaines de l’Oranie, la
viticulture fait l’essentiel de l’économie de la région, au point que El Malah, l’ex-Rio Salado, devint pour
longtemps la plus riche commune de
France et d’Algérie ! Le salariat et la
sédentarisation, dans et autour des
villages, imposent un mode de vie
aux horizons clos.
Les deux guerres mondiales et tout ce
qu’elles ont charrié – famines, épidémies, pauvreté accrue et grands exodes – grossissent les ceintures de misère des villes constituées des habitats
précaires dits «bidonvilles». Ces vicissitudes participent à la déstructuration des liens sociaux traditionnels.
Le bédoui devient alors une valeurrefuge pour ceux qui ont perdu et leur
statut et leurs repères. Il est l’unique
viatique à la portée de la masse des
petites gens pour frayer avec l’indicible. Par sa permanence, il conjurait le
déracinement généré par les dépossessions coloniales massives, survivant ainsi hors de son univers
primitif.
Suite page 12
MAIS ENCORE...
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À L'AFFICHE
À LA VOLÉE
À LA PLUME
À LA PAGE
À SUIVRE
Suite : Patrimoine musical, le gala du gallal
USA/ Tunis/ Jeanne Fonda/ Souk-Ahras/ Omar m’a tuer/New York/MéditerraCiné...
Patrick Modiano, le détective métaphysique
Polar : «L’Etrangleur d’Alger» de Azdine / Abécédarius
Télévision : Le Cinquantenaire vu de France/ L’édition aussi
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El Watan - Arts & Lettres - Samedi 31 mars 2012 - 12
À L'AFFICHE
●●●
Un genre entre la
sobriété
obriété musicale
et instrumentale
et une grande
richesse
ichesse littéraire
O
LE MONDE DU BÉDOUI WAHRANI
n s’en repaissait à l'occasion des mariages et
des baptêmes, dans les cafés (des cafés-concerts), sur les places publiques (comme sur la
célèbre Tahtaha de M'dina J'dida, le quartier
populaire d’Oran), lors des fêtes votives
(waâda) qu’agrémentaient la fantasia et le baroud de
l’allégresse.
condil allégresse. Dans le bédoui, il est question de la condi
tion humaine, de l’époque et de ses travers, de l’histoire immédiate et surtout de la passion d’aimer. De la
joie d’aimer, mais aussi des bleus à l’âme lorsquelle
devient douleur d’aimer. Au contact de la cité et d’une
modernité subie, sa «pauvre» musique modale s’efforce de rivaliser avec la riche musique citadine, h’dar,
telle le haouzi, et… la tonale chanson européenne.
C’est la qualité de sa poésie qui l’a pourvu d’un atoutmaître à une époque où la culture de l’oralité régnait
et où le chant suscitait l’écoute attentive et inspirée.
Car, que l’on ne se méprenne pas, ce n’est pas parce
que ce genre était confiné dans le ghetto et qu’il
était d’humble extraction, que l’esthétique de
son verbe et sa codification avaient quoi que ce
soit à envier à la poésie savante.
A son propos, le grand spécialiste, Mohammed Belhalfaoui, parlait à son propos de
adab melhoun soit, littéralement, la littérature du melhoun ou poésie populaire
versifiée. Il soutenait que le bédoui wahrani abritait de grands chefs-d’œuvre, reconnaissables par «leur beauté, leur langue châtiée, la variété et
la richesse de leur vocabulaire». Il
ajoutait que ce genre «perpétue
les traditions de la poésie arabe
d'expression classique, la poésie arabe anté-islamique surtout». Et concluait : «Bien
des chants algériens rappellent à l'évidence les
plus grands poètes arabes du VIIe siècle, Antara, Imroulqaïs et bien
d'autres, par la force
et l'originalité
de l’expression,
leurs trouvailles
poétiques, leurs
énergie (mais aussi
parfois leur brutalité) et la relative sincérité de leurs sentiments».
Ainsi, si le genre est dit
melhoun, ou rattaché au
melhoun, ce n’est pas pour
signifier qu’il est populaire
ou qu’il fait fi de la syntaxe,
mais parce qu’il est composé
pour être chanté. Et il l’était primitivement a capella, soit sans musique d’accompagnement, avec
comme seul support la voix humaine,
ainsi qu’il se pratique aujourd’hui encore dans la vallée du Guir (Béchar). De
la sorte, parce que chanson d’écoute – ou
chanson à texte, comme on voudra –, la
musique qui l’habille n’est là que pour assurer une fonction d’accompagnement. Elle est
fond sonore, tandis que la voix du cheikh est
soliste. Tout est dans les modulations vocales,
les registres de la voix et ses inflexions. La rythmique du texte est imprimée par le chanteur, véritable chef d’orchestre, marquant le «mizane» (le
tempo) avec le gallal. A ses côtés, les flûtistes (gsasbi) suivent. Ils sont en général deux, le premier dit «erquiza» (base, principal) et le deuxième, «r’dif»
f (second).
Ce descriptif initial du genre bédoui wahrani nous
montre donc qu’il se basait sur une sobriété musicale
et instrumentale et une grande richesse littéraire. On
peut même supposer que cette sobriété était justement
là pour souligner plus encore la richesse. L’instrument
s’efface devant la voix et la musique devant le texte.
C’est sur ces bases que s’est développé le bédoui wahrani et l’on retrouve d’ailleurs, à quelques variantes
près, le même équilibre chez ses «parents» sahraoui et
chaoui. Ce dépouillement ou ce minimalisme musical corre
correspond parfaitement
à l’univers des gr
grandes étendues, à
l’acoustique des steppes
et du désert,
s
voire même aux re
reliefs peu accidentés
qui se retrouvent dans
d le caractère lancinant des mélodies.
mélodies Il faut y voir sans
doute aussi des cons
considérations pratiques
comme la nécessité pour le nomade,
contraint à de fréquen
fréquents déplacements, à
ne prendre avec lui qu
que l’essentiel ce qui
n’aurait pas permis de s’encombrer
d’instrus’e
ments volumineux ou lour
lourds.
Le néophyte se perdrait à te
tenter de se retrouver
dans les multiples dénomina
dénominations des différents
sous-genres issus du bédoui w
wahrani. En fait, il y
en a trois principalement : le guebli
gu qui se joue avec
la gasba, mais sans la percussio
percussion ; le bsaïli, sans la
mélodie, mais avec le gallal soute
soutenant la déclamation
du chanteur, et enfin, le m’khazni qui
q use de la gasba et
du gallal réunis. Ces catégories so
sont musicales, tandis
que les autres appellations renvoie
renvoient aux sous-régions
de l’Oranie. On relève ainsi le amri
amr (Sidi Bel Abbès et
Témouchent), le mazouni (région de Mostaganem),
les variations demeurant liées aux modes musicaux.
Le plus en vogue est le beldi dont
don il existe autant de
versions qu’il y a de grandes villes
villes. C’est, en général, à
l’origine, du m’khazni qui a pris rracine en milieu urbain, se mâtinant, ici et là, de l’
l’accent local, de la
rythmique et du phrasé, typiques ddes lieux.
LA CHANSON-CULTE «BAKHTA»
«BAKHT
A Mostaganem, c’est Cheikh Ham
Hamada qui a négocié le
de vieille
droit de cité du bédoui. En cette métropole
m
qu’Oran, son centre, enurbanité, moins européanisée qu’O
touré d’une haute muraille, est le qquartier des descendants d’Osmanlis chez qui on ne badine pas avec le
les sonorités du chaârespect de l’étiquette. Il y fleurit le
Cheikh Hamada va jeter
bi. C’est avec ce genre que Cheik
des passerelles. Il ne s’arrête pas een si bon chemin, lui
mettent en
que ses pérégrinations de chansonnier
chans
contact de l’andalou et du haouzi à Tlemcen. Il enrichit
son répertoire poétique en puisant dans le chi’r el melhoun citadin, reprenant génialement
génialem les poèmes de
musiques d’écoute, n’est-ce
Benmsaïb. Entre chants et musique
intelligence ?
pas, on ne pouvait qu’être en bonne
bo
disciple de Cheikh HaCheikh Djilali Aïn Teddeles, disc
rythme, chez lui, est domada, perpétue l’héritage. Le rythm
sourdine, la déclamation priminant, la mélodie est en sourdine
ajouta à la percussion
mant résolument sur le reste. Il ajo
sur le bord du gallal,
les coups secs de sa chevalière su
tapotant des doigts. C’est
sachant qu’on en joue en le tapota
une sonorité nouvelle qui va faire tache d’huile. MoHassi Mamèche) est un
hamed Larbi El Mamachi (de Has
autre cheikh mostaganémois. Il eest d’abord guessab
(joueur de flûte) avant de passer aau chant pour enfin,
en 1970, percer avec un texte de son
so cru : «Ayni Cherat
Cheria Ouel Galb bghaha».
PHOTOS : D. R. PORTRAIT DE CHEIKH HAMADA
PATRIMOINE MUSICAL
A Sidi Bel Abbès, les porte-drapeaux du baladi furent
Cheikh El Madani (1888-1954) auquel succèdera son
disciple, Abdelmoula Labassi, dans la machyakha
(statut de cheikh). Quant à Cheikh Abdelkader El
Khaldi (1896-1964), il est la fierté de Mascara. Il est
réputé moins en tant que chansonnier que pour la haute
qualité de sa poésie. L’auteur de «Bakhta», son principal amour, aux côtés de Kheïra, Yamina et Zohra, dont
il chanta la beauté, vivra la deuxième partie de sa vie
essentiellement à Oran. Son regorgeant diwan est repris par presque tous les chioukh du bédoui comme
par les maîtres du wahrani moderne : Blaoui Houari et
Ahmed Wahbi. Ce fait indique que la chanson moderne oranaise est, en bonne partie, fille du bédoui-wahrani et, pour avoir influencé, elle aussi en partie, le
raï, on peut affirmer que le raï lui-même descend en
partie du bédoui wahrani ! La reprise de la chansonculte «Bakhta» par Khaled illustre bien ces passages
successifs.
Natif d’Oran (1877-1938), Hachemi Bensmir en est
l’emblématique Cheikh. Il n’a jamais voulu enregistrer de disque. Ce sont ses fils qui, finalement, immortaliseront son répertoire sur vinyl. Plus près de nous,
Boutaïba Saïdi avait commencé sa carrière en entonnant le raï trab, celui de Cheikha Rimitti. Il devient, à
partir de 1968, une star du bédoui wahrani. Son étoile
brilla jusqu’aux années quatre-vingts, au moment où
le raï moderne le rattrapa, portant l’estocade au bédoui. Rencontré cette semaine, toujours actif, il assure
que le bédoui est bien vivant sauf que de beldi, il est
revenu à sa ruralité d’origine, son public étant davantage celui des petites agglomérations rurales. «Où, par
exemple ?» lui avons-nous demandé. «Les régions
nord et sud de Tlemcen, les environs de Relizane et
même de Médéa».
Alors, au bout de cette ballade, s’il est un conseil à
donner à celui que la curiosité pousserait à faire
connaissance avec le bédoui, il est de toute première
instance qu’il se «déformate» un instant de ses habitudes d’approche acquises au contact de la musique
moderne et surtout de la musique tonale. Qu’il se
laisse happer par l’apparente monotonie de la musique bédouie et qu’il se laisse gagner par le bercement
de la gasba et du gallal pour, progressivement, commencer à découvrir le verbe ciselé qu’elle enrobe. Par
la suite – familiarité oblige –, il commencera à percevoir les particularités de telle ou telle chanson et la
variété des interprétations de chaque cheikh. Là, il
aura retrouvé une partie d’une mémoire enfouie qui
remonte jusqu’au pâtre numide. Et, dans cette ascension historique, des émotions d’une force inouïe.
Mohamed Kali
El Watan - Arts &Lettres - Samedi 31 mars 2012 - 13
À LA VOLÉE
…ET AUTRES NOUVELLES
USA
Espace culturel
Alger disposera désormais d’un
espace culturel américain. Celui-ci a
été inauguré, lundi 26 mars, par
Madame Stephens Kathleen, soussecrétaire d’Etat américaine à la
diplomatie, chargée des Affaires
publiques. Cet espace aménagé au
sein de l’école privée
d’enseignement de l’anglais, ALC
(Centre algérien des langues), situé
dans le quartier d’Hydra, devra
abriter des manifestations
culturelles et rencontres destinées à
mieux faire connaître la culture
américaine en Algérie et à accueillir
également des échanges culturels
entre les artistes et auteurs des deux
pays. Cette initiative vient
diversifier le dispositif culturel
étranger dans la capitale, en
attendant que d’autres pays puissent
en suivre l’exemple.
TUNIS
Intégrisme en scène
Dimanche dernier, le parvis du
Théâtre municipal de Tunis, sur
l’avenue Habib Bourguiba, a été le
lieu de troubles qui ont inquiété
l’opinion et, particulièrement, les
milieux artistiques.
L’Association des ressortissants des
instituts d’arts dramatiques avait
organisé, dans le cadre de la Journée
mondiale du théâtre, une
manifestation destinée à célébrer la
naissance dans les années 1900 du
Théâtre national. Sous le slogan «Le
peuple veut du théâtre», les artistes
présents devaient donner un
spectacle en plein air. A peine
commencé, des groupes hostiles se
sont imposés pour faire fuir les
spectateurs et empêcher sa tenue.
Selon Moez Mrabet, président de
l’association, dans un entretien
accordé à la web-radio
«radioexpressfm.com», «la journée
du dimanche 25 mars 2012 restera
une journée noire dans l’histoire du
théâtre tunisien». Il a relevé la
violence dont ont été victimes les
participants et a déploré la venue
tardive de la police. Devant ces
agissements assortis d’insultes
(«singes, débiles, laïcs, juifs,
saletés»), les participants à la
journée ont dû se réfugier à
l’intérieur du théâtre.
Demain, 1er avril, les artistes se sont
donné rendez-vous au même lieu et
à la même heure.
JANE FONDA
Toujours gênante
L’actrice Jane Fonda, 74 ans, devrait
interpréter l’épouse de l’ancien
président Reagan, idole des
conservateurs, dans un film sur un
majordome qui a travaillé à la
Maison-Blanche pour plusieurs
présidents américains. Ce rôle
devrait revenir à Forest Whitaker,
qui a obtenu un Oscar pour son
interprétation du dictateur
ougandais, Idi Amine Dada, dans
«Le Dernier roi d’Ecosse» (2007)
tandis que son épouse doit être
campée par la reine de la télévision
américaine, Oprah Winfrey. Dans
les milieux républicains, le choix de
Jane Fonda est mal perçu du fait de
ses engagements politiques et de
son opposition à la guerre du
Vietnam. En 1972, elle s’était
rendue à Hanoï où elle avait été
photographiée sur un canon antiaérien nord-vietnamien, ce que les
conservateurs ne lui ont jamais
pardonné.
Les participants aux deuxièmes
journées littéraires de Souk Ahras
ont salué, lundi au terme de leurs
travaux au Musée du Moudjahid de
la ville, «les prémices de
l’émergence, en Algérie, d’une
presse promouvant la littérature».
Insistant sur le «rapport vital» entre
médias et littérature, les participants
à ces journées, une cinquantaine de
poètes et d’écrivains venus de
plusieurs régions du pays, ont
également salué la «constance» des
pages littéraires de nombreux
quotidiens nationaux et la
multiplication d’émissions dédiées
à la création littéraire par les
différentes chaînes de télévision et
de radios nationales. Si nos
confrères nous permettent de parler
en leur nom, la presse salue en
retour la tenue plus fréquente de
rencontres littéraires et artistiques,
notamment à l’intérieur du pays où
l’effort de dynamisation de la vie
culturelle doit être particulièrement
soutenu.
CINÉMA
«Omar m’a tuer»
FRANCE
Le Cinquantenaire en musique
Un coffret de quatre CD
accompagné d’un livret de vingt
pages, véritable concentré d’histoire
et de musicologie, fourmillant
d’anecdotes savoureuses ou
pathétiques, faisant revivre ce
bouillonnement créatif que fut la
musique algérienne. Le tout replacé
dans le contexte de la lutte
anticoloniale, des années trente
jusqu’en 1962, date à laquelle le
peuple algérien regagnait enfin sa
liberté. Telle est la présentation du
coffret édité par le label No
Direction Home et réalisé par le
collectif «Sortir du colonialisme»
qui, à travers cette compilation
d’œuvres musicales algériennes,
s’étendant de 1962 à 2012, entend
célébrer «l’Indépendance de
l’Algérie en mettant en sons, l’art et
la culture de ce peuple, ce qui, en ces
temps obscurs de révisionnisme
colonial rampant, nous semble être
œuvre de salubrité publique». On en
reparle.
ÉVÉNEMENT
Une fantasia à New York
L’armateur américain d’origine libanaise, Wallace G. Sanaa, grand
collectionneur d’œuvres d’art et mécène du Musée d’art moderne de
New York, vient d’annoncer à Associated News qu’il financera une
fantasia de cavaliers algériens à Central Park. Propriétaire d’une écurie
prestigieuse, le milliardaire s’est pris de passion pour le cheval barbe
après sa visite, en 2011, au haras de Tiaret où il a assisté à une fantasia. Il
compte ainsi promouvoir son nouveau cargo, dit du IIIe millénaire, qui
devrait accoster à Oran en juillet pour embarquer 250 cavaliers et leurs
chevaux ! A suivre…
MÉDITERRACINE
Des films récents et prestigieux
Aujourd’hui débutent les journées du film méditerranéen intitulées
MéditerraCiné. Jusqu’au 7 avril, 18 longs métrages de fiction seront
présentés avec une programmation pour le moins alléchante, constituée
d’œuvres récentes et prestigieuses, par les prix et distinctions obtenus dans
les plus grandes rencontres du genre et par leur originalité créative. En
dehors du fameux «The Artist» du français Michel Hazanavicius qui a raflé
plusieurs Oscars et autres prix, on comptera des œuvres majeures telles que
le film «Il était une fois en Anatolie» (photo) du Turc Nuri Bilge Ceylan,
considéré comme un des réalisateurs les plus en vue dans le monde. Depuis
très longtemps, Alger n’avait réuni à la fois autant de films de premier plan.
Organisé par l’AARC en partenariat avec la société M. D. Ciné. Salles A et
B, Cosmos, Riadh El Feth.
SOUK-AHRAS
Littérairement vôtre
Du 2 au 7 avril, l’ONCI organise à la
salle El Mougar, la sortie nationale
du film de Roschdi Zem, «Omar
m’a tuer» (2011). Pour sa première
réalisation, Zem a demandé à son
ami, Sami Bouadjila, de jouer le rôle
principal de cette histoire qui avait
défrayé la chronique médiatique en
France avant que Me Vergès
n’obtienne un non-lieu pour le
jardinier marocain accusé du
meurtre de sa patronne. La
ressemblance de Bouadjila avec le
véritable Omar est frappante.
Séances : 14h, 17h et 20 h. sauf le 7
avril (14h et 17 h).
Archéologie : un lieu de rencontres et d’échanges
Belle initiative que celle annoncée par Farid IghilAhriz, directeur du CNRA (Centre national de la
recherche en archéologie) à travers l’organisation
d’un cycle de rencontres périodiques intitulés «Les
Mercredi du CNRA». Ce cycle de séminaire
s’étalera sur toute l’année 2012 à raison de deux à
trois conférences par mois. Selon les organisateurs,
ces séminaires permettront aux chercheurs de
prendre connaissance des plus récents
développements dans les domaines de la recherche
archéologique. Elles sont, aussi, une opportunité
pour les chercheurs permanents, les associés et les
partenaires institutionnels du CNRA, les étudiants
et le personnel des établissements sous tutelle du
ministère de la Culture, de s’informer des
nouveautés liées à la recherche archéologique et de
rencontrer d’éminents spécialistes de renommée
internationale. La première rencontre a eu lieu
mercredi dernier à 14 h, au Bastion 23, sous le
thème : «L’archéologie du paysage et les
établissements dans les zones sismiques», animé
par Maria Lliana Pannacione Apa de l’Institut
National de Géophysique et de Vulcanologie de
Rome.
PHOTOS : D. R
BRÈVES…
AUTRICHE
Femmes et politique
Une rencontre aura lieu avec l’ambassadeur
d’Autriche, Madame Aloisia Worgetter, autour
du thème : «La participation politique des
femmes en Europe, modèle et défis pratiques
en Autriche», aujourd’hui à 15 heures à
l’espace culturel «Milles et Une News». Une
occasion de découvrir d’autres expériences sur
un sujet qui a pris de l’importance avec les
prochaines élections législatives en Algérie.
Adresse : 28, rue Khalfi Boualem, ex-Burdeau,
Alger. Entrée libre dans la limite des places
disponibles.
El Watan - Arts & Lettres - Samedi 31 mars 2012 - 14
À LA PLUME
GRANDS ÉCRIVAINS
LE ROMANCIER PATRICK MODIANO
Le détective métaphysique
Discret et solitaire, son écriture, toute en subtilités,
a forgé un style et un univers.
C
'est dans le cadre des grandes monographies
consacrées aux écrivain-e-s et penseurs français et autres que les éditions de l'Herne ont
récemment publié un Cahier qui célèbre l'un
des auteurs majeurs de la littérature française
contemporaine*. Qualifié d'écrivain «anachronique»
et d'auteur «discret», Patrick Modiano, l'auteur de La
Place de l'Etoile, roman qui a eu un succès retentissant, et lauréat du Prix Goncourt pour Rue des boutiques obscures (1978), laisse transparaître l'image
d'une figure énigmatique et mystérieuse dont l'écriture revêt une dimension particulière qui confère à
son œuvre une spécificité bien modianienne.
Au cœur des fictions de cet auteur, qualifié par son
épouse, Dominique Zehrfuss, de «détective métaphysique», se déroulent des histoires racontées dans un
une nouvelle intitulée Le Temps, texte qui raconte les
années passées dans un internat («La vie collective
est étouffante») ainsi que l’extrait d’un scénario remontant à 1975. Des études de spécialistes. Des correspondances reçues et/ou échangées entre Patrick
Modiano et d'autres personnes qui mettent en lumière
les relations que ce dernier a entretenues avec des artistes, des intellectuels et diverses personnes avec
lesquelles il a étroitement collaboré. L'une d'elles
concerne les échanges avec l'avocat Serge Klarsfeld
au sujet de la jeune fille déportée, Dora Bruder. C'est
ainsi que le dossier met en évidence les conditions
dans lesquelles l'enquête a été menée, les photos, les
documents et les témoignages relatifs à cette histoire
qui donna naissance à un des textes les plus remarquable de l'œuvre modianienne.
Afin d'éclairer les lecteurs/trices sur les rapports que
P. Modiano a entretenu avec le septième art qu'il définissait comme «un laboratoire romanesque», le Cahier consacre une partie de son sommaire à la place et
au rôle du cinéma dans l'univers de l’écrivain. Et ce,
en publiant des extraits de sa correspondance qui il-
Dans son témoignage, Robert Gallimard, Directeur
des services Gallimard, à partir de 1949, décrit Patrick Modiano qui, à cette époque était membre du
comité de lecture de la maison d’édition, comme un
«homme solitaire (…) isolé dans le milieu littéraire
[qui a] beaucoup de distance vis-à-vis de lui-même
et vis-à-vis du monde, ce qui se sent dans ses romans». Au sujet de ses manuscrits, l’éditeur les décrit comme tellement aboutis qu'il ne revoyait avec
leur auteur que de petits détails. Et, au fur et à mesure
de l'avancement dans sa trajectoire d'écrivain, son
style devenait précis et évoluait vers «quelque chose
de plus en plus proche de sa vie personnelle», ajoute
Robert Gallimard.
Réalisé grâce à l'aide de Patrick Modiano qui a autorisé l'accès à ses archives, à ses textes inédits et à ses
correspondances, cet ouvrage de 278 pages, codirigé
par Marilyne Heck, maître de conférences à l'Université de Tours, et Raphaëlle Guidée, maître de conférences à l'Université de Poitiers, présente l'auteur
dans ses multiples facettes, tout au long d'une trajectoire de plus d'une quarantaine d'années. Ce sont «les
tournants, les contrastes autant que les constantes de
l'œuvre modianesque que nous avons voulu mettre en
évidence dans ce volume», précisent-elles dans
l'avant-propos du cahier.
Structuré en sept grandes parties, le Cahier «Modiano», qui a pour objectif de «rendre compte de l'extraordinaire résonance de (son) œuvre dans son époque» comprend une série d'articles sur l'auteur. Des
analyses critiques sur son œuvre. Des textes de fiction et autres, inédits ou peu connus, en l'occurrence
MORCEAU CHOISI
PHOTO : D. R.
Au sujet de ses
manuscrits,
l’éditeur les décrit
comme tellement
aboutis qu'il ne
revoyait avec leur
auteur que de
petits détails
PAR NADIA AGSOUS
ment, tentant par le verbe, les mots, les images et
leurs infinies possibilités de dire, de déchiffrer, de
découvrir et de faire revenir le passé au milieu d'un
présent frappé d'amnésie collective. Tel un géomètre,
il consigne les noms des rues, les adresses, les immeubles, les détails topographiques de Paris et de ses
quartiers qui se confessent sous le regard observateur, «voyeur», insistant de cet écrivain dont l'imaginaire s'approprie l'Histoire, familiale, personnelle,
nationale, ainsi que le lot de ses zones d'ombre qu'il
révèle aux lecteurs/trices dépouillés de leurs masques
et de leurs faux semblants. Tel un biographe, il s'attache à accumuler les détails biographiques de ses personnages, les noms de famille, les généalogies...
«C'est en se promenant dans un quartier de Paris,
mais aussi à Rome, Londres, Berlin, Stockholm, avec
un but précis en tête, qu'il fait des repérages, comme
pour un film. Il peut rester là, un temps indéfini, la
tête levée vers un immeuble, à rêver de ramener à la
surface, tels des revenants, tous les gens qui ont habité là successivement», explique Dominique Zehrfuss.
style à la fois flou, précis, détaillé qui mettent en scène des personnages à l'allure fantomatique en quête
de l'identité et de la Mémoire, d’histoires de vie dramatiques, d’événements historiques pour la plupart
sombres, de faits divers tragiques, de secrets de famille, de douleurs personnelles et collectives, d’abandons, de questionnements sur la paternité, sur la période de l'Occupation... Autant d'aspects et d'événements obscurs et bouleversants qui nourrissent ses
romans et nous immergent dans un univers qui prend
l'allure de gouffres où s'entassent des blessures, des
douleurs, des peurs, des non-dits, des souffrances,
des faits divers qu'il observe et décrit dans leurs
moindres petits détails.
Tel un archéologue du passé et de la Mémoire historique et familiale, il fouille, creuse, triture, inlassable-
REPÈRES
Patrick Modiano est né le 30 juillet 1945 à Boulogne-Billancourt. Il
étudie en province avant d’enter au fameux lycée Henri-IV de Paris.
C'est à partir de 1967, date de la publication de son premier roman, La
Place de l'Etoile qu'il se consacre entièrement à l'écriture. Patrick
Mondiano a obtenu plusieurs prix dont le Grand Prix du roman de
l'Académie française pour Les Boulevards de ceinture (1972) et le Prix
Goncourt pour Rue des boutiques obscures (1978). Fidèle aux éditions
Gallimard, où il a travaillé en tant que lecteur, il y a édité toutes ses
œuvres. La première, La Place de l'Etoile (1968) a fait l’objet, en 1995,
d’une nouvelle édition revue et corrigée. Il est l’auteur d’une trentaine
de romans remarquables. Sa bibliographie comprend, entre autres :
Dora Bruder (1997) ; Petite Bijou (2001) ; Dans le café de la jeunesse
perdue (2007) ; L'Horizon (2010).
«Et, tout d'un coup, avant d'arriver place des
Abbesses, il pressa le pas, de nouveau. Je marchais
à sa droite. A l'instant où nous traversions la rue
Germain-Pilon, je le vis jeter un regard horrifié vers
cette rue étroite qui descend en pente assez raide
jusqu'au boulevard. Il me serra très fort le bras. Il
s'agrippait à moi comme s'il voulait s'arracher à la
contemplation de cette rue. Je l'entraînai vers
l'autre trottoir.» Rue des Boutiques obscures, 1978.
lustrent la nature de ces liens. Par ailleurs, le Cahier
reproduit l'entretien entre le journaliste Antoine de
Gaudemar a réalisé avec Patrick Modiano, mettant en
évidence les corrélations entre son œuvre romanesque et le cinéma. Signalons qu’Antoine de Gaudemar
a consacré un téléfilm au romancier, réalisé par Paule
Zajdermann (France 3, 1996 - Vidéo, couleur, 45 min.
Production : Flash Films).
Le contenu de cette monographie critique consacrée
à Modiano est riche et enrichissante. Elle nous semble intéressante et instructive car la somme des articles et des documents publiés offrent l'opportunité de
cerner l'écrivain, son œuvre, son parcours révélant
ainsi l'auteur dans sa singularité, sa complexité voire
son humanité.
N. A.
*«Modiano», sous la direction de Maryline Heck et Raphaëlle Guidée,
Les Cahiers de l'Herne n° 98, Editions de l'Herne, Paris, 2012.
278 p.
El Watan - Arts & Lettres - Samed 31 mars 2012 - 15
À LA PAGE
«L’ETRANGLEUR D’ALGER» DE AZDINE
ABECEDARIUS
Un San Antonio algérien
Trou noir
Un nouveau roman policier sur les étals
de nos librairies
Le réalisme socialiste en
littérature aurait-il baissé
la garde malgré lui et à
tout jamais ? En vérité,
cette question ne se pose
pas actuellement sur la
scène littéraire
internationale.
Néanmoins, il n’est pas
interdit de se demander
pour quelle raison les
grands représentants de ce
courant artistique et
littéraire ont été mis sciemment à l’ombre ? N’y a-t-il
plus de lutte des classes dans le monde, cette
thématique essentielle et régénératrice qui a fait les
beaux jours de cette tendance ? Plus de classes
ouvrières ? Plus de guerres colonialistes ? Plus de
famine et autres fléaux qui font encore le malheur
de l’humanité, ou, du moins, d’une grande partie de
celle-ci ?
Ainsi donc, depuis la chute de l’ex-URSS, on n’entend
plus parler, à titre d’exemple, de Tchinguiz Aïtmatov
(1928-2008), auteur du célèbre roman, Djamila,
porté aux nues par Louis Aragon en 1958 ; ni de
Mikhaïl Cholokhov (1905-1984) qui a campé la vie
des paysans du Caucase dans son roman épique Le
Don paisible ; ni d’Alexandre Fadéev (1893-1951) qui
a évoqué les péripéties de la jeunesse de son pays
dans les années vingt et trente dans La jeune garde ;
ni enfin de Nicolas Ostrovski (1904-1936),
révolutionnaire hautement romantique et de son
roman autobiographique, Et l’acier fut trempé, et
d’autres ténors du réalisme socialiste de la Russie
bolchévique ou de pays qui ont mené des révolutions
semblables à celle de 1917.
Chez nous, même si un colloque à Bordj Bou Arréridj
se tient chaque année en son honneur, Abdelhamid
Benheddouga (1925-1996), l’auteur de Vent du Sud,
ne fait plus la une de la presse, de la radio, de la
télévision et encore moins du grand écran. Pourtant,
ce romancier, si méticuleux au plan stylistique, a été
considéré comme le principal représentant de cette
tendance littéraire. Tahar Ouettar (1936-2010),
auteur de L’As et de Ezzlzel, romans se réclamant de
la même tendance, risque bien de connaître le même
sort, non seulement au plan médiatique, mais aussi
dans le monde universitaire, dès lors que les thèses
sur son œuvre ne connaissent plus la même
bombance qu’auparavant.
Dans le monde arabe, le grand romancier syrien,
Hanna Mina, porte-flambeau du réalisme socialiste,
pratiquement depuis 1954, date de la publication de
son roman, Le Voilier et la tempête, est presque
relégué aux oubliettes par les critiques littéraires.
Il est clair que le réalisme socialiste a connu un
reflux, sinon une disparition, notamment depuis la
chute de ce que l’on a appelé l’empire soviétique. Qui
faut-il donc incriminer : le réalisme socialiste luimême ou la mondialisation dans sa dimension
politique ? Celle-ci commence à peine à causer des
ravages dans le monde. Donc, à bien considérer la
nouvelle géopolitique du monde qui s’offre à nous,
les méfaits de la standardisation qui menace toute la
vie sur notre planète s’annoncent irréversibles. C’est
à croire que cette mondialisation – qui va tambour
battant depuis quelques années et qui a déjà donné
le coup de grâce à certaines productions de l’esprit
humain –, est semblable, à bien des égards, à un trou
noir, tel que défini par les astrophysiciens, et qui, à
un moment donné de l’évolution du cosmos, se
mettrait, avec frénésie et boulimie, à avaler astres,
étoiles et les galaxies elles-mêmes.
Que l’homme se garde donc de jubiler alors que des
parties essentielles de son être s’effritent chaque
jour !
[email protected]
POLAR
L
L’auteur s’attache
surtout à nous
faire partager la
vision du
narrateur sur la
société algérienne
et ses travers
e roman policier a eu quelques faveurs des écrivains
algériens. Yasmina Khadra
fait figure de précurseur
avec les aventures du commissaire Llob, son premier pseudonyme aux défuntes éditions
Laphomic. Et quand l’écrivain
passa à son second et actuel
pseudonyme, c’est encore avec
des enquêtes policières qu’il débuta, recyclant son personnage
fétiche.
Depuis, la veine du polar a été
poursuivie par d’autres auteurs
algériens. On peut citer notamment Mohammed Balhi avec La
Mort de l’entomologiste (2007)
ou encore Adlène Meddi avec Le
Casse-tête turc (2002) La Prière
du Maure (2008), tous édités aux
éditions Barzakh. Et voilà que
nous vient des éditions Apic, un
roman intitulé L’Etrangleur
d’Alger et signé d’un certain
Azdine, qui inaugure la collection Noir Apic. Pas besoin d’enquêter sur l’auteur puisqu’à la
différence de Yasmina Khadra
(alias le commissaire Llob), la
quatrième de couverture évente
le pseudonyme en expliquant
que Azdine se nomme en fait
Aomar Derradji (mais peut-être
encore un pseudonyme ?). Né à
Alger en 1946, il a glané «entre
autres» plusieurs diplômes universitaires en journalisme et littérature comparée. Il vit et travaille en France et L’Etrangleur
d’Alger est son premier roman.
On peut souligner un point commun avec Yasmina Khadra. Les
deux auteurs – Llob et Azdine –
intègrent dans leurs textes leurs
références littéraires policières.
On y sent, presqu’à l’évidence,
les lectures des classiques (Conan Doyle, Gaston Leroux…),
des auteurs américains (Chester
Himes, James Hadley Chase,
David Goodis…) et français,
avec une prédilection évidente
pour Frédéric Dard, alias SanAntonio, innovateur linguistique
émérite. En cela, ils se distinguent de Mohamed Balhi et
Adlène Meddi. Entendons-nous :
dans un cas comme dans l’autre,
le fait policier est pur prétexte et
sert essentiellement de fil
conducteur à l’introspection
psychologique ou à l’inspection
politico-culturelle. Mais, c’est
dans la démarche d’écriture (car
les styles individuels varient
heureusement) que cette distinction opère. On serait ainsi plus
polar chez les premiers et plus
littéraires chez les seconds, encore que le polar soit une véritable littérature. Pour autant, il n’y
a pas lieu de suspecter une différence générationnelle puisque
Azdine est né en 1946, Balhi en
1951, Khadra en 1955 et Meddi
en 1975, des années qui ne recoupent pas la distinction soulignée plus haut.
Ces hypothèses avancées,
L’Etrangleur d’Alger apparaît
en tout cas fortement influencé
par ses références et notamment
celles du commissaire San-Antonio. Le commissaire Ben, héros et narrateur du roman, ressemble fortement à son modèle.
Son attirance pour les femmes
s’accompagne aussi d’un narcissisme gentiment machiste comme en atteste, parmi d’autres, ce
passage au début du roman : «Je
remercie Dieu et mes parents de
m’avoir donné le look que j’ai.
Une gueule d’acteur de cinéma,
entre Sean Connery et Marcello
Mastroianni». La phrase se termine par un astérisque signalant
un renvoi en bas de page (typique des romans de San A.), où
l’on peut lire : «Je sais, les mauvaises langues vont encore glo-
ser autour de
Ils auraient
d tout ça. Il
i
voulu que je choisisse entre
Rouiched et Touri». Ce superflic,
beau et célibataire, dur mais sensible, se devait d’avoir un compagnon et Azdine lui a créé son
Bérurier, presqu’à l’identique de
celui de San Antonio. Marié et
père d’une ribambelle de gosses,
énorme, fidèle et brave, son adjoint, avec «un éternel globo
dans la bouche», se nomme
Hamma Deb.
Le commissaire l’appelle Godzila, le Poussah, le Big, Darasing, le Hercule des films hindous, et, quand il veut lui faire
plaisir, H’mimed. Au fond, le
commissaire Ben éprouve une
immense affection pour son adjoint : «Cela fera bientôt dix ans
que nous travaillons ensemble.
Il a quelque part remplacé le
frère que j’ai perdu».
Alors qu’ils ont été envoyés
auprès de la femme d’un ministre pour enregistrer une grave
plainte et apprendre qu’elle a
perdu son chien – «un p’tit kinois» selon elle –, ils sont appelés par leur patron, toutes affai-
res cessantes, pour un meurtre à
Tizi Ouzou. Travaillant à la
«crim’» d’Alger, ils ne comprennent pas cette mission hors-circonscription. Mais la victime est
la nièce du wali et son père est
ami du ministre de l’Intérieur.
Agée de vingt ans, étudiante en
Lettres, elle a été retrouvée
étranglée dans les toilettes de
l’Université. Aussitôt, Ben et
H’mimed se mettent à la recherche du meurtrier qui, bien sûr, ne
sera pas celui que l’on croit.
Mais nous n’allons pas vider le
suspense du roman. D’ailleurs,
est-ce bien l’enquête qui compte
ici ? L’auteur s’attache surtout à
nous faire partager la vision du
narrateur sur la société algérienne et ses travers. On y croise la
soif du pouvoir, le ridicule de
l’arrivisme, l’hypocrisie faussement morale, la perte des repères, le désarroi des jeunes, etc.
L’écriture se déroule sur deux niveaux : en caractères droits pour
les faits, actions et dialogues ; en
italiques pour des apostrophes à
ll’adresse du lecteur auquel le
nnarrateur parle directement, un
peu à la manière de Stanislaspe
André Steeman, grand maître du
A
genre, auteur du célèbre L’Asge
sassin habite au 21. Il est domsa
mage que ces «dialogues» avec
m
le lecteur deviennent plus rares à
mesure qu’on avance dans le rom
man, car ils apportent une proxim
mité intéressante, de l’interactim
vité pour parler moderne.
vi
Les réflexions marginales de
L
Ben créent des ouvertures sur
B
l’histoire et la culture. On y croil’
se des personnages aussi différents que le dramaturge et milire
tant Mohamed Boudia, l’ancien
ta
billettiste du journal Le Monde,
bi
Robert Escarpit. On y lit des vers
de la mystique soufie du VIIIe
siècle, Rabea Al Aâdwaniya,
comme un extrait de la lettre
d’Ahmed Zabana avant son exécution. On y parcourt les lieux
diurnes et nocturnes d’Alger. Ce
foisonnement vivant donne du
rythme au texte malgré de nombreuses erreurs historiques (Sophonisbe, épouse de Massinissa… !) ou autres. On regrette les
surdoses d’argot parisien dans
certains dialogues, les jeux de
mots faciles, les symboles avec
explications superflues. Si
L’Etrangleur d’Alger tord le cou
à bien des préjugés, il multiplie
parfois inutilement ou maladroitement les audaces. Il se lit cependant avec plaisir et on se surprend à attendre le prochain en
l’espérant mieux maîtrisé. Après
tout, le premier San Antonio était
loin de valoir d’emblée ce que
son auteur en a fait par la suite.
A. F.
Azdine, «L’Etrangleur d’Alger». Ed. Apic,
Alger, 2011. 184 p.
PAR MERZAC BAGTACHE
El Watan - Arts & Lettres - Samedi 31 mars 2012 - 16
À SUIVRE
TÉLÉVISION LE CINQUANTENAIRE VU DE FRANCE
Grande histoire sur petit écran
T
Il faut bien
reconnaître que
l’approche
française est axée
sur la «guerre
d’Algérie» plutôt
que sur la «guerre
d’indépendance»
PAR MOULOUD MIMOUN
andis que l’Algérie attend plutôt la date anniversaire de l’indépendance, le 5 juillet, pour en célébrer le cinquantenaire, la France a plutôt opté
pour la signature des accords d’Evian du 18 mars
1962, afin de marquer la fin des hostilités par le
cessez-le-feu, au lendemain de cette dernière date.
Faut-il s’en étonner, côté français, où la donne des rapatriés et des harkis «joue» d’autant plus à la veille
d’une échéance électorale aussi importante que la présidentielle des 22 avril et 6 mai prochain ?
Une chose est sûre, on n’aura jamais autant évoqué en
France la guerre d’Algérie sur les ondes de la radio et
de la télévision, dans les journaux ou le monde de l’édition (plusieurs dizaines d’ouvrages parus ou à paraître
en 2012…).
Evénement télévisuel entre tous, la diffusion, le 11
mars dernier, sur France 2, du documentaire «Guerre
d’Algérie 1954-1958/1958-1962, la déchirure», cosigné par l’historien Benjamin Stora et le réalisateur Gabriel Le Bomin. Evénement dans la mesure où jamais
le thème de la guerre d’Algérie n’a été traité en «prime
time» sur la plus grande chaîne du service public, avec
un débat organisé dans le prolongement du film-documentaire. Signalons au passage que l’effort télévisuel
relatif à cette commémoration concerne France Télévision et Arte, quand TF1, la chaîne leader, et M6, troisième en tenue d’audience, sont restées totalement
muettes. De tous ces films, il faut bien reconnaître –
hormis le surprenant «Palestro, Algérie : Histoires
d’une embuscade» sur Arte – que l’approche française
est axée sur la «guerre d’Algérie» plutôt que sur la
«guerre d’indépendance». Mais cela ne reviendrait-il
pas plutôt à la partie algérienne ? Ce qui montre combien il est peut-être encore trop tôt pour rapprocher des
mémoires encore antagoniques tant que les historiens
n’auront pas pris le pas sur les politiques.
«La guerre d’Algérie, la déchirure» fait la part belle à
l’armée (appelés, paras et généraux putschistes) et à la
politique française, les références du côté algérien servant simplement de points de repères dans l’avancée de
la résolution du conflit. Il n’en demeure pas moins que,
la chronologie aidant, la compréhension des enjeux
ressort bien grâce à une approche où l’on reconnaît la
pédagogie de Benjamin Stora, lequel vient de cosigner
avec Renaud de Rochebrune, chez Denoël, un remarquable La guerre d’Algérie vue par les Algériens, tome
1, sur lequel nous reviendrons prochainement…Plus
originale, dans son approche et sa démarche, nous est
apparue l’excellente «Une histoire algérienne» de Ben
Salama, diffusée sur France 5 (malheureusement à 22
heures …), le dimanche 18 mars. Tournant le dos au
sempiternel documentaire qui alterne interviews et
images d’archives, le réalisateur, algérien d’origine,
alors âgé de 10 ans en 1962, est partie prenante de son
film en apparaissant à l’image et en commentant à la
première personne du singulier. Et, au lieu d’empiler
les mémoires de façon manichéenne, Ben Salama les
fait se répondre dans une perspective qui éclaire les
histoires différentes plutôt qu’elle ne les oppose. Ainsi,
Maïssa Bey, romancière, fille de chahid, «dialogue»
avec Raphaël Draï, politologue qui a quitté Constantine
en 1962 à 19 ans, et Fatima Besnaci, écrivaine et fille
de harki à la mémoire apaisée, tandis que Pierre Joxe,
ancien ministre socialiste et fils de Louis, présent aux
négociations d’Evian, et Michel Rocard, alors inspecteur des finances et auteur d’un rapport accablant de
1959 sur les camps de regroupement, apportent un
éclairage pertinent. «Une histoire algérienne» a donc
le mérite de dénouer la complexité des histoires et des
enjeux plutôt que de proposer un point de vue univoque
sur une guerre de libération, certes, mais à dimension
de tragédie humaine. Pour sa part, France 3 a surpris
positivement avec une fiction télévisuelle qui narre
l’histoire vécue de Djamila Boupacha, héroïne de la
lutte de Libération nationale, qui devint une icône du
combat du peuple algérien pour sa liberté grâce à la
pugnacité d’une jeune avocate, Gisèle Halimi, qui eut à
affronter les manœuvres d’officiers français, soucieux
d’échapper à la justice de leur pays pour faits de tortures et d’exactions. «Pour Djamila» est l’adaptation du
livre de Gisèle Halimi paru en 1962 et cosigné par Simone de Beauvoir, très engagée elle aussi pour la cause
de Djamila. La réalisatrice n’est autre que Caroline
Huppert, sœur de la comédienne Isabelle, et dont le
PHOTOS : D. R.
On n’aura jamais autant évoqué en France la «guerre
d’Algérie» sur les ondes de la télévision.
travail est à féliciter, même si certains épisodes du film
prêtent à contestation selon Djamila Boupacha dont
nous publierons le point de vue. Saluons au passage la
performance d’actrice de Hafsia Herzi (révélée par La
Graine et le mulet et La Source des femmes) dont l’origine algérienne par sa mère a sans doute fait qu’elle se
soit totalement investie dans le projet. Mais la surprise,
à nos yeux, est venue de la chaîne Arte dont le «Palestro, Algérie : Histoires d’une embuscade», écrit par
Rémi Lainé et Raphaelle Branche, et diffusé le 20 mars,
est le seul documentaire qui, relatant un fait de guerre
(les 21 rappelés français tombés dans une embuscade
tendue le 18 mai 1956 à Palestro), remonte aux sources
et aux causes profondes de l’affrontement algéro-français, à savoir le processus de la colonisation qui a enclenché un autre processus, celui des exactions-répressions et en rappelant le litige originel : la dépossession
des terres au profit des colons. Voilà le genre de film à
montrer sur les deux rives de la Méditerranée tant il
explique et démonte, plutôt qu’il n’accuse ou promeut, les fumeux arguments du genre : «Mais les horreurs sont des deux côtés !» ou «Il faut renvoyer les
adversaires dos à dos !».
Mentionnons encore sur Arte «Algérie, notre histoire»
de Jean-Michel Meurisse avec Benjamin Stora (toujours lui) qui met l’accent sur des mémoires à la fois
personnelles et collectives et la diffusion du film culte,
La Bataille d’Alger (1966), sur Arte le 12 mars dernier
à 20h30, grande première à la télévision française. Car,
il faut rappeler que le film de l’Italien Gillo Pontecorvo, grande œuvre de reconstitution, a été censuré en
France jusqu’en 2005 !
M. M.
L’ÉDITION AUSSI
L’intérêt du monde audiovisuel français
pour le cinquantenaire de l’Indépendance
de l’Algérie est encore plus marqué dans
l’édition où la revue spécialisée Livre Hebdo
a recensé pas moins de 115 ouvrages de tous
genres qui ont été ou seront publiés durant
le premier semestre de l’année 2012. On y
compte des romans, des essais, des
biographies, des témoignages, des
ouvrages de référence, de beaux livres et
des bandes dessinées historiques, jusqu’aux
livres juniors tel que ce roman «Dernier
métro» de Christophe Léon (Ed. La Joie de
Lire…), qui aborde la répression de
manifestants français de gauche par la
police et la mort de huit d’entre eux à la
station de métro Charonne de Paris en 1962.
Dans cette vague d’ouvrages, certains sont
particulièrement attendus comme
«Histoire de l’Algérie à la période coloniale,
1830-1962», un pavé de 750 pages qui
réunit des contributions d’historiens
français, algériens et anglo-saxons. Cet
ouvrage sera édité courant avril aux
éditions La Découverte, en coédition avec
les éditions Barzakh d’Alger, et c’est sans
doute le seul livre qui bénéficiera de cette
parution simultanée en France et en
Algérie.
Selon plusieurs professionnels du livre, le
chiffre avancé par Livre Hebdo serait encore
plus élevé en tenant compte des
nombreuses rééditions qui accompagnent
cette commémoration et ne font pas l’objet
de promotions particulières. Le monde
éditorial français, qui sait depuis longtemps
s’adapter aux conjonctures et à l’actualité,
n’a pas manqué cette occasion. Mais cette
concentration d’ouvrages due à la
coïncidence de l’événement, apparaît
comme un sommet d’un intérêt constant
pour tout ce qui a trait à l’Algérie. Un
phénomène qui s’explique par la forte
demande générée par un vaste lectorat qui
a vécu directement la guerre
d’indépendance (émigration algérienne,
rapatriés, appelés français, harkis…) mais
aussi par leurs familles et descendants, ce
qui représenterait, selon certaines
estimations, au moins un dixième de la
population !
A. F.
El Watan - Samedi 31 mars 2012 - 19
AUTOMOBILE
ESSAIS PRESSE INTERNATIONAUX DU NOUVEAU PORSCHE BOXSTER
Léger, agile et modéré
Saint Tropez (Sud de la France)
De notre envoyé spécial
es essais presse internationaux
du nouveau Porche Boxster
981 du 20 et 21 mars à Saint
Tropez, au sud de la France, ont
été prolifiques, car le constructeur
automobile allemand Porsche lève
le voile sur la nouvelle génération
de la Porsche type Boxster. En effet,
jamais encore dans l’histoire de la
marque de cette gamme de Porsche,
Boxster n’avait bénéficié à ce point
d’innovations et de développements.
Les ingénieurs de cette prestigieuse
marque ont poussé loin l’imagination
pour donner naissance à une toute
nouvelle génération de la gamme
Boxster d’un design raffiné. Il attire
les regards par sa silhouette plus
puissante, athlétique et élégante et
d’une allure musclée.
UN BIJOU QUI SERA MIS EN ROUTE:
LE BOXSTER 981
Ce modèle dispose désormais d’une
caisse en alliage léger entièrement
redessinée et d’un châssis intégralement retravaillé. Son poids est
considérablement réduit à seulement
1310 kg, ainsi que son empattement
allongé. Les voies et jantes ont été
élargies, sans oublier la nouvelle
direction électromécanique. Les ingénieurs ont donc mis autant de modifications qui contribuent à améliorer la
dynamique de conduite du roadster à
moteur central. Cette marque affiche
ainsi des performances supérieures,
à l’image d’un 0 à 100km/h en seulement 4.8 secondes (Boxster S/Launch
Control) et une consommation de carburant en baisse de 15% par rapport
à la génération antérieure, avec une
consommation moyenne inférieure à
8 litres aux 100 kilomètres. Le nou-
PHOTOS: D. R.
L
veau Boxster se présente comme étant
encore plus dynamique, à l’image de
son design entièrement nouveau. Des
porte-à-faux raccourcis, un pare-brise
en saillant, profil élancé et lignes
expressives. Le conducteur et son
passager sont abrités par une capote
électrique qui s’ouvre en un temps
record, seulement 9 secondes, et ce,
jusqu’à 60km/h.
POUR APPRÉCIER PLEINEMENT CE
BOXSTER, IL FAUT LE CONDUIRE
L’habitacle offre encore plus de place
à ses occupants et s’inscrit dans la
lignée du nouveau design Porsche
avec sa console centrale inclinée qui
confère un surcroît d’ergonomie à
tous les modèles, inspirée de la Carrera GT. La nouvelle génération du
Boxster sera proposée dans les deux
variantes Boxster et Boxster S. Ces
deux modèles sont équipés de moteur
flat six à injection directe d’essence,
dont l’efficacité est encore accrue
grâce à la mise en œuvre d’un système de récupération de l’énergie pour
l’alimentation électrique du réseau de
bord, d’un système de gestion thermique et du système Stop/Start. La
fonction Stop/Start automatique fait
partie de la dotation de série et coupe
le moteur lorsqu’on passe au point
mort en débrayant pour patienter à un
feu rouge, par exemple, comme nous
l’avions vérifié d’ailleurs lors des
essais dans la région de Saint Tropez.
Mais dès qu’on actionne de nouveau
l’embrayage, le moteur redémarre.
Cette fonction à sa juste mesure en
ville ou dans les embouteillages sur
autoroute, car elle réduira davantage
la consommation en carburant. La
nouvelle motorisation du Boxster
développe 265 ch (195 kW) pour une
cylindrée de 2,7 litres, soit dix chevaux de plus que son prédécesseur,
pourtant doté d’une cylindrée plus
importante. Du point de vue technique, ce moteur s’inspire directement
du moteur 3,4 litres du Boxster S,
qui développe désormais 315 ch (232
kW), soit 5 ch de plus qu’auparavant.
Les deux modèles sont dotés de série
d’une boîte de vitesses manuelle 6
rapports. La nouveauté ne s’arrête pas
là, il est aussi disponible en options,
la boîte à double embrayage Porsche
PDK à 7 rapports permet d’améliorer
encore les consommations et les ac-
célérations. Ainsi, le Boxster équipé
de la boîte PDK ne consomme que
7,7 l/100 km en cycle mixte (180 g
de CO2/km), tandis que le Boxster
S affiche une consommation de seulement 8,0 l/100 km en cycle mixte
(188 g de CO2/km). Le Boxster franchit le 0 à 100 km/h en 5,7 secondes
grâce à un changement de rapports
sans rupture de couple, tandis que
le Boxster S atteint la même vitesse en seulement 5,0 secondes. Afin
d’accroître encore la dynamique de
conduite, Porsche propose également
en option pour les modèles Boxster
le pack Sport Chrono, qui comprend
pour la première fois la suspension
dynamique de la transmission. C’est
également la première fois que le
Boxster dispose du système Porsche
Torque Vectoring (PTV) avec différentiel mécanique sur l’essieu arrière.
Ce système dit PTV est conçu pour
renforcer encore le comportement
et la stabilité dynamiques. A vitesse
lente ou moyenne, la maniabilité et la
précision de la direction sont considérablement augmentées. A vitesse
élevée, ou à l’accélération en sortie
de virage, le différentiel arrière à
glissement limité apporte également
davantage de stabilité. Résultat :
une stabilité transversale élevée, une
motricité optimale, une agilité remarquable quelle que soit la vitesse,
ainsi qu’une précision exemplaire de
la direction et un équilibre parfait en
variation de charge. Avec ce système,
la conduite dans les virages devient
un plaisir. Côté sécurité, on cite aussi
l’implantation d’arceaux de sécurité
en cas de tonneau ou de collision latérale, les doubles arceaux de sécurité
protègent l’habitacle. L’arceau avant
se compose d’acier haute résistance
et d’acier ultra rigide tandis que ceux
situés derrière les sièges sont en
Les tacots rouillés sur le chemin de la casse
oteurs pétaradants, phares qui s’éteignent,
sols troués par la rouille : les routes birmanes
sont peuplées de vieilles guimbardes qui refusent de
rendre l’âme. Mais avec l’ouverture du pays, elles
pourraient bien entendre le glas sonner dans un
avenir proche. Tacots japonais et modèles européens
datant d’avant l’arrivée au pouvoir des généraux en
1962, circulent toujours dans les rues de Rangoun.
Rien à voir avec les sanctions occidentales qui
n’interdisent pas les exportations de véhicules vers la
Birmanie : ce sont les coûts prohibitifs des
importations sous l’ancien régime militaire, qui
ont plombé le parc. Mais le nouveau régime, qui a
multiplié les réformes depuis la dissolution de la
junte en mars 2011, a depuis assoupli les règles. «Le
gouvernement offre une chance aux propriétaires
d’obtenir une voiture d’occasion importée s’ils
échangent leur vieille voiture, ce qui est une bonne
idée», commente Than Htay, 52 ans, en vérifiant
le moteur de sa Mercedes des années 1950. «Mais
beaucoup de Birmans sont pauvres et n’auront
toujours pas les moyens d’acheter des modèles plus
récents.» En septembre dernier, le gouvernement a en
effet annoncé que les propriétaires de voitures âgées
de plus de 40 ans pourraient les échanger contre des
permis d’importer des véhicules d’occasion, très
difficiles à obtenir. Cette politique, qui a causé une
flambée des prix des épaves, devrait être étendue
progressivement jusqu’aux voitures de 20 ans au
moins. Mais même avec cette offre, en comptant
taxes et droits de douane, une occasion coûte plus
de 10 000 dollars, une petite fortune dans un des
pays les plus pauvres du monde. Jusqu’à récemment,
les permis d’importation étaient un luxe réservé
aux proches des militaires, plus souvent aperçus au
volant d’une Mercedes ou d’une Ferrari que d’une
vieille Toyota.
«LES VOITURES NE MEURENT PAS»
Aujourd’hui, les journaux publient des sections
spéciales dans leurs petites annonces. Les concessionnaires proposant des japonaises d’occasion
ont fleuri à Rangoon et des petites chinoises aux
couleurs tape-à-l’œil ont fait leur apparition. Beaucoup s’en réjouissent, mais des milliers d’autres
qui vivent de la réparation des épaves ont peur de
perdre leur gagne-pain comme Soe Min Latt, expert
autodidacte en vieilles voitures : «Nous pouvons
UNE QUARANTAINE DE PORCHE
VENDUES EN ALGÉRIE EN 2011
Une quarantaine de Porche toutes
gammes ont été vendues durant l’année écoulée, a précisé un représentant
de cette marque automobile allemande, qui a rajouté que le constructeur
table sur un chiffre de 9000 du nouveau Boxster 981, qui sera commercialisé à partir du mois d’avril dans
les pays d’Europe. Dans une conférence animée par plusieurs experts et
spécialistes allemands de la gamme
Porche, tenue à la veille de ces essais
et à une question d’El Watan, relative
aux nouveautés apportées par les ingénieurs de la Porche à cette gamme,
comparativement aux anciennes gammes toutes catégories confondues du
Boxster comme la 911, un expert nous
a déclaré que ce nouveau Boxster 981
est une révolution et pas une évolution puisque, dira-t-il, cette voiture est
presque refaite à 80%. En Amérique,
la vente est prévue à partir du 30 juin,
et vers la fin de l’année, dans les pays
d’Asie et d’Afrique. Notons que cette
nouvelle génération de la gamme
Boxster est proposée pour un prix de
49 372 et de 60 435 euros.
Amar Fedjkhi
BRÈVES
BIRMANIE
M
alliage aluminium-acier entièrement
capitonné pour assurer une sécurité
maximale. Outre les caractéristiques
techniques du Boxster, le confort à
l’intérieur est bien soigné. Pour profiter plus intensément de son rendu
musical, la musique du CDR sur
les nouveaux Boxster se pilote avec
facilité au moyen d’un écran tactile
couleur de 7 pouces. Le PCM, qui est
un système de communication est
aussi inclus. Il permet de naviguer,
téléphoner ou écouter la radio sans
lâcher le volant, puisque il fonctionne
par commande vocale.
redonner vie à tout ce qui
est monté sur quatre roues»,
assure le mécanicien de 32
ans, dont le magasin dans la
zone industrielle de Bayint
Naung, à Rangoon, s’est
révélé une affaire jusqu’à ce
que le business s’effondre
fin 2011. «Ceux qui avaient
de vieilles voitures les ont
échangées contre des permis
d’importation, au lieu de les
faire entretenir ou d’acheter
des pièces». Than Htay, lui,
ne prévoit pas de vendre
sa vieille Mercedes, à michemin entre l’orange et la
rouille. A moins d’une offre
alléchante d’un compatriote
en quête de permis, ou d’un expert en restauration
qui se risque à affronter une bureaucratie corrompue
pour l’emporter à l’étranger. Sa voiture est passée de
main en main, mais il affirme qu’elle appartenait, il
y a plus de cinquante ans, à un homme politique. Il
l’a trouvée il y a des années dans un garage, couverte
de poussière mais avec pièces d’origine. Elle porte
toujours fièrement, quoique rouillée, le célèbre sigle
de la marque allemande sur le capot, et aurait même
fière allure, n’était cette odeur persistante de moisissure qui a envahi l’habitacle. «Elle vire mal mais elle
me conduit où je veux aller», tranche-t-il. En Birmanie, «les voitures ne meurent pas vraiment, elles sont
ressuscitées et recyclées».
VOLVO
La Chine
rappelle plus
de 13 000
véhicules
■ La Chine va rappeler, à compter
de vendredi, près de 13 000
voitures importées du constructeur
suédois Volvo, à cause d’un
dysfonctionnement des airbags et
d’un problème sur un tuyau, a
indiqué l’Administration de la
qualité (AQSIQ) sur son site
Internet. Le rappel concerne 11 119
voitures des modèles S60 et XC60
fabriquées entre le 16 mai et le 6
octobre 2011, dont le système
d’airbags présente un défaut qui
risque d’empêcher leur
déclenchement en cas de collision,
précise l’AQSIQ. Il concerne aussi
des véhicules des mêmes modèles
fabriqués entre le 10 janvier et 3
février 2012, dont un tuyau
d’alimentation peut provoquer des
fuites de carburant et présente
conséquemment un risque
d’incendie, toujours selon
l’administration chinoise. Volvo a
été racheté à l’été 2010 par le
constructeur chinois Geely.
(APS)
El Watan - Samedi 31 mars 2012 - 20
I D É E S - D É B AT S
Les mathématiques en Algérie : une
science exacte en voie d’extinction
Par : Ali Derbala
Universitaire
«C’est sur les chaises que
la noblesse s’acquiert.»
Montesquieu(1)
a mathématique est la science
qui étudie par le moyen du
raisonnement déductif les propriétés d’êtres abstraits (nombres,
figures géométriques, fonctions, espaces, etc.) ainsi que les relations
qui s’établissent entre eux (Larousse
2007). Elle exclut toute incertitude,
toute inexactitude. L’enseignement
des mathématiques a périclité, alors
qu’il était, il y a une trentaine
d’années, l’un des meilleurs dans
le bassin méditerranéen. Un Bac
mathématiques algérien ouvrait déjà
les portes des universités françaises,
anglaises, américaines, soviétiques,
etc. Au cycle secondaire de l’éducation, la pénurie de professeurs
agrégés de qualité est dramatique
et a atteint des proportions catastrophiques. Un ancien responsable du
ministère de l’Education nationale
a reconnu que : «Dans les dernières
années, on a commis dans notre
pays de graves erreurs en négligeant
ces derniers paliers ou en faisant
de mauvais choix stratégiques de
l’éducation(2).» Selon le directeur
d’un laboratoire de mathématiques
d’une école de formation d’enseignants, le MEN veut lancer l’agrégation et a tenu tout récemment avec
les écoles normales supérieures, des
réunions autour de ce sujet. Le problème est que cette agrégation n’a
rien à voir avec l’agrégation française. En Algérie, elle est conçue
comme un moyen de promotion
d’une certaine catégorie d’enseignants du lycée sans se référer au
«niveau » scientifique.
Une seconde fois, en France, pays
natal de Pascal, Descartes, d’Alembert, Cauchy, etc. et en mathématiques, pour devenir «professeur
agrégé», il est indispensable de
connaître «par cœur» le cursus de
la graduation, énoncés d’axiomes,
de définitions, de théorèmes, de
propositions, etc. et leurs démonstrations. Ce genre de professeurs est
très pédagogue. Il donne des cours
très agréables. Leur pédagogie est
révélatrice de la «transmission du
savoir». De nos jours, on peut même
ne trouver qu’une seule classe de
mathématiques dans toute une wilaya.
Platon(3) ne voulait pas qu’on apprît
la géométrie jusqu’aux figures difficiles, il n’en voyait pas l’utilité.
Elles suffiraient à occuper toute la
vie d’un homme et le détourneraient
de beaucoup d’autres sciences utiles. Les notions géométriques sont,
en effet, immuables et éternelles, et
de plus, elles nous introduisent à la
connaissance des lois de l’univers.
1. Les mathématiques dans les
enseignements secondaire et supérieur
La spécialisation en mathématiques
n’est une perte pour l’étudiant que
dans la mesure où elle aboutit à
le confiner, à l’isoler, sauf si cet
«isolement» favorise une meilleure
production scientifique. Elle ne l’est
L
pas lorsqu’elle s’accompagne d’un
travail collectif, d’une grande liberté et des moyens de cette liberté,
d’une gestion réellement démocratique de l’enseignement. Des
questions se posent. Les étudiants
vont à l’université pour acquérir
des connaissances ou pour recevoir
une formation ou les deux ? L’étude
d’un problème de mathématiques,
est-elle une étude des passions faite
sans passions ? Une vérité scientifique ne s’impose pas de force. Elle se
démontre, certes, jusqu’à un certain
point, par le raisonnement, mais elle
se prouve surtout, et de la façon la
plus convaincante, par l’expérience.
C’est dans les petites classes qu’on
réussit à apprendre quelque chose.
Apprendre n’est autre chose que de
se ressouvenir. La recherche à l’université ne peut pas se séparer de la
formation des enseignants destinés
à l’enseignement du secondaire. Par
le développement de la recherche,
on développera sûrement son complément nécessaire, l’enseignement
supérieur et l’enseignement dans les
paliers du primaire, moyen et secondaire. En tout cas, les enseignements
supérieur et secondaire pourraient
avoir des échanges constants qui
permettraient de donner à l’enseignement secondaire toute sa qualité.
On a pris un retard qui, maintenant,
est tel que c’est le développement
futur de la nation qui est en cause
et cette notion de développement
prioritaire de l’éducation nationale
est donc tout à fait essentielle. L’éducation nationale, c’est l’avenir, la
condition nécessaire au développement ultérieur de notre pays.
2. Les objectifs de l’enseignement
des mathématiques
Le but des mathématiques est d’accumuler du savoir et d’éliminer la
violence. Ainsi, tant en raison de
leur caractère strictement analytique
que de la nature de leurs hypothèses,
les mathématiques n’occupent que
le second rang dans le domaine
de la connaissance rationnelle, le
premier revenant à la dialectique,
science complète et parfaite, la
synthèse et l’analyse. Quiconque
enseigne quoi que ce soit, persuade-t-il ou non ceux qu’il enseigne ?
Chaque étudiant doit recevoir une
instruction indispensable pour le
développement de ses aptitudes, de
son esprit de curiosité et de recherche, qui formeront naturellement sa
personnalité. Aux étudiants chez qui
on soupçonne un peu de curiosité
pour la recherche, on doit donner
des articles ou des tirages à part
d’un livre à lire et à discuter. Les
jeunes étudiants qui, en raison de
leur forme d’esprit, ne réussissent
pas dans l’enseignement supérieur,
sont orientés vers les techniques et
ils sont reclassés dans la technologie. Il faut assurer la promotion de
chacun à la fonction qui convient
le mieux à ses aptitudes. L’aptitude
à la recherche en mathématiques
n’est pas du tout proportionnelle
au niveau de la connaissance. Nous
voyons des étudiants s’initier aux
mathématiques et nous voyons qu’il
y en a qui, visiblement, ne sont
pas faits pour la mathématique.
D’autres, au contraire, y réussissent
très bien. Il faut conseiller à ceux qui
ne réussissent pas de chercher une
autre voie. Continuer dans la voie
actuelle, c’est se résigner à avoir
des élèves avec une formation insuffisante. De nos jours, on étouffe
l’esprit des étudiants sous un amas
de connaissances et de modules inutiles, des modules de découvertes où
on ne découvre rien, etc. Les notions
mathématiques ont été rangées dans
une autre classe que celle des idées
pures. Elles sont scientifiques par
excellence. Elles partent, en effet,
des notions qu’elles développent par
voie déductive, de figures dont elles
recherchent les propriétés. Les notions qu’elles utilisent ne sont donc
pas des idées pures, mais des images
de ces idées mêlées à des représentations sensibles. Selon Descartes,
les mathématiques ont des inventions très subtiles, et qui peuvent
beaucoup servir, tant à contenter les
curieux, qu’à faciliter tous les arts
et diminuer le travail des hommes.
Il définit la notion de la méthode
mathématique ainsi : «Par méthode,
j’entends des règles sûres et faciles,
telles que quiconque les observera
exactement ne prendra jamais le
faux pour vrai et sans consumer
inutilement aucun effort de son esprit, mais en augmentant toujours
par degré sa science, parviendra à
la vraie connaissance de toutes les
choses dont il sera capable.»(4).
Une hypothèse, même si elle explique beaucoup de faits, peut toujours
être remise en question(5). Un exercice d’application de mathématiques
se présente comme une occasion de
réinvestir une notion précédemment
définie, il vise l’application d’une
notion. «On n’attend rien d’autre de
l’exercice mathématique que d’accoutumer son esprit à se repaître
de vérités et ne se contenter point
de fausses raisons». Plus difficile
qu’un simple exercice d’application
directe, un problème est l’occasion
pour un étudiant de mettre en œuvre,
d’une façon adaptée, un certain
nombre de notions qui doivent faire
partie de ses acquis. La résolution de
problèmes doit occuper une place
importante dans les apprentissages
mathématiques.
Ainsi, quand on veut montrer une
chose générale, il faut en donner la
règle particulière d’un cas ; mais si
on veut montrer un cas particulier, il
faudra commencer par la règle générale. Car on trouve toujours obscure
la chose qu’on veut prouver, et claire
celle qu’on emploie à la preuve ;
car, quand on propose une chose à
prouver, d’abord on se remplit de
cette imagination qu’elle est donc
obscure, et, au contraire, que celle
qui la doit prouver est claire, et ainsi
on l’entend aisément. Les lectures,
recherches de faits, observations,
problèmes posés, questions restées
en suspens… peuvent faire l’objet
d’exercices s’accommodant bien
d’un travail mené individuellement.
L’un des objectifs de la formation
mathématique, est d’entraîner les
étudiants à analyser les problèmes
de la vie courante, à les formuler ou
les modéliser mathématiquement,
à résoudre les problèmes mathématiques qui en résultent et à réinterpréter les solutions mathématiques
de manière à apporter des réponses
intelligibles au problème de départ,
de confectionner un outil d’aide à la
décision, sous forme d’un logiciel
avant tout pédagogique, avec une
interactivité ou une interface conviviale et facile à utiliser. Ne serait-il
pas plus raisonnable de concentrer
toutes les ressources disponibles sur
ceux des étudiants qui auront besoin
des mathématiques pour exercer
leur future profession. Les cours
de mathématiques très spécialisés
sont dispensés à un public limité
et choisi, dans des établissements
spéciaux qui se situent en marge, ou
carrément en dehors, de l’enceinte
ou du système universitaire.
3. L’intérêt des mathématiques
La liaison entre la théorie et la
pratique est une nécessité qu’il faut
atteindre. On pourrait pousser beaucoup plus solidement qu’à l’heure
actuelle le développement des mathématiques vers les applications.
Une liaison satisfaisante pourrait se
faire entre recherche fondamentale
et recherche appliquée, une liaison
étroite, non seulement dans les
textes et dans la bureaucratie mais
entre les chercheurs, une liaison
vivante et réelle. Les mathématiques ont toujours été enseignées
dans certaines écoles et à certains
étudiants. La distinction qui est faite
couramment entre «les mathématiques pour les mathématiciens» et
les «mathématiques pour les nonmathématiciens» est mal fondée et
il est dangereux de l’accepter parce
qu’elle conduit au maintien d’un
mauvais enseignement, bien que
dans certains pays développés, il y
a des écoles de mathématiques pour
les mathématiciens où le niveau est
élevé et des écoles pour d’autres formations où on applique les notions
de «mathématiques». Une question
se pose. L’enseignement des mathématiques dures par opposition aux
mathématiques élémentaires à des
masses d’étudiants est-il indispensable au développement économique,
technologique et scientifique de
notre société ? Les spécialistes et les
usagers de demain auront besoin de
bonnes mathématiques. La clé pour
les mettre au point est le temps, celui
de réfléchir aux problèmes, celui
d’explorer des voies qui se révèlent
être des impasses, celui de trouver
une solution et non pas nécessairement la solution optimale.
4. Relations entre le MEN et
MESRS
Le ministère de l’Education, MEN,
continue à sous-payer les enseignants du secondaire détenteurs de
«magistères», il les paye en qualité
de PES, soit du niveau de la «licence». Les détendeurs de la «licence»
seraient suffisants si on leur donnait
la formation et les moyens de subsistance adéquats pour former de valables professeurs d’enseignement secondaire. Il faut attirer les meilleurs
chercheurs vers les lycées en les
payant correctement et pour leurs
titres. Pourquoi au niveau de l’enseignement secondaire, les professeurs
ne seraient-ils pas également des
chercheurs ? Nous ne défendons
pas l’état actuel de l’enseignement
secondaire, des classes d’examen
surchargées, des emplois du temps
saturés et un taux de réussite au
bac de complaisance de l’ordre de
70%. Dans les premières années de
l’université, le taux d’échec des étudiants est de 80 %. Quand l’encadrement est satisfaisant, ainsi que les
moyens matériels, l’enseignement
secondaire est capable de remplir
sa mission. Il faut, dans les réformes, dans les progrès, rechercher
l’équilibre enseignement-recherche
pédagogique. En ce qui concerne
l’enseignement secondaire, la question est peut-être plus délicate. Il
est certain que si la fonction de professeur d’enseignement secondaire
était revalorisée, non seulement du
point de vue matériel, mais aussi du
point de vue social ; si les classes
étaient moins chargées, les emplois
du temps souples, un grand nombre de professeurs d’enseignement
secondaires pourraient être plus en
contact avec la science qui se fait
et même pour un certain nombre,
devenir des chercheurs. En tout cas,
les enseignements supérieur et secondaire pourraient avoir des échanges constants qui permettraient de
donner à l’enseignement secondaire
toute sa qualité. La situation actuelle
fait que la possibilité d’effectuer des
recherches personnelles par des professeurs d’enseignement secondaire
apparaît dans une grande mesure
utopique.
Conclusion
Il est à rappeler que l’univers et
l’astronomie sont régis par des lois
immuables, mathématiques, accessibles à l’esprit humain. Les étudiants ne sont pas égaux devant la
mathématique : certains refusent la
vérité, d’autres refusent la difficulté,
d’autres encore refusent l’étude. Nos
maîtres nous ont appris la rigueur.
Ne jamais se contenter de comprendre à moitié. Y passer le temps qu’il
faut mais comprendre, assimiler. Il
faut avoir, par ailleurs une mémoire
sans défaut. Ce qu’on apprenait, on
ne l’oubliait plus. Il faudrait élaborer
l’histoire des mathématiques et faire
une analyse spécialisée des tendances nouvelles de la mathématique.
En science, il n’est pas question de
procéder par décrets.
A. D.
■ RÉFÉRENCES :
1). Montesquieu (1748). De l’Esprit
des lois. Première partie (livres I à
VIII) 57. Du livre IV : que les lois de
l’éducation doivent être relatives aux
principes du gouvernement.
2). Farid Benramdane. Programmes
scolaires en Algérie : Une confusion,
deux courants, trois postures et... le
reste. El Watan, Contributions : idéesdébats, Samedi 28 Janvier 2012, p.21.
3). Platon. Le Gorgias. Traduction
française de GROU avec Introduction,
Analyse et Notes par Paul Lemaire,
Librairie A. Hatier, Paris, N°367.
4). René Descartes. Discours de la
méthode. Texte présenté et annoté par
Jean Costilhes. 1966, Nouveaux classiques, Hatier.
5). Pascal. Pensées. Texte établi par
Léon Brunschvicg, GF Flammarion,
1976.
IDÉES-DÉBATS
A NOS LECTEURS
Les articles adressés à la
rubrique Idées-débats ne
sauraient dépasser les 6000
signes (3 feuillets saisis). Les
contributions plus longues et
ne pouvant être publiées dans
l’édition papier seront insérées
dans le site électronique d’El
Watan : http://www.elwatan.com
El Watan - Samedi 31 mars 2012 - 21
I D É E S - D É B AT S
Quand Abdellah Djaballah
se place en «commandeur»
Par Larbi. Mehdi
Université d’Oran
e discours de Abdallah Djaballah, président du parti Justice et
développement (PJD), publié sur
le quotidien Al Khabar, le 25.03.2012,
devrait interpeller tout(e) Algérien(ne)
conscient(e) des pratiques politiques
qui tirent davantage le pays vers le bas.
Cette interpellation doit nous unir pour
réagir, ensemble, contre les propos du
discours morbide qui a rebondi encore
une fois dans le lieu public. Par obligation, on doit «dénoncer», haut et fort,
le contenu de ce discours insignifiant,
creux, et «dangereux» pour la sécurité
de nos vies et celles de nos enfants.
Ce monsieur a démontré clairement par
des «paroles» qui ne sont pas les «siennes», qu’il est sur un champ politique
«miné» et qu’il n’a, malheureusement,
aucune compétence pour déminer ce
chantier, afin que les Algériens(nes)
puissent vivre une vraie expérience
pour promouvoir leur citoyenneté socio-économique, culturelle et politique.
Il se place en «commandeur» pour inciter les Algériens(nes) : «à couper toute
main (mauvaise) qui ose s’approcher
des urnes pour modifier le résultat.»
Toutefois, bien que la justice en Algérie
L
ne soit pas toujours autonome et que sa
mission reste encore loin pour soumettre toutes les personnes sans exception,
au-dessous des lois de la République,
cela ne devrait pas, en principe, pousser
des personnes, quelles que soient leur
place et leur autorité, à se mettre à la
place de cette structure pour être le seul
juge. Cet appel est dangereux et les problèmes des Algériens(nes) s’aggravent
davantage si cette personne continue à
utiliser ce langage.
Le discours politique se construit grâce
au travail qui devrait se faire par l’homme politique dans toutes les sphères de
la vie. Il doit avoir les moyens matériels
de son propre discours. Ces moyens
sont le travail et l’effort qui se font
auprès des populations et dans les institutions, censées éduquer, former et produire non pas de la marchandise seulement, mais plus encore, l’homme libre,
cultivé, émancipé et ouvert à tout débat
contradictoire. Voilà ce qui peut honorer et valoriser le (la) musulman(e).
Régler les problèmes matériels que
l’Algérien(ne) rencontre dans sa vie de
tous les jours, lui permettra effectivement, d’aller vers «Dieu», non pas par
désespérance et fatigue, comme il le
fait tout les jours, mais par fierté d’être
musulman.
Voilà monsieur un petit aperçu sur la
vraie «fonction» de l’homme politique,
que nous n’avons pas développée depuis l’indépendance et nous continuons
à souffrir à cause de son absence.
Le discours de la politique se construit
dans le temps. Il est en rapport avec les
idées des hommes qui ne sont que des
situations temporelles et séculières. La
politique comme «métier» est en réalité
un travail pénible.
Il exige un engagement pour régler
les situations comme l’éducation, le
travail, le logement, la santé, la sécurité
des biens matériels, physiques, moraux
et enfin, veiller à ce que les libertés
individuelles et collectives soient respectées.
L’homme politique est un homme public. Il vit plus pour le peuple que pour
sa famille. Il n’arrête pas d’évaluer ses
initiatives et ses actions afin de les ajuster et les orienter, non pas par rapport à
ses goûts et à ses propres perceptions,
mais par rapport aux besoins et aux
demandes exprimées par les différentes
couches sociales de la société.
Les erreurs sont humaines et l’homme
politique doit consulter des experts,
doit lire les recherches et fréquenter les
bibliothèques pour se mettre à jour.
Les experts en politique ont produit une
définition simple et claire. Ils ont inscrit
dans leur manuel que la politique est un
métier qui : «fonctionne avec des idées
et des actions (mouvantes). Elles sont
appelées à changer afin de suivre les
transformations provoquées par des
actions politiques préliminaires, établies et dirigées en effet, par l’homme
politique lui-même.»
Le travail de l’homme politique est donc
de «veiller» à ce que la société évolue
pour mesurer la validité de son projet et
l’efficacité des actions entamées pour
améliorer les situations données. C’est
le nom de cet «homme politique» qui
se gravera dans les esprits et deviendra
un monument historique. C’est ce nom
qui s’inscrira dans la mémoire des générations et celle de toute l’Algérie.
En revanche, le dogme religieux et son
discours ne changent pas. Le discours
de la religion n’est pas celui de la politique parce que le premier n’appartient
pas à l’homme et il n’est pas non plus
son produit.
Le discours religieux n’a pas changé
depuis et ne changera pas dans le futur.
C’est un ordre divin, établi et conçu par
sa propre bénédiction.
Le champ du politique relève du «profane», alors que celui de la religion
relève du «sacré». Il y a tout un monde
entre celui du «sacré», le monde propre,
celui de la religion, que tout homme,
sans exception, peut sentir, à condition
qu’il accède par sa propre expérience
privée, à l’éthique «morale».
Paradoxalement, la politique s’inscrit
dans un «champ compétitif humain».
Son outil est le calcul rationnel qui tente
de résoudre des problèmes de la vie
sociale. Les politologues ont dit que le
métier de la politique est : l’art de gérer
les différences.
Il faut savoir que l’Algérie ne peut pas
tenir devant d’autres conflits «intestinaux», comme celui du «terrorisme».
Il ne faut pas oublier que l’Algérie est
fragile.
Le phénomène de la harga, l’immolation des jeunes et les derniers suicides
de petits anges enfants de la Kabylie,
vous obligent, vous les hommes qui
prétendez être en mesure de trouver des
solutions miraculeuses à nos problèmes
et vous poussent aussi pour que vous
vous fermiez dans une pièce de vos
villas spacieuses, afin de revoir vos
calculs. Mettez-vous devant un miroir
et lisez ce conseil, vous allez pouvoir
réussir, peut-être, à faire sortir le (djen)
mécréant qui vous habite et vous trouverez la voie de la raison, «Inchallah».
■ RÉFÉRENCES :
Les propos rapportés par le journaliste
Boubekeur Makhloufi. Bordj Bou Arréridj. El Khabar, du 25.03.2012. quotidien sous le N° 6665.
Le politique et la pensée politique en Algérie !
Par Yazid Haddar
C’est la lutte (la guerre de Libération
nationale) pour la renaissance d’un Etat
algérien sous la forme d’une République
démocratique et sociale et non la restauration
d’une monarchie ou d’une théocratie
révolue.»
Congrès de la Soummam
n simple observateur constatera que certains débats dans les médias publics, en particulier dans
les médias d’Etat, sont vides de discours politique.
Les animateurs de cette campagne sont divisés entre
ceux qui soutiennent le projet de l’actuel Président et
ceux qui critiquent le gouvernement, mais qui soutiennent toujours le Président ! Un double discours !
Que sera la finalité de ce charivari sans auditeurs ?
L’absence du dialogue creuse l’abîme qui sépare le
peuple de la classe politique et aussi entre une élite
productrice et une élite abrutissante. Quelques partis
de l’opposition brillent par leur absence, à force de
laisser le terrain aux idées pauvres, le pays se prive
d’un débat de société porteur d’un réel changement.
Les citoyens qui aspirent aux valeurs républicaines et
démocratiques se sentent orphelins, sans leadership.
Cependant, les valeurs républicaines ne sont pas
encore ancrées dans notre société, elles sont fragiles,
voire en état «de gestation embryonnaire», dans
l’espace public et privé. L’appauvrissement de ces
valeurs est de la responsabilité de l’Etat en premier
lieu, car la politique poursuivie par l’actuel, et les
précédents gouvernements, autrement dit les orientations politiques depuis l’indépendance, n’encourage
guère l’enracinement de ces valeurs ni dans l’espace
public, ni dans l’espace privé. Il ne peut pas exister
de classe politique dans un pays où il n’existe pas de
champ politique ouvert durablement, écrit l’éditorialiste du Quotidien d’Oran(1), et non le temps des
campagnes pour les postes de députés, poursuit-il.
Les citoyens, cibles présumées de ces campagnes,
ne se rendent même pas compte de leur existence.
Et ce n’est pas la «mobilisation» factice et rémunérée de jeunes, ce que nous verrons prochainement,
selon toute probabilité, qui va changer y quelque
chose, conclut l’éditorialiste du Quotidien d’ Oran.
U
En second lieu, cette absence est de la responsabilité
de chacun : des partis politiques, y compris l’opposition, à la société civile et tout citoyen. Les débats
entamés par le parti du FFS, qui ont pris fin le 2 mars
2012, sont un bel exemple pour consulter la base afin
de faire une opinion qui s’enracine et s’imprègne des
idées de la base. Espérons que les débats entamés
ont été réellement décisifs dans la décision finale.
Néanmoins, l’expérience de ce parti pourra-t-elle
relancer le débat politique ? Tirera-t-il vers le haut les
autres partis ?
La pauvreté du discours politique reflète également
l’impécuniosité de certains partis politiques de
proposer des débats qui susciteront l’intérêt des
citoyens. J’ai lu la chronique d’Amine Zaoui dans le
quotidien Echourouk, où il s’est interrogé sur les lectures des hommes politiques en Algérie, intéressant
comme interrogation ; cependant, les auteurs cités
dans la chronique ne sont pas forcément les penseurs
de la politique, disons qu’ils sont d’autant plus dans
la pensée identitaire et nationale que dans la pensée
politique.
Les références de la philosophie politique moderne
se trouvent dans la philosophie occidentale et ce n’est
pas dans l’histoire nationale, celle-ci pourrait être un
moteur et un socle commun qui mobiliseraient les
citoyens à espérer à un nouveau projet de société
en tirant les leçons des expériences antérieures et
également ancreraient les acquis démocratiques dans
l’identité nationale. Néanmoins, l’histoire nationale
ne pourrait en aucun cas faire évoluer les institutions,
mais elle peut les consolider par l’appartenance à
une histoire commune. Sortir de la pensée affective
et appauvrie par des idéologies réductrices me semble fondamental pour l’évolution de notre société.
Nous trouvons des prémices d’un projet de société
dans la déclaration du 1er Novembre(2) et de la plateforme de la Soummam où l’accès à la citoyenneté
est fondé sur les droits et les devoirs, et ce n’est pas
sur les bases ethniques. Je désignerai par ethnie les
groupes d’hommes qui se vivent comme les héritiers
d’une communauté historique et culturelle (souvent
formulée en termes d’ascendance commune : les
constantes nationales, c’est-à-dire les langues et
la religion) et partagent la volonté de la maintenir.
Selon Dominque Schnapper(3), l’ethnie se définit
par deux dimensions : la communauté historique
et la spécificité culturelle. Cependant, la Nation se
distingue des groupes ethniques qui, eux, ne sont
pas organisés politiquement. La Nation l’a définie
«comme toute unité politique, la nation se définit par
sa souveraineté qui s’exerce, à l’intérieur, pour intégrer les populations qu’elle inclut et, à l’extérieur,
pour s’affirmer en tant que sujet historique dans un
ordre mondial fondé sur l’existence et les relations
entre nation-unités politiques. Mais sa spécificité est
qu’elle intègre les populations en une communauté
de citoyens, dont l’existence légitimise l’action intérieure et extérieure de l’Etat.»(4)
L’attribution de la nationalité est ancrée dans l’intégration à la Nation et pas à l’ethnie. Le cas de Frantz
Fanon est parlant, la presse francophone réclame
son algérianité, mais quelques titres arabophones ne
cessent de le présenter comme un étranger. Frantz
Fanon, rappelons-le, a représenté l’Algérie au
Congrès panafricain d’Accra en 1958, à la deuxième
Conférence des peuples africains en janvier 1960,
puis auprès de l’ONU à New York. L’élite francophone formée à la notion « de la Nation » au sens
moderne se distingue de certaines élites arabophones
qui n’arrivent pas à intégrer dans son évolution le
concept «la Nation»(5). Finalement, la déclaration
du 1er Novembre et la plate-forme de la Soummam(6)
étaient émancipatrices et plus proches d’un projet de
société ancré dans les valeurs républicaines desquelles nous sommes loin aujourd’hui.
Pour en revenir à la chronique de A. Z., on peut
s’interroger sur la formation de notre élite et en
particulier la place accordée à la philosophie dans
la préparation des nouveaux cadres et/ou élites de la
nation et aussi dans le débat politique national. Dans
un rapport de l’Unesco, en 2009, sur l’enseignement
de la philosophie dans la région arabe, qui conclut
que la philosophie ne trouve pas sa vraie place dans
l’enseignement secondaire, ni universitaire. A ce
propos, l’Algérie n’est pas en marge de ces pays,
car on constate un vrai recul de l’enseignement de
la philosophie dans le secondaire, qui est en réalité
un prolongement de l’enseignement religieux, mais
aussi à l’université, que parfois absente dans la
quasi-totalité des matières scientifiques et sciences
humaines. Selon Mahmoud Yakoubi : «Le problème
de l’enseignement de la philosophie en Algérie n’est
pas d’ordre méthodologique, car il est lié à une fai-
blesse du niveau de connaissances des enseignants
et des étudiants orientés vers cette filière.» Ceci dit,
le constat est généralement biaisé par un décalage
perceptible au niveau linguistique et au niveau des
concepts qui impliquent les choix de projet de la
société espéré.
Pour finir, dans sa «lettre à Gogol» Bielinski a écrit
(1847) : «…Vous n’avez pas dit que le salut de
Russie résidait non le mysticisme, l’ascétisme, ou le
piétisme, mais dans les réussites de la civilisation,
de l’éducation, de l’humanitarisme. Ce qu’il faut à
la Russie, ce ne sont pas des sermons (elle en a assez
entendu), ce ne sont pas les prières (elle n’en a que
trop dit), mais que s’éveille dans le petit peuple le
sentiment de la dignité humaine, enfoui et appliqués
aussi rigoureusement que possible des droits et des
lois conformes non aux enseignements de l’Église
mais au bon sens et à la justice». Si nous essayons de
méditer ce texte et de l’adapter au cas algérien, il sera
toujours d’actualité !
Y. H.
■ NOTES DE RENVOI :
1 - Quotidien d’Oran du 15/02/2012.
2 - Dans la déclaration voire le but : L’Indépendance
nationale par : 1) La restauration de l’Etat algérien
souverain, démocratique et social dans le cadre des
principes islamiques ; 2) Le respect de toutes les
libertés fondamentales sans distinction de races et de
confessions.
3 - Cf. la communauté des citoyens, Editions Gallimard, 1994, p 29.
4 - Idem p 28.
5 - On peut étendre cet exemple à d’autres concepts.
A mon avis, la différence devient de plus en plus
visible entre arabophones et francophones, à tous les
niveaux. L’exemple entre Canal Algérie francophone
et les autres chaînes qui s’expriment en langue arabe
est fort marquant.
6 - Je précise à l’occasion qu’on trouve dans cette
plate forme un paragraphe qui pourrait être une vraie
émancipation dans les valeurs républicaines. «C’est
la lutte (la guerre de Libération nationale) pour la
renaissance d’un Etat algérien sous la forme d’une
république démocratique et sociale et non la restauration d’une monarchie ou d’une théocratie révolue»
El Watan - Samedi31 mars 2012 - 24
JEUX - DÉTENTE
HORIZONTALEMENT : 1.Acte de désignation d'un candidat par son parti. Etendue d'eau 2.Parole stupide. Inutile 3.
Connais. Moyen de transport 4.Sans intérêt. Points opposés.
Restaurant pour officiers 5.Traditions. Points opposés. Agent
de liaison. Lasser 6.Caesium. Fit des plis. Rappel flatteur
7.Renard polaire. Retrancher 8.Assaisonnerai. Mesure itinéraire. Note 9.Transpirai. Enfermées 10.Item. Itinérant. Rivière
de France 11.Camp médiéval. Embrouilla. Du poids à jeter
12.Usina. Edenté. Rapport de cercle 13.Souiller. Pénurie de
vivres 14.Plaçait pour surveiller. Lutte armée 15.Terme pour
terme. Pourvus d'anneaux. Obtenus.
Quinze sur 15
1
2
3
4
5
6
7
8
9
N° 3162
N°3161
Par M. IRATNI
1
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
I
2
II
3
III
4
IV
5
V
6
VI
VII
7
VERTICALEMENT : 1.Rébellions 2.Naïf et un peu sot.
Bonds. Pomme 3.Pars. Sécha. Point faible d’Achille 4.Cinéaste
russe. Fleur 5.Nazis. Vieilles manies. Fin de verbe. Loi du silence 6.Coupelles de labo. Chants liturgiques. Tranche de lustre
7.Point vrai. (…) et la lampe merveilleuse 8.Lettres de trio.
Shoot. Ancienne république. Libère les ouailles 9.Rivière
d'Afrique. Distancée. Crack 10.Mauvais plaisant. Tissu végétal
épais 11.Première moitié. Partie qui dépasse 12.Ecrivain français. Succès 13.Possibilité d'agir. Manche de pongiste. Epoque
14.Bout de boyau. Aller sans but. Cours primaire 15.Arrêter.
Alcaloïdes.
Mots Croisés
10 11 12 13 14 15
VIII
8
IX
9
X
10
HORIZONTALEMENT
11
I-D’une concision brutale. II- Champignon - Pas dehors.
III- Amphores - Greffe. IV- Princesse disparue -Breuvages
divins.V- Envie. VI-Lettre grecque - Risque.VII- Court
cours - Enleva - Bloc éclaté.VIII- Vague. IX-Démonstratif
- Demi roue - Présent. X- Crées.
12
13
14
15
SOL. QUINZE SUR 15 PRÉCÉDENTS : HORIZONTALEMENT : 1.
INFRUCTUEUX. MER 2.MORATOIRE. ETAPE 3.PRIMER. ITERATIF
4.LICORNE. INES. SA 5.AA. NIERIONS 6.DENT. ANE. LIER 7.AS. US.
AM. MIEVRE 8.DR. LUBRIFIER 9.LUE. BUTEE. TAS 10.PERIOSTE.
NI 11.TROU. SAUCE 12.RIEN. CARNIVORES 13.ARC. SITOT. PUE 14.
TAIE. RETIF. TETE 15.STERNE. ERIN. SUS.
VERTICALEMENT : 1.IMPLACABLE. RATS 2.NORIA. TIRAT 3.FRIC.
DEPRECIE 4.RAMONEUR. EON. ER 5.UTERINS. BRU 6.CORNET.
LUI. CIRE 7.TI. ER. AUTOMATE 8.URI. IAMBES. ROTE 9.EETION.
RETENTIR 10.ENNEMI. FI 11.XERES. IFS. SVP 12.TAS. LEI. RAOUT
13.MAT. CIVET. UREES 14.EPIS. ERRANCE. TU 15.REFAIRE.
SIESTES.
VERTICALEMENT
1- Personne qui fait des louanges. 2- Cardiaque. 3-Partie
d’un mur - Forme de pouvoir - Lettre en trois lettres. 4Elle n’aimait pas les iconoclastes - Ville d’Algérie.5- Pénurie de vivres. 6- Symbole chimique - Démonstratif Irritant au goût. 7-Impétueux sicilien - Fils d’Apollon.
8- Rechignes. 9- Issues - Le long du cours. 10- Avant la
matière - Jeu de cartes.
SOLUTION N° 3160
HORIZONTALEMENT
Biffe Tout
N
P
E
L
R
R
E
B
R
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O
B
M
E
E
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M
N° 3162
E
C
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C
Tout Codé
S
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A
N
N° 3162
Définition
du mot encadré
R
V
L
T
N
L
V
O
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E
I
R
U
R
O
C
L
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C
C
A
N
M
R
C
R
O
I
S
A
D
E
U
A
H
N
RÈGLE DU JEU
Biffer tous les mots de la
liste que vous retrouverez
dans la grille, en utilisant
tous les sens possibles. Les
lettres qui n'auront pas été
cochées serviront à former
le mot défini ci dessous.
O
T
N
A
R
F
F
U
O
S
U
P
T
E
R
DÉFINITION
incapacités
traitement
Se déplacer dans un
terrain difficile.
doigt
nouaison
Solution Biffe Tout
précédent :
COUTURÉ
En vous aidant de la définition du mot encadré, complétez la grille, puis reportez les lettres correspondant aux bons numéros dans les cases ci-dessous et
vous découvrirez le nom d’un personnage célèbre.
Fromage blanc des Alpes.
1
2
3
1
4
5
7
6
9
8
ABRI - AFFIRMER - ALAMBIC - BARBICHE BUTIN - COUP - CROISADE - DEPARER DESERTION - ELEVEUR - EMBOURBER FANTOCHE - FOUILLE - GENANT - GREER IMPUTER - LIGAMENT - LUETTE - MANIABLE
- MENTION - MOUCHE - NATIONAL NOUVELLE - OMBRELLE - ORBITE PREMICES - SOUFFRANT - TACITURNE - TIRET
- VENTILER - VIEILLIR - VOTE
7
4
10
I- APPROCHEES. II- QUECHUA. III- UNS- MITIGE. IV- AISE - TENOR. V- PRESTE - ETE. VI-STASES. VII- AS - IR. VIII-NORMALIENS. IX-ENNEMI ROI. X-ARASEE.
VERTICALEMENT
1- AQUAPLANES. 2- PUNIR - SON. 3- PESSES RNA. 4- RC - ESTIMER. 5- OHM - TARAMA. 6- CUITES - LIS . 7- HATE - EPI. 8- INES - ERE. 9- ERGOTINO. 10 - ERES - SIC.
Fléchés Express
rivière
allemande
vaut 576 m
environ
N° 3162
obstacle
sans cause
connue
image
pieuse
durs comme
du cuir
vante les
mérites de
édits
ONG
mis en
branle
ruminant
du Nord
amoureux
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7
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13
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17
15
10
4
6
9
H
8
13
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4
P
7
2
4
7
8
3
4
4
3
3
2
8
avant
patres
7
4
note
réfutent
3
4
3
5
9
9
4
4
3
4
4
6
10
12
grugé
injustice
grave
ingéniosité
8
11
symbole
vieil Indien
conjonction
16
18
4
fin de
journée
abroger
plaça un
œil
conductrice
patiente
porte les
titres
lu en arabe
9
5
3
19
4
9
2
20
2
3
20
19
5
11
18
5
6
8
20
divinité
démonstratif
personnes
en nombre
10
SOL. TOUT CODÉ PRÉCÉDENT :
rivière
d’Alsace
agent de
liaison
réfléchi
prince
troyen
GRIVOI - YVES MONTAND
SOLUTION FLÉCHÉS EXPRESS PRÉCÉDENTS :
HORIZONTALEMENT : ANNULAIRE / CORIACES / LOUE / LENS / RASEE / EO / API /
OSSEUSE / TROUSSENT / ANTI / RAI / ET / UELE / RNA / TA / SOLE / RANG / NU / EDITE.
VERTICALEMENT : INCORPORATION / NOUAISON / LU / HURES / SUTURE / LI / ETESIEN
/ SAALE / US / LARD / ICE / ISERE / AI / ARENE / ENA / TNT / ESSOR / TIRAGE.
protozoaires
d’eau
douce
Jeux proposés par
gym C Magazine
El Watan - Samedi 31 mars 2012 - 25
L’ÉPOQUE
CONTREBANDE AUX FRONTIÈRES
ON VOUS LE DIT
Un scandale financier lié à la subtilisation
de plus de 10 millions de dinars
(certaines sources parlent de 17
millions de dinars) a été découvert
cette semaine à la suite d’une
réclamation d’une cliente. Cette
dernière, vivant à l’étranger, qui était
venue s’enquérir sur le montant réel de
s o n compte, a vite compris que quelque chose ne
tournait pas rond quand le guichetier lui annonça 5
millions de dinars. S’apercevant de la supercherie, elle
contacta le directeur qui déclencha une enquête. Alors
que la police s’est saisie elle aussi de l’affaire, on
s’apercevra qu’un cadre de cette banque aurait pris la
clef des champs, alors que d’ autres sources soutiennent
que le compte débité avec un code secret ne lui
appartient pas, mais que le crédit est allé directement
vers le compte d’un autre client. Celui-ci est resté
d’ailleurs éberlué quand il s’est vu gratifier de plusieurs
millions de dinars. L’affaire s’est ébruitée et a pris de
l’ampleur et les responsabilités restent à situer.
L’Actel de Bab El Oued
a perdu ses clefs
Nombreux sont les habitants du boulevard Saïd Touati à
Bab El Oued qui se plaignent des prestations de l’Actel
de leur quartier. La raison est toute simple : pas de
téléphone ni d’Internet depuis plusieurs mois, car les
services chargés de la réparation ont tout bonnement
perdu la clé donnant accès à ces grandes armoires où
sont consignés les fils téléphoniques. Les différentes
réclamations des riverains n’ont servi à rien jusqu’à
présent. Ces mêmes riverains ont même proposé de
prendre en charge le travail d’un serrurier pour ouvrir ces
armoires, rien n’y fait. Du côté de l’Actel de Bab El Oued,
on a pour réponse : «On cherche les clefs» !
Le souhait de trop du DRAG
de Béjaïa
A quoi jouait le directeur de la réglementation et des
affaires générales (DRAG) de Béjaïa, Rezigui Tayeb, mardi
27 mars, sur les ondes de la station locale, Radio
Soummam. Dans sa longue énumération des 41 listes en
lice pour les prochaines législatives, il s’est permis
d’ouvrir une parenthèse un peu trop «verte» au goût de
beaucoup d’auditeurs, en citant la tête de liste de
l’alliance que forment les trois partis islamistes,
Ennahda, le MSP et El Islah. Une coalition «connue sous
l’appellation d’Alliance de l’Algérie verte», rappelle le
DRAG, qui aurait dû nous épargner son souhait de trop.
«Nous souhaitons qu’elle (l’Algérie, ndlr) sera verte le 10
mai, un jour printanier». Gaucherie ou parti pris, la
question est posée.
Swatch : une voiture
écologique en projet
Swatch, le numéro un mondial de l’horlogerie, envisage
de fabriquer une voiture utilisant l’hydrogène et
l’oxygène, a déclaré son PDG, Nick Hayek, dans une
interview publiée par le journal suisse NZZ am Sonntag.
«Nous avons déjà un prototype avec une pile à
carburant», précise M. Hayek . «L’hydrogène liquide et
l’oxygène sont utilisés comme carburant produisant une
excellent combustion», explique-t-il, ajoutant que le
conseil d’administration de Belenos - la filiale de Swatch
spécialisée dans l’automobile - a déjà essayé le
prototype. «Ce que nous ignorons, c’est s’il serait
rentable de construire ce véhicule», souligne M. Hayek,
qui est le fils du fondateur de Swatch. Le véhicule doté
d’une pile de carburant n’est pas la première tentative
de Swatch de fabriquer une voiture écologique. En 1997,
Swatch s’était associé à Daimler-Benz pour fabriquer la
Smart, mais l’horloger a, par la suite, vendu ses parts
dans la co-entreprise à Daimler-Benz.
HORAIRES DES PRIERES
ALGER ET
Fedjr………… 04:58
Dohr………… 12:52
El Watan -
SES ENVIRONS
Asser………..16:26
Maghreb……19:15
Icha………....20:34
Le Quotidien Indépendant
Édité par la SPA “El Watan Presse”
au capital social de 61 008 000 DA. Directeur de la
publication : Omar Belhouchet
Direction - Rédaction - Administration Maison de la Presse :
Tahar Djaout - 1, rue Bachir Attar 16 016 Alger - Place du 1er
Mai Tél : 021 68 21 83 - 021 68 21 84 - 021 68 21 85 Fax : 021 68 21 87 - 021 68 21 88
Entre 500 et 1000 tonnes
d’huile passent au Maroc
16:00 Ghost Whisperer
16:50 Tous ensemble
17:45 50 mn Inside
19:00 Journal
19:35 Du côté de chez
vous
19:50 The Voice
La plus belle voix
16:10 US Marshals,
16:55 Sidaction
17:00 On n’demande
qu’à en rire
19:00 Journal
19:35 Les stars
chantent la tête dans
les étoiles
The Voice est un show
musical unique ! Seules
les plus belles voix sont
recherchées à travers
toute la France...
22:55 Les Experts :
Miami - L’insigne
du crime
Une soirée exceptionnelle
animée par Stéphane Bern
avec, à ses côtés, Julien
Courbet, Virginie
Guilhaume, Michel...
22:05 Talk-show
On n’est pas couché
01:40 Planète musique
16:15 Des chiffres et des
lettres
16:55 Questions pour un
champion
17:59 19/20
19:00 Tout le sport
19:35 (La) nouvelle
Maudv-L’été
16:35 Accès privé
17:45 Un trésor dans
votre maison
18:45 Le 19 45
19:05 Scènes de
ménages
19:50 The Glades
D’alcool et de sang
Rien ne change jamais
dans ce village réputé
pour sa douceur de
vivre, ses venelles
escarpées, ses petits
coins...
23:51 Juliette Gréco
Un homme est retrouvé
mort sous le bateau qui
organise chaque année «la
croisière
d’Hemingway»...
20:40 The Glades
Prise d’otages
● Les industriels estiment le volume d’huile de table algérienne
de contrebande introduite via les frontières entre 500 et 1000 t par mois.
a contrebande des produits
alimentaires subventionnés
par l’Etat fait encore parler
d’elle. Le préjudice financier
occasionné par ce phénomène
menace sérieusement l’économie
nationale, mais aussi celles des
pays voisins du Maghreb. Au
Maroc, les raffineurs d’huile de
table, touchés de plein fouet par
les produits algériens introduits
frauduleusement, crient à la catastrophe.
Intervenant sur les colonnes du
quotidien économique marocain
L’Economiste, Samir Oudghiri
Drissi, président de l’Association des raffineurs du Maroc
et directeur général de Lesieur
Cristal, affirme que les quantités
d’huile algérienne, qui passent
à travers les mailles des frontières, atteignent jusqu’à 1000
tonnes par mois. Selon le même
responsable, ce volume représente «5% de la consommation
nationale au Maroc et 60% de
la région est du pays». Et de
préciser qu’aujourd’hui, 80% des
huiles vendues dans cette région sont de marque algérienne.
Bien entendu, l’écart des prix
L
PHOTO : B. SOUHIL
Scandale financier à la BADR
Banque de Tiaret
en est la principale cause. «A
Oujda, par exemple, explique le
journal, la bouteille d’huile de
table algérienne de 5 litres coûte
55 dirhams, alors que la marocaine est vendue entre 78 et 83
dirhams, selon la marque.» Il faut
préciser que ce fléau, bien ancré
dans les pratiques des réseaux
des trafiquants depuis bien longtemps, a ciblé l’huile alimentaire
algérienne depuis mars 2011,
date à laquelle le gouvernement a
décidé de plafonner son prix à la
consommation et les marges plafond à la production, à l’importation et à la distribution, au stade
de gros et de détail. Globalement,
la subvention des produits de
première nécessité coûte annuellement à l’Etat 300 milliards de
dinars.
L. M.
6e ÉDITION DU CONCOURS MÉDIA STAR
La période de dépôt des travaux
prolongée jusqu’au 26 avril 2012
16:50 Sur les volcans…
17:25 Campagnes de
rêves
17:50 Arte reportage
18:45 Arte Journal
19:01Sercq, îlot sauvage
de la Manche
19:45 Titanic,
l’ultime scénario
15:10 Top 14
17:20 Le bar de
l’Europe
17:30 Thalassa
19:30 Le journal de
France 2
20:00 Rallye
20:05 La fête de la
chanson française
A la veille du centenaire
du naufrage, et alors que
l’épave du Titanic,
rongée par la mer...
20:35 John Law, la
banque royale...
Bienvenue à l’Olympia !
Sur la mythique scène
parisienne, 20 musiciens
accompagnent les plus
grands artistes...
21:35 Les nouveaux paradis
14:55 Championnat de
France - Stade français/
Stade toulousain
17:05 Jour de rugby
17:50 Le JT
18:05 Talk-show
Salut les Terriens !
19:25 Groland.con
19:55 La proie
16:05 Preuve à l’appui
16:55 Preuve à l’appui
Le retour de l’enfant
17:50 Les Inconnus de
AàZ
19:35 Il était une fois...
19:45 Une femme
d’honneur
Mortelle cavale
Un braqueur de banque
tente de retrouver un
tueur en série,
un ancien codétenu qui
lui fait porter le chapeau
de ses crimes...
21:35 Match of
Ze Day
22:00 Jour de foot
23:00 Détour mortel 3
00:30 All Flowers in
Time
00:40 Au fond des bois
02:20 Même la pluie
Alors que la brigade
quadrille la région afin
de mettre la main sur
trois prisonniers en
cavale, une autre affaire
éclate...
21:25 Une femme
d’honneur Piège en eau
23:00 90’ Enquêtes
Enquête sur les
nouveaux rois de
l’arnaque
00:40 Les nouvelles
filles d’à côté - L’hidalgo
● Des distinctions prestigieuses attendent les heureux lauréats.
la demande de nombreux journalistes
n’ayant pu déposer leurs travaux dans les
délais impartis pour participer à la 6e édition de
Média Star et après approbation du jury, Nedjma annonce le prolongement de la période de
réception des travaux journalistiques pour son
concours, et ce, afin de permettre au plus grand
nombre de journalistes de postuler. Fixée initialement au jeudi 29 mars 2012, la date limite
de remise des travaux est décalée au jeudi 26
avril 2012 à 17h. Ainsi, les travaux éligibles au
concours sont ceux ayant été publiés ou diffusés
entre le 8 mai 2011 et le 26 avril 2012.
Destiné aux journalistes professionnels de la
presse écrite, électronique, radiophonique, télévisuelle et des agences de presse, Media Star
2012 récompensera les meilleurs reportages,
enquêtes, articles de fond (analyse, commentaire, éditorial et chronique), photos et dessins
de presse, productions radiophoniques et télévisuelles traitant des questions relatives aux
technologies de l’information et de la communication (TIC), de la problématique liée à leurs
usages sociaux ainsi qu’à leur développement
en Algérie.
Un jury indépendant, composé d’universitaires
et de professionnels des médias et du secteur
des TIC, sélectionnera les meilleurs travaux
A
Site web : http://www.elwatan.com E-mail :
[email protected] PAO/Photogravure : El Watan
Publicité - Abonnement : El Watan 1, rue Bachir Attar Place du 1er Mai - Alger.
Tél : 021 67 23 54 - 021 67 17 62 - Fax : 021 67 19 88.
R.C : N° 02B18857 Alger.
Compte CPA N° 00.400 103 400 099001178 Compte devises : CPA N° 00.400 103 457 050349084
dans les cinq (5) catégories : presse écrite,
presse électronique, dessin de presse et photo,
production radiophonique et production télévisuelle.
Les lauréats seront récompensés par des distinctions de valeur dans chacune des catégories
citées plus haut, lors d’une cérémonie qui sera
organisée dans le courant du mois de mai prochain.
Le règlement du concours ainsi que le formulaire de candidature sont disponibles pour téléchargement sur le site web de Nedjma (www.
nedjma.dz). Le formulaire doit être dûment
rempli et déposé ou envoyé par voie postale,
avec le dossier de candidature complet au niveau du siège central et des directions régionales de Nedjma aux adresses suivantes:
•Alger, au 66, route de Ouled Fayet, Chéraga ;
•Oran, avenue 28 Janvier 1958, Yaghmouracen
pour l’Ouest ;
•Constantine, Zone industrielle Palma pour la
région Est ;
• ou bien à l’Espace Nedjma le plus proche à
travers le territoire national.
Pour toute information complémentaire sur Média Star 2012, prière contacter le département
des relations publiques ou consulter le site web
de Nedjma/rubrique Espace Presse.
ACOM : Agence de communication : 102 Logts, tour de Sidi
Yahia, Hydra. Tél : 021 56 32 77 - Tél/Fax : 021 56 10 75
Impression : ALDP - Imprimerie Centre ; SIMPRECImprimerie Est ; ENIMPOR - Imprimerie Ouest.
Diffusion : Centre : Aldp Tél/Fax : 021 30 89 09 - Est :
Société de distribution El Khabar.
Tél : 031 66 43 67 - Fax : 031 66 49 35 - Ouest : SPA El Watan
Diffusion, 38, Bd Benzerdjeb (Oran)
Tél : 041 41 23 62 - Fax : 041 40 91 66
Les manuscrits, photographies ou tout
autre document et illustration adressés
ou remis à la rédaction ne seront pas
rendus et ne feront l’objet
d’aucune réclamation.
Reproduction interdite de tous articles
sauf accord de la rédaction.
El Watan - Samedi 31 mars 2012 - 26
SPORTS
SOFIANE MECHERI. Président du RC Kouba
Depuis quelque temps, une «mini guerre» par médias
interposés s’est installée entre les membres du CSA/RCK
et le président de la SSPA/RCK, Sofiane Mecheri, que les
premiers accusent ouvertement de tous les maux qui
rongent le club banlieusard. Ces derniers n’ont pas
hésité, semble-t-il, à franchir le pas et intenté une action
en justice, apprend-on de bonne source. Nous avons
joint le premier responsable du RCK pour éclairer notre
lanterne et celle de tous les Koubéens.
Entretien réalisé par
Mohamed Azeb
Les membres du CSA/RCK soutiennent que vous êtes derrière tous
les déboires du RCK cette saison…
Normal, ce sont eux qui le disent.
C’est le fruit de leur frustration, pour
ne pas en dire plus, de n’avoir pas dirigé le club comme ils le souhaitaient.
Moi, j’aurais souhaité qu’ils nous laissent travailler en paix pour sauver le
club et après on discutera sur tout dans
un cadre organisé. Hélas, ces gens
préfèrent la polémique, le RCK passe
en second devant leurs intérêts.
Il semblerait que ces derniers
auraient intenté contre vous une
action en justice…
C’est ce que j’ai entendu dire et lu
dans un journal sportif. Ils sont libres
de le faire, sauf qu’ils doivent aussi
assumer leurs responsabilités devant
une telle action si je venais à être
convoqué par une instance judiciaire.
S’ils veulent aller jusque-là, on ira et
advienne que pourra. De ce côté, je
suis tranquille. Tout est consigné dans
la comptabilité du club. C’est tout ce
que j’ai à dire maintenant.
Mais là, on vous accuse de détournement d’une subvention de
l’ordre de 1,6 milliard. C’est fort
comme accusation…
Détournement, c’est un gros mot.
Ils auront à répondre de ça devant le
juge. Moi je dis : gare aux écarts de
langage si on n’a pas de preuves, ça
peut faire l’effet boomerang. Je tiens à
préciser que je n’ai pas envie de polémiquer. Le club aujourd’hui a besoin
de sérénité pour remonter la pente.
Pouvez-vous nous en dire un peu
plus sur cette subvention ?
Sans problème, c’est une subvention que la DJS nous a octroyée en
mars 2010. Elle représente les bilans
de l’exercice 2008-2009 de mes prédécesseurs, Rebrab et Touchi. Lorsque
nous l’avons réceptionnée, je me suis
réuni avec l’ensemble des membres
du CSA pour arrêter et définir le bon
usage de cette subvention. Et c’est
ce qui avait été fait en suivant l’ordre
des priorités, sauf que dans sa gestion,
nous avons buté sur des difficultés
au vu des créances que le club avait
contractées antérieurement. Il y avait
beaucoup de joueurs anciens et nouveaux qui détenaient des chèques
et qui n’attendaient que ce moment
pour récupérer leur dû. Face à cette
situation, les membres du CSA avaient
décidé de mettre cet argent en sécurité,
si l’on peut dire ainsi. Pour ce faire,
ils ont choisi, sur idée d’un membre
du conseil, de le mettre dans mon
propre compte. J’ai des documents qui
l’attestent. Avec cet argent, nous avons
réglé pas mal de créances qui nous
pourrissaient la vie. Je vous fais une
confidence.
Laquelle ?
Bien avant l’arrivée de cet argent,
moi-même j’avais déboursé de ma
poche la somme de 1,4 milliard pour
les besoins de l’équipe. Maintenant de
grâce, dites-moi comment et avec quel
argent l’équipe avait entamé la saison
et survécu pendant huit long mois, de
la fin juillet jusqu’à l’arrivée de cette
subvention au mois de mars 2010.
Les membres du CSA font de
votre propre bilan leur cheval de
bataille. Qu’avez-vous à dire à ce
sujet ?
Je me suis déjà exprimé à ce sujet.
Faute de me répéter, je dirais tout
simplement que mon bilan ne souffre
d’aucune contestation et d’aucune
anomalie. Tout est fait sur la base de
documents bancaires. La traçabilité
de ma gestion financière est limpide.
Je n’ai rien à craindre. Je fais partie
d’un conseil d’administration et c’est
à lui que je dois présenter mes bilans
une fois l’exercice terminé. Si ces gens
ignorent les règlements, moi je ne peux
rien faire pour eux. Maintenant en ce
qui les concerne, je leur demande de
s’expliquer publiquement de ce qu’ils
ont fait des 6 millions de dinars qu’ils
avaient trouvés dans les caisses du
CSA lors de leur élection et principalement à quelle fin avait été utilisé cet
argent et vous verrez qu’ils sont mal
placés pour me demander des comptes.
Selon le règlement, ils sont passibles
de sanctions devant la DJS, si celle-ci
venait à leur demander des comptes.
A ce sujet, j’ai des documents en ma
possession qui démontrent qu’ils ont
failli sur pas mal de points.
Il paraît qu’eux aussi détiennent
des documents compromettants à
votre sujet…
C’est bien, la justice est faite pour
ça. Je vous l’ai dit, je suis zen. J’ai l’esprit tranquille. Mon seul souci est de
sauver le club de la relégation et après
je pourrai débattre de tout.
On dit aussi que le courant ne
passe pas entre vous et la commissaire aux comptes ?
La dernière fois que je l’ai vue, je
lui ai remis ses honoraires. Elle était
contente et m’a remercié au passage.
Avec elle, j’entretiens une relation professionnelle. Tous les documents sont
en sa possession, il ne reste que le bilan
qui est en cours, car il doit faire l’objet
d’une discussion au sein du conseil
d’administration, prochainement.
Le club est dans une phase difficile, il risque de rétrograder et cette
situation inquiète les fans koubéens.
Qu’avez-vous à leur dire ?
Tout ce que je peux dire aux supporters, c’est que tout le monde est
conscient que l’équipe traverse une
phase difficile. Tout le monde est
motivé pour tirer le club de cette mauvaise passe. Pour preuve, il faut voir
PHOTO : SAMI K.
«Les membres du CSA doivent répondre
de leurs accusations devant la justice»
ce que font les joueurs à l’extérieur,
il faut voir avec quelle hargne ils se
battent. L’équipe refuse de mourir et
avec cet état d’esprit on se maintiendra
Inchallah. C’est la réussite qui nous a
fuis à Kouba, sinon on n’en serait pas
arrivé à cette position de reléguable.
Je termine en précisant que je n’ai pas
envie de polémiquer avec les gens du
CSA et que mon seul souhait est de
voir tout le monde tirer dans la bonne
direction.
Aujourd’hui, le club a plus besoin
de sérénité que de chamailles. M. A.
RCK- MOB : match maintenu
pour aujourd’hui
La rencontre RCK-MOB comptant pour la 25e journée de Ligue 2 aura bel
et bien lieu aujourd’hui, au même endroit (stade Benhaddad) et le même
horaire (15h), comme elle avait été programmée initialement par la LNFP,
apprend-on du président du RCK, Sofiane Mecheri que nous avons joint
par téléphone.
Ce dernier nous dira : «La Ligue de football professionnel qui avait dans
un premier temps déprogrammé notre rencontre face au MOB pour
dimanche (24 heures après) pour le motif sécuritaire, a fait marche
arrière après avoir écouté nos doléances et reçu un écrit de notre part. La
LFP et les autorités locales et sécuritaires, pour des raisons de sécurité,
voulaient reporter notre rencontre à demain en prétextant que la capitale
en ce jour (samedi) ne peut abriter trois matches qualifiés à haut risque.
Un argument qui a fait monter nos supporters au créneau et qui, à nos
yeux, ne tient pas la route, d’autant que la capitale a déjà abrité plus
de quatre matches par jour et que les services de sécurité ont toujours
fait professionnellement face à ce genre de situation. Mais après nous
avoir bien écoutés et bien analysé la situation, ils sont revenus à la
programmation initiale.»
M. Azeb
PATRICK MAC QUAID, PRÉSIDENT DE L’UCI
PHOTO : D. R.
«Pour la mondialisation du cyclisme»
e président de l’Union internationale de cyclisme (UCI), Patrick Mac Quaid, qui était
l’hôte de l’Algérie le 29 et 30 mars, sur invitation
de la Fédération algérienne de cyclisme, a donné,
L
jeudi, une conférence de presse à la résidence
Djenane El Mithak (Alger) devant de nombreux
journalistes. Dès son arrivé à Alger, le président
de l’UCI a eu des entretiens avec Hachemi Djiar,
ministre de la Jeunesse et des Sports, portant sur
plusieurs aspects, politiques et sportifs, qualifiés
de fructueux. «Nous avons passé en revue la
situation du cyclisme en Algérie, et les nouvelles stratégies à adopter. La construction d’un
vélodrome à Alger avec l’assistance de l’UCI
et des diverses formations dans la discipline»,
dira le président de l’UCI. La conférence de
presse a été marquée surtout par le retour de
la Fédération algérienne au sein de l’Union du
cyclisme après une longue absence. «Après dix
années d’absence et le manque d’activités, je ne
peux que me réjouir de l’effort de la fédération
qui a fait d’énormes progrès en l’espace de
deux années. Depuis l’arrivée de Fezouin, nous
avons constaté un grand changement au sein de
la FAC et nous sommes prêts à l’aider», a ajouté
le président de l’UCI. Pour ce qui est du dernier
tour d’Algérie, il dira : «Je suis très content de ce
tour, les responsables présents étaient satisfaits
de l’organisation, des étapes, de la sécurité et
même de l’ambiance. C’est un bon point pour
l’Algérie pour le futur.» L’orateur reconnaît que
l’Afrique a fait d’énormes progrès : «Il y va de
soi que les prochains tours seront plus longs,
nous soutenons cette émergence et c’est bon
signe. Prenons le cas de l’Erythrée et de l’Ethiopie qui font d’énormes progrès. Je pense que les
cyclistes africains auront bientôt leur place dans
le Mondial. L’Algérie doit revenir à son meilleur
niveau sur le plan maghrébin.» Les objectifs
majeurs de Mac Quaid sont d’abord le dopage et
la mondialisation du cyclisme. Pour le premier
point, il affirmera : «Il y a une bonne avance
dans les contrôles antidopage, et tout le monde
doit adhérer. Nous mettrons la pression qu’il faut
sur toutes les équipes pour que la discipline reste
propre.» Quant à la mondialisation de la discipli-
ne, il poursuivra : «Beaucoup de pays vont faire
surface, comme les pays de l’Est, de l’Amérique
du Sud et les pays africains qui ont fait beaucoup
de progrès et ne demandent que des aides.» La
journée d’hier a été consacrée à la visite de la
ville d’Alger, au Musé du chahid, avant que le
président Mac Quaid ne prenne son vol pour se
rendre chez nos voisins marocains, où se déroule
le tour du Maroc.
Y. Temani
DÉCÈS
Les familles Djeha, Benchentour et Ouahib ont la
douleur de faire part du décès, survenu hier à l’âge
de 80 ans, de leur très chère et mère et grand-mère
DJEHA TAOUS née BENCHENTOUR
L’enterrement a eu lieu le même jour dans
l’après-midi au cimetière El Alia.
«A Dieu nous appartenons et à Lui nous
retournons.»
El Watan - Samedi 31 mars 2012 - 27
SPORTS
ASO CHLEF
WAT 0 – CSC 1 (AP)
Achiou appelé
en renfort
Ziti propulse les
siens en demi-finale
ocine Achiou, qui n’a plus
joué depuis début février dernier, a été rappelé par l’entraîneur Noureddine Saâdi en prévision du match de coupe d’Algérie
contre le CRB, cet après-midi au
stade du 20 Août, à Belouizdad.
Le coach chélifien veut, de toute
évidence, parer à toute éventualité,
car il n’est pas sûr d’avoir sous la
main tout l’effectif, d’autant plus
que des nouvelles, peu rassurantes,
circulent sur l’état de santé de Mohamed Messaoud. On parle aussi du
défenseur Senouci dont la participation demeure également incertaine.
Toutefois, ces deux éléments, qui se
trouvent avec leur équipe à Alger,
sont soumis à des soins intensifs
pour tenter de les remettre en forme.
En revanche, le patron de la défense, Samir Zaoui, s’est entraîné
normalement avec le groupe, ces
dernières quarante-huit heures, et
sera présent aujourd’hui face au CRB.
Par ailleurs, les dirigeants de l’ASO
ont profité de ce court séjour dans
la capitale pour motiver de nouveau
leur troupe qui n’a visiblement pas
encore digéré l’amère défaite devant
l’USMH, à Chlef.
A.Yechkour
H
La direction
interpelle la LFP
es dirigeants du MOB ne semblent pas prêts à oublier ni même
à pardonner ce que leur équipe a
vécu lors de son dernier déplacement
à Béchar, face à la JS Saoura. En
effet, mauvais traitement des supporters, agressions envers les dirigeants
et les joueurs sont autant de pratiques
que les responsables du MOB déplorent, comme l’affirme le président
Bouchebah : «Notre équipe a vécu
l’enfer lors de son déplacement à
Béchar pour affronter la JSS dans
un simple match de championnat.
Les dirigeants comme les joueurs ont
été victimes d’agressions physiques
avec cantonnement des dirigeants
de cette équipe. C’est inadmissible. En plus de cela, les dirigeants
nous ont traités de racistes, à notre
grande surprise, et ce, en dépit de
l’accueil chaleureux que nous avions
réservé à la JSS lors de la rencontre
aller. Devant une telle situation, nous
avons rédigé un rapport détaillé de
ce qui s’est passé à Béchar, photos
et vidéos à l’appui, que nous allons
adresser aux instances concernées
pour prendre les mesures nécessaires. D’ailleurs, nous tenons même
à interpeller la LFP car nous avons
été victimes aussi d’une mauvaise
programmation en disputant trois
matches en une semaine, ponctués
par un déplacement de 1200 km à
Béchar, ce qui a influé négativement
sur le rendement du groupe.»
Sur un autre volet, les supporters
qui ont comparu devant le procureur
de la République jeudi dernier ont
été tous relâchés. Enfin, la bonne
nouvelle est la qualification des
«petits Crabes» à savoir les U13 en
finale de la Coupe d’Algérie après
avoir battu la formation de l’ASW
Jijel sur le score de 4-2 suite à un
doublé de Bouabbas et deux buts de
Moulaoui et Abdiche. Les Béjaouis
affronteront en finale le vainqueur de
la rencontre WAT-MSPB.
L. Hama
L
Doublé de
Djabou
Stade du 8 Mai 1945 (Sétif)
Arbitres : Sahraoui, Naceri et Ayad
Buts : Djabou (12’et 60’) Delhoum (85’) ESS Mokhtari (77’) CRBAO
ESS : Benhamou, Hachoud, Bengorine,
Meguenni, Belkaïd, Ferahi, Benmoussa (Djahnit
78’), Ghazali (Tiyouli 63’), Djabou, Gourmi
(Sofiane 66’), Delhoum
Entr. : Geiger
CRBAO : Benkhara, Benaïreche (Khelifa 74’),
Labed, Aichouni, Ouneniche, Laoubi, Kadiri,
Mokhtari, Hadjaoui (Haddad 88’), Dnifel, Khier
Entr. : Chériet
L’Entente, un des spécialistes de la compétition,
n’attend pas la fin du round d’observation pour
ouvrir la marque par Djabou (12’) qui, d’un tir
rageur des 30 mètres, trompe Benkhara qui a sauvé
son équipe du naufrage.
Privant leurs adversaires de ballon, les Noir et
Blanc, qui avaient tenté de plier le match en première mi-temps, butent sur un bon gardien du
CRBAO, bien placé à chaque fois. Appuyant sur
l’accélérateur, les Sétifiens doublent la mise par le
biais de Djabou (60’) qui bat de la même manière
le keeper de Aïn Oussera.
Les visiteurs profitent d’une faute d’inattention
des défenseurs ententistes pour réduire la marque
par Mokhtari, d’une jolie reprise de la tête, matérialisant en but un corner bien botté par Labed.
Ce but secoue les Sétifiens, qui corsent l’addition
par Delhoum, lequel assure les siens d’une belle
victoire. L’ESS est qualifiée en demi-finale. K. B.
PHOTO : D. R.
MO BÉJAÏA
ESS 3 - CRBAO 1
◗ AUJOURD’HUI
20 Août 1955 : CRB - ASO (15h)
5 Juillet : USMH - USMA (20h30)
NB : les demi-finales se joueront vendredi
20 avril.
Le CSC élimine le WAT et poursuit son aventure
Stade Akid Lotfi (Tlemcen)
Arbitres : Bichari, Salaoundji
et Bourouba
But : Ziti (105’) CSC
Averts. : Zemit, Dahmane, Daïf,
Bezzaz, Ziti (CSC)
Expul. : Ziti (110’) CSC
WAT : Djemili, Tiza, Mebarki
(Kada Benhacine 113’), Messaoudi, Boudjakdji, Belgheri
(Touil 112’), Sidhoum, Ambane, Bourahli (Zouaoui 65’),
Samer, Andréa
Entr. : Amrani
CSC : Daïf, Ziti, Mekkaoui, Yahia, Lemaïci (Oukrama 102’),
N’gomo, Zemit, Hedjadj (Issoufa 63’), Bahloul, Bezzaz,
Dahmane (Bouguerra 69’)
Entr. : Belhout
Dans un match hautement coloré par les galeries des deux
équipes, ce quart de finale de
la Coupe d’Algérie entre le WA
Tlemcen et le CS Constantine a
tenu toutes ses promesses aussi
bien sur le terrain que dans les
gradins. Les présents et les
téléspectateurs ont été gratifiés
d’un beau spectacle. L’engagement physique, à la limite de
la correction, était également
présent dans ce match. Il a fallu
attendre les prolongations pour
assister au but de la délivrance
signé Ziti. Les hommes à Belhout ont toutefois été un cran
plus haut. Ils ont pris le dessus
dans les duels, ce qui a empêché
la bande à Amrani de faire son
jeu et surtout l’attaquant fétiche
Andréa de créer le danger. Les
Sanafir avaient bien quadrillé
le terrain et affiché leurs intentions dès l’entame de la partie.
Ils ont déclenché les hostilités
dès le début, d’abord par Dahmane qui hérite d’une balle de
Bahloul sur le flanc droit, qu’il
dévie en corner par Boudjekdji.
Le Widad réplique par Belgheri
d’un tir tendu, que Daïf capte
sans difficulté. Peu avant la
pause, les locaux ratent l’ouverture par Andréa qui, d’une reprise de la tête rageuse, verra le
cuir heurter le poteau de Daïf.
Les Constantinois, de leur côté,
ont réclamé un penalty, mais
l’arbitre Bichari en a décidé
autrement.
Au retour des vestiaires, le jeu
devient plus serré et avec peu
d’occasions. L’arbitre Bichari
renvoie les deux équipes dos-àdos. Le match est prolongé de
30 minutes pour départager les
deux antagonistes. Dame Coupe
a choisi le plus entreprenant, le
CS Constantine, qui trouve la
faille sur un coup franc bien tiré
par Ziti, lequel envoie le cuir en
pleine lucarne, à la grande joie
des supporters ayant fait le déplacement en grand nombre.
Le CSC vient ainsi de réaliser
un grand coup face à l’un des
spécialistes de la Coupe d’Algérie, de surcroît devant son public
qui misait sur une troisième
couronne cette saison. Belhout,
qui a gagné la Coupe deux fois
de suite : avec la JSK puis avec
l’Olympique Béja (Tunisie), est
en train de réussir la passe de
trois.
A. Habchi
TOURNOI DE
L’UNAF (U-19)
L’Algérie battue
par le Maroc (1-2)
L
a sélection algérienne des moins de 19 ans
de football (U-19) s’est inclinée devant à son
homologue marocaine par 1-2 (mi-temps 1-2) en
match comptant pour la deuxième et dernière journée du tournoi de l’Union nord-africaine de football (UNAF), disputé hier au stade de Dar El Beïda
(Alger). Les buts de la rencontre ont été inscrits par
Ferhat (28’) pour l’Algérie et Saïdi (33’), Es Sayidi
(37’) pour le Maroc. Le tournoi de l’UNAF, qui a
réuni quatre sélections, à savoir l’Algérie (pays organisateur), la Tunisie, la Mauritanie et le Maroc,
a été remporté par la Tunisie devant la Mauritanie,
le Maroc et l’Algérie. Ce tournoi s’inscrit dans le
cadre de la contribution de l’Union nord-africaine
à la préparation des sélections de la région pour les
éliminatoires et la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations 2013 de la catégorie.
ANNABA- 3e ÉDITION COPA COCA-COLA ALGÉRIE
Oran, Dream Team Algeria
L’édition 2012 de la Copa Coca-Cola Algérie a été
remportée jeudi par l’équipe d’Oran à Annaba
face à celle d’El Harrouch (Skikda). Elles ont été
départagées par les tirs au but. La troisième
place est revenue à l’équipe de Bordj Bou Arréridj
devant laquelle s’est incliné le club de Rouiba
(Alger). C’est au stade Bouzered Hocine de
Annaba que la compagnie multinationale des
boissons gazeuses a choisi de consacrer son
trophée à la meilleure équipe de jeunes dont
l’âge varie entre 13 et 15 ans. Pour cette 3e édition,
142 équipes participantes issues de 35 wilayas
réparties sur tout le territoire national ont pris
part à ce tournoi lancé en Algérie depuis le 20
février dernier. Auparavant, lors des sélections
régionales qui ont eu lieu respectivement à Oran,
Tlemcen, Chlef, Batna, Guelma, Sétif, Boumerdès,
Laghouat et Alger, les équipes participantes ont
pu s’illustrer de fort belle manière et révéler de
superbes individualités. Et c’est l’objectif de ce
tournoi que parraine Coca- Cola Algérie. Pour ce
faire, une commission sélectionnera les meilleurs
joueurs durant tout le tournoi local pour former la
Dream Team Algeria, qui est appelée à participer
à un tournoi international. Troisième du genre,
la Copa Coca- Cola édition 2012 a pu regrouper
1704 jeunes Algériens, dont 360 jeunes issus
du recrutement via le web. Avec des équipes à
9, approuvées par la FIFA, ils ont disputé plus
de 300 matchs, dont 42 en finale, dirigés par
90 arbitres. Sur la touche, 22 médecins ont été
déployés pour veiller sur la santé des poulains.
Cela confirme, selon
les organisateurs
de Coca-Cola, que
cette dernière
accorde beaucoup
d’importance au
football au vu de sa
popularité en Algérie
et en témoigne son
sponsoring de la Fédération
ration
algérienne de football.
l
En outre, le lancement de la 3e édition confirme
l’intention de la marque de rendre la Copa CocaCola un rendez-vous annuel incontournable qui
suscite les vocations et pousse à l’émulation
entre jeunes qui adorent le football.
M.- F. G.
El Watan
11°
ALGER 23°
ORAN 10°
15°
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LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Samedi 31 mars 2012
COMMENTAIRE
La vie à crédit
Par Mohammed Larbi
n crédit doit être remboursé. Il faut
vérifier ses capacités avant de s’engager»,
énonce une publicité, révélant davantage
l’agacement des organismes de crédit
devant les mauvais clients. Elle renseigne aussi sur
les facilités que l’économie moderne peut procurer.
Des économies ont été bâties sur ce principe, mais
il faut savoir jusqu’à quelle limite. Si les financiers
viennent à en parler et rappeler cette évidence
qu’est le principe de précaution, c’est que,
manifestement, il y a problème. Voilà un des effets
de la crise qui a montré jusqu’à quel point Etats et
organismes financiers étaient disposés à aller afin
de continuer à fonctionner pour les premiers, à
exister pour les autres.
Mais fallait-il que le seuil de rentabilité, ou de
solvabilité, soit franchi, voire largement dépassé,
pour que le monde vienne à s’en inquiéter ?
Assurément non, puisque rien que dans le cas de
l’Espagne, contrainte désormais à une cure
d’austérité, Felipe Gonzáles tirait la sonnette
d’alarme il y a de cela près de vingt ans. L’ancien
Premier ministre espagnol avait pris sur lui
d’interpeller ses compatriotes en déclarant alors
que son pays vivait au-dessus de ses moyens. La
période, ne manque-t-on pas de relever, est longue
et même suffisamment pour que puissent être
menées d’autres politiques et que soient apportés
les correctifs appropriés. Visiblement, la politique
a été plus forte et beaucoup y ont cédé. Son appel
n’a pas été entendu par les équipes
gouvernementales qui se sont succédé, lesquelles,
constate-t-on, se sont gardées de toucher à un
niveau de confort acquis à crédit, ou plus
simplement avec l’argent des autres. Tous ces
autres qui exigent des gages, qui contraignent à
racler les fonds de caisse et finalement se séparer
de leurs biens les plus précieux, ce qu’on appelle
généralement les bijoux de famille que l’on peut
tout juste hypothéquer mais pas vendre. Et à
l’échelle d’un Etat, cela renvoie à des pans entiers
de l’économie et même des secteurs dits de
souveraineté. Des bijoux que seules les grosses
sociétés multinationales sont en mesure de
racheter si leur propriétaire n’avait plus les moyens
de le faire. Faut-il alors dénoncer le monde de la
finance comme certains le font, ou alors attribuer
la faute aux seuls gouvernants ? Le prix de
l’endettement peut s’avérer particulièrement lourd
et des pays européens s’en rendent compte
désormais.
Il est toutefois admis que le principe de précaution
ne doit pas seul guider les politiques économiques.
Il faut bien faire preuve d’audace, même calculée.
Des pays ont pris des risques sans avoir ni mines
ni banques à hypothéquer. Ils n’avaient pas non
plus des moyens inépuisables, du moins
appréciables par leur consistance. Leur perspicacité
et leur bon sens ont assuré leur prospérité. Ils ont
su faire des choix judicieux, donc à leur portée,
échappant à tout dogmatisme, et valoriser
le travail.
U
FESTIVAL NATIONAL DU FILM AMAZIGH
DE TIZI OUZOU
Le documentaire
la Langue de Zahra primé
D
La réalisatrice
Fatima Sissani
PHOTO : EL WATAN
ans ce documentaire de 93 mn, Fatima eux. Une langue pour se construire un ailleurs
Sissani aborde le vécu modeste des qui ne soit pas que l’exil», écrit la réalisatrice
immigrés algériens de la première dans le synopsis du film. «Je suis très contente
génération en zoomant sur sa mère, à travers d’avoir participé à ce festival. C’est la première
des images saisissantes filmées en France et en fois que mon film documentaire est projeté
Kabylie, relatant son histoire et son attachement en Algérie. Et c’est important pour moi, car
indéfectible à sa langue et au pays natal. «Les l’Algérie c’est le pays où je suis née et auquel je
Kabyles existent d’abord par la parole. Chaque suis toujours attachée. J’étais très touchée par
geste, chaque instant de leur quotidien peut l’accueil chaleureux du public. La cérémonie
donner lieu à une langue
de remise des prix fut très
de vers, de métaphores, de
émouvante d’autant plus
Le
fi
lm
de
la
réalisatrice
proverbes. Ne dit-on pas
que l’Olivier d’or dans
Fatima Sissani, la Langue de
que dans ces contreforts
la catégorie documentaire
montagneux dont ils
m’a été remis par Aït
Zahra, a remporté l’Olivier
sont les hôtes, la joute
Menguellet en présence
d’or dans la catégorie
oratoire était un exercice
de Kamel Hamadi, deux
documentaire lors du
courant ? Une réalité
monuments de la chanson
e
12
Festival
national
du
qu’on se représente mal
kabyle qui ont bercé notre
fi
lm
amazigh
qui
a
pris
fi
n
lorsqu’on plonge dans la
enfance par leurs chants et
mercredi
soir
à
Tizi
Ouzou.
société de l’immigration
aidé beaucoup d’immigrés
où ces hommes et femmes,
à supporter leur exil»,
souvent analphabètes,
nous dit Fatima Sissani.
sont relégués exclusivement au rang d’ouvriers Cette édition du festival du film amazigh de Tizi
et de femmes au foyer. On imagine alors mal les Ouzou a accueilli trois autres documentaires. Il
orateurs qu’ils deviennent lorsqu’ils retournent s’agit de Ccnu-id tamurt n leqbayel de Ramdane
dans leur langue. Cette réalité, je la pressentais. Iftini et Samy Allam qui a obtenu le Prix
J’en ai réalisé toute l’acuité, mesuré la dimension spécial du jury ; Cheikh Sidi Bemol de Youssef
en filmant ma mère, son quotidien et son histoire. Bassaid et Yacine Remi et Heureusement que
J’ai vu, fascinée, une femme arrimée à sa langue le temps passe de Ferhat Mouhali. Pour rappel,
de façon indéfectible. Une femme dévoilant une la Langue de Zahra avait décroché, ex aequo
oralité transmise de génération en génération. avec Murmures des cimes du cinéaste marocain
Une langue charriant éloquence et poésie pour Ameur Chergui, le Grand prix du 5e festival
dire l’enfance bucolique, l’exil, la pauvreté. international Issni N’Ourgh du film amazigh
Cette langue, c’est l’ultime bagage que des qui s’est déroulé en octobre 2011 à Agadir
Ahcène Tahraoui
milliers d’émigrants kabyles ont emporté avec (sud du Maroc).
POINT ZÉRO
Mort cherche place dans un cimetière
Par Chawki Amari
i l’on compte la colonisation, la guerre
d’indépendance, les maladies, les 5000 morts par
accident de voiture annuels et les massacres des
années 1990, des millions d’Algériens sont morts enterrés
en Algérie. Un cimetière géant dont les coupables, français
ou islamistes, n’ont jamais été jugés, tous deux acquittés
par une amnistie amnistiante faite au nom de l’histoire.
Trop de morts enterrés sous nos pieds, ce qui explique,
entre autres, pourquoi il est si difficile de se procurer une
place dans un cimetière, car même mort, il faut encore
connaître quelqu’un. Sans vouloir revenir sur cette affaire
qui n’a été que trop médiatisée, un mort de plus aurait-il
changé quelque chose ? Pas vraiment, mais pour
Mohamed Merah, le tueur d’enfants dont l’Algérie a refusé
le corps troué, il ne s’agit pas d’une question de place,
mais d’encombrement. Pourtant, l’argument de l’Algérie,
qui enregistre plusieurs émeutes par jour, «la préservation
S
de l’ordre public» paraît un peu léger. En réalité, ce
cadavre est simplement encombrant et même si les pires
sanguinaires du GIA ont eu droit à un enterrement en
Algérie, il s’agit de ne pas donner de prétexte à une
manifestation contre la France, même dans un village isolé
et misérable de Médéa. Pourquoi ? Parce que. L’Algérie,
qui passe si vite d’une page à l’autre de l’histoire, oubliera
très vite ce nouvel assassin sorti de ses entrailles, qui a
assombri encore l’image des Algériens, abreuvés ici et
ailleurs de discours djihadistes que seule la France a l’air
de considérer comme porteurs de danger. Mohamed
Merah a donc été enterré en France comme un Français,
avec son scooter, ses vrais-faux secrets et sa qualité
hypothétique d’agent des renseignements français. Ce qui
fait un mort en moins à enterrer en Algérie, et de fait, une
place pour quelqu’un d’autre. Car la seule chose qui ne
risque pas d’être touchée par la pénurie, c’est bien la mort.
JIJEL
UN ÉTUDIANT BLESSÉ DANS
L’EXPLOSION D’UNE BOMBE ARTISANALE
■ M. Fateh, âgé de
21 ans, a été blessé,
jeudi dernier à 17h, par
l’explosion d’une bombe
artisanale survenue au
lieudit El Magtaâ situé
au douar de Beni S’bih,
dans la commune de
Ghebala, à l’extrême
sud-est de la wilaya de
Jijel. Le jeune homme,
étudiant à l’université
de Tassoust, près de
Jijel, a marché sur un
engin explosif laissé par
les groupes terroristes
alors qu’il regagnait son
domicile. Transporté à
l’hôpital Bachir Mentouri
d’El Milia, il a été admis
au bloc opératoire où il
a subi une intervention
chirurgicale des
membres inférieurs.
L’on apprend de source
médicale que ses jours
ne sont pas en danger.
Zouikri A.