Doss Pe?da CP 2010/11 Couv 56:Mise en page 1
Transcription
Doss Pe?da CP 2010/11 Couv 56:Mise en page 1
Doss Péda CP 2010/11 Couv 56:Mise en page 1 26/11/10 12:12 Page1 Dossier pédagogique 2010 - 2011 thématique éducation aux médias contacts • CLEMI 02 23 30 26 83 - 06 75 71 49 15 [email protected] • Ouest-France service presse école 02 99 32 62 49 [email protected] • Télégramme service presse école 02 97 84 46 00 [email protected] directeur de la publication Alain Miossec éditeur CLEMI contact Corinne Tual accès internet www.ac-rennes.fr > espace éducatif > éducation aux médias date de parution octobre 2010 conception couv service communication Finistère ! Finistère SOMMAIRE 1. Introduction p. 3 2. Organisation p. 7 • Mode d'emploi et dispositif général 2010/2011 • Le calendrier • Information aux élèves et aux parents • Être journaliste en "classes-presse" : présentation de la carte journaliste en CP • DVD des "classes-presse" : utilisation et exploitations pédagogiques sur le thème 3. Découvrir la presse et publier des articles 9 21 22 25 28 p. 31 • Le thème et ses rubriques • Connaître les journaux • Fiches d’aide à la rédaction • Fiches pour comparer les journaux des titres partenaires • Des revues de presse • Des rendez-vous d'Education aux médias • Mode d'emploi pour publier sur la plate-forme 4. Dynamiques pour impulser la classe-presse 33 37 44 61 64 66 67 p. 79 • Comment mettre en actions les élèves • Activités de mise en contexte • Des reportages photos… • Quelques pistes de prolongements • En guise de conclusion 5. Le thème des solidarités en classe • En guise d’introduction • Quelles solidarités dans les journaux partenaires ? • Les solidarités numériques • Les solidarités économiques et l'insertion • L'inter-culturel et les solidarités • Solidarités internationales 81 83 90 96 100 p.105 107 110 114 127 140 155 1 !Finistère 2 ! Finistère 1. INTRODUCTION 3 !Finistère 4 ! Finistère L’opération "Classes-presse" en Finistère Une opération partenariale d’éducation citoyenne Participer aux "Classes-presse", c’est prendre conscience de la part croissante occupée par l’information dans la vie quotidienne des élèves qui rend indispensable l’apprentissage d’une lecture critique des médias. Il s’agit de développer chez les élèves leurs capacités de mise en perspective et d’appropriation des messages d’information. Il s’agit également de leur donner le goût de s’informer pour éviter le repli sur soi-même et pour ouvrir leur curiosité sur le monde qui les entoure. Pour entrer dans le monde fort complexe de l’information, nous vous proposons d’analyser mais aussi de produire des informations. Cette alternance entre analyse et production est un moyen pour progresser dans la connaissance des mécanismes de l’actualité, pour en avoir un usage citoyen. Grâce aux contributions des services presse école de Ouest-France et du Télégramme, l’équipe du Clemi de l’académie de Rennes vous propose une démarche et quelques outils pour atteindre les objectifs de cette opération : apprendre aux élèves à (bien) lire le journal et les journaux apprendre aux élèves à "écrire pour être lu" travailler sur le thème "les solidarités" Outre les journaux que vous allez recevoir, le parrainage d’un journaliste, la visite des sites d’impression, ce dossier pédagogique a comme ambition de vous aider dans votre travail. Ce dossier est un outil conçu pour découvrir la presse, pour s’initier au monde de l’information. Il ne s’agit pas de tout exploiter ; vous y trouverez des fiches pédagogiques, des pistes de travail, des fiches d’informations, des fiches élèves, des aides méthodologiques, mais aussi des propositions de prolongements. A vous de sélectionner les documents pertinents en fonction de votre projet pédagogique. Nous espérons vivement que cette opération d’éducation aux médias ainsi que ce dossier pédagogique vous aideront à accompagner vos élèves vers une lecture responsable, active et critique des médias. Bonne chance pour cette expérience qui sera pour vous et vos élèves, nous n’en doutons pas, très enrichissante. Corinne Tual Clemi Académie de Rennes Ce dossier a été conçu à partir de documents réalisés par le Clemi national et le Clemi Bretagne (Centre de Liaison de l’Enseignement et des Médias d’Information) 5 !Finistère 6 ! Finistère 2. ORGANISATION 7 !Finistère 8 ! Finistère "Classes-presse" en Finistère Mode d'emploi 2010-2011 Les "classes-presse", une démarche d'éducation aux médias sur la durée Chaque classe est parrainée par un(e) journaliste appartenant à un des trois titres partenaires de l'opération du Finistère : Ouest-France, Le Télégramme, l'Hebdo du Finistère (Le Progrès de Cornouaille/Le courrier du Léon). Ce parrainage prévoit au moins deux interventions en classe, auxquelles s'ajoutent parfois, en fonction de la disponibilité et des affinités des un(e)s et des autres, de nombreux échanges par mails ou téléphone. Chaque journaliste parrain a en sa possession un dossier pédagogique "classes-presse" en Finistère, comme chaque enseignant. Il appartient à chacune des équipes de prendre rendez-vous avec le (ou la) journaliste référent(e) de sa "classe-presse", et ce, dès réception de ses coordonnées (voir plus loin). Chaque classe travaille avec un titre partenaire. Du 29 novembre 2010 au 11 février 2011, pendant 10 semaines, chaque élève et chaque enseignant participant au projet reçoit pour la classe, les jours travaillés, un exemplaire du titre principal. Chaque classe reçoit du 14 au 25 février 2011 quinze exemplaires de journaux des 3 titres partenaires pour comparer le traitement des informations. Chaque classe peut visiter un site d'impression (Le Télégramme à Morlaix ou Ouest-France à Rennes). La classe bénéficie de l'appui des services et des sites internet des journaux engagés dans cette opération. • Il vous appartient de prévoir cette visite dans votre calendrier et de prendre rendez-vous dés décembre. Les demandes de remboursement sont à adresser avant le 30 juin 2011 à : Morgan SOUSSET Conseil général du finistère Boulevard Dupleix 29000 Quimper [email protected] • Pour plus de souplesse et une meilleure organisation, il est judicieux de proposer auprès du site d'impression retenu 3 dates qui vous conviennent. 9 !Finistère • Pensez à garder les originaux des visuels produits par les élèves : photos, infographies, dessins, collages, photo-montages, peintures, sculptures. Ils vous seront demandés après le 2 avril 2011 pour garantir une qualité d'impression (sur papier journal, en noir et blanc ou en couleurs) dans les journaux partenaires. Un partenariat : Éducation Nationale, journalistes, Conseil Général Le comité de pilotage des "Classes-presse" en Finistère regroupe des représentants de l'Education nationale (Inspection Académique, Clemi, CDDP, DDEC), des journaux partenaires (Le Télégramme, l'Hebdo du Finistère, Ouest-France) ainsi que des représentants du Conseil Général du Finistère. Ce comité de pilotage se réunit courant octobre pour lire les fiches de candidatures en classespresse, sélectionner les classes et répartir les journalistes parrains. Un deuxième temps de travail commun consiste à lire les articles proposés par chacune des classes pour le challenge, en débattre et en sélectionner pour la remise des prix. Enfin, il se réunit fin juin pour évaluer l'opération et décider des suites à donner pour l'année à venir. Le Seria assure la mise à disposition des accès à la plate-forme de Phare pour les élèves et les enseignants. La plate-forme sera ouverte tout public et disponible début janvier 2011 sous une version nouvelle. Vos élèves auront leur propre code d'accès et identifiant qui leur permettront d'accéder à la plate-forme pour écrire les articles en phase brouillon (1er jet, article non fini, article fini, mais non terminé dans la saisie, insertion d'images...) et en phase poster, c'est à dire en attente de la validation d'un enseignant. Se reporter au mode d'emploi d’utilisation de la plate-forme. 10 ! Finistère Valorisation des productions des collégiens et du travail mené dans les "classes-presse" L'ensemble des productions (articles et visuels) devra être mis en ligne pour le 2 avril 2011. C'est sur cette base de publications en ligne que s'effectue, pour chacune des classes, la sélection de l'article pour le challenge "classes-presse" en Finistère. Pour le challenge, chaque "classe-presse" choisit "son" article illustré (s'il s'agit d'un article long) et l'envoie à l'Inspection Académique du Finistère pour le 22 avril 2011 au plus tard à l'adresse suivante : Inspection Académique du Finistère Division des élèves 2 Mission Pédagogie - Actions culturelles 1 boulevard du Finistère 29558 Quimper CEDEX Mme Podeur Tél : 02.98.98.98.87 Fax : 02.98.98.98.80 mel : [email protected] Cet article représente chacune des "classes-presse" et est soumis à la lecture des membres du jury (comité de pilotage) et des élèves engagés dans l'opération "Classes-presse" en Finistère. Le vote des élèves sur la plate-forme pour le prix élèves s'effectuera sur ce même corpus (un article par classe participante) du 9 au 21 mai 2011. • Il vous appartient de prévoir un temps en salle multimédia ou informatique pour familiariser les élèves à la plate-forme et à ses usages de façon à ce qu'ils soient les plus autonomes possible dans l'utilisation de cette pratique Internet et ce, sans attendre le mois de mars. En début de projet, prenez le temps de visiter et de faire découvrir les productions académiques des "classes-presses" des années passées. • Prévoyez aussi dans votre calendrier un temps (minimum 2 heures) d'affichage et de lectures de l'ensemble des productions de vos élèves afin qu'ils établissent des critères de sélection pour choisir l'article qui les représentera pour le challenge. • Pour information : le vote des élèves pour le prix élève, est un vote collectif de la classe. Prévoyez un temps de lecture des articles écrits par les autres classes et un échange afin qu'ils établissent leurs choix sur des critères pertinents. La classe ne vote pas pour l'article qu'elle a soumis au vote. 11 !Finistère Valorisations des productions et de l'engagement de l'ensemble des acteurs : • sur la plate-forme Phare "classes-presse" 2010/2011, tous les articles des collégiens seront accessibles à tous dès janvier 2011. Des liens sur les sites Presse-école du Télégramme et de Ouest-France seront effectués pour inciter les lecteurs à découvrir les articles des élèves. • dans les pages locales des journaux partenaires avec pour chacune des "classes-presse", un article informant de la démarche pédagogique en cours de réalisation, à l'occasion , par exemple, des rencontres avec le journaliste parrain. • dans une double page de l'hebdomadaire d'information du Finistère en juin pour les classes parrainées par ce journal. 12 ! Finistère Les "classes-presse" 2010-2011 Chaque classe est parrainée par un journaliste. Il viendra rencontrer les élèves au moins deux fois. Prenez rendez-vous dès le début de l’opération. Classes Le Télégramme Etablissement Collège Anna Maly, Brest, 4ème Collège des îles du Ponant (site de Houat), 6ème, 5ème, 4ème, 3ème Lycée Rive Droite, Brest, 3ème DP6 Collège Harteloire, Brest, 4ème Journaliste Parrain Sarah Morio 02 98 33 74 39 [email protected] Bertrand Le Néna 02 97 84 46 00 [email protected] Sarah Morio 02 98 33 74 39 [email protected] Bertrand Le Néna 02 97 84 46 00 [email protected] Collège Pen Ar Chleuz, Brest, 6ème Sarah Morio 02 98 33 74 39 [email protected] Collège St Joseph, Landivisiau, 4ème Jacques Chanteau 02 98 63 88 10 [email protected] Collège St Augustin, Morlaix, 4ème Ronan Tanguy 02 98 63 88 10 [email protected] Collège Max Jacob, Quimper, 5ème Bruno Salaün 02 98 64 59 74 [email protected] Collège La Sablière, Quimper, un groupe 4ème, 3ème Cathy Tymen 02 98 64 59 74 [email protected] Collège Diwan, Le Relecq-Kerhuon, 4ème Bertrand Le Néna 02 97 84 46 00 [email protected] Courriels : 1ère lettre du pré[email protected] 13 !Finistère Classes l'Hebdo du Finistère (Le courrier du Léon/Le Progrès de Cornouaille) Etablissement Journaliste Parrain Collège Penanroz, Pont Aven, 6ème Martine de Saint-Jan 02 98 95 96 86 [email protected] Collège Pierre Stéphan, Briec, 4ème Mathieu Gain 06 84 52 43 27 [email protected] Classes Ouest-France Etablissement Collège Kerhallet, Brest, 5ème et 4ème Collège Pen-ar-C'hieuz, Brest, 6ème Collège Le Likès-Saint-Yves, Quimper, classe relais Collège de la tour d'Auvergne, Quimper, 3ème Collège Notre-Dame de Kerbertrand, Quimperlé, 3ème Collège Tanguy Prigent, Saint-Martin-des-Champs, 5ème segpa Collège Laënnec, Pont L'Abbé, 4ème segpa Courriels : pré[email protected] 14 Journaliste Parrain Olivier Pauly 02 98 33 22 00 Laurence Guilmo 02 98 33 22 00 Lucile Vanweydeveldt 02 98 90 93 57 Nicolas Iquel 02 98 90 93 70 Mickaël Demeaux 02 98 96 37 70 David Dupré 02 98 63 88 20 Renée-Laure Euzen 02 98 66 17 20 ! Finistère CONTACTS Clemi du Finistère Seria (Plate-forme phare) Myriam Condamines Yves Poulizac Téléphone domicile avec Rectorat, 96 rue d'Antrain répondeur : C 34415 06 75 96 62 48 35044 Rennes Cedex [email protected] 02 23 21 76 82 [email protected] Service Presse-école Service Presse-école L'Hebdo du finistère Ouest-France Le Télégramme Le Progrès de Cornouaille/ Jean Huchet Bertrand Le Néna Courrier du Léon ZI Rennes Sud-Est BP 67243 Martine de Saint-Jan 35705 Rennes Cedex 7 29672 Morlaix Cedex 55 route de Brest 02 99 32 61 04 02 97 84 46 75 29018 Quimper [email protected] [email protected] 02 98 95 96 86 [email protected] DDEC Inspection académique Conseil Général Direction de l'enseignement Division des élèves 2 catholique Madame Podeur Madame Mourrain 02 98 64 16 04 1 boulevard du Finistère [email protected] [email protected] 29558 Quimper Cedex Anne-Marie Briand-Le Ster 02 97 01 86 46 [email protected] 15 !Finistère Visites des entreprises de presse Prendre rendez-vous dès le mois de décembre. Les visites sont gratuites. Le transport est pris en charge par le Conseil général. Vous devez adresser les demandes de remboursement au CDDP avant le 30 Juin. Ouest-France ZI rennes Sud Est 10 rue du Breil - Rennes [email protected] Visite virtuelle www.ouest-france.fr Le Télégramme 7 voie d’accès au port 29672 Morlaix 02 98 62 11 33 letelegramme.com Pour visiter Ouest-France, contacter Colette James au 02 99 32 66 27 (de 14h à 18h). Pour visiter le Télégramme, il suffit de s’inscrire à l’accueil du journal, au siège de Morlaix, en téléphonant au 02 98 62 11 33. Ce sont les standardistes Nathalie, Armelle, Esthelle et Laurence qui prendront votre appel. Bien préciser que vous êtes une classe-presse et que vous souhaitez, si possible, assister au tirage d’une publication. Les standardistes ont accès au planning des rotatives et des séquences d’impression. Les classes complètes sont acceptées. La visite guidée dure environ 1h30 à 2h. La classe est répartie en 2 groupes : l’un visite les installations techniques et la rédaction tandis que l’autre visionne un film et découvre les publications du Télégramme. 16 ! Finistère La Semaine de la presse et des médias dans l’école La 22ème Semaine de la presse et des médias se déroulera du 21 au 26 mars 2011 sur le thème : Qui fait l'info ? Elle permettra aux élèves de découvrir la diversité de la presse écrite. Attention : il est indispensable de s’inscrire à cette semaine nationale. C’est ainsi que vous pourrez bénéficier d’un dossier pédagogique et d’un lot de presse gratuit que vous composerez parmi les titres proposés. Début janvier, vous pourrez vous inscrire sur le site www.clemi.org. Munissez-vous de votre code établissement pour vous identifier. Contact : Clemi du Finistère, Myriam Condamines [email protected] 17 re ue sonore 2 ans, la bibliothèque prosi des CD au format MP3 nt l’écoute sur lecteur ou pareil adapté prêté par l’asValentin-Haüy qui soutient yants dans leur lutte pour a culture et à la vie profes- n vaste choix Quimper Marie prête sa voix pour les malv !Finistère Jeunes correspondants. Marie, 13 ans, est donneuse de voix en format de Quimper. Elle partage sa passion des livres avec des personnes en d La bibliothèque sonore de Quimper Les articles, trois formats possibles existe depuis 1992 et compte 241 adhérents dans le département du Quimper Vivre Finistère. Elle permet aux personnes Articles longs, environ 2500 signes non voyantes, ou qui n’ont pas suf- fisamment de vision pour la lecture, d’emprunter des CD audio enregistrés par les donneurs de voix. Succès du hip-hop au Marie a découvert l’association un Jeunes correspondants. Marie, 13 ans, est donneuse de voix en formation à la bibliothèque sonore Vendredi, l’association de danse peu par hasard grâce à un prospecde Quimper. Elle partage sa passion destus. livres avec des personnes en déficients visuels. à Paris, à la MPT de Kerfeunteun « L’idée d’être lectrice m’a tout de suite plu. J’aime beaucoup lire et La bibliothèque sonore de Quimper existe depuis 1992 et compte 241 je connais aussi une personne maladhérents dans le département du voyante ; j’avais envie de lui faire Finistère. Elle permet aux personnes non voyantes, ou qui n’ont pas sufpartager ma passion de la lecture », fisamment de vision pour la lecture, raconte-t-elle. Tout comme les autres d’emprunter des CD audio enregisdonneurs de voix, Marie est formée trés par les donneurs de voix. Marie a découvert l’association un sur la lecture et l’enregistrement des peu par hasard grâce à un prospeclivres par l’association. « Pour l’instus. « L’idée d’être lectrice m’a tout tant, je m’entraîne régulièrement à de suite plu. J’aime beaucoup lire et je connais aussi une personne malJeunes correspondants. 13 ans, est donneuse de voix en formation à la poser ma voix sur des fichiers deMarie, 5 voyante ; j’avais envie de lui faire minutes et à l’adapter par rapport de Quimper. Elle partage sa passion des livres avec des personnes en déficien partager ma passion de la lecture », raconte-t-elle. Tout comme les autres au texte lu », ajoute Marie. Marie prête sa voix pour les malvoyants Quimper Marie prête sa voix pour les malvoya donneurs de voix, Marie est formée sur la lecture et l’enregistrement des livres par l’association. « Pour l’instant, je m’entraîne régulièrement à poser ma voix sur des fichiers de 5 minutes et à l’adapter par rapport au texte lu », ajoute Marie. La bibliothèque sonore de Quimper 6 000 prêts existe depuis 1992 et compte 241 adhérents dans le département C’est le donneur de voix qui du choiFinistère. Elle permet personnes Trois questions à... sit le livre, en accordauxavec la biblionon voyantes, ou qui n’ont pas sufthèque et avec l’autorisation des édiMarine Audin Nottrelet, membre de fisamment de vision pour la lecture, l’association hip-hop New School. teurs. Il l’enregistre chez lui, à son 6 000 prêts d’emprunter des CD audio enregispropre sur de ordinateur avec Pourquoi vous investissez-vous C’est le donneur de voix qui choitrés par rythme, les donneurs voix. danspremier le hip-hoplivre. ? sit le livre, en accord avec la bibliol’aide microphone et d’unun logi- Marie s’exerce à l’enregistrement de son Maried’un a découvert l’association Cela fait cinq ans que je le pratique thèque et avec l’autorisation des édiciel Le prospeccomité de peu d’enregistrement. par hasard grâce à un mais, depuis deux ans, je m’investis teurs. Il l’enregistre chez lui, à son lecture valide ensuite les listes d’ouvrages à jour. Ceux-ci gratuits tus. « L’idée d’être lectricel’enregistrem’a tout beaucoup plus danssont l’association. La propre rythme, sur ordinateur avec sonle premier livre. en prêt. danse, plusieurs c’est ma passion et j’ai: envie l’aide d’un microphone et d’un logi- Marie s’exerce à l’enregistrement de suite plu.dede J’aime beaucoup lire et 30 ment avant mettre « Les audio lecteurs attendent genres roma de la partager avec d’autres. ciel d’enregistrement. Le comité de je connais aussi mal- proposent donneurs de voixune et personne 20sont donneurs le facteur », ex- biographies… Certa lecture valide ensuite l’enregistre- les listes d’ouvrages à jour. Ceux-ci gratuits etde Depuisavec 2 ans, impatience la bibliothèque provoyante ; sont j’avais envie de lui : faire Quel comme est l’intérêt Géo, d’une rencontre, ment avant de le mettre en prêt. 30 « Les audio lecteurs attendent plusieurs genres romans, aussi Guenec, des CD au la format MP3 temps qui tous bénévoles contri-nouvelles, pliquepose Brigitte présidente. Ar Men cellesenregistrées de Chelles ou par donneurs de voix et 20 donneurs de le facteur avecbuent impatience », exbiographies… Certaines revues permettant l’écoute sur lecteur ou partager ma passion de la lecture », à faire vivre l’association. Ces « Grâce aux CD audio, ils peuventcomme aussi Paris Bercy, en mars dernier ? temps qui sont tous bénévoles contri- plique Brigitte Guenec, la présidente. comme Géo, Arautres Men, Historia sont sur un appareil adapté prêté par l’asraconte-t-elle. Tout comme les s’occupent de contrôler lesgroupe échanger surValentin-Haüy les lectures avec leur bénévoles particuliers À Bercy, il y avait 12 000 personnes. buent à faire vivre l’association. Ces « Grâce aux CDderniers audio, ils peuvent enregistrées par un de sociation qui soutient donneurs deleur voix,aussi Marie est formée Un championnat monde est pou un derniers s’occupent de contrôler les échanger sur lesCD, lectures bénévoles particuliers. Des livres en les malvoyants dans leur lutte pourla biles avec envoient aux audio lecteurs entourage. » L’année dernière, breton etdudes livres sur la lecture et l’enregistrement CD, les envoient aux audio lecteurs entourage. » L’année dernière, la bibreton et des livres des pour enfants sont l’accès à la culture et à la vie profes- évènement trés important. Pour cerpar la6par poste, les reclassent et mettent bliothèque a enregistré 6 000 prêts. également disponibles Ouest-France tains, c’était leur première battle par la poste, les reclassent et mettent bliothèque a enregistré 000l’association. prêts. également disponibles. sionnelle. livres « Pour l’insLundi 19 avril 2010 tant, je m’entraîne régulièrement à poser ma voix sur des fichiers de 5 Quimper en bref Urgences et santé minutes et à l’adapter par rapport au texte lu », ajoute Marie. SOS médecins : visites à domicile, ou Articles courts, Quimper en bref Quimper s’offre le derby finistérien d’handibasket Troc et puces du Handball-club : un vaste choix entre 500 et 1500 signes 6 000 prêts Succès du hip-hop auprès des jeunes Vendredi, l’association de danse projetait un film sur leur séjour à Paris, à la MPT de Kerfeunteun. L’équipe d’Handisport Cornouaille Quimper. Déjà victorieuse du match aller, l’équipe d’handibasket d’Handisport Cornouaille Quimper s’est à nouveau imposée (32-21) contre Saint-Pol-deLéon dans le cadre du derby qui avait lieu à l’occasion de la dernière journée du championnat de nationale 2. L’équipe quimpéroise termine donc 4e (sur 9). « C’est un bon résultat Quimper s’offre le derby finistérien d’handibasket C’est le donneur de voix qui choisit le livre, en accord avec la bibliothèque et avec l’autorisation des éditeurs. Il l’enregistre chez lui, à son propre rythme, sur ordinateur avec l’aide d’un microphone et d’un logiciel d’enregistrement. Le comité de lecture valide ensuite l’enregistrement avant de le mettre en prêt. 30 donneurs de voix et 20 donneurs de temps qui sont tous bénévoles contribuent à faire vivre l’association. Ces derniers s’occupent de contrôler les CD, les envoient aux audio lecteurs par la poste, les reclassent et mettent week-end à la maison médicale, 2, allé Centre hospitalier de Cornouaille : 1 02 98 52 60 60. Centre hospitalier spécialisé Etienne Gourmelen, tél. 02 98 98 66 00. Pharmacie : composer le 32 37. Urgences médicales : composer le 1 Troc et puces du Marie s’exerce à l’enregistrement de son premier livre. les listes d’ouvrages à jour. « Les audio lecteurs attendent le facteur avec impatience », explique Brigitte Guenec, la présidente. « Grâce aux CD audio, ils peuvent échanger sur les lectures avec leur entourage. » L’année dernière, la bibliothèque a enregistré 6 000 prêts. Brèves, moins de 500 lignes Infolocale Ceux-ci sont gratuits et propo plusieurs genres : romans, nouve Vie quotidienne biographies… Certaines re Centres de loisirs comme Géo, ArTaboulé, Men,filet Historia Menu lundi 19 avril. de merlu meunière citron, julienne légumes et aussi enregistrées parde un group chou-fleur, petit Soignon, poire. Goûter : bénévoles particuliers. Des pain boulanger compote de pommes. livre breton et des livres pour enfants La France mutualiste également disponibles. Fermeture du mardi 20 au vendredi car il ne faut pas oublier que nous 23 avril, 36, rue Le Déan. avions terminé dernier l’an passé » commente Hervé Larhan, l’un des Association nationale pour la meilleure joueurs les plus expérimentés de indemnisation des victimes l’équipe. d’accidents corporels Le derby finistérien du week-end Permanence jeudi 22 avril, 10 h à 12 h dernier était également joué en sou- Un petit public, mais un flux régulier. et 14 h 30 à 16 h, 10 bis, avenue de la L’équipe Cornouaille Quimper. tien à la ligue française contred’Handisport la ScléFrance-Libre. L’activité de l’association, La section handball de l’amicale nature (étain, aluminium faïence) du agréée par le ministère de la santé, couvre rose en Plaques. laïque a tenu dimanche toute la jour- fil à broder, des bâches en plastique, tous les secteurs du dommage corporel : ne statuettes faut pas oublier que nous Déjà victorieusenée,du match aller, soncar accidents de la route, erreurs médicales, au Pavillon à Penvillers, troc il des chinoises etc… Reste hip-hop. Nous avons rencontré des etc. Elle aide les Trois questions à... et puces. d’Handisport C’était la deuxième édition si cette abondance attiré infections avionsà savoir terminé dernier l’ana passé » à nosocomiales l’équipe d’handibasket groupes venant de régions très difféobtenir une meilleure indemniavec cette fois-ci une cinquantaine le client. Hier à midi les organisa- victimes sation avec les conseils d’avocats et d’excommente Hervé Larhan, l’un des Cornouaille Quimper s’est à nouveau Marine Audin Nottrelet, membre de rentesde ayant une même passion pour Remise diplômes aux cadres du cyclotourisme d’exposants sur 300 m linéaires, soit teurs constataient qu’il y avait « un perts indépendants. Contact et réserval’association hip-hop New School. le hip-hop. Nous étions trente-cinq à plus expérimentés imposée (32-21) exactement contre Saint-Pol-dele double de l’anjoueurs der- flux les soutenu » mais craignaient, en de tion : 02 98 64 99 83, 06 88 42 90 01, anfaire ce voyage et cela nous a permis nier.du derby qui avait début d’après-midi d’être victimes du [email protected], anmivac.com l’équipe. Léon dans le cadre Pourquoi vous investissez-vous de mieux nous connaître. Et il y avait le choix sur les étals. beau temps. Le derby finistérien du va week-end lieu à l’occasion Des de vêtements, la dernière des jourfringues, des « L’argent ainsi collecté nous Association Saint-Joseph, Sainte-Anne dans le hip-hop ? VendrediUn 30 petit avril, 13public, h 45, Gare routière. frusques, frocs, des mais un permettre d’acheter des maillots, dernier était également joué en sounée du championnat de des nationale 2. galurins, Cela fait cinq ans que je le pratique Avez-vous des projets Déplacement en car à San Damiano. des jeans et des vêtements de l’ardu matériel et des ballons la ScléL’équipe quimpéroise termine donc tien à la ligue française contrepour mais, depuis deux ans, je m’investis dans les mois à venir ? mée, des vêtements pour les petits notre équipe de jeunes » ont expli- Lors de ce rassemblement international e de la jeunesse et de la famille célébrabeaucoup plus dans l’association. La Début mai, nous partons à Porto, au bon: c’était résultat La section handball rose en 4 (sur 9). « C’est et lesun grands l’abondance. quéPlaques. les seniors qui étaient tous sur le tion du 44ème anniversaire de la première danse, c’est ma passion et j’ai envie Portugal. Nous ne serons que neuf. On y trouvait également des pelu- pont pour cette journée. laïque a tenu dimanch de la partager avec d’autres. Notre objectif, pour l’an prochain, ches en quantité, des pots de toute Quimper en bref Quimper s’offre le derby finistérien d’handibasket est de monter nous-mêmes notre Quel est l’intérêt d’une rencontre, dossier, sans l’aide d’Ali et Marlène, comme celles de Chelles ou qui nous ont aidés à préparer notre Paris Bercy, en mars dernier ? voyage à Paris Bercy. Ce que nous Ouest-France à votre service À Bercy, il y avait 12 000 personnes. voudrions aussi c’est promouvoir le Un championnat du monde est un hip-hop dans le Sud-Finistère. Annoncer un événement : www.infolocale.fr L’équipe d’Handisport Cornouaille Quimper. évènement trés important. Pour cerS’informer sur internet : www.ouest-france.fr ou www.quimper.maville.com Le comité départemental de cyclotourisme remettait vendredi soir à Quimper les Recevoir le journal avant 7 h 30 : tél. 0 820 000 730 (0,12 € TTC la minute) tains, c’était leur première battle Remise de diplômes aux cadres du cyclotourisme diplômes aux cadres qui ont suivi une formation depuis le mois de septembre. www.ouest-france.fr/portage Déjà victorieuse oudu match aller, car il ne faut pas oublier que nous Passer une petite annonce par téléphone : tél. 0 820 000 010 (n° indigo l’équipe d’handibasket d’Handisport avions terminé dernier l’an passé » Le comité départemental de cyclo- fédéraux et des bénévoles ayant bé- réservé aux particuliers, 0,12 € TTC la minute, paiement par carte bancaire). commente l’un des Cornouaille Quimper s’estune à nouveau tourisme du Finistère (Codep 29) a néficié d’une formation Diffuser annonce d’emploi : tél. 0 820Hervé 200 212Larhan, (0,12 € TTC/minute). de sécurité pris à bras-le-corps le plan de for- qui répond aux nouvelles Passer Saint-Pol-deune annonce légalejoueurs : tél. 0 820les 820plus 612 ; annonces.legales@ normes eu- contre expérimentés de imposée (32-21) mation mis en place par la fédéramedialex.fr ropéennes (PSV1, Prévention et sel’équipe. Léon dans le cadre du derby qui avait SOS médecins : visites à domicile, ou consultations sur rendez-vous le tion française depuis le mois de sep- cours civiques, ex AFPS). Le Codep Service obsèques : tél. 0 810 060 180 (prix d’un appel local). week-end à la maison médicale, 2, allée tél. 0120 825 00029 612. Le derby finistérien du week-end à l’occasion tembreÉmile-Le 2009. EnPage, sept mois, pera consacré unlieu budget de 7 000 € de la dernière jourCentre hospitalier de Cornouaille :sonnes 14, avenue Yves-Thépot, du championnat de nationale 2. dernier était également joué en souont ainsi été forméestél. dans à ces formations. «née D’autres sessions 02 98 52 60 60. le département. Une quinzaine de auront lieu cet automne nous L’équipecarquimpéroise termine donc tien à la ligue française contre la ScléCentre hospitalier spécialisé Etienne-Gourmelen : 1, rue Étienneclubs (sur les 62 que compte le Fi- n’avons pas encore (sur 9).à «tous C’est un bon résultat rose en Plaques. 4e répondu Gourmelen, tél. 02 98 98 66 00. nistère) peuvent donc s’appuyer sur les besoins. Nous estimons que le Bénodet Pharmacie : composer le 32 37. des cadres formés aux nouveaux niveau de couverture en cadres for- Quimper-Corniguel : Urgences et santé 18 Horaires des marées Troc et puces du Hand née, au Pavillon à Penv puces. C’étaitRues la deu de K Lesettravaux A dater du avec cette fois-ci une forcement d’exposants surnement 300 m in du c exactement le talité double nier. de l Et il y avait leRues choix A dater d Des vêtements,stationnem des frusques, des frocs, Hô des jeans et des vête mée, des vêtements p Halles : c’était et les grands On y trouvait égalem Un petit public, mais un flux régul ches en quantité, des La section handball de l’am Préfecture laïque a tenu dimanche toute la Rue Ol ! Finistère Les illustrations Tous les articles longs doivent être accompagnés d’illustrations : photos, dessins, infographies réalisés par les élèves. Les illustrations ne peuvent pas être prises dans les journaux ou sur internet. Les élèves seront les auteurs de leurs illustrations. Pensez donc à prendre des photos quand vous faites votre reportage ou votre interview. N’hésitez pas à créer des situations, à mettre en scène votre sujet, pour illustrer votre article. Consignes pour l’envoi des articles et illustrations : une haute définition est nécessaire (1 Mo minimum, soit 200 ko en format jpg) pour l’impression dans les journaux. Conseil : gardez un exemplaire de la photo, dessin, infographie, sans oublier de noter l’article que cela concerne, la classe et l’auteur de l’illustration. Les journaux auront peut-être besoin de vous les demander au moment de la mise en page du supplément. Les illustrations mises sur la plate-forme Phare ne sont pas forcément exploitables pour l’impression du supplément. 19 !Finistère La formation Afin d'accompagner au mieux les projets, toutes les équipes interdisciplinaires "classespresse" bénéficient d'une journée de formation organisée par le Clemi. L'utilisation de la plate-forme, l'écriture journalistique et le thème "Les solidarités" seront au programme. Date : 19 janvier 2011 (lieu précisé ultérieurement) Cette journée de formation rassemble les partenaires des médias et les enseignants engagés en "classes-presse". L'évaluation Chaque enseignant et/ou chaque équipe pédagogique est invité à participer dans la première quinzaine de juin, à l'évaluation de ce projet à partir de deux modalités : • en participant au questionnaire bilan et propositions qui vous sera proposé mi-mai 2011. Le questionnaire est à retourner pour début juin 2011 à l'adresse suivante : [email protected] • en participant à la réunion d'évaluation qui se déroulera début juin 2011 (date et lieu précisés ultérieurement). Le suivi Tout au long de l'opération, le Clemi départemental est à votre disposition pour répondre à vos interrogations et accompagner au mieux votre projet. N'hésitez pas à communiquer les problèmes rencontrés et à demander de l'aide. Clemi du Finistère Myriam Condamines Tél. : 02 68 44 04 61 [email protected] 20 ! Finistère Calendrier 2010 / 2011 en Finistère Réunion du lancement de l’opération : Information et remise du dossier pédagogique le mercredi 1er décembre 2010 à 10 h au Conseil Général, 1 bd Dupleix à Quimper à partir du 29 novembre 2010, chaque Diffusion des journaux aux élèves et jour pendant 10 semaines, jusqu’au 11 professeurs février 2011 Journée de formation pour les enseignants 19 janvier 2011 (lieu précisé ultérieurement) Comparaison des journaux grâce aux 15 du 14 au 25 février 2011 exemplaires par titre Ouverture sur l’ensemble des médias pendant la Semaine de la presse et des Médias dans du 21 au 26 mars 2011 l’école Envoi des articles sur la plate-forme jusqu’au 2 avril 2011, accessible grand public à partir du 1er janvier 2011 Envoi de l’article illustré sélectionné par la pour le 22 avril 2011 au plus tard classe à l’Inspection Académique Vote des classes pour le prix des élèves sur la du 9 mai au 21 mai 2011 plate-forme Jury des "classes-presse" le 27 mai 2011 Evaluation de l’opération auprès des élèves, courant juin 2011 des enseignants et des journalistes Remise des prix le 15 juin 2011 Réunion de bilan avec tous les partenaires fin juin 2011 21 !Finistère À photocopier pour informer les élèves L'opération "Classes-presse" en Finistère En tant que collégien, vous allez découvrir la diversité de la presse, apprendre à rédiger un article et développer votre esprit critique tout au long de l’opération "Classes-presse". Pour ce faire, vous allez recevoir un journal de novembre à mars au collège. Vous aurez la possibilité de le rapporter chez vous pour parler d’actualité avec votre entourage. Votre classe sera suivie par un journaliste des journaux régionaux qui vous parrainera (deux interventions au moins dans les classes). Après avoir appris à lire le journal, vous écrirez des articles sur le thème : "Les solidarités". Vous les publierez tous sur Internet et votre classe proposera son "meilleur article" au comité de pilotage en avril. Chaque "classe-presse" sera valorisée par un article dans le journal "parrain". Vous participerez au jury élèves en choisissant parmi les articles du challenge, celui qui a retenu votre intérêt. Les lauréats se verront remettre leur prix en juin. Cette année encore, 80 classes des collèges de Bretagne participent à l'opération "Classespresse". Partenaires : Inspection académique, le Clemi, la DDEC, le Conseil Général, Ouest-France, Le Télégramme et l'Hebdo du Finistère. 22 ! Finistère À photocopier pour les parents d'élèves Votre enfant participe à l'opération Classes-presse en Finistère Votre enfant recevra bientôt un journal et ce pendant un total de 10 semaines scolaires. Vous pourrez le lire et parler de l’actualité en famille. Les élèves apprendront à bien lire la presse, dans sa diversité, grâce aux enseignants de différentes disciplines qui accompagnent l’opération. Ils écriront des articles sur le thème "Les solidarités". Ils pourront voir valorisée leur expression écrite sur Internet et dans les pages locales des titres partenaires (Le Télégramme, Ouest France et l'Hebdo du Finistère). Chaque classe sera suivie par un journaliste « parrain », qui échangera au moins deux fois avec les élèves. Ces derniers auront la possibilité de visiter une entreprise de presse. L’information occupe une part croissante dans la vie quotidienne. L’éducation aux médias et à la citoyenneté est donc indispensable. Les classes-presse permettent de travailler avec et sur la presse au collège, dans la durée et dans le pluralisme des titres. L’opération trouve sa place dans les programmes des disciplines concernées. Depuis plusieurs années, notamment dans l’Ouest, l’opération Classes-presse permet une ouverture au monde, une maîtrise des langages et le développement de l’esprit critique. L’opération est possible grâce aux efforts des différents partenaires et avec le soutien financier du Conseil Général du Finistère. Partenaires : Inspection académique, le Clemi, le CDDP, le Conseil Général, Ouest-France, Le Télégramme, l'Hebdo du Finistère. 23 !Finistère Autorisation parentale relative à la publication de photographies d'élèves Dans le cadre des activités journalistiques menées pour le projet "Classes-presse", votre enfant pourra être photographié afin de donner matière à illustrer les sujets traités dans les différents articles. Votre enfant ne sera jamais photographié isolément mais en groupe de trois ou quatre personnes au minimum. Ces photographies seront publiées sur la plateforme "Classes-presse" accessible sur Internet et dans les pages des journaux partenaires. Pour respecter les obligations légales en la matière, nous vous demandons de retourner aux enseignants responsables du projet l'autorisation dûment remplie et signée. Mme. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . et M. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ., parents ou responsable(s) légal(aux) de……………………………………., élève de la classe de . . . . . . . autorisons la publication de la photographie de notre enfant dans le cadre du projet "Classespresse". Signature de la mère : Signature du père : Autorisation à remettre avant le --/ --/ 20 A Mme ........................... , M........................................ , enseignant(e) de ...................... 24 ! Finistère Journalistes en "classes-presse" : la Carte presse Quelle est l'origine de cette Carte presse en direction des élèves engagés dans les "Classes-Presse" 2010-2011 ? L'idée a émergé suite à des échanges avec des élèves et des enseignants engagés dans l'opération "Classes-presse" en 2007-2008 dans le Finistère. Comment donner plus d'autonomie et de crédibilité aux élèves lorsqu'ils s'engagent, hors des murs de l'établissement, dans des démarches journalistiques visant à recueillir de l'information ? La nécessité de réfléchir à un outil simple et commun à tous a fait son chemin : la carte presse "Journalistes en classes-presse" est née! ! Quelles en sont les raisons ? Le constat partagé par un grand nombre d'enseignants, en particulier ceux engagés auprès d'élèves pour qui la prise de parole et la confiance en soi ne sont ni naturelles ni spontanées, était le suivant : nous avons besoin aux différentes phases du projet "Classes-presse", d'accompagner les élèves dans leurs démarches d'ouverture vers l'extérieur de la classe. En effet, les élèves en "classes-presse" sont confrontés, à plusieurs reprises, à mener euxmêmes des démarches d'investigation qui nécessitent un accompagnement et un apprentissage pédagogique. Il s’agit de : • savoir présenter de façon synthétique et claire le projet "Classes-presse" à d'autres • savoir se présenter pour obtenir des rendez-vous et mener une interview ou un reportage sur le terrain. Leurs projets d'écritures d'articles les conduisent bien souvent à rencontrer des adultes qui ne connaissent pas le projet "classes-presse". La qualité de la présentation est jugée décisive pour obtenir une écoute, une disponibilité et enfin des informations ou des rendez-vous. Dans cette initiative, les niveaux de responsabilités méritaient d'être mieux cernés afin d'aider les élèves à être plus performants : acquérir plus d'autonomie et de confiance, créer les conditions d'une rencontre avec des adultes étrangers en lien avec leurs vécus quotidiens. Enfin, mieux cerner les droits et devoirs des élèves journalistes. Beaucoup d'entre eux, lors des rencontres avec les journalistes-parrains, ont été impressionnés par l'objet qui représente et visualise leurs fonctions de journaliste : la Carte presse. Sa présentation, l'exposé de son origine, l'explication de son rôle et les conséquences qu'elle entraîne dans leur travail de journaliste ont été des temps forts qui ont marqué les élèves en "classes-presse". 25 !Finistère Un aller-retour entre les pratiques des journalistes (Comment obtiennent-ils l'information ? Comment prennent-ils leurs rendez-vous ? Pourquoi ont-ils plus de crédibilité que nous, élèves ?) et les démarches journalistiques des élèves a permis, à partir des vécus des uns et des autres, d'acquérir plus de savoir-faire. L'objectif final, au delà de l'aspect symbolique, est donc bien celui-ci : faciliter et ancrer dans les pratiques des élèves en "Classes-Presse" leur niveau de responsabilité dans la prise des rendez-vous et le recueil d'informations auprès d'acteurs locaux. Quels en sont les usages ? Chaque élève participant à une "classe-presse" se verra remettre par l'équipe pédagogique sa Carte presse. Un emplacement est réservé pour qu'il inscrive son nom, son prénom et son collège. Cette Carte presse, une fois remplie, peut être plastifiée de façon à la protéger. C'est l'opportunité en classe d'ouvrir le débat sur leurs démarches en cours, de travailler sur les étapes pour obtenir un rendez-vous et récolter à l'extérieur de la classe des informations pour mener à bien leurs projets d'écriture. Enfin, c'est aussi l'occasion d'aborder les droits et devoirs des journalistes en "classes-presse" et pourquoi pas, avec leur journaliste-parrain. Certaines classes ont émis le besoin d'écrire leur propre charte de journalistes en "classespresse" de façon à fédérer l'ensemble des initiatives et de s'en sentir collectivement responsable. C'est donc un objet qui dépasse largement sa symbolique : la remise de cette Carte presse est pensée comme devant être un temps fort pédagogique pour cerner au mieux les responsabilités individuelles et collectives de tous les élèves d'une même "classe-presse". Mais aussi les partenaires multiples qui interviennent à un moment donné dans leurs projets : acteurs locaux de proximité, parents et familles, journalistes partenaires, élèves et adultes extérieurs à la "classe-presse". N'hésitez pas à nous faire part de vos remarques et de celles de vos élèves, en particulier sur l'utilisation faite de cette Carte presse élève : Comment a-t-elle été utilisée ? A-t-elle permis de surmonter des difficultés ? Permet-elle de rendre vos élèves plus acteurs et plus autonomes en "classe-presse" ? 26 ! Finistère Pour en savoir plus sur la carte de presse du journaliste professionnel : Le terme de journaliste désigne un métier qui recouvre des activités et des compétences multiples et variées, selon les organisations et les formes de presse. Pour mieux rendre compte des différentes "facettes" de ce grand métier, ce site propose une cartographie des métiers du journaliste : rédacteur en chef, reporter-rédacteur, graphiste-maquettiste, éditeur rédactionnel... jusqu'aux activités de diffusion des supports numériques sur le WEB. Sources : http://www.metiers-presse.org/ http://www.ccijp.net/ Site Commission de la Carte d'Identité des Journalistes professionnels : historique de la carte presse, commission d'attribution, formulaire, chiffres. http://www.ojd.com/engine/ Site association pour le contrôle de la diffusion des médias, observatoire et prospective : chiffres, évolutions, enjeux et défis de la presse écrite. Autre source sur le journalisme collégien et lycéen : Jets d'encre : Association nationale pour la défense et la promotion de la presse d'initiative jeune > rubrique créer son journal > ressources en ligne (déontologie de la presse et charte journaliste jeune, revue annuelle des journaux collégiens et lycéens dont le Clemi est dépositaire légal, blogs et webzines) http://www.jetsdencre.asso.fr/indexcreer.php?p=ressources 27 !Finistère DVD des classes-presse Comment utiliser le DVD sur le thème "Les Solidarités" ? Un DVD composé de reportages, d’extraits de magazines ou de JT en partenariat avec France 3 Ouest vous sera transmis lors de la formation en janvier. Quelques pistes... L’utilisation du document vidéo favorise l’accès aux sens par le biais des images qui jouent un rôle important lors de la construction du sens. Comment exploiter la vidéo en classe ? Utiliser une séquence vidéo courte d’information (5 mn maximum) en classe, c’est faire appel à une gamme de compétences à disposition de tous les élèves : observer, repérer, reconnaître, associer, classer, deviner, anticiper, formuler des hypothèses, etc... Ce document sert donc de support pour analyser, résumer, reformuler, imiter, critiquer, juger, rédiger... pour réfléchir sur le document vidéo comme objet de représentation ou de mise en scène du réel, de la société, du spectateur, comme support d’un imaginaire de vérité ou de séduction. Il est ainsi d’abord source d'activités communicatives, à l'oral comme à l'écrit, et ensuite une mine de procédés à exploiter. Activités pédagogiques possibles 1. Avant de visionner une séquence : • Faire un remue-méninges sur le sujet abordé • Élaborer une liste d’affirmations qui semblent vraies à priori • Dresser une liste de termes associés au thème de la séquence (réseau lexical) 2. Pendant le visionnement : • • • • • • • 28 Relever les indicateurs visuels (lieux, climats, catégories sociales, objets, etc...) Identifier certains mots dans le commentaire Cocher des affirmations dans une liste (style QCM) Souligner dans une liste d’adjectifs ceux qui décrivent le mieux chacun des personnages Compléter la transcription d'un bref passage. Dresser une liste des mots entendus Reconstituer une séquence du dialogue dont les répliques ont été mélangées ! Finistère 3. Après un visionnement sans le son : Créer un commentaire pour accompagner les images Décrire les objets, les personnes, etc... Identifier les formes non verbales de communication (gestes, attitudes, etc…) Proposer une autre forme d’enquête (autre format que l’interview) Visionner avec le son, relever le vocabulaire de spécialité et commenter les choix effectués par les réalisateurs • Après avoir rétabli le son, discuter les ressemblances et différences avec le commentaire original • Nommer les éléments non mentionnés dans le commentaire • Étude de cas + jeux de rôles • • • • • 4. Après un visionnement avec le son : • Répondre à des questions de compréhension orale et visuelle (de style QCM, vrai / faux, oui / non, réalité / fiction, etc.) • Faire un sondage autour du thème illustré • Donner son opinion sur le sujet abordé dans la séquence et le justifier en argumentant • Jouer les personnages • Reprendre le texte • Identifier les personnages sélectionnés • S’interroger sur la mise en image des passages • S’interroger sur la mise en scène • Identifier ce qui a été mis en évidence, déformé, ajouté, négligé, etc... • Reformuler chaque moment clé et mettre en évidence les registres de langue • Proposer une autre forme d’enquête (autre format que l’interview) • Proposer un autre point de vue sur le thème 5. Après un visionnement interrompu : • • • • • Imaginer la fin Comparer les fins possibles et justifier les différentes versions Imaginer le début Faire apparaître les présuppositions, sous-entendus, connotations, etc. Comparer avec l'original 29 !Finistère 30 ! Finistère 3. DÉCOUVRIR LA PRESSE ET PUBLIER DES ARTICLES 31 !Finistère 32 ! Finistère Thème des "classes-presse" 2010 / 2011 Les solidarités Le thème des "classes-presse" 2011 concerne les solidarités. Il permet aux élèves de se rendre sur le terrain, à la rencontre des acteurs de la solidarité locale, de s'interroger sur leurs propres valeurs et sur les nouvelles formes de solidarités du XXIème siècle. C’est aussi l’occasion pour les collégiens de réfléchir à la question "être solidaire, cela veut dire quoi pour moi, au quotidien ?" Un thème universel, adapté aux différentes situations géographiques et culturelles des élèves. Il embrasse de nombreuses thématiques : économie, vie sociale, environnement et développement durable, relations Nord-Sud, éthique… Le thème se décline selon quatre rubriques : La solidarité, chez moi et dans le monde Que ce soit à la maison, au collège, dans le quartier ou la commune, à l'échelle de la ville, de la région ou de la planète, la solidarité s'exprime à tous les niveaux et dans tous les domaines. Une occasion pour les collégiens d'explorer l'étendue des initiatives existantes, et de comprendre comment un geste solidaire à la maison peut entraîner des conséquences positives à l'autre bout du monde. Les métiers de la solidarité Les élèves pourront partir à la rencontre de ceux qui ont choisi de dévouer leur vie à la solidarité. Travailleurs sociaux, humanitaires, bénévoles ou responsables d'associations de quartier, il s'agira de comprendre les raisons de leur choix et de découvrir leur parcours. Solidarités numériques Internet a bouleversé le monde de la solidarité. Aujourd'hui, en quelques clics, il est possible d'aider à distance des fermiers africains, de diffuser des pétitions à l'échelle mondiale ou de signifier son soutien à une cause sur Facebook. Les collégiens pourront réfléchir à leur comportement solidaire sur Internet et s'interroger sur le potentiel de cet outil pour aider d'autres personnes. Solidarités inter-générationnelles Le financement des retraites entraîne de nouvelles mesures en France et un peu partout en Europe. La question de la solidarité des jeunes vis-à-vis des anciens et réciproquement est devenue un véritable enjeu de société. C’est l’occasion pour les collégiens de dire quelle est leur perception du sujet, leur ressenti ou de se positionner par rapport à cette situation. Ils pourront aussi découvrir les autres façons d'aider les personnes âgées, dont les besoins ont été mis en lumière lors de la canicule de 2003. En bref, terminer une phrase qui commence par : « Je me sens solidaire de..... » 33 !Finistère Comment être solidaire ? Contribution du CRISLA La solidarité : une exigence La solidarité avec les exclus et les plus pauvres (qui se trouvent majoritairement au Sud, mais pas seulement) est une exigence morale pour toute personne soucieuse du respect des droits de tous. C’est aussi une nécessité pour la survie de notre monde. Nous savons tous aujourd’hui que les ressources de notre terre sont limitées et menacées et qu’il est donc indispensable de les partager en respectant les droits de chacun. Nous savons aussi, et les sociétés du Sud le savent aussi, que nos pays du Nord ont largement puisé dans les ressources de la planète pour bâtir leur économie et leur société de confort. En un siècle, nous avons commencé à épuiser les ressources fossiles, en particulier énergétiques. Nous avons donc une dette écologique vis-à-vis de ceux qui ne peuvent pas bénéficier de ces ressources bon marché, sans parler de notre dette liée à l’esclavage et à la colonisation. Il ne faut toutefois pas oublier que la majorité des peuples ont pu, un jour dans leur histoire, en opprimer d’autres… La solidarité en actions La solidarité avec les pauvres du Sud va donc bien au-delà d’une aide matérielle et financière. Si l’aide est nécessaire, elle doit être réfléchie et réellement conçue en relation étroite avec les groupes et les personnes qui doivent en tirer parti. Ainsi l’aide alimentaire est fortement remise en question, sauf en cas d’urgence, il faut vérifier que l’aide ne puisse pas venir d’abord de pays ou de régions proches. Une mauvaise aide d’urgence peut modifier les habitudes alimentaires et susciter une forte dépendance par la suite. Les envois de médicaments ont aussi été remis en question. En cas de catastrophe, toute aide n’est pas bienvenue ; on peut citer de multiples exemples, et récents, d’aides matérielles totalement inadaptées qui ont abouti dans des décharges à l’insu des donateurs. Une aide mal conduite peut aussi créer de la dépendance, du ressentiment, des divisions, de la corruption. Aider est une nécessité, mais cela exige compétence et expertise, sans garantie absolue contre l’échec. Son intérêt principal reste de renforcer les liens entre les sociétés. Au-delà de l’aide, il faut réfléchir à la remise en question de nos comportements, de notre modèle de développement, de notre souci d’accumuler des biens, des pratiques de nos entreprises et de nos gouvernements. Nous sommes quotidiennement en lien avec le monde entier par ce que nous mangeons, achetons, produisons. Nous devons regarder attentivement ce qui pose problème à l’environnement, aux droits des personnes. En partant de là, nous pouvons analyser ce qui peut être changé, à notre niveau personnel, mais aussi collectivement (choix d’achat, commerce équitable, etc...). Le partage de l’information est essentiel Pour que cela soit possible, il y a une exigence, celle de l’information sérieuse et pluraliste. On ne peut bâtir une planète plus juste sans connaître la diversité des sociétés et des cultures, sans mesurer avec leurs yeux l’impact de la mondialisation. La solidarité suppose l’échange et la réciprocité, pour les biens mais aussi les informations, les créations culturelles, les idées. On verra ainsi que nous sommes interpellés sur notre modèle de développement. 34 ! Finistère Nous disposons aujourd’hui de moyens d’échanges extraordinaires comme Internet et les divers médias. Il faut savoir les maîtriser, éviter les manipulations et veiller à la diversité des points de vue en évitant en particulier de regarder le monde avec nos seuls yeux de citoyens des pays riches. L’accès à la presse et aux médias produits par les groupes des pays pauvres est de ce fait d’une importance majeure pour construire des relations d’échanges. Pour vous aider, vous pouvez vous appuyer sur les réseaux d’information créés par les associations de solidarité. Ils sont présents dans la majorité des départements. Le réseau RITIMO les fédère. En Finistère, c’est le CRISLA, le RESIA en Côtes d’Armor, etc... Ces centres peuvent vous aider à vous orienter dans le maquis complexe des associations et des réseaux et à saisir la diversité des pratiques de solidarité. Alain Le Sann Président du CRISLA Novembre 2010 35 !Finistère • 36 ! Finistère Présentation des journaux partenaires • OUEST-FRANCE • LE TÉLÉGRAMME • L'HEBDOMADAIRE DU FINISTÈRE (Le Progrès de Cornouaille Le Courrier du Léon) 37 !Finistère Ouest-France 38 Nom du journal Ouest-France Siège social rue de Breil - ZI Sud Est - 35051 Rennes Cedex 9 Directeur de la publication Rédacteur en chef François Régis Hutin Jean-Luc Evin Date de création 7 août 1944 Les rédactions dans 63 villes de l'ouest et Paris Jour de parution 6 jours sur 7 + Dimanche Ouest-France Prix 0,80 € (0,95 € le vendredi avec TV) et 0,90 € le DOF Effectif total au journal Journalistes Correspondants 1606 518 2578 Diffusion en exemplaires 785 967 ex/jour (OJD 2009) 350 055 ex/Dimanche Ouest-France Nombre de lecteurs 2242 millions de lecteurs dans l'ouest Nombre de pages Nombre de pages couleur de 28 (un jour d'août très creux) à 110 (un samedi riche en petites annonces). En moyenne, 46 pages dont 16 en couleur. Format Berlinois et Tabloïd (demi format) pour le Dimanche Ouest France Type de publicité et superficie Publicité "d'image", publicité "de trafic" et petites annonces Superficie moyenne : 43 % des 46 pages Importance due aux petites annonces et aux encartés Precom Nom des rubriques Monde, Europe, France, Bretagne, département, locales, sports, cultures, regards, TV, Der ! Finistère Rennes SOLDES * * Du 06/01 au 09/02/10 inclus et selon étiquetage en magasin RENNES SUD Parc d’Activités RENNES NORD La Robiquette Rocade Sud - A côté de Leroy Merlin Rd-Point Mc Donald’s Ligne Bus 33A - 02 99 41 07 07 Ligne Bus 2 - 02 99 54 91 11 Qualité - Sérieux et Savoir-Faire 30 ans d’expérience ! Du Mardi au Samedi Visite INCONTOURNABLE à ST-GILLES 10 mn de Rennes direction St-Brieuc Nouveau Concept Découvrez notre nouvelle exposition de vérandas et notamment notre véranda bio-climatique. ZA des Bretins Nouvelles Décorations Dans ce lieu unique en Bretagne, venez choisir parmi les différentes matières, les couleurs, les volumes et les styles proposés. www.verandaline.com Votre projet Présentation en 3D afin de mieux visionner votre projet fini intégré à votre habitation. ZA de Kerjoly 35590 ST-GILLES 22320 CORLAY 02 99 64 80 80 02 96 57 80 20 358-2301 - 0,80€ :HIMKNF=]UU]U[:?m@d@a@l@a 39 !Finistère Le Télégramme 40 Nom du journal Le Télégramme Siège social 7 voie d’accès au port BP 67243 29672 Morlaix cedex Directeur de la publication Rédacteur en chef Edouard Coudurier Marcel Quiviger et Olivier Clech Date de création 18 septembre 1944 Les rédactions Siège social à Morlaix 22 rédactions locales réparties sur le Finistère, les Côtes-d'Armor et le Morbihan Jour de parution du lundi au dimanche Non parution 3 jours dans l'année seulement : 1er mai, 25 décembre et 25 janvier Prix 0,80 € du lundi au vendredi, 0,95 € le samedi et 1 € le dimanche (supplément TV et Fémina) Effectif total au journal Journalistes Correspondants 650 229 700 Diffusion en exemplaires Tirage : 225 000 ex / Diffusion 06: 206 774 Nombre de lecteurs 555 000 lecteurs. 72% par portage et poste 28% en kiosque. 2800 points de vente Nombre de pages Nombre de pages couleur 80 au maximum 40 pages quadri au maximum Format Tabloïd Type de publicité et superficie Régie publicitaire Viamédia : publicité locale, cahier thématiques hebdomadaires, magazine TV, supplément Fémina. Répartition de 0 à 100% des pages, en équilibre avec le rédactionnel Nom des rubriques Monde, France, le fait du jour, Bretagne, département, locale, sports, pages thématiques (histoire, bricolage, multimedia, psychologie), l’actu des ados, Formation, Etudes ! Finistère 41 !Finistère L'Hebdo du Finistère (Le Progrès de Cornouaille/Le Courrier du Léon) 42 Nom du journal L'Hebdo du Finistère (Le Progrès de Cornouaille/Le Courrier du Léon) Siège social 55 rue de Brest 29018 Quimper Cedex Directeur de la publication Editeur, rédacteur en chef Francis Gaunand Etienne Caignard Date de création 1945 Les rédactions Quimper et Brest Jour de parution le vendredi Prix 1€ Effectif total au journal Journalistes Collaborateurs extérieurs 10 7 2 Diffusion en exemplaires 7000 Nombre de lecteurs 10 000 Nombre de pages Nombre de pages couleur 28 28 Format Tabloïd Publicité Hebdoscom Annonces légales Médialex Nom des rubriques Portrait, Finistère, Quimper, Brest, Économie, Mer, Culture-loisirs, Brezhoneg, Dossier, Côté jardin ! Finistère FINISTÈRE LE PROGRÈS - LE COURRIER VENDREDI 19 NOVEMBRE 2010 3 Des pauvres encore plus pauvres EN BREF • Face à face avec la crise Le Secours catholique organise le 21 novembre sa collecte nationale. Dans le Finistère, 19 000 personnes sont aidées. Des bénéficiaires qui ont un revenu inférieur à la moyenne nationale. I l y a des singularités dont on se passerait bien. Le Finistère en possède une : « Ici, les pauvres sont un peu moins nombreux que dans les autres départements mais ils sont plus pauvres, commence Serge Jacques-Sébastien, président du Secours catholique du Finistère. Le revenu moyen des bénéficiaires s’établit à 805 euros dans le Finistère, contre 879 euros au niveau national. Le seuil de pauvreté s’établit, lui, à 970 euros. » Année après année, le revenu augmente mais reste toujours inférieur à la moyenne nationale. « Par conséquent, le Secours catholique du Finistère est l’un qui distribue le plus d’aides financières », poursuit Serge JacquesSébastien. DONS ET LEGS En 2009, 400 000 euros d’aides financières directes et 500 000 euros d’aides diverses (alimentaire, mobilier, transports, international…) ont été versées sur un budget total d’un million d’euros. Celui-ci est massivement abondé par les dons et les legs (93 %). D’où l’importance de la collecte nationale qui se déroule le 21 novembre. « 130 000 enveloppes ont été distribuées dans les boîtes aux lettres du département. Il y aura aussi une quête dimanche », précise le président. Le Secours catholique compte sur la générosité des Finistériens pour poursuivre leur aide aux 19 000 bénéficiaires. Un nombre qui a augmenté de 2 % en 2009 après avoir diminué les deux années précédentes. « Il s’agit d’hommes seuls (29,4 %), de mères isolées (26,5 %), de femmes seules (18,4 %)… Les personnes âgées sont plus nombreuses qu’avant tout comme les personnes qui travaillent », décrit Serge Jacques-Sébastien. L’aide proposée varie selon les cas : aide alimentaire, vêtement, aide pour payer une facture d’électricité ou un soin, prise en charge de la réparation d’une automobile, don de petits mobiliers… « Nous avons lancé une étude sur la politique des aides. Nous allons porter une attention particulière à l’accueil et à l’accompagnement. Car notre but est de sortir les personnes de leur situation », note Rémy Campion, délégué général du Secours catholique. Le dispositif Carrières s’inscrit clairement dans cet objectif : il accompagne les bénéficiaires vers le retour à l’emploi ou la formation. « Sur 250 personnes suivies en 2009, 61 ont retrouvé un emploi », précise Serge Jacques-Sébastien. Adèle Morlet Serge Jacques-Sébastien, Rémy Campion et Ludovic, Raullin, chargé de communication. « 200 euros pour vivre » Les politiques assurent que la crise est derrière nous. Les associations ne partagent pas le même point de vue. Bien au contraire. Marie-Annick Le Berre n’a jamais vu autant de familles frapper à la porte du Secours catholique du secteur Rosporden-Scaër (neuf paroisses). Qui sont ces nouvelles familles ? « Ce sont des profils très divers. Mais ces derniers temps, il est vrai qu’on a vu arriver des ouvriers qui avaient perdu leur emploi. Le secteur ici est très industriel avec pas mal de conserveries », tente d’expliquer la bénévole. Pour la première année, MarieAnnick Le Berre et son équi- pe sont aussi venus en aide à un agriculteur : « Il était très déprimé, vraiment. Nous l’avons aidé à payer sa facture d’électricité. » Toutes ces personnes sont adressées au Secours catholique par une assistante sociale. « Nous les rencontrons à leur domicile ou dans un local, à leur convenance », décrit Michel Kerguelen, chef de l’équipe de Rosporden. Les aides varient ensuite selon les besoins. Un père sans emploi et seul avec ses deux filles a reçu une aide pour réparer sa voiture. Une mère également sans emploi et seule avec ses quatre enfants, a été aidée à acheter une voiture. « Il y a vraiment des gens qui cumulent les difficultés et se retrouvent avec 200 euros pour vivre une fois le loyer et la nourriture payés, témoigne MarieAnnick Le Berre. Je remarque aussi que beaucoup de femmes et d’hommes sont seuls et complètement abandonnés par leur famille. Ils n’ont plus personne. Notre rôle n’est pas celui d’un simple tiroir-caisse. Nous essayons de leur redonner un peu d’espérance. » Michel Kerguelen est aussi frappé par la désespérance de certains bénéficiaires : « il faut parfois avoir le cœur bien accroché. On n’imagine pas les difficultés auxquelles certains doivent faire face. » HÉBERGEMENT D’URGENCE RETRAITES ET «INJUSTICES SOCIALES» Le 115 remplacé par un nouveau service d’accueil Rassemblements le 23 Suite aux directives du secrétaire d’État au logement et à l’urbanisme, Benoît Apparu, une refonte des dispositifs d’hébergement et d’accès au logement des personnes sans domicile commence à se mettre en place. Baptisé Service intégré de l’accueil et de l’orientation (SIAO), le nouveau système finistérien est désormais rôdé, après une période d’expérimentation démarrée à la mi-septembre. Concernant le placement en urgence des personnes sans hébergement, l’État a confié la responsabilité du SIAO à l’Agehb, à Brest, qui pilotait déjà le numéro d’appel d’urgence du 115. L’association travaille à l’échelle départementale, bénéficiant d’une vue d’ensemble des disponibilités d’héberge- ment sur l’ensemble du Finistère. Un second niveau de proximité est également créé, qui voit des services territoriaux (Pays de Brest, Pays de Cornouaille; territoire de Morlaix, Carhaix et Pleyben) gérer l’attribution des places d’hébergement d’urgence selon les disponibilités. OBSERVATOIRE SOCIAL Pour les personnes sans hébergement qui appellent le 115, pas de grand changement. Elles sont toujours orientées, via les travailleurs sociaux, en fonction de leur situation et des disponibilités en logements. La nouveauté réside surtout dans le fait que le SIAO mutualise désormais les données sur les capacités d’accueil en urgence sur tout le département. Cette nouvelle donne devrait sim- plifier le mécanisme d’attribution des places et éviter notamment qu’une personne sans toit se voie refuser une place, par manque d’informations sur les disponibilités du parc en temps réel. La refonte du système va par ailleurs permettre de mettre en place un véritable observatoire social, pour mieux analyser les situations des populations accueillies, ou qui se voient au contraire refuser un hébergement. À noter enfin que le volet « insertion » du SIAO se mettra en place en début d’année prochaine. L’État a piloté la mise en œuvre de cette nouvelle organisation et financé le SIAO urgence pour un montant de 191 000 euros. Élisabeth Jard Promulguée par le Président de la République le 10 novembre, la loi réformant le système de retraite continue à hérisser les syndicats. Comme l’avait annoncé l’intersyndicale nationale à la suite de la dernière manifestation du 6 novembre, des mouvements de protestation vont donc à nouveau se tenir un peu partout en France mardi 23 novembre. Réunie mercredi soir, l’intersyndicale finistérienne (CFDT, CGT, FSU, Solidaires, Unsa) en a arrêté les modalités locales. Estimant que les fortes mobilisations des derniers mois contre la réforme des retraites ont « mis en lumière l’insatisfaction criante des salariés et leurs revendications en matière d’emploi, de salaires, de conditions de travail, d’inégalité entre hommes et femmes, de fiscalité et de partage des richesses », les syndicats veulent poursuivre « la mobilisation dans l’unité ». Ils appellent donc « les salariés et les Finistériens à participer massivement aux deux rassemblements organisés contre le gouvernement et le patronat qui continuent leur travail de remise en cause de la protection sociale et des acquis sociaux ». À Quimper, le rassemblement se tiendra devant le Medef, rue Félix Le Dantec, le 23 de 12 h à 13 h 30, quand rendezvous est donné devant la souspréfecture à Brest, aux mêmes heures. En parallèle, les syndicats invitent leurs équipes à déposer des cahiers revendicatifs au sein des entreprises. Ils s’engagent enfin à « participer activement à la journée d’action européenne du 15 décembre pour s’opposer aux plans d’austérité qui se multiplient ». E.J. L’observatoire des réalités sociales propose samedi 27 novembre un « face à face avec la crise, regards sur la crise ou la fin d’un modèle ». Jacques Le Goff, économiste, introduira l’aprèsmidi à 13 h 30 par un exposé sur la crise ressentie en Finistère. À 14 h, Paul Jorion, chroniqueur au Monde économique, diplômé en sociologie et anthropologie sociale, auteur de La crise du capitalisme américain (2007), L’argent, mode d’emploi (2009), Le prix (2010), abordera le sujet De la crise financière à la crise économique et sociale. Pourquoi et comment ? Après un temps de questionsréponses avec le public, seront proposées plusieurs conférences thématiques (banque et service, industrie, pêche et mer, agriculture) puis, à 17h15, des ateliers thématiques. À 18 h 30, la conclusion reviendra à Armand Guézingard, prêtre du diocèse de Quimper et Léon, enseignant à l’université catholique d’Angers et accompagnateur de l’Observatoire des réalités sociales et économiques. Samedi 27 novembre de 13 h 30 à 19 h, au lycée Saint-Louis de Châteaulin. Tarif : 8 euros. Contact : Daniel Mathiot au 02 98 94 52 06. Le prochain rendez-vous de l’Observatoire est prévu le 5 février 2011 sur le thème. « Dans la crise, des modèles à inventer ». • 100 femmes 100 métiers: un bel outil d’orientation Près de 800 élèves du secondaire et de très nombreux autres visiteurs ont parcouru mercredi les allées du forum 100 femmes 100 métiers organisé au Quartz à Brest. Ce grand rendezvous avait pour objectif de sensibiliser à la mixité et à l’égalité professionnelles et d’élargir les choix d’orientation des jeunes filles et des femmes. Les propositions étaient multiples pour intéresser le public de manière très vivante : témoignages de femmes (enthousiasmants) exerçant des métiers traditionnellement masculins, présentation de dispositifs d’accompagnement, jeux pour combattre les idées reçues, théâtre forum, démonstrations et initiations professionnelles… 43 !Finistère FICHES D'AIDE à la rédaction 44 ! Finistère Découvrir la presse et enseigner l'écriture journalistique en "classe-presse" C'est écrire pour être lu Présentation générale Les objectifs pédagogiques ➡ Développer les apprentissages fondamentaux pour la maîtrise de la langue : écrire pour être lu. ➡ Travailler les compétences du B2i ➡ Eduquer aux médias et à la citoyenneté - « être éduqué aux médias et avoir conscience de leur place et de leur influence dans la société » axe 6 du socle commun des connaissances et des compétences. Objectif de production d'articles : ➡ publier sur Internet (plate-forme Phare "classes-presse" sur les "solidarités 45 !Finistère 1ère phase : connaître le journal Première question à se poser : pour qui allons-nous écrire ? Comprendre ce qu'est un journal, ce qu'est un quotidien régional, un quotidien national. Ecrire des articles de presse, c'est un acte de communication qu'il faut traiter comme tel avec les élèves. Pour cela il faut commencer par faire connaître aux élèves la plate-forme des classespresse sur laquelle sont publiés les articles. Familiariser les élèves à l'outil, mais aussi prendre connaissance de quelques-uns des articles qui retiennent leur attention. - phares.ac-rennes.fr/classespresse_2008/ (le développement durable en question) - phares.ac-rennes.fr/classespresse_2009/ (nourrir/se nourrir) - phares.ac-rennes.fr/classespresse_2010/ (Internet, un nouveau monde) De plus, faites découvrir aux élèves les journaux et les caractéristiques d'un journal départemental ou régional. Nous vous proposons pour ce faire, de débuter par une séance de feuilletage. Feuilleter la presse pour le plaisir. Feuilleter et découvrir des journaux inconnus. Feuilleter différents quotidiens pour comparer le traitement d'une information... Le feuilletage est une bonne entrée pour susciter la curiosité des élèves et les sensibiliser à la variété des titres et de leur contenu. Pour vous aider, consulter la fiche pédagogique Clemi : Une séance de feuilletage http://www.clemi.org/fr/ressources/fiches-pedagogiques/bdd/fiche_id/-6 Compléter avec des comparaisons de journaux nationaux disponibles au CDI et régionaux en France (sur le site de la Presse Quotidienne Régionale, vous retrouvez tous les jours les 49 Unes de la presse quotidienne régionale). http://unes.spqr.fr/. Consulter la fiche CLEMI : Découvrir la presse régionale http://www.clemi.org/fr/ressources/fiches-pedagogiques/bdd/fiche_id /18 Les choix du lecteur rencontrent ceux d'une rédaction attachée à un titre de presse : loin d'être un fourre-tout, le journal est organisé selon ses règles propres. Cette fiche propose la découverte, par les élèves, des éléments qui contribuent à une lecture efficace de la presse. Pour vous aider, consulter la fiche Clemi : la circulation dans le journal http://www.clemi.org/fr/ressources/fiches-pedagogiques/bdd/fiche_id/8 Connaître la loi de proximité dans les médias Les journaux nationaux et régionaux n'ont pas le même nom ni les mêmes informations ni les mêmes publicités. Ces comparaisons sont instructives pour comprendre comment un média sélectionne les informations, sur quels critères de proximité et quel est son lectorat. L'ensemble de ces caractéristiques est appelé la loi de proximité des médias. 46 ! Finistère Pour vous aider, consulter la fiche Clemi Bretagne : la loi de proximité dans les médias. (fiche "classes-presse", utiliser les suppléments des "classes-presse" pour comprendre qui sont les lecteurs à qui on s'adresse) http://espaceeducatif.ac-rennes.fr/jahia/webdav/site/espaceeducatif3/ Vous retrouvez les "Unes" des suppléments "classes-presse" des années précédentes à l'adresse : http://espaceeducatif.ac-rennes.fr/jahia/Jahia/site/espaceeducatif3/pid/17181 2ème phase: connaître la déontologie du journalistes La déontologie, c'est l'ensemble des droits et des devoirs d'une profession. La déontologie du journalisme découle de sa mission essentielle, qui est celle d'informer, et d'une liberté fondamentale de tout être humain, le droit à l'information, à la libre expression et à la critique. Les devoirs essentiels du journaliste : • • • • • • • • • • respecter la vérité défendre la liberté de l'information, du commentaire, de la critique publier seulement les informations dont l'origine est connue respecter la vie privée des personnes garder le secret professionnel et ne pas divulguer la source des informations obtenues confidentiellement ne pas utiliser de méthode déloyale pour obtenir des informations, des photographies, des documents rectifier toute information publiée qui se révèle fausse ne pas plagier, calomnier, diffamer, accuser quelqu'un, ni recevoir une récompense pour avoir publié ou supprimé une information ne pas confondre son métier avec celui d'un publicitaire refuser toute pression. 3ème phase : connaître les différents types d'articles Consulter la fiche : les différents types d'articles http://www.crdp-limousin.fr/Fiches-d-aide-a-l-ecriture.html 47 !Finistère 4ème phase : choisir le contenu central de son article et l'angle L'angle, c'est le point de vue que l'on adopte. Exemple : si vous partez d'un événement ou d'une actualité qui s'est passé dans votre établissement ou dans votre quartier, vous allez interroger les différents participants et montrer le regard qu'ils ont porté sur cet événement et sur cette actualité, c'est à dire multiplier les points de vue. Choisir l'angle d'un article, c'est sélectionner les informations que vous allez retenir. Car vous ne pouvez pas tout dire sur un même sujet. Et un même sujet peut être traité selon plusieurs angles qui donneront chacun un article. 5ème phase : sélectionner et hiérarchiser les informations Le style journalistique, contrairement au style littéraire, fait ressortir immédiatement l'essentiel. Dès le début de l'article, il faut pouvoir répondre à quatre questions : Qui ? : faire connaître la personne dont on va parler ou que l'on a interrogée (le nom, l'âge, la situation professionnelle ou autre information en lien avec le contenu). Quoi ? : Qu'est ce qui se passe ? De quoi va-t-on entretenir le lecteur ? Quel est le sujet de l'article ? Quand ? Et Où ? : Le temps et le lieu sont des données fondamentales, à ne jamais oublier. La suite des paragraphes développe en ordre décroissant d'importance la réponse aux questions : Comment ? Pourquoi ? Ou Pour quoi ? (ce que l'on appelle dans les pays anglosaxons la règle des 5W : Who ? What ? When ? Where ? Why ?) C'est une construction en pyramide inversée, en ordre décroissant d'importance. Pour mieux comprendre, vous pouvez proposer aux élèves l'étude de dépêches d'agence. Pour vous aider, consulter la fiche pédagogique Clemi : de la dépêche à l'article http://www.clemi.org/fr/ressources/fiches-pedagogiques/bdd/fiche_id/34 Ainsi que le site de l'actualité de l'Agence France Presse (AFP) sur voilà Actu http://actu.voila.fr/ La « Une » des journaux représente l'accueil et l'entrée du journal. Elle témoigne du choix d'une rédaction et de la hiérarchisation de l'information. Voici un exercice classique qui permet de synthétiser rapidement les notions de base de l'information écrite. Consulter la fiche Clemi : la « Une des journaux » http://www.clemi.org/fr/ressources/fiches-pedagogiques/bdd/fiche_id/10 48 ! Finistère 6ème phase : rédiger l'article Attention aux choix des mots (concrets, imagés, précis, vivants). Proscrire les sigles ou les expliciter. Pas de mots trop scientifiques ou en donner le sens. Utiliser un style direct, le présent, le passé composé. Les dépêches des agences de presse représentent des outils très utiles pour travailler en classe sur cette forme particulière d’écriture journalistique, basée sur la clarté, la précision et la concision cherchant à atteindre une efficacité maximale. Pour vous aider, consultez la fiche Clemi: écrire clair, concis, précis. http://www.clemi.org/fr/ressources/fiches-pedagogiques/bdd/fiche_id/20 7ème phase : soigner l'habillage du texte C'est transformer le texte en véritable article de presse. Les articles journalistiques sont conçus en fonction de règles précises qui vont en faciliter l'écriture. Le titre C'est lui qui va donner envie de lire l'article. Il peut être informatif ou incitatif. Le titre informatif donne une information précise. En le lisant, on apprend quelque chose. Il répond aux questions qui et quoi. Ex : Expulsion des sans-papiers à Paris. Le titre incitatif Son objectif n'est pas de donner l'information principale de l'article, mais son sens général, en étant suffisamment accrocheur pour inciter à la lecture. Par exemple : Sans toit ...ni loi. Comment on vous espionne ? : personnaliser pour susciter l'intérêt du lecteur. La ruée vers l'eau : on utilise une expression courante ou le titre d'une œuvre en la détournant. Le chapeau (ou chapô) « Il doit coiffer l'article sans lui faire d'ombre » (Y. Agnés, manuel du journalisme), c'est à dire qu'il complète le titre, résume l'essentiel de l'information et donne envie de lire le reste. L'attaque C'est la première phrase de l'article proprement dit. C'est une phrase bien travaillée ou une citation. Elle doit être originale, brève, rythmée : c'est fait pour accrocher le lecteur. Les intertitres Placés à intervalle régulier (toutes les 20 ou 30 lignes), ils sont faits pour relancer le lecteur. Ce sont quelques mots le plus souvent tirés du texte et imprimés en gras. La chute C'est la dernière phrase de l'article souvent courte et travaillée. Elle peut ouvrir sur d'autres perspectives que celle de l'angle retenu. Elle est importante, car c'est elle qui laissera une impression au lecteur. 49 !Finistère 8ème phase : illustrer un article Pour aérer une page, il est important de recourir à ce que l'on appelle les visuels : photos, infographies, tableaux, dessins, selon les cas. Attention ! Ils ne sont pas là pour faire beau, mais pour enrichir ou préciser l'article. Ils doivent contenir de l'information. (Tenir compte des recommandations faites ci-dessus, cf 2ème phase, en particulier la mention des sources). Penser à indiquer l'auteur du visuel. Une illustration comme un tableau ou une infographie doit être accompagné d'une légende. Il ne s'agit pas de décrire ce que tout le monde voit, mais de donner des informations supplémentaires et compléter le contenu de l'article. Il faut soigner ces éléments, car ce sont eux aussi qui vont immédiatement capter l'attention du lecteur et lui donner envie ou non de lire le texte. Ont été utilisés pour réaliser ces pages : - le site du Clemi et plus spécialement, les fiches pédagogiques - le site de l'AFP pour les dépêches d'agence et les photos de presse Pour en savoir plus, consulter les ressources en ligne sur le site du Clemi Bretagne: http://espaceeducatif.ac-rennes.fr/jahia/Jahia/site/espaceeducatif3/pid/16106 « Pour découvrir, apprendre le journal, les journaux et les comparer » Pour découvrir le journal Généralités Le traitement de l'information Les images Les aspects économiques Petit lexique de presse Pour comparer les journaux Présentation des journaux partenaires Des éléments pour comparer Des revues de presse Les journaux sur internet Des fiches pour comparer Pour rédiger des articles Les conseils des professionnels Quelques fiches pédagogiques Quelques outils pour la classe Guide de relecture 50 ! Finistère Découvrez le service presse-école du Télégramme et l'histoire de ce journal et les métiers qui y contribuent : http://www.presse-ecole.com/page.cfm?R=4&page=index "Travailler en classe avec les dossiers du Télégramme" http://www.presse-ecole.com/page.cfm?R=5&page=index Découvrez Ouest-France : "le journal en 24 heures en direct sur le Net" http://www.ouestfrance-visite.com/scripts/consult/ecran1/VISecran1.asp?VIStranche= et "visite rapide" http://www.ouestfrance-visite.com/visite_rapide/visite_rapide.html http://www.ouestfrance-ecole.com/ ("exercices sur le journal") 51 !Finistère Un autre outil pour faire découvrir la presse, les genres journalistiques, et leurs rôles : consulter et adapter selon vos besoins le diaporama intitulé "test sur la presse" (avec corrigé) disponible sur le site du Clemi Bretagne http://espaceeducatif.ac-rennes.fr/jahia/Jahia/site/espaceeducatif3/pid/18125 En voici la présentation ainsi que des pistes d'exploitations pédagogiques. Test presse en "classe-presse" Objet : diaporama composé de 64 diapositives organisées en cinq parties Objectifs : ➡ découvrir • les journaux • l'écriture journalistique • les types d'articles • les droits et devoirs des journalistes • les chaînes de métiers ➡ évaluer ses compétences • de lecture de journaux • d'écriture d'articles journalistiques Structure : ‣ Partie 1 : découverte des journaux; organisation et contraintes spécifiques (diapositives 2 à 28) ‣ Partie 2 : écritures journalistiques (diapositives 18, 19 38 ainsi que le bloc 42 à 49) ‣ Partie 3 : les types d'exercices (diapositives 27 à 41, puis le bloc 51 à 53) ‣ Partie 4 : droits et devoirs des journalistes (diapositive 50) ‣ Partie 5 : des journalistes et une chaîne de métiers (diapositives 51 à 61) ‣ Partie 6 : synthèse, notion de revue de presse (diapositive 62) 52 ! Finistère Modalités : Plusieurs usages sont possibles selon vos objectifs et vos besoins. Vous sélectionnez l'objectif que vous voulez faire travailler en "classe-presse". Trois usages possibles : 1. Objectifs découvertes et prises en main par les élèves des journaux partenaires des "classes-presse". Les diapositives retenues peuvent servir d'entrée en matière et les élèves, par groupe ou individuellement, répondent aux questions posées en parcourant et en découvrant les journaux partenaires des "classes-presse". l'objectif des élèves est de trouver les réponses attendues. Vous pouvez leur demander d'illustrer leurs réponses par des "preuves" contenues dans les journaux du jour mis à leur disposition. 2. Objectifs d'évaluation sur une séance répondant à un ou plusieurs objectifs ciblés. Les diapositives retenues peuvent servir de conclusion à une ou plusieurs séances e découvertes de journaux et de leur contenus. En classe ou chez eux, l'objectif des élèves, individuellement ou par groupe, est de répondre en illustrant leurs propos par des coupures de presse recueillis dans les journaux mis à leur disposition. 3. Vous pouvez aussi utiliser une partie du contenu du diaporama pour aider les élèves à écrire ou améliorer leurs articles. Vous utilisez ce support (en totalité ou fractionné) plusieurs fois dans l'année pour fixer les savoir-faire et les connaissances des élèves en "classe-presse". 53 !Finistère L'écriture journalistique fiche élève L'objectif du journaliste est d'être lu ! Il faut donc convaincre votre lecteur qu'il doit lire (et jusqu'au bout !) votre article. Il faut le prendre par la main, le guider tout au long de votre texte et le laisser sur une bonne impression. Au collège ou au lycée, vous êtes habitués à écrire pour vos professeurs et il y de bonnes chances qu'ils aient lu tout votre texte avant de le noter. Mais il n'en va pas de même avec la lecture du journal. Tout le problème des journalistes est d'intéresser ses lecteurs. Vous devez donc ne plus écrire simplement pour votre famille, vos amis ou vos professeurs. Mais aussi pour tous ceux qui visitent la plate-forme des classes-presse, et ils sont nombreux ! Voici un petit résumé des méthodes de travail des journalistes pour vous aider à rédiger vos articles. Ecrire pour être publié ! Quand vous rédigez vos articles, pensez à vos futurs lecteurs. Mettez-vous dans la peau du lecteur : expliquez-lui les choses comme vous auriez vous-même besoin de les lire pour les comprendre. Méfiez-vous : après plusieurs jours d'enquête sur un sujet, ou plusieurs semaines, vous êtes un vrai spécialiste de votre sujet. Ce n'est pas le cas de votre lecteur. Votre sujet est a priori neuf pour lui et il vous faut tout lui expliquer. Les trois notions essentielles du journaliste : L'angle d'un article, c'est le regard que l'on porte sur le sujet, le point de vue selon lequel on se place. Tout article doit avoir un angle et un seul. Vous ne pouvez pas tout dire dans un seul article ! Si vous avez la possibilité de traiter plusieurs angles d'une même information, faites autant d'articles différents. Exemple : si je veux faire un article sur Les Solidarités, je peux retenir les métiers, rencontrer une association, sonder ma famille ... Je ne peux pas tout dire dans un seul et même article : ce serait bien trop long et au final confus et fastidieux ! Je peux donc écrire plusieurs articles : chacun de ces angles sera traité dans des papiers séparés. Par conséquent, écrire un article sous un certain angle, c'est faire des choix. Toutes les informations que vous avez récoltées ne seront peut-être pas utiles pour illustrer votre angle. Il faut les abandonner. Choisir un angle, c'est sélectionner l'information. 54 ! Finistère Le message essentiel, c'est l'information, c'est à dire se demander : "Quoi de neuf ? Quoi de plus important pour mon lecteur ?" sur le sujet que je veux aborder. Trouver le message essentiel, c'est donc sélectionner l'essentiel et écarter l'accessoire. Comment déterminer le message essentiel ? En répondant aux 6 questions de référence sur votre sujet : Qui ? Quoi ? Où ? Quand ? Comment ? Pourquoi ? Faire un plan en journalisme, c'est hiérarchiser l'information en fonction du message. Le message essentiel est toujours donné en tête d'article. Hiérarchisez (classez) ensuite les informations : • du plus important au moins important • du plus concret au plus abstrait • du particulier au général • du présent au passé. Songez également à regrouper votre information de manière à ne pas revenir en arrière. Quand vous abordez une idée, traitez-la complètement avant de passer à une autre. Le choix des mots Cherchez à employer des mots courts, simples (les plus usuels), précis, concrets et imagés. Il y a souvent un mot juste pour chaque situation : essayez de le trouver. Méfiez-vous des mots scientifiques et techniques. Ils ne sont pas compréhensibles par tout le monde ou expliquezles. Première chose à faire avant de les utiliser: les comprendre. Sinon vous ne saurez pas transmettre l'information dans toute sa précision à vos lecteurs. Evitez d'employer trop de chiffres : choisissez les plus significatifs. Préférez un pourcentage à un chiffre brut : il permet de comparer. Citer vos sources documentaires. Avant de publier votre article, faites le relire par d'autres élèves de la classe, ou par vos parents, vos ami(e)s. Parfois certains mots ou certains enchaînements vous paraissent évidents alors que les autres ne les comprennent pas. 55 !Finistère Construire des phrases courtes 20 mots, c'est déjà beaucoup pour qu'un lecteur puisse mémoriser votre phrase. Comment faire pour écrire court ? • supprimez les redondances, répétitions, adjectifs et adverbes qui n'apportent pas d'information • ne donnez qu'une seule information par phrase • alternez vos phrases les plus longues avec des phrases courtes. Cela donnera du rythme à votre texte. Utilisez aussi les phrases sans verbe : elles relancent la lecture • soyez vivants ! Ecrivez au présent, ne lésinez pas sur l'humour et l'originalité, insérez des citations, opinions, extraits d'interviews en style direct L'habillage Habiller un texte, c'est le transformer en un véritable article de presse et non en un devoir ou un exposé ! Donnez-lui un titre : soignez-le, c'est lui qui donnera envie de lire votre article. Percutant et court, il peut être incitatif ou informatif. Il peut être précisé ou renforcé par un sur-titre et un sous-titre. L'habillage, c'est aussi rédiger un chapeau (chapô), dès que l'article est long (plus de 1000 signes). Un chapeau est un texte de quelques lignes entre le titre et l'article qui donne le message essentiel, mais de manière plus développée que le titre. Titre, chapeau et articles sont autonomes. Ils doivent pouvoir se comprendre séparément. Ils contiennent chacun le message essentiel plus ou moins développé : ce sont donc les mêmes informations qui sont répétées, mais sous une forme différente. Pensez à signer vos articles. Illustrer Une illustration enrichit ou précise l'article : elle doit informer. Les schémas, tableaux doivent toujours être très clairs. Simplifiez-les au maximum. Les illustrations (photo, schéma, dessins, collages, peintures, ...) doivent toujours s'accompagner du nom de son auteur et d'une légende. Une légende ne doit pas décrire simplement ce que tout le monde voit. Elle doit donner des informations supplémentaires, compléter le contenu de l'illustration. Soignez vos légendes : ce sont aussi des entrées pour donner envie de lire le texte. Ne prenez jamais de photos dans un espace vide, non habité : faites en sorte que des personnes soient dans cet espace si vous voulez que votre photo ait du poids. 56 ! Finistère 10 conseils pour réussir son article et s'évaluer 1. Vous avez tenu compte de votre lecteur : vous n'avez pas oublié que vous vous adressez à un public et que vous n'écrivez pas pour vous ou vos enseignants. Vous avez expliqué les points (mots, techniques...) compliqués et vous avez cité vos sources. 2. Vous avez choisi un angle que vous avez gardé jusqu'au bout. 3. Vous avez mis votre message essentiel en début d'article. 4. Vous n'avez pas oublié que tout le monde ne connait pas votre sujet et votre lieu d'enquête. Vous avez donc situé le contexte. 5. Vous avez fait partager le côté humain de vos enquêtes et reportages. Et donc vous n'avez pas simplement fait des descriptions techniques, « froides » comme pourrait le faire un article de dictionnaire ou une encyclopédie. 6. Vous avez varié la longueur de vos phrases et le type de phrases (sans verbe, exclamative, interrogative...) car vous voulez capter l'intérêt de votre lecteur. 7. Vous faites parler des gens et vous avez pensé à les citer et à les situer (nom, profession, lien avec le sujet de votre article) 8. Vous décrivez un problème sans oublier d'évoquer les causes et les solutions possibles, car vous avez envie que vos lecteurs réfléchissent et vous prennent au sérieux. 9. Vos tableaux, infographies, chiffres, illustrations sont légendés et/ou expliqués et vous avez cité vos sources. 10. Vous avez signé de votre nom, prénom, classe vos articles et vos illustrations. Ces 10 conseils d'écriture peuvent aussi servir de critères de lecture pour sélectionner l'article que vous choisirez. Vote des élèves sur la plate-forme du 9 mai au 21mai 2011 57 !Finistère Les genres journalistiques Ecrire pour être lu en s'intéressant aux différents genres journalistiques. Pourquoi connaître les règles de base de l’écriture journalistique et les genres journalistiques ? • parce que, lorsqu'on est amené à écrire des articles, la connaissance de ces règles facilite le travail : on a par exemple moins besoin de se demander comment démarrer l’article si l’on respecte la règle des 5W. Mieux vaut se demander avant qu’après avoir écrit l’article si l’on a choisi le genre le plus adapté pour traiter le thème abordé. Les articles ratés le sont plus souvent parce l’auteur s’est trompé dans le choix du genre que parce qu’il sont mal écrits. • pour avoir un regard critique lorsqu’on lit la presse. Connaître les modes de travail des journalistes permet de juger de la qualité d’un article. Un reportage ou une enquête se juge différemment, de même qu’un billet ne doit pas être lu comme une brève, un portrait comme une interview… Les genres journalistiques • L’enquête est le genre roi Elle part d’une hypothèse, d’une attitude, d’une révolte et se propose d’établir une démonstration grâce à un travail d’enquête approfondi. Pour mener l’enquête, la stratégie de l’escargot : les sources vont en s’élargissant, chacune vérifiant l’hypothèse émise par les sources précédentes. Une fois ma conviction acquise et les hypothèses confrontées, je fais le chemin inverse en interrogeant mes interlocuteurs sur la nouvelle hypothèse. Dans la rédaction de l’article, ne pas perdre de vue qu’on doit faire une démonstration que le lecteur doit pouvoir suivre pas à pas. • L’interview Une personne s’exprime sur un sujet. L’objet de l’interview est de révéler une information, d’expliquer/analyser un propos, de commenter une information par l’intermédiaire de l’interviewé. Il est souhaitable de savoir avant l’interview ce que l’on cherche à obtenir : une info, le commentaire sur une info, une analyse…? Ce genre ne demande pas forcément de savoir bien écrire, mais plutôt de savoir retranscrire. Il faut pouvoir équilibrer questions ouvertes et fermées sur le sujet. Il faut réécrire un peu, hiérarchiser l’information, si possible trouver un angle. 58 ! Finistère Des erreurs à éviter : - ne pas préparer l’interview. Plus on a d’infos en venant, plus on en aura en repartant - ne pas se laisser impressionner ! - ne pas se laisser embarquer par le discours de l’interviewé - préparer trop peu ou trop de questions. C’est sans doute bien d’en avoir 3 ou 4, puis de construire les autres au fur et à mesure de l’échange - on n’est pas obligé de retranscrire ses questions dans l’article, surtout si elles n’apportent pas d’information nouvelle en tant que telles. Mieux vaut parfois créer des intertitres avec des phrases fortes de l’interviewé - ne pas retranscrire fidèlement les propos de l’interviewé. Il faut bien sûr rester fidèle aux propos entendus, mais aussi faire en sorte que la personne interviewée se dise "c’est pas exactement ce que j’ai dit, mais c’est ce que j’aurais dit si j’avais été très bon". On peut aussi rassembler les propos dans une autre succession que celle qu’a suivie l’interview. Faut-il faire relire par la personne ? Cela dépend de ce que l’on a négocié avec elle avant l’interview. • Le portrait C’est une façon de donner un supplément d’âme à une information. Le portrait peut ainsi permettre d’aborder un sujet de société. On met en œuvre les techniques du reportage pour mettre en scène le sujet. C’est la personne qui est le centre de l’article. Cela demande de la rencontrer, de rencontrer aussi son entourage. Comment choisir entre le portrait et l’interview ? On ne sait pas toujours comment choisir entre les deux. Les deux reposent sur la rencontre d’une personne. C’est dommage de réaliser une interview lorsque la personne est plus forte, originale et impressionnante que son propos. Le portrait est alors plus adapté. • Le reportage C’est une tranche de vie : faire voir, sentir, sans expliquer. Le lecteur va se faire lui-même un avis en lisant l’article. C’est comme si l’on débarquait avec une caméra ou un magnétophone, sauf que le stylo et le bloc-note créent une autre relation, permettent de prendre plus le temps. • Le compte-rendu Même neutralité du journaliste. • La tribune Le journaliste donne la parole à quelqu’un de l’extérieur pour qu’il exprime une opinion, une analyse. • L’analyse Sert à décrypter l’information donnée dans un article connexe. Les lecteurs apprécient les analyses placées en marge des interviews, reportages, etc... 59 !Finistère • La brève Je me sens solidaire de... (développe rapidement le pourquoi et le comment) • La critique C’est un genre peu journalistique, car il fait appel à du subjectif : on dit ce que l'on pense d’un livre, d’un film… • L’édito Là encore, du subjectif, qui donne la tonalité de la publication. C’est l’opinion du rédacteur en chef qui engage sa structure. • Règles communes à tous ces genres Comme cela est détaillé dans l’article cité plus haut : - les 5 W + attaque ou accroche ou hameçon psychologique (facultatif) = le lead - ensuite, on développe avec un plan en pyramide inversée : du plus au moins importants (surtout pas de plan avec thèse - antithèse - synthèse !) - la chute (facultatif) : dernière phrase, fermer la porte, ouvrir une fenêtre - concevoir une titraille lisible : surtitre, titre, sous-titre, chapô (qui doit résumer), relance (normalement reprise texto du texte avec guillemets). La titraille est créée dans un second temps : on commence par rédiger l’article, on fait la titraille après. Pour en savoir plus Consulter la fiche Clemi : Le B.A.BA pour écrire un article http://www.clemi.org/fr/ressources/fiches-pedagogiques/bdd/fiche_id/90 Le portrait : un genre journalistique : http://www.clemi.org/fr/ressources/fichespedagogiques/bdd/page/5 60 ! Finistère Des fiches pour comparer les journaux des titres partenaires (du 14 au 25 février 2011) • Comparaison des « Une » • Comparaison des contenus • Réaliser une revue de presse 61 !Finistère Comparaison des "Une" Journaux du ............ Sens du nom du journal Devise Prix Logo (sens) Autres informations données Dans le bandeau Titre principal du jour Nombre de sujets Liste des sujets Editorial (sujet) Surface de photos / total (%) Quels publics Différences éditoriales Commentaires : 62 Ouest-France Le Télégramme L'Hebdo du Finistère ! Finistère Comparaison des contenus Journaux du ............ Ouest-France Le Télégramme L'Hebdo du Finistère Format Surface d'une page Nombre de pages Nombre de pages en couleurs Surface totale Nombre de sujets Bretagne Nombre de sujets départementaux Nombre de sujets sur votre commune Nombre de sports couverts Nombre de sujets au total Surface de publicité / total (%) Type de pub Commentaires : 63 !Finistère Des revues de presse La revue de presse concerne la presse écrite. Elle n'admet pas de sélection à priori, permettant justement de lire tous les journaux sans exclusive d'opinion ou de qualité. Elle consiste à montrer comment les journaux et magazines traitent les faits et les présentent à leurs lecteurs. Elle détecte au passage l'orientation de l'opinion de chaque journal. La revue de presse est une comparaison de ce qu'il y a dans les journaux. Elle retient des extraits d'articles et les assemble en un montage de citations, organisé selon un angle particulier ou autour d'un thème. La revue de presse peut s'intéresser à l'ensemble des informations -ou au mieux- se limiter aux informations essentielles. Elle peut se limiter à un type d'articles (éditos) ou à un événement en particulier. 1. Déroulement d’une revue de presse Préparation Quel est le public auquel s'adressera la revue de presse ? Matériel Un éventail de quotidiens Durée 2 à 4 heures a) Exploration : Prise de connaissance des journaux, feuilletages, premières constatations b) Travail sur chaque journal : Recenser les titres, choisir les faits qu'on pense retenir Exemples : - seuls faits importants qui occupent la "Une" - un sujet qui n'apparaît qu'en pages intérieures - mettre en valeur 2 ou 3 faits c) Mise au point d'un plan de présentation : Choix des extraits caractéristiques des articles cités Les citations directes sont annotées et classées (références du journal et du journaliste). Conclure d'une manière agréable. d) Présentation : Ce texte linéaire présente la synthèse des résultats de l'étude. C'est un papier lecture rédigé sur des feuillets numérotés, écrits sur une seule face et donc facile à manipuler. 64 ! Finistère 2. Revue de presse murale, c'est un exercice de synthèse Objectif : confection de panneaux. a) Le repérage des titres 1er temps : Il faut déterminer l'importance que les journaux attribuent aux différents faits du jour ‣ Quels sont les sujets montés à la "une" des quotidiens ? ‣ Quels titres sont communs aux différents journaux ? ‣ Cette hiérarchie des titres peut-elle être dégagée en deux temps ? ‣ Quels sont les premiers titres que perçoit le lecteur ? Dans quel ordre ? Chaque groupe donne son avis, on trouve des points d'accord. 2ème temps : Appréciation cette fois plus méthodique en fonction de l'emplacement du titre, de la surface qu'il occupe (calculée en traçant un cadre entourant ses limites extrêmes), du corps utilisé (taille et épaisseur des lettres). 3ème temps : Découpe de manchettes comprenant le nom du journal Découpe des titres et des photographies étoffant les titres Premières constatations : Titres communs aux différents journaux Ressemblances et différences des énoncés Ton employé dans chaque journal C'est déjà une revue de presse, mais elle est simplifiée. b) Le repérage des sujets Après feuilletage et prise de connaissance des informations : le groupe relève les sujets qu'il souhaite retenir en fonction de l'intérêt qu'il y découvre. Choix des sujets à privilégier : Sur un même sujet, chaque groupe compare les articles. ‣ Comment les titres à la "une" sont-ils développés ? ‣ Quels articles trouve-t-on en pages intérieures ? Les articles sont découpés, analysés et confrontés ‣ Points communs et différences dans le compte-rendu des faits ‣ Part de factuel et de commentaire ‣ Passages similaires : signalés à l'aide d'une même couleur ‣ Citations mises en valeur L'origine des articles doit être rappelée avec précision Les résultats de l'analyse sont commentés sous forme de légendes manuscrites Ce procédé permet une lecture d'ensemble. 65 !Finistère Des rendez-vous d'Education aux Médias Semaine de la Presse et des médias dans l'école Elle se déroulera en France métropolitaine du lundi 21 au samedi 26 mars 2011. ème Le thème de cette 22 Semaine de la presse est "Qui fait l'info ?". Il pourra s’agir pour les enseignants et leurs élèves de s’interroger sur les questions liées aux sources de l’information, au statut et à la déontologie des journalistes, à la différence entre communication et information. ème Les inscriptions des enseignants à la 22 Semaine de la presse et des médias dans l’école auront lieu du jeudi 6 janvier 2011 au samedi 5 février 2011. ème Les inscriptions des médias à la 22 édition de la Semaine de la presse (du lundi 21 au samedi 26 mars 2011) auront lieu du 15 novembre 2010 au 17 décembre 2010. Pour en savoir plus, site Clemi Bretagne : http://espaceeducatif.ac-rennes.fr/jahia/Jahia/lang/fr/pid/17061 Quelques actions proposées : "Faites la UNE !" Pour participer au concours "Faites la UNE" et réaliser des "Unes" à partir d'un corpus limité de dépêches et d'images avec l'AFP. http://espaceeducatif.ac-rennes.fr/jahia/Jahia/site/espaceeducatif3/pid/16537 "Citoyen et Reporter" Réaliser un reportage, un clip vidéo ou un reportage photo sur le thème de l'Eau. http://espaceeducatif.ac-rennes.fr/jahia/Jahia/lang/fr/pid/18165 "Concours Arte Reportage" A partir de rushes d'un documentariste d'Arte, réalisez votre propre montage de trois à six minutes sur le thèmes des Roms. "Concours de journaux scolaires" Vous souhaitez démarrer ou faire évoluer un journal dans votre collège ou votre lycée. Nous pouvons vous aider : prêt d'expositions, prêt de journaux, intervention dans l'établissement, envoi de revues de presse... Contact : [email protected] Pour participer au concours de journaux 2011 (journaux papiers et journaux en ligne) http://espaceeducatif.ac-rennes.fr/jahia/Jahia/site/espaceeducatif3/pid/5123 Pour voir des productions : La galerie des lauréats du concours de journaux scolaires 2009 66 ! Finistère MODE D'EMPLOI pour publier sur la plate-forme 67 !Finistère 68 ! Finistère ! " #$$ ! " #$ ! ! ! ! 69 !Finistère 70 ! Finistère 71 !Finistère 72 ! Finistère 73 !Finistère ! "! # ! ! "# 74 ! Finistère 75 !Finistère 76 ! Finistère 77 !Finistère 78 ! Finistère 4. DYNAMIQUE POUR IMPULSER LA CLASSE-PRESSE 79 !Finistère 80 ! Finistère Comment mettre en action les élèves ? Quelques remarques préliminaires Comme pour tout concept porteur de valeurs universelles, celui des solidarités n'échappe pas à l'écueil de vouloir parfois trop vite définir, normer, figer une définition et son contenu. Hors, il s'agit bien dans ce projet de mettre à distance des idées toutes faites, parfois même des clichés. Revisiter ce concept des solidarités, l'interroger, donner à comprendre en actes, en paroles et en images ce qu'il est aujourd'hui pour une même génération d'élèves, est l'enjeu du projet "classes-presse". Quelque soit les choix pédagogiques que vous mettez en place dans le démarrage du projet "classes-presse", l'élève doit rapidement trouver sa place dans ce projet. C'est la condition essentielle pour qu'il soit acteur, ait envie de prendre des initiatives, et contribue à sa façon à la réussite de tous dans ce projet. Un projet d'éducation aux médias qui place au centre des apprentissages l'initiative des élèves. Des objectifs d'apprentissage communs Etonner, surprendre, éveiller la curiosité, s'impliquer, créer, échanger, avoir envie de communiquer, sont autant de verbes qui ciblent les objectifs poursuivis par cette action. S'ajoutent aussi deux autres champs d'action essentiels : informer et construire cette information de façon à intéresser, échanger et partager avec d'autres. Cette dimension du projet est primordiale : les élèves vont, dans leur journal quotidien, découvrir des photos, des articles et réaliser à leur tour des reportages photographiques et des écrits journalistiques non pour eux-mêmes (photos personnelles dans leurs albums ou leurs téléphones portables) ou leurs enseignants (faire un devoir ou un exposé), mais pour d'autres élèves et d'autres adultes qu'ils ne connaissent pas. En plus de la définition de leur projet, ils devront aussi apprendre à sélectionner l'information, à la classer, à l'identifier et à l'organiser. Les notions d'angle d'un article, de hiérarchie de l'information, de points de vue sont au centre des choix qu'ils vont devoir faire pour mener à bout leurs articles et leurs productions visuelles : Qui rencontrer ? Pour découvrir quoi ? Pour dire quoi ? Que va-t-on garder comme photos ? Pourquoi ? Que peut-on proposer comme titre(s) ? Quelle(s) légende (s) peut accompagner ces photos ? Quels genres journalistiques choisir pour rendre compte d'un travail de recherche sur le terrain, d'informations ? 81 !Finistère Pour les enseignants, le défi à relever est de faire en sorte de répondre aux profils différents des élèves : s'appuyer sur leurs compétences, cerner leurs façons d'apprendre et de comprendre. Pour certains élèves la compétence langagière (orale et/ou écrite) est plus facile ou plus naturelle. Pour d'autres, partir de leurs vécus et de leurs histoires de vie, est un processus d'appropriation plus efficace pour rentrer dans le projet et y donner du contenu. Ce qui est sûr c'est que tous, quelques soient leurs modalités d'entrer dans le contenu des apprentissages proposés, auront à un moment ou l'autre dans l'année à s'intéresser à différentes façons de représenter la réalité, de la mettre en scène, d'y donner du sens. Deux types d'activités de mises en contexte vous sont proposées pour aider les élèves à s'approprier ce qui va constituer le coeur du travail des élèves-journalistes en "classespresse". 82 ! Finistère Activités de mise en contexte 1. S'exercer à l'écriture journalistique Mise en contexte ➡ Combien de fois n'a-t-on reproché à tel journal télévisé, magazine, émission de radio ou titre de presse de ne pas avoir accordé suffisamment de temps ou de place à certaines informations que l'on jugeait importantes ? ➡ Combien de fois n'a-t-on pas été en désaccord avec la représentation qui était faite de tel ou tel sujet ? Il s'agit dans cette activité d'aider les élèves à prendre conscience du fonctionnement des médias en matière de traitement de l'information : comprendre qu'il n'y a pas d'objectivité, mais que l'information est transmise par des personnes, des équipes qui font des choix tout en faisant face à des contraintes liées à leur média. Activité Il s'agit de proposer aux élèves de se mettre en situation de devoir transmettre des informations en respectant un certain nombre de contraintes des classes-presse, bref d'appréhender avec plus de confiance et d'assurance leurs rôles de journalistes en classepresse : - prendre connaissance de thème des solidarités et de ses rubriques - écrire et produire pour être lus donc intéresser ses lecteurs Déroulement Étape 1 Demander à chaque élève de répondre à une même question et d'écrire cette réponse qui ne devra pas dépasser 100 signes. Cette activité peut permettre aux élèves de s'exprimer sur leurs pratiques médiatiques si l'on choisit une question du type : qu'est ce que la presse pour moi ? Ou on peut choisir de faire émerger des représentations avec la question qu'est ce que la solidarité pour moi ? Cette première phase d'écriture est individuelle. Étape 2 Les élèves constituent des équipes (3-4 personnes). On relève les réponses écrites et on transmet ensuite une série à chaque équipe en veillant à ce que chacun ne retrouve pas son propre papier réponse. Les élèves lisent et débattent des réponses apportées à la question et on leur demande ensuite de rendre compte par écrit des avis et réponses reçus. 83 !Finistère Étape 3 Chaque équipe écoute et/ou lit les différentes synthèses des réponses, puis sélectionne ce qu'elle veut conserver : un fait ? une opinion ? un commentaire ? Elle doit ensuite décider dans quel ordre elle organise les éléments retenus pour en rendre compte à l'ensemble de la classe. Étape 4 Chaque équipe lit aux autres leurs compte-rendus. - ceux qui sont à l'origine des réponses (les sources) peuvent dire s'ils ont retrouvé leurs propos ou non, si leurs propos ont été transformés. - l'équipe explique ensuite (celle qui a fait le compte-rendu) sa façon de travailler : comment elle s'est organisée et mise d'accord, les difficultés rencontrées et les solutions mises en place pour surmonter les difficultés. Étape 5 Aider ensuite les élèves à comparer la situation vécue avec le fonctionnement des médias. Des sources de l'info à l'article publié : quelles sont les étapes de fabrication ? Qui intervient ? Quels sont les différents genres journalistiques et leurs contraintes ? En bref... Au départ, l'équipe de professionnels d'une émission, d'un journal, dispose d'un certain nombre d'informations (par exemple, les dépêches de l'AFP, des reportages, des interviews, des enquêtes...) et d'un format à respecter (une durée pour les journaux télévisés ou radio, un nombre de pages ou de signes pour une édition papier, etc...) Il y a , là aussi, un ensemble de personnes qui vont travailler en commun et qui vont devoir faire des choix (quelles informations transmet-on ? Dans quel ordre ? Quelle est celle que l'on met en avant ? S'il existe des désaccords qui va prendre la décision finale ?). Le "produit médiatique" doit être prêt à une heure précise. Il n'est pas question de prendre plus de temps... même si ce n'est pas terminé. Cette contrainte matérielle est plus souple en classes-presse : cependant les délais de publication sont une contrainte à respecter ! Différentes questions peuvent être abordées à partir de l'expérience vécue au cours de l'activité: - comment les opinions personnelles des élèves qui ont eu la responsabilité d'écrire un compte-rendu ont-elles influé sur les choix faits ? - comment dépasser les difficultés rencontrées de façon à ne plus les retrouver ensuite ? 84 ! Finistère 2. Réaliser un reportage photo sur le thème des solidarités Favoriser une démarche d'investigation L'entrée proposée, intitulée "réaliser un reportage photo sur le thème des solidarités", a pour vertu essentielle de mettre tout un chacun sur un même pied d'égalité et de fédérer l'ensemble des élèves autour d'objectifs communs propices, dans sa mise en oeuvre, à cultiver l'entraide, la démarche d'investigation journalistique ainsi que l'analyse des représentations concrètes qui ont un rapport avec le concept des solidarités, pour eux, ici et maintenant. Objectifs ➡ aider les élèves à s' approprier la démarche de projet "classe-presse" ➡ aider les élèves à s' approprier le thème des solidarités dans un espace de proximité connu ➡ aider les élèves à faire des choix et à exercer leur esprit critique ➡ aider les élèves à aiguiser leur curiosité et leur autonomie d'initiative ➡ aider chaque élève à être acteur du projet ➡ faire le lien entre savoir académique et pratique du terrain Moyens Réaliser un reportage photos sur le thème des solidarités Thème - l'actualité dans mon établissement, ma classe, mon quartier, ma ville sous le prisme des solidarités - faire énoncer par les élèves les espaces, les lieux ou des personnes qui sont des références à leur vécu. Dans l'école, le quartier, la ville ou le village, la famille : qui est solidaire ? De Quoi ? De qui ? Comment ? Sensibiliser à la démarche de projet "classes-presse" Le projet d'éducation aux médias qui est ici proposé a pour objectif d'éveiller les élèves à la notion de représentation par l'image des réalités qui les entourent et qui leur sont quotidiennes. Leur implication est grande puisque ce sont eux qui vont , avec votre aide et votre accompagnement, devenir au fil du projet les reporters photographes. Ils vont donc apprendre tout d'abord à construire un ou plusieurs projets photographiques sur le thème des solidarités : que souhaitent-ils montrer et dire et à qui ? Autrement dit, quels sont les lieux, les personnes, les situations qui, dans leur établissement, dans leur classe, dans leur quartier ou dans leur ville méritent un regard attentif parce que ces lieux, ces personnes ou ces situations font sens pour eux et les questionnent ou les dérangent ? 85 !Finistère Exercer son esprit critique, aiguiser la curiosité, prendre des initiatives Cette capacité à créer, à faire des choix et à mettre en scène ce qui fait leur actualité sur le thème des solidarités sont des étapes dans la réalisation du projet qui vont les aider à comprendre comment se construit et se lit la photo d'information dans les médias. Très vite, ils vont se rendre compte que leurs photos ne sont pas toute la réalité de ce qu'ils veulent communiquer, mais au mieux, un petit bout de cette réalité à un moment donné de leur expérience. Mais aussi que leurs photos sont un point de vue, un regard, une intention propre à celui et celle qui décide de prendre ces photos et de les communiquer. C'est tout l'intérêt de cette action : ce sont leurs regards et leurs points de vue sur leurs quotidiens qui en font le prix. Comment ce quotidien qui est le leur est-il perçu par eux ? Comment construisent-ils leurs relations avec d'autres qu'ils s'agissent des adultes qu'ils côtoient ou qu'ils s'agissent d'autres enfants du même âge, plus petits ou plus grands ? Comment surmontent-ils leurs difficultés ou leurs peurs de ce qui leur est inconnu ? Qu'ont-ils à dire sur l'école, le quartier, la ville si on les interroge sur les solidarités ? Quelles présences de solidarités ou quelles absences de solidarité ont-ils repérées ? Objectifs spécifiques ➡ explorer un espace collectif devenu banal à force d'y passer ou d'y vivre ➡ développer un regard sélectif sur l'environnement proche et ses acteurs ➡ préparer les prises de vue qui témoignent de solidarités ou qui attestent de leurs manques ➡ préparer des reportages, portraits et interviews des acteurs de la solidarité Quelque soit le (ou les) parcours que vous choisirez de réaliser, vos élèves vont devoir s'initier à la photo. En premier temps cela veut dire pour eux, d'apprendre à regarder à travers un objectif ce qui les entoure. Et donc à changer leurs regards et leurs points de vue. Bref, leur apprendre à regarder leur quotidien d'une autre façon. Pour ce faire et les aider petit à petit à être à l'aise et à élargir leur vision, chaque élève va s'exercer à intégrer dans son regard de nouveaux paramètres. Cette activité comme les autres qui vous sont proposées, peut être menée avec les plus jeunes de vos élèves ainsi qu'avec les plus âgés, en adaptant les difficultés ou les centres d'intérêts. Quels témoins -passés ou présents- dans l'environnement proche des élèves sont porteurs de solidarités conquises dans le passé (droit de vote, fin du travail des enfants, réduction du temps de travail, sécurité sociale, retraite,...) mais aussi nouvelles aujourd'hui ? Quels sont les acteurs de la solidarité locale ? Quelle est leur motivation ? Quelles interrogations portent-ils sur notre monde, ses réalités et ses rêves ? 86 ! Finistère Thèmes abordés Explorer un espace collectif ouvert et connu des élèves : le quartier, la ville ou la commune - à propos de son architecture et des modes de vie qui s'y côtoient (logements, structures collectives, entreprises, services, ...) - à propos de son histoire (noms des rues, des places, des ronds points, des établissements publics, ...) . - à propos des gens côtoyés Par exemple, demander à chaque élève d'observer son propre parcours de la maison à l'établissement scolaire en notant certains éléments, à la manière du : - parcours de l'historien(e) : combien de noms de rue ou de place ou de carrefour ou de rond-point portant le nom d'une personne avez-vous comptés ? Parmi ces noms quels sont ceux qui évoquent pour vous un lien avec les solidarités, passées ou présentes ? Ici ou ailleurs dans le monde ? - parcours du copain, de la copine : devant combien de maisons de copains ou de copines (ou de votre famille) passez-vous ? Quels sont les liens de solidarités que vous avez vécus ou que vous vivez avec eux ? - parcours de l'handicapé (ou de la maman avec une poussette ou un landau ou de la personne âgée avec une canne) : combien d'obstacles avez-vous rencontrés ? Si vous vous mettez à leur place, quelles sont vos perceptions de cette réalité ? Que proposeriez-vous ? - parcours du publicitaire : combien de panneaux publicitaires ou publicités avez-vous comptés ? Parmi eux, quelles sont ceux qui parlent de "solidarités" ? Pour quel(s) produits) ? Qu'en pensez-vous ? - parcours du citoyen : combien de bâtiments publics (mairie, poste, commissariat, bibliothèque, école, hôpital, terrains de sports, gymnase, crèches ...) avez-vous comptés ? Quel(s) type(s) de solidarités tissent-ils et avec qui ? Pour faire vivre ces espaces publics, quels sont les métiers qui ont un rapport avec les solidarités ? D'où viennent les noms qu'ils portent ? - parcours du voisin : combien de personnes que vous connaissez avez-vous croisées ? Combien d'enfants ? Combien d'adultes ? Combien de personnes âgées ? Combien de représentants d'autres pays ? Quels liens entretenez-vous avec elles ? - parcours du conducteur : combien de voitures ou de bus ou camions ou de vélos ou de motos ou de scooters avez-vous comptés ? Comment est partagé cet espace public que sont les voies de communications ? Quels sont les droits et les devoirs des uns et des autres ? 87 !Finistère - Parcours des entreprises : combien d'entreprises avez-vous vues ? Quelles sont les solidarités qui existent dans ces entreprises ? Comment se manifestent-elles et pour qui ? - Parcours du graffeur : combien de tags ou de grafittis avez-vous comptés ? Où sont-ils inscrits ? Pour vous s'agit-il d'exercer sa liberté d'expression ou est-ce une atteinte aux biens et aux personnes ? - Parcours de l'écolo : combien de déchets laissés sur le trottoir ? Quels liens avec le thème des solidarités faites-vous ? - Parcours des SDF : combien de gens faisant la manche ? Où sont-ils situés ? Quels ressentis pour eux et pour vous lorsque vous vous êtes croisés ou regardés ? À vous de compléter et d'adapter en fonction du contexte d'implantation de votre établissement et des parcours de vos élèves. Mais aussi de leurs centres d'intérêts ou de ce qui aiguise leurs curiosités au sujet des solidarités. Leur donner ensuite la parole pour exposer en classe leurs recherches et découvertes. Ce repérage permet aux élèves de se rendre compte de la diversité des éléments qui composent un espace connu. Il éduque au regard et permet de structurer l'espace fréquenté : classer, nommer, identifier des rôles, s'interroger sur les attitudes ou sur les choix faits, permet aussi d'aider les élèves à s'insérer dans cet espace qui n'est plus alors anonyme ou étranger ou sans intérêt . Pour les élèves, c'est une façon d 'apprivoiser l'inconnu, de prendre de l'autonomie et de l'assurance. Plus âgés et plus jeunes se prêtent au jeu : dans cet échange se nouent aussi des complicités qui valorisent les élèves et les aident à acquérir plus de confiance. N'hésitez pas à leur demander de varier les points de vue et les champs de vision : obliger à lever, plisser ou baisser les yeux, voir à droite ou à gauche, cerner un détail ou un espace grand ouvert changent déjà les habitudes et sont une expérience préalable à la prise de vue. • • • • • créer un climat de confiance apprivoiser le sentiment de peur éprouvé face à l'inconnu explorer la fascination pour l'inconnu développer une relation plus riche avec les lieux que les élèves fréquentent en faire des acteurs sont les objectifs visés par cette activité. Ce repérage offre ensuite des opportunités d'idées et de situations pour choisir parmi eux, celles qui retiennent leur attention et méritent d'être à leurs yeux photographiées et développées dans un reportage, une interview. 88 ! Finistère Ce repérage décliné sur le trajet domicile - école peut aussi se décliner pour voir autrement et l'école et la ville ou le village qu'ils habitent. La mise en commun de ces observations peut servir à tous et à toute la classe pour cerner les sujets locaux et leurs intérêts, pour "angler" un sujet, pour trouver des idées et en imaginer les étapes de réalisation, pour créer des équipes de journalistes-élèves. - quels sont les lieux qui tissent de la solidarité ? - quels sont les lieux qui, au contraire, enferment, réduisent, nient le concept de solidarité ? - quels sont les acteurs passés (cf noms de rue, de place ou de rond-point, de bâtiments publics) ou présents (associations, métiers, urbanisme, lieux collectifs, services, entreprises) qui construisent au quotidien des solidarités ? On peut aussi aider les élèves à découvrir l'école avec l'œil d'un photographe "connaisseur" et les aider à élargir leurs champs de vision afin de faire émerger leurs vécus et leurs regards sur le concept du thème de l'année, les solidarités ; on peut trouver aussi des déclinaisons qui vont inciter les élèves à faire part de leur ressenti. - parcours du solitaire : combien de fois ai-je voulu travailler tout seul ou rester tranquille dans mon coin, dans la cour de récréation ou dans la classe ? - parcours des copains ou des copines : avec qui j'ai parlé ou joué ou travaillé aujourd'hui ? À qui je n'ai pas voulu répondre ou dire bonjour ou sourire ? À côté de qui je n'ai pas voulu m'asseoir à la cantine, au self ou en classe ou pour faire du sport ou dans le bus ? Quels sont les mots et/ou les gestes blessants ou humiliants que j'ai entendus ? A qui étaient-ils destinés ? Pour quel motif ? - parcours des souvenirs : mon dernier chagrin, mon dernier travail en classe, mon dernier jeu à la récréation, mon dernier geste d'aide ou de solidarité, mon dernier exploit... Qui m'a aidé ? Qui m'aide aujourd'hui encore ? L'essentiel est donc de leur faire découvrir des espaces familiers en changeant leur perception. La mise en commun de ces repérages ouvre l'échange et aide ainsi chacun des élèves à définir son projet de prises de vue : où ? Quand ? Comment ? (à hauteur des genoux, des yeux, proche ou éloigné ? ) 89 !Finistère Des reportages photos... Retour sur les reportages photos des élèves Pistes d'exploitations pédagogiques de leurs reportages photos Deux activités vous sont proposées pour aider les élèves à faire des choix conscients et à exercer une distance critique face aux médias qu'ils utilisent, mais aussi face aux messages qu'ils produisent : - images et représentations du réel : notions d'objectivité / subjectivité / points de vue conscients - représentations dans les médias 1. Images et représentations du réel a) Contexte Retour sur les reportages photos des élèves. Pistes d'exploitations pédagogiques de leurs reportages photos. Faire une image de reportage c'est forcément choisir des éléments du réel. Le cadre d'une image ne peut pas renfermer tout ce qui nous entoure. L'auteur d'une image va donc faire des choix en fonction de ce qu'il a en tête... Parfois ces choix se font intuitivement, inconsciemment.... b) Activité de lecture/analyse Il s'agit à travers cette activité de faire porter l'attention sur ce qui est transmis par les signes visuels présents dans l'image en les isolant des commentaires oraux et des mentions écrites qui les accompagnent. On pourra à partir des photographies des élèves, les amener à essayer de reconstituer le propos de l'auteur. Étape 1: Proposer de mettre la classe en groupes. Chaque groupe a sous les yeux de 1 à 3 photographies de reportages sur le thème des solidarités, réalisées par d'autres élèves. Ces images sont muettes, non donc pas de renseignements sur le contexte ni sur les sources, exceptées qu'il s'agit toutes de photos prises par des élèves de la classe. Chacun des élèves de chaque groupe individuellement dresse sur papier l'inventaire de ce qui est montré et affine son descriptif. Qu'a-t-on choisi de nous montrer ? Quels sont les cadrages adoptés ? Quelle représentation du lieu et/ou de l'évènement et/ou de personnes nous est proposée (flatteuse, critique, partielle) ? Quelles hypothèses peut-on faire sur les raisons qui ont poussé l'équipe de réalisation à choisir ce type de représentation ? 90 ! Finistère Étape 2 : Mise en commun de leurs descriptifs et de leurs perceptions. Il sera intéressant de confronter des perceptions différentes d'une même image. Ces échanges permettront de mettre en relief les notions de repères culturels, de signes visuels. Étape 3 : Proposer ensuite à l'auteur de ces images d'expliquer le contexte de production de l'image (ou des images) réalisée(s). Chaque élève est amené à préciser les conditions réelles en replaçant l'image dans son contexte, son environnement, et les raisons de ses choix. Les élèves vont découvrir alors les propos que le "journaliste d'images" a voulu transmettre. Ils pourront comparer avec leurs perceptions. Prolonger en posant à tous la question : est-ce que l'image représente fidèlement la réalité ? c) Activité d'écriture/production Étape 1 : Proposer aux élèves de réaliser un travail de mise en contexte des images qui ont retenu leur attention. Quelle légende ? Quel titre ? Quelle source ? (date, lieu, personne) on pourrait écrire ? Chaque équipe propose par écrit un titre et une légende sur les images qu'il a sélectionnées. Étape 2 : Prolonger cette activité en faisant prendre conscience aux élèves qu'une même image peut exprimer des propos contradictoires d'un même lieu, d'une même situation, d'une même personne. Pour ce faire proposer une même image sans son contexte, aux groupes d'élèves. Chaque groupe aura pour tâche d'écrire sa perception de l'information contenue dans l'image en travaillant un titre et une légende par écrit. Les réponses devront être accompagnées des signes visuels présents sur l'image de manière à ce qu'ils puissent défendre leurs points de vue en s'appuyant sur les éléments présents dans l'image. Confronter ensuite les titres et légendes. Et conclure sur "images et représentations du réel" par cette question... Différentes questions peuvent être abordées à partir de l'expérience vécue au cours de l'activité : Le fait d'avoir une relation privilégiée avec certaines « sources » influe-t-il sur le traitement réservée à celles-ci ? Quelles places est laissée aux opinions minoritaires ? Comment le commentaire peut-il venir adoucir, renforcer ou contredire un propos ? Quelle est la part des influences extérieures ? Et quelles sont ces influences extérieures ? Quel est le rôle d'un titre, d'une légende et des mentions des sources ? 91 !Finistère d) Prolongements • Une revue de presse thématique en images. Le journal et les solidarités Objectifs spécifiques : ➡ aider les élèves à découvrir le journal et son organisation dans la présentation des informations ➡ aider les élèves à prélever des informations, les classer, les hiérarchiser ➡ aider les élèves à formuler des choix et des opinions ➡ faire une revue de presse thématique sur le thème de l'année Une autre déclinaison de cette activité peut être menée en demandant aux élèves de collecter dans les journaux les photos de presse qui mettent en scène le thème des solidarités sur une période d'une semaine. Ces photos collectées serviront d'appui à l'activité présentée ci dessus. Prenez soin pour ce faire de garder un exemplaire du ou des journaux distribués aux élèves afin de pouvoir ensuite confronter leurs perceptions et leurs écrits avec ceux du journaliste. • L'utilisation du DVD France 3 Les reportages vidéos de France 3 sélectionnés sur le thème de l'année dans le DVD sont un autre support pour atteindre les objectifs déclinés... Ces deux entrées donnent à voir des lieux et/ou des évènements et/ou des personnes connus des élèves. La démarche pourra être la même que l'on s'intéresse plutôt à la façon de représenter un lieu ou plutôt à la façon de représenter un événement ou une personne. • Créer une série d'images qui donnera envie aux lecteurs de rencontrer une personne locale et d'en faire son portrait. Pour cela, constituer une équipe de 3 participants. Étape 1 : Chaque équipe tire au sort ou choisit une personne repérée dans le réseau local des solidarités avec laquelle il est possible de réaliser des images et de la rencontrer pour donner à voir et à lire son parcours, ses choix, ses motivations... L'équipe doit rapporter une série de 3 ou 4 images donnant envie de rencontrer cette personne, de faire connaissance avec elle. Étape 2 : Chaque équipe présente sa série. Pour chaque série on s'interroge sur : - la personne dont il est question - les choix faits pas l'équipe "journalistes d'images" - la pertinence de ces choix - les difficultés rencontrées 92 ! Finistère 2. Représentations dans les médias Lorsque les médias ont à traiter une information, ils doivent poser un décor : un paysage, des personnages... Autant d'éléments qui viendront préciser les propos ou les images diffusés. Bien souvent pour faciliter la perception de ce décor, les médias ont recours à des représentations déjà largement répandues, plus ou moins caricaturales, et peu nuancées. Le recours à ces représentations, simplistes, stéréotypées est lié aux conditions auxquelles les médias sont soumis lorsqu'il s'agit de communiquer une information (contraintes économiques, matérielles...) L'enjeu de cette fiche est de prendre conscience de la présence de ces stéréotypes dans les "produits médiatiques" et de se poser des questions sur les raisons de leur emploi. a) Activité lecture / analyse Il est toujours plus facile de repérer les représentations simplistes lorsqu'on en fait l'objet ! On aura donc intérêt dans un premier temps à travailler sur les représentations des jeunes dans les médias ou sur les représentations de mon quartier ou de ma ville. Dans cette activité, il est intéressant de mettre le doigt sur le caractère peu perceptible de certaines représentations stéréotypées qui n'alertent pas forcément le lecteur ou le spectateur. Préparation : Collecter ou faire collecter au préalable des extraits variés (presse, revues, photos) dans lesquels les jeunes sont mis en scène (une série TV, une bande annonce, une publicité, une émission de divertissement...) ou/et utiliser certaines photos réalisées par les élèves qui montrent "un(e) jeune". Déroulement : Étape 1 : Diffuser les extraits sélectionnés Étape 2 : Individuellement, chacun note les éléments constitutifs de l'image : - Quelles sont les personnes représentées ? - Comment sont-elles habillées ? - Comment s'expriment-elles ? - Où sont-elles ? - Que font-elles ? 93 !Finistère Étape 3 : Avec le groupe, on recueille les impressions et on met en commun. On peut s'aider d'un tableau pour organiser les éléments (tenue vestimentaire, comportement, langage...) Étape 4 : Après cet inventaire, on pourra s'interroger : - Vous reconnaissez-vous dans ces images ? Pourquoi ? - Peut-on généraliser ces représentations à l'ensemble des jeunes ? Les réponses permettront de mettre en évidence les éléments qui les caractérisent ou mieux encore de faire apparaître les images qu'ils ont d'autres jeunes. On peut aussi prolonger cette lecture/analyse en leur demandant de sélectionner dans leurs reportages photos, celles qui sont de leurs points de vue, intéressantes, car elles échappent ou réduisent les stéréotypes ou les idées toutes faites sur le thème des solidarités. De façon plus générale, on peut proposer aux élèves, de lire et d'analyser les campagnes publicitaires d'organismes ou d'associations qui parlent et agissent pour les solidarités. - Quelles représentations stéréotypées connues et données pour évidentes reproduisentelles ? - Quel écart dans l'angle de ce thème ont-ils choisi de montrer ? - Qu'en pensez-vous ? (cf dernières campagnes CCFD, journée contre la misère, ATD Quart Monde, Secours Populaire, Secours Catholique, Emmaüs...) b) Activité d'écriture / productions Cette activité propose aux participants de jouer avec les représentations et les stéréotypes en réalisant leur propre portrait. Il s'agit pour les élèves de voir notamment comment ils pourront introduire dans le portrait qu'ils feront d'eux-mêmes de la complexité afin de ne pas s'enfermer dans une représentation trop stéréotypée. Déroulement : Étape 1 : On constitue des équipes de 2 à 3 joueurs Étape 2 : Pour la réalisation de la présentation : une série de 4 à 10 images fixes. Chaque équipe peut alors travailler à la façon dont elle va se présenter. Pour cela les membres de l'équipe listent les caractéristiques qu'ils veulent mettre en image, retiennent certaines d'entre elles, puis imaginent les situations et les signes visuels qu'ils vont pouvoir utiliser. 94 ! Finistère Étape 3 : Mise en commun. Chaque équipe présente sa séquence sans dévoiler les caractéristiques traitées. Les "regardeurs" donnent d'abord leurs perceptions. Puis le groupe s'interroge : - sur le degré de simplification (usages des stéréotypes ?) pour la réalisation - sur le degré de compréhension des intentions de l'équipe - sur l'intérêt journalistique de ces messages 95 !Finistère Quelques pistes de prolongements Autre activité possible pour aider les élèves à s'approprier le projet classe-presse et identifier des freins culturels au thème des solidarités. Activité 1 : Les voisins et moi Objectifs spécifiques : ➡ prendre conscience des stéréotypes et des préjugés à l'égard des personnes croisées ou côtoyées ➡ explorer des valeurs Déroulement : Quelle école ou quelle ville ou quel quartier voudriez-vous fabriquer ? Par groupes ou collectivement, les élèves sont invités à inventer une dizaine d'habitants que les élèves seraient amener à fréquenter et à côtoyer quotidiennement (enfants, adultes, adolescents, personnes âgées, hommes, femmes) à l'école ou dans leur quartier. Ils sont ensuite invités à leur donner un nom, un prénom, un logement, un métier ou une occupation. Ils peuvent aussi découper dans les magazines ou les journaux des personnes, des lieux, des logements, des objets qui les représentent et donnent vie à ces personnes. Mettre en commun et échanger - Quelle sorte d'école, de quartier ou de ville ont-ils créée ? Qu'ont-ils accepté ? Qu'ont-ils exclu ? Pour quelle raison ? - L'école, le quartier ou la ville où ils habitent ressemblent-ils à ceux qu'ils ont créés ? On peut, si le contexte s'y prête, prolonger cette activité en faisant découvrir aux élèves les apports multiculturels dans leur école, leur quartier, leur ville ou leur village. Il peut s'agir d'une sculpture, d'un bâtiment qui garde la trace d'une autre culture et d'un autre pays, d'un nom de rue ou de lieu, d'un magasin, d'une famille originaire d'un autre pays... 96 ! Finistère Autre activité possible pour aider les élèves à s'approprier le projet classe-presse et comprendre ce qu'est une information. Activité 2 : Les histoires de mon école, mon quartier, ma ville ou mon village Objectifs spécifiques : ➡ développer l'imagination ➡ construire des scénarios vraisemblables ➡ développer l'esprit critique ➡ s'informer ➡ différencier information et rumeur Déroulement : Plantez le décor avec un journal local ouvert à la page de votre ville, village ou quartier. Mais les élèves ne voient pas ce que vous êtes en train de lire et qui crée votre surprise. «Vous avez vu ça ? » Que pouvez-vous avoir lu et vu de si extraordinaire ? Par petits groupe ou collectivement, les élèves choisissent un événement qui pourrait faire l'actualité du quartier ou de l'école. Il peut s'agir d'une situation insolite (incendie d'un immeuble ou d'une maison...), d'un événement culturel, d'un fait divers... Ils imaginent les scénarios : de quoi s'agit-il ? Où ? Qui ? Pour quelle raison ? Ils échangent ensuite leurs scénarios d'histoire. Vrai ? Faux ? Vraisemblable ? Vont se greffer dans ces scénarios des vécus, des informations, mais aussi des rumeurs ou tout simplement des interprétations qui sont les leurs. Les élèves sont ensuite invités à dépister la rumeur et l'actualité qui pourrait être crédible. Le but de l'enseignant est d'aider les élèves à questionner leurs scénarios, à trouver la faille en posant des questions pour chercher à vérifier jusqu'où les scénarios proposés sont fiables. Ensuite l'enseignant montre aux élèves l'actualité vue et lue dans le journal et aide les élèves à trouver les éléments pour authentifier la véracité de cette information : "la preuve c'est que...". Enfin on peut interroger les élèves sur les peurs qui ont façonné leurs scénarios : quelles sontelles ? D'où proviennent-elles ? De quelle(s) influence(s) sont-ils victimes ? 97 !Finistère Autre activité possible pour aider les élèves à s'approprier le projet classe-presse et favoriser une réflexion entre le passé et le présent sur le thème des solidarités. Activité 3 : Le patrimoine historique de mon école, mon quartier, ma ville ou mon village Il s'agit de mettre en mouvement plus particulièrement, les capacités d'analyse, mais aussi d'imagination des formes de solidarités, ainsi que des attitudes de participation active à la vie sociale, économique, culturelle et politique des élèves. Champs thématiques abordés : • l'utopie et l'imaginaire • l'histoire sociale • le progrès social Objectifs spécifiques : ➡ se rapprocher avec des hommes et des femmes qui ont vécu, à d'autres époques, dans le quartier ou la ville ou le village ➡ découvrir la façon dont se construit une action collective de solidarité initiée dans le passé, mais aussi dans le présent ➡ développer une démarche pédagogique visant à faire connaître les luttes d'hier et d'aujourd'hui qui ont permis un certain nombre de conquêtes sociales ➡ proposer des lieux de débats, de réflexion et d'échanges ➡ favoriser une liaison entre passé/présent, base d'une éducation à la citoyenneté pour préparer l'avenir ➡ se débrouiller pour trouver une information ➡ s'exprimer correctement pour recueillir une information Déroulement : L'enseignant peut aider les élèves à travailler sur l'origine du nom de leur ville ou de leur quartier ou de leur village ou de leur rue ou de leur école. - Sélectionnez ou aidez les élèves à repérer un certain nombre d'endroits porteurs d'histoire. Les noms de rue ou le nom de l'école ou d'une place du village ou un monument aux morts ou une plaque commémorative ou une sculpture peuvent servir à cette activité. - Questionner ces "passeurs de mémoire" : de quelle(s) solidarité(s) ont-ils été porteurs ? Quelle est leur actualité pour nous aujourd'hui ? - Incitez les élèves à formuler leur hypothèse 98 ! Finistère - Les aider à faire une recherche documentaire - Faire intervenir une personne du quartier, de la ville ou du village qui peut expliquer, donner à entendre ou à voir qui est cette personne à l'origine de cet élément du patrimoine historique, où a-t-elle vécue, quelle a été son action, pourquoi reste-t-elle dans la mémoire de l'école ou du quartier ou de la ville ou du village sous la forme d'un nom, d'une oeuvre ou d'une plaque commémorative ? Synthèse : Et moi quels liens et quelles solidarités je veux aujourd'hui ? 99 !Finistère Autre entrée complémentaire pour aider les élèves à s'approprier la démarche du projet classe-presse et utiliser « leur » journal en classe et à la maison. En guise de conclusion sur l'étape 1 Comment mettre en action les élèves ? Activité d'écriture/production artistique Une expérience d'approche du thème des solidarités par des productions artistiques menées avec des élèves de 3ème au collège Max Jacob à Quimper et leur enseignant d'arts plastiques, Pierre Bazin. La question posée était : être solidaires, c'est quoi pour vous ? Les entrées choisies par ces élèves pour rendre compte des représentations liées au thème des solidarités sont : 100 ! Finistère 101 !Finistère 102 ! Finistère Autour de la création artistique... La découverte de la création artistique est certainement l'une des composantes essentielles à l'éducation et à la compréhension des médias. Elle permet de porter un regard décalé et d'éclairer différemment de l'analyse le fonctionnement des images et des sons. L'intégration de la création artistique contemporaine à un processus d'éducation à l'image et aux médias permet aux élèves d'explorer des terrains sur lesquels ils ne se seraient pas aventurés, car ce sont des formes d'expression peu valorisées par les médias. Et pourtant il est bien souvent possible de constater que les formes et traitements utilisés par les médias sont explorés et modelés par l'art vidéo, la création radiophonique et multimédia. Les découvrir avec les élèves, c'est avoir une chance supplémentaire que leurs productions soient originales. Et plutôt que de rechercher à réaliser un produit fini, il peut être préférable de proposer des activités de productions qui favoriseront l'expérimentation, l'expression des sensations, des sentiments, des notions abstraites... tout en donnant une forme originale aux traitements des sujets. 103 !Finistère 104 ! Finistère 5. LE THÈME DES SOLIDARITÉS EN CLASSE 105 !Finistère Le thème des solidarités en classe page 105 En guise d'introduction page 107 Quelles solidarités dans les journaux partenaires ? Les solidarités numériques page 110 Ouest-France et les solidarités page 111 L'Hebdo du Finistère page 112 page 114 Internet, question de génération ? page 118 Internet, un outil numérique et des informations partagées page 119 La liberté d'expression sur Internet page 122 Solidarités économiques, sociales et insertions page 127 Les solidarités et l'insertion page 131 Activité : vivre sur une autre planète page 134 L'inter-culturel et les solidarités Solidarité et mémoire L'unification des cultures Une porte pour les solidarités Solidarités et misères page 140 page 146 page 149 page 151 Solidarités internationales Nourrir tout le monde Comment lire le monde dans son assiette ? "We feed the world" Le commerce équitable : la banane Et le Sud dans tout ça ? Médiatiser les campagnes humanitaires page 155 page 157 page 160 page 162 page 164 page 168 Les solidarités économique et l'insertion 106 Le Télégramme, les solidarités au coeur de la vie des lecteurs ! Finistère En guise d'introduction La solidarité, un concept universel... S’il est un mot qui est très souvent évoqué, c’est bien le mot de "solidarité". Elle est partout. Elle occupe le champ du social, de l'économie, de la culture, de la morale, du politique... et même de la publicité. Serait-ce là le signe d'une société qui vit de solidarités ou au contraire d'une valeur à reconquérir, d'une aspiration, d'un manque ? Et au nom de quoi ? Elle implique, individuellement et collectivement, volonté d’échanger, humilité, sens critique, curiosité et intérêt pour les points de vue et la culture des autres ; elle est à la fois capacité de se juger soi-même et enfin capacité de donner. Elle possède une forte charge émotionnelle liée au vécu de chacun qui fonde le désir de partager ou pas avec l'autre... et un sens du devoir moral qui implique d'assurer à toute personne, famille, village ou quartier, à toute nation ou à tout autre espace (l'Europe, le monde) protection et sécurité. Dans ce sens la solidarité est une exigence sociale fondamentale et un concept universel. ... à construire... ‣ Mais pour autant est-ce une valeur universelle, véritable trait d’union entre les hommes quelque soit leur couleur, leur origine, leur appartenance sociale et professionnelle ? ‣ Se pourrait-il qu'à force d'en parler, on oublie de la pratiquer ? ‣ Pourquoi est-ce parfois si difficile d'être solidaires ? ‣ Aujourd'hui de qui, de quoi, sommes-nous de fait, solidaires ? ‣ Autant de questions pour comprendre la complexité, mais aussi et surtout pour accepter l'idée qu'elle est un processus humain et non une donnée naturelle. ... avec d'autres Quel secteur est aujourd'hui plus fédérateur de volontés, d'idées, d'énergies que ce champ d'application des solidarités, locales, familiales, internationales ? Le renouveau associatif auquel on assiste en est une preuve : ici et ailleurs. Associations, coopératives, mutuelles, syndicats, citoyens, entreprises aussi parfois, s’y emploient avec force et vigueur. Quête d'épanouissement personnel, réduction de son empreinte écologique, volonté de sortir d'une société régie par la (sur) consommation, désir de renforcer la vie de quartier, nombreux sont ceux qui œuvrent dans ce sens et multiples sont leurs raisons qui poussent à agir ou à se rassembler autour d'un projet commun et solidaire. Chacun(e) à leur manière adopte des choix individuels qui, rassemblés, peuvent avoir et ont déjà une portée collective. Ce concept de la solidarité revêt donc des aspects multiples et en mouvements constants : mettons donc ce concept au pluriel pour rappeler qu'il n'y a pas de réponses toutes faites et encore moins uniques... Idéal donc pour mettre les élèves en mouvements ! 107 !Finistère Le dossier pédagogique : ses objectifs, son rôle, ses limites Un soin particulier a été apporté au développement d'activités pédagogiques qui permettent de mettre en place des échanges et des débats avant ou après l'étude de textes, de photos, ou de témoignages. Ces supports ont pour but d'aider les élèves à se construire une représentation argumentée des droits fondamentaux, du droit à la santé, de la solidarité et du rôle des acteurs pour aider à interpréter et échanger autour de ces nombreux concepts. Les diverses activités s'attachent à faire découvrir et comprendre le monde qui entoure les élèves en leur permettant de se représenter le rôle actif qu'ils peuvent y jouer. Découverte des acteurs et des associations, sensibilisation à la notion de solidarité, découverte de la notion droits et devoirs, réflexion sur les droits fondamentaux des personnes et les inégalités devant ces droits dans le monde, sont autant d'entrées qui ont été développées dans ce dossier. Un autre outil commun aux "classes-presse", destiné à explorer ce thème des solidarités, est complémentaire à ce dossier "papier" : un DVD d'une sélection de reportages vidéos de France 3. Une occasion d'ouvrir des horizons et de confronter des manières de voir et de rendre compte des actions solidaires dans un environnement proche. Comment utiliser ce dossier ? L'objectif pédagogique de cet outil est de permettre de mener des séances de découvertes, de discussions, de réflexions et de sensibilisation des élèves sur le concept de solidarité. A quoi sert la solidarité ? Que peut-elle dénoncer ? Quelles sont les actions solidaires sur le terrain ? Cet outil pédagogique ne propose de fait pas de progression pédagogique unique. À chacun de venir puiser les supports qui lui semblent les plus appropriés et de construire le cheminement pédagogique qui lui semble le plus évident à mettre en oeuvre avec sa classe. La sensibilisation à la notion de solidarité, de droits et de devoirs sont des notions abstraites pour de jeunes élèves. Si l'actualité leur permet de temps à autre d'en entendre parler, cet outil pédagogique présente l'avantage de montrer comment une action et l'action de chacun s'inscrit dans un projet collectif de grande envergure. Le projet pédagogique devient ainsi concret, ancré dans le quotidien de chaque élève et ouvre sur de réelles et tangibles possibilités d'actions d'informations et d'écritures journalistiques. Un kit "clé en main", un outil univoque et linéaire dont la conception ne prend en compte ni l’objectif ni le public... n'est jamais un outil efficace. C'est donc un outil de réflexion et de partage, utilisable en toute autonomie, dans le but que chacun se l'approprie, l'articule et le manipule à sa façon. Sommaire des activités proposées Parcours Ces activités proposées dans ce dossier d'accompagnement ont pour but de susciter la réflexion sur le thème des solidarités en favorisant l'immersion dans des lieux et des espaces où les expériences du passé, mais aussi celles du présent, permettent de soulever de nouveaux questionnements et d'éveiller, chez les élèves, l'envie d'informer et de s'informer (sommaire à faire après choix définitif). 108 ! Finistère Ce sont à la fois des activités ludiques et formatrices dans le domaine de l'éducation aux médias. Elles cherchent toutes à donner des contenus précis en laissant les utilisateurs libres de développer leur imagination pédagogique en fonction de son public. Elles proposent sur un même thème, une activité de "lecture" / analyse et une activité d' "écriture" / production liées entre elles. Elles ont toutes pour but de faire en sorte que les élèves s'approprient la démarche de projet "classes-presse" et le thème des solidarités. 109 !Finistère Quelles solidarités dans les journaux partenaires ? Le Télégramme Les solidarités au coeur de la vie des lecteurs Dans les rubriques internationales, nationales, sportives, régionales et locales du Télégramme, toutes les formes de solidarités pratiquées par les Bretons et autres Terriens, se déclinent dans quasiment toutes les pages, chaque jour, relayées par les journalistes, les agences de presse et les correspondants locaux et sportifs. Les solidarités sont au coeur de nos vies, du "vivre ensemble" orchestré notamment par des actions publiques des collectivités nationales, locales et territoriales (communes, départements, régions) dont nous détaillons les politiques sociales, solidaires et leur impact sur nos existences. Le débat sur l'avenir des retraites en France, les différents plans proposés par les politiques, les réactions des syndicats et de l'opinion sont à la une depuis plusieurs mois. C'est une illustration puissante de l'importance primordiale des enjeux sociétaux des solidarités. En ce moment, ces enjeux sont les marqueurs aigus du diagnostic éditorial de l'état de notre société confrontée, notamment, au creusement alarmant des inégalités entre des pauvres toujours plus nombreux et plus pauvres et des riches toujours plus riches que riches. Ethique, marketing, belles histoires L'entreprise solidaire, le commerce équitable, le mouvement mutualiste qui a façonné la Bretagne économique (les coopératives, les banques, les assurances) sont également très présents dans nos rubriques, aux confins de l'éthique et du marketing. L'immense majorité des associations, si nombreuses et actives en Bretagne, cultivent des solidarités entre générations, humanitaires ou destinées à se procurer des fonds, en faisant appel, dans tous les domaines, à la solidarité de généreux contributeurs. Les belles histoires de solidarité sont très recherchées par les journalistes en quête de séquence émotion et d'humanisme dans ce bas-monde de brutes... Nos lecteurs sont très sensibles à cette fibre solidaire et très à l'écoute des actions et des postures solidaires. Chacun se donne bonne conscience en se tenant en alerte sur le front des solidarités vertueuses qui tendent à supplanter des idéaux politiques ou religieux en perte de vitesse. Vigilance Les lecteurs nous demandent d'être prudents, vigilants et de ne pas s'enthousiasmer à l'excès pour des causes solidaires en apparence, mais qui pourraient être sujettes à interrogations ou caution. Il est rare que Le Télégramme engage ses lecteurs à "donner" dans le cadre de vastes mouvements de solidarité humanitaire à la suite d'une catastrophe dans le monde. Mais le journal informera ses lecteurs des possibilités de dons qui s'offrent à chacun. Cependant, lorsqu'une cause nous paraît juste et en phase avec les préoccupations de nos lecteurs, le journal peut soutenir activement de vastes élans de solidarité à condition qu'ils soient canalisés, maîtrisés, gérés en toute transparence par des entités offrant toutes les garanties qu'exige l'opinion publique. Le journal s'est ainsi investi en faveur de la Société Nationale du Sauvetage en Mer (SNSM), de la recherche contre la mucoviscidose, pour l'achat d'un scanner corps entier au CHU de Brest dans les années 1980, pour aider les sinistrés d'Haïti via l'action de religieux finistériens installés sur l'île depuis le XIXe siècle... Bertrand Le Néna 110 ! Finistère Ouest-France et les solidarités Les solidarités font partie de la vie politique et sociale de notre pays. Dans notre société, elles s’expriment tous les jours de différentes manières. Il y a la solidarité institutionnalisée, régie par des lois, des règlements et des structures. Les collectivités locales, régions, départements, communautés de communes, municipalités conduisent des politiques de solidarité financées par l’argent public et que les médias présentent régulièrement. Ces actions, ancrées dans les territoires, sont abondamment développées dans les pages d’un quotidien comme Ouest-France, journal d’informations régionales et locales qui s’attache à l’information de proximité. Mais à côté de ces dispositifs, des personnes, des associations, des organismes, se mobilisent pour prendre à leur compte un ou plusieurs actes de solidarité. Temporairement ou toute l’année. On peut dire qu’il ne se passe pas un jour sans que quelque part, dans l’Ouest, le thème de la solidarité ne soit la cause d’un événement. Dès lors, comme tout média, Ouest-France est conduit à s’en emparer pour en rendre compte à ses lecteurs et internautes. Pour expliquer, pour interpeller parfois. Si on interroge notre base d’archives avec le mot "solidarité", on trouve environ 500 articles qui le contiennent, rien qu’en un mois de parution du journal Ouest-France. C’est dire la place qu’il prend. Dans les Côtes-d'Armor, c’est une course à pied qui est organisée pour financer un institut qui accueille des enfants handicapés. Dans le Finistère, ce sont des dons qui arrivent spontanément après un drame familial. Dans le Finistère, un collège tout entier collecte des fonds pour lutter contre une maladie. En Ille-et-Vilaine, on se mobilise pour construire une bibliothèque en Afrique. On peut multiplier les exemples. Ouest-France, qui défend les valeurs de l’humanisme et de l’attention aux plus démunis, est donc porté par ses "gènes" à accorder une attention toute particulière aux solidarités, ou qu’elles s’expriment. Le Journal est dans son rôle en mettant en valeur ces actions solidaires qui constituent un liant social très puissant. Il remplit ainsi sa vocation d’informer tout en étant au service des communautés de l’Ouest. Mais il est impossible de rendre compte des événements graves, comme les catastrophes naturelles, sans se préoccuper d’aider les victimes. C’est pourquoi Ouest-France Solidarité a été créée et fait appel à la générosité des lecteurs. En 1980, ils répondaient avec enthousiasme à une collecte de fonds pour la léproserie d’Al Merya, d’Alexandrie (Égypte). Ils ont continué, en 1981, quand fut lancé l’appel en faveur des Éthiopiens atteints par une terrible famine, de même pour les réfugiés dans les camps du Soudan et de Somalie. Ouest-France Solidarité a soutenu la lutte pour la liberté en Pologne, les prisonniers et les enfants malades en Russie, les victimes des attentats recueillis dans l’hôpital d’Amman en Jordanie. Et, récemment, la générosité s’est déployée pour aider les victimes du séisme en Haïti et les sinistrés de la tempête Xynthia en Vendée. Ainsi se créent des liens particulièrement étroits, au nom de la solidarité, entre les lecteurs et le Journal. Et Ouest-France se fait un devoir de rendre compte, dans ses colonnes, du détail des actions qu’il mène avec les dons qu’il reçoit. Jean Huchet 111 !Finistère L'Hebdo du Finistère Le Progrès de Cornouaille / Le Courrier du Léon 112 ! Finistère 113 !Finistère Les solidarités numériques Internet a bouleversé le monde de la solidarité. En un clic, on peut aider quelqu'un à l'autre bout du monde RESEAUX SOCIAUX QUI FACILITENT LA MOBILISATION Le mail, puis les réseaux sociaux, ont facilité la mobilisation autour d'une cause. Certaines pétitions obtiennent des centaines de milliers de signatures en quelques jours, ce qui n'aurait pas été possible sans internet. Certaines causes émergent, grâce à internet et génèrent des dons (en plus, possibilité de dons en ligne). ‣ lapidation de Sakineh ‣ L'ultimatum climatique, qui a réuni près de 600 000 signatures pour le sommet de Copenhague http://ultimatum-climatique.org/ 114 ! Finistère BUZZ ET SPONSORING Le "buzz" attire les annonceurs, qui acceptent de sponsoriser certaines causes. Comme l'histoire de Drew, un Américain qui a échappé au cancer et a réussi à récolter des centaines de milliers de dollars de dons pour la recherche, grâce à Twitter. http://www.youphil.com/fr/article/01428-atteint-d-un-cancer-il-declenche-une-vague-desolidarite-20?ypcli=ano Autre exemple : pour chaque visionnage d'une de ses pubs, le Crédit coopératif donnait 5 centimes à des associations. L'internaute peut donc "faire un don", être acteur de la solidarité, en décidant de regarder la vidéo. http://www.youphil.com/fr/article/01629-5-centimes-ca-change-tout?ypcli=ano 115 !Finistère MICRO-CREDIT Zebunet : un internaute peut investir dans un zébu, qu'il met à disposition d'une famille en difficulté quelque part dans le monde. C'est un système de microcrédit "en nature". http://www.zebu.net/ Il y a aussi des initiatives telles que celle de Babyloan, qui réunit des projets de microentrepreneurs. L'internaute peut lui faire un micro-prêt, à partir de 20 euros. Permet aux micro-entrepreneurs de développer leur activité et au prêteur de faire une bonne action qui ne lui coûte rien. http://www.consom-acteur.com/developpement-durable/babyloan.html 116 ! Finistère NOUVELLES FORMES DE COM POUR LES ONG Nouvelle manière pour les ONG de faire de la com. Grâce à communication virale et au système de "buzz". Mais aussi utilisation de nouveaux supports interactifs pour leur com. À l'image de http://www.danslapeaudunsansabris.com/, du Samu social, qui implique complètement l'internaute dans la « pub ». Totalement inédit et impossible avant le web. Dans un autre genre, WWF s'est essayée à la réalité augmentée pour sensibiliser le grand public à la protection des espèce menacées. La personne qui se filme (via webcam, téléphone ou bornes spéciales dans des magasins partenaires) prend, à l'écran, un coup de feu, et voit son sang couler. http://jedblogk.blogspot.com/2010/09/wwf-tiger-realite-augmentee-pour.html Internet a bouleversé le monde de la solidarité. En un clic, on peut aider quelqu'un à l'autre bout du monde. 117 !Finistère Prolongement : Internet, question de génération(s) ? "Génération grand bleu", "génération du baby boom", "nouvelle génération", "génération Internet"..., le terme "génération" parcourt les ondes, les articles de presse, les slogans publicitaires et politiques, où il est décliné sous toutes les formes. Qu'est-ce qui définit une génération ? Que disent les élèves ? Ont-ils le sentiment d'appartenir à "la génération Internet" ? Que partagent-ils en commun ? Est-ce pour eux un fait majeur ou une mode passagère ? Quels sont les traits identitaires qui n'appartiennent qu'à eux en tant que génération Internet ? Qui définit une génération ? Les biologistes, les historiens, les sociologues, voire les publicitaires pour en faire un argument de vente ? Ou la génération qui précède pour parler de celle qui suit, pour la critiquer souvent parce qu'elle ne lui ressemble pas dans ses goûts, dans ses valeurs, dans ses engagements ? Ou la génération concernée pour se démarquer de celle qui la précède, et se définir dans l'immédiateté comme une génération particulière ? Comment définir les liens entre les générations ? Les liens intergénérationnels s'inventent-ils de façon particulière aujourd'hui ? Quel est le rôle d'Internet : une fracture entre les générations ou un pont pour échanger et ne pas perdre le contact lorsque l'âge, mais aussi les distances nous séparent ? Les relations entre générations sont-elles nécessairement de l'ordre de l'opposition et du conflit ? Comment se situe-t-on par rapport à sa propre génération ? Y a-t-il une fatalité de la génération à laquelle on n'échapperait pas ? L'appartenance à une génération est-elle un confort ou un carcan ? Se sent-on appartenir à sa génération ou bien préfère-t-on se marginaliser ? Qu'est-ce qui relève de l'individuel et du collectif dans l'identité d'une personne ? L'identité individuelle se construit-elle par rapport à sa génération, la génération de ses parents, une civilisation chargée d'une histoire longue de deux à trois mille ans ? Partir en reportage Et pour tes parents, Internet représente quoi ? Tes grands-parents ? Le boulanger de ton quartier ou le fleuriste ? Ton club de sport ? Pour eux, c'est quoi Internet ? Comment fait-on sans Internet ? Comment faisait-on avant ? Les filles et Internet : mêmes pratiques que les garçons ? Quels éléments de réponse vous apportent les sondages réalisés ou les discussions ? 118 ! Finistère Internet : un outil numérique et des informations partagées 1. Des repères clés pour comprendre l'évolution de cet outil, en 13 dates : 1936 : présentation de la machine de Turing, premier calculateur universel programmable 1946 : premier ordinateur entièrement électronique, l'ENIAC 1965 : premiers courriels/courriers électroniques (email) sur un même ordinateur utilisé par plusieurs personnes 1974 : Vinton G. Cerf et Bob Khan imaginent un moyen de relier les différents réseaux informatiques, alors incompatibles, en un réseau des réseaux, baptisé internetwork, grâce à un protocole commun (connu comme TCP/IP - Transmission Control Protocol/Internet Protocol) 1977 : premiers ordinateurs personnels (Apple, plus tard connu pour son Macintosh, IBM, PC, etc…). 1984 : fondation de GNU* (Gnu's Not Unix : littéralement, "GNU n'est pas UNIX") par Richard Stallman** afin de "ramener l'esprit de coopération qui prévalait dans la communauté informatique dans les jours anciens". 6 août 1991 : Premier site utilisant le principe d’hypertexte (info.cern.ch) par Tim BernersLee, qui propose ainsi des règles pour le WorldWideWeb (HTTP) et des outils (navigateur et éditeur HTML) 1998 : fondation de Google et de son moteur de recherches 1999 : lancement du logiciel de messagerie instantanée MSN messenger (concurrent d'ICQ, de Yahoo messenger ou du protocole libre Jabber/XMPP) 10 mars 2000 : explosion de la bulle spéculative, dite bulle internet 2001 : création de Wikipédia, encyclopédie librement diffusable 2002 : premières box ADSL en France (par Free) Depuis, développement des services de réseautage social : lancement de Skyblog (2002), permettant de créer et de gérer gratuitement des blogs ; MySpace (2003) connu pour héberger les pages de groupes de musique ; ouverture à tous de Facebook (2006). * On ne peut comprendre réellement ce qu'est le projet GNU si on en néglige ses motivations, relevant de l'éthique et de la philosophie politique. Il vise en effet à ne laisser l'homme devenir ni l'esclave de la machine et de ceux qui auraient l'exclusivité de sa programmation, ni de cartels monopolisant des connaissances en fonction de leurs seuls intérêts. Le projet GNU œuvre pour une libre diffusion des connaissances, ce qui n'est pas sans implications politiques, éthiques, philosophiques et sociales, ou sociétales. ** En gros Stallman est le gourou du monde du libre, et le projet GNU était de faire un clone libre d'Unix, le système d'opération le plus connu et le plus efficace (orienté réseau, mais modulaire) dans les années 70. Opération réussie (plus ou moins, mais gnu/linux fonctionne et est gratuit) et depuis les enjeux ont changé, et de nombreuses sous tribus se sont développées. 119 !Finistère 2. Les tribus d'Internet Quelles sont les grandes familles qui ont participé à l'évolution d'Internet ? Historiquement, 3 mondes ou 3 tribus peuvent être identifiés. La première tribu d'Internet a été constituée des ingénieurs et/ou des universitaires qui, jusqu'en 1991, sont les principaux utilisateurs d'Internet : pour eux Internet constitue un outil numérique d'échanges et de partages des informations qui leur permet, à distance, de sortir de leur "bulle", de dynamiser leurs recherches, de les faire connaître et de confronter leurs données sur des sujets de recherches subventionnées par les états. Un fait symptomatique de cette logique d'évolution est le suivant : aux Etats-Unis, toute donnée provenant des administrations soutenues par l'état et/ou subventionnées, doit figurer en accès libre et consultable par tout un chacun sur Internet. Cette tribu, globalement jusqu'en 1991, constitue un seul monde d'utilisateurs. L'apparition des ordinateurs personnels les a laissés plutôt indifférents. Cependant, le développement des ordinateurs personnels va donner très vite naissance à une tribu nouvelle très souvent appelée "le monde du libre" . Elle est quant à elle, constituée des bénévoles : tout un chacun est libre de déposer tout document qu'il juge utile à faire partager à d'autres. 1984 et 1991 sont deux dates fondatrices de l'émergence de cette nouvelle tribu avec le lancement de Gnu/linux par Linus Torvalds. Avec l'essor de cet outil (essor matériel et développement de contenus d'interactions et d'échanges), une nouvelle tribu, vivace, voit le jour. 1997 est un tournant important pour cette tribu appelée le monde des commerçants. Depuis cette date, toute publicité vue sur Internet est comptabilisée et génère des profits qui ne cessent d'augmenter. Mais aussi des évolutions en matière de droits et d'éthique (Hadopi par exemple, mais aussi Wikipédia). Depuis, de nombreuses sous-tribus se sont développées et continuent à se développer... Et elles sont nombreuses (les blogeurs, les gamers, etc... ). Prolongements Et vous, à quelle tribu accordez-vous votre confiance sur Internet ? Décrivez à votre tour votre vision d'Internet. 120 ! Finistère Pour en savoir plus http://fr.wikipedia.org/wiki/Gnu http://jargonf.org/wiki/Accueil http://www.droitsdauteur.culture.gouv.fr/rapportbroglie.pdf http://desencyclopedie.wikia.com/wiki/Internet Extraits : « Nous avant on nageait dans l'oued, eux maintenant ils surfent dans le web ! » (le grand-père de Gad Elmaleh à propos d'Internet ) « Internet, ce n'est pas un gros camion, quelque chose sur lequel on peut balancer plein de trucs ; c'est une série de tuyaux. » (Le sénateur Ted Stevens ) Le Web 2.0, vu par Edward Bilodeau, (2005) et traduit en Français par omacronides.com : Les utilisateurs fournissent les données (qui appartiennent ensuite à la compagnie). Les utilisateurs fournissent les métadonnées (qui appartiennent ensuite à la compagnie). Les utilisateurs construisent l’application (qui appartient ensuite à la compagnie). Les utilisateurs payent la compagnie continuellement pour avoir le droit d’utiliser l’application qu’ils ont construite pour accéder et manipuler les données qu’ils ont fournies. Et enfin, dernière suggestion sur ce qu'est Internet et ses représentations : la lecture d'une nouvelle très courte, L'homme de sable, de Jorge Luis Borges (en français, en espagnol, ou bilingue sur le même ouvrage) : une métaphore de ce qu'est Internet ? 121 !Finistère La liberté d'expression sur Internet Internet, un média comme les autres ? Mise en perspective et prolongement : la liberté de la presse dans le monde. Objectifs généraux • • • • • • • • mener une réflexion en groupes sur la liberté de la presse réfléchir au rôle de la presse et à la difficulté du métier de journaliste citer des exemples d'entraves à la liberté de la presse comprendre les conséquences des entraves à la liberté de la presse expliquer pourquoi la notion de liberté de la presse est importante discuter des caractéristiques d'Internet en tant que média exploiter l'information exercer son jugement critique 1. Internet, un média pas comme les autres ? Thème : liberté d'expression Mise en contexte Nous sommes entrés dans l'ère du Web2.0 : l'internaute est devenu aussi auteur et peut s'exprimer plus facilement sur la toile. Mais peut-on pour autant écrire ce que l'on veut sur Internet La liberté d'expression existe-t-elle sur Internet ? Le web 2.0 désigne tous les types de sites où l'internaute a la possibilité de participer au contenu, rédiger, créer sur des pages web : les blogs, les wikis, les sites communautaires... Chacun pense être libre d'écrire ce qu'il souhaite, mais est-ce possible dans la pratique ? Eston libre d'écrire tout et n'importe quoi sous prétexte que c'est sur Internet ? Certains pays censurent très sévèrement Internet. Ainsi, des bloggeurs ou des internautes s'exprimant sur des forums de discussion peuvent avoir des problèmes avec la justice de leur pays selon les propos tenus (s'informer grâce au site de Reporters Sans Frontières, rubrique "les ennemis d'Internet", rapport 2009, sur la liberté d'expression sur Internet dans le monde, pays par pays). La liberté d'expression ne semble pas être la même dans tous les pays... Et pour les pays prônant la liberté, comment cela se passe-t-il ? Est-on entièrement libre ? Objectifs spécifiques • comparer la question de la liberté d'expression sur Internet par rapport aux autres médias • définir les limites de la liberté d'expression • connaître la situation de la liberté d'expression sur Internet dans le monde • tester et actualiser ses connaissances sur les usages d'Internet. (sur le site académie de Rennes>espace éducatif>clemi>classes-presse 2010-2011) 122 ! Finistère Activité 1 Il est sur ce sujet, intéressant de comparer Internet avec les autres médias... Est-on plus libre de s'exprimer sur Internet qu'à la télévision, la radio ou dans les journaux ? Demander à vos élèves, en prenant soin d'illustrer leurs réponses par des faits réels, de réfléchir à la liberté d'expression sur Internet : • par rapport à la télévision, est-on plus libre de dire ce que l'on veut à la télévision ? Est-ce la même liberté d'expression ? • par rapport aux journaux, est-on plus libre d'écrire et de montrer ce que l'on veut dans les journaux ? Est ce la même liberté d'expression ? • par rapport à la radio ? • par rapport aux livres ? Mettre en commun les réponses et débattre : Pouvez-vous dire si la liberté d'expression est bien la même sur Internet que dans les autres médias ? Son application est-elle aussi la même ? Internet peut-il être surveillé ? Toute liberté a des limites La liberté d'expression est la même dans tous les médias, mais certains sont plus facilement contrôlables que les autres. Qui dit liberté d'expression, dit nécessairement respect des règles, car toute liberté se fait dans le cadre d'une législation. Quelle est donc cette législation? (voir sur le site , le test sur les usages et son corrigé). Quels propos selon vous, dans les médias et sur Internet, sont condamnables ? Discutez en classe entière de vos réponses et justifiez-les. Une liberté compromise ? L'organisation Reporters Sans Frontière dénonce régulièrement sur son site Internet toutes les entraves à la liberté d'expression sur Internet par certains pays. Le site présente, pays par pays, la situation de la liberté d'expression sur Internet. Visitez le site de Reporters Sans Frontière http://www.rsf.org et exploitez les données pour trouver les pays qui contrôlent très sévèrement Internet. La liberté d'expression sur Internet dans le monde Quels sont les pays qui censurent le plus Internet ? Quelles sont les raisons de cette censure ? En quoi les pays occidentaux sont-ils complices de la censure sur Internet dans certains pays ? Les pays occidentaux sont-ils concernés aussi par les mesures menaçant la liberté d'expression sur Internet ? En conclusion, peut-on dire que personne, dans aucun pays, n'est à l'abri de voir sa liberté d'expression sur Internet entravée ? 123 !Finistère Pour en savoir plus Internet et la censure Carte mondiale source RSF Article sur le site de Wikipédia http://fr.wikipedia.org/wiki/Internet_et_la_censure Commission nationale de l'informatique et des libertés Face aux dangers que l'informatique peut faire peser sur les libertés, la CNIL a pour mission essentielle de protéger la vie privée et les libertés individuelles ou publiques. http://www.cnil.fr Internet, espace de liberté ? Dossier sur le site SOS-net http://sos-net.eu.org/technos/expression.htm La liberté de la presse dans le monde Reporters sans Frontières publie chaque année le classement de la liberté de la presse dans le monde. Pourquoi un si grand écart entre les pays ? http://www.rsf.org http://www.linternaute.com/histoire/motcle/1333/a/1/1/liberte_de_la_presse.shtml les grandes dates de l'histoire de la liberté de la presse en France A la découverte d'uncyber-journal Fiche Clemi http://www.clemi.org/fr/ressources/fiches-pedagogiques/bdd/page/4 124 ! Finistère Activité 2 : Parlons de la liberté de la presse Réfléchissez aux questions suivantes: • • • • Qu'est-ce qu'évoque pour vous la liberté de la presse ? Quel rôle doit jouer la presse ? Quelles difficultés peuvent rencontrer les journalistes dans l'exercice de leur métier ? Que peut-on faire pour que la situation s'améliore ? a) Qu'est-ce que la liberté de la presse et pourquoi est-ce une notion importante ? Cette première activité va permettre de réfléchir à la notion de liberté de la presse. Chaque groupe d'élèves va mener une réflexion sur ce que signifie pour eux la liberté de la presse, ce que cela implique pour les médias et la population et sur le rôle de la presse à partir des questions suivantes : En quoi consiste la liberté de la presse ? Pour les journalistes ? Pour la population ? Citez des entraves à la liberté de la presse. • Quelles conséquences ces entraves à la liberté de la presse ont-elles ? • Pour les journalistes ? • Pour la population ? Après ce travail en groupes, demandez aux élèves de mettre en commun leurs recherches. b) Discutez ensuite en classe entière des réponses apportées. Pourquoi la liberté de la presse est une notion très importante ? Jusqu'où peut-on aller au nom de la liberté de la presse ? Sur ce sujet on peut prendre appui sur deux évènements de natures différentes, mais illustrant chacun à sa manière les problèmes posés au nom de la liberté d'expression dans les médias. Les caricatures de Mahomet en décembre 2005 et la photo de Chantal Sébire, réalisée par l'AFP à sa demande, le 17 mars dernier 2008. Ces deux événements posent une question fondamentale : jusqu'où peut-on aller au nom de la liberté d'expression ? Après avoir sommairement retracé ces deux événements, demandez aux élèves de reconstituer sommairement, par groupe, un des deux faits et leurs contextes. Demandez-leur d'identifier et d'expliquer les principaux évènements, par exemple comment cela a commencé, ce qui s'est passé et comment cela s'est terminé. (Il n' y a pas de bonne ou de mauvaise réponse, c'est simplement un premier travail de prise de conscience). 125 !Finistère Activité 3 : La liberté d'expression Qu'est ce que la liberté d'expression ? Cette notion va bien au-delà du simple fait de pouvoir dire ce que l'on pense quand on le veut... a) recherches : - Donnez votre définition personnelle Quelle est la définition à partir d'un dictionnaire ou d'une encyclopédie ? Que dit la Déclaration universelle des droits des hommes ? Quelle est l'importance de la liberté d'expression et quelles en sont les limites ? b) Mettez en commun et discutez en classe. Demandez aux élèves de demeurer dans les faits concernant le rôle des médias. Quelques questions : ‣ Les médias ont-ils une responsabilité particulière sur les informations diffusées ? ‣ Est-il toujours nécessaire de tout dire au nom de la liberté d'expression ? ‣ Croyez-vous que l'opinion d'un animateur télé, d'un journaliste est plus importante que la vôtre ? A-t-elle cependant plus de conséquences ? Lesquelles ? Lisez : "La Chine privée de ses bloggeurs" (source : Reporters Sans Frontière Twitter, YouTube, Flickr, Blogger bloqués : les Chinois privés du Web 2.0 La Chine privée de ses bloggeurs:http://www.rsf.org/fr-pays57-Chine.html? debut_contenu=30 Connaissez-vous d'autres cas impliquant la liberté d'expression ? En savoir plus Site de Reporters sans frontière Le classement mondial de la liberté de la presse 2008 Les caricatures de Mahomet Revue de presse http://atheisme.free.fr/Revue_presse/Caricatures_mahomet.htm Chantal Sébire http://fr.wikipedia.org/wiki/Chantal_S%C3%A9bire La liberté d'expression, site wikipédia http://fr.wikipedia.org/wiki/Libert%C3%A9_d%27expression 126 ! Finistère Solidarités économiques, sociales et insertions Et si.... moins de biens matériels signifiait plus de solidarités ? Paradoxe de notre société... Fragilité... Ou chance pour s'ouvrir à s'entraider ? d'autres et Objectifs : ➡ comprendre et enquêter ➡ construire des représentations , les analyser et élargir les horizons ➡ clarifier les mécanismes de choix : confronter des avis contradictoires, clarifier ses valeurs, prendre conscience de ses ambivalences ➡ se construire un esprit critique Contexte : La crise touche les plus pauvres et contribue à accroître, s'il le fallait, le gouffre des inégalités sociales. Ici et ailleurs dans le monde. Cependant, bien que difficile à vivre au quotidien et angoissante, elle a aussi ses vertus... Parce qu'elle met à la "Une" des dérèglements économiques, sociaux, environnementaux observés depuis plusieurs décennies et générations. Ensuite parce qu'elle appelle à les corriger, à imaginer d'autres possibles. Car étymologiquement, la crise, c'est le moment de la décision, le moment de s'interroger : comment en sommes-nous arrivés là ? Quelles sociétés voulons-nous, pour ici et pour ailleurs, pour nous et pour nos enfants ? Peut-on parler de solidarité lorsque le superflu des uns est sans limite alors que l'essentiel des autres n'est même pas satisfait ? Des enjeux : matière à réflexions L'argent, seule valeur ? Le temps c'est de l'argent ? Ce qui n'a pas de prix a-t-il une valeur ? L'opulence nous rend-il plus heureux ? Pouvons-nous envisager une croissance économique et personnelle qui prendrait en compte l'être plutôt que l'avoir, le "assez" plutôt que le "plus", les relations humaines plutôt que les biens matériels, la communauté plutôt que l'individualisme, la participation citoyenne active plutôt que la consommation marchande passive ? Et si la solidarité venait au secours de l'économie ? Utopie tout ça ! Pas si sûr car cette révolution culturelle est déjà en marche. Économistes, citoyens, scientifiques, philosophes et journalistes ont déjà lancé la réflexion et l'action. 127 !Finistère Encore ténue, mais bien présente si l'on change ses lunettes et si l'on accepte d'être curieux de toutes les initiatives qui rassemblent un grand nombre d'adeptes partout dans le monde pour plus de solidarités. Mais aussi localement comme en témoigne le fort vivier d'acteurs associatifs, de réseaux, de structures économiques- qui œuvrent pour accroitre le bien-être de tous, par une forme de solidarité. Ici ce qui est en jeu, c'est la valeur que l'on accorde au travail : le travail est-il ce que "l'on a" ou ce que "l'on n'a pas" ou ce que nous faisons ? Pouvons-nous faire une place plus grande aux activités d'aide mutuelle, de coopération volontaire où s'entrecroisent des valeurs de solidarités et d'engagements citoyens même si toutes nos activités ne sont pas rémunérées ? La formule est belle ! Un grand homme politique l'avait bien compris en nous proposant de "vivre simplement pour que d'autres, simplement, puissent vivre". ( Gandhi) Des acteurs . Solidarités et échanges : un domaine d'initiatives à explorer "L'éco-consommation", un concept nouveau qui essaime. Porteur d'une manière de vivre, ce concept propose une autre façon de consommer qui s'enracine dans une réflexion sur nos besoins réels. Avons-nous aujourd'hui la possibilité de nous procurer un bien ou un service sans pour autant l'acheter avec une monnaie sonnante et trébuchante ? Certes, la monnaie a été créée pour permettre d'échanger des produits en passant par une unité de mesure commune. Mais aujourd'hui, le fossé entre "riches" et "pauvres" ne cessent de se creuser : ceux qui possèdent beaucoup continuent à thésauriser alors que d'autres voient leurs revenus diminuer ou n'ont même plus assez pour survivre. L'économie actuelle basée sur la monnaie ne laisse que peu de place aux échanges et liens entre personnes. Pourtant chacun sait quelque chose et chacun peut transmettre son savoir ou fournir une aide. C'est sur ce constat, qu'émergent d'autres voies économiques : associations, habitats groupés, systèmes d'échanges locaux, groupements d'achats solidaires, coopératives, s'annoncent comme des réponses locales aux problèmes globaux auxquels nous sommes confrontés. En rencontrant les objectifs économiques, sociaux et environnementaux, ces expériences traduisent au quotidien la solidarité. Face à ce constat, des solutions alternatives ont été imaginées. Partout dans le monde, des initiatives d'échanges de services ou de biens voient le jour. Avec un point commun qui les fédère : ces échanges se passent de monnaie sonnante et trébuchante. la monnaie est remplacée par des "unités d'échanges locales" ou simplement du temps à donner avec d'autres et pour d'autres. Il existe environ 5000 expériences de monnaies parallèles à travers le monde. 128 ! Finistère Au centre des échanges alternatifs , l'humain Des citoyens se regroupent pour échanger des savoirs, des biens ou des savoirs-faire plutôt que de les acheter. Cela favorise les liens et la solidarité, "démocratise" nos rapports, valorise les compétences de chacun. Ces systèmes d'échanges reposent sur des individus connectés en réseau qui vont pouvoir échanger entre eux: chacun sait quelque chose et peut transmettre son savoir ou fournir son aide. Réciproquement chacun peut être demandeur d'un savoir , d'une aide ou d'un bien. La circulation de ses savoirs, biens et services reposent sur l'entraide et la réciprocité et se passent de médiation financière. Les réseaux d'échanges ont tous des caractéristiques communes. Ils sont tous : - parallèles aux réseaux d'échanges de marchandisation ouverts à tous volontairement "non monétarisés" les connaissances (savoir, savoirs-faire) n'y sont pas monnayées En outre, - le fait de posséder la monnaie alternative (ou du temps) ne rapporte rien, pas plus que le fait d'emprunter ne coûte - les savoirs ou services échangés ont la même valeur : une heure de travail intellectuel équivaut à une heure de travail manuel - tous les biens ou services sont échangés sur la base de règles établies et respectées par les adhérents de chacun des différents systèmes On l'aura compris : il est possible de tout échanger pour autant que l'on respecte les règles du jeu (chartes des systèmes) ; il ne s'agit pas d'un moyen de profiter du système, mais bien d'en faire partie et de le faire fonctionner. Ressources sur la BRETAGNE : l’économie solidaire et les systèmes d’échanges : adresses utiles en Bretagne http://www2.univ-mlv.fr/ecosoc/collectivites/regions/5144.pdf Autres ressources et acteurs pour échanger des biens en réciprocité Internet a énormément contribué et continue à faciliter le développement de réseaux d'échanges y compris inter culturels. Quelques initiatives qui grandissent ... La grande tendance du moment consiste en l'échange de maisons partout dans le monde. Cet échange, toujours sans transaction financière, est direct et permet non seulement de voyager pas cher mais aussi de bénéficier de tout le confort d'une maison habitée à l'année. 129 !Finistère Le WWoofing (World Opportunities on Organics Farms) est un réseau qui met en relation des agriculteurs biologiques en demande d'aide pour la réalisation de tâches agricoles et des volontaires motivés à travailler dans les fermes situées partout dans le monde. Le principe du WWoofing, c'est l'échange et le volontariat. Le WWoofeur n'est donc pas payé, mais reçoit le gîte et le couvert pour le travail effectué (entre 4 et 7 heures par jour). C'est aussi une manière conviviale de voyager qui permet d'être directement inséré dans la vie locale d'une région ou d'un pays par l'échange culturel et de savoirs-faire. Pour autant il ne s'agit pas de tourisme à proprement parler. Les SEL (Système d'Echange Locaux) permettent aussi de voyager ! Ainsi "la route des sels" permet de favoriser les rencontres entre adhérents des SEL en utilisant leur possibilité d'hébergement. Les adhérents offrent toutes sortes d'hébergements de courte ou longue durée. Ceux qui ne proposent pas d'hébergement peuvent être hébergés et reçus à condition de s'entendre avec leurs hôtes. Dans le même ordre d'idées, on peut pratiquer le couchsurfing. D'où vient cette drôle d'idée de faire du surf sur canapé ? Tout simplement du bon sens : proposer son canapé et pouvoir bénéficier du même service lors de ses déplacements en France ou à l'étranger. Pratique, pas cher, et surtout très convivial. 130 ! Finistère Solidarités et insertions Agir dans le champ de l'économie sociale et de l'économie solidaire pour oeuvrer en faveur de l'accès aux droits communs et en particulier à l'emploi pour tous. Ateliers relais, entreprises d'insertions. Ces structures sont plus utiles que jamais. Apprendre par l'expérience, permettre à des personnes fragilisées par un manque de qualification, une longue période de chômage, des problèmes familiaux ou de santé de rebondir aux niveaux personnel et professionnel sans pour autant retourner sur les bancs de l'école : c'est la mission poursuivie depuis près de trente ans par les organismes d’insertion socio-professionnelle et les entreprises de formation par le travail. Pour en savoir plus... Le CNEI « Personne n’est à priori inemployable » Tribord est adhérente au Comité National des Entreprises d’Insertion (CNEI). Il fédère 22 Unions Régionales, compte 550 adhérents, soit au total plus de 35 000 salariés en insertion par an pour une trentaine de métiers représentés. Sur www.cnei.org Découvrir des entreprises d'insertion TRIBORD, http://www.e-tribord.com/insertion.php?id=14 Les compagnons bâtisseurs « Les compagnons bâtisseurs en Bretagne et dans le Finistère, une solidarité à bâtir » http://cbbrest.wordpress.com/qui-sont-les-compagnons-batisseurs/ Découvrir un web zine sur les solidarités, l'économie sociale et l'insertion en Bretagne. Epi'Mag, le web zine du développement soutenable et durable en Bretagne. sur http://www.epi-mag.fr/ L'UREI (Union Régionale des Entreprises d'Insertion) Fédération qui rassemble des personnes morales agissant dans le champ de l'économie sociale et de l'économie solidaire à statuts associatif, coopératif, commercial avec apport associatif majoritaire, ou autre, dont l'objet est d'oeuvrer en faveur de l'accès aux droits communs et en particulier à l'emploi pour tous. Les Entreprises d'insertion (EI) ont pour vocation d'insérer par le travail des personnes en grande difficulté, de leur apporter le savoir-vivre, le savoir-faire, les compétences nécessaires pour accéder, dans les meilleures conditions, au marché de l'emploi classique ; l'entreprise d'insertion n'étant pas pour elles une fin en soi, mais un tremplin, un sas. Contact Email : [email protected] 131 !Finistère Le CNEI (Comité National des Entreprises d'Insertion) Fédération de 22 Unions Régionales, relais politiques et techniques, opérationnelles sur tout le territoire, auxquelles adhérent 550 entreprises d'insertion. Représente ces structures auprès des pouvoirs publics et des organisations professionnelles, signe des accords de partenariat avec des fondations nationales et des organismes financiers pour poursuivre le processus de labellisation des pratiques sociales (Qualirei) dans lequel le réseau s'est engagé. : www.cnei.org Le COORACE Bretagne c'est... Une dynamique de réseau au service de l’emploi et de l’insertion. Parce que le travail est un facteur déterminant de la citoyenneté, COORACE participe à l’intégration des exclus du travail dans la communauté humaine, à la reconnaissance de chaque personne par la société. Ses adhérents L’emploi pour tous, l’ambition commune d'entreprises et groupes économiques solidaires qui constituent le réseau COORACE : - Associations Intermédiaires (AI) Entreprises de Travail Temporaire d’Insertion (ETTI) Ateliers et Chantiers d’Insertion (ACI) Entreprises d’Insertion (EI) www.coorace.org/le-reseau-coorace-bretagne.html ÉTABLISSEMENTS PROTÉGÉS ET ADAPTÉS GESAT et ARESAT Bretagne Association régionale des établissements ou services d’aide par le travail. Réseau national de travail protégé et adapté. Association qui réunit des directeurs d'établissements protégés (ESAT) et d'entreprises adaptées (EA) soucieux de favoriser la professionnalisation et l'accompagnement des travailleurs handicapés. Lieu de mutualisation et d'échange, il facilite la sous-traitance des entreprises et des collectivités avec le secteur protégé et adapté. http://www.reseau-gesat.com/ 132 ! Finistère Pour des contacts locaux et pour compléter les associations, entreprises ou organismes qui oeuvrent dans chaque département pour l'économie solidaire et l'insertion sociale et professionnelle, aller sur : www.drtefpbretagne.travail.gouv.fr (Directions du travail de chaque département) et sur http://www.boutique-solidaire-bretagne.com Autres lieux de solidarités, d'insertion et d'économie sociale qui fleurissent... Un espace favorisant l’échange et le lien social, un outil citoyen pour s’approprier l’espace public, une démarche collective. Les jardins partagés ou communautaires Plus d'infos sur: http://fr.wikipedia.org/wiki/Jardin_communautaire http://www.vertlejardin.infini.fr/spip.php?rubrique5 http://www.jardins-familiaux.asso.fr/ Ressources par départements sur l'insertion sociale et professionnelle L’insertion par l’activité économique Dans le Finistère http://www.crij-bretagne.com/IMG/pdf/355_29.pdf Dans le Finistère http://www.crij-bretagne.com/IMG/pdf/355_56.pdf Dans les Côtes-d'Armor http://www.crij-bretagne.com/IMG/pdf/355_22.pdf En Ille et Vilaine http://www.crij-bretagne.com/IMG/pdf/355_35.pdf 133 !Finistère Activité : vivre sur une autre planète Mise en situation Qu'allons-nous emporter? Et si la place était limitée ? Apprendre à interroger les relations aux autres, les notions de respect et d’égalité, la valeur du travail, de l'argent,… Cette mise en situation permet de faire émerger les représentations des élèves en ouvrant un dialogue sur les notions de besoin et de désir, de droits fondamentaux et superflus. L'activité ouvre ainsi les portes au débat et au questionnement qui peuvent se poursuivre... tout au long de la vie : vivre ensemble, c'est quoi ? Objectifs : ➡ aider les élèves à mieux comprendre comment les besoins fondamentaux peuvent être aussi considérés comme des droits ➡ aider les élèves à mieux appréhender les notions et leurs nuances entre besoins et désirs, réfléchir aux excès de la consommation, s'interroger sur la qualité de vie, approfondir la réflexion sur l'un ou l'autre besoin ou désir en prolongement, par exemple l'argent. (voir activité) ➡ aider les élèves à mettre à distance critique ce qui leur paraît être "naturel" et "immuables". Matériels : - un jeu de cartes vides - feuilles canson - désirs et besoins pour chaque groupe d'élèves - des crayons pour écrire ou dessiner sur les cartes vides Adaptation: On pourrait croiser des objectifs en demandant aux élèves de fabriquer les cartes à partir de photos des journaux ou magazines qu'ils ont à leur disposition. Déroulement de l'activité Étape 1 : Par groupe de 2 ou 3, les élèves reçoivent un jeu de 20 cartes "vides et muettes" de désirs et de besoins. Étape 2 : Mise en situation 1. "Vous avez été choisis pour aller vivre sur une autre planète. Vous y créerez une nouvelle société afin de vivre et de grandir au mieux. Quels sont les 20 articles avec lesquels, pensez-vous, vous devriez partir ? Écrivez ou dessinez sur chacune de vos cartes, votre article. Classez vos cartes par besoins et par désirs. Pour aider les élèves à cette identification des notions entre "désir" et "besoin", posez-leur les bases du débat par cette question : vos cartes contiennent-elles que des choses matérielles ? 134 ! Finistère Étape 3 : Mise en situation 2 : La place étant limitée sur le vaisseau spatial, vous ne pouvez prendre que 14 articles, au lieu des 20 prévus. Vous devez faire un choix et éliminer 6 articles. Vous pouvez tracer une croix sur ceux-ci et les placer dans une enveloppe. Étape 4 : Mise en situation 3 : Il y a encore moins d'espace disponible que l'on n'avait pensé. Vous ne serez capables de prendre que 8 articles au lieu des 14. Vous devez donc éliminer encore 6 articles et ne garder que les 8 que vous considérez essentiels à votre survie et à votre groupe. Étape 5 : Mise en commun de la sélection et des discussions menées dans chacun des groupes. Pour ce faire, chaque groupe présente les 8 articles essentiels à leur survie et à leur groupe. Puis discutez des questions suivantes avec tout le groupe : - Quels sont les articles qui ont été éliminés au premier tour et pourquoi? - Le deuxième tour éliminatoire était-il plus difficile et pourquoi? - Avez-vous eu avec vos partenaires des désaccords sur les articles à éliminer? Lesquels et pourquoi? - En fonction de votre sélection finale, quelle différence faites-vous entre les désirs et les besoins? - Avez-vous, au final, tout ce que vous voulez? - Avez-tout ce dont vous avez besoin? Pourquoi ? Quels sont les manques? En classe entière, confronter les choix : - Les désirs et les besoins différent-ils entre les groupes de la classe? Pour quelles raisons ou pourquoi sont-ils identiques? - Toutes les personnes dans notre ville, commune, région, pays ont-elles tout ce dont elles ont besoin? - Et dans d'autres pays? Quelques pistes pédagogiques pour prolonger la réflexion et débattre en classe... Mises à distance critiques des messages médiatiques qui ont influencé les choix des groupes : - L'impact des publicités sur les valeurs, les modes de vie, les choix effectués par les élèves : désir d'appartenance à quoi ? Désir d'identité ? Soutien de quels systèmes de valeurs ? - L'impact des émissions de télé-réalité que les élèves regardent (pour ne citer que quelques exemples: Kho-Lanta, l'ïle de la tentation, Master-chef... ) 135 !Finistère Par groupes, pourriez-vous décrire ce dont chaque enfant / adolescent / adulte a besoin pour s'épanouir ? Vous pouvez mettre en relation l'activité avec la (sur)consommation dans les pays riches, l'impact de la publicité, la manière dont chacun peut agir au niveau individuel, au niveau du groupe et au niveau collectif. Axes communs d'analyse - Quelles valeurs sont mises en scène ? - Qu'en pensez-vous ? - Matières à réflexions... Solidarité, égalité, civisme et démocratie En principe, nous, les humains sommes tous égaux. Mais en réalité, nous voyons bien que certains sont plus riches, plus intelligents, plus forts ou plus chanceux que d'autres. Parce que nous sommes tous différents, nous aurons toujours quelque chose de moins que les autres. Quant au partage ou à l'entraide, ils pourront compenser les inégalités, mais jamais les faire disparaître. Vouloir que les gens soient égaux, ce n'est pas chercher à ce qu'ils se ressemblent, juste reconnaître qu'ils partagent tous la même humanité. Ainsi que les droits et les devoirs qui l'accompagnent. Se poser cette question c'est donc : - accorder à chacun le droit d'exister - apprendre à reconnaître et combattre les injustices inacceptables Un site de référence sur la question : la Commission Nationale Consultative des Droits de l'Homme Retrouvez tous les textes de référence nationaux et internationaux sur la défense des Droits de l'Homme, et le rapport annuel de lutte contre le racisme. Sur http://www.cncdh.fr/ Riche, pauvre ... ça veut dire quoi ? Partout dans le monde, en Amérique, en Océanie, en Asie, en Europe, en Afrique, en France, il y a des hommes et des femmes qui passent leur vie à survivre. Cette extrême pauvreté, la misère, est une prison dans laquelle chacun lutte pour trouver à manger et à boire pour survivre. Et pour ceux qui ne doivent pas lutter pour leur survie, la pauvreté, qu'est ce que c'est ? Et la richesse, qu'est ce que c'est ? Est ce qu'on peut être trop riche ? À partir de quand on est pauvre ? Entre croyance et savoirs... Dans les journaux, dans les magazines, à la télévision, sur internet, on parle beaucoup d'argent. 136 ! Finistère Il y a des jeux où l'on pose des questions à des gens pour qu'ils gagnent des millions d'euros ; on annonce qu'en grattant des tickets, en cochant des numéros, on va gagner des sommes d'argent incroyables ; on voit des photos de stars dans des hôtels très chers ; les publicités vantent des voitures qui coûtent des fortunes... A force, on pourrait finir par croire qu'être riche, cela obsède tout le monde. Est-ce le cas ? "Solidarité" et "Générosité" Il y a des gens qui donnent de l'argent à des hommes et des femmes pauvres, à des associations, à des organisations humanitaires qui aident ceux qui en ont besoin. Ces gens sont généreux. Ils décident d'eux-mêmes de distribuer un peu de leur richesse, ils décident combien ils donnent et à qui ils le donnent. Si la maison de quelqu'un brûle, l'argent de l'assurance aide l'autre à reconstruire sa maison, même si c'est quelqu'un qu'on ne connaît pas. Les gens envoient-ils de l'argent aux assurances pour aider les autres ? Non. Chacun paie une assurance en pensant : "Et si ça m'arrivait à moi ?" En pensant à soi, on réussit à inventer des cagnottes, des assurances, des caisses de sécurité sociale, des caisses de retraite, des syndicats..., on réussit à créer des organisations solidaires. On se protège soi-même et, en même temps, on protège les autres : cela permet de construire une solidarité entre les hommes. Quelle différence y-a-t-il entre la générosité et la solidarité ? Solidarité , partage, justice et injustice Quand le partage est mal fait, c'est l'injustice. Est-ce que tous les hommes ont assez à manger ? Non. Des millions de gens mangent tout ce qu'ils veulent, et même trop, des millions d'autres ont toujours faim ou même meurent de faim. Alors quoi ? Il est où le partage ? Alors comment fait-on ? On cherche des solutions pour donner à ceux qui ont moins, sans être injustes avec les autres. Essayer de mieux distribuer, c'est le travail des gouvernements, des partis politiques, des associations. Quelquefois les lois fabriquent de l'injustice... En 1960, des lois disent que les gens qui ont la peau noire n'ont pas le droit d'aller dans les mêmes jardins que les blancs, pas le droit d'habiter les mêmes quartiers, de monter dans certains bus, d'aller dans certaines écoles, d'avoir le même travail que les blancs, de voter aux élections... Et c'est facile à deviner : ceux qui décident ces lois... ont la peau blanche. Dans d'autres pays, des lois disent que les femmes n'ont pas le droit de conduire de voitures, de sortir seules dans la rue, de décider avec qui elles se marient. Et, c'est facile à deviner : ceux qui décident ces lois... sont des hommes. Ils existent des lois qui créent l'injustice, des lois qui ne traitent pas tout le monde de la même manière. Les lois justes, elles, sont forcément des lois universelles, c'est à dire justes pour tout le monde. 137 !Finistère Si d'un coup de baguette magique, les hommes à la peau blanche devenaient noirs, ils hurleraient contre les lois de ce pays. Et si les hommes devenaient des femmes, ils changeraient immédiatement les lois de certains pays : ils se rendraient compte que ces lois sont injustes. Voilà une bonne idée pour faire des lois justes et solidaires : imaginer que n'importe qui pourrait être à la place de n'importe qui... Imaginer que demain tout le monde puisse devenir femme, homme, enfant, noir, blanc, jaune, juif, chrétien, musulman, être de n'importe quelle religion ou sans religion, riche, pauvre, handicapé, exercer n'importe quel métier ou être sans travail, attraper n'importe quelle maladie... La justice commence à se construire quand on choisit ceux qui décident les lois, quand on vote : c'est important de choisir des gens qui ne pensent pas qu'à eux, ou à leurs amis, ou à ceux qui leur ressemblent, ou qui habitent près de chez eux, ou qui ont le même travail... Qui décide du juste ? Le but de la loi, c'est d'éviter que les caprices de quelques personnes commandent les autres. C'est éviter qu'une personne se moque totalement des droits des autres. On voit bien ("c'est pas juste, il y a des gens qui dorment dans la rue", "c'est pas juste, il y a des gens qui ne peuvent pas sortir de leur pays", "c'est pas juste, il y a des gens malades qui n'ont pas assez d'argent pour se faire soigner") que l'on ne parle plus des problèmes de justice qui nous touchent nous et seulement nous ; on parle d'une justice pour l'ensemble des êtres humains, une justice qui doit exister pour tous les hommes. Si x a moins d'argent de poche que sa copine, on peut toujours discuter pour savoir si c'est injuste ou pas. Mais quand on voit des gens qui ont faim, on sait que ce n'est pas juste ; ça ne se discute pas : on reconnaît immédiatement que c'est injuste ; personne ne peut dire que c'est juste. Cette justice là, on l'appelle justice universelle ; c'est une justice qui ne défend pas seulement quelques personnes, mais qui défend tous les hommes, toutes les femmes, tous les enfants de la Terre. 138 ! Finistère Pour compléter ces réflexions, croiser des regards, s'informer... L'exposition "Regards d'enfance" Cette exposition présente 49 photos évoquant la richesse, la pauvreté et l'avenir prises et légendées par des enfants de Suisse, du Bangladesh, de Bolivie, du Burkina Faso, du Guatemala, d'Inde, de Madagascar et du Salvador. Selon leur contexte de vie, les enfants révèlent des conceptions souvent inattendues, qui incitent immanquablement à réfléchir sur nos propres valeurs. La sélection des photos a été faite par un jury de 22 enfants rassemblés par la Maison de Quartier des Acacias à Genève : ils ont ainsi pu choisir les photos qui "leur plaisent le plus", "celles qui les surprenaient et les questionnaient" ou encore "celles qui illustraient au mieux les thèmes de pauvreté, richesse et avenir". L'exposition en ligne sur: hutte://www.edm.ch/fr/regards_expo.php La campagne "Demain le monde". Depuis 1994, les campagnes nationales d’éducation au développement et à la Solidarité Internationale "Demain le monde" sensibilisent, informent et éclairent un thème d’action et de réflexion spécifique, tous les deux ans, auprès du public scolaire et du grand public (l’eau, le défi alimentaire, l’éducation pour tous, le développement durable, les migrations pour vivre ensemble). "Demain le monde" est une campagne mentionnée au Bulletin Officiel de l’Education Nationale. Enseignements élémentaire et secondaire La campagne en cours (2010) a pour thème "la santé pour Toutes et Tous". Coordonnée par Solidarité Laïque et animée par un collectif d’associations de solidarité internationale, d’éducation populaire, de défense des droits de l’homme et d’associations d'éducation populaire et d'éducation à la santé, la campagne a pour vocation première d’informer aux réalités que recouvre la Santé, aujourd'hui, ici et dans le Monde, au travers des Objectifs du Millénaire pour le Développement également. Elle a pour objectif d'éduquer à la citoyenneté, de sensibiliser et d’ informer le grand public et surtout les jeunes, acteurs de la société civile de demain et par conséquent vecteurs du "mieux vivre" ensemble. Pour en savoir plus sur "Demain le monde » et ses partenaires: http://www.cncd.be/ et le lien avec les objectifs du Millénaire http://www.solidarite-laique.asso.fr/ewb_pages/d/documentation-896.php mais aussi Visions d'acteurs des solidarités internationales et locales à l'occasion de la Semaine de la Solidarité Internationale qui s'est tenue du 13 novembre au 21 novembre 2010 sur le site http://www.lasemaine.org/ 139 !Finistère L'inter-culturel et les solidarités SOLIDARITÉ ET MÉMOIRE Etre solidaire au sens juridique, c'est être responsable les uns pour les autres. Néanmoins les actes de solidarités d'hier n'ont peut-être aussi pas le même sens qu'aujourd'hui, comment interroger les générations et leurs représentations à travers en classepresse ? Il s'agit aussi d'amener par une observation de l'actualité locale, du rôle des associations, des bénévoles qui interviennent dans ce domaine, des élus, tout ce qui est mis en commun dans l'espace public et relève d'une solidarité entre les générations. 1. Solidarités d'hier, solidarités d'aujourd'hui Étape 1 : Revivre l'histoire... ➡ préparer une rencontre avec une personne d'un autre âge, le témoin d'un événement Mise en contexte Aller à la rencontre des mémoires des générations (parents, grand-parents), c'est interroger également l'histoire des individus face à des événements. C'est une approche récente des historiens qui s'intéressent à l'histoire anonyme, celle des personnes et non pas celle qui est faite, écrite par les Etats. En ce sens la démarche d'enquête historique est complémentaire de la démarche journalistique et mêle des sources orales à des sources écrites : recueil de témoignages, recherche d'archives sur une personne, comparaison avec l'état des connaissances sur les faits évoqués. On peut à travers ce type de démarches réinterroger la perception que les élèves ont d'un événement et rechercher également d'autres points de vue sur des faits évoqués en classe. Cette démarche conduit aussi à se poser des questions de transmission, quels sont les lieux de mémoire pour une solidarité entre générations ? peut-on identifier des lieux proches ? Nos anciens peuvent-ils nous apporter leur connaissance et leur expérience, est-ce que c'est important ? Une expérience intéressante : les Passeurs de mémoire. Pour se préparer à ce type de rencontre, on peut faire référence à l'expérience d'associations qui ont commencé à explorer ces questions comme l'association Unicités. Dans le cadre du service civil volontaire cette association demande à des jeunes de recueillir l'histoire de vie de personnes âgées. 140 ! Finistère http://videos.tf1.fr/jt-13h/revivre-l-histoire-avec-les-passeurs-de-memoire-5781977.html Ce sujet du journal télévisé de TF1 peut servir de point de départ pour un échange avec les élèves. On peut identifier avec eux la mise en scène de ce reportage: les jeunes qui arrivent, ils portent des tee-shirts orange, on les voit ensuite en situation avec les personnes âgées qui racontent leur vie. On peut également faire attention au commentaire et bien distinguer ce qui est de l'ordre du commentaire dans le reportage (la voix-off) et ce que les acteurs en disent eux-mêmes. On amorce ensuite un dialogue avec eux en partant de ce reportage. Qu'en pensez-vous, cela vous semble facile ? Les élèves peuvent évoquer: • les émotions des personnes âgées qui apparaissent dans le reportage • le récit, la mémoire d'une vie • les outils dont disposent les jeunes qui vont à la rencontre de ces personnes âgées • identifier ce que chaque acteur pense de l'expérience On peut aussi identifier la façon dont intervient une association et comment elle est représentée à travers ce reportage. Cette approche permet de donner de la place à la parole des élèves et de faire émerger leurs représentations de la solidarité entre les générations. Pour les solliciter on peut relancer leurs réactions par d'autres questionnements : Aujourd'hui dans la vie quotidienne : est-ce qu'ils ont remarqué des appels à la solidarité entre générations ? Par exemple, dans le bus, les places réservées aux personnes âgées, dans les magasins... Peut-on identifier des lieux de solidarité entre les générations près de chez eux ? Ont-ils déjà rencontré des associations qui représentent des personnes âgées et leurs souvenirs, à quelle occasion ? Ou des associations dédiées à la jeunesse ? 141 !Finistère Étape 2 : ... s'interroger sur l'environnement proche... ➡ Partir en reportage sur des lieux de mémoire identifiés, rencontrer des associations locales, identifier des lieux de solidarités dans sa ville, sa commune. Il s'agit d'explorer la mémoire d'un territoire, de découvrir des lieux identifiés de solidarités anciennes pour s'interroger sur les solidarités actuelles. Sous quelles formes existent-elles ? Est-ce qu'elles manquent ? Un certain nombre de municipalités associent aujourd'hui leur image et se présentent comme des villes solidaires. Ce terme de ville solidaire et durable est à explorer à travers des lieux, mais aussi des actes entre générations ? Il rejoint aussi la volonté politique, le positionnement des élus. Dans ce type de démarche, des associations, des collectifs d'artistes interviennent régulièrement pour rendre compte de la mémoire d'un quartier en rénovation, photographier les habitants, valoriser la mémoire d'un lieu. Autant d'expériences associatives qui mettent en place des temps de rencontres et d'échanges entre des générations et entretiennent des formes de mémoires communes. 142 ! Finistère Activité 1ère phase Identifier des actions de solidarités dans le journal aujourd'hui : découper des titres, des photographies et expliquer son choix Laisser parler les élèves, même si à priori certaines actions ne semblent pas relever stricto sensu de la solidarité. Cela permet d'associer le mot solidarité à d'autres mots, on peut voir souvent des images qui marquent l'acte de solidarité par des mains qui se serrent, qui se posent l'une sur l'autre par exemple. On peut alors évoquer des situations d'échange, de partage, porter secours... 2ème phase Est-ce que les élèves connaissent des formes traditionnelles de solidarités évoquées à travers des fêtes, des cérémonies, des musées, des films ? On peut évoquer ici des traditions bretonnes, les traditions de pêche, les solidarités entre les personnes qui travaillent, des traditions de solidarités en mer... un homme à la mer... Est-ce qu'on peut identifier des lieux de vie en commun d'autrefois (lavoirs, fontaine) où on pouvait se rencontrer, échanger ? 3ème phase Est-ce qu'on peut identifier aujourd'hui des lieux de solidarités ? Dans la commune, dans la ville ? On peut partir en reportage pour les photographier, interroger les passants, aller à la rencontre de lieux qui sont "vides" aussi d'échanges, de rencontres et où pourtant tout le monde passe. Prolongement - la transmission du souvenir On peut aussi dans le cadre d'une recherche sur le souvenir d'événements marquants pour la mémoire collective, comme des actes de résistance, s'interroger sur la nécessité d'une transmission entre les générations. On peut identifier alors des acteurs qui participent à ces "ponts" entre le vécu des générations : les associations de résistants et de déportés, les historiens qui font apparaître aussi des mémoires passées sous silence, les archivistes qui recherchent des documents et les exposent... On peut ainsi aller à la rencontre d'experts qui exposent leurs recherches, redécouvrir la fonction d'un musée, d'un éco-musée, des archives départementales... - ville solidaire, ville durable On peut aborder les liens entre générations à ce sujet à l'aide d'un clip de l'agglomération grenobloise. Il met en scène une petite fille qui plante un arbre et le regarde grandir et grandit avec lui : cet arbre se couvre de photographies de la ville. 143 !Finistère On peut ici aborder la place d'espaces présentés par les villes comme des lieux de développement durable, des actes nécessaires entre générations et interroger le regard que portent les habitants sur ce lieu. http://www.dailymotion.com/video/xf6lk8_facteur-4-grenoble-pour-une-ville-s_news Message de la campagne, légende dailymotion : "Pour une ville solidaire et durable. Grenoble s'engage à diviser par 4 les émissions de gaz à effet de serre sur le territoire communal d'ici à 2050. Logement, déplacement, énergie et sensibilisation des habitants et des professionnels grenoblois, le plan d'actions est lancé. " 2. Générations et stéréotypes La place des personnes âgées dans nos sociétés devient cruciale, dans le même temps qu'elle interroge aussi la capacité de la société à prendre en charge toutes les difficultés. Quelles représentations les médias nous donnent-ils de cette approche ? Les médias ont une relation particulière à ce sujet : ils ont relayé ces questions à travers une représentation facile de conflits de génération, des remises en cause des actes des générations (mai 68 et son héritage, la responsabilité entre générations sur les retraites, le sentiment des jeunes d'être une génération sacrifiée qui ne bénéficie pas des mêmes facilités que ses parents). Autant d'approches qui montrent un regard actuel lié à des difficultés réelles, mais ne tiennent pas compte des différences de modes de vie, de hiérarchies entre générations qui n'étaient pas les mêmes. Ainsi le magazine Technikart a-t-il pu aller jusqu'à publier en 2004 une "UNE" très polémique "Virer les vieux" qui lui a, par ailleurs, fait un bon coup de publicité. Il n'empêche que les plus de 50 ans représentent une catégorie sociale au pouvoir d'achat élevé, exigeante, expérimentée et qui consomme ! Des stéréotypes à explorer à travers les mémoires intergénérationnelles... La cible favorite des médias a été la ménagère de moins de 50 ans, image stéréotypée de la femme au foyer prise entre le frigo et la télé. Il peut être intéressant de constater que les représentations actuelles des médias des plus de 50 ans et des seniors évoluent et que les questions les concernant sont souvent citées au-delà aujourd'hui de l'actualité concrète liée au poids démographique des seniors dans nos sociétés. Les solidarités entre femmes sont un domaine à explorer dans les représentations des générations de plus de 50 ans. Une étude de Serge Guérin* sur des lectrices de presse féminine de plus de 50 ans fait apparaître que celles-ci préfèrent se définir comme grand-mère plus que comme "senior" et pour se définir en tant que génération expliquent qu'elles sont la première génération à avoir revendiqué le droit au travail, à l'indépendance économique. Elles se sentent investies d'une solidarité réelle avec les jeunes femmes de leur entourage, mais plus encore avec les jeunes femmes qui travaillent aujourd'hui. *Serge Guérin, Docteur en sciences de la communication Ecole Supérieure de Gestion, Paris, chaire "management des seniors", et CEREGE, Université de Poitiers. 144 ! Finistère C'est une piste intéressante pour comparer les modes de vie, le sentiment de vivre une histoire commune à transmettre : le combat pour les droits des femmes par exemple. On peut ainsi comparer, ce que les élèves ont compris et ce que la génération de leurs parents, de leurs grands parents a réellement vécu. Activité ➡ Réaliser une revue de presse à partir d'articles sur "les jeunes", "sur les vieux". • Pour lancer cette revue de presse, interroger les élèves sur les catégories d'âge qui correspondent à ces termes • A partir des éléments réunis, classer sous forme de tableau ce que vivent "les jeunes", ce que vivent "les vieux", et pour chaque fait dans une dernière colonne les titres associés. • Partir ensuite en reportage ou inviter des personnes prêtes à venir rencontrer les élèves pour réaliser une interview, un portrait, en préparant des questions sur la façon dont les élèves vivent aujourd'hui et ce qu'en pense des personnes plus âgées. • Ou bien, sous forme d'enquête, interroger ses parents, grands parents pour savoir s'ils se sentent proches, solidaires de ce que vivent les jeunes générations. 145 !Finistère LA PRESSE ET LES MÉDIAS : L’UNIFICATION DES CULTURES ? La presse est à la fois un élément essentiel de la culture moderne et un témoin du brassage des cultures, rendu possible par la circulation de l’information. Un monde ouvert à toutes les cultures… • De quels pays sont originaires tes sportifs préférés ? • De quels pays sont originaires tes chanteurs préférés ? • Le dernier film que tu es allé voir a été produit dans quel pays ? • Si tu es fan d’Harry Potter, sais-tu en combien de langues sont traduits ces romans et donc dans combien de pays des enfants de ton âge lisent aussi ces romans ? • Quelle est ta série télévisée que tu regardes avec plaisir ? Dans quelle partie du monde est-elle produite ? Pourquoi arrive-t-elle jusqu’à chez toi ? Que raconte ta série télévisée que tu préfères ? Qu’en penses-tu ? Est-ce que tu vis réellement comme les personnages de la série ? • Pourquoi Coca Cola est présent dans toutes les régions du monde ? • Pourquoi les fast food tels que Mac’Donald sont-ils présents partout dans le monde ? • Quelles conséquences cela a-t-il dans ta vie quotidienne ? • Quelles conséquences cela a-t-il aussi dans les cultures des autres régions du monde ? ou une culture uniformisée pour le monde ? a) "L’industrie américaine détient 90% du marché mondial du cinéma. Cela conduit à une disparition progressive des films et des auteurs des autres pays, exclus de ce système industriel. Ce cinéma industriel mondial diffuse un modèle unique : celui d’un monde barbare, où l’emportent l’action et la violence. Dans cet imaginaire collectif, tout le mondepoliciers, juges, politiciens-, est pourri : les héros sont chargés de remettre de l’ordre et font justice eux-mêmes. C’est un cauchemar pour ceux qui aiment le cinéma : le même film obsédant sur tous les écrans, montrant un monde barbare, avec poursuites de voitures, cadavres sanguinolents, super héros sans états d’âme et effets spéciaux. Bref, un imaginaire mondial standardisé : le hamburger des cinémas, concocté dans les cuisines hollywoodiennes". (d’après l’hebdomadaire l’Express 13 mai 1999.) b) "Un envoûtement ! parole de sorcier ! Harry Potter est passé par ici. Il repassera par les agendas, posters, jeux vidéos, shampooings. La planète entière est en train d’avaler des Chocogrenouilles, la friandise préférée de Poudlard. Le héros du célèbre collège de magie fait un carton et les médias du monde entier s’emparent de ce phénomène" (L’actu du 6 septembre 2008) • Comment réagis-tu à ces deux articles ? • Qu’est-ce qui te paraît "vrai" et qu’est ce qui te paraît "faux" ? • Et toi, penses-tu être influencé(e) ou pas par ce phénomène de la mondialisation des cultures ? 146 ! Finistère • Comment réagissent tes parents ? Acceptent-ils toujours de répondre à tes souhaits d’achat et de mode dans les vêtements, les fournitures scolaires, les émissions de télévisions que tu veux regarder ? Pouvoir interroger les grand-parents (ou autre connaissance qui n’appartient pas à leur génération) sur leur vie (en ville, à la campagne), leurs loisirs, leur argent de poche et la façon dont ils le dépensaient, leurs alimentations, les vêtements qu’ils portaient, les cadeaux d’anniversaire ou de Noël qu’ils recevaient, l’éducation dans la famille mais aussi à l’école, lorsqu’ils avaient leur âge, permet aussi à nos élèves une approche historique, dans le temps , qui a ses répercussions sur les modes de vie et sur les choix qui sont faits et d’engager un débat sur ce qui leur semble vital, essentiel aujourd’hui. Des voyageurs de plus en plus nombreux. Mais pour quelles raisons ? Les voyages. Les progrès techniques dans les transports rendent les déplacements de plus en plus rapides, faciles et de moins en moins chers : grâce aux trains, aux voitures, aux bateaux , aux avions on peut se rendre partout sur la Terre. Grâce aux avions on peut faire des milliers de kilomètres et atteindre l’autre bout de la planète en quelques heures. De ce fait les hommes se déplacent de plus en plus même pour de courtes périodes. Certains le font pour leur travail : des cadres d’entreprises, des chercheurs, des médecins, des professeurs… venus des quatre coins du monde se rencontrent pour échanger et travailler ensemble. C’est ce que l’on appelle les "voyages d’affaires". D’autres voyagent pour leurs loisirs : chaque année, 700 millions de personnes font du tourisme dans un autre pays que le leur. Les migrations internationales Les migrations concernent les hommes et les femmes qui quittent leur pays pour s’installer dans un autre , dans l’espoir d’y trouver un emploi et de meilleures conditions de vie. De nos jours, les migrations sont devenues très importantes parce que les guerres, la misère, les violences de toutes sortes incitent de nombreuses personnes à fuir loin de chez eux. Les migrations entraînent des brassages dans les cultures et des métissages. Elles sont l’occasion de rencontres et permettent de découvrir d’autres manières de vivre ou de penser. Mais ces échanges demeurent partiels : chacun préfère en général sa manière de vivre et cherche à la préserver. • Et prés de chez toi existe-t-il un quartier qui témoigne d’un brassage culturel ? • Et dans ton collège, connais-tu des élèves qui viennent d’un autre pays ou d’un autre continent ? Depuis combien de temps leurs parents ou leurs grands-parents vivent-ils prés de chez toi ? Sais-tu pour quelles raisons ils ont changé de pays ? Prolongements : • développement durable et tourisme équitable • développement durable et commerce équitable 147 !Finistère • développement durable et étiquette des marchandises • développement durable et liberté de la presse dans le monde • l’argent de poche des collégiens et leurs utilisations, les choix qu’ils effectuent pour dépenser leur argent et les influences qu’ils subissent ou pas Lectures pour le collège : Deux lectures ont retenu notre attention. Ce sont des œuvres de littérature récentes qui évoquent, dans deux régions du monde très différentes, la pauvreté, le combat pour une vie meilleure, le pouvoir et la fascination des médias, en particulier de la télévision. "Le journal de Ma-Yan", rendu public par un journaliste correspondant de Libération à Pékin, est accessible pour nos élèves dés 11 ans. "Le ventre de l’atlantique" est quant à lui, plus accessible pour nos élèves de 4ème et de 3ème. En tous les cas, ces deux romans ont été lus avec intérêt par des élèves de collège. - "Le journal de Ma- Yan" de Pierre Haski, journaliste correspondant de Libération à Pékin (Littérature de jeunesse, 2002) Ma-Yan , âgée de 13 ans vit en Chine, dans un village très pauvre de la province de Ningkia. De décembre 2000 à décembre 2001, elle écrit son journal intime. Ses parents, appartiennent à une ethnie minoritaire appelée les Hui. Ils sont agriculteurs et partent parfois travailler en Mongolie intérieure, car la famille ne peut faire face aux besoins élémentaires, en particulier, se nourrir. Leur seul objet "de luxe" est un vieux poste de télévision. Ma-Yan parcourt à pied les 20 kilomètres qui la séparent de son village à son école. Elle est donc pensionnaire. En plus des frais de scolarité et des fournitures scolaires pourtant simples comme un crayon et un cahier, la famille doit fournir au collège un kilo de riz par mois. À travers son journal, Ma-Yan raconte toutes ses difficultés et celles de sa famille pour survivre. Si l’on ajoute que l’école pour ces enfants, dans cette région rurale isolée n’est pas une priorité, encore moins lorsqu’on est une fille, le lecteur comprendra aussi quel est le combat que mènent Ma-Yan et sa famille, combat qui a été repris par ce journaliste de Libération, qui, depuis 2002, avec son association, aide des enfants (et principalement les filles) à pouvoir accéder à l’éducation. - Le ventre de l’Atlantique de Fatou Diome (livre de poche 2005). C’est le premier roman de Fatou Diome. Elle entremêle dans son récit, sa vie au Sénégal et son immigration en France, le rêve de nombreux Sénégalais qui veulent fuir un "destin de misère", et qui voient la France comme une terre promise où réussissent les footballeurs Sénégalais. Entre l’Europe et l’Afrique, ce roman autobiographique se fait l’écho de la face cachée de l’immigration et des leurres qu’entretiennent ceux qui, de retour au Sénégal, escamotent leur véritable vie d’émigré. Il est aussi beaucoup question dans ce roman autobiographique du pouvoir des médias, en particulier de la télévision, objet très convoité au Sénégal, et de l’arrivée en France de ces jeunes sénégalais venus retrouver leur centre de formation du football. Un autre regard sur le foot, phénomène de société largement mondialisé. - "No et Moi" de Delphine de vigan, Livre de poche (prix des libraires) Un roman qui interroge les liens qui se tissent entre Lou, 13 ans et Nolwenn, 16 ans, SDF. Peut-on avec toute la générosité du monde, sortir de la misère, et de la rue, quelqu'un ? Adaptation au cinéma et sortie du film en novembre 2010. 148 ! Finistère L'INTERCULTUREL, UNE PORTE POUR LES SOLIDARITÉS L’actualité liée à l’immigration clandestine et aux sans-papier en France, nourrit parfois chez nos élèves un sentiment hostile et polémique à l’égard "des autres qui viennent en France", comme le dit cet élève. Cette question, comme les autres, n’est pas facile. Mais choisir de se taire sur ce débat, risque fort aussi de laisser nos élèves avec leurs propres représentations fortement éloignées des objectifs que l’on se donne : - pouvoir aider nos élèves à comprendre des situations complexes qui les interpellent - pouvoir les aider à se forger leur propre opinion dans le respect des opinions des autres - enfin, pouvoir les aider aussi à exercer un esprit critique face à ce qu’ils lisent, entendent , ou reçoivent en leur donnant les moyens de faire la part des choses entre les préjugés et les stéréotypes qui encombrent leurs imaginaires et leurs croyances. Sans oublier les lectures d’œuvres littéraires citées précédemment, nous proposons quelques entrées pour guider ce débat, en privilégiant une perspective et un contexte historiques. Des migrations variées Pouvoir rappeler à nos élèves, que de tous temps, la France a été parcourue par des migrations et que le phénomène s’est accentuée au XXème siècle, parce que beaucoup de personnes espèrent trouver en France de meilleures conditions pour vivre, car ces conditions ne sont pas respectées dans leurs pays d’origine à cause des guerres, des conflits, d’une situation économique, ou d’une atteinte aux libertés fondamentales telles que le droit d’expression par exemple. Pouvoir leur rappeler que la France a donc été et est une terre d’accueil pour des personnes en danger dans leur pays du fait de leur origine ou de leurs idées et que dans les migrations il y a aussi ce qu’on appelle les réfugiés politiques. Prendre des exemples, tel Gao Xingian, chinois d’origine qui a été interné dans un camp en Chine et a été obligé de brûler ses manuscrits. Arrivé en France en 1988 comme réfugié politique, il a été depuis naturalisé et a obtenu le prix Nobel de littérature en 2000. Pouvoir questionner nos élèves sur cet aspect de la migration qui leur est méconnue, permet de les amener à élargir leurs représentations du concept des migrations. • • • • Tous les immigrés sont-ils des intellectuels ? Qui est Gao Xingian ? Sais-tu ce qu’est le prix Nobel de littérature ? En quoi l’immigration de Gao est-elle positive pour la France ? Pouvoir leur rappeler que la France est le résultat de multiples métissages depuis très longtemps et que ce pays a fait appel à l’immigration quand après la guerre, l’agriculture et l’industrie ont manqué d’ouvriers. Pouvoir leur dire que depuis 1974, la montée du chômage a au contraire poussé la France à limiter, puis à interdire l’immigration et à lutter contre l’immigration clandestine. Et que la provenance des migrants a évolué. Autrefois, la plupart venaient d’Europe : Italie, Espagne, Portugal, Pologne alors qu’après la seconde guerre, au contraire, la plupart sont venus des anciennes colonies : Maroc, Tunisie, Algérie, Afrique subsaharienne et Vietnam. Pouvoir leur dire aussi que les migrants ont également des origines sociales variées : paysans, ouvriers, intellectuels… 149 !Finistère La question de l’intégration - - Comment accueillir et faciliter l’intégration de 4 millions d’étrangers et d’un grand nombre de Français dont les parents sont étrangers et vivent actuellement en France ? Comment faire pour que ceux qui maîtrisent mal la langue française et qui manquent de formation, sans oublier les immigrés clandestins, soient moins touchés par le chômage et la précarité ? En quoi ces questions concernent aussi, selon eux les enjeux du développement durable ? L’augmentation du racisme les touche directement Pouvoir leur rappeler que l’intégration passe notamment par l’école et l’apprentissage des règles de la vie en société, mais aussi par une vraie politique d’habitat et d’urbanisme qui élimine la ségrégation dans les cités. Pouvoir aussi leur dire que cette intégration est devenue une priorité pour la France d’autant plus que la population active va baisser dans les années à venir et que le pays va devoir très certainement de nouveau faire appel à l’immigration. Pouvoir les questionner, qui qu’ils soient, sur des actes de discriminations qu’ils ont vécus ou dont ils ont été témoins dans leur entourage, leur quartier ou leur commune, leur permet de mieux appréhender les conséquences humaines et sociales de la discrimination ou d’une forme de racisme. La lutte contre le racisme Pour les aider dans cette démarche, ce document, suivi de quelques questions, peut leur être proposé : Article 1 : toute discrimination fondée sur l’appartenance ou la non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion est interdite. Article 2 : le 21 mars de chaque année, date retenue par l’ONU pour la Journée internationale pour l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale. la Commission nationale des droits de l’homme remet au gouvernement un rapport sur la lutte contre le racisme. Ce rapport est rendu public tous les ans (loi du 13 juillet 1990 contre le racisme). - Pouvez-vous expliquer le contenu de cette loi ? Pourquoi à votre avis a-t-elle été créée en 1990 ? S’applique-t-elle à tous ceux et à toutes celles qui vivent en France ? A quel article de la Déclaration universelle des Droits de l’homme, le racisme est-il contraire ? Comment le racisme se manifeste-t-il ? Savez-vous ce que dit le dernier rapport annuel ? Connaissez-vous les peines infligées à tous ceux et celles qui ne respectent pas cette loi ? Que proposeriez-vous pour lutter contre le racisme et les discriminations dans le monde ? Dans votre ville ? Dans votre commune ? Dans votre collège ? Prolongement : Recherches documentaires sur Martin Luther King, Gandhi, Pablo Neruda, par exemple. 150 ! Finistère SOLIDARITÉS ET MISÈRES Un monde d’intolérance et d’exclusion. La photo d’un camp de réfugiés et son titre a retenu l’attention des élèves. Ils apprennent dans l’article que plus de 50 millions de personnes dans le monde sont actuellement réfugiés, loin de chez eux. Sans argent, sans travail, ils sont pour la plupart accueillis dans des camps provisoires. Après avoir décrit cette photo, une discussion s’engage sur, comment à leur avis est la vie quotidienne dans ce camp. Et que peuvent faire les ONG pour leur venir en aide. Quelle solidarité ? Situer un contexte. Pouvoir leur dire que dans la seconde moitié du XXème siècle les organisations internationales et les ONG ont agi pour développer la solidarité entre les peuples et que la plupart des pays se sont impliqués dans des actions de coopération. Des mécanismes se sont mis en place, qui ont permis d’agir de plus en plus rapidement dans les situations d’urgence et de mobiliser l’aide humanitaire pour venir en aide aux plus pauvres. Mais la misère continue de toucher une part croissante de la population mondiale et les inégalités ne cessent de se creuser, ce qui accentue les divisions et la colère de certains. Mais que le monde a aussi connu des avancées dans la solidarité en prenant, par exemple, le contexte de l’apartheid en Afrique du Sud. - où se situe l’Afrique du Sud sur un planisphère ? - de quand date la présence des blancs dans cette région du monde ? - à quels articles de la Déclaration universelle des droits de l’homme l’apartheid est-il contraire ? - qui a œuvré pour mettre fin à l’apartheid en 1992 ? Les inégalités : On estime que 840 millions de personnes sont victimes de malnutrition dans le monde. On estime aussi que 80% des maladies et des décès sont provoquées par le fait que l’eau salubre n’est pas accessible dans les pays "pauvres" ou "en voie de développement" et que la gestion de l’eau est déjà un défi majeur à tel point que certains considèrent que l’eau sera à l’origine des prochains conflits dans le monde. Ce ne sont que 2 exemples que l’on aurait pu élargir à d’autres sources d’inégalités : la santé et l’accès aux médicaments, la culture et l’accès aux savoirs, le droit des enfants et le travail des enfants ou la réalité des enfants-soldats… Quelle démocratie ? Pouvoir rappeler à nos élèves que les pays démocratiques ont largement fait pression sur les autres pour que les droits de l’homme soient respectés partout dans le monde et que de fait, dans la seconde moitié du XXème siècle, le nombre de pays démocratiques a augmenté. Cependant leur dire aussi que les régimes totalitaires se sont multipliés. L’intolérance et l’exclusion ont continué de gagner du terrain, comme avec l’Apartheid en Afrique du Sud de 1948 à 1991, période pendant laquelle les Noirs ont été exclus de la vie économique, politique, sociale et culturelle du pays. De nouvelles formes d’esclavage se sont également développés (travail des enfants, esclavage sexuel…). 151 !Finistère Des voix contre l’intolérance et l’exclusion. Les discours et les poèmes. Sources de l’histoire. Pouvoir montrer à nos élèves que la paix, la lutte contre les exclusions et l’intolérance est un processus historique qui continue d’animer des volontés leur permet de comprendre, à notre avis, un des aspects majeurs de l’éducation vers le développement durable. Leur proposer de faire une recherche documentaire sur les principales personnalités (Gandhi, Martin Luther King) qui ont œuvré dans ce sens et sont mondialement connues, les aide à se situer face à ces enjeux. Les 3 documents qui suivent nous semblent propices à enrichir ce débat : a) "D’une certaine manière, nous sommes des voleurs. Si je prends quelque chose dont je n’ai pas immédiatement besoin, je le vole à quelqu’un d’autre. Car la nature produit assez pour que nous ayons tous ce qu’il nous faut pour vivre jour après jour. Si chacun se contentait d’avoir ce dont il a besoin, et rien de plus, il n’y aurait plus de pauvreté dans le monde. Personnellement je veux ne pas avoir plus que ce dont j’ai vraiment besoin. En Inde, 3 millions de personnes ne mangent qu’un seul repas par jour, composé d’une fine crêpe de blé. Aussi longtemps que ces 3 millions de personnes seront mal nourries et mal vêtues, nous n’aurons pas le droit de posséder quoi que ce soit". ( Extrait des pensées de Gandhi) - Que dénonce Gandhi ? Que propose-t-il comme solution ? b) "Quand les architectes de notre République écrivirent les magnifiques mots de la Convention et de la déclaration d’Indépendance, ils signèrent un billet dont chaque Américain devait être l’héritier. Ce billet était une promesse que tout homme Noir aussi bien que tout homme Blanc aurait droit à la vie , à la liberté et au bonheur. Au lieu d’honorer cette obligation sacrée, l’Amérique a donné au peuple Noir un mauvais billet. Mais nous refusons de croire que la banque de la justice est en faillite. J’ai fait un rêve de fraternité ! J’ai fait un rêve, un rêve profondément ancré dans le rêve américain. Je rêve qu’un jour cette nation atteindra et vivra le véritable sens de sa foi politique. Nous tenons ces vérités pour évidentes, que tous les hommes naissent égaux. Je rêve qu’un jour, sur les collines rouges de la Géorgie, les fils des anciens esclaves et les fils des anciens propriétaires d’esclaves s’assiéront ensemble autour d’une table de la fraternité. Je rêve qu’un jour, même l’état du Mississipi, un Etat bouillonnant du feu de l’injustice et de l’oppression, sera transformé en une oasis de liberté et de justice. J’ai fait un rêve de fraternité ! J’ai fait un rêve, un rêve profondément ancré dans le rêve américain. Je rêve qu’un jour cette nation atteindra et vivra le véritable sens de sa foi. Je rêve que mes quatre enfants vivront un jour dans un pays où ils ne seront plus jugés d’après la couleur de leur peau, mais selon leur personne." ( D’après un discours de Martin Luther King, 1963) - 152 quelle est la nature de ce texte ? que dénonce Martin Luther King dans ce passage ? ! Finistère c) Pour le riche la bonne table le tas d’ordure pour les pauvres la prospérité pour les riches et pour les pauvres, le turbin pour les riches, la résidence le bidonville pour les pauvres l’immunité pour le truand la prison pour qui vole le pain (Pablo Neruda, "Chant général" 1950) - quelle est la nature de ce texte ? que dénonce Pablo Neruda dans ce passage ? Prolongements : Les documents officiels, sources de l’histoire. Des droits pour tous les êtres humains. La Déclaration universelle des droits de l’Homme énonce dans son article premier : "Tous les hommes naissent libres et égaux en dignité et en droits". - Que signifie la "dignité" de l’homme et de la femme ? - Pouvons-nous trouver des exemples de réalités qui n’ont pas de prix, mais une dignité, c’est à dire qu’on ne peut ni vendre, ni acheter, mais qui ont pourtant de la valeur ? - Que signifie alors l’idée de dignité ? - Est-elle compatible ou dissociable d’une d’éducation vers le développement durable ? Questions redoutables, car au départ cette question se pose d’abord, pour nos élèves, pour les autres. C’est très souvent leur connaissance et leur compréhension de situations "indignes" (misère, exclusion, oppression...) qui aident nos élèves à prendre conscience que la vie n’est réellement et authentiquement humaine qu’à certaines conditions. - Est-ce seulement la misère et l’oppression extrêmes qui créent des conditions d’existence "indignes" ? - N’y-a t-il pas également chez nous, dans "nos sociétés riches", "développées" et démocratiques, des phénomènes, des aspects qui contredisent la dignité de l’homme ? Cette recherche peut conduire nos élèves à appréhender la vie dans nos sociétés à la lumière des principes énoncés par la déclaration universelle des hommes et à rechercher quelles atteintes ou manquements à ces droits, nous pouvons relever tout près de chez nous, dans notre propre société. L’expérience montre que si elle est suffisamment expliquée, élaborée, les élèves saisissent très bien le sens de cette distinction entre "dignité" et "prix" et qu’ils sont capables de citer des situations où leur propre personne, ou celle de leurs proches, est considérée dans le respect de sa dignité, et des situations où elle n’est traitée que comme ayant un prix, comme en témoignent ces 4 exemples cités par des élèves : - Le chômage ou le licenciement sans autre travail proposé est un manque à la dignité, car les gens ne sont considérés alors que comme une charge dont l’entreprise veut se débarrasser. L’article sur les conflits à Jabil donne la parole à des salariés qui disent ce que représentent pour eux ces licenciements. Ils disent qu’ils perdent espoir et que leur vie et celle de leur famille sont en jeu. 153 !Finistère - Refuser un emploi ou un appartement à une personne étrangère, parce qu’elle est étrangère, est un exemple de non respect de la dignité. - Pouvoir accueillir des enfants handicapés dans les collèges et dans les écoles, est un exemple de dignité. - Ne pas juger quelqu’un parce qu’il n’est pas habillé à la mode est un exemple pour plus de dignité. De la même façon, pouvoir prendre le temps d’expliquer un à un les articles de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et de donner un exemple pour illustrer chacun d’eux, permet d’en comprendre les enjeux actuels. Il en va de même avec un autre document de référence : la convention internationale des droits des enfants et les actions de l’Unicef. Lectures : "Les enfants soldats" de Alain Louyot, , reporter au Point, puis à l’Express, lauréat du prix Albert Londres, du Grand prix de l’Unicef et du prix Vérité, aujourd’hui journaliste à la rédaction de l’Expansion. (édition Perrin, 2007) 154 ! Finistère Solidarités internationales "NOURRIR TOUT LE MONDE" : LE CAS DE L'AFRIQUE SUBSAHARIENNE La sous-alimentation ou sous-nutrition est un état de manque important de nourriture, insuffisant pour combler les dépenses énergétiques journalières d'un individu, entraînant des carences nutritionnelles. Chez l'être humain, la sous-nutrition prolongée provoque des dommages irréversibles aux organes et, au final, la mort. Le seuil déterminant l'état de sous alimentation est estimé à 2700 calories par jour et par personne par la FAO (Organisation des Nations Unis pour l'alimentation et l'agriculture) qui vient d'évaluer à 923 millions le nombre de personnes sous-alimentées, en hausse de 75 millions depuis la dernière étude. Pour la première fois, au printemps dernier, la faim a suscité des émeutes, en Haïti, en Indonésie, aux Philippines, mais surtout en Afrique. Et elles n'étaient occasionnées ni par une catastrophe climatique, ni par une guerre, mais pour les pays les plus pauvres, par une augmentation de la facture des importations céréalières de près de 90 % en deux ans. Que produit la paysan africain ? Que mange t il ? Mange-t-il sa production ? Comment arrivet-il à s'intégrer dans le marché mondial ? Les causes conjoncturelles Trois nouvelles causes de la crise alimentaire dans le monde ont émergé ces derniers mois : la hausse du prix des matières premières, la promotion des agrocarburants comme alternative à l'utilisation du pétrole et le mode de consommation des européens de plus en plus prisé, notamment par les Indiens et les Chinois. - Pourquoi les populations touchées par ces évolutions conjoncturelles sont-elles les populations du Sud ? - Comment expliquer cette dépendance à un système économique et financier dans lequel l'Afrique fait figure de pot de terre ? Aux causes conjoncturelles de la faim dans le monde, les solution sont généralement des solutions d'urgence. Ces solutions ponctuelles ne résolvent en rien les causes structurelles de la faim dans le monde. Les causes structurelles En 50 ans, malgré les actions d'urgence menées, les actions des ONG, les programmes internationaux, le nombre de mal nourris ne cesse de croître en Afrique subsaharienne. - Quelles réponses a apporté la Communauté internationale ? Les institutions financières internationales (Banque Mondiale, Fonds Monétaire International) ? La FAO ? L'Organisation Mondiale du Commerce ? Les Objectifs du Millénaire pour le Développement ? Le Sommet international de juin 2008 ? Quelle évolution réelle de la situation ? - Quelle « Aide Publique au Développement (APD)» apportent les Etats ? Comment estelle affectée ? Comment évolue-t-elle ? Quelle part de cette APD va à l’agriculture ? - Quelles solutions apportent les ONG d’urgence ? Celles de développement ? 155 !Finistère Aujourd'hui, alors que la planète peut nourrir la planète (la production de nourriture dans le monde dépasse les besoins des humains) et que l'Afrique est le continent qui compte le plus de paysans, pourquoi l'Afrique ne peut elle pas nourrir l'Afrique ? Il y a deux façon de se nourrir : acheter sa nourriture et/ou la produire. Produire sa nourriture suppose d'être en possession des moyens de production. Acheter sa nourriture suppose d'avoir les revenus suffisants pour le faire. - L'Afrique utilise-t-elle ses terres pour produire ses aliments ? Quels intérêts les multinationales ont-elles à s'installer en Afrique ? L'Afrique qui est un continent fort peuplé, est-elle pour autant riche en capital humain ? L'Afrique subsaharienne dispose-t-elle de moyens financiers et de marges de manoeuvre suffisants pour protéger son domaine agricole comme les pays aujourd'hui industrialisés ont pu le faire en leur temps ? - Pourquoi son agriculture n'est-elle pas rémunératrice ? Les évolutions Le continent africain qui a mis bien longtemps à s'organiser en terme de regroupement et de négociation porte désormais ses propres revendications au niveau international dans le cadre des négociations de l'OMC ou de la PAC. 1. Que revendiquent les organisations paysannes africaines ? Qu’entend-on par souveraineté alimentaire ? 2. Quelle est la plus value des produits vendus par l'Afrique Subsaharienne sur la marché mondial ? Comment le cours des matières premières agricoles (café, coton...) est-il fixé ? 3. Pourquoi la productivité des agriculteurs est-elle aussi inégale dans le monde ? 4. Quel est la conséquence des subventions accordées par les pays du Nord à certaines agricultures ? Ces mouvements sociaux s'organisent en contre pouvoir et ont besoin de relais au Nord pour asseoir leur légitimité. Parallèlement se développent au Nord des actions en faveur de la hausse du revenu des populations du Sud. - Pourquoi parler d' "Annulation de la dette des pays les plus pauvres" ? À quoi correspond cette dette ? Est-elle légitime ? - Quels sont les principes du "Commerce équitable" ? En quoi celui-ci contribue-t-il à la lutte contre la faim dans le monde ? - En quoi consiste la nouvelle approche par les Droits humains, Économiques Sociaux et culturels ? - Comment accompagner la construction des revendications africaines et soutenir efficacement l’organisation des producteurs face aux nouveaux défis (accès à l’eau, techniques agricoles adaptées au climat, capacité énergétique nécessaire pour la modernisation de l’appareil de production, nouvelles filières) ? Sonia Scolan du CASI Bretagne (coordination des associations de solidarité internationale en Bretagne) Site : www.casi-bretagne.org 156 ! Finistère COMMENT LIRE LE MONDE DANS SON ASSIETTE ? Comprendre et enquêter : du producteur au consommateur, les étapes et circuits économiques d'échanges alimentaires. Dans les représentations premières des élèves, "nourriture, aliments et marques" sont confondues. À tel point que lorsque les élèves ont été conviés à collecter des images ou des emballages de ce qu'ils mangent couramment, très peu ont proposé des produits bruts et la très grande majorité a sélectionné des cartons d'emballages enveloppant des produits confectionnés et prêts à être consommés. Ils ont vite repéré ensuite que des grandes marques se retrouvaient présentes quel que soit le produit à consommer. Quel lien existe-t-il entre des crèmes glacées et des pizzas commercialisés sous une même marque ? Pourquoi et comment cette marque arrive-t-elle à commercialiser des produits industrialisés alors que les matières premières pour les confectionner sont différentes et ne "poussent" pas sur une même région ou un même continent ? Ces questions sont un levier fort intéressant pour les aider à comprendre les mutations et les enjeux liés à l'agriculture : le rôle et le pouvoir des industries agro-alimentaires d'une part et les circuits d'échanges mondiaux d’autre part. Ou comme questionnait cet élève : "Pourquoi trouve-t-on les mêmes produits alimentaires dans tous les magasins en France et même en Europe ?" 1. S'informer sur Les lieux de production et l'origine des plantes : une longue histoire qui n'est pas terminée Les paysans, puis les agronomes recherchent les meilleures variétés, les croisent entre elles pour obtenir des plantes plus résistantes aux maladies ou plus productives. Ceci permet d'augmenter considérablement les rendements. Le premier épi de maïs connu date d' il y a 7000 ans. Il a été retrouvé dans une tombe aztèque et mesure... 2,5cm ! Les grandes variations des cours mondiaux des matières premières "Le terroir : ringard"... ? Lorsque les élèves ont mis en commun leurs emballages de produits alimentaires consommés sur une semaine, et les ont classés par type de produits (bruts, préparés, congelés...), le regroupement "produit en Bretagne" ou "produit du terroir" a retenu leur attention. "Le terroir, ça c'est vraiment ringard" a déclaré un élève. Lorsqu'il a été poussé à s'expliquer, il a donné comme raison "Ça sent le vieux et c'est dépassé". Dans sa tête resurgissaient des représentations de fermes perdues au fin fond d'une campagne, sans eau ni électricité et où survivaient des "ploucs" "qui ne connaissent pas le progrès". Ce qui soi dit en passant n'est pas si éloigné d'un certain nombre de publicités vantant un produit "simple" et "de tradition". Et pourtant il s'agissait d'une boîte de conserve confit de canard... et non un fromage de chèvre acheté sur un marché ! Cette remarque a permis de comprendre une des raisons qui préside au fait que les produits alimentaires que nous consommons ne sont pas que des produits de consommation uniformisés, mais sont aussi issus d'un environnement et d'un savoir-faire façonnés par des hommes. 157 !Finistère Qu'y a-t-il donc dans ce confit de canard ? "Une tradition, une recette particulière". Qu'a-t-elle donc de particulier ? "Elle ne se fait que dans cette région". Ces réponses apportées permettent de comprendre que des produits de terroir sont des produits issus d'un même endroit et d'une même façon de faire. Et qu'ils représentent des compétences locales diverses . Mais qu'ils ne sont pas figés dans le passé, ne serait-ce que par l'évolution des techniques de productions. Terroirs et mondialisation La mondialisation est-elle l'uniformisation ? Ou est-elle un brassage des forces plus ou moins visibles que d'autres ? Car désormais on mange chinois, turc ou indien... si on le souhaite, ce qui est le cas aussi de cet élève. La géographie alimentaire impose ses données culturelles à l'ensemble des acteurs qui font des choix en fonction des niveaux techniques et économiques. C'est ainsi qu'on peut saisir les bouleversements actuels sur la planète alimentaire où le brassage des plats, des goûts et des saveurs formulent de nouvelles pratiques. Jusqu'aux dénonciations virulentes comme celle d'Erwin Wagemhober, "We feed the world", "le marché de la faim" qui rappelle que si tout se lie sur le plan économique, la solution aux problèmes alimentaires d'aujourd'hui est entre nos mains, qu'en somme nous avons l'agriculture et l'alimentation que nous méritons. 2. Quels choix ? D'une simple question d'alimentation, nous voilà partis sur un vaste débat de fond et une approche globale par excellence. Besoin fondamental lié à notre survie, l'acte de se "nourrir" questionne notre relation à nous-mêmes : l'écoute et les réponses que nous donnons à nos besoins (fondamentaux) et à nos désirs ; l'écoute et les réponses que nous donnons face aux suggestions et représentations du monde extérieur, médiatique en particulier. Il nous questionne sur notre relation aux autres et les valeurs que nous y accordons : responsabilité, solidarité, ouverture, autonomie... compétition, individualisme, fatalisme, intégrisme.... Enfin, il nous interroge sur notre rapport à la gestion de l'environnement : quels impacts les choix individuels et collectifs que nous posons vont-ils avoir sur la qualité de notre environnement et sa capacité à nourrir les populations ici, ailleurs et demain ? Les lunettes de l'éducation relative à l'alimentation sont posées. Et les réponses ? Elles ne sont pas pour autant données, les situations sont complexes et en évolution permanente. Faire des choix sains, le véritable enjeu. Qui dit choix présuppose capacité et liberté. Possibilité de faire un choix, savoir ce que l'on choisit, être informé, et comprendre l'effet de ces choix, pouvoir y mettre le prix, liberté de décider, de rythmer et varier ses choix, d'être économe ou pas, de faire des excès ou pas, d'être raisonnable ou pas, de finir son assiette ou pas, d'aimer ou détester tel aliment. 158 ! Finistère Liberté de consommer avec des valeurs en tête ou pas. Mais même cette liberté, fort individuelle, est teintée d'autres impératifs sociaux qui rendent les choix moins faciles. Nous sommes tous imbibés de ces impératifs et nous les véhiculons, à notre manière et souvent de manière inconsciente, dans les différents milieux de vie que nous croisons au quotidien : les messages prescriptifs de "bons" comportements alimentaires, les regards de nos parents ou voisins sur le paquet de chips apporté de la maison, marquent nos habitudes alimentaires dès l'enfance. Les images de la mode et de l'été au "ventre plat" culpabilisent nos fringales ; le regard-jugement des autres sur notre silhouette et nos choix alimentaires portent un coup à l'estime de soi ; le sacrifice du budget ménage en faveur du bio casse le plaisir du goût retrouvé ; le pot de yaourt jeté dans la poubelle plutôt que dans le sac pour le recyclage fait un pincement à nos mécanismes acquis de recyclage... Nous avons dès lors pour mission prioritaire de donner la capacité aux élèves de pouvoir accéder à ce processus d'écoute de soi, d'interrogation, de mise en balance de ces choix et de volonté d'agir... bien plus que de donner les réponses. Il demeure une résistance aux changements. Mais l'important c'est que soit posée la question : pourquoi je mange ceci plutôt qu'autre chose ? Prolongements pédagogiques - D'où viennent les produits alimentaires que l'on consomme et comment arrivent-ils jusque dans nos assiettes ? - Des produits consommés à la plante (à consulter sur le site Clemi bretagne) - "WE feed the world", "le marché de la faim" de E. Wagenhofer (film), une présentation et une analyse de Gilles Fumey, géographe et deux exploitations pédagogiques sur le site du Clemi Bretagne - Le commerce équitable à partir d'un exemple : la banane - Le monde de la pêche (à consulter sur le site Clemi Bretagne) - Prendre position : écrire un article d'opinion 159 !Finistère "WE FEED THE WORLD, LE MARCHÉ DE LA FAIM" film documentaire de Erwin Wagenhofer (2007) Présentation de deux exploitations pédagogiques de ce documentaire (les deux fiches de travail sont disponibles sur le site du Clemi Bretagne) Ce documentaire donne à voir et à comprendre ce qu'est un type d'agriculture (l'agriculture productiviste) et ses conséquences à l'échelle mondiale. Il est composé de 7 tableaux qui présentent des contextes géographiques et des pratiques agricoles différents : un producteur céréalier autrichien, un pêcheur de Concarneau, une culture sous serre en Espagne, une agriculture de maïs et maraîchère en Roumanie, une culture de soja au Brésil, une agriculture vivrière et pauvre en productivité au Brésil et enfin un élevage industriel de poulets en Autriche. Chacun de ces tableaux peut donner lieu à une analyse venant prolonger un axe particulier choisi par les élèves ou par leurs enseignants, notamment en géographie et SVT. Des thèmes tels que l'accès à l'eau, ou la qualité des produits alimentaires ou le gaspillage alimentaire dans les pays du Nord, par exemple, sont aussi traités, parfois de manière indirecte, et demandent donc un décryptage particulier. Enfin, la lecture de l'affiche permet de formuler des hypothèses sur les intentions du réalisateur et ainsi de questionner à leur tour, les élèves sur ce message. Afin de trouver au mieux un angle d'attaque pertinent pour approfondir un sujet lié à l'agriculture et à la faim, le contenu analysé du film ainsi que les questions servant à l'analyse auprès des élèves sont disponibles sur le site du Clemi Bretagne. Vous trouverez aussi sur ce site, en documents, des extraits d'articles de journaux qui rendent compte du caractère polémique de ce documentaire. Une autre façon de croiser des informations ou de faire la différence entre opinions et informations, bref d'apprendre à nos élèves à aiguiser leur esprit critique. Pour des élèves plus aguerris aux techniques utilisées par les médias et de façon générale aux techniques de communication, ce travail peut être prolongé par une activité visant à répondre à la question : s'agit-il d'un documentaire de propagande ? Ou comment le réalisateur nous sert son message ? Ce prolongement participe à un travail critique du documentaire et de sa fabrication. Il inclut donc fortement les élèves comme récepteurs et stimule leur capacités à prendre des distances. Un bon exemple d'éducation à l'information et aux images disponible sur le site Clemi Bretagne. Ces pistes d'exploitation ont été retravaillées à partir du travail effectué par l'association "Zootrope Films" et des pratiques d'enseignants ayant exploité ce documentaire. Un autre film documentaire américain de Morgan Spurlock. "Super Size me" peut être proposé pour un travail de décryptage. Enquête d'un journaliste sur l'importance des fast-food dans le régime alimentaire des américains. 160 ! Finistère Décryptage en particulier des 3 premières minutes du film qui méritent un regard attentif pour comprendre les intentions du réalisateur. Certes, la consommation des MacDo est au coeur du sujet et ses conséquences également. Cependant, les premières scènes du film nous donnent à voir un mode de vie global de cette société américaine : les maisons sont surdimensionnées, les voitures sont aussi surdimensionnées, les personnes dans la rue sont aussi en sur-poids. Et l'on pourrait multiplier les exemples de la vie quotidienne des américains qui semblent vouloir avoir toujours plus et toujours plus grand. Pourquoi cette entrée en matière ? Une des lectures proposées pour comprendre le rapport entre alimentation et société est la suivante : un Etat qui se pense, se veut et se montre comme surpuissant y compris dans sa façon de vivre. Pourquoi donc s'étonner alors de l'emprise de ce type de nourriture dans ce pays ? Sur le film culte de J. Furtado, "L’île aux fleurs", 1989 : http://www.filmdeculte.com/culte/culte.php?ID=147 Slow Food : http://www.slowfood.fr/france À Lire : Erwin Wagenhofer, Max Annas, "Le marché de la faim", Editions Actes Sud, 2007. À Voir : "Le cauchemar de Darwin" http://www.cafe-geo.net/article.php... Et vous, quelle cause souhaiteriez-vous défendre sur ce thème "l'agriculture et la faim", pour prolonger ce documentaire ? Comment ? - Quelles seraient les images et les portraits d'acteurs locaux que vous choisiriez ? - Quels choix feriez-vous pour introduire et conclure votre reportage ? Titre, citation, chiffres, ... (voir dans le dossier écrire un article d'opinion) 161 !Finistère LE COMMERCE ÉQUITABLE Un exemple : la banane Première piste : d'où viennent les bananes ? Objectif ➡ Mettre en évidence le rapport climat / production agricole. La banane occupe le 2ème rang du marché mondial des fruits, derrière les oranges et devant le raisin. Les principaux pays producteurs et exportateurs de bananes sont l'Equateur, le Costa Rica, la Colombie et les Philippines ; ils sont tous situés sur "la ceinture bananière", zone délimitant les régions idéales pour la culture de la banane. À partir d'une carte ou d'un globe, lister les pays situés sur la ceinture bananière. Puis, grâce à la lecture des diagrammes de températures et de précipitations de ces pays, dégager leurs caractéristiques climatiques (température moyenne de 27°C et peu de précipitations). Deuxième piste : de la récolte à la table... Objectif ➡ Retracer les étapes d'un circuit économique simplifié (production, distribution, consommation) et mettre en évidence les échanges commerciaux entre les pays (exportation, importation). Où sont produites les bananes ? Par qui ? Où sont-elles consommées ? Par qui ? Quelles sont les étapes intermédiaires entre la production et la consommation ? (emballage, transport, commerce en gros... ) Vocabulaire spécifique : plantation ou bananeraie, régime, récolte, ou fenaison, producteurs, consommateurs, coopératives, commerce en gros, import, export, bénéfice... Une banane équitable : Objectif ➡ Découverte d'une économie plus solidaire, le commerce équitable. Qu'est-ce que le commerce équitable ? Son historique : il a commencé avec des produits artisanaux dans les années 60, et aujourd'hui, il comprend le café, le cacao, les fruits secs, le miel, le vin, le riz ; et depuis 1997, la banane. Ses principes et ses objectifs : à dégager à partir de l'exemple d'une association qui agit pour un commerce équitable entre Nord et Sud, Artisans du Monde par exemple. Les inégalités du commerce international pourront être mises en évidence par la comparaison de la répartition de ses bénéfices avec celle du commerce équitable : pour les bananes "non équitables", les pays du Nord (consommateurs) reçoivent 80% du prix, tandis que les pays du Sud (producteurs) ne reçoivent que 20% du prix. Qu'en est-il pour la banane "équitable" ? 162 ! Finistère Pour engager les élèves dans une consommation plus éthique, on mettra l'accent sur la nécessité de s'informer sur la provenance des produits que nous achetons et sur les conditions dans lesquelles ils sont fabriqués (travail des enfants, respect des droits de l'Homme au travail, scolarisation... ). Prolongements Les inégalités Nord/Sud (analphabétisme, espérance de vie faible), travail critique sur les messages publicitaires. Une banane écologique : Objectif : ➡ Sensibiliser la nécessité de protéger notre environnement. L'exportation des bananes est une source importante pour de nombreux pays du tiers monde, mais malheureusement, sa production intense ne respecte pas toujours l'environnement. Lister les dangers de pollution liés à l'agriculture : utilisation d'engrais et de pesticides, accumulation de matériaux non dégradables... 163 !Finistère ET LE SUD DANS TOUT ÇA ? Déconstruire les stéréotypes Outiller la solidarité Poser la question du Sud, c'est interroger le modèle de développement vécu au Nord et vendu au Sud. Nous ne pouvons en effet nous pencher sur le développement des pays d'Afrique, d'Asie, d'Amérique latine et d'Europe de l'Est sans au préalable examiner notre propre modèle que nous tentons depuis des décennies de leur imposer. Un modèle qui pourtant, accentue les inégalités sociales et les désastres environnementaux. La paix de demain sera menacée par des changements environnementaux. Sauf métamorphose urgente, le Sud en sera la première victime, le Nord le premier responsable. Sur ce thème comme sur de nombreux autres, les défis environnementaux rejoignent les enjeux sociaux. Poser la question du Sud, c'est questionner les sociétés. C'est aussi comprendre les interdépendances Nord-Sud et les mécanismes d'exploitation injustes qui engendrent des relations inégalitaires entre ces deux pôles. C'est enfin proposer des passages à l'acte pour plus de solidarité et de justice sociale. Pour moins d'ethnocentrisme et de stéréotypes. Car la question que nous posons est bien celle-ci : "Et le Sud dans tout ça, qu'est ce que je peux y faire ?" Que des chiffres... - 20% de la population mondiale détient 90% des richesses. (1) - Dans les pays en développement, plus d'un enfant sur 10 n'atteindra pas l'âge de 5 ans. - Une personne sur 6 dans le monde n'a pas accès à de l'eau salubre. - En 2050, 85% de la population vivra dans le Sud. (2) Des chiffres de ce type (1) nous pourrions en citer à n'en plus finir. Tous montrent que, de tous ces défis que doit affronter l'humanité, des désastres économiques à l'exclusion sociale, le déséquilibre Nord/Sud est probablement le plus détonant. Tous ces chiffres racontent des histoires. Celles d'hommes, de femmes et d'enfants. Comme vous, comme nous, mais nés là-bas... De tous ces chiffres, retenons en un, caricatural : - l'aide annuelle versée par l'Union Européenne à l'Afrique subsaharienne est de 8 dollars par habitant. - sur la même période chaque vache européenne reçoit quant à elle des subventions 120 fois supérieures. (1) PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement wwwundp.org/french (2) SOS Faim, défiSud n°21, 2005 164 ! Finistère Que nous raconte cette comparaison ? Qui y gagne ? (voir la contribution du CASI Bretagne dans ce dossier) Sur les échanges et la circulation des produits alimentaires... Pour comprendre ces dimensions et analyser : pourquoi ces agricultures alternatives sont-elles nées ? Pour comprendre avant de juger, 3 questions souvent posées lors des débats en classe : 1. Y a-t-il des produits alimentaires idéaux, à la fois équitables, savoureux, bios et meilleur marché ? Non... Le produit idéal n'existe pas. Cependant il y en a malgré tout de meilleurs que d'autres. Pour choisir en connaissance de cause, il convient de se poser des questions avant de trancher en fonction de nos propres priorités ou de nos valeurs (participer à la justice sociale, protéger l'environnement, économiser de l'argent...) 2. Pourquoi équitable ? "56% de la population mondiale vit actuellement dans la pauvreté : 1,2 milliard de personnes vivent avec moins de 1,05 euro par jour et 2,8 milliard d'autres vivent avec 2,1 euro par jour" (Banque Mondiale). Dans la filière équitable, le producteur reçoit un prix juste pour son produit, ce qui lui permet d'investir dans l'avenir, de participer activement au développement économique, social et environnemental de sa région. Et de pouvoir aussi scolariser ses enfants. Les noms des entreprises qui pratiquent le commerce équitable (Alter Eco, Ethiquable, Artisans du monde...) ont pour mission de concilier l'éthique et le profit, en redonnant leur place aux petits producteurs d'Afrique, d'Asie ou d'Amérique Latine. Pas de charité dans la démarche de ces nouveaux entrepreneurs. Ils font du commerce, mais ils se sont donnés des règles : pas de travail des enfants, salaire minimum négocié et garanti pour les producteurs, nombre réduit d'intermédiaires, respect de l'environnement entre autres. Et le succès est là. Pas au point de faire trembler le commerce international, car l'économie solidaire n'en est encore qu'une partie infime (0,02%), mais suffisant pour permettre déjà à des millions de paysans et d'artisans défavorisés de vivre de leur travail. Le commerce équitable s'est aussi imposé dans l'opinion occidentale. L'Europe est devenue la première destination des produits exportés à travers le monde, et en France, les achats "éthiques" ont rapporté 166 millions d'euros en 2006, contre 12 millions en 2000. Le commerce équitable taille sa route jusqu'à se retrouver en position phare sur les rayons de la grande distribution. Comprendre l'espoir que représente le commerce équitable Contexte - création en 1987 au Mexique par un prêtre hollandais insurgé contre les profits empochés par les intermédiaires du café, Max Havelaar a popularisé l'idée de commerce équitable. D'autres associations ont repris ses principes de fonctionnement. Certaines, tournées vers la France, aident les paysans à trouver des modèles de distribution plus rentables. 165 !Finistère - Le commerce équitable en chiffres : 1700, c'est le nombre d'industriels exportateurs, importateurs et transporteurs impliqués dans le seul circuit régi par Max Havelaar. 800 000, c'est le nombre des familles de petits producteurs bénéficiant dans 46 pays des ressources du commerce équitable en Afrique, Asie, Amérique Latine. 75%, c'est la part des Français ayant entendu parler du commerce équitable. Ils n'étaient que 9% en 2 000. La moitié sont prêts à payer plus cher un produit éthique. - Une explosion des ventes En consultant les statistiques de Max Havelaar qui regroupe 118 organisations dans 45 pays, on peut se faire une idée de cette évolution. Les principaux produits diffusés (évolution des ventes sous le label Max Havelaar). Café en 2001/2002 : 1000 tonnes Bananes en 2001/2002 : - d'une tonne Jus de fruits en 2002 : 300 tonnes, en 2005 : 5 489 tonnes, en 2004 : 3 356 tonnes, en 2003 : 251 tonnes Chocolat en 2002 : 100 tonnes (sources : site Max Havelaar et "comprendre l'actualité par l'image", Hachette pratique, 2008) 3. Pourquoi du bio ? " Grâce à son image rassurante pour la santé et pour l'environnement, l'agriculture biologique connaît depuis quelques années une progression importante à l'échelle mondiale. L'Europe représente les plus grosses ventes de produits bio, mais le marché reste limité et les contraintes liées à ce mode de culture sont un frein à son développement. Comprendre les raisons Contexte En 1986 : en Europe l'agriculture bio faisait ses premiers pas officiels dans un scepticisme général et sous les moqueries d'une majorité d'agriculteurs hostiles. En 2005 : 634 tonnes. 20 ans plus tard, bien que marginal (1% à 4% de la production agricole européenne selon les pays), le bio a la côte. Il répond aux préoccupations du moment : sécurité des aliments, santé, goût du terroir, environnement... C'est d'abord dans les régions méridionales de la France que progresse l'agriculture biologique, en particulier dans les régions de moyenne montagne. Il est plus facile pour les petites exploitations que pour les grosses de faire leur révolution. Le nombre d'exploitation a triplé Nombre d'exploitations travaillant sous le label biologique depuis 1995 : 1995 : 3700 exploitations 2005 : 11 402. Au total (en 2005) : 11 288 agriculteurs exploitent 517 965 hectares, soit 1,86% de la surface agricole utile de la France. Pour l'Europe ce taux est de 3%. Les céréaliers en premier, puis les producteurs de fruits et de légumes. 166 ! Finistère Du nouveau pour les étiquettes et les cantines scolaires ? La nouvelle réglementation sur les produits bio et leur étiquetage décidée en juin 2007 par l'Union européenne ne satisfait pas les milieux écologistes. Mesure la plus décriée : la tolérance accordée par Bruxelles à la présence de traces OGM dans les produits (0,9% au maximum, comme pour les produits classiques). Autre nouveauté : l'obligation d'apposer le logo de l'U.E. sur les produits et d'indiquer le lieu où ils ont été cultivés, y compris pour ceux de l'importation portant le logo. Les règles d'attribution du label sont renforcées : seuls les aliments contenant au moins 95% d'ingrédients biologiques, au lieu de 70% précédemment y auront droit. (source "Comprendre l'actualité par l'image", Hachette pratique et site de la culture biologique). Partir en quête d'informations auprès d'agriculteurs bio : Connaître leurs motivations, leur travail, les contraintes et les avantages de ce type d'agriculture. Que souhaitent-ils pour les années à venir ? Quel message veulent-ils faire passer ? La géographie alimentaire impose ses données culturelles à l'ensemble des acteurs qui font des choix en fonction des niveaux techniques et économiques. C'est ainsi qu'on peut saisir les bouleversements actuels sur la planète alimentaire où le brassage des plats, des goûts et des saveurs formulent de nouvelles pratiques. Jusqu'aux dénonciations virulentes comme celle d'Erwin Wagemhober, "We feed the world", "le marché de la faim" qui rappelle que si tout se lie sur le plan économique, la solution aux problèmes alimentaires d'aujourd'hui est entre nos mains, qu'en somme nous avons l'agriculture et l'alimentation que nous méritons. Les malheurs du mangeur français : consommateur ou citoyen, faut-il choisir ? Le mangeur doit aujourd'hui faire face à une situation nouvelle dans l'histoire de l'humanité : l'abondance alimentaire. Devant les rayons des supermarchés, les étalages des épiceries ou ceux de nos marchés de plein vent, nous avons le choix. Plusieurs postures s'offrent à nous : l'une plutôt citoyenne qui consisterait, par exemple, à acheter des produits issus du commerce équitable, de l'agriculture biologique ou encore des Associations pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne. Mais le mangeur est aussi un consommateur. Il doit également faire les "bons" choix pour sa santé, troquer les produits gras au profit de ceux riches en micronutriments et ce, dans un contexte actuel de flambée des prix. Comment gérer toutes ces contraintes ? De quelles informations avons-nous besoin pour choisir en connaissance de cause ? Peut-on être à la fois un bon consommateur et un bon citoyen ? Quelles sont les stratégies que tout un chacun met en place pour ne pas "culpabiliser" dés qu'il déguste une religieuse au chocolat ou un poulet en batterie élevé au Brésil ? 167 !Finistère MÉDIATISER LES CAMPAGNES HUMANITAIRES ? La médiatisation des campagnes humanitaires est un point essentiel de l'appel aux dons. Ces campagnes d'appel à la solidarité et à la générosité correspondent de plus en plus à des situations d'urgence, mais aussi encore à des interventions fortes pour réduire la pauvreté. Aborder ces questions avec les élèves conduit à se confronter à des réactions qui peuvent être vives : pourquoi des enfants meurent aujourd'hui de faim ? Les émotions suscitées par ces campagnes sont fortes et ne doivent pas induire non plus un discours culpabilisant, mais bien plutôt une prise de conscience des solutions possibles, des évolutions. En abordant ce domaine, on peut par ailleurs être confronté à des idées reçues que nous véhiculons nous-mêmes dans notre approche critique de ces situations : donner ce n'est pas toujours simple, il est nécessaire d'identifier à qui on donne et pourquoi. Il ne s'agit pas de dresser un panorama exhaustif, mais d'interroger des représentations chez les élèves et de construire avec eux d'autres approches. 1- Qu'est-ce qu'une campagne humanitaire ? Qu'est ce qu'une campagne publicitaire ? Une campagne humanitaire, c'est une intervention programmée sur une zone de catastrophe naturelle, dans un Etat ou dans une région du monde pour apporter une aide souvent dans l'urgence, mais aussi pour se développer. Ces campagnes humanitaires sont relayées par des actions médiatisées, bien souvent des actions chocs, "coup de poings" qui servent de point de départ à la médiatisation de cette campagne. 2- Quelques termes connus associés aux campagnes humanitaires ONG (Organisation Non Gouvernementale) Selon la définition du Conseil de l'Europe, il s'agit d'une organisation de droit privé à but non lucratif et qui intervient dans au moins deux Etats. La première ONG fondée fut la Croix Rouge en 1863, mais ces organisations se sont fortement développées depuis les années 1970 dans le monde. On estime les ONG aujourd'hui à 30 000 ou 40 000 dont près de 3000 bénéficient d'un statut consultatif auprès de l'ONU. Elles sont puissantes et capables de faire plier des Etats , car elles ont une forte capacité à mobiliser l'opinion publique grâce aux médias. Mais toutes n'ont pas les mêmes pratiques ni les mêmes sources de financement, certaines ont réellement une dimension entrepreneuriale, ce qui pose la question d'un intérêt économique même s'il est louable et correspond à des valeurs affichées clairement. 168 ! Finistère Les fonds dont disposent les ONG reposent pour leur administration et leur action sur des dons individuels, des subsides provenant de fondations, d'entreprises, d'organisations internationales régionales (l'Union Européenne avec Europe aid) ou universelles (les agences onusiennes) et pour celles qui les acceptent des fonds gouvernementaux. Ainsi sont-elles en concurrence permanente pour les financements sur le "marché de la charité". Par ailleurs elles se sont professionnalisées : à l'engagement individuel et bénévole des débuts se sont substitués des réseaux de professionnels spécialistes de recherches de fonds, de logistique, des juristes, des économistes. Dès lors elles ont acquis des niveaux d'expertise parfois supérieurs aux administrations publiques. Droits de l'homme, droit d'ingérence La déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 définit dans un seul et même texte un ensemble de droits humains indivisibles : droits civiques, politiques, sociaux, économiques et culturels. Même si elle n'a pas été signée par tous les Etats, elle reste néanmoins un texte de référence du droit international actuel. Le terme de droit d'ingérence est apparu après la Guerre du Biafra et la création d'Organisations Non Gouvernementales nouvelles comme Médecins Sans Frontières. Ce nouveau droit a été formalisé par Bernard Kouchner en 1987 et le juriste italien Mario Bettati : "Le devoir d'ingérence : peut-on les laisser mourir ?". Sans pouvoir trancher ces questions qui restent en débat, il est important de les faire émerger, car elles peuvent apparaître dans l'esprit des élèves face à des images qui provoquent de fortes émotions. Urgence Tsunami, tremblement de terre en Afghanistan, séisme en Haïti, autant de situations de catastrophes naturelles qui appellent des réponses urgentes. Il y a urgence lorsqu'un événement soudainement met en danger une population et était imprévisible, comme dans le cas de catastrophes naturelles. Ces situations extrêmes appellent des réponses rapides, coordonnées, sophistiquées. On reproche souvent aux Etats d'être moins réactifs que les ONG dans ce domaine, c'est une des raisons de leur renforcement. Néanmoins à travers leurs impôts, les contribuables interviennent aussi. Il est clair, par ailleurs, que passée la catastrophe naturelle, les conséquences de long terme sur les populations doivent être prises en compte et accompagnées, sinon l'action d'urgence n'a aucune efficacité. C'est donc la coordination de ces acteurs et la nécessité après l'urgence d'une intervention sur le long terme qu'il est nécessaire de mettre en avant. Ainsi une campagne humanitaire peut recouvrir d'autres objectifs que des situations d'urgence : aide au développement, soutien aux actions des Nations Unies (campagne Unicef), coopération internationale et lutte contre les risques sanitaires (Organisation mondiale de la santé), soutien à des actions innovantes dans le domaine de la prévention (Fondation de France). 169 !Finistère 3- Des acteurs aux intérêts variés - des ONG mondiales influentes Oxfam international Créée en 1995, Oxfam international est une coordination d'ONG nationales implantées dans 13 pays et qui agissent à l'aide de près de 3000 partenaires locaux, dans environ 120 pays à travers le monde. Ses objectifs sont la réduction de la pauvreté et de l'injustice, la défense de la dignité et des droits humains des pauvres, et leur participation aux décisions les concernant. Amnesty International Créée en 1961 pour défendre le droit à la liberté d'expression, Amnesty International a par la suite étendu ses activités à la défense des victimes de torture de disparition aux condamnés à mort et depuis 2001 à la défense des droits économiques, sociaux et culturels. Elle a obtenu le prix Nobel de la Paix en 1977. Elle compte aujourd'hui 2,2 millions de membres et de sympathisants actifs dans plus de 150 pays et territoires. - campagnes humanitaires des Nations Unies et interventions des Etats Le cadre majeur d'intervention de la communauté internationale repose sur les institutions des Nations Unies. Ces organisations correspondent à la reconnaissance de droits humains universels, voulue par les Nations Unies et actée par la Charte de San Francisco (1945). OMS, FAO, UNICEF, UNESCO, PNUD... Sans entrer dans le détails des actions de coopérations internationales, deux approches à ce sujet semblent nécessaires : • • • • Une part importante de l'aide publique au développement est aujourd'hui assurée dans le cadre de programmes internationaux, mais aussi dans le cadre de programme d'Etats identifiés ou d'organisation comme l'Union Européenne. La mondialisation et la médiatisation renforcée d'événements qui touchent aux droits humains modifient l'approche actuelle de la coopération internationale et des formes des solidarités. En effet, on ne peut exclure des coopérations indispensables dans le domaine de la santé, des opérations de maintien de la paix si l'on tient compte de l'échelle actuelle de ces phénomènes et de la vitesse à laquelle l'information circule à leur sujet. À terme, il est donc nécessaire de tenir compte à la fois d'une vision globale de problématiques pour le bien de toute la planète, mais aussi de la contribution de chaque Etat. 170 ! Finistère Les actions de la communauté internationale à travers les institutions des Nations Unies correspondent à la déclaration des Objectifs du Millénaire pour le développement de la communauté internationale signée par 189 nations en 2000. 1. Réduire l'extrême pauvreté et la faim 2. Assurer l'éducation primaire pour tous 3. Promouvoir l'égalité et l'autonomisation des femmes 4. Réduire la mortalité infantile 5. Améliorer la santé maternelle 6. Combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d'autres maladies 7. Assurer un environnement humain durable 8. Mettre en place un partenariat mondial pour le développement 171 !Finistère Des États collectivement responsables de biens communs : la notion de biens publics mondiaux La notion de "biens publics mondiaux" (BPM) repose sur la transposition, au niveau international, de celle de "biens publics". Ces derniers ont été définis par les économistes comme des biens, services, ou ressources qui bénéficient à tous et se caractérisent par la nonrivalité (la consommation de ce bien par un individu n’empêche pas sa consommation par un autre) et la non-exclusion (personne ne peut être exclu de la consommation de ce bien). Ces "biens publics" sont souvent assimilés aux "biens communs" qui sont, eux, réservés à un groupe de consommateurs et en excluent les autres. Biens publics et biens communs peuvent être locaux, régionaux, nationaux, plurinationaux ou mondiaux. Chaque pays qui conduit des politiques publiques ayant des effets positifs au plan global est, de fait, amené à contribuer à la production des biens publics mondiaux à travers des financements d’investissements destinés d’abord à la collectivité nationale : c’est le cas de la lutte contre les pandémies, de l’investissement dans la recherche, ou des politiques de réduction des émissions des gaz à effet de serre. Dans cette conception, les biens publics mondiaux se rapprochent des droits humains fondamentaux : droit à la santé, droit à l’eau... Cette notion n'est pas forcément claire selon les acteurs, mais elle conduit à de nouvelles formes de coopération internationales dans les domaines de l'environnement, de la santé, de la stabilité financière, de la diffusion de la connaissance et de la sécurité alimentaire. - L'intervention humanitaire des Etats Leur intervention est plus complexe, car elle est souvent suspectée d'ingérence ou d'être une forme contournée de stratégie militaire et de mise en place de zones d'influence. - les Fondations Plusieurs fondations philanthropiques de droit privé interviennent dans le domaine humanitaire, leur intervention bouleverse les cartes des actions humanitaires. Certaines ont pris un poids considérables, elles financent d'autres fondations, des ONG, des associations, centralisent également des dons. Dans le droit français une fondation est l'acte par lequel plusieurs personnes physiques ou morales décident de l'affectation irrévocable de biens, droits ou ressources à la réalisation d'une oeuvre d'intérêt général et à but non lucratif. Dans ce contexte particulier les fondations américaines ont pris un poids considérable, leurs actions équivalent à 1/7ème de l'aide au développement de l'Etat américain. La fondation Bill Gates joue un rôle important depuis 1994 dans le domaine de la santé et pèse nettement par le poids de ses dons sur les politiques publiques des Etats concernés. 172 ! Finistère Bibliographie. Dictionnaire d'Histoire Contemporaine, sous la direction de Marielle Chevalier et Guillaume Bourel, ed Hatier, 2010. Les 100 mots de la Géopolitique, coordonné par Pascal Gauchon, Jean Marc Huissoud, ed Que sais-je ?, Presses Universitaires de France. Atlas de la mondialisation, Comprendre l'espace mondial contemporain, Marie-Françoise Durand, Philippe Copinschi, Benoît Martin, Delphine Placidi, ed. Sciences Po Presse, 2009. Idées recues, L'aide au développement, Jean Michel Severino, Jean Michel Debrat, ed. Le Cavalier Bleu, Janvier 2010. Sitographie http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/actions-france_830/economie-mondiale_901/biens-publicsmondiaux_3009/index.html http://www.un.org/fr/humanitarian/ Activités pédagogiques Objectifs ➡ Identifier les différences entre campagnes humanitaires et campagnes publicitaires ➡ Identifier les acteurs des solidarités internationales ➡ Distinguer la part de l'intervention individuelle de l'intervention collective ➡ Comprendre le cadre d'intervention d'une ONG ➡ Comprendre le sens d'un message médiatique et les personnes ciblées Étape 1 : Etudier un site de campagne humanitaire, ou une campagne humanitaire sur internet, en comprendre le but. Mise en contexte L'objectif majeur d'une campagne menée par un organisme, c'est de faire venir des dons et de faire réagir. Les campagnes d'Action Contre La Faim amènent les personnes à se poser des questions et à souhaiter agir. On peut remarquer avec les élèves que bien souvent ces campagnes ont une dimension qui amène à se sentir responsable. Les images publiées peuvent avoir un objectif provocateur et susciter volontairement l'émotion. 173 !Finistère Pour aborder cette question on peut explorer le site d'ACF (Action Contre la faim) et utiliser les différentes campagnes médiatiques répertoriées et les comparer avec le site de Médecins sans Frontières : les approches ne sont pas les mêmes. Comparer les images publiées sur les sites d'ACF et de MSF - Comment ces images sont elles présentées ? Quelles sont les légendes qui les accompagnent ? Les personnes sont-elles photographiées en gros plan ? Dans quelle situation ? Voit-on leur visage ? Comment sont utilisées les images des enfants ? On peut leur demander d'aborder ces images avec la grille de lecture suivante : - description - informations liées à l'image - message On peut également utiliser le clip de campagne actuel d'action contre la faim et analyser le message. http://www.actioncontrelafaim.org/mobilisation/campagnes-institutionnelles/ "laisser un enfant mourir de faim, c'est l'assassiner" "un milliard d'affamés, ne laissons pas l'indifférence les effacer" Étape 2 : Un clip pour communiquer, pour quel message ? Mise en contexte Les campagnes humanitaires médiatisées sur internet appellent au relais et à la circulation de l'information sous forme de bannières à faire passer, insérer dans son site, son blog... Elles sont souvent accompagnées de documents audiovisuels, le clip de campagne formé par un message écrit devient une forme de communication visuelle nouvelle destinée à faire passer un message ciblé. Comprendre l'impact d'un message en essayant d'en produire un. Lire un clip à message : clip de la campagne du Mois de l'économie sociale et solidaire. - Demander aux élèves ce qu'ils ont compris du clip après l'avoir visionné et sur ce qu'ils ont compris du message. De qui parle-t-il ? A qui s'adresse-t-il ? Est-ce qu'on a des indices ? http://www.lemois-ess.org/accueil/je_veux_comprendre/voir_le_film 174 ! Finistère - Travailler à patir du texte du script Extrait de début du clip : Le texte est conçu sur trois temps : des messages défilent à des vitesses différentes, des pauses, des transitions (C'est comme ça, C'est plus sûr, Point final ? Ensemble n'attendons plus.). Ils sont découpés en trois temps : Ils disent/ puis Je pourrais et enfin Nous Voulons. Ils disent qu'il faut faire vite Ils disent que le temps est compté Ils disent que l'ascenseur est en panne Et que l'ascenseur est serré C'est comme ça Ils disent qu'on doit supprimer nos emplois pour sauver l'économie A-t-on le choix? (...) Nous voulons des vitamines pas des pesticides Nous voulons vivre dans une société où je n'aurai plus peur de vieillir Nous voulons aller dans le bon sens Ensemble n'attendons plus − On peut trier, en le visionnant deux fois, les termes associés à Ils disent / Je pourrais/ Nous voulons, en distribuant un tableau à compléter aux élèves. − On demande aux élèves d'identifier les sujets qui sont évoqués dans le message en leur proposant de comprendre que "ils " correspond à ce qui se passe aujourd'hui, "je" comment chacun peut réagir, " nous" ce que collectivement on peut vouloir. − Ensuite, ils découpent des termes dans le journal qui se rapprochent des mots qu'ils ont sélectionnés : rechercher des verbes d'action, des mots proches du mot solidarité... − Avec leur collection de mots, ils proposent un slogan sur un des sujets traités dans la partie "nous voulons". − Ils peuvent s'aider de cette accroche "nous voulons", mais ils doivent se demander à qui ils veulent s'adresser. 175 !Finistère Étape 3 Prolongements. Social Washing ou action concrète ? Mise en contexte Certaines campagnes publicitaires sont réalisées par des entreprises en affichant des ambitions humanitaires associées à l'image de la marque. Certaines entreprises sont soucieuses aujourd'hui de se rapprocher des consommateurscitoyens par une image plus policée ou ce qu'on appelle du "social washing". Elles s'adaptent aux nouvelles formes de consommation qui émergent autour du commerce équitable et de l'agriculture biologique. Pour éviter d'être suspectées de social washing, certaines entreprises cherchent aussi à créer des actions locales et ciblées dans le cadre de partenariats en procédant à des dons locaux dans des associations ou dans le cadre de l'aide alimentaire. Une campagne de cobranding humanitaire : la dernière campagne de Louis Vuitton On peut interroger les élèves sur leurs réactions à ce type de démarche en leur présentant la campagne actuelle de Louis Vuitton avec le chanteur Bono de U2. http://www.strategies.fr/actualites/marques/144074W/louis-vuitton-emballe-ali-et-bono.html http://www.maxitendance.com/2010/09/bono-louis-vuitton-campagne-humanitaire.html C'est une campagne de cobranding, c'est à dire d'association de deux marques pour la vente d'un produit. En l'occurrence ici pour la campagne «Every journey began in Africa», Louis Vuitton a convaincu deux icônes médiatico-humanitaires, le chanteur de U2 Bono et sa femme Ali Hewson, fondateurs de la marque de vêtements éthiques Edun . LVMH a acquis 49% d'Edun et présenté une exposition d'Art Contemporain à Paris «Africa Rising». Habillés en Edun, les deux protagonistes posent dans une plaine, un décor digne d’une scène de Out of Africa et tiennent chacun au bras un sac de voyage... Les bénéfices des ventes sont reversés à deux ONG : l’ONG Technoserve qui soutient l’action de la Conservation Cotton Initiative Uganda et l’organisme Tchernobyl Children International. Ici on peut réellement parler de confusions des genres et bien montrer le caractère publicitaire de cette campagne qui joue sur l'image policée d'une Afrique des grands espaces, de la brousse et de l'aventure européenne. Un challenge inter-entreprises contre la faim organisé par Action contre la faim ? On aborde ici un autre questionnement à travers un événement solidaire organisé par ACF. Comment les acteurs des solidarités internationales abordent ces questions ? http://www.actioncontrelafaim.org/mobilisation/evenements-solidaires/ 176 ! Finistère Il s'agit d'un challenge solidaire sous forme de marathon dans le quartier de la Défense proposé à des entreprises. Cet évenement est présenté et totalement assumé par Action contre la faim sur son site officiel, les ONG maîtrisent totalement les modes actuels de communication pour diffuser leurs messages à travers des événements et des campagnes publicitaires ciblées. Extrait du site d'Action Contre la Faim Pourquoi participer à ce challenge ? 6 bonnes raisons de participer à ce Challenge : - Vous soutenez une grande cause humanitaire et une association reconnue pour l’efficacité de ses missions et la transparence de sa gestion. - Vous fédérez vos salariés autour d’un projet sportif et porteur de sens. - Vous participez à un projet clé en main organisé par Action contre la Faim. - Vous engagez votre entreprise et vos salariés dans une démarche solidaire et citoyenne. - Vous pouvez communiquer en externe sur votre participation à notre course et sur votre soutien à notre association. - Vous bénéficiez d’un avantage fiscal : 60% du montant du don est déductible de l’impôt sur les sociétés, dans la limite de 5 pour mille du chiffre d’affaires. Les acteurs de l'aide alimentaire ne refusent ni ne récusent des dons de marques, c'est aussi un point important du maintien d'une vie comme les autres. La question n'est pas si simple à résoudre. Néanmoins on peut souligner que les entreprises qui procèdent à des dons bénéficient également de compensations fiscales. En France, ces dons ne sont pas la principale source de financement, il la complète puisqu'une partie importante des financements des banques alimentaires repose sur des fonds européens. L'approche est plus complexe, il ne s'agit pas de diaboliser, mais de connaître et comprendre la multiplicité d'intervention des acteurs au sein d'actions caritatives et d'en être conscient. Des ressources pour la classe Une exposition “Le don, une solution ?” Il est impossible de regarder le "20 heures" ou d'ouvrir un journal sans être informé d'une nouvelle catastrophe : guerre, famine, raz-de-marée ou pauvreté. Vivant dans des pays riches où nous avons plus que le nécessaire, il nous est difficile de ne pas réagir. Beaucoup d'entre nous souhaitent aider pour ne pas laisser les autres dans la détresse. De fait, à côté des grandes associations humanitaires ou de développement, des milliers d'associations locales, étudiantes ou confessionnelles montent des projets de solidarité, mettent en place des collectes, acheminent des convois... Et chaque grande catastrophe médiatisée est l'occasion de nouveaux élans de générosité. Ce foisonnement est rassurant, car il contredit l'idée que nous serions tous devenus des individualistes indifférents au sort de nos contemporains. Mais aider n'est pas une chose facile et les bonnes intentions ne suffisent pas toujours. 177 !Finistère De nombreux dons sont inadaptés et peuvent se révéler néfastes. Motivés par l'émotion, les projets peuvent manquer de rationalité ; réalisés sans connaissance suffisante du terrain, ils peuvent passer à côté des véritables besoins. Le don, sans être une affaire de spécialiste, est une arme à double tranchant. C'est la raison pour laquelle Ritimo a souhaité réaliser un guide traitant de cette question, en partenariat avec Peuples Solidaires et Cap Solidarités (ex Cap humanitaire). Ce guide permet de prendre conscience de ces ambiguïtés afin d'agir sans nuire ! Et, comme le don n'est pas toujours la solution, il offre également de nombreuses pistes pour être solidaire autrement. Le don, une solution ? Les inégalités Nord-Sud qui s'aggravent rendent la solidarité internationale plus nécessaire que jamais. Mais, aider n'est pas une chose aisée et les réflexes les plus courants ne sont pas toujours les plus appropriés. Ainsi, le don, peut être non seulement inutile, mais même néfaste. Polluant, encombrant ou destructeur de l'économie locale, le don a des effets souvent ignorés du donateur. Ce guide traite de ces différents risques et permet de prendre conscience des ambiguïtés profondes de cette forme de solidarité. Et, comme le don n’est pas toujours la solution, il offre donc de nombreuses pistes pour être solidaire de façon responsable et efficace. Pour consulter l'exposition en ligne. http://www.ritimo.org/H/don/don01.html 178 ! Finistère Étape 4 : Comment sont représentées des actions d'intervention humanitaires ? Mise en contexte Les lieux d'actions humanitaires sont la plupart du temps liés à des conflits, c'est par ailleurs autour de conflits que sont nées les premières organisations d'actions internationales. C'est l'origine même d'une organisation non gouvernementale, la Croix Rouge fondée par Henri Dunant après la découverte du champs de Bataille de la Bataille de Solférino. Une des missions de la défense nationale est de participer à des actions humanitaires dans le cadre des accords internationaux (avec l'Union Européenne), ces actions peuvent être conjuguées à des interventions pour le maintien de la paix ou dans le cas de sinistres, de catastrophes naturelles. Un mélange des genres qu'ont longtemps dénoncé les organisations humanitaires. Néanmoins l'action des deux peut contribuer à améliorer les conditions de vie des populations et à sécuriser leur situation. Des images pour informer et agir Recherche sur le site de Médecins sans frontières On distribue par groupe de 5 une image sélectionnée sur le site de MSF, on peut s'intéresser par exemple aux campagnes mises en place dans leur espace presse : − exposition de photographies Terres d'Urgence, Urgence en Haïti − exilés afghans et demandeurs d'asile en France Pour ce diaporama, on peut souligner le souhait de ne pas montrer les visages, demander aux élèves pourquoi ? On peut ensuite montrer le contexte de publication de ces photographies en vidéoprojection à partir de la page d’accueil du site : chaque diaporama est accompagné d'un texte précis et informatif sur l'action de MSF et sur la situation constatée. Ces campagnes médiatiques ont clairement un but informatif : on dispose d'informations sur une situation dans la légende et sous forme de diaporama, une succession d'images qui situent le lieu symboliquement et physiquement, mais qui sont aussi respectueuses des personnes. Elles ne jouent pas sur la provocation, mais montrent plutôt les malades et les médecins en situation de soins. 179 !Finistère Décryptages de campagnes humanitaires : sortir des clichés Notions clés : dons, générosité, économie, solidarité, liens nord/sud Deux campagnes CCFD - Terre Solidaire Le CCFD - terre Solidaire, 1ère ONG française de développement qui soutient des initiatives locales dans les pays en développement du Sud et de l'Est, a lancé en 2009/2010, une campagne plurimédia pour recruter de nouveaux donateurs et mobiliser ses adhérents autour d'une autre vision des pays pauvres. Son histoire : Créé en 1961, le CCFD- Terre Solidaire n'est pas une association comme les autres. Rompant avec les pratiques de pure assistance, elle fait reposer sa solidarité sur le partenariat et la confiance. Ainsi, le CCFD - Terre Solidaire apporte son soutien à des initiatives de développement conçues et encadrées par les communautés, les associations, les acteurs locaux, partenaires du CCFD - Terre Solidaire, qui agissent chaque jour sur le terrain en apportant des solutions et des idées constructives pour améliorer la vie localement. Ses enjeux : En soutenant les initiatives de ses partenaires au Sud, et en sensibilisant les Français aux enjeux de la solidarité internationale, le CCFD - terre Solidaire vise la transformation sociale : la construction collective d'un vivre ensemble dans le respect et la dignité de chacun. Il s'agit de s'attaquer aux causes profondes de la misère et de la faim pour poser les fondations d'un monde solidaire. Première ONG de développement en France, avec près de 40 millions d'euros de budget, et plus de 500 initiatives soutenues chaque année dans 70 pays du Sud et de l'Est, cette ONG a acquis depuis 48 ans, un savoir-faire et de nombreuses références dans le dialogue avec la société civile de ces pays. Le CCFD - Terre Solidaire s'appuie sur son réseau de 15 000 bénévoles dans 99 comités et 1500 équipes locales. Ces deux campagnes par l'originalité de son positionnement, sa créativité, et le discours qui valorise ces pays du Sud et les inscrivent dans l'action, en marche vers une autonomie économique et non pas dans la simple attente de l'aide au développement sont des campagnes optimistes qui se démarquent dans un champ où l'humanitaire n'est plus perçu comme un simple geste de générosité. 180 ! Finistère 1. Une campagne contre les clichés : le Sud mérite mieux que nos clichés Selon l'ONG, le premier frein à la solidarité internationale, ce sont les clichés et les barrières mentales : "L'aide ne sert à rien !", "Le problème de l'Afrique, c'est le manque d'eau !", "Ce qu'ils veulent, c'est venir en Europe !", "Ils ne sont pas entrés dans l'histoire !", "La terre ne peut pas nourrir tout le monde !"... Comme le dit très justement le CCFD - Terre Solidaire, les clichés ne nous permettent pas d'imaginer une autre façon de vivre et de concevoir l'avenir. Créée par Euro RSCG C&O, cette campagne nous invite à faire disparaitre nos préjugés en utilisant le principe de la fausse piste comme le fait très justement Magritte (le fameux, "Ceci n'est pas une pipe !"). "Cette campagne invite à voir le Sud autrement et à dépasser nos stéréotypes à travers une création optimiste et originale. Le message et sa mise en scène créative marquent en effet une rupture avec les codes de communication du secteur. Pour lutter contre les clichés, la campagne emprunte les codes du surréalisme et s'inspire des oeuvres de René Magritte pour opposer la réalité à la manière dont on se la représente. Ainsi ce que l'on pense être un cul de jatte de Calcutta est en fait un défenseur des droits des Intouchables, de même qu'une mère de famille colombienne s'avère être une femme qui alphabétise les enfants de Bogota, un Africain miséreux, un entrepreneur, et celle que nous prendrions pour une enfant des rues de Sao polo a créé une coopérative. "Le Sud mérite mieux que nos clichés !" signe la campagne." De tous temps, l'étranger, l'inconnu ont été affublés de clichés, d'idées reçues. Ainsi des pauvres du Sud : pauvreté, guerre, famine, voire même fainéantise, incompétence... Ces qualificatifs, des plus anodins au plus racistes; ne disent qu'une seule chose : notre méconnaissance d'une réalité plus complexe et plus optimiste. Car, si beaucoup des pays du Sud sont effectivement des pays pauvres, il n'en reste pas moins que des hommes et des femmes prennent leur avenir en main, construisent des projets économiques, politiques et sociaux innovants et durables. Banque de semences agricoles, crèche autogérée, micro financement, commerce équitable, production d'énergie à partir de déjections bovines, mutuelles villageoises, agriculture biologique... Pour aller plus loin dans la lutte contre les clichés et transmettre son optimiste, le CCFD Terre Solidaire dédie un large espace à la campagne sur sin site web. L'internaute pourra y découvrir le Sud à travers des histoires vraies (témoignages de différents partenaires de l'association) et participer à un jeu-concours pour gagner un voyage solidaire. 181 !Finistère Pour aller plus loin... Vidéos et témoignages sur "Ils agissent, ils racontent..." sur http://ccfd-terresolidaires.org "Ils agissent, ils racontent..." Les images de cette campagne : sortir des clichés sur www.ccfd-terresolidaire.org "Migrant, mon ami, raconte-moi...", campagne 2010 / 2012 : De 2010 à 2012, la campagne des "Kilomètres de soleil" invite les enfants de 7-11 ans à découvrir une réalité inscrite depuis toujours dans notre histoire : la migration. Le slogan "Migrant, mon ami, raconte-moi !" pose d'emblée les orientations de la campagne : faire découvrir des histoires de vie complexes, mais porteuses de richesses, souvent mal identifiées. L'affiche renvoie à l'idée de l'arbre généalogique où chacun a sa place. L'arbre porte nos histoires faites de mobilité et de parcours qui se croisent et s'enrichissent les uns les autres. Chacun peut faire le point sur ses représentations et prendre du recul par rapport à des discours générateurs de peurs. Cette campagne est au coeur des défis de nos sociétés. On évalue à plus de 200 millions le nombre de migrants dans le monde, soit environ 3 habitants sur 100. Près de la moitié sont des femmes. Et un tiers ont entre 10 et 24 ans. Les pays riches d' Europe et l'Amérique du nord ne sont plus les seules destinations. L'Inde, par exemple, est devenue un grand pays d'immigration (on compte 2,5 millions d'immigrés venus du Bangladesh pour 1 milliards d'habitants). Les quatre projets de développement soutenus au Soudan, en Afrique du Sud, en Egypte, en France, témoignent de la complexité de cette question, mais aussi du courage et de l'engagement de tous ceux qui oeuvrent auprès des migrants dans diverses organisations ou associations. 182 ! Finistère L'image de cette campagne plus d'infos sur : http://kilometres-de-soleil.cef.fr/accueil 2. Une seconde campagne contre "Les paradis fiscaux" La campagne choc du CCFD 2010/2011 sur http://www.aidonslargent.org/Agir Son contexte : L'ONG française CCFD - Terre Solidaire lance une vaste campagne contre les paradis fiscaux, accusés de piller les pays du Sud, afin de mobiliser en vue des réunions internationales du G8 et du G20 prévues en 2011 en France. En novembre 2011, la France accueillera le sommet du G20. À un an de cette échéance majeure, le CCFD lance une campagne choc dans la presse afin de dénoncer le scandale des paradis fiscaux. Selon les concepteurs de la campagne, "les multinationales réalisent, chaque année, 800 milliards d'euros de bénéfices en exploitant les richesses des pays du Sud. Au lieu d'être investis dans leur développement, ces profits considérables sont mis à l'abri dans des paradis fiscaux, alors que 30 milliards d'euros suffiraient à éradiquer la faim dans le monde." Sur une plage paradisiaque, un homme esseulé pleure. Son nom : Monsieur Argent. La raison de son désespoir : détourné, retenu prisonnier, il ne peut venir en aide à ceux qui ont besoin de lui. Une voix off constate : "Chaque année, 800 milliards d'euros sont volés au pays du Sd. Aidons l'argent à quitter les paradis fiscaux." Avec ce spot diffusé dans les salles de cinéma et sur le web, le CCFD - Terre Solidaire, ONG française de développement et de solidarité internationale, entend frapper les esprits. Catherine Gaudard, directrice du plaidoyer au CCFD : "Il y a un vrai enjeu à mobiliser l'opinion publique contre l'évasion fiscale. Il faut que les gens comprennent le lien qui existe entre les paradis fiscaux et la pauvreté des pays du Sud." 183 !Finistère Ses enjeux : L'objectif est clair : peser sur les prochains G8 (Canada) et G20 (France) qui auront lieu au printemps et à l'automne 2011. "La mobilisation doit être exemplaire au moment où la France détiendra une partie des clés pour impulser une véritable politique de lutte contre l'évasion fiscale. Pour que les intentions se traduisent en acte." Depuis 2009, les États du G20 se sont penchés sur la question des paradis fiscaux. Des progrès ont été faits, mais le problème est loin d'être résolu. Catherine Gaudard : "La méthode du G20 n'est pas la bonne. Ils se focalisent sur les territoires et non sur les utilisateurs des paradis. Or, à plus de 60 %, l'argent qui se réfugie dans les paradis fiscaux est lié à l'activité économiques des multinationales. Elles s'enrichissent dans les pays en développement qui, en retour, ne bénéficient pas des retombées de leur activité." Ce sont ainsi 800 milliards d'euros qui s'évaporent, chaque année, dans les paradis fiscaux privant les pays du Sud de 125 milliards d'euros de recettes fiscales qui pourraient être investis dans la santé, dans l'agriculture ou dans l'éducation. "S'attaquer à l'opacité financière n'est pas qu'une question de morale, c'est aussi une question de santé économique et, pour les pays du Sud, un enjeu central de développement." Pour aller plus loin... Le point sur les paradis fiscaux avec la magistrate Eva Joly (courte vidéo) : http://www.aidonsl'argent.org/Comprendre 184