Les enfants soldats - Croix

Transcription

Les enfants soldats - Croix
LIBERIA enfants soldats ©CICR VOETEN Teun
Les enfants
soldats
Dossier d’exploitation
à destination des enseignants du secondaire
1
Avant-Propos
Conformément au droit international humanitaire (DIH), les droits
des enfants doivent être respectés dans les situations de conflit
armé. Dans les faits, il est toutefois fréquent que des enfants soient
arrachés à leur famille, enrôlés de force comme soldats, maintenus
en captivité ou purement et simplement tués.
La violence, qu’elle soit armée comme dans les multiples conflits
qui déchirent la planète, ou qu’elle s’exprime dans la vie quotidienne,
notamment à l’école, est l’un des sujets les plus médiatisés de ce
début de millénaire.
Diffuser les Principes contenus dans le DIH, c’est réagir par rapport
à ces situations; c’est faire en sorte de protéger la dignité humaine,
d’atténuer les souffrances causées par les conflits, de limiter les
moyens et les méthodes de guerre.
La Croix-Rouge de Belgique, conformément au mandat qui lui est
reconnu par les Conventions de Genève de 1949, s’efforce donc de
promouvoir les Principes de ce droit.
Le programme de sensibilisation aux normes humanitaires de la
Croix-Rouge de Belgique diffusé dans les établissements scolaires
permet d’éveiller les jeunes :
2
Ce dossier a été rédigé par :
Frédéric Casier : responsable pour le droit international humanitaire
Nicolas Roland : chargé de diffusion
Céline Landuyt : chargée de diffusion
• à l’universalité des besoins fondamentaux en situation de crise;
• à la compréhension des mécanismes d’aide sur le plan matériel
et éthique ;
• à l’existence nécessaire de règles dans les situations de violence.
La diffusion du DIH contribue ainsi aux savoirs, aux perceptions, aux
attitudes et aptitudes qui forment le noyau de l’éducation de base.
3
Contenu du dossier d’exploitation
Le dossier pédagogique est composé de deux parties :
La première partie vous propose des pistes pour analyser le reportage « Exploitation de la violence – Violence de l’exploitation » - témoignage d’un enfant
soldat, avec vos élèves.
La deuxième partie, composée de cinq fiches, vous apportent les informations
théoriques essentielles sur les enfants soldats, le droit international humanitaire
et la Croix-Rouge/Croissant-Rouge.
Objectif du dossier d’exploitation
L’objectif du dossier d’exploitation est double :
Premièrement, apporter aux enseignants et animateurs des ressources suffisantes pour aborder la problématique des enfants soldats avec les jeunes.
Deuxièmement, les informer sur les actions menées par la Croix-Rouge/Croissant-Rouge pour lutter contre cette problématique.
Effets attendus
• Une attention plus aiguë et responsable face :
- aux violences exercées sur l’enfant à travers son exploitation et le nonrespect de sa vulnérabilité (les causes, les enjeux, les conséquences) ;
- aux mécanismes de la violence (causes, influences, conséquences) ;
- a ux similitudes et différences des mécanismes de la violence
et de l’exploitation dans un contexte de guerre ou de pauvreté ;
• Une prise de conscience de la place du droit et des sanctions possibles à
l’égard des violations dont l’enfant est l’objet
• La conviction qu’une action est toujours possible pour éviter ou limiter les
conséquences des actes violant la dignité de l’enfant (aide directe et indirecte)
4
Publics cibles
Elèves de l’enseignement secondaire – tous réseaux confondus.
Jeunes des organisations de jeunesse à partir de 12 ans.
PARTIE I
Pistes pour analyser le
reportage
«Exploitation de la violence
- Violence de l’exploitation»
(Témoignage d’un enfant soldat)
FICHE 1
Concept pédagogique et déroulement de l’animation
1. Concept pédagogique
2. Guide pour le déroulement de l’animation
fiche 2
Contexte du reportage
1. Contexte géopolitique
2. Les protagonistes
fiche 3
Analyse du reportage
1. Argumentaire
2. Tableau récapitulatif
fiche 4
Pistes pour aller plus loin
5
6
• D
resser une liste minimale des éléments recueillis
• Parler du film
• Préparer le débat
à partir des émotions
Expression libre
EMOTIONS
Film
Ici et là-bas la dignité des jeunes
est bafouée
Ici et là-bas des jeunes sont capables de bafouer la dignité des
autres
Ici et là-bas des jeunes sont capables de se mobiliser
> Message :
’interroger sur la violence chez nous
S
Discuter des moyens de prévention
4 Quels sont les liens entre ici et
là-bas ?
> Message : La solidarité préventive se joue à plusieurs niveaux
Introduire le concept de règle et de
droit
Discuter des moyens de prévention
3 Comment éviter d’en arriver là?
> Message : Chacun est capable
d’actes humanitaires pour rendre
sa dignité à l’autre
• S’interroger sur les conséquences
• Discuter des moyens «curatifs»
• S’interroger sur des sanctions à l’encontre des auteurs de la violence
2 Quels sont les effets de la violence; quels remèdes apporter?
> Message : Personne n’est à l’abri
d’un comportement niant la dignité de l’autre
• C
onstruire une compréhension des
contextes et des mécanismes de
la violence et de l’exploitation
1 Comment en arrive-t-on là?
• D
onner un sens aux messages
clefs en produisant des textes,
des panneaux, des dessins, une
écriture théâtrale (ou musicale),
une lettre ou une pétition adressée aux dirigeants politiques et
économiques, un programme
radio, etc.
• Une prise de conscience
Sortir les
principes de base
Créer des
réseaux de sens
• Regrouper les significations
dégagées pendant la phase
précédente
APPROPRIATION
MISE EN MOTS
Fiche 1 | C oncept pédagogique
et déroulement de l’animation
1. Concept pédagogique
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Voir le tableau
Règles du DIH + OIT
+ Droits de l’enfant
• Situer le Libéria
• Comprendre le contexte
• Donner son sentiment
• Identifier les protagonistes principaux ?
1) Le Colonel – Aboubacar Camara, Le sauveur des mères >
Pourquoi ce surnom ?
• Intérêts et inconvénients pour les protagonistes
• Qui est responsable ?
> L’enfant est coupable mais pas pénalement responsable
> Le colonel est responsable car il est interdit d’engager des enfants
de – de 15 ans dans les conflits armés
• Comment se passe la démobilisation des enfants soldats ? Qui les
prend en charge ? > Expliquer le rôle des organisations humanitaires
Qu’est-ce qu’un
enfant soldat ?
Présentation du film:
Contexte du Libéria
Vision du film
Retour des
participants
Retour sur le film
Tableau récapitulatif
(en groupe ou plénière
selon le timing)
Responsabilité
Démobilisation
Conclusion
5’
• 20’
10
• 30’
20
• 50’
5
• 55’
5
• 60’
25’
1h25’
10’
1h35’
10’
1h45’
10’
1h55’
• Importance de connaître les règles (DIH). Il y a des limites à la guerre, il
y a aussi des limites en temps de paix. On ne peut pas faire n’importe
quoi, n’importe comment.
• Qu’est ce qu’un acte humanitaire ?
Caractéristiques :
- Protège la vie et la dignité humaine
- Est souvent accompli en faveur d’une personne inconnue
- Comporte souvent des risques pour la sécurité de la personne qui accomplit l’acte humanitaire ou pour ses biens personnels
• Comprendre les principes d’humanité, de neutralité, d’impartialité.
2) L’enfant soldat - Abraham, Hitler le tueur
> Pourquoi ce surnom ? > Qui était Hitler ?
> Pourquoi a-t-il décidé de combattre ?
•O
btenir une définition de base du type : L’enfant soldat est un mineur
qui est intégré dans un groupe armé et qui effectue différentes tâches
(combattant, porteur, cuisinier)
C’est quoi
la Croix-Rouge ?
5’
• 10’
MESSAGE
Ici et là-bas la dignité des jeunes
est bafouée (personne n’est à l’abri
d’un comportement niant la dignité
de l’autre) . Ici et là-bas des jeunes
sont capables de bafouer la dignité
des autres. Ici et là-bas des jeunes
sont capables de se mobiliser et de
choisir la solution humanitaire
Pays en conflit
Mineur
Victime Aide
Organisation humanitaire
• Obtenir des mots clés des participants
Contenu
Notions clés
Objectifs
8
Timing
Déroulement de la sensibilisation
2. Guide pour le déroulement de l’animation
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Fiche 2 - Contexte du
reportage
1. Contexte géopolitique
Le Libéria, situé en Afrique de l’Ouest, est entouré de la Sierra Leone,
de la Guinée, de la Côte d’Ivoire et baigné par l’océan Atlantique.
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• Superficie: 111 370 km2.
• Population: environ 3 000 000 habitants dont plus de 42% a moins
de 15 ans. Près de la moitié de la population est sous-alimentée.
• Education: D’après les estimations de l’UNESCO en 2004, 65%
des élèves sont inscrits à l’école primaire et seulement 24% pour
le cycle secondaire. Au-delà de la misère économique, le problème
des enfants soldats explique en partie le faible taux de scolarisation
à l’école secondaire.
• Histoire: le Libéria a une histoire unique en Afrique. Jamais colonisé par l’Europe, il a été fondé en 1821 par des descendants directs
d’anciens esclaves revenus d’Amérique (les « Afro-Américains »,
estimés à 5% de la population totale). En 1847, la République du
Libéria est proclamée indépendante.
• Religions: en grande majorité adepte des religions traditionnelles,
la population libérienne se partage entre Chrétiens et Musulmans.
• Langues: 16 langues locales différentes; l’anglais est la langue officielle.
• Economie: Le caoutchouc, la principale source de devises jusqu’au
début des années 1960, a été supplanté par l’exploitation du minerai de fer. Le Libéria dispose de gisements d’or et de diamants.
• Histoire récente: Le 12 avril 1980, le gouvernement est renversé lors d’un coup d’État mené par Samuel Kanyon Doe,
un autochtone qui prend le pouvoir et instaure une dictature.
En 1989, l’histoire se répète et la révolte gagne rapidement l’ensemble du pays sous l’autorité de Charles Taylor qui sera élu président de la république du Libéria le 19 juillet 1997 après 8 années
d’un conflit aux conséquences humanitaires désastreuses. Charles
Taylor est actuellement (2011) inculpé de crimes contre l’humanité,
crimes de guerre et autres violations du droit international humanitaire par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone. Après le départ
de Charles Taylor en
2003, une transition
politique sous contrôle étroit de l’ONU est
organisée. Le 23 novembre 2005, Ellen
Johnson Sirleaf est
déclarée vainqueur
de l’élection présidentielle. Elle devient
ainsi la première femme élue démocratiquement présidente
d’un pays en Afrique.
2. Les protagonistes
Abraham - Hitler Le Tueur
Abraham est devenu un combattant au service de l’une des factions
rebelles à l’âge de 7 ans. Lors de son témoignage, il a 11 ans.
Pendant l’été 1998, Abraham a été revu par une déléguée du CICR
à Monrovia. Il était en bonne santé et semblait être bien accepté par
les autres jeunes. Quelques mois plus tard, cependant, une journaliste partie à sa recherche ne l’a jamais retrouvé.
Colonel Aboubacar Camara – Colonel Sauveur des
Mères
Le Colonel a 978 hommes sous ses ordres dont 176 enfants. Il commande un escadron de la mort.
* Sources : www.wikipedia.org
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Fiche 3 - Analyse du
reportage
1. Argumentaire
P sycholo g iques :
Cet argumentaire vous aidera à analyser le témoignage et à remplir le tableau
récapitulatif de la page 20 avec vos élèves.
Absence de peur chez les enfants soldats : «Les soldats de plus de 21, 22, 23
ans quand je leur demande de faire certains opérations, ils ont toujours peur
mais les types comme Hitler The Killer, ils n’ont pas peur, j’ai confiance en eux.
Ils sont mes meilleurs soldats»
A. Motivations du colonel
E cono m iques :
«Ils vont en première ligne»
L’adulte justifie souvent l’engagement des enfants par le fait que les jeunes
constituent une main d’œuvre malléable, inépuisable, qui ne demande pas
grand-chose, qui apprend et obéit sans poser de questions.
De plus, nourrir un enfant est bien souvent moins coûteux que de nourrir un
adulte.
Exemple : durant la guerre Iran/Iraq (1980-1988), des milliers d’enfants, conditionnés pour devenir des martyrs, ont été envoyés en première ligne de
combat, pour ouvrir la voie sur des champs de mines antipersonnel. Perdre
un enfant est effectivement moins coûteux que de perdre un soldat adulte qui
est plus polyvalent.
P h ysiq u es :
«Ils [les enfants soldats] sont mes meilleurs hommes»
12
La taille et l’agilité des enfants en font des espions et des messagers efficaces.
Exemple : les enfants siffleurs au Rwanda qui traquaient les Tutsis dans les faux
plafonds des habitations.
Certains se faufilent partout, ils sont assez petits que pour passer en dessous
des rafales de balles.
L’existence d’armes légères permet à des enfants de manipuler facilement
des armes.
Vengeance : «Ca peut t’arriver, tu rentres chez toi et tu vois qu’ils ont tué ta
mère et ton père. Alors tu veux te venger, tu veux faire pareil»
Rapport à l’autorité : «Si je dis : Hitler The Killer, attrape cet homme ; il l’attrape.
Si je dis cet homme doit être exécuté, je suis sûr qu’il le fait»
«J’avais peur, si je ne lui avais pas obéi, il m’aurait tué».
Il peut s’agir d’une stratégie face à l’ennemi car l’enfant ne doutera pas. De
plus, un soldat adulte ennemi qui ne saura pas comment réagir face à cet
enfant soldat.
Les expériences de violence vécues dans l’environnement proche ou personnel
créent une peur profonde, avec un sentiment d’impuissance et de vulnérabilité.
Cette peur peut se transformer en haine et en soif de vengeance. Le chef utilise
alors ces sentiments pour en faire de véritables bombes à retardement.
Ajoutons que les enfants sont plus dociles, plus enclins à se soumettre à l’autorité et ont tendance à moins se rebeller que des soldats adultes.
On peut également en faire des martyrs et leur promettre une vie meilleure
après la mort. Les enfants sont souvent abreuvés d’alcool et de drogues, pour
certains, la guerre peut être un jeu car ils n’ont pas conscience du danger et
de la mort.
A b sence de conscience m o r ale
«J’ai 978 hommes sous mes ordres et environ 176 dans le genre Hitler Le
Tueur»
«Les soldats de plus de 21, 22, 23 ans quand je leur demande de faire certaines
opérations, ils ont toujours peur mais les types comme Hitler The Killer, ils
n’ont pas peur, j’ai confiance en eux. Ils sont mes meilleurs soldats»
13
13
L’enfant reste tout de même très limité au niveau physique comparé à un soldat
adulte : il ne peut ni conduire, ni utiliser d’armes lourdes. Il est plus fragile et
plus vite fatigué.
la guerre avaient grandement contribué à leur décision de s’engager.
La pauvreté et le manque d’accès à des opportunités en matière d’éducation
ou de travail sont des facteurs additionnels, car le fait de s’engager représente
souvent la promesse ou la possibilité réelle d’un revenu ou le moyen d’en
obtenir. En plus de ces facteurs, il peut y avoir le désir d’accéder à une situation de pouvoir, ou à un statut ou d’obtenir une reconnaissance sociale. La
pression de la famille et des pairs, qui incitent les enfants à s’engager pour des
raisons idéologiques ou politiques ou pour honorer la tradition familiale, peut
également constituer un facteur de motivation. Des filles soldats ont affirmé
s’être engagées pour échapper à un esclavage domestique ou un mariage
forcé, ou encore pour fuir une situation de violence domestique, d’exploitation
et d’autres abus.
P sycholo g iques
1. Répondre à des besoins
On peut remarquer que le colonel ne prononce pas le mot « enfant soldat ».
Les enfants ne vont pas contredire un ordre reçu. Ils l’exécuteront notamment
parce qu’ils n’ont pas de conscience morale.
B. Risques pour le colonel
P h ysiq u es :
«S’il me disait de repartir tuer des gens, je ne le ferais pas»
Un enfant soldat n’est pas un combattant professionnel. Malgré l’entrainement,
il n’acquiert pas autant de discipline militaire qu’un soldat adulte. Il manque
également de constance et d’efficacité. Il n’a pas de conscience stratégique.
J u ridiq u es
Le recrutement d’enfant soldat est interdit, c’est un crime de guerre. Le colonel
est soumis aux règles du droit international humanitaire (DIH) tout comme ses
troupes qui sont reconnues comme un groupe armé structuré. D’où l’importance de connaitre le DIH et de le respecter.
C. Motivations d’Abraham «Hitler Le Tueur»
à intégrer un groupe armé
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Les enfants sont recrutés de force par des groupes armés dans de nombreux
conflits armés, mais la majeure partie des enfants soldats sont des adolescents
âgés de 14 à 18 ans qui s’engagent de manière « volontaire ». Cependant, des
enquêtes ont montré qu’un certain nombre de facteurs contribuent à la décision de s’impliquer dans un conflit armé, et, en réalité, un grand nombre de
ces adolescents ont peu d’alternatives autres que de s’engager. La guerre ellemême est un facteur déterminant. Le conflit armé provoque souvent l’effondrement des structures économiques, sociales, communautaires et familiales
et le fait de rejoindre les rangs des combattants est souvent le seul moyen de
survivre. Un grand nombre de jeunes gens ont affirmé que le désir de venger
le meurtre de membres de leurs familles et les autres violences générées par
Intégrer un groupe armé permet de répondre à de nombreux besoins.
Nous allons baser nos propos sur la théorie de Maslow : celle-ci postule que
tout homme tend à satisfaire chaque besoin d’un niveau donné avant de penser aux besoins situés au niveau immédiatement supérieur de la pyramide. Il
recherche par exemple à satisfaire les besoins physiologiques avant les besoins
de sécurité.
Schéma de la pyramide de la motivation de Maslow
Accomplis. personnel
Estime de soi
Estime des autres
Amour - Appartenance
Sécurité
Physiologique
Nous pouvons voir qu’Abraham gravit l’ensemble de la pyramide des besoins
du fait de son statut d’enfant soldat.
b esoins ph ysiolo g iques
Définition
On nomme besoins physiologiques ceux liés au maintien de l’homéostasie de
l’organisme : la régulation des grands équilibres biologiques nécessaires au
maintien d’un état de santé physique. Nécessaires à la survie de la personne,
* Maslow, A. A Theory of Human Motivation, 1943
15
ils sont impérieux (respirer, boire, faire ses besoins, manger, dormir, se réchauffer) et peuvent l’emporter sur la conscience s’ils ne sont pas satisfaits.
Au départ, Abraham entre dans l’armée à cause d’un besoin physiologique : il
veut se nourrir, gagner un peu d’argent, etc. En un mot : survivre.
Notons que la famille peut influencer l’enrôlement de l’enfant, car elle a besoin
de revenu. Ainsi, nous pouvons voir que, dans certains cas, le salaire de l’enfant
est payé. Il peut également exister d’autres stimulants tels que la nourriture
ou les médicaments. La motivation économique peut aller au-delà de la simple
survie, dans la mesure où l’armée peut constituer le seul moyen d’avoir de
l’influence ou de gravir une certaine échelle sociale.
S éc u rité
Définition
Les besoins de sécurité recouvrent le besoin d’un abri (logement, maison), la
sécurité des revenus et des ressources, la sécurité physique contre la violence,
délinquance, agressions, etc., la sécurité morale et psychologique, la stabilité familiale ou, du moins, une certaine sécurité affective et la sécurité sociale (santé).
« Ma petite sœur Beretta » (arme de fabrication italienne).
Dans les conflits armés, la discipline militaire induit le rôle protecteur de l’arme
qui devient un compagnon, le soldat mange et dort avec son arme.
« Il venait vers moi et mon arme et moi, on a avancé »
« Ici, il ne peut plus rien contre moi, on n’est plus dans la brousse »
Son besoin de sécurité est assouvi grâce à « sa petite sœur Beretta ». L’intégration au sein d’un groupe de soldats lui apporte aussi une certaine sécurité.
Reconnaissance et appartenance sociale
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Définition
Il s’agit de la recherche de communication et d’expression, d’appartenance à un
groupe. Ce besoin d’intégration dans le lien social va de pair avec le besoin de
reconnaissance et de considération. Le besoin d’amour doit pouvoir être pris en
considération. Il passe par l’identité propre (nom, prénom), le besoin d’aimer et
d’être aimé, d’avoir des relations intimes avec un conjoint (former un couple),
d’avoir des amis, de faire partie intégrante d’un groupe cohésif, de se sentir accepté et, conséquence logique, de ne pas se sentir seul ou rejeté. Ce besoin se
manifeste par le comportement parfois atavique ou grégaire de l’être humain.
« Les enfants, j’ai parfaitement confiance en eux »
« Dans la brousse, j’ai été formé au combat et je suis devenu un homme »
« Actuellement, le besoin essentiel de ces enfants est de se sentir accepté en
tant qu’être humain, pas en tant qu’assassin »
« Si je disais à ma grand-mère que j’ai tué, elle irait le raconter à mes amis et
après ils auraient peur de moi. Ils penseraient que je suis méchant, que je
vais les tuer et ils me tiendraient à l’écart »
Le besoin d’appartenance est très présent chez Abraham.
En tant qu’enfant soldat, l’armée répond à ce besoin en l’intégrant dans un
groupe qui lui permettra d’établir du lien social car il n’a plus de famille. De plus,
il se sent aimé et considéré par ses différentes actions et par les félicitations
de son chef.
En tant qu’enfant, il ne veut pas que l’on raconte son histoire car il a peur de
perdre ses amis. Ceci montre à nouveau son besoin d’appartenance.
Besoin d ’ es t i m e
Définition
L’homme a besoin d’être respecté, de se respecter soi-même et de respecter les
autres. Il a besoin de s’occuper pour être reconnu, avoir une activité valorisante
qu’elle soit dans le domaine du travail, ou dans celui des loisirs. Il s’agit en particulier, du besoin de se réaliser, de se valoriser (à ses propres yeux et aux yeux
des autres) à travers une occupation. Il a aussi besoin de faire des projets, d’avoir
des objectifs, des opinions, des convictions, de pouvoir exprimer ses idées.
« Je veux aller à l’école maintenant »
« Ces enfants se rendent compte qu’ils peuvent être utiles à la société »
Pour Abraham, faire partie d’un corps d’armée est une activité valorisante.
Lorsqu’il quitte l’armée, l’envie d’aller à l’école est présente pour retrouver ce
besoin d’estime de soi.
Auto r é alisat ion
Définition
Le besoin de poursuivre certains apprentissages avec l’implication du goût de
l’effort, de connaître de nouvelles techniques et d’avoir des activités purement
désintéressées est présent mais aussi le besoin de communiquer avec son
entourage et de participer, fût-ce modestement, à l’amélioration du monde.
« Je veux libérer ma conscience, c’est pour ça que j’aide les enfants »
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2. Vengeance
Reje t fa m ilial e t social
« Ca peut t’arriver, tu rentres chez toi et tu vois qu’ils ont tué ta mère et ton
père. Alors tu veux te venger, tu veux faire pareil »
« Le type qui les a tués (mes parents), je l’ai vu et je l’ai tué à mon tour »
« C’est parce qu’ils ont tué mon père que j’ai voulu être soldat »
« Si je disais à ma grand-mère que j’ai tué, elle irait le raconter à mes amis et
après ils auraient peur de moi. Ils penseraient que je suis méchant, que je
vais les tuer et ils me tiendraient à l’écart »
La vengeance peut constituer également un motif d’enrôlement volontaire,
bien que celle-ci soit associée dans de nombreux cas à la prise de conscience
par les enfants de leur propre vulnérabilité et de la nécessité de se protéger.
3. La tradition valorise le combat, les héros de guerre voire
les martyrs
Absence de conscience morale
sentiment d’impunité
« Si tu as des méchants autour de toi, tu peux les tuer »
« Mon chef m’a dit: si jamais ça t’arrive (de mourir), tu n’es pas mort, tu deviens
un martyr éternel qui baigne dans le plaisir du paradis céleste. Le martyr va
directement au paradis, sans jugement, et sa photo sera affichée ici-bas dans
toutes les rues... »
« Mon chef m’a dit: si jamais ça t’arrive (de mourir), tu n’es pas mort, tu deviens
un martyr éternel qui baigne dans le plaisir du paradis céleste. Le martyr va
directement au paradis, sans jugement, et sa photo sera affichée ici-bas dans
toutes les rues... »
La participation aux activités militaires ou guerrières est très souvent glorifiée et
on apprend aux enfants à vénérer les chefs militaires. Les systèmes de valeurs
qui considèrent le port des armes comme un signe de virilité peuvent attirer ou
pousser les jeunes dans les forces gouvernementales ou non.
On peut en faire des martyrs et leur promettre une vie meilleure après la mort.
Souvent abreuvés d’alcool et de drogues, ils sont moins conscients des risques
et des dangers.
Pour certains, la guerre peut être un jeu car ils n’ont pas la conscience de la
mort et n’ont pas de conscience morale.
4. Absence de conscience morale
« Plus vous êtes absurdes, plus vous pouvez justifier l’absurdité de vos actes ;
derrière le masque le guerrier devient quelqu’un d’autre pendant une certaine
période »
« Ils n’ont pas eu le temps de mûrir normalement, de comprendre la notion
de bien et de mal »
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Les problèmes de réinsertion dans la communauté d’origine sont nombreux et
les troubles psychologiques sont mal compris par la famille, les amis.
Séquelles psychologiques
« Je rêve encore du garçon de mon village que j’ai tué. Je le vois dans mes
rêves, et il me parle et me dit que je l’ai tué pour rien, et je pleure »
« Des fois, le chef me demandait de leur arracher les yeux ; et les autres, ils
les mangeaient »
D. Risques pour Abraham « Hitler Le Tueur ».
« Comment pourrons-nous laver leur esprit? »
Éducat ion
« Des fois, je rêve que je vole et que des gens me poursuivent »
« Pendant les années de conflits, les enfants ne peuvent être éduqués normalement ; des dizaines de milliers d’entre eux n’ont pas été scolarisés du
tout »
« Le temps passé à combattre vole une partie de l’enfance qui devrait être l’âge
des jeux, de l’apprentissage, de la socialisation, de la vie familiale »
L’enfant est atteint de stress post-traumatique avec pour conséquence des
troubles du sommeil, des cauchemars, des crises d’angoisse, des souvenirs
obsédants, des comportements agressifs et d’isolement, la culpabilité, la haine,
etc. Le plus important est de considérer que l’enfant est en souffrance.
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Fiche 4 - P istes
2. Tableau récapitulatif
pour aller
plus loin
Ce tableau récapitule les arguments développés dans les pages précédentes.
Divisez le groupe en quatre et de faites les réfléchir aux 4 dimensions suivantes :
• Les motivations pour l’enfant ;
• Les risques pour l’enfant ;
• Les motivations pour le colonel ;
• Les risques pour le colonel.
Motivations
Risques
20
Le Colonel
A
L’enfant
C
• Économiques (pas cher)
• Physiques (petite taille, agilité,
stratégie face à l’ennemi)
• Psychologiques (absence de peur,
vengeance, rapport à l’autorité)
• Absence de conscience morale (la
guerre est un jeu)
• Répondre à ses besoins (manger,
dormir, être en sécurité, appartenir à un groupe)
• Vengeance
• Sentiment d’impunité
• La tradition valorise le combat, les
héros de guerre, voire les martyrs
B
D
• Contraintes physiques (conduite
de véhicule, armes lourdes, fatigue)
• L’enfant est un amateur : pas de
discipline militaire, manque de
constance et d’efficacité)
• Conséquences juridiques : recruter des enfants est un crime de
guerre
• Absence d’éducation
• Rejet familial et social
• Absence de conscience morale
et des conséquences de ses
actes
• S équelles psychologiques et
physiques
Cela permettra d’aborder toutes les dimensions de la problématique des enfants
soldats : dimensions sociale (impact sur la société), économique (les besoins),
familiale (le rôle de la famille), individuelle (impact sur l’individu), culturelle (la
place de la guerre et du guerrier), juridique (interdictions et sanctions), psychologique (impact sur l’individu et la société), médicale (soins) et internationale
(actions des organisations humanitaires liées aux dimensions précédentes :
apport de nourriture, reconstruction, démobilisation, prévention, etc).
Vous pouvez ensuite développer une ou plusieurs des ces dimensions.
Droit
• Suivez un procès en Belgique ;
• Suivez un procès de la Cour pénale internationale via le site www.trial.ch ;
• Travaillez sur la Convention des droits de l’enfant.
Histoire et géographie
• Analyser les contextes historiques et géographiques des pays en conflit.
Actualité
• Analyser les articles des newsletters du DIH de la Croix-Rouge de Belgique.
Solidarité internationale
• P
articipez à la mise en place de Microprojets soutenus par la Croix-Rouge
de Belgique ;
Contactez la Maison Croix-Rouge la plus proche via www.croix-rouge.be et
demandez le catalogue des Microprojets et récoltez les fonds nécessaires
à travers des actions de sensibilisation dans votre école/quartier/ville.
• Contactez des associations qui travaillent avec des enfants soldats et récoltez des témoignages ;
• Réfléchissez aux pistes de prévention et créez un média pour sensibiliser
les élèves de l’école et vos entourage : exposition, affiches, spot radio,
album, etc ;
• Initiez un jumelage entre une école belge et celle d’un autre pays ;
• Partir du récit d’un enfant pendant un conflit et demander aux enfants de
changer la suite de l’histoire (ex : qu’est-ce qu’ils lui souhaiteraient comme
avenir) ;
• Travailler sur base de jeu de rôle (mise en scène de petites pièces de théâtre
ou de mîmes) sur les conséquences de la guerre auprès des enfants ;
• Visitez un centre d’accueil de la Croix-Rouge de Belgique. Pour connaitre le
centre le plus proche, renseignez vous sur www.croix-rouge.be.
21
PARTIE II
Eléments théoriques
fiche 1
Le Mouvement international de la Croix-Rouge
et du Croissant-Rouge
fiche 2
Les Emblèmes
fiche 3
Les Principes de la Croix-Rouge
fiche 4
Le droit international humanitaire
22
fiche 5
Les enfants soldats
23
Fiche 1 - L e Mouvement
CROIX-ROUGE
Naissance d’un Mouvement
• Garant de la philosophie des activités du Mouvement (promotion et respect
des Principes).
Le 24 juin 1859, la bataille de Solferino oppose Français et Italiens d’un côté, et
Autrichiens de l’autre. En une journée, on dénombre plus de 6 000 morts et 40
000 blessés. Henry Dunant, un homme d’affaires genevois, arrive sur les lieux
en vue de rencontrer – pour affaires - l’Empereur Napoléon III. Bouleversé par
l’état d’abandon des soldats blessés, il mobilise la population locale et improvise des secours. Dès son retour à Genève, Henry Dunant écrit «Un souvenir
de Solferino» qu’il s’empresse de publier. Il rencontre des hommes influents
en vue de proposer la création de sociétés de secours. Il demande également
aux autorités militaires de différentes nationalités qu’elles puissent formuler un
principe international et conventionnel qui servirait de base à des sociétés de
secours pour les blessés dans les divers pays de l’Europe. Il envoie son ouvrage
aux souverains et hommes politiques de l’époque afin de faire partager ses
vues. De ces propositions naîtront le Comité international de la Croix-Rouge et
la première Convention de Genève.
Ses missions :
La Croix-Rouge est née.
Comité international de la Croix-Rouge (CICR)
Organisation humanitaire neutre, impartiale et indépendante dont le mandat
– protéger la vie et la dignité des victimes des conflits armés et leur porter
assistance – lui a été conféré par les Etats, au travers des 4 Conventions de
Genève de 1949 et de ses 2 Protocoles additionnels de 1977.
Le CICR est à l’origine de la Croix-Rouge et la première organisation «humanitaire».
Sa devise : «INTER ARMA CARITAS» («L’esprit d’humanité au milieu des
combats»).
24
Rôles :
• Améliorer le statut des victimes de la guerre ;
• Promouvoir le développement et l’application du DIH (compréhension,
diffusion, application) ;
• Intermédiaire neutre entre les Parties au conflit au nom des victimes de la guerre ;
• Gardien des Principes fondamentaux ;
• Protection des personnes privées de liberté du fait de la guerre (visite aux
prisonniers de guerre et aux internés civils) ;
• Lutte contre la torture et les mauvais traitements ;
• Rétablissement des liens familiaux (tracing) ;
• Enseignement et diffusion du DIH ;
• Opérateur humanitaire dans les zones de conflits armés ;
• Assistance médicale et de santé ;
Sociétés nationales de la Croix-Rouge
et du Croissant-Rouge (SNCR)
Elles mettent en application les buts et les Principes du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. 186 Sociétés nationales dans
le monde (sur 191 Etats parties aux Conventions de Genève) agissant en tant
qu’auxiliaires des pouvoirs publics dans le domaine humanitaire.
Rôles :
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Sensibilisation et formation au droit international humanitaire.
Secours d’urgence nationaux et internationaux.
Rétablissement des liens familiaux.
Assistance aux personnes vulnérables.
Formation du personnel infirmier et du public (premiers soins).
Services médicaux et sociaux.
Prévention et lutte contre les maladies (VIH/Sida).
Don de sang (collecte et approvisionnement).
Activités de la jeunesse et des volontaires.
25
Fiche 2 - L es
emblèmes
Fédération Internationale de la Croix-Rouge
et du Croissant-Rouge (FICR)
Fondée en 1919 au lendemain de la Première Guerre Mondiale, elle est la plus
grande organisation humanitaire du monde.
Elle fédère les 186 Sociétés nationales de Croix-Rouge/Croissant-Rouge.
Siège : Genève.
Rôles :
• A
méliorer les conditions d’existence des personnes vulnérables en mobilisant le pouvoir de l’humanité ;
• Coordination internationale lors de catastrophes humanitaires ;
• Coopération à la création de nouvelles Sociétés nationales et à leur développement.
Pour plus d’info
Comité international de la Croix-Rouge :
www.icrc.org
Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge :
www.ifrc.org
Croix-Rouge de Belgique :
www.croix-rouge.be (FR)
www.rodekruis.be (VL)
www.roteskreuz.be (D)
26
Naissance d’un emblème
Peu après la bataille de Solferino et le message de Henry Dunant,
de nombreuses personnalités cherchent à adopter un emblème
unique et universel, facilement reconnaissable et reconnu par tous.
L’emblème d’une croix rouge sur fond blanc (le drapeau suisse
inversé, hommage au pays d’origine de la Croix-Rouge) fut adopté
en 1863.
L’emblème de la Croix-Rouge devient le signe distinctif des sociétés
de secours aux militaires blessés.
Suite à la guerre russo-turque de 1876, l’Empire ottoman décide
d’utiliser un croissant rouge sur fond blanc pour désigner ses services sanitaires (il sera adopté définitivement en 1929).
Un emblème supplémentaire existe depuis 2005 (protocole additionnel III aux Conventions de Genève) : il s’agit du «cristal rouge».
Celui-ci permet d’éviter les connotations religieuses. Il est principalement utilisé en Israël et en Palestine.
Un emblème protecteur
En temps de conflits, l’emblème est la manifestation visible de la
protection accordée par les Conventions de Genève.
Il signale aux combattants que les personnes (volontaires de la
Croix-Rouge, personnel sanitaire des armées, délégués du CICR,…),
les bâtiments sanitaires (hôpitaux, hôpitaux de campagne, postes
de secours, …) ou les moyens de transport sont protégés par les
Conventions de Genève et les Protocoles additionnels.
27
Fiche 3 - L es Principes
de la Croix-Rouge
Un emblème à titre indicatif
Il indique en période de paix, les personnes et les biens en lien avec le
Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-rouge (CICR,
Fédération internationale, Sociétés nationales).
L’emblème rappelle que les institutions travaillent conformément aux Principes fondamentaux du Mouvement (Humanité – Neutralité – Indépendance
– Impartialité – Volontariat – Unité – Universalité).
Il est donc également un symbole, universellement (re)connu.
A titre indicatif, l’emblème est utilisé par les Sociétés nationales de la CroixRouge et du Croissant-Rouge pour leurs manifestations (collectes de fonds,
stands d’information,…), par les ambulances et les postes de secours.
Les abus d’emblème
• L ’imitation : utilisation risquant de créer par la forme et/ou la couleur une
confusion avec l’emblème.
• L’usurpation : utilisation de l’emblème par des entités ou des personnes
qui n’y ont pas droit (entreprises commerciales, pharmacies, médecins
privés, particuliers,…).
• La perfidie : utilisation de l’emblème en temps de conflit pour protéger
des combattants ou du matériel militaire. La perfidie constitue un crime
de guerre.
L’abus de l’emblème à titre protecteur en temps de conflit met en péril le
système de protection instauré par le droit international humanitaire.
28
L’abus de l’emblème à titre indicatif nuit à son image dans l’esprit du public
et amoindrit sa force en temps de conflit.
Humanité
Les Principes fondamentaux de la CroixRouge ont été proclamés officiellement à
Vienne en 1965 : ils
donnent leur cohésion
au Mouvement.
Née du souci de porter secours sans discrimination aux blessés des champs
de bataille, la Croix-Rouge, sous son aspect international et national, s’efforce
de prévenir et d’alléger en toutes circonstances les souffrances des hommes.
Elle tend à protéger la vie et la santé, ainsi qu’à faire respecter la personne
humaine. Elle favorise la compréhension mutuelle, l’amitié, la coopération et
une paix durable entre tous les peuples.
Impartialité
Elle ne fait aucune distinction de nationalité, de race, de religion, de condition
sociale ou d’appartenance politique. Elle s’applique seulement à secourir
les individus à la mesure de leurs souffrances et à subvenir par priorité aux
détresses les plus urgentes.
Neutralité
Afin de garder la confiance de tous, elle s’abstient de prendre part aux hostilités et, en tout temps, aux controverses d’ordre politique, racial, religieux
ou philosophique.
Indépendance
La Croix-Rouge est indépendante. Auxiliaires des pouvoirs publics dans leurs
activités humanitaires et soumises aux lois qui régissent leurs pays respectifs, les Sociétés nationales doivent pourtant conserver une autonomie qui
leur permet d’agir toujours selon les principes de la Croix-Rouge.
Volontariat
La Croix -Rouge est une institution de secours volontaire et désintéressée.
Unité
Il ne peut y avoir qu’une seule Société de la Croix-Rouge dans un même pays. Elle
doit être ouverte à tous et étendre son action humanitaire au territoire entier.
Universalité
La Croix -Rouge est une institution universelle, au sein de laquelle toutes les
Sociétés ont des droits égaux et le devoir de s’entraider.
29
Fiche 4 - L e droit
international
humanitaire (DIH)
Appelé également «droit de la guerre» ou «droit des conflits
armés», le DIH constitue l’ensemble des règles conventionnelles
(traités) et coutumières (relevant de la pratique des Etats) qui s’appliquent uniquement en cas de conflit armé, international ou non
international.
En tenant compte des exigences militaires, le DIH vise plus spécifiquement à :
• protéger les personnes qui ne participent pas ou plus aux combats (les civils, le personnel médical ou religieux, les combattants
blessés, les prisonniers de guerre, etc)
• limiter voire interdire les moyens et les méthodes de guerre
(interdiction de l’utilisation de mines anti-personnel, des armes
incendiaires, de certains gaz, etc.).
Il n’existe aucune définition générale du conflit armé prévue par les
conventions liées au DIH, mais la jurisprudence du Tribunal pénal
international pour l’ex-Yougoslavie (TPY) nous donne la définition
suivante :
«Un conflit armé existe chaque fois qu’il y a recours à la force
armée entre États ou un conflit armé prolongé entre les autorités
gouvernementales et des groupes armés organisés ou entre de
tels groupes au sein d’un État.»
Les règles de base du DIH
30
1. L es personnes mises hors de combat et celles qui ne participent
pas directement aux hostilités ont droit au respect de leur vie et
de leur intégrité physique et morale. Ces personnes seront, en
toutes circonstances, protégées et traitées avec humanité, sans
aucune distinction de caractère défavorable.
2. Il est interdit de tuer ou de blesser un adversaire qui se rend ou
qui est hors de combat.
3. L es blessés et les malades seront recueillis et soignés par la
partie au conflit qui les aura en son pouvoir. La protection couvre
également le personnel sanitaire, les établissements, moyens
de transport et matériel sanitaires. L’emblème de la croix rouge
ou du croissant rouge est le signe de cette protection et doit
être respecté.
4. L es combattants capturés et les civils qui se trouvent sous
l’autorité de la partie adverse ont droit au respect de leur vie, de
leur dignité, de leurs droits personnels et de leurs convictions.
Ils seront protégés contre tout acte de violence et de représailles. Ils auront le droit d’échanger des nouvelles avec leurs
familles et de recevoir des secours.
5. Toute personne bénéficiera des garanties judiciaires fondamentales. Nul ne sera tenu pour responsable d’un acte qu’il n’a pas
commis. Nul ne sera soumis à la torture physique ou mentale, ni
à des peines corporelles ou traitements cruels ou dégradants.
6. L es parties au conflit et les membres de leurs forces armées
n’ont pas un droit illimité quant aux choix des méthodes et des
moyens de guerre. Il est interdit d’employer des armes ou des
méthodes de guerre de nature à causer des pertes inutiles ou
des souffrances excessives.
7. L es parties au conflit feront, en tout temps, la distinction entre la
population civile et les combattants, de façon à épargner la population et les biens civils. Ni la population civile en tant que telle,
ni les personnes civiles ne doivent être l’objet d’attaques. Les
attaques ne seront dirigées que contre les objectifs militaires.
Si ce sont les États qui sont les titulaires des obligations inscrites
dans les conventions de DIH, la Croix-Rouge diffuse le DIH et appuie les États dans l’application de ce droit.
31
Fiche 5 - Les enfants
soldats
1. Qu’est-ce qu’un enfant ?
Il est important de faire la distinction entre les termes «mineur» et «enfant».
Le terme général de «mineur» désigne toute personne qui n’a pas la capacité
juridique, c’est-à-dire qui n’est ni responsable et donc ni titulaire de droits et
d’obligations sur le plan juridique (ex : conclure des contrats ou tout autre acte
juridique). Il ne peut donc répondre des actes commis en violation du droit
civil (il faut attendre la majorité civile ou légale) comme des actes commis en
violations du droit pénal, c’est-à-dire des infractions (il faut attendre la majorité
pénale). L’âge de la majorité civile et l’âge de la majorité pénale varient d’un
pays à l’autre. Ces deux âges peuvent également être différents dans un
même pays.
De manière générale, un «enfant» peut être défini au sens juridique du terme
de la manière suivante : «… un enfant s’entend de tout être humain âgé de
moins de dix-huit ans, sauf si la majorité est atteinte plus tôt, en vertu de la
législation qui lui est applicable» (article 1er de la Convention des Nations Unies
relative aux droits de l’enfant du 20 novembre 1989).
Etant donné qu’un enfant peut être soumis à un régime de responsabilité pénale selon un âge qui varie selon les pays, le terme «enfant» sera donc utilisé
dans ce dossier.
2. Qu’est-ce qu’un enfant soldat ou un enfant
associé aux forces et groupes armées (EAFGA) ?
Il s’agit de «toute personne âgée de moins de 18 ans qui est ou a été recrutée
ou employée par une force ou un groupe armé, quelque soit la fonction qu’elle
y exerce. Il peut s’agir, notamment mais pas exclusivement, d’enfants, filles ou
garçons, utilisés comme combattants, cuisiniers, porteurs, messagers, espions
ou à des fins sexuelles. Le terme ne désigne donc pas seulement un enfant
qui participe ou a participé directement à des hostilités.»
32
3. Pourquoi implique-t-on les enfants dans les
forces et groupes armés ?
Même si certains enfants s’enrôlent volontairement dans une force armée, la plupart sont enrôlés de force ou kidnappés après avoir été drogués ou endoctrinés.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer l’utilisation des enfants dans les forces
et groupes armés :
• la guerre est en soi un contexte propice à l’engagement des enfants dans
les forces et groupes armés;
• ils sont plus vulnérables et plus influençables qu’un adulte. Ils peuvent
par conséquent exécuter les ordres d’un supérieur de manière plus fidèle
qu’un adulte;
• ils ont moins de difficultés à exécuter les tâches qu’un adulte ne ferait pas
pour des raisons éthiques ou morales;
• les enfants dénués de tout moyen de subsistance, peuvent trouver un certain
encadrement dans les forces et groupes armés : nourriture, logement, salaire éventuel, etc. Le groupe armé est souvent le seul acteur qui leur fournit
des moyens de survie en particulier dans un contexte de conflit armé;
• l’intégration dans un groupe armé donne aux enfants un sentiment de sécurité : l’engagement leur évitera que ce groupe armé les attaque dans le futur;
• la formation militaire est bien souvent le seul moyen d’accéder à un minimum
d’éducation, voire à une éducation de meilleure qualité que celle disponible
dans les écoles;
• l’absence ou la déficience d’un encadrement familial peuvent inciter les
enfants à rejoindre les groupes armés;
• la volonté de s’engager dans un combat idéologique (défendre son village,
sa famille, des valeurs politiques);
• la volonté de se venger après que leurs familles aient été massacrées ou
maltraitées par un groupe armé ennemi;
• les enfants peuvent se sentir valorisés grâce aux responsabilités importantes
(ex : commandement) qui peuvent leur être confiées.
4. Quels sont les risques spécifiques pour les enfants ?
En étant enrôlés dans les forces et groupes armés, les enfants peuvent être
exposés aux risques suivants :
• ils seront considérés comme combattants s’ils en réunissent les conditions
prévues par le DIH (ex : membre des forces armées régulières, membre d’un
groupe armé et réunissant certains critères). Ils seront par conséquent considérés comme une cible légitime aux yeux des forces et groupes armés ennemis;
• ils sont souvent exploités : messager, transporteur de matériel et d’armes,
poseur de mines, cuisinier, etc.;
• ils sont exposés à de nombreuses violences notamment d’ordre sexuel;
• les enfants peuvent facilement obtenir une arme légère dans certains pays
étant donné l’absence de règlementation internationale sur le commerce des
armes légères et de petit calibre. La disponibilité de ces armes accentue le
danger pour l’enfant : décès, blessures suite à une mauvaise manipulation
de l’arme, incitation à la violence, etc.
33
5. Quelles sont les règles juridiques prévues pour
faire face à ces risques ?
5.1. En matière de recrutement
Le recrutement s’effectue sous deux formes :
• La conscription : vise le recrutement forcé.
• L’enrôlement : vise le recrutement volontaire (acte de volonté de l’enfant).
Il n’existe pas encore d’accord unanime de la part des Etats sur l’âge minimum
pour le recrutement des enfants dans les conflits armés. Ce désaccord s’explique du fait que les Etats ne sont pas du même avis quant à l’âge minimal à
partir duquel un enfant peut travailler.
Les Protocoles additionnels de 1977 aux Conventions de Genève de 1949
interdisent le recrutement dans les forces armées et les groupes armés pour
les enfants de moins de 15 ans.
«Les Parties au conflit prendront toutes les mesures possibles dans la pratique
pour que les enfants de moins de 15 ans ne participent pas directement aux
hostilités, notamment en s’abstenant de les recruter dans leurs forces armées.
Lorsqu’elles incorporent des personnes de plus de quinze ans mais de moins
de dix-huit ans, les Parties au conflit s’efforceront de donner la priorité aux plus
âgées.» (PA I, Art. 77, § 2)
La Convention du 20 novembre 1989 sur les droits de l’enfant va dans le même
sens que cet article. Toutefois le Protocole facultatif de 2000 se rapportant à cette
Convention, concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés, a relevé à
18 ans l’âge minimal pour être recruté dans les forces et groupes armés.
«Les Etats Parties prennent toutes les mesures possibles pour veiller à ce que
les membres de leurs forces armées qui n’ont pas atteint l’âge de 18 ans ne
participent pas directement aux hostilités».
«Les Etats Parties veillent à ce que les personnes n’ayant pas atteint l’âge de 18 ans
ne fassent pas l’objet d’un enrôlement obligatoire dans leurs forces armées».
5.2. Le recrutement d’enfants : un crime de guerre
34
En 1998, lors de l’adoption du Statut de la Cour pénale internationale (17 juillet
1998), les Etats se sont mis d’accord pour incriminer désormais le fait de procéder à la conscription ou à l’enrôlement d’enfants de moins de 15 ans dans
les forces et groupes armés ou de les faire participer aux hostilités, que ce soit
dans les conflits armés internationaux ou non internationaux.
Ainsi, toute personne à l’origine du recrutement d’enfants dans les forces et
groupes armés dans le cadre d’un conflit armé international ou non international, sera condamnée pénalement pour crime de guerre devant la Cour pénale
internationale.
a. En matière de détention
L’enfant reconnu comme prisonnier de guerre :
Si un enfant est enrôlé dans les forces ou groupes armés, il sera considéré comme
prisonnier de guerre, à condition qu’il réunisse les critères prévus à cet effet.
Toutefois en raison de sa vulnérabilité particulière, il bénéficiera non seulement
des droits qui découlent de ce statut, mais également de droits spécifiques qui
tiennent compte de sa condition physique et de sa maturité.
Lors de leurs visites aux enfants détenus, les délégués du CICR s’efforcent
notamment d’obtenir des autorités détentrices que :
• les enfants détenus soient toujours logés dans des locaux distincts de ceux
des détenus adultes, sauf lorsqu’ils sont logés avec leur famille;
• les enfants qui ne sont pas libérés et dont la détention se prolonge soient
transférés dès que possible dans une institution d’accueil des mineurs;
• des aliments, des soins médicaux et d’hygiène adaptés à l’âge et l’état
général des enfants soient fournis;
• les enfants aient des contacts directs, réguliers et fréquents avec leur
famille;
• les enfants passent, dans la mesure du possible, une grande partie de la
journée en plein air;
• les enfants puissent poursuivre leur scolarité.
Droits spécifiques :
• être protégé contre toute forme d’attentat à la pudeur;
• bénéficier des soins et de l’aide dont il a besoin du fait de son âge;
• être dans des locaux séparés de ceux des adultes;
• être protégé contre toute forme de travail inadaptée pour son âge et son
aptitude physique;
• être protégé contre l’exécution de toute peine de mort pour une infraction
liée au conflit armé.
L’enfant reconnu comme interné civil :
Si l’enfant n’est pas reconnu comme prisonnier de guerre, il bénéficiera malgré
tout d’une série de garanties fondamentales qui visent à une protection contre
toute atteinte à l’intégrité physique et morale (protection de la vie, de la santé,
du bien-être physique et mental) : protection contre le meurtre, la torture, les
peines corporelles et mutilations, les peines collectives.
35
b. En matière de travail
La Convention de l’Organisation internationale du travail (OIT) n°182 sur les
pires formes de travail des enfants, adoptée le 17 juin 1999, interdit les pires
formes de travail et demande aux Etats de prendre toutes les mesures nécessaires en conséquence.
Concernant la situation des enfants dans les forces et groupes armés organisés
et en vertu de la convention de l’OIT n°182 de 1999, plusieurs cas peuvent être
considérés comme des pires formes de travail :
• le recrutement des enfants dans les forces et groupes armés en vue de
participer aux hostilités;
• l’utilisation d’enfants pour le pose de mines et de pièges explosifs. Cela peut
être considéré comme une forme de participation aux hostilités et un travail
qui est de nature à porter atteinte à la santé et à la sécurité de l’enfant;
• l’utilisation des enfants à des fins sexuelles considérée comme de la prostitution forcée et une atteinte à la santé, à la sécurité et à la pudeur de l’enfant.
c. La position des Nations Unies sur la question de l’exploitation
et des violences sexuelles dans les groupes armés
Le Conseil de sécurité des Nations Unies a confirmé à plusieurs reprises sa
condamnation de toutes formes d’exploitation sexuelle, d’actes de violence
sexiste, en particulier le viol et les autres formes de sévices sexuels, ainsi que
toute autre forme de violence à l’égard des filles dans les situations de conflits
armés. Il a reconnu expressément que les actes de violence sexuelle pouvaient
être considérés comme arme de guerre et qu’ils pouvaient constitués des crimes
de guerre et contre l’humanité et génocide moyennant le respect des conditions
propres à ces crimes. Il a réaffirmé la nécessité de prendre des mesures de prévention (notamment dans le domaine de la formation et de l’éducation au sein
des forces et groupes armés) ainsi que des mesures de répression à cet égard.
6. Désarmement – Démobilisation – Réinsertion :
le sort des enfants soldats après le conflit
36
• Désarmement : Il s’agit de procéder à la collecte des armes, de rassembler
les combattants et d’élaborer des programmes visant à gérer ces armes,
notamment en les entreposant de manière sécurisée et en procédant parfois
à leur destruction. Dans la mesure où un grand nombre d’enfants soldats
ne portent pas d’armes, le désarmement ne devrait pas être une condition
préalable pour la démobilisation et la réinsertion des enfants soldats.
• Démobilisation : La libération officielle et encadrée de soldats intégrés à un
groupe armé. Les objectifs poursuivis lors de la démobilisation des enfants devraient être de déterminer la participation de l’enfant au conflit armé, collecter
des informations de base permettant d’établir l’identité de l’enfant de façon à
retrouver sa famille, d’évaluer ses besoins urgents, et de fournir à l’enfant des
informations sur la manière dont il poursuivra sa vie après la démobilisation.
• Réinsertion : C’est un processus à long terme visant à offrir aux enfants des
alternatives viables à leur implication dans un conflit armé et les aider à se réintégrer au sein de leur communauté. Ce processus consiste notamment à réunir
l’enfant et sa famille (ou à trouver un placement alternatif, si la réunification est
impossible), fournir une éducation et une formation, élaborer des stratégies appropriées pour apporter aux enfants un soutien économique afin qu’ils puissent
subvenir à leurs besoins, et dans certains cas, fournir un soutien psychosocial.
7. La responsabilité de l’enfant soldat
Les adultes qui obligent ou autorisent un enfant à participer aux hostilités portent
la responsabilité de son recrutement et devraient donc répondre des conséquences. Par ailleurs, les enfants soldats sont responsables, comme le serait tout combattant, de violations du droit international humanitaire dont ils doivent répondre.
Dans tous les cas, que l’enfant soit prisonnier de guerre ou interné civil, qu’il s’agisse
d’un conflit international ou non international, les deux Protocoles additionnels aux
Conventions de Genève de 1977 interdisent d’appliquer la peine capitale aux enfants
qui étaient âgés de moins de dix-huit ans au moment où ils ont commis le délit.
Plusieurs personnes ont déjà été condamnées :
• En 2007, 4 personnes ont été condamnées pour le recrutement d’enfants
par le Tribunal Spécial pour la Sierra Leone
• Depuis 2006, Thomas Lubanga est inculpté de crimes de guerre par la Cour pénale
internationale pour enrôlement et conscription d’enfants de moins de 18 ans.
8. Les défis actuels
De nombreux défis font que ce thème reste d’actualité :
• Les enfants «libérés» l’ont surtout été car le conflit a cessé et non grâce au
fait qu’on ne les recrute plus ! Si les conflits armés reprennent, ces enfants
ne risquent-ils pas d’être réengagés ? On se rend compte que là où il y a un
conflit armé actif, les mécanismes de dissuasion et de prévention ne sont
pas suffisants.
• En temps de paix, de nombreux Etats ciblent déjà les jeunes les plus vulnérables pour les inciter à s’engager dans les forces armées.
• Les mécanismes de démobilisation – désarmement - réinsertion ne sont pas
existant partout et ne sont pas toujours adaptés aux enfants.
• Qu’en est-il des enfants nés dans les groupes armés ?
• Qu’en est-il de l’impunité. Aucun cas de poursuite nationale pour ce crime.
Pour plus d’info : Global report, Coalition internationale contre l’utilisation des enfants soldats.
37
Bibliographie
• Claes, M. (1994). L’expérience adolescente. Liège : Mardaga.
• D
a Silva, F. (1996). Traumatisme de l’enfant victime de la guerre. [En ligne].
Page consultée en octobre 2008. Adresse URL : http://www.irenees.net/fr/
fiches/dph/fiche-dph-2221.html (site web de ressources pour la paix).
• Lecomte, J. Les théories de la motivation, Sciences humaines, Hors-série N°
19 - Décembre 1997/Janvier 1998
• Maslow, A., A Theory of Human Motivation, 1943
• Pourtois, J.-P., Desmet, H. (2002). L’éducation postmoderne. Paris : Presses
Universitaires de France
• CICR, Rétablissement des liens familiaux – guide à l’attention des SNCR, 2001
• Rapport d’activité du CICR, Le CICR dans le monde 2007.
• CICR et Unicef, Dossier pédagogique « Exploitation de la violence – Violence
de l’exploitation »
Sites internet pour plus d’information
38
•
•
•
•
•
•
•
Comité international de la Croix-Rouge - www.cicr.org et www.ehl.icrc.org
Unicef - www.unicef.org
Nations unies - www.un.org
Coordination des organisations sur les droits de l’enfant - www.lacode.be
Haut commissariat aux réfugiés - www.unhcr.org
Save the children - www.savethechildren.org
Délégué aux droits de l’enfant en Communauté française -
•
•
•
•
Coalition contre l’utilisation des enfants soldats - www.child-soldiers.org
Plan - www.planinternational.org
Organisation international du travail – www.ilo.org
Les droits de l’enfant – www.droitsenfants.org
http://www.dgde.cfwb.be/
Documents pour plus d’information
• C
ICR, Dossier pédagogique « Les enfants dans la guerre », Genève, 2009
• CICR, Brochure « Enfants-Soldats », Genève, 2003
Contacts
Pour tout renseignement général
Croix-Rouge de Belgique –
Communauté francophone
Rue de stalle 96
1180 Bruxelles
02 371 31 11
[email protected]
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documentation en droit
international humanitaire
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Pour les animations dans les écoles
Bruxelles-Capitale
Brabant-Wallon
Rue de stalle 96
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Place de l’université
Louvain-la-Neuve
010 40 08 27
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6700 Arlon
063 21 50 27
Route d’Ath 42
7020 Nimy
065 33 54 41
Namur
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5020 Suarlée
081 56 41 82
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39
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Avant propos........................................................................................................ P. 3
Contenu du dossier d’exploitation....................................................................... P. 4
Objectif du dossier d’exploitation........................................................................ P. 4
Effets attendus..................................................................................................... P. 4
Publics cibles........................................................................................................ P. 4
PARTIE I
Pistes pour analyser le reportage
« Exploitation de la violence Violence de l’exploitation »,
témoignage d’un enfant soldat .......................................................... 5
FICHE 1 – Concept pédagogique et déroulement de l’animation.......................... 6
1. Concept pédagogique....................................................................................... 6
2. Guide pour le déroulement de l’animation....................................................... 8
fiche 2 – Contexte du reportage......................................................................... 10
1. Contexte géopolitique..................................................................................... 10
2. Les protagonistes........................................................................................... 11
fiche 3 – Analyse du reportage .......................................................................... 12
1. Argumentaire.................................................................................................. 12
2. Tableau récapitulatif........................................................................................ 20
fiche 4 - Pistes pour aller plus loin...................................................................... 21
partie II
Eléments théoriques......................................................................... 23
fiche 1 – Le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.... 24
fiche 2 – Les Emblèmes..................................................................................... 27
fiche 3 – Les Principes de la Croix-Rouge........................................................... 29
40
fiche 4 – Le droit international humanitaire........................................................ 30
fiche 5 – Les enfants soldats.............................................................................. 32
Bibliographie.......................................................................................................... 38
Contacts ............................................................................................................... 39
Table des matières................................................................................................ 41
41
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