Programme
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Programme
Marina Bruno s’est formée avec Michael Aspinall, Maria Pia De Vito et Cristina Florio, avant d’intégrer la compagnie de Roberto De Simone, "Media Aetas" avec qui elle entame une longue collaboration. Ses débuts avec le maestro De Simone remontent à L’opera dei Centosedici, successivement dans Li Turchi Viaggiano, Populorum Progressio, L’Opera Buffa del Giovedì Santo, Requiem in memoria de P. P. Pasolini, outre à sa participation comme protagoniste à La Gatta Cenerentola, l’œuvre la plus connue et la plus appréciée du maestro. Depuis 2006, elle est la voix soliste de la suite de La gatta Cenerentola avec Nuova Orchestra Scarlatti. Elle a été pendant deux ans la voix du groupe “Neapolis Ensemble”, avec qui elle donne plus de 60 concerts. Son 1er CD en soliste, Villanelle, tarantelle e canzoni, est sorti en 2004. Plus récemment, elle a chanté en soliste dans Maschere, misteri e musica au “Maggio dei Monumenti 2007”, puis au Maschio Angioino à Naples. Elle a aussi chanté dans Concerto all’alba lors du Ravello festival 2007. Giovanni Migliaccio est un auteur-compositeur qui s’intéresse particulièrement à la musique ethnique. Il travaille régulièrement au théâtre où il approfondit ses recherches dans la tradition et le chant populaire. Il a enregistré 3 CD. Il a participé, en qualité de guitariste, avec le groupe de musique populaire “ La Moresca” en France, Espagne, Croatie, Belgique, Malte et dans différentes villes italiennes. Il s’est aussi produit comme chanteur et guitariste aux côtés de Giovanni Mauriello, Peppe Barra, Marcello Colasurdo, Marco Limatola et Lello Giulivo. Il a, en outre, effectué des tournées avec les groupes Pompei Mysterium et Neapolis ensemble, notamment en France, Espagne et en Amérique du sud. Emidio Ausiello est l’un des musiciens les plus engagés sur la scène musicale ethno-pop-jazz parthénopéenne. Il a effectué de nombreuses tournées nationales et internationales avec de grands artistes-interprètes tels que Peppe Barra, Eugenio Bennato, NCCP, Angelo Branduardi, Lina Sastri, Leopoldo Mastelloni, Teresa De Sio. Ses collaborations théâtrales et discographiques font de lui l’un des meilleurs percussionnistes du panorama musical italien. Roberto Natullo s’est perfectionné, après son diplôme en flûte, avec les maestros Klemm et Tamponi. Successivement, il s’intéresse à l’improvisation, à la composition, au piano et à la percussion. Il a été l’un des fondateurs du groupe “Colin Muset” avec qui il s’est produit et enregistré un CD. Ses collaborations sont aussi nombreuses que diversifiées, que se soit avec des artistes comme Roberto De Simone ou Gino Vannelli et Daniele Sepe, comme à des enregistrements discographiques, ou encore en jouant dans différentes formations de chambre. Il s’est d’abord intéressé à la musique contemporaine, avant de se focaliser sur les groupes de musique traditionnelle: La Moresca, La Romeria (flamenco), Cuba Expresso (Latin-jazz), Art and craft. Vincenzo Di Somma, jeune diplômé en violoncelle du conservatoire de Potenza “Carlo Gesualdo da Venosa”, entreprend des études de contrebasse, de basse électrique et de grosse guitare, ce qui fait de lui l’un des plus importants musiciens campaniens. Il a joué avec les plus importantes formations orchestrales : I Musici Sanniti, Orchestre du Conservatoire de Palerme, Philharmonique Napolitaine, Orchestre G. Verdi de Salerno, Orchestre régional campanien Alessandro Scarlatti, Orchestre d’Etat du Biélorusse, Orchestre de chambre slovaque de Kosice, Orchestre de chambre de Tirana, Philharmonique Bulgare, Philharmonique de Skoplje (Macédoine). Paolino Coppeto est un guitariste et mandoliniste très engagé dans la diffusion de la chanson classique et populaire napolitaine et campanienne. Il se produit énormément en concert avec différentes formations musicales en jouant de la mandoline et de la guitare. Lors du festival de musique ethnique de Monterey, au Mexique, il a eu le privilège de représenter l’Italie. Il s’intéresse, en outre, de la direction musicale théâtrale, parmi ses réalisations, on citera “La scugnizza” de Tato Russo. Programme Le concert explore la tradition populaire et ses métissages avec la musique savante entre les danses déchaînées du Sud d’Italie telles que la tarentella, la pizzica ou la tammorriata et les villanelles ensorcelantes du 16ème et 17ème siècle, qui sont de véritables chef-d’oeuvres de délicatesse et d’harmonie. C’est aussi un hommage au Maestro Roberto De Simone, illustre interprète compositeur du patrimoine populaire musical napolitain de la tradition orale et écrite et des formes savantes, à travers les magnifiques : “Jesce sole” qui commence et clôture le concert, “Nascette ‘mmiezo ‘o mare” et “Canna austina. Marina Bruno sera la voix de ce voyage, une voix puissante, radieuse et évocatrice. Elle sera accompagnée par cinq musiciens exceptionnels, issus d’expériences diverses, qui utilisent toute une gamme d’instruments à cordes, à vent et à percussion, parmi eux Roberto Natullo et Giovanni Migliaccio, auteurs des conceptions musicales de ce concert. ------------------------------------------ Salle Ibn Zeydoun – Riadh El Feth - Alger Vendredi 23 mai 2008 Jesce sole Roberto De Simone C’est un morceau d’une grande force évocatrice. C’est une prière au soleil pour qu’il illumine les esprits obscurs. Il ouvre le concert en la mineur avec une voix qui effleure « l’abîme » des sonorités. Tarantella del ‘600 Anonyme C’est l’une des plus importantes danses de l’Italie méridionale : La Tarantella instrumentale au rythme effréné, frénétique et passionnant. Elle puise ses origines d’une croyance ancestrale qui pense que les personnes piquées par la tarentule n’ont d’autres choix que de s’abandonner à une danse rapide, dionysiaque et presque diabolique. Nascette ‘mmiezo ‘o mare Roberto De Simone C’est l’histoire de Naples dans une chanson. La ville passe, à travers la métaphore d’une jeune femme, d’une domination à une autre, exploitée et trompée par tous. Un texte magique sur une mélodie splendide avec une fin amère et mélancolique. Marinaresca Roberto De Simone C’est un morceau rêveur et très doux sur un texte au ton et au langage très antiques, avec lequel un marin implore le vent et demande à sa bien-aimée un « signe d’amour ». Canzone marenara G. Donizetti Cette gracieuse chansonnette, attribuée à Donizetti, clôture ce triptyque dédié à la mer. Elle parle d’un amoureux qui voulait construire pour lui et sa bien-aimée, au beau milieu de la mer, une maison toute décorée de pierres précieuses, d’où elle pourrait se montrer pour être admirée par tous. Tarantella vecchia e nova Giovanni Migliaccio C’est une tarantella instrumentale écrite par le guitariste de l’ensemble dans un style purement traditionnel avec des passages de virtuose qui exaltent l’habileté des musiciens. ‘O suricillo Anonyme C’est un morceau traditionnel qui s’inspire harmoniquement et métriquement des tarantelle Gargano, dans une version pour instruments à plectre et percussions. Ricciulina Anonyme C’est une vieille villanella, devenue célèbre grâce à l’interprétation de la Nuova Compagnia di Canto popolare. Elle raconte l’histoire d’une prostituée, des quartiers espagnols, dont on évoque les vertus et les malheurs. Tarantella di San Michele Traditionnelle C’est une traditionnelle invocation à San Michele, le saint auquel souvent les napolitains s’adressent pour des raisons politiques. En effet, dans cette tarantelle au rythme hypnotique, on prie San Michele pour être protégé des gouvernants et des prétendants conquérants. Villanella alla luna Giovanni Migliaccio Ce morceau est un exemple de composition, actuelle, d’une chanson inspirée des thèmes et des atmosphères musicales du 17ème siècle. C’est un morceau d’une grande délicatesse et intimité. Alla Montemaranese Traditionnelle C’est une tarantelle instrumentale originaire d’un petit village de l’Irpinia : Montemarano, où la tradition du Carnaval est encore intacte. Lors de la fête, de petits groupes de gens jouent de la musique et dansent durant des heures et des heures sans interruption la même tarantelle. Alli quatt’ore-Soi ciardinè Traditionnelle Ce sont deux mélodies aussi belles l’une que l’autre, qui s’alternent dans un collage de deux morceaux anciens, la première est triste, la seconde, chantée dans la langue du Salento, est rayonnante. Lu guarracino Traditionnelle C’est une tarantella anonyme du dix-huitième siècle. Il s’agit très probablement d’un pêcheur très habile, vu son irréprochable compétence de la faune marine. Plus de 80 espèces de poissons sont, en effet, citées et dont certaines n’ont pas de correspondants en italien car le sens de la version dialectale n’a pas été conservé. C’est l’histoire d’un Guarracino qui, préparé et bien vêtu, se met à la recherche d’une épouse. Frappé par la beauté d’une Sardella (sardine) qui chantait du haut de son balcon, il demande à la Bavosa d’être son intermédiaire. Cette dernière accepte en rougissant. La Patella (patelle), espionne de l’Allitterato (thon, ex fiancé de la sardine), cherche à tout compromettre. Eclate alors une querelle furibonde et spectaculaire dans laquelle interviennent amis et parents composés par toutes les espèces aquatiques des deux parties adverses. Tammorriata Traditionnelle La tammorriata est l’une des danses les plus sensuelles, où la tammorra, instrument à percussion dominant, est utilisée souvent de façon à obtenir un effet hypnotique. Elle est originaire des vieilles danses grecques et, probablement, des danses pratiquées par les Samnites (antique peuple italique). La canzone dei sette mariti Roberto De Simone Elle est extraite du chef d’oeuvre “La gatta Cenerentola”, où le personnage de la “marâtre” raconte comment ses sept mariages se sont tous terminés par la mort du conjoint, malheureusement, sans laisser aucun héritage. Salterello Traditionnelle C’est une vieille danse populaire de l’Italie du centre, au rythme très vif, et où l’octavin, instrument qui s’identifie souvent avec le style de la culture traditionnelle, est protagoniste. Canna austina Roberto De Simone C’est une chanson qui a été écrite pour les Inti llimani (groupe chilien) à l’occasion du spectacle “La cantata di Masaniello”. Elle fusionne un texte en vieux napolitain aux sonorités de la musique andine et à une invention mélodique merveilleusement spontanée. Les « alléluia » finaux apportent des sensations de joie au cœur. Jesce sole Roberto De Simone C’est le même morceau du début qui conclut le concert. Mais, cette fois-ci, il est exécuté avec une quarte en dessus, comme dans la fin de « Cenerentola », de l’obscurité vers la lumière.