en afghanistan - EMB - Ministère de la Défense
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Sommaire Editorial Actu en bref p. 3 p. 4 Enjeux p. 8 p. 14 PEGP, un an après Le SIMu Dossier p. 16 Commander un BATLOG Activités p. 22 p. 30 p. 35 Les maintenanciers de la BSPP Formation VAB TOP en Afghanistan Démantèlement du GBC 8KT A savoir p. 40 p. 42 p. 45 Connaissez-vous bien MARTHA ? Soutien de campagne de lutte anti-aérienne La mission innovante Vie Associative Portrait p. 54 Directeur de publication GCA VERNA, DCMAT Rédacteur en chef LTN (F) LUGRIN, (DCMAT) Conception PAO Mr TREBUCHET, (DCMAT) Impression PGT TULLE Diffusion / Routage EDIACAT ST-ETIENNE p. 46 Comité de rédaction : LCL (er) Guerin (ANAMAT), SLT (F) Ganz (EMB), LCL Leblanc (SMITer), 1er RMAT, 2e RMAT, Melle Denis (3e RMAT), 4e RMAT, 6e RMAT, MJR (ESR) Devillard (7e RMAT), ADC Saintagne (8e RMAT), 5e BMAT, CDT Amar (9e BMAT), 11e BSMAT, TSEF Denizot (12e BSMAT), 13e BSMAT, MJR Wybreski (15e BSMAT), CNE Nicolas (DIRMAT NO), CDT (F) Boucher (SCAM), CNE Dupont (CEDIMAT). Crédits photos : DCMAT, ESAM, ELT, RMAT (S), BSMAT (S), BMAT (S), CEDIMAT, SCAM, SIRPA TERRE Cellule communication de la DCMAT Etablissement ingénieur général Jayat, CS 30704 - 78013 Versailles 821 781 24 46 - 01 39 67 24 46 - fax: 01 39 67 24 14 E DITO Une maintenance opérationnelle ! opérationnelle du SMITER s’arrête pour céder la place au commandement opérationnel par l’état-major des armées. Le regroupement des fonctions techniques et opérationnelles sous un même commandement, au sein du SMITer, va permettre de prendre en compte l’impact de la préparation opérationnelle sur la productivité attendue des maintenanciers et le plan de rattachement des unités des forces, qui, ayant pour but d’assurer à chaque régiment un interlocuteur quelles que soient les projections en cours ou les charges des uns et des autres, a vocation à devenir « dynamique », c’est-à-dire à évoluer en fonction des contraintes de chacun.. Afghanistan, Liban, Tchad… de multiples opérations extérieures se déroulent actuellement où sont présents de nombreux maintenanciers. Pour en arriver là, les RMAT et BMAT ont un objectif majeur : la préparation opérationnelle. Celle-ci doit conduire ces formations à être en mesure d’être projetées y compris pour prendre le commandement de structures comme les BCS ou les BAT LOG. Ainsi, à compter d’octobre prochain, succédant au 2e RMAT, le 4e RMAT sera la principale unité armant le bataillon de commandement et de soutien (BCS) de l’opération PAMIR, son chef de corps en assurant le commandement. De même, comme le décrit dans ce même numéro de « Matériel et Technique » l’article du colonel Laval, ancien chef de corps du 6e RMAT, la passerelle d’un régiment du matériel peut aussi être amenée à fournir l’ensemble du commandement d’un bataillon logistique (BATLOG). Pour toutes les phases préliminaires à ces projections, la Sous Direction Emploi Opérations du SMITer va assumer les missions anciennement dévolues aux BL et aux divisions entraînement-études opérations et SIC du CFLT. Elle participe aux réunions pour la programmation, un an à l’avance, suit et valide les différentes étapes de la prépa- Général de division Philippe LEBOURG, chef de l’échelon de préfiguration du SMITer ration opérationnelle, les désignations nominatives six mois avant la projection, la préparation individuelle, puis la préparation collective qui s’achèvera par une mise en condition avant projection rigoureusement adaptée à la réalité opérationnelle du théâtre. Il restera alors à procéder à la validation avant projection dont la responsabilité incombe au commandement des forces terrestres. Une fois la VAP prononcée, la mission de préparation La PEGP va également concourir à l’atteinte de ces objectifs en permettant un travail en différé sur le parc de gestion. Activités planifiées dans des créneaux clairement identifiés qui respectent le temps de la préparation opérationnelle et autorisent des opérations de maintenance où l’ensemble des ressources sont rassemblées pour un travail de meilleure qualité, parce que réalisé dans des conditions optimales. Préparation opérationnelle, SMITer, PEGP sont autant de thèmes que vous retrouverez dans les articles qui suivent… Bonne lecture ! 3 ACTU Marche tactique au 4e RMAT Dans le cadre de la formation aux nouvelles techniques de combat (ISTC) et au maintien de la condition physique du militaire (CCPM), la section projetable de la 5e compagnie munitions de Canjuers a organisé le 25 mars dernier un exercice sur le terrain. Celui-ci fut articulé autour d’une marche tactique de 12 kilomètres. Cette sortie a permis de travailler les fondamentaux militaires, principalement le combat, le sauvetage et le brancardage, l’ISTC ainsi que la topographie. La bonne humeur et le beau temps, malgré les sentiers fortement enneigés, ont permis de renforcer la cohésion au sein de la section. Recyclage SEVF au 9e BMAT Le 4 juin 2009, le 9e bataillon du matériel (BMAT), détachement de Vayres a accueilli une session de recyclage des spécialistes embarquement voies ferrées (SEVF) au profit des unités de la région terre sud-ouest (RTSO). Cette formation, dispensée par des spécialistes de la RTSO et de la SNCF fait suite à une préparation logistique menée par les approvisionneurs du 14e groupement des approvisionnements. Elle s’articule autour de cours théoriques et d’exercices de mise en condition sur voies ferrées. Ce recyclage SEVF est le quatrième réalisé au 9e BMAT depuis deux ans. Une belle réussite ! Forum simulation ESAM - NEXTER L’apprentissage technique par la simulation, c’est sur ce thème que l’École Supérieure et d’Application du Matériel (ESAM) de Bourges, a organisé un forum de conférences le mercredi 24 juin 2009, en partenariat avec NEXTER TRAINING, filiale formation de l’entreprise NEXTER SYSTEMS. Plus d’une centaine de responsables du monde universitaire, industriel et militaire, confrontés aujourd’hui à la formation technique des ressources humaines, ont répondu présent pour assister aux différentes conférences animées par de très grands groupes comme la RATP, SCHLUMBERGER, des chercheurs de l’INRIA et du CEA ou encore le COFAT. Le discours inaugural du général Patrick Hocquard, commandant l’école rappelait - s’il en était encore besoin - aux participants la part croissante des nouvelles technologies dans la formation technique du personnel et le recours quasi-obligatoire à la simulation pour réduire les coûts importants de la formation. De l’avis unanime des participants, ce forum a été une réussite et tous s’accordent à reconnaître la très grande qualité des intervenants et des présentations. Rendez vous l’année prochaine pour une deuxième édition du forum ! 4 Matériel et Technique n°171 JPO au 3e RMAT En juillet dernier, le 3e régiment du matériel (RMAT) de Muret a organisé ses journées portes ouvertes afin de faire découvrir à la population civile ses savoir-faire. Des stands ludiques pour les plus jeunes, des démonstrations dynamiques pour les plus grands, tout a été prévu pour renforcer le lien armée nation : baptême de plongée, baptême en hélicoptère, parcours du petit commando, mur d’escalade, module TEPACAP, paint-ball…. Pour les plus intéressés, une information sur les métiers de l’armée de Terre a eu lieu. Le 9e bataillon du matériel (BMAT) spécialisé dans la maintenance antichar, satellite et télécommunication avait fait le déplacement. 5 ACTU Vole " PELICAN ROUGE " Le 17 juin 2009, la 2e brigade logistique (BL) a réuni au cours d’une prise d’armes à Martignas sur Jalle, les drapeaux et les étendards de ses dix régiments marquant ainsi dignement et solennellement sa dissolution. Présidée par le général de division André Sellier, commandant la force logistique terrestre (CFLT), elle a rassemblé près de 500 soldats-logisticiens en présence d’autorités civiles locales et d’anciens de l’état-major de la 2e BL. Le point d’orgue de cette ultime cérémonie riche en émotion restera sans conteste l’évocation historique sonore retraçant les onze années d’existence de la brigade ainsi que les six personnels morts en service. Cross de Matériel Le jeudi 16 avril 2009 se tenait à l’école supérieure et d’application du matériel (ESAM) de Bourges le cross du Matériel. Dix sept équipes étaient engagées sur un parcours technique de 7.5 Kms en deux boucles. Passation de commandement au 3e RMAT Deux équipes du 9e bataillon du matériel (BMAT) étaient inscrites à cette épreuve. Chaque équipe est obligatoirement composée d’un officier, un sousofficier, un militaire du rang et un personnel féminin. A 9h00, l’ensemble des coureurs prend le départ d’un cross unique. Le classement final s’effectue en additionnant la place de chacun. L’équipe fanion du bataillon termine première à deux points devant l’équipe de la DCMAT. L’équipe 2 du bataillon prend une honorable 4e place. Félicitations ! Le mardi 28 juillet 2009, le colonel Philippe César Baldi a remis l’étendard du 3e régiment du matériel (RMAT) au lieutenant-colonel Vincent Duthoit. A l’occasion de cette passation de commandement, le nouveau chef de corps a tenu à baptiser le quartier du nom d’un enfant du pays tombé au champ d’honneur en 1921 : le commandant Joseph Montalègre. 6 Matériel et Technique n°171 Journée traditions et souvenir Le 19 mars 2009, le 9e bataillon du matériel (BMAT) a accueilli à Vayres, le général Laporte-many, directeur régional du matériel de la région terre sud-ouest, le lieutenant – colonel (er) Grall, président du groupe Bordeaux - Aquitaine de l’association nationale du matériel de l’armée de Terre et de nombreux membres de l’ANAMAT, à l’occasion de la journée de traditions et du souvenir du Matériel de la région terre sud-ouest. Après un moment de recueillement, la journée s’est poursuivie par une prise d’arme avec une remise de décorations pour des anciens combattants. L’ensemble des convives a apprécié la rencontre avec les hommes du bataillon et a remercié le chef de corps pour la qualité de l’accueil qui leur a été réservé par le 9. Enquête de satisfaction Dans le numéro 169 de « Matériel et Technique », la rédaction vous a sollicité pour une enquête de satisfaction afin de connaitre votre opinion sur le nouveau visage de la revue de la maintenance. Malgré un taux de réponse assez faible, nous avons constaté que la majorité des lecteurs sont satisfaits de la revue, de son format, de sa périodicité et de son contenu. MAT et TECH obtient une note tout à fait honorable avec une moyenne de 8/10. Au vu des réponses et du profil des sondés, nous constatons avec plaisir que la revue est bien diffusée au sein des unités. Elle est lue par toutes les catégories représentées dans nos différentes formations. En revanche, la majorité d’entre vous refuse la dématérialisation de la revue et nous ferons tout notre possible pour la maintenir sous un format papier le plus longtemps possible. Merci de votre participation ! Une journée pour les anciens combattants Le 12 mai 2009, le 9e bataillon du matériel (BMAT) a reçu madame Stéphanie Savarit, directrice départementale de l’office national des anciens combattants, M. Charles Foury, président du comité de liaison des anciens combattants et victimes de guerre de Poitiers ainsi que vingt neuf porte-drapeaux du département. Cette journée avait pour but de rendre hommage aux porte-drapeaux qui œuvrent au quotidien afin de témoigner sans relâche du devoir de mémoire. Merci à eux ! 7 ENJEUX LA PEGPrés, le bilan p a n 1a La politique d’emploi et de gestion des parcs (PEGP) reste l’un des grands chantiers de l’armée de Terre. Lancée en juin 2008 lors de la séparation des parcs en service permanent (PSP) et parc de gestion (PG), elle est en cours de montée en puissance. En effet, si les PSP et les parcs d’entraînement (PE) sont en place, les parcs de gestion (PG) et d’alerte (PA), par exemple, ne sont pas encore regroupés. Un bilan de cette première année par parc générique s’impose. Par le colonel Michel Ledanseur, chargé de missions PEGP, DCMAT, Versailles. Le parc en service permanent Le parc d’entraînement Le parc d’alerte Le PSP permet la préparation opérationnelle des pelotons et sections en garnison. Sa disponibilité technique (DTO) a été maintenue à 70 % de manière globale mais il existe des variations entre les parcs techniques et les régiments. Les PE sont positionnés à Mourmelon (PE Champagne) et à Canjuers (PE Provence). Leur nature est légèrement différente, les deux permettant les activités du niveau SGTIA. Le PE Provence se consacre également à l’instruction au tir de l’ABC. Le premier module du PA est rassemblé à Satory. Il est constitué d’une centaine de véhicules logistiques. Ce parc constitue une partie des équipements nécessaires aux modules Guépard. L’organisation interne des régiments a été laissée libre. Cependant, depuis février 2009, des audits ont été menés afin de déterminer les méthodes générales les plus efficaces. L’exploitation des données est en cours à la DCMAT. Le PE Champagne est actif depuis janvier 2009 et donne satisfaction. Il fait cependant l’objet d’un retour d’expérience (RETEX) à des fins d’optimisation. Il est limité en type et nombre de véhicules afin de préserver le PSP. Sa DTO moyenne est de l’ordre de 52%. Elle varie en fonction des phases d’usage intensif et des périodes de remise à niveau. Il est à noter que pour la plupart des parcs techniques, le dimensionnement est le fruit de l’étude de relevés d’emploi combinés à un coefficient de maintenance. Ce coefficient est nécessaire car il est illusoire de vouloir maintenir en permanence un parc à 100% de DTO. De plus, les efforts prioritaires sont réalisés au profit des OPEX (plus de 90 % de DTO) et des PE, la DTO de ce dernier étant très fluctuante du fait de son utilisation particulière. 8 Le PE n’est jamais employé à 100 % afin de permettre les rotations successives quasiment en continu. Le PE Provence va recevoir 95 véhicules supplémentaires durant le second semestre 2009 afin de participer à la préparation des modules Afghanistan. Le parc de gestion Le regroupement du PG sur une vingtaine de sites sera engagé en septembre 2009. Les trois premiers parcs concernés sont la P4, le TRF1 et le LRM. L’opération sera longue, elle est prévue sur deux ans et demi, car elle impose la séparation entre le PG cible, à conserver, et le reliquat du fait de la réduction des parcs décidée en 2008 par l’EMAT. Il faut donc procéder à un tri en fonction de l’état des véhicules. Il n’y a pas de parc OPEX, la majeure partie des véhicules projetés sont sectorisés et proviennent donc du PG. Matériel et Technique n°171 Et la maintenance ? SAGEE En matière de maintenance, le soutien des parcs va évoluer progressivement. 5e BMAT), les matériels étant temporairement débordés par les corps détenteurs (CEB et 1er RCA). Le PSP est soutenu par les maintenanciers des forces terrestres. Un véhicule dont la panne ou la visite relève du SMITer sera traité ou remplacé par ce dernier. Jusqu’à leur regroupement, les PG et PA restent à la charge des unités détentrices. Une fois regroupés dans les enceintes du SMIter, sous air sec ou sous hangar, les matériels de ces parcs sont entretenus par les organismes du SMITer. Une partie non négligeable est remisée afin de limiter les charges. L’autre partie permet d’assurer le fonctionnement de la PEGP via le remplacement et le renforcement mais sert aussi à la projection car l’essentiel du parc projeté est extrait du parc de gestion et sectorisé sur les théâtres. Le PE relève de la responsabilité des forces terrestres. Lorsqu’il est perçu, les sections de maintenance régimentaire (SMR) renforcées d’éléments du SMITer assurent son entretien conformément à la nouvelle doctrine de la maintenance en OPEX. Lorsqu’il est réintégré, la charge est assurée par le SMITer (8e RMAT et Afin de gérer les parcs, le logiciel de système d’analyse pour la gestion et l’emploi des équipements (SAGEE) sera déployé, dans toute l’armée de Terre, durant l’été 2009. Outil d’aide à la décision, il accompagnera efficacement la mise en œuvre de la PEGP et permettra d’orienter les efforts de la maintenance vers les corps prioritaires. Pour réaliser ces fonctionnalités, SAGEE est composé de trois modules lui permettant d’analyser la situation des parcs génériques, d’honorer les besoins en matériels des utilisateurs, tout en optimisant la durée de vie des différents équipements. SAGEE - l’optimisation de l’emploi des matériels ; - l’optimisation de la gestion des parcs techniques ; - l’optimisation du dimensionnement des parcs actifs. Un module supplémentaire est à l’étude. Véritable outil d’aide à la décision, il permettra d’orienter les efforts de la maintenance vers les corps prioritaires. Ainsi, la PEGP se met en place. Révolution culturelle, elle répond aux différents besoins de l’armée de Terre dans un esprit de juste suffisance. 9 ENJEUX La STM de Neuvy-Pailloux La section technique de marque Les sections techniques de marque (STM) sont avant tout connues pour leur participation au suivi du maintien en condition opérationnelle (MCO) des parcs placés sous leur expertise. Acteurs des commissions logistiques intégrées, des commissions de gestion de configuration, rédacteurs des fiches techniques et tout autre document permettant d’améliorer les performances et la durée de vie d’un matériel de toute nature, la technicité et la réactivité des experts de marque sont également sollicitées lorsque la nécessité d’améliorer la survie des équipages engagés en opération extérieure est une priorité. Par le commandant Christophe Fontaine, chef du BMS, 12e BSMAT, Neuvy-Pailloux. Ainsi, au cours des huit derniers mois, la section technique de marque de la portion centrale de la 12e base de soutien du matériel (BSMAT) a participé au renforcement des capacités opérationnelles des troupes engagées en Afghanistan. De fin novembre 2008 à fin janvier 2009, l’équipe de marque SCANIA, s’appuyant sur les savoir-faire et les compétences des unités élémentaires de Neuvy-Pailloux, a pris en compte 20 véhicules poids lourds de marque SCANIA équipés de cabines blindées fabriquées par la société CENTIGON. Ces véhicules, issus d’un « crash programme » validé par l’EMAT, ont ainsi fait l’objet de retouches et de l’intégration des différents éléments leur permettant d’être pleinement opérationnels. 10 Matériel et Technique n°171 Sur ordre de la direction centrale du matériel de l’armée de Terre (DCMAT), la 12e BSMAT a ensuite procédé au pré-acheminement des premiers véhicules sur l’aéroport de Châteauroux Déols et participé à l’embarquement des véhicules à bord d’un ANTONOV 124 à destination du l’opération PAMIR. Tout en poursuivant les pré-acheminements en liaison avec le CFLT, l’équipe de marque, en liaison avec la STAT et la DGA a organisé et piloté l’intervention des industriels sur le site de Neuvy-Pailloux, permettant ainsi d’appliquer des modifications aux matériels suite au premier retour d’expérience sur le théâtre d’opération et intégrer les brouilleurs IED (Improvised Explosive Device) sur ces derniers avant leur projection. Depuis, différentes équipes de la section technique de marque ont également participé à des opérations similaires. Ainsi, les kits de surprotections balistiques LAST ARMOR pour les différents véhicules engagés (GBC 180, TRM 10 000, VTL, VBL) sont également acheminés par la 12e BSMAT en Afghanistan via la plateforme d’expédition de Châteauroux Déols. De même, l’équipe de marque GBC 180 participe actuellement aux expertises et essais de maintenabilité du premier GBC ADR de série, équipé d’une cabine blindée et qui viendra au cours de l’été renforcer les capacités opérationnelles des troupes en opérations extérieures. Fortes de leur expertise, s’appuyant sur les performances et les capacités du 11e groupement multitechniques (GMT) et du 13e groupement des approvisionnements (GAP), les équipes de la section technique de marque de Neuvy-Pailloux sont, au cœur de la France, en soutien des troupes engagées sur les théâtres d’opérations. GBC ADR 11 ENJEUX SMITer Service de la maintenance industrielle terrestre «Un nouvel acteur dans le dispositif de soutien de l’armée de Terre» La réforme de l’outil de défense décidée à l’été 2008 va entraîner de profonds changements touchant à l’organisation et au fonctionnement de la fonction maintenance des matériels terrestres dans le cadre du projet « maintenance 2010 ». La direction centrale du matériel va ainsi donner naissance, dans les mois à venir, à de nouveaux organismes comme le SIMMT (structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres), le SIMu (service interarmées des munitions) et le SMITer (service de la maintenance industrielle terrestre). Pour ce qui concerne le SMITer, l’enjeu est d’importance puisque ce nouveau service aura pour vocation d’assurer le commandement organique et fonctionnel de l’ensemble des formations du Matériel, et notamment des régiments et des bataillons du Matériel autrefois placés sous l’autorité du CFLT et des deux brigades logistiques. Par le colonel Jacques Zocchetto, second adjoint, DCMAT, Versailles. Le SMITer s’inscrit parfaitement dans le projet « maintenance 2010 » La mise en œuvre effective de la politique d’emploi et de gestion de parcs (PEGP) modifiant en profondeur le fonctionnement de l’armée de Terre, le poids croissant du soutien des opérations extérieures qui se traduit par une forte mobilisation des ressources et des exigences accrues en matière de préparation à l’engagement opérationnel ainsi que la volonté au sein du ministère de la défense de s’inscrire pleinement dans un processus d’optimisation des ressources et de rationalisation des soutiens ont conduit au projet « MAINTENANCE 2010 ». 12 Matériel et Technique n°171 Ce dernier se traduit par une réduction importante des charges et des moyens de maintenance intégrés dans les régiments (déflation du nombre de maintenanciers car les unités ne conservent que le soutien du parc en service permanent avec des opérations de maintenance réduites) ainsi que par la concentration et l’organisation de l’emploi des moyens de l’arme du Matériel au sein d’une seule entité : le SMITer. tion emploi opérationnel du SMITer à Versailles Satory. Au 1er janvier 2010, il y aura la création effective du SIMMT et du SMITer, suivie en juillet 2010 par la création du SIMu. Les réorganisations dans les formations s’échelonneront jusqu’en 2012. La mise en œuvre du projet « main2010 » se fera de manière progressive avec dès l’été 2009 l’installation de la division maintenance du CFT de Lille et de la sous-direc- Pour conduire l’ensemble de ses missions, le général directeur du SMITer disposera d’environ 200 personnes (répartition pour moitié de personnel civil et de personnel militaire) réparties dans quatre sous-directions: tenance Le SMITer sera placé sous l’autorité organique de l’EMAT tout en étant étroitement lié sur le plan fonctionnel au SIMMT. - la sous-direction stratégie et pilotage - la sous-direction production ; - la sous-direction gestion – organisation ; - la sous-direction emploi opérationnel. La sous-direction emploi opérationnel assumera la majeure partie des missions actuellement confiées au CFLT et aux deux brigades logistiques. Commandée par un général qui sera également directeur adjoint du SMITer, la SDEO sera organisée autour d’une section études – pilotage, d’un bureau opérations, d’un bureau entraînement et d’un bureau environnement opérationnel. A partir des sous-directions production et emploi opérationnel représentant le « cœur de métier », le SMITer devra relever un double défi : le soutien des matériels de l’armée de Terre et l’engagement opérationnel aux côtés des forces terrestres. Les formations du Matériel stationnées en métropole vont se consacrer principalement aux activités de soutien différé, notamment sur les matériels en parc de gestion afin de faciliter les échanges ou les mises à disposition au profit des unités dans le cadre de la PEGP (politique d’emploi et de gestion des parcs). Les RMAT seront également appelés à apporter leur contribution au soutien des forces terrestres lors des exercices. Unités opérationnelles de l’armée de Terre, les formations du Matériel continueront à prendre part au soutien en opérations (OPEX et OPINT) en fournissant des modules maintenance. Dans cet esprit, la préparation opérationnelle restera un objectif majeur pour les chefs de corps ; d’autant plus que les RMAT devront également être en mesure de mettre sur pied des structures de commandement et de soutien en opérations comme les BAT LOG ou les BCS. A l’occasion des exercices ANTARES (vérification de l’aptitude d’un PC de RMAT à armer une zone fonctionnelle maintenance) et des MCP (mise en condition avant projection des unités et modules appelés à servir en opérations extérieures), le commandement de la force terrestre exercera un contrôle sur la préparation à l’engagement opérationnel. 13 ENJEUX SIMu Service interarmées des munitions La dissociation des composantes de la maintenance (aéronautique, matériels terrestres et munitions) et leur réorganisation au sein de structures homogènes et interarmées, a abouti finalement à la création d’un service interarmées des munitions. Lors du comité exécutif « logistique » du 16 octobre 2007, la décision de créer un groupe de travail (GT), piloté par l’EMA/SLI et destiné à étudier la rationalisation de la fonction munitions au travers de la création d’une structure interarmées dédiée, était prise. Les travaux de ce GT aboutissaient, en juin 2008, avec la rédaction d’un rapport d’étape présentant une synthèse fonctionnelle et organisationnelle de l’existant dans les trois armées ainsi que les résultats de l’étude de structures possibles pour le futur service interarmées des munitions. Par le lieutenant-colonel Olivier Vialade, chef du BMU, DCMAT, Versailles. Dans sa lettre du 30 juillet 2008, le ministre de la défense décidait la création du service interarmées des munitions (extrait) « ….La réforme de la fonction « munitions » que je vous demande de poursuivre vise à optimiser la gestion des munitions au sein d’un service interarmées des munitions (SIMU), fusionnant l’ensemble des moyens des trois armées. Ce service assurera l’acquisition, le stockage, le maintien en condition, la distribution et l’élimination des munitions. Sa création facilitera l’adaptation en cours à la réglementation, d’une part, en concentrant les investissements indispensables pour garantir la sécurité physique, pyrotechnique et de l’environnement sur un nombre plus réduit d’emprises, et, d’autre part, en simplifiant la chaîne de responsabilité, de commandement et de décision dans ce domaine extrêmement sensible… ». 14 Matériel et Technique n°171 Le service interarmées des munitions Le SIMu sera un service à vocation opérationnelle puisqu’il participera au soutien des opérations et mettra à disposition du personnel entraîné pour les opérations extérieures. Sa mission première sera le maintien en condition opérationnelle (MCO), le stockage, la gestion technique et comptable, le ravitaillement et l’élimination de toutes les munitions conventionnelles. Il procèdera aux acquisitions liées aux munitions hors périmètre de la délégation générale pour l’armement (DGA). Placé sous l’autorité du chef d’étatmajor des armées et sous la tutelle de l’EMA, il sera interarmées et aura compétence pour toutes les munitions (hors nucléaire) et en tous lieux (métropole, outre-mer et opérations). Il comprendra une direction centrale resserrée, la DC SIMu, en charge de la maîtrise d’ouvrage déléguée (MOAd) et des établissements en charge de la maîtrise d’œuvre (MOE) dépendant fonctionnellement et organiquement du SIMu. Echéancier de création du SIMu 1er juillet 2009 : création d’un étatmajor de montée en puissance et dissolution des GT SIMu. 1er juillet 2010 : création du SIMu. 1er juillet 2012 : fin des mesures transitoires de ralliement (l’organisation cible est alors complètement atteinte tant en effectifs qu’en types de munitions traitées et l’ensemble des contrats de MCO munitions est pris en compte par le SIMu). Organisation de la DC SIMu Forte de 99 personnes, elle sera constituée principalement : - d’une sous-direction technique ; - d’une sous-direction ressources ; - d’une sous-direction prévention environnement maîtrise des risques ; - d’un bureau opérations. Les centres d’expertise (Salbris, Cazaux, Brest, Toulon) seront rattachés directement à la DC SIMu. Localisation L’état-major de montée en puissance du SIMu est basé à l’état-major des armées (EMA/SLI). La direction centrale du SIMu sera, quant à elle, sur Versailles dans un premier temps (emprise de l’actuel 5e RG) puis à Balard (Paris). Les établissements du SIMu seront regroupés en sept établissements principaux (EP) dont dépendront treize établissements secondaires (ES). Incertitudes et les difficultés L’harmonisation des pratiques des trois armées dans un contexte de restructuration ne va pas sans difficultés et incertitudes s’agissant de la prise en compte de certaines missions devant être assurées par le SIMu. En effet, elles concernent les modalités de prise en compte de la sécurité des emprises pyrotechniques, le rôle du futur SIMu en tant qu’expert dans la mise en œuvre de la sécurité pyrotechnique au sein des armées et la mise en place de nouvelles structures au sein des emprises du SIMu et de sa direction centrale. De plus, des incertitudes pèsent sur les fonctions d’environnement (ressources humaines, informatique) mais aussi sur toute la fonction opérationnelle (préparation opérationnelle des pyrotechniciens devant être projetés et armement des postes de pyrotechniciens en opérations) Enfin, le périmètre d’action des futures « bases de défense » est encore flou et ne permet pas encore de figer définitivement la nature et le volume des effectifs affectés aux tâches de soutien au sein des futurs établissements pyrotechniques. Le directeur central du SIMu Il sera : - ordonnateur répartiteur ; - pouvoir adjudicateur ; - garant de la sécurité (pyrotechnique, environnement, protection et sécurité physique), - autorité décisionnaire, par délégation du CEMA, pour les interdictions d’emploi des munitions ; - responsable de la gestion de son service ; - responsable de l’exécution des contrats de gestion passés avec les états-majors ; - responsable de l’exécution du contrat opérationnel ; - RBOP organique. 15 DOSSIER BATLOG Le commandement d’un Bataillon Logistique par un RMAT 16 Matériel et Technique n°171 L’évolution actuelle des conflits, mais également des effectifs déployés sur le terrain, la complexité du soutien dans un environnement tactique dégradé et urbain conduit à s’interroger sur le commandement le plus adapté à la logistique en engagement, et à ses conséquences en organisation comme en préparation opérationnelle. Dans ce propos, il ne sera question que de capacité logistique, c’est-à-dire la capacité à apporter à une force déployée en engagement les moyens matériels, les ressources et l’appui santé dont elle a besoin pour conduire sa mission dans la durée 1 . L’appui au commandement, comme le besoin en transmissions ainsi que le soutien au quotidien d’un poste de commandement de niveau supérieur, n’est pas traité car il ressort d’une autre fonction. Il n’est pas question de réfléchir à un régiment de commandement et de soutien (RCS) modernisé, mais de s’inscrire, s’il faut évoquer les structures précédentes, dans l’optique de l’ancienne « antenne Log » des postes de commandements (PC) divisionnaires. Par le colonel Eric Laval, ancien chef de corps du 6e régiment du Matériel, Besançon. (1) Définition de la mission de la logistique du TTA 901, forces terrestres en opérations, p.102 : « donner aux forces terrestres, à l’endroit et au moment voulus, en quantité et en qualité voulues, les moyens de vivre, de combattre et se déplacer». 17 DOSSIER La doctrine à l’épreuve du terrain La doctrine est aujourd’hui claire et cohérente. Dans son domaine de spécialité, « le métier logistique », un régiment arme une zone fonctionnelle et la commande (TRN, MAINT, SAN, CAT, SEA) 2 ; dans le cadre d’amplitude de la division « classe OTAN », le commandement et les rapports avec le reste de la chaîne déployée sur le terrain sont spécifiques à un régiment du Train (PC de GSD, GST, etc.). Il y a ainsi de 15 à 20 unités élémentaires « métiers » déployées. Mais cette doctrine suppose des effectifs déployés qui rendent « rentable » et cohérent ce commandement à étage prévu pour un déploiement majeur. Depuis 1990, les détachements logistiques déployés comportent 4 à 7 unités élémentaires, en fait 1 à 2 par domaine de spécialité, grand maximum. Cet ensemble, pratiquement toujours constitué en corps de première catégorie, a pris l’appellation de bataillon logistique (BATLOG) ou détachement logistique (DETLOG) lorsqu’un chef de corps n’est pas engagé à sa tête. L’hétérogénéité des domaines tend naturellement à poser la question de son commandement. Les textes récents se montrent d’ailleurs particulièrement prudents sur la question 3 . Commander sur le terrain Ce métier de commandement logistique n’est pas nouveau mais il impose des compétences de commandement et de contrôle de la fonction soutien s’appuyant sur une expérience professionnelle avérée. Il suppose en particulier que la passerelle du corps de 1ère catégorie déployé soit en mesure de conduire la manœuvre tactique des unités subordonnées : bascule, déploiements, sûreté de zone, ROE, etc. Le commandement de ce corps doit être un relais efficace entre les besoins exprimés par les groupements tactiques interarmées (GTIA) déployés et les ordres « métiers » des chaînes fonctionnelles, présentes au poste de commandement du théâtre (PCIAT) ou agissant depuis le théâtre national. Cependant, le BATLOG reste avant tout un pion de mise en œuvre exécutant les ordres du J4. Retour d’expérience … Un ensemble d’exercices en mode BATLOG, mené par le 6e RMAT de Besançon de juin 2008 à février 2009, s’appuyant sur des postes de commandement d’unités élémentaires mis à disposition par les 121e, 511e régiment du train (RT), 1er GLCAT et BPIA, a mis en lumière le besoin impératif de passerelles des RMAT pour continuer à s’adapter, se former et se transformer. De cette expérience, ainsi que de l’évaluation opérationnelle réalisée en mars 2009, il ressort que le commandement d’un BATLOG ne s’improvise pas, qu’il nécessite des compétences précises et un entraînement régulier. (2) MAT 201, TRN 102/1, SAN 101, et manuel d’emploi du groupement de soutien divisionnaire (2005). (3) Instruction 827 de l’EMA, mai 2008, P.7, relative au soutien interarmées en opération : « Cette organisation repose sur un dispositif évolutif, tenant compte du déroulement de l’opération. Elle comprend […] une architecture de commandement et de contrôle de la fonction soutien ». 18 Matériel et Technique n°171 Du nouveau … pour l’entrainement L’unité élémentaire ou le détachement deviennent le plus petit échelon d’exécution dans un domaine considéré. L’entraînement des lieutenants et des capitaines est facilité, car il rentre pleinement dans le domaine de compétence du SMITER, qui peut émettre une directive de préparation opérationnelle plus spécialisée aux régiments du Matériel, en liaison étroite avec le CFT et la brigade logistique. Celle-ci, bien que recentrée en subordination sur les formations du domaine mouvement-ravitaillement, soutien de l’homme et santé pourra ainsi affiner sa propre directive de l’objectif « commander un bataillon logistique multi domaines du soutien ». C’est en ce sens qu’il faut envisager une amélioration globale de la préparation opérationnelle des unités du soutien des forces. L’entraînement des passerelles (incluant les évaluations opérationnelles et les validations avant projection) sera toujours du ressort du CFT, avec comme objectif de disposer d’une capacité normée de douze passerelles en mesure de commander un ensemble logistique sur le terrain : - commandement d’un BATLOG et/ou d’une zone fonctionnelle pour les passerelles de RTRN, RMAT, GLCAT, RMED ; - commandement d’un groupement de soutien (divisionnaire, de théâtre, interarmes) pour les passerelles des RTRN. Il est alors plus facile de faire cohabiter l’entraînement des unités élémentaires ou détachements de moindre ampleur, du ressort de chaque chaîne (BL, SMITER) de l’entraînement spécifique du PC régimentaire. La préparation des unités élémentaires reste bien dans la main des chefs de corps et puise sa force dans l’identité d’arme et la notion de « métier logistique ». La préparation des passerelles régimentaires se présente comme un ensemble coopératif nécessitant les partenariats de PC d’unités élémentaires d’autres formations. En effet, l’entraînement d’un PC de BATLOG atteint sa pleine cohérence lorsque son environnement global est présent (composantes logistiques, TC2, TC3). Du nouveau …. dans le métier Lors de l’ANTARES, en mode CPX, du 6e RMAT en mars 2009, 17% des effectifs militaires du régiment étaient déployés pour cette évaluation de commandement d’un BATLOG. Cependant, en considérant la notion de « productifs » au sens SIMAT du terme, il n’y avait que 2,6% de l’effectif productif militaire, et même 1,7% en prenant en compte l’effectif productif global (militaires et personnels civils). Ce type d’entraînement ne nuit donc pas aux objectifs attendus de renforcement de l’efficience productive du SMITER. Sans prétendre être exhaustif, il est possible de tirer dès maintenant des conséquences de cette évolution du commandement en engagement. Le PC d’une formation du matériel repose, classiquement, sur trois cellules majeures : OPS, qui recueille la situation tactique, propose et organise les bascules, MAINT, qui gère les capacités de maintenance des compagnies ainsi que les flux approvisionnements, et LOG, chargé de fournir aux moyens propres de la formation les flux nécessaires (eau, alimentation, carburant, équipements). Le mode BATLOG modifie en profondeur l’ancienne cellule métier, initialement concentrée sur la seule conduite de la maintenance, en une cellule emploi (EMP) intégrant les autres métiers logistiques. Le poste de commandement régimentaire peut ainsi gérer la palette des fonctions déployées. La cellule OPS intègre de nouvelles responsabilités, notamment l’environnement civilo-militaire, mais surtout pour l’organisation et le suivi des convois. La mission de la cellule LOG, qui gère les moyens propres, évolue également quelque peu car les équipements et personnels deviennent de plus en plus hétérogènes. Enfin, les procédures et les échanges entre OPS et EMPLOI différent de la coutume bien maîtrisée OPS/MAINT (notion nouvelle de gestion et de suivi des convois, par exemple). C’est un mode de fonctionnement différent, qui ne repose pas seulement sur un besoin de connaissance des autres domaines de la logistique mais sur une pratique interarmes globale. 19 DOSSIER Du nouveau … pour les commandants d’unités Ce commandement souligne également une compétence accrue attendue des capitaines commandant d’unité. Le commandement du BATLOG est par nature moins spécialisé, il appartient donc aux capitaines d’être en mesure de devenir une force de proposition, de renforcer leur dialogue avec la passerelle et en particulier la cellule emploi. Il serait judicieux, pendant une partie commune de cours de formation au commandement d’unité (CFCU), d’armer un exercice BATLOG pour faire prendre conscience à chacun des évolutions possibles. Une gestion croisée des connaissances Ce besoin de cultures croisées rend intéressante la possibilité de disposer au bureau maintenance opération instruction, d’un officier issu d’un autre domaine de spécialité (arme du train, du commissariat ou du service des essences pour un RMAT). Cette gestion croisée des compétences logistiques pouvant s’étendre à l’ensemble des formations de la BL et du SMITER. Ce capitaine peut ainsi être officier rédacteur opérationsinstruction au quartier et apporter en engagement son expérience d’un autre domaine et enrichir la cellule emploi sur le terrain. La maîtrise et l’interopérabilité des Systèmes d’information et de communications La problématique des moyens d’information et de communications repose sur une anticipation programmée dans les domaines de la formation et de l’entraînement. En effet, concernant la formation, le personnel en charge de la mise en œuvre des moyens SIC, dont les officiers et sous-officiers traitants des unités du SMITer, bénéficie des formations classiques ou spécifiques requises par la Numérisation de l’Espace de Bataille (SICF, SIR/ SITEL,…). Ces formations étant planifiées par le calendrier des actions de formations (CAF), chaque corps doit impérativement sélectionner les candidats utiles et anticiper leur inscription. La complexité et l’évolution permanente des technologies SIC nécessitent en effet de disposer du personnel qualifié et compétent. Cette compétence repose sur une formation adaptée, mais surtout sur l’expérience; d’où la nécessité de s’entraîner régulièrement au bon niveau (BLD) avec le soutien et l’appui d’experts reconnus (BTAC, DA NEB, BSIC). Concernant les équipements, les unités de la Maintenance disposent désormais des mêmes moyens et des mêmes réseaux que ceux mis en place au profit des unités des Forces Terrestres. Les systèmes SIR/SITEL ou MAESTRO sur support PR4G, CAR- 20 Matériel et Technique n°171 THAGE/MELCHIOR ou BLR permettent d’assurer les réseaux de fonctionnement internes, et, via les programmes RITA et SYRACUSE, d’accéder aux bases de données nationales indispensables au Soutien des unités (BI, CLS, SIMAT, GTSM2). Reste la problématique des procédures. La responsabilité de l’évolution de la messagerie logistique française est du ressort des DEP. Au regard des ambiguïtés constatées et des problèmes de compatibilités avec la NEB, une refonte sera prochainement entreprise. Les procédures en vigueur au sein d’un BATLOG intégré dans une coalition multinationale (OTAN, ONU ou EUFOR), sont généralement aisées et se limitent le plus fréquemment à la maîtrise de la messagerie électronique ; seules quelques applications métiers sont à maîtriser par les experts concernés. Aux côtés de l’engagement et de ses appuis (ART, GEN), existerait plus clairement un appui logistique (BATLOG) ainsi qu’un appui au commandement (TRS, unité de quartier général, etc.). Ces démultiplicateurs d’effets viendraient ainsi dans une logique bien comprise de spécificité de domaine appuyer l’action du GTIA, cœur de cible de l’engagement actuel de l’armée de Terre. En conclusion, il pourrait être intéressant d’approfondir la voie ouverte par les ANTARES en mode BATLOG décidée par la première brigade logistique en mars 2009. Ainsi, les formations logistiques de la BL1 et du SMITER possèderaient la capacité à commander un ensemble logistique en engagement. Toutefois, il restera indispensable que les formations logistiques continuent à s’entraîner à armer une BSD et ses zones fonctionnelles. L’exercice de type « carré vert » au quartier, peu gourmand en ressources et en finances, facilite la mise à disposition croisée de PC d’UE entre les différentes formations logistiques pour se préparer. Cette pratique devrait être encouragée, et pourrait être inscrite dans le protocole de préparation opérationnelle BL-SMITER. Elle permettrait aux chefs de corps d’établir des contacts entre eux, et maintenir ainsi une culture logistique commune, au-delà de leur identité d’arme. 21 ACTIVITÉS BSPP Brigade des Sapeurs Pompiers de Paris Cette année, « Matériel et Technique » s’est donné pour objectif de vous présenter l’organisation de la maintenance des autres armées, de nos pays alliés et en opérations extérieures. Nous ne souhaitons pas faire de comparaisons hasardeuses avec notre système mais simplement apporter un regard nouveau sur les problématiques de maintenance des uns et des autres et surtout vous montrer ce qui se passe ailleurs …. Pour ce premier tour d’horizon, nous avons choisi de rencontrer les équipes des services techniques de la brigade de sapeurs pompiers de Paris (BSPP), stationnées à Bailly dans les Yvelines (78). Par le lieutenant Stéphanie Lugrin, chef de la section communication, DCMAT, Versailles. 22 Matériel et Technique n°171 La BSPP une unité unique en France Au commencement, la brigade de sapeurs pompiers de Paris « c’est quasi un accident », ce n’est pas moi qui le dis mais bien eux …En effet, le 10 juillet 1810 a lieu, à Paris, le bal de l’Ambassade d’Autriche. Au cours de ce bal, un énorme incendie emporte de très grandes autorités politiques et manque de peu l’Empereur Napoléon 1er. L’insuffisance du système de sécurité est évidente. Napoléon décide alors de professionnaliser la lutte contre le feu dans la capitale… C’est ainsi que les pompiers de Paris devinrent des militaires. Avec plus de 8000 hommes et femmes, la BSPP est le plus grand corps de pompiers d’Europe. Elle intervient sur quatre départements de l’Ile de France (Paris, Hauts de Seine, Seine Saint-Denis et Val de Marne) et fait face aux dangers propres d’une mégalopole (immeuble de grande hauteur, architecture et urbanisation anciennes…). La Brigade est divisée en trois groupements d’incendie1, euxmêmes découpés en huit compagnies regroupant prés de 70 centres d’incendie et de secours. Ce maillage leur permet d’assurer une couverture opérationnelle efficace avec des délais d’intervention très courts. 1 Il existe également un groupement formation instruction et un groupement des soutiens Les services techniques Un groupement des soutiens (GDS) rassemblant trois compagnies et représentant trente métiers différents soutient l’ensemble des unités et assure à la brigade son autonomie de fonctionnement. Les services techniques dirigés par le lieutenant-colonel Lablanche sont directement rattachés à ce groupement. Installations/Infrastructures Personnel Installés volontairement en dehors de la zone d’intervention de la BSPP depuis les années 1960, les services techniques jouissent d’un site qui s’étend sur plusieurs hectares. Ses infrastructures, bien que très vieillissantes répondent parfaitement aux besoins des différents ateliers qui les occupent. « Le personnel qui travaille au détachement est de très grande qualité. » « En cas de besoin urgent, le système «D», bien que critiquable est une méthode à laquelle nous avons souvent recours » Du fait de l’obligation de disponibilité absolue, afférant à leur statut de sapeur-pompier, l’ensemble du personnel de la brigade est exclusivement militaire. Il n’existe pas de civil à la BSPP. Les contraintes opérationnelles sont totalement incompatibles avec le statut de civil de la Défense. Cette spécificité, permet à la BSPP de conserver autonomie et indépendance. « Nous ne pouvons pas recruter de personnels civils au sein du détachement car nous assurons une astreinte et des gardes opérationnelles. De plus, la BSPP ne possède pas de pompiers volontaires, elle ne fonctionne pas comme les services départementaux. Par conséquent, tous sont sapeur-pompier militaires. C’est un statut bien particulier. » 23 ACTIVITÉS Le GDS ne fait pas exception. Sur les 260 militaires qui composent les services techniques, 20% sont pompiers et 80% sont des spécialistes. En effet, les maintenanciers des services techniques possèdent une double qualification, celle de soldat du feu et celle de spécialiste. Leur statut dépend de leur recrutement. S’ils viennent d’une compagnie de la BSPP, ils restent pompiers ; s’ils sont recrutés dans le civil pour leur savoirfaire, ils ont le statut de spécialistes. Quoiqu’il en soit, ils sont tous formés et recyclés aux techniques du métier de sapeur-pompier. Leurs filières spécialistes sont les mêmes que pour les maintenanciers de l’armée de Terre, puisqu’une partie de leur cursus de formation se déroule à Bourges. Les services techniques rassemblent des métiers qui sont au cœur de l’artisanat avec des domaines de compétences uniques, des générations différentes et des statuts d’emploi différents entre le pompier et le spécialiste. Pourtant chacun semble trouver sa place autour d’une unité : le bleu de l’uniforme. Là bas, sous la cotte de travail, le polo floqué aux couleurs de la BSPP est arboré avec fierté ! Le compagnonnage ou comment sauvegarder nos métiers La disponibilité « Ce concept a fait ses preuves » Le savoir faire, la volonté commune de faire avancer les choses et de vouloir faciliter la vie aux hommes qui sont sur le terrain est un leitmotiv pour les hommes des services techniques. La passion de leur métier est un gage de réussite. Cependant, les spécificités et les savoir-faire se perdent. Il faut pouvoir les entretenir. A la BSPP, ils ont opté pour le compagnonnage. Ainsi, à leur arrivée, les jeunes soldats du feu sont sous la coupe d’un plus ancien qui leur montrera tout ce qu’il sait faire. L’objectif étant de transmettre son savoir et de ne jamais rien laisser perdre. L’avancement sous-officier est plus lent que dans le reste de l’armée de Terre et la promotion interne est un véritable sacerdoce chez les pompiers, à l’image de celui appliqué à la Légion Etrangère. Aux services techniques, l’objectif est d’avoir une disponibilité de 100 % dans l’ensemble des centres de secours de la brigade. Pour ce faire, une organisation adaptée pour raccourcir les délais de traitement, ponctuellement le système D mais surtout une réserve conséquente de véhicules, a été mise en place. Prés de 20% du parc majeur (VSAV, engins pompe et échelles). Grâce à ce parc de réserve au plus près des utilisateurs, les ST maintiennent une durée d’immobilisation inférieure à quinze jours. Cependant, comme les maintenanciers de l’armée de Terre, ils rencontrent les mêmes difficultés avec les approvisionnements et les commandes de rechanges : « le code des marchés publics, nous fait beaucoup de mal et malheureusement, ralentit notre réactivité. » 24 Pour certains, les services techniques sont aussi « une porte de sortie », le moment de faire une pause dans leur activité opérationnelle et de mieux se consacrer à la famille. Un confort de vie parfois difficile à atteindre en compagnie. Mais tous restent animés du même esprit : le feu ! « Le travail que l’on fait ici est important pour les autres mais surtout on le fait bien car on connait parfaitement le terrain, ses risques et ses complications. » Ce sont tous des passionnés. Matériel et Technique n°171 TOUR D’HORIZON DES SERVICES TECHNIQUES SECTION MATERIELS La section matériels regroupe le magasin des matériels incendie de la brigade. Afin de gérer les 20 000 articles en stock, sept magasiniers assurent en journée les perceptions, les réceptions et les échanges des différentes compagnies, et de nuit des astreintes en cas de très gros sinistres. A titre d’exemple, le magasin échange une centaine de tuyaux toutes les semaines. SECTION REPARATION La section réparation rentre, en moyenne chaque semaine, une soixantaine de véhicules pour des réparations en tout genre. GROUPE CONTRÔLE / RECEPTION Le groupe contrôle/réception est divisé en deux parties, une partie expertises et accidentologie et une partie réception-contrôle et logistique qui gère les entrées et les sorties de véhicules entre les différents ateliers. En effet, la BSPP a un taux d’accidentologie tel (environ 800 accidents par an) qu’elle doit, pour maintenir sa disponibilité, gérer avec précision les entrées et les sorties de véhicules sur les ateliers. Ce groupe s’occupe également de vérifier les contentieux et d’établir les constats. ATELIER CAROSSERIE VL Sur les deux ateliers de carrosserie, l’atelier carrosserie VL est composé de treize soldats du feu. L’équipe effectue peu de tôlerie, en revanche elle maîtrise à merveille le polyester qui compose la majorité des cellules des véhicules. « Avec le polyester on peut tout faire : réparer les sols, refaire les sièges, créer des supports. Nous pouvons aménager les cellules pour qu’elles soient plus confortables ou plus pratiques. » 25 ACTIVITÉS TOUR D’HORIZON DES SERVICES TECHNIQUES ATELIERS TUYAUX / EXTINCTEURS L’atelier tuyaux et l’atelier extincteurs sont des ateliers essentiels aux services techniques. En effet, malgré une durée de vie théorique de 15 ans, le tuyau comme l’extincteur reste du domaine du consommable. A titre d’exemple, chaque semaine, l’atelier passe en revue près de 150 tuyaux. Un quart d’entre eux ne pourra pas être réparé. Ils seront réformés ou transformés (sangles, protections..), comme on dit chez eux. « Les tuyaux représentent un très gros budget et malheureusement les fournisseurs ne sont pas très nombreux. On essaye d’en réparer un maximum. » ATELIERS MENUISERIE / BOURRELLERIE Ils se composent de deux selliers et de trois menuisiers. La sellerie répare en majorité des matériels souples : bâches, sièges (500 par an), housses ….. En plus de son activité de réparation, elle réalise également des prototypes pour améliorer le quotidien des pompiers en intervention. Sa dernière trouvaille : des housses de masques auxiliaires pour le sauvetage des victimes en milieux enfumés. Voyant revenir beaucoup de housses en réparation avec toujours la même anomalie, la sellerie a eu l’idée de les faire évoluer. Dés lors qu’une idée comme celle-ci prend forme, les spécialistes proposent une « fiche idée nouvelle » qui circule jusqu’à l’état major de la BSPP au bureau études qui valide ou non la proposition. ATELIER GAZ COMPRIMES L’atelier gaz comprimés rassemble trois grandes fonctions : les appareils respiratoires isolants (ARI) avec l’entretien et la vérification périodique des dossards, des bouteilles et des masques ; la plongée avec la maintenance des détendeurs et des gilets ; l’entretien et la réparation des détecteurs de gaz. Pour toutes ces activités, l’atelier a reçu les habilitations et/ou les certifications des constructeurs. Ainsi lors du contrôle des équipements de protection individuelle (EPI) réalisé une fois par an pour tous les masques et les dossards (étanchéité, chaîne de lavage, séchage, contrôle visuel, réglage de pressage …), le personnel est habilité par l’industriel qui forme et fourni les bancs de contrôle aux spécialistes. De plus, cet atelier fonctionne en parfaite autonomie grâce au label qualité qui lui permet d’apposer la « tête de cheval » sur les bouteilles (comme les DRIRE). 26 Matériel et Technique n°171 La station d’essai de la BSPP « La station d’essai est là pour faire évoluer le système dans l’intérêt du métier » Entité à part, elle effectue la réception et l’homologation des matériels de la BSPP. Elle se compose de neuf militaires qui ont tous servis en compagnie d’incendie. Leur capacité de jugement est un atout majeur ! Très à l’écoute des utilisateurs, elle teste les matériels afin de développer de nouvelles normes en définissant de nouvelles gammes de mesures pour un seul objectif : plus de sécurité et plus de performance. L’activité de la station d’essai nécessite une compétence qui ne s’enseigne pas à l’école. Le cursus d’habilitation est interne. Elle est le laboratoire spécialisé pour tout ce qui traite de la certification. Elle est autonome, construit ses bancs d’épreuve pour vérifier le respect des normes en vigueur, procède aux tests, participe aux études de la Sécurité Civile, développe des concepts (par exemple l’alimentation en eau des immeubles de grande hauteur), collabore aux expertises judiciaires dans le cadre d’enquêtes et elle assure tous les contrôles pour lesquels il n’existe pas d’équivalent ou de prestataire dans le monde civil. Pour pouvoir réaliser tous ces travaux, la station d’essai est accréditée selon la norme NF 17025 et les règles d’application du COFRAC qui lui permettent d’avoir la reconnaissance de la profession. Composition des services techniques Soit près de 235 personnes réparties de la manière Le détachement de la BSPP de Rocquencourt se suivante : compose de plusieurs sections : - - - - - - - une section réparation; une section approvisionnement; une section matériels; une section instruction; une section production/qualité; une section armement; une station d’essai/certification; - - - 9 officiers dont 5 du Matériel; 57 sous-officiers, tous issus du rang; 159 EVAT. A cet effectif, il convient d’ajouter celui de la compagnie de soutien du camp. Le parc BSPP ... En quelques chiffres Une particularité des pompiers de Paris, les services techniques réalisent en interne tous les contrôles réglementaires sur l’ensemble du parc roulant compte tenu de la forte sollicitation opérationnelle. - 78 centres de secours; - 800 véhicules opérationnels, dont : - 95 véhicules de secours et d’assistance aux victimes (VSAV); - 56 échelles pivotantes semi-automatiques (EPA); - 124 engins pompe (25 fourgons à 8 hommes et 99 premiers secours à 5 hommes); - 400 véhicules à vocation logistique, aptes à renforcer les unités opérationnelles; - 1100 appareils respiratoires isolants (ARI); - 350 km de tuyaux; - 700 échelles portables. Le système d’information A l’image de la maintenance de l’armée de Terre et du SIMAT, la BSPP possède également un système d’information appelé MIGAL : moyen d’information et de gestion des applications logistiques. Développé en 1997, il ne concerne que la maintenance BSPP. 27 ACTIVITÉS Opération « DRAGON » L’opération DRAGON, c’est le nom de code de l’évaluation opérationnelle (EVALOPS) de la 1ère compagnie de maintenance mobilité (CMM) qui s’est déroulée du 26 au 29 avril 2009 dans la région de Poitiers. La mission donnée à la section opération instruction est de créer un cadre tactique permettant de s’intégrer dans un groupement logistique projeté sur un théâtre. Par le capitaine Serge Lamadon, chef opérations, 9e BMAT, Poitiers. Les contraintes Préparer une évaluation opérationnelle n’est pas un jeu d’enfant. Bien au contraire, il faut pouvoir évaluer sur quatre jours pleins non stop et ce malgré des moyens humains comptés, manœuvrer dans l’espace imparti (Poitiers – St Maixent – Biard – Montmorillon) tout en prenant en compte les contraintes de transmission et de stationnement, réserver des zones pour l’installation d’une unité de maintenance et enfin permettre des déplacements de PC d’unité et créer les conditions de la projection d’un détachement de soutien. Le thème Le thème tactique peut se résumer ainsi : « Un pays A possédant des richesses minières importantes, est en instabilité démocratique (dictature). Des milices indépendantistes soutenues par un pays tiers B, revendiquent une partie du territoire et sèment le chaos dans la population cherchant à s’approprier des ressources minières pour financer leurs mouvements. Le pays A possède des 28 accords de défense avec la France (ancienne colonie) qui saisit le conseil de l’ONU pour stabiliser la région, sécuriser les ressortissants étrangers et éviter un embrasement régional. Une résolution mandate la force Dragon pour neutraliser les milices et rétablir la souveraineté du pays A. » Les incidents Pendant 4 jours sous les directives de la DIREX et des différentes cellules animations (Technique, Tactique et Logistique) les incidents vont se multiplier pour tester le dispositif de la 1ère CMM dans ses fondamentaux et dans ses compétences techniques en se servant du thème tactique comme fil conducteur de la situation. Outre les « classiques » coups de main réalisés par l’équipe du lieutenant Rabet, certains incidents sont venus rappeler les points essentiels à connaître dans les interventions actuelles à savoir : les engins explosifs improvisés (EEI), le risque technologique chimique ou radiologique, et la gestion des appareils GSM avec des appels «inopinés» (sous forme de sondage d’opinion) sur les téléphoniques individuels pour tester le personnel quant au respect des procédures sur les téléphones portables. Pour effectuer un retour « communication » sur les différents incidents et sur l’évolution de la situation tactique sur le terrain un briefing quotidien spécifiquement créé pour cette EVALOPS a permis un suivi « temps réel » de la manœuvre. L’investissement du personnel de l’animation avec leurs idées et leur travail dans la préparation de cet exercice a permis son bon déroulement. Matériel et Technique n°171 Et sur le terrain ? Par le capitaine Laurent Reibell, ex-commandant d’unité de la 1ére CMM, 9e BMAT, Poitiers. Les moyens Pour la 1e compagnie de maintenance au cœur de l’action, l’opération DRAGON vise à neutraliser des milices hostiles à la république locale fictive. La compagnie de maintenance intégrée au théâtre (CIMAT), déployée pour l’occasion comprend une section commandement dont un groupe récupération évacuation, une section réparation mobilité feu et une section électronique armement télécommunication armée par la 2e compagnie de maintenance électronique-armement (CMEA). L’exercice La phase de montée en puissance consiste à rassembler sur la garnison de Poitiers les matériels répartis sur les cinq sites du bataillon. Composée de soixante-treize militaires, la CIMAT est une unité formée à partir d’équipes provenant des huit sections des deux compagnies projetables du bataillon. Nous sommes le 26 1600Z APR 09, l’ordre initial et l’ordre de mouvement sont donnés aux chefs de section et les derniers contrôles par les sous-officiers adjoints sont terminés. Le 27 0600Z APR 09, les chefs de sections diffusent leurs ordres et insistent sur les règles d’engagement et de sécurité pour le terrain libre puis font prendre les dispositions de combat. L’ordre de départ est donné aux sections. La CIMAT rejoint la zone de regroupement et d’attente à 40 km au Sud-ouest. La reconnaissance de la première zone d’implantation permet le ralliement rapide de la compagnie. Les véhicules arrivent deux par deux. Les équipages défendent la zone. La sûreté s’organise et les moyens de transmission longue portée sont opérationnels en même temps que les zones techniques se déploient. Le 27 1830Z APR, la CIMAT prend en compte le soutien des corps rattachés. Fictifs ou réels, les faits techniques sont traités principalement de nuit et les évacuations sur porte engin blindé de jour. Les plans de défense sont testés par l’ennemi. L’alerte retentie et les postes de combats sont vites activés. Les comptes rendus immédiats puis élaborés sont diffusés par radio à l’échelon supérieur. Entre technique et protection, la nuit est courte pour tous. La présence fréquente de journalistes sur zone nécessite vigilance et dialogue mesuré. Le 28 1800 APR 09, sur très court préavis, l’officier adjoint et une section adaptée ( plus une équipe COTAC et deux équipes mobilité) quittent l’implantation pour faire un bond de 60 km plein Est et s’implantent dans un détachement temporaire de soutien (DTS). Les incidents techniques, les réfugiés et les attaques terrestres ponctuent le déroulement de la manœuvre. Le soldat maintenancier est toujours sur la brèche. Le 29 0500Z APR 09, la CIMAT ferme sa zone et fait mouvement vers le DTS et s’installe. L’évaluation prend fin lorsque l’alerte épandage chimique est levée. Fatigué, mais heureux du travail accompli, le personnel de la compagnie en ordre de marche rentre sur la garnison après le dernier contrôle personnel – armements et munitions. 29 ACTIVITÉS Formation au soutien du VAB TOP en Afghanistan Du 11 au 15 février 2009, le major Skrzypczak formateur optronique et l’adjudant Gouget formateur armement petit calibre de l’École supérieure et d’application du matériel (ESAM aujourd’hui EMB) se sont rendus à Kaboul afin de former les maintenanciers en charge du soutien des véhicules de l’avant blindé télé-opérés (VAB TOP), nouvellement arrivés, sur le théâtre Afghan. Par le Major Christophe Skrzypczak, formateur optronique, DTEA, EMB, Bourges. Arrivés en Afghanistan, ils ont été pris en charge par les VAB du BATFRA, jusqu’au camp Warehouse via l’axe « violet » qui traverse la ville. Après un accueil par les personnels de la CIMAT du BCS et de l’AMAT PAMIR, ils ont pris en compte les deux VAB télé-opérés qui ont servi à la formation des maintenanciers des OMLT et du BATFRA. Afin de bien prendre en compte les difficultés et les contraintes liées au théâtre et à la mission, le stage a été découpé en trois phases. Phase 1 Phase 2 Une première phase théorique en atelier, a permis de sensibiliser les maintenanciers des OMLT (operational monitoring liaison team) et du bataillon français (BATFRA) aux dangers des différents LASER présents sur le système (classe 2 et 3B) ainsi qu’aux risques relatifs aux travaux à faible hauteur et au périmètre de sécurité nécessaire au système en rotation. La seconde partie du stage été consacrée au cœur de métier des maintenanciers avec la dépose puis la pose du tourelleau et de ses composants principaux. Parallèlement, les formateurs ont effectué un rappel sur la mise en œuvre du tourelleau avec une présentation des composants optroniques sensibles : VIM, TIM, LRF…. 30 Phase 3 Enfin, la dernière phase a permis d’effectuer une harmonisation des trois voies du système optronique, puis le simbleautage en convergence de la mitrailleuse avec sa lunette de bouche laser. avaient au préalable, effectué une formation tireur avec les instructeurs de l’École d’Application de l’Infanterie (EAI). Ils ont apprécié, en plus de la remarquable précision du système et des performances des caméras thermiques et CCD (charge coupled devices), l’excellente conception en matière de maintenance du tourelleau M151 PROTECTOR monté sur le VAB. Malgré les difficultés rencontrées, liées au manque de rechanges et d’outillages spécifiques, l’intégralité du programme a été dispensée avec succès. Les stagiaires, tous maintenanciers dans les ateliers NTI1 & 2, A l’issue de cette formation de théâtre, la Division technique électronique et armements (DTEA) de l’ESAM formera à Bourges les futurs maintenanciers prévus pour les relèves de 2009. Matériel et Technique n°171 Opération de « surblindage » en Afghanistan Mandatée par l’Etat-major de l’armée de Terre (EMAT), préparée et organisée par la section technique de marques (STM) VBL de la 13e base de soutien du matériel (BSMAT) de Clermont-Ferrand, une équipe chargée du « surblindage » est projetée en Afghanistan. Du personnel militaire et civil de la 13e BSMAT, accompagné d’un renfort, part dans la vallée de la Kapisa. Récit d’une mission peu ordinaire… Par le Lieutenant Serge Vivier, officier adjoint au 11e GMT, 13e BSMAT, Clermont Ferrand. L’équipe et la mission Messieurs Pradier et Ruiz sont ouvriers d’Etat, employés comme soudeurs au sein de la 13e BSMAT. Début mars 2009, ils se portent volontaires pour participer à une mission technique en Afghanistan. Le lieutenant Vivier est officier adjoint au 11e Groupement Multi Technique. Il est désigné par le chef de corps pour préparer le personnel et diriger la mission. Cette mission consiste à surprotéger des véhicules blindés légers (VBL) en ajoutant des plaques de blindage. Installées à l’extérieur et à l’intérieur des véhicules, ces plaques contribuent au renforcement de la protection des personnels contre les engins explosifs improvisés (EEI) ou IED (Improvised Engineers Destructed) pouvant se trouver sur les trajets des convois français. 31 ACTIVITÉS La préparation administrative et technique Messieurs Pradier et Ruiz signent un contrat d’engagement dans la réserve, condition impérative à la projection en opération extérieure (OPEX) du personnel civil. Après diverses démarches administratives et la perception du paquetage, nos deux réservistes sont fin prêts pour participer aux instructions. Histoire sont donnés par les militaires d’active du détachement de Moulins et principalement par le Maréchal des Logis Lafond projeté dans le cadre de la mission. Ces formateurs ont permis à nos réservistes d’appréhender l’ampleur de leur mission tant du point de vue militaire que du point de vue « cœur de métier ». Les cours sur l’armement, les procédures radios, le secourisme, la présentation de l’Afghanistan et de son Cependant, cela n’est pas suffisant. Une mise en condition avant projection (MCP) est nécessaire pour Le départ Le jour J arrive enfin, et quel jour ! C’est à la fois les 50 ans et le baptême de l’air du soldat Pradier. Après huit heures de vol et deux heures d’étape, le détachement Vivier foule le sol afghan. A l’aéroport, après avoir revêtu les gilets pare-balles et les casques, le personnel du détachement embarque dans les véhicules de l’avant blindé (VAB) pour rejoindre le camp français 32 de Warehouse qui se trouve dans la banlieue de la capitale afghane. Au camp, après avoir été accueilli par le commandant d’unité de la compagnie de maintenance adaptée au théâtre (CIMAT), le détachement s’organise : formalités d’arrivée, prise de connaissance du règlement de service intérieur (RSI), perception de l’armement et des munitions, etc. être autorisé à partir. Le 09 avril, nos quatre militaires sont allés rejoindre d’autres militaires désignés en renfort pour la mission sur la base de Montlhéry (Essonne) afin de valider leur MCP. L’instruction au programme est plus spécifique que celle reçue à Moulins : sensibilisation sur les IED, tirs avec le port du gilet pare-balles et du casque lourd, secourisme de guerre, réactions face à l’attaque d’un convoi…. Matériel et Technique n°171 Dans l’action Une dizaine de jours plus tard, les rechanges et l’outillage, nécessaires à l’accomplissement de la mission, arrivent enfin. Rapidement le personnel se met au travail. L’enthousiasme et l’ardeur que mettent à la tâche les militaires et les réservistes du détachement est exemplaire. Le 28 avril est le « Moudjahidin Day ». Le réveil sonne plus tôt que prévu. Il est cinq heures lorsqu’une roquette atteint le camp, à environ trois cents mètres du logement du personnel. Trois soldats français, qui s’apprêtaient à partir en convoi, sont touchés. Ils sont rapidement pris en charge par leurs camarades et l’infirmerie. L’alerte est donnée. Le détachement court aux abris muni de l’armement, des munitions, des sacs d’alerte, des gilets pare-balles et des casques. Le personnel du détachement n’a pas cédé à la panique et a attendu patiemment la levée de l’alerte deux heures après. Quel début de journée ! D’autant que la mission a, entre temps, évolué. 33 ACTIVITÉS Tous les véhicules impactés par le montage des kits de surprotection et présents dans le pays devaient être convoqués sur le site de Warehouse. Mais les contraintes opérationnelles et les délais d’exécution de la mission n’ont pas rendu la mission techniquement et tactiquement réalisable. Les deux tiers des véhicules à équiper se trouvent sur la FOB de Nejrab en Kapisa à une quarantaine de minutes de la vallée d’Alassaï. Le matin du 5 mai le lieutenant Vivier et la grande majorité de son équipe se rendent avec tout le maté- riel nécessaire en Kapisa. Tous ont en tête les paternelles recommandations de prudence laissées la veille au soir par le soldat Pradier, surnommé affectueusement «le vieux». Après quatre heures de routes tortueuses passées à l’intérieur des VAB, le détachement est accueilli par les « chasseurs du 27». Le repas pris et le logement perçu, les «surblindeurs» mettent le pied à l’étrier. La participation de tous est nécessaire pour que l’échéancier des travaux élaboré avant le départ de Kaboul soit honoré. Les délais ont été devancés d’une journée. Par son efficacité, son enthousiasme et son ardeur toute l’équipe a su s’intégrer et s’imposer naturellement auprès du bataillon. Le 17 mai, jour du départ de la FOB, le chef de corps du « 27 » a adressé au détachement ses remerciements pour sa contribution à la protection de son personnel. De retour à Warehouse, l’équipe s’est retrouvée au complet pour terminer le montage des CB 52 et préparer le fret. Le théâtre a ses opérations, le terrain a ses «besoins »… La mission pilotée par la 13e BSMAT consistait à surprotéger les VBL et à échanger les circulaires 7,62 par des CB 52. En complément, le bataillon français (BATFRA) a demandé s’il était possible d’adapter les anciennes circulaires des VBL sur les tapes arrières gauche des VAB. Ce besoin de terrain a été étudié par le détachement temporaire et des prototypes ont été confectionnés. L’un permettant le montage de l’ANF1, l’autre de la MINIMI 5,56mm. 34 Matériel et Technique n°171 Du démantélement du « GBC 8KT » au maintien en condition opérationnelle du « GBC 180 » Alors que l’année 2009 marque la fin de mise en ligne des camions BERLIET GBC 8KT au profit du programme de valorisation GBC 180, la 12e base de soutien du matériel (BSMAT) de Neuvy-Pailloux dispose encore de près de 5000 GBC 8KT en attente de démantèlement. Si l’emploi de ces véhicules ne s’impose plus pour la chaîne de valorisation et la construction de nouveaux camions, il n’en demeure pas moins que ce parc représente la base de la ressource en rechanges nécessaires au maintien en condition opérationnelle (MCO) du parc GBC 180. Par le commandant Christophe Fontaine, chef du BMS, 12e BSMAT, Neuvy-Pailloux. Une valorisation réussie La ressource Demain En effet, si pour beaucoup le GBC 180 est un matériel récent, il n’en reste pas moins le fruit d’une valorisation complexe, réalisée depuis plus de 12 ans par la 12e BSMAT en partenariat avec Renault Trucks Defense (RTD) et sous la maîtrise d’ouvrage de la délégation générale pour l’armement (DGA). L’essentiel de la base roulante est issue du camion fabriqué par la société BERLIET au cours des années 1960. L’expérience acquise par le site de Neuvy-Pailloux a permis d’identifier, recenser et anticiper le besoin des années à venir en terme de prélèvement de ressource sur l’ancien véhicule, afin de poursuivre la valorisation des sous-ensembles et rechanges nécessaires au MCO du nouveau matériel dont le parc en emploi dépassera les 5000 véhicules. A l’heure ou le plan d’emploi des parcs (PEP) confirme le retrait du service d’une partie des matériels roulants d’une part, et que le démantèlement des parcs est inscrit au contrat de maintenance des matériels terrestres (C2MT) des organismes de réparations industrielles Terre (ORITer) d’autre part, il est essentiel d’établir au plus vite les plans de prélèvement des différents parcs de matériels à démanteler et procéder à l’analyse des charges à confier aux unités de maintenance afin d’alimenter le flux des pièces de rechanges en ressources prélevées en bon état ou à réparer. Ainsi, ces rechanges pourront, en substitution des réindustrialisations longues et onéreuses auprès des constructeurs primaires, pallier les obsolescences de certains composants, assurer la fin de vie d’un parc sans nécessité de faire appel à des marchés contractualisés avec des industriels dont la réactivité n’est bien souvent pas celle attendue afin de répondre au plus vite aux contraintes opérationnelles. Cette analyse, entreprise par la 12e BSMAT, est d’autant plus importante que la base BERLIET est en grande partie absente des listes d’articles rattachées au marché innovant d’approvisionnement MCO RTD. 35 A SAVOIR Partenariat scientifique international entre le CEDIMAT et l’ESM de Saint-Cyr Le centre d’études et de développements informatiques du matériel de l’armée de Terre (CEDIMAT) développe, sur le long terme, un partenariat « international » avec l’école spéciale militaire (ESM) de Saint Cyr pour l’amélioration du système d’information de la maintenance de l’armée de Terre (SIMAT) par le biais de la formation des officiers-élèves étrangers. Par l’ingénieur d’études et de fabrication Stéphane Bellec, architecte logiciel, CEDIMAT, Bourges. Améliorer la chaîne de maintien en condition opérationnelle du SIMAT Le SIMAT est le système informatique des unités de la maintenance qui permet d’assurer le suivi et les réparations des matériels terrestres en dotation dans les armées. Il est constitué d’un ensemble de programmes informatiques complexes, et d’ordinateurs déployés en métropole, outre-mer et à l’étranger au sein de plus de 250 formations. L’information qu’il véhicule représente quelques deux tera octets de données. Le CEDIMAT, par sa mission de maintien en condition opérationnelle, cherche à améliorer la disponibilité, la mise en cohérence et l’intégrité des informations délivrées aux unités par le SIMAT. 36 Matériel et Technique n°171 Un partenariat militaire, universitaire et international Depuis 2007, le CEDIMAT et l’ESM ont mis en place un partenariat qui vise à développer, au sein de stages d’ingénieur de trois mois, des études informatiques innovantes relayées par le centre de recherche des écoles de Coëtquidan (CREC). Ces études finalisent le cursus scientifique des officiers-élèves étrangers et permettent au CEDIMAT de tester et de concevoir des solutions d’amélioration du SIMAT telles que celles développées dans l’industrie et soutenues par des recherches universitaires. Un stage de trois mois en unité Des officiers-élèves étrangers de l’ESM rejoignent le CEDIMAT pour une durée de trois mois, entre septembre et décembre. Les sous-lieutenants Dia (Sénégal) et Bamrungrak (Thaïlande), puis Seck (Sénégal) et Suato (Thaïlande) se sont ainsi succédés en 2007 et 2008. Leur préparation scientifique est adaptée à partir du mois de mai pour répondre plus efficacement aux besoins du stage spécifiés par le CEDIMAT dès le mois d’avril. Le rendez-vous planifié en milieu de stage au CEDIMAT avec les attachés de Défense des pays partenaires permet aux officiers-élèves de rendre compte des travaux réalisés, et au CEDIMAT d’échanger sur les problématiques «internationales» et « universelles » que suscitent les systèmes d’information d’entreprise. Les stagiaires concluent leur module par la rédaction d’un mémoire d’ingénieur et par un exposé soutenu devant un jury d’enseignants et de professionnels. 37 A SAVOIR Le 14 Juillet 2009 Opération peinture Le 9e bataillon du matériel (BMAT) de Poitiers possède un savoir-faire et des équipements adaptés permettant la mise en peinture des matériels terrestres. Pour cette raison, il est sollicité dans le cadre de la préparation du défilé du 14 juillet 2009 sur les champs Elysées. Deux groupements sont à pied d’œuvre : le 11e groupement multitechnique (GMT) stationné à Poitiers et le 12e GMT à Vayres. Bien que le bataillon ne défile pas, il aura néanmoins laissé son empreinte pour ce grand jour. Par le capitaine Lesterpt et l’ingénieur d’études et de fabrication Cramier, commandants les 11e et 12e GMT, 9e BMAT, Poitiers. A Poitiers, le 11e GMT Le 515e régiment de train (RT) de La Braconne et le 15e bataillon du train (BT) de Limoges, désignés pour participer au défilé du 14 juillet à Paris ont fait appel au bataillon dans le cadre de la remise en peinture de leurs véhicules. La facture s’élève à treize matériels pour les deux formations, trois P4, trois SCANIA 10m3, quatre TRM 10000 et trois VAB. Bien que cette quantité de matériel ne soit pas significative, elle représente tout de même une charge de travail de 600 heures réparties entre les petits travaux de carrosserie et le bariolage. Les opérations de préparation : lavage et marouflage sont réalisées par le personnel des deux formations détachés pour l’occasion. La préparation des véhicules avant peinture est une étape essentielle du processus de bariolage. Il s’agit tout d’abord de laver et de dégraisser l’ensemble du matériel, de démonter les accessoires, de poncer la carrosserie et enfin de maroufler : opération qui consiste à cacher à l’aide de papier et d’adhésifs toutes les parties à ne pas peindre notamment les parties vitrées. Le bariolage des véhicules se fait dans une cabine de peinture, confor38 mément aux plans de bariolage référencés dans le MAT 2636. Les matériels sont dans un premier temps repeints de façon uniforme en vert puis dans un deuxième temps et après traçage à la craie peint aux trois couleurs centre Europe. Il faut 400 kg de peinture pour réaliser l’ensemble des opérations sur les treize véhicules. Matériel et Technique n°171 A Vayres, le 12e GMT Le 12e groupement multitechnique du détachement de Vayres reçoit pour mission de mettre en peinture vingt-six véhicules du 1er régiment de parachutiste d’infanterie de marine (RPIMa) : huit VLRA et seize VPS. Pour renforcer l’atelier, le régiment met à disposition une équipe de huit personnes. Ils apprennent rapidement une partie du métier et s’occupent de la préparation des véhicules (démontage des accessoires, nettoyage, ponçage, masquage, démasquage, remontage …). Cette mission leur permet de découvrir la rigueur de la réglementation EHSCT. La mission prend à temps plein les trois peintres de l’équipe Tôlerie-Peinture. Pendant six semaines, ils ne font que de la peinture, toutes les tâches relatives à la préparation et à la finition étant réalisée par les personnels du régiment, renforcés de mécaniciens du bataillon. La prestation représente plus de 1200 heures de travail en terme de main d’œuvre du détachement, 1100 kg de peinture sable et brune, 4000 feuilles de papier à poncer,…. Quoiqu’il en soit le résultat est appréciable sur toutes les télévisions de France ! 39 A SAVOIR Connaissez-vous bien MARTHA ? Le système de maillage anti-aérien des radars tactiques contre hélicoptères et aéronefs à voilure fixe, plus communément appelé MARTHA, est un système modulaire, configurable en fonction du besoin. Il peut assurer la défense d’un point sensible mais aussi un déploiement nominal complet (coordination sur le théâtre et situation aérienne tactique générale). MARTHA peut aussi échanger des informations avec de nombreux systèmes partenaires des trois armées ainsi qu’avec les systèmes alliés de l’OTAN et ce dans la troisième dimension. A l’heure où le système est sur le point d’entrer en service opérationnel, faisons plus ample connaissance avec MARTHA. Par le capitaine PELLE, de la DTEA. L’architecture Le système MARTHA est composé de deux chaînes fonctionnelles physiques séparées. Une chaîne de coordination en temps réel, chargée de la synchronisation des systèmes d’armes de tous les intervenants 3D de l’armée de Terre et des systèmes de surveillance du champ de bataille et de l’artillerie sol-sol. Une chaîne de commandement en temps réfléchi, chargée de la préparation et de la conduite de la manœuvre des forces de l’artillerie sol air. La chaîne de coordination La chaîne de coordination est composée de deux types de centres. Les centres de niveau haut (CNHM) assurent la coordination de niveau 2 et 3 sur le théâtre en termes de situation aérienne tactique locale ou générale en liaison avec l’armée de l’air (Liaison 11B ou 16). Ils assurent également le contrôle des missions des I3D et gèrent les senseurs et les feux des NC1. Les CNHM sont composés d’un véhicule d’exploitation et de coordina40 tion (VEC) constitué d’un shelter 20 pieds monté sur TRM 10 000 et d’un véhicule d’accompagnement (VA) de type TRM 2000 mettant en œuvre trois postes PR4G, reliés par fibre optique. Matériel et Technique n°171 Les centres de niveau de coordination 1 (NC1) assurent la surveillance, l’alerte, la coordination des feux du système d’arme selon les directives et les ordres du CNHM ainsi que le commandement au niveau du poste de commandement section (PCS). Les « NC1 30 » et « NC1 40 » sont composés chacun de deux véhicules reliés par fibre optique. La chaîne de commandement La chaîne de commandement est composée de 2 types de centre. Les CNHM assurent le commandement des systèmes d’armes rattachés et l’interface avec le commandement des forces terrestre du théâtre. Les véhicules PC de groupement, de batterie et TC2 assurent la fonction commandement au sein des régiments d’artillerie sol-air. Les véhicules L’artillerie sol-air va être restructurée en deux types d’unité. Un régiment d’artillerie sol-air unique sera chargé de l’appui des deux brigades de décision et les six batteries de l’autre régiment seront affectées dans les régiments d’artillerie sol-sol des brigades multi rôles et d’engagement d’urgence. De plus, pour conserver une cohérence interarmées, la moitié du parc (7) de CNHM et un certain nombre de VPC doteront l’armée de l’Air. Le soutien de ces matériels sera mutualisé avec ceux de l’armée de Terre et sous le pilotage du service de maintenance industrielle du maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres (SIMMT). de la chaîne de commandement sont composés de shelters 15 pieds du programme SATM sur porteur GBC 180. Un PC de groupement est nominalement composé de 2 VPC. Le soutien du système MARTHA Le soutien spécifique des systèmes d’armes complexes tels que MARTHA doit s’effectuer au plus près de leurs déploiements et sur l’ensemble des théâtres. Cette équation s’avère difficile à résoudre dès lors que plusieurs groupements sol-air sont engagés. La formation des maintenanciers La formation à la maintenance sur le système MARTHA est déclinée au sein de deux filières : - la filière détection électromagnétique (DEM) pour le personnel assurant le soutien des NC1 ; - la filière maintenance des systèmes d’information et de communication NTI2 (MSIC2) pour le personnel soutenant les CNHM et les VPC. Les maintenanciers ayant terminé leurs cursus seront reconvertis en suivant une formation d’adaptation dans leur filière. Quant aux jeunes sousofficiers, ils seront formés sur ces nouveaux matériels au cours de leur scolarité. 41 A SAVOIR Soutien des exercices de campagne de lutte anti aerienne En mars dernier, la 1ere compagnie du 5e bataillon du matériel (BMAT) a participé à l’exercice « NAWAS 2009 » au centre d’essai des Landes de Biscarosse. Réunissant plusieurs régiments d’artillerie (54e RA, 402e RA et 57e RA) ainsi qu’une unité belge, l’exercice consistait en un déploiement des forces d’artillerie Sol-Air sur un déplacement depuis le camp de la Courtine vers Biscarosse. Les spécialistes de la section réparation Roland de la compagnie maintenance mobilité (CMM) ont pu parfaire leur technique en intervenant sur différents types de pannes radars. Présentation d’une section peu commune … Par le capitaine Romain Choron, ex-commandant de la 1ère compagnie, 5e BMAT, Draguignan. 42 Matériel et Technique n°171 Missions La CMM du 5e BMAT se distingue de la compagnie type MAT 405 par sa section réparation Roland implantée à Hyères. Le système d’armes ROLAND, qui vient d’être abandonné, n’est pas le seul système à être soutenu par cette section. Elle soutient principalement le 54e régiment d’artillerie (RA) de Hyères, le centre d’instruction MARTHA de l’Ecole d’application de l’artillerie (EAA) et détache régulièrement un groupe pour assurer la maintenance lors des campagnes de tirs. MISTRAL Depuis 1997, les techniciens Détection Electromagnétique (DEM) soutiennent le MISsile aéro TRansportable Antiaérien Léger (MISTRAL) ainsi que les centres de radars NC1 30 et 40. MARTHA Depuis l’été 2008, la section a pour nouvelle mission de soutenir le système Maillage Antiaérien des Radars Tactiques pour la lutte contre les Hélicoptères et les Aéronefs à voilure fixe de 2e génération (MARTHA). Encore peu connu dans nos armées, il a pour objectif de coordonner en temps réel les actions de l’armée de Terre dans la 3e dimension en liaison avec l’armée de l’air. Il vise aussi à accroître l’efficacité de l’artillerie Sol-Air en optimisant la coordination des feux. Concrètement, les militaires qualifiés Maintenance des systèmes d’informations et de communication (MSIC2) de la section, soutiennent le traitement de l’information du système MARTHA : le Centre de Niveau Haut MARTHA (CNHM) et le Véhicule poste de commandement (VPC). Partie intégrante du système MARTHA, les techniciens de détection électromagnétique ont vu leurs matériels soutenus revalorisés de l’étape 1 à l’étape 2. Cette section, unique en son genre, est restructurée à compter de 2010 et quittera la garnison de Hyères. L’ organisation du soutien MARTHA est encore en cours d’élaboration. 43 A SAVOIR Le PVP Petit Véhicule Protégé Le petit véhicule protégé (PVP) est arrivé à l’Ecole supérieure et d’application du matériel (ESAM) en avril 2008. La 1ère formation d’adaptation a été conduite au mois de juin de la même année. Ce matériel présente l’avantage de regrouper un ensemble de nouvelles technologies telles qu’une formation pointue est nécessaire pour assurer le soutien de ce nouvel équipement. Présentation. Par l’École du Matériel, Bourges. Un ensemble de nouvelles technologies Une nouvelle motorisation se rapprochant de la gamme civile, une boîte de vitesses automatique, un système de freinage ABS couplé avec un antipatinage, une climatisation automatique et la variation de pression de gonflage (VPG) qui adapte la pression des pneumatiques en fonction du terrain….. Ce petit bijou de technologie ferait vibrer les plus grands amateurs de voiture. La formation Pour la formation, le regroupement des nouvelles technologies équipant ce véhicule permet de mettre en application les connaissances théoriques dispensées lors des cursus CT1 et FS2. Actuellement, le système comonrail du moteur ainsi que l’antipatinage sont étudiés en formation de cursus, de manière théorique. Sur le PVP, la formation d’adaptation permet d’approfondir, par des travaux pratiques, le fonctionnement de ces systèmes et de diagnostiquer les pannes possibles. De plus, des moyens de contrôle modernes sont mis à disposition dans les lots d’outillage (valise de diagnos44 Un défaut cependant, dans le domaine de l’électricité, il ne possède pas de multiplexage, ce qui implique une attention toute particulière pour le diagnostic. Le PVP vous l’aurez compris, demande à nos maintenanciers une parfaite maîtrise des systèmes. tic moteur) pour effectuer diverses vérifications. Une valise de diagnostic pour le système ABS et l’antipatinage est également mise en place dans ces lots d’outillage. Cependant, ces outillages onéreux ne sont mis en place que dans les NTI 2, ce qui implique, lors de la formation, d’enseigner des méthodes de dépannage sans mettre en œuvre les moyens afin que les stagiaires soient à même de poser un premier diagnostic. Aujourd’hui l’École du Matériel est dotée de deux véhicules et dispense trois formations d’adaptation. A terme, il est prévu dans le plan d’équipement un total de six PVP, de façon a pouvoir intégrer ce véhicule dans les cursus de formation FS2 et CT1. Matériel et Technique n°171 La mission innovante Le 4 février 2009, le 8e régiment du matériel (RMAT) de Mourmelon a reçu dans ses murs la Mission Innovation du ministère de la Défense. Cette délégation, constituée de cinq personnes, travaille en permanence avec les trois armées et la gendarmerie. Au sein de l’armée de Terre, elle dispose par ailleurs d’un correspondant innovation assisté d’un adjoint. Elle recherche au sein des forces armées du personnel ayant des idées permettant l’amélioration des matériels, le renforcement de la sécurité, la diminution des coûts d’entretien ou de maintenance et l’amélioration des méthodes et des procédures de travail. Par l’adjudant-chef Alain Saintagne, officier communication, 8e RMAT, Mourmelon. Heureusement, cette apathie apparente a disparu lors de la visite des compagnies sur le pôle logistique et technique du quartier Mouchard 1. Le chef de la mission a ainsi pu découvrir que le régiment disposait de nombreux innovateurs potentiels qui s’ignoraient et étaient disposés à faire progresser leur outil de travail. La visite du 8e RMAT était dirigée par l’ingénieur général de l’armement (IGA) Debout accompagné de l’ingénieur en chef de l’armement (ICA) Reichart et du commandant Flaux de l’Etat-major de l’armée de Terre. Après un entretien avec le chef de corps, une présentation détaillée de la mission innovation a été effectuée au profit d’un panel représentatif de toutes les catégories militaires et civiles du régiment. Le système d’épreuves de cuves réalisé au GMT a ainsi été présenté. Plusieurs anciens projets qui auraient pu être retenus dans le cadre de la mission n’étaient en fait formalisés qu’en interne ou avaient fait l’objet d’autres procédures. Des contacts ont donc été pris et il ne reste qu’à espérer qu’ils se concrétisent par des réalisations pertinentes et véritablement innovantes. Si vous avez un projet ou que vous vous sentez une âme d’innovateur (imaginatif, compétent, déterminé, expérimenté, qualificatifs qui décrivent la grande majorité du personnel) vous pouvez contacter directement la mission. En vingt ans, la mission innovation a reçu plus de 1500 projets, 95% ont été retenus et 2/3 ont été finalisé. Découvrant cet organisme pour la première fois, le personnel présent, peut-être un peu intimidé malgré le caractère volontairement informel de la présentation, n’a pas eu beaucoup de réaction ni exprimé beaucoup de curiosité lors de la période des questions. 45 VIE ASSO. Assemblée générale 2009 L’assemblée générale ordinaire de l’Association Nationale du Matériel de l’Armée de Terre s’est tenue le 14 mai 2009 à Saint-Omer. Le président, le général de division (2s) Serge Baribaud a rappelé qu’en 2008 l’assemblée générale a adopté une modification provisoire, pour deux ans, des statuts. La nouvelle option d’adhésion à titre individuel n’a pas eu jusqu’à ce jour l’effet escompté : seules dix personnes se sont manifestées. Il ajoute que l’association a perdu deux groupes à la suite du décès de leurs présidents : le groupe de Fontainebleau qui avait à sa tête le commandant (er) Plique et le groupe Bourgogne-Franche Comté présidé par le colonel (er) Delsuc. Le général Baribaud met en exergue l’action de monsieur Rongieras, président du groupe Saint-Astier Périgord, qui a recruté onze nouveaux membres cette année. Le président en vient à la seconde modification introduite l’an dernier, relative à la composition du conseil d’administration : toujours 30 membres, mais 24 élus et 6 cooptés parmi les personnels d’active tenant des postes importants pour le rayonnement de l’association ; il s’agit du colonel Dick (SMIter), du colonel Lasserre (chef de corps du 2e RMAT), du lieutenant-colonel Thiéfin (inspection de la logistique), du capitaine (F) Sendra (lycée militaire d’Aix en Provence), de l’adjudant-chef Gaillard (PSO de l’ESAM) et du brigadier-chef Berthet (président des EVAT du 6e RMAT). Toutes ces nouveautés seront à confirmer ou infirmer lors d’une as46 semblée générale extraordinaire (article 18 des statuts), probablement en 2010. Il va de soi qu’une modification corrélative du règlement intérieur sera également proposée Le général Baribaud évoque l’évolution de l’Ecole à Bourges puis la situation du Musée du Matériel. Il fait mention de sa désignation, il y a quelques mois, comme président de l’Association des amis du Musée du Matériel succédant au général Pineau qui demeure néanmoins administrateur. Le vice-président de l’association est le général (2s) Agnus. La fréquentation du musée est croissante (6000 visiteurs en 2008 au lieu de 4000 en 2007). Le musée a beaucoup évolué grâce à l’action éclairée du conservateur, le capitaine Récamier, qui a créé deux nouvelles salles : l’une dédiée à la période Louis XIV – Premier empire et l’autre relative aux armuriers. Par ailleurs la salle principale du musée a accueilli l’attelage complet du canon de 75, avant train et affût, qui a servi à porter la dépouille du Maréchal Juin, lors de ses obsèques. Enfin deux nouveaux mannequins du train d’artillerie du premier empire ont été acquis. Le musée de l’Arme du Train à Tours va être rapatrié sur Bourges ; toutefois les deux musées ne seront pas co-localisés. Le trésorier, présentant les comptes de l’exercice 2008, souligne que, pour la première fois depuis quatre ans, le compte de résultat est positif. Après avoir vivement remercié le lieutenant-colonel Pakula, notre hôte pour cette AG, le général Baribaud souligne que c’est la dernière assemblée qu’il préside puisqu’il arrive au terme de sa sixième et dernière année de présidence. Il évoque l’AG de 2010 et demande au colonel (er) Guillemot, président du groupe AMAT Ilede-France de bien vouloir en accepter la responsabilité. La date du 5 mai 2010 est retenue. Ont été élus ou réélus comme administrateurs : le colonel (er) Fontaine, l’adjudant-chef (er) Fougeroux, le lieutenant-colonel (er) Guérin, le major (er) Haouchine, le lieutenantcolonel (er) Jamay, le colonel (er) Meyer, le général Moinard, le commandant (er) Vadam. Matériel et Technique n°171 Un nouveau président pour l’AMICALE ! Le général de division (2s) Serge Baribaud, arrivé au terme de sa sixième année de présidence de l’ANAMAT, n’a pas souhaité se présenter à nouveau, bien que les statuts, depuis la dernière modification, l’y autorisaient. L’Amicale doit au général Baribaud une grande reconnaissance pour avoir su maintenir, dans une période d’évolution controversée du Matériel, un esprit d’arme fondé sur les valeurs de solidarité et de respect des traditions et aussi pour avoir su saisir les chances d’évolution des structures et des moyens de l’association. Pour succéder au général Baribaud, le conseil d’administration du 11 juin 2009 a porté à la tête de l’ANAMAT le général de division Daniel Gérard. Terminant sa carrière active en tant qu’Inspecteur de l’armée de Terre, après avoir occupé de nombreux postes de responsabilité dans l’arme jusqu’à directeur adjoint du Matériel, le général Gérard est non seulement un fin connaisseur du Matériel mais aussi un amicaliste convaincu, administrateur de l’ANAMAT depuis 2004 et vice-président depuis 2005. Le carnet des adhérents Décès Le colonel (er) Gérard ROUGIER, décédé le 11 décembre 2008 dans sa 79ème année (Groupe Charentes-Limousin) Le lieutenant-colonel (er) Pierre CERNEX, décédé le 6 février 2009. Madame Pierrette MASSACRE, décédée le 3 mars 2009 dans sa 100ème année (Groupe Charentes-Limousin) Madame Henriette JUBRE, décédée le 10 mars 2009 dans sa 94ème année (Groupe Charentes-Limousin) L’adjudant-chef (er) André THOBOIS, décédé le 15 mars 2009 dans sa 89ème année. Les obsèques ont eu lieu à Seclin (Nord) le 19 mars 2009 (AMAT Lille) Le colonel (er) Louis ACQUAVIVA, décédé le 21 mai 2009 des suites d’une longue maladie. Ses obsèques se sont déroulées au Cannet des Maures (Var) le lundi 25 mai (Groupe Bordeaux-Aquitaine). L’adjudant-chef (er) Jean-Marc CHARPENTIER, décédé le 21 juin 2009, à l’âge de 64 ans. Les obsèques ont eu lieu à Busnes (Pas de Calais) le 25 juin 2009 (AMAT Lille) 47 VIE ASSO. LE MOT DU PRESIDENT naissant envers les camarades qui animent ou ont animé l’ANAMAT pour le bien de tous les adhérents et du Matériel. Je souhaite présider l’ANAMAT avec cet esprit d’amitié, dans la continuité de mes prédécesseurs. J’ai bien sûr une pensée pour tous les présidents et les membres des conseils d’administration qui se sont succédé à la tête de notre association. Je pense aussi à tous les animateurs et participants locaux, tels que je les ai connus et appréciés : Nîmes, Lyon et Paris… A tous, dirigeants, animateurs et participants, je tiens à rendre hommage pour leurs actions et leur investissement. Général de division Daniel Gérard Membre du conseil d’administration de l’ANAMAT depuis plusieurs années, j’ai présenté ma candidature à la présidence de notre association et j’ai été élu par le conseil d’administration le 11 juin 2009. Si je me suis porté candidat, c’est tout simplement par esprit d’amitié, envers tous ceux, qui, en retraite ou en activité, ont un jour participé à une manifestation organisée par notre association et qui, comme moi, y ont pris plaisir. J’ai décidé de m’investir pour ceux qui souhaitent entretenir un lien avec leurs camarades, s’informer sur les activités de leur Arme et connaître son histoire. Je suis recon- 48 Pour moi, l’augmentation du nombre des adhérents, dont nous parlons très souvent, est fortement souhaitable, surtout si elle permet d’intégrer davantage d’adhérents d’active. Toutefois, elle n’est pas une fin en soi. L’enjeu premier, me semble t-il, est d’abord d’entretenir l’existant et ensuite de répondre aux attentes des adhérents déclarés et potentiels. Et pour cela, il nous faut continuer d’exploiter les résultats de l’enquête conduite par le général BOURDENET, développer, faciliter les gestes d’amitié et les actions de solidarité. Il convient de maintenir un lien, entre tous, au sein d’une arme, qui comme toutes les autres armes de l’armée de Terre est aujourd’hui confrontée aux réorganisations particulièrement profondes et rapides de la Défense. Les structures historiques : DCMAT – SCAM - DIRMAT vont disparaître et les autres, fortement évoluer dans les mois qui viennent. C’est pourquoi un de mes objectifs est de développer la communication par l’utili- sation des technologies modernes et en particulier de restaurer un site internet, tenu régulièrement à jour. Je voudrais également développer le projet déjà annoncé d’une lettre d’information trimestrielle. Un autre objectif est de poursuivre le recentrage de l’association vers le personnel d’active. Dans ce but, il s’agit de prévoir et de conduire des opérations concrètes : de contact, de solidarité, d’entraide, en réponse à l’enquête de 2007, avec tous les acteurs possibles : membres du conseil d’administration, des commissions, présidents d’association locale, et tous les amicalistes. Il nous faut également préparer l’avenir et réfléchir sur la manière d’assurer la pérennité de notre amicale et sur le rôle qu’elle doit tenir, assurer autant que possible la pérennité de la parution de MAT et TECH. Président de l’ANAMAT, je mesure l’honneur qui m’est fait et la confiance que vous m’accordez. En cette période de changements importants, il y a parmi le personnel du Matériel, d’active ou en retraite, des questions, des inquiétudes, des besoins et des attentes. Je souhaite, qu’avec vous tous, nous essayions d’y répondre, tout au moins pour ce qui est en notre pouvoir. Plus nous serons nombreux, plus notre pouvoir sera grand….. Et par Saint Eloi, vive le Matériel… Matériel et Technique n°171 LE GROUPE RHÔNE – ALPES EN VISITE Saint-Etienne : musée de la mine Pour la reprise de ses activités de la saison 2008-2009, le groupe Rhône-Alpes avait organisé la visite, à Saint-Etienne, du Musée de la Mine implanté sur le site Couriot. Dominant la ville de ses deux «crassiers*», le puits Couriot a longtemps été le principal siège d’extraction du bassin charbonnier de la Loire. Le «Fonçage» du puits débute en 1911 pour atteindre les couches profondes à 725 m sous le «plâtre». Dès 1913, occupant jusqu’à 1500 mineurs, 3000 tonnes de charbon sont extraites chaque jour. Fermé en 1973, devenu musée en 1991 sur l’initiative d’anciens mineurs, il est le dernier grand témoin de cette aventure houillère, à l’origine du développement industriel de la ville et de sa région. Après avoir parcouru le gigantesque et émouvant «grand lavabo*» et la «lampisterie», c’est la descente au fond auquel on accède par la colonne du puits à l’aide de la «Cage» du «Chevalement», haute tour métallique de 38 mètres. Le train qui conduisait les hommes sur les chantiers nous amène dans la galerie d’exploitation reconstituée. Tout en se faufilant le long du «travers-banc», en progressant entre les convoyeurs à bandes dans l’enchevêtrement des tuyaux, des outils pneumatiques et tout ce qui encombrait les galeries, nous découvrons les différentes techniques de soutènement, d’extraction et leur évolution tout au long des nombreuses années d’exploitation. La visite retrace également, à travers un parcours spectaculaire et émouvant, l’avènement de l’âge industriel, les grèves et les progrès sociaux qui y furent gagnés de haute lutte sans oublier la vie quotidienne des ouvriers dans la poussière, l’humidité, la chaleur, le bruit et la peur du coup de grisou faisant partager l’amitié et la solidarité qui unissaient les mineurs. En fin de visite, nous traversons la salle de l’imposante machine d’extraction et d’énergie avant de nous retrouver dans la cour des bâtiments administratifs où fut implanté en 1920 le monument aux morts en hommage à ceux qui ont donné leur vie durant la première guerre mondiale mais commémorant également «ses enfants» morts au travail. Cette journée a marqué les esprits de la trentaine d’adhérents du Groupe qui s’étaient retrouvés pour ce voyage, mais aussi pour partager un repas de qualité dans la convivialité et la bonne humeur. * Les appellations équivalentes de «terril» et «salle des pendus» sont propres aux mines du Nord 49 VIE ASSO. La journée africaine La sortie du mois de mars 2009 était, pour le Groupe Rhône-Alpes, l’occasion de se retrouver autour d’un thème consacré à l’Afrique. C’est ainsi que les participants avaient tout d’abord rendez-vous au « Lyon de l’Atlas » pour la dégustation d’un couscous marocain. L’après midi était consacrée à la visite du Musée Africain de Lyon. Le Musée Africain est un des musées privés les plus anciens de Lyon. Il est aussi le plus ancien musée consacré à l’Afrique en France. Crée en 1861 sur l’initiative de la Société des Missions Africaines (S.M.A.), l’objectif du musée est de faire connaître autant les richesses humaines que l’épaisseur historique des cultures de l’Ouest de l’Afrique subsaharienne et plus précisément sur le Golfe de Guinée, allant de la Sierra Léone au Nigeria. Les missionnaires rapportent, dès 1863, des témoignages de la vie quotidienne, religieuse et culturelle en Afrique. Aujourd’hui, après une succession d’étapes, le Musée développe une approche relevant de l’anthropologie culturelle, participant à la rencontre entre l’Europe et l’Afrique. Il fait découvrir, à travers plus de deux mille objets, les manières de vivre, les échanges matériels et culturels ainsi que les symboles et les rites de l’Afrique de l’Ouest autour de trois thématiques : Vie quotidienne mobilier, parures, activités domestiques, travail de la terre, chasse et pêche, artisanat. Vie sociale monnaies et poids à peser l’or, attributs du pouvoir, instruments de musique. Vie religieuse masques et statuettes évoquant le monde des esprits, divination et accessoires du culte chargés parfois de clichés comme le culte « vodun » (vaudou) et bien d’autres. Ce lieu culturel conserve et protège les «originaux» de l’art africain traditionnel et des cultures africaines en mutation. Au-delà de l’émotion esthétique, qui nous révèle l’universalité du génie créateur de l’homme, il apparaît nécessaire de décrypter le message dont est porteuse l’œuvre d’art. On entre alors dans un monde où le symbolisme est roi et où la contemplation devient compréhension : moment privilégié de la rencontre des cultures… 50 Matériel et Technique n°171 Bienvenue chez les CH’TIS Historique!!! Cela faisait près de 15 ans que l’ANAMAT n’avait pas rejoint la région Nord Pas-de-Calais pour son assemblée générale annuelle. Cela a été chose faite du 13 au 15 mai 2009 à Saint-Omer. L’invitation et l’organisation en reviennent à l’Amicale du Matériel de l’Armée de Terre des régions Nord de France et à son président le lieutenant-colonel JeanPierre Pakula. Cette assemble générale a permis à plus de 80 participants venant de toutes les régions de France de se retrouver dans un cadre agréable pour découvrir une région que beaucoup ne connaissaient qu’au travers un récent film à succès. Dès l’accueil, le général Baribaud, en bon jardinier qu’il est, a été intronisé dans la confrérie de l’endive de France par le grand maître Michel Théret. Pendant les travaux de l’assemblée générale, les conjoints ont profité d’une visite guidée de la cathédrale, monument phare de la France du nord, et du musée Sandelin, qui abrite des collections d’archéologie, des beaux-arts et d’arts décoratifs. Ensuite tout le monde s’est retrouvé à la Coupole, gigantesque base de lancement de fusées V2 durant la seconde guerre mondiale, reconverti en centre d’histoire et de mémoire, évoquant à la fois les «armes secrètes d’Hitler» et «le Nord de la France sous l’occupation» ; puis au dîner de gala au château de Tilques avec plats régionaux et ambiance musicale conviviale. Pour la dernière journée nous étions rejoints par des membres de l’amicale de l’école de la logistique de Tournai (Belgique) : au programme visite des cristalleries d’Arques, aujourd’hui Arc International, et balade nautique dans les marais de l’Audomarois. 51 VIE ASSO. PORTRAIT Françoise Klugeshertz a pris ses fonctions à la direction centrale du Matériel de l’armée de terre, le 7 décembre 1970 avec le statut d’agent sur contrat 5C. En 1976, elle réussit le concours de secrétaire administratif (SA). Elle se distingue tout particulièrement dans le domaine des finances. Dès 1982, elle effectue la consolidation du budget du Matériel, tout en assumant la responsabilité du budget de gestion du service central des approvisionnements (SCA). En 1988, elle est nommée chef de la section chancellerie du personnel civil de la DCMAT. En 1991, elle prend la tête de la section PC au sein de la sous direction organisation de la DCMAT, où elle centralise et harmonise la notation des quelques 500 agents de catégorie A et B de l’ordre technique. Elle prépare les travaux de fusionnement des 900 agents du Matériel. 52 Madame Françoise KLUGESHERTZ Durant toutes ces années, elle se distingue notamment par sa conscience professionnelle sans faille et par son esprit d’initiative qui lui donne la capacité de prendre des décisions opportunes dans le cadre de ses attributions. Elle rejoint la DPMAT, à l’été 2000, alors que la DCMAT migre vers le quartier JAYAT. Elle y occupe le poste d’adjoint au chef de la section administration au sein du bureau PC. Arrivée en pleine campagne d’avancement, elle coordonne et conduit avec maestria l’ensemble des travaux de fusionnement. Suppléante à la section locale de la CGC, elle participe activement aux négociations locales pour la mise en place de l’ARTT au sein de la DPMAT. Le premier septembre 2002, elle est promue attachée d’administration de la Défense et elle est affectée à l’inspection de l’armée de Terre, en tant qu’adjointe au chef de l’observatoire du personnel civil. En mai 2003, elle est promue au grade de chevalier dans l’ordre national du mérite. Parallèlement à sa vie professionnelle, elle n’a cessé de s’investir dans la vie associative et particulièrement au sein du club sportif et artistique de la défense du Fort de Vanves. Elle a aussi été une basketteuse de haut niveau et a évolué entre 1975 et 1982 en nationale 1. En 1995, pour son passé sportif et son action au sein du CSA, elle reçoit la médaille de la Jeunesse et des Sports, remise par le général directeur central du Matériel. Françoise est aussi une mère de famille heu- reuse. Elle s’est mariée le 29 août 1970 et sa fille Valérie est née en 1971. Sa famille et de nombreux amis civils et militaires l’entouraient et partageaient sa profonde émotion lors du pot de l’amitié, organisé à l’occasion de son départ en retraite, en présence du général inspecteur de l’armée de terre, début janvier à la caserne Reuilly. En disant au revoir, elle a expliqué que parmi ses affectations, il y avait eu celle du cœur : la DCMAT, celle de la raison : la DPMAT et celle de la récompense : l’Inspection. Malgré les contraintes liées aux déplacements fréquents, elle a en effet pris un grand plaisir à écouter, expliquer et conseiller le personnel civil qui sert dans les nombreuses formations de l’armée de terre, y compris dans celles du Matériel. Au sein du Matériel, nombreux sont ceux qui connaissent Françoise Klugeshertz et ont apprécié de travailler avec elle ou plus simplement de la rencontrer : calme, sereine, attentive, patiente, compétente, serviable… dans les multiples fonctions, professionnelles et bénévoles, qu’elle a tenues au cours de sa carrière. Ils lui adressent un grand merci et lui souhaitent bonne chance dans la nouvelle vie qu’elle commence. Matériel et Technique n°171 PERDU AU MILIEU DE NULLE PART ? Pour préserver l’esprit et les traditions du Matériel, rejoignez l’Amicale grâce à l’adhésion à titre individuel > Pour adhérer, remplissez le bulletin figurant au verso et adressez-le à l’ANAMAT. > Pour vous renseigner, n’hésitez pas à contacter le secrétariat de l’association par : - courrier : DCMAT/ANAMAT - CS 30704 - 78013 VERSAILLES Cedex - courrier électronique : [email protected] - téléphone (répondeur/fax) : 01 39 67 21 44 en indiquant vos nom, prénom, adresse, téléphone, e-mail. Bulletin d’hadésion à titre individuel ANAMAT AMICALE DU MATERIEL Nom : Prénoms : Date de Naissance : Date : Signature : Adresse : Code Postale : Commune : Détachez ou photocopiez le bulletin ci-dessus et, après l'avoir rempli, merci de l'adresser, accompagné d'un chèque de 24 euros *, à : DCMAT / ANAMAT – CS 30704 – 78013 VERSAILLES CEDEX * Montant de la cotisation annuelle pour 2009 ; un reçu fiscal vous sera adressé et vous permettra de bénéficier d'une réduction d'impôt de 12 euros 53 PORTRAIT Matériel et Technique n°170 Hors des sentiers battus En équilibre subtil entre l’horizontalité du sol et la verticalité des falaises, Christian Barbier, ouvrier d’état à la 13e base de soutien du matériel (BSMAT) de Clermont-Ferrand a toujours eu l’audace de repousser ses limites jusqu’à l’extrême et la sagesse de ne jamais les dépasser. En complément de ses exploits en escalade, alpinisme, cascades de glace ou couloirs hivernaux, sa volonté de partager ses connaissances fait de lui un animateur d’exception. Par le TSEF francis Cantonnet-Paloque, bureau pilotage, 13e BSMAT de Clermont-Ferrand Initié très jeune par son père à l’observation des merveilles de la nature, il se prend rapidement de passion pour la montagne. Montagnard accompli, il ajoute au fil des ans de nombreuses cordes à son arc. Un guide et un grimpeur Accompagnateur en montagne breveté d’état, Christian encadre depuis 1979 des débutants et des alpinistes chevronnés sur plusieurs continents (Europe, Asie, Afrique). Entre 1984 et 1988, il a en charge de la commission équipement FFM Auvergne et assume les fonctions de secrétaire puis de président du Comité Régional Auvergne FFME (Fédération Française de la Montagne et de l’Escalade). Il est l’un des tout premiers à être breveté « Initiateur d’escalade » en Auvergne. Dans cette région, il participe à l’ouverture et à l’équipement de nombreuses voies. Un alpiniste photographe En 1982, il crée le Groupe Alpinisme Montagne Escalade sur Châteauroux où il rencontre un alpiniste de haut niveau : Georges Regerat. Christian s’engage à ses côtés pour une expédition d’envergure avec l’ascension de deux couloirs glaciaires : le Diamond et le Window, sur le mont Kenya (5199m). Cette hivernale a lieu en août 1983 : « C’est un de mes plus beaux souvenirs d’alpiniste. ». En 1987, au 3e festival du film de montagne de Chaudes-Aigues, il présente un diaporama de son expédition et reçoit le 1er prix du festival ainsi que le prix de l’aventure et de l’originalité. Le botaniste Autodidacte passionné, il tient de la génétique paternelle l’amour des plantes. Il arpente souvent les tourbières d’Auvergne, à la découverte d’une flore spécifique (Ex : plantes carnivores). « Mon engagement en solo sur certaines voies d’escalade et courses en haute montagne n’a jamais occulté le besoin de partager ma passion avec les autres. » Cofondateur du CSA En 1990, Christian est cofondateur du CSA où il conçoit une Structure Artificielle d’Escalade (SAE) dans l’enceinte de l’établissement et participe à sa construction. Majeure dans la région auvergnate, cette structure reçoit la majorité des clubs d’escalade autochtones (ASPolice, gendarmerie, CAF, etc.). En parallèle, il s’occupe de La section escalade, elle permet à des enfants, adolescents et adultes de se découvrir. Cela va du rocher-école du Rivalet (Auvergne) à la voie directe Messner (Sasso delle Nove dans les Dolomites Orientales), en passant par les hautes falaises du Verdon ou des Calanques et les voies engagées de haute montagne (Mont-blanc, Ecrins, Olan, etc.). La SAE permet de faire grimper des enfants et adolescents du service de psychiatrie du CHU et des patients du Centre de Rééducation des Déficients Visuels. Le CSA vers le monde En 1993, Christian effectue, avec 3 membres du CSA, l’ascension des mont Kenya et Kilimandjaro. En 2004 et 2006, il organise et encadre deux treks au Népal. (Annapurna, Khumbu). Et demain … « Etant en Cessation Progressive d’Activité annualisée, je travaille actuellement sur divers projets : la traversée intégrale de l’arc Alpin et de grands treks dans l’Himalaya.» Pour toute cette implication associative, Christian Barbier a été décoré des médailles de bronze puis d’argent de la jeunesse, des sports et de la vie associative. Son blog : www.noailhat.over-blog.com 54