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552 081 317 RCS PARIS – Siège social : 22-30, avenue de Wagram, 75008 Paris – metiers Bati la revue des bâtisseurs numÉro 27 juin 2012 Grand témoin Antoine Desbarrières « La qualité ne se divise pas » * Prix d’un appel local, hors surcoût éventuel selon opérateur. Gros œuvre/ strUcture Brique monomur et pierre agrafée : assemblage gagnant pour un grand cru enveloppe Déjà plus de 800 000 travaux de rénovation réalisés ! Et s i Être Partenaire Bleu Ciel d’EDF, c’est bénéficier de la notoriété de la marque EDF Bleu Ciel, d’un apport de prospects et d’un ensemble d’outils et de services pour dynamiser la relation avec vos clients : – des solutions de financement à taux très avantageux ; – des outils de communication ; – un site Internet et un animateur dédiés. le d p elo év pe me nt Contactez-nous au 0 810 333 787* ou rendez-vous sur partenaires.edf.com de vot re a ctivi té pas sait par ce fil L’énergie est notre avenir, économisons-la ! Bâtimétiers - numéro 27 - juin 2012 ITE : l’importance du support dans les systèmes d’enduits minces équipements techniques L’optimisation des consommations électriques pour bâtiment à énergie positive Dossier Amiante : vers une nouvelle maîtrise de risque Finitions/aménagement Sols coules a base de resine Un Cahier des prescriptions techniques pour la rénovation SOMMAIRE . ÉDITO B ât i M é t i e r s • r e v u e t r i m e s t r i e l l e • n u m é r o 2 7 • j u i n 2 0 1 2 l’Actualité 2 Sites internet FFB : pour être bien informés, soyez connectés ! • Villavenir + Atlantique : six logements sociaux à énergie positive • Des fiches d’autocontrôle pour les plâtriers • DVD, application iPhone : deux exemples de supports sur la RT 2012 • RAGE 2012 : professionnels, venez nombreux ! • Bâtimétiers : l’avis des lecteurs compte • Perméabilité à l’air : la formation par vidéo s’invite sur les chantiers Grand témoin métiers gros œuvre/ STRUCTURE 10 14 Antoine Desbarrières : La qualité ne se divise pas Dossier 48 Amiante Vers une nouvelle maîtrise du risque INNOVATION 54 Un nouveau système constructif béton-bois SÉCURITÉ ITE et risque incendie : mesures réglementaires et techniques à l’étude 21 Perméabilité à l’air : des solutions pour les couvreurs 22 Isolation thermique par l’extérieur : l’importance du support pour les finitions par enduits minces 25 Produits minces réfléchissants : des compléments d’isolation à utiliser avec discernement 26 25 FDES métallerie, fermetures et protections solaires : répondre aux demandes des donneurs d’ordre 28 56 Fumées de soudage : les moyens de se protéger • Sécurité incendie : durcissement de la réglementation dans les maisons de retraite NORMALISATION enveloppe équipements techniques 57 NF DTU et normes européennes • Métal’Normes, un outil en ligne actualisé FORMATION 58 Étanchéité à l’air : plate-forme pédagogique en Picardie • Les CQP : une offre de formation pour valoriser les savoir-faire ENVIRONNEMENT 31 61 Station mobile de lavage et de recyclage des eaux • Recyclage des panneaux photovoltaïques : la filière est prête ZOOM CHANTIER 62 Échafaudage hors normes pour le Roi-Soleil la parole à 64 Thierry Dauchelle PRDM-FFB : un rôle moteur dans les évolutions de la construction Construction bois : traitement obligatoire des ponts thermiques13 Brique monomur et pierre agrafée : assemblage gagnant pour un grand cru 14 Lutte contre des ponts thermiques : des appuis et des seuils performants 16 Poste de travail adapté : transformer le handicap en atout17 Maçonnerie : nouvelle reconnaissance pour le bloc à bancher 18 Le guide maçonnerie de l’UMGOFFB en version e-book 18 Portails automatiques : sécurité et respect de la norme européenne 31 Optimisation des consommations électriques pour un bâtiment à énergie positive 32 Véhicules électriques : cinq millions de bornes de recharge à installer 34 Systèmes de récupération des eaux de pluie : enfin une norme 36 Installations photovoltaïques : tour d’horizon des signes de qualité 38 Norme colonnes sèches et en charge : deux amendements complémentaires 38 Sols coulés à base de résine : un CPT pour la rénovation Réservations des ouvrages carrelés : une préparation de chantier à soigner Étanchéité à l’air : les plâtriers-plaquistes peaufinent leurs interfaces Chapes fluides : l’experience des bonnes pratiques Accessibilité : une meilleure 42 vie en couleurs pour tous Étanchéité sous carrelage : une qualification à valoriser finitions/ aménagement 41 42 44 45 46 46 Une veille technique multimétier D epuis huit ans, Bâtimétiers est aux côtés des professionnels du bâtiment pour les accompagner sur tous les sujets liés aux chantiers. La palette des thèmes abordés est large. Bâtimétiers constitue ainsi un outil de veille technique multimétier à disposition des professionnels. Consacré à l’amiante, le dossier de ce numéro illustre bien cet objectif. D’importants changements interviennent en 2012 en matière de réglementation amiante, avec en particulier un renforcement des exigences de formation, qui concernent dès à présent un très grand nombre d’entreprises. Performance énergétique et accessibilité sont deux autres sujets sur lesquels Bâtimétiers vous éclaire régulièrement. Ce numéro ne déroge pas à cette règle. Dans une période difficile pour l’activité, il demeure essentiel de se préparer à ces marchés : nul ne doute que les orientations à venir conforteront les efforts réalisés par les professionnels pour monter en compétences et bâtir avec l’environnement. Pour améliorer Bâtimétiers et répondre au plus près à vos besoins, il nous a semblé indispensable de solliciter votre avis. N’hésitez donc pas à répondre à l’enquête (voir article p. 8) dématérialisée sur www.enquetebatimetiers.fr. L’équipe de rédaction est à votre écoute ! jean-yves robin, vice-président de la FFB l ’ act u a l ité Vêtements marqués OBS : l’assurance d’une protection maximale Afin d’accompagner les chefs d’entreprise dans le respect du code du travail en matière de vêtements professionnels, l’OGBTP(1) a créé en mars 2009 la marque OBS, qui atteste la conformité des tenues. Un laboratoire indépendant procède à l’examen approfondi d’échantillons : conception, résistance, ergonomie, signalisation visuelle, fabrication et durabilité sont étudiées minutieusement. Le fabricant est ensuite contrôlé par un audit des installations, de l’organisation et de la traçabilité de la production, ce qui est un rempart à la contrefaçon. Un vêtement marqué OBS doit être adapté aux exigences gestuelles de son utilisateur, être entièrement ou pour partie de couleur voyante, résister à l’abrasion et à la déchirure, ne pas être allergisant et favoriser l’absorption et l’évacuation de la sueur. En outre, il ne doit pas contenir d’éléments susceptibles de représenter un point d’accrochage, ni de substance toxique source de risques autogènes, ou encore rétrécir au lavage. (1) Office général du bâtiment et des travaux publics. Pour en savoir plus Liste des fabricants agréés sur www.ogbtp.com La rénovation durable par l’exemple À travers douze rénovations exemplaires de logements basse consommation, les auteurs de ce livre portent un regard neuf sur le secteur de la rénovation durable. L’Union des constructeurs immobiliers (UCI-FFB) contribue à faire émerger de nouveaux acteurs spécialistes d’une offre globale, créateurs d’habitat, redonnant toute leur valeur à des lieux de vie en y associant aménagement de l’espace intérieur, performance et confort. La rénovation prend un nouvel essor, prenez toute la mesure des enjeux ! Pour en savoir plus Pour vous procurer le livre, contactez l’UCI-FFB tél. : 01 40 69 51 86 2 BâtiMétiers J juin 2012 Sites internet FFB Pour être bien informés, soyez connectés ! un exemple d’outil technique feuilletable sur Internet. S ’informer en quelques clics sur les formations, les nouvelles règles fiscales et les informations techniques, aussi bien au niveau national que régional, à n’importe quel moment : seul Internet le permet. La FFB, ses unions et syndicats de métiers et les fédérations départementales ont mis en ligne une nouvelle version de leurs sites Internet qui diffusent en continu toutes les données liées à la profession. La majorité des métiers disposent de leur propre site et informent au mieux leurs adhérents. Doté d’un double contenu – informations générales du secteur et informations techniques sur les métiers – chaque site « métier » propose une entrée pour le grand public et une entrée réservée aux adhérents (code disponible auprès des fédérations départementales). Chacun peut ainsi accéder aisément aux informations institutionnelles de la fédération, aux dossiers techniques, aux publications professionnelles, aux nouvelles dispositions législatives ou encore aux actions menées par le réseau de la FFB. Jérôme Guyard, entrepreneur de carrelage en Seineet-Marne, est un utilisateur assidu des sites Internet FFB et de celui de son Union en particulier : « Les règles techniques changent tellement souvent que j’ai toujours besoin d’une confirmation. On peut passer à côté d’une nouvelle législation. Et chacun sait que cela peut avoir des conséquences importantes dans l’exécution des chantiers. C’est pour moi un outil quotidien, très utile et très facile d’utilisation via notamment les nombreuses fiches techniques ou la possibilité de télécharger les « mémos chantiers » par exemple. La nouvelle arborescence est d’ailleurs plus lisible et permet un accès aisé aux informations. Autre exemple, le site de l’Union de la maçonnerie et du gros œuvre (UMGO-FFB) propose dans sa partie technique un contenu structuré en deux onglets : d’une part, les « Dossiers techniques et téléchargements », répartis en vingt thèmes traitant des matériaux et des activités suivies par la commission technique et environnement ; d’autre part, l’e-book « Guide maçonnerie », qui reprend l’essentiel des sujets normatifs et réglementaires. Une nouvelle rubrique « Médiathèque » permet aussi d’accéder à la vidéothèque (on y trouve par exemple la vidéo RT 2012 pour les maçons), la photothèque et l’espace « Publications » dans lequel on peut lire Bâtissons l’avenir, la lettre de l’UMGO, ainsi que Bâtiment Actualité et Bâtimétiers. Ces différents contenus et outils facilitent largement le quotidien des entreprises sur les différents sujets techniques. Pour le grand public, ces sites sont aussi une vitrine des métiers du bâtiment. Le site de l’Union professionnelle peinture finitions (UPPFFFB) propose ainsi aux jeunes qui s’orientent vers les métiers du bâtiment un panorama complet des métiers, fonctions, diplômes et concours. Un moyen de mieux faire connaître la profession, les formations qui y mènent et de favoriser les échanges entre les entreprises et leurs clients lors de futurs chantiers. J Pour en savoir plus • www.ffbatiment.fr • Retrouvez les sites des unions et syndicats de métiers en p. 9. l ’ act u a l ité Villavenir + Atlantique Six logements sociaux à énergie positive L ancé par la FFB Nord-Pasde-Calais, le projet Villavenir, qui consistait à construire six maisons au standard BBC répondant aux enjeux environnementaux, techniques, économiques et pédagogiques, a connu un succès tel que la FFB Loire-Atlantique a décidé d’aller plus loin en initiant Villavenir + Atlantique. Le projet reste le même, à une nouvelle exigence près : atteindre le niveau Bepos (bâtiment à énergie positive). Au sein d’un écoquartier nantais, Villavenir + Atlantique sera à la fois un chantier – comprenant trois modes constructifs différents (métal, bois et maçonnerie), respectant les orientations de la future réglementation pour 2020 – et un lieu de formation professionnelle. Le projet vise cinq objectifs ambitieux : – se positionner comme une référence sur les marchés de la performance énergétique ; – valoriser la profession et ses compétences ; – sensibiliser le public et for- mer les salariés aux nouvelles techniques ; – relever le défi du Bepos à un coût financièrement maîtrisé, accessible au plus grand nombre ; – conjuguer performance technique et qualité de vie. Dans l’optique de la FFB LoireAtlantique, il ne s’agit pas de mettre en œuvre des techniques complexes, mais de développer des savoir-faire innovants, maîtrisés par les entreprises locales et facilement reproductibles pour favoriser le développement d’un logement social durable. La Fédération départementale a choisi d’attribuer la conception et la réalisation de chaque ensemble constructif à des équipes projet distinctes, constituées d’une entreprise de bâtiment mandataire, d’un bureau d’études techniques et d’un architecte. Une organisation en elle-même innovante, car ces professionnels ont peu l’habitude de réaliser ce travail collectif en amont des projets. Au-delà de la performance technique, le chantier Villavenir + Atlantique sera un support de formation alliant théorie et pratique, à double usage : formations FEEBat pour les professionnels, mais aussi initiation des futurs locataires, sur site, à l’utilisation des équipements de maîtrise énergétique. Un bilan sur 24 mois permettra de mesurer à distance les comportements des utilisateurs et leurs consommations. La pose de la première pierre a eu lieu le 27 avril dernier et l’arrivée des premiers habitants est prévue en septembre 2013. J Pour en savoir plus FFB Loire-Atlantique, tél. : 02 40 20 23 00 et www.villavenir.fr Qualifelec accrédité par le Cofrac E n obtenant auprès du Cofrac la validation de ses procédures basées sur la norme NF X50-091, Qualifelec garantit à ses partenaires, maîtres d’ouvrage, professionnels et aux clients des entreprises sa compétence à délivrer des certificats de qualification en toute transparence, impartialité et indépendance. Cette accréditation confirme ainsi, vis-à-vis des clients qui font réaliser des travaux d’électricité, la crédibilité et la fiabilité des entreprises qualifiées Qualifelec. Cette accréditation est l’une des conditions que les organismes de qualification doivent respecter pour délivrer des signes de qualité « Reconnu Grenelle Environnement ». Les électriciens disposant de l’une des qualifications « Reconnu Grenelle Environn e m e n t » de Qualifelec pourront ainsi faire valoir auprès des maîtres d’ouvrage et des particuliers leurs compétences sur les marchés de la performance énergétique. Sachant qu’à partir du 1er janvier 2014, pour que les clients puissent bénéficier d’aides publiques, les travaux devront être réalisés par des entreprises titulaires d’un signe « Reconnu Grenelle environnement ». J Pour en savoir plus www.qualifelec.fr agenda DU 10 au 15 juin 2012 intergalva, Paris Congrès mondial de la galvanisation DU 14 AU 15 juin 2012 Congrès de la FFB, Perpignan DU 22 AU 23 juin 2012 Rencontre des métiers du SNED-FFB, Lille DU 14 AU 15 septembre 2012 Rencontre des métiers du gros œuvre (UMGO-FFB et UNEEFFFB), La Baule DU 15 AU 16 septembre 2012 Journées européennes du Patrimoine Partout en France, des bâtiments d’exception ouvrent leurs portes au grand public. La FFB est pour la première fois partenaire de cette 29e édition placée sous le thème : « Les patrimoines cachés » DU 19 AU 22 septembre 2012 10e congrès international wiaco, Paris Congrès mondial de l'isolation et de l'acoustique DU 26 AU 27 septembre 2012 Intelligent Building Systems, Paris – CNIT La Défense www.ibs-event.com DU 11 AU 12 octobre 2012 Congrès de l'UMPI-FFB, Strasbourg « Nos entreprises et nos métiers demain » DU 11 AU 13 octobre 2012 Les Coulisses du Bâtiment Partout en France, des professionnels de la FFB ouvrent leurs ateliers et chantiers aux jeunes et au grand public DU 12 AU 13 octobre 2012 Congrès de l'UECF-FFB, Annecy LE 16 octobre 2012 2es assises « Électricité et habitat », de Promotelec, Paris DU 25 AU 26 octobre 2012 Congrès de l’UNECB-FFB, Reims Batimetiers la revue des bâtisseurs Lecteurs, votre avis nous intéresse Répondez à l’enquête Bâtimétiers à partir du 15 juin www.enquetebatimetiers.fr juin 2012 J BâtiMétiers 3 l ’ act u a l ité La FFB renforce son réseau technique au service des adhérents Deux nouveaux arrêtés, publiés au Journal officiel du 15 mars, poursuivent le plan de fiabilisation du diagnostic de performance énergétique (DPE) engagé fin 2011 par le ministère de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement. Les deux textes mettent en cohérence les volets « vente » et « location » du DPE. Celui-ci devra désormais faire l’objet d’une visite in situ de la part du diagnostiqueur. Une fiche recensant les données utilisées sera jointe au DPE. Le recours à une méthode de calcul donnera lieu à des explications personnalisées sur les éléments pouvant mener à des différences entre consommations réelles et estimées. Deux changements importants pour les bâtiments tertiaires : la surface thermique (Sth) remplace la surface hors œuvre nette (SHON) et l’harmonisation des étiquettes se poursuit, avec la refonte des affichages existants en trois étiquettes, établies en fonction du type d’activité du bâtiment. Autre modification notable, concernant tous les bâtiments cette fois : la part d’énergie renouvelable produite pourra être déduite de la consommation énergétique totale. La nouvelle version de la méthode de calcul 3CL-DPE n’est quant à elle pas encore publiée ; la FFB espère la voir un jour évoluer dans le sens d’une uniformisation des méthodes de calcul utilisées en neuf comme en rénovation. L’ensemble de ces améliorations devrait contribuer à asseoir le DPE en tant qu’outil de référence, sur lequel pourront s’appuyer les professionnels pour formuler leurs préconisations de travaux. Pour en savoir plus www.rt-batiment.fr, rubrique DPE Vous cherchez un article de Batimetiers ? @ www.ffbatiment.fr espace adhérents 4 BâtiMétiers J juin 2012 © ffb/LAGADEC DPE. Nouvelles mesures pour plus de fiabilité L e Livre blanc de la FFB, initié par son président Didier Ridoret, formule quinze propositions pour favoriser « l’évolution des métiers et l’adaptation des structures professionnelles ». Parmi celles-ci, figure le projet de « faciliter, par un dispositif adapté, la collaboration du réseau dans le domaine technique ». Un projet qui a pris corps avec l’orga- nisation de la journée Agora Tech, le 29 mars dernier, à Saint-Rémy-lès-Chevreuse, où étaient réunis près de 80 techniciens et ingénieurs, issus du réseau territorial et métiers de la FFB. Objectif de cette rencontre : favoriser les échanges pour permettre aux collaborateurs de mieux connaître les champs d’expertise de chacun et constituer une force technique au sein du réseau FFB. L’occasion également de mutualiser les expériences ou initiatives menées localement, comme Villavenir ou le support de formation « BBC » itinérant mis en place par la FFB Alsace. Mais aussi de réfléchir aux actions pour fédérer ces compétences et initiatives, et proposer aux adhérents un service toujours plus performant. J Des fiches d’autocontrôle pour les plâtriers D u fait de l’évolution des métiers et de la nécessaire adaptation des entreprises sur les chantiers, les professionnels du bâtiment vont avoir de plus en plus recours à des procédures d’autocontrôle afin de vérifier la conformité de leurs travaux. C’est pourquoi la FFB a élaboré des fiches d’autocontrôle métier très simples d’utilisation. Pour les métiers du plâtre et de l’isolation (UMPI-FFB), une série de cinq fiches d’autocontrôle a été réalisée, une par catégorie d’ouvrage : cloisons sur armature, doublages collés, plafonds sous armature métallique avec isolation, combles aménagés et combles perdus. Ces travaux complètent les treize fiches d’autocontrôle rédigées à la demande du Groupe performance énergétique (GPE) de la FFB, en ligne sur le site de la FFB (espace adhérent) et des Pros de la performance énergétique® et établies sur les mêmes bases que celles de l’UMPI-FFB. L’objectif de ces outils d’autocontrôle est d’aider le personnel d’encadrement de chantier, voire le compagnon, à se poser les bonnes questions et à véri- fier que les procédures ont bien été respectées. Chaque fiche se décompose en plusieurs étapes, au cours desquelles il convient de vérifier chaque point et de cocher la case adéquate (A pour accepté, R pour refusé, C pour corrigé). Une fois remplie, la fiche est signée par le responsable du chantier. J Pour en savoir plus • UMPI-FFB (Union des métiers du plâtre et de l’isolation), tél. : 01 40 69 52 14, www.umpi.ffbatiment.fr • www.performance-energetique. lebatiment.fr l ’ act u a l ité Un groupe de travail pour préparer la RT 2020 Lancé en début d’année par le Plan Bâtiment Grenelle, le groupe de travail Réglementation bâtiment responsable 2020 (RBR 2020) est chargé de formuler des orientations pour l’élaboration de la future réglementation en 2020, en tirant les enseignements de l’application de la RT 2012 et en élargissant la réflexion au-delà de la thermique. Réunissant une vingtaine d’acteurs de la filière, le groupe doit présenter son premier rapport au bureau du comité stratégique du Plan Bâtiment Grenelle dans les prochaines semaines. La FFB, qui regrette l’absence des organisations professionnelles au sein du groupe RBR 2020, suivra avec vigilance l’avancée de ces travaux. Pour en savoir plus www.plan-batiment.legrenelleenvironnement.fr DVD, application iPhone Deux exemples de supports sur la RT 2012 L e conseil régional de Bourgogne, en partenariat avec les conseils régionaux d’Alsace, de Franche-Comté et des Pays-de-la-Loire, ainsi que l’Ademe, vient de produire un film pédagogique de 50 minutes consacré à Travaux d’accessibilité ou d’adaptation : fiches de visite Disponibles sur le site Internet de la FFB (espace adhérent, rubrique Dossiers/Technique-Environnement/ Accessibilité des bâtiments), quatre fiches de visite aident les entreprises à identifier les besoins de leurs clients, à les matérialiser et à leur proposer la réalisation de travaux d’accessibilité ou d’adaptation. Que ce soit pour la maison individuelle ou l’habitat collectif, en intérieur ou à l’extérieur, chaque fiche permet la collecte d’informations et rappelle sur son verso les points essentiels à respecter. Pour en savoir plus www.ffbatiment.fr 6 BâtiMétiers J juin 2012 l’étanchéité à l’air. Destiné à l’ensemble des professionnels de l’acte de construire, et distribué en Bourgogne auprès des 9 000 entreprises du secteur, ce film illustre les étapes clés de la mise en œuvre de l’étanchéité à l’air sur chantier. Séquences concrètes et témoignages de professionnels apportent les éléments de compréhension nécessaires pour appréhender la variété des solutions constructives et les exigences de mise en œuvre. Accompagné d’un guide papier, le film complète les actions de la FFB Bourgogne en matière d’étanchéité (formations FEEBat 5.1 et 5.2 ; rencontres de sensibilisation, avec tests à la porte soufflante organisés sur site). Le film est consultable sur http ://bourgogne. ademe.fr, rubrique Actualité/ toute l’actu. Application gratuite Autre initiative : une application pour iPhone, développée par la société Milgram en collaboration avec l’Apave, est désormais téléchargeable gratuitement sur App Store. Cette application, qui sera bientôt disponible pour les systèmes Android, est conçue comme un outil de vulgarisation de la RT 2012 aisément consultable aussi bien par les entreprises que par les maîtres d’ouvrage. Il présente de façon synthétique les points essentiels des nouvelles exigences, ainsi que de nombreuses informations en matière d’isolation, de labels, de traitement des ponts thermiques… J RAGE 2012 Professionnels, venez nombreux ! À l’heure où la RT 2012 et le BBC font évoluer en profondeur les métiers du bâtiment, le programme Règles de l’art Grenelle environnement 2012 (RAGE 2012) est un enjeu important pour tous les professionnels, notamment grâce à l’élaboration de recommandations professionnelles(1). Leur implication est essentielle, car ils apportent un regard métier indispensable pour que les documents produits dans le cadre de RAGE 2012 répondent à leurs attentes et soient applicables sur le terrain. Dans le même temps, l’organisation du dispositif a été conçue pour réduire au minimum le temps que devront y consacrer les professionnels impliqués. Une dizaine d’entre eux ont déjà participé aux premiers travaux. La FFB compte sur une large participation de ses adhérents pour que les recommandations issues de ces travaux – qui s’intègreront aux NF DTU ou en tiendront lieu – soient les plus proches possible des réalités du métier. Venez nombreux ! J (1) Voir Bâtimétiers n°26, p. 64. Pour en savoir plus • FFB DAT (Direction des affaires techniques), tél. : 01 40 69 52 67 • Unions et syndicats nationaux de métiers (coordonnées p. 9). • Les documents élaborés dans le cadre de RAGE 2012 sont disponibles gratuitement sur www.reglesdelart-grenelleenvironnement-2012.fr l ’ act u a l ité AQC : du nouveau pour les carreleurs Suite à la modification des textes de référence sur les sols carrelés, l’AQC a entrepris la mise à jour de ses documents destinés aux professionnels. Deux versions actualisées de Mémo Chantier paraissent : le premier rappelle les bonnes pratiques de mise en œuvre, le second traite du carrelage sur plancher chauffant. Tous deux concernent les locaux à faibles sollicitations sans siphon de sol, et abordent la pose collée et la pose scellée. Un Mémo Chantier 3D sur ce sujet vient enrichir la collection de l’AQC à l’intention des formateurs et chefs d’équipe. Rappelons que les Mémo Chantier 3D sont des modules vidéo pédagogiques d’environ 12 minutes et détaillent les étapes, règles et points singuliers de mise en œuvre pour un thème donné, avec une approche concrète des gestes à réaliser. Ils sont téléchargeables sur le site de l’AQC, pour une consultation sur smartphones ou lors de vidéoprojections. Pour en savoir plus www.qualiteconstruction.com Guide Accessibilité pour l’immobilier existant La loi du 11 février 2005 impose que les établissements recevant du public (ERP) existants respectent le principe de l’accessibilité pour tous au 1er janvier 2015. Après le Mémento du maire pour l’accessibilité, destiné aux petites et moyennes communes, la FFB publie un guide de l’accessibilité destiné aux administrateurs de biens et aux exploitants d’ERP privés. Réalisé en partenariat avec la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM), le guide sera distribué aux professionnels de l’immobilier et à leurs clients, professions libérales, propriétaires et copropriétés, pour les sensibiliser à l’obligation de mise en accessibilité de l’existant. Largement illustré et rédigé dans un esprit pratique, cet aide-mémoire rappelle les principes d’application de la loi, les acteurs et les différentes catégories de bâtiments concernés : ERP de 5e catégorie, cabinets libéraux, petits centres commerciaux, immeubles d’habitation… Pour en savoir plus www.ffbatiment.fr/rubrique publications 8 BâtiMétiers J Juin 2012 Bâtimétiers L’avis des lecteurs compte A près huit années d’existence, Bâtimétiers a choisi de faire le point sur les attentes de son lectorat. La revue répond-elle aux besoins d’information des lecteurs ? Que leur apporte-t-elle ? Comment est-elle perçue ? Une enquête est lancée pour mieux cerner les besoins des adhérents, identifier les forces et faiblesses de la publication, et envisager des pistes d’amélioration. De mijuin à mi-juillet, un questionnaire en ligne est mis à la disposition des lecteurs. Ils sont invités à y répondre, soit via une invitation par mail, soit en se Batimetiers la revue des bâtisseurs Lecteurs, votre avis nous intéresse Répondez à l’enquête Bâtimétiers à partir du 15 juin connectant directement sur le site Internet dédié à l’enquête. Parmi les questions posées figurent les habitudes de lecture de l’adhérent, son intérêt pour les sujets traités, sa satisfaction globale – tant sur le fond que sur la forme –, ainsi que son profil (métier, taille de l’entreprise et situation géo- graphique). Des propositions d’évolution de la revue sont également testées. Les informations recueillies resteront bien sûr confidentielles et seront analysées de façon anonyme. La synthèse des résultats sera communiquée dans un prochain numéro de Bâtimétiers. La FFB espère une forte participation : l’avis des adhérents est essentiel pour optimiser la qualité du service et des informations qui leur sont délivrés. J Pour en savoir plus Enquête disponible sur : www.enquetebatimetiers.fr Perméabilité à l’air La formation par vidéo s’invite sur les chantiers L a perméabilité à l’air du bâtiment est un enjeu majeur de la RT 2012, qui se gagne sur le terrain par la qualité du travail des compagnons. C’est pour accompagner les entreprises dans cette voie que la Fédération du BTP 77 a lancé la réalisation d’une série de quatre films sur le traitement de la perméabilité à l’air. « Il fallait trouver un moyen simple, rapide et efficace pour que les personnels d’exécution s’approprient les règles de l’art, explique Christian Foucart, dirigeant de l’entreprise de gros œuvre Foucart, en Seine-et-Marne. Nous avons choisi le support vidéo qui permet de revenir facilement aux séquences que l’on souhaite revoir ou approfondir. » L’enjeu est de former le plus de salariés possible aux modes de pose permettant d’atteindre les performances réglementaires en termes d’étanchéité à l’air. Assurée par les encadrants de chan- tier, une formation interne basée sur un support vidéo est plus rapide et plus ciblée que les formations interentreprises. Ces films sont accompagnés d’un guide au format PDF reprenant les principaux points réglementaires, et peuvent être associés à un Calepin de chantier lorsqu’il existe. Le premier film de la série, réalisé par la Fédération du BTP 77 avec la participation de l’Union charpente menuiserie parquets (FFB-CMP), concerne la pose de fenêtres bois, en applique au nu intérieur. « La pose de menuiserie représente les cas de fuites d’air les plus importants », précise Christian Foucart. Trois nouveaux films suivront en septembre (pose de doublage intérieur sur ossature ou collé ; pénétrations sur dallage, plancher, vide sanitaire et murs ; pose de fenêtres en tunnel). La collection devrait s’enrichir par la suite d’une quinzaine d’autres films. J Pour en savoir plus La vidéo et son support pédagogique sont disponibles sur www.btp77.org et www.polebois.ffbatiment.fr, espace adhérent, rubrique médiathèque VOUS CONSTRUISEZ nous sommes à vos côtés © V. LELOUP LA FFB : 31 MÉTIERS AU SERVICE DES ENTREPRISES JOINTS ET FAÇADES Syndicat français des joints et façades (SFJF-FFB) - Tél. : 01 56 62 10 03 www.joints-et-facades.asso.fr AGENCEMENT ENDUITS DE FAÇADE MAÇONNERIE - GROS ŒUVRE Chambre française de l’agencement (FFB Agencement) - Tél. : 01 40 55 12 80 www.chambre-agencement.org Union nationale des entrepreneurs d’enduits de façade (UNEEF-FFB) Tél. : 01 40 69 51 69 CARRELAGE-MOSAÏQUE ENTREPRISES GÉNÉRALES MENUISERIE ALUMINIUM Union nationale des entrepreneurs céramistes du bâtiment (UNECB-FFB) - Tél. : 01 40 69 58 20 www.unecb.ffbatiment.fr CHARPENTE-MENUISERIE PARQUETS Fédération française du bâtiment charpente, menuiserie, parquets (FFB-CMP) - Tél. : 01 40 69 57 40 www.polebois.ffbatiment.fr CONSTRUCTION IMMOBILIÈRE Union des constructeurs immobiliers de la FFB (UCI-FFB) - Tél. : 01 40 69 51 86 www.uci.ffbatiment.fr Entreprises générales de France-BTP (EGF.BTP) Tél. : 01 40 69 52 78 - www.egfbtp.com ÉTANCHÉITÉ Chambre syndicale française de l’étanchéité (CSFE-FFB) - Tél. : 01 56 62 13 20 www.etancheite.com FERMETURE ET PROTECTION SOLAIRE Syndicat national de la fermeture, de la protection solaire et des professions associées (FFB Fermeture et Store) Tél. : 01 40 55 13 00 www.fermeture-store.org Union de la maçonnerie et du gros œuvre (UMGO-FFB) - Tél. : 01 40 69 51 59 www.umgo.ffbatiment.fr Syndicat national de la construction des fenêtres, façades et activités associées (SNFA-FFB) - Tél. : 01 40 55 11 80 www.snfa.fr MÉTALLERIE Union des métalliers (FFB Métallerie) Tél. : 01 40 55 13 00 www.metal-pro.org MONTAGE LEVAGE Union du montage levage (FFB Montage Levage) - Tél. : 01 40 55 13 00 MULTISERVICE IMMOBILIER GÉNIE CLIMATIQUE Syndicat professionnel des entreprises de multiservice immobilier et de facilities management (SYPEMI) - Tél. : 01 44 70 63 90 www.sypemi.com Union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie de France (UNCP-FFB) - Tél. : 01 40 69 53 07 www.uncp.ffbatiment.fr GESTION DE L’ÉNERGIE PEINTURE - FINITIONS Syndicat national de l’exploitation climatique et de la maintenance (SNEC) Tél. : 01 44 70 63 90 - www.fg3e.fr Union professionnelle peinture finitions (UPPF-FFB) - Tél. : 01 40 69 53 73 www.uppf.ffbatiment.fr DÉMOLITION INSTALLATION ÉLECTRIQUE PHOTOVOLTAÏQUE ÉCHAFAUDAGE ISOLATION PLÂTRE - ISOLATION CONSTRUCTION MÉTALLIQUE Syndicat de la construction métallique de France (SCMF-FFB) - Tél. : 01 47 74 66 15 www.scmf.com.fr COUVERTURE - PLOMBERIE Syndicat national des entreprises de démolition (SNED-FFB) - Tél. : 01 40 55 12 60 www.syndicatdemolition.fr Syndicat français de l’échafaudage, du coffrage et de l’étaiement (FFB Échafaudage) - Tél. : 01 40 55 13 00 Union des entreprises de génie climatique et énergétique de France (UECF-FFB) Tél. : 01 40 69 52 94 - www.uecf.fr Fédération française des entreprises de génie électrique et énergétique (FFIE-FFB) - Tél. : 01 44 05 84 00 - www.ffie.fr Syndicat national de l’isolation (SNI-FFB) Tél. : 01 40 55 13 70 www.snisolation.fr Groupement des métiers du photovoltaïque (GMPV-FFB) - Tél. : 01 40 69 52 24 www.gmpv.ffbatiment.fr Union des métiers du plâtre et de l’isolation (UMPI-FFB) - Tél. : 01 40 69 52 14 www.umpi.ffbatiment.fr RECYCLAGE Syndicat des entreprises de recyclage du BTP (FFB recyclage) - Tél. : 01 40 55 12 59 REVÊTEMENTS DE SOLS Union nationale des revêtements de sols techniques (UNRST-FFB) Tél. : 01 40 69 51 45 - www.unrst.com SOLS INDUSTRIELS Union nationale des entrepreneurs de sols industriels (UNESI-FFB) Tél. : 01 40 69 51 54 www.unesi.ffbatiment.fr THERMIQUE INDUSTRIELLE Syndicat national des entrepreneurs et constructeurs en thermique industrielle - fours et cheminées (SNECTI) - Tél. : 01 40 69 51 02 TRAVAUX EN HAUTEUR Syndicat français des entrepreneurs de travaux en hauteur (SFETH) Tél. : 04 76 46 17 86 - www.sfeth.com VERRE - MIROITERIE Fédération française des professionnels du verre (FFPV-FFB) Tél. : 01 40 55 13 55 - www.verre.org g ra n d témoi n La qualitE ne se divise pas Entretien avec Antoine Desbarrières, directeur de l’association Qualitel Certifier la qualité du logement, comme le fait Qualitel, implique de s’intéresser à la fois à la qualité de l’ouvrage et à celle des acteurs qui le réalisent. Cette démarche est amenée à s’étendre à la vie du bâtiment. Pouvez-vous nous résumer la mission de Qualitel ? La mission de l’association Qualitel est de promouvoir et de valoriser la qualité du logement. Elle a été créée par les pouvoirs publics dans les années 70, pour porter une méthode d’évaluation de la qualité des logements sociaux qui bénéficiaient de financements de l’État. Si son périmètre et ses modalités d’intervention ont évolué, sa mission historique demeure. Son conseil d’administration regroupe les associations de consommateurs usagers du logement, les acteurs de l’offre de logement (promoteurs, bailleurs et constructeurs de maisons individuelles) comme ceux de la filière construction au sens large : entreprises, architectes, bureaux d’études et organismes publics. Nous sommes donc l’émanation de l’ensemble des acteurs concourant à la qualité du logement ; les certifications que nous délivrons, sur la base de référentiels élaborés en collaboration avec eux, visent à progresser collectivement dans cette voie, au bénéfice final de ceux qui vont acquérir ou louer, puis habiter les logements. Informer le grand public est d’ailleurs une activité 10 BâtiMétiers J juin 2012 que nous développons. Nous avons créé ainsi récemment le site www.bienacheterbienrenover.fr, dans le but de guider les particuliers qui veulent acheter, faire construire ou rénover un logement, en les incitant à se poser les bonnes questions et à faire appel à des professionnels compétents. Quelles sont vos marques de certification et comment sont-elles délivrées ? Les certifications émises par Qualitel sont délivrées par trois organismes spécialisés : Cerqual, pour les logements neufs collectifs et individuels groupés ; Cerqual Patrimoine, pour les logements anciens collectifs et individuels groupés ; Cequami, pour les maisons individuelles. Nos principales marques sont Qualitel, particulièrement associée au logement social ; NF Logement dédiée aux promoteurs ; Patrimoine Habitat, pour le logement existant ; NF Maison Individuelle et NF Maison rénovée, pour l’habitat individuel groupé. À travers ces différentes marques – qui ont vocation à être regroupées pour être plus visibles des consommateurs –, il s’agit toujours de certifier la qualité du logement, ce qui implique de s’intéresser à la fois à la qualité de l’ouvrage et à celle des acteurs qui le réalisent. Ainsi, 170 000 logements bénéficient chaque année de nos certifications, dont 125 000 logements collectifs neufs, soit environ la moitié de ce qui se construit chaque année en France. Pour instruire les dossiers de certification, nous nous appuyons sur un réseau de 350 experts sur tout le territoire national, dont environ un quart sont salariés des filiales de Qualitel, les autres étant issus du contrôle technique, de bureaux d’études, de cabinets d’architectes… À quelles étapes d’un projet et sous quelle forme s’effectuent les audits de certification ? Les processus de certification varient selon les marques de qualité, mais dans les grands principes, nous conjuguons trois types d’intervention. Tout d’abord, un audit du système de management du maître d’ouvrage qui demande la certification. Ensuite, une étude amont du dossier, en phase d’avant-projet de consultation des entreprises, puis de marché, où l’on va comparer le projet de construction ou de rénovation avec les exigences de la certification. Enfin, une intervention par sondage en phase de construction, avec visite sur chantier pour effectuer des mesures de contrôle, recueillir les données d’autocon- trôle… Si ce qui est réalisé s’avère non conforme à ce qui était prévu et explicité dans le cahier des charges de la certification, nos experts peuvent demander des travaux de mise en conformité. Dans le cas contraire, le certificat peut être retiré. Nous avons toujours été fortement présents en phase de conception, moins en phase de construction. Nous venons d’engager une évolution, dans la droite ligne du Grenelle de l’environnement et du programme RAGE 2012(1), pour renforcer notre présence sur le terrain. Ce qui passe à la fois par des contrôles systématiques sur chantier, mais aussi par la meilleure prise en compte de qualifications du type Qualibat ou de marques comme les Pros de la performance énergétique®, qui attestent des efforts de qualité des entreprises. Nous pourrons alors alléger nos procédures de contrôle. Que recouvre la notion de « qualité du logement » ? La spécificité de Qualitel est de fournir une appréciation globale de la qualité du logement. Notre approche englobe non seulement la performance énergétique et le confort thermique, mais aussi la qualité des équipements et le confort de vie, la santé et l’environnement, ainsi que la pérennité et la maîtrise des charges, c’est-àdire l’impact de la conception du bâtiment sur les coûts qu’il géné- © v. leloup rera dans le temps. Cette approche de coût global devient primordiale dans le contexte de renchérissement du prix de l’énergie, et notre objectif est de mieux accompagner les habitants dans l’aval de la construction. Nous avons élaboré dans ce but l’outil Gisele (Guide d’information sur les équipements du logement et leur entretien), à destination des acquéreurs et futurs usagers d’un logement certifié NF Logement. Dans le même esprit, nous allons créer au cours des prochains mois une extension « exploitation » à nos certifications de logement collectif, en contractant avec les gestionnaires d’immeubles, pour vérifier que la performance prévue est bien au rendez-vous et que la qualité intrinsèque du bâtiment se maintient dans la durée. Ingénieur diplômé de l’École centrale des arts et manufactures, Antoine Desbarrières a effectué la première partie de sa carrière dans des entreprises de travaux publics et de bâtiment (Bouygues, Guerra Tarcy, Dezellus et Basaltes), avant de devenir en 2003 directeur général de l’association Qualitel. Il est également président de Cerqual et Cerqual Patrimoine, et participe aux instances et travaux de nombreux organismes contribuant à la qualité du bâtiment, dont Afnor Certification, le CSTB, l’Agence Qualité Construction, France GBC et l’association HQE. Le secteur du bâtiment est-il prêt, selon vous, pour le passage à la RT 2012 et au BBC ? Au cours de la période récente, le niveau de qualité des bâtiments a déjà sensiblement progressé. Avec le passage à la RT 2012 et au BBC, il va falloir faire en 2 ou 3 ans autant de chemin que celui déjà parcouru en 20 ou 30 ans ! Nous sommes en train de vivre un saut technique majeur, d’où l’importance pour les entreprises de mettre l’accent sur la formation et la montée en compétences, et de s’engager dans des démarches qualité. Sous la pression de la réglementation mais aussi des acquéreurs et utilisateurs des bâtiments, nous allons devoir raisonner en termes de performances réelles et non plus théoriques, d’exigences de résultats et non plus seulement de moyens. Les entreprises dont l’effort sera valorisé par un signe de qualité « Reconnu Grenelle environnement » auront un indéniable avantage concurrentiel ! J (1) Règles de l’Art Grenelle environnement, programme mobilisant l’ensemble des acteurs de la construction, dont la FFB (voir Bâtimétiers n°26, p.64). JUIN 2012 JUin J BâtiMétiers 11 gros œuvre/structure Construction bois Traitement obligatoire des ponts thermiques Pour répondre aux exigences de moyens imposées par la RT 2012, les constructeurs bois devront impérativement traiter les ponts thermiques, soit par de l’isolation thermique par l’extérieur, soit par l’intégration judicieuse d’isolants dans l’ossature bois, dès la phase de conception du bâtiment. L ’entrée en vigueur de la RT 2012, pour l’ensemble des bâtiments neufs à usage d’habitation à compter du 1er janvier 2013, aura une conséquence importante pour les entreprises de construction bois : la nécessité de traiter les ponts thermiques. Les études récentes sur le sujet – notamment celles réalisées par le FCBA(1) – ont montré en effet que les ossatures bois ne sont pas exemptes de zones de faible résistance thermique, en particulier au niveau des planchers intermédiaires, là où l’ossature bois ne bénéficie pas d’isolation avec l’extérieur. Bien que ces zones génèrent des déperditions de chaleur limitées, car le bois est un matériau qui présente des propriétés isolantes intrinsèques, l’addition de ces déperditions peut pénaliser les performances globales de l’enveloppe et remettre en cause la conformité du bâtiment avec la RT 2012. La nouvelle réglementation imposera, entre autres exigences, une consommation maximale de 50 kWh en énergie primaire par m2 et par an, pour cinq usages qui sont le chauffage, l’eau chaude sanitaire, le refroidissement, l’éclairage et les auxiliaires. Cet impératif se traduira, pour l’entreprise de construction, par un ensemble d’exigences de moyens, dont le recours aux énergies renouvelables en maison individuelle, le traitement de l’étanchéité à l’air et le traitement des ponts thermiques. En d’autres termes, si les ponts thermiques en construction bois étaient jusqu’à maintenant traités pour répondre à une demande spécifique du maître d’ouvrage, ou encore dans le cadre d’une démarche volontaire pour l’obtention d’un label de performance énergétique, leur traitement sera bientôt incontournable pour toutes les constructions de ce type. Intégrer l’isolant dès le calepinage Le constructeur bois doit donc intégrer à son projet le traitement des ponts thermiques surfaciques, responsables des déperditions de chaleur par les parois, exprimées par le coefficient U (en W/(m2.K)), et surtout le traitement des ponts thermiques linéaires, qui se forment aux liaisons d’un mur extérieur et d’un plancher bas, d’un plancher intermédiaire ou d’un mur de refend, ou encore d’une poutre de refend et d’un plancher bas ou d’un plancher haut, provo- Pare-vapeur Isolant Bardage bois Plaques de plâtre Cloison distributive Ossature bois La rupture thermique s’obtient grâce à la mise en œuvre d’un isolant entre l’ossature bois et l’extérieur. Source : CNDB Exemple d’ossature bois avec isolant quant des déperditions de chaleur exprimées par le coefficient psi (W/(ml.K)). Pour réduire ces déperditions, la solution la plus efficace est l’isolation thermique par l’extérieur (ITE), qui consiste à réaliser un mur manteau autour de l’ossature bois, supprimant la quasi-totalité des ponts thermiques. Quand cette solution n’est pas réalisable, en particulier pour une question de coût, il faut alors se livrer à une chasse aux ponts thermiques, par l’intégration d’un isolant à tous les points de l’enveloppe qui peuvent donner lieu à des déperditions de chaleur, en exploitant le principe de l’ossature bois. Celle-ci est composée en effet d’un assemblage d’éléments porteurs distants généralement de 60 ou 40 cm, séparés par des vides, en parois verticales comme en planchers horizontaux, qui permettent d’intégrer des isolants. Le traitement des ponts thermiques en construction bois passe donc par un calepinage pertinent de l’ossature, effectué dès la phase de conception, afin d’obtenir des ruptures thermiques entre les poutres les plus importantes et l’extérieur. Pour les entreprises de construction bois, l’entrée en vigueur prochaine de la RT 2012 impose donc l’intégration de nouveaux paramètres de conception qui renforcent encore davantage le rôle du bureau d’études. J (1) Étude de la thermique des constructions en bois et élaboration d’une solution technique intégrée à la RT 2000 pour la maison individuelle en bois, réalisée par le FCBA, le CSTB et d’autres partenaires, en ligne sur www.fcba.fr. Pour en savoir plus FFB-CMP (Fédération française du bâtiment charpente, menuiserie, parquets), tél. : 01 40 69 57 40, www.polebois.ffbatiment.fr juin 2012 J BâtiMétiers 13 © Entreprise Fort Brique monomur et pierre agrafée assemblage gagnant pour un grand cru Le procédé constructif utilisé pour les nouveaux chais de ce domaine viticole garantit à la fois une température maîtrisée pour la fabrication du vin et une unité architecturale avec les corps de bâtiment anciens. À l’issue des travaux, on ne devra pas voir la différence entre le bâti ancien, qui date du XVIe siècle, et les nouvelles extensions. Telle est l’exigence qui a été exprimée par le maître d’œuvre de ce projet de rénovation d’un domaine viticole situé sur la petite commune de Saint-Hippolyte, qui 14 BâtiMétiers J juin 2012 fait partie du vignoble bordelais historique. Le domaine, sur lequel on produit un grand cru classé, appartient à l’appellation SaintÉmilion. « Le projet se déroule en trois phases : la rénovation de l’ancien château, puis la construction successive de deux nouveaux chais, de part et d’autre de la demeure historique », explique Arnaud Fort, dirigeant de l’entreprise Fort, qui réalise le chantier. Implantée à Floirac (Gironde), cette entreprise familiale emploie une vingtaine de compagnons, pour une double activité de maçonnerie gros œuvre et de taille de pierre. La première partie du chantier a consisté à démolir la partie du château la plus dégradée, en utilisant un étaiement pour soutenir la charpente, le temps de purger les fondations et d’en réaliser de nouvelles avant de rebâtir les murs. Un procédé constructif thermiquement performant Pour la construction du premier chai neuf – un bâtiment à deux niveau d’une surface de plancher de 500 m2 –, l’entreprise Fort a successivement réalisé les fon- gros œuvre/structure 2 1 dations initiales, puis les longrines, sur lesquelles repose un dallage porté, avant de procéder à l’élévation du bâtiment en utilisant une brique monomur de 37,5 cm d’épaisseur, associée à une façade en pierre agrafée de 15 cm d’épaisseur. « Le choix de ce mode constructif peu habituel répond aux exigences nécessaires à la fabrication du vin, qui demande le moins de variations de température possible à l’intérieur des chais », explique le chef d’entreprise. Pour y parvenir, on a misé sur la performance thermique de la brique monomur, un matériau « deux-en-un » à la fois porteur et isolant, à laquelle on a associé un parement en pierre, choisi notamment pour ses propriétés d’inertie : ce mode constructif permettra de protéger les chais des pics de chaleur en été, sans avoir besoin de clima- tiser les bâtiments, selon l’étude thermique du projet. Celle-ci prend en compte la présence des cuves, dont l’effet de masse atténue les températures élevées. « Cet effet régulateur était déjà obtenu par les anciennes constructions en pierre, mais elles ne permettaient pas de se protéger du froid en hiver, commente Arnaud Fort. Grâce à cette combinaison brique monomur et pierre, on obtiendra de la tiédeur en hiver et de la fraîcheur en été, ce qui est idéal pour le vieillissement du vin. » D’autre part, le procédé constructif fait « d’une pierre, deux coups », en permettant de restaurer le château « dans son jus » : la pierre utilisée en parement est la même que celle employée pour la construction de la demeure historique. À savoir la pierre de Frontenac, extraite à une vingtaine de kilomètres du chantier et en usage dans le Bordelais depuis des siècles. Des chaînages intermédiaires en béton Mais la mise en œuvre n’a pas été simple. Dans un premier temps, on a élevé les murs en brique monomur, dans le respect de l’Avis technique en vigueur : l’horizontalité du premier rang a été réglée au laser, car le montage à joints minces (pose collée), qui optimise par ailleurs les performances thermiques du procédé, ne permet pas ultérieurement de rattraper les erreurs d’alignement. Pour la réalisation du parement en pierre, la difficulté est venue du fait que le NF DTU 55.2 « Revêtements muraux attachés en pierres minces » n’autorise pas l’agrafage des pierres dans un matériau creux comme la brique monomur, dont les performances thermiques proviennent précisément de ses alvéoles. « La solution technique que nous avons trouvée a consisté à réaliser des chaînages horizontaux en béton, pour créer des zones pleines dans les murs, dans lesquelles nous avons pu agrafer les pierres en utilisant des agrafes suffisamment longues pour atteindre la partie béton intégrée dans les briques de chainage monomur, explique Arnaud Fort. Cette opération a donné lieu à un calepinage très précis, qui anticipe le calibre des pierres pour répartir les zones d’agrafage sur toute la façade. » Un exercice d’autant plus délicat que le cahier des charges imposait, pour des raisons esthétiques, une épaisseur de joints de 5 mm au maximum sur toute la façade. Le calibrage des pierres a été réalisé dès leur extraction, au niveau de la carrière, car la dureté du matériau le rend très difficile à retailler par la suite sur le chantier. Le savoir-faire des tailleurs de pierre a été mis à contribution pour la réalisation des corniches et des encadrements de portes et fenêtres qui rythment la façade, pour un résultat très qualitatif. « Ce type de chantier est valorisant pour une entreprise comme la nôtre, car il fait appel à notre panoplie de savoir-faire, des fon- 1 Le projet a débuté par la rénovation de l’ancien château, avec l’hydrogommage de la tour et du fronton, la réfection de la voûte et le retaillage du chien assis à l’identique de l’ancien, avec des pierres issues de la démolition. 2 Partie neuve réalisée en monomur et pierre agrafée en façade. Trois cuves enterrées en béton banché ont été réalisées à 5 m de profondeur, recouvertes d’un dallage porté. dations à la maçonnerie à joints minces, du coulage du béton à la taille de pierre, conclut Arnaud Fort. Le maître d’ouvrage a fait le pari d’un procédé constructif atypique, avec une épaisseur de murs de plus de 50 cm, qui a été traduit en plans d’exécution par le bureau d’études, puis approuvé par le contrôleur technique. » Il ne restait plus à l’entreprise de maçonnerie qu’à faire preuve de la rigueur nécessaire dans la mise en œuvre. Les amateurs de bâtisses historiques et de grands vins lui en seront reconnaissants. J Pour en savoir plus UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59, www.umgo.ffbatiment.fr juin 2012 J BâtiMétiers 15 Lutte contre les ponts thermiques Des appuis et des seuils performants L’entreprise de maçonnerie Mérillon a mis au point des appuis et seuils à rupture thermique qui associent un béton fibré ultra-haute performance et un isolant. Une initiative judicieuse pour répondre aux exigences de la RT 2012. P arallèlement aux ponts thermiques situés aux jonctions entre les nez de dalles et les murs de refend avec les parois, ceux qui se situent au niveau des appuis de fenêtres et des seuils de portes ou de portes-fenêtres peuvent désormais être traités avec les appuis à rupture thermique (ART), mis au point par l’entreprise de maçonnerie Mérillon, qui emploie une cinquantaine de personnes à Vallières, en HauteSavoie. « À l’issue de six années de recherches et développement, nous fabriquons aujourd’hui, dans une usine dédiée à ce projet, une gamme d’appuis de fenêtres et de seuils pour les maçons et les constructeurs bois, explique Tony Mérillon, son dirigeant. Ces ART sont proposés dans différentes largeurs standard qui tiennent compte des cotes des principaux fabricants d’ouvertures, et sur mesure en longueur. » Une formulation gagnante Les appuis de fenêtre, comme les seuils, se composent d’une coque en Ductal®, un béton fibré ultrahaute performance (BFHUP), dans laquelle on a intégré un isolant en polystyrène expansé. « Grâce à sa formulation à base de composants sélectionnés, le Ductal® présente des caractéristiques mécaniques élevées qui permettent de réaliser des coques schéma type de principe avec isolation par l’extérieur Appuis d’ouverture en BFUHP Menuiserie extérieure Rupture thermique Ossature béton Isolation extérieure Source : Entreprise Mérillon 16 BâtiMétiers J juin 2012 de 10 à 12 mm d’épaisseur seulement ; de plus le polystyrène a l’avantage d’être recyclable s’il est orienté vers les bonnes filières. Nos produits permettent de diviser par trois la conductivité thermique des appuis de fenêtres et des seuils. » Ces produits sont des réponses pertinentes à la RT 2012, qui impose le traitement des ponts thermiques et entrera en vigueur au 1er janvier 2013 pour la construction des logements neufs, même dans le cas de l’isolation thermique par l’extérieur, qui ne règle pas le problème des ponts thermiques liés aux ouvertures. Réalisés sur le même concept que les tablettes, les seuils répondent à la fois à la réglementation thermique et à la réglementation sur l’accessibilité des bâtiments, qui imposent notamment des ressauts de 2 cm maximum et une pente de 10 % maximum sur 50 cm pour les personnes à mobilité réduite. Ils intègrent aussi un caniveau de 50 mm de profondeur par 200 mm de largeur pour la collecte et l’évacuation de l’eau. « Plus légers et plus faciles à manutentionner que des produits classiques, nos produits permettent en définitive de traiter plusieurs problématiques à la fois, argumente Tony Mérillon. Nos seuils sont des éléments monoblocs prêts à poser, simples de mise en place, nécessitant l’intervention d’un seul corps d’état. Ils répondent aux exigences des règles d’accessibilité, d’étan- chéité à l’eau au niveau de l’appui de menuiserie, tout en apportant une solution pertinente aux ponts thermiques engendrés à ce niveau par un seuil traditionnel. » La mise en œuvre de ces produits ne nécessite pas de formation spécifique, car la technique reste identique à la pose des appuis traditionnels, sur un mortier colle souple, réglés de niveau et suivant les cotes altimétriques souhaitées. Mais ils présentent une durabilité supérieure et une fissuration minimisée, liées aux caractéristiques du BFUP, sans oublier la possibilité de teinte dans la masse par pigmentation naturelle, qui assure une finition sans peinture et pérenne. Issus d’un partenariat avec le fabricant du Ductal®, Lafarge, les appuis à rupture thermique de Mérillon ont été récompensés par la médaille d’or au Salon international des inventions de Genève en 2010, et par le trophée Batiactu Solutions techniques, catégorie Construction neuve, en 2011. L’entrepreneur entend maintenant convaincre ses confrères, mais aussi les donneurs d’ordre, maîtres d’ouvrage et économistes de la pertinence de ses produits, dans l’application de la RT 2012. La prochaine étape de cette reconnaissance sera l’obtention prochaine d’un Avis technique du CSTB, une démarche confortée par deux années de retour d’expérience sur les chantiers, et par l’approbation de ces ART par les bureaux de contrôle. J Pour en savoir plus UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59, www.umgo.ffbatiment.fr gros œuvre/structure Pour garder un salarié handicapé à la suite d’un accident de la vie, l’entreprise de maçonnerie Blanchard n’a pas hésité à créer pour lui un poste adapté de tailleur de pierre. Une initiative exemplaire qui s’est transformée en activité viable. 1 P ascal travaillait depuis neuf mois dans l’entreprise de maçonnerie Blanchard, qui emploie une dizaine de compagnons à Châtelus (Loire), quand un accident l’a privé de l’usage de ses jambes. Pour le dirigeant de l’entreprise, Vincent Blanchard, il n’était pas question de se séparer de lui : « Comme il ne lui était plus possible de travailler comme maçon, je lui ai proposé d’adapter un poste de travail dans l’entreprise, en lui demandant ce qu’il aimerait faire, raconte-t-il. Après quelques jours de réflexion, il m’a parlé de devenir tailleur de pierre. » Même si ce métier n’est pas directement lié à l’activité de l’entreprise, qui travaille essentiellement dans la rénovation de bâti ancien, Vincent Blanchard étudie alors la proposition, qu’il juge viable sur le plan technique et commercial. Peu nombreux, à l’époque, sont ceux qui croient en ses chances de réussite. Mais Vincent Blanchard est un tenace : il rend visite à des tailleurs de pierre, s’informe de leurs gestes et techniques, et acquiert la conviction que Pascal peut faire ce métier, moyennant un poste de travail © Entreprise Blanchard Poste de travail adapté Transformer le handicap en atout 1 Sur ce poste de travail adapté, la hauteur et l’inclinaison de la table sont réglables grâce à des vérins hydrauliques. 2 adapté. Dans la foulée, il déniche un centre de formation à SaintAntoine-l’Abbaye, un village à proximité de Grenoble, où Pascal passera sept mois à se former intégralement au métier de tailleur de pierre, avant de réintégrer l’entreprise de Châtelus. Frapper à la bonne porte Parallèlement, Vincent Blanchard obtient le soutien financier de l’Agefiph, l’association chargée de développer l’insertion professionnelle des personnes handicapées, du conseil général de la Loire et de la Fondation du BTP. « L’Agefiph a notamment financé l’intervention d’un ergonome, avec lequel nous avons conçu un prototype de table de travail adaptée, ajoute le chef d’entreprise. Sans les différentes aides, notre petite structure n’aurait pas pu financer ce projet. » Depuis juin 2010, Pascal sculpte sur une table dont il peut régler la 2 un appareil permet également de retourner la pierre pour en sculpter l’autre face. hauteur et l’inclinaison, en fonction des pièces à sculpter, grâce à des vérins hydrauliques. Autre outil de son poste adapté, un appareil lui permet de retourner la pierre afin d’en sculpter l’autre face. Pour l’entreprise Blanchard, l’adaptation du poste de travail a impliqué aussi d’installer l’atelier de sculpture dans un bâtiment de plainpied, intégralement accessible en fauteuil roulant, principalement au moyen de plans inclinés, de portes de 90 ou 120 cm de largeur, et de portails motorisés. Pascal répond à de nombreuses commandes pour restaurer des éléments de patrimoine comme des croix et calvaires ou encore des fontaines de jardins publics. Il réalise aussi des éviers, des bacs à douche, du mobilier d’extérieur en pierre, sans oublier les ouvrages funéraires, et étudie toute proposition novatrice. La partie commerciale de cette activité, de la prise de commande à l’achat et à la livrai- son de la pierre, est prise en charge par Vincent Blanchard, mais il arrive couramment que les clients rendent visite au sculpteur pour discuter de certains aspects du projet. Après bientôt deux années d’activité, le projet est un succès : « La création de ce poste adapté a demandé beaucoup d’énergie, avec un certain coût pour l’entreprise, conclut le dirigeant. Il a aussi fallu bousculer les idées reçues. Nous avons montré qu’il était possible d’employer des personnes handicapées dans certains métiers du bâtiment, en particulier en atelier. » Si les clients de la taille de pierre et de la maçonnerie sont pour l’instant bien distincts, des synergies pourraient se dessiner, générant un chiffre d’affaires additionnel pour l’entreprise. J Pour en savoir plus UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59, www.umgo.ffbatiment.fr juin 2012 J BâtiMétiers 17 gros œuvre/structure Maçonnerie Nouvelle reconnaissance pour le bloc à bancher Le NF DTU 20.1 va intégrer un amendement sur le bloc à bancher. Ce procédé devient ainsi une technique courante, à certaines conditions. ne nouvelle ère s’ouvre pour le bloc à bancher : ce procédé constructif, également appelé bloc de coffrage ou bloc coffrant, fait l’objet d’un amendement qui sera intégré au NF DTU 20.1 « Maçonnerie de petits éléments – parois et murs », dès la publication dans les mois à venir par l’Afnor. Cette technique permet de bâtir des murs par empilement de blocs en béton préfabriqués en usine, dont la partie centrale est creuse. On coule ensuite du béton dans ce « coffrage perdu », après y avoir glissé des ferraillages verticaux et horizontaux, pour obtenir un mur en béton armé d’une grande solidité. La reconnaissance du bloc à bancher comme technique courante va offrir de nouvelles possibilités aux entreprises de maçonnerie. Ce procédé présente une productivité intéressante : les blocs à bancher peuvent être empilés « à sec », sans utilisation de mortier de hourdage, d’où la possibilité de monter un mur porteur de plusieurs rangs et de couler le béton en une seule opération, ce qui permet de gagner du temps. D’autre part, ils sont plus légers que les blocs béton classiques, ce qui permet un montage plus rapide et une manutention plus facile. Attention cependant, l’amendement au NF DTU 20.1 n’intègre qu’une partie des blocs à bancher, ceux qui sont conformes à la norme produit NF EN 15435 et son complément national NF EN 15435/CN, uniquement composés de granulats courants, et d’une épaisseur supérieure ou égale à 20 cm. Autre limitation importante, le NF DTU 20.1 18 BâtiMétiers J juin 2012 © Alkern U Avantage des blocs à bancher : empilés « à sec », ils permettent de monter un mur porteur de plusieurs rangs et de couler le béton en une seule opération. autorise l’utilisation de ces blocs pour les murs de soubassement – qui représenteront leur principale application – et les murs en élévation, mais en excluant les murs de soutènement. Des exigences concernant le béton et la mise en œuvre L’amendement sur les blocs à bancher comporte un ensemble de caractéristiques minimales concernant le béton de remplissage, qui doit appartenir au minimum à la classe de résistance à la compression C20/25 – correspondant au béton de structure – et à la classe d’affaissement S4, c’est-à-dire celle des bétons fluides. D’autre part, le granulat utilisé dans le béton de remplissage doit être d’une granulométrie de 12 mm au maximum, cet ensemble de contraintes étant destiné à obtenir un bon enrobage des aciers et une bonne répartition du béton dans les blocs, deux éléments qui garantissent la résistance de l’ouvrage. Sur le plan de la mise en œuvre, le nouvel amendement limite à 1,50 m la hauteur de chaque passe, en précisant que le remplissage du bloc à bancher supérieur doit s’arrêter 5 cm en dessous de l’arase en attente, afin d’éviter la reprise de bétonnage au niveau du joint entre deux blocs, et de bien solidariser les rangs de blocs au moyen des noyaux centraux en béton. Enfin, le NF DTU 20.1 amendé précise que la méthode de calcul du dimensionnement pour les murs en blocs à bancher est identique à celle utilisée pour les autres murs J porteurs en maçonnerie. Pour en savoir plus UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59, www.umgo.ffbatiment.fr Le guide maçonnerie de l’UMGO-FFB en version e-book Depuis janvier 2012, il est possible de consulter et de télécharger facilement le guide maçonnerie de l’UMGO-FFB en version électronique, en se rendant dans l’espace adhérents du site de l’Union et en cliquant sur l’onglet Technique/Guide maçonnerie E-book. Le site donne la possibilité de feuilleter et de télécharger en pdf chaque chapitre de cet ouvrage, qui réunit l’essentiel des dispositions techniques en vigueur pour le secteur de la maçonnerie et du gros œuvre : réglementations thermique, sismique, accessibilité, incendie, Eurocodes, DTU… Il est également possible d’utiliser un moteur de recherche par mots clés, afin d’obtenir des informations sur un thème précis. L’essentiel technique de la maçonnerie et du gros œuvre est ainsi disponible en permanence avec une grande réactivité et pourra être mis à jour au fur et à mesure des évolutions réglementaires ou normatives. Le guide maçonnerie de l’UMGO-FFB reste néanmoins disponible dans sa version papier dans les fédérations départementales. Pour en savoir plus UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59, www.umgo.ffbatiment.fr enveloppe ITE et risque incendie Mesures réglementaires et techniques à l’étude Un double dispositif réglementaire et technique devrait prochainement voir le jour afin de prévenir les risques d’incendie liés à l’utilisation de certains matériaux en isolation thermique par l’extérieur. P ortée par les objectifs de réduction des consommations énergétiques et la nouvelle réglementation thermique, l’isolation thermique par l’extérieur (ITE) a le vent en poupe. Efficace thermiquement, convenant à la construction neuve et à la rénovation, à l’habitat collectif comme à la maison individuelle et en tertiaire, cette technique est promise à un bel avenir et l’on estime que d’ici 2015 les surfaces traitées devraient passer d’environ 11 à 30 millions de mètres carrés. Pour autant, les matériaux isolants utilisés dans la technique des enduits minces, la plus éco- nomique et la plus répandue des solutions d’ITE (65 % des réalisations) restent, une fois mis en œuvre, susceptibles de brûler et d’entraîner la propagation plus rapide du feu d’étage en étage. De plus, ces matériaux – polystyrène, polyuréthanne (PUR) et polyisocyanurate (PIR) – dégagent en brûlant des produits dangereux (chlore pour le polystyrène, cyanure pour le PIR). des prescriptions nécessaires Le nombre croissant des sinistres a conduit aujourd’hui les pouvoirs publics à constituer début 2012 un groupe de tra- vail qui a pour mission de proposer une réponse technique et de rendre son application obligatoire par une modification des dispositions du code de la construction. L’objectif est de modifier l’arrêté incendie logement existant du 31 janvier 1986 en y intégrant les prescriptions de l’instruction technique 249 (IT 249) du ministère de l’Intérieur encadrant les façades en France. Ce nouveau texte, une fois publié, s’appliquera à toutes les constructions. Réunissant les ministères de l’Intérieur et du Logement, ainsi que les organisations professionnelles, les industriels, les laboratoires d’essais, les représentants de la Sécurité civile (pompiers), les architectes, etc., la commission mise en place s’appuie au plan technique sur plusieurs séries d’essais. Les premiers ont été réalisés en Allemagne en 2005, préalablement à la démoli- Schéma de principe de pose de laine de roche en isolation thermique par extérieur Menuiserie au nu extérieur Menuiserie au nu intérieur tion d’un immeuble de logements sociaux. Ils ont mis en évidence que la simple intercalation dans le complexe d’isolation d’une bande de laine de roche (isolant incombustible) faisant saillie au-dessus d’une fenêtre permet d’empêcher la propagation d’un incendie d’un étage à l’autre. Entre septembre et décembre 2011, des essais du même type sur des maquettes à l’échelle 1, réalisés en parallèle des travaux de la commission par le laboratoire d’essais du CSTB, ont permis de confirmer l’efficacité du procédé et de préciser des règles de mise en œuvre (voir ci-dessous). Pour les maîtres d’ouvrage, ces nouvelles dispositions devraient s’accompagner d’un léger renchérissement des opérations. L’accroissement de la technicité rendu nécessaire pour les professionnels leur permettra du même coup de mieux valoriser J leur savoir-faire. Pour en savoir plus FFB-DAT (Direction des affaires techniques), tél. : 01 40 69 57 01 Linteau Linteau Bande de laine de roche incombustible Bande de laine de roche incombustible Isolant de type polystyrène Isolant de type polystyrène Lorsque la fenêtre est posée côté intérieur, la disposition du bandeau de laine de roche « en linteau » apparaît la mieux adaptée. Si la menuiserie est implantée au nu de la façade, une disposition plus encadrante, en « u » inversé, s’impose. En fonction de la densité des ouvertures et du nombre d’étages, la protection pourra prendre la forme de bandes filantes courant tout le long de la façade et délimitant des recoupements. juin 2012 J BâtiMétiers 21 Perméabilité à l’air Des solutions Outre l’étanchéité à l’eau, la couverture peut également contribuer à l’étanchéité à l’air de l’enveloppe. Des solutions s’offrent aux professionnels, leur permettant de répondre aux exigences de la réglementation et de valoriser leur savoir-faire. U n des grands enseigne- de prévenir les conséquences d’une ments des projets labelli- éventuelle défaillance ponctuelle sés BBC depuis 2006 est, du pare-vapeur. à la lumière des tests de mesure rendus obligatoires, l’importance Corriger les défauts de l’étanchéité à l’air de l’enve- au plus tôt loppe(1), en complément d’une Les multiples percements du bonne isolation thermique, complexe de toiture (conduits de pour atteindre les performances cheminée ou de ventilation, pasrequises. Or, à la différence des sage de canalisation, fenêtre de critères de qualité traditionnels, toit, etc.) rendent difficile l’obl’étanchéité à l’air ne relève pas de tention d’une bonne étanchéité, la prestation d’un unique corps même avec une mise en œuvre d’état (il n’existe pas de lot spéci- soignée. À cet égard, il faut soufique « étanchéité à l’air »), mais ligner l’importance de la conceprésulte d’une démarche parta- tion et de la coordination des gée de tous les acteurs d’un projet intervenants. Sur chantier, des pour assurer une bonne concep- réunions spécifiques avec l’ention et une exécution soignée en semble des corps d’état concerpartie courante, au niveau des nés sont indispensables pour valipoints singuliers et des raccorde- der les étapes de réalisation, tenir ments d’ouvrages. Un sujet par- compte des contraintes de chaque ticulièrement sensible dans la intervenant et définir les solutions perspective de l’application géné- de mise en œuvre au niveau de ralisée de la RT 2012 à tous les chaque détail d’exécution le plus projets de bâtiment neuf dès le en amont possible. En complédébut 2013 et de l’obligation de ment de ces mesures d’organisation et avant le test d’étanchéité résultat pour les entreprises. En couverture, même si l’étan- qui doit être réalisé à la réception chéité à l’air est traitée générale- de l’ouvrage, il est également forment au niveau du pare-vapeur, tement recommandé d’effectuer côté intérieur, la limitation des un test intermédiaire au stade de entrées d’air côté extérieur de la la mise hors d’eau et hors d’air du paroi apporte une sécurité supplé- bâtiment ou de parties du bâtimentaire. En effet, dès que le vent ment (par exemple, sur un logesouffle sur un bâtiment, les phéno- ment témoin) afin de corriger les mènes de pression et de dépression défauts au plus tôt et de valider les font entrer et sortir de l’air par les dispositions retenues. moindres interstices. La création La solution des problèmes de perd’une enveloppe protectrice vis-à- méabilité à l’air, propres à la couvis du vent permet à la fois de pré- verture, peut aujourd’hui s’appuyer server les matériaux d’isolation et sur une large gamme d’accessoires 22 BâtiMétiers J juin 2012 FENÊTRE DE TOIT Collerette de liaison Isolation périphérique du chassis Écran de sous-toiture HPV Jupe d’étanchéité assurant la continuité avec le pare-vapeur Pare-vapeur COLONNE DE CHUTE Manchon de raccord Tuile à douille Pare-vapeur Écran de sous-toiture HPV Colonne de chute enveloppe pour les couvreurs Colonne de chute Ecran de sous-toiture avec adhésif Rive latérale Passe-câbles Fenêtre de toit Autres solutions techniques d’amélioration de l’étanchéité à l’air en couverture Point de pénétration d’air à traiterSolutions techniques et produits dédiésLots concernés Partie courante Mise en œuvre d’un complexe associant un écran de Couverture sous-toiture HPV, un isolant et un pare-vapeur continu. Isolation Souche de cheminée (boisseau) Bande adhésive ou mastic colle au raccordement de Couverture l’écran avec la souche ou le matériau de remplissage. Isolation Bande adhésive ou mastic colle au raccordement du pare-vapeur avec la souche. Rive latérale, rive contre mur Bande adhésive ou mastic colle pour raccorder Couverture l’écran de sous-toiture. Isolation Bande adhésive pare-vapeur pour traiter les abouts de pannes. Faîtage Fermeture du faîtage par recouvrement Couverture d’une bande d’écran HPV. Égout et panne sablière Mastic colle ou bande adhésive pour la liaison de Couverture l’écran souple sur la panne sablière. qui facilitent et accélèrent la mise en œuvre et permettent de répondre à l’obligation de résultat. À titre d’exemple, les écrans de soustoiture HPV (Hautement perméables à la vapeur d’eau de classement Sd1) sont de plus en plus fréquemment utilisés pour protéger l’isolant du rampant des effets convectifs de la lame d’air froid qui ventile la sous-face des éléments de couverture. En neuf, couplé à un pare-vapeur, ou en rénovation, cet accessoire sera un complément d’étanchéité à l’air qui jouera parfaitement son rôle de protection de l’isolant des effets du vent et contribuera à l’amélioration thermique du bâtiment. L’écran étant posé par bandes horizontales successives, l’air peut tout de même pénétrer au niveau des recouvrements non collés. Il existe aujourd’hui des solutions pour traiter ces recouvrements ainsi que les points singuliers (voir cicontre), afin d’assurer une continuité de pose de l’écran. De même, chaque liaison entre composants – au niveau des parties courantes comme dans le traitement des traversées de conduits, des raccordements aux menuiseries de fenêtre de toit, des liaisons aux rives ou contre murs verticaux – doit être réalisée en prévoyant les matériaux ou composants qui assureront l’étanchéité à l’air de façon pérenne à cet endroit – et en gardant à l’esprit la continuité de la peau sur les liaisons avoisinantes. J (1) Les niveaux de perméabilité à l’air de l’enveloppe exigés par le label BBC doivent être inférieurs ou égaux à 0,6 m3/(h.m2) des parois déperditives pour le logement individuel et à 1 m3/(h.m2) des parois déperditives pour le logement collectif. Pour en savoir plus UNCP-FFB (Union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie de France), www.uncp.ffbatiment.fr juin 2012 J BâtiMétiers 23 enveloppe Isolation thermique par l’extérieur L’importance du support pour les finitions par enduits minces © Weber Dans les procédés d’isolation thermique par l’extérieur, la finition par enduits minces peut être mise en œuvre sur quasiment tous les types de supports, mais pas dans n’importe quelles conditions. 2 1 © Poggia Entreprise C ondition indispensable à la réussite de tout chantier, la préparation porte habituellement sur les méthodes et le matériel. En isolation thermique par l’extérieur (ITE) par enduits minces, au stade même du projet, il s’y ajoute la reconnaissance du support, qui contribue au choix du procédé et, du même coup, à celui du mode de fixation. Charly Goncalves, directeur de production de Roulliaud, une entreprise tourangelle qui a trente-cinq ans d’expérience en ITE, explique : « Nous avons affaire à toutes sortes de supports : béton banché, parpaings, briques, béton cellulaire, etc. Nous disposons de trois procédés d’application des panneaux de polystyrène isolants : le collage, obligatoirement employé en construction neuve, auquel s’ajoutent, en rénovation, le calé-chevillé, où l’isolant est mis en place par collage puis fixé par des chevilles, et la fixation mécanique, où des panneaux de Que les panneaux isolants soient fixés mécaniquement ou en calé-chevillé (photo 1), la mise en œuvre d’une ITE nécessite une reconnaissance et une préparation minutieuses du support (photo 2). polystyrène rainurés sont mis en œuvre sur une ossature de profils PVC fixée sur la façade. » s’adapter au support En dehors de la construction neuve, la nature, l’état du support et l’équation économique déterminent le choix du procédé. Rapide à mettre en œuvre, le calé-chevillé prend généralement l’avantage sur un mur pignon sans ouverture. Sur une façade comportant de nombreuses fenêtres, le collage amène plus de souplesse, mais nécessite un décapage préalable du support, donc un coût supplémentaire. Dans d’autres cas, le décapage et le collage se révèlent plus économiques que le traitement chimique nécessaire au chevillage, par exemple dans un support dégradé de briques creuses… Si le choix du procédé reste du ressort de l’entreprise, il n’en va pas de même pour la fixation et son dimensionnement. « Pour pouvoir être mis en œuvre, les procédés d’ITE doivent répondre à des exigences particulières en termes de tenue au vent notamment, poursuit Charly Goncalves. En fonction de l’implantation géographique et de la hauteur du bâtiment, l’Avis technique prescrit le mode de collage et le nombre de chevilles à mettre en œuvre par mètre carré d’isolation. De 8 à 10 en zone 1 (Tours), la densité de chevilles par mètre carré passe ainsi de 12 à 14 en zone 2 (Saint-Nazaire). » Pour déterminer le type de colle ou de chevilles à utiliser, des essais à l’arrachage doivent obligatoirement être réalisés par les fabricants, et le compte rendu de ces essais est indispensable à la couverture de l’opération par la garantie décennale. En pratique, lors de la réception de la maçonnerie, la première chose dont l’entreprise doit s’assurer, pour atteindre la performance thermique recherchée, est l’étanchéité de l’ouvrage. Pour tout support qui n’est pas monolithique comme le béton banché, l’étanchéité doit être assurée par une couche d’enduit ou par des joints dans le cas d’une construction en panneaux préfabriqués, qui devront le cas échéant être refaits, notamment avant l’application de l’isolant par collage. Un second sujet, en construction neuve, est l’aplomb et la planéité du support, car les enduits minces ne permettent pas de rattraper ce type d’imperfection au-delà de quelques millimètres. « Cette contrainte rappelle que la finition est la deuxième fonction de l’ITE, et n’est pas suffisamment prise en compte aujourd’hui, souligne Bruno Poilpré, dirigeant de Roulliaud, car certains partis pris architecturaux, comme le positionnement des menuiseries en saillie par rapport à la façade, peuvent se révéler très “piégeurs” pour les procédés par enduits minces, même quand on reste dans les tolérances admises pour la maçonnerie. En effet, contrairement aux menuisiers, nous devons coller au support sans possibilité de compenser les problèmes d’aplomb – ce qui rend délicates et parfois litigieuses certaines réceptions de maçonnerie. » J Pour en savoir plus UPPF-FFB (Union professionnelle peinture finitions), tél. : 01 40 69 53 73, www.uppf.ffbatiment.fr Entreprise ROULLIAUD, NOTRE DAME D’OÉ (37) Entreprise titulaire de la marque juin 2012 J BâtiMétiers 25 enveloppe Produits minces réfléchissants Des compléments d’isolation à utiliser avec discernement Leur apparence ne permet pas toujours de distinguer les compléments d’isolation réfléchissants et les barrières radiantes. Attention à ne pas les confondre, pour éviter les sinistres… L a montée en puissance du rôle de l’isolation thermique a entraîné l’apparition sur le marché de nombreux produits. Comme les « produits minces », dont certains peuvent être confondus entre eux, en raison de leur faible épaisseur (de quelques millimètres à quelques centimètres) et de leur aspect « réfléchissant ». Ces produits appartiennent en réalité à deux catégories bien distinctes : d’une part, les compléments d’iso- lation par produits réfléchissants ; d’autre part, les barrières radiantes à faible émissivité, d’apparition plus récente, qui complètent la famille des écrans de sous-toiture. Employés le plus souvent en rénovation et en aménagement de combles (maison individuelle, logement collectif, tertiaire, etc.), les produits minces réfléchissants sont définis par leurs Avis techniques comme des « compléments d’isolation ». En raison de schéma de principe d’un complément d’isolation Membrane étanche à l’air Lame d’air Produit mince réfléchissant Lame d’air Pose avec 2 lames d’air non ventilées Variante avec isolation rapportée sous chevron Schéma de principe de barrières radiantes Lame d’air ventilée 38 mm Produit mince réfléchissant Membrane étanche à l’air Lame d’air La lame d’air continue sous les éléments de couverture est ventilée et son épaisseur minimale est de 38 mm En été, la chaleur transmise par rayonnement à la partie supérieure de l’isolant de forte épaisseur (laine minérale) génère à l’intérieur de celui-ci, lorsqu’il n’est pas mis en œuvre à l’horizontale, des mouvements convectifs qui altèrent son pouvoir isolant. La barrière radiante, en empêchant la chaleur de la couverture de se transmettre à l’isolant, constitue un complément d’isolation efficace. La chaleur réfléchie au niveau de la sous-toiture s’évacue par convection le long de la lame d’air. L’utilisation d’un faîtage à ventilation continue, associé à une entrée d’air linéaire à l’égout, est recommandée. 26 BâtiMétiers J juin 2012 leur perméance, ils ne peuvent en aucun cas être utilisés comme écrans de sous-toiture et doivent obligatoirement être mis en œuvre sous rampant, côté intérieur. Dès 2004, puis en 2007, le GS 20(1), attirait l’attention sur les problèmes que risquait d’entraîner un produit mince réfléchissant mis en œuvre côté extérieur d’un isolant classique : phénomènes de condensation, dégradation des bois, altération des performances de l’isolation due à la présence d’humidité dans le complexe, etc. la pose : un élément déterminant Une autre caractéristique de ces produits est le lien étroit entre leur performance et la qualité de leur mise en œuvre. Car ils doivent être posés tendus par agrafage sur une ossature bois ou sur une ossature métallique rapportée, avec une ou deux lames d’air non ventilées (entre le produit et l’isolant, et/ou entre le produit et le parement plafond) – le bon calfeutrement des lames d’air restant délicat à exécuter. Selon les Avis techniques du GS 20, la résistance thermique intrinsèque reconnue des produits minces réfléchissants est comprise entre 0,20 et 1,30 m2.K/W et, pour une pose avec deux lames d’air étanches, entre 1,15 et 2,08 m2.K/W. L’utilisation de ces seuls produits en construction neuve n’est donc pas suffisante du point de vue de la réglementation thermique. Bien que fabriquées en matériaux réfléchissants, les barrières radiantes possèdent une forte perméance à la vapeur d’eau qui leur permet d’être mises en œuvre au contact d’un isolant (y compris d’un panneau de couverture isolant) ou avec une lame d’air non ventilée en sous-face. Ces produits s’apparentent aux écrans de sous-toiture « respirants », malgré des épaisseurs de lames d’air de ventilation sous couverture plus importantes, et assurent la fonction de protection des combles non aménagés contre les pénétrations de neige poudreuse ou de poussières. Définies elles aussi dans leurs Avis techniques comme « complément d’une isolation thermique (en neuf et en rénovation) », les barrières radiantes permettent, grâce à leur composition, de réduire le facteur solaire et d’améliorer le confort d’été en réfléchissant une partie de la chaleur rayonnée par la couverture à la saison chaude. Elles sont mises en œuvre sur des couvertures dont la pente est supérieure à 30 % et se posent tendues, côté extérieur, avec une lame d’air continue d’au moins 38 mm sous les éléments de couverture. J (1) Groupe spécialisé chargé de formuler les Avis techniques des produits et procédés spéciaux d’isolation. Pour en savoir plus UNCP-FFB (Union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie de France), www.uncp.ffbatiment.fr enveloppe FDES métallerie, fermetures et protections solaires Répondre aux demandes des donneurs d’ordre Vingt-trois produits couverts par les FDES Au terme de deux ans de travail, l’Union des métalliers de la FFB et le Syndicat de la fermeture, de la protection solaire et des professions associées (FFB Fermeture et Store) mettront en 2012 à la disposition de leurs adhérents les fiches de déclaration environnementale et sanitaire (FDES) certifiées de vingt-trois produits types. D ans le contexte de mutation du secteur vers la construction durable, les fiches de déclaration environnementale et sanitaire (FDES) des produits de construction sont apparues depuis une dizaine d’années comme une initiative volontaire des fabricants destinée à aider les maîtres d’ouvrage et les maîtres d’œuvre à maîtriser et à réduire l’impact environnemental de leurs projets. Depuis la publication, en 2004, de la norme NF P 01-010 qui définit les règles d’établissement de ces documents, notamment la réalisation d’une analyse du cycle de vie (ACV), de plus en plus de FDES ont été réalisées et mises à disposition sur la base Inies (www.inies.fr), où leur nombre avoisine désormais 800. Confrontés eux aussi à l’évolution du marché, les professionnels de l’Union des métalliers et du FFB Fermeture et Store (Syndicat de la fermeture, de la protection solaire et des professions associées) se sont à leur tour engagés, en 2010, dans une démarche de réalisation de FDES – projet qui a reçu le soutien financier du Programme recherche développement métiers (PRDM) de la FFB. À la différence d’industriels fabriquant des produits bien définis, il leur a d’abord fallu identifier les ouvrages courants caractéristiques de leur activité (voir ci-contre), puis définir leurs caractéristiques types afin d’obtenir les « unités fonctionnelles » requises par la norme. Pour un mètre linéaire de garde-corps acier à remplissage verrier, il s’agissait, par exemple, de définir les quantités moyennes d’acier, de verre, de fixations et de chevilles, la surface de laquage, etc., permettant aux bureaux d’études en charge d’un tel projet d’effectuer leurs calculs d’impact environnemental. Une fois réalisées et pour anticiper une évolution attendue de la réglementation, les vingt-trois fiches feront l’objet d’une vérification par un organisme certificateur avant d’être déposées sur la base Inies et mises à la disposition des adhérents. J Pour en savoir plus • FFB Métallerie (Union des métalliers), tél. : 01 40 55 13 00, www.metal-pro.org • FFB Fermeture et store (Syndicat de la fermeture, de la protection solaire et des professions associées), tél. 01 40 55 13 00, www.fermeture-store.org Pour la FFB Fermeture et Store : • Volets roulants aluminium (manuels et motorisés) • Volets roulants PVC (manuels et motorisés) • Volets battants PVC manuels • Stores extérieurs à enroulement (manuels et motorisés) • Stores intérieurs à enroulement (manuels et motorisés) • Stores vénitiens extérieurs (manuels et motorisés) • Stores vénitiens intérieurs manuels • Portes sectionnelles (manuelles et motorisées) • Portes basculantes (manuelles et motorisées) • Portes automatiques piétonnes coulissantes Pour l’Union des métalliers : • Garde-corps aluminium • Garde-corps aluminium à remplissage verrier • Garde-corps acier • Garde-corps acier à remplissage verrier • Escalier droit acier • Escalier hélicoïdal acier • Fenêtre acier un battant • Porte vitrée acier isolante deux vantaux • Façade-rideau acier • Châssis fixe acier • Porte acier vitrée série froide (hall d’entrée) • Châssis fixe acier coupe-feu • Porte vitrée acier pare-flamme « Une demande qui va se transformer en exigence » Bertrand Génault, PDG de l’entreprise de métallerie Seraba (Yvelines). « Pour mon entreprise, la demande des FDES émane des donneurs d’ordre, notamment des bailleurs sociaux, et elle ne se limite pas aux seuls projets visant une certification HQE. Ne pas disposer de FDES n’a pas été bloquant jusqu’à maintenant, parce que nos ouvrages sont assez minoritaires en volume dans la construction d’un bâtiment, comparés au béton par exemple. De plus, les matériaux que nous utilisons, 28 BâtiMétiers J juin 2012 principalement des métaux, bénéficient d’une bonne image environnementale puisqu’ils sont recyclables quasiment à l’infini, et pour le même usage, ce qui n’est pas le cas de la majorité des autres matériaux entrant dans la construction. Ce statut particulier, le fait aussi que peu d’autres intervenants de la construction disposent jusque-là de ces fiches, et enfin que nos productions soient difficilement remplaçables par d’autres produits, tout cela nous a protégés jusqu’à aujourd’hui. Mais les choses changent très vite, et il est clair que, d’ici peu de temps, la demande qui nous est faite de justifier les performances environnementales de nos réalisations va se transformer en exigence. Les fiches réalisées par l’Union nous permettent aujourd’hui de répondre à ces demandes. Il est prévu de développer prochainement un écocalculateur qui permettra d’extrapoler les données de ces fiches génériques à un plus grand nombre d’ouvrages. » équipements techniques Portails automatiques Sécurité et respect de la norme européenne Dans le domaine des portails automatiques, c’est la norme européenne, en application depuis sept ans, qui fixe les règles. Fabricants et installateurs ont su s’adapter. Retour sur un secteur où la sécurité prime. D « ans le secteur des portes et portails, les vrais changements ont eu lieu lors du passage de la norme française à la norme européenne », explique Roland Doitrand, dirigeant de l’entreprise Doitrand frères à Grezolles (Loire). En effet, depuis le 1er mai 2005, la norme européenne NF EN 13241-1 remplace l’ancienne norme française NF P 25-362 encadrant les fer- © Novoferm pour les aspects mécaniques et la norme NF EN 12978 pour les dispositifs de sécurité. Des textes importants car ils définissent les critères requis et la méthode de preuve. metures pour baies libres. Cette norme européenne, qui vise à renforcer la sécurité et le confort des utilisateurs, s’applique aux portes, portails et aux barrières levantes, sauf celles qui sont non accessibles au public. Elle renvoie à de nombreux autres textes comme la norme NF EN 12453 pour la sécurité d’utilisation des produits motorisés, la norme NF EN 12604 Des guides techniques pour ne pas se tromper Le Syndicat national de la fermeture, de la protection solaire et des professions associées (FFB Fermeture et Store) propose un ensemble de documents (téléchargeables ou publications à commander) revenant sur l’ensemble de ces questions. On y trouve par exemple un guide technique sur les portes et portails industriels, commerciaux et résidentiels. En trois volumes, ce guide intègre les dispositions de la norme européenne NF EN 13241-1, de la réglementation française et des directives européennes. Le premier volume présente l’ensemble des textes normatifs et réglementaires (19 normes européennes, 10 textes réglementaires, 4 directives européennes). Le deuxième traite des portes industrielles, commerciales ou de garage, tandis que le troisième aborde la question des portails. Norme d’objectifs De fait, les documents normatifs constitutifs du référentiel européen posent les exigences que doivent respecter les portes industrielles, commerciales et de garage. Autrement dit, ce sont les performances des produits qui importent : « Auparavant, nous avions une norme de moyens, maintenant nous avons une norme d’objectif à atteindre, explique Roland Doitrand. Cela nous laisse une plus grande liberté dans la conception. Les moyens et les techniques pour atteindre ces objectifs sont aujourd’hui du ressort des professionnels. » Une autre différence entre le référentiel normatif européen et l’ancienne norme française tient dans le marquage CE d’un ensemble motorisé. « Associer une motorisation CE avec un portail CE ne suffit pas à faire un ensemble CE, poursuit l’entrepreneur. L’évolution de la réglementation pousse à produire des ensembles complets : automatisme et portail. Au sens de la réglementation européenne, ces ensembles complets représentent un produit dont tous les composants proviennent d’un seul fabricant ou fournisseur. » Conformité du produit Sauf accord formel du fabricant, aucune modification sur le produit complet ne doit intervenir, car ces changements pourraient avoir pour conséquences de remettre en cause la conformité du produit tel que déclarée par le fabricant. L’assemblage de composants en provenance de différents fournisseurs est l’autre possibilité pour fabriquer un portail motorisé. En France, cinq organismes sont habilités à réaliser l’essai initial de type (EIT), obligatoire pour l’apposition du marquage CE : le CEBTP, Ceribois, le Cetim, le CTBA, le CSTB et Isocelte. Sachant que le point de contrôle le plus important porte sur la mesure des forces d’impact, de cisaillement et d’écrasement à différents points du portail. Au plan des produits, hormis les changements normatifs intervenus en 2005, les professionnels ne notent pas d’évolutions fondamentales, même si, rappelle Roland Doitrand, « la technologie nous permet de faire beaucoup de chose avec un moteur. C’est plus difficile lorsqu’on augmente la taille du portail, donc son poids. Il y a un phénomène d’inertie important à prendre en compte dans les calculs ». Enfin, concernant l’accessibilité, « l’important est que les commandes soient disposées à la bonne hauteur ». Mais la plupart du temps, l’ouverture et la fermeture s’effectuent automatiquement (par capteur) ou grâce à une télécommande. J Pour en savoir plus FFB Fermeture et store (Syndicat national de la fermeture, de la protection solaire et des professions associées), tél. : 01 40 55 13 00, www.fermeture-store.org juin 2012 J BâtiMétiers 31 optimisation Des consomma pour un bâtiment à énergie 1 2 3 Entièrement repensé et rénové, le bâtiment de l’Espace BTP de la Drôme et de l’Ardèche est aujourd’hui à énergie positive. En parallèle au renforcement de l’enveloppe, ses concepteurs ont cherché à maîtriser la demande en électricité. Laquelle participe à la performance de l’ensemble. B âtiment démonstrateur et accélérateur des mutations en faveur de la performance énergétique des bâtiments, c’est ainsi que l’ensemble des acteurs du chantier de rénovation du siège social de la Fédération du bâtiment et des travaux publics de la Drôme et de l’Ardèche qualifie les travaux réalisés sur cette construction. Cette dernière, qui accueille 500 manifestations et 10 000 visiteurs par an, est identifiée comme le pôle construction de la région, d’où la volonté de montrer très concrètement le champ des possibles en matière de rénovation énergétique. C’est donc sous l’impulsion de son président, Frédéric Reynier, et en partant du constat que les bâtiments existants, contrairement à la construction neuve, ne bénéficient que de très peu d’engagements en faveur de leur efficacité énergétique, que cet 32 BâtiMétiers J juin 2012 ouvrage a valeur d’exemple. Exemplarité, puisque l’Espace BTP est aujourd’hui à énergie positive (Bepos), soit au niveau de la réglementation thermique, non pas de 2012, mais de 2020. Méthodologie Pour autant, l’énergie positive n’était pas une fin en soi sur ce programme. Selon ses concepteurs, il est davantage caractérisé par sa volonté pédagogique et son exemplarité. Laquelle vise à démontrer la faisabilité et la pertinence du renforcement de l’efficacité énergétique d’un bâtiment du secteur tertiaire existant, ainsi que les possibilités d’intervention en site occupé et d’intégration des sources d’énergies renouvelables. L’idée était également de montrer qu’une rénovation de cette ampleur pouvait améliorer la qualité architecturale d’un bâti- ment, optimiser l’insertion environnementale et patrimoniale, mais aussi s’inscrire dans un processus d’entretien et de maintenance pour préserver la qualité de l’ensemble. Parvenir à un tel résultat implique une méthodologie sans faille sur l’ensemble de la chaîne, qui s’est déclinée en trois étapes clés : le diagnostic et la simulation par bouquets de travaux ; la réalisation proprement dite et le suivi des consommations. Renforcement de l’enveloppe Mené en collaboration avec les entreprises (commission composée d’entrepreneurs de chaque corps de métier) et l’équipe de maîtrise d’œuvre (Robert Augosto, du cabinet d’architecture Sorha, et le bureau d’études thermiques Enertech), le programme de réno- vation a porté sur l’ensemble des composants du bâtiment. Avec bien sûr une amélioration et une requalification de l’enveloppe, par un renforcement de l’isolation des façades (résistance additionnelle de 3,13 m2.K/W avec deux systèmes d’isolation par l’extérieur : sous-enduit et sous-bardage) permettant de traiter l’ensemble des ponts thermiques ; renforcement de la toiture avec une nouvelle peau constituée de 13 cm de polyuréthanne sous étanchéité (R = 5,42 m2.K/W) et du plancher bas par un nouveau flocage (R = 3,69 m2.K/W). S’y ajoutent également le traitement des retombées de poutres et le remplacement des menuiseries, ainsi que l’ajout, sur la partie bureaux, de menuiseries neuves en complément des menuiseries existantes. Ce traitement réalisé sur l’enveloppe place désormais l’ouvrage au niveau des bâtiments passifs. Ces travaux de renforcement se sont accompagnés d’une refonte complète des équipements techniques et de la demande en électricité : rénovation de l’éclairage, de la bureautique, des auxiliaires de chauffage, de la climatisation équipements techniques 4 1 Bouche d’extraction (VMC double flux à haut rendement). 2 Détecteur de présence par le mouvement. 3 et 4 Régulateur de débit d’air variable. Relié aux détecteurs de présence et aux sondes de mesure de CO2 , il permet de réguler le débit de ventilation en fonction de l’occupation des locaux. 5 Pompe classe A (à très basse consommation électrique). 6 Spot à led (très basse consommation pour un flux lumineux équivalent à celui d'un halogène). 7 Sonde de mesure de CO2. 5 et de la ventilation. Sur ce type de projet, les travaux portant sur les installations électriques sont parfois négligés ; ici, ils ont été particulièrement travaillés. L’objectif était de montrer qu’il est inutile de surdimensionner une installation mais qu’il est préférable d’optimiser les consommations d’électricité spécifiques. Par exemple, les anciennes centrales de traitement d’air (CTA), remplacées par des CTA double flux à récupération de chaleur à haut rendement, ne seraient pas véritablement efficaces si, comme dans le cas présent, elles n’étaient pas couplées à des automatismes. Ainsi dans les 6 7 bureaux et les salles de réunion, les CTA sont asservies à des horloges programmées en fonction des horaires d’occupation du bâtiment, soit environ 50 heures par semaine. Dans les bureaux, le système est complété par des détecteurs de présence. Les salles de réunion sont équipées de sondes CO2, comme dans le hall. Accompagnement des usagers Au chapitre éclairage, l’installation existante, obsolète, était très consommatrice en énergie, en raison de puissances importantes et de commandes principalement « Tous les détecteurs utilisés sont dotés de capteurs crépusculaires » Sébastien Vignal, dirigeant de l’entreprise d’électricité Vignal à Livron (Drôme). « Sur ce chantier, le cahier des charges était très exigeant, notamment pour la mise en place des luminaires à très basse consommation (led et fluocompact) et du système de détection. Le fait d’ajouter de la détection a imposé une reprise complète des câblages existants. Lorsque l’installation a été terminée, les réglages ont été réalisés en fonctionnement standard. Sachant que pour les lampes fluo-compactes, il est nécessaire d’avoir un temps de fonctionnement minimal. De même, tous les détecteurs utilisés sont dotés de capteurs crépusculaires, ce qui en interdit © FFB Drôme-Ardèche tions électriques positive le fonctionnement au-dessus d’un certain seuil. Autre point très important sur ce type de chantier : l’étanchéité à l’air des réseaux. Le fait d’intervenir sur un réseau existant a nécessité de reboucher toutes les traversées. C’est un travail complexe dans l’existant, qui passe la plupart du temps par une solution plâtre silicone. » manuelles. Le système a donc été revu dans sa totalité (voir encadré). Il est de type détection de présence semi-automatique pour les bureaux (allumage manuel et extinction automatique). Les luminaires – led notamment – ont de très bons rendements, tout en apportant un confort visuel supplémentaire par rapport à la précédente installation. L’optimisation des installations électriques passe également par un accompagnement des usagers après livraison du bâtiment – l’apprentissage des bons gestes étant essentiel pour atteindre effectivement les performances énergétiques prévues. C’est pourquoi le projet s’accompagne d’une campagne de sensibilisation qui incite les utilisateurs à faire évoluer leurs comportements en phase avec la qualité du bâtiment, aidés en cela par les automatismes : température de chauffe, usage de la climatisation, utilisation d’appareils adaptés… J Pour en savoir plus FFIE-FFB (Fédération française des entreprises de génie électrique et énergétique), tél. : 01 44 05 84 00, www.ffie.fr juin 2012 J BâtiMétiers 33 équipements techniques Véhicules électriques Cinq millions de bornes de recharge à installer À compter du 1er juillet 2012, les parkings des immeubles et des bureaux neufs devront être équipés d’installations de recharge des véhicules électriques ou hybrides (IRVE). l’horizon 2020, les pouvoirs publics prévoient 2 millions de véhicules électriques en circulation, soit 5 % du parc automobile. Pour recharger ces véhicules, presque 5 millions de bornes de recharge – ou IRVE (Infrastructures de recharge de véhicule électrique) – devront être installées : 400 000 bornes sur la voie publique et plus de 4 millions dans les garages et parkings, aux domiciles et sur les lieux de travail. D’ores et déjà, dès le mois de juillet de cette année(1), un « droit à la prise » pour les propriétaires de véhicules électriques ou hybrides est instauré pour toute nouvelle construction de bureaux, de logements, de commerces avec infrastructures de parking. Pour les bâtiments existants, l’obligation ne prendra effet qu’à partir du 1er janvier 2015. Tout détenteur de véhicule électrique pourra faire valoir ce droit – et obliger par exemple son propriétaire à respecter la loi lorsqu’il n’est pas lui-même propriétaire. © dr À dans de bonnes conditions. Pour recharger en toute sécurité, il est nécessaire d’adapter l’installation en l’équipant d’une ligne spécifique et d’une prise dédiée. Laquelle permet, entre autres, d’éviter les risques de surchauffe, d’effectuer une charge en continu et de diminuer le temps de charge par deux par rapport à une prise standard. Un marché important s’ouvre ainsi aux électriciens auprès des collectivités locales, des syndics de copropriétés, des entreprises et des particuliers. Puissance maximale de 4 kW L’arrêté fixe les caractéristiques techniques de ces points de recharge. L’équipement réalisé devra être relié à un tableau Adapter l’installation Il s’agit aussi de sécuriser l’instal- général basse tension en aval du lation et de garantir une recharge disjoncteur de l’immeuble, et se situer dans un local technique électrique. Et d’une manière générale, tout ou partie des places du parc de stationnement devront être conçues de façon à pouvoir accueillir ultérieurement un point de charge pour la recharge normale d’un véhicule électrique ou hybride rechargeable, disposant d’un système de mesure permettant une facturation individuelle des consommations. Dans ce but, fourreaux, chemins de câble ou conduits seront installés à partir du tableau général basse tension, de façon à pouvoir desservir au moins 10 % des places destinées aux véhicules automobiles, avec un minimum d’une place, comme stipulé dans le décret. La recharge normale des véhicules électriques et hybrides appelle, elle, une puissance maximale de 4 kW par point de charge. Circuit spécifique Point de connexionCourant assignéCourant assignéSection minimaleLongueur maximale (en A) au disjoncteur (en A) des conducteurs autorisée (Cu ou équivalent) en mm (en mm) Borne ou socle de prise de courant 16 20 2,5 39 Borne 32 40 10 78 La recharge des véhicules doit être réalisée sur des circuits spécialisés. Chaque circuit terminal alimentant un point de connexion doit être individuellement protégé des surintensités par un disjoncteur dont la valeur du courant est précisée en fonction de la nature de la borne. 34 BâtiMétiers J juin 2012 La fiche d’interprétation F22 de la norme NF C 15-100 afférant à ces problématiques de raccordement d’IRVE revient sur quatre points importants à prévoir lors de l’installation : les types de circuits ; la protection contre les chocs électriques ; le sectionnement et la commande ; les types de points de connexion. Sur ce dernier volet, soit l’installateur n’en a pas connaissance, et le point de connexion sera matérialisé par une boîte en attente ; soit les caractéristiques sont connues et dans ce cas, il conviendra de prévoir une connexion adaptée au véhicule : mode 1, 2 ou 3. J (1) Arrêté publié au Journal officiel du 23 février 2012, en application du décret du 25 juillet 2011. Pour en savoir plus FFIE-FFB (Fédération française des entreprises de génie électrique et énergétique), tél. : 01 44 05 84 00, www.ffie.fr Un partenariat avec le secteur de l’automobile La Fédération française des entreprises de génie électrique et énergétique (FFIE-FFB) et le Conseil national des professions de l’automobile (CNPA) ont signé, en mars dernier, un partenariat en faveur des acquéreurs de véhicules électriques, afin de garantir la sécurité de leur installation de recharge à leur domicile. Les concessionnaires affiliés au CNPA remettront aux particuliers, lors de l’achat d’un véhicule électrique, un document d’information qui délivre un message fort et simple : « Avec les installateurs électriciens de la FFIE, les concessionnaires garantissent à leurs clients une installation de qualité, en toute sécurité. » équipements techniques Systèmes de récupération des eaux de pluie Enfin une norme Les entreprises disposent désormais d’un texte clair récapitulant l’ensemble des opérations à réaliser pour une installation : collecte, filtration, stockage, distribution, entretien… L a publication de l’arrêté du 21 août 2008 avait jeté les bases des règles applicables à la récupération de l’eau de pluie et à son usage à l’intérieur et à l’extérieur des bâtiments. Depuis lors, la norme NF P 16-005 « Systèmes de récupération des eaux de pluie pour leur utilisation à l’intérieur et à l’extérieur des bâtiments », qui a pris effet au 14 octobre 2011, complète le dispositif réglementaire. Excluant les eaux de ruissellement, elle donne des spécifications générales sur la conception, le dimensionnement, la mise en œuvre, la mise en service, l’entretien et la maintenance des systèmes de récupération, de stockage et de distribution de l’eau de pluie. Elle précise les exigences minimales concernant les éléments constitutifs de ces systèmes. Première des règles techniques à respecter : les équipements de récupération des eaux de pluie doivent être conçus et réalisés de façon à ne pas polluer ni contaminer le réseau d’eau potable. Cela impose de signaler le réseau utilisant les eaux pluviales, de réaliser un plan spéci- fique des équipements et d’éviter la coexistence, dans une même pièce, d’un point de puisage d’eau potable et d’eau de pluie. Filtration et prétraitement Concernant la collecte, le texte précise que celle-ci est à effectuer, pour l’eau utilisée à l’intérieur d’un bâtiment, à l’aval des toitures inaccessibles, autres que celles en amiante-ciment ou en plomb. Les gouttières et les chéneaux doivent répondre aux modalités concernant la mise en œuvre et les supports, modalités définies dans le NF DTU 40.5. Après cette collecte mais avant le stockage, en amont de la cuve, l’eau doit subir une filtration et un prétraitement pour limiter l’entrée de matières organiques et minérales. Si l’eau est distribuée à l’intérieur du bâtiment, le dispositif de filtration doit avoir un diamètre inférieur ou égal à 1 mm et une filtration complémentaire pourra être installée afin de protéger certains équipements, comme la pompe. Stockage et distribution Accessible, nettoyable, vidangeable, fermée par un accès sécurisé et protégée des pollutions extérieures, la cuve doit être conforme à la norme NF P 16-005. Celle-ci définit les caractéristiques des cuves rigides ou semi-rigides, enterrées ou non, en béton, en acier, en polychlorure de vinyle non plastifié (PVC-U), en polyéthylène (PE), en polypropylène (PP) ou en plastique renforcé de verre (PRV). La norme s’intéresse aussi à la distribution. Laquelle se compose au minimum d’un réseau de canalisations non corrodables, repéré par une signalisation spécifique ; d’un système de mise en pression (pompe en immersion ou pompe de surface ) et, le cas échéant, d’un appoint en eau du réseau destiné à assurer la continuité de l’alimentation. Enfin, la norme formalise la mise en service et l’entretien.J Une méthode pour dimensionner le stockage La norme propose une méthode simplifiée de dimensionnement du stockage pour les utilisations à l’extérieur, et une méthode dite « de référence » pour des usages intérieurs ou mixtes en maison individuelle. Méthode qui repose sur une analyse de la relation entre la ressource en eau de pluie récupérable et les besoins des utilisateurs. Elle s’appuie sur des données pluviométriques mensuelles et sur des hypothèses de consommation d’eau à l’intérieur de la maison, constante tout au long de l’année, comme les volumes d’eau utilisés par les chasses d’eau. Dans tous les autres cas, le recours à la méthode de simulation ad hoc s’applique pour optimiser le volume de stockage nécessaire. Lequel doit tenir compte : du volume entrant, c’est-à-dire des apports en eau de pluie et, le cas échéant, l’appoint en eau potable, et du volume sortant, soit les soutirages et le trop-plein de la cuve. Pour en savoir plus UNCP-FFB (Union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie), www.uncp.ffbatiment.fr Les trois modes d’appoint en eau portable admis par la norme NF P 16-005 APPOINT EN EAU POTABLE DANS LA CUVE DE STOCKAGE APPOINT EN EAU TYPE GESTIONNAIRE D’EAU DE PLUIE Eau potable Eau potable 3 Eau potable Gestionnaire d‘eau de pluie 3 1 Vers usages intérieurs ou extérieurs APPOINT EN EAU PAR UN RÉSERVOIR HYBRIDE DISTINCT 3 1 1 Vers usages intérieurs ou extérieurs 2 Vers usages extérieurs Vers usages extérieurs 1 3 2 1 36 Disconnexion 2 BâtiMétiers Pompe associée à une régulation J juin 2012 3 Vanne régulée © Idé 2 équipements techniques Installations photovoltaïques Tour d’horizon des signes de qualité © Solardis En moins de dix ans, la filière photovoltaïque a mis en place un ensemble de dispositifs pour assurer au maître d’ouvrage une prestation de qualité. L a filière photovoltaïque a mis en place un ensemble de procédés reconnus par tous, pour que les entreprises puissent réaliser des installations de qualité. Marginales avant la mise en place des dispositifs de crédits d’impôt et de tarifs d’achat avantageux, les installations se sont multipliées, mais il manquait un cadre. D’où la nécessité d’un dispositif clair de signes de qualité. Qu’il s’agisse des produits ou de la qualification des entreprises, tout était à construire, avec une difficulté supplémentaire, liée au choix de favoriser les systèmes d’intégration en toiture. Cette position a entraîné le développement d’une grande diversité de produits. Diversité parfois déroutante, tant les techniques de pose varient d’un industriel à l’autre. Pertinence technique des systèmes Malgré le développement de l’activité, la filière est encore considérée comme innovante, donc non traditionnelle. Il est encore trop tôt pour rédiger des règles de l’art de type NF DTU. Il lui faudra pour cela attendre d’avoir suffisamment de recul. En revanche, elle s’est appuyée sur les dispositifs existants pour identifier des 38 BâtiMétiers J juin 2012 produits et procédés de qualité. L’objectif étant de s’assurer de la pertinence technique des systèmes mis en œuvre afin d’éviter les sinistres. Pour y répondre, les fabricants ont recouru notamment aux dispositifs mis en place par le CSTB : l’Avis technique, le Pass’Innovation et l’Appréciation technique d’expérimentation (ATEx). Ces évaluations techniques concernent à la fois les modules et le système d’intégration associé. Appréciées des assureurs, elles sont mises à disposition pour éclairer les parties prenantes dans le choix et l’acceptation des techniques. Elles s’attachent au produit, à son aptitude à l’emploi et à sa mise en œuvre. Les installateurs peuvent également identifier des produits de qualité par le biais de la marque française Certisolis pour les modules photovoltaïques – respect des normes NF EN 61215 modules rigides, NF EN 61646 modules souples, NF EN 61730 sécurité électrique – ou via la vérification par le Comité d’évaluation de l’intégration au bâti (CEIAB) des critères techniques d’intégration des systèmes photovoltaïques. Le CEIAB apporte une aide au choix d’un système d’intégration, mais ce n’est pas un gage de qualité. Au-delà de la qualité des produits, il est également impor- tant d’identifier la compétence des entreprises qui les mettent en œuvre. L’association Qualit’EnR gère deux appellations dédiées au métier : Quali’PV module Bât et Quali’PV module Élec. De son côté, Qualifelec propose une mention SPV (solaire photovoltaïque). Indissociable d’une qualification Électrotechnique, elle est dédiée aux électriciens. Enfin, Qualibat propose trois qualifications pour les installations solaires photovoltaïques de puissance inférieure à 9 kVA : « Modules photovoltaï ques intégrés », « Modules photo voltaïques surimposés ou de substitution » et « Modules photovoltaïques souples », qui se déclinent également en certifications pour les puissances plus élevées. Ces dernières sont exigeantes et contraignantes, et s’intéressent à l’ensemble de la chaîne, de la mise en place des capteurs au raccordement de l’installation au réseau. Pour les entreprises, c’est un moyen de rassurer les clients sur leurs compétences réelles. Ces signes de qualité – QualiPV, Qualibat et Qualifelec – disposent tous de la mention « Reconnu Grenelle environnement », mise en place pour permettre aux clients de repérer facilement les intervenants compétents en matière de performance énergetique. Cette mention conditionnera également l’accès aux aides publiques à partir J de 2014. Pour en savoir plus GMPV-FFB (Groupement des métiers du photovoltaïque), tél. : 01 40 69 52 24, www.gmpv.ffbatiment.fr Norme colonnes sèches et en charge : deux amendements complémentaires Dispositif de lutte contre l’incendie, les colonnes sèches et en charge doivent être conformes à la norme NF S 61-759 « Installation et maintenance des colonnes sèches et en charge ». Deux amendements récents (février et août 2011) précisent les modalités d’application de cette norme. Le premier fixe les conditions d’essais de réception en établissant une distinction entre les essais hydrostatiques à débit nul, pour déceler une éventuelle fuite ou défaillance sur une pièce constituante, et les essais hydrauliques en régime d’écoulement, qui permettent de déceler la présence d’éventuels corps étrangers ou des réductions de passage dans la colonne. Le second ajoute deux schémas explicatifs concernant les colonnes sèches et les colonnes en charge. Il précise le nombre et les dimensions des prises d’incendie par niveau sur une colonne sèche. Il fixe également une périodicité pour la réalisation des essais et précise les documents que l’installateur doit remettre à l’exploitant. Pour en savoir plus UNCP-FFB (Union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie de France), www.uncp.ffbatiment.fr Batimetiers la revue des bâtisseurs Lecteurs, votre avis nous intéresse Répondez à l’enquête Bâtimétiers à partir du 15 juin www.enquetebatimetiers.fr Credit photo : John LundMarc Romanelli / Blend Images / GettyImages contribuez à l’accessibilité pour tous Développez votre savoir-faire et votre activité dans l’adaptation des logements ou dans la mise en conformité des établissements recevant du public. Devenez la référence pour les chantiers de l’accessibilité. Pour obtenir des renseignements sur les Pros de l’accessibilité, contactez la fédération départementale du bâtiment. finitions/aménagement Sols coulés à base de résine Un CPT pour la rénovation La publication d’un Cahier des prescriptions techniques pour les revêtements de sols coulés à base de résine de synthèse permet de préciser les conditions de leur mise en œuvre en rénovation. © kemper system D dirige l’entreprise Conseil Résines (Osny, Val-d’Oise). La reconnaissance des supports a fait l’objet d’une étude poussée. En effet, si en travaux neufs, l’applicateur est confronté à un nombre réduit de supports possibles, en rénovation, un grand nombre de situations existantes peuvent se présenter : carrelage ancien, sol souple, résine, peinture, chape, dalle ou dallage remis à nu… Il s’agira alors de vérifier si le support à rénover, en fonction de son état, peut être conservé et dans quelles conditions. » C’est l’objet du CPT, qui liste par ailleurs toutes les opérations à réaliser, tant en matière de préparation mécanique du support – un point particulièrement important en rénovation – qu’en matière de réalisation de l’ouvrage. Avec ce document, qui fera l’objet d’une diffusion par le CSTB, la profession fait un nouveau pas en avant dans l’encadrement de la mise en œuvre des revêtements de sols coulés à base de résine de synthèse. Il s’applique aux systèmes de sols coulés à liant résines époxydiques, polyuréthanes ou méthacrylates, livrés en kits dosés, dont le mélange des composants se fait sur site. Avant ce document, Un nouveau pas d’autres types de mise en œuvre pour la profession relative aux revêtements de sols « Pratiquement, le CPT adopte coulés à base de résine ont fait des procédures de mise en œuvre l’objet de documents techniques. à la fois exhaustives et rigou- C’est par exemple le cas des revêreuses, précise Pierre Husson, qui tements de sol à usage industriel epuis 2008, la mise en œuvre des revêtements de sols coulés à base de résine de synthèse fait l’objet d’un NF DTU. Ce document ne traite cependant que des ouvrages en travaux neufs. En rénovation, pour être assurée dans de bonnes conditions, la mise en œuvre d’un tel revêtement doit idéalement faire l’objet d’un Avis technique (ou d’un Document technique d’application – DTA), pour les locaux intérieurs à usage piétonnier (au sens du classement UPEC). Jusqu’à présent, chaque Avis technique présentait son mode opératoire propre. Avec la création du Cahier des prescriptions techniques (CPT), une architecture commune va voir le jour. Le CPT réunira les dispositions de mise en œuvre commune à la famille de produits. Le fabricant pourra toutefois déroger à ce document sur certains points, qui devront être validés par la commission chargée d’attribuer les Avis techniques, en l’occurrence le GS 12(1). Pour produire ce document au plus vite, la commission(2) n’a pas hésité à se réunir plusieurs fois par mois. Le nouveau CPT liste non seulement les opérations à réaliser lors de la mise en œuvre mais également au cours de la préparation du support – point crucial en rénovation. (e-cahier 3577 V3 du CSTB) et des revêtements de sols coulés à base de résine de synthèse en travaux neufs (NF DTU 54.1). D’autres commissions de travail sont en cours de création pour poursuivre cet effort entrepris par la profession. J (1) Groupe spécialisé. (2) Composée de membres représentant le SNFORES, le CSTB, le Coprec/Bureau Veritas, Polygones, l’UNRST, l’Affar et un fabricant de matériels pour la préparation mécanique des sols. Pour en savoir plus • UNRST-FFB (Union nationale des revêtements de sols techniques), tél. : 01 40 69 51 45, www.unrst.com • Affar (Association française des formulateurs et applicateurs de résines et métiers associés), tél. : 01 40 69 51 46, www.affar.asso.fr les éléments à retenir Les points techniques importants dans le CTP – Exécution £de revêtements de sol coulés à base de résine de synthèse – Rénovation • Dispositions préalables à l’étude et à la mise en œuvre : il est de la responsabilité du maître d’œuvre de faire réaliser l’étude préalable de la reconnaissance du sol ; au terme de cette étude, un document doit être rédigé qui mentionne la nature des supports et le repérage précis des défauts observés dans chacune des pièces. • Les travaux préparatoires découlent de l’étude préalable ; les points sont précis et concernent la planéité, les fissures, les joints du support, les anciens supports, la cohésion superficielle/ adhérence, l’humidité du support, la porosité. • Le respect du traitement de chaque point nommé est gage de qualité en vue de la livraison de l’ouvrage. Le CPT intègre la notion de maintenance du revêtement pour l'utilisation et, notamment, si nécessaire dans le temps, les modalités de réfection de la couche de finition. juin 2012 J BâtiMétiers 41 Réservations des ouvrages carrelés Une préparation de chantier à soigner En raison de l’épaisseur de l’ouvrage, les réservations lors de la pose de revêtements carrelés doivent faire l’objet d’un calcul précis. Une exigence renforcée, qui ne permet aucune marge de manœuvre, depuis l’application des règles de mise en œuvre relatives à l’accessibilité des bâtiments. 42 BâtiMétiers J JUin 2012 Assurer une bonne préparation Le carreleur doit informer avec précision les autres corps d’état qui interviennent sur le chantier. « Il doit d’emblée donner les bonnes réservations au maçon, afin de mettre en place des méthodes de travail compatibles avec le gros œuvre », poursuit Julien Miner. Dans les habitations, elles doivent donc intégrer cette hauteur maximale de 2 cm de ressaut pour les circulations. Idem dans les salles d’eau où, pour les douches de plain-pied, la réservation pratiquée doit tenir compte de la taille du siphon et permettre l’écoulement de l’eau grâce à une pente minimale de 1 % du support autour du siphon. « Tous les bâtiments neufs intègrent les règles de mise en œuvre relatives à l’accessibilité, tient à rappeler le chef d’entreprise. Par conséquent, au moment de la préparation du chantier, nous devons nous pencher sérieusement sur tous les 1 © Leda ne devons pas hésiter à alerter les architectes, dont les plans doivent faire l’objet d’une conception correcte. » 2 © CEP-CICAT P lus que jamais, les réservations d’un ouvrage carrelé doivent faire l’objet d’attentions particulières. Les règles relatives à l’accessibilité des bâtiments imposent des exigences pour les revêtements de sols – mais également de murs – des habitations, auxquelles les carreleurs ne peuvent déroger. Afin de faciliter la circulation des personnes à mobilité réduite, les sols des logements ne doivent pas comporter de ressaut supérieur à 2 cm. « Cette hauteur est un maximum, avertit Julien Miner, à la tête de l’entreprise éponyme basée à Damazan (Lot-et-Garonne). Au-delà, cela peut rendre la circulation difficile pour des personnes en fauteuil roulant. » Les bords des ressauts doivent être arrondis ou munis de chanfreins, et la distance minimale entre deux ressauts successifs est de 2,50 m. Au niveau de l’exécution, le principe appliqué doit être celui de la tolérance zéro. « Si l’ouvrage fini est non conforme à ces règles de conception, il faudra tout refaire, rappelle Julien Miner, devenu Pro de l’accessibilité® et déjà aguerri aux règles de ce marché. Nous 1 Dans une douche de plain-pied, la réservation doit prendre en compte la taille du siphon, avec une pente minimale de 1 % du support autour de ce dernier. 2 La réservation prévue par le carreleur doit être impérativement respectée pour obtenir des ressauts inférieurs à 2 cm au niveau des portes-fenêtres. finitions/aménagement BALCON DÉSOLIDARISÉ Isolant 0.014 f 20 50 85 20 15 0.00 f 1% Pièce de bois massif ou autre (isolation thermique) 50 Filant BALCON SOLIDAIRE Isolant Mur Caillebotis 0.014 f Carrelage scellé 20 0.00 f 100 35 1,5% Pièce de bois massif ou autre (isolation thermique) SEL RAPPEL Les règles de mise en œuvre relatives à l’accessibilité des bâtiments, qui concernent les maisons individuelles, les logements collectifs, les ERP et locaux de travail dans le neuf, ainsi que les logements collectifs en cas de travaux dans l’existant, fixent aussi des exigences pour les revêtements sols et murs des habitations dont doivent tenir compte notamment les soliers, les peintres et les carreleurs. Ces exigences sont utiles pour : • le repérage et le guidage des personnes handicapées ou âgées ; • la sécurité des personnes (glissance, absence de ressaut, éveil de la vigilance) ; • le confort des personnes (acoustique, visuel). Mur Caillebotis 50 Des réservations communiquées aussi aux menuisiers Autre contrainte liée à l’accessibilité des bâtiments d’habitation pour ceux dont la demande de permis de construire est postérieure au 1er janvier 2008 : au moins un accès doit être prévu depuis une pièce de vie à tout balcon, terrasse ou loggia. Encore une fois, afin de minimiser le ressaut au niveau de la porte-fenêtre, la hauteur du seuil de la menuiserie doit être inférieure ou égale à 2 cm. « Si ce cas se présente rarement, car les menuiseries sont désormais conformes à l’exigence de 2 cm, il peut arriver, quand ce schéma de principe de réservation pour balcon désolidarisé et pour balcon solidaire 15 points relatifs aux revêtements de sol, aux réservations, aux formes de pente, aux tolérances d’exécution, mais également sur les documents relatifs aux menuiseries extérieures. » Car assurer la circulation des personnes à mobilité réduite dans les logements implique des aménagements spécifiques pour accéder aux espaces extérieurs, avec des conséquences sur les réservations et le niveau fini de l’ouvrage carrelé. Dispositif d’évacuation des eaux seuil est déjà menuisé, que sa hauteur atteigne 3 cm, constate Julien Miner. Au moment de la mise en œuvre du carrelage, nous sommes donc obligés de rattraper ce décalage. Avec une pose scellée en rezde-chaussée, ou avec balcon solidaire parce qu’elle nécessite une chape à l’intérieur, il est plus aisé de régler le niveau fini de l’ouvrage. Si nous avons demandé une réservation de 6 cm, il est possible de régler la hauteur du fini dans l’épaisseur de la chape. En revanche, en étages avec une pose collée, nous n’avons pas le droit à l’erreur, car l’épais- seur de l’isolant acoustique, de la colle et du carrelage varie entre 18 et 23 mm. Si la réservation que nous avons communiquée est mal calculée, il ne nous est plus possible d’intervenir ensuite. Autre conséquence : si le niveau d’affleurement du carrelage est trop haut, il peut y avoir des problèmes à l’ouverture d’une porte-fenêtre par exemple. » Du coup, le champ d’intervention du carreleur s’est élargi. « Auparavant, nous ne donnions nos plans de réservation qu’aux maçons. Désormais, nous devons également nous caler avec les menuisiers. C’est à nous d’informer et de diffuser les documents pour que le niveau d’ouvrage fini soit en conformité avec les exigences de l’accessibilité », conclut le chef d’entreprise. J Pour en savoir plus • UNECB-FFB (Union nationale des entrepreneurs céramistes du bâtiment), tél. : 01 40 69 58 20, www.unecb.ffbatiment.fr • UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59, www.umgo.ffbatiment.fr • FFB-CMP (Fédération française du bâtiment charpente, menuiserie, parquets), tél. : 01 40 69 57 40, www.ucmp.org juin 2012 J BâtiMétiers 43 Étanchéité à l’air Les plâtriers-plaquistes peaufinent leurs interfaces L’utilisation d’un perméascope permet de réaliser des tests intermédiaires d’étanchéité à l’air, au moment de la réception des supports. L es professionnels du plâtre sont dans une situation particulière vis-à-vis de la problématique de l’étanchéité à l’air. Le plus souvent, ils interviennent sur des supports dont ils n’ont pas à assurer eux-mêmes l’étanchéité – sauf quand il s’agit d’ouvrages tels que plafonds, rampants et ossatures bois. Pour améliorer les interfaces, l’UMPI-FFB a réalisé une série de cinq fiches d’autocon- trôle. Conçues par type d’ouvrage – contre-cloisons sur ossature ; doublage collé ; plafonds sous armature métallique avec isolation ; combles aménagés ; combles perdus –, ces fiches sont destinées à être utilisées par les opérateurs plâtriers-plaquistes. Elles précisent les précautions à prendre concernant la réception des supports, puis des produits. Aux différentes étapes, les intervenants © UMPI-FFB Fiches d’autocontrôle à chaque ouvrage, tests intermédiaires à la réception du support : deux solutions préconisées par l’UMPI-FFB(1) pour améliorer la coordination entre corps d’état et atteindre les niveaux d’étanchéité à l’air imposés par la RT 2012. vérifient chaque point avant de démarrer leur ouvrage et contrôlent la conformité avant de céder la place au compagnon suivant. Les fiches d’autocontrôle sont disponibles sur le site Internet de l’Union. Leur présentation – ainsi que celle d’un guide de solutions pratiques pour la rénovation énergétique des maisons individuelles – est l’un des axes de l’édition 2012 de la BBC d’Air, tournée organisée dans douze villes françaises par l’UMPI-FFB pour sensibiliser les professionnels de la filière sur la nécessité de prendre en compte tous les points singuliers de la perméabilité à l’air. aussi à se grouper pour mutualiser l’acquisition de la machine et la faire tourner sur leurs chantiers respectifs. Une démarche choisie par une vingtaine d’entreprises de la région nantaise, dont celle dirigée par Gérard Olivier, Pinard SAS. Jusqu’à présent, seulement 5 % des chantiers de son entreprise ont fait l’objet de tests intermédiaires systématiques, réalisés par des sociétés extérieures. Si l’acquisition d’une machine commune permettra aux plâtriers nantais de réaliser leurs propres essais, il s’agit aussi selon lui de sensibiliser les maîtres d’ouvrage et les maîtres d’œuvre. « C’est leur responsabilité de prévoir des contrôles organisés de leurs chanLe Perméascope, une tiers », estime-t-il, en appelant de machine à mutualiser ses vœux une évolution de l’enEn complément des fiches d’auto- semble de la profession vers l’inscontrôle, l’UMPI-FFB préconise la tauration de tests intermédiaires réalisation de tests intermédiaires systématiques. J d’étanchéité à l’air, au moment de Union des métiers du plâtre et de l’isola réception des supports. Pour (1) lation. inciter ses adhérents à s’engager dans cette voie, l’Union a négocié pour eux des tarifs préférentiels Pour en savoir plus pour l’acquisition de machines de Tour de France « BBC d’Air » : www.platreisolation.fr test (Perméascope). Elle les incite « Chacun commence à jouer la même partition » Jean-Yves Lelièvre, EBPI (plaquiste, 75 salariés), Rennes « Nous intervenons sur environ 2 000 logements par an, et la question de la perméabilité à l’air fait partie de notre quotidien depuis notre premier chantier BBC il y a un an et demi – un chantier de 200 logements pour étudiants à Rennes. Nous avons acheté notre propre matériel de test, formé trois salariés dans nos équipes, et nous réalisons nous-mêmes des tests intermédiaires 44 BâtiMétiers J juin 2012 d’étanchéité à l’air au moment de la réception des supports. C’est aussi un argument que nous mettons en avant pour rassurer les maîtres d’ouvrage. Ils savent comme nous qu’il vaut toujours mieux déceler et traiter un problème avant que le plaquiste n’habille la structure, car une intervention ultérieure peut avoir des conséquences plus lourdes. Avec le recul, nous voyons les choses bouger. Sur les chantiers, tous les intervenants ont pris conscience peu à peu de l’impact que l’étanchéité à l’air peut avoir sur l’ensemble de la construction. C’est une question de coactivité, tous les corps de métier sont directement ou indirectement concernés, et chacun commence à jouer la même partition que les autres. Nous-mêmes avons fait évoluer nos méthodes de pose. Et pour tous, l’obligation de résultat pousse dans le sens d’une meilleure coordination. » finitions/aménagement Chapes fluides L’expérience des bonnes pratiques Les chapes fluides ont de nombreux avantages, en particulier pour les planchers à eau chaude basse température. Mais elles nécessitent de respecter quelques bonnes pratiques. © sol adour fournisseur nous accompagne au début sur les chantiers. » Les avantages de cette démarche se situent à plusieurs niveaux. « Tout d’abord, les applicateurs de chapes fluides, une fois formés, signent une charte. Ainsi, il y a un contrôle qualité permanent des bonnes pratiques. Ensuite, chaque année, nous délivrons à notre fabricant de béton prêt à l’emploi une attestation de garantie décennale spécifique à la mise en œuvre de chapes fluides. Or, beaucoup de chapistes pensent être bien Avant la pose du dispositif de chauffe et le coulage de la chape, assurés, alors qu’ils ne le sont un isolant périphérique (bandes bleues) est mis en œuvre pour assurer pas pour les produits qu’ils metla désolidarisation qui engendrerait une transmission acoustique. tent en œuvre. » En outre, pour l’entrepreneur, « faire appel à base de sulfate de calcium ou et ou sous-couches acoustiques un fournisseur agréé garantit la de ciment, les chapes fluides minces », explique Christophe qualité du produit et la traçabiont su s’imposer grâce à leurs Dufour, responsable de Sol Adour lité de la mise en œuvre dès la nombreux avantages. Par rap- Chape Liquide, à Anglet (Pyré- préparation du mortier ». port à une chape traditionnelle, nées-Atlantiques). Si les chapes leur application est moins pénible fluides apportent des réponses à Un rôle de conseil et plus rapide du fait de l’autoni- de nombreux marchés, leur mise Outre la qualité du fournisseur vellement. De plus, elles permet- en œuvre nécessite le respect de et la formation, « il est nécestent d’obtenir une planimétrie des certaines bonnes pratiques, car saire d’être présent dès le début supports de 3 mm sous la règle de elles peuvent être sujettes à des du chantier, de contrôler et de 2 m, ce qui est important pour la phénomènes de retrait pour les valider le support, ce qui signimise en œuvre des revêtements de chapes fluides ciment, ou de fie l’accepter ou le refuser le cas sol (carreaux grand format, sols « non-séchage » pour les sulfates échéant », ajoute l’entrepreneur. L’utilisation de sous-couches PVC…). Aujourd’hui, ce sont de calcium. acoustiques et/ou thermiques principalement les contraintes nécessite un contrôle précis des thermiques et acoustiques dans Plus de traçabilité supports. Christophe Dufour va le neuf qui poussent à leur appli- pour plus de qualité cation. « Les chapes fluides s’em- Premier point de vigilance, selon même jusqu’à proposer au chaufploient principalement en maison Christophe Dufour : « Le choix fagiste, lors du coulage d’une individuelle et en rez-de-chaus- des fournisseurs est fondamen- chape fluide sur plancher chaufsée de logements collectifs, avec tal. Certains ont mis en place des fant, « d’installer les isolants qui plancher à eau chaude basse tem- réseaux d’applicateurs agréés. sont de plus en plus sans plots ». pérature ou plancher rayonnant Nous sommes donc formés La raison : « Je suis plus à même électrique, sur isolants thermiques puisqu’un technicien salarié du de réceptionner un support en À termes de planéité et d’altimétrie. » Une situation qui l’amène à coiffer la casquette de conseiller auprès des autres corps d’état. « J’énonce les règles fondamentales telles que l’indispensable mise en chauffe des planchers chauffants, qui n’est pas toujours respectée avant la pose de revêtements de sol, ou l’utilisation de colle adaptée à ce support. » Tous ces points fondamentaux, souvent oubliés, sont à l’origine de désordres que l’on retrouve dans le cadre des expertises. Enfin, devenir applicateur de chapes fluides implique une bonne connaissance de l’environnement normatif, en plus des documents techniques d’application (DTA) et des cahiers des prescriptions techniques (CPT) des chapes concernés. Les textes constituant cet environnement sont ceux relatifs aux supports (le NF DTU 13.3 « Dallages », le NF DTU 21 « Exécution des ouvrages en béton »), aux ouvrages de couvrement, comme le NF DTU 65.14 « Exécution des planchers chauffants à eau chaude », les CPT Plancher rayonnant électrique ou Plancher réversible, ainsi que les textes ayant trait aux ouvrages cidessus. « Je dois connaître toutes les règles de l’art de mon métier de chapiste et de poseur de revêtements de sol, conclut Christophe Dufour, car il suffit d’un maillon manquant pour générer demain un sinistre. » J Pour en savoir plus UNECB-FFB (Union nationale des entrepreneurs céramistes du bâtiment), tél. : 01 40 69 58 20, www.unecb.ffbatiment.fr juin 2012 J BâtiMétiers 45 finitions/aménagement Accessibilité Une meilleure vie en couleurs pour tous L e Guide des bonnes pratiques de mise en couleur, publié en 2009 par l’UPPF-FFB, reste plus que jamais d’actualité, alors que l’échéance du 1er janvier 2015 se rapproche pour la mise en accessibilité des ERP. Ce guide, dont c’est la troisième réimpression, a contribué à l’émergence de bonnes pratiques, permettant de mieux prendre en compte les besoins d’accessibilité des aveugles et des malvoyants dans les bâti- ments. Réalisé en partenariat avec l’UNEA(1), l’UNTEC(2) et l’association Valentin Haüy(3), il est toujours téléchargeable sur les sites du ministère du Développement durable, de l’UPPF-FFB et de l’association Valentin Haüy. En France, 65 000 personnes sont aveugles et 1,2 million d’autres sont considérées comme très malvoyantes – avec une acuité visuelle inférieure à 4/10e. Pour faciliter le repérage visuel d’un élément architectural, le contraste entre deux couleurs doit être au minimum de 70 %. C’est l’un des enseignements de ce guide, divisé en trois parties : perception de l’espace, repères dans le déplacement et signalétique. À l’origine de la création de ce guide, il y avait un besoin, car il n’existait aucun document sur l’accessibilité à la couleur. Les recomman- dations de la loi sur l’accessibilité et les grands principes de décoration ont été associés pour définir des bonnes pratiques et donner des exemples aux entrepreneurs. Parmi ces exemples, illustrés de photos, des plinthes d’une nuance soutenue pour délimiter plus fortement le sol, des encadrements de portes ou de fenêtres contrastés, des mains courantes et des contremarches visibles… Pour les professionnels, comme Pierre Tountevich à Fontenilles, en Haute-Garonne, l’outil était avantgardiste au moment de sa publication. « Il m’a permis de percevoir la complexité de l’enjeu de l’accessibilité et de prendre conscience des aspects techniques. » Mais il pense qu’il faut aujourd’hui aller plus loin dans la technicité pour aider entreprises et donneurs d’ordre à gérer les chantiers d’accessibilité. « Il n’y a pas que la couleur, s’exclamet-il. L’accessibilité demande d’approcher les autres corps d’état – électricité, plomberie, climatisation – afin de proposer une offre globale à nos clients, avec un interlocuteur unique. » Une approche globale favorisée et valorisée en particulier par la démarche des Pros de l’accessibilité® lancée par la FFB. J (1) Union nationale des entreprises adaptées. (2) Union nationale des économistes de la construction. (3) Association au service des aveugles et des malvoyants. Pour en savoir plus UPPF-FFB (Union professionnelle peinture finitions), tél. : 01 40 69 53 73, www.uppf.ffbatiment.fr SARL TOUNTEVICH, FONTENILLES (31) Entreprise titulaire de la marque Étanchéité sous carrelage Une qualification à valoriser D epuis 2010, la compétence d’entreprises qui réalisent à la fois étanchéité et carrelage dans les locaux intérieurs EB+ privatifs est attestée par une qualification Qualibat unique : la 6343. « C’est une vraie opportunité, souligne Jacques Gautier, à la tête de l’entreprise SRS basée à Blois (Loiret-Cher). La demande pour des douches à l’italienne est exponentielle, car elles sont de plus en plus prescrites par les architectes. D’autre part, depuis 2010, les logements neufs doivent comporter au moins une salle d’eau accessible aux personnes à mobilité réduite. » Or, regrette le chef d’entreprise, qui est aussi membre de la commission Étanchéité délivrant la qualification, « nous n’avons reçu que deux dossiers 46 BâtiMétiers J juin 2012 par commission lors des quatre réunies depuis sa création. Nous sommes étonnés de voir que les carreleurs ne mesurent pas l’intérêt de la qualification d’un point de vue commercial ». Sur les huit dossiers présentés, seulement deux ont été éligibles. « Cette qualification ne peut pas être attribuée à une entreprise dont nous ne sommes pas certains qu’elle possède toutes les compétences pour réaliser l’étanchéité sous carrelage », explique Jacques Gautier. La constitution du dossier pour être éligible est primordiale. Il doit contenir une fiche de présentation du personnel d’exécution, « qui justifie de sa qualification ». Ensuite, des chantiers de référence sont détaillés, avec un dossier par réalisation. Ce dernier inclut le document du marché, la lettre de commande ou l’ordre de service, ainsi que le devis descriptif ou quantitatif. « Il faut aussi fournir les plans d’exécution de détails, les coupes et carnets de détails de croquis, ainsi qu’un mode opératoire de la mise en œuvre des produits et de la réalisation des travaux, avec des photos de l’ensemble du déroulement du chantier », précise l’entrepreneur. Le dossier inclut également une note de reconnaissance et de préparation du support, conforme au cahier de charges de l’Avis technique du produit. Enfin, l’entrepreneur présente un certificat de bonne fin du chantier et la liste des produits utilisés, leurs marquages, leurs Avis techniques ou le cahier des charges. « Si possible, il faut aussi fournir le DIUO(1) visé par le contrôleur du chantier. Les membres de la commission sont des professionnels de l’étanchéité, donc attentifs à identifier les entreprises aptes à réaliser ces ouvrages, précise Jacques Gautier tout en conseillant de se rapprocher de son union professionnelle. Et surtout de ne pas rater cette qualification étanchéité sous carrelage qui répond à une réelle problématique de marché. » J (1) Dossier d’intervention ultérieur à l’ouvrage. Pour en savoir plus UNECB-FFB (Union nationale des entrepreneurs céramistes du bâtiment), tél. : 01 40 69 58 20, www.unecb.ffbatiment.fr AMIAN Dossier Depuis l’arrêté du 23 février 2012, les entreprises qui réalisent des travaux liés à l’amiante doivent faire face à de nouvelles obligations en matière de formation de leurs salariés. Mais ce changement n’est qu’un début : un nouveau décret, attendu dans le courant de l’année, modifiera en profondeur la réglementation amiante, ce qui obligera les entreprises à faire évoluer leurs pratiques pour améliorer la protection des salariés. L es entreprises doivent s’attendre à des changements très importants dans la réglementation amiante, qui devraient survenir courant 2012. Une partie de ces changements est déjà effective, avec le renforcement des exigences de formation, contenues dans l’arrêté du 23 février 2012, qui est entré en application le 8 mars dernier. Que les entreprises soient en sous-section 3 ou 4, elles sont désormais tenues de former trois publics : le personnel d’encadrement technique, celui d’encadrement de chantier et les opérateurs de chantier. L’ar- 48 BâtiMétiers J juin 2012 rêté fixe aussi les durées minimales des formations, qui varient en fonction de la soussection concernée, du type de personnel et de formation (voir tableau p. 51). Le texte introduit aussi une logique de recyclage : à l’issue de la formation préalable, les salariés relevant de chaque public sont tenus de suivre une formation de recyclage – pour la sous-section 3, six mois après la formation préalable, suivie d’un cycle de recyclage tous les trois ans ; pour les entreprises de la soussection 4, tous les trois ans après la formation préalable. Un délai de carence est établi TE réalisé en partenariat avec © no lin gent o pe intu res vers une nouvelle maîtrise du risque « Les entreprises doivent élever Que faut-il penser des orientations de la réglementation ? Comme on le voit avec Que pensez-vous des Comment la FFB l’arrêté formation, et nouvelles dispositions va-t-elle accompagner qui sera confirmé par le de l’arrêté formation ? les entreprises ? nouveau décret attendu en Elles vont dans le bon Nous avons pris l’initiative, 2012, les exigences imposens, en augmentant le en collaboration avec sées sont en augmentation niveau de protection des l’AFPA, d’élaborer un pour toutes les entreprises, salariés et, par conséquent, programme de e-learning avec un seul but : accroître celui des chefs d’entreprise. disponible dès septembre la sécurité sur les chantiers. Il s’agit néanmoins 2012, qui permettra à tout Les entreprises devront d’un effort important, l’encadrement technique donc soit élever leur niveau notamment pour les et de chantier de se former, de procédures techniques petites structures et pour en partie à distance, à la et de prévention, soit la sous-section 4, c’estproblématique amiante sous-traiter les prestations à-dire les entreprises qui en utilisant un moyen amiante à des spécialistes. travaillent sur l’amiante souple. Seront également Ce sera la nouvelle donne sans effectuer de retrait bientôt disponibles dans les pour pouvoir effectuer des et qui avaient jusqu’à fédérations départementales travaux liés à l’amiante. présent peu d’obligations un outil d’information sur (1) Disponible sur le site www.amiante.ffbatiment.fr en matière de formation. l’amiante(1) ainsi qu’un (2) www.amiantereponsedexpert.fr Il faut que l’ensemble guide, qui réunira des des acteurs se mettent en éléments pour accompagner Philippe marche, en particulier les les équipes sur le terrain en Tempere professionnels de parallèle de la campagne président du Groupement la formation, car environ de sensibilisation « amiante » national 350 000 personnes doivent lancée par l’OPPBTP, les amiante (GNA-FFB) être formées, sans oublier SIST BTP et l’ensemble (2) les formations de recyclage. des partenaires du BTP . leur maîtrise du risque amiante » juin 2012 J BâtiMétiers 49 Dossier amiante en sous-section 3 : tout travailleur sans activité amiante depuis plus de douze mois ou ayant obtenu une attestation de compétence depuis moins de six mois, doit suivre un recyclage. Autre nouveauté importante, la forma- tion des salariés de la sous-section 3 doit être dispensée par un organisme de formation certifié (ou en cours de démarche de certification – étape 0 positive) et réalisée par des formateurs habilités(1). Des dispositions qui ne s’ap- pliquent pas à la sous-section 4, pour laquelle il n’y a pas d’exigences relatives à l’organisme de formation. Dernière nouvelle disposition, chaque formation amiante sera dorénavant suivie d’une évaluation des compétences, à la AMIANTE, UNE RÉGLEMENTATION DE Quelques ouvrages DES DANGERS CONNUS susceptibles DEPUIS PLUS D’UN SIÈCLE L’amiante désigne un ensemble de minéraux à texture fibreuse connus depuis l’Antiquité. Ses dangers pour la santé ont été identifiés dès le début du XXe siècle : toute intervention sur ces matériaux peut libérer des fibres dont l’inhalation Joint de est à l’origine de fibroses façade pulmonaires, de cancers broncho-pulmonaires, de la plèvre et des voies digestives. Toiture amiantée de contenir de l’amiante Crépis amianté UN MATÉRIAU TRÈS PRÉSENT DANS LE BÂTIMENT L’amiante a été utilisé massivement dans le bâtiment, notamment entre 1950 et 1980 : sous forme brute (flocage anti-feu), tissé ou tressé (calorifugeage), en plaques (isolation thermique et faux-plafonds), sous forme d’amiante-ciment (plaques ondulées, conduits...), en poudre (colles, mortiers, enduits...) ou incorporé aux vernis et peintures. LES DATES CLÉS DES TEXTES RÉGLEMENTAIRES 1977 Réduction de la concentration d’amiante, à laquelle les travailleurs peuvent être exposés, à 2 f/ml (décret 77-949 du 17 août 1977). 50 BâtiMétiers J juin 2012 1978 Interdiction des flocages contenant plus de 1% d’amiante dans le bâtiment (décret 79-394 du 20 mars 1978). 1992 Réduction de la concentration d’amiante, à laquelle les travailleurs peuvent être exposés, de 0,5 f/ml à 1 f/ml, selon le type d’amiante concerné; interdiction de l’usage d’isolants contenant de l’amiante d’une densité inférieure à 1 g/cm3 e organisation du retrait de l’amiante (décret 92-634 du 6 juillet 1992). Colle de faience amiantée Ce badge est à mémoriser impérativement avant de commencer les travaux 1994 Restriction drastique des produits encore autorisés (décret 94-645 du 26 juillet 1994). 1996 Interdiction de la fabrication, de l’importation, de la mise sur le marché et de l’exportation de toutes les variétés d’amiante (décret 96-1133 du 24 décembre 1996). Colle de sol amiantée Dalles en vinyle-amiante 1998 Interdiction partielle des produits à base d’amiante, à l’exception des tuyaux en amianteciment et des joints d’étanchéité (décret 88-466 du 28 avril 1988). réalisé en partenariat avec fois théorique, sous forme de questionnaire à choix multiple, et pratique, à partir d’une étude de cas. Les IFRB (Instituts de formation et de recherche du bâtiment) proposent des formations amiante notamment en relation avec l’Afpa. Deux plates-formes ont été inaugurées à Bordeaux et Marseille récemment. Cet arrêté formation sera suivi d’un nouveau décret, attendu courant 2012, qui mettra fin à la distinction entre amiante « friable » et « non friable », remplacée par une catégorie unique « amiante », assujettie à une certification unique. Le législateur justifie cette modification en arguant que les travaux sur des matériaux non friables contenant de l’amiante, PLUS EN PLUS STRICTE SOUS-SECTION 3 : Entreprises ayant pour activité le retrait et l’encapsulage d’amiante (article R 4412-114 du code du travail). SOUS-SECTION 4 : Entreprises effectuant des interventions sur des matériaux ou appareils susceptibles de libérer des fibres d’amiante (article R 4412-139 du code du travail). LA RÉGLE MENTATIO N À VENIR TATION N E M E L LA RÉG TUELLE AC TOUTES LES SOUS-SECTIONS SOUS-SECTION 3 • Suppression de la distinction friable/non friable. • Abaissement de la valeur limite d’exposition professionnelle (VLEP), sur trois ans (2012-2015), de 100 f/l sur 1 h à 10 f/l sur 8 h. • Empoussièrement : - remplacement de la méthode MOCP par la méthode META ; - définition de trois niveaux d’empoussièrement (moins de 100 f/l, de 600 à 6 000 f/l, de 6 000 à 25 000 f/l). • Certification (sauf pour retrait en enveloppe extérieure du bâtiment) • Distinction amiante friable / amiante non friable. • Procédures à respecter : évaluation des risques, réalisation d’un plan de retrait et adaptation des protections individuelles et collectives. SOUS-SECTION 4 SOUS-SECTION 3 • Pas de certification • Procédures à respecter : évaluation des risques, réalisation d’un mode opératoire et adaptation des protections individuelles et collectives. LES NOUVELLES EXIGENCES DE FORMATION • Généralisation de la certification à toutes les entreprises réalisant des travaux de retrait et/ou d’encapsulage de matériaux contenant de l’amiante. Les organismes de formation « sous-section 3 » doivent être certifiés et avoir des formateurs habilités. L’évaluation de toutes les formations donne droit à une attestation de compétence. arrêté du 23 février 2012 SOUS-SECTION 3 Formation préalable Première formation de recyclage(1) Formation de recyclage(2) Personnel d’encadrement technique 10 jours 2 jours 2 jours 5 jours(4) Personnel d’encadrement de chantier 10 jours 2 jours 2 jours 2 jours 5 jours 2 jours 2 jours 2 jours Personnel opérateur de chantier Cumul de fonctions SOUS-SECTION 4 Personnel déjà formé(3) Le chef d’entreprise fait suivre au salarié la formation correspondant à son plus haut niveau de responsabilité. Formation préalable Formation de recyclage(1) Personnel déjà formé(2) Personnel d’encadrement technique 5 jours 1 jour 1 jour Personnel d’encadrement de chantier 5 jours 1 jour 1 jour Personnel opérateur de chantier 2 jours 1 jour 1 jour Cumul de fonctions 5 jours 1 jour 1 jour (3) (1) À réaliser au plus tard six mois après la formation préalable. (2) À réaliser au plus tard trois ans après la formation de recyclage précédente. (3) Selon l’arrêté du 25/04/2005 : mise à niveau. (4) A minima. (1) À réaliser au plus tard trois ans après la formation préalable ou la formation de recyclage précédente. (2) Selon l’arrêté du 25/04/2005 : mise à niveau. (3) Peut être séquencé en 3 + 2 jours. juin 2012 J BâtiMétiers 51 Dossier amiante principalement quand ils sont usagés, peuvent aussi libérer de grandes quantités de fibres. Cet « amiante tout court » sera évalué en fonction de trois niveaux d’empoussièrement (moins de 100 fibres/litre, de 100 à 6 000 fibres/litre, de 6 000 à 25 000 fibres/litre), qui serviront de base pour définir des processus et équipements de protection plus en phase avec le risque réel. De plus, ces seuils seront établis selon un mode de mesure d’empoussièrement d’amiante beaucoup plus exigeant. En effet, la méthode MOCP (Microscopie optique à contraste de phase), en vigueur actuellement, a atteint ses limites : une campagne expérimentale, pilotée par le ministère chargé du Travail, a montré qu’elle ne permettait pas de mesurer les fibres fines d’amiante (FFA), dont le caractère cancérogène a pourtant été établi. Suite aux avis émis par l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (ANSES), la méthode MOCP sera donc remplacée dans la réglementation à venir par la méthode META (Microscopie électronique à transmission analytique), qui permet de mesurer toutes les fibres d’amiante. Autre modification : la distinction entre les travaux de retrait de matériaux non friables contenant de l’amiante réalisés à l’intérieur et à l’extérieur du bâtiment sera supprimée. Enfin, la publication d’un nouvel arrêté dédié aux règles techniques encadrera plus précisément les obligations des entreprises avant, pendant et après toute intervention. Deux sous-sections pour deux types d’intervention La réglementation s’appuie sur le code du travail, section 3 Risques d’exposition à l’amiante, qui contient deux sous-sections Nathanaël CornetPhilippe entreprise Prestosid (Tiercelet, Meurtheet-Moselle) BâtiMétiers une évaluation préalable des risques indispensable La sous-section 4 réunit de nombreux professionnels et métiers du bâtiment (couvreurs, électriciens, maçons, chauffagistes, soliers…) qui peuvent rencon- « Ne pas laisser de place à la libre interprétation » Notre entreprise de 130 salariés, qui se situe en sous-section 3 et détient les certifications Qualibat 1512 et 1513, exerce son activité aux deux tiers dans la démolition et pour un tiers dans le 52 En tant qu’entreprise de la sous-section 4, nous ne touchons pas à l’amiante que nous rencontrons, mais la réglementation nous impose des contraintes lourdes : formation des opérateurs et de l’encadrement, port de combinaisons jetables et de masques, dispositif d’isolation des dalles amiantées... tandis que, sur certains chantiers, les occupants des logements où nous intervenons n’ont aucune protection ! Il faudra faire une évaluation pour savoir Pascal si nous sommes Toggenburger, entreprise allés trop loin, d’électricité Toggenburger car en cas SA (SaintAndré-lesde contraintes Vergers, Aube) excessives, soit les entreprises renoncent à faire les travaux, soit la réglementation n’est pas appliquée. (sous-sections 3 et 4) dans lesquelles il est très important que les entreprises puissent se situer (2). La sous-section 3 réunit les entreprises spécialisées dans le désamiantage, qui réalisent des activités d’encapsulage et de retrait d’amiante, qu’il soit friable ou non-friable. Précisons que les matériaux friables sont ceux susceptibles d’émettre des fibres sous l’effet de chocs, vibrations ou mouvements d’air (flocages, calorifugeages, textiles, enduits, plâtres…), tandis que les matériaux non friables se définissent par différence, comme l’amianteciment, le vinyle-amiante, les produits d’étanchéité, les enduits… Dans un cas comme dans l’autre, les entreprises doivent être certifiées(3) et établir un plan de retrait, procédure qui a pour but de protéger les salariés. Ce plan se traduit par un document détaillé où figurent la localisation et les dates du chantier, la nature des travaux, le type d’amiante concerné et les opérations qui seront réalisées. Le document – transmis un mois avant le début des travaux à l’Inspection du travail – doit aussi préciser le nombre de salariés affectés à ces travaux, les moyens de protection (EPC(4), EPI(5)…) dont ils bénéficient, ainsi que les pièces justifiant qu’ils ont suivi une formation spécifique au risque amiante et à l’utilisation des moyens de protection. J juin 2012 désamiantage. Les nouvelles exigences de l’arrêté formation sont pour nous une évolution, car nous étions déjà tenus de former notre personnel. Les changements à venir, à savoir le remplacement de la distinction amiante friable et non friable par trois niveaux d’empoussièrement, mesurés par la méthode META, auront beaucoup plus d’impact. En effet, le nombre de fibres détecté sera deux fois plus important et la réglementation nous demandera dans le même temps de diviser le facteur d’exposition par dix, ce qui exigera notamment des masques de protection beaucoup plus performants et des solutions techniques nouvelles. Mais ces mesures vont dans le bon sens : le plus important pour moi est que la réglementation soit le plus claire possible, pour ne pas laisser de place à la libre interprétation de chacun. réalisé en partenariat avec trer de l’amiante dans la réalisation de leurs travaux. Elle réglemente ce qu’on appelle les interventions sur des matériaux ou appareils susceptibles de libérer des fibres d’amiante. Dans ce cas de figure, les entreprises ont pour obligation de définir un mode opératoire, c’est-à-dire une méthodologie d’intervention sur le chantier, issue d’une évaluation préalable des risques. Ce mode opératoire doit notamment prendre en compte l’état de conservation des matériaux contenant de l’amiante, les contraintes techniques du chantier, la durée et le niveau d’exposition des travailleurs aux fibres d’amiante, afin de définir le type d’intervention indiqué, ainsi que les équipements appropriés pour la protection et la décontamination des travailleurs. L’élimination des déchets très encadrée Les déchets d’amiante sont des déchets dangereux particuliers. Ainsi, ils doivent systématiquement faire l’objet d’un conditionnement étanche avec un étiquetage « amiante » et être accompagnés du bordereau de suivi des déchets d’amiante, dit BSDA, sur lequel doivent figurer le nom et la signature de tous les intervenants du chantier, de la maîtrise d’ouvrage à l’éliminateur final, sans oublier l’entreprise et le transporteur qui sont soumis à la réglementation sur le transport de matières dangereuses. Les déchets d’amiante friables doivent être éliminés en installation de stockage pour déchets dangereux (ISDD – classe 1) ou dans une unité de vitrification. Concernant les déchets d’amiante-ciment (non friables) intègres, ils sont éliminés dans des alvéoles dédiés dans des installaJean-Louis Deschamps entreprise de chauffage Deschamps Sarl (Rouen, SeineMaritime) tions de stockage pour déchets non dangereux (ISDND – classe 2) ou pour déchets inertes (ISDI – classe 3) (6). Attention cependant, selon l’arrêté du 12 mars dernier, il ne sera plus possible, à compter du 1er juillet 2012, d’éliminer l’amiante-ciment dans les ISDI et carrières, sauf si ces installations se sont mises en conformité avec les nouvelles exigences réglementaires, ce que les entreprises devront vérifier expressément, leur responsabilité pouvant être engagée. Les déchets d’amiante liés à des matériaux non inertes seront, eux, orientés vers les installations de stockage pour déchets dangereux. Il faut noter que le regroupement temporaire de déchets d’amiante, y compris à l’atelier, est soumis depuis 2010, à partir d’une tonne de déchets, à autorisation préfectorale ou à déclaration en deçà d’une tonne. Ces nouvelles dispositions ne font qu’annoncer la nouvelle réglementation à venir, qui modifiera en profondeur toute l’activité amiante, de la mesure de l’empoussièrement aux procédures mises en œuvre par les entreprises, pour le traitement de l’amiante et l’élimination des déchets. J (1) La liste des organismes de formation certifiés « amiante » est consultable sur les sites www.certibat.fr et www.icert.fr (2) En cas de doute, les entreprises peuvent clarifier ce point en s’adressant au Groupement national amiante, tél. : 01 40 69 52 54, www.amiante.ffbatiment.fr (3) Par Qualibat ou Afnor certification. (4) Équipement de protection collective. (5) Équipement de protection individuelle. (6) Pour connaître la liste des installations de stockage et élimination d’amiante, rendez-vous sur www.dechetschantier.ffbatiment.fr Pour en savoir plus GNA-FFB (Groupement national amiante), www.amiante.ffbatiment.fr Un matériau interdit mais encore très présent L’amiante désigne une famille de roches fibreuses cristallines présentes dans la nature. En raison de ses nombreuses propriétés – isolation thermique et acoustique, bonne résistance mécanique et aux agents chimiques, résistance au feu, imputrescibilité – auxquelles il faut ajouter un faible coût, ce matériau a été utilisé massivement entre 1950 et 1980 dans plusieurs milliers de produits industriels : enveloppe isolante des canalisations (calorifugeage), matériaux d’isolation par projection (flocage), sous forme d’amianteciment en plaques, tubes ou conduits, en revêtements de sol de type dalles vinyleamiante ou encore sous forme de poudre incorporée à des colles, mortiers, enduits de finition, vernis ou peintures. L’amiante présente des risques pour la santé, qui sont connus depuis longtemps : toute intervention qui dégrade le matériau – perçage, ponçage, découpe, friction… – libère des fibres d’amiante classées cancérogènes de catégorie 1 au niveau européen. Ces fibres sont invisibles à l’œil nu et pénètrent par inhalation dans l’organisme, pouvant provoquer des cancers du poumon et de la plèvre, qui se déclarent entre 10 et 40 ans après le début de l’exposition. Près de 5 300 cas de maladies dues à l’amiante ont été reconnus en 2009, ce qui fait de l’amiante la deuxième cause de maladies professionnelles dans notre pays. L’usage de l’amiante dans la construction immobilière est interdit depuis 1997, mais ce matériau reste présent dans de très nombreux bâtiments construits avant cette date. « Nous devenons quasiment des entreprises de désamiantage » Pour nous, entreprise de la sous-section 4, le nouvel arrêté du 23 février va nous obliger à former l’ensemble de notre personnel, soit treize personnes au total, ce qui semble un effort disproportionné. En effet, dans notre activité d’entreprise de chauffage, nous ne rencontrons de l’amiante que de façon fortuite, sous la forme par exemple d’un joint ou d’un conduit en fibro-ciment, que nous découvrons sur le chantier au moment de changer une chaudière. Les évolutions de la réglementation vont nous contraindre à désigner un responsable amiante et à mettre en œuvre des procédures de diagnostic, de mode opératoire, de confinement et de mesure, autant d’opérations coûteuses qui sont difficiles à intégrer dans un devis de petit chantier. Les choses sont plus logiques sur les chantiers importants : nous pouvons alors nous consa- crer à notre prestation de chauffagiste, et c’est l’entreprise générale, relevant de la sous-section 3, qui prend en charge l’ensemble du processus de désamiantage, en s’appuyant sur ses équipements et ses compétences. DESCHAMPS SARL, ROUEN (76) Entreprise titulaire de la marque juin 2012 J BâtiMétiers 53 I NN O Vatio n Un nouveau système constructif béton-bois Après une longue expérience à la tête d’une entreprise générale de bâtiment, Pierre Macchi lance un nouveau procédé constructif préfabriqué en atelier et composé d’un voile béton, d’une structure bois et d’une surisolation extérieure. Explications. à 0,3 m3/(h.m2), soit une performance deux fois supérieure à celle exigée pour les maisons BBC. Le tout en offrant un degré de finition intérieure permettant d’accueillir une peinture ou tout autre revêtement prêt à être posé. ne surisolation allant jusqu’à 30 cm en extérieur, une étanchéité à l’air parfaite et une VMC double flux : telles sont les caractéristiques principales du système constructif basse consommation mis au point par l’entreprise générale MACC3 (HautRhin). Préfabriqué en atelier, son mur MACC3B (« B » pour bois) est composé d’un voile béton de 12 cm (avec ses qualités d’inertie) et d’une structure bois (en général du bois reconstitué pour plus de stabilité) insérant un isolant extérieur de forte épaisseur. Résultat : une résistance thermique de 8 m2.K/W et, au final, un coût de chauffage annoncé inférieur à 50 euros par an pour 100 m2, selon une étude réalisée sur un programme précis. « En tant qu’entrepreneur de maçonnerie et constructeur de maisons individuelles, nous recevions depuis plusieurs années des demandes de plus en plus nombreuses de clients pour des maisons comportant du bois en structure, explique Pierre Macchi. Mais, souvent, ces demandes ne débouchaient pas sur des projets concrets, une maison à ossature bois étant souvent considérée comme trop chère. C’est pour cela que nous avons développé notre nouveau système qui associe les deux matériaux. » Primé par l’Institut national de la propriété industrielle (INPI) au concours Lépine en septembre 2011, le procédé MACC3B vient s’ajouter à un autre procédé, lui aussi préfabriqué depuis huit ans par Pierre Macchi : le MACC3, qui a déjà servi pour 40 réalisations. Seules différences : alors que le premier 54 BâtiMétiers J juin 2012 © MACC3 U Le mur MACC3B se compose d’un voile béton et d’une structure bois, comprenant un isolant extérieur de forte épaisseur. Sa préfabrication permet d’intégrer en atelier le réseau de distribution des câbles électriques et de chauffage, ainsi que le coffrage des piliers parasismiques. système (sans bois) ne fonctionne qu’avec un seul type d’isolant, le polystyrène, le nouveau permet le choix de l’isolant qui viendra s’insérer dans la structure bois (ouate de cellulose, fibre de bois, paille par exemple), ainsi que celui de la finition (bardage bois ou autres…). Les deux types de panneaux sont pour l’instant fabriqués en Allemagne, mais d’ici cinq ans Pierre Macchi souhaite produire annuellement 150 000 m2 de murs MACC3B dans une usine dédiée en Alsace. Ces murs atteindront alors 12 m sur 3,50 m, contre 10 sur 3 actuellement. Soit une rapidité accrue de mise en œuvre pour l’entreprise, deux compagnons pouvant poser 100 m2 en deux heures. Sur le chantier, la dimension des panneaux induit une manipulation par des engins de levage adaptés. « Même si je me considère toujours comme un maçon-constructeur, explique Pierre Macchi, je suis convaincu que, dans nos métiers, la préfabrication a beaucoup d’avenir. Elle permet de gagner du temps en intégrant en atelier, non seulement le réseau de distribution des câbles électriques et de chauffage, mais aussi le coffrage des piliers parasismiques (structure bois) qui sont insérés dans le béton encore frais. Cela évite tout le travail de replâtrage et de rebouchage des saignées qui, quoi qu’on en dise, fragilise l’enveloppe. » De fait, le voile béton de 12 cm – qui intègre le parasismique par ces coffrages des piliers tous les 120 cm, liaisonnés par des connecteurs synthétiques – évite les risques de ponts thermiques et permet une étanchéité à l’air égale La solution de la préfabrication « Nos panneaux sont adaptés à la fois à la maison individuelle, à l’habitat collectif ou même à la construction industrielle, poursuit l’entrepreneur. Aujourd’hui les particuliers comme les bailleurs sociaux sont à la recherche de solutions qui garantissent des résultats. C’est ce que nous leur apportons en leur certifiant une certaine rigueur – sachant que nos réalisations sont sous garantie décennale. » En attendant une certification par le CSTB (en cours), le coût des assurances est, reconnaît Pierre Macchi, relativement élevé, mais n’a pas d’incidence sur le prix de vente final. Pour l’instant, une seule maison a été fabriquée avec le procédé MACC3B. L’objectif est d’ouvrir une unité de production en 2012 dans le Haut-Rhin, avec une capacité de 60 000 m2. « Nous préférons commencer doucement, au vu de la conjoncture actuelle, en répondant à la demande de fabrication de murs surisolés pour tous types de bâtiments, précise Pierre Macchi. Dans notre stratégie de développement, nous souhaitons rester une entreprise de bâtiment et créer une autre société qui sera chargée de la fabrication et de la vente des licences. Nous avons déjà des demandes de murs un peu partout en France, et même à l’étranger. Nous allons d’abord construire un réseau de distribution. » J Pour en savoir plus UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59, www.umgo.ffbatiment.fr S É C U R I T É © air liquide welding Fumées de soudage Les moyens de se protéger C omme les poussières de bois, les fumées de soudage peuvent, pour ceux qui les inhalent, avoir des conséquences graves pour la santé. La réglementation dans ce domaine, relativement stable, est exigeante et impose la mise en place de dispositifs de protection. Les entreprises ont conscience du risque. En Rhône-Alpes, certaines d’entre elles, en étroite collaboration avec les services de santé au travail, ont participé à une campagne de mesure dans les ateliers. « Nous nous sommes portés volontaires pour déterminer si les dispositifs que nous avions mis en place étaient performants », explique Christophe Bonhomme, PDG de Bonhomme Bâtiments industriels. Chaque salarié de l’entreprise a été équipé pendant un an d’un capteur relevant, toutes les dix minutes, le taux de pollution autour de lui. « D’après les retours que nous avons eus, nous sommes dans la norme. Mais il faut savoir que les résultats, confidentiels, ne sont pas communiqués au chef d’entreprise mais uniquement aux salariés. Ce qui n’est pas sans conséquence pour l’entrepreneur si les résultats sont mauvais. » Torches aspirantes Ce bilan positif, Christophe Bonhomme l’explique par le type de matériel utilisé à l’atelier : « Nos postes de soudure sont tous équipés de torches aspirantes. » Des dispositifs qui permettent de capter au plus près les fumées et d’éviter ainsi leur dispersion et leur inhalation dans l’atelier. « La ventilation a ses limites. Je pense que l’aspiration est la meilleure des solutions, d’autant que le dispositif ne peut pas être enlevé. » Option plutôt bien acceptée par les salariés : « Comme toujours, on rencontre des réticences au début, mais l’adaptation se fait rapidement. » Les préconisations des services de santé au travail portent aussi sur les électrodes des postes de soudure, sources de pollution de l’air. Ils conseillent, par exemple, pour le soudage TIG (Tungsten Inert Gas), de substituer aux électrodes en tungstène thorié (couleur rouge), des électrodes en tungstène pur (couleur verte) ou en tungstène cérié (couleur grise). Les représentants des entreprises et des caisses d’assurance maladie mettent en place en région des dispositifs permettant de subventionner une partie de la mise aux normes. « Tout cela n’est pas simple, mais nous sommes fiers de ce que nous avons accompli, conclut Christophe Bonhomme. C’est important pour la santé de nos salariés. » J Pour en savoir plus FFB Rhônes-Alpes, tél. : 04 72 44 45 20, www.rhone-alpes.ffbatiment.fr Sécurité incendie Durcissement de la réglementation dans les maisons de retraite L a France compte plus de 10 500 maisons de retraite. Parmi elles, 6 500 ont un statut d’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) ; les autres sont essentiellement des logementsfoyers (2 800), qui accueillent des personnes peu dépendantes, ou des services de long séjour des hôpitaux (900). La sécurité incendie y est primordiale, compte tenu du public accueilli, mais elle s’applique différemment selon le type d’établissement. Ainsi, les logements-foyers relèvent de la réglementation des immeubles d’habitation collectifs avec locaux communs, alors que les EHPAD sont classés en ERP de type J, soit le classement le plus 56 BâtiMétiers J juin 2012 sévère en matière de dispositions de leurs résidents permanents, ils constructives et d’équipements basculent progressivement dans techniques. la catégorie relevant de la réglementation incendie ERP, et ont Basculement donc l’obligation de se mettre en en catégorie ERP conformité avec cette dernière. En avril 2011, la réglementa- La mise aux normes porte sur tion a été durcie. Seuls relèvent deux grandes améliorations : une désormais de la réglementation meilleure accessibilité pour les incendie-habitation les loge- secours et pour l’évacuation, ainsi ments-foyers ou les établisse- qu’une limitation de la transmisments accueillant des personnes sion du feu et de la fumée entre les âgées dont le taux de résidents niveaux des bâtiments. très dépendants n’excède pas 10 %, ainsi qu’un seuil représen- Système sécurité incendie tant le niveau moyen d’autono- Le montant des travaux de mise mie des résidents. Pour les autres, en conformité et leur nature sont les règles de sécurité incendie fonction du nombre de chambres, propres aux ERP s’appliquent de de l’état de l’existant et surtout de fait. Les établissements concer- son niveau de sécurité. Les tranés sont de plus en plus nom- vaux portent sur le cloisonnebreux, car avec le vieillissement ment des chambres par des parois CF1H, sur la création de compartiments contenant au maximum quatorze chambres, avec mise en œuvre d’une cloison et d’une porte coupe-feu entre chaque compartiment. Obligatoire également : l’installation d’un système de sécurité incendie comprenant un dispositif de détection automatique généralisé et une installation complète de désenfumage mécanique des couloirs. Enfin, les matériaux d’aménagement (revêtements) en place doivent être vérifiés pour ce qui concerne leur réaction au feu, et changés en cas de non-conformité. J Pour en savoir plus GIMSSI-FFB (Groupement des installateurs et mainteneurs de systèmes de sécurité incendie), www.gimssi.com N O R M A L I S atio n NF DTU et normes européennes À l’heure où beaucoup de normes utilisées en France sont d’origine européenne, comment les NF DTU se situent-ils dans le contexte européen ? NF DTU, une spécificité bien française ? Dans les grands pays européens, il existe des textes traitant de la réalisation de travaux de bâtiment, mais ils ne sont pas souvent écrits dans le même esprit qu’un DTU(1). Il existe par exemple des guides de bonnes pratiques, s’apparentant à des recommandations, contrairement à un DTU qui est un contrat type entre l’entrepreneur et son client. Dans certains pays, ce sont des textes réglementaires, donc d’application obligatoire. Dans d’autres, il existe des normes, mais qui ne distinguent pas toujours qui fait quoi lorsque plusieurs corps de métier concourent aux travaux. D’autres normes sont rédigées, comme les normes de produits, en matière de performance : la norme spécifie le résultat qui doit être obtenu – par exemple l’étanchéité d’une toiture ou la solidité d’un élément sous l’action d’une charge – sans indiquer les moyens d’y parvenir, et des essais sont effectués en fin de chantier pour vérifier la conformité à la norme. Au contraire, un DTU indique les produits à utiliser et la façon de les mettre en œuvre. Les NF DTU vont-ils être remplacés par des normes européennes ? La construction de l’Europe implique que, peu à peu, toutes les normes soient établies au niveau européen. Les normes de travaux devront donc un jour être européennes, comme le sont déjà la plupart des normes de produits. Toutefois, il faut éviter la précipitation ou le dogmatisme, qui poussent certains à vouloir ces normes européennes au plus tôt. Tout d’abord, une norme doit répondre à un besoin. Les bâtiments ne voyageant pas comme les produits d’un pays à un autre, le besoin de normes européennes de travaux n’est pas aussi fort que pour les produits. Actuellement, les principaux acteurs que sont les entrepreneurs des divers pays européens ne sont généralement pas demandeurs de ces normes. Par ailleurs, la normalisation a pour objectif d’établir des dispositions destinées à un usage commun et répété(2). Autrement dit, il s’agit d’élaborer des documents qui permettent de faciliter les relations entre partenaires qui ont les mêmes préoccupations. Or, les rôles et relations entre les acteurs de la construction de bâtiments ne sont pas les mêmes dans tous les pays européens. Certains pays ont une maîtrise d’œuvre très développée, l’entrepreneur étant principalement en position d’exécutant, alors que, dans d’autres, il prend une large part à la conception technique (réalisation des plans, choix des techniques constructives…). Le contrôleur technique, quand il existe, n’a pas les mêmes missions. Les modes de justification des ouvrages ne sont pas les mêmes. Les responsabilités et obligations d’assurances sont profondément diverses. Les relations entre les acteurs étant mul- tiples, les textes qui leur servent de référence devront nécessairement être différents. Enfin, les clients (les maîtres d’ouvrage) expriment selon les pays des besoins spécifiques, liés à la géographie, au climat, à la disponibilité de certains matériaux, aux traditions locales, au niveau de vie… Pour toutes ces raisons, établir des normes européennes de travaux est parfois très difficile et peu utile. Toutefois, certaines existent déjà. C’est le cas par exemple pour l’exécution des ouvrages en béton. Dès lors que les quelques normes européennes de travaux ne répondent pas aux règles de rédaction des DTU, les NF DTU correspondant à ces normes sont révisés afin qu’ils s’y réfèrent et ne soient pas en contradiction avec elles. De plus, ils contiennent d’autres spécifications utiles à la construction en France. Rappelons par ailleurs que les NF DTU sont rendus eurocompatibles en s’adaptant aux normes européennes de produits. J (1) Voir « Rôle et limites des NF DTU Quelques repères utiles » Bâtimétiers n° 26, p. 54. (2) Norme NF EN 45020. Métal’Normes, un outil en ligne actualisé A vec Métal’Normes, les professionnels de la métallerie disposent d’un outil de référence qui leur donne accès à toute la réglementation en vigueur dans leur secteur : près de 300 textes réglementaires ou normatifs (décrets, arrêtés, normes, DTU…) y sont répertoriés, et on y trouve 80 fiches de synthèse relatives aux principaux ouvrages de métallerie, réunies en six chapitres correspondant aux ouvrages courants (Portes & fenêtres, Garde-corps, Escaliers, Verrières & façades vitrées, Charpentes, Portails & automatismes) et quatre thèmes transversaux (Retard à l’effraction, Protection incendie, Corrosion, Fixations). Cet outil, qui est en ligne depuis deux ans, est accessible dans l’espace adhérents du site de l’Union des métalliers. Il est régulièrement mis à jour, comme le montrent les dernières modifications intégrées, qui portent sur la réglementation 2012 pour les portes et fenêtres. Les actualisations à venir concernent l’ajout de fiches de déclaration environnementale et sani- taire (FDES) correspondant à treize ouvrages de métallerie, ainsi que les nouveautés relatives aux garde-corps dans le cadre de la révision du DTU 39. J Pour en savoir plus FFB Métallerie (Union des métalliers), tél. : 01 40 55 13 00, www.metal-pro.org juin 2012 J BâtiMétiers 57 F O R M atio n Étanchéité à l’air Plate-forme pédagogique en Picardie u-delà de la complexité technique, la réglementation thermique 2012 s’appliquant aux bâtiments neufs entraîne une mutation profonde des méthodes de travail de la profession. Pour relever le défi, les entreprises doivent s’adapter à une nouvelle philosophie, celle du « savoir faire ensemble ». C’est une nécessité en particulier pour atteindre le niveau d’étanchéité à l’air requis, la RT 2012 imposant en la matière une obligation de résultat : en cas de non-conformité lors du test obligatoire, le chantier ne pourra être réceptionné et des questions de responsabilité seront soulevées. Afin d’accompagner les entreprises dans la mutation de leurs méthodes de travail, la FFB Picardie a souhaité mettre à leur disposition une plate-forme de formation leur permettant de visualiser les bonnes pratiques d’étanchéité à l’air dans un environnement similaire à celui des chantiers. Cet outil a été réalisé en collaboration avec le CFA BTP, en impliquant © FFB Picardie A La plate-forme de formation développée par la FFB Picardie, en collaboration avec le CFA BTP, permet de visualiser les bons gestes en matière d’étanchéité à l’air, dans des conditions proches de celles des chantiers. étroitement les jeunes apprentis, futurs salariés des entreprises de bâtiment et les formateurs, afin de familiariser l’ensemble des acteurs concernés aux nouvelles exigences de construction. Cet outil pédagogique est donc le fruit d’un vrai travail collectif. Les modules de formation FEEBat utilisant cette plate-forme, axés sur la RT 2012 et la perméabilité à l’air, sont au nombre de deux. Le premier, destiné au personnel d’encadrement, vise à comprendre les interfaces d’un chantier BBC. Le second s’adresse plutôt aux compagnons pour leur permettre de s’approprier les évolutions liées à la mise en œuvre – le « faire ensemble ». Rappelons que, jusqu’à fin 2012, 50 % des dépenses engagées au titre des formations FEEBat sont prises en charge via le dispositif de certificats d’économies d’énergie, l’autre moitié étant imputée sur les fonds de formation classiques de l’entreprise. Raison de plus pour ne pas perdre de temps ! J Pour en savoir plus • IFRB Picardie (Institut de formation et de recherche du bâtiment), tél. : 03 22 92 21 88 • Tout savoir sur les formations FEEBat : www.feebat.org Les CQP Une offre de formation pour valoriser les savoir-faire C onçus pour valider les acquis professionnels d’un métier, les certificats de qualification professionnelle (CQP) sont créés par les commissions paritaires nationales du bâtiment et des travaux publics pour répondre à des besoins spécifiques. Ils viennent le plus souvent compléter l’offre existante dans des secteurs ou des métiers nouveaux. Dans un contexte marqué par la réduction constante de l’offre de certification dans le système dépendant du ministère de l’Éducation nationale et du ministère du Travail, ces qualifications ont deux mérites : valoriser le savoir-faire des salariés 58 BâtiMétiers J juin 2012 en poste en leur offrant des perspectives d’évolution de carrière – ce qui peut favoriser la mobilité –, et attirer de nouveaux entrants dans des secteurs porteurs. Citons par exemple deux récentes créations de CQP dans des secteurs en demande : les plafonds suspendus et l’isolation thermique par l’extérieur. Pour ces deux activités, la création d’un CQP a correspondu à l’émergence d’activités professionnelles nouvelles qui avaient besoin d’une reconnaissance et d’une visibilité. Il en va de même pour le CQP « Installateurs de pompes à chaleur », pour lequel une demande de création est en cours. Mais les CQP ne concernent pas seulement les ouvriers : la FFB-CMP et la Chambre des professionnels du bois ont ainsi demandé et obtenu la création du CQP « Conducteur de travaux en menuiserie de bâtiment et d’agencement ». De même pour l’Union des métalliers, avec un CQP de « Chargé d’affaires junior en métallerie ». Des formations proches du terrain C’est, on le voit, avant tout pour répondre aux besoins des entreprises, relayées par leurs unions ou syndicats de métier, que les certifications sont mises en place. Elles correspondent donc à des demandes de terrain. Le contenu d’un CQP et les conditions de son obtention sont définis par les professionnels qui élaborent les référentiels de compétences, de certification et, le cas échéant, le cahier des charges de la formation. Les CQP sont accessibles aux jeunes en formation initiale, aux salariés, ainsi qu’aux demandeurs d’emploi à l’issue d’une formation. J Pour en savoir plus La liste des CQP du BTP est disponible sur www.metiers-btp.fr E NV I R O NN E M E N T Station mobile de lavage et de recyclage des eaux ur un chantier, le lavage des outils relève souvent du casse-tête. De plus en plus soucieux de préserver l’environnement, les maîtres d’ouvrage, qu’ils soient publics ou privés, sont davantage attentifs à ces questions. « J’en ai pris conscience lorsque j’étais responsable d’une entreprise de maçonnerie, raconte Anne-Sophie Lunel. Un jour sur un chantier, le client m’a demandé de ne plus laver les outils sur son terrain pour ne pas le souiller. Nous sommes allés dans la rue et là, c’est le représentant de la mairie qui est intervenu. » Anne-Sophie Lunel s’est alors renseignée pour trouver un système qui lui permettrait de nettoyer ses outils sans rejeter l’eau sur la voie publique, mais n’a rien trouvé. « Il y avait bien des gros systèmes de nettoyage pour les camions toupies ou les pompes à béton, mais rien pour le petit outillage. » Forte de ce constat, elle a décidé, avec l’appui du centre de recherche de l’école des Mines de Montpellier, de développer une station de lavage en circuit fermé. Économie d’eau Résultat : une station de lavage mobile, qui permet de récupérer, filtrer et recycler l’eau de lavage des outils de maçonnerie et de supprimer totalement le déversement des eaux polluées par des laitances de ciment sur les sols, dans les canalisations et dans les cours d’eau. « Plus besoin non plus, précise sa conceptrice, de courir sur un chantier pour trouver un point d’eau, car le système © N-Ecobac S utilise toujours la même eau. Soit 70 litres dans le réservoir de la station de lavage pour toute la durée du chantier, alors que pour un chantier moyen, il faut 125 litres d’eau par jour pour le nettoyage des outils. » La machine sur roue, à l’image d’un compresseur, est dotée d’un réser- voir, d’un tamis pour recueillir les boues et les fines particules, et d’une pompe pour alimenter le circuit. Elle est aujourd’hui commercialisée, et se décline en deux autres modèles, « l’un plus petit et plus mobile pour accéder dans les étages, l’autre plus grand pour nettoyer les godets ». J Recyclage des panneaux photovoltaïques La filière est prête C réée en 2007, l’association PV Cycle regroupe 90 % du marché européen du photovoltaïque. Elle a pour objectif d’organiser et de financer la filière de recyclage des panneaux en Europe. Cinq ans après sa création, des points de collecte sont présents sur tout le territoire d’Europe occidentale. 1 400 tonnes de panneaux photovoltaïques ont ainsi été collectées en 2011 dans huit pays(1). Compte tenu des volumes installés, cela représente encore peu de produits. Une situation qui n’a rien d’anormal dans la mesure où les panneaux ont une durée de vie de 30 à 40 ans, voire davantage. Des volumes plus importants sont attendus à partir de 2015 en Europe et de 2025 en France. La filière sera alors organisée pour collecter 90 % de déchets et en recycler un mini- mum de 80 %. Chaque panneau sortant de l’usine d’un industriel adhérant à l’association est doté d’une étiquette d’identification garantissant son recyclage en fin de vie. Autre initiative, le Centre européen de recyclage de l’énergie solaire (Ceres), association à but non lucratif, est né dans le courant de l’été 2011. Son ambition : créer un autre programme volontaire de récupération et de recyclage des panneaux et rebuts de production de la filière. Il s’engage à maintenir la gratuité de la collecte et du recyclage pour l’ensemble de ses membres. Vers un recyclage dédié des panneaux Aujourd’hui, les modules au silicium sont recyclés par les filières habituelles : verre, aluminium (cadre métal) et cuivre (câblerie). Le conglomérat verre/silicium (inoffensif) est transformé en fibre de verre. Seul résidu ne pouvant être recyclé, le film polymère (couche inférieure, support des cellules) est incinéré. Les industriels le remplacent déjà par des matériaux facilement recyclables. Dans un avenir proche, des sites de traitement dédiés au photovoltaïque seront développés. Ils permettront de séparer efficacement le silicium du verre afin de recycler les modules directement dans l’industrie photovoltaïque. D’ores et déjà, un fabricant a développé une technologie permettant l’obtention de verre plat et de silicium réutilisable. Du côté de la technologie à « couches minces » – 14 % des cellules produites en 2010 –, il existe parfois des inquiétudes sur le devenir du cadmium dans les modules de type CdTe(2). L’industriel américain First Solar, premier producteur mondial de modules à couches minces, a choisi d’organiser lui-même le réacheminement des modules en fin de vie vers ses usines, pour en confier le recyclage à des professionnels de la purification des métaux. L’objectif est de reformer du cadmium à partir des modules usagés, puis de le réutiliser pour la fabrication de nouveaux modules. J (1) Source : Annual Report 2011 PV Cycle. (2) CdTe : tellurure de cadmium, matériau semi-conducteur utilisé pour de nombreuses applications dont les cellules photovoltaïques à couches minces. Pour en savoir plus GMPV-FFB (Groupement des métiers du photovaltaïque), tél. : 01 40 69 52 24, www.gmpv.ffbatiment.fr juin 2012 J BâtiMétiers 61 zoom chantier Échafaudage hors normes Installés par l’entreprise Ulma pour la restauration des charpentes et couvertures, des ornementations, des lucarnes, des souches de cheminées, des œilsde-bœuf et autres, mais aussi pour la mise en sécurité (désenfumage, sortie d’escaliers en toiture…) de la partie nord-est du corps central du château de Versailles, ces échafaudages sont à la hauteur de l’édifice. D’un poids total de 130 tonnes et mis en place en trois mois par une équipe de trois personnes (ponctuellement six), ils ont une triple fonction : mise hors d’eau de couvertures, travail sur les étages et support de bâche pour assurer la continuité d’activité pendant les travaux. Ici, la difficulté a principalement porté sur la mise en place de deux parapluies (couvertures provisoires) dédiés à la mise hors d’eau. Le premier, monopente, culmine à 20 m de hauteur et couvre une surface de 330 m2 ; le second, bipente, a une hauteur de 27 m pour une surface de 440 m2. 62 BâtiMétiers J juin 2012 1 2 pour le roi-Soleil 1 Le parapluie monopente est constitué de 13 fermes aluminium, espacées tous les 2,50 m pour une portée de 11 m ; le bipente, lui, bénéficie de 8 fermes aluminium, espacées tous les 2,50 m pour une portée de 23 m. Les deux ouvrages sont recouverts de bâches à joncs. Pour assurer la tenue de l’ensemble, les appuis traversent les couvertures pour aller chercher les murs porteurs du château. 2 Les travaux ont été réalisés en site occupé, ce qui demande une organisation spécifique. Le maître d’ouvrage – pour qui ce n’est pas une première – et l’entreprise se sont organisés pour que les livraisons de matériel soient effectuées les jours de fermeture, ou avant l’ouverture des portes. 3 3 L’accès des compagnons sur le chantier et la livraison du matériel s’effectuent par une tour dotée d’un escalier et d’un ascenseur de chantier. Comme toute la structure, la tour est arrimée à la façade. La cage d’ascenseur dispose de ses propres ancrages. 4 Sécurité oblige, des garde-corps provisoires sont installés à l’avancement pour assurer la protection des monteurs contre les chutes de hauteur. Lorsque tout est en sécurité, les garde-corps définitifs sont mis en place. © ULMA 4 5 5 Le château de Versailles restant ouvert pendant les travaux, une bâche décorative rappelle la façade existante. Elle est mise en œuvre sur un cadre acier spécifique. Solidarisé à la structure de l’échafaudage en périphérie, le cadre permet de tendre la bâche et d’assurer son maintien au vent. juin 2012 J BâtiMétiers 63 © DR LA PAROLE À PRDM-FFB un rôle moteur dans les évolutions de la construction Le temps paraît loin où la tradition réglait le cours de nos métiers. Désormais, les évolutions réglementaires imposent leur tempo, et il n’est pas de jour qui n’amène une nouveauté technique. Pour rester maîtres de nos métiers, nous devons les faire avancer du même pas et jouer un rôle moteur. Tel est, à mon sens, l’enjeu central de la recherche, qui est de longue date un élément fort et différenciant de notre organisation, parfaitement intégré sous la forme du Programme recherche développement métier (PRDMFFB). Chaque année, un montant de l’ordre de 1 million d’euros, directement financé par les cotisations des adhérents, est consacré à quelque quarante projets d’études et de travaux. Ces derniers sont issus de nos unions et syndicats de métiers, en lien direct avec les problématiques identifiées par les professionnels au sein des commissions techniques et économiques. D’autres sont menés avec des partenaires, dans le cadre de grands pro- ger une nouvelle typologie de grammes de recherche. Cer- projets. La performance thertains s’étendent sur plusieurs mique, l’accessibilité, la sécuannées. Au sein du comité de rité incendie, etc., peuvent de pilotage du PRDM-FFB, avec moins en moins être aborhuit autres membres issus dées métier par métier. D’une des unions et syndicats, nous part, en raison de l’incidence avons la charge de sélection- mutuelle et des interfaces des ner les projets à soutenir, et différents corps de métier (sur les calculs de nous sommes les consommation premiers témoins Thierry Dauchelle en bref par exemple), de la dynamique Thierry Dauchelle est le d’autre part, qui s’affirme dans président du directoire parce que les l’ensemble des de Coprecs, une société coopérative intervenant clients sont en métiers. Il s’agit dans le domaine du d’évaluer les nou- génie climatique créée attente d’une en 1984 et basée à réponse gloveaux procédés et Reims (Marne). Membre bale, voire d’un techniques dont le du comité de pilotage du PRDM-FFB (depuis interlocuteur flux ne tarit pas, et 1997) et du bureau unique. Les de faire la part des de l’UECF-FFB, il est également vice-présirecherches dans choses entre les dent trésorier du Costic. ces domaines avancées réelles et Il vient d’être élu à la présidence de la FFB devront donc ce qui n’est parfois Champagne-Ardenne. être menées de que surenchère technique. Avant d’engager nos plus en plus en commun. adhérents à employer tel ou tel Issue des besoins des adhérents, produit, à appliquer tel ou tel la recherche doit en retour serprocédé, nous devons penser vir leur activité. C’est tout l’enfiabilité, faisabilité, risque de jeu de la diffusion et de la comsinistre ou de malfaçon, for- munication sur ces travaux, qui mation, etc., en n’oubliant doivent s’ouvrir pour devenir jamais qu’en dernier ressort, elles aussi plus transversales. c’est toujours l’entreprise qui Depuis 2011, ce mouvement sera tenue pour responsable en est amorcé avec les Rencontres cas de problème. Un deuxième des métiers du bâtiment. volet consiste, dans le même La deuxième édition s’est esprit, à accompagner les pro- tenue en janvier dernier et a fessionnels face aux évolutions permis de présenter une vingréglementaires et normatives, taine de dossiers que chacun à travers la réalisation ou l’ac- pourra retrouver sur le site tualisation de guides et d’ou- www.evenementcom.net/ffb/ J tils pédagogiques. En parallèle presentation_2012.php de ces sujets qui renvoient sou- (1) Règles de l’art Grenelle environnevent à des préoccupations très ment 2012. spécialisées, nous voyons émer- Revue éditée par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris Cedex 16 - Tél. : 01 40 69 52 58 www.ffbatiment.fr - Association déclarée – Siret 301 652 673 0015 - Code APE 913E –ISSN 1772-3078 - Dépôt légal à parution Directeur de la publication : Didier Ridoret Directeur de la rédaction : Philippe Tempere Comité de rédaction : Membres de la Fédération française du bâtiment, de ses fédérations départementales et régionales, de ses unions et syndicats de métiers Journalistes : Isabelle Bize, Jean-Marc Brujaille, Delphine Goater, Hubert Kernéïs, Stéphanie Lacaze, Stéphane Miget, François Salanne Conception et réalisation Idé Édition : André Haillotte, Pierre Salanne, Nelly Hurlé, Caroline Palma, Katia Boudet, Céline Binet fabrication : Sphinx/Sib Tirage de ce numéro : 72 000 exemplaires photo de couverture : © V. Leloup Prix du numéro : 26 e TTC Abonnement annuel : 85 e TTC (4 numéros) Service abonnement : SEBTP - Tél. : 01 40 69 53 05 Régie commerciale : IT-FFB - Tél. : 01 40 69 57 68 Annonceurs : Ademe (3e couv.), Atlantic (p. 30), CGI Bâtiment (p. 60), Delta Dore (p. 35), EDF (4e couv.), Fiat (p. 59), Ford (p. 47), Galco (p. 27), GDF (p. 5), Kiloutou (p. 20), KP1 (p. 12), Ocean (p. 60), Peugeot (p. 19), Pro BTP (2e couv.), Promotelec (p. 24), Sage (p. 27), Schüco (p. 39), Sitex (p. 37), SMABTP (p. 55),Total Gaz (p. 29),Tout Faire Matériaux (p. 7) . 64 BâtiMétiers J JUin 2012