ntre de la folie

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ntre de la folie
A AIRWÂVÉS : TOM DÊLONGE ENTERRE ÉLINKjj
THE KOOKS
FRIGO
HOOBASTANK
ARCTIC MONKEYS
HUNDRED REASONS
T H P nRESDEN DOLLS
FREEDOM FOR KING KONG
UNCO
ROCK IN FRANCE :
Asvl Uncommonmenfrommars, Freedom For Wng Kong et Tagada
îoJês • S nouvelle garde française, qu'elle soit rock, punk ou métal,
va exploser ce printemps 2006. Détails des forces en présence.
MAI 2006
NTRE DE LA FOLIE
Avant même la sortie de leur 1er album, Asyl s'était déjà taillé une solide réputation en
enchaînant EP brillants, concerts captivants et supports prestigieux (Supergrass, Warlocks,
Rakes, Blink-182, Indo...). Confirmation le 10 avril avec Petits cauchemars entre amis.
ROCKMAG: Comment s'est monté Asyl?
Benjamin Freidline (batterie): On avait un groupe,
Nico et moi. On a rencontré les autres au lycée.
Rapidement, un petit label nous a proposé des choses.
Nicolas Freidline (guitare) : À15 ans, on avait un projet
sérieux, même si on était des gosses, puis on s'est un
peu éparpillés entre Paris, Bordeaux et Poitiers. Ça
nous a pas empêché de continuer. On était déjà
imprégnés par le groupe. Entre les études et la
musique, on a choisi. On ne voulait pas regretter plus
tard.
Matthieu Lescop (chant): II y a une rencontre décisive
MOI Jt SUIS UH UM0IH WHAL
MÛTÎHIfH USEDP
avec Patrick Guillot (d'Extmball à La Rochelle, ndlr) qui
nous a dit "C'est bien mais faut bosser". Il nous a
appris à mettre en place nos morceaux.
Qu'est-ce qui vous a donné envie au départ?
Nicolas Freidline: J'ai découvert Nirvana à 13 ans. j'ai
eu tout de suite envie de prendre une guitare. C'était
comme le punk en 1977, l'énergie avant tout.
Matthieu Lescop: J'ai toujours eu envie de faire du
rock, depuis petit. Mes parents écoutaient pas mal de
musique, je voyais beaucoup de concerts. Il y avait
aussi à La Rochelle une petite scène. Puis tu vois
Nirvana qui fait des chansons qui tuent avec 3 accords.
Ça a démocratisé le rock. Avant c'était Guns N'Roses et
Metallica... (Rires) Très technique quoi.
Benjamin Freidline: Et voir le groupe sur scène,
comme Sonic Youth à l'Olympia en 1998, ça aide.
Complexe mais pas technique.
Matthieu Lescop: II y avait un lieu à La Rochelle, la
Casamance, où passaient des groupes comme les TV
Killers, les Wicks... Ça nous motivait.
Nicolas Freidline: Toute la scène indé américaine
passait par là, entre Bordeaux et Nantes. C'était
impressionnant. On a eu accès à un monde peu connu
qui nous a ouvert des portes.
L'album a été produit par Andy Gill (Kiiling Joke), c'était
pour sonner encore plus "anglais" ?
Nicolas Freidline: Nous cherchions la confrontation
avec des mecs qui baignent dans le rock.
Matthieu Lescop: Là, on est allé chercher quelqu'un
qu'on respecte. On a envoyé les maquettes et il a aimé.
Ça lui plaisait de travailler avec un groupe qui chante
en français. Et nous, on voulait aller enregistrer là-bas.
Nicolas Freidline: On ne cherchait pas forcément le
son anglais, mais on voulait un Anglais. Une autre
langue. Et, pendant un mois, tu déjeunes musique, tu
manges et tu dors musique. Une expérience
formidable. Notre label voulait du rock, et on ne
cherchait pas à passer sur les radios.
Matthieu Lescop: C'était une garantie de prendre un
producteur anglais. Andy est ingénieur pour Kiiling
Joke, il n'a pas peur du gros son. Et il s'est adapté à
nous et nos envies. Il est aussi musicien (guitariste des
Gang OfFour, ndlr). C'est appréciable.
Matthieu, comment envisages-tu le chant dans Asyl?
Matthieu Lescop: Je ne me considère pas comme un
chanteur au sens classique du terme. Moi, ce qui
m'intéresse, c'est l'énergie. J'ai pas de message à faire
passer, mais des images. Un univers. C'est pas
militant, à part dans le ton. Je suis pas comme Coldplay
ou Radiohead. Moi je suis un témoin tonal. La voix qui
porte la musique. Tu donnes une couleur à la musique.
J'écris mes paroles, et sur les riffs, je vois ce qui colle.
C'est un patchwork de textes. C'est beaucoup des
rêves, des cauchemars. D'où le titre de l'album. J'aime
la modernité et le classicisme. On aime les
oppositions, les contradictions, les absurdités. Les
paradoxes. Comme dans Ted, où il tue ses victimes
alors qu'il les désire. J'aime pas les choses qui vont
dans une direction. Moi ça me fait chier. D'autres le
font très bien.
Y a-t-il des collaborations, même utopiques, qui vous
feraient vibrer?
Matthieu Lescop: Strychnine!!! Je les adore. On vient
de les avoir au téléphone parce qu'on a une reprise
d'eux sur le 2e EP, et ils ont aimé. Sinon, les Doors...
Benjamin Freidline: Moi, plutôt Gainsbourg, même si
ça va être difficile.
Nicolas Freidline: J'aurais aimé prendre la place de Pat
Smear, en tant que 2e guitariste de Nirvana.
Antoine de Saint-Antoine (basse) : Curtis, bien sûr. lan
Curtis de Joy Division...
Site officiel: www.asyl.fr
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ASYL
Petits cauchemars entre a/n/s_Because_44'34_ 10/04
On attendait avec impatience le long format d'Asyl. Leurs prestations sulfureuses donnaient vraiment soif d'un plus grand
verre d'acide citrique après les quelques éclaboussures sulfuriques qu'étaient les deux premiers EP. Tout en chantant
majoritairement en français (Matthieu Lescop ayant une vraie plume, autant en profiter), le quatuor de La Rochelle sonne
grand et anglais. Peut-être grâce à leurs influences (punk indépendant français, rock alternatif américain, new wave
anglaise...), sûrement aussi grâce à leur producteur Andy Gill (guitariste des Gang Of Four qui a bossé pour les Red Hot et
Killing Joke entre autres...) et mixeur Clive Goddard (Futureheads, Rakes...). Ce qui peut parfois manquer à certains rockers
hexagonaux (son, attitude, textes intelligents et abrasifs, pas de complexes musicaux) est ici annihilé. Ici, ça défouraille sec.
Basse urbaine et guitare prête à en découdre portent le chanteur qui scande sa rage contre les icônes (James Dean) ou les stars de pacotille (Intérieur- Extérieur,
entre Boys&Girls de Blur et Pretty Vacant des Sex Pistols). Le spleen des nuits blanches défoncées (sur l'urgente Minuit 10). Nicolas Freidline est un bandit de la
gratte qui sait dérouler du riff excitant et nirvanesque (Je sais tout de vous). Ça peut même sonner comme des Hives funky (La fille d'à côté), ou Indochine qui
jouerait à touche-pipi avec Interpol (Pierres brûlantes), voire Noir Désir en plein trip Doors dans la lourde et inquiétante Zeppelin, dernière bombe de 6 mn
obsédantes et dangereuses. Pas besoin d'en rajouter, Asyl livre un album explosif, à la frontière du punk et du rock, du rêve éveillé et de la réalité cauchemardesque.
Un choc. M.L.B.