Rentabilité des projets informatiques
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Rentabilité des projets informatiques
dossier : Conduite de projet Rentabilité des projets informatiques beaucoup de domaines, plus on pratique l’analyse de rentabilité, mieux on la maîtrise. 1. Nature de la rentabilité Analyser la rentabilité, c’est avant tout rapporter des dépenses à des gains et ce sous la forme la plus naturelle possible, c’est-à-dire en termes de flux de trésorerie nette, donc d’impact sur le compte d’exploitation de l’entreprise. Catherine Leloup Ingénieur Conseil • La revue n° 80 - Septembre 2005 On observe depuis quelques années, une volonté de mieux maîtriser la rentabilité des projets,tant lors de la décision d’investissement que pendant la conduite du projet ou à l’issue de sa réalisation, puisqu’en 2005, 60 % des entreprises effectuent une étude de rentabilité en préalable au lancement d’un projet, … même si seulement 25 % d’entre elles évaluent la rentabilité obtenue à l’issue de la réalisation du projet. 4 Ce qui semble révéler une maturité plus grande et une réelle volonté de comprendre l’impact de l’informatique sur la performance de l’entreprise et la valorisation des investissements effectués. La variété sans cesse croissante des applications informatiques est sans doute un point positif pour développer ces pratiques. En effet, les projets visant l’aide à la décision, l’échange ou le partage d’informations, la capitalisation de savoir ou de savoir-faire sont, par rapport aux projets plus traditionnels d’automatisation, plus intimement liés au fonctionnement de l’entreprise ainsi qu’aux moyens mis en œuvre pour réaliser la stratégie de l’entreprise. Et comme dans Le terme projet concerne toute évolution du système d’information requérant une décision d’investissement informatique. Y compris en interne à une DSI. Il peut s’agir aussi bien : • d’une application nouvelle quelle qu’en soit la nature : gestion de connaissances, workflow, application métier, application interne à la DSI comme la gestion d’un centre d’appels, etc. ; • de la rationalisation d’un existant : migration de plate-forme matérielle ou logicielle, refonte logicielle, mutualisation de ressources logicielles ou applicatives , etc. ; • de projets internes DSI mais structurants pour l’entreprise : gestion d’annuaire par exemple, gestion centralisée des habilitations, etc. ; • de projets « partenaires » : extranet, EDI, etc. La rentabilité s’évalue en comparant des situations possibles futures et en les analysant au niveau des coûts générés et des bénéfices escomptés. Le calcul des coûts n’est pas indépendant de l’infrastructure informatique existante – par exemple, selon qu’il faut acquérir des matériels et logiciels ou qu’il suffit d’obtenir une extension de licences logicielles – ni des applications opérationnelles – en particulier lorsqu’il s’agit de les intégrer ou de les interfacer avec le futur système. Au niveau des bénéfices attendus également, l’environnement de l’entreprise joue : méthodes de travail, motivation des personnels, gestion du changement, évolution requise des compétences notamment. Deux projets identiques n’auront pas le même impact dans deux entreprises distinctes. 2. La démarche d’analyse de rentabilité 2.1. Les objectifs Les objectifs de l’analyse de la rentabilité d’un projet visent à comparer les coûts supportés et les avantages apportés. Il y a toujours deux alternatives possibles au moins : faire le projet ou non. Néanmoins, dans l’option de réaliser le projet, il y a souvent de multiples alternatives reposant sur des scenarii de solutions ou de mise en œuvre, qui doivent toutes être étudiées de façon à permettre le choix de la meilleure solution possible. C’est donc en comparant des situations futures entre elles que l’on peut mesurer la rentabilité attendue, voire comparer éventuellement les projets entre eux. En outre, l’étude de rentabilité permet de définir une feuille de route du projet (délais, conditions, risques, etc.) et donc de piloter sa réalisation en toute connaissance de cause. 2.2. Le périmètre concerné Il résulte des multiples dimensions d’un projet ou d’un système existant, comme indiqué ci-après : (voir figure 1) Conduite de projet dossier Niveau de maturité Évolution Environnement informatique existant Processus Projet / Système informatique Organisation : – Ressources – Activités Compétences Efficacité Réactivité Valorisation Conduite du changement Figure 1 – Les dimensions d’un projet ou système informatique. En effet, la rentabilité d’un projet dépend très largement de son contexte d’utilisation, dans la mesure où les bénéfices apportés se situent le plus souvent hors du périmètre de la DSI. Par exemple, mettre en place un intranet d’entreprise n’a potentiellement aucun gain possible au niveau de la DSI, sauf pour la part marginale relative à ses propres employés, en tant que personnel de l’entreprise. Évaluer la rentabilité passe donc au préalable par la définition des évolutions de chacune des dimensions, en particulier : • Processus : la dématérialisation d’informations induit des bouleversements des processus existants. Ainsi, la dématérialisation des titres a totalement modifié le travail des back-offices bancaires, tout comme plus récemment le traitement de l’image chèque électronique. La mise en œuvre d’un annuaire centralisé va rejaillir de manière significative sur les processus de gestion des utilisateurs et des autorisations d’accès par une DSI. • Environnement existant : selon l’ouverture du système d’information et des applications existantes et les besoins d’interface ou d’in- tégration avec un nouveau projet informatique, l’impact sur l’existant peut être quasi-nul – lorsqu’il s’agit d’une simple juxtaposition d’application – ou au contraire très profond et aller jusqu’à la suppression de toute ou partie d’applications existantes. Ainsi, la mise en œuvre d’un CRM – Gestion de la relation client – rend souvent caduques des applications préexistantes comme la gestion des portefeuilles commerciaux ou des réclamations clientèle. • Compétences : la mise en œuvre d’un projet s’accompagne souvent d’un accroissement des compétences, facteur clé de la rentabilité. Ainsi, lors de la mise en œuvre d’une gestion de catalogue de produits industriels, les rédacteurs qui préalablement raisonnaient « forme du document final » vont devoir réfléchir en termes de gestion de contenu ; ainsi, au lieu d’écrire « 12 A » en gras, car c’est une caractéristique technique, ils devront penser « insérer une caractéristique technique, de type ampérage » puisque l’application se chargera d’importer la bonne donnée au moment de la publication du catalogue en lui appliquant la forme définie par la charte graphique, fonction du média de communication – papier, internet, wap, etc. • Organisation : sauf en cas d’automatisation pure, il est rare que l’organisation en place avant le projet perdure en l’état. Lorsqu’il s’agit de nouvelles technologies, en tirer la quintessence – et donc la rentabilité – suppose de revoir les méthodes de travail et les ressources. Ne serait-ce que parce que certaines tâches disparaissent, d’autres évoluent, d’autres encore sont ajoutées. L’exemple de la gestion électronique de documents est assez flagrant : les charges de recherche d’information sont réduites à zéro ou à peu près, alors que celles d’entrée des documents – numérisation, indexation – sont sensiblement alourdies et la rentabilité est alors directement fonction du taux d’utilisation des documents concernés. Il faut donc avoir défini, au moins à grande maille, comment le système va fonctionner avant de réaliser l’étude de rentabilité. C’est en tout état de cause le rôle de l’étude préalable qui détermine les enjeux, les risques, les points forts et faibles du projet. C’est aussi à ce moment-là qu’il faut étudier la rentabilité du projet. 2.3. Les principes de l’étude de rentabilité Ce sont les suivants : • définir les alternatives possibles, • calculer les coûts complets, • définir et argumenter les hypothèses de gains, • estimer les gains, • utiliser des méthodes éprouvées de calcul de rentabilité, • évaluer la sensibilité de la rentabilité aux hypothèses de gains, • évaluer les risques, • optimiser la rentabilité, • mesurer la rentabilité effective. L’étude de rentabilité compare toujours des situations futures définies selon les composantes du projet. De • La revue n° 80 - Septembre 2005 Intégration Développements 5 dossier :Conduite de projet ce fait, la transparence est de mise en ce qui concerne les hypothèses de gains ; celles-ci doivent être étayées par des éléments factuels – des chiffres – dont la collecte est souvent relativement lourde. Mais, c’est à ce prix, que l’étude peut être crédible. 2.3.1. Analyse des coûts Le principe général est de raisonner en coût complet. Il faut donc prendre en compte l’ensemble des coûts afférents au projet, en distinguant investissement, fonctionnement, amortissements. Ces coûts comprennent : • les coûts non récurrents : les matériels, logiciels, prestations de toutes natures et les charges internes valorisées – salaires et charges – tant pour les coûts informatiques – formation, développement, tests, gestion de projet, etc. – que ceux supportés par la maîtrise d’ouvrage – gestion de projet, formation, accompagnement des utilisateurs, reprise d’existant éventuelle, etc. ; • La revue n° 80 - Septembre 2005 • les coûts récurrents de fonctionnement : administration, exploitation, maintenance, support et accompagnement. 6 Il convient de préciser aussi les sources des données : contrôle de gestion, DSI, maîtrise d’ouvrage. Tous ces coûts doivent aussi pouvoir être expliqués et justifiés. Les travers classiques en la matière sont : • la sous-estimation des charges de travail des maîtrises d’ouvrage pour les aspects relatifs aux évolutions des processus, au déploiement, aux formations et à l’accompagnement des utilisateurs, • de manière générale, une sousestimation fréquente des charges internes à l’entreprise, • la non-prise en compte des aléas – techniques ou technologiques en particulier – par les maîtrises d’œuvre, • des calendriers de réalisation des projets souvent trop serrés, qui minimisent notamment tous les coûts de fonctionnement et lissent les coûts d’investissements. Les projets informatiques ont pour particularité de demander en général un investissement massif en début de projet, et une pratique répandue, mais fort contestable, est trop souvent de vouloir les étaler dans le temps, ce qui ne se fait qu’au détriment des gains. 2.3.2. Sources de gains et valeur Globalement les sources de gains sont de trois natures : • Action sur les processus : l’optimisation des processus se traduit par des gains de productivité ou d’efficacité. Ces gains sont en grande majorité des gains de personnel. Certes, pour beaucoup de dirigeants, il y a loin de l’évaluation des gains à leur réalisation effective. Mais c’est bien l’enjeu de la conduite de projet que de garder constamment à l’esprit les conditions de réalisation effective de ces gains. Si sur un processus donné, on réduit les charges de travail de 20 %, il est indispensable de revoir la répartition des tâches des différents intervenants, les circuits d’information, les responsabilités de chacun pour que le processus soit réellement optimisé. Les critères d’optimisation sont toujours un peu les mêmes : paralléliser les tâches, éviter les goulets d’étranglement, responsabiliser les personnels, accroître les niveaux de compétence, rendre les processus transparents et communiquer. Il est vrai que la sous-estimation de ces travaux, souvent du fait des maîtrises d’ouvrage, ont par le passé conduit à trop rarement réaliser ces gains. • Action sur les coûts : c’est le plus souvent la réduction des coûts – d’achats, de production d’informations, de support aux clients, etc. – qui sont dûs au projet ou à l’application. Ces gains sont notamment visibles dans tous les projets de rationalisation d’un existant informatique. Ainsi, la mise en place d’un annuaire centralisé, la migration d’une application obsolète vers un nouvel environnement, la mutualisation d’outils, par exemple, sont générateurs de gains significatifs en exploitation et maintenance. • Action sur la valeur : il s’agit des actions sur la valeur de l’entreprise, selon trois axes : augmentation du chiffre d’affaires, augmentation de la valeur ajoutée, augmentation de la valeur boursière. Ainsi, la mise en place d’une base de connaissances dans un département de R&D doit logiquement apporter des gains sur l’innovation – traduite en dépôt de brevets par exemple. Les difficultés de calcul des gains sont multiples. Trois points méritent une vigilance particulière : • L’expression des gains selon des indicateurs fiables. Puisqu’on compare des situations futures, il convient de disposer d’une base d’indicateurs reconnus : par exemple, la charge de travail pour effectuer telle ou telle tâche ou le coût unitaire de telle opération. Ces indicateurs dépendent du projet étudié, mais aussi de l’entreprise. Ainsi, les délais de réponse à une demande client n’ont pas les mêmes enjeux pour une banque que pour une compagnie d’assistance internationale, qui gère le plus souvent des situations de crise. La difficulté consiste avant tout à rapprocher ces indicateurs des critères de performance de l’entreprise et à démontrer le lien entre système informatique et évolution de ces indicateurs. • Le périmètre à prendre en compte : il faut se garder de comptabiliser les mêmes gains sous plusieurs formes. Ainsi l’évolution de la productivité du personnel commercial peut se traduire soit en gain de productivité soit en augmentation des ventes – le temps ainsi gagné étant réutilisé pour vendre davantage. Il est toujours préférable de présenter les gains sous la forme d’accroissement de valeur plutôt que de gains de productivité, même s’il ne faut pas oublier de préciser les condi- Conduite de projet dossier • Les hypothèses utilisées et leur sensibilité : lorsqu’on effectue les études de rentabilité, il faut s’efforcer de chiffrer les « mieux », « plus vite », « plus fiable », « meilleure qualité ». Ainsi, si par exemple, on souhaite réduire un taux de réclamation, il faut probablement effectuer le calcul de rentabilité en faisant varier ce taux (de – 5 % à – 20 % par exemple). Cet exercice est riche d’enseignement, car il permet de mieux comprendre sur quoi repose la rentabilité. C’est aussi une façon de présenter le projet ou le système avec des objectifs simples : « le projet est rentable à 2 ans si le taux de réclamation baisse de10 % », les 10 % devenant alors l’objectif clé du projet. 2.3.3. Les risques Tout projet informatique comporte des risques informatiques bien sûr – techniques et technologiques – mais aussi relatifs à la mise en œuvre : délai, refonte des processus, appropriation des outils par les utilisateurs, évolution des postes et des méthodes de travail. Il est fréquent que les gains les plus importants soient aussi ceux entachés d’un maximum de risques. Ainsi, si on décide par exemple de dématérialiser les échanges avec les clients – dans une application de CRM – il est indispensable que les utilisateurs accordent pleine confiance aux informations gérées dans le nouveau système. Si les pratiques initiales étaient de renseigner peu d’informations dans le système d’information et de conserver des dossiers « personnels » sur support papier, le risque du non-partage d’informations est réel. Au-delà de ce risque, c’est le principe même de la mise en commun des informations clients par l’ensemble du personnel appelé à communiquer avec lui qui est remis en question. L’analyse des risques éclaire bien souvent les conditions effectives de réalisation des gains et à ce titre, fait partie intégrante de l’étude de rentabilité. 2.3.4. Calculs de rentabilité Tous les calculs de rentabilité sont fondés sur l’évolution du compte d’exploitation de l’entreprise et donc sur les flux nets de trésorerie, c’est-à-dire, la différence entre les gains et les coûts, majorés des investissements, le tout étant minoré des impôts et taxes. De multiples indicateurs existent, qui résultent d’approches différentes : • Le délai de recouvrement – payback period – est le délai au-delà duquel les gains dépassent les coûts, c’est-à-dire que le flux net de trésorerie est nul. C’est le meilleur indicateur pour les projets informatiques, qui trop souvent dérapent en délais et coûts. • La valeur nette actualisée (VAN) : c’est sur une période donnée, le cumul des flux nets actualisé en tenant compte d’un taux de l’argent. Ce chiffre indique la valeur du système mis en place à l’horizon donné. Une VAN négative est la démonstration d’un projet non rentable. • Le taux interne de rentabilité : c’est le taux qui rend nul la VAN, soit le taux maximum auquel il est possible d’emprunter pour que le projet soit rentable. Ce taux est très souvent très élevé dans les projets informatiques, mais pas très significatif, les investissements s’effectuant massivement au démarrage du projet. Toutefois, la rentabilité ne s’exprime pas uniquement par un chiffre. Elle traduit aussi les conditions de réalisation effective des gains, surtout lorsqu’il s’agit de gains de personnel – qui comptent souvent pour près de 50 % des gains apportés par les technologies –, conditions qui relèvent du management de l’entreprise et pas des technologies en tant que telles. 2.3.5. Optimisation de la rentabilité Lors de l’étude de rentabilité – qui s’effectue, pour les projets, au moment de l’étude préalable – il est fréquent que l’organisation même du projet fournisse selon les variantes possibles, des niveaux de rentabilité différents. Par exemple, si le projet suppose des gains en matière d’accès à l’information et qu’une reprise d’existant est nécessaire, il est souhaitable que le sousprojet de reprise d’existant soit initié dès le démarrage du projet, afin que lors du déploiement, ces gains puissent effectivement être réalisés ; en effet, si la reprise de l’existant est effectuée après le déploiement des outils, ces gains ne se feront que plus tard, grevant ainsi la rentabilité du projet. En matière de processus, dès lors qu’une évolution est requise, la stratégie du « big bang » est souvent la plus rentable, surtout lorsqu’elle exploite au mieux les apports des technologies ; toutefois, ceci doit être nuancé en fonction des changements induits, notamment au niveau des compétences et des transferts de tâches. Ainsi, la lecture automatique de formulaires sur support papier dans une administration, si elle apporte des gains évidents en matière de saisie de données, a comme impact de changer radicalement le métier des personnels du Service Courrier, lequel devient producteur d’information et non plus routeur de documents. Ce qui ne se fait pas en un jour… Optimiser la rentabilité, c’est donc trouver le meilleur compromis possible entre un maximum de gains et un minimum de risques. En pratique, ces deux objectifs sont contradictoires. Néanmoins, l’optimisation de la rentabilité doit être la préoccupation des responsables de projet, tant au niveau de l’étude de rentabilité qu’au niveau du pilotage du projet. 2.3.6. Mesurer la rentabilité effective Une fois le projet déployé, la mesure de la rentabilité effective, après une courte période de quelques mois pendant lesquels les ajustements peuvent être possibles, est indispensable. Elle est souvent riche d’enseignements, ne serait ce que pour chiffrer des éléments difficiles à estimer avant le projet ou pour mettre en évidence des indicateurs de performance additionnelle. Ainsi, il est des éléments difficiles à mesurer, ce • La revue n° 80 - Septembre 2005 tions effectives de réalisation de ces gains. 7 dossier :Conduite de projet qu’on appelle dans la littérature les gains « intangibles » : impact des délais de réponse aux clients sur leur fidélité, impact d’une fourniture d’informations fiabilisée sur la prise de décision, etc. 3. En conclusion La littérature regorge de chiffres alarmants montrant que 50 à 80 % des projets d’introduction de nouvelles technologies (E-business, CRM, GED, KM, entre autres) sont des échecs. Mais les motifs sont toujours les mêmes : • défaut gique, d’alignement straté- scénariste, le réalisateur et ses équipes, et les acteurs. • trop faible implication du management, • ignorance des évolutions nécessaires des processus, • insuffisance d’accompagnement du changement, • absence d’indicateurs de performance pertinents et de leur suivi. L’informatique, c’est un peu comme l’industrie cinématographique. Un film a très gros budget peut parfaitement aboutir au pire navet. Cela ne dépend pas du budget, mais aussi et surtout de l’alchimie entre le Bibliographie AFAI – Rentabilité des projets informatiques : méthode, outils, cas pratiques. Paris, 2004. Collection Pratiques Professionnelles Ghenassia Bruno, Fustec Alan : Votre informatique est-elle rentable ? Paris, Édition d’Organisation, 2004. Peaucelle Jean-Louis. Informatique rentable et mesure des gains. – Paris, Hermès. 1997. LES OUVRAGES PARUS ■ La rentabilité des projets informatiques L’étude de la rentabilité des projets informatiques, c’est un piège : « si on ne le fait pas, on vous le reproche ; et si on le fait, personne n’y croit. » Voilà le décor planté. Pourtant, cela n’est pas si difficile. Pour une direction générale ou un DSI, le pilotage des projets par leur retour sur investissement devrait être la règle. Force est de constater que ce n’est que trop rarement le cas, au mépris des saines règles de l’IT Governance. Réhabiliter de saines pratiques en matière d’analyse de rentabilité, détailler une méthodologie, fournir des points de repère, illustrer la démarche par des cas concrets, et surtout mettre en filigrane de tout projet les critères de sa rentabilité pour établir des jalons, mesurer les points de contrôle, et décider au cours de la vie du projet, s’il passe l’examen de la décision, de continuer, de réorienter ou d’arrêter le projet sont les objectifs de cet ouvrage. Ambitieux, probablement, mais utile sans doute. ■ Le livre blanc sur l’enquête ERP À l’occasion du séminaire du 18 janvier 2005, l’AFAI publiera un livre blanc qui résulte de l’enquête menée par ASK Conseil sur les bonnes pratiques observées en matière de mise en place d’ERP. Cette enquête a permis de mettre en évidence des typologies de comportement entre Groupes d’origine diverses (USA, UK, RFA, FR) sur deux grands ERP du marché, SAP et ORACLE. • La revue n° 80 - Septembre 2005 Les auteurs en ont dégagé une voie de progrès concrétisée par un modèle de maturité pour réussir la transformation de l’entreprise en alignant la performance à la stratégie ERP. 8 LES OUVRAGES À PARAÎTRE ■ Le support client L’ouvrage qui sortira au dernier semestre 2005 est destiné à mettre en exergue le rôle déterminant de la fonction support dans le pilotage de la performance de l’informatique. En effet, les travaux sur le thème de la performance se polarisent sur les projets là où les budgets sont de plus en plus absorbés par les tâches récurrentes. Cet ouvrage permettra de : – comprendre le rôle central du support dans une approche de gouvernance basée sur IT Scorecard ; – réussir la greffe d’un contrat externalisé dans les processus internes et auprès des acteurs concernés ; – passer en revue les méthodes (ITIL, CoBIT) et se situer vis-à-vis des bonnes pratiques (modèle de maturité, modèle d’évolution). Son résultat sera une boîte à outils recensant les principales pratiques, les pistes possibles d’amélioration et les interrogations ouvertes.