Lettre ouverte au journal "20 minutes"
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Lettre ouverte au journal "20 minutes"
Lettre ouverte au journal "20 minutes" Le 11 juin 2011, le journal 20 minutes proposait un article en ligne sur "la naissance de la première vache clonée au monde comportant deux gènes humains, afin de produire un équivalent du lait maternel qui pourrait protéger les nourrissons contre des maladies et favoriser leur développement." Aurélie Serry a rédigé un courrier afin de réagir à cette publication. "Une vache clonée aussi motivée soit-elle ne produira jamais de lait humain de sitôt ! J'ai une grande tendresse pour les animaux en général, y compris pour les vaches. J'ai même une certaine reconnaissance lorsque je songe aux nombreux fromages extraordinaires au lait cru dont ma grand-mère auvergnate me régalait à chaque repas de famille. Cependant, si on modifie génétiquement une vache sans consulter ni les humains, ni les bovins pour lui « coller » des gènes humains, il faudrait au moins demander aux dits humains s'ils sont satisfaits de partager leur patrimoine génétique avec des vaches. Le citoyen est à mon avis en droit de se demander si d'un point de vu éthique, et même scientifique, on a bien évalué les conséquences à terme de telles pratiques. Et si le jeu en vaut vraiment la chandelle aussi ! Je veux dire pour le citoyen et pas seulement pour l'industriel. J'invite ceux que cela intéresse à y réfléchir. Car, le fait d’être proche du lait de femme est un argument régulièrement mis en avant chaque fois que l’on ajoute un ingrédient dans les préparations pour nourrisson ou lait en poudre pour bébé. Ces préparations sont à la base des mélanges de protéines de lait de vache, de graisses végétales, de lactose ou autres sucre et de minéraux rajoutés. En fait, le lait de femme contient « pas moins de 279 protéines spécifiques à l’espèce humaine qui participent à la protection du bébé » comme le souligne le Pr Peter Hartmann (éminent biologiste australien). Sans même parler des centaines d’autres composants du lait maternel et autres propriétés que nous ne connaissons pas encore toutes aujourd’hui. Puisque chaque lait de femme est unique et spécifique ; génétiquement et biologiquement unique. C’est un lait entier, vivant, aux goûts variés de nos aliments et non un lait bovin, en poudre, transformé, pasteurisé, lyophilisé et aujourd’hui génétiquement modifié… La vache argentine avec ses deux seules protéines humaines kidnappées est donc encore bien loin de fabriquer du lait de femme. A ce jour, seule la femme est capable de produire du lait de femme. Cet avatar est principalement un bon coup marketing ! Car, ces ingénieux « ersatz » apparaissent encore comme d'efficaces effets d'annonces publicitaires, toujours largement médiatisés, mais qui ne restent encore que de bien piètres copies. Enfin, il ne fait aucun doute surtout que l'allaitement maternel est un grand moment de tendresse et d’échange entre la mère, l'enfant et le père aussi ; et cela le rend inégalable à tous points de vue. Aurélie Serry, Présidente de la CoFAM 1 Lettre ouverte au journal "20 minutes" - Juin 2011