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PROJET DE DÉVELOPPEMENT DU RECYCLAGE DES EMBALLAGES MÉNAGERS EN PLASTIQUE Point à date des travaux menés sur la valorisation des refus de tri des déchets d’emballages ménagers en plastique Eco emballages 20p recyclage valorisation version 2.indd 1 Mars 2016 11/03/16 10:04 Eco emballages 20p recyclage valorisation version 2.indd 2 11/03/16 10:04 SOMMAIRE 1. LE CONTEXTE ........................................................................................................ 4 2. VALORISATION DES REFUS DE TRI SOUS FORME DE CSR ..................................... 6 LES 6 ENSEIGNEMENTS CLÉS................................................................................. 7 LES ENSEIGNEMENTS DÉTAILLÉS PAR THÉMATIQUE .............................................. 8 3. ENSEIGNEMENTS PAR PROJET ............................................................................ 11 Projet CSR PLUS - PAPREC SUD-OUEST .................................................................. 12 Projet CS CSR - VEOLIA CENTRE-OUEST................................................................ 14 Projet VALPLAST - VALORPLAST .............................................................................. 16 LISTE DES ACRONYMES .................................................................................................. 19 3 Eco emballages 20p recyclage valorisation version 2.indd 3 11/03/16 10:04 1. LE CONTEXTE En 1993, le tri des emballages ménagers en plastique a ciblé les bouteilles et les flacons. Cette pratique a permis d’atteindre un taux de recyclage des emballages ménagers en plastique autour de 23%, correspondant au recyclage d’un peu plus d’une bouteille sur deux. Cette performance stagne depuis plusieurs années, aussi, en 2009, a été engagé une étude sur l’extension des consignes de tri à tous les emballages ménagers en plastique. Elle a conduit toutes les parties prenantes à s’accorder sur l’intérêt de la démarche et sur la nécessité de procéder à des expérimentations d’extension des consignes de tri auprès des habitants, de mener des projets d’éco-conception avec les conditionneurs, pour améliorer l’aptitude au recyclage des emballages ménagers en plastique, et des projets de développement du recyclage et de la valorisation de ces emballages ménagers avec les recycleurs de ces secteurs. 4 Eco emballages 20p recyclage valorisation version 2.indd 4 11/03/16 10:04 • Une 1ère expérimentation a été menée, entre 2011 et 2013, avec 51 collectivités locales, 3,7 millions d’habitants et 32 centres de tri. • Une 2ème expérimentation est engagée depuis 2015. Elle se traduira par presque 200 collectivités, 15 millions d’habitants et 53 centres de tri en consignes élargies à tous les emballages ménagers en plastique fin 2016. • Quinze projets d’amélioration de la recyclabilité des emballages sont menés dans le cadre de 2 appels à projets, lancés par Eco-Emballages en 2012 et en 2015. • En ce qui concerne le recyclage et la valorisation des emballages ménagers en plastique : - Un premier appel à projets sur le tri et le recyclage des emballages en plastique autres que bouteilles et flacons a été lancé en 2010. Il s’est traduit par la réalisation de 9 projets, dont la synthèse a été présentée dans un premier document datant de juillet 2012 - Un deuxième appel à projets,portant sur les mêmes thématiques et ciblant prioritairement les points d’approfondissement ressortis dans le cadre des premiers travaux, a été lancé en 2012. Il s’est traduit par la réalisation de 6 projets, dont la synthèse a été présentée en novembre 2014. Les 15 projets menés dans le cadre de ces deux appels à projets ont permis de dégager des enseignements en termes de recyclage matière des emballages ménagers en plastique, notamment sur : • La faisabilité du recyclage en mélange des bouteilles et des barquettes en PET, et la définition des conditions associées ; • Les conditions de régénération et de recyclage des emballages ménagers en polypropylène (PP), polystyrène (PS) et polystyrène expansé (PSE); • Les conditions de tri des emballages souples en polyéthylène (PE), et les critères de qualité requis. Aucun autre mode de valorisation des déchets d’emballages ménagers en plastique n’était étudié dans ces projets. Les analyses des gisements d’emballages ménagers en plastique mis sur le marché montrent que la totalité de ces emballages ne pourra pas rentrer dans une filière de recyclage, notamment les emballages complexes et/ou multicouches, ainsi que les petits emballages. Ces plastiques non recyclables alimenteront les refus de tri dans les centres de tri. Or, dans les conditions actuelles, ces refus de tri sont destinés à l’incinération ou à l’enfouissement et ne sont donc pas systématiquement valorisés. Notre démarche visant une valorisation totale du geste de tri de l’habitant, le traitement des déchets d’emballages ménagers en plastique devra donc systématiquement mettre en jeu des valorisations complémentaires au recyclage matière, comme la valorisation énergétique : la transformation en combustible solide de récupération (CSR), ou l’incinération à haut rendement en sont des exemples. D’autres techniques telles que le recyclage chimique, sont également envisageables, mais le caractère encore exploratoire de ces technologies conduit à se limiter, dans un premier temps, au développement d’une filière CSR. C’est donc dans ce contexte qu’un troisième appel à projets a été lancé en 2013 : 7 dossiers reçus 3 dossiers sélectionnés avec des échéances entre décembre 2014 et juin 2015 Ces projets ont fait l’objet d’un financement conjoint de l’ADEME et d’Eco-Emballages qui ont contribué respectivement à hauteur de 100 000 et 250 000 €. Les projets sélectionnés sont les suivants (par ordre alphabétique) : Acronyme du projet Durée du projet (en mois) Paprec Sud-Ouest CSR PLUS 12 mois Christophe MALLEVAYS, [email protected] Valorplast Valplast 18 mois Thomas Etien, [email protected] Véolia Paul Grandjouan CS CSR 15 mois Charlotte Roty, [email protected] Sociétés Contact 5 Eco emballages 20p recyclage valorisation version 2.indd 5 11/03/16 10:04 2. VALORISATION DES REFUS DE TRI SOUS FORME DE CSR LES 6 ENSEIGNEMENTS CLÉS ..................................................................................7 LES ENSEIGNEMENTS DÉTAILLÉS PAR THÉMATIQUE ...............................................8 OBJECTIFS DE L’ÉTUDE Préparés à partir de déchets non dangereux avec un pouvoir calorifique élevé (déchets de production, refus de tri de déchets industriels banals (DIB), encombrants collectés en déchèteries…), les CSR sont déjà utilisés en tant que combustible, en substitution à des énergies fossiles, notamment dans des industries telles que la fabrication de ciment, de chaux, ou à l’étranger, des chaufferies industrielles. Ces CSR respectent des cahiers des charges précis, qui reposent sur des critères spécifiques, notamment en matière de pouvoir calorifique, d’humidité, de taux de chlore et de densité. Les installations utilisatrices existantes sont adaptées à ce type de gisement, et de fait, équipées pour l’intégrer en mélange avec leurs combustibles habituels. L’objet des différents travaux synthétisés dans ce document a donc été d’établir dans quelle mesure un CSR enrichi en plastiques ménagers, issus de refus de tri, pourra répondre à ces cahiers des charges et être employé par les utilisateurs finaux. Pour cela, différents lots ont été étudiés, caractérisés, les paramètres critiques ont été évalués et les préparations les plus pertinentes, notamment sous forme de recettes, ont été réalisées et testées dans des installations industrielles (cimenteries et usines de fabrication de chaux). Par ailleurs, ces travaux ont montré l’aptitude d’autres industries, comme les chaufferies industrielles, à intégrer ce CSR produit à partir de refus de tri de collecte sélective. Ces investigations techniques ont évidemment été complétées par l’analyse des conditions économiques et environnementales de ces modes de valorisation. 6 Eco emballages 20p recyclage valorisation version 2.indd 6 11/03/16 10:04 LES 6 ENSEIGNEMENTS CLÉS 1 Bonne aptitude des gisements disponibles à la valorisation sous forme de CSR Les refus de tri produits dans les centres de tri de déchets ménagers, dans les centres de tri spécialisés dans la séparation des plastiques, ou dans les centres de régénération des résines plastiques, constituent un gisement de bonne qualité pour la préparation de CSR. Qualité requise pour la production de CSR et opportunités de débouchés 2 Le CSR utilisé en cimenteries et fours à chaux doit respecter des critères de qualité précis, et avoir une qualité constante dans le temps. Les particularités des flux de déchets utilisés pour la préparation de CSR conduisent ainsi à des points de vigilance particuliers sur certains paramètres physico-chimiques : pouvoir calorifique, taux d’humidité, taux de cendres, taux de chlore, granulométrie et densité. Ligne de production d’un CSR de qualité 3 Les flux riches en matériaux plastiques, donc à haut pouvoir calorifique, contribuent à réaliser un combustible de substitution de qualité. Afin de produire un CSR répondant aux cahiers des charges utilisateurs à partir de lots de déchets en mélange, différentes étapes de tri, notamment optique, s’avèrent nécessaires afin de limiter le taux des indésirables, comme le PVC. Obtention d’un CSR de qualité : recettes, densification et conditionnement 4 Pour alimenter en combustible de substitution les processus industriels ciblés, les flux de déchets plastiques doivent être mélangés dans des proportions définies à des déchets d’autres origines. Ces préparations en mélange, dites « recettes », sont alors conditionnées, de sorte à fournir un CSR présentant des caractéristiques physico-chimiques constantes et une densité adaptée aux dispositifs d’alimentation chez l’utilisateur. Bénéfice environnemental d’une filière CSR 5 La valorisation des refus de tri sous forme de CSR présente un réel bénéfice environnemental au regard de la gestion actuelle des refus, qu’elle soit classique (UIOM & CET) ou optimisée (UIOM haut rendement). Perspectives économiques 6 En France, bien que le marché actuel ne soit réduit qu’au débouché cimentier, la valorisation des refus de tri sous forme de CSR est économiquement intéressante, comparativement aux coûts de traitement pratiqués dans le cadre de l’incinération et de l’enfouissement. La valeur positive d’achat du CSR et l‘ouverture du marché à d’autres industries utilisatrices constitueraient, entre autres, des éléments-clefs dans l’équilibre économique. En résumé, de par leur forte composition en plastique, d’un taux de PVC plutôt faible, d’une humidité réduite, de produits plats, les refus de tri constituent potentiellement des gisements de qualité pour la production de CSR. 7 Eco emballages 20p recyclage valorisation version 2.indd 7 11/03/16 10:04 LES ENSEIGNEMENTS DÉTAILLÉS PAR THÉMATIQUE 1. Aptitude des gisements disponibles à la valorisation sous forme de CSR Les refus des centres de tri et des unités de sur-tri, ont une composition riche en plastiques de différentes natures et de différentes formes (rigides et souples), auxquels s’ajoutent des composants secondaires et indésirables tels que des fibreux, du bois, des textiles et des mousses. Du fait de ce taux important de plastiques, ils présentent un haut potentiel de valorisation sous forme de CSR : l’évaluation fine du taux de matière valorisable a montré des proportions comprises entre 63 et 97% de la masse des différents lots étudiés. Afin de répondre au mieux aux exigences des utilisateurs finaux, tous les refus de tri ne peuvent être valorisés sous forme de CSR. Les fines (fraction inférieure à 30 mm), avec une forte teneur en inertes et en organiques, ne sont pas adaptées à la production de CSR. De même, certains indésirables, en particulier le PVC et le verre doivent être éliminés. Du fait de la qualité initiale offerte, tous les autres flux issus des refus de collecte sélective peuvent être traités par les préparateurs de CSR « classique » et entrer dans la composition actuelle de leur CSR. L’obtention d’un CSR répondant aux cahiers des charges des industries utilisatrices nécessite donc une préparation particulière mettant en jeu des technologies de séparation adaptées à la qualité des refus de tri entrants et à son évolution. Des travaux réalisés dans les 3 projets, il ressort que l’ensemble des flux testés et issus des refus de collecte sélective (hors fraction des fines) sont exploitables pour une valorisation sous forme de CSR : la forte teneur en plastiques garantit, entre autres, un pouvoir calorifique élevé, recherché pour une utilisation sous forme de combustible de substitution. En revanche, la quantité de certains composants, comme le PVC, doit être limitée au maximum, du fait de leur influence sur certains paramètres physico-chimiques essentiels au bon fonctionnement du procédé industriel utilisateur. 2. Qualité requise pour la production de CSR et opportunités de débouchés En France, les principales industries utilisatrices de CSR restent la cimenterie et les fours à chaux. Néanmoins, d’autres débouchés existent, notamment en Allemagne : c’est le cas des chaudières industrielles, lesquelles pourraient offrir un autre débouché au CSR. Si les utilisateurs de CSR ont aujourd’hui parfaitement défini leur cahier des charges selon les exigences de leur procédé industriel, tous mettent en avant la nécessité de recevoir un CSR de qualité constante et reproductible dans le temps. De façon plus spécifique, les procédés cimentiers et des chaufourniers nécessitent un CSR de haute qualité dont les spécificités sont les suivantes : • Un PCI élevé (>18 MJ/kg) afin d’apporter l’énergie suffisante au process ; • Un taux d’humidité limité à 15% en cimenterie et 7% en fours à chaux afin d’optimiser l’énergie du CSR disponible pour le process et limiter la formation de fumées ; • Un taux de chlore très faible (<0,5%) afin de ralentir la dégradation du matériel et limiter la formation de concrétions chlorées, responsables d’arrêts de production ; • Une teneur en cendres <15% pour les cimentiers et <7% pour les chaufourniers pour limiter la formation d’anneaux cendreux, l’encrassement du four et donc la perte de débit de production ; • Une granulométrie faible (entre 20 et 30 mm) et une forme bi-dimensionnelle, notamment pour une injection en tuyère, afin de garantir une combustion homogène, complète et rapide du combustible ; • Une densité modérée, afin d’assurer le débit d’alimentation attendu lors de l’injection du combustible dans le process. À noter que l’utilisation de CSR en chaufferies industrielles requiert un PCI plus faible, compris entre 11 et 15 MJ/kg, des teneurs en humidité et en cendres plus élevées (jusqu’à 30%) et un taux de chlore accepté jusqu’à 1%. Par conséquent, si la reproductibilité de la qualité de la matière reste une exigence commune à l’ensemble des utilisateurs, le cahier des charges défini par l’industrie des chaufferies industrielles offre aujourd’hui un débouché complémentaire à celui des cimenteries et des fours à chaux, permettant la production d’une plus large gamme de qualités de CSR et la création d’un marché plus ouvert. 8 Eco emballages 20p recyclage valorisation version 2.indd 8 11/03/16 10:04 3. Production d’un CSR de qualité Les cahiers des charges des différents utilisateurs montrent les contraintes qu’implique l’introduction d’un tel combustible dans des procédés industriels exigeants. La garantie de fournir aux clients cimentiers et chaufourniers un CSR de qualité à la fois élevée et constante repose essentiellement sur un process de préparation optimisé mettant en jeu broyeurs primaires et secondaires, cribleurs, overband et courant de Foucault, systèmes de séparation « lourds/ légers ». Afin de compléter le process de séparation, certaines lignes comportent également une ou plusieurs machines de tri optique, d’une part pour extraire certaines matières valorisables (bois, fibreux, inertes…) et d’autre part, pour éjecter certains indésirables. On citera en particulier : • Le chlore lié à la présence de PVC ; les refus de tri peuvent contenir une part plus ou moins importante de PVC selon la nature des déchets entrants. En particulier, si certains flux de films plastiques peuvent présenter une teneur proche de 1%, certains autres, issus de centres de tri ayant élargi les consignes de tri à l’ensemble des emballages plastiques peuvent atteindre des proportions de 7% de PVC. En l’absence de tri optique dans son process, le préparateur de CSR sera contraint à diluer en faible quantité ses entrants issus de refus de tri dans des flux d’autres origines, avec des limites en terme de régularité des paramètres de sa production, pour respecter les cahiers des charges de ses clients ; • Les fibreux : pour une teneur en fibreux supérieure à 20%, le taux de cendres dépasse 7%, rendant le CSR impropre à son utilisation en cimenterie et en fours à chaux. Par ailleurs, dans des proportions trop élevées, les fibreux impactent la valeur du PCI, puisque dépendante du taux d’humidité. En outre, le taux d’humidité reste un paramètre difficile à maitriser, du fait de son caractère saisonnier, et peut parfois dépasser les 15% fixés par les utilisateurs, notamment pendant la période hivernale. Seul le stockage intérieur des déchets permet de maîtriser la teneur en humidité : en effet, différents systèmes de séchage ont été testés par l’un des préparateurs, sans qu’aucun n’apporte un réel bénéfice qualitatif à la matière. En revanche, les coûts de préparation ont significativement augmenté. Répondre aux cahiers des charges fixés par les utilisateurs nécessite la mise en place d’un procédé de préparation optimisé mettant en jeu des technologies de tri adaptées à des flux entrants hétérogènes et évolutifs dans le temps. Certains paramètres, nécessitent, de plus, d’être parfaitement maîtrisés, afin d’assurer la conservation de l’intégrité du processus industriel : le PVC et les fibreux, qui peuvent avoir un impact significatif sur la qualité du CSR, requièrent, en particulier, un équipement en machines de tri optique. Le taux d’humidité, influent sur la valeur du PCI, se doit d’être également maintenu dans les limites acceptables fixées par les cimentiers et chaufourniers utilisateurs. 4. Obtention d’un CSR de qualité : recettes, densification et conditionnement La qualité du CSR et en particulier, sa capacité à alimenter le procédé de combustion, repose majoritairement sur la proportion de déchets d’emballages ménagers intégrés en mélange avec des déchets d’autres origines. En effet, les flux de CSR particulièrement chargés en déchets d’emballages présentent une faible masse volumique. Or, la densité est un paramètre majeur dans les débits de production (au niveau des broyeurs) et d’alimentation de la trémie d’injection chez l’utilisateur. Dans le cadre de ces travaux, plusieurs taux d’intégration – de 5 à 60% - de refus de tri de différentes natures ont été testés, et leurs impacts sur la densité ont été évalués. Les résultats montrent ainsi qu’au-delà de 40% de refus de tri incorporés en mélange, la densité, trop faible, est incompatible avec la plupart des technologies d’injection de CSR en cimenterie. La densification du CSR reste donc un élément clef dans le maintien du débit d’alimentation en combustible. L’extrusion a montré son efficacité, d’une part pour augmenter la densité, d’autre part, pour diminuer la teneur en humidité. Finalement, la compaction des lots de CSR et leur mise en balles assurent ensuite un stockage et un transport vers le site utilisateur propices à leur injection et bénéfiques en termes économiques et logistiques. 9 Eco emballages 20p recyclage valorisation version 2.indd 9 11/03/16 10:04 Ainsi, la charge en emballages ménagers en plastique impacte fortement la densité du CSR et son aptitude à être intégré en tant que combustible chez les cimentiers et chaufourniers. Pour assurer une densité adéquate, la proportion de refus de tri, riches en plastiques, dans le CSR produit ne peut dépasser 40%, faute de quoi la densité, trop faible, ne permettrait une bonne alimentation des systèmes actuels d’injection du combustible. Deux alternatives sont alors envisageables : • Une densification des lots de déchets plastiques suivie de leur compaction réalisée directement chez le préparateur de CSR ; • L’adaptation des structures industrielles utilisatrices : les équipements, qui existent aujourd’hui, acceptent des plages de densité plus larges et permettent d’intégrer un CSR fortement dopé en déchets d’emballages plastiques. 5. Bénéfice environnemental d’une filière CSR pour les refus de tri Trois impacts environnementaux ont été étudiés dans le cadre de l’analyse environnementale d’une filière potentielle de CSR pour refus de tri : consommation d’énergie primaire, contribution à l’effet de serre et épuisement des ressources non renouvelables. Pour l’ensemble de ces trois indicateurs, la préparation et la valorisation de refus de tri sous forme de CSR, destiné à l’alimentation des cimenteries et des fours à chaux, montrent des impacts sur l’environnement nettement plus favorables que dans les cas d’une gestion classique des refus (64% orientés vers les UIOM, 36% vers les CET) ou d’une gestion conventionnelle optimisée (100% en UIOM à haut rendement). L’étude montre, dans ce cadre, l’influence positive sur le bilan environnemental de la substitution des combustibles conventionnels par un CSR de haute qualité, notamment dans le cas des combustibles fossiles utilisés dans l’industrie cimentière (charbon, coke, lignite). À noter, les impacts liés aux étapes de transport et de préparation requises pour une utilisation en cimenteries ou en fours à chaux restent secondaires par rapport à ces bénéfices environnementaux. Par conséquent et de manière générale, la valorisation des refus de tri sous forme de CSR présente des bénéfices environnementaux par rapport aux traitements habituels de ces mêmes refus (incinération, enfouissement). De plus, aux bénéfices observés dans le cadre de sa production et de son utilisation, peuvent s’ajouter des bénéfices environnementaux liés au recyclage des refus engendrés par la production du CSR (métaux ferreux et non ferreux, fibreux, mousses, bois…). 6. Perspectives économiques Aujourd’hui, l’équilibre économique de la filière de production de CSR n’est pas atteint. Le CSR produit ne représente pas aujourd’hui une source de revenu pour son producteur. Au contraire, le CSR est une charge supplémentaire pour lui, puisqu’il paie pour son utilisation auprès du seul utilisateur existant, le cimentier. La diversification des débouchés, avec le développement de l’utilisation des CSR en chaufferies industrielles, devrait permettre de meilleures conditions de reprise, par une indexation du prix sur la quantité d’énergie apportée par ce combustible. Par ailleurs, une optimisation des process de production de CSR constitue un levier d’amélioration du bilan économique de cette activité via l’extraction supplémentaire de matières recyclables et une meilleure valorisation du CSR. Dans un schéma ainsi « optimisé », les prix de traitement proposés en entrée d’unité sont de l’ordre de 75 €/tonne (versus 110 €/tonne pour un process « simple »), rendant ainsi cette solution compétitive par rapport aux autres solutions de traitement des refus de tri. De plus, la valeur d’achat du CSR par les utilisateurs, ainsi que les coûts de transport du CSR vers l’utilisateur final influencent le bilan économique. Ces paramètres dépendent respectivement de la qualité du CSR et de la localisation géographique de l’industriel utilisateur. 10 Eco emballages 20p recyclage valorisation version 2.indd 10 11/03/16 10:04 3. ENSEIGNEMENTS PAR PROJET PROJET CSR PLUS - PAPREC SUD-OUEST .............................................................12 PROJET CS CSR - VEOLIA CENTRE-OUEST ...........................................................14 PROJET VALPLAST - VALORPLAST .........................................................................16 Les projets ont été sélectionnés sur la base de différents critères, relatifs aux enseignements attendus : • identifier les conditions, techniques et économiques, dans lesquelles des installations existantes doivent être adaptées pour recevoir ces gisements de déchets d’emballages ménagers en plastique ; • produire un combustible apte à être introduit dans un processus industriel contraignant tel que la cimenterie ; • étudier dans quelles conditions le développement d’autres exutoires que l’utilisation en cimenteries serait possible. Dans ce cadre, les différents travaux réalisés se positionnent de la manière suivante : Orientations des projets Projets réalisés Perspective de développement et extension des débouchés Adaptation des procédés aux déchets d’emballages en plastique Valorplast (VALPLAST) Veolia (CS CSR) Paprec (CSR PLUS) Respect du cahier des charges des clients 11 Eco emballages 20p recyclage valorisation version 2.indd 11 11/03/16 10:04 PROJET CSR PLUS - PAPREC SUD-OUEST Partenaires : FPR, MPB, Paprec Trivalorisation, Lafarge Objectifs et enjeux technico-économiques • Evaluation de l’adaptabilité des flux entrants à la production de CSR • Test de performance de broyage des flux purs et en mélange (recettes) et respect des CDC des utilisateurs • Evaluation du potentiel de substitution du combustible utilisé par le cimentier par un CSR de meilleure qualité calorifique • Perspectives économiques de la filière Origine et nature des flux de plastiques étudiés • Pots et barquettes PET produits par le CDT PAPREC Trivalorisation (Blanc-Mesnil) • Flux PS produits par le CDT PAPREC Trivalorisation • Refus de sur-tri de l’usine MPB pour la régénération de PEhd • Films plastiques non valorisables en mélange issus de la CS réalisée sur le CDT PAPREC Trivalorisation (Blanc-Mesnil) Déroulé des travaux et bilan intermédiaire Phase 1 : Préparation de la matière entrante Les différents flux entrants cités ci-dessus ont été caractérisés dès leur entrée en centre de préparation de CSR. Les résultats montrent, en l’absence de tout traitement, un taux important de plastiques tandis que les autres indésirables comme les fibreux, les mousses ou le bois, sont en proportion faible. Seul le flux de refus de sur-tri issu de MPB présente un taux proche de 40% d’indésirables. Mais le PVC, sur lequel est porté une attention particulière du fait des limites imposées par les CDC des utilisateurs, n’est présent qu’en quantité minime. Par conséquent, les quatre flux peuvent, a priori, rentrer dans la composition du CSR produit par PAPREC Sud-Ouest, sous réserve de répondre aux exigences physico-chimiques du CDC du cimentier. Phase 2 : Étude de performance de fabrication de CSR sur les matières entrantes Les différents flux entrants cités ci-dessus ont été traités sur la chaîne de production de Bruguières : avec une capacité de 20 000 T/an et par poste, l’unité traite déjà l’ensemble des refus de tri de ses autres activités, à savoir tri de déchets industriels non dangereux, tri de déchets de chantiers et tri de CS. Les quatre flux étudiés ont été soumis à une même procédure de traitement, laquelle a été conçue de façon à répondre au mieux au CDC du cimentier. Les principales étapes du process de traitement sont les suivantes : stockage à couvert pour garantir un taux d’humidité le plus bas possible, tri magnétique pour séparer les ferreux, séparation des fines pour leur taux important en inertes (du fait de leur influence négative sur le PCI) et tri optique en vue de l’élimination du chlore. Les échantillons de CSR ainsi obtenus ont été analysés en laboratoire et les paramètres physico-chimiques critiques évalués dans le cadre d’une utilisation en cimenterie (taux de chlore, teneur en humidité, PCI). Les résultats, en accord avec les valeurs requises, montrent que les flux sélectionnés peuvent être intégrés en mélange avec d’autres déchets en vue d’une valorisation sous forme de CSR : les films, en particulier, présentent une excellente qualité mais sont plus difficilement broyables. Les flux de pots et barquettes en PET, quant à eux, démontrent le meilleur potentiel d’intégration. Phase 3 : Industrialisation et intégration de la matière produite en cimenterie Les quatre flux précédemment étudiés ont été mélangés en proportion variable au lot CSR habituellement produit par PAPREC Sud-Ouest. Les lots de plastiques ont ainsi été introduits à hauteur de 20, 40 et 60% dans le produit habituel. Le PCI, la densité du produit, le débit de production et d’alimentation en injection ont été évalués et comparés aux valeurs usuelles. Ainsi, avec un gain calorifique notable de 25% à chaque 20% introduit, le CSR produit présente un PCI très intéressant pour le procédé cimentier. La densité, en revanche, diminue de façon proportionnelle à la quantité ajoutée de plastiques : ainsi, dès 40% d’intégration de refus plastiques, celle-ci n’est plus compatible avec la technologie d’injection CSR actuellement utilisée par le cimentier. Le débit d’utilisation du combustible par la cimenterie est alors largement réduit voir même nul. 12 Eco emballages 20p recyclage valorisation version 2.indd 12 11/03/16 10:04 Conclusions : résultats techniques et perspectives économiques D’un point de vue technique, • Les flux composés des plastiques testés dans ce cadre (refus de sur-tri PEhd, P&B PET, PS, films) sont tous compatibles avec la production de CSR de qualité ; • Le combustible produit, mettant en jeu différentes proportions d’emballages plastiques, présente une capacité calorifique supérieure à celle d’une qualité de CSR moyenne et reste conforme aux exigences cimentières à l’exception de la densité, eu égard aux autres caractéristiques physico-chimiques mesurées (taux d’humidité, teneur en chlore) ; • Les problèmes de densité et donc d’alimentation du process cimentier n’ont pas permis d’évaluer précisément le taux de substitution du combustible par du CSR enrichi en plastiques. Néanmoins, 40% semble être le taux d’intégration maximal. En revanche, ces observations ont montré les limites des installations cimentières et d’envisager l’adaptation des structures industrielles. D’un point de vue économique, Si certains paramètres fragilisent l’équilibre économique de la filière (investissements en équipement de production, concurrence des coûts d’enfouissement et d’incinération, prix de reprise des cimentiers), le développement d’une filière de CSR reste économiquement possible, notamment avec l’ouverture du marché à d’autres utilisateurs que les cimentiers. Une façon d’offrir ainsi au CSR une vraie valeur marché selon les niveaux de qualité et d’énergie attendus par les différentes industries concurrentes. 13 Eco emballages 20p recyclage valorisation version 2.indd 13 11/03/16 10:04 PROJET CS CSR - VEOLIA CENTRE-OUEST Partenaires : VEOLIA Arc-en-Ciel (ATCS AEC), Nantes Métropole, VEOLIA Centre Ouest, Veolia Recherche et Innovation (VERI), TITECH, SACO Objectifs et enjeux technico-économiques • Production d’un CSR commercialisable auprès de cimentiers à partir de refus de CS ; • Valorisation de la part combustible contenue dans le refus sortant de la chaîne de tri, en particulier les emballages non valorisés ; • Création d’une alternative pour la valorisation des refus de CS • Evaluation technico-économique de la mise en œuvre industrielle du traitement du refus de CS en CSR Origine et nature des flux de plastiques étudiés • Flux multi-matériaux (MM) • Flux multi-matériaux en extension de consignes de tri à tous les plastiques (MME) • Flux Tri’Sac : multi-matériaux collectés en sacs jaunes opaques en zone urbaine sur le territoire de Nantes Métropole Déroulé des travaux et bilan intermédiaire Phase 1 : Qualification du refus de collecte sélective La totalité des refus produits sur l’ATCS AEC sont actuellement envoyés directement vers une fosse de l’UVE (Unité de Valorisation Energétique) pour y être traités. Afin de déterminer la composition des refus, des caractérisations et des analyses physico-chimiques ont été réalisées sur ces différents flux de refus. La teneur en chlore sur brut, le PCI, les taux de cendre et d’humidité ont ainsi été mesurés et comparés aux valeurs du CDC cimentier. La qualification des trois types de refus de CS traités sur l’ATCS AEC a permis de constater les points suivants : • Ces refus sont majoritairement composés d’indésirables, de matières non recyclables et de fibreux. Ces mêmes fibreux sont de très faible granulométrie et pour la plupart souillés : leur captation sera donc difficile ; • Les caractéristiques physico-chimiques des refus de tri bruts ne sont que partiellement conformes aux exigences cimentières : en effet, si le taux de chlore reste satisfaisant (sous réserve d’une augmentation des quantités de plastiques en vue de l’extension), les valeurs de PCI sont insuffisantes et les taux de cendre et d’humidité légèrement supérieurs à la limite attendue. Par conséquent, un traitement s’avère essentiel pour la production d’un CSR de qualité : dans ce cadre, les étapes à mettre en œuvre et nécessaires au respect des paramètres définis par les utilisateurs finaux doivent être clairement identifiées. Phase 2 : Étude pratique sur le Centre de Tri Haute Performance (CTHP) de la conversion du refus de CS en CSR Afin de déterminer le meilleur compromis technico-économique entre captage et qualité conforme au CDC cimentier des flux en sortie, quatre scenarii de tri et d’affinage des flux traités sur l’ATCS ont été testés chez VERI, en vue d’une extrapolation du schéma optimal sur le CTHP. Ces protocoles incluent systématiquement un criblage amont à 20 mm (élimination des poussières et des fermentescibles augmentant le taux d’humidité) et un « déferraillage » sur overband (élimination des métaux pour protection des objets de coupe) avant granulation. Le schéma général et les différents scenarii et leurs objectifs sont présentés ci-dessous : Scenarii Principe Objectifs 1. Éjection plastiques (sauf PVC) Sélection de tous les plastiques, sauf le PVC PCI élevé, faibles taux de chlore et de cendres, taux d’humidité conforme 2. Éjection plastiques (sauf PVC) et cellulosiques Sélection de tous les plastiques hors PVC, et les fibreux PCI suffisant, taux de chlore faible, taux d’humidité et de cendres conformes 3. Éjection PVC Sélection des PVC et conservation d’un flux non éjecté et évalué Pour le flux non éjecté : PCI suffisant, taux de chlore faible, taux d’humidité et de cendres à valider 4. Sans tri optique Scenario sans tri optique Évaluation de l’intérêt d’un tel process 14 Eco emballages 20p recyclage valorisation version 2.indd 14 11/03/16 10:04 Évaluation des différents scenarii : Les valeurs obtenues pour les trois flux testés sont relativement homogènes quel que soit le scenario considéré. Les principales conclusions sont les suivantes : • La réalisation d’un criblage à 20 mm est essentiel non seulement pour réduire la fraction imbroyable et incombustible mais aussi pour réduire la quantité de fines et donc le taux d’humidité ; • L’usage de l’overband avant granulation est requis pour la sécurisation des outils de granulation ; • Le tri optique, permettant d’obtenir un flux composé en grande majorité de plastiques (hors PVC) et de cellulosiques (scenario 2), assure une valorisation de 75% du gisement entrant : le niveau de qualité d’un tel flux est alors largement supérieur à celui attendu par le cimentier (par rapport à leur limite de tolérance basse); • Dans le cas où seuls les plastiques sont sélectionnés par tri optique (scenario 1), seuls 25% de l’entrant est valorisé sous forme de CSR : au-delà d’un rendement faible, la qualité s’avère presque excessive au vu des exigences cimentières. • La ligne correspondant au scenario 3 - crible, tri optique, overband, granulateur – répond aux critères de production d’un CSR de qualité conforme aux exigences des utilisateurs finaux. Le tri optique s’avère en effet essentiel, notamment pour éliminer le PVC et ainsi sécuriser un flux évolutif en vue de l’extension des consignes de tri plastique. Phase 3 : Étude de la mise en place industrielle de la conversion des refus de CS en CSR Suite aux résultats précédents et du fait de la forte proportion de fibreux présents dans les différents flux de refus reçus, une étape de sur-tri préliminaire au process de traitement CSR a été envisagée, mettant en jeu extraction des fibreux, extraction des fines et du PVC et ce, afin de produire en plus du CSR, un flux matière valorisable 100% fibreux. Selon la nature des flux entrants, ce traitement montre un réel bénéfice technico-économique : il permet en effet d’assurer une meilleure valorisation matière tout en préparant le produit pour sa conversion en CSR, via l’élimination en amont des fines et du PVC. Conclusions : résultats techniques et perspectives économiques D’un point de vue technique, • Les flux composés des plastiques testés dans ce cadre sont partiellement compatibles avec la production de CSR de qualité : un traitement adapté, identifié parmi différents schémas de tri testés, et mettant en jeu en particulier tri optique, overband et courants de Foucault devra être réalisé ; • Le combustible produit ne peut être constitué de refus de tri purs : seuls des lots en mélange avec du DIB pourront être utilisés en vue de la production de CSR. La recette ainsi établie et reposant à la fois sur la qualité du flux produit et sur la nature du DIB, doit pouvoir soumettre un CSR constant en PCI, en taux de chlore et de cendres, à un process industriel pour lequel la variation n’est pas acceptable ; • La réalisation d’un sur-tri supplémentaire avant la conversion en CSR peut permettre de potentialiser valorisation matière en constituant un flux 100 % fibreux et qualité du CSR produit. D’un point de vue économique, Le contexte du site AEC, site multi-activité avec un CDT de CS, un CTHP, une unité de production directe de CSR et une UVE, est particulier et les conclusions économiques ne sont pas généralisables à d’autres centres de tri. Néanmoins, sur la base d’hypothèses et de données économiques propres à AEC, différents scenarii ont été étudiés et comparés au travers de leurs taux de valorisation sous forme de CSR, leur potentiel de valorisation matière et le coût de traitement par tonne de refus associé (Cf. tableau ci-dessous). Le scenario 3 aboutissant à la production de trois lots dont deux valorisables sous forme de CSR et 100 % fibreux montre ainsi le meilleur potentiel technico-économique. Scenario référence Scenario 1 : production d’un CSR issu du melange refus de CS/DIB Scenario 2 : production de 2 fractions (CSR & refus) via un sur-tri Scenario 3 : production de 3 fractions (CSR, fibreux & refus) via un sur-tri Valorisation CSR 0% 16 % 25 % 9% Valorisation matière 0% 2% 0% 7% Coût de traitement 109 €/T 128 €/T 106 €/T 88 €/T 15 Eco emballages 20p recyclage valorisation version 2.indd 15 11/03/16 10:04 PROJET VALPLAST - VALORPLAST Partenaires : Environnement Massif Central (EMC), Geocycle HOLCIM, Lhoist, Bleu Safran, Association Technique de l’Industrie et Liants Hydrauliques (ATILH), Eurecka, Amalur, SOCCOR, VICAT Objectifs et enjeux technico-économiques • Validation de recettes entrantes de Combustibles Solides de Récupération (CSR) compatibles avec les cahiers des charges (CDC) de chaque utilisateur • Optimisation des différentes technologies de production de CSR (conditionnement, séchage et densification) et évaluation des impacts technico-économiques • Identification de nouveaux débouchés pour le CSR produit • Validation technique, économique et environnementale du schéma identifié Origine et nature des flux de refus de tri plastiques étudiés • Flux de Refus issus des centres de tri - Flux globaux de refus de tri automatique - Flux globaux de refus de tri manuel • Flux de refus spécifiques (refus de sur-tri : flux composé majoritairement de plastiques souples ou rigides) Déroulé des travaux et bilan intermédiaire Phase 1 : Identification des gisements, cahier des charges et campagnes de tests Les caractérisations menées sur les différents lots, à savoir les refus issus des centres de tri (hors fines) et des unités de sur-tri, sont composés majoritairement de matière valorisable sous forme de CSR (entre 63% et 97% de plastique rigide, plastique souple, fibreux, bois, textile et mousse). Cette qualité est adaptée à un traitement chez les actuels préparateurs de CSR. Ainsi, compte tenu des gisements disponibles : • Les préparateurs de CSR préconisent de limiter la part d’ « indésirables » dans ces flux de refus, à savoir déchets organiques, PVC, verre et inertes. Certains préparateurs non équipés de tri optique limiteront en particulier le taux de PVC dans leurs flux à traiter. • Pour le préparateur de CSR, le coût de traitement de ces flux évolue en fonction de sa qualité (différence de coût entre un entrant de faible qualité et un entrant de qualité supérieure comprise entre 20 et 30€/tonne, d’après l’étude économique du projet). Une optimisation de la qualité de ces flux (séparation de différentes qualité, tri des indésirables) pourrait être réalisée, sous réserve que les centres de tri s’adaptent en conséquence (via, par exemple, la collecte en plusieurs points du process des refus pré-tri, des fines, des refus corps creux et des refus corps plats). En particulier, il semblerait intéressant de séparer des refus, les fines, ces dernières ne semblant pas adaptées à la production de CSR, du fait de leur forte charge en inerte et en matières organiques, à laquelle s’ajoutent une humidité élevée et une granulométrie faible. Les différents paramètres évalués en phase 2 ont été établis selon des cahiers des charges précis définis par les différentes industries utilisatrices de CSR. L’industrie cimentière constitue aujourd’hui le principal utilisateur de CSR en France. Néanmoins, d’autres débouchés existent : c’est le cas des fours à chaux et des chaudières industrielles. Les cahiers des charges diffèrent selon l’industrie concernée, même si la nécessité d’être fournis en un CSR de qualité constante reste commune à tous les utilisateurs. Concernant les cimentiers et chaufourniers, le CSR doit être de haute qualité (PCI élevé > 18 MJ/kg, taux de chlore faible < 0,5%, taux d’humidité et teneur en cendres < 15% pour les cimentiers et < 7% pour les chaufourniers,). Les chaudières industrielles peuvent en revanche consommer des CSR de moindre qualité (PCI faible compris entre 11 et 15 MJ/kg, taux de chlore <1%, taux d’humidité et teneur en cendres < 30%). Au vu des valeurs admises, le débouché en chaudière industrielle apparait, de fait, comme complémentaire aux utilisateurs cimenterie et four à chaux, déjà existants en France. Le développement de ce débouché pourrait donc permettre de produire de plus larges gammes de qualité de CSR, et de diversifier les exutoires d’approvisionnement. 16 Eco emballages 20p recyclage valorisation version 2.indd 16 11/03/16 10:04 Phase 2 : production du CSR, analyses physico-chimiques des flux de refus et comparaison aux cahiers des charges utilisateurs Des essais de production de CSR ont été réalisés chez différents préparateurs, en intégrant majoritairement des flux de refus de tri contenant des déchets d’emballages (entre 70% et 100%), complétés de déchets industriels banals (DIB) et d‘encombrants de déchetteries. Ainsi, différentes recettes et différentes typologies de lignes de production ont été testées. Les conclusions sont les suivantes : • Le taux parfois important de PVC dans les refus de tri (jusqu’à 7% et potentiellement en augmentation avec l’extension des consignes de tri plastique) peut amener le préparateur équipé de tri optique, à intégrer une part importante de refus de tri dans sa recette entrante. Si le préparateur n’est pas équipé de tri optique, il peut soit diluer le PVC dans sa recette entrante, soit fixer un taux de PVC à ne pas dépasser dans les flux entrants sur son process (inférieur à 1%) ; • Les flux de CSR chargés en refus de tri ont une faible densité (entre 0,05 et 0,08 kg/dm3), limitant le débit de production au niveau du broyeur. La faible densité peut aussi poser des problèmes lors de l’alimentation de la ligne chez les utilisateurs. Néanmoins, une étape d’extrusion pourrait permettre d’améliorer la densité. De même, des équipements techniques adaptés aux produits de faible densité existent. Il s’agira de faire évoluer le matériel en fonction de la densité du CSR traité ; • Pour assurer une qualité de CSR conforme aux cahiers des charges des utilisateurs – à savoir limiter le taux de PVC entrant et assurer une densité minimum -, la part de refus de tri doit être limitée. En fonction des préparateurs (gisements disponibles et process mis en œuvre), la part de refus de tri introduit dans la recette entrante ne pourra pas dépasser 50% ; • Le taux de fibreux doit être limité : en effet, les lots de CSR contenant plus de 20% de fibreux présentent un taux de cendres supérieur à 7%, inacceptable pour les utilisateurs chaufourniers. De plus, et du fait de leur taux d’humidité souvent élevé, les éléments fibreux diminuent également de façon significative le PCI ; • Afin de garantir un produit stable, homogène et conforme aux exigences qualité des cimentiers et chaufourniers, les process de préparation de CSR doivent présenter les équipements suivants : un broyeur primaire, un overband, un courant de Foucault, un système de séparation lourds/légers et un broyeur secondaire. En complément, un ou plusieurs trieurs optiques peuvent permettre d’extraire d’autres matières en vue de leur valorisation (bois, fibreux, plastique…) et d’affiner la qualité, via, notamment, l’éjection du PVC. Ces différents équipements permettent ainsi de combiner valorisation matière et production de différentes qualités de CSR en fonction des exigences des utilisateurs. Validation économique des essais et évaluation environnementale Bilan économique : Le bilan économique, conduit dans le cadre de cette étude, a été réalisé selon deux schémas : • Sur la base d’une ligne de préparation de CSR de type « simple » (broyeur primaire, overband, courant de Foucault, séparation lourds/légers, broyeur secondaire) et de faible capacité. Cette étude s’inscrit dans un cas concret ; • Sur la base d’une ligne de préparation de CSR de type « optimisée » (ajout de machines de tri optiques) définie de façon à améliorer les résultats obtenus au cours du projet. Cette nouvelle ligne a été dimensionnée de façon à extraire en complément des recyclables (bois, plastiques…) des flux de DIB et d’encombrants de déchetteries. Ce calcul s’inscrit dans une approche théorique de prospection. Les conclusions sont les suivantes : • Sur une ligne simple, les coûts de production de CSR restent faibles (environ 50 €/t) mais ne permettent ni de préparer un CSR de bonne qualité, ni de valoriser les autres matériaux recyclables (plastiques, fibreux). Ceci conduit à des bilans économiques où le prix de traitement s’élève à environ 110 €/tonne.Afin de rendre ce bilan économique plus compétitif (notamment par rapport au coût moyen de l’enfouissement), deux coûts doivent être optimisés : - le coût de transport du CSR, via la mise en place de débouchés plus proche (< 300 km), l’augmentation de la densité du CSR produit et la mise en place d’un dispositif de compactage des chargements pour augmenter le poids moyen ; - la valeur d’achat du CSR, à condition que la qualité du CSR produit soit améliorée. De cette façon, les prix de prestation minimum seraient alors de 80-85 €/Tonne pour les refus spécifiques et de 95-100 €/Tonne pour les refus issus de centres de tri. Cette optimisation n’est pas suffisante pour concurrencer l’enfouissement, dont le coût est variable d’une région à une autre. Le coût d’enfouissement local devra être supérieur à 100 €/Tonne pour que la production de CSR devienne économiquement intéressante. • Sur une ligne de type « optimisée », l’extraction de matière recyclable et la meilleure valorisation du CSR compensent un coût de traitement supérieur (environ 80 €/Tonne). Ainsi les prix de traitement minimum proposés en entrée d’unité sont de l’ordre de 75 €/Tonne, voire de 55 €/Tonne pour des refus spécifiques, rendant ainsi cette solution compétitive par rapport aux autres solutions d’élimination ; • Par ailleurs, la valeur d’achat du CSR par les utilisateurs cimentiers ou chaufourniers, ainsi que les coûts de transport du CSR vers l’utilisateur final influencent fortement le bilan économique. Ces paramètres dépendent à la fois de la qualité du CSR et de la localisation géographique de l’industriel utilisateur. 17 Eco emballages 20p recyclage valorisation version 2.indd 17 11/03/16 10:04 Bilan environnemental : Les études menées dans le cadre des différents scénarios CSR considérés ont permis d’émettre les conclusions suivantes : • Le bilan environnemental de la gestion des refus issus de centres de tri, et des refus spécifiques est amélioré dans le cas d’une production de CSR utilisable en cimenterie ou en four à chaux : ce bénéfice a été évalué en comparaison avec une gestion conventionnelle (64% UIOM et 36% CET), ou optimisée (100% en UIOM à haut rendement) de ces refus ; • L’amélioration est importante pour les trois principaux indicateurs environnementaux, à savoir consommation d’énergie primaire, contribution à l’effet de serre et consommation de ressources non renouvelables. Les résultats évalués sur les autres indicateurs environnementaux (acidification, eutrophisation, oxydation photochimique) montrent également un effet favorable ; • Les bénéfices apportés, inhérents à la haute qualité de CSR, s’expliquent par le fait que, lors de leur utilisation, ils se substituent à des combustibles conventionnels souvent impactants lors de leur combustion et lors des étapes amont d’extraction/production (charbon, coke, lignite) ; • Les étapes de transport et de préparation permettant de produire des CSR utilisables en cimenterie ou en four à chaux présentent une contribution secondaire : les impacts qui sont associés à ces étapes n’annulent pas les bénéfices de la substitution à des combustibles conventionnels. D’ailleurs, même en intégrant une phase de séchage, les bénéfices des scénarios CSR restaient notables ; • La valorisation matière des matériaux recyclables extraits de ce solde apporte des bénéfices supplémentaires notables aux bénéfices déjà apportés par le CSR de haute qualité et même dans le cas d’une qualité légèrement moindre adaptée aux chaudières industrielles. Conclusions : résultats techniques et perspectives économiques D’un point de vue technique, • Les flux de refus de tri (issus de centres de tri et d’unité de surtri) testés présentent un haut potentiel de valorisation sous forme de CSR ; • Les cimentiers ont aujourd’hui le monopole du marché en termes d’approvisionnement en CSR, mais les chaufourniers tentent de l’intégrer. Parallèlement, les chaudières industrielles, grandes utilisatrices de CSR en Allemagne, pourraient constituer un débouché complémentaire en France, notamment pour des CSR de moindre qualité ; • Le CSR produit est conforme aux exigences des utilisateurs, compte tenu des mesures de PCI, de taux d’humidité, de teneur en chlore et en cendres, sous réserve qu’un traitement spécifique soit mis en oeuvre (élimination du PVC, maîtrise de la teneur en fibreux...). Un tri optique est alors nécessaire ; • La faible densité liée à une proportion importante de déchets d’emballages plastiques génère des problèmes de débit de production pour le préparateur et d’alimentation pour le cimentier. D’un point de vue économique, • Les lignes de traitement dites optimisées présentent le meilleur potentiel économique : les bénéfices résultants des recettes de matières recyclables, une valeur positive éventuelle du CSR et le meilleur bilan matière, compensent un coût de traitement globalement important ; • Avec un prix de traitement minimum en entrée de site évalué entre 55 et 75 €/Tonne, ce type de ligne peut concurrencer d’autres solutions de valorisation ; • Afin d’optimiser les différents coûts, la distance de transport vers l’utilisateur doit être réduite au mieux, et le CSR produit de haute qualité, assurant ainsi des coûts de traitement compétitifs et une valeur d’achat au CSR. 18 Eco emballages 20p recyclage valorisation version 2.indd 18 11/03/16 10:04 LISTE DES ACRONYMES CDC : Cahier Des Charges CDT : Centre de Tri CET : Centre d’Enfouissement Technique CS : Collecte Sélective CSR : Combustible Solide de Récupération CTHP : Centre de Tri Haute Performance DIB : Déchet Industriel MM : Multi Matériaux MME : Multi-matériaux en extension P&B : Pots et Barquettes PCI : Pouvoir Calorifique PE : Polyéthylène PEhd : Polyéthylène Haute Densité PET : Polyéthylène Téréphtalate PP : Polypropylène PS : Polystyrène PSE : Polystyrène expansé PVC : Polychlorure de Vinyle UIOM : Unité d’Incinération d’Ordures Ménagères UVE : Unité de Valorisation Énergétique 19 Eco emballages 20p recyclage valorisation version 2.indd 19 11/03/16 10:04 - Crédits photos : Eco-Emballages/William Alix /Sipa Press/Droits réservés. Imprimé sur papier recyclé. - Mars 2016 Contacts : Maryon PAILLEUX Jean-Louis DAVOUST Eco emballages 20p recyclage valorisation version 2.indd 20 Eco-Emballages 50 boulevard Haussmann 75009 Paris – France Tél. : +33 (0)1 81 69 06 00 Fax : +33 (0)1 81 69 07 47 www.ecoemballages.fr 11/03/16 10:04