La terre déborde de l`Image du Ciel. . .

Transcription

La terre déborde de l`Image du Ciel. . .
 4ème édition
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mais les courageuses descendantes de ces
fleurs qui donnèrent de la joie à ceux
privés du droit de regarder vers le ciel,
fleurissent encore.
Arrivées dans leur ancienne cellule, je
remarquai avec émotion que ces deux
anciennes détenues placèrent leur bouquet sur
l’appui de fenêtre tandis qu’une prière était
offerte pour ceux qui n’avaient pas survécu….
Oui, vraiment, « les Cieux chantent la gloire de
Dieu et toute la Création danse de joie »
Maeve Shannon fcJ La terre déborde de l’Image du Ciel
Bien que nous n’ayons pas eu un hiver très
rigoureux cette année, d’une manière ou d’une
autre nous avons tous été très attentifs, peutêtre même plus que jamais, aux signes du
Printemps, de la Résurrection, de l’Espérance,
du Ciel et de la Nouvelle Vie ! même si nous
croyons qu’en chaque saison et tout autour de
nous « la Terre déborde de l’Image du
Ciel »…si seulement nous avons des yeux pour
voir. Cette vérité m’a été révélée d’une façon
mémorable l’année dernière : j’étais invitée à
accompagner deux religieuses âgées à Jilava
parce qu’un film était projeté sur leurs
expériences dans ces prisons notoires durant
les années 1950. Comme nous nous frayions un
chemin parmi les décombres le long d’un
chemin envahi de mauvaises herbes, je
remarquai qu’une de mes compagnes se
penchait pour cueillir quelques fleurs sauvages
dans cette place abandonnée de Dieu. Je
surpris Sr Josepha, se remémorant les
La terre déborde de l’image du Ciel
Quand j’ai lu ce titre, les premiers mots qui me
vinrent à l’esprit furent “et la beauté est vérité”
et la vérité est divine. Ce que j’ai à offrir sont
quelques rêveries venues d’un coin de France
où je me trouvais à ce moment-là.
Ces jours-ci, j’ai été incapable d’échapper à
l’image du ciel que je voyais autour de moi.
Nous avons eu un merveilleux printemps et,
lorsque j’écris ceci, si je fais pivoter mon siège,
je peux voir le plus exquis des magnolias roses
qui est à son stade de bourgeonnement. L’arbre
déploie ses branches chargées qui ressemblent à
de grandes tulipes roses.
promenades matinales forcées mais bienvenues,
confier à sa compagne : « je me souviens du
jour où je fus accusée d’avoir brisé le terrible
silence qui planait sur cet endroit. A l’officier
qui me condamna pour ce crime, je répondis
naïvement : « Monsieur, je n’ai personne à qui
parler, aussi ai-je simplement dit aux fleurs
combien elles étaient belles ». Mon insolence
me valut trois jours d’isolement au cachot ».
Les années ont passé, cette section de la
Forteresse n° 15 est désertée et gorgée d’eau,
La taille de l’arbre m’incite à me demander s’il
était ici du temps de Marie-Madeleine. Si non,
des centaines de FCJs au moins ont été témoins
de l’éveil de cette forte et pourtant délicate
1 Mai 2009
épiphanie de Dieu. En vérité, la terre est
chargée de la grandeur de Dieu. Aujourd’hui, je
veux m’asseoir sous cet arbre pour lire.
toutes les FCJ projetèrent une occasion propice
pour le célébrer. Ici, à Laurel Hill, Limerick
nous avons eu le privilège d’être rejointes par
nos Sœurs de Bruff et de Gouldavoher.
L’orchestre et les chœurs de nos trois écoles
Ard Scoil Mhuire à Bluff, le Coláiste et les
écoles secondaires de Laurel Hill préparèrent la
musique et les chants.
Je suis en train de lire l’ouvrage conjoint de
Brian Keenan et John McCarthy’s “Entre les
Extrêmes ». J’ai été émerveillée de ce que Brian
Keenan était capable de trouver Dieu dans les
nombreuses prisons d’enfer et souterraines dans
lesquelles il a été retenu captif dans les années
80 et comment, maintenant, revenant à ce sujet,
il peut trouver Dieu dans la grandeur et la
majesté des vastes espaces ouverts et des hautes
montagnes du Chili. Il décrit comment durant
sa captivité, lui et John rêvaient de beauté et de
liberté « mais, il est devenu clair pour moi que,
bien qu’ imaginant de grandes étendues, des
plaines désertiques et des montagnes lors de la
captivité, la réalité est de loin, de beaucoup plus
loin, inexprimable. Ce que nous voyons ne
pouvait pas être rêvé. On pourrait faire
apparaître comme par enchantement une calme
oasis ou des marais salants distants éclatant de
blancheur sous le soleil, mais, mettre les deux
ensemble et rêver aux sensations de s’asseoir
près d’une source volcanique tout en regardant
vers les terres incultes du Salar d’Atacamer, à
trois mille pieds plus bas et à plus de vingt
miles de distance, est sorti de la plus fertile
imagination. « (Entre les Extrêmes p. 148)
Saint Joseph est notre église paroissiale et, très
aimablement, le Père Pat O’Sullivan accepta
que la cérémonie y ait lieu. La date choisie était
le 18 septembre. Sr Phyllis Halpin qui entreprit
les nécessaires « relations publiques » plaça des
annonces de cet événement dans les églises de
la ville. Nous avions grand besoin que nous
rejoignent l’équipe précédente, les élèves, les
parents et tous ceux qui nous entourent.
A notre grande joie, l’église était pleine avant
19h15 et Sr Maria, notre Provinciale, souhaita
la bienvenue à l’assistance. Les prières et les
hymnes furent en irlandais et en anglais. Sr
Geraldine Lennon, dans son homélie, décrivit
comment Marie Madeleine vint à Limerick
pour entreprendre l’éducation des jeunes filles.
Contrairement à l’habitude d’établir une école
pour enfants pauvres (les Sœurs de la
Miséricorde étaient déjà engagées dans ce
domaine), elle commença par une école
primaire payante dans une superbe propriété de
Laurel Hill sur les rives de la rivière Shannon.
Nous aussi, la plupart du temps, nous sommes
entre des extrêmes, entre la naissance et la
mort, entre la liberté et la captivité. Au moment
d’une prise de conscience exacerbée, je me
demande si nous sommes tous comme Brian
Keenan « cherchant une image qui pourrait
s’imprimer dans nos mémoires ». Souvent, tout
comme lui, nous ne pouvons la trouver et
pourtant, elle est déjà « quelque part dans la
symphonie de l’aurore qui se joue à l’intérieur
de nous »
Mary Murphy fcJ
A la fin de la cérémonie nous avons tous été
invités par Aedin, le Principal du Coláiste et
ancien élève, à nous rendre à l’école pour
quelques rafraîchissements. Là eurent lieu des
conversations animées pleines de souvenirs des
jours d’école. L’atmosphère, aussi bien à
l’église que plus tard, fut d’un bout à l’autre si
chaleureuse et amicale que la présence de Marie
Madeleine et de notre charisme FCJ étaient tout
à fait tangibles.
Aussi, rendons-nous rendons grâce à Dieu pour
toutes les personnes qui ont été touchées et
nous Lui demandons de continuer à bénir les
efforts que nous faisons pour Le faire connaître
aux autres. Nous avons envers Lui une grande
Une Célébration Mémorable
L’année 2008 marqua le 150ème anniversaire
de la mort de notre chère Fondatrice, Marie
Madeleine de Bengy de Bonnault d’Houet, et
2 gratitude d’avoir inspiré à Marie Madeleine un
tel zèle pour l’expansion du Royaume et de
l’avoir conduite dans notre pays.
l’image du Ciel », je me rappelle l’élan
d’émotion que déchaîna le titre ci-dessus lors
d’une réunion récente des Sœurs Professes
Temporaires dans le Réseau Européen ! Cette
réunion a été facilitée par Lynne Barron fcJ.
Lynne nous a invitées à réfléchir sur les divers
noms de Dieu dans nos Constitutions. Parmi la
bonne douzaine de noms que nous trouvions
dans le texte, chacune de nous en choisit un
pour y réfléchir pour une mise en commun.
Cela pouvait prendre n’importe quelle forme –
art, collage, mandala…. Je choisis « Auteur de
Grâce » et pris le temps d’exprimer la
signification sous forme de mandala, l’image
que ce nom, que ce titre évoquait en moi.
Quand nous en étions au partage, les mots
suivants surgirent et firent brusquement surface
en moi, spontanément –
Catherine Geary fcJ
Auteur De Grace
J’ai été stupéfiée quand je me suis assise à mon
ordinateur en ce jour de la Saint-Patrick de voir
le titre ci-dessus dicté par mon clavier !
Cependant, ma stupéfaction s’est rapidement
commuée en réalité en voyant les signes du
printemps éclatant en bourgeons multicolores
chantant l’hymne à la création et explosant en
un grand don de vie. Toute la création gémit.
Notre pays gémit. Notre monde gémit. Je ne
serais pas étonnée si Dieu aussi gémissait…. Et
Elle/Il est laborieusement occupé à faire
déborder la Terre de l’image du Ciel, qui bien
rapidement sera détruite !
Auteur de Grâce
Une vision de beauté
Qui émeut mon esprit
L’attrait du désir
Qui me laisse sans repos
Un temps pour dire pardon
Qui libère mon cœur
Une angoisse de douleur
Qui pleure pour l’intégrité
Un goût de bonté
Qui se sirote avec joie
Un brin de contemplation
Qui attise la fraîcheur
Avec cela vous remplissez ma coupe
Vous rédigez pour moi
Le poème de la Vie
Vous êtes le compositeur
L’artiste
Le scribe dans tous vos traits
L’Auteur de ma vie
D’une pure et aimable grâce !
Je veux bien croire que beaucoup d’entre nous,
la plupart du temps, sont les “cueilleurs de
mûres » auxquels se réfère Elizabeth Barrett
Browning dans son poème : « La terre déborde
de l’image du Ciel » quand nous cueillons le
fruit de notre labeur pour le Christ. Ce service
n’est-il pas aussi le nécessaire travail des mains
humaines ? La plupart des mûres que j’ai
connues poussaient d’une manière sauvage le
long des fossés, sous les talus, autour des
champs et dans les haies, et font partie des
souvenirs idylliques de ma jeunesse. La plupart
des cueilleurs que j’ai connus ou que je peux
imaginer sont des gens simples – des enfants
qui remplissent leurs paniers en savourant à
l’avance la gelée juteuse de mûres, le peuple
conscient et proche de la terre qui désire goûter
à la fraîcheur de la nature, le peuple
philanthrope qui passe son temps à travailler au
soulagement des besoins et des manques
d’autrui. Aucun de ces cueilleurs n’a besoin
d’ôter ses chaussures pour « voir » - ils goûtent
et voient la grâce divine dans la couleur et la
forme, dans la bruyère et les ronces, très haut,
très bas, dans la boue et le marais, dans le raisin
et la douceur.
Et maintenant que je me suis laissée entraîner
dans un certain amoncellement de ronces en
dehors du thème – « la Terre déborde de
Depuis plusieurs années, j’avais eu le désir
d’écrire quelques réflexions sur la GRACE –
non pas dans une perspective “théologique”,
mais basées sur l’enracinement de la vie – là où
le Ciel et la Terre dansent ensemble. Parfois je
peux voir la lumière d’une étoile qui pourrait
bien être une fenêtre qui regarde Dieu de
l’intérieur, et être assez prête pour jeter
l’éponge.
Eileen Foley fcJ
3 l’image et à la ressemblance de Dieu. Oui, j’ai
été entourée de la bonté de Dieu ici, sur terre.
Où est le Ciel?
de William Bliss Carman
Tout ceci amena mon imagination à supputer ce
que pourrait être Ciel, et mes propres
expériences me vinrent à l’esprit. Nous avons
tous eus des expériences au cours desquelles
tout ce que nous avons vu ou entendu nous a
plongés dans le bonheur, ou plus simplement
dans l’émerveillement et l’admiration. Je me
souviens d’un voyage de nuit dans un train pour
Aberdeen. C’était le plein cœur de l’été et le
ciel était d’un indigo profond et velouté
parsemé de petites étoiles scintillantes comme
des diamants. C’était tout simplement magique
mais, soudain, il fut illuminé par des traînées de
lumière qui semblaient danser dans le ciel. Je
tombai dans l’émerveillement et mon voisin
expliqua que c’était un aperçu de l’aurore
boréale. Pour moi, c’était un morceau du Ciel.
Ensuite ce fut le temps où je visitai la Suisse
pour la première fois et fus confrontée à la
majesté des Alpes, je ne pouvais comprendre
comment certaines personnes pouvaient ne pas
croire en Dieu. Je me souviens être assise avec
mon amie et discutant comment le plateau sur
lequel nous étions pourrait faire un parfait
endroit pour fonder un couvent (non ,je n’étais
pas encore entrée dans la vie religieuse) et je
contemplais les splendeurs de Dieu. Elle m’a
dit immédiatement que je rêvais tout éveillée et
que ce serait tout à fait impensable !
Où est le Ciel? N’est-ce pas
Juste un amical bout de jardin
Cloisonné de pierres, le soleil pour toiture
Où les jours passent un à un
Ni trop vite, ni trop lentement,
En regardant, l’esprit pensif,
Les beautés laissées derrière eux
Quand ils s’en vont
Le Ciel ne commencerait-il pas ce jour
Quand le cœur enthousiaste pourrait dire :
Sûrement que Dieu est à cet endroit,
Je L’ai vu face à face
Dans la beauté des fleurs,
Dispensateur des ondées,
Et sa voix m’a parlé
Dans l’ensoleillement du pommier
Proposé par Veronica Carey fcJ
Tout Cela et le Ciel en Plus
La découverte du titre du “Viva Voce » de cette
année, a fait surgir en moi un véritable périple
dans mon imagination et dans mes souvenirs.
Quelle est mon image du Ciel ? Le mot qui vint
immédiatement à mon esprit fut « les gens ».
Pour moi, le Ciel doit être une place / un Etat
(qui sait ?) plein de gens – plus il y en a, mieux
c’est! Une foule gigantesque, innombrable,
remplie de joie ; un peuple superbe, distillant la
chaleur, le contentement et la compassion,
c’est-à-dire plein de l’amour de Dieu ; un
peuple heureux d’être en présence de son
Créateur, de son Sauveur et de sa source de
Sagesse. Ceci me conduit à me souvenir de
ceux qui ont déjà fait partie de ma vie – ma
famille immédiate, ma famille FCJ, mes amis,
mes collègues de travail et les étudiants ;
d’autres avec lesquels j’ai eu simplement des
contacts par l’école ou par la vie paroissiale ou
des personnes que j’ai rencontrées en faisant
des courses ou dans la rue. Il y a des centaines
de personnes, belles dans leur propre
singularité, qui ont touché ma vie de bien des
manières différentes mais qui toutes partagent
un attribut spécial – elles sont toutes faites à
Avez-vous déjà observé le coucher du soleil sur
le mur ouest de Stella Maris à Broadstairs?
Certains soirs, le ciel est embrasé des rouges et
des oranges du soleil couchant et à d’autres
moments, les mauves et les roses se confondent
– une vue inspirant réellement
l’émerveillement. Ou bien, avez-vous
expérimenté la joie de voir apparaître le premier
flocon de neige, ployant la tête comme pour
souhaiter la bienvenue au printemps ? Avezvous jamais été transporté en écoutant le
Concerto pour Violon de Bruch ou l’Adagio
pour cordes de Barber ? Etes-vous jamais
tombé dans l’émerveillement à la vue d’un
nouveau-né avec ses petits ongles si
parfaitement formés et la bouche en bouton de
rose ? Avez-vous jamais léché une glace lors
4 d’un jour brûlant d’été et la percevoir comme
du nectar ? Toutes ces situations sont pour moi
des occasions d’expérimenter le Ciel. Mais, je
ne vis pas constamment dans cet état, bien
malheureusement. Si je/nous avions simplement
« des yeux pour voir et des oreilles pour
entendre », nous réaliserions que « la Terre est
bourrée de l’Image du Ciel – pas seulement
bourrée mais pleine jusqu’au bord, ‘pressée et
débordante’.
Moira Cashmore fcJ
des bougies, des livres, des chapelets pour
entrer en relation avec Dieu ! La Terre déborde
de l’image du Ciel…. Mon « bout de plafond »
était mon monde, mon ciel sur terre. Et cela ne
s’arrêta pas là… tel un épanchement d’amour,
les prières, les bons souhaits et les soins qui me
furent prodigués. Là j’ai expérimenté « la
solidarité qui vient du fait d’être membre d’une
communauté apostolique », d’être un membre
d’une communauté de foi et d’une famille
aimante – tout cela faisant partie de la
Communion des Saints.
La Terre déborde de l’image du Ciel
Comme je vous écris, notre chère Sr Sarah
McCullough est partie vers le repos. C’est une
étoile de plus dans le ciel et une pierre
précieuse de plus de l’image du ciel qui se mire
sur terre. Sarah fait partie du printemps
fleurissant qui porte sur terre une promesse de
la gloire future et de l’éternelle jeunesse.
“Partout où une sœur va en mission, seule ou
avec d'autres, elle y va comme membre de la
Société, et peut donc compter sur le soutien de
ses sœurs qui doivent faire en sorte qu'elle sente
la solidarité inhérente au fait d'être membre
d'une communauté apostolique.” C252
Je voudrais partager un poème avec vos
lecteurs. Il m’a été envoyé par une amie FCJ et
arriva bien à propos pour moi.
La vérité de ceci devint vraiment clair pour moi
il y a quelques semaines lorsque je me réveillai
à l’Unité des Soins Intensifs de l’Hôpital
Régional de Limerick, couchée sur un lit,
regardant le morceau de plafond au-dessus de
moi. Ce bout de plafond était l’extension de
« ma mission » pour quelques jours. Où qu’elle
aille – bien que je ne sois nulle part – tout ce
que je savais de mes pieds c’était qu’ils étaient
chauds – un bon signe, les entendais-je dire.
J’ai aussi entendu quelqu’un parler « d’une
vieille dame » qui nécessitait tous leurs soins.
Oui, j’étais vivante et pleine de gratitude pour
cela et pour bien d’autres choses aussi. Quand
je commençai à compter mes bénédictions –
parmi elles, je trouvai le don de la mémoire, ou
le pouvoir de me remémorer – telle charmante
phrase de notre Bréviaire comme « Sa pacifique
Présence donnant force est partout… » ou
« tout ce qu’Il fait pour moi est mon délice,
bienvenu est l’héritage qui tombe sur moi »,
« Tu me montreras le chemin de la vie… »
toutes ces phrases me redonnaient force
et courage.
La Chapelle de la Maison de Repos
“Dieu vit au-delà du corridor,
la dernière porte sur la gauche.
A neuf heures, j’apporte le vin
pressé des grappes rebelles
de la vie et de quatre-vingts ans.
Comme pain, le gâteau moisi de mes jours,
prudemment cuit au Soleil.
La chaise roulante ne peut se pavaner,
et la vanité s’en est allée,
mais ces dons
je les dépose sur l’autel
et je vois Dieu se pencher
sur mes petits désordres
avec une infinie délicatesse »
Comme les mots dits et écrits conduisent
chacun, vers nous, l’image du Ciel, je saisis
cette occasion de dire « Merci » à mes
compagnes FCJ pour leur souvenance pleine de
prières et d’amour pour moi. A la Communauté
FCJ et au personnel de soins de Laurel Hill,
Merci. Vous êtes une part de ma vie, toute votre
bonté partagée restera gravée dans mon cœur.
“Garde mes pas, je ne demande pas de voir au
loin, un pas suffit pour moi…” vint aussi à mon
secours. Et, bien entendu, la réalisation
renouvelée qu’il n’est pas nécessaire d’avoir
Catherine Toomey fcJ
5 propose en vivant dans une dimension de
communauté et de relation; *prendre en main
leurs propres vies dans tous leurs aspects, en
luttant contre la tendance à se laisser vivre,
tendance qui anéantit l'homme; *vivre la
dimension de la foi de façon adulte et
responsable pour décider de suivre le Seigneur
Jésus dans sa vie concrète.
Les objectifs que nous proposons en tant
qu’équipe de formation sont ceux de croître
dans la capacité de gestion personnelle et
économique de sa propre vie, en prenant en
charge la vie quotidienne ; faire mûrir un
rapport sain d’économie par rapport à la famille
d’origine ; se donner des temps de prière qui
scandent la vie et prendre charge de l’autre dans
une dynamique communautaire.
Cette année se termine par 6 semaines vécues
en une des « maisons paroissiales » (3 ou 4
jeunes du même sexe) (à la vérification de cette
expérience, il a semblé que 4 semaines seraient
trop peu), nos jeunes sont invités à vivre une
semaine dans une communauté déjà structurée.
Pour les garçons, la communauté est le petit
séminaire de Turin, pour les filles, une des
communautés religieuses présentes sur le
territoire de San Mauro.
La Terre déborde de Ciel
Nous avons travaillé toute la matinée dans la
salle de séjour des sœurs, et finalement nous
nous sommes arrêtées pour le repas de midi qui
était servi dans le petit coin repas. Les autres
décidèrent de venir dans le même endroit pour
manger tout en regardant les nouvelles à la TV.
La porte de la cuisine était généreusement
ouverte, aussi je sortis avec mon assiette pleine
de riz et de légumes pour me mettre sous l’arbre
et regarder autour de moi. Dans le ciel, un
milan noir planait dans le brillant ciel bleu. Une
centaine de nuances de vert émerveilla mon
regard quand je regardais les arbres et les
buissons danser dans la brise chaude. La terre,
sèche et poussiéreuse par manque de pluie, était
d’un rouge riche et généreux, apportant couleur
et beauté sur le pays assoiffé. Comme je buvais,
parmi toutes ces couleurs et ces textures du
Kenya, une petite pousse verte, sortie de la
clôture en bois, semblait vouloir attraper le
soleil et scintillait dans la lumière éblouissante
de midi. Elle attira mon regard, me remplit
d’admiration et souligna les mots : « la terre
déborde de l’image du ciel ». C’est bien vrai au
Kenya !
Gloria Calabrese fcJ
Le Mois Communautaire des jeunes filles
s’est terminé peu avant la Noël et ainsi
avons-nous préféré différer un peu
l’expérience dans la communauté.
Sincèrement, les jeunes filles ont eu un peu
de peine à se décider, les craintes et la peur
n’étant pas minces.
Une "bouffée" de jeunesse
en communauté
St Jean Bosco, patron de la jeunesse disait:
" il me suffit que tu sois jeune pour t'aimer" ;
aujourd'hui il ne suffit peut-être plus seulement
d'aimer les jeunes. Si nous voulons les aider à
devenir des personnes complètes et des
chrétiens responsables, il faut leur proposer et
leur donner l'occasion d'expériences à haut
contenu émotionnel.
Dans l'ambition de l'activité de l'unité
pastorale de San Mauro, il existe diverses
expériences riches de stratégie pour nos jeunes
et parmi elles, le Mois Communautaire- chemin
d'Autonomie, de Responsabilité et de Foi.
L’invitation vise les jeunes universitaires
/travailleurs de 19/20ans et plus, qui participent
aux chemins de formation proposés par l'unité
pastorale et qui veulent :
*contester l'individualisme que la société leur
Ainsi, au début du mois de mars notre petite
communauté FCJ a accueilli Elisa 22 ans et
Stefania 25 ans pour cette première expérience.
Comment avons-nous vécu ces journées ? Je
laisse les autres vous entretenir directement,
mais, pour moi cela a été une expérience
enrichissante qui m’a stimulée à être plus
authentique et crédible également au niveau de
mon vécu FCJ.
Maria Teresa Scabeni fcJ
« Depuis la Noël, je savais que nous
aurions, tôt ou tard, une ou deux jeunes avec
nous pour une expérience de vie
communautaire et dans nos moments de prières
6 nous avons prié souvent pour elles. Cela a été
une expérience agréable dans le respect de leur
engagement d’études universitaires. Nous avons
pu partager ensemble de nombreux moments de
nos journées, les moments de prières, les repas,
le repos du soir, de même que quelques services
internes de notre mission apostolique en
paroisse. D’elles sont venues des questions, sur
la Foi, sur la vie religieuse, sur l’organisation
de nos journées, sur les expériences familières
ou de travail. Cela fut beau de pouvoir entrer en
relation dans un climat détendu et de grande
confiance réciproque. Ce qui m’a surpris, c’est
le fait que tout en étant dans le monde, elles ne
soient pas attirées et fascinées seulement par les
choses du monde, et qu’au contraire, leur vie
est des plus normales et leurs sentiments
authentiques. Le temps a passé très vite, et au
moment de se quitter affectueusement, nous les
avons assurées que la porte de notre maison
restait ouverte pour d’autres bons moments
ensemble. »
Maria Grazia Spinato fcJ
« Lorsqu’elles m’ont proposé de passer
une semaine dans une communauté de sœurs, je
dois avouer que je n’étais pas très convaincue.
L’indécision initiale dépassée, j’ai pensé que si
j’y avais renoncé, j’aurais certainement perdu
une occasion unique. J’ai passé en compagnie
de sœur Maria Teresa et de sœur Maria Grazia
des journées vraiment particulières.
Pour moi, c’était exactement le bon
moment pour vivre cette expérience du fait que
je n’avais pas de cours à suivre à l’université et
que j’avais donc la possibilité de passer
beaucoup de temps à la maison et de participer
de près à la vie de la petite communauté.
Les moments passés ensemble sont
certainement ceux qui m’ont laissé les plus
beaux souvenirs, précisément les prières et les
repas. Les prières que nous récitions ensemble
étaient les laudes du matin et les vêpres avant le
dîner. La chose qui m’a touchée le plus était
l’unanimité avec laquelle les deux sœurs
réussissaient à prier les psaumes : c’était
vraiment une voix unique qui s’élevait vers
Dieu et, soit moi soit Elisa, nous réussissions à
nous insérer dans cette atmosphère des plus
belles.
Un moment particulier était celui du déjeuner :
c’était très amusant de se rapprocher des
bambins qui fréquentaient l’école maternelle.
Ils m’ont entraînée dans leurs chants et leurs
jeux avec une simplicité et un naturel
désarmants.
Du début à la fin, les deux sœurs qui
nous ont accueillies m’ont fait sentir
immédiatement que j’étais chez moi et le
rapport qui s’est instauré était authentique et
sincère. L’atmosphère était vraiment amicale et
je me suis sentie sincèrement faire partie de la
petite communauté. »
Stefania Cantono
« J’ai beaucoup hésité avant de dire
“oui “ à cette expérience, mais maintenant, je
suis heureuse de l’avoir vécue. Depuis le
moment où je suis arrivée à la porte de l’Ecole
Maternelle je me suis sentie accueillie, aimée et
je me suis sentie très facilement comme chez
moi. La simplicité avec laquelle Sr Maria
Teresa et Sr Maria Grazia nous ont accueillies
était désarmante pour moi. J’ai appris à
connaître et leur discrète et délicate présence, et
leur affabilité qui m’ont aidée à vivre nos
journées dans la sérénité et la paix. Je me
rappelle avec plaisir les moments forts de la
prière, les repas pris ensemble, les
conversations du soir. Les Sœurs ne nous ont
pas fait de grands discours sur Jésus ou sur le
Bon Dieu et cependant la présence du Seigneur
était rendue quasi tangible. Je suis vraiment
reconnaissante au Seigneur et aux Sœurs
d’avoir eu cette grande opportunité. Merci ! J’ai
appris aussi un tas de choses sur le Temple de
Jérusalem. »
Elisa Ottaviani
Une bénédiction
Il y a peu, je fus invitée à prendre part à une
semaine de prières guidées à L’Arche, à
Lambert, à Londres. Pour me préparer à cela, je
devais apprendre certaines nouvelles façons de
communiquer qui pouvaient convenir au
groupe. Pour moi, ce fut une expérience
7 profonde dans laquelle, je peux le dire
sincèrement, je reçus davantage que ce que je
donnai et j’appris bien plus que ce que
j’enseignai.
avec émerveillement. Elle cite un communiqué
de la NASA qui nous donne, de la Terre, la
description suivante :
“Nous vivons sur la Terre. La Terre est un
amas de fer, de magnésium et de nickel,
parsemée d’une fine couche de matière
organique et entourée de vapeurs. Elle tourne
dans une orbite quasi circulaire autour d’une
étoile mineure que nous appelons le soleil.
A la fin de la semaine, nous sommes repartis
avec cette Bénédiction écrite par
John O’Donohue :
Que la lumière de votre âme vous guide
Que la lumière de votre âme bénisse le travail
que vous faites avec le secret amour et la
chaleur de votre cœur
Puissiez-vous voir dans ce que vous faites la
beauté de votre propre âme.
Puisse le caractère sacré de votre travail
apporter guérison, lumière et renouvellement
pour ceux qui travaillent avec vous et pour ceux
qui voient et reçoivent votre travail.
Puisse votre travail ne jamais vous lasser.
Puisse-t-il libérer en vous des sources de
rafraîchissement, d’inspiration et de joie.
Puissiez-vous être présent à ce que vous faites.
Puissiez-vous ne jamais être perdu dans des
absences fades.
Puisse le jour ne jamais vous encombrer.
Puisse l’aube vous trouver éveillé et alerte pour
commencer un nouveau jour avec des rêves, des
possibilités et des promesses.
Puisse le soir vous trouver bienveillant
et comblé.
Puissiez-vous entrer béni dans la nuit,
à l’abri et protégé.
Puisse votre âme vous apaiser, vous consoler et
vous renouveler.
Kate Frost fcJ
La Terre est suffisamment massive pour
porter, par l’influence de sa gravité, toutes nos
villes, les océans et les êtres créés. Et le soleil
est suffisamment massif pour garder la terre
dans l’influence de sa gravité. Et le soleil luimême est simplement une poussière dans
l’influence de la gravité de la Voie Lactée, au
centre de laquelle se trouve une vaste
concentration d’étoiles autour de laquelle
gravite le soleil depuis environ 230 millions
d’années (entraînant la Terre, Mars, Jupiter,
Saturne). Notre soleil n’est pas quelque part
près de son centre, il est l’issue d’une des
ramifications de la galaxie. »
Quand nous essayons de regarder la terre dans
un contexte plus global, nous sommes
conscients aussi du processus international qui
nous lie à davantage de formes de vie qu’à la
vie simplement humaine. Anne Primavesi nous
suggère d’imaginer la perte de ces liens.
“Qu’adviendrait-il sans les plantes qui
convertissent l’énergie du soleil et règlent la
photosynthèse ? sans les insectes qui se
chargent de la pollinisation des plantes ? sans
les oiseaux, les mammifères ou les fourmis qui
transportent les graines dans les écosystèmes et
sans l’eau qui leur apporte la vie ? sans les
micro-organismes de notre estomac qui nous
permettent de digérer notre alimentation ? »
La terre déborde de l’Image du Ciel
Parfois nous pouvons être trop proches de
notre environnement pour en voir l’immensité.
Ce titre « la Terre déborde de l’Image du Ciel »
nous demande de quitter notre petit quant-à-soi
pour nous envoler vers l’immensité de l’univers
ou pour observer l’infiniment petit comme, par
exemple, une plante minuscule ou un animal
microscopique. Dans son livre : « Gaia et le
Changement Climatique », Anne Primavesi
analyse l’avènement du télescope qui permit
d’élargir nos horizons, de regarder l’humanité
d’un œil nouveau et de contempler le cosmos
Tout ceci peut servir à augmenter notre
compréhension du don que représentent le
micro et le macro systèmes, et du rôle qu’ils
jouent dans le maintien de nos vies. Ainsi,
maintenant après avoir lu ce livre, je contemple
davantage avec émerveillement la création de
Dieu et j’essaye de prendre davantage
conscience de ma responsabilité envers elle et
pour elle.
Susan Boyce fcJ
8 peux « être là et demeurer » me laissant
emporter par le miracle de la croissance de la
nouvelle vie.
A L’Envers
Dans la plupart des pays européens, l’hiver
2008-2009 a été long et dur et ce fut
certainement vrai pour l’Angleterre. J’ai un
thermomètre près de la porte d’entrée qui donne
les températures tant intérieure qu’extérieure. Il
y eut bien des jours où la température matinale
étant nettement sous zéro, je m’inquiétais de
savoir comment gérer le chauffage pour garder
la maison chaude. Les gens âgés trouvent cela
bien dur. Sans ma petite voiture, j’aurais
éprouvé bien des difficultés à m’aventurer
dehors pour faire les courses essentielles. Le
temps hivernal vint fin octobre, bien plus tôt
que d’habitude, et se maintint jusque fin février.
Je me souviens avoir dit à des amis : « je ne
crois pas au réchauffement climatique ! »
Il y a eu de la nouvelle vie, mais aussi la
tristesse des décès tout autour de nous ces
récents mois. J’ai été rendre visite à ma voisine
Béatrice, à l’hôpital, le jour de la naissance de
son bébé et ai pu porter ce petit miracle de 2kg
appelé Anna Maria. Ce minuscule bébé devait
rapidement partir pour une nouvelle vie avec sa
famille en Tanzanie. Le jour de Noël, j’ai tenu
dans mes bras ma petite-nièce Olivia-Grâce qui
était née 8 jours auparavant et qui allait quitter
le Centre. Nous avons perdu de merveilleuses
sœurs FCJ ces derniers jours et ces derniers
mois. Chaque personne précieuse, chaque sœur
crée un vide de sa présence, mais chacune aussi
nous laisse un héritage indestructible de service
et de dévouement envers le peuple de Dieu. En
Angleterre, nous portons le deuil également de
toutes ces jeunes vies d’hommes et de femmes
tuées en Irak et en Afghanistan – la plupart sont
des jeunes gens d’environ vingt ans souvent
morts héroïquement en sauvant leurs
camarades.
Depuis le début de mars, tout a changé. Les
fleurs de printemps semblaient se précipiter
pour s’ouvrir au soleil, les jeunes pousses des
arbustes et des arbres apparaissaient en une
nuit. Hier, il y avait des abeilles au jardin. Les
voisins sont à nouveau dehors, repeignant leurs
maisons, balayant leurs sentiers, mettant de
l’ordre dans les jardins. Les enfants peuvent à
nouveau jouer dehors. Le parc local tint son
premier événement de l’année dimanche passé
avec le festival de printemps, nous
encourageant tous à apprécier nos espaces verts
et à en prendre soin.
Comme l’écrit John Donne dans son poème
AUCUN HOMME N’EST UNE ÎLE
« ne demande pas pour qui sonne le glas,
il sonne pour toi ».
Bientôt, avril sera là. “Oh, être en Angleterre
maintenant qu’avril est là !” La vérité persiste
en chaque personne : « la Terre déborde de
l’image du Ciel »
Maureen Farrell fcJ
Plus tôt dans la semaine, je passai un après-midi
dans la propriété National Trust, à Dunham
Massey dans le Cheshire, où les jardins
commençaient à fleurir et dont les prairies
étaient littéralement transformées en « un tapis
de jonquilles ». J’ai pu m’asseoir au soleil et
ressentir consciemment la chaleur du printemps
faire éclater le carcan de l’hiver.
Dans notre petite société FCJ, nous vivons dans
les deux hémisphères et avons des expériences
variées des changements saisonniers. C’est
vraiment bien d’avoir le temps de prendre
conscience du miracle des saisons dans notre
propre environnement. J’ai eu un immense
plaisir à guetter la floraison des 200 bulbes de
crocus que j’avais plantés en octobre dernier.
C’est un moment important pour moi quand je
Lorsque j’ai lu le titre “la terre déborde de
l’image du ciel” à Malakal, dans le SudSoudan, j’ai dû le considérer avec des yeux
différents que ceux que j’aurais eus
auparavant. Avant mon arrivée, on m’avait dit
que « Malakal a la réputation de ne pas avoir
de beauté naturelle » ce qui signifie en fait que
Malakal est un désert sans le moindre brin
d’herbe ! Les arbres, quoique peu nombreux,
procurent de la verdure et paraissent
particulièrement beaux quand ils se détachent
sur un ciel toujours bleu. Le printemps se
présente tellement soudainement que le nom
9 Nous demander d’écrire un court message est
vraiment la meilleure façon de traiter un sujet
comme celui-ci. La panique nous force à
centrer notre esprit et à analyser le sujet –
c’était ce que j’avais à faire !
anglais « Spring = ressort, saut » est des plus
appropriés. Ici, nous n’avons aucune trace du
processus de verdissement progressif auquel
nous sommes habitués en Europe mais il surgit
littéralement en passant d’un arbre nu un jour
à un arbre feuillu le lendemain !
Si l’environnement ne rappelle que peu l’image
du ciel, ceci est plus que compensé par la
beauté des gens. Une prestance et une dignité
dignes d’un défilé de haute couture se
remarquent aisément lorsque l’on marche le
long des routes poussiéreuses et des marchés
de Malakal. C’est d’autant plus frappant que
ces femmes n’ont aucune idée de leur beauté.
Leur sens de la combinaison des couleurs est
remarquable et par exemple, le long lao fleuri
(lao décliné de manière voyante et porté sous
un bras et en travers de la poitrine pour le
nouer sur l’épaule opposée ) reprend
invariablement la couleur de leur blouse ou de
leur vêtement. C‘est une joie de voir une mère
et ses enfants marcher vers la messe ou l’office
du dimanche, tous bien habillés - un souvenir
de ma jeunesse et de mes habits du dimanche.
Etant devant une classe de professeurs, on ne
peut qu’être frappé de l’animation dans les
yeux, de l’éclat des dents, du sourire toujours
prêt et du sens de l’humour des participants. Le
petit garçon près de la barrière appelant son
papa du nom de « Abba », la poignée de mains
chaleureuse des femmes le long de la route
poussiéreuse, le salut respectueux des hommes
(surtout Musulmans) qui, bien souvent, posent
leur main sur leur cœur quand ils vous saluent,
la spontanéité des enfants demandant « how are
you ? » « comment allez-vous ? » ou le salut
joyeux des garçons de course quand ils passent,
dont le singe tirant la petite carriole a de
merveilleuses expressions et rappelle la
création humaine de Dieu. La présence de
jeunes à la messe arabe du dimanche où
l’église, pleine à craquer, chante avec abandon,
joue du tambour et danse avec un tel rythme et
une telle grâce qu’elle est le testament de
l’énergie et de la créativité de la Divinité.
Décider du contenu du texte requiert d’avoir
une vue du Ciel (qui pourrait visualiser une
image du Ciel?) Ce n’est pas possible. Personne
ne sait de quoi le ciel est fait. Il n’y a jamais
personne au cours de l’histoire qui soit revenu
pour nous dire à quoi il ressemble. Aussi, écrire
quelque chose sur l’image du Ciel relève d’un
jeu de devinette ! Nous écrivons sur une image
« inconnue ». Cependant, on peut méditer !
Ce temps de l’année est un merveilleux temps
pour discuter de tous les sujets « débordants »
sur Terre. Il suffit de regarder tous les
bourgeons et la nouvelle vie qui éclot, comme
les crocus, les jonquilles et les cerisiers en
fleurs. A une plus grande échelle, nous
pourrions penser aussi à la diversité du Cosmos
et à toute la beauté des glaciers, des volcans,
des océans, des montagnes, des rivières, des
fleurs, des animaux et des magnifiques êtres
humains.
Tout ce que je peux penser de cela, c’est que
Dieu a créé toutes ces choses merveilleuses. Il a
dû se donner bien de la peine pour mettre sur
Terre une telle beauté et une telle diversité.
Pour cette raison, je crois que la Terre doit
refléter au moins quelque peu l’image du Ciel.
Mary O’Connell CiM
Vous avez certainement su que le 28 janvier à
6h15 du matin, j’ai eu un accident à Limerick à
l’avenue O’Connell. Mon feu de signalisation
devint vert, j’avançai et fut projetée hors de la
route par un très grand véhicule qui, brûlant le
feu rouge, traversa le carrefour. Par après,
j’appris que c’était un énorme semi-remorque
de plus de 12 m. ! Je souffris d’ecchymoses
profondes, de trois côtes cassées, du sternum
fracturé et du ligament du genou droit déchiré.
Je n’avais pas de blessure ouverte mais ma
voiture a dû, elle, être découpée par les
Pompiers pour me sortir de là ! J’ai eu un
Betty Ryan, fcJ
10 Quand il emmène, par clair de
lune, des touristes étrangers voir le
lac supérieur, sa fille vêtue de sa
longue chemise de nuit blanche,
ses merveilleux cheveux blonds
dorés flottant sur le dos, le
fantôme de Kathleen rode sur les
rives du lac.
témoin merveilleux en la personne de Michelle
qui appela du secours par son mobile et resta
près de moi pour me parler. Je lui dois
beaucoup. Frank et Barry, les paramédicaux
furent exceptionnels et le policier Stephen
Leamy a été très gentil.
A l’hôpital je fus extrêmement bien soignée par
l’équipe qui, peu après 8h, eut aussi à
s’occuper de notre petite élève de 13 ans Maire
Hourigan de l’école Secondaire Laurel Hill,
tuée accidentellement sur le chemin de l’école.
Que cette chère enfant soit en paix et que ses
parents désespérés puissent trouver le réconfort
! Maire était la plus jeune de trois enfants et
son frère Brian est dans notre école Bruff FCJ.
Je vis venir la famille totalement bouleversée ;
j’étais tout près pour un monitoring et mes
rideaux étaient ouverts. Phyllis fcJ vint près de
moi peu après ; comme je devais partir pour
une radiographie, ses mots : « Je suis avec toi,
Béatrice » me touchèrent profondément. Je
crois que je gémissais. Si j’étais capable de
marcher ce soir, je pourrais retourner chez moi
à Maryville après 24 heures de soins et de lit
d’hôpital. Je fus capable de marcher.
Un touriste canadien donna à
Paddy un bonnet de fourrure. Ma mère dit :
« Paddy, ce bonnet est musquash »
« Ça s’ peut bien » dit Paddy, ne voulant
absolument pas perdre la face en avouant qu’il
n’avait aucune idée de ce qu’était un
musquash !
Elizabeth Philips fcJ
Matilde – notre amie
Quand nous sommes arrivées à Galaţi, nous ne
connaissions réellement personne ici, à
l’exception de Doina, Nelu Gheorghiu et
Romana, nos Compagnons en Mission. Petit à
petit, nous avons commencé à saluer notre
voisine Didina qui est fort confuse mais qui
sourit tout le temps.
Je tiens à remercier du fond du cœur toutes
celles d’entre vous qui avez prié pour moi,
m’avez envoyé des cartes me souhaitant d’aller
mieux ou m’avez téléphoné vos mots
d’encouragement. Vous avez été toutes si
gentilles et si bonnes. Merci, mes Sœurs, vous
êtes formidables. Pour vous toutes, tout mon
amour et mes remerciements. Je continue la
physiothérapie et d’autres traitements. La
douleur est partie et j’ai recommencé à
conduire. Je remercie le Seigneur de partager
ma vie et celle de la communauté, ici à
Laurel Hill.
Je vous souhaite une très heureuse
montée vers Pâques
Beatrice Molyneux fcJ
Dans les premiers jours, une vieille et pauvre
femme, Matilde, demanda à parler à Doina qui
venait de temps en temps chez nous pour voir si
tout allait bien. Donc, quand Matilde vint et ne
trouva pas Doina, elle nous trouva. Matilde
n’habite pas du tout loin de notre maison. Elle
marche difficilement et c’est un gros effort pour
elle de venir jusque chez nous. Quelquefois,
quand le temps est mauvais ou qu’il pleut, elle
ne peut venir. Elle est calme, parfois malade ou
triste, mais toujours très heureuse de nous voir.
Matilde vient tous les jours. Parfois, c’est
vraiment très dur si nous sommes parties
travailler, ou sorties, ou au travail, ou essayant
de finir quelque chose. Quand nous entendons
la sonnette nous stoppons tout, nous nous
précipitons pour trouver les clés, allumer la
lumière dans la cage d’escalier obscure, ouvrir
la grille, dire bonjour, préparer un sandwich et
une boisson et passer un peu de temps à
bavarder avec elle. Elle ne désire pas rester très
longtemps ou nous déranger mais chaque fois
Glendalough
Quel merveilleux endroit, triste et romantique!
La jeune fille, Kathleen, a-t-elle suivi saint
Kevin dans les grottes et le saint l’a-t-il jetée
dans le lac et l’a-t-il noyée ? Certainement que
Paddy Barrat croit à cette légende.
11 ™ Notre âge réel ne se compte pas en
nombres. Est-ce la façon dont nous nous
sentons qui nous définit ?
elle dit : “je suis seule, je n’ai personne à qui
parler”. Ses visites sont très simples. Elle vient,
elle nous voit, elle nous quitte et revient le
lendemain.
Extraits de « NEW WOMAN : the survival guide to
growing older » de Rosamond Richardson
Pour bientôt: Vos suggestions pour notre
Coin: Le Coin des Soins Holistiques
FCJ Province continentale
Maeve Shannon fcJ
Le Danube à Galaţi
Je pense que Matilde est un signe de Dieu pour
Ruth et moi. Durant la période difficile du
début, elle fut la première personne pour
laquelle nous avons pu faire un tout petit
quelque chose.
Nous célébrons l’amour du Seigneur pendant
nos 25 ans de mission à Livorno
Elle est pour nous comme un soutien, un signe
de la présence de Dieu avec nous. Matilde
vient chaque jour, parfois deux fois. Et nous ne
désirons pas interrompre cela ! Matilde est
notre amie parce qu’elle est très confiante en
nous. Un jour elle nous a donné quelques œufs
des poules de sa fille.
Parmi les belles et significatives célébrations en
l’honneur de notre bien-aimée Fondatrice qui
ont marqué l’année 2008 nous vous présentons
la célébration du 25ème anniversaire de notre
mission en cette église. Sont avec nous :
Christine Anderson, Maeve Shannon et Anna
Maria Zandonà, toutes protagonistes de cette
mission. Christine est une du groupe FCJ que
Monseigneur Ablondi a rencontré dans le train
express pour Rome. Maeve était notre
Provinciale et est celle qui a rédigé le rapport
avec l’Evêque en vue de commencer cette
mission. Imelda et Irène M. sont les premières
missionnaires à Livorno. Hélas, manquent les
Soeurs Constanza et Lucia qui ont accompli un
long et important service, mais dont la santé ne
leur permettait pas d’être des nôtres. Nous
tournons nos pensées et nos prières également
vers Joséphine Ruppen, Lorenza et Bernadetta
Magagnin, Elisa Rizzonato et Ruth Casey qui
ont donné leur contribution à la communauté et
à la mission de Livorno. Monseigneur Ablondi,
trop écrasé par la maladie, n’a pu participer à la
célébration. Mais nous continuons à nous en
rappeler avec affection et reconnaissance et
nous allons souvent lui rendre visite. Lui se
souvient encore de tous les détails de notre
première rencontre et de celles qui ont suivi.
Je prie pour que nous soyons des compagnes
aussi confiantes en elle qu’elle l’est en nous.
Gabriela Lungu fcJ
P.S. Notre amie Matilde est décédée le 21 avril 2009 durant la
Semaine orthodoxe des Lumières. Un décès à cette époque de
l’année liturgique signifie que la personne est accueillie
immédiatement au Ciel.
Le Coin des Soins Holistiques
Saviez-vous que :
™ Pour la première fois dans l’histoire, une
révolution silencieuse a pris place: Les gens
âgés dépassent en nombre la jeunesse ?
™ Il y a 100 ans, l’espérance de vie était de
30 ans moins que ce qu’elle est aujourd’hui ?
™ La question vitale qui émerge maintenant
est COMMENT vivre ces années ?
™ Vieillir est devenu une aventure plutôt
qu’un catalogue de déchéances ?
12 dans cette église nous pouvons rendre grâce à
Dieu, dispensateur de chaque don parfait, pour
nous avoir appelées à Livorno et nous avoir
concédé le privilège de Le servir ici dans le
cœur de l’Eglise de Livorno pendant ces 25
années.
Le samedi 25 octobre, l’église de Santa Giulia
était pleine d’amis. Les membres de
l’archiconfrérie nous honoraient de leur
présence. La célébration était présidée par notre
nouvel évêque, Monseigneur Simone Giusti et
concélébrée par plusieurs prêtres : le curé
d’alors Don Ezio Morosi et Don Mauro et les
curés d’aujourd’hui : Don Gustavo, Don
Placido et Don Donzato. Au pied de l’autel était
placée la photographie de notre bien-aimée
Fondatrice et notre mandala qui, avec ses
couleurs et surtout sa flamme, attirait l’attention
Anna Maria Zandona, Maeve Shannon,
Imelda Zandona, Irene Spinato
Pour ce jour de fête nous étions tout à la joie
d’être ensemble, nous cinq qui avions connu et
vécu cette aventure, nous pouvons le dire,
pratiquement depuis sa conception. Nous avons
évoqué l’enthousiasme de ces jours, en
particulier de celui du 5 septembre 1983 quand
nous étions parties de Turin avec la cape de
laine et que nous sommes arrivées à Livorno où
la chaleur était telle qu’elle nous empêchait de
dormir, même la nuit. Nous étions heureuses de
venir dans cette ville de Toscane, à la mer de
Livorno, surtout parce que venait de sortir la
biographie de notre Fondatrice écrite par
Monseigneur Roberto Angeli et que son livre
avait été apprécié de tous. Il était aussi le
fondateur du pensionnat “La Provvidenza”
dont nous fut confiée la direction. Livorno a
depuis lors représenté une étape importante
dans l’histoire de notre Société. C’était en 1826
que Marie-Madeleine fut contrainte de
s’adresser au Pape pour obtenir son approbation
dans la poursuite de l’œuvre que les Jésuites
voulaient supprimer. Elle partit de Toulon avec
Louise Legrand pour rencontrer à Livorno de
vieux amis comme le chanoine Groberto de
Florence et l’archevêque Mancini de Sienne et
obtenir d’eux des lettres de créances à présenter
au Souverain Pontife.
de toute l’assemblée. Les chants, les prières et
les réflexions, tout nous portait à louer et à
remercier le Seigneur pour la révélation de son
mystère d’amour et de fidélité envers nous
pendant ces 25 années. L’Evêque, dans son
homélie, parla de Marie Madeleine comme
d’une femme qui se laissa brûler par le feu de
l’amour de Dieu. Il la donna en exemple à tous.
La belle et significative célébration se termina
par un vin d’honneur. A ce moment,
nombreuses furent les manifestations d’estime,
d’affection et de reconnaissance en même
temps pour ce que nous sommes et aussi pour
ce que nous avons fait pour l’église de Santa
Giulia et pour la Paroisse de “La Madonna”
Le bateau sur lequel elles avaient traversé la
mer Tyrrhénienne s’appelait “Madonna di
Montenero”, notre sanctuaire! La maison qui
les a accueillies s’appelait « il Paradisino” et est
encore ici tout près de chez nous! L’évêque
Gavi, dont notre séminaire porte encore le nom,
a accueilli notre Fondatrice, lui a montré une
grande bonté jusqu’à lui donner une somme
d’argent et l’accompagner au bateau en la
recommandant au capitaine. Et ce qui nous
remplit encore davantage d’émerveillement et
de reconnaissance c’est que nous avons de
bonnes raisons de croire que Marie-Madeleine
et Louise Legrand ont prié dans cette église de
Santa Giulia qui nous a été confiée. Vraiment
Considérant ces 25 années, nous voulons dire
comme Marie Madeleine et avec elle : “Le bon
Dieu a tout conduit Lui-même!”
Irene Spinato FCJ.
13 ceux-ci : La confiance en Dieu, l’Obéissance, le
Service bénévole, l’Epargne et les Dépenses,
Marie, la Mort et la Résurrection, et le tout
dernier fascicule a pour objet : « Agir
politiquement ». (La plupart des idées qui
suivent sont tirées de cette brochure).
Stevie
Récemment, un matin, je décidai – enfin –
d’emmener tous nos déchets au centre de
recyclage de Port Clarence. C’est une tâche que
je n’apprécie pas, une des raisons étant que je
n’aime pas voir tous ces objets quasi-neufs,
frigos, Tv, etc. être jetés au rebus alors que je
connais bien des gens qui en auraient besoin.
C’était un jour froid avec un vent de nord-est,
mais je me dis que c’était maintenant ou jamais.
Notre fondatrice, Marie Madeleine Victoire,
bien que n’ayant pas souvent utilisé ces mots, a
vu toute sa vie et ses décisions influencées par
les événements politiques. Nul d’entre nous ne
peut échapper à la politique, même si nous
associons volontiers à ces mots des pensées
négatives plutôt qu’une incitation à agir. Etre
actif politiquement signifie être engagé pour le
bien commun, être engagé avec la polis, c'està-dire avec la ville. Cela peut prendre
différentes formes : rejoindre les groupes de
pression, être membre d’une organisation
locale, collaborer aux organisations qui
s’occupent des droits de l’homme, exprimer
publiquement ses points de vue, etc. Jésus
aurait-il heurté les pouvoirs politiques et
religieux de son temps s’il avait été indifférent
à tout ce qui se passait autour de lui ? « Rendez
à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à
Dieu » (Luc 20,025). La pièce de monnaie porte
l’effigie, l’image de César, aussi la lui rendonsnous; mais, qu’est-ce qui porte l’image de
Dieu ? N’est-ce pas en toutes choses que nous
pouvons trouver l’image de Dieu ? Ainsi,
comme chrétien, s’impliquer dans la politique
inclut le mandat de s’assurer qu’en toutes
choses et en tout être humain la dignité soit
respectée parce qu’ils sont « saints comme Dieu
est saint ». Travailler ainsi pour achever
ceci « il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux
hommes» (Actes5,29) quels que soient les
risques encourus.
Nous avons bourré la Ford Ka et, quand tout
fut entassé, je pouvais à peine voir le trafic dans
les rétroviseurs placés sur les ailes de la voiture,
mais je mis mon pied sur l’accélérateur.
Arrivée, je parquai rapidement et j’ouvris le
coffre. Je m’apprêtais à jeter le premier sac noir
plein de carton quand un énorme bonhomme du
Nord-Est surgit à mes côtés. « Laisse-moi faire,
trésor » me dit-il, et en un clin d’œil il jeta trois
sacs de carton dans une des énormes bennes.
« Et le polystyrène ? » « Pas de problème ! »
« Et le bois, les vieux vêtements, les ‘souris’
cassées, les batteries usées ? » « Ne te fais pas
de souci, mon cœur, je vais faire tout cela pour
toi » Comme par enchantement, tout trouva
rapidement son chemin vers la benne adéquate.
« Votre nom ? » lui demandai-je. « Stevie »
répondit-il, et il s’en alla.
Dix minutes plus tard, j’étais à nouveau à No.4.
« Tu es rentrée si vite » s’enquit Moira « je
pensais que c’était Jo ». « J’ai rencontré un Bon
Samaritain et son nom est Stevie », répondis-je.
Ce matin-là, cette brève rencontre me persuada
de ce que : « la terre déborde de l’image du
Ciel »
Mary Condron fcJ
Comme croyants, pouvons-nous rester
indifférents quand la création de Dieu est
détruite et quand les ressources de la terre sont
utilisées d’une manière irresponsable? Comme
croyants, pouvons-nous rester indifférents
quand les femmes ne sont pas respectées ni
traitées en égales, quand le peuple qui travaille
dur ne reçoit pas un juste salaire, quand les
enfants n’ont pas les chances dont ils ont besoin
pour développer leurs talents, quand certains
Agir politiquement
En septembre 2009, pour la première fois de ma
vie, je voterai pour le Gouvernement National
d’Allemagne. J’étais très contente quand j’ai
vu la brochure de 34 pages éditée par la
Province allemande des Jésuites. Ils produisent
ce genre de brochure environ quatre fois par an
et la distribuent largement et gratuitement.
Jusqu’à présent, ils ont traité de sujets comme
14 Nous allons voter dans quelques mois pour le
Parlement Européen et, quand je voterai pour le
Gouvernement National d’Allemagne, nous
devons être conscientes de notre responsabilité
en émettant un vote réfléchi. Mais nos
engagements, comme personnes et comme
institutions, pour le bien commun de la
communauté internationale, de la ville, seront
continuellement défiés par de nouveaux besoins
et de nouveaux développements. L’histoire
continue, mais le Royaume de Dieu est déjà là.
Là est notre ESPERANCE.
peuples n’ont pas de terre qu’ils peuvent
appeler leur patrie ?
Comme croyants, pouvons-nous être
indifférents aux développements des sociétés,
aux découvertes scientifiques et à leurs
applications, aux nouvelles questions
philosophiques et théologiques qui demandent
des recherches courageuses pour y répondre ?
Quelquefois je suis effrayée de l’immensité de
la tâche, mais, celui qui désire avoir une
influence politique a besoin d’avoir ses projets,
ses idées et ses objectifs clairement définis.
Dans la limite de ses moyens, chaque personne
peut œuvrer un tant soit peu, mais ensemble,
comme institution, nous pouvons faire
davantage. Et nous le faisons, - je suis sûre que
nos écoles, dans leurs aires locales, sont
importantes politiquement, que beaucoup de
Sœurs sont engagées au maximum de leurs
capacités dans des projets améliorant la vie de
bien des gens, que chaque individu fait de son
mieux d’user, au bénéfice d’autrui, des dons
reçus, et de les faire croître par le partage.
Enfin, nous sommes plus concernés par la
« polis », par la ville et par le peuple, que nous
ne le sommes par notre propre survie en tant
qu’institution. Et c’est ainsi que cela doit être !
La fin de cette Société est non seulement de
travailler avec la grâce divine au salut et à la
perfection de ses membres, mais encore avec
cette même grâce, de se dévouer intensément
au salut et à la perfection du prochain.
Cons. 21
Veronika Schreiner, fcJ
Le Milieu Divin
de Pierre Teilhard de Chardin, SJ
Extrait :
« Mon Dieu, il m’était doux, au milieu de
l’effort, de sentir qu’en me développant moimême, j’augmentais la prise que vous avez sur
moi ; il m’était doux, encore, sous la poussée
intérieure de la vie, ou parmi le jeu favorable
des événements, de m’abandonner à votre
Providence. Faites qu’après avoir découvert la
joie d’utiliser toute croissance pour vous faire,
ou pour vous laisser grandir en moi, j’accède
sans trouble à cette dernière phase de
communion au cours de laquelle je vous
posséderai en diminuant en vous.
Après vous avoir aperçu comme Celui qui est
un « plus moi-même », faites, mon heure étant
venue, que je vous reconnaisse sous les espèces
de chaque puissance, étrangère ou ennemie, qui
semblera vouloir me détruire ou me supplanter.
Lorsque sur mon corps (et bien plus sur mon
esprit) commencera à marquer l’usure de
l’âge ; quand fondra sur moi du dehors, ou
naîtra en moi, du dedans, le mal qui amoindrit
ou emporte ; à la minute douloureuse où je
prendrai tout à coup conscience que je suis
malade ou que je deviens vieux ; à ce moment
dernier, surtout, où je sentirai que je
m’échappe à moi-même, absolument passif aux
mains des grandes forces inconnues qui m’ont
formé ; à toutes ces heures sombres, donnezmoi, mon Dieu, de comprendre que c’est Vous
(pourvu que ma foi soit assez grande) qui
écartez douloureusement les fibres de mon être
« La Foi chrétienne vit dans la tension entre
expérience de foi et responsabilité sociale,
entre mysticisme et politique. En ce sens, le
christianisme n’est pas neutre politiquement. »
« La démocratie est exigeante, mais c’est le seul
moyen par lequel chacun peut exercer sa
responsabilité. La concertation commune est
recherchée, nous décidons ensemble et nous
élisons ensemble ». C’est souvent un procédé
difficile et la tentation est bien présente de
prendre des décisions rapides sans véritable
consultation. Tous nos pays, l’Union
Européenne et l’Eglise (qui ne désire pas être
démocratique) ont un long chemin à parcourir
pour permettre à tous leurs membres de
participer aux décisions appropriées.
15 concernant la liberté et la responsabilité, les
questions concernant la fin et l’origine, les
questions concernant le sens de la vie,
concernant un monde constamment en
renouvellement.
pour pénétrer jusqu’aux moelles de ma
substance, pour m’emporter en Vous. »
Recevoir un beau texte d’une amie,
c’est un magnifique cadeau.
Pouvoir le partager avec d’autres amies
par le biais de Viva Voce,
c’est une grande joie.
Teilhard nous interpelle à vivre
la phase de notre vie,
dite de « l’usure de l’âge »
comme une expérience de grande communion
avec notre Dieu et Créateur.
Je vous l’offre en ce moment propice de notre
histoire.
Comment comprend-il la couleur? « Le jaune
est la couleur de la terre. Vous ne pouvez
pousser le jaune très intensément. Mais le bleu
a une tendance à aller de plus en plus
profondément, et plus il est profond, plus il
devient intense et a une action intérieure
caractéristique. Au plus profond est le bleu, au
plus il appelle la personne humaine vers
l’Infini, il la projette vers le désir de
purification et, à la fin, vers tout ce qui est audelà de ses sens. Le bleu est la couleur typique
du ciel ». Le blanc, qui n’est en réalité pas une
couleur, est vue par lui comme « le silence
plein de possibilité ». Le noir, au contraire,
est le néant sans futur. Ce qu’il dit du blanc me
rappelle ce que j’entendis si souvent en
Asie concernant le vide/le néant dans la
méditation Zen.
Mary Fitzpatrick fcJ
Les traits du Ciel
Une exposition à Munich de Wassily Kandinsky
(1866 – 1944) 1
Kandinsky commença à peindre comme
impressionniste et, par après, se tourna vers la
peinture abstraite. Les couleurs et les triangles,
les lignes, les carrés et les cercles devinrent
importants pour lui comme expression de ses
mouvements intérieurs. « L’âme peut en venir à
une vibration sans objet ». D’après lui, « tout
art peut, par le son qu’il produit, condenser
l’atmosphère spirituelle ». La peinture peut,
tout comme la musique, créer le son, la
vibration.
Kadinsky est convaicu que « Le monde
résonne. C’est un cosmos d’êtres spirituels
actifs. La substance de la mort vit de l’Esprit. »
Après un large succès à Munich, cette
exposition est maintenant transférée à Paris.
J’espère que plusieurs d’entre vous auront la
chance de la voir et de « voir le son de la
vibration et d’entendre le silence plein de
possibilités ! »
Veronika Schreiner fcJ
Il a été enraciné dans la piété orthodoxe russe et
c’est pourquoi nous voyons très fréquemment
dans ses premières peintures le cavalier et son
cheval (St Georges), de même que la cité dans
la montagne, la Nouvelle Jérusalem, ou d’autres
éléments des icônes russes. Nous pouvons
découvrir le trombone et les symboles de la
résurrection qui expriment son désir d’une « ère
de Mysticisme » et Salut du genre humain. De
même, son œuvre d’entre les deux grandes
guerres dépeint sa confiance en une réponse aux
éternelles questions de l’humanité, les questions
QUESTION
Nous, comme SOLWODI = solidarité avec les
femmes en détresse, espérons coopérer avec
l’organisation anglaise CHASTE.
Y a-t-il certaines FCJ engagées dans cette
organisation ? Veuillez s’il vous plait me
contacter !
Pour tous ceux qui d’une manière ou d’une
autre sont concernés par le Trafic des femmes,
le site web de Chaste, qui ne semble cependant
pas être tout à fait à jour, a certaines bonnes
idées qui pourraient intéresser les personnes
engagées dans ce problème.
1
La plupart de ces idées viennent de Bernhard
Grom SJ, Munich – Peinture moderne des Hommes
et du Monde – Munich 2003 (Menschen- und
Weltbilder moderner Malerei, München 2003)
16 devais partir pour la gare, mais, dans le train,
après avoir fait marcher mes méninges, j’ai
réalisé qui elle pouvait être et j’ai envoyé un
texto à Gabi pour lui demander de voir si ce
n’était pas une de ses voisines. Quand Gabi
revint chez elle, venant de la Fondation où elle
travaillait, elle rendit visite à la dame et
découvrit que c’était bien cette personne qui
avait téléphoné : elle n’avait pas été capable de
faire environ 50m tellement elle se sentait
malade. Et elle ne pouvait pas aller chez le
docteur ou à l’hôpital faute d’argent et de toutes
façons : « qui aurait pu prendre soin de mes
enfants ? » Je l’ai revue depuis et elle est un peu
mieux, et comme toujours, elle est tellement
reconnaissante pour l’aide financière de nos
Sœurs d’Italie, de leurs amis et de leurs
contacts.
A SOLWODI nous avons lancé une grande
campagne politique, incitant les politiciens à
revoir les lois et les pratiques concernant la
prostitution et l’avenir des femmes faisant
l’objet de trafic. Ensemble avec les étudiants de
l’Université nous préparons un plan de cours
pour des journées d’information pour les
étudiants.
« Quand deux ou trois sont réunis en mon nom
(il ne faut pas être là pour prier !)
je suis au milieu d’eux »
Veronika Schreiner fcJ
Galaţi déborde de l’image du Ciel
Beaucoup d’images me viennent à l’esprit
lorsque j’écris : les images de la nature – les
minuscules cristaux de neige dans notre jardin à
la taille d’un mouchoir de poche,
l’enthousiasme délirant du chien qui a élu
domicile dans notre parcelle, le large Danube,
parfois bleu et majestueux, en chemin vers la
Mer Noire, la chaleur du soleil de printemps
aux rares occasions où elle se fait réellement
sentir, et ce soir un surprenant coucher de soleil
avec un soleil aussi énorme qu’une lune
d’automne.
Il semble qu’il y ait un “fil conducteur” dans les
visages des personnes qui sont restées le plus
imprégnées dans mon esprit – et cela à rapport
avec la dignité de la personne humaine créée à
l’image de Dieu – avec le droit à la nourriture, à
l’eau, aux soins de santé, au respect, à l’amour
et à l’écoute. Le dernier visage est celui d’une
femme de la communauté Rom que j’ai
accompagnée au supermarché parce que nous
sommes incitées à ne pas leur donner d’argent,
mais seulement de la nourriture. Comme elle
choisissait les denrées et vérifiait avec moi si
c’était bien nécessaire d’acheter telle ou telle
chose, je me sentis soudain honteuse de la
traiter de façon différente des autres personnes
que nous aidons, et le Décret du Chapitre vint à
résonner haut et clair dans ma tête :
Mais les images qui ne me quittent pas sont
celles de certaines personnes que j’ai
rencontrées…le père de ces deux jeunes
adolescentes de notre groupe de jeunes, licencié
récemment, et dont un cancer venait d’être
diagnostiqué : nous l’avons vu à l’hôpital dans
une petite chambre à neuf lits, deux hommes
par lit… et qui a été renvoyé à la maison parce
que la machine qui devait le traiter par radiation
était en panne. Actuellement, plusieurs
semaines plus tard, il n’a toujours pas eu de
traitement.
« Ce compagnonnage nous pousse à être
communion, prêtes à accueillir toute personne
et toute chose, n’excluant rien ni personne de
notre amour et de notre compassion.»
La mère de sept enfants qui téléphona pour
demander un peu de lait en poudre, parce
qu’elle n’avait rien à donner à son bébé. Je lui
répondis, bien sûr, qu’elle pouvait en avoir,
mais de venir immédiatement parce que j’étais
en partance pour Bucarest. Elle ne m’avait pas
donné son nom ou, alors, je ne l’avais pas
compris. J’ai préparé un petit paquet de
nourriture mais personne ne vint. A la fin, je
J’espère que c’est la dernière fois que je l’ai
mise dans une situation lui manquant tellement
de respect dans sa dignité de personne humaine.
Ruth Casey fcJ
17 début mais qui nous ont quittées – Anna Doran,
R.I.P. Kathleen Lyons et Mary Barry qui nous
accueillent régulièrement et n’oublient jamais
les occasions spéciales. Nous avons envoyé une
carte collective à Mary, toutes nos signatures
mises en cercle. Nous avons eu quelques joyeux
repas célébrant certains événements. Rita fit un
gâteau simple mais très artistiquement décoré et
C
nous avons chanté les grâces.
Carmel et moi sommes allées visiter tous les
sites renommés, sautant de bus en bus avec
l’agence de voyage « Dublin City Tour » qui
proposait le périple, le tout expliqué et
commenté d’une manière très intéressante.
Nous avons aussi profité de quelques
promenades relaxantes dans la nature du parc
tout proche, déjà dans la gloire de l’été finissant
et prometteur des splendeurs automnales. Sr
Josephine Barron, notre cinquième membre, ne
pouvait nous rejoindre à Cheerywood, mais
nous l’avons rencontrée un jour pour le lunch à
l’Hôtel Wynn. Nous avons partagé nos
souvenirs et échangé de petits cadeaux, nous
souvenant et rendant grâce.
Ruth devant notre maison à Galati
Merci à toutes !
Si j’en avais le temps, je voudrais remercier
avec tendresse chaque F.C.J. qui m’a souhaité
tout le bien possible pour mon Jubilé de
Diamant l’année dernière. Cependant, je
voudrais vous demander à toutes d’accepter ce
message de gratitude envoyé par l’entremise de
« Viva Voce » comme si j’avais écrit à chacune
de vous individuellement. Merci pour les
lettres, les cartes, les courriels, les messages, les
messes et les prières. Je me suis sentie unie à
vous toutes comme si moi et mes compagnes
nous marquions une étape importante dans
notre vie FCJ. C’était une année mémorable
avec la célébration du 150ème anniversaire de la
mort de Marie Madeleine.
Les jubilés nous aident à regarder le passé avec
gratitude et l’avenir avec espérance. C’était
bien de faire cela toutes ensembles au
renouvellement de nos vœux. Magnificat
Anima Mea ! Aussi, à nouveau, au nom de mes
compagnes, je vous dis merci pour toutes celles
qui se sont souvenues de nous. Puisse le
Seigneur bénir chacune d’entre vous, même
celles qui n’ont pas été nommées ici.
Déjà en septembre 2008, quatre membres de
« ma promotion » se rencontrèrent à Dublin,
Cherrywood, Clondalkin. Srs Rita Walsh et
Dolores Mulholland qui étaient de la
communauté locale nous firent un chaleureux
accueil. Sr Carmel Hamilton vint de Heathbank
et moi de Limerick. Nous avons eu six jours
très heureux de célébration et de réminiscence.
Nous allions à la messe chaque matin à l’église
de Shruleen située non loin de là. Nous avons
organisé des sessions spéciales de prières dans
le petit oratoire de Cherrywood. Nous nous
souvenions de tous ceux qui nous ont aidées
dans notre étape FCJ. Nous avons prié pour Sr
Mary John (Katie Somers), décédée à Laurel
Hill le 24 février 2006, R.I.P. Nous avons aussi
prié pour toutes celles qui étaient avec nous au
Marie Hayes fcJ
18 L’Appel des Profondeurs
La vie éternelle est affaire de mer et de sable
réactivée en chaque
cri de joie de l’enfant
quand la vague se brise pour rattraper
son dernier ressac.
Garçons impatients
qui luttent pour endiguer la marée montante
inconscients de l’échec de leurs pères
d’arrêter l’assaut piaffant.
Mouettes tournoyant et planant
qui nous raillent de leur vol aisé
et de leur liberté d’esprit dans l’essor.
Figée dans le temps et l’espace
je les envie et m’émerveille
consciente seulement de la blessure ouverte
de mon cœur.
En elles, je sens ce délicieux tressaillement
du danger imminent, la capture attendue.
Eternel optimisme personnifié
par ces petites mains entassant le sable
en petits monticules
et creusant des passages et de chenaux
engagées dans une sérieuse bataille d’esprits
avec le plus et le plus tenace des éléments
barrages rompus, canaux submergés :
aucun signe ne reste
de l’effort ou de l’intention –
seulement le flux et le reflux
de la transparence liquide et froide..
Sourires qui émergent et éclairent ce visage
que je présente au monde.
Rien ne change.
Excepté moi.
Voguer à la dérive,
je me trouve miraculeusement portée
par les mains les plus tendres.
Enlacée en une embrassade
qui refuse de relâcher son étreintece géant aimable.
Et je pensais être noyée
asséchée et flétrie
et maintenant,
les vagues me submergent de baume
et de bénédiction.
Sarah écrivit “l’Appel des Profondeurs” en 1995, durant
son « Troisième An » qui se marie admirablement avec le
thème pour Viva Voce –
La Terre déborde de l’Image du Ciel
Sarah, à la plage de Broadstairs, Janvier 1995
19 chemin différent, pour moi seule, et avec lequel
je dois me débrouiller seule du mieux que
je peux.
Je crois que je vivais déjà ces Sentiers du
Chapitre. Laissez-moi vous dire ce que j’ai
appris en vivant avec un cancer. Cela pourra
peut-être vous confirmer dans ma conviction.
J’ai appris à apprécier le moment présent parce
que c’était tout ce que je pouvais partager. J’ai
vécu seconde après seconde et ai réalisé que
rien n’avait réellement d’importance excepté ce
moment vital, palpable avec sa réalité et sa
potentialité. Le passé devint hors de propos et je
ne pouvais pas compter sur le futur puisque je
ne savais pas si j’en avais un. Je laissais faire
dans la confiance. Je ne pourrais pas vraiment
dire ouvertement que « je me centrais sur
Jésus » parce que cela pourrait démentir
l’horreur, la souffrance, le désespoir et la lutte.
Jésus s’ancrait plutôt en moi quand
j’expérimentais que ma réalité était vraiment
spirituelle et que ma spiritualité était terrestre et
réelle. Il n’y avait pas de distinction. Je pouvais
émerger complètement et saintement en
essayant de vivre intensément chaque moment.
Vivre avec un cancer est un chemin rempli de
grâce, une expérience spirituelle qui, je peux le
dire en confiance, a enrichi et approfondi ma
vie. Je crois que cette expérience reflète le
Premier Sentier.
Message de remerciements de
Sarah McCullough fcJ
proposé par Maria Dunne fcJ
Nous avons toutes été au courant de la maladie
de Sarah ces onze dernières années.
Sa mort fut soudaine et inattendue. Son départ
laisse un vide dans nos vies mais
nous avons maints souvenirs que nous
chérissons et qui la gardent vivante dans
nos cœurs.
Pendant sa maladie, Sarah reçut beaucoup de
cartes et de messages de soutien pour lesquels
elle fut si reconnaissante. Toutes ces prières et
cette affection de la part de la Société fut pour
Sarah une grande source de force et de courage
au stade final de sa longue maladie. Son seul
regret fut de ne pouvoir répondre à chacune de
vous individuellement. Sarah m’a demandé de
vous dire MERCI, en son nom, par le biais de
Viva Voce dont elle connaissait la diffusion
imminente dans toute la Société. Les réflexions
de Sarah en 2003 en réponse à l’invitation qui
lui avait été faite concernant la façon dont elle
vivait les Sentiers du Chapitre Général de 1998,
donnent un aperçu de son parcours avec le
cancer. C’était le tout début de sa maladie et
nous savons maintenant que la partie la plus
dure était encore à venir. La Terre débordait
véritablement de l’image du Ciel dans la vie de
Sarah !
Je peux faire peu. Ma force et mon énergie sont
détruites. Ainsi, il semble que je ne fasse rien.
Pourtant, il est un travail d’espèce différente –
le travail de simplement exister. J’ai aussi
appris à recevoir – accepter que les autres
prennent soin de moi. Ce fut une puissante
révélation que celle de l’importance de recevoir
des autres bien plus que ce que je pouvais faire
pour eux. Je crois que cela a des implications
avec le ministère.
Au nom des FCJ de la Province irlandaise, je
voudrais vous dire « merci » pour le
merveilleux soutien que nous avons reçu lors du
décès de Sarah. C’est toujours un peu
particulier de savoir que « là où une sœur part
en mission, seule ou avec d’autres, elle y va
comme membre de la Société » (C252). Sarah a
porté ceci à un nouveau niveau pour nous
puisque maintenant nous partons en mission
accompagnées d’une compagne dans le ciel.
Je travaille maintenant avec les Spiritains et
leur centre de Conseil [Sentier 4) avec les plus
désavantagés de notre région (Sentier 3) dont la
plus grande majorité sont des femmes
(Sentier5). Je travaille avec certaines personnes
qui ont été sexuellement abusées étant enfants,
certaines par le clergé – d’autres par des
membres de leur famille. Soutenir leur guérison
et faire entendre leurs voix contribuent à la
santé de notre Eglise et de notre société et
donnera la possibilité de redresser l’injustice
dont elles souffrent (Sentier 5)
Je vis les Sentiers par le filtre du cancer et ses
conséquences considérables sur ma vie. Je ne
voudrais changer pour rien au monde.
Vivre les Sentiers : 1998-2003
Le seul sentier qui me fut montré en 1998 était
la route que le cancer traçait pour moi. Aussi,
pardonnez-moi de ne pas avoir pris comme
chemin vital les décisions du Décret du
Chapitre Général. Dieu a préparé pour moi un
20