une vente en trois actes ench è res

Transcription

une vente en trois actes ench è res
UNE VENTE
EN TROIS
ACTES
HAUTE ÉPOQUE
ARCHÉOLOGIE
CHAPITEAU DE RAVENNE
ORFÈVRERIE DE DANTZIG
PIERRES DURES DE VENISE
PRÉHISTOIRE
LES TERRA COTTA DE DAMIA MATEU
Prunier
LES BIFACES DE LA COLLECTION TESTART
E N C H È R E S
DIMANCHE 13 NOVEMBRE 2016 À 14H À LOUVIERS
NOVEMBRE 2016 - SVV PRUNIER - 28, rue Pierre Mendès-France - 27400 Louviers
Tél. 02 32 40 22 30 - [email protected] - www.prunierauction.com - N° d’agrément : 2002-176
L A P A S S I O N D E L’A R T
JEAN EMMANUEL
PRUNIER
PRUNIERAUCTION.COM
Paris, septembre 2015, plusieurs records mondiaux obtenus lors de la vente des bijoux
de l’union des artistes modernes
HAUTE
ÉPOQUE
DIMANCHE 13 NOVEMBRE 2016 À LOUVIERS
à mon fils Maxime
4
DIMANCHE 13 NOVEMBRE 2016
49- PRÉDELLE
DE RETABLE
EN BOIS DORÉ
ET SCULPTÉ.
DANS UN
ENCADREMENT
À ARCATURES
GOTHIQUES 4
SCÈNES PEINTES
À LA TEMPERA
REPRÉSENTENT
« REGARDER, REGARDER ENCORE,
REGARDER TOUJOURS C’EST AINSI SEULEMENT
QU’ON ARRIVE À VOIR »
JEAN-MARTIN CHARCOT
L
es vacances furent un moment de réflexion sur le métier passion
que j’exerce. Une mise au point qui m’a permis d’imaginer une nouvelle ligne de présentation de la collection d’automne. Plus qu’un
journal, j’ai dessiné un magazine fait d’un jeu d’ombres et de lumières avec
la complicité de mon ami photographe. Il a été pensé pour attiser votre curiosité. Il est fait de joies, de couleurs, de drames, de passion, de tendresse,
de simplicité. C’est ainsi que l’homme au turban rouge de la couverture
vous invite à tourner les pages. Mais qu’allez-vous voir ? qu’allez-vous
ressentir ou entendre ? La lumière d’un vitrail jaune d’argent, la musique
d’un ange, les parfums d’encens, l’illusion d’une façade de palais faite de
pierres dures, les fracas de la guerre, la sensualité d’une sainte aux cheveux noués. Plongez-vous dans les détails et laissez-vous porter.
LA VIE DE
SAINT-JÉRÔME
ET DE SAINTMICHEL. ECOLE
DE VALENCE.
ESPAGNE,
XVe SIÈCLE
(DÉTAIL).
EST. 15 000€
Jean-Emmanuel Prunier
LOOK, LOOK AGAIN, STARE. IT IS ONLY
THROUGH THIS WAY THAT WE BEGIN TO SEE...
The summer holidays were a moment of deep consecration and thought
to this passionate profession to which I belong. Just an update, I imagined a new presentation of this autumn’s collection. Instead of a journal,
I created a magazine made with a play of shadows and shades with the
help of my photographer friend. It was specifically created to stir your curiosity. It is full of joy, colors, drama, passion, tenderness and simplicity.
The figure with the red turban on the cover invites you to drift through
the pages. But what will you see ? What are your feelings and expectations ? The glare from a yellow roundel mounted in silver, the music from
an angel, the perfume of incense, the image of a castle covered with a mosaic of stones, the souvenirs of war, the sensuality of a saint with knotted
hair. Dive into this world and allow yourself to be swept away.
13- ET 14COLLECTION
DE CARREAUX,
XIVe SIÈCLE
EST. 600 €
5
Acanthes
épineuses
AU VIe SIÈCLE, UN FOISONNEMENT DE
L’ARCHITECTURE ET DE L’ART S’OPÈRE SOUS LE
RÈGNE DE L’EMPEREUR BYZANTIN, JUSTINIEN IER
(527-565) GRÂCE À SON GOÛT POUR LES ARTS
ET À SA POLITIQUE DE CONSTRUCTION QUI
ENCOURAGE L’ÉDIFICATION D’ÉGLISES AUX
RICHES DÉCORS.
4- PAIRE DE
CHAPITEAUX
DE CHŒUR
EN PIERRE
CALCAIRE
INSPIRÉS DES
CORBEILLES CORINTHIENNES.
POITOU, XIIe
SIÈCLE. H :31 CM.
EST. 800 €
6
DIMANCHE 13 NOVEMBRE 2016
Monastère de Saint Stéphane
des Oliviers, Ravenne.
D
capitale de l’Empire romain dès la
fin du Ve siècle, et par la suite celle de l’Italie byzantine jusqu’au VIIIe siècle, Ravenne
fait l’objet d’une attention particulière lors
de cette profusion artistique. Les lieux de culte se
couvrent de mosaïques telle la Basilique Saint-Vital de
Ravenne dont les décors marquent un tournant dans
l’art de la mosaïque par la richesse de leur technicité
et des couleurs, et par une grande maîtrise artistique
combinant à la fois la tradition gréco-romaine, une stylistique orientale et l’iconographie chrétienne.
Ceci se retrouve également dans l’architecture
comme le montre ce chapiteau byzantin en tronc de
cône renversé d’une grande qualité d’exécution sur
lequel se développent d’élégants motifs de feuilles
d’acanthe et des volutes finement travaillées et dont
l’abaque se pare d’une frise de feuillage. Un chapiteau
similaire du VIe siècle est visible dans le monastère de
Saint Stéphane des Oliviers à Ravenne.
Très présentes dans l’architecture de la Grèce antique,
les feuilles d’acanthe ornaient les chapiteaux des colonnes d’ordre corinthien avant d’être reprises pour
les édifices romains et chrétiens avec des styles différents. Si la feuille d’acanthe prend la forme de rinceaux
chez les romains, elle est plutôt sculptée sous la forme
de palmette dans l’art byzantin. En raison de la croissance surprenante de ses feuilles et de la présence
d’épines, la tradition a souvent assimilé l’acanthe « au
chardon comme symbole de la passion ». (Michel Feuillet, lexique des symboles chrétiens, Ed. Puf, 2009, p. 6.)
EVENUE
2- CHAPITEAU
EN MARBRE
CRISTALLIN
SCULPTÉ DE
FEUILLES
D’ACANTHE.
ART BYZANTIN,
RAVENNE,
ÉPOQUE
VIe SIÈCLE.
DE FORME
CLASSIQUE,
CE CHAPITEAU
EST SCULPTÉ
D’ACANTHES
ÉPINEUSES.
H : 40,5 L: 43
P : 42 CM.
EST. 1 5 000 €
7
Harmonia
mundi
LA NOTION D’HARMONIA MUNDI EST
PRIMORDIALE DANS LA CULTURE DU MOYEN
ÂGE. LE MONDE APPARAÎT RÉGI PAR UN ORDRE
DIVIN, ORDRE DANS LEQUEL LES SPHÈRES
PRODUISENT, PAR LEUR ROTATION, UNE
MUSIQUE HARMONIQUE INAUDIBLE DU GENRE
HUMAIN.
8
DIMANCHE 13 NOVEMBRE 2016
34- CONSOLE
D’APPLIQUE EN
CHÊNE SCULPTÉ
EN HAUT-RELIEF
DE 3 ANGES
CHANTANT LES
LOUANGES,
L’UN D’EUX
PORTANT UN
LIVRE. FRANCE,
PICARDIE, XVe
SIÈCLE.
DIM. 28 X 48 CM.
EST. 1 000€
S
elle est débattue par les théoriciens, cette
idée s’invite également dans les images d’où
la profusion d’anges musiciens, ou chantant
les liturgies dans le but de retrouver l’harmonie divine de la Création. Ainsi, la musique céleste figurée par des personnages allégoriques devient une
science divine en lien avec l’harmonie cosmique. Elle
représente le rapport harmonieux entre Dieu et les
hommes.
I
9
35- DEUX
VITRAUX
REPRÉSENTANT
DES ANGES MUSICIENS JOUANT
DU PSALTÉRION.
PICARDIE,
VERS 1460.
DIM. 55,5 X 50,5
ET 55 X 51 CM.
EST. 4 000€
1- SUITE DE PLAQUES PHOTOGRAPHIQUES «LA COLLECTION PARTICULIÈRE D’AUGUSTIN OZENFANT»
16 PLAQUES AU FORMAT 18 X 24 CM, 1 AU
FORMAT 11 X 9 CM ET 8 AU FORMAT 12,9
X 17,8 CM. EST. 1 000 €
Les anges musiciens
de la collection Ozenfant
LE PSALTÉRION POSÉ SUR LES GENOUX, DEUX ANGES FRAPPENT LES
CORDES AVEC DES BAGUETTES COURBES OU PLECTRES. LES SONS
SEMBLENT SORTIR DES OUÏES ET ROSACES DES INSTRUMENTS POUR UN
CONCERT DONNÉ EN L’HONNEUR DE LA VIERGE.
L
A rose nord de la cathédrale de Sens réalisée en
1520 réunit trente couples d’anges aux instruments différents.
Ces représentations rares au XIVe siècle se multiplient au XVe siècle et sont de précieuses sources
concernant l’instrumentarium gothique dont il
n’existe que de rares spécimens. Ces instruments à la
sonorité douce rappellent aussi l’ange aux clavicordes
de l’église de Caudebec-en-Caux en Normandie, réalisé
en 1510. Ils traduisent en musique les écritures divines
et symbolisent le bonheur. Représentés dans le verre
coloré, ces vitraux nous enchantent, ils deviennent les
murs de lumière et invitent à l’harmonia mundi. Leurs
représentations s’associent à l’architecture, à la sculpture et aux couleurs en une sorte de synthèse rendant
10
DIMANCHE 13 NOVEMBRE 2016
le lieu magique. Nos deux éléments décoraient l’hôtel
d’Augustin Ozenfant à Lille.
Grand collectionneur, Augustin Ozenfant participe à
l’exposition des objets d’art religieux organisée à Lille
par le chanoine Van Drival à la fin du XIXe siècle. Suite
à cet événement, il entre au musée des Beaux Arts à
la section Archéologie puis devient le conservateur en
chef le 28 janvier 1893. Après sa mort, la famille offre
500 objets à la ville. Un catalogue de ces dons sera
édité. Les plaques photographiques que nous vous
proposons datent des années 1880-1900 (25 plaques
photographiques en cliché verre). Elles montrent l’intérieur de son hôtel particulier et l’ensemble de ses
collections.
11
12
DIMANCHE 13 NOVEMBRE 2016
Sainte
Barbe
AUTOUR DU RETABLE DE THUISON
N
élégante Sainte Barbe, finement exécutée, est à rattacher au maniérisme du
nord. Le maniérisme des premières années
du XVIe siècle est traditionnellement lié à
Anvers. Cependant, d’autres centres tels que la Picardie, Utrecht ou Maastricht comptèrent beaucoup
dans la diffusion de ce style. Sa robe somptueuse, sa
coiffe, la réunion de traits stylistiques dérivant à la
fois de la Renaissance et du gothique tardif sont typiques de cette période.
La Marie-Madeleine conservée au musée de Cluny,
attribuée à l’atelier de Juan le Pot, présente de nombreuses similitudes avec notre Sainte Barbe et notamment à travers leurs coiffes, composées de rubans de
soie multicolores et d’un bijou frontal. La tour octogonale est flanquée à sa base d’une porte gothique
surmontée d’un fronton où est sculpté Saint Michel.
Une serrure et des pentures de fer soulignent la fonction carcérale de la tour. A mi-hauteur, apparaissent
des blasons des donateurs ou de la ville, au-dessus
deux fenêtres, l’une est fermée et la seconde est ouverte et sculptée en profondeur comme une image,
symbolisant une possibilité d’évasion. A l’étage supérieur, un donjon ceinturé de quatre échauguettes est
surmonté d’une tour de guet au toit en poivrière. Ces
éléments nous permettent de comparer notre œuvre
à une Sainte Barbe polychrome également en noyer,
vendue chez Sotheby’s Londres le 9 juillet 2015. Elle
a rejoint une importante collection belge. De même,
le musée Boucher-de-Perthes à Abbeville abrite
d’autres exemples de la sculpture picarde, telle que la
Sainte Hélène et les femmes du retable de la vie de la
Vierge, ou retable du Thuison, caractérisé par l’emploi
de couleurs vives, par une architecture très imaginative et une grande virtuosité technique.
OTRE
63- SAINTE
BARBE
EN NOYER
SCULPTÉ,
POLYCHROME ET
DORÉ. PICARDIE,
DÉBUT DU XVIE
SIÈCLE. H : 29 CM.
EST. 20 000€
Références bibliographiques : La sculpture picarde à Abbeville vers
1500, autour du retable de Thuison.
13
Le Prince
MAÎTRE DE LA LUMIÈRE
L
famille Le Prince (Lorin, Jean, Nicolas,
Engrand, Pierre) originaire de Beauvais forma de 1491 à 1555 une dynastie de maîtres
verriers, fondateurs de ce qu’on a appelé
« l’école de Beauvais ». Pendant près de 30
ans, leur art a rayonné en Beauvaisis, en île
de France et en Normandie. Le plus célèbre d’entre
eux est sans conteste Engrand, mort en 1531. Certains
le considèrent comme le plus grand maître verrier de
tous les temps. Par sa technique et la qualité de son
art, il a souvent été comparé à Dürer, Raphaël et Léonard de Vinci.
L. Magne déclare de lui dans L’œuvre des peintres
verriers français (1888) : « Je reconnaîtrais partout un
vitrail d’Engrand Le Prince à la liberté du dessin, à
l’indication large des modelés aux touches légères de
jaune d’argent qui brillent comme l’or dans la lumière
des étoffes blanches, aux oppositions justes des tons
les plus éclatants ».
La cathédrale de Beauvais, ainsi que l’église Saint
Etienne renferme de nombreuses œuvres majeures
d’Engrand Le Prince, à l’image du célèbre Arbre de
Jessé (1520-1525). Plusieurs vitraux sont conservés au
musée de la Renaissance à Ecouen ainsi qu’au musée
de Philadelphie. On trouve encore d’autres exemples
de son talent dans les églises de l’Oise, du Vexin français, de Normandie (Louviers, Rouen).
A
14
DIMANCHE 13 NOVEMBRE 2016
64- VITRAIL
POLYCHROME
DIT « VESSIE »
GRISAILLE AVEC
REHAUTS,
ATTRIBUÉ
À ENGRAND
LE PRINCE,
REPRÉSENTANT JÉRÉMIE
PROPHÉTISANT
LA FLAGELLATION DU CHRIST.
BEAUVAIS.
DÉBUT DU XVIe
SIÈCLE H. 84 CM
L. 79 CM
EST. 4 000€
15
47- MOINE
PÈLERIN.
A SES PIEDS,
UN MENDIANT EST
APPUYÉ SUR
UNE CANNE.
FRANCE,
BOURGOGNE
(?), SECONDE
MOITIÉ DU XVe
SIÈCLE.
H : 139 CM.
IL S’AGIT
PROBABLEMENT D’UNE
REPRÉSENTATION DE SAINT
PHILIBERT.
EST. 35 000 €
Le Saint Sépulcre
de Cambrai
LE CIBOIRE D’OR DE LA FAMILLE GODIN
79- LA RÉSURRECTION DU
CHRIST. ECOLE
DU NORD DE LA
FRANCE. HUILE
SUR TOILE.
VERS 1500.
DIM. 89 X 98,5
CM. RESTAURATIONS DANS
LES CIELS ET
RENTOILAGE.
16
S
UR Un
fond de paysage la scène représente la
Résurrection du Christ devant une ville fortifiée. Il s’agit de la ville de Cambrai avec la
porte du Saint Sépulcre. Un évêque portant
le nom de Liebert tenta de joindre Jérusalem, en vain.
Aussi voulut-il recréer dans sa ville épiscopale les
lieux de pèlerinage de Jérusalem. A quelques distances d’un monastère bénédictin il fit construire une
église composée d’une nef rectangulaire réservée aux
moines à laquelle était accolé un édifice circulaire
destiné lui aux pèlerins. L’abbaye était alors hors les
murs et Liebert la fit mettre à l’abri en agrandissant
l’enceinte de la ville. Cambrai est organisée et rêvée
comme une deuxième Jérusalem. L’artiste a retranscrit sur la toile l’histoire de cette cité. Au premier plan,
devant la ville, le Christ irradié de lumière apparaît
tenant une bannière et montrant ses plaies. Il est
entouré de soldats. L’un d’eux en armure tient une
guisarme sorte de hallebarde à doubles tranchants
DIMANCHE 13 NOVEMBRE 2016
et crochet prolongé d’une pointe. Un hallebardier au
casque emplumé est traité comme un sarrasin. Dans
une deuxième partie du tableau Saint-Jean apparaît
accompagné des donateurs. Un homme en noir, portant l’épée des chevaliers, est agenouillé tenant la
palme du martyre. A ses côtés sa femme donatrice.
En plus petits d’autres chevaliers ou soldats tiennent
une croix, une palme pour l’un d’entre eux, et sont assistés de deux curés bénissant. Dans chaque angle du
tableau des blasons peints à une période postérieure
représentent les Flandres et la famille Godin (voir le
sinople au ciboire d’or). Ces blasons ont été peints
probablement au XVIIe siècle et semblent en couvrir
d’autres plus anciens.
Expositions : « 4 siècles d’Art Sacré », Cathédrale
d’Amiens - « Art de la forme et de la couleur au MoyenÂge », Saint-Antoine l’Abbaye « Compagnons de l’éternité », Abbaye de Saint-Riquier.
17
27- SCÈNE DE
LA VIE DE LA
VIERGE
PARTIE DE
RETABLE
EN PIERRE
CALCAIRE. SOUS
UNE ARCATURE
GOTHIQUE
SCULPTÉE EN
PROFONDS
RELIEFS, UN
SAINT PRÉSENTE
UNE JEUNE FILLE
À LA VIERGE. EST
DE LA FRANCE,
CHAMPAGNE,
FIN DU XIVe
SIÈCLE. H : 61,5
L : 35 P : 11 CM.
EST. 4000 €
Les années
1300
RETABLE DE PIERRE DE LORRAINE
A
29- MOUTON
D’OR FIN XIVe
SIÈCLE, JEAN II
LE BON (13501364). POIDS :5G.
EST. 1 000€
18
LORS que la Lorraine gothique, dépourvue
d’unité géographique et politique, ne forme
pas d’unité, sa sculpture au XIVe siècle
forme, en matière d’architecture, dans sa
personnalité et sa force d’expansion, une véritable
école allant jusqu’à Cologne et au-delà du Rhin. Dans
cette région on traite la figure de la Vierge à l’Enfant
d’une façon singulière. La sainte apparaît pleine de
gravité, voire de rudesse, point commun aux ateliers
du Nord-Est. Ce rétable concourt à la célébration de
l’amour maternel, grande conquête de l’époque gothique et de l’art chrétien du Moyen Âge.
DIMANCHE 13 NOVEMBRE 2016
22- VIERGE À L’ENFANT EN MARBRE OU
ALBÂTRE SCULPTÉ EN RONDE-BOSSE. ÎLE DE
FRANCE, VERS 1340. H : 56,8 CM. UNE SCULPTURE DU METROPOLITAN MUSEUM, DANS UN
AUTRE MATÉRIAU, PRÉSENTE LA MÊME TAILLE,
LA MÊME TYPOLOGIE DANS LE TRAITEMENT
DES DRAPÉS, DANS LE HANCHEMENT PRONONCÉ ET L’ABONDANCE DES PLIS AUTOUR DU
POIGNET DROIT. EST. 5 000 €
CE DAIS OU TABERNACLE EST À RAPPROCHER D’UNE ÉCOLE BOURGUIGNONNE DE LA FIN DU XIVe SIÈCLE. PLACÉ AU-DESSUS DE LA SCULPTURE
D’UN GISANT IL A ÉTÉ EXÉCUTÉ POUR UN PERSONNAGE IMPORTANT.
17- DAIS
EN PIERRE
SCULPTÉE
EST DE LA
FRANCE,
VERS 1400.
COLLECTION
MATURIN
OZENFANT
EST. 3000 €
11- PICHET
BALUSTRE EN
TERRE CUITE
CE TYPE DE
RÉCIPIENT
EST UN VASE
À BOIRE ORNÉ
D’UN DÉCOR
VÉGÉTAL POSÉ
SUR UN ENGOBE
ET RECOUVERT
D’UNE GLAÇURE
PLOMBIFÈRE.
ROUEN OU ILE
DE FRANCE,
XIIIe-XIVe SIÈCLE.
H : 12 CM.
BEL ÉTAT.
EST. 600 €
I
était originairement muni de colonnettes aujourd’hui disparues. Finement sculptés, ces éléments d’architecture sont rares. Il se dégage de
notre exemplaire une étonnante virtuosité, l’architecture traitée comme une dentelle de pierre
atteste du ciseau d’un grand sculpteur. On peut noter un soin particulier apporté aux lancettes, aux pinacles, aux crochets et aux arcatures à redents. Il faut
de plus imaginer, au vu des restes de polychromie, les
couleurs flamboyantes qui étaient les siennes. Ce dais
en parfait état constitue un rare témoignage de l’art
funéraire. Il fut collecté dans les années 1880 par Maturin Ozenfant pour son hôtel particulier de Lille.
L
La céramique « décorée » rassemble essentiellement
des pichets de table ornés de glaçure et de décors en
applique. Ils étaient réservés à la consommation de
vins sur la table des bourgeois de ville, des ecclésiastiques et des seigneurs. Leur prix était élevé à cause
des glaçures composées de cuivre et de manganèse.
19
Vierge
mosane
LE PAYS DE LIÈGE, TERRE D’EMPIRE, SIÈGE D’UN
ÉVÊCHÉ QUI DÉPENDAIT DE COLOGNE A ÉTÉ
INFLUENCÉ ARTISTIQUEMENT PAR L’ALLEMAGNE
ET LA FRANCE.
L
LES princes évêques d’origine allemande imposent les canons artistiques de l’Est notamment à Liège, Aix-la-Chapelle et Maastricht.
Toutefois la France reste prééminente du fait
de la venue d’artistes depuis les XIe et XIIe siècles. Nicolas de Soissons, architecte, Roger de Reims, verrier,
créent un style orignal à Tongres. Mais cet ascendant
va décroître vers 1350. Notre Vierge représente le style
de la fin XIVe siècle et se rapproche d’une Vierge exposée au musée de Namur. On y retrouve la même robe, la
même coiffure, la même attitude (Marguerite Devigne,
La sculpture mosane du XIIe au XVIe siècle. Paris, 1932.).
Le drapé qu’elle porte est peu compliqué, son hanchement peu excessif et son sourire peu accentué. Nous
sommes loin des Vierges françaises souriantes, cambrées aux draperies à enroulement de parchemin. Monumentale, elle est robuste et noble. Elle sourit à peine
sans affectation. Si elle présente certaines caractéristiques françaises, le style devient plus allemand. La
gravité, l’allure et l’élégance sont spécifiques de l’école
de Cologne. Notre sculpture a été réalisée vers 1340 et
se rapproche aussi de la « Vierge de Milan » sévère et
majestueuse. Dans le traitement de l’Enfant, aux cheveux bouclés, elle se rapproche aussi de l’art germanique.
24- VIERGE
À L’ENFANT
EN BOIS
POLYCHROME.
ART MOSAN,
XIVe SIÈCLE.
H : 109 CM.
CETTE
SCULPTURE A
ÉTÉ ÉTUDIÉE
EN 1982 PAR LE
PROFESSEUR J.M
TIMMERTST DE
MAASTRICHT.
EST. 20 000 €
20
DIMANCHE 13 NOVEMBRE 2016
43- GROUPE DE
RETABLE EN
CHÊNE SCULPTÉ
POLYCHROME ET
DORÉ REPRÉSENTANT LA
RÉSURRECTION.
LE CHRIST EST
DEBOUT DEVANT LE SAINT
SÉPULCRE. IL
EST DRAPÉ
D’UN SUAIRE
ET FAIT LES
GESTES DE LA
BÉNÉDICTION.
A SA DROITE UN
SOLDAT APEURÉ.
ANVERS, FIN
DU XVE SIÈCLE.
H :47,5 CM.
REPRISE À LA
POLYCHROMIE.
EST. 1 2 000€
38- SAINTJACQUES DE
COMPOSTELLE
VITRAIL
RONDELLE
EN JAUNE
D’ARGENT.
ECRITURES.
FRANCE,
XVe SIÈCLE.
D. : 19 CM.
EST. 500€
15- SAINT JEAN
DE CALVAIRE EN
CHÊNE SCULPTÉ
POLYCHROME.
FRANCE, MILIEU
DU XIVe SIÈCLE.
H : 115 CM.
EST. 4 000 €
21
22
DIMANCHE 13 NOVEMBRE 2016
Belles madones
« NI LE SOLEIL NI LA LUNE N’ILLUMINERONT JAMAIS UN ÊTRE AUSSI PUR
SUR TERRE QU’UNE FEMME À LA VERTU IMMACULÉE ».
32- VIERGE EN
PIERRE
CALCAIRE
POLYCHROME.
ELLE EST
REPRÉSENTÉE
DEBOUT
TENANT
L’ENFANT SUR
SON BRAS
GAUCHE.
NORMANDIE,
XVe SIÈCLE. H :
91 CM. CETTE
SCULPTURE
ÉTAIT À
L’ORIGINE FIXÉE
À LA COLONNE
D’UN ÉDIFICE
RELIGIEUX,
D’UNE ÉGLISE
OU D’UNE
CHAPELLE.
EST. 5 000€
MANUSCRIT GRUTHUS, XVe SIÈCLE
P
d’une beauté idéale,
symboles de la grâce immatérielle
mais humaine, les images de la
Mère de Dieu tendent à la glorifier.
De pierre ou de bois, le sculpteur s’applique
à bouleverser le fidèle. Aussi s’applique-t-il
à jouer avec leur silhouette tantôt robuste
tantôt gracieusement hanchée. Ce souci
d’élégance ne connaît pas de frontière et
marque un goût commun entre la France
et l’Allemagne pour la figure mariale. Ces
sculptures sont les témoins de l’évolution
de la vie religieuse mais également de celle
ROJECTIONS
du monde profane à travers la mode qui les
habille. Cette dévotion séculaire favorise
le développement de l’iconographie rattachée à l’image de la Vierge et la douce apparence de sa réalité tragique renforce la
piété de ceux qui la contemplent.
25- VIERGE EN PIERRE CALCAIRE
AU GRAIN TRÈS FIN SCULPTÉE EN RONDE-BOSSE. DE
SILHOUETTE TRAPUE LÉGÈREMENT DÉHANCHÉE ;
VISAGE ROND, YEUX EFFILÉS ET PETIT MENTON.
LORRAINE, XIVe SIÈCLE. H :83 CM.
EST. 5000 €
48- VIERGE À
L’ENFANT EN
PIERRE CALCAIRE
AVEC RESTES
DE POLYCHROMIE. LA VIERGE
COURONNÉE EST
REPRÉSENTÉE
LÉGÈREMENT
DÉHANCHÉE.
BOURGOGNE,
VERS 1450. H :
57,5 CM. TÊTE
DE LA VIERGE
CASSÉE RECOLLÉE, MANQUE
LA TÊTE DE
L’ENFANT.
EST. 2000€
23
L’art
courtois
L
’ART courtois s’épanouit au XIVe siècle. « Le
corps est remodelé en fonction d’une esthétique dans laquelle le graphisme prime
la forme. Règnent alors les silhouettes ondoyantes ou déhanchées, les attitudes dansantes, les
gestes contraints ou maniérés. Les mains sont effilées,
les traits menus quitte parfois à être un peu mièvre.
Et les draperies qui semblent faites souvent d’étoffes
immatérielles s’organisent en cadences complexes,
en larges cascades de volutes pressées dont les bords
dessinent de capricieuses arabesques. Sous la fascinante virtuosité de ces flots de tissu, le corps finit par
s’effacer et disparaître. » Les fastes du gothique, le
siècle de Charles V.
20- ANGE EN PIERRE CALCAIRE PRÉSENTANT LES ARMOIRIES
D’UN SEIGNEUR. ATELIER DE DROUET DE DAMMARTIN. , VERS
1400. H : 46 CM. CETTE SCULPTURE A DÛ FAIRE PARTIE D’UN
ENSEMBLE DÉCORATIF COMME UNE NICHE OU UN RETABLE. LA
DÉLICATESSE ET LE SENS MONUMENTAL DE CE FRAGMENT EN
FONT UN CHEF-D’ŒUVRE. IL EST À RAPPROCHER DU MÉDAILLON
DU CHÂTEAU DE CONCRESSAULT DANS LE CHER. EST. 5000 €
24
DIMANCHE 13 NOVEMBRE 2016
19- FRAGMENT
DE PLEURANT
EN ALBÂTRE
POLYCHROME ET
DORÉ.
TÉMOIGNAGE
ÉMOUVANT D’UN
MONUMENT
FUNÉRAIRE
PROVENANT
D’UNE ÉGLISE,
D’UNE
CATHÉDRALE
OU D’UN
MONASTÈRE.
CATALOGNE, FIN
DU XIVe SIÈCLE.
H : 17 CM.
EST. 1 000 €
A partir du XIVe siècle, le gisant était souvent entouré de petits bas-reliefs évoquant les cérémonies funéraires. Notre exemplaire représente un serviteur
ou un parent du défunt. Cette sculpture espagnole
est inspirée des pleurants à la manière de ceux des
tombeaux bourguignons. La tête légèrement inclinée
est coiffée d’une capuche comme les sculptures monoblocs en albâtre de Poblet au XIVe siècle. Il s’inscrit
dans la suite de sculpteurs comme Jaume Cascalls
(1340-1377) et était destiné, compte tenu de l’emploi
d’or, au tombeau d’un chevalier.
18- DEUX
FRAGMENTS
EN PIERRE
DE TOURNAI
PROVENANT DE
MONUMENTS
FUNÉRAIRES.
TOURNAI OU
ARRAS, FIN DU
XIVe SIÈCLE. DIM.
H :22CM ET H : 24
CM. EST. 800 €
Orfèvrerie
médiévale
UN CIBOIRE EN FORME
DE CHÂTEAU FORT
59- CIBOIRE
EN CUIVRE
PARTIELLEMENT
DORÉ ET
ARGENTÉ. LE
CORPS DÉCORÉ
DE TOURS
CRÉNELÉES.
PIED À NŒUD.
DATÉ ET
MARQUÉ SOUS
LE PIED : «CAVED
ANO 1492».
LIMOGES, FIN
DU XVe SIÈCLE.
H : 27 CM. CROIX
POSTÉRIEURE.
EST. 5 000€
25
La Sacra
Conversazione
C
66- LA VIERGE EN MAJESTÉ ECOLE D’UTRECHT TEMPERA SUR
FOND D’OR SUR TOILE TRANSPOSÉE SUR PANNEAU. ÉPOQUE FIN
DU XVE SIÈCLE. DIM. 121 X 189,5 CM. EST. 10 000€
ETTE tempera est une représentation de la Vierge en majesté. Ce
panneau pourrait appartenir à l’école d’Utrecht d’où son style
doux, velouté et courtois, les bouches en boutons de roses et
l’expression délicate des personnages. Ce style se définit dans
les années 1350-1450. Notre panneau est daté 1505 et porte une dédicace
en lettres gothiques qui peut être rapportée à une famille de Pauw de la
province d’Utrecht. La Vierge est entourée de nombreux personnages. En
haut et de gauche à droite : Saint Jacques le Majeur, Saint Catherine de
Sienne ou Sainte Scolastique. A droite : Saint Barthélémy avec le couteau
qui a servi à l’écorcher, un évêque tenant une église à deux clochers qui
pourrait être celle d’Utrecht avec le blason du donateur. Cet évêque qui
tient une hache pourrait être Saint Boniface (les reliques de Saint Boniface étaient conservées dans une église d’Utrecht). Devant, au pied de
la Vierge, à genoux Sainte Barbe avec son calice, également agenouillée
Sainte Catherine d’Alexandrie avec son épée. Assis sur les genoux de la
Vierge, Jésus passe l’anneau au doigt de sa mère, symbole du mariage
mystique. Au premier plan, les donateurs avec leurs blasons. L’un d’eux
tient un blason orné d’une fleur fantastique. À sa droite, probablement
sa femme et sa fille présentent un deuxième blason aux haches croisées.
Derrière la Vierge tenue par deux anges, une tenture devait présenter un
décor de brocards et être « griffée » pour donner l’illusion du tissage.
Ecce Homo
N
OTRE panneau s’apparente au thème de l’ « Ecce Homo » selon la forme latine de Pilate
signifiant « Voici l’homme ». Cette scène de présentation du Christ à la foule a pour
origine l’Evangile de Jean. Les premières représentations de cette image du Christ
apparaissent au IXe ou Xe siècle. Si l’iconographie médiévale situe généralement la
scène dans un lieu clos présentant le corps de Jésus dénudé sous le manteau de pourpre et
ses mains liées croisées devant lui, au XVe et début du XVIe siècle, la composition s’enrichit
souvent de personnages et s’ouvre à l’arrière plan, de paysages à l’instar de notre scène. Le
peintre reprend ici la tradition iconographique connue depuis le XVIe siècle figurant le soldat
qui écarte le manteau de pourpre pour faire ressortir la nudité du Christ et souligner la part
humaine de Jésus. Le Christ est vêtu du manteau, une couronne d’épines lui ceint la tête, une
corde lui noue les mains et il tient un roseau dans celles-ci. A la manière de phylactères, on
peut deviner les paroles prononcées par plusieurs personnages « Tolle tolle crucifige eu.. »
(« prends-le prends-le, crucifie-le … ») au-dessus de la foule agitée et grimaçante. Notre œuvre
s’inscrit dans la lignée des peintures primitives allemandes du début du XVIe siècle reprenant
des compositions proche de gravures de Dürer ou des œuvres d’Holbein l’ancien. Elle n’est
pas non plus sans rappeler les étroites relations artistiques entre la Flandre et l’Allemagne.
72- VOLET DE RÉTABLE PEINT SUR PANNEAU DE CHÊNE. ECOLE ALLEMANDE, VERS 1500. SUR LA FACE INTÉRIEURE EST REPRÉSENTÉE UNE SCÈNE ECCE HOMO ET SUR LA PARTIE EXTÉRIEURE UN ÉPISODE DE LA VIE DE LA
VIERGE. ACCIDENTS, MANQUES ET SOULÈVEMENTS. DIM. 89 X 42 CM. EST. 3 000€.
26
DIMANCHE 13 NOVEMBRE 2016
27
Les états
révoltés
UNE SCULPTURE MANIÉRISTE
D
l’exposition d’estampes du XVe siècle
allemand de cette année 2016 du musée
des arts décoratifs de Tokyo une place majeure est consacrée au grand maître Israël
van Meckenem (1445-1550). Ce graveur allemand de
génie contemporain d’Albrecht Dürer représente dans
de nombreuses œuvres des saints soldats en armures
comme Saint Michel ou Saint Georges. Notre homme
d’arme porte les mêmes armures que celles gravées par
l’artiste, les mêmes poses maniérées. Son équipement
rappelle aussi les armures du Kunsthistorische Museum de Vienne. Notre sculpture au visage réaliste saisissant a conservé sa dorure et sa polychromie, comme
ses yeux bleu clair. On peut imaginer cette armure qui
était à l’origine argentée et dont les oxydations liées au
temps ont changé la couleur. Le soldat semble danser
comme celui du Metropolitan Museum de New York arborant la même chevelure, un chef-d’œuvre attribué à
l’artiste souabe Erhart (1465-540).
ANS
121- BLASON EN
CHÊNE SCULPTÉ
LIÉ À L’EMPIRE
DE CHARLESQUINT. DÉBUT
DU XVIe SIÈCLE.
H : 78 L: 60,5 CM.
EST. 7 000 €
127- BRABANT,
DUCHÉ, LES
ETATS EN
RÉVOLTE (15771581) AVEC
COURONNE
D’OR. ANVERS
(?). PIÈCE RARE
FRAPPÉE SOUS
L’AUTORITÉ
DES ETATS DE
BRABANT. CROIX
FLEUR DE LYSÉE.
POIDS : 4G.
EST. 200€
128HALLEBARDE
DU CORPS DE
GARDES DE
LOUIS XIV.
FRANCE, VERS
1630. H. 252 CM.
EST. 800/1 000 €
28
DIMANCHE 13 NOVEMBRE 2016
51- HÉRAULT D’ARME OU
PORTRAIT PRÉSUMÉ DE
FRÉDÉRIC 1ER DE GONZAGUE
EN ARMURE. LE SOLDAT EN
TILLEUL SCULPTÉ EST REPRÉSENTÉ EN RONDE-BOSSE
DANS SA POLYCHROMIE ET
DORURE D’ORIGINE. IL EST
REVÊTU D’UNE ARMURE À
ÉPAULIÈRES ET CUISSARDS
ATTESTANT D’UNE REMARQUABLE REPRÉSENTATION
DE L’ÉQUIPEMENT DÉFENSIF
DE LA FIN DU XVE SIÈCLE. A
LA CEINTURE, UNE DAGUE
« ROGNON », DANS LA MAIN
DROITE, IL PORTAIT UNE
LANCE. LA TÊTE DU SOLDAT
EST CEINTE D’UN TURBAN.
BEAU TRAITEMENT DES
BOUCLES DE LA CHEVELURE.
CETTE SCULPTURE ÉTAIT
DESTINÉE PROBABLEMENT
À UN RETABLE DU GOTHIQUE
TARDIF. ELLE TÉMOIGNE DE
L’INFLUENCE ITALIENNE, LE
SOLDAT SEMBLE AINSI SE
DÉPLACER DANS L’ESPACE
AVEC GRÂCE.
ALLEMAGNE DU SUD VERS
1480-1500. H : 66,5 CM.
EST. 10 000€
110- CHANFREIN D’ARMURE DE CHEVAL
EN FER BATTU ET DÉCOUPÉ. ITALIE DU
NORD, FIN DU XVIe SIÈCLE.
H : 61 CM. EST. 5 000 €
29
La chasse
amoureuse
D
ans cette œuvre, en apparence chargée
d’érotisme, se cachent des symboles, des
codes et secrets faisant appel à l’Alchimie,
la géométrie, l’ésotérisme et la magie. Il représente un page et une princesse qui se mélangent
pour fusionner et donner naissance à quatre entités.
Dos à dos, attachés par les épaules, ils forment une
combinaison de deux figures assemblées. Les corps
sont réunis par un cercle terrestre, symbole du paradis.
Tout semble les opposer et pourtant ils se conjuguent,
se fondent dans un mouvement comme des automates
pour ne faire plus qu’un. Dans un carnet de dessins de
Villars de Honnecourt, architecte, datant du XIIIe siècle,
conservé à la bibliothèque nationale, est dessinée une
représentation de quatre hommes nus dans une ronde
comparable. Chaque personnage y étant dessiné sur le
même profil avec une jambe levée.
Dans notre tableau, les deux amants sont dépourvus
de leurs attributs sexuels mais sont accompagnés d’objets à forte connotation érotique comme les oliphants,
les éperons, la coiffure rouge ornée de plumes. Il ressort de leur union primitive une harmonie inspirée par
l’androgynie, mélangeant mâle et femelle, masculin et
féminin. Ils sont l’illustration d’une bisexualité universelle, modèle et principe de toute existence, donnant
l’accès à la connaissance par la sexualité. La touche
légère, le coloris raffiné, l’effet de transparence mais
surtout la représentation du jeune homme nous rapprochent de l’œuvre du peintre Jan van Scorel, (14951562), peintre humaniste et architecte.
131. ANDROGYNIE, ECOLE DU NORD VERS 1550 PROBABLEMENT
RÉALISÉE EN FRANCE. HUILE SUR PANNEAU DE CHÊNE, 20X28 CM.
MARQUE AU DOS À LA PLUME ET TRACE DE CACHET DE CIRE,
ESTIMATION : 10 000€.
131 BIS. CHANCELERIE BRODÉE, ORNÉE D’UN BLASON. ESPAGNE
FIN XVIe, 244X198 CM.
31
104- SCÈNE
DE MARTYRE,
SAINTE
ANASTASIA ?
ECOLE
ITALIENNE,
FIN XVe SIÈCLE.
IMPORTANT
GROUPE EN
TERRE CUITE.
DIM. 52,5 X
76,5 CM.
EST. 15 000 €
Italie
« IL FAUT RAMENER
À LA LUMIÈRE
L’ANCIEN STYLE »
LÉONARDO BRUNI (XVe)
Il invite par ces mots à une mutation artistique pour un changement, une révolution esthétique.
Il se réfère à Pétrarque qui préconisait déjà l’idée d’un renouveau
influencé par les modèles classiques. Pour passer de l’obscurantisme à l’âge romain. Dans le
poème Africa il écrivait « Le sommeil de l’oubli ne durera pas toujours quand les ténèbres seront
dissipés nos petits-fils pourront
peut-être retourner vers la pure
splendeur du passé ».
Le thème religieux du martyre est
transcrit ici dans un vocabulaire
antiquisant comme le souligne le
fauteuil du procurateur orné de
pieds sculptés de motifs romains
en forme de sphinges. Tout est
emprunté au répertoire des anciens : architectures, colonnes à
l’arrière-plan, vêtements des personnages et armures.
32
DIMANCHE 13 NOVEMBRE 2016
33
Grisaille
LE SUCCÈS DES ÉMAUX DE
LIMOGES AU XVIe SIÈCLE
L
triptyque présenté dans cette vente se compose de 10 plaques d’émail peint en grisaille et
parties colorées. Il est un exemple des productions de Limoges des années 1550. La famille
Penicaud se spécialisera dans cette technique. Ces
objets ont rencontré un grand succès qui dépassa très
vite la région du Limousin mais rares sont les objets
signés.
E
113- AUTEL DOMESTIQUE EN FORME DE TRIPTYQUE. IL EST
COMPOSÉ SUR LE PANNEAU CENTRAL ET LES DEUX VOLETS
DE 10 PLAQUES EN ÉMAIL PEINT EN GRISAILLE ET REHAUSSÉE
D’OR REPRÉSENTANT LA VIE DE SAINT JEAN BAPTISTE. EN
PARTIE HAUTE DEUX ANGES ENTOURENT DIEU LE PÈRE, EN
PARTIE BASSE, LA VIE DU SAINT, SON BAPTÊME ET SON MARTYR.
FRANCE, VERS 1550. DIMENSIONS DE LA PLUS GRANDE PLAQUE :
12,5 X 11 CM. QUELQUES SAUTES D’ÉMAIL, MONTAGE EN BOIS
XVIIIe-XIXe SIÈCLE. EST. 5 000 €
34
DIMANCHE 13 NOVEMBRE 2016
35
120- ECOLE
ITALIENNE
D’APRÈS
RAPHAËL.
PLUME ET LAVIS
D’ENCRE. CADRE
EN BOIS DORÉ
ET SCULPTÉ DE
FEUILLAGES.
ITALIE, FIN DU
XVIe SIÈCLE. DIM.
23 X 31,5 CM.
EST. 6 000 €
107- LE DIEU
MARS SCULPTURE POUR
UN JARDIN,
EN PIERRE
CALCAIRE
SCULPTÉE EN
TROIS PARTIES.
NORMANDIE,
FIN XVIe SIÈCLE.
H. 2 M.
EST. 6 000 €
Les dieux
de la guerre
N
sculpture a été créée pour
un jardin. Elle est caractéristique d’une œuvre de la fin
du XVIe siècle. En apparence
rustique, elle répond aux canons inspirés par la mythologie. Le seigneur
s’identifiant aux dieux anciens se fait reproduire dans la sculpture, la peinture, les décors de palais.
Ainsi, dans le cabinet de la ligue de Tanlay,
François d’Andelot, frère de l’amiral de Coligny, est-il représenté dans une fresque
en Hercule accompagné des déesses de
l’Olympe. Nous retrouvons ici la même armure, le même casque à tête de bélier, les
mêmes jambières, les mêmes genouillères,
la même cuirasse. Ce dieu de la guerre est
monumental. Réalisé en trois parties, il mesure plus de 2 mètres. Comme un héros de
l’histoire romaine, il devait fournir au spectateur un exemple d’abnégation en même
temps qu’il devait garantir du courage de
son propriétaire. Découverte à quelques kilomètres du château de Gaillon cette sculpture confirme la place importante de Rouen
dans la Renaissance française.
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OTRE
DIMANCHE 13 NOVEMBRE 2016
L
’HISTOIRE est issue de la Légende Dorée. Né
en Orient, le culte de Saint Georges fut importé par les croisades. Selon la légende, le
saint aurait délivré une ville d’un dragon
après avoir dévoré quotidiennement son
tribut d’animaux, de jeunes gens et la fille du roi. Ce
saint incarne l’idéal chevaleresque et symbolise pour
les chrétiens la victoire du bien sur le mal. Ce dessin
illustre l’épisode du combat du saint contre la bête. Il
a été présenté à Paul Joanides Konrad Oberhuber et
Bodart qui ont confirmé l’attribution comme atelier
de Raphaël du début du XVIe siècle.
L’art de l’armure atteint au XVIe siècle des sommets de
perfection. La haute qualité de forgeage de l’acier permet une esthétique sur le poli du métal allié au damasquiné. C’est la parure triomphante du maniérisme.
118- ÉLÉMENT EN FER
MARTELÉ, REPOUSSÉ,
CISELÉ ET DAMASQUINÉ
D’OR PROVENANT D’UNE
BOURGUIGNOTTE. DANS
UN MÉDAILLON COMPOSÉ
DE CUIRS DÉCOUPÉS, UN
SOLDAT APPARAÎT, HABILLÉ
À LA ROMAINE SUR UN
FOND D’ARCHITECTURE.
A SES PIEDS UN TROPHÉE
D’ARMES. TRAVAIL ATTRIBUÉ À LUCIO PICCININO, MILAN XVIe SIÈCLE. H : 14,5 CM.
CETTE PIÈCE D’ARMURE EST
COMPARABLE AU DÉCOR
DU CABASSET EN ACIER OR
ET ARGENT DU MUSÉE DU
LOUVRE ET DATÉ VERS 15801585. EST. 1 200 €
37
VERRE NUREMBERG
Dans la deuxième moitié du XVIIE siècle des gobelets
de verre sont décorés d’un nouveau genre de peinture
en camaïeu selon la technique dite « Schwarzlot » inspirée du vitrail médiéval. Johanne Schaper (1621-1670)
devient le peintre de cette spécialité à Nuremberg.
140- VERRE À
BOIRE À DÉCOR
EN GRISAILLE
D’UNE SCÈNE
DE VILLAGE
SUR FOND DE
PAYSAGE ANIMÉ
DE MOULINS, BATEAUX ET PERSONNAGES, LE
BORD DU VERRE
DORÉ. ATTRIBUÉ
À JOHANNE
SCHAPER, ACTIF
À NUREMBERG
AU MILIEU DU
XVIIE SIÈCLE.
H : 14 D: 11,5 CM.
EST. 2 000€
De l’eau et du vin
SUR LES TABLES DES FESTINS FIGURAIENT AU XVIIe SIÈCLE
DES PIÈCES D’ORFÈVRERIE EN ARGENT SOUVENT VERMEILLÉES ET PARFOIS ENRICHIES DE PIERRES DURES, CRISTAL
DE ROCHE ET IVOIRE.
L
XVIIe siècle marque l’âge d’or de l’orfèvrerie en Rhénanie mais
aussi en Pologne. Notre objet en argent vermeillé a été réalisé par
Mylius Daniel Friedrich né à Dantzig en 1657 et reçu maître en 1689.
C’est une coupe que l’on appelle Roemer, une pièce baroque par
excellence. Le terme dériverait du verbe hollandais romen : faire l’éloge.
Elles furent à la mode dans toute l’Europe du nord et sont directement
inspirées des modèles en verre que l’on retrouve dans les tableaux des
peintres allemands et néerlandais comme la Nature morte au pokal doré
de Willem Claesz Heda peinte en 1635 (Rijksmuseum d’Amsterdam). Nous
sommes en présence d’objets domestiques rares sur le marché, la plupart
ayant été victimes de la guerre de Trente Ans.
E
38
DIMANCHE 13 NOVEMBRE 2016
133- COUPE
À VIN DITE
«ROEMER» EN
ARGENT ET
VERMEILLE. LA
PARTIE HAUTE
OVOÏDE REPOSE
SUR UNE
JAMBE CREUSE
DÉCORÉE DE
DEUX FRISES
ET PASTILLAGE
EN APPLIQUE
REPRÉSENTANT
DES PAMPRES.
LE PIED ANNELÉ.
DANTZIG, VERS
1690. M-O
MYLIUS DANIEL
FRIEDRICH. H :
11 CM. NOUS
SOMMES EN
PRÉSENCE
D’UNE REMARQUABLE ET
RARE PIÈCE
D’ORFÈVRERIE
FAITE D’ÉQUILIBRE ET DE
RAFFINEMENT
PAR L’UN DES
PLUS GRANDS
MAÎTRES ORFÈVRES POLONAIS DE LA FIN
DU XVIIE SIÈCLE.
ON NOTERA LA
QUALITÉ DE
L’INCRUSTATION
DES POINÇONS.
EST. 5 000€
39
40
DIMANCHE 13 NOVEMBRE 2016
1 55- FLINCK GOVERT (1615-1660), ATTRIBUÉ À. SCÈNE DE CHASSE EN SOUS-BOIS, HUILE SUR CUIVRE. DIM. 12,8 X 20,3 CM. EST. 3 000€
41
Ces indiens
du Brésil
EN 1518, UN NAVIRE PARTANT DE JUMIÈGES
BAPTISÉ LA MARTINE
ABORDE LES CÔTES DU BRÉSIL.
R
OBERT Cossart, marin aventurier, annonce et marque le développement commercial de la Normandie avec l’Amérique
latine. Le hameau de Cailly, qui dépendait de la ville de Jumièges, fut le berceau de nombreux marins qui participèrent
aux grandes découvertes. Notre coffre est un rare témoignage
de cette période d’exploration. A leur arrivée, les navigateurs épuisés
etaient accueillis par les indigènes qui leur offraient des tranches d’ananas
aux vertus désaltérantes, le Brésil étant une des terres principales de
culture de ce fruit.
70- GRAND
COMPAS EN FER
FORGÉ.
XVIe SIÈCLE.
H : 30,5 CM.
EST. 8 000€
85- COFFRE EN
CHÊNE SCULPTÉ
DE SCÈNES
ET SUJETS
EXOTIQUES. SUR
LE PANNEAU
CENTRAL
DEUX INDIENS
PRÉSENTENT UN
ANANAS. IL EST
DATÉ 1545 ET LOCALISÉ À CAILLY.
NORMANDIE, FIN
DU XVIe SIÈCLE.
H : 104 L: 179
P : 82 CM.
EST. 800 €
136- COMPAS OU
PIED-DE-ROI EN LAITON. BUTTERFIELD À
PARIS. FRANCE, XVIIeXVIIIe SIÈCLE.
L : 17,2 CM.
EST. 500€
42
DIMANCHE 13 NOVEMBRE 2016
154- VAISSEAU
DANS LA TEMPÊTE ATTRIBUÉ
À HANS GODERIS
(CA.1600-
CA.1656/1659).
HUILE SUR PANNEAU DE CHÊNE
SIGNÉE EN BAS À
DROITE ET DATÉE
16… DIM. 16,5 X
23,8 CM.
EST. 3 000€
134- CADRAN
DIPTYQUE
ATTRIBUÉ
À CHARLES
BLOUD ACTIF
À DIEPPE VERS
1650. FRANCE,
ÉPOQUE XVIIE
SIÈCLE. H : 1,2
L : 7,5 P : 6,3 CM.
EST. 1 000€
ECOLE
FRANÇAISE DU
XVIIE SIÈCLE.
PORTRAIT
D’APPARAT DE
PHILIPPE DE
FRANCE (16401701). DIM. 124 X
103,5 CM.
EST. 4 000 €
141- COUPE
SUR TALON EN
FAÏENCE. DÉCOR
AU CHINOIS.
NEVERS, XVIIe
SIÈCLE. DIAM.
23 CM.
EST. 1 200€
43
125- POKAL
COMPOSÉ
D’UNE NOIX
DE COCO AVEC
MONTURE EN
CUIVRE DORÉ.
ALLEMAGNE,
NUREMBERG,
FIN DU XVIe
SIÈCLE. H : 15 CM.
EST. 1 500€
Le jardinier
fleuriste
« SAVOIR CE QUI REND LE JARDINIER GREGOIRE, SI
ROBUSTE ET CONTENT DE SON PETIT DESTIN, C’EST
PARCE QU’IL A SOIN DE SE DONNER A BOIRE, AUTANT ET PLUS SOUVENT QU’AUX PLANTES ».
132- ECOLE
SIENNOISE VERS
1600. ETUDE DE
ROSES ET
CHARDONNERET. PEINTURE
SUR VÉLIN. DIM.
14 X 17,5 CM.
(DÉTAIL)
EST. 1 000€
135- RARE
SABLIER EN
OS ET ÉBÈNE.
FRANCE OU
ALLEMAGNE,
ÉPOQUE XVIIe
SIÈCLE.
H : 23,5 CM.
EST. 5 000€
158- LE JARDINIER
FLEURISTE
ÉCOLE DU NORD. HUILE
SUR PANNEAU DE CHÊNE
PRÉSENTÉE DANS UN CADRE
EN BOIS DORÉ SCULPTÉ.
ÉPOQUE XVIIe SIÈCLE. DIM.
21,5 X 19 CM. ON Y JOINT
UNE GRAVURE LÉGENDÉE
DU MÊME SUJET (INVERSÉ
PAR RAPPORT AU TABLEAU)
44
GRAVÉE PAR LEVASSEUR ET
TIRÉE DU CABINET DE MONSEIGNEUR DE LA PRADE. DIM.
24,5 X 18 CM.
EST. 1 500 €
142- IMPORTANT MORTIER
EN BRONZE LÉGENDÉ ET
DATÉ 1733. H : 22 D: 30 CM.
COLLECTION DAMIA MATEU
EST. 1 000€
DIMANCHE 13 NOVEMBRE 2016
45
46
DIMANCHE 13 NOVEMBRE 2016
ARCHÉOLOGIE
DIMANCHE 13 NOVEMBRE 2016 À LOUVIERS
191 TER*
FRAGMENT
DE RELIEF DE
VENUS NUE
TENANT UN
VOILE, MARBRE,
ÉPOQUE
ROMAINE Ier, IIe
SIÈCLE. H. 25 CM.
1000€.
*Les pièces
présentées
avec astérisque
proviennent de
la collection
espagnole
de Damia Mateu,
constituée dans les
années 1930. Tous
ces objets vendus
en collaboration
avec la salle des
ventes la Suite
Subastas de
Barcelone ont
été expertisés par
Sabrina Uzan
(experte auprès
de la Chambre
Européenne des
Experts Conseils
en œuvres d’art,
06 88 39 56 03) et
sont accompagnés
de certificats
d’exportation
délivrés par
les autorités
espagnoles.
LA COLLECTION DAMIA MATE U
J
e suis allé voir une collection d’antiquités, et
celui qui me l’a présenté est à mon avis encore plus fou que ne le suis moi-même. Il m’a
d’abord montré une tête en marbre, m’affirmant que c’était la chose la plus prodigieuse du
monde, puis divers bustes, des pieds, des mains et des
fragments, un sac de médailles, un petit coffre plein
de choses bizarres, un crabe fossilisé, un morceau de
bois pour moitié de bois et pour moitié de la pierre la
plus dure ; des vases que l’on appelle lacrimarii, des
lampes en terra cotta, des urnes cinéraires et un millier d’autres nouveautés. Après quatre heures dans ce
lieu, voyant qu’il était si profondément amoureux de
ces morceaux de cailloux, je lui dis : « Oh, si vous aviez
possédé ces choses quand elles étaient en bon état ? »
« Mon Dieu, quelle joie cela aurait été pour moi ! » répondit-il. « Et si vous les aviez vues comme vous les
voyez maintenant ? » « J’en serais mort », dit le digne
homme. Anton Francesco Doni, 1552.
200 BIS- PESON
EN BRONZE
ART ROMAIN
II-IIIe SIÈCLE,
H. 14 CM, 2500€
171*- STATUETTE
DE LA DÉESSE
ARTÉMIS,
PORTANT UNE
ROBE DRAPÉE
RETROUSSÉE,
À DOUBLE
CEINTURE,
CHAUSSÉE DE
BOTTES, SES
CHEVEUX SONT
NOUÉS EN
CHIGNON.
CE MODÈLE
EST PROCHE
DE LA DIANE
CHASSERESSE
DE VERSAILLES
DU MUSÉE DU
LOUVRE
GRÈCE, BÉOTIE,
Ve -IIIe SIÈCLE
AV. JC
TERRE CUITE,
TRACE D’ENGOBE
BLANCHE
DIM :24 CM
EST : 1000 €
47
Per Fumum
DES FUMÉES DE FLEURS, DE PLANTES
AROMATIQUES ET DE RÉSINES BRÛLÉES SE
DÉGAGE UNE ODEUR DÉLICATE DESTINÉE
À FLATTER LE NEZ DES DIEUX, À EXALTER
LEUR BEAUTÉ ET LEUR FORCE.
C
ette dévotion des civilisations antiques fera
éclore une incroyable diversité des usages
des substances odorantes et de leurs supports. Quand les prêtres des temples préparent scrupuleusement les fumigations, les baumes
et autres onguents, les artisans verriers s’attachent
eux à créer des récipients de pâte de verre aux formes
et aux couleurs aussi variées qu’il est d’odeurs.
191 *- VASE
ALABASTRON
À DÉCOR
ANNELÉ EN
VERRE BLEU,
ÉPOQUE
ROMAINE
Ier, IIe SIÈCLE.
H. 22,5 CM.
EST. 500€.
183*- TÊTE DE FEMME
COIFFÉE D’UNE RAIE MÉDIANE ET D’UN
BANDEAU, UN ÉLÉMENT EN BRONZE
DEVAIT COMPLÉTER LA COIFFURE
EPOQUE ROMAINE, Ier-IIe SIÈCLE,
MARBRE. DIM : 21 CM. EST. 2500 €
195 TER*- PAIRE DE HEURTOIRS
DE PORTE À TÊTE DE LION
EPOQUE ROMAINE, Ier-IIe SIÈCLE AP. JC
BRONZE. DIM : 18 CM. EST. 800 €
Zeus Ammon
Divinité gréco-égyptienne mêlant les traits du dieu
Ammon et du dieu grec Zeus. L’oracle de Zeus Ammon est situé dans une oasis libyenne, il fut connu des
Grecs au moment de l’installation de leurs premiers
comptoirs en Egypte.
La statue du dieu, portée sur une nacelle dorée, bougeait la tête pendant les processions et les prêtres
interprétaient ces signes; par ailleurs, il y avait une
source miraculeuse dont on vendait l’eau par-delà
les mers pour être utilisée dans les conjurations et les
lustrations. Les Athéniens le consultèrent souvent
pendant la guerre du Péloponnèse, et il est surtout
célèbre pour la visite que lui fit Alexandre le Grand.
Plutarque raconte qu’après la fondation d’Alexandrie,
Alexandre se dirigea vers l’oasis de Siwa où la sibylle
dit-on, l’aurait confirmé à la fois comme personnage
divin et pharaon légitime d’Egypte. Source dictionnaire de mythologie
48
DIMANCHE 13 NOVEMBRE 2016
195 BIS- TÊTE D’HOMME EN PIERRE
SCULPTÉE EN RONDE-BOSSE, ROME,
Ier, IIe SIÈCLE. H. 31 CM. EST. 3000€
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172*- TÊTE DE FAUNE BARBU AUX OREILLES
POINTUES. GRÈCE, EPOQUE HELLÉNISTIQUE, IIIe –
IIe SIÈCLE AV. JC. TERRE CUITE, TRACE D’ENGOBE
BLANCHE. DIM : 13 CM. EST. 1000 €
173*- STATUETTE DE GROTESQUE CHEVAUCHANT UN SANGLIER ; NAIN ITHYPHALLIQUE,
BARBU ET MOUSTACHU, LES OREILLES POINTUES, LE BRAS LEVÉ. GRÈCE, BÉOTIE, Ve -IIIe
SIÈCLE AV. JC. TERRE CUITE, TRACE D’ENGOBE
BLANCHE ET DE POLYCHROMIE. DIM : 14,5 CM. UN
MODÈLE TRÈS PROCHE IN CATALOGUE RAISONNÉ DES FIGURINES ET RELIEFS EN TERRE CUITE
GRECS, ÉTRUSQUES ET ROMAINES, SIMONE
BESQUES, VOL 1 1971 PL 94 N°D 437. EST. 1000 €
175*- STATUETTE DE FEMME DEBOUT VOILÉE
DANS SON HIMATION, ET VÊTUE DU CHITON.
ELLE PORTE UNE HAUTE COIFFURE.
GRÈCE, BÉOTIE, Ve -IIIe SIÈCLE AV. JC
TERRE CUITE, TRACE D’ENGOBE BLANCHE ET DE
POLYCHROMIE ROSE. DIM : 14,5 CM. INTACT. EST :
600 / 800 €
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176*- STATUETTE D’ENFANT CHEVAUCHANT
UN VOLATILE LE TORSE EST DE FACE, LE BRAS
GAUCHE ENTOURE LE COU DE L’OISEAU.
GNATHIA, IIIE SIÈCLE AV. JC. TERRE CUITE, TRACE
D’ENGOBE BLANCHE ET DE POLYCHROMIE.
DIM : 13 CM. REF : CATALOGUE RAISONNÉ DES
FIGURINES ET RELIEFS EN TERRE CUITE GRECS,
ÉTRUSQUES ET ROMAINES, SIMONE BESQUES,
1986, VOL IV, N°D3672, QUI FIGURE DANS LA COLLECTION CAMPANA. CASSÉE COLLÉE. EST : 800 €
179*- STATUETTE D’UN PETIT GARÇON
ENVELOPPÉ DANS SON MANTEAU. « IL EST
COIFFÉ D’UN CAUSIA, BÉRET MACÉDONIEN. ON
LE TROUVE EN CONTEXTE VOTIF (LIEN AVEC
DÉMÉTER) OU FUNÉRAIRE ». GRÈCE, ATHÈNES,
IVe - IIIe SIÈCLE AV. JC. TERRE CUITE, TRACE
D’ENGOBE BLANCHE ET DE POLYCHROMIE
DIM : 12,5 CM. POUR UN EXEMPLAIRE SIMILAIRE,
BRITISH MUSEUM, LONDRES, N° INV 1906. 10-19.1,
PUBLIÉ DANS BURN ET HIGGINS 2001 P 36 N°2011,
PL 2. INTACT. 800 €
DIMANCHE 13 NOVEMBRE 2016
174*- RARE STATUETTE REPRÉSENTANT
L’ENLÈVEMENT D’EUROPE
ELLE EST NUE ASSISE SUR LE DOS DU TAUREAU,
ELLE TIENT UN VOILE. GRÈCE, BÉOTIE, Ve - IIIe
SIÈCLE AV. JC. TERRE CUITE, TRACE D’ENGOBE
BLANCHE. DIM : 18 CM. RESTAURÉE. EST. 500€
La collection de
Damià Mateu
Damià Mateu fut un homme d’affaires redoutable. En
1904, en collaboration avec Francisco Seix et l’ingénieur suisse Marc Birkig, il crée la célèbre voiture de
luxe «Hispano-Suiza». Elle lui assurera fortune et renommée internationale.
Amateur éclairé, il constitue l’une des plus grandes
collections d’art en Catalogne, composée de tableaux,
d’objets archéologiques et asiatiques. En 1932, il expose sa collection d’art oriental au musée des Arts
Décoratifs de Barcelone.
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245- HACHE
TAILLÉE
NÉOLITHIQUE
RÉCENT.
SCANDINAVIE.
SILEX GRIS.
H. 19 CM
235- HACHE
POLIE
NÉOLITHIQUE,
PROBABLEMENT
TROUVÉE EN
BRETAGNE.
MARBRE VEINÉ
VERT. H. 15 CM
228- HACHE DE
TYPE «LIVRE
DE BEURRE »
DU GRAND
PRESSIGNY,
NÉOLITHIQUE,
SILEX BEIGE.
H. 24 CM
231- GRAND
BIFACE DE TYPE
ACHEULÉEN
ÉVOLUÉ,
TROUVÉ À PONTAREY DANS
L’AISNE. SILEX
BRUN ORANGER.
H. 19 CM..
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Préhistoire
LES BIFACES DE LA COLLECTION TESTARD
ROBERT TESTART (1925-2013), EST UN COLLECTIONNEUR NORMAND, ANCIEN VICE PRÉSIDENT
DES AMIS DU MUSÉE D’EVREUX, PASSIONNÉ DE PRÉHISTOIRE ET D’ARCHÉOLOGIE.
P
LUS de 150 bifaces, haches, marteaux, polissoires, flèches, du Paléolithique à l’Âge du
bronze, réunis par un collectionneur normand passionné M. Testard vont être dispersés dans cette vente.
C’est un voyage dans le temps et sur des sites mythiques de la Préhistoire en France et ailleurs : le Grand
Pressigny, Bergerac, St Acheul, Ayencourt le Monchel,
mais aussi le Sahara, l’Egypte, la Scandinavie et bien
d’autres… que nous offre cette collection. Homme extrêmement méticuleux, M. Testard avait pris soin d’indiquer sur la plupart des lames leurs provenances sur
des petites étiquettes à l’écriture fine.
Cette collection nous fait prendre conscience de la
haute maîtrise technique et artistique de ces hommes
de la Préhistoire : la finesse du travail de certains bifaces, le poli de certaines haches, ainsi que le choix des
pierres, en témoignent.
DIMANCHE 13 NOVEMBRE 2016
Pour les amateurs, une « livre de beurre » du Grand
Pressigny fait partie de la collection Testard. Ce nucléus de silex date du Néolithique (également appelé
« âge de la pierre polie »). Il a donc été fabriqué et utilisé par une civilisation sédentaire, pratiquant l’agriculture, utilisant le polissage des pierres et maîtrisant
les techniques de la poterie et de la céramique. Cette
lame de silex pouvait encore être utilisée pour son
côté particulièrement tranchant, en particulier pour
couper les céréales et autres graminées dont les tiges
sont très dures.
Il semble aussi que les plus grandes lames de silex du
Grand Pressigny, ce qui est le cas de la nôtre, étaient
utilisées comme armes de prestige réservées à certains vivants et accompagnant certains défunts.
L’ensemble de cette collection d’objets de la préhistoire a été expertisé
par Sabrina Uzan (experte auprès de la Chambre Européenne des Experts Conseils en œuvres d’art, 06 88 39 56 03)
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DIMANCHE 13 NOVEMBRE 2016
LOUVIERS, 14 H
EXPOSITIONS SAMEDI 12 NOVEMBRE DE 10H À 12H ET DE 14H À 18H
DIMANCHE 13 NOVEMBRE DE 10H À 12H.
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Enchères
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