SBM Béziers - Observatoire des Résidus de Pesticides

Transcription

SBM Béziers - Observatoire des Résidus de Pesticides
Mesure de la qualité de l'air
dans l'environnement de SBM Béziers
pendant les opérations de démantèlement
Hiver 2005-2006
Rédacteur : AFM
Date : 10/03/06
5 pages + plan
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Résumé également disponible sur
http://www.air-lr.org
SBM Formulation fabrique des composés phytosanitaires dans la ZAC Capiscol, au Sud-Est de
Béziers. Fin juin 2005, un incendie s'est déclaré dans l'un des entrepôts de SBM Béziers. AIR LR avait
alors mis en place une station-mobile pendant un mois environ ; une synthèse de ces mesures est
disponible sur http://www.air-lr.org.
SBM, adhérent d'AIR LR, à de
nouveau sollicité l'association
pour effectuer une surveillance
dans l'environnement d'un certain
nombre de paramètres pendant les
opérations de démantèlement du
site devant se dérouler pendant
l'hiver
2005-2006
(voir
photographie ci-contre).
I – OBJECTIFS
Cette étude, réalisée en collaboration avec SBM, la communauté d'agglomération Béziers
Méditerranée et le Conseil Général de l'Hérault, vient compléter les informations de qualité d’air déjà
disponibles en Biterrois. Elle tient compte de l’ensemble des engagements pris par AIR LR en matière
de concertation, surveillance et information.
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Etablir un bilan des composés phytosanitaires mesurés dans l'air ambiant dans l'environnement de
SBM Béziers pendant les opérations de démantèlement et de nettoyage sur 2 sites susceptibles
d'être influencés par ces opérations, et représentatifs en terme de population.
€
Disposer de mesures ponctuelles des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP).
€
Comparer les composés détectés avec ceux susceptible d'être émis lors des opérations susmentionnées.
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Comparer les concentrations enregistrées avec les valeurs de la bibliographie.
AIR LR / SBM Béziers – Hiver 2005-2006
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II – MOYENS MIS EN ŒUVRE
La période de mesure par AIR LR couvre globalement du 6 décembre 2005 au 11 janvier 2006, c'està-dire pendant le chantier de déblaiement (21 novembre au 27 janvier).
AIR LR disposait des moyens techniques pour étudier simultanément 2 sites. Ceux-ci ont été choisis
en fonction :
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de la répartition des populations : les quartiers d'habitation les plus proches sont la Devèze
(800 mètres au Nord-Ouest de SBM) et Montimaran (800 mètres au Nord / Nord-Ouest de SBM)
de la rose des vents : prédominance de la tramontane (Ouest / Nord-Ouest), avec traîne de mistral
(Nord / Nord-Est) et vent marin (Sud-Est)
- ce sont donc les zones au Sud-Est de SBM qui sont statistiquement le plus fréquemment
sous l'influence potentielle de l'usine (par tramontane) : c'est dans ce secteur qu'un site avait
été étudié pendant les jours consécutifs à l'incendie de juin 2005 ;
- par ailleurs, des deux quartiers d'habitation présentés ci-dessus, la Devèze risque donc d'être
davantage soumise à l'influence éventuelle de SBM (par vent marin).
des études réalisées par l'INERIS en 2005, ayant montré que, dans les jours ayant suivi le sinistre,
des imbrûlés et des pesticides avaient été déposés surtout au Sud-Est et au Sud-Ouest de SBM.
des possibilités du terrain : visite de sites chez des particuliers à la Devèze et Montimaran
et de la concertation réalisée en amont.
Site sous la tramontane de SBM
La remorque-laboratoire a été installée sur le
parking de la société EXEL, à environ 300 m
environ des lieux du sinistre (comme pendant l'été
2005), à l'Est /Sud-Est du chantier.
Site sous le marin de SBM
Un préleveur hebdomadaire de particules a été
installé dans le jardin d'un particulier,
immédiatement au stade du Nord de la Gayonne, à
savoir à environ 800 m de SBM.
Lieu
Sous influence
tramontane
"EXEL"
Sous influence
vent marin
"GAYONNE"
Paramètres mesurés
Parking société Exel (à environ 300 m de SBM) - Particules en suspension PM10
- Pesticides (4 semaines consécutives)
- HAP (2 journée)
Jardin d'un particulier de la Devèze, - Pesticides (4 semaines consécutives)
immédiatement au Nord du stade de la
Gayonne (à environ 800 m de SBM)
AIR LR / SBM Béziers – Hiver 2005-2006
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III – RESULTATS DES MESURES DE PARTICULES PM10
3 . 1 – Comparaison aux seuils réglementaires
La comparaison aux normes dans l'air ambiant est présentée uniquement à titre indicatif car les normes
concernent des concentrations annuelles, dont les quelques semaines de mesures de l'hiver près de
SBM ne sont pas forcément représentatives.
PM10
Grandeur
caractéristique
Norme
Objectif de qualité
Moyenne annuelle
30 µg/m3
Valeur limite
Percentile 90.4 jour
50 µg/m3
Valeur limite
Moyenne annuelle
40 µg/m3
SBM
(EXEL)
Urbain
Montpellier
Trafic
Nîmes
27
21
23
42
38
42
27
21
23
Aucun dépassement pendant la période de mesure
3 . 2 – Comparaison avec d'autres sites de mesure de la région
A un niveau de fond départemental – voire régional – se sont superposées certaines "pointes" de
particules très significatives (100 à 240 µg/m3, soit 2 à 3 fois plus que les autres jours), notamment les
14, 16 et 17 décembre 2005 à respectivement 14 h, 21 h et 11h locales par vent fort d'Ouest dans les
3 cas, ce qui plaçait le site de mesure sous l'influence du site SBM.
Compte tenu de la très forte tramontane1 des 16 et 17 décembre, ces augmentations importantes de
PM10 sont attribuées à l'envol des poussières émanant du chantier, même si celui-ci était à l'arrêt
(prise au vent des tas). Il s'agit d'un phénomène connu et fréquemment observé (par exemple dans
l'environnement du le terminal vraquier de Sète) : les concentrations de PM10 relevées sous le vent de
la zone concernée peuvent alors être dues davantage aux conditions météorologiques associées aux
possibilités d'envol des poussières sur le site (présence de tas à l'air libre) qu'à l'activité ou l'inactivité
des entreprises présentes sur le site.
IV – RESULTATS DES MESURES DE PESTICIDES
4 . 1 – Généralités
Il n'existe à ce jour aucune valeur réglementaire dans l'air ambiant pour les pesticides.
Entre 7 et 15 molécules ont été détectées chaque semaine sur le site EXEL, et entre 4 et 6 molécules
sur le site GAYONNE. Toutes molécules confondues, la quantité de pesticides est systématiquement
plus importante à EXEL qu'à GAYONNE, et cela quelle que soit la semaine.
1
Pendant l'ensemble de la période de mesure, AIR LR a relevé des vents supérieurs à 6 m/s pendant 58 heures,
dont 24 (soit 41 %) entre le 16 et le 17 décembre : la vitesse du vent la plus élevée de toute l'étude a été mesurée
le 17 décembre à 11 h locales (9,6 m/s), c'est-à-dire au moment où on a relevé les concentrations de PM10
maximales de l'étude.
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A titre indicatif, dans les lieux de travail, quelques composés phytosanitaires ont une VME (valeur
moyenne d'exposition, sur 8 heures) en général supérieure ou égale au mg/m3, à savoir plus de
10 000 fois supérieure aux ordres de grandeur des composés mesurés autour de SBM.
4 . 2 – Sous la tramontane de SBM
Les teneurs relativement les plus élevées ont été enregistrée du 13 au 20 décembre pour toutes les
molécules sauf l'anthraquinone.
Bien que les conditions météorologiques des semaines du 13 décembre au 3 janvier soient voisines
(tramontane) et que le chantier ait été arrêté du 23 décembre au 2 janvier, on n'observe cependant
aucune diminution flagrante à partir du 27 décembre. En revanche, il y a une forte diminution à partir
du 3 janvier, c'est-à-dire, quand ce site de mesure (EXEL) n'est plus sous le vent de SBM.
Cela confirme que les teneurs de pesticides mesurées à EXEL sont davantage influencées par les
conditions météorologiques que par l'activité de déblaiement.
4 . 3 – Sous le vent marin de SBM
Dans les zones d'habitation les plus proches, on n'a relevé aucune augmentation significative du 3 au
10 janvier 2006, semaine pendant laquelle le site GAYONNE était pourtant potentiellement "sous le
vent" de SBM (vent marin). En outre, cette même semaine, la répartition relative des différentes
molécules n'a quasiment pas changé par rapport aux 3 autres semaines : ce site de mesure n'a donc pas
été influencé par le chantier
4 . 4 – Comparaison avec d'autres campagnes de mesures françaises
Compte tenu de la spécificité des molécules recherchées dans cette étude2, on ne dispose de résultats
de mesures dans l'air ambiant d'autres études françaises que pour 2 molécules : le folpel (fongicide
utilisé en viticulture contre le mildiou) et le phosmet (insecticide).
Les concentrations de ces 2 molécules autour de SBM sont du même ordre de grandeur qu'ailleurs.
Elles restent, en revanche, très inférieures à ce que l'on peut mesurer pendant les applications de
produits phytosanitaires, en bordure de parcelles (concentrations pouvant atteindre plusieurs centaines
ou milliers de ng/m3).
V – RESULTATS DES MESURES DE HAP
5 . 1 – Comparaison aux seuils réglementaires dans l'air ambiant
Le seul HAP réglementé dans l'air ambiant (directive européenne du 15 décembre 2004, non encore
transcrite endroit français) est le benzo(a)pyrène. La comparaison aux normes dans l'air ambiant est
présentée uniquement à titre indicatif car la norme mentionnée ci-dessus concerne la concentration
annuelle de benzo(a)pyrène, dont les 2 fois 24 heures de mesure près de SBM ne sont évidemment pas
représentatives.
2
Liste établie à partir des molécules majoritairement présentes sur le site SBM lors de l'incendie de juin 2005,
d'une part, et à partir des possibilités analytiques, d'autre part. Par ailleurs, on rappelle que plus de 1000
substances actives sont utilisées en France !
AIR LR / SBM Béziers – Hiver 2005-2006
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Valeur cible
annuelle
Benzo(a)pyrène
1 ng/m3
Teneur du 13 au 14 décembre Teneur du 10 au 11 janvier
(HAP 1)
(HAP 2)
0,4 ng/m3
1,1 ng/m3
Pendant le 2ème prélèvement (10 au 11 janvier 2006), les teneurs en benzo(a)pyrène étaient de l'ordre
de grandeur de la valeur cible annuelle.
5 . 2 – Comparaison avec d'autres campagnes de mesure françaises
Les teneurs mesurées sur le site SBM (EXEL) apparaissent de l'ordre de grandeur – voire inférieures –
à celles mesurées pendant une vingtaine de jours de l'hiver 2004-2005 en Isère (source :
ASCOPARG). Il s'agit donc de teneurs faibles, ce qui n'est pas surprenant compte tenu du fait que les
HAP sont issus principalement de la combustion (essentiellement de composés organiques ou du bois),
et qu'aucune activité de ce type n'avait lieu sur le chantier.
V – CONCLUSIONS
On rappelle que les sites choisis correspondent à deux situations pénalisantes :
-
sous le vent le plus fréquent au plus près du chantier,
sous le 2ème vent le plus fréquent, dans les zones d'habitation les plus proches.
5 . 1 – Sous la tramontane de SBM
Pendant le chantier de déblaiement de SBM, AIR LR a mis en évidence que la présence du chantier
avait une influence sur les zones situées immédiatement au Sud-Est pour les paramètres suivants :
€
€
concentrations de poussières en suspension,
nature et quantité des composés phytosanitaires : selon la molécule considérée, les concentrations
retrouvées sont de l'ordre de 1 à 50 ng/m3, sachant que lors de l'application de produits
phytosanitaires, les concentrations en limites de parcelle traitée peuvent atteindre plusieurs
centaines de ng/m3.
Ce sont davantage les conditions météorologiques que l'activité de déblaiement qui influencent les
teneurs mesurées sous la tramontane de SBM : le ré-envol de poussières semble être davantage à
l'origine des concentrations les plus élevées que le fait que des engins travaillent ou non sur le
chantier.
Par ailleurs, les mesures de HAP effectuées ont montré des concentrations très faibles, voisines de
celles rencontrées en milieu rural ou urbain.
5 . 2 – Sous le vent marin de SBM
Dans les zones d'habitation les plus proches, et même pendant les périodes où ces dernières ont été
sous le vent de SBM, on n'a relevé aucune influence de la présence du chantier de déblaiement de
composés phytosanitaires.
AIR LR / SBM Béziers – Hiver 2005-2006
5/5
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N11
t
avenue Jean Foucaul
2
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A9
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Setif
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