E-GOUVERNANCE

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E-GOUVERNANCE
E-GOUVERNANCE
LES RELATIONS ETAT-CITOYENS A L’HEURE DU NUMERIQUE
Panorama, Enjeux et Perspectives en Afrique
1
Publication PMC
Avril 2009
E-Gouvernance en Afrique
Performances Management Consulting est une société de conseil en
management stratégique, créée en 1995 par des consultants africains
ayant acquis une expérience solide dans des cabinets et des
entreprises de rang mondial. Le cabinet s’est fixé comme ambition
d’être un acteur de la transformation des économies africaines.
Dans ce cadre, le cabinet Performances publie de façon régulière des
notes sectorielles sur un secteur clé pour la lutte contre la pauvreté et
l’émergence de l’Afrique. Ces notes vous proposent une description
précise du secteur, identifient les enjeux stratégiques et mettent en
perspective les défis majeurs auxquels les décideurs publics et les
acteurs privés devront faire face.
Ce document est un résumé de la note sectorielle sur le secteur postal
en Afrique.
L’intégralité de cette publication est disponible sur le site web de
PMC :
www.performancesconsulting.com
-2-
E-Gouvernance en Afrique
Sommaire
… Les TIC : un outil aux enjeux multiples ..................................................... - 4 … Les TIC : un outil clé de la gouvernance électronique ................................... - 4 … La gouvernance électronique accroît l’efficience des services de l’administration ...
..................................................................................................... - 5 … La gouvernance électronique améliore la qualité et la simplicité des services de
l’administration ................................................................................ - 6 … La gouvernance électronique rehausse l’efficacité des services publics ............ - 7 … La gouvernance électronique facilite l’atteinte des objectifs de politique
économique ...................................................................................... - 7 … La gouvernance électronique renforce la confiance et l’implication des citoyens - 9 … La gouvernance électronique implique une multiplicité des acteurs et des principes
de réussite ....................................................................................... - 9 … La pertinence des choix technologiques est nécessaire à la réussite des projets de
gouvernance électronique .................................................................. - 10 … La mise en place de l’e-gouvernance implique une démarche en cinq (5) étapes
essentielles .................................................................................... - 10 … Un faible développement de la gouvernance électronique en Afrique et des
disparités régionales importantes ........................................................ - 11 … Des freins à la gouvernance électronique subsistent en Afrique .................... - 11 … L’E-Gouvernance présente pourtant des bénéfices potentiels pour les pays africains
................................................................................................... - 13 ... Plusieurs défis restent à être relevés en Afrique en matière de gouvernance
électronique ................................................................................... - 14 -
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E-Gouvernance en Afrique
Executive Summary
… Les TIC : un outil aux enjeux multiples
Les TIC sont associées aux « dispositifs techniques ayant pour constituants des appareils de
traitement de l’information et ayant pour effet social de faire circuler des messages et,
par là, de rendre possibles des échanges d’information, des interprétations, des
productions de connaissances et de savoirs dans la société »1.
Pour les hommes politiques et les organisations internationales, les TIC constituent « la
solution » pour améliorer la participation et la représentation des citoyens à l’intérieur
des pays démocratiques. Pour la société civile mondiale et les organisations alter
mondialistes, les TIC représentent un outil majeur pour structurer et organiser les
mouvements sociaux.
Pour le continent africain engagé depuis plus d’une quinzaine d’années dans un processus
de réformes politiques et institutionnelles grâce aux injonctions pressantes des institutions
financières internationales, les TIC sont présentées comme étant un moyen pour
accompagner l’ambition d’asseoir définitivement la démocratie et la bonne
gouvernance.
… les TIC : un outil clé de la gouvernance électronique
La gouvernance électronique est définie comme « l'utilisation des technologies de
l'information et des communications (TIC) dans les administrations publiques, associée
à des changements au niveau de l'organisation et de nouvelles aptitudes du personnel.
L'objectif est d'améliorer les services publics, renforcer les processus démocratiques et de
soutien aux politiques publiques.»2
L’e-gouvernement se décompose ainsi en trois (3)
« e-administration », la « e-démocratie » et la « e-société ».
grands
Figure 1 – les grands domaines de l’e-gouvernement
1
2
Y. Jeanneret, Y’a-t-il (vraiment) des technologies de l’information ?, Septentrion, 2000, p. 59.
http://europa.eu
-4-
domaines :
la
E-Gouvernance en Afrique
L’e-gouvernement repose sur quatre (4) notions émergentes3 :
•
•
•
•
l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) ;
l’adaptation des processus de travail et des structures de l'appareil
gouvernemental ;
l'amélioration de l’information, de la communication, de la coopération entre
les différents acteurs que sont (i) les citoyens, (ii) les entreprises, (iii) les
organisations à but non lucratif et les organisations non gouvernementales ;
l'augmentation de l'efficacité et de l'efficience des fonctions du gouvernement.
… La gouvernance électronique accroît l’efficience des
services de l’administration
L’Administration électronique améliore en effet l’organisation interne des services.
Elle permet l’automatisation des tâches simples et répétitives, permettant ainsi de
libérer du temps pour des tâches plus enrichissantes pour l’employé et créatrices de
valeur ajoutée. Elle permet également d’assurer un meilleur suivi et la connaissance
accrue des processus de gestion interne, de réduire les coûts et les délais de transfert
d’information entre services et organismes, rendant possible une plus grande
collaboration entre les différentes administrations au service de l’usager et un
regroupement des compétences dans des pôles dont la localisation devient non
contraignante géographiquement.
En résumé, l’administration électronique favorise le travail en transversalité et la mise
en réseau des partenaires ; elle rend lisible l’action de l’autorité auprès de ses
administrés et assure une proximité terrain affermissant le lien social. L’administration
électronique génère aussi des économies et permet de mutualiser des moyens pour
répondre aux évolutions de l’environnement (règlementation..) en termes de ressources
humaines et financières.
Figure 2 - Gains potentiels d’efficience suite à la mise en œuvre de l'administration
électronique
3
Saint-Amand Gilles E. Gouvernement en ligne : Cadre d’évolution de l’administration électronique Janvier
2004, révisé en Juillet 2005
(Saint-Amand Gilles E. est Professeur à l’Université du Québec à Montréal, école des sciences de gestion,
Département de Management et Technologie).
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E-Gouvernance en Afrique
… La gouvernance électronique améliore la qualité et la
simplicité des services de l’administration
L’émergence de la société de l’information et la révolution technologique ont
considérablement accru les capacités des organismes à traiter et échanger des
informations. Elles ont fourni aux administrations les outils techniques nécessaires pour
mettre en place une organisation capable d’offrir des services flexibles, personnalisés,
de qualité, opérant en réseau avec des partenaires internes et externes. Une telle
évolution constitue un changement de paradigme dans la livraison du service public.
Cette nouvelle opportunité permet d’améliorer significativement l’organisation des
services publics et le service rendu à l’usager. L’administration électronique se définit
alors comme « l’usage des TIC et en particulier de l’Internet en tant qu’outil visant à
mettre en place une administration de meilleure qualité » (OCDE, 2003).
La qualité de service est sous-entendue comme «l’aptitude d’un produit, processus ou
projet de l’organisation à satisfaire les besoins explicites, implicites ou latents des
bénéficiaires externes (usagers) de la prestation »4.
Un autre point essentiel de l’administration électronique est la simplification de l’accès
aux services avec une nouvelle approche centrée sur le citoyen. L’usager est dispensé de
l’obligation de comprendre les structures de l’administration ainsi que les relations
complexes et multiples entre ses différentes entités. La gouvernance électronique tend à
offrir à l’usager une interface unique et cohérente de l’administration qui reflète ses
besoins.
La gouvernance électronique permet également d’aller au-delà des portails pour arriver à
une réforme du système consistant à établir une collaboration plus effective entre les
différentes agences administratives ; tout cela dans le but de mieux servir le citoyen.
Figure 3 - dynamique d’évolution de l’administration électronique
Source : Saint-Amant G., 2005, E-Gouvernement : cadre d’évolution de l’administration électronique, Systèmes
d’information et management, vol. 10, n° 1.
4
Cette définition est une adaptation de celle introduite dans le vocabulaire de la norme ISO 8402 « ensemble des
caractéristiques d’une entité qui lui confèrent l’aptitude à satisfaire des besoins exprimés ou implicites »
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E-Gouvernance en Afrique
… La gouvernance électronique rehausse l’efficacité des
services publics
L’apport de l’administration électronique aux résultats de l’action gouvernementale
peut prendre plusieurs formes. Les divers organismes publics peuvent par exemple
s’échanger des informations importantes plus efficacement et à moindre frais.
De façon concrète, la gouvernance électronique permet l’amélioration de la
perception des impôts, la baisse de la demande de soins de santé (due à un meilleur
usage des informations en matière de santé) ou la diminution des indemnités de
chômage versées (grâce à une meilleure adéquation entre demandeurs d’emploi et postes
vacants au moyen de compilations d’offres d’emploi en ligne). Ces possibilités peuvent
avoir un impact considérable sur l’état des finances publiques.
En outre, l’administration électronique peut contribuer à améliorer les politiques
sociales. Par exemple, elle peut aider les administrations à promouvoir des langues
maternelles et fournir des informations sur les populations autochtones. Elle peut aussi
favoriser la création de communautés autour de questions d’intérêt public.
… La gouvernance électronique facilite l’atteinte des
objectifs de politique économique
L’administration électronique peut aider les gouvernements à faire des économies, en
allégeant certains postes de dépenses comme les télécommunications, les charges
d’ordre administratif et de personnel. Elle contribue dans le même sens à l’atteinte
d’une meilleure productivité et à l’amélioration de la qualité de travail.
En outre, l’administration électronique participe à la politique d’appui au secteur
privé. Elle allège les entreprises de certaines tâches administratives comme les
déclarations de TVA, d’impôt etc. qui mobilisaient dans le passé des ressources assez
conséquentes de l’entreprise et souvent, à temps plein. Avec les services-online offerts
aux entreprises, ce personnel peut être redéployé dans d’autres tâches beaucoup plus
profitables pour la firme. Ainsi, l’entreprise réalise en même temps des économies sur
ses charges fixes.
Tableau 1 - Avantages de l'Administration Electronique pour le Gouvernement
Productivité
Attractivité
Rationalisation des coûts
Accélération des procédures et simplification des tâches
Meilleur contrôle des activités des divers départements
Amélioration de l’image extérieure suite au
rapprochement avec l’administré et les entreprises
Décharge des tâches administratives contraignantes
puisque automatisées au profit d’un travail réel de
conseil et de support aux administrés
Plus grande satisfaction personnelle des employés due à
la plus grande satisfaction de l’administré-client
Qualité de
travail
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E-Gouvernance en Afrique
Tableau 2 : synthèse des impacts économiques et sociaux de l'e-gouvernement
Impacts sociaux
Amélioration de la
transparence
Diffusion des règles et procédures du gouvernement, de la charte du
citoyen et la performance du gouvernement à un public plus large
Divulgation des biens publics, du budget, et des informations sur les
achats
Prise de décisions et actions des fonctionnaires plus transparents
Réduction de la
corruption au sein de
l'administration
Mise en ligne des procédures afin que les transactions puissent être
facilement surveillées
Réduction du rôle de gardien des fonctionnaires par le biais de
procédures automatisées qui permettent de réduire les pouvoirs
discrétionnaires
Elimination de l'intermédiation
Amélioration des
services délivrés
Diminution du temps de réalisation des transactions
Réduction des coûts associés aux déplacements des citoyens vers les
centres administratifs et plus grande interaction Gouvernement Citoyens
Amélioration de l'aptitude du gouvernement à offrir un service à une plus
grande partie de la population
Responsabilisation
Fourniture de services aux collectivités non desservies (accès limité pour
le gouvernement), avec de nouveaux canaux pour la recette, l'adaptation
et la diffusion des services gouvernementaux ciblés
Réduction du pouvoir des intermédiaires de courtage
Impacts économiques
Augmentation de la capacité des gestionnaires à la tâche de surveiller les
taux d'achèvement des fonctionnaires
Rationalisation des
process administratifs
Amélioration de l'efficacité de la fonction publique en automatisant
certains work flow administratifs
Intégration des bases de données et réduction des erreurs causées par la
présence de redondance
Augmentation de la vitesse et de l'efficacité de l'inter et de l'intra-agence
de travail et d'échange de données
Réduction des
charges
administratives pour
les entreprises
Augmentation des
revenus
Un accès plus rapide au gouvernement et moins de temps nécessaire pour
interagir avec le gouvernement
Réduction des interlocuteurs entre le gouvernement et l'individu.
Automatisation de paiement des impôts et du versement de la Taxes à
l'Etat
Amélioration de l'audit et de la traçabilité financière pour identifier les
points d'amélioration
Réduction de la corruption
Réduction des coûts
et des économies
budgétaires
Réduire des coûts de transaction pour les processus gouvernementaux
Meilleur contrôle des dépenses
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E-Gouvernance en Afrique
… La gouvernance électronique renforce la confiance et
l’implication des citoyens
Restaurer la confiance entre les citoyens et l’administration est une condition
fondamentale de la bonne gouvernance. Les technologies peuvent y contribuer. L’eadministration accroît la transparence et l’ouverture de l’administration.
Par exemple, les prestations électroniques de service dans le domaine de la passation
des marchés publics, développées dans plusieurs pays de l’OCDE, favorisent la
transparence de l’administration (le citoyen peut consulter les résultats des appels
d’offre publics) et luttent efficacement contre la fraude et la corruption dans les
achats.
L’e-participation permet aussi aux citoyens de se sentir plus impliqués. C’est une
démarche judicieuse car ouvrir les processus décisionnels peut améliorer la qualité des
décisions. Les processus décisionnels participatifs donnent aux responsables une image
plus juste du contexte et des conséquences des choix qui leur sont proposés.
… la gouvernance électronique implique une multiplicité
des acteurs et des principes de réussite
Une démarche de gouvernance électronique requiert une coopération entre les
administrations publiques situées à des niveaux de pouvoir différents, et les autres
forces en présence dans l’environnement politico économique.
Le schéma suivant illustre les différents parties prenante ou acteurs de la Gouvernance
électronique.
Figure 4 - Acteurs de la Gouvernance électronique
5
Initiatives
mondiales
Programmes de
développement
ONU
Fournisseurs de
services
Gouvernements
Gouvernance
Électronique
ONG
Commerce et
Industries
Technologie
Quelque soit le contexte et la configuration des interrelations entres les différents
acteurs, une démarche d’e-gouvernance ne saurait réussir sans les principes suivants :
-
5
une nouvelle conception et une nouvelle organisation des services publics ;
une Coopération plus accrue entre services administratifs ;
une Confiance installée entre les différentes parties prenantes ;
un Accès assuré pour tous.
Sources : e-Gouvernance - L’optique d’Absa Alfie Naidoo 29 octobre 2002
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E-Gouvernance en Afrique
… La pertinence des choix technologiques est nécessaire à
la réussite des projets de gouvernance électronique
Pour réussir leurs projets de gouvernement électronique, les administrations publiques
sont tenues de faire un choix adéquat des technologies à utiliser. Elles doivent
également vérifier la compatibilité de ces technologies avec celles déjà existantes.
L’utilisation de technologies complexes peut coûter cher à l’organisation et conduire à
l’échec. Le choix technologique est donc important dans le processus de mise en œuvre
d’une administration électronique.
Plusieurs technologies sont aujourd’hui utilisées ; elles concernent à la fois le matériel, les
logiciels et les différents systèmes. Il s’agit notamment de :
L’intranet ou le portail collaboratif utilisés comme espace de travail par les agents
publics mais également comme lieu d’échange et de transmission de messages
électroniques instantanés, de discussion, de partage d’expérience...
Les logiciels libres qui donnent la possibilité aux gouvernements de faire des
économies avec des coûts d’acquisition ou de mise à jour nuls ou modiques.
La télévision interactive qui est la nouvelle technologie par laquelle les
administrations publiques entendent passer pour interagir avec les citoyens.
Les technologies mobiles (GSM, WiFi, GPRS, etc.) dont le développement rapide
constitue un avantage certain pour les gouvernements dans la diversification de leurs
offres de services électroniques.
La carte à puce et la biométrie qui ont surtout permis de répondre efficacement aux
différents problèmes de sécurité relatifs à l’identification, à l’authentification, et à la
confidentialité des usagers des services publics (santé, justice, éducation…).
… La mise en place de l’e-gouvernance implique une
démarche en cinq (5) étapes essentielles
La gouvernance électronique résulte d’une démarche structurée en cinq (5) étapes.
1. Présence émergente : c’est la présence sur le réseau par le biais d’un site officiel,
d’un portail d’accès national, ou d’une page d’accueil officielle.
2. Présence accentuée : les services en ligne sont renforcés et incluent des bases de
données.
3. Présence interactive : c’est la possibilité de télécharger des documents en ligne,
d’accéder à des liens sécurisés, des services audio et vidéo...
4. Présence transactionnelle : les utilisateurs peuvent effectuer des transactions en
ligne.
5. Présence en réseau : établissement d’une relation entre le gouvernement et les
utilisateurs de services électroniques se fondant sur les informations, le savoir et
les services fournis par les institutions publiques. L’accent est mis sur le retour
d’information.
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E-Gouvernance en Afrique
… Un faible développement de la gouvernance électronique
en Afrique et des disparités régionales importantes
Des disparités se dégagent de l’analyse des statistiques 2008 sur l’“E-Government
Readiness Index” qui mesure le niveau de maturité de la gouvernance électronique
dans un pays ou une zone donnés. En Afrique, l’indice de maturité de la gouvernance
électronique varie entre 0,1047 pour le Tchad et 0,5115 pour l’Afrique du Sud. Sur
l’échelle globale et internationale de l’“E-Government Readiness Index”, ces niveaux en
Afrique correspondent à une maturité faible à moyen du développement de la
gouvernance électronique.
Au niveau continental, l’Afrique du Nord présente un niveau de développement plus
élevé avec un E-Government Readiness Index de 0,337 en 2008. Quant à l’Afrique
Australe, elle présente un niveau de développement de la gouvernance électronique
(E-Government Readiness Index de 0,332) assez proche de celui de l’Afrique Nord,
mais la région affiche des retards, particulièrement au plan des infrastructures.
Malgré une maturité globalement faible de la gouvernance électronique (E-Government
Readiness Index de 0,240), l’Afrique Centrale se distingue par un indice de
développement du capital humain relativement élevé dans le domaine des NTIC.
Pour l’Afrique de l’Est (E-Government Readiness Index de 0,240) et l’Afrique de
l’Ouest (E-Government Readiness Index de 0,240), les niveaux de maturité sont faibles
et se caractérisent par des retards importants au plan du développement des
infrastructures. Dans ces deux (2) régions, le développement du capital humain est assez
proche des niveaux constatés en Afrique du Nord.
Figure 5 – indicateurs d’évaluation de la matiurité de la gouvernance électronique en Afrique
(2008)
0,720
0,703
0,589
0,573
0,450
0,337
0,332
0,262
0,240
0,240
0,211
0,161
0,165
0,152
0,135
0,107
0,057
0,023
0,033
Afrique de l'Ouest
Infrastructure Index
0,029
Afrique de l'Est
Web Measure Index
Afrique Centrale
Afrique Australe
Human Capital Index
Afrique du Nord
E-Government Readiness Index
Source : E-gouvernement survey 2008, United Nations
L’exploitation des données sur l’“E-Government Readiness Index” permet globalement de
classer les pays africains sur quatre (4) niveaux de développement de la gouvernance
électronique et de dresser la cartographie suivante :
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E-Gouvernance en Afrique
Figure 6 - Cartographie de la maturité des pays africains en matière de e-gouvernance
Source : E-gouvernement survey 2008, United Nations
… Des freins à la gouvernance électronique subsistent en
Afrique
Plusieurs facteurs freinent le développement de l’e-gouvernance en Afrique. Il y a
d’abord l’instabilité sociopolitique dans plusieurs pays, l’analphabétisme et le
retard/fossé numérique qui caractérisent encore le continent. Près de 40% de la
population adulte en Afrique est analphabète et le taux de pénétration des TIC figure
parmi les plus faibles (2,2 ordinateurs pour 100 habitants). Ces performances très limitées
constituent un obstacle majeur au développement de l’administration électronique.
Figure 7 - Taux d’utilisateurs d'Internet dans le Monde
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E-Gouvernance en Afrique
Les pays africains sont également confrontés à des contraintes budgétaires ; les projet de
gouvernance électronique exigent souvent de moyens financiers importants et la plupart
des Etats africains ne disposent pas suffisamment de ressources pour financer le saut
technologique nécessaire à la mise en place de l’e-administration.
De plus, les coûts élevés de l’outil informatique et de l’accès aux services Internet
représentent un frein non négligeable à la pénétration du numérique dans les foyers
africains. Les facilités fiscales et pour l’accès aux crédits restent très limitées dans les
pays africains pour favoriser l’acquisition de matériel informatique et l’utilisation des
services Internet.
Tableau 3 : Prix de vente de l'accès Internet Haut Débit
Moyennes des prix de vente mensuel de l'accès Internet haut débit par
technologie
Technologies
Sénégal
Maroc
France
USA
Monde
ADSL
30 euros
30 euros
20 euros
25 euros
25 euros
… L’E-Gouvernance présente pourtant des bénéfices
potentiels pour les pays africains
La mission principale d’une organisation étatique reste et demeure de Servir la société.
En Afrique, la gouvernance électronique est sans nul doute la solution pour simplifier la
gestion des administrations dans le but ultime de satisfaire le client final, c’est-à-dire le
CITOYEN.
Compte tenu de son ampleur dans le monde au cours des dernières années, la corruption
est devenue un des fléaux majeurs entravant le développement des pays pauvres.
C’est malheureusement en Afrique que les conséquences de la corruption sont les plus
visibles. En améliorant la transparence dans les relations entre administration et citoyens,
la gouvernance électronique permettrait aux pays africains de mieux lutter contre la
corruption.
En plus de ces avantages, l’administration électronique affiche d’autres opportunités
potentielles pour les pays africains. Elle pourrait permette en particulier de :
réduire de 2/3 environ le temps d’attente des usagers du service public avant
d’accéder aux prestations qui leur sont fournies par les administrations ;
d’éviter les déplacements et les coûts supplémentaires et autres risques qui en
découlent pour les usagers du service public ;
de supprimer les barrières territoriales et de permettre l’ouverture de
l’économie à un plus grand espace d’échanges d’informations susceptibles de
déboucher sur accroissement des transactions économiques réelles ;
de réduire les délais grâce à une simplification et à une réduction significative
des formalités administratives liées aux différentes prestations de service fournies
par l’administration ;
d’assurer une meilleure conservation de l’information avec une facilité de
diffusion et à moindres coûts ;
d’accroître les compétences humaines et ainsi les capacités des cadres de
l’administration à gérer plus efficacement l’économie nationale…
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E-Gouvernance en Afrique
... Plusieurs défis restent à être relevés en Afrique en
matière de gouvernance électronique
Reformer le back office
La gouvernance électronique n’est plus un simple moyen de paraître ou un biais de
visibilité pour l’administration publique. Un changement organisationnel est nécessaire
pour harmoniser les méthodes de travail et améliorer la coordination et la collaboration
entre les différentes composantes de l’administration publique.
Redéfinir et adapter les relations hiérarchiques
La fonction publique est en effet soumise au principe hiérarchique, lequel fonde «
l’obligation d’obéissance imposée à tout agent public»6. Ce principe régit entièrement
les relations du fonctionnaire avec son supérieur, et impose de se conformer aux exigences
de la hiérarchie. L'administration électronique ne se reconnaît pas dans le système
hiérarchique tel qu'il est traditionnellement conçu dans la fonction publique.
La mise en place des nouvelles technologies de l'information et de la communication
conduit à redéfinir non seulement le rôle des supérieurs hiérarchiques dans chaque
service, mais également la position des services informatiques.
Mettre à niveau et développer les compétences
Étant donné l’intégration progressive des TIC aux administrations publiques, une
connaissance technologique de base et de l’Internet est devenue essentielle pour tous
les employés. Le développement des TIC aura ainsi une incidence sur la plupart des
compétences obligatoires et optionnelles dans l’administration. Anticiper ces évolutions
est plus pour l’émergence d’une gouvernance électronique efficace, efficiente et
performante en Afrique.
Tableau 4 : Résumé des compétences nécessaire à l'Administration électronique
Compétences
Requises pour
Technologies de l'information
Connaissances de base en TI
Tous les agents
Compétences spécialisées en TI
Spécialistes des TI
Gestion de l'information
Gestion de l'information interne
Gestion de l'information externe
Cadres et spécialistes de la
gestion de l'information
Protection de la vie privée
Mécanisme de rétro-information
Société de l'information
Comprendre les potentialités des TIC
Aptitude à évaluer les évolutions
Cadres
Prévoir l'impact des TIC sur la culture de l'organisation
Aptitude à définir la stratégie en matière de TIC
Gestion/Activité
Changement organisationnel
Gestion des risques
Cadre de responsabilité
Cadres
Modalités de financement
Coopération et collaboration
Partenariats public-privé
6
Emmanuel Aubin, Droit de la fonction publique, Gualino, 2001, p 141.
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E-Gouvernance en Afrique
Développer les partenariats public-privé
L’administration électronique accroît la nécessité de faire intervenir des partenaires privés
qui apporteraient les compétences spécialisées nécessaires à la conduite des projets. De
telles compétences peuvent être difficiles ou coûteuses à maintenir dans les
administrations publiques où elles peuvent simplement être obtenues à partir d’un
fournisseur de services privé. Avec de tels partenariats, les pouvoirs publics se verront
déchargés de certaines contraintes, notamment techniques, liées à la conduite des
stratégies en matière d’Administration électronique. Ce qui leur permettra de se
concentrer sur les questions politiques et commerciales principales.
Ces partenariats permettront en outre au secteur privé d’acquérir des connaissances de la
structure et du fonctionnement du secteur public et ainsi d’améliorer les solutions
spécifiques orientées sur le gouvernement.
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E-Gouvernance en Afrique
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