Les portraits de la collection de peintures
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Les portraits de la collection de peintures
ACADEMIE DE POITIERS Délégation Académique à l’Education Artistique et à l’Action Culturelle VILLE DE ROCHEFORT Musée d’Art et d’Histoire Hôtel Hèbre de Saint-Clément LES PORTRAITS Jeune fille tenant une lanterne vénitienne Paul-Léon-Henri INGELRANS, Huile sur toile, 1898 Académie de Poitiers – DAAC – Nicole le Méner – 2007/2008 1 Table des matières Le portrait en peinture…………………………………………………………………………………..p3 -portrait peint, portrait littéraire………………………………………….. p5 -les origines du portrait peint………………………………………………….. p6 -les techniques de représentation……………………………………………p7 Les portraits peints au Musée d’Art et d’Histoire de Rochefort • XVIème siècle………………………………………………………………………………………p8 -Portrait d’Anne d’Autriche, reine d’Espagne • XVII ème siècle.................................................................................... p11 -Portrait d’Elisabeth, princesse palatine -Portrait d’une femme hollandaise -Réunion de notables • XVIII ème siècle………………………………………………………………………………. p17 -Portrait de Michel Bégon -Portrait d’une femme avec coiffe • XIX ème siècle…………………………………………………………………………………… p22 -Portrait de Mme de Mirbel -Portrait présumé de Lola Montès -Portrait d’un Breton -Portrait d’une Jeune fille portant une lanterne vénitienne CHRONOLOGIE ………………………………………………………………………………………..p33 BIBLIOGRAPHIE………………………………………………………………………………………..p36 Académie de Poitiers – DAAC – Nicole le Méner – 2007/2008 2 « Un portrait n’appartient ni à son auteur, ni à son modèle, ni à son commanditaire, ni à ses héritiers. Un portrait appartient à celui qui le regarde. Libre à lui d’en faire ce qu’il veut. Tout ce qu’il veut. » Pierre ASSOULINE, Le portrait, 2007 ***** « Le problème du portrait peint peut être envisagé selon un triple point de vue : historique (…), sociologique (témoignage d’une société et de ses structures), esthétique (dans la mesure où l’imitation et l’imagination interviennent à divers degrés). » (Laclotte et Cuzin). Il peut faire l’objet d’une étude pluridisciplinaire en histoire, histoire de l’art, lettres et arts plastiques. Ce thème peut être abordé par des élèves de terminale aussi bien que par ceux d’une petite section de maternelle. Le portrait peint est d’abord l’art du peintre et témoigne des idées de l’époque sur un idéal esthétique humain, mais aussi des courants artistiques. Les collections de peintures du Musée d’Art et d’Histoire de Rochefort offrent un panorama des styles du portrait du XVIème siècle jusqu’au XIXème siècle. Académie de Poitiers – DAAC – Nicole le Méner – 2007/2008 3 COURANTS ARTISTIQUES PORTRAITS DU MUSEE D’ART ET D’HISTOIRE DE ROCHEFORT Renaissance XVIème siècle Romanisme Maniérisme Baroque et Classicisme Portrait de Cour XVIIème siècle Peinture hollandaise Portrait d’Anne d’Autriche, reine d’Espagne Portrait d’Elisabeth, princesse palatine Portrait d’une femme hollandaise Réunion de notables Portrait de Cour Portrait public XVIIIème siècle Portrait de Michel Bégon Portrait allégorique Portrait d’apparat Portrait d’une Portrait intime Portrait dit « naturel » femme avec coiffe Néo-classicisme Portrait présumé de Lola Montès Portrait de Mme de Romantisme Mirbel XIXème siècle Réalisme Portrait d’un Breton Jeune fille tenant une lanterne vénitienne Académie de Poitiers – DAAC – Nicole le Méner – 2007/2008 4 Portraits peints et portraits littéraires Nous pouvons trouver une base pour un travail pluridisciplinaire sur le site de la Bibliothèque Nationale de France, dans la rubrique Dossier, au chapitre Arts et Architecture, avec le dossier thématique intitulé « Le portrait » : http://classes.bnf.fr Etienne Souriau fait remarquer qu’en arts plastiques on « n’emploie pas le terme de portrait pour la sculpture » et que le « portrait se dit pour une œuvre en deux dimensions, peinture ou dessin ». Il est donc une interprétation, un choix pour rendre l’apparence extérieure d’une personne. « Bien que visuel, poursuit Souriau, le portrait peut rendre très sensible la personnalité intérieure du modèle, par de nombreux indices tels que la pose, l’expression de la physionomie, … ».Dans ses Carnets, Léonard de Vinci conseille ses élèves : « Donne à tes figures une attitude révélatrice des pensées que les personnages ont dans l’esprit, sinon ton art ne méritera pas de louanges. » « En littérature, le portrait est une description, il donne donc en ordre successif ce que la vue représente simultanément » et « le portrait littéraire peut indiquer directement les aspects non visibles de la personne, par exemple donner ses caractéristiques psychologiques ». (Etienne Souriau). Dans son Art du portrait, l’écrivain Pietro Citati envie le peintre et met en évidence les différences entre le portrait peint et le portrait littéraire : « Jamais je n’ai envié un artiste autant que le peintre qui peint sur le vif le portrait d’une femme, d’un homme ou d’un groupe d’enfants silencieux. Si merveilleux que soient une nature morte, une composition religieuse ou le jeu des couleurs pures, il me semble que le portrait exprime pour ainsi dire l’essence de la peinture. Voici un homme qui parfois se défend, se masque, entretient sur lui-même des idées illusoires et devant lui un autre homme infiniment tendre et cruel, qui poursuit la vérité sans le savoir. (…) en observant ce qui se cache derrière cette prunelle verte, ou ce qu’expriment cette lèvre pendante, ce nez arrogant, la teinte terreuse et si désespérée de ce visage, voici que la violence impétueuse ou de la méticuleuse précision de ses couleurs, jouant de la lumière ou des ombres, il fait vivre un être humain, cet être humain unique et sans équivalent parmi des millions de personnes qui semblent pareilles à lui. La condition du portraitiste historique et littéraire est beaucoup moins enviable… » En peinture comme en littérature, le portrait peut être celui d’une personne réelle ou d’une personne fictive ; celui d’une personne réelle nécessite de l’observation, alors que celui d’une personne fictive demande de l’imagination. Le portrait réel s’attache à la ressemblance, alors que le portrait flatté fait l’éloge du modèle. Quoi qu’il en soit, dans quelque art que ce soit, le genre du portrait témoigne d’un intérêt pour l’individuel. Académie de Poitiers – DAAC – Nicole le Méner – 2007/2008 5 Les origines du portrait « Nous savons peu de chose du portrait peint dans l’Antiquité. Les portraits sont souvent liés au rituel de la mort comme les portraits funéraires de Fayoun en Egypte, les portraits des tombes étrusques ou les portraits des ancêtres à Rome. Au Moyen Age, « avec le christianisme intervient une certaine distance à l’égard du réel » (Laclotte), car on se préoccupe surtout de religion. Sous l’influence du pape et de l’empereur de Byzance, le portrait devient solennel. Le portrait individuel qui ne suit pas l’inspiration religieuse, apparaît au XIVème siècle avec le portrait de Jean II le Bon, vu de profil sur un fond neutre, véritable compromis entre l’élégance et le réalisme (huile sur bois, vers 1350, 59,8/44,6CM, Musée du Louvre). L’épanouissement du portrait se situe simultanément au milieu du XVème siècle en Flandre et en Italie. A cette époque « les rapports plus étroits entre la Flandre et l’Italie expliquant la diffusion dans le péninsule de la technique à l’huile et les progrès du réalisme » (Laclotte). En Italie, on peut distinguer trois grands centres Florence, Rome, et le Nord. Les premiers portraits sont réalisés de profil. Van Eyck (1390-1441) innove avec le portait de trois-quarts, plus expressif et plus flatteur. Académie de Poitiers – DAAC – Nicole le Méner – 2007/2008 6 Les techniques de représentation 1. L’angle de vue : Le plus simple dans la capture de la ressemblance est celui du profil mais il est peu expressif. Représenté de face, le visage est présent, regardant le spectateur, mais la pose est rigide et l’ovale du visage souvent ingrat. La pose la plus esthétique et la plus vivante est celle de trois-quarts qui permet une mise en scène du buste et des épaules et fait « sortir » le sujet du tableau. 2. le cadrage : Le gros plan sur le visage se prête au croquis rapide sur fond neutre ou noir. La vue élargie du buste rend le portrait plus vivant, crée un espace autour du modèle et permet de l’installer dans un décor. Le portrait en pied est souvent un portrait d’apparat, la plupart du temps, grandeur nature. Le portrait de groupe est significatif de l’appartenance à un groupe, une famille ou une corporation. 3. les proportions : Les artistes de la Renaissance, mais surtout Léonard de Vinci ont évoqué les proportions idéales du corps et du visage. Le visage adulte vu de face s’inscrit dans trois parties et demie. Vu de profil, il s’inscrit dans un carré dont le côté est égal à trois parties et demie. 4. Le fond : Peut être uni, souvent noir, concentrant le regard sur le portrait ; il peut être intérieur, plaçant le personnage portraituré dans son environnement social ; il peut être un paysage donnant de la profondeur à l’œuvre. Académie de Poitiers – DAAC – Nicole le Méner – 2007/2008 7 XVIe siècle L’Humanisme de la Renaissance qui valorise l’homme et l’individu, permet l’essor du portrait et devient un genre autonome. Le XVIème siècle est celui de l’essor du portrait. Portrait d’Anne d’Autriche, reine d’Espagne ANONYME, Atelier d’Alonso Coello SANCHEZ, huile sur toile, vers 1575, format rectangulaire ; 68/54cm C’est une œuvre des collections nationales, déposée par le Musée du Louvre au Musée d’Art et d’Histoire de Rochefort, par arrêté de dépôt du 14 mars 1957. Cadre ancien sculpté à rehauts. Alonso Coello SANCHEZ, (Benifaco province de Valence, 1531-Madrid, 1588), étudia la peinture en Flandres. Dès le début de son règne, le roi d’Espagne, Philippe II, le charge de réaliser des peintures du Salon des portraits royaux du palais du Prado. Sanchez est le créateur en Espagne, d’un art de Cour, sévère mais humain. Il est notamment le portraitiste officiel des épouses et des enfants de Philippe II ; On Académie de Poitiers – DAAC – Nicole le Méner – 2007/2008 8 reconnaît dans ses tableaux l’influence de son maître flamand, mais aussi celle du Titien. Le dictionnaire de Bénézit mentionne que Sanchez était un médiocre peintre de composition religieuse, mais un portraitiste de qualité, dans le goût italianisant, entre romanisme* et maniérisme*. Il ouvrit la voie aux grands portraitistes espagnols jusqu’à Vélasquez. *Romanisme : parmi les différents sens de ce terme, il faut entendre ici, celui de peinture flamande du XVIème siècle qui imitait l’art italien. *Maniérisme : Le terme apparaît la première fois chez l’historien Luigi Lanzi (1792) pour désigner le style qui règne dans la peinture italienne pendant la période de 1527 à l’avènement de Caravage. Il naît à la cour de Florence. Bronzino, peintre officiel des Médicis, inaugure un genre glacé et somptueux ; les poses sont souvent complexes, apprêtées et la volonté d’élégance allonge les formes. C’est une période entre Renaissance et Baroque comme l’indiquait le titre de l’exposition de Manchester en 1964. DESCRIPTION : Ce portrait d’Anne d’Autriche, reine d’Espagne, est un portrait de troisquarts avec une vue élargie au buste sur fond noir. C’est le portrait d’une jeune femme, au maintien hiératique, au visage sérieux sans être austère. Le peintre s’est attaché à évoquer l’élégance de son modèle, en représentant avec minutie le raffinement du vêtement et de la parure : les motifs du tissu, la dentelle de la fraise, les pierres du collier, du chapeau et de la broche qui retient ce dernier ainsi que les boucles fines et régulières des cheveux. Les couleurs, à dominantes mordorées et chaudes renvoient une expression d’harmonie et de douceur et contribuent à l’évocation de l’élégance. « Cette œuvre reprend, avec quelques variantes et en le réduisant au seul buste, le portrait peint par Coello Sanchez, conservé à la Fundacion Làzaro Galdiano de Madrid. Peintre de chambre de Philippe II depuis 1560, ce dernier réalisa plusieurs portraits de la nouvelle reine peu de temps après le mariage royal, célébré en 1570. Deux versions de référence existent : la toile conservée à la Fundacion Làzaro de Madrid et le tableau du Kunst Historismes Museum de Vienne. La copie de Rochefort est de très bonne qualité. On retrouve les éléments du costume et des accessoires que la reine porte dans d’autres portraits : même béret sombre et assez plat en forme de tambourin, orné de perles et d’une plume retenue par un bijou et un pendentif. Ce portrait est probablement l’œuvre d’un artiste travaillant dans l’atelier de Sanchez » (M-C Depierre). Académie de Poitiers – DAAC – Nicole le Méner – 2007/2008 9 Le luxe du costume et de la parure d’Anne d’Autriche est évocateur de la puissance de l’Espagne, alors surchargée d’or, d’argent et de pierreries grâce à ses découvertes en Amérique, à tel point qu’on promulgue lois et édits pour restreindre les excès de richesse des costumes. La mode est alors aux vêtements noirs et à la sobriété. La fraise est un col de lingerie formé de plis ou de godrons. Elle cache le cou et met en valeur le visage ; elle est parfois appelée « collerette ». Apparue vers 1560, elle est portée en Europe dans la seconde moitié du XVIème siècle et au début du XVIIème siècle. Elle prend des formes différentes selon la fonction sociale de la personne qui la porte, de sa religion, de sa nationalité et de son époque. Dans les années 1570, c’est un vêtement de cour très luxueux. Anne d’Autriche (1549-1580), était une princesse autrichienne, la fille de Maximilien II. Elle a été fiancée à Charles d’Autriche, prince des Asturies, puis mariée en 1570 au père de ce dernier, le roi d’Espagne, Philippe II (1527-1598). Elle est sa quatrième épouse et la mère de Philippe II d’Espagne. Académie de Poitiers – DAAC – Nicole le Méner – 2007/2008 10 XVIIe siècle Le XVIIème siècle met à la mode les galeries de portraits de familles fortunées qui affichent leur rang et leur lignée » (Giboulet). En effet, le portrait du XVIIème siècle incarne les rapports de l’individu avec l’Etat ou avec un groupe social : portraits de cour dans les monarchies de France, d’Angleterre et d’Espagne, portrait bourgeois collectif. L’influence du portrait royal flamand est internationale à travers Van Dyck et Rubens. Dans la France de la première moitié du XVIIème siècle qui doit se reconstruire après les guerres de religion, le portrait est sévère tel celui de Richelieu par Philippe de Champaigne. Au milieu du XVIIème siècle, le portrait prend un aspect plus officiel et plus opulent avec les effigies d’apparat des grands dignitaires du régime. « Dans la seconde moitié du XVIIème siècle, les perruques, les draperies et les fastes de Versailles se reflètent dans les portraits de Mignard, peintre de la femme et de l’accessoire, de Rigaud, peintre fastueux de la réalité posée » (Portrait de Louis XIV, 1702, Louvre) (Laclotte). Le XVIIème siècle est la plus riche période du portrait hollandais. Les marchands hollandais sillonnent en maîtres toutes les mers, s’enrichissent et enrichissent le pays. Le portrait est bourgeois. Il se développe dans une société protestante où peinture et décoration religieuse sont proscrites. Il est individuel ou collectif. La monochromie brun noir et les fonds neutres dominent. Les portraits collectifs connaissent leur plus grand développement au XVIIème siècle et sont l’expression des rouages de la cité : corporation pour le commerce (Rembrandt, Syndic des drapiers), université (Rembrandt, Leçon d’anatomie du professeur Tulp), milice (Rembrandt, La ronde de nuit) » (Laclotte). « Pour ce type de portrait de groupe caractéristique des Pays-Bas, a été forgé le terme de portrait corporatif ». Il s'agit « d’une construction linéaire qui favorise l’indépendance des différentes parties du tableau tout en les plaçant dans un réseau de relations rigoureuses. Contrairement aux portraits de famille ou d’amitié, considérés à juste titre comme des variantes et des prolongements de l’effigie individuelle, le portrait de groupe se distingue par un rassemblement d’individus autonomes, mais réunis par choix et de leur plein gré au sein d’une communauté ». Les portraits de groupe hollandais sont « l’expression de la conscience bourgeoise et de la fierté ressentie face à la République nouvellement créée, des contres modèles, aux portraits d’apparat princiers de l’Europe baroque » (Andreas Beyer). A côté de Rembrandt, Frans Hals et Leyster sont les principaux portraitistes hollandais de ce siècle. ∞∞∞∞∞∞∞∞ Académie de Poitiers – DAAC – Nicole le Méner – 2007/2008 11 Portrait d’Elisabeth de Hervorden, Princesse Palatine ANONYME, d’après G. VAN HONTORST (1590-1656) Huile sur toile, 72/63 cm, don d’Alexandre FIOCCHI à la ville de ROCHEFORT SUR MER en 1860. N° d’inventaire : 193 DESCRIPTION Ce portrait de trois-quarts est une vue élargie au buste. Le portrait se détache sur un fond uni foncé, sans arrière plan. La jeune femme porte une belle robe brodée, largement décolletée. Les cheveux longs, noirs et bouclés sont ornés de perles assorties au collier. Un voile de soie à fils argentés est jeté sur la robe. On a identifié là, le portrait de la Princesse Palatine, Elisabeth-Charlotte de Bavière, seconde épouse de Monsieur, duc d’Orléans, frère de Louis XIV (Heidelberg, 1652-St Cloud, 1722). Les recherches de Marie-Colette Depierre (conservateur du Musée d’Art et d’Histoire de Rochefort de 2002 à 2007) l’ont amenée à une correspondance avec Markus Dekiert, conservateur de la pinacothèque de Munich, qui affirme que ce portrait est une copie ou une version d’un tableau du peintre hollandais G .Honthorst. L’original de ce portrait se trouve au Ashdown House National Trust en Grande-Bretagne (73/59,7 cm). Académie de Poitiers – DAAC – Nicole le Méner – 2007/2008 12 Ce portrait est celui d’Elisabeth de Hervorden, Princesse Palatine, troisième enfant et fille la plus âgée de Frédéric V de Bohême, le « WinterKing ». Elle fut amie et correspondante du philosophe René Descartes qui lui dédicaça son ouvrage Principia Philosophiae. Elle fut élevée à la Cour de BRANDEBOURG ; Son amour de l’étude et sa haine du catholicisme entraînèrent sa décision de ne pas se marier avec Vladislas IV de Pologne, auquel elle était fiancée. Elle se retire finalement dans une abbaye protestante de Herford en Allemagne, dont elle devient abbesse en 1667. Frédéric V de Bohême (1596-1632), électeur palatin de 1610 à 1623, a soutenu l’opposition des Tchèques à l’empereur Ferdinand II. Il a été roi de Bohême en 1619, mais il a été déchu et s’est réfugié aux Provinces-Unies. Gerrit VAN HONTHORST (Utrecht, 1590-1656), est issu d’une riche famille catholique ; son père et son grand-père étaient peintres. A Rome où il vit de 1610 à 1620, il adhère totalement au caravagisme. En 1627, il rencontre Rubens et il commence à connaître une grande renommée. Il reçoit des commandes de Charles Ier d’Angleterre et de Christian IV, roi de Danemark. Il fut surnommé en Italie « Gherardo de la Notte » en raison de ses éclairages contrastés à la bougie. On peut retenir de lui quelques œuvres : Décollation de Saint Jean-Baptiste (Rome, Santa Maria de la Scalla), Christ devant le grand prêtre (Londres, N.G), Reniement de Saint-Pierre (Musée de Rennes), Concert (Louvre). Son frère Wilhem travailla à Utrecht, la Haye, Berlin, à la cour du Grand Electeur de Brandebourg. Il est surtout connu comme portraitiste de l’aristocratie. ∞∞∞∞∞∞∞ Académie de Poitiers – DAAC – Nicole le Méner – 2007/2008 13 Portrait d’une femme hollandaise Anonyme, attribué à Michel van MIERVELT Huile sur bois (chêne), format rectangulaire : 51/41,6 cm, don de Mr Brouillat, notaire à la commune Rochefort-sur-Mer en 1867. Cadre doré mouluré N°d’inventaire : 109 Ce tableau porte au revers une inscription à l’encre : « MIERVELT portrait de femme hollandaise ». De nombreux portraits de cette époque et de cette école ont été attribués à cet artiste. Mais en l’absence d’une étude plus approfondie par un spécialiste qui permettrait une attribution précise, Marie-Colette Depierre, a préféré mentionner que l’artiste est anonyme. Michel Jason van MIERVELT (Delft, 1767-1641) fut portraitiste attitré de la Cour d’Orange-Nassau. « Exécutant, probe, sage et consciencieux, il, se fit en effet une spécialité presque incontestée dans l’exécution de fins portraits de la haute société, vus le plus souvent en buste et sans main, mais avec une grande précision des détails du costume, et jouant avec raffinement sur l’opposition du blanc des dentelles et du noir des vêtements. » (Laclotte) Académie de Poitiers – DAAC – Nicole le Méner – 2007/2008 14 DESCRIPTION Ce tableau représente une jeune femme en buste, vue de trois-quarts. Se détachant d’un fond sombre, la jeune femme est vêtue d’une robe noire, son visage est souligné d’une fraise blanche et ses cheveux sont recouverts d’une coiffe en gaze blanche. L’ornementation discrète du plastron du vêtement est la seule parure portée. On ne connaît pas de date précise de ce portrait, cependant on peut dire que le costume paraît être des années 1625-1630. Le vêtement sombre, légèrement décoré sur le devant, l’importance de la fraise et la légèreté de la coiffe sont identiques à ceux de la femme de Snyders dans Le portrait de Van Snyders et de sa femme, peint à la même époque. ∞∞∞∞∞∞∞∞ Réunion de notables Pierre PEUTEMANS Huile sur toile, format rectangulaire, 162/225 cm, 1674 Don de Mr Brouillat à la ville de Rochefort en 1867. N° d’inventaire : 154 Tableau mentionné dans le dictionnaire de Bénézit Pierre PEUTEMANS, né en 1650, mort en 1692 à Rotterdam. C’est un peintre de portraits et de natures mortes. Certains auteurs supposent qu’il ne fait qu’un seul et même artiste avec Nicolas Peutemans. Académie de Poitiers – DAAC – Nicole le Méner – 2007/2008 15 DESCRIPTION : Cette toile est un portrait de groupe de sept hommes assis autour d’une table, hormis un qui se tient debout à l’arrière plan. Le décor et les costumes sont caractéristiques de la deuxième moitié du XVIIème siècle. Ces notables, nobles ou bourgeois sont vêtus de grandes robes noires qui confirment leur fonction. La fraise est remplacée par le jabot de dentelle blanche. Au cours du XVIIème siècle, la perruque devient un accessoire obligatoire du costume des hommes d’un certain rang social. Elles sont longues et bouclées, couvrant le dos et les épaules et très inconfortables. La table recouverte d’un tapis aux décors « cachemire », une lourde tenture rouge et une échappée par la fenêtre constituent le décor. La tonalité générale est sombre et assure l’harmonisation du tableau. Comme dans les autres portraits du groupe hollandais, le peintre a évité la composition triangulaire, en usage dans la peinture méridionale, pour une composition linéaire, « privilégiant une disposition égale des figures ». Bien qu’il soit difficile d’établir une hiérarchie des rangs de chaque protagoniste, nous pouvons avancer que le troisième personnage à partir de la droite, par sa place centrale et son maintien, tient une position dominante dans ce groupe de notables. Nous pouvons reprendre la remarque d’Andreas Beyer au sujet du Banquet des officiers de Saint Georges de Frans Hals (1616, huile sur toile, Haarlem, Pays-Bas) : « la « sacra conversazione », « sainte conversation », est devenue une « conversazione profana », qui, en dépit de son caractère temporel et égalitaire, n’en traite pas moins des conversations sociales et des « topoi » religieux de l’humilité » « Le groupe hollandais pose aussi la question du vérisme de la représentation individuelle et de l’idéalisation. La mise en valeur de l’individualité dans ce genre pictural a parfois été décrite comme un trait caractéristique d’un art baroque qui se détournait de la fierté distante considérée comme l’apanage du portrait de la Renaissance » (A.Beyer). Nous pouvons être frappés par le contraste entre l’individualisation des visages et la standardisation des corps, évocatrice de la dignité des notables. Ce traitement différent des visages et corps peut s’expliquer par la méthode de réalisation du tableau. En effet, en raison des commandes massives de portraits dans certains ateliers, les maîtres peignaient les visages et les mains, mais le corps et les vêtements étaient confiés à des élèves. Les portrais sont vus de trois-quarts comme dans la majorité des portraits de groupe hollandais. Académie de Poitiers – DAAC – Nicole le Méner – 2007/2008 16 XVIIIe siècle « Le XVIIIème siècle est la période de l’expansion française à l’étranger : la France exporte le portrait de cour, figure en pied, parée comme une poupée, située dans un cadre raffiné » (Laclotte) « Avec le portrait de Louis XIV, peint par Hyacinthe Rigaud au cours des premières années du XVIIIème siècle, le portrait officiel atteint son apogée. » Ce tableau est d’abord réalisé comme un cadeau pour le jeune roi Philippe V d’Espagne. « Réalisée à l’aube d’un nouveau siècle, l’œuvre constitue une impressionnante mise en scène de la monarchie absolue donnant à ses origines et à ses prétentions dynastiques des justifications historiques et religieuses. » (Beyer) Louis XIV ne fut pas le seul à s’assurer les services de cet artiste virtuose qui sut manifester la place sociale de ses modèles tels Gaspar Guédon ou l’intendant Bégon. Bien vite le portrait se transforma au cours du XVIIIème siècle sous l’effet de plusieurs influences. Il subit celle des écrits théoriques de Roger de Piles élaborés au cours du XVIIIème siècle. « Les conceptions de Roger de Piles se placent dans la continuité des archétypes classiques de l’enseignement académique. Toutefois, ce dernier ne souhaite pas que le portraitiste substitue la beauté à la ressemblance (…) de petites retouches lui semblent acceptables si elles ne modifient pas trop l’apparence et le caractère du sujet. » (Beyer). Le portrait est un repère et un « document à transmettre à la postérité ». « Diderot voyait dans la vérité le principal but du portrait. L’article consacré au sujet dans L’Encyclopédie insiste à plusieurs reprises sur le primat de la ressemblance : Dans tout portrait on ne peut pas trop le dire, la ressemblance est la perfection essentielle ». Diderot recherche la vérité du caractère encore davantage que celle de l’apparence physique. C’est pourquoi il critique violemment son portrait par Michel van Loo au salon de 1767 : « Moi, j’aime Michel, mais j’aime encore mieux la vérité… j’étais serein, triste, rêveur, tendre, violent, passionné, enthousiaste. Mais je fus jamais tel que vous me voyez ». Le portrait psychologique qui « rend compte de la mouvance de l’être » et qui évoque le brio de la vie des salons est la grande originalité des portraits du XVIIIème siècle (Maurice Quentin de la Tour, Mademoiselle Fel). Les salons où la philosophie et l’esprit des Lumières français se développent sont tenus par des femmes comme Madame Geoffrin. Le XVIIIème siècle est celui de la femme, que « célèbrent des portraits allégoriques (Nattier, La duchesse de Chaulnes en Hébé), d’apparat (Boucher, Madame de Pompadour), ou intimes (Boucher, Mademoiselle O’Murphy) » Ce siècle reconnaît dans « la femme instruite, l’heureuse combinaison entre l’érudition et une apparence brillante » (Beyer). A cette époque, on retrouve aussi la marque féminine dans les Fêtes galantes de Watteau, Pater et Fragonard, comme on Académie de Poitiers – DAAC – Nicole le Méner – 2007/2008 17 peut le remarquer avec La leçon de musique de Pater au Musée d’Art et d’Histoire de Rochefort. Jean- Baptiste PATER La leçon de musique, huile sur toile, XVIIIème s, Rochefort L’enrichissement de la sensibilité et la théorie sensualiste de Locke et de Condillac mène au portrait dit « naturel » sous l’influence anglaise. Au cours du XVIIIème siècle, les goûts se simplifient, l’individu est intégré dans son univers et mes modèles sont souvent peints « en négligé », c’est-à-dire en tenue d’intérieur, et les portraits de genre comme L’enfant au toton de Chardin se multiplient. Mais c’est avec le portrait de la reine Marie-Antoinette « en gaulle »*, peint par Elisabeth Vigée-Lebrun que le portrait de cour acquiert un sens particulier. Il suffit de le comparer au portrait de Louis XIV peint par Rigaud. Andreas Beyer rappelle que « sous ses dehors innocents, ce portrait fut perçu comme révolutionnaire ». La reine est représentée jusqu’aux genoux, le visage tourné vers le spectateur et tenant à la main une rose. C’est la simplicité du vêtement qui surprend : chapeau de paille à larges bords, fine robe de mousseline blanche ou « gaulle » ceinturée à la taille par une simple écharpe nouée. Cette « robe en chemise » importée d’Angleterre ne correspondait pas au code vestimentaire français qui en réservait l’usage pour le boudoir ou les promenades à la campagne. La reine ne porte aucune parure et ses cheveux ne sont pas poudrés. « La nature privée sinon intimiste du portrait traduit la volonté de Marie-Antoinette d’établir une distance avec la Cour et son étiquette, et de s’affranchir de ce rôle de reine qui empêche l’épanouissement de la personnalité (…) la reine (…) apparaît ici en femme de mode dans le petit royaume qu’elle avait fait aménager au petit Trianon, dans la partie anglaise du parc de Versailles (…) où elle menait une existence de liberté calculée» (Beyer). *Elisabeth Vigée-Lebrun, Marie-Antoinette « en gaulle », huile sur toile, 1783, 92/73,1 cm, Gallery of Art, Washington. ∞∞∞∞∞∞∞∞ Académie de Poitiers – DAAC – Nicole le Méner – 2007/2008 18 Portrait de Michel Bégon Pierre-Alexandre GARNIER, 1840, huile sur toile, 82/65 cm. Ce portrait est accroché dans la salle historique à l’entrée de la galerie de peinture. C’est une copie réalisée d’après un tableau peint par l’artiste sur commande de la Ville de Rochefort en 1840. Le tableau original est conservé à la Préfecture maritime de Rochefort. Pierre-Alexandre GARNIER (1808-1896) a été professeur de dessin à Rochefort à partir de 1827 (au collège, à l’école municipal, cours pour adultes), et conservateur du musée de Rochefort en 1867. Le 9 septembre 1840, le maire de Rochefort a chargé Garnier de faire une copie des portraits de Bégon et de Cochon-Duvivier pour les placer dans la salle des séances du Conseil Municipal. DESCRIPTION C’est un portrait en buste, de face sur fond noir. Michel Bégon porte une volumineuse perruque bouclée, une robe de magistrat rouge et noire avec un rabat plissé blanc. L’ample perruque bouclée est caractéristique du costume masculin à l’époque de Louis XIV. C’est d’ailleurs au début du règne de celui-ci, en 1665, qu’a été créée la corporation des perruquiers. De ce portrait se dégage douceur, intelligence et maturité. Académie de Poitiers – DAAC – Nicole le Méner – 2007/2008 19 C’est un portrait public et la robe rappelle les fonctions de Michel Bégon. Bégon s’est fait peindre par Rigaud en 1698-99 ; le portrait fut gravé par Duflos en 1708. Michel BEGON (Blois, 1638-Rochefort, 1710) Il entre dans la marine sur la recommandation du marquis de Seignelay, son parent. Il est successivement nommé commissaire dans les ports de Brest et du Havre, puis intendant des îles françaises de l’Amérique ; intendant au Canada, intendant des galères de Marseille et, à partir de 1688, intendant de la Marine Rochefort. A partir de 1694, il cumule cette fonction avec celle d’intendant de la généralité de La Rochelle. Son rôle a été déterminant pour la ville de Rochefort. Ses travaux d’urbanisme ont fait de Rochefort une ville : « il trouva une ville en bois à peine commencée et il la laissa édifiée en pierres ». En effet, par l’ordonnance du 4 octobre 1689, il exige la reconstruction en pierres de toutes les maisons et que tous les bâtiments d’angle aient un étage supplémentaire. Il fait paver les rues, pousser des arbres et construire un aqueduc. La ville s’enrichit d’hôtels, de places et de jardins. Il fait poursuivre les travaux de l’arsenal en 1706. En 1692, il crée un hospice école pour les orphelins, qui donne naissance plus tard à l’école des mousses. Avec l’aide de son épouse, il ouvre une maison où sont reçues trente orphelines de la Marine. Il cultive les lettres, les arts et les sciences. Amateur, il possède une bibliothèque de plus de sept mille volumes, un cabinet de médailles, d’antiquités, de coquillages, de curiosités fort célèbre. Ecrivain lui-même, il rédige un Mémoire sur la généralité de La Rochelle en 1698. Il fait aménager le jardin botanique et en souvenir de Saint-Domingue, il demande aux botanistes qui naviguaient dans le monde de lui rapporter des plantes. Ainsi le père Plumier lui dédie-t-il le bégonia. Sur le plan administratif, par édit du 27 août 1692, il obtient que Rochefort devienne une commune et en 1694 que soit créée la Généralité de La Rochelle. ∞∞∞∞∞∞∞∞ Académie de Poitiers – DAAC – Nicole le Méner – 2007/2008 20 Portrait d’une femme avec coiffe ANONYME Huile sur toile, entre 1780 et 1785, format ovale, 59/47cm, peint en France Cadre doré ovale Don de Mademoiselle Caroline Goepfert. N° d’inventaire : 206 DESCRIPTION Portrait en buste de trois-quarts et visage tourné de face. Le modèle porte un corsage jaune très décolleté qui s’agrafe devant ; un nœud de ruban appelé « parfait contentement » masque l’agrafe. Les cheveux sont simplement retenus par un bonnet porté dans les années 1780 appelé « dormeuse ». Ce bonnet était mis soit par des dames âgées en costume de ville, soit comme partie du costume d’intérieur. A partir de 1783, on assiste à un revirement complet de la mode : au luxe, succède beaucoup de simplicité, plus de robes riches, de garnitures, de manchettes à trois rangs, de folles coiffures. Apparaît la mode du « négligé », c’est-à-dire du vêtement confortable, porté chez soi, par opposition à la toilette du soir. Les causes de ce revirement sont multiples : la ruine des grands seigneurs, l’influence de Jean-Jacques Rousseau louant la vie simple, les tenues de campagne de MarieAntoinette au Petit Trianon et l’anglomanie. Académie de Poitiers – DAAC – Nicole le Méner – 2007/2008 21 XIXe siècle Dans la première moitié du XIXème siècle, tous les peintres réalisent des portraits, puis le genre connaît une crise, « due autant à l’avènement de la photographie qu’au mouvement des idées qui accompagne dans les années 1870 la naissance de l’Impressionnisme » (Laclotte). « Jusqu’en 1850, un grand nombre de portraits relèvent de deux esthétiques différentes : le portrait néo-classique ou davidien… et le portrait romantique » (Laclotte). Le renouveau du classicisme à la fin du XVIIIème siècle et au début du XIXème siècle apporte de profonds changements dans la pratique du portrait. Ce dernier devient linéaire, les personnages sont représentés avec un dessin sobre et précis, aussi bien sur le plan du vêtement que celui du corps et du visage et ils sont situés dans leur cadre social. « David s’intéresse plus au dessin qu’à la couleur. Il passe beaucoup de temps à travailler sur le drapé des vêtements. Comme son trait est rigoureux ! Il semble enfermer la couleur dans des formes et des contours tranchés. Cela donne à son œuvre une grande fermeté. La couleur elle aussi, est parfaitement maîtrisée » (Annette Robinson). Le portrait romantique met l’accent sur « une atmosphère générale enveloppant la figure, peut être sous l’influence anglaise, et qui montre l’individu isolé sur fond neutre ou dans un paysage plus ou moins en accord avec son état d’âme ; le modèle dont le regard fait pressentir la fièvre intérieure, est ici représenté hors de la société. Mais que le portrait soit néo-classique ou romantique, il correspond à une idéalisation » (Laclotte). Le portrait est voué à l’éternité. Rappelons les portraits héroïques de David tels Marat, Bonaparte franchissant les Alpes, les portraits aux contours idéalisés d’Ingres, les figures raffinées et mélancoliques comme celle de l’Impératrice Joséphine, à demie allongée sur un méridienne ou de femmes gracieuses dans un paysage. D’esthétique pleinement romantique, Gros, Géricault ou Delacroix modèlent avec force leurs figures. « Le style néo-classique tout d’austérité et de clarté, le style romantique, caractérisé par la dramatisation du sentiment, sont l’un comme l’autre ambitieux. A côté d’eux existe un autre style de portrait, plus modeste, qui, avec l’avènement du réalisme, finira par prendre le pas sur les autres » (Vaughan). Il s’applique à donner une image à la fois simple et fidèle des gens ordinaires ; on le désigne sous l’expression de « portrait bourgeois ». La bourgeoisie exprime à travers le portrait sa position nouvellement acquise après la Révolution Française. Dans sa dernière période, « Ingres se fait le témoin de l’épanouissement de l’impérialisme bourgois. Il donne à cette bourgeoisie triomphante son image la plus représentative avec le portrait de Monsieur Louis Bertin, le directeur du journal Les Débats, qu’il présente comme un homme à la fois déterminé et réaliste » (Vaughan). Académie de Poitiers – DAAC – Nicole le Méner – 2007/2008 22 Les portraits de famille de la petite bourgeoisie constituée de gens inconnus se multiplient. ∞∞∞∞∞∞∞∞ Portrait de Madame Lizinka de Mirbel Jean-Hilaire BELLOC, école française, huile sur toile, entre 1825 et 1835, 31/25 cm N° d’inventaire : 18 Collection Fiocchi : A ; Fiocchi a fait don de ce tableau à la commune de Rochefort en 1860 Le catalogue de 1860 rédigé par Fiocchi lui-même mentionne : « Elle fait la miniature du roi Louis XVIII ». Marie-Colette Depierre, qui n’a pas eu le temps de chercher la vérité de cette affirmation, recommande la prudence et invite à un travail de vérification. Jean-Hilaire BELLOC (Nantes, 1786-Paris, 1866), élève de Gros, est un portraitiste et un peintre d’histoire. Il a obtenu une médaille de première classe au Salon de 1810. Jusqu’en 1850, il a exposé des sujets religieux ou historiques mais sa renommée est due à ses portraits. Parmi ses tableaux, ceux qui retiennent le plus l’attention sont ; Le repos pendant la fuite en Egypte (1831) et La mort de Saint Louis (1838). Il est remarqué par Baudelaire au Salon de 1845 : Académie de Poitiers – DAAC – Nicole le Méner – 2007/2008 23 « Mr Belloc a envoyé plusieurs portraits, -celui de Michelet nous a frappé par son excellente couleur-, Mr Belloc, qui n’est pas assez connu, est un des hommes les plus savants dans leur art. Il a fait des élèves remarquables, -Melle Eugénie Gautier, par exemple, à ce que nous croyons-. L’an passé, nous avons eu de lui, aux Galeries BonneNouvelle, une tête d’enfant qui nous a rappelé les meilleurs morceaux de Lawrence » (Salon de 1845, III-Portraits). C’est à ce même Salon que Baudelaire souligne également le travail de Madame Lizinka de MIRBEL, artiste peintre (1796-1848) : « Mme de Mirbel est ce qu’elle a toujours été ; ses portraits sont parfaitement bien exécutés, et Mme de Mirbel a le grand mérite d’avoir apporté, la première, dans le genre si ingrat de la miniature, les inventions viriles de la peinture sérieuse ». (Salon de 1845, VI-Dessins-Gravures) « Née le 26 juillet 1796, dans une famille de la classe moyenne de Cherbourg, Lizinka-Aimée-Zoé RUE, était peintre de portraits en miniatures ou à l’aquarelle. Elle exposa ses œuvres au Salon parisien de 1819 à 1849, obtint une médaille de deuxième classe en 1822 et des médailles de première classe en 1828 et 1848. La plupart des figures politiques, aristocratiques et artistiques de l’époque romantique ont été représentées par son pinceau. Elle écrivit, avec beaucoup d’érudition, sur la théorie et l’histoire de l’art du portrait, dégageant la signification du genre et influençant de nombreux miniaturistes importants de la génération suivante. Elle se maria avec le botaniste et homme d’état Charles-François Brisseau de Mirbel, professeur au Jardin des Plantes, et autorité dans le domaine de la physiologie des plantes. Ce mariage lui apporta la sécurité financière, mais aussi lui conféra un statut social que ne lui donnait pas son humble origine. Sa carrière comme peintre de cour durant la Restauration (1815-1830) et la Monarchie de Juillet (1830-1848) commença avec le Portrait de Louis XVIII qui lui valut un grand succès. Elle fut l’amie d’Eugène Delacroix, de Jean-Hilaire Belloc, de Charles-Emile de Champmartin. Elle exposa d’ailleurs le portrait de ce dernier au Salon de 1827, salon où lui-même exposait son fameux Massacre des Janissaires. Champmartin exécuta à son tour un portrait de Mme de Mirbel, conservé au musée du château de Versailles. Elle publia un article en 1829 dans la Revue de Paris et participa au débat sur la place du portrait dans la hiérarchie des genres à l’époque romantique. Elle eut de nombreux élèves et invitait des gens de talent et les personnalités les plus influentes du « tout Paris » aux soirées qu « elle organisait dans son appartement de la rue St-Dominique de 1826 à 1849, année de sa mort » (JP Lambertson). Académie de Poitiers – DAAC – Nicole le Méner – 2007/2008 24 DESCRIPTION Cadrage : un portrait en pied Angle de vue : légèrement de trois-quarts Mme de Mirbel est assise dans une pose nonchalante tout en gardant une certaine distinction et de la grâce. Satisfaite de son travail, elle se repose un moment : restant à son chevalet de travail, elle change de position, allonge un peu les jambes, elle laisse tomber la tête et pose la main droite, qui tient encore un pinceau, sur une cuisse et « pointe » le coude gauche vers la bibliothèque attenante, « rappelant l’idéal de Léonard de Vinci du peintre intégré au monde et inspiré » (M-C Depierre). Elle porte une robe blanche élégante, en vogue vers 1835, légère, très décolletée, à la taille retenue à sa place et aux manches dites « ballon ». Les cheveux bouclés relevés sur la tête mettent en valeur un visage gracieux. Elle est parée de boucles d’oreilles blanches, fort discrètes, et d’un bracelet de velours noir à chaque poignet. Le fauteuil confortable et le vase à l’antique prouvent le goût contemporain de Mme de Mirbel. En la faisant poser devant son chevalet sur lequel repose une œuvre de celle-ci une miniature ovale en cours d’exécution, une palette de couleurs et un vase de pinceaux, Belloc exprime sa vision de la noblesse de l’art du portrait. « Au-dessus du côté gauche de sa table, partiellement visible dans le portrait, un grand tableau au cadre très ornementé, semble être une peinture d’Histoire. La juxtaposition de son portrait avec l’importante toile met en évidence d’un point de vue visuel, l’argument de Lizinka de Mirbel selon lequel l’art du portrait doit âtre considéré à l’égal de la peinture d’Histoire » (MC Depierre). D’ailleurs Gignoux a rapporté qu’ « elle aimait discuter de peinture, mais n’admettait pas d’autres maîtres que Michel-Ange. Son salon «était exclusivement décoré de gravures d’après Michel-Ange ». Jean-Paul Lambertson affirme que Champmartin, Belloc et Mirbel par conséquent, ont mis en œuvre un concept complexe et nouveau de la féminité : Madame de Mirbel est à la fois l’épouse et l’artiste professionnelle inspirée. ∞∞∞∞∞∞∞∞ Académie de Poitiers – DAAC – Nicole le Méner – 2007/2008 25 Portrait présumé de Lola Montès Georges ROUGET, Huile sur toile, 100,5/81 cm, tableau exposé au Salon parisien de 1847, Inscription au dos : « G. Rouget, (S. b. d) ; G.R (h.g) ; 3010 » N°d’inventaire : 165 Propriété de la commune de Rochefort, don d’Alphonse Fiocchi Selon Alain Pougetoux, conservateur, ce portrait aurait été exposé au Salon parisien de 1847, sous le N°1408, et aurait été enregistré une nouvelle fois sous le N°3010, inscrit au revers du châssis. M-C Depierre appelle une nouvelle fois à la prudence avant vérification. Georges ROUGET est né à Paris le 2 mai 1784 et mort à Paris le 9 avril 1869. Il commence ses études sous les auspices les plus classiques, puisqu’il est l’élève de Garnier et de David dont il devient plus tard l’ami et le principal collaborateur. Il se spécialise dans le genre historique et fait de nombreux portraits. « Il obtient un 2ème Grand Prix de Rome en 1803, avec Enée portant son père Anchise. Dès 1812, il expose au Salon. Il reçoit sous l’Empire de nombreuses commandes, dont une copie du Sacre de Napoléon par David, que David signa lui-même en tant que réplique et qui fut envoyée en Amérique. Il se voit décerner la Légion d’Honneur, ce qui est un succès pour quelqu’un qui préférait peindre les grands et les puissants de ce monde afin qu’un peu de leur gloire rejaillisse sur lui, plutôt que de peindre des sujets édifiants » (Cécile Ritzenthaler). Georges Rouget exposa au Salon de 1812 à 1866. Il reçut la médaille de deuxième classe en 1814 et celle de première classe en 1855. Le dictionnaire Bénézit signale un grand nombre de ses œuvres dans plusieurs musées de France (Besançon, Calais, La Rochelle, Semur-en-Auxois, Saint-Omer et au musée du Louvre). Au Salon de 1847, Rouget présente le portrait de Lola Montès. Pour l’instant nous ne pouvons affirmer que ce portrait est bien celui de Lola Montès que le peintre n’a Académie de Poitiers – DAAC – Nicole le Méner – 2007/2008 26 pas pu rencontrer. Selon un conservateur de Munich, les armes peintes en haut à droite du tableau, ne sont pas celles du comte de Landsfeld. Cependant Alain Pougetoux, conservateur, pense que si Rouget a donné lui-même ce tableau à Fiocchi, ce dernier n’a pu inventer une identification qui ne correspondrait pas à celle attribuée par l’artiste lui-même, d’autant qu’en 1861, année de sa mort, Lola Montès était quasi oubliée. Marie Dolorès Eliza Montès, dite Lola (1818-1861), était la « fille d’un officier britannique, elle se fit enlever à l’âge de 19 ans par le capitaine Thomas James qu’elle épousa, puis divorça. Se présentant comme danseuse espagnole, elle fit ses débuts à Londres ». Elle dansa en Allemagne et en Russie. « Venue à Munich en 1846, elle séduisit le roi Louis Ier, qui la fit comtesse de Landsfeld ; mais son influence politique contribua à la révolution bavaroise de 1848 et elle dut prendre la fuite. Elle vécut en Amérique (…) » (Dictionnaire d’histoire Mourre). DESCRIPTION Le cadrage : une vue élargie au buste qui crée un espace autour du personnage installé dans un paysage. L’angle de vue : le buste est vu de profil alors que le visage est vue de trois-quarts Lola est assise en amazone, une cravache à la main droite, les gants dans la main gauche ; elle a un beau port de tête de cavalière mais aussi de danseuse. Sa robe noire est agrémentée d’un ruban rouge et de dentelle blanche. Son chapeau à larges bords est décoré d’une longue plume qui épouse la forme de sa tête et de sa nuque. Sa chevelure brune et bouclée à l’anglaise se mêle à la plume en un glacis. Le paysage : les montagnes et les cavaliers évoquent la Bavière tout en donnant une grande profondeur de champ à l’œuvre. Le visage de Lola se détache sur un large fond de ciel brumeux qui occupe les deux tiers de la toile. Les couleurs : le rouge écarlate du ruban au centre de la composition, contraste avec le noir, les beiges, les verts et les bleus du portrait et du paysage. On peut se demander si Catherine Hermary-Vieille n’a pas été inspirée par le tableau de Rouget dans son œuvre intitulée Lola et publiée aux Editions Plon : « Deux jardiniers qui s’élancèrent durent reculer précipitamment. Effarés, ils contemplaient l’ouragan qui sinistrait leurs plus chers trésors. Qui était cette femme ? Académie de Poitiers – DAAC – Nicole le Méner – 2007/2008 27 Une démone en furie ? Une des sept cavalières de l’Apocalypse ? « Faite prévenir son Altesse », souffla l’un deux à un laquais qui approchait. Lola éclata de rire. La vue de la dévastation que son passage provoquait était sa vengeance. Elle se moquait bien de l’avalanche de malédictions que la Cour de Reuss allait déverser sur elle. La lâcheté n’avait jamais été son fort, elle savait faire face, la tête, le verbe hauts. Les humbles, les sujets muets d’Henri, ceux qui voyaient écraser leurs récoltes par ses chasses à courre, rosser leurs fils pour délit de braconnage, humilier leurs filles par les petits seigneurs du château, l’absoudraient. D’un dernier coup de cravache, Lola gifla la rarissime orchidée grimpante de Ceylan, orgueil d’Henri, puis, éperonnant sa jument, fila vers l’arrière du château. Quand le prince et sa suite accourraient, elle serait loin, en route vers la gare et le train de dix heures pour Munich. « L’homme qui me dictera ma conduite, qu’il parle en son nom, en celui du roi ou de Dieu, pensa-t-elle en sautant à bas de sa monture, n’est pas encore de ce monde » « Ce portrait révèle tout l’art de Rouget et l’enseignement qu’il reçut de David : fond badigeonné légèrement à la brosse, dominance du dessin, graphisme très sûr, très technique, souci de réalisme, luminosité vibrante et force des couleurs, facture lisse et soignée, bien que libre. Alliant les traditions italiennes et flamandes du portrait sur fond de paysage, Rouget réalise ici, une œuvre typique du XIXème siècle, dans son esprit, son goût du métier néo-classique, et dans l’aspect davidien de l’œuvre » (Marie-Pascale Bault, conservatrice du musée de Rochefort, jusqu’en 1994). ∞∞∞∞∞∞∞∞ Académie de Poitiers – DAAC – Nicole le Méner – 2007/2008 28 Jeune paysan Breton Paul ABRAM Huile sur toile, 1884, format rectangulaire : 70/55cm Inscriptions : signature et date : « Paul Abram (S.h.b) ; 1884 (h.d) N° d’inventaire : 1 Cadre doré, feuilles et fleurs Achat par la commune de Rochefort en 1898, acquis lors de l’Exposition internationale et coloniale de Rochefort, inaugurée le 19 juin 1898 Paul ABRAM est né le 9 octobre 1854 à Vesoul en Franche Comté, et décédé le 7 septembre 1924 à Douarnenez en Bretagne. Denise Delouche, spécialiste des représentations picturales de la Bretagne au XIX siècle, est l’auteur de l’article du Thieme und Becker sur Paul Abram. Elle explique qu’il est entré à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris en 1876, dans l’atelier de Jean-Léon Gérôme et qu’il est devenu ensuite élève de Jean Gigoux. Dans les années 1880, il s’installe et travaille dans la région de Pont-Aven, puis à Douarnenez. Il a exposé au Salon parisien de 1882 à 1912. Abram a réalisé dans un style à la fois académique et réaliste des paysages du Finistère, des portraits de pêcheurs, de paysans et de paysannes en costume folklorique. Le portrait d’un Jeune paysan breton, conservé au musée de Rochefort est signalé dans le dictionnaire Bénézit sous l’ancien titre : Portrait d’un Breton. Académie de Poitiers – DAAC – Nicole le Méner – 2007/2008 29 DESCRIPTION Cadrage : portrait en buste Angle de vue : trois-quarts Fond uni noir Le tableau figure un jeune homme en costume traditionnel breton : chapeau de feutre rond, col de chemise blanc et rouge, veste verte croisée à boutons dorés, à liseré noir et sans col. Plusieurs éléments confirment l’appellation nouvelle de paysan : bord du chapeau gondolé, coupe de cheveux inégale, barbe de deux jours, un bouton mal cousu, deux autres tombés et non recousus, un accroc dans la veste. Le regard du jeune homme rêveur se perd dans le lointain. ∞∞∞∞∞∞∞∞ Jeune fille tenant une lanterne vénitienne Paul-Léon-Henri INGELRANS, Huile sur toile, 1898, format rectangulaire : 65/48,5 Don de l’artiste à la commune de Rochefort en 1900 N°d’inventaire : 111 Paul-Léon-Henri INGELRANS est né à Bully dans le Pas-de-Calais le 24 octobre 1868 et il est décédé à Rochefort le 12 octobre 1923. Il fut l’élève de Cabanel, de Delaunay et de Gustave Moreau. Il a assumé la fonction de conservateur du Musée de Rochefort de 1900 à 1923. Il exposa à Paris, au Salon des artistes français dont il devint membre sociétaire en 1909. Le portrait de cette Jeune fille tenant une lanterne vénitienne est mentionné dans le dictionnaire Bénézit. Académie de Poitiers – DAAC – Nicole le Méner – 2007/2008 30 DESCRIPTION Cadrage : portrait jusqu’aux genoux Angle de vue : de face Dans l’obscurité, une jeune fille blonde tient une lanterne vénitienne sous son visage. Une lanterne vénitienne est une lanterne en papier de couleur plissé en accordéon qui sert aux illuminations. Le papier tricolore, bleu, blanc et rouge de la lanterne et la tenue légère de la jeune fille font croire qu’il s’agit d’une fête de 14 juillet. Ingelrans a peint une jeune fille soignée et pleine de délicatesse. Elle porte une robe à manches longues, plissée sur le devant et garnie de poignets et d’un large col rectangulaire couvrant les épaules en dentelle blanche. Les cheveux légèrement ondulés et soigneusement coiffés encadrent un visage à l’ovale et aux traits réguliers. Les paupières baissées, elle surveille la bougie de sa lanterne qu’elle tient avec précaution, consciente de la fragilité de cet objet éphémère qui la transporte dans un monde magique de rêves comme l’indique son léger sourire. La représentation du corps et du visage légèrement inclinés sur le côté contribue à l’évocation de la concentration de la jeune fille. Le travail de la lumière est remarquable. La lumière de la lanterne vénitienne, tout en s’opposant à l’obscurité de la nuit éclaire les mains de la jeune fille auquelles elle donne une douce couleur dorée. A la fin du XIXème siècle, la République s’affirme par de nombreuses mesures : en 1877, les bustes de Marianne s’installent dans les mairies ; en 1879, la Marseillaise devient l’hymne national français et en 1880, le 14 juillet devient fête nationale. Ce jour là, après les défilés militaires, le bal sur la place publique et le feu d’artifice entretiennent la joie patriotique. Les drapeaux et les guirlandes tricolores pavoisent aux fenêtres et les lanternes vénitiennes sont accrochées aux corniches des devantures. En 1881 et 1882, Jules Ferry fait voter les lois scolaires et la loi du 29 juillet 1881 garantit la liberté de la presse. « Tous les ans, le 14 juillet, une cérémonie républicaine était célébrée dans la joie(…) presque tous les enfants du bourg, de nombreux enfants de la campagne prenaient part aux jeux et aux courses. Et le soir, un banquet (…) ne réunissait pas moins de cent convives (…) Une retraite aux flambeaux, un immense feu de joie auprès duquel on chantait la Marseillaise un bal public, terminaient la fête » (R Thabault, Mon village, ses hommes, ses routes, son école). Académie de Poitiers – DAAC – Nicole le Méner – 2007/2008 31 Académie de Poitiers – DAAC – Nicole le Méner – 2007/2008 32 Académie de Poitiers – DAAC – Nicole le Méner – 2007/2008 33 Académie de Poitiers – DAAC – Nicole le Méner – 2007/2008 34 BIBLIOGRAPHIE ARIES Philippe, DUBY Georges, Histoire de la vie privée, Seuil, 1987. ASSOULINE Pierre, Le portrait, Gallimard, Paries, 2007, 310p. BAUDELAIRE Charles, Œuvres complètes, Laffont, Paris, 1980, 1003p. BENEZIT, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Grund,éd. De 1999 en 14 volumes. BEYER Andréas, L’art du portrait, Citadelles Mazenod, 2003, 412p CITATI Pietro, Portraits de femmes, Gallimard, Paris, 2001. DIDEROT, Œuvres, Tome IV : Esthétique- Théâtre, Laffont, Paris, 1996, 1663p. DUBUS Pascale, Qu'est ce qu’un portrait ?, L’insolite, Paris, 2006, 93p. GIBOULET F, MENGELLE-BARILLEAU M, La peinture, Nathan, Paris, 1998, 159p. 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