E-GOUVERNANCE
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E-GOUVERNANCE LES RELATIONS ETAT-CITOYENS A L’HEURE DU NUMERIQUE Panorama, Enjeux et Perspectives en Afrique 1 Publication PMC Avril 2009 E-Gouvernance en Afrique Performances Management Consulting est une société de conseil en management stratégique, créée en 1995 par des consultants africains ayant acquis une expérience solide dans des cabinets et des entreprises de rang mondial. Le cabinet s’est fixé comme ambition d’être un acteur de la transformation des économies africaines. Dans ce cadre, le cabinet Performances publie de façon régulière des notes sectorielles sur un secteur clé pour la lutte contre la pauvreté et l’émergence de l’Afrique. Ces notes vous proposent une description précise du secteur, identifient les enjeux stratégiques et mettent en perspective les défis majeurs auxquels les décideurs publics et les acteurs privés devront faire face. Ce document est un résumé de la note sectorielle sur le secteur postal en Afrique. L’intégralité de cette publication est disponible sur le site web de PMC : www.performancesconsulting.com -2- E-Gouvernance en Afrique Sommaire … Les TIC : un outil aux enjeux multiples ..................................................... - 4 … Les TIC : un outil clé de la gouvernance électronique ................................... - 4 … La gouvernance électronique accroît l’efficience des services de l’administration ... ..................................................................................................... - 5 … La gouvernance électronique améliore la qualité et la simplicité des services de l’administration ................................................................................ - 6 … La gouvernance électronique rehausse l’efficacité des services publics ............ - 7 … La gouvernance électronique facilite l’atteinte des objectifs de politique économique ...................................................................................... - 7 … La gouvernance électronique renforce la confiance et l’implication des citoyens - 9 … La gouvernance électronique implique une multiplicité des acteurs et des principes de réussite ....................................................................................... - 9 … La pertinence des choix technologiques est nécessaire à la réussite des projets de gouvernance électronique .................................................................. - 10 … La mise en place de l’e-gouvernance implique une démarche en cinq (5) étapes essentielles .................................................................................... - 10 … Un faible développement de la gouvernance électronique en Afrique et des disparités régionales importantes ........................................................ - 11 … Des freins à la gouvernance électronique subsistent en Afrique .................... - 11 … L’E-Gouvernance présente pourtant des bénéfices potentiels pour les pays africains ................................................................................................... - 13 ... Plusieurs défis restent à être relevés en Afrique en matière de gouvernance électronique ................................................................................... - 14 - -3- E-Gouvernance en Afrique Executive Summary … Les TIC : un outil aux enjeux multiples Les TIC sont associées aux « dispositifs techniques ayant pour constituants des appareils de traitement de l’information et ayant pour effet social de faire circuler des messages et, par là, de rendre possibles des échanges d’information, des interprétations, des productions de connaissances et de savoirs dans la société »1. Pour les hommes politiques et les organisations internationales, les TIC constituent « la solution » pour améliorer la participation et la représentation des citoyens à l’intérieur des pays démocratiques. Pour la société civile mondiale et les organisations alter mondialistes, les TIC représentent un outil majeur pour structurer et organiser les mouvements sociaux. Pour le continent africain engagé depuis plus d’une quinzaine d’années dans un processus de réformes politiques et institutionnelles grâce aux injonctions pressantes des institutions financières internationales, les TIC sont présentées comme étant un moyen pour accompagner l’ambition d’asseoir définitivement la démocratie et la bonne gouvernance. … les TIC : un outil clé de la gouvernance électronique La gouvernance électronique est définie comme « l'utilisation des technologies de l'information et des communications (TIC) dans les administrations publiques, associée à des changements au niveau de l'organisation et de nouvelles aptitudes du personnel. L'objectif est d'améliorer les services publics, renforcer les processus démocratiques et de soutien aux politiques publiques.»2 L’e-gouvernement se décompose ainsi en trois (3) « e-administration », la « e-démocratie » et la « e-société ». grands Figure 1 – les grands domaines de l’e-gouvernement 1 2 Y. Jeanneret, Y’a-t-il (vraiment) des technologies de l’information ?, Septentrion, 2000, p. 59. http://europa.eu -4- domaines : la E-Gouvernance en Afrique L’e-gouvernement repose sur quatre (4) notions émergentes3 : • • • • l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) ; l’adaptation des processus de travail et des structures de l'appareil gouvernemental ; l'amélioration de l’information, de la communication, de la coopération entre les différents acteurs que sont (i) les citoyens, (ii) les entreprises, (iii) les organisations à but non lucratif et les organisations non gouvernementales ; l'augmentation de l'efficacité et de l'efficience des fonctions du gouvernement. … La gouvernance électronique accroît l’efficience des services de l’administration L’Administration électronique améliore en effet l’organisation interne des services. Elle permet l’automatisation des tâches simples et répétitives, permettant ainsi de libérer du temps pour des tâches plus enrichissantes pour l’employé et créatrices de valeur ajoutée. Elle permet également d’assurer un meilleur suivi et la connaissance accrue des processus de gestion interne, de réduire les coûts et les délais de transfert d’information entre services et organismes, rendant possible une plus grande collaboration entre les différentes administrations au service de l’usager et un regroupement des compétences dans des pôles dont la localisation devient non contraignante géographiquement. En résumé, l’administration électronique favorise le travail en transversalité et la mise en réseau des partenaires ; elle rend lisible l’action de l’autorité auprès de ses administrés et assure une proximité terrain affermissant le lien social. L’administration électronique génère aussi des économies et permet de mutualiser des moyens pour répondre aux évolutions de l’environnement (règlementation..) en termes de ressources humaines et financières. Figure 2 - Gains potentiels d’efficience suite à la mise en œuvre de l'administration électronique 3 Saint-Amand Gilles E. Gouvernement en ligne : Cadre d’évolution de l’administration électronique Janvier 2004, révisé en Juillet 2005 (Saint-Amand Gilles E. est Professeur à l’Université du Québec à Montréal, école des sciences de gestion, Département de Management et Technologie). -5- E-Gouvernance en Afrique … La gouvernance électronique améliore la qualité et la simplicité des services de l’administration L’émergence de la société de l’information et la révolution technologique ont considérablement accru les capacités des organismes à traiter et échanger des informations. Elles ont fourni aux administrations les outils techniques nécessaires pour mettre en place une organisation capable d’offrir des services flexibles, personnalisés, de qualité, opérant en réseau avec des partenaires internes et externes. Une telle évolution constitue un changement de paradigme dans la livraison du service public. Cette nouvelle opportunité permet d’améliorer significativement l’organisation des services publics et le service rendu à l’usager. L’administration électronique se définit alors comme « l’usage des TIC et en particulier de l’Internet en tant qu’outil visant à mettre en place une administration de meilleure qualité » (OCDE, 2003). La qualité de service est sous-entendue comme «l’aptitude d’un produit, processus ou projet de l’organisation à satisfaire les besoins explicites, implicites ou latents des bénéficiaires externes (usagers) de la prestation »4. Un autre point essentiel de l’administration électronique est la simplification de l’accès aux services avec une nouvelle approche centrée sur le citoyen. L’usager est dispensé de l’obligation de comprendre les structures de l’administration ainsi que les relations complexes et multiples entre ses différentes entités. La gouvernance électronique tend à offrir à l’usager une interface unique et cohérente de l’administration qui reflète ses besoins. La gouvernance électronique permet également d’aller au-delà des portails pour arriver à une réforme du système consistant à établir une collaboration plus effective entre les différentes agences administratives ; tout cela dans le but de mieux servir le citoyen. Figure 3 - dynamique d’évolution de l’administration électronique Source : Saint-Amant G., 2005, E-Gouvernement : cadre d’évolution de l’administration électronique, Systèmes d’information et management, vol. 10, n° 1. 4 Cette définition est une adaptation de celle introduite dans le vocabulaire de la norme ISO 8402 « ensemble des caractéristiques d’une entité qui lui confèrent l’aptitude à satisfaire des besoins exprimés ou implicites » -6- E-Gouvernance en Afrique … La gouvernance électronique rehausse l’efficacité des services publics L’apport de l’administration électronique aux résultats de l’action gouvernementale peut prendre plusieurs formes. Les divers organismes publics peuvent par exemple s’échanger des informations importantes plus efficacement et à moindre frais. De façon concrète, la gouvernance électronique permet l’amélioration de la perception des impôts, la baisse de la demande de soins de santé (due à un meilleur usage des informations en matière de santé) ou la diminution des indemnités de chômage versées (grâce à une meilleure adéquation entre demandeurs d’emploi et postes vacants au moyen de compilations d’offres d’emploi en ligne). Ces possibilités peuvent avoir un impact considérable sur l’état des finances publiques. En outre, l’administration électronique peut contribuer à améliorer les politiques sociales. Par exemple, elle peut aider les administrations à promouvoir des langues maternelles et fournir des informations sur les populations autochtones. Elle peut aussi favoriser la création de communautés autour de questions d’intérêt public. … La gouvernance électronique facilite l’atteinte des objectifs de politique économique L’administration électronique peut aider les gouvernements à faire des économies, en allégeant certains postes de dépenses comme les télécommunications, les charges d’ordre administratif et de personnel. Elle contribue dans le même sens à l’atteinte d’une meilleure productivité et à l’amélioration de la qualité de travail. En outre, l’administration électronique participe à la politique d’appui au secteur privé. Elle allège les entreprises de certaines tâches administratives comme les déclarations de TVA, d’impôt etc. qui mobilisaient dans le passé des ressources assez conséquentes de l’entreprise et souvent, à temps plein. Avec les services-online offerts aux entreprises, ce personnel peut être redéployé dans d’autres tâches beaucoup plus profitables pour la firme. Ainsi, l’entreprise réalise en même temps des économies sur ses charges fixes. Tableau 1 - Avantages de l'Administration Electronique pour le Gouvernement Productivité Attractivité Rationalisation des coûts Accélération des procédures et simplification des tâches Meilleur contrôle des activités des divers départements Amélioration de l’image extérieure suite au rapprochement avec l’administré et les entreprises Décharge des tâches administratives contraignantes puisque automatisées au profit d’un travail réel de conseil et de support aux administrés Plus grande satisfaction personnelle des employés due à la plus grande satisfaction de l’administré-client Qualité de travail -7- E-Gouvernance en Afrique Tableau 2 : synthèse des impacts économiques et sociaux de l'e-gouvernement Impacts sociaux Amélioration de la transparence Diffusion des règles et procédures du gouvernement, de la charte du citoyen et la performance du gouvernement à un public plus large Divulgation des biens publics, du budget, et des informations sur les achats Prise de décisions et actions des fonctionnaires plus transparents Réduction de la corruption au sein de l'administration Mise en ligne des procédures afin que les transactions puissent être facilement surveillées Réduction du rôle de gardien des fonctionnaires par le biais de procédures automatisées qui permettent de réduire les pouvoirs discrétionnaires Elimination de l'intermédiation Amélioration des services délivrés Diminution du temps de réalisation des transactions Réduction des coûts associés aux déplacements des citoyens vers les centres administratifs et plus grande interaction Gouvernement Citoyens Amélioration de l'aptitude du gouvernement à offrir un service à une plus grande partie de la population Responsabilisation Fourniture de services aux collectivités non desservies (accès limité pour le gouvernement), avec de nouveaux canaux pour la recette, l'adaptation et la diffusion des services gouvernementaux ciblés Réduction du pouvoir des intermédiaires de courtage Impacts économiques Augmentation de la capacité des gestionnaires à la tâche de surveiller les taux d'achèvement des fonctionnaires Rationalisation des process administratifs Amélioration de l'efficacité de la fonction publique en automatisant certains work flow administratifs Intégration des bases de données et réduction des erreurs causées par la présence de redondance Augmentation de la vitesse et de l'efficacité de l'inter et de l'intra-agence de travail et d'échange de données Réduction des charges administratives pour les entreprises Augmentation des revenus Un accès plus rapide au gouvernement et moins de temps nécessaire pour interagir avec le gouvernement Réduction des interlocuteurs entre le gouvernement et l'individu. Automatisation de paiement des impôts et du versement de la Taxes à l'Etat Amélioration de l'audit et de la traçabilité financière pour identifier les points d'amélioration Réduction de la corruption Réduction des coûts et des économies budgétaires Réduire des coûts de transaction pour les processus gouvernementaux Meilleur contrôle des dépenses -8- E-Gouvernance en Afrique … La gouvernance électronique renforce la confiance et l’implication des citoyens Restaurer la confiance entre les citoyens et l’administration est une condition fondamentale de la bonne gouvernance. Les technologies peuvent y contribuer. L’eadministration accroît la transparence et l’ouverture de l’administration. Par exemple, les prestations électroniques de service dans le domaine de la passation des marchés publics, développées dans plusieurs pays de l’OCDE, favorisent la transparence de l’administration (le citoyen peut consulter les résultats des appels d’offre publics) et luttent efficacement contre la fraude et la corruption dans les achats. L’e-participation permet aussi aux citoyens de se sentir plus impliqués. C’est une démarche judicieuse car ouvrir les processus décisionnels peut améliorer la qualité des décisions. Les processus décisionnels participatifs donnent aux responsables une image plus juste du contexte et des conséquences des choix qui leur sont proposés. … la gouvernance électronique implique une multiplicité des acteurs et des principes de réussite Une démarche de gouvernance électronique requiert une coopération entre les administrations publiques situées à des niveaux de pouvoir différents, et les autres forces en présence dans l’environnement politico économique. Le schéma suivant illustre les différents parties prenante ou acteurs de la Gouvernance électronique. Figure 4 - Acteurs de la Gouvernance électronique 5 Initiatives mondiales Programmes de développement ONU Fournisseurs de services Gouvernements Gouvernance Électronique ONG Commerce et Industries Technologie Quelque soit le contexte et la configuration des interrelations entres les différents acteurs, une démarche d’e-gouvernance ne saurait réussir sans les principes suivants : - 5 une nouvelle conception et une nouvelle organisation des services publics ; une Coopération plus accrue entre services administratifs ; une Confiance installée entre les différentes parties prenantes ; un Accès assuré pour tous. Sources : e-Gouvernance - L’optique d’Absa Alfie Naidoo 29 octobre 2002 -9- E-Gouvernance en Afrique … La pertinence des choix technologiques est nécessaire à la réussite des projets de gouvernance électronique Pour réussir leurs projets de gouvernement électronique, les administrations publiques sont tenues de faire un choix adéquat des technologies à utiliser. Elles doivent également vérifier la compatibilité de ces technologies avec celles déjà existantes. L’utilisation de technologies complexes peut coûter cher à l’organisation et conduire à l’échec. Le choix technologique est donc important dans le processus de mise en œuvre d’une administration électronique. Plusieurs technologies sont aujourd’hui utilisées ; elles concernent à la fois le matériel, les logiciels et les différents systèmes. Il s’agit notamment de : L’intranet ou le portail collaboratif utilisés comme espace de travail par les agents publics mais également comme lieu d’échange et de transmission de messages électroniques instantanés, de discussion, de partage d’expérience... Les logiciels libres qui donnent la possibilité aux gouvernements de faire des économies avec des coûts d’acquisition ou de mise à jour nuls ou modiques. La télévision interactive qui est la nouvelle technologie par laquelle les administrations publiques entendent passer pour interagir avec les citoyens. Les technologies mobiles (GSM, WiFi, GPRS, etc.) dont le développement rapide constitue un avantage certain pour les gouvernements dans la diversification de leurs offres de services électroniques. La carte à puce et la biométrie qui ont surtout permis de répondre efficacement aux différents problèmes de sécurité relatifs à l’identification, à l’authentification, et à la confidentialité des usagers des services publics (santé, justice, éducation…). … La mise en place de l’e-gouvernance implique une démarche en cinq (5) étapes essentielles La gouvernance électronique résulte d’une démarche structurée en cinq (5) étapes. 1. Présence émergente : c’est la présence sur le réseau par le biais d’un site officiel, d’un portail d’accès national, ou d’une page d’accueil officielle. 2. Présence accentuée : les services en ligne sont renforcés et incluent des bases de données. 3. Présence interactive : c’est la possibilité de télécharger des documents en ligne, d’accéder à des liens sécurisés, des services audio et vidéo... 4. Présence transactionnelle : les utilisateurs peuvent effectuer des transactions en ligne. 5. Présence en réseau : établissement d’une relation entre le gouvernement et les utilisateurs de services électroniques se fondant sur les informations, le savoir et les services fournis par les institutions publiques. L’accent est mis sur le retour d’information. - 10 - E-Gouvernance en Afrique … Un faible développement de la gouvernance électronique en Afrique et des disparités régionales importantes Des disparités se dégagent de l’analyse des statistiques 2008 sur l’“E-Government Readiness Index” qui mesure le niveau de maturité de la gouvernance électronique dans un pays ou une zone donnés. En Afrique, l’indice de maturité de la gouvernance électronique varie entre 0,1047 pour le Tchad et 0,5115 pour l’Afrique du Sud. Sur l’échelle globale et internationale de l’“E-Government Readiness Index”, ces niveaux en Afrique correspondent à une maturité faible à moyen du développement de la gouvernance électronique. Au niveau continental, l’Afrique du Nord présente un niveau de développement plus élevé avec un E-Government Readiness Index de 0,337 en 2008. Quant à l’Afrique Australe, elle présente un niveau de développement de la gouvernance électronique (E-Government Readiness Index de 0,332) assez proche de celui de l’Afrique Nord, mais la région affiche des retards, particulièrement au plan des infrastructures. Malgré une maturité globalement faible de la gouvernance électronique (E-Government Readiness Index de 0,240), l’Afrique Centrale se distingue par un indice de développement du capital humain relativement élevé dans le domaine des NTIC. Pour l’Afrique de l’Est (E-Government Readiness Index de 0,240) et l’Afrique de l’Ouest (E-Government Readiness Index de 0,240), les niveaux de maturité sont faibles et se caractérisent par des retards importants au plan du développement des infrastructures. Dans ces deux (2) régions, le développement du capital humain est assez proche des niveaux constatés en Afrique du Nord. Figure 5 – indicateurs d’évaluation de la matiurité de la gouvernance électronique en Afrique (2008) 0,720 0,703 0,589 0,573 0,450 0,337 0,332 0,262 0,240 0,240 0,211 0,161 0,165 0,152 0,135 0,107 0,057 0,023 0,033 Afrique de l'Ouest Infrastructure Index 0,029 Afrique de l'Est Web Measure Index Afrique Centrale Afrique Australe Human Capital Index Afrique du Nord E-Government Readiness Index Source : E-gouvernement survey 2008, United Nations L’exploitation des données sur l’“E-Government Readiness Index” permet globalement de classer les pays africains sur quatre (4) niveaux de développement de la gouvernance électronique et de dresser la cartographie suivante : - 11 - E-Gouvernance en Afrique Figure 6 - Cartographie de la maturité des pays africains en matière de e-gouvernance Source : E-gouvernement survey 2008, United Nations … Des freins à la gouvernance électronique subsistent en Afrique Plusieurs facteurs freinent le développement de l’e-gouvernance en Afrique. Il y a d’abord l’instabilité sociopolitique dans plusieurs pays, l’analphabétisme et le retard/fossé numérique qui caractérisent encore le continent. Près de 40% de la population adulte en Afrique est analphabète et le taux de pénétration des TIC figure parmi les plus faibles (2,2 ordinateurs pour 100 habitants). Ces performances très limitées constituent un obstacle majeur au développement de l’administration électronique. Figure 7 - Taux d’utilisateurs d'Internet dans le Monde - 12 - E-Gouvernance en Afrique Les pays africains sont également confrontés à des contraintes budgétaires ; les projet de gouvernance électronique exigent souvent de moyens financiers importants et la plupart des Etats africains ne disposent pas suffisamment de ressources pour financer le saut technologique nécessaire à la mise en place de l’e-administration. De plus, les coûts élevés de l’outil informatique et de l’accès aux services Internet représentent un frein non négligeable à la pénétration du numérique dans les foyers africains. Les facilités fiscales et pour l’accès aux crédits restent très limitées dans les pays africains pour favoriser l’acquisition de matériel informatique et l’utilisation des services Internet. Tableau 3 : Prix de vente de l'accès Internet Haut Débit Moyennes des prix de vente mensuel de l'accès Internet haut débit par technologie Technologies Sénégal Maroc France USA Monde ADSL 30 euros 30 euros 20 euros 25 euros 25 euros … L’E-Gouvernance présente pourtant des bénéfices potentiels pour les pays africains La mission principale d’une organisation étatique reste et demeure de Servir la société. En Afrique, la gouvernance électronique est sans nul doute la solution pour simplifier la gestion des administrations dans le but ultime de satisfaire le client final, c’est-à-dire le CITOYEN. Compte tenu de son ampleur dans le monde au cours des dernières années, la corruption est devenue un des fléaux majeurs entravant le développement des pays pauvres. C’est malheureusement en Afrique que les conséquences de la corruption sont les plus visibles. En améliorant la transparence dans les relations entre administration et citoyens, la gouvernance électronique permettrait aux pays africains de mieux lutter contre la corruption. En plus de ces avantages, l’administration électronique affiche d’autres opportunités potentielles pour les pays africains. Elle pourrait permette en particulier de : réduire de 2/3 environ le temps d’attente des usagers du service public avant d’accéder aux prestations qui leur sont fournies par les administrations ; d’éviter les déplacements et les coûts supplémentaires et autres risques qui en découlent pour les usagers du service public ; de supprimer les barrières territoriales et de permettre l’ouverture de l’économie à un plus grand espace d’échanges d’informations susceptibles de déboucher sur accroissement des transactions économiques réelles ; de réduire les délais grâce à une simplification et à une réduction significative des formalités administratives liées aux différentes prestations de service fournies par l’administration ; d’assurer une meilleure conservation de l’information avec une facilité de diffusion et à moindres coûts ; d’accroître les compétences humaines et ainsi les capacités des cadres de l’administration à gérer plus efficacement l’économie nationale… - 13 - E-Gouvernance en Afrique ... Plusieurs défis restent à être relevés en Afrique en matière de gouvernance électronique Reformer le back office La gouvernance électronique n’est plus un simple moyen de paraître ou un biais de visibilité pour l’administration publique. Un changement organisationnel est nécessaire pour harmoniser les méthodes de travail et améliorer la coordination et la collaboration entre les différentes composantes de l’administration publique. Redéfinir et adapter les relations hiérarchiques La fonction publique est en effet soumise au principe hiérarchique, lequel fonde « l’obligation d’obéissance imposée à tout agent public»6. Ce principe régit entièrement les relations du fonctionnaire avec son supérieur, et impose de se conformer aux exigences de la hiérarchie. L'administration électronique ne se reconnaît pas dans le système hiérarchique tel qu'il est traditionnellement conçu dans la fonction publique. La mise en place des nouvelles technologies de l'information et de la communication conduit à redéfinir non seulement le rôle des supérieurs hiérarchiques dans chaque service, mais également la position des services informatiques. Mettre à niveau et développer les compétences Étant donné l’intégration progressive des TIC aux administrations publiques, une connaissance technologique de base et de l’Internet est devenue essentielle pour tous les employés. Le développement des TIC aura ainsi une incidence sur la plupart des compétences obligatoires et optionnelles dans l’administration. Anticiper ces évolutions est plus pour l’émergence d’une gouvernance électronique efficace, efficiente et performante en Afrique. Tableau 4 : Résumé des compétences nécessaire à l'Administration électronique Compétences Requises pour Technologies de l'information Connaissances de base en TI Tous les agents Compétences spécialisées en TI Spécialistes des TI Gestion de l'information Gestion de l'information interne Gestion de l'information externe Cadres et spécialistes de la gestion de l'information Protection de la vie privée Mécanisme de rétro-information Société de l'information Comprendre les potentialités des TIC Aptitude à évaluer les évolutions Cadres Prévoir l'impact des TIC sur la culture de l'organisation Aptitude à définir la stratégie en matière de TIC Gestion/Activité Changement organisationnel Gestion des risques Cadre de responsabilité Cadres Modalités de financement Coopération et collaboration Partenariats public-privé 6 Emmanuel Aubin, Droit de la fonction publique, Gualino, 2001, p 141. - 14 - E-Gouvernance en Afrique Développer les partenariats public-privé L’administration électronique accroît la nécessité de faire intervenir des partenaires privés qui apporteraient les compétences spécialisées nécessaires à la conduite des projets. De telles compétences peuvent être difficiles ou coûteuses à maintenir dans les administrations publiques où elles peuvent simplement être obtenues à partir d’un fournisseur de services privé. Avec de tels partenariats, les pouvoirs publics se verront déchargés de certaines contraintes, notamment techniques, liées à la conduite des stratégies en matière d’Administration électronique. Ce qui leur permettra de se concentrer sur les questions politiques et commerciales principales. Ces partenariats permettront en outre au secteur privé d’acquérir des connaissances de la structure et du fonctionnement du secteur public et ainsi d’améliorer les solutions spécifiques orientées sur le gouvernement. - 15 - E-Gouvernance en Afrique Contacts Pour plus d’informations : VOTRE CONTACT Aissata SOW THIAM Direction Marketing et Développement Email : [email protected] Performances Management Consulting Immeuble Xeewel 15 Boulevard Djily Mbaye BP 22 352 Dakar Ponty - SENEGAL Tél. : (+221) 33 849 90 90 Fax : (+221) 33 849 97 10 Email : [email protected] Site web: www.performancesconsulting.com © 2008 Performances MC Tous droits réservés - 16 - E-Gouvernance en Afrique - 17 -