Journal 8 - Collectif Solidarité Contre l`Exclusion
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Journal 8 - Collectif Solidarité Contre l`Exclusion
L e~ & c c& d &ù&é&& numéro 8 - maiduin 1998 1020 Bruxelles 2 JAUNE = il est temps de verser ! ROUGE = c'est le derinier ! Edito P a s s o n s à l'action Lors de notre dernier forum, le 7 mars, j'ai ressenti une énorme satisfaction en constatant non seulement le nombre de participants mais aussi leur qualité et surtout leur représentativité. A titre d'exemple je citerai une juriste de la Ligue des Droits de l'Homme, Urie journaliste de la revue << Traverses ,), un représentant de Villes et Communes ,>,des syndicalistes, des représentants de diverses associations ... De quoi commencer à développer un travail de fond non négligeable. En rassemblant nos expérierices, nos expertises, chacun dans sa spécificité, en échangeant nos informations et nos avancées, en nous rendant solidaires des actions des autres, voilà ce qui peut devenir un excellent point de départ. (< Et dans ce sens je vois ce forum comme un défi pour les mois à venir. Vous en trouverez le compte-rendu complet dans ce numéro spécial. Les pistes sont ébauchées.A nous tous maintenant de les développer en nous fixant comme objectif les points qui ont obtenu le plus grand consensus dans chaque carrefour. Le travail n' terminé. Un groupe de personnes s à synthétiser les propositions des cette synthèse sera transmise à tous les participants du forum et aux signataires de l'appel. II est important de toucher un maximum de personnes concernées. Pour réussir notre pari il faut que le mouvement soit massif et unanime. Que tout le monde soit concerné par la diminution du temps de travail à 32 heures, par la suppression de l'article 80 ou des A.L.E., système indigne d'un pays développé. Que nous nous battions ensemble pour une société où l'humain occupe la Rosa Navarro Le temps est venu de passer à l'action. Mais nous devons le faire ensemble. Tous ensemble. Mon appel va dans ce sens. Utilisons tous nos moyens de communication et de diffusion pour parler d'une seule voix à nos dirigeants qui rie serriblent n'écouter que le gouverneur de la Banque centrale et tous les groupes de pression qui gravitent autour de lui. Avec le soutien de la Communauté française Bulletin de liaison bimestriel du Collectif Solidarité contre l'Exclusion Editeur responsable : Serge Remy / 12414 rue des Atrébates 1040 Bruxelles Dépot légal : Bruxelles 2 - 1020 Bruxelles Adresse : 47 rue Malibran à 1050 Bruxelles, tél. et fax: 021646.46.33, e-mail: <collectif.emploi Q linkline.be> Heures d'ouverture : les lundis et mercredis de 9h00 à 13h00 et les mardis et jeudis de 12h30 à 17h00. Claire André, notre permanente vous y accueille. Si vous vous posez des questions à propos du Collectif ou que vous avez envie de proposer ou (de réaliser quelque chose, n'hésitez pas à la contacter. Plusieurs moyens vous sont offerts pour la joindre du plus ancien : lettre, téléphone, répondeur, fax au plus récent : courrier électronique. Nous profitons de cette occasion pour adresser nos plus vifs remerciements à la Poudrière1 Communauté Emmaüs. Elle rious a permis d'équiper le bureau eri meubles: tables, chaises, armoires. Elle nous a aussi offert des dictionnaires et autres livres utiles au Collectif. Plusieurs d'entre vous y sont déjà venus pour des renseignements ou uri coucou amical. Et vous ? Pourquoi ne viendrez vous pas d'ailleurs donner un coup de main ? Vous connaissez Paradoxe sur le bout des doigts et pouvez refiler des tuyaux utiles à notre permanente qui découvre ce logiciel ! Cela vous plairait d'éplucher les e-mails que nous recevons du réseau des Marches, d'Other Voices ou d'ailleurs et d'y faire écho dans le journal du Collectif ? Si oui, vous apporteriez une aide précieuse pour quelque chose que nous n'avons pas pu exploiter à sa juste valeur jusqu'à présent. Vous voulez participer au comité de rédaction de ce journal ? Vous désireriez faire partie d'une bande de joyeux lurons qui s'active à vous envoyer ce journal, ou qui vient donner un coup de main pour les gros envois ? Qu'est-ce qui vous retient de nous rejoindre ? Pour en savoir plus, contactez Claire aux heures de permanence, vous êtes les bienvenus ! L e r é s e a u F l o r a vous lnvlte ..................................................................................P 3 A c t e s du forum du 17 m a r s 1998 ...........................................................p 4 à 2 6 Carrefour 1 : Réduction du temps de travail Carrefour 2 : Ressources et services garantis Carrefour 3 : Les formations et l'accès à l'emploi Carrefour 4 : Financement et choix politiques Débat-conférence de presse 4 8 13 18 22 Forum-Jeunesse ........................................................................................................... P 26 Programme d e s Journées d e I'écologle polltlque ...............................P 28 M a r c h e s européennes .........................................................................................p 29 à 29 30 Résolution finale des assises européennes Mobilisation des sans-emploi dans toute l'Europe A c t l o n s ........................................................................................................................p Campagne contre la spéculation financière (Vivre Ensemble) Non au brevetage du vivant (Nadine Dehaes) La signature de l'AMI est reportée (Nadine Dehaes) 21 à 33 33 35 37 A g e n d a .................................................................................................................................. P 38 -- Collectif Solidanté contre I'Excl~~sion - no8 - rnaquin 1998 Le Réseau Flora vous invite... ensemble, rééquilibrons la balance.. . Le vendredi 29 mai prochain, venez redéfinir avec nous le travail et la protection sociale. En travaillant à JUMP2, Flora a écouté près de 200 femmes en recherche d'insertion dans toutes les régions de Belgique. Conclusion: ces femmes sont tiraillées entre des besoins inconciliables, à savoir trouver un travail rémunéré, être disponitile pour leur famille, avoir du temps pour elles-mêmes. .. Elles sont les premières à subir les impasses du système social actuel qui n'est plus adapté à l'évolution économico-sociale (marché de l'emploi) et à l'évolution sociologique (famille). Le forum, préparé dans les associations membres de Flora depuis plusieurs mois, sera 1 C'est pourquoi le prochain forum de Flora aura pour thème L'apport des femmes à. la société et l'apport de la société aux femmes ),. II s'agira donc de prendre conscierice de ce que chaque femme, qu'elle ait un emploi rémunéré ou non, apporte à la société, de voir ce que la société lui apporte en échange et de travailler à rééquilibrer les deux plateaux de la balance. Les femmes qui se forment ou travaillent dans les associations du réseau Flora sont les premières à pâtir du système social actuel, mais elles ne sont pas les seules ! Le changement radical du système qu'il faut envisager pour résoudre effectivemerit leurs problèmes intéresse bien d'autres catégories de femmes et d'hommes. D'où notre invitation a tous les membres et sympathisants du Collectif Solidarité contre l'exclusion: que vous soyez femme ou homme, que VOUS ayez ou non un emploi, venez participer iaux ateliers de notre forum et nous aider à mettre au point de solides revendications pour une société plus juste et plus respectueuse de tous les êtres humains. Marie-Rose Clinet, secrétaire générale du réseau Flora suivi par d'autres actions au deuxième semestre de 1998. Les femmes dans les associations préciseront les revendications issues du forum et les présenteront aux partis politiques démocratiques. Ceux-ci seront invités à prendre position, ce qui permettra aux femmes (du moins à celles qui ont le droit de vote) de choisir leurs représentant-e-s en connaissance de cause aux élections de 1999. Toutes les personnes qui savent que la situation actuelle ne peut plus durer ont le droit et le devoir de dire à ceux et celles qui ambitionnent de les gouverner comment la changer. Le forum de Flora a lieu au Psychologisch lnstituut de la KUL à Leuven, le vendredi 29 mai de 9h30 à 15h30. Inscription indispensable pour I'orgariisation des groupes de travail et du repas : C Marie-Rose IO Clinet, rue Bovy, 7, 4000 Liège, tél. et fax : 04 253.24.15. - CollectifSolidarité contre l'Exclusion - no8 - maauin 1998 2. JUMP est une rechercheaction confiée à Flora par- le Service Égalité des Chances du Ministère de l'E~nploiet du T>.avail.JUMP vise à sensibiliser tous les intervenants dans le pal'cours d'insertioil des fe~n~lies à ce qui facilite et ce qui cornplique l'accès des fe~lir~ies aux foi7riatioi1s et à 1 'e~nploi. Actes du forum Carrefour 1 : Réduction du temps de travail et création d'emplois Rapporteuse : Glzislaine De 1. Introduction Smet Le carrefour a été introduit par la présentation de différentes propositions en matière de réduction du temps de travail et de création d'emplois. 1. voir exposé cotnplet du plan RDTT de la CNE : a Approche économique pour 1 'eniploi et le réductioii Raymond Coumont, de la C.N.E., nous a expliqué que la réduction du temps de travail constituait l'un des éléments du pacte social défendu par son syndicat1.Le principe est basé sur une RDTT à 32h, c'est à dire significative et importante (plutôt vers les 32h : réduction brutale de 4h en fail:, à ada.pter aux spécificités des entre~rises). . . collective et obliaatoire, organisée e n semaine de 4 jours là o ù c'est possible, avec embauche compensatoire. travail P. par Pierre Pravata et Felipe Vail Keiisbilck, septerlibre 97, Jo~cislaldu Collectifiio5, page 20 à 23 La négociation pour la RDTT doit se faire à deux niveaux : dans le privé et dans le public. II y a aujourd'hui un large consensus entre les organisations syndicales, mais celui-ci doit encore se traduire dans les faits sur le terrain. En effet, la RDTT est la première revendication qui tombe dans les négociations collectives.. . La RDTT ne deviendra une réalité qu'à condition de rencontrerjusqu'à un certain point 2. voir exposé coinplet de ce les exigences des entreprises au point de vue plu11 flexibilité et modélisation des horaires. Coitinierit Dans les discussions sui' la RDTT, il faut intégrer créer de la réflexion sur l'encadrement du temps partiel, 200.000 à les réductions du temps de travail sur le temps 378.125 de la carrière (crédit temps), et intégrer le eitiplois ? a. contrôle sur les heures supplémentaires, Joui.izal du déclarées ou non, payées ou volontaires ,,. Collectif il % La RDTT doit être défendue sous deux angles : p 9 à 12. celui de l'amélioration de la qualité de vie pour 3. Uiie ilote les travailleurs, et celui de la création d'emploi ri lus détaillée pour les sans emploi. éiait à II faut se rendre compte enfin que l'opposition dispositioii des des employeurs par rapport à la R D T n'est ~~ai'ticipaiirs pas liée au problème de son financement, mais ( I I ~ Xcari~efour.~, qu'il y a une réelle opposition idéologique du daiis la farde patronat. II est plus facile de contrôler des des rextes machines (elles ne font pas grève !) que des préparatoires; elle est personnes ... il faut donc réduire au maximum disl~oiliblesui. le nombre de travailleurs. (6 <( detiiarlde à tiotr'e secrétariat, tél. 02- 646.46.33. Antonino Lombardo nous a exposé schématiquement son plan de création de 200.000 emplois socialement utiles dans les communes, à partir d'une cotisation solidarité emploi, destinée à un fonds emploi directement affecté à la création de nouveaux emplois2. Vous trouverez dans le schéma ci-joint l'ensemble de la propolsition. Didier Coeurnelle nous a expliqué les grandes lignes des principes adoptés par ECOLO au point de vue réduction du temps de travail et création d'emplois, à 1',4.G. du 23.11.97. ECOLO propose le vote d'urie loi d'orientation traduisant le princi,pe d'une réduction généralisée du temps de travail autour des modalités générales suivantes3 : nouvelle riorme légale du temps de travail à 32h dans un délai de 4 ans - régime d'incitants fiscaux garantis pour les employeurs (réduction des charges patronales pour tout travailleur dont la durée du temps de travail est réduite) et les travailleurs (allocation d'un incitant fiscal qui garantit aux bas et moyens salaires la totalité de leur pouvoir d'achat); embauche compensatoire obligatoire pour toute réductiori du tenps de travail; modalités de mise eri place souples, adaptables à chaque secteur et activité, à négocier par les interlocuteurs sociaux (la semaine des 4 jours est une piste intéressante parmi d'autres;~; lulte contre l'abus des heures supplémentaires; possibili1.é conditionnée d'annualisation des 32 heures hebdomaclaires; modalités particulières pour le secteur des PME, tant en termes de délais de mise en oeuvre que d'application de la réduction du temps de travail; incitation pour les poiivoirs publics à montrer l'exemple. 2. Proposition de l'atelier (( réduction du temps de travail )) L'atelier a choisi de r14fléchiraux modalités possibles du financement de la réduction du temps de travail et de la création d'emplois, plutôt que de se pencher sur les modalités d'application de la réduction du temps de travail. -- Collectif Solidarité contre I'Excl~~sion - n o8 - maquin 1998 PLAN LOMBARDO POUR L'EMPLOI COTISATION SOLIDARITE EMPLOI progressif : 11250e à 4250e sur 5.700 Milliards (95 = 92 Milliards) ALLOCATION DE CHÔMAGE de 200.000 personnes = 60 Milliards FONDS AFFECTE A L'EMPLOI 152 Milliards par an nouveau et non-concurrentiel par rapport à ce qui existe parade à l'effet d'aubaine (voir 3.6 Plan Lombardo) pour des personnes sians emploi ex. communes, environnement, aide aux personnes, enseignement, etc.. . Salaire moyen de 774.000 FBIan pour chaque nouveau travailleur emploi stable et à durée indéterminée l PLUS-VALUE POUR L'ETAT retour charges sociales et impôts : + 60 Milliards I 1 AFFECTATION de ces 60 Milliards pour financer la RDTT (voir plan CNE) = 178.125 erriplois nouveaux dans-leprivé 1 TOTAL 378.125 EMPLOIS NOUVEAUX dans le public + le privé non-concurrentiels par rapport à ce qui existe En effet, les divergences existantes sur les modalités opportunes de mise en place de la réduction du temps de triavail sont en train de s'aplanir. Un consensus se dessine pour la réduction généralisée du temps de travail, avec embauche compensatoire, sans perte de salaire, se donnant pour objectif les 32h. Par contre, une des premières objections soulevées contre la R D l l - est son coût (même si probablement d'autres blocages de type plus idéologiques sont sous-jacents). L'atelier s'est centré sur une proposition de création d'un <<FondsEmploi>>au sein de la sécurité sociale, affecté exclusivement a u financement de la réduction d u temps de travail et de la création id'emplois. Le chômage auparavant était conjoncturel, et le fonctionnement de la sécurité sociale basé sur le plein emploi : on a donc mis en place un système d'allocations de remplacement pour les périodes de chômage, dans l'attente d'un nouvel emploi. Actuellement ce rriodèle ri'est plus adapté car le chômage est devenu structurel; il y a donc un nouveau rôle à jouer pour la sécurité sociale : - - - nous proposons un mécanisme structurel pour redistribuer l'emploi, et répartir de cette façon de manière plus équitable la charge de travail et les revenus entre tous. II s'agit d'un véritable choix éthique de société : la réduction du temps de travail existe de fait, mais avec une répartition inacceptable entre des personnes maintenues dans l'inactivité forcée et d'autres souffrant de conditions de travail de plus en plus stressantes. Ce << Fonds emploi est alimenté par diverses sources (voir schéma) : )) une cotisation emploi, prélevée de façon progressive (de 1% à 3%) sur tous les types de revenus, épargnant les revenus nets imposables inférieurs à 800.000 FB/an : cette cotisation peut atteindre un montant de 55 milliards à 107 milliards sur les revenus des ménages (selon mode de calcul); les sociétés devraient y contribuer de façon identique. le réinvestissement des allocation de chômage et de minimex des personnes ayant trouvé un emploi (60 milliards pour 200.000 nouveaux emplois) ; la réaffectation progressive des aides actuelles à l'emploi (60 milliards par an); de nouvelles aides à l'emploi possibles par - Collectif Solidarité contre I'Exclusion - no 8 - ~nai/juin1998 5 - FONDS EMPLOI 1 progressive (de 0,5 à 3 3 % ) contribution de tous les types de revenus (sauf revenus disponibles 1794.000 FB/an) ALLOCATIONS C H Ô M A G ~ + affecté uniquement au financement d'emplois nouveaux de qualité chômeurs ayant retrouvé un e m p l d 7 minimexés ayant retrouvé un emploi 1 intégré dans sécurité sociale - I AIDESA L'EMPLOI actuelles (60 mill./an); progressivement retour en cotisations sociales et impôt:; : - 4 REDUCTION TEMPS TRAVAIL 32Wsemaine embauche compensatoire salaire inchangé compensation surcoût entreprises taxe C02, impôt sur la fortune.. . voir carrefour 4 - CREATZOLV D 'EMPLOIS couverture de besoins sociaux par financement d'emplois dans le non-marchand (santé, enseignement, petile enfance,associatif, culturel, communes.. .) s 7 .- accès à I'emploi pour 300.000 à 400.000 personnes sans emploi amélioration de la qualité de vie pour toutes et tous répartition plus harmonieuse de la charge de travail rééquilibrage de la sécurité sociale par le rétablissement du nombre de cotisant(e:is diminution de la précarité relance d e l'économie par une relance de la consommation le retour des impôts et des cotisations sociales des personnes ayant retrouvé un emploi; d'autres sources sont possibles: taxe C02, taxe sur les machines, impôt sur la fortune ... Ce fonds devrait évidemment remplacer progressivement les différents mécanismes mis en place jusqu'à présent en faveur de l'emploi. Ceux-ci ont en effet été mis en place successivement, sont peu coordonnés entre eux, et leur efficacité a été assez réduite. A condition de veiller à l'affectation réelle du fonds au financement exclusif de la réduction du temps de travail et de la création d'emplois, il permettrait de coordonner l'ensemble des mesures, et de mieux surveiller les effets 6 - d'aubaine et les emplois de substitution. Ce fonds est affecté directement à la création de 200.000 emplois socialement utiles dans les communes et le non-marchand (voir plan Lombard'o pour l'emploi, par exemple), et au financement de la réduction d u temps d e travail qui permettrait l'engagement de 178.000 travailleurs supplémentaires (voir p~lanCNE de RDTT dans les entreprises de plus de 50 travailleurs). Ce mécanisme améliore la qualité de vie de tou(te)s : celle des travailleurs par la réduction de la durée du travail, celle des personnes sans emploi en leur en redoririarit un. II a également de nombreux effets en cascade : augmentation - - Collectif Solida,Ytécontre I'Exclr~sion- no8 - rnaqu~n1998 du pouvoir d'achat d'lin grand nombre de personnes et relance de l'économie, rétablissement du rapport de force entre les travailleurs et le patr0na.t par la diminution du nombre de chômeur:;, diminution de l a précarité. 3. Résumé des discussions au sein du carrefour c'est un moyen de pression sur les travailleurs ; - II préfère investir dans une machine que d'engager des travailleurs car c'est plus facile à contrôler (pas de revendications, pas de grève, ...) ; - Pour un même volume d'heures de travail nécessaire à une production, le patron préfère avoir moins de travailleurs quitte à recourir aux heures supplémentaires car c'est plus facile à gérer, ça coûte moins cher en locaux, en équipement ... sur ce dernier point le système de <( partage de poste pourrait apporter une solution. ), Examen (et évaluation) des mesures pour I'emploi existantes De nombreuses mesures pour I'emploi ont déjà été prises et ont échoué. II faudrait notamment savoir pourquoi le Fonds pour I'emploi (alimenté par 0,25% des cotisations sociales) n'a pas atteint ses objectifs. Le fait que le Fonds Emploi que nous proposons soit intégré dans la Sécurité sociale et affecté (juridiquement) à I'emploi est une garantie pour que I'argerit ne soit pas utilisé à autre chose mais il faudri3 cependant être très vigilant. II faut bien préciser que le Fonds Emploi REMPLACE les autres niesures pour I'emploi pour ne pas compliquer encore davantage le paysage des aides à I'einploi et assurer une meilleure coordination. II faudrait réfléchir à la répartition des tâches eritre le Fédéra.1 et les Régions tous les deux compétents dans ce domaine. II faut veiller à ce que le Fonds Emploi n'induise pas les effets d'aubaine, de substitution,. . .qui touchent les mesures actuelles. Remarques concernant les sources de financement du Fonds Emploi La cotisation emploi est basée sur le revenu des ménages étant clonné le systènie d'imposition actuel, il ne faut cependant pas oublier la revendication ide l'individualisation des droits. II faut veiller à ce que la contribution de cette cotisation au Fonds soit équitablement répartie entre les travailleurs et le:s entreprises. II a été proposé de rajouter la taxe machine ,, dans les autres sources cle financemerit. (< Le rapport de force II faut être bien conscient que le patronat n'a pas intérêt à ce que la réduction du ternps de travail avec embauche compensatoire SE?fasse. - II a intérêt à ce que le chômage perdi~recar Collectif Solidarité contre I'Exclusion - no8 - ~naiijujnI La flexibilité La flexibilité est souvent avancée comme un moyen de négocier la réduction du temps de travail avec le patronat : on accepte plus de flexibilité en échange de moins d'heures de travail. II faut rester vigilant : vaut-il mieux travailler 38 heures avec des horaires normaux (en journée, pas le W-E) que 32 heures en ayant d'autres horaires (tôt le matin ou tard le soir, la nuit, le W-E...) ? Points non développés - Les aspects internationaux ; - Développement du crédit temps ; - Suppression du quotient conjugal comme mode de financement. Remarques générales - La présente proposition n'est qu'un aménagement de la situation actuelle or la poursuite de la réduction du temps travaillé va rendre la redistribution des richesses de plusen plus incontournable; - II faut resituer la proposition dans une approche globale. Carrefour 2 : Ressources et Services garantis Rappor~euse: Claire Aiidré 1. Commentaires sur l'évolution de la sécurité sociale et sur les C.P.A.S. IIfaut avant toute autre chose exiger qu'on cesse d'aller en marche arrière en matière de protection sociale comme actuellement. Nous retournons progressivement vers le XIXème siècle ! Témoignage pour un C.P.A.S. déterminé. Les C.P.A.S. entretiennent la misère et l'esclavage par le travail. Les personnes qui disposent de diplôme sont mises a u travail sans reconnaissance et sans tenir compte de leurs qualifications (application de l'article 60). Sur cette question, les syndicats n'agissent pas suffisamment. Ils bloquent la possibilité de revendiquer. Le minimex offre des garanties et c'est positif. Les politiques menées par les CPAS sorit très différentes d'un endroit à l'autre. Dans le passé, dans une certaine commune, il suffisait de loger une nuit dans une tente Belgacom pour être aidé par le CPAS local. L'article 23 ainsi que la loi de 76 qui institue les CPAS est une des rares lois en Belgique basée sur la charte des droits de I'tiomme. Le minimex se distingue au départ du droit au travail mais permet surtout d'inscrire dans un texte légal le droit à un revenu minimum garanti. L'article 60 (mise au travail des minimexés - à terme, donne droit aux allocations de chômage) permet c i des petits tours de carrousel : on passe de l'article 60 au chômage pour finalement revenir au minimex (si application de l'article 80). La question de la reprise du travail et de I'accompagnernent à la reprise de celui-ci sont trop défaillantes. L'article 60 permet aux CPAS de se débarrasser de gens (plus de minimex à payer). ,) Autre point à aborder : l'égalité des chances. 2. L'article 23 II faut compléter et rendre plus impératif I'article 23 : le droit à la culture rie doit pas être seulement un droit à consommer de la culture mais 8 aussi d'être acteur et finalement citoyen. le droit à une vie digne est conditionné par les << obligations correspondantes ), de chacun envers la société. II n'existe aucune définition claire de ces obligations correspondantes. La loi devrait donc compléter cette définition. La question des droits de l'homme se pose directement lorsque les droits humains fondamentaux tels que mener une vie digne, avoir un toit ne sont plus respectés. Cette question est à approfondir. Elle pourrait s'analyser transversalement avec toutes les revendications présentées (à rechercher). 3. Les revendications matérielles Revaloriser les revenus de base et garantir leur application à tous les citoyens L'accès à un revenu minimum reste fondamental. II existe une grande difficulté pour déterminer de quel montant le revenu doit être augmenté : même les universités se disputent sur ce montant. La question du comment n'est pas encore résolue. L'augmentation des revenus minimums ne peut s'analyser saris faire référence aux autres revenus faibles : temps partiels et salaires minimums. Ce qui est sûr c'est que les minimias sociaux doivent être réévalués. Pour une intervenante, les chômeurs se plaignent rarement de leurs revenus mais beaucoup plus des tracasseries dont ils sont victimes. Les menaces de sanction font planer sur eux un risque d'insécurité totale. Les chômeurs sont prévenus de la sanction (perte de leurs revenus) 3 I: 4 mois à l'avance; la procédure de recours dure plus longtemps et la sanction est exécutoire même si le recours n'a pas encore abocil:i (et cela peut durer plusieurs mois). D'autre part, pour elle, vu la situation économique, exiger une augmentation des revenus lui paraît angélique. Ce débat ne lui paraît pas rasseinbleur. Or unifier est nécessaire. Quand l'administration se trompe (comme par exemple lorsqu'elle octroie des allocations familiales trop hautes), le remboursement est exigé immédiatement. Dans le cas contraire, le remboursement ne se fait pas aussi rapidement. - Collectif So1ida;ité contre I'Exc/usion - rrO8 - maiduin 1998 Pouvoir coupler revenus et activités devrait être autorisé L'activité bénévole est sujette à trop de paperasses (un papier doit être rempli plusieurs fois par an !). La procétlure qui la concerne devrait être simplifiée. Si un chômeur repeint ses châssis, il risque des ennuis car il revalorise son bien (s'il s'agit de sa maison) ou est suspecté de travail au noir. Les poursuites envers les artistes qui ont écrit un livre ou peint un tableau se succèdent. II est inacceptable d'être forcé à l'inactivité. Les chômeurs pourraient être << activés ,, mais ne pourraient pas s'activer par eux-mémes ,,. Le droit à une occupation, à une activité créatrice, à l'initiative, à pouvoir aider quelqu'un ponctuellement (aide gratuite) est loin d'être suffisant actuellement. II doit être accru. D'autant plus que les chômeurs et les mininiexés ne sont pas responsables de la crise de l'emploi. Les salariés ont droit à un défraiement Icrsqu'ils ont un mandat dans un conseil dladministral.ion ou autre. Pourquoi les allocataires sociaux n'y auraient-ils pas eux aussi droit ? Ce qu'il faudrait interdire c'est le travail sous-payé. (< Une intervenante s'insurge contre certains abus : mère au foyer qui vient au bureau de pointage en golf GTI ou des enfants qui disposent de beaucoup d'argent de poche. Quelqu'un lui fait remarquer que les chômeurs profiteurs sont peu nombreux. II faut insister sur le fait que des droits existent et qu'ils doivent être préservés. L'allocation universelle en question L'allocation universelle a fait l'objet d'un atelier au sein du Collec1:if. Les personnes qui y ont participé n'ont pu trouver un consensus à son sujet.Trop d'effets lpervers risquent d'apparaître : plus grande précarisation (même effets auxquels Karl Polan,yi fait référence pour le Comté de Speenhamland à la fin du XVlllème siècle (cfr texte les différentes approchent qui existent à propos de l'augmentation des minimas sociaux), diminution des revenus, ... Ce débat n'est pas repris dans les revendications à discuter aujourd'hui mais plusieurs personnes I'évocluent et les avis sont fort divergents. De plus, les interlocuteurs ne font pas référence au mi!me projet. Aussi, il n'est pas possible d'en discuter valablement. - - Collectif Solidarité contre I'Ex~clusion- no 8 - rnai/juin l'accès aux transports gratuits pour les sans emploi, minimexés,... et pour les petits salaires Les ministres disposent de la gratuité des transports et pas les minimexés et les chômeurs. II s'agit d'une inégalité flagrante. II y a là un dysfonctionnement vu la disproportion qui réside entre leurs revenus. Une personne s'oppose à l'idée de revendiquer la gratuité des transports car s'il y a difficulté d'accès aux transports en commun c'est bien parce que les revenus sont insuffisants ce sont donc eux qui posent problème et non pas la gratuité des transports. Si cette gratuité était accordée aux minimexés et aux chômeurs, elle devrait aussi concerner les bas revenus. En Wallonie, certains services accordent la gratuité aux chômeurs et minimexés mais la procédure pour l'obtenir est lourde : il faut se rendre avant le déplacement et après au bureau en question. En Flandre, Hasselt applique déjà la gratuité et la commune de Fouron y pense. Les Tec flamands accordent aux chômeurs des billets de bus à 50 FB. Les chômeurs de province éprouvent de grandes difficultés à se rendre à une réunion à Bruxelles (même vers le 10 du mois) vu la faiblesse de leurs moyens financiers. Les décisions doivent être suspensives la pénalisation ne peut être appliquée qu'après le jugement - Ceci est une mauvaise formulation. Autre formulation proposée : (< Toute sanction entraînant la privation d'un droit à une allocation ne doit être applicable qu'après épuisement de toutes les voies de recours légalement prévues; les éventuels remboursements doivent être exigés moyennant des délais raisonnables, et en tout cas en respectant la quotité insaisissable générale. ,, 4. Droits des sans emploi La présomption d'innocence Cette revendication est à mettre en avant. II est important de garantir la présomption d'innocence face à I'admiriistration et de ne pas être considéré d'emblée comme suspect comme c'est le cas trop souvent actuellement. Tout justiciable a ce droit, nous ne voyons pas pourqi~oiil n'en serait pas de même pour les assurés sociaux comme les miriimexés. Ces derniers n'ont pas ce droit : ils sont sanctionnés directemerit. Sanctionner quelqu'un qui a peu de moyens le coridamne à la misère. C'est à éviter absolument. Pour les sarictions, la réflexiondoit continuer. Quels types de sanctions devraient être prononcées : travaux collectifs ou autres ? La lenteur des tribunaux (2 ans voire plus) pour la conclusiori d'un dossier complique et repousse dans le temps le remboursement. II s'eri suit un mécanisme de boomerang : avoir à rembourser les 2 ans d'allocations perçues indûmerit suil:e au recours négatif devant le tribunal. Supprimer le cumul des pouvoirs de I'ONEM (fonctions législatrice, exécutrice et sanction) II est anormal que I'ONEM ou les CPAS ouvrent le droit et le contrôle.: fort consensus sur ce point au sein du carrefour. Les jugements sont rarement favorables aux chômeurs. II y a de nombreuses situations d'injustice connues. suppression d u statut de cohabitant, de l'article 80 l , individualisation des droits 1. Sul~pressiorz des allocatior~s pour les cliôn~eurs coliabrtarits de loi~guedurée L'article 80 devrait être supprimé : unanimité sur ce point ! Les tracasseries que provoquent les visites domiciliaires des contrôleurs de I'ONEm sont profondément inutiles et injustes. Certains chômeurs, chefs de famille craignent de perdre de l'argent si l'individualisation des droits était appliquée. Ils orit peur de voir leurs revenus baisser. Celle-ci doit donc être appliquée saris baisse de revenus. Le contrat d'intégration (dans les CPAS) est aussi une mesure à supprimer. Une liste énumérant tout ce qui est possible de supprimer devrait être constituée. Les assistants sociaux culpabilisent les jeunes qui quitterit leurs parerits. Or, le droit à la liberté, n'est-il pas fondamental ? L e droit à la solidarité Pouvoir accueillirlêtre accueilli (par) un mernbre de sa famille ou un(e) ami(e) (chez soi), lorsqu'on est chômeur ou minimexé, devrait être en vigueur : il manque (cfr arguments qui plaident en faveur de l'augmentation des minimas sociaux). II faudrait avant tout arrêter de détricoter tout ce qui existe en matière de législation sociale. Les droits minimaux (à détailler) existent, même une sanction ne peut les supprimer: impossibilité de saisir en-dessous d'un certain montant (quotité insaisissable). Remarquons que l'individualisation des droits existait à l'origine et a été appliqué pendant de nombreuses années (+/- 25 ans). Les statuts de cohabitants et d'isolés ont été créés par après. II y a environ 20 ans, les jeunes avaient droit à leur allocation dès la sortie de leurs études. Aujourd'hui, le stage d'attente des jeunes existe et a été même rallongé. En conséquence, les droits individuels devraient être rétablis par fidélité aux principes de la sécurité sociale, négociée pendant la guerre (dans la résistance). L'application effective de l'adresse de référence Ne pas confondre saris abri et sans domicile légal. La perte de son adresse légale entraîne la perte d'autres droits. Pouvoir se domicilier dans une association permettrait de récupérer ses droits ou de ne pas les perdre. Pour demarider la domiciliation dans un CPAS, il faut d'abord être rayé du registre de population. Cela peut prendre 6 mois ou plus (voire parfois des années). Etre rayé est aujourd'hui assimilé à une punition. Cette obligation est un obstacle difficilement franchissable pour ceux qui veulent sortir des homes ou autres asiles. L'organisation d'une meilleure information de tout u n chacun de ses droits Y-a-t-il un flou organisé autour de la législation chômageIOnem ? Un chat n'y retrouverait pas ses jeunes. II faut dénoncer sa complexité et exiger sa simplification. Quand on ne connaît pas ses droits, il est difficile de revendiquer. D'ailleurs, peu de gens arrivent à revendiquer. Évocation du cas de personnes âgées qui vivent avec un revenu inférieur au revenu minimum d'existence sans savoir qu'elles ont droit à un complémerit de revenus. C'est la commune qui est cerisée donner l'information au moment de l'introduction du dossier pensionCPAS. Dans certaines communes, il est clair que la transmission des informations fonctionne mal et qu'il n'y a aucune contrainte à cet égard. La commune de Jodoigne a été récemment condamnée. Nombre de sanctions sont données non pas suite à une erreur que le chômeur ou le minimexé aurait comrnise rnais bien parce qu'une information n'a pas été transmise correctement. Donner l'information devrait être obligatoire sous peine de sanctions. La personne qui est censée traiter le dossier doit être responsabilisée par rapport à la communication des informations. Des !sanctions devraient être )IlectifSolida,ité contre l'Exclusion - no 8 - rnal/ju~n1998 prévues si celles-ci ne sont pas données correctement. II ne faut pas assommer d'obligations mais plutôt exiger une information correcte. Les contrôleurs de I'Onem n'ont pas de fonction de police. Faire pression de la sorte (obligation de signature immédiate) n'est pas admissible. Un délai raisonnable pour signature devrait être octroyé (cfr le droit commercial). Nommer un ombudsman Aurait pour avantage de :se rendre compte plus précisément de ce qui se passe au niveau de I'Onem, des C.P.A.S. (rapport d'activités). Dans la pratique, les différents ombudsman mis en place ont donné de bons résultats. L'accès au dossier personnel devrait être autorisé avant toute audition Ainsi qu'à l'ensemble de toutes les pièces qui concernent la personne. II permettrait de vérifier les erreurs d'encodage (il y en a beaucoup). II permettrait aussi de se défendre. N'est-il pas paradoxal de voir I'Onem se permettre de violer la vie privée mais refuser I'acchs aux informations qui concernent ceux qu'ils contrôlent. Les enquête:; ne concernent pas seulement les visites doiniciliaires mais aussi les dénonciations (anonymes ou pas) et les enquêtes de voisinage. F'ouvoir savoir de quoi et par qui on est accusé permettrait de se défendre. Le non accès à son dossier bafoue donc le droit à la défense. L'extension des lois contre le travail au noir a eu pour effet le renforcement des contrôles domiciliaires. II y a d'autres moyens pour lutter contre celui-ci. Donner un revenu décent pour vivre en serait un. Comment oser condamner quelqu'un qui accepte un petit boulot pour seulement survivre. Ceci n'est pas ce que vous pensez. J e suis contrôleur de I'ONEM. Le respect de la vie privée et l'inviolabilité du domicile Les sans emploi, les minimexés doivent être considérés comme des citoyens à part entière. Les visites au domicile des sans emploi et minimexés sont réprouvées à l'unanimité. Elles violent la vie privée des gens. Elles sont corriplètement illégales. Pour rentrer chez quelqu'un, les contrôleurs doivent être en possession d'un mandat. Les chômeurs le savent de plus en plus et n'ouvrent plus leur porte aussi facilement qu'i3vant. Elles devraient être interdites. Les contrôles pourraient tout aussi bien se faire à partir d'une invitation dans les bureaux de I'Onem. Le Ministre De Clercq reconnaît l'illégalité de ces visites domiciliaires mais Miet Smet considère que ce pouvoir appartient aux administrations (mesure proactive comme à la gendarnierie ...). Les contrôleurs rentrent chez les gens sans dire qui ils sont et posent des questions cornme si de rien n'était tout en étaiit très aimables. Les chômeurs sont contraints à signer le document attestant du contrôle sans pouvoir disposer d'un délai de réflexion. Un chômei-ir a été exclu aiors que le coritrôleur n'est pas rentré chez lui. II y avait trois so~inettes et c'est son père qui est venu ouvrir. Collectif Solidarité contre 1'E~:clusion- no8 - rnaquin 2. mtreigttenietz~s La représentation spécifique des sans emploi Cette revendication est reprise à la fois dans celles d'AC ! (Agir ensemble contre le chômage) et du MNCP (Mouvement national des chômeurs et précaires). L'atelier << Comment mobiliser les sans emploi et les précaires ,, a réfléchi à cette question pendant plus d'un an et a abouti à un projet de lieu de parole pour basé sur 3 les sa.ns emploi et les précaires principes: convivialité (briser l'isolement social), liberté de parole et autonomie, solidarité. (< Avoir un local pour se rencontrer est primordial pour que les sans emploi et précaires puissent s'organiser par eux-mêmes. Le local ne servirait pas qu'à rechercher Lin emploi. A quoi sert de chercher un travail quand il n'y en a pas ? >, Beaucoup de chômeurs expriment leur ras-lebol à cet égard. Jean Peeters fait remarquer que le Front SDF a la même revendication. Quand les minimexés se regroupent, ils trouvent eux-mêmes des solutions. Pouvoir informer de ce que fait le groupe de sans emploi implique le droit d'affichage et de diffuser des informations dans les files au secrélarial du collec~if; 02- 646.46.33. de pointage ou autres lieux où se réunissent les sans emploi et précaires. Les locaux, la diffusion de l'information doivent être mis en place aux frais de I'Etat (commui~e,...). Des mécanismes pour repérer les personnes en grande difficulté via des responsables de quartier Ce point apparaît comme dangereux et donne des frissons à quelques-uns eri pensant à la gestapo ou au contrôle par chefs de blocs en Russie ou en Chine. II serait plus intéressant d'améliorer I'information plutôt que d'avoir recours à des contrôles sociaux. Cette idée est rejetée. 4. Les revendications liées au travail le condamne pour cc refus de travailler qi~'ilne s'agit aucunement d'un refus. ,) alors La notion d'emploi convenable pourrait être inversée c'est-à-dire vue à partir du travailleur. II doit pouvoir refuser un mi-temps ou le travail dans un lieu insalubre. La jurisprudence en cette matière régresse de plus en plus y compris devanl: les Tribunaux. Attention à la manière (demettre tout le monde sur le même pied. La flexibilité peut parfois être intéressante. Le refus de l'obligation de travailler pour justifier les allocations de chômage, minimex Mauvaise formulation ! Mieux : le refus de l'activation du droit aux allocations de chômage ou de minimex. La néc,essitéde travailler n'est pas vue de la même faqon par tous : certains y attachent beaucoup d'importance ; d'autres la relativisent. L'accès aux offres d'emploi doit être complètement gratuit Un agent de I'Orbem a indiqué récemment à un chômeur que s'il voulail: obtenir des offres d'emploi mises à jour, il n'avait qu'à se rendre dans un cybercafé... Or, la consultation des offres d'emploi dans un cybercafé n'est pas gratuite loin s'en faut ! L'accès à un téléphone gratuit et à une photocopieuse gratuite dans chaque commune permettrait d'aider les sans emploi dans leur recherche d'emploi. Le respect et l'application d'une norme << emploi convenable et de qualité )) jugée selon le type de contrat et de barème. La notion cc d'emploi convenable et de qualité ,, est à approfondir. Éviter les confusions. Elle n'est pas reprise dans un texte légal mais elle est basée sur la jurisprudence. L'Onem a ellemême ses règles en la matière. Pour réfléchir à cette question, il est important de connaître celles-ci pour pouvoir les critiquer et faire des propositions pour les améliorer. Si quelqu'un se préserite pour un emploi et fait une remarque quelconque sur celui-ci comme par exemple : la difficulté d'aller rechercher à temps son enfant à la crèche ou la difficulté d'accès, il arrive fréquemment que le tribunal Textes préparatoires contenus dans la farde du forum : l'article 23 de la Con:;titution: une brève présentatii~ndes différents revenus minimums qui existent en Belgique des arguments qui plaident en faveur de l'augmentation des rriinimas sociaux les différentes approches concernant l'augmentation des rriinimas sociaux trois étapes de l'évolution de la protection sociale la désagrégation du lissu social américain des années 80 à aujourd'hui et comparaison avecla Belgique cc Quel devrait être le niveau minimum des ressources garanties à (presque) tous ? >, texte des nouveaux socialistes u'topistes. Ces différents textes sont disponibles a notre secrétariat, tél. 02-646.46.33. - - -- 2llectif Solidarité contre /'Exc/i~sion- n o 8 - rnaL$jin 1998 Carrefour 3 : Les formations et l'accès à l'emploi Face à la problématique du chômage, le nouveau credo est mairitenant la << formation tout au long de la vie Est-ce à dire que la cause principale du chômage est le manque de qualification des saris emploi ? Ce serait aller bien vite en besogne. )). les emplois qui ne sont pas convenables (au sens plein du terme et non pas au sens que lui donne I'ONEm). 2. L'enseignement obligatoire est loin de fournir à tous et à toutes les connaissances, les savoir-faire et le savoir-être nécessaires pour s'insérer socialement et professionnellement 1. Trois constats 1. II n'y a pas assez d''emplois - qualifiés ou non qualifiés - pour que tous ceux et celles qui en cherchent en trouvent u n Surtout s'ils l'espèrent à temps plein, avec un contrat en bonne et due florme, avec un salaire correct et pour une durée indéterminée. Les plaintes - complaisarriment diffusées à tous les vents - des patrons qui ne trouveraient personne à engager pour certaines spécialisations pointues (ou pour des métiers exercés dans des conditions rebutantes) mériteraient à tout le moins une évaluation chiffrée contrôlable et une analyse qualitative critique. L'expérience vécue par les demandeurs d'emploi est tout autre. Lorsque la moindre offre d'emploi suscite des dizaines ou des centaines de candidatures, le prétexte de la formation insuffisante, trop élevée I(!) ou trop peu à jour est un critère de tri facile et un faux-fuyant pratique vis-à-vis des demandeurs qui cherchent à savoir pourcluoi leur candidature est reietée. A supposer même qu'il y ait un fond de vérité dans les allégations des employeurs. faut-il rappeler que jusque dans les années '70,ceuxci trouvaient normal de former le personnel qu'ils engageaient ? Dans une situation proche du plein emploi, ils ne s'attendaient pas à voir sortir des écoles des diplômés directement opérationnels et ils ne répugnaient pas à former sur le tas des personries au départ non qualifiées. D'autre part, pas mal d'emplois pour lesquels les employeurs prétendent ne pas trouver de candidats sont assortis de salaires de misère, d'horaires intenables et de conditions de travail indignes qui font que les personnes sans emploi ont bien raison de les refuser. Ce n'est donc pas la formation qui est inadéquate mais bien Rapporteuse: ~arie-ROS~ Clinet (Réseau FioinJ Ce qui renvoie trop de jeunes adultes vers des formations de la seconde chance dont ils n'auraient pas dû avoir besoin. Le système scolaire devient de plus en plus inégalitaire, avec des écoles bien cotées pour une w élite et des écoles poubelles pour les autres Les exclusions en cascade (de l'enseignement général vers le technique ou le professionnel puis vers I'apprentissage ou la formation en alternance) envoient de plus en plus de jeunes dans des orientations non seulenient sans issue vers le marché de l'emploi mais qui en outre ne leur donnent pas les outils nécessaires pour se construire en tant qu'individus. )) (( )). D'une part, le système d'orientation par l'échec a pour effet de dévaloriser les filières d'enseignement axées sur le manuel alors qu'elles ont (ou pourraient avoir) leur utilité en termes d'emploi et qu'elles correspondent à des aptitudes tout aussi respectables que les aptitudes intellectuelles. D'autre part, le fonctionnement même de l'école y rend l'apprentissage de la citoyenneté impossible. Comment pourrait-on apprendre la démocralie dans lieu de mensonge dit par exemple aux élèves qu'ils sont là pour se préparer à un emploi alors qu'il n'y a pas d'emploi) et de non-droit (où les élèves sont sol,mis à I.arbitraire, où ils ne sont pas sujets de décision.. ., conime l'explique très bien, entre autres, Bernard Defrance). En alignant ces constats, nous ne jetons pas la pierre aux enseignants, qui sont eux aussi objet de l'arbitraire, qui font ce qu'ils peuvent avec les faibles moyens qui leur sont donnés et qui ne sont pas formés pour répondre aux défis auxquels les évolutions de la société les confrontent. Collectif Solidarité contre I'Excluvon - no8 - inal/juin 1998 n .a6eui~y3ap suo!yeDolle Sap neaiyu al au~a3uo3!nba3 ~ n o danb !oldwa,l ap sayz~~ew sJna1 ap p]a,1 a u ~ a ~ u o!nb 3 a3 ~ n o dluel luawaleluawepuoj luaAa#!p anb!6laa L alq!ssod x n a p al la a$!/\snld al luawa~~auuo!ssajo~d ~a!j!lenb as ap el la yJewauea al no aJnsaw el suep Jauodw! puas ela3 !onb e 'asJno3 ap lnoq ua sla!guagod e a l ! a ! ~ !alqwas p ( I ! E A ~ un J ~ no uo!lewJoj aun sawaw-xna aAnoJl luo sed lua!ewJoj as s!oldwa,p snld sed e L,u 11,s'JO '!oldwa IaloA yc~ al JE^ sau~a3uo3sed lualuas as au uo!uasu!,l au sl!,suo!sril3xa,p sa3euaw s ~ n a w ~ sauna! ap uo!lewoj IaloA np ~3lqesuodsa~ sa1 ' i ! o ~ n o d Sap sAa!l un no) au!3sej el !nb s!ouep alapow a i .axald~adJass!el !onb ap e 6~noqwaxni ap neaA!u awaw un saJals!u!w sluaJag!p sa1 aJlua no ' s ~ ! o ~ n oap c l xneaA!u sluaJayp ap lawwoç ne aldope j!pa!qo,l ap I!er\eJl np sa1 aAlua sa3ualadwo:) Sap juawalla3Jow np la !olduJa,l ap aJls!u!waJlou ~ e duo!i3npe~] el alxala~dsnos 'lafia u3 L s!oldwa Sap Jns sed aymoqap au !3-!n(a31s uo!lewJoj ap S J ~ O ~ J E ~ alu!e~luoael snos JauiJoj a s - 1 al ~a!j!.iel3 la Jas!leuuo!leJ ~ n o danb!ls!ydos !ssne a ~ ! j ! p aun a ~ ! r i ~ l s u o1!-1!1>11ej z~ s!ew .uo!geuvoj ap sJnaiHo Sap sla~alu!xne uodde~~ e sla~alu! d sJnal e a l ! ~ o !el~ Jauuop d ap aluolo~el anb !su!e'alal,dwo3snld la alq!ssame snld s u o ! ~ e ~sa( ~ oJnc; j !oldwa,p sJnapuewap Sap uo!leuoju!,l aJpuaJ ap uo!g!qwe,l suol13 'SluessaJalu!luawalqelsa~uo~u! luos uo!yasu!,p s~no3Jed np uo!yes!ue6,1o,l suep slu!od sujeua3 .saauue sau!eyDo~dbu!3 Sap sJno3 ne O/~OZ e %O1 ap auuahow auri'p assed uo!lew~ojaun asodo~du o , ~!nb e s ~ n a w ~ yap 3 a6elua3~nod al anb ayos ua aJ!ej ap aldame guawalnas luo saJqwaw siel3 sa1 ' 6 ~ n o q w a x n iap uaado~nalawuJoç nt,.uaado~naleuo~lednp !u saJqwaw sp13 Sap !u awse!snoylua,lluaAqnos au anu!luo3 uo!geu~oj el e sa33eC1 ~as!gei3owap ~ n o duaado~nanear\!u ne s u n w w o ~s a ~ a ~ n sapJax!j ap u o ~ s s ! w wel o ~ap suo!l!sodo~d sa1 .as!JdaJlua,l suep sdwa]6uo( s!ndap luos !nb xnaD l a sa6e6ua luawwa3a~sJnall!eAeJlsa1 'sa!j!~enb su!oui s.inall!eAeJlsa1 la sa!j!lenb sJnall!eAeJl sa1 'slanuew sJnall!eAeJl sa1 la as!idaJlua,p sjay3 la sa~pe3sa1 ' s ~ n a w ~ sa1 q 3 la sJnall!eAeJl sa1 aJlua !l.ieda~luauale6au! lsa anu1guo3 uo!gewJoj el e sa33e,1 anb !ssne alelsu03 e u o '(%P'o)a 3 a ~ 9el ap la ( ~ 9 ' 1 a) ~ u e ~ j el ap '(xc'z) le6nlJod np la au6eds3,1 ap ' ( % g l z ) 6~noqwaxnlnp a!u6edwo3 ua (%L'z) allayz~a,lap lnoq aJlne,( anl!s as anb!6lag .JallonaJ as Jn0d J ~ S ! U E ~ ap . I Ola, S yos ) Ana( e ~ ! y 3 a l j ap a ~~ay3g~dwa sa(~ n o ds ~ n a w ~ y 3 el anb slpuel '(apanç ua % ~ ' L Lsanb!piou shed sa1 suep JuaAnoJ]as saw~ojap saAala snld sa1 ~ a d n m o , pal!J?u al lua!eJne !rib s!ew sa1 sa6elua~~nod sa1 .(Jan04ne sawwaj ap la 'sallaaJ sa~!l3ads~ad sues ' c c !onb auodw!,u >> slue!pnla,p 'sal!e.ilaJ ap pe3 'sj!l3eu!,psuo!ll!w suo!lewJoj sa1 lue!ld!ylnili ua no . s ~ n a w ~ sa1 y3 ~ ' la1 s ~ n a w ~ yap 3 S U O I I I ! 9'0 ~ 'saholdwa,p a~luo3s!ew a6ewoy3 el a ~ i u o sed ~ uou aunl ) Jnal l u e p a z ~ a ~ d ap leuasJe,I suep srild ap auJJe aun,nb s~ole suo!ll!w ~ ' g Ma!AJalu! sau!euJas a~lenbSap s~no3ne uo!lewJoj aun l!eJasau uo!lewJoj e l L cc alqeua~uo3uo!lewJoj no s~no3Sap !A!nsluo sue OC ap snld ap s a 6 ~ ap snjaJ >> ln0d a 6 e w ~ y 3np uo!snpxa aun suo!ll!w 1'8 luawalnas anb aJluow al3 el ~ a 'sa6a!d ~ e suo!lewJoj Sap luesodo~d suaado~n3,p ~6 sdwalu!~dne aas!leaJaJAna,pu ! e u el Jns U=J sue ç ua %OZ e s ~ n a u ~ ysas 3 ap uo!lew~ojap xnel al ~assedai!ej alla-1-e~~nod (auuaado~nauo!un,l ap sanb!ls!lelsap le~lua3 a3!jjo,l) lelsoJn3,p auuaado~naalan bua,i anbj6lag el suahow slanb 3 a ~ ela )uawwo3 'lajja u3 .!oldwa sui?s Sap a 6 e l u e ~ e s a p ,sJnlnjl a slanpe !olduia ne l u e l a ~ d i a l u ! sa1 ua s a u u a a d o ~ n a sues Sap su!osaq xne alpuoda~~ n o d sa3ua6!xa xne aJpu0daJ ap l ! - l ! e J l l a w ~ a d suo!peuiJoj ap juauiuies!Uns sed e A,u 11 - € alapou a3 ap luawauJnolap al a~@-]nad s!eyy organismes de formation à s'inscrire dans le concept européen de parcours d'insertion sous peine de ne pouvoir bénéficier des fonds européens. Cette contrainte vient s'ajouter aux conditions de reconnaissance des formations qui tendent à transformer les associations spécialisées en simples exécutants de politiques décidées sans eux, tout eri faisant obstacle à la formatiori de personnes sans emploi motivées mais qini n'ont pas le << bon B, statut ou la durée de chômage voulue. De plus cette inscription dans un parcours qui a l'emploi pour finalité renforce la marginalisation des formaiions qui s'adressent à des personnes ne pouvant ou ne voulant pas aller vers le marché de l'emploi mais qui ont pourtant bien besoin d'accroître leurs capacités à organiser leur vie. 3. Tabler sur la formation en alternance ? Le modèle de la f ~ r m ~ a t i oen n alternance (addition d'un temps de formation et d'un temps de travail en entreprise) nous vient d'Allemagne et semble maintenant considéré chez nous comme une sorte de panacée (au moment même où les Allemands attirent l'attention sur la difficulté de trouver suffisamment d'employeurs pour jouer le jeu...). En Belgique, l'expérience des CEFA (Centre de formation en alternance) est loiri d'être concluante à grande Qchelle, malgré ses aspects positifs (travail avec des petits groupes, suivi individuel des stagiaires, caractère concret de l'apprentissage). Ce qui pose probl<?meest le volet travail, les employeurs étant réticents à fournir un contrat aux stagiaires, ou alors en opérant une sélection tellt?mentféroce que I'on se demande s'ils orit bien saisi que I'enseignement en alternance fonctionne comme une dernière chance pour ceux qui ont été victimes des exclcisions en cascade évoquées ci-dessus. 3. Trois pistes de revendications Remarques introductives Qu'il s'agisse de I'enseignement oblicgatoire, de I'enseignement de la deuxième chance ou de la formation en entreprise, nous dénonçons le décalage entre les principes énoncés au niveau politique et la réalité vécue sur le terrain. Dans ces trois domaines, nous insistoris pour que les pouvoirs en place, et principalement le pouvoir politique, agissent en concertation avec les acteurs de terrain: enseignants, associations, bénéficiaires.. ., au lieu --- -Collectif Solidarité contre /'Exclusion - no8 - inai/juin -- -- d'imposer des décisions désincarnées et dont ils ne supportent ni les conséquences, ni la responsabilité (vu l'absence de contrôle réel par le parlement). A. Revendications concernant I'enseignement obligatoire Nous demandons de définir une politique résolue et de dégager des moyens conséquents pour prévenir la perpétuation des problèmes qui se posent aujourd'hui et pour répondre aux besoins des personnes actuellement confrontées à ces problèmes. Prévention II faut prévenir l'échec scolaire en prenant en compte l'étudiant comme une personne à part entière, notamment grâce à la remédiation polyvalente et à la pédagogie différenciée. II faut prévenir l'illettrisme, notamment en installant une concertation entre I'enseignement et les associations spécialisées dans l'alphabétisation (qui disposent d'une expérience et de personnes ressources qui pourraient être utiles à l'école). II faut éviter les exclusions en cascade et la dualisation de I'enseignement, notamment : - en revalorisant I'enseignement professionnel : celui-ci devrait être choisi, au lieu d'être I'enseignement où I'on arrive par échecs successifs dans les autres filières (cette revalorisation passe aussi par les salaires I iés aux métiers que I'on y apprend); - en évitant les choix d'options prématurés qui provoquent des orientations erronées et la sélection par I'échec. Traitement des problèmes existants Nous refusons qu'il y a.it une génération sacrifiée. Acôté de la politique de prévention et des moyens qui doivent lui être consacrés, il faut aussi se mobiliser et dégager des moyens pour répondre aux besoins des jeunes qui vont bientôt sortir de I'enseignement obligatoire sans y avoir acquis le savoir, le savoir-faire et le savoir-être nécessaires pour construire leur vie, parce qu'ils sont en situabion d'échec eWou qu'ils ont été relégués dans des écoles ou des classes poubelles. Nous considérons qu'un des rôles essentiels de l'école est de former à la citoyenneté (c'est-à-dire de former des personnes capables d'avoir une réflexion politique et sociale). Cela ne peut se faire de manière théorique, mais cela suppose une autre organisation de l'école, avec des enseignants capables d'animer des groupes. Comme les enseignants ne sont pas formés à cela pendant leurs études, il faut prévoir de la formation continue dans ce sens et revoir la formation de base des futurs enseignants. Plus fondamentalement, la citoyenneté et la démocratie ne peuvent s'apprendre dans une école qui resterait un lieu de mensonge et de non-droit. Pour changer cet état de fait, nous suggérons de se servir des outils existants : faire appliquer la charte des droits de l'enfant dans les écoles, donner un contenu effectif à des organes tels que les conseils d'élèves ou les conseils de participation (de telle sorte qu'ils ne soient pas des simulacres de démocratie, plus néfastes qu'utiles pour son apprentissage, mais des lieux d'exercice réel de celle-ci). Où trouver les moyens nécessaires? - Des moyens peuvent être dégagés au niveau de I'Etat II faut débloquer les carcans budgétaires, autrement dit permettre aux ministres de faire de la politique au lieu de se limiter à gérer de prétendues contraintes économiques imposées artificiellement. Rappelons que de toutes façons, le contribuable finira par payer: autant que ce soit pour mettre l'école en condition de jouer son rôle convenablement, plutôt que pour remédier dans l'urgence aux problèmes qu'elle n'aura pu contribuer à prévenir. - Des moyens doivent venir des entreprises. Le patronat doit être replacé devarit ses responsabilités, de telle sorte qu'il considère à nouveau la formation comme un investissement qui lui incombe et non plus comme un coût à renvoyer à la société. Les entreprises doivent notamment contribuer à financer l'équipement des écoles techniques et professiorinelles pour que celles-ci puissent former les élèves aux technologies actuelles. - Le manque de moyens financiers n'empêche pas d'agir sur certains problèmes. Par exemple, pour améliorer l'apprentissage de la citoyenneté à l'école, une réelle volonté poli1:ique soucieuse de se traduire en actes concrets sur le terrain est plus nécessaire que de l'argent en plus. B. Revendications concernant la formation de la deuxième chance Nous refusons la formation forcée Un dispositif comme le plan d'accompagnement des chômeurs peut avoir des effets positifs eri amenant des personnes qui n'y seraient pas allées d'elles-mêmes vers des formations, mais ce n'est vrai que si chaque personne concernée reste libre d'accepter ou de refuser telle ou telle offre de formation qu'elle découvre ainsi. La formation est une démarche personnelle que les pouvoirs publics doivent faciliter mais à laquelle ils ne peuverit contraindre. En d'autres termes, les allocations de chômage sont un droit; la formation est un autre droit et le premier ne peut pas être subordonné au second. Nous refusons la culpabilisation des sans emploi prétendûment pas assez ou mal formés: si tous les sans emploi étaient hautement qualifiés, toutes choses restant égales par ailleurs, ils ri'en seraient pas moins chômeurs. Nous voulons que! toute personne sans emploi puisse bénéficier d'une formation professionnelle Qu'elle ait le choix entre plusieurs possibilités, que les formations soi'ent organisées en lien avec les besoins du marché de l'emploi (pour autant qlje l'on puisse les définir de manière assez opérationnelle), que les formations se fassent en partenariat avec les entreprises et qu'il y ait un accompagnement de la personne formée jusqu'à ce qu'elle ait effectivement trouvé un emploi. Si une formation professionnellene débouche pas sur un emploi, la personne qui l'a suivie doit obtenir un dédommagement financier (éventuellement sous la forme d'une prolongation de son droit à des allocations de chômage complètes). Nous réclamons l e droit à l'éducation indépendamment d'un objectif étroit d'insertion professionnelle Savoir lire et écrire est un droit pour tout le monde, de même que se former à être un citoyen conscient et actif. Si tel est son besoin prioritaire, toute personne doit avoir la possibilité de faire le point et de développer un projet personnel. L'éducation permanente ne peut être réservée à la frange économiquement ou culturellement forturiée de la population. tllectif Solidar'té contre I'Exclwion - n ' 8 - mai/juin 1998 Nous voulons que le droit d'accès à une formation ne soit pas subordonné au fait d'être dans un certain statut depuis un temps déterminé susceptibles d'être engagés par le secteur (faute de quoi il devrait être remis dans un fonds commun affecté au financement de formations non liées à un secteur particulier). Nous voulons que la personne sans emploi qui fait l'effort de se former ne soit pas pénalisée au niveau de ses revenus Par exemple que l'indemnité de 40 F par heure versée dans le cadre de certaines formations ne soit pas déduite du rninimex, comme cela se fait dans certaines communes. Nous voulons que les entreprises soient obligées d'engager des personnes qui se forment en alternance (et pas uniquement celles qui sont a priori les plus facilement employables) et de mettre en place un suivi efficace de leurs prestations sur le terrain. Ceci peut se faire par des primes ciblées ou par d'autres systèmes à étudier. Nous voulons la valorisation des acquis non sanctionnés par des diplômes. Nous voulons que les chômeurs puissent suivre des formations de plein exercice sans perdre le bénéfice de leurs allocations pour accéder aux hautes qualifications où il manque, paraît-il, des travailleurs. Nous voulons que tous les organismes de formation soient associés à l'élaboration des politiques et des systèmes de formation, donc pas seulement ceux qui relèvent des pouvoirs publics, y conipris l'enseignement obligatoire). C. Revendicatioris concernant la formation en entreprise Nous voulons que les aides aux entreprises soient subordonnées à une obligation de formation continue de leur personnel en place pour éviter sa déqualification face à l'évolution technologique et commerciale. II s'agit ainsi d'éviter que les primes à l'embauche aient pour effet pervers le licenciement de travailleurs en place. Nous sommes favorables à une obligation pour les entreprises de consacrer un pourcentage déterminé de leur chiffre d'affaires à la formation de leur personnel, indépendamment de toute aide. Nous demandons que l'argent qui dort dans certains fonds sectoriels soit effectivement mobilisé pour la formation du personnel du secteur ou de demandeurs d'emploi - Collectif Solidarité contre I'Exclusion - n o8 - maiJuin 1998 17 - Carrefour 4 : financement et choix politiques Rapporreuse : Nadirle Dehaes Toutes les protestations qui s'accroissent en raison de la précarisation ne peuvent trouver réponse que si I'Etat reprend en main sa responsabilité : prendre des décisions politiques et trouver les moyens financiers de les mettre en oeuvre. Nous constatons jusqu'ici une démission du pouvoir politique sous la pression croissante de pouvoir financier, voire par complicité avec son idéologie. C'est pourquoi nous réclamons d'urgence une restructuration de la fiscalité qui permette d'accomplir un nouveau partage équitable des richesses produites et mettre fin aux mécanismes d'exclusion. Pour rester crédible, I'Etat doit refaire de la fiscalité un outil de justice sociale. La fiscalité a trop pesé sur les revenus du travail tandis qu'elle a favorisé les revenus du capital; ce mécanisme a engendré l'énorme déséquilibre entre l'économie réelle (en principe ordonnée au bien de tous) et la spéculation financière qui ne profite en définitive qu'aux seuls spéculateurs. Que dire des distorsions et de I'iristabilité provoquées par le détournement d'importants bénéfices qui pourraient être consacrés à des fins productives. des mesures de choc contre la fuite des capitaux vers la spéculation 1 - AU NIVEAU NATIONAL, NOUS RÉCLAMONS un impôt exceptionnel sur les grosses fortunes (IEP); un impôt annuel sur le décile supérieur des revenus du capital et des sociétés en ajustant les moyens nécessaires à l'identification des catégories visées - sans charger les fortunes niodestes. - d'où l'établissement du cadastre des fortunes et la levcie du secret bancaire; LA BULLE FlNANClERE d'après Ricardo Petrella, 23 'trillion $ U.S. 1994 1 marchés boursiers 8.8 trillion $ U.S. @ éconorriie réelle 3,7 trillion $ U.S. 1992 18 Collectif Solidarité contre l'Exclusion - no 8 - maiduin 1998 - au minimum, nous exigeons I1exécution des dispositions légales de relation entre le fisc et les intermédiaires financiers, dès qu'il y a soupçon de fraude; la lutte contre les paradis fiscaux en isolant les pays qui les protègent, en prenant des mesures plus strictes ;I l'égard des opérateurs financiers qui favorisent l'évasion; Nous voulons spécialement inciter la Belgique à oser un geste significatif et incitateur en supprimant les faveurs fiscales consenties aux centres de coordination des mullinationales; déconnecter certaines décisions économicosociales des implications de la spéculation financière en limitant des taux d'intérêt ou des seuils de rentabilité (niveau et temps) exigés par des organismes; 2 ,AU NIVEAU EUROPÉEN mesures de choc un impôt exceptionnel de crise : choix concerté entre les pays membres de I'Union européenne d'une formule modulable selon les possibilités respectives des États . Cet impôt exceptionnel alimenterait un fonds de création d'emplois ou de rééquilibrage pour les régions en difficulté; irriposer aux banques de placer un dépôt non rémunéré sur la banque centrale de leur pays, puis auprès de la banque centrale européenne; proposer que chaque État membre consacre tel Oh de son P.I.B. à la redistribution (= mesure de resolidarisation). des mesures fiscalt?~ visant à réduire le chômage une taxation plus juste des erriployeurs en fonction de la richesse créée et non en fonction des salaires des travailleurs; des faveurs fiscales aux investissements créateurs d'emploi (ex: maribel deuxième formule) s~irimpositionaux entreprises qui usent de performances technologiques en causant des dégâts socio-économicques, environnementaux ou énergé1:iques; lutte contre le travail en noir; maintien du travail dans son statut contractuel, laissant place à la négociation salariale, même si les droits de toi~sà la sécurité sociale exigent le recours à d'autres financements; des mesures de clarification, correction, voire sanction des déviances dans I'interprétation de la législation fiscale existante (exonérations - détaxations - abattements forfaitaires ... voire pos:;ibilités légales ,)à la corruption) <( imposition des loyers réellement perçus ; surimposer les propriétaires de logements qui restent inoccupés ; levée partielle du secret bancaire pour les souscriptions obligat,aires et autres opérations financières ; abolir les titres au porteur; - Collectif Solidarité contre /'Exclusion - n o 8 - maiduin 1998 construire une politique fiscale commune pour tous les pays membre de I'Union européenne (mettant fin à l'évasion fiscale) impôt de base, perçu à la source, a un taux minimum identique sur tout profit du capital, tant pour les individus que pour les sociétés, cela quel que soit leur lieu d'enregistrement sur le territoire européen. Entendu qu'une coopération administrative soit imposée à tous les pays membres. harmonisation par unification de fonctionnement des droits et devoirs de communication entre le fisc et les intermédiaires financiers (plus les bases taxables sont mobiles, plus les modalités d'imposition doivent être identiques) ; 19 harmonisation d'imposition sur les flux iriterbancaires, sur les opérations transfrontalières entre sociétés associées, sur les investissements étrangers, sur la taxation progressive de l'usage des ressources naturelles, consommation d'énergie ... production de CO2 ; Exiger que le vote sur les questions fiscales (comme sur les questions sociales) au Conseil des Ministres européens relève de la majorité simple et nori plus de I'unanimité - croisade contre les paradis fiscaux; - lutte contre le blanchiment de l'argent sale; exigence d'un débat public pour fixer avec fermeté les domaines qui doivent échapper à 1' Accorci Multilatéral sur les Investissements (A.M.I.) en raison des droits et devoirs économiques des États contenus dans la Charte des Nations Unies. 4 - CITOYENNETÉ ET DÉMOCRATIE PAR LA FISCALITÉ 3 - AU NIVEAU INTERNATIONAL Nous sommes coiiscients que nos revendications ne sont pas partagées dans l'ensemble de l'opinion publique. Les médias imprégnés de l'esprit néolibéral du profit maximum ont entretenu le rejet de l'impôt. Banques et compagnies d'assurance incitent leur clientèle à s'y soustraire le mieux possible. impôt exceptionnel de crise sur les fortunes supérieures à 50 millions (BEF) ; lutte mondiale contre les paradis fiscaux par l'isolement des pays qui les protègent ; lutte mondiale contre la libre circulation et le blanchiment de I'argent sale (corruption - drogue - crime organisé) ; étendre à tous les opérateurs financiers des règles prudentielles strictes, limitant les risques de la spéculation ; <c fonds de stabilisation , , limitant les variations des prix des matières premières; contrôle mondial, ou cadre socio-économique, pour réguler les mécanismes économiques (contrôle de I'OMC en fonctiori des Droits humains et d'un développement dura- - solution à la dette multilatérale respectant le droit $despeuples à garder une marge d'indépendance pour leurs décisions économiques y compris vis-à-vis des P.A.S. (Programmes d'ajustements structurels); L'harmonisation européenne d'une fiscalité juste est une des bases majeures de la consfruction de l'Union européenne ; elle est le nécessaire accompagnem~ntde la morinaie unique. taxe mondiale sur toutes les transactions financières spéculatives : (idée de la taxe Tobin ou une de ses variantes) susceptible de réduire les variations de prix aussi bien des monnaies (taux de change) que des matières premières et des taux d'intérêt. Elle opposerait donc un frein à la spéculatiori financière globalisée en contrariant le court terme, la turbulence, les risques de krach. Le rendement de cette taxe pourrait être consacré au développernent socio-économiquedes pays et des populations les plus démunis. 20 ble - parer notamment aux abus en matière de brevetage sur les orgariismes vivants et leur patrimoine génétique); En nous adressant à l'audace des responsables polil:iques, nous croyoris que la conjoncture actuelle est une opporturiité pour à la fois donner u n autre visiage à la fiscalité et réveiller la conscience citoyenne à travers toutes les couches de la société. Face aux multiples effets de la mondialisation et devant les riombreuses interrogations que pose la construction de l'union européenne, l'urgence d'élaborer uri nouveau plan global en matière fiscale représente une libération des tâtonnements et des écueils des mesurescc coup par coup ,, pratiquées jusqu'ici. Si un tel plan manifeste le choix politiqi-ie de respecter tous les droits humains pour que chacun vive dan:; la dignité et I'accomplissement de sa personne, il sera réponse adéquate à l'appel de justice qui devient unanime. Une pédagogie cependant devra étayer l'adhésion au rôle efficace de l'impôt. Dès l'enfance et au cours de la scolarisation, le sens citoyen de la solidarité pourra se développer par l'analyse de situations où les solutions concrètes ne pourront iStre atteintes que par l'apport équitable de chacun. Ainsi, la spécificité des différentes taxations pourra aider à . reconnaître qu'elles sont justifiables, acceptables et lieu de solidarité efficace. Collectif Solidarité contre l'Exclusion - no 8 - mai/ju~n1998 Débat-conférence de presse du 12 mars 98 Présentation des conclusions du forum. Invités: Mateo Alaluf (ULB), a animé les débats. Les invités présents étaient : Isabelle Durant (ECOLO), Joëlle Milquet (PSC), AnnickThyré (Interrégionale wallonne de la FGTB), Claude Rolin (CSC Wallonne), Arigo Zanella, du cabinet des Affaires sociales. Carrefour 1 : réduction du temps de travail et création d'emplois rappel des propositions - Proposition d e création d'un (<Fonds Emploi)) au sein de la sécurité sociale, alimenté par diverses sources (cotisation emploi, réinvestissement des allocation de chômage et de minimex, aides à I'emploi du budget fédéral; d'autres sources de financement sont aussi possibles) - Affecté exclusivement au financement de la réduction du temps de travail et à la création d'emplois socialement utiles cans les communes et le non-marchand; possit)ilité de créer ainsi jusqu'à 400.000 emplois; - D o i t remplacer progressivement l'ensemble des mesures existantes, permettra de mieux coordonner les aides à I'emploi; il s'agit d'un mécanisme structurel destiné à répondre à un problème structurel. réac1:ions des invités Mateo Alaluf souligne que la RDTT est proposée par tout le monde (même si divergences), mais que le patronat n'c?st pas d'accord, car il n'a pas intérêt à ce que le chômage diminue; cela rend les travailleurs plus "dociles". Claude Rolin (CSC W~~llorine) constate un abîme entre les positions syndicales et patronales sur la RDTT, du côté patronal, on note une crainte pour la compétitivité, à quoi s'ajoute un refus idéologique. Du côté syndical, il n'y a pas non plus consensus sur les 32h (il y a même des divergences à l'intérieur des organisations). II ne faut pas se figer sur un seul mode de RDTT : une loi imposant la RDTT n'est pas nécessaire; il faut plutôt un cadre légal favorisant les négociations dans les secteurs et les entreprises. II n'est pas convaincu qu'un fonds pour I'emploi puisse fonctionner, mais I I est intéressant de globaliser les différents mécanismes rnis en place pour I'emploi; par contre il craint qu'en l'intégrant dans la sécurité sociale, ça risque de trop la chambouler. Annick Thyré (Interrégionale wallonne de la FGTB) note I'absence du patronat autour de la table. II faut dire que I'opiriion négative du patronat vis à vis de la RDTT est fort relayée par le gouvernement (cfr Luxembourg, Cardiff). A.T. craint qu'un fonds emploi intégré dans la sécurité sociale ne foute celle-ci en l'air: séc.sociale a été crée pour fournir un revenu de remplacement à ceux qui ne peuvent pas travailler. Pour créer des emplois, il faut trouver le moyen de prendre le"fricU là où il est (banques, revenus mobiliers. ..) : pas question d'encore solliciter les revenus des ménages. La norme salariale empêche toute négociation valable de la RDTT; pour que celle-ci crée des emplois, il faut qu'elle soit suffisamment significative (pas 20' à la fois). Isabelle Durant note aussi I'absence de consensus sur la RDTT; Ecolo défend une loi d'orientation pour le passage à 32h en 4 ans avec des incitants fiscaux; l'embauche corripensatoire doit bénéficier aussi aux personnes à temps partiel. Les modalités de la R D I T doivent être discutées en fonction des entreprises. II faut associer la lutte contre les heures supplémentaires. L'idée d'un fonds pour I'emploi a le mérite de tenter de remettre à plat les multiples mesures d'aide à I'emploi. Mais le problème majeur est de garantir son affectation. I.D. pense que la proposition est à étudier et à travailler. Arigo Zanella, du cabinet des Affaires sociales, souligne que la RDTT se discute au sein des gouvernements fédéraux et régionaux; la Belgique est un pays ((arriéré,, culturellement, où les changements d'organisation (travailler 7ji7,développer les services de proximité.. .) sont craints. II ne comprend pas bien l'idée d'intégrer le fonds dans la sécurité sociale. La Sécur.sociale est un tout, il faut voir les modalités d'affectation du paquet; la S.S. n'a d'ailleurs pas été créée pour lutter contre la pauvreté ni pour remettre les gens au travail; elle est là pour prévenir la pauvreté. II faut centrer le combat sur l e financement Collectif Solidarité contre I'Ex~?luçion- n o 8 - roai/juin 1998 alternatif de la sécurité sociale, en puisant dans les revenus des entreprises et les revenus spéculatifs. 3. de 4 à 13 serl~ai~~es de p~ivation d'allocufion. Joëlle Milquet note que l'objectif d'arriver à une large redistribution du travail est partagé par beaucoup de monde. la question est celle des modalil:és: il faut sans doute en associer plusieurs. Le PSC accepte la RDTT si elle est négociée au niveau de l'entreprise, et si on n'impose pas de charges supplémeritaires à celle-ci. II ne faut pas imposer une norme, mais privilégier la négociatiori. Le PSC défend la liaison entre la réduction des charges patronales et la RDTT. Le PSC est favorable au <<crédittemps}} sur toute la durée de la carrière, qui devrait être utilisable de différentes façons. une présentation PSC du crédit temps va être faite prochainement. Ghislaine De Smet reprend la parole au nom du groupe de travail qui a préparé la proposition du {{fonds emploi>,.Nous sommes étonnés de la réactiori des participarits face à notre proposition de donner à la sécurité sociale une nouvelle fonctiori, celle de redistribuer I'emploi. En effet, le rôle d'assurer des revenus de remplacement est suffisant en cas de chômage conjoncturel; à partir du moment où le chômage est devenu structurel, il est préférable de redonner de I'emploi que d'assurer un revenu de remplacement (d'ailleurs insuffisant) qui se prolongera peutêtre toute une vie. Quant au financement assuré par la cotisation des ménages, il faut tout de même noter qu'elle est progressive, et touche surtout les plus hauts déciles de la population (mais sachons que les décideurs font partie de ces déciles là!). Antonino Lombardo rappelle que ce n'est pas le nombre d'emplois qui manquent mais les moyens de les financer. Les besoins dans le non-rnarcharid et dans les emplois de proximité sont énormes; dans son plan, il parvient à créer 200.000 emplois. C'est bien de vouloir prendre l'argent ou il est, mais il ne faut pas en rester aux vœux pieux. II y a des emplois à fina.ncer et des personnes sans ernplois qui voudraient travailler. A.L. plaide pour un réalisme dans la constitution d'un fonds pour I'emploi. Carrefour 2 : Ressources et services garantis rappel des propositions - La question du respect des Droits de l'Homme se pose directement lorsque les droits socioéconomiques fondamentaux ne sont pas respectés (logement, soins santé, vie digne). - Revendications matérielles:suppression de l'article 80 et du statut de cohabitant, individualisation des droits sociaux, révision du montant des allocations sociales (en les liant à la réévaluation des bas salaires), maintien des droits pendant la durée du recours contre une suspension; - Droits des sans emploi : droit à l'activité, obligation des travailleurs sociaux à les inforrner de leurs droits, présomption d'innocence lors de conflits avec l'administration, accès au dossier par la personne concernée, ombutsman; refus des enquêtes domiciliaires de I'ONEM et du CPAS (telles qu'actuellement), accélération de l'application de l'adresse de référence. réactions des invités Mateo Alaluf recadre les réflexions de ce deuxième carrefours en 3 points: la dignité des personnes, le droit à I'activité (ne peut pas s' "autoactiver", mais doit se laisser "activer"!), enfin le niveau des revenus de remplacement. Joëlle Milquet appuie les revendications en matière de respect de la personne, le contrôle des visites domiciliaires. II faut réfléchir aux effets pervers des dispositions qui empêchent les cohabitants de prendre un temps partiel. Arigo Zanella nous annonce la décision de mise en place d'un «Observatoire de la pauvreté),,au sein du Centre pour l'égalité des chances. Cet observatoire devra vérifier le respect des droits économiques, sociaux, civils et politiques. Le travail sera confié à la ligue des droits de I'Homrrie, qui fera un rapport annuel sdr I'application concrète de ces droits. Le droit à I'activité (SEL, RES ...) pose uri problème technique (limite avec travail au noir). le cabinet travaille sur c'ette question. II faul: bien différencier la notion dl'emploi convenable du (<droità l'activité,), qui peut donner des dérives dangereuses. Les minima sociaux sont heureusement indexés; la question (le leur niveau pose la questiori du seuil qui engendre une concurrence à I'emploi peu qualifié (on peui. Collectif Solidarité contre I'Exclusion - no8 - maiduin 1998 vivre mieux des allocations que d'un petit salaires, par les avantages octroyés). Idéalement il faudrait reinonter le niveau des deux (alloc. et petits salaires), mais on n'a pas l'argent pour le faire. Isabelle Durant souligne l'importance d'accompagner les personnes face a u problème de l'endettement. L'individualisation des droits est essentielle, la t fait pénalisation des cohabitant(e)s est t o i ~ à inacceptable. Face au problème de non-respect de la dignité des personnes, I.D. rappelle l'initiative d'Eco10 pour dénoncer les visites domiciliaires (Thierry Detienne). La réflexion sur l'allocation universelle, portée depuis longtemps par Ecolo, est actuellement laissée en veilleuse, car dans une période comme celle que nous connaissons elle est dangereuse, car elle comporte le risque de provoquer le détricotage du système cle protection sociale, déjà fort menacé. I.D. rappelle la position d'Eco10 par rapport aux ALE, indignes d'un pays riche, et qui entrent en concurrence avec le développement des services de proximiti!. Au point de vue droit à l'activité, voir comment faciliter le «droit à la militance)), qui est déjà un moyen de réinsertion dans la société. Des sans emploi n'osent pas militer de peu.r des sanctions. Annick Thyré nous annonce une campagne d'actions en front commun des travailleurs sans emploi de la FGTB et de la CSC, du 26.3 au 3.4, organisées dans toute la région wallonne. Elles touchera les points mis eii avant ici : mise ne cause de l'article 80, droit à la dignité. II y a un projet de charte des droits et devoirs respectifs des personnes sans emploi et des fonctionnaires de I'ONEM. Les personnes sans emploi doivent pouvoir rendre des menus services occasionnels da.ns leur propre entourage, mais les limites doivent être strictes, de mème pour le militantisme. Quant à la question de l'individualisation des droits, A.T. souligne qu'il faut y revenir: ce n'est qu'en 1980 que le statut de cohabitant a été introduit. Le système d'ALE est inacceptable: il ne s'agit pas d'emplois convenables, et cela installe les personnes dans le chômage. Claude Rolin insiste sur le caractère flou des réglementations en matière de chômage; les textes sont compliqués à interpréter. A lune époque ou on revendique un meilleur fonctionnement de la justice, il faut souligner surtout la disproportion entre la faute et les sanctions: pour une faute administrative (forrriulaire mal rempli, souvent involontaire, par exemple en cas de chômage économique) la personne risque de 8 semaines à 6 mois de suspension! La dignité des sans emplois peut aussi être retrouvée dans l'action collective : il faudrait faire plus de place aux sans emplois dans les organisations syndicales. L a solidarité doit se faire entre les personnes avec et sans emploi, sur des revendications communes. L'article 80, outre le fait de suspendre de droit aux allocations, rend aussi le nouvel accès à l'emploi quasi impossible pour les cohabitants (beaucoup d'emplois ne sont accessibles qu'aux chômeurs). Carrefour 3 : Formation et accès à l'emploi rappel des prc)positions - enseignement obliga!toire : refus de la seleclion par l'échec et de l'exclusion en refus de la dualisation d e I'enseignement; considérer l'élève comme une personne à part entière, former à la citoyenneté; rendre la concertation avec les personnes de terrain obligatoire (enseignants. collectifs alpha, en formations en alternance ... ); rcf inancement de I'enseignement car ce qui n'est pas investi en prévention sera dépensé ensuite pour colmater les dysfonctionnemen'is de la société; r e v a ~ ~ r i s eI'enseignement r professil3nnel, intervention des entreprises dais le financement de matériel adéquat. - - -enseignement de la seconde chance : refus de la formation forcée; l'accès à la formation ne doit pas être subordonné à un statut palliculier des sans emploi (par ex. chômage longue durée); pas de déduction des indemnités de formation des allocations de chômage ou de minimex; responsabilisation des entreprises, qui devraient consacrer un cenain pourcentage de leurs aux formations (de leur personnel et rôle dans financement formation en alternance et professionnelle). réactions des invités ub Mateo Alaluf souligne un paradoxe: la scolarité est en augmentation, mais le chômage aussi! II faut revoir avec cet éclairage les conclusions - Collectif Solidarité contre I'Exi~Iusion- n o 8 - rnai$Iin 1998 23 du sommet de Luxembourg sur la formation des sans emploi. Isabelle Durant souligne que la formation doit rester une démarche volontaire : toute conditionnalité est donc inacceptable. II y a un énorme gaspillage dans l'offre de formation (lié à la pilarisation de la société belge) : il faut mettre à plat les différentes offres de formation. Ecolo appuie la notion de capital-formation: ce capital est inversement proportionnel à la formation déjà reçue.11 permettrait aussi d'alterner travail et formation tout au long de la vie. II faut revaloriser le travail manuel, en le réintégrant dans la formation en tronc commun, organisée jusqu'à l'âge de 1 5 ans; les orientations plus spécifiques ne se feraient qu'après cet âge (évite les choix trop précoces et les exclusions en cascade). Arigo Zanella note que le gouvernement belge réagit aux dispositioris de Luxembourg en mettant l'accent sur les jeunes irifrascolarisés. Une proportion importante de chômeurs est constituée par des personnes n'ayant atteint que le secondaire inférieur. II faut responsabiliser les différents acteurs, notamment les enseignants, pour atteindre un meilleur niveau de base. Les enseignants doivent être formés à la fonction d'animateurs. II faut alterner les périodes de formation et de travail tout au long de sa vie, car il faut aussi s'adapter à la vitesse de l'évolution technologique. Joëlle Milquet remarque que l'offre de formation est évaluée à 12% en région wallonne, mais qu'il faut constater une grande disparité entre les fornlations et leur efficacité par rapport a l'accès à l'emploi : il faut réformer le Forem. II faut inciter les entreprises à prendre en charge les formations, en liant cela par exemple à la réduction des charges sociales. II faut trouver des iricitants à la formation, notamment en les liant à un accès à I'emploi, mais il ne faut pas rendre les formations obligatoires. Claude Rolin souli~gneque le sommet européen s'est trompé de cible : c'est I'emploi qui manque et non la formation! C'est une dérive : le sommet pour I'emploi aurait dû prendre des mesures pour I'emploi! II est normal que les entreprises contribuent à la formation : cela a toujours fait partie de leur rôle; les entreprises demandent à présent des travailleurs "clés sur porte", alors qu'auparavant ils assuraient eux-mêmes leur formation. II faut assurer un réinvestissemerit dans l'éducation permanente et les congés formation. Car ce circuii. de la deuxième chance est indispensable pour les personnes qui n'ont pas pu être formées par le système scolaire de base; au sinon elles se retrouvent définitivement exclues. Annick Thyré appuie les propos de Claude Rolin. Les formations doivent donner un véritable accès à un emploi, au sinori on se moque des gens. II faut aussi rappeler que la formation est un droi.t, une conquête ouvrière. On la dénaturerait en la rendant obligatoire, qui plus est en la mettant en lien avec des sanctions. Carrefour 4: Financement et choix politiques rappel des propositions I'Etat doit retrouver le sens redistributif de l'impôt, en faire un outil de justice sociale; réhabiliter l'impôt auprès de l'opinion publique, en veillant à ce qu'il soit équitable et efficace. obteriir un refinancement de l'état en taxant le capital (et non plus uniquement le travail), de façon équitable; impôt exceptionnel ou annuel sur les fortunes (établissement cadastre des fortunes et levée du secret bancaire); revoir la taxation des ceritres de coordination; au niveau européen : harmonisation fiscale : revenus des ménages, revenus du capital et revenus des sociétés; 24 au niveau international : taxe Tobin sur les transactions financières spéculatives; lutte contre le projet cl'A.M.1. qui empêcherait tout contrôle des états et des citoyens sur les agissements cles entreprises; réactions des invités Mateo Alaluf note que la redistribution des revenus est en panne : alors que nous sommes plus riches qu'ilvant, la répartition des revenus rie se fait plus. Les gains de productivité ne se traduisent plus par une augmentation du bien-être, comme dans les 30 glorieuses; à cette époque, la redistribul.iori fonctionnait assez bien, notamment parce que le rapport de force eritre les organisations - - - Collectif Solidarité contre I'Exclusion - n" 8 - rnaquin 1998 syndicales et le patronat était plus fort. Arigo Zanella déclare que les socialistes ont mis sur la table plusieurs propositioris allant dans le sens des propositions faites par le carrefour, mais ils ne sont pas parvenus à obtenir gain de cause. On assiste à un blocage au niveau du gouvernement dès qu'on met la question de la taxation du capital sur la table. Beaucoup de choses peuvent déjà être réalisées au niveau belge, même sans harmonisation fiscale. II existe à Rixensart une société qui enregistre toutes les opérations boursières de la bourse de Bruxelles : il suffirait de les taxer! Pour lutter contre la fraude fiscale : instaurons un droit de suite des avoirs belges à I'étranger.Le financement alternatif de la sécurité sociale est décrié de partout. II faut apporter des corrections à la taxation des centres de coordination. Par rapport aux mécanismes à mettre en place pour organiser une compensation de la variation des prix des matières premières : les socialistes ont déposé un tlossier de 150 pages, mais il est persuadé que cela n'aboutira pas. AnnickThyré souligne que cet aspect du débat est hyper important, et qu'il est souvent occulté. II faut oser prendre l'argent pour finaicer le social chez ceux qui en ont ...mais la volonté politique manque. Actuellement les revendications de la FGTD sur la justice fiscale sont un peu passées en second plan vu les problèmes plus aigus actuellement dans le domaine de l'emploi. A.T. souligne aussi la différence d e discours: quand il s'agit de fraude fiscale, on parle pudiquement d' "ingénierie" fiscale; quand il s'agit des chômeurs, on parle de fraude inacceptable. Les sanctions sont d'ailleurs aussi inversement proportionnelles aux montants fraudés. .. Claude Rolin note qu'outre les freins rencontrés au niveau politique pour taxer les revenus financiers, les bénéfices des sociétés, il y a un corribat difficile à mener auprès de la population, de réhabilitation du rôle de l'impôt. Aujourd'hui, il y a un déplacement de la norme: ce qui est bien, c'est payer le moins possible d'impôt, de frauder. Le discours dominant est antifiscal (ce n'est pas un hasard): il faut remettre cela en question. Joëlle Milquet est d'accord; elle annonce qu'un des enjeux de la prochaine négociation gouvernementale sera la réforme fiscale, car la fiscalité est pour le moment inéquitable. Le PSC défend depuis des années la CSG pour la sécurité sociale: ce serait déjà un financement alternatif. II y a aussi des choses à faire au niveau mobilier et immobilier (taxer sur les loyers réels). Une harmonisation européenne de la fiscalité s'impose. II faut aller plus loin dans les taxations de I'éconorriie "casino": la régulation politique est essentielle si on veut garder l'humain au centre de notre système économique. Isabelle Durant nous met en garde: c'est la fiscalité qui constitue le principal moyen de redistribution, et non la sécurité sociale. L'écart continue de se creuser entre les revenus du capital et ceux du travail. Ecolo met en avant la lutte contre la fraude fiscale et l'arriéré fiscal (en amplifiant les moyens en hommes et en budget des services de contrôle).ll ne faut pas attendre l'Europe pour agir: par exemple pour la taxe C02, la Belgique pourrait prendre des initiatives. Au point de vue Européen, les verts forment une coalition entre les différents pays. - Collectif Solidarité contre 1'Exc:lusion- n o8 - niai/juin 1998 - p ~ p -- 25 - Petit compte-rendu du forum « Politique de jeunesse » des 31 mars et 4 avril derniers. Pliilippe Henry. Pour toute iiforination coi~il~léiiientaire, coiitacler Ph. Heiir)! rue Bovy 17,4000 Liège, tél&fax 04 -252.20.76 ou les EGEe 02-223.19.71. En collaboration avec le Collectif et la Ligue des familles a eu lieu récemment le forum c< Politique de jeunesse ,, organisé dans le cadre des états généraux de l'écologie politique. C'était l'occasion de faire le point sur la situation et les perspectives politiques sur ce sujet souvent délaissé. Le forum s'est déroulé en deux temps. Le premier temps - qui a eu lieu le mardi 31 mars au soir à la Maison des femmes à Bruxelles était organisé sous forme de séminaire et avait pour objectif de tenter de répondre à la question initiale de la définition de la jeunesse. Une vingtaine de persorines étaierit présentes. Si nous avons tous l'impression de savoir ce qu'est la jeunesse, une fois qu'il s'agit d'une définition, il est plus difficile de se prononcer... Olivier Galland, l'un de nos deux orateurs, estime pour sa part que la jeunesse correspond avant tout à une notion de passage, une situation de transition entre deux états stables : celui du jeune bien encadré habitant chez ses parents, et celui de l'adulte qui a fondé un nouveau foyer et qui se trouve à nouveau dans une situation plus stable. A l'évidence, ce type de définition implique un certain nombre de constats, dont celui que la jeunesse aurait tendance à s'allonger ... Luc Van Campenhoudt, notre second invité, a présenté les questions de jeunesse davantage sous un angle systémique. II a montré combien nos décideurs cherchaient souvent à connaître les besoins et les attentes de la population, mais ne s'interrogeaient que très peu sur l'implication qu'avaient les politiques qu'euxmêmes menaient sur les problématiques sociales. La question de la place du sécuritaire dans notre société a ainsi été abordée, avec de nombreux exemples à l'appui. De nombreuses questions ont été posées par les participants à ces deux personnes-ressources, permettant ainsi la tenue d'un intéressant débat. Le deuxième temps, lui, avait lieu le samedi 4 avril après-midi aux Facul.l:ésde Namur. Nous étions une soixantaine. Cette fois, la discussion devait être davantage tournée vers les expériences de terrain. Au programme : Guy Bajoit (sociologue à la FOPES) qui nous a fait uii exposé très complet, didactique et largement apprécié par les participants sur cc la jeunesse en quête de :sens ,,. II nous a montré au moyen de quelques schémas les situations dans lesquelles les jeunes pouvaient se trouver. Après cet exposé et un autre proposant une synthèse des travaux du mardi, trois ateliers travaillèrent en parallèle à des questions aussi variées que l'intégration socio-économique des jeunes, la citoyenneté des jeunes et la prise en compte des jeunes dans les politiques menées. Un quatrième atelier - sur les aspects intergénérationnels - a malheureusernent dû être annulé par manque de participants. La politique de jeunesse, il f a u t que ça bouge! Après les ateliers a eu lieu une table ronde réuriissant D.Mensc:aert (service de la jeunesse). J-M Javaux: (CJEF), M. Sorokakis (travailleur social). C.Siimon (cabinet Onkelinx). Chacun d'eux s'exprima par rapport à la question volontairemeiit provocante cc Faut-il une politique de jeunesse et quelques mots furent également dits par les rapporteurs des ateliers. La parole fut ensuite donnée à la salle. Une divergence de vue en tout cas vit le jour entre des participants concernant l'opportunité d'une politique globale et coordonnée de jeunesse, certains arguant qu'en cas de mise en place d'une telle politique, le répressif prendrait toujours le dessus, les autres disant qu'on avait la politique de jeunesse qu'on voulait bien se donner. ), Comme souvent, c'est lors de la troisième mitemps (le cocktail offert à la fin de l'après-midi Collectif Solidarité contre l'Exclusion - n o 8 - m a ~ u i n1998 du samedi) que les échariges entre participants furent probablement les plus fructueux, des contacts pouvant ainsi être établis entre personnes impliquées à différents niveaux. Le forum est passé (plusieurs d'entre nous se sentent beaucoup mieux !), mais nous avons encore d'autres projets. Avant tout, il nous faut synthétiser ces discussicins et voir ce qui petit être retiré et valorisé de celles-ci; nous aimerions pouvoir en déduire quelques propositions fortes mais concrètes que nous argumenterions et autour desquelles nous pourrions ensuite tenter de recueillir l'adhésion. Nous avons également l'intention de poursuivre le travail en rencontrant des groupes de jeunes (quelques-uns, mais d'origines variées), afin de les confronter dans un dialogue direct avec les résultats de nos cogitations. II nous semble en effet essentiel de veiller à garder un contact de cet ordre avec des jeunes qui n'ont pas toujours les moyens de s'exprimer dans de telles rencontres, impliquant nécessairement un certain formalisme. Voilà pour le forum, et voilà pour les projets ! Ceux qui sont intéressés (par les actes du forum ou par une irriplication éventuelle dans la suite de nos travaux) ou ceux qui ont des idées à nous soumettre sont les bienvenus. Marche mondiale contre le travail des enfants Du 15 au 20 mai en Belgique Des enfants travailleurs, enfants anciens esclaves (libérés) et anciens prostitués sont partis de chaque continent pour participer à une marche vers l'Europe pour protester contre le travail des enfants. Elle a démarré le 17janvier. L'arrivée se situera à Genève au début juin. Cette date coincidera avec le moment où l'organisation Internationale clu Travail élaborera une nouvelle convention internationale sur l'interdiction des formes les plus dures du travail des enfants. Ils arriveront en Europe à partir du ler mai. Ils seront en Belgique du 15 au 20 mai 1998. Une vingtaine de marcheurs de 14 à 15 ans accompagnés de quelques adultes en provenance d'Asie et d'Afrique constitueront le groupe qui sera en Belgique. Ils seront le 18 àcharleroi, le 19 à Liège, les 16,17 et 20 à Bruxelles. Le 20 mai, des rencontres avec le parlement européen et la Commission ainsi qu'avec la CES et les syndicats internationaux sont prévues. Personne de contact en Belgique: Marleen Schepers, tél.: 02-219.70.76. Quelque 700 ONG, syndicats et associations de défense des droits de l'enfant soutiennent cette marche. En Belgique, un Comité fédéral s'est constitué. OXFAM, l'UNICEF, la CSC, la FGTB, le GRESEA, ... en font partie. Le Comité des Marches européennes de Liège s'y implique fortement. Collectif Solidarité contre /'Exclusion - no 8 - /nai/juin 1998 27 Les journées de l'écologie politique / 16 et 17 mai 98 / Passage 44 - Bruxelles « Ça va vous changer de la politique » Deux années de discussions au sein des 80 forums des états généraux de l'écologie politique, qui ont démontré qu'il était possible de renouer les fils du dialogue entre le politique et la société civile. Ces 16 et 17 mai, nous tenterons, au fil de 4 grands débats, de dégager la colonne vertébrale et de concrétiser les apports des forums. nous vous y attendons nornbreux, convaincus que collaborer à l'élaboration de notre propre destin et construire ensemble la société de demain est aujourd'hui un projet vital. Programme Samedi 16.5,9h30 Utilisation solidaire des ressources, réinvention du travail et distribution équitable des richesses thème 1 : Quel nouveau contrat social ? Synthèse des 80 forums sous cet angle par André Dewez (Comiss.Européenne) et André Nayer ( recherche en droit social, ULB) thème 2 : U n projet d e développement soutenable. Synthèse des 80 forums sous cet arigle par Gérard Lambert (Ecolo) et Thierry Laureys (Équipes Rurales) Premières répliques de : Michel Beaud (Université Paris-VII), François Ost (Fondat. pour les Générations Futures), Raymond Coumont (CNE),Albert Faust (SETCa),Thérèse Snoy (Inter-EnvironnementWallonie), Eric De Keuleneer (OCCH) Samedi 16.5, 14h15 Les libertés, entre normes sociales, institutions et marchés thème 3 : Normes sociales e t libertés individuelles : q u i place les balises ? Synthèse des 80 forums sous cet angle parAbraham Franssen (Fopes, UCL), et Sylvie Kwaschin (philosophe, ICHEC) thème 4 : Quel dialogue entrelavec les institutions garantes d e normes ? Synthèse des 80 forums sous cet angle par Eric Clemens (philosophe, FUSL), et France Blarimailland (avocate, militante MRAX) Premières répliques de : Patrick Viveret (Transversales Science/Culture),Francis Martens (anthropologue, psychothérapeute),Yaron Pezlat (Inter-Environnement Bruxelles), Catherine Marneffe (pédo-psychiatre,VUB), Foulek Ringelheim (magistrat),Georges-Henri Beauthier (Ligue des droits de l'Homme) Samedi 16.5, 18h30 repas et Fiesta, avec Caroline Coiffure, Philippe Geluck, Claude Semal et Perry Rose Inscription souhaitée (repas : 400F, soirée : 250 F; tél. 02- 223.1!3.71, fax 02-21 8.53.32) Dimanche 17.5, 1Oh30 Vers une société de la connaissance et du développement culturel thème 5 : L e savoir et la culture a u service d'individus vivant dans u n monde complexe thème 6 : Pour des outils d e développement personnel et collectif. Synthèse des 80 forums sous cet angle par Luc Carton (Fondat. Travail-Université) et Thérèse Mangot. Premières répliques de : Anne-Marie Pirard (journaliste), Etienne Grosjean (Ministère de la Chlture), Vincent Lurquin (CNAPD), Hugues Le Paige (revue Politique), Philippe Grombeer (Halles de Schaerbeek) Dimanche 17.5, 14h Démocratiser la démocratie thème 7 : Au-delà des piliers : la prise en compte d'une société multicul~turelle.Synthèse des 80 forums sous cet angle par Hugues Dumont (prof.Droit, FUSL), et Bernard Aritoine (CIRAT) thème 8 : Une démocratie p l u s participative dans un État revalorisé. Synthèse des 80 forums sous cet angle par Jacques Bauduin (producteur) et Boris Libois (chercheur, ULB) Premières répliques de : Jean-Marie Léonard (SETCa), Albert Carton (CNE), Georges Dalleinagne (Handicap International),Thierry Poucet (journaliste, Mutualités Socialistes) Dimanche 17.5, 17h thème 9 : les états généraux, e t après ? Au fil des 80 forums, les états généraux de l'écologie politique ont été le laboratoire d'un approfondissement possible de la démocratie. Qu'en pensez-vous ? La parole à : Jean-Claude Vandermeeren (FGTB Wallonne), François Martou MOC), Jacques Sepulchre (Ligue des Familles), Isabelle Durarit et José Dairas (Ecolo) Comment prolonger aujourd'hui c e processus ? par Claude Semal, Christophe Derenne et Micheline Créteur (groupe de pilotage des états généraux de l'écologie politique) - 28 CollectifSolidanté contre I'Excl~ision- n" 8 - ma~/juin1998 Assises européennes contre le chômage, la précarité et les exclusions. Bruxelles, les 18 et 19 avril 1998 : Résolution finale 6 Plate-forme revendicative européenne contre le chômage, la précarité et les exclusions A l'heure du démantèlement des protections sociales et des services publics, de la déréglementation, de la précarisation des statuts et des revenus, à l'heure d'une offensive libérale qui prend appui partout en Europe sur les Traités de Maastricht et d'Amsterdam, les luttes de chômeurs et des chômeuses se développent, et portent avec vigueur la revendication d'une redistribution des richesses. Ces luttes doivent être entendues par les décideurs écononiiques et politiques à tous les niveaux, y compris ceux de la Communauté européenne. Voici quelques unes des principales revendications immédiates que nous proposons aux chômeurs, précaires, salariés, citoyens d'Europe, revendications qui appellent, pour qu'elles se concrétise~it,des luttes associant salariés et chômeurs, des luttes coordonnées, communes et sans frontières: 1. Pour un revenu permettant à tous et à toutes de vivre décemrrient, sans aucune discrimination d'âge, de sexe, d'origine ou de tout autre type. Alors que les richesses n'ont pas cessé de croître, des millions d'habitants en Europe vivent en dessous des seuils de pauvreté. Nous exigeons que chacun ait droit à un revenu garanti individuel qui soit à la mesure des richesses produites dans la société. Collectifbelge des Marches euro~éenllesr fil.02223.35.33 2. Pour une réduction massive, immédiate et concertée du temps de travail, les 35 heures hebdomadaires partout en Europe, vers les 32 et les 30 heures, avec les embauches correspondantes, sans perte de salaire ni de pouvoir d'achat, sans flexibilisation, sans annualisation. Pour être créatrice d'emploi, cette réduction du temps de travail doit s'appliquer à toutes les entreprises, à tous les secteurs d'activités, avec l'appui de mesures législatives et de directives traduisant et étendant ce que les luttes e l les rapports de force auront arraché. 3. Pour la création massive d'emplois socialement,culturellement, écologiquement nécessaires, avec des salaires et des statuts garantis. 4. Contre toutes les mesures de travail forcé, qui, sous couvert de à l'emploi " et d'employabilité ,>, veulent imposer aux chômeurs des emplois aux conditions inacceptables. 3 Q 5. Contre toutes les formes de précarisation 3 \ n m des statuts et des revenus, contre le temps partiel imposé, contre les licenciements et contre les heures supplémentaires. 6. Contre toutes les discriminations qui entravent un accès égal des femmes à l'emploi et au revenu. Ce qui passe entre autres, par le développement de structures collectives comme celles qui assurent la garde de la petite enfance. II suffit d'avoir une bonne plate-forme pour c o n t r e r ce qui e s t p r é s e n t é c o m m e inéluctable. 7 . Pour une harmonisation européenne des ~w \ Droits sociaux existants et des revendications, s'alignant a chaque fois Collectif Solidarité contre 1'Exc:Iusion - n o8 - mavuin 1998 29 - sur les droits les plus avantageux pour les citoyens et les citoyennes: , Droit à la santé ; Droit au logement ; Droit à l'éducation, à la culture et à la formation ; Droit des jeuiies à un revenu, à l'emploi et à la formation ; Dr0i.t au transport et à tous les moyens de communication ; Droit à l'énergie, électricité, eau, gaz... Droit à la retraite ; Égalité entre les hommes et les femmes ; Libre circulation des personnes ; Contre le travail des enfants et l'exploitation des travailleurs immigrés par le travail clandestin ; Contre le travail précaire ... 8. Pour la reconnaissance des associations et des organisations de chômeurs, pour le respect du droit des travailleurs à s'organiser en syndicat, à prendre leurs affaires en main et à lutter ensemble. 9. Pour une Europe démocratique, ouverte et solidaire, écologiste, sans discrimination ni racisme, sans chauvinisme ni fr'ontières, avec des droits civiques et politiques égaux pour tous les habitants, et des papiers pour tous. Les luttes contre le c,hÔmage, la précarité et les exclusions contribuent à mettre en lumière les terribles injustices d'une société capitaliste où la quéte du profit pour une extrême minorité domine tous les aspects de la vie. Oui, alors que I'on voudrait nous présenter la situation actuelle comme inéluctable, alors que I'on nous appelle :i la patience et à la soumission, nous voulons apporter, à travers nos luttes, à travers nos revendications, un espoir, une perspective nouvelle, l'Abolition du chômage et le projet d'une société de liberté et de justice sociale, d'une Europe et d'un Monde où l'économie et le politique seront au service des hommes et des femmes et non l'inverse, et ou tous les citoyens participeront aux grands choix de la vie publique. Mobilisation des sans emploi : le mouvement français gagne toute l'Europe Claire André L'Allemagne, l'Espagne et I'ltalie mobilisent à leur tour. Les chômeurs ne sont plus seulement des statistiques mais ils ont désormais un visage, un discours collectif, des organisations nationales et internationales. Leurs revendications sont clairement formulées. Elles lient la question du droit au travail à celle dlJ revenu pour vivre. En France, même si la presse répercute moins souvent leurs actions, le mouvement des chômeurs contini~eà mobiliser au niveau local. Quatre grosses manifestations ont eu lieu depuis décembre 97 à l'initiative de la bande des quatre comme l'appelle les médias frariçais. Elle est composée de IIA.P.E.I.S. (Association pour l'entraide, l'information et la solidarité), le M.N.C.P. (Mouvement national des chômeurs et précaires) AC! (Agir ensemble contre le Chômage), et de la CGT-chômeurs (la filiale chômeurs de la CGT). La C.G.T. est la plus importante des confédérations syndicales reconnues par les services publics. L'A.P.E.1.S. et le M.N.C.P. sont deux associations de chômeurs. AC ! regroupe à la 30 fois des chômeurs (dont le M.N.C.P.), des salariés et des syndicalistes. Quelques victoires sont à leur actif. les organisations de chômeurs sont reconnues officiellement et ont été reçues au même titre que les syndica,ts par le gouvernement français. un fonds d'aide d'un milliard a été débloqué (d'un autre côté les fonds sociaux ont: été supprimés). 1'A.S.S. (allocation slpécifique de solidarité) a été augmentée à 8 %. Elle ne touche que 500.000 allocataires et le R.M.I., attribué à un million de personnes, n'a pas été modifié. dans la région parisienne, un << chèque mobilité >,a été mis en place. l'ANPE étudie la possibilité que les chômeurs puissent y participer, reconnaissant par là que les chômeurs ont l e i ~ mot r a dire. la réduction du temps de travail avec la loi sur les 35 heures devant permettre des embauches (même si cette loi est loi17d'être satisfaisante). - CollectifSolidarité contre l'Exclusion - no8 - maiJuin 1998 II y a une volonté com~munede continuer le mouvement. Les résultats obtenus sont pour eux encore loin d'être ~at~isfaisants. Les causes du chômage ne sont aucunement traitées ni le respect du droit au travail et du droit à un revenu décent en cas de privation d'emploi. La loi contre l'exclusion aura toute leur attention. Elle sera en discussion dès le 5 mai. D'autre part, il ne faut pas perdre de vue d'autres problèmes. N'oublions pas que les jeunes de moins de 25 ans n'ont droit à rien et clu'il y a en France 2,7 millions de salariés qui gagnent moins que le salaire minimum, parce qu'ils n'atteignent pas les 39 heures par semaine. On atteint ainsi le chiffre officiel de 7 millions d'actifs qui sont soit au chômage soit en situation de précarité. nombreux acteurs très diversifiés soutiennent le mouvement: associations indépendantes, sections syndicales, églises, ... Le contenu des actions est décidé au riiveau local et les syndicats n'y exercent aucun rôle dirigeant. C'est pourquoi les revendications varient d'un groupe à l'autre. En général, elles retiennent la réduction du temps de travail, le minimum d'existence, les transports gratuits et s'opposent à l'obligation faite aux chômeurs de se présenter à l'administration chaque mois (en application depuis le 1er janvier 1998). Tout comme en France, les associations indépendantes de sans emploi sont beaucoup plus actives que les comités de chômeurs des syndicats. 6 Le 8 mai, les français et les allemands organisent une journée d'action commune. Des actions auront lieu dans les villes frontières, sur les ponts et en particulier sur le pont entre Kehl et Strasbourg. Le Réseau des Marches européennes y participera. Le Réseau européen des chômeurs, le Réseau européen contre la Pauvreté et la C.E.S. y ont étéconviés. L'accent sera mis sur I'aniélioration immédiate de la situation matérielle des chômeurs et le droit à un revenu décent ainsi qu'au droit à un véritable emploi stable et pour la réduction massive du temps de travail. Ainsi l'action des chômeurs français sert de modèle et motive les autres pays européens à se mettre en mouvement à leur tour. C'est le cas pour l'Allemagne, I'Eispagne, I'ltalie et la Belgique aussi. En Allemagne, le 5 février, l'Office fédéral du travail a publié les chiffres du chômage: 4,8 millions de demandeurs d'emploi en janvier, soit 12,6 % de la main-d'oeuvre active pour l'ensemble du pays, soit un record historique ! (depuis 1947). Depuis 1991, le chômage a doublé. A l'Est, la situation est pire: le chômage atteint 21,1 %. Les associations de chômeurs allemarids ont appelé, ce même jour, à des manifestations devant les bureaux de travail de quelque 90 villes du pays. Cette manifestation d'envergure nationale était une première (si on remonte jusqu'au début des années 80). Depuis lors, il y a eu deux autres mobilisations mensuelles. Toutes les trois ont rassemblé près de 50 à 60.000 manifestants dans (denorribreuses villes (plus de 150). Celles-ci devraient continuer tous les mois jusqu'à septembre, moment où les élections générales auront lieu. Le jour choisi correspond à chaque fois à celui où les chiffres du chômage sont arinoncés. De . - Collectif Solidarité contre l'Exclusion - n o8 - rnai/juin En Espagne, aussi. Les chômeurs et précaires de Barcelone et des villes industrielles qui l'entourent ont commencé à se mobiliser. Ils revendiquent le droit au travail, la réduction du temps de travail à 35h, les transports gratuits et le droit au logement. Ils se mobilisent contre les heures supplémentaires. Leur première action était un campement au milieu de la ville. Leur deuxième était l'occupation de trains et du métro pour revendiquer la gratuité des transports. Leur troisième a consisté à occuper des agences de I'INEM (l'Institut national de l'emploi qui gère les allocations des chômeurs). En Italie, surtout au Centre et au Sud, les chômeurs et les personnes en situation de trava.il précaires commencent aussi à se (b 7 3 Q\ Q cg 3 3 3 3 n (b @ rn rn mobiliser. Une rnanifestation nationale est prévue le 21 avril. Le mouvement se révèle très hétérogène au point de vue de la capacité de mobilisation, d'initiatives et de revendications. La situation sociale se dégrade de plus en plus. Ainsi, à Naples et à Palerme, la fin des contrats de travaux socialement utiles a eu pour conséquence directe le retour au chôrnage et l'absence de revenus pour des dizaines de milliers de personnes. A Marghera, aux portes de Venise, deux navires de croisière sont en construction pour Disney. 1.300 ouvriers disposent d'un contrat à durée indéterminée mais 4.000 autres ont des coritrats précaires (souvent par des sociétés de sous traitance). Certains se voient obligés de travailler 9'heures voire 10 ou 13 par jour pour un salaire de 30 Oh inférieur. Quelques sociétés font appel à du personnel pakistanais, indieri, ... et appliquent les salaires de leurs pays (quelque peu majoré). Ces situations s'apparentent à un retour vers l'esclavage. La Fédération 3RME a organisé une action en solidarité avec eux. Ainsi, les chômeurs et les précaires associent leurs luttes. En Belgique, vous aurez sans doute lu dans vos journaux qu'une semaine d'action du 30 mars au 3 avril a été organisée par la CSC et la FGTB de manière régionale (articles disponibles au Secrétariat du Collectif. Le Collectif belge des Marches européennes et le Collectif Solidarité contre l'exclusion y ont aussi participé. D'autre part, la première manifestation d'envergure nationale aura lieu le 30 rnars 1998 et débutera aux pieds de la tour du Midi (Gare du Midi). Elle fait suite a la rencontre initiée par le Collectif belge des Marches européennes contre le chômage, la précarité et les exclusions qui rassemblait les mouvements de sans emploi, minimexés de Belgique le 28 mars. Cette journée a débouché sur un cahier de revendications commun. II n'est pas encore complètement finalisé. De celui-ci sont issus les :slogans de base de la manifestation du 30 avril 1998 : - - - DIGNITÉ POUR TOUS ! Halte à la chasse iaux chômeurs, chômeuses et miriimexé(e)s Suppression de I'iarticle 80 pour les droits individuels Stop aux contrôles illégaux de I'ONEm et d u CPAS Halte au démantèlement des systèmes de sécurité sociale Relèvement des niinimas sociaux - Bien entendu, le Collectif Solidarité contre l'exclusion y participe. La date d'envoi du journal est le 30 avril. C'est vraiment dommage que rious ne puissions vous en avertir. Le 13 juin 1998 à Cardiff Manifestation à l'occasion du sommet européen La présidence britannique de l'Union européenne se terminera à la mi-juin. A cette occasion, un sommet européen se tiendra au Pays de Galles. De nombreuses associations et des organisations syndicales 1oc:ales et sectorielles organisent de leur côté un contre-sommet du 9 au 16 juin. Il sera la suite des rencontres initiées au contre-sommet d'Amsterdam de juin 97. Les thèmes abordés seront la mondialisation, la dette internationale, l'emploi, la sécurité sociale, le commerce des armes, la paix, l'environnement, ... Les rues de Cardiff seront animées par des spectacles de rues, des rencontres, etc ... Une grande manifestation de sans emploi et travailleurs de toute l'Europe aura lieu le samedi 13 juin. Elle revendiquera la fin du démantelement de la protection sociale, une politique de création d'emplois, l'égalité. Le rkseau des Marches européennes contre le chômage, la précarité et l'exclusion a décidé de mobiliser largement pour cette protestation. - Collectif Solidarité contre I'Exclusion - no 8 - maHuin 1998 Campagne d'action contre la spéculation financière Des faits Inutile de produire des biens et des services : l'essentiel de l'enrichissement s'effectue en dehors de l'économie réelle. ,, (Le Monde Diplomal:ique, déc. 97). Chaque jour, quelque 1500 milliards de dollars sont échangés sur les marchés financiers, déconnectés de I'économie réelle. II y a une vingtaine d'années, les transactions d'échanges de monnaies étaient à 80% en relation avec l'économie réelle et sertaient à financer les investissements et le commerce. II restait 20% de transactions spéculatives. Aujourd'hui, elles sont spéculatives à 97% et ne servent pratiquement plus du tout à financer les besoins du commerce. forme pétrolière << Brent Spar ,, que Shell voulait immerger en pleine mer. Au bout de quelques semaines de boycott international, la multinationale renonca.it à son , roi.et. C'est la pression des ONG et des citoyens de par le monde qui a amené plus de cent Etats à signer un Traité d'interdiction des mines antipersonnel qui, deux ans plus tôt, paraissait une Des initiatives existent déjà qui réclament une économie plus humaine : le Comité pour l'Annulation de la Dette du Tiers-monde, l'Appel des 600, la mobilisation contre l'Accord Multilatéral sur les Investissements, ... Toutes, elles interpellent le pouvoir politique pour de forcer à jouer son rôle d'arbitre et de garant de l'intérêt et du bien-être des citovens. Certaines entreprises font plus de Lénéfice grâce à leurs activités financières que grâce à la production - donc à l'emploi. Le CC Club des milliardaires ,, compte à présent 450 membres et détient a lui seul une forfune très supérieure au Produit National Brut cumulé des pays pauvres, où vivent 56% de la population mondiale ,,. (Le Monde Diplomatique, déc. 1997) (( Entre 1980 et 1993, l'impôt sur le travail pour l'ensemble de la Communauté europ&enne a augmenté d'environ 20% tandis que l'impôt sur le capital a diminué de plus de 10%. C'est la spéculation financière qui provoque l'effondrement de l'économie mexicaine en 94 et du Sud-est asiatique en 97, avec les conséquences dramatiques que l'on connaît. Comment tolérer un système qui engendre de telles catastrophes sociales et humaines ? Mais que pouvons-nous face à la machine financière mondiale ? Le tout-à-la-finance ,, qui régit la plariète est Réglementer les le résultat de choix politiq~~es. marchés financiers pour limiter leur pouvoir est donc aussi une affaire de volonté politique. II n'y aura pas de réaction des autoritits sans une lame de fond citoyenne. (( Agir contre la spéculation financière, c'est posisible ! La pression de l'opinion publique peut diiplacer des montagnes. Souvenons-nous de la plate- AUXactes citoyens ! Dès septembre 98, dans votre région, nous vous proposons une démarche en trois étapes. Elles sont modulables volonté, selon votre intérêt et le temps dont vous disposez. Des outils d'animation, des personnes sont à votre disposition pour vous accompagner. Voici un résumé de la démarche. Pour les modalités pratiques, voyez ci-contre. Chômage, difficultés de logement, surendettement, malnutrition, maladies, analphabétisme, ... de près ou de loin, nous connaissons tous l'une ou l'autre facette de l'exclusion sociale. Les exclus sont chaque jour plus norribreux. Personne n'est vraiment à l'abri d'un accident de la vie ,, qui peut le faire basculer dans la précarité. (( Mais nous voyons aussi des banques, des entreprises, des personnes, engranger des bénéfices mirobolants et jongler avec les nlillions. De grosses entreprises licencient du personnel, non pas parce qu'elles sont en diHiculté, mais simplement pour augmenter leurs bénéfices. C'est le même mécanisme qui gouverne la vie économique chez nous comme dans l'Union européenne et dans le monde entier. Quels constats faisons-nous ? Quelles ,ues,:ions posons-nous 7 b Mondialisation, libre circulation des capitaux, marchés financiers, spéculation financière ... l'argent, de plus en plus virtuel, circule aussi Collectif Solidarité contre 1'E)tclusion - no 8 - rnaquin 1998 - - 5 (n 33 - vite que le permet l'informatique. Quelles sont les conséquences de ce phénomène sur I'économie réelle, l'emploi, la vie quotidienne en Belgique comme pour l'ensemble de la planète ? En Asie, I'économie s'est écroulée en quelques semaines. Des cadres importants de grarides sociétés se sont retrouvés vendeurs ambulants. Une telle catastrophe pourrait-elle se produire chez nous ? En Belgique, eri Europe, dans le monde, des associations et des mouvements se mobilisent pour remettre I'économie au service de l'homme, pour la rendre plus juste. Impôt sur la fortune, annulation de la dette du Tiersmonde, taxe sur les opérations de spéculation financière (taxe Tobin) ... quelles pistes explorent-elles ? Quels sont leurs moyens d'action ? Que faire contre la spéculation ? La plate-forme politique du Groupe de Copenhague propose des mesures belges, européennes, mondiales. A partir de ce texte, quelles revendications privilégions-nous ? Quelles autres revendications souhaitons-nous formuler ? A qui ? Nos revendications rejoignent celles des groupes qui ont mené une démarche similaire dans d'autres régions. personnes qui vous guideront dans la jungle de la spéculation. Vous êtes membre d'un groupe ... Prenez d'emblée contact avec le coordinateur régional pour former un réseau avec d'autres mouvements et associi~tionsde votre régiori et mener la démarche ensemble. Bruxelles : 02-229.36.55 Brabant : 010-23.52.64 Hainaut : 071 -32.77.42 , 069-21.1 9.59, Namur : 081-22.40.47 Luxembourg : 084-31.56.53 Liège : 04-223.46.31, Région germanophone : 087-55.50.32 Coordination nationale : rue du Gouvernement Provisoire 32 1000 Bruxelles. Tél.: 02-227.66.80, Fax : 02-217.32.59 Organisée par: Action L'ivre ensemble1Entraide et fraternité Agir en Chrétien Aujourd'hui Comité pour l'Annulation de la Dette du TiersMonde * Conseil de la Jeunesse Catholique * Collectif Solidarité contre l'exclusion Le Beau Mur (Liège) Les Équipes Populaires Kairos Europe . .. (cette liste est appelée à s'allonger, ri'hésitez pas à nous rejoindre!) Dans chaque région, une coriférence-débat ouverte au grand public conclura ces trois étapes de réflexion sur la spéculation financière. Que proposons-nous ? De septembre à décembre 98, une démarche de réflexion et d'élaboration de revendications dans votre région. Au début 99, une vaste mobilisation en Wallonie et à Bruxelles pour faire entendre ces revendications aux acteurs politiques (notamment dans la perspective des élections belges et européennes). Comment participer ? O t- ' i Une coordination se met en place et propose un travail en réseau. Rejoignez-la ! Faites-vous connaître. Les coordinations régionales vous fourniront des inforrnations plus détaillées sur la démarche proposée, des outils et des La brocl~ure« Stop à la spéculation » présente, en une trentaine de pages accessibles à tous, la recherche d ' u n e l o g i q u e permettant d e comprendre le comporte:ment de certains acteurs économiques et politiques et leurs conséquences sur la vie sociale des gens et des peuples. Bien souvent présenté comme naturel, le système qui permet la spéculation de se développer est le résultat d'une histoire - et tie décisions politiques. Qu'est-ce que la spéculation ? Comment fonctionne-t-elle ? Répond-elle à un besoin dans I'économie de marché et si oui, auquel ? Est-elle réellement nuisible au développement d'un pays ? Si oui, peut-on la réglementer ? Autant cle questions auxquelles ce précieux document tente de répondre. Disponible à Entraide: et Fraternité - Vivre ensemble (100 FB), 02-227.66.80. ou à notre secrétariat tél.: 02-646.46.33. :ollectif Solidarité contre I'Exclnsion - no 8 - mai/juin 1998 Non au brevetage du vivant Suite à la déception, en novembre 97, de voir le Conseil des Ministres cle l'Europe donner son feu vert au brevetage du vivant, un appel réitérant une ferme opposition citoyenne a été signé par 100 organisations et personnalités académiques. Or au cours du mois de mai 98, la proposition de directive sur les (( inventions bio-technologiques passera en seconde lecture au Parlement européen. II est dès lors urgent de manifester en grand nombre nos préoccupations auprès des députés européens. Nous vous suggérons de leur écrire personnellement ou collectivement (Veuillez trouver ci-dessous une lettre adéquate) )> Rappelons que sous sa forme actuelle, la directive permet le brevetage de toute riatière biologique, humaine, animale ou végétale, MEME SI ELLE EXISTE DEPUIS DES MILLIERS D'ANNEES A L'ETAT NATUREL. Cela procède d'un glissement de la << découverte non brevetable ,, à << l'invention brevetable ,,. Cette confusion s'installe à la faveur du développement des bio-technologies et de la logique économiste de compétitivité : conjoncture où seuls les grands capitaux l'emportent en opprimant les petits. Une telle directive autorise le pillage des ressources génétiques notamment des pays du Sud au profit des multinationales pharmaceutiques et agrochimiques. Un sérieux assaut de résistance s'impose d'urgence1: puissiez-vous en multiplier la portée de tous les moyens dont vous disposez. Vous trouverez au verso un exemple de lettre que nous vous demandons d'envoyer à l'attention des eurodéputés. Voici les noms et adresses de quelques uns d'entre eux : Raymonde Dury, 33 bte 45 rue Uytterihove, 1090 Bruxelles José Happart, 63A rue RuIlen, 3792 Fouron St-Pierre Fernand Herman, Witherendreef 125, 3090 Overijse Mathieu Grosch, Albert-Strasse 34, 4720 Kelmis Antoinette Spaak, 35 avenue d'Italie, 1050 Bruxelles Wilfried Martens, Munthofstraat 40/3c, 1060 Brussel Léo Tindemans, Jan Verbertlei 24, 2650 Erdegem Collectif Solidarité contre l'Exclusion - n o8 - rrtai/juin 1998 -- - - p p Nadine Dehaes 1. Pour iilfo : « OxfainSolidai-ité u, 39 rue du Coiiseil,1050 Bruxelles, té/. : 02-512.99.90 ou fax : 02-511.89.19 ou le dossier repris daiis la revue « Iinagii~eu en veille en librairie actuelleineiir. à photocopier, diffuser et envoyer d'urgence ... Madame, Monsieur, Vous serez bientôt amené à vous prononcer sur la proposition de directive concernant les inventions biotechnologiques qui passera en seconde lecture au Parlement européen en mai prochain. Nous tenons à vous exprimer notre opposition à l'octroi de brevets sur les matières biologiqiles, humaines, animales ou végétales. Les brevets sur les organismes vivants et principalement sur les se:mences constituent une « privatisation » de la base même de la nourriture. Ils mènent au pillage des ressources génétiques des pays du Sud et renforcent le contrôle monopolistique de quelques sociétés transnationales sur toute la chaîne alimentaire. Nous vous demandons de vous opposer à la directive en tant que telle et en tout cas, au minimum, d'exiger qu'y soient intégrés les deux amendements ci-dessous, négligés en décembre 97 par le Parlement européen : 1. Amendement 76lrev. du Parlement européen. Exiger du demandeur d'un brevet d'apporter la preuve que la « matière biologique D concernée a bien été utilisée conformément à la législation du lieu d'origine et avec le consentement explicite du donneur lorsqu'il s'agit de « matière biologique humaine ». Nous demandons le maintien de cet amendement car il limite le pillage des ressources génétiques des pays du Sud dont les petits agriculteurs et les communautés locales risqueraient de perdre la sécurité alimentaire qu'ils ont laborieusement cherchée au cours des siècles. 2.Reconnaître aux agriculteurs le droit de réutiliser d'année en année les semences brevetées qu'ils ont achetées, garantir le droit de revente pour utilisation agricole de ces semences. Cela, contrairement à la proposition commune qui limiterait ce droit àune liste réduite de cuihires. Le paragraphe 2 du même article 95 donne les mêmes droits en matière d'élevage. 'Toute limitation de ce droit de réutilisation-revente reviendrait à renforcer la dépendance des agriculteurs face aux quelques sociétés transnationales qui contrôlent le marché des semences. En insistant sur l'intégration de ces deux amendements, nous vous prions de défendre au mieux le principe que les ressources génétiques sont le patrimoine commun de l'humanité entière. Nous vous prions de recevoir, Madame, Monsieur, nos meilleures salutatioris. La signature de 1'A.M.I.I serait reportée au mois d'octobre 98.'. Ne laissons pas concocter librement les négociateurs ! Avec d'autres, le Collectif Solidarité contre l'exclusion était présent au square de Meeûs le l e r avril. Bon norribre d'amis ont signé la lettre d'Oxfam s'opposant à 1'A.M.I. Parmi les onze personnalités (atteintes par nos quelques 300 signatures, Elio Di Rupo m'a fait pavenir sa position officielle dès le 3 avril. II dit avoir défendu1 dès juin 97 les avis que je résume ci-dessou!;. 1. Trop étendu, I'A.M.1. comporte des contra- 2. 3. 4. 5. dictions avec d'autre!; accords internationaux ; il faut réduire son champ d'application. Selon les principes directeurs de IIO.C.D.E, les pays membres doivent faire respecter par lei-irs entreprises un code de bonne conduite qui est donc à intégrer à 1'A.M.I. Les normes sociales n-iinimales à respecter doivent y être intégrées en tant que règles contraignantes. Lois, normes, objectifs politiques, sociaux et environnementaux des pays d'accueil doivent être respectés par les investisseurs. Les points de contacts nationaux (!;tructures garantes des principes directeurs) doivent être obligatoires et opérationnels. Dans le groupe européen de négocialion sur 1'A.M.I. Lin consensus existe sur les points de 2 à 5 ; leurs modalités restent à préciser. II dit avoir obtenu du Conseil des Ministres les décisions suivantes (également résurriées cidessous) sous forme de quatre conditions minimales mises a l'approbation de 1'A.M.I. 1. Incorporation de normes sociales et environnementales (avec notamment accords internationaux sur normes du vavail). 2. Insertion d'une exception générale en matière culturelle (y compris développements liés à la révolution de l'information). 3. Inclusion de la clause dite REIO (Regional Economic Intecgration Organization) garantissant pour l'union européenne de poursuivre son intégration indépendamment de I".M.I. 4. Insertion de principes directeurs pour les sociétés multinationales : reconnaissance de leur caractère contraignant. II confirme que, le 11 mars 98, le Parlement européen a demandé aux Etats membres de l'union économique de ne pas signer le texte actuel et souligne que le mouvement d'opinion obtient effectivement que les négociations ne se clôturent pas en avril 98. Dans son état actuel, 1'A.M.I. est inacceptable. Nadine Dehaes 1. Accord multilatéral sur les irivestissenzents Le 14 avril 98, je reçois également réponse de Robert Colignon. Le secrétariat du Collectif peut vous en livrer copie. 1, D'abord, c'est t r o p étendu ... ... e t puis. ce n'est p a Z o r n p j e t ) Pour en savoir plus sur IIA.M.I., lisez les articles parus dans le Monde Diplomalique ou consultez le site internet http//www.mdedipl.fr/ mdldossier AMI. De plus, le prochain bullel:in trimestriel de la Fondation André Renard1 sera consacré à 1'A.M.I. II contiendra des articles qui expliquent le processus de mondialisation (G.A.T.T., ALENA, O.M.C., A.M.I.) ainsi qu'une analyse fouillée de 1'A.M.I en tant que telle. Le bulletin termine par un article de mise en garde sur la dynamique qui a engendré IIA.M.I. et conclut sur la nécessité d'une régulation publique internationale. I . sortie prévue le 15 mai - 250 FB Pour eil savoir plus, coiitactez la Foiidation André Renard au 04/ 221.96.35. )) Le 28 avril, les Ministres des Finances de I'OCDE se réunissent à Paris pour décider de leur position sur 1'A.M.I. A cette occasion, une manifestation européenne a lieu place de Colombie dans le XVlème arrondissement de Paris (à deux pas de I'OCDE). Des cars partent de Belgique pour y participer. Collectif Solidarité contre I'E~rclusion- n o 8 - maQuin 1998 37 - AGENDA - Forum international vêtements propres 30 avril au 5 mai .................. Bruxelles Le 4 mai, il y aura délibération et le 5 mai le Tribunal des peuples prononcera son jugement et une conférence de presse sera donnée à I'IPC à 111700. Comité de rédaction du iournal du Collectif 4 mai ......... 20h15 .............. c/o B.Poulet, 11 rue F.Ruytinx, 1170 Bruxelles .............. reris.: 02 - 660.36.08 - Bilan des assises européennes contre le chômage, la précarité et l'exclusion 6 mai ......... 18h .................. chez Julie, 248 chaussée de Mons, 1070 Bruxelles .....,. rens.: 02- 223.35.33 ( a Les journées de I'ecologie politique . 16,17 mai ............................ Passage 44, Buxelles ..................................................... voir annonce p 28 - Marche Mondiale coritre le travail des enfants du 15 au 20 mai .................. en Belgique .................................................................. voir annonce p 27 - Appel des 600 23 mai ....... 1Oh à 13h ........ CSC, 19 rue Pletinckx, 1000 Bruxelles ...........................reris. 02- 523.40.23 - Kaïros, suite du travail sur la plateforme 25 mai ....... 18h .................. 35 rue Van Elewijck, 1050 Bruxelles .............................. rens. 02- 762.39.20 Forum « Ensemble équilibrons la balance ». 29mai ........ 9h30 à 15h30 .. KUL Leuven, Psychologisch lnstituut .............................. voir annonce p 3 - Manifestation à l'occasion du sommet européen. 13 juin ....... Cardiff .......................................................................................................voir annonce p. 28 Comité de rédaction du journal du Collectif 8 juin ......... 20h15 .............. C G. IO De Smet, 63 rue Stéphanie, 1020 Bruxelles ........ rens.: 02 - 426.44.12 - 38 Collectif Solidariré contre I'Exclusion - n" 8 - maiduin 1998 Qui sommes-nous ? Le collectif est constitué aussi bien de personnes sans emploi que de travailleurs. Le collectif est pluraliste, indépendant et ouvert à tous ceux qui adhèrent à ses objectifs, à l'exception des personnes qui préconisent la violence ou le racisme (I'aAppel)) du collectif est disponible sur demande). II veut exister en tant que mouvement, en privilégiant aussi le fonctionnement en réseau avec d'autres mouvements. Le Collectif a la particularité de réunir en son sein 3 types de participants : tout d'abord des individus, mais également différentes associations et des sections syndicales. Nous pensons qu'en travaillant entre partenaires d'horizons difdférents, nous pourrons lutter plus efficacement contre l'exclusion et les problèmes d'emploi. Genèse du projet L'idée a germé au sein de l'association tt Solidarités en mouvement )>,en juin 1995. Différentes réunions ont été organiséles et ont mobilisé diverses personnes autour d'un projet d'gc Etats généraux de l'emploi ,). Petit à petit, l'idée a mûri. L'appel du collectif et son nom ont été adoptés définitivement le 14.9.96. Nos objectifs L'emploi a été jusqu'ici le moyen qui permettait d'avoir des revenus décents pour vivre et s'insérer dans la société. Or, il est de plus en plus en danger. Non seulement le nombre de personnes sans emploi augmente sans cesse, mais les conditions de travail de ceux qui ont encore un emploi se dégradent. Nous refusons d'accepter cette situation comme une fatalité. Nous avons conscience qu'il est nécessaire d'agir et de lutter contre Urie logique du yaka ,,. Nous pensons que les citoyens ont le droit et le devoir de s'exprimer, de réfléchir et de s'organiser pour impulser un changement de société. II faut s'unir et constituer iun rapport de force capable de s'opposer à la logique du seul profit et du tout à l'économique. gc Que proposons-nous concrètement ? Outre la participation aux rriarches européennes contre le chômage, les exclusions et la précarité du printemps 1997, un premier forum a Bté organisé en avril 97. Différents ateliers de réflexion sont organisés au sein du collectif; un second forum aura lieu en mars 98, où nous inviterons d'autres organisations pour développer des revendications précises en matière d'emploi et d'accès à des revenus décents. Comment nous contacter ? Adresse Téléphone Fax e-mail site internet : 47 rue Malibran à 1050 Bruxelles : 02 - 646.46.33 : 02 - 646.46.33 : [email protected] : http://www.enter.org/solidarity Comment nous soutenir ? abonnement membre sympathisant membre effectif membre d'honneur organisations numéro de compte : : : : : : 300 FB par an (6 numéros) 500 FB par an 1.200 FB par an (600 FB pour les sans-emploi) 2.000 FB par an ou plus 1.200 FB par an (ou plus selon possibilités) 523 - 0800384 - 15 - Collectif Solidarité contre I'Exc/usion- no8 - rrlai/juin 1998 39