Doss Pe?da CP 2010/11 Couv 56:Mise en page 1

Transcription

Doss Pe?da CP 2010/11 Couv 56:Mise en page 1
Doss Péda CP 2010/11 Couv 56:Mise en page 1 26/11/10 12:12 Page1
Dossier
pédagogique
2010 - 2011
thématique
éducation aux médias
contacts
• CLEMI
02 23 30 26 83 - 06 75 71 49 15
[email protected]
• Ouest-France
service presse école 02 99 32 62 49
[email protected]
• Télégramme
service presse école 02 97 84 46 00
[email protected]
directeur de la publication
Alain Miossec
éditeur
CLEMI
contact
Corinne Tual
accès internet
www.ac-rennes.fr
> espace éducatif
> éducation aux médias
date de parution
octobre 2010
conception couv
service communication
Finistère
! Finistère
SOMMAIRE
1. Introduction
p. 3
2. Organisation
p. 7
• Mode d'emploi et dispositif général 2010/2011
• Le calendrier
• Information aux élèves et aux parents
• Être journaliste en "classes-presse" : présentation de la carte journaliste en CP
• DVD des "classes-presse" : utilisation et exploitations pédagogiques sur le thème
3. Découvrir la presse et publier des articles
9
21
22
25
28
p. 31
• Le thème et ses rubriques
• Connaître les journaux
• Fiches d’aide à la rédaction
• Fiches pour comparer les journaux des titres partenaires
• Des revues de presse
• Des rendez-vous d'Education aux médias
• Mode d'emploi pour publier sur la plate-forme
4. Dynamiques pour impulser la classe-presse
33
37
44
61
64
66
67
p. 79
• Comment
mettre en actions les élèves
• Activités de mise en contexte
• Des reportages photos…
• Quelques pistes de prolongements
• En guise de conclusion
5. Le thème des solidarités en classe
• En
guise d’introduction
• Quelles solidarités dans les journaux partenaires ?
• Les solidarités numériques
• Les solidarités économiques et l'insertion
• L'inter-culturel et les solidarités
• Solidarités internationales
81
83
90
96
100
p.105
107
110
114
127
140
155
1
!Finistère
2
! Finistère
1.
INTRODUCTION
3
!Finistère
4
! Finistère
L’opération "Classes-presse" en Finistère
Une opération partenariale d’éducation citoyenne
Participer aux "Classes-presse", c’est prendre conscience de la part croissante occupée par
l’information dans la vie quotidienne des élèves qui rend indispensable l’apprentissage d’une
lecture critique des médias. Il s’agit de développer chez les élèves leurs capacités de mise en
perspective et d’appropriation des messages d’information. Il s’agit également de leur donner
le goût de s’informer pour éviter le repli sur soi-même et pour ouvrir leur curiosité sur le
monde qui les entoure.
Pour entrer dans le monde fort complexe de l’information, nous vous proposons d’analyser
mais aussi de produire des informations. Cette alternance entre analyse et production est un
moyen pour progresser dans la connaissance des mécanismes de l’actualité, pour en avoir un
usage citoyen.
Grâce aux contributions des services presse école de Ouest-France et du Télégramme,
l’équipe du Clemi de l’académie de Rennes vous propose une démarche et quelques outils
pour atteindre les objectifs de cette opération :
 apprendre aux élèves à (bien) lire le journal et les journaux
 apprendre aux élèves à "écrire pour être lu"
 travailler sur le thème "les solidarités"
Outre les journaux que vous allez recevoir, le parrainage d’un journaliste, la visite des sites
d’impression, ce dossier pédagogique a comme ambition de vous aider dans votre travail.
Ce dossier est un outil conçu pour découvrir la presse, pour s’initier au monde de
l’information. Il ne s’agit pas de tout exploiter ; vous y trouverez des fiches pédagogiques, des
pistes de travail, des fiches d’informations, des fiches élèves, des aides méthodologiques,
mais aussi des propositions de prolongements.
A vous de sélectionner les documents pertinents en fonction de votre projet pédagogique.
Nous espérons vivement que cette opération d’éducation aux médias ainsi que ce dossier
pédagogique vous aideront à accompagner vos élèves vers une lecture responsable, active et
critique des médias.
Bonne chance pour cette expérience qui sera pour vous et vos élèves, nous n’en doutons pas,
très enrichissante.
Corinne Tual
Clemi Académie de Rennes
Ce dossier a été conçu à partir de documents réalisés par le Clemi national et le Clemi
Bretagne (Centre de Liaison de l’Enseignement et des Médias d’Information)
5
!Finistère
6
! Finistère
2.
ORGANISATION
7
!Finistère
8
! Finistère
"Classes-presse" en Finistère
Mode d'emploi 2010-2011
Les "classes-presse", une démarche d'éducation aux médias sur la durée
Chaque classe est parrainée par un(e) journaliste appartenant à un des trois titres partenaires
de l'opération du Finistère : Ouest-France, Le Télégramme, l'Hebdo du Finistère (Le Progrès
de Cornouaille/Le courrier du Léon).
Ce parrainage prévoit au moins deux interventions en classe, auxquelles s'ajoutent parfois, en
fonction de la disponibilité et des affinités des un(e)s et des autres, de nombreux échanges par
mails ou téléphone. Chaque journaliste parrain a en sa possession un dossier pédagogique
"classes-presse" en Finistère, comme chaque enseignant.
Il appartient à chacune des équipes de prendre rendez-vous avec le (ou la) journaliste
référent(e) de sa "classe-presse", et ce, dès réception de ses coordonnées (voir plus loin).
Chaque classe travaille avec un titre partenaire.
Du 29 novembre 2010 au 11 février 2011, pendant 10 semaines, chaque élève et chaque
enseignant participant au projet reçoit pour la classe, les jours travaillés, un exemplaire du
titre principal.
Chaque classe reçoit du 14 au 25 février 2011 quinze exemplaires de journaux des 3 titres
partenaires pour comparer le traitement des informations.
Chaque classe peut visiter un site d'impression (Le Télégramme à Morlaix ou Ouest-France à
Rennes). La classe bénéficie de l'appui des services et des sites internet des journaux engagés
dans cette opération.
• Il vous appartient de prévoir cette visite dans votre calendrier et de prendre rendez-vous
dés décembre.
Les demandes de remboursement sont à adresser avant le 30 juin 2011 à :
Morgan SOUSSET
Conseil général du finistère
Boulevard Dupleix
29000 Quimper
[email protected]
• Pour plus de souplesse et une meilleure organisation, il est judicieux de proposer auprès
du site d'impression retenu 3 dates qui vous conviennent.
9
!Finistère
• Pensez à garder les originaux des visuels produits par les élèves : photos, infographies,
dessins, collages, photo-montages, peintures, sculptures. Ils vous seront demandés après le
2 avril 2011 pour garantir une qualité d'impression (sur papier journal, en noir et blanc ou
en couleurs) dans les journaux partenaires.
Un partenariat : Éducation Nationale, journalistes, Conseil Général
Le comité de pilotage des "Classes-presse" en Finistère regroupe des représentants de
l'Education nationale (Inspection Académique, Clemi, CDDP, DDEC), des journaux
partenaires (Le Télégramme, l'Hebdo du Finistère, Ouest-France) ainsi que des représentants
du Conseil Général du Finistère.
Ce comité de pilotage se réunit courant octobre pour lire les fiches de candidatures en classespresse, sélectionner les classes et répartir les journalistes parrains.
Un deuxième temps de travail commun consiste à lire les articles proposés par chacune des
classes pour le challenge, en débattre et en sélectionner pour la remise des prix. Enfin, il se
réunit fin juin pour évaluer l'opération et décider des suites à donner pour l'année à venir.
Le Seria assure la mise à disposition des accès à la plate-forme de Phare pour les élèves et les
enseignants. La plate-forme sera ouverte tout public et disponible début janvier 2011 sous
une version nouvelle.
Vos élèves auront leur propre code d'accès et identifiant qui leur permettront d'accéder à la
plate-forme pour écrire les articles en phase brouillon (1er jet, article non fini, article fini, mais
non terminé dans la saisie, insertion d'images...) et en phase poster, c'est à dire en attente de la
validation d'un enseignant.
Se reporter au mode d'emploi d’utilisation de la plate-forme.
10
! Finistère
Valorisation des productions des collégiens
et du travail mené dans les "classes-presse"
L'ensemble des productions (articles et visuels) devra être mis en ligne pour le 2 avril 2011.
C'est sur cette base de publications en ligne que s'effectue, pour chacune des classes, la
sélection de l'article pour le challenge "classes-presse" en Finistère.
Pour le challenge, chaque "classe-presse" choisit "son" article illustré (s'il s'agit d'un article
long) et l'envoie à l'Inspection Académique du Finistère pour le 22 avril 2011 au plus tard à
l'adresse suivante :
Inspection Académique du Finistère
Division des élèves 2
Mission Pédagogie - Actions culturelles
1 boulevard du Finistère
29558 Quimper CEDEX
Mme Podeur
Tél : 02.98.98.98.87
Fax : 02.98.98.98.80
mel : [email protected]
Cet article représente chacune des "classes-presse" et est soumis à la lecture des membres du
jury (comité de pilotage) et des élèves engagés dans l'opération "Classes-presse" en Finistère.
Le vote des élèves sur la plate-forme pour le prix élèves s'effectuera sur ce même corpus (un
article par classe participante) du 9 au 21 mai 2011.
• Il vous appartient de prévoir un temps en salle multimédia ou informatique pour
familiariser les élèves à la plate-forme et à ses usages de façon à ce qu'ils soient les plus
autonomes possible dans l'utilisation de cette pratique Internet et ce, sans attendre le mois
de mars. En début de projet, prenez le temps de visiter et de faire découvrir les productions
académiques des "classes-presses" des années passées.
• Prévoyez aussi dans votre calendrier un temps (minimum 2 heures) d'affichage et de
lectures de l'ensemble des productions de vos élèves afin qu'ils établissent des critères de
sélection pour choisir l'article qui les représentera pour le challenge.
• Pour information : le vote des élèves pour le prix élève, est un vote collectif de la classe.
Prévoyez un temps de lecture des articles écrits par les autres classes et un échange afin
qu'ils établissent leurs choix sur des critères pertinents. La classe ne vote pas pour l'article
qu'elle a soumis au vote.
11
!Finistère
Valorisations des productions et de l'engagement de l'ensemble des acteurs :
• sur la plate-forme Phare "classes-presse" 2010/2011, tous les articles des collégiens
seront accessibles à tous dès janvier 2011.
Des liens sur les sites Presse-école du Télégramme et de Ouest-France seront effectués pour
inciter les lecteurs à découvrir les articles des élèves.
• dans les pages locales des journaux partenaires avec pour chacune des "classes-presse",
un article informant de la démarche pédagogique en cours de réalisation, à l'occasion , par
exemple, des rencontres avec le journaliste parrain.
• dans une double page de l'hebdomadaire d'information du Finistère en juin pour les
classes parrainées par ce journal.
12
! Finistère
Les "classes-presse" 2010-2011
Chaque classe est parrainée par un journaliste. Il viendra rencontrer les élèves au moins deux
fois.
Prenez rendez-vous dès le début de l’opération.
Classes Le Télégramme
Etablissement
Collège Anna Maly, Brest, 4ème
Collège des îles du Ponant (site de Houat), 6ème, 5ème,
4ème, 3ème
Lycée Rive Droite, Brest, 3ème DP6
Collège Harteloire, Brest, 4ème
Journaliste Parrain
Sarah Morio
02 98 33 74 39 [email protected]
Bertrand Le Néna
02 97 84 46 00 [email protected]
Sarah Morio
02 98 33 74 39 [email protected]
Bertrand Le Néna
02 97 84 46 00 [email protected]
Collège Pen Ar Chleuz, Brest, 6ème
Sarah Morio
02 98 33 74 39 [email protected]
Collège St Joseph, Landivisiau, 4ème
Jacques Chanteau
02 98 63 88 10 [email protected]
Collège St Augustin, Morlaix, 4ème
Ronan Tanguy
02 98 63 88 10 [email protected]
Collège Max Jacob, Quimper, 5ème
Bruno Salaün
02 98 64 59 74 [email protected]
Collège La Sablière, Quimper, un groupe 4ème, 3ème
Cathy Tymen
02 98 64 59 74 [email protected]
Collège Diwan, Le Relecq-Kerhuon, 4ème
Bertrand Le Néna
02 97 84 46 00 [email protected]
Courriels : 1ère lettre du pré[email protected]
13
!Finistère
Classes l'Hebdo du Finistère (Le courrier du Léon/Le Progrès de Cornouaille)
Etablissement
Journaliste Parrain
Collège Penanroz, Pont Aven, 6ème
Martine de Saint-Jan
02 98 95 96 86
[email protected]
Collège Pierre Stéphan, Briec, 4ème
Mathieu Gain
06 84 52 43 27
[email protected]
Classes Ouest-France
Etablissement
Collège Kerhallet, Brest, 5ème et 4ème
Collège Pen-ar-C'hieuz, Brest, 6ème
Collège Le Likès-Saint-Yves, Quimper, classe relais
Collège de la tour d'Auvergne, Quimper, 3ème
Collège Notre-Dame de Kerbertrand, Quimperlé, 3ème
Collège Tanguy Prigent, Saint-Martin-des-Champs, 5ème segpa
Collège Laënnec, Pont L'Abbé, 4ème segpa
Courriels : pré[email protected]
14
Journaliste Parrain
Olivier Pauly
02 98 33 22 00
Laurence Guilmo
02 98 33 22 00
Lucile Vanweydeveldt
02 98 90 93 57
Nicolas Iquel
02 98 90 93 70
Mickaël Demeaux
02 98 96 37 70
David Dupré
02 98 63 88 20
Renée-Laure Euzen
02 98 66 17 20
! Finistère
CONTACTS
Clemi du Finistère
Seria (Plate-forme phare)
Myriam Condamines
Yves Poulizac
Téléphone domicile avec
Rectorat, 96 rue d'Antrain
répondeur :
C 34415
06 75 96 62 48
35044 Rennes Cedex
[email protected]
02 23 21 76 82
[email protected]
Service Presse-école
Service Presse-école
L'Hebdo du finistère
Ouest-France
Le Télégramme
Le Progrès de Cornouaille/
Jean Huchet
Bertrand Le Néna
Courrier du Léon
ZI Rennes Sud-Est
BP 67243
Martine de Saint-Jan
35705 Rennes Cedex 7
29672 Morlaix Cedex
55 route de Brest
02 99 32 61 04
02 97 84 46 75
29018 Quimper
[email protected]
[email protected]
02 98 95 96 86
[email protected]
DDEC
Inspection académique
Conseil Général
Direction de l'enseignement
Division des élèves 2
catholique
Madame Podeur
Madame Mourrain
02 98 64 16 04
1 boulevard du Finistère
[email protected]
[email protected]
29558 Quimper Cedex
Anne-Marie Briand-Le Ster
02 97 01 86 46
[email protected]
15
!Finistère
Visites des entreprises de presse
Prendre rendez-vous dès le mois de décembre. Les visites sont gratuites.
Le transport est pris en charge par le Conseil général. Vous devez adresser les demandes de
remboursement au CDDP avant le 30 Juin.
Ouest-France
ZI rennes Sud Est
10 rue du Breil - Rennes
[email protected]
Visite virtuelle
www.ouest-france.fr
Le Télégramme
7 voie d’accès au port
29672 Morlaix
02 98 62 11 33
letelegramme.com
Pour visiter Ouest-France, contacter Colette James au 02 99 32 66 27 (de 14h à 18h).
Pour visiter le Télégramme, il suffit de s’inscrire à l’accueil du journal, au siège de Morlaix,
en téléphonant au 02 98 62 11 33. Ce sont les standardistes Nathalie, Armelle, Esthelle et
Laurence qui prendront votre appel. Bien préciser que vous êtes une classe-presse et que vous
souhaitez, si possible, assister au tirage d’une publication. Les standardistes ont accès au
planning des rotatives et des séquences d’impression. Les classes complètes sont acceptées.
La visite guidée dure environ 1h30 à 2h. La classe est répartie en 2 groupes : l’un visite les
installations techniques et la rédaction tandis que l’autre visionne un film et découvre les
publications du Télégramme.
16
! Finistère
La Semaine de la presse et des médias dans l’école
La 22ème Semaine de la presse et des médias se déroulera du 21 au 26 mars 2011 sur le
thème : Qui fait l'info ?
Elle permettra aux élèves de découvrir la diversité de la presse écrite.
Attention : il est indispensable de s’inscrire à cette semaine nationale. C’est ainsi que vous
pourrez bénéficier d’un dossier pédagogique et d’un lot de presse gratuit que vous
composerez parmi les titres proposés.
Début janvier, vous pourrez vous inscrire sur le site www.clemi.org.
Munissez-vous de votre code établissement pour vous identifier.
Contact :
Clemi du Finistère,
Myriam Condamines
[email protected]
17
re
ue sonore
2 ans, la bibliothèque prosi des CD au format MP3
nt l’écoute sur lecteur ou
pareil adapté prêté par l’asValentin-Haüy qui soutient
yants dans leur lutte pour
a culture et à la vie profes-
n vaste choix
Quimper
Marie prête sa voix pour les malv
!Finistère
Jeunes correspondants. Marie, 13 ans, est donneuse de voix en format
de Quimper. Elle partage sa passion des livres avec des personnes en d
La bibliothèque sonore de Quimper
Les articles, trois formats possibles
existe depuis 1992 et compte 241
adhérents dans le département du
Quimper
Vivre
Finistère. Elle
permet aux personnes
Articles
longs,
environ
2500 signes
non voyantes, ou qui n’ont pas suf-
fisamment de vision pour la lecture,
d’emprunter des CD audio enregistrés par les donneurs de voix.
Succès du hip-hop au
Marie a découvert l’association un
Jeunes correspondants. Marie, 13 ans, est donneuse de voix en formation à la bibliothèque sonore
Vendredi, l’association de danse
peu par hasard grâce à un prospecde Quimper. Elle partage sa passion destus.
livres
avec des
personnes
en déficients
visuels.
à Paris, à la MPT de Kerfeunteun
« L’idée
d’être
lectrice m’a
tout
de suite plu. J’aime beaucoup lire et
La bibliothèque sonore de Quimper
existe depuis 1992 et compte 241
je connais aussi une personne maladhérents dans le département du
voyante ; j’avais envie de lui faire
Finistère. Elle permet aux personnes
non voyantes, ou qui n’ont pas sufpartager ma passion de la lecture »,
fisamment de vision pour la lecture,
raconte-t-elle. Tout comme les autres
d’emprunter des CD audio enregisdonneurs de voix, Marie est formée
trés par les donneurs de voix.
Marie a découvert l’association un
sur la lecture et l’enregistrement des
peu par hasard grâce à un prospeclivres par l’association. « Pour l’instus. « L’idée d’être lectrice m’a tout
tant, je m’entraîne régulièrement à
de suite plu. J’aime beaucoup lire et
je connais aussi une personne malJeunes
correspondants.
13 ans, est donneuse de voix en formation à la
poser
ma voix
sur des fichiers deMarie,
5
voyante ; j’avais envie de lui faire
minutes
et à l’adapter
par rapport
de Quimper.
Elle partage
sa passion des livres avec des personnes en déficien
partager ma passion de la lecture »,
raconte-t-elle. Tout comme les autres
au texte lu », ajoute Marie.
Marie prête sa voix pour les malvoyants
Quimper
Marie prête sa voix pour les malvoya
donneurs de voix, Marie est formée
sur la lecture et l’enregistrement des
livres par l’association. « Pour l’instant, je m’entraîne régulièrement à
poser ma voix sur des fichiers de 5
minutes et à l’adapter par rapport
au texte lu », ajoute Marie.
La bibliothèque sonore de Quimper
6 000
prêts
existe
depuis
1992 et compte 241
adhérents
dans le département
C’est
le donneur
de voix qui du
choiFinistère.
Elle
permet
personnes
Trois questions à...
sit le livre, en accordauxavec
la biblionon
voyantes,
ou
qui
n’ont
pas
sufthèque et avec l’autorisation des édiMarine Audin Nottrelet, membre de
fisamment de vision pour la lecture,
l’association hip-hop New School.
teurs.
Il l’enregistre chez lui, à son
6 000 prêts
d’emprunter des CD audio enregispropre
sur de
ordinateur
avec
Pourquoi vous investissez-vous
C’est le donneur de voix qui choitrés par rythme,
les donneurs
voix.
danspremier
le hip-hoplivre.
?
sit le livre, en accord avec la bibliol’aide
microphone
et d’unun
logi- Marie s’exerce à l’enregistrement de son
Maried’un
a découvert
l’association
Cela fait cinq ans que je le pratique
thèque et avec l’autorisation des édiciel
Le prospeccomité de
peu d’enregistrement.
par hasard grâce à un
mais, depuis deux ans, je m’investis
teurs. Il l’enregistre chez lui, à son
lecture
valide
ensuite
les listes d’ouvrages à jour.
Ceux-ci
gratuits
tus. « L’idée
d’être
lectricel’enregistrem’a tout
beaucoup
plus danssont
l’association.
La
propre rythme, sur ordinateur avec
sonle
premier
livre. en prêt.
danse, plusieurs
c’est ma passion
et j’ai: envie
l’aide d’un microphone et d’un logi- Marie s’exerce à l’enregistrement
de suite
plu.dede
J’aime
beaucoup
lire et 30
ment
avant
mettre
« Les audio lecteurs attendent
genres
roma
de la partager avec d’autres.
ciel d’enregistrement. Le comité de
je connais
aussi
mal- proposent
donneurs
de
voixune
et personne
20sont
donneurs
le facteur
», ex- biographies… Certa
lecture valide ensuite l’enregistre- les listes d’ouvrages
à jour.
Ceux-ci
gratuits etde
Depuisavec
2 ans, impatience
la bibliothèque provoyante
; sont
j’avais
envie
de
lui : faire
Quel comme
est l’intérêt Géo,
d’une rencontre,
ment avant de le mettre en prêt. 30
« Les audio lecteurs
attendent
plusieurs
genres
romans,
aussi Guenec,
des CD au la
format
MP3
temps
qui
tous
bénévoles
contri-nouvelles,
pliquepose
Brigitte
présidente.
Ar Men
cellesenregistrées
de Chelles ou par
donneurs de voix et 20 donneurs de le facteur avecbuent
impatience
»,
exbiographies…
Certaines
revues
permettant
l’écoute
sur
lecteur
ou
partager
ma
passion
de
la
lecture
»,
à faire vivre
l’association.
Ces « Grâce aux CD audio, ils peuventcomme
aussi
Paris Bercy, en mars dernier ?
temps qui sont tous bénévoles contri- plique Brigitte Guenec,
la présidente.
comme
Géo,
Arautres
Men, Historia sont sur un appareil adapté prêté par l’asraconte-t-elle.
Tout
comme
les
s’occupent
de
contrôler
lesgroupe
échanger
surValentin-Haüy
les lectures
avec leur
bénévoles
particuliers
À Bercy,
il y avait 12 000
personnes.
buent à faire vivre l’association. Ces « Grâce aux CDderniers
audio, ils peuvent
enregistrées
par un
de sociation
qui soutient
donneurs
deleur
voix,aussi
Marie
est
formée
Un championnat
monde
est pou
un
derniers s’occupent de contrôler les échanger sur lesCD,
lectures
bénévoles
particuliers.
Des livres
en les malvoyants
dans leur
lutte pourla biles avec
envoient
aux
audio
lecteurs
entourage.
» L’année
dernière,
breton etdudes
livres
sur la
lecture
et l’enregistrement
CD, les envoient aux audio lecteurs entourage. » L’année
dernière,
la bibreton et des livres des
pour enfants sont l’accès à la culture et à la vie profes- évènement trés important. Pour cerpar
la6par
poste,
les reclassent
et mettent
bliothèque
a enregistré 6 000 prêts.
également disponibles
Ouest-France
tains, c’était leur première battle
par la poste, les reclassent et mettent
bliothèque a enregistré
000l’association.
prêts. également
disponibles.
sionnelle.
livres
« Pour
l’insLundi 19 avril 2010
tant, je m’entraîne régulièrement à
poser ma voix sur des fichiers de 5
Quimper en bref
Urgences et santé
minutes et à l’adapter par rapport
au texte lu », ajoute Marie.
SOS médecins : visites à domicile, ou
Articles courts,
Quimper en bref
Quimper
s’offre le derby finistérien d’handibasket
Troc et puces du Handball-club : un vaste choix
entre 500 et 1500
signes
6 000 prêts
Succès du hip-hop auprès des jeunes
Vendredi, l’association de danse projetait un film sur leur séjour
à Paris, à la MPT de Kerfeunteun.
L’équipe d’Handisport Cornouaille Quimper.
Déjà victorieuse du match aller,
l’équipe d’handibasket d’Handisport
Cornouaille Quimper s’est à nouveau
imposée (32-21) contre Saint-Pol-deLéon dans le cadre du derby qui avait
lieu à l’occasion de la dernière journée du championnat de nationale 2.
L’équipe quimpéroise termine donc
4e (sur 9). « C’est un bon résultat
Quimper s’offre le derby finistérien d’handibasket
C’est le donneur de voix qui choisit le livre, en accord avec la bibliothèque et avec l’autorisation des éditeurs. Il l’enregistre chez lui, à son
propre rythme, sur ordinateur avec
l’aide d’un microphone et d’un logiciel d’enregistrement. Le comité de
lecture valide ensuite l’enregistrement avant de le mettre en prêt. 30
donneurs de voix et 20 donneurs de
temps qui sont tous bénévoles contribuent à faire vivre l’association. Ces
derniers s’occupent de contrôler les
CD, les envoient aux audio lecteurs
par la poste, les reclassent et mettent
week-end à la maison médicale, 2, allé
Centre hospitalier de Cornouaille : 1
02 98 52 60 60.
Centre hospitalier spécialisé Etienne
Gourmelen, tél. 02 98 98 66 00.
Pharmacie : composer le 32 37.
Urgences médicales : composer le 1
Troc et puces du
Marie s’exerce à l’enregistrement de son premier livre.
les listes d’ouvrages à jour.
« Les audio lecteurs attendent
le facteur avec impatience », explique Brigitte Guenec, la présidente.
« Grâce aux CD audio, ils peuvent
échanger sur les lectures avec leur
entourage. » L’année dernière, la bibliothèque a enregistré 6 000 prêts.
Brèves, moins de 500 lignes
Infolocale
Ceux-ci sont gratuits et propo
plusieurs
genres : romans, nouve
Vie quotidienne
biographies…
Certaines re
Centres de loisirs
comme
Géo,
ArTaboulé,
Men,filet
Historia
Menu lundi
19 avril.
de merlu meunière
citron, julienne
légumes
et
aussi
enregistrées
parde un
group
chou-fleur, petit Soignon, poire. Goûter :
bénévoles
particuliers.
Des
pain boulanger compote de pommes. livre
breton et des livres pour enfants
La France mutualiste
également
disponibles.
Fermeture du mardi 20 au vendredi
car il ne faut pas oublier que nous
23 avril, 36, rue Le Déan.
avions terminé dernier l’an passé »
commente Hervé Larhan, l’un des
Association nationale pour la meilleure
joueurs les plus expérimentés de
indemnisation des victimes
l’équipe.
d’accidents corporels
Le derby finistérien du week-end
Permanence jeudi 22 avril, 10 h à 12 h
dernier était également joué en sou- Un petit public, mais un flux régulier.
et 14 h 30 à 16 h, 10 bis, avenue de la
L’équipe
Cornouaille Quimper.
tien à la ligue française
contred’Handisport
la ScléFrance-Libre. L’activité de l’association,
La section handball de l’amicale nature (étain, aluminium faïence) du agréée par le ministère de la santé, couvre
rose en Plaques.
laïque a tenu dimanche toute la jour- fil à broder, des bâches en plastique, tous les secteurs du dommage corporel :
ne statuettes
faut pas
oublier
que
nous
Déjà victorieusenée,du
match
aller, soncar
accidents de la route, erreurs médicales,
au Pavillon
à Penvillers,
troc il des
chinoises
etc…
Reste
hip-hop. Nous avons rencontré des
etc. Elle aide les
Trois questions à...
et puces. d’Handisport
C’était la deuxième édition
si cette
abondance
attiré infections
avionsà savoir
terminé
dernier
l’ana passé
» à nosocomiales
l’équipe d’handibasket
groupes venant de régions très difféobtenir une meilleure indemniavec cette fois-ci une cinquantaine le client. Hier à midi les organisa- victimes
sation avec les conseils d’avocats et d’excommente
Hervé
Larhan,
l’un
des
Cornouaille Quimper
s’est
à
nouveau
Marine Audin Nottrelet, membre de
rentesde
ayant
une même
passion
pour
Remise
diplômes
aux
cadres
du cyclotourisme
d’exposants sur 300 m linéaires, soit teurs constataient qu’il y avait « un perts indépendants. Contact et réserval’association hip-hop New School.
le hip-hop. Nous étions trente-cinq à
plus
expérimentés
imposée (32-21) exactement
contre Saint-Pol-dele double de l’anjoueurs
der- flux les
soutenu
» mais
craignaient, en de
tion : 02 98 64 99 83, 06 88 42 90 01, anfaire ce voyage et cela nous a permis
nier.du derby qui avait
début d’après-midi d’être victimes du [email protected], anmivac.com
l’équipe.
Léon dans le cadre
Pourquoi vous investissez-vous
de mieux nous connaître.
Et il y avait le choix sur les étals. beau temps.
Le derby
finistérien
du va
week-end
lieu à l’occasion Des
de vêtements,
la dernière
des jourfringues, des
« L’argent
ainsi collecté
nous Association Saint-Joseph, Sainte-Anne
dans le hip-hop ?
VendrediUn
30 petit
avril, 13public,
h 45, Gare
routière.
frusques,
frocs, des
mais
un
permettre
d’acheter des
maillots,
dernier
était également
joué
en sounée du championnat
de des
nationale
2. galurins,
Cela fait cinq ans que je le pratique
Avez-vous des projets
Déplacement en car à San Damiano.
des
jeans
et
des
vêtements
de
l’ardu
matériel
et
des
ballons
la ScléL’équipe quimpéroise
termine donc tien à la ligue française contrepour
mais, depuis deux ans, je m’investis
dans les mois à venir ?
mée, des vêtements pour les petits notre équipe de jeunes » ont expli- Lors de ce rassemblement international
e
de la jeunesse
et de la famille
célébrabeaucoup plus dans l’association. La Début mai, nous partons à Porto, au
bon: c’était
résultat
La section
handball
rose en
4 (sur 9). « C’est
et lesun
grands
l’abondance.
quéPlaques.
les seniors qui étaient tous sur le tion du 44ème
anniversaire de la première
danse, c’est ma passion et j’ai envie Portugal. Nous ne serons que neuf.
On y trouvait également des pelu- pont pour cette journée.
laïque a tenu dimanch
de la partager avec d’autres.
Notre objectif, pour l’an prochain,
ches en quantité, des pots de toute
Quimper en bref
Quimper s’offre le derby finistérien d’handibasket
est de monter nous-mêmes notre
Quel est l’intérêt d’une rencontre, dossier, sans l’aide d’Ali et Marlène,
comme celles de Chelles ou
qui nous ont aidés à préparer notre
Paris Bercy, en mars dernier ?
voyage à Paris Bercy. Ce que nous
Ouest-France à votre service
À Bercy, il y avait 12 000 personnes. voudrions aussi c’est promouvoir le
Un championnat du monde est un hip-hop dans le Sud-Finistère.
Annoncer un événement : www.infolocale.fr
L’équipe d’Handisport
Cornouaille
Quimper.
évènement trés important. Pour cerS’informer
sur internet
: www.ouest-france.fr ou www.quimper.maville.com
Le comité départemental de cyclotourisme remettait vendredi soir à Quimper les Recevoir le journal avant 7 h 30 : tél. 0 820 000 730 (0,12 € TTC la minute)
tains, c’était leur première battle
Remise de diplômes aux cadres du cyclotourisme
diplômes aux cadres qui ont suivi une formation depuis le mois
de septembre.
www.ouest-france.fr/portage
Déjà
victorieuse oudu
match aller, car il ne faut pas oublier que nous
Passer une petite annonce par téléphone : tél. 0 820 000 010 (n° indigo
l’équipe d’handibasket
d’Handisport avions terminé dernier l’an passé »
Le comité départemental de cyclo- fédéraux et des bénévoles ayant bé- réservé aux particuliers, 0,12 € TTC la minute, paiement par carte bancaire).
commente
l’un des
Cornouaille
Quimper
s’estune
à nouveau
tourisme du Finistère (Codep 29) a néficié d’une formation
Diffuser
annonce d’emploi
: tél. 0 820Hervé
200 212Larhan,
(0,12 € TTC/minute).
de sécurité
pris à bras-le-corps le plan de for- qui répond aux nouvelles
Passer Saint-Pol-deune annonce légalejoueurs
: tél. 0 820les
820plus
612 ; annonces.legales@
normes
eu- contre
expérimentés de
imposée
(32-21)
mation
mis
en
place
par
la
fédéramedialex.fr
ropéennes
(PSV1,
Prévention
et
sel’équipe.
Léon
dans
le
cadre
du
derby
qui
avait
SOS médecins : visites à domicile, ou consultations sur rendez-vous le
tion française depuis le mois de sep- cours civiques, ex AFPS). Le Codep Service obsèques : tél. 0 810 060 180 (prix d’un appel local).
week-end à la maison médicale, 2, allée
tél. 0120
825
00029
612.
Le derby finistérien du week-end
à l’occasion
tembreÉmile-Le
2009. EnPage,
sept mois,
pera consacré unlieu
budget
de 7 000 € de la dernière jourCentre hospitalier de Cornouaille :sonnes
14, avenue
Yves-Thépot,
du championnat
de nationale 2. dernier était également joué en souont ainsi
été forméestél.
dans à ces formations. «née
D’autres
sessions
02 98 52 60 60.
le département. Une quinzaine de auront lieu cet automne
nous
L’équipecarquimpéroise
termine donc tien à la ligue française contre la ScléCentre hospitalier spécialisé Etienne-Gourmelen
: 1, rue
Étienneclubs (sur les 62 que
compte
le Fi- n’avons pas encore
(sur 9).à «tous
C’est un bon résultat rose en Plaques.
4e répondu
Gourmelen, tél. 02 98 98 66 00. nistère) peuvent donc s’appuyer sur les besoins. Nous estimons que le
Bénodet
Pharmacie : composer le 32 37. des cadres formés aux nouveaux niveau de couverture en cadres for- Quimper-Corniguel :
Urgences et santé
18
Horaires des marées
Troc et puces du Hand
née, au Pavillon à Penv
puces. C’étaitRues
la deu
de K
Lesettravaux
A dater
du
avec cette fois-ci
une
forcement
d’exposants surnement
300 m
in
du c
exactement le talité
double
nier.
de l
Et il y avait leRues
choix
A dater d
Des vêtements,stationnem
des
frusques, des frocs,
Hô
des jeans et des vête
mée, des vêtements p
Halles : c’était
et les grands
On y trouvait égalem
Un petit public, mais un flux régul
ches en quantité, des
La section handball de l’am
Préfecture
laïque a tenu dimanche toute la
Rue Ol
! Finistère
Les illustrations
Tous les articles longs doivent être accompagnés d’illustrations : photos, dessins, infographies
réalisés par les élèves. Les illustrations ne peuvent pas être prises dans les journaux ou sur
internet. Les élèves seront les auteurs de leurs illustrations. Pensez donc à prendre des photos
quand vous faites votre reportage ou votre interview.
N’hésitez pas à créer des situations, à mettre en scène votre sujet, pour illustrer votre article.
Consignes pour l’envoi des articles et illustrations :
une haute définition est nécessaire (1 Mo minimum, soit 200 ko en format jpg) pour
l’impression dans les journaux.
Conseil : gardez un exemplaire de la photo, dessin, infographie, sans oublier de noter l’article
que cela concerne, la classe et l’auteur de l’illustration. Les journaux auront peut-être besoin
de vous les demander au moment de la mise en page du supplément. Les illustrations mises
sur la plate-forme Phare ne sont pas forcément exploitables pour l’impression du supplément.
19
!Finistère
La formation
Afin d'accompagner au mieux les projets, toutes les équipes interdisciplinaires "classespresse" bénéficient d'une journée de formation organisée par le Clemi. L'utilisation de la
plate-forme, l'écriture journalistique et le thème "Les solidarités" seront au programme.
Date : 19 janvier 2011 (lieu précisé ultérieurement)
Cette journée de formation rassemble les partenaires des médias et les enseignants engagés en
"classes-presse".
L'évaluation
Chaque enseignant et/ou chaque équipe pédagogique est invité à participer dans la première
quinzaine de juin, à l'évaluation de ce projet à partir de deux modalités :
• en participant au questionnaire bilan et propositions qui vous sera proposé mi-mai
2011. Le questionnaire est à retourner pour début juin 2011 à l'adresse suivante :
[email protected]
• en participant à la réunion d'évaluation qui se déroulera début juin 2011 (date et lieu
précisés ultérieurement).
Le suivi
Tout au long de l'opération, le Clemi départemental est à votre disposition pour répondre à vos
interrogations et accompagner au mieux votre projet. N'hésitez pas à communiquer les
problèmes rencontrés et à demander de l'aide.
Clemi du Finistère
Myriam Condamines
Tél. : 02 68 44 04 61
[email protected]
20
! Finistère
Calendrier 2010 / 2011 en Finistère
Réunion du lancement de l’opération :
Information et remise du dossier pédagogique
le mercredi 1er décembre 2010 à 10 h
au Conseil Général, 1 bd Dupleix à
Quimper
à partir du 29 novembre 2010, chaque
Diffusion des journaux aux élèves et
jour pendant 10 semaines, jusqu’au 11
professeurs
février 2011
Journée de formation pour les enseignants
19 janvier 2011 (lieu précisé ultérieurement)
Comparaison des journaux grâce aux 15
du 14 au 25 février 2011
exemplaires par titre
Ouverture sur l’ensemble des médias pendant
la Semaine de la presse et des Médias dans du 21 au 26 mars 2011
l’école
Envoi des articles sur la plate-forme
jusqu’au 2 avril 2011, accessible grand
public à partir du 1er janvier 2011
Envoi de l’article illustré sélectionné par la
pour le 22 avril 2011 au plus tard
classe à l’Inspection Académique
Vote des classes pour le prix des élèves sur la
du 9 mai au 21 mai 2011
plate-forme
Jury des "classes-presse"
le 27 mai 2011
Evaluation de l’opération auprès des élèves,
courant juin 2011
des enseignants et des journalistes
Remise des prix
le 15 juin 2011
Réunion de bilan avec tous les partenaires
fin juin 2011
21
!Finistère
À photocopier pour informer les élèves
L'opération "Classes-presse" en Finistère
En tant que collégien, vous allez découvrir la diversité de la presse, apprendre à rédiger un
article et développer votre esprit critique tout au long de l’opération "Classes-presse".
Pour ce faire, vous allez recevoir un journal de novembre à mars au collège. Vous aurez la
possibilité de le rapporter chez vous pour parler d’actualité avec votre entourage.
Votre classe sera suivie par un journaliste des journaux régionaux qui vous parrainera (deux
interventions au moins dans les classes).
Après avoir appris à lire le journal, vous écrirez des articles sur le thème : "Les solidarités".
Vous les publierez tous sur Internet et votre classe proposera son "meilleur article" au comité
de pilotage en avril.
Chaque "classe-presse" sera valorisée par un article dans le journal "parrain".
Vous participerez au jury élèves en choisissant parmi les articles du challenge, celui qui a
retenu votre intérêt.
Les lauréats se verront remettre leur prix en juin.
Cette année encore, 80 classes des collèges de Bretagne participent à l'opération "Classespresse".
Partenaires : Inspection académique, le Clemi, la DDEC, le Conseil Général, Ouest-France,
Le Télégramme et l'Hebdo du Finistère.
22
! Finistère
À photocopier pour les parents d'élèves
Votre enfant participe
à l'opération Classes-presse en Finistère
Votre enfant recevra bientôt un journal et ce pendant un total de 10 semaines scolaires. Vous
pourrez le lire et parler de l’actualité en famille.
Les élèves apprendront à bien lire la presse, dans sa diversité, grâce aux enseignants de
différentes disciplines qui accompagnent l’opération.
Ils écriront des articles sur le thème "Les solidarités".
Ils pourront voir valorisée leur expression écrite sur Internet et dans les pages locales des
titres partenaires (Le Télégramme, Ouest France et l'Hebdo du Finistère).
Chaque classe sera suivie par un journaliste « parrain », qui échangera au moins deux fois
avec les élèves. Ces derniers auront la possibilité de visiter une entreprise de presse.
L’information occupe une part croissante dans la vie quotidienne. L’éducation aux médias et à
la citoyenneté est donc indispensable.
Les classes-presse permettent de travailler avec et sur la presse au collège, dans la durée et
dans le pluralisme des titres. L’opération trouve sa place dans les programmes des disciplines
concernées.
Depuis plusieurs années, notamment dans l’Ouest, l’opération Classes-presse permet une
ouverture au monde, une maîtrise des langages et le développement de l’esprit critique.
L’opération est possible grâce aux efforts des différents partenaires et avec le soutien financier
du Conseil Général du Finistère.
Partenaires : Inspection académique, le Clemi, le CDDP, le Conseil Général, Ouest-France,
Le Télégramme, l'Hebdo du Finistère.
23
!Finistère
Autorisation parentale
relative à la publication de photographies d'élèves
Dans le cadre des activités journalistiques menées pour le projet "Classes-presse", votre
enfant pourra être photographié afin de donner matière à illustrer les sujets traités dans les
différents articles. Votre enfant ne sera jamais photographié isolément mais en groupe de trois
ou quatre personnes au minimum.
Ces photographies seront publiées sur la plateforme "Classes-presse" accessible sur Internet et
dans les pages des journaux partenaires.
Pour respecter les obligations légales en la matière, nous vous demandons de retourner aux
enseignants responsables du projet l'autorisation dûment remplie et signée.
Mme. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . et M. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ., parents ou
responsable(s) légal(aux) de……………………………………., élève de la classe de . . . . . . .
autorisons la publication de la photographie de notre enfant dans le cadre du projet "Classespresse".
Signature de la mère :
Signature du père :
Autorisation à remettre avant le --/ --/ 20
A Mme ........................... , M........................................ , enseignant(e) de ......................
24
! Finistère
Journalistes en "classes-presse" : la Carte presse
Quelle est l'origine de cette Carte presse en direction des élèves
engagés dans les "Classes-Presse" 2010-2011 ?
L'idée a émergé suite à des échanges avec des élèves et des enseignants
engagés dans l'opération "Classes-presse" en 2007-2008 dans le Finistère.
Comment donner plus d'autonomie et de crédibilité aux élèves lorsqu'ils
s'engagent, hors des murs de l'établissement, dans des démarches
journalistiques visant à recueillir de l'information ?
La nécessité de réfléchir à un outil simple et commun à tous a fait son
chemin : la carte presse "Journalistes en classes-presse" est née!
!
Quelles en sont les raisons ?
Le constat partagé par un grand nombre d'enseignants, en particulier ceux engagés auprès
d'élèves pour qui la prise de parole et la confiance en soi ne sont ni naturelles ni spontanées,
était le suivant : nous avons besoin aux différentes phases du projet "Classes-presse",
d'accompagner les élèves dans leurs démarches d'ouverture vers l'extérieur de la classe.
En effet, les élèves en "classes-presse" sont confrontés, à plusieurs reprises, à mener euxmêmes des démarches d'investigation qui nécessitent un accompagnement et un apprentissage
pédagogique.
Il s’agit de :
•
savoir présenter de façon synthétique et claire le projet "Classes-presse" à d'autres
•
savoir se présenter pour obtenir des rendez-vous et mener une interview ou un
reportage sur le terrain.
Leurs projets d'écritures d'articles les conduisent bien souvent à rencontrer des adultes qui ne
connaissent pas le projet "classes-presse". La qualité de la présentation est jugée décisive pour
obtenir une écoute, une disponibilité et enfin des informations ou des rendez-vous.
Dans cette initiative, les niveaux de responsabilités méritaient d'être mieux cernés afin d'aider
les élèves à être plus performants : acquérir plus d'autonomie et de confiance, créer les
conditions d'une rencontre avec des adultes étrangers en lien avec leurs vécus quotidiens.
Enfin, mieux cerner les droits et devoirs des élèves journalistes.
Beaucoup d'entre eux, lors des rencontres avec les journalistes-parrains, ont été impressionnés
par l'objet qui représente et visualise leurs fonctions de journaliste : la Carte presse. Sa
présentation, l'exposé de son origine, l'explication de son rôle et les conséquences qu'elle
entraîne dans leur travail de journaliste ont été des temps forts qui ont marqué les élèves en
"classes-presse".
25
!Finistère
Un aller-retour entre les pratiques des journalistes (Comment obtiennent-ils l'information ?
Comment prennent-ils leurs rendez-vous ? Pourquoi ont-ils plus de crédibilité que nous,
élèves ?) et les démarches journalistiques des élèves a permis, à partir des vécus des uns et des
autres, d'acquérir plus de savoir-faire.
L'objectif final, au delà de l'aspect symbolique, est donc bien celui-ci : faciliter et ancrer dans
les pratiques des élèves en "Classes-Presse" leur niveau de responsabilité dans la prise des
rendez-vous et le recueil d'informations auprès d'acteurs locaux.
Quels en sont les usages ?
Chaque élève participant à une "classe-presse" se verra remettre par l'équipe pédagogique sa
Carte presse. Un emplacement est réservé pour qu'il inscrive son nom, son prénom et son
collège. Cette Carte presse, une fois remplie, peut être plastifiée de façon à la protéger.
C'est l'opportunité en classe d'ouvrir le débat sur leurs démarches en cours, de travailler sur
les étapes pour obtenir un rendez-vous et récolter à l'extérieur de la classe des informations
pour mener à bien leurs projets d'écriture. Enfin, c'est aussi l'occasion d'aborder les droits et
devoirs des journalistes en "classes-presse" et pourquoi pas, avec leur journaliste-parrain.
Certaines classes ont émis le besoin d'écrire leur propre charte de journalistes en "classespresse" de façon à fédérer l'ensemble des initiatives et de s'en sentir collectivement
responsable. C'est donc un objet qui dépasse largement sa symbolique : la remise de cette
Carte presse est pensée comme devant être un temps fort pédagogique pour cerner au mieux
les responsabilités individuelles et collectives de tous les élèves d'une même "classe-presse".
Mais aussi les partenaires multiples qui interviennent à un moment donné dans leurs projets :
acteurs locaux de proximité, parents et familles, journalistes partenaires, élèves et adultes
extérieurs à la "classe-presse".
N'hésitez pas à nous faire part de vos remarques et de celles de vos élèves, en particulier sur
l'utilisation faite de cette Carte presse élève :
Comment a-t-elle été utilisée ?
A-t-elle permis de surmonter des difficultés ?
Permet-elle de rendre vos élèves plus acteurs et plus autonomes en "classe-presse" ?
26
! Finistère
Pour en savoir plus
sur la carte de presse du journaliste professionnel :
Le terme de journaliste désigne un métier qui recouvre des activités et des compétences
multiples et variées, selon les organisations et les formes de presse. Pour mieux rendre compte
des différentes "facettes" de ce grand métier, ce site propose une cartographie des métiers du
journaliste : rédacteur en chef, reporter-rédacteur, graphiste-maquettiste, éditeur
rédactionnel... jusqu'aux activités de diffusion des supports numériques sur le WEB.
Sources :
http://www.metiers-presse.org/
http://www.ccijp.net/
Site Commission de la Carte d'Identité des Journalistes professionnels : historique de la carte
presse, commission d'attribution, formulaire, chiffres.
http://www.ojd.com/engine/
Site association pour le contrôle de la diffusion des médias, observatoire et prospective :
chiffres, évolutions, enjeux et défis de la presse écrite.
Autre source sur le journalisme collégien et lycéen :
Jets d'encre : Association nationale pour la défense et la promotion de la presse d'initiative
jeune > rubrique créer son journal > ressources en ligne (déontologie de la presse et charte
journaliste jeune, revue annuelle des journaux collégiens et lycéens dont le Clemi est
dépositaire légal, blogs et webzines)
http://www.jetsdencre.asso.fr/indexcreer.php?p=ressources
27
!Finistère
DVD des classes-presse
Comment utiliser le DVD sur le thème "Les Solidarités" ?
Un DVD composé de reportages, d’extraits de magazines ou de JT en partenariat avec
France 3 Ouest vous sera transmis lors de la formation en janvier.
Quelques pistes...
L’utilisation du document vidéo favorise l’accès aux sens par le biais des images qui jouent un
rôle important lors de la construction du sens.
Comment exploiter la vidéo en classe ?
Utiliser une séquence vidéo courte d’information (5 mn maximum) en classe, c’est faire appel
à une gamme de compétences à disposition de tous les élèves : observer, repérer, reconnaître,
associer, classer, deviner, anticiper, formuler des hypothèses, etc... Ce document sert donc de
support pour analyser, résumer, reformuler, imiter, critiquer, juger, rédiger... pour réfléchir sur
le document vidéo comme objet de représentation ou de mise en scène du réel, de la société,
du spectateur, comme support d’un imaginaire de vérité ou de séduction.
Il est ainsi d’abord source d'activités communicatives, à l'oral comme à l'écrit, et ensuite une
mine de procédés à exploiter.
Activités pédagogiques possibles
1. Avant de visionner une séquence :
• Faire un remue-méninges sur le sujet abordé
• Élaborer une liste d’affirmations qui semblent vraies à priori
• Dresser une liste de termes associés au thème de la séquence (réseau lexical)
2. Pendant le visionnement :
•
•
•
•
•
•
•
28
Relever les indicateurs visuels (lieux, climats, catégories sociales, objets, etc...)
Identifier certains mots dans le commentaire
Cocher des affirmations dans une liste (style QCM)
Souligner dans une liste d’adjectifs ceux qui décrivent le mieux chacun des personnages
Compléter la transcription d'un bref passage.
Dresser une liste des mots entendus
Reconstituer une séquence du dialogue dont les répliques ont été mélangées
! Finistère
3. Après un visionnement sans le son :
Créer un commentaire pour accompagner les images
Décrire les objets, les personnes, etc...
Identifier les formes non verbales de communication (gestes, attitudes, etc…)
Proposer une autre forme d’enquête (autre format que l’interview)
Visionner avec le son, relever le vocabulaire de spécialité et commenter les choix
effectués par les réalisateurs
• Après avoir rétabli le son, discuter les ressemblances et différences avec le commentaire
original
• Nommer les éléments non mentionnés dans le commentaire
• Étude de cas + jeux de rôles
•
•
•
•
•
4. Après un visionnement avec le son :
•
Répondre à des questions de compréhension orale et visuelle (de style QCM, vrai /
faux, oui / non, réalité / fiction, etc.)
•
Faire un sondage autour du thème illustré
•
Donner son opinion sur le sujet abordé dans la séquence et le justifier en argumentant
•
Jouer les personnages
•
Reprendre le texte
•
Identifier les personnages sélectionnés
•
S’interroger sur la mise en image des passages
•
S’interroger sur la mise en scène
•
Identifier ce qui a été mis en évidence, déformé, ajouté, négligé, etc...
•
Reformuler chaque moment clé et mettre en évidence les registres de langue
•
Proposer une autre forme d’enquête (autre format que l’interview)
•
Proposer un autre point de vue sur le thème
5. Après un visionnement interrompu :
•
•
•
•
•
Imaginer la fin
Comparer les fins possibles et justifier les différentes versions
Imaginer le début
Faire apparaître les présuppositions, sous-entendus, connotations, etc.
Comparer avec l'original
29
!Finistère
30
! Finistère
3.
DÉCOUVRIR LA PRESSE
ET
PUBLIER DES ARTICLES
31
!Finistère
32
! Finistère
Thème des "classes-presse" 2010 / 2011
Les solidarités
Le thème des "classes-presse" 2011 concerne les solidarités. Il permet aux élèves de se rendre
sur le terrain, à la rencontre des acteurs de la solidarité locale, de s'interroger sur leurs propres
valeurs et sur les nouvelles formes de solidarités du XXIème siècle. C’est aussi l’occasion
pour les collégiens de réfléchir à la question "être solidaire, cela veut dire quoi pour moi, au
quotidien ?" Un thème universel, adapté aux différentes situations géographiques et
culturelles des élèves. Il embrasse de nombreuses thématiques : économie, vie sociale,
environnement et développement durable, relations Nord-Sud, éthique…
Le thème se décline selon quatre rubriques :
La solidarité, chez moi et dans le monde
Que ce soit à la maison, au collège, dans le quartier ou la commune, à l'échelle de la ville, de
la région ou de la planète, la solidarité s'exprime à tous les niveaux et dans tous les domaines.
Une occasion pour les collégiens d'explorer l'étendue des initiatives existantes, et de
comprendre comment un geste solidaire à la maison peut entraîner des conséquences positives
à l'autre bout du monde.
Les métiers de la solidarité
Les élèves pourront partir à la rencontre de ceux qui ont choisi de dévouer leur vie à la
solidarité. Travailleurs sociaux, humanitaires, bénévoles ou responsables d'associations de
quartier, il s'agira de comprendre les raisons de leur choix et de découvrir leur parcours.
Solidarités numériques
Internet a bouleversé le monde de la solidarité. Aujourd'hui, en quelques clics, il est possible
d'aider à distance des fermiers africains, de diffuser des pétitions à l'échelle mondiale ou de
signifier son soutien à une cause sur Facebook. Les collégiens pourront réfléchir à leur
comportement solidaire sur Internet et s'interroger sur le potentiel de cet outil pour aider
d'autres personnes.
Solidarités inter-générationnelles
Le financement des retraites entraîne de nouvelles mesures en France et un peu partout en
Europe. La question de la solidarité des jeunes vis-à-vis des anciens et réciproquement est
devenue un véritable enjeu de société. C’est l’occasion pour les collégiens de dire quelle est
leur perception du sujet, leur ressenti ou de se positionner par rapport à cette situation. Ils
pourront aussi découvrir les autres façons d'aider les personnes âgées, dont les besoins ont été
mis en lumière lors de la canicule de 2003.
En bref, terminer une phrase qui commence par :
« Je me sens solidaire de..... »
33
!Finistère
Comment être solidaire ?
Contribution du CRISLA
La solidarité : une exigence
La solidarité avec les exclus et les plus pauvres (qui se trouvent majoritairement au Sud, mais
pas seulement) est une exigence morale pour toute personne soucieuse du respect des droits
de tous. C’est aussi une nécessité pour la survie de notre monde. Nous savons tous
aujourd’hui que les ressources de notre terre sont limitées et menacées et qu’il est donc
indispensable de les partager en respectant les droits de chacun. Nous savons aussi, et les
sociétés du Sud le savent aussi, que nos pays du Nord ont largement puisé dans les ressources
de la planète pour bâtir leur économie et leur société de confort. En un siècle, nous avons
commencé à épuiser les ressources fossiles, en particulier énergétiques. Nous avons donc une
dette écologique vis-à-vis de ceux qui ne peuvent pas bénéficier de ces ressources bon
marché, sans parler de notre dette liée à l’esclavage et à la colonisation. Il ne faut toutefois
pas oublier que la majorité des peuples ont pu, un jour dans leur histoire, en opprimer
d’autres…
La solidarité en actions
La solidarité avec les pauvres du Sud va donc bien au-delà d’une aide matérielle et financière.
Si l’aide est nécessaire, elle doit être réfléchie et réellement conçue en relation étroite avec les
groupes et les personnes qui doivent en tirer parti. Ainsi l’aide alimentaire est fortement
remise en question, sauf en cas d’urgence, il faut vérifier que l’aide ne puisse pas venir
d’abord de pays ou de régions proches. Une mauvaise aide d’urgence peut modifier les
habitudes alimentaires et susciter une forte dépendance par la suite. Les envois de
médicaments ont aussi été remis en question. En cas de catastrophe, toute aide n’est pas
bienvenue ; on peut citer de multiples exemples, et récents, d’aides matérielles totalement
inadaptées qui ont abouti dans des décharges à l’insu des donateurs. Une aide mal conduite
peut aussi créer de la dépendance, du ressentiment, des divisions, de la corruption. Aider est
une nécessité, mais cela exige compétence et expertise, sans garantie absolue contre l’échec.
Son intérêt principal reste de renforcer les liens entre les sociétés.
Au-delà de l’aide, il faut réfléchir à la remise en question de nos comportements, de notre
modèle de développement, de notre souci d’accumuler des biens, des pratiques de nos
entreprises et de nos gouvernements. Nous sommes quotidiennement en lien avec le monde
entier par ce que nous mangeons, achetons, produisons. Nous devons regarder attentivement
ce qui pose problème à l’environnement, aux droits des personnes. En partant de là, nous
pouvons analyser ce qui peut être changé, à notre niveau personnel, mais aussi collectivement
(choix d’achat, commerce équitable, etc...).
Le partage de l’information est essentiel
Pour que cela soit possible, il y a une exigence, celle de l’information sérieuse et pluraliste.
On ne peut bâtir une planète plus juste sans connaître la diversité des sociétés et des cultures,
sans mesurer avec leurs yeux l’impact de la mondialisation. La solidarité suppose l’échange et
la réciprocité, pour les biens mais aussi les informations, les créations culturelles, les idées.
On verra ainsi que nous sommes interpellés sur notre modèle de développement.
34
! Finistère
Nous disposons aujourd’hui de moyens d’échanges extraordinaires comme Internet et les
divers médias. Il faut savoir les maîtriser, éviter les manipulations et veiller à la diversité des
points de vue en évitant en particulier de regarder le monde avec nos seuls yeux de citoyens
des pays riches. L’accès à la presse et aux médias produits par les groupes des pays pauvres
est de ce fait d’une importance majeure pour construire des relations d’échanges.
Pour vous aider, vous pouvez vous appuyer sur les réseaux d’information créés par les
associations de solidarité. Ils sont présents dans la majorité des départements. Le réseau
RITIMO les fédère. En Finistère, c’est le CRISLA, le RESIA en Côtes d’Armor, etc... Ces
centres peuvent vous aider à vous orienter dans le maquis complexe des associations et des
réseaux et à saisir la diversité des pratiques de solidarité.
Alain Le Sann
Président du CRISLA
Novembre 2010
35
!Finistère
•
36
! Finistère
Présentation des journaux partenaires
•
OUEST-FRANCE
•
LE TÉLÉGRAMME
•
L'HEBDOMADAIRE DU FINISTÈRE
(Le Progrès de Cornouaille
Le Courrier du Léon)
37
!Finistère
Ouest-France
38
Nom du journal
Ouest-France
Siège social
rue de Breil - ZI Sud Est - 35051 Rennes Cedex 9
Directeur de la publication
Rédacteur en chef
François Régis Hutin
Jean-Luc Evin
Date de création
7 août 1944
Les rédactions
dans 63 villes de l'ouest et Paris
Jour de parution
6 jours sur 7 + Dimanche Ouest-France
Prix
0,80 € (0,95 € le vendredi avec TV) et 0,90 € le DOF
Effectif total au journal
Journalistes
Correspondants
1606
518
2578
Diffusion en exemplaires
785 967 ex/jour (OJD 2009)
350 055 ex/Dimanche Ouest-France
Nombre de lecteurs
2242 millions de lecteurs dans l'ouest
Nombre de pages
Nombre de pages couleur
de 28 (un jour d'août très creux) à 110 (un samedi riche en petites
annonces). En moyenne, 46 pages dont 16 en couleur.
Format
Berlinois et Tabloïd (demi format) pour le Dimanche Ouest France
Type de publicité et superficie
Publicité "d'image", publicité "de trafic" et petites annonces
Superficie moyenne : 43 % des 46 pages
Importance due aux petites annonces et aux encartés Precom
Nom des rubriques
Monde, Europe, France, Bretagne, département, locales,
sports, cultures, regards, TV, Der
! Finistère
Rennes
SOLDES *
* Du 06/01 au 09/02/10 inclus et selon étiquetage en magasin
RENNES SUD Parc d’Activités RENNES NORD La Robiquette
Rocade Sud - A côté de Leroy Merlin
Rd-Point Mc Donald’s
Ligne Bus 33A - 02 99 41 07 07
Ligne Bus 2 - 02 99 54 91 11
Qualité - Sérieux et Savoir-Faire
30 ans d’expérience !
Du Mardi au Samedi
Visite INCONTOURNABLE
à ST-GILLES
10 mn de Rennes direction St-Brieuc
Nouveau Concept
Découvrez notre
nouvelle exposition
de vérandas
et notamment
notre véranda
bio-climatique.
ZA des Bretins
Nouvelles
Décorations
Dans ce lieu unique en
Bretagne, venez choisir
parmi les différentes
matières, les couleurs, les
volumes et les styles proposés.
www.verandaline.com
Votre projet
Présentation
en 3D
afin de mieux
visionner votre projet
fini intégré
à votre habitation.
ZA de Kerjoly
35590 ST-GILLES
22320 CORLAY
02 99 64 80 80
02 96 57 80 20
358-2301 - 0,80€
:HIMKNF=]UU]U[:?m@d@a@l@a
39
!Finistère
Le Télégramme
40
Nom du journal
Le Télégramme
Siège social
7 voie d’accès au port
BP 67243
29672 Morlaix cedex
Directeur de la publication
Rédacteur en chef
Edouard Coudurier
Marcel Quiviger et Olivier Clech
Date de création
18 septembre 1944
Les rédactions
Siège social à Morlaix
22 rédactions locales réparties sur le Finistère, les Côtes-d'Armor et le
Morbihan
Jour de parution
du lundi au dimanche
Non parution 3 jours dans l'année seulement : 1er mai, 25 décembre et
25 janvier
Prix
0,80 € du lundi au vendredi, 0,95 € le samedi et 1 € le dimanche
(supplément TV et Fémina)
Effectif total au journal
Journalistes
Correspondants
650
229
700
Diffusion en exemplaires
Tirage : 225 000 ex / Diffusion 06: 206 774
Nombre de lecteurs
555 000 lecteurs. 72% par portage et poste
28% en kiosque. 2800 points de vente
Nombre de pages
Nombre de pages couleur
80 au maximum
40 pages quadri au maximum
Format
Tabloïd
Type de publicité et superficie
Régie publicitaire Viamédia : publicité locale, cahier thématiques
hebdomadaires, magazine TV, supplément Fémina. Répartition de 0
à 100% des pages, en équilibre avec le rédactionnel
Nom des rubriques
Monde, France, le fait du jour, Bretagne, département, locale, sports,
pages thématiques (histoire, bricolage, multimedia, psychologie),
l’actu des ados, Formation, Etudes
! Finistère
41
!Finistère
L'Hebdo du Finistère (Le Progrès de Cornouaille/Le Courrier du Léon)
42
Nom du journal
L'Hebdo du Finistère
(Le Progrès de Cornouaille/Le Courrier du Léon)
Siège social
55 rue de Brest
29018 Quimper Cedex
Directeur de la publication
Editeur, rédacteur en chef
Francis Gaunand
Etienne Caignard
Date de création
1945
Les rédactions
Quimper et Brest
Jour de parution
le vendredi
Prix
1€
Effectif total au journal
Journalistes
Collaborateurs extérieurs
10
7
2
Diffusion en exemplaires
7000
Nombre de lecteurs
10 000
Nombre de pages
Nombre de pages couleur
28
28
Format
Tabloïd
Publicité
Hebdoscom
Annonces légales
Médialex
Nom des rubriques
Portrait, Finistère, Quimper, Brest, Économie, Mer, Culture-loisirs,
Brezhoneg, Dossier, Côté jardin
! Finistère
FINISTÈRE
LE PROGRÈS - LE COURRIER
VENDREDI 19 NOVEMBRE 2010
3
Des pauvres encore plus pauvres
EN BREF
• Face à face
avec la crise
Le Secours catholique organise le 21 novembre sa collecte nationale. Dans le Finistère, 19 000
personnes sont aidées. Des bénéficiaires qui ont un revenu inférieur à la moyenne nationale.
I
l y a des singularités dont on
se passerait bien. Le Finistère en possède une : « Ici,
les pauvres sont un peu
moins nombreux que dans les
autres départements mais ils sont
plus pauvres, commence Serge
Jacques-Sébastien, président du
Secours catholique du Finistère. Le revenu moyen des bénéficiaires s’établit à 805 euros
dans le Finistère, contre
879 euros au niveau national.
Le seuil de pauvreté s’établit, lui,
à 970 euros. » Année après
année, le revenu augmente
mais reste toujours inférieur à
la moyenne nationale. « Par
conséquent, le Secours catholique du Finistère est l’un qui distribue le plus d’aides financières », poursuit Serge JacquesSébastien.
DONS ET LEGS
En 2009, 400 000 euros
d’aides financières directes et
500 000 euros d’aides diverses
(alimentaire, mobilier, transports,
international…) ont été versées
sur un budget total d’un million
d’euros. Celui-ci est massivement abondé par les dons et les
legs (93 %). D’où l’importance
de la collecte nationale qui se
déroule le 21 novembre.
« 130 000 enveloppes ont été
distribuées dans les boîtes aux
lettres du département. Il y aura
aussi une quête dimanche », précise le président.
Le Secours catholique
compte sur la générosité des
Finistériens pour poursuivre leur
aide aux 19 000 bénéficiaires.
Un nombre qui a augmenté de
2 % en 2009 après avoir diminué les deux années précédentes. « Il s’agit d’hommes
seuls (29,4 %), de mères isolées
(26,5 %), de femmes seules
(18,4 %)… Les personnes âgées
sont plus nombreuses qu’avant
tout comme les personnes qui
travaillent », décrit Serge
Jacques-Sébastien.
L’aide proposée varie selon
les cas : aide alimentaire, vêtement, aide pour payer une
facture d’électricité ou un soin,
prise en charge de la réparation d’une automobile, don
de petits mobiliers… « Nous
avons lancé une étude sur la
politique des aides. Nous
allons porter une attention particulière à l’accueil et à l’accompagnement. Car notre but
est de sortir les personnes de
leur situation », note Rémy
Campion, délégué général du
Secours catholique. Le dispositif Carrières s’inscrit clairement dans cet objectif : il
accompagne les bénéficiaires
vers le retour à l’emploi ou la
formation. « Sur 250 personnes suivies en 2009, 61 ont
retrouvé un emploi », précise
Serge Jacques-Sébastien.
Adèle Morlet
Serge Jacques-Sébastien, Rémy Campion et Ludovic, Raullin, chargé de communication.
« 200 euros pour vivre »
Les politiques assurent que
la crise est derrière nous. Les
associations ne partagent pas
le même point de vue. Bien au
contraire. Marie-Annick Le Berre n’a jamais vu autant de
familles frapper à la porte du
Secours catholique du secteur
Rosporden-Scaër
(neuf
paroisses).
Qui sont ces nouvelles
familles ? « Ce sont des profils
très divers. Mais ces derniers
temps, il est vrai qu’on a vu
arriver des ouvriers qui avaient
perdu leur emploi. Le secteur
ici est très industriel avec pas
mal de conserveries », tente
d’expliquer la bénévole. Pour
la première année, MarieAnnick Le Berre et son équi-
pe sont aussi venus en aide à
un agriculteur : « Il était très
déprimé, vraiment. Nous
l’avons aidé à payer sa facture
d’électricité. » Toutes ces personnes sont adressées au
Secours catholique par une
assistante sociale. « Nous les
rencontrons à leur domicile ou
dans un local, à leur convenance », décrit Michel Kerguelen,
chef de l’équipe de Rosporden.
Les aides varient ensuite
selon les besoins. Un père sans
emploi et seul avec ses deux
filles a reçu une aide pour réparer sa voiture. Une mère également sans emploi et seule
avec ses quatre enfants, a été
aidée à acheter une voiture. « Il
y a vraiment des gens qui cumulent les difficultés et se retrouvent avec 200 euros pour vivre
une fois le loyer et la nourriture payés, témoigne MarieAnnick Le Berre. Je remarque
aussi que beaucoup de femmes
et d’hommes sont seuls et complètement abandonnés par leur
famille. Ils n’ont plus personne.
Notre rôle n’est pas celui d’un
simple tiroir-caisse. Nous
essayons de leur redonner un
peu d’espérance. »
Michel Kerguelen est aussi frappé par la désespérance
de certains bénéficiaires : « il
faut parfois avoir le cœur bien
accroché. On n’imagine pas les
difficultés auxquelles certains
doivent faire face. »
HÉBERGEMENT D’URGENCE
RETRAITES ET «INJUSTICES SOCIALES»
Le 115 remplacé par
un nouveau service d’accueil
Rassemblements le 23
Suite aux directives du
secrétaire d’État au logement et
à l’urbanisme, Benoît Apparu,
une refonte des dispositifs d’hébergement et d’accès au logement des personnes sans domicile commence à se mettre en
place. Baptisé Service intégré
de l’accueil et de l’orientation
(SIAO), le nouveau système
finistérien est désormais rôdé,
après une période d’expérimentation démarrée à la mi-septembre.
Concernant le placement
en urgence des personnes sans
hébergement, l’État a confié la
responsabilité du SIAO à
l’Agehb, à Brest, qui pilotait déjà
le numéro d’appel d’urgence
du 115. L’association travaille à
l’échelle départementale, bénéficiant d’une vue d’ensemble
des disponibilités d’héberge-
ment sur l’ensemble du Finistère. Un second niveau de proximité est également créé, qui voit
des services territoriaux (Pays de
Brest, Pays de Cornouaille; territoire de Morlaix, Carhaix et
Pleyben) gérer l’attribution des
places d’hébergement d’urgence selon les disponibilités.
OBSERVATOIRE SOCIAL
Pour les personnes sans
hébergement qui appellent le
115, pas de grand changement.
Elles sont toujours orientées, via
les travailleurs sociaux, en fonction de leur situation et des disponibilités en logements. La
nouveauté réside surtout dans
le fait que le SIAO mutualise
désormais les données sur les
capacités d’accueil en urgence sur tout le département. Cette nouvelle donne devrait sim-
plifier le mécanisme d’attribution des places et éviter notamment qu’une personne sans toit
se voie refuser une place, par
manque d’informations sur les
disponibilités du parc en temps
réel. La refonte du système va
par ailleurs permettre de mettre
en place un véritable observatoire social, pour mieux analyser les situations des populations
accueillies, ou qui se voient au
contraire refuser un hébergement. À noter enfin que le volet
« insertion » du SIAO se mettra en place en début d’année
prochaine.
L’État a piloté la mise en
œuvre de cette nouvelle organisation et financé le SIAO
urgence pour un montant de
191 000 euros.
Élisabeth Jard
Promulguée par le Président
de
la
République
le
10 novembre, la loi réformant
le système de retraite continue
à hérisser les syndicats. Comme
l’avait annoncé l’intersyndicale
nationale à la suite de la dernière manifestation du 6 novembre,
des mouvements de protestation vont donc à nouveau se
tenir un peu partout en France
mardi 23 novembre.
Réunie mercredi soir, l’intersyndicale finistérienne (CFDT,
CGT, FSU, Solidaires, Unsa) en
a arrêté les modalités locales.
Estimant que les fortes mobilisations des derniers mois contre la
réforme des retraites ont « mis
en lumière l’insatisfaction criante des salariés et leurs revendications en matière d’emploi, de
salaires, de conditions de travail,
d’inégalité entre hommes et
femmes, de fiscalité et de partage des richesses », les syndicats
veulent poursuivre « la mobilisation dans l’unité ». Ils appellent donc « les salariés et les Finistériens à participer massivement
aux deux rassemblements organisés contre le gouvernement et
le patronat qui continuent leur
travail de remise en cause de la
protection sociale et des acquis
sociaux ».
À Quimper, le rassemblement se tiendra devant le Medef,
rue Félix Le Dantec, le 23 de
12 h à 13 h 30, quand rendezvous est donné devant la souspréfecture à Brest, aux mêmes
heures. En parallèle, les syndicats invitent leurs équipes à
déposer des cahiers revendicatifs au sein des entreprises. Ils
s’engagent enfin à « participer
activement à la journée d’action
européenne du 15 décembre
pour s’opposer aux plans d’austérité qui se multiplient ».
E.J.
L’observatoire des réalités sociales propose samedi
27 novembre un « face à
face avec la crise, regards sur
la crise ou la fin d’un modèle ». Jacques Le Goff, économiste, introduira l’aprèsmidi à 13 h 30 par un exposé sur la crise ressentie en
Finistère. À 14 h, Paul
Jorion, chroniqueur au Monde économique, diplômé en
sociologie et anthropologie
sociale, auteur de La crise
du capitalisme américain
(2007), L’argent, mode d’emploi (2009), Le prix (2010),
abordera le sujet De la crise financière à la crise économique et sociale. Pourquoi et comment ? Après un
temps de questionsréponses avec le public,
seront proposées plusieurs
conférences thématiques
(banque et service, industrie, pêche et mer, agriculture) puis, à 17h15, des ateliers thématiques. À 18 h 30,
la conclusion reviendra à
Armand Guézingard, prêtre
du diocèse de Quimper et
Léon, enseignant à l’université catholique d’Angers et
accompagnateur de l’Observatoire des réalités
sociales et économiques.
Samedi 27 novembre
de 13 h 30 à 19 h, au lycée
Saint-Louis de Châteaulin.
Tarif : 8 euros. Contact :
Daniel
Mathiot
au
02 98 94 52 06. Le prochain
rendez-vous de l’Observatoire
est
prévu
le
5 février 2011 sur le thème.
« Dans la crise, des modèles
à inventer ».
• 100 femmes
100 métiers: un bel
outil d’orientation
Près de 800 élèves du
secondaire et de très nombreux autres visiteurs ont
parcouru mercredi les allées
du forum 100 femmes 100
métiers organisé au Quartz
à Brest. Ce grand rendezvous avait pour objectif de
sensibiliser à la mixité et à
l’égalité professionnelles et
d’élargir les choix d’orientation des jeunes filles et des
femmes. Les propositions
étaient multiples pour intéresser le public de manière
très vivante : témoignages
de femmes (enthousiasmants) exerçant des métiers
traditionnellement masculins, présentation de dispositifs d’accompagnement,
jeux pour combattre les
idées reçues, théâtre forum,
démonstrations et initiations
professionnelles…
43
!Finistère
FICHES D'AIDE
à la rédaction
44
! Finistère
Découvrir la presse
et enseigner l'écriture journalistique en "classe-presse"
C'est écrire pour être lu
Présentation générale
Les objectifs pédagogiques
➡ Développer les apprentissages fondamentaux pour la maîtrise de la
langue : écrire pour être lu.
➡ Travailler les compétences du B2i
➡ Eduquer aux médias et à la citoyenneté - « être éduqué aux médias et
avoir conscience de leur place et de leur influence dans la société » axe 6 du socle commun des connaissances et des compétences.
Objectif de production d'articles :
➡
publier sur Internet (plate-forme Phare "classes-presse" sur les
"solidarités
45
!Finistère
1ère phase : connaître le journal
Première question à se poser : pour qui allons-nous écrire ?
Comprendre ce qu'est un journal, ce qu'est un quotidien régional, un quotidien national. Ecrire
des articles de presse, c'est un acte de communication qu'il faut traiter comme tel avec les
élèves. Pour cela il faut commencer par faire connaître aux élèves la plate-forme des classespresse sur laquelle sont publiés les articles. Familiariser les élèves à l'outil, mais aussi prendre
connaissance de quelques-uns des articles qui retiennent leur attention.
- phares.ac-rennes.fr/classespresse_2008/ (le développement durable en question)
- phares.ac-rennes.fr/classespresse_2009/ (nourrir/se nourrir)
- phares.ac-rennes.fr/classespresse_2010/ (Internet, un nouveau monde)
De plus, faites découvrir aux élèves les journaux et les caractéristiques d'un journal
départemental ou régional.
Nous vous proposons pour ce faire, de débuter par une séance de feuilletage. Feuilleter la
presse pour le plaisir. Feuilleter et découvrir des journaux inconnus. Feuilleter différents
quotidiens pour comparer le traitement d'une information... Le feuilletage est une bonne
entrée pour susciter la curiosité des élèves et les sensibiliser à la variété des titres et de leur
contenu.
Pour vous aider, consulter la fiche pédagogique Clemi : Une séance de feuilletage
http://www.clemi.org/fr/ressources/fiches-pedagogiques/bdd/fiche_id/-6
Compléter avec des comparaisons de journaux nationaux disponibles au CDI et régionaux en
France (sur le site de la Presse Quotidienne Régionale, vous retrouvez tous les jours les 49
Unes de la presse quotidienne régionale). http://unes.spqr.fr/.
Consulter la fiche CLEMI : Découvrir la presse régionale
http://www.clemi.org/fr/ressources/fiches-pedagogiques/bdd/fiche_id /18
Les choix du lecteur rencontrent ceux d'une rédaction attachée à un titre de presse : loin d'être
un fourre-tout, le journal est organisé selon ses règles propres. Cette fiche propose la
découverte, par les élèves, des éléments qui contribuent à une lecture efficace de la presse.
Pour vous aider, consulter la fiche Clemi : la circulation dans le journal
http://www.clemi.org/fr/ressources/fiches-pedagogiques/bdd/fiche_id/8
Connaître la loi de proximité dans les médias
Les journaux nationaux et régionaux n'ont pas le même nom ni les mêmes informations ni les
mêmes publicités. Ces comparaisons sont instructives pour comprendre comment un média
sélectionne les informations, sur quels critères de proximité et quel est son lectorat.
L'ensemble de ces caractéristiques est appelé la loi de proximité des médias.
46
! Finistère
Pour vous aider, consulter la fiche Clemi Bretagne : la loi de proximité dans les médias.
(fiche "classes-presse", utiliser les suppléments des "classes-presse" pour comprendre qui sont
les lecteurs à qui on s'adresse)
http://espaceeducatif.ac-rennes.fr/jahia/webdav/site/espaceeducatif3/
Vous retrouvez les "Unes" des suppléments "classes-presse" des années précédentes à
l'adresse :
http://espaceeducatif.ac-rennes.fr/jahia/Jahia/site/espaceeducatif3/pid/17181
2ème phase: connaître la déontologie du journalistes
La déontologie, c'est l'ensemble des droits et des devoirs d'une profession. La déontologie du
journalisme découle de sa mission essentielle, qui est celle d'informer, et d'une liberté
fondamentale de tout être humain, le droit à l'information, à la libre expression et à la critique.
Les devoirs essentiels du journaliste :
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
respecter la vérité
défendre la liberté de l'information, du commentaire, de la critique
publier seulement les informations dont l'origine est connue
respecter la vie privée des personnes
garder le secret professionnel et ne pas divulguer la source des informations
obtenues confidentiellement
ne pas utiliser de méthode déloyale pour obtenir des informations, des
photographies, des documents
rectifier toute information publiée qui se révèle fausse
ne pas plagier, calomnier, diffamer, accuser quelqu'un, ni recevoir une
récompense pour avoir publié ou supprimé une information
ne pas confondre son métier avec celui d'un publicitaire
refuser toute pression.
3ème phase : connaître les différents types d'articles
Consulter la fiche : les différents types d'articles
http://www.crdp-limousin.fr/Fiches-d-aide-a-l-ecriture.html
47
!Finistère
4ème phase : choisir le contenu central de son article et
l'angle
L'angle, c'est le point de vue que l'on adopte. Exemple : si vous partez d'un événement ou
d'une actualité qui s'est passé dans votre établissement ou dans votre quartier, vous allez
interroger les différents participants et montrer le regard qu'ils ont porté sur cet événement et
sur cette actualité, c'est à dire multiplier les points de vue.
Choisir l'angle d'un article, c'est sélectionner les informations que vous allez retenir. Car vous
ne pouvez pas tout dire sur un même sujet. Et un même sujet peut être traité selon plusieurs
angles qui donneront chacun un article.
5ème phase : sélectionner et hiérarchiser les informations
Le style journalistique, contrairement au style littéraire, fait ressortir immédiatement
l'essentiel. Dès le début de l'article, il faut pouvoir répondre à quatre questions :
Qui ? : faire connaître la personne dont on va parler ou que l'on a interrogée (le nom, l'âge, la
situation professionnelle ou autre information en lien avec le contenu).
Quoi ? : Qu'est ce qui se passe ? De quoi va-t-on entretenir le lecteur ? Quel est le sujet de
l'article ?
Quand ? Et Où ? : Le temps et le lieu sont des données fondamentales, à ne jamais oublier.
La suite des paragraphes développe en ordre décroissant d'importance la réponse aux
questions : Comment ? Pourquoi ? Ou Pour quoi ? (ce que l'on appelle dans les pays anglosaxons la règle des 5W : Who ? What ? When ? Where ? Why ?)
C'est une construction en pyramide inversée, en ordre décroissant d'importance. Pour mieux
comprendre, vous pouvez proposer aux élèves l'étude de dépêches d'agence.
Pour vous aider, consulter la fiche pédagogique Clemi : de la dépêche à l'article
http://www.clemi.org/fr/ressources/fiches-pedagogiques/bdd/fiche_id/34
Ainsi que le site de l'actualité de l'Agence France Presse (AFP) sur voilà Actu
http://actu.voila.fr/
La « Une » des journaux représente l'accueil et l'entrée du journal. Elle témoigne du choix
d'une rédaction et de la hiérarchisation de l'information. Voici un exercice classique qui
permet de synthétiser rapidement les notions de base de l'information écrite.
Consulter la fiche Clemi : la « Une des journaux »
http://www.clemi.org/fr/ressources/fiches-pedagogiques/bdd/fiche_id/10
48
! Finistère
6ème phase : rédiger l'article
Attention aux choix des mots (concrets, imagés, précis, vivants). Proscrire les sigles ou les
expliciter. Pas de mots trop scientifiques ou en donner le sens. Utiliser un style direct, le
présent, le passé composé.
Les dépêches des agences de presse représentent des outils très utiles pour travailler en classe
sur cette forme particulière d’écriture journalistique, basée sur la clarté, la précision et la
concision cherchant à atteindre une efficacité maximale.
Pour vous aider, consultez la fiche Clemi: écrire clair, concis, précis.
http://www.clemi.org/fr/ressources/fiches-pedagogiques/bdd/fiche_id/20
7ème phase : soigner l'habillage du texte
C'est transformer le texte en véritable article de presse. Les articles journalistiques sont
conçus en fonction de règles précises qui vont en faciliter l'écriture.
Le titre
C'est lui qui va donner envie de lire l'article. Il peut être informatif ou incitatif. Le titre
informatif donne une information précise. En le lisant, on apprend quelque chose. Il répond
aux questions qui et quoi.
Ex : Expulsion des sans-papiers à Paris.
Le titre incitatif
Son objectif n'est pas de donner l'information principale de l'article, mais son sens général, en
étant suffisamment accrocheur pour inciter à la lecture.
Par exemple : Sans toit ...ni loi.
Comment on vous espionne ? : personnaliser pour susciter l'intérêt du lecteur.
La ruée vers l'eau : on utilise une expression courante ou le titre d'une œuvre en la détournant.
Le chapeau (ou chapô)
« Il doit coiffer l'article sans lui faire d'ombre » (Y. Agnés, manuel du journalisme), c'est à
dire qu'il complète le titre, résume l'essentiel de l'information et donne envie de lire le reste.
L'attaque
C'est la première phrase de l'article proprement dit. C'est une phrase bien travaillée ou une
citation. Elle doit être originale, brève, rythmée : c'est fait pour accrocher le lecteur.
Les intertitres
Placés à intervalle régulier (toutes les 20 ou 30 lignes), ils sont faits pour relancer le lecteur.
Ce sont quelques mots le plus souvent tirés du texte et imprimés en gras.
La chute
C'est la dernière phrase de l'article souvent courte et travaillée. Elle peut ouvrir sur d'autres
perspectives que celle de l'angle retenu. Elle est importante, car c'est elle qui laissera une
impression au lecteur.
49
!Finistère
8ème phase : illustrer un article
Pour aérer une page, il est important de recourir à ce que l'on appelle les visuels : photos,
infographies, tableaux, dessins, selon les cas. Attention ! Ils ne sont pas là pour faire beau,
mais pour enrichir ou préciser l'article. Ils doivent contenir de l'information. (Tenir compte
des recommandations faites ci-dessus, cf 2ème phase, en particulier la mention des sources).
Penser à indiquer l'auteur du visuel. Une illustration comme un tableau ou une infographie
doit être accompagné d'une légende. Il ne s'agit pas de décrire ce que tout le monde voit, mais
de donner des informations supplémentaires et compléter le contenu de l'article.
Il faut soigner ces éléments, car ce sont eux aussi qui vont immédiatement capter l'attention
du lecteur et lui donner envie ou non de lire le texte.
Ont été utilisés pour réaliser ces pages :
- le site du Clemi et plus spécialement, les fiches pédagogiques
- le site de l'AFP pour les dépêches d'agence et les photos de presse
Pour en savoir plus,
consulter les ressources en ligne sur le site du Clemi Bretagne:
http://espaceeducatif.ac-rennes.fr/jahia/Jahia/site/espaceeducatif3/pid/16106
« Pour découvrir, apprendre le journal, les journaux et les comparer »
Pour découvrir le journal
Généralités
Le traitement de l'information
Les images
Les aspects économiques
Petit lexique de presse
Pour comparer les journaux
Présentation des journaux partenaires
Des éléments pour comparer
Des revues de presse
Les journaux sur internet
Des fiches pour comparer
Pour rédiger des articles
Les conseils des professionnels
Quelques fiches pédagogiques
Quelques outils pour la classe
Guide de relecture
50
! Finistère
Découvrez le service presse-école du Télégramme et l'histoire de ce journal et les métiers qui
y contribuent :
http://www.presse-ecole.com/page.cfm?R=4&page=index
"Travailler en classe avec les dossiers du Télégramme"
http://www.presse-ecole.com/page.cfm?R=5&page=index
Découvrez Ouest-France : "le journal en 24 heures en direct sur le Net"
http://www.ouestfrance-visite.com/scripts/consult/ecran1/VISecran1.asp?VIStranche=
et "visite rapide"
http://www.ouestfrance-visite.com/visite_rapide/visite_rapide.html
http://www.ouestfrance-ecole.com/ ("exercices sur le journal")
51
!Finistère
Un autre outil pour faire découvrir la presse, les genres journalistiques, et
leurs rôles : consulter et adapter selon vos besoins le diaporama intitulé "test sur la
presse" (avec corrigé) disponible sur le site du Clemi Bretagne
http://espaceeducatif.ac-rennes.fr/jahia/Jahia/site/espaceeducatif3/pid/18125
En voici la présentation ainsi que des pistes d'exploitations pédagogiques.
Test presse en "classe-presse"
Objet : diaporama composé de 64 diapositives organisées en cinq parties
Objectifs :
➡ découvrir
• les journaux
• l'écriture journalistique
• les types d'articles
• les droits et devoirs des journalistes
• les chaînes de métiers
➡ évaluer ses compétences
• de lecture de journaux
• d'écriture d'articles journalistiques
Structure :
‣ Partie 1 : découverte des journaux; organisation et contraintes spécifiques (diapositives
2 à 28)
‣ Partie 2 : écritures journalistiques (diapositives 18, 19 38 ainsi que le bloc 42 à 49)
‣ Partie 3 : les types d'exercices (diapositives 27 à 41, puis le bloc 51 à 53)
‣ Partie 4 : droits et devoirs des journalistes (diapositive 50)
‣ Partie 5 : des journalistes et une chaîne de métiers (diapositives 51 à 61)
‣ Partie 6 : synthèse, notion de revue de presse (diapositive 62)
52
! Finistère
Modalités :
Plusieurs usages sont possibles selon vos objectifs et vos besoins.
Vous sélectionnez l'objectif que vous voulez faire travailler en "classe-presse".
Trois usages possibles :
1. Objectifs découvertes et prises en main par les élèves des journaux partenaires des
"classes-presse". Les diapositives retenues peuvent servir d'entrée en matière et les
élèves, par groupe ou individuellement, répondent aux questions posées en
parcourant et en découvrant les journaux partenaires des "classes-presse". l'objectif
des élèves est de trouver les réponses attendues. Vous pouvez leur demander
d'illustrer leurs réponses par des "preuves" contenues dans les journaux du jour mis
à leur disposition.
2. Objectifs d'évaluation sur une séance répondant à un ou plusieurs objectifs ciblés.
Les diapositives retenues peuvent servir de conclusion à une ou plusieurs séances e
découvertes de journaux et de leur contenus. En classe ou chez eux, l'objectif des
élèves, individuellement ou par groupe, est de répondre en illustrant leurs propos
par des coupures de presse recueillis dans les journaux mis à leur disposition.
3. Vous pouvez aussi utiliser une partie du contenu du diaporama pour aider les élèves
à écrire ou améliorer leurs articles.
Vous utilisez ce support (en totalité ou fractionné) plusieurs fois dans l'année pour fixer les
savoir-faire et les connaissances des élèves en "classe-presse".
53
!Finistère
L'écriture journalistique
fiche élève
L'objectif du journaliste est d'être lu !
Il faut donc convaincre votre lecteur qu'il doit lire (et jusqu'au bout !) votre article. Il faut le
prendre par la main, le guider tout au long de votre texte et le laisser sur une bonne
impression.
Au collège ou au lycée, vous êtes habitués à écrire pour vos professeurs et il y de bonnes
chances qu'ils aient lu tout votre texte avant de le noter. Mais il n'en va pas de même avec la
lecture du journal. Tout le problème des journalistes est d'intéresser ses lecteurs. Vous devez
donc ne plus écrire simplement pour votre famille, vos amis ou vos professeurs. Mais aussi
pour tous ceux qui visitent la plate-forme des classes-presse, et ils sont nombreux !
Voici un petit résumé des méthodes de travail des journalistes pour vous
aider à rédiger vos articles.
Ecrire pour être publié !
Quand vous rédigez vos articles, pensez à vos futurs lecteurs. Mettez-vous dans la peau du
lecteur : expliquez-lui les choses comme vous auriez vous-même besoin de les lire pour les
comprendre.
Méfiez-vous : après plusieurs jours d'enquête sur un sujet, ou plusieurs semaines, vous êtes un
vrai spécialiste de votre sujet. Ce n'est pas le cas de votre lecteur. Votre sujet est a priori neuf
pour lui et il vous faut tout lui expliquer.
Les trois notions essentielles du journaliste :
L'angle d'un article, c'est le regard que l'on porte sur le sujet, le point de vue selon lequel on
se place. Tout article doit avoir un angle et un seul. Vous ne pouvez pas tout dire dans un seul
article ! Si vous avez la possibilité de traiter plusieurs angles d'une même information, faites
autant d'articles différents.
Exemple : si je veux faire un article sur Les Solidarités, je peux retenir les métiers, rencontrer
une association, sonder ma famille ... Je ne peux pas tout dire dans un seul et même article :
ce serait bien trop long et au final confus et fastidieux ! Je peux donc écrire plusieurs
articles : chacun de ces angles sera traité dans des papiers séparés.
Par conséquent, écrire un article sous un certain angle, c'est faire des choix. Toutes les
informations que vous avez récoltées ne seront peut-être pas utiles pour illustrer votre angle.
Il faut les abandonner. Choisir un angle, c'est sélectionner l'information.
54
! Finistère
Le message essentiel, c'est l'information, c'est à dire se demander : "Quoi de neuf ? Quoi de
plus important pour mon lecteur ?" sur le sujet que je veux aborder.
Trouver le message essentiel, c'est donc sélectionner l'essentiel et écarter l'accessoire.
Comment déterminer le message essentiel ? En répondant aux 6 questions de référence sur
votre sujet : Qui ? Quoi ? Où ? Quand ? Comment ? Pourquoi ?
Faire un plan en journalisme, c'est hiérarchiser l'information en fonction du message.
Le message essentiel est toujours donné en tête d'article.
Hiérarchisez (classez) ensuite les informations :
• du plus important au moins important
• du plus concret au plus abstrait
• du particulier au général
• du présent au passé.
Songez également à regrouper votre information de manière à ne pas revenir en arrière.
Quand vous abordez une idée, traitez-la complètement avant de passer à une autre.
Le choix des mots
Cherchez à employer des mots courts, simples (les plus usuels), précis, concrets et imagés. Il
y a souvent un mot juste pour chaque situation : essayez de le trouver. Méfiez-vous des mots
scientifiques et techniques. Ils ne sont pas compréhensibles par tout le monde ou expliquezles.
Première chose à faire avant de les utiliser: les comprendre. Sinon vous ne saurez pas
transmettre l'information dans toute sa précision à vos lecteurs.
Evitez d'employer trop de chiffres : choisissez les plus significatifs. Préférez un pourcentage à
un chiffre brut : il permet de comparer. Citer vos sources documentaires.
Avant de publier votre article, faites le relire par d'autres élèves de la classe, ou par vos
parents, vos ami(e)s. Parfois certains mots ou certains enchaînements vous paraissent
évidents alors que les autres ne les comprennent pas.
55
!Finistère
Construire des phrases courtes
20 mots, c'est déjà beaucoup pour qu'un lecteur puisse mémoriser votre phrase.
Comment faire pour écrire court ?
• supprimez les redondances, répétitions, adjectifs et adverbes qui n'apportent pas
d'information
• ne donnez qu'une seule information par phrase
• alternez vos phrases les plus longues avec des phrases courtes. Cela donnera du rythme
à votre texte. Utilisez aussi les phrases sans verbe : elles relancent la lecture
• soyez vivants ! Ecrivez au présent, ne lésinez pas sur l'humour et l'originalité, insérez
des citations, opinions, extraits d'interviews en style direct
L'habillage
Habiller un texte, c'est le transformer en un véritable article de presse et non en un
devoir ou un exposé !
Donnez-lui un titre : soignez-le, c'est lui qui donnera envie de lire votre article. Percutant et
court, il peut être incitatif ou informatif. Il peut être précisé ou renforcé par un sur-titre et un
sous-titre.
L'habillage, c'est aussi rédiger un chapeau (chapô), dès que l'article est long (plus de 1000
signes). Un chapeau est un texte de quelques lignes entre le titre et l'article qui donne le
message essentiel, mais de manière plus développée que le titre.
Titre, chapeau et articles sont autonomes. Ils doivent pouvoir se comprendre séparément. Ils
contiennent chacun le message essentiel plus ou moins développé : ce sont donc les mêmes
informations qui sont répétées, mais sous une forme différente.
Pensez à signer vos articles.
Illustrer
Une illustration enrichit ou précise l'article : elle doit informer.
Les schémas, tableaux doivent toujours être très clairs. Simplifiez-les au maximum. Les
illustrations (photo, schéma, dessins, collages, peintures, ...) doivent toujours s'accompagner
du nom de son auteur et d'une légende. Une légende ne doit pas décrire simplement ce que
tout le monde voit. Elle doit donner des informations supplémentaires, compléter le contenu
de l'illustration. Soignez vos légendes : ce sont aussi des entrées pour donner envie de lire le
texte.
Ne prenez jamais de photos dans un espace vide, non habité : faites en sorte que des
personnes soient dans cet espace si vous voulez que votre photo ait du poids.
56
! Finistère
10 conseils pour réussir son article et s'évaluer
1. Vous avez tenu compte de votre lecteur : vous n'avez pas oublié que vous vous
adressez à un public et que vous n'écrivez pas pour vous ou vos enseignants. Vous avez
expliqué les points (mots, techniques...) compliqués et vous avez cité vos sources.
2. Vous avez choisi un angle que vous avez gardé jusqu'au bout.
3. Vous avez mis votre message essentiel en début d'article.
4. Vous n'avez pas oublié que tout le monde ne connait pas votre sujet et votre lieu
d'enquête. Vous avez donc situé le contexte.
5. Vous avez fait partager le côté humain de vos enquêtes et reportages. Et donc vous
n'avez pas simplement fait des descriptions techniques, « froides » comme pourrait le faire
un article de dictionnaire ou une encyclopédie.
6. Vous avez varié la longueur de vos phrases et le type de phrases (sans verbe,
exclamative, interrogative...) car vous voulez capter l'intérêt de votre lecteur.
7. Vous faites parler des gens et vous avez pensé à les citer et à les situer (nom,
profession, lien avec le sujet de votre article)
8. Vous décrivez un problème sans oublier d'évoquer les causes et les solutions possibles,
car vous avez envie que vos lecteurs réfléchissent et vous prennent au sérieux.
9. Vos tableaux, infographies, chiffres, illustrations sont légendés et/ou expliqués et vous
avez cité vos sources.
10. Vous avez signé de votre nom, prénom, classe vos articles et vos illustrations.
Ces 10 conseils d'écriture peuvent aussi servir de critères de lecture pour sélectionner
l'article que vous choisirez.
Vote des élèves sur la plate-forme du 9 mai au 21mai 2011
57
!Finistère
Les genres journalistiques
Ecrire pour être lu en s'intéressant aux différents genres journalistiques.
Pourquoi connaître les règles de base de l’écriture journalistique et les genres
journalistiques ?
• parce que, lorsqu'on est amené à écrire des articles, la connaissance de ces règles facilite
le travail : on a par exemple moins besoin de se demander comment démarrer l’article si
l’on respecte la règle des 5W.
Mieux vaut se demander avant qu’après avoir écrit l’article si l’on a choisi le genre le plus
adapté pour traiter le thème abordé. Les articles ratés le sont plus souvent parce l’auteur
s’est trompé dans le choix du genre que parce qu’il sont mal écrits.
• pour avoir un regard critique lorsqu’on lit la presse. Connaître les modes de travail des
journalistes permet de juger de la qualité d’un article. Un reportage ou une enquête se juge
différemment, de même qu’un billet ne doit pas être lu comme une brève, un portrait
comme une interview…
Les genres journalistiques
• L’enquête est le genre roi
Elle part d’une hypothèse, d’une attitude, d’une révolte et se propose d’établir une
démonstration grâce à un travail d’enquête approfondi.
Pour mener l’enquête, la stratégie de l’escargot : les sources vont en s’élargissant, chacune
vérifiant l’hypothèse émise par les sources précédentes. Une fois ma conviction acquise et les
hypothèses confrontées, je fais le chemin inverse en interrogeant mes interlocuteurs sur la
nouvelle hypothèse.
Dans la rédaction de l’article, ne pas perdre de vue qu’on doit faire une démonstration que le
lecteur doit pouvoir suivre pas à pas.
• L’interview
Une personne s’exprime sur un sujet. L’objet de l’interview est de révéler une information,
d’expliquer/analyser un propos, de commenter une information par l’intermédiaire de
l’interviewé.
Il est souhaitable de savoir avant l’interview ce que l’on cherche à obtenir : une info, le
commentaire sur une info, une analyse…?
Ce genre ne demande pas forcément de savoir bien écrire, mais plutôt de savoir retranscrire. Il
faut pouvoir équilibrer questions ouvertes et fermées sur le sujet. Il faut réécrire un peu,
hiérarchiser l’information, si possible trouver un angle.
58
! Finistère
Des erreurs à éviter :
- ne pas préparer l’interview. Plus on a d’infos en venant, plus on en aura en repartant
- ne pas se laisser impressionner !
- ne pas se laisser embarquer par le discours de l’interviewé
- préparer trop peu ou trop de questions. C’est sans doute bien d’en avoir 3 ou 4, puis de
construire les autres au fur et à mesure de l’échange
- on n’est pas obligé de retranscrire ses questions dans l’article, surtout si elles n’apportent
pas d’information nouvelle en tant que telles. Mieux vaut parfois créer des intertitres avec des
phrases fortes de l’interviewé
- ne pas retranscrire fidèlement les propos de l’interviewé. Il faut bien sûr rester fidèle aux
propos entendus, mais aussi faire en sorte que la personne interviewée se dise "c’est pas
exactement ce que j’ai dit, mais c’est ce que j’aurais dit si j’avais été très bon". On peut aussi
rassembler les propos dans une autre succession que celle qu’a suivie l’interview.
Faut-il faire relire par la personne ? Cela dépend de ce que l’on a négocié avec elle avant
l’interview.
• Le portrait
C’est une façon de donner un supplément d’âme à une information. Le portrait peut ainsi
permettre d’aborder un sujet de société. On met en œuvre les techniques du reportage pour
mettre en scène le sujet. C’est la personne qui est le centre de l’article. Cela demande de la
rencontrer, de rencontrer aussi son entourage.
Comment choisir entre le portrait et l’interview ?
On ne sait pas toujours comment choisir entre les deux. Les deux reposent sur la rencontre
d’une personne. C’est dommage de réaliser une interview lorsque la personne est plus forte,
originale et impressionnante que son propos. Le portrait est alors plus adapté.
• Le reportage
C’est une tranche de vie : faire voir, sentir, sans expliquer. Le lecteur va se faire lui-même un
avis en lisant l’article. C’est comme si l’on débarquait avec une caméra ou un magnétophone,
sauf que le stylo et le bloc-note créent une autre relation, permettent de prendre plus le temps.
• Le compte-rendu
Même neutralité du journaliste.
• La tribune
Le journaliste donne la parole à quelqu’un de l’extérieur pour qu’il exprime une opinion, une
analyse.
• L’analyse
Sert à décrypter l’information donnée dans un article connexe. Les lecteurs apprécient les
analyses placées en marge des interviews, reportages, etc...
59
!Finistère
• La brève
Je me sens solidaire de... (développe rapidement le pourquoi et le comment)
• La critique
C’est un genre peu journalistique, car il fait appel à du subjectif : on dit ce que l'on pense d’un
livre, d’un film…
• L’édito
Là encore, du subjectif, qui donne la tonalité de la publication. C’est l’opinion du rédacteur en
chef qui engage sa structure.
• Règles communes à tous ces genres
Comme cela est détaillé dans l’article cité plus haut :
- les 5 W + attaque ou accroche ou hameçon psychologique (facultatif) = le lead
- ensuite, on développe avec un plan en pyramide inversée : du plus au moins importants
(surtout pas de plan avec thèse - antithèse - synthèse !)
- la chute (facultatif) : dernière phrase, fermer la porte, ouvrir une fenêtre
- concevoir une titraille lisible : surtitre, titre, sous-titre, chapô (qui doit résumer), relance
(normalement reprise texto du texte avec guillemets).
La titraille est créée dans un second temps : on commence par rédiger l’article, on fait la
titraille après.
Pour en savoir plus
Consulter la fiche Clemi : Le B.A.BA pour écrire un article
http://www.clemi.org/fr/ressources/fiches-pedagogiques/bdd/fiche_id/90
Le portrait : un genre journalistique :
http://www.clemi.org/fr/ressources/fichespedagogiques/bdd/page/5
60
! Finistère
Des fiches pour comparer les journaux
des titres partenaires
(du 14 au 25 février 2011)
• Comparaison des « Une »
• Comparaison des contenus
• Réaliser une revue de presse
61
!Finistère
Comparaison des "Une"
Journaux du ............
Sens du nom du journal
Devise
Prix
Logo (sens)
Autres informations données
Dans le bandeau
Titre principal du jour
Nombre de sujets
Liste des sujets
Editorial (sujet)
Surface de photos / total (%)
Quels publics
Différences éditoriales
Commentaires :
62
Ouest-France
Le Télégramme
L'Hebdo du
Finistère
! Finistère
Comparaison des contenus
Journaux du ............
Ouest-France
Le Télégramme
L'Hebdo du
Finistère
Format
Surface d'une page
Nombre de pages
Nombre de pages en couleurs
Surface totale
Nombre de sujets Bretagne
Nombre de sujets
départementaux
Nombre de sujets
sur votre commune
Nombre de sports couverts
Nombre de sujets au total
Surface de publicité / total
(%)
Type de pub
Commentaires :
63
!Finistère
Des revues de presse
La revue de presse concerne la presse écrite. Elle n'admet pas de sélection à priori, permettant
justement de lire tous les journaux sans exclusive d'opinion ou de qualité.
Elle consiste à montrer comment les journaux et magazines traitent les faits et les présentent à
leurs lecteurs.
Elle détecte au passage l'orientation de l'opinion de chaque journal.
La revue de presse est une comparaison de ce qu'il y a dans les journaux. Elle retient des
extraits d'articles et les assemble en un montage de citations, organisé selon un angle
particulier ou autour d'un thème.
La revue de presse peut s'intéresser à l'ensemble des informations -ou au mieux- se limiter aux
informations essentielles.
Elle peut se limiter à un type d'articles (éditos) ou à un événement en particulier.
1. Déroulement d’une revue de presse
Préparation
Quel est le public auquel s'adressera la revue de presse ?
Matériel
Un éventail de quotidiens
Durée
2 à 4 heures
a) Exploration :
Prise de connaissance des journaux, feuilletages, premières constatations
b) Travail sur chaque journal :
Recenser les titres, choisir les faits qu'on pense retenir
Exemples :
- seuls faits importants qui occupent la "Une"
- un sujet qui n'apparaît qu'en pages intérieures
- mettre en valeur 2 ou 3 faits
c) Mise au point d'un plan de présentation :
Choix des extraits caractéristiques des articles cités
Les citations directes sont annotées et classées (références du journal et du journaliste).
Conclure d'une manière agréable.
d) Présentation :
Ce texte linéaire présente la synthèse des résultats de l'étude. C'est un papier lecture rédigé sur
des feuillets numérotés, écrits sur une seule face et donc facile à manipuler.
64
! Finistère
2. Revue de presse murale, c'est un exercice de synthèse
Objectif : confection de panneaux.
a) Le repérage des titres
1er temps :
Il faut déterminer l'importance que les journaux attribuent aux différents faits du jour
‣ Quels sont les sujets montés à la "une" des quotidiens ?
‣ Quels titres sont communs aux différents journaux ?
‣ Cette hiérarchie des titres peut-elle être dégagée en deux temps ?
‣ Quels sont les premiers titres que perçoit le lecteur ? Dans quel ordre ?
Chaque groupe donne son avis, on trouve des points d'accord.
2ème temps : Appréciation cette fois plus méthodique en fonction de l'emplacement du titre, de
la surface qu'il occupe (calculée en traçant un cadre entourant ses limites extrêmes), du corps
utilisé (taille et épaisseur des lettres).
3ème temps :
Découpe de manchettes comprenant le nom du journal
Découpe des titres et des photographies étoffant les titres
Premières constatations :
Titres communs aux différents journaux
Ressemblances et différences des énoncés
Ton employé dans chaque journal
C'est déjà une revue de presse, mais elle est simplifiée.
b) Le repérage des sujets
Après feuilletage et prise de connaissance des informations : le groupe relève les sujets qu'il
souhaite retenir en fonction de l'intérêt qu'il y découvre.
Choix des sujets à privilégier :
Sur un même sujet, chaque groupe compare les articles.
‣ Comment les titres à la "une" sont-ils développés ?
‣ Quels articles trouve-t-on en pages intérieures ?
Les articles sont découpés, analysés et confrontés
‣ Points communs et différences dans le compte-rendu des faits
‣ Part de factuel et de commentaire
‣ Passages similaires : signalés à l'aide d'une même couleur
‣ Citations mises en valeur
L'origine des articles doit être rappelée avec précision
Les résultats de l'analyse sont commentés sous forme de légendes manuscrites
Ce procédé permet une lecture d'ensemble.
65
!Finistère
Des rendez-vous d'Education aux Médias
Semaine de la Presse et des médias dans l'école
Elle se déroulera en France métropolitaine du lundi 21 au samedi 26 mars 2011.
ème
Le thème de cette 22 Semaine de la presse est "Qui fait l'info ?".
Il pourra s’agir pour les enseignants et leurs élèves de s’interroger sur les questions liées aux
sources de l’information, au statut et à la déontologie des journalistes, à la différence entre
communication et information.
ème
Les inscriptions des enseignants à la 22 Semaine de la presse et des médias dans l’école
auront lieu du jeudi 6 janvier 2011 au samedi 5 février 2011.
ème
Les inscriptions des médias à la 22
édition de la Semaine de la presse (du lundi 21 au
samedi 26 mars 2011) auront lieu du 15 novembre 2010 au 17 décembre 2010.
Pour en savoir plus, site Clemi Bretagne :
http://espaceeducatif.ac-rennes.fr/jahia/Jahia/lang/fr/pid/17061
Quelques actions proposées :
"Faites la UNE !"
Pour participer au concours "Faites la UNE" et réaliser des "Unes" à partir d'un corpus limité
de dépêches et d'images avec l'AFP.
http://espaceeducatif.ac-rennes.fr/jahia/Jahia/site/espaceeducatif3/pid/16537
"Citoyen et Reporter"
Réaliser un reportage, un clip vidéo ou un reportage photo sur le thème de l'Eau.
http://espaceeducatif.ac-rennes.fr/jahia/Jahia/lang/fr/pid/18165
"Concours Arte Reportage"
A partir de rushes d'un documentariste d'Arte, réalisez votre propre montage de trois à six
minutes sur le thèmes des Roms.
"Concours de journaux scolaires"
Vous souhaitez démarrer ou faire évoluer un journal dans votre collège ou votre lycée. Nous
pouvons vous aider : prêt d'expositions, prêt de journaux, intervention dans l'établissement,
envoi de revues de presse...
Contact : [email protected]
Pour participer au concours de journaux 2011 (journaux papiers et journaux en ligne)
http://espaceeducatif.ac-rennes.fr/jahia/Jahia/site/espaceeducatif3/pid/5123
Pour voir des productions : La galerie des lauréats du concours de journaux scolaires 2009
66
! Finistère
MODE D'EMPLOI
pour publier sur la plate-forme
67
!Finistère
68
! Finistère
!
"
#$$
!
"
#$
! !
!
!
69
!Finistère
70
! Finistère
71
!Finistère
72
! Finistère
73
!Finistère
!
"!
#
!
!
"#
74
! Finistère
75
!Finistère
76
! Finistère
77
!Finistère
78
! Finistère
4.
DYNAMIQUE POUR IMPULSER
LA CLASSE-PRESSE
79
!Finistère
80
! Finistère
Comment mettre en action les élèves ?
Quelques remarques préliminaires
Comme pour tout concept porteur de valeurs universelles, celui des solidarités n'échappe pas
à l'écueil de vouloir parfois trop vite définir, normer, figer une définition et son contenu. Hors,
il s'agit bien dans ce projet de mettre à distance des idées toutes faites, parfois même des
clichés. Revisiter ce concept des solidarités, l'interroger, donner à comprendre en actes, en
paroles et en images ce qu'il est aujourd'hui pour une même génération d'élèves, est l'enjeu du
projet "classes-presse".
Quelque soit les choix pédagogiques que vous mettez en place dans le démarrage du projet
"classes-presse", l'élève doit rapidement trouver sa place dans ce projet. C'est la condition
essentielle pour qu'il soit acteur, ait envie de prendre des initiatives, et contribue à sa façon à
la réussite de tous dans ce projet.
Un projet d'éducation aux médias qui place au centre des apprentissages l'initiative des
élèves.
Des objectifs d'apprentissage communs
Etonner, surprendre, éveiller la curiosité, s'impliquer, créer, échanger, avoir envie de
communiquer, sont autant de verbes qui ciblent les objectifs poursuivis par cette action.
S'ajoutent aussi deux autres champs d'action essentiels : informer et construire cette
information de façon à intéresser, échanger et partager avec d'autres. Cette dimension du
projet est primordiale : les élèves vont, dans leur journal quotidien, découvrir des photos, des
articles et réaliser à leur tour des reportages photographiques et des écrits journalistiques non
pour eux-mêmes (photos personnelles dans leurs albums ou leurs téléphones portables) ou
leurs enseignants (faire un devoir ou un exposé), mais pour d'autres élèves et d'autres adultes
qu'ils ne connaissent pas. En plus de la définition de leur projet, ils devront aussi apprendre à
sélectionner l'information, à la classer, à l'identifier et à l'organiser. Les notions d'angle
d'un article, de hiérarchie de l'information, de points de vue sont au centre des choix qu'ils
vont devoir faire pour mener à bout leurs articles et leurs productions visuelles : Qui
rencontrer ? Pour découvrir quoi ? Pour dire quoi ? Que va-t-on garder comme photos ?
Pourquoi ? Que peut-on proposer comme titre(s) ? Quelle(s) légende (s) peut accompagner
ces photos ? Quels genres journalistiques choisir pour rendre compte d'un travail de recherche
sur le terrain, d'informations ?
81
!Finistère
Pour les enseignants, le défi à relever est de faire en sorte de répondre aux profils différents
des élèves : s'appuyer sur leurs compétences, cerner leurs façons d'apprendre et de
comprendre. Pour certains élèves la compétence langagière (orale et/ou écrite) est plus facile
ou plus naturelle. Pour d'autres, partir de leurs vécus et de leurs histoires de vie, est un
processus d'appropriation plus efficace pour rentrer dans le projet et y donner du contenu.
Ce qui est sûr c'est que tous, quelques soient leurs modalités d'entrer dans le contenu des
apprentissages proposés, auront à un moment ou l'autre dans l'année à s'intéresser à
différentes façons de représenter la réalité, de la mettre en scène, d'y donner du sens.
Deux types d'activités de mises en contexte vous sont proposées pour aider les élèves à
s'approprier ce qui va constituer le coeur du travail des élèves-journalistes en "classespresse".
82
! Finistère
Activités de mise en contexte
1. S'exercer à l'écriture journalistique
Mise en contexte
➡ Combien de fois n'a-t-on reproché à tel journal télévisé, magazine, émission de radio ou
titre de presse de ne pas avoir accordé suffisamment de temps ou de place à certaines
informations que l'on jugeait importantes ?
➡ Combien de fois n'a-t-on pas été en désaccord avec la représentation qui était faite de tel
ou tel sujet ?
Il s'agit dans cette activité d'aider les élèves à prendre conscience du fonctionnement des
médias en matière de traitement de l'information : comprendre qu'il n'y a pas d'objectivité,
mais que l'information est transmise par des personnes, des équipes qui font des choix tout en
faisant face à des contraintes liées à leur média.
Activité
Il s'agit de proposer aux élèves de se mettre en situation de devoir transmettre des
informations en respectant un certain nombre de contraintes des classes-presse, bref
d'appréhender avec plus de confiance et d'assurance leurs rôles de journalistes en classepresse :
- prendre connaissance de thème des solidarités et de ses rubriques
- écrire et produire pour être lus donc intéresser ses lecteurs
Déroulement
Étape 1
Demander à chaque élève de répondre à une même question et d'écrire cette réponse qui ne
devra pas dépasser 100 signes. Cette activité peut permettre aux élèves de s'exprimer sur leurs
pratiques médiatiques si l'on choisit une question du type : qu'est ce que la presse pour moi ?
Ou on peut choisir de faire émerger des représentations avec la question qu'est ce que la
solidarité pour moi ? Cette première phase d'écriture est individuelle.
Étape 2
Les élèves constituent des équipes (3-4 personnes). On relève les réponses écrites et on
transmet ensuite une série à chaque équipe en veillant à ce que chacun ne retrouve pas son
propre papier réponse.
Les élèves lisent et débattent des réponses apportées à la question et on leur demande ensuite
de rendre compte par écrit des avis et réponses reçus.
83
!Finistère
Étape 3
Chaque équipe écoute et/ou lit les différentes synthèses des réponses, puis sélectionne ce
qu'elle veut conserver : un fait ? une opinion ? un commentaire ? Elle doit ensuite décider
dans quel ordre elle organise les éléments retenus pour en rendre compte à l'ensemble de la
classe.
Étape 4
Chaque équipe lit aux autres leurs compte-rendus.
- ceux qui sont à l'origine des réponses (les sources) peuvent dire s'ils ont retrouvé leurs
propos ou non, si leurs propos ont été transformés.
- l'équipe explique ensuite (celle qui a fait le compte-rendu) sa façon de travailler :
comment elle s'est organisée et mise d'accord, les difficultés rencontrées et les solutions
mises en place pour surmonter les difficultés.
Étape 5
Aider ensuite les élèves à comparer la situation vécue avec le fonctionnement des médias.
Des sources de l'info à l'article publié : quelles sont les étapes de fabrication ? Qui intervient ?
Quels sont les différents genres journalistiques et leurs contraintes ?
En bref... Au départ, l'équipe de professionnels d'une émission, d'un journal, dispose d'un
certain nombre d'informations (par exemple, les dépêches de l'AFP, des reportages, des
interviews, des enquêtes...) et d'un format à respecter (une durée pour les journaux télévisés
ou radio, un nombre de pages ou de signes pour une édition papier, etc...) Il y a , là aussi, un
ensemble de personnes qui vont travailler en commun et qui vont devoir faire des choix
(quelles informations transmet-on ? Dans quel ordre ? Quelle est celle que l'on met en
avant ? S'il existe des désaccords qui va prendre la décision finale ?).
Le "produit médiatique" doit être prêt à une heure précise. Il n'est pas question de prendre
plus de temps... même si ce n'est pas terminé.
Cette contrainte matérielle est plus souple en classes-presse : cependant les délais de
publication sont une contrainte à respecter !
Différentes questions peuvent être abordées à partir de l'expérience vécue au cours de
l'activité:
- comment les opinions personnelles des élèves qui ont eu la responsabilité d'écrire un
compte-rendu ont-elles influé sur les choix faits ?
- comment dépasser les difficultés rencontrées de façon à ne plus les retrouver ensuite ?
84
! Finistère
2. Réaliser un reportage photo sur le thème des solidarités
Favoriser une démarche d'investigation
L'entrée proposée, intitulée "réaliser un reportage photo sur le thème des solidarités", a pour
vertu essentielle de mettre tout un chacun sur un même pied d'égalité et de fédérer l'ensemble
des élèves autour d'objectifs communs propices, dans sa mise en oeuvre, à cultiver l'entraide,
la démarche d'investigation journalistique ainsi que l'analyse des représentations concrètes qui
ont un rapport avec le concept des solidarités, pour eux, ici et maintenant.
Objectifs
➡ aider les élèves à s' approprier la démarche de projet "classe-presse"
➡ aider les élèves à s' approprier le thème des solidarités dans un espace de proximité connu
➡ aider les élèves à faire des choix et à exercer leur esprit critique
➡ aider les élèves à aiguiser leur curiosité et leur autonomie d'initiative
➡ aider chaque élève à être acteur du projet
➡ faire le lien entre savoir académique et pratique du terrain
Moyens
Réaliser un reportage photos sur le thème des solidarités
Thème
- l'actualité dans mon établissement, ma classe, mon quartier, ma ville sous le prisme des
solidarités
- faire énoncer par les élèves les espaces, les lieux ou des personnes qui sont des références
à leur vécu. Dans l'école, le quartier, la ville ou le village, la famille : qui est solidaire ?
De Quoi ? De qui ? Comment ?
Sensibiliser à la démarche de projet "classes-presse"
Le projet d'éducation aux médias qui est ici proposé a pour objectif d'éveiller les élèves à la
notion de représentation par l'image des réalités qui les entourent et qui leur sont
quotidiennes. Leur implication est grande puisque ce sont eux qui vont , avec votre aide et
votre accompagnement, devenir au fil du projet les reporters photographes. Ils vont donc
apprendre tout d'abord à construire un ou plusieurs projets photographiques sur le thème des
solidarités : que souhaitent-ils montrer et dire et à qui ? Autrement dit, quels sont les lieux, les
personnes, les situations qui, dans leur établissement, dans leur classe, dans leur quartier ou
dans leur ville méritent un regard attentif parce que ces lieux, ces personnes ou ces situations
font sens pour eux et les questionnent ou les dérangent ?
85
!Finistère
Exercer son esprit critique, aiguiser la curiosité, prendre des initiatives
Cette capacité à créer, à faire des choix et à mettre en scène ce qui fait leur actualité sur le
thème des solidarités sont des étapes dans la réalisation du projet qui vont les aider à
comprendre comment se construit et se lit la photo d'information dans les médias. Très vite,
ils vont se rendre compte que leurs photos ne sont pas toute la réalité de ce qu'ils veulent
communiquer, mais au mieux, un petit bout de cette réalité à un moment donné de leur
expérience. Mais aussi que leurs photos sont un point de vue, un regard, une intention propre
à celui et celle qui décide de prendre ces photos et de les communiquer. C'est tout l'intérêt de
cette action : ce sont leurs regards et leurs points de vue sur leurs quotidiens qui en font le
prix. Comment ce quotidien qui est le leur est-il perçu par eux ? Comment construisent-ils
leurs relations avec d'autres qu'ils s'agissent des adultes qu'ils côtoient ou qu'ils s'agissent
d'autres enfants du même âge, plus petits ou plus grands ? Comment surmontent-ils leurs
difficultés ou leurs peurs de ce qui leur est inconnu ? Qu'ont-ils à dire sur l'école, le quartier,
la ville si on les interroge sur les solidarités ? Quelles présences de solidarités ou quelles
absences de solidarité ont-ils repérées ?
Objectifs spécifiques
➡ explorer un espace collectif devenu banal à force d'y passer ou d'y vivre
➡ développer un regard sélectif sur l'environnement proche et ses acteurs
➡ préparer les prises de vue qui témoignent de solidarités ou qui attestent de leurs manques
➡ préparer des reportages, portraits et interviews des acteurs de la solidarité
Quelque soit le (ou les) parcours que vous choisirez de réaliser, vos élèves vont devoir s'initier
à la photo. En premier temps cela veut dire pour eux, d'apprendre à regarder à travers un
objectif ce qui les entoure. Et donc à changer leurs regards et leurs points de vue. Bref, leur
apprendre à regarder leur quotidien d'une autre façon.
Pour ce faire et les aider petit à petit à être à l'aise et à élargir leur vision, chaque élève va
s'exercer à intégrer dans son regard de nouveaux paramètres. Cette activité comme les autres
qui vous sont proposées, peut être menée avec les plus jeunes de vos élèves ainsi qu'avec les
plus âgés, en adaptant les difficultés ou les centres d'intérêts.
Quels témoins -passés ou présents- dans l'environnement proche des élèves sont porteurs de
solidarités conquises dans le passé (droit de vote, fin du travail des enfants, réduction du
temps de travail, sécurité sociale, retraite,...) mais aussi nouvelles aujourd'hui ?
Quels sont les acteurs de la solidarité locale ? Quelle est leur motivation ? Quelles
interrogations portent-ils sur notre monde, ses réalités et ses rêves ?
86
! Finistère
Thèmes abordés
Explorer un espace collectif ouvert et connu des élèves : le quartier, la ville ou la commune
- à propos de son architecture et des modes de vie qui s'y côtoient (logements, structures
collectives, entreprises, services, ...)
- à propos de son histoire (noms des rues, des places, des ronds points, des établissements
publics, ...) .
- à propos des gens côtoyés
Par exemple, demander à chaque élève d'observer son propre parcours de la maison à
l'établissement scolaire en notant certains éléments, à la manière du :
- parcours de l'historien(e) : combien de noms de rue ou de place ou de carrefour ou de
rond-point portant le nom d'une personne avez-vous comptés ? Parmi ces noms quels sont
ceux qui évoquent pour vous un lien avec les solidarités, passées ou présentes ? Ici ou
ailleurs dans le monde ?
- parcours du copain, de la copine : devant combien de maisons de copains ou de copines
(ou de votre famille) passez-vous ? Quels sont les liens de solidarités que vous avez vécus
ou que vous vivez avec eux ?
- parcours de l'handicapé (ou de la maman avec une poussette ou un landau ou de la
personne âgée avec une canne) : combien d'obstacles avez-vous rencontrés ? Si vous vous
mettez à leur place, quelles sont vos perceptions de cette réalité ? Que proposeriez-vous ?
- parcours du publicitaire : combien de panneaux publicitaires ou publicités avez-vous
comptés ? Parmi eux, quelles sont ceux qui parlent de "solidarités" ? Pour quel(s)
produits) ? Qu'en pensez-vous ?
- parcours du citoyen : combien de bâtiments publics (mairie, poste, commissariat,
bibliothèque, école, hôpital, terrains de sports, gymnase, crèches ...) avez-vous comptés ?
Quel(s) type(s) de solidarités tissent-ils et avec qui ? Pour faire vivre ces espaces publics,
quels sont les métiers qui ont un rapport avec les solidarités ? D'où viennent les noms
qu'ils portent ?
- parcours du voisin : combien de personnes que vous connaissez avez-vous croisées ?
Combien d'enfants ? Combien d'adultes ? Combien de personnes âgées ? Combien de
représentants d'autres pays ? Quels liens entretenez-vous avec elles ?
- parcours du conducteur : combien de voitures ou de bus ou camions ou de vélos ou de
motos ou de scooters avez-vous comptés ? Comment est partagé cet espace public que
sont les voies de communications ? Quels sont les droits et les devoirs des uns et des
autres ?
87
!Finistère
- Parcours des entreprises : combien d'entreprises avez-vous vues ? Quelles sont les
solidarités qui existent dans ces entreprises ? Comment se manifestent-elles et pour qui ?
- Parcours du graffeur : combien de tags ou de grafittis avez-vous comptés ? Où sont-ils
inscrits ? Pour vous s'agit-il d'exercer sa liberté d'expression ou est-ce une atteinte aux
biens et aux personnes ?
- Parcours de l'écolo : combien de déchets laissés sur le trottoir ? Quels liens avec le thème
des solidarités faites-vous ?
- Parcours des SDF : combien de gens faisant la manche ? Où sont-ils situés ? Quels
ressentis pour eux et pour vous lorsque vous vous êtes croisés ou regardés ?
À vous de compléter et d'adapter en fonction du contexte d'implantation de votre
établissement et des parcours de vos élèves. Mais aussi de leurs centres d'intérêts ou de
ce qui aiguise leurs curiosités au sujet des solidarités.
Leur donner ensuite la parole pour exposer en classe leurs recherches et découvertes.
Ce repérage permet aux élèves de se rendre compte de la diversité des éléments qui
composent un espace connu. Il éduque au regard et permet de structurer l'espace fréquenté :
classer, nommer, identifier des rôles, s'interroger sur les attitudes ou sur les choix faits,
permet aussi d'aider les élèves à s'insérer dans cet espace qui n'est plus alors anonyme ou
étranger ou sans intérêt . Pour les élèves, c'est une façon d 'apprivoiser l'inconnu, de prendre
de l'autonomie et de l'assurance. Plus âgés et plus jeunes se prêtent au jeu : dans cet échange
se nouent aussi des complicités qui valorisent les élèves et les aident à acquérir plus de
confiance.
N'hésitez pas à leur demander de varier les points de vue et les champs de vision : obliger à
lever, plisser ou baisser les yeux, voir à droite ou à gauche, cerner un détail ou un espace
grand ouvert changent déjà les habitudes et sont une expérience préalable à la prise de vue.
•
•
•
•
•
créer un climat de confiance
apprivoiser le sentiment de peur éprouvé face à l'inconnu
explorer la fascination pour l'inconnu
développer une relation plus riche avec les lieux que les élèves fréquentent
en faire des acteurs
sont les objectifs visés par cette activité.
Ce repérage offre ensuite des opportunités d'idées et de situations pour choisir parmi
eux, celles qui retiennent leur attention et méritent d'être à leurs yeux photographiées et
développées dans un reportage, une interview.
88
! Finistère
Ce repérage décliné sur le trajet domicile - école peut aussi se décliner pour voir autrement et
l'école et la ville ou le village qu'ils habitent. La mise en commun de ces observations peut
servir à tous et à toute la classe pour cerner les sujets locaux et leurs intérêts, pour "angler" un
sujet, pour trouver des idées et en imaginer les étapes de réalisation, pour créer des équipes de
journalistes-élèves.
- quels sont les lieux qui tissent de la solidarité ?
- quels sont les lieux qui, au contraire, enferment, réduisent, nient le concept de solidarité ?
- quels sont les acteurs passés (cf noms de rue, de place ou de rond-point, de bâtiments
publics) ou présents (associations, métiers, urbanisme, lieux collectifs, services,
entreprises) qui construisent au quotidien des solidarités ?
On peut aussi aider les élèves à découvrir l'école avec l'œil d'un photographe "connaisseur" et
les aider à élargir leurs champs de vision afin de faire émerger leurs vécus et leurs regards sur
le concept du thème de l'année, les solidarités ; on peut trouver aussi des déclinaisons qui vont
inciter les élèves à faire part de leur ressenti.
- parcours du solitaire : combien de fois ai-je voulu travailler tout seul ou rester tranquille
dans mon coin, dans la cour de récréation ou dans la classe ?
- parcours des copains ou des copines : avec qui j'ai parlé ou joué ou travaillé aujourd'hui ?
À qui je n'ai pas voulu répondre ou dire bonjour ou sourire ? À côté de qui je n'ai pas
voulu m'asseoir à la cantine, au self ou en classe ou pour faire du sport ou dans le bus ?
Quels sont les mots et/ou les gestes blessants ou humiliants que j'ai entendus ? A qui
étaient-ils destinés ? Pour quel motif ?
- parcours des souvenirs : mon dernier chagrin, mon dernier travail en classe, mon dernier
jeu à la récréation, mon dernier geste d'aide ou de solidarité, mon dernier exploit... Qui
m'a aidé ? Qui m'aide aujourd'hui encore ?
L'essentiel est donc de leur faire découvrir des espaces familiers en changeant leur perception.
La mise en commun de ces repérages ouvre l'échange et aide ainsi chacun des élèves à définir
son projet de prises de vue : où ? Quand ? Comment ? (à hauteur des genoux, des yeux,
proche ou éloigné ? )
89
!Finistère
Des reportages photos...
Retour sur les reportages photos des élèves
Pistes d'exploitations pédagogiques de leurs reportages photos
Deux activités vous sont proposées pour aider les élèves à faire des choix conscients et à
exercer une distance critique face aux médias qu'ils utilisent, mais aussi face aux messages
qu'ils produisent :
- images et représentations du réel : notions d'objectivité / subjectivité / points de vue
conscients
- représentations dans les médias
1. Images et représentations du réel
a) Contexte
Retour sur les reportages photos des élèves. Pistes d'exploitations pédagogiques de leurs
reportages photos.
Faire une image de reportage c'est forcément choisir des éléments du réel. Le cadre d'une
image ne peut pas renfermer tout ce qui nous entoure. L'auteur d'une image va donc faire des
choix en fonction de ce qu'il a en tête... Parfois ces choix se font intuitivement,
inconsciemment....
b) Activité de lecture/analyse
Il s'agit à travers cette activité de faire porter l'attention sur ce qui est transmis par les signes
visuels présents dans l'image en les isolant des commentaires oraux et des mentions écrites
qui les accompagnent.
On pourra à partir des photographies des élèves, les amener à essayer de reconstituer le
propos de l'auteur.
Étape 1:
Proposer de mettre la classe en groupes. Chaque groupe a sous les yeux de 1 à 3
photographies de reportages sur le thème des solidarités, réalisées par d'autres élèves. Ces
images sont muettes, non donc pas de renseignements sur le contexte ni sur les sources,
exceptées qu'il s'agit toutes de photos prises par des élèves de la classe. Chacun des élèves de
chaque groupe individuellement dresse sur papier l'inventaire de ce qui est montré et affine
son descriptif.
Qu'a-t-on choisi de nous montrer ?
Quels sont les cadrages adoptés ?
Quelle représentation du lieu et/ou de l'évènement et/ou de personnes nous est proposée
(flatteuse, critique, partielle) ?
Quelles hypothèses peut-on faire sur les raisons qui ont poussé l'équipe de réalisation à choisir
ce type de représentation ?
90
! Finistère
Étape 2 :
Mise en commun de leurs descriptifs et de leurs perceptions. Il sera intéressant de confronter
des perceptions différentes d'une même image. Ces échanges permettront de mettre en relief
les notions de repères culturels, de signes visuels.
Étape 3 :
Proposer ensuite à l'auteur de ces images d'expliquer le contexte de production de l'image (ou
des images) réalisée(s). Chaque élève est amené à préciser les conditions réelles en replaçant
l'image dans son contexte, son environnement, et les raisons de ses choix.
Les élèves vont découvrir alors les propos que le "journaliste d'images" a voulu transmettre.
Ils pourront comparer avec leurs perceptions.
Prolonger en posant à tous la question : est-ce que l'image représente fidèlement la réalité ?
c) Activité d'écriture/production
Étape 1 :
Proposer aux élèves de réaliser un travail de mise en contexte des images qui ont retenu leur
attention. Quelle légende ? Quel titre ? Quelle source ? (date, lieu, personne) on pourrait
écrire ? Chaque équipe propose par écrit un titre et une légende sur les images qu'il a
sélectionnées.
Étape 2 :
Prolonger cette activité en faisant prendre conscience aux élèves qu'une même image peut
exprimer des propos contradictoires d'un même lieu, d'une même situation, d'une même
personne. Pour ce faire proposer une même image sans son contexte, aux groupes d'élèves.
Chaque groupe aura pour tâche d'écrire sa perception de l'information contenue dans l'image
en travaillant un titre et une légende par écrit. Les réponses devront être accompagnées des
signes visuels présents sur l'image de manière à ce qu'ils puissent défendre leurs points de vue
en s'appuyant sur les éléments présents dans l'image.
Confronter ensuite les titres et légendes.
Et conclure sur "images et représentations du réel" par cette question...
Différentes questions peuvent être abordées à partir de l'expérience vécue au cours de
l'activité :
Le fait d'avoir une relation privilégiée avec certaines « sources » influe-t-il sur le traitement
réservée à celles-ci ? Quelles places est laissée aux opinions minoritaires ? Comment le
commentaire peut-il venir adoucir, renforcer ou contredire un propos ?
Quelle est la part des influences extérieures ? Et quelles sont ces influences extérieures ? Quel
est le rôle d'un titre, d'une légende et des mentions des sources ?
91
!Finistère
d) Prolongements
• Une revue de presse thématique en images. Le journal et les solidarités
Objectifs spécifiques :
➡ aider les élèves à découvrir le journal et son organisation dans la présentation des
informations
➡ aider les élèves à prélever des informations, les classer, les hiérarchiser
➡ aider les élèves à formuler des choix et des opinions
➡ faire une revue de presse thématique sur le thème de l'année
Une autre déclinaison de cette activité peut être menée en demandant aux élèves de collecter
dans les journaux les photos de presse qui mettent en scène le thème des solidarités sur une
période d'une semaine. Ces photos collectées serviront d'appui à l'activité présentée ci dessus.
Prenez soin pour ce faire de garder un exemplaire du ou des journaux distribués aux élèves
afin de pouvoir ensuite confronter leurs perceptions et leurs écrits avec ceux du journaliste.
• L'utilisation du DVD France 3
Les reportages vidéos de France 3 sélectionnés sur le thème de l'année dans le DVD sont un
autre support pour atteindre les objectifs déclinés...
Ces deux entrées donnent à voir des lieux et/ou des évènements et/ou des personnes
connus des élèves. La démarche pourra être la même que l'on s'intéresse plutôt à la façon de
représenter un lieu ou plutôt à la façon de représenter un événement ou une personne.
• Créer une série d'images qui donnera envie aux lecteurs de rencontrer une personne
locale et d'en faire son portrait.
Pour cela, constituer une équipe de 3 participants.
Étape 1 :
Chaque équipe tire au sort ou choisit une personne repérée dans le réseau local des solidarités
avec laquelle il est possible de réaliser des images et de la rencontrer pour donner à voir et à
lire son parcours, ses choix, ses motivations... L'équipe doit rapporter une série de 3 ou 4
images donnant envie de rencontrer cette personne, de faire connaissance avec elle.
Étape 2 :
Chaque équipe présente sa série.
Pour chaque série on s'interroge sur :
- la personne dont il est question
- les choix faits pas l'équipe "journalistes d'images"
- la pertinence de ces choix
- les difficultés rencontrées
92
! Finistère
2. Représentations dans les médias
Lorsque les médias ont à traiter une information, ils doivent poser un décor : un paysage, des
personnages... Autant d'éléments qui viendront préciser les propos ou les images diffusés.
Bien souvent pour faciliter la perception de ce décor, les médias ont recours à des
représentations déjà largement répandues, plus ou moins caricaturales, et peu nuancées.
Le recours à ces représentations, simplistes, stéréotypées est lié aux conditions auxquelles les
médias sont soumis lorsqu'il s'agit de communiquer une information (contraintes
économiques, matérielles...)
L'enjeu de cette fiche est de prendre conscience de la présence de ces stéréotypes dans les
"produits médiatiques" et de se poser des questions sur les raisons de leur emploi.
a) Activité lecture / analyse
Il est toujours plus facile de repérer les représentations simplistes lorsqu'on en fait l'objet !
On aura donc intérêt dans un premier temps à travailler sur les représentations des jeunes dans
les médias ou sur les représentations de mon quartier ou de ma ville.
Dans cette activité, il est intéressant de mettre le doigt sur le caractère peu perceptible de
certaines représentations stéréotypées qui n'alertent pas forcément le lecteur ou le spectateur.
Préparation :
Collecter ou faire collecter au préalable des extraits variés (presse, revues, photos) dans
lesquels les jeunes sont mis en scène (une série TV, une bande annonce, une publicité, une
émission de divertissement...) ou/et utiliser certaines photos réalisées par les élèves qui
montrent "un(e) jeune".
Déroulement :
Étape 1 :
Diffuser les extraits sélectionnés
Étape 2 :
Individuellement, chacun note les éléments constitutifs de l'image :
- Quelles sont les personnes représentées ?
- Comment sont-elles habillées ?
- Comment s'expriment-elles ?
- Où sont-elles ?
- Que font-elles ?
93
!Finistère
Étape 3 :
Avec le groupe, on recueille les impressions et on met en commun.
On peut s'aider d'un tableau pour organiser les éléments (tenue vestimentaire, comportement,
langage...)
Étape 4 :
Après cet inventaire, on pourra s'interroger :
- Vous reconnaissez-vous dans ces images ? Pourquoi ?
- Peut-on généraliser ces représentations à l'ensemble des jeunes ?
Les réponses permettront de mettre en évidence les éléments qui les caractérisent ou mieux
encore de faire apparaître les images qu'ils ont d'autres jeunes.
On peut aussi prolonger cette lecture/analyse en leur demandant de sélectionner dans leurs
reportages photos, celles qui sont de leurs points de vue, intéressantes, car elles échappent ou
réduisent les stéréotypes ou les idées toutes faites sur le thème des solidarités.
De façon plus générale, on peut proposer aux élèves, de lire et d'analyser les campagnes
publicitaires d'organismes ou d'associations qui parlent et agissent pour les solidarités.
- Quelles représentations stéréotypées connues et données pour évidentes reproduisentelles ?
- Quel écart dans l'angle de ce thème ont-ils choisi de montrer ?
- Qu'en pensez-vous ? (cf dernières campagnes CCFD, journée contre la misère, ATD Quart
Monde, Secours Populaire, Secours Catholique, Emmaüs...)
b) Activité d'écriture / productions
Cette activité propose aux participants de jouer avec les représentations et les stéréotypes en
réalisant leur propre portrait. Il s'agit pour les élèves de voir notamment comment ils pourront
introduire dans le portrait qu'ils feront d'eux-mêmes de la complexité afin de ne pas
s'enfermer dans une représentation trop stéréotypée.
Déroulement :
Étape 1 :
On constitue des équipes de 2 à 3 joueurs
Étape 2 :
Pour la réalisation de la présentation : une série de 4 à 10 images fixes.
Chaque équipe peut alors travailler à la façon dont elle va se présenter. Pour cela les membres
de l'équipe listent les caractéristiques qu'ils veulent mettre en image, retiennent certaines
d'entre elles, puis imaginent les situations et les signes visuels qu'ils vont pouvoir utiliser.
94
! Finistère
Étape 3 :
Mise en commun.
Chaque équipe présente sa séquence sans dévoiler les caractéristiques traitées.
Les "regardeurs" donnent d'abord leurs perceptions.
Puis le groupe s'interroge :
- sur le degré de simplification (usages des stéréotypes ?) pour la réalisation
- sur le degré de compréhension des intentions de l'équipe
- sur l'intérêt journalistique de ces messages
95
!Finistère
Quelques pistes de prolongements
Autre activité possible pour aider les élèves
à s'approprier le projet classe-presse et identifier des freins culturels au thème des
solidarités.
Activité 1 : Les voisins et moi
Objectifs spécifiques :
➡ prendre conscience des stéréotypes et des préjugés à l'égard des personnes croisées ou
côtoyées
➡ explorer des valeurs
Déroulement :
Quelle école ou quelle ville ou quel quartier voudriez-vous fabriquer ?
Par groupes ou collectivement, les élèves sont invités à inventer une dizaine d'habitants que
les élèves seraient amener à fréquenter et à côtoyer quotidiennement (enfants, adultes,
adolescents, personnes âgées, hommes, femmes) à l'école ou dans leur quartier. Ils sont
ensuite invités à leur donner un nom, un prénom, un logement, un métier ou une occupation.
Ils peuvent aussi découper dans les magazines ou les journaux des personnes, des lieux, des
logements, des objets qui les représentent et donnent vie à ces personnes.
Mettre en commun et échanger
- Quelle sorte d'école, de quartier ou de ville ont-ils créée ? Qu'ont-ils accepté ? Qu'ont-ils
exclu ? Pour quelle raison ?
- L'école, le quartier ou la ville où ils habitent ressemblent-ils à ceux qu'ils ont créés ?
On peut, si le contexte s'y prête, prolonger cette activité en faisant découvrir aux élèves les
apports multiculturels dans leur école, leur quartier, leur ville ou leur village. Il peut s'agir
d'une sculpture, d'un bâtiment qui garde la trace d'une autre culture et d'un autre pays, d'un
nom de rue ou de lieu, d'un magasin, d'une famille originaire d'un autre pays...
96
! Finistère
Autre activité possible pour aider les élèves
à s'approprier le projet classe-presse et comprendre ce qu'est une information.
Activité 2 :
Les histoires de mon école, mon quartier,
ma ville ou mon village
Objectifs spécifiques :
➡ développer l'imagination
➡ construire des scénarios vraisemblables
➡ développer l'esprit critique
➡ s'informer
➡ différencier information et rumeur
Déroulement :
Plantez le décor avec un journal local ouvert à la page de votre ville, village ou quartier. Mais
les élèves ne voient pas ce que vous êtes en train de lire et qui crée votre surprise. «Vous avez
vu ça ? » Que pouvez-vous avoir lu et vu de si extraordinaire ?
Par petits groupe ou collectivement, les élèves choisissent un événement qui pourrait faire
l'actualité du quartier ou de l'école. Il peut s'agir d'une situation insolite (incendie d'un
immeuble ou d'une maison...), d'un événement culturel, d'un fait divers... Ils imaginent les
scénarios : de quoi s'agit-il ? Où ? Qui ? Pour quelle raison ?
Ils échangent ensuite leurs scénarios d'histoire.
Vrai ? Faux ? Vraisemblable ?
Vont se greffer dans ces scénarios des vécus, des informations, mais aussi des rumeurs ou tout
simplement des interprétations qui sont les leurs.
Les élèves sont ensuite invités à dépister la rumeur et l'actualité qui pourrait être crédible. Le
but de l'enseignant est d'aider les élèves à questionner leurs scénarios, à trouver la faille en
posant des questions pour chercher à vérifier jusqu'où les scénarios proposés sont fiables.
Ensuite l'enseignant montre aux élèves l'actualité vue et lue dans le journal et aide les élèves à
trouver les éléments pour authentifier la véracité de cette information : "la preuve c'est que...".
Enfin on peut interroger les élèves sur les peurs qui ont façonné leurs scénarios : quelles sontelles ? D'où proviennent-elles ? De quelle(s) influence(s) sont-ils victimes ?
97
!Finistère
Autre activité possible pour aider les élèves
à s'approprier le projet classe-presse et favoriser une réflexion entre le passé et le présent
sur le thème des solidarités.
Activité 3 :
Le patrimoine historique de mon école,
mon quartier, ma ville ou mon village
Il s'agit de mettre en mouvement plus particulièrement, les capacités d'analyse, mais aussi
d'imagination des formes de solidarités, ainsi que des attitudes de participation active à la vie
sociale, économique, culturelle et politique des élèves.
Champs thématiques abordés :
• l'utopie et l'imaginaire
• l'histoire sociale
• le progrès social
Objectifs spécifiques :
➡ se rapprocher avec des hommes et des femmes qui ont vécu, à d'autres époques, dans le
quartier ou la ville ou le village
➡ découvrir la façon dont se construit une action collective de solidarité initiée dans le
passé, mais aussi dans le présent
➡ développer une démarche pédagogique visant à faire connaître les luttes d'hier et
d'aujourd'hui qui ont permis un certain nombre de conquêtes sociales
➡ proposer des lieux de débats, de réflexion et d'échanges
➡ favoriser une liaison entre passé/présent, base d'une éducation à la citoyenneté pour
préparer l'avenir
➡ se débrouiller pour trouver une information
➡ s'exprimer correctement pour recueillir une information
Déroulement :
L'enseignant peut aider les élèves à travailler sur l'origine du nom de leur ville ou de leur
quartier ou de leur village ou de leur rue ou de leur école.
- Sélectionnez ou aidez les élèves à repérer un certain nombre d'endroits porteurs d'histoire.
Les noms de rue ou le nom de l'école ou d'une place du village ou un monument aux
morts ou une plaque commémorative ou une sculpture peuvent servir à cette activité.
- Questionner ces "passeurs de mémoire" : de quelle(s) solidarité(s) ont-ils été porteurs ?
Quelle est leur actualité pour nous aujourd'hui ?
- Incitez les élèves à formuler leur hypothèse
98
! Finistère
- Les aider à faire une recherche documentaire
- Faire intervenir une personne du quartier, de la ville ou du village qui peut expliquer,
donner à entendre ou à voir qui est cette personne à l'origine de cet élément du patrimoine
historique, où a-t-elle vécue, quelle a été son action, pourquoi reste-t-elle dans la mémoire
de l'école ou du quartier ou de la ville ou du village sous la forme d'un nom, d'une oeuvre
ou d'une plaque commémorative ?
Synthèse :
Et moi quels liens et quelles solidarités je veux aujourd'hui ?
99
!Finistère
Autre entrée complémentaire pour aider les élèves
à s'approprier la démarche du projet classe-presse et utiliser « leur » journal en classe et à
la maison.
En guise de conclusion
sur l'étape 1
Comment mettre en action les élèves ?
Activité d'écriture/production artistique
Une expérience d'approche du thème des solidarités par des productions artistiques menées
avec des élèves de 3ème au collège Max Jacob à Quimper et leur enseignant d'arts plastiques,
Pierre Bazin.
La question posée était : être solidaires, c'est quoi pour vous ?
Les entrées choisies par ces élèves pour rendre compte des représentations liées au thème des
solidarités sont :
100
! Finistère
101
!Finistère
102
! Finistère
Autour de la création artistique...
La découverte de la création artistique est certainement l'une des composantes essentielles à
l'éducation et à la compréhension des médias.
Elle permet de porter un regard décalé et d'éclairer différemment de l'analyse le
fonctionnement des images et des sons. L'intégration de la création artistique contemporaine à
un processus d'éducation à l'image et aux médias permet aux élèves d'explorer des terrains sur
lesquels ils ne se seraient pas aventurés, car ce sont des formes d'expression peu valorisées
par les médias.
Et pourtant il est bien souvent possible de constater que les formes et traitements utilisés par
les médias sont explorés et modelés par l'art vidéo, la création radiophonique et multimédia.
Les découvrir avec les élèves, c'est avoir une chance supplémentaire que leurs productions
soient originales. Et plutôt que de rechercher à réaliser un produit fini, il peut être préférable
de proposer des activités de productions qui favoriseront l'expérimentation, l'expression des
sensations, des sentiments, des notions abstraites... tout en donnant une forme originale aux
traitements des sujets.
103
!Finistère
104
! Finistère
5.
LE THÈME DES SOLIDARITÉS
EN CLASSE
105
!Finistère
Le thème des solidarités en classe
page 105
En guise d'introduction
page 107
Quelles solidarités dans les
journaux partenaires ?
Les solidarités numériques
page 110
Ouest-France et les solidarités
page 111
L'Hebdo du Finistère
page 112
page 114
Internet, question de génération ?
page 118
Internet, un outil numérique et des
informations partagées
page 119
La liberté d'expression sur Internet
page 122
Solidarités économiques, sociales et
insertions
page 127
Les solidarités et l'insertion
page 131
Activité : vivre sur une autre planète
page 134
L'inter-culturel et les solidarités
Solidarité et mémoire
L'unification des cultures
Une porte pour les solidarités
Solidarités et misères
page 140
page 146
page 149
page 151
Solidarités internationales
Nourrir tout le monde
Comment lire le monde dans son assiette ?
"We feed the world"
Le commerce équitable : la banane
Et le Sud dans tout ça ?
Médiatiser les campagnes humanitaires
page 155
page 157
page 160
page 162
page 164
page 168
Les solidarités économique et
l'insertion
106
Le Télégramme, les solidarités au coeur
de la vie des lecteurs
! Finistère
En guise d'introduction
La solidarité, un concept universel...
S’il est un mot qui est très souvent évoqué, c’est bien le mot de "solidarité". Elle est partout.
Elle occupe le champ du social, de l'économie, de la culture, de la morale, du politique... et
même de la publicité. Serait-ce là le signe d'une société qui vit de solidarités ou au contraire
d'une valeur à reconquérir, d'une aspiration, d'un manque ? Et au nom de quoi ?
Elle implique, individuellement et collectivement, volonté d’échanger, humilité, sens critique,
curiosité et intérêt pour les points de vue et la culture des autres ; elle est à la fois capacité de
se juger soi-même et enfin capacité de donner. Elle possède une forte charge émotionnelle liée
au vécu de chacun qui fonde le désir de partager ou pas avec l'autre... et un sens du devoir
moral qui implique d'assurer à toute personne, famille, village ou quartier, à toute nation ou à
tout autre espace (l'Europe, le monde) protection et sécurité. Dans ce sens la solidarité est une
exigence sociale fondamentale et un concept universel.
... à construire...
‣ Mais pour autant est-ce une valeur universelle, véritable trait d’union entre les hommes
quelque soit leur couleur, leur origine, leur appartenance sociale et professionnelle ?
‣ Se pourrait-il qu'à force d'en parler, on oublie de la pratiquer ?
‣ Pourquoi est-ce parfois si difficile d'être solidaires ?
‣ Aujourd'hui de qui, de quoi, sommes-nous de fait, solidaires ?
‣ Autant de questions pour comprendre la complexité, mais aussi et surtout pour accepter
l'idée qu'elle est un processus humain et non une donnée naturelle.
... avec d'autres
Quel secteur est aujourd'hui plus fédérateur de volontés, d'idées, d'énergies que ce champ
d'application des solidarités, locales, familiales, internationales ?
Le renouveau associatif auquel on assiste en est une preuve : ici et ailleurs. Associations,
coopératives, mutuelles, syndicats, citoyens, entreprises aussi parfois, s’y emploient avec
force et vigueur. Quête d'épanouissement personnel, réduction de son empreinte écologique,
volonté de sortir d'une société régie par la (sur) consommation, désir de renforcer la vie de
quartier, nombreux sont ceux qui œuvrent dans ce sens et multiples sont leurs raisons qui
poussent à agir ou à se rassembler autour d'un projet commun et solidaire. Chacun(e) à leur
manière adopte des choix individuels qui, rassemblés, peuvent avoir et ont déjà une portée
collective.
Ce concept de la solidarité revêt donc des aspects multiples et en mouvements
constants : mettons donc ce concept au pluriel pour rappeler qu'il n'y a pas de réponses
toutes faites et encore moins uniques... Idéal donc pour mettre les élèves en
mouvements !
107
!Finistère
Le dossier pédagogique : ses objectifs, son rôle, ses limites
Un soin particulier a été apporté au développement d'activités pédagogiques qui permettent de
mettre en place des échanges et des débats avant ou après l'étude de textes, de photos, ou de
témoignages. Ces supports ont pour but d'aider les élèves à se construire une représentation
argumentée des droits fondamentaux, du droit à la santé, de la solidarité et du rôle des acteurs
pour aider à interpréter et échanger autour de ces nombreux concepts.
Les diverses activités s'attachent à faire découvrir et comprendre le monde qui entoure les
élèves en leur permettant de se représenter le rôle actif qu'ils peuvent y jouer. Découverte des
acteurs et des associations, sensibilisation à la notion de solidarité, découverte de la notion
droits et devoirs, réflexion sur les droits fondamentaux des personnes et les inégalités devant
ces droits dans le monde, sont autant d'entrées qui ont été développées dans ce dossier.
Un autre outil commun aux "classes-presse", destiné à explorer ce thème des solidarités, est
complémentaire à ce dossier "papier" : un DVD d'une sélection de reportages vidéos de
France 3. Une occasion d'ouvrir des horizons et de confronter des manières de voir et de
rendre compte des actions solidaires dans un environnement proche.
Comment utiliser ce dossier ?
L'objectif pédagogique de cet outil est de permettre de mener des séances de découvertes, de
discussions, de réflexions et de sensibilisation des élèves sur le concept de solidarité. A quoi
sert la solidarité ? Que peut-elle dénoncer ? Quelles sont les actions solidaires sur le terrain ?
Cet outil pédagogique ne propose de fait pas de progression pédagogique unique. À chacun de
venir puiser les supports qui lui semblent les plus appropriés et de construire le cheminement
pédagogique qui lui semble le plus évident à mettre en oeuvre avec sa classe.
La sensibilisation à la notion de solidarité, de droits et de devoirs sont des notions abstraites
pour de jeunes élèves. Si l'actualité leur permet de temps à autre d'en entendre parler, cet outil
pédagogique présente l'avantage de montrer comment une action et l'action de chacun s'inscrit
dans un projet collectif de grande envergure. Le projet pédagogique devient ainsi concret,
ancré dans le quotidien de chaque élève et ouvre sur de réelles et tangibles possibilités
d'actions d'informations et d'écritures journalistiques. Un kit "clé en main", un outil univoque
et linéaire dont la conception ne prend en compte ni l’objectif ni le public... n'est jamais un
outil efficace. C'est donc un outil de réflexion et de partage, utilisable en toute autonomie,
dans le but que chacun se l'approprie, l'articule et le manipule à sa façon.
Sommaire des activités proposées
Parcours
Ces activités proposées dans ce dossier d'accompagnement ont pour but de susciter la
réflexion sur le thème des solidarités en favorisant l'immersion dans des lieux et des espaces
où les expériences du passé, mais aussi celles du présent, permettent de soulever de nouveaux
questionnements et d'éveiller, chez les élèves, l'envie d'informer et de s'informer (sommaire à
faire après choix définitif).
108
! Finistère
Ce sont à la fois des activités ludiques et formatrices dans le domaine de l'éducation aux
médias. Elles cherchent toutes à donner des contenus précis en laissant les utilisateurs libres
de développer leur imagination pédagogique en fonction de son public. Elles proposent sur un
même thème, une activité de "lecture" / analyse et une activité d' "écriture" / production liées
entre elles.
Elles ont toutes pour but de faire en sorte que les élèves s'approprient la démarche de projet
"classes-presse" et le thème des solidarités.
109
!Finistère
Quelles solidarités
dans les journaux partenaires ?
Le Télégramme
Les solidarités au coeur de la vie des lecteurs
Dans les rubriques internationales, nationales, sportives, régionales et locales du Télégramme, toutes
les formes de solidarités pratiquées par les Bretons et autres Terriens, se déclinent dans quasiment
toutes les pages, chaque jour, relayées par les journalistes, les agences de presse et les correspondants
locaux et sportifs.
Les solidarités sont au coeur de nos vies, du "vivre ensemble" orchestré notamment par des actions
publiques des collectivités nationales, locales et territoriales (communes, départements, régions) dont
nous détaillons les politiques sociales, solidaires et leur impact sur nos existences. Le débat sur l'avenir
des retraites en France, les différents plans proposés par les politiques, les réactions des syndicats et
de l'opinion sont à la une depuis plusieurs mois. C'est une illustration puissante de l'importance
primordiale des enjeux sociétaux des solidarités. En ce moment, ces enjeux sont les marqueurs aigus
du diagnostic éditorial de l'état de notre société confrontée, notamment, au creusement alarmant des
inégalités entre des pauvres toujours plus nombreux et plus pauvres et des riches toujours plus riches
que riches.
Ethique, marketing, belles histoires
L'entreprise solidaire, le commerce équitable, le mouvement mutualiste qui a façonné la Bretagne
économique (les coopératives, les banques, les assurances) sont également très présents dans nos
rubriques, aux confins de l'éthique et du marketing.
L'immense majorité des associations, si nombreuses et actives en Bretagne, cultivent des solidarités
entre générations, humanitaires ou destinées à se procurer des fonds, en faisant appel, dans tous les
domaines, à la solidarité de généreux contributeurs.
Les belles histoires de solidarité sont très recherchées par les journalistes en quête de séquence
émotion et d'humanisme dans ce bas-monde de brutes... Nos lecteurs sont très sensibles à cette fibre
solidaire et très à l'écoute des actions et des postures solidaires. Chacun se donne bonne conscience en
se tenant en alerte sur le front des solidarités vertueuses qui tendent à supplanter des idéaux politiques
ou religieux en perte de vitesse.
Vigilance
Les lecteurs nous demandent d'être prudents, vigilants et de ne pas s'enthousiasmer à l'excès pour des
causes solidaires en apparence, mais qui pourraient être sujettes à interrogations ou caution.
Il est rare que Le Télégramme engage ses lecteurs à "donner" dans le cadre de vastes mouvements de
solidarité humanitaire à la suite d'une catastrophe dans le monde. Mais le journal informera ses
lecteurs des possibilités de dons qui s'offrent à chacun.
Cependant, lorsqu'une cause nous paraît juste et en phase avec les préoccupations de nos lecteurs, le
journal peut soutenir activement de vastes élans de solidarité à condition qu'ils soient canalisés,
maîtrisés, gérés en toute transparence par des entités offrant toutes les garanties qu'exige l'opinion
publique. Le journal s'est ainsi investi en faveur de la Société Nationale du Sauvetage en Mer
(SNSM), de la recherche contre la mucoviscidose, pour l'achat d'un scanner corps entier au CHU de
Brest dans les années 1980, pour aider les sinistrés d'Haïti via l'action de religieux finistériens installés
sur l'île depuis le XIXe siècle...
Bertrand Le Néna
110
! Finistère
Ouest-France et les solidarités
Les solidarités font partie de la vie politique et sociale de notre pays. Dans notre société, elles
s’expriment tous les jours de différentes manières. Il y a la solidarité institutionnalisée, régie par des
lois, des règlements et des structures. Les collectivités locales, régions, départements, communautés de
communes, municipalités conduisent des politiques de solidarité financées par l’argent public et que
les médias présentent régulièrement. Ces actions, ancrées dans les territoires, sont abondamment
développées dans les pages d’un quotidien comme Ouest-France, journal d’informations régionales et
locales qui s’attache à l’information de proximité.
Mais à côté de ces dispositifs, des personnes, des associations, des organismes, se mobilisent pour
prendre à leur compte un ou plusieurs actes de solidarité. Temporairement ou toute l’année. On peut
dire qu’il ne se passe pas un jour sans que quelque part, dans l’Ouest, le thème de la solidarité ne soit
la cause d’un événement.
Dès lors, comme tout média, Ouest-France est conduit à s’en emparer pour en rendre compte à ses
lecteurs et internautes. Pour expliquer, pour interpeller parfois. Si on interroge notre base d’archives
avec le mot "solidarité", on trouve environ 500 articles qui le contiennent, rien qu’en un mois de
parution du journal Ouest-France. C’est dire la place qu’il prend.
Dans les Côtes-d'Armor, c’est une course à pied qui est organisée pour financer un institut qui
accueille des enfants handicapés. Dans le Finistère, ce sont des dons qui arrivent spontanément après
un drame familial. Dans le Finistère, un collège tout entier collecte des fonds pour lutter contre une
maladie. En Ille-et-Vilaine, on se mobilise pour construire une bibliothèque en Afrique. On peut
multiplier les exemples.
Ouest-France, qui défend les valeurs de l’humanisme et de l’attention aux plus démunis, est donc porté
par ses "gènes" à accorder une attention toute particulière aux solidarités, ou qu’elles s’expriment. Le
Journal est dans son rôle en mettant en valeur ces actions solidaires qui constituent un liant social très
puissant. Il remplit ainsi sa vocation d’informer tout en étant au service des communautés de l’Ouest.
Mais il est impossible de rendre compte des événements graves, comme les catastrophes naturelles,
sans se préoccuper d’aider les victimes. C’est pourquoi Ouest-France Solidarité a été créée et fait
appel à la générosité des lecteurs.
En 1980, ils répondaient avec enthousiasme à une collecte de fonds pour la léproserie d’Al Merya,
d’Alexandrie (Égypte). Ils ont continué, en 1981, quand fut lancé l’appel en faveur des Éthiopiens
atteints par une terrible famine, de même pour les réfugiés dans les camps du Soudan et de Somalie.
Ouest-France Solidarité a soutenu la lutte pour la liberté en Pologne, les prisonniers et les enfants
malades en Russie, les victimes des attentats recueillis dans l’hôpital d’Amman en Jordanie. Et,
récemment, la générosité s’est déployée pour aider les victimes du séisme en Haïti et les sinistrés de la
tempête Xynthia en Vendée. Ainsi se créent des liens particulièrement étroits, au nom de la solidarité,
entre les lecteurs et le Journal. Et Ouest-France se fait un devoir de rendre compte, dans ses colonnes,
du détail des actions qu’il mène avec les dons qu’il reçoit.
Jean Huchet
111
!Finistère
L'Hebdo du Finistère
Le Progrès de Cornouaille / Le Courrier du Léon
112
! Finistère
113
!Finistère
Les solidarités numériques
Internet a bouleversé le monde de la solidarité. En un clic, on peut aider quelqu'un à
l'autre bout du monde
RESEAUX SOCIAUX QUI FACILITENT LA MOBILISATION
Le mail, puis les réseaux sociaux, ont facilité la mobilisation autour d'une cause. Certaines
pétitions obtiennent des centaines de milliers de signatures en quelques jours, ce qui n'aurait
pas été possible sans internet. Certaines causes émergent, grâce à internet et génèrent des dons
(en plus, possibilité de dons en ligne).
‣ lapidation de Sakineh
‣ L'ultimatum climatique, qui a réuni près de 600 000 signatures pour le sommet de
Copenhague
http://ultimatum-climatique.org/
114
! Finistère
BUZZ ET SPONSORING
Le "buzz" attire les annonceurs, qui acceptent de sponsoriser certaines causes. Comme
l'histoire de Drew, un Américain qui a échappé au cancer et a réussi à récolter des centaines de
milliers de dollars de dons pour la recherche, grâce à Twitter.
http://www.youphil.com/fr/article/01428-atteint-d-un-cancer-il-declenche-une-vague-desolidarite-20?ypcli=ano
Autre exemple : pour chaque visionnage d'une de ses pubs, le Crédit coopératif donnait 5
centimes à des associations. L'internaute peut donc "faire un don", être acteur de la solidarité,
en décidant de regarder la vidéo.
http://www.youphil.com/fr/article/01629-5-centimes-ca-change-tout?ypcli=ano
115
!Finistère
MICRO-CREDIT
Zebunet : un internaute peut investir dans un zébu, qu'il met à disposition d'une famille en
difficulté quelque part dans le monde. C'est un système de microcrédit "en nature".
http://www.zebu.net/
Il y a aussi des initiatives telles que celle de Babyloan, qui réunit des projets de microentrepreneurs. L'internaute peut lui faire un micro-prêt, à partir de 20 euros. Permet aux
micro-entrepreneurs de développer leur activité et au prêteur de faire une bonne action qui ne
lui coûte rien.
http://www.consom-acteur.com/developpement-durable/babyloan.html
116
! Finistère
NOUVELLES FORMES DE COM POUR LES ONG
Nouvelle manière pour les ONG de faire de la com. Grâce à communication virale et au
système de "buzz". Mais aussi utilisation de nouveaux supports interactifs pour leur com. À
l'image de http://www.danslapeaudunsansabris.com/, du Samu social, qui implique
complètement l'internaute dans la « pub ». Totalement inédit et impossible avant le web.
Dans un autre genre, WWF s'est essayée à la réalité augmentée pour sensibiliser le grand
public à la protection des espèce menacées. La personne qui se filme (via webcam, téléphone
ou bornes spéciales dans des magasins partenaires) prend, à l'écran, un coup de feu, et voit
son sang couler.
http://jedblogk.blogspot.com/2010/09/wwf-tiger-realite-augmentee-pour.html
Internet a bouleversé le monde de la solidarité. En un clic, on peut aider quelqu'un à l'autre
bout du monde.
117
!Finistère
Prolongement : Internet, question de génération(s) ?
"Génération grand bleu", "génération du baby boom", "nouvelle génération", "génération
Internet"..., le terme "génération" parcourt les ondes, les articles de presse, les slogans
publicitaires et politiques, où il est décliné sous toutes les formes.
Qu'est-ce qui définit une génération ?
Que disent les élèves ? Ont-ils le sentiment d'appartenir à "la génération Internet" ? Que
partagent-ils en commun ? Est-ce pour eux un fait majeur ou une mode passagère ? Quels sont
les traits identitaires qui n'appartiennent qu'à eux en tant que génération Internet ?
Qui définit une génération ?
Les biologistes, les historiens, les sociologues, voire les publicitaires pour en faire un
argument de vente ? Ou la génération qui précède pour parler de celle qui suit, pour la
critiquer souvent parce qu'elle ne lui ressemble pas dans ses goûts, dans ses valeurs, dans ses
engagements ? Ou la génération concernée pour se démarquer de celle qui la précède, et se
définir dans l'immédiateté comme une génération particulière ?
Comment définir les liens entre les générations ?
Les liens intergénérationnels s'inventent-ils de façon particulière aujourd'hui ? Quel est le rôle
d'Internet : une fracture entre les générations ou un pont pour échanger et ne pas perdre le
contact lorsque l'âge, mais aussi les distances nous séparent ? Les relations entre générations
sont-elles nécessairement de l'ordre de l'opposition et du conflit ?
Comment se situe-t-on par rapport à sa propre génération ?
Y a-t-il une fatalité de la génération à laquelle on n'échapperait pas ? L'appartenance à une
génération est-elle un confort ou un carcan ? Se sent-on appartenir à sa génération ou bien
préfère-t-on se marginaliser ? Qu'est-ce qui relève de l'individuel et du collectif dans l'identité
d'une personne ? L'identité individuelle se construit-elle par rapport à sa génération, la
génération de ses parents, une civilisation chargée d'une histoire longue de deux à trois mille
ans ?
Partir en reportage
Et pour tes parents, Internet représente quoi ? Tes grands-parents ? Le boulanger de ton
quartier ou le fleuriste ? Ton club de sport ? Pour eux, c'est quoi Internet ?
Comment fait-on sans Internet ? Comment faisait-on avant ?
Les filles et Internet : mêmes pratiques que les garçons ? Quels éléments de réponse vous
apportent les sondages réalisés ou les discussions ?
118
! Finistère
Internet : un outil numérique et des informations partagées
1. Des repères clés pour comprendre l'évolution de cet outil, en 13 dates :
1936 : présentation de la machine de Turing, premier calculateur universel programmable
1946 : premier ordinateur entièrement électronique, l'ENIAC
1965 : premiers courriels/courriers électroniques (email) sur un même ordinateur utilisé par
plusieurs personnes
1974 : Vinton G. Cerf et Bob Khan imaginent un moyen de relier les différents réseaux
informatiques, alors incompatibles, en un réseau des réseaux, baptisé internetwork, grâce à un
protocole commun (connu comme TCP/IP - Transmission Control Protocol/Internet Protocol)
1977 : premiers ordinateurs personnels (Apple, plus tard connu pour son Macintosh, IBM,
PC, etc…).
1984 : fondation de GNU* (Gnu's Not Unix : littéralement, "GNU n'est pas UNIX") par
Richard Stallman** afin de "ramener l'esprit de coopération qui prévalait dans la communauté
informatique dans les jours anciens".
6 août 1991 : Premier site utilisant le principe d’hypertexte (info.cern.ch) par Tim BernersLee, qui propose ainsi des règles pour le WorldWideWeb (HTTP) et des outils (navigateur et
éditeur HTML)
1998 : fondation de Google et de son moteur de recherches
1999 : lancement du logiciel de messagerie instantanée MSN messenger (concurrent d'ICQ,
de Yahoo messenger ou du protocole libre Jabber/XMPP)
10 mars 2000 : explosion de la bulle spéculative, dite bulle internet
2001 : création de Wikipédia, encyclopédie librement diffusable
2002 : premières box ADSL en France (par Free)
Depuis, développement des services de réseautage social : lancement de Skyblog (2002),
permettant de créer et de gérer gratuitement des blogs ; MySpace (2003) connu pour héberger
les pages de groupes de musique ; ouverture à tous de Facebook (2006).
* On ne peut comprendre réellement ce qu'est le projet GNU si on en néglige ses motivations,
relevant de l'éthique et de la philosophie politique. Il vise en effet à ne laisser l'homme
devenir ni l'esclave de la machine et de ceux qui auraient l'exclusivité de sa programmation,
ni de cartels monopolisant des connaissances en fonction de leurs seuls intérêts. Le projet
GNU œuvre pour une libre diffusion des connaissances, ce qui n'est pas sans implications
politiques, éthiques, philosophiques et sociales, ou sociétales.
** En gros Stallman est le gourou du monde du libre, et le projet GNU était de faire un clone
libre d'Unix, le système d'opération le plus connu et le plus efficace (orienté réseau, mais
modulaire) dans les années 70. Opération réussie (plus ou moins, mais gnu/linux fonctionne et
est gratuit) et depuis les enjeux ont changé, et de nombreuses sous tribus se sont développées.
119
!Finistère
2. Les tribus d'Internet
Quelles sont les grandes familles qui ont participé à l'évolution d'Internet ?
Historiquement, 3 mondes ou 3 tribus peuvent être identifiés.
La première tribu d'Internet a été constituée des ingénieurs et/ou des universitaires qui,
jusqu'en 1991, sont les principaux utilisateurs d'Internet : pour eux Internet constitue un outil
numérique d'échanges et de partages des informations qui leur permet, à distance, de sortir de
leur "bulle", de dynamiser leurs recherches, de les faire connaître et de confronter leurs
données sur des sujets de recherches subventionnées par les états. Un fait symptomatique de
cette logique d'évolution est le suivant : aux Etats-Unis, toute donnée provenant des
administrations soutenues par l'état et/ou subventionnées, doit figurer en accès libre et
consultable par tout un chacun sur Internet.
Cette tribu, globalement jusqu'en 1991, constitue un seul monde d'utilisateurs. L'apparition
des ordinateurs personnels les a laissés plutôt indifférents.
Cependant, le développement des ordinateurs personnels va donner très vite naissance à une
tribu nouvelle très souvent appelée "le monde du libre" . Elle est quant à elle, constituée des
bénévoles : tout un chacun est libre de déposer tout document qu'il juge utile à faire partager à
d'autres.
1984 et 1991 sont deux dates fondatrices de l'émergence de cette nouvelle tribu avec le
lancement de Gnu/linux par Linus Torvalds.
Avec l'essor de cet outil (essor matériel et développement de contenus d'interactions et
d'échanges), une nouvelle tribu, vivace, voit le jour. 1997 est un tournant important pour cette
tribu appelée le monde des commerçants. Depuis cette date, toute publicité vue sur Internet
est comptabilisée et génère des profits qui ne cessent d'augmenter. Mais aussi des évolutions
en matière de droits et d'éthique (Hadopi par exemple, mais aussi Wikipédia).
Depuis, de nombreuses sous-tribus se sont développées et continuent à se développer... Et
elles sont nombreuses (les blogeurs, les gamers, etc... ).
Prolongements
Et vous, à quelle tribu accordez-vous votre confiance sur Internet ?
Décrivez à votre tour votre vision d'Internet.
120
! Finistère
Pour en savoir plus
http://fr.wikipedia.org/wiki/Gnu
http://jargonf.org/wiki/Accueil
http://www.droitsdauteur.culture.gouv.fr/rapportbroglie.pdf
http://desencyclopedie.wikia.com/wiki/Internet
Extraits :
« Nous avant on nageait dans l'oued, eux maintenant ils surfent dans le web ! »
(le grand-père de Gad Elmaleh à propos d'Internet )
« Internet, ce n'est pas un gros camion, quelque chose sur lequel on peut balancer plein de
trucs ; c'est une série de tuyaux. » (Le sénateur Ted Stevens )
Le Web 2.0, vu par Edward Bilodeau, (2005) et traduit en Français par omacronides.com :
Les utilisateurs fournissent les données (qui appartiennent ensuite à la compagnie).
Les utilisateurs fournissent les métadonnées (qui appartiennent ensuite à la compagnie).
Les utilisateurs construisent l’application (qui appartient ensuite à la compagnie).
Les utilisateurs payent la compagnie continuellement pour avoir le droit d’utiliser
l’application qu’ils ont construite pour accéder et manipuler les données qu’ils ont fournies.
Et enfin, dernière suggestion sur ce qu'est Internet et ses représentations : la lecture d'une
nouvelle très courte, L'homme de sable, de Jorge Luis Borges (en français, en espagnol, ou
bilingue sur le même ouvrage) : une métaphore de ce qu'est Internet ?
121
!Finistère
La liberté d'expression sur Internet
Internet, un média comme les autres ?
Mise en perspective et prolongement : la liberté de la presse dans le monde.
Objectifs généraux
•
•
•
•
•
•
•
•
mener une réflexion en groupes sur la liberté de la presse
réfléchir au rôle de la presse et à la difficulté du métier de journaliste
citer des exemples d'entraves à la liberté de la presse
comprendre les conséquences des entraves à la liberté de la presse
expliquer pourquoi la notion de liberté de la presse est importante
discuter des caractéristiques d'Internet en tant que média
exploiter l'information
exercer son jugement critique
1. Internet, un média pas comme les autres ?
Thème : liberté d'expression
Mise en contexte
Nous sommes entrés dans l'ère du Web2.0 : l'internaute est devenu aussi auteur et peut
s'exprimer plus facilement sur la toile. Mais peut-on pour autant écrire ce que l'on veut sur
Internet La liberté d'expression existe-t-elle sur Internet ?
Le web 2.0 désigne tous les types de sites où l'internaute a la possibilité de participer au
contenu, rédiger, créer sur des pages web : les blogs, les wikis, les sites communautaires...
Chacun pense être libre d'écrire ce qu'il souhaite, mais est-ce possible dans la pratique ? Eston libre d'écrire tout et n'importe quoi sous prétexte que c'est sur Internet ?
Certains pays censurent très sévèrement Internet. Ainsi, des bloggeurs ou des internautes
s'exprimant sur des forums de discussion peuvent avoir des problèmes avec la justice de leur
pays selon les propos tenus (s'informer grâce au site de Reporters Sans Frontières, rubrique
"les ennemis d'Internet", rapport 2009, sur la liberté d'expression sur Internet dans le monde,
pays par pays).
La liberté d'expression ne semble pas être la même dans tous les pays... Et pour les pays
prônant la liberté, comment cela se passe-t-il ? Est-on entièrement libre ?
Objectifs spécifiques
• comparer la question de la liberté d'expression sur Internet par rapport aux autres
médias
• définir les limites de la liberté d'expression
• connaître la situation de la liberté d'expression sur Internet dans le monde
• tester et actualiser ses connaissances sur les usages d'Internet.
(sur le site académie de Rennes>espace éducatif>clemi>classes-presse 2010-2011)
122
! Finistère
Activité 1
Il est sur ce sujet, intéressant de comparer Internet avec les autres médias... Est-on plus libre
de s'exprimer sur Internet qu'à la télévision, la radio ou dans les journaux ?
Demander à vos élèves, en prenant soin d'illustrer leurs réponses par des faits réels, de
réfléchir à la liberté d'expression sur Internet :
• par rapport à la télévision, est-on plus libre de dire ce que l'on veut à la télévision ?
Est-ce la même liberté d'expression ?
• par rapport aux journaux, est-on plus libre d'écrire et de montrer ce que l'on veut dans
les journaux ? Est ce la même liberté d'expression ?
• par rapport à la radio ?
• par rapport aux livres ?
Mettre en commun les réponses et débattre :
Pouvez-vous dire si la liberté d'expression est bien la même sur Internet que dans les autres
médias ? Son application est-elle aussi la même ? Internet peut-il être surveillé ?
Toute liberté a des limites
La liberté d'expression est la même dans tous les médias, mais certains sont plus facilement
contrôlables que les autres. Qui dit liberté d'expression, dit nécessairement respect des règles,
car toute liberté se fait dans le cadre d'une législation. Quelle est donc cette législation? (voir
sur le site , le test sur les usages et son corrigé).
Quels propos selon vous, dans les médias et sur Internet, sont condamnables ?
Discutez en classe entière de vos réponses et justifiez-les.
Une liberté compromise ?
L'organisation Reporters Sans Frontière dénonce régulièrement sur son site Internet toutes les
entraves à la liberté d'expression sur Internet par certains pays. Le site présente, pays par
pays, la situation de la liberté d'expression sur Internet.
Visitez le site de Reporters Sans Frontière http://www.rsf.org et exploitez les données pour
trouver les pays qui contrôlent très sévèrement Internet.
La liberté d'expression sur Internet dans le monde
Quels sont les pays qui censurent le plus Internet ?
Quelles sont les raisons de cette censure ?
En quoi les pays occidentaux sont-ils complices de la censure sur Internet dans certains pays ?
Les pays occidentaux sont-ils concernés aussi par les mesures menaçant la liberté
d'expression sur Internet ?
En conclusion, peut-on dire que personne, dans aucun pays, n'est à l'abri de voir sa liberté
d'expression sur Internet entravée ?
123
!Finistère
Pour en savoir plus
Internet et la censure Carte mondiale source RSF
Article sur le site de Wikipédia
http://fr.wikipedia.org/wiki/Internet_et_la_censure
Commission nationale de l'informatique et des libertés
Face aux dangers que l'informatique peut faire peser sur les libertés, la CNIL a pour mission
essentielle de protéger la vie privée et les libertés individuelles ou publiques.
http://www.cnil.fr
Internet, espace de liberté ?
Dossier sur le site SOS-net
http://sos-net.eu.org/technos/expression.htm
La liberté de la presse dans le monde
Reporters sans Frontières publie chaque année le classement de la liberté de la presse dans le
monde. Pourquoi un si grand écart entre les pays ?
http://www.rsf.org
http://www.linternaute.com/histoire/motcle/1333/a/1/1/liberte_de_la_presse.shtml les grandes
dates de l'histoire de la liberté de la presse en France
A la découverte d'uncyber-journal Fiche Clemi
http://www.clemi.org/fr/ressources/fiches-pedagogiques/bdd/page/4
124
! Finistère
Activité 2 :
Parlons de la liberté de la presse
Réfléchissez aux questions suivantes:
•
•
•
•
Qu'est-ce qu'évoque pour vous la liberté de la presse ?
Quel rôle doit jouer la presse ?
Quelles difficultés peuvent rencontrer les journalistes dans l'exercice de leur métier ?
Que peut-on faire pour que la situation s'améliore ?
a) Qu'est-ce que la liberté de la presse et pourquoi est-ce une notion importante ?
Cette première activité va permettre de réfléchir à la notion de liberté de la presse.
Chaque groupe d'élèves va mener une réflexion sur ce que signifie pour eux la liberté de la
presse, ce que cela implique pour les médias et la population et sur le rôle de la presse à partir
des questions suivantes :
En quoi consiste la liberté de la presse ? Pour les journalistes ? Pour la population ?
Citez des entraves à la liberté de la presse.
• Quelles conséquences ces entraves à la liberté de la presse ont-elles ?
• Pour les journalistes ?
• Pour la population ?
Après ce travail en groupes, demandez aux élèves de mettre en commun leurs recherches.
b) Discutez ensuite en classe entière des réponses apportées. Pourquoi la liberté de la presse
est une notion très importante ?
Jusqu'où peut-on aller au nom de la liberté de la presse ?
Sur ce sujet on peut prendre appui sur deux évènements de natures différentes, mais illustrant
chacun à sa manière les problèmes posés au nom de la liberté d'expression dans les médias.
Les caricatures de Mahomet en décembre 2005 et la photo de Chantal Sébire, réalisée par
l'AFP à sa demande, le 17 mars dernier 2008.
Ces deux événements posent une question fondamentale : jusqu'où peut-on aller au nom de la
liberté d'expression ?
Après avoir sommairement retracé ces deux événements, demandez aux élèves de
reconstituer sommairement, par groupe, un des deux faits et leurs contextes. Demandez-leur
d'identifier et d'expliquer les principaux évènements, par exemple comment cela a commencé,
ce qui s'est passé et comment cela s'est terminé.
(Il n' y a pas de bonne ou de mauvaise réponse, c'est simplement un premier travail de prise
de conscience).
125
!Finistère
Activité 3 : La liberté d'expression
Qu'est ce que la liberté d'expression ? Cette notion va bien au-delà du simple fait de pouvoir
dire ce que l'on pense quand on le veut...
a) recherches :
-
Donnez votre définition personnelle
Quelle est la définition à partir d'un dictionnaire ou d'une encyclopédie ?
Que dit la Déclaration universelle des droits des hommes ?
Quelle est l'importance de la liberté d'expression et quelles en sont les limites ?
b) Mettez en commun et discutez en classe.
Demandez aux élèves de demeurer dans les faits concernant le rôle des médias. Quelques
questions :
‣ Les médias ont-ils une responsabilité particulière sur les informations diffusées ?
‣ Est-il toujours nécessaire de tout dire au nom de la liberté d'expression ?
‣ Croyez-vous que l'opinion d'un animateur télé, d'un journaliste est plus importante que la
vôtre ? A-t-elle cependant plus de conséquences ? Lesquelles ?
Lisez : "La Chine privée de ses bloggeurs"
(source : Reporters Sans Frontière Twitter, YouTube, Flickr, Blogger bloqués : les Chinois
privés du Web 2.0
La Chine privée de ses bloggeurs:http://www.rsf.org/fr-pays57-Chine.html?
debut_contenu=30
Connaissez-vous d'autres cas impliquant la liberté d'expression ?
En savoir plus
Site de Reporters sans frontière
Le classement mondial de la liberté de la presse 2008
Les caricatures de Mahomet Revue de presse
http://atheisme.free.fr/Revue_presse/Caricatures_mahomet.htm
Chantal Sébire
http://fr.wikipedia.org/wiki/Chantal_S%C3%A9bire
La liberté d'expression, site wikipédia
http://fr.wikipedia.org/wiki/Libert%C3%A9_d%27expression
126
! Finistère
Solidarités économiques, sociales et insertions
Et si.... moins de biens matériels signifiait plus de solidarités ?
Paradoxe de notre société... Fragilité... Ou chance pour s'ouvrir à
s'entraider ?
d'autres et
Objectifs :
➡ comprendre et enquêter
➡ construire des représentations , les analyser et élargir les horizons
➡ clarifier les mécanismes de choix : confronter des avis contradictoires, clarifier ses
valeurs, prendre conscience de ses ambivalences
➡ se construire un esprit critique
Contexte :
La crise touche les plus pauvres et contribue à accroître, s'il le fallait, le gouffre des inégalités
sociales. Ici et ailleurs dans le monde. Cependant, bien que difficile à vivre au quotidien et
angoissante, elle a aussi ses vertus...
Parce qu'elle met à la "Une" des dérèglements économiques, sociaux, environnementaux
observés depuis plusieurs décennies et générations. Ensuite parce qu'elle appelle à les
corriger, à imaginer d'autres possibles. Car étymologiquement, la crise, c'est le moment de la
décision, le moment de s'interroger : comment en sommes-nous arrivés là ? Quelles sociétés
voulons-nous, pour ici et pour ailleurs, pour nous et pour nos enfants ? Peut-on parler de
solidarité lorsque le superflu des uns est sans limite alors que l'essentiel des autres n'est même
pas satisfait ?
Des enjeux : matière à réflexions
L'argent, seule valeur ?
Le temps c'est de l'argent ?
Ce qui n'a pas de prix a-t-il une valeur ?
L'opulence nous rend-il plus heureux ?
Pouvons-nous envisager une croissance économique et personnelle qui prendrait en compte
l'être plutôt que l'avoir, le "assez" plutôt que le "plus", les relations humaines plutôt que les
biens matériels, la communauté plutôt que l'individualisme, la participation citoyenne active
plutôt que la consommation marchande passive ?
Et si la solidarité venait au secours de l'économie ?
Utopie tout ça ! Pas si sûr car cette révolution culturelle est déjà en marche. Économistes,
citoyens, scientifiques, philosophes et journalistes ont déjà lancé la réflexion et l'action.
127
!Finistère
Encore ténue, mais bien présente si l'on change ses lunettes et si l'on accepte d'être curieux de
toutes les initiatives qui rassemblent un grand nombre d'adeptes partout dans le monde pour
plus de solidarités. Mais aussi localement comme en témoigne le fort vivier d'acteurs associatifs, de réseaux, de structures économiques- qui œuvrent pour accroitre le bien-être de
tous, par une forme de solidarité. Ici ce qui est en jeu, c'est la valeur que l'on accorde au
travail : le travail est-il ce que "l'on a" ou ce que "l'on n'a pas" ou ce que nous faisons ?
Pouvons-nous faire une place plus grande aux activités d'aide mutuelle, de coopération
volontaire où s'entrecroisent des valeurs de solidarités et d'engagements citoyens même si
toutes nos activités ne sont pas rémunérées ?
La formule est belle ! Un grand homme politique l'avait bien compris en nous proposant de
"vivre simplement pour que d'autres, simplement, puissent vivre". ( Gandhi)
Des acteurs . Solidarités et échanges : un domaine d'initiatives à explorer
"L'éco-consommation", un concept nouveau qui essaime. Porteur d'une manière de vivre, ce
concept propose une autre façon de consommer qui s'enracine dans une réflexion sur nos
besoins réels.
Avons-nous aujourd'hui la possibilité de nous procurer un bien ou un service sans pour autant
l'acheter avec une monnaie sonnante et trébuchante ?
Certes, la monnaie a été créée pour permettre d'échanger des produits en passant par une unité
de mesure commune. Mais aujourd'hui, le fossé entre "riches" et "pauvres" ne cessent de se
creuser : ceux qui possèdent beaucoup continuent à thésauriser alors que d'autres voient leurs
revenus diminuer ou n'ont même plus assez pour survivre.
L'économie actuelle basée sur la monnaie ne laisse que peu de place aux échanges et liens
entre personnes. Pourtant chacun sait quelque chose et chacun peut transmettre son savoir ou
fournir une aide. C'est sur ce constat, qu'émergent d'autres voies économiques : associations,
habitats groupés, systèmes d'échanges locaux, groupements d'achats solidaires, coopératives,
s'annoncent comme des réponses locales aux problèmes globaux auxquels nous sommes
confrontés.
En rencontrant les objectifs économiques, sociaux et environnementaux, ces expériences
traduisent au quotidien la solidarité.
Face à ce constat, des solutions alternatives ont été imaginées. Partout dans le monde, des
initiatives d'échanges de services ou de biens voient le jour. Avec un point commun qui les
fédère : ces échanges se passent de monnaie sonnante et trébuchante. la monnaie est
remplacée par des "unités d'échanges locales" ou simplement du temps à donner avec d'autres
et pour d'autres.
Il existe environ 5000 expériences de monnaies parallèles à travers le monde.
128
! Finistère
Au centre des échanges alternatifs , l'humain
Des citoyens se regroupent pour échanger des savoirs, des biens ou des savoirs-faire plutôt
que de les acheter. Cela favorise les liens et la solidarité, "démocratise" nos rapports, valorise
les compétences de chacun.
Ces systèmes d'échanges reposent sur des individus connectés en réseau qui vont pouvoir
échanger entre eux: chacun sait quelque chose et peut transmettre son savoir ou fournir son
aide. Réciproquement chacun peut être demandeur d'un savoir , d'une aide ou d'un bien. La
circulation de ses savoirs, biens et services reposent sur l'entraide et la réciprocité et se
passent de médiation financière.
Les réseaux d'échanges ont tous des caractéristiques communes. Ils sont tous :
-
parallèles aux réseaux d'échanges de marchandisation
ouverts à tous
volontairement "non monétarisés"
les connaissances (savoir, savoirs-faire) n'y sont pas monnayées
En outre,
- le fait de posséder la monnaie alternative (ou du temps) ne rapporte rien, pas plus que le
fait d'emprunter ne coûte
- les savoirs ou services échangés ont la même valeur : une heure de travail intellectuel
équivaut à une heure de travail manuel
- tous les biens ou services sont échangés sur la base de règles établies et respectées par les
adhérents de chacun des différents systèmes
On l'aura compris : il est possible de tout échanger pour autant que l'on respecte les règles du
jeu (chartes des systèmes) ; il ne s'agit pas d'un moyen de profiter du système, mais bien d'en
faire partie et de le faire fonctionner.
Ressources sur la BRETAGNE : l’économie solidaire et les systèmes d’échanges : adresses
utiles en Bretagne
http://www2.univ-mlv.fr/ecosoc/collectivites/regions/5144.pdf
Autres ressources et acteurs pour échanger des biens en réciprocité
Internet a énormément contribué et continue à faciliter le développement de réseaux
d'échanges y compris inter culturels.
Quelques initiatives qui grandissent ...
La grande tendance du moment consiste en l'échange de maisons partout dans le monde.
Cet échange, toujours sans transaction financière, est direct et permet non seulement de
voyager pas cher mais aussi de bénéficier de tout le confort d'une maison habitée à l'année.
129
!Finistère
Le WWoofing (World Opportunities on Organics Farms) est un réseau qui met en relation des
agriculteurs biologiques en demande d'aide pour la réalisation de tâches agricoles et des
volontaires motivés à travailler dans les fermes situées partout dans le monde. Le principe du
WWoofing, c'est l'échange et le volontariat. Le WWoofeur n'est donc pas payé, mais reçoit le
gîte et le couvert pour le travail effectué (entre 4 et 7 heures par jour). C'est aussi une manière
conviviale de voyager qui permet d'être directement inséré dans la vie locale d'une région ou
d'un pays par l'échange culturel et de savoirs-faire. Pour autant il ne s'agit pas de tourisme à
proprement parler.
Les SEL (Système d'Echange Locaux) permettent aussi de voyager ! Ainsi "la route des sels"
permet de favoriser les rencontres entre adhérents des SEL en utilisant leur possibilité
d'hébergement. Les adhérents offrent toutes sortes d'hébergements de courte ou longue durée.
Ceux qui ne proposent pas d'hébergement peuvent être hébergés et reçus à condition de
s'entendre avec leurs hôtes.
Dans le même ordre d'idées, on peut pratiquer le couchsurfing. D'où vient cette drôle d'idée
de faire du surf sur canapé ? Tout simplement du bon sens : proposer son canapé et pouvoir
bénéficier du même service lors de ses déplacements en France ou à l'étranger. Pratique, pas
cher, et surtout très convivial.
130
! Finistère
Solidarités et insertions
Agir dans le champ de l'économie sociale et de l'économie solidaire pour oeuvrer en faveur de
l'accès aux droits communs et en particulier à l'emploi pour tous.
Ateliers relais, entreprises d'insertions. Ces structures sont plus utiles que jamais.
Apprendre par l'expérience, permettre à des personnes fragilisées par un manque de
qualification, une longue période de chômage, des problèmes familiaux ou de santé de
rebondir aux niveaux personnel et professionnel sans pour autant retourner sur les bancs de
l'école : c'est la mission poursuivie depuis près de trente ans par les organismes d’insertion
socio-professionnelle et les entreprises de formation par le travail.
Pour en savoir plus...
Le CNEI « Personne n’est à priori inemployable »
Tribord est adhérente au Comité National des Entreprises d’Insertion (CNEI). Il fédère 22
Unions Régionales, compte 550 adhérents, soit au total plus de 35 000 salariés en insertion
par an pour une trentaine de métiers représentés. Sur www.cnei.org
Découvrir des entreprises d'insertion
TRIBORD, http://www.e-tribord.com/insertion.php?id=14
Les compagnons bâtisseurs « Les compagnons bâtisseurs en Bretagne et dans le Finistère, une
solidarité à bâtir »
http://cbbrest.wordpress.com/qui-sont-les-compagnons-batisseurs/
Découvrir un web zine sur les solidarités, l'économie sociale et l'insertion en Bretagne.
Epi'Mag, le web zine du développement soutenable et durable en Bretagne.
sur http://www.epi-mag.fr/
L'UREI (Union Régionale des Entreprises d'Insertion)
Fédération qui rassemble des personnes morales agissant dans le champ de l'économie
sociale et de l'économie solidaire à statuts associatif, coopératif, commercial avec apport
associatif majoritaire, ou autre, dont l'objet est d'oeuvrer en faveur de l'accès aux droits
communs et en particulier à l'emploi pour tous.
Les Entreprises d'insertion (EI) ont pour vocation d'insérer par le travail des personnes en
grande difficulté, de leur apporter le savoir-vivre, le savoir-faire, les compétences nécessaires
pour accéder, dans les meilleures conditions, au marché de l'emploi classique ; l'entreprise
d'insertion n'étant pas pour elles une fin en soi, mais un tremplin, un sas.
Contact Email : [email protected]
131
!Finistère
Le CNEI (Comité National des Entreprises d'Insertion)
Fédération de 22 Unions Régionales, relais politiques et techniques, opérationnelles sur tout le
territoire, auxquelles adhérent 550 entreprises d'insertion. Représente ces structures auprès
des pouvoirs publics et des organisations professionnelles, signe des accords de partenariat
avec des fondations nationales et des organismes financiers pour poursuivre le processus de
labellisation des pratiques sociales (Qualirei) dans lequel le réseau s'est engagé.
: www.cnei.org
Le COORACE Bretagne c'est...
Une dynamique de réseau au service de l’emploi et de l’insertion.
Parce que le travail est un facteur déterminant de la citoyenneté, COORACE participe à
l’intégration des exclus du travail dans la communauté humaine, à la reconnaissance de
chaque personne par la société.
Ses adhérents
L’emploi pour tous, l’ambition commune d'entreprises et groupes économiques solidaires qui
constituent le réseau COORACE :
-
Associations Intermédiaires (AI)
Entreprises de Travail Temporaire d’Insertion (ETTI)
Ateliers et Chantiers d’Insertion (ACI)
Entreprises d’Insertion (EI)
www.coorace.org/le-reseau-coorace-bretagne.html
ÉTABLISSEMENTS PROTÉGÉS ET ADAPTÉS
GESAT et ARESAT Bretagne
Association régionale des établissements ou services d’aide par le travail.
Réseau national de travail protégé et adapté. Association qui réunit des directeurs
d'établissements protégés (ESAT) et d'entreprises adaptées (EA) soucieux de favoriser la
professionnalisation et l'accompagnement des travailleurs handicapés. Lieu de mutualisation
et d'échange, il facilite la sous-traitance des entreprises et des collectivités avec le secteur
protégé et adapté.
http://www.reseau-gesat.com/
132
! Finistère
Pour des contacts locaux et pour compléter les associations, entreprises ou organismes qui
oeuvrent dans chaque département pour l'économie solidaire et l'insertion sociale et
professionnelle, aller sur :
www.drtefpbretagne.travail.gouv.fr
(Directions du travail de chaque département)
et
sur http://www.boutique-solidaire-bretagne.com
Autres lieux de solidarités, d'insertion et d'économie sociale qui fleurissent... Un espace
favorisant l’échange et le lien social, un outil citoyen pour s’approprier l’espace public, une
démarche collective.
Les jardins partagés ou communautaires
Plus d'infos sur:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jardin_communautaire
http://www.vertlejardin.infini.fr/spip.php?rubrique5
http://www.jardins-familiaux.asso.fr/
Ressources par départements sur l'insertion sociale et professionnelle
L’insertion par l’activité économique
Dans le Finistère
http://www.crij-bretagne.com/IMG/pdf/355_29.pdf
Dans le Finistère
http://www.crij-bretagne.com/IMG/pdf/355_56.pdf
Dans les Côtes-d'Armor
http://www.crij-bretagne.com/IMG/pdf/355_22.pdf
En Ille et Vilaine
http://www.crij-bretagne.com/IMG/pdf/355_35.pdf
133
!Finistère
Activité : vivre sur une autre planète
Mise en situation
Qu'allons-nous emporter? Et si la place était limitée ?
Apprendre à interroger les relations aux autres, les notions de respect et d’égalité, la valeur
du travail, de l'argent,… Cette mise en situation permet de faire émerger les représentations
des élèves en ouvrant un dialogue sur les notions de besoin et de désir, de droits
fondamentaux et superflus. L'activité ouvre ainsi les portes au débat et au questionnement qui
peuvent se poursuivre... tout au long de la vie : vivre ensemble, c'est quoi ?
Objectifs :
➡ aider les élèves à mieux comprendre comment les besoins fondamentaux peuvent être
aussi considérés comme des droits
➡ aider les élèves à mieux appréhender les notions et leurs nuances entre besoins et désirs,
réfléchir aux excès de la consommation, s'interroger sur la qualité de vie, approfondir la
réflexion sur l'un ou l'autre besoin ou désir en prolongement, par exemple l'argent. (voir
activité)
➡ aider les élèves à mettre à distance critique ce qui leur paraît être "naturel" et
"immuables".
Matériels :
- un jeu de cartes vides - feuilles canson - désirs et besoins pour chaque groupe d'élèves
- des crayons pour écrire ou dessiner sur les cartes vides
Adaptation:
On pourrait croiser des objectifs en demandant aux élèves de fabriquer les cartes à partir de
photos des journaux ou magazines qu'ils ont à leur disposition.
Déroulement de l'activité
Étape 1 :
Par groupe de 2 ou 3, les élèves reçoivent un jeu de 20 cartes "vides et muettes" de désirs et
de besoins.
Étape 2 :
Mise en situation 1. "Vous avez été choisis pour aller vivre sur une autre planète. Vous y
créerez une nouvelle société afin de vivre et de grandir au mieux. Quels sont les 20 articles
avec lesquels, pensez-vous, vous devriez partir ? Écrivez ou dessinez sur chacune de vos
cartes, votre article. Classez vos cartes par besoins et par désirs.
Pour aider les élèves à cette identification des notions entre "désir" et "besoin", posez-leur
les bases du débat par cette question : vos cartes contiennent-elles que des choses
matérielles ?
134
! Finistère
Étape 3 :
Mise en situation 2 : La place étant limitée sur le vaisseau spatial, vous ne pouvez prendre
que 14 articles, au lieu des 20 prévus. Vous devez faire un choix et éliminer 6 articles. Vous
pouvez tracer une croix sur ceux-ci et les placer dans une enveloppe.
Étape 4 :
Mise en situation 3 : Il y a encore moins d'espace disponible que l'on n'avait pensé. Vous ne
serez capables de prendre que 8 articles au lieu des 14. Vous devez donc éliminer encore 6
articles et ne garder que les 8 que vous considérez essentiels à votre survie et à votre groupe.
Étape 5 :
Mise en commun de la sélection et des discussions menées dans chacun des groupes. Pour ce
faire, chaque groupe présente les 8 articles essentiels à leur survie et à leur groupe.
Puis discutez des questions suivantes avec tout le groupe :
- Quels sont les articles qui ont été éliminés au premier tour et pourquoi?
- Le deuxième tour éliminatoire était-il plus difficile et pourquoi?
- Avez-vous eu avec vos partenaires des désaccords sur les articles à éliminer? Lesquels
et pourquoi?
- En fonction de votre sélection finale, quelle différence faites-vous entre les désirs et les
besoins?
- Avez-vous, au final, tout ce que vous voulez?
- Avez-tout ce dont vous avez besoin? Pourquoi ? Quels sont les manques?
En classe entière, confronter les choix :
- Les désirs et les besoins différent-ils entre les groupes de la classe? Pour quelles
raisons ou pourquoi sont-ils identiques?
- Toutes les personnes dans notre ville, commune, région, pays ont-elles tout ce dont elles
ont besoin?
- Et dans d'autres pays?
Quelques pistes pédagogiques pour prolonger la réflexion et débattre en classe...
Mises à distance critiques des messages médiatiques qui ont influencé les choix des
groupes :
- L'impact des publicités sur les valeurs, les modes de vie, les choix effectués par les
élèves : désir d'appartenance à quoi ? Désir d'identité ? Soutien de quels systèmes de
valeurs ?
- L'impact des émissions de télé-réalité que les élèves regardent (pour ne citer que quelques
exemples: Kho-Lanta, l'ïle de la tentation, Master-chef... )
135
!Finistère
Par groupes, pourriez-vous décrire ce dont chaque enfant / adolescent / adulte a besoin
pour s'épanouir ?
Vous pouvez mettre en relation l'activité avec la (sur)consommation dans les pays riches,
l'impact de la publicité, la manière dont chacun peut agir au niveau individuel, au niveau du
groupe et au niveau collectif.
Axes communs d'analyse
- Quelles valeurs sont mises en scène ?
- Qu'en pensez-vous ?
- Matières à réflexions...
Solidarité, égalité, civisme et démocratie
En principe, nous, les humains sommes tous égaux. Mais en réalité, nous voyons bien que
certains sont plus riches, plus intelligents, plus forts ou plus chanceux que d'autres. Parce que
nous sommes tous différents, nous aurons toujours quelque chose de moins que les autres.
Quant au partage ou à l'entraide, ils pourront compenser les inégalités, mais jamais les faire
disparaître. Vouloir que les gens soient égaux, ce n'est pas chercher à ce qu'ils se ressemblent,
juste reconnaître qu'ils partagent tous la même humanité. Ainsi que les droits et les devoirs
qui l'accompagnent.
Se poser cette question c'est donc :
- accorder à chacun le droit d'exister
- apprendre à reconnaître et combattre les injustices inacceptables
Un site de référence sur la question : la Commission Nationale Consultative des Droits de
l'Homme
Retrouvez tous les textes de référence nationaux et internationaux sur la défense des Droits de
l'Homme, et le rapport annuel de lutte contre le racisme. Sur http://www.cncdh.fr/
Riche, pauvre ... ça veut dire quoi ?
Partout dans le monde, en Amérique, en Océanie, en Asie, en Europe, en Afrique, en France,
il y a des hommes et des femmes qui passent leur vie à survivre. Cette extrême pauvreté, la
misère, est une prison dans laquelle chacun lutte pour trouver à manger et à boire pour
survivre.
Et pour ceux qui ne doivent pas lutter pour leur survie, la pauvreté, qu'est ce que c'est ? Et la
richesse, qu'est ce que c'est ? Est ce qu'on peut être trop riche ? À partir de quand on est
pauvre ?
Entre croyance et savoirs...
Dans les journaux, dans les magazines, à la télévision, sur internet, on parle beaucoup
d'argent.
136
! Finistère
Il y a des jeux où l'on pose des questions à des gens pour qu'ils gagnent des millions d'euros ;
on annonce qu'en grattant des tickets, en cochant des numéros, on va gagner des sommes
d'argent incroyables ; on voit des photos de stars dans des hôtels très chers ; les publicités
vantent des voitures qui coûtent des fortunes... A force, on pourrait finir par croire qu'être
riche, cela obsède tout le monde. Est-ce le cas ?
"Solidarité" et "Générosité"
Il y a des gens qui donnent de l'argent à des hommes et des femmes pauvres, à des
associations, à des organisations humanitaires qui aident ceux qui en ont besoin. Ces gens
sont généreux. Ils décident d'eux-mêmes de distribuer un peu de leur richesse, ils décident
combien ils donnent et à qui ils le donnent.
Si la maison de quelqu'un brûle, l'argent de l'assurance aide l'autre à reconstruire sa maison,
même si c'est quelqu'un qu'on ne connaît pas. Les gens envoient-ils de l'argent aux assurances
pour aider les autres ? Non. Chacun paie une assurance en pensant : "Et si ça m'arrivait à
moi ?" En pensant à soi, on réussit à inventer des cagnottes, des assurances, des caisses de
sécurité sociale, des caisses de retraite, des syndicats..., on réussit à créer des organisations
solidaires. On se protège soi-même et, en même temps, on protège les autres : cela permet de
construire une solidarité entre les hommes.
Quelle différence y-a-t-il entre la générosité et la solidarité ?
Solidarité , partage, justice et injustice
Quand le partage est mal fait, c'est l'injustice.
Est-ce que tous les hommes ont assez à manger ? Non. Des millions de gens mangent tout ce
qu'ils veulent, et même trop, des millions d'autres ont toujours faim ou même meurent de
faim. Alors quoi ? Il est où le partage ?
Alors comment fait-on ?
On cherche des solutions pour donner à ceux qui ont moins, sans être injustes avec les autres.
Essayer de mieux distribuer, c'est le travail des gouvernements, des partis politiques, des
associations.
Quelquefois les lois fabriquent de l'injustice...
En 1960, des lois disent que les gens qui ont la peau noire n'ont pas le droit d'aller dans les
mêmes jardins que les blancs, pas le droit d'habiter les mêmes quartiers, de monter dans
certains bus, d'aller dans certaines écoles, d'avoir le même travail que les blancs, de voter aux
élections...
Et c'est facile à deviner : ceux qui décident ces lois... ont la peau blanche.
Dans d'autres pays, des lois disent que les femmes n'ont pas le droit de conduire de voitures,
de sortir seules dans la rue, de décider avec qui elles se marient. Et, c'est facile à deviner :
ceux qui décident ces lois... sont des hommes.
Ils existent des lois qui créent l'injustice, des lois qui ne traitent pas tout le monde de la même
manière. Les lois justes, elles, sont forcément des lois universelles, c'est à dire justes pour tout
le monde.
137
!Finistère
Si d'un coup de baguette magique, les hommes à la peau blanche devenaient noirs, ils
hurleraient contre les lois de ce pays. Et si les hommes devenaient des femmes, ils
changeraient immédiatement les lois de certains pays : ils se rendraient compte que ces lois
sont injustes.
Voilà une bonne idée pour faire des lois justes et solidaires : imaginer que n'importe qui
pourrait être à la place de n'importe qui...
Imaginer que demain tout le monde puisse devenir femme, homme, enfant, noir, blanc, jaune,
juif, chrétien, musulman, être de n'importe quelle religion ou sans religion, riche, pauvre,
handicapé, exercer n'importe quel métier ou être sans travail, attraper n'importe quelle
maladie...
La justice commence à se construire quand on choisit ceux qui décident les lois, quand on
vote : c'est important de choisir des gens qui ne pensent pas qu'à eux, ou à leurs amis, ou à
ceux qui leur ressemblent, ou qui habitent près de chez eux, ou qui ont le même travail...
Qui décide du juste ?
Le but de la loi, c'est d'éviter que les caprices de quelques personnes commandent les autres.
C'est éviter qu'une personne se moque totalement des droits des autres.
On voit bien ("c'est pas juste, il y a des gens qui dorment dans la rue", "c'est pas juste, il y a
des gens qui ne peuvent pas sortir de leur pays", "c'est pas juste, il y a des gens malades qui
n'ont pas assez d'argent pour se faire soigner") que l'on ne parle plus des problèmes de
justice qui nous touchent nous et seulement nous ; on parle d'une justice pour l'ensemble des
êtres humains, une justice qui doit exister pour tous les hommes.
Si x a moins d'argent de poche que sa copine, on peut toujours discuter pour savoir si c'est
injuste ou pas. Mais quand on voit des gens qui ont faim, on sait que ce n'est pas juste ; ça ne
se discute pas : on reconnaît immédiatement que c'est injuste ; personne ne peut dire que c'est
juste. Cette justice là, on l'appelle justice universelle ; c'est une justice qui ne défend pas
seulement quelques personnes, mais qui défend tous les hommes, toutes les femmes, tous les
enfants de la Terre.
138
! Finistère
Pour compléter ces réflexions, croiser des regards, s'informer...
L'exposition "Regards d'enfance"
Cette exposition présente 49 photos évoquant la richesse, la pauvreté et l'avenir prises et
légendées par des enfants de Suisse, du Bangladesh, de Bolivie, du Burkina Faso, du
Guatemala, d'Inde, de Madagascar et du Salvador. Selon leur contexte de vie, les enfants
révèlent des conceptions souvent inattendues, qui incitent immanquablement à réfléchir
sur nos propres valeurs.
La sélection des photos a été faite par un jury de 22 enfants rassemblés par la Maison de
Quartier des Acacias à Genève : ils ont ainsi pu choisir les photos qui "leur plaisent le plus",
"celles qui les surprenaient et les questionnaient" ou encore "celles qui illustraient au mieux
les thèmes de pauvreté, richesse et avenir".
L'exposition en ligne sur:
hutte://www.edm.ch/fr/regards_expo.php
La campagne "Demain le monde".
Depuis 1994, les campagnes nationales d’éducation au développement et à la Solidarité
Internationale "Demain le monde" sensibilisent, informent et éclairent un thème d’action et de
réflexion spécifique, tous les deux ans, auprès du public scolaire et du grand public (l’eau, le
défi alimentaire, l’éducation pour tous, le développement durable, les migrations pour vivre
ensemble).
"Demain le monde" est une campagne mentionnée au Bulletin Officiel de l’Education
Nationale. Enseignements élémentaire et secondaire
La campagne en cours (2010) a pour thème "la santé pour Toutes et Tous".
Coordonnée par Solidarité Laïque et animée par un collectif d’associations de solidarité
internationale, d’éducation populaire, de défense des droits de l’homme et d’associations
d'éducation populaire et d'éducation à la santé, la campagne a pour vocation première
d’informer aux réalités que recouvre la Santé, aujourd'hui, ici et dans le Monde, au travers des
Objectifs du Millénaire pour le Développement également. Elle a pour objectif d'éduquer à la
citoyenneté, de sensibiliser et d’ informer le grand public et surtout les jeunes, acteurs de la
société civile de demain et par conséquent vecteurs du "mieux vivre" ensemble.
Pour en savoir plus sur "Demain le monde » et ses partenaires: http://www.cncd.be/
et le lien avec les objectifs du Millénaire
http://www.solidarite-laique.asso.fr/ewb_pages/d/documentation-896.php
mais aussi Visions d'acteurs des solidarités internationales et locales à l'occasion de la
Semaine de la Solidarité Internationale qui s'est tenue du 13 novembre au 21 novembre 2010
sur le site http://www.lasemaine.org/
139
!Finistère
L'inter-culturel et les solidarités
SOLIDARITÉ ET MÉMOIRE
Etre solidaire au sens juridique, c'est être responsable les uns pour les autres.
Néanmoins les actes de solidarités d'hier n'ont peut-être aussi pas le même sens
qu'aujourd'hui, comment interroger les générations et leurs représentations à travers en classepresse ?
Il s'agit aussi d'amener par une observation de l'actualité locale, du rôle des associations, des
bénévoles qui interviennent dans ce domaine, des élus, tout ce qui est mis en commun dans
l'espace public et relève d'une solidarité entre les générations.
1. Solidarités d'hier, solidarités d'aujourd'hui
Étape 1 : Revivre l'histoire...
➡ préparer une rencontre avec une personne d'un autre âge, le témoin d'un événement
Mise en contexte
Aller à la rencontre des mémoires des générations (parents, grand-parents), c'est interroger
également l'histoire des individus face à des événements.
C'est une approche récente des historiens qui s'intéressent à l'histoire anonyme, celle des
personnes et non pas celle qui est faite, écrite par les Etats. En ce sens la démarche d'enquête
historique est complémentaire de la démarche journalistique et mêle des sources orales à des
sources écrites : recueil de témoignages, recherche d'archives sur une personne, comparaison
avec l'état des connaissances sur les faits évoqués.
On peut à travers ce type de démarches réinterroger la perception que les élèves ont d'un
événement et rechercher également d'autres points de vue sur des faits évoqués en classe.
Cette démarche conduit aussi à se poser des questions de transmission, quels sont les lieux de
mémoire pour une solidarité entre générations ? peut-on identifier des lieux proches ? Nos
anciens peuvent-ils nous apporter leur connaissance et leur expérience, est-ce que c'est
important ?
Une expérience intéressante : les Passeurs de mémoire.
Pour se préparer à ce type de rencontre, on peut faire référence à l'expérience d'associations
qui ont commencé à explorer ces questions comme l'association Unicités. Dans le cadre du
service civil volontaire cette association demande à des jeunes de recueillir l'histoire de vie de
personnes âgées.
140
! Finistère
http://videos.tf1.fr/jt-13h/revivre-l-histoire-avec-les-passeurs-de-memoire-5781977.html
Ce sujet du journal télévisé de TF1 peut servir de point de départ pour un échange avec les
élèves. On peut identifier avec eux la mise en scène de ce reportage: les jeunes qui arrivent,
ils portent des tee-shirts orange, on les voit ensuite en situation avec les personnes âgées qui
racontent leur vie.
On peut également faire attention au commentaire et bien distinguer ce qui est de l'ordre du
commentaire dans le reportage (la voix-off) et ce que les acteurs en disent eux-mêmes.
On amorce ensuite un dialogue avec eux en partant de ce reportage.
Qu'en pensez-vous, cela vous semble facile ?
Les élèves peuvent évoquer:
• les émotions des personnes âgées qui apparaissent dans le reportage
• le récit, la mémoire d'une vie
• les outils dont disposent les jeunes qui vont à la rencontre de ces personnes âgées
• identifier ce que chaque acteur pense de l'expérience
On peut aussi identifier la façon dont intervient une association et comment elle est
représentée à travers ce reportage.
Cette approche permet de donner de la place à la parole des élèves et de faire émerger leurs
représentations de la solidarité entre les générations.
Pour les solliciter on peut relancer leurs réactions par d'autres questionnements :
Aujourd'hui dans la vie quotidienne : est-ce qu'ils ont remarqué des appels à la solidarité entre
générations ?
Par exemple, dans le bus, les places réservées aux personnes âgées, dans les magasins...
Peut-on identifier des lieux de solidarité entre les générations près de chez eux ?
Ont-ils déjà rencontré des associations qui représentent des personnes âgées et leurs
souvenirs, à quelle occasion ? Ou des associations dédiées à la jeunesse ?
141
!Finistère
Étape 2 : ... s'interroger sur l'environnement proche...
➡ Partir en reportage sur des lieux de mémoire identifiés, rencontrer des associations
locales, identifier des lieux de solidarités dans sa ville, sa commune.
Il s'agit d'explorer la mémoire d'un territoire, de découvrir des lieux identifiés de solidarités
anciennes pour s'interroger sur les solidarités actuelles. Sous quelles formes existent-elles ?
Est-ce qu'elles manquent ?
Un certain nombre de municipalités associent aujourd'hui leur image et se présentent comme
des villes solidaires. Ce terme de ville solidaire et durable est à explorer à travers des lieux,
mais aussi des actes entre générations ?
Il rejoint aussi la volonté politique, le positionnement des élus.
Dans ce type de démarche, des associations, des collectifs d'artistes interviennent
régulièrement pour rendre compte de la mémoire d'un quartier en rénovation, photographier
les habitants, valoriser la mémoire d'un lieu.
Autant d'expériences associatives qui mettent en place des temps de rencontres et d'échanges
entre des générations et entretiennent des formes de mémoires communes.
142
! Finistère
Activité
1ère phase
Identifier des actions de solidarités dans le journal aujourd'hui : découper des titres, des
photographies et expliquer son choix
Laisser parler les élèves, même si à priori certaines actions ne semblent pas relever stricto
sensu de la solidarité.
Cela permet d'associer le mot solidarité à d'autres mots, on peut voir souvent des images qui
marquent l'acte de solidarité par des mains qui se serrent, qui se posent l'une sur l'autre par
exemple.
On peut alors évoquer des situations d'échange, de partage, porter secours...
2ème phase
Est-ce que les élèves connaissent des formes traditionnelles de solidarités évoquées à travers
des fêtes, des cérémonies, des musées, des films ?
On peut évoquer ici des traditions bretonnes, les traditions de pêche, les solidarités entre les
personnes qui travaillent, des traditions de solidarités en mer... un homme à la mer...
Est-ce qu'on peut identifier des lieux de vie en commun d'autrefois (lavoirs, fontaine) où on
pouvait se rencontrer, échanger ?
3ème phase
Est-ce qu'on peut identifier aujourd'hui des lieux de solidarités ? Dans la commune, dans la
ville ?
On peut partir en reportage pour les photographier, interroger les passants, aller à la rencontre
de lieux qui sont "vides" aussi d'échanges, de rencontres et où pourtant tout le monde passe.
Prolongement
- la transmission du souvenir
On peut aussi dans le cadre d'une recherche sur le souvenir d'événements marquants pour la
mémoire collective, comme des actes de résistance, s'interroger sur la nécessité d'une
transmission entre les générations.
On peut identifier alors des acteurs qui participent à ces "ponts" entre le vécu des
générations : les associations de résistants et de déportés, les historiens qui font apparaître
aussi des mémoires passées sous silence, les archivistes qui recherchent des documents et les
exposent...
On peut ainsi aller à la rencontre d'experts qui exposent leurs recherches, redécouvrir la
fonction d'un musée, d'un éco-musée, des archives départementales...
- ville solidaire, ville durable
On peut aborder les liens entre générations à ce sujet à l'aide d'un clip de l'agglomération
grenobloise.
Il met en scène une petite fille qui plante un arbre et le regarde grandir et grandit avec lui : cet
arbre se couvre de photographies de la ville.
143
!Finistère
On peut ici aborder la place d'espaces présentés par les villes comme des lieux de
développement durable, des actes nécessaires entre générations et interroger le regard que
portent les habitants sur ce lieu.
http://www.dailymotion.com/video/xf6lk8_facteur-4-grenoble-pour-une-ville-s_news
Message de la campagne, légende dailymotion : "Pour une ville solidaire et durable.
Grenoble s'engage à diviser par 4 les émissions de gaz à effet de serre sur le territoire
communal d'ici à 2050. Logement, déplacement, énergie et sensibilisation des habitants et des
professionnels grenoblois, le plan d'actions est lancé. "
2. Générations et stéréotypes
La place des personnes âgées dans nos sociétés devient cruciale, dans le même temps qu'elle
interroge aussi la capacité de la société à prendre en charge toutes les difficultés. Quelles
représentations les médias nous donnent-ils de cette approche ?
Les médias ont une relation particulière à ce sujet : ils ont relayé ces questions à travers une
représentation facile de conflits de génération, des remises en cause des actes des générations
(mai 68 et son héritage, la responsabilité entre générations sur les retraites, le sentiment des
jeunes d'être une génération sacrifiée qui ne bénéficie pas des mêmes facilités que ses
parents).
Autant d'approches qui montrent un regard actuel lié à des difficultés réelles, mais ne tiennent
pas compte des différences de modes de vie, de hiérarchies entre générations qui n'étaient pas
les mêmes.
Ainsi le magazine Technikart a-t-il pu aller jusqu'à publier en 2004 une "UNE" très polémique
"Virer les vieux" qui lui a, par ailleurs, fait un bon coup de publicité.
Il n'empêche que les plus de 50 ans représentent une catégorie sociale au pouvoir d'achat
élevé, exigeante, expérimentée et qui consomme !
Des stéréotypes à explorer à travers les mémoires intergénérationnelles...
La cible favorite des médias a été la ménagère de moins de 50 ans, image stéréotypée de la
femme au foyer prise entre le frigo et la télé. Il peut être intéressant de constater que les
représentations actuelles des médias des plus de 50 ans et des seniors évoluent et que les
questions les concernant sont souvent citées au-delà aujourd'hui de l'actualité concrète liée au
poids démographique des seniors dans nos sociétés.
Les solidarités entre femmes sont un domaine à explorer dans les représentations des
générations de plus de 50 ans. Une étude de Serge Guérin* sur des lectrices de presse
féminine de plus de 50 ans fait apparaître que celles-ci préfèrent se définir comme grand-mère
plus que comme "senior" et pour se définir en tant que génération expliquent qu'elles sont la
première génération à avoir revendiqué le droit au travail, à l'indépendance économique. Elles
se sentent investies d'une solidarité réelle avec les jeunes femmes de leur entourage, mais plus
encore avec les jeunes femmes qui travaillent aujourd'hui.
*Serge Guérin, Docteur en sciences de la communication Ecole Supérieure de Gestion, Paris, chaire
"management des seniors", et CEREGE, Université de Poitiers.
144
! Finistère
C'est une piste intéressante pour comparer les modes de vie, le sentiment de vivre une histoire
commune à transmettre : le combat pour les droits des femmes par exemple. On peut ainsi
comparer, ce que les élèves ont compris et ce que la génération de leurs parents, de leurs
grands parents a réellement vécu.
Activité
➡ Réaliser une revue de presse à partir d'articles sur "les jeunes", "sur les vieux".
• Pour lancer cette revue de presse, interroger les élèves sur les catégories d'âge qui
correspondent à ces termes
•
A partir des éléments réunis, classer sous forme de tableau ce que vivent "les
jeunes", ce que vivent "les vieux", et pour chaque fait dans une dernière colonne
les titres associés.
• Partir ensuite en reportage ou inviter des personnes prêtes à venir rencontrer les
élèves pour réaliser une interview, un portrait, en préparant des questions sur la
façon dont les élèves vivent aujourd'hui et ce qu'en pense des personnes plus
âgées.
• Ou bien, sous forme d'enquête, interroger ses parents, grands parents pour savoir s'ils
se sentent proches, solidaires de ce que vivent les jeunes générations.
145
!Finistère
LA PRESSE ET LES MÉDIAS :
L’UNIFICATION DES CULTURES ?
La presse est à la fois un élément essentiel de la culture moderne et un témoin du brassage des
cultures, rendu possible par la circulation de l’information.
Un monde ouvert à toutes les cultures…
•
De quels pays sont originaires tes sportifs préférés ?
•
De quels pays sont originaires tes chanteurs préférés ?
•
Le dernier film que tu es allé voir a été produit dans quel pays ?
•
Si tu es fan d’Harry Potter, sais-tu en combien de langues sont traduits ces romans et
donc dans combien de pays des enfants de ton âge lisent aussi ces romans ?
•
Quelle est ta série télévisée que tu regardes avec plaisir ? Dans quelle partie du monde
est-elle produite ? Pourquoi arrive-t-elle jusqu’à chez toi ? Que raconte ta série
télévisée que tu préfères ? Qu’en penses-tu ? Est-ce que tu vis réellement comme les
personnages de la série ?
•
Pourquoi Coca Cola est présent dans toutes les régions du monde ?
•
Pourquoi les fast food tels que Mac’Donald sont-ils présents partout dans le monde ?
•
Quelles conséquences cela a-t-il dans ta vie quotidienne ?
•
Quelles conséquences cela a-t-il aussi dans les cultures des autres régions du monde ?
ou une culture uniformisée pour le monde ?
a) "L’industrie américaine détient 90% du marché mondial du cinéma. Cela conduit à une
disparition progressive des films et des auteurs des autres pays, exclus de ce système
industriel. Ce cinéma industriel mondial diffuse un modèle unique : celui d’un monde
barbare, où l’emportent l’action et la violence. Dans cet imaginaire collectif, tout le mondepoliciers, juges, politiciens-, est pourri : les héros sont chargés de remettre de l’ordre et font
justice eux-mêmes. C’est un cauchemar pour ceux qui aiment le cinéma : le même film
obsédant sur tous les écrans, montrant un monde barbare, avec poursuites de voitures,
cadavres sanguinolents, super héros sans états d’âme et effets spéciaux. Bref, un imaginaire
mondial standardisé : le hamburger des cinémas, concocté dans les cuisines
hollywoodiennes". (d’après l’hebdomadaire l’Express 13 mai 1999.)
b) "Un envoûtement ! parole de sorcier ! Harry Potter est passé par ici. Il repassera par les
agendas, posters, jeux vidéos, shampooings. La planète entière est en train d’avaler des
Chocogrenouilles, la friandise préférée de Poudlard. Le héros du célèbre collège de magie
fait un carton et les médias du monde entier s’emparent de ce phénomène" (L’actu du 6
septembre 2008)
•
Comment réagis-tu à ces deux articles ?
•
Qu’est-ce qui te paraît "vrai" et qu’est ce qui te paraît "faux" ?
•
Et toi, penses-tu être influencé(e) ou pas par ce phénomène de la mondialisation des
cultures ?
146
! Finistère
•
Comment réagissent tes parents ? Acceptent-ils toujours de répondre à tes souhaits
d’achat et de mode dans les vêtements, les fournitures scolaires, les émissions de
télévisions que tu veux regarder ?
Pouvoir interroger les grand-parents (ou autre connaissance qui n’appartient pas à leur
génération) sur leur vie (en ville, à la campagne), leurs loisirs, leur argent de poche et la
façon dont ils le dépensaient, leurs alimentations, les vêtements qu’ils portaient, les cadeaux
d’anniversaire ou de Noël qu’ils recevaient, l’éducation dans la famille mais aussi à l’école,
lorsqu’ils avaient leur âge, permet aussi à nos élèves une approche historique, dans le temps ,
qui a ses répercussions sur les modes de vie et sur les choix qui sont faits et d’engager un
débat sur ce qui leur semble vital, essentiel aujourd’hui.
Des voyageurs de plus en plus nombreux.
Mais pour quelles raisons ?
Les voyages.
Les progrès techniques dans les transports rendent les déplacements de plus en plus rapides,
faciles et de moins en moins chers : grâce aux trains, aux voitures, aux bateaux , aux avions
on peut se rendre partout sur la Terre. Grâce aux avions on peut faire des milliers de
kilomètres et atteindre l’autre bout de la planète en quelques heures. De ce fait les hommes se
déplacent de plus en plus même pour de courtes périodes. Certains le font pour leur travail :
des cadres d’entreprises, des chercheurs, des médecins, des professeurs… venus des quatre
coins du monde se rencontrent pour échanger et travailler ensemble. C’est ce que l’on appelle
les "voyages d’affaires". D’autres voyagent pour leurs loisirs : chaque année, 700 millions de
personnes font du tourisme dans un autre pays que le leur.
Les migrations internationales
Les migrations concernent les hommes et les femmes qui quittent leur pays pour s’installer
dans un autre , dans l’espoir d’y trouver un emploi et de meilleures conditions de vie. De nos
jours, les migrations sont devenues très importantes parce que les guerres, la misère, les
violences de toutes sortes incitent de nombreuses personnes à fuir loin de chez eux.
Les migrations entraînent des brassages dans les cultures et des métissages. Elles sont
l’occasion de rencontres et permettent de découvrir d’autres manières de vivre ou de penser.
Mais ces échanges demeurent partiels : chacun préfère en général sa manière de vivre et
cherche à la préserver.
•
Et prés de chez toi existe-t-il un quartier qui témoigne d’un brassage culturel ?
•
Et dans ton collège, connais-tu des élèves qui viennent d’un autre pays ou d’un autre
continent ? Depuis combien de temps leurs parents ou leurs grands-parents vivent-ils
prés de chez toi ? Sais-tu pour quelles raisons ils ont changé de pays ?
Prolongements :
•
développement durable et tourisme équitable
•
développement durable et commerce équitable
147
!Finistère
•
développement durable et étiquette des marchandises
•
développement durable et liberté de la presse dans le monde
•
l’argent de poche des collégiens et leurs utilisations, les choix qu’ils effectuent pour
dépenser leur argent et les influences qu’ils subissent ou pas
Lectures pour le collège :
Deux lectures ont retenu notre attention. Ce sont des œuvres de littérature récentes qui
évoquent, dans deux régions du monde très différentes, la pauvreté, le combat pour une vie
meilleure, le pouvoir et la fascination des médias, en particulier de la télévision. "Le journal
de Ma-Yan", rendu public par un journaliste correspondant de Libération à Pékin, est
accessible pour nos élèves dés 11 ans. "Le ventre de l’atlantique" est quant à lui, plus
accessible pour nos élèves de 4ème et de 3ème. En tous les cas, ces deux romans ont été lus avec
intérêt par des élèves de collège.
- "Le journal de Ma- Yan" de Pierre Haski, journaliste correspondant de Libération à
Pékin (Littérature de jeunesse, 2002)
Ma-Yan , âgée de 13 ans vit en Chine, dans un village très pauvre de la province de Ningkia.
De décembre 2000 à décembre 2001, elle écrit son journal intime. Ses parents, appartiennent
à une ethnie minoritaire appelée les Hui. Ils sont agriculteurs et partent parfois travailler en
Mongolie intérieure, car la famille ne peut faire face aux besoins élémentaires, en particulier,
se nourrir. Leur seul objet "de luxe" est un vieux poste de télévision.
Ma-Yan parcourt à pied les 20 kilomètres qui la séparent de son village à son école. Elle est
donc pensionnaire. En plus des frais de scolarité et des fournitures scolaires pourtant simples
comme un crayon et un cahier, la famille doit fournir au collège un kilo de riz par mois. À
travers son journal, Ma-Yan raconte toutes ses difficultés et celles de sa famille pour survivre.
Si l’on ajoute que l’école pour ces enfants, dans cette région rurale isolée n’est pas une
priorité, encore moins lorsqu’on est une fille, le lecteur comprendra aussi quel est le combat
que mènent Ma-Yan et sa famille, combat qui a été repris par ce journaliste de Libération, qui,
depuis 2002, avec son association, aide des enfants (et principalement les filles) à pouvoir
accéder à l’éducation.
- Le ventre de l’Atlantique de Fatou Diome (livre de poche 2005).
C’est le premier roman de Fatou Diome. Elle entremêle dans son récit, sa vie au Sénégal et
son immigration en France, le rêve de nombreux Sénégalais qui veulent fuir un "destin de
misère", et qui voient la France comme une terre promise où réussissent les footballeurs
Sénégalais. Entre l’Europe et l’Afrique, ce roman autobiographique se fait l’écho de la face
cachée de l’immigration et des leurres qu’entretiennent ceux qui, de retour au Sénégal,
escamotent leur véritable vie d’émigré. Il est aussi beaucoup question dans ce roman
autobiographique du pouvoir des médias, en particulier de la télévision, objet très convoité au
Sénégal, et de l’arrivée en France de ces jeunes sénégalais venus retrouver leur centre de
formation du football. Un autre regard sur le foot, phénomène de société largement
mondialisé.
- "No et Moi" de Delphine de vigan, Livre de poche (prix des libraires)
Un roman qui interroge les liens qui se tissent entre Lou, 13 ans et Nolwenn, 16 ans, SDF.
Peut-on avec toute la générosité du monde, sortir de la misère, et de la rue, quelqu'un ?
Adaptation au cinéma et sortie du film en novembre 2010.
148
! Finistère
L'INTERCULTUREL,
UNE PORTE POUR LES SOLIDARITÉS
L’actualité liée à l’immigration clandestine et aux sans-papier en France, nourrit parfois chez
nos élèves un sentiment hostile et polémique à l’égard "des autres qui viennent en France",
comme le dit cet élève. Cette question, comme les autres, n’est pas facile. Mais choisir de se
taire sur ce débat, risque fort aussi de laisser nos élèves avec leurs propres représentations
fortement éloignées des objectifs que l’on se donne :
- pouvoir aider nos élèves à comprendre des situations complexes qui les interpellent
- pouvoir les aider à se forger leur propre opinion dans le respect des opinions des
autres
- enfin, pouvoir les aider aussi à exercer un esprit critique face à ce qu’ils lisent,
entendent , ou reçoivent en leur donnant les moyens de faire la part des choses entre
les préjugés et les stéréotypes qui encombrent leurs imaginaires et leurs croyances.
Sans oublier les lectures d’œuvres littéraires citées précédemment, nous proposons quelques
entrées pour guider ce débat, en privilégiant une perspective et un contexte historiques.
Des migrations variées
Pouvoir rappeler à nos élèves, que de tous temps, la France a été parcourue par des migrations
et que le phénomène s’est accentuée au XXème siècle, parce que beaucoup de personnes
espèrent trouver en France de meilleures conditions pour vivre, car ces conditions ne sont pas
respectées dans leurs pays d’origine à cause des guerres, des conflits, d’une situation
économique, ou d’une atteinte aux libertés fondamentales telles que le droit d’expression par
exemple.
Pouvoir leur rappeler que la France a donc été et est une terre d’accueil pour des personnes en
danger dans leur pays du fait de leur origine ou de leurs idées et que dans les migrations il y a
aussi ce qu’on appelle les réfugiés politiques.
Prendre des exemples, tel Gao Xingian, chinois d’origine qui a été interné dans un camp en
Chine et a été obligé de brûler ses manuscrits. Arrivé en France en 1988 comme réfugié
politique, il a été depuis naturalisé et a obtenu le prix Nobel de littérature en 2000.
Pouvoir questionner nos élèves sur cet aspect de la migration qui leur est méconnue, permet
de les amener à élargir leurs représentations du concept des migrations.
•
•
•
•
Tous les immigrés sont-ils des intellectuels ?
Qui est Gao Xingian ?
Sais-tu ce qu’est le prix Nobel de littérature ?
En quoi l’immigration de Gao est-elle positive pour la France ?
Pouvoir leur rappeler que la France est le résultat de multiples métissages depuis très
longtemps et que ce pays a fait appel à l’immigration quand après la guerre, l’agriculture et
l’industrie ont manqué d’ouvriers. Pouvoir leur dire que depuis 1974, la montée du chômage a
au contraire poussé la France à limiter, puis à interdire l’immigration et à lutter contre
l’immigration clandestine. Et que la provenance des migrants a évolué. Autrefois, la plupart
venaient d’Europe : Italie, Espagne, Portugal, Pologne alors qu’après la seconde guerre, au
contraire, la plupart sont venus des anciennes colonies : Maroc, Tunisie, Algérie, Afrique
subsaharienne et Vietnam. Pouvoir leur dire aussi que les migrants ont également des origines
sociales variées : paysans, ouvriers, intellectuels…
149
!Finistère
La question de l’intégration
-
-
Comment accueillir et faciliter l’intégration de 4 millions d’étrangers et d’un grand
nombre de Français dont les parents sont étrangers et vivent actuellement en France ?
Comment faire pour que ceux qui maîtrisent mal la langue française et qui manquent
de formation, sans oublier les immigrés clandestins, soient moins touchés par le
chômage et la précarité ?
En quoi ces questions concernent aussi, selon eux les enjeux du développement
durable ?
L’augmentation du racisme les touche directement
Pouvoir leur rappeler que l’intégration passe notamment par l’école et l’apprentissage des
règles de la vie en société, mais aussi par une vraie politique d’habitat et d’urbanisme qui
élimine la ségrégation dans les cités. Pouvoir aussi leur dire que cette intégration est devenue
une priorité pour la France d’autant plus que la population active va baisser dans les années à
venir et que le pays va devoir très certainement de nouveau faire appel à l’immigration.
Pouvoir les questionner, qui qu’ils soient, sur des actes de discriminations qu’ils ont vécus ou
dont ils ont été témoins dans leur entourage, leur quartier ou leur commune, leur permet de
mieux appréhender les conséquences humaines et sociales de la discrimination ou d’une
forme de racisme.
La lutte contre le racisme
Pour les aider dans cette démarche, ce document, suivi de quelques questions, peut leur être
proposé :
Article 1 : toute discrimination fondée sur l’appartenance ou la non-appartenance à une
ethnie, une nation, une race ou une religion est interdite.
Article 2 : le 21 mars de chaque année, date retenue par l’ONU pour la Journée
internationale pour l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale. la
Commission nationale des droits de l’homme remet au gouvernement un rapport sur la lutte
contre le racisme. Ce rapport est rendu public tous les ans (loi du 13 juillet 1990 contre le
racisme).
-
Pouvez-vous expliquer le contenu de cette loi ?
Pourquoi à votre avis a-t-elle été créée en 1990 ?
S’applique-t-elle à tous ceux et à toutes celles qui vivent en France ?
A quel article de la Déclaration universelle des Droits de l’homme, le racisme est-il
contraire ?
Comment le racisme se manifeste-t-il ?
Savez-vous ce que dit le dernier rapport annuel ?
Connaissez-vous les peines infligées à tous ceux et celles qui ne respectent pas cette
loi ?
Que proposeriez-vous pour lutter contre le racisme et les discriminations dans le
monde ? Dans votre ville ? Dans votre commune ? Dans votre collège ?
Prolongement :
Recherches documentaires sur Martin Luther King, Gandhi, Pablo Neruda, par exemple.
150
! Finistère
SOLIDARITÉS ET MISÈRES
Un monde d’intolérance et d’exclusion.
La photo d’un camp de réfugiés et son titre a retenu l’attention des élèves. Ils apprennent dans
l’article que plus de 50 millions de personnes dans le monde sont actuellement réfugiés, loin
de chez eux. Sans argent, sans travail, ils sont pour la plupart accueillis dans des camps
provisoires. Après avoir décrit cette photo, une discussion s’engage sur, comment à leur avis
est la vie quotidienne dans ce camp. Et que peuvent faire les ONG pour leur venir en aide.
Quelle solidarité ?
Situer un contexte.
Pouvoir leur dire que dans la seconde moitié du XXème siècle les organisations internationales
et les ONG ont agi pour développer la solidarité entre les peuples et que la plupart des pays se
sont impliqués dans des actions de coopération. Des mécanismes se sont mis en place, qui ont
permis d’agir de plus en plus rapidement dans les situations d’urgence et de mobiliser l’aide
humanitaire pour venir en aide aux plus pauvres. Mais la misère continue de toucher une part
croissante de la population mondiale et les inégalités ne cessent de se creuser, ce qui accentue
les divisions et la colère de certains.
Mais que le monde a aussi connu des avancées dans la solidarité en prenant, par exemple, le
contexte de l’apartheid en Afrique du Sud.
- où se situe l’Afrique du Sud sur un planisphère ?
- de quand date la présence des blancs dans cette région du monde ?
- à quels articles de la Déclaration universelle des droits de l’homme l’apartheid est-il
contraire ?
- qui a œuvré pour mettre fin à l’apartheid en 1992 ?
Les inégalités :
On estime que 840 millions de personnes sont victimes de malnutrition dans le monde.
On estime aussi que 80% des maladies et des décès sont provoquées par le fait que l’eau
salubre n’est pas accessible dans les pays "pauvres" ou "en voie de développement" et que la
gestion de l’eau est déjà un défi majeur à tel point que certains considèrent que l’eau sera à
l’origine des prochains conflits dans le monde.
Ce ne sont que 2 exemples que l’on aurait pu élargir à d’autres sources d’inégalités : la santé
et l’accès aux médicaments, la culture et l’accès aux savoirs, le droit des enfants et le travail
des enfants ou la réalité des enfants-soldats…
Quelle démocratie ?
Pouvoir rappeler à nos élèves que les pays démocratiques ont largement fait pression sur les
autres pour que les droits de l’homme soient respectés partout dans le monde et que de fait,
dans la seconde moitié du XXème siècle, le nombre de pays démocratiques a augmenté.
Cependant leur dire aussi que les régimes totalitaires se sont multipliés. L’intolérance et
l’exclusion ont continué de gagner du terrain, comme avec l’Apartheid en Afrique du Sud de
1948 à 1991, période pendant laquelle les Noirs ont été exclus de la vie économique,
politique, sociale et culturelle du pays. De nouvelles formes d’esclavage se sont également
développés (travail des enfants, esclavage sexuel…).
151
!Finistère
Des voix contre l’intolérance et l’exclusion.
Les discours et les poèmes. Sources de l’histoire.
Pouvoir montrer à nos élèves que la paix, la lutte contre les exclusions et l’intolérance est un
processus historique qui continue d’animer des volontés leur permet de comprendre, à notre
avis, un des aspects majeurs de l’éducation vers le développement durable.
Leur proposer de faire une recherche documentaire sur les principales personnalités (Gandhi,
Martin Luther King) qui ont œuvré dans ce sens et sont mondialement connues, les aide à se
situer face à ces enjeux.
Les 3 documents qui suivent nous semblent propices à enrichir ce débat :
a) "D’une certaine manière, nous sommes des voleurs. Si je prends quelque chose dont je
n’ai pas immédiatement besoin, je le vole à quelqu’un d’autre. Car la nature produit assez
pour que nous ayons tous ce qu’il nous faut pour vivre jour après jour. Si chacun se contentait
d’avoir ce dont il a besoin, et rien de plus, il n’y aurait plus de pauvreté dans le monde.
Personnellement je veux ne pas avoir plus que ce dont j’ai vraiment besoin. En Inde, 3
millions de personnes ne mangent qu’un seul repas par jour, composé d’une fine crêpe de blé.
Aussi longtemps que ces 3 millions de personnes seront mal nourries et mal vêtues, nous
n’aurons pas le droit de posséder quoi que ce soit". ( Extrait des pensées de Gandhi)
-
Que dénonce Gandhi ?
Que propose-t-il comme solution ?
b) "Quand les architectes de notre République écrivirent les magnifiques mots de la
Convention et de la déclaration d’Indépendance, ils signèrent un billet dont chaque
Américain devait être l’héritier. Ce billet était une promesse que tout homme Noir aussi bien
que tout homme Blanc aurait droit à la vie , à la liberté et au bonheur.
Au lieu d’honorer cette obligation sacrée, l’Amérique a donné au peuple Noir un mauvais
billet. Mais nous refusons de croire que la banque de la justice est en faillite.
J’ai fait un rêve de fraternité ! J’ai fait un rêve, un rêve profondément ancré dans le rêve
américain. Je rêve qu’un jour cette nation atteindra et vivra le véritable sens de sa foi
politique. Nous tenons ces vérités pour évidentes, que tous les hommes naissent égaux.
Je rêve qu’un jour, sur les collines rouges de la Géorgie, les fils des anciens esclaves et les fils
des anciens propriétaires d’esclaves s’assiéront ensemble autour d’une table de la fraternité.
Je rêve qu’un jour, même l’état du Mississipi, un Etat bouillonnant du feu de l’injustice et de
l’oppression, sera transformé en une oasis de liberté et de justice. J’ai fait un rêve de
fraternité ! J’ai fait un rêve, un rêve profondément ancré dans le rêve américain. Je rêve
qu’un jour cette nation atteindra et vivra le véritable sens de sa foi.
Je rêve que mes quatre enfants vivront un jour dans un pays où ils ne seront plus jugés
d’après la couleur de leur peau, mais selon leur personne." ( D’après un discours de Martin
Luther King, 1963)
-
152
quelle est la nature de ce texte ?
que dénonce Martin Luther King dans ce passage ?
! Finistère
c) Pour le riche la bonne table
le tas d’ordure pour les pauvres
la prospérité pour les riches
et pour les pauvres, le turbin
pour les riches, la résidence
le bidonville pour les pauvres
l’immunité pour le truand
la prison pour qui vole le pain (Pablo Neruda, "Chant général" 1950)
-
quelle est la nature de ce texte ?
que dénonce Pablo Neruda dans ce passage ?
Prolongements :
Les documents officiels, sources de l’histoire. Des droits pour tous les êtres humains.
La Déclaration universelle des droits de l’Homme énonce dans son article premier : "Tous les
hommes naissent libres et égaux en dignité et en droits".
- Que signifie la "dignité" de l’homme et de la femme ?
- Pouvons-nous trouver des exemples de réalités qui n’ont pas de prix, mais une dignité,
c’est à dire qu’on ne peut ni vendre, ni acheter, mais qui ont pourtant de la valeur ?
- Que signifie alors l’idée de dignité ?
- Est-elle compatible ou dissociable d’une d’éducation vers le développement durable ?
Questions redoutables, car au départ cette question se pose d’abord, pour nos élèves, pour les
autres. C’est très souvent leur connaissance et leur compréhension de situations
"indignes" (misère, exclusion, oppression...) qui aident nos élèves à prendre conscience que la
vie n’est réellement et authentiquement humaine qu’à certaines conditions.
- Est-ce seulement la misère et l’oppression extrêmes qui créent des conditions d’existence
"indignes" ?
- N’y-a t-il pas également chez nous, dans "nos sociétés riches", "développées" et
démocratiques, des phénomènes, des aspects qui contredisent la dignité de l’homme ?
Cette recherche peut conduire nos élèves à appréhender la vie dans nos sociétés à la lumière
des principes énoncés par la déclaration universelle des hommes et à rechercher quelles
atteintes ou manquements à ces droits, nous pouvons relever tout près de chez nous, dans
notre propre société. L’expérience montre que si elle est suffisamment expliquée, élaborée, les
élèves saisissent très bien le sens de cette distinction entre "dignité" et "prix" et qu’ils sont
capables de citer des situations où leur propre personne, ou celle de leurs proches, est
considérée dans le respect de sa dignité, et des situations où elle n’est traitée que comme
ayant un prix, comme en témoignent ces 4 exemples cités par des élèves :
- Le chômage ou le licenciement sans autre travail proposé est un manque à la dignité, car
les gens ne sont considérés alors que comme une charge dont l’entreprise veut se
débarrasser. L’article sur les conflits à Jabil donne la parole à des salariés qui disent ce
que représentent pour eux ces licenciements. Ils disent qu’ils perdent espoir et que leur
vie et celle de leur famille sont en jeu.
153
!Finistère
- Refuser un emploi ou un appartement à une personne étrangère, parce qu’elle est
étrangère, est un exemple de non respect de la dignité.
- Pouvoir accueillir des enfants handicapés dans les collèges et dans les écoles, est un
exemple de dignité.
- Ne pas juger quelqu’un parce qu’il n’est pas habillé à la mode est un exemple pour plus
de dignité.
De la même façon, pouvoir prendre le temps d’expliquer un à un les articles de la Déclaration
universelle des droits de l’Homme et de donner un exemple pour illustrer chacun d’eux,
permet d’en comprendre les enjeux actuels.
Il en va de même avec un autre document de référence : la convention internationale des
droits des enfants et les actions de l’Unicef.
Lectures :
"Les enfants soldats" de Alain Louyot, , reporter au Point, puis à l’Express, lauréat du prix
Albert Londres, du Grand prix de l’Unicef et du prix Vérité, aujourd’hui journaliste à la
rédaction de l’Expansion. (édition Perrin, 2007)
154
! Finistère
Solidarités internationales
"NOURRIR TOUT LE MONDE" :
LE CAS DE L'AFRIQUE SUBSAHARIENNE
La sous-alimentation ou sous-nutrition est un état de manque important de nourriture,
insuffisant pour combler les dépenses énergétiques journalières d'un individu, entraînant des
carences nutritionnelles. Chez l'être humain, la sous-nutrition prolongée provoque des
dommages irréversibles aux organes et, au final, la mort. Le seuil déterminant l'état de sous
alimentation est estimé à 2700 calories par jour et par personne par la FAO (Organisation des
Nations Unis pour l'alimentation et l'agriculture) qui vient d'évaluer à 923 millions le nombre
de personnes sous-alimentées, en hausse de 75 millions depuis la dernière étude.
Pour la première fois, au printemps dernier, la faim a suscité des émeutes, en Haïti, en
Indonésie, aux Philippines, mais surtout en Afrique. Et elles n'étaient occasionnées ni par une
catastrophe climatique, ni par une guerre, mais pour les pays les plus pauvres, par une
augmentation de la facture des importations céréalières de près de 90 % en deux ans.
Que produit la paysan africain ? Que mange t il ? Mange-t-il sa production ? Comment arrivet-il à s'intégrer dans le marché mondial ?
Les causes conjoncturelles
Trois nouvelles causes de la crise alimentaire dans le monde ont émergé ces derniers mois :
la hausse du prix des matières premières, la promotion des agrocarburants comme
alternative à l'utilisation du pétrole et le mode de consommation des européens de plus en
plus prisé, notamment par les Indiens et les Chinois.
- Pourquoi les populations touchées par ces évolutions conjoncturelles sont-elles les
populations du Sud ?
- Comment expliquer cette dépendance à un système économique et financier dans lequel
l'Afrique fait figure de pot de terre ?
Aux causes conjoncturelles de la faim dans le monde, les solution sont généralement des
solutions d'urgence. Ces solutions ponctuelles ne résolvent en rien les causes structurelles de
la faim dans le monde.
Les causes structurelles
En 50 ans, malgré les actions d'urgence menées, les actions des ONG, les programmes
internationaux, le nombre de mal nourris ne cesse de croître en Afrique subsaharienne.
- Quelles réponses a apporté la Communauté internationale ? Les institutions financières
internationales (Banque Mondiale, Fonds Monétaire International) ? La FAO ?
L'Organisation Mondiale du Commerce ? Les Objectifs du Millénaire pour le
Développement ? Le Sommet international de juin 2008 ? Quelle évolution réelle de la
situation ?
- Quelle « Aide Publique au Développement (APD)» apportent les Etats ? Comment estelle affectée ? Comment évolue-t-elle ? Quelle part de cette APD va à l’agriculture ?
- Quelles solutions apportent les ONG d’urgence ? Celles de développement ?
155
!Finistère
Aujourd'hui, alors que la planète peut nourrir la planète (la production de nourriture dans le
monde dépasse les besoins des humains) et que l'Afrique est le continent qui compte le plus
de paysans, pourquoi l'Afrique ne peut elle pas nourrir l'Afrique ?
Il y a deux façon de se nourrir : acheter sa nourriture et/ou la produire. Produire sa nourriture
suppose d'être en possession des moyens de production. Acheter sa nourriture suppose d'avoir
les revenus suffisants pour le faire.
-
L'Afrique utilise-t-elle ses terres pour produire ses aliments ?
Quels intérêts les multinationales ont-elles à s'installer en Afrique ?
L'Afrique qui est un continent fort peuplé, est-elle pour autant riche en capital humain ?
L'Afrique subsaharienne dispose-t-elle de moyens financiers et de marges de manoeuvre
suffisants pour protéger son domaine agricole comme les pays aujourd'hui industrialisés
ont pu le faire en leur temps ?
- Pourquoi son agriculture n'est-elle pas rémunératrice ?
Les évolutions
Le continent africain qui a mis bien longtemps à s'organiser en terme de regroupement et de
négociation porte désormais ses propres revendications au niveau international dans le cadre
des négociations de l'OMC ou de la PAC.
1.
Que revendiquent les organisations paysannes africaines ? Qu’entend-on par
souveraineté alimentaire ?
2.
Quelle est la plus value des produits vendus par l'Afrique Subsaharienne sur la
marché mondial ? Comment le cours des matières premières agricoles (café, coton...) est-il
fixé ?
3.
Pourquoi la productivité des agriculteurs est-elle aussi inégale dans le monde ?
4.
Quel est la conséquence des subventions accordées par les pays du Nord à certaines
agricultures ?
Ces mouvements sociaux s'organisent en contre pouvoir et ont besoin de relais au Nord pour
asseoir leur légitimité. Parallèlement se développent au Nord des actions en faveur de la
hausse du revenu des populations du Sud.
- Pourquoi parler d' "Annulation de la dette des pays les plus pauvres" ? À quoi
correspond cette dette ? Est-elle légitime ?
- Quels sont les principes du "Commerce équitable" ? En quoi celui-ci contribue-t-il à la
lutte contre la faim dans le monde ?
- En quoi consiste la nouvelle approche par les Droits humains, Économiques Sociaux et
culturels ?
- Comment accompagner la construction des revendications africaines et soutenir
efficacement l’organisation des producteurs face aux nouveaux défis (accès à l’eau,
techniques agricoles adaptées au climat, capacité énergétique nécessaire pour la
modernisation de l’appareil de production, nouvelles filières) ?
Sonia Scolan du CASI Bretagne (coordination des associations de solidarité internationale en
Bretagne)
Site : www.casi-bretagne.org
156
! Finistère
COMMENT LIRE LE MONDE DANS SON ASSIETTE ?
Comprendre et enquêter : du producteur au consommateur, les étapes et circuits économiques
d'échanges alimentaires.
Dans les représentations premières des élèves, "nourriture, aliments et marques" sont
confondues. À tel point que lorsque les élèves ont été conviés à collecter des images ou des
emballages de ce qu'ils mangent couramment, très peu ont proposé des produits bruts et la très
grande majorité a sélectionné des cartons d'emballages enveloppant des produits
confectionnés et prêts à être consommés. Ils ont vite repéré ensuite que des grandes marques
se retrouvaient présentes quel que soit le produit à consommer.
Quel lien existe-t-il entre des crèmes glacées et des pizzas commercialisés sous une même
marque ?
Pourquoi et comment cette marque arrive-t-elle à commercialiser des produits industrialisés
alors que les matières premières pour les confectionner sont différentes et ne "poussent" pas
sur une même région ou un même continent ?
Ces questions sont un levier fort intéressant pour les aider à comprendre les mutations et les
enjeux liés à l'agriculture : le rôle et le pouvoir des industries agro-alimentaires d'une part et
les circuits d'échanges mondiaux d’autre part. Ou comme questionnait cet élève : "Pourquoi
trouve-t-on les mêmes produits alimentaires dans tous les magasins en France et même en
Europe ?"
1. S'informer sur
 Les lieux de production et l'origine des plantes : une longue histoire qui n'est pas
terminée
Les paysans, puis les agronomes recherchent les meilleures variétés, les croisent entre elles
pour obtenir des plantes plus résistantes aux maladies ou plus productives. Ceci permet
d'augmenter considérablement les rendements. Le premier épi de maïs connu date d' il y a
7000 ans. Il a été retrouvé dans une tombe aztèque et mesure... 2,5cm !
Les grandes variations des cours mondiaux des matières premières
"Le terroir : ringard"... ?
Lorsque les élèves ont mis en commun leurs emballages de produits alimentaires consommés
sur une semaine, et les ont classés par type de produits (bruts, préparés, congelés...), le
regroupement "produit en Bretagne" ou "produit du terroir" a retenu leur attention. "Le terroir,
ça c'est vraiment ringard" a déclaré un élève. Lorsqu'il a été poussé à s'expliquer, il a donné
comme raison "Ça sent le vieux et c'est dépassé". Dans sa tête resurgissaient des
représentations de fermes perdues au fin fond d'une campagne, sans eau ni électricité et où
survivaient des "ploucs" "qui ne connaissent pas le progrès". Ce qui soi dit en passant n'est
pas si éloigné d'un certain nombre de publicités vantant un produit "simple" et "de tradition".
Et pourtant il s'agissait d'une boîte de conserve confit de canard... et non un fromage de
chèvre acheté sur un marché !
Cette remarque a permis de comprendre une des raisons qui préside au fait que les produits
alimentaires que nous consommons ne sont pas que des produits de consommation
uniformisés, mais sont aussi issus d'un environnement et d'un savoir-faire façonnés par des
hommes.

157
!Finistère
Qu'y a-t-il donc dans ce confit de canard ?
"Une tradition, une recette particulière". Qu'a-t-elle donc de particulier ? "Elle ne se fait que
dans cette région". Ces réponses apportées permettent de comprendre que des produits de
terroir sont des produits issus d'un même endroit et d'une même façon de faire. Et qu'ils
représentent des compétences locales diverses . Mais qu'ils ne sont pas figés dans le passé, ne
serait-ce que par l'évolution des techniques de productions.
Terroirs et mondialisation
La mondialisation est-elle l'uniformisation ? Ou est-elle un brassage des forces plus ou moins
visibles que d'autres ? Car désormais on mange chinois, turc ou indien... si on le souhaite, ce
qui est le cas aussi de cet élève.
La géographie alimentaire impose ses données culturelles à l'ensemble des acteurs qui font
des choix en fonction des niveaux techniques et économiques. C'est ainsi qu'on peut saisir les
bouleversements actuels sur la planète alimentaire où le brassage des plats, des goûts et des
saveurs formulent de nouvelles pratiques.
Jusqu'aux dénonciations virulentes comme celle d'Erwin Wagemhober, "We feed the world",
"le marché de la faim" qui rappelle que si tout se lie sur le plan économique, la solution aux
problèmes alimentaires d'aujourd'hui est entre nos mains, qu'en somme nous avons
l'agriculture et l'alimentation que nous méritons.
2. Quels choix ?
D'une simple question d'alimentation, nous voilà partis sur un vaste débat de fond et une
approche globale par excellence. Besoin fondamental lié à notre survie, l'acte de se "nourrir"
questionne notre relation à nous-mêmes : l'écoute et les réponses que nous donnons à nos
besoins (fondamentaux) et à nos désirs ; l'écoute et les réponses que nous donnons face aux
suggestions et représentations du monde extérieur, médiatique en particulier.
Il nous questionne sur notre relation aux autres et les valeurs que nous y accordons :
responsabilité, solidarité, ouverture, autonomie... compétition, individualisme, fatalisme,
intégrisme....
Enfin, il nous interroge sur notre rapport à la gestion de l'environnement : quels impacts les
choix individuels et collectifs que nous posons vont-ils avoir sur la qualité de notre
environnement et sa capacité à nourrir les populations ici, ailleurs et demain ? Les lunettes de
l'éducation relative à l'alimentation sont posées. Et les réponses ? Elles ne sont pas pour autant
données, les situations sont complexes et en évolution permanente.
Faire des choix sains, le véritable enjeu.
Qui dit choix présuppose capacité et liberté. Possibilité de faire un choix, savoir ce que l'on
choisit, être informé, et comprendre l'effet de ces choix, pouvoir y mettre le prix, liberté de
décider, de rythmer et varier ses choix, d'être économe ou pas, de faire des excès ou pas, d'être
raisonnable ou pas, de finir son assiette ou pas, d'aimer ou détester tel aliment.
158
! Finistère
Liberté de consommer avec des valeurs en tête ou pas. Mais même cette liberté, fort
individuelle, est teintée d'autres impératifs sociaux qui rendent les choix moins faciles.
Nous sommes tous imbibés de ces impératifs et nous les véhiculons, à notre manière et
souvent de manière inconsciente, dans les différents milieux de vie que nous croisons au
quotidien : les messages prescriptifs de "bons" comportements alimentaires, les regards de
nos parents ou voisins sur le paquet de chips apporté de la maison, marquent nos habitudes
alimentaires dès l'enfance. Les images de la mode et de l'été au "ventre plat" culpabilisent nos
fringales ; le regard-jugement des autres sur notre silhouette et nos choix alimentaires portent
un coup à l'estime de soi ; le sacrifice du budget ménage en faveur du bio casse le plaisir du
goût retrouvé ; le pot de yaourt jeté dans la poubelle plutôt que dans le sac pour le recyclage
fait un pincement à nos mécanismes acquis de recyclage...
Nous avons dès lors pour mission prioritaire de donner la capacité aux élèves de pouvoir
accéder à ce processus d'écoute de soi, d'interrogation, de mise en balance de ces choix et de
volonté d'agir... bien plus que de donner les réponses. Il demeure une résistance aux
changements. Mais l'important c'est que soit posée la question : pourquoi je mange ceci plutôt
qu'autre chose ?
Prolongements pédagogiques
- D'où viennent les produits alimentaires que l'on consomme et comment arrivent-ils jusque
dans nos assiettes ?
- Des produits consommés à la plante (à consulter sur le site Clemi bretagne)
- "WE feed the world", "le marché de la faim" de E. Wagenhofer (film), une présentation et
une analyse de Gilles Fumey, géographe et deux exploitations pédagogiques sur le site du
Clemi Bretagne
- Le commerce équitable à partir d'un exemple : la banane
- Le monde de la pêche (à consulter sur le site Clemi Bretagne)
- Prendre position : écrire un article d'opinion
159
!Finistère
"WE FEED THE WORLD, LE MARCHÉ DE LA FAIM"
film documentaire de Erwin Wagenhofer (2007)
Présentation de deux exploitations pédagogiques de ce documentaire
(les deux fiches de travail sont disponibles sur le site du Clemi Bretagne)
Ce documentaire donne à voir et à comprendre ce qu'est un type d'agriculture (l'agriculture
productiviste) et ses conséquences à l'échelle mondiale.
Il est composé de 7 tableaux qui présentent des contextes géographiques et des pratiques
agricoles différents : un producteur céréalier autrichien, un pêcheur de Concarneau, une
culture sous serre en Espagne, une agriculture de maïs et maraîchère en Roumanie, une
culture de soja au Brésil, une agriculture vivrière et pauvre en productivité au Brésil et enfin
un élevage industriel de poulets en Autriche.
Chacun de ces tableaux peut donner lieu à une analyse venant prolonger un axe particulier
choisi par les élèves ou par leurs enseignants, notamment en géographie et SVT.
Des thèmes tels que l'accès à l'eau, ou la qualité des produits alimentaires ou le gaspillage
alimentaire dans les pays du Nord, par exemple, sont aussi traités, parfois de manière
indirecte, et demandent donc un décryptage particulier.
Enfin, la lecture de l'affiche permet de formuler des hypothèses sur les intentions du
réalisateur et ainsi de questionner à leur tour, les élèves sur ce message.
Afin de trouver au mieux un angle d'attaque pertinent pour approfondir un sujet lié à
l'agriculture et à la faim, le contenu analysé du film ainsi que les questions servant à l'analyse
auprès des élèves sont disponibles sur le site du Clemi Bretagne.
Vous trouverez aussi sur ce site, en documents, des extraits d'articles de journaux qui rendent
compte du caractère polémique de ce documentaire.
Une autre façon de croiser des informations ou de faire la différence entre opinions et
informations, bref d'apprendre à nos élèves à aiguiser leur esprit critique.
Pour des élèves plus aguerris aux techniques utilisées par les médias et de façon générale aux
techniques de communication, ce travail peut être prolongé par une activité visant à répondre
à la question : s'agit-il d'un documentaire de propagande ? Ou comment le réalisateur nous
sert son message ?
Ce prolongement participe à un travail critique du documentaire et de sa fabrication. Il inclut
donc fortement les élèves comme récepteurs et stimule leur capacités à prendre des distances.
Un bon exemple d'éducation à l'information et aux images disponible sur le site Clemi
Bretagne.
Ces pistes d'exploitation ont été retravaillées à partir du travail effectué par l'association
"Zootrope Films" et des pratiques d'enseignants ayant exploité ce documentaire.
Un autre film documentaire américain de Morgan Spurlock. "Super Size me" peut être
proposé pour un travail de décryptage. Enquête d'un journaliste sur l'importance des fast-food
dans le régime alimentaire des américains.
160
! Finistère
Décryptage en particulier des 3 premières minutes du film qui méritent un regard attentif pour
comprendre les intentions du réalisateur. Certes, la consommation des MacDo est au coeur du
sujet et ses conséquences également. Cependant, les premières scènes du film nous donnent à
voir un mode de vie global de cette société américaine : les maisons sont surdimensionnées,
les voitures sont aussi surdimensionnées, les personnes dans la rue sont aussi en sur-poids. Et
l'on pourrait multiplier les exemples de la vie quotidienne des américains qui semblent vouloir
avoir toujours plus et toujours plus grand. Pourquoi cette entrée en matière ? Une des lectures
proposées pour comprendre le rapport entre alimentation et société est la suivante : un Etat
qui se pense, se veut et se montre comme surpuissant y compris dans sa façon de vivre.
Pourquoi donc s'étonner alors de l'emprise de ce type de nourriture dans ce pays ?
Sur le film culte de J. Furtado, "L’île aux fleurs", 1989 :
http://www.filmdeculte.com/culte/culte.php?ID=147
Slow Food :
http://www.slowfood.fr/france
À Lire :
Erwin Wagenhofer, Max Annas, "Le marché de la faim", Editions Actes Sud, 2007.
À Voir :
"Le cauchemar de Darwin"
http://www.cafe-geo.net/article.php...
Et vous, quelle cause souhaiteriez-vous défendre sur ce thème "l'agriculture et la faim",
pour prolonger ce documentaire ?
Comment ?
- Quelles seraient les images et les portraits d'acteurs locaux que vous choisiriez ?
- Quels choix feriez-vous pour introduire et conclure votre reportage ? Titre, citation,
chiffres, ... (voir dans le dossier écrire un article d'opinion)
161
!Finistère
LE COMMERCE ÉQUITABLE
Un exemple : la banane
Première piste : d'où viennent les bananes ?
Objectif
➡ Mettre en évidence le rapport climat / production agricole.
La banane occupe le 2ème rang du marché mondial des fruits, derrière les oranges et devant le
raisin. Les principaux pays producteurs et exportateurs de bananes sont l'Equateur, le Costa
Rica, la Colombie et les Philippines ; ils sont tous situés sur "la ceinture bananière", zone
délimitant les régions idéales pour la culture de la banane.
À partir d'une carte ou d'un globe, lister les pays situés sur la ceinture bananière. Puis, grâce à
la lecture des diagrammes de températures et de précipitations de ces pays, dégager leurs
caractéristiques climatiques (température moyenne de 27°C et peu de précipitations).
Deuxième piste : de la récolte à la table...
Objectif
➡ Retracer les étapes d'un circuit économique simplifié (production, distribution,
consommation) et mettre en évidence les échanges commerciaux entre les pays
(exportation, importation).
Où sont produites les bananes ? Par qui ? Où sont-elles consommées ? Par qui ? Quelles sont
les étapes intermédiaires entre la production et la consommation ? (emballage, transport,
commerce en gros... )
Vocabulaire spécifique : plantation ou bananeraie, régime, récolte, ou fenaison, producteurs,
consommateurs, coopératives, commerce en gros, import, export, bénéfice...
Une banane équitable :
Objectif
➡ Découverte d'une économie plus solidaire, le commerce équitable.
Qu'est-ce que le commerce équitable ? Son historique : il a commencé avec des produits
artisanaux dans les années 60, et aujourd'hui, il comprend le café, le cacao, les fruits secs, le
miel, le vin, le riz ; et depuis 1997, la banane.
Ses principes et ses objectifs : à dégager à partir de l'exemple d'une association qui agit pour
un commerce équitable entre Nord et Sud, Artisans du Monde par exemple.
Les inégalités du commerce international pourront être mises en évidence par la
comparaison de la répartition de ses bénéfices avec celle du commerce équitable : pour les
bananes "non équitables", les pays du Nord (consommateurs) reçoivent 80% du prix, tandis
que les pays du Sud (producteurs) ne reçoivent que 20% du prix. Qu'en est-il pour la banane
"équitable" ?
162
! Finistère
Pour engager les élèves dans une consommation plus éthique, on mettra l'accent sur la
nécessité de s'informer sur la provenance des produits que nous achetons et sur les conditions
dans lesquelles ils sont fabriqués (travail des enfants, respect des droits de l'Homme au
travail, scolarisation... ).
Prolongements
Les inégalités Nord/Sud (analphabétisme, espérance de vie faible), travail critique sur les
messages publicitaires.
Une banane écologique :
Objectif :
➡ Sensibiliser la nécessité de protéger notre environnement.
L'exportation des bananes est une source importante pour de nombreux pays du tiers monde,
mais malheureusement, sa production intense ne respecte pas toujours l'environnement. Lister
les dangers de pollution liés à l'agriculture : utilisation d'engrais et de pesticides, accumulation
de matériaux non dégradables...
163
!Finistère
ET LE SUD DANS TOUT ÇA ?
Déconstruire les stéréotypes
Outiller la solidarité
Poser la question du Sud, c'est interroger le modèle de développement vécu au Nord et vendu
au Sud. Nous ne pouvons en effet nous pencher sur le développement des pays d'Afrique,
d'Asie, d'Amérique latine et d'Europe de l'Est sans au préalable examiner notre propre modèle
que nous tentons depuis des décennies de leur imposer. Un modèle qui pourtant, accentue les
inégalités sociales et les désastres environnementaux. La paix de demain sera menacée par des
changements environnementaux. Sauf métamorphose urgente, le Sud en sera la première
victime, le Nord le premier responsable. Sur ce thème comme sur de nombreux autres, les
défis environnementaux rejoignent les enjeux sociaux.
Poser la question du Sud, c'est questionner les sociétés.
C'est aussi comprendre les interdépendances Nord-Sud et les mécanismes d'exploitation
injustes qui engendrent des relations inégalitaires entre ces deux pôles. C'est enfin proposer
des passages à l'acte pour plus de solidarité et de justice sociale. Pour moins d'ethnocentrisme
et de stéréotypes.
Car la question que nous posons est bien celle-ci : "Et le Sud dans tout ça, qu'est ce que je
peux y faire ?"
Que des chiffres...
- 20% de la population mondiale détient 90% des richesses. (1)
- Dans les pays en développement, plus d'un enfant sur 10 n'atteindra pas l'âge de 5
ans.
- Une personne sur 6 dans le monde n'a pas accès à de l'eau salubre.
- En 2050, 85% de la population vivra dans le Sud. (2)
Des chiffres de ce type (1) nous pourrions en citer à n'en plus finir. Tous montrent que, de tous
ces défis que doit affronter l'humanité, des désastres économiques à l'exclusion sociale, le
déséquilibre Nord/Sud est probablement le plus détonant.
Tous ces chiffres racontent des histoires. Celles d'hommes, de femmes et d'enfants. Comme
vous, comme nous, mais nés là-bas...
De tous ces chiffres, retenons en un, caricatural :
- l'aide annuelle versée par l'Union Européenne à l'Afrique subsaharienne est de 8 dollars
par habitant.
- sur la même période chaque vache européenne reçoit quant à elle des subventions 120
fois supérieures.
(1) PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement wwwundp.org/french
(2) SOS Faim, défiSud n°21, 2005
164
! Finistère
Que nous raconte cette comparaison ? Qui y gagne ?
(voir la contribution du CASI Bretagne dans ce dossier)
Sur les échanges et la circulation des produits alimentaires...
Pour comprendre ces dimensions et analyser : pourquoi ces agricultures alternatives sont-elles
nées ?
Pour comprendre avant de juger, 3 questions souvent posées lors des débats en classe :
1. Y a-t-il des produits alimentaires idéaux, à la fois équitables, savoureux, bios et
meilleur marché ?
Non... Le produit idéal n'existe pas. Cependant il y en a malgré tout de meilleurs que d'autres.
Pour choisir en connaissance de cause, il convient de se poser des questions avant de trancher
en fonction de nos propres priorités ou de nos valeurs (participer à la justice sociale, protéger
l'environnement, économiser de l'argent...)
2. Pourquoi équitable ?
"56% de la population mondiale vit actuellement dans la pauvreté : 1,2 milliard de personnes
vivent avec moins de 1,05 euro par jour et 2,8 milliard d'autres vivent avec 2,1 euro par
jour" (Banque Mondiale).
Dans la filière équitable, le producteur reçoit un prix juste pour son produit, ce qui lui permet
d'investir dans l'avenir, de participer activement au développement économique, social et
environnemental de sa région. Et de pouvoir aussi scolariser ses enfants.
Les noms des entreprises qui pratiquent le commerce équitable (Alter Eco, Ethiquable,
Artisans du monde...) ont pour mission de concilier l'éthique et le profit, en redonnant leur
place aux petits producteurs d'Afrique, d'Asie ou d'Amérique Latine. Pas de charité dans la
démarche de ces nouveaux entrepreneurs. Ils font du commerce, mais ils se sont donnés des
règles : pas de travail des enfants, salaire minimum négocié et garanti pour les producteurs,
nombre réduit d'intermédiaires, respect de l'environnement entre autres. Et le succès est là.
Pas au point de faire trembler le commerce international, car l'économie solidaire n'en est
encore qu'une partie infime (0,02%), mais suffisant pour permettre déjà à des millions de
paysans et d'artisans défavorisés de vivre de leur travail.
Le commerce équitable s'est aussi imposé dans l'opinion occidentale. L'Europe est devenue la
première destination des produits exportés à travers le monde, et en France, les achats
"éthiques" ont rapporté 166 millions d'euros en 2006, contre 12 millions en 2000. Le
commerce équitable taille sa route jusqu'à se retrouver en position phare sur les rayons de la
grande distribution.
Comprendre l'espoir que représente le commerce équitable
Contexte
- création en 1987 au Mexique par un prêtre hollandais insurgé contre les profits
empochés par les intermédiaires du café, Max Havelaar a popularisé l'idée de commerce
équitable. D'autres associations ont repris ses principes de fonctionnement. Certaines,
tournées vers la France, aident les paysans à trouver des modèles de distribution plus
rentables.
165
!Finistère
- Le commerce équitable en chiffres :
1700, c'est le nombre d'industriels exportateurs, importateurs et transporteurs impliqués dans
le seul circuit régi par Max Havelaar.
800 000, c'est le nombre des familles de petits producteurs bénéficiant dans 46 pays des
ressources du commerce équitable en Afrique, Asie, Amérique Latine.
75%, c'est la part des Français ayant entendu parler du commerce équitable. Ils n'étaient que
9% en 2 000. La moitié sont prêts à payer plus cher un produit éthique.
- Une explosion des ventes
En consultant les statistiques de Max Havelaar qui regroupe 118 organisations dans 45 pays,
on peut se faire une idée de cette évolution. Les principaux produits diffusés (évolution des
ventes sous le label Max Havelaar).
Café en 2001/2002 : 1000 tonnes
Bananes en 2001/2002 : - d'une tonne
Jus de fruits en 2002 : 300 tonnes, en 2005 : 5 489 tonnes, en 2004 : 3 356 tonnes, en 2003 :
251 tonnes
Chocolat en 2002 : 100 tonnes
(sources : site Max Havelaar et "comprendre l'actualité par l'image", Hachette pratique, 2008)
3. Pourquoi du bio ?
"
Grâce à son image rassurante pour la santé et pour l'environnement, l'agriculture biologique
connaît depuis quelques années une progression importante à l'échelle mondiale. L'Europe
représente les plus grosses ventes de produits bio, mais le marché reste limité et les
contraintes liées à ce mode de culture sont un frein à son développement.
Comprendre les raisons
Contexte
En 1986 : en Europe l'agriculture bio faisait ses premiers pas officiels dans un scepticisme
général et sous les moqueries d'une majorité d'agriculteurs hostiles.
En 2005 : 634 tonnes.
 20 ans plus tard, bien que marginal (1% à 4% de la production agricole européenne selon
les pays), le bio a la côte. Il répond aux préoccupations du moment : sécurité des aliments,
santé, goût du terroir, environnement...
 C'est d'abord dans les régions méridionales de la France que progresse l'agriculture
biologique, en particulier dans les régions de moyenne montagne. Il est plus facile pour les
petites exploitations que pour les grosses de faire leur révolution.
 Le nombre d'exploitation a triplé
Nombre d'exploitations travaillant sous le label biologique depuis 1995 :
1995 : 3700 exploitations
2005 : 11 402.
 Au total (en 2005) : 11 288 agriculteurs exploitent 517 965 hectares, soit 1,86% de la
surface agricole utile de la France.
Pour l'Europe ce taux est de 3%.
Les céréaliers en premier, puis les producteurs de fruits et de légumes.

166
! Finistère
Du nouveau pour les étiquettes et les cantines scolaires ?
La nouvelle réglementation sur les produits bio et leur étiquetage décidée en juin 2007 par
l'Union européenne ne satisfait pas les milieux écologistes. Mesure la plus décriée : la
tolérance accordée par Bruxelles à la présence de traces OGM dans les produits (0,9% au
maximum, comme pour les produits classiques).
Autre nouveauté : l'obligation d'apposer le logo de l'U.E. sur les produits et d'indiquer le lieu
où ils ont été cultivés, y compris pour ceux de l'importation portant le logo. Les règles
d'attribution du label sont renforcées : seuls les aliments contenant au moins 95%
d'ingrédients biologiques, au lieu de 70% précédemment y auront droit.
(source "Comprendre l'actualité par l'image", Hachette pratique et site de la culture
biologique).
Partir en quête d'informations auprès d'agriculteurs bio :
Connaître leurs motivations, leur travail, les contraintes et les avantages de ce type
d'agriculture. Que souhaitent-ils pour les années à venir ? Quel message veulent-ils faire
passer ?
La géographie alimentaire impose ses données culturelles à l'ensemble des acteurs qui font
des choix en fonction des niveaux techniques et économiques. C'est ainsi qu'on peut saisir les
bouleversements actuels sur la planète alimentaire où le brassage des plats, des goûts et des
saveurs formulent de nouvelles pratiques.
Jusqu'aux dénonciations virulentes comme celle d'Erwin Wagemhober, "We feed the world",
"le marché de la faim" qui rappelle que si tout se lie sur le plan économique, la solution aux
problèmes alimentaires d'aujourd'hui est entre nos mains, qu'en somme nous avons
l'agriculture et l'alimentation que nous méritons.
Les malheurs du mangeur français : consommateur ou citoyen, faut-il choisir ?
Le mangeur doit aujourd'hui faire face à une situation nouvelle dans l'histoire de l'humanité :
l'abondance alimentaire. Devant les rayons des supermarchés, les étalages des épiceries ou
ceux de nos marchés de plein vent, nous avons le choix. Plusieurs postures s'offrent à nous :
l'une plutôt citoyenne qui consisterait, par exemple, à acheter des produits issus du commerce
équitable, de l'agriculture biologique ou encore des Associations pour le Maintien d'une
Agriculture Paysanne. Mais le mangeur est aussi un consommateur. Il doit également faire les
"bons" choix pour sa santé, troquer les produits gras au profit de ceux riches en micronutriments et ce, dans un contexte actuel de flambée des prix. Comment gérer toutes ces
contraintes ? De quelles informations avons-nous besoin pour choisir en connaissance de
cause ? Peut-on être à la fois un bon consommateur et un bon citoyen ? Quelles sont les
stratégies que tout un chacun met en place pour ne pas "culpabiliser" dés qu'il déguste une
religieuse au chocolat ou un poulet en batterie élevé au Brésil ?
167
!Finistère
MÉDIATISER LES CAMPAGNES HUMANITAIRES ?
La médiatisation des campagnes humanitaires est un point essentiel de l'appel aux dons. Ces
campagnes d'appel à la solidarité et à la générosité correspondent de plus en plus à des
situations d'urgence, mais aussi encore à des interventions fortes pour réduire la pauvreté.
Aborder ces questions avec les élèves conduit à se confronter à des réactions qui peuvent être
vives : pourquoi des enfants meurent aujourd'hui de faim ?
Les émotions suscitées par ces campagnes sont fortes et ne doivent pas induire non plus un
discours culpabilisant, mais bien plutôt une prise de conscience des solutions possibles, des
évolutions.
En abordant ce domaine, on peut par ailleurs être confronté à des idées reçues que nous
véhiculons nous-mêmes dans notre approche critique de ces situations : donner ce n'est pas
toujours simple, il est nécessaire d'identifier à qui on donne et pourquoi.
Il ne s'agit pas de dresser un panorama exhaustif, mais d'interroger des représentations chez
les élèves et de construire avec eux d'autres approches.
1- Qu'est-ce qu'une campagne humanitaire ? Qu'est ce qu'une campagne publicitaire ?
Une campagne humanitaire, c'est une intervention programmée sur une zone de catastrophe
naturelle, dans un Etat ou dans une région du monde pour apporter une aide souvent dans
l'urgence, mais aussi pour se développer.
Ces campagnes humanitaires sont relayées par des actions médiatisées, bien souvent des
actions chocs, "coup de poings" qui servent de point de départ à la médiatisation de cette
campagne.
2- Quelques termes connus associés aux campagnes humanitaires
ONG (Organisation Non Gouvernementale)
Selon la définition du Conseil de l'Europe, il s'agit d'une organisation de droit privé à but non
lucratif et qui intervient dans au moins deux Etats.
La première ONG fondée fut la Croix Rouge en 1863, mais ces organisations se sont
fortement développées depuis les années 1970 dans le monde.
On estime les ONG aujourd'hui à 30 000 ou 40 000 dont près de 3000 bénéficient d'un statut
consultatif auprès de l'ONU. Elles sont puissantes et capables de faire plier des Etats , car
elles ont une forte capacité à mobiliser l'opinion publique grâce aux médias.
Mais toutes n'ont pas les mêmes pratiques ni les mêmes sources de financement, certaines ont
réellement une dimension entrepreneuriale, ce qui pose la question d'un intérêt économique
même s'il est louable et correspond à des valeurs affichées clairement.
168
! Finistère
Les fonds dont disposent les ONG reposent pour leur administration et leur action sur des
dons individuels, des subsides provenant de fondations, d'entreprises, d'organisations
internationales régionales (l'Union Européenne avec Europe aid) ou universelles (les agences
onusiennes) et pour celles qui les acceptent des fonds gouvernementaux. Ainsi sont-elles en
concurrence permanente pour les financements sur le "marché de la charité". Par ailleurs elles
se sont professionnalisées : à l'engagement individuel et bénévole des débuts se sont
substitués des réseaux de professionnels spécialistes de recherches de fonds, de logistique, des
juristes, des économistes. Dès lors elles ont acquis des niveaux d'expertise parfois supérieurs
aux administrations publiques.
Droits de l'homme, droit d'ingérence
La déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 définit dans un seul et même texte
un ensemble de droits humains indivisibles : droits civiques, politiques, sociaux, économiques
et culturels. Même si elle n'a pas été signée par tous les Etats, elle reste néanmoins un texte de
référence du droit international actuel.
Le terme de droit d'ingérence est apparu après la Guerre du Biafra et la création
d'Organisations Non Gouvernementales nouvelles comme Médecins Sans Frontières. Ce
nouveau droit a été formalisé par Bernard Kouchner en 1987 et le juriste italien Mario
Bettati : "Le devoir d'ingérence : peut-on les laisser mourir ?".
Sans pouvoir trancher ces questions qui restent en débat, il est important de les faire émerger,
car elles peuvent apparaître dans l'esprit des élèves face à des images qui provoquent de fortes
émotions.
Urgence
Tsunami, tremblement de terre en Afghanistan, séisme en Haïti, autant de situations de
catastrophes naturelles qui appellent des réponses urgentes. Il y a urgence lorsqu'un
événement soudainement met en danger une population et était imprévisible, comme dans le
cas de catastrophes naturelles.
Ces situations extrêmes appellent des réponses rapides, coordonnées, sophistiquées.
On reproche souvent aux Etats d'être moins réactifs que les ONG dans ce domaine, c'est une
des raisons de leur renforcement.
Néanmoins à travers leurs impôts, les contribuables interviennent aussi. Il est clair, par
ailleurs, que passée la catastrophe naturelle, les conséquences de long terme sur les
populations doivent être prises en compte et accompagnées, sinon l'action d'urgence n'a
aucune efficacité.
C'est donc la coordination de ces acteurs et la nécessité après l'urgence d'une intervention sur
le long terme qu'il est nécessaire de mettre en avant.
Ainsi une campagne humanitaire peut recouvrir d'autres objectifs que des situations
d'urgence : aide au développement, soutien aux actions des Nations Unies (campagne
Unicef), coopération internationale et lutte contre les risques sanitaires (Organisation
mondiale de la santé), soutien à des actions innovantes dans le domaine de la prévention
(Fondation de France).
169
!Finistère
3- Des acteurs aux intérêts variés
-
des ONG mondiales influentes
Oxfam international
Créée en 1995, Oxfam international est une coordination d'ONG nationales implantées dans
13 pays et qui agissent à l'aide de près de 3000 partenaires locaux, dans environ 120 pays à
travers le monde. Ses objectifs sont la réduction de la pauvreté et de l'injustice, la défense de
la dignité et des droits humains des pauvres, et leur participation aux décisions les concernant.
Amnesty International
Créée en 1961 pour défendre le droit à la liberté d'expression, Amnesty International a par la
suite étendu ses activités à la défense des victimes de torture de disparition aux condamnés à
mort et depuis 2001 à la défense des droits économiques, sociaux et culturels. Elle a obtenu le
prix Nobel de la Paix en 1977. Elle compte aujourd'hui 2,2 millions de membres et de
sympathisants actifs dans plus de 150 pays et territoires.
-
campagnes humanitaires des Nations Unies et interventions des Etats
Le cadre majeur d'intervention de la communauté internationale repose sur les
institutions des Nations Unies.
Ces organisations correspondent à la reconnaissance de droits humains universels, voulue par
les Nations Unies et actée par la Charte de San Francisco (1945).
OMS, FAO, UNICEF, UNESCO, PNUD...
Sans entrer dans le détails des actions de coopérations internationales, deux approches à ce
sujet semblent nécessaires :
•
•
•
•
Une part importante de l'aide publique au développement est aujourd'hui assurée dans
le cadre de programmes internationaux, mais aussi dans le cadre de programme d'Etats
identifiés ou d'organisation comme l'Union Européenne.
La mondialisation et la médiatisation renforcée d'événements qui touchent aux droits
humains modifient l'approche actuelle de la coopération internationale et des formes
des solidarités.
En effet, on ne peut exclure des coopérations indispensables dans le domaine de la
santé, des opérations de maintien de la paix si l'on tient compte de l'échelle actuelle de
ces phénomènes et de la vitesse à laquelle l'information circule à leur sujet.
À terme, il est donc nécessaire de tenir compte à la fois d'une vision globale de
problématiques pour le bien de toute la planète, mais aussi de la contribution de chaque Etat.
170
! Finistère
Les actions de la communauté internationale à travers les institutions des Nations Unies
correspondent à la déclaration des Objectifs du Millénaire pour le développement de la
communauté internationale signée par 189 nations en 2000.
1. Réduire l'extrême pauvreté et la faim
2. Assurer l'éducation primaire pour tous
3. Promouvoir l'égalité et l'autonomisation des femmes
4. Réduire la mortalité infantile
5. Améliorer la santé maternelle
6. Combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d'autres maladies
7. Assurer un environnement humain durable
8. Mettre en place un partenariat mondial pour le développement
171
!Finistère
Des États collectivement responsables de biens communs : la notion de biens publics
mondiaux
La notion de "biens publics mondiaux" (BPM) repose sur la transposition, au niveau
international, de celle de "biens publics". Ces derniers ont été définis par les économistes
comme des biens, services, ou ressources qui bénéficient à tous et se caractérisent par la nonrivalité (la consommation de ce bien par un individu n’empêche pas sa consommation par un
autre) et la non-exclusion (personne ne peut être exclu de la consommation de ce bien). Ces
"biens publics" sont souvent assimilés aux "biens communs" qui sont, eux, réservés à un
groupe de consommateurs et en excluent les autres. Biens publics et biens communs peuvent
être locaux, régionaux, nationaux, plurinationaux ou mondiaux.
Chaque pays qui conduit des politiques publiques ayant des effets positifs au plan global est,
de fait, amené à contribuer à la production des biens publics mondiaux à travers des
financements d’investissements destinés d’abord à la collectivité nationale : c’est le cas de la
lutte contre les pandémies, de l’investissement dans la recherche, ou des politiques de
réduction des émissions des gaz à effet de serre.
Dans cette conception, les biens publics mondiaux se rapprochent des droits humains
fondamentaux : droit à la santé, droit à l’eau...
Cette notion n'est pas forcément claire selon les acteurs, mais elle conduit à de nouvelles
formes de coopération internationales dans les domaines de l'environnement, de la santé, de la
stabilité financière, de la diffusion de la connaissance et de la sécurité alimentaire.
- L'intervention humanitaire des Etats
Leur intervention est plus complexe, car elle est souvent suspectée d'ingérence ou d'être une
forme contournée de stratégie militaire et de mise en place de zones d'influence.
- les Fondations
Plusieurs fondations philanthropiques de droit privé interviennent dans le domaine
humanitaire, leur intervention bouleverse les cartes des actions humanitaires. Certaines ont
pris un poids considérables, elles financent d'autres fondations, des ONG, des associations,
centralisent également des dons.
Dans le droit français une fondation est l'acte par lequel plusieurs personnes physiques ou
morales décident de l'affectation irrévocable de biens, droits ou ressources à la réalisation
d'une oeuvre d'intérêt général et à but non lucratif.
Dans ce contexte particulier les fondations américaines ont pris un poids considérable, leurs
actions équivalent à 1/7ème de l'aide au développement de l'Etat américain.
La fondation Bill Gates joue un rôle important depuis 1994 dans le domaine de la santé et
pèse nettement par le poids de ses dons sur les politiques publiques des Etats concernés.
172
! Finistère
Bibliographie.
Dictionnaire d'Histoire Contemporaine, sous la direction de Marielle Chevalier et
Guillaume Bourel, ed Hatier, 2010.
Les 100 mots de la Géopolitique, coordonné par Pascal Gauchon, Jean Marc Huissoud, ed
Que sais-je ?, Presses Universitaires de France.
Atlas de la mondialisation, Comprendre l'espace mondial contemporain, Marie-Françoise
Durand, Philippe Copinschi, Benoît Martin, Delphine Placidi, ed. Sciences Po Presse, 2009.
Idées recues, L'aide au développement, Jean Michel Severino, Jean Michel Debrat, ed. Le
Cavalier Bleu, Janvier 2010.
Sitographie
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/actions-france_830/economie-mondiale_901/biens-publicsmondiaux_3009/index.html
http://www.un.org/fr/humanitarian/
Activités pédagogiques
Objectifs
➡ Identifier les différences entre campagnes humanitaires et campagnes publicitaires
➡ Identifier les acteurs des solidarités internationales
➡ Distinguer la part de l'intervention individuelle de l'intervention collective
➡ Comprendre le cadre d'intervention d'une ONG
➡ Comprendre le sens d'un message médiatique et les personnes ciblées
Étape 1 :
Etudier un site de campagne humanitaire, ou une campagne humanitaire sur internet,
en comprendre le but.
Mise en contexte
L'objectif majeur d'une campagne menée par un organisme, c'est de faire venir des dons et de
faire réagir.
Les campagnes d'Action Contre La Faim amènent les personnes à se poser des questions et à
souhaiter agir.
On peut remarquer avec les élèves que bien souvent ces campagnes ont une dimension qui
amène à se sentir responsable. Les images publiées peuvent avoir un objectif provocateur et
susciter volontairement l'émotion.
173
!Finistère
Pour aborder cette question on peut explorer le site d'ACF (Action Contre la faim) et utiliser
les différentes campagnes médiatiques répertoriées et les comparer avec le site de Médecins
sans Frontières : les approches ne sont pas les mêmes.
Comparer les images publiées sur les sites d'ACF et de MSF
-
Comment ces images sont elles présentées ?
Quelles sont les légendes qui les accompagnent ?
Les personnes sont-elles photographiées en gros plan ? Dans quelle situation ?
Voit-on leur visage ?
Comment sont utilisées les images des enfants ?
On peut leur demander d'aborder ces images avec la grille de lecture suivante :
- description
- informations liées à l'image
- message
On peut également utiliser le clip de campagne actuel d'action contre la faim et analyser le
message.
http://www.actioncontrelafaim.org/mobilisation/campagnes-institutionnelles/
"laisser un enfant mourir de faim, c'est l'assassiner"
"un milliard d'affamés, ne laissons pas l'indifférence les effacer"
Étape 2 :
Un clip pour communiquer, pour quel message ?
Mise en contexte
Les campagnes humanitaires médiatisées sur internet appellent au relais et à la circulation de
l'information sous forme de bannières à faire passer, insérer dans son site, son blog...
Elles sont souvent accompagnées de documents audiovisuels, le clip de campagne formé par
un message écrit devient une forme de communication visuelle nouvelle destinée à faire
passer un message ciblé.
Comprendre l'impact d'un message en essayant d'en produire un.
Lire un clip à message : clip de la campagne du Mois de l'économie sociale et solidaire.
- Demander aux élèves ce qu'ils ont compris du clip après l'avoir visionné et sur ce qu'ils ont
compris du message. De qui parle-t-il ? A qui s'adresse-t-il ? Est-ce qu'on a des indices ?
http://www.lemois-ess.org/accueil/je_veux_comprendre/voir_le_film
174
! Finistère
- Travailler à patir du texte du script
Extrait de début du clip :
Le texte est conçu sur trois temps : des messages défilent à des vitesses différentes, des
pauses, des transitions (C'est comme ça, C'est plus sûr, Point final ? Ensemble n'attendons
plus.). Ils sont découpés en trois temps : Ils disent/ puis Je pourrais et enfin Nous Voulons.
Ils disent qu'il faut faire vite
Ils disent que le temps est compté
Ils disent que l'ascenseur est en panne
Et que l'ascenseur est serré
C'est comme ça
Ils disent qu'on doit supprimer nos emplois
pour sauver l'économie
A-t-on le choix?
(...)
Nous voulons des vitamines pas des pesticides
Nous voulons vivre dans une société où je n'aurai plus peur de vieillir
Nous voulons aller dans le bon sens
Ensemble n'attendons plus
− On peut trier, en le visionnant deux fois, les termes associés à Ils disent / Je pourrais/
Nous voulons, en distribuant un tableau à compléter aux élèves.
− On demande aux élèves d'identifier les sujets qui sont évoqués dans le message en leur
proposant de comprendre que "ils " correspond à ce qui se passe aujourd'hui, "je"
comment chacun peut réagir, " nous" ce que collectivement on peut vouloir.
− Ensuite, ils découpent des termes dans le journal qui se rapprochent des mots qu'ils ont
sélectionnés : rechercher des verbes d'action, des mots proches du mot solidarité...
− Avec leur collection de mots, ils proposent un slogan sur un des sujets traités dans la
partie "nous voulons".
− Ils peuvent s'aider de cette accroche "nous voulons", mais ils doivent se demander à
qui ils veulent s'adresser.
175
!Finistère
Étape 3
Prolongements. Social Washing ou action concrète ?
Mise en contexte
Certaines campagnes publicitaires sont réalisées par des entreprises en affichant des ambitions
humanitaires associées à l'image de la marque.
Certaines entreprises sont soucieuses aujourd'hui de se rapprocher des consommateurscitoyens par une image plus policée ou ce qu'on appelle du "social washing". Elles
s'adaptent aux nouvelles formes de consommation qui émergent autour du commerce
équitable et de l'agriculture biologique.
Pour éviter d'être suspectées de social washing, certaines entreprises cherchent aussi à créer
des actions locales et ciblées dans le cadre de partenariats en procédant à des dons locaux
dans des associations ou dans le cadre de l'aide alimentaire.
Une campagne de cobranding humanitaire : la dernière campagne de Louis Vuitton
On peut interroger les élèves sur leurs réactions à ce type de démarche en leur présentant la
campagne actuelle de Louis Vuitton avec le chanteur Bono de U2.
http://www.strategies.fr/actualites/marques/144074W/louis-vuitton-emballe-ali-et-bono.html
http://www.maxitendance.com/2010/09/bono-louis-vuitton-campagne-humanitaire.html
C'est une campagne de cobranding, c'est à dire d'association de deux marques pour la vente
d'un produit.
En l'occurrence ici pour la campagne «Every journey began in Africa», Louis Vuitton a
convaincu deux icônes médiatico-humanitaires, le chanteur de U2 Bono et sa femme Ali
Hewson, fondateurs de la marque de vêtements éthiques Edun . LVMH a acquis 49% d'Edun
et présenté une exposition d'Art Contemporain à Paris «Africa Rising».
Habillés en Edun, les deux protagonistes posent dans une plaine, un décor digne d’une scène
de Out of Africa et tiennent chacun au bras un sac de voyage...
Les bénéfices des ventes sont reversés à deux ONG : l’ONG Technoserve qui soutient l’action
de la Conservation Cotton Initiative Uganda et l’organisme Tchernobyl Children
International.
Ici on peut réellement parler de confusions des genres et bien montrer le caractère publicitaire
de cette campagne qui joue sur l'image policée d'une Afrique des grands espaces, de la
brousse et de l'aventure européenne.
Un challenge inter-entreprises contre la faim organisé par Action contre la faim ?
On aborde ici un autre questionnement à travers un événement solidaire organisé par ACF.
Comment les acteurs des solidarités internationales abordent ces questions ?
http://www.actioncontrelafaim.org/mobilisation/evenements-solidaires/
176
! Finistère
Il s'agit d'un challenge solidaire sous forme de marathon dans le quartier de la Défense
proposé à des entreprises.
Cet évenement est présenté et totalement assumé par Action contre la faim sur son site
officiel, les ONG maîtrisent totalement les modes actuels de communication pour diffuser
leurs messages à travers des événements et des campagnes publicitaires ciblées.
Extrait du site d'Action Contre la Faim
Pourquoi participer à ce challenge ?
6 bonnes raisons de participer à ce Challenge :
- Vous soutenez une grande cause humanitaire et une association reconnue pour l’efficacité
de ses missions et la transparence de sa gestion.
- Vous fédérez vos salariés autour d’un projet sportif et porteur de sens.
- Vous participez à un projet clé en main organisé par Action contre la Faim.
- Vous engagez votre entreprise et vos salariés dans une démarche solidaire et citoyenne.
- Vous pouvez communiquer en externe sur votre participation à notre course et sur votre
soutien à notre association.
- Vous bénéficiez d’un avantage fiscal : 60% du montant du don est déductible de l’impôt sur
les sociétés, dans la limite de 5 pour mille du chiffre d’affaires.
Les acteurs de l'aide alimentaire ne refusent ni ne récusent des dons de marques, c'est aussi un
point important du maintien d'une vie comme les autres. La question n'est pas si simple à
résoudre. Néanmoins on peut souligner que les entreprises qui procèdent à des dons
bénéficient également de compensations fiscales. En France, ces dons ne sont pas la
principale source de financement, il la complète puisqu'une partie importante des
financements des banques alimentaires repose sur des fonds européens.
L'approche est plus complexe, il ne s'agit pas de diaboliser, mais de connaître et comprendre
la multiplicité d'intervention des acteurs au sein d'actions caritatives et d'en être conscient.
Des ressources pour la classe
Une exposition “Le don, une solution ?”
Il est impossible de regarder le "20 heures" ou d'ouvrir un journal sans être informé d'une
nouvelle catastrophe : guerre, famine, raz-de-marée ou pauvreté.
Vivant dans des pays riches où nous avons plus que le nécessaire, il nous est difficile de ne
pas réagir. Beaucoup d'entre nous souhaitent aider pour ne pas laisser les autres dans la
détresse. De fait, à côté des grandes associations humanitaires ou de développement, des
milliers d'associations locales, étudiantes ou confessionnelles montent des projets de
solidarité, mettent en place des collectes, acheminent des convois...
Et chaque grande catastrophe médiatisée est l'occasion de nouveaux élans de générosité. Ce
foisonnement est rassurant, car il contredit l'idée que nous serions tous devenus des
individualistes indifférents au sort de nos contemporains. Mais aider n'est pas une chose facile
et les bonnes intentions ne suffisent pas toujours.
177
!Finistère
De nombreux dons sont inadaptés et peuvent se révéler néfastes. Motivés par l'émotion, les
projets peuvent manquer de rationalité ; réalisés sans connaissance suffisante du terrain, ils
peuvent passer à côté des véritables besoins.
Le don, sans être une affaire de spécialiste, est une arme à double tranchant.
C'est la raison pour laquelle Ritimo a souhaité réaliser un guide traitant de cette question, en
partenariat avec Peuples Solidaires et Cap Solidarités (ex Cap humanitaire).
Ce guide permet de prendre conscience de ces ambiguïtés afin d'agir sans nuire ! Et, comme
le don n'est pas toujours la solution, il offre également de nombreuses pistes pour être
solidaire autrement.
Le don, une solution ?
Les inégalités Nord-Sud qui s'aggravent rendent la solidarité internationale plus nécessaire
que jamais. Mais, aider n'est pas une chose aisée et les réflexes les plus courants ne sont pas
toujours les plus appropriés. Ainsi, le don, peut être non seulement inutile, mais même
néfaste. Polluant, encombrant ou destructeur de l'économie locale, le don a des effets souvent
ignorés du donateur. Ce guide traite de ces différents risques et permet de prendre conscience
des ambiguïtés profondes de cette forme de solidarité. Et, comme le don n’est pas toujours la
solution, il offre donc de nombreuses pistes pour être solidaire de façon responsable et
efficace.
Pour consulter l'exposition en ligne.
http://www.ritimo.org/H/don/don01.html
178
! Finistère
Étape 4 :
Comment sont représentées des actions d'intervention humanitaires ?
Mise en contexte
Les lieux d'actions humanitaires sont la plupart du temps liés à des conflits, c'est par ailleurs
autour de conflits que sont nées les premières organisations d'actions internationales.
C'est l'origine même d'une organisation non gouvernementale, la Croix Rouge fondée par
Henri Dunant après la découverte du champs de Bataille de la Bataille de Solférino.
Une des missions de la défense nationale est de participer à des actions humanitaires dans le
cadre des accords internationaux (avec l'Union Européenne), ces actions peuvent être
conjuguées à des interventions pour le maintien de la paix ou dans le cas de sinistres, de
catastrophes naturelles.
Un mélange des genres qu'ont longtemps dénoncé les organisations humanitaires. Néanmoins
l'action des deux peut contribuer à améliorer les conditions de vie des populations et à
sécuriser leur situation.
Des images pour informer et agir
Recherche sur le site de Médecins sans frontières
On distribue par groupe de 5 une image sélectionnée sur le site de MSF, on peut s'intéresser
par exemple aux campagnes mises en place dans leur espace presse :
− exposition de photographies Terres d'Urgence, Urgence en Haïti
− exilés afghans et demandeurs d'asile en France
Pour ce diaporama, on peut souligner le souhait de ne pas montrer les visages, demander aux
élèves pourquoi ?
On peut ensuite montrer le contexte de publication de ces photographies en vidéoprojection à
partir de la page d’accueil du site : chaque diaporama est accompagné d'un texte précis et
informatif sur l'action de MSF et sur la situation constatée.
Ces campagnes médiatiques ont clairement un but informatif :
on dispose d'informations sur une situation dans la légende et sous forme de diaporama, une
succession d'images qui situent le lieu symboliquement et physiquement, mais qui sont aussi
respectueuses des personnes. Elles ne jouent pas sur la provocation, mais montrent plutôt les
malades et les médecins en situation de soins.
179
!Finistère
Décryptages de campagnes humanitaires : sortir des clichés
Notions clés : dons, générosité, économie, solidarité, liens nord/sud
Deux campagnes CCFD - Terre Solidaire
Le CCFD - terre Solidaire, 1ère ONG française de développement qui soutient des initiatives
locales dans les pays en développement du Sud et de l'Est, a lancé en 2009/2010, une
campagne plurimédia pour recruter de nouveaux donateurs et mobiliser ses adhérents autour
d'une autre vision des pays pauvres.
Son histoire :
Créé en 1961, le CCFD- Terre Solidaire n'est pas une association comme les autres. Rompant
avec les pratiques de pure assistance, elle fait reposer sa solidarité sur le partenariat et la
confiance. Ainsi, le CCFD - Terre Solidaire apporte son soutien à des initiatives de
développement conçues et encadrées par les communautés, les associations, les acteurs
locaux, partenaires du CCFD - Terre Solidaire, qui agissent chaque jour sur le terrain en
apportant des solutions et des idées constructives pour améliorer la vie localement.
Ses enjeux :
En soutenant les initiatives de ses partenaires au Sud, et en sensibilisant les Français aux
enjeux de la solidarité internationale, le CCFD - terre Solidaire vise la transformation sociale :
la construction collective d'un vivre ensemble dans le respect et la dignité de chacun. Il s'agit
de s'attaquer aux causes profondes de la misère et de la faim pour poser les fondations d'un
monde solidaire.
Première ONG de développement en France, avec près de 40 millions d'euros de budget, et
plus de 500 initiatives soutenues chaque année dans 70 pays du Sud et de l'Est, cette ONG a
acquis depuis 48 ans, un savoir-faire et de nombreuses références dans le dialogue avec la
société civile de ces pays. Le CCFD - Terre Solidaire s'appuie sur son réseau de 15 000
bénévoles dans 99 comités et 1500 équipes locales.
Ces deux campagnes par l'originalité de son positionnement, sa créativité,
et le discours qui valorise ces pays du Sud et les inscrivent dans l'action, en
marche vers une autonomie économique et non pas dans la simple attente
de l'aide au développement sont des campagnes optimistes qui se
démarquent dans un champ où l'humanitaire n'est plus perçu comme un
simple geste de générosité.
180
! Finistère
1. Une campagne contre les clichés : le Sud mérite mieux que nos clichés
Selon l'ONG, le premier frein à la solidarité internationale, ce sont les clichés et les barrières
mentales :
"L'aide ne sert à rien !", "Le problème de l'Afrique, c'est le manque d'eau !", "Ce qu'ils
veulent, c'est venir en Europe !", "Ils ne sont pas entrés dans l'histoire !", "La terre ne peut pas
nourrir tout le monde !"...
Comme le dit très justement le CCFD - Terre Solidaire, les clichés ne nous permettent pas
d'imaginer une autre façon de vivre et de concevoir l'avenir.
Créée par Euro RSCG C&O, cette campagne nous invite à faire disparaitre nos préjugés en
utilisant le principe de la fausse piste comme le fait très justement Magritte (le fameux, "Ceci
n'est pas une pipe !").
"Cette campagne invite à voir le Sud autrement et à dépasser nos stéréotypes à travers une
création optimiste et originale. Le message et sa mise en scène créative marquent en effet une
rupture avec les codes de communication du secteur. Pour lutter contre les clichés, la
campagne emprunte les codes du surréalisme et s'inspire des oeuvres de René Magritte pour
opposer la réalité à la manière dont on se la représente. Ainsi ce que l'on pense être un cul de
jatte de Calcutta est en fait un défenseur des droits des Intouchables, de même qu'une mère de
famille colombienne s'avère être une femme qui alphabétise les enfants de Bogota, un Africain
miséreux, un entrepreneur, et celle que nous prendrions pour une enfant des rues de Sao polo
a créé une coopérative.
"Le Sud mérite mieux que nos clichés !" signe la campagne."
De tous temps, l'étranger, l'inconnu ont été affublés de clichés, d'idées reçues. Ainsi des
pauvres du Sud : pauvreté, guerre, famine, voire même fainéantise, incompétence... Ces
qualificatifs, des plus anodins au plus racistes; ne disent qu'une seule chose : notre
méconnaissance d'une réalité plus complexe et plus optimiste.
Car, si beaucoup des pays du Sud sont effectivement des pays pauvres, il n'en reste pas moins
que des hommes et des femmes prennent leur avenir en main, construisent des projets
économiques, politiques et sociaux innovants et durables.
Banque de semences agricoles, crèche autogérée, micro financement, commerce
équitable, production d'énergie à partir de déjections bovines, mutuelles villageoises,
agriculture biologique...
Pour aller plus loin dans la lutte contre les clichés et transmettre son optimiste, le CCFD Terre Solidaire dédie un large espace à la campagne sur sin site web. L'internaute pourra y
découvrir le Sud à travers des histoires vraies (témoignages de différents partenaires de
l'association) et participer à un jeu-concours pour gagner un voyage solidaire.
181
!Finistère
Pour aller plus loin...
Vidéos et témoignages sur "Ils agissent, ils racontent..." sur http://ccfd-terresolidaires.org
"Ils agissent, ils racontent..."
Les images de cette campagne : sortir des clichés sur www.ccfd-terresolidaire.org
"Migrant, mon ami, raconte-moi...", campagne 2010 / 2012 :
De 2010 à 2012, la campagne des "Kilomètres de soleil" invite les enfants de 7-11 ans à
découvrir une réalité inscrite depuis toujours dans notre histoire : la migration. Le slogan
"Migrant, mon ami, raconte-moi !" pose d'emblée les orientations de la campagne : faire
découvrir des histoires de vie complexes, mais porteuses de richesses, souvent mal identifiées.
L'affiche renvoie à l'idée de l'arbre généalogique où chacun a sa place. L'arbre porte nos
histoires faites de mobilité et de parcours qui se croisent et s'enrichissent les uns les autres.
Chacun peut faire le point sur ses représentations et prendre du recul par rapport à des
discours générateurs de peurs.
Cette campagne est au coeur des défis de nos sociétés. On évalue à plus de 200 millions le
nombre de migrants dans le monde, soit environ 3 habitants sur 100. Près de la moitié sont
des femmes. Et un tiers ont entre 10 et 24 ans. Les pays riches d' Europe et l'Amérique du
nord ne sont plus les seules destinations. L'Inde, par exemple, est devenue un grand pays
d'immigration (on compte 2,5 millions d'immigrés venus du Bangladesh pour 1 milliards
d'habitants).
Les quatre projets de développement soutenus au Soudan, en Afrique du Sud, en Egypte, en
France, témoignent de la complexité de cette question, mais aussi du courage et de
l'engagement de tous ceux qui oeuvrent auprès des migrants dans diverses organisations ou
associations.
182
! Finistère
L'image de cette campagne
plus d'infos sur :
http://kilometres-de-soleil.cef.fr/accueil
2. Une seconde campagne contre "Les paradis fiscaux"
La campagne choc du CCFD 2010/2011 sur http://www.aidonslargent.org/Agir
Son contexte :
L'ONG française CCFD - Terre Solidaire lance une vaste campagne contre les paradis fiscaux,
accusés de piller les pays du Sud, afin de mobiliser en vue des réunions internationales du G8
et du G20 prévues en 2011 en France.
En novembre 2011, la France accueillera le sommet du G20. À un an de cette échéance
majeure, le CCFD lance une campagne choc dans la presse afin de dénoncer le scandale des
paradis fiscaux.
Selon les concepteurs de la campagne, "les multinationales réalisent, chaque année, 800
milliards d'euros de bénéfices en exploitant les richesses des pays du Sud. Au lieu d'être
investis dans leur développement, ces profits considérables sont mis à l'abri dans des paradis
fiscaux, alors que 30 milliards d'euros suffiraient à éradiquer la faim dans le monde."
Sur une plage paradisiaque, un homme esseulé pleure. Son nom : Monsieur Argent. La raison
de son désespoir : détourné, retenu prisonnier, il ne peut venir en aide à ceux qui ont besoin de
lui.
Une voix off constate : "Chaque année, 800 milliards d'euros sont volés au pays du Sd.
Aidons l'argent à quitter les paradis fiscaux."
Avec ce spot diffusé dans les salles de cinéma et sur le web, le CCFD - Terre Solidaire, ONG
française de développement et de solidarité internationale, entend frapper les esprits.
Catherine Gaudard, directrice du plaidoyer au CCFD : "Il y a un vrai enjeu à mobiliser
l'opinion publique contre l'évasion fiscale. Il faut que les gens comprennent le lien qui existe
entre les paradis fiscaux et la pauvreté des pays du Sud."
183
!Finistère
Ses enjeux :
L'objectif est clair : peser sur les prochains G8 (Canada) et G20 (France) qui auront lieu au
printemps et à l'automne 2011.
"La mobilisation doit être exemplaire au moment où la France détiendra une partie des clés
pour impulser une véritable politique de lutte contre l'évasion fiscale. Pour que les intentions
se traduisent en acte."
Depuis 2009, les États du G20 se sont penchés sur la question des paradis fiscaux. Des
progrès ont été faits, mais le problème est loin d'être résolu.
Catherine Gaudard : "La méthode du G20 n'est pas la bonne. Ils se focalisent sur les territoires
et non sur les utilisateurs des paradis. Or, à plus de 60 %, l'argent qui se réfugie dans les
paradis fiscaux est lié à l'activité économiques des multinationales. Elles s'enrichissent dans
les pays en développement qui, en retour, ne bénéficient pas des retombées de leur activité."
Ce sont ainsi 800 milliards d'euros qui s'évaporent, chaque année, dans les paradis fiscaux
privant les pays du Sud de 125 milliards d'euros de recettes fiscales qui pourraient être
investis dans la santé, dans l'agriculture ou dans l'éducation.
"S'attaquer à l'opacité financière n'est pas qu'une question de morale, c'est aussi une question
de santé économique et, pour les pays du Sud, un enjeu central de développement."
Pour aller plus loin...
Le point sur les paradis fiscaux avec la magistrate Eva Joly (courte vidéo) :
http://www.aidonsl'argent.org/Comprendre
184