Fleuve Congo Arts d`Afrique centrale

Transcription

Fleuve Congo Arts d`Afrique centrale
Fleuve Congo
Arts d’Afrique Centrale
22/06/10 – 03/10/10
Exposition Dossier
Mezzanine Est
Commissaire de l’exposition : François Neyt
Collaboration scientifique : Angèle Martin
Scénographie : Gaëlle Seltzer - Agence 17 Avril
1
* SOMMAIRE
* Editorial par Stéphane Martin, président du musée du quai Branly
p. 3
* Avant-propos par François Neyt, commissaire de l’exposition
p. 4
* L’exposition Fleuve Congo, Arts d’Afrique Centrale
p. 6
- Un vaste espace géographique
- Un espace linguistique : les langues bantoues
- Des peuples divers
* Parcours de l’exposition
p. 9
- Première section : le visage en forme de cœur
- Deuxième section : Reliquaires et figures d’ancêtre
- Troisième section : la représentation féminine dans les royaumes de la savane
* Commissariat
p. 18
* Autour de l’exposition
p. 19
* Catalogue de l’exposition
p. 21
* L’Afrique dans les collections du musée
p. 23
* Les expositions Afrique au musée du quai Branly
p. 24
* Informations pratiques
p. 24
* Les partenaires
p. 25
* Les mécènes
p. 26
2
* EDITORIAL PAR STEPHANE MARTIN,
PRESIDENT DU MUSEE DU QUAI BRANLY
Fleuve Congo : le titre prête à rêver. Par-delà l’énergie
intense qui, des deux rives, réunit ou sépare des ethnies
complexes et contrastées, se cachent des formes
plastiques aussi diversifiées qu’éblouissantes.
e
Les artistes et éminents collectionneurs du début du XX
siècle, Paul Guillaume, André Derain, Pablo Picasso,
Georges Braque, Charles Ratton, Helena Rubinstein,… ne
s’y sont pas trompés. Bien avant les Dogon, par exemple,
ces sculptures d’Afrique Centrale ont été vues, admirées,
achetées, échangées. Elles restent aujourd’hui des
matrices, des « classiques » de ce qu’on appelait alors
« l’art nègre ».
Les populations de langue bantoue autour de ce fleuve
serpentin aux nombreux affluents occu pent les forêts et
les savanes de part et d’autre de l’Equateur. Elles sont
imprégnées de cette charge animiste qui préside à leur
vision de l’univers. Comme l’écrivait avec justesse
l’essayiste Denis Saurat : « Une forêt est une force en plus
des esprits qui sont dans chaque arbre. Les esprits dans
les arbres sont bons : la force appelle la crainte ».
Portrait de Stéphane Martin
©musée du quai Branly, Cyril Zannettacci
Les objets fang, kota, lega, teke, punu, pour ne citer que les plus célèb res, dégagent cette
puissance surnaturelle inspirant à la fois ap aisement et effroi, malaise et sérénité. P orteurs
d’identité au sein d’un lignage ou d’une chefferie, intercesseurs entre les hommes et les divinités,
ils témoignent aussi de la corrélation entre art et religion.
En effet, les pièces importantes sur le plan rituel sont con fiées à des sculpteurs renommés, sachant
jouer sur la lumière, équilibrer les lignes, affiner les contours et adjoindre parfois de la couleur.
Malgré les frontières géographiques et la variété des matières utilisées, des liens secrets, des
correspondances subtiles unissent ces œuvres. Les masques ou « visages en forme de cœur »,
empreints de mystère et de beauté intérieure, les figurations de l’ancêtre fondateur ancré dans les
traditions, et les représentations de la femme, image de la fertilité, participent de la vie et des
croyan ces des différentes communautés.
François Neyt, commissaire de l’exposition, est un grand connaisseur de cette partie de l’Afrique
qui l’a vu naître et dans laquelle il a passé plus de vingt années. Plus de 170 pièces illustrent son
propos, qui donne un éclairage transversal novateur sur les peuples de l’Afrique Centrale.
Professeur émérite à l’Université catholique de Louvain, il a produit des ouvrages de références sur
le sujet comme Luba aux sources du Z aïre (1994) ou La Redoutable Statuaire songye d’Afrique
Centrale (2004).
Je le remercie chaleureusement pour cette belle exposition, mise en images de son savoir qu’il aime
à faire partager avec un enthousiasme incomparable, et d’avoir constitué à cette occasion un
inventaire unique de pièces issues des collections du musée du quai Branly.
Stéphane MARTIN
Président du musée du quai B ranly
3
* AVANT-PROPOS PAR FRANCOIS NEYT, COMMISSAIRE DE L’EXPOSITION
L’histoire culturelle de l’Afrique Centrale et la production des œuvres des populations iconophiles
recouvrent au moins six pays : le Sud Cameroun, la Guinée Equatoriale, le Gabon, le CongoBrazzaville, le Congo- Kinshasa et une partie de l’Angola. Deux grandes aires géographiques se
répartissent autour du fleuve Congo qui sert de frontière et de lien entre les div erses sociétés
qui vivent de part et d’autre de ses rives : les traditions culturelles des zones forestières se
développent autour de l’Equateur, au nord du Congo-Brazzaville et à l’intérieur de ce que l’on a
appelé la cuvette congolaise. Au sud, dans les savanes subéquatoriales, de grands royaumes ont
lentement émergé (Kongo, Tio, Kuba, Luba). Au Gabon, c’est l’Ogooué, fleuve central du pays, qui
unit et sépare les cultures forestières et les royaumes de la savane.
Les nombreuses monographies concernant les types de sculptures de ces peuples ont
progressivement tenu com pte de nombreux aspects liés à la fois à l’analyse des formes sculpturales
et à la connaissance de l’histoire du groupe humain concerné. Les caractéristiques morphologiques
et stylistiques permettent de mieux cerner la notion de style, d’atelier, de maître sculpteur ; les
enquêtes sur le terrain explicitent d’autres dimensions : leur environnement géographique, le
contexte culturel dans l’espace et dans le temps (coiffure, scarifications, signes d’autorité…), leurs
contacts d’autres populations. La synthèse de cette double enquête p ermet, sur un plan
diachronique, de mettre en valeur des archétypes, des sculptures majeures significatives d’un
style, des ateliers anciens ou plus récents et des faux. L’exposition du musée du quai Branly
s’appuie sur ces études fondamentales et tente une approche globale et systémique. C’est une
lecture transversale qui fait la navette entre des savoirs particuliers et l’ensemble de la production
des locuteurs bantous. Il en ressort un regard neuf mettant en évidence les co rrespondances et
les mutations des formes sculptées en Afrique centrale.
La diversité des signes sculptés des deux biotopes cités auparavant s’inscrit, en effet, dans une
remarquable unité qui touche à la fois les institutions de ces peuples et leurs productions
artistiques. Les correspondances formelles s’imposent quand l’on considère d’ouest en est la
production des différents groupes humains vivants dans les zones forestières, telle la manière de
tailler en réserve le visage en forme de cœur, l’usage des couleurs, les rituels qui fondent ces signes
sculptés. Ces réminiscences sculpturales apparaissent aussi dans des zones boisées de la savane,
notamment chez les Kwese et les Pende. La production des reliquaires et des statues d’ancêtres
offrent d’autres points de correspondance et de mutation formelle. Les œuvres produites dans la
savane subéquatoriale quittent progressivement les traits simplifiés des milieux plus redoutables
des zones forestières et développent un art réaliste s’exprimant en des formes convexes.
Les exemples sont nombreux : les reliquaires kota, au nord du
Gabon, deviennent progressivement plus convexes et ornés dans
le sud ; les masques punu, les célèbres « masques blancs »
véhiculent déjà des traits d’un réalisme idéalisé qui se réapparait
aussi sur les masques des Kongo. A l’Est, aux abords du lac
Tanganyika, la sculpture des Bembe tient compte des deux
biotopes : figurines inspirées des arts forestiers de la culture Lega,
et statues ancestrales réalistes proches des sculptures Hemba, des
Kusu, des Songye et d’autres groupes humains de la savane
subéquatoriale. Les représentations féminines des Kongo aux
Luba ou vrent un autre espace de com paraison. Au-delà des
mutations formelles, l’unité culturelle de l’Afrique Centrale est
incontestable. C’est tout un patrimoine de l’humanité, si
souvent morcelé en groupes ethniques sép arés par des
frontières coloniales, qui est mis en évidence.
Mas que Ngontang des Fang, Gabon
© musée du quai Branly, photo Pa trick Gries
4
Les trois thèmes de l’exposition, fondamentaux dans la vie de ces peuples iconophiles, sont
complémentaires : présence des masques assurant dans des célébrations collectives l’unité et
l’identité des groupes respectifs, importance de l’ancêtre fondateur et des membres éminents de
son lignage ; présence forte de la femme dans différentes institutions, équilibrant l’autorité des
hommes, liée au mystère de la régénération de la terre, de l’agriculture, de la vie humaine. Ils
soulignent les correspondances qui unissent entre elles, s ouvent de façon cachée, les cultures des
peuples de l’Afrique Centrale. La traversée des peuples parlant une langue bantoue des zones de la
forêt équatoriale, leurs lentes migrations autour du bassin congolais, leurs contacts avec les
Pygmées, les relations entre groupes iconophiles et non-iconophiles, le contexte géographique et
culturel, tout cela fait émerger cet imaginaire unique qui a produit les objets p résentés dans
l’exposition. »
François Neyt,
Commissaire de l’exposition
Statue fémi nine, grades supérie urs du Bwami, Lega, RDC.
Collection particulière © photo Hug hes Dubois
5
* INTRODUCTION
* Un vaste espace géographique
Au fil des siècles, des familles communiquant entre elles dans une langue se rattachant aux groupes
bantous ont progressivement colonisé les régions forestières de l’Afrique Centrale. Une même
civilisation les nourrit, les habite, les relie. Symboles des lignages et des groupes qui les ont
engendrées, les représentations sculptées se sont propagées d’une extrémité à l’autre de cet
immense ensemble géographique qui s’étend du Gabon jusqu’aux abords du lac Tanganyika en
République démocratique du Congo (RDC).
Le territoire, c’est-à-dire l’ensemble du bassin du Congo et celui
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du fleuve Ogooué au Gabon, couvre plus de 4 millions de km . Il
traverse le sud du Cameroun, la Guinée équatoriale, le Gabon,
le Congo-Brazzaville, le Congo-Kinshasa et une partie de
l’Angola. Deux aires géographiques se distinguent : l’immense
forêt équatoriale et les vastes savanes méridionales.
Buste gardien de reliquaire
© musée du quai Branly, photo Sandrine Expilly
Ces espaces distincts au temps des chasseurs-cueilleurs, se
transforment à l’époque coloniale pour laisser place aux
réseaux fluviaux. Dans le nord-ouest, le fleuve Congo atteint
une largeur exceptionnelle de 40 km et cette vaste étendue
d’eau se renouvelle lors de sa confluence avec l’Ubangi. Quant
au climat, deux types de saison, humide et sèche, rythment le
cycle annuel. Dès que l’on descend dans la savane
subéquatoriale, le temps s’adoucit et favorise l’agriculture. Des
pratiques magiques relatives à la pluie avaient donc pour but,
soit de l’arrêter dans les zones tropicales, soit de l’apporter
dans les savanes du sud.
Sur le plan géographique, la distinction forêt/savane est fondamentale. Les grandes chefferies et
les royaumes se sont construits dans les vastes espaces de savane favorisant l’agriculture et le petit
élevage.
Dans les zones forestières, le rôle médiateur des Pygmées a souvent été sous-estimé. Ces derniers
ont apporté leur contribution à la connaissance du milieu géographique et ont pu favoriser le
déplacement des hommes au fil des années.
La circulation des populations remonte à des temps reculés. Des groupes ont circulé du nord au
sud, le long de la côte ; d’autres ont contourné en partie la forêt équatoriale, d’autres encore ont
pénétré les forêts en suivant les voies d’eau. Parmi les quelques 450 ethnies qui ont peuplé l’Afrique
Centrale, certaines n’étaient pas iconophiles, comme les Mongo qui pratiquaient surtout la poterie.
Celles qui le furent s’inscrivent globalement dans les itinéraires géographiques et historiques
présentés dans cette exposition.
Les co rrespondances et les mutations formelles se reconnaissent dans de nomb reux domaines :
les croyances, l’imaginaire, les signes corporels, les techniques matérielles, les formes
esthétiques. Identités et rup tures se reflètent ainsi dans les styles et les ateliers de sculptures.
Les rites d’initiation, les rituels thérapeutiques, les cérémonies entourant la mort de personnalités
reconnues ou la prise de pouvoir par la magie et la sorcellerie, ont ainsi pu traverser plusieurs
lignages et produire des formes semblables. Parfois les fo rmes s’opposent résolument co mme si
les groupes distincts voulaient affirmer une identité différente de leurs voisins.
Le parcours de l’exposition propose de présenter chaque ethnie et leur manière de moduler les
traits généraux des objets suivant des variations locales : scarifications, formes et couleurs.
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* Un espace linguistique : les langues bantoues
La linguistique, l’archéologie, les traditions orales et les données biologiques disponibles sur les
plantes et les animaux participent à la reconstruction du passé. Cette remontée du temps s’arrête
au premier millénaire de notre ère. Les langues b antoues, encore parlées de nos jours au Nigeria
dans la région de la Benue, offrent un point de départ qui remonte à plus de trois mille ans. À
partir de là, deux grands courants ont progressivement pénétré l’Afrique Centrale formant ce qu’on
a appelé le noyau bantou occidental (région des Kongo) et le noyau bantou oriental (région des
Luba). Les interactions se sont alors resserrées entre les branches orientales et occidentales. La liste
sélective des éléments lexicaux très anciens trouvés dans les langues bantoues équatoriales,
examinés et commentés par Jan Vansina, concerne 147 langues sur moins de 200. Les données
sociales, de la production alimentaire, des techniques et des outils, des plantes et des animaux
domestiques, des industries, des échanges, des esprits, des forces et des activités, des experts
religieux, tout est analysé avec finesse et conforte définitivement la vision d’une civilisation unique
qui a su tisser tant de correspondances dans des secteurs les plus divers.
Carte géographi que et administrative de l’Afrique Ce ntrale
© Charles Meur
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* Des peuples divers
Les Lega
Les groupes Lega auraient migré d’un massif montagneux vers l’ouest et le sud, s’établissant dans
des zones de l’actuelle République démocratique du Congo. Leur société est hiérarchisée selon le
principe du Bwami, qui rassemble les initiés et leur attribue un rang. Ce principe donne la clé
d’interprétation des figurines, masques et objets rituels créés : ils varient selon la position des
personnes auxquelles ils sont destinés.
Leurs masques, sculptés dans le bois, l’ivoire ou l’os sont souvent couverts de teinture blanche. Ils
sont portés sur le visage, à l’arrière de la tête ou sur le côté, mais pouvaient être tenus en mains,
placés sur les épaules, les coudes ou les genoux.
Les Boyo-Bembe
Au cours de leur histoire, les Bembe et les Boyo ont intégré dans leur culture des rituels empruntés
aux peuples rencontrés au cours de leurs migrations. Leur statuaire s’accorde aux traditions de
culte des ancêtres qui se sont développées aux abords du lac Tanganyika, dans le Maniema et au
Katanga septentrional, tandis que leurs masques se rapprochent des institutions initiatiques des
zones forestières. Outre le Bwami, similaire à celui des Lega, l’Elanda constitue l’association
d’initiés majeure des Bembe, réservée aux hommes.
Les Mahongwe
Ils ont remonté le cours de l’Ogooué vers l’est, franchissant les frontières du Congo-Brazzaville. Ils
sont les seuls, avec les Kota, à recouvrir de cuivre ou de laiton l’ensemble de la figure incarnant le
gardien de reliquaire. Les grandes figures sculptées sont attribuées au fondateur du lignage, les
petites à ses successeurs.
Les Kota
Sous la pression des Fang et des Kwele, les populations kota se distribuent des rives de la Sanaga au
nord jusqu’aux régions méridionales de Mindumu, Wumbu et Mindassa. Leur style se complexifie à
mesure que l’on se dirige vers le sud. La rivière Sebe est une charnière importante entre les
créations en méplat ou légèrement concaves du nord et les formes convexes et plus sophistiquées
du sud. Les reliquaires kota ont coutume d’être gardés dans une case dédiée, à l’écart du village.
Les Fang
Sous le concept de « Pahouins » se cache un ensemble de populations unies sur le plan linguistique
et culturel, localisé entre la rivière Sanaga au Cameroun et au fleuve Ogooué au Gabon. Les Fang en
sont un groupe méridional, parmi lesquels on reconnaît notamment les Ntumu et les Betsi. Ces
peuples conservent les reliques de leurs ancêtres, les protège par une figure sculptée, gardienne de
leur tradition.
Le chef de lignage est le grand initié au culte Byeri, culte des ancêtres. Il conserve près de sa couche
de hautes boites d’écorces cousues contenant les reliques des défunts remarquables, surmontées
d’une sculpture humaine.
Les Tsogho
Voisins des Kwele, les Tsogho se sont réfugiés sur les rives de la Ngounié, au sud de l’Ogoué. Le rite
initiatique du Bwiti se pratique chez eux comme chez les autres peuples gabonais. Cependant, ils
n’ont pas d’autres rites de passage, si ce n’est l’absorption de l’iboga, une plante hallucinogène.
Leur société est matrilinéaire et ils vivent en villages décentralisés.
La production des Tsogho est multiforme : masques et statues gardiennes de reliquaires, piliers
centraux des temples, portes sculptées, instruments de musique harpes, tambours, gongs) ou
encore planches sculptées de motifs anthropomorphes et présentées lors des cérémonies de deuil.
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* LE PARCOURS DE L’EXPOSITION
Les populations de langue bantoue couvrent le bassin du Congo et de l’Ogooué. Leur art sculptural
peut s’étudier comme un système unique, complexe, dont tous les éléments sont liés. L’exposition
Fleuve Congo, Arts d’Afrique Ce ntrale met don c en regard les différentes cultures de cette partie du
continent, pour dégager les aspects qui les relient.
Trois lignes de force ont servi de fil conducteur dans cette exploration de l’Afrique équatoriale. Sous
les trois thèmes mentionnés - masques, reliquaires et statues d’ancêtres, représentations
féminines - de nombreuses correspondances formelles apparaissent. Elles sont liées à des signes
corporels semblables (dents limées, scarifications, teinture blanche, rouge, noire), ou à des
fonctions dépendantes d’institutions fondamentales identiques (rites d’initiation, rituels
thérapeutiques, funérailles, rites agraires, intronisation de chefs et de rois). Ces correspondances
apparaissent aussi dans la nomenclature des figures de p roue (chef, prêtre-devin nganga, forgeron,
porteurs de masque), l’usage des signes naturels et des esprits de la nature (fauves, python arcen-ciel, oiseaux) et la manière de considérer la tradition ancestrale (culte des défunts).
Les trois sections de l’exposition soulignent les correspondances qui unissent, souvent de façon
cachée, les cultures des peuples de l’Afrique Centrale.
La traversée des peuples de langue b antoue des zones de la forêt équatoriale, leurs lentes
migrations vers le cœur du b assin congolais, leurs contacts avec les Pygmées, les relations entre
groupes iconophiles et non-iconophiles, le contexte géographique et culturel, tout cela fait
émerger cet imaginaire unique qui a produit les objets présentés dans cette exposition.
* Première section : le visage en forme de cœur
Les masques en forme de cœur, créations des peuples de la
forêt équatoriale, constituent la première séquence de
l’exposition.
Mas que anthr opomor phe
© musée du quai Branly, photo Sandrine Expilly
Ils trouvent leurs origines dans les zones forestières du nord
du bassin du Congo et de l’Ogooué, et sont le plus souvent en
bois, concaves ou en méplat. Le front et les joues cernent le
champ facial et dégagent ainsi un espace en forme de cœur,
souvent recouvert d’une teinture blanche appelée Mpemba.
Le porteur de masque est recou vert de feuilles, de fibres
végétales ou de tissu. Lors de son entrée en scène, il plonge
son regard dans la vie du village. Les chants, danses et
musique le soutiennent, afin qu’il réveille la mémoire
collective.
Son rôle est multiple : il est signe de communication, il revivifie l’identité du groupe dans les
rituels d’initiation et rend ho mmage aux ancêtres et esprits de la nature. Il doit aussi dénoncer
les esp rits mangeurs d’ âme, châtier les coupables ou guérir les malades, et enfin, acco mpagner
les défunts.
Cet archétype se retrouve chez les Kwele et les Fang au Gabon, et ce jusqu’aux Lega de l’est
congolais, en actuelle République démocratique du Congo.
Bien que le masque soit toujours de structure semblable, il change selon les peuples et les
coutumes. Ainsi, les sculptures luba, aux formes pleines et sinueuses, contrastent fortement avec
celles des Songye, rectilignes et anguleuses.
Le masque fait partie d’un cérémonial fondé sur la co mmémoration de présences ancestrales et
de forces de la nature. Il prend toute sa dimension lors des danses rituelles.
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La symbolique des masques
Taillés en réserve et dépouillés à l’extrême, les masques en forme de cœur portent en eux les traits
d’un gorille ou d’un singe, d’un oiseau de proie, d’un papillon, la figure d’un ancêtre décédé…
Leur structure est liée aux signes senso riels réceptifs que sont l’ouïe et l’odorat. Ils sont situés sur
les joues et le front. Les arcades sourcilières, l’arête nasale et les joues dessinent le cœur, les
scarifications, parfois couvertes de peinture noire, rouge, ocre ou blanche et autres signes
indiquent l’identité des institutions et des groupes sociaux concernés.
Les signes de communication, comme les yeux et la bouche
permettent de voir ce qui dépasse le visible. Ils symbolisent l’ubiquité
du regard, le respect du silence pour les initiés et l’autorité de parole.
L’importance des yeux est capitale : si l’œil gauche reçoit de manière
réceptive et égale, alors le droit est plus perçant, fixé sur un point.
Tout tourne autour des yeux et se concentre sur la bouche. Cette
dernière est très significative : elle est porteuse de vie ou de mort,
chez les chefs et prêtres devins, et encore plus chez les silhouettes
masquées d’ancêtres, de juges ou d’esprits. Ce qui y est exprimé
devient parole, prière, intercession, bénédiction ou malédiction,
sorcellerie, condamnation immortelle. Quant à l’absence de la
bouche, elle exprime dans nombre de sociétés initiatiques,
l’obligation faite aux initiés de garder le secret sur ce qu’ils ont appris.
La menace est implicite pour quiconque ose transgresser l’interdit.
Les masques revivifient les convictions et les croyances lors des
cérémonies. Ils demeurent le présage de bénédictions et
d’espérances nouvelles.
Mas que anthr opomor phe
© musée du quai Branly, photo
Thierry Ollivier, Michel Urtado
Carte d’Afrique Centrale situant les masques en forme de cœur. © musée du quai Branly
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FOCUS
Les masques du peuple kwele, nord-est du Gabon, et du Congo-Brazzaville
Les Kwele se situent dans les régions de la forêt équatoriale où résidait des Pygmées. Ils
conservaient les crânes des défunts dans des paniers et sculptaient des têtes funéraires, qui n’ont
malheureusement jamais été retrouvées. S’ils façonnaient des objets en fer, c’est surtout par leurs
sculptures, masques et statuettes anthropomorphes, zoomorphes, ou encore anthropozoomorphes,
qu’ils ont gagné leur notoriété.
Leurs masques se reconnaissent à leur grande simplicité, dans une exp ression concentrée et
dépouillée. Le masque présenté en visuel ci-dessous, fait partie de l’ancienne collection Louis
Lapicque. La multiplicité du regard souligne la place du discernement, de la divination, de la
capacité de voir ce qui ne se voit pas, en l’occurrence les activités des esprits. Les trois paires d’yeux
en amande, disposées de façon harmonieuse et rythmée de part et d’autre d’une arête évoquant la
trompe de l’éléphant renforcent le côté énigmatique du masque.
Les sculptures kwele ont proliféré dans les années 30, phénomène sans doute dû à la présence
européenne et au développement économique de cette région du Gabon. Les masques ont donc un
intérêt historique. Les masques faciaux enveloppés de cornes d’antilope sont célèbres et insèrent le
visage humain dans les esprits de la forêt. En effet, chez les Kwele, le rituel beete précède les danses
masquées et les références aux antilopes, gorilles, éléphants relient les groupes humains aux
animaux mystérieux qu’ils ont côtoyés. Ce rituel, emprunté à leurs voisins pygmées, est révélateur
des transmissions culturelles au sein de l’Afrique Centrale.
Le musée du quai Branly possède deux exemplaires de masques aux cornes enveloppantes, telle la
pièce ch oisie pour illustrer l’affiche de l’exposition, cornes qui constituent une véritable parabole
vivante, rappelant l’importance du beete. Ils incarnent les esprits bienveillants de la forêt, qui
s’allient aux présences ancestrales. Les danseurs masqués avaient le buste dissimulé par des fibres
et le reste du corps enduit de kaolin et de poudre de bois rouge.
D’autres masques évoquent l’écureuil volant, la chouette, le gorille…
Mas que kwele à six yeux dit « masque Lapi cque »
© musée du quai Branly, pho to Patrick Gries
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* Deuxième section : reliquaires et figures d’ancêtre
La deuxième section présente les reliquaires et statues
d’ancêtres.
Les représentations sculptées de la civilisation bantoue en
Afrique Centrale illustrent à profusion, et de façon très
diversifiée, ce culte aux ancêtres constitutif de la vie des
populations d’Afrique centrale. Les crânes des ancêtres
masculins étaient conservés, de même que ceux des héros
guerriers, des mères et femmes réputées ou redoutées.
Conjointement aux traditions masquées, il est donc
important de souligner cette dimension fondamentale de
ces
peuples
qui
vénéraient
et
conserv aient
précieusement les reliques d’ancêtres dans des coffrets,
des boîtes ou des p aniers. Progressivement ils ont sculpté
dans le bois des reliquaires de forme anthropom orphe à
cavité dorsale, comme les Bamba-Mbede, afin de protéger
les reliques par une figure de gardien incarnant les traits
d’un groupe déterminé.
Les reliquaires étaient décorés de perles de cauris,
d’emblèmes claniques, et les ossements, selon les rituels
prescrits, étaient recouverts d’une pâte rougeâtre.
Statuette de gardien de reliquaire
© musée du quai Branly, photo Michel Urtado, Thie rry Ollivier
Des alliances familiales et des réseaux commerciaux transportèrent ce culte des ancêtres du littoral
vers l’intérieur du pays : les Ngumba se tournèrent vers les Bete et les Fang ; à l’est, des villages kele
se déplacèrent vers le pays des Fangs et celui des Kwele. Chacun de ces développements culturels
appelait de nouvelles interprétations des rituels. Ces flux et reflux culturels furent sujets à de
multiples interp rétations et réinterprétations. Les mouvements pou vaient aussi s’inverser : par
exemple, les nouveaux arrivants empruntaient des techniques locales qui leur étaient supérieures,
comme l’usage des métaux chez les Obamba.
Malgré certaines différences, l’histoire culturelle de ces p euples s’imprègne d’un même
imaginaire.
Quatre aspects éclairent ce culte des ancêtres : la présence des reliques, celle des ancêtres
dangereux et des morts p ar violence, la place des rois et le rôle accordé aux esprits de la
nature.
La présence des reliques dans les rituels
Les reliques des ancêtres du lignage sont honorées au sein des cultes familiaux, vénération qui se
retrouve dans toute l’Afrique Centrale. Le culte des ancêtres est constitutif de la vie de ces
hommes : la mémoire en est ravivée lors des moments importants de leur existence - cycle des
saisons, événements excep tionnels, mort d’un chef ou choix d’un nouveau leader. Les reliques crânes, os longs, mâchoires et autres dents - inscrivent le défunt dans une généalogie et renforce
l’intégrité du groupe.
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Les reliques des ancêtres dangereux et des morts par violence
Les mânes d’ancêtres ou esprits malfaisants étaient honorés. Ils définissent les ancêtres
dangereux et personnes décédées de façon violente, considéres comme redoutables. Le prêtredevin (nganga) a pour rôle de prémunir les familles et les groupes des dangers que recèlent les
énergies issues de ces morts connus ou oubliés. Le sorcier (ndoki), à l’opposé, se sert de ces forces
occultes pour asseoir s on autorité, envoûter les vivants et jeter des sorts. De mêmes rituels peuvent
avoir une fonction offensive ou défensive, protectrice ou menaçante à l’égard d’autrui. D’autres
signes sont là pour accroître la force du groupe et se servir de l’énergie liée à un ennemi réputé ou à
d’autres puissances : certaines reliques sont associées à des sacrifices, à la divination, à la magie ou
à la sorcellerie.
Statuette anthropomorphe lega, RDC
© collection particulière, photo Thierry Ollivier, Michel Urtado
La place des rois
Le roi, chez les Kongo et chez d’autres peuples de la savane subéquatoriale tels les Teke, les Kuba et
les Luba, occupe une place spéciale, rendant plus complexe encore la v énération des ancêtres,
car le roi devient en quelque sorte une réalité hors-norme, au dessus de l’ancêtre, intégrant les
forces de la nature. En conséquence, il correspond à une entité à part qui n’est pas tout à fait celle
d’un roi divin. Chez les Kuba par exem ple, il est considéré comme un redoutable sorcier, capable de
se transformer en léopard pour venger ses ennemis. Il est parfois appelé à transcender les interdits
(inceste, meurtre...) ou à se soumettre à d’autres interdits (manger seul, ne pas toucher la terre, ne
pas voir la mer…) et peut s’allier aux pouvoirs magico-religieux des forces de la nature.
Les pouvoirs magico-religieux des esprits de la nature
Plusieurs études ont énuméré l’usage des énergies au sein de différents groupes d’Afrique Centrale.
Ce sont des génies des eaux, des airs et de la terre qui président à la vie de chacun. Des objets
représentant ces éléments (les Nkisi) contiennent des ingrédients magiques dont la signification est
métaphorique. Sur certaines statuaires, les signes énergétiques renforcent la présence de l’ancêtre
bienveillant sur le village. Ils peuvent être placés dans les orifices de la sculpture elle-même ou
contenus dans des cornes d’antilope, de buffle, dans de petits paniers tressés, des peaux animales,
ou encore suspendus à la ceinture de la statue. Le contenu, s’il varie à l’infini, se fonde sur les
mêmes éléments naturels chez les Kongo, les peuples du Kwango-Kwilu, les Chokwe, les Teke…
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FOCUS
Statuette fang, gardien de reliquaire
Les Okak, sous-groupe de l’ethnie des Fang, ont leur
propre
conception
de
l’ ancêtre,
rep résenté
simultanément comme l’Ancien et co mme « l’enfantgénie » qui renaît, se réincarne.
Cette statuette fang hyperlongiforme est construite autour
d’un axe central, auquel répond la position des bras et des
jambes. Les bras forment un rectangle autour du tronc, les
yeux sont saillants. Le cou, massif, est plus large au niveau
des oreilles que des épaules.
L’identité ethnique est privilégiée, mise en avant par les
scarifications frontales et les organes de communication,
bouche en saillie, yeux brillants métalliques. Ce
personnage masculin est figuré debout, avec entre ses
jambes écartées et fléchies un petit tenon de bois qui
permettait de fixer la statuette sur une boîte en écorce.
Cette dernière contenait les reliques des ancêtres vénérés
ou craints.
Statuette Fang de gardien de reliquaire
©musée du quai Bra nly, photo Michel Urtado, Thierry ollivier
Carte d’Afrique Centrale situant les fig ures d’ancêtre © musée du quai Branly
14
* Troisième section : la représentation féminine dans les royaumes
de la savane
Liée à la terre et à l’agriculture, la femme occupe une place essentielle dans les sav anes
subéquato riales, tel que l’a parfaitement décrit le grand penseur de l’Afrique de l’Ouest, Amadou
Hampaté Bâ :
« La mère est considérée comme l’atelier divin où le Cré ateur travaille directeme nt, sans
intermédiaire, pour former et mener à maturité une vie nouve lle. C’est pourquoi, e n Afrique, la mère
1
est respectée presque à l’égal d’ une divinité » . Les associations féminines liées au sacré, au politique
et à la vie quotidienne l’expriment à profusion.
De nouvelles structures économiques, sociales, politiques et magico-religieuses se sont développées.
Le défrichement de vastes espaces a favorisé une nourriture plus abondante. Le développement
démographique a engendré de plus grandes entités sociales, elles-mêmes amenées à s’unifier pour
résister aux convoitises d’autres groupes. Dans cette lente transformation de la société, la femme a
joué un rôle essentiel. Les représentations féminines, masques et statues, témoignent de cette place
éminente.
Les traits généraux
La figure féminine porte en elle une ouverture aux mystères de
la création, toute naissance étant reliée aux figures ancestrales
et aux générations à venir. Le crâne des femmes importantes
était conservé par les membres du lignage et les figures de
reliquaires confirment cette vénération.
Sur les masques Yaka, les moments de procréation s ont
représentés, signifiés, expliqués durant les rituels traditionnels de
l’initiation. Féconde et nourricière, la femme est unie au cycle
de la vie, à la nouvelle lune, aux saisons, à l’agriculture, à toute
fertilité de la terre et de la famille. Sculpter s on corps revêt ainsi
la plus haute signification.
Mas que anthr opomor phe Tsangui
© musée du quai Branly, photo Patrick Gries, Bruno Descoings
Les sociétés matrilinéaires
La domination matrilinéaire provient d’un système de filiation et d’organisation sociale dans lequel
l’ascendance maternelle est prise en comp te pour la transmission de l’appartenance, l’autorité
et le nom. La matrilinéarité est un principe inventé par les Kong o du Mayom be qui se développa
peu à peu dans la partie occidentale de l’Afrique Centrale.
Certains ensembles culturels sont plutôt patrilinéaires (les Luba centraux par exemple). Toutefois, si
les distinctions sont importantes entre ces deux systèmes de filiation, elles n’ont pas toujours eu
beaucou p d’emprise dans les représentations sculptées de la femme. Ainsi, dans le royaume luba,
pourtant patrilinéaire, la femme fut rarement autant magnifiée, et ce dans les multiples catégories
d’objets, de la divination aux signes d’autorité politique.
Les institutions féminines, compléments structurels des institutions masculines
Les institutions féminines sont multiples et apparaissent comme une contrepartie équilibrant les
institutions masculines. Certaines femmes lega p euvent ainsi accéder aux échelons supérieurs et
accomp agner leurs époux dans leurs responsabilités, surtout quand elles sont plus âgées,
acquérant par là un prestige exceptionnel. Elles interviennent dans les relations au monde invisible,
puisque le vivant paraît à travers elles. Ainsi, les femmes devins sont connues chez les Luba.
Les institutions propres au genre féminin sont sou vent centrées sur la fécondité, les rituels
thérapeutiques et le respect de leur identité.
1
HAMPATE BÂ, 1991, p.61.
15
Beauté formelle, statut social et séduction des esprits
Une expression esthétique importante se dégage des sculptures féminines, mise en avant par
l’expression des masques, et un corps sculpté sous des aspects multiformes. Les visages des femmes
sont empreints de jeunesse et de simplicité. Les corps sont sublimés, métamorphosés. L’accent est
mis sur les seins, la zone ombilicale, les reins, le sexe ouvert dévoilant des lèvres parfois étirées. Les
mains sur les seins des représentations féminines luba ne sont pas des signes érotiques, mais
reflètent la femme féconde qui nourrit les siens de sa culture et de la présence des forces
occultes venues d’ailleurs.
Les signes de beauté sont donc avant tout efficaces et porteurs d’un message qu’il importe de
décoder et d’interpréter de façon adéquate. Il en est de même pour les scarifications, signes des
épreuves traversées pendant les rites d’initiation, et les modes de coiffure exprimant le statut social
et politique.
FOCUS
La représentation féminine et les génies dans le royaume de Luba
Le royaume luba trouve son origine dans la province du
Katanga, au Sud-est de la République Démocratique du Congo.
Les arts luba illustrent à profusion le corps de la femme, qui
transmet la vie et la protège. La femme est le support des
énergies et des esprits ancestraux qui traversent l’univers, se
présente comme la gérante du présent et de l’avenir, et veille
sur la mémoire des défunts.
Bien que société patrilinéaire, plusieurs sculptures féminines
illustrent l’ouverture sur un autre monde.
Les porteuses de cou pe, signes importants des traditions
divinatoires luba, reflètent l’identité féminine, support et
vecteur des forces m ystiques venues d’ailleurs. Une femme
serre entre ses mains et ses genoux une calebasse de
divination. Elle appelle, invoque, supplie les esprits et les
génies de l’univers de venir répondre à son intercession.
Les porteuses de coupe, objets sacrés utilisés par les hommes
et femmes devins, recouvrent des styles spécifiques. La
posture globale, la coiffure et la forme de la coupe en sont des
éléments.
Dans le domaine divinatoire, la femme apparaît comme celle
qui brise la voûte du ciel et entend le message des génies
dont elle est le passage obligé et le réceptacle sacré.
Porteuse de coupe et enfant,
Mwanza, Luba centraux, RDC.
Collection particulière
© photo Hughes Dubois
16
Carte de l’Afrique de l’Ouest situant les représentations féminine © musée du quai Branly
Le parcours de l’exposition a été principalement rédigé à partir des textes du catalogue et des
cartels de l’exposition.
17
* COMMISSARIAT
* François Neyt, commissaire de l’exposition
Né à Jadotville (en RDC), François Neyt a vécu pendant 20 ans en Afrique. Moine bénédictin du
Monastère Saint-André de Clerlande (Ottignies – Louvain-la-Neuve) en Belgique, il est docteur en
philosophie et lettres de l’Université catholique de Louvain. Formé à l’archéologie et à l’histoire
de l’art, il retourne en Afrique pour y enseigner, de 1968 à 1972, les arts africains à l’Univ ersité
officielle du Congo, puis à l’Université nationale du Zaïre (Cam pus de Lubumbashi). Il collabore
également avec l’Institut des Musées nationaux du Zaïre.
De retour en Europe, il effectue plusieurs missions en Côte d’Ivoire, au Mali, au Nigeria. Dans la
République démocratique du Congo, il réalise des enquêtes en pays hemba et luba, et est
professeur invité à Lubum bashi. En 1980, il succéde à Al bert Maesen au département d’archéologie
et d’histoire de l’art à l’Université Catholique de Louvain à Lou vain-la-Neuve. Lors de la célébration
des 500 ans du Brésil, il est commissaire de l’exposition des arts afro-brésiliens à São Paulo.
Président de l’Alliance Inter- Monastères, membre de l’académie royale des Sciences d’OutreMer en Belgique et d’autres sociétés scientifiques, il publie plusieurs ouvrages sur les arts de
l’Afrique Centrale, dont La Grande statuaire Hemba du Zaïre (Université catholique de Lou vain,
1977) Luba aux sources du Z aïre en 1994, ou l’ou vrage de référence sur la Redoutable statuaire
Songye (Fonds Mercator, 2004).
* Angèle Martin, collaboration scientifique
Angèle Martin a suivi les formations de l’Ecole du Louvre et de la Sorbonne (histoire de l’art,
muséographie) où elle s’est spécialisée en art africain. Elle a étudié la constitution des collections
du musée de la France d’outre-mer et les objets de divination en Afrique Centrale. Au musée du
quai Branly depuis 2001, elle est chargée des archives scientifiques et de la documentation des
collections depuis 2004.
* Gaëlle Seltzer, agence 17 Avril, scénographe de l’exposition
Elle a suivi des études d’architecture à Paris et à Berlin. Diplômée en 1995, Gaëlle Seltzer découvre
la scénographie au sein de l’agence Pylône, qui travaille notamment cette année-là sur l’aile des
Antiquités Orientales du Grand Louvre. Depuis, elle n’a de cesse de développer son savoir-faire dans
le domaine muséal sur des sujets très variés, en architecture au pavillon de l’arsenal par exemple.
En 2002, elle retrouve Jean-Paul Boulanger (agence Pylône) pour une longue collaboration : ils
mènent des projets tels que Starwars à la Cité des sciences et de l’industrie, ou encore Gauguin, le
Douanier Rousseau au Grand-Palais. C’est en 2007 qu’elle crée sa propre agence, « 17 avril », et
continue d’explorer des sujets divers : photographie, peinture, archéologie, ethnographie, art
moderne… Elle a signé la scénographie de différentes expositions au musée du quai Branly dont
Artistes d’Abomey et Présence Africaine.
18
* AUTOUR DE L’EXPOSITION
* Week-end anniversaire – 4 ans !
Gratuité les vendredi 25 et samedi 26 juin, de 11h à 21h ; le dimanche 27 de 11h à 19h).
A l’occasion de ses 4 ans, le musée du quai Branly p ropose un week-end anniversaire autour de
l’exposition Fleuve Congo et du Cinquantenaire des indépendances africaines.
Les 25, 26 et 27 juin 2010, le plateau des collections permanentes et tous les espaces des
expositions temporaires sont en accès libre et gratuit pour tous.
De nombreuses activités gratuites sont également proposées tout au long du week-end - projections
de films, actualités cinématographiques et documentaires en partenariat avec Gaumont Pathé
archives, visites guidées, jeux de piste, ateliers, diffusion des matchs de la coupe du monde de
football en Afrique du Sud… - pour un anniversaire festif et convivial, ouvert à tous.
* Audio-guide - Fleuve Congo, Arts d’Afrique Centrale,
Accessible dès 7 ans
Tarif : 5 € pour une personne ; 2 € par personne suppléme ntaire
(Gratuit pour les visiteurs handicapés et le ur accompagnateur)
L’audio-guide de l’exposition est téléchargeable sur www.quaibranly.fr, au pris de 3 €
* Atelier - Les globe-trotters au Congo : Au cœur des masques
Dans l’exposition et les salles d’atelier - Rendez-vous à l’accueil scolaire
Enfants à partir de 6 ans - durée 1h30
Après l’écoute d’un récit et l’observation d’un objet de l’exposition Fleuve Congo, Arts d’ Afrique
Centrale, les jeunes aventuriers s’initient à une pratique artistique d’un des peuples de cette région.
* Rencontre avec l’écrivain Emmanuel Dongala,
animée par Nathalie Carré, critique littéraire
Dimanche 16 mai - 16h - Au salon de lecture Jacques Kerchache
Rencontre-débat de 1h30
A l'occasion de la parution de son nouveau roman, Photo de groupe au bord du fle uve, chez Actes
Sud, 2010.
Elles sont quatorze. Quatorze femmes, jeunes ou âgées, d'horizons
divers, avec leur histoire, leurs secrets. Quatorze femmes qui cassent
des pierres au bord du fleuve, vendent leur gravier pour assurer le
quotidien. Chacune singulière et solidaire pour se b attre et
défendre leur travail et leur dignité.
Avec ce nou veau roman, Emmanuel Dongala signe un vibrant
hommage aux femmes africaines, ces héroïnes du quotidien, et
rappelle l'importance des luttes communes dans la construction du
monde.
Emmanuel Boundzéki Dongala est né en 1941 au Congo où, après
des études en France e t aux Etats-Unis, il revie nt e nseigner la chimie
(université de Brazzaville). Il est alors aussi l'un des artisans majeurs
du Thé âtre de l'éclair.
En 1997, il quitte le pays en proie à la guerre civile et trouve refuge
aux Etats-U nis, où il est aujourd'hui professeur de chimie ainsi que
professeur de littérature africaine francophone.
Représentant majeur de cette littérature, Emmanue l Dongala décrit,
au travers de son œuvre, le contine nt africain avec j ustesse, humour et
humanité.
19
* Concert - Rumba acoustique
Jeudi 15 juillet à 19h ; Samedi 17 juillet à 17h et 19h
Dans le théâtre de verdure (jardin du musée)
Gratuit dans la limite des places disponibles
En partenariat avec le Palais des Beaux-arts de Bruxelles.
A l’occasion du Cinquantenaire de l’Indépendance du Congo, le musée du quai Branly propose de
revivre l’histoire du Congo de manière festive à travers une rumba qui, depuis le début des années
cinquante, commente le quotidien dans les dancing bars de l’époque.
La naissance en 1953 de l'African Jazz de Kalle Jeff (Grand Kalle), Nico, Dechaud, Roger, Tino
Baroza...) ainsi que celle en 1956 de 1'OK Jazz du légendaire Franco, révolutionne la musique
populaire d’Afrique. Diffusée par la Radio Congo belge, cette nouvelle musique aux accents jazz
et latino dans une sorte de retour aux sources d’une grande invention, donne naissance à la
musique congolaise moderne.
Puisant aux sources des riches traditions musicales de ce pays, la rumba congolaise a su tirer parti
de toutes les influences rencontrées au gré de son histoire. Cette musique raconte l’histoire du
Congo : Indépendance Cha-cha du Grand Kallé, Congo nde Mboka (Congo Avenir) de Tabu Ley
Rochereau, Affaire d’Etat de Koffi Olomidé, et plus récemment Associé de Fally Ipupa….
Aujourd’hui, cette musique diffusée originellement de Léopoldville (Kinshasa) par la Radio Congo
Belge se prolonge grâce à une nouvelle génération d’artistes comme Simaro, Papa Noel, Koffi
Olomide, Papa Wemba, JB Mpiana ou Werrasson.
Installation - Les Animaux du Congo
Du 12 juin au 3 octobre
Dans le jardin du musée - Accès libre et gratuit dans le jardin du musée
Les plasticiens Sandrine Granon, Albert Lemant et Kiki Lemant installent dans la végétation un jeu
de piste autour des animaux qui vivent dans le bassin du fleuve Congo. Ces animaux sont fabriqués
en matières végétales et seront dissimulés dans des endroits évoquant leur habitat naturel.
* Parcours - La piste des animaux
Du 7 juillet au 27 août, les mercredis et vendredis à 15h
Dans le jardin du musée
Tarifs : Adultes : 6€ ; enfants : 4€ - Gratuit le same di 12 juin lors de l’inauguration des installations
Les enfants se lancent à la recherche des lions, pangolins, éléphants…et autres animaux en danger
du bassin du Congo.
20
* CATALOGUE DE L’EXPOSITION
Fleuve Congo
Arts de l’Afrique Centrale
Par François Neyt.
Une coédition musée du quai Branly - Fonds Mercator
400 pages – 300 illustrations
format 29,7 x 24,5 cm - Français –
Edition brochée : 49 € ; Edition reliée : 60€
Cet ouvrage, tout comme l’exposition, met en lumière les
relations qui unissent la production artistique des peuples de
l’Afrique Centrale. Des forêts situées au nord du fleuve Congo
jusqu’aux savanes du sud, le parcours souligne les liens
artistiques existant entre les œuvres produites par les diverses
communautés de ces régions, porteuses de cultures et de
traditions bien distinctes, mais ayant toutes en commun la
langue bantoue.
Les trois thèmes retenus se présentent comme un chemin initiatique soulignant l’émergence et le
développement de ces signes culturels étonnants et reconnus mondialement :
•
Le visage en forme de cœur, présent dans des masques et des effigies de la forêt
équatoriale, des Kwele aux Lega.
•
Les reliquaires et les figures d’ancêtres, traversant les deux biotopes forêt/savane, des
Mbede, Fang, Tsogho, Kota, Ngbaka, Teke, Kongo, Songye, Kusu, Hemba, Boyo-Bem be et
Tabwa.
•
La représentation féminine, vénérée dans les royaumes de la savane : masques Punu,
maternités Kongo ; masques et effigies de la région du Kwango-Kwilu (Holo, Yaka, Suku,
Mbala, Pende), les Chokwe, les Luluwa et les Luba.
Sommaire du catalogue
Préface de Stéphane Martin
Le visage en forme de cœur, des Kwele aux Lega
-
Traits généraux des traditions masquées
Les rituels masqués
Parcours géographique et historique
Les Fang et les peuples apparentés
Les Kwele
Les Mbede-Kota (Ndzibi, Kota, Duma)
Les masques des Tsogho, Galwa, Aduma,Vuvi, Sangho, Teke
Les Ngbaka, Ngbandi et autres voisins
Les Mbole, Yela, Metoko, Komo, Jonga, Lengola, Kela
Les Lega et les Bembe
Conclusions
21
Reliquaires et effigies d’ancêtres, des Bamba-Mbede aux Hemba, Boua et
Tabwa
-
Les traits fondamentaux du culte des ancêtres
Les reliquaires à cavité dorsale des Mbede ou Bamba
Les effigies des Teke et des Yansi
Les statues-reliquaires des Fang (Okak-Meceny, Ntumu-Mvaï) et les têtes des Betsi
Les représentations des Tsogho
Les reliquaires des Mahongwe et des Kota-Obam ba
Les Sengele, les Ngbaka,
Les Ngbandi et les Ngombe
Les effigies des Kuyu à tête mobile ; les figures d’ancêtres des Bwende et des Bembe
Les Bwende
Les Bembe
Les figures ancestrales des Vili, des Yombe et des Kongo
Les figures royales kuba
Les effigies des Songye et des Kusu
La grande statuaire d’ancêtres des Hemba, des Bangubangu, des Holo-Holo, des Boyo, des
Bembe, des Tumbwe et des Tabwa
La représentation féminine dans les royaumes de la savane subéquatoriale, des
Punu aux Luba
-
Traits généraux
Le parcours géographique et historique
Des masques punu aux masques kongo
Représentations féminines dans les institutions kondo
Masques et sculptures des Holo, Yaka, Saku, Nkanu…
La représentation féminine chez les Pende
La représentation féminine chez les Kuba
Les représentations de guerriers et de maternités chez les Luluwa
L’Ancien et l’idéal féminin chez les Chokwe
La représentation féminine dans le royaume luba
Conclusions
Bibliographie
Hors série Connaissance des Arts : Fleuve Congo, Arts d’Afrique Centrale
36 pages - 9€
A l’occasion de l’exposition Fleuve Congo, Arts d’Afrique Centrale, Connaissance des Arts publie un
Hors-Série de 36 pages, mis en vente au prix de 9€.
22
* L’AFRIQUE DANS LES COLLECTIONS DU MUSEE
Le musée du quai Branly abrite l’un des plus importants fonds d’arts africains au monde. Un
millier d’œuvres sont réunies sur le plateau des collections, permettant un dialogue fécond
entre les cultures et leur histoire.
La muséographie propose deux approches: un parcours géographique à trav ers le continent du
Nord au Sud ; un parcours thématique, permettant d’aborder les œuvres selon leurs usages et
leurs techniques de réalisation.
Le parcours géographique débute par l’Afrique du Nord, avec un espace organisé en trois pôles. Le
premier présente les arts citadins, avec du mobilier et des broderies d’une grande richesse.
Le deuxième s’intéresse aux arts ruraux, où prédominent les tapis, la vaisselle de bois, les poteries
et les bijoux, avec de nombreux objets issus de la culture berbère.
Le troisième, enfin, est consacré aux arts nomades et à leurs liens avec les civilisations rurales et
l’Afrique subsaharienne. Des vitrines thématiques assurent la liaison et la transition entre ces pôles,
où l’accent est mis, notamment, sur l’histoire et la préhistoire, l’expression du sacré (illustrée par
des tablettes coraniques et hébraïques), le mariage, les mythes, les jeux…
Le parcours se poursuit avec les collections d’Afrique subsaharienne, dont le cœur est constitué par
des œuvres du Mali, de Côte d’Ivoire, du Nigeria, du Gabon et du Congo. Deux transversales
rassemblent dans cet espace les textiles et les instruments de musique issus de l’ensemble du
continent et classés par techniques.
La galerie principale est traversée par une grande séquence statuaire illustrant les multiples
variations dans la rep résentation du corps que connaît cette région du monde. Parmi les autres
temps forts de cette zone, la place donnée aux « sociétés des masques » ou à l’évocation de la
mission Dakar-Djibouti, considérée comme le point de départ de l’ethnologie française.
Les arts et cultures d’aujourd’hui sont évoqués avec des supports multimédia proposant un
dialogue entre passé et présent.
Le parcours se poursuit par une troisième partie
consacrée à l’Afrique équatoriale, centrale et australe,
ainsi qu’à Madagascar. Les collections d’Afrique
équato riale sont particulièrement anciennes : à
l’origine du musée d’ethnographie du Tro cadéro, elles
proviennent de missions célèbres, comme celles de
l’explorateur Pierre Savorgnan de Brazza à la fin du XIXe
siècle. Les collections d’Afrique centrale, orientale et
australe ont fait l’objet d’une attention particulière en
termes d’acquisitions. L’Ethiopie est présente au travers
d’un ensemble rare de fresques rurales de la région de
Gondar, rapportées par l’ethnologue Marcel Griaule. Cet
espace fait cohabiter un christianisme très ancien avec
les pratiques animistes.
La collection léguée par Pierre Harter (1928-1991),
médecin et grand spécialiste des arts du Cameroun, est
une précieuse contribution au patrimoine du musée du
quai Branly. Elle occupe à ce titre une place privilégiée
entre ses murs. Le legs Harter com porte une
cinquantaine de pièces, masques et sculptures.
Maternité rouge Dogon
© musée du quai Branly, photo Hug hes DUbois
23
* LES EXPOSITIONS « AFRIQUE » AU MUSEE DU QUAI BRANLY
Ciwara, chimères africaines
(23/06/06 – 17/12/06)
Commissaire : Lorenz Homberger
Ivoires d’Afrique
(12/02/08 – 21/05/08)
Commissaire : Ezio Bassani
La Bouche du roi
(12/09/06 – 13/11/06)
Installation de Romuald Hazoumé
Recette des Dieux, esthétique du fétiche
(03/02/09 – 10/05/09)
Commissaire : Nanette Snoep
Bénin, 5 siècles d’art royal
(02/10/07 – 06/01/08)
Commissaire : Barbara Plankensteiner
Tarzan, ou Rousseau chez
(10/06/09 – 27/09/09)
Commissaire : Roger Boulay
Diaspora, exposition sensorielle
(02/10/07 – 06/01/08)
Sur une idée originale de Claire Denis
Présence Africaine, une tribune, un
mouvement, un réseau (10/11/09 – 31/01/10)
Commissaire : Sarah Frioux-Salgas
Jardin d’amour
(03/04/07 – 08/07/07)
Installation de Yinka Shonibare
Artistes d’Abo mey, dialogue sur
royaume africain (10/11/09 – 31/01/10)
Commissaire : Gaëlle Beaujean-Baltzer
les
Waziri
un
Objets blessés, la réparation en Afrique
(19/06/07 – 16/09/07) Commissaire : Gaetano
Speranza
Prochaine exposition Afrique :
Dogon
(05/04/11 – 24/07/11) - Commissaire : Hélène Leloup
* INFORMATIONS PRATIQUES : www.quaibranly.fr
►L’exposition propose des textes d’accompagnements en français et en anglais.
RENSEIGNEMENTS : Tél : 01 56 61 70 00 / [email protected]
HORAIRES D’OUVERTURE : Mardi, mercredi, dimanche : de 11h à 19h - Jeudi, vendredi, samedi :
de 11h à 21h - Groupes : de 9h30 à 11h, tous les jours sauf le dimanche.
Fermeture hebdomadaire le lundi, sauf durant les vacances scolaires (toutes zones)
ACCES : L’entrée au musée s’effectue par les 206 et 218 rue de l’Université ou par les 27 ou 37 quai
e
Branly, Paris 7 . Accès visiteurs handicapés par le 222 rue de l’Université.
* VISUELS DISPONIBLES POUR LA PRESSE
Téléchargement de visuels sur http://ymago.quaibranly.fr
Mot de passe mensuel destiné à la presse fourni sur demande.
CONTACT PRESSE :
CONTACTS MUSEE DU QUAI BRANLY :
Pierre LAPORTE
Communication
tél : 33 (0)1 45 23 14 14
[email protected]
Nathalie MERCIER,
Directrice de la
communication
tél : 33 (0)1 56 61 70 20
[email protected]
Magalie VERNET
Chargée des relations médias
tél : 33 (0)1 56 61 52 87
[email protected]
24
* LES PARTENAIRES
Exposition réalisée dans le cadre du Cinquantenaire des Indépendances Africaines
25
* LES MECENES
La Fondation Total devient Grand Mécène du musée du quai Branly, en soutenant les expositions
« Présence africaine » et « Artistes d’Abomey » en 2009 et « Fleuve Congo, Arts d’Afrique Centrale »
en 2010.
Partenaire du musée du quai Branly depuis 2008, la
Fondation Total entre dans le Cercle des Grands Mécènes
du musée en soutenant le cycle d’expositions africaines du
musée : les expositions Présence africaine et Artistes
d’Abomey en novembre 2009 et l’exposition Fleuve Congo
en 2010. Ce mécénat porte également sur la
programmation à destination des publics du champ social
et des diasporas liée à ces expositions.
L’engagement de la Fondation Total
Parce qu’il lui tient à cœur de valoriser les arts et traditions des pays dans lesquels il développe ses
activités, Total s’est naturellement rapproché du musée du quai Branly à travers sa Fondation
d’entreprise.
La Fondation Total, comme le musée du quai Branly, souhaite favoriser le dialogue des cultures.
Encourageant les artistes confrontés aux problématiques du monde actuel, la Fondation Total
entame également un dialogue avec la société et cherche à ouvrir l’accès de tous à la culture. Cette
démarche a été concrétisée dès 2008 par le soutien au programme des « projets à la création
artistique » et par l’exposition Upside Down, les Arctiques.
En 2009 et 2010, la Fondation Total s’ engage au coté du musée du quai Branly sur la
valorisation des cultures africaines.
Premier distributeur-raffineur de produits pétroliers en Afrique, Total y est également la première
major dans les activités d’exploration et de production. Présent en Afrique depuis 1932, le Groupe
est aujourd’hui implanté dans une cinquantaine de pays du continent.
La Fondation Total a par conséquent décidé de renforcer son engagement au côté du musée du quai
Branly en soutenant les expositions Présence africaine et Artistes d’Abomey en novembre 2009 et
l’exposition Fleuve Congo en 2010, entrant ainsi dans le Cercle des Grands Mécènes du musée du
quai Branly. Elle interviendra également sur la programmation à destination des publics du champ
social et des diasporas liée à ces expositions.
La Fondation Total
Créée en 1992, la Fondation Total développe aujourd’hui ses programmes autour de trois
thématiques :
•
La culture, au travers d’un partenariat majeur avec la Fondation du Patrimoine et du
soutien d’institutions qui font rayonner les cultures du monde en France.
•
La solidarité, au travers de deux programmes complémentaires : la prévention des
pandémies aux cotés de l’Institut Pasteur, dans les pays d’implantation du Groupe et en
France la lutte contre l’exclusion sociale et plus particulièrement l’éviction scolaire.
•
L’environnement, et plus particulièrement, la protection de la biodiversité marine au
travers de recherches, de programmes de protection d’espèces menacées et d’actions de
sensibilisation.
Contacts presse Fondation Total :
Sandrine Mahaut / Claudine Colin Communication
28, rue de Sévigné – 75004 Paris
[email protected] – T. 01 42 72 60 01
www.fondation.total.com
26