La terre déborde de l`Image du Ciel. . .
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La terre déborde de l`Image du Ciel. . .
4ème édition L Laa tteerrrree d dee ll’’IIm maaggee d du Ciieell.. .. .. uC déébboorrd dee d mais les courageuses descendantes de ces fleurs qui donnèrent de la joie à ceux privés du droit de regarder vers le ciel, fleurissent encore. Arrivées dans leur ancienne cellule, je remarquai avec émotion que ces deux anciennes détenues placèrent leur bouquet sur l’appui de fenêtre tandis qu’une prière était offerte pour ceux qui n’avaient pas survécu…. Oui, vraiment, « les Cieux chantent la gloire de Dieu et toute la Création danse de joie » Maeve Shannon fcJ La terre déborde de l’Image du Ciel Bien que nous n’ayons pas eu un hiver très rigoureux cette année, d’une manière ou d’une autre nous avons tous été très attentifs, peutêtre même plus que jamais, aux signes du Printemps, de la Résurrection, de l’Espérance, du Ciel et de la Nouvelle Vie ! même si nous croyons qu’en chaque saison et tout autour de nous « la Terre déborde de l’Image du Ciel »…si seulement nous avons des yeux pour voir. Cette vérité m’a été révélée d’une façon mémorable l’année dernière : j’étais invitée à accompagner deux religieuses âgées à Jilava parce qu’un film était projeté sur leurs expériences dans ces prisons notoires durant les années 1950. Comme nous nous frayions un chemin parmi les décombres le long d’un chemin envahi de mauvaises herbes, je remarquai qu’une de mes compagnes se penchait pour cueillir quelques fleurs sauvages dans cette place abandonnée de Dieu. Je surpris Sr Josepha, se remémorant les La terre déborde de l’image du Ciel Quand j’ai lu ce titre, les premiers mots qui me vinrent à l’esprit furent “et la beauté est vérité” et la vérité est divine. Ce que j’ai à offrir sont quelques rêveries venues d’un coin de France où je me trouvais à ce moment-là. Ces jours-ci, j’ai été incapable d’échapper à l’image du ciel que je voyais autour de moi. Nous avons eu un merveilleux printemps et, lorsque j’écris ceci, si je fais pivoter mon siège, je peux voir le plus exquis des magnolias roses qui est à son stade de bourgeonnement. L’arbre déploie ses branches chargées qui ressemblent à de grandes tulipes roses. promenades matinales forcées mais bienvenues, confier à sa compagne : « je me souviens du jour où je fus accusée d’avoir brisé le terrible silence qui planait sur cet endroit. A l’officier qui me condamna pour ce crime, je répondis naïvement : « Monsieur, je n’ai personne à qui parler, aussi ai-je simplement dit aux fleurs combien elles étaient belles ». Mon insolence me valut trois jours d’isolement au cachot ». Les années ont passé, cette section de la Forteresse n° 15 est désertée et gorgée d’eau, La taille de l’arbre m’incite à me demander s’il était ici du temps de Marie-Madeleine. Si non, des centaines de FCJs au moins ont été témoins de l’éveil de cette forte et pourtant délicate 1 Mai 2009 épiphanie de Dieu. En vérité, la terre est chargée de la grandeur de Dieu. Aujourd’hui, je veux m’asseoir sous cet arbre pour lire. toutes les FCJ projetèrent une occasion propice pour le célébrer. Ici, à Laurel Hill, Limerick nous avons eu le privilège d’être rejointes par nos Sœurs de Bruff et de Gouldavoher. L’orchestre et les chœurs de nos trois écoles Ard Scoil Mhuire à Bluff, le Coláiste et les écoles secondaires de Laurel Hill préparèrent la musique et les chants. Je suis en train de lire l’ouvrage conjoint de Brian Keenan et John McCarthy’s “Entre les Extrêmes ». J’ai été émerveillée de ce que Brian Keenan était capable de trouver Dieu dans les nombreuses prisons d’enfer et souterraines dans lesquelles il a été retenu captif dans les années 80 et comment, maintenant, revenant à ce sujet, il peut trouver Dieu dans la grandeur et la majesté des vastes espaces ouverts et des hautes montagnes du Chili. Il décrit comment durant sa captivité, lui et John rêvaient de beauté et de liberté « mais, il est devenu clair pour moi que, bien qu’ imaginant de grandes étendues, des plaines désertiques et des montagnes lors de la captivité, la réalité est de loin, de beaucoup plus loin, inexprimable. Ce que nous voyons ne pouvait pas être rêvé. On pourrait faire apparaître comme par enchantement une calme oasis ou des marais salants distants éclatant de blancheur sous le soleil, mais, mettre les deux ensemble et rêver aux sensations de s’asseoir près d’une source volcanique tout en regardant vers les terres incultes du Salar d’Atacamer, à trois mille pieds plus bas et à plus de vingt miles de distance, est sorti de la plus fertile imagination. « (Entre les Extrêmes p. 148) Saint Joseph est notre église paroissiale et, très aimablement, le Père Pat O’Sullivan accepta que la cérémonie y ait lieu. La date choisie était le 18 septembre. Sr Phyllis Halpin qui entreprit les nécessaires « relations publiques » plaça des annonces de cet événement dans les églises de la ville. Nous avions grand besoin que nous rejoignent l’équipe précédente, les élèves, les parents et tous ceux qui nous entourent. A notre grande joie, l’église était pleine avant 19h15 et Sr Maria, notre Provinciale, souhaita la bienvenue à l’assistance. Les prières et les hymnes furent en irlandais et en anglais. Sr Geraldine Lennon, dans son homélie, décrivit comment Marie Madeleine vint à Limerick pour entreprendre l’éducation des jeunes filles. Contrairement à l’habitude d’établir une école pour enfants pauvres (les Sœurs de la Miséricorde étaient déjà engagées dans ce domaine), elle commença par une école primaire payante dans une superbe propriété de Laurel Hill sur les rives de la rivière Shannon. Nous aussi, la plupart du temps, nous sommes entre des extrêmes, entre la naissance et la mort, entre la liberté et la captivité. Au moment d’une prise de conscience exacerbée, je me demande si nous sommes tous comme Brian Keenan « cherchant une image qui pourrait s’imprimer dans nos mémoires ». Souvent, tout comme lui, nous ne pouvons la trouver et pourtant, elle est déjà « quelque part dans la symphonie de l’aurore qui se joue à l’intérieur de nous » Mary Murphy fcJ A la fin de la cérémonie nous avons tous été invités par Aedin, le Principal du Coláiste et ancien élève, à nous rendre à l’école pour quelques rafraîchissements. Là eurent lieu des conversations animées pleines de souvenirs des jours d’école. L’atmosphère, aussi bien à l’église que plus tard, fut d’un bout à l’autre si chaleureuse et amicale que la présence de Marie Madeleine et de notre charisme FCJ étaient tout à fait tangibles. Aussi, rendons-nous rendons grâce à Dieu pour toutes les personnes qui ont été touchées et nous Lui demandons de continuer à bénir les efforts que nous faisons pour Le faire connaître aux autres. Nous avons envers Lui une grande Une Célébration Mémorable L’année 2008 marqua le 150ème anniversaire de la mort de notre chère Fondatrice, Marie Madeleine de Bengy de Bonnault d’Houet, et 2 gratitude d’avoir inspiré à Marie Madeleine un tel zèle pour l’expansion du Royaume et de l’avoir conduite dans notre pays. l’image du Ciel », je me rappelle l’élan d’émotion que déchaîna le titre ci-dessus lors d’une réunion récente des Sœurs Professes Temporaires dans le Réseau Européen ! Cette réunion a été facilitée par Lynne Barron fcJ. Lynne nous a invitées à réfléchir sur les divers noms de Dieu dans nos Constitutions. Parmi la bonne douzaine de noms que nous trouvions dans le texte, chacune de nous en choisit un pour y réfléchir pour une mise en commun. Cela pouvait prendre n’importe quelle forme – art, collage, mandala…. Je choisis « Auteur de Grâce » et pris le temps d’exprimer la signification sous forme de mandala, l’image que ce nom, que ce titre évoquait en moi. Quand nous en étions au partage, les mots suivants surgirent et firent brusquement surface en moi, spontanément – Catherine Geary fcJ Auteur De Grace J’ai été stupéfiée quand je me suis assise à mon ordinateur en ce jour de la Saint-Patrick de voir le titre ci-dessus dicté par mon clavier ! Cependant, ma stupéfaction s’est rapidement commuée en réalité en voyant les signes du printemps éclatant en bourgeons multicolores chantant l’hymne à la création et explosant en un grand don de vie. Toute la création gémit. Notre pays gémit. Notre monde gémit. Je ne serais pas étonnée si Dieu aussi gémissait…. Et Elle/Il est laborieusement occupé à faire déborder la Terre de l’image du Ciel, qui bien rapidement sera détruite ! Auteur de Grâce Une vision de beauté Qui émeut mon esprit L’attrait du désir Qui me laisse sans repos Un temps pour dire pardon Qui libère mon cœur Une angoisse de douleur Qui pleure pour l’intégrité Un goût de bonté Qui se sirote avec joie Un brin de contemplation Qui attise la fraîcheur Avec cela vous remplissez ma coupe Vous rédigez pour moi Le poème de la Vie Vous êtes le compositeur L’artiste Le scribe dans tous vos traits L’Auteur de ma vie D’une pure et aimable grâce ! Je veux bien croire que beaucoup d’entre nous, la plupart du temps, sont les “cueilleurs de mûres » auxquels se réfère Elizabeth Barrett Browning dans son poème : « La terre déborde de l’image du Ciel » quand nous cueillons le fruit de notre labeur pour le Christ. Ce service n’est-il pas aussi le nécessaire travail des mains humaines ? La plupart des mûres que j’ai connues poussaient d’une manière sauvage le long des fossés, sous les talus, autour des champs et dans les haies, et font partie des souvenirs idylliques de ma jeunesse. La plupart des cueilleurs que j’ai connus ou que je peux imaginer sont des gens simples – des enfants qui remplissent leurs paniers en savourant à l’avance la gelée juteuse de mûres, le peuple conscient et proche de la terre qui désire goûter à la fraîcheur de la nature, le peuple philanthrope qui passe son temps à travailler au soulagement des besoins et des manques d’autrui. Aucun de ces cueilleurs n’a besoin d’ôter ses chaussures pour « voir » - ils goûtent et voient la grâce divine dans la couleur et la forme, dans la bruyère et les ronces, très haut, très bas, dans la boue et le marais, dans le raisin et la douceur. Et maintenant que je me suis laissée entraîner dans un certain amoncellement de ronces en dehors du thème – « la Terre déborde de Depuis plusieurs années, j’avais eu le désir d’écrire quelques réflexions sur la GRACE – non pas dans une perspective “théologique”, mais basées sur l’enracinement de la vie – là où le Ciel et la Terre dansent ensemble. Parfois je peux voir la lumière d’une étoile qui pourrait bien être une fenêtre qui regarde Dieu de l’intérieur, et être assez prête pour jeter l’éponge. Eileen Foley fcJ 3 l’image et à la ressemblance de Dieu. Oui, j’ai été entourée de la bonté de Dieu ici, sur terre. Où est le Ciel? de William Bliss Carman Tout ceci amena mon imagination à supputer ce que pourrait être Ciel, et mes propres expériences me vinrent à l’esprit. Nous avons tous eus des expériences au cours desquelles tout ce que nous avons vu ou entendu nous a plongés dans le bonheur, ou plus simplement dans l’émerveillement et l’admiration. Je me souviens d’un voyage de nuit dans un train pour Aberdeen. C’était le plein cœur de l’été et le ciel était d’un indigo profond et velouté parsemé de petites étoiles scintillantes comme des diamants. C’était tout simplement magique mais, soudain, il fut illuminé par des traînées de lumière qui semblaient danser dans le ciel. Je tombai dans l’émerveillement et mon voisin expliqua que c’était un aperçu de l’aurore boréale. Pour moi, c’était un morceau du Ciel. Ensuite ce fut le temps où je visitai la Suisse pour la première fois et fus confrontée à la majesté des Alpes, je ne pouvais comprendre comment certaines personnes pouvaient ne pas croire en Dieu. Je me souviens être assise avec mon amie et discutant comment le plateau sur lequel nous étions pourrait faire un parfait endroit pour fonder un couvent (non ,je n’étais pas encore entrée dans la vie religieuse) et je contemplais les splendeurs de Dieu. Elle m’a dit immédiatement que je rêvais tout éveillée et que ce serait tout à fait impensable ! Où est le Ciel? N’est-ce pas Juste un amical bout de jardin Cloisonné de pierres, le soleil pour toiture Où les jours passent un à un Ni trop vite, ni trop lentement, En regardant, l’esprit pensif, Les beautés laissées derrière eux Quand ils s’en vont Le Ciel ne commencerait-il pas ce jour Quand le cœur enthousiaste pourrait dire : Sûrement que Dieu est à cet endroit, Je L’ai vu face à face Dans la beauté des fleurs, Dispensateur des ondées, Et sa voix m’a parlé Dans l’ensoleillement du pommier Proposé par Veronica Carey fcJ Tout Cela et le Ciel en Plus La découverte du titre du “Viva Voce » de cette année, a fait surgir en moi un véritable périple dans mon imagination et dans mes souvenirs. Quelle est mon image du Ciel ? Le mot qui vint immédiatement à mon esprit fut « les gens ». Pour moi, le Ciel doit être une place / un Etat (qui sait ?) plein de gens – plus il y en a, mieux c’est! Une foule gigantesque, innombrable, remplie de joie ; un peuple superbe, distillant la chaleur, le contentement et la compassion, c’est-à-dire plein de l’amour de Dieu ; un peuple heureux d’être en présence de son Créateur, de son Sauveur et de sa source de Sagesse. Ceci me conduit à me souvenir de ceux qui ont déjà fait partie de ma vie – ma famille immédiate, ma famille FCJ, mes amis, mes collègues de travail et les étudiants ; d’autres avec lesquels j’ai eu simplement des contacts par l’école ou par la vie paroissiale ou des personnes que j’ai rencontrées en faisant des courses ou dans la rue. Il y a des centaines de personnes, belles dans leur propre singularité, qui ont touché ma vie de bien des manières différentes mais qui toutes partagent un attribut spécial – elles sont toutes faites à Avez-vous déjà observé le coucher du soleil sur le mur ouest de Stella Maris à Broadstairs? Certains soirs, le ciel est embrasé des rouges et des oranges du soleil couchant et à d’autres moments, les mauves et les roses se confondent – une vue inspirant réellement l’émerveillement. Ou bien, avez-vous expérimenté la joie de voir apparaître le premier flocon de neige, ployant la tête comme pour souhaiter la bienvenue au printemps ? Avezvous jamais été transporté en écoutant le Concerto pour Violon de Bruch ou l’Adagio pour cordes de Barber ? Etes-vous jamais tombé dans l’émerveillement à la vue d’un nouveau-né avec ses petits ongles si parfaitement formés et la bouche en bouton de rose ? Avez-vous jamais léché une glace lors 4 d’un jour brûlant d’été et la percevoir comme du nectar ? Toutes ces situations sont pour moi des occasions d’expérimenter le Ciel. Mais, je ne vis pas constamment dans cet état, bien malheureusement. Si je/nous avions simplement « des yeux pour voir et des oreilles pour entendre », nous réaliserions que « la Terre est bourrée de l’Image du Ciel – pas seulement bourrée mais pleine jusqu’au bord, ‘pressée et débordante’. Moira Cashmore fcJ des bougies, des livres, des chapelets pour entrer en relation avec Dieu ! La Terre déborde de l’image du Ciel…. Mon « bout de plafond » était mon monde, mon ciel sur terre. Et cela ne s’arrêta pas là… tel un épanchement d’amour, les prières, les bons souhaits et les soins qui me furent prodigués. Là j’ai expérimenté « la solidarité qui vient du fait d’être membre d’une communauté apostolique », d’être un membre d’une communauté de foi et d’une famille aimante – tout cela faisant partie de la Communion des Saints. La Terre déborde de l’image du Ciel Comme je vous écris, notre chère Sr Sarah McCullough est partie vers le repos. C’est une étoile de plus dans le ciel et une pierre précieuse de plus de l’image du ciel qui se mire sur terre. Sarah fait partie du printemps fleurissant qui porte sur terre une promesse de la gloire future et de l’éternelle jeunesse. “Partout où une sœur va en mission, seule ou avec d'autres, elle y va comme membre de la Société, et peut donc compter sur le soutien de ses sœurs qui doivent faire en sorte qu'elle sente la solidarité inhérente au fait d'être membre d'une communauté apostolique.” C252 Je voudrais partager un poème avec vos lecteurs. Il m’a été envoyé par une amie FCJ et arriva bien à propos pour moi. La vérité de ceci devint vraiment clair pour moi il y a quelques semaines lorsque je me réveillai à l’Unité des Soins Intensifs de l’Hôpital Régional de Limerick, couchée sur un lit, regardant le morceau de plafond au-dessus de moi. Ce bout de plafond était l’extension de « ma mission » pour quelques jours. Où qu’elle aille – bien que je ne sois nulle part – tout ce que je savais de mes pieds c’était qu’ils étaient chauds – un bon signe, les entendais-je dire. J’ai aussi entendu quelqu’un parler « d’une vieille dame » qui nécessitait tous leurs soins. Oui, j’étais vivante et pleine de gratitude pour cela et pour bien d’autres choses aussi. Quand je commençai à compter mes bénédictions – parmi elles, je trouvai le don de la mémoire, ou le pouvoir de me remémorer – telle charmante phrase de notre Bréviaire comme « Sa pacifique Présence donnant force est partout… » ou « tout ce qu’Il fait pour moi est mon délice, bienvenu est l’héritage qui tombe sur moi », « Tu me montreras le chemin de la vie… » toutes ces phrases me redonnaient force et courage. La Chapelle de la Maison de Repos “Dieu vit au-delà du corridor, la dernière porte sur la gauche. A neuf heures, j’apporte le vin pressé des grappes rebelles de la vie et de quatre-vingts ans. Comme pain, le gâteau moisi de mes jours, prudemment cuit au Soleil. La chaise roulante ne peut se pavaner, et la vanité s’en est allée, mais ces dons je les dépose sur l’autel et je vois Dieu se pencher sur mes petits désordres avec une infinie délicatesse » Comme les mots dits et écrits conduisent chacun, vers nous, l’image du Ciel, je saisis cette occasion de dire « Merci » à mes compagnes FCJ pour leur souvenance pleine de prières et d’amour pour moi. A la Communauté FCJ et au personnel de soins de Laurel Hill, Merci. Vous êtes une part de ma vie, toute votre bonté partagée restera gravée dans mon cœur. “Garde mes pas, je ne demande pas de voir au loin, un pas suffit pour moi…” vint aussi à mon secours. Et, bien entendu, la réalisation renouvelée qu’il n’est pas nécessaire d’avoir Catherine Toomey fcJ 5 propose en vivant dans une dimension de communauté et de relation; *prendre en main leurs propres vies dans tous leurs aspects, en luttant contre la tendance à se laisser vivre, tendance qui anéantit l'homme; *vivre la dimension de la foi de façon adulte et responsable pour décider de suivre le Seigneur Jésus dans sa vie concrète. Les objectifs que nous proposons en tant qu’équipe de formation sont ceux de croître dans la capacité de gestion personnelle et économique de sa propre vie, en prenant en charge la vie quotidienne ; faire mûrir un rapport sain d’économie par rapport à la famille d’origine ; se donner des temps de prière qui scandent la vie et prendre charge de l’autre dans une dynamique communautaire. Cette année se termine par 6 semaines vécues en une des « maisons paroissiales » (3 ou 4 jeunes du même sexe) (à la vérification de cette expérience, il a semblé que 4 semaines seraient trop peu), nos jeunes sont invités à vivre une semaine dans une communauté déjà structurée. Pour les garçons, la communauté est le petit séminaire de Turin, pour les filles, une des communautés religieuses présentes sur le territoire de San Mauro. La Terre déborde de Ciel Nous avons travaillé toute la matinée dans la salle de séjour des sœurs, et finalement nous nous sommes arrêtées pour le repas de midi qui était servi dans le petit coin repas. Les autres décidèrent de venir dans le même endroit pour manger tout en regardant les nouvelles à la TV. La porte de la cuisine était généreusement ouverte, aussi je sortis avec mon assiette pleine de riz et de légumes pour me mettre sous l’arbre et regarder autour de moi. Dans le ciel, un milan noir planait dans le brillant ciel bleu. Une centaine de nuances de vert émerveilla mon regard quand je regardais les arbres et les buissons danser dans la brise chaude. La terre, sèche et poussiéreuse par manque de pluie, était d’un rouge riche et généreux, apportant couleur et beauté sur le pays assoiffé. Comme je buvais, parmi toutes ces couleurs et ces textures du Kenya, une petite pousse verte, sortie de la clôture en bois, semblait vouloir attraper le soleil et scintillait dans la lumière éblouissante de midi. Elle attira mon regard, me remplit d’admiration et souligna les mots : « la terre déborde de l’image du ciel ». C’est bien vrai au Kenya ! Gloria Calabrese fcJ Le Mois Communautaire des jeunes filles s’est terminé peu avant la Noël et ainsi avons-nous préféré différer un peu l’expérience dans la communauté. Sincèrement, les jeunes filles ont eu un peu de peine à se décider, les craintes et la peur n’étant pas minces. Une "bouffée" de jeunesse en communauté St Jean Bosco, patron de la jeunesse disait: " il me suffit que tu sois jeune pour t'aimer" ; aujourd'hui il ne suffit peut-être plus seulement d'aimer les jeunes. Si nous voulons les aider à devenir des personnes complètes et des chrétiens responsables, il faut leur proposer et leur donner l'occasion d'expériences à haut contenu émotionnel. Dans l'ambition de l'activité de l'unité pastorale de San Mauro, il existe diverses expériences riches de stratégie pour nos jeunes et parmi elles, le Mois Communautaire- chemin d'Autonomie, de Responsabilité et de Foi. L’invitation vise les jeunes universitaires /travailleurs de 19/20ans et plus, qui participent aux chemins de formation proposés par l'unité pastorale et qui veulent : *contester l'individualisme que la société leur Ainsi, au début du mois de mars notre petite communauté FCJ a accueilli Elisa 22 ans et Stefania 25 ans pour cette première expérience. Comment avons-nous vécu ces journées ? Je laisse les autres vous entretenir directement, mais, pour moi cela a été une expérience enrichissante qui m’a stimulée à être plus authentique et crédible également au niveau de mon vécu FCJ. Maria Teresa Scabeni fcJ « Depuis la Noël, je savais que nous aurions, tôt ou tard, une ou deux jeunes avec nous pour une expérience de vie communautaire et dans nos moments de prières 6 nous avons prié souvent pour elles. Cela a été une expérience agréable dans le respect de leur engagement d’études universitaires. Nous avons pu partager ensemble de nombreux moments de nos journées, les moments de prières, les repas, le repos du soir, de même que quelques services internes de notre mission apostolique en paroisse. D’elles sont venues des questions, sur la Foi, sur la vie religieuse, sur l’organisation de nos journées, sur les expériences familières ou de travail. Cela fut beau de pouvoir entrer en relation dans un climat détendu et de grande confiance réciproque. Ce qui m’a surpris, c’est le fait que tout en étant dans le monde, elles ne soient pas attirées et fascinées seulement par les choses du monde, et qu’au contraire, leur vie est des plus normales et leurs sentiments authentiques. Le temps a passé très vite, et au moment de se quitter affectueusement, nous les avons assurées que la porte de notre maison restait ouverte pour d’autres bons moments ensemble. » Maria Grazia Spinato fcJ « Lorsqu’elles m’ont proposé de passer une semaine dans une communauté de sœurs, je dois avouer que je n’étais pas très convaincue. L’indécision initiale dépassée, j’ai pensé que si j’y avais renoncé, j’aurais certainement perdu une occasion unique. J’ai passé en compagnie de sœur Maria Teresa et de sœur Maria Grazia des journées vraiment particulières. Pour moi, c’était exactement le bon moment pour vivre cette expérience du fait que je n’avais pas de cours à suivre à l’université et que j’avais donc la possibilité de passer beaucoup de temps à la maison et de participer de près à la vie de la petite communauté. Les moments passés ensemble sont certainement ceux qui m’ont laissé les plus beaux souvenirs, précisément les prières et les repas. Les prières que nous récitions ensemble étaient les laudes du matin et les vêpres avant le dîner. La chose qui m’a touchée le plus était l’unanimité avec laquelle les deux sœurs réussissaient à prier les psaumes : c’était vraiment une voix unique qui s’élevait vers Dieu et, soit moi soit Elisa, nous réussissions à nous insérer dans cette atmosphère des plus belles. Un moment particulier était celui du déjeuner : c’était très amusant de se rapprocher des bambins qui fréquentaient l’école maternelle. Ils m’ont entraînée dans leurs chants et leurs jeux avec une simplicité et un naturel désarmants. Du début à la fin, les deux sœurs qui nous ont accueillies m’ont fait sentir immédiatement que j’étais chez moi et le rapport qui s’est instauré était authentique et sincère. L’atmosphère était vraiment amicale et je me suis sentie sincèrement faire partie de la petite communauté. » Stefania Cantono « J’ai beaucoup hésité avant de dire “oui “ à cette expérience, mais maintenant, je suis heureuse de l’avoir vécue. Depuis le moment où je suis arrivée à la porte de l’Ecole Maternelle je me suis sentie accueillie, aimée et je me suis sentie très facilement comme chez moi. La simplicité avec laquelle Sr Maria Teresa et Sr Maria Grazia nous ont accueillies était désarmante pour moi. J’ai appris à connaître et leur discrète et délicate présence, et leur affabilité qui m’ont aidée à vivre nos journées dans la sérénité et la paix. Je me rappelle avec plaisir les moments forts de la prière, les repas pris ensemble, les conversations du soir. Les Sœurs ne nous ont pas fait de grands discours sur Jésus ou sur le Bon Dieu et cependant la présence du Seigneur était rendue quasi tangible. Je suis vraiment reconnaissante au Seigneur et aux Sœurs d’avoir eu cette grande opportunité. Merci ! J’ai appris aussi un tas de choses sur le Temple de Jérusalem. » Elisa Ottaviani Une bénédiction Il y a peu, je fus invitée à prendre part à une semaine de prières guidées à L’Arche, à Lambert, à Londres. Pour me préparer à cela, je devais apprendre certaines nouvelles façons de communiquer qui pouvaient convenir au groupe. Pour moi, ce fut une expérience 7 profonde dans laquelle, je peux le dire sincèrement, je reçus davantage que ce que je donnai et j’appris bien plus que ce que j’enseignai. avec émerveillement. Elle cite un communiqué de la NASA qui nous donne, de la Terre, la description suivante : “Nous vivons sur la Terre. La Terre est un amas de fer, de magnésium et de nickel, parsemée d’une fine couche de matière organique et entourée de vapeurs. Elle tourne dans une orbite quasi circulaire autour d’une étoile mineure que nous appelons le soleil. A la fin de la semaine, nous sommes repartis avec cette Bénédiction écrite par John O’Donohue : Que la lumière de votre âme vous guide Que la lumière de votre âme bénisse le travail que vous faites avec le secret amour et la chaleur de votre cœur Puissiez-vous voir dans ce que vous faites la beauté de votre propre âme. Puisse le caractère sacré de votre travail apporter guérison, lumière et renouvellement pour ceux qui travaillent avec vous et pour ceux qui voient et reçoivent votre travail. Puisse votre travail ne jamais vous lasser. Puisse-t-il libérer en vous des sources de rafraîchissement, d’inspiration et de joie. Puissiez-vous être présent à ce que vous faites. Puissiez-vous ne jamais être perdu dans des absences fades. Puisse le jour ne jamais vous encombrer. Puisse l’aube vous trouver éveillé et alerte pour commencer un nouveau jour avec des rêves, des possibilités et des promesses. Puisse le soir vous trouver bienveillant et comblé. Puissiez-vous entrer béni dans la nuit, à l’abri et protégé. Puisse votre âme vous apaiser, vous consoler et vous renouveler. Kate Frost fcJ La Terre est suffisamment massive pour porter, par l’influence de sa gravité, toutes nos villes, les océans et les êtres créés. Et le soleil est suffisamment massif pour garder la terre dans l’influence de sa gravité. Et le soleil luimême est simplement une poussière dans l’influence de la gravité de la Voie Lactée, au centre de laquelle se trouve une vaste concentration d’étoiles autour de laquelle gravite le soleil depuis environ 230 millions d’années (entraînant la Terre, Mars, Jupiter, Saturne). Notre soleil n’est pas quelque part près de son centre, il est l’issue d’une des ramifications de la galaxie. » Quand nous essayons de regarder la terre dans un contexte plus global, nous sommes conscients aussi du processus international qui nous lie à davantage de formes de vie qu’à la vie simplement humaine. Anne Primavesi nous suggère d’imaginer la perte de ces liens. “Qu’adviendrait-il sans les plantes qui convertissent l’énergie du soleil et règlent la photosynthèse ? sans les insectes qui se chargent de la pollinisation des plantes ? sans les oiseaux, les mammifères ou les fourmis qui transportent les graines dans les écosystèmes et sans l’eau qui leur apporte la vie ? sans les micro-organismes de notre estomac qui nous permettent de digérer notre alimentation ? » La terre déborde de l’Image du Ciel Parfois nous pouvons être trop proches de notre environnement pour en voir l’immensité. Ce titre « la Terre déborde de l’Image du Ciel » nous demande de quitter notre petit quant-à-soi pour nous envoler vers l’immensité de l’univers ou pour observer l’infiniment petit comme, par exemple, une plante minuscule ou un animal microscopique. Dans son livre : « Gaia et le Changement Climatique », Anne Primavesi analyse l’avènement du télescope qui permit d’élargir nos horizons, de regarder l’humanité d’un œil nouveau et de contempler le cosmos Tout ceci peut servir à augmenter notre compréhension du don que représentent le micro et le macro systèmes, et du rôle qu’ils jouent dans le maintien de nos vies. Ainsi, maintenant après avoir lu ce livre, je contemple davantage avec émerveillement la création de Dieu et j’essaye de prendre davantage conscience de ma responsabilité envers elle et pour elle. Susan Boyce fcJ 8 peux « être là et demeurer » me laissant emporter par le miracle de la croissance de la nouvelle vie. A L’Envers Dans la plupart des pays européens, l’hiver 2008-2009 a été long et dur et ce fut certainement vrai pour l’Angleterre. J’ai un thermomètre près de la porte d’entrée qui donne les températures tant intérieure qu’extérieure. Il y eut bien des jours où la température matinale étant nettement sous zéro, je m’inquiétais de savoir comment gérer le chauffage pour garder la maison chaude. Les gens âgés trouvent cela bien dur. Sans ma petite voiture, j’aurais éprouvé bien des difficultés à m’aventurer dehors pour faire les courses essentielles. Le temps hivernal vint fin octobre, bien plus tôt que d’habitude, et se maintint jusque fin février. Je me souviens avoir dit à des amis : « je ne crois pas au réchauffement climatique ! » Il y a eu de la nouvelle vie, mais aussi la tristesse des décès tout autour de nous ces récents mois. J’ai été rendre visite à ma voisine Béatrice, à l’hôpital, le jour de la naissance de son bébé et ai pu porter ce petit miracle de 2kg appelé Anna Maria. Ce minuscule bébé devait rapidement partir pour une nouvelle vie avec sa famille en Tanzanie. Le jour de Noël, j’ai tenu dans mes bras ma petite-nièce Olivia-Grâce qui était née 8 jours auparavant et qui allait quitter le Centre. Nous avons perdu de merveilleuses sœurs FCJ ces derniers jours et ces derniers mois. Chaque personne précieuse, chaque sœur crée un vide de sa présence, mais chacune aussi nous laisse un héritage indestructible de service et de dévouement envers le peuple de Dieu. En Angleterre, nous portons le deuil également de toutes ces jeunes vies d’hommes et de femmes tuées en Irak et en Afghanistan – la plupart sont des jeunes gens d’environ vingt ans souvent morts héroïquement en sauvant leurs camarades. Depuis le début de mars, tout a changé. Les fleurs de printemps semblaient se précipiter pour s’ouvrir au soleil, les jeunes pousses des arbustes et des arbres apparaissaient en une nuit. Hier, il y avait des abeilles au jardin. Les voisins sont à nouveau dehors, repeignant leurs maisons, balayant leurs sentiers, mettant de l’ordre dans les jardins. Les enfants peuvent à nouveau jouer dehors. Le parc local tint son premier événement de l’année dimanche passé avec le festival de printemps, nous encourageant tous à apprécier nos espaces verts et à en prendre soin. Comme l’écrit John Donne dans son poème AUCUN HOMME N’EST UNE ÎLE « ne demande pas pour qui sonne le glas, il sonne pour toi ». Bientôt, avril sera là. “Oh, être en Angleterre maintenant qu’avril est là !” La vérité persiste en chaque personne : « la Terre déborde de l’image du Ciel » Maureen Farrell fcJ Plus tôt dans la semaine, je passai un après-midi dans la propriété National Trust, à Dunham Massey dans le Cheshire, où les jardins commençaient à fleurir et dont les prairies étaient littéralement transformées en « un tapis de jonquilles ». J’ai pu m’asseoir au soleil et ressentir consciemment la chaleur du printemps faire éclater le carcan de l’hiver. Dans notre petite société FCJ, nous vivons dans les deux hémisphères et avons des expériences variées des changements saisonniers. C’est vraiment bien d’avoir le temps de prendre conscience du miracle des saisons dans notre propre environnement. J’ai eu un immense plaisir à guetter la floraison des 200 bulbes de crocus que j’avais plantés en octobre dernier. C’est un moment important pour moi quand je Lorsque j’ai lu le titre “la terre déborde de l’image du ciel” à Malakal, dans le SudSoudan, j’ai dû le considérer avec des yeux différents que ceux que j’aurais eus auparavant. Avant mon arrivée, on m’avait dit que « Malakal a la réputation de ne pas avoir de beauté naturelle » ce qui signifie en fait que Malakal est un désert sans le moindre brin d’herbe ! Les arbres, quoique peu nombreux, procurent de la verdure et paraissent particulièrement beaux quand ils se détachent sur un ciel toujours bleu. Le printemps se présente tellement soudainement que le nom 9 Nous demander d’écrire un court message est vraiment la meilleure façon de traiter un sujet comme celui-ci. La panique nous force à centrer notre esprit et à analyser le sujet – c’était ce que j’avais à faire ! anglais « Spring = ressort, saut » est des plus appropriés. Ici, nous n’avons aucune trace du processus de verdissement progressif auquel nous sommes habitués en Europe mais il surgit littéralement en passant d’un arbre nu un jour à un arbre feuillu le lendemain ! Si l’environnement ne rappelle que peu l’image du ciel, ceci est plus que compensé par la beauté des gens. Une prestance et une dignité dignes d’un défilé de haute couture se remarquent aisément lorsque l’on marche le long des routes poussiéreuses et des marchés de Malakal. C’est d’autant plus frappant que ces femmes n’ont aucune idée de leur beauté. Leur sens de la combinaison des couleurs est remarquable et par exemple, le long lao fleuri (lao décliné de manière voyante et porté sous un bras et en travers de la poitrine pour le nouer sur l’épaule opposée ) reprend invariablement la couleur de leur blouse ou de leur vêtement. C‘est une joie de voir une mère et ses enfants marcher vers la messe ou l’office du dimanche, tous bien habillés - un souvenir de ma jeunesse et de mes habits du dimanche. Etant devant une classe de professeurs, on ne peut qu’être frappé de l’animation dans les yeux, de l’éclat des dents, du sourire toujours prêt et du sens de l’humour des participants. Le petit garçon près de la barrière appelant son papa du nom de « Abba », la poignée de mains chaleureuse des femmes le long de la route poussiéreuse, le salut respectueux des hommes (surtout Musulmans) qui, bien souvent, posent leur main sur leur cœur quand ils vous saluent, la spontanéité des enfants demandant « how are you ? » « comment allez-vous ? » ou le salut joyeux des garçons de course quand ils passent, dont le singe tirant la petite carriole a de merveilleuses expressions et rappelle la création humaine de Dieu. La présence de jeunes à la messe arabe du dimanche où l’église, pleine à craquer, chante avec abandon, joue du tambour et danse avec un tel rythme et une telle grâce qu’elle est le testament de l’énergie et de la créativité de la Divinité. Décider du contenu du texte requiert d’avoir une vue du Ciel (qui pourrait visualiser une image du Ciel?) Ce n’est pas possible. Personne ne sait de quoi le ciel est fait. Il n’y a jamais personne au cours de l’histoire qui soit revenu pour nous dire à quoi il ressemble. Aussi, écrire quelque chose sur l’image du Ciel relève d’un jeu de devinette ! Nous écrivons sur une image « inconnue ». Cependant, on peut méditer ! Ce temps de l’année est un merveilleux temps pour discuter de tous les sujets « débordants » sur Terre. Il suffit de regarder tous les bourgeons et la nouvelle vie qui éclot, comme les crocus, les jonquilles et les cerisiers en fleurs. A une plus grande échelle, nous pourrions penser aussi à la diversité du Cosmos et à toute la beauté des glaciers, des volcans, des océans, des montagnes, des rivières, des fleurs, des animaux et des magnifiques êtres humains. Tout ce que je peux penser de cela, c’est que Dieu a créé toutes ces choses merveilleuses. Il a dû se donner bien de la peine pour mettre sur Terre une telle beauté et une telle diversité. Pour cette raison, je crois que la Terre doit refléter au moins quelque peu l’image du Ciel. Mary O’Connell CiM Vous avez certainement su que le 28 janvier à 6h15 du matin, j’ai eu un accident à Limerick à l’avenue O’Connell. Mon feu de signalisation devint vert, j’avançai et fut projetée hors de la route par un très grand véhicule qui, brûlant le feu rouge, traversa le carrefour. Par après, j’appris que c’était un énorme semi-remorque de plus de 12 m. ! Je souffris d’ecchymoses profondes, de trois côtes cassées, du sternum fracturé et du ligament du genou droit déchiré. Je n’avais pas de blessure ouverte mais ma voiture a dû, elle, être découpée par les Pompiers pour me sortir de là ! J’ai eu un Betty Ryan, fcJ 10 Quand il emmène, par clair de lune, des touristes étrangers voir le lac supérieur, sa fille vêtue de sa longue chemise de nuit blanche, ses merveilleux cheveux blonds dorés flottant sur le dos, le fantôme de Kathleen rode sur les rives du lac. témoin merveilleux en la personne de Michelle qui appela du secours par son mobile et resta près de moi pour me parler. Je lui dois beaucoup. Frank et Barry, les paramédicaux furent exceptionnels et le policier Stephen Leamy a été très gentil. A l’hôpital je fus extrêmement bien soignée par l’équipe qui, peu après 8h, eut aussi à s’occuper de notre petite élève de 13 ans Maire Hourigan de l’école Secondaire Laurel Hill, tuée accidentellement sur le chemin de l’école. Que cette chère enfant soit en paix et que ses parents désespérés puissent trouver le réconfort ! Maire était la plus jeune de trois enfants et son frère Brian est dans notre école Bruff FCJ. Je vis venir la famille totalement bouleversée ; j’étais tout près pour un monitoring et mes rideaux étaient ouverts. Phyllis fcJ vint près de moi peu après ; comme je devais partir pour une radiographie, ses mots : « Je suis avec toi, Béatrice » me touchèrent profondément. Je crois que je gémissais. Si j’étais capable de marcher ce soir, je pourrais retourner chez moi à Maryville après 24 heures de soins et de lit d’hôpital. Je fus capable de marcher. Un touriste canadien donna à Paddy un bonnet de fourrure. Ma mère dit : « Paddy, ce bonnet est musquash » « Ça s’ peut bien » dit Paddy, ne voulant absolument pas perdre la face en avouant qu’il n’avait aucune idée de ce qu’était un musquash ! Elizabeth Philips fcJ Matilde – notre amie Quand nous sommes arrivées à Galaţi, nous ne connaissions réellement personne ici, à l’exception de Doina, Nelu Gheorghiu et Romana, nos Compagnons en Mission. Petit à petit, nous avons commencé à saluer notre voisine Didina qui est fort confuse mais qui sourit tout le temps. Je tiens à remercier du fond du cœur toutes celles d’entre vous qui avez prié pour moi, m’avez envoyé des cartes me souhaitant d’aller mieux ou m’avez téléphoné vos mots d’encouragement. Vous avez été toutes si gentilles et si bonnes. Merci, mes Sœurs, vous êtes formidables. Pour vous toutes, tout mon amour et mes remerciements. Je continue la physiothérapie et d’autres traitements. La douleur est partie et j’ai recommencé à conduire. Je remercie le Seigneur de partager ma vie et celle de la communauté, ici à Laurel Hill. Je vous souhaite une très heureuse montée vers Pâques Beatrice Molyneux fcJ Dans les premiers jours, une vieille et pauvre femme, Matilde, demanda à parler à Doina qui venait de temps en temps chez nous pour voir si tout allait bien. Donc, quand Matilde vint et ne trouva pas Doina, elle nous trouva. Matilde n’habite pas du tout loin de notre maison. Elle marche difficilement et c’est un gros effort pour elle de venir jusque chez nous. Quelquefois, quand le temps est mauvais ou qu’il pleut, elle ne peut venir. Elle est calme, parfois malade ou triste, mais toujours très heureuse de nous voir. Matilde vient tous les jours. Parfois, c’est vraiment très dur si nous sommes parties travailler, ou sorties, ou au travail, ou essayant de finir quelque chose. Quand nous entendons la sonnette nous stoppons tout, nous nous précipitons pour trouver les clés, allumer la lumière dans la cage d’escalier obscure, ouvrir la grille, dire bonjour, préparer un sandwich et une boisson et passer un peu de temps à bavarder avec elle. Elle ne désire pas rester très longtemps ou nous déranger mais chaque fois Glendalough Quel merveilleux endroit, triste et romantique! La jeune fille, Kathleen, a-t-elle suivi saint Kevin dans les grottes et le saint l’a-t-il jetée dans le lac et l’a-t-il noyée ? Certainement que Paddy Barrat croit à cette légende. 11 Notre âge réel ne se compte pas en nombres. Est-ce la façon dont nous nous sentons qui nous définit ? elle dit : “je suis seule, je n’ai personne à qui parler”. Ses visites sont très simples. Elle vient, elle nous voit, elle nous quitte et revient le lendemain. Extraits de « NEW WOMAN : the survival guide to growing older » de Rosamond Richardson Pour bientôt: Vos suggestions pour notre Coin: Le Coin des Soins Holistiques FCJ Province continentale Maeve Shannon fcJ Le Danube à Galaţi Je pense que Matilde est un signe de Dieu pour Ruth et moi. Durant la période difficile du début, elle fut la première personne pour laquelle nous avons pu faire un tout petit quelque chose. Nous célébrons l’amour du Seigneur pendant nos 25 ans de mission à Livorno Elle est pour nous comme un soutien, un signe de la présence de Dieu avec nous. Matilde vient chaque jour, parfois deux fois. Et nous ne désirons pas interrompre cela ! Matilde est notre amie parce qu’elle est très confiante en nous. Un jour elle nous a donné quelques œufs des poules de sa fille. Parmi les belles et significatives célébrations en l’honneur de notre bien-aimée Fondatrice qui ont marqué l’année 2008 nous vous présentons la célébration du 25ème anniversaire de notre mission en cette église. Sont avec nous : Christine Anderson, Maeve Shannon et Anna Maria Zandonà, toutes protagonistes de cette mission. Christine est une du groupe FCJ que Monseigneur Ablondi a rencontré dans le train express pour Rome. Maeve était notre Provinciale et est celle qui a rédigé le rapport avec l’Evêque en vue de commencer cette mission. Imelda et Irène M. sont les premières missionnaires à Livorno. Hélas, manquent les Soeurs Constanza et Lucia qui ont accompli un long et important service, mais dont la santé ne leur permettait pas d’être des nôtres. Nous tournons nos pensées et nos prières également vers Joséphine Ruppen, Lorenza et Bernadetta Magagnin, Elisa Rizzonato et Ruth Casey qui ont donné leur contribution à la communauté et à la mission de Livorno. Monseigneur Ablondi, trop écrasé par la maladie, n’a pu participer à la célébration. Mais nous continuons à nous en rappeler avec affection et reconnaissance et nous allons souvent lui rendre visite. Lui se souvient encore de tous les détails de notre première rencontre et de celles qui ont suivi. Je prie pour que nous soyons des compagnes aussi confiantes en elle qu’elle l’est en nous. Gabriela Lungu fcJ P.S. Notre amie Matilde est décédée le 21 avril 2009 durant la Semaine orthodoxe des Lumières. Un décès à cette époque de l’année liturgique signifie que la personne est accueillie immédiatement au Ciel. Le Coin des Soins Holistiques Saviez-vous que : Pour la première fois dans l’histoire, une révolution silencieuse a pris place: Les gens âgés dépassent en nombre la jeunesse ? Il y a 100 ans, l’espérance de vie était de 30 ans moins que ce qu’elle est aujourd’hui ? La question vitale qui émerge maintenant est COMMENT vivre ces années ? Vieillir est devenu une aventure plutôt qu’un catalogue de déchéances ? 12 dans cette église nous pouvons rendre grâce à Dieu, dispensateur de chaque don parfait, pour nous avoir appelées à Livorno et nous avoir concédé le privilège de Le servir ici dans le cœur de l’Eglise de Livorno pendant ces 25 années. Le samedi 25 octobre, l’église de Santa Giulia était pleine d’amis. Les membres de l’archiconfrérie nous honoraient de leur présence. La célébration était présidée par notre nouvel évêque, Monseigneur Simone Giusti et concélébrée par plusieurs prêtres : le curé d’alors Don Ezio Morosi et Don Mauro et les curés d’aujourd’hui : Don Gustavo, Don Placido et Don Donzato. Au pied de l’autel était placée la photographie de notre bien-aimée Fondatrice et notre mandala qui, avec ses couleurs et surtout sa flamme, attirait l’attention Anna Maria Zandona, Maeve Shannon, Imelda Zandona, Irene Spinato Pour ce jour de fête nous étions tout à la joie d’être ensemble, nous cinq qui avions connu et vécu cette aventure, nous pouvons le dire, pratiquement depuis sa conception. Nous avons évoqué l’enthousiasme de ces jours, en particulier de celui du 5 septembre 1983 quand nous étions parties de Turin avec la cape de laine et que nous sommes arrivées à Livorno où la chaleur était telle qu’elle nous empêchait de dormir, même la nuit. Nous étions heureuses de venir dans cette ville de Toscane, à la mer de Livorno, surtout parce que venait de sortir la biographie de notre Fondatrice écrite par Monseigneur Roberto Angeli et que son livre avait été apprécié de tous. Il était aussi le fondateur du pensionnat “La Provvidenza” dont nous fut confiée la direction. Livorno a depuis lors représenté une étape importante dans l’histoire de notre Société. C’était en 1826 que Marie-Madeleine fut contrainte de s’adresser au Pape pour obtenir son approbation dans la poursuite de l’œuvre que les Jésuites voulaient supprimer. Elle partit de Toulon avec Louise Legrand pour rencontrer à Livorno de vieux amis comme le chanoine Groberto de Florence et l’archevêque Mancini de Sienne et obtenir d’eux des lettres de créances à présenter au Souverain Pontife. de toute l’assemblée. Les chants, les prières et les réflexions, tout nous portait à louer et à remercier le Seigneur pour la révélation de son mystère d’amour et de fidélité envers nous pendant ces 25 années. L’Evêque, dans son homélie, parla de Marie Madeleine comme d’une femme qui se laissa brûler par le feu de l’amour de Dieu. Il la donna en exemple à tous. La belle et significative célébration se termina par un vin d’honneur. A ce moment, nombreuses furent les manifestations d’estime, d’affection et de reconnaissance en même temps pour ce que nous sommes et aussi pour ce que nous avons fait pour l’église de Santa Giulia et pour la Paroisse de “La Madonna” Le bateau sur lequel elles avaient traversé la mer Tyrrhénienne s’appelait “Madonna di Montenero”, notre sanctuaire! La maison qui les a accueillies s’appelait « il Paradisino” et est encore ici tout près de chez nous! L’évêque Gavi, dont notre séminaire porte encore le nom, a accueilli notre Fondatrice, lui a montré une grande bonté jusqu’à lui donner une somme d’argent et l’accompagner au bateau en la recommandant au capitaine. Et ce qui nous remplit encore davantage d’émerveillement et de reconnaissance c’est que nous avons de bonnes raisons de croire que Marie-Madeleine et Louise Legrand ont prié dans cette église de Santa Giulia qui nous a été confiée. Vraiment Considérant ces 25 années, nous voulons dire comme Marie Madeleine et avec elle : “Le bon Dieu a tout conduit Lui-même!” Irene Spinato FCJ. 13 ceux-ci : La confiance en Dieu, l’Obéissance, le Service bénévole, l’Epargne et les Dépenses, Marie, la Mort et la Résurrection, et le tout dernier fascicule a pour objet : « Agir politiquement ». (La plupart des idées qui suivent sont tirées de cette brochure). Stevie Récemment, un matin, je décidai – enfin – d’emmener tous nos déchets au centre de recyclage de Port Clarence. C’est une tâche que je n’apprécie pas, une des raisons étant que je n’aime pas voir tous ces objets quasi-neufs, frigos, Tv, etc. être jetés au rebus alors que je connais bien des gens qui en auraient besoin. C’était un jour froid avec un vent de nord-est, mais je me dis que c’était maintenant ou jamais. Notre fondatrice, Marie Madeleine Victoire, bien que n’ayant pas souvent utilisé ces mots, a vu toute sa vie et ses décisions influencées par les événements politiques. Nul d’entre nous ne peut échapper à la politique, même si nous associons volontiers à ces mots des pensées négatives plutôt qu’une incitation à agir. Etre actif politiquement signifie être engagé pour le bien commun, être engagé avec la polis, c'està-dire avec la ville. Cela peut prendre différentes formes : rejoindre les groupes de pression, être membre d’une organisation locale, collaborer aux organisations qui s’occupent des droits de l’homme, exprimer publiquement ses points de vue, etc. Jésus aurait-il heurté les pouvoirs politiques et religieux de son temps s’il avait été indifférent à tout ce qui se passait autour de lui ? « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » (Luc 20,025). La pièce de monnaie porte l’effigie, l’image de César, aussi la lui rendonsnous; mais, qu’est-ce qui porte l’image de Dieu ? N’est-ce pas en toutes choses que nous pouvons trouver l’image de Dieu ? Ainsi, comme chrétien, s’impliquer dans la politique inclut le mandat de s’assurer qu’en toutes choses et en tout être humain la dignité soit respectée parce qu’ils sont « saints comme Dieu est saint ». Travailler ainsi pour achever ceci « il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes» (Actes5,29) quels que soient les risques encourus. Nous avons bourré la Ford Ka et, quand tout fut entassé, je pouvais à peine voir le trafic dans les rétroviseurs placés sur les ailes de la voiture, mais je mis mon pied sur l’accélérateur. Arrivée, je parquai rapidement et j’ouvris le coffre. Je m’apprêtais à jeter le premier sac noir plein de carton quand un énorme bonhomme du Nord-Est surgit à mes côtés. « Laisse-moi faire, trésor » me dit-il, et en un clin d’œil il jeta trois sacs de carton dans une des énormes bennes. « Et le polystyrène ? » « Pas de problème ! » « Et le bois, les vieux vêtements, les ‘souris’ cassées, les batteries usées ? » « Ne te fais pas de souci, mon cœur, je vais faire tout cela pour toi » Comme par enchantement, tout trouva rapidement son chemin vers la benne adéquate. « Votre nom ? » lui demandai-je. « Stevie » répondit-il, et il s’en alla. Dix minutes plus tard, j’étais à nouveau à No.4. « Tu es rentrée si vite » s’enquit Moira « je pensais que c’était Jo ». « J’ai rencontré un Bon Samaritain et son nom est Stevie », répondis-je. Ce matin-là, cette brève rencontre me persuada de ce que : « la terre déborde de l’image du Ciel » Mary Condron fcJ Comme croyants, pouvons-nous rester indifférents quand la création de Dieu est détruite et quand les ressources de la terre sont utilisées d’une manière irresponsable? Comme croyants, pouvons-nous rester indifférents quand les femmes ne sont pas respectées ni traitées en égales, quand le peuple qui travaille dur ne reçoit pas un juste salaire, quand les enfants n’ont pas les chances dont ils ont besoin pour développer leurs talents, quand certains Agir politiquement En septembre 2009, pour la première fois de ma vie, je voterai pour le Gouvernement National d’Allemagne. J’étais très contente quand j’ai vu la brochure de 34 pages éditée par la Province allemande des Jésuites. Ils produisent ce genre de brochure environ quatre fois par an et la distribuent largement et gratuitement. Jusqu’à présent, ils ont traité de sujets comme 14 Nous allons voter dans quelques mois pour le Parlement Européen et, quand je voterai pour le Gouvernement National d’Allemagne, nous devons être conscientes de notre responsabilité en émettant un vote réfléchi. Mais nos engagements, comme personnes et comme institutions, pour le bien commun de la communauté internationale, de la ville, seront continuellement défiés par de nouveaux besoins et de nouveaux développements. L’histoire continue, mais le Royaume de Dieu est déjà là. Là est notre ESPERANCE. peuples n’ont pas de terre qu’ils peuvent appeler leur patrie ? Comme croyants, pouvons-nous être indifférents aux développements des sociétés, aux découvertes scientifiques et à leurs applications, aux nouvelles questions philosophiques et théologiques qui demandent des recherches courageuses pour y répondre ? Quelquefois je suis effrayée de l’immensité de la tâche, mais, celui qui désire avoir une influence politique a besoin d’avoir ses projets, ses idées et ses objectifs clairement définis. Dans la limite de ses moyens, chaque personne peut œuvrer un tant soit peu, mais ensemble, comme institution, nous pouvons faire davantage. Et nous le faisons, - je suis sûre que nos écoles, dans leurs aires locales, sont importantes politiquement, que beaucoup de Sœurs sont engagées au maximum de leurs capacités dans des projets améliorant la vie de bien des gens, que chaque individu fait de son mieux d’user, au bénéfice d’autrui, des dons reçus, et de les faire croître par le partage. Enfin, nous sommes plus concernés par la « polis », par la ville et par le peuple, que nous ne le sommes par notre propre survie en tant qu’institution. Et c’est ainsi que cela doit être ! La fin de cette Société est non seulement de travailler avec la grâce divine au salut et à la perfection de ses membres, mais encore avec cette même grâce, de se dévouer intensément au salut et à la perfection du prochain. Cons. 21 Veronika Schreiner, fcJ Le Milieu Divin de Pierre Teilhard de Chardin, SJ Extrait : « Mon Dieu, il m’était doux, au milieu de l’effort, de sentir qu’en me développant moimême, j’augmentais la prise que vous avez sur moi ; il m’était doux, encore, sous la poussée intérieure de la vie, ou parmi le jeu favorable des événements, de m’abandonner à votre Providence. Faites qu’après avoir découvert la joie d’utiliser toute croissance pour vous faire, ou pour vous laisser grandir en moi, j’accède sans trouble à cette dernière phase de communion au cours de laquelle je vous posséderai en diminuant en vous. Après vous avoir aperçu comme Celui qui est un « plus moi-même », faites, mon heure étant venue, que je vous reconnaisse sous les espèces de chaque puissance, étrangère ou ennemie, qui semblera vouloir me détruire ou me supplanter. Lorsque sur mon corps (et bien plus sur mon esprit) commencera à marquer l’usure de l’âge ; quand fondra sur moi du dehors, ou naîtra en moi, du dedans, le mal qui amoindrit ou emporte ; à la minute douloureuse où je prendrai tout à coup conscience que je suis malade ou que je deviens vieux ; à ce moment dernier, surtout, où je sentirai que je m’échappe à moi-même, absolument passif aux mains des grandes forces inconnues qui m’ont formé ; à toutes ces heures sombres, donnezmoi, mon Dieu, de comprendre que c’est Vous (pourvu que ma foi soit assez grande) qui écartez douloureusement les fibres de mon être « La Foi chrétienne vit dans la tension entre expérience de foi et responsabilité sociale, entre mysticisme et politique. En ce sens, le christianisme n’est pas neutre politiquement. » « La démocratie est exigeante, mais c’est le seul moyen par lequel chacun peut exercer sa responsabilité. La concertation commune est recherchée, nous décidons ensemble et nous élisons ensemble ». C’est souvent un procédé difficile et la tentation est bien présente de prendre des décisions rapides sans véritable consultation. Tous nos pays, l’Union Européenne et l’Eglise (qui ne désire pas être démocratique) ont un long chemin à parcourir pour permettre à tous leurs membres de participer aux décisions appropriées. 15 concernant la liberté et la responsabilité, les questions concernant la fin et l’origine, les questions concernant le sens de la vie, concernant un monde constamment en renouvellement. pour pénétrer jusqu’aux moelles de ma substance, pour m’emporter en Vous. » Recevoir un beau texte d’une amie, c’est un magnifique cadeau. Pouvoir le partager avec d’autres amies par le biais de Viva Voce, c’est une grande joie. Teilhard nous interpelle à vivre la phase de notre vie, dite de « l’usure de l’âge » comme une expérience de grande communion avec notre Dieu et Créateur. Je vous l’offre en ce moment propice de notre histoire. Comment comprend-il la couleur? « Le jaune est la couleur de la terre. Vous ne pouvez pousser le jaune très intensément. Mais le bleu a une tendance à aller de plus en plus profondément, et plus il est profond, plus il devient intense et a une action intérieure caractéristique. Au plus profond est le bleu, au plus il appelle la personne humaine vers l’Infini, il la projette vers le désir de purification et, à la fin, vers tout ce qui est audelà de ses sens. Le bleu est la couleur typique du ciel ». Le blanc, qui n’est en réalité pas une couleur, est vue par lui comme « le silence plein de possibilité ». Le noir, au contraire, est le néant sans futur. Ce qu’il dit du blanc me rappelle ce que j’entendis si souvent en Asie concernant le vide/le néant dans la méditation Zen. Mary Fitzpatrick fcJ Les traits du Ciel Une exposition à Munich de Wassily Kandinsky (1866 – 1944) 1 Kandinsky commença à peindre comme impressionniste et, par après, se tourna vers la peinture abstraite. Les couleurs et les triangles, les lignes, les carrés et les cercles devinrent importants pour lui comme expression de ses mouvements intérieurs. « L’âme peut en venir à une vibration sans objet ». D’après lui, « tout art peut, par le son qu’il produit, condenser l’atmosphère spirituelle ». La peinture peut, tout comme la musique, créer le son, la vibration. Kadinsky est convaicu que « Le monde résonne. C’est un cosmos d’êtres spirituels actifs. La substance de la mort vit de l’Esprit. » Après un large succès à Munich, cette exposition est maintenant transférée à Paris. J’espère que plusieurs d’entre vous auront la chance de la voir et de « voir le son de la vibration et d’entendre le silence plein de possibilités ! » Veronika Schreiner fcJ Il a été enraciné dans la piété orthodoxe russe et c’est pourquoi nous voyons très fréquemment dans ses premières peintures le cavalier et son cheval (St Georges), de même que la cité dans la montagne, la Nouvelle Jérusalem, ou d’autres éléments des icônes russes. Nous pouvons découvrir le trombone et les symboles de la résurrection qui expriment son désir d’une « ère de Mysticisme » et Salut du genre humain. De même, son œuvre d’entre les deux grandes guerres dépeint sa confiance en une réponse aux éternelles questions de l’humanité, les questions QUESTION Nous, comme SOLWODI = solidarité avec les femmes en détresse, espérons coopérer avec l’organisation anglaise CHASTE. Y a-t-il certaines FCJ engagées dans cette organisation ? Veuillez s’il vous plait me contacter ! Pour tous ceux qui d’une manière ou d’une autre sont concernés par le Trafic des femmes, le site web de Chaste, qui ne semble cependant pas être tout à fait à jour, a certaines bonnes idées qui pourraient intéresser les personnes engagées dans ce problème. 1 La plupart de ces idées viennent de Bernhard Grom SJ, Munich – Peinture moderne des Hommes et du Monde – Munich 2003 (Menschen- und Weltbilder moderner Malerei, München 2003) 16 devais partir pour la gare, mais, dans le train, après avoir fait marcher mes méninges, j’ai réalisé qui elle pouvait être et j’ai envoyé un texto à Gabi pour lui demander de voir si ce n’était pas une de ses voisines. Quand Gabi revint chez elle, venant de la Fondation où elle travaillait, elle rendit visite à la dame et découvrit que c’était bien cette personne qui avait téléphoné : elle n’avait pas été capable de faire environ 50m tellement elle se sentait malade. Et elle ne pouvait pas aller chez le docteur ou à l’hôpital faute d’argent et de toutes façons : « qui aurait pu prendre soin de mes enfants ? » Je l’ai revue depuis et elle est un peu mieux, et comme toujours, elle est tellement reconnaissante pour l’aide financière de nos Sœurs d’Italie, de leurs amis et de leurs contacts. A SOLWODI nous avons lancé une grande campagne politique, incitant les politiciens à revoir les lois et les pratiques concernant la prostitution et l’avenir des femmes faisant l’objet de trafic. Ensemble avec les étudiants de l’Université nous préparons un plan de cours pour des journées d’information pour les étudiants. « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom (il ne faut pas être là pour prier !) je suis au milieu d’eux » Veronika Schreiner fcJ Galaţi déborde de l’image du Ciel Beaucoup d’images me viennent à l’esprit lorsque j’écris : les images de la nature – les minuscules cristaux de neige dans notre jardin à la taille d’un mouchoir de poche, l’enthousiasme délirant du chien qui a élu domicile dans notre parcelle, le large Danube, parfois bleu et majestueux, en chemin vers la Mer Noire, la chaleur du soleil de printemps aux rares occasions où elle se fait réellement sentir, et ce soir un surprenant coucher de soleil avec un soleil aussi énorme qu’une lune d’automne. Il semble qu’il y ait un “fil conducteur” dans les visages des personnes qui sont restées le plus imprégnées dans mon esprit – et cela à rapport avec la dignité de la personne humaine créée à l’image de Dieu – avec le droit à la nourriture, à l’eau, aux soins de santé, au respect, à l’amour et à l’écoute. Le dernier visage est celui d’une femme de la communauté Rom que j’ai accompagnée au supermarché parce que nous sommes incitées à ne pas leur donner d’argent, mais seulement de la nourriture. Comme elle choisissait les denrées et vérifiait avec moi si c’était bien nécessaire d’acheter telle ou telle chose, je me sentis soudain honteuse de la traiter de façon différente des autres personnes que nous aidons, et le Décret du Chapitre vint à résonner haut et clair dans ma tête : Mais les images qui ne me quittent pas sont celles de certaines personnes que j’ai rencontrées…le père de ces deux jeunes adolescentes de notre groupe de jeunes, licencié récemment, et dont un cancer venait d’être diagnostiqué : nous l’avons vu à l’hôpital dans une petite chambre à neuf lits, deux hommes par lit… et qui a été renvoyé à la maison parce que la machine qui devait le traiter par radiation était en panne. Actuellement, plusieurs semaines plus tard, il n’a toujours pas eu de traitement. « Ce compagnonnage nous pousse à être communion, prêtes à accueillir toute personne et toute chose, n’excluant rien ni personne de notre amour et de notre compassion.» La mère de sept enfants qui téléphona pour demander un peu de lait en poudre, parce qu’elle n’avait rien à donner à son bébé. Je lui répondis, bien sûr, qu’elle pouvait en avoir, mais de venir immédiatement parce que j’étais en partance pour Bucarest. Elle ne m’avait pas donné son nom ou, alors, je ne l’avais pas compris. J’ai préparé un petit paquet de nourriture mais personne ne vint. A la fin, je J’espère que c’est la dernière fois que je l’ai mise dans une situation lui manquant tellement de respect dans sa dignité de personne humaine. Ruth Casey fcJ 17 début mais qui nous ont quittées – Anna Doran, R.I.P. Kathleen Lyons et Mary Barry qui nous accueillent régulièrement et n’oublient jamais les occasions spéciales. Nous avons envoyé une carte collective à Mary, toutes nos signatures mises en cercle. Nous avons eu quelques joyeux repas célébrant certains événements. Rita fit un gâteau simple mais très artistiquement décoré et C nous avons chanté les grâces. Carmel et moi sommes allées visiter tous les sites renommés, sautant de bus en bus avec l’agence de voyage « Dublin City Tour » qui proposait le périple, le tout expliqué et commenté d’une manière très intéressante. Nous avons aussi profité de quelques promenades relaxantes dans la nature du parc tout proche, déjà dans la gloire de l’été finissant et prometteur des splendeurs automnales. Sr Josephine Barron, notre cinquième membre, ne pouvait nous rejoindre à Cheerywood, mais nous l’avons rencontrée un jour pour le lunch à l’Hôtel Wynn. Nous avons partagé nos souvenirs et échangé de petits cadeaux, nous souvenant et rendant grâce. Ruth devant notre maison à Galati Merci à toutes ! Si j’en avais le temps, je voudrais remercier avec tendresse chaque F.C.J. qui m’a souhaité tout le bien possible pour mon Jubilé de Diamant l’année dernière. Cependant, je voudrais vous demander à toutes d’accepter ce message de gratitude envoyé par l’entremise de « Viva Voce » comme si j’avais écrit à chacune de vous individuellement. Merci pour les lettres, les cartes, les courriels, les messages, les messes et les prières. Je me suis sentie unie à vous toutes comme si moi et mes compagnes nous marquions une étape importante dans notre vie FCJ. C’était une année mémorable avec la célébration du 150ème anniversaire de la mort de Marie Madeleine. Les jubilés nous aident à regarder le passé avec gratitude et l’avenir avec espérance. C’était bien de faire cela toutes ensembles au renouvellement de nos vœux. Magnificat Anima Mea ! Aussi, à nouveau, au nom de mes compagnes, je vous dis merci pour toutes celles qui se sont souvenues de nous. Puisse le Seigneur bénir chacune d’entre vous, même celles qui n’ont pas été nommées ici. Déjà en septembre 2008, quatre membres de « ma promotion » se rencontrèrent à Dublin, Cherrywood, Clondalkin. Srs Rita Walsh et Dolores Mulholland qui étaient de la communauté locale nous firent un chaleureux accueil. Sr Carmel Hamilton vint de Heathbank et moi de Limerick. Nous avons eu six jours très heureux de célébration et de réminiscence. Nous allions à la messe chaque matin à l’église de Shruleen située non loin de là. Nous avons organisé des sessions spéciales de prières dans le petit oratoire de Cherrywood. Nous nous souvenions de tous ceux qui nous ont aidées dans notre étape FCJ. Nous avons prié pour Sr Mary John (Katie Somers), décédée à Laurel Hill le 24 février 2006, R.I.P. Nous avons aussi prié pour toutes celles qui étaient avec nous au Marie Hayes fcJ 18 L’Appel des Profondeurs La vie éternelle est affaire de mer et de sable réactivée en chaque cri de joie de l’enfant quand la vague se brise pour rattraper son dernier ressac. Garçons impatients qui luttent pour endiguer la marée montante inconscients de l’échec de leurs pères d’arrêter l’assaut piaffant. Mouettes tournoyant et planant qui nous raillent de leur vol aisé et de leur liberté d’esprit dans l’essor. Figée dans le temps et l’espace je les envie et m’émerveille consciente seulement de la blessure ouverte de mon cœur. En elles, je sens ce délicieux tressaillement du danger imminent, la capture attendue. Eternel optimisme personnifié par ces petites mains entassant le sable en petits monticules et creusant des passages et de chenaux engagées dans une sérieuse bataille d’esprits avec le plus et le plus tenace des éléments barrages rompus, canaux submergés : aucun signe ne reste de l’effort ou de l’intention – seulement le flux et le reflux de la transparence liquide et froide.. Sourires qui émergent et éclairent ce visage que je présente au monde. Rien ne change. Excepté moi. Voguer à la dérive, je me trouve miraculeusement portée par les mains les plus tendres. Enlacée en une embrassade qui refuse de relâcher son étreintece géant aimable. Et je pensais être noyée asséchée et flétrie et maintenant, les vagues me submergent de baume et de bénédiction. Sarah écrivit “l’Appel des Profondeurs” en 1995, durant son « Troisième An » qui se marie admirablement avec le thème pour Viva Voce – La Terre déborde de l’Image du Ciel Sarah, à la plage de Broadstairs, Janvier 1995 19 chemin différent, pour moi seule, et avec lequel je dois me débrouiller seule du mieux que je peux. Je crois que je vivais déjà ces Sentiers du Chapitre. Laissez-moi vous dire ce que j’ai appris en vivant avec un cancer. Cela pourra peut-être vous confirmer dans ma conviction. J’ai appris à apprécier le moment présent parce que c’était tout ce que je pouvais partager. J’ai vécu seconde après seconde et ai réalisé que rien n’avait réellement d’importance excepté ce moment vital, palpable avec sa réalité et sa potentialité. Le passé devint hors de propos et je ne pouvais pas compter sur le futur puisque je ne savais pas si j’en avais un. Je laissais faire dans la confiance. Je ne pourrais pas vraiment dire ouvertement que « je me centrais sur Jésus » parce que cela pourrait démentir l’horreur, la souffrance, le désespoir et la lutte. Jésus s’ancrait plutôt en moi quand j’expérimentais que ma réalité était vraiment spirituelle et que ma spiritualité était terrestre et réelle. Il n’y avait pas de distinction. Je pouvais émerger complètement et saintement en essayant de vivre intensément chaque moment. Vivre avec un cancer est un chemin rempli de grâce, une expérience spirituelle qui, je peux le dire en confiance, a enrichi et approfondi ma vie. Je crois que cette expérience reflète le Premier Sentier. Message de remerciements de Sarah McCullough fcJ proposé par Maria Dunne fcJ Nous avons toutes été au courant de la maladie de Sarah ces onze dernières années. Sa mort fut soudaine et inattendue. Son départ laisse un vide dans nos vies mais nous avons maints souvenirs que nous chérissons et qui la gardent vivante dans nos cœurs. Pendant sa maladie, Sarah reçut beaucoup de cartes et de messages de soutien pour lesquels elle fut si reconnaissante. Toutes ces prières et cette affection de la part de la Société fut pour Sarah une grande source de force et de courage au stade final de sa longue maladie. Son seul regret fut de ne pouvoir répondre à chacune de vous individuellement. Sarah m’a demandé de vous dire MERCI, en son nom, par le biais de Viva Voce dont elle connaissait la diffusion imminente dans toute la Société. Les réflexions de Sarah en 2003 en réponse à l’invitation qui lui avait été faite concernant la façon dont elle vivait les Sentiers du Chapitre Général de 1998, donnent un aperçu de son parcours avec le cancer. C’était le tout début de sa maladie et nous savons maintenant que la partie la plus dure était encore à venir. La Terre débordait véritablement de l’image du Ciel dans la vie de Sarah ! Je peux faire peu. Ma force et mon énergie sont détruites. Ainsi, il semble que je ne fasse rien. Pourtant, il est un travail d’espèce différente – le travail de simplement exister. J’ai aussi appris à recevoir – accepter que les autres prennent soin de moi. Ce fut une puissante révélation que celle de l’importance de recevoir des autres bien plus que ce que je pouvais faire pour eux. Je crois que cela a des implications avec le ministère. Au nom des FCJ de la Province irlandaise, je voudrais vous dire « merci » pour le merveilleux soutien que nous avons reçu lors du décès de Sarah. C’est toujours un peu particulier de savoir que « là où une sœur part en mission, seule ou avec d’autres, elle y va comme membre de la Société » (C252). Sarah a porté ceci à un nouveau niveau pour nous puisque maintenant nous partons en mission accompagnées d’une compagne dans le ciel. Je travaille maintenant avec les Spiritains et leur centre de Conseil [Sentier 4) avec les plus désavantagés de notre région (Sentier 3) dont la plus grande majorité sont des femmes (Sentier5). Je travaille avec certaines personnes qui ont été sexuellement abusées étant enfants, certaines par le clergé – d’autres par des membres de leur famille. Soutenir leur guérison et faire entendre leurs voix contribuent à la santé de notre Eglise et de notre société et donnera la possibilité de redresser l’injustice dont elles souffrent (Sentier 5) Je vis les Sentiers par le filtre du cancer et ses conséquences considérables sur ma vie. Je ne voudrais changer pour rien au monde. Vivre les Sentiers : 1998-2003 Le seul sentier qui me fut montré en 1998 était la route que le cancer traçait pour moi. Aussi, pardonnez-moi de ne pas avoir pris comme chemin vital les décisions du Décret du Chapitre Général. Dieu a préparé pour moi un 20