en afghanistan - EMB - Ministère de la Défense

Transcription

en afghanistan - EMB - Ministère de la Défense
Sommaire
Editorial
Actu en bref
p. 3
p. 4
Enjeux
p. 8
p. 14
PEGP, un an après
Le SIMu
Dossier
p. 16
Commander un BATLOG
Activités
p. 22
p. 30
p. 35
Les maintenanciers de la BSPP
Formation VAB TOP en Afghanistan
Démantèlement du GBC 8KT
A savoir
p. 40
p. 42
p. 45
Connaissez-vous bien MARTHA ?
Soutien de campagne de lutte anti-aérienne
La mission innovante
Vie Associative
Portrait p. 54
Directeur de publication
GCA VERNA, DCMAT
Rédacteur en chef
LTN (F) LUGRIN, (DCMAT)
Conception PAO
Mr TREBUCHET, (DCMAT)
Impression
PGT TULLE
Diffusion / Routage
EDIACAT ST-ETIENNE
p. 46
Comité de rédaction :
LCL (er) Guerin (ANAMAT), SLT (F) Ganz (EMB), LCL Leblanc (SMITer), 1er RMAT, 2e RMAT, Melle Denis (3e RMAT), 4e RMAT, 6e RMAT, MJR
(ESR) Devillard (7e RMAT), ADC Saintagne (8e RMAT), 5e BMAT, CDT Amar (9e BMAT), 11e BSMAT, TSEF Denizot (12e BSMAT), 13e BSMAT, MJR
Wybreski (15e BSMAT), CNE Nicolas (DIRMAT NO), CDT (F) Boucher (SCAM), CNE Dupont (CEDIMAT).
Crédits photos : DCMAT, ESAM, ELT, RMAT (S), BSMAT (S), BMAT (S), CEDIMAT, SCAM, SIRPA TERRE
Cellule communication de la DCMAT
Etablissement ingénieur général Jayat, CS 30704 - 78013 Versailles
821 781 24 46 - 01 39 67 24 46 - fax: 01 39 67 24 14
E DITO
Une maintenance opérationnelle !
opérationnelle du SMITER s’arrête pour
céder la place au commandement opérationnel par l’état-major des armées.
Le regroupement des fonctions techniques et opérationnelles sous un même
commandement, au sein du SMITer, va
permettre de prendre en compte l’impact
de la préparation opérationnelle sur la
productivité attendue des maintenanciers
et le plan de rattachement des unités des
forces, qui, ayant pour but d’assurer à
chaque régiment un interlocuteur quelles
que soient les projections en cours ou les
charges des uns et des autres, a vocation
à devenir « dynamique », c’est-à-dire à
évoluer en fonction des contraintes de
chacun..
Afghanistan, Liban, Tchad… de multiples
opérations extérieures se déroulent actuellement où sont présents de nombreux
maintenanciers.
Pour en arriver là, les RMAT et BMAT
ont un objectif majeur : la préparation
opérationnelle. Celle-ci doit conduire ces
formations à être en mesure d’être projetées y compris pour prendre le commandement de structures comme les BCS ou
les BAT LOG.
Ainsi, à compter d’octobre prochain, succédant au 2e RMAT, le 4e RMAT sera la
principale unité armant le bataillon de
commandement et de soutien (BCS) de
l’opération PAMIR, son chef de corps en
assurant le commandement.
De même, comme le décrit dans ce même
numéro de « Matériel et Technique »
l’article du colonel Laval, ancien chef de
corps du 6e RMAT, la passerelle d’un régiment du matériel peut aussi être amenée
à fournir l’ensemble du commandement
d’un bataillon logistique (BATLOG).
Pour toutes les phases préliminaires à ces
projections, la Sous Direction Emploi
Opérations du SMITer va assumer les
missions anciennement dévolues aux BL
et aux divisions entraînement-études opérations et SIC du CFLT.
Elle participe aux réunions pour la programmation, un an à l’avance, suit et
valide les différentes étapes de la prépa-
Général de division
Philippe LEBOURG,
chef de l’échelon de préfiguration du
SMITer
ration opérationnelle, les désignations
nominatives six mois avant la projection,
la préparation individuelle, puis la préparation collective qui s’achèvera par une
mise en condition avant projection rigoureusement adaptée à la réalité opérationnelle du théâtre. Il restera alors à procéder à la validation avant projection dont
la responsabilité incombe au commandement des forces terrestres. Une fois la
VAP prononcée, la mission de préparation
La PEGP va également concourir à l’atteinte de ces objectifs en permettant un
travail en différé sur le parc de gestion.
Activités planifiées dans des créneaux
clairement identifiés qui respectent le
temps de la préparation opérationnelle
et autorisent des opérations de maintenance où l’ensemble des ressources sont
rassemblées pour un travail de meilleure
qualité, parce que réalisé dans des conditions optimales.
Préparation opérationnelle, SMITer,
PEGP sont autant de thèmes que vous retrouverez dans les articles qui suivent…
Bonne lecture !
3
ACTU
 Marche tactique au
4e RMAT
Dans le cadre de la formation aux
nouvelles techniques de combat
(ISTC) et au maintien de la condition
physique du militaire (CCPM), la section projetable de la 5e compagnie
munitions de Canjuers a organisé le
25 mars dernier un exercice sur le terrain. Celui-ci fut articulé autour d’une
marche tactique de 12 kilomètres.
Cette sortie a permis de travailler les
fondamentaux militaires, principalement le combat, le sauvetage et le
brancardage, l’ISTC ainsi que la topographie. La bonne humeur et le beau
temps, malgré les sentiers fortement
enneigés, ont permis de renforcer la
cohésion au sein de la section.

Recyclage SEVF au 9e BMAT


Le 4 juin 2009, le 9e bataillon du matériel (BMAT), détachement de Vayres a accueilli une session de recyclage des spécialistes embarquement voies ferrées
(SEVF) au profit des unités de la région terre sud-ouest (RTSO). Cette formation, dispensée par des spécialistes de la RTSO et de la SNCF fait suite à une
préparation logistique menée par les approvisionneurs du 14e groupement des
approvisionnements. Elle s’articule autour de cours théoriques et d’exercices
de mise en condition sur voies ferrées.
Ce recyclage SEVF est le quatrième réalisé au 9e BMAT depuis deux ans. Une
belle réussite !
Forum simulation
ESAM - NEXTER
L’apprentissage technique par la simulation, c’est sur ce thème que l’École Supérieure et d’Application du
Matériel (ESAM) de Bourges, a organisé un forum de conférences le mercredi 24 juin 2009, en partenariat
avec NEXTER TRAINING, filiale formation de l’entreprise NEXTER SYSTEMS.
Plus d’une centaine de responsables du monde universitaire, industriel et militaire, confrontés aujourd’hui à
la formation technique des ressources humaines, ont répondu présent pour assister aux différentes conférences animées par de très grands groupes comme la RATP, SCHLUMBERGER, des chercheurs de l’INRIA
et du CEA ou encore le COFAT.
Le discours inaugural du général Patrick Hocquard, commandant l’école rappelait - s’il en était encore besoin - aux participants la part croissante des nouvelles technologies dans la formation technique du personnel et le recours quasi-obligatoire à la simulation pour réduire les coûts importants de la formation.
De l’avis unanime des participants, ce forum a été une réussite et tous s’accordent à reconnaître la très
grande qualité des intervenants et des présentations. Rendez vous l’année prochaine pour une deuxième
édition du forum !
4
Matériel et Technique
n°171

JPO au 3e RMAT

En juillet dernier, le 3e régiment du matériel (RMAT) de Muret a organisé
ses journées portes ouvertes afin de faire découvrir à la population civile
ses savoir-faire.
Des stands ludiques pour les plus jeunes,
des démonstrations dynamiques pour les
plus grands, tout a été prévu pour renforcer
le lien armée nation : baptême de plongée,
baptême en hélicoptère, parcours du petit
commando, mur d’escalade, module TEPACAP, paint-ball….
Pour les plus intéressés, une information sur
les métiers de l’armée de Terre a eu lieu. Le
9e bataillon du matériel (BMAT) spécialisé
dans la maintenance antichar, satellite et télécommunication avait fait le déplacement.
5
ACTU

Vole " PELICAN ROUGE "
Le 17 juin 2009, la 2e brigade logistique (BL)
a réuni au cours d’une prise d’armes à Martignas sur Jalle, les drapeaux et les étendards
de ses dix régiments marquant ainsi dignement et solennellement sa dissolution.
Présidée par le général de division André
Sellier, commandant la force logistique terrestre (CFLT), elle a rassemblé près de 500
soldats-logisticiens en présence d’autorités
civiles locales et d’anciens de l’état-major
de la 2e BL. Le point d’orgue de cette ultime
cérémonie riche en émotion restera sans
conteste l’évocation historique sonore retraçant les onze années d’existence de la brigade ainsi que les six personnels morts en
service.

Cross de Matériel
Le jeudi 16 avril 2009 se tenait à l’école supérieure et d’application du matériel
(ESAM) de Bourges le cross du Matériel. Dix sept équipes étaient engagées
sur un parcours technique de 7.5 Kms en deux boucles.
 Passation de
commandement au 3e RMAT
Deux équipes du 9e bataillon du matériel (BMAT) étaient inscrites à cette
épreuve. Chaque équipe est obligatoirement composée d’un officier, un sousofficier, un militaire du rang et un personnel féminin. A 9h00, l’ensemble des
coureurs prend le départ d’un cross unique. Le classement final s’effectue en
additionnant la place de chacun.
L’équipe fanion du bataillon termine première à deux points devant l’équipe de
la DCMAT. L’équipe 2 du bataillon prend une honorable 4e place. Félicitations !

Le mardi 28 juillet 2009, le colonel Philippe César Baldi a remis l’étendard
du 3e régiment du matériel (RMAT) au
lieutenant-colonel Vincent Duthoit.
A l’occasion de cette passation de
commandement, le nouveau chef de
corps a tenu à baptiser le quartier du
nom d’un enfant du pays tombé au
champ d’honneur en 1921 : le commandant Joseph Montalègre.
6
Matériel et Technique
n°171

Journée traditions et souvenir
Le 19 mars 2009, le 9e bataillon du matériel (BMAT) a accueilli à
Vayres, le général Laporte-many, directeur régional du matériel de la
région terre sud-ouest, le lieutenant – colonel (er) Grall, président du
groupe Bordeaux - Aquitaine de l’association nationale du matériel de
l’armée de Terre et de nombreux membres de l’ANAMAT, à l’occasion
de la journée de traditions et du souvenir du Matériel de la région terre
sud-ouest.
Après un moment de recueillement, la journée s’est poursuivie par une prise d’arme avec une remise de décorations
pour des anciens combattants. L’ensemble des convives a apprécié la rencontre avec les hommes du bataillon et a
remercié le chef de corps pour la qualité de l’accueil qui leur a été réservé par le 9.

Enquête de satisfaction
Dans le numéro 169 de « Matériel et Technique », la rédaction vous a sollicité
pour une enquête de satisfaction afin de connaitre votre opinion sur le nouveau
visage de la revue de la maintenance. Malgré un taux de réponse assez faible,
nous avons constaté que la majorité des lecteurs sont satisfaits de la revue, de
son format, de sa périodicité et de son contenu. MAT et TECH obtient une note
tout à fait honorable avec une moyenne de 8/10.
Au vu des réponses et du profil des sondés, nous constatons avec plaisir que la revue est bien diffusée au sein des
unités. Elle est lue par toutes les catégories représentées dans nos différentes formations. En revanche, la majorité
d’entre vous refuse la dématérialisation de la revue et nous ferons tout notre possible pour la maintenir sous un format
papier le plus longtemps possible.
Merci de votre participation !

Une journée pour les anciens
combattants
Le 12 mai 2009, le 9e bataillon du matériel
(BMAT) a reçu madame Stéphanie Savarit,
directrice départementale de l’office national des anciens combattants, M. Charles
Foury, président du comité de liaison des
anciens combattants et victimes de guerre
de Poitiers ainsi que vingt neuf porte-drapeaux du département.
Cette journée avait pour but de rendre
hommage aux porte-drapeaux qui œuvrent au quotidien afin de témoigner sans
relâche du devoir de mémoire.
Merci à eux !
7
ENJEUX
LA PEGPrés, le bilan
p
a
n
1a
La politique d’emploi et de gestion des parcs (PEGP) reste l’un des grands chantiers de l’armée de Terre. Lancée en
juin 2008 lors de la séparation des parcs en service permanent (PSP) et parc de gestion (PG), elle est en cours de
montée en puissance. En effet, si les PSP et les parcs d’entraînement (PE) sont en place, les parcs de gestion (PG)
et d’alerte (PA), par exemple, ne sont pas encore regroupés. Un bilan de cette première année par parc générique
s’impose.
Par le colonel Michel Ledanseur, chargé de missions PEGP, DCMAT, Versailles.
Le parc en service permanent
Le parc d’entraînement
Le parc d’alerte
Le PSP permet la préparation opérationnelle des pelotons et sections
en garnison. Sa disponibilité technique (DTO) a été maintenue à 70 %
de manière globale mais il existe des
variations entre les parcs techniques
et les régiments.
Les PE sont positionnés à Mourmelon (PE Champagne) et à Canjuers
(PE Provence). Leur nature est légèrement différente, les deux permettant les activités du niveau SGTIA. Le
PE Provence se consacre également
à l’instruction au tir de l’ABC.
Le premier module du PA est rassemblé à Satory. Il est constitué d’une
centaine de véhicules logistiques. Ce
parc constitue une partie des équipements nécessaires aux modules
Guépard.
L’organisation interne des régiments a été laissée libre. Cependant,
depuis février 2009, des audits ont
été menés afin de déterminer les méthodes générales les plus efficaces.
L’exploitation des données est en
cours à la DCMAT.
Le PE Champagne est actif depuis janvier 2009 et donne satisfaction. Il fait cependant l’objet d’un retour d’expérience (RETEX) à des fins
d’optimisation. Il est limité en type et
nombre de véhicules afin de préserver le PSP. Sa DTO moyenne est de
l’ordre de 52%. Elle varie en fonction
des phases d’usage intensif et des
périodes de remise à niveau.
Il est à noter que pour la plupart
des parcs techniques, le dimensionnement est le fruit de l’étude de relevés d’emploi combinés à un coefficient de maintenance. Ce coefficient
est nécessaire car il est illusoire de
vouloir maintenir en permanence un
parc à 100% de DTO. De plus, les efforts prioritaires sont réalisés au profit
des OPEX (plus de 90 % de DTO) et
des PE, la DTO de ce dernier étant
très fluctuante du fait de son utilisation particulière.
8
Le PE n’est jamais employé à
100 % afin de permettre les rotations
successives quasiment en continu. Le
PE Provence va recevoir 95 véhicules
supplémentaires durant le second
semestre 2009 afin de participer à la
préparation des modules Afghanistan.
Le parc de gestion
Le regroupement du PG sur une
vingtaine de sites sera engagé en
septembre 2009. Les trois premiers
parcs concernés sont la P4, le TRF1
et le LRM. L’opération sera longue,
elle est prévue sur deux ans et demi,
car elle impose la séparation entre le
PG cible, à conserver, et le reliquat du
fait de la réduction des parcs décidée
en 2008 par l’EMAT. Il faut donc procéder à un tri en fonction de l’état des
véhicules. Il n’y a pas de parc OPEX,
la majeure partie des véhicules projetés sont sectorisés et proviennent
donc du PG.
Matériel et Technique
n°171
Et la maintenance ?
SAGEE
En matière de maintenance, le
soutien des parcs va évoluer progressivement.
5e BMAT), les matériels étant temporairement débordés par les corps détenteurs (CEB et 1er RCA).
Le PSP est soutenu par les maintenanciers des forces terrestres. Un
véhicule dont la panne ou la visite
relève du SMITer sera traité ou remplacé par ce dernier.
Jusqu’à leur regroupement, les
PG et PA restent à la charge des unités détentrices. Une fois regroupés
dans les enceintes du SMIter, sous
air sec ou sous hangar, les matériels
de ces parcs sont entretenus par les
organismes du SMITer. Une partie
non négligeable est remisée afin de
limiter les charges. L’autre partie permet d’assurer le fonctionnement de la
PEGP via le remplacement et le renforcement mais sert aussi à la projection car l’essentiel du parc projeté est
extrait du parc de gestion et sectorisé
sur les théâtres.
Le PE relève de la responsabilité des forces terrestres. Lorsqu’il est
perçu, les sections de maintenance
régimentaire (SMR) renforcées d’éléments du SMITer assurent son entretien conformément à la nouvelle
doctrine de la maintenance en OPEX.
Lorsqu’il est réintégré, la charge est
assurée par le SMITer (8e RMAT et
Afin de gérer les parcs, le logiciel
de système d’analyse pour la gestion
et l’emploi des équipements (SAGEE)
sera déployé, dans toute l’armée de
Terre, durant l’été 2009. Outil d’aide
à la décision, il accompagnera efficacement la mise en œuvre de la PEGP
et permettra d’orienter les efforts de
la maintenance vers les corps prioritaires.
Pour réaliser ces fonctionnalités,
SAGEE est composé de trois modules
lui permettant d’analyser la situation
des parcs génériques, d’honorer les
besoins en matériels des utilisateurs,
tout en optimisant la durée de vie des
différents équipements.
SAGEE
- l’optimisation de l’emploi des
matériels ;
- l’optimisation de la gestion des
parcs techniques ;
- l’optimisation du dimensionnement des parcs actifs.
Un module supplémentaire est à
l’étude. Véritable outil d’aide à la
décision, il permettra d’orienter les
efforts de la maintenance vers les
corps prioritaires.
Ainsi, la PEGP se met en place.
Révolution culturelle, elle répond aux
différents besoins de l’armée de Terre
dans un esprit de juste suffisance.
9
ENJEUX
La STM de Neuvy-Pailloux
La section technique de marque
Les sections techniques de marque (STM) sont avant tout connues pour leur participation au suivi du maintien en
condition opérationnelle (MCO) des parcs placés sous leur expertise. Acteurs des commissions logistiques intégrées,
des commissions de gestion de configuration, rédacteurs des fiches techniques et tout autre document permettant
d’améliorer les performances et la durée de vie d’un matériel de toute nature, la technicité et la réactivité des experts
de marque sont également sollicitées lorsque la nécessité d’améliorer la survie des équipages engagés en opération
extérieure est une priorité.
Par le commandant Christophe Fontaine, chef du BMS, 12e BSMAT, Neuvy-Pailloux.
Ainsi, au cours des huit derniers
mois, la section technique de marque
de la portion centrale de la 12e base
de soutien du matériel (BSMAT) a
participé au renforcement des capacités opérationnelles des troupes engagées en Afghanistan.
De fin novembre 2008 à fin janvier
2009, l’équipe de marque SCANIA,
s’appuyant sur les savoir-faire et les
compétences des unités élémentaires
de Neuvy-Pailloux, a pris en compte
20 véhicules poids lourds de marque
SCANIA équipés de cabines blindées
fabriquées par la société CENTIGON.
Ces véhicules, issus d’un « crash programme » validé par l’EMAT, ont ainsi
fait l’objet de retouches et de l’intégration des différents éléments leur
permettant d’être pleinement opérationnels.
10
Matériel et Technique
n°171
Sur ordre de la direction centrale du matériel de l’armée de Terre
(DCMAT), la 12e BSMAT a ensuite
procédé au pré-acheminement des
premiers véhicules sur l’aéroport de
Châteauroux Déols et participé à
l’embarquement des véhicules à bord
d’un ANTONOV 124 à destination du
l’opération PAMIR.
Tout en poursuivant les pré-acheminements en liaison avec le CFLT,
l’équipe de marque, en liaison avec la
STAT et la DGA a organisé et piloté
l’intervention des industriels sur le site
de Neuvy-Pailloux, permettant ainsi
d’appliquer des modifications aux matériels suite au premier retour d’expérience sur le théâtre d’opération et intégrer les brouilleurs IED (Improvised
Explosive Device) sur ces derniers
avant leur projection.
Depuis, différentes équipes de
la section technique de marque ont
également participé à des opérations
similaires. Ainsi, les kits de surprotections balistiques LAST ARMOR
pour les différents véhicules engagés
(GBC 180, TRM 10 000, VTL, VBL)
sont également acheminés par la 12e
BSMAT en Afghanistan via la plateforme d’expédition de Châteauroux
Déols.
De même, l’équipe de marque
GBC 180 participe actuellement aux
expertises et essais de maintenabilité
du premier GBC ADR de série, équipé
d’une cabine blindée et qui viendra au
cours de l’été renforcer les capacités
opérationnelles des troupes en opérations extérieures.
Fortes de leur expertise, s’appuyant sur les performances et les
capacités du 11e groupement multitechniques (GMT) et du 13e groupement des approvisionnements (GAP),
les équipes de la section technique
de marque de Neuvy-Pailloux sont,
au cœur de la France, en soutien des
troupes engagées sur les théâtres
d’opérations.
GBC ADR
11
ENJEUX
SMITer
Service de la maintenance industrielle terrestre
«Un nouvel acteur dans le dispositif
de soutien de l’armée de Terre»
La réforme de l’outil de défense décidée à l’été 2008 va entraîner de profonds changements touchant à l’organisation et au fonctionnement de la fonction maintenance des matériels terrestres dans le cadre du projet
« maintenance 2010 ». La direction centrale du matériel va ainsi donner naissance, dans les mois à venir, à
de nouveaux organismes comme le SIMMT (structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des
matériels terrestres), le SIMu (service interarmées des munitions) et le SMITer (service de la maintenance
industrielle terrestre).
Pour ce qui concerne le SMITer, l’enjeu est d’importance puisque ce nouveau service aura pour vocation
d’assurer le commandement organique et fonctionnel de l’ensemble des formations du Matériel, et notamment des régiments et des bataillons du Matériel autrefois placés sous l’autorité du CFLT et des deux brigades logistiques.
Par le colonel Jacques Zocchetto, second adjoint, DCMAT, Versailles.
Le SMITer s’inscrit
parfaitement dans le projet
« maintenance 2010 »
La mise en œuvre effective de la
politique d’emploi et de gestion de
parcs (PEGP) modifiant en profondeur
le fonctionnement de l’armée de Terre,
le poids croissant du soutien des opérations extérieures qui se traduit par
une forte mobilisation des ressources
et des exigences accrues en matière
de préparation à l’engagement opérationnel ainsi que la volonté au sein du
ministère de la défense de s’inscrire
pleinement dans un processus d’optimisation des ressources et de rationalisation des soutiens ont conduit
au projet « MAINTENANCE 2010 ».
12
Matériel et Technique
n°171
Ce dernier se traduit par une réduction importante des charges et
des moyens de maintenance intégrés dans les régiments (déflation
du nombre de maintenanciers car
les unités ne conservent que le soutien du parc en service permanent
avec des opérations de maintenance
réduites) ainsi que par la concentration et l’organisation de l’emploi des
moyens de l’arme du Matériel au
sein d’une seule entité : le SMITer.
tion emploi opérationnel du SMITer
à Versailles Satory. Au 1er janvier
2010, il y aura la création effective
du SIMMT et du SMITer, suivie en
juillet 2010 par la création du SIMu.
Les réorganisations dans les formations s’échelonneront jusqu’en 2012.
La mise en œuvre du projet « main2010 » se fera de manière
progressive avec dès l’été 2009 l’installation de la division maintenance
du CFT de Lille et de la sous-direc-
Pour conduire l’ensemble de ses
missions, le général directeur du
SMITer disposera d’environ 200 personnes (répartition pour moitié de personnel civil et de personnel militaire)
réparties dans quatre sous-directions:
tenance
Le SMITer sera placé sous
l’autorité organique de l’EMAT
tout en étant étroitement lié sur
le plan fonctionnel au SIMMT.
- la sous-direction stratégie et pilotage
- la sous-direction production ;
- la sous-direction gestion –
organisation ;
- la sous-direction emploi
opérationnel.
La sous-direction emploi opérationnel assumera la majeure partie
des missions actuellement confiées
au CFLT et aux deux brigades logistiques. Commandée par un général
qui sera également directeur adjoint
du SMITer, la SDEO sera organisée
autour d’une section études – pilotage, d’un bureau opérations, d’un
bureau entraînement et d’un bureau environnement opérationnel.
A partir des sous-directions production et emploi opérationnel représentant le « cœur de métier », le
SMITer devra relever un double défi : le soutien des matériels de l’armée de Terre et l’engagement opérationnel aux côtés des forces terrestres.
Les formations du Matériel stationnées en métropole vont se consacrer principalement aux activités de
soutien différé, notamment sur les
matériels en parc de gestion afin de
faciliter les échanges ou les mises à
disposition au profit des unités dans le
cadre de la PEGP (politique d’emploi
et de gestion des parcs). Les RMAT
seront également appelés à apporter leur contribution au soutien des
forces terrestres lors des exercices.
Unités opérationnelles de l’armée
de Terre, les formations du Matériel
continueront à prendre part au soutien en opérations (OPEX et OPINT)
en fournissant des modules maintenance. Dans cet esprit, la préparation opérationnelle restera un objectif majeur pour les chefs de corps ;
d’autant plus que les RMAT devront
également être en mesure de mettre
sur pied des structures de commandement et de soutien en opérations
comme les BAT LOG ou les BCS.
A l’occasion des exercices
ANTARES (vérification de l’aptitude
d’un PC de RMAT à armer une zone
fonctionnelle maintenance) et des
MCP (mise en condition avant projection des unités et modules appelés à
servir en opérations extérieures), le
commandement de la force terrestre
exercera un contrôle sur la préparation à l’engagement opérationnel.
13
ENJEUX
SIMu
Service interarmées des munitions
La dissociation des composantes de la maintenance (aéronautique, matériels terrestres et munitions) et
leur réorganisation au sein de structures homogènes et interarmées, a abouti finalement à la création d’un
service interarmées des munitions. Lors du comité exécutif « logistique » du 16 octobre 2007, la décision
de créer un groupe de travail (GT), piloté par l’EMA/SLI et destiné à étudier la rationalisation de la fonction
munitions au travers de la création d’une structure interarmées dédiée, était prise. Les travaux de ce GT
aboutissaient, en juin 2008, avec la rédaction d’un rapport d’étape présentant une synthèse fonctionnelle et
organisationnelle de l’existant dans les trois armées ainsi que les résultats de l’étude de structures possibles
pour le futur service interarmées des munitions.
Par le lieutenant-colonel Olivier Vialade, chef du BMU, DCMAT, Versailles.
Dans sa lettre du 30 juillet 2008,
le ministre de la défense décidait la création
du service interarmées des munitions (extrait)
« ….La réforme de la fonction « munitions » que je vous demande de poursuivre vise à optimiser la gestion des munitions au sein d’un service interarmées des munitions (SIMU),
fusionnant l’ensemble des moyens des trois armées. Ce
service assurera l’acquisition, le stockage, le maintien en
condition, la distribution et l’élimination des munitions. Sa
création facilitera l’adaptation en cours à la réglementation,
d’une part, en concentrant les investissements indispensables pour garantir la sécurité physique, pyrotechnique et de
l’environnement sur un nombre plus réduit d’emprises, et, d’autre part, en simplifiant la chaîne de responsabilité, de
commandement et de décision dans ce domaine extrêmement sensible… ».
14
Matériel et Technique
n°171
Le service interarmées
des munitions
Le SIMu sera un service à vocation opérationnelle puisqu’il participera au soutien des opérations et
mettra à disposition du personnel
entraîné pour les opérations extérieures. Sa mission première sera le
maintien en condition opérationnelle
(MCO), le stockage, la gestion technique et comptable, le ravitaillement
et l’élimination de toutes les munitions
conventionnelles. Il procèdera aux acquisitions liées aux munitions hors périmètre de la délégation générale pour
l’armement (DGA).
Placé sous l’autorité du chef d’étatmajor des armées et sous la tutelle
de l’EMA, il sera interarmées et aura
compétence pour toutes les munitions
(hors nucléaire) et en tous lieux (métropole, outre-mer et opérations).
Il comprendra une direction centrale resserrée, la DC SIMu, en
charge de la maîtrise d’ouvrage déléguée (MOAd) et des établissements
en charge de la maîtrise d’œuvre
(MOE) dépendant fonctionnellement
et organiquement du SIMu.
Echéancier de création
du SIMu
1er juillet 2009 : création d’un étatmajor de montée en puissance et
dissolution des GT SIMu.
1er juillet 2010 : création du SIMu.
1er juillet 2012 : fin des mesures
transitoires de ralliement (l’organisation cible est alors complètement
atteinte tant en effectifs qu’en types
de munitions traitées et l’ensemble
des contrats de MCO munitions est
pris en compte par le SIMu).
Organisation
de la DC SIMu
Forte de 99 personnes, elle sera
constituée principalement :
- d’une sous-direction technique ;
- d’une sous-direction ressources ;
- d’une sous-direction prévention
environnement maîtrise des risques ;
- d’un bureau opérations.
Les centres d’expertise (Salbris,
Cazaux, Brest, Toulon) seront rattachés directement à la DC SIMu.
Localisation
L’état-major de montée en puissance du SIMu est basé à l’état-major
des armées (EMA/SLI). La direction
centrale du SIMu sera, quant à elle,
sur Versailles dans un premier temps
(emprise de l’actuel 5e RG) puis à Balard (Paris).
Les établissements du SIMu
seront regroupés en sept établissements principaux (EP) dont dépendront treize établissements secondaires (ES).
Incertitudes et les difficultés
L’harmonisation des pratiques des
trois armées dans un contexte de restructuration ne va pas sans difficultés
et incertitudes s’agissant de la prise
en compte de certaines missions devant être assurées par le SIMu.
En effet, elles concernent les modalités de prise en compte de la sécurité des emprises pyrotechniques, le
rôle du futur SIMu en tant qu’expert
dans la mise en œuvre de la sécurité
pyrotechnique au sein des armées et
la mise en place de nouvelles structures au sein des emprises du SIMu
et de sa direction centrale.
De plus, des incertitudes pèsent
sur les fonctions d’environnement
(ressources humaines, informatique)
mais aussi sur toute la fonction opérationnelle (préparation opérationnelle des pyrotechniciens devant être
projetés et armement des postes de
pyrotechniciens en opérations)
Enfin, le périmètre d’action des futures « bases de défense » est encore
flou et ne permet pas encore de figer
définitivement la nature et le volume
des effectifs affectés aux tâches de
soutien au sein des futurs établissements pyrotechniques.
Le directeur central
du SIMu
Il sera :
- ordonnateur répartiteur ;
- pouvoir adjudicateur ;
- garant de la sécurité (pyrotechnique, environnement, protection et
sécurité physique),
- autorité décisionnaire, par délégation du CEMA, pour les interdictions
d’emploi des munitions ;
- responsable de la gestion de son
service ;
- responsable de l’exécution des
contrats de gestion passés avec les
états-majors ;
- responsable de l’exécution du
contrat opérationnel ;
- RBOP organique.
15
DOSSIER
BATLOG
Le commandement d’un Bataillon Logistique par un RMAT
16
Matériel et Technique
n°171
L’évolution actuelle des conflits, mais également des effectifs déployés sur le terrain, la complexité du soutien dans un environnement tactique dégradé et urbain conduit à s’interroger sur le commandement le plus adapté à la logistique en engagement, et à ses conséquences en organisation comme en préparation opérationnelle. Dans ce propos, il ne sera question
que de capacité logistique, c’est-à-dire la capacité à apporter à une force déployée en engagement les moyens matériels,
les ressources et l’appui santé dont elle a besoin pour conduire sa mission dans la durée 1 . L’appui au commandement,
comme le besoin en transmissions ainsi que le soutien au quotidien d’un poste de commandement de niveau supérieur,
n’est pas traité car il ressort d’une autre fonction. Il n’est pas question de réfléchir à un régiment de commandement et de
soutien (RCS) modernisé, mais de s’inscrire, s’il faut évoquer les structures précédentes, dans l’optique de l’ancienne «
antenne Log » des postes de commandements (PC) divisionnaires.
Par le colonel Eric Laval, ancien chef de corps du 6e régiment du Matériel, Besançon.
(1) Définition de la mission de la logistique du TTA 901, forces terrestres en opérations, p.102 : « donner aux forces terrestres, à l’endroit et au moment voulus, en
quantité et en qualité voulues, les moyens de vivre, de combattre et se déplacer».
17
DOSSIER
La doctrine à l’épreuve du terrain
La doctrine est aujourd’hui claire et cohérente. Dans son domaine de spécialité, « le métier logistique », un régiment arme une zone fonctionnelle et la commande (TRN, MAINT,
SAN, CAT, SEA) 2 ; dans le cadre d’amplitude de la division « classe OTAN », le commandement et les rapports avec le reste de la chaîne déployée sur le terrain sont spécifiques
à un régiment du Train (PC de GSD, GST, etc.). Il y a ainsi de 15 à 20 unités élémentaires
« métiers » déployées. Mais cette doctrine suppose des effectifs déployés qui rendent «
rentable » et cohérent ce commandement à étage prévu pour un déploiement majeur. Depuis 1990, les détachements logistiques déployés comportent 4 à 7 unités élémentaires,
en fait 1 à 2 par domaine de spécialité, grand maximum. Cet ensemble, pratiquement
toujours constitué en corps de première catégorie, a pris l’appellation de bataillon logistique (BATLOG) ou détachement logistique (DETLOG) lorsqu’un chef de corps n’est pas
engagé à sa tête. L’hétérogénéité des domaines
tend naturellement à poser la question de son
commandement. Les textes récents se montrent
d’ailleurs particulièrement prudents sur la question 3 .
Commander sur le terrain
Ce métier de commandement logistique n’est
pas nouveau mais il impose des compétences
de commandement et de contrôle de la fonction
soutien s’appuyant sur une expérience professionnelle avérée. Il suppose en particulier que
la passerelle du corps de 1ère catégorie déployé soit en mesure de conduire la manœuvre
tactique des unités subordonnées : bascule,
déploiements, sûreté de zone, ROE, etc. Le
commandement de ce corps doit être un relais
efficace entre les besoins exprimés par les groupements tactiques interarmées (GTIA) déployés
et les ordres « métiers » des chaînes fonctionnelles, présentes au poste de commandement du théâtre (PCIAT) ou agissant depuis le théâtre national. Cependant, le BATLOG
reste avant tout un pion de mise en œuvre exécutant les ordres du J4.
Retour d’expérience …
Un ensemble d’exercices en mode BATLOG, mené par le 6e RMAT de Besançon de juin
2008 à février 2009, s’appuyant sur des postes de commandement d’unités élémentaires
mis à disposition par les 121e, 511e régiment du train (RT), 1er GLCAT et BPIA, a mis en
lumière le besoin impératif de passerelles des RMAT pour continuer à s’adapter, se former
et se transformer. De cette expérience, ainsi que de l’évaluation opérationnelle réalisée
en mars 2009, il ressort que le commandement d’un BATLOG ne s’improvise pas, qu’il
nécessite des compétences précises et un entraînement régulier.
(2) MAT 201, TRN 102/1, SAN 101, et manuel d’emploi du groupement de soutien divisionnaire (2005).
(3) Instruction 827 de l’EMA, mai 2008, P.7, relative au soutien interarmées en opération : « Cette organisation repose sur un dispositif évolutif, tenant compte du déroulement de l’opération. Elle comprend […] une
architecture de commandement et de contrôle de la fonction soutien ».
18
Matériel et Technique
n°171
Du nouveau … pour l’entrainement
L’unité élémentaire ou le détachement deviennent le plus petit échelon d’exécution dans un domaine considéré. L’entraînement des lieutenants et des capitaines est facilité, car il rentre pleinement dans le domaine de compétence du
SMITER, qui peut émettre une directive de préparation opérationnelle plus spécialisée aux régiments du Matériel, en
liaison étroite avec le CFT et la brigade logistique. Celle-ci, bien que recentrée en subordination sur les formations du
domaine mouvement-ravitaillement, soutien de l’homme et santé pourra ainsi affiner sa propre directive de l’objectif «
commander un bataillon logistique multi domaines du soutien ». C’est en ce sens qu’il faut envisager une amélioration
globale de la préparation opérationnelle des unités du soutien des forces.
L’entraînement des passerelles (incluant les évaluations opérationnelles et les validations avant projection) sera toujours du ressort du CFT, avec comme objectif de disposer d’une capacité normée de douze passerelles en mesure de
commander un ensemble logistique sur le terrain :
- commandement d’un BATLOG et/ou d’une zone fonctionnelle pour les passerelles de RTRN, RMAT, GLCAT,
RMED ;
- commandement d’un groupement de soutien (divisionnaire, de théâtre, interarmes) pour les passerelles des
RTRN.
Il est alors plus facile de faire cohabiter l’entraînement des unités élémentaires ou détachements de moindre ampleur,
du ressort de chaque chaîne (BL, SMITER) de l’entraînement spécifique du PC régimentaire. La préparation des unités
élémentaires reste bien dans la main des chefs de corps et puise sa force dans l’identité d’arme et la notion de « métier
logistique ». La préparation des passerelles régimentaires se présente comme un ensemble coopératif nécessitant les
partenariats de PC d’unités élémentaires d’autres formations. En effet, l’entraînement d’un PC de BATLOG atteint sa
pleine cohérence lorsque son environnement global est présent (composantes logistiques, TC2, TC3).
Du nouveau …. dans le métier
Lors de l’ANTARES, en mode CPX, du 6e RMAT en mars 2009, 17% des effectifs militaires du régiment étaient déployés pour cette évaluation de commandement d’un BATLOG. Cependant, en considérant la notion de « productifs
» au sens SIMAT du terme, il n’y avait que 2,6% de l’effectif productif militaire, et même 1,7% en prenant en compte
l’effectif productif global (militaires et personnels civils). Ce type d’entraînement ne nuit donc pas aux objectifs attendus
de renforcement de l’efficience productive du SMITER. Sans prétendre être exhaustif, il est possible de tirer dès maintenant des conséquences de cette évolution du commandement en engagement.
Le PC d’une formation du matériel repose, classiquement, sur trois cellules majeures : OPS, qui recueille la situation
tactique, propose et organise les bascules, MAINT, qui gère les capacités de maintenance des compagnies ainsi que
les flux approvisionnements, et LOG, chargé de fournir aux moyens propres de la formation les flux nécessaires (eau,
alimentation, carburant, équipements).
Le mode BATLOG modifie en profondeur l’ancienne cellule métier, initialement concentrée sur la seule conduite de la
maintenance, en une cellule emploi (EMP) intégrant les autres métiers logistiques.
Le poste de commandement régimentaire peut ainsi gérer la palette des fonctions déployées. La cellule OPS intègre
de nouvelles responsabilités, notamment l’environnement civilo-militaire, mais surtout pour l’organisation et le suivi des
convois. La mission de la cellule LOG, qui gère les moyens propres, évolue également quelque peu car les équipements
et personnels deviennent de plus en plus hétérogènes. Enfin, les procédures et les échanges entre OPS et EMPLOI
différent de la coutume bien maîtrisée OPS/MAINT (notion nouvelle de gestion et de suivi des convois, par exemple).
C’est un mode de fonctionnement différent, qui ne repose pas seulement sur un besoin de connaissance des autres
domaines de la logistique mais sur une pratique interarmes globale.
19
DOSSIER
Du nouveau … pour les commandants d’unités
Ce commandement souligne également une compétence accrue attendue des capitaines
commandant d’unité. Le commandement du BATLOG est par nature moins spécialisé,
il appartient donc aux capitaines d’être en mesure de devenir une force de proposition,
de renforcer leur dialogue avec la passerelle et en particulier la cellule emploi. Il serait
judicieux, pendant une partie commune de cours de formation au commandement d’unité
(CFCU), d’armer un exercice BATLOG pour faire prendre conscience à chacun des évolutions possibles.
Une gestion croisée des
connaissances
Ce besoin de cultures croisées
rend intéressante la possibilité
de disposer au bureau maintenance opération instruction, d’un
officier issu d’un autre domaine
de spécialité (arme du train, du
commissariat ou du service des
essences pour un RMAT). Cette
gestion croisée des compétences logistiques pouvant s’étendre à l’ensemble des formations de la BL et du SMITER. Ce capitaine peut ainsi être officier rédacteur opérationsinstruction au quartier et apporter en engagement son expérience d’un autre domaine et
enrichir la cellule emploi sur le terrain.
La maîtrise et l’interopérabilité des Systèmes d’information et de
communications
La problématique des moyens d’information et de communications repose sur une anticipation programmée dans les domaines de la formation et de l’entraînement. En effet,
concernant la formation, le personnel en charge de la mise en œuvre des moyens SIC,
dont les officiers et sous-officiers traitants des unités du SMITer, bénéficie des formations
classiques ou spécifiques requises par la Numérisation de l’Espace de Bataille (SICF, SIR/
SITEL,…).
Ces formations étant planifiées par le calendrier des actions de formations (CAF), chaque
corps doit impérativement sélectionner les candidats utiles et anticiper leur inscription.
La complexité et l’évolution permanente des technologies SIC nécessitent en effet de
disposer du personnel qualifié et compétent. Cette compétence repose sur une formation
adaptée, mais surtout sur l’expérience; d’où la nécessité de s’entraîner régulièrement au
bon niveau (BLD) avec le soutien et l’appui d’experts reconnus (BTAC, DA NEB, BSIC).
Concernant les équipements, les unités de la Maintenance disposent désormais des
mêmes moyens et des mêmes réseaux que ceux mis en place au profit des unités des
Forces Terrestres. Les systèmes SIR/SITEL ou MAESTRO sur support PR4G, CAR-
20
Matériel et Technique
n°171
THAGE/MELCHIOR ou BLR permettent d’assurer les réseaux de fonctionnement internes, et, via les programmes RITA
et SYRACUSE, d’accéder aux bases de données nationales indispensables au Soutien des unités (BI, CLS, SIMAT,
GTSM2). Reste la problématique
des procédures. La responsabilité de l’évolution de la messagerie logistique française est du ressort des DEP. Au regard
des ambiguïtés constatées et des problèmes de compatibilités avec la NEB, une refonte sera prochainement entreprise.
Les procédures en vigueur au sein d’un BATLOG intégré dans une coalition multinationale (OTAN, ONU ou EUFOR),
sont généralement aisées et se limitent le plus fréquemment à la maîtrise de la messagerie électronique ; seules
quelques applications métiers sont à maîtriser par les experts concernés.
Aux côtés de l’engagement et de ses appuis (ART, GEN), existerait plus clairement un appui logistique (BATLOG) ainsi
qu’un appui au commandement (TRS, unité de quartier général, etc.). Ces démultiplicateurs d’effets viendraient ainsi
dans une logique bien comprise de spécificité de domaine appuyer l’action du GTIA, cœur de cible de l’engagement
actuel de l’armée de Terre.
En conclusion,
il pourrait être intéressant d’approfondir la voie ouverte par les ANTARES en
mode BATLOG décidée par la première brigade logistique en mars 2009. Ainsi,
les formations logistiques de la BL1 et du SMITER possèderaient la capacité à
commander un ensemble logistique en engagement.
Toutefois, il restera indispensable que les formations logistiques continuent à
s’entraîner à armer une BSD et ses zones fonctionnelles. L’exercice de type «
carré vert » au quartier, peu gourmand en ressources et en finances, facilite la
mise à disposition croisée de PC d’UE entre les différentes formations logistiques pour se préparer.
Cette pratique devrait être encouragée, et pourrait être inscrite dans le protocole de préparation opérationnelle BL-SMITER. Elle permettrait aux chefs de
corps d’établir des contacts entre eux, et maintenir ainsi une culture logistique
commune, au-delà de leur identité d’arme.
21
ACTIVITÉS
BSPP
Brigade des Sapeurs Pompiers de Paris
Cette année, « Matériel et Technique » s’est donné pour objectif de vous présenter l’organisation de la maintenance
des autres armées, de nos pays alliés et en opérations extérieures. Nous ne souhaitons pas faire de comparaisons
hasardeuses avec notre système mais simplement apporter un regard nouveau sur les problématiques de maintenance des uns et des autres et surtout vous montrer ce qui
se passe ailleurs …. Pour ce premier tour d’horizon, nous
avons choisi de rencontrer les équipes des services techniques de la brigade de sapeurs pompiers de Paris (BSPP),
stationnées à Bailly dans les Yvelines (78).
Par le lieutenant Stéphanie Lugrin, chef de la section communication,
DCMAT, Versailles.
22
Matériel et Technique
n°171
La BSPP
une unité unique en France
Au commencement, la brigade de
sapeurs pompiers de Paris « c’est
quasi un accident », ce n’est pas moi
qui le dis mais bien eux …En effet, le
10 juillet 1810 a lieu, à Paris, le bal de
l’Ambassade d’Autriche. Au cours de
ce bal, un énorme incendie emporte
de très grandes autorités politiques et
manque de peu l’Empereur Napoléon
1er. L’insuffisance du système de
sécurité est évidente. Napoléon
décide alors de professionnaliser la
lutte contre le feu dans la capitale…
C’est ainsi que les pompiers de Paris
devinrent des militaires.
Avec plus de 8000 hommes et
femmes, la BSPP est le plus grand
corps de pompiers d’Europe. Elle
intervient sur quatre départements de
l’Ile de France (Paris, Hauts de Seine,
Seine Saint-Denis et Val de Marne) et
fait face aux dangers propres d’une
mégalopole (immeuble de grande
hauteur, architecture et urbanisation
anciennes…).
La Brigade est divisée en trois
groupements
d’incendie1,
euxmêmes découpés en huit compagnies
regroupant prés de 70 centres
d’incendie et de secours. Ce maillage
leur permet d’assurer une couverture
opérationnelle efficace avec des
délais d’intervention très courts.
1 Il existe également un groupement formation instruction et un groupement des soutiens
Les services techniques
Un groupement des soutiens (GDS) rassemblant trois compagnies et
représentant trente métiers différents soutient l’ensemble des unités et assure
à la brigade son autonomie de fonctionnement. Les services techniques
dirigés par le lieutenant-colonel Lablanche sont directement rattachés à ce
groupement.
Installations/Infrastructures
Personnel
Installés volontairement en dehors
de la zone d’intervention de la BSPP
depuis les années 1960, les services
techniques jouissent d’un site qui
s’étend sur plusieurs hectares. Ses
infrastructures, bien que très vieillissantes répondent parfaitement aux
besoins des différents ateliers qui les
occupent.
« Le personnel qui travaille au détachement est de très grande qualité. »
« En cas de besoin urgent, le système
«D», bien que critiquable est une méthode à laquelle nous avons souvent
recours »
Du fait de l’obligation de disponibilité absolue, afférant à leur statut
de sapeur-pompier, l’ensemble du
personnel de la brigade est exclusivement militaire. Il n’existe pas de civil
à la BSPP. Les contraintes opérationnelles sont totalement incompatibles
avec le statut de civil de la Défense.
Cette spécificité, permet à la BSPP
de conserver autonomie et indépendance.
« Nous ne pouvons pas recruter de
personnels civils au sein du détachement car nous assurons une astreinte et des gardes opérationnelles.
De plus, la BSPP ne possède pas de
pompiers volontaires, elle ne fonctionne pas comme les services départementaux. Par conséquent, tous
sont sapeur-pompier militaires. C’est
un statut bien particulier. »
23
ACTIVITÉS
Le GDS ne fait pas exception. Sur
les 260 militaires qui composent les
services techniques, 20% sont pompiers et 80% sont des spécialistes.
En effet, les maintenanciers des
services techniques possèdent une
double qualification, celle de soldat
du feu et celle de spécialiste. Leur
statut dépend de leur recrutement.
S’ils viennent d’une compagnie de la
BSPP, ils restent pompiers ; s’ils sont
recrutés dans le civil pour leur savoirfaire, ils ont le statut de spécialistes.
Quoiqu’il en soit, ils sont tous formés
et recyclés aux techniques du métier
de sapeur-pompier. Leurs filières spécialistes sont les mêmes que pour les
maintenanciers de l’armée de Terre,
puisqu’une partie de leur cursus de
formation se déroule à Bourges.
Les services techniques rassemblent des métiers qui sont au cœur
de l’artisanat avec des domaines
de compétences uniques, des générations différentes et des statuts
d’emploi différents entre le pompier
et le spécialiste. Pourtant chacun
semble trouver sa place autour d’une
unité : le bleu de l’uniforme. Là bas,
sous la cotte de travail, le polo floqué
aux couleurs de la BSPP est arboré
avec fierté !
Le compagnonnage ou comment
sauvegarder nos métiers
La disponibilité
« Ce concept a fait ses preuves »
Le savoir faire, la volonté commune de faire avancer les choses et
de vouloir faciliter la vie aux hommes
qui sont sur le terrain est un leitmotiv
pour les hommes des services techniques. La passion de leur métier est
un gage de réussite. Cependant, les
spécificités et les savoir-faire se perdent. Il faut pouvoir les entretenir. A
la BSPP, ils ont opté pour le compagnonnage. Ainsi, à leur arrivée, les
jeunes soldats du feu sont sous la
coupe d’un plus ancien qui leur montrera tout ce qu’il sait faire. L’objectif
étant de transmettre son savoir et de
ne jamais rien laisser perdre.
L’avancement sous-officier est
plus lent que dans le reste de l’armée
de Terre et la promotion interne est
un véritable sacerdoce chez les pompiers, à l’image de celui appliqué à la
Légion Etrangère.
Aux services techniques, l’objectif
est d’avoir une disponibilité de 100 %
dans l’ensemble des centres de secours de la brigade. Pour ce faire, une
organisation adaptée pour raccourcir
les délais de traitement, ponctuellement le système D mais surtout une
réserve conséquente de véhicules, a
été mise en place. Prés de 20% du
parc majeur (VSAV, engins pompe et
échelles). Grâce à ce parc de réserve
au plus près des utilisateurs, les ST
maintiennent une durée d’immobilisation inférieure à quinze jours.
Cependant, comme les maintenanciers de l’armée de Terre, ils rencontrent les mêmes difficultés avec
les approvisionnements et les commandes de rechanges :
« le code des marchés publics, nous
fait beaucoup de mal et malheureusement, ralentit notre réactivité. »
24
Pour certains, les services techniques sont aussi « une porte de sortie », le moment de faire une pause
dans leur activité opérationnelle et
de mieux se consacrer à la famille.
Un confort de vie parfois difficile à atteindre en compagnie. Mais tous restent animés du même esprit : le feu !
« Le travail que l’on fait ici est important pour les autres mais surtout on le
fait bien car on connait parfaitement
le terrain, ses risques et ses complications. »
Ce sont tous des passionnés.
Matériel et Technique
n°171
TOUR D’HORIZON DES SERVICES TECHNIQUES
SECTION MATERIELS
La section matériels regroupe le magasin des matériels incendie de la
brigade. Afin de gérer les 20 000 articles en stock, sept magasiniers assurent
en journée les perceptions, les réceptions et les échanges des différentes
compagnies, et de nuit des astreintes en cas de très gros sinistres. A titre
d’exemple, le magasin échange une centaine de tuyaux toutes les semaines.
SECTION REPARATION
La section réparation rentre, en moyenne chaque
semaine, une soixantaine de véhicules pour des réparations en tout genre.
GROUPE CONTRÔLE / RECEPTION
Le groupe contrôle/réception est divisé en deux parties, une
partie expertises et accidentologie et une partie réception-contrôle
et logistique qui gère les entrées et les sorties de véhicules entre
les différents ateliers. En effet, la BSPP a un taux d’accidentologie
tel (environ 800 accidents par an) qu’elle doit, pour maintenir sa
disponibilité, gérer avec précision les entrées et les sorties de véhicules sur les ateliers.
Ce groupe s’occupe également de vérifier les contentieux et
d’établir les constats.
ATELIER CAROSSERIE VL
Sur les deux ateliers de carrosserie, l’atelier carrosserie VL est composé
de treize soldats du feu. L’équipe effectue peu de tôlerie, en revanche elle
maîtrise à merveille le polyester qui compose la majorité des cellules des
véhicules. « Avec le polyester on peut tout faire : réparer les sols, refaire
les sièges, créer des supports. Nous pouvons aménager les cellules pour
qu’elles soient plus confortables ou plus pratiques. »
25
ACTIVITÉS
TOUR D’HORIZON DES SERVICES TECHNIQUES
ATELIERS TUYAUX / EXTINCTEURS
L’atelier tuyaux et l’atelier extincteurs sont des ateliers
essentiels aux services techniques. En effet, malgré une
durée de vie théorique de 15 ans, le tuyau comme l’extincteur reste du domaine du consommable. A titre d’exemple,
chaque semaine, l’atelier passe en revue près de 150
tuyaux. Un quart d’entre eux ne pourra pas être réparé. Ils
seront réformés ou transformés (sangles, protections..),
comme on dit chez eux. « Les tuyaux représentent un très
gros budget et malheureusement les fournisseurs ne sont
pas très nombreux. On essaye d’en réparer un maximum. »
ATELIERS MENUISERIE / BOURRELLERIE
Ils se composent de deux selliers et de trois menuisiers. La sellerie répare en majorité des matériels souples : bâches, sièges (500 par an), housses ….. En plus de son
activité de réparation, elle réalise également des prototypes pour améliorer le quotidien
des pompiers en intervention. Sa dernière trouvaille : des housses de masques auxiliaires pour le sauvetage des victimes en milieux enfumés. Voyant revenir beaucoup de
housses en réparation avec toujours la même anomalie, la sellerie a eu l’idée de les
faire évoluer. Dés lors qu’une idée comme celle-ci prend forme, les spécialistes proposent une « fiche idée nouvelle » qui circule jusqu’à l’état major de la BSPP au bureau
études qui valide ou non la proposition.
ATELIER GAZ COMPRIMES
L’atelier gaz comprimés rassemble trois grandes fonctions : les appareils
respiratoires isolants (ARI) avec l’entretien et la vérification périodique des
dossards, des bouteilles et des masques ; la plongée avec la maintenance
des détendeurs et des gilets ; l’entretien et la réparation des détecteurs de
gaz. Pour toutes ces activités, l’atelier a reçu les habilitations et/ou les certifications des constructeurs.
Ainsi lors du contrôle des équipements de protection individuelle (EPI)
réalisé une fois par an pour tous les masques et les dossards (étanchéité,
chaîne de lavage, séchage, contrôle visuel, réglage de pressage …), le personnel est habilité par l’industriel qui forme et fourni les bancs de contrôle
aux spécialistes. De plus, cet atelier fonctionne en parfaite autonomie grâce
au label qualité qui lui permet d’apposer la « tête de cheval » sur les bouteilles (comme les DRIRE).
26
Matériel et Technique
n°171
La station d’essai de la BSPP
« La station d’essai est là pour faire évoluer le système dans l’intérêt du métier »
Entité à part, elle effectue la réception et l’homologation des matériels de la BSPP. Elle
se compose de neuf militaires qui ont tous servis en compagnie d’incendie. Leur capacité
de jugement est un atout majeur ! Très à l’écoute des utilisateurs, elle teste les matériels
afin de développer de nouvelles normes en définissant de nouvelles gammes de mesures
pour un seul objectif : plus de sécurité et plus de performance.
L’activité de la station d’essai nécessite une compétence qui ne s’enseigne pas à
l’école. Le cursus d’habilitation est interne. Elle est le laboratoire spécialisé pour tout ce
qui traite de la certification. Elle est autonome, construit ses bancs d’épreuve pour vérifier
le respect des normes en vigueur, procède aux tests, participe aux études de la Sécurité
Civile, développe des concepts (par exemple l’alimentation en eau des immeubles de
grande hauteur), collabore aux expertises judiciaires dans le cadre d’enquêtes et elle
assure tous les contrôles pour lesquels il n’existe pas d’équivalent ou de prestataire dans
le monde civil. Pour pouvoir réaliser tous ces travaux, la station d’essai est accréditée
selon la norme NF 17025 et les règles d’application du COFRAC qui lui permettent d’avoir
la reconnaissance de la profession.
Composition des services techniques
Soit près de 235 personnes réparties de la manière
Le détachement de la BSPP de Rocquencourt se
suivante
:
compose de plusieurs sections :
-
-
-
-
-
-
-
une section réparation;
une section approvisionnement;
une section matériels;
une section instruction;
une section production/qualité;
une section armement;
une station d’essai/certification;
-
-
-
9 officiers dont 5 du Matériel;
57 sous-officiers, tous issus du rang;
159 EVAT.
A cet effectif, il convient d’ajouter celui de la
compagnie de soutien du camp.
Le parc BSPP ... En quelques chiffres
Une particularité des pompiers de Paris, les services techniques réalisent en interne tous les contrôles réglementaires
sur l’ensemble du parc roulant compte tenu de la forte sollicitation opérationnelle.
- 78 centres de secours;
- 800 véhicules opérationnels, dont :
- 95 véhicules de secours et d’assistance aux
victimes (VSAV);
- 56 échelles pivotantes semi-automatiques (EPA);
- 124 engins pompe (25 fourgons à 8 hommes
et 99 premiers secours à 5 hommes);
- 400 véhicules à vocation logistique, aptes à
renforcer les unités opérationnelles;
- 1100 appareils respiratoires isolants (ARI);
- 350 km de tuyaux;
- 700 échelles portables.
Le système d’information
A l’image de la maintenance de l’armée de Terre et
du SIMAT, la BSPP possède également un système
d’information appelé MIGAL : moyen d’information et
de gestion des applications logistiques. Développé en
1997, il ne concerne que la maintenance BSPP.
27
ACTIVITÉS
Opération « DRAGON »
L’opération DRAGON, c’est le nom de code de l’évaluation opérationnelle (EVALOPS) de la 1ère compagnie de
maintenance mobilité (CMM) qui s’est déroulée du 26 au 29 avril 2009 dans la région de Poitiers. La mission
donnée à la section opération instruction est de créer un cadre tactique permettant de s’intégrer dans un
groupement logistique projeté sur un théâtre.
Par le capitaine Serge Lamadon, chef opérations, 9e BMAT, Poitiers.
Les contraintes
Préparer une évaluation opérationnelle n’est pas un jeu d’enfant. Bien
au contraire, il faut pouvoir évaluer
sur quatre jours pleins non stop et ce
malgré des moyens humains comptés, manœuvrer dans l’espace imparti
(Poitiers – St Maixent – Biard – Montmorillon) tout en prenant en compte
les contraintes de transmission et de
stationnement, réserver des zones
pour l’installation d’une unité de maintenance et enfin permettre des déplacements de PC d’unité et créer les
conditions de la projection d’un détachement de soutien.
Le thème
Le thème tactique peut se résumer ainsi : « Un pays A possédant
des richesses minières importantes,
est en instabilité démocratique (dictature). Des milices indépendantistes
soutenues par un pays tiers B, revendiquent une partie du territoire et
sèment le chaos dans la population
cherchant à s’approprier des ressources minières pour financer leurs
mouvements. Le pays A possède des
28
accords de défense avec la France
(ancienne colonie) qui saisit le conseil
de l’ONU pour stabiliser la région, sécuriser les ressortissants étrangers et
éviter un embrasement régional. Une
résolution mandate la force Dragon
pour neutraliser les milices et rétablir
la souveraineté du pays A. »
Les incidents
Pendant 4 jours sous les directives
de la DIREX et des différentes cellules animations (Technique, Tactique
et Logistique) les incidents vont se
multiplier pour tester le dispositif de la
1ère CMM dans ses fondamentaux et
dans ses compétences techniques en
se servant du thème tactique comme
fil conducteur de la situation. Outre
les « classiques » coups de main réalisés par l’équipe du lieutenant Rabet,
certains incidents sont venus rappeler
les points essentiels à connaître dans
les interventions actuelles à savoir :
les engins explosifs improvisés (EEI),
le risque technologique chimique ou
radiologique, et la gestion des appareils GSM avec des appels «inopinés»
(sous forme de sondage d’opinion)
sur les téléphoniques individuels pour
tester le personnel quant au respect
des procédures sur les téléphones
portables.
Pour effectuer un retour « communication » sur les différents incidents
et sur l’évolution de la situation tactique sur le terrain un briefing quotidien spécifiquement créé pour cette
EVALOPS a permis un suivi « temps
réel » de la manœuvre. L’investissement du personnel de l’animation
avec leurs idées et leur travail dans la
préparation de cet exercice a permis
son bon déroulement.
Matériel et Technique
n°171
Et sur le terrain ?
Par le capitaine Laurent Reibell, ex-commandant
d’unité de la 1ére CMM, 9e BMAT, Poitiers.
Les moyens
Pour la 1e compagnie de maintenance au cœur de l’action, l’opération DRAGON vise à neutraliser des
milices hostiles à la république locale
fictive. La compagnie de maintenance
intégrée au théâtre (CIMAT), déployée
pour l’occasion comprend une section commandement dont un groupe
récupération évacuation, une section
réparation mobilité feu et une section
électronique armement télécommunication armée par la 2e compagnie de
maintenance électronique-armement
(CMEA).
L’exercice
La phase de montée en puissance
consiste à rassembler sur la garnison
de Poitiers les matériels répartis sur
les cinq sites du bataillon. Composée
de soixante-treize militaires, la CIMAT
est une unité formée à partir d’équipes
provenant des huit sections des deux
compagnies projetables du bataillon.
Nous sommes le 26 1600Z APR
09, l’ordre initial et l’ordre de mouvement sont donnés aux chefs de section et les derniers contrôles par les
sous-officiers adjoints sont terminés.
Le 27 0600Z
APR 09, les chefs de sections diffusent leurs ordres et insistent sur les
règles d’engagement et de sécurité
pour le terrain libre puis font prendre
les dispositions de combat. L’ordre de
départ est donné aux sections. La CIMAT rejoint la zone de regroupement
et d’attente à 40 km au Sud-ouest.
La reconnaissance de la première
zone d’implantation permet le ralliement rapide de la compagnie. Les
véhicules arrivent deux par deux.
Les équipages défendent la zone. La
sûreté s’organise et les moyens de
transmission longue portée sont opérationnels en même temps que les
zones techniques se déploient.
Le 27 1830Z APR, la CIMAT prend
en compte le soutien des corps rattachés. Fictifs ou réels, les faits techniques sont traités principalement de
nuit et les évacuations sur porte engin
blindé de jour. Les plans de défense
sont testés par l’ennemi. L’alerte retentie et les postes de
combats sont vites activés. Les comptes rendus
immédiats puis élaborés
sont diffusés par radio à
l’échelon supérieur. Entre
technique et protection, la
nuit est courte pour tous.
La présence fréquente de
journalistes sur zone nécessite vigilance et dialogue mesuré.
Le 28 1800 APR 09, sur
très court préavis, l’officier adjoint et
une section adaptée ( plus une équipe
COTAC et deux équipes mobilité)
quittent l’implantation pour faire un
bond de 60 km plein Est et s’implantent dans un détachement temporaire
de soutien (DTS). Les incidents techniques, les réfugiés et les attaques
terrestres ponctuent le déroulement
de la manœuvre. Le soldat maintenancier est toujours sur la brèche.
Le 29 0500Z APR 09, la CIMAT
ferme sa zone et fait mouvement vers
le DTS et s’installe. L’évaluation prend
fin lorsque l’alerte épandage chimique
est levée.
Fatigué, mais heureux du travail
accompli, le personnel de la compagnie en ordre de marche rentre sur la
garnison après le dernier contrôle personnel – armements et munitions.
29
ACTIVITÉS
Formation au soutien du VAB TOP
en Afghanistan
Du 11 au 15 février 2009, le major Skrzypczak formateur optronique et l’adjudant Gouget formateur armement
petit calibre de l’École supérieure et d’application du matériel (ESAM aujourd’hui EMB) se sont rendus à
Kaboul afin de former les maintenanciers en charge du soutien des véhicules de l’avant blindé télé-opérés
(VAB TOP), nouvellement arrivés, sur le théâtre Afghan.
Par le Major Christophe Skrzypczak, formateur optronique, DTEA, EMB, Bourges.
Arrivés en Afghanistan, ils ont été pris en charge par les VAB du BATFRA, jusqu’au camp Warehouse via l’axe « violet » qui traverse la
ville. Après un accueil par les personnels de la CIMAT du BCS et de
l’AMAT PAMIR, ils ont pris en compte les deux VAB télé-opérés qui
ont servi à la formation des maintenanciers des OMLT et du BATFRA.
Afin de bien prendre en compte les difficultés et les contraintes liées
au théâtre et à la mission, le stage a été découpé en trois phases.
Phase 1
Phase 2
Une première phase théorique en
atelier, a permis de sensibiliser les
maintenanciers des OMLT (operational monitoring liaison team) et du
bataillon français (BATFRA) aux dangers des différents LASER présents
sur le système (classe 2 et 3B) ainsi
qu’aux risques relatifs aux travaux à
faible hauteur et au périmètre de sécurité nécessaire au système en rotation.
La seconde partie du stage été
consacrée au cœur de métier des
maintenanciers avec la dépose puis
la pose du tourelleau et de ses composants principaux.
Parallèlement, les formateurs
ont effectué un rappel sur la mise
en œuvre du tourelleau avec une
présentation des composants optroniques sensibles : VIM, TIM, LRF….
30
Phase 3
Enfin, la dernière phase a permis
d’effectuer une harmonisation des
trois voies du système optronique,
puis le simbleautage en convergence
de la mitrailleuse avec sa lunette de
bouche laser.
avaient au préalable, effectué une
formation tireur avec les instructeurs
de l’École d’Application de l’Infanterie
(EAI). Ils ont apprécié, en plus de la
remarquable précision du système
et des performances des caméras
thermiques et CCD (charge coupled
devices), l’excellente conception en
matière de maintenance du tourelleau
M151 PROTECTOR monté sur le
VAB.
Malgré les difficultés rencontrées,
liées au manque de rechanges et
d’outillages spécifiques, l’intégralité
du programme a été dispensée avec
succès. Les stagiaires, tous maintenanciers dans les ateliers NTI1 & 2,
A l’issue de cette formation de
théâtre, la Division technique électronique et armements (DTEA) de
l’ESAM formera à Bourges les futurs
maintenanciers prévus pour les relèves de 2009.
Matériel et Technique
n°171
Opération de « surblindage »
en Afghanistan
Mandatée par l’Etat-major de l’armée de Terre (EMAT), préparée et organisée par la section technique de
marques (STM) VBL de la 13e base de soutien du matériel (BSMAT) de Clermont-Ferrand, une équipe chargée
du « surblindage » est projetée en Afghanistan. Du personnel militaire et civil de la 13e BSMAT, accompagné
d’un renfort, part dans la vallée de la Kapisa. Récit d’une mission peu ordinaire…
Par le Lieutenant Serge Vivier, officier adjoint au 11e GMT, 13e BSMAT, Clermont Ferrand.
L’équipe et la mission
Messieurs Pradier et Ruiz sont ouvriers d’Etat, employés comme soudeurs au sein de la
13e BSMAT. Début mars 2009, ils se portent volontaires pour participer à une mission technique
en Afghanistan.
Le lieutenant Vivier est officier adjoint au 11e Groupement Multi Technique. Il est désigné par le
chef de corps pour préparer le personnel et diriger la mission.
Cette mission consiste à surprotéger des véhicules blindés légers (VBL) en ajoutant des
plaques de blindage. Installées à l’extérieur et à l’intérieur des véhicules, ces plaques contribuent
au renforcement de la protection des personnels contre les engins explosifs improvisés (EEI) ou
IED (Improvised Engineers Destructed) pouvant se trouver sur les trajets des convois français.
31
ACTIVITÉS
La préparation administrative
et technique
Messieurs Pradier et Ruiz signent
un contrat d’engagement dans la
réserve, condition impérative à la
projection en opération extérieure
(OPEX) du personnel civil. Après diverses démarches administratives et
la perception du paquetage, nos deux
réservistes sont fin prêts pour participer aux instructions.
Histoire sont donnés par les militaires
d’active du détachement de Moulins
et principalement par le Maréchal des
Logis Lafond projeté dans le cadre de
la mission. Ces formateurs ont permis à nos réservistes d’appréhender
l’ampleur de leur mission tant du point
de vue militaire que du point de vue «
cœur de métier ».
Les cours sur l’armement, les procédures radios, le secourisme, la présentation de l’Afghanistan et de son
Cependant, cela n’est pas suffisant. Une mise en condition avant
projection (MCP) est nécessaire pour
Le départ
Le jour J arrive enfin, et quel jour !
C’est à la fois les 50 ans et le baptême de l’air du soldat Pradier.
Après huit heures de vol et deux
heures d’étape, le détachement Vivier
foule le sol afghan.
A l’aéroport, après avoir revêtu les
gilets pare-balles et les casques, le
personnel du détachement embarque
dans les véhicules de l’avant blindé
(VAB) pour rejoindre le camp français
32
de Warehouse qui se trouve dans la
banlieue de la capitale afghane.
Au camp, après avoir été accueilli
par le commandant d’unité de la compagnie de maintenance adaptée au
théâtre (CIMAT), le détachement s’organise : formalités d’arrivée, prise de
connaissance du règlement de service intérieur (RSI), perception de l’armement et des munitions, etc.
être autorisé à partir. Le 09 avril, nos
quatre militaires sont allés rejoindre
d’autres militaires désignés en renfort pour la mission sur la base de
Montlhéry (Essonne) afin de valider
leur MCP. L’instruction au programme
est plus spécifique que celle reçue à
Moulins : sensibilisation sur les IED,
tirs avec le port du gilet pare-balles
et du casque lourd, secourisme de
guerre, réactions face à l’attaque d’un
convoi….
Matériel et Technique
n°171
Dans l’action
Une dizaine de jours plus tard, les rechanges et l’outillage, nécessaires à l’accomplissement de la mission, arrivent
enfin. Rapidement le personnel se met au travail. L’enthousiasme et l’ardeur que mettent à la tâche les militaires et les
réservistes du détachement est exemplaire.
Le 28 avril est le « Moudjahidin Day ». Le réveil sonne plus tôt que prévu. Il est cinq heures lorsqu’une roquette atteint le camp, à environ trois cents mètres du logement du personnel. Trois soldats français, qui s’apprêtaient à partir en
convoi, sont touchés. Ils sont rapidement pris en charge par leurs camarades et l’infirmerie. L’alerte est donnée. Le détachement court aux abris muni de l’armement, des munitions, des sacs d’alerte, des gilets pare-balles et des casques.
Le personnel du détachement n’a pas cédé à la panique et a attendu patiemment la levée de l’alerte deux heures après.
Quel début de journée ! D’autant que la mission a, entre temps, évolué.
33
ACTIVITÉS
Tous les véhicules impactés par le
montage des kits de surprotection et
présents dans le pays devaient être
convoqués sur le site de Warehouse.
Mais les contraintes opérationnelles
et les délais d’exécution de la mission
n’ont pas rendu la mission techniquement et tactiquement réalisable. Les
deux tiers des véhicules à équiper se
trouvent sur la FOB de Nejrab en Kapisa à une quarantaine de minutes de
la vallée d’Alassaï.
Le matin du 5 mai le lieutenant
Vivier et la grande majorité de son
équipe se rendent avec tout le maté-
riel nécessaire en Kapisa. Tous ont en
tête les paternelles recommandations
de prudence laissées la veille au soir
par le soldat Pradier, surnommé affectueusement «le vieux». Après quatre
heures de routes tortueuses passées
à l’intérieur des VAB, le détachement
est accueilli par les « chasseurs du
27». Le repas pris et le logement
perçu, les «surblindeurs» mettent le
pied à l’étrier. La participation de tous
est nécessaire pour que l’échéancier
des travaux élaboré avant le départ
de Kaboul soit honoré.
Les délais ont été devancés d’une
journée. Par son efficacité, son enthousiasme et son ardeur toute
l’équipe a su s’intégrer et s’imposer
naturellement auprès du bataillon.
Le 17 mai, jour du départ de la
FOB, le chef de corps du « 27 » a
adressé au détachement ses remerciements pour sa contribution à la protection de son personnel. De retour à
Warehouse, l’équipe s’est retrouvée
au complet pour terminer le montage
des CB 52 et préparer le fret.
Le théâtre a ses opérations,
le terrain a ses «besoins »…
La mission pilotée par la 13e BSMAT consistait à surprotéger les
VBL et à échanger les circulaires
7,62 par des CB 52.
En complément, le bataillon français (BATFRA) a demandé s’il était
possible d’adapter les anciennes
circulaires des VBL sur les tapes
arrières gauche des VAB.
Ce besoin de terrain a été étudié
par le détachement temporaire et
des prototypes ont été confectionnés. L’un permettant le montage
de l’ANF1, l’autre de la MINIMI
5,56mm.
34
Matériel et Technique
n°171
Du démantélement du « GBC 8KT »
au maintien en condition opérationnelle du
« GBC 180 »
Alors que l’année 2009 marque la fin de mise en ligne des camions BERLIET GBC 8KT au profit du programme de valorisation GBC 180, la 12e base de soutien du matériel (BSMAT) de Neuvy-Pailloux dispose
encore de près de 5000 GBC 8KT en attente de démantèlement. Si l’emploi de ces véhicules ne s’impose plus
pour la chaîne de valorisation et la construction de nouveaux camions, il n’en demeure pas moins que ce
parc représente la base de la ressource en rechanges nécessaires au maintien en condition opérationnelle
(MCO) du parc GBC 180.
Par le commandant Christophe Fontaine, chef du BMS, 12e BSMAT, Neuvy-Pailloux.
Une valorisation réussie
La ressource
Demain
En effet, si pour beaucoup le GBC
180 est un matériel récent, il n’en
reste pas moins le fruit d’une valorisation complexe, réalisée depuis plus
de 12 ans par la 12e BSMAT en partenariat avec Renault Trucks Defense
(RTD) et sous la maîtrise d’ouvrage
de la délégation générale pour l’armement (DGA).
L’essentiel de la base roulante
est issue du camion fabriqué par la
société BERLIET au cours des années 1960. L’expérience acquise par
le site de Neuvy-Pailloux a permis
d’identifier, recenser et anticiper le
besoin des années à venir en terme
de prélèvement de ressource sur l’ancien véhicule, afin de poursuivre la
valorisation des sous-ensembles et
rechanges nécessaires au MCO du
nouveau matériel dont le parc en emploi dépassera les 5000 véhicules.
A l’heure ou le plan d’emploi des
parcs (PEP) confirme le retrait du
service d’une partie des matériels
roulants d’une part, et que le démantèlement des parcs est inscrit au
contrat de maintenance des matériels
terrestres (C2MT) des organismes
de réparations industrielles Terre
(ORITer) d’autre part, il est essentiel d’établir au plus vite les plans de
prélèvement des différents parcs de
matériels à démanteler et procéder
à l’analyse des charges à confier aux
unités de maintenance afin d’alimenter le flux des pièces de rechanges en
ressources prélevées en bon état ou
à réparer. Ainsi, ces rechanges pourront, en substitution des réindustrialisations longues et onéreuses auprès
des constructeurs primaires, pallier
les obsolescences de certains composants, assurer la fin de vie d’un parc
sans nécessité de faire appel à des
marchés contractualisés avec des industriels dont la réactivité n’est bien
souvent pas celle attendue afin de
répondre au plus vite aux contraintes
opérationnelles.
Cette analyse, entreprise par la
12e BSMAT, est d’autant plus importante que la base BERLIET est en
grande partie absente des listes d’articles rattachées au marché innovant
d’approvisionnement MCO RTD.
35
A SAVOIR
Partenariat scientifique international
entre le CEDIMAT et l’ESM de Saint-Cyr
Le centre d’études et de développements informatiques du matériel de l’armée de Terre (CEDIMAT) développe, sur le long terme, un partenariat « international » avec l’école spéciale militaire (ESM) de Saint Cyr
pour l’amélioration du système d’information de la maintenance de l’armée de Terre (SIMAT) par le biais de
la formation des officiers-élèves étrangers.
Par l’ingénieur d’études et de fabrication Stéphane Bellec, architecte logiciel, CEDIMAT, Bourges.
Améliorer la chaîne de maintien
en condition opérationnelle du
SIMAT
Le SIMAT est le système informatique
des unités de la maintenance qui permet d’assurer le suivi et les réparations des matériels terrestres en dotation dans les armées. Il est constitué
d’un ensemble de programmes informatiques complexes, et d’ordinateurs
déployés en métropole, outre-mer et
à l’étranger au sein de plus de 250
formations. L’information qu’il véhicule représente quelques deux tera
octets de données. Le CEDIMAT, par
sa mission de maintien en condition
opérationnelle, cherche à améliorer la
disponibilité, la mise en cohérence et
l’intégrité des informations délivrées
aux unités par le SIMAT.
36
Matériel et Technique
n°171
Un partenariat militaire,
universitaire et international
Depuis 2007, le CEDIMAT et l’ESM
ont mis en place un partenariat qui
vise à développer, au sein de stages
d’ingénieur de trois mois, des études
informatiques innovantes relayées
par le centre de recherche des écoles
de Coëtquidan (CREC). Ces études
finalisent le cursus scientifique des officiers-élèves étrangers et permettent
au CEDIMAT de tester et de concevoir des solutions d’amélioration du
SIMAT telles que celles développées
dans l’industrie et soutenues par des
recherches universitaires.
Un stage de trois mois en unité
Des officiers-élèves étrangers de
l’ESM rejoignent le CEDIMAT pour
une durée de trois mois, entre septembre et décembre. Les sous-lieutenants Dia (Sénégal) et Bamrungrak
(Thaïlande), puis Seck (Sénégal) et
Suato (Thaïlande) se sont ainsi succédés en 2007 et 2008.
Leur préparation scientifique est
adaptée à partir du mois de mai
pour répondre plus efficacement aux
besoins du stage spécifiés par le
CEDIMAT dès le mois d’avril.
Le rendez-vous planifié en milieu
de stage au CEDIMAT avec les attachés de Défense des pays partenaires permet aux officiers-élèves de
rendre compte des travaux réalisés,
et au CEDIMAT d’échanger sur les
problématiques «internationales» et «
universelles » que suscitent les systèmes d’information d’entreprise.
Les stagiaires concluent leur module
par la rédaction d’un mémoire d’ingénieur et par un exposé soutenu devant un jury d’enseignants et de professionnels.
37
A SAVOIR
Le 14 Juillet 2009
Opération peinture
Le 9e bataillon du matériel (BMAT) de Poitiers possède un savoir-faire et des équipements adaptés permettant la mise en peinture des matériels terrestres. Pour cette raison, il est sollicité dans le cadre de la préparation du défilé du 14 juillet 2009 sur les champs Elysées. Deux groupements sont à pied d’œuvre : le 11e
groupement multitechnique (GMT) stationné à Poitiers et le 12e GMT à Vayres. Bien que le bataillon ne défile
pas, il aura néanmoins laissé son empreinte pour ce grand jour.
Par le capitaine Lesterpt et l’ingénieur d’études et de fabrication Cramier,
commandants les 11e et 12e GMT, 9e BMAT, Poitiers.
A Poitiers, le 11e GMT
Le 515e régiment de train (RT)
de La Braconne et le 15e bataillon
du train (BT) de Limoges, désignés pour participer au défilé du
14 juillet à Paris ont fait appel au
bataillon dans le cadre de la remise en peinture de leurs véhicules.
La facture s’élève à treize matériels pour les deux formations, trois
P4, trois SCANIA 10m3, quatre TRM
10000 et trois VAB. Bien que cette
quantité de matériel ne soit pas significative, elle représente tout de
même une charge de travail de 600
heures réparties entre les petits
travaux de carrosserie et le bariolage. Les opérations de préparation
: lavage et marouflage sont réalisées par le personnel des deux formations détachés pour l’occasion.
La préparation des véhicules avant
peinture est une étape essentielle du
processus de bariolage. Il s’agit tout
d’abord de laver et de dégraisser l’ensemble du matériel, de démonter les
accessoires, de poncer la carrosserie
et enfin de maroufler : opération qui
consiste à cacher à l’aide de papier et
d’adhésifs toutes les parties à ne pas
peindre notamment les parties vitrées.
Le bariolage des véhicules se fait
dans une cabine de peinture, confor38
mément aux plans de bariolage
référencés dans le MAT 2636. Les
matériels sont dans un premier
temps repeints de façon uniforme
en vert puis dans un deuxième
temps et après traçage à la craie
peint aux trois couleurs centre
Europe. Il faut 400 kg de peinture
pour réaliser l’ensemble des opérations sur les treize véhicules.
Matériel et Technique
n°171
A Vayres, le 12e GMT
Le 12e groupement multitechnique
du détachement de Vayres reçoit
pour mission de mettre en peinture
vingt-six véhicules du 1er régiment de
parachutiste d’infanterie de marine
(RPIMa) : huit VLRA et seize VPS.
Pour renforcer l’atelier, le régiment met à disposition une équipe
de huit personnes. Ils apprennent
rapidement une partie du métier et
s’occupent de la préparation des véhicules (démontage des accessoires,
nettoyage, ponçage, masquage, démasquage, remontage …). Cette
mission leur permet de découvrir la
rigueur de la réglementation EHSCT.
La mission prend à temps plein
les trois peintres de l’équipe Tôlerie-Peinture. Pendant six semaines,
ils ne font que de la peinture, toutes
les tâches relatives à la préparation et à la finition étant réalisée par
les personnels du régiment, renforcés de mécaniciens du bataillon.
La prestation représente plus
de 1200 heures de travail en terme
de main d’œuvre du détachement,
1100 kg de peinture sable et brune,
4000 feuilles de papier à poncer,….
Quoiqu’il en soit le résultat est appréciable sur toutes les télévisions de
France !
39
A SAVOIR
Connaissez-vous bien MARTHA ?
Le système de maillage anti-aérien des radars tactiques contre hélicoptères et aéronefs à voilure fixe, plus
communément appelé MARTHA, est un système modulaire, configurable en fonction du besoin. Il peut assurer la défense d’un point sensible mais aussi un déploiement nominal complet (coordination sur le théâtre
et situation aérienne tactique générale). MARTHA peut aussi échanger des informations avec de nombreux
systèmes partenaires des trois armées ainsi qu’avec les systèmes alliés de l’OTAN et ce dans la troisième
dimension. A l’heure où le système est sur le point d’entrer en service opérationnel, faisons plus ample
connaissance avec MARTHA.
Par le capitaine PELLE, de la DTEA.
L’architecture
Le système MARTHA est composé de deux chaînes fonctionnelles
physiques séparées.
Une chaîne de coordination en
temps réel, chargée de la synchronisation des systèmes d’armes de tous
les intervenants 3D de l’armée de
Terre et des systèmes de surveillance
du champ de bataille et de l’artillerie
sol-sol. Une chaîne de commandement en temps réfléchi, chargée de
la préparation et de la conduite de la
manœuvre des forces de l’artillerie sol
air.
La chaîne de coordination
La chaîne de coordination est
composée de deux types de centres.
Les centres de niveau haut
(CNHM) assurent la coordination de
niveau 2 et 3 sur le théâtre en termes
de situation aérienne tactique locale
ou générale en liaison avec l’armée
de l’air (Liaison 11B ou 16). Ils assurent également le contrôle des missions des I3D et gèrent les senseurs
et les feux des NC1.
Les CNHM sont composés d’un
véhicule d’exploitation et de coordina40
tion (VEC) constitué d’un shelter
20 pieds monté sur TRM 10 000
et d’un véhicule d’accompagnement (VA) de type TRM 2000
mettant en œuvre trois postes
PR4G, reliés par fibre optique.
Matériel et Technique
n°171
Les centres de niveau de coordination 1 (NC1) assurent la surveillance,
l’alerte, la coordination des feux du
système d’arme selon les directives
et les ordres du CNHM ainsi que le
commandement au niveau du poste
de commandement section (PCS).
Les « NC1 30 » et « NC1 40 » sont
composés chacun de deux véhicules
reliés par fibre optique.
La chaîne de commandement
La chaîne de commandement est
composée de 2 types de centre. Les
CNHM assurent le commandement
des systèmes d’armes rattachés et
l’interface avec le commandement
des forces terrestre du théâtre.
Les véhicules PC de groupement,
de batterie et TC2 assurent la fonction commandement au sein des régiments d’artillerie sol-air. Les véhicules
L’artillerie sol-air va être restructurée en deux types d’unité. Un régiment d’artillerie sol-air unique sera
chargé de l’appui des deux brigades
de décision et les six batteries de
l’autre régiment seront affectées dans
les régiments d’artillerie sol-sol des
brigades multi rôles et d’engagement
d’urgence.
De plus, pour conserver une cohérence interarmées, la moitié du parc
(7) de CNHM et un certain nombre
de VPC doteront l’armée de l’Air. Le
soutien de ces matériels sera mutualisé avec ceux de l’armée de Terre et
sous le pilotage du service de maintenance industrielle du maintien en
condition opérationnelle des matériels
terrestres (SIMMT).
de la chaîne de commandement sont
composés de shelters 15 pieds du
programme SATM sur porteur GBC
180.
Un PC de groupement est nominalement composé de 2 VPC.
Le soutien du système MARTHA
Le soutien spécifique des systèmes d’armes complexes tels que
MARTHA doit s’effectuer au plus près
de leurs déploiements et sur l’ensemble des théâtres. Cette équation
s’avère difficile à résoudre dès lors
que plusieurs groupements sol-air
sont engagés.
La formation des
maintenanciers
La formation à la maintenance sur
le système MARTHA est déclinée au
sein de deux filières :
- la filière détection électromagnétique (DEM) pour le personnel assurant le soutien des NC1 ;
- la filière maintenance des systèmes d’information et de communication NTI2 (MSIC2) pour le personnel soutenant les CNHM et les VPC.
Les maintenanciers ayant terminé
leurs cursus seront reconvertis en suivant une formation d’adaptation dans
leur filière. Quant aux jeunes sousofficiers, ils seront formés sur ces
nouveaux matériels au cours de leur
scolarité.
41
A SAVOIR
Soutien des exercices de campagne
de lutte anti aerienne
En mars dernier, la 1ere compagnie du 5e bataillon du matériel (BMAT) a participé à l’exercice « NAWAS 2009
» au centre d’essai des Landes de Biscarosse. Réunissant plusieurs régiments d’artillerie (54e RA, 402e RA et
57e RA) ainsi qu’une unité belge, l’exercice consistait en un déploiement des forces d’artillerie Sol-Air sur un
déplacement depuis le camp de la Courtine vers Biscarosse. Les spécialistes de la section réparation Roland
de la compagnie maintenance mobilité (CMM) ont pu parfaire leur technique en intervenant sur différents
types de pannes radars. Présentation d’une section peu commune …
Par le capitaine Romain Choron, ex-commandant de la 1ère compagnie, 5e BMAT, Draguignan.
42
Matériel et Technique
n°171
Missions
La CMM du 5e BMAT se distingue
de la compagnie type MAT 405 par
sa section réparation Roland implantée à Hyères. Le système d’armes
ROLAND, qui vient d’être abandonné,
n’est pas le seul système à être soutenu par cette section.
Elle soutient principalement le 54e
régiment d’artillerie (RA) de Hyères,
le centre d’instruction MARTHA de
l’Ecole d’application de l’artillerie
(EAA) et détache régulièrement un
groupe pour assurer la maintenance
lors des campagnes de tirs.
MISTRAL
Depuis 1997, les techniciens Détection Electromagnétique (DEM)
soutiennent le MISsile aéro TRansportable Antiaérien Léger (MISTRAL)
ainsi que les centres de radars NC1
30 et 40.
MARTHA
Depuis l’été 2008, la section a pour
nouvelle mission de soutenir le système Maillage Antiaérien des Radars
Tactiques pour la lutte contre les Hélicoptères et les Aéronefs à voilure fixe
de 2e génération (MARTHA). Encore
peu connu dans nos armées, il a pour
objectif de coordonner en temps réel
les actions de l’armée de Terre dans
la 3e dimension en liaison avec l’armée de l’air. Il vise aussi à accroître
l’efficacité de l’artillerie Sol-Air en optimisant la coordination des feux.
Concrètement, les militaires qualifiés Maintenance des systèmes
d’informations et de communication
(MSIC2) de la section, soutiennent
le traitement de l’information du système MARTHA : le Centre de Niveau
Haut MARTHA (CNHM) et le Véhicule
poste de commandement (VPC).
Partie intégrante du système
MARTHA, les techniciens de détection électromagnétique ont vu leurs
matériels soutenus revalorisés de
l’étape 1 à l’étape 2.
Cette section, unique en son genre,
est restructurée à compter de 2010 et
quittera la garnison de Hyères.
L’ organisation du soutien MARTHA est encore en cours d’élaboration.
43
A SAVOIR
Le PVP
Petit Véhicule Protégé
Le petit véhicule protégé (PVP) est arrivé à l’Ecole supérieure et d’application du matériel (ESAM) en avril
2008. La 1ère formation d’adaptation a été conduite au mois de juin de la même année. Ce matériel présente
l’avantage de regrouper un ensemble de nouvelles technologies telles qu’une formation pointue est nécessaire pour assurer le soutien de ce nouvel équipement. Présentation.
Par l’École du Matériel, Bourges.
Un ensemble de nouvelles
technologies
Une nouvelle motorisation se rapprochant de la gamme civile, une
boîte de vitesses automatique, un
système de freinage ABS couplé avec
un antipatinage, une climatisation automatique et la variation de pression
de gonflage (VPG) qui adapte la pression des pneumatiques en fonction du
terrain….. Ce petit bijou de technologie ferait vibrer les plus grands amateurs de voiture.
La formation Pour la formation, le regroupement
des nouvelles technologies équipant
ce véhicule permet de mettre en application les connaissances théoriques dispensées lors des cursus
CT1 et FS2.
Actuellement, le système comonrail du moteur ainsi que l’antipatinage
sont étudiés en formation de cursus,
de manière théorique. Sur le PVP, la
formation d’adaptation permet d’approfondir, par des travaux pratiques,
le fonctionnement de ces systèmes
et de diagnostiquer les pannes possibles.
De plus, des moyens de contrôle
modernes sont mis à disposition dans
les lots d’outillage (valise de diagnos44
Un défaut cependant, dans le domaine de l’électricité, il ne possède
pas de multiplexage, ce qui implique
une attention toute particulière pour le
diagnostic. Le PVP vous l’aurez compris, demande à nos maintenanciers
une parfaite maîtrise des systèmes.
tic moteur) pour effectuer diverses
vérifications. Une valise de diagnostic
pour le système ABS et l’antipatinage
est également mise en place dans ces
lots d’outillage. Cependant, ces outillages onéreux ne sont mis en place
que dans les NTI 2, ce qui implique,
lors de la formation, d’enseigner des
méthodes de dépannage sans mettre
en œuvre les moyens afin que les
stagiaires soient à même de poser un
premier diagnostic.
Aujourd’hui l’École du Matériel est
dotée de deux véhicules et dispense
trois formations d’adaptation. A terme,
il est prévu dans le plan d’équipement
un total de six PVP, de façon a pouvoir intégrer ce véhicule dans les cursus de formation FS2 et CT1.
Matériel et Technique
n°171
La mission innovante
Le 4 février 2009, le 8e régiment du matériel (RMAT) de Mourmelon a reçu dans ses murs la Mission Innovation du ministère de la Défense. Cette délégation, constituée de cinq personnes, travaille en permanence
avec les trois armées et la gendarmerie. Au sein de l’armée de Terre, elle dispose par ailleurs d’un correspondant innovation assisté d’un adjoint. Elle recherche au sein des forces armées du personnel ayant des idées
permettant l’amélioration des matériels, le renforcement de la sécurité, la diminution des coûts d’entretien
ou de maintenance et l’amélioration des méthodes et des procédures de travail.
Par l’adjudant-chef Alain Saintagne, officier communication, 8e RMAT, Mourmelon.
Heureusement, cette apathie apparente a disparu lors de la visite des
compagnies sur le pôle logistique et
technique du quartier Mouchard 1.
Le chef de la mission a ainsi pu
découvrir que le régiment disposait
de nombreux innovateurs potentiels
qui s’ignoraient et étaient disposés à
faire progresser leur outil de travail.
La visite du 8e RMAT était dirigée
par l’ingénieur général de l’armement
(IGA) Debout accompagné de l’ingénieur en chef de l’armement (ICA)
Reichart et du commandant Flaux de
l’Etat-major de l’armée de Terre.
Après un entretien avec le chef de
corps, une présentation détaillée de
la mission innovation a été effectuée
au profit d’un panel représentatif de
toutes les catégories militaires et civiles du régiment.
Le système d’épreuves de cuves
réalisé au GMT a ainsi été présenté.
Plusieurs anciens projets qui auraient
pu être retenus dans le cadre de la
mission n’étaient en fait formalisés
qu’en interne ou avaient fait l’objet
d’autres procédures. Des contacts ont
donc été pris et il ne reste qu’à espérer qu’ils se concrétisent par des réalisations pertinentes et véritablement
innovantes.
Si vous avez un projet ou que vous
vous sentez une âme d’innovateur
(imaginatif, compétent, déterminé,
expérimenté, qualificatifs qui décrivent la grande majorité du personnel)
vous pouvez contacter directement la
mission.
En vingt ans, la mission innovation
a reçu plus de 1500 projets, 95% ont
été retenus et 2/3 ont été finalisé.
Découvrant cet organisme pour la
première fois, le personnel présent,
peut-être un peu intimidé malgré le
caractère volontairement informel de
la présentation, n’a pas eu beaucoup
de réaction ni exprimé beaucoup de
curiosité lors de la période des questions.
45
VIE ASSO.
Assemblée générale 2009
L’assemblée générale ordinaire de
l’Association Nationale du Matériel de
l’Armée de Terre s’est tenue le 14 mai
2009 à Saint-Omer.
Le président, le général de division (2s) Serge Baribaud a rappelé
qu’en 2008 l’assemblée générale a
adopté une modification provisoire,
pour deux ans, des statuts. La nouvelle option d’adhésion à titre individuel n’a pas eu jusqu’à ce jour l’effet
escompté : seules dix personnes se
sont manifestées. Il ajoute que l’association a perdu deux groupes à la
suite du décès de leurs présidents : le
groupe de Fontainebleau qui avait à
sa tête le commandant (er) Plique
et le groupe Bourgogne-Franche
Comté présidé par le colonel (er)
Delsuc. Le général Baribaud met
en exergue l’action de monsieur
Rongieras, président du groupe
Saint-Astier Périgord, qui a recruté
onze nouveaux membres cette année.
Le président en vient à la seconde modification introduite l’an
dernier, relative à la composition
du conseil d’administration : toujours 30 membres, mais 24 élus et 6
cooptés parmi les personnels d’active
tenant des postes importants pour le
rayonnement de l’association ; il s’agit
du colonel Dick (SMIter), du colonel
Lasserre (chef de corps du 2e RMAT),
du lieutenant-colonel Thiéfin (inspection de la logistique), du capitaine (F)
Sendra (lycée militaire d’Aix en Provence), de l’adjudant-chef Gaillard
(PSO de l’ESAM) et du brigadier-chef
Berthet (président des EVAT du 6e
RMAT).
Toutes ces nouveautés seront à
confirmer ou infirmer lors d’une as46
semblée générale extraordinaire (article 18 des statuts), probablement en
2010. Il va de soi qu’une modification
corrélative du règlement intérieur sera
également proposée
Le général Baribaud évoque
l’évolution de l’Ecole à Bourges puis
la situation du Musée du Matériel. Il
fait mention de sa désignation, il y a
quelques mois, comme président de
l’Association des amis du Musée du
Matériel succédant au général Pineau
qui demeure néanmoins administrateur. Le vice-président de l’association est le général (2s) Agnus. La fréquentation du musée est croissante
(6000 visiteurs en 2008 au lieu de
4000 en 2007).
Le musée a beaucoup évolué
grâce à l’action éclairée du conservateur, le capitaine Récamier, qui a créé
deux nouvelles salles : l’une dédiée à
la période Louis XIV – Premier empire
et l’autre relative aux armuriers. Par
ailleurs la salle principale du musée a
accueilli l’attelage complet du canon
de 75, avant train et affût, qui a servi
à porter la dépouille du Maréchal Juin,
lors de ses obsèques.
Enfin deux nouveaux mannequins
du train d’artillerie du premier empire
ont été acquis. Le musée de l’Arme
du Train à Tours va être rapatrié sur
Bourges ; toutefois les deux musées
ne seront pas co-localisés.
Le trésorier, présentant les
comptes de l’exercice 2008, souligne que, pour la première fois
depuis quatre ans, le compte de
résultat est positif.
Après avoir vivement remercié le lieutenant-colonel Pakula,
notre hôte pour cette AG, le général Baribaud souligne que c’est la
dernière assemblée qu’il préside
puisqu’il arrive au terme de sa sixième et dernière année de présidence. Il évoque l’AG de 2010 et
demande au colonel (er) Guillemot, président du groupe AMAT Ilede-France de bien vouloir en accepter
la responsabilité. La date du 5 mai
2010 est retenue.
Ont été élus ou réélus comme
administrateurs : le colonel (er) Fontaine, l’adjudant-chef (er) Fougeroux,
le lieutenant-colonel (er) Guérin, le
major (er) Haouchine, le lieutenantcolonel (er) Jamay, le colonel (er)
Meyer, le général Moinard, le commandant (er) Vadam.
Matériel et Technique
n°171
Un nouveau président pour l’AMICALE !
Le général de division (2s) Serge Baribaud, arrivé au terme de sa sixième année de présidence de
l’ANAMAT, n’a pas souhaité se présenter à nouveau,
bien que les statuts, depuis la dernière modification, l’y
autorisaient. L’Amicale doit au général Baribaud une
grande reconnaissance pour avoir su maintenir, dans
une période d’évolution controversée du Matériel, un
esprit d’arme fondé sur les valeurs de solidarité et de
respect des traditions et aussi pour avoir su saisir les
chances d’évolution des structures et des moyens de
l’association.
Pour succéder au général Baribaud, le conseil d’administration du 11 juin 2009 a porté à la tête de l’ANAMAT le général de division Daniel Gérard. Terminant
sa carrière active en tant qu’Inspecteur de l’armée de
Terre, après avoir occupé de nombreux postes de responsabilité dans l’arme jusqu’à directeur adjoint du Matériel, le
général Gérard est non seulement un fin connaisseur du Matériel mais aussi un amicaliste convaincu, administrateur de
l’ANAMAT depuis 2004 et vice-président depuis 2005.
Le carnet des adhérents
Décès
Le colonel (er) Gérard ROUGIER, décédé le 11 décembre 2008 dans sa 79ème année
(Groupe Charentes-Limousin)
Le lieutenant-colonel (er) Pierre CERNEX, décédé le 6 février 2009.
Madame Pierrette MASSACRE, décédée le 3 mars 2009 dans sa 100ème année (Groupe Charentes-Limousin)
Madame Henriette JUBRE, décédée le 10 mars 2009 dans sa 94ème année (Groupe Charentes-Limousin)
L’adjudant-chef (er) André THOBOIS, décédé le 15 mars 2009 dans sa 89ème année. Les obsèques ont eu lieu à
Seclin (Nord) le 19 mars 2009 (AMAT Lille)
Le colonel (er) Louis ACQUAVIVA, décédé le 21 mai 2009 des suites d’une longue maladie. Ses obsèques se sont
déroulées au Cannet des Maures (Var) le lundi 25 mai (Groupe Bordeaux-Aquitaine).
L’adjudant-chef (er) Jean-Marc CHARPENTIER, décédé le 21 juin 2009, à l’âge de 64 ans. Les obsèques ont eu
lieu à Busnes (Pas de Calais) le 25 juin 2009 (AMAT Lille)
47
VIE ASSO.
LE MOT DU PRESIDENT
naissant envers les camarades qui animent ou ont animé l’ANAMAT pour le
bien de tous les adhérents et du Matériel.
Je souhaite présider l’ANAMAT avec cet
esprit d’amitié, dans la continuité de mes
prédécesseurs. J’ai bien sûr une pensée
pour tous les présidents et les membres
des conseils d’administration qui se sont
succédé à la tête de notre association. Je
pense aussi à tous les animateurs et participants locaux, tels que je les ai connus et
appréciés : Nîmes, Lyon et Paris… A tous,
dirigeants, animateurs et participants, je
tiens à rendre hommage pour leurs actions
et leur investissement.
Général de division
Daniel Gérard
Membre du conseil d’administration de
l’ANAMAT depuis plusieurs années, j’ai
présenté ma candidature à la présidence
de notre association et j’ai été élu par le
conseil d’administration le 11 juin 2009.
Si je me suis porté candidat, c’est tout
simplement par esprit d’amitié, envers
tous ceux, qui, en retraite ou en activité,
ont un jour participé à une manifestation
organisée par notre association et qui,
comme moi, y ont pris plaisir. J’ai décidé
de m’investir pour ceux qui souhaitent
entretenir un lien avec leurs camarades,
s’informer sur les activités de leur Arme
et connaître son histoire. Je suis recon-
48
Pour moi, l’augmentation du nombre des
adhérents, dont nous parlons très souvent,
est fortement souhaitable, surtout si elle
permet d’intégrer davantage d’adhérents
d’active. Toutefois, elle n’est pas une fin
en soi. L’enjeu premier, me semble t-il, est
d’abord d’entretenir l’existant et ensuite
de répondre aux attentes des adhérents déclarés et potentiels. Et pour cela, il nous
faut continuer d’exploiter les résultats de
l’enquête conduite par le général BOURDENET, développer, faciliter les gestes
d’amitié et les actions de solidarité. Il
convient de maintenir un lien, entre tous,
au sein d’une arme, qui comme toutes les
autres armes de l’armée de Terre est aujourd’hui confrontée aux réorganisations
particulièrement profondes et rapides de
la Défense. Les structures historiques :
DCMAT – SCAM - DIRMAT vont disparaître et les autres, fortement évoluer
dans les mois qui viennent.
C’est pourquoi un de mes objectifs est de
développer la communication par l’utili-
sation des technologies modernes et en
particulier de restaurer un site internet,
tenu régulièrement à jour. Je voudrais
également développer le projet déjà annoncé d’une lettre d’information trimestrielle.
Un autre objectif est de poursuivre le recentrage de l’association vers le personnel
d’active. Dans ce but, il s’agit de prévoir
et de conduire des opérations concrètes
: de contact, de solidarité, d’entraide, en
réponse à l’enquête de 2007, avec tous les
acteurs possibles : membres du conseil
d’administration, des commissions, présidents d’association locale, et tous les
amicalistes.
Il nous faut également préparer l’avenir
et réfléchir sur la manière d’assurer la
pérennité de notre amicale et sur le rôle
qu’elle doit tenir, assurer autant que possible la pérennité de la parution de MAT
et TECH.
Président de l’ANAMAT, je mesure
l’honneur qui m’est fait et la confiance
que vous m’accordez. En cette période
de changements importants, il y a parmi
le personnel du Matériel, d’active ou en
retraite, des questions, des inquiétudes,
des besoins et des attentes.
Je souhaite, qu’avec vous tous, nous essayions d’y répondre, tout au moins pour
ce qui est en notre pouvoir. Plus nous serons nombreux, plus notre pouvoir sera
grand…..
Et par Saint Eloi, vive le Matériel…
Matériel et Technique
n°171
LE GROUPE RHÔNE – ALPES EN VISITE
Saint-Etienne : musée de la mine
Pour la reprise de ses activités
de la saison 2008-2009, le groupe
Rhône-Alpes avait organisé la visite,
à Saint-Etienne, du Musée de la Mine
implanté sur le site Couriot.
Dominant la ville de ses deux
«crassiers*», le puits Couriot a longtemps été le principal siège d’extraction du bassin charbonnier de la Loire.
Le «Fonçage» du puits débute en
1911 pour atteindre les couches profondes à 725 m sous le «plâtre». Dès
1913, occupant jusqu’à 1500 mineurs,
3000 tonnes de charbon sont extraites
chaque jour. Fermé en 1973, devenu
musée en 1991 sur l’initiative d’anciens mineurs, il est le dernier grand
témoin de cette aventure houillère, à
l’origine du développement industriel
de la ville et de sa région.
Après avoir parcouru le gigantesque et émouvant «grand lavabo*»
et la «lampisterie», c’est la descente
au fond auquel on accède par la colonne du puits à l’aide de la «Cage»
du «Chevalement», haute tour métallique de 38 mètres. Le train qui
conduisait les hommes sur les chantiers nous amène dans la galerie
d’exploitation reconstituée. Tout en
se faufilant le long du «travers-banc»,
en progressant entre les convoyeurs
à bandes dans l’enchevêtrement des
tuyaux, des outils pneumatiques et
tout ce qui encombrait les galeries,
nous découvrons les différentes techniques de soutènement, d’extraction
et leur évolution tout au long des nombreuses années d’exploitation.
La visite retrace également, à
travers un parcours spectaculaire
et émouvant, l’avènement de l’âge
industriel, les grèves et les progrès
sociaux qui y furent gagnés de haute
lutte sans oublier la vie quotidienne
des ouvriers dans la poussière, l’humidité, la chaleur, le bruit et la peur
du coup de grisou faisant partager
l’amitié et la solidarité qui unissaient
les mineurs.
En fin de visite, nous traversons
la salle de l’imposante machine d’extraction et d’énergie avant de nous
retrouver dans la cour des bâtiments
administratifs où fut implanté en 1920
le monument aux morts en hommage
à ceux qui ont donné leur vie durant la
première guerre mondiale mais commémorant également «ses enfants»
morts au travail.
Cette journée a marqué les esprits de la trentaine d’adhérents du
Groupe qui s’étaient retrouvés pour
ce voyage, mais aussi pour partager
un repas de qualité dans la convivialité et la bonne humeur.
* Les appellations équivalentes de «terril» et «salle des pendus» sont propres aux mines du Nord
49
VIE ASSO.
La journée africaine
La sortie du mois de mars 2009
était, pour le Groupe Rhône-Alpes,
l’occasion de se retrouver autour d’un
thème consacré à l’Afrique. C’est
ainsi que les participants avaient
tout d’abord rendez-vous au « Lyon
de l’Atlas » pour la dégustation d’un
couscous marocain. L’après midi était
consacrée à la visite du Musée Africain de Lyon.
Le Musée Africain est un des musées privés les plus anciens de Lyon.
Il est aussi le plus ancien musée
consacré à l’Afrique en France. Crée
en 1861 sur l’initiative de la Société
des Missions Africaines (S.M.A.), l’objectif du musée est de faire connaître
autant les richesses humaines que
l’épaisseur historique des cultures de
l’Ouest de l’Afrique subsaharienne et
plus précisément sur le Golfe de Guinée, allant de la Sierra Léone au Nigeria. Les missionnaires rapportent,
dès 1863, des témoignages de la vie
quotidienne, religieuse et culturelle en
Afrique.
Aujourd’hui, après une succession d’étapes, le Musée développe
une approche relevant de l’anthropologie culturelle, participant à la rencontre entre l’Europe et l’Afrique. Il
fait découvrir, à travers plus de deux
mille objets, les manières de vivre,
les échanges matériels et culturels
ainsi que les symboles et les rites de
l’Afrique de l’Ouest autour de trois
thématiques :
Vie quotidienne
mobilier, parures, activités domestiques, travail de la terre, chasse et pêche, artisanat.
Vie sociale
monnaies et poids à peser l’or, attributs du pouvoir, instruments de musique.
Vie religieuse
masques et statuettes évoquant le monde des esprits, divination et accessoires du culte chargés parfois de clichés
comme le culte « vodun » (vaudou) et bien d’autres.
Ce lieu culturel conserve et protège les «originaux» de l’art africain traditionnel et des cultures africaines en mutation.
Au-delà de l’émotion esthétique, qui nous révèle l’universalité du génie créateur de l’homme, il apparaît nécessaire
de décrypter le message dont est porteuse l’œuvre d’art. On entre alors dans un monde où le symbolisme est roi et où
la contemplation devient compréhension : moment privilégié de la rencontre des cultures…
50
Matériel et Technique
n°171
Bienvenue chez les CH’TIS
Historique!!!
Cela faisait près de 15 ans que l’ANAMAT n’avait pas rejoint la région Nord Pas-de-Calais pour son assemblée générale annuelle. Cela a été chose faite du 13 au 15 mai 2009 à Saint-Omer. L’invitation et l’organisation en reviennent à
l’Amicale du Matériel de l’Armée de Terre des régions Nord de France et à son président le lieutenant-colonel JeanPierre Pakula. Cette assemble générale a permis à plus de 80 participants venant de toutes les régions de France
de se retrouver dans un cadre agréable pour découvrir une région que beaucoup ne connaissaient qu’au travers un
récent film à succès.
Dès l’accueil, le général Baribaud, en bon jardinier qu’il est, a été intronisé dans la confrérie de l’endive de France
par le grand maître Michel Théret.
Pendant les travaux de l’assemblée générale, les conjoints ont profité d’une visite guidée de la cathédrale, monument
phare de la France du nord, et du musée Sandelin, qui abrite des collections d’archéologie, des beaux-arts et d’arts
décoratifs. Ensuite tout le monde s’est retrouvé à la Coupole, gigantesque base de lancement de fusées V2 durant la
seconde guerre mondiale, reconverti en centre d’histoire et de mémoire, évoquant à la fois les «armes secrètes d’Hitler» et «le Nord de la France sous l’occupation» ; puis au dîner de gala au château de Tilques avec plats régionaux
et ambiance musicale conviviale.
Pour la dernière journée nous étions rejoints par des membres de l’amicale de l’école de la logistique de Tournai
(Belgique) : au programme visite des cristalleries d’Arques, aujourd’hui Arc International, et balade nautique dans les
marais de l’Audomarois.
51
VIE ASSO.
PORTRAIT
Françoise Klugeshertz a pris ses fonctions à la direction centrale du Matériel
de l’armée de terre, le 7 décembre 1970
avec le statut d’agent sur contrat 5C. En
1976, elle réussit le concours de secrétaire administratif (SA). Elle se distingue
tout particulièrement dans le domaine
des finances. Dès 1982, elle effectue la
consolidation du budget du Matériel, tout
en assumant la responsabilité du budget
de gestion du service central des approvisionnements (SCA).
En 1988, elle est nommée chef de la section chancellerie du personnel civil de la
DCMAT. En 1991, elle prend la tête de la
section PC au sein de la sous direction organisation de la DCMAT, où elle centralise et harmonise la notation des quelques
500 agents de catégorie A et B de l’ordre
technique. Elle prépare les travaux de fusionnement des 900 agents du Matériel.
52
Madame Françoise KLUGESHERTZ
Durant toutes ces années, elle se distingue
notamment par sa conscience professionnelle sans faille et par son esprit d’initiative qui lui donne la capacité de prendre
des décisions opportunes dans le cadre de
ses attributions. Elle rejoint la DPMAT,
à l’été 2000, alors que la DCMAT migre
vers le quartier JAYAT. Elle y occupe le
poste d’adjoint au chef de la section administration au sein du bureau PC. Arrivée en pleine campagne d’avancement,
elle coordonne et conduit avec maestria
l’ensemble des travaux de fusionnement.
Suppléante à la section locale de la CGC,
elle participe activement aux négociations
locales pour la mise en place de l’ARTT
au sein de la DPMAT.
Le premier septembre 2002, elle est promue attachée d’administration de la Défense et elle est affectée à l’inspection de
l’armée de Terre, en tant qu’adjointe au
chef de l’observatoire du personnel civil.
En mai 2003, elle est promue au grade de
chevalier dans l’ordre national du mérite.
Parallèlement à sa vie professionnelle,
elle n’a cessé de s’investir dans la vie associative et particulièrement au sein du
club sportif et artistique de la défense du
Fort de Vanves. Elle a aussi été une basketteuse de haut niveau et a évolué entre
1975 et 1982 en nationale 1. En 1995,
pour son passé sportif et son action au
sein du CSA, elle reçoit la médaille de la
Jeunesse et des Sports, remise par le général directeur central du Matériel. Françoise est aussi une mère de famille heu-
reuse. Elle s’est mariée le 29 août 1970 et
sa fille Valérie est née en 1971.
Sa famille et de nombreux amis civils et
militaires l’entouraient et partageaient sa
profonde émotion lors du pot de l’amitié,
organisé à l’occasion de son départ en
retraite, en présence du général inspecteur de l’armée de terre, début janvier à
la caserne Reuilly. En disant au revoir,
elle a expliqué que parmi ses affectations,
il y avait eu celle du cœur : la DCMAT,
celle de la raison : la DPMAT et celle de
la récompense : l’Inspection. Malgré les
contraintes liées aux déplacements fréquents, elle a en effet pris un grand plaisir
à écouter, expliquer et conseiller le personnel civil qui sert dans les nombreuses
formations de l’armée de terre, y compris
dans celles du Matériel.
Au sein du Matériel, nombreux sont ceux
qui connaissent Françoise Klugeshertz
et ont apprécié de travailler avec elle ou
plus simplement de la rencontrer : calme,
sereine, attentive, patiente, compétente,
serviable… dans les multiples fonctions,
professionnelles et bénévoles, qu’elle
a tenues au cours de sa carrière. Ils lui
adressent un grand merci et lui souhaitent
bonne chance dans la nouvelle vie qu’elle
commence.
Matériel et Technique
n°171
PERDU AU MILIEU DE NULLE PART ?
Pour préserver l’esprit et les traditions du Matériel,
rejoignez l’Amicale grâce à l’adhésion à titre individuel
> Pour adhérer, remplissez le bulletin figurant au verso et adressez-le à l’ANAMAT.
> Pour vous renseigner, n’hésitez pas à contacter le secrétariat de l’association par :
- courrier : DCMAT/ANAMAT - CS 30704 - 78013 VERSAILLES Cedex
- courrier électronique : [email protected]
- téléphone (répondeur/fax) : 01 39 67 21 44
en indiquant vos nom, prénom, adresse, téléphone, e-mail.
Bulletin d’hadésion à titre individuel
ANAMAT
AMICALE DU MATERIEL
Nom :
Prénoms :
Date de Naissance :
Date :
Signature :
Adresse :
Code Postale :
Commune :
Détachez ou photocopiez le bulletin ci-dessus et, après l'avoir rempli, merci de l'adresser, accompagné d'un chèque de
24 euros *, à : DCMAT / ANAMAT – CS 30704 – 78013 VERSAILLES CEDEX
* Montant de la cotisation annuelle pour 2009 ; un reçu fiscal vous sera adressé et vous permettra de bénéficier d'une
réduction d'impôt de 12 euros
53
PORTRAIT
Matériel et Technique
n°170
Hors des sentiers battus
En équilibre subtil entre l’horizontalité du sol et la verticalité des falaises, Christian Barbier, ouvrier d’état à la 13e base de
soutien du matériel (BSMAT) de Clermont-Ferrand a toujours eu l’audace de repousser ses limites jusqu’à l’extrême et la
sagesse de ne jamais les dépasser. En complément de ses exploits en escalade, alpinisme, cascades de glace ou couloirs
hivernaux, sa volonté de partager ses connaissances fait de lui un animateur d’exception.
Par le TSEF francis Cantonnet-Paloque, bureau pilotage, 13e BSMAT de Clermont-Ferrand
Initié très jeune par son père à l’observation des merveilles de la nature, il se
prend rapidement de passion pour la montagne. Montagnard accompli, il ajoute
au fil des ans de nombreuses cordes à son arc.
Un guide et un grimpeur
Accompagnateur en montagne breveté d’état, Christian encadre depuis 1979
des débutants et des alpinistes chevronnés sur plusieurs continents (Europe,
Asie, Afrique). Entre 1984 et 1988, il a en charge de la commission équipement
FFM Auvergne et assume les fonctions de secrétaire puis de président du Comité Régional Auvergne FFME (Fédération Française de la Montagne et de
l’Escalade). Il est l’un des tout premiers à être breveté « Initiateur d’escalade »
en Auvergne. Dans cette région, il participe à l’ouverture et à l’équipement de
nombreuses voies.
Un alpiniste photographe
En 1982, il crée le Groupe Alpinisme Montagne Escalade sur Châteauroux où
il rencontre un alpiniste de haut niveau : Georges Regerat. Christian s’engage
à ses côtés pour une expédition d’envergure avec l’ascension de deux couloirs
glaciaires : le Diamond et le Window, sur le mont Kenya (5199m). Cette hivernale a lieu en août 1983 : « C’est un de mes plus beaux souvenirs d’alpiniste. ».
En 1987, au 3e festival du film de montagne de Chaudes-Aigues, il présente un
diaporama de son expédition et reçoit le 1er prix du festival ainsi que le prix de l’aventure et de l’originalité.
Le botaniste
Autodidacte passionné, il tient de la génétique paternelle l’amour des plantes. Il arpente souvent les tourbières d’Auvergne, à la découverte d’une flore spécifique (Ex : plantes carnivores).
« Mon engagement en solo sur certaines voies d’escalade et courses en haute montagne n’a jamais occulté le besoin
de partager ma passion avec les autres. »
Cofondateur du CSA
En 1990, Christian est cofondateur du CSA où il conçoit une Structure Artificielle d’Escalade (SAE) dans l’enceinte de
l’établissement et participe à sa construction. Majeure dans la région auvergnate, cette structure reçoit la majorité des
clubs d’escalade autochtones (ASPolice, gendarmerie, CAF, etc.).
En parallèle, il s’occupe de La section escalade, elle permet à des enfants, adolescents et adultes de se découvrir. Cela
va du rocher-école du Rivalet (Auvergne) à la voie directe Messner (Sasso delle Nove dans les Dolomites Orientales),
en passant par les hautes falaises du Verdon ou des Calanques et les voies engagées de haute montagne (Mont-blanc,
Ecrins, Olan, etc.).
La SAE permet de faire grimper des enfants et adolescents du service de psychiatrie du CHU et des patients du Centre
de Rééducation des Déficients Visuels.
Le CSA vers le monde
En 1993, Christian effectue, avec 3 membres du CSA, l’ascension des mont Kenya et Kilimandjaro. En 2004 et 2006, il
organise et encadre deux treks au Népal. (Annapurna, Khumbu).
Et demain …
« Etant en Cessation Progressive d’Activité annualisée, je travaille actuellement sur divers projets : la traversée intégrale de l’arc Alpin et de grands treks dans l’Himalaya.» Pour toute cette implication associative, Christian Barbier a été
décoré des médailles de bronze puis d’argent de la jeunesse, des sports et de la vie associative.
Son blog : www.noailhat.over-blog.com
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