N`être rien sans lui

chlopée
N'être rien sans lui
Publié sur Scribay le 30/04/2016
N'être rien sans lui
N'être rien sans lui
Mercredi 1er juillet:
Aujourd'hui, il faisait très lourd. Je suis allée me balader un peu, entre
les ombres des peupliers que jetait le soleil matinal sur le sol. C'était peu avant mon
rendez-vous avec cet homme. Je l'ai rencontré le mois dernier, dans un de ces
hasards que la vie peut parfois nous lancer à la figure. Il est grand-beaucoup plus
que moi, et il est plus âgé aussi. Avec lui, je me sens moi-même, comme libérée de
mes contraintes. Nous nous sommes vus, et nous nous sommes embrassés. C'était
magique. Puis nous avons parlé de choses et d'autres, de mes études, de son travail.
Et nous nous sommes quittés là. Je suis rentrée dans ma petite maison, sa voix et ses
mots tournant encore dans ma tête, comme ces comptines qu'enfant ma grand-mère
me chantait : "Je t'apprécie beaucoup, Elodie, je me sens vivant avec toi." Moi aussi,
je me sens vivante avec toi, Eric.
Vendredi 10 juillet:
Il m'a fait l'amour, et mon impression d'être vivante dans ses bras c'est encore
accentuée. Tous mes amis trouvent que c'est un peu tôt, mais moi, je me suis sentie
prête. Pour lui, je suis prête, toujours et à tout. Je crois bien que je l'aime.
Lundi 6 août:
Eric a agit bizarrement. Lorsque l'on faisait l'amour, il m'a frappée plusieurs fois. La
première fois, je n'ai rien senti, parce que ce n'était pas très fort, mais les coups
suivants ont été si violents que j'ai toujours mal. Je me demande si les marques
partiront un jour.
Samedi 27 août:
Je n'ai plus trop le temps d'écrire, ni de lire, et encore moins de voir mes amis. Eric
n'aime pas ça. La dernière fois, il s'est mis en colère, et je crois que je n'ai jamais eu
aussi peur de ma vie. J'ai essayé de m'enfuir, mais il m'a frappée encore plus fort. Il a
dit que c'était de ma faute, que je ne m'occupais plus de lui. Je n'ai pas réussi à
rétorquer quelque chose. Je me suis enfermée dans notre chambre (pourquoi me
suis-je installée chez lui?) et je n'ai jamais autant pleuré de ma vie. Il faut que
j'agisse.
Lundi 1er octobre:
N'être rien sans lui
Elodie a été sage, aujourd'hui, une bonne petite. Elle n'a pas parlé. Elle n'a pas
pleuré. Elle a obéi. Elle a été récompensée. Eric est gentil avec Elodie quand elle est
gentille aussi. Alors elle ne parle pas. JE ne parle pas. Il faut que je m'éloigne, il est
en train de me retourner le cerveau et d'effacer mon individualité.
Mardi 1er janvier:
Elodie n'est rien sans Eric. Elle ne peut rien faire. C'est Eric qui décide. C'est facile,
comme ça. C'est Eric qui l'a dit. Quand Elodie désobéit, elle est punie; quand Elodie
est sage, elle est récompensée, comme le mérite une bonne fille. Eric a toujours
raison. C'est lui qui a trouvé Elodie, et qui l'a éloignée des méchants qui
l'entouraient. Maintenant, Elodie n'a plus qu'Eric. Il est toute sa vie. Sans lui, elle
n'est rien.
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