1 vie des etablissements l`accueil familial : de la protection à l `intimité

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1 vie des etablissements l`accueil familial : de la protection à l `intimité
Bulletin de l’Association Rénovation — N° 67 > Avril-Mai 2013
VIE DES ETABLISSEMENTS
L’ACCUEIL FAMILIAL : DE LA PROTECTION À L ‘INTIMITÉ
REPÈRES ET REPAIRE
« Le placement familial à longtemps été connu sous le nom de placement nourricier, la fonction première de la nourrice étant d’allaiter l’enfant confié avec le sien. La disparition du mot nourricier indique que l’attente fondamentale n’est plus strictement alimentaire et que les enfants confiés peuvent être de grands enfants et non plus seulement des nourrissons. Le terme plus récent de
«famille d’accueil» introduit deux perspectives importantes : toute la famille, conjoint et enfants, est impliquée avec la mère de famille d’accueil dans le placement, même si elle est la seule à être rémunérée et garde la responsabilité de la situation dans son
ensemble. De plus le mot «accueil» définit de façon bien différente son rôle par rapport aux parents de l'enfant, ainsi que sa fonction par rapport à l’équipe médico-psychosociale chargée de suivre l’enfant dans son placement. » 1
L
1
’accueil familial est très ancien en France pour les
enfants privés de famille : c’était même pour certaines régions une activité traditionnelle. Cette activité
s’est très vite organisée - depuis Maître Guy, fondateur
des hospitaliers du Saint Esprit à fa fin du XII e siècle, puis
Saint Vincent de Paul au début du XVII e. En 1761, de nouveaux règlements sont édictés qui fixent notamment le
nombre d’enfants à confier. Ces textes seront améliorés
dans le sens d’une meilleure surveillance et d’une meilleure protection de l’enfant placé.
Le statut des assistants familiaux procède de plusieurs
textes successifs.
La
loi du 17 mai 1977 règlementait l’ancienne activité
de « nourrice », l’accès à l’activité était alors soumis à
l’agrément préalablement accordé par le président du
Conseil Général. Les premières actions de formation
étaient mises en œuvre à l’initiative des départements et
la rémunération fixée à la journée.
Quinze ans plus tard, le statut des assistants maternels
fut renforcé par la loi du 12 juillet 1992 : formation initiale obligatoire (60 heures à réaliser sur cinq ans pour
les assistants maternels accueillant de jeunes enfants à la journée,
120 heures à réaliser sur trois ans pour les assistants maternels accueillant des jeunes de manière permanente), simplification de la
procédure d’agrément et mensualisation de la rémunération des assistants maternels permanents.
En 2001, à l’initiative de Ségolène Royal alors ministre de l’Education, s’amorce une série de débats qui aboutit successivement au
rapport du sénateur Jean-Pierre Fourcade déposé le 11 mai 2004 en
première lecture du projet de loi relatif aux assistants maternels et
assistants familiaux, puis à la loi définitive 2005-706 du 27 juin 2005.
L’analyse préalable qui prévaut à cette dernière loi souligne plusieurs
éléments en faveur d’une évolution importante du cadre règlementaire et du statut des assistants maternels. Le rapport Fourcade relève que 46.800 assistants familiaux agréés sont en activité et accueillent près de 65.000 enfants à la suite d’une décision judiciaire dans
neuf cas sur dix. Ce mode d’accueil représente 55 % des placements
d’enfants.
Le métier d’assistant familial est alors repéré comme étant de plus
en plus difficile à exercer. Au manque de reconnaissance de cette
activité par les autres professionnels de l’action sociale s’ajoute le
constat que les enfants et les adolescents confiés présentent de plus
en plus de grandes difficultés. En outre, note encore le rapport Four-
cade, il apparaît que, faute de moyens suffisants et adaptés, certains assistants familiaux accueillent des enfants qui devraient bénéficier d’une prise en charge médico-sociale ou pédopsychiatrique. Paradoxe mais réalité, les assistants familiaux se voient de plus en plus confier des
enfants dont les institutions habituelles ne veulent plus…
La loi du 27 juin 2005 va donc se fixer plusieurs objectifs et notamment :
- distinguer de manière formelle le métier d’assistant maternel du métier d’assistant familial
- améliorer le statut de l’assistant familial pour rendre la profession plus attractive
- améliorer la qualité de la prise en charge et valoriser le métier par la création d’un diplôme d’Etat
- reconnaître les professionnels au sein d’une équipe pluridisciplinaire
Découvrez aussi notre site internet :
Consécutivement, deux dénominations distinctes consacrent la séparation entre deux métiers. L’assistant maternel qui accueille de jeunes enfants confiés par leurs parents à son domicile de manière
www.renovation.asso.fr
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1
Myriam DAVID, Le Placement Familial. De la théorie à la pratique, Ed Dunod 5e édition, ps.3
(suite page 3)
LE BILLET
LE BILLET :
UN PROJET ASSOCIATIF QUI DEVIENT L’AFFAIRE DE TOUS
«Une
association qui ne réfléchit pas sur elle-même est une
association qui meurt ».
Ces propos d’un membre de Rénovation suffiraient à eux seuls
pour justifier la démarche dans laquelle nous nous sommes
engagés pour asseoir notre projet stratégique jusqu’en 2017.
Mais il va de soi que les enjeux dépassent la simple survie.
En
octobre 2012, nous abordions en séminaire la place des
associations et les évolutions auxquelles elles devront faire face
dans le futur. Au mois de janvier, nous vous invitions tous, salariés, administrateurs et usagers, à engager des réflexions collectives et proposer des actions pour neuf champs ou thèmes,
allant de la vie associative, l’observation et le suivi de l’activité, l’accompagnement, la prévention précoce, le logement, la
socialisation par le travail, le vieillissement, l’aide aux aidants
naturels et la vie culturelle et sportive.
Neuf
groupes-projets ont été constitués avec pour chacun un
animateur, chargé de la synthèse des travaux du groupe et
membre du Comité de pilotage, et un secrétaire de séance.
Quatre-vingt six candidatures se sont exprimées dont 23 administrateurs et 63 salariés. Toutes les candidatures ont abouti à
au moins une inscription dans un des groupes.
Le niveau
2
de participation des salariés est absolument remarquable et doit être salué, comme une marque de l’engagement
et de l’esprit tout à fait caractéristiques de notre association.
Ce d’autant que le programme a été dense, avec trois réunions
d’une demi-journée pour chaque groupe sur une courte période, entre le 18 mars et le 31 mai. L’objectif a été tenu grâce à
une organisation de premier ordre et enfin, la présentation des
synthèses des groupes-projets par les animateurs a eu lieu lors
du dernier bureau, le lundi 03 juin.
s’inscrive dans une perspective ambitieuse mais intégrant ce
que nous savons aujourd’hui des évolutions de demain. Le
maître-mot est anticiper, « être proactif ».
Une fois les orientations fixées par le conseil d’administration, une étape de préparation mettant à profit la période
d’été aboutira à une proposition de plan d’action préparé
par la Direction générale, détaillant pour chaque axe retenu
les actions concrètes, le calendrier, les référents de chaque
projet et la méthode de suivi.
En
septembre, le 19, ce plan sera discuté au cours d’un
séminaire associatif (CA et directeurs) caractérisé par une
large participation et devra déterminer un projet stratégique structuré. Les axes stratégiques ainsi construits, nous
aurons à cœur d’en diffuser l’ensemble des aspects aux
adhérents, aux salariés et à tous nos partenaires.
Après
approbation du nouveau projet par les instances de
l’association, Bureau et Conseil d’administration, en novembre, nous soumettrons le projet final en décembre au vote
d’une Assemblée générale extraordinaire. Cette première
étape sera conclue par une présentation aux salariés du
projet définitif en janvier 2014.
C‘est là que le travail commence …
Au nom de l’association, soyez encore remerciés pour l’engagement dont vous avez fait preuve tout au long de ce
premier, bref et dense, parcours initial pour asseoir nos cinq
prochaines années.
...VENEZ À L’AG LE 17 JUIN !
Permettez-moi
de richesse, reflet de l’heureuse composition pluridisciplinaire
des groupes et explorant de nombreuses pistes de réflexion.
Néanmoins, il ne faut pas se disperser et tenir l’objectif ; la
feuille de route était claire : les synthèses se devaient avant
tout de proposer des orientations et des actions à mettre en
œuvre pour les cinq années à venir.
maintenant en toute hospitalité de vous
inviter à l’Assemblée générale de l’association, le lundi 17
juin prochain, dès 18 heures, pour une conférence tenue par
Saül KARSZ, philosophe et sociologue, spécialiste du
« binôme exclusion—inclusion » et de la déconstruction sociale, ayant la réputation de savoir tout particulièrement
bousculer les évidences et pourfendre les certitudes. La
thématique qu’il abordera, à notre demande, concerne la
parole des usagers à Rénovation. Vos questions seront attendues et nous l’espérons, le débat sera riche.
La suite doit retenir toute votre attention …
Ensuite … Eh bien, le verre de l’amitié tout simplement !
À
Au plaisir de vous voir bientôt.
De l’avis de tous les animateurs, les débats ont été d’une gran-
partir des restitutions des groupes-projets, le Comité de
pilotage proposera au Conseil d’administration du 24 juin prochain d’une part les orientations et actions à retenir, et d’autre
part la gestion de projet qu’il conviendra de mettre en marche
pour faire aboutir les actions in fine retenues en séance.
Certains projets dépendront de nous, notre volonté et nos ressources internes, d’autres nécessiteront, et pour certains c’est
déjà le cas, des financements ou des validations hors associations. Quoi qu’il en soit, il importe que chacun des projets
Moufid HAJJAR, Président
VIE DES ETABLISEMENTS
L’ACCUEIL FAMILIAL : DE LA PROTECTION À L ‘INTIMITÉ
non permanente2, et l’assistant familial qui accueille à son
domicile de manière habituelle et permanente des mineurs
et des jeunes majeurs de moins de 21 ans. Son activité
s’inscrit dans un dispositif de protection de l’enfance ou
médico-social ou d’accueil thérapeutique. Il peut être
salarié d’une personne morale de droit public ou privé. Il
forme, avec les personnes qui vivent à son domicile, une
famille d’accueil.
Au-delà de cette distinction, la loi du 27 juin 2005 initie
d’importants changements pour les assistants familiaux
reconnus comme des professionnels à part entière au sein
du dispositif de protection de l’enfance et des équipes
pluridisciplinaires.
Tel est le cadre général du placement familial au sein de
Rénovation qui concerne tout autant le Service d’Accueil
Familial (SAF) dont le siège est à Saint Sever. L’accueil
familial peut également s’avérer être formule d’accueil
particulièrement pertinente et adaptée pour les structures
médico-sociales, il prend alors le nom de Centre d’Accueil
Familial Spécialisé (CAFS) et complète nos ITEP ou encore
le Sessad Estancade.
L’accueil familial, bien plus qu’une formule d’héberge-
3
ment : un lieu à habiter
Habiter, ce n’est pas seulement occuper un lieu, c’est
aussi habiter le temps et un espace de relations sociales.
Ainsi, habiter convie à un rapport singulier à l’espace, au
temps et à autrui .
Habiter questionne fondamentalement la relation que les
hommes entretiennent avec le monde. Car habiter c’est
non seulement s’approprier un espace, mais aussi entretenir des relations affectives fortes, fussent-elles invisibles
ou muettes, à un lieu.
Ainsi, comme le souligne Heidegger, habiter relève d’une
disposition à «Être-présent-au-monde-et-à-autrui» en un
lieu singulier. Habiter, convie tout à la fois l’Être-là et
l’Être-dans-le-temps.
L’aspect fondamental de l’être humain, qu’il en soit conscient ou non, est sa contingence (j’aurai pu ne pas être) et
son impermanence (je ne serai plus), habiter devient alors
un enjeu d’existence.
Habiter signe également le passage de «se loger» à «être
chez-soi» et invite à une réflexion sur l’intime.
Le « chez soi » se déploie alors sur différents niveaux : le
chez-soi social, ouvert à autrui, le chez-soi discret, permis
à quelques-uns et le chez-soi intime, telle la chambre.
Du « chez soi » à l’intimité
L’être humain, nous dit Eric Fiat3, philosophe, n’extériorise pas tout ce qui lui est intérieur, et le secret 4 lui est
comme consubstantiel. Car l’homme est un être profond :
REPÈRES ET REPAIRE
il y a ce qu’il dit de lui ; ce qu’il garde pour lui ; et enfin ce qu’il
garde en lui5.
Pour
Perla Serfaty-Garzon, sociologue et psychosociologue, « En
regard de la maison comme intérieur, l'intimité s’affirme comme
ce qu’il y a de plus intérieur. Entre l’intime et l’intérieur, la différence est de degré : l’intime - intimus est le superlatif et intérieur - interior - le comparatif.
Dans son acception courante, l’intimité relève du soi et du cercle
familial. Il est de l’ordre du plus proche du sujet. Il est, tout particulièrement, ce territoire à partir duquel le sujet mesure à la
fois son identité et sa disponibilité à l’égard du monde, ce territoire dont il module de manière autonome la nature hospitalière
comme nous en trouvons, par exemple, une indication dans l’expression «je l’ai accueilli dans mon intimité». L'intimité est le
cercle des sociabilités électives, de l’amitié et de la parenté, le
territoire où peuvent s’exprimer les arrangements sociables et
familiaux définis par les habitants eux-mêmes».
Le chez-soi invite à une connaissance de soi, de ses capacités et
de ses responsabilités, de ses forces et de ses faiblesses. Il peut
être le lieu de l’ancrage, de la stabilité et de la sécurité, voire du
repli sur soi, comme celui du départ vers la prise de risque assumée de la vie sociale.
L’accueil familial nous convie donc à une réflexion sur l’intime et
les espaces d’intimité que sont ceux de la famille d’accueil et
ceux proposés à l’enfant ou conquis par ce dernier.
Pour Daniel Coum6, la question de l’intimité dans la famille d’accueil ne peut s’apprécier qu’à l’aune de l’histoire souvent traumatique de l’enfant accueilli pour qui l’élaboration d’un espace
intime pose problème parce que les frontières naissantes entre lui
et l’autre ont été fragilisées sinon transgressées. Bien des troubles, dont le déploiement dans l’espace de la famille d’accueil
fait problème, sont à mettre sur le compte d’un re-jeu, d’une remise en scène inconsciente d’un vécu d’effraction réveillé par la
rencontre avec le familial. Il ne s’agit pas tant de respecter l’intimité de l’enfant que de restaurer une intimité violentée. À
maints égards, les troubles du rapport à l’intime traversent, voire
perturbent, les relations dans la famille d’accueil.
La découverte, la construction et l’appropriation par l’enfant de
son «chez-soi» au sein de la famille d’accueil, est une œuvre de
conquête de son espace d’intériorité, qui lui permettra, peutêtre, de guérir ses plaies et de se confronter aux tensions à venir,
entre l’idylle et la désillusion, l’attachement et le détachement,
la fusion et le rejet.
Toute rencontre humaine confronte à l’incertitude. L’accueil
familial en tant que vecteur de changements, ne peut être que du
côté du pari et donc de l’engagement. C’est là son efficacité,
comment faire autrement ?7.
Philippe DUCALET, Directeur
2
Pour aller plus loin, Christophe Lonqueue, « Les conditions d’agrément des assistants maternels », La gazette santé-social, n°34 oct 2007 p48
3
Eric Fiat, Pudeur et intimité, in Gérontologie et société, n°122
Le mot secret vient du latin secernere qui signifie mettre de côté, terme qui s’oppose à excernere, faire sortir, qui a donné le terrible excrément
Manière de faire référence à ce que la psychanalyse appelle l’inconscient tant il est vrai que l’homme n’est pas transparent à lui-même, abritant au
fond de lui des secrets qu’il ne sait même pas abriter
4
5
6
Daniel Coum « Intimité (et pudeur) », in Repères pour le placement familial, ERES, 2010 p 158-164
7 Serge Escots Accueil familial : structure, dynamique et accompagnement, Institut d’anthropologie clinique
VIE ASSOCIATIVE
PORTRAIT D’ADMINISTRATEUR : LE DOCTEUR JEAN-MICHEL SÉGRETIN
L
’association Rénovation est administrée par un conseil d’administration composé de 24 membres élus. Chacun
des 24 membres, du fait des responsabilités importantes attribuées au CA, est engagé dans la stratégie associative et dans sa mise en œuvre. Cet engagement se fait en dehors de toute rétribution, c’est un acte volontaire,
bénévole.
Cet
article, et ceux à venir, ont pour vocation de proposer une découverte des administrateurs de l’association
Rénovation. C’est avant tout le souhait de vous faire partager une rencontre avec les personnes qui, fortes de leur
parcours personnel et professionnel, ont fait le choix de l’action associative.
Le premier à jouer le jeu de la rencontre est le Docteur
Jean Michel Segretin. Il y a dans l’engagement du Dr
Segretin au sein de l’Association comme une logique de
parcours. Une logique qui s’est construite dans un désir
d’action en faveur d’une vision holistique de la personne humaine. Et pour le médecin généraliste qu’il est
cette logique ne va pas forcément de soi. Il faut être,
tout comme sait l’être le Dr Segretin, un médecin généraliste un peu atypique. Quand, incité à se raconter, le
Dr Ségretin ne relate pas les étapes de son engagement
mais les rencontres qui tout au long ont forgé cet engagement.
4
Ce
parcours commence dés ses études de médecine,
puisqu’il sera bénévole au sein de l’association Arc en
Ciel au bénéfice d’enfants autistes.
Son
installation en tant que médecin généraliste en
1990 sur Bordeaux l’orientera rapidement vers la prise
en charge d’enfants souffrant de handicap important.
Cette rencontre avec ce public si spécifique lui permettra de poser le constat suivant : la médecine libérale et
le médico-social ne se rencontrent jamais, morcelant la
personne soignée. Et c’est pour lutter contre ce constat
qu’il a le souhait de se battre.
Un combat qu’il soutient tout d’abord quotidiennement
au sein de son cabinet.
Un combat
auquel il donnera une dimension politique.
Investi auprès du parti des Verts, il sera en 2002
conseiller municipal sur la mairie de Mérignac. S’il n’a
pas donné suite à ce mandat, il maintient un engagement local puisqu’il est membre du conseil d’administration du CCAS de la ville de Mérignac, et surtout il
soutient le projet de la création d’une maison de santé
ayant une vocation d’intégrer le social, le médico-social
et le soin dans un même lieu.
Enfin
un combat qu’il porte au sein de l’Association
Rénovation. Son entrée en 2010 au Conseil d’Adminis-
tration, le conduit très rapidement à prendre des responsabilités au sein du Bureau puisqu’il est aujourd’hui Trésorier.
Par son engagement associatif, le Dr Segretin vient chercher
une philosophie, un esprit, des savoirs et des rencontres.
C’est pour lui la découverte d’un secteur qu’il souhaite voir
se rapprocher de la médecine libérale. Mais c’est également
la découverte d’un public, et des professionnels qui l’accompagnent. Il raconte cet engagement associatif comme un très
grand enrichissement personnel et professionnel. Et malgré
l’intensité de son investissement, le Dr Segretin vit cet engagement comme une lutte contre le risque de burn-out qui
guette le travail intense et solitaire du médecin généraliste.
Dans le cadre de la réflexion autour du projet associatif qui
anime aujourd’hui l’Association Rénovation, le Dr Segretin a
le simple espoir d’apporter sa « naïveté du terrain », et une
certaine vision de médecin généraliste. Nous ne pouvons qu’y
souscrire si comme il le dit : « le spécialiste aime les maladies, le généraliste aime les gens ».
Vraiment atypique ce toubib !
Dorothée DUTOUR
Directrice du Centre de réadaptation