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El Watan LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Samedi 31 mars 2012 Georges Morin et Smaïn lundi à Constantine LIRE EN PAGE 6 ÉDITION DU CENTRE N° 6522 - Vingt-deuxième année - Prix : Algérie : 15 DA. France : 1 €. USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com ILS ONT VOULU PERTURBER LE COLLOQUE MARIANNE-EL KHABAR À MARSEILLE & lettres NE PATRIMOI MUSICAL LE MONDE DU BÉDOUI WAHRANI Le gala du gallal Lire le supplément en pages 11, 12, 13, 14, 15 et 16 CONSEIL CONSTITUTIONNEL APRÈS LES TUERIES DE TOULOUSE ET MONTAUBAN ARRESTATIONS DANS LES MILIEUX ISLAMISTES A ● La police a interpellé 19 islamistes, hier très tôt le matin, dans plusieurs villes, dont Toulouse et Nantes ● A Grenoble, a débuté le procès du Franco-Algérien Adlène Hicheur, chercheur physicien au CERN, à Genève. LIRE LES ARTICLES DE WALID MEBAREK ET YACINE FARAH EN PAGE 8 Le choix de Belaïz suscite des interrogations ■ Le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, a nommé, jeudi, son ministre de la Justice, Tayeb Belaïz, à la tête du Conseil constitutionnel. L’annonce officielle a été faite le même jour par le biais d’un communiqué laconique de la présidence de la République. (Suite page 3) M. A. O. PUBLICITÉ Arts ◗ LIRE LES ARTICLES DE NOTRE ENVOYÉE SPÉCIALE À MARSEILLE GHANIA LASSAL EN PAGES 4 ET 5 PHOTO : AFP PHOTO BRENDAN TROADET (EJCM) Le ridicule des nostalgiques de «l’Algérie française» El Watan - Samedi 31 mars 2012 - 2 L’ACTUALITÉ DES CANDIDATS INTERROGÉS PAR LA POLICE ET LA GENDARMERIE Le FFS dénonce des convocations pour interrogatoires ● Les interrogateurs s’intéressent à des questions comme le niveau d’instruction des candidats, leur choix pour le parti et s’ils se sont déjà rendus à l’étranger. ans un communiqué rendu public jeudi, le Front des forces socialistes a dénoncé «les convocations, pour interrogatoires dans les locaux des services de sécurité, des candidats portés sur les listes aux prochaines élections législatives». Le communiqué signé par le premier secrétaire du parti signale que ces enquêtes, «présentées comme administratives, s’apparentent dans la réalité à des enquêtes de police politique et peuvent être considérées comme des entreprises de pression, voire d’intimidation». Le FFS s’interroge : «Mener une enquête administrative sur réquisition des services de la wilaya qui, par ailleurs, disposent de tous les documents exigés par la loi, nécessite-t-il la convocation des candidats pour interrogatoire ?» Et de souligner : «Il est à craindre que ces procédés n’entraînent une détérioration du climat, déjà lourd, dans lequel se prépare le prochain scrutin». PHOTO : B. SOUHIL D Ali Laskri, premier secrétaire du FFS Selon le parti, des convocations ont été envoyées aux candidats par les services de la gendarmerie et la police dans différentes wilayas, notamment à Alger, Ouargla et Il- lizi. Les interrogateurs s’intéressent à des questions comme le niveau d’instruction des candidats, leur choix pour le parti et s’ils se sont déjà rendus à l’étranger. «C’est une pratique qui n’a pas lieu d’être. Les candidats à une candidature pour des élections ou pour tout autre droit constitutionnel des citoyens ne peuvent faire l’objet d’une telle pratique», souligne un juriste qui a requis l’anonymat. Contacté par nos soins, le juriste précise que seule la justice est habilitée à refuser ou geler le droit d’un citoyen, notamment pour se présenter à des élections. «Il s’agit là d’une pratique du système politique qui a toujours existé, consistant à faire des enquêtes sur des personnes nommées à des postes de magistrat ou haut fonctionnaire, mais qui n’a pas lieu d’être.» Le même juriste indique que ce type de convocations n’a jamais eu lieu auparavant dans le cas des candidats à une élection «c’est une pratique illégale et anticonstitutionnelle». Nous avons vainement tenté, hier, de contacter le responsable de la Commission de surveillance des élections. N. B. REJET DES RECOURS DES INDÉPENDANTS À CHLEF «Les droits du citoyen muselés», selon un avocat e tribunal administratif de Chlef a rejeté en bloc, mercredi et jeudi derniers, les recours en annulation formulés par des candidats indépendants à la députation contre des actes des commissions électorales des wilayas de Chlef et de Aïn Defla. Selon maître Mohamed Bennegouch, avocat de la liste El Taouassoul de Chlef, «la juridiction a déclaré l’irrecevabilité des recours introduits par les candidats indépendants au motif que les procès-verbaux des commissions électorales de wilaya présidés par des magistrats, objet des recours, ne constituent pas juridiquement des décisions administratives susceptibles de recours au sens de l’article 154 du nouveau code électoral de 12 janvier 2012 (JORA n°1)». Or, d’après lui, l’article 154 du nouveau code électoral stipule bien que «les travaux et décisions L de la commission ont un caractère administratif et sont susceptibles de recours devant la juridiction administrative compétente». Ces mêmes observations, ajoute-t-il, sont confortées par l’article 04 du décret exécutif n°12-25 du 25 janvier 2012 relatif au formulaire de souscription de signatures individuel pour les listes de candidats indépendants à l’élection des membres de l’APN qui précise sans ambiguïté que «les formulaires de souscription de signatures individuels doivent être présentés au président de la commission électorale de la circonscription électorale qui procède au contrôle des signatures et s’assure de leur validité. Il en établit un procèsverbal qui le notifie au représentant habilité de la liste». Dans ce cadre-là, «le procès-verbal de la commission électorale constitue juridiquement un acte administratif découlant des travaux de ladite commission électorale au regard des termes de l’article 154 du code électoral et susceptible d’un recours devant le tribunal administratif compétent», précise maître Mohamed Bennegouch. Malheureusement, déplore-t-il, «une jurisprudence de certaines juridictions administratives perdure où certains documents de l’administration en dehors des arrêtés ou décisions ne sont pas susceptibles de recours devant elles et sont déclarés irrecevables». «Et le tribunal administratif de Chlef ne pouvant déroger à cette règle, les droits du citoyen demeurent muselés aujourd’hui pour les recours devant les juridictions administratives contre tous les documents de l’administration», conclut l’avocat de la liste indépendante El Taouassoul. A. Yechkour ALORS QUE LA CNSEL POURSUIT LE GEL DE SES ACTIVITÉS Le ministère de l’Intérieur propose «un bulletin pour chaque liste électorale» e directeur des libertés et des affaires juridiques au ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, Mohamed Talbi, a préconisé comme solution au problème relatif au bulletin, objet de conflit avec la Commission nationale de surveillance des élections (CNSEL), l’utilisation «d’un bulletin pour chaque liste», jugeant «irréaliste» la demande de la commission d’un bulletin unique englobant tous les partis en lice. La CNSEL avait décidé, jeudi, de poursuivre la suspension de ses activités jusqu’à dimanche, en signe de protestation contre «la persistance par le ministère à refuser ses propositions», a indiqué le président de la Commission, Mohamed Seddiki. Dans un entretien publié hier dans le quotidien El Khabar, M. Talbi a souligné que l’utilisation du bulletin unique à ce scrutin, proposée par la CNSEL «pourrait mener à l’annulation de toutes les listes en cas L de griffonnage», soulignant que cette proposition «ne semble ni réaliste ni réalisable». Le ministre de l’intérieur, Daho Ould Kablia, avait répondu à la demande de la Commission, tout en émettant des remarques, dont la principale précisait que l’élaboration du bulletin de vote sans la mention des noms des candidats «est contraire aux dispositions de l’article 84 de la loi électorale». L’article prévoit également que «dans chaque circonscription électorale, les candidats sont inscrits selon un ordre de classement sur des listes comprenant autant de candidats que de sièges à pourvoir auxquels sont ajoutés trois candidats suppléants». M. Talbi a expliqué les raisons du refus par le ministère de la proposition du «bulletin unique», se conformant à la réponse de M. Ould Kablia, par le fait que «l’impression des noms de tous les candidats sur un bulletin unique est contraire aux dispo- sitions de l’article 52 de la loi électorale». Dans un appel téléphonique, le président de la CNSEL, M. Seddiki (représentant de Ahd 54) a annoncé la poursuite du gel de l’activité de la Commission jusqu’à demain. La Commission, qui compte des représentants de différentes formations politiques, «se réunira dimanche pour trancher plusieurs points importants liés à son fonctionnement», a-t-il ajouté, précisant que les propositions «rejetées par le ministère de l’Intérieur visent à consacrer des élections transparentes prônées par le président de la République à maintes occasions». Le président de la Commission a laissé entendre qu’il «adressera une correspondance au président de la République pour trancher la question» si le ministère de l’Intérieur persiste dans «son refus des propositions qui lui sont soumises concernant l’adoption du système du bulletin de vote unique». (APS) BOUIRA 51 listes en course pour 9 sièges de députation Pour les législatives du 10 mai prochain, sont en course 39 partis et 12 listes indépendantes, dont quatre emmenées par des femmes, a indiqué dans un point de presse Ouali Akli, le directeur de la réglementation et des affaires générales (DRAG) de la wilaya de Bouira. Ce dernier a précisé que l’opération s’est déroulée dans le respect des lois et de la réglementation. Cependant, parmi les 12 listes indépendantes déposées, 8 attendent d’être avalisées du fait des réserves formulées par l’administration. Des recours ont été introduits par les têtes de liste auprès du tribunal administratif. L’unique liste qui n’a pas connu de réserve et a été validée est celle d’un indépendant, en l’occurrence Ahmed Yahiaoui, qui, selon de nombreux observateurs de la scène politique locale, jouit d’une grande notoriété et d’un énorme appui du mouvement associatif. Quant aux partis politiques, il y a lieu de signaler l’hémorragie et la dispersion des rangs au sein de plusieurs formations, notamment le FLN et le RND. En effet, depuis la divulgation de la composante de la liste du parti de Belkhadem, conduite par l’actuel mouhafedh, un mouvement de contestation s’élargit aux quatre coins de la wilaya. A Sour El Ghozlane, une foule de militants et de sympathisants a carrément procédé à la fermeture de la kasma en signe de contestation contre la liste établie par le A. Fedjkhi secrétaire général du FLN. SOUK AHRAS Harraoubia en candidat consensuel Après avoir perdu la tête de liste à Alger, Rachid Harraoubia, l’actuel ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, est officiellement candidat aux prochaines législatives à SouK Ahras. Ce choix intervient à un moment de forte tension au sein de la maison FLN à Souk Ahras et aux maigres résultats enregistrés ces dernières années, notamment lors des dernières sénatoriales, croit-on savoir auprès de plusieurs élus et militants, dont un membre du comité central du parti, joint hier par téléphone. C’est ce qui explique, d’après eux, l’éviction de la liste des candidats à l’APN de l’actuel mouhafedh Mohamed Messaâdia, prélude, présument-ils, à un changement à la tête de cette structure A.Djafri partisane. NDI Une délégation invitée en Algérie L’organisation non gouvernementale National Democratic Institute (NDI) a été invitée par le gouvernement algérien à prendre part à l’opération de surveillance des prochaines élections. C’est d’ailleurs dans ce cadre qu’une délégation du NDI séjournera en Algérie à partir d’aujourd’hui et ce, pour une durée d’une semaine. Au programme de cette visite de la délégation, des rencontres avec des représentants de la société civile afin d’évaluer les préparatifs des élections. Pour rappel, cette organisation avait subi par le passé une interdiction des pouvoirs publics d’ouvrir une R. P. représentation en Algérie. El Watan - Samedi 31 mars 2012 - 3 L’ACTUALITÉ CONSEIL CONSTITUTIONNEL Le choix de Belaïz suscite des interrogations Suite de la page 1 e président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a pris, ce jour, un décret présidentiel portant nomination de Tayeb Belaïz en qualité de président du Conseil constitutionnel, conformément à l’article 164 de la Constitution, en remplacement de Boualem Bessaïh», souligne ce communiqué repris par l’APS. Cette nomination pour le moins inattendue suscite moult interrogations d’abord par son timing. Elle intervient à un mois et demi des élections législatives prévues pour le 10 mai prochain. Il faut donc «remettre» rapidement dans la légalité constitutionnelle ce Conseil, qui aura la lourde charge de valider les résultats de ces élections aux enjeux dépassant ceux de la composante de la future Assemblée populaire nationale. Le mandat de Boualem Bessaïh ayant expiré en septembre 2011, le chef de l’Etat, qui avait toute latitude de procéder à la nomination de son remplaçant depuis cette date-là, L Tayeb Belaïz, nouveau président du Conseil constitutionnel a préféré attendre le plus longtemps possible pour s’acquitter de ce devoir constitutionnel. Le contrôle du Conseil constitutionnel est important du fait qu’il valide les résultats des élections. Une tâche que M. Bessaïh aurait accomplie, du haut de ses 82 ans, sans Boualem Bessaïh encombre n’était cet écueil du nombre de mandats limités à un seul non renouvelable. Le reconduire à ce poste était donc juridiquement impossible. Le chef de l’Etat avait suffisamment de temps pour choisir entre juristes et autres personnalités à la compétence connue et reconnue. Mais il lui fallait quelqu’un de confiance, un homme de main qui ne risque pas de lui tourner le dos. Tayeb Belaïz semble, en effet, remplir ce critère. Très proche du Président et parent de l’ancien président Ahmed Ben Bella, cet enfant de Maghnia (Tlemcen) doit son accession au gouvernement à un seul homme : Abdelaziz Bouteflika. Un cheminement logique de sa totale allégeance au chef de l’Etat. Licencié en droit, M. Belaïz a exercé en tant que magistrat pendant près de 25 ans, présidant notamment la cour d’Oran et celle de Bel Abbès. Sans éclats. La chance lui a souri dès l’arrivée de Bouteflika, en 1999. La même année, ce magistrat peu connu s’est retrouvé membre de la Commission nationale de la réforme de la justice, mise en place par le président Bouteflika. Une commission qui réunissait des experts, des cadres supérieurs de l’Etat, des magistrats et des universitaires. En 2002, il opère une ascension fulgurante, devenant ministre de l’Emploi et de la Solidarité nationale avant de remplacer, en 2003, Ahmed Ouyahia au poste de minis- UN COLLECTIF DE SOUTIEN PORTE SA REVENDICATION DANS UN RAPPORT QUI SERA EXPOSÉ AUJOURD’HUI Euromedrights dénonce les mesures restrictives des libertés a levée de l’état d’urgence : un trompe-l’œil» est un document rédigé par le Réseau euroméditerranéen des droits de l’homme (Euromedrights). Il revient sur le parcours de la société civile en Algérie dès janvier 2011, suite aux mouvements de révoltes enregistrés dans des pays arabes. Une conférence de presse se tiendra aujourd’hui au siège de SOS Disparus, à Alger, pour expliquer en détail la publication. «L’état d’urgence a été levé par l’ordonnance 11-01 du 23 février 2011 qui a abrogé le décret législatif n° 93-02 du 6 février 1993 portant prorogation de la durée de l’état d’urgence instauré en 1992. Cette mesure est effective depuis le 24 février 2011. Pourtant sa suppression n’a pas signifié la restauration de l’exercice des libertés associatives et de manifestation et sa portée est réduite par des réformes législatives contraires à l’esprit d’ouverture démocratique et aux conventions internationales», écrivent en introduction les rédacteurs du rapport. Ils précisent que «malgré la levée de l’état d’urgence, l’interdiction de manifester à Alger est maintenue». Le réseau ajoute que «depuis la levée de l’état d’urgence, les autorités algériennes ont maintenu les obstacles à la constitution et au fonctionnement normal des associations et des organisations de la société civile, et continuent de réprimer, parfois brutalement, cer- L taines activités ». D’autre part, le réseau, auquel est affilié la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH), souligne que «la pratique qui consiste à faire traîner ou refuser la délivrance du récépissé d’enregistrement des associations perdure et a même été renforcée en 2011 pendant la préparation d’une nouvelle loi sur les associations puis suite à sa promulgation. Ce récépissé constitue en pratique l’équivalent d’une autorisation préalable et sa non-obtention prive les associations d’existence légale». Sur un autre point, le rapport dénonce «l’interdiction des rencontres», «comme cela a été le cas de plusieurs réunions de la LADDH». A titre d’exemple : «Pour une conférence à l’occasion de la Journée de l’enfant le 1e juin 2011 à El Tarf et une conférence à Alger relative à la corruption, la LADDH s’est vue opposer un refus non motivé.» Dans le même registre, Euromedrights rappelle que «selon la loi n°91-19 toujours en vigueur, le wali peut interdire une réunion publique s’il s’avère qu’elle constitue un risque réel de trouble pour l’ordre public ou s’il apparaît manifestement que l’objet réel de la réunion constitue un danger pour la sauvegarde de l’ordre public». Pour lire le rapport intégral : http://www.euromedrights.org Mehdi B. RASSEMBLEMENT AU CIMETIÈRE DU PÈRE-LACHAISE LE 7 AVRIL PROCHAIN 25 années depuis l’assassinat d’Ali Mecili ans un mois, notre pays retrouvera son indépendance et sa liberté ! Dans trente jours donc, je serais de nouveau chez moi, en Algérie, parmi les miens… La séparation aura duré un an, un an de dures souffrances, mais aussi d’expériences exaltantes. Je me souviens encore de ta première lettre où tu me disais ‘La gazelle ne mangera pas le lion’. Eh bien, nous avons mangé le lion, un lion plus que féroce, et la gazelle retrouvera sa liberté !» Tel est un extrait d’une lettre écrite par Ali André Mecili un certain 30 mars 1962 de Tripoli à un ami italien, qui prouve l’attachement et l’engagement d’un homme pour son pays et pour lesquels il a été lâchement assassiné un certain 7 avril 1987 à Paris. «Nous D voici en 2012, année de la commémoration du cinquantenaire des Accords d’Evian et de l’indépendance de l’Algérie. Comment ne pas faire le rapprochement avec une autre commémoration à laquelle nous sommes fidèles, celle de l’assassinat, il y a vingt-cinq ans, de l’avocat André Ali Mecili, compagnon de Hocine Aït Ahmed et porte-parole de l’opposition algérienne démocratique, exécuté à Paris le 7 avril 1987 sur ordre des services secrets algériens», souligne un communiqué de la famille et les amis d’Ali Mecili, annonçant un rassemblement le 7 avril prochain pour rendre hommage à Mecili et pour continuer de réclamer que ses assassins soient jugés. «Ali a lutté pour l’indépendance de son pays… Mais la gazelle a rencontré d’autres lions tout aussi féroces et Ali, poursuivant le combat initié lors de la lutte contre le système colonial, a été assassiné pour s’être opposé, au nom de la démocratie et des droits de l’homme, à un pouvoir autoritaire qui avait confisqué les idéaux de la révolution», souligne sa veuve Annie Mecili dans son communiqué. Cette dernière affirme qu’entre les deux commémorations (celle du cinquantenaire de l’indépendance et les 25 ans de l’assassinat de Mecili), «s’inscrivent tous les espoirs et toutes les déceptions, toute la tragédie du peuple algérien». Rendez-vous est donc pris pour le 7 avril pour un recueillement sur la tombe de Mecili. R. P. tre de la Justice et garde des Sceaux. Un poste qu’il occupe toujours aujourd’hui, malgré sa nomination à la tête du Conseil constitutionnel. Un cumul de fonctions contraire aux dispositions constitutionnelles. L’article 162 le souligne à juste titre. Cet article précise que les institutions et organes de contrôle sont chargés de vérifier non seulement la conformité de l’action législative, mais aussi exécutive avec la Constitution et de vérifier les conditions d’utilisation et de gestion des moyens matériels et des fonds publics. Et la nomination de M. Belaïz comme président du Conseil constitutionnel n’a pas été accompagnée, du moins pour le moment, d’un décret présidentiel de fin de fonction en tant que ministre. Une nomination qui semble ainsi non conforme à la Constitution, comme d’ailleurs le maintien de Bessaïh à son poste malgré l’expiration de son mandat. Des «détails» qui n’intéressent pas le chef de l’Etat, visiblement préoccupé par l’«avenir», lui qui regarde déjà plus loin… que 2014. M. A. O. Mohamed Baba Nadjar veut une révision de son procès e collectif de soutien à Mohamed Baba Nadjar ne décolère pas. Ce groupe a organisé, jeudi dernier, un sit-in devant le ministère de la Justice pour demander la réouverture du procès de ce jeune homme originaire de Ghardaïa. La réouverture de l’enquête et un nouveau procès auraient pour objectif de «faire la lumière sur les circonstance de la mort de Brahim Bazine, ex-militant du FFS et aussi de mettre fin à l’injustice que subit Mohamed Baba Najdar incarcéré depuis maintenant 7 ans», explique le militant des droits de l’homme Kamel Eddine Fekhar, qui ajoute que «Baba Nedjar est dans un état de santé déplorable en raison de sa nouvelle grève de la faim. Il compte aller jusqu’au bout de son action». Les contestataires étaient décidés à poursuivre le rassemblement. «Le sit-in est ouvert jusqu’à ce que le ministère rouvre le dossier. C’est la seule solution pour que nous quittions les lieux», ajoute M. Fekhar. Le cordon de policiers antiémeute a été renforcé et les rues menant vers le ministère de la Justice fermées. Dans l’après-midi, un représentant du ministère de la Justice a échangé des mots avec les organisateurs du sit-in : «Composez une délégation. Dans la journée de dimanche (demain, ndlr), le ministre Tayeb Belaïz vous recevra. C’est promis.» Mais mauvaise surprise : dans la soirée, au journal télévisé de 20 heures (ENTV) a été annoncée la nomination de Tayeb Belaïz comme nouveau président du Conseil constitutionnel, nommé par décret présidentiel. Belaïz occupe-t-il toujours le poste de garde des Sceaux ? Cumule-t-il deux fonctions ? Pour le syndicaliste et militant des droits de l’homme Yacine Zaïd, «ceci est une mascarade. Ils voulaient sûrement nous calmer. Que nous soyons reçus ou pas, jeudi prochain, nous tiendrons un autre sit-in. Et cette fois-ci, il y aura plus de monde et plus de motivation». En 2006, Mohamed Baba Nadjar avait été condamné à mort, et ce, en première instance. Il avait 21 ans. En 2009, la peine a été réduite à perpétuité. Clamant son innocence, il observe des grèves de la faim successives depuis 7 ans. Mehdi Bsikri L El Watan - Samedi 31 mars 2012 - 4 L’ACTUALITÉ ILS ONT VOULU PERTURBER LE COLLOQUE MARIANNE-EL KHABAR À MARSEILLE LE RIDICULE DES NOSTALGIQUES DE «L’ALGÉRIE FRANÇAISE» Marseille (France) De notre envoyée spéciale inquante ans après, les haines et les colères sont toujours là. Elles attendent la moindre occasion pour jaillir. Et le colloque Marianne/ El Khabar, qui s’est ouvert hier à Marseille, a, avant même l’entame des débats, provoqué des remous. Car, en ce cinquantenaire de l’Indépendance, les sensibilités sont toujours aussi vivaces, tout particulièrement chez les «nostalgiques de l’Algérie française». Ils étaient près d’une cinquantaine à manifester devant les portes du théâtre de la Criée qui abrite ces rencontres jusqu’à demain. Hommes, femmes, rapatriés ou vétérans, et même quelques personnes plus jeunes ont entamé leur démonstration vers 10h, bien avant les conférences. Tandis que des drapeaux français étaient déployés, certains «ultras» arboraient autour du cou des pancartes avec la photo du maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, serrant la main de la moudjahida Zohra Drif-Bitat, avec pour légende «Honte au maire de Marseille J.-C. Gaudin et à la tueuse de pieds-noirs». Des vétérans ont pour leur part sorti médailles, galons et autres écharpes. C’est au chant de La Marseillaise, l’hymne national français, que l’ordre de ralliement est donné. Calme au début de la matinée, le ton monte à mesure que la foule grossit et que l’ouverture du colloque approche. Le but est clair : empêcher coûte que coûte la tenue de cet événement qui donne la parole «aux assassins et aux traîtres», vocifèrent les manifestants. «Une demande d’annulation a même été introduite par des associations de rapatriés d’Algérie, en vain», affirme un pied-noir. Bloquant l’entrée principale de l’édifice, les mécontents n’en démordent pas : ils ne laisseront personne passer. «FLN assassin», «Algérie française», «Terroristes, traîtres» sont quelques-uns des slogans lancés rageusement par la foule, sous les yeux étonnés des badauds et le regard dépité de quelques personnes venues assis- C ter aux débats. «Je ne comprends pas qu’après 50 ans, la haine soit toujours là. Ils ont arrêté de réfléchir en 1962», souffle, dans un hochement de tête, un rapatrié natif de Constantine. Et il n’est pas rare que des altercations éclatent entre les manifestants, le public et de simples passants. «Je suis de votre tribu mais je ne partage pas votre haine», lance un rapatrié «adepte de Camus» attendant de participer à l’une des conférences. Une septuagénaire se fait même vertement prendre à partie lorsqu’elle tente d’accéder aux portes d’entrée. «Traîtresse ! Collabo !», hurle une femme. «Je n’ai de leçon à recevoir de personne. Je suis née en Algérie et j’ai dû la quitter dans la même douleur», rétorque-t-elle. S’ensuivent de longues conversations où les deux parties haussent le ton. «Ils voulaient leur indépendance, qu’ils restent chez eux !», s’époumone une «ultra». RÉCUPÉRATION POLITIQUE Un jeune homme, la trentaine, écharpe jaune et rouge sur l’épaule, approche du groupe et tente de s’immiscer dans la conversation. «Je suis le conseiller régional du Front national», dit-il en tendant la main avec un sourire. «Il est hors de question que je vous salue. Vous êtes le mal de ce pays», rétorque violemment la septuagénaire en tournant les talons. «Cela ne m’étonne pas que vous soyez là pour faire dans la récupération», commente, acerbe, un sexagénaire. Les slogans laissent parfois la place aux actes de violence ou agressions. Les manifestants n’ont ainsi pas hésité à jeter des œufs sur les personnes qui essayaient de passer les portes. De même, des intervenants algériens, tels Abderahmane Hadj Nacer ou Sofiane Hadjadj, se sont fait huer et insulter : «Fellaga, rentre chez toi, assassin». Ils ont dû battre en retraite afin de pénétrer dans le théâtre de la Criée par une porte dérobée. Il faudra attendre plus d’une heure pour qu’un cordon de sécurité soit installé. Pourtant, il semblerait que les organisateurs avaient prévenu les autorités locales de ces menaces de perturbation. Une manifestation devrait aussi être tenue aujourd’hui, au deuxième jour du colloque. Mais ces nostalgiques n’ont pas qu’exprimé leur colère dans la rue ; ils ont interrompu à maintes reprises le cours des débats. «Je ne les comprends pas. Ils auraient voulu que la France reste le pays d’avant 1962, qui n’avait pas droit de cité, qui était isolé, qui était critiqué pour les violations aux droits de l’homme», a d’ailleurs commenté Jean-François Kahn au cours de son intervention. «Ceux qui ont fait le plus de mal parlent maintenant. Et ceux qui ont le plus de difficultés avec la présence des Algériens en France sont ceux qui auraient voulu rester en Algérie.» Ghania Lassal BELKHADEM :«NOUS AVONS DES PROBLÈMES DE GOUVERNANCE ET DE GESTION» ous n’avons pas tout fait, il y a encore des problèmes de gestion. Mais nous travaillons pour les régler», a affirmé Abdelaziz Belkhadem, hier, au cours des débats du colloque Marianne/El Khabar. Le secrétaire général du FLN a été convié à intervenir et à débattre du thème «Méditerranée, une histoire commune». François Hollande, candidat à la présidentielle française, ayant fait défection, c’est donc seul que M. Belkhadem s’est présenté devant la salle pleine, attendant avec impatience cette «première». «C’est une chose rare qu’une haute figure du FLN et de la politique se prête ainsi au jeu des questions libres d’un forum», a commenté Maurice Szafran, directeur de Marianne. Seul conférencier de cette séance, M. Belkhadem était accompagné sur scène de Benjamin Stora, Cherif Rezki et Omar Belhouchet, qui ont ainsi pu réagir à son allocution et lui poser quelques questions. «Si nous jetons un coup d’œil sur le Bassin méditerranéen, que voyons-nous ? Une rive nord prospère, vivant dans la paix, dont la richesse a triplé durant les vingt dernières années. En face, une rive sud pauvre, non encore remise des séquelles de l’exploitation et du pillage de ses richesses, connaissant des maux sociaux et déchi- N rée par des conflits souvent suscités et entretenus de l’extérieur. Les disparités entre les deux rives sont énormes sur tous les plans et tendent à se creuser très vite», a expliqué M. Belkhadem dans son intervention. «Opulence au nord et pauvreté en face», a-t-il poursuivi. «Cela équivaut-il donc à faire porter le chapeau à la France colonisatrice pour le sous-développement de l’Algérie ?», a interpellé M. Belhouchet. «N’est-ce pas une fuite en avant, une façon de dédouaner les gouvernements du Sud pour leur incapacité à faire prospérer les pays, pour leur mauvaise gestion ?», a-t-il interrogé. «Je pointe du doigt l’ancien colonisateur pour ce qu’il a fait avant l’indépendance, pour le saccage de l’Algérie avant 1962. Nous avons des problèmes de gouvernance et de gestion, mais aucun pays n’arrive à offrir le confort total pour ses populations», s’est-il défendu. Interrogé par M. Rezki sur l’actualité politique, élections législatives obligent, le secrétaire général du FLN affirme qu’un scénario à la tunisienne, avec une victoire de l’Alliance verte, n’est pas donné. «Ce sont des spéculations, et le vivier de voix de l’électorat ides partis à référent religieux, selon les comparaisons avec les scrutins précédents, est de 30 à 35%. Seulement, l’Algérie a connu les affres des années 1990 et ils feront tout pour ne pas y replonger», a répondu M. Belkhadem. Ce dernier estime d’ailleurs à demi-mot que le FLN est le parti politique le plus complet. «Il existe trois courants à référents religieux, démocrate et nationaliste. Le FLN réunit ces trois aspects, car son acte de naissance, la Déclaration de Novembre 1954, stipule bien que l’Algérie est une démocratie dirigée par le peuple et basée sur l’islam», a-t-il assuré. Pour le volet historique, le ministre d’Etat a rendu hommage à tous les Français de «la double France» citée par M. Stora et qui ont soutenu la cause algérienne. «Ils sont de notre bord, de notre côté. Nous leur rendons le plus vibrant hommage, à tous ceux qui ont soutenu la Guerre de Libération nationale et qui étaient opposés à la politique répressive colonialiste.» G. L. La présidence se désengage de ce que dira Belkhadem Dans un communiqué laconique rendu public avant-hier, la présidence de la République précise que «Belkhadem assistera à ce forum en qualité de secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), à l’exclusion de tout autre titre officiel», en parlant du colloque organisé à Marseille par Marianne et El Khabar. Ce communiqué soulève des interrogations plus qu’il n’apporte de précisions. Bouteflika lâche-t-il son représentant personnel, Abdelaziz Belkhadem, déjà très contesté au sein de son parti ? Ou plutôt la présidence de la République se désengage-t-elle par anticipation de ce que va dire le SG du FLN au forum de Marseille ? Peutêtre les deux à la fois. Le débat sur la guerre de Libération a souvent viré à la vive polémique entre Alger et Paris. Les autorités algériennes «se lavent les mains» de ce que dira Belkhadem, lui qui devait initialement animer une conférence avec le candidat socialiste à la présidentielle française, François Hollande, sur le thème «Méditerranée : histoire commune». Hacen O. El Watan - Samedi 31 mars 2012 - 5 L’ACTUALITÉ LES MÉDIAS, UN CONTRE-POUVOIR RHOURD EL BAGUEL (HASSI MESSAOUD) Des travailleurs interpellent le PDG de Sonatrach «La liberté de la presse est-elle une arme ?» ● Une quarantaine d’employés d’une société privée, sous-traitante de la Sonarco (ex-groupement SH-BP), travaillant sur le champ Rhourd El Baguel, à Hassi Messaoud, viennent d’interpeller le PDG de la compagnie. es employés mentionnent les tergiversations qui les empêchent de rejoindre les rangs de Sonatrach en application de la note n°912 du 24 mai 2011. Ingénieurs et techniciens supérieurs pour la plupart, ces employés, à l’instar de tout le personnel de la sous-traitance, ont eu la possibilité d’intégrer les effectifs de Sonatrach qui avait entrepris d’assainir tous les dossiers avant la fin juin 2011. C’est ce qui est mentionné dans la note n°912/AST/11 informant «des dispositions prises à l’effet d’assainir les dossiers des ressources humaines relatifs au personnel de la sous-traitance ainsi que celui occupant des fonctions organiques sans décision». Entamée le 22 mai 2011, cette opération devait être finalisée, selon cette note, par des contrats de travail ou PHOTO : D. R. C Le premier débat entre les journalistes de Marianne et le philosophe Michel Onfray a liberté de la presse est-elle une arme ?» est la question à laquelle ont tenté de répondre Omar Belhouchet, directeur d’El Watan, et Jean-François Kahn, journaliste et écrivain, au cours d’un débat tenu hier dans le cadre du colloque Marianne/ El Khabar. «L’expérience des médias algériens prouve que le journalisme est un contre-pouvoir que l’autoritarisme veut juguler à tout prix», entame M. Belhouchet. Les médias – unique voix qui tranche des discours officiels – sont parfois les seuls à pouvoir mettre en lumière les maux d’un pays. «Dans un pays où l’appareil d’Etat monopolise la scène publique et médiatique, les journaux privés ont parfois joué le rôle d’opposition afin de critiquer la mauvaise gestion, la corruption, la mainmise clanique sur les ressources d’un pays. La preuve que la presse est une arme, sont les efforts déployés par le pouvoir afin de faire taire ses voix discordantes», explique le directeur d’El Watan. Rappelant le lourd tribut payé par les journalistes algériens depuis la création de la presse indépendante du fait du terrorisme, mais aussi de la répression politicomilitaire, M. Belhouchet estime que ces intimidations perdurent : «L’appareil d’Etat a trouvé d’autres méthodes et mécaniques pour affaiblir les entreprises de presse. L’on joue sur les finances et la survie de ces organes, l’on marchande la publicité, les coûts d’impression, où l’on restreint l’accès à l’information, ce qui a pour résultat des enquêtes L incomplètes et des poursuites en justice.» «Ce qui nous semble évident en France ne l’est pas en Algérie», commente le modérateur Max Armanet, organisateur des forums. «Tous les journalistes ne sont pas des héros. Mais ils peuvent aussi l’être, comme certains en Algérie», lance JeanFrançois Kahn. Et la meilleure illustration en est la guerre d’Algérie et la façon dont elle a été traitée par la presse française. «Nous célébrons le cinquantenaire d’un cauchemar pour la France. Combien de gens sont-ils morts de par les assentiments, les aveuglements, les lâchetés d’une certaine presse ?», s’interroge M. Kahn, qui était envoyé spécial à Alger de Paris Presse de mars à septembre 1962. «Il n’était pas question d’avoir une opinion politique ou militante. Mais juste de dire ce qui se passait vraiment, de faire son métier. Et le drame n’aurait pas duré autant et toutes les conséquences qui en ont découlé n’auraient pas été aussi féroces», affirme-t-il. D’où l’hommage à rendre à la lutte héroïque d’une presse minoritaire qui «a fait que le droit et le courage gagnent». Mais ce n’est pas pour autant le rôle du journaliste de faire l’histoire. «Mais les médias ont un rôle dans la vérité de l’histoire, dans le témoignage», s’accordent à dire les conférenciers. «C’est grâce à la presse indépendante que des pans entiers de l’histoire de la guerre d’indépendance ont ainsi été rendus publics, car occultés par les voix officielles», conclut M. Belhouchet. G. L. TAXE CARBONE L’UE ouverte à un accord ’Europe pourrait modifier sa législation sur la «taxe carbone» frappant les compagnies aériennes en cas de compromis «suffisant et ambitieux» au sein de l’OACI, mais ne veut pas d’un accord à tout prix, indique sa commissaire au Climat, Connie Hedegaard dans une interview hier. Des discussions sont en cours au sein de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), avec une nouvelle réunion «prévue en juin», a rappelé Mme Hedegaard au quotidien Le Monde. Une législation européenne, entrée en vigueur sur le papier le 1er janvier 2012, oblige les compagnies opérant dans l’Union européenne, quelle que soit leur nationalité, à acheter l’équivalent de 15% de leurs émissions de CO2, soit 32 millions de tonnes, pour lutter contre le réchauffement climatique. L des décisions à signer avant la fin juin 2011. Recrutés à des postes de maintenance industrielle en juillet 2010, ces travailleurs de l’Eurl Foraid Algérie informent le PDG de Sonatrach que c’est «fin juillet 2011» que la division maintenance leur a demandé de fournir leurs diplômes et CV. Soit un mois après la date butoir d’assainissement des dossiers. «Depuis, aucune suite n’a été donnée, bien que le personnel travaillant avec un autre soustraitant privé dans les activités administratives et achats a été intégré depuis plus de six mois», regrettent les protestataires, dont l’activité de maintenance industrielle relève des «fonctions cœur de métier» (FCM) qu’une autre note (n°972/AST/11) de la direction centrale de gestion des associations de Sonatrach avait classées comme prioritaires. «La priorité dans le traitement de ces dossiers doit être donnée aux FCM pour qui l’opération devra être finalisée avant la fin de ce mois», stipule la note de Sonatrach datée du 24 mai 2011. La même note a informé de la notification «aux sociétés de sous-traitance la fin des contrats les liant avec les groupements et OOC». «Ces contrats s’achèveront au plus tard le 30 juin 2011. Passé ce délai, aucun contrat de sous-traitance ne doit subsister tout comme il est désormais strictement interdit d’avoir recours à l’avenir à ce type de contrat», conclut la note de la direction centrale de la gestion des associations. Datée de début février dernier, la requête des quarante diplômés n’a pas eu encore la réponse attendue de la direction de Sonatrach. K. Medjdoub TAXE SUR LES PROFITS EXCEPTIONELS Approbation de l’accord Sonatrach-Anadarko es autorités ont approuvé l’accord conclu début mars entre Sonatrach et le consortium Anadarko/Maersk/ENI qui porte sur le conflit de la taxe sur les profits exceptionnels (TPE) selon le décret publié au Journal officiel n°17 du 25 mars 2012. Selon ce texte signé par le président Abdelaziz Bouteflika le 22 mars, «est approuvé et sera exécuté, conformément à la législation et à la règlementation en vigueur», l’avenant n° 4 au contrat du 23 octobre 1989 pour la recherche et l’exploitation d’hydrocarbures liquides, conclu à Alger le 9 mars 2012 entre la société nationale Sonatrach - S.P.A, Anadarko Algeria Company LLC, Maersk L Olie Algeri et A/S et Eni Oil Algeria Limited. Le 9 mars, un communiqué de Sonatrach avait annoncé que «l’entreprise nationale Sonatrach est parvenue à un accord amiable avec Anadarko Algeria Company et Maersk Olie Algeri». Cet accord «aura pour effet, dès son approbation par les autorités compétentes, de mettre un terme définitif aux arbitrages qui ont été introduits par ces deux compagnies aux fins de contester le prélèvement de la taxe sur les profits exceptionnels (TPE) introduite par l’ordonnance n°06-10 du 29 juillet 2006 portant modification de la loi n°05-07 du 28 avril 2005 relative aux hydrocarbures», selon la même source. «Cet accord a été conclu sur la base de concessions réciproques des parties et sans préjudice de leurs positions respectives dans les arbitrages», selon Sonatrach. «Dans ce contexte, les parties ont convenu de modifier certaines dispositions du contrat, notamment le mécanisme de partage de production, qui comprend l’engagement des partenaires de Sonatrach de payer la TPE conformément à la réglementation en vigueur», selon le communiqué. «L’accord prévoit également de proroger à 25 ans la durée d’exploitation de chaque gisement, les compagnies exerçant par anticipation les options contrac- tuelles prévues à cet effet», selon Sonatrach. Lors d’un passage à la Radio nationale, le 19 mars dernier, le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, avait indiqué que «le jour où cet accord sera approuvé par le gouvernement et que cet accord sera mis en œuvre, Sonatrach et ses partenaires vont calculer l’effet de ce compromis à partir de 2006 jusqu’à la date d’approbation et, s’il y a des corrections à faire, Sonatrach les apportera bien entendu. Je dois préciser que, par exemple, la société Anadarko a affirmé à son partenaire Sonatrach que s’il y a effectivement des corrections à apporter, ils les investiront en Algérie». Lies Sahar ÉPARGNE DES MÉNAGES 27 milliards de dollars à fin 2011 ’épargne des ménages algériens s’élevait à 2000 milliards de dinars (environ 27 milliards de dollars) à fin 2011, selon Karim Djoudi, ministre des Finances, qui intervenait, jeudi denier à Alger, au Conseil de la nation, en réponse à une question orale d’un sénateur. Une partie de cette cagnotte – quelque 40%, soit 800 milliards de dinars – ont été placés auprès de la CNEP, a-t-il précisé. L’épargne des particuliers enregistre une croissance notable, a-t-il dit, sans fournir la moindre indication sur le taux de cette progression. En matière d’épargne, la part de marché de la CNEP-Banque «montre que l’Algérien, face à la faiblesse des rendements à court terme, préfère s’investir sur les moyen et long termes en acquérant un logement», selon le premier argentier du pays. L’entrée en Bourse d’Alliance Assurance ainsi que les emprunts obligataires lancés entre 2004 et 2009, selon le ministre, témoignent en outre de l’intérêt qu’accordent les Algériens pour le placement de leur argent en titres financiers, malgré la faiblesse de l’offre du marché. M. Djoudi pronostique que la filialisation du secteur des assurances, entamée en juillet 2011 via la séparation de l’assurance des personnes de celle des dommages relancerait davantage l’épargne des ménages. Interpellé par un autre sénateur L qui appelait au déblocage des opérations de cession de gré à gré des biens immobiliers de l’Etat, le ministre a fait savoir que les dossiers ayant fait l’objet d’autorisations de cession et dont les montants ont été entièrement payés avant le 1er septembre 2008 «seront bientôt réglés». Ces opérations avaient été suspendues en 2008 en vertu de l’article 11 de l’ordonnance 04-08 relative à la cession des terres relevant du domaine privé de l’Etat et destinées à la réalisation de projets. A une autre question à propos de l’impact de la crise financière internationale sur l’Algérie, le ministre des Finances a évoqué d’éventuels contrecoups de la hausse des prix sur les marchés pétroliers mondiaux sur les recettes en devises et la fiscalité pétrolière de l’Algérie. En revanche, il s’est montré rassurant puisque, selon lui, les prix du pétrole restent actuellement entre 100 et 107 dollars pour ce qui est du Brent et restent supérieurs à 105 dollars dans les contrats à terme pour la période février-mai 2012. Aussi, a-t-il rappelé certaines mesures décidées par le gouvernement pour faire face aux chocs financiers externes, dont la création du Fonds de régulation des recettes et le remboursement anticipé de la dette extérieure. Hocine Lamriben El Watan - Samedi 31 mars 2012 - 6 L’ACTUALITÉ GEORGES MORIN ET L’HUMORISTE SMAÏN PHOTO : D. R. Deux Constantinois de retour sur le Rocher undi 2 avril 2012, deux Constantinois vont fêter à leur manière le cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie. Deux enfants du Rocher, au destin très dissemblable mais que leur passion commune pour leur ville natale a eu vite fait de réunir : le comédien Smaïn et l’ancien instituteur Georges Morin. Et c’est le second qui ramène le premier ! Georges Morin, c’est d’abord, pour beaucoup de Constantinois, «Ould Madame L Morin» (le fils de Madame Morin) cette infirmière qui, de 1930 à 1979, soit durant près de 50 ans, a soigné des générations de Constantinois ! Et c’est le célèbre écrivain, Anouar Benmalek, qui en parlait affectueusement un jour, en saluant publiquement, sur les ondes de la radio Beur FM, «Cette dame qui a piqué mon grand-père, qui a piqué mon père et qui n’a pas manqué de me piquer aussi… pour notre plus grand bien !» Le père de Georges était dessinateur technique chez Esso puis aux Ponts et chaussées. Féru de tennis, il fut même champion de l’Est algérien en 1938 ! Georges Morin, c’est aussi ce jeune instituteur qui exerce à Constantine de 1960 à 1966, à l’école Arago de 1960 à 1964, puis à Jeanmaire de 1964/65 et enfin à l’école du Bardo en 1965/66, avant de partir à Grenoble pour ses études supérieures. C’est là qu’il mène ensuite une belle carrière d’enseignant en sciences politiques, de 1970 à 1990, avant de rejoindre l’inspection générale de l’éducation nationale. En 1997, il est élu maire-adjoint d’une ville de la banlieue de Grenoble et il commence à militer pour la coopération entre les villes, particulièrement avec l’Algérie et la Palestine. Il est ainsi très direc- tement à l’origine de la coopération entre Grenoble et Constantine : dès 1972, avec la première convention interuniversitaire franco-algérienne entre les deux universités des deux villes ; puis, en 1982, lorsqu’il amène à Constantine (le maire en est alors Mohamed-Tahar Arbaoui) le maire de Grenoble, Hubert Dubedout, pour le premier jumelage entre les deux villes. En 1983, Georges Morin est chef de cabinet du président de l’Assemblée nationale, le socialiste Louis Mermaz, et il persuade ce dernier de se rendre sur place pour lancer la coopération entre la wilaya de Constantine et le département de l’Isère (que présidait aussi M. Mermaz). Cette visite a marqué la ville des Ponts puisque Rabah Bitat, alors président de l’Assemblée populaire nationale, avait tenu à accompagner son homologue français. Georges Morin renoue encore les liens entre les deux villes de Constantine et de Grenoble dès 1999, dans le cadre de la relance générale des coopérations décentralisées franco-algériennes voulues, après les années noires, par les deux ministres de l’intérieur JeanPierre Chevènement et Abdelmalek Sellal. Et c’est précisément dans ce cadre Grenoble-Constantine que se présente la venue de Smaïn. Car la coopération entre les deux villes est multiforme et porte notamment sur la culture, dont Georges Morin s’est particulièrement occupé à la demande du maire de Grenoble, Michel Destot. Pour prendre quelques exemples, c’est cette coopération entre artistes des deux villes qui a engendré des activités culturelles comme le festival de jazz Dimajazz, le Ciné-club ou le Festival du conte. Le président de ce dernier festival, Fayçal Ahmed-Raïs, a appelé un jour son ami Georges : «S’il te plaît, nous rêvons de Smaïn comme invité d’honneur de notre Festival 2012. Tu le connais bien. Il faut que tu nous le ramènes. Fais ça pour nous, fais-le pour ta ville !» Comment résister à ce type d’arguments ? Morin appelle aussitôt Smaïn, mais celui-ci est en pleine tournée avec son dernier spectacle ! Cela paraît donc fichu… mais Georges insiste et Smaïn finit par remarquer sur son agenda qu’il a un créneau de quelques jours de «relâche» entre le 31 mars et le 4 avril. Encore quelques coups de fil et l’affaire est conclue : les deux complices seront donc à Constantine dimanche 1er avril au soir. Tout le programme se concentre sur le lundi 2 avril : une rencontre avec les Constantinois au Centre culturel français de 15h à 16h30, puis une prestation de Smaïn en soirée, au Théâtre régional de Constantine, autour de son dernier livre Je reviens me chercher. Et puis, hélas, dès le lendemain mardi 3 avril, ce sera le retour sur Paris. Smaïn est déjà revenu à maintes reprises à Constantine, mais il est toujours très ému de revoir cette ville qui l’a vu naître en 1960. De mère inconnue, il est recueilli par des sœurs qui le confient à une nourrice avant l’amener en France, avec elles, en 1962. Elles remettent alors le bébé à un couple algérien qui va l’élever avec amour, dans la région parisienne, et forger ce magnifique artiste qui fait la fierté de l’Algérie et de la France. Ce mélange d’humour et de gravité qu’il promène avec tant de succès sur les scènes du monde entier est sans doute, quelque part, une revanche sur la vie, une vie qui a commencé si durement pour ce bébé perdu sur les bords du Rhumel. On dit toujours que c’est dans l’adversité que s’épanouissent les meilleurs artistes. L’adversité a touché Smaïn au premier jour de sa jeune vie, elle en a fait un grand comédien. Bienvenue Smaïn, bienvenue Georges ! Bienvenue dans votre ville natale ! PRÉCISIONS À RÉDHA MALEK Par Rabah Zamoum (*) L e début de lecture de l’entretien accordé à l’occasion du 19 mars 1962 par monsieur Rédha Malek à votre journal, recueilli par S. Tlemçani, me fait réagir sur le point des contacts secrets avant 1962. Mais avant cela, M. Rédha Malek, qui est, si je ne m’abuse, un bon francophone, tient des propos quelques peu légers, voire méprisants à l’égard de chouhada ; à moins que ses propos aient été mal rapportés, auquel cas la responsabilité de la «faute morale» (?) serait imputable à la journaliste qui sera alors considérée comme «bouc émissaire», comme savent bien faire certains politiciens et diplomates. A la question de savoir si «l’avis de cessez-le-feu locaux était partagé uniquement au sein de la Wilaya IV, il dit : «Il était (avis de cessez-le-feu) restreint à la Wilaya IV... Mais cela n’a pas pu se réaliser. L’affaire s’est arrêtée net après l’exécution des types.» Les types, dans la bouche de Rédha Malek, sont les commandants Si Lakhdar, Halim et le capitaine Abdelatif, exécutés par le commandant Mohamed ; Si Salah devant se rendre à Tunis pour être entendu et jugé par le GPRA. Il convient de préciser que dans la démarche de la Wilaya IV, il ne s’est jamais agi de cessez-le-feu local comme nous le verrons plus loin. C’est, chez l’interviewé, de la diffamation et de la manipulation de l’histoire. Ces maquisards n’étaient pas des gueux. Votre langue a fourché, monsieur Malek. Ce ne sont pas ceux-là «les types», mais plutôt ceux qui, planqués à l’extérieur, loin du feu et des combats... attendaient patiemment que l’ALN soit exterminée, que la guerre n’ait plus cours, pour rentrer en Algérie prendre le pouvoir et l’exercer comme depuis septembre 1958 ou même un peu avant, après la sortie du CCE à l’extérieur, ce qui a constitué déjà une faute grave. Je ne sais si vous avez fait l’expérience du combat dans le maquis de l’une ou l’autre des six Wilayas d’Algérie de 1954 à 1962 autant que l’exercice diplomatique et plus tard politique ? Qu’à cela ne tienne ! A la question de savoir si les contestations provenaient seulement de la Wilaya IV, vous parlez de «crise interne, de gens qui n’étaient pas contents, ce qui a donné lieu à la réunion des colonels vers la fin 1959 et qui a duré 94 jours». Vous occultez un pan entier de l’histoire de la guerre de Libération nationale et déformez les événements. Il y a de l’amnésie. Après la création des COM Est et Ouest en avril 1958 et celle du GPRA en septembre 1958, la contestation, la vraie, celle qui compte, a été celle des colonels de l’intérieur (Hadj Lakhdar de la W I, Amirouche de la W III, Si M’hamed de la W IV et Si Haouès de la W VI qui se sont rencontrés en décembre 1958 à El Milia dans le nord constantinois (en l’absence du représentant de cette Wilaya, faut-il le signaler) et non celle des colonels de l’extérieur, comme vous le soutenez. Une année les sépare, et puis... 94 jours ! bonté divine. Si M’hamed, présent à cette réunion de décembre 58, écrivait dans une lettre : «des instructions importantes ont été prises dans l’intérêt supérieur de la Nation. Fini les histoires de cloches» (il est facile de comprendre de qui traite Si M’hamed). Si M’hamed décède en septembre 1959, Amirouche et Haouès, qui devaient se rendre à Tunis rencontrer les types du GPRA, tombent dans une embuscade, ce qui arrivera d’ailleurs à Si Salah à M’Chedellah en juillet 1961, se rendant lui aussi à Tunis. Méandres et hasards de la route menant au gouvernement provisoire... ? Pendant que l’ALN se faisait exterminer, le FLN se renforçait et l’EMG est créé en janvier 1959. S’agissait-il de la réponse du FLN à l’ALN ? A la question de savoir s’il y a eu des contacts secrets, Rédha Malek répond : «Pas avec le général de Gaulle». Pour rappel et confirmation, la rencontre secrète du 10 juin 1960 s’est faite entre la W IV (Si Salah, Si Mohamed et Si Lakhdar) et le président de la république française, le général de Gaulle en l’occurrence. Pourquoi l’occulter ? Cette rencontre s’est tenue à un niveau politique élevé et ne peut être banalisée comme vous le faites lorsque vous annoncez que «de Gaulle avait jeté son hameçon et Si Salah y a mordu». Vous êtes, une fois de plus, méprisant à l’égard de quelqu’un que vous n’avez pas rencontré sur le champ de bataille et pour ne pas avoir partagé les mêmes souffrances et enduré les mêmes sacrifices. En vous lisant, j’ai eu la sensation que vous cherchiez à faire plaisir à la partie adverse, d’autant que vous rapportez Michel Debré qui (vous) aurait dit qu’il n’y avait d’autre solution que de négocier avec le GPRA. La différence entre les maquisards et les «politicards» est, je crois, là. A-t-on besoin d’entendre Debré pour se convaincre d’une réalité ou d’une évidence ou d’une règle de combat, de serment ? Lorsque les représentants de la Wilaya IV se sont rendus à l’Elysée, Si Salah avait demandé à rencontrer les 5 prisonniers algériens, tout comme il avait affirmé à De Gaulle que la négociation de cessez-le-feu ne pouvait se faire qu’avec les représentants du FLN. La rencontre secrète de la W IV avec le Président français s’inscrit dans le cadre du discours sur l’autodétermination de septembre 1959. Pour l’histoire, il est bon, monsieur, de rappeler trois dates : la rencontre a eu lieu le 10 juin 1960 ; le 14 juin 60, de Gaulle lance un nouvel appel au GPRA et... le 20 juin 60 (voyez vous-même, c’est très très court) le GPRA, par la voix de Ferhat Abbes, répond favorablement à l’appel et annonce la constitution d’une délégation conduite par le président du GPRA chargée des négociations en vue d’un cessez-le-feu. Ces dates ainsi que les propos tenus devant de Gaulle montrent, à l’évidence, que Si Salah ne voulait pas se substituer au FLN pour la négociation du cessezle-feu. Le GPRA avait, par contre, très peur que les négociations de cessez-le-feu lui échappent, d’où sa précipitation à répondre favorablement et à dépêcher une délégation officielle. Le FLN prend peur, il se sent acculé, lui qui a traîné, tergiversé ... A signaler que les représentants de la Wilaya IV sont revenus au maquis. Par ailleurs, il faut indiquer que des contacts avec les autres Wilayas étaient engagés et que l’adhésion à la démarche était acquise. Il faut préciser et mettre l’accent sur le fait que c’est cette opération de la Wilaya IV auprès de la présidence française qui a fait avancer l’avènement de l’indépendance de l’Algérie. Pas besoin de s’étaler, aujourd’hui ici, sur les déclarations de ministres du GPRA qui parlaient, en 1960 et 1961, d’un effort permettant de tenir 10 ans de guerre encore. Monsieur Rédha Malek, qu’est-ce qui vous fait dire que Si Salah «était un homme brave et courageux» ? La précipitation du GPRA à s’engouffrer dans la négociation permet de dire que Si Salah, à travers cette audacieuse et salutaire démarche, a donné un coup de pied dans la fourmilière, à l’extérieur. Elle a, par ailleurs, provoqué d’énormes remous en France tout comme elle est à l’origine des événements insurrectionnels des militaires français contre leur hiérarchie et autorité. Les généraux français se sont sentis floués. Comment se fait-il que le président de la République reçoit des types qui n’ont à ses yeux aucune considération, réduits d’ailleurs à l’extermination ? C’est, à bien des égards, celui-ci qui s’est fait piéger par celui-là. Parlant de Si Salah, vous annoncez qu’il reprochait au GPRA une «certaine mollesse qui, faut-il le préciser, n’était que le fruit de propagande française». C’est faire preuve de mépris, de mésestime et de médisance que de tenir de tels propos. Soit vous ne savez pas les reproches que Si Salah faisait au GPRA et à l’EMG, soit vous déformez volontairement la réalité, vous manipulez l’histoire et vous occultez la vérité, comme pour faire plaisir à la partie adverse. Si Salah, qui s’est rendu au Maroc et en Tunisie (mi-1957 à mi-1958) pour exposer la situation des maquis, envoyer des armes, des munitions, des hommes et des médicaments à l’intérieur n’a pas vu une certaine mollesse mais gabegie et incurie du luxe des «seigneurs de palaces». On lui a proposé le poste d’adjoint de chef d’étatmajor de l’Ouest, le poste de chef d’antenne de la W IV à l’Est, qu’il a refusés. De retour, traversant la ligne électrifiée, accompagné, entre autres, de Rahmouni, Aït Idir, Benbatouche (accroché par les fils barbelés électrifiés), en W4, il écrit «la joie du retour». Son action et parcours étaient (et sont toujours) forts de sens et d’engagement, de lucidité, d’intelligence, de conviction et de fidélité aux idéaux de Novembre... et pas seulement de bravoure et courage. Monsieur Ferhat Abbès, président du GPRA, me disait en avril 1984, que Si Salah lui avait écrit, en février 1960, une longue lettre: «La Wilaya IV mettait en accusation l’état-major. Elle lui reprochait de stocker armes, munitions et argent pour son usage personnel plutôt que de les lui faire parvenir. Elle lui reprochait de ravitailler certaines Wilayas au détriment d’autres. Enfin, Si Salah, s’adressant directement à moi, me demande de trouver à tout prix le moyen de négocier et d’arrêter la guerre». Pendant que les maquisards se faisaient exterminer par l’ennemi, les politiques algériens, à l’extérieur, réfléchissaient à l’avenir, à l’après-guerre, à une société dans laquelle l’armée des frontières serait un instrument au service du pouvoir politique. Alors, pour la «mollesse», relisez le courrier de la W IV au GPRA. Dans son rapport, la Wilaya IV a traité le FLN de trahison, qualifiant ceux qui exercent leurs activités hors du territoire national de «ramassis d’aventuriers, d’ambitieux ignares, de monstres criminels» animés du seul désir de domination. Non, monsieur Rédha Malek, ne traitez pas l’histoire avec autant de légèreté et encore moins les chouhada. Dans son courrier au GPRA, Si Salah écrivait aussi : «Nos grands martyrs... ont forgé la conscience du peuple algérien. Une conscience, un esprit assoiffés d’une liberté véritable que ne pourrait aliéner... la dictature des ambitions, de ceux qui, sous couvert de vagues nécessités ethniques, idéologiques ou religieuses, se servent de notre combat pour asseoir ou préserver des R. Z. privilèges». * Fils du colonel Si Salah Auteur de Si Salah, mystère et vérités, Ed.Casbah 2005, mars 2012 El Watan - Samedi 31 mars 2012 - 7 L’ACTUALITÉ L’AUTOMOBILISTE ALGÉRIEN, UN CONDUCTEUR À RISQUES ? BOUIRA Lutter contre la fatalité du chauffard Les bandits de l’autoroute EstOuest sévissent PHOTO : B. SOUHIL/ARCHIVES Inconscience ou fatalité, les accidents de la route endeuillent toujours les familles l n’est pas bon, ces tempsci, d’être automobiliste sous les cieux de l’Algérie», pour reprendre l’expression de notre confrère de La Tribune en 2010. Certains automobilistes algériens – heureusement qu’il en reste quelques-uns qui respectent le code de la route et espèrent rentrer chez eux le soir indemnes – sont des fous du volant. De véritables Kimi Raikkonen, le pilote de formule 1. Il n’est pas conseillé de se mesurer à cette nouvelle «race» de conducteurs sous peine de se faire éjecter du véhicule. Ces «nouveaux permis», comme certains les surnomment, ne reconnaissent aucune loi, aucune autorité, aucun panneau, aucune obligation ni interdiction, aucune limitation de vitesse. Même le passage pour piétons (où ce dernier doit être totalement en sécurité) n’a pas échappé à leur «ingéniosité». Un but, le leur, être le premier, rouler le plus vite possible et «jouer des coudes» sur les files des autoroutes pour, en fin de compte, avoir cette sensation d’être un vrai «pilote». «Le problème de nos jeunes conducteurs est qu’ils sont des frimeurs. Ils résument leur personnalité dans son véhicule», nous dit un jeune père de famille. I AUTOMOBILISTES IMPULSIFS Pour notre interlocuteur, ces jeunes sont des aventuriers et des chauffards qu’il faut éviter sur les routes. «Ce sont des gens impulsifs qui ne mesurent pas la gravité de leurs actions.» «Il faut se poser la question sur la manière avec laquelle ils obtiennent leurs permis de conduire. Il y a une grande complicité de certaines auto-écoles et des moniteurs sur cette hécatombe. Si vous allez vous présenter chez certains d’entre eux, ils vous proposeront soit le permis de conduire normal ou le permis de conduire garantie. Chacun a son prix bien entendu», poursuit notre vis-à-vis. «On attribue le permis de conduire comme on distribue des tracts», résume, de son côté, un internaute sur la Toile. D’autres affirment que des paris sont lancés sur internet par des automobilistes et que des courses sont organisées de manière frauduleuse à la nuit tombée. «Il y en a qui parient même ; leurs véhicules roulent à 200 km à l’heure sur les autoroutes sans mesurer la gravité de cet acte.» D’autres semblent oublier les indicateurs de direction qui sont obligatoires pour effectuer une manœuvre vers la droite ou la gauche. Pour cette catégorie, il n’y a que les coups de phare qui sont importants pour vous signaler qu’il va vous dépasser. Ces conducteurs effectuent des dépassements dangereux, des queues de poisson. Les vrais fautifs sont les «fous du volants» qui font de la vitesse sans jamais être inquiétés. Pour Mohamed Lazouni, spécialiste en sécurité et prévention routière et président de l’association Tarik Essalama, la voiture est devenue un moyen d’expression : «Le jeune est tout le temps réprimé aussi bien chez lui que dans son entourage. Le seul objet qui lui répond au doigt c’est bien la voiture, et c’est pour cette raison qu’il s’emploie à la ’dompter’ comme il le souhaite.» OÙ EST PASSÉE L’ÉDUCATION ROUTIÈRE ? Et à notre interlocuteur de s’interroger : «Où est passée l’éducation routière ? Où sont la morale et le civisme ?» «Pourtant, ajoute-t-il, l’article 21 de la loi de 1987 fait référence à l’éducation routière dans les établissements scolaires. Jusqu’à maintenant, le décret d’application n’a pas été publié. Chez nous, chaque responsable qui arrive efface tout ce qu’a fait son prédécesseur. C’est pour cela que notre pays ne pourra jamais construire la muraille de Chine. Quant un responsable prend en charge un secteur, il balaie tout ce qu’a fait son prédécesseur». Faisant un come-back sur l’accident qui a coûté la vie à 21 personnes dans la région de Médéa, M. Lazouni dira que les autocars et autres poids lourds sont dans l’obligation, selon les textes de loi, d’avoir un troisième frein de secours leur permettant de maintenir une vitesse constante de 30 km à l’heure en cas de descente dangereuse. Idem pour le mouchard (la boîte noire du véhicule) qui est obligatoire depuis… 1974. Interrogé sur l’absence de feux tricolores dans les grandes villes algériennes, notre interlocuteur précise que la seule ville de Paris possède, à elle seule, pas moins de 1 000 carrefours avec feux tricolores. «Un feu tricolore à décompte a été installé à Djelfa et un autre à Sofia (Alger) sauf que l’avis d’appel d’offres pour l’acquisition des feux de signalisation routière date de plus de 20 ans», dira-t-il. M. Lazouni préconise l’application de la loi pour tout un chacun. «La sanction a un effet limité dans le temps et le lieu. On ne peut pas mettre un policier derrière chaque automobiliste. Il faut commencer par l’éducation qui est la colonne vertébrale de tout processus de sécurité routière. L’éducation est prévue par la loi depuis 1987, mais n’a jamais été appliquée par les officiels. Si nous avions commencé à appliquer cette loi depuis cette date-à, nous n’aurions pas ce nombre de morts et de blessés sur nos routes.» M. Lazouni va encore plus loin en déclarant que les clous installés sur la chaussée sont horsla-loi. «Ils sont un danger pour les véhicules (roulements, rotules), alors que la ligne bleue n’a aucune existence au niveau des lois de la République régissant ce secteur. Il faut appliquer la loi pour tout le monde», dira-til. Idem pour le fichier national des permis de conduire que la loi de 2004 avait prévu et que les pouvoirs publics n’ont pas encore mis en œuvre. «Où sont les textes d’application de cette loi ? Pourquoi les autoécoles n’ont-elles pas leurs propres circuits pour former les conducteurs ?», s’interroget-il. Un circuit avait été même prévu à Birtouta, mais les plans demeurent enfermés dans les tiroirs des responsables. Nadir Kerri ’autoroute Est-Ouest est assurément l’axe routier le plus insécurisé d’Algérie. Pas une semaine ne passe sans que l’on signale un vol de véhicule, une agressions et un racket de passagers. Ce phénomène se produit surtout la nuit, car c’est à ce moment-là que les bandits de grand chemin pullulent, aussi aller d’une ville à une autre devient de plus en plus angoissant. Le dernier vol en date a été commis dimanche dernier dans la wilaya de Bouira lorsqu’un chauffeur a été délesté de son semi-remorque, vers 4 h du matin au niveau de la descente de Djebahia, à quelques centaines de mètres des deux tunnels de Aïn Chriki, à l’ouest de Bouira. Il a été agressé par trois individus qu’ils l’ont ligoté et abandonné au bord de l’autoroute. «Le chauffeur roulait doucement, au niveau de la descente de Djebahia, il a été attaqué par trois personnes qui lui ont jeté une bombe lacrymogène à l’intérieur de la cabine, ce qui l’a contraint de s’arrêter puis il a perdu conscience», dit le propriétaire du camion, originaire de Béjaïa. «C’est l’insécurité totale au niveau de l’autoroute Est-Ouest », tempête-t-il. Il faut noter que dans la descente de Djebahia, les camionneurs ne peuvent pas rouler à grande vitesse de peur de finir leur course dans un fossé. Force est de constater qu’à cet endroit, plusieurs accidents de la circulation, toujours mortels, ont eu lieu depuis l’ouverture de l’autoroute. Et c’est à ce moment-là que les bandits en profitent pour commettre leurs forfaits. Les victimes se comptent par dizaines, voire plus. Des usagers de cet axe autoroutier se plaignent de l’insécurité qui y règne. De plus, Bouira ne fait pas l’exception. En 2011, plusieurs cas d’agressions ont été enregistrés à travers plusieurs régions du pays. Pour mettre fin au désordre et rassurer les populations, les pouvoirs publics doivent prendre au sérieux cette affaire et renforcer la sécurité sur l’autoroute. Doit-on attendre qu’il y ait mort Ali Cherarak d’homme pour intervenir ? L ● Ces «nouveaux permis» ne reconnaissent aucune loi, aucune autorité, aucun panneau, aucune obligation ni interdiction, aucune limitation de vitesse. TRANSPORT AÉRIEN VERS LE SUD Tou annonce une révision des tarifs a révision des prix du transport aérien vers les régions du Sud prendra prochainement effet, a annoncé hier le ministre des Transports, Amar Tou, lors de sa visite de travail dans la wilaya de Tamanrasset. A cet effet, il a expliqué qu’une réduction des tarifs sera possible et étudiée suivant les normes nationales de tarification commerciale dont la compagnie nationale Air Algérie doit tenir compte dans ses propositions, sachant que les vols à destination du Sud sont subventionnés par l’Etat. Signalons qu’à l’occasion, M. Tou a, en présence de toutes les autorités locales, donné le coup de starter à l’entreprise du transport urbain de la ville de Tamanrasset qui a commencé par la mise en service de 10 bus pour assurer la desserte de 8 lignes, dont 3 sont en cours de proposition. Si le besoin se fait sentir, le premier responsable du secteur a promis de renforcer ces moyens afin de parvenir à une meilleure couverture en matière de transport. Le ministre s’est ensuite rendu sur le lieu du projet de la nouvelle gare routière et celui de l’extension de l’aérogare afin de s’enquérir de l’avancement des travaux, où il a émis quelques réserRavah Ighil ves et fait remarquer le retard dans la réalisation. L PROJET FERROVIAIRE Adoption des contrats pour les études techniques e ministre des Transports, Amar Tou, a affirmé, jeudi à Adrar lors de la mise en service de l’Entreprise de transport urbain (ETU), que le Conseil du gouvernement, lors de sa dernière réunion, a approuvé les contrats relatifs aux études techniques du projet de liaison des wilayas du Sud au réseau ferroviaire. Le ministre a indiqué qu’il s’agit de la liaison ferroviaire reliant les wilayas de Laghouat, Ghardaïa et Ouargla, ainsi que de celle reliant Laghouat et Timimoune via la wilaya de Ghardaïa, sur une distance globale de plus de 2740 km. M. Tou a procédé, lors de sa visite dans la wilaya, à la mise en service de l’Entreprise de transport urbain (ETU) de la commune d’Adrar. Dotée d’une flotte de 10 bus, cette entreprise devra assurer cinq dessertes et couvrir une distance de 76 km, jalonnée de 48 arrêts de bus, couvrant les principales cités et quartiers de la commune d’Adrar. Le ministre a, en outre, inspecté le chantier de réalisation pour un coût de 290 millions de dinars et la gare routière d’Adrar implantée sur une surface de 1,6 ha, dont 2200 m2 bâtis. Sur site, M. Tou a appelé à hâter la cadence des travaux de réalisation de cette infrastructure en vue de la livrer dans les meilleurs délais. Cette gare routière, dont les travaux de réalisation ont été lancés en décembre 2010, dispose de 64 quais, 8 guichets et d’un parking destiné aux taxis d’une capacité de 30 véhicules. (APS) L El Watan - Samedi 31 mars 2012 - 8 I N T E R N AT I O N A L E APRÈS LES TUERIES DE TOULOUSE ET MONTAUBAN Arrestations dans les milieux islamistes ● Le président sortant souhaite accentuer la pression médiatique jusqu’au 22 avril, date du scrutin, et profiter dans les urnes des retombées de l’émotion. Lyon (France) De notre correspondant chaque jour son récit et Sarkozy pour le raconter. Hier, le président-candidat a ajouté une nouvelle corde à son arc électoral : la chasse aux islamistes radicaux. Le candidat Sarkozy veut capitaliser à son compte électoral l’effet de la tuerie de Toulouse. L’opinion publique n’est pas mûre pour mettre la sécurité au premier plan des préoccupations, mais le président sortant souhaite accentuer la pression médiatique jusqu’au 22 avril, date du scrutin, et profiter dans les urnes des retombées de l’émotion. Ce n’est donc pas un hasard s’il a commandé et commenté, lui-même, l’opération menée hier matin très tôt dans plusieurs villes, dont Toulouse et Nantes. La police a saisi des armes et interpellé 19 personnes A dans les milieux islamistes radicaux. Parmi les interpellés figure Mohamed Achamlane, leader de Forsane Al Izza (les cavaliers de la fierté), un groupe salafiste radical dissous en février par le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, qui l’accusait de préparer la lutte armée. Voulant capter, le jour du vote, les voix du Front national et les réactionnaires qui sommeillent, Sarkozy n’aura réussi qu’à susciter l’ironie, à commencer par l’extrême droite qui fustige un candidat qui «se réveille à trois semaines du scrutin pour son illusoire réélection (…) Les réseaux islamistes radicaux ne se sont pas montés en un jour», selon les propos d’un responsable du Front national. «REPOUSSER CETTE IDÉOLOGIE DE LA HAINE» Pourtant, clairement, Forsane Al Izza n’est pas inconnu de la police. Il s’était notamment manifesté en protestant dans la rue contre la loi sur la burka, particulièrement devant le tribunal de Meaux où des femmes voilées comparaissaient. Le mouvement avait aussi soutenu le Nantais Lies Hebbadj, dont l’une des épouses, verbalisée pour conduite avec le voile intégral, avait été poursuivie en justice. Sur Europe 1, Nicolas Sarkozy a expliqué que ce coup de filet et était «en lien avec une forme d’islamisme radical», annonçant que ce type d’opérations «va continuer». Des armes ont été saisies, notamment des kalachnikovs. Ce fut le cas au domicile d’Achamlane, où les enquêteurs ont retrouvé trois de ces fusils automatiques ainsi qu’un pistolet Glock et une grenade, a précisé une source policière. L’APPEL DE QUARANTE PERSONNALITÉS Une quarantaine de personnalités ont demandé jeudi aux candidats à l’élection présidentielle de «ne pas instrumentaliser à des fins partisanes» les tueries à Montauban et à Toulouse. «L’heure est grave : dans cette période de campagne présidentielle, nous mettons en garde tous les candidats contre la tentation d’instrumentaliser ce drame à des fins partisanes et de diviser les Français sur des critères communautaires que nous récusons», écrivent les signataires. «Nous, intellectuels, responsables ou citoyens musulmans, juifs, chrétiens ou noncroyants, voulons manifester notre volonté de préserver l’unité de la nation autour des valeurs de la République dans l’épreuve que traverse le pays après l’assassinat d’enfants juifs, de leur professeur et de jeunes militaires à Montauban et Toulouse», selon le texte. Selon les signataires, «toute déclaration, tout geste, toute mesure qui tend à désigner telle ou telle religion, telle ou telle culture à la méfiance publique sert, même indirectement, leurs desseins et affaiblit notre culture commune dans une société à la fois une, dans ses fondements, et multiple, dans ses approches et son expression». «Loin de s’opposer entre eux, juifs, musulmans, chrétiens et noncroyants doivent coopérer sans relâche à la préservation – y compris dans leurs propres rangs ! – des principes communs d’égalité et de laïcité, seuls capables d’assurer la tolérance réciproque, la liberté des cultes et des opinions, le maintien de la fraternité et le développement d’une dynamique irremplaçable, celle d’une société riche de sa pluralité», recommandent-ils. Universitaires, religieux, responsables associatifs et politiques, écrivains et journalistes, parmi lesquels le recteur de la Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, la députée de Guyane, Christiane Taubira, et le journaliste et écrivain Jean Daniel, figurent parmi AFP les signataires. Pour le président du Conseil français du culte musulman, Mohamed Moussaoui, reçu hier par le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, sur le thème de l’islamisme radical, «il faut agir très vite pour repousser cette idéologie de haine». Avec Dalil Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris, qui l’accompagnait, ils ont souhaité «trouver une nouvelle formation de religieux, c’est-à-dire des imams qui prêchent et des aumôniers, notamment en prison, qui ont à jouer un rôle très important dans la prévention de certaines dérives» qui menacent les musulmans eux-mêmes. UN NOUVEAU 11 SEPTEMBRE ? Par ailleurs, Nicolas Sarkozy a estimé, hier matin, que le traumatisme des tueries de Montauban et Toulouse «a été profond dans notre pays, un peu comme le traumatisme qui a suivi aux Etats-Unis et à New York l’affaire de septembre 2001, le 11 septembre», tout en affirmant ne pas vouloir «comparer les horreurs». Réagissant à cette exagération très calculée, le candidat du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, a jugé ces propos «totalement disproportionnés». «C’est une volonté de jouer sur la peur qui n’est pas acceptable». Il a déclaré s’attendre «à ce que tous les jours, maintenant, on arrête ici et là des poignées d’illuminés qu’on ira mettre en prison pour les relâcher au bout de quatre ou cinq jours parce qu’il n’y aura aucune charge contre eux (…). Maintenant, si l’on disloque des embryons de cellules violentes, je m’en réjouis de tout cœur». Walid Mebarek SON PROCÈS S’EST OUVERT JEUDI AU TRIBUNAL CRIMINEL DE PARIS Le chercheur franco-algérien Adlène Hicheur risque 10 ans de prison ferme Paris (France) De notre bureau ugé depuis jeudi par le tribunal de Paris, Adlène Hicheur, un Franco-Algérien, soupçonné de liens avec Al Qaîda au Maghreb encourt une peine de 10 ans de prison au moins. Agé de 36 ans et travaillant comme physicien au CERN à Genève, Adlène Hicheur est accusé d’avoir accepté par e-mail de préparer des attentats terroristes en France et «d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste». Ce procès intervient à peine une semaine après l’affaire Mohamed Merah qui a totalement monopolisé les médias et la scène politique. Pour Patrick Baudouin, avocat d’Adlène Hicheur, le contexte dans lequel se déroule le procès risque d’être défavorable à son client. Cependant, il espère que la justice ne fera pas d’amalgame entre ce qui s’est passé à Tou- J louse et les faits qui sont reprochés à son client. «Adlène Hicheur n’est pas Mohamed Merah, a-t-il précisé jeudi dernier lors de l’ouverture de l’audience. Il a ajouté qu’aucune arme n’a été retrouvée chez lui, qu’il n’avait aucune histoire de violence à son actif et qu’il était parfaitement intégré dans sa famille qui était, elle aussi, très unie.» Arrêté dans le domicile de ses parents dans la région de l’Isère (Grenoble) en 2009 par les gens du RAID qui craignaient qu’il ne passe à l’acte, Adlène Hicheur a été depuis incarcéré dans une prison en banlieue parisienne. Jeudi, devant les juges du tribunal de Paris, le suspect a dénoncé la «malhonnêteté» de l’enquête menée par la police, tout en avouant comprendre que certains passages, écrits dans ses e-mails, aient pu gêner ou attirer l’attention de la police. Pourtant, lors de son interpellation, les policiers ont trouvé dans son domicile une abondante documentation sur le djihad et d’autres preuves qui montraient bien qu’il était en étroite relation avec un supposé responsable d’Al Qaîda au Maghreb islamique, Mustapha Debbchi. Pour se défendre, Adlène Hicheur a expliqué à la cour que ce n’est pas parce qu’on lit une littérature djihadiste qu’on approuve ce qu’on lit, assurant que c’est une forme de curiosité qui l’a conduit à ce genre de lecture. Or, les messages trouvés dans les e-mails de Hicheur ont, semble-t-il, démontré qu’il a proposé «des objectifs» à viser pour son complice Debbchi. L’accusé a même évoqué par la suite des «cibles militaires», une base française où l’on forme des soldats en partance pour l’Afghanistan. Mais il a néanmoins regretté ce qu’il a dit, évoquant son état de santé détérioré et confessant des moments de turbulences morales. Il a complété qu’il n’a jamais été question de passer à l’acte. Ce que le tribunal devra démontrer Yacine Farah BRÈVES ◗ MALI Les rebelles touareg, appuyés par les hommes d’Iyad Ag Ghaly, chef du groupe armé islamiste Ançar Eddine, ont pris hier le contrôle de la ville stratégique de Kidal, dans le nord-est du Mali, poussant la junte militaire à s’alarmer de cette situation «critique» et à appeler au soutien «extérieur» pour endiguer cette avancée. «Les rebelles maîtrisent la situation (...). Hier ils ont lancé leur offensive, ça s’est arrêté vers 20h (locale et GMT), et ils ont repris ce matin et maîtrisé les deux camps militaires», selon un habitant joint par téléphone. Le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), le grand groupe rebelle touareg, et Ançar Eddine, dont le chef est natif de Kidal, prenaient la ville en étau depuis plusieurs jours. Le MNLA, qui affiche une position laïque, ne partage pas les objectifs d’Ançar Eddine (défenseur de l’islam, en arabe), qui vise l’instauration de la charia (loi islamique) et a des liens avec AQMI, mais les deux groupes combattent parfois ensemble l’armée malienne par stratégie. Avec les localités d’Aguelhok, Tessalit, Tinzawaten et aujourd’hui Kidal, les rebelles contrôlent désormais la quasi-totalité du Nord-Est malien, considéré comme le berceau des Touareg. Les villes de Gao (nord-est) et Tombouctou (nord-ouest) restent sous contrôle de l’armée. ◗ LIBYE Au moins huit personnes ont été tuées, jeudi à Sebha, dans de nouveaux combats entre tribus, a indiqué une source médicale de l’hôpital de cette ville du sud de la Libye. «La situation est très mauvaise. Au moins huit corps sont arrivés à l’hôpital durant les trois dernières heures», a indiqué à la presse Abdelrahmane Al Ariche, un médecin de l’hôpital de Sebha. Les combats qui opposaient depuis lundi des Toubous à des tribus arabes à Sebha ont fait 70 morts et 150 blessés, selon un bilan du gouvernement arrêté mercredi soir. Selon M. Ariche, «sept autres corps de personnes tuées durant les derniers jours ont été retirés d’un lieu inaccessible jusqu’ici». Le médecin a fait état également de plusieurs blessés graves, sans plus de précision. Peu avant, le porte-parole du CNT, Mohamed Harizi, a déclaré que «la situation est calme» dans la ville, affirmant au cours d’une conférence de presse, qu’un accord sur une trêve allait être signé «incessamment». Cet accord prévoit notamment le retrait de toutes les forces armées toubous vers la ville de Qatroun, plus au sud, selon M. Harizi. Des responsables locaux ont démenti par ailleurs l’arrivée de 1500 ex-rebelles sous les ordres du ministère de la Défense, annoncée la veille par le porte-parole du gouvernement, Nasser Al Manaa. L’exreprésentant de la ville au CNT, Abdelmajid Seif Al Nasr, a indiqué de son côté que des forces du ministère de la Défense se «préparaient à s’interposer entre les deux parties du conflit» et à «vérifier les points de contrôle stratégiques dans la ville». ◗ TUNISIE Quelques centaines de personnes ont manifesté hier devant l’Assemblée constituante à Tunis pour refuser toute forme de normalisation avec Israël et soutenir les Palestiniens qui commémorent le 30 mars la Journée de la terre, a constaté l’AFP. Brandissant des drapeaux palestiniens, les manifestants, venus à l’appel d’une vingtaine de petites associations civiles et du PCOT (parti communiste) brandissaient des banderoles appelant au «boycott des produits sionistes». «Israël est un ennemi, on doit tous l’affronter. Il faut que la future Constitution tunisienne criminalise toute tentative de normaliser les relations avec l’entité sioniste», a déclaré à l’AFP Chokri Gharbi, responsable de l’association Ligue tunisienne de la tolérance. «Nous manifestons pour soutenir le peuple palestinien dans sa lutte de libération et pour refuser toute nouvelle expérience de normalisation avec Israël. C’est un débat que nous devons avoir au sein de l’Assemblée constituante», a déclaré pour sa part Abderraouf Ayadi, élu du Congrès pour la République (CPR, parti de gauche allié aux islamistes d’Ennahda). La Tunisie, qui a abrité le siège de l’OLP de Yasser Arafat de 1982 à 1994, a maintenu des relations avec Israël jusqu’au début de la deuxième Intifada en 2000. Les Palestiniens avaient commémoré hier la Journée de la terre, en mémoire de la répression le 30 mars 1976 par l’armée israélienne de protestations dans le nord d’Israël contre la confiscation de terres arabes, qui s’était soldée par la mort de six manifestants. El Watan - Samedi 31 mars 2012 - 9 I N T E R N AT I O N A L E ALORS QUE KOFI ANNAN DEMANDE UN CESSEZ-LE-FEU IMMÉDIAT BRÈVES ◗ LIBAN Damas intensifie ses opérations contre les bastions rebelles L LA LIGUE ARABE PASSE À CÔTÉ DE SON SUJET Jeudi, Bachar Al Assad a souligné que son pays «n’épargnera aucun effort pour faire réussir» le plan Annan, mais a conditionné sa réussite par l’arrêt du soutien apporté, selon lui, aux «gangs terroristes» par des pays de la région, allusion au Qatar et à l’Arabie PHOTO : D. R. e régime syrien a intensifié, hier, ses opérations militaires contre les villes rebelles malgré sa promesse de faire réussir la dernière mission de paix, suscitant l’impatience de l’émissaire, Kofi Annan, qui a demandé un cessez-le-feu «immédiat». Dans le même temps, les militants, déçus par le sommet arabe qui s’est contenté jeudi d’appeler régime et opposition au dialogue, ont appelé à des manifestations pour dénoncer l’inaction des pays de la région qu’ils accusent de les avoir «lâchés». Les Etats-Unis, dont la secrétaire d’Etat Hillary Clinton est arrivée à Ryad pour parler de la Syrie, ont estimé que l’armée n’avait rien fait pour se conformer au plan de sortie de crise de M. Annan prévoyant le retrait des chars des villes, la fourniture d’aide humanitaire et la libération des détenus. La répression et l’assaut des villes rebelles ne donnent en effet aucun signe de détente : M. Assad a en effet posé comme condition à la réussite du plan l’arrêt des violences commises, selon lui, par les «groupes terroristes». Au moins 15 obus se sont abattus sur plusieurs quartiers de Homs (centre), troisième ville de Syrie, où l’armée tente d’écraser les poches de résistance. Dans la province d’Idleb (nord-ouest), elle a procédé à des perquisitions et incendié quatre maisons près de la ville de Maaret al-Noomane, tandis que de violents combats ont éclaté entre armée et rebelles à Harasta et Erbine, près de Damas, et dans les provinces de Hama (centre) et Deir Ezzor (est), selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Les bombardements continuaient hier sur la ville de Homs saoudite, accusés par Damas de financer et d’armer l’opposition. M. Assad doit appliquer le plan Annan «maintenant», a rétorqué hier le porte-parole de M. Annan, émissaire conjoint de l’ONU et de la Ligue arabe. «Nous attendons de lui que le plan soit exécuté immédiatement. A l’évidence, nous n’avons pas constaté de cessation des hostilités sur le terrain. C’est notre grande préoccupation», a-t-il dit, faisant valoir que les «violations» et les «tueries» devaient cesser «maintenant». A Washington, les responsables n’ont pas caché leurs doutes concernant les intentions du régime. «Nous n’avons encore absolument rien vu sur le terrain qui prouve que (la Syrie) a répondu aux appels demandant à ce que l’artillerie et les armes lourdes soient remisées dans les casernes et qu’un cessez-le-feu soit mis en place pour permettre à l’aide humanitaire d’être acheminée», a déclaré le département d’Etat. Mme Clinton devait évoquer à Ryad, avec le roi Abdallah, et son homologue saoudien, Saoud Al-Fayçal, les efforts internationaux «pour mettre fin au bain de sang en Syrie», selon le département d’Etat, avant de participer demain dimanche à Istanbul à la réunion des «Amis de la Syrie» pour «accroître la pression» sur le régime. L’Arabie saoudite et le Qatar, qui soutiennent l’armement de l’opposition — une question qui divise Arabes et communauté internationale — ont boudé le sommet de Baghdad en n’y envoyant que des responsables de second rang. Les dirigeants arabes ont évité d’appeler M. Assad au départ et d’apporter leur soutien à l’armement des rebelles, alors que la Ligue arabe avait élaboré un plan prévoyant le transfert des fonctions du chef de l’Etat à son vice-président. Les violences en Syrie ont fait plusieurs milliers de morts depuis le début de la contestation populaire le 15 mars 2011. Cette révolte s’est militarisée au fil des mois, ce qui fait craindre une aggravation de la guerre civile. Aniss Zineddine et agences BAGHDAD A ENTRETENU DE MAUVAISES RELATIONS AVEC SES VOISINS L’Irak respire après la réussite de son premier sommet arabe depuis Saddam uelques grands absents, une Q résolution jugée plutôt molle et une semaine de cauchemar pour les Baghdadis, mais pas de violences : l’Irak peut souffler après le sommet arabe de jeudi, qui a signé son retour sur la scène arabe. Initialement prévu il y a un an, le sommet a longtemps été considéré comme annulé de facto en raison, notamment, des bouleversements entraînés par le «Printemps arabe». Sa tenue constitue «une réussite majeure pour l’Irak», estime Reidar Visser, spécialiste de l’Irak et auteur du site www.historiae.org consacré à ce pays. «La principale réussite a été de tenir ce sommet de manière assez bien organisée et d’y attirer 10 chefs d’Etat (sur 21 ndlr), démontrant que la notion de marginalisation de l’Irak dans le monde arabe n’est plus d’actualité», souligne-t-il. Le plus grand point d’interrogation concernait la sécurité des chefs d’Etat et de délégation : le pays s’est certes pacifié depuis les années noires de 2005-2007, Des centaines de Libanais et de réfugiés palestiniens ont manifesté, hier, sous haute surveillance dans le sud du Liban, à l’occasion de la «Journée de la terre». Le rassemblement a eu lieu dans la localité d’Arnoun, qui donne sur les villes du nord d’Israël. La «Journée de la terre», célébrée chaque année le 30 mars par la minorité arabe d’Israël, commémore la mort, en 1976, de six membres de cette communauté lors de manifestations contre la confiscation de terrains par Israël. Les manifestants, portant des drapeaux palestiniens, ceux des mouvements palestiniens et du Hezbollah libanais, ont été transportés de plusieurs régions par bus. Ils ont tenu une prière collective. Sur des pancartes installées le long de la route menant à Arnoun, le Hezbollah a écrit : «Jérusalem, nous arrivons !» ou «La Journée de la terre est le jour de l’attachement au droit au retour (des réfugiés palestiniens)». Les forces de sécurité et de l’armée étaient déployées en force. En mai 2011, des affrontements sanglants avaient marqué la commémoration de la «Nakba» («Catastrophe» en arabe), l’exode des populations palestiniennes après la création de l’Etat d’Israël en 1948. L’armée avait tiré sur les manifestants qui s’étaient approchés de la barrière de sécurité à partir du Liban et du Golan syrien. mais les violences y demeurent quotidiennes et la nébuleuse extrémiste Al Qaîda avait promis de s’attaquer à «la réunion des tyrans arabes à Baghdad». Neuf jours avant le sommet, les insurgés avaient réussi une spectaculaire série d’attentats dans une quinzaine de villes, dont Baghdad, tuant au moins 50 personnes. Les autorités ont mobilisé plus de 100 000 soldats et policiers dans la capitale, qui s’est trouvée paralysée pendant une semaine. Alors qu’une grande partie du réseau de téléphonie mobile a été bloqué sans préavis mercredi et jeudi, le ministère de l’Intérieur a publié jeudi soir un communiqué remerciant les Baghdadis pour leur «patience». Le jour J, le principal incident a été la chute d’un obus de mortier à proximité de la zone verte où se déroulait la rencontre. Il n’a pas fait de victimes et n’a pas perturbé le sommet, selon les autorités. L’Irak était aussi très attendu sur le niveau de participation en raison des mauvaises relations qu’il a longtemps entretenues avec ses pairs arabes, des fortes tensions autour de la Syrie et du fossé croissant entre chiites et sunnites dans la région. «Certains pays arabes, surtout du Golfe, observent l’Irak avec soupçon, surtout en raison de l’influence supposée de l’Iran sur ce pays majoritairement chiite», souligne Ihsan al-Chamari, professeur de sciences politiques à l’université de Baghdad. Sans compter que le dernier sommet à Baghdad, qui remonte à 1990, avait été présidé par un Saddam Hussein plein d’arrogance envers ses hôtes, et qui envahira le Koweït à peine deux mois plus tard. Le sommet de jeudi s’est d’ailleurs déroulé dans l’un de ses palais. Le Premier ministre, Nouri al-Maliki, n’a pas ménagé ses efforts ces derniers mois pour renouer les liens avec ses voisins et a obtenu un vrai succès avec la visite historique à Baghdad de l’émir koweïtien, cheikh Sabah Al-Ahmad Al-Sabah. Mais deux poids lourds du Golfe, l’Arabie saoudite et le Qatar, n’y ont malgré tout dépêché que des représentants subalternes. Interrogé, le ministre irakien des Affaires étrangères, Hoshyar Zebari, a balayé la question, se disant «très satisfait» du niveau de participation. «Vu dans la perspective de l’après-2003, le sommet marque une amélioration historique dans les relations entre l’Irak et le monde arabe, et en particulier dans celles entre l’Irak les pays arabes hors Golfe et le Koweït», souligne M. Visser. Quant à la résolution finale adoptée à l’issue du sommet, elle a surtout exposé au grand jour les divisions du monde arabe sur la Syrie. Le sommet s’est contenté d’enjoindre régime et opposition à un dialogue «sérieux» et de rejeter toute intervention militaire. Mais pour M. Chamari, «les décisions du sommet ne sont pas aussi importantes que sa tenue. Nous devons nous souvenir que les 22 sommets (arabes) précédents n’ont rien donné de concret non plus». A. Herenstein de l’AFP ◗ BAHREÏN Amnesty International a appelé, hier, les autorités de Bahreïn à libérer un militant condamné à la prison à vie, en affirmant que sa vie était en danger après 50 jours de grève de la faim. Abdel Hadi al-Khawaja, 52 ans, ancien coordinateur de l’ONG Frontline, avait été arrêté en avril 2011 et condamné en juin de la même année pour son rôle dans des manifestations antigouvernementales. Il a été torturé en détention, selon Amnesty International. «Bahreïn doit libérer immédiatement et sans condition de M. Khawaja», écrit dans le communiqué Philip Luther, directeur d’Amnesty pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Amnesty considère ce militant comme un prisonnier politique qui a été condamné pour avoir exprimé ses opinions. Près de 3000 personnes ont été interpellées à Bahreïn lors du mouvement de contestation qui a éclaté le 14 février 2011, et au moins 700 sont toujours en prison, selon une commission d’enquête indépendante. La monarchie, dirigée par une dynastie sunnite, avait étouffé mi-mars 2011 ce mouvement animé par les chiites, majoritaires dans le pays. La répression avait fait 35 morts, dont 5 membres des forces de sécurité et 5 détenus torturés à mort, selon la commission d’enquête. ◗ YÉMEN Deux Yéménites, dont un officier du renseignement, ont été abattus hier à Aden, dans le sud du pays, dans une attaque attribuée par leur tribu à des hommes armés d’Al-Qaîda. Les deux hommes ont été attaqués à leur sortie d’une mosquée du quartier de Darim, dans le centre de la ville, après la prière du vendredi, a précisé l’un de leurs proches de la tribu des Assal, originaire de la province d’Abyane. «Al-Qaîda veut ainsi se venger de notre tribu qui l’a chassé de la ville de Moudia de la province d’Abyane», a déclaré ce proche des deux victimes. Un responsable de l’hôpital Sadek à Aden, où les corps ont été transportés, a indiqué que les deux hommes avaient été tués par balles. Al-Qaîda est actif dans la province d’Abyane, au nord d’Aden, dont il contrôle la capitale, Zinjibar, depuis mai 2011. Mais les hommes du réseau ont été chassés de Moudia par la tribu des Assal. ◗ SOMALIE D’intenses combats ont éclaté hier dans les faubourgs de Mogadiscio lorsque des miliciens islamistes shebab ont attaqué des forces pro-gouvernementales qui progressaient au nord-ouest de la capitale somalienne, selon des sources concordantes. Les responsables militaires progouvernementaux assurent avoir repoussé ces attaques et avoir pris le contrôle d’une large partie de Deynile, un quartier stratégique qui ouvre la voie vers Afgoye, un des derniers bastions shebab autour de Mogadiscio, situé à 30 km environ au nord-ouest de la capitale. «De violents combats ont éclaté quand des miliciens shebab ont attaqué nos troupes à Deynile», a indiqué à la presse, Mohamed Osman Hanaf, un commandant des forces somaliennes pro-gouvernementales, assurant que les islamistes «avaient été vaincus», et sans pouvoir donner de bilan des victimes à ce stade. «Nos forces ainsi que celles de l’Amisom (la force de l’Union africaine) ont avancé et ont pris le contrôle de la plus grande partie de Deynile, y compris l’aérodrome», a affirmé un autre gradé de l’armée somalienne, Abdulahi Muhidin. «Des soldats burundais et ougandais (de l’Amisom) soutenus par des chars ont commencé à progresser vers Deynile, et il y a eu alors de violents combats, des échanges de tirs d’artillerie et de tirs de batteries anti-aériennes», a rapporté un témoin. El Watan - Samedi 31 mars 2012 - 10 RÉGIONS Six personnes arrêtées pour faux et usage de faux Les éléments de la police judiciaire de la sûreté de wilaya ont arrêté, à la fin de semaine dernière, 5 individus pour association de malfaiteurs, faux et usage de faux, falsification et imitation de signatures. Des citoyens ont signalé la présence de deux voitures suspectes dans la zone d’activité de Bordj Bou Arréridj; aussitôt la police s’est rendue sur place. La fouille des véhicules a permis de saisir des documents falsifiés et des cachets de plusieurs administrations. Selon les enquêteurs, ce trafic est lié à la fuite et à la fraude fiscale. Présentés devant le magistrat instructeur près le tribunal de Bordj Bou Arréridj, B.S., 34 ans, K.B., 38 ans, F.M., 24 ans, H.A., 32 ans et B.S., 27 ans, ont été placés sous mandat de dépôt, alors que H.T. a bénéficié d’une citation A. B. directe. Des ouvriers de l’usine Embag protestent Une centaine d’ouvriers de la société des emballages et arts graphiques (Embag) de Bordj Bou Arréridj ont bloqué, jeudi dernier, l’entrée de la zone industrielle, la RN45, reliant Bordj Bou Arréridj à M’Sila, et la route menant au centre-ville pour revendiquer une augmentation de salaire. «Notre salaire est de 12 650 DA», dira un manifestant. «Ce blocage vise à attirer l’attention des responsables sur le problème de nos rémunérations qui sont des plus basses», a expliqué un autre employé. Au milieu de la journée, une délégation des protestataires a été reçue par le wali, alors qu’aux environs de 15h, le directeur de l’entreprise, en voulant quitter l’usine, a percuté deux ouvriers avec sa voiture. Ils ont été évacués aux urgences de l’hôpital Bouzidi Lakhar, où ils ont été soignés. L’un d’eux a eu 5 jours d’arrêt de travail. Une enquête a été ouverte par la police pour déterminer les circonstances A. B. exactes de l’accident. Une rixe tourne au drame Un quadragénaire, cordonnier de son état, père de 5 enfants, a succombé à ses blessures, jeudi dernier, lors de son transfert vers le CHU de Sétif. La victime qui a été agressée à l’aide d’une matraque par un voisin, a été atteinte au niveau de la nuque, ce qui aurait provoqué sa chute sur une bordure et entraîné son décès, apprend-on d’une source sûre. Les services de police ont diligenté une enquête pour élucider les circonstances du drame. Le corps du défunt devra subir A. Djerbah une autopsie. LOGEMENT RURAL À EL KHROUB (CONSTANTINE) MILA Des postulants exclus montent au créneau A ● Les mécontents ont vivement dénoncé l’attribution d’aides à des gens qui n’habitent pas la localité. eudi passé, la mairie d’El Khroub a été assiégée par une soixantaine d’exclus de l’inscription au bénéfice du logement rural à Oued Fantaria. Ainsi, après ceux de Bouregba qui sont montés au créneau à plusieurs reprises, durant la semaine dernière, pour dénoncer l’injustice ayant caractérisé l’opération des inscriptions à ce type d’habitat, destiné à l’origine à la fixation des familles paysannes sur leur lieu de travail, avant que les pouvoirs publics ne le dévoient dans l’éradication des bidonvilles, afin d’atténuer la pression des demandeurs du logement social, les exclus d’Oued Fantaria, au nombre de 49, dénoncent, à leur tour, cette même injustice. Pour rappel, ce site de bidonvilles s’est érigé dans les années 1960-1970 avec quelques gourbis pour atteindre de nos jours 185 habitations précaires, dont les occupants sont dans un statut de potentiels demandeurs. «Le chômage endémique des premières années post-indépendance avait poussé les sans-travail issus de l’exode rural à se rapprocher des villes en quête d’un emploi, d’autant que les moyens de transport étaient réduits. L’érection d’un gourbi dans les ceintures des villes à proxi- J KHENCHELA Chute mortelle d’un enfant de 6 ans 49 familles de Oued Fantaria attendent ces logements depuis des décennies mité des usines se «justifiait» alors, mais après un demisiècle de développement, ce type de construction précaire, de promiscuité et d’insalubrité manifeste, relève de l’illogique après tant d’immeubles édifiés et tant de véhicules de locomotion mis en circulation», estiment beaucoup de gens issus des couches moyennes qui souhaitent quitter ces ghettos pour vivre dans des maisons individuelles tant le cadre d’habitat actuel, sans commodités appropriées, est manifestement clochardisé. Les insurgés affirment qu’un nombre important de bénéficiaires ne sont pas connus dans la contrée. «Ce sont des membres n homme de 56 ans, employé aux services des urgences de l’établissement public hospitalier (EPH) Mohamed Boudiaf d’El Khroub, est mort d’un arrêt cardiaque survenu, jeudi, vers 7h 30, dans les arcades de l’entrée de la nouvelle ville Massinissa, au niveau de la cité des logements participatifs. Selon des témoignages, ce père de deux enfants s’est effondré subitement sur le trottoir alors qu’il se rendait à son travail. Le défunt a été des familles où des proches parents venus d’ailleurs et hébergés pour la circonstance chez des habitants d’Oued Fantaria dans l’objectif de bénéficier de la priorité à l’accès au logement rural», disent-ils. Pour rassurer les mécontents qui ont dénoncé et accusé, par ailleurs, les représentants de leur ghetto, le maire d’El Khroub, Seddik Hmaïzia, leur dira: «patientez, vous serez servis dans le prochain quota». Cependant, l’agitation fébrile autour du logement rural attise les appétits de toute une faune de spéculateurs de l’immobilier y compris au sein des faux postulants au détriment des véritables nécessiteux. M. D. enterré le même jour. Par ailleurs, et durant la même journée à 10h30, les agents de la Protection civile sont intervenus à la cité 252 logements de la localité de Békira, pour évacuer le corps sans vie d’un ressortissant syrien, âgé de 43 ans, père de quatre enfants, et connu pour être un spécialiste de la pâtisserie orientale. La victime est décédée suite à un arrêt cardiaque selon le médecin légiste. La police a ouvert une enquête. M. D. OUM EL BOUAGHI Les onychomycoses touchent 10 % de la population eudi dernier, les laboratoires Galderma ont organisé, dans la salle des conférences de l’association médicale de Aïn Beïda, une journée scientifique et médicale sur les onychomycoses, une maladie dermique qui touche environ 10 % de la population, surtout les gens du 3e âge. Plus d’une trentaine de médecins ont assisté à la conférence présentée par le dermatologue A. Haoues qui a axé son exposé sur cette pathologie et les infections qui affectent les ongles des mains et des pieds. Ces maladies J . L., un enfant de 6 ans, demeurant à la Route de Aïn Beïda est mort, jeudi dernier, suite à une chute d’un véhicule Peugeot J5, sur la route de Hammam El Knif, dans la commune de Baghaï. Evacué en urgence à l’hôpital Ali Boushaba, il a succombé à ses blessures. Les services de sécurité ont ouvert une enquête pour déterminer les circonstances de cet accident. K.R. A Un travailleur meurt par arrêt cardiaque U Découverte macabre à Chelghoum Laïd lertés par les riverains, les services de la Protection civile, unité secondaire de Chelghoum Laïd, ont fait, jeudi dernier, un peu après 11h, une découverte macabre. En effet, ils ont constaté sur place le décès de Hocine M., âgé de 59 ans, qu’ils évacueront à la morgue de l’hôpital. Le théâtre de cette découverte est la ferme Bouaziz Khelifa, située sur la RN100, entre Ferdjioua et Chelghoum Laïd. Le chargé de communication de la Protection civile précise que «la victime, probablement agressée à l’arme blanche, porte de profondes blessures au niveau de la tête». Les services compétents ont ouvert une enquête. M. Boumelih PHOTO:D.R. BORDJ BOU ARRÉRIDJ sont causées par des champignons microscopiques qui provoquent le jaunissement, l’épaississement et même le décollement des ongles. Elles sont plus fréquentes, selon l’intervenant, sur les ongles des orteils d’autant que les chaussettes et les chaussures créent un terrain favorable à la prolifération des champignons. La question posée par l’orateur est comment éviter la contamination, et si contamination il y a, quel traitement préconiser pour soigner cette maladie qui touche à l’esthétique des on- gles ? La prévention suppose quelques règles élémentaires d’hygiène, comme la désinfection des chaussettes et des chaussures, le traitement de toute infection cutanée, aussi anodine soit-elle, l’utilisation d’une serviette individuelle et le séchage méticuleux des pieds après la douche ou le bain. En cas de maladie, le présentateur préconise deux traitements, l’un par voie orale et le second local. Ils sont tous deux complémentaires pour assurer une guérison complète L. Baâziz et définitive. EL MILIA (JIJEL) Un jeune homme retrouvé mort sur la RN43 n jeune homme, B.R, âgé de 24 ans, originaire de la localité de Tanefdour, a été retrouvé sans vie sur la bordure de la double voie express de la RN43, à proximité de la zone de Bellara. Il serait victime d’une agression et son décès remonte à la nuit de jeudi à vendredi. La dépouille mortelle a été déposée à la morgue de l’EPH de la ville d’El Milia. Les services de la gendarmerie nationale ont ouvert une enquête pour déterminer les circonstances exactes de ce décès. Zouikri A. U BISKRA Hommage aux colonels Si El Haoues et Amirouche a commune de M’chounèche, située à 30 km au nord-est de Biskra, et dont le chef-lieu est le village natal du Colonel Si Haoues dont la maison familiale a été transformée en musée, a célébré le 53e anniversaire du martyr des colonels Si El Haoues et Amirouche, tombés aux champs d’honneur le 28 mars 1959, après une longue et âpre bataille menée contre les forces françaises sur le mont Thamer, dans la wilaya de M’sila. La bravoure, le sens tactique et les qualités de meneur d’hommes du colonel Si Haoues, commandant de la wilaya VI historique, ont été mis en exergue lors d’une conférence animée par ses anciens compagnons, des historiens et des membres de sa famille. H. Moussaoui L Vingt-deux blessés dans un accident sur la RN3 ier matin, vingt-deux personnes, de différents âges, ont été blessés à des degrés divers dans un accident de la route survenu sur la RN3 au lieudit Aïn Deba, à 15 km au sud de Biskra. Selon les premières informations, la plupart des victimes voyageaient dans un minibus de marque Toyota, assurant la liaison entre Oumache et Biskra, lequel est entré en collision frontale avec un véhicule léger de marque Renault Clio ayant à son bord 4 passagers. Les blessés ont été transportés par des automobilistes et des agents de la Protection civile au centre de soins d’Oumache et à celui des urgences de Biskra. Les services de sécurité ont ouvert une enquête. H. M. H NAISSANCE Heureuse fut la journée du 28 mars 2012, où une jolie petite gazelle prénommée RACHA, est venue égayer le foyer de RAFIK et RYM, offrant le bonheur aussi à ses oncles, ses tantes et ses grands parents et toutes les familles FADEL et KEMMOUCHE, surtout tata ABLA et tonton MOUNGI qui souhaitent longue vie au bébé et un prompt rétablissement à la maman El Watan - Samedi 31 mars 2012 - 10 KABYLIE INFO EL KHABOUZIA WILAYA DE BOUIRA L’APC SUR LA SELLETTE epuis le début de la semaine écoulée, des dizaines de D citoyens de la commune d’El Khabouzia, située à 30 kilomètres à l’ouest de Bouira, continuent de protester contre la Lancement de la caravane Cyber Rif gestion de leur municipalité. Le siège de l’APC a été fermé à maintes reprises. Les protestataires exigent des pouvoirs publics l’envoi d’une commission d’enquête afin de faire toute la lumière sur «les dépassements et les carences enregistrées dans la gestion des affaires de la commune», soulignent-ils, en exigeant par ailleurs «l’annulation pure et simple de la délibération des logements attribués pour des élus locaux». Par ailleurs, les protestataires réclament des projets dans le cadre de l’aménagement urbain, la réhabilitation des routes et le renforcement du réseau de l’eau potable. «Nous resterons ici jusqu’à ce que nos revendications soient prises en charge par les autorités de wilaya», dira un des protestataires. Plusieurs correspondances ont été envoyées aux responsables concernés pour intervenir et régler ces problèmes, mais en vain, disent-ils. M. Guergaoui ● L’opération vise à simplifier et généraliser l’usage des nouvelles technologies de l’information dans les zones rurales. ne opération intitulée Cyber Rif vient d’être lancée par le ministère de la Poste et des technologies de l’information et de la communication (TIC) au niveau de la wilaya de Bouira. Cette caravane, qui durera jusqu’au 24 avril prochain, sillonnera quatre communes de la wilaya, en l’occurrence Saharidj, Mesdour, Souk El Khmis et Guerrouma. Le coup d’envoi a été donné dans la municipalité de Saharidj, au nord-est de Bouira. La maison de l’Arch de Saharidj sera ouverte pendant une semaine pour accueillir les activités programmées par le Cyber Rif. Cette opération visant à généraliser et simplifier l’usage des nouvelles technologies de l’information dans les zones rurales enclavées, sera assurée par un staff de spécialistes en TIC relevant de boites privées à l’aide d’un fourgon itinérant, aménagé et doté d’équipements informatiques dont 12 micro-ordinateurs avec une connexion Internet haut débit via le satellite. L’autre objectif escompté par cette opération est de permettre aux populations de zones rurales de s’imprégner, au même titre que celles des zones urbaines, des connaissances dans ce domaine, tout en mettant à niveau les différences en la matière entre les diverses catégories de la société. Les spécialistes qui accompagneront cette opération vont devoir initier les populations des zones concernées au mode d’emploi de l’Internet en leur assurant l’apprentissage des divers usages de cet outil. C’est une façon, selon les initiateurs de la caravane, de sortir ces populations de leur «isolement» en les associant par là-même à l’évolution que prend le monde qui les entoure à travers la navigation sur la toile universelle. PHOTO: EL WATAN U L’initiative est marquée par l’engouement des jeunes Au programme de cette opération, ses initiateurs prévoient des formations au profit notamment de jeunes et de femmes ruraux. La deuxième activité prévue à l’occasion de cet évènement est de collecter les différentes données locales relatives aux sites naturels, monuments et vestiges historiques, ainsi que tout ce qui a trait à la tradition orale (légendes, proverbes, maximes populaires…). Par ailleurs, à l’occasion des festivités célébrant les anniversaires de l’indépendance et du déclenchement de la lutte armée de libération nationale, des récits et des faits d’armes seront à leur tour collectés. Après Médéa, Relizane et Biskra, Bouira est la 4ème wilaya à bénéficier aussi de la caravane Cyber Rif. Selon M. Ahmanache de la direction opérationnelle des télécom- munications (DOT), «Bouira est l’une des wilayas les plus rattachées au réseau de la fibre optique. Tous les moyens ont été mis pour raccorder les 45 chefs-lieux communaux de cette wilaya au réseau de la fibre optique. Des projets sont en train de se réaliser et d’autres seront lancés incessamment, à l’instar de Saharidj, Aghbalou, Guerrouma, Zbarbar et Maala», ajoute le même responsable. L’installation de ce nouveau réseau permettra d’augmenter le nombre d’abonnés. En attendant la concrétisation des promesses avancées, les habitants de localités en zones montagneuses souffrent encore de l’isolement en matière de la téléphonie fixe. Les demandes de raccordement sont mises en attente en raison de la saturation du réseau, indique-t-on. Omar Arbane BECHLOUL 7 logements non distribués près l’attribution des 100 logements sociaux à Bechloul, sept bénéficiaires avaient été supprimés de la liste à la base de plusieurs recours. Mais huit mois après, les sept logements ne sont toujours pas redistribués. Pourtant, plusieurs requêtes ont été adressées aux autorités compétentes. «Nous demandons la distribution de ces logements. Nous ne partirons pas d’ici si notre revendication n’a pas été satisfaite», soulignent trois citoyens qui ont dressé une tente dans la cour même de la daïra. Les contesta- A taires dont deux ont été évincés de la liste des bénéficiaires après introduction des recours et le troisième figurant sur la liste d’attente, ont tout essayé pour attirer l’attention des autorités locales. En vain. Leurs demandes d’audience sont restées lettre morte. Par ailleurs, l’attribution des 100 logements sociaux à Bechloul a défrayé la chronique. Des mouvements de protestation dont une grève de la faim ont eu lieu ces derniers mois. Les pouvoirs publics continuent de faire la sourde oreille. Ali Cherarak La ligue de boxe sensibilise contre le dopage e dopage en milieu sportif a été au centre d’un débat lors d’une rencontre organisée lundi dernier par la ligue de boxe de Bouira au niveau de l’ODEJ (Office des établissements de jeunes). L’objectif de la rencontre est de sensibiliser les sportifs sur les méfaits et les dangers du dopage. Des dizaines d’enfants sportifs ont été emmenés pour assister à la conférence animée par le président à la fois de la fédération algérienne de boxe et de la confédération africaine de boxe, le Dr Abdellah Bensalem. Ainsi, plusieurs entraîneurs de boxe et autres éducateurs L sportifs ont pris part à l’assemblée. «Les sports collectifs et individuels devraient être protégés de l’utilisation de substances narcotiques», dira le conférencier. Le Dr Bensalem a également alerté les entraîneurs et les sportifs sur le danger dans l’utilisation des anabolisants stéroïdes, comme le Mega Mass, et les diurétiques, comme Lasilix, utilisé particulièrement par les boxeurs. «Le Lasilix est un danger pour le boxeur», affirme le conférencier. M. Bensalem a saisi l’opportunité de la rencontre pour rappeler à l’assistance les grands risques et les graves maladies que peuvent contracter des sportifs qui recourraient à ces substances dopantes. Il citera, entres autres risques, la stérilité, la démence, le cancer, etc. Pour faire face à ce fléau, le Dr Bensalem s’est adressé longuement aux entraîneurs. «Limitez-vous à l’entraînement, les médecins s’en occuperont du reste !», clame-t-il à l’adresse de l’assistance. Le conférencier a dénoncé le fait de forcer un athlète à jouer lorsqu’il n’est pas prêt pour cause de maladie. «Un athlète malade, il faut le soigner d’abord. Aucune médaille ne vaut la santé d’un athlète», ajoute-t-il en conclusion. A.Cherarak LES LOCAUX DE L’ANSEJ DÉLABRÉS ne cessent de marteler que les revendications Lqu’ilsesdesresponsables jeunes chômeurs sont prises en charge et que le calvaire endurent sera bientôt terminé. Mais la réalité est toute autre. Il n’y a qu’à voir les choses de plus près pour se rendre compte qu’à Bouira le chômage a encore de beaux jours devant lui. Les jeunes prennent leur mal en patience car le bout du tunnel n’est pas près d’être atteint. Cela fait presque une année que les locaux de l’Ansej ont été transférés du bâtiment faisant face à l’ex-Gare routière vers la cité administrative. Ainsi des incidents surviennent souvent au niveau dudit bâtiment entre les souscripteurs et les habitants de l’immeuble, qui «suffoquent» du flux quotidien des jeunes chômeurs. Les autorités ont enfin pris la décision de déloger cet organisme pour l’installer, provisoirement, dans une grande salle située à la cité administrative. C’est dans cette ex-salle de réunion du secrétariat général de la wilaya, dans un état de délabrement avancé, que les jeunes sont quotidiennement accueillis pour discuter de leurs projets et essayer de convaincre leurs vis-à-vis. Aussi, en attendant que les choses s’améliorent, les jeunes sont toujours reçus dans des conditions déplorables. Les responsables et les agents de l’Ansej attendent impatiemment leur transfert vers des locaux dignes de ce nom pour quitter ainsi cette salle poussiéreuse où les pupitres servent de sièges pour les jeunes chômeurs. A. S. HAIZER CHEF-LIEU DE DAÏRA DÉGRADÉ chef-lieu de la daïra de Haizer, à 9 kilomètres au nord de LpuiseBouira, est dans un piteux état. Les habitants attendent deplusieurs années que la situation s’améliore. Mais en vain. Le programme d’aménagement urbain, qui a commencé dans certaines villes de Bouira, peine à toucher cette commune. Au départ, disent les habitants de cette municipalité, les responsables locaux justifiaient l’état de dégradation et l’impraticabilité des routes par la nécessité d’attendre la fin des travaux de raccordement de la localité au réseau du gaz naturel. Mais une année après l’achèvement desdits travaux, les choses sont restées pratiquement à l’état initial, mis à part l’aménagement d’une seule artère reliant la place du centre ville avec la sortie nord du chef-lieu. «C’est de la poudre aux yeux. Officiellement nous sommes une daïra, mais la réalité est tout autre. Regardez l’état des ruelles ; un paysage désolant, décoré par les multiples nids de poules. En hiver, à la moindre averse, c’est de la boue jusqu’aux genoux, en été c’est d’infinis tourbillons de poussière», déclare un habitant. S. Recham El Watan Bureau de BOUIRA Pour toutes vos annonces publicitaires : Lotissement N° 1 4e étage (face gare routière) Centre-ville Bouira Tél./Fax : 026 94 36 16 El Watan - Samedi 31 mars 2012 - 10 RÉGIONS RELIZANE Des eaux usées à Yellel L’Oued traversant Yellel, cité sise à quelque 20 km à l’Ouest du chef-lieu de la wilaya est devenu, selon les riverains, une réelle menace pour la santé publique. Les citoyens de la ville continuent de se plaindre des désagréments qu’occasionnent continuellement les eaux usées se déversant dans le lit de cet oued. «En plus des odeurs nauséabondes qui s’y dégagent, l’on craint le pire durant la période des grandes chaleurs qui pointe déjà», a souligné un citoyen. «Les autorités doivent mettre en place d’un programme d’urgence permettant de nettoyer l’oued de toutes les ordures», a noté un enseignant. I. B. AÏN TÉMOUCHENT La prolifération des armes Le littoral pollué L blanches inquiète ● Les policiers ont mis à jour un atelier de fabrication d’épées artisanales. Notre confrère, le journaliste écrivain Kali Mohamed, a été honoré, jeudi dernier, par un collectif de journalistes et de correspondants accrédités dans la wilaya d’Aïn Témouchent en signe de reconnaissance à ses écrits contribuant au développement de l’information. La cérémonie a eu lieu au niveau de la maison de la presse où une collation a été offerte. Kali Mohamed a décroché, récemment, le prix Abdelhamid Benzine. O. S. Les agressions avec les armes blanches sont de plus en plus nombreuses ’usage des armes blanches, plus précisément d’épées artisanales, a pris des proportions alarmantes dans une wilaya qui a vécu jusque-là dans la quiétude. Ainsi, récemment les policiers ont mis à jour un atelier de fabrication de ce type de rapières. Les artisans «armuriers» avaient squatté une bâtisse inoccupée. Les agressions avec ces armes, sorties comme par prestidigitation à la figure des victimes, sont de plus en plus nombreuses. En général, les sabres sont glissés sous les vêtements, parfois, en été, à même le corps au L dos sous un tee-shirt. Ils sont utilisés à toutes occasions, bagarres ou même contre des policiers. Ainsi, avant-hier, une patrouille, ayant découvert des individus en train de s’attaquer aux portières d’une voiture, a eu toutes les peines du monde à les arrêter malgré l’arrivée de renforts. Ils ont fuit s’engouffrant dans un immeuble de la cité des 1000 logements, arrachant et cassant tout pour en user comme projectiles contre les policiers qui les cernaient. Bourrés de kif et de barbituriques, leur violence décuplée les a poussés à menacer de faire exploser le bâtiment en s’en prenant au réseau de gaz dont la tuyauterie est à découvert. Sans l’intervention des policiers, les habitants allaient se mettre de la partie en réaction aux agissements des délinquants. Dans l’asseau donné, les cimeterres ont été sortis. Sur les sept excités, quatre ont pu être arrêtés. Mais il n’y a pas que des individus majeurs qui usent de ces instruments de mort. Il y a également des bandes d’adolescents qui les imitent en s’engageant parfois dans des batailles rangées sous les regards médusés des passants. M. Kali AXA compte s’implanter à l’Ouest a filiale algérienne de la compagnie française «AXA Assurance Algérie», qui est présente sur le marché algérien des assurances depuis décembre 2011, ambitionne, dès le mois de juillet 2012, d’ouvrir une agence à Oran. L’inauguration de nouvelles agences de la compagnie dans certaines wilayas de l’Ouest, indique-t-on, verra le concours du Cabinet du Conseil d’Assurances et de Gestion des risques «Wafa Assurances». Le directeur général de «AXA Assurances Algérie», M.Adelane Mecellem, a signalé que son déplacement, jeudi à Oran pour animer une rencontre d’information à l’hôtel Royal à l’initiative de la Chambre du Commerce et de l’Industrie de l’Oranie, s’inscrit en prévision de la signature d’une convention de partenariat entre la «AXA» et la CCIO. Il s’agit d’informer les opérateurs des offres et des avantages qui sont proposés par cette compagnie. «AXA Assurance Algérie» est détenue par le Fonds National d’Investissement et la BEA respectiTegguer Kaddour vement à hauteur de 36 et 15%. L AUDIOVISUEL La TNT lancée à titre expérimental à Béchar es services de la Télédiffusion algérienne (TDA) ont annoncé, jeudi, la mise en service à titre expérimental de la télévision numérique terrestre (TNT) pour les régions de Béchar, Adrar, Tindouf et la daïra de Béni Ounif frontalière. Cette couverture s’inscrit dans le cadre du projet de couvrir le territoire national par ce système de diffusion hertzien, fait-on savoir. Les équipements et autres supports nécessaires à une telle transmission sont déjà mis en place pour assurer une diffusion des programmes des chaînes nationales à savoir les chaînes de télévision, la chaîne 3, Canal Algérie, la chaîne TV4 et la chaîne du Coran. Aussi, à cette diffusion télévisuelle, s’ajoutent les 5 chaînes radio notamment la radio Saoura, la chaîne 1, la 2, la 3, la radio internationale et la radio jeunesse. Les téléspectateurs de ces régions, intéressés par ce programme de la TNT, sont appelés à équiper leurs appareils de télévision d’un récepteur LCD (option TNT), précise-ton. Mais la télévision fonctionnant au système analogique continuera, toutefois, de diffuser son programme national qui sera remplacé progressi- e littoral continue de subir de fortes pressions à cause des phénomènes de concentration de la population et d’urbanisation incontrôlée, auxquels il faut ajouter l’implantation anarchique des différentes activités économiques et industrielles ainsi que les pollutions des eaux marines. Ainsi et pour débattre des problèmes du littoral oranais et des moyens à mettre en place afin de soutenir les visions d’avenir en matière d’éco-gestion et du développement, une journée d’étude sera organisée le 16 avril prochain à l’université d’Oran. Initiée par l’association «Chems Wahrane», l’objectif de cette rencontre est de cerner les enjeux environnementaux et écologiques de l’écosystème côtier de la bande littorale oranaise. Parmi les communications qui vont être présentées, l’écologie et les risques environnementaux, la gestion des ressources et le développement durable, l’aménagement du littoral et la santé environnementale. Plusieurs mesures ont été prises par l’État pour la protection et la revalorisation du littoral. Cependant, les résultats escomptés restent en deçà des espoirs. Le Plan d’aménagement côtier (PAC) du littoral oranais, élaboré par l’Agence nationale d’aménagement du territoire (ANAT), a fait ressortir que 34 infrastructures industrielles polluantes, dont 4 implantées à moins de 300 mètres de la mer, ont été recensées. Le même document fait état de l’existence de 9 décharges publiques, de 27 sites de déversement de déchets. 92 cas de vol de sable ont été signalés dans plusieurs plages du littoral oranais. Les études entreprises ont également révélé que le littoral oranais abrite 60 unités industrielles, dont 24 publiques, implantées dans les différentes zones d’activités proches du littoral. Pour ce qui est des hydrocarbures, selon l’ANAT, les valeurs retrouvées dans le port de Béthioua sont supérieures à 650 mg/kg. Elles représentent des valeurs deux fois plus importantes par rapport aux normes européennes (300 mg/kg). Cherifa K. ASSURANCES SANTÉ L’EHU promet de multiplier les greffes de foie L ’opération de la greffe du foie, réalisée il y a 12 jours à l’EHU d’Oran, est une grande réussite», a déclaré le Dr.Mansouri, directeur général de l’EHU 1er novembre, jeudi, lors d’un point de presse qui a regroupé de nombreux professeurs à la tête des services de cet établissement hospitalier. L’opération de greffe hépatique, la première intervention réalisée dans ce sens, par une équipe algérienne dirigée par le professeur Benmaarouf et 9 assistants ainsi que 7 spécialistes français, est réussie à 100%. Les greffes réalisées en Algérie proviennent de donneurs vivants et de liens intrafamiliaux. Pour ce qui est de la liste d’attente pour la greffe hépatique, on saura qu’elle est longue. Le directeur de l’EHU a fait savoir que «10 couples de donneurs sont au programme de l’équipe du professeur Benmaarouf et que 5 couples sont prêts pour la greffe». À l’EHU d’Oran, la cadence maintenue pour procéder aux interventions est à raison d’une greffe par mois. L’objectif des professeurs de cet établissement est «de ne plus procéder au transfert de malades à l’étranger». Selon le D.G de l’EHU, «une greffe hépatique coûte entre 250 et 300 mille euros, une greffe rénale, 100 mille euros, une greffe de la moelle épinière 400 mille euros et une greffe de la cornée 1500 euros». Notre interlocuteur a signalé que ces opérations reviennent moins cher à l’Etat lorsqu’elles sont effectuées en Algérie. Ainsi, les montants fixés sont: «4 millions de D.A. pour la greffe hépatique, 2 millions de D.A. pour la rénale, 9 millions de D.A. pour la moelle et 50 mille D.A. pour la greffe de la cornée». Hafida B. «L PHOTO : DR PRESSE Mohamed Kali honoré PHOTO : DR GHAZAOUET Des projets à Msirda Fouaga Dans le cadre du programme du renouveau rural, la commune de Msirda Fouaga, dans la daïra de Bab El Assa, a bénéficié de plusieurs projets visant l’amélioration des conditions de vie et de travail des populations rurales. Ces projets, chapeautés par les services des forêts, portent sur les plantations fruitières, les corrections torrentielles pour la préservation des terres agricoles, la création de voies d’accès aux périmètres agricoles, la plantation d’arbres forestiers pour la protection contre l’érosion des sols dans les zones montagneuses ainsi que l’équipement de puits destinés à l’irrigation. Parmi ces différents projets, l’on note l’ouverture de routes sur 28 km à l’intérieur des terres agricoles qui ont permis le désenclavement de près de 20 exploitations agricoles. Cette action a touché une soixantaine d’agriculteurs. Il a été également procédé à la plantation d’arbres fruitiers sur une superficie de 110 hectares pour le compte de 58 O. E. B. agriculteurs. ORAN vement par la télévision numérique terrestre d’ici 2020, soulignent les responsables de la TDA. Le nouveau mode de diffusion hertzien introduit dans le champ médiatique présente toute une panoplie d’avantages par rapport à l’analogique notamment par l’élargissement de la qualité de l’image, du signal et l’interactivité. Il permet, selon les techniciens, de garantir et d’assurer une souveraineté nationale en matière de choix dans M. Nadjah la diffusion des programmes. El Watan &LETTRES Samedi 31 mars 2012 - 11 ARTS FRONTON PATRIMOINE MUSICAL LE MONDE DU BÉDOUI WAHRANI Déchirure de «La Déchirure» ZESTE D'ÉCRITURE «Elle ressemble à une «matriarche». Un mot que j'ai inventé et qui n'existe dans aucun dictionnaire pour expliquer à mes jumelles que les patriarches ont, depuis la nuit des temps, nourri l'illusion de commander le monde des femmes.» Leïla Aslaoui Hemmadi Sans voile, sans remords PHOTO D. R. TROUPE BÉDOUIE DE L'EST PAR AMEZIANE FERHANI Il est indéniable que les récentes productions de quelques chaînes de télévision françaises autour de la commémoration des Accords d’Evian ont marqué un pas important par rapport à l’occultation qui a généralement régné en France. Dans ce panel de productions que Mouloud Mimoun présente et analyse ci-après (p. 16), «La guerre d’Algérie, la déchirure» de Gabriel Le Bomin, était particulièrement attendu, du fait d’une promotion intense et surtout de la co-signature d’un historien comme Benjamin Stora, devenu l’incontournable spécialiste de la question. Mais, si la qualité de la réalisation a fait l’unanimité, le contenu du documentaire s’est avéré en deçà. D’un point de vue méthodique, «La Déchirure» reste symptomatique d’une manière de traiter l’histoire, proche de l’enquête policière : enchaînement de faits et de cadavres, accumulation de détails, recherche des mobiles immédiats des protagonistes… Bien sûr, cela n’est pas inintéressant. Bien sûr aussi, un documentaire doit choisir une focale d’approche et délimiter son champ. Mais, en se contentant de rappels impressionnistes sur l’antériorité de cette guerre, «La Déchirure» agit souvent comme un rétro-journal télévisé qui braque ses projecteurs sur l’anecdotique en rendant opaque son objet. Non, on ne peut comprendre cette guerre sans aborder la campagne d’occupation militaire qui, dès 1830, n’a reculé devant aucune férocité, au point d’être dénoncée par de rares et justes Français ; la dépossession des terres et des autres moyens d’existence, entraînant une misère effroyable ; la destruction des structures d’organisation sociale et culturelle du peuple algérien ; la mise en impasse de la voie politique pour la vider de tout sens et possibilité et, d’une manière générale, la fabrication industrielle du désespoir et de l’humiliation. Sans cela, comment peuton expliquer la guerre d’indépendance et donc aussi sa violence, sauf à la réduire à une manifestation quasispontanée, forcée, voire arbitraire ? Là est la véritable «déchirure» de ce film qui, en se confinant assez strictement à sept années et demie de guerre, occulte ses causes et ses modalités forgées durant un siècle et quart. Même dans les limites temporelles de son sujet, le film passe étonnamment sur certains faits. Dans le débat souvent décousu qui a suivi, il a fallu que ce soit Danielle Michel-Chich, qui, enfant, avait perdu sa grand-mère et une jambe dans l’explosion de la bombe du Milk Bar, le 30 septembre 1956, qui rappelle, avec une indéniable grandeur, que c’était notamment l’attentat de la rue de Thèbes (10 août 1956, 16 morts et 57 blessés), dans la Basse-Casbah, perpétré par des ultras contre des familles algériennes, qui avait déclenché ces opérations du FLN ! Mais où sont les documentaires algériens qui pourraient, à un niveau comparable d’investissement financier et d’élaboration technique et artistique, défendre d’autres points de vue ? Là est notre déchirure. Le gala du gallal P ourquoi le bédoui wahrani est-il désigné par une aussi dissonante antinomie, «bédouinité» et «wahran» s’excluant a priori par leurs références respectives au monde rural et nomade, d’un côté, et au monde urbain, de l’autre ? Répondre à cette interrogation, c’est revisiter l’histoire nationale depuis l’époque du pâtre numide jouant de sa flûte pour tromper sa solitude, installé à l’écart d’un indifférent auditoire, ses bêtes occupées à l’essentiel, brouter ou régurgiter. Mais faisons plus court et ne remontons jusque-là que pour rappeler que la «gasba» dont jouait le berger des temps reculés est l’un des instruments les plus authentiquement algériens. Elle est numide et ne se retrouve nulle part ailleurs. Raccourcissons encore le récit : dans le bédoui wahrani des aèdes, elle a parfois pour compagnon le «gallal», un autre instrument, à percussion lui, d’origine tout aussi numide, mais typiquement attaché à l’Oranie. Ah ! Voilà le chaînon manquant de notre réflexion : «wahrani» se traduirait et se comprendrait donc par rapport à cette région et non en ré- férence à la ville d’Oran. Et pour lever une dernière ambiguïté, «bédoui» qui renvoie communément à la campagne et à la ruralité rappelle qu’à l’origine les aâroubis étaient de tradition nomade. Enfin, il n’est pas inutile de mentionner que le genre bédoui est une famille musicale qui compte trois membres. En effet, en-dehors du bédoui wahrani, il existe deux autres en Algérie : le bedoui sahraoui (avec eyyaye dont Khelifi Ahmed qui vient de nous quitter était un éminent représentant) et le bédoui chaoui. Musica- Une mémoire musicale enfouie qui remonte au pâtre numide. lement, atteste le musicologue Lechlech Boumédienne, la différence entre le wahrani et ces derniers est qu’il est moins diversifié qu’eux dans ses modes et échelles musicales. Comme patrimoine, le bédoui wahrani fait figure de vestige d’un monde agropastoral déstabilisé sous les coups de boutoir d’une colonisation de peuplement, la plus dense au km² de tous le pays, au point que la capitale régionale, Oran, était la ville la plus européenne d’Algérie selon une proportion de 95% de ses habitants. Sur les vastes plaines de l’Oranie, la viticulture fait l’essentiel de l’économie de la région, au point que El Malah, l’ex-Rio Salado, devint pour longtemps la plus riche commune de France et d’Algérie ! Le salariat et la sédentarisation, dans et autour des villages, imposent un mode de vie aux horizons clos. Les deux guerres mondiales et tout ce qu’elles ont charrié – famines, épidémies, pauvreté accrue et grands exodes – grossissent les ceintures de misère des villes constituées des habitats précaires dits «bidonvilles». Ces vicissitudes participent à la déstructuration des liens sociaux traditionnels. Le bédoui devient alors une valeurrefuge pour ceux qui ont perdu et leur statut et leurs repères. Il est l’unique viatique à la portée de la masse des petites gens pour frayer avec l’indicible. Par sa permanence, il conjurait le déracinement généré par les dépossessions coloniales massives, survivant ainsi hors de son univers primitif. Suite page 12 MAIS ENCORE... ■ ■ ■ ■ ■ À L'AFFICHE À LA VOLÉE À LA PLUME À LA PAGE À SUIVRE Suite : Patrimoine musical, le gala du gallal USA/ Tunis/ Jeanne Fonda/ Souk-Ahras/ Omar m’a tuer/New York/MéditerraCiné... Patrick Modiano, le détective métaphysique Polar : «L’Etrangleur d’Alger» de Azdine / Abécédarius Télévision : Le Cinquantenaire vu de France/ L’édition aussi 12 13 14 15 16 Pour écrire à Arts & Lettres, bienvenue sur notre adresse email : [email protected] El Watan - Arts & Lettres - Samedi 31 mars 2012 - 12 À L'AFFICHE ●●● Un genre entre la sobriété obriété musicale et instrumentale et une grande richesse ichesse littéraire O LE MONDE DU BÉDOUI WAHRANI n s’en repaissait à l'occasion des mariages et des baptêmes, dans les cafés (des cafés-concerts), sur les places publiques (comme sur la célèbre Tahtaha de M'dina J'dida, le quartier populaire d’Oran), lors des fêtes votives (waâda) qu’agrémentaient la fantasia et le baroud de l’allégresse. condil allégresse. Dans le bédoui, il est question de la condi tion humaine, de l’époque et de ses travers, de l’histoire immédiate et surtout de la passion d’aimer. De la joie d’aimer, mais aussi des bleus à l’âme lorsquelle devient douleur d’aimer. Au contact de la cité et d’une modernité subie, sa «pauvre» musique modale s’efforce de rivaliser avec la riche musique citadine, h’dar, telle le haouzi, et… la tonale chanson européenne. C’est la qualité de sa poésie qui l’a pourvu d’un atoutmaître à une époque où la culture de l’oralité régnait et où le chant suscitait l’écoute attentive et inspirée. Car, que l’on ne se méprenne pas, ce n’est pas parce que ce genre était confiné dans le ghetto et qu’il était d’humble extraction, que l’esthétique de son verbe et sa codification avaient quoi que ce soit à envier à la poésie savante. A son propos, le grand spécialiste, Mohammed Belhalfaoui, parlait à son propos de adab melhoun soit, littéralement, la littérature du melhoun ou poésie populaire versifiée. Il soutenait que le bédoui wahrani abritait de grands chefs-d’œuvre, reconnaissables par «leur beauté, leur langue châtiée, la variété et la richesse de leur vocabulaire». Il ajoutait que ce genre «perpétue les traditions de la poésie arabe d'expression classique, la poésie arabe anté-islamique surtout». Et concluait : «Bien des chants algériens rappellent à l'évidence les plus grands poètes arabes du VIIe siècle, Antara, Imroulqaïs et bien d'autres, par la force et l'originalité de l’expression, leurs trouvailles poétiques, leurs énergie (mais aussi parfois leur brutalité) et la relative sincérité de leurs sentiments». Ainsi, si le genre est dit melhoun, ou rattaché au melhoun, ce n’est pas pour signifier qu’il est populaire ou qu’il fait fi de la syntaxe, mais parce qu’il est composé pour être chanté. Et il l’était primitivement a capella, soit sans musique d’accompagnement, avec comme seul support la voix humaine, ainsi qu’il se pratique aujourd’hui encore dans la vallée du Guir (Béchar). De la sorte, parce que chanson d’écoute – ou chanson à texte, comme on voudra –, la musique qui l’habille n’est là que pour assurer une fonction d’accompagnement. Elle est fond sonore, tandis que la voix du cheikh est soliste. Tout est dans les modulations vocales, les registres de la voix et ses inflexions. La rythmique du texte est imprimée par le chanteur, véritable chef d’orchestre, marquant le «mizane» (le tempo) avec le gallal. A ses côtés, les flûtistes (gsasbi) suivent. Ils sont en général deux, le premier dit «erquiza» (base, principal) et le deuxième, «r’dif» f (second). Ce descriptif initial du genre bédoui wahrani nous montre donc qu’il se basait sur une sobriété musicale et instrumentale et une grande richesse littéraire. On peut même supposer que cette sobriété était justement là pour souligner plus encore la richesse. L’instrument s’efface devant la voix et la musique devant le texte. C’est sur ces bases que s’est développé le bédoui wahrani et l’on retrouve d’ailleurs, à quelques variantes près, le même équilibre chez ses «parents» sahraoui et chaoui. Ce dépouillement ou ce minimalisme musical corre correspond parfaitement à l’univers des gr grandes étendues, à l’acoustique des steppes et du désert, s voire même aux re reliefs peu accidentés qui se retrouvent dans d le caractère lancinant des mélodies. mélodies Il faut y voir sans doute aussi des cons considérations pratiques comme la nécessité pour le nomade, contraint à de fréquen fréquents déplacements, à ne prendre avec lui qu que l’essentiel ce qui n’aurait pas permis de s’encombrer d’instrus’e ments volumineux ou lour lourds. Le néophyte se perdrait à te tenter de se retrouver dans les multiples dénomina dénominations des différents sous-genres issus du bédoui w wahrani. En fait, il y en a trois principalement : le guebli gu qui se joue avec la gasba, mais sans la percussio percussion ; le bsaïli, sans la mélodie, mais avec le gallal soute soutenant la déclamation du chanteur, et enfin, le m’khazni qui q use de la gasba et du gallal réunis. Ces catégories so sont musicales, tandis que les autres appellations renvoie renvoient aux sous-régions de l’Oranie. On relève ainsi le amri amr (Sidi Bel Abbès et Témouchent), le mazouni (région de Mostaganem), les variations demeurant liées aux modes musicaux. Le plus en vogue est le beldi dont don il existe autant de versions qu’il y a de grandes villes villes. C’est, en général, à l’origine, du m’khazni qui a pris rracine en milieu urbain, se mâtinant, ici et là, de l’ l’accent local, de la rythmique et du phrasé, typiques ddes lieux. LA CHANSON-CULTE «BAKHTA» «BAKHT A Mostaganem, c’est Cheikh Ham Hamada qui a négocié le de vieille droit de cité du bédoui. En cette métropole m qu’Oran, son centre, enurbanité, moins européanisée qu’O touré d’une haute muraille, est le qquartier des descendants d’Osmanlis chez qui on ne badine pas avec le les sonorités du chaârespect de l’étiquette. Il y fleurit le Cheikh Hamada va jeter bi. C’est avec ce genre que Cheik des passerelles. Il ne s’arrête pas een si bon chemin, lui mettent en que ses pérégrinations de chansonnier chans contact de l’andalou et du haouzi à Tlemcen. Il enrichit son répertoire poétique en puisant dans le chi’r el melhoun citadin, reprenant génialement génialem les poèmes de musiques d’écoute, n’est-ce Benmsaïb. Entre chants et musique intelligence ? pas, on ne pouvait qu’être en bonne bo disciple de Cheikh HaCheikh Djilali Aïn Teddeles, disc rythme, chez lui, est domada, perpétue l’héritage. Le rythm sourdine, la déclamation priminant, la mélodie est en sourdine ajouta à la percussion mant résolument sur le reste. Il ajo sur le bord du gallal, les coups secs de sa chevalière su tapotant des doigts. C’est sachant qu’on en joue en le tapota une sonorité nouvelle qui va faire tache d’huile. MoHassi Mamèche) est un hamed Larbi El Mamachi (de Has autre cheikh mostaganémois. Il eest d’abord guessab (joueur de flûte) avant de passer aau chant pour enfin, en 1970, percer avec un texte de son so cru : «Ayni Cherat Cheria Ouel Galb bghaha». PHOTOS : D. R. PORTRAIT DE CHEIKH HAMADA PATRIMOINE MUSICAL A Sidi Bel Abbès, les porte-drapeaux du baladi furent Cheikh El Madani (1888-1954) auquel succèdera son disciple, Abdelmoula Labassi, dans la machyakha (statut de cheikh). Quant à Cheikh Abdelkader El Khaldi (1896-1964), il est la fierté de Mascara. Il est réputé moins en tant que chansonnier que pour la haute qualité de sa poésie. L’auteur de «Bakhta», son principal amour, aux côtés de Kheïra, Yamina et Zohra, dont il chanta la beauté, vivra la deuxième partie de sa vie essentiellement à Oran. Son regorgeant diwan est repris par presque tous les chioukh du bédoui comme par les maîtres du wahrani moderne : Blaoui Houari et Ahmed Wahbi. Ce fait indique que la chanson moderne oranaise est, en bonne partie, fille du bédoui-wahrani et, pour avoir influencé, elle aussi en partie, le raï, on peut affirmer que le raï lui-même descend en partie du bédoui wahrani ! La reprise de la chansonculte «Bakhta» par Khaled illustre bien ces passages successifs. Natif d’Oran (1877-1938), Hachemi Bensmir en est l’emblématique Cheikh. Il n’a jamais voulu enregistrer de disque. Ce sont ses fils qui, finalement, immortaliseront son répertoire sur vinyl. Plus près de nous, Boutaïba Saïdi avait commencé sa carrière en entonnant le raï trab, celui de Cheikha Rimitti. Il devient, à partir de 1968, une star du bédoui wahrani. Son étoile brilla jusqu’aux années quatre-vingts, au moment où le raï moderne le rattrapa, portant l’estocade au bédoui. Rencontré cette semaine, toujours actif, il assure que le bédoui est bien vivant sauf que de beldi, il est revenu à sa ruralité d’origine, son public étant davantage celui des petites agglomérations rurales. «Où, par exemple ?» lui avons-nous demandé. «Les régions nord et sud de Tlemcen, les environs de Relizane et même de Médéa». Alors, au bout de cette ballade, s’il est un conseil à donner à celui que la curiosité pousserait à faire connaissance avec le bédoui, il est de toute première instance qu’il se «déformate» un instant de ses habitudes d’approche acquises au contact de la musique moderne et surtout de la musique tonale. Qu’il se laisse happer par l’apparente monotonie de la musique bédouie et qu’il se laisse gagner par le bercement de la gasba et du gallal pour, progressivement, commencer à découvrir le verbe ciselé qu’elle enrobe. Par la suite – familiarité oblige –, il commencera à percevoir les particularités de telle ou telle chanson et la variété des interprétations de chaque cheikh. Là, il aura retrouvé une partie d’une mémoire enfouie qui remonte jusqu’au pâtre numide. Et, dans cette ascension historique, des émotions d’une force inouïe. Mohamed Kali El Watan - Arts &Lettres - Samedi 31 mars 2012 - 13 À LA VOLÉE …ET AUTRES NOUVELLES USA Espace culturel Alger disposera désormais d’un espace culturel américain. Celui-ci a été inauguré, lundi 26 mars, par Madame Stephens Kathleen, soussecrétaire d’Etat américaine à la diplomatie, chargée des Affaires publiques. Cet espace aménagé au sein de l’école privée d’enseignement de l’anglais, ALC (Centre algérien des langues), situé dans le quartier d’Hydra, devra abriter des manifestations culturelles et rencontres destinées à mieux faire connaître la culture américaine en Algérie et à accueillir également des échanges culturels entre les artistes et auteurs des deux pays. Cette initiative vient diversifier le dispositif culturel étranger dans la capitale, en attendant que d’autres pays puissent en suivre l’exemple. TUNIS Intégrisme en scène Dimanche dernier, le parvis du Théâtre municipal de Tunis, sur l’avenue Habib Bourguiba, a été le lieu de troubles qui ont inquiété l’opinion et, particulièrement, les milieux artistiques. L’Association des ressortissants des instituts d’arts dramatiques avait organisé, dans le cadre de la Journée mondiale du théâtre, une manifestation destinée à célébrer la naissance dans les années 1900 du Théâtre national. Sous le slogan «Le peuple veut du théâtre», les artistes présents devaient donner un spectacle en plein air. A peine commencé, des groupes hostiles se sont imposés pour faire fuir les spectateurs et empêcher sa tenue. Selon Moez Mrabet, président de l’association, dans un entretien accordé à la web-radio «radioexpressfm.com», «la journée du dimanche 25 mars 2012 restera une journée noire dans l’histoire du théâtre tunisien». Il a relevé la violence dont ont été victimes les participants et a déploré la venue tardive de la police. Devant ces agissements assortis d’insultes («singes, débiles, laïcs, juifs, saletés»), les participants à la journée ont dû se réfugier à l’intérieur du théâtre. Demain, 1er avril, les artistes se sont donné rendez-vous au même lieu et à la même heure. JANE FONDA Toujours gênante L’actrice Jane Fonda, 74 ans, devrait interpréter l’épouse de l’ancien président Reagan, idole des conservateurs, dans un film sur un majordome qui a travaillé à la Maison-Blanche pour plusieurs présidents américains. Ce rôle devrait revenir à Forest Whitaker, qui a obtenu un Oscar pour son interprétation du dictateur ougandais, Idi Amine Dada, dans «Le Dernier roi d’Ecosse» (2007) tandis que son épouse doit être campée par la reine de la télévision américaine, Oprah Winfrey. Dans les milieux républicains, le choix de Jane Fonda est mal perçu du fait de ses engagements politiques et de son opposition à la guerre du Vietnam. En 1972, elle s’était rendue à Hanoï où elle avait été photographiée sur un canon antiaérien nord-vietnamien, ce que les conservateurs ne lui ont jamais pardonné. Les participants aux deuxièmes journées littéraires de Souk Ahras ont salué, lundi au terme de leurs travaux au Musée du Moudjahid de la ville, «les prémices de l’émergence, en Algérie, d’une presse promouvant la littérature». Insistant sur le «rapport vital» entre médias et littérature, les participants à ces journées, une cinquantaine de poètes et d’écrivains venus de plusieurs régions du pays, ont également salué la «constance» des pages littéraires de nombreux quotidiens nationaux et la multiplication d’émissions dédiées à la création littéraire par les différentes chaînes de télévision et de radios nationales. Si nos confrères nous permettent de parler en leur nom, la presse salue en retour la tenue plus fréquente de rencontres littéraires et artistiques, notamment à l’intérieur du pays où l’effort de dynamisation de la vie culturelle doit être particulièrement soutenu. CINÉMA «Omar m’a tuer» FRANCE Le Cinquantenaire en musique Un coffret de quatre CD accompagné d’un livret de vingt pages, véritable concentré d’histoire et de musicologie, fourmillant d’anecdotes savoureuses ou pathétiques, faisant revivre ce bouillonnement créatif que fut la musique algérienne. Le tout replacé dans le contexte de la lutte anticoloniale, des années trente jusqu’en 1962, date à laquelle le peuple algérien regagnait enfin sa liberté. Telle est la présentation du coffret édité par le label No Direction Home et réalisé par le collectif «Sortir du colonialisme» qui, à travers cette compilation d’œuvres musicales algériennes, s’étendant de 1962 à 2012, entend célébrer «l’Indépendance de l’Algérie en mettant en sons, l’art et la culture de ce peuple, ce qui, en ces temps obscurs de révisionnisme colonial rampant, nous semble être œuvre de salubrité publique». On en reparle. ÉVÉNEMENT Une fantasia à New York L’armateur américain d’origine libanaise, Wallace G. Sanaa, grand collectionneur d’œuvres d’art et mécène du Musée d’art moderne de New York, vient d’annoncer à Associated News qu’il financera une fantasia de cavaliers algériens à Central Park. Propriétaire d’une écurie prestigieuse, le milliardaire s’est pris de passion pour le cheval barbe après sa visite, en 2011, au haras de Tiaret où il a assisté à une fantasia. Il compte ainsi promouvoir son nouveau cargo, dit du IIIe millénaire, qui devrait accoster à Oran en juillet pour embarquer 250 cavaliers et leurs chevaux ! A suivre… MÉDITERRACINE Des films récents et prestigieux Aujourd’hui débutent les journées du film méditerranéen intitulées MéditerraCiné. Jusqu’au 7 avril, 18 longs métrages de fiction seront présentés avec une programmation pour le moins alléchante, constituée d’œuvres récentes et prestigieuses, par les prix et distinctions obtenus dans les plus grandes rencontres du genre et par leur originalité créative. En dehors du fameux «The Artist» du français Michel Hazanavicius qui a raflé plusieurs Oscars et autres prix, on comptera des œuvres majeures telles que le film «Il était une fois en Anatolie» (photo) du Turc Nuri Bilge Ceylan, considéré comme un des réalisateurs les plus en vue dans le monde. Depuis très longtemps, Alger n’avait réuni à la fois autant de films de premier plan. Organisé par l’AARC en partenariat avec la société M. D. Ciné. Salles A et B, Cosmos, Riadh El Feth. SOUK-AHRAS Littérairement vôtre Du 2 au 7 avril, l’ONCI organise à la salle El Mougar, la sortie nationale du film de Roschdi Zem, «Omar m’a tuer» (2011). Pour sa première réalisation, Zem a demandé à son ami, Sami Bouadjila, de jouer le rôle principal de cette histoire qui avait défrayé la chronique médiatique en France avant que Me Vergès n’obtienne un non-lieu pour le jardinier marocain accusé du meurtre de sa patronne. La ressemblance de Bouadjila avec le véritable Omar est frappante. Séances : 14h, 17h et 20 h. sauf le 7 avril (14h et 17 h). Archéologie : un lieu de rencontres et d’échanges Belle initiative que celle annoncée par Farid IghilAhriz, directeur du CNRA (Centre national de la recherche en archéologie) à travers l’organisation d’un cycle de rencontres périodiques intitulés «Les Mercredi du CNRA». Ce cycle de séminaire s’étalera sur toute l’année 2012 à raison de deux à trois conférences par mois. Selon les organisateurs, ces séminaires permettront aux chercheurs de prendre connaissance des plus récents développements dans les domaines de la recherche archéologique. Elles sont, aussi, une opportunité pour les chercheurs permanents, les associés et les partenaires institutionnels du CNRA, les étudiants et le personnel des établissements sous tutelle du ministère de la Culture, de s’informer des nouveautés liées à la recherche archéologique et de rencontrer d’éminents spécialistes de renommée internationale. La première rencontre a eu lieu mercredi dernier à 14 h, au Bastion 23, sous le thème : «L’archéologie du paysage et les établissements dans les zones sismiques», animé par Maria Lliana Pannacione Apa de l’Institut National de Géophysique et de Vulcanologie de Rome. PHOTOS : D. R BRÈVES… AUTRICHE Femmes et politique Une rencontre aura lieu avec l’ambassadeur d’Autriche, Madame Aloisia Worgetter, autour du thème : «La participation politique des femmes en Europe, modèle et défis pratiques en Autriche», aujourd’hui à 15 heures à l’espace culturel «Milles et Une News». Une occasion de découvrir d’autres expériences sur un sujet qui a pris de l’importance avec les prochaines élections législatives en Algérie. Adresse : 28, rue Khalfi Boualem, ex-Burdeau, Alger. Entrée libre dans la limite des places disponibles. El Watan - Arts & Lettres - Samedi 31 mars 2012 - 14 À LA PLUME GRANDS ÉCRIVAINS LE ROMANCIER PATRICK MODIANO Le détective métaphysique Discret et solitaire, son écriture, toute en subtilités, a forgé un style et un univers. C 'est dans le cadre des grandes monographies consacrées aux écrivain-e-s et penseurs français et autres que les éditions de l'Herne ont récemment publié un Cahier qui célèbre l'un des auteurs majeurs de la littérature française contemporaine*. Qualifié d'écrivain «anachronique» et d'auteur «discret», Patrick Modiano, l'auteur de La Place de l'Etoile, roman qui a eu un succès retentissant, et lauréat du Prix Goncourt pour Rue des boutiques obscures (1978), laisse transparaître l'image d'une figure énigmatique et mystérieuse dont l'écriture revêt une dimension particulière qui confère à son œuvre une spécificité bien modianienne. Au cœur des fictions de cet auteur, qualifié par son épouse, Dominique Zehrfuss, de «détective métaphysique», se déroulent des histoires racontées dans un une nouvelle intitulée Le Temps, texte qui raconte les années passées dans un internat («La vie collective est étouffante») ainsi que l’extrait d’un scénario remontant à 1975. Des études de spécialistes. Des correspondances reçues et/ou échangées entre Patrick Modiano et d'autres personnes qui mettent en lumière les relations que ce dernier a entretenues avec des artistes, des intellectuels et diverses personnes avec lesquelles il a étroitement collaboré. L'une d'elles concerne les échanges avec l'avocat Serge Klarsfeld au sujet de la jeune fille déportée, Dora Bruder. C'est ainsi que le dossier met en évidence les conditions dans lesquelles l'enquête a été menée, les photos, les documents et les témoignages relatifs à cette histoire qui donna naissance à un des textes les plus remarquable de l'œuvre modianienne. Afin d'éclairer les lecteurs/trices sur les rapports que P. Modiano a entretenu avec le septième art qu'il définissait comme «un laboratoire romanesque», le Cahier consacre une partie de son sommaire à la place et au rôle du cinéma dans l'univers de l’écrivain. Et ce, en publiant des extraits de sa correspondance qui il- Dans son témoignage, Robert Gallimard, Directeur des services Gallimard, à partir de 1949, décrit Patrick Modiano qui, à cette époque était membre du comité de lecture de la maison d’édition, comme un «homme solitaire (…) isolé dans le milieu littéraire [qui a] beaucoup de distance vis-à-vis de lui-même et vis-à-vis du monde, ce qui se sent dans ses romans». Au sujet de ses manuscrits, l’éditeur les décrit comme tellement aboutis qu'il ne revoyait avec leur auteur que de petits détails. Et, au fur et à mesure de l'avancement dans sa trajectoire d'écrivain, son style devenait précis et évoluait vers «quelque chose de plus en plus proche de sa vie personnelle», ajoute Robert Gallimard. Réalisé grâce à l'aide de Patrick Modiano qui a autorisé l'accès à ses archives, à ses textes inédits et à ses correspondances, cet ouvrage de 278 pages, codirigé par Marilyne Heck, maître de conférences à l'Université de Tours, et Raphaëlle Guidée, maître de conférences à l'Université de Poitiers, présente l'auteur dans ses multiples facettes, tout au long d'une trajectoire de plus d'une quarantaine d'années. Ce sont «les tournants, les contrastes autant que les constantes de l'œuvre modianesque que nous avons voulu mettre en évidence dans ce volume», précisent-elles dans l'avant-propos du cahier. Structuré en sept grandes parties, le Cahier «Modiano», qui a pour objectif de «rendre compte de l'extraordinaire résonance de (son) œuvre dans son époque» comprend une série d'articles sur l'auteur. Des analyses critiques sur son œuvre. Des textes de fiction et autres, inédits ou peu connus, en l'occurrence MORCEAU CHOISI PHOTO : D. R. Au sujet de ses manuscrits, l’éditeur les décrit comme tellement aboutis qu'il ne revoyait avec leur auteur que de petits détails PAR NADIA AGSOUS ment, tentant par le verbe, les mots, les images et leurs infinies possibilités de dire, de déchiffrer, de découvrir et de faire revenir le passé au milieu d'un présent frappé d'amnésie collective. Tel un géomètre, il consigne les noms des rues, les adresses, les immeubles, les détails topographiques de Paris et de ses quartiers qui se confessent sous le regard observateur, «voyeur», insistant de cet écrivain dont l'imaginaire s'approprie l'Histoire, familiale, personnelle, nationale, ainsi que le lot de ses zones d'ombre qu'il révèle aux lecteurs/trices dépouillés de leurs masques et de leurs faux semblants. Tel un biographe, il s'attache à accumuler les détails biographiques de ses personnages, les noms de famille, les généalogies... «C'est en se promenant dans un quartier de Paris, mais aussi à Rome, Londres, Berlin, Stockholm, avec un but précis en tête, qu'il fait des repérages, comme pour un film. Il peut rester là, un temps indéfini, la tête levée vers un immeuble, à rêver de ramener à la surface, tels des revenants, tous les gens qui ont habité là successivement», explique Dominique Zehrfuss. style à la fois flou, précis, détaillé qui mettent en scène des personnages à l'allure fantomatique en quête de l'identité et de la Mémoire, d’histoires de vie dramatiques, d’événements historiques pour la plupart sombres, de faits divers tragiques, de secrets de famille, de douleurs personnelles et collectives, d’abandons, de questionnements sur la paternité, sur la période de l'Occupation... Autant d'aspects et d'événements obscurs et bouleversants qui nourrissent ses romans et nous immergent dans un univers qui prend l'allure de gouffres où s'entassent des blessures, des douleurs, des peurs, des non-dits, des souffrances, des faits divers qu'il observe et décrit dans leurs moindres petits détails. Tel un archéologue du passé et de la Mémoire historique et familiale, il fouille, creuse, triture, inlassable- REPÈRES Patrick Modiano est né le 30 juillet 1945 à Boulogne-Billancourt. Il étudie en province avant d’enter au fameux lycée Henri-IV de Paris. C'est à partir de 1967, date de la publication de son premier roman, La Place de l'Etoile qu'il se consacre entièrement à l'écriture. Patrick Mondiano a obtenu plusieurs prix dont le Grand Prix du roman de l'Académie française pour Les Boulevards de ceinture (1972) et le Prix Goncourt pour Rue des boutiques obscures (1978). Fidèle aux éditions Gallimard, où il a travaillé en tant que lecteur, il y a édité toutes ses œuvres. La première, La Place de l'Etoile (1968) a fait l’objet, en 1995, d’une nouvelle édition revue et corrigée. Il est l’auteur d’une trentaine de romans remarquables. Sa bibliographie comprend, entre autres : Dora Bruder (1997) ; Petite Bijou (2001) ; Dans le café de la jeunesse perdue (2007) ; L'Horizon (2010). «Et, tout d'un coup, avant d'arriver place des Abbesses, il pressa le pas, de nouveau. Je marchais à sa droite. A l'instant où nous traversions la rue Germain-Pilon, je le vis jeter un regard horrifié vers cette rue étroite qui descend en pente assez raide jusqu'au boulevard. Il me serra très fort le bras. Il s'agrippait à moi comme s'il voulait s'arracher à la contemplation de cette rue. Je l'entraînai vers l'autre trottoir.» Rue des Boutiques obscures, 1978. lustrent la nature de ces liens. Par ailleurs, le Cahier reproduit l'entretien entre le journaliste Antoine de Gaudemar a réalisé avec Patrick Modiano, mettant en évidence les corrélations entre son œuvre romanesque et le cinéma. Signalons qu’Antoine de Gaudemar a consacré un téléfilm au romancier, réalisé par Paule Zajdermann (France 3, 1996 - Vidéo, couleur, 45 min. Production : Flash Films). Le contenu de cette monographie critique consacrée à Modiano est riche et enrichissante. Elle nous semble intéressante et instructive car la somme des articles et des documents publiés offrent l'opportunité de cerner l'écrivain, son œuvre, son parcours révélant ainsi l'auteur dans sa singularité, sa complexité voire son humanité. N. A. *«Modiano», sous la direction de Maryline Heck et Raphaëlle Guidée, Les Cahiers de l'Herne n° 98, Editions de l'Herne, Paris, 2012. 278 p. El Watan - Arts & Lettres - Samed 31 mars 2012 - 15 À LA PAGE «L’ETRANGLEUR D’ALGER» DE AZDINE ABECEDARIUS Un San Antonio algérien Trou noir Un nouveau roman policier sur les étals de nos librairies Le réalisme socialiste en littérature aurait-il baissé la garde malgré lui et à tout jamais ? En vérité, cette question ne se pose pas actuellement sur la scène littéraire internationale. Néanmoins, il n’est pas interdit de se demander pour quelle raison les grands représentants de ce courant artistique et littéraire ont été mis sciemment à l’ombre ? N’y a-t-il plus de lutte des classes dans le monde, cette thématique essentielle et régénératrice qui a fait les beaux jours de cette tendance ? Plus de classes ouvrières ? Plus de guerres colonialistes ? Plus de famine et autres fléaux qui font encore le malheur de l’humanité, ou, du moins, d’une grande partie de celle-ci ? Ainsi donc, depuis la chute de l’ex-URSS, on n’entend plus parler, à titre d’exemple, de Tchinguiz Aïtmatov (1928-2008), auteur du célèbre roman, Djamila, porté aux nues par Louis Aragon en 1958 ; ni de Mikhaïl Cholokhov (1905-1984) qui a campé la vie des paysans du Caucase dans son roman épique Le Don paisible ; ni d’Alexandre Fadéev (1893-1951) qui a évoqué les péripéties de la jeunesse de son pays dans les années vingt et trente dans La jeune garde ; ni enfin de Nicolas Ostrovski (1904-1936), révolutionnaire hautement romantique et de son roman autobiographique, Et l’acier fut trempé, et d’autres ténors du réalisme socialiste de la Russie bolchévique ou de pays qui ont mené des révolutions semblables à celle de 1917. Chez nous, même si un colloque à Bordj Bou Arréridj se tient chaque année en son honneur, Abdelhamid Benheddouga (1925-1996), l’auteur de Vent du Sud, ne fait plus la une de la presse, de la radio, de la télévision et encore moins du grand écran. Pourtant, ce romancier, si méticuleux au plan stylistique, a été considéré comme le principal représentant de cette tendance littéraire. Tahar Ouettar (1936-2010), auteur de L’As et de Ezzlzel, romans se réclamant de la même tendance, risque bien de connaître le même sort, non seulement au plan médiatique, mais aussi dans le monde universitaire, dès lors que les thèses sur son œuvre ne connaissent plus la même bombance qu’auparavant. Dans le monde arabe, le grand romancier syrien, Hanna Mina, porte-flambeau du réalisme socialiste, pratiquement depuis 1954, date de la publication de son roman, Le Voilier et la tempête, est presque relégué aux oubliettes par les critiques littéraires. Il est clair que le réalisme socialiste a connu un reflux, sinon une disparition, notamment depuis la chute de ce que l’on a appelé l’empire soviétique. Qui faut-il donc incriminer : le réalisme socialiste luimême ou la mondialisation dans sa dimension politique ? Celle-ci commence à peine à causer des ravages dans le monde. Donc, à bien considérer la nouvelle géopolitique du monde qui s’offre à nous, les méfaits de la standardisation qui menace toute la vie sur notre planète s’annoncent irréversibles. C’est à croire que cette mondialisation – qui va tambour battant depuis quelques années et qui a déjà donné le coup de grâce à certaines productions de l’esprit humain –, est semblable, à bien des égards, à un trou noir, tel que défini par les astrophysiciens, et qui, à un moment donné de l’évolution du cosmos, se mettrait, avec frénésie et boulimie, à avaler astres, étoiles et les galaxies elles-mêmes. Que l’homme se garde donc de jubiler alors que des parties essentielles de son être s’effritent chaque jour ! [email protected] POLAR L L’auteur s’attache surtout à nous faire partager la vision du narrateur sur la société algérienne et ses travers e roman policier a eu quelques faveurs des écrivains algériens. Yasmina Khadra fait figure de précurseur avec les aventures du commissaire Llob, son premier pseudonyme aux défuntes éditions Laphomic. Et quand l’écrivain passa à son second et actuel pseudonyme, c’est encore avec des enquêtes policières qu’il débuta, recyclant son personnage fétiche. Depuis, la veine du polar a été poursuivie par d’autres auteurs algériens. On peut citer notamment Mohammed Balhi avec La Mort de l’entomologiste (2007) ou encore Adlène Meddi avec Le Casse-tête turc (2002) La Prière du Maure (2008), tous édités aux éditions Barzakh. Et voilà que nous vient des éditions Apic, un roman intitulé L’Etrangleur d’Alger et signé d’un certain Azdine, qui inaugure la collection Noir Apic. Pas besoin d’enquêter sur l’auteur puisqu’à la différence de Yasmina Khadra (alias le commissaire Llob), la quatrième de couverture évente le pseudonyme en expliquant que Azdine se nomme en fait Aomar Derradji (mais peut-être encore un pseudonyme ?). Né à Alger en 1946, il a glané «entre autres» plusieurs diplômes universitaires en journalisme et littérature comparée. Il vit et travaille en France et L’Etrangleur d’Alger est son premier roman. On peut souligner un point commun avec Yasmina Khadra. Les deux auteurs – Llob et Azdine – intègrent dans leurs textes leurs références littéraires policières. On y sent, presqu’à l’évidence, les lectures des classiques (Conan Doyle, Gaston Leroux…), des auteurs américains (Chester Himes, James Hadley Chase, David Goodis…) et français, avec une prédilection évidente pour Frédéric Dard, alias SanAntonio, innovateur linguistique émérite. En cela, ils se distinguent de Mohamed Balhi et Adlène Meddi. Entendons-nous : dans un cas comme dans l’autre, le fait policier est pur prétexte et sert essentiellement de fil conducteur à l’introspection psychologique ou à l’inspection politico-culturelle. Mais, c’est dans la démarche d’écriture (car les styles individuels varient heureusement) que cette distinction opère. On serait ainsi plus polar chez les premiers et plus littéraires chez les seconds, encore que le polar soit une véritable littérature. Pour autant, il n’y a pas lieu de suspecter une différence générationnelle puisque Azdine est né en 1946, Balhi en 1951, Khadra en 1955 et Meddi en 1975, des années qui ne recoupent pas la distinction soulignée plus haut. Ces hypothèses avancées, L’Etrangleur d’Alger apparaît en tout cas fortement influencé par ses références et notamment celles du commissaire San-Antonio. Le commissaire Ben, héros et narrateur du roman, ressemble fortement à son modèle. Son attirance pour les femmes s’accompagne aussi d’un narcissisme gentiment machiste comme en atteste, parmi d’autres, ce passage au début du roman : «Je remercie Dieu et mes parents de m’avoir donné le look que j’ai. Une gueule d’acteur de cinéma, entre Sean Connery et Marcello Mastroianni». La phrase se termine par un astérisque signalant un renvoi en bas de page (typique des romans de San A.), où l’on peut lire : «Je sais, les mauvaises langues vont encore glo- ser autour de Ils auraient d tout ça. Il i voulu que je choisisse entre Rouiched et Touri». Ce superflic, beau et célibataire, dur mais sensible, se devait d’avoir un compagnon et Azdine lui a créé son Bérurier, presqu’à l’identique de celui de San Antonio. Marié et père d’une ribambelle de gosses, énorme, fidèle et brave, son adjoint, avec «un éternel globo dans la bouche», se nomme Hamma Deb. Le commissaire l’appelle Godzila, le Poussah, le Big, Darasing, le Hercule des films hindous, et, quand il veut lui faire plaisir, H’mimed. Au fond, le commissaire Ben éprouve une immense affection pour son adjoint : «Cela fera bientôt dix ans que nous travaillons ensemble. Il a quelque part remplacé le frère que j’ai perdu». Alors qu’ils ont été envoyés auprès de la femme d’un ministre pour enregistrer une grave plainte et apprendre qu’elle a perdu son chien – «un p’tit kinois» selon elle –, ils sont appelés par leur patron, toutes affai- res cessantes, pour un meurtre à Tizi Ouzou. Travaillant à la «crim’» d’Alger, ils ne comprennent pas cette mission hors-circonscription. Mais la victime est la nièce du wali et son père est ami du ministre de l’Intérieur. Agée de vingt ans, étudiante en Lettres, elle a été retrouvée étranglée dans les toilettes de l’Université. Aussitôt, Ben et H’mimed se mettent à la recherche du meurtrier qui, bien sûr, ne sera pas celui que l’on croit. Mais nous n’allons pas vider le suspense du roman. D’ailleurs, est-ce bien l’enquête qui compte ici ? L’auteur s’attache surtout à nous faire partager la vision du narrateur sur la société algérienne et ses travers. On y croise la soif du pouvoir, le ridicule de l’arrivisme, l’hypocrisie faussement morale, la perte des repères, le désarroi des jeunes, etc. L’écriture se déroule sur deux niveaux : en caractères droits pour les faits, actions et dialogues ; en italiques pour des apostrophes à ll’adresse du lecteur auquel le nnarrateur parle directement, un peu à la manière de Stanislaspe André Steeman, grand maître du A genre, auteur du célèbre L’Asge sassin habite au 21. Il est domsa mage que ces «dialogues» avec m le lecteur deviennent plus rares à mesure qu’on avance dans le rom man, car ils apportent une proxim mité intéressante, de l’interactim vité pour parler moderne. vi Les réflexions marginales de L Ben créent des ouvertures sur B l’histoire et la culture. On y croil’ se des personnages aussi différents que le dramaturge et milire tant Mohamed Boudia, l’ancien ta billettiste du journal Le Monde, bi Robert Escarpit. On y lit des vers de la mystique soufie du VIIIe siècle, Rabea Al Aâdwaniya, comme un extrait de la lettre d’Ahmed Zabana avant son exécution. On y parcourt les lieux diurnes et nocturnes d’Alger. Ce foisonnement vivant donne du rythme au texte malgré de nombreuses erreurs historiques (Sophonisbe, épouse de Massinissa… !) ou autres. On regrette les surdoses d’argot parisien dans certains dialogues, les jeux de mots faciles, les symboles avec explications superflues. Si L’Etrangleur d’Alger tord le cou à bien des préjugés, il multiplie parfois inutilement ou maladroitement les audaces. Il se lit cependant avec plaisir et on se surprend à attendre le prochain en l’espérant mieux maîtrisé. Après tout, le premier San Antonio était loin de valoir d’emblée ce que son auteur en a fait par la suite. A. F. Azdine, «L’Etrangleur d’Alger». Ed. Apic, Alger, 2011. 184 p. PAR MERZAC BAGTACHE El Watan - Arts & Lettres - Samedi 31 mars 2012 - 16 À SUIVRE TÉLÉVISION LE CINQUANTENAIRE VU DE FRANCE Grande histoire sur petit écran T Il faut bien reconnaître que l’approche française est axée sur la «guerre d’Algérie» plutôt que sur la «guerre d’indépendance» PAR MOULOUD MIMOUN andis que l’Algérie attend plutôt la date anniversaire de l’indépendance, le 5 juillet, pour en célébrer le cinquantenaire, la France a plutôt opté pour la signature des accords d’Evian du 18 mars 1962, afin de marquer la fin des hostilités par le cessez-le-feu, au lendemain de cette dernière date. Faut-il s’en étonner, côté français, où la donne des rapatriés et des harkis «joue» d’autant plus à la veille d’une échéance électorale aussi importante que la présidentielle des 22 avril et 6 mai prochain ? Une chose est sûre, on n’aura jamais autant évoqué en France la guerre d’Algérie sur les ondes de la radio et de la télévision, dans les journaux ou le monde de l’édition (plusieurs dizaines d’ouvrages parus ou à paraître en 2012…). Evénement télévisuel entre tous, la diffusion, le 11 mars dernier, sur France 2, du documentaire «Guerre d’Algérie 1954-1958/1958-1962, la déchirure», cosigné par l’historien Benjamin Stora et le réalisateur Gabriel Le Bomin. Evénement dans la mesure où jamais le thème de la guerre d’Algérie n’a été traité en «prime time» sur la plus grande chaîne du service public, avec un débat organisé dans le prolongement du film-documentaire. Signalons au passage que l’effort télévisuel relatif à cette commémoration concerne France Télévision et Arte, quand TF1, la chaîne leader, et M6, troisième en tenue d’audience, sont restées totalement muettes. De tous ces films, il faut bien reconnaître – hormis le surprenant «Palestro, Algérie : Histoires d’une embuscade» sur Arte – que l’approche française est axée sur la «guerre d’Algérie» plutôt que sur la «guerre d’indépendance». Mais cela ne reviendrait-il pas plutôt à la partie algérienne ? Ce qui montre combien il est peut-être encore trop tôt pour rapprocher des mémoires encore antagoniques tant que les historiens n’auront pas pris le pas sur les politiques. «La guerre d’Algérie, la déchirure» fait la part belle à l’armée (appelés, paras et généraux putschistes) et à la politique française, les références du côté algérien servant simplement de points de repères dans l’avancée de la résolution du conflit. Il n’en demeure pas moins que, la chronologie aidant, la compréhension des enjeux ressort bien grâce à une approche où l’on reconnaît la pédagogie de Benjamin Stora, lequel vient de cosigner avec Renaud de Rochebrune, chez Denoël, un remarquable La guerre d’Algérie vue par les Algériens, tome 1, sur lequel nous reviendrons prochainement…Plus originale, dans son approche et sa démarche, nous est apparue l’excellente «Une histoire algérienne» de Ben Salama, diffusée sur France 5 (malheureusement à 22 heures …), le dimanche 18 mars. Tournant le dos au sempiternel documentaire qui alterne interviews et images d’archives, le réalisateur, algérien d’origine, alors âgé de 10 ans en 1962, est partie prenante de son film en apparaissant à l’image et en commentant à la première personne du singulier. Et, au lieu d’empiler les mémoires de façon manichéenne, Ben Salama les fait se répondre dans une perspective qui éclaire les histoires différentes plutôt qu’elle ne les oppose. Ainsi, Maïssa Bey, romancière, fille de chahid, «dialogue» avec Raphaël Draï, politologue qui a quitté Constantine en 1962 à 19 ans, et Fatima Besnaci, écrivaine et fille de harki à la mémoire apaisée, tandis que Pierre Joxe, ancien ministre socialiste et fils de Louis, présent aux négociations d’Evian, et Michel Rocard, alors inspecteur des finances et auteur d’un rapport accablant de 1959 sur les camps de regroupement, apportent un éclairage pertinent. «Une histoire algérienne» a donc le mérite de dénouer la complexité des histoires et des enjeux plutôt que de proposer un point de vue univoque sur une guerre de libération, certes, mais à dimension de tragédie humaine. Pour sa part, France 3 a surpris positivement avec une fiction télévisuelle qui narre l’histoire vécue de Djamila Boupacha, héroïne de la lutte de Libération nationale, qui devint une icône du combat du peuple algérien pour sa liberté grâce à la pugnacité d’une jeune avocate, Gisèle Halimi, qui eut à affronter les manœuvres d’officiers français, soucieux d’échapper à la justice de leur pays pour faits de tortures et d’exactions. «Pour Djamila» est l’adaptation du livre de Gisèle Halimi paru en 1962 et cosigné par Simone de Beauvoir, très engagée elle aussi pour la cause de Djamila. La réalisatrice n’est autre que Caroline Huppert, sœur de la comédienne Isabelle, et dont le PHOTOS : D. R. On n’aura jamais autant évoqué en France la «guerre d’Algérie» sur les ondes de la télévision. travail est à féliciter, même si certains épisodes du film prêtent à contestation selon Djamila Boupacha dont nous publierons le point de vue. Saluons au passage la performance d’actrice de Hafsia Herzi (révélée par La Graine et le mulet et La Source des femmes) dont l’origine algérienne par sa mère a sans doute fait qu’elle se soit totalement investie dans le projet. Mais la surprise, à nos yeux, est venue de la chaîne Arte dont le «Palestro, Algérie : Histoires d’une embuscade», écrit par Rémi Lainé et Raphaelle Branche, et diffusé le 20 mars, est le seul documentaire qui, relatant un fait de guerre (les 21 rappelés français tombés dans une embuscade tendue le 18 mai 1956 à Palestro), remonte aux sources et aux causes profondes de l’affrontement algéro-français, à savoir le processus de la colonisation qui a enclenché un autre processus, celui des exactions-répressions et en rappelant le litige originel : la dépossession des terres au profit des colons. Voilà le genre de film à montrer sur les deux rives de la Méditerranée tant il explique et démonte, plutôt qu’il n’accuse ou promeut, les fumeux arguments du genre : «Mais les horreurs sont des deux côtés !» ou «Il faut renvoyer les adversaires dos à dos !». Mentionnons encore sur Arte «Algérie, notre histoire» de Jean-Michel Meurisse avec Benjamin Stora (toujours lui) qui met l’accent sur des mémoires à la fois personnelles et collectives et la diffusion du film culte, La Bataille d’Alger (1966), sur Arte le 12 mars dernier à 20h30, grande première à la télévision française. Car, il faut rappeler que le film de l’Italien Gillo Pontecorvo, grande œuvre de reconstitution, a été censuré en France jusqu’en 2005 ! M. M. L’ÉDITION AUSSI L’intérêt du monde audiovisuel français pour le cinquantenaire de l’Indépendance de l’Algérie est encore plus marqué dans l’édition où la revue spécialisée Livre Hebdo a recensé pas moins de 115 ouvrages de tous genres qui ont été ou seront publiés durant le premier semestre de l’année 2012. On y compte des romans, des essais, des biographies, des témoignages, des ouvrages de référence, de beaux livres et des bandes dessinées historiques, jusqu’aux livres juniors tel que ce roman «Dernier métro» de Christophe Léon (Ed. La Joie de Lire…), qui aborde la répression de manifestants français de gauche par la police et la mort de huit d’entre eux à la station de métro Charonne de Paris en 1962. Dans cette vague d’ouvrages, certains sont particulièrement attendus comme «Histoire de l’Algérie à la période coloniale, 1830-1962», un pavé de 750 pages qui réunit des contributions d’historiens français, algériens et anglo-saxons. Cet ouvrage sera édité courant avril aux éditions La Découverte, en coédition avec les éditions Barzakh d’Alger, et c’est sans doute le seul livre qui bénéficiera de cette parution simultanée en France et en Algérie. Selon plusieurs professionnels du livre, le chiffre avancé par Livre Hebdo serait encore plus élevé en tenant compte des nombreuses rééditions qui accompagnent cette commémoration et ne font pas l’objet de promotions particulières. Le monde éditorial français, qui sait depuis longtemps s’adapter aux conjonctures et à l’actualité, n’a pas manqué cette occasion. Mais cette concentration d’ouvrages due à la coïncidence de l’événement, apparaît comme un sommet d’un intérêt constant pour tout ce qui a trait à l’Algérie. Un phénomène qui s’explique par la forte demande générée par un vaste lectorat qui a vécu directement la guerre d’indépendance (émigration algérienne, rapatriés, appelés français, harkis…) mais aussi par leurs familles et descendants, ce qui représenterait, selon certaines estimations, au moins un dixième de la population ! A. F. El Watan - Samedi 31 mars 2012 - 19 AUTOMOBILE ESSAIS PRESSE INTERNATIONAUX DU NOUVEAU PORSCHE BOXSTER Léger, agile et modéré Saint Tropez (Sud de la France) De notre envoyé spécial es essais presse internationaux du nouveau Porche Boxster 981 du 20 et 21 mars à Saint Tropez, au sud de la France, ont été prolifiques, car le constructeur automobile allemand Porsche lève le voile sur la nouvelle génération de la Porsche type Boxster. En effet, jamais encore dans l’histoire de la marque de cette gamme de Porsche, Boxster n’avait bénéficié à ce point d’innovations et de développements. Les ingénieurs de cette prestigieuse marque ont poussé loin l’imagination pour donner naissance à une toute nouvelle génération de la gamme Boxster d’un design raffiné. Il attire les regards par sa silhouette plus puissante, athlétique et élégante et d’une allure musclée. UN BIJOU QUI SERA MIS EN ROUTE: LE BOXSTER 981 Ce modèle dispose désormais d’une caisse en alliage léger entièrement redessinée et d’un châssis intégralement retravaillé. Son poids est considérablement réduit à seulement 1310 kg, ainsi que son empattement allongé. Les voies et jantes ont été élargies, sans oublier la nouvelle direction électromécanique. Les ingénieurs ont donc mis autant de modifications qui contribuent à améliorer la dynamique de conduite du roadster à moteur central. Cette marque affiche ainsi des performances supérieures, à l’image d’un 0 à 100km/h en seulement 4.8 secondes (Boxster S/Launch Control) et une consommation de carburant en baisse de 15% par rapport à la génération antérieure, avec une consommation moyenne inférieure à 8 litres aux 100 kilomètres. Le nou- PHOTOS: D. R. L veau Boxster se présente comme étant encore plus dynamique, à l’image de son design entièrement nouveau. Des porte-à-faux raccourcis, un pare-brise en saillant, profil élancé et lignes expressives. Le conducteur et son passager sont abrités par une capote électrique qui s’ouvre en un temps record, seulement 9 secondes, et ce, jusqu’à 60km/h. POUR APPRÉCIER PLEINEMENT CE BOXSTER, IL FAUT LE CONDUIRE L’habitacle offre encore plus de place à ses occupants et s’inscrit dans la lignée du nouveau design Porsche avec sa console centrale inclinée qui confère un surcroît d’ergonomie à tous les modèles, inspirée de la Carrera GT. La nouvelle génération du Boxster sera proposée dans les deux variantes Boxster et Boxster S. Ces deux modèles sont équipés de moteur flat six à injection directe d’essence, dont l’efficacité est encore accrue grâce à la mise en œuvre d’un système de récupération de l’énergie pour l’alimentation électrique du réseau de bord, d’un système de gestion thermique et du système Stop/Start. La fonction Stop/Start automatique fait partie de la dotation de série et coupe le moteur lorsqu’on passe au point mort en débrayant pour patienter à un feu rouge, par exemple, comme nous l’avions vérifié d’ailleurs lors des essais dans la région de Saint Tropez. Mais dès qu’on actionne de nouveau l’embrayage, le moteur redémarre. Cette fonction à sa juste mesure en ville ou dans les embouteillages sur autoroute, car elle réduira davantage la consommation en carburant. La nouvelle motorisation du Boxster développe 265 ch (195 kW) pour une cylindrée de 2,7 litres, soit dix chevaux de plus que son prédécesseur, pourtant doté d’une cylindrée plus importante. Du point de vue technique, ce moteur s’inspire directement du moteur 3,4 litres du Boxster S, qui développe désormais 315 ch (232 kW), soit 5 ch de plus qu’auparavant. Les deux modèles sont dotés de série d’une boîte de vitesses manuelle 6 rapports. La nouveauté ne s’arrête pas là, il est aussi disponible en options, la boîte à double embrayage Porsche PDK à 7 rapports permet d’améliorer encore les consommations et les ac- célérations. Ainsi, le Boxster équipé de la boîte PDK ne consomme que 7,7 l/100 km en cycle mixte (180 g de CO2/km), tandis que le Boxster S affiche une consommation de seulement 8,0 l/100 km en cycle mixte (188 g de CO2/km). Le Boxster franchit le 0 à 100 km/h en 5,7 secondes grâce à un changement de rapports sans rupture de couple, tandis que le Boxster S atteint la même vitesse en seulement 5,0 secondes. Afin d’accroître encore la dynamique de conduite, Porsche propose également en option pour les modèles Boxster le pack Sport Chrono, qui comprend pour la première fois la suspension dynamique de la transmission. C’est également la première fois que le Boxster dispose du système Porsche Torque Vectoring (PTV) avec différentiel mécanique sur l’essieu arrière. Ce système dit PTV est conçu pour renforcer encore le comportement et la stabilité dynamiques. A vitesse lente ou moyenne, la maniabilité et la précision de la direction sont considérablement augmentées. A vitesse élevée, ou à l’accélération en sortie de virage, le différentiel arrière à glissement limité apporte également davantage de stabilité. Résultat : une stabilité transversale élevée, une motricité optimale, une agilité remarquable quelle que soit la vitesse, ainsi qu’une précision exemplaire de la direction et un équilibre parfait en variation de charge. Avec ce système, la conduite dans les virages devient un plaisir. Côté sécurité, on cite aussi l’implantation d’arceaux de sécurité en cas de tonneau ou de collision latérale, les doubles arceaux de sécurité protègent l’habitacle. L’arceau avant se compose d’acier haute résistance et d’acier ultra rigide tandis que ceux situés derrière les sièges sont en Les tacots rouillés sur le chemin de la casse oteurs pétaradants, phares qui s’éteignent, sols troués par la rouille : les routes birmanes sont peuplées de vieilles guimbardes qui refusent de rendre l’âme. Mais avec l’ouverture du pays, elles pourraient bien entendre le glas sonner dans un avenir proche. Tacots japonais et modèles européens datant d’avant l’arrivée au pouvoir des généraux en 1962, circulent toujours dans les rues de Rangoun. Rien à voir avec les sanctions occidentales qui n’interdisent pas les exportations de véhicules vers la Birmanie : ce sont les coûts prohibitifs des importations sous l’ancien régime militaire, qui ont plombé le parc. Mais le nouveau régime, qui a multiplié les réformes depuis la dissolution de la junte en mars 2011, a depuis assoupli les règles. «Le gouvernement offre une chance aux propriétaires d’obtenir une voiture d’occasion importée s’ils échangent leur vieille voiture, ce qui est une bonne idée», commente Than Htay, 52 ans, en vérifiant le moteur de sa Mercedes des années 1950. «Mais beaucoup de Birmans sont pauvres et n’auront toujours pas les moyens d’acheter des modèles plus récents.» En septembre dernier, le gouvernement a en effet annoncé que les propriétaires de voitures âgées de plus de 40 ans pourraient les échanger contre des permis d’importer des véhicules d’occasion, très difficiles à obtenir. Cette politique, qui a causé une flambée des prix des épaves, devrait être étendue progressivement jusqu’aux voitures de 20 ans au moins. Mais même avec cette offre, en comptant taxes et droits de douane, une occasion coûte plus de 10 000 dollars, une petite fortune dans un des pays les plus pauvres du monde. Jusqu’à récemment, les permis d’importation étaient un luxe réservé aux proches des militaires, plus souvent aperçus au volant d’une Mercedes ou d’une Ferrari que d’une vieille Toyota. «LES VOITURES NE MEURENT PAS» Aujourd’hui, les journaux publient des sections spéciales dans leurs petites annonces. Les concessionnaires proposant des japonaises d’occasion ont fleuri à Rangoon et des petites chinoises aux couleurs tape-à-l’œil ont fait leur apparition. Beaucoup s’en réjouissent, mais des milliers d’autres qui vivent de la réparation des épaves ont peur de perdre leur gagne-pain comme Soe Min Latt, expert autodidacte en vieilles voitures : «Nous pouvons UNE QUARANTAINE DE PORCHE VENDUES EN ALGÉRIE EN 2011 Une quarantaine de Porche toutes gammes ont été vendues durant l’année écoulée, a précisé un représentant de cette marque automobile allemande, qui a rajouté que le constructeur table sur un chiffre de 9000 du nouveau Boxster 981, qui sera commercialisé à partir du mois d’avril dans les pays d’Europe. Dans une conférence animée par plusieurs experts et spécialistes allemands de la gamme Porche, tenue à la veille de ces essais et à une question d’El Watan, relative aux nouveautés apportées par les ingénieurs de la Porche à cette gamme, comparativement aux anciennes gammes toutes catégories confondues du Boxster comme la 911, un expert nous a déclaré que ce nouveau Boxster 981 est une révolution et pas une évolution puisque, dira-t-il, cette voiture est presque refaite à 80%. En Amérique, la vente est prévue à partir du 30 juin, et vers la fin de l’année, dans les pays d’Asie et d’Afrique. Notons que cette nouvelle génération de la gamme Boxster est proposée pour un prix de 49 372 et de 60 435 euros. Amar Fedjkhi BRÈVES BIRMANIE M alliage aluminium-acier entièrement capitonné pour assurer une sécurité maximale. Outre les caractéristiques techniques du Boxster, le confort à l’intérieur est bien soigné. Pour profiter plus intensément de son rendu musical, la musique du CDR sur les nouveaux Boxster se pilote avec facilité au moyen d’un écran tactile couleur de 7 pouces. Le PCM, qui est un système de communication est aussi inclus. Il permet de naviguer, téléphoner ou écouter la radio sans lâcher le volant, puisque il fonctionne par commande vocale. redonner vie à tout ce qui est monté sur quatre roues», assure le mécanicien de 32 ans, dont le magasin dans la zone industrielle de Bayint Naung, à Rangoon, s’est révélé une affaire jusqu’à ce que le business s’effondre fin 2011. «Ceux qui avaient de vieilles voitures les ont échangées contre des permis d’importation, au lieu de les faire entretenir ou d’acheter des pièces». Than Htay, lui, ne prévoit pas de vendre sa vieille Mercedes, à michemin entre l’orange et la rouille. A moins d’une offre alléchante d’un compatriote en quête de permis, ou d’un expert en restauration qui se risque à affronter une bureaucratie corrompue pour l’emporter à l’étranger. Sa voiture est passée de main en main, mais il affirme qu’elle appartenait, il y a plus de cinquante ans, à un homme politique. Il l’a trouvée il y a des années dans un garage, couverte de poussière mais avec pièces d’origine. Elle porte toujours fièrement, quoique rouillée, le célèbre sigle de la marque allemande sur le capot, et aurait même fière allure, n’était cette odeur persistante de moisissure qui a envahi l’habitacle. «Elle vire mal mais elle me conduit où je veux aller», tranche-t-il. En Birmanie, «les voitures ne meurent pas vraiment, elles sont ressuscitées et recyclées». VOLVO La Chine rappelle plus de 13 000 véhicules ■ La Chine va rappeler, à compter de vendredi, près de 13 000 voitures importées du constructeur suédois Volvo, à cause d’un dysfonctionnement des airbags et d’un problème sur un tuyau, a indiqué l’Administration de la qualité (AQSIQ) sur son site Internet. Le rappel concerne 11 119 voitures des modèles S60 et XC60 fabriquées entre le 16 mai et le 6 octobre 2011, dont le système d’airbags présente un défaut qui risque d’empêcher leur déclenchement en cas de collision, précise l’AQSIQ. Il concerne aussi des véhicules des mêmes modèles fabriqués entre le 10 janvier et 3 février 2012, dont un tuyau d’alimentation peut provoquer des fuites de carburant et présente conséquemment un risque d’incendie, toujours selon l’administration chinoise. Volvo a été racheté à l’été 2010 par le constructeur chinois Geely. (APS) El Watan - Samedi 31 mars 2012 - 20 I D É E S - D É B AT S Les mathématiques en Algérie : une science exacte en voie d’extinction Par : Ali Derbala Universitaire «C’est sur les chaises que la noblesse s’acquiert.» Montesquieu(1) a mathématique est la science qui étudie par le moyen du raisonnement déductif les propriétés d’êtres abstraits (nombres, figures géométriques, fonctions, espaces, etc.) ainsi que les relations qui s’établissent entre eux (Larousse 2007). Elle exclut toute incertitude, toute inexactitude. L’enseignement des mathématiques a périclité, alors qu’il était, il y a une trentaine d’années, l’un des meilleurs dans le bassin méditerranéen. Un Bac mathématiques algérien ouvrait déjà les portes des universités françaises, anglaises, américaines, soviétiques, etc. Au cycle secondaire de l’éducation, la pénurie de professeurs agrégés de qualité est dramatique et a atteint des proportions catastrophiques. Un ancien responsable du ministère de l’Education nationale a reconnu que : «Dans les dernières années, on a commis dans notre pays de graves erreurs en négligeant ces derniers paliers ou en faisant de mauvais choix stratégiques de l’éducation(2).» Selon le directeur d’un laboratoire de mathématiques d’une école de formation d’enseignants, le MEN veut lancer l’agrégation et a tenu tout récemment avec les écoles normales supérieures, des réunions autour de ce sujet. Le problème est que cette agrégation n’a rien à voir avec l’agrégation française. En Algérie, elle est conçue comme un moyen de promotion d’une certaine catégorie d’enseignants du lycée sans se référer au «niveau » scientifique. Une seconde fois, en France, pays natal de Pascal, Descartes, d’Alembert, Cauchy, etc. et en mathématiques, pour devenir «professeur agrégé», il est indispensable de connaître «par cœur» le cursus de la graduation, énoncés d’axiomes, de définitions, de théorèmes, de propositions, etc. et leurs démonstrations. Ce genre de professeurs est très pédagogue. Il donne des cours très agréables. Leur pédagogie est révélatrice de la «transmission du savoir». De nos jours, on peut même ne trouver qu’une seule classe de mathématiques dans toute une wilaya. Platon(3) ne voulait pas qu’on apprît la géométrie jusqu’aux figures difficiles, il n’en voyait pas l’utilité. Elles suffiraient à occuper toute la vie d’un homme et le détourneraient de beaucoup d’autres sciences utiles. Les notions géométriques sont, en effet, immuables et éternelles, et de plus, elles nous introduisent à la connaissance des lois de l’univers. 1. Les mathématiques dans les enseignements secondaire et supérieur La spécialisation en mathématiques n’est une perte pour l’étudiant que dans la mesure où elle aboutit à le confiner, à l’isoler, sauf si cet «isolement» favorise une meilleure production scientifique. Elle ne l’est L pas lorsqu’elle s’accompagne d’un travail collectif, d’une grande liberté et des moyens de cette liberté, d’une gestion réellement démocratique de l’enseignement. Des questions se posent. Les étudiants vont à l’université pour acquérir des connaissances ou pour recevoir une formation ou les deux ? L’étude d’un problème de mathématiques, est-elle une étude des passions faite sans passions ? Une vérité scientifique ne s’impose pas de force. Elle se démontre, certes, jusqu’à un certain point, par le raisonnement, mais elle se prouve surtout, et de la façon la plus convaincante, par l’expérience. C’est dans les petites classes qu’on réussit à apprendre quelque chose. Apprendre n’est autre chose que de se ressouvenir. La recherche à l’université ne peut pas se séparer de la formation des enseignants destinés à l’enseignement du secondaire. Par le développement de la recherche, on développera sûrement son complément nécessaire, l’enseignement supérieur et l’enseignement dans les paliers du primaire, moyen et secondaire. En tout cas, les enseignements supérieur et secondaire pourraient avoir des échanges constants qui permettraient de donner à l’enseignement secondaire toute sa qualité. On a pris un retard qui, maintenant, est tel que c’est le développement futur de la nation qui est en cause et cette notion de développement prioritaire de l’éducation nationale est donc tout à fait essentielle. L’éducation nationale, c’est l’avenir, la condition nécessaire au développement ultérieur de notre pays. 2. Les objectifs de l’enseignement des mathématiques Le but des mathématiques est d’accumuler du savoir et d’éliminer la violence. Ainsi, tant en raison de leur caractère strictement analytique que de la nature de leurs hypothèses, les mathématiques n’occupent que le second rang dans le domaine de la connaissance rationnelle, le premier revenant à la dialectique, science complète et parfaite, la synthèse et l’analyse. Quiconque enseigne quoi que ce soit, persuade-t-il ou non ceux qu’il enseigne ? Chaque étudiant doit recevoir une instruction indispensable pour le développement de ses aptitudes, de son esprit de curiosité et de recherche, qui formeront naturellement sa personnalité. Aux étudiants chez qui on soupçonne un peu de curiosité pour la recherche, on doit donner des articles ou des tirages à part d’un livre à lire et à discuter. Les jeunes étudiants qui, en raison de leur forme d’esprit, ne réussissent pas dans l’enseignement supérieur, sont orientés vers les techniques et ils sont reclassés dans la technologie. Il faut assurer la promotion de chacun à la fonction qui convient le mieux à ses aptitudes. L’aptitude à la recherche en mathématiques n’est pas du tout proportionnelle au niveau de la connaissance. Nous voyons des étudiants s’initier aux mathématiques et nous voyons qu’il y en a qui, visiblement, ne sont pas faits pour la mathématique. D’autres, au contraire, y réussissent très bien. Il faut conseiller à ceux qui ne réussissent pas de chercher une autre voie. Continuer dans la voie actuelle, c’est se résigner à avoir des élèves avec une formation insuffisante. De nos jours, on étouffe l’esprit des étudiants sous un amas de connaissances et de modules inutiles, des modules de découvertes où on ne découvre rien, etc. Les notions mathématiques ont été rangées dans une autre classe que celle des idées pures. Elles sont scientifiques par excellence. Elles partent, en effet, des notions qu’elles développent par voie déductive, de figures dont elles recherchent les propriétés. Les notions qu’elles utilisent ne sont donc pas des idées pures, mais des images de ces idées mêlées à des représentations sensibles. Selon Descartes, les mathématiques ont des inventions très subtiles, et qui peuvent beaucoup servir, tant à contenter les curieux, qu’à faciliter tous les arts et diminuer le travail des hommes. Il définit la notion de la méthode mathématique ainsi : «Par méthode, j’entends des règles sûres et faciles, telles que quiconque les observera exactement ne prendra jamais le faux pour vrai et sans consumer inutilement aucun effort de son esprit, mais en augmentant toujours par degré sa science, parviendra à la vraie connaissance de toutes les choses dont il sera capable.»(4). Une hypothèse, même si elle explique beaucoup de faits, peut toujours être remise en question(5). Un exercice d’application de mathématiques se présente comme une occasion de réinvestir une notion précédemment définie, il vise l’application d’une notion. «On n’attend rien d’autre de l’exercice mathématique que d’accoutumer son esprit à se repaître de vérités et ne se contenter point de fausses raisons». Plus difficile qu’un simple exercice d’application directe, un problème est l’occasion pour un étudiant de mettre en œuvre, d’une façon adaptée, un certain nombre de notions qui doivent faire partie de ses acquis. La résolution de problèmes doit occuper une place importante dans les apprentissages mathématiques. Ainsi, quand on veut montrer une chose générale, il faut en donner la règle particulière d’un cas ; mais si on veut montrer un cas particulier, il faudra commencer par la règle générale. Car on trouve toujours obscure la chose qu’on veut prouver, et claire celle qu’on emploie à la preuve ; car, quand on propose une chose à prouver, d’abord on se remplit de cette imagination qu’elle est donc obscure, et, au contraire, que celle qui la doit prouver est claire, et ainsi on l’entend aisément. Les lectures, recherches de faits, observations, problèmes posés, questions restées en suspens… peuvent faire l’objet d’exercices s’accommodant bien d’un travail mené individuellement. L’un des objectifs de la formation mathématique, est d’entraîner les étudiants à analyser les problèmes de la vie courante, à les formuler ou les modéliser mathématiquement, à résoudre les problèmes mathématiques qui en résultent et à réinterpréter les solutions mathématiques de manière à apporter des réponses intelligibles au problème de départ, de confectionner un outil d’aide à la décision, sous forme d’un logiciel avant tout pédagogique, avec une interactivité ou une interface conviviale et facile à utiliser. Ne serait-il pas plus raisonnable de concentrer toutes les ressources disponibles sur ceux des étudiants qui auront besoin des mathématiques pour exercer leur future profession. Les cours de mathématiques très spécialisés sont dispensés à un public limité et choisi, dans des établissements spéciaux qui se situent en marge, ou carrément en dehors, de l’enceinte ou du système universitaire. 3. L’intérêt des mathématiques La liaison entre la théorie et la pratique est une nécessité qu’il faut atteindre. On pourrait pousser beaucoup plus solidement qu’à l’heure actuelle le développement des mathématiques vers les applications. Une liaison satisfaisante pourrait se faire entre recherche fondamentale et recherche appliquée, une liaison étroite, non seulement dans les textes et dans la bureaucratie mais entre les chercheurs, une liaison vivante et réelle. Les mathématiques ont toujours été enseignées dans certaines écoles et à certains étudiants. La distinction qui est faite couramment entre «les mathématiques pour les mathématiciens» et les «mathématiques pour les nonmathématiciens» est mal fondée et il est dangereux de l’accepter parce qu’elle conduit au maintien d’un mauvais enseignement, bien que dans certains pays développés, il y a des écoles de mathématiques pour les mathématiciens où le niveau est élevé et des écoles pour d’autres formations où on applique les notions de «mathématiques». Une question se pose. L’enseignement des mathématiques dures par opposition aux mathématiques élémentaires à des masses d’étudiants est-il indispensable au développement économique, technologique et scientifique de notre société ? Les spécialistes et les usagers de demain auront besoin de bonnes mathématiques. La clé pour les mettre au point est le temps, celui de réfléchir aux problèmes, celui d’explorer des voies qui se révèlent être des impasses, celui de trouver une solution et non pas nécessairement la solution optimale. 4. Relations entre le MEN et MESRS Le ministère de l’Education, MEN, continue à sous-payer les enseignants du secondaire détenteurs de «magistères», il les paye en qualité de PES, soit du niveau de la «licence». Les détendeurs de la «licence» seraient suffisants si on leur donnait la formation et les moyens de subsistance adéquats pour former de valables professeurs d’enseignement secondaire. Il faut attirer les meilleurs chercheurs vers les lycées en les payant correctement et pour leurs titres. Pourquoi au niveau de l’enseignement secondaire, les professeurs ne seraient-ils pas également des chercheurs ? Nous ne défendons pas l’état actuel de l’enseignement secondaire, des classes d’examen surchargées, des emplois du temps saturés et un taux de réussite au bac de complaisance de l’ordre de 70%. Dans les premières années de l’université, le taux d’échec des étudiants est de 80 %. Quand l’encadrement est satisfaisant, ainsi que les moyens matériels, l’enseignement secondaire est capable de remplir sa mission. Il faut, dans les réformes, dans les progrès, rechercher l’équilibre enseignement-recherche pédagogique. En ce qui concerne l’enseignement secondaire, la question est peut-être plus délicate. Il est certain que si la fonction de professeur d’enseignement secondaire était revalorisée, non seulement du point de vue matériel, mais aussi du point de vue social ; si les classes étaient moins chargées, les emplois du temps souples, un grand nombre de professeurs d’enseignement secondaires pourraient être plus en contact avec la science qui se fait et même pour un certain nombre, devenir des chercheurs. En tout cas, les enseignements supérieur et secondaire pourraient avoir des échanges constants qui permettraient de donner à l’enseignement secondaire toute sa qualité. La situation actuelle fait que la possibilité d’effectuer des recherches personnelles par des professeurs d’enseignement secondaire apparaît dans une grande mesure utopique. Conclusion Il est à rappeler que l’univers et l’astronomie sont régis par des lois immuables, mathématiques, accessibles à l’esprit humain. Les étudiants ne sont pas égaux devant la mathématique : certains refusent la vérité, d’autres refusent la difficulté, d’autres encore refusent l’étude. Nos maîtres nous ont appris la rigueur. Ne jamais se contenter de comprendre à moitié. Y passer le temps qu’il faut mais comprendre, assimiler. Il faut avoir, par ailleurs une mémoire sans défaut. Ce qu’on apprenait, on ne l’oubliait plus. Il faudrait élaborer l’histoire des mathématiques et faire une analyse spécialisée des tendances nouvelles de la mathématique. En science, il n’est pas question de procéder par décrets. A. D. ■ RÉFÉRENCES : 1). Montesquieu (1748). De l’Esprit des lois. Première partie (livres I à VIII) 57. Du livre IV : que les lois de l’éducation doivent être relatives aux principes du gouvernement. 2). Farid Benramdane. Programmes scolaires en Algérie : Une confusion, deux courants, trois postures et... le reste. El Watan, Contributions : idéesdébats, Samedi 28 Janvier 2012, p.21. 3). Platon. Le Gorgias. Traduction française de GROU avec Introduction, Analyse et Notes par Paul Lemaire, Librairie A. Hatier, Paris, N°367. 4). René Descartes. Discours de la méthode. Texte présenté et annoté par Jean Costilhes. 1966, Nouveaux classiques, Hatier. 5). Pascal. Pensées. Texte établi par Léon Brunschvicg, GF Flammarion, 1976. IDÉES-DÉBATS A NOS LECTEURS Les articles adressés à la rubrique Idées-débats ne sauraient dépasser les 6000 signes (3 feuillets saisis). Les contributions plus longues et ne pouvant être publiées dans l’édition papier seront insérées dans le site électronique d’El Watan : http://www.elwatan.com El Watan - Samedi 31 mars 2012 - 21 I D É E S - D É B AT S Quand Abdellah Djaballah se place en «commandeur» Par Larbi. Mehdi Université d’Oran e discours de Abdallah Djaballah, président du parti Justice et développement (PJD), publié sur le quotidien Al Khabar, le 25.03.2012, devrait interpeller tout(e) Algérien(ne) conscient(e) des pratiques politiques qui tirent davantage le pays vers le bas. Cette interpellation doit nous unir pour réagir, ensemble, contre les propos du discours morbide qui a rebondi encore une fois dans le lieu public. Par obligation, on doit «dénoncer», haut et fort, le contenu de ce discours insignifiant, creux, et «dangereux» pour la sécurité de nos vies et celles de nos enfants. Ce monsieur a démontré clairement par des «paroles» qui ne sont pas les «siennes», qu’il est sur un champ politique «miné» et qu’il n’a, malheureusement, aucune compétence pour déminer ce chantier, afin que les Algériens(nes) puissent vivre une vraie expérience pour promouvoir leur citoyenneté socio-économique, culturelle et politique. Il se place en «commandeur» pour inciter les Algériens(nes) : «à couper toute main (mauvaise) qui ose s’approcher des urnes pour modifier le résultat.» Toutefois, bien que la justice en Algérie L ne soit pas toujours autonome et que sa mission reste encore loin pour soumettre toutes les personnes sans exception, au-dessous des lois de la République, cela ne devrait pas, en principe, pousser des personnes, quelles que soient leur place et leur autorité, à se mettre à la place de cette structure pour être le seul juge. Cet appel est dangereux et les problèmes des Algériens(nes) s’aggravent davantage si cette personne continue à utiliser ce langage. Le discours politique se construit grâce au travail qui devrait se faire par l’homme politique dans toutes les sphères de la vie. Il doit avoir les moyens matériels de son propre discours. Ces moyens sont le travail et l’effort qui se font auprès des populations et dans les institutions, censées éduquer, former et produire non pas de la marchandise seulement, mais plus encore, l’homme libre, cultivé, émancipé et ouvert à tout débat contradictoire. Voilà ce qui peut honorer et valoriser le (la) musulman(e). Régler les problèmes matériels que l’Algérien(ne) rencontre dans sa vie de tous les jours, lui permettra effectivement, d’aller vers «Dieu», non pas par désespérance et fatigue, comme il le fait tout les jours, mais par fierté d’être musulman. Voilà monsieur un petit aperçu sur la vraie «fonction» de l’homme politique, que nous n’avons pas développée depuis l’indépendance et nous continuons à souffrir à cause de son absence. Le discours de la politique se construit dans le temps. Il est en rapport avec les idées des hommes qui ne sont que des situations temporelles et séculières. La politique comme «métier» est en réalité un travail pénible. Il exige un engagement pour régler les situations comme l’éducation, le travail, le logement, la santé, la sécurité des biens matériels, physiques, moraux et enfin, veiller à ce que les libertés individuelles et collectives soient respectées. L’homme politique est un homme public. Il vit plus pour le peuple que pour sa famille. Il n’arrête pas d’évaluer ses initiatives et ses actions afin de les ajuster et les orienter, non pas par rapport à ses goûts et à ses propres perceptions, mais par rapport aux besoins et aux demandes exprimées par les différentes couches sociales de la société. Les erreurs sont humaines et l’homme politique doit consulter des experts, doit lire les recherches et fréquenter les bibliothèques pour se mettre à jour. Les experts en politique ont produit une définition simple et claire. Ils ont inscrit dans leur manuel que la politique est un métier qui : «fonctionne avec des idées et des actions (mouvantes). Elles sont appelées à changer afin de suivre les transformations provoquées par des actions politiques préliminaires, établies et dirigées en effet, par l’homme politique lui-même.» Le travail de l’homme politique est donc de «veiller» à ce que la société évolue pour mesurer la validité de son projet et l’efficacité des actions entamées pour améliorer les situations données. C’est le nom de cet «homme politique» qui se gravera dans les esprits et deviendra un monument historique. C’est ce nom qui s’inscrira dans la mémoire des générations et celle de toute l’Algérie. En revanche, le dogme religieux et son discours ne changent pas. Le discours de la religion n’est pas celui de la politique parce que le premier n’appartient pas à l’homme et il n’est pas non plus son produit. Le discours religieux n’a pas changé depuis et ne changera pas dans le futur. C’est un ordre divin, établi et conçu par sa propre bénédiction. Le champ du politique relève du «profane», alors que celui de la religion relève du «sacré». Il y a tout un monde entre celui du «sacré», le monde propre, celui de la religion, que tout homme, sans exception, peut sentir, à condition qu’il accède par sa propre expérience privée, à l’éthique «morale». Paradoxalement, la politique s’inscrit dans un «champ compétitif humain». Son outil est le calcul rationnel qui tente de résoudre des problèmes de la vie sociale. Les politologues ont dit que le métier de la politique est : l’art de gérer les différences. Il faut savoir que l’Algérie ne peut pas tenir devant d’autres conflits «intestinaux», comme celui du «terrorisme». Il ne faut pas oublier que l’Algérie est fragile. Le phénomène de la harga, l’immolation des jeunes et les derniers suicides de petits anges enfants de la Kabylie, vous obligent, vous les hommes qui prétendez être en mesure de trouver des solutions miraculeuses à nos problèmes et vous poussent aussi pour que vous vous fermiez dans une pièce de vos villas spacieuses, afin de revoir vos calculs. Mettez-vous devant un miroir et lisez ce conseil, vous allez pouvoir réussir, peut-être, à faire sortir le (djen) mécréant qui vous habite et vous trouverez la voie de la raison, «Inchallah». ■ RÉFÉRENCES : Les propos rapportés par le journaliste Boubekeur Makhloufi. Bordj Bou Arréridj. El Khabar, du 25.03.2012. quotidien sous le N° 6665. Le politique et la pensée politique en Algérie ! Par Yazid Haddar C’est la lutte (la guerre de Libération nationale) pour la renaissance d’un Etat algérien sous la forme d’une République démocratique et sociale et non la restauration d’une monarchie ou d’une théocratie révolue.» Congrès de la Soummam n simple observateur constatera que certains débats dans les médias publics, en particulier dans les médias d’Etat, sont vides de discours politique. Les animateurs de cette campagne sont divisés entre ceux qui soutiennent le projet de l’actuel Président et ceux qui critiquent le gouvernement, mais qui soutiennent toujours le Président ! Un double discours ! Que sera la finalité de ce charivari sans auditeurs ? L’absence du dialogue creuse l’abîme qui sépare le peuple de la classe politique et aussi entre une élite productrice et une élite abrutissante. Quelques partis de l’opposition brillent par leur absence, à force de laisser le terrain aux idées pauvres, le pays se prive d’un débat de société porteur d’un réel changement. Les citoyens qui aspirent aux valeurs républicaines et démocratiques se sentent orphelins, sans leadership. Cependant, les valeurs républicaines ne sont pas encore ancrées dans notre société, elles sont fragiles, voire en état «de gestation embryonnaire», dans l’espace public et privé. L’appauvrissement de ces valeurs est de la responsabilité de l’Etat en premier lieu, car la politique poursuivie par l’actuel, et les précédents gouvernements, autrement dit les orientations politiques depuis l’indépendance, n’encourage guère l’enracinement de ces valeurs ni dans l’espace public, ni dans l’espace privé. Il ne peut pas exister de classe politique dans un pays où il n’existe pas de champ politique ouvert durablement, écrit l’éditorialiste du Quotidien d’Oran(1), et non le temps des campagnes pour les postes de députés, poursuit-il. Les citoyens, cibles présumées de ces campagnes, ne se rendent même pas compte de leur existence. Et ce n’est pas la «mobilisation» factice et rémunérée de jeunes, ce que nous verrons prochainement, selon toute probabilité, qui va changer y quelque chose, conclut l’éditorialiste du Quotidien d’ Oran. U En second lieu, cette absence est de la responsabilité de chacun : des partis politiques, y compris l’opposition, à la société civile et tout citoyen. Les débats entamés par le parti du FFS, qui ont pris fin le 2 mars 2012, sont un bel exemple pour consulter la base afin de faire une opinion qui s’enracine et s’imprègne des idées de la base. Espérons que les débats entamés ont été réellement décisifs dans la décision finale. Néanmoins, l’expérience de ce parti pourra-t-elle relancer le débat politique ? Tirera-t-il vers le haut les autres partis ? La pauvreté du discours politique reflète également l’impécuniosité de certains partis politiques de proposer des débats qui susciteront l’intérêt des citoyens. J’ai lu la chronique d’Amine Zaoui dans le quotidien Echourouk, où il s’est interrogé sur les lectures des hommes politiques en Algérie, intéressant comme interrogation ; cependant, les auteurs cités dans la chronique ne sont pas forcément les penseurs de la politique, disons qu’ils sont d’autant plus dans la pensée identitaire et nationale que dans la pensée politique. Les références de la philosophie politique moderne se trouvent dans la philosophie occidentale et ce n’est pas dans l’histoire nationale, celle-ci pourrait être un moteur et un socle commun qui mobiliseraient les citoyens à espérer à un nouveau projet de société en tirant les leçons des expériences antérieures et également ancreraient les acquis démocratiques dans l’identité nationale. Néanmoins, l’histoire nationale ne pourrait en aucun cas faire évoluer les institutions, mais elle peut les consolider par l’appartenance à une histoire commune. Sortir de la pensée affective et appauvrie par des idéologies réductrices me semble fondamental pour l’évolution de notre société. Nous trouvons des prémices d’un projet de société dans la déclaration du 1er Novembre(2) et de la plateforme de la Soummam où l’accès à la citoyenneté est fondé sur les droits et les devoirs, et ce n’est pas sur les bases ethniques. Je désignerai par ethnie les groupes d’hommes qui se vivent comme les héritiers d’une communauté historique et culturelle (souvent formulée en termes d’ascendance commune : les constantes nationales, c’est-à-dire les langues et la religion) et partagent la volonté de la maintenir. Selon Dominque Schnapper(3), l’ethnie se définit par deux dimensions : la communauté historique et la spécificité culturelle. Cependant, la Nation se distingue des groupes ethniques qui, eux, ne sont pas organisés politiquement. La Nation l’a définie «comme toute unité politique, la nation se définit par sa souveraineté qui s’exerce, à l’intérieur, pour intégrer les populations qu’elle inclut et, à l’extérieur, pour s’affirmer en tant que sujet historique dans un ordre mondial fondé sur l’existence et les relations entre nation-unités politiques. Mais sa spécificité est qu’elle intègre les populations en une communauté de citoyens, dont l’existence légitimise l’action intérieure et extérieure de l’Etat.»(4) L’attribution de la nationalité est ancrée dans l’intégration à la Nation et pas à l’ethnie. Le cas de Frantz Fanon est parlant, la presse francophone réclame son algérianité, mais quelques titres arabophones ne cessent de le présenter comme un étranger. Frantz Fanon, rappelons-le, a représenté l’Algérie au Congrès panafricain d’Accra en 1958, à la deuxième Conférence des peuples africains en janvier 1960, puis auprès de l’ONU à New York. L’élite francophone formée à la notion « de la Nation » au sens moderne se distingue de certaines élites arabophones qui n’arrivent pas à intégrer dans son évolution le concept «la Nation»(5). Finalement, la déclaration du 1er Novembre et la plate-forme de la Soummam(6) étaient émancipatrices et plus proches d’un projet de société ancré dans les valeurs républicaines desquelles nous sommes loin aujourd’hui. Pour en revenir à la chronique de A. Z., on peut s’interroger sur la formation de notre élite et en particulier la place accordée à la philosophie dans la préparation des nouveaux cadres et/ou élites de la nation et aussi dans le débat politique national. Dans un rapport de l’Unesco, en 2009, sur l’enseignement de la philosophie dans la région arabe, qui conclut que la philosophie ne trouve pas sa vraie place dans l’enseignement secondaire, ni universitaire. A ce propos, l’Algérie n’est pas en marge de ces pays, car on constate un vrai recul de l’enseignement de la philosophie dans le secondaire, qui est en réalité un prolongement de l’enseignement religieux, mais aussi à l’université, que parfois absente dans la quasi-totalité des matières scientifiques et sciences humaines. Selon Mahmoud Yakoubi : «Le problème de l’enseignement de la philosophie en Algérie n’est pas d’ordre méthodologique, car il est lié à une fai- blesse du niveau de connaissances des enseignants et des étudiants orientés vers cette filière.» Ceci dit, le constat est généralement biaisé par un décalage perceptible au niveau linguistique et au niveau des concepts qui impliquent les choix de projet de la société espéré. Pour finir, dans sa «lettre à Gogol» Bielinski a écrit (1847) : «…Vous n’avez pas dit que le salut de Russie résidait non le mysticisme, l’ascétisme, ou le piétisme, mais dans les réussites de la civilisation, de l’éducation, de l’humanitarisme. Ce qu’il faut à la Russie, ce ne sont pas des sermons (elle en a assez entendu), ce ne sont pas les prières (elle n’en a que trop dit), mais que s’éveille dans le petit peuple le sentiment de la dignité humaine, enfoui et appliqués aussi rigoureusement que possible des droits et des lois conformes non aux enseignements de l’Église mais au bon sens et à la justice». Si nous essayons de méditer ce texte et de l’adapter au cas algérien, il sera toujours d’actualité ! Y. H. ■ NOTES DE RENVOI : 1 - Quotidien d’Oran du 15/02/2012. 2 - Dans la déclaration voire le but : L’Indépendance nationale par : 1) La restauration de l’Etat algérien souverain, démocratique et social dans le cadre des principes islamiques ; 2) Le respect de toutes les libertés fondamentales sans distinction de races et de confessions. 3 - Cf. la communauté des citoyens, Editions Gallimard, 1994, p 29. 4 - Idem p 28. 5 - On peut étendre cet exemple à d’autres concepts. A mon avis, la différence devient de plus en plus visible entre arabophones et francophones, à tous les niveaux. L’exemple entre Canal Algérie francophone et les autres chaînes qui s’expriment en langue arabe est fort marquant. 6 - Je précise à l’occasion qu’on trouve dans cette plate forme un paragraphe qui pourrait être une vraie émancipation dans les valeurs républicaines. «C’est la lutte (la guerre de Libération nationale) pour la renaissance d’un Etat algérien sous la forme d’une république démocratique et sociale et non la restauration d’une monarchie ou d’une théocratie révolue» El Watan - Samedi31 mars 2012 - 24 JEUX - DÉTENTE HORIZONTALEMENT : 1.Acte de désignation d'un candidat par son parti. Etendue d'eau 2.Parole stupide. Inutile 3. Connais. Moyen de transport 4.Sans intérêt. Points opposés. Restaurant pour officiers 5.Traditions. Points opposés. Agent de liaison. Lasser 6.Caesium. Fit des plis. Rappel flatteur 7.Renard polaire. Retrancher 8.Assaisonnerai. Mesure itinéraire. Note 9.Transpirai. Enfermées 10.Item. Itinérant. Rivière de France 11.Camp médiéval. Embrouilla. Du poids à jeter 12.Usina. Edenté. Rapport de cercle 13.Souiller. Pénurie de vivres 14.Plaçait pour surveiller. Lutte armée 15.Terme pour terme. Pourvus d'anneaux. Obtenus. Quinze sur 15 1 2 3 4 5 6 7 8 9 N° 3162 N°3161 Par M. IRATNI 1 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 I 2 II 3 III 4 IV 5 V 6 VI VII 7 VERTICALEMENT : 1.Rébellions 2.Naïf et un peu sot. Bonds. Pomme 3.Pars. Sécha. Point faible d’Achille 4.Cinéaste russe. Fleur 5.Nazis. Vieilles manies. Fin de verbe. Loi du silence 6.Coupelles de labo. Chants liturgiques. Tranche de lustre 7.Point vrai. (…) et la lampe merveilleuse 8.Lettres de trio. Shoot. Ancienne république. Libère les ouailles 9.Rivière d'Afrique. Distancée. Crack 10.Mauvais plaisant. Tissu végétal épais 11.Première moitié. Partie qui dépasse 12.Ecrivain français. Succès 13.Possibilité d'agir. Manche de pongiste. Epoque 14.Bout de boyau. Aller sans but. Cours primaire 15.Arrêter. Alcaloïdes. Mots Croisés 10 11 12 13 14 15 VIII 8 IX 9 X 10 HORIZONTALEMENT 11 I-D’une concision brutale. II- Champignon - Pas dehors. III- Amphores - Greffe. IV- Princesse disparue -Breuvages divins.V- Envie. VI-Lettre grecque - Risque.VII- Court cours - Enleva - Bloc éclaté.VIII- Vague. IX-Démonstratif - Demi roue - Présent. X- Crées. 12 13 14 15 SOL. QUINZE SUR 15 PRÉCÉDENTS : HORIZONTALEMENT : 1. INFRUCTUEUX. MER 2.MORATOIRE. ETAPE 3.PRIMER. ITERATIF 4.LICORNE. INES. SA 5.AA. NIERIONS 6.DENT. ANE. LIER 7.AS. US. AM. MIEVRE 8.DR. LUBRIFIER 9.LUE. BUTEE. TAS 10.PERIOSTE. NI 11.TROU. SAUCE 12.RIEN. CARNIVORES 13.ARC. SITOT. PUE 14. TAIE. RETIF. TETE 15.STERNE. ERIN. SUS. VERTICALEMENT : 1.IMPLACABLE. RATS 2.NORIA. TIRAT 3.FRIC. DEPRECIE 4.RAMONEUR. EON. ER 5.UTERINS. BRU 6.CORNET. LUI. CIRE 7.TI. ER. AUTOMATE 8.URI. IAMBES. ROTE 9.EETION. RETENTIR 10.ENNEMI. FI 11.XERES. IFS. SVP 12.TAS. LEI. RAOUT 13.MAT. CIVET. UREES 14.EPIS. ERRANCE. TU 15.REFAIRE. SIESTES. VERTICALEMENT 1- Personne qui fait des louanges. 2- Cardiaque. 3-Partie d’un mur - Forme de pouvoir - Lettre en trois lettres. 4Elle n’aimait pas les iconoclastes - Ville d’Algérie.5- Pénurie de vivres. 6- Symbole chimique - Démonstratif Irritant au goût. 7-Impétueux sicilien - Fils d’Apollon. 8- Rechignes. 9- Issues - Le long du cours. 10- Avant la matière - Jeu de cartes. SOLUTION N° 3160 HORIZONTALEMENT Biffe Tout N P E L R R E B R U O B M E E D R L U E V H L I G A M E N T I E L E E A I A R T N A N E G T M I T R E F E I M P U T E R R I U T G F L N I E H C U O M N° 3162 E C O E I I O E A L A M B I C Tout Codé S E F R T U H T V N L T E R L E S M N V C M E E E I I N B A D E E E O E L A P R U T R A N N° 3162 Définition du mot encadré R V L T N L V O T E I R U R O C L N T E E T I B R O T T B I E A I R D E P A R E R C I I T F O B E L B A I N A M O C C A N M R C R O I S A D E U A H N RÈGLE DU JEU Biffer tous les mots de la liste que vous retrouverez dans la grille, en utilisant tous les sens possibles. Les lettres qui n'auront pas été cochées serviront à former le mot défini ci dessous. O T N A R F F U O S U P T E R DÉFINITION incapacités traitement Se déplacer dans un terrain difficile. doigt nouaison Solution Biffe Tout précédent : COUTURÉ En vous aidant de la définition du mot encadré, complétez la grille, puis reportez les lettres correspondant aux bons numéros dans les cases ci-dessous et vous découvrirez le nom d’un personnage célèbre. Fromage blanc des Alpes. 1 2 3 1 4 5 7 6 9 8 ABRI - AFFIRMER - ALAMBIC - BARBICHE BUTIN - COUP - CROISADE - DEPARER DESERTION - ELEVEUR - EMBOURBER FANTOCHE - FOUILLE - GENANT - GREER IMPUTER - LIGAMENT - LUETTE - MANIABLE - MENTION - MOUCHE - NATIONAL NOUVELLE - OMBRELLE - ORBITE PREMICES - SOUFFRANT - TACITURNE - TIRET - VENTILER - VIEILLIR - VOTE 7 4 10 I- APPROCHEES. II- QUECHUA. III- UNS- MITIGE. IV- AISE - TENOR. V- PRESTE - ETE. VI-STASES. VII- AS - IR. VIII-NORMALIENS. IX-ENNEMI ROI. X-ARASEE. VERTICALEMENT 1- AQUAPLANES. 2- PUNIR - SON. 3- PESSES RNA. 4- RC - ESTIMER. 5- OHM - TARAMA. 6- CUITES - LIS . 7- HATE - EPI. 8- INES - ERE. 9- ERGOTINO. 10 - ERES - SIC. Fléchés Express rivière allemande vaut 576 m environ N° 3162 obstacle sans cause connue image pieuse durs comme du cuir vante les mérites de édits ONG mis en branle ruminant du Nord amoureux 9 8 2 7 2 13 4 3 4 14 5 3 8 10 7 5 11 3 9 4 8 11 3 4 7 3 5 11 1 4 3 2 12 5 12 10 6 7 10 13 2 8 8 13 14 8 6 11 4 6 7 12 2 4 4 3 9 17 15 10 4 6 9 H 8 13 19 4 P 7 2 4 7 8 3 4 4 3 3 2 8 avant patres 7 4 note réfutent 3 4 3 5 9 9 4 4 3 4 4 6 10 12 grugé injustice grave ingéniosité 8 11 symbole vieil Indien conjonction 16 18 4 fin de journée abroger plaça un œil conductrice patiente porte les titres lu en arabe 9 5 3 19 4 9 2 20 2 3 20 19 5 11 18 5 6 8 20 divinité démonstratif personnes en nombre 10 SOL. TOUT CODÉ PRÉCÉDENT : rivière d’Alsace agent de liaison réfléchi prince troyen GRIVOI - YVES MONTAND SOLUTION FLÉCHÉS EXPRESS PRÉCÉDENTS : HORIZONTALEMENT : ANNULAIRE / CORIACES / LOUE / LENS / RASEE / EO / API / OSSEUSE / TROUSSENT / ANTI / RAI / ET / UELE / RNA / TA / SOLE / RANG / NU / EDITE. VERTICALEMENT : INCORPORATION / NOUAISON / LU / HURES / SUTURE / LI / ETESIEN / SAALE / US / LARD / ICE / ISERE / AI / ARENE / ENA / TNT / ESSOR / TIRAGE. protozoaires d’eau douce Jeux proposés par gym C Magazine El Watan - Samedi 31 mars 2012 - 25 L’ÉPOQUE CONTREBANDE AUX FRONTIÈRES ON VOUS LE DIT Un scandale financier lié à la subtilisation de plus de 10 millions de dinars (certaines sources parlent de 17 millions de dinars) a été découvert cette semaine à la suite d’une réclamation d’une cliente. Cette dernière, vivant à l’étranger, qui était venue s’enquérir sur le montant réel de s o n compte, a vite compris que quelque chose ne tournait pas rond quand le guichetier lui annonça 5 millions de dinars. S’apercevant de la supercherie, elle contacta le directeur qui déclencha une enquête. Alors que la police s’est saisie elle aussi de l’affaire, on s’apercevra qu’un cadre de cette banque aurait pris la clef des champs, alors que d’ autres sources soutiennent que le compte débité avec un code secret ne lui appartient pas, mais que le crédit est allé directement vers le compte d’un autre client. Celui-ci est resté d’ailleurs éberlué quand il s’est vu gratifier de plusieurs millions de dinars. L’affaire s’est ébruitée et a pris de l’ampleur et les responsabilités restent à situer. L’Actel de Bab El Oued a perdu ses clefs Nombreux sont les habitants du boulevard Saïd Touati à Bab El Oued qui se plaignent des prestations de l’Actel de leur quartier. La raison est toute simple : pas de téléphone ni d’Internet depuis plusieurs mois, car les services chargés de la réparation ont tout bonnement perdu la clé donnant accès à ces grandes armoires où sont consignés les fils téléphoniques. Les différentes réclamations des riverains n’ont servi à rien jusqu’à présent. Ces mêmes riverains ont même proposé de prendre en charge le travail d’un serrurier pour ouvrir ces armoires, rien n’y fait. Du côté de l’Actel de Bab El Oued, on a pour réponse : «On cherche les clefs» ! Le souhait de trop du DRAG de Béjaïa A quoi jouait le directeur de la réglementation et des affaires générales (DRAG) de Béjaïa, Rezigui Tayeb, mardi 27 mars, sur les ondes de la station locale, Radio Soummam. Dans sa longue énumération des 41 listes en lice pour les prochaines législatives, il s’est permis d’ouvrir une parenthèse un peu trop «verte» au goût de beaucoup d’auditeurs, en citant la tête de liste de l’alliance que forment les trois partis islamistes, Ennahda, le MSP et El Islah. Une coalition «connue sous l’appellation d’Alliance de l’Algérie verte», rappelle le DRAG, qui aurait dû nous épargner son souhait de trop. «Nous souhaitons qu’elle (l’Algérie, ndlr) sera verte le 10 mai, un jour printanier». Gaucherie ou parti pris, la question est posée. Swatch : une voiture écologique en projet Swatch, le numéro un mondial de l’horlogerie, envisage de fabriquer une voiture utilisant l’hydrogène et l’oxygène, a déclaré son PDG, Nick Hayek, dans une interview publiée par le journal suisse NZZ am Sonntag. «Nous avons déjà un prototype avec une pile à carburant», précise M. Hayek . «L’hydrogène liquide et l’oxygène sont utilisés comme carburant produisant une excellent combustion», explique-t-il, ajoutant que le conseil d’administration de Belenos - la filiale de Swatch spécialisée dans l’automobile - a déjà essayé le prototype. «Ce que nous ignorons, c’est s’il serait rentable de construire ce véhicule», souligne M. Hayek, qui est le fils du fondateur de Swatch. Le véhicule doté d’une pile de carburant n’est pas la première tentative de Swatch de fabriquer une voiture écologique. En 1997, Swatch s’était associé à Daimler-Benz pour fabriquer la Smart, mais l’horloger a, par la suite, vendu ses parts dans la co-entreprise à Daimler-Benz. HORAIRES DES PRIERES ALGER ET Fedjr………… 04:58 Dohr………… 12:52 El Watan - SES ENVIRONS Asser………..16:26 Maghreb……19:15 Icha………....20:34 Le Quotidien Indépendant Édité par la SPA “El Watan Presse” au capital social de 61 008 000 DA. Directeur de la publication : Omar Belhouchet Direction - Rédaction - Administration Maison de la Presse : Tahar Djaout - 1, rue Bachir Attar 16 016 Alger - Place du 1er Mai Tél : 021 68 21 83 - 021 68 21 84 - 021 68 21 85 Fax : 021 68 21 87 - 021 68 21 88 Entre 500 et 1000 tonnes d’huile passent au Maroc 16:00 Ghost Whisperer 16:50 Tous ensemble 17:45 50 mn Inside 19:00 Journal 19:35 Du côté de chez vous 19:50 The Voice La plus belle voix 16:10 US Marshals, 16:55 Sidaction 17:00 On n’demande qu’à en rire 19:00 Journal 19:35 Les stars chantent la tête dans les étoiles The Voice est un show musical unique ! Seules les plus belles voix sont recherchées à travers toute la France... 22:55 Les Experts : Miami - L’insigne du crime Une soirée exceptionnelle animée par Stéphane Bern avec, à ses côtés, Julien Courbet, Virginie Guilhaume, Michel... 22:05 Talk-show On n’est pas couché 01:40 Planète musique 16:15 Des chiffres et des lettres 16:55 Questions pour un champion 17:59 19/20 19:00 Tout le sport 19:35 (La) nouvelle Maudv-L’été 16:35 Accès privé 17:45 Un trésor dans votre maison 18:45 Le 19 45 19:05 Scènes de ménages 19:50 The Glades D’alcool et de sang Rien ne change jamais dans ce village réputé pour sa douceur de vivre, ses venelles escarpées, ses petits coins... 23:51 Juliette Gréco Un homme est retrouvé mort sous le bateau qui organise chaque année «la croisière d’Hemingway»... 20:40 The Glades Prise d’otages ● Les industriels estiment le volume d’huile de table algérienne de contrebande introduite via les frontières entre 500 et 1000 t par mois. a contrebande des produits alimentaires subventionnés par l’Etat fait encore parler d’elle. Le préjudice financier occasionné par ce phénomène menace sérieusement l’économie nationale, mais aussi celles des pays voisins du Maghreb. Au Maroc, les raffineurs d’huile de table, touchés de plein fouet par les produits algériens introduits frauduleusement, crient à la catastrophe. Intervenant sur les colonnes du quotidien économique marocain L’Economiste, Samir Oudghiri Drissi, président de l’Association des raffineurs du Maroc et directeur général de Lesieur Cristal, affirme que les quantités d’huile algérienne, qui passent à travers les mailles des frontières, atteignent jusqu’à 1000 tonnes par mois. Selon le même responsable, ce volume représente «5% de la consommation nationale au Maroc et 60% de la région est du pays». Et de préciser qu’aujourd’hui, 80% des huiles vendues dans cette région sont de marque algérienne. Bien entendu, l’écart des prix L PHOTO : B. SOUHIL Scandale financier à la BADR Banque de Tiaret en est la principale cause. «A Oujda, par exemple, explique le journal, la bouteille d’huile de table algérienne de 5 litres coûte 55 dirhams, alors que la marocaine est vendue entre 78 et 83 dirhams, selon la marque.» Il faut préciser que ce fléau, bien ancré dans les pratiques des réseaux des trafiquants depuis bien longtemps, a ciblé l’huile alimentaire algérienne depuis mars 2011, date à laquelle le gouvernement a décidé de plafonner son prix à la consommation et les marges plafond à la production, à l’importation et à la distribution, au stade de gros et de détail. Globalement, la subvention des produits de première nécessité coûte annuellement à l’Etat 300 milliards de dinars. L. M. 6e ÉDITION DU CONCOURS MÉDIA STAR La période de dépôt des travaux prolongée jusqu’au 26 avril 2012 16:50 Sur les volcans… 17:25 Campagnes de rêves 17:50 Arte reportage 18:45 Arte Journal 19:01Sercq, îlot sauvage de la Manche 19:45 Titanic, l’ultime scénario 15:10 Top 14 17:20 Le bar de l’Europe 17:30 Thalassa 19:30 Le journal de France 2 20:00 Rallye 20:05 La fête de la chanson française A la veille du centenaire du naufrage, et alors que l’épave du Titanic, rongée par la mer... 20:35 John Law, la banque royale... Bienvenue à l’Olympia ! Sur la mythique scène parisienne, 20 musiciens accompagnent les plus grands artistes... 21:35 Les nouveaux paradis 14:55 Championnat de France - Stade français/ Stade toulousain 17:05 Jour de rugby 17:50 Le JT 18:05 Talk-show Salut les Terriens ! 19:25 Groland.con 19:55 La proie 16:05 Preuve à l’appui 16:55 Preuve à l’appui Le retour de l’enfant 17:50 Les Inconnus de AàZ 19:35 Il était une fois... 19:45 Une femme d’honneur Mortelle cavale Un braqueur de banque tente de retrouver un tueur en série, un ancien codétenu qui lui fait porter le chapeau de ses crimes... 21:35 Match of Ze Day 22:00 Jour de foot 23:00 Détour mortel 3 00:30 All Flowers in Time 00:40 Au fond des bois 02:20 Même la pluie Alors que la brigade quadrille la région afin de mettre la main sur trois prisonniers en cavale, une autre affaire éclate... 21:25 Une femme d’honneur Piège en eau 23:00 90’ Enquêtes Enquête sur les nouveaux rois de l’arnaque 00:40 Les nouvelles filles d’à côté - L’hidalgo ● Des distinctions prestigieuses attendent les heureux lauréats. la demande de nombreux journalistes n’ayant pu déposer leurs travaux dans les délais impartis pour participer à la 6e édition de Média Star et après approbation du jury, Nedjma annonce le prolongement de la période de réception des travaux journalistiques pour son concours, et ce, afin de permettre au plus grand nombre de journalistes de postuler. Fixée initialement au jeudi 29 mars 2012, la date limite de remise des travaux est décalée au jeudi 26 avril 2012 à 17h. Ainsi, les travaux éligibles au concours sont ceux ayant été publiés ou diffusés entre le 8 mai 2011 et le 26 avril 2012. Destiné aux journalistes professionnels de la presse écrite, électronique, radiophonique, télévisuelle et des agences de presse, Media Star 2012 récompensera les meilleurs reportages, enquêtes, articles de fond (analyse, commentaire, éditorial et chronique), photos et dessins de presse, productions radiophoniques et télévisuelles traitant des questions relatives aux technologies de l’information et de la communication (TIC), de la problématique liée à leurs usages sociaux ainsi qu’à leur développement en Algérie. Un jury indépendant, composé d’universitaires et de professionnels des médias et du secteur des TIC, sélectionnera les meilleurs travaux A Site web : http://www.elwatan.com E-mail : [email protected] PAO/Photogravure : El Watan Publicité - Abonnement : El Watan 1, rue Bachir Attar Place du 1er Mai - Alger. Tél : 021 67 23 54 - 021 67 17 62 - Fax : 021 67 19 88. R.C : N° 02B18857 Alger. Compte CPA N° 00.400 103 400 099001178 Compte devises : CPA N° 00.400 103 457 050349084 dans les cinq (5) catégories : presse écrite, presse électronique, dessin de presse et photo, production radiophonique et production télévisuelle. Les lauréats seront récompensés par des distinctions de valeur dans chacune des catégories citées plus haut, lors d’une cérémonie qui sera organisée dans le courant du mois de mai prochain. Le règlement du concours ainsi que le formulaire de candidature sont disponibles pour téléchargement sur le site web de Nedjma (www. nedjma.dz). Le formulaire doit être dûment rempli et déposé ou envoyé par voie postale, avec le dossier de candidature complet au niveau du siège central et des directions régionales de Nedjma aux adresses suivantes: •Alger, au 66, route de Ouled Fayet, Chéraga ; •Oran, avenue 28 Janvier 1958, Yaghmouracen pour l’Ouest ; •Constantine, Zone industrielle Palma pour la région Est ; • ou bien à l’Espace Nedjma le plus proche à travers le territoire national. Pour toute information complémentaire sur Média Star 2012, prière contacter le département des relations publiques ou consulter le site web de Nedjma/rubrique Espace Presse. ACOM : Agence de communication : 102 Logts, tour de Sidi Yahia, Hydra. Tél : 021 56 32 77 - Tél/Fax : 021 56 10 75 Impression : ALDP - Imprimerie Centre ; SIMPRECImprimerie Est ; ENIMPOR - Imprimerie Ouest. Diffusion : Centre : Aldp Tél/Fax : 021 30 89 09 - Est : Société de distribution El Khabar. Tél : 031 66 43 67 - Fax : 031 66 49 35 - Ouest : SPA El Watan Diffusion, 38, Bd Benzerdjeb (Oran) Tél : 041 41 23 62 - Fax : 041 40 91 66 Les manuscrits, photographies ou tout autre document et illustration adressés ou remis à la rédaction ne seront pas rendus et ne feront l’objet d’aucune réclamation. Reproduction interdite de tous articles sauf accord de la rédaction. El Watan - Samedi 31 mars 2012 - 26 SPORTS SOFIANE MECHERI. Président du RC Kouba Depuis quelque temps, une «mini guerre» par médias interposés s’est installée entre les membres du CSA/RCK et le président de la SSPA/RCK, Sofiane Mecheri, que les premiers accusent ouvertement de tous les maux qui rongent le club banlieusard. Ces derniers n’ont pas hésité, semble-t-il, à franchir le pas et intenté une action en justice, apprend-on de bonne source. Nous avons joint le premier responsable du RCK pour éclairer notre lanterne et celle de tous les Koubéens. Entretien réalisé par Mohamed Azeb Les membres du CSA/RCK soutiennent que vous êtes derrière tous les déboires du RCK cette saison… Normal, ce sont eux qui le disent. C’est le fruit de leur frustration, pour ne pas en dire plus, de n’avoir pas dirigé le club comme ils le souhaitaient. Moi, j’aurais souhaité qu’ils nous laissent travailler en paix pour sauver le club et après on discutera sur tout dans un cadre organisé. Hélas, ces gens préfèrent la polémique, le RCK passe en second devant leurs intérêts. Il semblerait que ces derniers auraient intenté contre vous une action en justice… C’est ce que j’ai entendu dire et lu dans un journal sportif. Ils sont libres de le faire, sauf qu’ils doivent aussi assumer leurs responsabilités devant une telle action si je venais à être convoqué par une instance judiciaire. S’ils veulent aller jusque-là, on ira et advienne que pourra. De ce côté, je suis tranquille. Tout est consigné dans la comptabilité du club. C’est tout ce que j’ai à dire maintenant. Mais là, on vous accuse de détournement d’une subvention de l’ordre de 1,6 milliard. C’est fort comme accusation… Détournement, c’est un gros mot. Ils auront à répondre de ça devant le juge. Moi je dis : gare aux écarts de langage si on n’a pas de preuves, ça peut faire l’effet boomerang. Je tiens à préciser que je n’ai pas envie de polémiquer. Le club aujourd’hui a besoin de sérénité pour remonter la pente. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur cette subvention ? Sans problème, c’est une subvention que la DJS nous a octroyée en mars 2010. Elle représente les bilans de l’exercice 2008-2009 de mes prédécesseurs, Rebrab et Touchi. Lorsque nous l’avons réceptionnée, je me suis réuni avec l’ensemble des membres du CSA pour arrêter et définir le bon usage de cette subvention. Et c’est ce qui avait été fait en suivant l’ordre des priorités, sauf que dans sa gestion, nous avons buté sur des difficultés au vu des créances que le club avait contractées antérieurement. Il y avait beaucoup de joueurs anciens et nouveaux qui détenaient des chèques et qui n’attendaient que ce moment pour récupérer leur dû. Face à cette situation, les membres du CSA avaient décidé de mettre cet argent en sécurité, si l’on peut dire ainsi. Pour ce faire, ils ont choisi, sur idée d’un membre du conseil, de le mettre dans mon propre compte. J’ai des documents qui l’attestent. Avec cet argent, nous avons réglé pas mal de créances qui nous pourrissaient la vie. Je vous fais une confidence. Laquelle ? Bien avant l’arrivée de cet argent, moi-même j’avais déboursé de ma poche la somme de 1,4 milliard pour les besoins de l’équipe. Maintenant de grâce, dites-moi comment et avec quel argent l’équipe avait entamé la saison et survécu pendant huit long mois, de la fin juillet jusqu’à l’arrivée de cette subvention au mois de mars 2010. Les membres du CSA font de votre propre bilan leur cheval de bataille. Qu’avez-vous à dire à ce sujet ? Je me suis déjà exprimé à ce sujet. Faute de me répéter, je dirais tout simplement que mon bilan ne souffre d’aucune contestation et d’aucune anomalie. Tout est fait sur la base de documents bancaires. La traçabilité de ma gestion financière est limpide. Je n’ai rien à craindre. Je fais partie d’un conseil d’administration et c’est à lui que je dois présenter mes bilans une fois l’exercice terminé. Si ces gens ignorent les règlements, moi je ne peux rien faire pour eux. Maintenant en ce qui les concerne, je leur demande de s’expliquer publiquement de ce qu’ils ont fait des 6 millions de dinars qu’ils avaient trouvés dans les caisses du CSA lors de leur élection et principalement à quelle fin avait été utilisé cet argent et vous verrez qu’ils sont mal placés pour me demander des comptes. Selon le règlement, ils sont passibles de sanctions devant la DJS, si celle-ci venait à leur demander des comptes. A ce sujet, j’ai des documents en ma possession qui démontrent qu’ils ont failli sur pas mal de points. Il paraît qu’eux aussi détiennent des documents compromettants à votre sujet… C’est bien, la justice est faite pour ça. Je vous l’ai dit, je suis zen. J’ai l’esprit tranquille. Mon seul souci est de sauver le club de la relégation et après je pourrai débattre de tout. On dit aussi que le courant ne passe pas entre vous et la commissaire aux comptes ? La dernière fois que je l’ai vue, je lui ai remis ses honoraires. Elle était contente et m’a remercié au passage. Avec elle, j’entretiens une relation professionnelle. Tous les documents sont en sa possession, il ne reste que le bilan qui est en cours, car il doit faire l’objet d’une discussion au sein du conseil d’administration, prochainement. Le club est dans une phase difficile, il risque de rétrograder et cette situation inquiète les fans koubéens. Qu’avez-vous à leur dire ? Tout ce que je peux dire aux supporters, c’est que tout le monde est conscient que l’équipe traverse une phase difficile. Tout le monde est motivé pour tirer le club de cette mauvaise passe. Pour preuve, il faut voir PHOTO : SAMI K. «Les membres du CSA doivent répondre de leurs accusations devant la justice» ce que font les joueurs à l’extérieur, il faut voir avec quelle hargne ils se battent. L’équipe refuse de mourir et avec cet état d’esprit on se maintiendra Inchallah. C’est la réussite qui nous a fuis à Kouba, sinon on n’en serait pas arrivé à cette position de reléguable. Je termine en précisant que je n’ai pas envie de polémiquer avec les gens du CSA et que mon seul souhait est de voir tout le monde tirer dans la bonne direction. Aujourd’hui, le club a plus besoin de sérénité que de chamailles. M. A. RCK- MOB : match maintenu pour aujourd’hui La rencontre RCK-MOB comptant pour la 25e journée de Ligue 2 aura bel et bien lieu aujourd’hui, au même endroit (stade Benhaddad) et le même horaire (15h), comme elle avait été programmée initialement par la LNFP, apprend-on du président du RCK, Sofiane Mecheri que nous avons joint par téléphone. Ce dernier nous dira : «La Ligue de football professionnel qui avait dans un premier temps déprogrammé notre rencontre face au MOB pour dimanche (24 heures après) pour le motif sécuritaire, a fait marche arrière après avoir écouté nos doléances et reçu un écrit de notre part. La LFP et les autorités locales et sécuritaires, pour des raisons de sécurité, voulaient reporter notre rencontre à demain en prétextant que la capitale en ce jour (samedi) ne peut abriter trois matches qualifiés à haut risque. Un argument qui a fait monter nos supporters au créneau et qui, à nos yeux, ne tient pas la route, d’autant que la capitale a déjà abrité plus de quatre matches par jour et que les services de sécurité ont toujours fait professionnellement face à ce genre de situation. Mais après nous avoir bien écoutés et bien analysé la situation, ils sont revenus à la programmation initiale.» M. Azeb PATRICK MAC QUAID, PRÉSIDENT DE L’UCI PHOTO : D. R. «Pour la mondialisation du cyclisme» e président de l’Union internationale de cyclisme (UCI), Patrick Mac Quaid, qui était l’hôte de l’Algérie le 29 et 30 mars, sur invitation de la Fédération algérienne de cyclisme, a donné, L jeudi, une conférence de presse à la résidence Djenane El Mithak (Alger) devant de nombreux journalistes. Dès son arrivé à Alger, le président de l’UCI a eu des entretiens avec Hachemi Djiar, ministre de la Jeunesse et des Sports, portant sur plusieurs aspects, politiques et sportifs, qualifiés de fructueux. «Nous avons passé en revue la situation du cyclisme en Algérie, et les nouvelles stratégies à adopter. La construction d’un vélodrome à Alger avec l’assistance de l’UCI et des diverses formations dans la discipline», dira le président de l’UCI. La conférence de presse a été marquée surtout par le retour de la Fédération algérienne au sein de l’Union du cyclisme après une longue absence. «Après dix années d’absence et le manque d’activités, je ne peux que me réjouir de l’effort de la fédération qui a fait d’énormes progrès en l’espace de deux années. Depuis l’arrivée de Fezouin, nous avons constaté un grand changement au sein de la FAC et nous sommes prêts à l’aider», a ajouté le président de l’UCI. Pour ce qui est du dernier tour d’Algérie, il dira : «Je suis très content de ce tour, les responsables présents étaient satisfaits de l’organisation, des étapes, de la sécurité et même de l’ambiance. C’est un bon point pour l’Algérie pour le futur.» L’orateur reconnaît que l’Afrique a fait d’énormes progrès : «Il y va de soi que les prochains tours seront plus longs, nous soutenons cette émergence et c’est bon signe. Prenons le cas de l’Erythrée et de l’Ethiopie qui font d’énormes progrès. Je pense que les cyclistes africains auront bientôt leur place dans le Mondial. L’Algérie doit revenir à son meilleur niveau sur le plan maghrébin.» Les objectifs majeurs de Mac Quaid sont d’abord le dopage et la mondialisation du cyclisme. Pour le premier point, il affirmera : «Il y a une bonne avance dans les contrôles antidopage, et tout le monde doit adhérer. Nous mettrons la pression qu’il faut sur toutes les équipes pour que la discipline reste propre.» Quant à la mondialisation de la discipli- ne, il poursuivra : «Beaucoup de pays vont faire surface, comme les pays de l’Est, de l’Amérique du Sud et les pays africains qui ont fait beaucoup de progrès et ne demandent que des aides.» La journée d’hier a été consacrée à la visite de la ville d’Alger, au Musé du chahid, avant que le président Mac Quaid ne prenne son vol pour se rendre chez nos voisins marocains, où se déroule le tour du Maroc. Y. Temani DÉCÈS Les familles Djeha, Benchentour et Ouahib ont la douleur de faire part du décès, survenu hier à l’âge de 80 ans, de leur très chère et mère et grand-mère DJEHA TAOUS née BENCHENTOUR L’enterrement a eu lieu le même jour dans l’après-midi au cimetière El Alia. «A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons.» El Watan - Samedi 31 mars 2012 - 27 SPORTS ASO CHLEF WAT 0 – CSC 1 (AP) Achiou appelé en renfort Ziti propulse les siens en demi-finale ocine Achiou, qui n’a plus joué depuis début février dernier, a été rappelé par l’entraîneur Noureddine Saâdi en prévision du match de coupe d’Algérie contre le CRB, cet après-midi au stade du 20 Août, à Belouizdad. Le coach chélifien veut, de toute évidence, parer à toute éventualité, car il n’est pas sûr d’avoir sous la main tout l’effectif, d’autant plus que des nouvelles, peu rassurantes, circulent sur l’état de santé de Mohamed Messaoud. On parle aussi du défenseur Senouci dont la participation demeure également incertaine. Toutefois, ces deux éléments, qui se trouvent avec leur équipe à Alger, sont soumis à des soins intensifs pour tenter de les remettre en forme. En revanche, le patron de la défense, Samir Zaoui, s’est entraîné normalement avec le groupe, ces dernières quarante-huit heures, et sera présent aujourd’hui face au CRB. Par ailleurs, les dirigeants de l’ASO ont profité de ce court séjour dans la capitale pour motiver de nouveau leur troupe qui n’a visiblement pas encore digéré l’amère défaite devant l’USMH, à Chlef. A.Yechkour H La direction interpelle la LFP es dirigeants du MOB ne semblent pas prêts à oublier ni même à pardonner ce que leur équipe a vécu lors de son dernier déplacement à Béchar, face à la JS Saoura. En effet, mauvais traitement des supporters, agressions envers les dirigeants et les joueurs sont autant de pratiques que les responsables du MOB déplorent, comme l’affirme le président Bouchebah : «Notre équipe a vécu l’enfer lors de son déplacement à Béchar pour affronter la JSS dans un simple match de championnat. Les dirigeants comme les joueurs ont été victimes d’agressions physiques avec cantonnement des dirigeants de cette équipe. C’est inadmissible. En plus de cela, les dirigeants nous ont traités de racistes, à notre grande surprise, et ce, en dépit de l’accueil chaleureux que nous avions réservé à la JSS lors de la rencontre aller. Devant une telle situation, nous avons rédigé un rapport détaillé de ce qui s’est passé à Béchar, photos et vidéos à l’appui, que nous allons adresser aux instances concernées pour prendre les mesures nécessaires. D’ailleurs, nous tenons même à interpeller la LFP car nous avons été victimes aussi d’une mauvaise programmation en disputant trois matches en une semaine, ponctués par un déplacement de 1200 km à Béchar, ce qui a influé négativement sur le rendement du groupe.» Sur un autre volet, les supporters qui ont comparu devant le procureur de la République jeudi dernier ont été tous relâchés. Enfin, la bonne nouvelle est la qualification des «petits Crabes» à savoir les U13 en finale de la Coupe d’Algérie après avoir battu la formation de l’ASW Jijel sur le score de 4-2 suite à un doublé de Bouabbas et deux buts de Moulaoui et Abdiche. Les Béjaouis affronteront en finale le vainqueur de la rencontre WAT-MSPB. L. Hama L Doublé de Djabou Stade du 8 Mai 1945 (Sétif) Arbitres : Sahraoui, Naceri et Ayad Buts : Djabou (12’et 60’) Delhoum (85’) ESS Mokhtari (77’) CRBAO ESS : Benhamou, Hachoud, Bengorine, Meguenni, Belkaïd, Ferahi, Benmoussa (Djahnit 78’), Ghazali (Tiyouli 63’), Djabou, Gourmi (Sofiane 66’), Delhoum Entr. : Geiger CRBAO : Benkhara, Benaïreche (Khelifa 74’), Labed, Aichouni, Ouneniche, Laoubi, Kadiri, Mokhtari, Hadjaoui (Haddad 88’), Dnifel, Khier Entr. : Chériet L’Entente, un des spécialistes de la compétition, n’attend pas la fin du round d’observation pour ouvrir la marque par Djabou (12’) qui, d’un tir rageur des 30 mètres, trompe Benkhara qui a sauvé son équipe du naufrage. Privant leurs adversaires de ballon, les Noir et Blanc, qui avaient tenté de plier le match en première mi-temps, butent sur un bon gardien du CRBAO, bien placé à chaque fois. Appuyant sur l’accélérateur, les Sétifiens doublent la mise par le biais de Djabou (60’) qui bat de la même manière le keeper de Aïn Oussera. Les visiteurs profitent d’une faute d’inattention des défenseurs ententistes pour réduire la marque par Mokhtari, d’une jolie reprise de la tête, matérialisant en but un corner bien botté par Labed. Ce but secoue les Sétifiens, qui corsent l’addition par Delhoum, lequel assure les siens d’une belle victoire. L’ESS est qualifiée en demi-finale. K. B. PHOTO : D. R. MO BÉJAÏA ESS 3 - CRBAO 1 ◗ AUJOURD’HUI 20 Août 1955 : CRB - ASO (15h) 5 Juillet : USMH - USMA (20h30) NB : les demi-finales se joueront vendredi 20 avril. Le CSC élimine le WAT et poursuit son aventure Stade Akid Lotfi (Tlemcen) Arbitres : Bichari, Salaoundji et Bourouba But : Ziti (105’) CSC Averts. : Zemit, Dahmane, Daïf, Bezzaz, Ziti (CSC) Expul. : Ziti (110’) CSC WAT : Djemili, Tiza, Mebarki (Kada Benhacine 113’), Messaoudi, Boudjakdji, Belgheri (Touil 112’), Sidhoum, Ambane, Bourahli (Zouaoui 65’), Samer, Andréa Entr. : Amrani CSC : Daïf, Ziti, Mekkaoui, Yahia, Lemaïci (Oukrama 102’), N’gomo, Zemit, Hedjadj (Issoufa 63’), Bahloul, Bezzaz, Dahmane (Bouguerra 69’) Entr. : Belhout Dans un match hautement coloré par les galeries des deux équipes, ce quart de finale de la Coupe d’Algérie entre le WA Tlemcen et le CS Constantine a tenu toutes ses promesses aussi bien sur le terrain que dans les gradins. Les présents et les téléspectateurs ont été gratifiés d’un beau spectacle. L’engagement physique, à la limite de la correction, était également présent dans ce match. Il a fallu attendre les prolongations pour assister au but de la délivrance signé Ziti. Les hommes à Belhout ont toutefois été un cran plus haut. Ils ont pris le dessus dans les duels, ce qui a empêché la bande à Amrani de faire son jeu et surtout l’attaquant fétiche Andréa de créer le danger. Les Sanafir avaient bien quadrillé le terrain et affiché leurs intentions dès l’entame de la partie. Ils ont déclenché les hostilités dès le début, d’abord par Dahmane qui hérite d’une balle de Bahloul sur le flanc droit, qu’il dévie en corner par Boudjekdji. Le Widad réplique par Belgheri d’un tir tendu, que Daïf capte sans difficulté. Peu avant la pause, les locaux ratent l’ouverture par Andréa qui, d’une reprise de la tête rageuse, verra le cuir heurter le poteau de Daïf. Les Constantinois, de leur côté, ont réclamé un penalty, mais l’arbitre Bichari en a décidé autrement. Au retour des vestiaires, le jeu devient plus serré et avec peu d’occasions. L’arbitre Bichari renvoie les deux équipes dos-àdos. Le match est prolongé de 30 minutes pour départager les deux antagonistes. Dame Coupe a choisi le plus entreprenant, le CS Constantine, qui trouve la faille sur un coup franc bien tiré par Ziti, lequel envoie le cuir en pleine lucarne, à la grande joie des supporters ayant fait le déplacement en grand nombre. Le CSC vient ainsi de réaliser un grand coup face à l’un des spécialistes de la Coupe d’Algérie, de surcroît devant son public qui misait sur une troisième couronne cette saison. Belhout, qui a gagné la Coupe deux fois de suite : avec la JSK puis avec l’Olympique Béja (Tunisie), est en train de réussir la passe de trois. A. Habchi TOURNOI DE L’UNAF (U-19) L’Algérie battue par le Maroc (1-2) L a sélection algérienne des moins de 19 ans de football (U-19) s’est inclinée devant à son homologue marocaine par 1-2 (mi-temps 1-2) en match comptant pour la deuxième et dernière journée du tournoi de l’Union nord-africaine de football (UNAF), disputé hier au stade de Dar El Beïda (Alger). Les buts de la rencontre ont été inscrits par Ferhat (28’) pour l’Algérie et Saïdi (33’), Es Sayidi (37’) pour le Maroc. Le tournoi de l’UNAF, qui a réuni quatre sélections, à savoir l’Algérie (pays organisateur), la Tunisie, la Mauritanie et le Maroc, a été remporté par la Tunisie devant la Mauritanie, le Maroc et l’Algérie. Ce tournoi s’inscrit dans le cadre de la contribution de l’Union nord-africaine à la préparation des sélections de la région pour les éliminatoires et la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations 2013 de la catégorie. ANNABA- 3e ÉDITION COPA COCA-COLA ALGÉRIE Oran, Dream Team Algeria L’édition 2012 de la Copa Coca-Cola Algérie a été remportée jeudi par l’équipe d’Oran à Annaba face à celle d’El Harrouch (Skikda). Elles ont été départagées par les tirs au but. La troisième place est revenue à l’équipe de Bordj Bou Arréridj devant laquelle s’est incliné le club de Rouiba (Alger). C’est au stade Bouzered Hocine de Annaba que la compagnie multinationale des boissons gazeuses a choisi de consacrer son trophée à la meilleure équipe de jeunes dont l’âge varie entre 13 et 15 ans. Pour cette 3e édition, 142 équipes participantes issues de 35 wilayas réparties sur tout le territoire national ont pris part à ce tournoi lancé en Algérie depuis le 20 février dernier. Auparavant, lors des sélections régionales qui ont eu lieu respectivement à Oran, Tlemcen, Chlef, Batna, Guelma, Sétif, Boumerdès, Laghouat et Alger, les équipes participantes ont pu s’illustrer de fort belle manière et révéler de superbes individualités. Et c’est l’objectif de ce tournoi que parraine Coca- Cola Algérie. Pour ce faire, une commission sélectionnera les meilleurs joueurs durant tout le tournoi local pour former la Dream Team Algeria, qui est appelée à participer à un tournoi international. Troisième du genre, la Copa Coca- Cola édition 2012 a pu regrouper 1704 jeunes Algériens, dont 360 jeunes issus du recrutement via le web. Avec des équipes à 9, approuvées par la FIFA, ils ont disputé plus de 300 matchs, dont 42 en finale, dirigés par 90 arbitres. Sur la touche, 22 médecins ont été déployés pour veiller sur la santé des poulains. Cela confirme, selon les organisateurs de Coca-Cola, que cette dernière accorde beaucoup d’importance au football au vu de sa popularité en Algérie et en témoigne son sponsoring de la Fédération ration algérienne de football. l En outre, le lancement de la 3e édition confirme l’intention de la marque de rendre la Copa CocaCola un rendez-vous annuel incontournable qui suscite les vocations et pousse à l’émulation entre jeunes qui adorent le football. M.- F. G. El Watan 11° ALGER 23° ORAN 10° 15° 4° CONSTANTINE 21° 17° OUARGLA 29° Retrouvez les prévisions complètes sur www.elwatan.com LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Samedi 31 mars 2012 COMMENTAIRE La vie à crédit Par Mohammed Larbi n crédit doit être remboursé. Il faut vérifier ses capacités avant de s’engager», énonce une publicité, révélant davantage l’agacement des organismes de crédit devant les mauvais clients. Elle renseigne aussi sur les facilités que l’économie moderne peut procurer. Des économies ont été bâties sur ce principe, mais il faut savoir jusqu’à quelle limite. Si les financiers viennent à en parler et rappeler cette évidence qu’est le principe de précaution, c’est que, manifestement, il y a problème. Voilà un des effets de la crise qui a montré jusqu’à quel point Etats et organismes financiers étaient disposés à aller afin de continuer à fonctionner pour les premiers, à exister pour les autres. Mais fallait-il que le seuil de rentabilité, ou de solvabilité, soit franchi, voire largement dépassé, pour que le monde vienne à s’en inquiéter ? Assurément non, puisque rien que dans le cas de l’Espagne, contrainte désormais à une cure d’austérité, Felipe Gonzáles tirait la sonnette d’alarme il y a de cela près de vingt ans. L’ancien Premier ministre espagnol avait pris sur lui d’interpeller ses compatriotes en déclarant alors que son pays vivait au-dessus de ses moyens. La période, ne manque-t-on pas de relever, est longue et même suffisamment pour que puissent être menées d’autres politiques et que soient apportés les correctifs appropriés. Visiblement, la politique a été plus forte et beaucoup y ont cédé. Son appel n’a pas été entendu par les équipes gouvernementales qui se sont succédé, lesquelles, constate-t-on, se sont gardées de toucher à un niveau de confort acquis à crédit, ou plus simplement avec l’argent des autres. Tous ces autres qui exigent des gages, qui contraignent à racler les fonds de caisse et finalement se séparer de leurs biens les plus précieux, ce qu’on appelle généralement les bijoux de famille que l’on peut tout juste hypothéquer mais pas vendre. Et à l’échelle d’un Etat, cela renvoie à des pans entiers de l’économie et même des secteurs dits de souveraineté. Des bijoux que seules les grosses sociétés multinationales sont en mesure de racheter si leur propriétaire n’avait plus les moyens de le faire. Faut-il alors dénoncer le monde de la finance comme certains le font, ou alors attribuer la faute aux seuls gouvernants ? Le prix de l’endettement peut s’avérer particulièrement lourd et des pays européens s’en rendent compte désormais. Il est toutefois admis que le principe de précaution ne doit pas seul guider les politiques économiques. Il faut bien faire preuve d’audace, même calculée. Des pays ont pris des risques sans avoir ni mines ni banques à hypothéquer. Ils n’avaient pas non plus des moyens inépuisables, du moins appréciables par leur consistance. Leur perspicacité et leur bon sens ont assuré leur prospérité. Ils ont su faire des choix judicieux, donc à leur portée, échappant à tout dogmatisme, et valoriser le travail. U FESTIVAL NATIONAL DU FILM AMAZIGH DE TIZI OUZOU Le documentaire la Langue de Zahra primé D La réalisatrice Fatima Sissani PHOTO : EL WATAN ans ce documentaire de 93 mn, Fatima eux. Une langue pour se construire un ailleurs Sissani aborde le vécu modeste des qui ne soit pas que l’exil», écrit la réalisatrice immigrés algériens de la première dans le synopsis du film. «Je suis très contente génération en zoomant sur sa mère, à travers d’avoir participé à ce festival. C’est la première des images saisissantes filmées en France et en fois que mon film documentaire est projeté Kabylie, relatant son histoire et son attachement en Algérie. Et c’est important pour moi, car indéfectible à sa langue et au pays natal. «Les l’Algérie c’est le pays où je suis née et auquel je Kabyles existent d’abord par la parole. Chaque suis toujours attachée. J’étais très touchée par geste, chaque instant de leur quotidien peut l’accueil chaleureux du public. La cérémonie donner lieu à une langue de remise des prix fut très de vers, de métaphores, de émouvante d’autant plus Le fi lm de la réalisatrice proverbes. Ne dit-on pas que l’Olivier d’or dans Fatima Sissani, la Langue de que dans ces contreforts la catégorie documentaire montagneux dont ils m’a été remis par Aït Zahra, a remporté l’Olivier sont les hôtes, la joute Menguellet en présence d’or dans la catégorie oratoire était un exercice de Kamel Hamadi, deux documentaire lors du courant ? Une réalité monuments de la chanson e 12 Festival national du qu’on se représente mal kabyle qui ont bercé notre fi lm amazigh qui a pris fi n lorsqu’on plonge dans la enfance par leurs chants et mercredi soir à Tizi Ouzou. société de l’immigration aidé beaucoup d’immigrés où ces hommes et femmes, à supporter leur exil», souvent analphabètes, nous dit Fatima Sissani. sont relégués exclusivement au rang d’ouvriers Cette édition du festival du film amazigh de Tizi et de femmes au foyer. On imagine alors mal les Ouzou a accueilli trois autres documentaires. Il orateurs qu’ils deviennent lorsqu’ils retournent s’agit de Ccnu-id tamurt n leqbayel de Ramdane dans leur langue. Cette réalité, je la pressentais. Iftini et Samy Allam qui a obtenu le Prix J’en ai réalisé toute l’acuité, mesuré la dimension spécial du jury ; Cheikh Sidi Bemol de Youssef en filmant ma mère, son quotidien et son histoire. Bassaid et Yacine Remi et Heureusement que J’ai vu, fascinée, une femme arrimée à sa langue le temps passe de Ferhat Mouhali. Pour rappel, de façon indéfectible. Une femme dévoilant une la Langue de Zahra avait décroché, ex aequo oralité transmise de génération en génération. avec Murmures des cimes du cinéaste marocain Une langue charriant éloquence et poésie pour Ameur Chergui, le Grand prix du 5e festival dire l’enfance bucolique, l’exil, la pauvreté. international Issni N’Ourgh du film amazigh Cette langue, c’est l’ultime bagage que des qui s’est déroulé en octobre 2011 à Agadir Ahcène Tahraoui milliers d’émigrants kabyles ont emporté avec (sud du Maroc). POINT ZÉRO Mort cherche place dans un cimetière Par Chawki Amari i l’on compte la colonisation, la guerre d’indépendance, les maladies, les 5000 morts par accident de voiture annuels et les massacres des années 1990, des millions d’Algériens sont morts enterrés en Algérie. Un cimetière géant dont les coupables, français ou islamistes, n’ont jamais été jugés, tous deux acquittés par une amnistie amnistiante faite au nom de l’histoire. Trop de morts enterrés sous nos pieds, ce qui explique, entre autres, pourquoi il est si difficile de se procurer une place dans un cimetière, car même mort, il faut encore connaître quelqu’un. Sans vouloir revenir sur cette affaire qui n’a été que trop médiatisée, un mort de plus aurait-il changé quelque chose ? Pas vraiment, mais pour Mohamed Merah, le tueur d’enfants dont l’Algérie a refusé le corps troué, il ne s’agit pas d’une question de place, mais d’encombrement. Pourtant, l’argument de l’Algérie, qui enregistre plusieurs émeutes par jour, «la préservation S de l’ordre public» paraît un peu léger. En réalité, ce cadavre est simplement encombrant et même si les pires sanguinaires du GIA ont eu droit à un enterrement en Algérie, il s’agit de ne pas donner de prétexte à une manifestation contre la France, même dans un village isolé et misérable de Médéa. Pourquoi ? Parce que. L’Algérie, qui passe si vite d’une page à l’autre de l’histoire, oubliera très vite ce nouvel assassin sorti de ses entrailles, qui a assombri encore l’image des Algériens, abreuvés ici et ailleurs de discours djihadistes que seule la France a l’air de considérer comme porteurs de danger. Mohamed Merah a donc été enterré en France comme un Français, avec son scooter, ses vrais-faux secrets et sa qualité hypothétique d’agent des renseignements français. Ce qui fait un mort en moins à enterrer en Algérie, et de fait, une place pour quelqu’un d’autre. Car la seule chose qui ne risque pas d’être touchée par la pénurie, c’est bien la mort. JIJEL UN ÉTUDIANT BLESSÉ DANS L’EXPLOSION D’UNE BOMBE ARTISANALE ■ M. Fateh, âgé de 21 ans, a été blessé, jeudi dernier à 17h, par l’explosion d’une bombe artisanale survenue au lieudit El Magtaâ situé au douar de Beni S’bih, dans la commune de Ghebala, à l’extrême sud-est de la wilaya de Jijel. Le jeune homme, étudiant à l’université de Tassoust, près de Jijel, a marché sur un engin explosif laissé par les groupes terroristes alors qu’il regagnait son domicile. Transporté à l’hôpital Bachir Mentouri d’El Milia, il a été admis au bloc opératoire où il a subi une intervention chirurgicale des membres inférieurs. L’on apprend de source médicale que ses jours ne sont pas en danger. Zouikri A.